MINUTE PRATIQUE

ART NOUVEAU / ART DÉCO Quell e est la différence ?

Souvent confondus, l’Art nouveau et l’Art déco sont pourtant deux mouvements bien distincts, le second étant né en réaction contre le premier. On vous dit tout sur leur histoire respective et ce qui les diff érencie !

Immeuble de style Art nouveau au 51 Boulevard des Maréchaux à Paris. © Christophe Rosé

Les concepts de l’Art nouveau s’illustrent dans le domaine de la peinture (Alfons Mucha, Gismonda, 1894).

Art déco

Dès le début de XXe siècle, les caractéristiques de l’Art nouveau, jugées trop chargées, sont remises en question par certains architectes et designers qui n’hésitent pas à dénigrer les principes de ce mouvement en le qualifi ant d’« Art nouille ». L’Art déco, qui privilégie la simplicité, s’inscrit donc en contradiction avec l’outrance ornementale de son prédécesseur. Revendiquant un retour à l’ordre et la sobriété, l’Art déco délaisse les décorations encombrantes pour s’orienter vers des lignes pures, des formes géométriques et des compositions classiques. Ses principales caractéristiques sont : l’utilisation de matériaux nobles tels que l’acajou ou l’ébène, l’application de formes en constant mouvement comme les spirales ou les arcs-de-cercles, l’élégance liée au confort, la symétrie, le choix de couleurs affi rmées (noir, rouge et vert principalement) et la recherche de modernité avec des références classiques. À partir de 1915, cette nouvelle approche se développe en Europe et en Amérique avant de connaître un succès fulgurant en 1925 lors de l’Exposition Internationale des Arts. Véritable explosion artistique, le courant jouit d’une infl uence dépassant les mondes du design et de l’architecture, et touche diverses autres disciplines telles que le textile, les arts graphiques, la peinture, la joaillerie ou encore l’horlogerie.

Art nouveau

Courant emblématique de la « Belle Époque », l’Art nouveau voit le jour à la fi n du XIXe siècle alors que l’Europe connaît l’euphorie d’une seconde révolution industrielle qui bouleverse l’ensemble des techniques. Parce qu’ils considèrent cette période froide et profondément rationnelle, les artistes de l’Art nouveau prônent la fantaisie en mettant à l’honneur la nature et ses merveilles. Une volonté qu’ils affi rment notamment lors de l’Exposition universelle de 1900 à Paris ! Ils puisent alors leur inspiration de l’Arts&Crafts dont les maîtres-mots sont la nature, la délicatesse et les ondulations mais aussi des arts du Japon et du mouvement symboliste. Face à la dureté des machines en métal, aux lignes droites sans saveur et à la monochromie qui font légion, l’Art nouveau valorise les courbes, les arabesques, la polychromie, les sinuosités, l’asymétrie et les lignes longues. À ces signes distinctifs s’ajoutent des motifs d’animaux tels que les oiseaux et les insectes ainsi que ceux de fi gures mythologiques ou de plantes et autres feuilles. Côté couleurs et matériaux, le mouvement privilégie les tons pastel qu’il associe au verre, à la pierre, au chrome ou encore à l’acier inoxydable. Refusant toute distinction entre arts majeurs et arts mineurs, l’Art nouveau vise un art total incluant l’artisanat, et regroupant autant la peinture que l’architecture ou la joaillerie.

L’Empire State Building à New York est l’un des édifi ces les plus emblématiques de l’Art déco.

L’Art déco exerça également une infl uence dans la peinture (Tamara de Lempicka, Jeune fi lle en vert, 1927-1930).

Revendiquant un retour à l’ordre et la sobriété, l’Art déco délaisse les décorations encombrantes de l’Art nouveau pour s’orienter vers des lignes pures, des formes géométriques et des compositions classiques.