ego à nu
KRIEF BERENGERE PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT FEUILLET PHOTOGRPAHIE PAR ÉLODIE DAGUIN
La pétillante comédienne lyonnaise, révélée par la série Bref, convie le public dans les coulisses de sa vie intime. Simple et émouvant, son seule-en-scène intitulée sobrement Amour aborde, avec sincérité et une bonne dose d’amour, ses récents déboires, notamment un mariage annulé. À déguster le 24 février 2021 au Toboggan de Décines et le 25 février sur la scène du Radiant.
En quoi ce nouveau spectacle marque-t-il une évolution dans votre parcours ? BÉRENGÈRE KRIEF
Pour la première fois, j’ai écrit ce spectacle seule, de A à Z. J’ai choisi de prendre vraiment le temps, de m’écouter et de m’impliquer émotionnellement. J’adore faire rire, mais au-delà de ça j’avais envie de transmettre des choses. Avec ce seule-en-scène, j’ai allumé des lumières sur d’autres facettes que je n’avais pas osé montrer, une vulnérabilité qui me faisait peur et que je suis capable d’offrir aujourd’hui. L’humour est toujours présent, mais j’ai essayé d’avoir une plus grande sincérité sur moi ou sur ce que je pense. Il y a, peut-être, un côté un peu plus touchant sur ce spectacle que sur le précédent.
Pourquoi parler d’amour ? BÉRENGÈRE KRIEF C’est
mon sujet. À priori, ça peut sembler un peu tarte. Mais dans les discussions, je préfère parler du rencard Tinder de Marine que de la SARL de Philippe ou de l’explosion du prix du mètre carré dans le 3e arrondissement. Quand on me dit « j’ai rencontré quelqu’un hier », il y a un suspense. Je trouve que c’est comme ça que l’on devient proche des autres, l’intimité se crée lorsqu’on parle de ces choses-là. Le spectacle évoque la rupture, l’illusion versus la réalité, les injonctions sociétales du type « À 30 ans, si tu te retrouves célibataire, t’as raté ta vie ».
Dans quelle mesure vous êtes-vous inspirée de votre vécu ? BÉRENGÈRE KRIEF Le
point de départ, c’est ma vie : une grosse rupture, un mariage annulé et le début d’un travail de développement personnel en Ardèche. Dans un café éphémère, j’ai vu cette phrase de Simone de Beauvoir accrochée au mur : « J’accepte la grande aventure d’être moi ». Ça m’a marquée. Je suis partie
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