PRINTEMPS 2013
BRON Édito
Même chose pour les ondes électromagnétiques où là encore, nous appuyons notre réflexion sur des analyses conduites en mai 2011 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Dans son rapport il classe les ondes électromagnétiques des téléphones portables comme étant « possiblement cancérigènes pour l’homme ». Cette situation implique donc de nouvelles règles pour l’installation des antennes et une « éducation » pour l’utilisation sans danger des téléphones portables. Nos élus doivent prendre la main pour définir par la loi de nouvelles règles et les faire appliquer localement.
Vous lisez aujourd’hui notre journal n°2. Le précédent abordait, entre autres, la question de la pénurie de logements, à travers l’opportunité de bien utiliser les 430 logements de la caserne Raby laissés libres, suite au départ des gendarmes. Avec ce nouveau numéro nous abordons les questions de transition énergétique en réponse aux conséquences du changement climatique, celles des risques encourus avec les ondes magnétiques et enfin celles posées Quant à la privatisation des cantines scolaires elle par la privatisation des cantines dans les interpelle à la fois sur les méthodes de concertation entre collèges. les élus et les populations concernées (enfants, parents d’élèves et prestataires) mais aussi sur le bienfondé de Quoi de commun à tous ces sujets de vivre dans une société où tout est « marchandisé ». Dans société ? Abordés pour certains au niveau ce projet c’est le volet économique qui prend le pas sur le national, voire international, ils ont tous social et l’environnement. des conséquences au niveau local et ils impactent notre quotidien. Faire le lien C’est en articulant autrement les trois volets entre le global et le local doit guider nos du développement durable, social, économique et réflexions et l’action de nos élus à Bron environnement que nous réussirons à développer comme au Grand Lyon. une autre société plus juste et plus solidaire et où le fameux « vivre ensemble » ne sera pas un simple slogan. À propos des conséquences du C’est le sens des actions que nous menons sur Bron, autour changement climatique, de nombreuses du logement social, de la transition énergétique mais plus analyses convergent pour affirmer largement de la transition écologique. qu’aucune des activités liées au pétrole ou au gaz (chauffage, transports) n’a d’avenir Chacun d’entre nous veut croire en l’avenir, veut sur le long terme. On ne peut plus retarder espérer que demain sera plus vivable qu’aujourd’hui. l’échéance, il faut prendre une autre Nous, militants d’Europe Écologie les Verts, croyons que direction. La transition énergétique nous cela est possible. Pour cela, il faut que chacun se mette en semble une bonne solution mais ce choix route localement, et que les élus et décideurs fassent va nous obliger à revoir, entre autres, nos les choix nécessaires dans la durée. Dans cet esprit, modes de déplacement, les techniques de nous voulons, sur Bron, préparer les élections municipales chauffage des logements. Cette perspective 2014, et appelons tous ceux qui partagent ces convictions va également contraindre nos élus à repenser à nous rejoindre dès maintenant. les priorités retenues dans l’élaboration des budgets municipaux. À suivre…
VENEZ NOUS REJOINDRE EÉLV Bron Maison des sociétés Square Grimma — Boite 37 — 69500 BRON Tel : 04 82 53 92 97 courriel : rhone@eelv.fr
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LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : UNE NÉCESSITÉ Le réchauffement climatique est une réalité dès aujourd’hui, et plus encore demain, avec une augmentation moyenne de température estimée entre 2 et 4°C d’ici la fin du siècle. Les conséquences en seront très lourdes au niveau social et environnemental : fonte des glaces, montée du niveau de la mer, inondations, sécheresses, déplacements de populations... À cette crise climatique s’ajoute la crise énergétique. Les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon, uranium) s’épuisent. Parallèlement, abandonner le nucléaire est un impératif : c’est une source d’énergie extrêmement dangereuse, avec des déchets impossibles à éliminer. Il est donc urgent d’opérer dans le domaine énergétique une véritable révolution, ou « transition énergétique ». Il s’agit d’un ensemble de mesures à mettre en œuvre : pour passer progressivement des énergies carbonées (fortement émettrices de gaz à effet de serre) à des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse...) tout en évoluant no modes de consommation vers dans nos
Au triptyque actuel
« fossiles / nucléaire / effet de serre » il faut opposer
« sobriété - efficacité - renouvelables » dans tous les secteurs d’activité : bâtiments, transports, urbanisme, gouvernance, fiscalité, services publics, industrie, etc… plus de sobriété et d’efficacité (réduction de notre consommation d’énergie et amélioration de la performance de nos équipements). Cette transition énergétique n’est pas seulement viable, elle est aussi souhaitable. Elle permet un partage plus équitable des ressources, et constitue un facteur de paix et de démocratie. En créant des centaines de milliers d’emplois, elle annonce la sortie de la crise économique. Elle permet de stabiliser, puis de réduire, les factures énergétiques des ménages, des entreprises et des états. Pour en savoir plus, connectez vous sur http://energie.eelv.fr/transition-energetique-livret/
La transition énergétique est pour nous, écologistes, un des enjeux majeurs de l’action politique des années à venir. Comment remplacer deux réacteurs nucléaires par une source d’énergie non polluante, sans risque, dont le gisement est sur notre sol et qui, de plus, crée des emplois ? Sachant qu’aujourd’hui, on a investi 8,5 Milliards d’€ dans l’EPR de Flamanville, on peut se poser la question de savoir si on n’aurait pas mieux fait de l’investir ailleurs, dans l’isolation des bâtiments par exemple. Si avec ces 8,5 M€ on avait subventionné à hauteur de 50% des travaux d’isolation ou d’optimisation des performances énergétiques de bâtiments d’habitation ou de bureau, on aurait obtenu 8,5 M€ de subvention + 8,5 M€ des propriétaires soit un budget de 17 Milliards d’€.
En investissant 250 € par m² de surface habitable, on peut espérer récupérer au minimum un gain de 150 Kwh/m²/an d’économie d’énergie. Donc avec un budget de 17 Milliards d’€ on pourrait traiter : 17 M€ / 250 = 68 000 000 m² habitables. On obtiendrait donc une réduction de la consommation d’énergie annuelle de : 68 000 000 m² x 150 Kwh/m²/an = 10 200 000 000 Kwh/an ou 10,2 TWh/ an. Ce qui représente la production de 2 réacteurs nucléaires comme par exemple deux des 4 réacteurs de la centrale du Bugey.
De plus, améliorer les performances énergétiques de 68 millions de m² c’est un gisement d’heures de travail non délocalisables donc des milliers d’emplois. Conclusion : • des milliers d’emplois locaux pour isoler des bâtiments • pas de déchets radioactifs à gérer pendant plusieurs siècles sans savoir quoi en faire • développement d’un filière (locale si on le veut) de fabrications d’isolants Qu’est-ce qu’on attend ?
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ? BRON PEUT MIEUX FAIRE... Plus d’économie d’énergie : Bron doit budgéter un ambitieux programme d’isolation thermique des bâtiments existants notamment pour les groupes scolaires et salles de sport, comme cela a déjà été réalisé dans certains équipements. Ces travaux doivent être réalisés avec des entreprises locales et des matériaux écologiques. Il faut aussi développer un programme de sensibilisation des utilisateurs à tous les niveaux, et notamment pour adapter les températures ambiante des locaux à 19°. Un degré en moins, c’est 7% d’économie. Enfin on doit poursuivre et amplifier l’adaptation et l’amélioration de l’éclairage public.
Plus d‘efficacité énergétique : La ville vient juste de terminer le remplacement des équipements fioul par des installations performantes. Tous les bâtiments doivent faire l’objet d’un diagnostic énergétique pour définir les actions prioritaires à mener pour obtenir l’optimum en terme de consommation. Des contrats d’exploitation à intéressement ambitieux doivent être généralisés avec l’exploitant des installations pour tendre vers un objectif de 85 KWh/m².
de l’habitat collectif qui mettraient en évidence les plans d’actions nécessaires pour réduire les consommations énergétiques et réduirait d’autant la précarité énergétique d’une partie de sa population. Il faudrait aussi créer sur la commune un Point d’Accueil (service public) pour orienter, conseiller, mettre en relation les brondillants avec les organismes compétents. Développer les « éco-conseillers » pour accompagner les habitants, et notamment ceux qui ont du mal à payer les factures d’énergie. La ville, en partenariat avec les bailleurs, syndics ou associations de locataires peut être un puissant aiguillon pour que le réflexe économie d’énergie se développe dans chaque foyer.
Plus d’énergies renouvelables : Les efforts engagés doivent être multipliés, pour développer les chaudières à bois comme celle du centre aéré, l’installation de panneaux solaires thermiques comme au centre nautique et les panneaux photovoltaïques comme sur la tribune du stade, le centre nautique, le pole associatif Terraillon ou l’école Jean Moulin.
Mieux suivre les consommations d’énergie : La ville dispose déjà d’indicateurs sur la consommation d’énergie par habitant, les émissions de gaz à effet de serre, la part d’énergie renouvelable dans la consommation totale, dans les bâtiments publics et le logement social. Ceux-ci doivent être rendus publics (disponibles sur le site de la ville) et annexés à l’agenda 21 avec des objectifs précis et ambitieux à court et moyen termes. Par exemple il était prévu dans la charte de l’environnement de Bron, un objectif de consommation d’électricité « verte » (solaire, éolien, hydraulique…) d’au moins 20% pour 2020. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Premier poste de consommation énergétique, le bâtiment représente 43 % des consommations d’énergie et 30 % des gaz à effet de serre.
Plus d’incitations des habitants: Pour être efficace et montrer sa détermination, Bron doit impérativement créer un poste de conseiller municipal « délégué à la maîtrise de l’énergie » avec de réels pouvoirs décisionnels et surtout un budget conséquent. Ce délégué aurait en charge la déclinaison du plan climat sur la ville de Bron. Pour les habitants eux même, la ville doit être un « incitateur » fort pour la diminution des consommations d’énergie, en direction des habitants et de leurs bailleurs sociaux. Par exemple la ville pourrait participer au financement des audits énergétiques
Quelques données sur Bron : •
À Bron, la consommation totale annuelle d’énergie de tous les habitants en 2008 est estimée à 80 000 TEP* /an (45% en produits pétroliers, 30% en gaz et 17% en électricité) soit 2.7 TEP/ habitant/an (*TEP = Tonne d’équivalent pétrole qui correspond au pouvoir calorifique d’une tonne de pétrole «moyenne») • Pour les 110 installations relevant de la collectivité de Bron (écoles, gymnases, médiathèque par ex.), en 2009 on a consommé : environ 20 000 MWh (77%) de Gaz naturel, 4 500 MWh d’électricité et 200 MWh de Fioul. • Pour les gaz à effet de serre, on estime qu’en 2008, Bron a généré 45 000Teq CO< (en amélioration de 15% par rapport à 2005) • La production d’énergie verte à Bron était seulement de 86 MWh/an en 2006. • Bron participe au plan climat énergie du grand Lyon.
ANTENNES RELAIS : ATTENTION DANGER Le développement des nouvelles technologies (3G, WIFI, WIMAX, 4G..) a pour conséquence la multiplication des antennes relais sur les toits. Bron n’est évidemment pas épargnée. Saviez-vous que sur le site www.cartoradio. fr, on peut dénombrer 25 implantations sur notre ville ? Elles sont souvent installées par «bouquets» de plusieurs antennes, de manière à couvrir toutes les directions. Des études sérieuses ont amené l’OMS à classer les champs électromagnétiques des fréquences radioélectriques comme potentiellement cancérogènes. Des lanceurs d’alerte comme la Criirem ou Robin des Toits nous informent depuis longtemps des risques sanitaires d’une exposition prolongée aux ondes électromagnétiques, et recommandent l’application du principe de précaution par l’abaissement des seuils d’exposition. Il ne s’agit pas de priver les habitants des services que leur offre la téléphonie mobile. Cependant les valeurs limites d’exposition autorisées en France oscillent entre 41 et 61 Volts/mètre alors que dans certains pays voisins les seuils sont bien inférieurs, par exemple : 3V/m au Luxembourg et en Belgique ; 0,6 V/m à Salzbourg en Autriche. L’exposition active liée à l’utilisation d’un appareil sans fil peut donc être réduite sans nuire à son fonctionnement. Mais plus encore, l’exposition passive des riverains d’antennes relais doit pouvoir être prise en compte et contrôlée. Il est clair que la législation française est inadaptée puisqu’elle autorise des normes d’émission 100 fois plus élevées que celles préconisées au niveau européen (0,6 V/m : résolution 1815 du Conseil de l’Europe). Des questionnements et inquiétudes légitimes se manifestent au sein de la population, comme en témoigne le Collectif Brondillant «Roosevelt Sans Antenne», qui a vu s’installer une antenne Free sur le toit de l’immeuble Adoma, avenue F. Roosevelt. Ce n’est évidemment pas la première fois que les brondillants se trouvent confrontés à une telle situation. Par exemple, une copropriété du centre ville a obtenu récemment la dépose d’une antenne, au terme d’un combat de 12 années contre son opérateur. Les copropriétaires avaient fait état de problèmes de santé divers : troubles du sommeil, maux de tête persistants... voire plus graves encore. Mais si des copropriétaires peuvent agir, il n’en est pas de même pour les locataires des bailleurs sociaux, le simple droit à l’information prévu par la loi SRU ne leur étant bien souvent même pas appliqué. Pour couronner le tout, les opérateurs ne sont soumis à aucune coordination nationale pour l’implantation de leurs antennes.
DES SOLUTIONS ? Au plan local : A minima la ville pourrait se doter d’une charte avec les différents opérateurs, encadrant l’ensemble du processus d’implantation. Il s’agirait de veiller au respect des principes de concertation, de transparence, d’information des citoyens, tout en garantissant la réalisation de mesures par des entreprises indépendantes.
Au plan national Un projet de loi soutenu par les parlementaires écologistes a été présenté à l’Assemblée Nationale le 31 janvier dernier. Il visait en priorité la protection sanitaire des habitants par l’application du principe de précaution. Le texte initial a tout d’abord été raboté, puis soumis à une motion de renvoi, ce qui a eu pour conséquence le blocage de toute discussion. Les puissants lobbies des opérateurs auront eu raison de ce débat. Mais dans un appel récent, ce sont aujourd’hui les syndicats qui demandent aux pouvoir publics de limiter au maximum les expositions aux ondes électromagnétiques dans les espaces de travail. C’est bien à l’ensemble des citoyens, maintenant, d’imposer que ce débat revienne sur la place publique.
LA CANTINE DU COLLÈGE PICASSO PRIVATISÉE À LA RENTRÉE PROCHAINE En juillet 2012, le conseil général du Rhône a voté le principe de transfert au privé de toutes les cantines de collèges, de façon étalée sur les 8 ans à venir (les conseillers généraux EELV ont voté contre ce projet et le PS n’a pas pris part au vote…). Pour Bron, le collège Pablo Picasso fera partie de la première série de ces privatisations, dès la rentrée 2013. Cette décision politique, prise sans consulter les Conseils d’Administration des collèges, ni les fédérations de parents se traduira inéluctablement par la dégradation de la qualité de l’assiette des enfants, des conditions de travail des personnels et qu’en sera-t-il de la traçabilité ? Tout ça pour faire des économies de bout de chandelle et pouvoir payer le futur musée des Confluences…