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Le rêve pavillonnaire : Modes, pratiques et représentations sociales. SOMMAIRE : - LA MAISON INDIVIDUELLE, historicité d’un phénomène planétaire………………2 - La villégiature : 1840-1910 ………………………………………………………...………2 - La deuxième vague pavillonnaire, un "habitat ouvrier de propriétaires" : 1919-1935……………………………….………2 - La loi Loucheur, acte de naissance du pavillon……………………………….………3 - Le pavillon des années 50, anecdotique mais standardisé…………………….……3 - Le rêve pavillonnaire : les années 2000…………………….……………………………4 - Habiter le pavillonnaire…………………….…………………………………….…………5 - Un « chez soi » ………………….…………………………….………………….…………5 - Individualisme et repli sécurtaire………………….…..…………………………………5 - Le phénomène de la clôture………………….…..………….……………………………6 - Le jardin : prolongement du chez soi………………….…..………….…………………6 - Le rêve pavillonnaire : publicités et films ………………….…..………….……………7 CONCLUSION………………….…..………….……………………………………………..…8

WEHRLEN ELODIE ENSP MARSEILLE 3ème Année 2011/2012


Le rêve pavillonnaire :

LA MAISON INDIVIDUELLE, phénomène planétaire

Modes, pratiques et représentations sociales.

historicité

d’un

Plusieurs auteurs (Vogel, 1979 ; Haumont, 1965 ; Raymond 1966) font remonter les origines du pavillon (à distinguer de la maison rurale isolée) dès le début du 19ème siècle, dans un contexte de fort accroissement de la population urbaine, des débuts de l’industrialisation et des migrations massives des campagnes vers les villes en même temps que les premiers développements du chemin de fer à la fin des années 1830.

Depuis près d'un siècle, les Français ont développé un intérêt pour l'habitat individuel, la forme privilégiée par beaucoup étant celle du pavillon. Le pavillon (en latin : papilio, -onis, papillon), selon le dictionnaire Larousse de 2010, se définit par une construction individuelle de petite ou moyenne dimension, attenante à un terrain et située en périphérie de la ville. Mais cette définition mériterait très nettement d’être étoffée. L’habitat pavillonnaire peut être considéré comme un type de résidence particulier (le pavillon avec jardin en périphérie des agglomérations) associé aux autres dans un agencement spatial spécifique (le lotissement au sens large, le plus souvent). En effet, le pavillonnaire est devenu, en une soixantaine d’années, bien plus qu’un simple terme spatial : il s’agit à la fois d’une forme d’habitat caractéristique et d’un mode de vie. C’est ainsi que l’on parle d’une société « des pavillonnaires » : les habitants de ces lotissements.

Les formes initiales du pavillon apparaissent diverses mais il semble que trois types de formes pavillonnaires se sont développées vers la fin du 19ème siècle (Raymond, 1966).

La villégiature : 1840-1910 Le premier modèle a été celui du développement de la maison individuelle, appelée « maison de plaisance » avec un vaste jardin, réservée à la noblesse puis à la grande et moyenne bourgeoisie après la Monarchie de Juillet. C'est principalement une maison secondaire qu'on trouve chez les élites de la société et dont la forme et l'usage varient en fonction de la famille qui l'utilise fonction de la région, il prendra des formes différentes, comme la bastide en Provence où les maisons de maîtres dans le Centre France.

Plus de 80% de la population française souhaite vivre dans un logement individuel lui permettant ainsi l’accession à la propriété et l’acquisition d’un patrimoine immobilier pouvant être légué. Les statistiques montrent la progression du modèle pavillonnaire sur le territoire français. Le désir d'habiter un pavillon vient également du fait que la population adopte divers comportements et modes de vies en fonction de sa résidence au sein d'un logement collectif ou individuel. L'espace est approprié et marqué par les habitants à travers des aménagements spécifiques, comme les clôtures, la distribution des différentes pièces de la maison, le jardin, etc.

La deuxième vague pavillonnaire, un "habitat ouvrier de propriétaires" : 1919-1935 Le deuxième modèle est celui de la Cité ouvrière, née de l’imagination de manufacturiers qui souhaitaient loger les nombreux ouvriers travaillant dans les usines. La Cité Dolfus et Koechlin à Mulhouse sont des exemples de corollaire de logement ouvrier. Les motivations patronales sont assez bien résumées par G. Picot, en 1891 : « En rendant l’ouvrier propriétaire, la société Mulhousienne a rendu un grand service. Elle a fixé l’ouvrier nomade, l’a attaché à son pays, lui a fait comprendre le but de l’épargne, lui a donné avec le goût de la propriété l’habitude des efforts persévérants et féconds. » (Cité par Raymond, 2001, p. 33). Le type de maison est identique partout : une maison pour une seule famille de type pavillonnaire avec un élément structurant, les « espaces verts » ou jardins. La cité-jardin fut révolutionnaire car pour la première fois, la population ouvrière eut la possibilité d’accéder à la propriété en achetant son logement grâce à un système de location-vente, les incitant ainsi à épargner. Les plans sont inspirés des cités jardins alors à l’honneur en Grande Bretagne, participent au succès des opérations.

Peu importe l’époque, le modèle pavillonnaire a toujours été soit condamné soit adoré. Mais en règle générale, posséder un pavillon individuel reste toujours un rêve et un but que l'on poursuit, un idéal résidentiel. Dans un premier temps, nous allons décrire l’histoire de la maison individuelle afin d’en comprendre son inscription dans la société. Ensuite, nous analyserons le rêve pavillonnaire et les représentations sociales afin de comprendre pourquoi ce modèle continue à perdurer dans notre société. De haut en bas : Maison de Maître en Allier (1850), La cité ouvrière Dolfus à Mulhouse (Photo actuelle) et Habitat pavillonnaire à Livry (1905) Source : Internet

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La loi Loucheur, acte de naissance du pavillon Enfin, le dernier type de pavillons repéré est celui de l’après 1ère Guerre Mondiale (début 20ème siècle). Ces résidences individuelles suburbaines étaient destinées à la grande et à la moyenne bourgeoisie puis aux classes populaires. L’appropriation de ces pavillons par les classes populaires, correspond à La loi Loucheur (Louis Loucheur, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale) du 13 juillet 1928 qui prévoyait l'intervention financière de l'État pour favoriser l'habitation populaire : il s’agissait d’embourgeoiser la classe ouvrière. Les particuliers pouvaient alors emprunter à des taux réduits afin d'acheter un terrain et d'y faire construire un pavillon ou une maison. Mais la crise économique de 1929 éclate et entraîne l'arrêt de la construction et la nonreconduction de la loi Loucheur.

Le pavillon des années 50, anecdotique mais standardisé Jusque dans les années 1930 à 1950, les constructions étaient groupées ou mitoyennes le long des rues : village rue, ou maison en bande. Mais ces lotissements se développent hors de toute réglementation, sans adduction d’eau, sans égout, sans évacuation des ordures ni équipement d’aucune sorte, entrainant des scandales en tous genres, marquant durablement l’image de la banlieue et ont participant au refus, après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’au milieu des années 1960, de développer l’habitat individuel pavillonnaire. La politique des grands ensembles a été favorisée en partie par ce rejet, avant que ces mêmes grands ensembles connaissent à leur tour une désaffection profonde. L’architecte Le Corbusier avait même réussit à trouver un nouveau modèle architectural dans les années 50 : Les Cités Radieuses ou Maisons familiales, née dans le creuset de l’habitat coopératif. Ces immeubles collectifs étaient organisés sous la forme de villages rues : vivre ensemble mais chacun chez soi. Juste après-guerre, dans une période marquée par le déficit de logement, les habitants étaient collectivement propriétaires, comme par exemple dans la Cité Radieuse de Marseille ou à Rézé (Agglomération de Nantes). La circulaire de Guichard, ministre de l’Equipement, met fin à la construction des grands ensembles ("circulaire barres et tours"), en 1973. La circulaire vise à empêcher la réalisation des formes d’urbanisation désignées généralement sous le nom de grands ensembles, peu conformes aux aspirations des habitants et sans justification économique sérieuse ; elle incite également à lutter contre les tendances à la ségrégation qu’entraine la répartition des diverses catégories de logements entre les communes des agglomérations urbaines. En 1977, Giscard d’Estaing encourage la construction de logements individuels insistant sur la notion de tranquillité

sociale et l’accession à la propriété (politique de crédits incitatives), ce qui d’après lui favorise le sens de la responsabilité. C’est dans ce contexte qu’apparaissent et se développent de nouveaux types d’ensembles de maisons individuelles pour toutes les classes sociales, ce qui marque un tournant. Souvent regroupés sous le terme de « lotissements », ces ensembles attirent massivement les classes moyennes et populaires aussi bien que les cadres en périphérie des grandes agglomérations : il s’agit de la périurbanisation. Ce phénomène observé en France, est cependant beaucoup plus marqué aux Etats-Unis, avec ce qu’on appelle les « urban sprawl ». « L'urban sprawl » correspond à un phénomène d'étalement urbain se poursuivant au gré de la construction des routes et autoroutes, de la dynamique d'implantation d'entreprises soucieuses de bénéficier d'un cadre agréable au moindre coût et des lotissements résidentiels (y compris les lotissements sécurisés, les « gated communities »). Le modèle du pavillon est souvent dupliqué à l’infini. En France, à travers le temps, la forme urbaine des constructions individuelles s'est modifiée (en fonction de la classe sociale) mais encore aujourd’hui, il s’agit d’un modèle qui se développe. Par delà les différences observée, ce modèle se présente toujours comme un ensemble d’habitations individuelles, desservies individuellement par des infrastructures routières et dotées d’un jardin individuel faisant idéalement le tour de la construction. La mitoyenneté est admise par défaut, et l’implantation du bâtiment sur la parcelle est généralement individualisée, et très rarement à l’alignement. L’idéal est le modèle appelé « quatre faces », avec un jardin constituant « le tour de maison [qui] est ainsi la barrière sanitaire qui protège de [la] contamination du voisinage » dont on se défie, par « incapacité des habitants à construire des relations de voisinage qui ne soient pas conflictuelles » (Pinson : 45).

De haut en bas : « L’urban Sprawl » en Californie, en Floride et Arizona Source : http://neutradesign.wordpress.com

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Le rêve pavillonnaire : les années 2000 Cette forme d’habitat connaît depuis quelques années une mise en avant à la fois par des discours politiques mais aussi par des mesures à grande échelle. Ainsi, en 2004, le Ministre de la Cohésion Sociale, M. Jean-Louis Borloo, a lancé un plan d’aide à l’accession à la propriété, connu sous le terme « Maison à 100 000 euros ». Ce plan, sous couvert de plan social, relance le débat sur la relation qu’entretiennent les Français avec leur résidence. Car favoriser l’accession du plus grand nombre à la propriété permet certes de réduire les inégalités face au logement, mais encourage aussi à l’étalement urbain et à l’endettement des ménages.

«Pourtant, le pavillon, c'est avant tout un choix contraint», constate David Mangin. En effet, dès les années 20, le pavillon apparaît comme une obligation : les centres villes étant devenus inabordables, les classes sociales pauvres à moyennes en grande majorité, sont condamnées à l'exil périurbain. Alors, comme l'a observé l'urbaniste Bruno Fortier, « on tartine du lotissement au kilomètre », c'est facile et pas cher. C’est en quelque sorte ce qui a été pratiqué. Mais aujourd’hui ce qui produit une ville fragmentée et éparse, correspond à un idéal résidentiel au sein de la société. Plus de 2/3 de la population française souhaite vivre, et mieux, acquérir un logement individuel dont elle serait propriétaire et qui puisse être un patrimoine financier. Les statistiques montrent la progression du modèle pavillonnaire sur le territoire français. L'habitat pavillonnaire représente près de 60% du parc de logements.

De plus, la maison individuelle ne paraît pas figée, puisqu’elle est en perpétuelle évolution, depuis le jour de la conception ou du choix de l’achat, jusqu’aux aménagements intérieurs et extérieurs. La maison appropriée recueille les choses, les événements et les actions du passé, le temps vécu de l’habitant et représente ainsi un témoignage de sa propre continuité. L’appropriation de l’habitat passe donc par ses différentes phases. Le pavillon, dans sa conception assez libre, permet également de réaménager l'espace après une phase initiale. On peut aménager un sous-sol, des combles, des extensions, etc. Toutes ces transformations sont impulsées par les décisions des propriétaires. Le pavillon n'est pas un habitat immuable, il se transforme au cours de la vie de ses occupants. Les investissements réalisés à l'intérieur du pavillon accroissent également la valeur du bien qui devient une réserve d'argent.

L’apparition de la ville diffuse coïncide avec la généralisation massive du véhicule personnel et l’accomplissement du rêve pavillonnaire qu’elle a facilité. Avec le véhicule personnel, désormais utilisé pour le travail et non plus pour la seule sortie dominicale, les zones périurbaines ne sont pas trop éloignées du centre ville, et les terrains à construire restent encore abordables.

Valcros, lotissement pavillonnaire à la Londe les Maures (83)

Les années 2000 marquent l’avènement de l’habitat pavillonnaire, qui progressivement grignote le territoire français, qu’il soit le fruit d’initiative personnelles ou de vastes opérations immobilières. Nous pouvons citer l’exemple de Valcros, à la Londe Les Maures, village dans le Var, où se construit la plus vaste opération européenne de pavillons. Le pavillon est donc le mal-aimé des urbanistes. Il représente pour ces derniers l'anti-ville, l'anarchie des lotissements, l'isolement et un individualisme grandissant. De plus, très consommateurs d’espaces ils empêchent les villes de se renouveler. Néanmoins, il est également un désir fort des Français et comprend une part de rêve importante.

Le modèle pavillonnaire, de la famille heureuse dans une maison avec un jardin, représente un aboutissement social, professionnel et personnel. Cette volonté s’effectue généralement dans une période de la vie qui se situe autour de la trentaine, selon l’INSEE. Le couple s’est formé, a pris un logement en location, en HLM ou en locatif privé. Un enfant est venu, voire deux, et c’est à la conjonction de l’espérance d’une carrière professionnelle toute tracée, stable dans l’emploi et le lieu de l’emploi, que se dessine une forte aspiration à “avoir un chez soi”. On peut en quelque sorte parler de trajectoire résidentielle. L'espace est approprié et marqué par les habitants à travers des aménagements spécifiques, comme les clôtures, la distribution des différentes pièces de la maison, le jardin, etc. Posséder un pavillon individuel reste toujours un rêve et un but que l'on poursuit. La maison, le pavillon, est devenue un produit de consommation qui se veut accessible au plus grand nombre.

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Le lotissement pavillonnaire, duplication du modèle

Les motifs d'attachement des Français aux pavillons relèvent de la symbolique (vie campagnarde, air plus pur) et de la pratique (présence d'un jardin, liberté accrue dans la sphère privée). L'appropriation des espaces constituant le pavillon apparait comme codifié dans la société française. L'homme marque son espace par la présence d'une clôture qui doit en rapport avec la construction principale. Les haies végétalisées sont privilégiées car elles n'enferment pas l'individu.


Habiter le pavillonnaire Du latin habitare, habiter signifie « avoir souvent », et par extension « rester, demeurer ». habiter revêt donc à la fois une dimension spatiale et temporelle. Il y a d’ailleurs un lien étymologique entre l’idée de se loger et le renvoi à l’être (habiter : exister sur cette terre comme un mortel qui n’ignore aucunement sa condition de mortel). Ainsi l’acte d’habiter correspond à l’appropriation de l’espace par l’individu. Mais il n’est pas qu’un acte individuel puisqu’il fait référence à l’environnement et le vivre ensemble. Bernard Haumont le confirme : « Habiter, on le sait, c’est être au monde et et dans le monde, c’est à dire être soi pour soimême, pour les autres et avec les autres ». L’action d’habiter est donc liée au fait de se loger, mais aussi à l’être et au voisiner. L’individu, en habitant, se réfère à un territoire et à une société. L’habiter est donc le moyen pour l’habitant de maintenir l’équilibre entre l’accomplissement de soi en tant qu’individu singulier et la relation aux autres. Ces définitions inclues différentes notions : l’appropriation, le « chez soi « , le voisinner et l’intimité.

Un « chez soi » La notion de chez-soi intègre l’habitation et l’un de ses modes majeurs d’expérience, qui est l’intimité. L’habitant se signifie, articule sa propre syntaxe spatiale à travers l’arrangement, les espacements des choses, leur entretien et leur modification, en somme à travers un bricolage souvent modeste de sa maison qui donne à celle-ci sa tonalité affective propre. L’habitant élabore ainsi un monde familier auquel il s’identifie. Le « chez soi » est donc une notion qui ne peux être définie avec exactitude car chaque individu établi sa propre conception, ses propres références et codes du « chez soi ». La flexibilité du pavillon permet plus facilement de définir son espace. Le pavillon se situe bien souvent au centre d’une parcelle, ce qui permet de définir les limites de son espace, en mettant à distance le voisinage. La sphère privée est donc matérialisée par la limite établie. Etre « chez soi » est donc avant tout une notion spatial. La volonté d’avoir de l’espace pour s’éloigner de l’environnement, peut être considéré comme une revanche sur l’habitat collectif, et permet de se sentir entièrement « chez soi ».

Le « chez soi » est donc une notion qui renvoie à l’interne et à l’externe et il exclut l’ailleurs. Par ailleurs, la définition du « chez soi » a une dimension sociale : il symbolise l’endroit ou le propriétaire a le pouvoir. Le fait pour l’individu d’avoir son propre espace de pouvoir et d’autonomie est très important. Il le ressent par des « rites de passages», par le fait de pouvoir « rentrer chez soi », dans un espace isolé du monde extérieur. L'appréhension du pavillon par son occupant repose également sur le sentiment d'intimité préservée pouvant s'exprimer dès le franchissement de la porte du jardin avant. Les objets renvoient à une certaine intimité renforcée par l'existence de lieux de transition. Les liens entre les membres de la famille restreinte se tissent dans des espaces chargés de codes accumulés dans ce sens. C'est ce sentiment créé dans l'espace qui permet à l'occupant de la maison de se sentir "chez lui". Le sensation du "chez soi" caractérise le pavillon, où le jardin se trouve représenter le bonheur et la maison, un havre de paix. Le passage du portillon pour rentrer chez soi chaque soir rythme la vie quotidienne et l'autonomie ménagée dans l'espace de cette demeure donne une impression de maîtrise au moins des éléments de cette vie. Toute la codification et la ritualisation furent pensées pour lui, la saturation de l'espace non signifiant l'étouffement. La télévision et le téléphone sont les seuls éléments de contact avec l’extérieur au sein de l’habitation. De même, il est possible de faire ce que l’on veut dans son pavillon, on rend compte à personne de ces actes : au sein de la sphère privée, on acquiert un sentiment de liberté et d’intimité. Les regards et les bruits extérieurs sont des facteurs limités en pavillon, contrairement aux habitations collectives. Le pavillon apparaît ainsi comme la forme la plus parfaite du chez soi, dans une séquence : pas chez soi /chez soi / vraiment chez soi, dont les termes d'habitat homologues sont représentés par, la location / l'appartement acheté/ le pavillon acheté. Il existe cependant un danger du pavillonnaire : la prédominance de ce « chez soi » peut conduire à un excès d’individualisme, dans une société où cette notion est de plus en plus présente.

Individualisme et repli sécuritare L’individualisme est un phénomène qui prend de l’ampleur, notamment en ville. La situation de la vie sociale dans les espaces périurbains se caractérise par une forte tension entre deux possibles. D’un côté, par bien des aspects, les relations sociales, les rapports aux autres et l’implication dans la vie collective montrent que derrière l’individualisation des 5

comportements, des attitudes citoyennes existent, valorisant les liens sociaux. L’individualisme lorsqu’il existe, rejette ou craint le rapport aux autres, et dans les cas les plus extrêmes, crée une rupture sociale. L’individualisme peut conduire à des attitudes de replis sur l’espace public. Le « chez soi » est alors vécu comme un espace dans lequel l’individu et la famille se sentent en sécurité. La sécurité est l’absence de danger. Mais plus généralement, il s’agit de l’impression subjective ressentie par celui qui ne perçoit pas de danger. La sécurité – et son antonyme l’insécurité – sont donc des notions très subjectives. Le besoin de sécurité est un besoin psychologique fondamental de l’homme. L’être humain éprouve en général un sentiment d’insécurité lorsqu’il estime – à tort ou à raison – qu’un élément extérieur et imprévisible peut modifier, perturber ou anéantir ses attentes légitimes. L’imprévisibilité, de ces évènements, fait que l’individu tend à se protéger (dans un but préventif). La sécurité au sens le plus large, et l’état d’esprit de confiance, de tranquillité et de sérénité qui en sont la conséquence, sont les conditions sine qua non de l’exercice effectif de toute liberté. Le sentiment de sécurité peut être influencé par une multitude de situations et d’événements extérieurs. N’importe lequel peut réduire à néant le sentiment de sécurité indispensable au bien-être, au confort et au sentiment de propriété. Face à cela, l’individu tend dans un premier temps, à se protéger. Pour cela, il renforce ou met en place un dispositif dit « de sécurité » (clôture, alarme, haies, portails). Les « gates communities », ensembles résidentiels fermés, aux Etats-Unis sont de parfaits exemples de sécurisation de l’espace. Les lotissements pavillonnaires, lorsqu’ils n’ont pas de gardiens à l’entrée, ont des portails motorisés qui leurs permettent un premier accès. Le pavillon est lui même à nouveau protégé par un portail, une clôture ou une haie défensive par exemple. Le cas le plus extrême est bien entendu le rejet de l’autre. Mais il y a deux échelles différentes. Le rejet de l’autre, en tant qu’individu au sens général entrainant une rupture sociale, où la création d’un microcosme au sein du lotissement, rejetant tout ce qui se passe à l’extérieur de ce dernier. Mais il n’y a qu’au sein de sa propriété que la sureté est maximale. Le cas le plus extrême est bien entendu le rejet de l’autre. Mais il y a deux échelles différentes. Le rejet de l’autre, en tant qu’individu au sens général entrainant une rupture sociale, où la création d’un microcosme au sein du


lotissement, rejetant tout ce qui se passe à l’extérieur de ce dernier. Mais il n’y a qu’au sein de sa propriété que la sureté est maximale.

l’espace pavillonnaire est organisé en trois parties distinctes avec des règles différentes : le « chez soi », le « chez les autres » et la rue. Les clôtures ont donc des fonctions différentes selon qu'il s'agit de celle de devant ou celles des côtés. Le devant donne une indication sur la nature de l'appréhension du monde extérieur social par le propriétaire : il existe donc une typologie de la clôture. La haie défensive sécurise l’espace, une haie haute empêche le franchissement et la vue depuis l’extérieur, une haie basse limite la propriété de l’espace public mais permet la visibilité de son patrimoine privé. Le rapport au voisin est totalement bouleversé dans le pavillon. Outre leur omniprésence, ils ne sont plus en dessous ou au dessus, mais en général, présents sur les 3 côtés de la maison, les rapports que l’on entretient avec eux sont donc différents. Les clôtures sur le côté marquent donc la limite parcellaire et réduisent le vis-à-vis.

Gates communities à Houston, le modèle résidentiel sécurisé

Le jardin : prolongement du chez soi Le repli sécuritaire est même devenu un argument des promoteurs lors de conceptions de lotissements. Ayant bien compris le rôle du pavillon au sein de la société, ils mettent en avant cette notion. Dès lors, avant même l’acte d’achat, l’individu est conditionné à rejeter l’autre, l’inconnu et vivre en quelque sorte en craignant l’insécurité. « A quelques minutes du centre ville de Bourges, le programme Villa du Parc vous invite à profiter d'une véritable ambiance de village. Tout en profitant du patrimoine culturel et historique d'une ville qui a su développer un dynamisme hors-pair. Bâties en bordure d’un immense parc, à proximité de centres sportifs et d'écoles, les Maisons Elika de Bourges ont été spécifiquement conçues pour offrir le cadre idéal à vos moments de bonheur en famille. Nous nous engageons à assurer des prestations de qualité, mais aussi le confort et la sécurité. » Extrait d’une annonce sur le site : http://www.bouygues-immobilier.net

Comme présenté précédemment, la parcelle du pavillon est divisé en deux parties bien distinctes: l'avant de la maison qui donne sur la rue et qui apparait comme un espace de transition entre l'espace public et les activités purement privées et l'arrière du pavillon caché aux regards des passants et réservé des occupations complètement privées. Devant : la représentation, derrière : l'intimité familiale. La distribution des cellules ou pièces est pour une large part orientée par cette division. Chambres à coucher, salle d'eau et cuisine sont souvent reléguées à l’arrière, alors que salon et salle à manger sont des pièces d'apparat donnant sur l'extérieur.

Le phénomène de la clôture

Le jardin doit valoriser le pavillon. L'avant du pavillon est un secteur montré où la recherche et l'originalité sont mises en scène (fleurs, ornements divers). L'arrière du jardin reste plus simple (piscine, terrasse, potager, arbres fruitiers). Ces deux parties de jardins sont dans un rapport du “montré et du caché” (Raymond, 1964).

Le pavillon se différencie par son marquage bien particulier de l'espace : la clôture. Celle-ci délimite le dedans du dehors. Elle ritualise les parcours et les rapports sociaux, aussi bien de l'étranger lorsqu'il entre que de la démarche d'aller de l'intérieur vers l'extérieur effectuée par l'habitant. En effet,

Les acquéreurs de pavillons sont généralement très sensibles à l’esthétique de leur jardin et à l’image qu’il renvoie. Le jardin est donc un atout singulier de la maison qui occupe une place essentielle dans le modèle pavillonnaire. Il est un prolongement de la maison que la ville avait institué au plus 6

La haie, limite l’espace public de la propriété privée (sécurité, vues, etc.)


fort de son industrialisation sous les traits du parc public, mais que les ensembles collectifs avaient banalisé en espaces verts. Le besoin de nature en ville, fait que le jardin est souvent associé à l’image de la campagne.

Au niveau de la façon dont on appréhende ce jardin, ce n'est pas une découverte par cheminement ou déambulation comme dans un grand jardin, mais plutôt par station : on l'embrasse d'un seul coup d'œil. Sa lecture se fait statiquement, par un minimum de points de vue bien qu'il essaie de faire l'imposant. Plus vitrine que promenade.

Le jardin arrière du pavillon est en réalité un intérieur de la maison, seulement découvert. Il s’agit effectivement d’une pièce à ciel ouvert, où on cherche encore l’intimité familiale (haies, murs décris précédemment). Il a également vocation à être ludique notamment pour les enfants (bac à sable, piscine). Cette partie du jardin est dans le projet du jeune ménage un élément de poids dans un argumentaire qui, à côté des considérations personnelles et patrimoniales, donne une place essentielle à l’enfant. Son rôle de tampon par rapport au danger extérieur qui guette les enfants magnifie ce qui s'apparente bien à un contrôle social. Les amis des enfants, venant jouer dans le jardin sont contrôlables.

L'usage très différent du jardin avant décoratif et du jardin arrière beaucoup plus privatif, donc moins pudique dans la forme d'occupation reste une caractéristique de l'espace pavillonnaire. Le jardin possède deux dimensions ambigües dans le discours. Il est salvateur en socialisant l'individu, et en même temps ce travail représente plus un loisir qu'un sacrifice. Ce jardin entourant la maison suscite des discours très complexes. Il est à la fois lieu d'effort et d'apprentissage de l'épargne, et le jardin d'Eden. Il est le garant de la paix sociale.

Le jardin de devant se montre et son aménagement tient compte des goûts du propriétaire et offert à la vue du passant et voisin. Il généralise sa propre appréhension de l'esthétique. En effet, contrairement à beaucoup d'assertions, l'aspect esthétique du jardin demeure incomparablement supérieur à son côté pratique. Le jardin avant valorise le pavillon qui peut être modeste mais assortie d'une luxuriante végétation attestant du caractère soigné de son occupant. Il s’agit de la vitrine des habitants. Un jardin mal entretenu ne montre pas le bien-être et l’harmonie qui règne dans le pavillon. Le jardin arrière laisse place à la savante alchimie du jardin décor à l’avant du pavillon. D'une brouette, d'un pneu, débordent des géraniums des nains de jardins, etc. L'instrument, d'utilitaire devient décor par détournement orchestré par le jardinier-décorateur. Ces aménagements sont des principes de personnalisation de son environnement mitigés de l'illusion mensongère de grandeur : « mon propriétaire est aisé puisque je lui appartiens ». La signification du nain de jardin a été longuement étudié : il provient de l'image des petits hommes seuls capables de travailler dans les mines de Cappadoce au 15ème siècle. Pour conjurer le sort des forces souterraines ils inventèrent des gardiens à leur effigie avec un bonnet empli de paille qui était destiné à les protéger des jets de pierres, et habillés de couleurs vives afin d'être repérables sous terre. Il est intéressant de constater que le "pavillon" a été inventé par les mineurs français et belges. Une même population minière pour les nains et les maisons allant de pair. Etrange coïncidence, que cette même représentation populaire du passage de l'Ère agricole à l'Ère industrielle.

En logement collectif, le balcon ou la loggia joue ce rôle de transition, de réserve de bon air, et d'avant-goût de l'extérieur climatique. Dans les quartiers pavillonnaires l'organisation reflète au sol les rapports sociaux en interaction avec les rapports de pouvoirs en termes politique et économique.

Le rêve pavillonnaire : publicités et films

Le jardin avant et arrière entre décor et intimité

Par certains aspects bien sûr, le jardin n'échappe pas à la société de consommation, la culture populaire connaît les atteintes des grands mécanismes internationaux : en route pour le nain industriel. Celui-ci représente toujours la protection d'un plus petit que soi par le biais de la magie. Ce nain est symboliquement celui qu’Audrey Tautou fait voyager à la place de son propriétaire, son propre père, dans le film, qui a fait le tour du monde "Le fabuleux destin d’Amélie Poulain". Il s’agit bien de l’emblème d’une spécificité française, le pavillon, qui permet de voyager sur place.

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Un grand nombre de publicités, films ou séries télévisées, mettent en scène le modèle pavillonnaire à l’heure actuelle. Le phénomène, d’abord américain, a progressivement envahit nos écrans de télévision. Ce modèle a bien évidemment été repris plus massivement en France depuis les années 2000. Le rêve pavillonnaire est donc illustré à travers les images quotidiennes. Dans les années 50-60, un petit nombre de publicités misaient sur l’image pavillonnaire en arrière plan, mettant en avant en premier plan la ménagère heureuse. Evidemment sous forme de messages quasi « subliminaux » ils idéalisaient la vie pavillonnaire, donnant envie d’accéder à ce type de logement. Le pavillonnaire conditionne le bonheur en quelques sortes. Les publicitaires se servent surtout de la façade, donnant rarement à voir l’intérieur. Il faut attendre réellement les années 90, pour voir arriver une vague de films et de séries (américains principalement) faisant référence à l’univers pavillonnaire (Edouard aux Mains d’Argents 1990, American beauty 1999) comme objet. Jusque dans les années 2000, toutes les visions du monde pavillonnaire étaient idéalisées et principalement sublimées.


Aujourd’hui, un vague très importante de séries et films vont plus loin que de traité le pavillonnaire comme objet, ils montrent les personnages qui les occupent. Longtemps présentés comme le symbole de l’aboutissement social, professionnel et personnel, les pavillonnaires font aujourd’hui l’objet des séries télévisées et films. De Desparate Housewives à Weeds, les banlieues apparaissent, parfois de façon caricaturale, comme les lieux de la monotonie, de l’ennui et du conformisme social, mais aussi comme le terrain de comportements immoraux ou déviants.

quantité d’actes que la morale ordinaire réprouve : le mensonge compulsif, l’adultère, les pratiques addictives en tous genres (alcoolisme, consommation de drogues) allant jusqu’au crime.

Les séries constituent ainsi de véritables terrains d’observation des lotissements pavillonnaires des zones périurbaines, mettant en avant clichés et parfois réalités : maisons conçues à l’emporte-pièce, vastes, sans arbres, des routes sans trottoir, des rues banales en cul-desac, un paysage de portes de garage. Les éléments qui servaient autrefois à composer un cadre enchanteur, les clôtures en bois blanches, les pelouses parfaitement tondues, les intérieurs cossus, forment désormais l’image trop réelle d’une perfection trompeuse et pathétique.

La cohésion sociale semble minée par la duplicité, la veulerie ou la vulgarité des habitants. Derrière les apparences d’une sociabilité à la cordialité exagérée (salutations chaleureuses devant la boîte aux lettres, invitation à des barbecues ou à des anniversaires), les relations de voisinage sont décrites comme un tissu de simulacres, camouflant mal l’abondance de mensonges et de trahisons.

Le spectacle des errances individuelles que les nouvelles séries se plaisent ainsi à mettre en scène, entre enquête anthropologique et tableau corrosif de l’âme humaine, s’accompagne d’un discours souvent grinçant et réactionnaire sur la dissolution du vivre-ensemble.

Scène du pilote de la sitcom Suburgatory

CONCLUSION Plusieurs séries (Weeds, Suburgatory, Dexter) réinvestissent alors la critique de l’uniformité des paysages suburbains, censés se composer de résidences identiques et impersonnelles, juxtaposées le long d’avenues, elles aussi sans caractère.

En moins d’un demi-siècle, le modèle pavillonnaire, s’est donc inscrit comme le rêve résidentiel des français. Ce phénomène n’échappe pas au reste du monde, où se construit chaque jour des pavillons. En effet, le pavillonnaire est devenu, en une soixantaine d’années, bien plus qu’un simple terme spatial : il s’agit à la fois d’une forme d’habitat caractéristique et d’un mode de vie. C’est ainsi que l’on parle d’une société « des pavillonnaires » : les habitants de ces lotissements.

La série Desperate Housewives illustre la vie des pavillonnaires dans le quartier de Wisteria L’univers pavillonnaire de la série Dexter

Au-delà des sarcasmes qu’elle suscite, les pavillonnaires sont souvent associés à des comportements déviants, voir extrêmes (nous pouvons citer l’exemple du film français Podium 2003).

Pour terminer, il s’agit bien évidemment d’un extrême mais les pavillonnaires, à traverse les scénarios des séries et films, suscite une forme d’admiration de la part du téléspectateur, qui passe ainsi du rire aux larmes etc. Le rêve pavillonnaire, lorsqu’il n’est pas décrypté, conforte l’idéal résidentiel déjà présent.

Bon nombre de personnages ne semblent, en effet, pas avoir d’autre issue pour vivre dans ses quartiers que s’adonner à 8

Cette société va pourtant en augmentant, puisque la trajectoire pavillonnaire est presque un objectif pour chaque être humain. Le seul problème que cela puisse poser un jour, est le manque de place pour les construire. Ainsi le pavillon est aujourd’hui soumis à des enjeux de densification afin de permettre à la vile de se renouveler et d’être durable. On peut donc affirmer que le pavillon est un modèle qui va très certainement perdurer encore un bon bout de temps, mis à part si le collectif trouve une nouvelle forme. Mais il n’est viable qu’en rapport avec une ville développée, notamment au niveau des transports, infrastructures, services, etc.


Références bibliographiques

Références sonores

HAUMONT N., Les pavillonnaires, Paris, Institut de sociologie urbaine, 1975.

DELPHINE SALTEL, NATHALIE BATTUS, La France pavillonnaire, Rediffusion de l’émission du 16 octobre 2007 sur France Culture.

HAUMONT N. Les pavillonnaires, étude psychosociologique d'un mode d'habitat, Paris, L'harmattan, 2001. AUGUSTIN BERQUE, Histoire de l’habitat idéal. De l’Orient vers l’Occident, Paris, Éditions du Félin, 2010. HAUMONT N., RAYMOND H., HAUMLONT A., La copropriété, Paris, Centre de recherche et de rencontres d'urbanisme, 1971. MANGIN D., La Ville Franchisée, Paris, Parenthèses, 2004. RAYMOND H., RAYMOND M.G, HAUMONT A., HAUMONT N., L'habitat pavillonnaire, Paris, Centre de recherche et de rencontre d'urbanisme, 1971. Revue Vacarme 42 : Hisser le pavillon?, 2008 ANNE BOSSE, LAURENT DEVISME, MARC DUMONT, Actualité des mythologies pavillonnaires : le périurbain comme quasipersonnage. CYNTHIA GHORRA-GOBIN, DE LA VILLE À L'URBAN SPRAWL : la question métropolitaine aux Etats-Unis, Sciences Po / Université de Paris IV-Sorbonne.

Filmographie 1952, Voisins, (« Neighbours »), réalisé par Norman Mac Laren, court-métrage, 8 mn. 1990, Edward aux mains d’argent, (« Edward scissorhands ») réalisé par Tim Burton, avec Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne West, États-Unis, 103 mn. 2002, Dog Days, réalisé par Ulrich Seidl, Maria Hofstätter, Alfred Mrwa, Erich Finsches, Autriche, 120 mn. 2006, Je vais bien, ne t’en fais pas, réalisé par Philippe Lioret (adaptation du roman du même nom de Olivier Adam), avec Mélanie Laurent, Kad Merad, Julien Boisselier, France, 100 mn. 2004-2011, Desperate Housewives, série américaine Ode aux pavillonnaires de Frédéric Ramade

PHILIPPE GENESTIER, La question du pavillonnaire dans la société des individus : aspirations habitantes et doctrines techniques.

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