cause commune FAIRE DE LA TRADITION UNE MODERNITE POUR LA CORNICHE DE DAKAR Partie II :projet
eleonore Bruel- vincent ENSA PARIS MALAQUAIS - aap - PFE session Juin 2018 directeurs d'etude: arnaud bical, jac fol - directeur de memoire:alice sotgia membres du jury: arnaud bical,jac fol, maurizio brocato,marilena kourniati, helene mehats, yves dessuan
La corniche de Dakar est une richesse pour le développement et l’équilibre social de la ville. C’est un espace public vivant, productif et inclusif : il attire toute les populations et classes sociales de Dakar. Ce territoire est mis en danger par l’ambition d’atteindre une « modernité occidentale » et une politique de privatisation ne prennant pas en compte les nombreux usages en présence.
La croissance de Dakar et l’urbanisation de la presqu’île du cap vert URBANISATION DE LA PRESQU’ILE DU CAP VERT
1940
village traditionnel
1965 1975 1995 2000
ville coloniale
2010 2017
2km
1940
Le projet propose de considérer les pratiques traditionnelles et populaires qui perdurent sur cette corniche comme des potentiels de résistance face à des transformations inadaptées aux modes de vie et qui accélèrent la vulnérabilité du littoral. Il cherche à les promouvoir et les soutenir en proposant un urbanisme des usages.
1975
1995
URBANISATION DE LA PRESQU’ILE DU CAP VERT
1940 1965 1975 1995 2000
13
Situation 2010 actuelle 2017
2km
la corniche de dakar UN ESPACE PUBLIC VULNERABLE ET MENACÉ À RECONQUERIR GRACE AUX USAGES EN PRESENCE
La corniche est un des territoires où l’enjeux de la modernité est le plus stratégique pour Dakar. Ainsi, des tronçons entiers de la côte sont privatisés et construits, de nombreux chantiers sont en cours ou ont été lancé puis arrêtés, obstruant la vue sur l’océan et l’accès aux plages. Les nouvelles constructions sont le plus souvent des villas privées de standing ou des équipements hôteliers et infrastructures de prestige. La ville semble poursuivre une image de modernité associée au luxe et à la prestance. J’ai cependant découvert ce territoire littoral dans une perspective très différente en l’abordant et fréquentant régulièrement ses plages. J’ai été saisie par la diversité des populations qui s’y rencontrent (des pécheurs Lébous, aux artisans et commerçants, nouvelle classe moyenne sénégalaise, jusqu’aux expatriés et aux touristes) et l’hétérogénéité des usages et pratiques qui s’y déroulent (loisir et sport, commerce, marché et artisanat, musique, danse et rituel religieux). Au cœur de ces enjeux politiques et environnementaux, la corniche de Dakar est donc aussi restée un espace de traditions où s’affirme et se transmet un patrimoine sénégalais. Une diversité unique d’usages et d’usagers converge ainsi sur la corniche de Dakar qui devient un territoire de dialogue entre des formes de population les plus traditionnelles aux plus modernes de la société sénégalaise.
UN ESPACE VULNÉRABLE ET MENACÉ
UN TERRITOIRE DYNAMIQUE : LES USAGES COMME RÉSISTANCE ?
La richesse de la corniche repose sur son aspect vivant, productif et intégrateur. Ne s’agit-il pas alors de révéler la modernité dans la spécificité des pratiques économiques et sociales locales qui sont faites de cet espace public plutôt que de lui faire perdre ces valeurs en le privatisant à outrance ? Le projet propose de considérer les pratiques traditionnelles et populaires qui perdurent sur cette corniche comme des potentiels de résistance face à des transformations inadaptées aux modes de vie et qui accélèrent la vulnérabilité du littoral. Il cherche à les promouvoir et les soutenir. L’approche proposée est déclinée sur la baie de Soumbédioune et le quartier populaire de la Médina pour accompagner le développement de l’activité artisanale très présente dans cette zone. Les pratiques évoluent majoritairement dans un secteur informel peu considéré par les puissances publiques et s’établissent dans des conditions qui restent précaires : faibles conditions d’hygiène, de sécurité, peu de moyens et d’équipements. Aussi il existe un réel besoin d’accompagnement et de soutien pour maintenir ces activités dans des conditions décentes. Comment développer les structures de ce secteur informel ? Structurer et apporter des outils aux artisans pour rendre les activités plus solides et petit à petit avoir les moyens de sortir d’une informalité salvatrice mais précaire ? Il existe un réel enjeu autour de la formation professionnelle à la fois technique, technologique et numérique mais aussi autour du management de ces microentreprises.
enquete sur la baie de soumbedioune
Atelier de sculpteurs et menuisiers dans la Médina
Baraque pour les repas, une restauratrice y est installée chaque jour
1m
Enclos à moutons
5m
RENCONTRE AVEC LES ARTISANS DU VILLAGE ARTISANAL ET DU QUARTIER DE LA MÉDINA
Coin repos
Une colère s’exprime à propos du manque de moyens mis travail de création et la sauvegarde des savoir-faire. de formation apparait aujourd’hui et le cercle de la des ans empêche la qualité
en oeuvre par l’Etat pour soutenir le Une perte des techniques dûe au manque pauvreté qui s’est mis en place au fil du travail.
Établi de menuiserie Paroi en tôles
« On te dit que c’est le berceau de l’artisanat, tu rentres et tu vois juste un marché. On ne comprend pas que c’est un lieu ou les artisans travaillent. Il faut montrer ça. »
Stock de bois, essence de bois simple car les risques de vols sont importants
Sculpteurs travaillant sous une tente
Mme Sally, présidente des couturières
« L’association ker thiossane encourage l’intégration du multimédia dans les pratiques artistiques et créatives traditionnelles et cherche à soutenir le croisement des disciplines. »
association Kër Thiossane, villa pour l’art et le multipédia à Dakar
Atelier des sculpteurs, village artisanal de Soumbédioune Boutiques des artisans 2x2m
Stock et réserve de bois
1m
« L’ouvrage est entrain de mourir au Sénégal car il y a trop de pauvreté. Les jeunes vont apprendre un métier à 25 ou 30 ans, ils restent 2 ans et partent ouvrir un atelier sans être vraiment qualifiés. Ils y sont obligés, ils doivent rapporter de l’argent ! Il faut que l’Etat réainvestisse, il faut de la formation, des compétences. » Ousmane Mbaye, designer installé à Soumbédioune
« Il faudrait bien sur du materiel plus moderne et une infirmerie ! et puis un lieu d’exposition où l’on pourrait transporter et présenter nos plus beaux objets pour les vendre. » Moahamadou Waiga, maitre sculpteur
« Les clients ne viennent plus. L’acces est difficile depuis la création du tunnel. Il n’y a plus de visibilité. Parfois ce sont même les taximens qui disent aux touristes que le village est mort. » Boubacar Sow, artisan
5m On copie très bien mais il y a aussi besoin de travailler sur la créativité.
60 à 80 sculpteurs et apprentis se partage l’espace
Case - atelier (3,5 m de diamétre) travail d’atelier et lieu d’exposition
Magueye Ndigoua, président des maroquiniers
Comment organiser un tissu de solidarité qui permet de mutualiser les moyens, les savoirs, les ressources disponibles ?
Toiture de fortune en tôle
Axonométrie de la baie de Soumbédioune. Verbatim recensés lors d’entretiens en mars 2018 : apparition de mots et concepts clefs.
« Dans le contexte de récession et de chômage, l’économie classique ne permet pas de prendre en charge correctement les préoccupations des citoyens urbains : Il faut permettre à la majorité, qui n’y a pas acces, de s’occuper, de créer, d’avoir des activités par et pour elle même. » Felwine Sarr, économiste et philosophe
Carnet de photographies
Ateliers de rue à Médina
Vie à Soumbédioune entre les heures de retour de pêches
Attente à Soumbédioune
Atelier d’artisans dans le Village
Un atelier bois mis en commun entre sculpteurs
Boutique d’antiquités, dans l’attente du client
12 ouvriers dans cet atelier de maroquinerie
S ' ADAPTER AU CONTEXTE PHYSIQUE
Se détacher du sol sableux et irrégulier de Dakar. Laisser libre l’écoulement et l’absorbtion naturelle de l’eau de pluie en période humide et permettre une circulation naturelle de l’air dans un climat sec et chaud.
S ' ADAPTER AU CONTEXTE culturel Les toits et les balcons sont des espaces utiles à la maison pour le linge, la cuisine, l’eau et même l’élevage. Aujourd’hui les toits des immeubles sont investis et partagés entre les habitants des différents appartemments. Abrité d’une pergola le toit devient aussi un espace de repos. La rue est l’espace d’interactions sociales, sa dimension économique est primordiale. La cour est un espace collectif mais refermé autour d’un cercle de connaissance : c’est le lieu de regroupement d’une comunauté.
S ' ADAPTER AUx COntraintes fonctionnelles
Apporter des programmes et des outils techniques, technologiques et/ ou numériques nécessite une reflexion sur l’adaptation de ses outils aux contextes climatiques et sociaux pour pouvoir en assurer le bon emploi.
Plan RDC du Fab-l Jour d’atelier da échelle 1:50
Bureau de l’équipe encadrante du Fablab (gestionnaires, moniteurs, gardiens ...)
Cour centrale de travail et de vie collective.(reprise d’une forme spatiale traditionnelle) Fermée la nuit, accessible la journée; la cour est une extension de l’espace public en respect de l’objectif de transparence et ouverture au quartier des activitées du Fablab
Espace d’atelier et de travail de groupe (fabrication manuelle, assemblage des pièces conçues numériquement, réunion de groupe, ...)
Portes coulissantes avec claustra permettant une porosité et une transparence maximale de l’atelier et de ses activités face à la rue et au quartier populaire
CHAPITRE 5
fab - lab : SOUTENIR la creativite , MUTUALISER ET Partager les reseaux CHAPITRE 5 fab - lab : SOUTENIR la creativite , MUTUALISER ET Partager les reseaux
Le projet répond à deux motivations : combiner le dynamisme des activités locales de la baie de Soumbédioune aux nouvelles technologies et proposer des lieux de mutualisation d’outils technologiques et numériques pour augmenter les capacités de production et d’organisation des artisans et petits entrepreuneurs locaux.
RDC dude Fablab de Soumbédioune Plan RDCPlan du Fab-lab Soumbedioune Plan RDC du Fab-lab de Soumbedioune Jour d’atelier dans la cour Jour d’atelier dans ladans cour Jour d’atelier la cour échelle échelle 1:50 1:50
Coupe transversale du Fablabdu Fab Lab Coupe transversale Coupe transversale du Fab Lab
échelle 1:50 échelle 1:50
Un fablab pour favoriser l’accès et la diffusion de nouvelles technologies de fabrication et développer ainsi la créativité des artisans. Un médialab pour permettre l’accès et la formation au numérique et ainsi développer la philosophie des communs, partager les réseaux et la connaissance. Coupe sur la route de la corniche :
Coupe sur la route de la urbaine corniche :du Facade urbaine du de la sur Médina la baie Soumbédioune façade quartier de quartier la Médina lasurbaie de de Soubédioune échelle 1:100
Coupe sur la route de la corniche : Facade urbaine du quartier de la Médina sur la baie de Soumbédioune échelle 1:100
Plan du premier étage de FabLab de Soumbédioune
Une menuiserie technologique pour permettre la mutualisation d’outils imposants, coûteux ou nécessitant des formations spécifiques
La menuiserie, vue depuis la route de la corniche Le Fablab, vu depuis la route de la corniche
Reinvestir le village artisanal Plan du Village artisanal de Soumbédioune (dessin d’après les relevés du site réalisés en mars 2018), et plan RDC des tours signal
Dans l’objectif de soutenir et developper les activités économiques du quartier de Soumbédioune, le projet se concentre aussi sur son village artisanal en front de mer qui acceuille 600 artisans et apprentis. Il s’agit de le réinvestir de sa mission originelle de representation des savoirs-faire artisanaux sénégalais. Tous les occupants concèdent que le marché artisanal souffre aujourd’hui d’un déficit de visibilité, d’attractivité mais aussi d’un problème de taille, d’organisation et de services. Ils souhaitent pour la plus part que soient mis en valeur leur métier et leur production et aimeraient réorienter le lieu vers la production d’artisanat et sa commercialisation en abandonnant la revente de produits achetés ou manufacturés. Chambre des métiers de l’artisanat de la région de Dakar
Sol sableux Toiture légère précaire(tôle, bâche, parasol...)
Case ronde du village initial de 1961
Mosquée du village Stockage sécurisé des matériaux
Dallage réalisé individuellement et succesivement
Infirmerie
Atelier commun exterieur de travail du bois
Deux tours reliées par un socle communs regroupant les services de premières nécéssités. - Améliorer les conditions de travail et l’accueil des visiteurs. - Mutualiser de nouveaux espaces de travail et de stockage : sanitaires, infirmerie, casiers, ateliers couverts, mise en commun du stockage des matériaux.
WC séparés hommes/femmes Casiers sécurisés
Nouveaux ateliers bois couverts
Extension anarchique des ateliers après 1961 Atelier-boutique d’un artisan partagé aujourd’hui en plusieurs ateliers
Ecole primaire à l’arrière du village artisanal
Le village rénové peut retrouver sa portée symbolique et historique liée à l’indépendance du Sénégal et devenir la figure de proue d’un quartier attractif autour de l’artisanat et des savoir faire locaux. Le lieu, déja saturé d’ateliers, doit être réhabilité et offrir de meilleurs conditions de travail pour les artisans et d’accueil pour les visiteurs. Le projet fait alors le choix de la tour comme signal urbain et extansion possible du nombre d’ateliers en évitant la surdensité au sol. Les tours sont un outils de communication, de réorganisation interne et de mutualisation d’espace de travail pour le développement du village artisanal de Soumbédioune. Elles permettent une visibilité du quartier à l’échelle de la corniche en rompant avec son tissu urbain bas et dense.
CHAPITRE 6
LES TOURS - signal de soumbedioune : RENDRE VISIBLE L 'artisanat dakarois
La tour d’exposition : La tour d’exposition : Mutualiser un outils de mutualiser un outils de communication. communication
Rendre visible l’artisnanat et les - Rendre visible savoir faire par des l’artisnanat espaces d’exposition et et d’évenements les savoir faire par des culturels La tour atelier : Mutualiser mutualiser de de nouveaux espaces de fabrication
La tour atelier : nouveaux espaces de fabrication.
Les ateliers sont laissé en plateaux libres : en ils plateaux peuvent Les ateliers sont laissé etre investi selon les les manques libres : ils peuventbesoins êtreetinvestis par les differents selon les besoins etcorps lesde manques métier
par les differents corps de métier. Actuellement par exemple, les (Actuellement par exemple, les maroquiniers manquent d’espace et travaillent maroquiniers manquent d’espace et souvent dans les boutiques. travaillent souvent arrière dans -les arrière - boutiques.)
espaces d’exposition et Mieux organiser la gestion et laculturels. d’évenements communication du village par un regroupement des bureaux des présidences Mieux organiser la des corporations de métiers
gestion et la communication du Installer un salon village par un regroupement de négociation au de la tour dessommet bureaux des présidences pour acceuillir les et favoriser la desclients corporations de métiers. commande
- Installer un salon de négociation au sommet de la tour pour acceuillir les clients et favoriser la commande.
La tour d’exposition à l’entrée du village artisanal
Vue des tours depuis l’intérieur du village artisanal