APR Élodie Wehrlen - Enclave des papes 2012

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PRÉCONISATIONS PAYSAGÈRES POUR LE TERRITOIRE DE L’ENCLAVE DES PAPES

Crédit photo : CEK

ENSP 4 Marseille: CABROL Kristell, LESCALE Charlotte, WEHRLEN Elodie

CERFISE


BIBLIOGRAPHIE / ÉTUDE DE RÉFÉRENCE: - VEYRADIER Henri, Valréas et l’Enclave des Papes, Éditions Alan Suttan, 2010, 128p. - “Étude Plan d’Aménagement Solidaire de la Communauté de Communes de l’Enclave des Papes”, Atelier d’Architecture et d’Urbanisme - Atelier de Paysage, 2010. - “Étude relative au foncier agricole en Vaucluse: petite région agricole n°2, Enclave des Papes”, Chambre d’Agriculture du Vaucluse, 2009.


Étude réalisée par:

EnCADRANT DE L’APR: Sébastien GIORGIS Agence Paysages à Avignon (84) Présents aux Comités de pilotage :

Charlotte LESCALE Charlotte.lescale@hotmail.fr Élodie WEHRLEN Elodie.wehrlen@hotmail.fr Kristell CABROL Kristellcabrol@gmail.com École Nationale Supérieure de Paysage 31, boulevard d’Athènes 13232 Marseille cedex 01

Sébastien Giorgis, Encadrant de l’APR Joël Ricorday, Enseignant ENSP Jean-Pierre Clarac, Enseignant ENSP Michel Viollet, Enseignant ENSP Miguel Georgieff, Enseignant ENSP Françoise Crémel, Enseignante ENSP


SOMMAIRE Introduction

7

1.

9

Compréhension du territoire, enjeux à grande échelle

Entre Rhône et Pré-Alpes, une enclave administrative Charnière entre les grandes agglomérations et les espaces naturels Qu’est ce qu’une ville-porte? La commune de Valréas 2.

Compréhension du territoire, échelle locale - socle - évolution paysage - agriculture - ville - pratiques - usages - enjeux

15

Une diversité de paysages Une topographie singulière: entre plaine et collines Une implantation des bourgs sur les micro-reliefs Une diversité préservée sur les coteaux Un risque de perte de diversité induit par la monoculture Le territoire au service du tourisme Le tourisme: une réponse pour la valorisation du territoire Une identité qui repose sur l’Histoire Un paysage réversible Quelle identité pour demain? La monoculture entraine une bannalisation des territoires La mise en scène de l’espace agricole La diversité des cultures, une richesse à préserver Une ville consommatrice d’espace Le sol, quelle valeur face au développement urbain? Valréas, de l’agriculture diversifiée à l’urbanisation pavillonnaire Des boisements productifs: les truffières Une perte de finesse dans les paysages La dentelle végétale: une richesse à préserver 3.

Enjeux et stratégie

Enjeux Un “territoire jardin” Les temps du jardin

39


4.

Préconisations paysagères

45

Comment gérer le risque inondation, comment gérer les eaux pluviales ? Diversifier l’agriculture : accompagner la mutation de la culture de la vigne dans l’Enclave des Papes

Valoriser les haies/ Les bandes enherbées/ L’agroforesterie/ Quelles peuvent être les nouvelles pratiques agricoles urbaines ?

Comment traiter les fronts urbains ? Comment cheminer dans le territoire ? 5.

Esquisses sur sites de projet, Valréas - La Ferrande , vaste espace agricole en entrée de ville

63

La Ferrande, vaste espace agricole en entrée de ville Réaffirmer la vocation agricole de la Ferrande La Ferrande : remise en question du POS Proposition d’aménagement Parcourrir la Ferrande Retravailler les lisières de la Ferrande Une agriculture de proximité en lien avec la ville Relier la Cité du Végétal au projet de la Ferrande Références 5.

Esquisses sur sites de projet, l’Ouest de Visan - une lisière soulignée par l’agricult ure

79

L’ Ouest de Visan, une lisière soulignée par l’agriculture Un nouvel écrin pour Visan Anticiper le développement urbain Proposition d’aménagement Mettre en scène la silhouette du village par l’agriculture Inscrire le nouveau quartier dans la topographie Références Conclusion

95

Remerciements

97

Annexes

99


Région PACA

PAS

Convention triennale

Étude paysagère

Richerenches CC Enclave des Papes Grillon

Valréas Visan

Le Paysage comme ressource dans les projets de développement


INTRODUCTION Cet Atelier Pédagogique Régional (APR) est l’aboutissement d’une étude débutée en septembre 2012, dans l’objectif de

Avec ce projet, nous souhaitons tout d’abord mettre en avant les enjeux paysagers du territoire, à

répondre à une commande passée entre la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur à destination de la Communauté de

travers nos regards de futures paysagistes, et ainsi permettre à la Communauté de Communes de

Communes de l’Enclave des Papes. La thématique abordée concerne les mutations paysagères affectant le territoire de

l’Enclave des Papes d’avoir une vision paysagère globale. Afin d’aborder au mieux ce territoire, nous

l’Enclave des Papes.

avons souhaité tout d’abord nous intéresser à sa localisation ainsi qu’à son évolution dans le temps (enjeux, paysages, territoire). D’autre part, il nous a semblé indispensable de faire un état des lieux

Après avoir rencontré la commanditaire (Hélène D’Ortoli, chargée de développement de Projets d’Aménagement Solidaire

paysager du territoire et de réussir à trouver sur quelles valeurs fondamentales, nous pouvions nous

au sein de la région PACA) et les partenaires de la commande (Patrick Adrien, président de la Communauté de Communes

appuyer pour proposer une redynamisation territoriale.

de l’Enclave des Papes et Jean Maurin, directeur de la structure, ainsi que Delphine Groelly), nous avons pu reformuler la commande de la manière suivante:

À travers les différents enjeux révélés, nous avons élaboré des fiches de préconisations paysagères, permettant d’être diffusées sur l’ensemble du territoire et aux différents acteurs, afin de prendre

La question posée:

conscience et d’agir sur la qualité de leurs paysages à différentes échelles.

“Le territoire recèle des paysages agricoles et urbains de qualité, insuffisamment mis en valeur et en pleine mutation

Notre travail ne pouvait évidemment s’arrêter là, sans essayer de proposer des actions concrètes sur

(développement urbain et crise agricole).

des sites à échelles plus précises (zooms) et où nous avons identifié de forts enjeux.

Si la Communauté de Communes témoigne d’un attachement à la préservation de son paysage agricole, elle ne dispose néanmoins que de peu de moyens d’action pour protéger ce patrimoine paysager, élément à part entière d’une identité locale. La réalisation d’une étude pédagogique permettrait de bénéficier d’un outil pour générer une prise de conscience locale de la dégradation rapide des paysages de l’Enclave et de disposer de préconisations qui pourraient être intégrées dans les futurs documents d’urbanisme.” Extrait de la commande d’APR

La reformulation:

Comment redynamiser le territoire agricole de l’Enclave des Papes par le projet de paysage? 7



1.

COMPRÉHENSION DU TERRITOIRE (Enjeux à grande échelle)

9



1.

ENTRE RHÔNE ET PRé-ALPES, UNE ENCLAVE ADMINISTRATIVE Compréhension du territoire

Entre influences Alpines et Rhodaniennes, l’Enclave des Papes se situe dans l’un des grands couloirs de déplacements à l’échelle nationale, la Vallée du Rhône, qui a conditionné l’implantation de grandes agglomérations. L’Enclave des Papes est avant tout une enclave administrative, située au nord du Vaucluse. Elle se caractérise principalement par son détachement géographique (excroissance rouge au Nord d’Orange) et son appartenance administrative à la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. L’Enclave des Papes est aujourd’hui une île en territoire Drômois, héritage du 19ème siècle, lorsque le Canton de Suze-la-Rousse s’est rattaché à la Drôme. Le territoire de l’Enclave des Papes a alors perdu une partie de ses communes, ce qui a marqué l’enclavement du territoire. La Communauté de Communes de l’Enclave des Papes (CCEP) est constituée de 4 communes : - Valréas ( 9935 hab.) - Visan ( 1956 hab.) - Richerenches ( 672 hab.)

- Grillon ( 1703 hab.)

CCEP : 14 266 hab. (Source: INSEE - recensement 2009) Superficie : Vaucluse 3567 km² (356 700 ha) Enclave des Papes 125 km² soit 12 500 ha Etang de Berre 155km² (15 500 ha) Nb d’habitants : Vaucluse 550 049 hab Enclave des Papes 15 000 hab soit 115hab/km2 Paris 20 000 hab/km2 Millau 20 hab/km2

La zone du climat méditerranéen - sécheresse estivale - hivers doux - épisodes orageux - peu de gel

CARTE DES LIMITES ADMINISTRATIVES APR - Enclave des Papes

0

40 km

Autoroutes Limites administratives - région PACA

11


CHARNIèRE ENTRE LES GRANDES AGGLOMéRATIONS ET LES ESPACES NATURELS Compréhension du territoire

L’Enclave des Papes se situe à proximité de grandes agglomérations (Montélimar, Avignon et Orange constituent de grands pôles urbains d’emploi) et de grandes infrastructures de déplacements. Ainsi le territoire est facilement accessible puisqu’il se trouve à moins d’une heure de route des grandes agglomérations périphériques. Ceci explique la fréquentation touristique de l’Enclave des Papes, où les touristes sont “mobiles”. Ils viennent dormir sur le territoire et n’hésitent pas à profiter de la proximité des points d’attraction.

Dieulefit Montélimar

PNR Baronnies

25min

mi 45

in

40m

n

Ardèche 1h20

Enclave des Papes

25min

Nyons

1h

1h

2h

1.

Avignon

Ventoux

Mer UN TERRITOIRE À PROXIMITÉ DE PÔLES D’ATTRACTION

Ce territoire constitue également une des portes d’entrée du Parc Naturel Régional (PNR) des Baronnies, en projet. À grande échelle, il est facile d’anticiper les futurs flux touristiques, puisqu’ils vont certainement transiter par l’Enclave des Papes depuis le couloir Rhodanien.

Relief Réseau hydrographique Périmètre de l’Enclave des Papes Périmètre du futur SCOT Drôme Provençale Réseau ferré Réseau autoroutier Urbanisation principale

CARTE DE L’ENCLAVE DES PAPES A L’ÉCHELLE DES AGGLOMÉRATIONS APR - Enclave des Papes

0

15 km

PNR des Baronnies Provençales Bassin versant du Lez


1.

QU’EST-CE QU’UNE VILLE-PORTE? La commune de Valréas Compréhension du territoire

Depuis leurs origines, les Parcs Naturels Régionaux (PNR) entretiennent des relations privilégiées avec les communes urbaines

L’Enclave des Papes va voir son tourisme très certainement s’accroître. Il est donc fondamental de

de proximité (accueil de scolaires, information touristique, sensibilisation des habitants, actions de formation, etc.). Avec le

pouvoir l’anticiper et d’en prendre la mesure, mais également de développer l’offre touristique

projet du PNR des Baronnies , la commune de Valréas, située en périphérie du parc, va devenir une ville-porte. La commune est

en terme d’hébergements, de valorisation du terroir, de loisirs, afin de profiter au maximum de

membre de l’organisme de gestion du parc et participe à son financement.

l’opportunité de développement que représente la création de ce parc.

valréas ville-porte

CARTE PAYSAGÈRE DU PARC NATUREL RÉGIONAL DES BARONNIES

(Source: http://www.baronnies-provencales.fr)

13



2.

COMPRÉHENSION DU TERRITOIRE (À échelle locale - socle - évolution paysage - agriculture - ville - pratiques - usages - enjeux)

15


UNE DIVERSITÉ DE PAYSAGES Compréhension du territoire

Les paysages de l’Enclave des Papes résultent d’une est constitué majoritairement d’une vaste plaine

g nta Mo

Le L ez

formation géologique particulière. Le territoire alluviale résultant des dépôts d’éléments érodés des montagnes environnantes par les nombreux

ne

cours d’eau (La Coronne, Le Lez, L’Hérein).

de an la L

La montagne de la Lance, point culminant,

ce

Plaine du Lez

marque la limite Nord du territoire. Le plateau de Vinsobres marque la limite Est et constitue

Plaine viticole

l’élément paysager le plus remarquable.

Grillon

La plaine du Lez, et son micro-relief, marque la limite Ouest avec la Drôme. Aux pieds de ces

L’Au lière

Valréas

ne n o r La Co

différentes entités, on remarque la forte présence de la plaine, qui vient asseoir le grand paysage

Richerenches

Coteaux

environnant.

Plateau de Vinsobres

re

Le

ob Tal

L’Hérein

2.

Reliefs boisés

Visan

Reliefs cultivés Plaine régulière Plaine «rythmée» Cours d’eau

CARTE DES ENTITÉS PAYSAGÈRES APR - Enclave des Papes

0

2 km

Urbain Routes


A

UNE TOPOGRAPHIE SINGULIÈRE: ENTRE PLAINE ET COLLINES

2.

Compréhension du territoire

B

L’Enclave des Papes se caractérise par une topographie singulière, en forme de “cuvette”, héritée du passé géologique. La

B’

topographie générale du territoire n’est pas marquée par de grands dénivelés mais laisse apparaitre des micro-reliefs, qui ponctuent l’espace et viennent subtilement articuler les différentes entités. A’

La Coronne

Le Lez

L’Hérein

Point haut: 270m VISAN

Point bas: 150m

A

A’ X10

PLAINE DIVERSIFIéE

PLAINE VITICOLE

PLATEAU DE VINSOBRES

PLAINE VITICOLE

Point haut: 480m VALRÉAS Le Lez

L’Aulière

La Coronne

Point bas:150m

B’

B X10

PLAINE DIVERSIFIée

PLAINE VITICOLE

PLAINE VITICOLE

PLATEAU DE VINSOBRES

17



2.

UNE IMPLANTATION DES BOURGS SUR LES MICRO-RELIEFS Compréhension du territoire

Les micro-reliefs de l’Enclave des Papes ont pour la plupart conditionné l’implantation des bourgs. Ainsi, Visan, Valréas et Grillon se sont implantés sur de légers ou plus hauts promontoires, dominant la plaine. Richerenches, ancienne commanderie templière, s’est quant à lui implanté sur les rives de la Coronne. Il y a un effet de co-visibilité intéressant dans l’ensemble du territoire, des points hauts vers la plaine et inversement, qui permettent d’embrasser la totalité du paysage.

Vieux Visan

Extension de Visan Plaine viticole

Crédit photo : CEK Crédit photo : CEK

PHOTOGRAPHIE DEPUIS LE CHâTEAU DE VISAN, OUVERTURE PAYSAGÈRE VERS LA PLAINE

19


2.

UNE DIVERSITÉ PRÉSERVÉE SUR LES COTEAUX Compréhension du territoire

Le massif de Vinsobres marque fortement le paysage par sa topographie singulière, marquée par l’alternance entre étagements et vallonnements. Ses parties les plus abruptes restent boisées (naturelles) et ses coteaux sont cultivés. La diversité des mises en culture (sens des cultures variables, dimensions du parcellaire, différents types de cultures) est intéressante par la qualité du paysage produit. Elle est rythmée par la taille du parcellaire (moyen et petit parcellaires). On observe également la présence de boisements, traces de défrichements anciens, pour la mise en culture du massif. Le massif de Vinsobres contraste fortement avec la plaine de Valréas, dans lequel il se termine progressivement. Il permet une lecture complète du territoire depuis son plateau et vient rompre avec l’horizontalité de la plaine.

Plateau de Vinsobres Coteaux viticoles

Plaine de Valréas

Collines de Grignan - Suze-la-Rousse

Crédit photo : CEK

PHOTOGRAPHIE DEPUIS LE PLATEAU De VINSOBRES, SES COTEAUX CULTIVÉS ET AU LOIN L’OUVERTURE SUR LA PLAINE DE VALRÉAS


2.

UN RISQUE DE PERTE DE DIVERSITÉ INDUIT PAR LA MONOCULTURE Compréhension du territoire

La plaine agricole (principalement monoculturale) est l’entité paysagère la plus présente sur le territoire de l’Enclave des Papes. La viticulture a pris place dans la majorité de l’étendue de la plaine. Aujourd’hui, elle offre, de par son grand parcellaire, une sensation d’étendue vers les massifs environnants et le grand paysage qui cadrent la plaine. Nous soulevons ici le risque que peut représenter la monoculture sur le paysage, qui tend à uniformiser, voire banaliser les espaces. De plus elle risque d’induire une perte de diversité, qui aujourd’hui nous semble fondamentale sur le territoire. La crise viticole de 2008 a remis quelque peu en question le modèle de la monoculture, puisqu’une des solutions évoquée pour la sortie de crise a été la diversification des modes et types de production, du développement de nouvelles filières, etc.

Plaine viticole de Valréas Montagne de la Lance

Crédit photo : CEK

PHOTOGRAPHIE DEPUIS LA PLAINE VITICOLE DE VALRÉAS, CADRÉE AU LOIN PAR LA MONTAGNE DE LA LANCE

21


2.

le territoire au service du tourisme Compréhension du territoire

Au niveau du tourisme, l’Enclave des Papes a su développer une offre touristique intéressante comme en témoignent les plaquettes ci-contre: villages touristiques, patrimoine bâti, paysage, terroir, etc. Le tourisme est en pleine émergence sur le territoire. Nous constatons aujourd’hui la volonté des élus de renforcer l’attractivité de leur territoire, notamment dans le domaine de l’action culturelle et de la valorisation du patrimoine local. Le territoire a commencé à diversifier son accueil touristique (gîtes, campings, meublés de tourisme) et à valoriser ses produits locaux (vente à la ferme, labels, marchés, etc.). Malgré la diversité des offres touristiques, une mise en réseau manque, ce qui limite une communication claire et lisible à destination d’un public large ne connaissant pas le territoire. Les circuits piétons, hormis l’exemple du Sentier des 4 Domaines, ne mettent pas à profit les différents points d’accueil présents dans le territoire, qui ont pourtant du potentiel. Sur le territoire de l’Enclave des Papes, les exploitations agricoles ont développé essentiellement des activités de vente directe (sur les exploitations ou les marchés), depuis une dizaine d’années. Le développement de l’agritourisme s’accorde parfaitement avec les intérêts actuels des consommateurs (traçabilité du produit, recherche d’authenticité, meilleure qualité des produits, etc.) et représente une alternative au développement du territoire. Mais il doit s’inclure dans une logique globale et territoriale, et non rester des initiatives individuelles, afin de donner plus de résonnance à un réseau qui peut être une piste intéressante.

PLAQUETTES TOURISTIQUES DE L’ENCLAVE DES PAPES

(Source: Office du tourisme de Valréas)


2.

le tourisme: une réponse pour la valorisation du territoire Compréhension du territoire

Différents moyens de découverte du territoire s’offrent aux touristes: plus de 18 circuits pédestres en plaine (pratiques essentiellement débutantes, familiales), un circuit vélo à travers les différents villages (niveau novice à amateur), et des circuits touristiques autour des produits du terroir (Routes des vins, de la lavande, Sentier des 4 Domaines). à noter que le dernier exemple est un développement d’activités agrotouristiques à l’initiative des agriculteurs, leur permettant de mettre en avant leur proximité avec les visiteurs, de mieux faire connaître leur métier et leurs produits, etc.

VALRéAS De manière générale, un vaste maillage de découverte est donc présent sauf sur le Nord-Est du territoire, en direction du Parc Naturel

GRILLON

Régional des Baronnies. Cet élément est à prendre en compte, car en affirmant l’Enclave des Papes comme territoire porte du futur PNR, des connexions sont à prévoir, en imaginant que des GR (sentiers de randonnée) puissent démarrer de l’Enclave des Papes. L’intérêt serait donc de s’appuyer sur les flux touristiques que va générer le futur PNR,

RICHERENCHES

et par la valorisation du territoire de l’Enclave, développer ce dernier en termes de pratiques touristiques et d’usages. De manière générale, il y a un travail de communication à mettre en place au sein de l’Enclave sur la signalétique ainsi que l’aménagement des points d’accueil au départ des circuits.

VISAN

CARTE DE L’OFFRE TOURISTIQUE ET LOISIRS VERTS APR - Enclave des Papes

0

2 km

Cave coopérative Cave particulière Marché Vente à la ferme Réseau Bienvenue à la ferme Production d’agriculture biologique Production et vente de truffes Distillerie Gite, meublé de tourisme Camping Centre équestre Cheminements doux Routes touristiques

23



2.

Une identité qui repose sur l’histoire Compréhension du territoire

Pour comprendre l’Histoire de l’Enclave des Papes, il faut remonter à l’époque papale. En effet, pendant tout le 13ème siècle,

En 1791, après la Révolution, l’Enclave des Papes, dépendant du Comtat Venaissin, fut rattachée à la

les Papes ne cessent d’acquérir des terres d’Avignon, afin d’agrandir leur domaine et d’en tirer de substantiels revenus et

France. à la formation des départements, les habitants de l’Enclave furent consultés par référendum

surtout d’asseoir leur pouvoir face aux Etats du Royaume. L’Histoire raconte que le Pape, alors malade, dû s’arrêter à Valréas.

afin de décider de leur rattachement au Vaucluse ou à la Drôme. Désirant rester Provençaux, les

Il goûta un vin de Valréas. “Il s’en trouva fort ragaillardi”, et même très vite guéri. Il conclut que ce vin était miraculeux. Aussi,

habitants votèrent pour le rattachement de l’Enclave des Papes au Vaucluse et devinrent Vauclusiens

pour en disposer à sa convenance, il acquit le territoire qui devint plus tard l’Enclave des Papes (délimité par des bornes

tout en étant enclavés dans la Drôme .

papales). Cette spécificité historique est encore très ancrée aujourd’hui. Les habitants de l’Enclave des Papes sont très attachés à leur territoire et à leur appartenance au Vaucluse. À travers ces notions, nous soulevons la question de l’identité locale, afin de la comprendre, car il s’agit de la question formulée dans la commande.

CARICATURE DU RATTACHEMENT DE L’ENCLAVE DES PAPES À LA FRANCE

(Source: http://www.apuap.blogspot.com) Crédit photo : CEK

PHOTOGRAPHIE DU PANNEAU DE SORTIE DE L’ENCLAVE DES PAPES

25


UN PAYSAGE RÉVERSIBLE Compréhension du territoire

Quand on s’intéresse à l’histoire agricole de l’Enclave des Papes, on remarque que l’économie a dicté les paysages pendant

Le cartonnage a également tenu le territoire pendant plus d’un siècle, avant de s’éteindre. Il a cependant

des années:

eu un impact paysager moindre.

Dans les années 1950, l’usine Jacquemaire s’installait sur la commune de Grillon. Elle produisait des petits pots pour bébé.

La capacité du paysage à se réinventer sans cesse est un élément positif et une des caractéristiques de ce

Ainsi, elle s’approvisionnait chez les maraichers locaux. Cette usine a donc tenu le territoire autour de cette économie jusque

territoire.

dans les années 1970. Le paysage était alors très diversifié. En parallèle avait lieu le ”phénomène tomate”, pour fournir la coopérative d’Avignon. Le territoire de l’Enclave a connu un tournant dès 1937, avec le passage du territoire en AOC Côtes du Rhône. L’impact a été fort, car le territoire s’est progressivement modifié, atteignant une encore plus forte mutation dès 1966 avec l’appellation AOC Côtes du Rhône Villages.

2 5

4 1

2.

3

LA RÉVERSIBILITÉ DU PAYSAGE DE L’ENCLAVE DES PAPES, UNE HISTOIRE ENTRE ÉCONOMIE ET TERRITOIRE

1.

Arboriculture

2.

Usine Jacquemaire

3.

Élevage

4.

Train Nyons-Pierrelatte

5.

Usine de cartonnage


2.

QUELLE IDENTITÉ pour demain? Compréhension du territoire

Le projet encore embryonnaire de la Cité du Végétal peut se révéler être un nouveau levier pour le territoire, à condition de l’inscrire vraiment dans un projet global en lien avec le territoire et les acteurs, en portant les spécificités de l’Enclave des Papes. Positionner ce projet à une échelle plus large est également important, en termes de partenariats et de complémentarité avec d’autres pôles similaires (exemple du projet Extrapole et de la Plateforme Extralians à Nyons). Le pôle oeno-touristique de Saint-Christol (en référence ci-dessous) est un projet qui a vu le jour en 2004, dans le cadre de la réalisation du SCOT du Pays de Lunel. Situé dans l’Hérault, entre Montpellier et Nîmes, Source : Communauté de Communes de l’Enclave des Papes

LA FUTURE CITé du vÉGétal de valrÉAS

ce territoire est en grande partie viticole. Le projet a pour but d’apporter une dynamique économique et touristique au territoire de Lunel par la valorisation du territoire viticole et du travail de production de l’ensemble des acteurs. Autour du bâtiment emblématique créé à cet effet, tout un travail d’accueil touristique a été mis en relation, alliant la découverte des vignobles à celle de tout le territoire (visites des vignobles et du patrimoine local, vigne pédagogique, randonnées pédestres, équestres, VTT, etc.). Ce projet est un bon exemple de valorisation et de promotion de l’agriculture grâce à une action forte jouant un rôle de vitrine du territoire, s’appuyant sur les paysages et le travail des agriculteurs. C’est en ce sens que pour nous doit s’inscrire la Cité du Végétal.

Source : Communauté de communes du Pays de Lunel

RÉFÉRENCE: LE PÔLE OENO-TOURISTIQUE DE SAINT-CHRISTOL

27



2.

LA MONOCULTURE ENTRAINE UNE BANALISATION DU TERRITOIRE Compréhension du territoire

VALRéAS Périmètre de l’AOC Côtes du Rhône

GRILLON L’Enclave des Papes, située dans la vallée viticole du Rhône et au coeur d’un périmètre AOC, est rattachée à cette identité de production, et de paysages viticoles beaucoup plus large. L’AOC Côtes du Rhône (1937) et Côtes du Rhône Villages (1966) ainsi que les

RICHERENCHES

subventions liées à la vigne couvrent le territoire de l’Enclave des Papes. Ceci explique en partie ce choix de culture valorisée par l’appellation, mais qui a pris la place d’anciennes autres productions agricoles, et qui a tendance à conditionner et figer l’agriculture locale.

VISAN

Vignes Lavandes Céréales - Oléagineux Arboriculture Prairies

CARTE DE L’OCCUPATION AGRICOLE APR - Enclave des Papes

0

2 km

Maraîchage Gel - Divers

29


2.

LA MISE EN SCèNE DE L’ESPACE AGRICOLE Compréhension du territoire

La viticulture constitue la base dominante des paysages de ce territoire, autour de laquelle s’articule la majorité des activités économiques, et qui caractérise l’identité de l’ Enclave des Papes. Le passage d’une agriculture diversifiée à la viticulture a eu pour conséquence la simplification des paysages par les cultures en elles-mêmes, mais aussi

LE PETIT PARCELLAIRE: Diversité, rythme, échelle humaine

PLANTATIONS PARALLÈLES À LA ROUTE: Pas de rythme paysager mais effet couloir

LE MOYEN PARCELLAIRE: Rythme, échelle intermédiaire

PLANTATIONS OBLIQUES À LA ROUTE: Rythme qui conduit le regard vers le grand paysage

par la taille du parcellaire qui s’est agrandi pour permettre la mécanisation. L’orientation des vignes contribue également à cette impression d’homogénéité et parfois de monotonie. La diversification des paysages sur le territoire est apportée soit par la topographie (vallonnements ou divers cadrages qui offrent une perception partielle et variée), soit par la taille du parcellaire qui apporte des juxtapositions de cultures qui rythment le paysage, comme on peut le voir sur les bords du Lez. Quelques exploitations diversifiées existent, comme les exploitations d’escargots ou de safran, mais sont peu valorisées en termes de communication. Cette potentielle diversité des paysages pourrait correspondre à une diversité écologique. La monoculture, encore plus celle de la vigne qui nécessite de nombreux apports chimiques, entraine une homogénéisation des paysages mais aussi une perte de diversité écologique, qu’il est important de bien prendre en compte. Sur le territoire de l’Enclave, des ZNIEFF* de type 2 (N° 84115-100) sont présentes au niveau de la plaine de Valréas. Elles correspondent à des secteurs agricoles, des secteurs boisés et des zones humides mais restent limitées par des zones d’agriculture intensive. *ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique

LE GRAND PARCELLAIRE: Homogénéité du paysage, perte de rythme, grande échelle, lien avec le grand paysage

PLANTATIONS PERPENDICULAIRES À LA ROUTE: Sensation de séquence tout au long du parcours


2.

LA DIVERSITé DES CULTURES, UNE RICHESSE À PRÉSERVER Compréhension du territoire

LE MOYEN PARCELLAIRE : LIé à LA TOPOGRAPHIE ET à LA TECHNIQUE D’EXPLOITATION

LE PETIT PARCELLAIRE : UN LIEU FRAGILE, QUI REVèLE LE SITE Superficie inférieure à 1 ha

Superficie comprise entre 2 et 8 ha

Contribue à la diversité des paysages, de cultures, de biodiversité. On le retrouve sous forme de vergers ou de maraichage, que

Lié à la topographie et aux techniques d’exploitation. Il se trouve à proximité des habitations pour des exploitations petites

ce soit dans les lieux vallonnés plus difficiles à exploiter, à proximité des villes où perdurent les dernières parcelles liées aux

à moyennes.

ceintures maraichères. Il marque l’ingéniosité mise en place dans le passé pour exploiter les terrains parfois difficiles. Souvent menacé d’urbanisation ou de regroupement parcellaire, il disparait au profit du plus grand.

LE GRAND PARCELLAIRE : SENSATION D’étendue qui souligne le grand paysage Superficie supérieure à 8 ha

Crédit photo : galerie photos Flick R

Crédit photo : CEK

Se traduit, en plaine, par de grandes étendues ouvertes sur l’horizon et le grand paysage. Il peut apporter un sentiment de

Il est cependant intéressant par l’effet de masse qu’il produit, notamment lors des différentes saisons où il se transforme en

monotonie quand il n’est pas rythmé par d’autres éléments ou quand il est traversé par des axes routiers rectilignes, ou encore

grands applats colorés et devient un marqueur fort dans le paysage.

quand l’orientation des vignes reste toujours la même. 31


2.

UNE VILLE CONSOMMATRICE D’ESPACE Compréhension du territoire

L’urbanisation, qui permet d’accueillir de nouveaux habitants et de nouvelles activités, s’effectue sous forme d’étalement qui requestionne les limites de la ville et son rapport au territoire. Sous forme de lotissements repliés sur eux-mêmes ou bien de mitage pavillonnaire effectué au coup par coup, les limites de la ville deviennent fragiles et mouvantes, coupant son rapport au territoire et au grand paysage. Les conséquences de cet étalement urbain sont la perte de silhouette des villes et la perte de repères, une banalisation des entrées de ville, et une diminution des terres agricoles. Certaines lisières ont été préservées et sont à maintenir, car elles mettent en scène la ville par l’agriculture et conservent des perméabilités entre ville et territoire agricole.

GRILLON La commune a connu une croissance importante en surface.

VALRÉAS Commune principale de l’Enclave, elle concentre la majorité

des activités et des habitants. Sa croissance s’est faite de

1947

toutes parts de la ville, au Sud vers les coteaux de Vinsobres

ville sont maintenues par l’agriculture (photo 1). Cependant,

(photo 1) et au Nord vers la plaine. Ses lisières sont à la fois

l’étalement du village a tendance à suivre les axes routiers,

constituées de logements collectifs, de lotissements et de

notamment la départementale 941 (photo 2) avec le projet

mitage, apportant un effet de juxtaposition dans le paysage,

de zone d’activité en entrée de ville. Cette route est déjà très

sans logique compréhensible. Les zones d’activités au Sud-

menacée de banalisation, notamment par la signalétique

Ouest sont de bons exemples d’intégration (maintien de 0

1 Km

0

1 Km

1. entrée depuis LES COTEAUX DE VALRÉAS

0

et l’activité. D’autres éléments sont à valoriser, comme

1 Km

l’ancienne ligne de chemin de fer qui la longe et qui constitue

mails plantés de chênes pour le parking, fossés enherbés, etc.) mais leur proximité avec les axes routiers laissent deviner un

2012

Elle conserve des lisières intéressantes où les limites de la

1947

une voie douce pour les piétons et cyclistes, ou les abords de

2012

étalement futur en « doigt de gant », cernant et isolant les

la route sous forme de talus.

parcelles agricoles. La lisière Ouest, notamment délimitée par

La zone pavillonnaire située au Sud de Grillon est assez

la Coronne, reste franche et intéressante puisqu’elle marque la

importante mais est relativement bien intégrée au paysage

limite de l’urbanisation et maintien une silhouette préservée

de par la végétation développée et le traitement des voiries

du mitage.

qui utilisent un vocabulaire rural. Elle gagnerait cependant à

Étalement urbain

Grandes entités agricoles

Mitage

Agriculture fragilisée

Source : Google

0

s’ouvrir et à ne pas fonctionner uniquement sur elle-même.

1 Km

Crédit photo : CEK

1. entrée depuis la route de valrÉas

2. entrée depuis la D 941

Crédit photo : CEK


richerenches Le village présente de nombreux intérêts paysagers liés à la

visan Le développement de la commune s’est fait de manière

bipolaire, avec une lisière Est préservée et un étalement sur les

1947

autres côtés, notamment le long des axes de communication.

à l’arboriculture à l’Ouest, encore présents en entrée de ville,

A l’Est, l’entrée par les coteaux de Vinsobres reste dégagée

qui apportent des points de vue intéressants et qualitatifs.

et l’agriculture ceinture Visan (photo 1), laissant découvrir le

L’urbanisation pavillonnaire, à l’Est, reste respectueuse des

vieux village perché. Cependant, il s’est beaucoup plus étalé 0

1 Km

2012

rivière de la Coronne au Sud, aux bosquets, au maraichage et

1947

0

1 Km

à l’Ouest et au Nord, vers la plaine, sans prendre en compte

le traitement des abords de propriétés privées en lien avec

la logique initiale de village perché, le scindant en deux

l’espace public (choix des essences végétales, hauteur et

parties: le village haut et le village bas. L’étalement urbain se

matériaux des murs de limites de propriétés, gabarits des

poursuit sous forme de nappe pavillonnaire (au Sud-Est dans

voies, etc.). Une des menaces reste l’étalement pavillonnaire

les périmètres de protection des monuments historiques

au Sud, de l’autre côté de la rivière et déconnecté du village.

de Notre-Dame-des-Vignes et de l’Hotel Pélissier) (photo 2) et de commerces, le long des axes routiers, se détachant

à proximité de la cave coopérative des Templiers, il s’installe

2012

sur les vignes, qui avant pouvaient être un potentiel de valorisation de la cave qui se trouve en entrée de ville

progressivement du village d’origine.

0

1 Km

Étalement urbain

Grandes entités agricoles

Mitage

Agriculture fragilisée

Crédit photo : CEK

1. entrée depuis le massif de Vinsobres

caractéristiques du village, notamment en ce qui concerne

(photo 1). 0

1 Km

Crédit photo : CEK

Crédit photo : CEK

2. entrée depuis st maurice-sur-eygues

1. SORTIE DE RICHERENCHES EN DIRECTION DE VALRÉAS 33


2.

LE SOL, QUELLE VALEUR FACE AU DÉVELOPPEMENT URBAIN ? Compréhension du territoire

Sur le territoire de l’Enclave des Papes, 20% des terres agricoles sont considérées comme ayant une aptitude à la mise en valeur agricole élevée ou exceptionnelle, c’est-à-dire idéales pour la diversification (cultures maraichères, fruitières, etc.). Cependant, la grande majorité de ces terres se situent à proximité des villes qui s’étendent, ne prenant pas en compte le rapport à ce paysage agricole et condamnant ces terres de qualité agronomique à disparaitre

VALRéAS

définitivement. Elles constituent donc un enjeu important en tant que richesse naturelle à préserver et véritable ressource à valoriser.

GRILLON

RICHERENCHES

VISAN

Source : Chambre d’Agriculture du Vaucluse

CARTE D’APTITUDE AGRONOMIQUE DES SOLS APR - Enclave des Papes

0

2 km

Aptitude excellente Aptitude élevée Aptitude intéressante Aptitude moyenne Aptitude médiocre Aptitude très faible Aptitude nulle (sol artificialisé)


2.

VALRéAS, DE L’AGRICULTURE DIVERSIFIéE à L’URBANISATION PAVILLONNAIRE Compréhension du territoire

L’exemple de Valréas exprime de manière assez explicite l’évolution de ces zones

CENTRE-VILLE

périphériques, qui avant étaient de véritables ceintures maraichères. Les cultures PERIPHERIE

étaient diversifiées et fournissaient la ville. Aujourd’hui, la ville poursuit son étalement urbain en perdant son rapport au territoire, que ce soit en termes d’échanges fonctionnels ou paysagers. Or les abords des villes, constitués des terres les plus riches, sont les plus sensibles à l’étalement urbain et sont

1947

Source: Géoportail

Source: Delcampe

de plus en plus laissés volontairement à l’abandon à des fins de spéculation foncière.

Source: Delcampe

2012

Source: Géoportail

35


2.

DES BOISEMENTS PRODUCTIFS: LES TRUFFIÈRES Compréhension du territoire

Les surfaces boisées du territoire sont peu importantes. La plupart des grands boisements correspondent aux massifs alentours souvent protégés, aux ripisylves qui sont dans la plupart des cas de faible qualité paysagère, et aux bosquets de chênes plantés. Ces bosquets, même s’ils ne sont pas praticables, restent ouverts et enrichissent le paysage en tant que système productif à l’aspect naturel. Les boisements spontanés apparaissent donc comme un enjeu, que ce soit

VALRéAS

en termes de naturalité dans le territoire mais aussi en termes de fonction récréative.

GRILLON

RICHERENCHES

VISAN

CARTE DES PEUPLEMENTS FORESTIERS APR - Enclave des Papes

0

2 km

Boisements (tous types)


2.

UNE PERTE DE FINESSE DANS LES PAYSAGES Compréhension du territoire

L’évolution des boisements est intimement liée à l’évolution de l’agriculture et aux modes d’exploitation des terres.

Boisements et cordons boisés

On constate qu’aujourd’hui, dans cet exemple situé près de Valréas, il y a à peu près la même quantité de boisements qu’en 1947. On remarque cependant que la répartition, la finesse des structures, et les espèces végétales ont changé (artificialisation). La trame verte, à l’échelle locale, existe bel et bien, même si elle évolue selon l’occupation des terres et prend différents aspects, et est donc à intégrer dans les réflexions à l’échelle du territoire et plus localement.

Moyen parcellaire et haies associées en bordure de champs

Petit parcellaire, ceinture maraichère autour de la ville

1947

0

2km

0

2km

Boisements isolés

Suppression des haies en bordure de champs pour la monoculture

Grand parcellaire monocultural (vigne et truffe) Pavillonnaires avec jardins particuliers

2012

37


2.

LA DENTELLE VÉGÉTALE : UNE RICHESSE À CONFORTER Compréhension du territoire

ALIGNEMENT d’arbres perpendiculaires à la route POINT D’APPEL / MISE EN SCÈNE DES DOMAINES

ALIGNEMENT d’arbres le long de la route ENFERMEMENT / OUVERTURE / SEUIL / CADRAGES SUR LE GRAND PAYSAGE / DENSITÉ DE PLANTATION

ALIGNEMENT de peupliers, le long des roubines d’irrigation POINT D’APPEL / MISE EN SCèNE DES CULTURES AU PREMIER PLAN / RYTHME / SAISONNALITé

Les différentes formes végétales dans l’Enclave des Papes ont divers rôles, en termes écologique, de fréquentation, de forme d’exploitation et d’entretien.

BANDES ENHERBéES au bord des cultures et de la route MISE EN SCÈNE DES CULTURES

RIPISYLVE, une qualité inégale mais un continuum intéressant

Elles produisent également différents effets dans le paysage et peuvent constituer des outils pour des projets d’aménagement dans l’Enclave des Papes. Afin de protéger et de valoriser ces formes végétales actuellement présentes, nous les avons observées et référencées, en analysant leur effet en termes de paysage. Par la suite, nous allons pouvoir les réutiliser, les associer et les développer dans des projets à différentes échelles dans le

HAIE monospécifique taillée, limite de propriété FERMETURE STRICTE DE L’ESPACE / IMPERMÉABILITÉ

HAIE libre plurispécifique, limite de propriété POROSITÉ / SAISONNALITÉ

territoire.


3.

ENJEUX ET STRATéGIE

39



3.

ENJEUX Enjeux et Stratégie

En s’appuyant sur les problématiques du territoire dégagées lors de l’analyse, nous avons explicité 3 enjeux majeurs pour le territoire de l’Enclave des Papes. - URBAIN Il s’agit principalement des extensions urbaines. Cet enjeu pose non seulement la question de leur intégration dans le paysage, mais interroge aussi la manière d’habiter: Quel type d’urbanité les formes urbaines d’habitat individuel, lotissements et mitage, créent-elles ? Et quelle valeur donne-t-on à la préservation des sols puisque les décisions prises aujourd’hui ont un impact quasi définitif. Cette question de l’étalement urbain pose également le problème de la banalisation des entrées de ville puisqu’on repousse toujours plus les limites de celles-ci, et qu’une réflexion sur les éléments pérennes et structurants pouvant valoriser ce qui fait la spécificité du lieu, sont souvent peu mises en place.

- AGRICOLE L’agriculture dans l’Enclave des Papes aujourd’hui est en très grande majorité de la viticulture. Mais cela ne l’a pas toujours été. La monoculture pose toujours la question de l’épuisement des sols, de la dépendance économique et encore plus aujourd’hui de la nécessité de diversifier face au bien fondé des circuits courts. Cette capacité de renouvellement de l’Enclave des Papes est une qualité qui montre que le territoire peut se renouveler. Afin d’amorcer cette volonté qui commence à émerger, il est nécessaire de réfléchir aux conditions de cette diversification et à l’impact qu’elle peut avoir, notamment au niveau des paysages. Cette mutation peut consister en la valorisation des cultures déjà présentes (en termes de communication, de vente, etc.) mais aussi en une diversification plus largement (agricole et fonctionnelle) qui peut venir cohabiter avec la vigne existante. - PRATIQUES ET USAGES La prise de conscience de la qualité des paysages de l’Enclave passe également par des aménagements qui suscitent la curiosité et qui facilitent l’accessibilité. La communication doit être développée, mais la mise en réseau et des connexions à plus grande échelle sont aussi des enjeux importants pour le développement du tourisme, mais aussi pour le quotidien des habitants.

Schéma des enjeux 41


3.

UN “TERRITOIRE JARDIN” Enjeux et Stratégie

La stratégie d’évolution pour le territoire de l’Enclave des Papes s’articule autour des principes suivants : - Encourager la diversification de l’agriculture existante (préconisations) : diversification du grand parcellaire viticole existant, diversification du petit parcellaire existant sur les piémonts de Vinsobres, afin d’asseoir le massif, mais aussi de pérenniser cette forme d’agriculture à proximité des villes et de préserver les sols de bonne aptitude agronomique; - Affirmer les continuités piétonnes qui relient villages, espaces agricoles, massifs (points de vue sur la plaine), en s’appuyant en partie sur des continuités naturelles comme les cours d’eau; - Travailler à l’épaisseur, au maintien et à la redéfinition des lisières agrourbaines : Sud de Valréas, Est de Visan, Sud de Grillon; - Définir les conditions de l’extension urbaine : stopper l’urbanisation sur des zones qui fonctionnent (lisières, agriculture, entre Valréas et Richerenches), où en zone d’enjeux liés à l’eau (qualité des ripisylves à travailler, maintien d’une agriculture adaptée); - Ancrer le futur projet de la Cité du Végétal dans la réalité territoriale en s’appuyant sur ses atouts paysagers et les ressources locales (production agricole, etc.).

Étalement urbain à contenir Lisière agro-urbaine à développer Zone définie de mitage à contenir Coupures d’urbanisation Zone agricole diversifiée Préconisations de diversification agricole Grandes unités boisées Continuité végétale à affirmer

SCHÉMA DE STRATÉGIE APR - Enclave des Papes

Zones d’enjeux liés à l’eau

0

2 km

Continuité piétonne à affirmer Cônes de vue intéressants


3.

LES TEMPS DU JARDIN Enjeux et Stratégie

TEMPS 1 / Prendre conscience et fédérer autour du territoire

TEMPS 2 / Mettre en synergie

TEMPS 3 / Redynamiser le territoire

8

1

2

3

5

6

7 9

4 1 . Organisation de tables rondes autour de la question du paysage 2 . Réponse à la demande d’une agriculture de proximité pour les habitants 3 . Valorisation de l’agriculture existante (communication, signalétique)

4 . Faciliter l’accès des terres aux jeunes agriculteurs 5 . Regroupement des agriculteurs et mise en réseau 6 . Mise en place de circuits courts 7 . Développement de l’agritourisme

8 . Installation de la Cité du Végétal 9 . Mise en résonnance avec le territoire

43



4.

préconisations paysagères Nous avons souhaité dans un premier temps, et pour répondre à la commande qui nous a été faite, formuler des préconisations paysagères, sous forme de fiches thématiques transmissibles à l’ensemble des acteurs du territoire. Ces préconisations donnent notamment à voir la diversification de l’agriculture, mais aussi la gestion des fronts urbains, du risque inondation, en offrant des solutions tout en expliquant leurs intérêts paysagers, complétées par des retours d’expérience.

45


VALORISER les haies

fonctions écologiques Régulation climatique et hydraulique

Contexte / problématique

A l’échelle de l’Enclave des Papes, les haies constituent une structure végétale qu’il est important de préserver. Réduites dans leur nombre et dans leur constitution par la modernisation agricole, elles sont aujourd’hui de fait à l’état résiduel. La haie peut paraitre aujourd’hui inutile, mais elle constitue un potentiel de production et de mise en valeur non négligeable pour l’agriculture, et peut aussi participer à tout l’équilibre du milieu que constitue le territoire de l’Enclave des Papes.

Enjeux

L’enjeu principal est alors de conserver les haies et structures arborées existantes, et de venir conforter et inscrire de nouvelles structures dans le paysage, qu’il soit « naturel », agricole ou plus urbain. La mise en place de haies dans le paysage de l’Enclave des Papes peut également participer de l’introduction d’une forme de spontanéité végétale, alors peu présente. D’un point de vue pratique, les haies présentent plusieurs intérêts pour les promeneurs : échelle plus humaine, ombrage le long des chemins, mise à distance de l’espace agricole mais ouverture à la vue, etc.

Haies présentes sur le territoire de l’Enclave des Papes

Haies perpendiculaires au sens de la pente

Diminution de l’érosion sur les Maintien des berges champs en pente Limitation des crues

- Réduction de la vitesse du vent de 30 à 50 % sur une bande large de 10 fois la hauteur de la haie, limitation de l’érosion éolienne ; - Prévention contre les inondations (ralentissement de l’eau par l’ensemble talus-fossé-haie), limitation de l’érosion hydrique, alimentation des nappes phréatiques en favorisant l’infiltration de l’eau, dépollution des eaux de ruissellement.

Source : Google

Crédit photo : CEK

Crédit photo : CEK

équilibre naturel et production

Références

Crédit photo : Aqui.fr

Crédit photo : Atlas des Paysages de la Gironde

Crédit photo : Atlas des Paysages de la Gironde

- Préservation de l’équilibre biologique (strates herbacée, arbustive et arborescente), diversité de milieux pour les plantes et les animaux (abri, nidification, pollinisation), diminution de l’utilisation de produits phytosanitaires par complémentarité des cultures ; - Haies productives : bois, fruits, etc.


VALORISER les haies Recommandations OUtils pour agir

- Préserver et mettre en place des haies sur les bords des fossés de drainage ; - Profiter de la réorganisation parcellaire (pour la réalisation de nouvelles cultures) pour mettre en place des haies productives, bénéficiant à la conduite des parcelles cultivées (effet brise-vent, etc) et à leur délimitation (limite de propriété par exemple) ; - Accompagner et structurer les chemins piétons, cyclistes et les routes par un réseau de haies, permettant de mettre en scène l’agriculture, en ménageant des vues et des rythmes, et ménageant des espaces ombragés et de fraîcheur pour les promeneurs ;

- Mesures Agro-Environnementales Territoriales (MAET PACA) : aides fournies aux agriculteurs en contrepartie de la plantation de haies dans les parcelles cultivées ; - Prise en compte des haies dans l’élaboration du document de la trame verte à l’échelle locale ; - Protection des éléments remarquables paysagers, selon l’article L 123-1.7 du Code de l’Urbanisme ;

- Privilégier des essences locales dans la constitution des haies plurispécifiques : chênes, aulnes, fruitiers (cerisier, amandier, prunier, etc.), fusain, saule, aubépine, cornouiller, noyer, églantier, tilleul, sorbier, etc. ; - L’épaisseur des haies peut varier de 5 à 15 mètres, assurant alors une bonne protection des espaces cultivés, permettant à la haie d’être viable dans le temps (régénération), assurant un rôle de continuité écologique et créant un vrai repère visuel dans le paysage ; - Les haies ne nécessitent que peu d’entretien après leur plantation : la première année, un désherbage est nécessaire pour permettre un bon développement des arbustes, puis des tailles de recépage et de formation sont à mener les années suivantes.

Mise en scène des cultures depuis la route et depuis les cheminements doux haie vignes

haie route

cheminement doux (vélo, piéton)

25m

références / bibliographie

« Plantes des haies champêtres », Christian Cogneaux, Bernard Gambier, Editions du Rouergue « L’entretien des haies » - dossier édité par le Ministère de l’Agriculture – Direction des Espaces Ruraux et de la Forêt (DERF) et les FNCUMA en novembre 1999.

Délimitation des parcelles cultivées

haie

haie + muret habitation

vignes

culture de plein champ

vignes

10m

vignes

10m 47


comment gérer le risque inondation ? Contexte

outils pour agir

Une grande partie du territoire, notamment à proximité des villes et des sols imperméables, est soumise au risque inondation, qui doit aujourd’hui être pris en compte dans les documents d’urbanisme. Ces zones sont bien souvent rendues inconstructibles, mais il est possible de les valoriser sous d’autres formes.

- Articuler la solidarité amont (zone d’expansion des crues) / aval (zones mieux protégées) ; - Instituer des servitudes légales à travers les documents d’urbanisme (Plan de Prévention des Risques) ; - Faire acquérir les zones d’expansion par les collectivités ; - Instituer des servitudes sur l’inondation (loi Bachelot): droit du préfet d’interdire des usages du sol ou activités si elles augmentent le risque inondation ; - Gérer les espaces à des fins agricoles et/ou environnementales ; - Indemniser les ayant-droit dans un cadre garanti au préalable.

Problématique

Quelles fonctions peuvent avoir ces espaces? S’ils sont agricoles, il faut que l’agriculteur puisse bénéficier de compensations financières en cas de crues. De plus, certaines productions agricoles sont interdites: la viticulture et l’arboriculture créent des embâcles, empêchant ainsi l’eau de s’évacuer. Pour réduire le risque inondation, plusieurs méthodes sont possibles: - Infiltration des eaux de crue dans le sol ; - Aménagement de casiers ou CIC (Champs d’Inondation Contrôlée).

Références

Les constructions techniques ou d’ingénierie hydraulique sont également des solutions pour parer à ce risque inondation, mais même si elles sont paysagées, elles ne permettent pas d’autres usages et fonctions de l’espace, contrairement aux CIC.

Les casiers ou CIC (Champs d’inondation contrôlée)

- Syndicat du Bassin Versant du Lez : concertation publique sur un projet de protection de la ville de Bollène contre les crues du Lez - SDAGE Rhône Méditerranée : Guide technique. Détermination de l’espace de liberté des cours d’eau

Lit de la rivière

Digue

Définition: Zone d’expansion contrôlée des crues par déversement latéral avec fixation des écoulements et de leur volume pendant une durée pré-définie. Principe de fonctionnement: Un casier ou CIC est une zone d’expansion des crues, dans laquelle il est possible de stocker temporairement les eaux et de retarder leur écoulement, lorsque les débits sont trop importants, sur un délai maximum de 24h. Ils peuvent être définis tant du point de vue de leur localisation, que de leur importance spatiale, dans des espaces à enjeux humains, patrimoniaux, environnementaux et paysagers. La création d’un CIC est beaucoup moins contraignante que la construction d’un barrage en terme de consommation foncière, de budget de travaux mais surtout d’efficacité par rapport aux types de crues.

Carte du risque inondation (PPRI)

Champs d’inondation Zone constructible contrôlée

Déversoir d’alimentation Ouvrage de vidange

Schéma de principe de fonctionnement d’un CIC


comment gérer les eaux pluviales ? Contexte

outils pour agir

Le climat méditerranéen est caractérisé par des épisodes orageux, avec une forte pluviométrie. Dans ces périodes, les eaux pluviales ruissellent sur les sols imperméabilisés des villes et sont alors polluées par les particules présentes sur ces surfaces (pollution automobile par exemple). Au-delà des risques d’inondations par ruissellement, ces eaux sont considérées comme un problème à évacuer, et sont directement rejetées dans les réseaux d’évacuation des villes ou dans les fossés drainants des parcelles agricoles. Ce manque de gestion ne conduit pas à une économie des moyens : augmentation du niveau des inondations, surplus du volume d’eau à traiter en station d’épuration, etc. Pourtant, les eaux pluviales peuvent constituer une ressource d’alimentation en eau, à petite ou à plus grande échelle (jardins de particuliers, petites parcelles agricoles), et pallier au manque d’eau pendant les épisodes de sécheresse. Il est donc essentiel de pouvoir récupérer ces eaux pluviales.

La récupération et l’utilisation des eaux de pluie pour certains usages et sous certaines conditions techniques doivent être favorisée. Pour cela, un crédit d’impôt a été voté dans le cadre de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006.

Pour gérer les eaux pluviales, plusieurs méthodes sont possibles: - Récupération des eaux pluviales (réservoirs) ; - Ralentissement du ruissellement des eaux pluviales (toiture drainante, tranchée drainante, chaussée drainante ou réservoir, noue).

bibliographie

-http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-recuperation-de-l-eau-depluie.html - http://www.oieau.org/documentation/IMG/pdf/eau_pluviale.pdf

Ces modes de gestion peuvent être appliqués à tout nouveau projet d’aménagement. Celui qui nous intéresse plus particulièrement est la structure réservoir. La récupération d’eau de pluie permet aux usagers de faire des économies et de préserver la ressource en eau.

les réservoirs Gouttière

Définition : Le réservoir permet le stockage des eaux de pluie dans une citerne pour arroser son jardin par exemple. Il s’agit d’une pratique ancienne qui a été souvent abandonnée et qui peut être remise en oeuvre. Principe de fonctionnement : La surface de récupération est généralement le toit de l’habitation. En effet, il faut une surface qui intercepte les eaux pluviales et qui la concentre ensuite vers un collecteur: la gouttière, puis le tuyau de descente (cf. schéma type du réservoir). Les cuves peuvent donc être enterrées ou extérieures. Si la cuve est enterrée, l’eau du réservoir est ensuite utilisée via une pompe, pour l’arrosage des jardins par exemple, ou de petites zones cultivées (variable en fonction de la contenance du réservoir). Dans le cadre d’une exploitation agricole, elle peut également servir à l’abreuvage des animaux, au lavage des engins, etc. Ce principe de fonctionnement peut être mis en place lors d’une nouvelle construction ou bien être intégré à une construction déjà existante.

Arrosage

Pompe Schéma de principe de fonctionnement d’un réservoir

Tranchée drainante

Réservoir Infiltration

49


diversifier l’agriculture : accompagner la mutation de la culture de la vigne dans l’Enclave des Papes

Crédit photo : CEK

La viticulture constitue la principale agriculture dans l’Enclave des Papes. Cette monoculture risque d’entraîner à terme une banalisation du paysage, ainsi qu’une fragilité des exploitations, comme dans le cas de sécheresses estivales. L’arrachage des parcelles de vignes et la crise viticole de 2008 posent la question du devenir des espaces agricoles et du devenir de l’agriculture au sein du territoire de l’Enclave des Papes. En effet, dans le contexte actuel, la dépendance à un seul type de production est un modèle économique qui a tendance à être remis en cause, à l’heure d’un besoin de complémentarité des territoires et de productions agricoles « de proximité », à échelle plus locale. Il est alors important d’anticiper et d’accompagner ces mutations. La diversification de l’agriculture constitue un moyen de recréer une proximité dans le territoire, à la fois en tant que paysage productif, mais également en tant que lien recréé avec les habitants, à une échelle plus humaine, dans un territoire partagé. Cet enjeu de diversification concerne notamment les sols à aptitude agronomique élevée (aptes à recevoir au mieux une diversité d’espèces cultivées), dont la valorisation agricole peut passer par la création de nouvelles pratiques, notamment aux abords des villes.

Actuellement, les initiatives de diversification agricole dans l’Enclave existent mais restent anecdotiques et peu valorisées : productions et pratiques culturales diverses (maraîchage, escargots, safran, utilisation de cheval de trait), point de vente collectif (Épicerie Paysanne), itinéraires de découverte des paysages agricoles de l’Enclave des Papes, réseau « Bienvenue à la ferme », etc. Cependant elles restent cloisonnées et sont peu mises en réseau, entraînant un manque de lisibilité et d’accessibilité pour des personnes extérieures au territoire (manque de communication et de publicité, problèmes de signalétique). La diversification de l’agriculture peut passer par plusieurs moyens : - Diversification purement agricole : introduction de nouveaux modes culturaux (bandes enherbées, haies, agroforesterie, etc.) et de nouvelles cultures ; - Diversification structurelle : développement d’activités non agricoles basées sur l’exploitation (tourisme à la ferme avec le réseau « Bienvenue à la ferme », Opération « la ferme à ta cantine », vente directe, AMAP, élaboration-transformation de produits agricoles, régie agricole, marchés paysans, labels, etc.).


les bandes enherbées DéFINITION

Crédit photo : CEK

Crédit photo : CEK

Crédit photo : CEK

Dans l’Enclave des Papes

contexte / Enjeux

Les bandes enherbées, qui participent à la mise en scène des espaces agricoles, ont tendance à disparaitre du paysage de l’Enclave des Papes : - Dans les espaces agricoles où les pratiques sont mécanisées, et les sols souvent laissés à nu, au pied des cultures ligneuses (vigne, arboriculture). Comment réintroduire les bandes enherbées dans les pratiques agricoles ? - Aux abords d’anciens chemins ruraux, devenus aujourd’hui chemins de desserte pour les nouvelles constructions, et dont le gabarit, modifié, à tendance à réduire les abords enherbés à de simples accotements et fossés, parfois bétonnés.

Recommandations

- Profiter des bandes enherbées comme potentiels de traversée piétonne à travers les espaces agricoles ;

Crédit photo : Novaflore.fr

Association avec la culture de la vigne

- Inciter à de nouvelles pratiques agricoles : mettre en relation les agriculteurs pour faire de l’agropastoralisme un mode de gestion des bandes enherbées ; - Donner de l’épaisseur aux bandes enherbées pour affirmer leur rôle de structure dans le paysage et de continuité écologique. Pour être pertinentes, leurs dimensions doivent être d’un minimum de 5m de large, mais peuvent aller jusqu’à 30m ; - Multiplier les espèces végétales dans la composition des bandes enherbées : mélanges de graminées et de légumineuses, plantes à fleurs autochtones, etc. ;

Source : internet

3 2

2

1

Les bandes enherbées présentent de nombreux atouts : - Lutte contre l’érosion des berges et des sols à proximité des cours d’eau ; - Réduction de la pollution des eaux : espaces tampon entre les cultures et le milieu aquatique ; - Favorisation de l’infiltration des eaux de surface (zone d’expansion des crues) - Pratiques agricoles (lieux de pâturage) ; - Continuité écologique quand elles sont pâturées et/ou fauchées de manière extensive (habitat-refuge pour des espèces auxiliaires de l’agriculture ; - Mise en scène et préservation du paysage agricole par la mise à distance de l’espace cultivé.

Références

- Inscrire les bandes enherbées dans les pratiques culturales locales de la vigne et d’autres cultures (arboriculture par exemple) : en inter-rangs, entre différentes parcelles cultivées, en prairie fleurie, en pâture, le long des chemins d’exploitation et de desserte, en accompagnement des fossés de drainage ;

Les bandes enherbées sont des couverts végétaux d’au moins 5 mètres de large, principalement présents: - Le long de cours d’eau et de fossés de drainage (1), - Le long de routes et chemins piétons (2), - Entre les rangs de culture (3).

Association avec la culture de fraises

Outils pour agir

- Mesures Agro-Environnementales Territoriales (MAET PACA) : aides fournies aux agriculteurs en contrepartie de l’inscription de bandes enherbées dans les pratiques culturales ; - Prise en compte des bandes enherbées dans l’élaboration du document de la trame verte à l’échelle locale ; - Mettre en relation les agriculteurs et les services d’entretien des voiries pour convenir d’une gestion des fossés et bandes enherbées de bord de route (pastoralisme).

Bibliographie

- Intégrer l’entretien des bandes enherbées de manière extensive : girobroyage, pâturage. Les bandes enherbées ne nécessitent en effet que peu d’entretien. Semer en mars/avril ou en septembre. Faire une fauche au printemps la première année, puis faucher en automne les années suivantes.

« Guide de l’enherbement », Comité de développement du Beaujolais, Chambre d’Agriculture du Rhône-Alpes, http://rhone-alpes.synagri.com

Source : internet

Zone tampon le long des cours d’eau 51


l’agroforesterie DéFINITION

L’agroforesterie désigne l’association d’arbres et de cultures annuelles ou d’animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. L’arbre est alors associé aux pratiques agricoles, et se retrouve sous différentes formes dans l’espace cultivé (alignements, haies, arbres isolés, bosquets, bandes boisées).

INTéRêTS DE L’AGROFORESTERIE

Crédit photo : CEK

Crédit photo : CEK

Source : Google

Auxiliaires de culture

Matière organique

L’agroforesterie dans l’Enclave des Papes

Contexte / problématique

A l’échelle de l’Enclave des Papes, la pratique agroforestière est quasiment anecdotique, et se traduit sous l’association truffiers/vignes, pins/vignes ou truffiers/ lavandes, anciennes pratiques locales. Actuellement, cette pratique se raréfie, alors qu’elle constitue un patrimoine local agricole de qualité pour le territoire (en termes de paysage, de pratiques culturales et de préservation des sols). Cette pratique culturale permet également de rythmer visuellement le paysage de l’Enclave, qui ne bénéficie actuellement que d’une faible couverture boisée.

Enjeux

La pratique agroforestière mérite d’être développée car elle permet de valoriser des productions complémentaires et la perception des espaces agricoles de l’Enclave des Papes. L’enjeu majeur est ici d’associer rentabilité et utilité d’un paysage qui se veut d’abord support d’une activité économique, l’agriculture, mais également de mettre en valeur le paysage pour qu’il puisse devenir support de nouvelles pratiques. L’agroforesterie pose également la question du rapport aux cultures, par l’évolution des modes de gestion, souvent mécanisés, vers une gestion plus humaine et plus raisonnée, tournée vers une complémentarité des cultures.

Activité biologique des sols

- Rôle protecteur des arbres pour les cultures intercalaires (brise-vent, fixation des sols) ; - Enrichissement du sol en matière organique ; - Absorption des éléments fertilisants présents dans le sol (limitation de la pollution des eaux) ; - Diminution de l’effet des inondations par la fixation du sol et frein aux mouvements d’eau ; - Stabilisation des pentes et protection de l’érosion ; - éléments d’ombrage, repères dans le paysage.


l’agroforesterie

Outils pour agir

- Prise en compte des parcelles agroforestières dans l’élaboration du document de la trame verte à l’échelle locale ; - Recherche de partenariat avec l’INRA local, afin de choisir de nouvelles associations de plantes adaptées aux conditions locales, d’informer les agriculteurs sur ces pratiques, et de suivre l’évolution des parcelles agroforestières ; - Mesures Agro-Environnementales Territoriales (MAET PACA) : aides fournies aux agriculteurs en contrepartie de la plantation de parcelles agroforestières ; - Autres aides du Ministère de l’Agriculture : aides à la plantation, primes PAC, PCPR (Prime de Compensation à la Perte de Revenu Agricole).

Recommandations

- Diversifier par l’agroforesterie sur les terres les plus riches d’un point de vue agronomique, aptes à recevoir le plus grand type d’espèces cultivées ; - Inscrire les pratiques agroforestières dans les rangs de vignes et entre les champs de vigne ; - Inscrire les pratiques agroforestières en bordure de cours d’eau, dans les sols les plus humides ; - Encourager les associations truffiers/vignes, pins/vignes ou truffiers/lavandes, marqueurs de la culture locale .

/ bois de production 1 Fruitiers et cultures annuelles

/ bois de production et 2 Fruitierscultures pérennes

Partenaires

- AFAF, Association Française d’Agroforesterie Participe à des projets permettant d’améliorer les connaissances sur ces nouveaux systèmes, développe des échanges entre porteurs de projets et agit pour une meilleure prise en compte des arbres dans les cadres politiques (exemple : contribution à l’évolution des réglementations nationales et de la PAC (Politique Agricole Commune), en faveur d’une meilleure prise en compte de l’arbre champêtre). - Centre de recherche de l’INRA, Montpellier Réalise des travaux de recherche et d’expérimentation de la faisabilité de pratiques agroforestières moderne, notamment sur le Domaine de Restclincières (34).

Strate arborée

Strate arbustive Strate herbacée

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1 Le hautain arboré (pratiques anciennes) Association arbres/vignes

Association cormiers/vignes

Source : Google

Crédit photo : Agroforesterie.fr

Association amandiers/ salades

Association pruniers/blé

Crédit photo : Agroforesterie.fr

Source : Google

Association noyers noirs/ céréales

Pré-verger Association fruitiers/ élevage

Crédit photo : Agroforesterie.fr

Crédit photo : CEK

Les jouales (système traditionnel, 3 à 5 productions sur une parcelle) Association fruitiers/vignes, maraichage, céréales, élevage, etc.

Crédit photo : Agroforesterie.fr

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exemples d’expériences La charte agricole des jardins d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) La diversification de l’agriculture et le développement agricole local comme clé de développement du territoire

Source : www.jardinsdupaysdaubagne.com

Dans le cadre d’une politique volontariste de développement de l’agriculture en ceinture périurbaine, une charte agricole a été créée en 1991 par la commune d’Aubagne. En effet, deux constats sont ressortis : l’agriculture représente une activité économique à part entière dans cette commune d’environ 40 000 habitants, et constitue également un cadre de vie de qualité. Un partenariat de terrain a alors été conclu entre la Communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, le Conseil Général, le Conseil Régional, le Crédit Agricole, la Chambre d’Agriculture 13, et la SAFER. La charte agricole repose sur quatre volets : - L’action sur le foncier : maintien des zones agricoles du POS en zone sensible, convention d’intervention foncière avec la SAFER ; - La modernisation du réseau d’irrigation gravitaire en réseau sous moyenne pression, qui est alors géré par une association syndicale ; - L’accès à un conseil technique (Centre d’Etudes Techniques Agricoles) ; - La valorisation des produits frais par la création d’une marque collective, « Les jardins du Pays d’Aubagne ». Les exploitations professionnelles sont tournées essentiellement vers le maraîchage et la viticulture même si l’on trouve de l’arboriculture, de l’élevage de volailles et du fourrage. Les autres productions sont plus anecdotiques (céréales, chevaux…). L’olivier se développe en contrefort des massifs. Différentes actions de promotion sont menées durant l’année : - une fête anniversaire de la marque « Les jardins du Pays d’Aubagne » ; - la participation voire l’organisation de foires locales sur les produits du terroir ; - un travail de communication (plaquettes, signalétique, site internet). La marque «Les Jardins du Pays d’Aubagne» est présente dans divers circuits de commercialisation : - en vente directe (marchés forains, à la ferme, en AMAP ou autres systèmes de paniers paysans) ; - en demi-gros (MIN de Marseille, détaillants) ; - en gros (grossistes, grandes et moyennes surfaces).

Développer de nouveaux circuits courts à l’échelle locale L’initiative de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes)

Source : Google

Source : Google

Mouans-Sartoux, commune de 10 000 habitants, mène une politique d’autonomie alimentaire à l’échelle communale, grâce à la création d’une régie municipale agricole. La commune a acquis, par voie de préemption, un ancien domaine agricole de 4 hectares situé à proximité du centreville. Une agricultrice, employée par la commune, cultive les 4 hectares du domaine. Le service espaces verts de la ville complète l’entretien pour des travaux importants. La production agricole sur ce terrain permet de fournir en légumes bio les 3 cantines scolaires de la ville. Il y a actuellement une production de 30 tonnes de légumes bio de saison (objectif affiché en 2012), ce qui correspond à la totalité des 3 cantines scolaires (1100 repas/jour). Le domaine va également être support d’autres services et activités pour les habitants de la commune: - ateliers de démonstration et d’expérimentation écologique (compostage, jardinage, etc.) ; - conférences, expositions, stages, formations pour des associations ou des professionnels ; - des espaces pour la fréquentation des enfants du centre de loisirs et des personnes âgées.


exemples d’expériences Un engagement politique en faveur d’un développement local durable Le protocole d’accord Biovallée© (Drôme)

Un modèle agricole pionnier, la permaculture La ferme du Bec Hellouin (Eure)

Source : fermedubec.com Source : Google

Source : Google

La Biovallée© est à la fois un territoire regroupant quatre communautés de communes dans la Drôme (Communauté de Communes du Crestois, du Pays Diois, Val de Drôme, Pays de Saillan), mais également une marque déposée, destinée à promouvoir ce territoire. Signé entre les Communautés de Communes, la Région et le Département, ce protocole vise à orienter le développement local de tout un territoire, associant Communautés de Communes, associations, entreprises et initiatives citoyennes. Les mesures sont orientées autour du «développement durable», en traitant des questions agricoles, économiques, énergétiques, d’habitat, etc. Les mesures agricoles constituent un des objectifs forts de ce programme, destiné à développer une forme d’agriculture tournée essentiellement vers le bio, mais aussi l’essor du tourisme agricole. Différentes actions sont menées : - « L’organisation des circuits de commercialisation, par exemple en mettant en place des plateformes de distribution qui permettront aux consommateurs (et notamment à la restauration collective) de s’approvisionner plus facilement et aux producteurs de trouver des débouchés; - Le soutien aux projets d’approvisionnement bio et/ou local pour les cantines, en proposant un accompagnement méthodologique, des animations pédagogiques et des formations pour les cuisiniers ; - Le soutien à l’installation en agriculture biologique par la mise en place de « pépinières » ; - Une aide à l’acquisition de matériel alternatif à l’utilisation de produits chimiques ; - La mise en place d’un « Centre de Ressources de la bio », qui permettrait de capitaliser les connaissances en matière d’agriculture biologique (recherche, expérimentation, formation, vulgarisation, etc.) ; - Le soutien aux projets des opérateurs économiques (coopératives, entreprises, etc.) qui accompagnent la conversion de leurs producteurs. » (Source : http://www.biovallee.fr)

Source : fermedubec.com

Source : fermedubec.com

La permaculture (cultures permanentes) est un type d’agriculture qui cherche à recréer la grande diversité et l’interdépendance qui existent dans les écosystèmes, en créant une relation étroite entre le biotope, les plantes et les animaux. Les pratiques associées à ce type d’agriculture sont multiples : cultures sur buttes et à étages, compostage, paillage, place de l’arbre, association de cultures et complémentarité entre les variétés, traction animale, etc. Par exemple, une culture en étage de 3 strates peut se composer de la manière suivante : des arbres fruitiers en haut, des buissons (fruit rouges) au milieu et des plantes vivaces et médicinales au sol. Ce modèle agricole est avantageux et durable puisqu’il ne produit pas de déchet, chaque élément venant nourrir l’ensemble du système vivant. Dans l’Eure, une exploitation est pionnière dans ce type d’agriculture. Il s’agit de la ferme biologique du Bec Hellouin, créée par un couple de passionnés, Charles et Perrine Hervé-Guyer. Avec une exploitation de 1500m² et 2 personnes et demi en moyenne à plein temps, ils ont pu alimenter pendant 6 mois une AMAP de 80 paniers, deux boutiques bio, un restaurant sur la fin de la période, nourrir leur famille de 6 personnes ainsi que l’ensemble de leurs stagiaires (soit 10 personnes en permanence pendant 6 mois). La ferme est aujourd’hui membre du réseau des fermes expérimentales en agro-écologie de l’INRA. A ce titre, les concepts sont explorés, testés et approfondis, mais également enseignés aux particuliers comme aux professionnels. Dans la mouvance de la ferme du Bec Hellouin, diverses études sont menées pour développer ce type d’agriculture, en partenariat avec des organismes scientifiques, des collectivités territoriales et la Communauté Européenne. Ce modèle agricole est une micro-agriculture naturellement très intensive, et remet en question l’idée de la taille que devrait avoir une exploitation agricole, redonnant ainsi une place à l’Homme dans la production vivrière. Le soin apporté aux cultures permet d’atteindre un bon niveau de productivité, tout en respectant et en valorisant la terre. D’autre part, cette forme d’agriculture jardinée autour des villes pourrait participer activement à nourrir les personnes qui y vivent et à y magnifier le paysage. Bibliographie : « Kaizen, changer le monde pas à pas », numéro 1, mars-avril 2012 Site de la ferme du Bec Hellouin : www.fermedubec.com 55


quelles peuvent être les nouvelles pratiques agricoles urbaines ? Contexte

Le territoire de l’Enclave des Papes s’attache beaucoup à la qualité de ses paysages, qu’il faut valoriser. Ceci permet d’imaginer l’installation d’équipements permettant de nouvelles pratiques et usages du territoire. De plus, ces derniers permettent d’être attrayant dans le cadre du développement touristique du secteur, notamment avec la création du Parc Naturel Régional des Baronnies qui va à terme augmenter les flux touristiques.

Les nouvelles pratiques agricoles urbaines sont des pratiques agricoles de proximité, insérées en périphérie ou dans le tissu urbain. Considérées comme des équipements, elles sont pour la plupart implantées sur du foncier communal. Elles ont toutes un rôle pédagogique avec l’objectif d’informer, de sensibiliser et de responsabiliser les citoyens envers leur environnement. Ils peuvent évidemment être associés les uns avec les autres.

Plusieurs exemples sont possibles: - Les jardins partagés ; - Les vergers communaux ; - Les fermes pédagogiques ; - Les relais-nature ; - Les pépinières urbaines.

Ces équipements publics nécessitent la mise en place d’un cahier des charges et d’un projet, porté par une structure (associations par exemple). Ils ont l’avantage de gérer l’espace qui leur est dédié, de fabriquer un paysage de nature en ville ou à proximité, et de fédérer les habitants autour d’une activité qui crée du lien social. Ils peuvent dans certains cas répondre aux besoins annuels des habitants en produits frais et de saison, portant alors une valeur symbolique à l’échelle du territoire.

VERGERS COMMUNAUX

JARDINS PARTAGéS

Ce sont des lieux plantés d’arbres fruitiers, initiés par les communes et gérés par des associations, dans la plupart des cas. Ils ont pour vocation principale la conservation d’espèces fruitières plus ou moins anciennes, afin de les sauvegarder et de les transmettre aux générations futures (conservation d’un savoir-faire et d’une spécificité du paysage rural). Ce type de projet peut également permettre d’aménager les terrains communaux laissés libres de toute construction. La population peut intervenir de manière bénévole (lors des travaux de taille, de la récolte, etc.), ce qui participe à la vie du quartier. Les produits sont transformés, offerts ou consommés lors de manifestations locales. Le verger communal des Croqueurs de Pommes à Courteranges (10) permet par exemple aux bénévoles (populations locales, scolaires, etc.) de participer à la récolte et de profiter de leur travail lors de manifestations, ou fêtes de quartiers.

Définition

Un jardin partagé est un jardin sur un terrain d’une seule parcelle, conçu, construit et cultivé collectivement par un groupe d’habitants dans une dynamique de développement de vie de quartier. La création de jardins partagés semble être viable si elle dépend d’un cahier des charges précis et d’une structure porteuse du projet. Il est souvent confié, sous convention, à une association, comme par exemple au jardin partagé du Lapin Ouvrier, Paris XIVème (cf. photo ci-contre).

Source : Google

Verger communal de Vensat (63)

Certains vergers communaux proposent la vente directe de leurs produits. Ce dernier exemple est appliqué au verger Croc-Pommes (au Canada), qui propose une cueillette payante, le prix étant déterminé par le format du sac de cueillette. Dans ce cas précis, le verger communal permet de mettre en place un circuit court en lien avec les populations locales. Mais le verger communal peut être support d’autres pratiques et usages: il est souvent compatibles avec des projets pédagogiques d’écoles, qui viennent effectuer des récoltes, des tailles, faire des TP, etc. (Exemple du verger communal de St-Cergues, 74). La dimension d’un verger communal dépend de la dynamique du projet, mais en général sa superficie minimale est de 5 hectares. Source : Google

Jardin partagé du Lapin Ouvrier, Paris XIVème

Lieu ouvert, de valeurs communes liées au partage (de l’espace, d’un projet, d’activités, de récoltes, etc.), il joue un rôle social important. Ce type d’espace propose une forme d’agriculture qui touche directement les habitants qui tendent à se rapprocher de leur territoire. Il se doit d’être respectueux de l’environnement et joue par conséquent un rôle éducatif et pédagogique. Ainsi le jardinier apprend à devenir acteur de son environnement et du paysage. Il apprend à le préserver, à améliorer sa qualité et dans le même temps à gérer un espace avec d’autres. Le jardin, à d’autres niveaux, peut être un complément de revenu pour tous. Il s’agit d’une véritable demande dans l’Enclave des Papes, où grand nombre d’habitants souhaitent jardiner (Exemple des jardins partagés de Valréas). L’implantation de ces équipements doit se faire à proximité des villes et en fonction de l’aptitude des sols, qui est plus élevée en lisière de ville. La surface dépend concrètement de l’importance du projet, de sa dynamique et du foncier disponible.


quelles peuvent être les nouvelles pratiques agricoles urbaines ? FERMES PéDAGOGIQUES

RELAIS NATURE

Les fermes pédagogiques ont été définies comme étant des structures comprenant des animaux d’élevage et/ou des cultures, qui accueillent régulièrement dans un but pédagogique des enfants, des jeunes dans le cadre scolaire ou extra scolaire ainsi que d’autres publics, et qui souhaitent développer cette activité.

Les objectifs des relais-nature sont sensiblement identiques à ceux des fermes pédagogiques. Elles sont même souvent directement associées. Les enfants sont sensibilisés vis-à-vis de leur environnement: observation des végétaux, des animaux du milieu naturel qui les entoure. Les activités proposées permettent une découverte du jardinage, une initiation à l’agriculture biologique. Cette structure, implantée sur une ancienne parcelle agricole, propose donc diverses activités éducatives et une expérience de terrain.

Source : Google

Leur surface est tout aussi considérable (environ 30 hectares).

Source : Google

Relais nature de Roubaix (59)

On distingue plusieurs types de fermes pédagogiques: les fermes d’animation, les exploitations ouvertes au public, et les fermes mixtes, les deux dernières correspondant à des diversifications d’activités. L’objectif des fermes pédagogiques est la sensibilisation et la responsabilisation des enfants à leur environnement à travers l’observation des plantes et des animaux domestiques. Les activités permettent une découverte du monde rural et des travaux de la ferme de façon éducative (soins aux animaux, jardinage, circuit de production, etc.). Cette structure s’implante généralement sur d’anciens terrains agricoles assurant une continuité historique et paysagère. Ce type d’aménagement au sein de l’Enclave des Papes permet de prendre conscience du rapport ville-campagne, et peut jouer un rôle social de proximité. Ces structures nécessitent au minimum 3 hectares, le plus souvent implanté en périphérie directe des villes. Références: http://www.bergerie-nationale.educagri.fr/site_FP/

PéPINIÈRE URBAINE

Une pépinière urbaine est un projet expérimental de mise en production et de diffusion de végétaux. Ces derniers sont choisis en concertation avec les populations locales. L’objectif étant de choisir des plantes pouvant être utilisées dans les futurs projets urbains des villes ou villages. Ce type de pépinière peut être géré par la municipalité, les services des espaces verts ou par des pépiniéristes. Elle peut aussi, dans le cadre d‘une pépinière collective, être prise en charge par une association. La pépinière urbaine génère un nouveau type de paysage, pouvant s’inscrire dans une logique de continuité écologique et paysagère. La production végétale peut également devenir un espace public de proximité, praticable.

Source : Google

Pépinière urbaine à Lyon (69) 57


comment traiter les fronts urbains ? Définition

Contexte

La définition d’une lisière urbaine sous-entend la maîtrise du développement urbain et la prise en compte du fonctionnement des espaces agricoles, boisés, cours d’eau, etc., nécessitant une anticipation à l’échelle du territoire et à travers les différents documents de plannification, sur le moyen et le long terme. Différentes typologies de lisières sont observables dans l’Enclave des Papes. Chaque type de lisière, au-delà des problématiques foncières, agricoles, écologiques, etc., produit un effet différent dans le paysage.

PROBLéMATIQUE

L’espace ouvert agricole qui entoure la ville est souvent perçu comme une réserve foncière sur laquelle la ville va venir s’étendre, plutôt que comme un espace de transition ou comme une limite urbaine pérenne. L’urbain et l’agricole se trouvent souvent confrontés de manière brutale, l’urbain venant morceler l’agricole selon les opportunités foncières, dessinant une limite fragile et mouvante, et se coupant de son rapport au territoire. L’échange entre espace urbain et espace agricole est rarement traité puisque le foncier dépend également des documents d’urbanisme qui évoluent et changent les occupations à venir des sols. Ces lisières urbaines sont d’autant plus importantes sur le territoire de l’Enclave puisqu’ elles correspondent aux terres d’aptitude agronomique élevée et excellente, capables d’accueillir de la diversification, et qui sont à préserver en tant que richesse du territoire. Or ces fronts urbains sont la zone de contact entre agriculture et ville, et pourraient permettre à ces deux espaces, s’ils étaient traités, une valorisation mutuelle. Le traitement du front urbain nécessite donc une planification foncière, mais doit également s’appuyer sur les caractéristiques du territoire et des paysages: topographie, entités paysagères, éléments naturels et agricoles (cours d’eau, boisements, etc.), éléments urbains (routes, formes urbaines, etc.) et usages.

DIFFéRENTES TYPOLOGIES Visan : Transition et connexion de l’espace agricole avec le réseau d’espaces publics et équipements

100 m

- Continuité et accessibilité maintenues entre les espaces ; - Gradation entre espaces ouverts et fermés, entre les différents usages, préservation de la silhouette urbaine.

Valréas : Front «cranté» sur espace agricole

Le front urbain correspond à la zone de rencontre entre l’espace bâti et l’espace agricole ou naturel. Il correspond à la fois à une limite entre deux types d’espaces, mais aussi à une transition, puisque ces derniers s’influencent l’un l’autre, et peuvent se valoriser réciproquement.

ENJEUX

La gestion du front urbain a pour objectifs de : - Maitriser l’étalement urbain et le mitage, et maintenir des « coupures» d’urbanisation ; - Valoriser l’espace bâti et apporter de la qualité au cadre de vie ; - Préserver l’agriculture périurbaine pouvant également participer à la qualité des entrées de villes ; - Proposer de nouveaux rapports entre ville et agriculture (usages, transition et valorisation réciproque des espaces, etc.) ; - Préserver et valoriser une cohérence entre les entités agricoles, naturelles et forestières, spécifiques au site ; - Garantir les continuités et les liaisons entre ces entités ; - Ouvrir des espaces et des vues sur le grand paysage.

Grillon : Lisière accessible (chemin de ronde)

Richerenches : Front net sur espace agricole

100 m

- Contact important avec l’espace ouvert (risque de déstabilisation de l’espace agricole) ; - Limites floues, bâti non intégré au paysage agricole.

50 m

- Limite urbaine constituée ; - Vues «privatisées» à l’arrière du bâti, aucun accès à l’espace ouvert.

200 m

- Pérennité du front et préservation de l’espace ouvert ; - Traitement des limites de propriété peu qualitatives (rapport brutal entre bâti et agriculture).


comment traiter les fronts urbains ? OUTILS pour agir

RECOMmANDATIONS

Chaque front urbain doit être traité selon ses propres spécificités paysagères. Son traitement, pour qu’il soit durable et d’intérêt, passe avant tout par une maîtrise des projets urbains et par son aménagement. Il doit être clairement défini et matérialisé - Maîtriser le rapport entre silhouette urbaine et paysage en développant la ville dans le respect de la topographie et des trames existantes (urbaine, végétale, hydrologique, etc.), ainsi qu’en respectant les proportions entre éléments du paysage et les nouvelles constructions (schéma) ; - Limiter l’impact paysager des nouveaux espaces urbains en utilisant des matériaux de construction cohérents, des hauteurs de bâti réfléchies et des retraits de façade adaptés, des densités de bâti et des gabarits de voirie hiérarchisés, en préservant des percées visuelles, en implantant des végétaux en limite de propriété et en cohérence avec le site, en travaillant sur la conception des zones d’activités (perméabilité, intégration , mixité, etc.).

Espace bâti

Espace bâti

Espace constructible au PLU

Espace agricole

Extension 1 Espace constructible Espace agricole

Espace bâti

Extension 2

Espace agricole

Il doit être pensé en relation avec son site - Composer avec les éléments du paysage en s’appuyant sur les structures paysagères existantes (végétal, topographie, hydrologie), tout en valorisant les caractéristiques spécifiques des espaces, que ce soit le petit parcellaire, les fossés et canaux, ou le petit patrimoine (murets de pierres sèches, cabanons agricoles, etc.). La valorisation et l’aménagement de certains points de vues (belvédères, lieux de pause, etc.) permettraientt aux habitants et touristes de pouvoir profiter des lieux en pouvant faire une halte ;

La pérennité des fronts urbains peut relever de protections réglementaires inscrites dans les documents d’urbanisme . Dès la réflexion à l’échelle du SCOT, les espaces d’intérêts paysagers et environementaux doivent être identifiés, afin de démontrer, à l’échelle du territoire et dans une certaine temporalité (espaces menacés pas seulement à court terme), l’intéret de leurs préservations. Le plan local d’urbanisme (PLU) doit être compatible avec les orientations générales du SCOT. Le PLU propose différents outils de protection qui peuvent être mis en place pour traiter ces fronts urbains: - les Espaces Boisés Classés (EBC) ; - les prescriptions pour zonage de PLU (marge de recul, hauteur du bâti, traitement des clôtures, etc.) ; - la Zone Agricole Protégée (ZAP) ; - les Espaces Naturels Sensibles (ENS) ; - le Périmètre de protection et de mise en valeur des Espaces agricoles et Naturels périurbains (PAEN), issus de la Loi relative au Développement des Territoires Ruraux (DTR).

références

- Prendre en compte le fonctionnement des espaces urbains, agricoles et naturels en aménageant des espaces partagés, et en favorisant les continuités spatiales et fonctionnelles (agricoles, urbaines, écologiques),pour une mise en réseau. Il doit être réfléchi comme une articulation - Permettre des porosités en développant des continuités entre l’espace urbain et l’espace rural (réseaux de chemins, prolongements des axes et vues entre urbain et agricole, etc.) mais également permettre une bonne continuité le long du front urbain (éviter la privatisation foncière et visuelle en favorisant des accès) (schéma) ; Orry-la-Ville, par exemple, a mis en place un chemin de ceinture pour matérialiser sa limite urbaine. - Intégrer les fronts dans l’épaisseur des espaces en travaillant sur une trame et une complémentarité des espaces cohérente (équipements, espaces publics, voies douces, etc.) afin de travailler les transitions ; - Adapter des usages diversifiés en créant des espaces publics sans gêner l’activité agricole, et en proposant de nouveaux usages complémentaires à ceux de la ville (jardins familiaux, pépinière urbaine, vergers communaux, etc.).

Source : Google

Crédit photo : CEK

Ceinture agricole à Grignan Maintien de continuités Obligation d’une marge de recul

Maraîchage et front urbain à Saulx-les-Chartreux

BIBLIOGRAPHIE

«Comment traiter les fronts urbains», Les Carnets pratiques, IAU Ile de France, Mars 2010 «La gestion des fronts urbains et des interfaces agri-urbaines», Atelier technique agri-urbain, IAU Ile de France, Mai 2012 59


comment cheminer dans le territoire ? Définition

Contexte

Le réseau de déplacements doux actuel est constitué de chemins pédestres et de GR (sentiers de randonnée), gérés par le Conseil Général du Vaucluse, ainsi qu’un itinéraire cyclable, «Le tour de l’Enclave à vélo». Ils participent à la conservation des chemins ruraux et à la continuité des itinéraires au sein du territoire et en lien avec la Drôme (ce qui n’est cependant pas toujours le cas). Ils sont également un outil de valorisation touristique du territoire, que ce soit en termes de découverte des paysages, des centre-bourg ou d’exploitations proposant activités et vente directe.

Les chemins représentent un des moyens essentiels pour la découverte du territoire. Ils permettent à la fois de parcourrir le territoire à pied ou à vélo, de desservir des exploitations agricoles qui peuvent être des points de vente, et peuvent être support de pratiques de loisirs ou de déplacements de proximité.

PROBLéMATIQUE

Le réseau pédestre de l’Enclave des Papes présente un manque de connexions des chemins avec ceux des territoires alentours (la Drôme), où la limite de l’Enclave apparait comme une frontière. Ils maillent densément le territoire, en plaine et sur les coteaux, mais manquent au Nord-Est de l’Enclave des Papes, future entrée sur le PNR des Barronies. De plus, ils ne desservent pas forcément les points d’intérêt les plus importants et complémentaires en terme de paysage. A titre d’exemple, aucun ne longe une rivière, et très peu desservent les points de vente agricoles actuellement existants sur le territoire. Les cheminements ne semblent pas être utilisés par les habitants, les connexions douces étant assez peu assurées entre les zones habitées. De plus, la signalétique et les points d’arrêt restent peu lisibles pour des personnes venant de l’exterieur. Tous ces éléments participent à un manque de lisibilité sur ces sentiers, au service de la découverte du territoire, alors que les potentiels de développement agritouristiques sont là.

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Crédit photo : CEK

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Signalétique de chemins de randonnées dans le territoire Des sentiers pédestres nombreux sur le territoire mais un manque de connexion

ENJEUX

Le développement et la valorisation des cheminements dans le territoire a pour objectifs de : - Capter les flux touristiques favorables au développement de l’économie et favoriser les connexions avec les éléments existants ou les projets à l’échelle du grand territoire (PNR des Barronies, Drôme, etc.) ; - Proposer des circulations douces, utiles à la fois aux touristes et aux habitants. - Proposer la découverte des éléments remarquables de l’Enclave (paysages, patrimoine, etc.) et apporter une complémentarité des itinéraires ; - Rendre plus lisible le réseaux de sentiers ; - Proposer des circulations douces pour les déplacements quotidiens et de loisirs ; - Proposer des itinéraires s’appuyant sur le patrimoine, les paysages remarquables et complémentaires de l’Enclave, en lien avec la Drôme ; - Développer le circuit cycliste qui actuellement ne fait que le tour de l’Enclave ; - Développer une signalétique plus lisible et des points d’acceuil au départ des sentiers.


comment cheminer dans le territoire ? recommandations

Le travail sur les voies douces doit être fait en concertation avec les usagers, propriétaires et gestionnaires. Ces dernières doivent être fonctionnelles pour les usagers, mais ne doivent pas entraver le travail des agriculteurs. Les sentiers doivent donc être réfléchis comme une mise à distance pour protéger les cultures mais aussi une mise en scène de celles-ci. - Développer les pistes cyclables au sein de l’Enclave des Papes est une opportunité non seulement pour les touristes, mais aussi pour les habitants du territoire, dans leurs déplacements quotidiens. Les dénivelés et les distances entre les communes ne sont pas très importants (Valréas-Grillon 5 Km; Valréas - Richerenches 7 Km; Valréas- Visan 9.5 Km). La mise en place d’ itinéraires cyclables permettrait de proposer une autre alternative à la voiture sur de petites distances, mais aussi d’apporter de la transversalité à l’itinéraire du «tour de l’Enclave à vélo» pour permettre la pratique du vélo aux touristes, et pourquoi pas l’associer à des locations de vélo.

- Retravailler le maillage des sentiers pour proposer des itinéraires complémentaires en terme d’ éléments de paysages, de topographie, de rapport au parcellaire agricole. Ils peuvent être des voies structurantes, en s’appuyant sur des éléments existants à valoriser comme les cours d’eau, les canaux, les cabanons agricoles, etc. Les chemins peuvent prendre alors différentes formes: revêtement, largeur, type d’entretien, etc. selon le type de milieu dans lequel il se trouvera : le long d’une rivière, dans la plaine agricole, sur les coteaux (coupes) afin de proposer différentes ambiances au marcheur. La plupart des actions possibles pour valoriser ou créer des sentiers peut se faire par des aménagements doux qui nécessitent peu de moyens (débroussaillage, terrassement, coupe d’arbres, réfection de murret, confection de marches, etc). (références ci-dessous)

recommandations

- La signalétique doit être davantage lisible. Elle est un moyen de communication à part entière sur le territoire et peut être conçue avec les matériaux du site. Elle peut également apporter de manière ludique des informations sur les différents aspects de l’Enclave (paysages, histoire, particularités locales, etc.) comme le font certains sentiers thématiques ou d’interprétation, selon les publics concernés. Elle nécessite également en certains points d’être accompagnée de stationnements au départ des sentiers, mais aussi de points d’arrêts pour pouvoir pique-niquer, ou de belvédères.

Belvédère sur les coteaux vigne

vigne

Source : Google

Cheminer sur les bandes enherbées

vigne

route

vigne

Référence : Identification et aménagement des départs de sentiers Parking au pied de la Ste Victoire près d’Aix-en-Provence (13)

10m ripisylve rivière

vigne

Cheminer au bord de l’eau 1m

OUTILS et partenaires

Source : Google

Sentier d’interprétation dans les gorges de Clarabide

Source : Google

Passerelle de Saint-Sorny, St Félicien

Source : Google

- Conventions de passage avec les particuliers - Le Conseil Général : Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PDIPR) - Fédération Francaise de Randonnée Pédestre (FFRP) - Associations locales - Communauté de Communes - Comité départemental du tourisme - DREAL

Utilisation de mulch comme revêtement 61



5.

esquisses sur sites de projet Valréas - La Ferrande, vaste espace agricole en entrée de ville Dans un second temps nous avons voulu appliquer les préconisations paysagères à des projets plus précis, afin de mieux comprendre comment elles peuvent venir enrichir les projets d’aménagement à venir dans l’Enclave des Papes. Deux sites nous ont particulièrement intéressés, car ils posent la question de leur devenir face à un certain type d’extension urbaine et de la façon dont ville et agriculture peuvent cohabiter et échanger : le quartier de la Ferrande à l’Ouest de Valréas, et la lisière Ouest de Visan.

63



5.

la ferrande, vaste espace agricole en entrée de ville Esquisses

Le premier site que nous avons choisi se situe à la lisière Ouest de Valréas. Le quartier de La Ferrande est en effet un site de grande qualité, mais un site à enjeux de par sa proximité avec la ville. Actuellement, ce vaste espace agricole, caractérisé par de grandes cultures de plein champ et de fruitiers, est ceinturé par des zones commerciales grillon

et d’activités qui se rapprochent de plus en plus, le reléguant en simple zone de périphérie. Les enjeux sont multiples. La banalisation de cette « entrée de ville » pose plus largement la question de l’articulation ville / agriculture dans le territoire de l’Enclave des

valréas

richerenches

Papes et de la planification à moyen et à long termes des projets d’urbanisation. D’autre part, la question de la place et de la prise en compte de l’agriculture est centrale dans ce territoire qui est fortement agricole. Ici, l’agriculture peut véhiculer une image forte du territoire et les opportunités de sa mise en valeur sont nombreuses : les sols d’aptitude excellente en bordure de ville

VISAN

peuvent être valorisés par la diversification, la proximité de la future Cité du Végétal et de l’espace agricole de la Ferrande sont une opportunité de valorisation de cette porte du PNR des Baronnies, qui est déjà de grande qualité. localisation

Crédit photo : CEK

PHOTOGRAPHIE DE L’espace agricole de La ferrande, depuis la route de baume de transit 65


5.

la ferrande, vaste espace agricole en entrée de ville Esquisses

1

Source : Google

2

Crédit photo : CEK

3

Crédit photo : CEK

4

Crédit photo : CEK

5

Crédit photo : CEK

Nous avons relevé sur le terrain des éléments remarquables qui font la particularité de ce site. Ils font appel au langage agricole et patrimonial de l’Enclave des Papes mais sont aujourd’hui entrain de disparaitre face aux grands aménagements urbains qui prennent le pas sur les traces de l’activité agricole.

Anciens abattoirs

Tous ces éléments font pour nous partie de l’Histoire de Valréas et peuvent largement être pris en compte et réutilisés pour des projets futurs. 1 . Les vergers de la Ferrande, évènements dans la plaine 2 . Les seuils de La Ferrande : la riaille de St Vincent, la rupture topographique et la colline de Pié Vaurias au loin, collines qui cadrent la plaine 3 . La Coronne et sa ripisylve, une épaisseur et une continuité naturelle intéressante

Vergers

4 . Le langage agricole de la route, pittoresque

e

La

Lisière de qualité Trame végétale d’intérêt Topographie Route pittoresque Cônes de vue Patrimoine bâti Sols aptes à recevoir la diversification Cours d’eau

onn r o C

carte des éléments remarquables APR - Enclave des Papes

0

300m


5.

réaffirmer la vocation agricole de la ferrande Esquisses

La Ferrande est un site de qualité qu’il convient de préserver et de réaffirmer en tant qu’espace agricole. De par sa situation à proximité du centre-ville, il peut être valorisé sans être “mis sous cloche” et s’inscrire dans un projet urbain où il serait considéré comme liant du projet. Pour cela, cet espace doit être relié aux quartiers alentours à la fois par la création d’un maillage viaire s’appuyant sur les cheminements existants, mais aussi par un espace ouvert de transition entre l’habitat et l’agriculture, permettant l’accroche au centre-ville (et mettant en lien la future Cité du Végétal). Les lisières de La Ferrande doivent faire l’objet d’un projet d’ensemble afin de donner une cohérence à ce site. L’urbanisation doit se faire de façon raisonnée, en continuité du centre-bourg en travaillant le pied de la colline de Pié Vaurias, afin de limiter l’impact paysager. ll faut également maintenir la vocation des zones d’activités et travailler leur perception et leur perméabilité depuis les axes principaux. L’épaisseur végétale créée en complément de cette urbanisation (travail végétal/bâti) va permettre de mettre en valeur la continuité boisée de la colline de Pié Vaurias. La Coronne va participer de la même manière à la mise en scène de La Ferrande, par un travail sur sa perméabilité et son accroche à la plaine agricole, support de liaisons douces. Enfin, il semble important d’affirmer un seuil au Sud de La Ferrande afin de marquer physiquement l’entrée dans la ville de Valréas.

STRATéGIE à L’éCHELLE DE VALRéAS APR - Enclave des Papes

0

300m 67


5.

la ferrande : remise en question du pos Esquisses

Affirmer la vocation agricole de La Ferrande suppose une remise en cause du POS actuellement en vigueur. En effet, les orientations actuelles du POS traduisent une disparition de la vocation agricole de cet espace, préférant y étendre des zones d’activités pourtant déjà installées en bordure, et une voie de contournement à l’échelle de la ville. De fait, cet espace agricole de qualité est réduit au simple état de périphérie, les projets reproduisant à terme, un effet de nappe en entrée de ville. Pour nous, il est fondamental de préserver et de valoriser cet espace qualitatif à proximité du centre-ville, qui peut constituer un cadre de vie de qualité pour les habitants. Le maintien de cet espace suppose alors, afin de respecter les objectifs de développement de la ville, de retravailler et de venir inscrire de nouveaux habitats en bordure de La Ferrande, ainsi que de densifier et optimiser les zones d’activités déjà présentes.

UB

Urbanisation en continuité du village

UBh Urbanisation à la hauteur limitée (intérêt architectural) UBi

Urbanisation soumise au risque inondation

UC

Urbanisation de faible densité

UE

Activité économique

1NA Urbanisation à court terme (habitat) 3NA Aménagement à court terme (entreprises artisanales, commerciales et habitations liées à ces activités) 3NAs Équipements et constructions à vocation sociale 5NA Aménagement futur à long terme (habitat) 6NA Aménagement à long terme (activités)

POS DE VALRéAS APR - Enclave des Papes

0

300m

NDi

Zone naturelle soumise au risque inondation


PROPOSITION D’AMénagement

5.

Esquisses

- Maintien de l’espace agricole existant - Mise en place des jardins partagés - Travail sur les continuités douces entre la Ferrande et - Urbanisation en continuité avec la ville son territoire proche - Basculement vers le maraîchage et installation - Développement d’un maillage viaire au sein du quartier du point de vente local T0

T+1an

- Urbanisation en continuité avec la ville - Mise en place de la nouvelle arboriculture (seuil) T+5ans

- Installation de la Cité du Végétal ainsi que ses jardins d’expérimentation T+10ans

T+15ans

Le temps du projet s’inscrit dans un temps long. Dans un premier temps, l’espace agricole de la Ferrande est maintenu et ouvert sur son territoire proche par un travail sur les continuités douces et viaires, en s’appuyant sur les éléments remarquables. Puis les abords de La Ferrande sont requalifiés afin d’être un lieu d’aménités pour les habitants, par un travail sur le végétal et les perceptions de l’espace (délimitation, lisibilité). L’espace agricole devient le lieu d’installation de nouveaux agriculteurs, novateur, et tourné vers les habitants. Les abords sont habités. Enfin, la Cité du Végétal peut venir s’inscrire dans cet espace agricole mis en valeur, et conforter le lien entre activités, habitat et habitants.

Agriculture existante Colline boisée Jardins partagés Maraîchage Jardins expérimentaux de la Cité du Végétal Jardins partagés Jardins privés Arboriculture Zone mixte d’habitat et d’activités Bâti existant équipements «agricoles» Espaces publics et cheminements

plan guide à l’échelle de valréas APR - Enclave des Papes

0

300m

Voirie Cours d’eau

69


L’espace agricole est redessiné afin d’être plus en lien avec son environnement proche. La Ferrande devient un espace ouvert et accessible, depuis les

Centre-bourg de Valréas

quartiers environnants et le centre-ville, par un réseau de cheminements doux qui prennent appui sur les

Cité du Végétal

structures paysagères existantes (colline de Pié Vaurias,

Colline de Pié Vaurias

Coronne, route pittoresque, riaille de St Vincent, etc) qui offrent différents points de vue. La composition de l’espace ouvert agricole est en

1

lien avec les quartiers qui l’entourent. Les jardins d’expérimentation font le lien entre la Cité du Végétal,

2

le nouveau quartier d’habitat de la colline et la

Route d’Orange

Ferrande. L’agriculture de proximité permet d’offrir de nouvelles pratiques agricoles aux habitants : jardins

1

D94

3

partagés, maraîchage, point de vente local. Le maintien d’un grand espace agricole d’un seul tenant permet l’installation de jeunes agriculteurs. Enfin, le seuil marqué par l’arboriculture permet d’affirmer cet espace

4

ZA Les Molières

comme partie intégrante de la ville de Valréas. Cheminements doux

1

Jardins d’expérimentation de la Cité du Végétal

2

Agriculture de proximité : maraîchage, jardins partagés

3

Maintien de l’espace agricole existant et installation de jeunes agriculteurs

4

Seuil urbain marqué par l’arboriculture

ZA La Grèze


5.

PARCOURIR LA FERRANDE Esquisses

1 2

2

Cheminer le long de la riaille de St Vincent

Les cheminements doux sont retravaillés en s’appuyant sur les structures paysagères existantes, permettant aux promeneurs de profiter des diverses situations qu’offre ce site (en surplomb, le long d’un cours d’eau, au sein de la plaine), et de ménager des points de vue sur les espaces agricoles et naturels. La création des cheminements doux ne nécessite pas d’aménagement brutal ou de grande ampleur, mais des actions légères. Par exemple, un travail de débroussaillage ou d’éclaircissement le long du cours d’eau peut suffire, où la création d’un accotement le long de routes déjà existantes par la plantation de bandes enherbées à la gestion extensive.

1 Cheminer le long de la Coronne plein champ

vignes

plein champ 6m

3m

1m

1m

ferme

arboriculture

arboriculture 6m 1m

3m

50m

7m

1m

1m

71


retravailler les lisières de la ferrande

5.

Esquisses

AVANT

A’

A Ripisylve de la Coronne

Cultures de plein champ

Zone d’activités

100m

N

PROJET

A’

A Ripisylve de la Coronne

Arboriculture

Point de vente local

Maraîchage

Mixité habitat - zones d’activités 100m

La lisière Sud de La Ferrande est retravaillée afin de permettre une ouverture entre l’espace agricole (qui évolue vers des pratiques

A’

plus proches de la ville) et les quartiers alentours. Densifier la zone d’activité existante par de l’habitat et des

A

activités permet de recréer de la mixité et de faire vivre le quartier, de délimiter et d’ouvrir les vues sur l’espace agricole, et ce tout en travaillant sa perception depuis les axes de circulation, en entrée de ville (recul des façades, végétalisation, élargissement des accotements pour une continuité piétonne agréable).

La Ferrande, espace ouvert et articulation entre l’agriculture et la ville

N


2

Travailler sur l’épaisseur végétale

Aujourd’hui, le panneau marquant l’entrée de ville de Valréas

Espace public

est positionné après avoir traversé La Ferrande. L’objectif est ici de déplacer et de marquer le seuil de la nouvelle entrée de ville grâce à l’agriculture, par un seuil végétal fort, intégrant

Point de vente

1

Maraîchage

donc symboliquement La Ferrande dans la ville de Valréas. Pour 6m

travailler les perceptions depuis la route de Baume de Transit, et minimiser l’impact de la densification de la zone d’activités, on travaille alors sur des marges de recul des façades et des

2

Ouverture de la zone mixte à La Ferrande

épaisseurs végétales.

3m

6m

Travailler l’épaisseur végétale pour traverser la ZA de la Grèze

1

Affirmer un seuil urbain au Sud de la Ferrande

6m

6m

Travailler l’épaisseur végétale de La Ferrande à la zone mixte

73



5.

UNE AGRICULTURE DE PROXIMITé en lien avec la ville Esquisses

AVANT

B

B’ Culture de plein champ

Bâtiments d’exploitation

Arboriculture

Cultures de plein champ

Mitage 100m

Parc

N

PROJET

B

B’ Culture de plein champ

Bâtiments d’exploitation

Arboriculture

Maraîchage

Jardins partagés

Habitat 100m

B’

Parc N

Ce site doit constituer un lieu d’expérimentation et d’exemplarité agricole à l’échelle du territoire (installation de jeunes agriculteurs, test de nouvelles associations

B

culturales pour une agriculture novatrice,etc.). Ainsi, sa vocation de production devient un lieu de découverte, de sensibilisation, mais aussi de délassement pour les habitants et les visiteurs. Une forme d’agriculture en interaction avec la ville

75


relier la cité du végétal au projet de la ferrande

5.

Esquisses

Centre-bourg Cité du Végétal

Colline de Pié Vaurias

Point de vente local Bâtiment emblématique

Ce qui nous semble important pour La Ferrande, est le potentiel de développement d’une agriculture forte et emblématique du territoire. Dans cette optique, la Cité du Végétal pourrait alors

1

profiter du rayonnement de l’espace agricole de la Ferrande, et s’inscrire dans sa continuité. On peut imaginer un jardin d’expérimentation qui viendrait en complément des jardins partagés et du maraîchage.

2 3 4

Cheminements doux

1 2 3 4

Jardins d’expérimentation de la Cité du Végétal Agriculture de proximité : jardins partagés Nouveau quartier Agriculture de proximité : maraîchage


5.

références

Esquisses

bâtiments emblématiques / bâtiments d’exploitation / points de vente

ACTIVITés et lieux d’expérimentation

Les exemples ci-contre montrent comment peut évoluer l’architecture des bâtiments d’exploitation agricole

Le paysage peut être le lieu d’un échange entre une activité et un territoire. Mis en scène, celui-ci peut s’ouvrir à

afin de mettre en scène le paysage agricole, dans un langage plus moderne.

la fréquentation du public. Ainsi, l’activité de parfumerie à Grasse offre au public un jardin qui met en scène les

Une réflexion pourrait être engagée sur le devenir et l’invention d’un nouveau style architectural dans

essences végétales utilisées par les parfumeurs.

l’Enclave des Papes. Ces bâtiments peuvent également devenir des bâtiments emblématiques, facilement

L’INRA mène quant à elle des expérimentations scientifiques sur l’agroforesterie dans le Domaine de Restinclières,

identifiables pour les habitants et les touristes.

alors devenu parc pour les urbains.

Chais du Château Barde-Haut, St Emilion . 2008

Moutons urbains, Bergerie Hollandaise . 2008

Source : Ecologik

Source : Ecologik

Las Camelias, Haras au Chili . 2008

Les jardins du Musée International de la parfumerie de Grasse (06)

Source : Google

Source : Google

Domaine de Restinclières (34) . Expérimentation de l’agroforesterie par l’INRA

Source : Ecologik

Source : Google

densification et mixité habitat-activités Parc d’activités de la Haute Borne. Villeneuve d’Ascq (59) Eura-Bordeaux . Village créatif de Paludate

Un travail sur la mixité des zones d’activités (habitat, bureaux, etc.) peut favoriser une vie de quartier dans des zones qui ne vivent qu’aux heures d’ouverture des magasins. La cohabitation de l’habitat et de certains types d’activités, comme l’activité tertiaire, peut se faire au sein d’un même bâtiment (rez-de-chaussée / étages). La cohabitation habitat-activités permet de ménager des espaces de respiration et de calme, les activités occupant principalement la journée. Les abords des bâtiments peuvent être retravaillés afin de permettre l’accès par des cheminements

Source : Google

doux agréables, et introduire une épaisseur végétale.

77



5.

esquisses sur sites de projet l’ouest de visan - une lisière soulignée par l’agriculture

79



5.

l’ouest de visan, une lisière soulignée par l’agriculture Esquisses

Le second site que nous avons choisi se situe à la lisière Ouest de Visan. Cette dernière constitue en effet un site de grande qualité, mais là aussi un site à enjeux à proximité du village. grillon

Aujourd’hui, cet espace agricole comporte plusieurs entités. Au plus près du village, des zones agricoles soulignent la silhouette du village de Visan, par leur caractère

valréas

d’espace ouvert, mais leur état est en partie en friche. Se pose alors la question de leur devenir. Elles sont pourtant une vraie opportunité de mise en scène de la silhouette du village, qui est de qualité. En s’éloignant plus à l’Ouest du village, deux collines boisées, qui constituent des ruptures topographiques et visuelles, et de vrais repères

richerenches

dans le paysage, laissent apparaitre un espace agricole plus vallonné, qui amorce progressivement le dénivelé vers l’Hérein. Celui-ci est progressivement mité et investi par de grandes maisons individuelles. Les enjeux sont multiples. La considération de l’agriculture pose question, à la fois dans la mise en scène paysagère du village de Visan, mais aussi dans sa pérennité, face

VISAN

à l’extension urbaine voulue par la ville. Dans quelle mesure est-elle envisageable afin que le cadre de vie des habitants soit préservé ? Comment intégrer cette extension de façon à ne pas détruire ce paysage de qualité? localisation

Crédit photo : CEK

Les collines boisées, seuils physiques et paysagers, points de repère dans le paysage 81


5.

l’ouest de visan, une lisière soulignée par l’agriculture Esquisses

1

Crédit photo : CEK

2

Crédit photo : CEK

3

Crédit photo : CEK

Nous avons relevé sur le terrain des éléments remarquables qui font la particularité de ce site. Ils font appel au langage agricole et patrimonial de l’Enclave des Papes et il nous semble fondamental de les préserver. Ces éléments sont des points d’ancrage sur lesquels nous nous sommes appuyées pour penser le projet. 1 . Les collines boisées, seuils visuels et physiques, repères dans le paysage, marqueurs de l’entrée de ville avant l’ouverture sur Visan 2 . La silhouette préservée du village de Visan, soulignée par l’espace agricole ouvert et perceptible depuis les routes pittoresques 3 . Les venelles piétonnes, véritables ouvertures du village sur sa lisière agricole

Lisière de qualité Trame végétale d’intérêt Topographie Route pittoresque Cônes de vue Équipements Patrimoine bâti Espaces publics Sols aptes à recevoir la diversification Friche Cours d’eau

carte des éléments remarquables APR - Enclave des Papes

0

150m


5.

un nouvel écrin pour visan Esquisses

Anticiper le développement urbain de Visan est selon nous indispensable afin de réfléchir à une extension maîtrisée et réfléchie, en profitant des atouts paysagers déjà existants. Dans un premier temps il est primordial de valoriser l’entrée Ouest de Visan, qui va devenir une des grandes entrées du village, compte-tenu de l’extension urbaine. Pour cela, il faut préserver les terres agricoles en place, ce qui peut passer par une diversification des pratiques. Il est important de réfléchir dans un second temps à une forme d’extension urbaine maîtrisée, en l’inscrivant dans le paysage et dans la continuité de l’urbain existant, à savoir l’habitat pavillonnaire au Sud des collines boisées. Enfin, il nous semble important de remettre en question le déplacement du stade, qui est prévu dans la lisière agricole du village (PAS - étude urbaine), car son emplacement actuel est une chance à proximité des quartiers d’habitat environnant. En effet, il constitue, avec les autres équipements du village, une limite d’urbanisation et une lisière intéressante dans le paysage actuel.

STRATéGIE à L’éCHELLE DE VISAN APR - Enclave des Papes

0

150m 83


5.

anticiper le développement urbain Esquisses

La lisière Ouest de Visan constitue, d’après les orientations du PLU, une zone d’extension urbaine de moyenne et faible densité. On retrouve à l’Est de Visan une extension de la ville, le quartier de Notre-Dame des Vignes, qui ne s’inscrit pas dans les logiques existantes et apparait de manière brutale depuis la route. L’impact paysager est fort compte-tenu du manque de marge de recul depuis la route, et de la position de surplomb des habitations, alignées et identiques. Nous avons donc souhaité anticiper et réfléchir aux conditions de l’urbanisation à l’Ouest de Visan, dont l’impact paysager peut être plus intégré. Crédit photo : CEK

Quartier de Notre-Dame des Vignes

La présence des zones AP (Agricoles Paysagères) témoigne de l’importance accordée à la place de l’agriculture dans la valorisation réciproque avec le village. Cette prise en compte est intéressante car elle y interdit toute construction. Cependant, plusieurs projets

UB

questionnent et vont à l’encontre de cette prise en compte paysagère : - La création d’un quartier d’habitat à la place du stade existant (zone UB), qui prévoit le déplacement de ce dernier dans la zone Ap

A

voisine, au Nord ; - L’extension d’une urbanisation de densité faible à l’Ouest du village (zone UC), mais d’impact paysager fort (situation de surplomb par rapport à l’espace agricole (A)) ; - Le tracé de la voie de contournement routier de grande ampleur dans la plaine agricole (zone A) (ci-dessous).

Ap UA

N UB UC Np Ap

PLU DE VISAN APR - Enclave des Papes

0

150m

Contournement de Visan prévu au PLU Contournement à envisager UA

Le village

UB

Zone urbaine périphérique du village

UC

Zone urbaine de faible densité

UE

Activité économique

A

Zone agricole

Ap

Zone agricole paysagère

N

Zone naturelle protégée (comprend les constructions dont l’extension est mesurée)

Np

Zone de protection paysagère particulière non constructible (risque inondation)

vers Nyons

vers Orange


5.

PROPOSITION D’AMénagement Esquisses

- Création des cheminements doux et espaces publics du centre-bourg vers la plaine agricole T0

- Installation d’une agriculture de proximité en lien avec le centre-bourg et les équipements publics (médiathèque,etc)

- Urbanisation du nouveau quartier, au Sud de Visan T+5ans

T+10ans

Le temps du projet s’inscrit dans un temps long, celui de la création du nouveau quartier, mais commence dès maintenant. Dans un premier temps, les liens sont affirmés et confortés entre le centrebourg, la plaine agricole et les collines boisées par la création d’un réseau de cheminements doux reliant les différents équipements de la ville (école, médiathèque, stades municipaux, crèche, etc.) aux quartiers d’habitat. L’espace « agricole paysager » devient le support d’une agriculture de proximité, profitable alors aux habitants. Enfin, à l’Ouest de Visan, le nouveau quartier d’habitat est densifié afin de répondre aux besoins en logements de la commune. Celui-ci est relié au centre-bourg et aux équipements par le réseau de cheminements doux (300m seulement). Agriculture existante Colline boisée Maraîchage Jardins partagés Arboriculture Truffière habitée Jardins privés Nouveau bâti Bâti existant équipements publics Espaces publics

PLAN GUIDE à L’éCHELLE DE VISAN APR - Enclave des Papes

0

150m

«Tour de l’Enclave à vélo» Cours d’eau 85



mettre en scène la silhouette du village par l’agriculture

5.

Esquisses

L’espace agricole qui constitue la lisière du village devient un espace de proximité, relié aux équipements communaux déjà présents par un réseau de cheminements doux, basés sur des venelles et des

Centre-bourg de Visan

cheminements existants, et fondé sur de nouvelles pratiques profitables aux habitants et renforçant le lien social : verger communal, jardin partagé, maraîchage,

Equipements sportifs Ecole Future médiathèque

D976

vigne communale, etc. Cimetière

Cet espace agricole devient alors partie intégrante du projet communal, constituant un espace de délassement,

1

et un jardin en certains points, en lien avec les quartiers d’habitat environnant. Il permet de rendre pérenne la mise en scène de la silhouette du village par un jeu de

3

4

5 d te

u Ro

hauteurs, d’orientation et de saisonnalité des cultures,

2

c ou

eB

profitable depuis les espaces accessibles aux piétons.

t he

Cheminements doux

1 2 3 4 5

Verger communal Culture de plein champ Jardins partagés Maraîchage Vigne communale

s

he

c ren

he

ic eR

d te

u Ro

87


AVANT

A’

A Vignes

Colline boisée

Friche

Culture de plein champ

Centre-bourg

N

L’espace agricole en friche et la culture de plein champ évoluent progressivement vers du maraîchage, soulignant le regard vers la silhouette du village. La plaine est alors cadrée entre village et collines boisées, offrant un cadre

A’

de vie de qualité aux habitants.

Jouer sur les hauteurs, les sens de plantation et la proximité avec le bourg . Vue depuis la colline boisée et l’entrée Ouest de Visan

A

50m


PROJET 1

2 A’

A Vignes

Colline boisée

Maraîchage

Centre-bourg

N

1

2

Cheminer à travers les collines boisées

50m

Cheminer dans la lisière

Les cheminements ne nécessitent pas une intervention lourde. Ils profitent des chemins

Colline boisée

existants, alors réservés à la pratique piétonne, à vélo, et à l’accès des riverains, et offrent des atmosphères différentes,

Jardins partagés

Culture de plein champ

ombragées avec des cadrages visuels, ou plus ensoleillées, à l’horizon dégagé. Ils s’accrochent au réseau des GR (sentiers de randonnée), supports de continuités douces

2,5m

5m

pour les habitants et de valorisation du territoire pour les touristes.

Colline boisée Habitations existantes Culture de plein champ

1m

Chemin de ronde

5m

89


5.

INSCRIRE le NOUVEAU QUARTIER DANS LA TOPOGRAPHIE Esquisses

AVANT

B’

B Culture de plein champ

Vignes mitées

Colline boisée

Équipement sportif

Le nouveau quartier s’inscrit dans la topographie des collines boisées, en continuité des habitations

B’

existantes. Pour minimiser l’impact visuel d’une urbanisation plus dense, nous travaillons sur l’épaisseur des lisières habitées par un jeu sur le végétal, qui est

B

également le support de cheminements doux et de lieux de délassement à l’échelle du quartier, en lien avec les équipements et le centre-bourg.

1

Travailler sur l’épaisseur des lisières habitées

5m

max. 25 m

5m

min. 10 m

École

Centre-bourg


PROJET

B’

B Culture de plein champ

Nouveau quartier

Colline boisée

Équipement sportif

École

Centre-bourg

N

50m

Densifier l’habitat pour limiter l’impact visuel . Nouveau quartier, état projeté

Le principe du déblai-remblai s’applique à la fois à l’insertion des maisons dans la pente, mais également aux chemins de desserte qui doivent avoir le moins d’impact possible. Ce principe, économique en moyens, permet de jouer sur l’intégration paysagère du quartier en s’inscrivant dans les courbes de niveau. Crédit photo : CEK

2 Profiter des vues sur le grand paysage et intégrer les chemins d’accès Minimiser l’impact dans la topographie par le déblai-remblai

5m

5m

91



5.

références Esquisses

un village perché souligné par une ceinture agricole et d’équipements. Seyne-les-Alpes (04)

Des jardins partagés structurés par l’espace public. Nantes (44)

Crédit photo : CEK

Crédit photo : CEK

Crédit photo : CEK

Seyne-les-Alpes est un village perché, de 1400

Les jardins partagés du quartier de la Bottière-Chênaie s’inscrivent dans une démarche d’aménagement

habitants, situé dans les Alpes-de-Haute-Provence.

d’un nouveau quartier situé à proxmité du centre de la ville de Nantes. L’intérêt ici est d’avoir structuré

Pour souligner la silhouette de son village et amorcer

les jardins partagés dans un réseau d’espaces publics à l’échelle du quartier, participant ainsi de la vie du

son développement urbain, la ville a fait le choix

quartier et profitant à tous ses habitants. Les jardins sont alors lieu de partage, et partie intégrante du

d’inscrire une ceinture d’équipements communaux

quotidien et du cadre de vie.

(stades municipaux, piscine municipale, etc.) au pied de son village, en lien avec des espaces agricoles

Crédit photo : CEK

UNE URBANISATION INSCRITE DANS LA COLLINE BOISée. Gaou Bénat, Bormes les Mimosas (83)

ouverts existants (vergers, cultures de plein champ). Ceci permet à la fois d’articuler le centre-bourg avec les nouveaux quartiers d’extension situés dans la plaine, par un réseau de venelles piétonnes, mais également de mettre en scène le village et de faire de ce lieu un point de repère, un lieu commun de délassement pour les habitants et les randonneurs (GR relié à cet espace).

Crédit photo : Google

Crédit photo : CEK

Le Domaine du Gaou Bénat est un lotissement situé dans la baie du Gaou Bénat, à Bormes-les-Mimosas, et qui présente une architecture originale totalement intégrée dans la pente. Ici, le lotissement a été fondé sur la base d’un cahier des charges définissant des principes architecturaux, et organisant la destination des différents espaces qui composent les 158 hectares du domaine. Les propriétaires sont réunis en Association Syndicale Libre, afin de gérer de façon communautaire les travaux, la gestion des arbres, du débroussaillement et de la gestion pluviale au sein du domaine.

93



CONCLUSION

Le paysage est un bien commun, fabriqué et vécu par de multiples acteurs, et l’approche paysagère peut aboutir

Cet environnement remarquable et si caractéristique doit être abordé comme un ensemble à mettre en avant

à une lecture globale et partagée de l’espace.

et aller de pair avec un projet global pour le territoire qui doit s’inscrire dans le temps. Les potentiels de mise en

Le paysage est un moyen d’interroger la forme des relations entre urbanisation, espaces naturels et agricoles,

valeur de ce territoire sont nombreux et il apparait nécessaire de mutualiser les moyens, en y intégrant l’ensemble

dans une approche locale.

des acteurs.

Les façon d’exploiter et d’habiter le territoire évoluent selon les moyens techniques, les enjeux économiques et les

Les fiches de préconisations paysagères sont un outil qui concerne l’ensemble du territoire et de ses acteurs, et

besoins des hommes à un moment donné.

doivent être mises en œuvre sur la longue durée.

Aujourd’hui, toutes ces questions constituent des enjeux importants pour demain, puisque l’on sait que nous

Les deux esquisses de projet illustrent plus, quant à elles, une attitude de projet pour les extensions urbaines

suivons des modèles de développement qui s’abstraient de plus en plus des réalités territoriales et qui ne sont

dans leurs relations avec le paysage agricole, que des réponses formelles. Celles-ci peuvent être transformées en

pas durables sur le long terme.

orientations d’aménagement et de programmation à intégrer aux prochains PLU. Enfin, nous avons voulu insister sur l’importance de la gouvernance participative pour la mise en œuvre des projets

L’Enclave des Papes présente des paysages de qualité qu’il convient de préserver et de valoriser. Ce territoire a

d’aménagement à l’échelle du territoire. En effet, l’implication de l’ensemble des acteurs est une démarche encore

une capacité forte à se réinventer et à évoluer, ce qui est un point positif, mais peut aussi amener à une évolution

trop peu présente, mais qui doit être mise en place afin d’inventer au mieux le devenir de l’Enclave des Papes.

rapide et qui peut ne pas tenir compte des éléments paysagers qui en font sa qualité et sa singularité. Les rencontres avec de nombreux acteurs du territoire (élus, agriculteurs, habitants, etc) nous ont permis de mieux comprendre les mutations à l’œuvre dans ce territoire, notamment autour de l’évolution des pratiques agricoles et de l’extension des villages.

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REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tout particulièrement : A la région PACA, Madame Hélène d’Ortoli pour la confiance qu’elle nous a accordé et son investissement, tout au long de notre travail. A la CCEP, Madame Delphine Groelly (Chargée de mission à la CCEP) Monsieur Jean Maurin (Directeur de la CCEP) Monsieur Patrick Adrien (Président de la CCEP), pour nous avoir accompagné dans ce travail, pour leur disponibilité et l’intérêt qu’ils ont porté à notre travail. Au CERFISE, Monsieur Michel Teule Madame Monica Beltrao, pour nous avoir suivi et aidé tout au long de nos recherches. Un grand merci aussi à toutes les personnes que nous avons rencontré sur le terrain pour le temps qu’elles nous ont accordé et les documents et informations qu’elles nous ont fourni. Merci aussi à toutes celles qui étaient présentes lors de notre présentation finale et qui ont porté de l’intérêt à notre travail. Nos enseignants paysagistes de l’ENSP Merci aux hôtes qui nous ont hébergées dans leur gîte. Pour finir, un merci tout particulier à notre encadrant Sébastien Giorgis pour ses conseils avisés, son regard aiguisé et son soutien tout au long de l’étude. MERCI...

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6.

ANNEXES

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ANNEXES Compte rendu de la rĂŠuion du 21 octobre 2012


Compte rendu de la rĂŠuion du 30 janvier 2013

101



103


ARTICLE DE PRESSE - LA PROVENCE DU 16 AVRIL 2013


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