Journal d'EELV Bron - Automne 2013

Page 1

AUTOMNE 2013

BRON Édito

Nous abordons une nouvelle période électorale, avec les élections municipales de mars 2014 .. En parallèle, se déroulent les réflexions pour la révision du Plan local d’urbanisme et d’habitat (PLU-H). C’est l’occasion de définir notre vision d’avenir pour la ville, qui donne envie d’habiter ici et plaisir à « vivre ensemble ». Chaque candidat a commencé à réagir et à présenter ses propositions. Les électeurs devront choisir entre ces différentes visions qui engagent à long terme et ils devront faire attention aux propositions trop simplistes. Pour EELV, il ne s’agit pas de proposer des solutions pour être élu ou réélu, ni de répondre de façon démagogique pour plaire aux électeurs, mais de proposer des solutions à la fois efficaces et durables pour, par exemple, lutter contre l’étalement urbain ou pour répondre à l’épineuse question de la pénurie de logements sociaux. Les projets autour de la caserne Raby et ceux concernant les terrains de l’aéroport sont des opportunités à saisir. Nos propositions, développées à l’intérieur de ce journal, s’organisent autour de 3 principes :

Premier principe : ne pas reproduire les erreurs du passé. De nombreux habitants

souffrent au quotidien des mauvais choix faits dans le passé : autoroutes coupant la ville et trop proches des habitations (grands ensembles), développement du trafic de l’aéroport à proximité des lieux de vie des habitants. Nos propositions visent à lutter contre les nuisances engendrées par ces choix, qu’elles soient sonores ou liées à la pollution de l’air. Deuxième principe : proposer des solutions contre l’étalement urbain. La plupart du temps cette situation est subie plus que choisie, et ses conséquences sont néfastes pour l’environnement, pour les finances publiques et le pouvoir d’achat des habitants. Oui, nous sommes pour un regroupement des fonctions essentielles qui font le quotidien des habitants : habiter, se déplacer, travailler, se détendre. N’ayons pas peur des mots, il s’agit de re-densifier la ville, de rapprocher les gens et de mettre fin au règne de la voiture. Nous développons dans ce journal les atouts de ce que certains appellent « la ville compacte ». Troisième principe : écouter, donner la parole aux habitants. Ce sont de bons experts et ils peuvent comprendre les enjeux actuels (pénurie de logements) et ceux de l’avenir (lutte contre l’étalement urbain). Un seul mot d’ordre : faire avec les habitants sans faire l’impasse sur nos convictions.

Nous assumons les choix proposés, même si certains dérangent. Ces choix nous donnent des responsabilités et nous sommes prêts à les assumer dans le prochain mandat. C’est pour cela qu’il ne faut pas se tromper et surtout ne pas tromper les électeurs.

Bien vivre ensemble à Bron c’est possible VENEZ NOUS REJOINDRE EÉLV Bron Maison des sociétés Square Grimma — Boite 37 — 69500 BRON Tel : 04 82 53 92 97 courriel : rhone@eelv.fr

Consulter notre site internet : bron.eelv.fr Comité de rédaction : G. Arnaud, J. Guilbert, J. Limouzin, F. Mermoud, M. Rodamel, JP. Simon


POURQUOI (ET COMMENT) DENSIFIER LA VILLE ? À Bron, dans les années à venir, deux quartiers vont faire l’objet d’évolutions importantes : l’ancienne caserne Raby et le secteur de la place Kimmerling sur la route de Genas, en limite de Lyon et Villeurbanne (sur des terrains vacants et des friches industrielles aux Genêts). Ce sont des dossiers importants dans la révision du PLU et pour le prochain mandat municipal. Ce sont là deux belles opportunités pour réaliser deux nouveaux quartiers de ville. À cette occasion, la question de la densification de la ville se pose. Ce mot fait peur à beaucoup, car il est mis en relation avec une image de concentration de population, illustrée par les tours et les barres des années 50-60. Cette forme de construction n’existe plus : mettre cela en avant pour faire peur, est démagogique et mensonger (peu de gens savent que le quartier des Brotteaux, à Lyon, est plus dense que le quartier de Parilly à Bron).

d’accès facilités aux services publics, aux hôpitaux, aux universités et aux espaces culturels.

Des conditions pour rendre la densité acceptable aux yeux des citoyens

Il ne faut pas se borner à construire des logements, mais prévoir tout ce qui rend la ville acceptable et attractive. Une ville plus compacte, c’est une ville qui dispose de transports en commun, de pistes cyclables, de cheminements piétonniers agréables. C’est aussi une ville qui dispose de commerces et de services de proximité, de crèches et d’écoles,

E

U

D l B l D

À q

C

C d p d c

Limiter l’étalement urbain, pour faire une ville vivable et Aux facilités de déplacements et d’accès à des durable équipements de proximité, il faut rajouter d’autres

Bron est complètement intégré dans le milieu urbain et ne peut rêver d’être un village dans la ville. Pour les écologistes, densifier la ville par des constructions de 3 ou 4 étages (5 maximum le long des rues) est une bonne manière de construire la ville de demain, en répondant à la demande de logement d’aujourd’hui. Nous vivons dans une agglomération qui se développe, qui est attractive et se prépare à accueillir 150 000 habitants de plus à l’horizon 2030, dont la majeure partie se fixera à l’Est. Sans densification raisonnée, c’est l’étalement urbain qui continuera de se développer avec toutes les nuisances associées : encore plus de voitures sur le boulevard périphériques et l’autoroute A43, plus de nuisances sonores, plus de pollution de l’air, plus de temps perdu dans les bouchons, sans oublier la disparition des terres agricoles.

A

aspects comme : • Laisser pénétrer la nature en ville, limiter le bétonnage et le « tout minéral », par la multiplication des espaces de détente, des parcs ombragés, des murs végétalisés, le développement d’alignement d’arbres et de jardins partagés. • Avoir un paysage urbain préservant des vues dégagées, être attentif à la présence du soleil et de la lumière naturelle. Permettre des échappées visuelles qui évitent les vis-à-vis. • Favoriser le vivre ensemble : être attentif à la présence d’espaces de transition « à échelle humaine » entre les différentes formes d’habitats, à des lieux de rencontre de voisinage pour favoriser les contacts, voire les fêtes de voisin.

M n u d c r c p

A t c O p l à q c À c

Reconstruire la ville ne se réduit donc pas à la question de plus de logements ni à la forme des habitations (importante par ailleurs), mais à prendre en compte le maximum d’aspects qui font que nous avons envie de vivre en ville.

Un projet à travailler avec les habitants À Bron, les deux projets d’aménagement Raby et Kimmerling permettront de développer cette vision de la ville de demain. Cela ne concerne pas uniquement les techniciens et les élus, mais nécessite également une véritable participation des habitants, pour travailler ensemble à la construction d’une ville plus attractive et plus durable.

T

E l R d

M r L 2 D v f

S b c


AUTOROUTES : ET SI ON DIMINUAIT LE TRAFIC ? Un enjeu majeur pour la qualité de vie à Bron

Dans la plupart des grandes agglomérations, on cherche aujourd’hui à diminuer les nuisances des grandes infrastructures routières urbaines des années 70. Bruit, pollution de l’air et des sols, risques d’accidents, coupures du territoire, leurs inconvénients sont bien connus. Deux solutions pour y remédier : • mieux les insérer dans leur environnement, voire les masquer, • diminuer leur capacité et leur trafic. À Bron, nous sommes particulièrement concernés, puisque la commune est quadrillée par le périphérique et par l’autoroute A43.

Se déplacer dans Bron en « Modes Doux » : piétons, vélos, roller, trottinette… Aujourd’hui les déplacements de courte distance se font de plus en plus à pied, en vélo, en roller en trottinette, etc… Pour faciliter ces « nouveaux » modes de déplacements, il faut améliorer, densifier et adapter des itinéraires dédiés.

Couvrir les autoroutes en ville et limiter leur trafic

Couvrir l’autoroute ou le périphérique reste indispensable, quand ils traversent des zones d’habitat dense, Parilly en étant un bon exemple. L’enfouissement du périphérique à ce niveau est donc la seule solution envisageable à terme. Mais d’ici là, il faut aussi mieux rattacher les secteurs de Parilly Sud au centre de la commune, en multipliant les points de passage sur l’autoroute. Mais on peut aussi diminuer les nuisances des autoroutes, en réduisant le nombre de leurs voies, donc leur capacité et leurs trafics. Ce n’est pas une vision utopique : la suppression du viaduc Mermoz Pinel ou la fermeture temporaire du tunnel de la Croix Rousse n’ont pas entraîné la situation apocalyptique que certains annonçaient. À Paris, Bertrand Delanoé a même coupé la voie sur berge rive gauche sur plus de 2 km... Ces mesures ont prouvé qu’en diminuant la capacité routière d’une route, une partie de son trafic s’évapore (sans aller se perdre dans les petites rues adjacentes). Alors, diminuer la capacité du périphérique, comment ? Sans faire de grands travaux on peut déjà commencer à réserver une de ses voies aux transports collectifs et au covoiturage. On peut également diminuer encore les vitesses autorisées . Depuis la mise en place du Plan de Protection de l’Atmosphère dans l’agglomération lyonnaise, le Préfet a décidé de limiter les vitesses sur les grands axes au droit de Bron à 90km/h alors qu’elles sont limitées à 70 km/h sur l’autoroute A7 devant le quartier Confluence. La moindre des choses serait de traiter avec équité tous les citoyens de notre agglomération… À Gerland, à la sortie du périphérique, aujourd’hui on roule même à 50 km/h et cette vitesse est respectée grâce aux radars…

Traiter équitablement l’Est et l’Ouest de l’agglomération

Et tout ça, avec quels financements ? Ceux que Gérard Collomb a réservés pour le Tronçon Ouest du Périphérique, rebaptisé cet hiver Anneau des Sciences. Rappelons que ce projet d’infrastructure routière, estimé à plus de 2,5 milliards d’euros, doit être enterré sur 80% de son parcours. M. Collomb a toujours dit que le Grand Lyon ne se lancerait pas dans cette réalisation, tant que l’État ne déciderait pas de faire le Contournement Ouest de Lyon. On sait depuis fin juin (rapport Duron) que le COL est reporté au-delà de 2030. Donc, inutile de s’obstiner…. même si le conseil de communauté du 9 juillet a voté la poursuite des études de l’Anneau des Sciences (et déjà des acquisitions foncières). Seuls les élus EÉLV s’y sont opposés, en expliquant qu’il y a mieux à faire avec le budget affecté à l’ADS... par exemple couvrir le périphérique à l’Est et faire enfin cesser les nuisances quotidiennes des habitants de ce secteur de l’agglomération.

Bron dispose déjà d’un réseau de pistes cyclables, mais de qualité inégale. Il est nécessaire d’en améliorer la continuité, la signalisation, la sécurité, l’éclairage et l’entretien. Les pistes cyclables ne doivent plus être la variable d’ajustement de la circulation automobile (parking, travaux, stockage…) Il faut créer des liaisons dédiées aux modes doux (vélo, piétons, poussettes) entre les différents équipements et quartiers de la ville ainsi que vers le centre-ville. De même un réseau de pistes cyclables reliant les différents espaces verts de la ville (Fort de Bron, Parilly, parc des Essarts, Vinatier) devra être prévu au niveau du PLUH ainsi que pour les nouveaux projets de développement de la ville (Raby par exemple). Dans les quartiers résidentiels de faible densité automobile, Il faut intégrer au flux automobile la circulation des vélos pour créer une circulation apaisée. Des équipements de parcs à vélos sécurisés, abrités et intégrés à l’environnement doivent être aménagés au niveau des principales stations de transports en commun (bus, tram, métro) comme cela se fait déjà dans d’autres villes. La ville de Bron doit devenir exemplaire en matière de déplacements piétonniers et cyclables pour les trajets courts, ces solutions ont été évoquées lors de l’agenda 21, il est maintenant nécessaire d’agir.


AÉROPORT DE BRON : ET SI ON FERMAIT ? UN ÉQUIPEMENT DÉPASSÉ Le nouveau Plan d’Exposition au Bruit de l’aéroport a été soumis à enquête publique durant ce mois de septembre 2013. Ce projet, présenté par les services de l’État, s’appuie sur la perspective d’une progression sensible du trafic moyen (entre aviation d’affaires, aviation de tourisme et hélicoptères) de 2,4 % par an, faisant passer le nombre de mouvements, atterrissages ou décollages, sur l’aéroport de Bron de 70 000 en 2008 à 121 000 en 2030. Au conseil municipal de Bron en février 2011, la majorité municipale a proposé de stabiliser les trafics de l’aéroport. De fait, ces dernières années, le trafic d’aviation d’affaires stagne, voire régresse. Et tout le monde s’accorde pour réduire l’aviation de tourisme, très préjudiciable pour la qualité de vie des riverains. Alors, n’est-ce pas l’existence même de cet aéroport qu’il faut aujourd’hui remettre en question ? Les déplacements mécanisés en général, et le transport aérien en particulier, sont une composante majeure de la production des gaz à effet de serre. La production de GES liée au trafic aérien a augmenté, sur les dernières décennies, deux fois plus vite que la moyenne des émissions. L’enjeu se situe en particulier sur les distances courtes, de l’ordre de 500 km, celles qu’assure un aéroport comme Bron. Un passager aérien sur un vol domestique émet ainsi autant de gaz à effet de serre, que s’il était seul au volant d’un petit camion sur la même distance. Protection de la planète et développement des aéroports locaux sont donc des enjeux aujourd’hui absolument contradictoires. Si on rajoute à cela la question du bruit, des nuisances ainsi que les risques d’accidents pour les riverains (de Bron mais aussi de Vaulx et de Décines), alors les questions à se poser sont les suivantes : • un aéroport en ville, aujourd’hui, est ce vraiment sérieux ? d’autant que Saint Exupéry n’est pas si loin et que depuis 1977, notre aéroport, autrefois en plein campagne, est aujourd’hui complètement rattrapé par l’urbanisation… • développer le transport aérien court courrier, est ce vraiment éco-responsable ? On sait bien pourquoi cette fermeture, somme toute logique, n’est pas prise en compte par le Grand Lyon : avoir un aéroport sur place, comme avoir un grand stade, ça fait « métropole européenne ». Mais ce n’est ni un impératif économique, ni surtout une mesure sociale et environnementale...

UNE OPPORTUNITÉ POUR L’AVENIR Avec 80 ha, la partie de l’aéroport située sur le territoire de notre ville constitue notre plus grosse réserve foncière. Elle est bien desservie par des infrastructures routières (autoroute A43, et prochainement le BUE), et par le tramway en limite nord. Ces terrains méritent un aménagement urbain de qualité, à définir dans le prochain mandat. Il faudra 15 ans pour mener à bien l’aménagement des 16 ha de l’ex caserne Raby, on peut prendre un peu de temps pour définir un avenir aux terrains de l’aéroport.

UN USAGE À COURT TERME À INVENTER Développer une agriculture de proximité est une piste logique pour utiliser ces terrains immédiatement, sans impacter leur avenir à long terme. Affecter ces terrains à du maraîchage bio permettrait : • de répondre à la demande des consommateurs d’une alimentation de qualité, • de favoriser des approvisionnements en circuits courts, • d’offrir du travail à des agriculteurs en recherche de terrains, • de recréer des liens entre l’urbain et le rural. Voilà les réflexions qu’Europe Écologie Les Verts propose au débat pour l’avenir du secteur de l’aéroport.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.