TPE La docimologie

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#POUR QUOI ?

Magazine pour ancien et nouveaux étudiants Hors-série n°1 - Mars 2016

LES NOTES, UN REFLET DE NOTRE TRAVAIL ? DOCIMOLOGIE ET DÉFINITIONS

A la rencontre d’élèves et de professeurs … Des sondages et interviews pour vous exposer l’envers du décor

JEUX EXCLUSIFS Des distractions pendant la lecture

Edition limitée

Apprentissage, motivation, notation…



L’équipe de la rédaction

SIMON Bathé-Henriette

LI Cong

CASASSA Eliane

Avec le soutien et l’aide apportée par nos tuteurs : - Mr. Bonfils professeur de Français - Mr. Cardini professeur de SES - Mr. Coudel professeur de SVT - Mr. Saussey professeur d’Histoire et Géographie - Mr. Zemmit professeur de Physique-Chimie - Et enfin, Mme Urbanek professeur de mathématiques

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Editorial Elèves de l’EIPACA, comme toujours nous tenons à vous informer de ce qu’il se passe dans l’établissement et en dehors. Et aujourd’hui, l’heure est grave car on nous parle encore de réformes de notre système éducatif. Il ne s’agit pas cette fois du temps scolaire ou des mais des notes et de leur éventuelle suppression. Les notes et la notation sont des sujets auxquels nous sommes confrontés tous les jours qu’on le veuille ou non et à tout âge, de la maternelle jusqu’aux grandes écoles. Il s’agit d’un sujet d’actualité et d’un thème qui nous tient à cœur. C’est pourquoi, nous avons décidé d’y consacrer notre hors-série, En espérant que notre enquête vous permette de vous faire une opinion sur notre système d’évaluation et sur la réforme qui se trame…. Bonne lecture L’équipe de la rédaction

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Préambule Voici un dialogue typique entre deux élèves comparant leurs notes sur un même contrôle. Entre le questionnement de leurs connaissances et les capacités du professeur à être objectif nous pouvons être amenés à nous poser la question : Les notes, sont-elles toujours être utiles en tant que juste processus d’évaluation des acquis scolaires ? Les mauvaises notes sont le cauchemar de beaucoup d’élèves : Toutefois, de quoi dépendentelles? Comment sont-elles perçues par les élèves? Et quelle est leur véritable utilité?

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Sommaire I. Les notes constituent-elles un moyen fiable d’évaluation ?

p. 7

II. L’évaluation se fait toujours par une note…

p. 18

I.1. Les divers facteurs de subjectivité dans la notation

p. 8

II.1. La notion d’évaluation

p. 18

I.2. Tests effectués par nos soins

p. 10

II.2. Les différents systèmes de notation dans le monde

p. 20

I.3. La docimologie

p. 14

II.3. Témoignages

p. 24

III. Les notes sont-elles réellement utiles?

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p. 26

IV. Conclusion

p. 38

III.1. Pression de la société sur les professeurs

p. 26

IV.1. Conclusion

p. 38

III.2. Pression sur les élèves : de bonnes notes =un bon travail

p. 30

IV.2. Avis personnel

p. 42

III.3. Des solutions envisageables

p. 34

IV.3. Bibliographie et Annexe

p. 44

III.4. Le baccalauréat et sa notation

p. 36

IV.4. Solution des jeux

p. 47


I. Les notes constituent-elles un moyen fiable d’évaluation ?

Nous sommes, aujourd’hui, dans notre société, continuellement entourés de notes (étoiles, épis...), Nous passons notre quotidien à juger, évaluer et à faire des classements de ce qui nous entoure. A l’école, cela se passe exactement de la même manière, les professeurs nous attribuent une note suivant la plus ou moins bonne restitution de nos connaissances et de leurs applications. Toutefois ces notes, qui nous suivent de l’école primaire jusqu’au bac, influencent énormément notre avenir et notre futur travail. Cela nous amène donc à réfléchir sur leurs exactitudes. Peuvent-elles être vraiment considérées comme « juste » ? Définition : * La docimologie (du grec dokimé, épreuve, et logos science), l'étude des épreuves, est la discipline scientifique consacrée à l'étude du déroulement des évaluations en pédagogie et notamment à la façon dont sont attribuées les notes par les correcteurs des examens scolaires. 7


I.1. Les divers facteurs de subjectivité dans la notation

Suite à un sondage (Sondage n°1 p.45) réalisé dans notre École internationale, sur treize professeurs interrogés, nous avons constaté que l’école est un lieu dans lequel l’évaluation est omniprésente, et que dans le domaine de la notation, il y a des facteurs auxquels nous n’avions pas forcément réfléchi en temps que lycéens. Il s’agit premièrement de la notation non objective, effectuée par les professeurs. Si les enseignants pensent que les notes qu’ils attribuent sont généralement plus ou moins objectives, ils sont malgré tout conscients qu’un nombre incalculable de facteurs s’intègrent à leur notation. La quête de l’objectivité de la note est donc semée d’embûches majeures.

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Notions : Subjectivité Un point de vue subjectif implique la présence d'un humain derrière ces pensées. Un Homme avec des sentiments, émotions, vécus et une éducation qui lui sont propres. Un point de vue qui sera toujours personnel et individuel. Objectivité L'objectivité, quant à elle ne peut pas être assimilé à un point de vue, elle ne dépend pas de quelqu'un. Il s'agit d'une vision fondée sur la réalité, impartiale, équitable et neutre.


Nous pouvons facilement citer comme facteurs les préjugés (différence de sexe, d’attitude etc…), la non-utilisation d’un barème fixe, le visuel, la forme ou encore l’anonymat des copies. Dans le monde de la notation, le subjectif peut alors très vite prendre le pas sur l’objectivité ; la totale objectivité ne pouvant être présente que dans un questionnaire à choix multiples (QCM) où la réponse est soit juste soit fausse. Un contrôle avec des notions plus complexes, contenant des variables (contresens, intuitions, développements inattendus), fait que la note ne sera jamais à cent pour cent objective, mais d’un certain ordre de grandeur… De plus, le contexte scolaire influe sur les procédures d’évaluation en général. Ainsi, la classe et l’établissement scolaire dans lequel se trouve l’élève peut être déterminante, car

un élève jugé par son professeur comme un «bon élève» pourrait se voir contraint de redoubler son année scolaire dans une autre classe ou établissement. Cela ne dépend pas seulement des performances particulières de l’élève dans l’absolu mais surtout de ses performances par rapport à celles de ses camarades. En outre, la note est encore parfois influencée par d’autres déterminants totalement extérieurs au travail de l’élève en soi. Depuis longtemps par exemple la docimologie a pu montrer qu’une même copie peut être notée différemment par l’enseignant selon son ordre de correction. Ainsi, selon si elle se trouve parmi les premières ou les dernières feuilles de la pile que l’enseignant doit corriger la même copie sera jugée différemment. Le même ordre d’idée peut être appliqué, si elle suit une copie jugée «très bonne» ou «très faible» par l’enseignant. En conséquence, nous pouvons affirmer qu’il y a et il y aura malheureusement toujours dans la notation scolaire une part de subjectivité évidente, même faite inconsciemment, que nous devons prendre en compte, si le système reste ainsi.

Finalement au vu de si nombreux facteurs influençant notre note finale, les professeurs corrigeant toutes leurs copies au hasard, seraient-ils finalement plus impartiaux ?

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I.2. Les tests effectués par nos soins A l’heure d’aujourd'hui, le désir de recevoir une “bonne note” est plus puissant que le désir d’apprendre. Ainsi la phrase “Je ne comprends pas !” est une exclamation que se disent la plupart des élèves en se retrouvant nez à nez avec une copie dont la note n’est pas suffisante à leurs yeux. Mais que faut-il faire alors pour avoir une “bonne note”, et que la copie corresponde aux attentes du professeur ? Après avoir vu que de multiples facteurs pouvaient influencer cette notation ; nous avons voulu le vérifier par nous-mêmes en effectuant des tests. Nous avons décidé pour le premier de mettre en jeu deux facteurs : l’orthographe et la rédaction du devoir. Nous avons demandé à cinq professeurs du lycée de corriger la copie de trois élèves fictifs sur un sujet en Histoire. Le premier élève a présenté sa copie de la même façon qu’une rédaction, chaque idée faisant partie d’un paragraphe rédigé, son point négatif étant de toujours répéter ses idées. Le deuxième élève quant à lui n’a pas suivi les consignes, il n’a pas structuré son texte et a présenté son devoir sous forme de points. Dans le cas du troisième élève, son devoir prend la forme d’un “SMS” géant.

Thème Histoire : La première guerre mondiale, une guerre totale. Expliquez en un paragraphe la mobilisation de masse. Attribuez une note et une appréciation à chaque élève Élève 1 : Nous parlons avant tout, de guerre totale à cause de la mobilisation de masse des hommes qui sont envoyés au front. En France, ils sont envoyés au front dès le début de la guerre, en août 1914, tous les hommes qui sont en âges ou en état de combattre sont envoyés tôt ou tard. Toutefois, vu que les hommes sont envoyés combattre et défendre leur pays, la société doit trouver des solutions pour les substituer. Les travailleurs étrangers et les femmes sont alors recrutés. Les femmes prennent un rôle important dans la guerre industrielle en devenant des « munitionnettes » (femmes qui produisent des munitions dans les fabriques durant la Première Guerre mondiale). Elles assument aussi le rôle d’éducatrice pour l’éducation des enfants ou le soin des invalides de retour du front. Les civils sont, en outre, appelés à soutenir le moral des soldats avec des lettres et envois de paquets. L’écriture de lettres aux proches était devenue pour les soldats une dépendance, une fuite de la réalité de l’horreur de la guerre. Appréciation et note : Élève 2 : Les hommes en age de se battre sont envoyé au front pour défendre leur patrie. Les femmes dans les fermes, acomplissaient leur travaux agricaules et aussi en plus ceux de leurs maris ou fils partis à la guerre. D’autres entraient dans les industries pour devenir « munitionetes » et fabriquaient les armes nécessaires à la guerre. Le soutient des civils est devenu indispensable pour le moral des soldats, et avec les lettres, ils racontent les horreurs de la guerre. Leurs envois les aide à surmonté la fatigue des soldats Appréciation et note : Élève 3 : La mobilisat° sest Droulé en 17 jours, du 2 o 18 août 1914, comprenan ltranspor, lhabillmen, léquipemen é larmemen 2 + 2 trois million dhom ds ts lé teritoir françè, essentiLmen en métropol mè o6 ds certNs colonies, pi leur acheminemen par voi feré essentiLmen ver la frontièr franco allemand 2 lépoke.En France 3580000 homs son envoyé o front, + 2 700000 6vils st touchés (bombardemen, deuil, vi quotidien dificil, génocid D arméniens, mobilisation D femes, éc.).Lsoutien D 6vils é devenu indispensab pr lmoral D soldats, é ac lé letr, ils racontent lé oreurs dla guer. leurs envois lé èd à surmonté la fatigu D soldats

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Appréciation et note :


Texte 1

Professeur n°1

16/20

Texte 2

Concepts bien explicités.

13/20

L’essentiel est là.

7/20

Texte 3 Des connaissances précises mais un développement ardu à suivre (7/20 avec un encouragement)

C’est bien sur les Ok sur les connaissances. connaissances dans Tu connais ton cours et Style alambiqué et l’ensemble, mais il faut 6/10 soit 7/10 soit ton style est direct. Mais Professeur n°2 7/10 soit répondre à la consigne répétitif cela dit, et il faut 12/20 14/20 il faut faire attention à 14/20 faire un seul paragraphe. avec un paragraphe. l’orthographe ! Bien pour l’orthographe. Attention aussi à l’orthographe. Très bien expliqué, mais Professeur n°3 16/20 attention au style de 20/20 Très bien 1/20 C’est pas un SMS ! rédaction. Ce n’est pas un Professeur n°4 10/20 Il y a trois paragraphes. 0/20 paragraphe. Trop de 0/20 Incompréhensible. fautes. Trop de fautes! Le Où est le paragraphe? De bons éléments et une travail est difficile à lire. Quelles sont vos Professeur n°5 capacité à raisonner. 15/20 11/20 8/20 Vous ne répondez pas à Quelques éléments logiques? Attention au la problématique de manquants français départ. Moyenne 14,2 11,2 6

Nous remarquons avec surprise la différence considérable qu’il peut y avoir entre deux correcteurs et une seule copie. Ainsi, sans barème établit par avance, les professeurs ont beaucoup plus de mal à établir un jugement. Nous pouvons vraiment nous en rendre compte dans le deuxième texte car les notes varient de 0 à 20, soit de la plus basse à la plus haute note. De plus, grâce à ce manque de barème nous pouvons en déduire l’influence et l’importance de la forme et de l’orthographe, qui passe ici au-dessus du contenu véritable. En effet qu’en savons-nous si le premier élève est quelqu’un de trop impliqué qui veut faire les choses à la perfection, si le deuxième élève est

hyperactif et qu’il n’a pas pris le temps de lire toute la consigne, ou si le troisième élève est dyslexique et n’écrit qu’avec le langage SMS car c’est le plus simple pour lui du point de vue phonétique ? La notation à l’école n’est-elle pas faite pour valider l’acquisition de connaissances et non pas se formaliser simplement au visuel ou à l’orthographe? Nous comprenons très bien que cela peut amener la copie à être illisible ou incompréhensible, mais prenons par exemple la correction du professeur n°4, nous pouvons lui reprocher que sa notation et ses remarques ne font référence qu’à la forme et à la compréhensibilité de la copie.

1 20 15 10 5

2 5 0

Graphique récapitulatif des différentes notes attribuées par les professeurs pour ces trois textes. Texte 1 Texte 2 Texte 3

4

3

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Comme nous l'avons précédemment dit et repéré, les professeurs sont influencés par le visuel de la copie, cela nous le savions déjà, mais la question est : à quel point ? Nous avons choisi comme second test, par soucis de réalisme, de glisser une copie anonyme dans le tas de copies. En français, notre professeur nous a donné comme devoir de répondre à un sujet de baccalauréat, composé d’une question de corpus et dans notre cas un commentaire. Nous sommes allés sur le site de l'Éducation Nationale et avons trouvé un corrigé de ce même devoir. Ayant ce texte en main, nous avons remplacé un ou deux éléments et l’avons recopié de façon à ce qu’il soit à la limite de l’ illisible. Le contenu est bien développé et les idées sont intéressantes mais le visuel de la copie laisse à désirer. Avant d’effectuer cette expérience, notre professeur nous a confié qu’il allait noter les devoir avec l’aide du barème du bac. Nous avons réalisé la même expérience pour un devoir maison de physique, Avec l’aide d’un professeur de physique complice, nous avons rendu une copie entièrement juste. Cependant, nous l’avons

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rédigée de façon quasi indéchiffrable et désagréable à lire en général (pas de couleurs, changement de stylos, ratures, copies anonymes).


Après que les professeurs nous aient rendu nos deux copies, nous les avons questionnés sur leur correction. Tous deux fonctionnent par un système de soustraction de points par fautes graves. Et nous pouvons remarquer qu’ils n’ont pas fait de réflexion par rapport au visuel, peut-être ont-ils souvent droit à des copies beaucoup moins lisible que celles-ci. Le professeur de français a ajouté qu’il se base, dans sa tête, sur une copie idéale et qu’il peut modifier le barème, en cours de correction, pour faire remonter les notes. Toutefois, selon lui, un

seize ou plus, à un devoir de français, doit être attribué à une copie exceptionnelle. Lorsque nous avons dit au professeur de physique que la copie anonyme avait été en fait effectuée par nos soins pour notre TPE, nous lui avons fait remarquer une différence de 0,5 point entre le témoin et copie expérimentale. Il était alors persuadé qu’il y avait une erreur qui justifiait cette différence mais la seule faute commise était commune aux deux. Nous en déduisons alors un retrait de points fait inconsciemment.

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I.3. La docimologie I.3.a. Histoire de la docimologie Un peu d’histoire sur la docimologie et la notation en France, depuis 1800 et jusqu'à aujourd’hui

1800

1808 : Création du baccalauréat. 1866 : Création du certificat d’études. Après son initiation en 1793, avec Louis Joseph Charlier, et des transformations successives , l’instruction obligatoire laïque et gratuite est instituée par la loi du 28 mars 1882 dite « loi Ferry »).

En 1969, Edgar Faure prendra la décision de généraliser les lettres au niveau élémentaire. Très rapidement, les enseignants ont inventé les A+ et autres C– voire des B++ créant un système d’évaluation encore plus complexe que la notation sur 10!

La note sur 10 a été expérimentée sous Jules Ferry pour être ensuite généralisée à l’école primaire.

1900

En 1890, il a été établi par un arrêté du 5 juin que «dans les compositions, chaque copie aura sa note chiffrée de 0 à 20 »

En 1930, le professeur Henri Laugier sème un malaise dans les milieux universitaires, en effectuant une expérience de multi correction de copies d’agrégation d’histoire puisées dans les archives. Les résultats furent véritablement surprenants tant l’écart entre les notes de certaines copies était grand.

En 1922, Henri Piéron introduit le terme de docimologie* pour désigner la science et la pratique du contrôle des connaissances. 14

2000 Entre 1989 et 1992, mise en place d’évaluations à trois étapes de la scolarité (CE2, sixième et seconde).


I.3.b. Etudes faites de docimologie Le terme «docimologie» apparaît en 1929 sous la plume du psychologue français 'Henry Piéron qui attire notre attention avec ces termes : «C’est un principe général que, pour être reçu à un examen, il faut avoir la moyenne, …dès lors, …pour un grand nombre de candidats, ce sera …le hasard qui décidera de leur admission ou de leur recalage. En effet, on sait que… c’est dans la région moyenne qu’ils se massent… ». Depuis que ce terme existe, beaucoup d’études ont été menées. A ses débuts, la docimologie était surtout critique ou négative ; elle mettait en lumière les problèmes posés au niveau des enseignants chargés de procéder à l'évaluation mais sans néanmoins les résoudre. Aux USA, en Angleterre, et même en Belgique, diverses expériences menées au début du XXème siècle mirent en évidence le manque de fiabilité des notes scolaires. Les premières études qui firent menées en France sont celles de Laugier, Piéron et Weinberg qui étudièrent ce phénomène. En 1934, ils mirent leurs travaux en commun pour publier via la commission française un rapport intitulé «Etudes docimologiques».

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Ce rapport, basé sur le Certificat d’Etudes de 1922 et sur le Baccalauréat de 1932, mit à son tour en lumière les écarts de jugement considérables qui affectaient la notation des copies. Le baccalauréat offrait une situation exceptionnelle étant donné que les mêmes questions sont posées à de très nombreux étudiants, durant de véritables examens, et sont collectées et corrigées par de nombreux correcteurs sélectionnés. A travers cette situation, l'équipe française met en évidence de nombreux «biais de notation»*. Outre la question de la sévérité du correcteur et de son usage de l’échelle de notes, les «docimologistes» ont réussi à isoler de multiples facteurs de jugements entre correcteurs (p 30) et montré que la «vérité» de la note ne pouvait être qu'un mythe. Ainsi ils avaient calculé qu’il aurait fallu par exemple 127 correcteurs pour

qu’une note d’une copie de philosophie soit approximativement «juste». La reprise de ces recherches dans les années soixante-dix a confirmé les observations du début du XXème siècle. Pourtant, la note n’a pas perdu aux yeux de la société ni de sa crédibilité, ni de son utilité ; elle est toujours autant attendue par l'institution afin de permettre de les additionner et de faire les moyennes. Néanmoins, les chercheurs essayent progressivement au jour d’aujourd’hui de proposer des solutions permettant de limiter au plus le caractère «subjectif» de la notation. Il ne faut pas toutefois attribuer ce caractère subjectif uniquement au professeur chargé de noter l’élève, il existe des mécanismes beaucoup plus complexes qui mettent en jeu les enseignants, les élèves et le système éducatif.

* Les méthodes employées dans ces études pour étudier les «biais de notation» reposent sur différentes procédures, selon le type à mettre en évidence. De manières expérimentales ces approches sont le plus souvent employées : - Une même série de copies est corrigée plusieurs fois par le même correcteur, à des moments différents, sans que celui-ci s’en rendre compte (mesure de la stabilité intracorrecteurs). - Une même série de copies est corrigée par plusieurs correcteurs différents (mesure de la concordance intercorrecteurs).

- Une même copie est placée dans un ensemble de copies dans des positions différentes, précédée de copies meilleures ou plus faibles (mesure de l’effet de contraste). - Une même copie est placée dans un ensemble de copies dont les valeurs sont plus ou moins dispersées largement (tantôt parmi des copies ayant toutes reçues la même note lors d'une évaluation préalable, tantôt parmi des copies très variées en qualité). - Une même copie est corrigée par plusieurs groupes de correcteurs auxquels on fournit des informations complémentaires différentes sur l'élève.

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A VOUS MAINTENANT DE NOTER VOS PROFESSEURS !!!

Le Figaro

On compare souvent les professeurs entre eux, mais qu’en ait- il vraiment? Chacun sa pédagogie et sa méthode mais vous laquelle préférez-vous et quelle note leur donneriez-vous ?

Sur une échelle de 1 à 10, à combien évalueriez-vous… 1

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L’organisation de vos professeurs? Leur pédagogie? Leur humour? Leur capacité à garder votre attention? Leur expression orale? La justesse de leurs notes ? Autres (Précisez)...

Quelle note attribueriez-vous alors globalement, à vos professeurs ? 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Cette page est à remplir, découper et à nous remettre. Merci.

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II. L’évaluation se fait toujours par une note… II.1. La notion d’évaluation Avant de voir comment les élèves «subissent» les notes dans les différents systèmes de notation qui existe dans le monde, nous pourrions déjà nous demander : Que signifie «évaluer des élèves» ? L’évaluation est une notion en usage dans l’institution scolaire. Depuis notre plus jeune âge, l’évaluation sert à suivre quotidiennement nos acquis, nos progrès, et à en référer à nos parents ; les notes sont donc une liaison entre parents et professeurs. Au départ, l’attribution des notes servait à encourager l’élève pour produire des travaux de meilleure qualité et y inclure plus d’effort. Cette «industrie de présélection sociale» va de plus contribuer partiellement à définir nos niveaux d’emplois et donc nos destinées sociales. Il existe toutefois différents systèmes ou types d’évaluation, sous des formes diverses :

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Quelle Evaluation ?

Diagnostique

Formative

Somatique

Quand ?

Pourquoi ?

Elle se trouve en début de formation.

Cette évaluation permet de situer les prérequis des élèves sur le plan des connaissances et des savoir-faire. Il permet donc de proposer ensuite une adaptation pour remédier aux manques.

Elles se situe à la fin de période d’apprentissage

Cette évaluation permet de repérer les acquis et les difficultés restantes. Elle informe les élèves et les professeurs du niveau atteint, et est liée à la pédagogie de la réussite.

Elle se situe en fin de période de formation et revêt un caractère de bilan.

Cette évaluation permet de vérifier si l’élève a atteint les objectifs fixés, et permet à l’élève de se situer par rapport à lui même, à la classe, ou à une orientation... C’est cette évaluation qui sera utilisée pour informer la famille à travers le bulletin et servira ensuite à l’institution.

«Evaluer signifie noter, juger, récompenser ...ou bien former? Dans la pratique quand on évalue, le moins qu’on puisse faire, c’est de vérifier si les objectifs que l’on s’est donnés sont atteints !» (Aider les élèves à apprendre - Gérard de Vecchi - Editions Hachette) 19


II.2. Les différents systèmes de notation dans le monde II.2.a. Le système français En France, l’école primaire et l’enseignement secondaire nous ont habitué au système de notation actuel, depuis 18901891 les élèves sont notés sur 20. Un système unique en Europe et même dans le monde. Étant né, élevé et ayant grandi avec cette cotation, elle nous paraît plus juste, plus correcte que les autres, et y introduire de nouvelles réformes est difficile car les risques de rejet sont importants. Selon Pierre Merle, sociologue et professeur d'université français, «le système de notation des élèves français est une évaluation injuste qui pénalise ceux en difficulté». Malheureusement ce n’est pas seulement en France que ce problème a été dénoncé.

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«T'as eu combien ?» est l’incontournable question posée entre élèves après le rendu d’un devoir noté, réitérée par la famille dès le retour à la maison ; tout cela pour s’évaluer de nouveau par rapport à la classe. Cependant les notes pourraient bientôt disparaître. Ainsi François Hollande a conclu à la nécessité de «rénover notre système d'évaluation». En effet, le système français produit trop souvent de la «démotivation». «Une mauvaise note est décourageante, frustrante, démotivante», juge le sociologue Michel Fize. Il dit aussi «qu’elle crée un système de compétition, de classement, qui n'a absolument pas sa place à l'école primaire, ni même au collège, où il s'agit d'apprendre les bases».


II.2.b. Dans le monde Pour palier au système français, nous avons voulu étudier et vous présenter les différentes pratiques de notations en vigueur dans d’autres pays de l’OCDE et du monde. Ainsi, connaître leurs pratiques nous permet de comprendre les spécificités de la notation française et de réfléchir aux possibles infléchissements nécessaires. Alors même qu’un certain nombre d’enseignants sont attachés en France à une grille de notation de 0 à 20 et utilisent des demi-points ou des quarts de points, des pays tels l’Allemagne, ou la Finlande ont recours à des grilles de notation beaucoup moins détaillées. Les demi-points étant proscrits, le professeur est alors amené à pratiquer des arrondis qui sont favorables aux élèves si leur attitude en classe et leurs progrès sont satisfaisants. Dans le système allemand, les notes vont de 6 à 1 (dans l’ordre croissant). La note 6 étant rarement utilisée, la note 5 est la plus utilisé pour indiquer à l’élève que son travail est insuffisant. La note 4 est la plus fréquente suivie de 3, 2 et 1. Les bonnes notes sont ainsi, plus nombreuses que les notes basses. Quelques exemples d’échelles d’évaluation et de moyennes … Pays

Échelle d'évaluation (dans l'ordre croissant)

Moyenne

France

de 0 à 20

10/20

Allemagne

de 6 à 1

4

Suisse

de 1 à 6

4

Finlande

De 4 à 10 pour beaucoup d’écoles

Etats-Unis

de F à A

C

Russie

de 1 à 5

3

Japon

de 0 à 100%

60%

Chine

de 0 à 100%

60%

Belgique

de 0 à 100 %

50%

Italie

de 1 à 10 pour l'école et de 0 à 30 pour l'université

6/10 et 18/30

Pays Bas

de 1 à 10 pour l'école et de 0 à 30 pour l'université

5 et 15/30

Espagne

de 0 à 10

6/10

5/10

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Les différents types de notation dans le monde

Légende : Pays utilisant des chiffres Pays utilisant des lettres Pays utilisant des pourcentages

L’école finlandaise a elle aussi adopté un système de notation plus favorable aux élèves. Les notes vont de 4/10 à 10/10 avec une graduation comme suit : 4 (échec à l’exercice) ; 5 (suffisant) ; 6 (moyen) ; 7 (satisfaisant) ; 8 (bien) ; 9 (très bien) ; et 10 (excellent). Ainsi une seule note existe pour indiquer à l’élève qu’il a échoué à l’exercice. L’intérêt de ce système est premièrement de permettre à l’élève qui a «échoué» de conserver toutes ses chances d’avoir au minimum la moyenne ; et deuxièmement de valoriser la réussite. Le principe général du système finlandais est ainsi de diminuer la démotivation liée aux

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«mauvaises notes», caractéristique du système éducatif français, et de récompenser davantage les bonnes copies. De plus, les élèves ne sont pas notés à l’école élémentaire et peu au collège. Toutefois, des évaluations, identiques pour tous les établissements, sont plus fréquentes qu’en France afin d’avoir une connaissance générale de la maîtrise des compétences à encore acquérir pour les élèves. Le principe directeur dans ces deux systèmes est donc d’évaluer sans dévaluer. Ce principe permet de donner confiance aux élèves et celle-ci lui est indispensable.


ZOOM sur le système Chinois Avez-vous déjà entendu parler du système particulier d’évaluation Chinois ? Quand on vous parle de l’école chinoise, la première image qu’il vous vient à l’esprit est que les élèves travaille tout le temps, n’est-ce pas? Pour chercher à comprendre quelles raisons peuvent vous pousser à penser cela, nous allons développer l’organisation de ce système. L’école chinoise possède premièrement deux évaluations générales par an, une au milieu et une à la fin de l’année, et des évaluations de connaissances quotidiennes en classe. Toutefois une des particularités de ce système est que, quelles que soit les épreuves, les sujets ou les barèmes de

correction, ils sont tous fournit par l’éducation nationale. Ainsi des spécialistes de chaque matière travaillent à la création d’un sujet commun pour tous. Leur système, tous en diminuant les libertés des professeurs, permet une égalisation des chances des élèves. Néanmoins, ce système contient un grand défaut : le classement. Les écoles publiques pratiquent la sélection et le classement des élèves dès les plus petites classes. Dans chaque école est affiché un classement total de tout les élèves, il est ensuite envoyé aux parents. Quel doit-être votre déception et votre état d’esprit quand vous êtes classés parmi les derniers ? 23


II.3. Témoignages Nous souhaitons vous faire part de quelques témoignages de lycéens, appartenant à notre Ecole et ayant été scolarisés en France ou ailleurs, sur leur ressenti quant au système de notation...

Violette Lasnon : En Allemagne, la notation scolaire va de 1 à 6, avec des + et des - pour plus de finesse. Au niveau du ressenti, j’ai trouvé ça limite un peu frustrant, car j’avais l’impression que c’était plus difficile d’avoir un 1 ( il faudrait calculer pour voir si c’est vraiment le cas ). A part cela, la note moyenne (10/20) est moins importante qu’avec notre notation sur 20, et c’est plus difficile en général de se situer, j’ai trouvé. Je préfère donc de loin notre notation sur 20, mais ce n’est peut-être qu’une question d’habitude. Coralie Bremond : Je pense que dans le système français il y a trop de diverses possibilité de notation. Les QCM serait je pense bien mieux pour l’égalité des notes ; soit c’est juste, soit c’est faux. Il n’y a pas d’entre deux et surtout pas de favoritisme. Le système de notations français est trop vaste pour être juste.. Stéphanie Ward : En primaire, j’étais au Canada (un super pays, le meilleur) et on nous notait avec des lettres. Moi j’avais le plus souvent des A ou A+. On avait aussi des autocollants et si on les grattaient, ils sentaient bons ! Mon préféré c’était l’ananas. C’était sympa mais je trouve que c’était mieux d’être noté sur 10 car plus précis et spécifique. 24

Léonardo Devoti: Je suis italien à la base, et cette année c’est la deuxième année que je passe en France. Entre ces deux systèmes d’écoles je trouve qu’il y a vraiment des différences. En Italie la notation allait de 0 à 10 ce qui je trouve change beaucoup du 0 à 20 en France. Toutefois je n’ai pas vraiment d’avis sur lequel est le meilleur. Nous commencions l’école à 8h et nous finissions entre 12h et 13h mais nous avions beaucoup de devoirs à la maison. Des fois, les profs nous donnaient un devoir de 20 à 30 pages à rendre pour le lendemain

Eugénie Graves : En primaire, j’étais en Australie et on nous notait grâce à des autocollants de différentes tailles. Les plus grands étaient pour dire que le devoir était réussi. Je trouvais cela fun !

Marc Sanchez : J’étais avant scolarisé en Espagne, et je ne suis en France que depuis un an et demie. En Espagne nous commencions à 8h du matin et finissions à 14h30, chaque cours durait une heure, et nous n’avions pas de devoirs à la maison. La notation que nous avions et que je trouvais bien était sur 10 points. Toutefois, en comparant l’école en France et en Espagne, je préfère celle française. Elle est plus «normale» dans le fait qu’on travaille aussi l’après-midi, et les notes sur 20 sont pour moi plus précises


MOTS CROISÉS Les principaux concepts de notre magazine vus jusqu’à présent :

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Horizontal 6. Les professeurs nous en attribuent une après avoir évaluer notre travail. 8. Point de vue impliquant la présence d'un être humain derrière ces pensées. 12. Sentiment qui nous poursuit après l'acquisition d'une mauvaise note. 13. Elle peut être diagnostique, formative ou sommative. Vertical 1. Science consacrée à l'étude des notes à l'école. 2. Le fait d'apprendre nous en apporte. 3. Acquisition d'une attestation après le passage d'un examen. 4. Une constante selon laquelle la proportion de mauvaises notes serait toujours la même à chaque évaluation. 5. Contraire d'évaluer, qui fait perdre de la valeur à la note pour qu'elle tombe comme une sanction. 7. Elle ne dépend pas de quelqu'un, car c'est une vision fondée sur la réalité, impartiale, équitable et neutre. 9. Une évaluation permanente qui s'exerce à tout moment de l'année. 10. Eléments jouant un rôle dans le déclenchement ou l’évolution d’un phénomène. 11. La notation est vu par certains comme quelque chose qui sert à former, et d'autres pensent qu'elle sert à ... 14. Elles sont obligatoires de 6 à 16 ans en France. 15. Il s'agit de l'évaluation chiffré, lettrés ou avec des pourcentages, de travaux effectués par des élèves.

Solution page 47

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III. Les notes sont-elles réellement utiles? III.1. Pression de la société sur les professeurs Même si nos professeurs ne sont pas toujours impartiaux, ils en ont conscience. D’ailleurs Mr André Antibi, professeur de mathématiques, explique dans son livre “La Constante Macabre” l’impact de la pression de la société sur les notes attribuées. Il dénonce le fait que les notes ne servent pas seulement à évaluer, mais sont devenues un système de sélection, dont les élèves sont les principales victimes. Pour répondre à nos interrogations, et vous informer sur le sujet nous avons réalisé une interview exclusive avec la façon de penser d’André Antibi écrite dans La Constante Macabre et dans ses conférences. -Journaliste : Qu’est-ce que la “Constante Macabre” ? -André Antibi : Lorsqu’un enseignant prépare un sujet de contrôle de connaissances et lorsqu’il choisit un barème, il fait en sorte, plus ou moins consciemment, que les notes soient étalées convenablement : il faut qu’il y en ait toutes sortes de notes, des bonnes, des moyennes, des mauvaises; et cela quel que soit le programme du contrôle, la qualité de l’enseignement, ou le niveau de la classe. Ces résultats suivent la courbe de Gauss (p 29) -Journaliste : Avez-vous des preuves de ce que vous avancé ? -André Antibi : A ceux qui seraient surpris par une telle affirmation, je demande simplement d’imaginer un instant le cas d’un professeur de maths, d’une classe de seconde par exemple, qui ne mettrait à aucun élève une note inférieure à 12 sur 20. Que se passerait-il ? La première fois, on pourrait, dans le meilleur des cas, penser tout simplement que c’est un accident, la seconde 26

« Par “Constante macabre”, j'entends qu'inconsciemment les enseignants s'arrangent toujours, sous la pression de la société, pour mettre un certain pourcentage de mauvaises notes. Ce pourcentage est la constante macabre. »

fois, que le sujet était vraisemblablement trop simple et certains collègues intrigués commenceraient déjà à se poser des questions. Si cette situation se reproduit à tous les contrôles, notre malheureux collègue passerait probablement, dans son établissement pour un professeur trop gentil, un peu démagogue même, qui ne traite pas le programme convenablement. On aurait même quelques inquiétudes pour les élèves qui, dans un tel contexte, seraient orientés, en fin d’année, vers des sections scientifiques. Mais pratiquement personne ne penserait que, tout simplement, le niveau des notes peut être dû, par exemple, à la compétence du professeur, à son aptitude à motiver les élèves. Ainsi, on peut dire qu’il y a dans notre manière d’évaluer les élèves, une sorte de constante : la proportion de mauvaises notes.


-Journaliste : Qu’elle est essentielle de cette constante ?

la

raison

-André Antibi : A mon avis, la raison essentielle est la suivante : la société fait jouer au système éducatif un rôle de sélection. Les élèves mais aussi les enseignants de “matière importantes” sont victimes, inconsciemment le plus souvent, de cette constante. Dans notre notation, il convient de rester dans les normes du système. Le poids de la tradition est alors tellement important que l’on ne s’en rend plus compte : notre comportement s’est adapté au contrat implicite dicté par la société. -Journaliste : Le dicton “Le niveau baisse, les élèves sont nuls” est-il lié à cette constante ? -André Antibi : Le refrain classique “le niveau baisse” si souvent entendu, devrait susciter de réelles inquiétudes car on peut se demander jusqu’à quand le niveau de nos élèves va baisser. Nous nous trouvons en présence d’un phénomène surréaliste, un peu miraculeux même. En effet : Au collège, il semblerait que le niveau baisse. En seconde d’enseignement général, alors que les élèves ont déjà subi une sélection pour y accéder, le niveau baisse encore.

En première et terminale scientifiques, le niveau baisse toujours, alors qu’une minorité d’élèves peuvent accéder à ces sections. En classes préparatoires scientifiques ou à l’université, on entend de la part des professeurs de mathématiques des conclusions du type : “Il ne savent plus rien !”, “Impossible de les faire raisonner”... Certains élèves peut nombreux, aiment les mathématiques et s’inscrivent en licence de mathématiques. Les commentaires sont alors encore plus sévères au sujet de leurs niveau. Les mordus de mathématiques préparent un concours pour être professeurs, et l’obtiennent, parfois sans difficultés quand il y a suffisamment de postes. On assiste alors à une sorte de miracle : alors que le niveau a sans cesse baissé, ces étudiants se retrouvent professeurs de bon niveau et à leur tour, répéteront chaque année : “le niveau baisse”, “le niveau baisse”, ..

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-Journaliste : A votre avis, sommes nous prisonnier de ce système ? Si oui peut-on en sortir ? -André Antibi : Selon moi, nous sommes prisonniers de ce système. Plusieurs enseignants interrogés par mes soins se sentent impuissant pour lutter, seuls, contre la “constante macabre”. Ils se sentent écrasés par une pression énorme de la société soit par des collègues, des élèves, ou encore des parents d’élèves… Ils sont alors obligés d’entrer “dans les normes”. Je conserve néanmoins une pointe d’optimisme réel : la situation actuelle peut-être améliorée.

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Caricature retrouvée dans le livre : « La Constante Macabre »

En conclusion, je suis convaincu que l’on peut supprimer la “constante macabre” et maintenir un très bon niveau, en encourageant les élèves à travailler davantage. Toutefois, j’ai pu remarquer au sujet de l’absence de “constante macabre” dans certaines matières, quelques réactions d’enseignants qui font même apparaître parfois le phénomène inverse, une constante anti-macabre” en quelque sorte. C’est le cas, par exemple, des matières non obligatoires ; les enseignants craignant de ne pas avoir suffisamment de “clients”, se montrent plus attrayants.


Mosaïque de la vie d’un élève de la maternelle jusqu’à l’obtention d’un travail

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III.2. Pression sur les élèves : de bonnes notes = un bon travail En France, de 6 à 16 ans, l’instruction est obligatoire. Qu’elle soit faite à domicile, dans une école privée ou publique, l’école est dite formatrice à la vie professionnelle. Qu’il s’agisse de rigueur, de patience ou de travail en groupe, l’école nous permet d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires à notre autonomie. Mais, cet apprentissage arrive avec son lot d’inconvénients. Destinées à évaluer notre travail, les notations engendrent une telle pression sur chaque élève que certains peuvent se démotiver et abandonner. Non formés, ils peuvent se sentir rejetés par la société.

ELEVE 1 Mention Très Bien

Prépa + Grande Ecole (ENS)

Elevé €

Parcours

Lycée Général BAC

ELEVE 2 Sans Mention

Etudes (plus ou moins longues) Récompensés le plus souvent par un DIPLOME

Emploi

Fac puis Abandon

Bas €

REMUNERATION

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La maxime : « Si tu as de bonnes notes à l’école, ton travail sera bien rémunéré » , est-il vrai selon vous? Notre futur est-il déterminé par nos notes?


Prenons par exemple le parcours sans failles du premier élève, ce parcours constitue disons «un extrême positif» dans lequel l’élève réussi à comprendre le système et à l’intégrer. Ces notes sont souvent proche de l'excellence ; il brille donc dans ce qu’il entreprend. Le deuxième élève malheureusement est le reflet d’un «extrême négatif», ses notes sont médiocres, il abandonne ses études ; le système n’est pas fait pour lui. Nous pouvons toutefois voir que ces simulations ne peuvent pas être entièrement justes, car seul une minorité des élèves correspond aux «extrêmes positifs ou négatifs». En reprenant le grand thème qu’est la docimologie, nous pouvons comparer cela au résultat d’un contrôle. La majorité des élèves, comme l’as montré André Antibi (p 16), se situe autour de la moyenne soit 10/20. La courbe ci-dessous, défini comme «Courbe de Gauss» est la représentation de la «loi de Posthumus» : «Un enseignant tend à ajuster le niveau de son enseignement et ses appréciations des performances des élèves de façon à conserver, d’année en année, approximativement la même distribution (gaussienne) de notes»

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Courbe de Gauss

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Le schéma ci-dessus représente la faible proportion d’élèves qui terminent leurs études avec succès. Cela est dû à de nombreux facteurs dont il est victime, pourtant le correcteur doit rester à priori impassible devant toute situation. Toutefois, de nombreux paramètres (de portée personnelle ou juste liée à l’éducation elle-même) influencent la qualité des travaux. Ainsi qu’il provienne d’un élève souffrant de problèmes (sociaux ou économiques), ou 32

qu’il soit issu d’un élève au contexte plus sain, le résultat final entre les deux copies sera différent. De plus, une personne sujette au stress négatif, produit en général un travail de moins bonne qualité qu’un élève de même niveau n’éprouvant pas cette préoccupation supplémentaire. En outre à cause de la pression liée à la volonté de réussir, une compétition entre élèves peut s’installer et les conduire à abandonner.


Malheureusement l'école est devenue aujourd’hui pour beaucoup d’étudiants un lieu où ils se doivent de récolter de bonnes notes pour satisfaire leurs parents ou leurs proches, et non par l’intérêt d’apprendre. Peu de parents inculquent vraiment à leurs enfants qu’ils vont à l’école pour acquérir des connaissances. Cet apprentissage bâclé est pour certains élèves une perte de temps car ils retiennent sans apprendre ni comprendre les informations. Leur but est de recracher ces connaissances lors d’une interrogation, pour

ensuite les oublier quelques jours après. Est-ce alors intéressant du point de vue docimologique de juger des notions que les élèves n’auront appris que pour cette occasion précise ? L’utilité des notes est-elle vérifiée ? Par ailleurs, sans les savoir-faire nécessaires, nous pouvons dire que les étudiants sont, dès la fin de leurs études, jetés dans le bain de la vie active. Pouvons-nous, par conséquent, nous demander si l’école est réellement formatrice à la vie professionnelle ?

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III.3. Des solutions envisageables Après avoir été témoins de quelques études docimologiques qui se sont succédées au XXème siècle, nous voulions vous montrer les réformes récentes qui ont été faites par le ministère de l’éducation. Ainsi nous voulions vous montrez si ces études docimologiques ont vraiment eu un impact, et si des vrai changements ont eu lieu au jour d’aujourd’hui. Dans les dernières réformes proposées, nous pouvons nous apercevoir que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, jeudi 27 novembre 2015, à la ministre de l'Education nationale, un document qui révolutionnerait l'évaluation des élèves. Il voudrait en finir avec un système de notation jugé stressant pour les élèves. L'idée n'est plus de noter tel ou tel devoir ou contrôle continu, mais de vérifier ce que le CSP appelle des «blocs de compétences» dans chaque matière, grâce à des bilans de fin d'année. Il s'agit de percevoir les progrès de l'élève, et de pouvoir remédier à ses lacunes par un soutien ciblé.

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Les notes serait ainsi remplacées par un barème de 4 à 6 niveaux sur le modèle qui se pratique dans de nombreux pays. Le zéro tant redouté par les élèves et décrié par certains comme traumatisant disparaîtrait ainsi. De plus, cette notation est censée permettre d'établir un classement qui diviserait la classe en quatre catégories plutôt que d'établir un classement du meilleur au pire élève. En outre ce conseil saborde aussi l'idée de moyenne générale qui pour lui ne veut plus rien dire. Plus question pour un élève bon en maths mais mauvais en français de se raccrocher à son point fort. Il devra aussi acquérir des compétences satisfaisantes dans la matière où il est plus faible. Malheureusement les opposants à ce projet sont nombreux. Le SNALC (Syndicat national des lycées et collèges) ne semble pas convaincu. Dans un communiqué furibond, le syndicat donne un détestable 2/20 à la copie du CSP. Le deuxième argument contre ce projet c’est Luc Ferry (ancien ministre de l'Education nationale) qui nous le donne : «Mettre des lettres à la place (des notes) avec six niveaux, ça finit par revenir exactement au même. On a juste fait semblant et rien n'est pire pour les enfants que les faux-semblants». Ce projet fut finalement abandonné.


Avant ce rapport de novembre dernier, il avait été remis à Najat Vallaud-Belkacem un autre rapport vendredi 13 février 2015. Il préconisait la suppression des notes en primaire et jusqu'en 6ème. Sans aller jusqu’à l’abandon de la notation chiffrée toute la scolarité, le jury de la Conférence nationale sur l'évaluation, se prononçait sur une utilisation progressive, en n’introduisant des notes qu’à partir de la cinquième. Dans les faits, beaucoup d’écoles primaires n’utilisent déjà plus le système de notation classique. Ils voudraient donc seulement généraliser cette pratique, et l’étendre à la sixième. De plus, toujours dans la même logique, ils militaient pour que les enseignants usent davantage de l’évaluation dite «formative», dont l’unique but est d’aider l’élève à progresser, sans le sanctionner. Cette évaluation n’utilise pas de notes mais d’autres voies, par exemple un exercice corrigé en classe. «Les élèves les plus jeunes sont en effet ceux pour lesquels la présence de la note est à la fois la moins légitime et la plus déstabilisante», s’accordent les membres du jury. Cette conférence sur l'évaluation des élèves avait été organisée les 11 et 12 décembre 2014, avec des témoignages

d'experts et des enseignants innovants. C’était une initiative lancée par le prédécesseur de la ministre de l’éducation actuelle, Benoît Hamon, dans la suite de la loi sur la refondation de l'école (Vincent Peillon) qui prône une «évaluation bienveillante». Au final avec ces deux rapports, même si la ministre de l'éducation nationale avait alors toutes les cartes en main pour faire avancer le chantier de l'évaluation des élèves, une communication du ministère a cependant refroidi les plus optimistes (Ceux qui espéraient que toutes ces réflexions sur l’évaluation aboutissent à une réforme en profondeur.). Non, Najat Vallaud-Belkacem ne suivra pas cette recommandation, les notes et les bulletins scolaires ne vont pas disparaître de l’école. (Selon son entourage : «La ministre de l’Education nationale et le président de la République ont toujours dit qu’une suppression des notes chiffrées n’était pas à l’ordre du jour»). Et vous, que pensez-vous de l'efficacité pédagogique du système actuel de notation ? Et faut-il, toujours selon vous, le réformer jusqu'à supprimer la notation des élèves ?

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III.4. Le baccalauréat et sa notation

Pour finir cette partie sur l’utilité des notes en France, nous avons voulu traiter de la grande épreuve qu’est le baccalauréat. Cet examen constitue un rite de passage obligatoire dans la vie de chaque individu. Il est de plus connu pour être très important dans notre pays. Ainsi, l’obtention du diplôme est devenu une nécessité majeure dans la recherche d’un travail. Néanmoins au jour d’aujourd’hui, 36% des élèves que nous avons interrogés (Sondage n°3 p. 46) considèrent que le bac est donné. En effet, le taux de réussite de toutes séries confondues était de 60 % en 1960, contre 84,5 % en 2012… Il y a donc eu une hausse de plus de vingt points en 50 ans ! Nous pouvons donc nous demander pourquoi disons-nous que le niveau baisse alors que le taux de réussite au bac augmente. Il y a quelques années, le bac était réservé à «l’élite» et peu de personnes

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Évolution du taux de réussite au baccalauréat de 1995 à 2010

passaient le concours ; alors que aujourd’hui, il constitue une sorte de pass amenant aux études supérieures. Il faut toutefois noté en observant les résultats de ces dernières années, que ce taux de réussite est constant. Les personnes interrogées dans notre sondage font en outre référence à l’harmonisation des notes et du barème. Certains nous disent même : «Il semble que ce ne soit pas tant le niveau des élèves que l’on évalue au baccalauréat ; mais que la note finale varie en fonction d’une obligation de résultat au niveau global.» Il pensent donc (54%) que le ministère via les professeurs, effectuent un «lissage des notes» en corrigeant les copies de baccalauréat pour retrouver à la fin un certain pourcentage de réussite et d’échec. En conséquence, les correcteurs n’ont pas la confiance des bacheliers (réclamations, remarques, demandes personnelles…)


LABYRINTHE Bonne chance pour trouver la sortie en passant par chaque point récapitulant les idées principales vu dans cette dernière partie !!! Entrée

1

2 6 7 3 5

8

9 4

10 Première phase, la correction de la copie : 1. Rendu d’une copie à un devoir. 2. La note finale influencée par des facteurs liés à l’élèves. 3. La note finale influencée par des facteurs liés au correcteur de la copie. 4. La note finale influencée par des facteurs liés au système éducatif. 5. Etablissement d’une note à cette copie.

Sortie

Deuxième phase, l’utilité des notes : 6. Avoir de «bonnes notes» pour satisfaire les proches. 7. Des études docimologiques ont été menées pour cibler les facteurs et trouver des solutions. 8. Les réformes proposées par la suite ne donnent rien. Grande difficultés à faire changer les choses actuelles. 9. Le Bac, un exemple d’épreuve, dépourvu de sens véritable aujourd’hui car quasiment donné. 10. Entrée soudaine dans la vie active et professionnelle après avoir passé la majorité de sa vie à l’école.

Solution page 47

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Conclusion Votre périple à travers ce magazine et le domaine de la docimologie arrive maintenant quasiment à son terme. En effet, nous voulions seulement finir en résumant ce que nous voulons vous faire passer au travers de ce magazine et répondre à la question : Les notes, sont-elles toujours être utiles en tant que juste processus d’évaluation des acquis scolaires ? Avant de nous lancer dans ce projet quand nous étions en train de choisir notre sujet, le terme de «docimologie» nous a interpellé. Personne ne savait de quoi il s’agissait, pas même notre professeur de français. Assez étonnant non, vous ne trouvez pas ? Démocratiser ce sujet est ce qui nous a alors motivé pour créer ce horssérie. Nous voulions vous informer, vous les lycéens mais aussi vous les professeurs et vous les parents d’élèves, que cette science existe et qu’il faut tous en prendre compte. De plus, nous entendons toujours dire que le niveau baisse au fur et à mesure des

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générations, mais si cela était vraiment vrai et arrivé, nous ne serions jamais arrivés à un tel niveau de savoir et de progrès aujourd’hui. Nous avons tout d’abord relevé, tout au long de notre étude sur la docimologie en France aujourd’hui que les élèves de tout âge viennent à l'école pour recevoir des notes. Nous sommes devenus des “esclaves” de ses notes. En prenant beaucoup de recul, nous pourrions affirmer : «Nous pensons notes, nous rêvons notes et nous vivons notes au quotidien». D’autre part, en allant chercher leurs enfants à l’école ou au retour à la maison, les parents demandent très souvent : «As-tu eu des bonnes notes aujourd’hui ?» et non pas si nous avions acquis des connaissances. Ceci est une réflexion tout à fait normale pour eux car leurs parents leur avait demandé à leurs tour la même chose. Il s’agit d’un cycle qui existe depuis la création des notes, car ce fameux chiffre ou nombre leur apporte fierté ou déception.


En effet, la note n’agit pas seulement sur les parents et sur la compétitivité tacite qu’ils partagent avec d’autres mais principalement sur l’élève : une bonne note peut «faire la journée d’un élève», dessiner des sourires, apporter de la béatitude, mais une mauvaise note… entraîne des pleurs, larmes, déception, ou même de la honte. Cette variation d’émotions rappelle l’importance que l’élève porte sur la note et non sur la copie. Dans un second lieu, nos recherches et nos réflexions au long de notre travail nous amènent à la conclusion que la correction de copies est, et sera toujours subjective car les correcteurs sont des êtres humains avec des sentiments, des émotions et des préjugés. Trop d’éléments sont pris en compte pour que notre note représente notre investisse-

ment et la «qualité objective» de notre copie. Même si des professeurs vigilants essayent néanmoins de garder un point de vue le plus neutre possible et des attentes similaires pour chaque élève, nous remettons en cause le système. Pour nous, même si nous savons que nous n’avons pas le recul nécessaire, l’utilité et l’objectivité des notes est encore à prouver. A la question : A l’école, pouvons-nous tout évaluer par des notes ? notre réponse reste négative, non nous ne pouvons pas selon nous. Vu que le système est impossible à changer entièrement car il repose sur des choses bien ancrées dans notre société depuis longtemps, nous souhaitons alors avec les connaissances que nous avons acquises, proposer des modifications sur le système actuel de notation afin de l’améliorer.

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Premièrement nous pourrions nous inspirer pour remédier à la subjectivité à l’école, du système Américain dans lequel les QCM sont la méthode la plus utilisée pour évaluer. En effet, le système de vrai ou faux où la réponse est soit juste soit fausse, est le système le plus objectif que l’on connaît. Ainsi dès les années 1910, les ÉtatsUnis firent confiance aux QCM dans les tests de sélection, par souci d’objectivité et en réponse à la difficulté de noter. Deuxièmement, comme nous l’avons vu précédemment, des rapports ont été fait récemment sur la docimologie et sur une rénovation du système de notation actuel. Ils ont ensuite été envoyé au ministère de l’éducation mais sans résultats, car « la suppression des notes chiffrées n’est pas à l’ordre du jour» selon la ministre de l’Education nationale. Il faudrait alors comprendre le pourquoi et y remédier. D’autre part, dans la grande majorité des pays, l’évaluation est formative : elle a ainsi pour but de permettre à l’élève de l’aider dans ses apprentissages. Elle permet aussi de guider le professeur à répondre à des questions centrales comme les domaines dans lesquels les élèves ont-ils un niveau

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satisfaisant ? ou dans quels autres des progrès restent-ils à réaliser ? Cette conception du système éducatif est radicalement différente de celle mise en œuvre en France, où les évaluations sont essentiellement limitées à la classe. Il est difficile de savoir ce que mesurent précisément les notes puisqu’elles ne reposent pas sur des exercices communs à tous. En France, les partisans des notes considèrent que celles-ci équivalent à un «thermomètre» qui est nécessaire pour les élèves et les professeurs. Ceux qui sont en faveur des notes à l’école ne semblent pas être conscients que chaque professeur utilise une notation qui lui est propre et que pour cette raison, sa précision est faible. Le principe même d’une évaluation stable et rigoureuse, est de recourir à une notation commune qui possède les mêmes compétences et critères de correction. Ainsi pour améliorer notre système, il faudrait peut-être que les contrôles soient les mêmes pour tous comme dans le système chinois. Mais cependant la liberté des professeurs serait entravée, et dans un pays libre comme le notre cette solution aboutirait sûrement à l’indignation des professeurs.


Les avantages et inconvénients des différentes évaluations possibles Avantage

Inconvénients

Critères d’évaluation

Eléments évalués

QCM

Correction facile et informatisation possible. Peut balayer tout l’enseignement.

Pas de réflexion spontanée du à l’offre de réponse.

Fiable et objectif

Mémoire et automatismes sont évalués.

QCM en cascade

Permet de poser des problèmes.

Difficulté à bien les rédiger.

Fiable et objectif

Mémoire et automatismes sont évalués.

QROC (Question à Réponse Ouverte Courte)

Correction rapide et facile.

Difficulté à bien les rédiger.

Fiable et objectif

Mémoire et automatismes sont évalués.

Question rédactionnelle

Facilité dans la rédaction de question sans ambiguïté.

Correction lourde. Mise en place d’une grille de correction. Style d’écriture entre en compte.

Peu objectif.

Ordonner les idées et maîtriser le sujet sont évalués.

Epreuve de TP

Epreuve la plus cohérente avec un exercice professionnel.

Il faut du temps. Locaux, matériel et enseignants doivent être à disposition.

Cette épreuve valide la théorie.

La technique, l’aisance, et les résultats sont évalués.

Epreuve orale

Liberté d’expression de l’étudiant.

La subjectivité entre quelqu’un de timide et quelqu’un qui est à l’aise. L’état de l’examinateur est aussi prise en compte (fatigue, énervement…).

Peu objectif.

La maîtrise du sujet est évaluée.

Mise en situation

Cette situation est proche de la réalité.

Organisation est dure à mettre en place et il y a aussi un certain coût.

Cette épreuve valide la théorie mais elle est peu objective.

La pratique est évaluée.

Réponse à la question « Selon vous, faut-il revoir le système de notation des élèves à l’école pour éviter une note sanction ? » 41% des français sont pour la révision du système de notation des élèves à l’école.

Les Français et la révision du système de notation des élèves à l’école – Décembre 2014

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Avis personnel… Cong : « Je pense, que le sujet que l’on a choisi est vraiment très intéressant. Après cinq mois de travail j'ai vraiment appris beaucoup de choses, je suis très contente du sujet que l’on a choisi. Je trouve que c'est un sujet proche de nous. Les notes sont pour nous les élèves, une chose ordinaire et nous les rencontrons presque tous les jours. Tout d’abord je ne connaissais vraiment pas beaucoup de choses sur la docimologie avant de chercher sur internet et lire des livres. J'ai maintenant beaucoup plus de connaissance qu'avant. Depuis octobre, nous avons avancé petit à petit notre magazine, et nous l’avons enrichi au fil des saisons. Notre travail m’a paru très intéressent aussi grâce à des sondages sur les professeurs et les élèves que nous avons effectué. De plus, nous avons associé deux matières différentes, maths et SES à notre TPE. Nos tuteurs nous ont beaucoup aidés, et nous avons passé beaucoup de temps à parler avec eux. Je les en remercie. J'espère que notre magazine vous plaît, et je remercie mes amies qui travaillent avec moi. Merci aussi à tous de comprendre mes difficultés en français. »

Eliane : « Selon moi, le sujet que l’on a déniché, est un sujet vraiment passionnant. Nous avons pris beaucoup de plaisir à faire des recherches, des sondages, et enfin à constituer le magazine que vous tenez entre vos mains. Autour de moi, beaucoup de personnes ce sont intéressés à notre travail et s’y sont impliqués. Nous les remercions du fond du cœur. Pour ma part, je pense que le sujet de la docimologie et de la notation est un sujet vaste certes, mais il a besoin d’être traité et de se démocratiser. Etant des lycéennes nous sommes tout le temps entourées de notes. Toutefois, je pense que celles-ci conditionnent notre avenir. Il me semble alors juste d’essayer de trouver des solutions ou des améliorations pour que tout le monde parte sur le même pied d’égalité.»

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Bathé : « Je me suis aperçue en réalisant le magazine avec mes amies que l’aspect rébarbatif et fastidieux des recherches à fait place à une envie de continuer la production. Quand je découvrais un aspect de la docimologie, j’en voulais plus ; le sujet m’a investi et convaincu. C’est pour cette raison que je voulais vous convaincre à votre tour. Le magazine est un moyen idéal pour cela, il s’agit d’un moyen ludique et bref de vous exposer de façon imagée et caricaturée un sujet d’actualité sérieux. La diversité des articles et leur présentation apporte des connaissances qui, selon moi, sont nécessaires pour tous. Le sujet est un vrai bijou qui, exploité avec un bon point de vue, enseigne énormément. J’espère que c’est que nous avons fait en vous présentant ce magazine. »

Nous espérons que vous avez appréciez ce hors-série et que nous avons réussi à vous éclairer sur ce domaine. Si nous vous avons poussé à une certaine réflexion sur ce sujet c’est tant mieux car vous vous coucherez moins bête. Nous vous donnons rendez-vous au prochain numéro !!!

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Bibliographie et Annexe 1- Références des documents utilisés -centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/documents/documents-assises-ep-2013/que-signifie-evaluer-les-eleves -www.sbssa.ac-versailles.fr/IMG/pdf/EVALUATIONS.pdf sacoche.sesamath.net/index.php?page=presentation__faq_presentation__pourquoi_evaluer_competences -www.vousnousils.fr/2013/01/23/mauvaises-notes-les-cancres-prennent-leur-revanche-sur-les-profs-541281 -www.cnesco.fr/fr/evaluation-des-eleves-dans-la-classe/ zezete2.centerblog.net/40307-article-d-ecole -www.monquotidien.fr/fiche-expose/education-civique/les-filles-et-les-garcons-a-l-ecole-dans-le-monde-f1568 -docplayer.fr/1677067-In-egalite-filles-garcons-a-l-ecole-primaire-regards-et-representations-des-enseignant-es-du-secondcycle-en-valais.html -www.humanium.org/fr/situation-monde/droit-a-l-education/ vidberg.blog.lemonde.fr/2010/12/02/faut-il-supprimer-les-notes-a-lecole/ mba.ooreka.fr/astuce/voir/304909/etudier-en-chine -comite-pour-une-nouvelle-resistance.over-blog.com/tag/education/12 -www.vousnousils.fr/2015/02/13/evaluation-des-eleves-maintien-des-notes-chiffrees-et-reforme-possible-du-brevet-562950 -www.liberation.fr/societe/2015/02/13/les-notes-un-systeme-primaire_1202220 -www.e-orientations.com/actualites/l-evolution-du-taux-de-reussite-au-bac-et-des-mentions-dans-le-temps-10538 - La Constante Macabre ou comment a-t-on décourager des générations d’élèves ? Un livre d’André Antibi paru en septembre 2003.

2- Références des images utilisées - liserehberlik.net/sinavlar/ - www.education-internationale.com - ecolededemain.wordpress.com/2013/10/15/la-notation-et-levaluation-des-eleves-vers-une-revolution/ - www.maigocute.com/products/masking-tape-sticker-set-tin-scrapbooking-paper-patterns-27-sheets - emmannahschools.com/2014/06/03/effect-of-education/ - www.cartoonstock.com/directory/r/remakes.asp - amoozak.org/tag/154 - www.drgoulet.ca/blogue-sante-dentaire/ - matematicazup.com.br/infografico-livros-didaticos-de-matematica-ensino-fundamental/ - www.momes.net/Blog/L-eleve-Ducobu-un-cancre-au-cinema - www.gurgaonsite.com/gurgaon-education - www.teaching-certification.com/math-teaching-certification.html - www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/15/20002-20150715ARTFIG00305-pour-la-grande-majorite-des-parents-les-etudescoutent-trop-cher.php - www.lactualite.com/societe/les-devoirs-a-lecole-primaire/ - www.sud-travail-affaires-sociales.org/spip.php?article628 - sacoche.sesamath.net/index.php?page=presentation__faq_presentation__pourquoi_evaluer_competences - lecheneparlant.over-blog.com/article-humour-scolaire-betisier-perles-du-bac-article-special-fetes-de-fin-d-annee94466839.html - theastro-coach.com/cartoon-one-burns-night-death-cartoon/ - www.lexpress.fr/education/les-notes-a-l-ecole_1633132.html - edupronet.com/verites-sur-le-miracle-du-modele-scolaire-en-finlande/ - adsalyes.wordpress.com/tag/erreur/ - www.infobebes.com/Enfant/A-l-ecole/Ecole-elementaire/Difficultes-scolaires/La-phobie-scolaire - www.atelierfairesimple.com/bordee/ - fr.dreamstime.com/photo-libre-de-droits-chanteur-de-rasta-avec-le-microphone-image30802955 - www.linkedin.com/company/abp-recrutement - branchesculture.com/2015/09/28/fabrice-erre-le-professeur-est-un-auteur-de-bd-de-surcroit-interview/ - ledrenche.fr/2015/01/faut-il-supprimer-les-notes-lecole/ - motthegioi.vn/the-gioi-mang/tin-tuc/co-giao-nhu-hot-girl-bi-me-ban-trai-si-va-vi-tuoi-dan-190128.html - annepaingault.over-blog.com/article-copies-a-corriger-la-j-ai-beaucoup-ri-48793344.html - docs.qgis.org/2.6/en/docs/training_manual/vector_analysis/reproject_transform.html - www.pinterest.com/boubounioute/outils-enseignants/ - www.meltybuzz.fr/brevet-2015-les-meilleures-reactions-twitter-suite-aux-resultats-a428970.html

44


Sondage n°1 : Sondage auprès des professeurs Merci de réaliser ce sondage pour nous aider à avancer dans la réalisation de notre TPE sur la docimologie ; soit sur l’étude du déroulement et de l’attribution des notes par les correcteurs des examens scolaires. Question : Pensez-vous que les notes que vous attribuer pendant vos cours pour la réalisation de devoirs notés ou contrôles sont objectives ? Développer. QCM : Pouvez-vous maintenant donner votre opinion en entourant, ce que vous pensez des questions ci-dessous, merci d’être honnête. Pour la correction de devoirs, utilisezvous un barème pour vous aider à évaluer les copies des élèves ?

Toujours

Souvent

Parfois

Jamais

Mettez-vous sur vos copies des appréciations aux élèves et pas seulement une note ?

Toujours

Souvent

Parfois

Jamais

Est-ce que vous pensez que le visuel de la copie de l’élève rentre beaucoup en compte dans votre notation ?

Oui

Non

Rajoutez-vous des points à certains élèves pour les encourager à continuer de s’investir dans leur travail ?

Oui

Non

Si vous avez des préjugés, pensezvous les prendre néanmoins en compte dans votre notation ?

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Ou au contraire, essayez-vous de vous en défaire le plus possible ? Pensez-vous que le fait de connaître l’élève est un paramètre qui rentre en compte dans votre évaluation et la note de la copie ? Pensez-vous que si les copies étaient anonymes, les notes seraient attribuées plus objectivement ? Pensez-vous que l'état d'esprit dans lequel vous êtes pendant la correction des copies influence votre notation ? Développer.

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Sondage n°2 : Sondage auprès des élèves - Quel âge avez-vous ? - Dans quelle classe êtes-vous ? - Que pensez-vous des notes ? - Sur quels critères pensez-vous que les professeurs notent-ils ? - Que pensez-vous du système de notation actuel ? - Préférez-vous les lettres ou les chiffres ? Pourquoi ? - Quand vous rendez une copie, vous attendez : la note finale, l'appréciation du professeur, ou les erreurs commises ? - Que pensez-vous des points que les professeurs attribuent pour encourager l'élève ? - Quels sont vos critères de réussite ? - A partir de quelle note êtes-vous satisfait de votre travail ? Et pensez-vous que si vous recevez trop de mauvaise notes, cela décourage à continuer à travailler ? - Quel serait selon vous votre système de notation idéal ?

Sondage n°3 : Sondage auprès de la communauté scolaire sur le baccalauréat - Le baccalauréat est-il pour vous “donné” ? - Le bac est il une nécessité majeure dans la recherche d'un travail ? - Êtes-vous au courant qu’il y a une harmonisation des notes au Bac, de sorte que la note finale varie en fonction d’une obligation de résultat» au niveau global ? (* harmonisation : mise en commun de notes venant de plusieurs correcteurs afin d’établir un barème) - «On nous dit toujours que le niveau scolaire des élèves baisse mais alors comment expliquer que le taux de réussite augmente». Mais selon vous, le niveau baisse t'il vraiment ? 46


Solutions des Jeux Mots croisĂŠs page 25

Labyrinthe page 37 1

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9 4 10

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