TITRE: Pour l’amour de la conquérante. AUTEUR: Xengab RATING: NC17 PARING: Xena Gabrielle FEEDBACKS: nlalami@live.fr
Résumé : Gabrielle et Lila sont capturées par des marchands d'esclaves et Gabrielle est destinée à Xena la Conquérante des Nations. Avertissement : Les personnages de cette fanfiction ne m’appartiennent pas je ne fais que les emprunter à leur propriétaire légitime à savoir MCA/ universal, pour mon plaisir et celui des lecteurs.
Gabrielle et Lila se promenaient dans les bois, leur mère leur avait demandé de cueillir des fraises pour leur préparer une bonne tarte. Elles parlaient et riaient tout en choisissant les fruits les plus mûrs. Quand soudain, quatre hommes bondirent sur elles. Elles furent, en un clin d’œil attachées et bâillonnées puis jetées à l’arrière d’une carriole et recouvertes de foin par leurs bourreaux. Elles étaient terrorisées, car elles savaient qu’elles ne reverraient plus jamais leur famille, d’autres filles avaient été enlevées avant elles et plus jamais personne n’avait entendu parler d’elles. Gabrielle pensa à sa mère, à son père et à son fiancé qui seraient bientôt morts d’inquiétude, et surtout de chagrin quand ils se rendront compte qu’ils ne les reverront plus. Elle versa de chaudes larmes sur son sort et celui de sa sœur. Les deux sœurs comprirent que leurs bourreaux s’étaient arrêtés car elles cessèrent d’être ballottées comme des sacs de patates. Elles les entendirent s’affairer autour de la carriole. Puis ils saluèrent bruyamment un nouveau venu. Alors les gars qu’est ce que vous avez pour moi. Eh ! on a deux petites merveilles pour toi.
Je veux d’abord voir la marchandise. Bien sur ! Tu ne seras pas déçu. Lila et Gabrielle ne se firent plus d’illusions elles avaient compris elles allaient être vendues à un marchand d’esclaves. Elles pleuraient à chaudes larmes lorsqu’elles furent brutalement tirées de dessous le foin. Elles purent enfin voir les visages de leurs kidnappeurs. Ils avaient des faces patibulaires les cheveux gras et plaqués sur leurs joues crasseuses, sauf celui qui semblait être le vendeur d’esclaves et l’acheteur en même temps, il était plus élégant et ses habits étaient propres, mais surtout ils ne souriait pas bêtement alors que les autres montraient tous les quatre leur chicots noirs. Le vendeur d’esclaves s’avança et détailla les deux jeunes femmes. Il les tripota longuement. Puis posa la question qui fit frémir les deux captives. Sont – elles vierges ? Je n’en sais rien, répondit celui qui semblait être le chef de la bande, mais nous ne les avons pas touchées. Déshabillez – les ! Mortes de honte Gabrielle et Lila furent obligées de se laisser faire, elles eurent la nausée quand elles virent l’homme se lécher un doigt et quand durement il s’immisça dans leur intimité, des larmes de rages, d’impuissance et d’humiliation coulèrent de leurs yeux fatigués. Bien, je vous donne, 50 dinars pour chacune, cela fera 100 dinars pas un de plus. - Marché conclu, dit le leader en montrant ses dents gâtées, il s’imaginait déjà la quantité de vin et de femmes qu’ils allaient pouvoir se payer. - Alors les voila, il tendit une bourse qui lui fut presque arrachée des mains, il rit sous cape, quelle bande d’ignorants railla-t-il, car il venait d’avoir deux femme pour le prix d’une, et quelle femmes, il se dit que la blonde rousse ferait une parfaite esclave pour la conquérante, celle –ci aimait les belles jeunes femmes, ce n’était un secret pour personne, il était sûr d’en tirer un bon prix. Quant à l’autre il la vendra sur la place du marché après avoir profité de ses charmes ses hommes et lui. Il siffla ceux – ci qui sortirent de nulle part. - Allez les gars nous allons à Corinthe vendre ces deux filles, La blonde sera pour la conquérante, donc personne n’y touche, par contre l’autre va nous divertir au camp ce soir, allez en route portez –les à la carriole. Et encore une fois elles furent jetées dans une charrette à la différence du matin, là, elles savaient ce qui les attendait. Gabrielle souffrait pour sa sœur qui avait un regard empli d’horreur. Son sort lui importait peu pour le moment, pourtant elle allait être vendue à l’être le plus monstrueux le plus sanguinaire que la terre ait jamais connu. Elle avait surtout peur que ces hommes soient trop brutaux avec sa fragile -
jeune sœur. Elle les entendait boire, manger et discuter bruyamment depuis qu’ils avaient installé leur camp. Ils avaient attaché les deux femmes aux roues de la carriole. Enfin rassasiés ils se tournèrent vers Lila en lui lançant des regards vicieux et lubriques. Lila terrorisée se vit détachée de la roue et traînée vers le feu. Là, ses vêtements lui furent arrachés brusquement sous les rires et les paroles obscènes des hommes. Gabrielle n’oubliera jamais les cris que poussait sa sœur pendant que les hommes se relayaient sur elle toute la nuit, elle savait qu’elle allait faire des cauchemars toute sa vie. Quand ils eurent finis ils la ramenèrent près de sa sœur qui pleurait toutes les larmes de son corps. Pendant toute la durée du voyage Lila ne connut aucun répit, tous les soirs elle était prise par des hommes avinés et bestiaux. Ils arrivèrent enfin à Corinthe où les deux sœurs allaient être séparées pour toujours. Gabrielle cria et supplia ses bourreaux : - Je vous en prie laissez moi lui dire au revoir, c’est ma sœur et je sais qu’on ne se reverra plus jamais. - Fais vite, je suis pressé, nous devons aller voir la conquérante et mieux vaut arriver avant le déjeuner. - Merci, ne put que répondre Gabrielle. - Gabrielle, murmura Lila en serrant tant bien que mal sa sœur dans ses bras, J’ai tellement peur pour toi, tu vas être vendue à la femme la plus cruelle que le monde n’ait jamais connu. Qui sait ce qu’elle va faire de toi. - Ne t’en fais pas pour moi Lila, ce n’est qu’une femme. - C’est la réplique parfaite du minotaure tu veux dire, un monstre sans cœur tu te rappelles des histoires que nous contait ces gens de Corinthe. - Lila, Gabrielle sourit tristement elle étreignit longuement sa sœur en pleurant avant que le marchand ne la tire par le bras, je t’aime Lila cria-telle de loin. - Moi aussi je t’aime Gabrielle, parvint à répondre sa jeune sœur avant qu’elle ne soit elle aussi brutalement emmenée par le reste des hommes. Gabrielle attendait dans la salle du trône de la souveraine, elle s’attendait à y trouver le luxe dont parlaient certains voyageurs qui s’arrêtaient à l’auberge où elle avait l’habitude de raconter des histoires pour quelques dinars, mais pas à tout cet étalage de magnificences, de faste et de richesses. Elle sentit une pression à l’arrière de ses genoux qui la fit tomber sur ceux-ci, elle comprit à la tension qu’elle ressentit que la destructrice des nations venait de pénétrer dans l’imposante salle, en
effet celle-ci tourna autour de la jeune fille telle un vautour autour de sa proie. Lorsqu’elle s’avança vers Gabrielle et qu’elle lui remonta de ses longs doigts le menton pour la voir, Gabrielle en eut le souffle coupé, elle n’avait jamais vu créature plus belle que cette femme qui se dressait dans toute sa splendeur devant elle. La conquérante était plus que belle elle était divinement belle, splendide, d’une beauté époustouflante. Comment une femme aussi cruelle était –elle aussi parfaite, se demandait la jeune fille, mais lorsqu’elle rencontra son regard elle faillit reculer, il était plus glacial que l’hiver neigeux de Poteidaia et aussi bleu que le ciel d’été - Alors combien, en demandes- tu ? demanda la destructrice des Nation qui était charmée par cette jeune paysanne aux magnifiques yeux verts. - 300 dinars, seigneur, elle m’en a coûté 250. - Menteur, marmonna Gabrielle, tu ne m’as payée que 50 dinars. - Alors comme ça tu voulais me rouler ? Susurra la conquérante à son oreille, il ne l’avait senti bouger que lorsqu’il sentit son bras puissant lui encercler la gorge et une dague prête à l’emploi qui lui piquait le cou. L’ouie aiguisée de la conquérante lui avait permis d’entendre Gabrielle, amusée plus qu’en colère elle voulut donner une leçon à cet escroc et voulait que la ravissante jeune fille y participe. Ainsi il n’a payé que 50 dinars pour t’avoir ; dis –moi esclave, que suggères –tu pour son châtiment, Moi je ne réfléchis jamais d’habitude c’est la mort mais je suis de bonne humeur aujourd’hui, alors ? - Heu… Je… Gabrielle ne s’attendait certainement pas à ça, ainsi la conquérante pouvait se montrer d’humeur joueuse, elle en fut ravie et trouva vite une idée. Elle adressa à la souveraine un sourire espiègle et dit à haute voix en s’adressant à l’homme qui étouffait, je crois que tu devrais m’offrir à la conquérante pour laver l’affront que tu viens de lui faire en essayant de l’escroquer. - Elle est à vous majesté je suis ravi de vous l’offrir, réussit-il à dire avant d’être relâché. - Merci, j’accepte ce beau cadeau, elle repoussa l’homme loin d’elle, et ne sachant pas pourquoi elle était contente de ne pas avoir payé pour la jeune fille, ainsi elle ne sera pas vraiment une esclave, elle s’admonesta sévèrement, elle s’en voulait d’avoir joué avec cette paysanne qu’elle ne connaissait même pas. Aliénora ! cria- t-elle à une guerrière qui était restée tapie dans l’ombre durant tout l’échange. Mène la à Sébora et demande lui de lui donner un bain et des vêtements ensuite tu la logeras dans une chambre près de la tienne. La colère l’avait saisie sans crier
gare et elle s’en voulait mortellement d’avoir joué et de s’être laissée aller un court instant. Aliénora, le lieutenant de Xena sortit de l’ombre et entraîna Gabrielle avec elle. Xena ne voulait pas se l’avouer mais la jeune paysanne lui avait fait une forte impression. Elle était si jolie et chose étrange, elle n’avait pas tremblé devant son regard qui glaçait le sang des plus hardis. Elle avait même osé contredire le marchand d’esclaves alors que tous ceux qui l’approchaient restaient muets tétanisés par la peur qu’elle leur inspirait. Certes la jeune fille avait juste marmonné, mais c’était quand même courageux de sa part. Elle se dit que cette fillette allait apporter un peu de chaleur dans l’univers gelé qui était le sien. Etrangement elle lui rappelait son jeune frère Lycéus. Xena secoua la tête tristement mais se reprit vite pour se replonger dans les dossiers d’état. Mais elle ne put se concentrer longtemps car un beau regard vert vint sans cesse la distraire. Aliénora sourit en entraînant Gabrielle à sa suite. Elle avait pu voir une lueur d’intérêt dans le regard de la conquérante, mais un aussi du désir pour cette jeune jouvencelle qui ne manquait pas de charme du reste. Elle lui rappelait Aléna, qui était aussi blonde et tendre. Elle se dit que la suite valait son pesant d’or. Elle était heureuse que la conquérante baisse enfin sa garde ne serait – ce qu’un court instant. Certes Dagnine était souvent invité dans le lit Royal, mais elle soupçonnait Xena d’assouvir uniquement son appétit sexuel avec le soldat. Elle aimait sincèrement la conquérante. Lorsqu’elle s’était enrôlée dans son armée en tant que simple soldat, elle ne savait pas qu’elle allait devenir un jour et aussi vite son bras droit, son amie et sa confidente. Bien que la souveraine ne se confiait que rarement, elle avait tout de suite vu le potentiel de guerrière d’Aliénora et avait placé sa confiance en elle. Aliénora s’était vite distinguée par sa bravoure et sa force au combat. Xena avait rapidement remarqué cette jeune femme qui se battait mieux que la plupart des hommes de son armée. Elle l’avait vite élevé, à la fin d’une bataille remportée avec les honneurs, au rang de commandant d’un contingent d’abord puis de toute son armée. Xena ne fut jamais déçue par cette vaillante guerrière qui savait mener une armée d’une main de maître. Les pensées d’Aliénora furent interrompues par une voix timide qui demandait : - Est – ce que vous savez ce que la conquérante va faire de moi ? - Je ne sais pas, répondit sincèrement le lieutenant, mais rassure – toi elle te loge près de ses sujets les plus distingués, donc tu n’as pas à t’inquiéter. - J’ai entendu dire qu’elle crucifiait beaucoup de gens et qu’elle pouvait tuer quelqu’un pour une simple parole en l’air, elle s’était enhardie à
poser ces questions car la jeune femme lui paraissait bonne et digne de confiance. - Ce n’est pas faux. - Vous savez pourquoi elle est si dure, elle ne s’avouait pas encore que la conquérante l’intéressait déjà au plus haut point et qu’elle voulait en savoir un maximum sur elle. - De grandes souffrances et de hautes trahisons dans sa jeunesse. - Ah alors je peux la comprendre, c’est dommage car elle est si belle… Elle se reprit en rougissant violemment. - Oui bon je crois qu’on va arrêter là les questions. Voici ta chambre heu… - Gabrielle. - Gabrielle, hum oui, bon, Altena va te préparer ensuite Sébora viendra s’occuper de toi, Altena sera ta servante. Et Gabrielle ! - Oui. - Reste comme tu es fillette, sincère et fraîche avec la conquérante et il ne t’arrivera rien. La conquérante a horreur des larves rampantes. Un sourire lumineux lui répondit, Aliénora sourit en retour incapable de faire autrement. Gabrielle profita pleinement des soins prodigués par les deux femmes. Elles étaient douces et gentilles. Elle savoura le bain bienfaiteur. Mais elle ne se sentait pas rassurée pour autant. Elle était désormais une esclave appartenant à un maître. Et quel maître le pire de tous. La jeune paysanne n’avait peur que d’une seule chose que sa maîtresse l’offre en pâture à quelques seigneurs de sa connaissance. C’est ce qui se passait en général. Si je devais être sa servante je ne serais pas moi – même entre les mains de Sébora et d’Altena. Et je ne peux être son jouet à elle puisque c’est une femme. Et une très belle femme somme toute, aussi belle qu’une déesse en ayant la classe et le port, des traits à damner Zeus lui –même. Mais c’est surtout son regard qui avait captivé et hypnotisé Gabrielle. La Conquérante avait des yeux d’un bleu comme elle n’en avait jamais vu, tellement intense que quand ils se posaient sur vous ils vous clouaient sur place. Par Artémis voila que j’admire la femme la plus cruelle de Grèce et de la terre, se reprocha-t-elle. Mais elle ne put en éloigner ses pensées, Aliénora avait dit que c’étaient de grandes souffrances et de hautes trahisons qui en avaient fait l’être qu’elle était devenu, alors peut être a-t-elle été différente dans le passé. Peut être que derrière cette femme glaciale et intimidante se cachaient des sentiments humains enfermés dans la cage des déceptions. Si j’en ai l’occasion je briserai ces chaînes et libérerai la femme qu’elle est réellement. Puis elle se reprit, mais qu’est ce qui m’arrive à la fin ? Je deviens folle ma parole. Au lieu de m’apitoyer sur mon sort, je me préoccupe du sien, c’est à mourir de rire.
Deuxième partie Perdue dans ses pensées, Gabrielle n’entendit pas la porte s’ouvrir et ne vit pas non plus que l’objet de ses pensées avait pénétré dans la pièce. Comme dans la salle du trône, quelques marques de chandelles plutôt, Gabrielle sentit plus qu’elle ne vit, sa forte présence. Elle ouvrit les yeux, qu’elle avait fermés pour savourer les mains de fées qui la massaient, et elle la vit. Elle était là, remplissant l’espace et le rendant plus exigu. Gabrielle alors qu’elle avait laissé les deux servantes laver et toucher son corps nu sur toute sa longueur, se couvrit la poitrine de ses bras en rougissant fortement. Xena sourit intérieurement, cette petite est vraiment adorable elle me plait de plus en plus. Mais elle l’ignora délibérément et s’adressa froidement à Sebora : - Coupe lui les cheveux, ils sont trop longs et habille –la correctement pour le dîner de ce soir - Est-ce … Est-ce que vous allez… Me faire violer par vos invités ? Se risqua Gabrielle consciente qu’elle vivait peut être là ses derniers instants, mais elle préférait la mort plutôt que de subir les mêmes souffrances que celle qu’avait vécues Lila, ce qui était le plus dur pour Gabrielle ce serait que la souveraine en soit spectatrice, pourquoi ? Elle n’en savait rien, tout ce qu’elle savait c’est que cette idée la dérangeait vraiment. - Peut être, la taquina Xena, mais quand elle vit la terreur dans le regard qui ne reflétait qu’un peu d’inquiétude un court instant plus tôt, elle regretta ses paroles et reprit sur un ton plus chaleureux, qu’est ce qui te fait penser cela ? - J’ai entendu dire que c’est ce qui arrivait aux esclaves la plupart du temps. - Rassure – toi ce n’est pas ce qui t’es réservé, elle fut éblouie par le sourire éclatant de reconnaissance, et fut heureuse d’avoir rassuré la jeune femme. Ses pas l’avaient inconsciemment menée vers la chambre où elle avait ordonné qu’on loge la nouvelle venue, arrivé là, elle se demanda ce qu’elle y faisait et avait trouvé cette idée de lui faire couper les cheveux et de la faire participer à la réception et au dîner du soir mais en tant qu’invitée. Et à ce moment elle était satisfaite de pouvoir lui
parler, elle se surprit à apprécier la voix de cette jeune blonde qui lui rappelait tant son jeune frère Lycéus qu’elle adorait et qui était mort par sa faute. Elle se fit violence pour demeurer froide. Cette fille décidément réveillait en elle des sentiments enfouis sous des montagnes de haine de rage et de soif de sang. - Je pourrai raconter des histoires à vos invités, il parait que je suis une très bonne conteuse, osa Gabrielle, encouragée par la gentillesse de la conquérante envers elle, consciente toutefois que cela pourrait changer subitement, mais elle préféra tenter le tout pour le tout. - Vraiment ? On verra ce soir si tu dis vrai. La conquérante sortit de la pièce le sourire aux lèvres, certaine qu’elle n’allait plus s’ennuyer avec cette merveilleuse jeune femme dans le palais. Elle était fraîche, douce, sincère et Xena ne parvenait pas à la considérer comme une esclave. Elle me ramène au temps de l’insouciance mais celle – ci m’a été ôtée à jamais. Elle se surprit à espérer que le temps s’écoule rapidement, elle avait vraiment hâte de revoir sa jeune protégée. C’est ce qu’elle est désormais ma jeune protégée et gare à celui qui voudra lui faire du mal. Elle reprit le chemin de la salle du trône en soupirant d’impatience. Quelques chandelles plus tard, Gabrielle parée comme une princesse, sur ordre de la souveraine, fut escortée par Aliénora à la grande salle des banquets. La conquérante sera ravie, la petite paysanne s’est métamorphosée en une très belle jeune femme, qui ne laissera sûrement pas de glace notre souveraine, pensa le lieutenant. Aliénora désigna à Gabrielle la place qui lui avait été réservée par Xena elle même, juste en face de celle -ci, puis elle alla elle-même s’installer juste à côté de son général. Le cœur de Xena manqua un battement quand enfin la personne qu’elle ne cessait de guetter depuis un moment pénétra dans la salle escortée par son lieutenant. Elle la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle soit installée. Puis se dirigea elle – même vers sa place rejointe par Aliénora. Xena ne pouvait s’empêcher d’admirer Gabrielle, somptueuse dans sa robe vert d’eau. Gabrielle aussi voulait boire le visage de son maître et imprégner sa mémoire de chaque trait de cette magnifique femme qu’était la conquérante de la Grèce. Elle releva la tête une énième fois et croisa le regard d’acier qui la scrutait. Gabrielle en fut extrêmement troublée. Je n’ai jamais vu un regard aussi beau que le sien, ce bleu est si intense que j’ai l’impression d’en subir le toucher. Dieux qu’est ce qui ne va pas chez moi ? Je viens à peine de la connaître et déjà mon cœur s’emballe pour un regard d’elle, et ce qui est plus drôle c’est que je veux mieux la connaître, percer cette carapace derrière laquelle elle se cache. J’ai du manquer un épisode à mon sujet. Zeus, c’est parce qu’elle est tellement belle. Je ne quitte pas ses lèvres des yeux, elle a une manière
si sensuelle de les remuer quand elle parle ou quand elle mange. Dieux voila que je me mets à penser comme un homme à présent. Elle va croire que j’ai envie de l’embrasser vu ma façon de fixer sa bouche. Oh, la, la, moi ça ne va pas du tout. Elle baissa son regard en rougissant, mais elle fut vite distraite par l’odeur alléchante des plats qu’on apportait. Elle mangea de tous les mets, appréciant chaque plat qu’on posait devant elle et l’engloutissant dans ce qui semblait être un estomac d’éléphant. Elle n’osait plus regarder dans la direction de la conquérante, qui était en grande discussion avec un seigneur placé à sa gauche, de peur de susciter sa colère et ça elle ne le voulait pas du tout. Mais elle ne put s’en empêcher, les beaux traits ciselés de la souveraine l’attiraient comme la lumière attirait les papillons. Xena avait noté la lueur admirative dans le beau regard vert. Elle en fut ravie, au moins une qui ne la voyait pas comme le monstre qu’elle était devenue. Se pourrait – il que cette jeune femme à l’air si innocent, puisse creuser profondément vers son cœur et découvrir à quel point, elle, la conquérante du monde avait parfois besoin de tendresse et d’amour sincères. Elle sentit un autre regard la fixer mais celui-ci n’était pas doux mais plutôt empreint d’aversion elle tourna la tête et vit que c’était un des gardes royaux, celui qui chauffait son lit pour assouvir ses appétits sexuels, elle lui adressa un rictus de rappel à l’ordre nul ne défiait Xena et surtout pas du regard. Dagnine qui était assis non loin de la puissante femme, baissa la tête reconnaissant l’ordre de baisser son regard. Il voyait bien qu’elle était attirée par son nouveau jouet. Ses regards vers elle étaient plus qu’éloquents il ne se passera pas beaucoup de temps avant qu’elle ne la mette dans son lit royal. Et c’est sa place à lui Dagnine qu’allait occuper cette sale paysanne. Il se jura que cela n’arriverait pas, quelque soit les moyens qu’il allait utiliser cette morveuse devra disparaître au plus vite, avant que Xena ne tombe amoureuse ce qui se préparait lentement mais sûrement. A la fin du repas, Xena invita ses convives à s’installer sur les coussins éparpillés en grand nombre loin de la table où ils s’étaient restaurés. Elle s’approcha de la jeune fille aux cheveux blonds roux. - Gabrielle que voici va nous raconter quelques histoires pour nous divertir. Elle la guida vers le centre où un fauteuil lui était réservé, pour que tout le monde puisse vous entendre, murmura Xena contre l’oreille du barde en posant une main sur ses reins pour l’y emmener. Elles apprécièrent toutes deux secrètement ce premier contacte. Toute l’assistance fut subjuguée par le don de narration de Gabrielle. Elle les avait tous tenu en haleine jusqu’au bout. Xena plus encore, la puissante femme avait vibré au son de sa voix et suivi comme hypnotisée chaque geste de la conteuse. La petite n’avait pas menti, c’était une conteuse hors pair. Elle sourit satisfaite, elle avait enfin trouvé
le rôle à faire tenir à cette ravissante Gabrielle, au palais sans que celleci ne se sente prisonnière. Je vais la nommer Barde officiel du palais. Gabrielle finit sa dernière histoire, et se leva pour saluer son auditoire qui l’aplaudissait bruyamment. Mais la seule qui lui importait vraiment était Xena, elle avait choisi les histoires les plus belles et les plus captivantes. Elle avait été plus que ravie de constater que la destructrice des nations, la conquérante du monde, ne l’avait pas quittée un seul instant des yeux ; subjuguée. Xena se leva pour aller féliciter sa merveilleuse conteuse et lui faire part de sa décision, quand un des seigneurs fort aviné, lui saisit le poignet. - Hé ! Xena, elle est sublime cette barde, je la veux dans mon lit ce soir. En un éclair Xena se saisit de l’épée du malheureux et lui transperça le cœur. - On ne m’appelle que Conquérante, seigneur ou majesté et on ne me touche pas hurla – t -elle folle de rage. Elle quitta la salle sous le regard horrifié de Gabrielle qui ne pouvait s’expliquer ce revirement si brutal. Les autres ne semblaient nullement impressionnés trop habitués aux accès de colère de leur souveraine, et le seigneur avait été trop imprudent pourtant il connaissait les consignes. Gabrielle se précipita vers l’homme mais il avait déjà rendu l’âme. Je ne devrai pas oublier qui elle est, pourtant il m’a semblé voir autre chose dans ses yeux, il y a un instant à peine. Pourquoi es- tu ainsi Xena ? Je te promets que tu changeras ! Même si je dois y consacrer toute ma vie. Et Gabrielle éclata en sanglots amers et bruyants. Parvenue dans sa chambre, Xena regretta son geste, non pour l’imbécile qui avait gâché son plaisir mais pour Gabrielle. Elle avait vu un peu plus tôt les yeux si chaleureux et rieurs de celle qui prenait résolument le chemin de son cœur en fissurant l’armure en acier trempé, refléter en un éclair l’horreur et l’incompréhension. Elle s’allongea sur son lit et ferma les yeux mais les rouvrit vite, hantée par la dernière vision qu’elle a eu de sa protégée.
Dagnine se leva, un sourire carnassier étirait ses lèvres. Il avait pu voir du dégoût dans le regard que Gabrielle avait lancé à la conquérante, quand celle – ci avait quitté la salle. Elle sera facile à berner cette petite putain. Ah tu veux la conquérante, tes regards énamourés que tu lui lançais pendant toute la soirée ne me trompent pas, il me sera facile de t’éjecter de la course maintenant que tu as vu de quoi elle est capable. Oh oui, tu tomberas facilement dans le trou que je te réserve sale môme. Xena est à moi et elle le restera, et toi tu ne l’auras jamais fais –moi confiance. Un plan machiavélique prit forme dans sa tête de malade. Aliénora se mi à genoux près de Gabrielle qui était consternée et prosternée près du corps sans vie. Les sanglots faisaient trembler son jeune corps. Aliénora posa son bras sur les épaules fragiles en un geste de réconfort. Elle eut de la peine de voir les beaux yeux verts ravagés par les larmes et la douleur. - Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pourquoi ? Parvint-elle à articuler entre deux sanglots. - Gabrielle, Répondit le lieutenant d’un ton apaisant, c’est la Conquérante. Ce seigneur a été aussi imprudent que stupide. - Mais il n’a pas mérité de mourir, pas de cette façon, il n’a rien fait de grave. - D’autres sont morts pour moins que ça, Gabrielle, ne te pose pas trop de questions, tu dois l’accepter comme elle est. C’est ce que je fais, un jour Gabrielle tu découvrira qui se cache derrière la conquérante, sois patiente, moi il m’a fallut trois hivers pour le découvrir. - Je promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour faire émerger à nouveau cette bonne personne qu’elle cache sous sa carapace de monstre sanglant, Finit Gabrielle en se remémorant le beau regard bleu pâle qui avait parlé au sien avec tant de chaleur quelques instants plutôt et elle aimait tant sa voix basse et profonde, elle savait que la conquérante se dirigeait vers elle, avant le meurtre, elle souriait, Gabrielle fut triste car elle ne saurait peut être jamais ce que la souveraine voulait lui dire, qu’elle avait aimé ses histoire peut être ? Elle soupira bruyamment. - Je sais que tu peux y arriver, Gabrielle, mon intuition me le dit et celle-ci ne me trompe que rarement finit – elle en souriant au visage attristée qui était levé vers elle. Un visage pur qui lui rappelait tant son Alena, elle soupira à son tour. Elle voulait faire plus pour consoler cette âme pure, mais elle ne trouva rien d’autre à dire. Ce qu’elle lui avait dit était sincère elle pensait vraiment que Gabrielle pouvait apporter de la douceur dans le cœur de sa puissante reine. Elle n’avait jamais vu la conquérante aussi attendrie par quelqu’un. Ce soir son regard bleu était empreint de chaleur quand il se posait sur la conteuse. Elle savait que si
Gabrielle tenait sa promesse elle réussirait à amadouer le fauve qu’était son général. - Allez viens Gabrielle tu as besoin de te reposer. Il est temps d’aller dormir. Gabrielle la suivit docilement, il est vrai qu’elle était repue de fatigue, mais elle savait qu’elle ne réussirait pas à trouver le sommeil. Le sort de sa sœur Lila combiné à l’évènement dramatique et surtout à ses sentiments brouillés pour la conquérante la tiendraient éveillée une bonne partie de la nuit. Dagnine courut vers la chambre de sa reine aussitôt qu’il fut informé par un garde que la souveraine l’attendait. Il la trouva allongée nue dans toute sa splendeur, sur sa large couche recouverte de soieries rapportées du lointain Empire de Chine. Son corps de déesse finement sculpté par les dieux lui mit l’eau à la bouche. Un désir animal et brutal le submergeait dés qu’il posait le regard sur elle. Il se demandait toujours ce qu’il avait fait aux dieux pour mériter de jouir de cette femme à la beauté fatale. Xena avait besoin d’extérioriser la tension qui ne la quittait plus depuis qu’elle avait quitté la salle de banquet. Elle se dit que seule la jouissance du corps pourrait l’en délivrer. Et Dagnine avec son puissant sexe faisait très bien l’affaire. Elle ne l’aimait pas, elle n’aimait personne, elle jouissait d’un corps quand elle en avait envie et le rejetait par la suite, seul Dagnine était autorisé à revenir régulièrement sur la couche royale. Le guerrier se dénuda et enjamba la conquérante, sans se coller à elle. Il savait qu’elle ne permettait cela qu’aux femmes. Il mit ses bras de part et d’autre de sa tête pour soutenir son poids. Xena ferma les yeux. Elle rêva de Gabrielle entièrement nue dans ses bras. Elle eut un hoquet quand elle sentit l’énorme sexe lui remplir le ventre. Dagnine commença un puissant va et vient en ahanant au – dessus d’elle. L’image de Gabrielle disparut de devant ses yeux pour être substituée par l’homme qui la labourait puissamment. Subitement elle en eut assez, les assauts de l’homme ne lui faisaient plus aucun effet. Elle le repoussa au loin et lui dit froidement de sa voix profonde : « Va te finir ailleurs ! » Si ses yeux avaient été des épées, Dagnine aurait été coupé en mille morceaux. Dagnine comprit qu’il ne devait surtout pas insister. Il s’habilla à la hâte, le sexe douloureux de ne pas s’être soulagé, il sortit sans un regard en arrière. Il savait qu’elle l’avait repoussé parce qu’elle voulait la paysanne, l’arrivée de Sirka confirma ses soupçons. Cette dernière passa devant lui et pénétra dans la chambre qu’il venait de quitter. « Tu es morte sale petite pute, je savais que tu étais une menace pour moi. Demain tu ne le seras plus j’y veillerai personnellement. » Il se dirigea
vers les quartiers des soldats qui lui étaient les plus fidèles. Ceux qui comme lui détestaient la conquérante mais n’osaient pas l’exprimer ouvertement. Sirka s’approcha de la magnifique femme qu’elle adorait en silence, un bras était nonchalamment posé sur ses yeux. Elle savait ce que la souveraine attendait d’elle. Elle s’allongea à côté de sa maîtresse qui ne bougea pas d’un pouce. Elle se pencha au dessus de la poitrine généreuse et de sa bouche captura un téton qui se dressa en réaction faisant tressaillir la femme qui jusque là était restée stoïque. Les mains de l’esclave se promenaient amoureusement et en expertes sur le corps offert, puissant mais si doux au toucher. Sirka dosait savamment les caresses, connaissant par cœur les goûts de sa maîtresse adorée. Sa main se posa enfin sur le centre humide et doux et en écarta les lèvres pour titiller le bouton gonflé et sensible. La conquérante soupira d’aise. Ah c’est bien mieux maintenant je peux vraiment penser à Gabrielle. Sirka descendit le long du corps tant aimé et promena sa bouche longuement sur le nombril et le ventre plat et dur. Elle fit glisser sa langue jusqu’à atteindre l’antre humide, elle mordit le clitoris de Xena qui cambra les reins imaginant que c’est sa beauté blonde qui lui prodiguait la caresse. Sirta était de plus en plus excitée, qu’est ce que le nectar des dieux comparé à l’ambroisie qu’était le fluide de sa Reine, dont elle provoquait l’abondant écoulement. L’esclave continua à exciter le bouton fortement érogène et entendant les doux gémissements de sa souveraine elle introduisit d’un coup trois doigts dans son sexe et mit toutes ses forces à les faire aller et venir à l’intérieur de la cavité inondée et si douce. . Elle continua à lui faire l’amour jusqu’à ce qu’une dernière poussée fit décoller les reins de Xena qui poussa un râle de jouissance pure. -Reste, ordonna- t- elle à l’esclave qui s’apprêtait à quitter le lit. Elle la ramena à elle et commença à lui rendre le bien qu’elle lui avait fait s’imaginant que c’est à Gabrielle qu’elle rendait hommage. Elle ferma les yeux en retournant l’esclave sur le ventre. Pendant deux jours, Gabrielle ne vit pas Xena. Elle se rendit compte que la grande belle femme lui manquait. Elle aurait voulu juste l’apercevoir de loin, ou au tournant d’un des nombreux couloirs du palais, ou dans la cour. Mais en vain, la puissante femme demeurait introuvable et invisible. Elle alla quérir Aliénora pour s’informer. Mais le lieutenant lui conseilla d’attendre que la conquérante se manifeste d’ellemême. - Je me sens emprisonnée à rester tout le temps à l’intérieur j’aimerais sortir, prendre l’air, écouter les oiseaux et les insectes, s’il te plait Aliénora j’étouffe.
- D’accord tu peux aller te promener, et tu n’es pas en prison Gabrielle, la rassura-t-elle, mais ne t’éloigne pas trop, la conquérante m’étriperait s’il t’arrivait quelque chose. - Oh ! Je ne le crois pas, comme si elle s’en souciait, je suis sûre qu’elle a oublié que j’existais, finit la ravissante blonde une note de tristesse dans la voix. - Ah oui ? Et d’où crois tu que vient l’ordre de veiller sans arrêt sur toi et de s’assurer que rien de fâcheux ne t’arrive ? - C’est vrai ? Elle se soucie vraiment de mon bien être ? Demanda Gabrielle un sourire éblouissant de bonheur sur ses lèvres. - Oui, Gabrielle c’est vrai. Tu es plus importante aux yeux de la conquérante que tu ne sembles le croire. Je vais demander à un des soldats de t’accompagner je serai plus rassurée. - Aliénora ? Rappela-t-elle le lieutenant qui partait. - Oui, Gabrielle ? - Merci. Merci pour tout, vous êtes si gentille avec moi. - De rien Gabrielle. Et je crois que nous fondons tous comme neige au soleil à ton contact, spécialement une puissante femme que je connais. - Puisses – tu dire vrai Aliénora. Et elle l’espérait vraiment. Aliénora sourit, ces deux là sont aussi différentes que le jour et la nuit mais qu’est le jour sans la nuit. Elle repensa à Aléna son bel amour perdu. Gabrielle avait réveillé le doux souvenir endormi au fond de son cœur. Dagnine cherchait un moyen d’approcher l’esclave de Xena, quand il la vit sortir de la cour escortée par un soldat. Il se dirigea vers celui-ci en souriant de toutes ses dents. - Sitos, je te cherchais. J’ai besoin de toi pour l’entraînement à l’épée et comme tu es l’un des meilleurs je ne peux me passer de toi. - Mais mon commandant j’ai ordre du lieutenant d’escorter mademoiselle Gabrielle pour sa promenade. - Eh bien, je te délivre de cette tâche et pour te rassurer j’envoie avec elle trois de mes meilleurs soldats, Dagnine se fit violence pour ne pas montrer le sentiment de haine qu’il nourrissait envers la jeune blonde et continua à sourire cordialement. Le guerrier réfléchit rapidement, désobéir au lieutenant de la conquérante serait une grave erreur. Et en même temps refuser une mission de son commandant direct peut nuire à sa carrière qu’il voulait glorieuse. Il se décida quand il vit approcher les trois soldats sur un signe de leur chef. Avec trois hommes autour d’elle la jeune fille ne risquait rien. Il l’abandonna donc pour suivre son supérieur. Gabrielle fut entraînée vers le bois qui jouxtait le palais. Confiante elle les suivit docilement. Ne connaissant pas les lieux, elle était ravie de les découvrir enfin.
Arrivés dans un lieu assez éloigné du château, l’un des soldats poussa brutalement Gabrielle qui tomba sur le sol moussu. Les regards carnassiers et durs la remplirent de terreur pure, ils lui rappelaient ses ravisseurs et leurs regards quand ils s’attaquèrent à sa sœur Lila. Son ventre fut saisi de crampes douloureuses. Elles avait compris ce que lui voulaient les soldats. Celui qui semblait être leur meneur lui sourit méchamment : - Ainsi c’est Xena que tu veux ? Mais tu sais petite fille, comme elle n’a pas le matériel qu’il faut, il indiqua son sexe en l’empoignant dans un geste obscène. Elle nous a demandé de te satisfaire loin du palais. Sous ordre de la conquérante, nous devons nous amuser et ensuite te faire disparaître. La conquérante n’aime pas du tout les petites choses tendres et innocentes comme toi. Maintenez-la bien au sol et tenez – la solidement c’est moi qui vais ouvrir le bal, finit –il en poussant un rire caverneux.
Il releva la courte robe de Gabrielle en la rabattant sur son ventre, dégagea son sexe et s’allongea sur elle de tout son poids. Gabrielle désespérée et terrorisée comprit que nul n’allait la délivrer et qu’elle allait subir l’outrage qu’elle redoutait tant. Elle ne comprenait pas pourquoi Xena avait ordonné un tel acte. Pourtant elle avait promis que cela n’arriverait pas. Pourquoi m’a-t-elle menti ? Pourquoi Xena ? Tu avais l’air si gentil avec moi pourtant. Le cœur de Gabrielle oscillait entre tristesse et colère quand une douleur fulgurante lui déchira les entrailles, la transperçant telle une épée. Elle hurla à sans briser la voix. Xena sursauta sur sa selle. Ce cri de souffrance et de terreur lui avait glacé le sang et retourné le ventre lui donnant la nausée. Non qu’elle ait une quelconque pitié pour les autres, mais son instinct lui dit que c’était Gabrielle qui hurlait ainsi, à la mort. Elle éperonna son destrier et chevaucha ventre à terre vers le lieu d’où lui parvenaient ces cris qui lui vrillaient le cerveau. Elle pria les dieux pour que pour une fois son instinct l’ait trompée. Gabrielle était une jeune femme si douce et si belle, il suffisait qu’elle sourie pour que le soleil pénètre à flots à l’endroit où elle se trouvait. Xena ne voulait pas encore mettre un nom sur la tempête qu’avait soulevé en elle la jeune paysanne. Une paysanne qui l’aurait cru, pourtant j’aime sa voix, son regard si doux, enfin inutile de
me mentir j’aime tout en elle. Artémis pourvu que ce ne soit pas elle, protège là je t’en prie. L’horrible spectacle qu’elle vit en arrivant dans la petite clairière la transforma en bête enragée. Gabrielle, Sa Gabrielle était maintenue au sol pendant qu’un de ses propres guerriers la violait, et la douce jeune fille lui lança un regard de haine absolue, son cri de rage figea les trois hommes en les transformant en statues de glace. Elle lança son chakram, décapitant proprement les deux guerriers qui clouaient Gabrielle au sol. Elle sauta de son cheval et arracha le troisième soldat du corps de son adorable barde. D’un bras elle lui enserra le cou à l’étouffer et de l’autre posait sa dague contre le sexe du violeur qui s’était ramolli. - Comment avez – vous osé, hurla-t-elle contre l’oreille du soldat à lui en crever les tympans, parle ou je t’émascule et je laisse les loups t’achever, PARLE, cria-t-elle encore désespérée par ce qui venait d’arriver à sa douce conteuse. - C’est Dagnine majesté, parvint-il à articuler, il nous a payé pour nous amuser avec la petite ensuite de la tuer et surtout de lui faire croire que l’ordre venait de vous. Gabrielle leva la tête vers son héroïne, aima-t-elle à penser heureuse que sa Xena n’ait rien à avoir avec ça, elle l’avait sauvée, elle était partagée entre un effondrement total et le bonheur de savoir Xena innocente de cet acte abject qu’elle venait de subir. Elle soupira bruyamment baissa la tête et laissa les larmes couler librement sur ses joues. - Quoi !? Je vais tuer ce porc et le déchiqueter à mains nues, cria la conquérante hors d’elle. Le guerrier tressaillit conscient que la conquérante ne lançait pas juste une menace en l’air. Elle était parfaitement capable de faire ce dont elle menaçait son commandant. Xena regarda vers Gabrielle, son cœur explosa dans sa poitrine à la vue du visage ravagé et du sang qui souillait l’intérieur de ses cuisses. Elle trancha la gorge de l’homme et le repoussa loin d’elle. Elle s’avança doucement vers Gabrielle pour ne pas l’effrayer et la prit tendrement dans ses bras. Elle se dirigea vers la rivière. Arrivée prés du lit de celle-ci, elle déposa son tendre fardeau sur une souche et entreprit de nettoyer le sang qui séchait et qui souillait sa jeune protégée. Protégée c’est ça, se dit-elle désabusée. Je m’étais promis de veiller sur elle et je la laisse se faire violer sauvagement, et vu le regard qu’elle m’a lancé quand je suis arrivée, je suis sûre qu’elle m’a cru capable d’une telle chose, elle pensait vraiment que j’étais l’instigatrice de cet horrible drame, dieux à quoi tu t’attendais, elle t’a vue tuer un homme de sang froid.
Quand elle eut fini de la nettoyer, elle mit un bras sous les genoux de Gabrielle et s’apprêtait à mettre l’autre autour des épaules, quand Gabrielle, qui jusque là n’avait pas bougé, avec un gémissement sourd lança ses bras en avant et les croisant en collier autour de la nuque de sa sauveuse et nicha son nez dans le cou de la souveraine. Xena comprit que Gabrielle avait besoin de réconfort et de sentir un corps ami contre le sien. Elle se leva en portant avec elle Gabrielle qui noua ses jambes autour des puissantes et fines hanches de la guerrière. Elle s’agrippait à elle de toute son énergie, puisant dans ce robuste corps finement musclé, la force qui l’avait abandonnée. Xena était muette de bonheur, sa Gabrielle ne la voyait plus comme un monstre, la preuve elle la serrait contre elle à l’étouffer. Elle se félicita de s’être dirigée vers la forêt pour penser librement à sa douce et merveilleuse conteuse. Elle sourit tristement, c’était certes un dénouement heureux, mais à quel prix. Elle serra contre elle le corps tendre et fragile, siffla Argo qui se mit à genoux. Elle enfourcha son cheval sans desserrer son étreinte. Elle prit les rennes d’une main et de l’autre maintint Gabrielle plaquée contre elle. Pauvre petite, dire qu’elle me fait encore confiance, que dois – je faire à présent comment suis-je sensée la réconforter, elle vient de subir l’acte le plus méprisable à mes yeux. Je devrais édicter une loi qui punit plus sévèrement le viol pour dissuader ces malades. Gabrielle tu es en train de bouleverser tout mon univers et je ne sais pas si j’aime ou si je déteste cette idée. Gabrielle ne s’était jamais sentie aussi bien auparavant, même quand Perdicus la serrait contre lui. Cette sensation là était unique, comme si elle était enfin à la place qui lui était destinée à sa naissance. Ce qui la rendait encore moins triste c’est Xena que n’avait rien à avoir avec ce qui lui était arrivé. Le corps chaud et puissant contre lequel elle reposait la consolait plus que les mots n’auraient pus le faire. L’odeur de la conquérante mêlée à celle du cuir l’enivrait, elle aurait voulu que leur chevauchée ne cesse jamais. Elle cala sa tête encore plus contre le cou accueillant, elle voulait que chaque parcelle de sa peau soit en contact avec celle de la souveraine, elle soupira d’aise en se disant qu’elle était aux Champs Elisées. Tous les évènements de ces derniers jours n’avaient qu’un seul but je crois - non j’en suis sûre- c’est de me guider vers le bonheur que je ressens dans les bras de cette magnifique femme. Les dieux ont certainement une bonne raison de m’avoir emmenée jusque là, peut être qu’ils voulaient que moi Gabrielle de Poteidaia approche le monstre sanguinaire qu’est la conquérante pour la rendre plus humaine. En tout cas cette mission me plait beaucoup, il y a quand même du boulot, mais j’y arriverai, je le veux si fort. De plus elle sait se montrer douce et généreuse, elle vient de le prouver, donc je peux ressortir ce qu’il y a de bon en elle et ça c’est un bon début. Je lui
donnerai tant d’amour, d’amour ? Zeus qu’est ce que je sais de l’amour, j’aimais bien Perdicus, mais elle, elle me fait ressentir des sensations tellement plus violentes. C’est ça L’amour ? C’est ce bien être que je ressens en ce moment ? Cette envie de tout connaître d’elle, de lui appartenir corps et âme, d’être la seule à qui elle dédierait ses sourires de bonheur. Elle resserra sa prise contre la conquérante, et se fit violence pour maîtriser son envie d’embrasser son cou si doux et qui sentait si bon. Artémis, je suis amoureuse, j’aime cette femme plus que tout au monde. Est-ce que cela me fait peur ? Non, elle vient de me sauver la vie, comment pourrai-je encore la craindre alors que je suis confortablement installée dans ses bras. Elle se cramponna encore plus à sa sauveuse pour qui elle ressentait une immense gratitude. Xena sentit la prise plus forte de la ravissante jeune fille, elle ne put résister plus longtemps, elle posa sa joue contre les doux et soyeux cheveux blonds roux. Elle se promit de faire de son mieux pour rendre le sourire à cette douce créature au cœur si pur. Elle était si attendrie par son précieux fardeau qu’elle cligna plusieurs fois des yeux pour empêcher les larmes de couler. Le corps qui reposait contre le sien était entièrement abandonné. Gabrielle avait confiance en elle, son abandon dans ses bras le prouvait. Xena se reprocha d’être aussi attendrie par cette jeune fille qui aurait dû n’être qu’une simple esclave, mais ne fit rien, elle était déjà bien éprise, elle sourit à ce mot et se laissa mener par sa jument palomino.
Aliénora bichonnait son cheval dans la cour quand elle vit arriver la conquérante sur Argo, dans ses bras, tenant Gabrielle en équilibre contre elle, elle comprit au regard bleu glacial que quelque chose n’allait pas. Avant qu’elle ne puisse poser la moindre question la conquérante lui ordonna : - Va chercher Dagnine, fais le attendre dans la salle du trône, ne lui dis rien de plus. Le lieutenant s’exécuta sur le champ. Xena descendit de cheval sans lâcher Gabrielle qui se cramponna à elle de plus belle. La conquérante se dirigea vers sa chambre, elle y trouva Sébora à qui elle demanda sèchement : - Prépare un bain immédiatement !
La conquérante s’assit au bord de son immense lit sans lâcher la jeune fille qui n’en demandait pas mieux. Le bain fut prêt en un temps record, Sébora connaissant les sautes d’humeur de son maître, évitait ses foudres en exécutant les ordres avec une rapidité et une efficacité à toute épreuve. Xena se leva et s’avança vers le grand bac, elle fit un geste pour y déposer le tendre corps collé désespérément à elle, mais Gabrielle s’agrippa à elle de toutes ses forces lui signifiant qu’elle ne voulait pas quitter son doux et rassurant cocon, elle s’y sentait si bien. - Tu veux que je rentre avec toi ? Dans le bain ? Toute habillée ? Plaisanta la conquérante des nations. Gabrielle hocha vigoureusement la tête, elle ne voulait pas revenir à la dure réalité et l’affronter, les bras de Xena la faisaient flotter dans un monde ou les malheurs n’existaient pas. Xena pensive, regarda longuement la tête blonde mais ne protesta pas soucieuse uniquement du bien être de ce petit bout de femme qui reposait, confiant dans ses bras. Elle se débarrassa de ses armes et entra tout habillée dans le grand bac entraînant la blonde avec elle dans l’eau chaude. Gabrielle voulait ôter de son corps l’odeur tenace des brutes qui avaient souillé son corps et son âme, alors sans réfléchir elle pria la grande brune. - Lave –moi s’il te plait, ôte toute la souillure de mon corps Xena. Elle se rendit compte trop tard de son erreur. Horrifiée par son audace involontaire, elle se détacha de la grande femme, prête à affronter la lueur meurtrière dans les yeux de glace et ce serait sûrement la dernière chose qu’elle verrait. Pourtant elle ne vit rien que de la douceur dans son merveilleux regard au bleu si rare, il y avait même, elle l’aurait juré, une pointe de tristesse. - Rassure –toi Gabrielle, apaisa-t-elle la jeune femme terrifiée, en repoussant une mèche blonde de son front, ne me regarde pas avec tant de terreur, ce n’est rien, et c’est mon nom. Tu as le droit de m’appeler ainsi, finit –elle en souriant chaleureusement, ravie de voir revenir le rire sue le visage poupin et si jeune. - Merci, je croyais que vous ne tolériez pas cela.
- Cela dépend pour qui. Gabrielle je voudrai savoir, est-ce qu’ils t’ont tous violée ? Elle posa la question en ramenant à sa poitrine la tête de sa protégée. - Le second venait à peine de commencer quand vous êtes arrivée, Articula-t-elle péniblement. Merci Xe… Xena. Merci de m’avoir arrachée à leurs mains, merci de m’avoir sauvée, je vous en serai reconnaissante toute ma vie, finit – elle en sanglotant. - Gabrielle, je suis tellement désolée, dit doucement la conquérante en caressant la joue inondée. - Pourquoi ? Ce n’était pas de votre faute. Et … Gabrielle hésita une seconde puis elle se jeta à l’eau, sans eux je n’aurais certainement jamais goûté au bonheur d’être dans vos bras. Vous m’avez aidé par votre simple présence Xena, merci infiniment. J’aurai tellement voulu que ma pauvre sœur puisse trouver sur son chemin une héroïne comme vous. - Ta sœur ? - Oui, nous avons été enlevées ensemble, elle a été violée le soir même de notre enlèvement. - Et pas toi, pourquoi ? - Parce que je vous étais destinée pas elle et elle n’a pas eu le bonheur de tomber sur quelqu’un comme vous ou du moins je l’espère pour elle. Dire qu’elle craignait plus pour mon sort que pour le sien, elle serait étonnée de savoir à quel point je suis heureuse d’être ici. Emue et troublée Xena serra plus fort contre elle la jeune femme, son étreinte passionnée fit vibrer leurs cœurs à l’unisson. Xena décida de ne plus combattre les sentiments qui la poussaient inexorablement vers la ravissante blonde. Gabrielle sentit plus qu’elle n’entendit les battements précipités qui provenaient de la poitrine ferme de l’exquise femme qui devenait tout pour elle. Oserai-je un jour lui dire à quel point je l’aime ? Probablement jamais, pourtant elle n’est pas aussi féroce que je le pensais elle est même humaine je dirais. Peut être un jour ce sera tellement lourd à porter que je serai obligée de le lui avouer. Elle fut interrompue dans ses pensées par un battement à la porte de la chambre.
Aliénora entra dans la chambre dés que son général lui eut donné sa permission. Elle ne revenait pas de ce qu’elle vit, la femme la plus puissante du monde tenant une tendre chose entre ses bras dans un bain, et toute habillée de ses cuirs. Enfin quelqu’un a pu infiltrer ta carapace mon amie, tu ne le sais certes pas mais l’amour te rend tellement plus belle et moins féroce ça, par contre ça te plaira moins. Elle se reprit vite pour énoncer la raison de sa venue et surtout expliquer pourquoi elle dérangeait la conquérante dans un moment aussi intime. - Majesté, salua-t-elle, Dagnine a disparu et pas seul, il a entraîné une cinquantaine d’hommes, ses fidèles assurément. J’ai réuni les meilleurs pisteurs nous partirons dés que vous le permettrez. - Le fils de bacchante, je savais qu’un jour ou l’autre je devais faire face à sa trahison. Partez tout de suite, ramène –le Aliénora ! Mort ou vif peu importe. - A vos ordres majesté. Nous partons tout de suite. Aliénora s’inclina puis sortit, toujours ignorante de ce qu’avait fait Dagnine, mais son intuition lui dit que c’est à Gabrielle qu’il s’en était pris, trop lâche pour affronter son chef ou son lieutenant. Elle se jura que quoique ait fait Dagnine il le payerait, et très cher. Elle aimait vraiment beaucoup cette jeune fille innocente qui par sa pureté et sa douceur avait touché le cœur de la femme la plus glaciale de Grèce. Elle avait sévèrement tancé le jeune soldat à qui elle avait confié la garde de Gabrielle. Mais elle ne lui en voulait pas vraiment il n’avait fait que suivre les ordres de son commandant direct. De plus il pensait vraiment que la jeune femme serait en sécurité avec trois gardes. Enfin ce qui est fait est fait, il ne reste plus qu’à réparer. Bien que Xena l’ait sûrement déjà fait avec Gabrielle qui semblait plus sereine. Xena aida Gabrielle à se sécher, puis l’allongea sur son propre lit. Elle lui donna une tasse avec un breuvage qui sentait bon la menthe et le citron. Gabrielle avala le liquide avec un soupir de satisfaction avant de s’allonger avec délice dans les draps de soie fraîche. Xena la couvrit et lui dit tout contre son oreille de se reposer. Gabrielle murmura un fervent merci avant de sombrer dans le sommeil provoqué par les herbes que la conquérante avait ajouté à la boisson chaude. Quelques chandelles plus tard Xena était assise à son bureau quand Aliénora revint bredouille. Xena le devina à l’air enragé de son lieutenant et amie.
- Conquérante nous les avons perdus, pour être honnête juste au bord de la rivière, nous l’avons longée mais rien, ils ont dû chevaucher dedans. Majesté je crains que cela ne nous laisse pas de grandes chances de les retrouver. - Oui, mais nous sommes plus rusées et plus clairvoyantes. Aliénora je ne pense pas que nous ayons à chercher nous même, si il est parti avec 50 hommes il pensera certainement à nous attaquer, il reviendra tout seul. Et je l’attends d’un pied ferme, il payera ce qu’il a fait. - Conquérante si je puis me permettre qu’a-t-il fait ? - Il a ordonné à trois de ses hommes de violer Gabrielle, puis de la tuer et de lui faire croire que c’est moi qui l’avais ordonné. - Et ont –ils… Je veux dire… Ont-ils… Réussi ? - Oui, je suis arrivée quand le second venait de prendre le relais. - Etait-elle vierge ? - Oui elle l’était, murmura doucement Xena, le cœur en lambeaux. Aliénora s’apprêtait à répliquer quand un garde se présenta devant la conquérante. - Majesté un soldat de la garde royale demande à vous voir. - Qu’est ce que tu attends pour le faire rentrer, ordonna-t-elle sèchement, elle regarda vers son lieutenant qui n’avait pas bougé de sa place depuis son arrivée. Elle la vit changer d’expression à l’entrée du garde et mettre la main à son épée, et avancer vers lui menaçante. - Alexandre, hurla-t-elle, espèce de traître, tu es de ceux qui ont suivi Dagnine, je vais te tuer. - Attends, rengaine ton arme, lui dit-elle doucement, le soldat n’avait pas esquissé le moindre geste pour se protéger contre l’attaque de son lieutenant de plus il était revenu, peut être par ruse ou tout simplement et elle l’espérait, par loyauté, le regard d’Alexandre était sincère et elle savait que c’était l’un de ses fervents admirateurs, il était fidèle et loyale, elle décida de lui accorder le bénéfice du doute, elle voulait à tout prix le croire, écoutons d’abord ce qu’il a à nous dire.
- Majesté, commença Alexandre en s’inclinant puis en mettant un genou à terre devant sa souveraine qu’il aimait au-delà de toute limite, dés que Dagnine vous a vue vous diriger dans la forêt, il est devenu comme fou. Nous étions à peu près une cinquantaine à nous entraîner. Le commandant nous a assuré que si on le suivait à l’instant nous aurions la gloire et la richesse. Et je me suis rendu compte que tous ceux qui étaient là, excepté Sylos et moi-même, vous haïssaient. Alors nous avons décidé de les suivre en faisant comme eux… hum… Il leva la tête qu’il avait tenu baissée en signe de soumission, et regarda vers la conquérante dont le visage était froid et ne trahissait aucune émotion, il hésita puis poursuivit, nous avons proféré des insultes graves à votre encontre et des menaces. Mais je jure sur mon honneur que je n’en pensais pas un traître mot. - Je te crois continue, dit Xena en relevant un sourcil et un rictus se dessina au coin de ses lèvres, elle lui ferait confiance décida-t-elle. - Sylos et moi n’aurions pas été crédibles sinon, continua-t-il soulagé que sa reine le croit, mais nous devions absolument savoir ce que voulait Dagnine… - Et est ce que tu le sais maintenant, l’interrompit Xena sa voix à son registre le plus bas mais Alexandre l’entendit comme si elle avait crié. - Oui, Dagnine va rejoindre l’armée de votre pire ennemi Dacros pour revenir et prendre d’assaut le château. L’armée de Dacros est stationnée à trois jours vers le sud. Nous avons longé le lit de la rivière pour ne laisser aucune trace de notre fuite. - Le fils de bacchante cria Aliénora, quand aura lieu l’attaque ? - C’est ce que va essayer de savoir Sylos. - Comment as – tu pu quitter Dagnine sans te faire tuer, demanda le lieutenant d’une voix ou perçait le doute. - Avec Sylos, le soldat sourit en y repensant ce qui le fit grimacer car il avait oublié sa blessure au flanc, nous avons mis en scène ma mort par la main de Sylos qui fit croire que je voulait me sauver. Il a été obligé de me blesser au flanc, il montra un pansement d’infortune taché de sang
aux deux femmes. Dagnine a ordonné ensuite qu’on m’abandonne aux loups. Sylos sera de retour dés qu’il en saura un peu plus sur l’attaque. Il est sûr que lorsqu’ils rejoindront l’autre armée, nul ne s’apercevra de sa désertion. - Espérons –le, soupira la conquérante, Sebora, cria-t-elle, soigne sa blessure, ordonna-t-elle à son esclave. - Ici conquérante ? - Oui ici, Aliénora va chercher tous les commandants, je veux les voir tout de suite dans la salle de conseil. - A vos ordres majesté, le lieutenant salua son général et quitta la pièce. Même si le guerrier mentait, elle ne craignait pas pour la vie de la souveraine, celle-ci pouvait combattre seule vingt hommes armée jusqu’aux dents. Que dis – je elle est capable de se défendre contre cent homme, cette femme est spéciale et époustouflante au milieu d’un combat. Xena inspecta de loin et d’un œil expert la blessure, en effet celle – ci était assez profonde pour tromper mais pas mortelle, Sylos avait fait du bon travail, elle sourit fière que ses soldats soient si vigilants. Si Alexandre dit vrai et je pense que c’est le cas, nous devons nous préparer à cette attaque, Dagnine a toujours voulu prendre ma place, mais je ne la lui laisserai pas il peut courir. Tu vas crever Dagnine ça je te le promets. - Conquérante, appela le soldat, la femme qui s’apprêtait à quitter la salle du trône, je combattrai à vos côté jusqu’à la mort. Contrairement à vous, Dagnine n’a d’égard pour personne, il n’hésitera pas à tuer les gens qui se rendent, les enfants et les vieux, tuer et violer les femmes. Je ne veux pas qu’il soit le nouveau maître de la Grèce. Si je dois mourir ce sera pour vous et pour vous seule. - Merci Alexandre je m’en souviendrai. Va te reposer maintenant je te veux frais et dispos pour la bataille. - A vos ordres majesté. Il salua bien bas sa reine et sortit. - Les commandants vous attendent conquérante, dit Aliénora qui rentra dans la pièce que venait de quitter le soldat. Majesté est ce que vous croyez ce qu’a dit Alexandre ?
- Oui, je l’aurais su si il m’avait menti. - Bien, Aliénora avait une totale confiance en l’instinct de sa souveraine celui – ci les avait souvent sorties de situations délicates, allons préparer cette guerre alors et nous apprêter à botter le cul à ces idiots. La conquérante passa la majeure partie de la nuit à organiser les stratégies d’attaque et de défense du château mais surtout d’une ravissante blonde qui dormait inconsciente du danger imminent. Gabrielle fut réveillée par la caresse persistante d’un rayon de soleil, elle sourit au matin radieux, mais une douleur entre les cuisses lui rappela brutalement ce qui s’était passé la veille et elle redevint grave. Elle regarda autour d’elle, le faste et la beauté de la pièce lui apprirent qu’elle dormait dans la chambre de la conquérante. Elle se remémora la tendresse et la douceur dont avait su faire preuve cette dernière et elle sourit de bonheur. Elle avait senti une forte connection entre elles deux comme un lien naissant et indénouable. La douleur persistante au creux de son intimité était là pour lui rappeler la cause de ce rapprochement. C’est drôle, quelqu’un d’aussi froid et cruel aurait pu se délecter d’un viol et d’en commettre, c’est bizarre qu’elle le condamne si fermement, mais je ne vais certainement pas m’en plaindre. Elle étouffa un sanglot. Les dieux nous font parfois souffrir avant de nous offrir le bonheur. Oh Lila je sais maintenant ce que tu as vraiment ressenti entre les mains de ces brutes, mais contrairement à moi il n’y avait personne pour te réconforter. Elle sanglota amèrement, sa sœur lui manquait, sa famille lui manquait. En entrant dans la pièce un plateau entre les mains, Sebora fut attristée de trouver la jeune femme dans cet état. - Ma petite fille ne pleure pas, tu es en sécurité maintenant, pria l’esclave pensant qu’elle pleurait à cause de ce qu’il lui était arrivé. Regarde plutôt les bonne choses que je t’ai apportées sur l’ordre de la conquérante. Elle a pensé que tu devais avoir faim car tu as dormi sans manger hier L’estomac de Gabrielle répondit pour elle en émettant des gargouillis significatifs ce qui fit sourire les deux femmes. - Est-ce que tu as encore mal Gabrielle ? demanda la femme plus âgée avec affection.
- Juste un tout petit peu, je vois que Xena t’a mise au courant, dit doucement Gabrielle. - Malheureuse ! tu sais ce qu’elle est capable de te faire si elle t’entend l’appeler ainsi. - Ne t’en fais pas elle m’a elle-même permis de le faire, sourit malicieusement la ravissante blonde. - Ah ! Eh bien dans ce cas tout va bien. Mais c’est quand même étrange. C’est la première fois qu’elle permet cela depuis la mort de son frère. Elle doit beaucoup t’apprécier, comme nous tous d’ailleurs tu es si gentille et si jolie Gabrielle. Un vrai petit ange. - Son frère est mort ? Quand ça ? Demanda Gabrielle qui n’avait retenu que cela du babillement de Sébora. - Oh, il y a bien longtemps Gabrielle, lorsque la conquérante n’était qu’une douce et jolie personne. - Je savais qu’elle n’était pas aussi méchante et dure qu’elle veut bien le faire croire. - Oui, mais pour ça, aujourd’hui, il faut creuser vraiment très profond pour pouvoir exhumer l’ancienne femme. - Moi je l’ai vue, Sébora et pas plus tard qu’hier. Alors si tu me montrais ce que tu m’as rapporté je meurs de faim. Xena se trouvait encore dans la salle de conseil. Elle et son lieutenant n’avaient pas fermé l’œil un seul instant. Elles revoyaient encore et encore les plans de bataille éparpillés sur la grande table. Xena revoyait des dizaines de fois les plans, car l’image de Gabrielle ne cessait de venir la hanter. Le ravissant corps reposant chaud et tendre dans ses draps ne lui laissait aucun répit. Elle essayait pourtant de toutes ses forces de la sortir de son esprit et de se concentrer sur son travail mais en vain. Elle fit sursauter son lieutenant quand elle lança avec force et rage son verre contre le mur. - Je vais la tuer ! Et m’en débarrasser une fois pour toute. Mon royaume est menacé par mes pires ennemis et moi je m’attendris sur
une petite chose sans signification aucune. Je n’ai pas bâti tout ça pour le perdre à cause d’elle, hurla-t-elle. - De qui parlez –vous conquérante, Aliénora posa la question, elle avait peur au fond de savoir de qui parlait son général, elle espérait qu’elle se trompait. - De Gabrielle ! De qui d’autre veux tu que je parle. Depuis qu’elle est là je suis molle comme du caoutchouc. Cette fille m’a ensorcelé. Je dois me débarrasser d’elle avant de perdre ce qui m’est le plus cher. Elle tira violemment son épée de son fourreau posé sur la table et se dirigea d’un pas décidé vers la porte. - Non ! Aliénora lui barra le chemin en sortant son glaive, je ne vous laisserai pas faire conquérante. Gabrielle ne mérite pas votre colère. Et je sais qu’elle compte pour vous, plus que vous ne l’admettez. - Tu oses me défier Aliénora, hurla la femme aveuglée par la rage en brandissant son épée et frappant de toutes ses forces. - Oui, cria le lieutenant en parant durement le coup ce qui envoya des étincelle à travers la salle, et c’est pour vous et pour Gabrielle que je le fais. - Alors tu vas mourir aussi, finit la conquérante dans un sourire cruel qui montrait ses dents blanches et parfaites. Gabrielle avait vite expédié son petit-déjeuner, car elle avait hâte de retrouver la conquérante. Elle avait hâte de revoir le beau visage de son héroïne. En passant devant la salle de conseil elle entendit le son du métal qui s’entrechoquait lourdement. Elle poussa la porte et stoppa net les yeux agrandis d’horreur. Les deux femmes qu’elle aimait le plus au monde s’affrontaient, et leur regards déterminées et durs démontraient que ce n’était pas un entraînement mais un duel à mort. Elle hurla de toutes ses forces : - Arrêtez, je vous en prie qu’est ce qui vous arrive, elle s’interposa entre les deux antagonistes ce qui leur fit stopper net le combat. Xena lança un regard perdu vers Gabrielle et tomba à genoux en lâchant son arme. Elle fut vite rejointe par Gabrielle.
- Gabrielle tu aurais pu te faire tuer, il ne faut jamais te mettre en travers d’une épée, elle attira violemment la jeune femme contre elle dans une étreinte désespérée. Elle leva le regard vers Aliénora qui inclina la tête, et se dirigea vers la porte comprenant que la souveraine voulait rester seule avec sa jeune amie. La lueur meurtrière ayant disparu du regard transparent, elle pouvait partir sans plus rien craindre pour la jeune Gabrielle, elle n’était plus en danger. J’avais juré pourtant que personne n’atteindrait plus mon cœur, que personne ne pourrait escalader les murs érigés autour de cette forteresse. Et celle –ci s’effrite dés que je la regarde. Aliénora je ne l’aurais jamais tuée, comment aurai-je pu. Il suffit que je regarde dans la profondeur de l’océan qu’est son regard pour fondre comme neige au soleil, et perdre tous mes moyens. PERDRE TOUS MES MOYENS !!! Elle se détacha doucement de Gabrielle, et sans un mot ni un regard elle sortit de la pièce. Laissant derrière elle une jeune femme désemparée le cœur battant à tout rompre. Personne ne peut me blesser encore une fois, mais quand je la regarde, elle est si douce si pure et si innocente. Elle ne peut même pas mettre un nom sur le désir que je sais qu’elle ressent déjà pour moi, elle n’est pas la seule d’ailleurs. Mais me laisser aller c’est perdre mon pouvoir, mon empire. Ah ! Gabrielle que vais-je faire de toi ? Je n’aime pas ce que tu me fais ressentir, ça m’affaiblit. Je devrai la mettre dans mon lit, la prendre et me débarrasser de cette frustration et ce désir permanents. Oh dieux je suis la conquérante des nations pourquoi j’hésite tant à le faire ? Parce que ce que tu ressens pour elle n’est pas une simple affaire sexuelle, ça va bien au-delà, lui dit une petite voix venant de quelque part de son cerveau confus. Elle partit à la recherche de son lieutenant pour finir le travail interrompu. Elle savait qu’elle avait mal agi envers Gabrielle en l’abandonnant sans un mot. Elle lui devait une explication. Elle décida de l’inviter à partager son dîner, elle lui demanderait même de lui raconter une histoire. Elle sourit à cette dernière pensée.
Aliénora l’attendait dans la salle du trône, elle savait que la conquérante viendrait lui donner ses ordres pour la bataille qui, elle le sentait était imminente. La conquérante arriva le sourire encore dessiné sur ses
lèvres. Elle s’avança vers son lieutenant prête à parler de ce qui s’était passé mais un guerrier de la garde royale l’interrompit en faisant brusquement irruption. - Conquérante une armée de plus de deux cents guerriers à une demi journées de marche vers nous. - C’est Dagnine et ses alliés. Ne perdons pas de temps Aliénora nous allons au-devant d’eux, je ne veux pas qu’ils rentrent à Corinthe. Nous allons les attaquer par surprise. Aliénora pendant que je me prépare renforce la garde autour du palais je ne veux pas que mes gens soient mis en danger. Et en particulier Gabrielle, finit-elle au fond de son cœur. Gabrielle regardait de sa fenêtre les troupes de la conquérante et celle – ci en tête se diriger vers la sortie de la ville au galop. Quelques instants plutôt cette magnifique femme en armure étincelante remplissait l’espace de sa chambre. Gabrielle était justement en train de se reprocher avec tristesse d’avoir abusé de la gentillesse de la conquérante en se collant à elle comme une chatte en chaleur. Elle se disait que si Xena l’avait brusquement quittée c’est parce qu’elle ne supportait pas cette étreinte. Mais elle était arrivée et avait balayé tous les doutes de la paysanne. - Gabrielle, Dagnine va attaquer, et… Je dois l’arrêter pour notre sécurité à tous, annonça-t-elle de sa belle voix grave. - Je comprends, mais promettez –moi une chose Xena. - Tout ce que tu veux Gabrielle. - Soyez prudente et revenez – moi vite. - Je le ferai Gabrielle, promit-elle en lançant un regard émerveillé à la ravissante jeune femme qui s’inquiétait sincèrement pour elle. On m’attend Gabrielle, ne fais rien d’imprudent s’il te plait je n’ai pas envie de m’inquiéter pour toi pendant la bataille. - Pourquoi ? Demanda la blonde n’osant croire ses oreilles. - Parce que cela me déconcentrerait Gabrielle. - Pourquoi seriez – vous déconcentrée ? - Parce que tu comptes vraiment beaucoup pour moi Gabrielle.
- Oh ! Xena vous comptez aussi beaucoup pour moi. - Cela nous fait au moins un point commun, essaya de plaisanter la conquérante qui faillit envoyer Dagnine au diable pour rester près de la douce jeune femme, elle la prit tendrement dans ses bras et sentit des plus petits serrer sa taille ce qui la bouleversa, elle se fit violence pour se détacher de la douce étreinte et se hâta de rejoindre son armée prête à partir. Gabrielle savait que l’attente serait longue et qu’elle s’inquièterait pour ses deux amies, elle ne savait toujours pas pourquoi les deux femme s’étaient battues si violemment un peu plus tôt. Mais elle décida que cela ne la regardait pas. Elle appela Alténa et lui demanda de lui apporter ses repas dans la chambre jusqu’au retour de l’armée et de la conquérante. Gabrielle passa le reste de la journée à essayer de composer une histoire penser à la guerre et à sa nouvelle amie serait trop dur. Il fallait qu’elle s’occupe. L’armée de la conquérante trouva vite ses ennemis, Xena s’engagea dans la bataille en poussant son cri de guerre, galvanisant ses troupes. Ses guerriers attaquèrent en poussant des cris sauvages pour déstabiliser leurs ennemis. Ceux – ci ne s’attendaient pas à voir arriver l’armée de la conquérante, ils avaient vraiment cru leurs chefs qui leur avaient assuré que cette chienne serait si surprise qu’elle perdrait la bataille comme une bleue. Mais ils venaient de se rendre compte que la souveraine était pleine de ressources et que sa réputation encore une fois n’était pas surfaite. Xena et son armée tuaient décapitaient et coupaient en deux leurs ennemis, Xena qui ne voulait qu’un seul homme le repéra, il était en retrait assurant les arrières de l’armée. Elle se rua dans sa direction. Dagnine sourit. Ah Xena tu es si prévisible. Il fit un bref signe de tête aux cinquante archers dissimulés sur les branches. Ils allaient attaquer la conquérante en même temps. Aliénora suivit son général pour assurer sa protection en cas de besoin. Xena entendit les arcs se tendre, elle savait que l’attaque des archers serait massive, elle fonça vers Dagnine et avant que celui-ci ne puisse se défendre il fut coupé en trois morceaux un pour chaque homme envoyé pour violer sa Gabrielle. Elle réussit avec Aliénora à dévier quelques flèches, elle fit un grand bond en avant et atterrit près des premiers archers elle en décapita plusieurs en lançant son chakram et se battit comme une panthère. Quand ils furent tous
morts, elle s’écroula, trois flèches enfoncées dans le corps. Sa dernière pensée fut pour la ravissante blonde qui l’attendait et à qui elle avait promis d’être prudente. Mais rongée par la haine et l’esprit de vengeance elle s’était ruée vers le danger pour éliminer celui qui avait osé faire du mal à sa chère Gabrielle. Elle entendait vaguement Aliénora crier son nom et donner des ordres pour qu’elle soit transportée avec précaution jusqu’au château. Aliénora avait elle –même tué l’ennemi de sa souveraine il avait aidé Dagnine à attaquer la femme qu’elle admirait le plus au monde il méritait le châtiment qui lui avait été réservé elle était fière de leur victoire. L’armée ennemi était battue presque tous les guerriers étaient morts. Aliénora donna l’ordre d’achever les blessés et d’attacher entre eux les rares survivants. Elle était heureuse de ne compter que très peu de morts parmi les siens et quelques blessés mais aucun grave. Le soleil était couché depuis cinq chandelles quand Gabrielle fut réveillée par des acclamations et des cris de victoire. Son cœur bondit dans sa poitrine en faisant un détour par ses entrailles. Elle se leva et se précipita vers la sortie ressentant un bonheur qu’elle n’avait jamais éprouvé auparavant. Mais sa joie fut de courte durée quand elle aperçut Aliénora le corps entièrement taché de sang guider une civière vers la chambre de son amour. Elle plaqua sa paume contre sa bouche pour ne pas crier et courut vers le lieutenant le cœur soulevé. - Aliénora qu’est ce qui s’est passé, est ce qu’elle est… Elle n’osa pas continuer, et se pencha sur le corps inanimé. - Gabrielle… Elle regarda tristement vers la forme allongée où trois blessures par flèches saignaient encore légèrement. Les archers étaient tapis sur des branches d’arbres et ils étaient au moins 50. La conquérante n’a pas pu dévier toutes les flèches, mais elle s’est battue comme une lionne et les a tous décimés avant de s’effondrer, elle a tué Dagnine de ses propres mains, elle m’a dit tout de suite après, « Gabrielle est vengée ». - Oh, Aliénora est ce qu’elle va s’en sortir ? Sanglota Gabrielle en ne quittant pas des yeux le visage blanc et livide de la femme dont elle était tombée éperdument amoureuse, elle se saisit de sa main et la garda dans la sienne. - Je l’espère, elle fut interrompue par les guérisseurs qui se précipitèrent au chevet de la conquérante qui était à présent allongée sur son lit toujours inconsciente.
- Mademoiselle, dit l’un deux en s’adressant à Gabrielle, vous devriez lâcher sa main à présent et sortir d’ici pour nous laisser la soigner. - Je vous en prie je veux rester près d’elle, supplia la jeune femme en lançant un regard désespéré à Aliénora. - C’est bon laissez – la rester, je suis sûre que sa majesté la voudra à son chevet si elle se réveille. Gabrielle lui lança un regard plein de gratitude, et défia les regards courroucés des guérisseurs en levant fièrement le menton. Elle les regarda travailler sans émettre le moindre son, elle eut mal pour la femme qui n’était toujours pas revenue parmi eux. Les guérisseurs placèrent les derniers bandages et l’un d’eux lui introduisit un liquide entre les lèvres à l’aide de son doigt. - Voila, c’est fini, annonça le plus vieux, à présent il lui faut du repos, elle a de la chance aucun organe vital n’a été touché mais elle a perdu beaucoup de sang ce qui a provoqué son inconscience. Nous lui avons administré un somnifère, elle ne se réveillera que dans plusieurs chandelles. Appelez – nous si il y a un quelconque changement. - Merci Tyson, dit Aliénora en serrant la main parcheminée, Gabrielle et moi la veillerons. Si il y a quoique soit nous vous ferons appeler, soyez en certain. Dés que les guérisseurs eurent quitté la chambre, Gabrielle se précipita au chevet de la femme allongée et reprit sa main dans les siennes. Elle voulait lui transmettre sa force, son énergie et surtout tout l’amour qu’elle ressentait pour elle. Elle regarda le lieutenant qui venait de soupirer et eut pitié pour cette femme fatiguée et sale - Aliénora, allez prendre un bain et vous changer, je m’occuperai d’elle, rassurez – vous je vous ferai appeler si quelque chose ne va pas. - D’accord tu as raison, je vais me débarbouiller un peu. Je ne serai pas trop longue. Quand elle fut seule Gabrielle enlaça en prenant mille précautions le grand corps blessé. Xena reviens –moi vite, j’ai tant de choses à te dire, tant d’amour à te donner. Cela fait à peine quelques jours que je te
connais et pourtant je ne peux plus vivre sans toi. Si il t’arrivait quoique ce soit je ne me le pardonnerai jamais. C’est à cause de moi que tu as mené cette bataille, sans moi Dagnine ne t’aurait jamais trahie. Les joues baignées de larmes elle approcha sa tête de celle de son amour et posa ses lèvres sur les siennes. Elle fut bouleversée par la douceur des lèvres pleines. Aliénora choisit ce moment pour pénétrer dans la chambre. Elle s’était douchée et habillée très vite. La conquérante étant blessée était trop vulnérable et tant de gens voudraient sa mort, elle ne pouvait la laisser trop longtemps sans défense. Elle sourit à cette vue. Gabrielle rougit violemment, elle avait honte de son geste, car elle venait de voler un baiser qui ne lui aurait peut être pas été accordé. - Ne rougis pas Gabrielle, je sais que tu l’aimes et qu’elle a beaucoup de chance d’être aimée par une femme aussi pure. - Je ne suis pas aussi pure que ça. Je viens d’embrasser une femme inconsciente. - Je peux comprendre, la conquérante est une femme très attirante et très désirable. - Est-ce que vous l’aimez aussi Aliénora ? - L’amour n’est plus pour moi Gabrielle, il fut un temps où j’ai cru au bonheur éternel, mais j’ai vite déchanté. J’aime la conquérante mais je n’en suis pas amoureuse, finit – elle en souriant tristement. - Qui vous a blessée à ce point ? Qui aimez – vous encore en secret Aliénora ? - Tu ne serais pas devin Gabrielle ? Plaisanta le lieutenant pour alléger l’atmosphère. - Juste conteuse, et les bardes sont très perspicaces. Aliénora vous n’êtes pas obligée de me le dire. - Elle s’appelait Aléna, commença péniblement Aliénora, nous étions jeunes et folles amoureuses l’une de l’autre. Mais nous étions hélas pauvres, très pauvres. Moi tout ce que je possédais, était l’épée que m’a laissée mon père avant de mourir et l’art de la manier. Aléna te ressemblait Gabrielle, douce, pure, innocente et si belle. - Que lui est –il arrivé ? Demanda Gabrielle qui voyait qu’Aliénora avait du mal à poursuivre.
- Son père, commença la jeune femme avec colère et en serrant ses deux poings, l’a vendu à un riche et vieux marchand. Enfin il la lui a donné en mariage moyennant une forte somme, donc pour eux elle n’était qu’une marchandise. Je ne pouvais rien y faire, non seulement j’étais pauvre mais en plus j’étais une femme, alors je ne faisais pas le poids. La nuit avant ses noces, nous avons décidé de fuir loin de tout et de vivre notre amour jusqu’à notre mort, mais ma mère qui nous avait entendues nous dénonça et Aléna me fut arrachée. Et c’est ainsi que je m’engageais dans l’armée de la conquérante. - Maintenant vous êtes riche Aliénora, pourquoi ne pas aller la chercher ? - J’y ai pensé Gabrielle tous les jours depuis cinq ans, mais je me dis qu’elle a sûrement des enfants et qu’elle ne les abandonnera jamais pour moi, même si cela la déchirerait. Je préfère nous éviter ça à toutes les deux. Si tu avais des enfants Gabrielle, est ce que tu les abandonnerais pour suivre l’amour ? - C’est une question très difficile, car je n’en ai pas, mais je ne crois pas que je les abandonnerai. - Je sais, c’est pour ça que je préfère tout oublier. - Mais Aliénora, vous n’êtes sûre de rien. - Oh Alena respirait la santé, elle en a certainement une ribambelle à l’heure qu’il est, elle baissa la tête et Gabrielle vit deux grosses larmes finir leur course sur le plancher. Gabrielle posa sa main sur la cuisse musclée de la guerrière en un geste de réconfort. Elle était triste pour Aliénora, elle savait que ce qu’elle aurait à endurer si la conquérante se lassait d’elle ou si elle ne la voulait pas dans sa vie, son cœur se serra à cette perspective. Plusieurs chandelles plus tard, elle allait fermer les yeux et s’abandonner à l’envie de dormir quand elle sentit les doigts dans sa main bouger légèrement. Pleine d’espoir elle fixa les yeux de Xena espérant voir le si beau regard de la magnifique femme brune. Elle ne fut pas déçue. Xena cligna plusieurs fois des yeux en l’appelant. Gabrielle la rassura en caressant son visage et en lui murmurant des mots tendres. Xena sourit heureuse de voir qu’elle était en vie et que Gabrielle était à son chevet et que le regard de celle-ci exprimait une dévotion sincère et absolue. Alors
malgré la brume qui lui obstruait encore la vue elle mit dans son propre regard tout l’amour qu’elle éprouvait pour sa jeune amie. - Xena ! dieux vous êtes réveillée, je suis si heureuse. - Gabrielle, ma tendre Gabrielle, je suis heureuse que tu sois la première personne que je vois. Tu es si belle. - Oh, Gabrielle rosit sous le compliment, merci Xena vous offrez une plus belle vue encore. - Conquérante, heureuse de voir que vous allez mieux, intervint le lieutenant qui ne voulait pas laisser leur intimité et leur tendre babillage évoluer en sa présence. - Merci, Général, Xena sourit ravie de voir le plaisir dans le regard de son lieutenant qu’elle venait d’élever au même grade qu’elle. - Majesté, je ne sais pas quoi dire pour vous exprimer la joie que je ressens, merci. - Aliénora vous méritez ce grade et je suis soulagée de vous confier plus de responsabilités. - Majesté, je promets que je ne vous donnerai aucune raison de regretter cette décision. - Je le sais général, je le sais. - Je vais vous laisser vous reposer, majesté. Xena et Gabrielle restèrent longtemps silencieuses savourant chacune la présence de l’autre sans oser avouer les sentiments dévastateurs qui les habitaient. - Gabrielle tu dois être exténuée, dit Xena qui voyait avec attendrissement la jeune femme lutter pour garder les yeux ouverts, allez viens te coucher près de moi. - Mais vous êtes blessée et je vais peut être vous faire mal en bougeant dans mon sommeil, je ne me le pardonnerai pas.
- Allez viens. Gabrielle, secrètement ravie des inquiétudes de son exquise infirmière, tu tombes de sommeil, ne t’en fais pas pour ça j’ai connu pire. Et j’ai envie que tu t’allonges près de moi. - Si vous y tenez, je veux bien, et vous avez raison j’ai trop sommeil. Ce disant elle s’allongea près de la conquérante sans toucher son corps, mais cette dernière ne l’entendait pas ainsi, elle lança un bras vers sa jeune amie et l’attira contre son côté, Gabrielle soupira d’aise et enlaça à son tour la grande femme en faisant attention d’éviter les zones bandées, elle fit si bien que sa main se trouva entourant entièrement un sein. Elle se figea rougissant et ôta doucement sa main, tout en essayant d’ignorer la tempête qu’elle avait soulevé dans son propre corps en sentant la rondeur et la douceur du lobe parfait. Xena tressaillit au doux toucher et sentant la soudaine immobilité et l’arrêt de respiration de sa compagne, elle comprit que le geste était involontaire elle sourit et prit le menton de Gabrielle entre ses doigts et obligea La jeune femme à la regarder dans les yeux. - Je… Je su… Suis désolée, bégaya la jeune femme confuse. - Il n’y a pas de quoi Gabrielle, vraiment détends –toi, ce n’est rien. Tu ne l’as pas fais exprès n’est ce pas ? La taquina-t-elle doucement. - Non, bien sûr que non, assura Gabrielle qui rougit de plus belle. La conquérante rit de bon cœur en voyant la confusion de la jeune femme si innocente. Pour la rassurer elle l’attira contre elle en lui caressant doucement le dos pour la détendre. Gabrielle se dit que pour la première fois de sa vie elle avait un avant goût des « Champs Elisées » Le lendemain Gabrielle se réveilla tendrement enlacée tout contre un corps chaud. Elle leva légèrement la tête et vit que des yeux bleus magnifiques la regardaient. - Bonjour, belle dormeuse, l'accueillit Xena en lui offrant le plus beau sourire. - Bonjour, répondit gaiement Gabrielle, entendre son nom dés le lever de la bouche de la femme de sa vie la rendait de très bonne humeur, cela fait longtemps que vous êtes réveillée.
- Non, un peu avant toi. Ce n'est pas dans mes habitudes mais je pense que la bataille et tout le sang que j'ai du perdre m'ont terrassée. - Est-ce que vous vous sentez mieux ? S'inquiéta Gabrielle qui se rendit compte qu'elle était affalée de tout son long sur le corps blessé. - Non, reste là ordonna Xena à la jeune fille qui faisait mine de se détacher, je vais bien rassure - toi et tu ne me gènes pas. J'ai une faculté de guérison et de cicatrisation très rapide. Vérifie par toi-même, Gabrielle. Ce disant, elle commença à défaire les bandages, et découvrit des cicatrices qui commençaient effectivement à guérir. - C'est extraordinaire Xena, s'exclama le barde émerveillée, c'est stupéfiant. Je vais quand même les enduire de ce baume qu'a laissé Tyson. Elle joignit le geste à la parole en prenant le bol contenant la mixture cicatrisante. Xena frissonna à la douceur des mains de la conteuse. Elle était allongée sur le ventre et appréciait fortement les soins prodigués par les mains de fées. Elle sentit une moiteur naître entre ses cuisses. Il était devenu urgent qu'elle assouvisse son désir de la belle blonde. Elle me fait trop d'effet, en est - elle seulement consciente ? Elle semble aimer ma proximité. Il faut qu'elle sache ce qu'elle m'inspire. Il est temps que je lui fasse une déclaration dans les règles de l'art, demain soir j'organiserai un dîner pour nous deux. Un peu de vin l'aidera à se détendre et à être plus réceptive. Je dois être patiente, je suis sûre qu'elle ne sait pas que deux femmes peuvent s'aimer et faire l'amour. Gabrielle savourait la texture de la peau bronzée, elle se faisait violence pour ne pas se laisser aller à caresser chaque parcelle du corps abandonné. Je suis en train de devenir folle moi, de désir sûrement ! Si je pouvais trouver le courage de te dire ce que tu me fais ressentir. Jamais personne ne m'a inspiré cette tempête dans mon coeur et dans mon corps. Xena passa la journée à se reposer, son nouveau général et son amie et infirmière l'y obligèrent en la menaçant d'abord, en la priant ensuite pour finir par la supplier. Elle céda devant leur inquiétude réelle et sincère. Gabrielle demeura à son chevet, vraiment heureuse de s'occuper de la femme qui lui avait dérobé son coeur sans crier gare. Les guérisseurs vinrent la voir en fin de journée et déclarèrent qu'ils ne serviraient plus à
rien puisque leur souveraine était quasiment guérie ce qui amena un sourire sur la bouche des deux femmes. Elle insista pour que Gabrielle qui l'avait divertie avec de très belles histoires, dorme avec elle encore ce qui ravit la jeune femme. Le lendemain Xena fit venir son chef cuisinier et lui commanda un dîner somptueux pour deux personnes. Elle lui ordonna de dresser la table dans une des chambres qui ne servaient pas et d'allumer des bougies tout autour de la pièce et d'éparpiller des pétales de roses. Elle voulait que leur soirée soit parfaite et elle ferait tout pour. Elle profita du fait que Gabrielle soit sortie chercher de quoi manger et fouilla dans un petit coffre. Après une courte recherche elle trouva ce qu'elle cherchait. Elle sourit satisfaite, et enferma le précieux objet dans un petit sac de velours. Ca, ce n'était pas prévu, mais c'est la première fois que j'en ressens vraiment l'envie alors pourquoi m'en priver. Et rien n'est trop beau pour ma Gabrielle. Je n'ai jamais eu le coup de foudre de ma vie c'est vraiment la première fois et je crois bien que c'est la dernière. Je me sens si bien avec elle, je ressens comme quelque chose qui nous lie, comme si nous étions enchaînées par une très forte puissance. Comme si nous étions faites pour nous rencontrer, comme si c'était notre destinée. Mais elle que pense -t- elle de tout cela. J'ai sentit son cœur changer de rythme à plusieurs occasions ces deux derniers jours, tout comme le mien d'ailleurs qui lui s'emballe des qu'elle est là. Elle a illuminé ma vie. Je ne ressens même plus la rage et la haine qui ne cessaient de m'habiter, mon cœur n'est plus que bonheur et douceur de vivre, c'est merveilleux la vie est merveilleuse. Lyceus je suis en train de redevenir la femme que j'étais quand tu étais encore en vie.. Xena alla plusieurs fois en cuisine pour voir l'évolution du dîner, elle avait hâte d'être au soir. Elle s'occupa elle-même de la disposition des bougies qui pensa-t-elle allumées le soirs venu seront du plus bel effet. Je suis trop vieille pour des soirées romantiques se morigéna-t-elle. Mais je me sens comme une adolescente qui rencontre le prince charmant pour la première fois. Elle fit un détour chez le joaillier du palais et lui demanda de raccourcir l'anneau. Enfin l'heure du dîner arriva, elle guida Gabrielle vers la pièce où elles allaient dîner. Elle avait été chercher Gabrielle un peu plus tôt. Celle-ci lisait des parchemins dans la grande bibliothèque du palais. Après avoir obtenu son autorisation la conquérante lui banda les yeux et la mena à
travers les couloirs. Gabrielle ne cessait de rire car elle se cramponnait à Xena en couinant des que ses pieds touchaient un obstacle. Elle avait confiance en Xena donc elle ne craignait rien. Xena voulait lui faire une surprise et elle trouvait cela merveilleux que la grande femme trouve enfin le temps de s'amuser. Elle était heureuse de savoir qu'elle inspirait ce côté ludique chez sa ténébreuse amie. Et sa proximité n'est pas pour me déplaire, elle est d'excellente humeur, elle montre un côté joueur que je n'aurai jamais soupçonné chez elle. C'est peut être une bonne occasion pour lui dire ce que je ressens, ainsi elle ne me tuera pas si cela lui déplaît, enfin qui sait peut être bien que si. Elle me traitera sûrement d'intrigante. Elle frissonna à cette pensée. Xena qui sentit la femme tressaillir s'inquiéta. - Gabrielle es - tu inquiète ? - Non, je ne le suis pas. Je vous fais confiance Xena. - Tu as peut être froid alors, on ne frissonne pas sans raison. - Oui, un peu s'empressa de mentir la jeune femme. - Nous y sommes voila entre là, tu peux t'arrêter. Xena lui ôta son bandeau et Gabrielle poussa un cri de surprise et d'extase. Elle se trouvait dans un pièce entièrement décorée de bougies de toutes tailles et de toutes couleurs. Une table dressée comme pour un banquet. Gabrielle les larmes aux yeux prit la main de sa compagne et la baisa. - Xena ! C'est si beau, toutes ces bougies! - Elles représentent la lumière que tu as allumé dans ma vie Gabrielle, l'interrompit Xena. - Oh, Je ne vous savait pas si poète, murmura Gabrielle les larmes lui piquant les yeux. - Je ne le suis pas c'est toi qui m'inspire. Viens Gabrielle Allons dîner, tu dois avoir faim.
- Oui je l'avoue, elle aurait voulu dire j'ai faim de vos mots mais s'abstint, la conquérante voulait certainement la remercier de l'avoir veillée ces deux dernières nuit. Le dîner fut parfait, ponctué de rire et de bonne humeur. Le vin était excellent et Gabrielle en était à son troisième verre, elle ne voulait pas aller plus loin ne tenant pas l'alcool elle ne voulait pas se donner en spectacle. Elle vit comme au ralentit la conquérante la boire du regard, se lever et se mettre à genoux près d'elle. - Gabrielle, commença-t-elle en prenant les deux mains de cette dernière dans les siennes, Le jour où tu es arrivée au château a été le jour de ma nouvelle naissance, laisse moi finir, pria-t-elle Gabrielle qui ouvrait la bouche. Gabrielle pour la première fois depuis dix ans je suis vivante, je suis heureuse. Tu m'apportes la joie et le bonheur Gabrielle et je peux te le dire sincèrement je t'aime Gabrielle et je veux que tu sois ma princesse, ma femme je veux t'épouser Gabrielle acceptes - tu de lier ta vie à la mienne ? - Oh Xena ! Moi qui me demandais où je pouvais trouver le courage de te dire ce que tu as fait à mon pauvre coeur sans défense. Te dire combien j'ai besoin de ta présence rassurante, combien j'ai besoin de sentir tes bras robustes autour de moi, si tu étais un homme je t'aurai épousé ou j'aurai tout fait pour y arriver. Mais je me disais que tu étais une femme et qui plus est la conquérante du monde, qu'aurais-tu fait d'une pauvre paysanne comme moi sans nom ni fortune. Tu me fais voir le printemps en hiver, le soleil en pleine nuit, tu inventes pour moi des couleurs qui n'existent pas. Tu as bouleversé ma vie Xena, et je n'ai jamais ressenti pour personne ce que je ressens pour toi. Mon coeur tremble de t'appartenir et mon corps frémit de te faire mienne. Alors oui Xena je veux devenir ta femme, t'aimer jusqu'à mon dernier souffle. Je suis folle de toi Xena. - Gabrielle mon amour, elle prit délicatement la main de Gabrielle et glissa une somptueuse bague sertie de diamants et d'émeraude à son annulaire, Puis elle pencha la tête et donna son premier baiser à Gabrielle. La jeune barde crut qu'elle allait défaillir ou mourir tant la sensation des douces lèvres sur les siennes était forte.
- Oh! dieux, je ne savais pas qu'un simple baiser pouvait créer cet ouragan dans mon corps. Xena est - ce que vous avez ressenti la même chose? S'inquiéta la jeune femme qui voulait que la conquérante ne soit pas déçue de son ignorance. - Oui, Gabrielle et je suis aussi étonnée que toi. Pourtant je n'en suis pas comme toi à ma première expérience, j'ai passé ces dix dernières années à explorer toutes les facettes du sexe avec hommes et femmes et parfois les deux en même temps. Mais j'avoue sincèrement que c'est la première fois que je prends autant de plaisir à embrasser quelqu'un. - Vous embrassez divinement bien Xena, et je ressens encore le besoin d'être embrassée et plus encore mais je n'arrive pas à déterminer quel plus je veux. - Allez viens, dit la souveraine, elle prit la main de sa jeune compagne, j'entends l'appel de ce confortable divan. - Xena? Demanda doucement la jeune blonde, j'ai peur de ne pas savoir quoi faire, je voudrai apprendre pour ne pas vous décevoir. - Ne t'en fais pas ma douce, rassura Xena qui avait senti la pointe d'inquiétude chez le barde. Laisse - toi mener par ton instinct, tu verras il te guidera mieux que des leçons. La conquérante allongea sa jeune amie et commença à lui ôter ses vêtements un à un, sans se précipiter pour ne pas effaroucher la jeune novice tout en semant des petits baisers sur son visage et les parties qu'elle dénudait, Gabrielle se cambra et se colla de tout son long à la femme qui la faisait vibrer d'un désir jusque là inconnu. Xena la repoussa et l'allongea sur le dos en lui souriant tendrement, lui signifiant de la laisser faire. La puissante femme promena ses mains sur le corps abandonné et confiant, elle caressa les cuisses de son amie et descendit lentement vers les chevilles. Elle prit délicatement un pied entre ses mains et passa sa langue sur la plante ce qui fit frissonner Gabrielle qui ferma les yeux pour mieux apprécier les sensations que lui faisaient ressentir ces touchers extrêmement érotiques. Xena suça un à un les orteils de chaque pied, puis remonta avec ses lèvres le long des jambes pour s'arrêter sur le ventre. Elle promena longuement sa bouche autour du nombril et le pénétra de sa langue bandée. Gabrielle posa ses mains sur la tête de son amante et la pressa contre son abdomen. Xena leva
les yeux pour regarder la jeune blonde frémissante. Elle revint à ses seins et se délecta de leur goût. Elle suçait un téton pendant que sa main en pressait l'autre entre le pouce et l'index. Les gémissements de Gabrielle l’excitaient plus qu'elle ne l'avait jamais été. Elle savait que la jeune conteuse était mûre pour la suite. Elle promena ses lèvres sur la tendre et douce bouche, cette dernière s'ouvrit pour recevoir sa langue qui l'explora lentement puis sauvagement, le désir de la conquérante était à son comble. Xena était émerveillée par ce jeune corps qui répondait à ses envies les plus secrètes. Son bras se plaça sous la nuque de sa jeune amante pour mieux la rapprocher et de sa main libre descendit le long du corps soumis pour s'arrêter sur les poils pubiens et les caresser langoureusement. Gabrielle cambra les reins car elle sentait que c'est là que la conquérante devait aller pour arrêter la tempête qui faisait rage dans son corps. Xena comprit le message, elle avança sa main jusqu'à l'antre secrète, celle - ci dégoulinait de sève de plaisir, elle avait hâte de goûter ce nectar mais se maîtrisa car elle voulait d'abord emmener sa jeune amie au paroxysme du plaisir et faire de cette première fois un souvenir inoubliable. Gabrielle était si mouillée que Xena put sans effort introduire son doigt, elle commença un lent va - et vient. La jeune blonde faillit hurler lorsque le doigt assouvit ses désirs secrets, le plaisir qu'elle ressentait était tellement fort qu'elle se demanda si elle pourrait en supporter l'intensité. C'était tellement différent de ce que lui avaient fait subir les brutes qui l'avaient violée. Xena était si douce avec elle qu'elle sentit des larmes lui picoter les yeux mais elle les repoussa car son incroyable amante venait d'introduire un second doigt et était en train d'augmenter l'intensité de son ballet amoureux Gabrielle ne résista plus, elle gémit de plus belle contre la bouche de la grande femme en écartant ses cuisses au maximum, son plaisir était si puissant qu'il en était presque une douleur, mais une si bonne douleur, une si merveilleuse douleur. Xena sut que Gabrielle était au bord de l'orgasme, car celle - ci lui labourait le dos en pinçant les muscles à pleines mains. Elle sourit de satisfaction puis sans quitter sa jeune maîtresse du regard elle quitta sa bouche et descendit lentement le long du corps de sa bien - aimée. Elle lança un dernier regard plein d'amour et de désir aux yeux verts et plongea sa tête entre les cuisses offertes. Dés qu'elle posa sa bouche sur le bourgeon gonflé Gabrielle décolla puissamment ses reins pour se coller au plus près de cette bouche salvatrice. Xena suça le bouton tout en maintenant le rythme de ses doigts. Gabrielle était tendue comme un arc uniquement attentive au toucher de la conquérante. Elle sentit une vague monter en elle prenant sa source à l'intérieur de ses cuisses puis tout explosa en elle dans un bouquet final époustouflant, elle hurla son
plaisir en criant le nom de sa merveilleuse amante et en la serrant entre ses cuisses à l'étouffer. Xena but le nectar jusqu'à la lie en offrant au jeune corps des orgasmes à la chaîne. Elle n'avait jamais autant donné de toute sa vie. Avant elle ne se préoccupait que de son seul plaisir renvoyant ses amants dés qu'elle l'avait obtenu. Mais là elle prit tendrement sa compagne contre elle et la berça jusqu'à ce que celle - ci retrouve son souffle et revienne de sa douce mort. - Xena c'était si... Si fort et si merveilleux. Merci mon amour. Xena je t'aime tellement. - Je t'aime aussi ma douce Gabrielle, et je suis heureuse de t'avoir fait plaisir. - Xena tu m'as emmenée plus haut que le sommet de l'Olympe. Jamais je n'aurais cru que ce fut possible. Xena? Interrogea timidement la jeune blonde. - Oui mon coeur, répondit Xena s'étonnant elle - même d'utiliser de tendres appellations, qu'elle avait enterrés au fond de sa mémoire. - Je crois que je suis en train de t'écraser. - Non, Gabrielle tu ne m'écrases pas, j'aime le poids de ton corps nu sur le mien alors reste là, tu es à ta place. - Je suis à ma place oui, elle est ici avec toi jusqu'à ma mort. - Oh j'aime cette idée, ensemble pour toujours alors. - Ensemble pour la vie, avec tout ce qu'elle pourra nous offrir de bon ou de mauvais. - Avec toi Gabrielle ce ne sera que du bon. Tu as changé ma vie ma douce barde. - Embrasse - moi encore Xena. Elle se mit sur les coudes et posa sa bouche sur les lèvres si sensuelles de la belle brune, elle se laissa guider par ses envies et son instinct pour donner à son tour ce qu'elle avait reçu. Les gémissements de Xena qui répondait à ses timides caresses l'émerveillèrent et lui
donnèrent plus d'assurance. Elle pria pour donner à sa magnifique compagne autant de plaisir qu'elle le pouvait. - Tu apprends vite Gabrielle, dit Xena lorsqu'elle retrouva enfin ses esprits. Bientôt tu me surpasseras. - C'est vrai! Gabrielle souriait de toutes ses dents, ravie d'avoir réussi et encore sous l'effet de la drogue qu'étaient devenus pour elle les gémissements de la conquérante. Cette femme si belle était courtisée et désirée par toutes les nations qu'elle avait soumises et c'est dans ses bras à elle Gabrielle de Poteidaia qu'elle avait crié. Gabrielle se dit qu'elle n'entendrait jamais, plus belle musique. - Oui, c'est vrai, assura - t - elle en embrassant sa compagne et en réveillant son désir. A l'aube, elle se serrèrent l'une contre l'autre ravies et comblées. Elles avaient toutes la nuit exploré mutuellement leurs corps et découvert ce qui faisait le plus plaisir à l'autre. - Nous célébrerons nos noces dans deux jours, annonça Xena, c'est le temps que devra mettre la couturière pour te faire un habit de noce princier. Tu veux bien? - Tout ce que tu voudras Xena, je suis fière d'être la femme que tu as choisi pour te marier. Et je veux être ta femme Xena, je n'ai jamais voulu quelque chose aussi fort. - Oui, moi aussi je le suis, nous serons désormais inséparables. Ma femme, qu'il est doux ce mot à mes oreilles. - C'est ta bouche qui le rend si beau. Le mariage fut célébré dans le temple d'Aphrodite, sa prêtresse les maria sous le regard bienveillant de la déesse de l'amour. Aliénora et Sebora étaient fières d'être leurs témoins. Toutes les deux avaient une grande affection pour la jeune conteuse, et une admiration sans borne pour leur souveraine. Xena ne quittait pas des yeux sa promise, elle était si belle dans sa robe vert émeraude qui mettait en valeur ses yeux et faisait ressortir l'éclat de ses cheveux rehaussé d'une couronne sertie de pierres précieuses, un cadeau de noce avait dit Xena en la lui offrant le matin au réveil. Gabrielle non plus ne pouvait détacher ses yeux de sa fière et puissante guerrière en armure étincelante. Si bien que la
prêtresse d'Aphrodite parla à leurs profils tout au long de la cérémonie, mais elle ne s'en offusqua point, elles étaient si mignonnes à regarder. L'amour irradiait entre elles et que demander de plus dans le temple de sa déesse. Un grand buffet fut dressé et tous les habitants de Corinthe y furent conviés pour partager le bonheur des épouses royales. Gabrielle reposait nue, alanguie dans les bras de Xena après avoir fait l'amour plusieurs fois. - Quand je regardais les étoiles le soir avec ma soeur Lila, je ne savais pas que l'une d'elle, ma préférée celle qui était la plus brillante, allait me guider vers toi. J'avais fait un soir le voeu de rencontrer l'amour, et il a été exaucé au - delà de mes désirs les plus fous. Ce souvenir lui rappela celui de sa famille et de sa soeur qui lui manquait cruellement. Elle se demandait où était Lila et ce qu'elle était devenue. Elle se fit violence pour ne pas pleurer le soir de ses noces, Xena ne comprendrait pas son chagrin. - Ta famille te manque Gabrielle, je le sens. - Oui, se contenta de dire Gabrielle. - Tu pourrais leur rendre visite si tu veux, je t'y accompagnerai. - C'est vrai, oh Xena je t'aime tellement. Ils me manquent beaucoup c'est vrai. - Alors on ira les voir bientôt, ainsi tu les mettras au courant de notre mariage. Ils doivent comprendre que ta vie est désormais auprès de moi, même si cela pourrait les choquer. - Oh ça les choquera sûrement, mais ils verront que je suis heureuse avec toi, ils n'auront d'autre choix que de bénir cette union. - Et si ils te rejetaient Gabrielle? S'ils n'acceptaient pas cela, que ferais - tu? - Eh bien, Gabrielle fronça les sourcils signe d'une intense réflexion et de crainte. Je leur dirai que je suis heureuse et que je ne veux rien changer et que ma vie est avec la femme que j'aime. - Je ne suis pas une femme très aimée Gabrielle et je suis sûre que tes parents font partie des gens qui voudraient me voir morte.
- Ne parles pas de malheur, Xena je t'aime et rien ne changera cela. J'ai cherché mon âme soeur et maintenant que je l'ai trouvée alors que d'autres la cherchent toute leur vie durant, tu crois que j'abandonnerai aussi facilement parce que qui que ce soit pense que tu n'es pas digne de moi. Je me demande plutôt si moi je suis digne de toi. Et tous les gens qui voudraient ta mort ne savent pas quelle femme merveilleuse tendre et aimante tu es. - Ma douce Gabrielle il n'y a que toi et de rares personnes qui me voient ainsi. Et je n'ai pas toujours été comme cela. Rappelle - toi la froide meurtrière que je peux être. - Mais tu changeras je le sais, tu n'avais personne dans ta vie pour te guider maintenant que je suis là tu changeras, tu commences déjà. - Je suppose que tu as raison. Ton amour et ta présence sont si doux que je ne ressens plus la haine qui m'a habitée jusque là. - Tu vois, tu n'es pas une mauvaise personne Xena tu étais juste perdue, en colère et malheureuse, et tu n'es qu'un être humain tu as simplement dirigé cette haine sur le monde. Tu faisais mal pour avoir moins mal, tu pensais que la vengeance t'apporterait la paix à laquelle tu aspirais, mais c'est faux ça te rendait encore plus malheureuse et enfermée dans ta tour macabre. - Ma Gabrielle, ma femme tu as tout compris. Et c'est pour cela que je t'aime et je te promets de ne plus user de violence sauf si on en use et ce sera de la légitime défense. - Je t'aime Xena, et ceux qui te rejettent me rejettent aussi. - Merci, Gabrielle, merci d'être mon ange et d'essayer de sauver mon âme. - Tu la sauveras seule ton âme je n'ai aucun mérite sinon celui de t'aimer et de te protéger du mal jusqu'à ma mort. - Je t'aime Gabrielle. - Je t'aime aussi Xena.
Le lendemain après le lever du soleil, Xena mena sa princesse vers la salle du trône. Plusieurs personnes étaient là et attendaient. Il y avait des citadins de Corinthe mais aussi des paysans et des villageois. - Voila, je vais te confier une nouvelle fonction, celle d'écouter les doléances du peuple et d'essayer de régler leurs petits soucis. - Xena, c'est merveilleux que tu te préoccupes du peuple, mais c'est une lourde charge. Comment saurai- je ce qui est bon ou mauvais pour eux. - Oh tu le sauras ma princesse, pour ça je te fais confiance, moi je ne saurai pas car je ne l'ai jamais fait, mais toi tu es mieux placé pour savoir ce qui est bon pour eux. - Je suis honorée de la confiance que tu places en moi, c'est un honneur de m'occuper de ton peuple. - C'est le tien aussi mon barde, tu es leur princesse à présent. Allez va montrer de quoi tu es capable, rassure- toi je ne serais pas loin. Je t'aime. - Embrasse - moi Xena, pria Gabrielle en se mettant sur la pointe des pieds pour atteindre la bouche tant convoitée. Xena la prit tendrement dans ses bras et lui donna ce qu'elle demandait avec grand plaisir elle la serra fort contre son coeur et la poussa doucement vers sa nouvelle tâche. Gabrielle prit très au sérieux les demandes et les plaintes du peuple. Qui voyaient en leur nouvelle princesse une ouverture vers un monde meilleur. Elle était si belle et toujours souriante, elle pénétra le coeur du peuple par la grande porte. Pendant ce temps une femme voilée se présenta à la porte du palais, le garde l'arrêta. - Alors toi aussi tu as des revendications à faire. - Non, enfin oui. Je viens voir Gabrielle de Poteidaia, elle a été emmenée ici il y a de cela une lune. - Notre princesse est occupée, tu ne peux pas la voir.
- Oh non, je ne parle pas de la princesse, ma soeur n'est qu'une esclave vendue à la conquérante. - Tu as bien dit Gabrielle de Poteidaia? - Oui. - C'est ta soeur? - Oui. - Tu es la soeur de la princesse? Pourquoi tu ne l'as pas dit plutôt? Viens je vais t'emmener à elle. - Attends, tu dois sûrement la confondre, ma soeur est... - Gabrielle de Poteidaia, l'interrompit le garde, il n'y en a qu'une seule ici et c'est notre princesse. - Comment est ce possible? - Elle a épousé la conquérante il y a deux jours. - Elle a épousé la conquérante? Lila de plus en plus confuse ne comprenait rien à la situation. Oh! Ben ça alors si je m'y attendais. Elle suivit le garde espérant que celui - ci s'était trompé sur la personne. Comment Gabrielle sa soeur une fille si douce et si romantique a pu épouser le monstre qu'était la conquérante? Mais arrivée dans l'immense salle richement décorée le doute ne fut plus permis. C'était bien Gabrielle son aînée vêtue somptueusement et qui écoutait attentivement une femme, la dernière, debout face à elle, probablement une villageoise. Lila s'avança timidement vers la femme qui lui était désormais étrangère et attendit qu'elle ait fini d'inscrire sur un parchemin pour s'approcher d'elle. Le garde resta là pour s'assurer que cette femme n'était pas une menteuse. Quand il vit le regard de sa princesse briller de larmes, et qu'il la vit se lever d'un bond et courir vers la jeune femme, il repartit discrètement.
Gabrielle finissait d'écrire la plainte de la femme, pour l'étudier plus tard au calme comme elle l'avait fait pour tous les autres quand elle sentit un regard persistant posé sur elle. Elle leva ses yeux verts et crut défaillir quand elle reconnut sa soeur, elle se leva d'un coup et courut vers celle qui avait partagé ses joies et ses peines jusqu'à ce jour fatidique où elle furent séparées. Elle se jeta sur sa soeur et la serra en sanglotant. - Oh Lila tu es là, je m'inquiétais tant pour toi, qu'es tu devenue, où étais- tu pendant tout ce temps. Oh Lila tu m'as tellement manquée si tu savais. Xena qui avait vu Gabrielle sursauter, de l'endroit où elle surveillait les débats juste au cas où l'une des personnes se montrerait violente, se précipita vers elle. Quand elle comprit qui était cette femme elle se tint debout près de sa femme regardant tendrement les effusions de joie de leurs retrouvailles. Gabrielle sentit la présence de Xena sans lâcher sa soeur elle entoura son amour de l'autre bras et la rapprocha d'elle. - Lila, voici Xena. - Bonjour Lila je suis ravie de faire enfin ta connaissance. - Bonjour, heu... Majesté, moi aussi je suis ra... contente, répondit Lila intimidée mais étonné de voir de la chaleur dans l'incroyable regard bleu transparent de la conquérante qu'on disait plus glaciale que le froid de la Grèce. - Je vais vous laisser vous retrouver je suis sûre que vous avez des milliers de choses à vous raconter, elle baisa la bouche de son épouse avant de s'éclipser en souriant malicieusement devant la rougeur qui colorait le visage des deux jeunes femmes. - Gabrielle tu as vraiment épousé cette femme? Demanda une Lila de plus en plus intriguée. Tu n'es plus une esclave. - En fait, répondit sa soeur en se grattant les cheveux, je n'ai jamais été vraiment une esclave, et nous sommes... hum... Tombées amoureuses l'une de l'autre le premier jour où on s'est vues et nous nous sommes mariée il y a deux jours. Ne me juge pas mal, Lila je t'en prie. - Je ne te juge pas Gabrielle. Mais tu l'aimes vraiment? Je veux dire...
- Je sais ce que tu veux dire et oui, je l'aime vraiment je suis folle d'elle. - Et elle? Est - elle vraiment capable d'amour. - Eh bien oui. Sinon elle ne m'aurait pas épousée. - Et vous faites... Je veux dire .... - Oui, répondit Gabrielle en rougissant violemment, nous faisons ce que font tous les époux. - Eh bien, si tu es vraiment heureuse tout va bien alors. C'est vrai qu'elle est différente de ce qu'on raconte et je dois avouer qu'elle est très belle. Tu as bon goût ma soeur, finit- elle en pinçant les côtes de sa soeur, ce qui fit glousser celle - ci. - Et toi Lila, je m'inquiétais tellement pour toi. A qui t'ont - ils vendue. - Eh bien vois -tu je suis heureuse aussi. C'est un riche marchand qui m'a achetée et il est si bon et si généreux avec moi. Et je me suis aussi mariée avec lui. Nous sommes allé voir les parents. Ils sont tellement inquiets pour toi. Je leur ai tout raconté et ils étaient certains que la conquérante t' avait tuée ou pire encore. Quand ils apprendront que tu as épousé la femme que le monde entier déteste ils vont tomber de haut. - Xena m'a promis que nous iront bientôt les voir, ils verront eux même comment je vais. - Est ce que tu vas leur dire que tu as épousé Xena, pauvre Perdicus il va avoir un attaque. - Lila je ne changerai pas ma vie, j'aime Xena et je veux vieillir auprès d'elle, tu comprends sans elle je mourrai à petit feu. - Je te comprends parfaitement, j'aime aussi mon mari et sans lui je ne sais pas ce que je deviendrai, alors je te soutiendrai. Si tu veux je pourrai aller les voir avec toi. - Merci Lila mais je préfère y aller seule. Tu veux bien rester pour le déjeuner avec nous. - Est ce que Xena sera là.
- Bien sûr. -
Je ne sais pas Gabrielle, elle m'intimide, elle est si intense.
- Allez viens tu verras elle ne mange que de la viande cuite. Lila comprit que Gabrielle était vraiment aimée quand elle vit Xena aux petits soins avec elle. Elle avait même été ravie que Lila soit restée pour déjeuner. Elle était l'opposée de la femme décrite par son mari, ses parents, et tour ceux qui disaient d'elle qu'elle était la pire des souverains que la Grèce ait connu. La femme qui lui faisait face à la table était gaie chaleureuse et très aimante. Qui croire? A moins que ce soit Gabrielle qui avait amené, cette transformation, oui c'était sûrement cela, sa soeur en était parfaitement capable. Mais tout de même se disait - elle cette femme est La Destructrice des nations. Elle finit par abdiquer, les deux femmes se taquinaient en riant, sa soeur était heureuse, n'est ce pas le plus important? Elle prit part à la conversation et oublia qui était vraiment cette femme magnifiquement belle qui regardait avec passion sa douce Gabrielle. Lila se retira juste avant le coucher du soleil promettant de revenir au plus vite et de présenter son époux à sa soeur.
Après le départ de sa soeur, Gabrielle montra le parchemin des doléances à Xena. - Je vois que tu as bien travaillé. Alors comment s'est passé cette séance avec le peuple? - Très bien, Xena. J'en ai déduit une chose, ils étaient tous étonnés de pouvoir parler sans crainte et lançaient des regards furtifs aux gardes, comme si ils s'attendaient à ce que ceux - ci leur tombent dessus brusquement. Il a fallu que je rassure chacun d'entre eux. Ils te craignent Xena et certains même pour ne pas dire tous ne t'aiment pas. C'est donc à moi de changer leurs opinions sur toi. - Et tu crois ma douce barde, que tu vas y arriver? - Hum, j'y travaille. Ils m'ont regardée avec de gros yeux quand je leur ai dit qu'ils étaient là parce que tu te souciais de leur bien être.
- Ah ma Gabrielle, dit Xena en éclatant de rire, tu vas faire du mal à ma réputation, s'ils ne me craignent plus, ils pourraient se révolter. - Non, pas si nous sommes à leur écoute et en leur adoucissant la vie. - Mon coeur, ils en demanderont toujours plus, ils ne s'arrêteront jamais. Et si tu ne peux pas leur apporter ce qu'ils veulent alors ils se révoltent. Il faut tout leur donner à petites doses ma chérie, il faut qu'ils sachent qui commande ici. - Ils t'admirent Xena, même s'ils ne sont pas toujours d'accord avec tes lois. - Tant mieux, crainte et admiration, voila ce que doit éprouver un peuple pour son souverain. - Oui, mais ils t'aimeront un jour je le promets. - Gabrielle, il me suffit de savoir que toi tu m'aimes le reste a très peu d'importance à mes yeux. Pour le peuple donne leur à manger à leur faim et fais les coucher sur des lits moelleux et tu fais leur bonheur. - Hum, je vois qu'il est difficile de te faire entendre raison. Mais ce n'est pas grave j'y arriverai un jour. - Si tu le dis, finit- elle en prenant la jeune femme dans ses bras et la portant jusqu'à la chambre où elle l'étendit sur l'immense lit. Tu me rends folle Gabrielle, j'ai tout le temps envie de t'aimer à te faire hurler. - J'aimerais que cela soit ainsi jusqu'à la fin de mes jours Xena, je t'aime tellement que cela fait mal. - Moi aussi je t'aime ma douce femme, à la folie. - Aime - moi Xena, j'ai envie de sentir ton corps nu contre le mien. Je te veux sauvage et féline, tendre et aimante. - A ton service ma jolie princesse. Gabrielle soupira d'aise, Xena venait encore une fois de l'emmener sur les plus hautes sphères. Elle reposait heureuse dans les bras puissants qui la maintenaient à l'abri de tous les dangers. "Mon héroïne" fut sa dernière pensée avant de sombrer dans les bras de Morphée.
Aliénora vint chercher la jeune princesse pour sa leçon d'équitation. Xena lui avait demandé d'apprendre à sa princesse à monter. Aliénora accepta avec joie, elle aimait tendrement Gabrielle qui le lui rendait bien. La jeune princesse était attentive à sa leçon, bientôt elle sera une cavalière émérite, pensa le général. Un soir allongée tout contre Xena, Gabrielle repensa à la conversation qu'elle avait eu avec Aliénora lorsqu'elles veillaient la conquérante blessée. - Xena? - Oui, mon coeur. - Est ce que Aliénora t'a parlé d'Aléna? demanda Gabrielle en soupirant d'aise au mot tendre que la conquérante n'utilisait qu'à son intention. - Non, qui est Aléna? Gabrielle lui conta fidèlement l'histoire de la jeune guerrière. Gabrielle souhaita que Xena adhère à son idée avant de la lui soumettre. - Je ne savait pas, dit Xena pensivement, allez dis - moi ce que tu as derrière la tête mon barde adoré. - Tu me connais si bien, Xena. Mais avant que je te le dise, promets moi de réfléchir avant de refuser. - Tu crois vraiment que je pourrais te refuser quelque chose, quand je serais prête à donner ma vie pour toi? - Oh Xena, je t'aime tellement. - Moi aussi je t'aime, répondit la grande brune en embrassant tendrement sa femme, voyons voir? Tu veux qu'on aille chercher Aléna pour Aliénora? C'est ça? - Oh oui, Xena. Mais seulement et seulement si Aléna n'aime pas son mari et qu'elle reste de force avec lui et bien sûr si elle n'a pas d'enfants.
- Et bien sûr je dois user de mon pouvoir pour persuader le marchand de la laisser partir avec nous. - Eh bien oui, Aliénora sera si heureuse. Elle est si gentille avec moi depuis le début. Et bien sûr elle ne doit rien savoir de cette expédition, je ne veux pas qu'elle espère pour rien. Ce sera une belle surprise si Alena pouvait venir avec nous. - Bon, nous partirons demain si tu veux, tout est calme depuis que ma femme aide de son mieux le peuple. Nous lui dirons que nous partons pour Poteidaia, c'est sur notre chemin nous pourrons nous arrêter pour voir ta famille. - Xena? - Quoi tu n'es pas d'accord, tu as peur que ta famille désapprouve notre union? Demanda Xena d'une voix mal assurée. - Oh non! Xena, je suis la plus heureuse des femmes depuis que tu es rentrée dans ma vie. Et si mes parent ne bénissent pas notre union et ne la comprennent pas tant pis pour eux, moi je t'aime et c'est auprès de toi que je veux vieillir. Non, ce que je voulais te dire, c'est que j'ai eu raison depuis le premier jour. Sous ta carapace de monstre sans coeur que tu voulais montrer aux gens se cache la femme la plus noble et la plus merveilleuse que le monde ait porté. - Tu es la seule à me voir ainsi mon barde, dit Xena touchée au plus profond de son coeur par les paroles de son épouse. - Aliénora le pense aussi, et toutes les personnes que tu laisses t'approcher. - Allez dors mon petit barde, demain nous avons un long voyage à entreprendre. - Hum, j'ai une meilleure idée, répondit la conteuse en se hissant sur le corps de son amour en semant des baisers sur son visage, son cou et en s'attardant sur la veine jugulaire qu'elle suça avec délice. Xena ne se fit pas prier et se laissa entraîner vers les merveilleux lieux où l'emmenait sa femme quand elle lui faisait l'amour. Le lendemain à l'aube, Gabrielle monta la jument à la robe blanche que lui avait offert Xena quand elle sut par son général que sa femme avait appris à très bien monter. Xena quant à elle était juchée sur un
étalon noir au crin brillant. Elles chevauchèrent côte à côte avec bonheur jusqu'aux abords du village natal de Gabrielle. Gabrielle était heureuse de revoir sa famille et de lui présenter la femme qui faisait son bonheur jour après jour. Les villageois reconnurent Gabrielle mais n'osaient pas l'approcher pour la saluer craignant la puissante femme qui l’accompagnait. Ils étaient impressionnés de voir une des leurs en compagnie de la femme la plus puissante du monde. Ils suivirent de loin les deux cavalières curieux de voir l'accueil qui leur serait réservé. Hérodotus vit sa fille arriver il allait courir vers elle quand il fut stoppé net dans son élan, il venait de voir la conquérante. Il rentra précipitamment dans la maison à la recherche de sa femme. - Hecuba! Notre fille arrive accompagnée de cette chienne qui nous sert de souveraine. Lila avait donc raison, elle a épousé ce monstre, je ne veux plus la voir, ce n'est plus ma fille. - Calme - toi Hérodotus, peut être que cette femme n'est pas si mauvaise après tout puisque d'après Lila Gabrielle est heureuse. - C'est avec Perdicus qu'elle aurait été heureuse et non avec ce serpent avide de sang. Ils se turent quand ils entendirent leur fille entrer dans la maison. Elle allait se jeter dans les bras de son père, mais celui - ci se détourna d'elle. Elle baissa les yeux et salua sa mère à distance de peur de subir le même traitement. - Alors c'est vrai! Tu es l'épouse de cette... Cette... Va - t - en. Comment as - tu osé nous faire ça. Tu n'es plus la bienvenue ici. - Je suis heureuse... - Tais - toi tu ne sais plus ce que tu dis, gronda son père, elle t'a épousée pour mieux asseoir son autorité sur toi. - Non, je lui ai été donnée comme esclave si elle avait voulu asseoir son autorité elle m'aurait traitée comme telle, ce qui n'a jamais été le cas. Elle m'a considéré comme son égale dès le début.
- Tu vas la quitter et rester ici et épouser Perdicus qui est mort de chagrin depuis ta disparition. - Tu n'as rien compris, je suis mariée et heureuse, jamais je ne quitterai Xena. - Mais Gabrielle c'est une femme! S'exclama Hecuba qui était restée jusque là silencieuse. On ne peut pas aimer une femme quand on en est une. - Je l'aime maman crois - moi et plus que je n'ai jamais aimé Perdicus. - Sors de chez moi, tonna son père et ne reviens plus, tu n'es plus notre fille. Gabrielle les regarda pendant un court instant, jusqu'à ce que ses larmes lui brouillent la vue. Elle baissa la tête et sortit. Au moins elle n'avait pas perdu toute sa famille Lila la comprenait, elle. Xena qui était devant la porte et qui avait tout entendu la saisit dans ses bras et l'étreignit avec force. Gabrielle l'avait choisie elle, c'était une des plus grande preuve d'amour qu'on lui avait jamais donné. Elle se promit de combler le vide que laisserait la perte de sa famille en étant plus aimante et plus attentionnée. Elle était triste pour Gabrielle qui sanglotait dans ses bras. Elles allaient, retourner vers leurs chevaux quand la mère de Gabrielle s'approcha d'elles en tendant un linge attaché à Gabrielle. - Tiens ma fille, dit -elle en lui présentant la bourse, je suis sûre que tu n'a rien mangé, ne t'en fais pas pour ton père il s'en remettra, et se tournant vers la puissante femme elle lui dit timidement, prenez soin de ma fille, je vois qu'elle est à sa place avec vous, elle n'a jamais été aussi rayonnante. - Je vous le promets. Se contenta de dire la conquérante en souriant. - Merci, maman, dit Gabrielle en serrant sa mère contre elle. Elle avait retrouvé le sourire, ce qui fit plaisir aux deux femmes qui la regardaient avec tendresse. - Viens me voir de temps en temps ma fille, quoi qu'ait dit ton père tu es toujours la bienvenue chez toi. Laisse à ton père le temps de s'habituer à ta nouvelle vie.
- Tu as raison, et je te promets de revenir te voir et tu pourras même venir me voir au palais. - Moi dans un palais? Gabrielle tu n'y penses pas. - C'est moi qui vous invite, venez quand vous voulez et si vous avez besoin de quoique ce soit faites le nous savoir, nous serons toujours là pour vous, assura Xena. - Merci, conquérante, Gabrielle a raison vous êtes une femme bien. - Au revoir maman prends soin de toi. - Au revoir ma fille, vous aussi prenez soin de vous, elle usa du pluriel délibérément pour montrer à Xena qu'elle l'acceptait comme belle - fille. Seule, elle entra dans la maison défiant le regard mécontent et coléreux de son mari. Elle lui dit avec force que Gabrielle resterait sa fille quoiqu'elle fasse, et qu'elle ne rejetterait jamais sa propre enfant. Herodotus se contenta de grommeler en sortant de la maison. Gabrielle partit le coeur plus léger sa mère avait accepté leur union et elle était vraiment heureuse de ce dénouement heureux elle espérait qu'un jour son père aussi accepterait qu'elle aimait une femme. A la nuit tombée elles s’arrêtèrent dans une jolie clairière près d'une rivière. Elles se régalèrent des victuailles que leur avait données Hecuba. Puis elles s’endormirent près du feu qu'avait allumé Xena sous le regard admiratif de sa compagne de voyage. Elle se serrèrent étroitement dans la couverture et dormirent du sommeil du juste. - Elles dorment à poings fermé ce sera si facile de les surprendre, chuchota le premier homme. - Les chevaux sont superbes, on en aura un bon prix, répondit le second en arborant un sourire carnassier. Mais avant on va s'amuser un peu. Tu te rends compte deux femmes pour nous c'est le rêve. - On les aura par surprise tu te jettes sur la brune et je m'occupe de la blonde. - Je ne vous le conseille pas, tonna une voix forte, la conquérante s'était levée et les toisait de toute sa hauteur.
- Merde c'est la conquérante, dieux sauvez - nous. Ils détalèrent sans demander leur reste sous le regard amusé de Xena, elle était toujours satisfaite de la peur qu'elle inspirait. Mais elle ne voulait pas les rattraper, ils ne reviendraient certainement pas. Elle regarda tendrement Gabrielle que le bruit n'avait pas réveillée. Elle se rallongea contre sa bien aimé qui poussa un soupir d'aise en se collant étroitement à elle. - Tu leur as donné la peur de leur vie, hein? Mon héroïne. - Tu étais réveillée? s'étonna la conquérante - La perte de ton contact me réveille toujours et tu sais, je n'ai même pas tremblé je savais que tu étais maîtresse de la situation. - Ah oui, hein, tu le savais? - Oui m'dame. Allez dormons mon amour. - Et si je faisais autre chose que dormir, dit- elle en posant la paume sur le sexe de sa compagne. - Oh, ça me plaît. Xena se déshabilla rapidement et faisant de même pour sa compagne puis poussa Gabrielle et la retourna sur le ventre en s'allongeant sur elle et s'appuyant sur ses deux coudes posés de part et d'autre de la tête de son amante. Elle parsema sa nuque et ses épaules de baisers tout en bougeant son corps de bas en haut frottant son sexe contre les fesses de Gabrielle qui gémissait de plaisir. La jeune blonde sentait l'humidité du sexe sur son dos et ses fesses et cela l'excitait au plus haut point. Xena glissa son bras sous le corps frémissant et pénétra de deux doigts l'antre humide en accélérant le mouvement de son corps. Gabrielle éperdue de plaisir cambrait la croupe pour emmener sa femme vers l'orgasme. Elles crièrent à la nuit leur jouissance en même temps, émerveillées toutes deux du bonheur d'être ensemble et de s'aimer avec la même passion. Gabrielle ne voulait plus dormir, elle voulait montrer à Xena la force de son amour et son désir insatiable pour elle. Elle mis sa compagne sur le dos et s'assit sur ses hanches, elle se pencha vers son visage et l'embrassa longuement et savamment. Elle descendit ensuite vers son
entrecuisse et de ses deux mains elle ouvrit le sexe de son amour, de sa langue elle en fouilla les moindres recoins. Elle lécha les lèvres trempées. Xena lui empoigna les cheveux à deux mains pour mieux plaquer le visage adoré contre son intimité en feu. Gabrielle la lécha à grands coups de langues précis et appuyés. Elle la maintint ainsi dans un état proche de l'orgasme. Puis remonta vers sa bouche pour lui faire goûter son essence. Ce qui excita la puissante femme au plus haut point, elle voulait la délivrance que Gabrielle lui refusait. Gabrielle fit glisser lentement sa main le long du corps frémissant et recommença à lui caresser le bouton gorgé de plaisir. Xena avait de plus en plus de mal à respirer, son sexe la brûlait là où son insatiable amante posait ses doigts allumant un brasier à chaque passage. De son autre main la jeune conteuse lui pétrissait un sein après l'autre sans jamais quitter le regard bleu acier. Xena gémissait de plus en plus, la douce torture de son amante la mettait au supplice. Elle se tordait de plaisir sous les doigts savants. Sa sève coulait avec abondance, Gabrielle comprit que l'orgasme était à l'affût. Xena le sentit monter, c'était comme une irruption volcanique dont son essence serait la lave qui inondait les doigts de sa femme. Xena hurla sa jouissance en décollant puissamment ses reins de la couche. Gabrielle garda ses doigts sur le bouton hypersensible pour que l'orgasme de Xena dure le plus longtemps possible. - Gabrielle! haleta Xena, tu m'as épuisée mais c'était époustouflant, oui définitivement et indubitablement époustouflant. Tu apprends vite mon amour. Viens là que je te dise à quel point je t'aime, finit - elle en embrassant sauvagement la femme qui venait de lui donner un orgasme fulgurant. - J'ai un excellent professeur et j'apprends vite, rétorqua la jeune blonde ravie d'avoir atteint son but en faisant crier la femme la plus puissante du monde.
Elles arrivèrent dans la ville d'Aliénora quand le soleil eut atteint le zénith. Tous les citadins reconnurent la conquérante, et se demandaient ce qu'elle était venue faire sans escorte. Elle était juste accompagnée de sa princesse, ce qui les intrigua, mais ils savaient aussi que ce diable n'avait besoin de personne pour se défendre. Ils se rappelaient très bien le jour où leur ville était tombée entre les mains de cette femme. Ils reconnaissaient en même temps que son armée, sous ses ordres n’avait pas fait de victime inutile, ils n'avaient attaqué que ceux qui résistaient.
Et depuis leur ville était calme et hormis l'armée de Xena qui gouvernait la ville tout était redevenu comme avant. Les citadins vivaient paisiblement à l'abri des guerres sans fin qu'ils avaient connues avant le règne de Xena. Quelques téméraires suivirent de loin les deux cavalières pour voir où elle se rendaient. Xena qui avait senti et entendu les pas de ses suiveurs, appela fortement l'un deux. - Toi là bas, le rouquin, sais- tu où habite Nyclos? - Je vais vous y conduire, répondit l'homme qui cessa de trembler quand il comprit la requête. Il les escorta jusqu'à la demeure du marchand, une grande bâtisse entourée d’arbres hauts qui la protégeaient du soleil. - C'est ici, conquérante. - Merci, tu peux partir maintenant, dit - elle à l'homme qui était resté sur place. L'homme partit encore sous le choc, la conquérante qu'on disait froide et cruelle, l'avait remercié avec un demi - sourire. Il hocha la tête en signe de respect et s'éloigna lentement espérant encore entendre ce que voulait la souveraine à Nyclos. Xena descendit de son cheval puis aida Gabrielle à en faire de même en la soulevant sans effort pour la remettre sur ses pieds. Elles poussèrent le portail juste au moment où une belle grande femme blonde qui devait être la maîtresse de maison, poussait d'un coup de pied une servante qui tomba avec sa carafe d'eau par terre. - Tu n'es qu'une bonne à rien, hurlait - elle, je t'ai demandé de l'eau fraîche pas de la pisse de grenouille. - Pardon madame, dit en se relevant péniblement la servante qui était blonde aussi mais plus petite, je vais vous en chercher une autre plus fraîche. Xena et Gabrielle se regardèrent étonnées.
- Aliénora semble aimer les femmes cruelles, exactement comme quelqu'un que je connais. - Sauf que toi tu n'es pas bêtement méchante, assura Gabrielle qui avait compris l'allusion, en se rapprochant de la grande blonde coiffée à la mode d'Athènes. Laissant Xena en retrait. - Bonjour, dit - elle en souriant à la méchante femme, si Aliénora l'aime autant être polie, se dit - elle. Es - tu Aléna la femme de Nyclos? - Moi! Vous plaisantez jeune fille, elle n'avait pas encore vu la conquérante qui était restée en retrait derrière un arbre sachant que Gabrielle était plus fine pour ce genre d'entreprise. Qui es - tu pour te permettre de pénétrer un lieu privé? - Ta princesse, tonna une voix basse et grave, à qui tu dois le respect, alors réponds à sa question, Qui es - tu? - Je sui Namesis, la femme de Nyclos, articula la grande femme en faisant une basse révérence en reconnaissant sa souveraine, elle déglutit difficilement, elle savait qu'un manquement à la princesse était puni de mort à ce qu'on avait dit car la conquérante était folle d'elle. - Alors où est Aléna? Demanda Gabrielle soulagée que cette femme ne soit pas l'amour d'Aliénora. - Elle est ... La voici, dit - elle en désignant la servante qui revenait avec une autre carafe. - Bonjour Aléna, dit gentiment la princesse qui s'était précipitée vers la jeune servante pour lui prendre la carafe des mains, elle voyait que le coup de pied reçu un peu plus tôt la faisait encore souffrir, je suis Gabrielle et voici la conquérante, nous sommes venues pour t'emmener avec nous. Aléna ne répondit pas, elle voyait dans le regard vert une franchise et une bonté qui lui firent chaud au coeur, mais elle se demandait ce que lui voulait la conquérante qu'on disait plus cruelle que Namésis. Peut être voulait - elle une esclave pour sa princesse, Aléna avait entendu dire que la souveraine s'était unie à une femme, qui devait être cette charmante jeune femme aux yeux de la couleur de la pierre qui ornait le collier de sa maîtresse.
- Pardon conquérante, mais c'est mon esclave, dit craintivement Namésis ne voulant pas perdre son souffre douleur, et... - Conquérante, cria un homme en se mettant à genoux devant Xena, que me vaut l'honneur de cette visite dans mon humble demeure. - Tu possèdes quelque chose que je dois récupérer, hum enfin quelqu'un corrigea-t-elle dès qu'elle vit le regard courroucé que lui lança sa femme. - Parlez conquérante, je me ferai une joie de vous satisfaire. - Je veux Aléna, il me semblait que tu l'avais prise comme épouse et non comme esclave? - Oh, vous savez cette chienne ne m'a pas voulu alors quand j'ai pris Namésis comme seconde épouse je la lui ai offerte comme esclave, finit - il en regardant tendrement son épouse, je l'avais achetée à ses parents qui voulaient s'en débarrasser. - Bien, je l'emmène avec moi. Va prendre tes affaires Aléna, nous partons tout de suite. Xena ne voulait pas rester une seconde de plus dans cette maison qui suintait l'hypocrisie rampante. - C'est que ma femme... - Oserais - tu me défier? Dit Xena avec force. - Jamais, conquérante s'excusa le marchand en rampant devant elle comme un insecte, les yeux de Xena lançaient des éclairs et Nyclos étant un lâche ne pouvait se mesurer à cette force hautement supérieure, il se tourna vers la jeune esclave, fais ce qu'on te dit, la conquérante te veut, et la conquérante t'aura. Il haussa les épaules en direction de sa femme qui lui lançait un regard furieux, mieux vaut se frotter à la colère de sa femme plutôt qu'à celle de la conquérante qui était le maître absolu. Il n'avait pas envie de lui servir de déjeuner. - Viens, n'aie pas peur, Gabrielle essayait de rassurer Aléna qui jetait des regards anxieux vers la grande femme brune en armure étincelante. Personne ne te fera plus de mal je te le promets. Aléna acquiesça en hochant la tête, mais elle n'était pas rassurée pour autant. Pourquoi la conquérante la voulait - elle au point de menacer son ancien mari? Se demandait - elle. Nyclos était riche et
puissant mais il avait agi en insecte rampant devant sa souveraine, ce qui la fit sourire, au moins elle était un tant soi peu vengée et débarrassée de ce couple qui la traitait comme la pire des créatures vivante. De plus la princesse avait l'air bon, peut être qu'elle ne la laissera pas me faire du mal après tout. Et si... - Hum, Pardon , excusez - moi princesse? - Gabrielle, c'est ainsi que tu dois m'appeler, corrigea la princesse en souriant avec chaleur. - Heu, oui, merci, est - ce que vous allez m'offrir à quelqu'un, à un homme ou me vendre, finit - elle en baissant les yeux d'un air perdu. - Mais non, rassure - toi, rien de tout ça n'arrivera, fais moi confiance. Nous te réservons plutôt une bonne surprise. Mais avant, nous allons nous arrêter dans une auberge pour te rendre plus présentable. - Oh, pardon, Namésis ne me laissait me laver qu'une fois par mois et parfois plus, elle disait que je devais ressembler à ce que j'étais, une misérable esclave. - Xena, comment as - tu pu te comparer à ce monstre, cria Gabrielle en direction de la femme qui marchait devant en guidant les chevaux vers l'auberge. - Je n'ai jamais fais ça, mon coeur. Aléna allait de surprise en surprise, la conquérante venait d'utiliser un mot tendre et souriait avec tendresse à sa jeune compagne, décidément se dit - elle ce n'est pas un jour comme un autre. Elle décida de faire enfin confiance aux deux femmes. Après tout, pensait - elle, ce ne serait pas pire que chez Nyclos puisque Gabrielle lui avait promis qu'elle ne serait ni vendue ni offerte à un homme, donc ce serait sûrement plus supportable que ce qu'elle avait vécu jusque là. Aléna se détendit, elle était dans un bain parfumé à l'huile de jasmin, un luxe qu'elle n'avait jamais connu auparavant, même quand elle était encore une jeune fille insouciante et amoureuse. Mais elle chassa vite ce souvenir encore douloureux de la femme qu'elle aimait toujours. Cela faisait trop mal d'y penser. Mais l'amour d'Ali l'avait aidé à supporter ces cinq dernières années loin de la femme qu'elle aimait le plus au monde. Sa perte avait été bien plus douloureuse que tout ce que
lui faisait subir son ancienne maîtresse. Elle ne put empêcher les larmes de couler le long de sa joue. Gabrielle qui revenait avec un seau d'eau chaude fut triste de voir les pleurs de la jeune femme dont elle appréciait la douceur et la résignation silencieuse. - Aléna, dit -elle doucement, pourquoi es - tu si malheureuse. Est - ce que nous t'avons offensée Xena et moi sans le vouloir. - Oh, non, hoqueta Aléna, au contraire vous faites tout pour adoucir ma condition, vous m'apportez même de l'eau, alors que vous êtes la princesse. - Je suis rassurée, mais tu sais je ne suis princesse que depuis peu. J'étais une villageoise et j'ai été offerte comme esclave à la conquérante. - Vous? - Oui, moi, sourit Gabrielle, mais je ne l'ai jamais été. Nous sommes tombées amoureuses l'une de l'autre et nous nous sommes mariées. - Moi aussi j'étais folle amoureuse d'une femme, Elle s'appelait Aliénora, et je l'ai perdue quand mes parents m'ont obligée à épouser Nyclos, m'ont vendue plutôt pensa - t - elle amèrement, et je ne sais pas ce qu'elle est devenue depuis, c'est son souvenir qui est la cause de mes larmes. Gabrielle faillit tout lui avouer pour ôter ce chagrin de ses beaux yeux bleus, mais elle se retint la surprise n'en serait que plus belle décida - t elle finalement. - Je suis désolée Aléna je sais ce que tu ressens. Elle se rappela le soir où on avait ramené Xena sur une civière, jamais elle n'oublierait la peur et l'horreur qu'elle avait ressenti ce jour là. Si je devais perdre Xena je ne sais pas ce que je deviendrais. - Vous pleurerez toutes les nuits en sentant votre coeur serré dans un étau. Pardon, ajouta - t - elle précipitamment en voyant le regard de Gabrielle se voiler, je ne le souhaite à personne même pas à mon pire ennemi. Et je suis sûre que vous ne serez jamais séparées la conquérante et vous.
- Je l'espère aussi, allez chassons ces mauvaises pensées, Xena est descendue pour demander qu'on nous apporte à déjeuner, ensuite nous repartirons. - Où allons nous? Je ne voudrais pas être indiscrète, mais... - C'est une surprise Aléna, une grande surprise, tu me crois n'est ce pas? - Oui, Gabrielle, je vous crois et je vous fais confiance. Elles arrivèrent aux abords de Corinthe tard dans la nuit. Mais les torches étaient encore allumées dans le château. Xena murmura doucement à l'oreille de Gabrielle pour qu'Aléna n'entende pas, de mener la jeune femme à l'appartement d'Aliénora qui se trouvait dans l'aile ouest, et qu'elle même s'occuperait de détourner l'attention du général. Elle partit la première vers le palais tout en demandant aux gardes de garder un oeil sur sa princesse et son amie. Lorsqu'elle sut qu'Aliénora était dans la salle du conseil, elle revint sur ses pas et fit signe à Gabrielle d'entrer. La conquérante riait doucement en se disant qu'elle avait passé l'âge de jouer ainsi. Mais cela lui faisait du bien, elle avait oublié à quel point cela rendait heureux de faire une heureuse surprise. Elle donna le temps à Gabrielle d'installer Aléna, puis pénétra dans la grande salle éclairée. Elle y trouva son général penché et concentré sur un parchemin. - Bonsoir conquérante, heureuse de vous revoir. Alors ça s'est bien passé avec la famille de Gabrielle? Demanda Aliénora avec un grand sourire. - Plus ou moins, je n'ai rencontré que la mère qui semble accepter notre union, le père était franchement hostile et il a chassé Gabrielle. - Oh, je vois. Et comment va Gabrielle? - Elle va bien, sa mère l'a quelque peu rassurée. Quel est ce parchemin? - Oh, juste un traité sur la stratégie de guerre de La Princesse Guerrière, sourit - elle fièrement. - Ce sourire me dit que c'est toi qui l’as écrit, j'ai raison?
- Oui. - Allez va dormir Aliénora tu en as besoin. - Oui, bonne nuit conquérante. Aléna ne s'attendait pas à pénétrer dans un appartement aussi luxueux, plus que la maison de ses anciens maîtres qui étaient pourtant très riches. Gabrielle lui demanda d'attendre sur l'un des canapés de velours. La princesse partit la laissant face à son anxiété. Aléna en était sûre à présent elle serait la servante de quelqu'un, mais de qui, se demandait - elle avec angoisse, dieux faites que ce ne soit pas un homme. Elle était là, plongée dans ses pensées, lorsque une personne en habit de guerrier haut gradé entra dans la pièce en baillant. Dieux mes pires craintes sont devenues réalité, un guerrier. Oh, Gabrielle tu m'as menti. Mais lorsque le guerrier se retourna son coeur manqua un battement. Aliénora qui venait de voir la jeune femme assise sur son canapé, se frotta les yeux en se disant qu'elle était décidément bien fatiguée, il ne manquait plus que ça, des hallucinations, se dit -elle à haute voix. - Oh, dieux, Ali c'est toi? - Aléna, dit Aliénora dans un souffle, je ne rêve pas c'est bien toi? - Ali! cria la jeune femme éperdue de bonheur en se précipitant dans les bras de son amour. Aléna sanglotait en s'accrochant désespérément à sa compagne qu'elle croyait perdue à jamais. Les deux femmes demeurèrent un long moment dans cette position, pleurant de bonheur. - Aléna, mon amour, ma bien aimée, comment m'as - tu trouvée? - La conquérante et Gabrielle sont venues me chercher chez Nyclos. Oh, Ali, mon âme ma vie, jamais je n'aurais pensé qu'un tel bonheur fut possible. - La conquérante est allée te chercher? Oh, Gabrielle! Je suis sûre que c'est toi qui l’as incité à le faire. Mon amour, reste là je reviens très vite. - Je suis là pour toujours si tu veux toujours de moi.
- Aléna je n'ai jamais cessé de t'aimer, et je te veux aussi pour toujours. Aliénora vola vers la chambre du couple royal. Elle frappa à la grande porte de bois, et entra dès qu'elle en reçut la permission. Xena et Gabrielle discutaient assise sur leur lit. Aliénora se précipita vers elles et tomba à genoux. - Comment pourrai - je vous remercier toutes les deux vous m'avez rendu ma vie. Je vous suis si reconnaissante, merci, mille fois merci. Xena se leva et releva son général, elle posa ses mains sur ses épaules et la regarda intensément. - Aliénora, on m'a combattue pour une multitude de raisons, mais jamais pour mon propre bien. Et tu sais que si je suis heureuse aujourd'hui c'est grâce à toi. Alors il était juste que je te rende la pareille. Alors merci du fond du coeur. - Conquérante, je sais que vous ne lui auriez jamais fait de mal, chuchota-t-elle en se souvenant de leur affrontement pour la vie de Gabrielle. - Tu te trompes Aliénora, sans toi je l'aurait fais car en ce laps de temps très court je l'avoue, mon royaume comptait plus que tout et tu sais comme je suis impétueuse, impulsive et violente parfois. Les deux guerrières se regardèrent un long moment avec respect, et admiration mutuelle. Aliénora se dirigea ensuite vers Gabrielle et l'embrassa sur les deux joue en la remerciant et la serrant chaleureusement dans ses bras, puis elle prit congé, pressée de retrouver la femme de sa vie. - Je ne t'ai pas encore remerciée moi, de m'avoir suivie dans cette expédition, murmura Gabrielle en se collant de tout son long à sa compagne. - Eh bien, non, répondit Xena en faisant la moue ce qui fit fondre le coeur de sa femme. - Allez viens là mon gros bébé, plaisanta - t - elle en l'attirant vers leur couche, elle sourit à l'air outré de sa guerrière, je te promets de ne t'appeler comme ceci que lorsque nous serons seules.
- Hum! Xena lui rendit son sourire pour montrer que cela lui plaisait plutôt bien. Je suis heureuse pour Aliénora. - Moi aussi. Et je suis heureuse avec toi Xena, vraiment heureuse, dit -elle gravement en se noyant dans le regard bleu transparent. Viens que je te montre combien je t'aime et combien je désire ton corps, ton coeur et ton âme. - Ils sont tout à toi mon amour, assura-t-elle en s'abandonnant aux lèvres de sa princesse. Restée seule Aléna se reprochait d'avoir douté de la sincérité de la princesse, elle se promit d'y remédier en lui exprimant son immense gratitude pour elle et pour la conquérante qu'elle découvrit sous un autre jour, aimante et généreuse. Ce n'était pas du tout le monstre qu'on décrivait et si Aliénora était un de ses guerriers c'est que cette femme était définitivement le contraire de ce qu'on colportait. Elle était pressée de revoir son amour et priait pour que celle - ci revienne vite; Elle avait compris que son amie voulait exprimer sans tarder sa gratitude à leurs deux bienfaitrices. La vie est belle se dit- elle et elle s'annonce désormais merveilleuse. Elle sentit son amour revenir bien avant d'entendre ses pas se rapprocher. Dés qu'Aliénora entra, elle se jeta dans les bras de sa bien aimée. Elles s’embrassèrent passionnément retrouvant vite les gestes qui les emmenaient vers les sommets. Xena fut réveillée par des gémissements qui provenait de la salle d'eau, elle se leva précipitamment pour trouver Gabrielle penchée sur une cuvette. - Gabrielle, mon ange, qu'est ce que tu as, tu es malade? - J'ai mal au ventre et je n'arrête pas de vomir, répondit la jeune femme d'une voix brisée et rauque. - Je vais chercher une guérisseuse, courage, mon amour je ne serai pas longue. Gabrielle hocha la tête et replongea la tête dans la cuvette, prise par un nouveau spasme. Gabrielle courut vers la salle des guérisseuses royales et en réveilla la plus vieille et la plus expérimentée.
- Viens vite la princesse va mal, dit simplement Xena d'une voix où pointait une grande inquiétude. La guérisseuse saisit sa trousse de soins au vol, il ne fallait surtout pas faire attendre une conquérante très anxieuse. La guérisseuse devina avant que la conquérante ne parle que celle - ci voulait qu'elle soulage d'abord la jeune princesse avant de l'ausculter. Elle lui prépara rapidement une tisane qui fit du bien à la jeune blonde. - C'est sûrement une indigestion, dit - elle sobrement, mais elle tâta le ventre douloureux et un soupçon fit jour dans son esprit. Avez - vous eu vos règles dernièrement, princesse? - Non, fit Gabrielle, maintenant que j'y pense je ne les ai pas eu depuis deux lunes, mais je ne me suis pas vraiment inquiétée. Est ce que c'est grave? - Hum, non, mais princesse, vous êtes enceinte. - Mais... Est- ce que... Elle regarda vers Xena puis vers son propre ventre. - Mais non, sourit la guérisseuse, étonné de la naïveté et de l'ignorance de la jeune femme, pour cela il faut un homme. - Oh, Gabrielle venait de comprendre qu'elle portait l'enfant de son violeur, quand naîtra - t- il? - Dans sept... - Il n'en est pas question, cria violemment Xena, moi vivante cet enfant de chien ne verra pas le jour, elle était restée muette de stupeur et de colère envers le monstre qui avait mis sa femme enceinte. Trouvez des herbes qui nous débarrasseront de ce bâtard. - Non, hurla Gabrielle, jamais je ne pourrai tuer mon enfant, c'est ma chair et mon sang qui vont le nourrir, elle regarda la guérisseuse sortir discrètement. Xena ne me demande pas ça c'est trop dur. - Alors tu devras faire un choix, dit froidement Xena, la colère l'aveuglant, c'est lui ou moi.
- Non, Xena tu ne peux pas me faire ça, je t'en supplie, elle s'était mise à genoux en sanglotant et en serrant avec un grand désespoir les cuisses de la conquérante. - Je t'ai donné ma décision et je ne la changerai pas, dit - elle sur un ton qu'elle n'avait jamais usé avec sa femme en se détachant brutalement de l'emprise de Gabrielle. Elle sortit de la chambre en claquant la porte. Elle se dirigea à grand pas vers l'extérieur, ne décolérant pas. Elle avait besoin d'exercice pour se libérer de l'extrême tension qui l'habitait depuis l'annonce de la grossesse de sa femme. Comment peut - elle me faire une chose pareille? Garder l'enfant de ce fils de chien. Je le tuerai à sa naissance. Xena s'exerça à l'épée avec ses guerriers, les battant tous avec rage, une grande partie de la matinée. Elle prit ensuite la direction des écuries et partit en direction des montagnes dans une course folle. Gabrielle l'avait préférée à sa famille, il en serait de même pour ce bébé de malheur elle en était sûre. Elle fit demi tour et rentra au palais, espérant que sa douce Gabrielle lui pardonnerait sa cruauté, elle regrettait déjà d'avoir été aussi dure avec sa douce femme. Elle soupira bruyamment et rentra. Elle rentra dans la chambre, s'apprêtant à demander pardon au jeune barde, mais la chambre était vide. Elle aperçut le parchemin qui était posé en évidence sur le lit. Elle se précipita pour le lire le coeur serré par un pressentiment douloureux. Il n'y avait pas de doute c'était l'écriture de Gabrielle. Elle ouvrit le papier plié en quatre, une sourde angoisse lui étreignant le ventre.
Mon amour, Ne crois pas que mon départ signifie que je choisis mon enfant. Je ne ferai jamais une chose pareille, je t'aime trop pour pouvoir faire ce terrible choix que tu m'imposes. Je pars chez mes parents pour le mettre au monde loin de ta haine envers lui. Je le confierai aux soins de ma mère ou d'une nourrice, Xena c'est tout ce que je peux faire. Je ne peux pas tuer cet enfant qui n'est en rien responsable des actes de son père. Xena je ne prendrai jamais une vie même si cela signifierait la fin de notre amour, dieux c'est si dur de dire ça. Pardonne - moi Xena, j'ose espérer que quand je reviendrai dans sept lunes tu seras toujours là. Tu vas terriblement me manquer et chaque instant loin de toi sera une
déchirure. Prends bien soin de toi mon amour et je te supplie de m'attendre. Ta femme qui t'aime de toute son âme, de tout son coeur et de tout son corps. Pardonne - moi ce départ précipité. Gabrielle. Xena relut plusieurs fois le parchemin jusqu'à ce que les larmes lui brouillent la vue et en effacent quelques mots en tombant dessus. Elle tomba à genoux lourdement sur le sol en serrant le papier contre son coeur. Par Hades Gabrielle! Qu’est ce que j'ai fait. Sa décision fut prise, elle ne laissera pas cet enfant être un obstacle à leur amour, elle avait tant besoin de serrer sa femme contre son coeur. Elle vola vers l'écurie, et sauta sur le premier cheval, à cru. Elle galopa ventre à terre vers Poteidaia. Elle arriva devant la maison à l'aube. La mère de Gabrielle était dehors en train de nourrir les quelques maigres poules qu'elle possédait. - Où est ma femme, demanda Xena en sautant de sa monture. - Bonjour Conquérante. Dans sa chambre, elle est arrivée hier le visage ravagé par les pleurs, elle n'a rien dit, mais je l'ai laissée hier au soir et ce matin je l'ai trouvée dans la même position et elle n'a pas touché à son plateau de nourriture, que s'est - il passé? Qu'est - il arrivé à ma fille? Xena ne prit pas la peine de répondre, elle entra dans la maison et poussa doucement une porte derrière laquelle elle était sûre de trouver sa princesse. Elle la trouva assise sur ses talons le regard perdu dans le vague, elle était frigorifiée mais ne semblait pas s'en rendre compte. Xena s'approcha doucement de la jeune femme, des larmes coulant sans retenue de ses beaux yeux clairs. Elle souleva sa femme et s'assit sur le lit en la serrant contre elle frottant doucement son dos pour la faire revenir et la réchauffer. - Gabrielle, mon amour pardonne - moi, c'est fini, je suis là mon ange. Gabrielle parle - moi. Elle berça la femme assise sur ses genoux pour la ramener de l'endroit où elle s'était réfugiée pour ne plus souffrir. Gabrielle, pardonne moi je suis un monstre sans coeur, mon amour je deviens folle sans toi, je t'en supplie dis quelque chose.
- Tu n'es pas un monstre sans coeur, tu es là, et c'est ce qui compte, dit Gabrielle d'une toute petite voix émergeant petit à petit au son de la voix chérie. - Oh, Gabrielle, ma tendre princesse, je t'aime. Je suis désolée d'avoir été aussi dure avec toi. Désolée de t'avoir imposé un choix trop lourd pour tes frêles épaules. Gabrielle tu as raison, cet enfant est le tien. Je suis prête à l'accepter et à l'élever avec toi. Si tu veux toujours de moi à tes côtés. - Xena, je ne te voudrais nulle part ailleurs. Xena tu es sûre de le vouloir vraiment, tu ne le hais plus. - Gabrielle, grâce à toi j'ai compris que l'amour est plus fort que la haine, et oui je le veux vraiment, je ne supporterai pas de te perdre et encore moins à ce prix. Si tu veux cet enfant je le veux aussi. - Xena? - Oui, mon âme. - Rentrons à la maison. Elle nageait dans le bonheur, hier encore elle avait cru qu'elle avait tout perdu. Mais l'amour de Xena l'avait ramenée à la vie et elle ne souhaitait qu'une chose, rentrer au château et vivre aux côtés de cette femme jusqu'à la fin de ses jours. Elle se promit de tout faire pour que Xena aime son enfant. Elle ferma les yeux quand elle sentit la grande femme se relever sans la lâcher et se diriger vers l'extérieur. Elle soupira de bonheur. FIN