Silence

Fogliarini Elena

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Dipl么mes 2015

Fogliarini Elena

Le Silence

«La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence».

Miles Davis

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Je tiens à remercier David Ferre pour la patience et la gentillesse avec lesquelles il m’a accompagné dans la rédaction de ce mémoire. Je remercie aussi Sylvie Tosolini, qui m’a conseillée dans la recherche du sujet de mon travail. En outre, je remercie l’équipe de professeurs qui ont guidé mon parcours d’étude à Strate. Enfin, je remercie mes jeunes collègues, amis et ma famille, qui m’ont encouragée et soutenue tout le long de mes études.

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Sommaire Préface 9 Introduction

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Le silence : un langage

Un outil

Une arme

Couloir de la pensée

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Le silence

La réduction au silence

La censure

Le silence aujourd’hui

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Le signe révèle un silence

Qu’est-ce qu’est le signe?

L’écriture : un langage silencieux

L’art et la dimension du signe

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Conclusion 119 Glossaire 123 Bibliographie 127 Annexes 131

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Préface

La vie est une succession de surprises. Si quelqu’un m’avait dit, il y a trois années, que j’allai écrire mon travail de fin d’études en français, probablement, je ne lui aurai pas cru. En effet, je ne savais pas encore que j’aurai eu la chance de terminer mes études universitaires à Paris. Heureusement que c’est comme ça, sinon je serai restée en Italie, en m’accrochant à ma routine quotidienne et en m’ennuyant. L’ennui est statique, tandis que la vie est dynamisme, évolution, mutation et changement, elle est comme la mer, des fois elle est en tempête et d’autre fois elle est calme ; cependant, même quand elle est calme, elle ne reste jamais immobile et on ne peut pas la cerner complètement.

Ainsi, il y a trois ans, j’ai décidé de partir en Belgique, pour tout le long de ma troisième année d’université. Il s’agissait d’un échange Erasmus qui voyait la collaboration de l’École Polytechnique de Turin avec l’École Supérieure des Arts SaintLuc de Liège. Ensuite, j’ai tellement aimé cette expérience à l’étranger, qui m’a permi de grandir en tant que personne et designer, que j’ai donc pris la décision de continuer ma quatrième et cinquième année dans un pays francophone, car je voulais aussi améliorer mon français.

Voilà que je me trouve à être admise à Strate, ici à Paris, une ville extrêmement dynamique et pleine d’activité qui réveillent la

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créativité. J’ai donc eu la chance de faire ce que je souhaitai. Or, il est très important pour un designer de voyager et d’observer des cultures différentes afin d’ouvrir son esprit inventif.

En effet, le designer est tout d’abord un observateur de l’être humain et son travail est celui d’en améliorer la vie, en proposant des projets innovants. C’est pour cette raison que j’ai décidé de partir de l’Italie et de voyager, car, afin de résoudre les problèmes de l’homme il faut d’abord le connaitre. Connaitre l’homme signifie donc observer l’être humain dans son environnement, qui est la société, et comprendre le fonctionnement complexe d’une communauté et de ses tradition, en se rappelant que chaque société possède une culture spécifique à elle même et qui change d’une société à l’autre. De plus, le designer doit avoir, au moins, une connaissance minimale du corps humain et de son activité mais aussi des matériaux qui se trouvent autour de lui et qui l’influencent. Ainsi, le mot “dynamisme” tisse la trame de ce mémoire et de ma vie en général. Tout d’abord, parce que je voyage souvent entre France et Italie pour rendre visite à ma famille et revoir mon pays d’origine. Ensuite, parce que mon travail de designer, me demande un style de vie active et dynamique, toujours ouvert aux nouveautés.

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Introduction

C’est suite à un de mes voyages en Italie que j’ai eu l’idée d’adopter le thème du silence comme sujet de mon travail de fin d’études.

Il s’agissait des vacances de Noël 2013 et j’étais rentrée chez ma famille pour fêter le 25 décembre tous ensemble. Le matin du 24 décembre je prenais le petit déjeuner avec ma famille quand une touchante nouvelle est annoncé au journal à la télé. Le fait se passe à Lampedusa, une île de la Sicile, dans un centre d’identification et d’expulsion des immigrés nord-africains qui débarquent dans les îles siciliennes après un exténuant voyage par la mer et qui échappent de leur pays en guerre.

Depuis quelques jours, des immigrés maghrébins s’étaient cousu la bouche pour protester contre les conditions malsaines d’hébergement et la durée de leur séjour dans l’île. Puisque le gouvernement était sourd à leur précédentes protestations, il ont ainsi cousu leurs lèvres avec un fil unique qui leur empêche de parler mais pas de boire.

Cette nouvelle m’a particulièrement touchée, car ce geste transmettait une force et une volonté incroyablement puissantes, tant de réussir enfin à faire céder le gouvernement italien à leur demandes. J’ai commencé, alors, à m’intéresser au silence comme geste communicatif. Il se trouve, pourtant,

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que ce point de vue du silence est considéré assez insolite dans l’imaginaire commun à notre société occidentale. En effet, le silence est souvent vu en tant que opposant à la communication et à la parole. Tandis que, dans le cas de la protestation des immigrés maghrébins, il ne l’est pas. Au contraire, il est utilisé pour communiquer des choses que ces hommes n’arrivaient pas à extérioriser avec la parole, à cause de leur condition d’enfermement et de la différence de la langue. Le silence est, donc, employé ici comme langage universel que tout le monde peut comprendre. Leurs intentions sont interprétées par le geste de se coudre les lèvres, qui est donc un signe efficace de ce langage silencieux. D’ici j’ai commencé à me documenter sur le silence et ses formes diverses, son rôle dans la conversation et sa valeur. Or, j’ai étudié son être dans l’histoire, dans la nature et dans le langage.

Le silence est “le point zéro de la culture”1, ainsi le définit C. Levi-Strauss, la nature pure de toutes les choses. Il est un non-dit mystérieux, un concept abstrait mais réel au même temps, intangible. On ne peut pas vivre sans le silence mais on ne survivrait pas dans son abondance.

C’est à dire que l’homme, en tant que animal social, a besoin d’échanger des informations en rapport à lui-même et au monde 1 STIKER, Henri-Jacques, Silence, Encyclopædia Universalis, http:// www.universalis.fr, consulté le 31 mars 2014.

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qui l’entoure avec d’autres égales, afin d’établir des liens sociaux qui l’intègrent dans une communauté et lui permettent de survivre aux attaques des autres animaux, des maladies et aux changement de l’environnement dans lequel il vit. Néanmoins, il a aussi besoin de préserver son intériorité et sa personnalité, qui risquent d’être détruites dans un monde privé du silence.

Ainsi, Philippe Breton définit le silence comme matrice de la parole, car, dans une conversation, elle a besoin de temps et de silence pour mûrir dans la pensé de l’interlocuteur et être ensuite dévoilée par ses lèvres. Le silence est donc à l’origine de la parole et du langage, puisque il permet à la pensé de développer les idées qu’elle communiquera après. Le “silence, qui est au fond le lieu d’une parole forte, sinon sa matrice [...]

Mais nos voix se joignent, je crois, pour appeler chacun à l’affirmation des valeurs qui préserveront le monde de ce bruit que, comme moi, tu fuis et qui, au sens fort, nous empêche de nous entendre.”2 Pour David Le Breton et Philippe Breton soutiennent, dans Le silence et la parole contre les excès de la communication3, est que la communication aujourd’hui étouffe l’homme et cette déformation de la conversation peut être soigné avec la parole et le silence. En effet, ces deux éléments sont importants puisque la parole permet d’échanger un message et le silence de l’élaborer. Au contraire, la communication actuelle, 2

BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009, p.116.

3 Ibid.

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en devenant virtuelle, a amené à une surconsommation des mots et à une dépendance des conversations virtuelles. On parle, donc, d’une “consommation immodérée du mot” puisque, aujourd’hui, on a tendance à communiquer pour ne rien dire. Le monde contemporain privilège ainsi la quantité des mots plutôt que la qualité. Donc, le silence prend ici une valeur négative, car il demande de prêter attention et méditer sur ce qu’on dit. Or, l’homme, qui naît muet, puisque il est le résultat de l’évolution biologique des organismes unicellulaires nommés “eucaryotes” qui sont devenus ensuite des vertébrés, est en train de se transformer en un être “tout-parlant”. Mais si on ne laisse pas un peu de repos au cerveau et à l’esprit, afin de se “recharger” des nouveaux concepts, on risque d’étouffer notre intériorité.

En outre, le silence nous permet de faire expérience de l’autre. C’est-à-dire, seulement en écoutant ce que l’autre personne dit dans une conversation on peut observer sa personnalité, ses goûts et ses idéologies. L’oeil et l’oreille marchent donc ensemble sur le chemin de la communication.

La vue et l’ouï sont les deux sens les plus utilisés dans les échanges entre les êtres humains.

Ainsi, le silence peut être aussi un silence écrit ou, pour mieux dire, un langage silencieux. On parlera donc, dans ce mémoire, de l’écriture en tant que langage silencieux et de travail littéraire, qui stimule l’esprit et le libère du pouvoir que l’ignorance exerce sur lui.

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On entend, ici, par “ignorance” tout ce qu’on ne connait pas.

Il y a donc un lien entre le silence et la communication qui est mit en cause par la frénésie de la vie contemporaine, qui essaie d’en effacer sa valeur ancienne. Ainsi, les mots glissent rapidement comme une rivière, qui déborde de son lit et qui détruit tout ce qui se trouve autour d’elle. Seulement le silence peut les arrêter et les fixer dans l’esprit.

C’est dans les silence que le mot trouve, en conséquence, son importance. Puis, la parole fixée dans l’esprit est analysée et revalorisée ; ensuite, elle est transformée en souvenir et donc en image, effiges, du vécu. Cependant, elle peut aussi muer et se changer en un signe, qui renvoie à un autre concept, en tissant, ainsi, un schéma mental complexe et intriqué qui enrichi la mémoire.

La mémoire est l’écrin du savoir, qui ne s’ouvre que avec la bonne clé et, donc, avec le mot qui correspond correctement à un des schémas renfermé dans ce coffret.

La “Petite Madeleine” de Proust est un très bon exemple de ce mécanisme de reconversion d’un mot en un concept. L’auteur raconte que, en rentrant à la maison, sa mère lui offre du thé accompagné par des gâteaux appelés “Petites Madeleines”. Cet acte ne dit rien à l’écrivain mais au moment qu’il goûte le gâteau

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amolli dans le thé il se passe quelque chose qui lui dévoile un secret caché dans son esprit.

“Je remets en face de lui (l’esprit) la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s’élever, quelque chose qu’on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c’est, mais cela monte lentement ; j’éprouve la résistance et j’entends la rumeur des distances traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l’image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu’à moi. Arrivera-t-il jusqu’à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l’instant ancien que l’attraction d’un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? [...]

Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. [...]

Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque

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impalpable, l’édifice immense du souvenir.”4 Ainsi, tout ce qui existe est lié parmi un fil subtile et toutes les choses, les êtres vivants, les mots et les concepts bougent ensemble en une seule danse sur la scène de la vie.

Nous explorerons donc le concept de langage et de communication et leur contribution à l’évolution de l’espèce humaine. Ensuite, nous questionnerons le silence, en l’exploitant en toutes ses formes et nous nous projetterons dans le contexte de communication actuelle. Enfin, nous analyserons le signe en tant que support des langages silencieux et élément nécessaire à l’existence d’un langage.

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PROUST, Marcel, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, Gallimard, 1913, pp. 95-100..

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“Le langage est en effet le seul signe certain d’une pensée latente dans le corps.”1 (R. Descartes)

Aujourd’hui la population compte 7 milliards d’êtres humains sur la Terre, communiquant entre eux en utilisant environ 7000 langues différentes.

La voix nous permet d’articuler un langage, elle est générée par l’appareil phonatoire qui a été modifié et adapté par l’évolution afin de nous permettre de développer une communication complexe et riche et nous différencier des autres animaux et particulièrement des autres primates. En effet, l’homme est, entre tous les animaux, celui qui a développé l’un des plus mystérieux et complexes organes : le cerveau. Cette évolution eu lieu grâce au changement de la posture de quatre pattes à deux jambes, cela a permit aux premiers hommes d’avoir les mains libres et le déplacement des yeux en position frontale qui nous donne une vision de relief. De plus, la colonne vertébrale s’est redressée, la position verticale de la tête, du cou et du thorax, en conséquence, amène le crâne humain à s’allonger et s’agrandir dans une direction horizontale, en conquérant ainsi un angle de 90° par rapport à la colonne vertébrale qui a permi un meilleur développement du cerveau. Cet angle conte 45° 1 1641.

DESCARTES, René, Méditations Métaphisiques, Flammarion,

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chez les singes. Cette évolution a dégagé ensuite la caisse de résonance de la tête et du cou en faisant descendre le larynx jusqu’à la cinquième vertèbre. De plus, le larynx peut bouger et basculer grâce à l’inclinaison à 60° de la trachée. A l’âge de 18 mois, contrairement aux singes, la glotte ferme le larynx des enfants, qui pouvaient avant respirer et avaler en même temps et la conformation de l’apparat respiratoire humain, donc l’épiglotte, le palais et les lèvres permettent la prononciation des voyelles.

Enfin, la forme des cordes vocales nous permet d’émettre des sons forts et articulés.

C’est donc cette conformation de l’apparat phonatoire et respiratoire, spécifique à l’espèce humaine, qui a consenti de prononcer des sons aigus et doux qui ont constitué le premier vocabulaire de nos ancêtres. Ces sons différents ont été ensuite combiné selon un ordre spécifique afin de développer les premières formes de langage. Ensuite, le cerveau est partagé en deux hémisphères, l’hémisphère droit se concentre sur les images, l’espace, reconnait les objets et les sons, l’hémisphère gauche est analytique, mathématique et il loge l’aire de Wernicke qui retient le lexique et celle de Broca qui retient la prononciation des mots. C’est grâce à ces deux aires que le cerveau met en marche un mécanisme de formulation de l’expression. Il donne un nom aux choses qui existent en conséquence et créent un monde abstrait peuplé de concepts. Le son de la voix et sa détection ont permi aux hommes de mieux communiquer entre

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eux, de s’échanger les connaissances et donc de survivre.

En outre, la posture verticale du dos laisse aussi les mains libres pour chasser, fabriquer des objets et faire toute sorte de gestes et mouvements qui accompagnent l’expression orale.

L’apparition des outils fabriqués par la main de l’homme est très importante puisque elle est le premier signe de l’existence d’un langage. En effet, la fabrication des objets construit par nos ancêtres exigeait une forme de communication assez évoluée qui leur a permi de s’échanger les connaissances des techniques de façonnage et de les transmettre aux générations suivantes. Grâce aux nouveaux équipement, l’Homo Sapiens a développé l’agriculture qui l’a amené à former des communautés composées d’un grand nombre de familles. C’est donc mérite de la technique que l’humanité a pu survivre et s’évoluer; de plus, tout ça a été permi par la présence d’un langage.

L’espèce humaine qui peuple actuellement la planète tire son origine du Homo Sapiens, qui était une espèce plus évolué d’hominiens.

Les hominiens sont les premier êtres humains à apparaitre sur Terre.

En effet, la race humaine est le résultat de l’évolution des mammifères arboricoles qui peuplaient la planète il y a des milliers d’années. Cette évolution a pris deux directions différentes, dans un sens les anciens mammifères arboricoles sont devenus des Panines et dans l’autre il sont devenus des Hominiens. Les Panines se sont mué ensuite en chimpanzé, les hominiens en homo.

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Il y avait, pour une certaine période, cinq types différents d’homo : l’Homo Habilis, l’Homo Erectus, l’Homo Sapiens, l’Homo de Neandertal et l’Homo de Florès. Ce qui différenciait ces premiers hommes entre eux était la posture, le poids du cerveau et le langage.

Par exemple l’Homo Habilis ne pouvait pas rester correctement en position bipède et son cerveau, comme aussi celui du Homo Erectus, était plus petit de celui des autres familles de homo.

Les deux derniers types d’homo sont donc celle qui plus se rapprochent à l’Homo Sapiens. L’Homo de Florès a vécu sur l’Ile de Florès, en Indonésie, il y a environ entre 95 000 et 12 000 ans.

Il faisait une taille très petite, environ un mètre et il était bipède.

De plus, son cerveau était assez petit, plus ou moins grand comme un pamplemousse. Cependant, son cerveau était quand même assez évolué car il présentait un lobe frontal, qui concerne la capacité de résoudre des problèmes et un lobe temporal pas mal développé, qui regard la mémoire. Il savait aussi fabriquer des outils en roche volcanique et il maîtrisait le feu. L’Homo de Neandertal a vécu en Europe et en Asie occidentale il y a environ entre 250 000 et 28000 ans. Pendant longtemps il a été considéré une sous-espèce de Homo Sapiens mais aujourd’hui la science l’a classifié comme une espèce d’homo indépendante.

Il était très grand par rapport aux autres espèces d’homo et la masse de son cerveau était plus volumineuse que celle de tous les autres. Il était un grand chasseur, il avait un régime

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principalement carnivore, il possédait une grande habilité dans la fabrication d’outils et il exerçait des rites sacrés et l’enterrement des morts. Enfin, pendant longtemps il a cohabité avec l’Homo Sapiens.

Alors pourquoi seulement l’Homo Sapiens a survécu ?

Il existent plusieurs théories à ce sujet mais c’est certain qu’on peut observer que, dans l’histoire, les langues les plus répandues dans le monde appartiennent aux groupes qui ont dominé un grand nombre de régions dans le passé.

Par exemple, les romains ont diffusé la langue latine dans le monde ancien et cela a influencé les langues des populations soumises à l’Empire romain, en les transformant en dialectes et puis en langues néo-latines. Ensuite, l’espagnol domine le continent européen et américain en 1500 sous le gouvernement de Charles Quint, qui disait que le soleil ne se couchait jamais sur son royaume. Et enfin, l’Empire britannique diffuse la langue anglaise partout dans le monde et elle domine encore aujourd’hui.

Ce qu’on veut expliquer avec cette réflexion est que peut être qu’on ne connait pas encore la raison qui a amené l’Homo Sapiens à dominer sur les autres espèces humanoïdes mais c’est sûre que nous parlons son langage.

La communication entre les êtres humains a évolué et l’Homo Sapiens a utilisé ses mains pour dessiner avec des morceaux de charbon sur des roches ses souvenirs de chasse

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afin de les transmettre aux futures générations et puis pour leur apprendre les rites sacrés. D’ici, il fabrique des outils qui aident son expression artistique et avec lesquels il inventera enfin l’écriture.

Il y a environ 2000 ans, l’homme invente l’écriture. Avant cela on employait des pictogrammes. Une idée était donc représentée par le dessin d’une image. Par exemple, si on voulait parler d’un éléphant on dessinait une forme qui rappelait la silhouette de l’animal. Ensuite, les Egyptiens, les Chinois et les Japonais ont inventé les idéogrammes. Ainsi, la silhouette se transforme et les contours de l’animal deviennent plus abstrait.

L’idée est maintenant représentée par un signe, c’est-à-dire un dessin qui ne correspond plus aux traits de l’animal mais qui l’indique, l’animal est identifié parmi le signe. C’est donc la première fois que le signe prend la place de l’image. En un dernier temps, les Sumériens, une population de la Mésopotamie, qui est une zone historique du Moyen-Orient située dans le Croissant fertile, entre les deux rivières nommées le Tigre et L’Euphrate, simplifient les idéogrammes en dessinant des signes en forme de triangle.

Mais c’est seulement en 800 J.C. qu’une forme d’écriture graphique complète avec un alphabet détaillé apparait : la langue grecque. Ce sont les Grecs qui ont découvert en premier toutes les voyelles. Ils sont donc, les premiers à avoir partagé la syllabe, en définissant tous les composant de la phrase. Grâce à cet

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alphabet, les Grecs ont pu l’enrichir et le rendre plus complexe et faire évoluer le langage pour mieux décrire ce qu’ils observaient.

Cet type de langue, ayant un vocabulaire et une grammaire très large, a permis enfin de décrire d’une façon très précise et détaillée les expériences humaines. C’est grâce à ce nouveau langage que les grecques ont pu étudier la philosophie, l’art, les sciences, en dominant pendant beaucoup d’années sur les autres peuples anciens. Après eux, les étrusques et les latins, qui étaient des populations habitant l’Italie méridionale et centrale avant l’avènement des romains, ont adopté leur écriture, en l’adaptant, en l’améliorant et en la répandant dans le monde.

L’écriture a permi donc aux civilités la diffusion du savoir sur une échelle globale et non plus de la bouche d’un père au fils. Les livres ont diffusé la connaissance des techniques, qui était une connaissance libre, gratuite, qui dépasse les limites du temporels et spatiales et qui a enfin aidé à développer la mathématique et les autres sciences.

L’évolution de l’homme, qui l’a projeté de l’âge de la pierre à l’ère spatiale, a eu lieu grâce à la transmission du savoir.

C’est ainsi que, après des milliers d’années et nombreux efforts, l’homme a développé l’un des plus efficaces dispositif de transmission des expériences, émotions et pensées existant au monde.

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Dans La parole et le silence contre les excès de la communication2, Philippe Breton affirme que la parole est la faculté d’avoir une opinion personnelle sur le monde, à exprimer au monde et à nous dire de nous-même, cette définition montre le pouvoir du langage qui nous donne la capacité de définir le monde et les choses qui nous entourent à d’autres êtres humains et au même temps de nous définir, décrire et qualifier en tant que êtres vivants et pensants. La parole est en amont du langage et de la langue et fait de nous des êtres humains. Voilà, comment ce magnifique dispositif d’expression est né, mais qu’est-ce qu’est, donc, le langage ?

“Langage est toute formulation et expression d’un contenu de conscience parmi un système de faits physiques”3 ce contenu de conscience prend ses origines de l’expérience personnelle eu dans l’environnement qui contourne l’individu, il fournit aussi les idées qui sont exprimées par des sons et des signes. Donc, l’expérience est à la base du langage. Ainsi la res est le vécu qui génère dans la mens de l’individu le contenu de conscience autrement dit le concept ou le sujet de quoi on parle. Le concept se transforme ensuite en signum en passant par l’effiges. Cette dernière est l’image qui évoque le concept contenu dans la 2 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009.

3 Direction IMPERIALE, R., Candidat PENDOLINO, A., Il linguaggio della teoria degli indiemi nello sviluppo delle capacità logico-matematiche in alunni portatori di handicap, Provveditorato degli studi di Torino, 1994, p.21.

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pensé, elle peut être aussi une image sonore. Elle a la fonction de catalyser, d’être un intermédiaire entre la res et le signum. Enfin, le signum est le mot écrit qui symbolise le concept. Il n’indique pas seulement une idée mais il la représente, en amenant avec soi toute la charge émotionnelle de l’expérience expérimenté.

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Un outil

La communication existe donc grâce à un ensemble de signes et symboles et aux codes verbaux et non verbaux développés par l’homme pendant les siècles. Les signes que nous apercevons par nos sens sont composés par deux éléments : le signifiant, forme concrète du signe et le signifié, idée abstraite du signe. Ces deux parties se conforment à une convention commune établie par les hommes pour pouvoir être comprit.

Ensuite, les signes sont regroupés en codes qui composent et décodent un message. La communication est donc le passage de messages entre deux acteurs. Ces deux acteurs sont l’émetteur et le récepteur. L’émetteur, du latin emittere “envoyer”, est celui qui transmet le message. Le récepteur, recipere “recevoir”, est celui au quel le message est destiné. En plus, ce passage n’a pas une seule direction mais il fait partie d’un échange alterné entre les deux.

Le message est le contenu de la communication, ce qu’on échange mais le contenu du message, l’objet de la communication, est le référent. Il s’agit d’une expérience réelle ou imaginaire, d’une idée ou d’un sentiment et il a besoin d’un contexte commun aux deux acteurs pour être compris convenablement. On entend pour contexte la situation matérielle dans laquelle on exerce la communication et il inclut le langage, le lieu et le temps. Le contexte linguistique, par exemple,

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permet de comprendre un message à partir du discours ou du texte dans lequel il se trouve. Au sujet, l’expression “c’est magnifique !” a une connotation positive si on la formule en face d’une merveilleuse œuvre d’art, au contraire, elle est négative si on la dit en regardant notre courses étalés sur les escaliers de la maison. En outre, le contexte peut dépendre de la situation dans laquelle on se trouve. Selon s’il s’agit d’une étoile croulante ou d’un missile ennemi on aura des réactions différentes regardant une lumière qui vient du ciel. Puis, il y a aussi un contexte culturel qui nous projette dans l’espace temporel dans lequel la communication agit, donc les mouvements politiques, sociales et artistique d’une époque. Enfin, la communication se sert d’un canal, un moyen, pour transmettre le message selon la typologie de communication comme par exemple le téléphone, la radio, une lettre, un livre, des images ou des oeuvres artistiques.

Toutefois, il faut préciser que tout cela se réfère au code linguistique. C’est-à-dire au système de communication propre à tous les peuples qui permet, en utilisant très peu de signes, de composer un nombre élevé de mots pour exprimer n’importe quel concept et message et de faire des réflexions sur lui même et de décrire les autres formes de langage. On regroupe donc dans cette définition le langage parlé et écrit et les langages soit-dit spéciaux, puisqu’ils renvoient au langage verbale mais ils comblent des exigences liées aux codes non-verbaux, comme le Braille, le code Morse ou la langue des signes. Le langage est

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donc la capacité des hommes à communiquer avec un code.

En outre, il existent des langages non-verbaux et des langages verbaux. Les langages non-verbaux impliquent tous les sens : ouïe, vue, odorat, toucher et aussi le goût.

Les premiers sont composés par les bruits et les sons, comme les sons émis par les animaux, les sifflements ou le rire des gens ou les notes musicales, ces sons transmettent des informations ou des émotions. Les deuxièmes sont la totalité des signes écrits ou mimé parmi le corps, il s’agit de l’attitude qu’on prend quand on parle à quelqu’un, si on se sert de gestes pour mieux expliquer un concept ou la LSF, Langue des Signes Française, mais aussi les dessins et les signaux lumineux ou colorés. Les troisièmes s’appuient sur les odeurs et les parfums. L’homme a perdu ce type de langage en s’evoluant dans le temps. Aujourd’hui, il réagit seulement selon plaisir ou dégoût à des bons ou mauvaises odeurs mais ce langage est encore fort pour les animaux pour le marquage du territoire. Les langages tactiles communiquent avec le contact physique, ils sont différents selon la culture et la tradition d’un peuple. En Russie, par exemple, peut arriver que deux hommes se donnent un bisou sur la bouche comme signe de salut mais ce type de bise risque d’être malentendu en Italie.

Enfin, même le goût entraîne un langage basé sur les saveurs, mais il est très peu utilisé. Toutefois, les langages non-verbaux peuvent se révéler ambigus et mettent donc en difficulté la

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correcte transmission du message ou ils transmettent seulement des information de base et très simples.

Le langage verbal, au contraire, est une organisation de signes réglés par des normes et basé sur la langue. En conséquence, il est plus difficile de se tromper en décodant un message même si on utilise que le sens de la vue et l’ouïe. Ce type de langage utilise donc le code linguistique qui change selon le peuple qui l’utilise. De plus, il est le seul type de langage qui peut décrire les autres langages, qui peut aussi s’analyser lui même et qui fourni enfin la matière la plus adaptée à exprimer le plus grand nombre de concepts divers: les mots. Ainsi, la langue est l’ensemble des signes et mots qui, organisés par un code, sont la mise en oeuvre du langage verbale.

La langue est composée de signes phonétique, les phonèmes, qui sont émit par les organes qui produisent le son et de signes graphiques, les graphèmes, qui traduisent les phonèmes dans un langage écrit. Phonèmes et graphèmes forment des mots qui se positionnent dans une phrase pour donner un corps au concept pensé de l’émetteur. Ce corps est le texte, que M. Wittig définit comme le résultat de la somme entre le “non dit” et le langage4.

En 1900 le linguiste d’origine russe Roman Jakobson développe l’analyse structurelle du langage en classifiant les diverses fonction de la langue. Selon Jacobson la langue a une 4 WITTIG, Monique, Le chantier littéraire, Presse Universitaire de Lyon, Editions Ixe, 2010.

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fonction référentielle vouée à communiquer une information de façon objective et donc claire et épurée de toute sorte d’opinion personnelle, c’est le cas des textes scientifiques. Une fonction expressive, qui exprime les sentiments et émotions de l’émetteur, comme un texte auto-biographique. Une fonction conative qui a comme objectif celui de persuader le récepteur au regard d’un certain sujet et on pourrait la retrouver dans la publicité. Une fonction phatique qui utilise des formules pour ouvrir ou terminer une conversation. Une fonction métalinguistique qui aide à expliquer la démarche du langage et enfin une fonction poétique qui se concentre sur l’expression du message.

On a donc exploité jusqu’à maintenant la raison d’être du langage, en observant qu’il y en a un en particulier qui prévale sur les autre, c’est le langage écrit. En effet, “depuis ses origines grecques, la civilisation occidentale est foncièrement rétinienne”5. L’homme occidental privilège la vue à tous les autres sens; cela justifie que, aujourd’hui, nous sommes de plus en plus entourés d’images et de signes graphiques, physiques et virtuels. Mais cela n’est pas la seule raison. En effet la parole est ce qui, à travers le langage, nous permet de tisser des liens, elle nous rapproche. Elle rend possible la création de liens sociaux et, en conséquence, d’une communauté de personnes 5 Sonorités n°8. Pour la recherche d’une Haute Qualité sonore Environnementale Sa mise en oeuvre dans la création architecturale, paysagère et urbaine, Champ social éditions, 2014, p. 78.

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ayant des points en commun, qui peuvent être la langue, des idéologies, des styles de vie, la condition sociale. Par exemple, dans notre société, laquelle a toujours une prédilection pour une communication orale, la mutité est considérée comme un handicap. Les personnes sourdes en sont exclues parce que elles utilisent un langage différent basé sur les gestes. Au contraire dans une société primitive, comme on peut trouver dans certaines tribu aborigènes qui existent encore en Amazonie, une personne sourde ne serait pas autant exclue de sa communauté que dans notre société européenne. Néanmoins, les sourds ont un fort sens de la communauté et leur monde est rempli de paroles représentées par les mouvements du corps et des mains en particulier. Ainsi, on a l’habitude d’associer le mot “parole” au langage parlé, oral, mais il est plus que ça. La parole peut être exprimée à l’oral comme aussi à l’écrit, parmi les gestes ou les sons, comme dans le cas de la musique, qui est une forme de langage sonore.

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Une arme

On a parlé précédemment de “société rétinienne” et de “texte” en tant que le résultat de la somme entre le “non dit” et le langage, selon la définition de Monique Wittig. La thèse sur le travail littéraire que M. Wittig soutient dans Le chantier littéraire6 est très intéressante. En fait, l’auteur aborde la thématique de l’écriture en tant qu’espace communautaire et moyen pour universaliser l’individu parmi l’utilisation de la langue. Elle fait une réflexion sur le genre grammatical qui impose à l’interlocuteur de déclarer son sexe dé qu’il commence à s’exprimer en prononçant le pronom “je”, et sur le fait que le genre masculinisait la forme neutre dans le cadre de la langue française.

Je tiens à souligner ici que j’ai eu des difficultés à comprendre cet excursus sur le pronom “je”, car je réfléchissais “en italien” à ce que je lisais. Plus précisément, je faisais la comparaison entre ce que M. Wittig disait dans son oeuvre et ce que je connaissais de ma langue maternelle: l’italien. Toutefois, l’auteur se réfère spécifiquement à la langue française puisque dans la langue italienne on sous-entend le pronom “je” dans une phrase. Voilà que, même si je parle français, mes origines et mon background culturel on dominé sur la compréhension de ma lecture, en créant ainsi, pour un petit moment, une 6 WITTIG, Monique, Le chantier littéraire, Presse Universitaire de Lyon, Editions Ixe, 2010.

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incompréhension.

En plus, M. Wittig insiste aussi sur la matérialité du langage. L’écrivain, en effet, doit se confronter aux mots mais aussi à l’espace de la page et à la typographie. Il est donc décrit comme un artiste, un sculpteur qui utilise le marbre pour donner corps et forme à ses idées. Toutefois, il y a une différence entre le langage et le marbre. En fait, le matériel utilisé par l’écrivain a déjà en soi une duplicité d’aspect. Il est au même temps matière et forme, il est porteur de sens, à la fois concret et abstrait. D’ici la nature double du langage : il porte en soi des concepts qui sont abstraits mais aussi des signifiant qui sont la forme du signe utilisé pour communiquer le concept.

Le langage a donc un corps qui se manifeste dans un espace visuel et sonore (le langage écrit et parlé), une matière qui est constituée par les mots et, enfin, une forme, donnée par le signifiant. L’écrivain est donc un “fabricateur” qui dispose d’un matériau brut pour créer une forme nouvelle : le travail littéraire.

Ce dernier est comparé au Cheval de Troie qui se sert du langage pour démolir les vieilles conceptions. En fait, le travail littéraire s’effectue sur un territoire hostile, il apparait étrange et non conforme aux idées communes à la communauté mais sa force et sa beauté séduisent le publique qui l’accepte, en lui permettant d’accomplir son travail de démolition des formes vieillies, des règles et des conventions7.

7 WITTIG, Monique, Le chantier littéraire, Presse Universitaire de Lyon, Editions Ixe, 2010, pp.73-74.

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L’écrivain est un “fabricateur” dans le Chantier, qui est la bibliothèque. Son rôle est donc celui de s’exprimer avec la littérature, il exerce ainsi trois fonctions.

Premièrement, il lit les oeuvres des autres auteurs, en s’appropriant de leurs idées, il fait donc un travail de critique.

Deuxièmement, après avoir fait une réflexion, il écrit ce que les autres n’ont pas écrit et, enfin, il re-lit ce qu’il a écrit pour vérifier qu’il se conforme bien à ses concepts. En plus, M. Wittig dit que l’écrivain même est le meilleur lecteur de ses oeuvres parce que on demande au lecteur de faire l’effort de chercher les références dans sa propre bibliothèque et donc de rencontrer l’écrivain au milieu de sa réflexion. En conclusion, le lecteur doit fournir la moitié de l’effort au chantier pour la construction du travail littéraire, indépendamment du travail d’universalisation fait par l’écrivain.

La parole demande donc des efforts à l’écrivain comme au lecteur. Il s’agit d’une rencontre entre deux individus qui ont chacun des opinions diverses, une rencontre qui dépasse les limites temporels dans le cas du livre, pourtant il est nécessaire que le lecteur aille confiance vis-à-vis de l’écrivain. Nous tous dépendons de ce dispositif nécessaire pour tisser des liens humains, puisque, comme tous les dispositifs crées par l’homme, nous aide et nous influence au même temps. Les dispositifs n’existent pas au hasard, ils font partie du processus d’humanisation qui a transformé l’animal en homme. Le langage

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est ainsi une oeuvre ayant le pouvoir de modeler le sculpteur qui l’a réalisée. Mais il est plus que ça. Il est un Cheval de Troie, une arme qui fait crouler les idéologies adversaires, une arme qui a substitué la violence, puisque on obtient toujours plus avec la douceur qu’avec la force.

“Quel est l’homme qui n’a pas la défaillance du langage pour destin et le silence comme dernier visage?”8 dit Pascal Quignard dans Le nom sur le bout de la langue. Selon cet auteur, le langage est une défaillance et seule l’écriture, car elle génère les poèmes qui provoquent la aisthesis dans l’esprit, en tant que langage silencieux peut aider l’homme à rechercher le langage dans le langage perdu, la voix.

Quelle vérité dévoile la phrase de Pascal Quignard!

L’écriture va tous nous sauver de ce vacarme silencieux: la vie.

Elle nous ouvrira les yeux et nous lèvera l’esprit vers le savoir et le réel. Le travail littéraire, peut-être que oui! Mais l’écriture ne se limite pas seulement à la production de livres et de traités, elle engendre la correspondance, les affiches publicitaires, l’habillage des produits qu’on trouve dans les magasins et elle gagne de plus en plus le monopole de la conversation orale aujourd’hui.

Le “texte” se transforme en “texto”. Le mot devient un objet, une forme, un genre, un médium qui éclate dans l’espace et non plus seulement dans l’écran ou dans le papier. Le verba, qui 8 QUIGNARD, Pascal, Le nom sur le bout de la langue, Gallimard, 1993, p. 10.

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a été réhabilité par la révolution numérique, selon l’opinion de la chercheuse de tendances Elizabeth Leriche, nous permet le partage de toutes les opinions, idées et sentiments, l’être entouré de conversation et de mots nous rassure mais il nous garde toujours à distance. N’est-il pas, donc, une fausse certitude ? Ne devient-il pas, le langage, une arme à double tranchant ?

En effet, le Net est, contrairement au livre, selon David Le Breton9, une parole sans corps, un monde de masques dans lequel “aucune responsabilité est liée aux contraintes de l’identité”. Dans ce type de communication, continue Le Breton, “on ne rencontre plus l’autre, il n’y a pas aucun type de révélation et l’autre est seulement témoigne du fait qu’on est là”. Donc, l’écriture n’est plus utilisée pour transmettre le savoir ou une pensée aux autres, au contraire, elle se réduit à un moyen pour aviser les autres qu’on est quelque part. Enfin, cette mutation du langage écrit a été captée et exploitée par les mouvements artistiques qui naissent à partir du XXème siècle : les futuristes, les surréalistes et l’art conceptuel. En fait, ces artistes et écrivains unissent le son et le mot dans un mélange dangereux et efficace qui met en question la perception de l’espace et la dimension humaine.

9 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009.

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Couloir de la pensée

Il n’existe pas d’habitation sans passage.

Il n’existe pas de communication sans échange.

Il n’existe pas d’échange sans passage d’information.

Dans son oeuvre Théorie des maisons10, Benoît Goetz introduit le concept de oikos et poros. Le mot grecque oikos indique demeure, abri, sécurité, le mot poros, au contraire, signifie accès, ouverture, passage. Ensuite, le mot “économie” trouve sa racine grecque en oikia, qui veut dire “habitation”.

L’économie dénote donc la gestion de la maison, puisque ce mot est le résultat de l’association du mot oikia, “habitation”, au mot nomos, “loi”. L’économie dicte les règles pour l’entretien et le rangement d’une maison. Le sens de l’habiter prend ainsi un aspect dynamique, car “habiter” est une manière d’être, de se tenir (“manere” en latin) dans monde et dans l’espace selon Goetz. Néanmoins, on ne peut pas habiter une maison de façon statique. Or, la maison est au même temps oikos et poros, un abri et un passage, un piège et une issue. “On comprend alors la séduction du mot “passage” qui désigne à la fois un “objet” architectural (un lieu vidé, creusé dans l’opacité d’une masse), et l’acte de son franchissement”11 .

10 11

GOETZ, Benoit, Théorie des maisons, Verdier, 2011.

Ibid. p. 121.

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La manière d’être dans l’espace concerne aussi notre comportement, notre attitude et habitudes et en conséquence notre manière de nous révéler aux autres. Et le langage est le moyen qu’on utilise pour se révéler aux autres. On pourrait donc imaginer le langage comme un passage qui lie le monde intérieur de la vie de l’homme à son monde extérieur, parmi lui il s’effectue un échange d’informations.

“Habiter” est aussi la façon de se manifester en dehors.

Dans Le chantier littéraire, Monique Wittig définit le langage un “échange obscur et secret avec la conscience”12. En outre, Freud le considère l’observatoire de l’inconscient. En fait, grâce à lui on peut construire un pont entre le subconscient et le conscient et on a un système pour décoder la pensée du patient. De plus, le fonctionnement des rêves est analogue par certains traits à celui de la langue, car on trouve une opposition entre actif et passif et les fantasmes aillent une structure similaire à celle d’une phrase.

Enfin, le patient lui même utilise le langage pour transmettre ses troubles à l’analyste. L’homme est donc un être communiquant, il a la nécessité d’échanger des informations avec les autres.

Sans cet échange il serait anéanti par le poids des choses nondites.

La parole n’est pas seulement un droit mais elle est aussi un devoir à fin d’assurer un lien social suffisamment stable parmi la conversation. L’homme est une être pensant et parlant et il a 12 WITTIG, Monique, Le chantier littéraire, Presse Universitaire de Lyon, Editions Ixe, 2010, p. 107.

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besoin de communiquer avec d’autres êtres qui lui sont égales.

“La parole, telle qu’elle s’épanouit dans la conversation, est un fil ténu sur l’irréductible menace de mourir. C’est pourquoi le silence est parfois si difficile à soutenir s’il est entendu comme une disparition de la parole. Il introduit alors le sentiment de ne plus être porté par la moindre certitude. Si le filet des mots ne repousse pas la peur, si le silence nous dérobe sous nos pas toute trame de sens, s’il n’offre pas à l’individu une prise ultime, alors il le précipite dans un vide que seule la mort évoque. Le silence est quelquefois cette menace d’être plongé dans l’abîme. Si la conversation est le sel de la vie, c’est qu’elle est cette élégance de ne pas céder à la fragilité et de se tourner malgré tout vers la chance du monde même si les frontières sont toujours vulnérables.

L’inachèvement inhérent à notre condition, le monde qui vient dans l’ignorance de ce que nous sommes encore, nous livrent autant à l’imprévisible qu’à la certitude, mais nous ne sommes jamais dupes de la chance des mots pour maintenir notre prise sur le réel. On comprend que la parole peut facilement glisser dans la confirmation dérisoire de soi. Nos sociétés abondent d’ailleurs en communications phatiques (l’inverse, à mes yeux, de la conversation), où il s’agit sous divers procédés de dire à l’autre qu’il existe et de s’entendre dire la même chose pour soi.

L’usage des portables [...] brevet d’existence, confirmation d’être vivant par le fait de dire où l’on est, ou que l’on arrive comme

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prévu dans cinq minutes”13. Enfin, la parole est l’objet de cet échange, nous indiquant qu’on est toujours vivant et le langage est le passage qui permet cet échange.

La communication avec d’autres personnes est importante parce que elle nous donne la perception de nous-mêmes.

L’homme a besoin d’échanger ses pensées avec d’autres personnes, autrement il s’étouffe. C’est le cas des prisonniers qui deviennent fous à cause de leur isolement dans les cellules.

L’isolement est une des torture les plus horribles et efficaces qui existent au monde. La parole est aussi réciprocité, selon D. Le Breton14. Il y a donc deux acteurs dans une conversation qui sont également important. Mais la communication actuelle, celle qui se déroule parmi la technologie, on perd parfois la perception de l’interlocuteur. L’autre a donc tendance à disparaitre dans une conversation, tandis qu’en réalité, l’interlocuteur est la raison pour laquelle une conversation existe.

Dans le cas de la mystique religieuse le silence même, associé à la mortification du corps et à la méditation, peut être interprété comme le passage qui permet la communication avec la dimension divine ou plus précisément l’expérience de l’Autre.

Dans Le silence et la parole contre les excès de communication15, 13 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009, pp.13-14.

14 Op. cit.

15 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009, p.70.

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Le Breton cite André Neher en disant que “de même que le silence constitue la forme la plus éloquente de la révélation, ainsi l’instrument le plus éloquent de l’adoration est-il le silence”16.

Donc, “la parole limite, elle trahit la ferveur du croyant à cause de son insuffisance à dire l’infini de l’amour et de la puissance divine ; seul le silence respecte l’Ineffable du sentiment de la présence divine. Loin d’être un obstacle à la communication, le silence est matière même de l’unité, du moins de celle éprouvée par le fidèle. C’est dans le silence que l’âme entend. Le silence est la langue de Dieu, car il contient toutes les paroles, il est une réserve inépuisable de sens et de sentiment”17 . Le silence est ici vu comme un langage divin mais aussi un un couloir qui nous amène à l’autre, à travers l’écoute.

On voit ainsi que le langage et le silence ne sont pas en opposition mai ils nous donnent la perception de nous-mêmes, en nous aidant à extérioriser et construire nôtres pensées et émotions, et des autres personnes autour de nous auxquelles nous communiquons nôtres réflexions. Dans ce cas, la perception de l’autre aussi parmi les langages silencieux, comme la posture, les gestes ou le silence même, a un effet sur nos sens. Par exemple, quand on se trouve dans un pays étranger et on ne comprend pas la langue nationale, on comprend toutefois qu’il y a des personnes autour de nous en train de parler entre eux et peut être à nous aussi. Dans la revue Sonorités, l’architecte 16 Op. Cit..

17 Ibid.

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Renato Salvi donne une description très poétique de cette sensation: “Le son des gens, comment on échange autour d’un petit café au Maroc et d’entendre une autre langue, un autre son; on ne comprend pas, mais il y a cet espèce de plaisir de l’échange et du son”18. Le langage est donc un passage, un fil qui joint deux individus qui aperçoivent chacun la présence de l’autre parmi les sens et il permet aussi un échange d’idées entre eux.

18 Sonorités n°8. Pour la recherche d’une Haute Qualité sonore Environnementale Sa mise en oeuvre dans la création architecturale, paysagère et urbaine, Champ social éditions, 2014, p. 105.

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l semble impossible de parler de ce qui est absence ou abolition de toute parole. Le silence se présente comme le point zéro à partir duquel s’inaugure tout langage, sans qu’on y puisse faire retour. Pour reprendre une terminologie empruntée à Claude Lévi-Strauss, on peut dire que le silence est la nature pure, donc l’inabordable, la culture étant la rupture définitive du silence.

“Le silence est-il donc franchissement de la limite, catharsis devant l’étouffement possible de nos tâches et de nos relations, néant qui permet tout le reste, envers inconnaissable du langage, dont certains « langages » cependant nous rapprochent, comme la musique? Chacun peut en faire ce qu’il veut, puisque le silence s’expérimente, mais ne se dit pas. Toutefois, à envisager strictement le problème, peut-on se taire complètement? Hormis les faux silences, qui ne sont que bavardages avec soi-même, les techniques orientales, par exemple, provoquent-elles le silence total?”1.

Imaginez-vous dans un monde où le silence n’existe pas, où les sons de la terre, de l’eau et du vent se somment aux voix des animaux et des nombreuses populations humaines sans aucune interruptions. Qu’est-ce qu’on pourrait avoir comme résultat des cette somme? Le Chaos. Arriverons-nous à nous comprendre?

1 STIKER, Henri-Jacques, Silence, Encyclopædia Universalis, http:// www.universalis.fr, consulté le 31 mars 2014.

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Dans son oeuvre nommée Table Piece2, l’artiste américain Dennis Oppenheim donne une intéressante représentation de ce qu’on appelle incommunicabilité. Deux hommes se trouvent au bout d’une très longue table: le premier est habillé en blanc et le deuxième en noir; la table présente un dégradé de gris, un gris très claire près du monsieur tout blanc et un gris très foncé près du monsieur tout noir. Dans un moment précis, deux voix enregistrées commencent à parler tout doucement, elles prononcent un mot seulement, ensuite, ce mot est répété de plus en plus rapidement et le son des voix augment jusqu’à crier ce mot l’une contre l’autre. Le publique a donc le sentiment d’être perdu dans une salle plein de bruits désagréables. Quand j’ai expérimenté cette installation à la Fondation Cartier de Paris, j’ai eu un sentiment d’angoisse et de confusion, je voulais seulement la fin que cesse ce bruit dérangeant et je ne comprenais pas ce que les voix disaient. Mais, à ce moment, j’ai compris l’importance du silence et plus précisément de la pause entre mots, sons et conversations. C’est une expérience qui peut se reproduire dans la vie quotidienne, quand on parle avec une ou plusieurs personnes et tout le monde veut communiquer sa pensé au même temps que les autres, on parle alors tous ensemble, mais finalement personne comprends ce qu’on dit. Voilà pourquoi le silence est la condition nécessaire pour qu’on puisse établir une communication entre différents acteurs.

2 OPPENHEIM, Dennis, Table Piece, 1975, Courtsey Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris.

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On a toujours besoin d’un moment de pause pour pouvoir parler, se comprendre et écouter. Mais aussi pour se reposer et “communiquer” donc avec notre inconscient, la dimension des rêves. Le silence peut être aussi traduit comme calme intérieure, tranquillité de l’esprit et il nous est nécessaire pour réfléchir. Enfin, le silence est important pour toute sorte de communication.

Dans son oeuvre La haine de la musique3, Pascal Quignard dit que le crépuscule, le passage entre le jour et la nuit, est un moment de silence absolu parce que les animaux diurnes s’endorment et ceux nocturnes se réveillent. C’est le silence des animaux. Existe-il d’autres formes de silence dans la dimension humaine?

3

QUIGNARD, Pascal, La haine de la musique, Gallimard, 1996.

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La réduction au silence

Après avoir exploré le thème du langage, je me suis demandée si le silence pouvait être lui aussi un moyen de communication. Bien sûr, comme il existent plusieurs langages, il existe aussi des silences divers. Le silence gênant, mortel, cléricale, des salles d’attente mais il existe aussi le silence en tant que choix de ne plus parler. Ce type de silence est donc lié en quelque sorte à la communication, car il est son blocage.

Plus précisément, ce silence concerne toutes situations dans lesquelles, pour une raison ou une autre, on décide d’arrêter la conversation ou la communication, avec une autre personne. On étouffe donc l’échange qui est en train de se passer. Toutefois, même quand on ne parle pas, on aperçoit la présence de l’autre. Justement parce que c’est avec le silence qu’on fait aussi expérience de l’autre. Peut-il donc, ce silence, être aussi une forme de communication? Finalement, j’ai réalisé que la décision de se taire transmet un message. Une communication qui emploie le langage comme outil pour transmettre une information possède un code beaucoup plus évolué de celui que le silence peut simplement employer. Toutefois, on peut dire que le silence est un “langage” universel.

Si quelqu’un se tait et, donc, il interrompe un dialogue, tout le monde comprend bien qu’il y a un problème. Les gens commencent alors à se poser des questions sur la raison de

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cette choix et cela provoque un sentiment d’angoisse analogue à celui d’une “vacarme assourdissant”4. Donc, on pourrait dire que ce type de silence souhaite souligner un soucis, un secret de quoi on a du mal a en parler. On peut ne pas connaitre une langue, mais tout le monde connaît le silence.

Avant de parler de réduction au silence, il faut d’abord faire une distinction entre mutité et mutisme. David Le Breton définit la mutité comme l’impossibilité physique de parler et le mutisme comme l’impossibilité psychique de parler. La réduction au silence est donc une décision de ne plus émettre un mot.

Dans son oeuvre Eclats de voix5, Le Breton explique qu’il existent plusieurs formes de mutisme et chacune est causée par divers acteurs.

La réduction au silence par défaut de langue

Le Breton raconte l’histoire d’un homme qui était le seul survivant d’une ancienne communauté australienne disparue et que les gens appelaient “le muet”. En réalité le vielle homme pouvait parler mais personne connaissait l’ancien dialecte qu’il 4 283.

5

QUIGNARD, Pascal, La haine de la musique, Gallimard, 1996, p.

LE BRETON, David, Eclats de voix, Editions Métailié, Paris, 2011.

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parlait. Sa voix était donc une voix sans langage. Sa condition était celle de n’être jamais compris par les nouvelles générations qui ont désormais oublié sa langue. On appelle cette condition “réduction au silence par défaut de langue”. La même chose peut arriver aussi quand on se retrouve seul dans un pays étranger et on doit faire face aux différences culturelles et linguistiques de ce pays. Personne ne pourra comprendre ce qu’on veut communiquer. Toutefois, quand il y a un échange entre deux individus qui parlent deux langues différentes on découvre l’existence d’une communication soit dite “silencieuse” parce que on ne reçoit pas l’information mais on aperçoit la présence d’un interlocuteur.

La réduction au silence comme forme de résistance Ensuite, la réduction au silence devient une forme de résistance quand on parle de “abstention de la voix”. Cela provoque une rupture radicale de la relation avec l’autre. On coupe toute forme de communication avec d’autres personne en leur empêchant de connaitre notre pensé et sentiments.

C’est le cas clinique décrit dans le livre Le silence en psychanalyse6 dirigé par J.-D. Nasio.

6

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NASIO, J.- D., Le silence en psychanalyse, Payot, Paris, 1998.

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Dans le chapitre Un cas de mutisme psychogène le médecin Sophie Morgenstern présent le cas d’un enfant de neuf ans et demi qui avait cessé de parler depuis deux ans suite à un changement de domicile. Il faut rappeler que l’histoire se déroule dans les années 20 et que la psychologie n’était pas autant avancée qu’aujourd’hui. C’est pour ça que cette étude est si importante pour l’époque.

Cet enfant a été amené dans le Patronage où le médecin se trouvait dans une condition de mutisme absolu depuis quatre mois et il y a un an il avait arrêté de parler à son père. Depuis sa naissance le petit a souffert beaucoup de maladies infantiles et il avait des difficultés à marcher suite à une myopathie, toutefois il possédait toutes les capacités intellectuelles d’un enfant normal de son âge. Après quelque temps passé à observer le patient logé dans le Patronage, le médecin comprend que le petit Jacques n’était pas schizophrène. En fait, il était doux, obéissant et timide, il aimait la musique, mais il préférait le dessin, il écoutait avec intérêt toutes les histoires qu’on lui racontait et il essayait à se faire comprendre par des gestes, en s’énervant si le publique n’arrivait pas à le comprendre. Son mutisme se basait donc sur un conflit avec ses parents.

Puisque il était impossible de faire parler l’enfant, Madame Morgenstern décide alors de dévoiler le problème en lui demandant de dessiner son chagrin. Jacques dessine des scènes d’horreur d’hommes assassinés et de têtes coupées. Le

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médecin fait dessiner le patient pendant un an, en gagnant aussi sa confiance, et il arrive finalement à découvrir que les causes de son mutisme et de l’hostilité face à son père étaient dues au complexe d’Œdipe et de celui de la castration. “Ce mutisme avait donc une double base: la peur de la punition et la punition qu’il s’était imposée lui-même”7. À la fin de son séjour chez le Patronage le petit Jacques a recommencé à parler et il a repris le lien avec son père.

La réduction au silence comme forme de défense

En outre, le silence peut devenir une forme extrême de défense à fin de mettre mal à l’aise l’autre en placent ainsi la personne qui se taise dans une position de force. L’interlocuteur subit ainsi l’angoisse du doute. Le silence devient ainsi une forme de protestation. C’est le cas des immigrés clandestins emprisonnés dans un champ construit à Lampedusa une île de la Sicile. En décembre 2013 le gouvernement italien a décidé de vider le centre d’accueil des réfugiés de Lampedusa suite à une polémique sur les conditions d’hébergement des migrants qui étaient maltraités. Des immigrés maghrébins se sont cousus la bouche pour protester contre les conditions d’hébergement, 7 p.67.

NASIO, J.- D., Le silence en psychanalyse, Payot, Paris, 1998,

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la durée de leur séjour et leur détention dans un «Centre d’identification et d’expulsion». Ils ont refusé que leur soit ôté le fil unique qui relie leurs lèvres mais qui ne les empêche pas de boire. Cette protestation est adressé au gouvernement italien qui parait sourd à leur demande dʼaide. Finalement, les immigrants ont eu la promesse de l’ancienne chef du gouvernement italien Enrico Letta de revoir les conditions d’accueil de migrants et réfugiés à partir de janvier 2014.

Le voeu de silence Seneca, IV Lettre à Lucilio.

“Je confirme sur ma vie que le silence n’est pas du tout nécessaire à celui qui sait se concentrer sur ses études. [...]

Tu me diras «t’es un homme en fer, si tu n’es pas sourd, tu arrive à garder la concentration tandis que Crisippe a presque faillit s’évanouir tellement le bruit est fort». Mais le bruit produit par les gens dans la rue a pour moi la même valeur que celui produit par une cascade ou une rivière, même si il y a des gens qui se sont transférés dans une autre ville seulement parce que ils ne supportaient pas le bruit du Nil. J’ai l’impression que les voix distraient plus que le bruit: en fait, elles attirent l’attention, tandis que l’autre remplie et frappe

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seulement les oreilles.

J’entend, sans me déconcentrer, beaucoup de choses qui font du bruit autour de moi, les chars qui courent, le forgeron, le charpentier près de moi, quelqu’un qui joue la trompette et la flute, il ne chante pas, au contraire il cri: un bruit continu me dérange moins que un bruit interrompu.

Je suis tellement habitué à toutes cette choses que même le cri du maître de l’équipage qui donne violemment le rythme aux rameurs ne me dérange pas. J’arrive à faire ça parce que je sais forcer mon esprit à s’enfermer en lui même et ne pas être distrait par les choses extérieures.

Peu importe s’il y a du bruit à l’extérieur de nous si on est calme à l’intérieur, si la cupidité et la peur ne se battent pas entre eux, si l’avarice et la luxure ne sont pas en lutte, en se tordant l’un dans l’autre. Comment peut le silence autour de nous nous rendre heureux si les passions nous font trembler l’esprit?”.8

Dans le domaine de la mystique religieuse on entend le silence comme l’expérience de l’autre. Cette conception du silence est liée à un phénomène religieux nommé “Ascèse” et comportant le refus par l’homme de sa condition incarnée et son désir nostalgique de rejoindre en cette vie même un absolu soustrait aux vicissitudes de l’existence temporelle. Le mot “ascèse” vient du grec askèsis dont le sens propre est “pratique” 8 SENECA, Lucius Anneus, IV Lettre à Lucillio, http://doc.studenti.it, consulté le 10 mars 2014.

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ou “entraînement”. Le terme s’applique en particulier aux athlètes qui s’exercent en vue des jeux du stade et, plus généralement, à ceux qui cherchent à se perfectionner dans un art à travers une pratique quotidienne.

Les pratiques ascétiques se diversifient en fonction des époques, des climats, des religions et même des tempéraments individuels, elles concernent certains secteurs bien spécifiques du comportement humain. Relèvent par excellence de l’ascèse, à condition d’avoir été librement consentis, le jeûne prolongé, les veilles, l’exposition aux rigueurs des éléments, les disciplines et austérités, le contact avec le répugnant, la solitude, le silence, la claustration, le dénuement matériel, l’abstinence sexuelle, la non-disposition de soi et le partage d’une condition sociale méprisée.

On définirait au mieux l’ascète comme un homme en rupture avec les évidences du sens commun selon lesquelles nous sommes d’abord des vivants individuels, porteurs de besoins et d’intérêts spécifiques, et, à ce titre, légitimement désireux de prolonger notre existence, d’éviter la souffrance, d’accroître nos aises et notre jouissance. Or, aux yeux de l’ascète, il n’y a là qu’esclavage, car cette manière de vivre consiste, au fond, à poursuivre avec les moyens de l’intelligence humaine des buts qui sont déjà ceux de l’animal. Vivre ainsi reviendrait donc à s’avouer dépendant du milieu extérieur et de la volonté d’autrui, à mener jour après jour une lutte perdue

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d’avance contre la fatigue, la maladie, le vieillissement, la rareté, la concurrence externe et finalement la mort. C’est donc au nom de la liberté de l’esprit que l’ascète refuse d’entrer dans ce jeu, il se porte délibérément à la rencontre du désagréable et le but de son “entraînement” est de se démontrer à lui-même qu’il n’est pas forcé de réagir par le déplaisir à ce qui affecte négativement son organisme. Il réalise ainsi peu à peu que c’est qu’il fabrique lui-même ses douleurs et ses dégoûts, qu’il peut donc cesser à tout instant de le faire et qu’alors le monde extérieur n’aura plus le pouvoir de lui dicter ses émotions. La justification ultime de l’ascèse est de permettre un éveil à la vie mystique comme si les mécanismes d’adaptation à l’environnement qu’elle s’efforce de briser jouaient aussi le rôle d’écrans ou d’œillères nous rendant aveugles à la présence au fond de nous-mêmes d’une mystérieuse réalité béatifique, prête à se manifester à tout instant. Toutefois, quelles que soient les privations auxquelles il se soumet, il ne peut renoncer complètement à respirer, à dormir, à boire et à manger, donc, l’ascèse purement corporelle aboutit à une impasse et à un échec.9 Ainsi, que l’homme cherche en faisant voeu de silence est le silence intérieur, la “tranquillité de l’esprit” pour utiliser les mots de l’auteur latin Seneca.

9 HULIN, Michel, ASCÈSE & ASCÉTISME, Encyclopædia Universalis, http://www.universalis.fr, consulté le 31 mars 2014.

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La réduction au silence par un événement choquant

Un événement choquant peut aussi réduire au silence.

Le traumatisme est tellement fort que la voix s’étrangle et on n’arrive plus à articuler aucun mot.

La réduction au silence imposée

Le silence peut être imposé par les autres à une troisième personne. C’est la condition d’isolement à l’intérieur des prisons.

Cette fois-ci c’est la personne réduite au silence qui souffre. Cette forme de réduction au silence peut aussi conduire le prisonnier à la folie parce que le besoin de parler, d’interagir avec d’autres personnes est tellement fort qu’il peut étouffer la psyché de l’homme.

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La censure

En psychanalyse, Freud la définit comme une forme de modération et déformation de l’expression. Le censure est un déguisement d’un concept à fin de le cacher, et plus elle est forte plus le déguisement sera complet. En outre sa fonction est permanente. Selon Freud la censure est un barrage des informations entre l’univers du subconscient et celui du conscient, elle se trouve dans le surmoi et surveille le moi. On l’appelle donc “conscience morale” et est la même qui exerce la censure des rêves. Dans notre subconscient nous nous appliquons une autocensure. Comme c’est, par exemple, le cas du petit Jacques.

L’autocensure s’applique à une personne mais aussi à une institution ou une organisation. En percevant une menace, quoi que soit réelle ou imaginaire, par une autorité, politique ou religieuse par exemple, ou par l’opinion publique, on applique sur nous mêmes ou sur ce qu’on va délibérer au publique une censure. On cache des informations sur notre personnalité ou sur notre pensé qui peuvent ne pas être acceptées par la société dans la quelle on vit. Ainsi on se conforme avec les règles et les coutumes sociales. Dans le contexte de la presse, par exemple, on voit que les journaux appliquent sur leurs sujets une autocensure qui donne au lecteurs le sentiment de lire toujours la même chose dans n’importe quel magazine. Malheureusement, ce type de censure réduit la crédibilité des journaux.

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Enfin, on peut interpréter la censure comme réduction au silence imposé par le gouvernement à la presse ou aux autres médias.

Elle est un “examen préalable fait par l’autorité compétente sur les publications, émissions et spectacles destinés au public et qui aboutit à autoriser ou interdire leur diffusion totale ou partielle”10.

La censure désigne différentes formes d’atteintes à la liberté d’expression, avant ou après leur diffusion.

L’origine du terme «censure» remonte au poste de censeur, créé à Rome en 443, dont le but était de maintenir les mœurs. Avec le Moyen Age la censure devient le domaine de l’Eglise catholique afin de vérifier qu’aucune idéale puisse contredire la religion chrétienne.

La bulle pontificale sur la publication des livres, qui devaient être approuvé par les évêques, est imposée à l’imprimerie pas le pape Léon X en 1515. Ceux qui ne respectaient cette loi pouvaient être excommuniés par les autorités de l’Eglise. Puis, après la séparation de l’Eglise d’Angleterre décidé par le roi Henri VIII, qui avait été excommunié, la censure se révolte contre l’Eglise catholique romaine et tous les livres devaient être approuvés par un conseil d’approbation instauré par le roi, chef de l’Eglise d’Angleterre. La censure fut imposée même sur les pièces de theatre sous le règne d’Elizabeth Ire. En 1534, suite à l’affaire des Placards, le roi François Ier, qui avant était ouvert aux nouvelles conceptions, commande la chasse aux hérétiques et décrète un édit qui sanctionne les 10

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http://www.larousse.fr, consulté le 12 aout 2014.

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imprimeurs qui ne le respectent pas.

La censure est laïcisée en 1629 par le vouloir de Richelieu.

En France, pendant l’Ancien Régime toutes les publications d’articles sur les journaux ou de livres, devaient être autorisées par le gouvernement, les auteurs rebelles étaient enfermés dans la Bastille. Puis, pendant la révolution française, la censure subit des modifications et elle peut maintenant sanctionner des publications mais elle ne peut pas les supprimer. Presque abolie 1791, la censure est rétablie en 1793 et on ordonne la fermeture des théâtres et l’arrestation des directeurs, condamnés coupables de jouer des pièces inciviques. Napoléon rétablit officiellement la censure en 1810. Les articles ou dessins censurés étaient alors remplacés par des espaces blancs. Elle disparaît complètement en 1881 suite à la loi sur la liberté de la presse. Cette loi confie au système judiciaire le contrôle des informations publiées en France. Mais, la censure théâtrale subsiste jusqu’en 1906. La censure n’a jamais été officiellement rétablie en France comme dans les époques passées, sauf en temps de guerre, notamment lors des deux guerres mondiales, avec le retour des espaces blancs dans les pages. Pendant le gouvernement de Vichy la censure devient préventive. Ainsi, l’autorité compétente donnait des consignes sur les informations à mettre en évidence en première page, à éliminer, ou à réduire à l’état d’entrefilets dans les pages les moins lues aux directeurs de journaux. Pendant la guerre d’Algérie, le pouvoir décida de saisir les journaux. Il

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subsiste encore aujourd’hui en France une forme de censure sous la forme d’interdit de publication ou d’ordonnance.

Simultanément, on exerce encore une censure préventive dans les domaines du cinéma, parmi la Commission de classification des oeuvres cinématographiques, et des publications pour les jeunes, parmi la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence.

On a donc vu deux types de silence, la mutité et la censure.

Ce sont deux formes de silence qui concernent l’homme en tant que être humain plongé dans une société composée d’autres êtres humains.

Le mutisme, en tant que impossibilité physique de parler, est une choix, plus ou moins volontaire, dicté par notre partie consciente du cerveau ou parfois par notre subconscient. C’est une choix de couper toute forme de contact, d’échange avec la société, ou partie de la société. Il s’agit d’un refus de la société.

Ce refus peut aller dans deux sens, soit on refuse de parler, soit on n’est pas écouté et donc notre parole est refusée par nos interlocuteurs. A ce sujet, David Le Breton explique, dans Le silence et la parole contre les excès de la communication11, que les meurtriers, les assassins en série sont des personnes que personne écoute. Leur méprise contre la société, qui est sourde à leur discours, se manifeste alors dans la violence. En tuant les 11 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009.

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autres, ils les anéantissent complètement, car “la violence est souvent négation de l’autre, de sa parole”12 . Le meurtrier réduit donc sa victime au silence pour toujours; celui qui en a marre de n’être pas écouté fait taire tous les autres personne et sa voix éclate sous forme de extreme violence tout autour de lui.

L’homme est un animal social, disait ainsi Socrate; il a besoin de la société pour vivre et être un homme en tant que tel, sinon il reste une bête sauvage. Même les ermites, qui fuient la société, ne seront pas tels s’ils n’ont pas vécu une partie de leur vie en communion avec les autres êtres humains. Ainsi, ils se retirent dans le silence pour mieux observer la vie autour d’eux.

La distance qu’ils prennent vis-à-vis de la société les rapproche paradoxalement à elle.

La censure est, au contraire du mutisme, une imposition.

Dans ce cas, c’est la société qui impose le silence en étouffant donc la liberté d’expression. C’est une forme de violence exercé par la communauté ou une autorité sur un individu ou la pensé d’un individu. Enfin, d’une manière analogue au langage, le silence est à la fois un outil et une arme. Par exemple, il est un outil en musique, car il est un signe utilisé pour indiquer l’arrêt de production des notes musicales. Il est aussi une arme qui blesse plus que la parole. Cependant, il possède la faculté de provoquer des émotions, positives ou négatives, dans les personnes. On a donc vu diverses formes de silence et comment elles peuvent en quelque sorte 12

Op. cit p.53.

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s’insérer dans un système similaire à celui utilisé par le langage.

On pourrait visualiser le bruit et le silence comme deux éléments qui font partie d’une sphère, la sphère de l’Etre, et ils en occupent les deux moitiés. On trouve la communication au milieu de cette sphère où ils se passent des échanges qui sont uni-directionnels ou bi-directionnels. Les échanges unidirectionnels sont des formes de communication qu’on pourrait définir “silencieuse” parce que le message de l’émetteur n’arrive pas à l’interlocuteur, mais ce dernier reconnait la présence de l’émetteur. Par exemple, le fait de se trouver dans une communauté qui parle une langue différente par rapport à la notre nous pose problème pour recevoir les informations nécessaires à la compréhension de la langue étrangère. Cependant, il ne nous empêche pas d’apercevoir la présence d’autres personnes autour de nous. Enfin, les échanges bi-directionnels sont des communications qui emploient un langage, verbale et non verbale, et un code reconnu par l’émetteur et l’interlocuteur, qui reçoit le message et qui peut le déchiffrer. Donc, l’échange a plein succès et l’information est reçue. Enfin, ce circuit peut être aussi interrompu ou modifié par une action de censure. Ce qu’on veut expliquer avec cette image est la possibilité de considérer le silence comme une sorte de langage, ou pour mieux dire comme l’ombre du langage.

En effet, le silence est la combinaison d’ombre et de lumière, donc le clair-obscur, qui met en valeur les traits du corps

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essentiels à la compréhension de la scène représentée dans les peintures de Caravaggio. C’est-à-dire que l’ombre révèle la présence d’un corps et son volume dans l’espace. De plus, l’ombre même a un volume ou, pour mieux dire des coordonnés géométriques bi-dimensionnelles, qu’on peut voir dans un dessin technique ou une perspective. Ainsi, dans les peintures de Caravaggio, la lumière effleure certaines parties des corps des personnages, peuplant la scène. Or, elle crée un contraste avec l’ombre du fond, en faisant ressortir ces volumes et en donnant ainsi du mouvement à la peinture. Donc, la technique du clair-obscur dévoile les traits principaux des personnages et donne un effet cinématique à la scène représentée. De la même façon, le silence donne un rythme aux phrases qui composent un texte. Le silence est comme la respiration, il est donc nécessaire, autrement on s’étouffe. De plus, si l’on écoute, il est un signe révélateur de la présence d’une autre personne. Par exemple, dans une foret, l’absence de bruit indique la présence de prédateurs, au contraire, le bruit des oiseaux nous rassure.

Ensuite, quand on essaie de ne faire pas de bruit pour surprendre quelqu’un, notre respiration est la seule chose qui peut nous trahir, en nous démasquant. Enfin, le silence est l’ombre du langage et élément révélateur de son existence.

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Le silence aujourd’hui

“Le silence est ce moment de suspension où l’idée va son chemin, nourrissant déjà la réplique à venir. Le silence est le moment de conscience, de responsabilité, d’attention à l’autre. C’est pourquoi, dans la parole, langage et silence se mêlent en permanence et se nourrissent l’un de l’autre. Pour la communication, le silence est la panne, la défaillance de la machine.”13

Dans l’antiquité, l’homme a toujours reconnu la valeur du silence. Ce dernier avait pour lui une grande importance.

Depuis les rites des chamans, en passant par les cultes des populations celtiques jusqu’à la religion païenne, le silence était fondamentale pour ouvrir l’esprit et permettre, en conséquence, la communication avec la dimension divine. En effet, la religion naît en réaction à la mort. Face à cette condition, la fin de la vie, l’homme n’arrive pas à parler.

Si le langage nous communique que nous sommes vivants, le silence nous rappelle l’aspect mortel de notre condition humaine.

C’est en se taisant qu’on contemple la mort. Ainsi, le culte des défunts est la première forme de rite religieux qui apparait dans l’histoire de l’humanité. C’est en observant le décès d’une 13 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009, p.24.

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personne aimée que les premiers hommes ont commencé à se poser des question sur ce qu’il se passe après. La dimension de l’esprit, l’Au-delà, les Champs Elidés, le Limbe, l’Enfer, le Paradis et la quatrième dimension sont toutes des hypothèses sur une possible existence de âme après la mort. Un point de non-retour, la fin de toutes les choses, de la vie. La mort a toujours été un énigme intéressant pour l’humanité. Elle a été abordée par la religion, par la philosophie et ensuite par la science qui l’ont étudié, analysé et essayé d’expliquer. Puisque l’homme ne peut pas visualiser la dimension spirituelle, il lui a donné une place sur terre et cette place est représentée par un lieu sacré.

Dans l’époque préhistorique les lieux sacrés étaient des grottes. Elles étaient une destination pour les groupes des nomades. De plus, elles marquaient aussi un parcours par lequel d’autres tribus étaient passées, en laissant une trace sur les murs indiquant le nombre des membres qui composaient le groupe, ses origines et le nombre de personnes âgées et de chasseurs.

Les lieux sacrés étaient un repère pour les hommes anciens. En devenant sédentaires, l’homme construit les dolmens, en Europe centrale et les nuraghe en Italie, des cabanes en pierre qui étaient un lieu de rencontre et de contemplation de l’Au-delà, un lieu de communion et de silence. Ensuite, les populations celtiques construisent les édifices spirituels hors de leurs villages mais ils les gardent à une distance abordable pour

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qu’ils puissent être rejoints facilement.

Les Grecs plaçaient l’agora, le lieu consacré aux temples et aux offices religieux, au sommet de la colline sur laquelle ils construisaient la ville. Au Moyen-Age, les églises et les monastères étaient érigés en hauteur pour dominer la communauté de fidèles et aussi pour les accueillir et défendre pendant la période de guerre. Il se trouve, donc, que tous les lieux sacrés, dans le passé comme dans le présent, sont construits dans des endroits stratégiques. Ils sont aussi des espaces assez grands pour accueillir les fidèles mais aussi pour créer une ambiance de soumission au dieu.

Une atmosphère de silence domine sur tous ces lieux et la voix résonne quand on parle. L’écho qui est renvoyé dans ces bâtiments est une amplification de la vois humaine qui impressionne et intimide la personne qui parle. Cette qualités amènent les fidèles à une attitude de respect envers le lieu sacré et envers le dieu pour lequel il a été construit. Le silence est ainsi une forme de respect et d’ouverture à Dieu, il est un langage divin. Au Moyen-Age le silence était très important car il était synonyme d’intelligence, de grand force intérieure et morale et de sagesse. Une personne silencieuse était apprécié et respecté par la communauté.

Au contraire, ce point de vue a changé radicalement aujourd’hui. L’invention du téléphone, de la radio et ensuite du

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cinéma ont ouvert les frontières des la communication orale, une opinion pouvait donc être diffusé à beaucoup plus de personnes au même temps mais aussi à une grande distance. Avant, ce pouvoir de diffusion d’une pensé était strictement liée au livre mais ces inventions ont permit d’élargir encore plus la communication et de la commercialiser ensuite. D’une coté, ces nouveaux moyens de communication ont fait largement progresser la transmission de la parole en temps réel. Ils ont amélioré son accessibilité et la vitesse de réception d’une information jusqu’à rendre possible, aujourd’hui, la globalisation. En effet, la globalisation n’est pas étrange à l’homme, car au contraire, étant un animal social, il a tendance à vivre en groupe et à créer des communautés de plus en plus larges.

“L’union fait la force”, c’est pour cette raison que les sociétés se forment. En fait, l’homme a besoin de constituer un groupe pour survivre. Et la technologie, non seulement le numérique mais toutes les formes de technologie, permet d’agrandir une communauté. Donc, plus une technologie est évoluée et perfectionnée plus le groupe d’êtres humains s’agrandit. Le numérique est ainsi la nouvelle technologie qui rends possible le phénomène de la globalisation.

De l’autre coté, ces inventions ont contribué à déshumaniser la communication. En effet, il est important pour l’homme de préserver le contact humain avec son interlocuteur et ce contact se manifeste avec la vision du corps, en particulier

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du visage, de la personne avec laquelle on communique. Mais dans une conversation qui se passe au téléphone on ne voit aucun visage. Toutefois, on entend quand même la voix de notre interlocuteur. C’est donc toujours mieux par rapport à une conversation qui se déploie par texto ou e-mail. Or, le téléphone garde encore un faible lien avec la nature humaine de l’homme, la voix, mais il est aussi le premier instrument qui commence à la détruire dans l’histoire. La déshumanisation de la personne dans une conversation est donc un effet collatéral du changement de la communication.

La communication s’est tellement répandue dans le monde qu’il est désormais devenu très difficile de garder son côté humain. Aujourd’hui, on utilise des machines pour parler avec d’autres machines. Il n’y a plus un contact entre les gens qui communiquent à travers le numérique, on ne voit pas le visage de notre interlocuteur et on n’entend pas sa voix. “Face à l’écran d’un forum ou d’un « chat », on ignore qui est l’autre. Sur Internet nul ne sait que l’on est un chien”14 , dit David Le Breton dans Le silence et la parole contre les excès de communication15. On pourrait donc entretenir une conversation avec un chien pendant longtemps et on ne saurait jamais la vérité. Ainsi, les conversations virtuelles ne donnent pas une vision réelles de l’autre. C’est donc en s’entourant de conversations fictives que l’homme contemporain 14 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009, p.19.

15 Ibid.

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rejette sa condition humaine, son côté mortel.

“La communication, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, fonctionne sur le registre du plein, de « tout-message » ”16.

Ce jour, elle devient “utilitaire, efficace, urgent, saturante”17, on ressent un fort besoin de mots, d’être toujours en train de communiquer par texto avec quelqu’un parce que, autrement, on apercevrait un horrible sentiment de solitude. Le silence est donc insupportable, “la ruine du système”18 dans ce type de conversation. Il fait peur. Il n’est plus symbole d’observation et de respect de l’autre, d’humilité et de sagesse. Au contraire, la personne silencieuse est considérés, dans notre société, une “source de gène”19. Le silencieux n’est pas apprécié “car il semble discréditer le poids de la parole des autres, il ne leur rend pas la pareille, comme s’il ne voulait pas le reconnaitre. On lui prête souvent des excuses: la timidité, un deuil, une enfance difficile.

Mais souvent, on perçoit son silence comme un signe d’orgueil: il ne voudrait pas se mêler à des indignes de lui. On lui prête des sentiments peu glorieux : sans doute se croit «supérieur» à ses compagnons.”

La parole sécurise les liens sociaux et aujourd’hui nous cherchons sans arrête de former des liens avec d’autres personnes afin d’éviter de rester seuls. Mais “le silencieux 16 Op. cit. p.24.

17 Ibid.

18 BRETON, Philippe, LE BRETON, David, Le silence et la parole contre les excèes de la communication, Erès, Toulouse, 2009, p.24.

19 Ibid. p.31.

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laisse miroiter devant ses interlocuteurs sidérés l’énigme d’une société sans parole.”20. Ce jour, on observe donc une conception négative du silence. A la place de le voir comme un bénéfice, une occasion d’analyser et comprendre l’autre personne, on le considère un danger.

Curieusement, on pourrait décrire l’homme contemporain en utilisant une métaphore du poète et philosophe romain Lucrèce, employée dans le deuxième livre de son oeuvre le De Rerum Natura21 pour décrire le personnage du philosophe.

L’homme ancienne (le philosophe selon Lucrèce) est celui qui, debout et au sommet d’une falaise, contemple un navire perdu dans la tempête; il observe la scène d’un point de vue éloigné et tranquille, il ne se jette pas dans la mer pour participer à l’aventure mais il réfléchit sur ce qu’il est en train de se passer.

Au contraire, l’homme contemporain veut être dans le navire avec les autres marins au milieu de la tempête. Il fuit la calme et la méditation pour chercher le mouvement, la foule et la frénésie d’une vie pleine d’activités futiles et de devoirs. Or, dans cette métaphore, la scène du navire perdu dans la tempête au milieu de la mer représente la communication aujourd’hui. Cet-à-dire, il n’existe plus un moment de pause et de silence pour prendre du recul et comprendre ce qu’il se passe dans une conversation, pour analyser mentalement le sujet et rechercher des bonnes 20 Op. cit.

21 CARO, Titus Lucretius, De rerum natura, traduction par Marchesetti A., Einaudi, Turin, 1975.

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argumentation à sortir.

Dans la frénésie de la vie quotidienne, le silence est devenu un luxe. Quand l’homme vivait encore dans l’époque préhistorique, le seul bruit qu’il entendait était le son de la nature et des animaux. Ensuite, son style de vie a évolué et il est devenu sédentaire. Il a commencé a construire des habitations et à constituer des villages. Mais c’est seulement après le développement industriel et donc l’époque moderne que le silence a commencé à disparaitre. Petit à petit, l’homme construit des grandes villes et des usines près de ces villes. Or, si dans le passé le seul bruit artificiel qu’on entendait était celui produit par les cloches de l’église, l’homme moderne est entouré de toute sorte de bruit. Les usines, les sifflements des trains dans la gare, qui ont souvent été décrit par les poètes du vingtième siècle, les roues des chars qui tapent contre le pavé en pierre dans la rue. Ensuite, le bruit de la ville a grandi jusqu’à devenir, à ces jours, excessif. Nous sommes entourés de sons: les voitures qui roulent dans la rue, les sirènes de la police ou d’une ambulance, le voisin qui écoute de la musique, la radio, la télévision, notre téléphone qui sonne, notre téléphone portable qui vibre et notre ordinateur qui nous annonce qu’on vient de recevoir une e-mail.

On parle donc de “saturation sonore”.

“Les oreilles n’ont pas de paupières”, dit P. Quignard22, “avant la naissance, jusqu’à l’ultime instant de la mort, les hommes 22 108.

QUIGNARD, Pascal, La haine de la musique, Gallimard, 1996, p.

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et les femmes ouïssent sans un instant de cesse”23. Or, cette condition animale de ne pas pouvoir “fermer” les oreilles comme on ferme les yeux est un mécanisme de défense ancestrale, que tous les animaux ont développé pour se défendre des prédateurs. Les oreilles ont la fonction de garder toujours une connexion avec nôtres égales et les repérer dans l’espace, afin de coordonner le déplacement du groupe ou de communiquer au cas où nous sommes attaqués. En outre, elles écoutent les signaux extérieurs pour réagir à l’environnement dans le quel nous vivons. De plus, pendant la nuit, notre cerveau interrompt le sommeille pendant quelque millier de seconde, en nous plongeant dans un état d’éveil. C’est une action instinctive, que la partie primitive de notre cerveau a gardé et qui nous assure que l’endroit où nous dormons soit toujours sécurisé. Nous vivons, donc, dans un état naturel d’anxiété. Cependant, ce n’est pas un défaut. Au contraire, il s’agit d’un sentiment qui nous a permit de survire jusqu’à ces jours. Toutefois, puisque on ne peut pas empêcher l’écoute, l’excessive exposition aux sons et au bruit, sollicite trop notre cerveau. Le sentiment naturel d’anxiété se transforme donc en stress. De plus, le cerveau humain supporte seulement une certaine gamme de décibel, si on dépasse cette limite on commence à avoir des problèmes psychosomatiques et des maladies cardiaques liées au stress.

La peur du silence qu’on ressent aujourd’hui, par 23 Op. cit. p. 110.

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exemple, quand on rentre à la maison, on est pris par l’angoisse de la solitude et du fait qu’on n’a rien à faire pendant quelque moment, est donc une conséquence à la pollution sensorielle à laquelle on est constamment exposé. Or, il n’existe pas seulement une pollution sonore mais il y a aussi une pollution visuelle, qui enchaîne la pollution sonore. Le “bzz-bzz!” de notre téléphone portable et le message qui suit, la jungle de panneau publicitaires qu’on traverse tous les jours pour aller au poste de travail et la spam qui défile sous nos yeux quand nous consultons un site internet ou nos e-mails sont les nouveaux Erinyes de l’homme contemporain. Ainsi, aujourd’hui on a peur du silence mais on en a aussi un gros besoin. Car c’est seulement dans les moments de relax et de sommeil que le cerveau peut enfin “oublier” l’environnement extérieur et se concentrer sur l’écoute des organes internes et ainsi les soigner.

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N’importe quel acte communicatif est inné mais il est effectué différemment selon les habitudes de chacun être vivant.

Les animaux, comme les hommes, communiquent et donc mettent en communion un message ou un sentiment, en utilisant des signes, qui peuvent être des sons, des gestes, des mots et aussi des couleurs. Le signe est donc l’élément nécessaire à entraîner une communication et plusieurs signes combinés ensemble forment une phrase, ou une équation dans le langage de la mathématique. De plus, les phrases regroupées et ordonnées forment un discours exactement comme la combinaison des équations forme un problème.

La particularité des signes est qu’ils ont la possibilité d’obtenir plusieurs combinaisons différentes en employant un nombre réduit de signes. En outre, le nombre des combinaisons dépend du stade évolutif d’un langage. Plus un langage est efficace, mineur est le nombre des signes qu’on doit utiliser pour exprimer une pensée ou une sensation. Alors, la nature nous montre que tous les êtres vivants sur cette planète cherchent à obtenir le meilleur résultat avec le moindre effort. C’est aussi pour cette raison que les langages n’arrêtent jamais de se modifier et, au contraire, ils cherchent à s’améliorer ou s’adapter à l’environnement dans lequel ils sont employés.

On entend avec le verbe “s’adapter” la faculté du signe de muter son signifié selon le contexte dans lequel il se trouve.

Donc, on observe que les mots, dans le langage parlé, peuvent

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être interprétés différemment selon la situation dans laquelle il sont prononcés. Par exemple, quand je vis une situation ennuyante, il m’arrive des fois de m’exprimer en disant: “c’est fort dérangeant!” et mes amis, qui ont la même âge que moi, rigolent et m’expliquent que c’est une vieille expression qui n’est plus utilisée aujourd’hui dans le français courant. Mais quand j’apprenais la langue française au lycée en Italie, le professeur me faisait lire les oeuvres de Balzac ou de Zola. Ainsi, j’ai appris un style de langue qui est désormais vieil et quand je suis arrivée à Paris, je me suis retrouvée à devoir apprendre des nouvelles expressions pour être moins “à l’ancienne”.

Un autre exemple est celui du mot “con”. Ce mot est , au ses figuré, un mot vulgaire et il est généralement employé comme insulte. Néanmoins, son signifié se transforme et il acquit un sens amical et plus atténué dans le sud de la France.

Ce mot indique une personne stupide et naïve. Mais il prend sa signification depuis un argot populaire et il était employé, dans le passé, pour indiquer le sexe de la femme, qui tire son origine du mot latin “cunnus”. C’est donc au dix-neuvième siècle que ce terme devient injurieux et misogyne, rappelant la passivité et l’impuissance du sexe soi-disant “faible”, le sexe féminin.

Les signes sont donc mutables et il s’adaptent au changements de la société et de la communauté, qui les utilise pour s’échanger des informations.

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Qu’est-ce qu’est un signe?

Le nombre des signes existant est indéfini et un signe peut avoir plusieurs interprétation qui dépendent de la société et de l’environnement dans lesquels ils se trouvent à être utilisés. Chaque signe, afin d’être reconnu en tant que tel, doit être intercepté et capté par les sens, qui l’aperçoivent et confirment sa correspondance avec les schémas mentales de reconnaissance d’un langage situés dans le cerveau. Le signe est donc strictement lié à la perception et aux sens, il doit, en effet, se manifester. Or, sa manifestation passe par les organes des apparats perceptifs tels que les oreilles, les yeux, la peau et le nez. L’image perçue par ces organes est envoyée, ensuite, à différentes zones du cerveau, selon un parcours précis qui implique l’écorce cérébrale, pour qu’elle puisse être décodée.

On appelle, ainsi, un signe “acoustique” toute sorte d’images sonores qui est capté par l’ouï, comme les sons prononcés par la voix d’une personne ou par les animaux, le tonner pendant une orage mais aussi les notes musicales émises par les instruments musicaux ou les cloches des églises ou encore le signal envoyés par une sirène d’alarme d’une ambulance.

Ensuite, un signe est “visuel” quand il implique les organe de la vue et il se manifeste sous l’aspect de lumière, couleur, gestes, une réaction comme celle de faire une grimace ou de pleurer.

En outre, les signes peuvent être aussi tactiles. Par exemple,

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la rugosité d’une surface ou la chaleur d’une cafetière qui vient d’être utilisé. De plus, les odeurs et les parfums des plantes ou des personnes et les saveurs, acides ou sucrés, amer ou salé, sont des signes qui concernent les sens de l’odorat et du goût.

Le signe a aussi une forme, qui peut être plus ou moins détaillée, physique, tridimensionnelle ou bi-dimensionnelle, si le signe est marqué sur une surface pleine comme un papier ou un tableau, elle peut aussi être dessinée dans l’aire avec un geste ou être particulière comme le son ou la lumière. En tous cas, la forme du signe est nécessaire afin représenter un concept. Les signes se partagent en deux catégorie par rapport à la forme.

Un signe est motivé si sa forme est une image qui représente le concept abstrait et donc le signifié.

Par exemple, l’image d’une fleur renvoie à l’idée d’un pré ou d’un bouquet de fleurs. On appelle, donc, cela une “icône”, car il s’agit d’une image graphique représentative d’une idée, dont elle conserve certaines propriétés spatiales.

Par ailleurs, un signe est immotivé quand le signifié n’a rien à voir avec l’image qui le représente. Ainsi, on appelle cela un “symbole”, comme les symboles et les nombres en mathématique, les notes musicales ou bien les mots. En fait, quand on observe un mot qu’on ne connait pas, on comprend bien il n’y a rien qui révèle le concept caché derrière lui.

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Ensuite, selon leur origine, les signes peuvent être soit naturels, soit artificiels. Le message transmis par les signe naturels est spontané et il n’est pas conditionné par l’homme.

On parle de traces, d’indices et de symptômes. La trace est une conséquence d’un événement, c’est-à-dire, elle dévoile un fait achevé qu’on ne peut pas nier. Par exemple, quand on fait de la randonnée ou du ski hors-piste en haute montagne, on observe que les empruntes des pattes d’un renard dans la neige révèlent le passage de cet animal pendant la nuit. Cependant, un indice n’est pas la même chose que une trace. Ce type de signe naturel induit de faire des suppositions par rapport à un événement.

Dans ce cas, il n’y a aucune certitude qu’un fait soit accomplit.

C’est l’exemple des rideaux; en fait, en passant à coté d’une maison, si on voit que le rideau de la fenêtre, vers la rue, est à moitié baissé on ne sais pas avec certitude si le propriétaire est sorti ou s’il est en train de faire une sieste. On peut supposer qu’il est en train de se reposer mais il pourrait être sorti et avoir laissé exprès le rideau à cette hauteur afin d’induire en confusion les voleurs. Enfin, on définit symptôme un effet certain soulignant qu’il se passe quelque chose à un moment précis. C’est-à-dire, la foudre qui annonce la pluie ou la toux qui est symptôme d’un début de bronchite.

Par contre, les signes artificiels transmettent un message selon un but précis et ils montrent qu’il existe une volonté à communiquer. On reconnaît comme signe artificiel l’icône,

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qu’on a précédemment décrit. Ce n’est pas un signe difficile à interpréter car elle représente d’une façon simplifié l’image d’une idée, comme les bonhommes accrochés aux portes des toilettes. Ensuite, les signaux sont des signes claires et faciles à reconnaître puisque ils produisent des réflexes conditionnés,.

Le feu rouge, par exemple, induit le chauffeur à s’arrêter, c’est un signal de “stop”. Enfin, un autre type de signe artificiel est le symbole. Ce mot tire son origine du verbe grecque “sumballo” qui veut dire “je joins”. Un symbole est donc l’union de deux choses, de deux concepts. Au contraire des autres signes, il faut qu’il y aille un pacte, un accord entre deux ou plusieurs interlocuteurs pour qu’on puisse comprendre les signifié d’un symbole. Ils s’agit donc de chiffres, de mots et de graphèmes. En outre, un symbole présent trois fonction linguistiques.

Premièrement, il montre quelque chose. C’est-à-dire, qu’il rend sensible et exclusif ce qu’il ne l’est pas. Ainsi, le lion devient symbole de courage ou le paon représente l’orgueil. Le symbole a, donc, une valeur sociale ou universelle, il est reconnu comme tel par la société. Deuxièmement, il réunit deux objets. Par exemple, le drapeau français réunit les concepts d’état, de territoire et de population française, mais il représente seulement la France.

Ainsi il exclut tous les autres peuples. Il est donc représentatif de quelque chose, en excluant tout le reste. Enfin, un symbole enjoint et prescrit, par exemple la couronne est symbole de pouvoir mais elle invite aussi au respect de la personne qui la porte.

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Si on insère maintenant le signe dans un contexte communicatif, on observe qu’il est organisé en messages, ces derniers peuvent être codés et envoyés par l’émetteur ou reçus et décodés par le récepteur dans le contexte de la communication.

Ensuite, il est composé par deux éléments : le signifiant, qui est sa forme matérielle et le signifié, qui est se forme abstraite, le concept. Ces deux éléments ne peuvent pas être séparés sinon le signe n’existerait pas. Afin de décoder un message, il faut qu’il y ait une convention entre les acteurs de la communication pour concorder une correspondance entre le signifié et le signifiant, donc le concept correspond à la forme. S’il n’y a pas cet accord le réussite de la communication ne serait pas possible. Donc, cela implique l’existence de codes nécessaires à décoder un message. Or, un code est un système de signes qui sont coordonnés par un ensemble de règles. De plus, les codes sont soit verbales soit non-verbales.

Les codes non-verbales emploient des signes autres que les signes linguistiques. Ce sont les signes captés par l’ouï, le toucher, la vue, le goût ou l’odorat, qui créent ensuite les langages non-verbaux ou spéciaux, comme le langue des signe ou le Braille mais aussi les gestes employés par les gendarmes afin de diriger le trafique ou, encore, la bise qu’on fait pour saluer les amis.

Au contraire, les codes verbaux utilisent les mots comme signes pour communiquer et il sont étudiés par la linguistique. De plus,

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en employant un code verbale, on peut exprimer d’une façon meilleure des idées concrètes et aussi abstraite, comme des sentiments, des émotions ou des règlements. Néanmoins, quelques fois, on peut s’exprimer en utilisant un code verbale et un code non-verbale au même temps. Par exemple, ce type de langage mixte est bien aimé par les italiens qui l’utilisent largement dans leur conversations afin de rendre plus expressives leur argumentations. Mimer un concept en accompagnement de la parole aide à rendre plus efficace la compréhension d’un message, en outre la posture qu’on prend quand on parle est très importante puisque elle révèle notre personnalité, comme aussi l’expression du visage, l’attitude et la distance qu’on garde face à notre interlocuteur.

On a ici exploité la définition de signe, son rôle dans la communication et son importance dans la vie quotidienne.

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L’écriture : un langage silencieux

Dans le passé, la langue a gardé pendant très longtemps l’exclusivité de sa forme orale. En effet, c’est seulement quand l’homme a commencé a traduire les phonèmes, qui sont les sons et la parole orale, en graphèmes, qui sont les signes marqué sur un support bi-dimensionnel, que l’écriture est née. Cependant, à différence du langage parlé, l’écriture possédait déjà une structure grammaticale et un vocabulaire au moment de sa naissance. En outre, l’écriture transmet, à travers le livre, des message qui vivent dans le temps tandis que la communication orale est utilisée dans les échanges d’information quotidiens. Or, dans une conversation orale, il est nécessaire un contact visuel ou au moins auditif entre l’émetteur et le récepteur; dans une conversation écrite, comme dans une correspondance épistolaire, les deux acteurs de la conversation ne sont pas obligés à garder un contact physique entre eux. Ils peuvent, ainsi, être très loin l’un de l’autre, non seulement dans l’espace mais aussi dans le temps. Ensuite, le style employé dans un échange écrit doit suivre des règles de grammaire et de syntaxe afin d’avoir un style d’expression clair et fluide. De plus, les phrases sont longues et complexes parce que il faut bien expliquer le concept contenu dans le message, car le récepteur n’est pas présent au moment dans lequel on l’écrit. De l’autre coté, la compréhension d’un message transmit à travers un langage parlé peut être aidée

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par l’emploi des signes gestuels et du corps. Enfin, l’écriture fait partie des langages visuels et les signes qu’elle utilise sont artificiels, il faut donc apprendre ce type de langue à travers l’enseignement. Ce dernier est effectué à l’école parmi l’usage de la langue orale et de supports auditifs et visuels, comme le tableau et les exercices enregistré. Le langage écrit est donc plus complexe et plus exigeant que le langage orale mais il permet une plus grande diffusion des messages dans l’espace et dans le temps. L’écriture est ainsi une forme de langage qui mieux sécurise la durée de la vie d’un message. Le message écrit est la témoignage de l’existence de celui qui l’a marqué.

Au Nepal et sur les montagnes de l’Himalaya, il existe une tradition qui appartient à une religion animiste plus ancienne de la religion bouddhiste. C’est la tradition du “Lung-ta” et du “Darchor”. Ces deux noms indiquent deux type de drapeaux colorés: “Lung-ta” est un drapeau verticale et “Darchor” est un drapeau horizontale. Les gens marquent sur ces drapeaux de prières, qui ne sont pas forcement des prière pour vénérer un dieu mais ce sont des mantra. C’est à dire, des prières qui souhaitent le bonheur d’une autre personne ou personnel, la diffusion de la paix dans le monde, la sagesse et qui encouragent les proches à avoir la force et la confiance nécessaire pour vaincre les malheurs.

Les mantra sont donc dispersés par le vent dans l’espace afin de porter le bonheur à tout le monde. Les mots sacrés écrits dans le drapeau purifient l’aire parmi le vent qui touche et fait danser ces

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drapeaux. Ensuite, les drapeaux vieillissent à cause du temps et des conditions météorologiques, ainsi les prières plus anciennes sont remplacées par des nouvelles afin de renouveler l’espoir et le rythme cyclique de la vie. Voilà, donc, qu’on associe une valeur mystique à l’écriture et le vent devient porteur de la parole écrite qui se transforme en voix grâce à lui.

L’écriture a influencé beaucoup le style de vie de l’homme, qui lui a attribué même des pouvoirs purificateurs, comme dans le cas de la prière écrite sur le drapeau ou de la poésie et du poème.

En effet, certains philosophes grecques, comme Aristote, mais aussi d’autres grandes penseurs, comme Pascal Quignard, ont attribué au poème la capacité de provoquer l’aisthesis, l’extase, dans âme de l’homme et, en conséquence, d’en purifier l’esprit à travers la catharsis. Selon P. Quignar, la parole employée dans les poèmes, qu’il les définit des langages silencieux, ne transmet pas une connaissance sémantique, visuelle ou une confidence mais elle provoque des émotions pures dans l’esprit du lecteur ou de l’écouteur1. Donc, P. Quignard considère l’écriture comme le seul langage, en tant que silencieux, qui puisse apporter quelque chose de positif dans la culture et dans la vie de l’homme. Or, il s’agit d’un moment de contemplation de l’existence à travers le silence. De plus, cette pratique est reprise au Japon par le Haïku.

C’est un type de poème sans rime qui évoque une image, une action qui se passe à un précis instant de la vie quotidienne. Ce 1

QUIGNARD, Pascal, La haine de la musique, Gallimard, 1996.

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moment du vécu est décrit d’une façon très détaillée et agrandi par le poids des mots employés dans la description. Le haïku est une révélation, un moment de libération et de contemplation qui touche la profondeur de l’esprit. Il décrit un arbre dans la foret, une goutte qui tombe dans l’océan, la Lune, en utilisant un style simple et pauvre de rythmique, il met en valeur le détail et les sensations qui seraient inaperçus et invisibles aux yeux du bavard et au rythme fou et stressant de la routine quotidienne.

L’image décrite est chargée de signifié et elle amène à la surface des fait qui ne peuvent pas qu’être contemplés avec le silence.

Cette image est donc un signe qui peut être décodé seulement à travers le silence et la méditation.

Voilà, donc, le pouvoir de l’écriture, un langage qui est capable de nous projeter dans un état de bouleversement des sentiments, toujours en gardant sa dimension silencieuse.

Ainsi, le poème s’oppose à la communication du quotidien, qui est phatique. On entend avec l’adjectif “phatique” la fonction informative de la langue. C’est-à-dire quand on utilise le langage pour transmettre des informations. Par exemple, notre position dans l’espace (“je suis au troisième étage”) ou d’autres type d’informations (“je ne peux pas venir parce que je doit garder mon petit cousin”). Contrairement à la langue du quotidien, le poème agit sur la partie émotive de notre cerveau. Ainsi, il provoque en nous une réaction, par rapport à ce qu’on lit, et cette réaction se manifeste à travers les émotions. Pendant la phase

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de recherche et conception de ce mémoire, j’ai eu l’occasion d’interviewer le sound designer Monsieur Olivier Covo. Mr. Covo est le directeur de l’entreprise Brandy Sound, il conduit des études sur l’efficacité sonore des marques et l’impact du son, de la musique et de la voix sur le consommateur. En outre, il s’occupe de l’identité sonore d’une marque et il s’inspire du nom et de l’habillage de la marque pour créer une musique, un son, lui correspondant. Brandy Sound conçoit, donc, un univers sonore et musical autour d’une marque. Pendant l’interview, Mr. Covo explique que la musique agit de manière positive ou négative sur le corps humain. En effet, il existe des sons qui ont le pouvoir d’augmenter la présence de cortisone, l’hormone du stress, ou de dopamine, l’hormone de bien-être, dans le sang. Il se passe aussi la même chose avec les couleurs. Par exemple, le jaune nous rend heureux, le vert nous rassure et le rouge nous excite. Ainsi, la publicité, aujourd’hui, étudie beaucoup plus les moyens d’agir sur les émotions que dans le passé. Même en n’étant pas un langage silencieux, la musique est un autre exemple de communication autre que phatique et qui provoque des émotions.

De plus, une communication phatique répond à un besoin pratique de communiquer une information. Ainsi, elle doit être rapide et linéaire. Au contraire, les langages poétique, musicales et artistiques ne sont pas phatiques. Ils sont lents, il faut du temps pour les lire et les comprendre. Or, ils transfigurent la réalité et

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ils transmettent des informations qui doivent être assimilées et élaborées afin de comprendre le message. Il s’agit donc d’une communication qui se déroule sur plusieurs étages. Dans le cas de la poésie, le message présente plusieurs dimensions: esthétique, émotive, littéraire, logique et fantastique. Le lecteur doit donc les éplucher un par un afin de percevoir correctement le pouvoir évocatoire de l’image décrite par le poète.

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L’art et la dimension du signe

A différence de l’écriture, le langage artistique se sert beaucoup plus des images pour communiquer un message. Or, la transmission d’une idée parmi une image est plus immédiate que parmi la lecture d’un texte. Toutefois, l’écriture est un moyen pour s’approprier des images, offertes par la vie quotidienne, et analyser leurs signification. L’excès des images, au contraire, en aplatit le signifié. Ainsi, la recherche de l’expression la plus adaptée à l’image, qu’on veut décrire, augment le pouvoir expressif de l’image même. Néanmoins, l’art et la poésie sont des langages silencieux, car ils produisent une réaction, sous forme d’émotion, au message traduit en signes, toujours en gardant une dimension silencieuse. La communication entre extérieur et intérieur du corps, entre environnement et esprit, se passe donc à travers la contemplation de l’oeuvre d’art. Ensuite, l’artiste et l’écrivain ont besoin de lire et analyser les oeuvres des autres artistes et écrivains, anciens et contemporains, avant d’étudier leurs propre personnalité. C’est donc en observant la réalité à travers les yeux d’autres auteurs qu’ils peuvent la découvrir à nouveau. Grâce à l’étude et à la recherche, l’artiste peut enfin découvrir et comprendre sa personnalité et construire son point de vu à partir de cela. De la même façon qu’Odyssée, l’artiste doit faire un long voyage dans la tempête afin de découvrir sa mission et voir le réel avec des yeux nouveau. De plus, c’est

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en découvrant se personnalité que l’artiste invente son style.

Quoi que ce soit littéraire ou artistique, le style nait suite à une profonde analyse de soi-même et de son esprit.

Comme l’écriture, l’art est un langage et elle aussi évolue dans l’histoire. Ainsi, au début du 1900, on a une grande révolution artistique et littéraire: le futurisme. Ce mouvement est animé par un esprit guerrier et révolutionnaire. Si le cubisme avait introduit précédemment le concept de troisième dimension dans la peinture, le futurisme est un mouvement qui introduit les son et la vitesse non seulement dans la toile mais aussi dans la poésie. L’image prend du volume, elle ressort de la dimension plate du tableau ou du texte. Dans la poésie futuriste les mots composent graphiquement des images et des formes pour renforcer le concept exprimé par le texte. De la même façon, les lettres s’intègrent à la couleur et aux matériaux qui composent les oeuvres d’arts des artistes cubistes, futuristes et ensuite des constructivistes russes et des surréalistes. Tous ces mouvements sont aussi influencés par les recherches scientifiques de l’époque où ils naissent. Particulièrement par la théorie de la relativité et les voyages dans l’espace des années 60. Ces découvertes extraordinaires ouvrent l’esprit des artistes, qui veulent eux-mêmes expérimenter leurs limites. Il en sont un exemple les recherches de l’artiste Lucio Fontana sur le “Concetto spaziale” (Le concept spatial). De même que la poésie, l’art se sert de métaphores et analogies pour exprimer

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un concept. Ainsi, les travail artistique de Fontana est tellement avancé qu’il arrive à expliquer le concept de troisième dimension et aussi de quatrième dimension, en faisant seulement une coupe dans la toile du tableau. Le geste de couper une surface 2D, donc plate, est tellement puissant qu’il arrive à transmettre le concept de la troisième dimension à l’observateur. En déchirant la toile, l’oeuvre ne reste plus confinée dans la surface du tableau mais elle occupe l’espace qui l’entoure et elle se projette dans la troisième dimension: la dimension humaine. De plus, tout ça se passe dans le silence absolu de la contemplation de l’oeuvre d’art.

Donc, le “langage apparaît comme la manifestation matérielle d’un contenu ideatif d’un message. Présence visible, audible, de l’esprit ou de l’idée”2. Le signe graphique acquit donc une valeur esthétique. Cet avis se partage en deux philosophies différents dans le constructivisme russe. Henri Focillon considère les arts plastiques comme “l’incarnation, empreinte ou “moulage” de l’esprit”3. L’art est donc l’expression esthétique du signe. Or, le signe plastique et le signe linguistique ne sont pas la même chose. Au contraire, selon Malevitch “l’oeuvre est la présentation pure et simple du concept”4. Il n’y a donc pas de distinction entre le signe plastique et le signe linguistique. Par ailleurs, selon Klee 2 DE MEREDIEU, Florence, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne et contemporain, Larousse, Paris, 2011, p. 551.

3 Ibid.

4 ibid.

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et les cubistes comme Picasso, le langage est intégré dans la peinture sous forme de lettre ou mot. De plus, pour Laurence Weiner et Joseph Kosuth, il est employé comme matériau plastique ou pure signification. Or, la langage a deux aspects: une forme physique représentée par la lettre, la typographie et les phonèmes, et un élément abstrait représenté par le message ou le concept, qui est lié à l’esprit. Donc, les artistes conceptuels se tournent vers le deuxième aspect du langage. Ils font du concept une art.

Ainsi, le concept du “Ready made” né à partir de cette idée de l’art, poursuivi par Weiner, Kosuth et notamment par Duchamp et Beuys. En ajoute, on retrouve la pratique du “Ready made” aussi dans le domaine du design. Il en sont promoteurs les frères Castiglioni, Campana et Bourellec. La philosophie du “Ready made” est vouée à créer des oeuvres ou des objets en utilisant et mélangeant des déchets. En faisant cela, l’artiste réhabilite la valeur des déchets et leur donne un nouveau signifié et forme. Cette pratique joue donc sur la signification des objets et des matériaux. A travers le “Ready made”, Duchamp essaie à couronner le reve de créer une oeuvre d’art autosuffisante. C’està-dire, une oeuvre qui n’a pas besoin d’un support matériel mais qui s’appuie sur la seule force du concept. C’est pour cela que, avec le “Ready made”, Duchamp ne crée pas des objets mais il crée des concepts, des idées, à partir d’objets qui existent déjà.

Donc, l’art conceptuelle est un langage silencieux qui s’exprime

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à travers les objets. Et ces objets sont les symboles, les “lettres”, utilisés pour extérioriser une idée. Enfin, on pourrait inverser la métaphore que Monique Wittig emploie pour décrire l’écrivain.

Or, l’écrivain est comme le sculpteur, il manipule le langage pour “sculpter” son oeuvre : le travail littéraire. Par ailleurs, l’artiste conceptuel est comme l’écrivain, il met en place des formes ou des signifiants pour exprimer le signifié, donc la forme abstraite du concept. En conclusion, tous ces idées sont communiquées par l’artiste à travers le silence. En effet, le publique comprend le concept transmit par une oeuvre d’art seulement en la regardant. L’art est un langage silencieux, car, comme l’écriture, elle s’explique toute seule. Ainsi, la transmission du message, de l’artiste au publique, se déroule dans le silence absolu de la contemplation.

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Conclusion “Le langage est la maison de l’être”1

Dans son oeuvre Théorie des maisons, L’habitation, la surprise, Benoit Goetz utilise cette phrase, formulée par Heidegger, pour expliquer le concept d’habitation. La maison est un lieu qui contient et qui range tous les objets qui nous appartiennent. Ces objets, règlent et sont partie intégrante de notre vie. Ils forment notre identité et notre abri. La maison est aussi un lieu dans le quel nous nous reposons et vivons, touts seuls ou avec une famille. Dans ce cas, elle est le lieu où nous partageons notre vie avec d’autres personnes. Donc, le langage fait partie de notre être, il fait de nous ce que nous sommes. Giorgio Agamben définit l’Etre comme l’ensemble de l’ontologie des créatures et l’oikonomia des dispositifs qui tentent de gouverner et guider les créatures vivantes vers le bien2, c’est-à-dire, vers le meilleur moyen de survivre et prolonger l’existence de l’espèce dans le temps. Ainsi, le langage est un dispositif qui a permis à l’homme d’évoluer et de développer ses connaissances. Grâce au langage, l’homme a pu transmettre le savoir et la technique aux générations suivantes. Ensuite, il a formé des communautés 1 GOETZ, Benoit, Théorie des maisons, L’habitation, la surprise, Verdier, 2011, p. 151.

2 AGENBEN, Giorgio, Qu’est-ce qu’est un dispositif?, Rivages poche Petite Bibliothèque, 2006.

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de personnes pour mieux vivre dans son environnement et se défendre des prédateurs. En outre, le langage évolue, en suivant l’évolution de l’homme et de la société. On invente des nouveaux mots et expressions qui s’appliquent aux nouveaux technologies. De plus, il a une grande influence sur nôtres émotions et, en conséquence, sur notre comportements et façon de nous montrer aux autres.

Par ailleurs, le silence est indispensable pour que le dispositif du langage fonctionne correctement. Il est nécessaire de savoir écouter et analyser autrui afin de le comprendre, mais également de savoir écouter tout ce qui nous entoure pour comprendre la vie et construire notre personnalité. En outre, dans le cadre biologique, le silence est aussi important pour l’existence, car c’est seulement dans les moments de calme et de relax que le cerveau peut se concentrer sur l’écoute des organes à l’intérieur du corps et les soigner.

D’un part, le silence est un topos, un lieu qui contient tous les concepts, les idées et les réflexions qui font partie de notre être et de notre personnalité et d’autre part, le langage, en tant que logos, verbe, est la boussole qui nous aide à retrouver le chemin dans le désert. Il nous aide à organiser le discours et les concepts comme on organise les déplacements et les arrêts lors d’un voyage. Ainsi, le langage et le silence sont les deux visages de l’être, opposés et complémentaires. L’un a donc besoin de l’autre pour exister. “Le silence est l’espace où l’autre

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nous apparait dans son dénuement essentiel”3 et le logos est la façade qu’il montre aux autres, c’est son habillage. Par ailleurs pourrions-nous nous manifester à travers le silence? Peut-il, le silence, être un langage sans langage comme le désert, qui est un espace sans lieu?

Dans une société qui est en train de muter en société fictive, car les échanges entre les personnes deviennent de plus en plus rapides, l’information devient étouffante et la communication perd son coté humain, dans laquelle les échanges deviennent virtuels: Comment, en tant que designer, puis-je réhabiliter le silence au coeur de ces échanges?

Comment, en tant que designer, puis-je faire de l’échange virtuel une forme de silence?

Comment, en tant que designer, puis-je valoriser la matérialité du silence?

3 GOETZ, Benoit, Théorie des maisons, L’habitation, la surprise, Verdier, 2011, p. 79.

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Glossaire Appareil phonatoire : système d’organe qui permettent la production des sons dans l’homme.

Aisthesis : mot d’origine grecque, signifie “extase”, un état de joie extrême causé par quelque chose ou un état mystique où âme se réunit avec Dieu.

Ascèse : style de vie simple et pauvre, visant à la perfection spirituelle parmi la mortification du corps.

Background : le milieu d’origine d’une personne.

Code : recueil de règlements.

Contexte : ensemble des conditions naturelles, sociales et culturelles dans lesquelles se situe un discours.

Darchor : hampe du drapeau Décoder : interpréter un message Dolmen : monument mégalithique composé par trois grandes pierres sculptées par l’homme.

Dynamisme : attitude à agir avec allant et énergie.

Emetteur : celui qui envoi un message Epiglotte : languette cartilagineuse qui ferme l’orifice supérieur du larynx au moment de la déglutition.

Etrusques : une population peuplante l’Italie centrale au cinquième siècle a. C. Eucaryotes : un organisme dont le noyau cellulaire est séparé

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du cytoplasme par une membrane.

Frénésie : un état d’exaltation violente.

Glotte : partie moyenne de la cavité du larynx, bordée par les deux cordes vocales.

Haïku : poème japonais.

Hémisphères : intersection d’une sphère avec un demi-espace dont la frontière passe par son centre.

Hominiens : primate non arboricole ayant une posture bipède.

Humanoïdes : qui présente des traits humains.

Idéogrammes : caractère graphique qui, dans certains systèmes d’écriture (égyptien, chinois), dénote un morphème entier non décomposé en phonèmes.

Ignorance : condition de ne pas savoir quelque chose, de ne pas être au courant de quelque chose.

Intériorité : caractère qui est intérieur.

Larynx : organe de la phonation, situé dans le cou, entre le pharynx et la trachée.

Latins : population peuplante l’Italie centrale.

Lung-ta : cheval du vent Mutisme : impossibilité psychologique de parler.

Mutité : impossibilité physique de parler.

Mutisme psychogène : blocage psychologique de la parole.

Myopathie : maladie qui affecte les fibres musculaires.

Numérique : ensemble des moyens de communications employant la technologie.

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Nuraghe : construction mégalithique présente en Sardaigne.

Païen : qui est voué à une religion polythéiste.

Panines : primate arboricole.

Pictogrammes : dessin figuratif ou symbolique reproduisant le contenu d’un message sans se référer à sa forme linguistique.

Récepteur : celui qui reçoit un message.

Signifié : forme abstraite d’un signe.

Signifiant : forme concrète d’un signe.

Société rétinienne : société qui privilège la vue aux autres sens.

Trachée : canal qui fait communiquer le larynx avec les bronches, et qui sert au passage de l’air pendant la respiration.

Vertébrés : qui a des vertèbres.

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Bibliographie Agenben, G., Qu’est-ce qu’est un dispositif?, Rivages poche Petite Bibliothèque, 2006.

Andreozzi, A., Marinoni, A., Salsa, P. A., Versante linguistico, abilità linguistiche e tipologie testuali, La Spiga Languages, 2009.

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De Mèredieu, F., Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne et contemporain, Larousse, Paris, 2011.

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Goetz, B., Théorie des maisons, L’habitation, la surprise, Verdier, 2011.

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Le Breton, D., Eclats de voix, Editions Métailié, Paris, 2011.

Nasio, I. D., Le silence en psychanalyse, Payot, Paris, 1998.

Quignard, P., La haine de la musique, Gallimard, 1996.

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Seneca, L. A., De tranquillitate animi, BUR Rizzoli, Milan, 1997.

Wittig, M., Le chantier littéraire, Presse Universitaire de Lyon, Editions Ixe, 2010.

Sonorités n°8. Pour la recherche d’une Haute Qualité sonore Environnementale Sa mise en oeuvre dans la création architecturale, paysagère et urbaine, Champ social éditions, 2014.

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Annexes Interviews

Olivier Covo dirige l’agence BRANDY SOUND, créé avec Jean-Michel Lecler, à Paris. Il s’agit d’une Agence de communication sonore, ayant le but de réunir la Marque et le son, afin de créer une communication efficace des marques parmi le son.

Andrea Avena est un entrepreneur italien qui gère l’entreprise “Antirumore”, à Rome. Son entreprise travaille dans le domaine de l’isolement sonore. Enfin, son objectif est celui d’harmoniser la technologie de l’insonorisation à l’esthétique et à l’architecture des maisons mais, surtout, prévenir les maladies cardiaques liées au stress, qui sont causées par la pollution sonore.

Que représente le silence?

O : Le silence est constitutif de la survie de l’espèce humaine. Par exemple, il indique la présence de prédateurs dans une forêt. Le silence et les sons sollicitent la partie ancestral du cerveau qui gère les émotions. Ils influencent donc notre état d’anxiété naturel, qui nous a permis de survire jusqu’à aujourd’hui, en augmentant les valeurs de cortisone, l’hormone du stress, ou de dopamine, l’hormone du bien-être. Le silence

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est ainsi lié à l’évolution de l’espèce comme la musique. En effet, dans l’écriture musicale, le solfège, il existent des soupires et des silences. En outre, il s’agit d’une pratique gratuite, un élément de survie comme le silence. Toutefois, il se trouve qu’il devient un luxe du point de vue culturel et sociale. Ainsi, la peur du silence est instinctive mais la quête du silence est culturelle, car on fuit la pollution sonore dans l’environnement qui nous entoure.

Enfin, le silence n’est pas propre à l’homme mais le calme est bon pour lui.

A : Le silence est positif et indispensable dans certains moments du quotidien. Il est comme la respiration, on ne le repère pas mais il est fondamentale pour notre survie.

«Le silence fait peur», êtes-vous d’accord?

O : Cette peur est la conséquence d’une excessive connexion aux autres personnes. C’est dans le silence qu’on fait expérience de nous-mêmes. De plus, le silence est nécessaire à la musique comme l’air est nécessaire aux poumons. Il est réparateur. Ainsi, pendant le sommeil, le cerveau peut enfin “oublier” l’environnement extérieur et se concentrer dans l’écoute des organes intérieurs, afin de les soigner.

A : Je crains qu’il n’y a pas de silence même quand nous dormons. L’ouï est, en effet, un mécanisme d’autodéfense qui est toujours en fonction et stimulé par l’environnement. Des fois, un regard silencieux est plus riche de signifier que des mots inutiles.

Ainsi, je préfère contempler la nature humaine dans les bras d’une personne aimée plutôt qu’écouter des propositions improbables.

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Qu’est-ce que vous a amené à travailler dans le domaine de l’isolement sonore?

A : S’occuper de la santé des personnes. Le bruit cause des dégâts (la surdité n’est pas le seul dégât).

Qu’est-ce que vous amène à designer un son?

O : Nous étudions l’image d’une marque et la traduisons, en une suite, en notes musicales adaptées à son identité.

Existe-il le silence “pure”?

O : Non, car, même quand nous nous trouvons dans un état d’isolation, nous pouvons entendre les palpitations du cœur et le bruit aigu du flux sanguin.

A : Probablement il n’existe pas. Mais ils existent des états d’éloignement du stress. Le stress fatigue les personnes parce que l’instinct de survie surcharge la tension dans les bras et les jambes. On agit donc selon 3 “F”: Flight/Fight, freeze et fast.

Nous produisons naturellement le stress. Ainsi, l’augmentation du stress, à cause de la pollution sonore, provoque des pathologies.

Notre bureau est submergé de papiers et nous remplissons les réseaux sociaux d’informations. Ensuite, nous sommes très fatigués quand on rentre à la maison. Des fois, il vaut mieux se rapprocher du silence pure, mais pas trop.

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Le silence

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Crédits photos Images réalisées ou modifiées par Elena Fogliarini

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Diplômes 2015 Elena FOGLIARINI

Le silence

Le silence est la combinaison d’ombre et de lumière, donc le clair-obscur, qui met en valeur les traits du corps essentiels à la compréhension de la scène représentée dans les peintures de Caravaggio. C’est-à-dire que l’ombre révèle la présence d’un corps et son volume dans l’espace. De plus, l’ombre même a un volume ou, pour mieux dire des coordonnés géométriques bi-dimensionnelles, qu’on peut voir dans un dessin technique ou une perspective. Ainsi, dans les peintures de Caravaggio, la lumière effleure certaines parties des corps des personnages, peuplant la scène.

Or, elle crée un contraste avec l’ombre du fond, en faisant ressortir ces volumes et en donnant ainsi du mouvement à la peinture. Donc, la technique du clair-obscur dévoile les traits principaux des personnages et donne un effet cinématique à la scène représentée. De la même façon, le silence donne un rythme aux phrases qui composent un texte. Le silence est comme la respiration, il est donc nécessaire, autrement on s’étouffe. De plus, si l’on écoute, il est un signe révélateur de la présence d’une autre personne. Par exemple, dans une foret, l’absence de bruit indique la présence de prédateurs, au contraire, le bruit des oiseaux nous rassure. Ensuite, quand on essaie de ne faire pas de bruit pour surprendre quelqu’un, notre respiration est la seule chose qui peut nous trahir, en nous démasquant. Enfin, le silence est l’ombre du langage et élément révélateur de son existence.

Ecole de Design

Établissement privé d’enseignement supérieur technique www.stratecollege.fr