Tpfe Élodie Wehrlen 2009/2013

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LE JARRET - LA RAVELLE (MARSEILLE) : SUTURE PAYSAGÈRE

Photographie : É.WEHRLEN

Mémoire de fin d’étude élaboré par ÉLODIE WEHRLEN École Nationale Supérieure de Paysage Versailles - Marseille // Promotion 2009 - 2013 Directeurs d’études : Jean-Pierre CLARAC // Mongi HAMMAMI




TABLE DES MATIÈRES PRÉAMBULE 5

COMPRENDRE. 7 LES RIVIÈRES, LIENS ENTRE COLLINES ET MER 9 LE JARRET, «ABREUVOIR» DES MARSEILLAIS - Moyen-Âge 13 L’EAU À PROFUSION - 18 / 19 siècle 15 TERRITOIRE VILLE - CAMPAGNE - 18 / 19 siècle 17 LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES : TERRITOIRE DE BASTIDES 19 IRRIGUER, RETENIR, CULTIVER 21 L’INDUSTRIE À LA CAMPAGNE 23 ème

ème

ème

ème

DÉNONCER. 27 LA DOMESTICATION DU JARRET - 1950 29 LE QUARTIER DE LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES : RÉSERVE FONCIÈRE 31 UNE TRAME VIAIRE COMPLEXIFIANT LE TERRITOIRE 41 UNE URBANISATION SELON LA LOGIQUE TOPOGRAPHIQUE 43

DÉVOILER. 47 UN QUARTIER À CARACTÈRE DE NATURE 49 LE PLU, AFFIRMATION D’UNE TRAME VERTE ? 51 LE JARRET STRUCTURE D’UN SYSTÈME DE PARCS ? 55 LE JARRET IMPULSE LA BIODIVERSITÉ 61 LA RIPISYLVE 63 LA PRAIRIE 71 LES PRAIRIES, HOTSPOTS DE BIODIVERSITÉ 75 LA GARRIGUE 85


S’APPROPRIER. 89 AUX PORTES D’UN SYSTÈME IMPERMÉABLE 91 DES CHEMINEMENTS DISCONTINUS 95 DES USAGES À RENFORCER 101

RÉVÉLER. 105 ÉNONCER DES OBJECTIFS 107

PROPOSER.

111

CHEMINER : UNE ACTION FINE POUR REMAILLER 117 LE CHEMIN DE CRÊTE : RELIER LES QUARTIERS DU PLATEAU 118 LONGER LE JARRET : DÉCOUVRIR DES AMBIANCES 121 ALLER AU BORD DE LA RIVIÈRE 122

PROPOSER. Le belvédère 125 PROPOSER. La prairie de la Bégude 135 PROPOSER. Le noyau villageois 143

COMMENT GÉRER LES PRAIRIES ? 149 D’AUTRES RAVELLES ? CONCLUSION 151 BIBLIOGRAPHIE / LEXIQUE 152 REMERCIEMENTS 153

ANNEXES. 155


"Si l'on cesse de regarder le paysage comme une industrie, on découvre subitement une quantité d'espaces indécis, dépourvus de fonctions sur lesquels il est difficile de porter un nom. En ville cet ensemble se situe aux marges, dans les espaces délaissés par l'aménagement. Entre les fragments de paysage, le seul point commun est de constituer un refuge à la diversité. Cela justifie de les rassembler sous le terme unique de Tiers Paysage". Gilles Clément


#7

PRÉAMBULE « Pourquoi ce site ? » La question. À vrai dire, je l’ai rencontré par hasard. La rivière du Jarret à Marseille. Elle a été mon point d’entrée sur ce territoire. «Je l’ai rencontré, il y a de ça 2 ans, un 12 juillet, la Saint Olivier si je ne me trompe pas, par une belle journée ensoleillée. On m’a souvent parlé de Marseille, ville qui s’ouvre sur sa mer Méditerranée, mais refuse ses rivières, Marseille la nature, Marseille l’urbaine. Mais je n’avais jamais entendu parler de ce lieu. Au premier abord, loin du centre, mais en périphérie de la ville dense et proche des collines. L’herbe verte transpirait d’humidité et dialoguait avec le grand ciel bleu. Ce jour là, il se passa quelque chose. Pendant que le soleil effectuait sa descente, l’air devenait plus léger. Je découvris pour la première fois la rivière du Jarret, au détour d’un bosquet.» Marseille, le 17 janvier 2013 Extrait de mes lettres, travail d’écriture.

Avant l’urbanisation massive du 20ème siècle, le Jarret était au centre de ce paysage, des modes de vies. Le territoire était alors fertile. Tout a changé, et très vite. L’agriculture a cédé sa place aux programmes immobiliers. L’eau a cédé sa place, aux infrastructures de déplacements. Le paysage s’est morcelé. Entre le foncier urbanisable apparait des poches de nature (parcs, friches). Ces isolats survivent de manière indépendante, repliés sur eux-mêmes. Non désirés et support de peu de pratiques. À travers ce travail, je voulais à nouveau penser au paysage. Essayer de le remettre au centre de ce territoire. Effectuer une suture paysagère, des sutures de relations. Mais quel lien trouver qui ait un sens ? Qui raconte le quartier, la ville, la région, la Méditerranée ? L’eau bien évidemment. Le Jarret.



#9

COMPRENDRE.


13ème arrondissement CHAÎNE DE L’ÉTOILE

LE JARRET

CHAÎNE DE L’ESTAQUE MASSIF DU GARLABAN La Croix-Rouge La Rose Les Olives

MARSEILLE BASSIN MARSEILLAIS

L’HU

UN VEA

E

CHAÎNE DE SAINT-CYR

MASSIF DES CALANQUES

0

4 km


#11

LES RIVIÈRES, LIENS ENTRE COLLINES ET MER Marseille est un territoire à la topographie très singulière. De petites vallées étroites, en liens directs avec les grands massifs environnants, s’ouvrent sur le bassin marseillais, ponctué de micro-reliefs. Marseille se développe donc au sein d’un amphithéatre, où les massifs délimitent souvent les bassins de vies, comme le massif de l’Étoile limite avec le bassin d’Aix-en-Provence. Les trois principales vallées ont été dessinées par les rivières, sous l’action de l’érosion : les Aygalades, l’Huveaune et le Jarret. Elles ont été structurantes et déterminantes dans le développement de la ville. Le Jarret, qui traverse sur mon site d’étude, prend sa source dans le massif de l’Étoile au niveau du Mont Julien (644 mètres d’altitude) derrière le village d’Allauch et de Cadolive. Il traverse la partie Nord d’Allauch, Plan-de-Cuques, et entre à Marseille à la Croix-Rouge. Il prend alors la direction du Sud. Long de 12 km, la rivière se jette tout d’abord dans l’Huveaune, puis dans la mer Méditerranée. Son bassin est de 102 km2.

Les eaux de ce torrent peuvent être tumultueuses, le système hydrographique étant propre au milieu méditerranéen : le débit d’eau est faible, mais le Jarret connait des crues importantes en cas de pluie, surtout en automne, lors de la saison des orages. La fréquence des pluies est donc faible, moins de 100 jours par an. Les températures élevées favorisent le développement d’orages violents quand la masse d’air devient instable. Près de la moitié de la lame d’eau annuelle peut s’abattre en une journée, lors d’épisodes pluvieux intenses. Étymologiquement, le nom de la rivière du Jarret, signifie «cours d’eau coulant sur un sol rocheux ». Le sol (grès, calcaire, marne et gypse) permet l’infiltration des eaux de pluies, car ce sont des roches poreuses. Cependant, le débit fort de la rivière en cas d’orage ne permet pas son infiltration dans le sol. Cela favorise au contraire, le ruissellement. Mon site d’étude se situe donc dans la vallée du Jarret, dans le 13ème arrondissement, au bord de la rivière, entre la Rose, la Croix-Rouge et les Olives. Photographies aériennes du bassin de Marseille Source : http://www.marseille-tourisme.com/


LE JARRET

PLATEAU DE LA CROIX-ROUGE

MAQUETTE TOPOGRAPHIQUE DU QUARTIER DE LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES Échelle réelle : 1/2000ème


#13

PLATEAU DES AURENGUES


LE JARRET

LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES LA BÉGUDE

DÉRIVATION AQUEDUC SOUTERRAIN

VE L’HU

AU N

E

MARE NOSTRUM 0

3 km


#15

LE JARRET, «ABREUVOIR» DES MARSEILLAIS - Moyen-Âge La rivière du Jarret a eu une grande importance dans le développement de la ville de Marseille dès la période antique. La ville commence alors à se développer autour du port, investissant les différents micro-reliefs (Saint-Jean, Saint-Laurent) et s’entourant de remparts. Le partage géographique de la ville (les vicomtes du Comté de Provence et l’Evêque) se retrouve également dans les droits d’eau : l’Huveaune pour l’évêque de la ville haute, le Jarret pour les vicomtes de la ville basse. L’eau devenant alors objet de convoitise dans ce territoire alors «stérile», comme le qualifie Pierre Vidal-Naquet dans son livre «Les ruisseaux, le canal et la mer : les eaux de Marseille».

Illustration de la flotte ottomane bloquant le port de Marseille en 1543 Source : Musée des Méditerranées, Marseille

Dans la deuxième moitié du 13ème siècle, la ville, alimentée par des sources ou par des puits, songe à trouver un supplément d’eau potable bien au-delà du périmètre urbain. Un aqueduc souterrain (vestige encore visible à l’Hôtel de Région) est alors construit afin d’acheminer les eaux du Jarret et de l’Huveaune, et de les distribuer dans les différents puits de la ville. Un autre ouvrage sera également construit : le canal des Jardiniers. Destiné à irriguer depuis le Jarret, les jardins potagers alentours et les ateliers de tannerie de la ville. Il sera ensuite prolongé jusque dans la ville. L’axe du Jarret était, à cette époque, la porte d’entrée de la ville depuis Aubagne. Ainsi, on trouve sur mon site le mot «Bégude», qui signifie en grec : «pêque» (source ou fontaine) et «odos» (chemin), donc un logis situé le long d’un chemin et près de quelque source, où les voyageurs trouvaient de quoi boire et manger aussi bien pour eux que pour les animaux.

Tracé du canal des Jardiniers et de l’aqueduc de Marseille Source : http://www.marseille.fr/sitevdm/decouvrir-marseille/histoire-de-marseille


L’ARRIVÉE DU CANAL DE MARSEILLE

Source : http://www.marseilLe


#17

L’EAU À PROFUSION - 18

ème

/ 19ème siècle

Dès le 18ème siècle, la ville va sortir de sa limite et partir investir sa campagne, sous forme de noyaux villageois. Le Jarret dessine des méandres qui conditionneront l’implantation du bâti et des quartiers qui viennent s’appuyer contre la rivière : Malpassé, Chutes-Lavie, La Croix-Rouge, etc. Leurs étymologies ont un sens. « Malpassé », là où le ruisseau a du mal a passer, littéralement, en raison d’un resserrement topographique. L’origine de «ChutesLavie», provient d’un entrepreneur du nom de Léon Lavie, qui exploitait des minoteries et des moulins utilisant la force hydraulique du Jarret.

En cette période, l’eau commence à devenir rare, et les rivières impropres. La collectivité décide donc d’acheminer les eaux de la Durance. Le canal de Marseille, ouvrage d’ingénieurie, permet à la ville «assoiffée» de devenir fertile et de se développer considérablement. Il a également permis d’attacher Marseille à son territoire, son arrière-pays. Avec l’arrivée du canal, le territoire de Marseille va devenir cultivé. De nombreuses parcelles maraîchères et de patûres vont s’installer via des dérivations du canal. Le territoire irrigué va alors commencer à se développer et à se modifier considérablement.

Contrairement au ruisseau des Aygalades, qui entretient un rapport eau/industrie, le Jarret entretient, quant à lui, un rapport eau/agriculture. LE JARRET, SEUIL DE LA VILLE

LE JARRET, «PAIN» DES MARSEILLAIS

et arr

J Le

Moulin de la Croix-Rouge

La Croix-Rouge Malpassé

La Rose

Les Chutes-Lavie Industries sidérurgiques

Le Camas Baille

4km

0 0

1,5

3km

Maraîchage Moulins hydrauliques


L’âge d’or des bastides est une spécificité majeure du territoire marseillais. Ainsi dès le 18ème siècle, et avec l’arrivée du canal de Marseille, la ville sort de sa limite et part investir la campagne, comme expliqué précédemment. Peu à peu, la campagne devient un lieu de résidence, de villégiature de la société élitiste qui vient profiter du cadre de vie et du paysage qui s’offre à elle. La particularité réside dans le fait que la propriété est en gestion agricole, entre ferme et maison de maître. Toute la périphérie marseillaise verra son territoire progressivement occupé, Marseille la ville aux 10 000 bastides.


#19

TERRITOIRE VILLE - CAMPAGNE - 18

ème

/ 19ème siècle

LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES

0

1

3 km

Carte d’État-Major de Marseille Source : Géoportail


BASTIDE LA RAVELLE

BASTIDE DES SÉOLANES

ge

Rou

el

in d

m Che

oixa Cr

Territoire en gestion agricole

0

50

150m

LES OLIVES


LE JARRET LA CROIX-ROUGE

BASTIDE LA SOUVENANCE

LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES TERRITOIRE DE BASTIDES La bastide de la Ravelle fut acquise en 1830 par la famille Drogoul, famille d’avocats marseillais. D’autres bastides existaient sur le territoire, dont celle de la Souvenance à proximité de la Croix-Rouge, encore aujourd’hui propriété privée et familiale. La bastide des Séolanes est, quant à elle, devenue une maison de retraite. Le week-end, la société élitiste venait profiter de la campagne, des loisirs et de la nature dans le quartier auquel, elle était très attaché. La gestion du territoire était agricole (maraîchage, patûrage, verger), comme le modèle bastidaire décrit précédemment. À l’époque, le noyau villageois de la Croix-Rouge était composé de 3-4 maisons dont l’une était surmontée d’une petite croix-rouge, d’où son nom. Les familles vivant dans les bastides ont contribué au développement du secteur, en participant financièrement à la construction de l’Église, du moulin et des écoles de la CroixRouge, notamment.

#21


«Territoire jardiné. Parce qu'il reste des traces d'ingéniosité humaine (restanques, terrasses, canaux), des traces de pratiques (agricoles, haies parcellaires), de modes d'habités (bastide, noyaux villageois anciens, traverses), et il reste le Jarret. Ces traces sont perceptibles lorsque l'on prend le temps. Le temps de regarder, déambuler, aimer, rejeter, décrypter, analyser, comprendre.» Marseille, le 23 janvier 2013 Extrait de mes lettres, travail d’écriture.

MAINTENIR LES BERGES DU JARRET PAR DES MURS DE PIERRE, EN PROVENANCE DU MASSIF DE L’ÉTOILE

Photographie : © FranKc Orsoni


#23

IRRIGUER, RETENIR, CULTIVER L’irrigation de la Ravelle s’effectuait via une dérivation du canal de Marseille, rendant le parcellaire cultivable, l’eau du Jarret n’étant pas suffisante pour irriguer le domaine. De ce système, il n’en reste que des traces, peu visibles. Il faut arpenter, gratter, fouiller, imaginer, relever les végétaux. La mise en culture du site, à la topographie érodée, a nécessité l’installation de terrasses ou de banquettes. Après l’abandon des cultures, ces dernières se sont tout naturellement enfrichées.

Photographie : © FranKc Orsoni


NOYAU VILLAGEOIS

LE JARRET

MOULIN

e

e la

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m Che

oug ix-R Cro

Territoire en gestion agricole 0

LES ABORDS DU JARRET, LIEU DE VIE DES HABITANTS DU QUARTIER Source : Delcampe

100

LE NOYAU VILLAGEOIS DE LA CROIX-ROUGE, AU CENTRE DES MODES DE VIE Source : Delcampe

300m


#25

L’INDUSTRIE À LA CAMPAGNE L’achèvement du canal de Marseille et le recul du protectionnisme donnent dans les années 1850, un élan au travail des grains et à leurs dérivés. Le terroir encore de campagne devient support d’imposantes minoteries construites en moellons apparents. Ces témoins, de l’entrée dans l’âge industriel, persistent encore aujourd’hui, comme le moulin de la Croix-Rouge. Il jouait donc un rôle majeur dans le quartier historique de la Croix-Rouge. Il est aujourd’hui en propriété privée, coupé de son territoire. Cependant, ce patrimoine bâti d’exception, mériterait d’être réinvesti, réactivé. Il accueille aujourd’hui quelques activités artisanales, mais une grande partie du bâtiment est abandonné, muré. Les jardins qui participaient à la transition entre la route de la Croix-Rouge et le moulin, ont aujourd’hui disparu, laissant place à une simple prairie, ne mettant plus en scène l’espace.

Photographie : © FranKc Orsoni

LE MOULIN DE LA CROIX-ROUGE, HABITÉ ET CULTIVÉ

Source : Delcampe

LE MOULIN, AUJOURD’HUI SOUS EXPLOITÉ, UN LIEU À INVESTIR ?



#27

DÉNONCER.


LE JARRET

CANAL DE MA

RSEILLE LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES

1

2 Distance du centre-ville : 7km en TRANSPORTS EN COMMUN : 35min en VÉHICULE : 20min à PIEDS : 1h 40min à VÉLO : 40min

VE L’HU

1

Le Jarret , à l’état naturel

2

Le Jarret , rocade urbaine

AU N

E

0

1

3 km


#29

LA DOMESTICATION DU JARRET - 1950 Le Jarret, étant un ruisseau torrentiel (soumis aux aléas climatiques méditerranéens) et présentant de gros risques d’inondation en aval, la collectivité de Gaston Defferre, va décider de le recouvrir, de le buser dans les années 1950. Sur son emplacement s’est construit une rocade urbaine à deux fois trois voies (boulevards Jean-Moulin, Sakakini, Françoise-Duparc, Maréchal-Juin), puis elle a été prolongée, toujours et encore (boulevards Jean-Moulin, Rabatau, Schloesing). Pour les marseillais, le Jarret n’est plus qu’un des principaux axes de circulation de la ville, ignorant parfois la présence de la rivière. Axe sur lequel est venu s’appuyer la ville contemporaine.

LE JARRET

1

La rocade du Jarret permet de relier le centre-ville de Marseille aux quartiers NordEst. Elle est donc stratégique. Cependant il s’agit d’un des axes où il y a le plus d’embouteillages aux heures de pointe. Le vocabulaire routier fait oublier parfois la qualité des espaces traversés. Lorsque l’on poursuit, tout au bout, lorsque la rocade s’arrête, on redécouvre le Jarret à l’état naturel et la campagne, comme sur la Ravelle.

1

CROQUIS DE LA ROCADE DU JARRET, DE LA TIMONE JUSQU’AU DÉBUT DE MON SITE

Source : É.WEHRLEN

2

Début du Jarret à l’état naturel


LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES

TAUX DE LOGEMENTS NEUFS CONSTRUITS ENTRE 1999/2006 ET LES SURFACES DE FRICHES MUNICIPALES PAR ARRONDISSEMENT

Source : Marie Goiffon, 2012

0

1

3km


#31

LE QUARTIER DE LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES : RÉSERVE FONCIÈRE Dès les années 50, les quartiers de la Croix-Rouge, les Olives et la Rose commencent à être urbanisés. Il s’agit des réserves foncières de la ville, nottament car seules les voies d’eaux restent potentiellement urbanisables. Afin d’accompagner les mutations sociodémographiques, et attirer de nouveaux résidents, la collectivité mise sur les possibilités foncières de son territoire périphérique, via le POS en déterminant de vastes surfaces urbanisables. Elle prévoit alors de prolonger la rocade du Jarret vers le Nord et en direction de l’A8, en continuant la couverture de la rivière. Le POS prévoit donc un emplacement réservé pour grande infrastructure (S08). Ce projet a considérablement modifié le secteur, en expropriant de nombreuses parcelles agricoles en vue de sa réalisation, et gelant du foncier en vue d’une urbanisation venant soutenir l’infrastructure.

Cette importante urbanisation s’explique également par la qualité du cadre de vie du secteur (vues sur le massif naturel de l’Étoile, la topographie singulière du secteur offrant de la diversité végétale, la rivière du Jarret et sa ripisylve, les différentes ambiances et les friches/délaissés, espaces d’aménités). Autour du noyau villageois, viennent se construire de nombreux lotissements pavillonnaires et logements collectifs (Val-Plan / La Rose / La Bégude). Très différents du noyau villageois, bas et denses, les logements collectifs cherchent de la densité verticale, tandis que les pavillonnaires bas et peu denses, sont cependant construit sous forme de lotissements.

LA BÉGUDE BASTIDE LA RAVELLE

ER Zone UD (POS)

Patrimoine - noyau villageois Pavillonnaire HLM CRS

NOYAU VILLAGEOIS

LE JARRET

0

100

300m


QUELQUES CHIFFRES - 20 000 habitants dans la Croix-Rouge / les Olives - Accroissement de 7% par an du parc locatif de logements dans le 13ème arrondissement - 17% de la production totale de logements de Marseille - 700 logements livrés par an en moyenne - 75% d’actifs sur la Croix-Rouge / les Olives - 85% d’employés, professions intermédiaires, ouvriers - 0% d’agriculteur / secret statistique - Revenus médians de 7930 euros/ an à 14340 euros/an


#33 Depuis 10 ans, le territoire est également devenu la zone privilégiée des programmes d’aménagements de grande ampleur, car les espaces résiduels restent nombreux et le foncier encore disponible. Deux projets de ZAC (cf sur carte : 1. Château-Gombert, 2. Souvenance) voient le jour, et viennent s’insérer entre les différents bâtis existants. Cette nouvelle offre prend quasi exclusivement la forme de petits collectifs en résidences fermées, c’està-dire des copropriétés intégralement clôturées et coupées de l’extérieur par un ou plusieurs portails. Ces nouvelles constructions ne proposeront aucune urbanité, de plus elles sont démesurées et déconnectées du milieu environnant. Leur impact dans le paysage sera plus conséquent que l’urbanisation précédente, via un processus de standardisation des productions, toutes bâties sur le même modèle. Sur le plan social, cette urbanisation participe, en effet, au renforcement des profondes disparités qui caractérisent la population du secteur (cf : Chiffres page de gauche). Ces constructions nouvelles attirent des classes moyennes et supérieures. Le territoire semble donc commencer à saturer en terme d’urbanisation.

LA BÉGUDE ZAC DE CHÂTEAU-GOMBERT

2

NOYAU VILLAGEOIS

LE JARRET

5 4

3

1

ZAC DE LA SOUVENANCE

ER Zone UD (POS)

Bâti existant Collectif

0

100

300m


En premier plan, la rivière du Jarret et sa ripisylve viennent créer une assise à l’ensemble des cités d’habitat collectif (La Bégude Nord et Sud, Val Plan, la Rose). La minéralité du bâti, contraste donc avec la naturalité du lieu et le ciel. Une skyline légère se dessine.

1

Photographie : © FranKc Orsoni

LA BÉGUDE SUD

LA BÉGUDE NORD

VAL PLAN


#35 La ZAC de Château-Gombert vient s’inscrire sur le haut du plateau de la Croix-Rouge, jusqu’à l’avenue de la Croix-Rouge. La zone d’habitation propose un modèle reproduit à l’identique, de style néo-provençal. Le contraste avec la nature est saisissant car il correspond à la limite du périmètre de la ZAC. L’impact de la ZAC, très dense est donc considérable.

2

Photographie : © FranKc Orsoni

ZAC DE CHÂTEAU-GOMBERT


L’hypermarché Casino est inclut dans le périmètre de la ZAC de la Souvenance, du même nom que la bastide. Il est frappant par sa démesure et questionne sur l’échelle humaine de cet aménagement. Il est en totale rupture avec le paysage environnant et l’histoire des lieux, ancien territoire agricole. Imposant par sa minéralité et sa brutalité, il offre un paysage banal, de qualité moindre. Pourtant il apparait, malgré tout, comme une espace de centralité à l’échelle des quartiers.

3

Photographie : © FranKc Orsoni

HYPERMARCHÉ CASINO ZAC DE LA SOUVENANCE


#37 La ZAC de la Souvenance, vient s’installer à proximité de la bastide et de son EBC associé. Paradoxalement, les opérations portent le nom du paysage qu’elles ont impactées : citons l’exemple du «Domaine du Vert Vallon». Le modèle urbain proposé est de type collectif et le modèle est relativement banal, jouant également sur un style provençal. Le parking en premier plan appartient à l’hypermarché Casino. Largement sous exploitée, cette immense surface imperméable a effacé le tracé des canaux agricoles. Un espace qu’il est nécessaire de soit repenser, soit convertir.

4

Photographie : © FranKc Orsoni

HYPERMARCHÉ CASINO ZAC DE LA SOUVENANCE

BASTIDE LA SOUVENANCE


La rivière du Jarret est entièrement déconnectée de son territoire et du noyau villageois de la CroixRouge par deux parkings. Le noyau villageois ne disposant donc plus d’espace public. Le parking le plus à gauche de la photo est informel. Il a cependant eu un impact considérable sur le seuil urbain. Il s’agit d’un remblai. La rivière est donc déconnectée de cet espace, qui était initialement une zone d’inondation, de respiration.

5

PARKING

Photographie : Google Earth

Malgré le passage de l’avenue de la Croix-Rouge, le Jarret mérite d’être mis en scène, valorisé pour marquer le seuil de son espace et le seuil urbain.


#39

PARKING DU NOYAU VILLAGEOIS

NOYAU VILLAGEOIS



#41

UNE TRAME VIAIRE COMPLEXIFIANT LE TERRITOIRE Il est important de noter que la trame viaire, malgré l’arrivée massive d’habitants, n’a pas évolué, complexifiant la circulation du secteur. Aucun report de tracé n’est envisageable en raison de la complexité topographique du secteur.

À long terme, la desserte des quartiers Nord-Est passera par une extension de la ligne 1 du métro vers Château-Gombert, et la mise en circulation d’un BHNS Plan Campus entre la Rose – Château-Gombert – Saint Jérôme et Euroméditerranée.

Les transports en commun restent intéressants, car ils désservent les axes principaux (Avenue de la Croix-Rouge, avenue des Olives) depuis le terminus de la Rose (ligne 2 métro), sans voie réservée. Aux heures de pointe, le secteur est saturé, les transports en commun ne pouvant s’extraire du système. Le réseau RTM s’appuie sur la station de métro de la Rose, assurant une fonction de pôle multimodal. La ligne de transports en commun passant sur l’avenue de la Croix-Rouge permet d’assurer la liaison avec Allauch et Plan-de-Cuques. Une seule ligne permet de désservir le haut du plateau : la ligne 2, allant jusqu’à la Cité Marie Haute, ce secteur restant encore trop enclavé en terme de transports en commun.

L’avenue de la Croix Rouge irrigue et marque le seuil urbain entre Plan-de-Cuques – Allauch et Marseille avec une emprise moyenne de 18 m – réduite à 12 m dans le noyau villageois de la Croix Rouge. Elle sera à long terme connectée avec la RD4d LINÉA (troisième ceinture de la ville), ce qui ne fera qu’affirmer davantage cet axe comme structurant dans la desserte fine du territoire.

La désserte TC joue un rôle important dans les modes de vie du secteur. En effet, un grand nombre de personnes, ne disposant pas de véhicules personnels, utilisent ce mode de transport pour leurs trajets quotidiens. Il est important de noter que les équipements (commerces, loisirs, écoles, etc.) se trouvent sur des trajets longs. LA BÉGUDE VERS CHÂTEAU-GOMBERT BASTIDE LA RAVELLE

VERS PLAN-DE-CUQUES LE JARRET

M VERS ALLAUCH

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300m


LA BÉGUDE

MAQUETTE TOPOGRAPHIQUE DU QUARTIER DE LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES Échelle réelle : 1/2000ème


#43

UNE URBANISATION SELON LA LOGIQUE TOPOGRAPHIQUE B

L’urbanisation s’effectue principalement sur les plateaux et les coteaux. Il s’agit là d’une privatisation des vues, l’habitat cherchant à se mettre en hauteur afin de profiter du cadre de vie et des éléments paysagers remarquables. L’impact dans le paysage reste moindre car il y a dans le secteur une forte présence végétale et le bâti reste majoritairement peu dense.

A

A’

Le creux de la vallée, quant à lui, est moins urbanisé, en raison de la présence du risque d’inondation dans les documents d’urbanisme.

B’

0

Risque inondation Hypermarché Casino

100

300m

Zone pavillonnaire

Parking

PARC

A

A’

800m

ZAC Château-Gombert

Zone pavillonnaire

Le Jarret et sa ripisylve

PARC

B’

700m

B


LE QUARTIER AVANT URBANISATION EN 1960, UN LARGE PARCELLAIRE AGRICOLE DESSINE LE TERRITOIRE

Source : IGN


#45

EN 2012, L’AGRICULTURE A DISPARU LAISSANT PLACE À UN TISSU URBAIN

Source : IGN



#47

DÉVOILER.



#49

UN QUARTIER À CARACTÈRE DE NATURE À échelle plus large, le 13ème arrondissement se caractérise par la présence de nombreux délaissés et friches végétalisées. Apparaissant comme de véritables espaces d’aménités paysagères, pouvant faire penser au «Tiers-Paysage» de G. Clément. Ces espaces favorables à la diversité, sont issus du processus d’urbanisation du secteur. Il est important de noter que dans cet arrondissement, se trouve le plus grand nombre cumulé de friches en gestion municpale et le plus fort taux de croissance de construction de la ville.

LA CROIX-ROUGES / LES OLIVES

La Ravelle apparaît donc comme un espace de nature, ayant subit les affres de la planification urbaine pendant de nombreuses années.

CARTE DU VERT DANS LES QUARTIERS NORD-EST DE MARSEILLE Source : Marie Goiffon, 2012

0

500

1500 m


1 ORIENTATIONS D’AMÉNAGEMENT DU PLU

MONTÉE DE L’ÉTOILE Source : AGAM - MPM

0

50

150m

LA CROIX-ROUGE / LES OLIVES 2 PADD DE LA VILLE DE MARSEILLE PARC URBAIN LINÉAIRE DU JARRET

Source : AGAM

0

1

3km


#51

LE PLU, AFFIRMATION D’UNE TRAME VERTE ? Le projet de la S08 est abandonné, lors de la révision du POS en vue de l’élaboration du PLU de la ville. Cela a été une chance pour le secteur, car cet emplacement réservé, a protégé un grand nombre d’espaces, laissant donc la nature reprendre ses droits. Le PLU affirme la nécessité d’avoir des trames vertes structurantes pour le territoire et réduire les objectifs urbains à venir devient une nécessité. Une grande partie des zones non urbanisées, deviennent des zones UV, zones urbaines vertes.

1

2

PLU DE LA VILLE DE MARSEILLE - PLANCHE 41

Source : MPM


1

LE SITE DE LA MONTÉE DE L’ÉTOILE, FUTURE ZONE D’URBANISATION

Photographie : © FranKc Orsoni

LE JARRET ET SA RIPISYLVE


#53

2

L’ENTRÉE DU FUTUR PARC URBAIN LINÉAIRE DU JARRET, PROMENADE BUCOLIQUE AU BORD DE LA RIVIÈRE

Photographie: © FranKc Orsoni

LE JARRET ET SA RIPISYLVE


Ces parcs sont aujourd’hui gérés par la Direction des Espaces Verts de la Ville de Marseille hormis le Parc du Bocage, se situant sur la commune de Plan-de-Cuques. Cependant, il n’y a pas de réflexion globale. La gestion est appliquée au coup par coup et ne fait pas l’objet d’un cahier des charges spécifique.


LE JARRET LIEN ENTRE LES PARCS ? Plusieurs parcs complètent la trame verte du secteur : les parcs Saint-Théodore, de la Ravelle et du Bocage. Ces parcs, forment des jalons le long du Jarret et offrent des rebonds visuels, des parcs jusqu’aux collines, massifs et crêtes. Ils assurent la continuité et la qualité paysagère du secteur. Le Parc Athéna se situe au coeur du Pôle technologique de Château-Gombert et s’étend sur 14 hectares d’anciennes terres agricoles. Les qualités paysagères du site, les éléments patrimoniaux sauvegardés et son potentiel naturel, confèrent à ce parc une identité forte.

Le Parc de la Ravelle est issu de la planification de la S08 et du gel du foncier en vue d’une urbanisation. Ancien domaine bastidaire, il est devenu dans le temps, un parc, très peu aménagé. Il est marqué par une topographie escarpée : la Ravelle tire son nom du mot «raveline» ou «ravelin» : un petit ravin, entamant la surface du sol et/où l’eau s’écoule exceptionnellement. Le Parc Saint-Théodore est inscrit sur un relief, marqué par une pinède, point de repère dans le paysage. Il permet de rejoindre le haut et le bas du plateau. Le Parc du Bocage, quant à lui, est aménagé autour de la rivière du Jarret, il permet la promenade au coeur d’un cadre naturel, et d’équipements sportifs. LE JARRET

PARC ATHÉNA

PARC DU BOCAGE

LA RAVELLE

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Parcs Équipements

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300m


LA MONTÉE DE L’ÉTOILE

Photographie : © FranKc Orsoni

LE JARRET ET SA RIPISYLVE


#57

VIDÉOS SUR CD ROM CI-JOINT LES AMBIANCES DES LIEUX

PARC DE LA RAVELLE


PLATEAU DES AURENGUES


#59

PARC SAINT-THÉODORE


Risque incendie B창timents

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100

300m


#61

LE JARRET IMPULSE LA BIODIVERSITÉ La rivière apporte de l’humidité, elle permet la vie, du petit micro-organisme, aux cortèges végétaux et milieux en place. L’eau est le fil conducteur de ce territoire. Différents milieux sont donc identifiables : depuis les rives du Jarret et sa ripisylve, viennent s’accrocher des prairies sauvages et un milieu de garrigue. Ils sont liés bien évidemment à la présence ou absence de l’eau, et également à la topographie du secteur. L’épaisseur du sol est également caractéristique. En rive du Jarret, le sol est extrêmement riche et azoté, alors que sur les coteaux et collines, le sol devient peu épais, peu riche et le substrat peu présent, au profit de la roche qui apparait. Il est important de souligner que le risque incendie est très présent sur le secteur, d’où l’importance de la gestion de ces espaces, pour éviter que les milieux ne s’enfrichent trop et se referment progressivement, augmentant considérablement le risque.

Le Jarret et sa ripisylve

HUMIDE - risque inondation

La garrigue

La prairie

HUMIDE À SEC

SCHÉMA DE PRINCIPE DES DIFFÉRENTS MILIEUX PRÉSENTS SUR LE SITE

SEC - risque incendie


LA RIPISYLVE

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30

90m

La ripisylve ou forêt rivulaire correspond à la formation boisée qui accompagne les cours d’eau. L’étymologie du mot vient du latin «ripa», «rive» et «sylva», «forêt». Ces écosystèmes forestiers sont inondés de façon régulière. Le cortège végétal n’est pas caractéristique du climat méditerranéen. La ripisylve joue un rôle essentiel pour la rivière car elle remplit de multiples fonctions : - Lutte contre l’érosion : la ripisylve régule les apports du bassin versant en favorisant l’infiltration des eaux au dépend de leur ruissellement. Elle lutte contre l’érosion des terres agricoles en retenant les particules.


#63

Crataegus laevigata

Fraxinus angustifolia

Quercus pubescens

Acer pseudoplatanus

Euonymus europaeus Ilex aquifolium

Viburnum tinus

LA RIPISYLVE HERBIER IN SITU, réalisé avec Stanislas Alaguillaume, jardinier du Domaine du Rayol (83)


- Rôle épurateur : la rivière échange continuellement avec la nappe phréatique, la zone d‘échange contient une faune adaptée (micro-organismes, invertébrés) qui participe à l’autoépuration de l’eau. Les racines des arbres captent les éléments nutritifs présents dans la nappe phréatique, favorisant ainsi son épuration. - Maintien des berges : les racines des arbres et arbustes de bord de rivière créent un système d’ancrage très efficient, qui permet de réduire l’érosion des berges. Les herbes et arbustes protègent le sol de l’érosion. - Prévention des inondations : lors de crues, les végétaux font opposition au courant, dissipent son énergie, réduisent donc sa vitesse, limitant ainsi l’érosion et la propagation de l’eau. Il faut veiller à la gestion de la ripisylve de manière régulière. Il faut l’éclaircir pour augmenter sa diversité végétale, et ainsi renouveller les espèces. Il faut veiller à ce qu’aucun végétal n’obstrue le lit de la rivière, et ne crée d’embâcle. - Fonction écologique : la ripisylve est un habitat naturel original et diversifié. La diversité provient de la variété des conditions de milieux (secs ou humides, jeunes ou âgés) et de la structure complexe de la végétation. L’ombre des arbres maintient une température de l’eau plus basse en été et procure ainsi des conditions favorables à la vie (concentration plus élevée en oxygène dissous, réduction du développement des algues, etc.). La végétation procure un habitat essentiel pour de nombreuses espèces animales. - Fonction sociale : La ripisylve est un élément structurant du paysage. Elle peut être support de pratiques et usages (cheminements, jardins, etc.).


#65

Potentilla neumannania Angelica archangelica

Urtica urens

Rubus fruticosus

Parietaria officinalis

Bellis perennis

Laurus nobilis

Hedera helix

LA RIPISYLVE HERBIER IN SITU, rĂŠalisĂŠ avec Stanislas Alaguillaume, jardinier du Domaine du Rayol (83)


La ripisylve du Jarret offre des ambiances variées, au bord de l’eau, où s’efface le bruit et l’agitation de la ville. De dimension variable elle s’épaissit ou se rétracte, empêchant même parfois le passage. 3 2 1

1

Photographie : © FranKc Orsoni

La lumière pénètre le feuillage et offre une ambiance mouvante au rythme du vent et du soleil. La filtrance propose une atmosphère paisible et fraîche, où résonne que le bruit subtil de l’eau et des oiseaux.


#67 À certains endroits, la ripisylve reprend ces droits et envahit l’espace. Ici, l’espace n’est pas géré, et la végétation se densifie considérablement rendant certains endroits impénétrables. Pourtant ils mériteraient d’être réouverts. Sur cette photographie, la nature, a réinvesti l’ancien pont qui permettait de franchir la rivière. Une gestion simple pourrait le rendre à nouveau accessible et imaginer s’en servir pour les cheminements doux.

2

Photographie : © FranKc Orsoni

VIDÉOS SUR CD ROM CI-JOINT LES AMBIANCES DES LIEUX


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Photographie : © FranKc Orsoni

Au pied des cités de la Bégude Nord et Sud, on trouve cet espace initialement aménagé. Un système d’escaliers et de rampes en béton permettent de le rejoindre. Le contraste entre le minéral et le végétal est alors d’une éloquente simplicité. On ressent la diversité végétale, le milieu étant extrêmement azoté. Les orties, par exemple, atteignent des tailles démesurées. Il faut bien évidemment prendre en compte le niveau d’hygrométrie élevé de cette année. Le couvert végétal permet de conserver une légère humidité au sol. Cet espace, avec la lumière filtrante m’évoque l’image d’une jungle urbaine.


#69 Au bout de la jungle, un puit de lumière se crée. Les arbres entourent une petite clairière ensoleillée. La ripisylve au fond, forme une masse très dense, et fraîche en contraste. Le cortège végétal est donc mixte, entre plantes tolérant la sécheresse et celles affectionnant l’humidité. Le vent pénètre de temps en temps dans cet espace et offre une mise en mouvement des herbes hautes et graminées. Ces deux espaces, d’une grande qualité paysagère et à l’ambiance singulière à mes yeux, mériteraient d’être réinvestis.

Photographie : © FranKc Orsoni


LA PRAIRIE Les prairies, pour la plupart d’entre elles, dans le secteur, sont sous forme de friches. Les plantes se sont développées de façon spontanée. On observe donc une grande diversité végétale, de plantes dites rudérales.

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90m

Ce sont, pour la plupart, des plantes à fleurs, qui produisent du nectar pour les papillons. De manière générale, les papillons préfèrent les fleurs issues du milieu naturel, étant d’avantage nectarifières. D’autres plantes sont dites plantes hôtes car elles servent de nourriture aux chenilles. Ce sont principalement les graminées.


#71 Géranium rotundifolium

Melilotus officinalis

Malvia sylvestris

Anagallis sp.

Papaver rhoeas

Daucus carota

Taraxacum sp.

Plantago lanceolata

Hordeum murinum

Sonchus sp.

Capsella bursa-pastoris HERBIER IN SITU, réalisé avec Stanislas Alaguillaume, jardinier du Domaine du Rayol (83)

LA PRAIRIE


Sur le relevé effectué, on remarque également qu’un grand nombre de ces plantes sont comestibles, mais méconnues du large public. Ces espaces sont intéressants, car ouverts, ils mettent en scène le paysage en arrière plan. Ils créent également du contraste. Avec le vent, si les herbes sont hautes, l’espace est mis en mouvement. Parcontre, une gestion est nécessaire. Lorsque les plantes sont non gérées, les prairies peuvent devenir trop enfrichées, représentant un risque d’incendie.


#73

Chelidonium majus

Silybum marianum Robinia pseudoacacia

Fraxinus excelsior

Trifolium pratense

Géranium sp.

Ranunculus ficaria

Géranium sp.

HERBIER IN SITU, réalisé avec Stanislas Alaguillaume, jardinier du Domaine du Rayol (83)

LA PRAIRIE


La cité HLM, verticale en toile de fond, est mise en scène par la prairie sauvage au premier plan. La ripisylve s’efface légèrement pour ouvrir le paysage. L’effet pourrait être très contrasté, mais l’harmonie des couleurs rend ce tableau très bucolique. La prairie offre de la légèreté au bâtiment. La prairie est laissée à l’état sauvage, sans entretien, elle est d’une grande biodiversité. Sur cet espace, de nombreux papillons viennent se poser, volent, virevoltent et le mettent en mouvement. La prairie est alors rempli de poésie, de chaleur et d’odeurs variées, un moment émouvant s’offre alors à moi. Un instant où la nature est dans son plus simple appareil.

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Photographie : © FranKc Orsoni


#75

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3

LES PRAIRIES, HOTSPOTS DE BIODIVERSITÉ Ces prairies, sont toutes issues du processus d’urbanisation et de planification. Laissées pour compte pendant des années, elles se sont considérablement développées, offrant une grande biodiversité. Les projets étant aujourd’hui annulés, ces espaces sont à reconsidér. Ils sont importants à conserver au milieu du tissu urbain, car ce sont des espaces ouverts, de respiration et d’aménité dans le paysage. Le Laboratoire Population Environnement Développement (LPED) de l’Université de Provence, mène depuis 2007, des recherches sur la biodiversité dans les milieux urbains. Les premiers travaux, menés dans les Parcs Publics de la Ville de Marseille, avec le soutien du Service des Espaces Verts et de la Nature, ont révélé une richesse dans le secteur de la Croix-Rouge / les Olives. En effet 44 espèces, sur les 61 recensées sur la commune (milieux naturels compris) y ont été observées. Le naturel côtoie l’urbain. La question de la biodiversité pose également celle de la gestion écologique. S’ils sont non gérés, ces milieux posent des soucis vis-à-vis de leurs fermetures et du risque incendie associé. Étant donné qu’ils se situent en foncier municipal, leur gestion est principalement mécanisée, ayant un impact sur la fertilité générale du milieu. D’autres modes de gestion sont donc à envisager dans ces espaces, tout en conservant la qualité de ces prairies.


Entre la cité de la Bégude Nord et la Bégude Sud, s’ouvre cette prairie, aujourd’hui entretenue mécaniquement. Dans sa fonction, elle semble jouer un rôle central à l’échelle des quartiers environnants, pouvant s’apparenter à un espace public. Au bord de la prairie, se trouve un vieux chêne. Ce dernier est fort en symbolique, puisqu’il accueille sous son feuillage, à l’ombre, la prière du vendredi. Je reviendrai sur la question des usages plus tard. On y trouve quelques aménagements mais qui ne sont pas entretenus et se détériorent avec le temps, comme le boulodrome, ou même le mobilier urbain.

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Photographie : © FranKc Orsoni


#77 La prairie permet donc d’articuler l’urbain (cité et avenue de la Croix-Rouge) et les milieux à proximité, comme ici le Jarret et la jungle urbaine sur le côté droit de la photographie. Bien que la lisibilité de cette continuité d’espaces n’est pas claire. La rupture topographique est gérée par un mur qui ne laisse pas entrevoir la jungle. La prairie manque de mise à distance par rapport à l’avenue de la Croix-Rouge. Entre les deux, la contre-allée, ancienne voie d’accès à la Bégude Sud, est bordée de micocouliers et semble être une opportunité pour travailler le rapport entre la route et cet espace.

VIDÉOS SUR CD ROM CI-JOINT LES AMBIANCES DES LIEUX


Au bord du terrain de football et autour du vieux marronnier malade, pousse une toute petite prairie. Elle est en lien direct avec la ripisylve, elle a donc une atmosphère relativement fraîche, bien qu’elle soit dégagée d’un couvert arboré. Je veux, ici, insister sur la nécessité de la gestion, si ces espaces restent naturels. En effet, sur la photographie de droite, le même espace après une tonte mécanisée où les déchets végétaux sont restés au sol. 3

Photographie : © FranKc Orsoni


#79 La prairie se situe en zone incendie, et l’on voit sur cette photographie, qu’un départ de feu peutêtre rapide. Qu’il soit accidentel ou volontaire (pour éliminer les broussailles), le milieu va heureusement facilement redémarrer, car le feu favorise le départ des plantes herbacées au printemps et les cendres fertilisent le sol.

Photographie : © FranKc Orsoni


Le parc de la Ravelle est principalement composée d’une immense prairie, véritable réserve de nature au milieu de l’urbain. De grande superficie (1,4 hectares), elle met en scène l’espace, par l’alternance de floraisons, de couleurs, au fil des saisons. Graminées et mauves viennent ici offrir un parterre vert et violet, léger et mouvant. La prairie accompagne la topographie et investit les banquettes, autrefois cultivées. Elle est bordée à gauche par la ripisylve qui vient marquer la limite de cet espace. La prairie est ponctuée par des bandes boisées d’arbres en cépé. Ils permettent de structurer ce vaste espace plan, et d’offrir de l’ombrage. Le rapport avec le ciel est très fort, ils se répondent et dialoguent.

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Photographie : © FranKc Orsoni


#81


Cette friche est intéressante car elle relie la rivière du Jarret à l’avenue de la Croix-Rouge. Elle représente un veritable potentiel de liaison douce. Le cortège végétal présent n’est pas d’une grande richesse, car il s’agit d’une friche récente, encore peu développée, mais présentant un intérêt écologique.

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Photographie : © FranKc Orsoni


#83 Cette prairie est la plus humide de toutes. Elle borde le moulin et la rivière. Aujourd’hui elle est utilisée comme lieu de stockage et pas valorisée, tout comme le bâti. Mais elle reste qualitative en terme d’ambiance : la ripisylve offre un couvert végétal léger, de la fraîcheur et de l’ombrage. Aujourd’hui cette prairie est stratégique, car il s’agit du dernier espace ouvert en lien avec le noyau villageois de la Croix-Rouge à exploiter.

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Photographie : © FranKc Orsoni


LA GARRIGUE La garrigue est une formation végétale basse (< 2 mètres) plus ou moins ouverte, composée en grande partie d’arbustes, d’arbrisseaux et de sous-arbrisseaux, résultant de la régression de la forêt méditerranéenne, le plus souvent par incendie ou surpâturage. 0

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Garrigue viendrait du mot celtique «Gar» qui signifie rocher. Cette formation végétale se rencontre essentiellement sur sol calcaire (le maquis pousse sur sol acide) et est composée d’espèces clairsemées où la roche affleure en de nombreux endroits.

D’une grande richesse végétale, elle nécessite une gestion réfléchie, car ce milieu sec est soumis fortement au risque incendie. Il faut donc prévenir en assurant une gestion continue, en évitant au milieu de se refermer, et aux pins de trop se développer (espèce végétale hautement inflammable). Les plantes sont odorantes et colorées, hormis en été et hiver, où elles se mettent en repos végétatif afin de survivre aux conditions climatiques. Cheminer à travers la garrigue permet de découvrir des odeurs, des couleurs, des textures, etc. D’une grande richesse végétale, elle abrite aussi une grande variété de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’insectes qui occupent le milieu.


#85 Quercus coccifera

Viburnum tinus

Centranthus ruber Sorbus aucuparia

Arbutus unedo

Rhamnus alaternus

Euphorbia helioscopia

Echium vulgare Cytisus scoparius

Lonicera implexa Quercus ilex

Pinus halepensis

HERBIER IN SITU, rĂŠalisĂŠ avec Stanislas Alaguillaume, jardinier du Domaine du Rayol (83)

LA GARRIGUE


La garrigue est le milieu le moins anthropisé, on la retrouve sur les coteaux principalement. Le vent souffle, surtout le mistral, vent du Nord, qui une fois passé le massif de l’Étoile, vient buter sur les reliefs du site. Les végétaux sont donc parfois tortueux, secs, morts. Le milieu de garrigue sur la photographie 1 est beaucoup plus agé (forêt de plus de 100 ans à jeune forêt) que celui de droite. (garrigue haute à basse).

1 SCHÉMA DE PRINCIPE DE L’ÉVOLUTION DE LA GARRIGUE COUPE ou INCENDIE

PRAIRIE

FORÊT DE + 100ANS

GARRIGUE BASSE

JEUNE FORÊT

GARRIGUE HAUTE

Photographie : © FranKc Orsoni


#87

VIDÉOS SUR CD ROM CI-JOINT LES AMBIANCES DES LIEUX

2

1

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Photographie : © FranKc Orsoni



#89 S’&

S’APPROPRIER.


PARC DE LA RAVELLE La Bégude

1

PRAIRIE

JARRET

Avenue de la Croix-Rouge

2

Avenue de la Croix-Rouge

FRICHE

PARC DE LA RAVELLE

JARRET


#91

AUX PORTES D’UN SYSTÈME IMPERMÉABLE Les nouvelles constructions se sont refermées automatiquement sur elles-mêmes, ne favorisant aucunement l’urbanité du secteur. Au centre de ce système imperméable, se dessine la trame des parcs, qui forment une continuité spatiale. Cependant, la lecture de cette trame n’est pas possible depuis les seuls moyens d’appréhention du territoire : les voiries ou les cheminements doux. Les premiers n’ont aucune lisibilité sur cette entité, car le bâti est venu mettre en marge cet espace, mais des opportunités foncières se dégagent pour remettre en scène et reconnecter ce continuum (Zone 1, 2, 3). D’autres zones sont par contre totalement infranchissables, le système ne pouvant être ré-ouvert, sauf volonté privée (Zone 4, 5). Une entité de nature se dessine, dont les limites sont à définir. La privatisation de l’espace a eu un impact sur les cheminements doux, car aujourd’hui le franchissement du Jarret n’est plus possible dans sa totalité, et la continuité entre le parc urbain linéaire du Jarret et le noyau villageois (et au delà), n’est plus évidente. Il faut donc permettre à ce chapelet de parcs/friches, de se reconnecter entre eux et avec le territoire.

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Imperméable Équipements

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300m



#93 3

Noyau villageois

PRAIRIE

Moulin

Avenue de la Croix-Rouge

PARC DE LA RAVELLE

JARRET

4 Parking Casino

Avenue de la Croix-Rouge

JARRET

5

Habitat pavillonnaire

PARC DE LA RAVELLE


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Photographie : © FranKc Orsoni

1. Cheminement de crête en limite de propriété 2. Cheminement de crète dans le parc Saint-Théodore 3. Sentier le long de la ripisylve 4. Escalier bois, suggère le cheminement


#95

DES CHEMINEMENTS SANS LIENS Deux types de cheminements sont observables : le cheminement du bord du Jarret, et celui de crête. Ils sont nombreux mais discontinus dans la majorité des cas, contraints par l’urbanisation en poche et la topographie escarpée. Il n’est pas possible d’aller d’Est en Ouest, du noyau villageois de la Croix-Rouge vers la Bégude. Pourtant plus largement, ces cheminements s’inscrivent dans une logique métropolitaine et locale, affirmée dans les documents de planification (PLU ou le PADD) à travers, notamment, du projet de continuité piétonne le long du Jarret. Une liaison, encore en projet au PLU, permettra de la transversalité entre le parc Athéna et le parc de la Ravelle, via la Montée de l’Étoile. Ce secteur, future zone d’urbanisation, sera structurée par une continuité végétale support de déplacements doux.

Il est important de souligner également qu’aucun aménagement n’est réalisé pour permettre l’arrêt ou la contemplation du paysage lointain ou proche. Pourtant il semble fondamental de pouvoir s’arrêter au bord de la rivière, dans les prairies ou sur les belvédères. Offrir des points de vues différents sur les ambiances des lieux. TEMPS DE DÉPLACEMENT PIÉTON Métro la Rose --> Parc Saint-Théodore : 10min Métro la Rose --> Parc la Ravelle : 15min Métro la Rose --> Croix-Rouge : 25min Parc Saint-Théodore --> Croix-Rouge : 20min Parc la Ravelle --> Croix-Rouge : 10min Parc la Ravelle --> Parc Athéna : 10min Parc la Ravelle --> Parc du Bocage : 25min

Il est donc important de pouvoir dégager une continuité piétonne de qualité sur le secteur, en s’appuyant sur celle existante, reflet néanmoins d’usages quotidiens.

Rives du Jarret --> Haut du plateau de la Ravelle : 10min LA BÉGUDE BASTIDE LA RAVELLE

LE JARRET

M 3 4

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Cheminements doux Parcs Équipements Belvédères Accès au Jarret

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Photographie : © FranKc Orsoni

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Photographie : © FranKc Orsoni


#97

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Photographie: Š FranKc Orsoni


FRICHE POTENTIELLE

Photographie : © FranKc Orsoni


#99

Photographie : Š FranKc Orsoni



#101

DES USAGES À RECONNAÎTRE J’ai passé beaucoup de temps sur mon site d’étude et quelque chose m’a marqué : le peu de présence humaine. En effet, malgré l’aménagement d’aires de jeux pour les enfants et la présence de cheminements, très peu de personnes viennent dans le secteur. Le caractère discontu des cheminements est évidemment un des facteurs de non fréquentation de l’espace. Et cela s’explique aussi par l’échelle du site et le fait qu’il soit déconnecté des points de centralités, donc non traversable. Quelques personnes viennent se promener, quelques enfants jouent, le collège y organise son cross annuel, un barbecue improvisé a été installé, quelques personnes viennent pic-niquer, etc. Autant d’usages possibles, mais aujourd’hui encore peu existants. Et ils restent concentrés au bord des voiries, car il y a de la fréquentation et du passage.

Des groupes scolaires viennent régulièrement sur le site effectuer des travaux pratiques d’écologie par le biais d’associations du secteur (Poumon Vert, CollinéoAssenance), conscients de la qualité des lieux et de sa haute biodiversité à préserver. Autre usage important, sur la prairie entre la Bégude Nord et la Bégude Sud, sous le vieux Chêne, décrit précédemment, tous les vendredis, la communauté musulmane vient effectuer la prière. Fort en symbolique, cet usage est à conserver. Tous ces usages doivent être confortés pour permettre une appropriation par les usagers qui pratiquent déjà le site, et permettre aux autres de profiter des lieux. Réoffrir ces espaces aux habitants.

Des jardins partagés informels étaient présents sur l’Ouest du site, et ont été supprimés. Pourtant, ils résultent d’une véritable demande sociale dans le secteur.

M

fréquentation ++ fréquentation + fréquentation fréquentation --

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Photographie : © FranKc Orsoni

1. Travaux pratiques scolaires de reconnaissance végétale 2. Barbecue improvisé au bord du Jarret 3. Cross annuel du collège


#103

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Photographie : Š FranKc Orsoni

1. Groupe de jeunes filles se promenant 2. Aire de jeux 3. Arbre de la prière



#105

RÉVÉLER.



#107

ÉNONCER DES OBJECTIFS En découvrant pour la première fois le Jarret, j’ai entrevu une multitude d’espaces aux beauté rares. Des fragments. Mais des écrins. Des lieux exceptionnels et d’émotions. Une multitude de lieux, qui ne sont pas connectés les uns aux autres, mais qui ont tous de grandes qualités paysagères et des ambiances singulières. Mais tous partagent le point commun de la nature dans son plus simple appareil, et de la biodiversité. Le Jarret doit redevenir la structure sur laquelle vient se rattacher ces différents espaces, afin de les remettre en réseau.

Le Jarret a été pendant des siècles au centre de ce territoire : il a sculpté le relief, permis la mise en culture des bastides, conditionné l’urbanisation pré-industrielle, les modes de vies, etc. Puis il a été mis à mal, par la pression foncière de la ville contemporaine en plein développement. Progressivement les spécificités de ce territoire se sont effacées, au profit de lotissements pavillonnaires, ZAC, cité HLM, etc. Pour anticiper de telles mutations sociodémographiques, les voies d’eau ont été couvertes par des infrastructures lourdes de déplacements. Les documents d’urbanisme, traduisant les volontés politiques, prévoyaient alors initialement le recouvrement total du Jarret alors naturel.

Il est nécessaire d’affirmer ce site comme une réserve de nature, préservée de l’anthropisation, comme un tout et ainsi en redéfinir ces limites. Aujourd’hui, il m’est apparu non désiré, support de très peu de pratiques. Pourtant certains espaces sont ré-investables par les habitants, afin de répondre à la demande sociale. Ainsi permettre une appropriation.

Le Jarret et ses abords, en emplacement réservés, ont été gelés, pendant près de 50 ans, pour le passage de la S08, projet alors abandonné lors de l’élaboration du PLU. L’épée de Damosclès, qui pesait sur le quartier de la Croix-Rouge / les Olives, aura été au final une chance pour ce site, car la végétation, les milieux, ont pu se développer considérablement. Malgré sa mise sous cloche, il subira les affres de la planification qui viendront rendre ses limites floues et l’obliger à se replier sur lui-même. Il sera déconnecté de son territoire, qui lui continuera son évolution.

En le remettant au centre des pratiques et des usages, en le reconnectant à son quartier et la ville, on offre la possibilité de partager les espaces. Pour cela, il faut travailler sa mise en scène et ses accroches avec le territoire. Mon projet est de redonner, au Jarret et ses espaces, une existence, pour qu’ils puissent à nouveau vivre et être dignes. Stopper l’urbanisation et remettre en paysage le site.

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CONSTAT DES LIEUX : POTENTIALITÉS EN DEVENIR

1. Parc urbain linéaire du Jarret 2. Parc de St-Théodore 3. Prairie aux papillons 4. Jungle urbaine 5. Prairie centrale 6. Montée de l’Étoile 7. Espace enfriché 8. Prairie de l’aire de jeux 9 - 10. Prairies aux micro-reliefs 11. Parc de la Ravelle 12. Friche 13. Prairie du moulin


METTRE EN RÉSEAU LE TERRITOIRE AUTOUR DU JARRET

AFFIRMER LE JARRET COMME UN MIILIEU ÉCOLOG


GIQUE / UNE RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ

#109

CRÉER DES POINTS D’ACCROCHES AVEC LE QUARTIER ET LA MÉTROPÔLE



#111

PROPOSER.



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Prairie biodiversité Prairie récréative Espace naturel Verger associatif Jardin solidaire Accès au Jarret Cheminement doux Espace public Bâtiments



#115

À travers ce projet, je remets en réseau les différents fragments entre eux, en définissant des fonctions, usages différents à chaque espace, en tenant compte de leurs spécificités et surtout de leur spécificité écologique. Ma première intervention est sur les cheminements, qui permettent de manière simple, de remettre les différents espaces au centre des différents quartiers, de le rendre traversable, de relier les points de centralités. Il est essentiel de créer des points d’arrêts, de contemplation, des belvédères. Prairie biodiversité Prairie récréative Espace naturel Verger associatif Jardin solidaire Accès au Jarret Cheminement doux Espace public Bâtiments

De manière plus fine, en tenant compte de mon analyse (de la micro-échelle), en tirant parti des spécificités et potentialités de chaque milieux, lieux, j’offre des espaces de partages (verger collectif, jardins solidaires, etc.) aux habitants du quartier. Faire de tous ces fragments, un espace à vivre pour tous. La suite du document, donne à voir, comment mon projet peut s’articuler, de manière plus fine, sur ce territoire.

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L’action sur le cheminement est relativement minime, et s’inscrit dans la continuité de celle déjà existante. Pour permettre une continuité douce entre les différentes centralités (noyau villageois, parc urbain linéaire du Jarret, etc.), il est possible de s’appuyer sur les berges existantes, d’ouvrir certains espaces pour les rendre lisibles et accessibles. Les cheminements proposés fonctionnent selon une logique de double hiérarchie. Le chemin de crête, plus large, permet de désservir les points hauts, les quartiers d’habitation. Le chemin de rivière, plus intimiste, plus petit, permet de desservir le fond du vallon en longeant la rivière du Jarret, et ses ambiances proposées.


#117

CHEMINER : UNE ACTION FINE POUR REMAILLER Parc urbain linéaire Parc de Saint-Théodore

OUVRIR LES ESPACES POUR PROPOSER UNE CONITNUITÉ DOUCE

Cheminement crée Cheminement existant Bâtiments

ACCROCHER LES CENTRALITÉS

Moulin Noyau villageois

CRÉATION D’UN CHEMINEMENT SUR LES BERGES

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LE CHEMIN DE CRÊTE : RELIER LES QUARTIERS DU PLATEAU

LAMBOURDES

30 - 50 cm SOL

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CHEMINEMENT SUR PLATELAGE BOIS Évite le tassement du sol

PROPRIÉTÉ PRIVÉE

2m GARRIGUE

4à5m

COUPE DE PRINCIPE DU CHEMINEMENT DE CRÊTE Mettre à distance l’habitat, mettre en scène la topographie, créer une coupure dans la continuité végétale, réduire le risque incendie

Le cheminement établit, fonctionne selon une logique de crête. Plus large, il est préférable de l’envisager légèrement surelevé (principe du platelage bois), pour éviter le tassement du sol, surtout dans le milieu de garrigue où le sol est déjà très fragile. Le cheminement peut se décaller légèrement des habitations afin de mettre à distance les espaces privés, et de créer une coupure végétale, pour réduire le risque d’incendie. Il est fondamental d’essayer au maximum de conserver une distance de 4 à 5 mètres autour du cheminement, afin d’optimiser la coupure.


#119 SUPPRIMER LES PINS Hautement inflammable Perte de biodiversité

CONSERVER LES CHÊNES

PRINCIPE DE GESTION DE LA GARRIGUE Réduire la fermeture du milieu, réduire le risque incendie, préserver les vues sur le paysage

MASSIF DU GARLABAN RIPISYLVE DU JARRET

LE CHEMINEMENT DE CRÊTE : MISE EN SCÈNE DU PAYSAGE

ALLAUCH

Il faut être particulièrement précautionneux, quant à la gestion de la garrigue. Le milieu tend actuellement à se fermer, en raison du développement des Pins, essence hautement inflammable. En les supprimant, cela permet de valoriser les Chênes et ainsi réduire le risque d’incendie. Une intervention plus ponctuelle sur quelques sujets permet également de conserver les vues paysagères particulièrement intéressantes depuis le haut du plateau.



#121

LONGER LE JARRET, DÉCOUVRIR LES AMBIANCES GESTION DE LA RIPISYLVE Suppression des arbres morts Éviter les embâcles

CHEMINEMENT DANS LA RIPISYLVE

JARRET

1 à 1,5m

COUPE DE PRINCIPE DU CHEMINEMENT DU JARRET L’épaisseur de la ripisylve conditionne les ambiances

Le deuxième type de cheminement permet de relier les quartiers d’habitations du fond de la vallée, en longeant la rivière. En s’appuyant sur l’esprit des sentiers existants, de petite largeur, l’intervention reste de l’ordre de la gestion, la qualité et l’épaisseur de la ripisylve conditionnant les ambiances traversées. Ce cheminement peut également être partageable par différents usages (piétons, cycles, chevaux, etc.).

S’APPUYER SUR LA QUALITÉ DES CHEMINEMENTS EXISTANTS Partage possible de l’espace (piétons, cycles, chevaux)


ALLER AU BORD DE LA RIVIÈRE

JARRET CHEMINEMENT

Ouverture d’un passage léger dans la ripisylve pour laisser entrevoir la rivière et les espaces intimistes. PRINCIPES D’OUVERTURE DE LA RIPISYLVE

Ouverture d’un large passage dans la ripisylve pour permettre le franchissement du Jarret et les accroches potentielles.

La gestion de la ripisylve est importante. En effet, elle réduit le risque d’embâcles dans la rivière de Jarret, et permet de conserver son esprit luxuriant et diversifié. Néamoins, le linéaire de cheminement doit permettre la découverte de la rivière, souvent trop occultée par la masse végétale. Il faut rendre accessibles les bords du Jarret, aller à l’eau, prendre le temps de l’écouter. Mais également rendre lisible les accroches avec la rue, les franchissements de berges possibles, via des guets de passage ou petits ouvrages, etc.

RENDRE ACCESSIBLES LES BORDS DU JARRET


#123

RENDRE ACCESSIBLE LES BORDS DU JARRET Permettre le franchissement par des guêts de passage, installer du mobilier pour profiter des bords de rives et de son ambiance fraîche

CHEMINEMENT AU BORD DE LA RIPISYLVE

JARRET

1,50m PROPRIÉTÉ PRIVÉE



#125

PROPOSER. LE BÉLVÉDÈRE


FRICHE AVEC BANDE ÉTRÉPÉE

PIN D’ALEP

BELVÉDÈRE

JARRET

RIPISYLVE

LE PRINCIPE DE LA BANDE ÉTRÉPÉE, Sugérer un cheminement, rythmer l’espace de la prairie, marquer des directions

BANDE ÉTRÉPÉE

GARRIGUE

PRAIRIE OUVERTE

0

10

30m


#127

LE BELVÉDÈRE : Point d’arrêt entre les milieux Une fois les cheminements remaillés, et l’espace devenu traversable, je propose à certains espaces d’évolués afin de permettre, conforter, installer des pratiques et des usages. Le premier espace présenté est celui du belvédère. Il s’agit d’un point d’accroche entre la rue et le parc de la Ravelle, et d’une zone d’articulation entre les différents milieux (ripisylve, prairie, garrigue). De grande qualité, il constitue un repère visuel déjà existant dans cet espace, il mérite donc d’être subtilement signifié sans pour autant formaliser sa présence.

Prairie biodiversité Prairie récréative Espace naturel Verger associatif Jardin solidaire Accès au Jarret Cheminement doux Espace public Bâtiments

LE BELVÉDÈRE

0

50

150m



#129

RENDRE VISIBLE LE BELVÉDÈRE : Principe de la bande étrépée PRINCIPE DE L’ÉTRÉPAGE ÉTRÉPAGE

PRINCIPE DE L’ÉTRÉPAGE PRINTEMPS

ÉTÉ

PIN D’ALEP PIN D’ALEP BELVÉDÈRE

LE BÉLVÉDÈRE Souligner par de la prairie PRAIRIE OUVERTEla topographie VERGER ASSOCIATIF fleurie, installation de mobilier permettant l’arrêt et la mise en scène de l’espace

PRAIRIE OUVERTE

LA BANDE ÉTRÉPÉE CONDUIT LE REGARD EN DIRECTION DU BELVÉDÈRE

Il s’agit d’une intervention qui se veut douce dans sa mise en oeuvre et forte dans l’effet proposé. Elle mesure 4 à 5 mètres de largeur en moyenne, et sera étrépée, c’est à dire légèrement décaissée sur 15 à 20 cm de profondeur. Cette technique de gestion permet de révéler une banque de graines et ainsi d’offrir une nouvelle diversité biologique. La différence de végétation ainsi que le mode de gestion proposent à cette forme géométrique à l’échelle du parc, un aspect changeant au fil des saisons, comme expliqué sur le schéma cicontre. Elle permet donc de rythmer l’espace, de conduire le regard, de signifier un cheminement au sein de la prairie, sans pour autant le formaliser de manière brutale.



#131

Via la friche, aujourd’hui située au bord de l’avenue de la Croix-Rouge, il est possible de marquer une entrée en direction du parc de la Ravelle et dans l’axe du belvédère. Je propose de poursuivre dans la même logique que dans la prairie centrale, avec la bande étrépée. L’espace autour est laissé en friche, montrant la reconquête de la nature.

A

A’

Il faut uniquement envisager un ouvrage de franchissement pour permettre un passage plus aisé d’une berge à l’autre.

ACCROCHER LE JARRET À L’AVENUE DE LA CROIX-ROUGE Friche et bande étrépée marquent la continuité piétonne et végétale

BELVÉDÈRE CHEMINEMENT JARRET A’ A AVENUE CROIX-ROUGE

FRICHE

COUPE DE PRINCIPE D’ACCROCHE DE L’AVENUE DE LA CROIX-ROUGE AU BELVÉDÈRE


CULTIVER LES BANQUETTES Au Sud du site, des banquettes rappellent le passé agricole du site. Situés au bord des habitations du plateau, elles soulignent la topographie du secteur, très escarpée. Offrir cet espace à une association correspondrait à une réelle demande locale. On peut imaginer utiliser la qualité du sol et les banquettes afin de les remettre en culture (verger) en gestion associative : les associations nottament écologique, pédagogiques, étant très actives dans le secteur.

Cet espace de plus d’un hectare permet la plantation d’environ 100 arbres. Le choix des espèces végétales est conditionné par les conditions climatiques du secteur, le mistral étant fort dans ce secteur. L’Olivier et l’Amandier se prêtent parfaitement à se type d’espace (ensoleillement, sol drainé, etc.). de plus l’alternance entre ces deux essences végétales, permet de rythmer le paysage surtout en période hivernale, l’Amandier offrant en sortie d’hiver, une floraison particulièrement spectaculaire.

Verger : 1,5 ha

Le choix des espèces d’Olivier, s’est également porté sur des olives de tables (Picholine, Olivière) , les fruits pouvant être ceuillis librement et ne nécessitant pas de transformation de produit.

PIN D’ALEP

PIN D’ALEP

BELVÉDÈRE PRAIRIE OUVERTE

BELVÉDÈRE

MISE EN SCÈNE DE LA PRAIRIE CENTRALE, AU COEUR DU SYSTÈME

PRAIRIE OUVERTE VERGER ASSOCIATIF

VERGER ASSOCIATIF S’appuyer sur la topographie et les banquettes déjà existantes


#133

2m 1m

ARBRE DEMI TIGE

ARBRE TIGE

5 à 6m de haut 6 à 7m d’écart

7 à 10m d’écart

CHOIX DE PLANTATION DU VERGER Alternance verger productif en demi-tige et verger urbain en arbre tige



#135

PROPOSER. LA PRAIRIE DE LA BÉGUDE


PRAIRIE CENTRALE DE LA BÉGUDE

CHÊNE DE LA PRIÈRE

ESPACE PUBLIC

JARDINS SOLIDAIRES

JARRET

PRAIRIE AUX PAPILLONS

RÉOFFRIR DE L’ESPACE PUBLIC AUX HABITANTS

0

25

75m


#137

LA PRAIRIE DE LA BÉGUDE : Espace commun

La prairie de la Bégude est un espace central, puisqu’il sert de zone d’articulation entre les deux cités (Bégude Nord et Sud). Elle est accrochée directement à l’Avenue de la Croix-Rouge, la Montée de l’Étoile et le parc urbain linéaire du Jarret. Cet espace offre donc une large lisibilité sur le parc et la ripisylve du Jarret. Il a une véritable importance à l’échelle locale.

Prairie biodiversité Prairie récréative Espace naturel Verger associatif Jardin solidaire Accès au Jarret Cheminement doux Espace public Bâtiments

LA PRAIRIE DE LA BÉGUDE

0

50

150m


LA PRAIRIE DE LA BÉGUDE : Espace commun, espace public La contre-allée, ancien accès principal de la cité de la Bégude Sud, est réouvert et devient une voie mixte (piéton et véhicules). Le traitement du sol est différent du vocabulaire de la voirie, pour permettre l’accès, mais ne pas donner l’impression d’être sur une voie uniquement réservée aux véhicules. Cette action fine, soulignée par la présence d’un alignement de Micocouliers déjà existant, permet de mettre subtilement en scène

la prairie de la Bégude, qui devient alors un véritable espace public à échelle locale. Ses pratiques et usages sont alors mis à distance (arbre de la prière, etc.), et réaménagés dans certains cas (boulodrome, mobilier urbain). Pour donner plus d’emprise à la prairie, je conseille dans mon projet de supprimer le hangar Renault, et de rendre à nouveau lisible la ripisylve du Jarret, en arrière plan. BÉGUDE SUD

BÉGUDE NORD

VOIE MIXTE D’ACCÈS À LA BÉGUDE ALIGNEMENT DE MICOCOULIERS

MISE EN SCÈNE LA PRAIRIE DEPUIS L’AVENUE DE LA CROIX-ROUGE

DONNER PLUS D’EMPRISE À LA PRAIRIE Suppression du hangar de Renault


#139

ACCÈS À LA JUNGLE URBAINE

BÉGUDE NORD CHÊNE DE LA PRIÈRE Prolonger l’allée de micocouliers pour mettre à distance cet usage

VALORISER LES USAGES ET PRATIQUES EXISTANTES

INSTALLATION DE MOBILIER URBAIN

BOULODROME


LA PRAIRIE DE LA BÉGUDE : Porte d’entrée du parc Aujourd’hui la prairie est séparée des autres espaces (jungle urbaine, parc urbain linéaire) par la présence d’un mur. Je précaunise de tout simplement réduire la hauteur de ce mur de 50cm, et d’y ajouter un garde corps. Abaisser le mur permet de rendre visible la continuité douce existante, et de donner plus de force à cet espace public, affirmer une continuité. Cette action permet donc de dévoiler la jungle urbaine, qui peut, quant-à-elle être réinvestie par les habitants. La demande en jardins partagés est forte dans le secteur. Ce type d’espace, proche de la ressource en eau du Jarret, d’arbres offrant un léger ombrage et ayant un sol extrêment riche, est propice à la mise en culture.

+1m

A

A’

SUGGÉRER, FAIRE APPARAÎTRE LES ESPACES Abaisser le mur permet de rendre visible la continuité

D’autres espaces de ce type peuvent être réinvestis, surtout dans le secteur de la Bégude. Cela permet également de réouvrir des milieux qui tendent à se refermer.

PRAIRIE DE LA BÉGUDE

JARDINS SOLIDAIRES JARRET

AVENUE VOIE MIXTE CROIX-ROUGE COUPE DE PRINCIPE D’ACCROCHE DE LA PRAIRIE DE LA BÉGUDE AU JARRET


#141

LES JARDINS SOLIDAIRES : Offrir des espaces de partage

0,78 ha

0,30 ha

250m2 de jardin permet de nourir une famille, soit au total 62 parcelles cultivables.

0,48 ha

ACCÈS À LA JUNGLE URBAINE

JARRET

JARDINS SOLIDAIRES

PARC URBAIN LINÉAIRE

RENDRE CULTIVABLE LA JUNGLE URBAINE, PROFITER DE LA RICHESSE DU SOL ET LA PROXIMITÉ DE LA RESSOURCE EN EAU



#143

PROPOSER. LE NOYAU VILLAGEOIS


NOYAU VILLAGEOIS

ESPACE PUBLIC

MOULIN

JARRET

ZONE D’EXPANSION DES CRUES MISE EN SCÈNE JARRET

HYPERMARCHÉ

PARKING

MISE EN SCÈNE DU NOYAU VILLAGEOIS À TRAVERS SA RIVIÈRE

0

25

75m


#145

LE NOYAU VILLAGEOIS : Mettre en scène le Jarret

Le noyau villageois de la Croix-Rouge est aujourd’hui entièrement déconnecté de la rivière du Jarret par des parkings et l’Avenue de la CroixRouge. Je propose ici de reconnecter l’histoire à son territoire en remettant en scène le Jarret et marquer ainsi l’entrée / le seuil de la Ville de Marseille. Redonner de la place à la rivière.

Prairie biodiversité Prairie récréative Espace naturel Verger associatif Jardin solidaire Accès au Jarret Cheminement doux Espace public Bâtiments

LE NOYAU VILLAGEOIS

0

50

150m


Les parkings, le long de l’Avenue de la CroixRouge, sont supprimés et réaménagés en espace public (arrêt minute possible pour les commerces de proximité), réoffrant au noyau villageois une place centrale au bord et en surplomb du Jarret. Cette action permet de reconnecter le noyau viallegois à la rivière. Les parkings supprimés, sont reportés sur le parking sous utilisé de Casino, devenant mutualisé. Un accès piéton, via un franchissement de la rivière, permet de facilement accéder aux différentes centralités. Le parking de l’entrée du noyau villageois, aujourd’hui en stabilisé et remblais (au dessus du niveau de la rivière), est également supprimé. Il est important de redécaisser le sol, afin de chercher le niveau naturel de la rivière. Cet espace alors replanté d’essences végétales rivulaires, redevient une zone d’expansion des crues (zone inondable initiale). Cela redonne de l’importance à la rivière, en marquant un véritable seuil de la ville, et appelant à découvrir le Jarret.


#147 ESPACE PUBLIC PARKING

JARRET

AVENUE CROIX-ROUGE COUPE DE PRINCIPE D’ACCROCHE DU JARRET AU NOYAU VILLAGEOIS

ZONE D’EXPANSION DES CRUES MISE EN SCÈNE JARRET

JARRET

ESPACE PUBLIC

MARQUER LE SEUIL DU NOYAU VILLAGEOIS EN DONNANT DE L’ÉPAISSEUR AU JARRET

NOYAU VILLAGEOIS

Avenue de la Croix-Rouge



#149

COMMENT GÉRER LES PRAIRIES ? PRAIRIE AVEC GESTION

PRAIRIE SANS GESTION FERMETURE DU MILIEU

Les différentes prairies du parc, évoquées et proposées dans mon projet, sont aujourd’hui gérées de manière mécanique par le Service des Espaces Verts de la Ville de Marseille. Dans l’idée de repenser cet espace en continum écologique, il faut également repenser sa gestion. Je me suis donc questionnée sur la place de l’animal dans la gestion de ce site. Initialement présents sur ce territoire (histoire agricole du secteur), ils peuvent aujourd’hui réinvestir ces espaces. La présence du centre équestre sur la commune d’Allauch, à quelques mètres de là, peut être une piste intéressante.

FAUCHE

GESTION MÉCANIQUE Pour 1ha : tonte en tracteurtondeuse, 1 jardinier, consommation: 4€ par heure Coût de gestion élevé

GESTION ANIMALE Pour 1ha : Patûrage discontinu, 2 chevaux ou poney Réduction des coûts de gestion et intérêt écologique

En leur proposant de la patûre discontinue (rythme l’espace, évite le sur piétinement), in situ, il est possible de gérer l’espace. L’intérêt est double. En effet, les chevaux bénéficient donc d’une prairie avec graminées, intéressantes pour leur métabolisme. Les déjections enrichissent le sol, et la sélection végétale lors de la patûre, permet d’augmenter la biodiversité, à la repousse. La gestion animale permettant également de réduire de manière plus continue, le risque incendie.


LA BÉGUDE

MAQUETTE DU PROJET Échelle réelle : 1/2000ème

0

50

150m


#151

D’AUTRES RAVELLES ? CONCLUSION À travers ce TPFE, j’ai souhaité mettre en lumière un espace avec lequel j’ai eu et j’ai toujours, beaucoup d’affect. J’ai proposé ici une approche du Tiers-Sauvage (terme employé par M.Hammami lors de ma soutenance), en parlant du site à la micro-échelle, en partant du site, pour proposer un projet. Tenir compte de ses spécificités et caractéristiques, pour le remettre au coeur de ce territoire, de ses pratiques et usages. J’ai ainsi proposé, ce qui me semblait le plus juste pour refaire vivre la Ravelle et ses espaces associés. Je vais continuer d’oeuvrer pour elle, en présentant prochainement mon travail de diplôme aux élus de l’arrondissement 13/14ème et intervenir lors d’un café débat, sur le thème du cadre de vie, afin de sensibiliser les habitants, à la beauté de ce lieu, qu’ils ne savent peut-être plus / peu regarder.

QUARTIERS NORD, SENTIER RELIANT LA VISTE AU CENTRE COMMERCIAL GRAND LITTORAL QUARTIERS NORD, LE MERLAN, ESPACE AGRICOLE DE FOUR DE BUZE

Avant de conclure, je voulais me poser une dernière question. Une de plus, avant la suite, et le début de ma vie professionnelle. En découvrant le livre de LANASPEZE, B. et GEOFFROY M., 2012, Ville sauvage : Marseille - Essai d’écologie urbaine, j’ai découvert une série photographique de Marseille. Beaucoup de ces illustrations (comme celles présentes ci-contres) sont des espaces semblables à la Ravelle, l’histoire de l’évolution urbaine de Marseille, ayant conditionné l’apparition de ces nonlieux (en terme d’appropriation), mais au sein desquels, il y a de vrais potentialités écologiques et d’évolutions (autre qu’en urbanisant !). Je vais continuer mon travail en ce sens.

Photographie : Geoffroy Mathieu


BIBLIOGRAPHIE # LIVRES DELL’UMBRIA, A. 2006, Histoire universel de Marseille, Marseille, Agone. VIDAL-NAQUET, P. 1993, Les ruisseaux le canal et la mer. Les eaux de Marseille, Paris, Editions L’Harmattan. RONCAYOLO, M. 1996, Marseille - Les Territoires du Temps, Paris, Editions locales de France. CLEMENT, G. 2004, Manifeste pour le Tiers paysage, Paris, Éditions Sujet/Objet. LANASPEZE, B. et GEOFFROY M., 2012, Ville sauvage : Marseille - Essai d’écologie urbaine, Arles, Editions Actes Sud. # ÉTUDES ET RAPPORTS PARRUS EN LIGNE : THEDY, H. (et al.), 2011, Atlas de l’Environnement, AGAM Marseille. AGAM, 2010, PADD de la ville de Marseille BAGLIN Pierre, 2009, Cahier des territoires Nord-Est, AGAM Marseille # IMAGES, CAR TOGRAPHIES, LETTRES : Archives départementales des Bouches-du-Rhône, recherches en salle et archives en lignes. Bibliothèque de Luminy, Fonds cartographiques Bibliothèque Alcazar, Cartographies Anciennes

LEXIQUE POS PLU PADD AGAM MPM ZAC EBC ER RTM LPED LINÉA

Plan d’Occupation des Sols Plan Local d’Urbanisme Projet d’Aménagement et de Développement Durable Agence d’urbanisme de l’Agglomération Marseillaise Marseille Provence Métropôle Zone d’Aménagement Concerté Espace Boisé Classé Emplacement Réservé Régie des Transports Marseillais Laboratoire Population Environnement Développement Liaison Interquartiers au Nord-Est de l’Agglomération


#153

REMERCIEMENTS Merci à Jean-Pierre Clarac (paysagiste DPLG et enseignant ENSP) et Mongi Hammami (paysagiste DPLG et responsable 4ème année ENSP) de m’avoir accompagné tout au long de mon travail. Je remercie également : Christian Tamisier, paysagiste DPLG Etienne Ballan, sociologue Stanislas Alaguillaume, paysagiste DPLG, jardinier au domaine du Rayol Véronique Mure, botaniste Isabelle Rault, paysagiste DPLG Joêl Ricorday, paysagiste DPLG Jean-Noël Consalès, maître de conférence, urbaniste Jean-Marie Monnier, responsable du secteur Ravelle à la Direction des Espaces Verts de Marseille À l’association Poumon Vert, Collinéo-Assenance et au CIQ de la Croix-Rouge Merci aux enseignants présents lors des pré-jury. Merci aux personnes présentes lors de mon jury. Merci à tout ceux qui ont par leurs conseils avisés, contribué à l’avancée de ce diplôme. Merci à ceux qui se reconnaitront, qui font partie de mon quotidien. Ma famille, mon amour (!), mes amours, mes amis, MERCI...


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