Autisme et rapport à l'espace - Élise Bourgeois-Lavoie

Page 1

AUTISME ET R A P P O R T À L’ E S PA C E Par Élise Bourgeois-Lavoie

PRÉPARATION AU PROJET FINAL sous la responsabilité de ANNE CORMIER 2015-04-29 UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL


Page couverture 1 Fernand Deligny. Photo: Anaïs Masson. © Editions L’Arachnéen, 2011-2012


TA B L E D E S M AT I È R E S

Introduction

5

Problématique

7

Approche architecturale

8

Programme

12

Site

16

Précédents

20

Mode de représentation

27

Bibliographie

29

Lexique

31

Annexe Photos du site

33

Architecture, usager et rapport à l’espace Trouble du spectre autistique et rapport à l’espace

École spécialisée pour jeune adulte Habitation pour adulte autiste semi-autonome Pôle de service medico-social


4


INTRODUCTION

5

Architecture, usager et rapport à l’espace Bien souvent, nous traçons de grands axes, des connexions, des flux et établissons des parcours. Nous tentons d’offrir une architecture qui nous parait à la fois riche de sens, de sensations et repondant aux besoins que nous avons ciblé. Sans ignorer l’usager, nous le perdons parfois de vue en nous basant sur nos propres expériences et nos apprentissages pour concevoir le projet. Le projet de fin d’études offre l’opportunité de réfléchir à la façon de faire l’architecture. Concevoir nécessite de comprendre les besoins des usagers. Qu’arrive-t-il lorsqu’un usager n’a pas les mêmes perceptions et les mêmes rapports avec l’espace ? La réflexion, entreprise dans cette préparation au projet, tentera de mettre en lumière ce qui est bien souvent ignoré ou normalisé. Durant les 7 dernières années à étudier dans le domaine de l’architecture, j’ai pu à la fois développer une compréhension des systèmes constructifs et techniques du bâtiment que la capacité à percevoir et concevoir l’espace. Je dois admettre que, par des explorations et opérations formelles ou l’élaboration de schémas fonctionnels, j’en suis parfois arrivé à perdre de vue l’usager et sa vie quotidienne. Concevoir pour une population particulière nécessite une prise en compte et une compréhension à la fois des ressenties que des besoins de ceux-ci. Ce document est une prémisse au projet de fin d’étude qui s’intéressera au rapport entre l’architecture et le trouble du spectre autistique. La prise en compte de nouvelles données de conception du projet et la recherche de mode de représentation sera l’opportunité de confronter les apprentissages acquis durant mes études. Le sujet choisi découle d’un intérêt grandissant pour la dimension psychologique et sensorielle de l’expérience d’un lieu. D’un atelier in situ à l’Hôpital Pschychiatrique Saint-Jean de Dieu à Lyon, lors d’un échange universitaire, à l’École National Supérieur d’Architecture de Lyon en 2013, est né mon intérêt pour la remise en question de l’espace face à différents types d’usagers.


6


P R O B L É M AT I Q U E

7

Trouble du spectre autistique et rapport à l’espace Les Troubles du spectre autistique se caractérisent habituellement par une « incapacité à constituer une relation affective et à répondre aux stimuli provenant de l’environnement » (Tordjman, Charras, 2007). Certains stimuli sensoriels ou situations environnementales peuvent alors déclencher, chez la personne atteinte, un stress inhabituel et anormalement élevé pouvant mener à une impossibilité à faire face à la situation perçue. Les difficultés que rencontre la personne atteinte ne sont pas , selon plusieurs spécialistes, seulement liées aux troubles eux-mêmes, mais est fortement lié au manque d’adaptation de l’environnement de soin, d’hébergement ou d’enseignement dans lesquels ils évoluent. Ainsi, comme plusieurs études le démontrent, une conception prenant compte des dimensions physiques et sociales spécifiques permet de diminuer les angoisses et les stress des personnes affectées. Si l’architecte se rapporte à sa représentation de la qualité de vie lorsqu’il conçoit un espace, sa propre projection dans ce lieu ne peut être la seule référence lorsqu’il sera vécu par des usagers qui n’ont pas le même rapport à l’espace. La documentation très riche traitant du rapport à l’espace des personnes atteintes du trouble autistique offre à la fois le point de vue de psychologues, d’intervenants que de celui d’architectes. Celle-ci offrira les bases à la réflexion afin de comprendre comment des données, pouvant apparaitre comme des contraintes, peuvent enrichir le projet architectural. Les expériences sensorielles apparaissent alors comme un programme en soi permettant de favoriser le bien-être d’usagers ayant des besoins spécifiques. Au Québec, tout comme dans la plupart des pays développés, on remarque une hausse constante du nombre de diagnostics d’enfants souffrant de Troubles du spectre autistique. Alors que les causes de ces troubles restent inconnues, les connaissances sur le sujet s’accroissent. Par contre, alors qu’ils touchent près de 1% de la population, très peu de moyens sont mis en place afin de répondre à une demande grandissante de lieux d’enseignement ou d’hébergement adaptés. Peu d’architectes s’intéressent à la question alors que l’architecture semble très bénéfique pour les personnes souffrant de ces troubles, quel que soit leur niveau de gravité. Le projet final sera l’opportunité de se questionner sur la relation à l’espace de personne atteinte du trouble du spectre autistique. À partir de documentations sur le sujet, de précédents et d’explorations, je tenterai de répondre à la question : Comment le projet architectural peut-il favoriser le bien-être et la santé de personnes atteintes du Trouble du spectre autistique ? Malgré que la question soit spécifique aux Troubles du spectre autistique, elle ouvre la réflexion sur le bien-être que peut offrir l’architecture et le décalage pouvant exister entre la vision de la qualité de vie du concepteur et celle des occupants qui vivront dans l’espace conçu.


8

Zone sensorielle : Espaces vaste, animés

TO U C H

HEARING SIGHT

FIVE SENSES TO U C H

HEARING SIGHT

FIVE TA S T E SENSES

SMELL

TO U C H SMELL

FIVE SENSES

TO U C H

HEARING SIGHT

FIVE SENSES TA S T E

TA S T E

SMELL

Zone hyposensorielle : Espace en retrait, petit, intime

Lumière directe Couleurs et rythmes variés

Lumière indirecte, minimisation des distractions

Textures réverbérantes, proximité à la ville

Textures absorbantes

HEARING

SIGHT TA S T E

Zone tampon : Espace de transition

Textures réverbérantes, proximité à la ville Odeurs variées, présence de végétation

SMELL

Textures confortables, douces, absorbantes


APPROCHE ARCHITECTURALE

9

Espace vécu et ressenti : approche sensorielle et sensible Alors que les symptômes des personnes atteintes peuvent apparaitrent comme des contraintes, ils permettent de diriger la conception architecturale. Les différents besoins deviennent un programme en soi. La problématique spatiale chez les personnes atteintes apparait dans plusieurs symptômes. On en remarque quelques dominants tel que le repli sur soi, l’absence ou rejet de contact avec l’environnement extérieur, les troubles de la perception , le besoin d’immuabilité. Questionner l’influence de l’architecture sur les personnes atteintes de troubles envahissants du développement permet de comprendre dans quelle mesure les paramètres environnementaux et l’aménagement peuvent influencer l’usager. Faire le constat que ceux-ci n’ont pas le même rapport au monde ne suffit pas a comprendre le rôle que peut jouer l’architecture. La compréhension de différents paramètres au travers la documentation et les projets existants permettent de définir les thèmes qui guideront le projet. L’exploration devra fournir les outils afin de définir concrètement ses différents paramètres et d’explorer leur potentiel. L’intérêt d’une approche sensorielle est d’aboutir à une richesse du lieu qui est structurée et contrôlée tout en offrant la possibilité à l’usager de vivre différentes expériences. Il y a nécessité de créer un équilibre entre la prise en compte des syndromes du TED afin d’aménager des espaces les moins anxiogènes tout en permettant à la personne d’être parfois confronté à une réalité autre que celle qu’elle vit. La réflexion ergonomique doit être poussée sur différents plans. L’expérimentation devra permettre d’interroger les multiples relations aux lieux que peut avoir l’usager. La perception est une activité dynamique. Percevoir est une action à la fois concrète, physique et anatomique. Durant cette étude préparatoire, il est apparu différents thèmes ou besoins relatifs à la spécificité de l’usager qui guideront la suite de la recherche et de la conception.

Lisibilité des lieux : plan clair et prévisibilité La clarté du plan et des limites permettent la compréhension de l’espace par la personne atteinte du trouble du spectre autistique. La typologie et la hiérarchisation des espaces permettent de favoriser l’appropriation et le bien-être de ce type d’usager.

Variété et qualité des ambiances : Groupes / individuels, stimulants / non-stimulants, petits / grands Les ambiances ne seront pas la résultante d’un lieu, mais devront être planifiées comme un programme


10


APPROCHE ARCHITECTURALE

11

à part entière. Plus que des nécessités fonctionnelles, la hiérarchie et la qualification des espaces sont fortement liées aux différentes ambiances spécifiques.

Contrôle des ambiances physiques : Visuelle, acoustique, lumineuse Il s’agit de l’échelle du corps et même plus réduite, celle des sens. Au travers la forme, la coupe où la matérialité, les ambiances physiques seront explorées et contrôlées. L’étude solaire en maquette , les schémas d’intention ou le rendu réaliste à partir de modèle informatique multiplieront les façons d’explorer et d’illustrer les différentes ambiances.

Matérialité, tectonique L’enveloppe elle-même comme espace de vie. La notion de contour trouve écho dans l’état et les ressentis des personnes autistes chez qui cette frontière est parfois brouillée et incirconscrite. On peut aborder les parois comme interface du corps humain, des stimulus et du climat. La problématique questionne comment le projet architectural peut favoriser la santé et le bien-être de personnes atteintes du trouble autistique. Ainsi, la réponse à la question doit se trouver dans l’ensemble de ses composantes. Le traitement au niveau des détails de construction et des assemblages offre la possibilité de contrôler et de définir le projet et les différentes ambiances. La maitrise des ambiances intérieures et de la notion de confort sensoriel est fortement liée au travail de la matière.


12 École spécialisée pour jeunes adultes : 1100 m2- 1500 m2 a. Espace élèves

Vestiaires 10 à 15 Salles de classes Toilettes Bibliothèque Gymnase 3 Salles d’activité Salle de douche b. Espace de soutien

Cuisine Buanderie Conciergerie Réserve Toilette Local technique

c. Espace administratif

5 Bureaux Salle de réunion Secrétariat Salle de conférence

40 m2 chacune 3 m2 chacune 50 m2 300 m2 40 m2 chacune 5 m2 40 m2 10 m2 6m2 15 m2 3 m2 10 m2 12 m2 chacun 25 m2 20 m2 20 m2

Hébergement : 750 m2 - 800 m2 a. Espace de vie

16 Chambres 16 Salle de bain 4 Cuisines 4 Salles à manger 4 Séjours 2 Salles d’activité ou salon 4 Salles d’eau 4 Buanderie Espace extérieur Salle multimédia Coin lecture calme Salle de sport Aire commune Cuisine pour enseignement Espace extérieur b. Espace de soutien

Conciergerie Local technique 4 Chambre intervenants 4 Salles de bain c. Espace administratif

Bureau Salle de personnel Lingerie

Pôle de service medico-social : 200 m2

12 m2 chacune 5 m2 chacune 15 m2 chacune 20 m2 chacune 20 m2 chacun 30 m2 chacune 2 m2 chacune 6 m2 chacune

15 m2 20 m2 30 m2 20 m2 20 m2 7 m2 10 m2 10 m2 chacune 5 m2 chacune 12 m2 20 m2 5 m2

a. Services

Accueil et salle d’attente 2 Salles de consultation Bureau de consultation Salle du personnel 2 Salles multifonctionnelles 2 Salles spécialisées b. Espace de soutien

Réserve Local technique

30 m2 35 m2 chacune 15 m2 15 m2 20 m2 chacune 10 m2 chacune 5 m2 6 m2


PROGRAMME

13

Face à la question posée, différents programmes suscitent mon intérêt. La réponse pourrait se faire par la création d’un pôle de service pour personnes atteintes du Trouble du spectre autistique intégrant un lieu d’enseignement spécialisé pour jeune atteint de troubles autistiques, des unités d’habitation supervisée pour adulte atteint et centre médico-social.

École spécialisée pour jeune autiste D’abord, il m’apparait intéressant de réfléchir à la réponse architecturale que peut offrir une école adaptée aux besoins spécifiques de personnes atteintes de trouble du spectre autistique. Alors que les écoles spécialisées sont souvent établies dans des bâtiments existants, ces écoles tentent de répondre aux besoins, mais sont contraintes dans l’espace. Il s’agit d’avantage d’adaptation des lieux. Ainsi, il sera intéressant de mettre au coeur de la conception architecturale l’usager et sa relation à l’espace pour pouvoir bien répondre à la problématique soit le bien-être et la sa santé de personnes atteintes du trouble du spectre autistique. Cette école pourrait accueillir des jeunes présentant des symptômes importants ou des handicaps importants dont il est plus adéquat de leur fournir une structure adaptée que de les intégrer dans un milieu scolaire dit normal. Elle pourrait offrir une quinzaine de classes d’environ 6 à 8 élèves de 6 à 16 ans avec leur propre sanitaire. Certains éléments de ce programme tels que des salles multifonctionnelles ou des locaux sportifs pourraient être partagés avec des équipements du quartier ou avec les habitations spécialisées en dehors des cours.

Habitation pour adulte autiste autonome ou semi-autonome Très peu de structures d’accompagnement pour adulte autiste sont offertes. L’enfant et ses parents sont davantage encadrés et accompagnés quand celui-ci est en âge d’être scolarisé. Il serait intéressant de comprendre comment l’habitation peut elle aussi être adaptée à ce trouble ainsi qu’à un degré moins important d’atteinte. Le projet pourrait fournir des unités d’habitations pouvant servir d’hébergement temporaire de répit ou de lieu de résidence longue durée pour adulte semi-autonome ou autonome. Le projet pourrait offrir 4 différentes unités d’environ 4 chambres organisées autour d’un espace commun. Ces unités pourraient aussi partager différents espaces collectifs entre elles. Des salles pourraient être partagées avec l’école spécialisée ou le centre medico-social.

Pôle de service medico-social Un centre medico-social est un terme utilisé en France pour décrire des centres de ressources regroupant différents professionnels offrant à la fois un soutien social que des services de consultations médicales. Ainsi, le projet pourrait proposer un centre de ressources permettant d’accueillir, d’accompagner, de sensibiliser et d’informer les parents, les personnes atteintes ou d’autres personnes intéressées aux troubles envahissants du développement. Ce centre pourrait aussi mettre à dispositions différentes salles spécialisées pouvant être utilisées par des personnes atteintes et pourrait intégrer des locaux


14

École spécialisée pour jeunes adultes Pôle de service medico-social

Salles de classes Bibliothèque Gymnase Salles d’activité Espace extérieur (Entrée élèves, cour d’école, jardin hypersensoriel, jardin hyposensoriel)

Espace consultation (Accueil, salle d’attente, salles de consultation, bureau de consultation, salle du personnel )

Accueil et espaces administratifs ( Bureaux , salle de réunion, secrétariat salle de conférence)

Salles multifonctionnelles Salles spécialisées

Place publique

Espace extérieur

Hébergement Unité 1 (Chambres, séjour, cuisine, salle à manger, buanderie, salle d’eau, chambre intervenant)

Espaces partagés (Salle multimédia Coin lecture calme Salle de sport Aire commune Cuisine pour enseignement)

Unité 3 (Chambres, séjour, cuisine, salle à manger, buanderie, salle d’eau, chambre intervenant)

Espace extérieur

Espace extérieur

Unité 2 (Chambres, séjour, cuisine, salle à manger, buanderie, salle d’eau, chambre intervenant)

Unité 3 (Chambres, séjour, cuisine, salle à manger, buanderie, salle d’eau, chambre intervenant)

Espace extérieur

Espace extérieur


PROGRAMME

15

à vocation plus médicale afin d’offrir un soutien complet. Il pourrait proposer différents ateliers ouverts au public.

Programme sensoriel Alors que les symptômes des personnes atteintes peuvent apparaitrent comme des contraintes, ils permettent de diriger la conception architecturale. Les différents besoins deviennent un programme en soi. La problématique spatiale chez les personnes atteintes apparait dans plusieurs symptômes. On en remarque quelques dominants tel que le repli sur soi, l’absence ou rejet de contact avec l’environnement extérieur, les troubles de la perception , le besoin d’immuabilité. Bien que ce programme sensible reste à définir au fil des lectures et des réflexions, il apparait quelques pistes intéressantes. Le besoin de stimulation ou celui de l’absence de stimulation illustre le rapport hypersensible et hyposensible de certaines personnes atteintes. Ainsi, le rapport aux différents sens devra être abordé en terme de zone hypersoriel et zone hyposensoriel. Le rapport à l’environnement et aux autres étant déficient chez l’autisme, un travail et une réflexion sur les espaces de groupe et les espaces individuels sera intéressant à faire et pourront qualifier davantage le programme tant de l’école spécialisée que celui des unités d’habitation. L’étude de précédents et la lecture de différentes documentations permettront de bien cibler les besoins afin de définir un programme plus précis pour la conception du projet.


16 Bibliothèque Marché alimentaire

1

Hoc hela ga

Centre communautaire Parc

Rue

Passage piéton Jardins communautaires Périmètre d’intervention Rue

Caisse populaire

Hon

oré-

Bea

ugra

Site vacant

Légende 1 Vue aérienne du site, coin Hochelaga et Honoré-Beaugrand, Google Earth

nd


SITE

17

Recherche et choix du site Il s’agissait de trouver un site facile d’accès afin de faciliter les déplacements des parents ou du transport scolaire adapté en provenance de différents secteurs. La proximité d’infrastructures culturelles, sportives ou scolaires permettrait à l’école spécialisée de s’enrichir et de favoriser des interactions entre les élèves et les résidants du quartier, différents intervenants ou d’autres élèves du secteur lors d’activités encadrées. Voulant intégrer des unités d’habitation adaptées pour personne autiste autonome ou semi-autonome, la proximité des différents services tels qu’un marché d’alimentation, une pharmacie ou le transport en commun est importante. 7944, rue Hochelaga, Montréal Le site choisi se trouve à l’intersection de la rue Hochelaga et de la rue Honoré-Beaugrand dans l’est de Montréal, dans l’arrondissement Mercier – Hochelaga-Maisonneuve. Ce site est intéressant, car il est à proximité de nombreux services. D’abord il est facile d’accès autant en transport en commun qu’en voiture par sa proximité avec les différents axes urbains (le pont tunnel Louis-Hippolyte La Fontaine, l’autoroute 25, la rue Notre-Dame et la rue Sherbrooke). On retrouve, en bordure du site : un centre communautaire, une bibliothèque, un parc, une école primaire, une caisse populaire et un marché d’alimentation. De plus, on retrouve à proximité dans le secteur : un lieu d’enseignement pour adulte, un établissement de santé mentale, de nombreux parcs, une piscine et un aréna. Ces services favorisent à la fois l’établissement d’un lieu d’enseignement que celui d’une résidence pour personne atteinte autonome ou semi-autonome. Sur le site appartenant à la ville de Montréal, le bâtiment servant à la voirie vient tout juste d’être démoli. Un projet intégrant des logements, des condos et un marché d’alimentation semble être proposé sur le site, rien de concret n’a encore été annoncé. Alors que la construction est prévue selon l’échéancier pour 2016 et 2018, aucun soumissionnaire ne s’est qualifié à l’appel d’offres donc l’arrondissement devra en lancer un nouvel afin de trouver un promoteur. Il apparait intéressant d’inclure sur le site d’intervention le centre communautaire, le parc et les jardins communautaires afin de repenser l’ensemble de cet ilot. Le site vacant est d’une superficie de 9000 m2 Approche au site : Ambiance et mixité Le traitement d’un établissement spécialisé dans un site peut refléter le rapport de la société avec le handicap. Le projet se veut en quelque sort un lieu sécuritaire et protecteur ou les usagers pourront évoluer selon leur normalité. L’ensemble des conditions environnementales ayant un impact positif ou négatif dans le bien-être de la personne souffrant d’un trouble du spectre autistique, il ne s’agit pas seulement de considérer les dispositifs architecturaux, mais aussi le site dans son ensemble. Le bruit,


18

ke

broo

Sher

Mobilité Ligne verte, métro

Ho

Ligne autobus

no

Autoroute

nd

gra

au

Be

5

A2

Atères connectrices principales elaga

Hoch

igny

Soul

Services de proximité Commerces, pharmacie, restaurants

Répit-Ressource de l’Est de Montréal

Formation emploi Épicerie Restaurant, caisse populaire

Établissements scolaires et culturels Centre de formation aux adultes École primaire SainteLouise de Marillac Parc Liébert Bibliothèque et maison de la culture Site vacant Parc pour enfants Jardin communautaire

Centre communautaire Carrefour emploi Parc

École primaire SaintFrançois-d’Assise


SITE

19

la circulation, les espaces verts, les lieux en retrait, l’apport solaire font partie des conditions conférant différentes ambiances sur le site. Ainsi, l’intérêt du site choisi est qu’il offre la possibilité de tirer profit de différentes configurations et ambiances environnantes. Les espaces extérieurs devront apporter une certaine contenance et devront être traités avec autant de soin que les espaces intérieurs. La présence du jardin communautaire, du parc et de la rue peut achalander desservant quelques complexes d’habitation offre, à l’est et au sud, un espace en retrait de la circulation sur la rue Hochelaga et de la rue Honoré-Beaugrand. La présence sur le site de cette bande agissant en tampon aux axes urbains plus passants permettra de travailler les espaces extérieurs en rapport contrôlé avec la ville. Cela permettra d’explorer la question de limite en évitant de concevoir un projet trop introverti. Le projet pourra permettre la création d’espaces extérieurs variés tout en permettant de s’inscrire dans le quartier. De plus, s’il peut y avoir un certain risque à proposer un établissement spécialisé à un type d’usager, car cela pourrait laisser croire à un lieu clos, la présence sur le site d’un centre communautaire et du jardin communautaire permet de renforcir la vocation désirez du site. L’intégration d’équipement sportif ou d’équipement complémentaire au centre culturel, la présence du jardin communautaire et du parc pour enfant permettront d’inclure, dans le projet, une certaine diversité dans le type d’usager. Les conditions idéales, présentes dans le site choisi, pour l’implantation du programme sont la présence d’établissements scolaires et d’infrastructures culturelles à proximité afin de développer un programme commun ainsi qu’une proximité à des services de proximité, au transport public et aux artères principales afin de favoriser l’accès aux parents n’habitant pas dans le quartier et l’autonomie des adultes atteints qui résideront dans les logements supervisés. Potentiel volumétrique du site et de connexion La parcelle du site se trouve à la jonction de différentes typologies. Le site est entouré par une zone résidentielle pavillonnaire, des multiplex en rangée, des multiplex isolés et différentes infrastructures commerciales, culturelles et communautaires construites de manières pavillonnaires. Ainsi, la variété des types de bâtiments offre beaucoup de liberté quant à la manière de s’implanter sur le site malgré le contexte urbain. Un travail au niveau de la transition entre ces typologies pourrait faciliter la hiérarchisation des différents programmes proposés dans le projet. Un passage piéton situé entre le jardin communautaire et un bloc d’habitations offre une connexion fortement utilisée entre la rue Hochelaga et la partie sud du secteur. Ce passage étroit offre un potentiel de travail de placette le long de cette traverse.


20

1

LĂŠgende 1 Sweerwater Spectrum Community. ArchDaily. [en ligne]. http://www.archdaily.com/446972/sweetwaterspectrum-community-lms-architects/ [page consultĂŠe le 07/03/2015]


PRÉCÉDENTS

21

Recherche de précédents La recherche de précédent a permis de percevoir différents thèmes récurrents dans les projets d’architecture dédiés à des usagers atteints du trouble autistique. Cela a permis de mettre en relation les différentes lectures plus théoriques avec le potentiel architectural que la démarche déjà amorcée dans ce travail peut être porteuse. La lumière naturelle, le traitement des plafonds, la question de limite, la qualification hiérarchique des différents espaces, la clarté du plan et le contrôle des ambiances apparaissent comme des thèmes importants pour les différents architectes des projets étudiés. Sweetwater Spectrum Community, Sonoma, Californie, États-Unis, 2013 Architecte Leddy Maytum Stacy Architects Sweetwater Spectrum est un projet proposant des logements supervisés pour les adultes atteints d’autisme. Le projet propose un foyer permanent pour 16 adultes et leur personnel de soutien. Quatre unités de 3250 pieds carrés contiennent des espaces communs ainsi qu’une chambre et une salle de bain pour chaque résident. Des espaces d’exercice et d’activité, une cuisine d’enseignement, une piscine thérapeutique, un spa et un espace jardin sont aussi intégré au projet. Le projet est conçu afin de répondre aux besoins variés des personnes atteintes de troubles du spectre autistique afin de maximiser leur développement et leur indépendance. Une attention fut apportée à la lisibilité de l’espace. L’organisation simple et les seuils de transition définis entre les espaces publics, semi-publics, semi-privés et privés permettent la cohérence de l’espace. L’expérience de l’espace suit une hiérarchie. D’abord, la chambre individuelle est regroupée dans une aile résidentielle distribuant deux chambres de l’unité de 4 chambres. Puis, à l’extérieur, l’idée de hiérarchie et de couches se poursuit par des sous-quartiers de 2 maisons donnant sur les espaces communautaires. Les résidents ont la possibilité de se mettre en retraite dans différents espaces calmes et tranquilles tout en ayant un aperçu des espaces et des activités. Les architectes ont conçu les quatre unités de manière similaire afin de rendre l’espace prévisible et de permettre aux résidents de bien se sentir s’il visite ou déménage dans une autre maison sur le site. Les différents espaces sont conçus afin d’offrir des espaces sereins et réduire la stimulation sensorielle tant par les choix de matériaux, de couleurs que par l’importance accordée à l’éclairage naturel. Le chauffage au plafond pouvant être un stimulus négatif pour les personnes atteintes, un système de chauffage par dalle et un système de ventilation à faible vitesse ont été intégrés au projet. Ce projet propose plusieurs pistes de réflexion sur l’espace adapté et sur les logements spécialisés. Le travail sur le traitement des seuils et la hiérarchie des différents espaces est réussi. Le traitement des espaces extérieurs en différentes hiérarchies permettrait de tirer profit des différentes conditions du site choisi.


22

1

2

LĂŠgende 1 Sweerwater Spectrum Community. ArchDaily. [en ligne]. http://www.archdaily.com/446972/sweetwaterspectrum-community-lms-architects/ [page consultĂŠe le 07/03/2015] 2 Amelar, S. (2013). Handled with care:. Architectural Record, 201(1), 140.


PRÉCÉDENTS

23

Eden Institute, Princeton, New Jersey, États-Unis, 2013 Architecte Leddy Maytum Stacy Architects Ce projet est un agrandissement à une école accueillant 80 enfants. L’école intègrera une cuisine ou les étudiants pourront apprendre à faire des repas ainsi qu’un espace de vente offrant café et collation afin de préparer à l’emploi et d’interagir avec le public. Le projet offre aussi un espace de jeux pour les plus jeunes, un gymnase adapté et un parcours santé. Des salles sensorielles et des espaces de formations professionnelles et d’éducation complète le programme. Ce projet a pour but de répondre aux besoins des enfants, des jeunes adultes et des familles touchées par l’autisme. L’organisation et le partage de ressource offrent tant aux élèves qu’aux parents le sentiment de communauté. Le projet est conçu afin d’offrir différents espaces afin de familiariser la personne atteinte avec des activités du quotidien. La cuisine, les tâches ménagères, faire son lit ou se brosser les dents sont pratiquées tous les jours dans différents espaces du bâtiment. Le bâtiment encercle une cour pour jeune et forme ainsi un espace davantage protègé. La distribution s’effectue en périphérie à cet espace extérieur. Le contrôle des hauteurs de plafond et l’entrée de lumière naturelle ont été choisis afin de favoriser les lieux d’apprentissage. Ce projet est enrichissant, car il traite différents programmes dans un même bâtiment. L’intégration d’espace pour l’apprentissage de la vie quotidienne et de travail offre une piste de réflexion intéressante. REED Academy, Oakland, New Jersey, États-Unis, 2013 Architecte Leddy Maytum Stacy Architects Le bâtiment lui-même est conçu comme un outil d’apprentissage ou les étudiants peuvent acquérir des compétences de la vie quotidienne et une formation professionnelles qui vont au-delà de l’apprentissage scolaire. Le bâtiment contient différents espaces pour l’entretien ménager, ou les soins personnels afin d’offrir des situations ou l’enfant peut acquérir des compétences de la vie quotidienne. La disposition permet de confronter l’enfant à l’inconnu afin de lui permettre d’être confronté à l’inconnu et de faire face à une certaine différence et complexité. L’organisation le long d’une rue intérieure d’enroule autour des espaces extérieurs et de la salle polyvalente voulant être le coeur du bâtiment. Les deux ailes s’ouvrent vers le paysage et créent une cour abritée et supervisée. À l’intérieur, au périmètre des espaces extérieurs, on trouve différentes alcôves pouvant être appropriés pas les enfants. Ces alcôves sont des lieux d’apprentissages d’une dimension plus réduite. Des lieux communs sont dispersés dans toute l’école. On y retrouve des cuisines, des tables et des pianos afin de favoriser le sentiment de communauté et l’interaction entre les étudiants.


24

1

2

Légende 1 Nursery School in Berriozar. ArchDaily. [en ligne]. http://www.archdaily.com/321819/nursery-school-inberriozar-javier-larraz-inigo-beguiristain-inaki-bergera/ [page consultée le 07/03/2015] 2 BRUNET, M. (2013, October). Maison d’hébergement et d’éducation pour enfants autistes. (masters). INSA de Strasbourg. Retrieved from http://eprints2.insa-strasbourg.fr/1555/


PRÉCÉDENTS

25

Nursery School, Berriozar, Navarra, Espagne, 2012 Javier Larraz, Iñigo Beguiristain and Iñaki Bergera Contrairement au projet sur un site plus étendu, celui-ci peut être envisagé dans un contexte plus urbain tel que le site choisi. Il s’agit d’une école maternelle n’étant pas spécialement conçue pour des enfants atteints de trouble du spectre autistique. Pas contre, plusieurs éléments et choix dans la conception peuvent être en lien avec le programme du projet à venir. L’organisation, le l’importance de la lumière naturelle, le traitement des espaces extérieurs et des limites les éléments centraux de cette école. L’organisation à l’intérieur est très simple et permet la compréhension rapide. Une salle polyvalente et généreuse s’insère entre les salles de classe et offre un point de rassemblement et d’échange permettant de distribuer et d’organiser l’espace. Des cheminées pyramidales asymétriques en toiture offrent un apport en lumière et une ventilation naturelle. Les espaces sous ces puits qui se déploient sont plongés dans la lumière et le jeu de hauteur au plafond est très intéressant. Les espaces extérieurs sont conçus comme le prolongement de l’espace extérieur. Le complexe rectangulaire et ses cours sont contenus derrière une paroi continue rayée. Cette grille forme un écran de protection autour des deux terrains de jeux et filtre la lumière à l’intérieur de celle-ci. En analogie aux crayons, le treillis coloré offre un écran chromatique ludique et un cadre serein à l’intérieur par un éclairage homogène. Le travail au niveau des limites, de l’organisation, du traitement de la lumière ainsi que la disposition des espaces intérieurs peuvent fournir des pistes de réflexion et de solution très intéressantes pour le projet. Le lieu créé permet à la fois la stimulation des sens qu’il offre des espaces sensoriels plus contrôlés. Offrant très peu la vue vers l’extérieur afin de favoriser l’apprentissage, le projet reste très riche et introverti sans se fermer de l’extérieur. Maison d’hébergement et d’éducation pour enfants autistes, mémoire de diplôme, INSA de Strasbourg, 2012, Marine Brunet L’étudiante propose, dans le cadre de l’écriture de son mémoire en architecture, une réflexion sur les maisons d’hébergement et d’éducation pour les enfants autistiques. Autant le projet qu’elle déploie que le processus par lequel elle le conçoit sont très enrichissants. Elle débute en établissant l’état des connaissances du rapport à l’espace des personnes atteint du trouble du spectre de l’autisme. En établissant plusieurs éléments importants, elle formule des lignes directrices qui guideront sa conception. Pour chacun de ces thèmes tels que la lumière naturelle, les limites, les espaces extérieurs ou l’expérience tactile, elle associe différents précédents spécifiques. Le programme qu’elle propose est une annexe à une école primaire existante, une crèche, un centre médico-social et un lieu d’hébergement de 16 chambres permettant d’accueillir durant la semaine des étudiants qui dormiront chez leurs parents durant la fin de semaine. Le programme proposer se veut à la fois introverti qu’ouvert et en lien avec l’extérieur. Annexé à une école existante, le lieu d’enseignement propose, en plus de 4 classes spécialisées et de 3 locaux d’atelier, un programme partagé. Ainsi, une bibliothèque, un espace de sport et une cafeteria offrent différents moments de rencontre et favorise les contacts en les enfants atteints du trouble autistique et les autres élèves et intervenant de l’école. Son travail permettra de rapidement pouvoir établir des lignes directrices pour le projet. Tout en étant mis en relation avec d’autres publications sur le sujet, ce projet permet d’esquisser un programme plus sensible qu’une fonction et qu’un métrage. Les zones hypersensorielles, les zones hyposensorielles, les espaces de repli sur soi, les lieux d’apprentissages, les espaces extérieurs et les espaces communs répondent à différents paramètres favorisant chacune de ses différentes activités. L’approche au site est faite avec l’intention de créer un espace public central qui permet l’accès aux différents programmes et l’appropriation du lieu par le public. Cette approche pourrait s’appliquer facilement au site choisi.


26

1 « Parler

Comme si c’était tout naturel En parler de ce gamin-là et des autres qui lui ressemblent Alors que nous avons tout fait pour nous en passer du langage De ce fameux langage qui nous fait ce que nous sommes Et maintenant il faut lui rendre des comptes Mutique ce gamin-là Alors à quoi se fier À quoi se fier lorsqu’il fait Défaut le langage? Nous nous sommes mis à tracer Ce gamin-là qui n’est pas parlant trace Pendant des mois. Sa main a tracé des ronds des ronds et rien d’autre. Elle en trace encore Nous Nous sommes mis à tracer Nos mains suivant à la trace Ce que nos yeux voyaient Nos yeux Ce que notre regard était capable De voir, De saisir, De, Nous Rapporter Et voilà les trajets de ce gamin au cours d’une journée De septembre 1967. Il tourne Il tourne soit sur lui-même les mains Dans le dos, l’une tenant l’autre Soit en courant comme si Quelqu’un était au centre de son manège, le tenant au bout D’une longe Ça se dit qu’un gamin tourne mal Lui il tournait sans cesse Sur lui-même Voilà ce que le langage nous fait dire Il tourne sur lui-même Mais si ce fameux LUI-même est en fait Absent Vacant Cet enfant-là Tourne autour de RIEN Sur rien éperdument perdu c’est donc qu’il le chercherait ce lui-même qu’il se chercherait? »

Référence 1 Extrait du film Ce gamin-là, mise en page tirée de BAILLEAU, Nathalie. (2013). Ligne d’Erre, Une installation chorégraphique en solo. from https://nathaliebailleau. files.wordpress.com/2013/09/ligne-derre.pdf


O U T I L S D E R E P R É S E N TAT I O N

27

Voulant réfléchir au lien entre l’architecture et le trouble du spectre autiste, il semble pour moi évident de devoir questionner à la fois la façon de concevoir le projet que le mode de représentation. Face à ces usagers qui n’ont pas les mêmes perceptions et les mêmes rapports avec l’espace, cela pose en fait la question de la réinvention de ces lieux institutionnels, mais aussi de la façon d’aborder le projet. À la fois les espaces communs et les lieux d’échanges ne peuvent se concevoir que sur les bases des règles sociales dites «normales», à la fois ils ne peuvent pas être analysé et envisagé à partir de nos outils habituels. Alors que nous traçons de grands axes, des connexions, des flux et établissons des parcours, l’étrangeté nous confronte à cette frontière parfois indéfinissable entre le «normal» et le pathologique. Le projet s’inscrit dans une réinterprétation des codes, formes et représentations usuels. Le projet tentera de définir son propre vocabulaire pour aborder la problématique. Nous avons tendance à appliquer une méthode de compréhension de l’espace normalisé. Considérer les sens comme une matière de projet ou de réflexion, c’est intégrer un nouvel aspect dans le questionnement et la conception de l’espace bâti et vécu. Les modes de représentations et le vocabulaire conventionnel devront être adapté avec d’illustrer la réflexion plus sensible sur l’espace. L’exploration devra multiplier les médiums afin de rendre compte des qualités sensorielles des espaces. Les rendues réalistes, les maquettes de détail, les maquettes d’analyse solaire participeront à rendre le projet plus sensible et à illustrer l’intérêt porté à l’échelle de l’usager. Le travail de représentation est physique et matériel, certes, mais il peut aussi apparaitre dans le choix des mots employés pour qualifier des espaces. S’intéressant à la fois aux images de la maison que celle des tiroirs, des coffres, des nids ou des coquilles, la rêverie que propose Bachelard apparait comme une piste intéressante pour le projet et ouvre la réflexion sur la poétique de l’espace et sur le lexique permettant de qualifier les espaces vécus et ressentis.


28

1

Référence 1 Paul Klee, L’arrivée du marié, 1933, affiche d’art


BIBLIOGRAPHIE

29

Architecture sensorielle - Gaston Bachelard. (2009). La poétique de l’espace (10e éd. “Quadrige”..). Paris: Presses universitaires de France. - Milon, A. (2011). Échelle du corps : la question du contour. Cahiers de recherche sociologique, n. 50, 159. Repéré à http://id.erudit.org/iderudit/1005982ar Ouvrage général sur l’autisme : - Gouvernement du Canada, Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada 2012Troubles du spectre autistique (TSA). http://canadiensensante.gc.ca/diseasesconditions-maladies-affections/disease-maladie/autism-fra.php, accessed February 11, 2015. Ouvrage sur les relations entre l’autisme et l’espace : - Azema, B., Bernard, M.B ., Lionnet, P., Cadenel, A. (2011) L’habitat des personnes avec TED : du chez soi au vivre ensemble. Paris : ANCREAI. 168 p. http://ancreai.org/sites/ancreai.org/files/rapport_ ancreai_habitat_personnes_ted_20111024.pdf - Brand, Andrew.(2010) Living in the Community : Housing Design for Adults with Autism. Londres : Helen Hamlyn Centre. 48 p. Repéré à http://www.hhc.rca.ac.uk/CMS/files/1.Living_in_the_Community. pdf - Courteix, Stéphan. (2009) Troubles envahissants du développement et rapports à l’espace. Lyon : Laboratoire d’Analyse des Formes - École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon. 35 p. repérées à http://www.laf.archi.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=47%3Ated&catid=15%3Aar chiv es&Itemid=30&lang=fr - Demilly, Estelle. (2014). Autisme et Architecture - Relation Entre Les Formes Architecturales et L’état Clinique Des Patients (Thèse de Doctorat, Université Lumière Lyon 2, Lyon). Repéré à http://theses. univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2014/demilly_e/pdfAmont/demilly_e_these.pdf - Jacques, Christelle. (2013). Épanouissement sensoriel : La diversité architecturale du milieu de garde inclusif intégrant des enfants atteints de troubles envahissants du développement. (Maitrise, École d’Architecture, Université Laval, Québec). Repéré à https://www.arc.ulaval.ca/files/arc/ JacquesChristelle_EPH2013.pdf Information sur le site : http://mercier-est.pamplemousse.ca/2014/03/cour-de-voirie-honore-beaugrand-un-enorme-projet/ Filmographie : Victor, R.(1975). Ce gamin-là. Éditions Montparnasse


30


GLOSSAIRE

31

Centre medico-social : Nomitation en France pour designer un lieu offrant des services de professionnels de plusieurs métiers. Des assistantes sociales, des médecins, des spécialistes ou des éducateurs offrent gratuitement un soutien social ou médical selon le cas et les difficultés présentées par l’usager. Hypersensibilité et Hyposensibilité : On remarque chez les personnes atteintes de TED une appréciation confuse de l’environnement. L’hypersensibilité ou l’hyposensibilité sont souvent souvent présentes chez ses personnes. Une personne hypersensible réagira de manière excessive à un stimulus sensoriel tandis qu’une personne hyposensible ne réagira que très peu à celui-ci. L’ensemble des sens peuvent être affecté ou simplement un. De plus, il est possible qu’une personne alterne entre ces deux états de sensibilité. L’hypersensibilité peut provoquer de l’angoisse et des crises de colère, car le stimulus, tels une lumière trop vive ou un sifflement, peut devenir extrêmement pénible. Hyposensoriel et Hypersensoriel : Dans le projet, le travail au niveau des ambiances tentera de répondre aux différentes sensibilités sensorielles des personnes atteintes. Un espace hyposensoriel tentera de réduire les stimulus ou de filtrer ceux-ci afin de réduire l’effet chaotique et la fatigue que peut engendrer l’expérience sensorielle. Les zones hypersensorielles offriront une plus grande variété de stimulations sensorielles. Trouble envahissant du développement (TED) : Appellation pour décrire différents problèmes d’origines neurologiques affectant l’ensemble du développement de l’enfant soit sur les plans cognitif, sensoriel, de la communication, affectif et social. Les TED sont d’origine neurologique et sont associés à un problème génétique qui se déclare dans les premières années de la vie de l’enfant. Les TED se caractérisent par un développement dit anormal de l’enfant au niveau social, relationnel, et communicationnel. Les messages transmis par les sens au cerveau sont mal reçus ou interprétés. Il en résulte donc une appréciation différente confuse de la vie et de l’environnement. Les troubles se présentent à différents degrés et les problèmes sont d’intensités variables selon les atteintes. Ce terme englobe différents troubles : le Syndrome d’asperger, le TED non spécifié, l’autisme, le trouble désintégratif de l’enfance et le syndrome de Rett. Trouble du spectre de l’autisme (TSA) : Il s’agit d’une expression de plus en plus utilisée englobant les 3 troubles envahissant du développement les plus communs soient le Syndrome d’asperger, le Ted non spécifié, et l’autisme.


32


ANNEXE

1

2

3

Légende 1 Vue aérienne du site, Données Bing 2 Démolition en cours, Vue à partir de la rue Hochelaga, photo de Stéphane Desjardins 3 Plan 1:2000 tiré de la base numérique de la Ville de Montréal

33


34

1

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

2

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 1 Vue à partir du coin Hochelaga / Honoré Beaugrand 2 Vue vers l’emplacement de l’ancien bâtiment de la voirie.


ANNEXE - RELEVÉ PHOTOGRAPHIQUE

35

3

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

4

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 3 Vue à partir de la rue Honoré-Beaugrand 4 Vue à partir de la rue Honoré-Beaugrand


36

5

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

6

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 5 Vue vers la rue Hochelaga 6 Vue de la rue Honoré-Beaugrand vers le nord


ANNEXE - RELEVÉ PHOTOGRAPHIQUE

37

7

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

8

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 7 Vue de l’avenue Souligny vers l’ouest 8 Vue de l’avenue Souligny vers l’est


38

9

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

10

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 9 Vue du jardin communautaire vers le nord 10 Vue du passage entre des habitations pour personnes âgées et le jardin communautaire


ANNEXE - RELEVÉ PHOTOGRAPHIQUE

39

11

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

12

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 11 Vue du centre communautaire à gauche 12 Vue du parc Germaine-Pépin


40

13

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

14

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 13 Vue du parc Germaine-Pépin 14 Vue du parc Germaine-Pépin et du centre communautaire


ANNEXE - RELEVÉ PHOTOGRAPHIQUE

41

15

Rue Honoré-Be augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

16

Rue Honoré-Be

augrand

Rue Hochelaga

Avenue Souligny

Légende 15 Vue de la rue A-A Deroches vers le sud 16 Vue de la rue Hochelaga vers l’ouest


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.