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Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6
DOSSIER : L’ACCESSIBILITÉ
Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6
DOSSIER : L’ACCESSIBILITÉ
FORUMCONSTRUCTION
Embuild a présenté ses quatre priorités pour les élections 2024
FORMATION OBLIGATOIRE À LA SÉCURITÉ
L’arrêté royal est en vigueur
EMBUILD WALLONIE
Evénement de passation de direction générale
En un an, le prix des nouvelles constructions a fortement augmenté, selon une étude du promoteur immobilier Matexi et de la plateforme immobilière Realo. Dans notre pays, le prix d'une maison neuve a augmenté de 7,5 % sur une base annuelle. Quant aux nouveaux appartements, leur prix a augmenté de 4,8 %. Embuild se montre particulièrement préoccupée par cette augmentation des prix à l’approche des élections fédérales, régionales, locales et européennes de 2024. Se loger doit rester accessible. Point final. C’est ce qu’il faut pour les gens et pour la construction.
L’augmentation des prix des nouvelles constructions ne facilite pas toujours l’achat d'un logement, en particulier pour les jeunes ménages. Sans l’aide des parents, il devient souvent impossible de faire cet achat, pourtant si important pour les Belges, car, comme le montre une étude d’iVox réalisée à la demande d’Embuild auprès de 2000 Belges, 82 % d’entre eux veulent devenir propriétaires de leur logement, tandis que seuls 18 % se montrent satisfaits de leur logement en location. La brique dans le ventre du Belge n’est donc pas un mythe, mais bien une réalité. Décision intelligente, car quoi qu’on en dise, posséder son propre logement est et reste la meilleure forme d’épargne-pension.
Il est donc nécessaire de mettre au point des politiques de soutien afin d’aider les Belges à réaliser leur rêve de propriété. À cette fin, nous examinons ce que peuvent faire les différents pouvoirs publics en matière d’incitants fiscaux pour les nouvelles constructions économes en énergie, afin de s’assurer que les logements restent acces-
sibles, et que nous puissions tous atteindre les objectifs environnementaux stricts fixés par l'Europe. Par conséquent, les augmentations de TVA qui augmenteraient les prix de la construction, mais aussi de la rénovation, sont totalement absurdes et nous demandons instamment au gouvernement fédéral de ne pas retenir ces propositions lors de la prochaine réforme fiscale.
Les banques doivent également apporter leur pierre à l’édifice. Cela fait plusieurs trimestres que les demandes de crédit diminuent, en partie à cause de la crise énergétique et de l'inflation, mais nous appelons les banques à considérer ces demandes sous un autre jour. En effet, un nouveau bâtiment économe en énergie (mais aussi une rénovation énergétique approfondie) se traduit par une facture énergétique nettement moins élevée. Les habitants d'un tel immeuble neuf peuvent ainsi économiser jusqu'à 300 euros par mois. C'est bien plus qu'une goutte d'eau dans l'océan. Il serait donc logique que les banques prennent ces économies en compte quand elles calculent la capacité d'emprunt, à condition, bien sûr, que les personnes utilisent l'argent épargné pour rembourser leur prêt plus important. Jusqu'à présent, le secteur bancaire s'est montré réticent, mais Embuild entame des discussions avec lui et les responsables politiques à ce sujet. Encore une fois, pour que le logement soit à la fois abordable et durable, tout le monde doit mettre la main à la pâte.
Niko Demeester CEO Embuild
« La brique dans le ventre du Belge n’est pas un mythe, mais bien une réalité. Décision intelligente car quoi qu’on en dise, posséder son propre logement est et reste la meilleure forme d’épargnepension.
»
Pour rendre les logements abordables et durables, tout le monde doit mettre la main à la pâte
3 ● Édito
Pour rendre les logements abordables et durables, tout le monde doit mettre la main à la pâte.
7 ● Point de vue régional
Nous souhaitons de la progressivité dans le changement ! ÉVÉNEMENT
8 ● ForumConstruction
Embuild a présenté ses quatre priorités pour les élections 2024.
VOS INTÉRÊTS
12 ● Formation obligatoire à la sécurité
L’arrêté royal a été publié.
DOSSIER
15 ● Introduction
L’accessibilité au logement.
16 ● Marché des crédits
Explosion des crédits à la consommation pour la rénovation énergétique.
18 ● Étude
Un logement abordable en période difficile.
20 ● Politique fédérale
Une fiscalité et une législation pour soutenir le logement : c’est possible.
FORMATION OBLIGATOIRE À LA SÉCURITÉ
Il a récemment été décidé que les travailleurs sur les chantiers de construction devaient avoir suivi une formation en matière de sécurité. L’arrêté royal, réglementant spécifiquement cette obligation, est désormais en vigueur.
DOSSIER : L’ACCESSIBILITÉ AU LOGEMENT
Pour Embuild, l’accessibilité au logement est une priorité en vue des élections en 2024. Avec les taux d’intérêt qui augmentent, la hausse du coûts des matériaux, les réglementations et les procédures pour construire un logement, cette accessibilité est mise à rude épreuve. Nous dressons un état des lieux de la situation actuelle dans ce dossier.
APRÈS LA PASSATION DE DIRECTION GÉNÉRALE, EMBUILD WALLONIE SE
TOURNE VERS L’AVENIR
Le 21 mars dernier, Francis Carnoy a transmis publiquement la direction générale d’Embuild Wallonie à Hugues Kempeneers. L’événement convivial et festif a réuni 160 invités aux Isnes. Il a rassemblé les acteurs et partenaires du secteur ayant collaboré avec l’ex-directeur durant ses années passées dans l’organisation professionnelle. Elio Di Rupo, ministre-président wallon et Willy Borsus, ministre wallon de l’Economie, étaient également présents.
22 ● Embuild Wallonie
Diminuer les contraintes du secteur pour soutenir l’accès au logement.
24 ● Temoignage
« Nous nous retrouvons tous coincés dans un effet ciseau ».
& MÉTIERS
26 ● Événement
Après la passation de direction générale, Embuild Wallonie se tourne vers l’avenir.
28 ● Salon Bois & Habitat
Comment appliquer l’automatisation à l’éco-construction ?
32 ● Nouvel AGW PEB
Des exigences renforcées pour l’électromobilité et les systèmes techniques.
34 ● Formation continue L’ECAM Academy, derrière l’échafaudage.
36 ● Buildwise
• Construction circulaire et réutilisation des matériaux.
• À votre disposition : les labos de Buildwise !
& ENTREPRISES
40 ● Projet
L’aquathermie chauffe le château de Merode, à Westerlo.
42 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
45 ● Marché de la construction
• Armacell
• Man
L’AQUATHERMIE CHAUFFE LE CHÂTEAU DE MERODE, À WESTERLO
Les installations géothermiques pour le chauffage et le refroidissement sont désormais courantes. Mais une alternative émerge tout doucement dans notre pays : l’aquathermie. En collaboration avec le bureau d’études
EXTRAQT, notre membre Eco-Technix a installé un système aquathermique pour le célèbre château de Merode.
• Wienerberger
58 ● Marquant
• Six semaines pour faire découvrir les métiers de la construction
• Chiffre du mois
Le secteur de la construction a profondément changé au cours des deux dernières décennies. En effet, des éléments tels que la performance énergétique des bâtiments, l'étanchéité à l'air, l'économie circulaire ou encore la gestion des déchets par filière étaient, il y a vingt ans, soit inexistants soit à un état embryonnaire, même si la Région wallonne avait déjà à l’époque de fortes ambitions, notamment en ce qui concerne les investissements publics ou encore la création de logements abordables.
Ses ambitions étaient non seulement partagées par le secteur - car coconstruites avec ce dernier - mais elles faisaient également l’objet d’une implémentation progressive afin que l'ensemble du secteur puisse passer le cap. En Région wallonne, plus de 90% des entreprises de construction sont des très petites entreprises. Ces dernières se retrouvent, la majorité du temps, le nez dans le guidon, ayant comme objectif principal de remplir au mieux les carnets de commandes à fin de fournir du travail aux hommes et aux femmes qui composent la force vive de chacune de nos entreprises. Il est par conséquent difficile pour ces femmes et ces hommes d'intégrer du jour au lendemain des changements fondamentaux dans leur manière de travailler, même s'ils en partagent l'ambition.
Il est dès lors de notre devoir, en tant que fédération professionnelle, d'aider ces entreprises au quotidien, en répondant à leurs problèmes concrets mais aussi en les accompagnant dans la direction que notre
secteur prend. La progressivité des mesures publiques est donc un élément essentiel qui doit être intégré de manière structurelle dans la mise en œuvre concrète des ambitions politiques.
N’oublions pas les crises que le secteur vient de traverser et traverse encore aujourd’hui : crise sanitaire, crise d’approvisionnement, inflation, crise environnementale avec de malheureuses inondations suivies d’une sècheresse exceptionnelle, crise énergétique et - ne l’omettons pasguerre aveugle et par définition inhumaine, que nous croyions tous d’un autre temps, et ce aux portes de l’Europe. Certains entrepreneurs doivent encore se relever de tout cela.
Je conclus en soulignant la bonne collaboration que nous avons pu avoir avec les gouvernements wallons successifs et qui, au vu des défis qui attendent notre secteur, devra encore être très fortement enrichie. Des systèmes de progressivité et un planning réaliste devront être mis en œuvre dans le cadre des politiques publiques afin que, non seulement, toutes les entreprises puissent suivre, mais aussi bien entendu afin que les clients publics et privés puissent relever le challenge d’une accessibilité aux travaux de construction/rénovation qui s’est fortement dégradée conjoncturellement.
Bernard Piron Président d’Embuild Wallonie« Il est de notre devoir, en tant que fédération professionnelle, d'aider ces entreprises au quotidien, en répondant à leurs problèmes concrets.»
Notre traditionnel ForumConstruction
« Élections 2024 : Embuild ouvre les chantiers » s’est tenu le 17 mars dernier, pendant le salon Batibouw, au Palais 10 de Brussels Expo. 750 participants ont pris part à cet événement qui a abordé quatre thématiques capitales pour notre secteur, en vue des élections de 2024. Il était animé par Hanne Decoutere, présentatrice du JT à la VRT.
Lors de son mot d’introduction, le président d’Embuild, Thomas Scorier, a pointé les quatre grands thèmes débattus, lors de tables rondes, au cours du forum : les logements abordables et durables, les chaînes de construction tournées vers l’avenir avec un œil sur la numérisation et l’industrialisation, les emplois attrayants dans le secteur et la nécessité d’accroître les investissements publics.
Il a aussi remercié Pierre Wunsch, le gouverneur de la Banque nationale et orateur key note du jour, d’avoir accepté l’invitation pour parler de la conjoncture actuelle et des investissements publics.
Premier thème du jour : les logements abordables et durables. La table ronde a réuni Hélène de Troostembergh (CEO BuildUp), Joy Verstichele (coordinateur de la plateforme flamande des locataires/Vlaams Huurdersplatform) et Karel Baert (CEO Febelfin).
La CEO de BuildUp a pointé les avantages de la construction hors site (préfabrication en usine ou atelier) : plus efficace, plus précise, plus rapide, moins de déchets et transport et réduction de l’empreinte car-
bone. « C’est l’évolution logique du secteur via l’automatisation », a-t-elle indiqué. Joy Verstichele a rappelé que la location permettait beaucoup plus de flexibilité pour les jeunes qui se lancent, les personnes qui changent de job ou malheureusement, les couples qui se séparent. Il a aussi plaidé pour plus d’investissements dans les logements sociaux, car les besoins sont énormes et les files d’attente très longues. « Le secteur de la construction a un rôle central dans ce défi », a-t-il souligné.
En termes de crédits hypothécaires octroyés, Karel Baert a expliqué qu’on pouvait s’attendre à une baisse au premier trimestre 2023, par rapport à la même période en 2022. La baisse des demandes de crédit a d’ailleurs été générale, quelques chiffres à l’appui (janvier et février 2023). Les demandes de crédit pour l’achat d’un logement (-9.750) ont diminué de 18 %, celles pour l’achat + rénovation (-1.655) de 30,5 %, celles pour la rénovation d’un logement (-4.870) de 29,5 % et celles pour d’autres objectifs (-2.700) de 46 %. Le nombre de demandes de crédit pour la
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750 personnes ont pris part à l’édition 2023 du
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Le débat sur les emplois attrayants dans la construction. De g. à dr., Claire Nonet (entreprise Jean Nonet), Gianni De Vlaminck (FGTB), Delphine Hallaux (Genetec) et Bob Van Poppel (entreprise Van Poppel).
construction d’un logement (-4.450) a également connu une forte baisse de 35 %.
Face aux ambitieux objectifs européens de rénovation du bâti, il a expliqué que : « la durabilité et l’efficacité énergétique sont depuis un certain temps déjà à l’ordre du jour dans les banques et qu’elles deviennent par conséquent de plus en plus importantes dans le domaine du crédit. Les emprunts pour la rénovation doivent être dopés et nous avons un partenariat avec Embuild à ce sujet. » C’est primordial car, comme l’a précisé Hélène de Troostembergh, ce sont plus de 43 millions de bâtiments qui devront être rénovés dans l’UE pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Deuxième sujet de ce ForumConstruction : les chaînes de construction tournées vers l’avenir. C’est Olivier Vandooren, le directeur de Buildwise, qui a pris la parole pour aborder la thématique. Il a souligné que les 300 collaborateurs de l’ex-CSTC travaillent au quotidien pour aider les entreprises de construction à se développer dans toutes sortes de domaines, notamment la numérisation et l’industrialisation, deux concepts capitaux pour améliorer la productivité et augmenter la compétitivité. Il a aussi parlé de la cocréation. « Elle consiste à s’associer davantage pour fournir aux clients ce qu’ils attendent. On ne fonctionne plus en vase clos ou en silo, où chacun livre un travail sans penser à celui des suivants, mais on
Outre les discours et différentes tables rondes qui ont eu lieu durant l’événement, la diffusion de nombreuses vidéos a également animé cette matinée enrichissante. Nous tenons à remercier celles et ceux qui ont fait passer de nombreux messages par écran interposé.
Pour la partie logements abordables et durables, citons Eef Tanghe (Cohousing Projects) et Salim Chamcham (Embuild Wallonie). Pour le deuxième thème du jour, les chaînes de construction tournées vers l’avenir, mentionnons Jan Vrijs (Skilpod) et Lionel Devlieger (UGent). Concernant la thématique des emplois attrayants, Adrien Vandervliet (ISOLUTION) et Veerle De Sutter (Embuild Vlaanderen) se sont exprimés. Enfin, pour parler des investissements publics, on a pu écouter Carine Drumont (Algemene Bouw Maes), Laurent Schiltz (Embuild.Brussels) et Annick De Swaef (CRR).
collabore pour mieux respecter et anticiper les opérations suivantes. Tout bénéfice pour l’efficacité, la réduction des coûts et la satisfaction du client. » Cela entraînera une évolution des responsabilités. Les entreprises collaboreront davantage à la conception et partageront une part de responsabilité avec les architectes.
Il a aussi rappelé que la durabilité et la circularité étaient des concepts-clés, au cœur des priorités de Buildwise, dans le cadre des ambitions 2025 avec l’axe « Green Deal », à côté de l’axe construction digitale et celui des métiers. « Nous avons d’ailleurs voulu montrer l’exemple en réutilisant plusieurs matériaux existants lors des travaux de rénovation de notre nouveau siège social à Zaventem », a-t-il indiqué.
Jobs, jobs et encore des jobs ! Embuild tape sur le clou depuis des années à ce sujet. Mais force est de constater qu’il y a encore et toujours 18.000 emplois vacants dans le secteur. Il était donc logique d’évoquer le sujet des emplois attrayants dans la construction lors de cette matinée.
Delphine Hallaux (Genetec), Claire Nonet (entreprise Jean Nonet), Bob Van Poppel (entreprise Van Poppel) et Gianni De Vlaminck (FGTB) ont abordé le sujet autour d’une table ronde.
À la question : « comment attirer plus de personnes dans la construction ? », Bob Van Poppel a distingué deux types de réponses. «D’unepart,touslesemployeurs
font le nécessaire au sein de leur propre organisation pour que leur personnel soit heureux. Je pense que chaque employeur ici présent peut citer d’innombrables exemples dans son entreprise concernant le bien-être ausenslepluslargedutermeetgarantissant ainsi une image positive de notre secteur. D’autre part, il existe les initiatives sectorielles visant à mettre la construction en avant, comme « Je construis mon avenir », #werfze et « Nous construisons demain » »
Au sujet de cette dernière campagne lancée par Constructiv il y a un an, Gianni De Vlaminck, le président de Constructiv, a expliqué qu’il était encore trop tôt pour citer des chiffres, car c’est un projet sur le long terme qui va durer 10 ans. « Durant la première phase, nous avons été très actifs avec la campagne sur les médias sociaux, en utilisant notamment les influenceurs. Au cours de la deuxième phase, nous souhaitons avoir une présence encore plus importante dans la rue, par exemple lors des festivals de musique et aux événements des villes et communes. »
Claire Nonet a expliqué qu’au sein de son entreprise, de réels plans de carrière étaient proposés au personnel afin de le garder et le fidéliser. « La construction offre une belle perspective d’évolution, de défis et de challenges, avec de plus en plus de matériel à la pointe de la technologie, ce qui permet encore d’attirer des talents. Je pense que c’est importantderendrelesecteurplusattrayant en insistant sur ces plans de carrière »
L’engagement de femmes peut aussi être l’une des solutions aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre que connaît le secteur.
Delphine Hallaux a abordé la thématique en pointant quelques priorités. « Il faut sensibiliser les employeurs à l’embauche de femmes pour des métiers manuels, élargir les infrastructures à des emplois mixtes, octroyer des subsides ou des réductions de charges sociales pour l’embauche de public féminin, continuer la promotion et l’évolution du secteur, promouvoir les emplois via des journées « atelier métier » uniquement réservées aux femmes, adapter les outils et méthodes de travail afin d’élargir la gamme d’emplois proposés et enfin, féminiser les offres d’emplois »
Elle a aussi eu un mot sur la formation en alternance. « Elle doit devenir un mode de formation à part entière et pas une filière de relégation. La formation en alternance doit être promue dès le plus jeune âge avec une vision de la formation au sein des entreprises. Il faut également prioriser la formation sur les soft skills et les valeurs de l’entreprise. »
Enfin, les investissements publics ont été abordés lors de la quatrième et dernière partie de ce ForumConstruction. Avec la très attendue intervention de Pierre Wunsch, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique.
Il a commencé son exposé par des explications sur la conjoncture actuelle et quelques constats macro-économiques. « On s’attendait à une récession en 2022 et finalement, l’économie s’est montrée très résiliente avec une croissance positive. Elle a mieux résisté que prévu, notamment avec la création de 100.000 emplois, ce qui est historique. Nous avons aussi gagné la bataille du prix du gaz qui a fortement diminué, en fin d’année dernière. Où allons-nous ? Les indicateurs vont dans la bonne direction, même si l’inflation sous-jacente persiste, et on peut s’attendre à une croissance positive de 0,4 % au premier trimestre 2023 », a-t-il indiqué. Pour notre secteur, malgré un contexte difficile, le gouverneur a précisé que 5.000 emplois avaient été créés dans la construction, en 2022. « Mais la hausse des prix des matériaux et des taux d’intérêt a eu un impactsurlesempruntshypothécaires.Onavu un ralentissement dans les investissements des ménages en 2022. Pour 2023, il faut s’at-
Pour rappel, l’édition 2023 du plus grand salon de la construction et de la rénovation a été raccourcie. Elle est passée de neuf jours en mai 2022 à six jours, cette année, au mois de mars dernier, soit un calendrier plus traditionnel que l’année dernière. Au moment du bilan, les organisateurs étaient fiers d’annoncer que le salon a attiré près de 158.000 visiteurs, alors que ce chiffre était de 116.000 l’année dernière.
Les visiteurs ont été nombreux à s’informer sur les solutions durables
tendre à davantage d’investissements dans les rénovations énergétiques que dans les nouvelles constructions. Même si les prix ont augmenté moins vite que l’inflation, on constate déjà une diminution des prêts logements, comme l’a déjà indiqué Karel Baert. »
Enfin, au sujet des investissements publics, Embuild demande de doubler le pourcentage actuel de 2,5 % pour atteindre 5 % du PIB, au cours des cinq prochaines années.
Pierre Wunsch s’est montré assez modéré à ce sujet et a parlé d’objectif très ambitieux.
« Monter à 5 % demanderait des efforts substantiels. L’ambition du gouvernement est de monter à 3 %, puis à 4 %. Mais à côté de cela, nous avons aussi un déficit public qui reste très élevé, à plus de 5 % du PIB », a averti le gouverneur.
Conclusion
Le mot de la fin est revenu à notre CEO, Niko Demeester. Ayant bien pris note de toutes les informations transmises par les experts au cours de l’événement, il a affirmé qu’Embuild fera tous les efforts nécessaires
et économes en énergie. Cette thématique majeure a été largement relayée par la Batibouw Academy, un lieu spécifique où se sont succédé, jour après jour, des débats, confrontations et cas pratiques sur les grands enjeux du secteur de la construction.
D’autres initiatives avaient également été mises en œuvre, telles que des zones d’inspiration comme « Energy Solutions » consacrée à l’efficacité énergétique ou encore la zone « Flex-Living », sur les
alternatives à l’habitat traditionnel. Ces nouveautés ont contribué à donner un nouvel élan au salon.
« Le succès rencontré cette année augure d’une édition 2024 encore plus réussie. Fisa, l’organisateur du salon, va intensifier son dialogue avec les exposants pour rencontrer au mieux leurs désidératas. Je suis persuadé que certains exposants, malheureusement absents cette année, seront à nouveau présents en 2024 », a souligné Philippe Lhomme, le président de Fisa.
pour se faire entendre au sujet des quatre sujets du jour.
« Ces quatre thèmes constituent le cadre dans lequel nous allons poursuivre le débat avec toutes les parties prenantes, et surtout les administrations, les politiques et les partis politiques. C’est ainsi que nous essayerons d’intégrer nos propositions dans les manifestes des partis, puis dans les accords de gouvernement. En effet, nos propositions portent sur des solutions à des problèmes sociaux majeurs : la construction est un secteur clé pour l’avenir. Ainsi, Embuild fera entendre sa voix haut et fort les prochains mois, mais nous nous mettrons également autour de la table pour débattre de manière constructive. Nous lançons également en ce jour le site internet www.mieuxconstruireensemble.be où vous trouverez toutes nos actions. Nous nous trouvons devant une année importante, et Embuild est prête !
Le ForumConstruction s’est clôturé par un agréable moment de réseautage autour d’un cocktail dînatoire. Rendez-vous l’année prochaine !
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Une CCT est entrée en vigueur le 1er avril 2022. Elle impose à tous les travailleurs de la Commission paritaire 124 de suivre une formation à la sécurité de (minimum) huit heures. Il aura fallu attendre quelques mois de plus, mais l’arrêté royal est paru mi-avril au Moniteur belge. À partir du 15 avril 2023, il étend cette obligation aux travailleurs de toutes les Commissions paritaires qui sont actifs sur les chantiers temporaires et mobiles.
Il s’agit, entre autres, des CP 111, CP 145 et CP 149.01. Mais ce n’est pas tout. Tous les indépendants et tous les travailleurs détachés (tant les indépendants que les travailleurs) sont désormais également soumis à cette obligation de formation !
Afin d’éviter une ruée vers les centres de formation et de donner la possibilité aux entreprises de se mettre en règle, la CCT de la CP 124 prévoyait une période de transition de six mois, qui pouvait être prolongée, une deuxième fois, de six mois à l’initiative de l’entreprise en concertation avec la délégation syndicale ou, à défaut, après notification à Constructiv. Cette période de transition s’est finalement achevée le 31 mars dernier. Ainsi, tous les travailleurs de la CP 124, qui ne bénéficient pas d'une dispense, doivent désormais avoir reçu une formation de base à la sécurité dans le mois qui suit le début de leur emploi dans le secteur de la construction.
Dans l’AR du Ministre Dermagne,
qui vient d’être publié, une période de transition d’un an est prévue. Ce qui signifie qu'au plus tard le 15 avril 2024, tout le monde devra être en règle dans les nouvelles catégories. Seuls les travailleurs (tant les indépendants que les salariés), qui commencent à travailler sur un chantier pour la première fois, devront avoir suivi cette formation dans le mois.
Durant la période de transition d’un an, les inspecteurs du CBE (Contrôle du bien-être au travail) occuperont tout d’abord une fonction d’accompagnement.
L’obligation s’appliquera désormais à toute personne « effectuant des travaux en vue de la réalisation d’un ouvrage » sur un chantier temporaire ou mobile, comme décrit dans l’article 2 de l’AR original concernant les chantiers temporaires et mobiles du 25 janvier 2001. En d'autres termes, le travail manuel. Les interventions intellectuelles comme les architectes, les représentants technico-commerciaux ou
les consultants externes, qui assistent à une réunion de chantier, ou les chefs de chantier ou de projet sont exclues du champ d'application. Mais si ce même chef de chantier devait participer pendant quelques heures à des travaux de maçonnerie ou de bétonnage, il doit avoir suivi la formation !
Les travailleurs, qui travaillent exclusivement dans l'atelier ou l'entrepôt (techniciens de maintenance, magasiniers, aides au nettoyage, opérateurs de centrales à béton…), sont également exclus du champ d'application. À moins qu'une centrale à béton temporaire ne soit installée sur un (grand) chantier. L'obligation s'applique alors à nouveau.
Deux motifs de dispense sont prévus dans la CCT. Le premier est basé sur une expérience d’au moins cinq ans dans la CP 124 dans les 15 dernières années. Mais ici, l’AR change les règles du jeu parce qu'il parle de cinq ans dans les dix dernières années. Et étant don-
né que la législation prévaut, la CCT devra être adaptée dans ce sens.
Pour les travailleurs inscrits sur le payroll, ces cinq années d’expérience sont faciles à prouver. L’AR ne stipule pas comment les indépendants doivent faire, mais il nous semble que la manière la plus simple est de passer par un extrait de la Banque Carrefour des Entreprises.
Le deuxième motif de dispense dans la CCT est d'avoir déjà suivi une formation de base à la sécurité VCA ou équivalent. Dans la CP 124, l’institut de prévention sectoriel Constructiv a joué un grand rôle dans ce domaine, et a déclaré 12 formations comme étant équivalentes ces derniers mois. Un aperçu est disponible sur www.constructiv.be
Bien entendu, chaque Commission paritaire ne dispose pas de son propre institut de prévention, ce qui explique, entre autres, pourquoi l’AR ne comprend pas de liste nominative. Le texte précise que les travailleurs de la construction doivent pouvoir présenter une attestation de formation qui leur a permis d'acquérir des compétences suffisantes dans les cinq domaines suivants (qui seront également vérifiés ultérieurement par le Contrôle du bien-être au travail) :
1 avoir une connaissance de base du rôle et des tâches des acteurs impliqués dans les chantiers temporaires ou mobiles ;
2 avoir une connaissance de base concernant l'organisation d'une collaboration efficace sur un chantier temporaire ou mobile, en vue de la sécurité et de la santé sur le chantier et du bien-être au travail ;
3 avoir une connaissance de base des principes généraux de prévention visés à l'article 5 de la loi ;
4 avoir une connaissance de l'application des mesures de prévention appropriées ;
5 avoir une compréhension et une application d'un comportement sûr et sain sur un chantier temporaire ou mobile.
Des règles plus spécifiques concer-
nant la formation de base en matière de sécurité et certaines équivalences de formation peuvent toujours être fixées dans une CCT au sein des Commissions paritaires compétentes, comme cela a été fait dans la CP 124. Sans oublier que les instituts de formation, agréés au niveau sectoriel, sont tenus d’admettre les travailleurs indépendants dans leur formation de base à la sécurité.
L’AR stipule que la formation doit être suivie par des organisateurs qui appliquent un système d'assurance qualité et (une fois la période de transition terminée) de préférence avant de commencer à travailler et au plus tard dans le mois suivant. Sans plus de précision, l’AR indique également que « la formation à la sécurité doit être répétée à intervalles réguliers, à moins que l'employeur ne puisse démontrer que les connaissances des travailleurs restent à jour, par le biais d'une formation ou d'une information régulière ou continue (par exemple, par le biais de réunions « toolbox ») et par le biais de l'expérience pratique ».
En ce qui concerne le respect de l’obligation de formation, c’est avant tout chaque travailleur indépendant qui est responsable, tant pour lui-même que pour son personnel éventuel, et qui en cas de non-respect, risque un procès-verbal et une amende. Mais cela ne s'arrêtera pas là. Le Contrôle du bienêtre au travail rappelle qu’en cas de sous-traitance, l’entrepreneur principal peut également être tenu pour co-responsable si des infractions sont constatées en aval de la chaîne. Et ce, sur la base de l'article 29 de la loi bien-être, qui stipule que si le maître d'ouvrage, chargé de l'exécution des travaux, « pouvait savoir » qu'un sous-traitant ne respectait pas la loi sur le bien-être, il aurait dû immédiatement exclure l'entreprise.
Les travailleurs détachés et les indépendants sont donc également sou-
mis à cette obligation. Sauf s'ils peuvent démontrer qu'ils satisfont déjà à des exigences comparables en matière de formation de base à la sécurité pour un travail sûr et sain sur des chantiers temporaires et mobiles dans un autre État membre de l'Union européenne.
En cas de doute sur les attestations étrangères, les entreprises de la CP 124 peuvent les faire vérifier par l'institut de prévention sectoriel Constructiv, qui dispose d'une liste de formateurs agréés à cet effet, ainsi que de contacts avec des instituts de prévention similaires au sein de l'Union européenne.
Si la formation de base suivie dans un autre pays de l'UE ne remplit pas les conditions, ou si la preuve n’en est pas apportée ou si les conditions de dispense ne sont pas remplies, les travailleurs détachés devront suivre ici la formation de base à la sécurité.
Anticipant la tendance à l'augmentation du nombre de travailleurs de la construction ne parlant pas la langue du pays sur les chantiers belges, le cabinet Dermagne a également inclus un passage dans l’AR soulignant l'importance d'améliorer la communication verbale et non verbale. Notamment en ce qui concerne la fourniture d'informations, d'instructions (de sécurité) et d'ordres. En effet, le fait de ne pas se comprendre mutuellement entraîne des situations dangereuses et davantage d'accidents du travail.
Dans ce cadre, nous aimerions nous référer une fois de plus au site web www. buildingyourlearning.be, la base de données de Constructiv qui contient de nombreuses publications intéressantes sur la sécurité. Certains de ces outils sont déjà traduits, comme le Guide du Bien-être dans la construction, qui est désormais disponibles dans plus de 10 langues !
Même la formation de base à la sécurité, telle qu'élaborée par Constructiv, peut désormais être proposée en anglais, polonais, roumain, russe et ukrainien, en plus de nos trois langues nationales officielles. Pour les formations obligatoires, vous pouvez bien entendu vous rendre dans les centres de formation agréés par nos entités locales d’Embuild.
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Chaque Belge devrait avoir la possibilité de vivre dans un logement confortable, économe en énergie et abordable. Mais cette accessibilité est mise à rude épreuve. Les taux d’intérêt ont augmenté, tout comme les prix des matériaux. En outre, les réglementations et les procédures entravent la construction de logements. C’est pourquoi l’accessibilité au logement est une priorité pour Embuild. Dans la perspective des élections de l’année prochaine, nous soulevons la question à tous les niveaux politiques et avec toutes les parties prenantes concernées. Dans ce dossier, vous trouverez un état des lieux de la situation actuelle.
Pour aborder ce dossier, commençons par un bon indicateur pour avoir la tendance générale actuelle de l’accessibilité au logement : les crédits hypothécaires et les crédits à la consommation (en l’occurrence la rénovation). Deux tendances si on compare 2022 à 2021 : une baisse de 5 % dans les crédits hypothécaires et une explosion des crédits à la consommation octroyés pour la rénovation énergétique.
Bart Vervenne, le président de l’Union Professionnelle du Crédit (UPC), nous a expliqué les différentes tendances du marché du crédit. C’est une image fiable car l’Union Professionnelle du Crédit représente 90 % du marché du crédit hypothécaire et 95 % de celui du crédit à la consommation.
Deux tendances sont à dégager en 2022: une augmentation du nombre de crédits octroyés au premier semestre et une diminution au second semestre. « Si on compare le premier semestre 2022 au premier semestre 2021, le montant a augmenté de plus de 10 %. Par contre, au second semestre 2022, la hausse des taux d’intérêt et la crise énergétique, entre autres, ont eu un impact croissant sur la capacité de remboursement et donc aussi sur l’octroi de crédit. Ce contexte a touché la confiance des consommateurs qui ont préféré reporter leurs crédits à long terme. Le montant des crédits octroyés a ainsi baissé de 4 % par rapport au second semestre 2021. Je pense que cela s’est aussi ressenti dans les activités de construction qui ont ralenti au deuxième semestre 2022, avec la très forte hausse des prix des matériaux qui a perduré, liée à l’augmentation des taux d’intérêt », indique Bart Vervenne.
Au total, plus de 255.000 contrats hypothécaires ont été conclus en 2022, soit 5 %
de moins qu’en 2021, pour un montant total de près de 43 milliards d’euros. Au cours du quatrième trimestre 2022, environ 71.000 demandes de crédit ont été introduites pour un montant total d’un peu plus de 12,5 milliards d’euros, ce qui représente une forte diminution par rapport aux années précédentes. Par rapport au quatrième trimestre 2021, il s’agit d’une baisse de 9 %.
Si on compare 2022 à l’année avant le coronavirus, soit 2019, qui peut être prise comme dernière année référence « hors crise », on parle même d’un recul de plus de 17 %.
Si on compare 2022 avec l’année 2021, l’évolution du nombre de crédits octroyés diffère selon l’objectif du crédit. Une augmentation a été enregistrée pour le nombre de crédits octroyés pour l’achat d’un logement (de 137.302 à 142.273, soit +3,6 %) ainsi que pour celui des crédits octroyés pour l’achat avec transformation (de 11.588 à 12.386, soit +6,9 %). Par contre, on constate une diminution pour les crédits de construction (de 37.792 à 34.944, soit -7,5 %) et les crédits contractés pour la rénovation d’un logement (de 63.067 à 52.163, soit -17,3 %).
Si on compare à 2019, on constate une diminution du nombre de crédits octroyés pour toutes les destinations. « En ce qui
«
Le montant moyen investi pour améliorer une performance énergétique est compris entre 30.000 et 50.000 €. »
concerne les contrats de crédit pour l’achat d’un logement, cette baisse est d’environ 13,5 % et pour les crédits de construction, d’environ 18,5 %. Pour les crédits pour la rénovation d’un logement ainsi que pour ceux pour l’achat avec transformation, cette contraction se chiffre à respectivement 24% et 33 % », souligne Bart Vervenne.
En ce qui concerne les montants, par rapport à 2021, on note une forte augmentation pour les crédits d’achat pour un logement (+ 10 %) et les crédits d’achat avec rénovation (+ 4,4 %). Pour les crédits de construction, on observe une diminution de 3,7 % et même de 17 % pour les crédits de rénovation.
Crédits à la consommation
Intéressons-nous désormais aux crédits à la consommation. Ces crédits sont principalement utilisés pour le financement de voitures, la rénovation d’une maison (nouvelle cuisine, salle de bain, jardin…), les investissements énergétiques (isolation, panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur…) et les montants sont inférieurs par rapport à un crédit hypothécaire.
L’UPC représente 95 % de ce marché. On constate ici une hausse importante pour le marché de la rénovation. En effet, la plus forte augmentation a été observée dans les crédits pour la rénovation énergétique. En 2021, 29.000 crédits de ce type avaient été accordés et ce chiffre est monté à 61.000 en 2022, pour un montant total de presqu’1 milliard d’euros. « C’est un « boom » assez incroyable ! Le nombre a plus que doublé en un an. De plus en plus de crédits à la consommation sont consacrés à des projets qui contribuent à la transition énergétique verte. Généralement, cela concerne des investissements dans des panneaux photovoltaïques et solaires, les pompes à chaleur, l’isolation... », souligne Bart Vervenne. « La crise énergétique de l’année dernière a rendu les Belges très attentifs à la performance énergétique de leur logement. Le montant moyen investi pour améliorer une performance énergétique est compris entre 30.000 et 50.000 €. Ces crédits à la consommation permettent que des investissements durables puissent être réalisés et que notre société soit en mesure de prendre le virage vert », indique encore le président de l’UPC.
Si on prend les chiffres uniquement de la rénovation, on constate aussi une augmentation, certes moins forte que le seg-
ment précédent. Le nombre de crédits à la consommation octroyés est passé de 40.000, en 2021, à 54.000 en 2022, soit une augmentation de plus d’un tiers.
Dans les années à venir, ce sont plusieurs dizaines de milliards d’euros qui seront nécessaires pour rénover le bâti belge, en lien avec les objectifs européens du Green Deal. « Dans ce contexte, il est très important que le législateur crée un cadre juridique clair et stable. Selon une récente interprétation juridique de la Cour de cassation concernant l’article 91 du Livre VII du Code de droit économique, le prêteur est toujours responsable de la bonne réalisation des investissements qu’il a financés, même s’il n’existe aucun lien entre le prêteur et l’installateur. Mais que se passe-t-il quand l’emprunteur collabore avec un partenaire avec lequel nous n’avons aucun lien ? Je prends l’exemple d’une installation. Pour le moment, beaucoup de nouveaux installateurs de panneaux solaires…font leur entrée sur le marché. Selon cette récente interprétation juridique, nous sommes également responsables de la livraison et de l’installation correctes, en tant que prêteurs. Mais nous ne pouvons pas tout contrôler lorsqu’un problème survient. Le gouvernement, et en particulier le ministre de l’Economie, doit trouver une solution à ce problème et adapter le cadre juridique, sans quoi il sera difficile pour le secteur financier de continuer à financer de tels investissements et donc la transition énergétique par le biais d’un prêt à la consommation », prévient Bart Vervenne.
Quelle conclusion tirer de toutes ces données ? « Ces dernières années, les crédits hypothécaires pour la construction d’un logement sont assez stables et de plus en plus, les gens vont acheter une maison existante pour ensuite réaliser une rénovation énergétique avec un crédit à la consommation, entre autres », indique Bart Vervenne. « On voit les investissements augmenter dans la transition énergétique et ça ne va faire que s’accélérer dans les années à venir. D’habitude, le « top 3 crédit financier » du Belge est un le crédit hypothécaire, deux le crédit pour une voiture et trois le crédit pour une rénovation. D’ici 2030, le crédit pour la rénovation va monter, sans aucun doute, à la deuxième place », conclut le président de l’Union Professionnelle du Crédit.
Nous sommes un pays de propriétaires, mais il devient de plus en plus difficile pour les jeunes ménages de trouver un logement abordable. C’est l’une des conclusions d’une étude réalisée à la demande d’Embuild Vlaanderen par le professeur Johan Albrecht de la faculté Economie & Gestion d’entreprise de l’UGent, l’Université de Gand.
Dans l’actualité, on en a parlé à plusieurs reprises ces dernières semaines : un logement décent risque de devenir inabordable pour un nombre important de ménages. Un constat douloureux, car un mauvais logement augmente la précarité –et il faut le prendre au pied de la lettre. Lors de la présentation de son enquête, lors d’une journée d’étude de nos collègues d’Embuild Vlaanderen, le professeur Albrecht a cité l’article The impact of housing conditions on mortality in Belgium (1991-2016) de Joan Damiens. Ce document établit un lien entre les conditions de logement et la mortalité en Belgique entre 1991 et 2016. Les résultats donnent à réfléchir.
Au cours de la période 2011-2015, le taux de mortalité des personnes vivant dans des logements de mauvaise qualité était supérieur de 25 % à celui des personnes vivant dans des logements de meilleure qualité. Ces 25 % subsistent après avoir éliminé l’influence d’autres facteurs tels que l’éducation, l’emploi ou le revenu.
La même différence a été constatée entre les propriétaires et les locataires. Ce n’est pas du tout surprenant. En effet, en 2011, neuf Belges sur dix vivant dans un logement de mauvaise qualité étaient locataires.
Entre 2011 et 2015, l’espérance de vie des propriétaires était supérieure de près de 5,7 ans à celle des locataires chez les hommes. Chez les femmes, la différence était de 3,8 ans. En outre, ces différences ont augmenté au fil du temps. Chez les hommes, elles étaient inférieures d’environ un quart au cours de la période 1992-1996, tandis que chez les femmes, elles étaient inférieures d’environ un tiers.
Le gouvernement a pris récemment et moins récemment des mesures pour améliorer l’accessibilité au logement. Il s’agissait principalement d’interventions fiscales. Le professeur soulève la question de savoir si ces mesures sont suffisantes. Pour Embuild, il est évident que les mesures fiscales peuvent être bénéfiques, comme les taux de TVA réduits pour les rénovations en vue d’une démolition suivie d’une reconstruction en logement. Mais toutes les interventions fiscales ne sont pas efficaces.
Un working paper de la Banque Nationale de 2022 a conclu que la récente réduction des droits d’enregistrement de 6 à 3 % en Flandre a fait augmenter les prix des logements de 3 % en moyenne. Les plus grands gagnants de cette augmentation sont les logements les moins chers, dont le prix a augmenté de 7 % en moyenne. Mais conséquence : les locataires de logements bon marché sont les plus grands perdants. Pour eux, il est possible que les loyers augmentent à court terme.
L’étude s’est également penchée sur la part des ménages dont les dépenses en logement sont très élevées, « très élevées » étant défini comme représentant plus de 40 % du revenu disponible. En Belgique, cette proportion était d’environ 5 %, en 2021. C’est moins que la moyenne de la zone euro et moins que des pays voisins comme l’Allemagne (environ 10 %) et les Pays-Bas (environ 12 %). Il convient de noter la part élevée du Danemark, qui s’élève à environ 18 %.
La part des ménages en retard de paiement des frais de logement, y compris les
« Au cours de la période 2011-2015, le taux de mortalité des personnes vivant dans des logements de mauvaise qualité était supérieur de 25 % à celui des personnes vivant dans des logements de meilleure qualité. »
coûts de consommation, était d’environ 4 % dans notre pays, en 2021. C’est beaucoup moins que la moyenne de la zone euro, qui est d’environ 9 %. C’est également moins que dans nos pays voisins, à l’exception des Pays-Bas où la part y était légèrement supérieure à 2 %.
Ce qui précède suggère que l’accessibilité au logement n’est pas si mauvaise dans notre pays, du moins par rapport au reste de l’Europe. Mais cette conclusion ne doit pas être tirée trop rapidement. En effet, il existe une corrélation avec l’âge. Ceux qui quittent le domicile parental jeune gagnent généralement moins et doivent consacrer une part plus importante de leurs revenus au logement.
Plus de 90 % des hommes belges, âgés entre 20 et 24 ans, sont encore domiciliés chez leurs parents. Chez les femmes, ce chiffre est légèrement supérieur à 80 %. Un peu plus de 40 % des hommes et un peu plus de 25 % des femmes âgés de 24 à 29 ans vivent encore chez leurs parents.
Par rapport à nos pays voisins et au Danemark, les jeunes adultes belges sont très fortement attachés à l’Hôtel Maman & Papa. Chez les 20-24 ans, seuls environ 30 % des hommes danois et environ 20 % des femmes danoises sont encore domiciliés chez leurs parents. Cela explique peut-être pourquoi tant de ménages, dans ce pays, consacrent une grande partie de leurs revenus au logement.
Mais pourquoi les Danois et les Néerlandais quittent-ils le domicile parental si jeunes ? Il semble que cela soit lié à leur participation au marché du travail. Il existe une corrélation assez nette entre le taux d’activité des jeunes de 15 à 29 ans et l’âge moyen auquel ils quittent le domicile parental. Plus le taux d’activité est élevé, plus l’âge auquel un jeune quitte le domicile parental est bas.
Près de 70 % des Danois de cette tranche d’âge ont un emploi ou un petit job, et l’âge moyen auquel ils quittent le domicile parental est donc d’à peine 21 an. En revanche, les jeunes de notre pays ont beaucoup moins souvent un emploi.
LÉGENDE
Le marché du logement en Belgique et dans les pays comparables. La somme des pourcentages des trois premières colonnes est inférieure à 100 pour la France, ce qui est probablement dû à la forte proportion de résidences secondaires dans ce pays.
Le tableau prouve ce que tout le monde sait déjà : nous sommes un pays de propriétaires. Dans notre pays, le marché locatif est petit par rapport à nos pays voisins. La part de la location sociale est remarquablement plus faible en Belgique. Toutefois, la dernière colonne du tableau montre également que le pourcentage de jeunes propriétaires, en Belgique, est inférieur au pourcentage global de propriétaires. Il semble qu’il soit devenu plus difficile pour les jeunes d’accéder à la propriété. Le professeur Albrecht épingle plusieurs raisons à cela. Les prix de l’immobilier étaient élevés ces dernières années. Ce qui obligeait à avoir un apport propre. Mais il
n’est pas rare que ces apports proviennent de parents aisés et ils sont inégalement répartis dans la population. En outre, les changements structurels sur le marché du travail sont également une explication possible : moins de sécurité d’emploi, plus de travail à temps partiel…De plus, après la crise de 2008, les banques pourraient préférer les profils dits « prime », c’est-à-dire les personnes à deux revenus ayant un emploi stable et bien rémunéré.
La mondialisation exerce une pression sur les salaires, mais les bas salaires entraînent généralement une dégradation des conditions de vie. La facture est pour la société.
Embuild est sans équivoque : les taux réduits de TVA sur les travaux de construction, dont la TVA réduite sur les démolitions-reconstructions de logements, doivent être maintenus et même étendus. En outre, les dossiers de permis qui arrivent au Conseil d’Etat doivent être rapidement traités. Enfin, les consommateurs ont droit à la protection offerte par la Loi Breyne.
L’étude du professeur Albrecht (voir pp.18-19 dans ce dossier) confirme ce qu’une enquête d’Embuild a révélé : l’accessibilité au logement préoccupe les Belges. 75 % de ceux qui souhaitent devenir propriétaires déclarent que le coût du terrain, les coûts de construction et le prix des logements existants sont un problème. Le loyer est un problème pour le même pourcentage de locataires. Les normes de rénovation énergétique constituent également un problème pour plus de la moitié des propriétaires. De même, la moitié d’entre eux estiment que le manque de ressources financières est le principal obstacle à la rénovation énergétique. En outre, près de la moitié des propriétaires ont signalé des problèmes de remboursement de leurs emprunts, bien que l’enquête ait été réalisée avec les récentes hausses de taux d’intérêt, lorsque les taux hypothécaires étaient historiquement bas.
Comme indiqué dans l’article sur l’étude du professeur Albrecht, Embuild est favorable à des interventions fiscales appropriées qui améliorent l’accessibilité au logement.
En ce qui concerne la TVA, il existe désormais un taux réduit de 6 % pour toute une série de travaux sur les logements privés : rénovations de logements de plus de dix ans, installation de diverses installations en lien avec l’énergie dans les nouveaux logements ou dans les logements de moins de 10 ans.
À cela s’ajoute bien sûr le taux réduit de TVA pour les démolitions-reconstructions, qui est temporaire pour la vente de logements re-
construits et pour une grande partie du territoire. Cette mesure n’est définitive que dans 32 villes.
Il ne faut pas toucher à ces taux réduits. Ils devaient même être prolongés. En outre, le taux réduit pour la démolition et la reconstruction devrait devenir permanent. En effet, l’expérience montre que cela fonctionne. En 2021, cette réduction de TVA a été demandée 14.820 fois, et 9.995 fois l’année suivante. Elle a donc contribué à l’évolution vers une offre de logements durables.
Mais il n’y a pas que la TVA. À plusieurs niveaux, la fiscalité affecte le coût du logement et la capacité des ménages à financer, rénover ou rendre énergétiquement performant un logement. Par exemple, la base d’imposition des revenus fonciers devrait être modernisée en tenant compte de la performance énergétique des logements.
Il existe déjà des incitations fiscales pour la rénovation énergétique des logements locatifs. Mais elles n’ont qu’un effet limité, car elles ne sont incluses que dans l’impôt sur les sociétés, c’est-à-dire pour les locataires professionnels. De telles incitations devraient également être incluses dans l’impôt sur le revenu de personnes physiques, étant donné qu’il s’agit principalement de locataires privés.
L’impôt sur le revenu des personnes physiques a également une incidence sur l’offre locative via le traitement fiscal différent des investissements dans les biens mobiliers et immobiliers. Le rapport entre les deux ne doit pas se détériorer au détriment de l’immobilier. En effet, cela rendrait l’investissement dans un bien immobilier moins attractif pour
les propriétaires potentiels, et donc au détriment de l’offre sur le marché de la location.
Embuild s’oppose en outre aux réformes fiscales qui rendent l’achat ou la possession d’un bien immobilier plus onéreux. Si les revenus locatifs réels et les plus-values doivent être taxés, cela devrait certainement être compensé par la déductibilité de tous les coûts réels. Ainsi, les frais de réparation, d’entretien et de rénovation devraient également devenir déductibles, en plus de l’assurance et des autres frais annuels de gestion d’un bien immobilier.
La grande majorité des consommateurs qui achètent un logement contractent un prêt hypothécaire. Le montant qu’ils peuvent emprunter dépend en partie de leur capacité de remboursement. Lorsque les prêteurs évaluent ces capacités, ils s’orientent déjà vers une approche au cas par cas. Mais ce faisant, ils ne prennent généralement pas encore en compte la performance énergétique du logement, bien que la capacité de remboursement soit plus élevée pour les logements à faible consommation d’énergie que les pour les logements à forte consommation d’énergie.
Embuild plaide pour que les prêteurs prennent également en compte les coûts de consommation. Les familles seront ainsi mieux à même de financer un logement économe en énergie. En outre, les prêteurs seront mieux protégés contre les défaillances. Pour Embuild, il devrait s’agir d’une différenciation positive et gratifiante en faveur des consommateurs qui achètent un logement économe en énergie. Une différenciation négative si le bien est moins économe en énergie donnerait à l’acheteur moins de possibilités de rendre le bien plus économe en énergie. De plus, cela augmenterait le risque de chute des prix de l’immobilier. Une crise immobilière comme celle qui a frappé les Etats-Unis en 2008 aurait des conséquences économiques qu’il vaudrait mieux éviter.
La procédure d’obtention d’un permis d’urbanisme pour des travaux de construction est normalement déjà très longue en temps normal. Selon une enquête réalisée en 2019 par l’Union Professionnelle du Secteur Immobilier (UPSI), le délai de traitement se-
rait de 20 à 30 mois, selon les régions. Et si un recours est introduit, le délai s’allonge encore. L’insécurité juridique en cas de recours, et les longs délais de traitement en général, ont un impact économique négatif qui ne peut plus être justifié. Le suivi d’un dossier de permis peut générer des coûts administratifs importants. Dans le même temps, un particulier doit parfois louer plus longtemps, dans l’attente d’un nouveau logement. Si les coûts de construction augmentent dans l’attente d’un permis, le projet devient plus coûteux… Pour maîtriser les coûts de construction, les procédures de permis doivent être plus courtes. Il s’agit d’une compétence largement régionale, mais le Conseil d’Etat joue également un rôle. Malheureusement, il est surchargé, ce qui entraîne des retards dans le traitement des dossiers de permis litigieux. Embuild demande donc que le Conseil d’Etat soit doté de plus de moyens, afin d’accélérer le traitement des dossiers de permis en cours.
Dans un marché immobilier sain, les familles ont besoin non seulement de sécurité juridique, mais aussi de protection. La loi Breyne garantit cette protection aux familles qui souhaitent construire ou acheter un nouveau logement. Il s’agit d’une loi impérative, à laquelle on ne peut en principe pas déroger. Cette loi est bien construite. Selon Embuild, elle doit conserver sa spécificité. Une extension aux projets de gros-œuvre ou de rénovation n’est pas souhaitable. Le système de garanties financières, lié à la solidité financière des entreprises, doit également être maintenu intact.
Mais Embuild constate que cela ne permet pas de contrôler de manière adéquate l’application de la loi Breyne. Cela crée une ouverture pour les entrepreneurs qui tentent de contourner la loi. Les consommateurs en sont les premières victimes et ce n’est pas non plus bon pour la réputation du secteur.
Selon Embuild, une meilleure politique d’application de la loi Breyne doit être élaborée. Pour ce faire, il faut avant tout donner à l’inspection économique les moyens de le faire. Mais il faut aussi sensibiliser davantage les consommateurs. Cette tâche incombe au SPF Economie. Un notaire devrait toujours vérifier si un compromis de vente ou une promesse de vente est conforme à la loi Breyne avant de le signer.
L’accès au logement est l’une des priorités chez Embuild Wallonie. Pourtant, cet accès à la propriété diminue. Notre entité régionale wallonne formule donc toute une série de propositions à intégrer dans son mémorandum électoral 2024.
« Notre secteur est et doit rester au carrefour des politiques publiques », souligne Hugues Kempeneers, le directeur général d’Embuild Wallonie.
Commençons par un constat chiffré pour bien comprendre l’enjeu de la thématique. En Wallonie, si on considère que 7 ménages sur 10 ont potentiellement accès au financement d’un projet de construction, avec l’augmentation des coûts de construction de 25 %, dont celle des matières premières et des matériaux, ce chiffre diminue à 4 ménages sur 10. « Et ce sans compter l’actuelle hausse des taux d’intérêt », souligne Hugues Kempeneers. « Avec un taux d’intérêt à 3 %, on passe à 3 ménages sur 10 et à 4 %, 2,4 ménages sur 10. »
Vous l’aurez compris, dans la conjoncture actuelle, l’accès au logement en Wallonie est très compliqué. Embuild Wallonie propose donc une série de mesures pour améliorer cet accès à la propriété.
La première est d’activer un moratoire sur toutes les mesures régionales qui impactent les prix des projets de construction. « Si l’accès diminue, les contraintes, elles, ne font qu’augmenter : gestion des déchets, normes énergétiques, charges d’urbanisme,
évacuation des terres, électromobilité… Il faut arrêter ! À court terme, nous demandons donc de prendre d’urgence des mesures nécessaires pour limiter toutes les contraintes qui impactent le coût du logement. Elles doivent être mises en place de façon transversale et progressive », indique Hugues Kempeneers.
Il y aura aussi lieu de réfléchir à une réindustrialisation de la Wallonie. « Afin de diminuer notre dépendance aux marchés internationaux des matériaux de construction, il faut privilégier les circuits courts. J’aborde ici la notion de taux de fuite pour bien comprendre. Aujourd’hui, si un chan-
tier coûte 100 €, 41 € bénéficient à l’économie wallonne et 59 € partent en Flandre, à Bruxelles, ou à l’étranger. En Flandre, c’est l’inverse : 60 % bénéficient à l’économie flamande. Il s’agira donc de travailler au développement d’une réindustrialisation compétitive pour augmenter le taux retour sur l’économie wallonne. »
Deuxième mesure : le développement de PPP attractifs pour la construction de logements abordables. « Différentes variantes sont possibles afin de diminuer le coût des projets, citons notamment les possibilités de démembrement de propriété avec la mise à disposition de terrains publics dans le but de développerdeslogementsprivésabordables. »
Trois : ne pas décourager l’investissement privé. « Les pouvoirs publics doivent stimuler le secteur privé pour investir et ne surtout pas mettre en place des mesures fiscales contre-productives. Le privé souffre déjà beaucoup de l’augmentation des coûts de construction. »
Renforcer l’offre de logements publics de qualité et adapter les budgets de construction des sociétés de logement de service public (SLSP) est la quatrième mesure. « Les investissements visant à augmenter l’offre de logement devront se poursuivre, tout en prenant en considération les augmentations de prix dans la construction. Pour se rapprocher de ces augmentations, le Gouvernement wallon a revu, en décembre 2021, les montants de subventions accordés aux sociétés de logement de service public, non revus depuis 2012. Il sera indispensable que les subventions soient régulièrement adaptées en fonction de la réalité économique et des augmentations de coûts. »
Qui dit accès au logement dit aussi accès à la rénovation énergétique de ce logement. En effet, cette thématique est essentielle en Wallonie. « Le parc immobilier wallon compte 1.500.000 logements dont la moitié date d’avant la Deuxième Guerre mondiale. Les objectifs de rénovation du bâti sont importants, vu qu’il faudra atteindre le PEB A pour tous les logements à l’horizon 2050. Les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre
des mesures pour que cette rénovation soit accessible », indique Hugues Kempeneers. « On pense à tort que tous les propriétaires, parce qu’ils sont propriétaires, ont les moyens de rénover. Mais ce n’est pas le cas. En Wallonie, 25 % d’entre eux sont des propriétaires précaires, ce qui veut dire qu’ils vivent avec moins de 2.000 € par mois. Ces ménages ne mettent pas la rénovation au centre de leurs préoccupations. »
Dans les mesures proposées par Embuild Wallonie à ce sujet, figure en première position l’introduction de l’obligation de rénovation. « Mais cette obligation doit être progressive, paliers par paliers. Cette mesure pourrait en effet booster la rénovation énergétique du parc de logements et permettrait de dévaluer les biens les moins performants, dégageant par là un potentiel budget rénovation pour l’acquéreur. »
Deuxièmement, Embuild Wallonie demande de revoir la fiscalité immobilière afin d’orienter les instruments/outils fiscaux, notamment vers la rénovation énergétique. « Il est grand temps d’agir à ce sujet, car la Wallonie est la dernière Région à ne pas avoir réformé sa fiscalité immobilière. Je pense, par exemple, aux droits d’enregistrement qui datent de Mathusalem. Il faut aussi revoir le chèque habitat, les droits de donation/succession et le précompte immobilier. »
Enfin, notre entité régionale demande de développer des outils de financement innovants pour accélérer la rénovation énergétique. « Lorsqu’une banque prête, elle ne doit pas regarder que les revenus de l’emprunteur,maislesmoyensmispourlarénovation. Il s’agira de responsabiliser les banques afin de prendre en considération l’amélioration de la performance énergétique lors d’une demande de prêt en proposant des conditions plus avantageuses : diminution du taux, montant empruntable plus important, durée de remboursement plus longue… »
Et le directeur général d’Embuild Wallonie de conclure par un chiffre qui confirme l’intérêt des rénovations énergétiques. « Il faut savoir qu’elles peuvent rapporter jusqu’à 3.600 euros par an en termes d’économies d’énergie. »
« On pense à tort que tous les propriétaires, parce qu’ils sont propriétaires, ont les moyens de rénover. Mais ce n’est pas le cas. »
Outre l’emploi et la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur, l’accès au logement a toujours été un cheval de bataille pour Bernard Piron, directeur général de Thomas & Piron, également président d’Embuild Wallonie. Cette dernière thématique revêt encore plus aujourd’hui une importance capitale et il suit son évolution avec une certaine inquiétude.
ui, ce sujet me tient à cœur, comme c’est également le cas pour pas mal de citoyens, je crois. Être propriétaire de son logement, c’est un peu comme le quatrième pilier de la pension », souligne Bernard Piron. Observateur attentif et acteur de premier plan, il observe la conjoncture actuelle avec quelques craintes. « Ces dernières années, nous avons connu plusieurs crises successives : la crise sanitaire d’abord, les inondations et la guerre en Ukraine ensuite. Ce contexte a engendré une hausse des coûts de construction beaucoup plus forte que d’habitude. Ces dix à quinze dernières années, ces coûts augmentaient plus ou moins comme l’inflation, soit 2 à 3 %. Cela n’avait pas ou peu d’influence sur l’accès au logement. Depuis 2021, nous sommes dans une situation de jamais vu. Ces augmentations sont de l’ordre de 25 à 30 %. Non seulement, c’est très mauvais pour notre profession, mais également pour l’acquéreur », souligne Bernard Piron.
Il parle d’« effet ciseau » pour évoquer la situation actuelle du marché. « D’une part, comme je viens de l’expliquer, les coûts augmententetd’autrepart,lesmoyens,lesrevenus des ménages et les possibilités de financement s’amenuisent. Les salaires ont bien
«Oété indexés au début de l’année, mais pas proportionnellement à l’évolution plus forte du coût de construction/rénovation. À cela, il faut aussi ajouter l’augmentation des taux d’intérêt. Entre mai 2022 et décembre 2022, ils ont doublé et sont passés de 1,5 % à 3 %, avec pour conséquence une augmentation des mensualités de 28 %. Et la situation ne va pas aller en s’améliorant. Fin 2023, les taux pourraient être proches de 4,5 %, ce qui correspond à une augmentation de mensualité de plus ou moins 40 % en moins de deux ans. Quel jeune ménage pourra encore se permettre d’acquérir un logement neuf dans de telles conditions ? Il y a aussi la quotité plafonnée à 80 % lors d’un prêt hypothécaire, imposée par l’Europe. L’effet de tout cela est double : moins d’acquéreurs et donc moins de travaux. L’augmentation des coûts et des taux d’intérêt mis ensemble, on assiste à un cocktail explosif », explique-t-il.
Le directeur général de Thomas & Piron cite aussi un indicateur de la difficulté actuelle de l’accès au logement qui ne trompe pas : le nombre de nouveaux prêts hypothécaires. « Il n’a jamais été aussi bas avec, à la mi-mars 2023, une chute de 47 % par rapport à janvier et février 2022. En Flandre, la baisse est encore plus prononcée. »
Il constate bien évidemment cette tendance dans ses activités au quotidien. « Au niveau des acquisitions de logements neufs,
« On dit que quand le bâtiment va tout va ! Mais l’inverse est vrai aussi. »
on a remarqué une grosse diminution en 2022, qui s’est encore accentuée lors de la dernière partie de l’année. Cette baisse s’est poursuivie début 2023. D’habitude, lors de la période de Batibouw, on assiste à une tout autre dynamique que cette année. »
Face à cette situation, il renvoie au moratoire demandé par Embuild Wallonie sur toutes les nouvelles règles qui impactent les prix des projets de construction (voir pp.22-23). « Il faut instaurer une progressivité dans toutes les mesures concernant la PEB, la gestion des déchets, les charges d’urbanisme…Ces derniers temps, j’ai l’impression que la Région wallonne veut aller plus vite et plus loin que l’Europe. En tant que secteur, nous devons participer à ces discussions avec les autorités wallonnes pour les sensibiliser au fait qu’il ne faut pas confondre ambition, certes légitime, et précipitation économiquement non viable. Cela avait été le cas lors de la feuille de route PEB 2014 qui avait mené au Q-ZEN en 2021.
C’est un très bon exemple de progressivité. Ici, récemment, ensemble avec l’UWA, nous avons tiré la sonnette d’alarme sur l’AGW hiérarchie des déchets. Nous avons répété l’importance d’établir une progressivité suffisante dans ces nouvelles mesures. De cette façon, nous éviterons un naufrage type « nucléaire ». On arrête les centrales, puis on essaie de les redémarrer… », indique Bernard Piron.
Notre interlocuteur estime aussi que les nouvelles mesures/contraintes concernent presque systématiquement les nouvelles constructions. Il s’explique. «EnRégionwallonne, on construit à peine 10.000 nouveaux logements par an. Or, le parc immobilier wallon compte environ 1.500.000 logements existants. Le neuf est donc dérisoire par rapport au parc immobilier wallon global. Il faut atteindre le label PEB A d’ici 2050 pour tous les logements. C’est donc sur le marché du secondaire qu’il y a un gros travail et effort à fournir. On ne peut pas tout demander au neuf ou à la démolition-reconstruction ! »
Même si la situation actuelle n’est pas à l’optimisme, il ne veut pas non plus tomber dans un profond négativisme. Mais il prévient tout de même. « Si la situation ne s’améliore pas et que nos pouvoirs publics n’agissent pas, j’espère au passage que le fédéral ne va pas en remettre une couche et mener une bonne réforme fiscale, je crains qu’on aille vers une crise du logement, crise dont on sait qu'elle est dommageable socialement parlant. Je me réfère à la situation en Espagne ou aux Pays-Bas, lors de la crise financière en 2008. Ces crises, une bulle spéculative alimentée par un financement débridé, n’avaient pas du tout la même origine, mais les maux seront bien les mêmes. Ces pays avaient mis des années à s’en remettre. Le marché belge s’était assez bien comporté, mais le risque existe actuellement et il ne faut pas jouer avec le feu. Cela aurait de lourdes conséquences économiques. On dit que quand le bâtiment va tout va ! Mais l’inverse est vrai aussi. »
Le 21 mars dernier, Francis Carnoy a transmis publiquement la direction générale d’Embuild Wallonie à Hugues Kempeneers. L’événement convivial et festif a réuni 160 invités aux Isnes. Il a rassemblé les acteurs et partenaires du secteur ayant collaboré avec l’ex-directeur durant ses années passées dans l’organisation professionnelle. Elio Di Rupo, ministre-président wallon et Willy Borsus, ministre wallon de l’Economie, étaient également présents.
Dans son discours d’introduction, le président d’Embuild Wallonie, Bernard Piron, a appelé Francis Carnoy à rester impliqué jusqu’à sa retraite définitive. Comme en écho, le désormais ancien directeur général semi-retraité et nouveau « conseiller général » mi-temps d’Embuild Wallonie s’est dit motivé à continuer à soutenir l’organisation professionnelle via certaines missions dans des matières comme la communication, l’urbanisme, le patrimoine ou la responsabilité sociétale des entreprises.
Quatre panélistes ont ensuite évoqué les faits marquants et anecdotes de leur collaboration avec Francis Carnoy. Sylvie Marique, secrétaire générale du SPW, a souligné l’excellente concertation avec le secteur dans de nombreux dossiers (mise en oeuvre des plans « infrastructure », soutien à la numérisation du secteur…), mais en insistant surtout sur le rôle très apprécié d’Embuild Wallonie au moment des inondations dévastatrices de juillet 2021 et quant aux conclusions à en tirer pour la gestion du bâti.
Olivier Vandooren, directeur général de Buildwise, a parlé du lancement du cahier des charges-type bâtiment unifié, du cluster CAP2020, du fameux 6e pôle et de la forte
collaboration sur l’émergence du numérique et de la rénovation énergétique. Il a aussi raconté ces comités de concertation CCW/CSTC où Francis Carnoy venait avec des ordres du jour contenant jusqu’à 21 points qui duraient des après-midis entières, alternant travail efficace et fous rires.
Samuël Saelens, directeur du pôle compétences de l’UWE, connaissait déjà le désormais ex-directeur lorsqu’il travaillait à la fédération des voiristes. Ce dernier dénonçait alors régulièrement le sous-investissement public et la chute des crédits routiers, mais la SOFICO et les plans « infrastructure » ont heureusement inversé la tendance. Parmi de nombreux dossiers, celui de la transformation du CWATUPE en CoDT - avec la révision de dizaines d’articles essentiels pour notre secteur - a particulièrement illustré la bonne synergie UWE-CCW.
Enfin, Pierre-Paul Yerlès, le directeur Wallonie de Constructiv, après avoir pointé le côté avenant de Francis Carnoy qu’on découvre sous ses airs énigmatiques et un peu austères de prime abord, a rappelé les actions communes menées pour l’augmentation des compétences des travailleurs du secteur et contre les pénuries de maind’œuvre, notamment via l’ouverture à la diversité et la promotion des métiers à travers les Building Heroes, les concours Euroskills et la campagne « Je construis Mon Avenir ».
Francis Carnoy a ensuite pris la parole pour remercier chaleureusement les panélistes et retracer brièvement le fil d’une carrière longue de quasi 40 ans. « C’est depuis 1984quejem’investisprofessionnellementau service de l’économie, de la mobilité, de l’environnement, de l’urbanisme et du logement dans nos régions et en Wallonie en grande partie. Dans ce parcours, c’est en 1990 que j’ai rejoint le secteur de la construction. D’abord la période 1990-2003 passée dans l’univers de la voirie. Ensuite, en 2003, la CCW m’a invité à venir seconder André Bondroit, pour lui succéder officiellement en 2005 ».
Il a rappelé comment il s’est impliqué dans le secteur durant les 32 années passées dans l’organisation professionnelle, dont une petite vingtaine à la tête d’Embuild Wallonie. « Durant ces 18 ans à la direction générale, et grâce à une équipe agile et motivée que j’ai recrutée et formée au fil du temps, avec l’appui d’Aymé Argeles depuis 2017, j’ai tenu le gouvernail en cherchant sans relâche à développer le service aux membres et défendre le secteur auprès des gouvernements successifs. Et ce avec un nombre de dossiers à gérer de tous types (économique, technique, social, environnemental…) en croissance exponentielle sous le double effet des évolutions sociétales et de l’accroissement des compétences régionales », a-t-il indiqué.
Il n’a bien sûr pas manqué de remercier la bonne dizaine de présidents successifs qu’il a connus, les anciennes chambres locales et fédérations de métier, les nombreux partenaires, les politiques et autres acteurs actifs dans le secteur en Wallonie. Avant de céder la parole à son successeur, tout un symbole. « Après 40 ans de carrière à un rythme effréné, j’ai souhaité réduire la cadence, prendre une semi-retraite et donc céder, à bientôt 63 ans, le flambeau de la direction générale d’Embuild Wallonie. C’est à Hugues maintenant à faire le job. »
Elio Di Rupo, le ministre-président wallon et Sylvie Marique, la secrétaire générale du SPW, ont assisté à l’événement.
Hugues Kempeneers, le nouveau directeur général, a ensuite pointé les cinq priorités d’Embuild Wallonie, en utilisant une métaphore renvoyant au secteur. « Comme un chantier de construction, nous devons nous assurer que nous avons les fondations solides pour bâtir un avenir prospère pour tous. Un avenir qui doit intégrer cinq axes prioritaires », a-t-il souligné.
Ces axes sont : le renforcement et la continuité des investissements publics, la préservation de l’accessibilité financière des logements, la résolution des pénuries de main-d’œuvre, l’accélération de la rénovation énergétique du bâti et enfin, l’accélération et la simplification de l’octroi des permis d’urbanisme. « Outre tous ces axes, mon principal objectif en tant que directeur général d’Embuild Wallonie est de défendre au mieux le secteur de la construction, notamment par la création des partenariats win-win avec l’ensemble des acteurs concernés », a-t-il conclu.
Willy Borsus (à g.), ministre wallon de l’Economie, et Bernard Piron, président d’Embuild Wallonie (à dr.), ont rendu hommage à Francis Carnoy.
C’était, à n’en pas douter, le moment fort de cette soirée. La cerise sur le gâteau. À la fin des discours, une vidéo humoristique mimant une journée de travail dans les bureaux d’Embuild Wallonie a été diffusée. Vêtus de grands colliers hawaïens, les collaboratrices et collaborateurs d’Embuild Wallonie sont venus sur scène remercier chaleureusement leur ex-directeur en lui remettant un cadre contenant le certificat d’un « super directeur » à son nom. Très ému de cette belle surprise, Francis Carnoy a déclaré ressentir cette reconnaissance comme « le véritable couronnement d’une carrière ».
Les collaboratrices et collaborateurs d’Embuild Wallonie ont remis le certificat de « super directeur » à Francis Carnoy.
Fin mars, Embuild Wallonie a organisé une conférence intitulée « Automatisation et secteur de la construction : comment l’appliquer concrètement à l’éco-construction ? », lors du salon Bois & Habitat, à Namur Expo. Elle était organisée en collaboration avec le cluster Eco-construction et animée par Mélanie Léonard, conseillère Technologie & Innovation chez Embuild Wallonie.
Dans son mot d’introduction, le directeur du cluster Eco-construction, Hervé-Jacques Poskin, a planté le décor. « La construction a toujours été un secteur fort traditionnel. Mais avec l’homme qui reste au centre de l’acte de construire, la construction s’est tournée vers une volonté d’automatisation accrue pour améliorer la qualité, la performance et l’efficience des processus et des solutions constructives. L’automatisation permet une meilleure qualité de vie pour les travailleurs, avec moins de temps surlechantierencasd’intempériesetmoins de transport, mais permet aussi de diminuer les déchets et l’impact environnemental », a-t-il indiqué.
Automatisation, industrialisation, préfabrication… Ces termes sont de plus en plus souvent utilisés dans notre secteur, dont la digitalisation est croissante. L’éco-construction n’échappe pas non plus à cette tendance. Ces processus peuvent apporter un vent frais au secteur en le rendant plus accessible et attractif, notamment en termes d’image, de coût et d’adoption. Mais de nombreuses questions subsistent pour assurer cette transition. Cette conférence avait pour but d’apporter des éclaircissements et montrer quelques exemples concrets d’évolution des processus de construction via les nouvelles technologies.
Mélanie Léonard, conseillère Technologie & Innovation, a ensuite brossé un portrait assez large des technologies existantes et qui se développent dans le secteur. « Nous travaillons avec de nombreux partenaires à ce sujet, dont l’Agence du Numérique qui développe une stratégie digitale pour la Wallonie.Ledigitalpeutaiders’ilestbienréfléchi. Quand l’innovation rentre dans l’entreprise, elle doit être bien gérée et l’humain reste au cœur de la démarche. Telle type de technologie doit servir à telle tâche et répondre à une problématique : gestion administrative, suivi de chantier…Je citerai le track and trace (géolocalisation) pour suivre la production, éviter les vols et imputer correctement les coûts de chantier ; les maquettes en 3D pour
visualiser les plans sur tablette sur chantier ; le drone et/ou le scan 3D pour prendre des métrés, numériser des bâtiments et des terrains selon les précisions et la qualité attendues ; l’exosquelette pour porter mieux mais pas plus ; la réalité virtuelle pour aider le client à prendre des décisions ; la réalité augmentée pour superposer des éléments virtuels à la réalité existante et l’intelligence artificielle pour le suivi de la sécurité sur chantier, encore en plein développement pour le secteur. Pour cela, des aides financières existent, n’hésitez pas à faire appel à nous avant toute démarche. »
Des entreprises ont ensuite présenté des exemples de digitalisation/industrialisation dans leurs activités. C’est le cas de Stabilame (Mariembourg), une société de 100 personnes active dans la construction de bâtiments en bois, de la fabrication au chantier : poteaux-poutres, ossature, madriers et CLT collé et cloué. « Nous devons digitaliser car nous sommes multiproduits », a expliqué Laurent Riche, l’administrateur délégué. « Nous utilisons, par exemple, le BIM pour la fabrication depuis les années 2000. Nous avons automatisé la construction bois et développé des outils en interne, notamment l’ERP, pour gérer le commercial, la logistique, les liens avec le bureau d’études… »
Comme retour d’expérience, il a été question d’un immeuble de bureaux sur trois niveaux de 2.6000 m², à Lille. « Dès la phase deconception,nousavonstravailléavecdela modélisation 3D, pour intégrer les plans des architectes, cela permet des échanges très rapides et pas de mise à jour de plan papier. Nous avons intégré l’existant via un relevé topographique 3D et des nuages de points. Nous avons donc utilisé ce logiciel 3D aussi pour les nœuds constructifs et l’assemblage bois et acier et l’intégration des techniques spéciales. Cette anticipation a évité des réunions sur chantier. Le BIM a également permis un échange d’informations permanent avec toutes les parties prenantes du projet », a expliqué Laurent Riche.
Lors de la phase de production, un système d’étiquettes à scanner permet d’obtenir un tas d’informations sur le produit et la préfabrication offre une exactitude et un gain de temps via l’assemblage 2D/3D. « Je
citerai encore cet exemple, dans la menuiserie, des puces RFID permettent de savoir quel châssis placer à quel endroit. Pour la gestionduchantier,cettedigitalisationnous permet d’arriver avec les bons éléments au bon moment et au bon endroit, c’est un gain de temps considérable. De plus, il y avait une caméra en direct sur le site pour une autogestion pertinente en temps réel et une planification « on time »», explique Laurent Riche. « La digitalisation implique les gens, les tire vers le haut et les responsabilise. »
Deuxième exemple : l’automatisation et la digitalisation au sein de l’entreprise Gramitherm (Sambreville), qui conçoit des panneaux isolants en fibre d’herbe. Elle a implémenté deux projets. Le CFO Florent Timmermans les a expliqués au cours de la conférence. « Comme premier projet, nous avons automatisé toute la fin de la ligne de production avec notamment un bras robotique pour la palettisation. Il prend les panneaux et les met sur les palettes. Chaque panneau est également étiqueté de façon automatique et nous travaillons aussi avec une housseuse automatique. Les avantages sont nombreux : plus de sécurité, moins de pénibilité au travail et une meilleure qualité, logistique et productivité », a indiqué Florent Timmermans. « Le deuxième projet concerne de la digitalisation. Nous avons implémenté, en collaboration avec Embuild, un ERP et un CRM qui nous permettent d’avoir une vue sur le stock, la production et la traçabilité. Tous ces logiciels nous permettent de gagner en efficacité et productivité et d’optimiser les ressources »
François Denis, XR & BIM advisor chez Buildwise, a ensuite démontré, lors de son petit exposé, que les technologies permettent de passer à la vitesse supérieure. « Quand on parle de numérisation, on pense parfois au robot ou à l’équipement impayable ! Mais ça ne touche pas la majorité des acteurs. Il faut bien comprendre que des technologies beaucoup plus abordables permettent d’accompagner les entrepreneurs afin de gagner en temps, en qualité et en efficacité », a-t-il souligné. Que retenir de son intervention ? Quatre
« Nous avons automatisé toute la fin de la ligne de production avec notamment un bras robotique pour la palettisation. »Florent Timmermans, le CFO de Gramitherm.
grands points. Les outils numériques permettent notamment d’optimiser le processus constructif en collectant les données facilitant le suivi du chantier, guidant ou accompagnant l’opérateur à distance, facilitant la génération de devis ou l’évaluation des quantités et enfin, en permettant la visualisation d’un détail technique ou d’une future installation afin d’en faciliter la mise en œuvre ou la compréhension par le client.
C’est à Francis Carnoy, conseiller général d’Embuild Wallonie, qu’est revenu le mot de la fin. Il a notamment indiqué que ces concepts d’industrialisation et de préfabrication peuvent être des atouts considérables, vu les nombreux défis qui attendent le secteur, dans un contexte de pénurie de maind’œuvre et de nécessité de tripler la rénovation du bâti pour atteindre les ambitieux objectifs européens de neutralité carbone. « Industrie et chantier ne s’opposent plus. La frontière entre les deux s’estompe et leur complémentarité est grandissante. Il s’agit de déterminer quel degré d’industrialisation est nécessaire et pour quel projet. En effet, ce concept n’est pas applicable uniformément vu la typologie hétérogène et diversifiée des logements wallons, et cette hétérogénéité reste favorable aux petites entreprises « traditionnelles » qui garderont un rôle dans leur créneau. Le volet humain restera toujours important dans notre secteur, mais force est de constater qu’il n’est plus suffisant et toutes ces nouvelles technologies vont apporter des nouveaux business models axés sur les services », a-t-il conclu.
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L’AGW PEB du 15 mai 2014 relatif à la performance énergétique des bâtiments a été modifié. Il a été adopté par le Gouvernement wallon le 11 janvier et publié au Moniteur belge le 17 mars 2023. Il contient des exigences renforcées liées à l’électromobilité et aux systèmes techniques des bâtiments. Concernant ce deuxième point, c’est l’annexe C4 qui a été modifiée.
Les ambitions énergétiques à l’horizon 2030-2050 sont très élevées. Et les systèmes techniques de bâtiments joueront un rôle important dans l’atteinte de ces objectifs. Le renforcement des exigences en la matière, aussi bien pour les nouvelles constructions que les bâtiments existants, était donc une suite logique dans l’évolution de la législation relative à la performance énergétique des bâtiments.
Commençons par les nouvelles exigences en matière d’électromobilité. Elles complètent les exigences déjà prévues dans le décret du 16 décembre 2020. À partir du 1er janvier 2025, les bâtiments non résidentiels, comprenant plus de vingt emplacements de stationnement, devront être équipés d’un point de recharge pour les véhicules électriques, ainsi que de l’infrastructure de raccordement, permettant la pose future des câbles pour un emplacement de stationnement sur cinq lorsque le parc de stationnement est situé à l’intérieur du bâtiment ou lorsqu’il jouxte le bâtiment.
Pour les exigences systèmes, il s’agit, à la fois de certaines prescriptions déjà présentes et de nouvelles obligations qui s’appliqueront désormais à toutes les techniques du bâtiment installées ou modifiées, aussi bien dans les bâtiments neufs que dans les bâtiments existants. Cela concerne les
installations de chauffage et eau chaude sanitaire (chaudières, pompes à chaleur, chauffage électrique et cogénération), la climatisation, la ventilation, l'éclairage et les panneaux photovoltaïques/solaires thermiques.
Certaines exigences devront être rencontrées, même en l’absence de travaux sur les systèmes, dès le 31 décembre 2025 pour tous les bâtiments. Il s’agit, en particulier, des exigences en matière de régulation des systèmes de chauffage et de climatisation et en matière de calorifugeage des conduites, toutes les conduites (chauffage, eau chaude sanitaire, eau glacée, ventilation) devront être isolées conformément aux prescriptions techniques de l’annexe C4.
Pour le 31 décembre 2025 également, les bâtiments non résidentiels qui comportent un système de chauffage ou un système de climatisation d’une puissance nominale supérieure à 290 kW devront être équipés d’un système d’automatisation et de contrôle. Ces différentes exigences sont définies dans l’annexe C4 de l’AGW PEB qui contient également d’autres exigences, entre autres, de rendement et de comptage énergétique pour les systèmes de chauffage, d’eau chaude sanitaire, de refroidissement et de ventilation.
Il est important de savoir que l’installateur/entrepreneur sera tenu d’effectuer un dimensionnement de l’installation et d’éta-
blir une note de dimensionnement. Cette note comprendra notamment le détail de la méthode de calcul, qui détermine les besoins en condition de conception et la puissance nominale utile totale requise pour satisfaire à ces besoins, ainsi que les résultats obtenus par cette méthode.
Il devra effectuer le dimensionnement et la note pour tous les systèmes techniques sur lesquels des travaux sont réalisés, sauf pour l’éclairage. Des exigences en matière d’éclairage sont définies dans le Code du bien-être au travail. C’est la responsabilité de l’employeur de vérifier que ces exigences en matière d’éclairage sont bien rencontrées. Après travaux, il effectuera un rapportage des travaux mis en œuvre. La Région précisera ultérieurement les modalités et mettra à disposition des entrepreneurs un outil numérique spécifique pour réaliser ce rapportage.
Notons qu’il est capital que l’installateur/entrepreneur maîtrise parfaitement les exigences techniques PEB, et en particulier dans ce cas celles reprises dans l’annexe C4, afin de répondre pleinement à ses obligations légales.
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Dans le paysage de l’enseignement supérieur, l’ECAM est bien connue. Cet établissement, fondé en 1898 et maintenant situé sur le campus UCLouvain Bruxelles Woluwe, propose 7 diplômes d’ingénieurs, dont notamment les ingénieurs en construction. En mars 2022, pour étoffer son offre de formation continue, l’ECAM Academy a vu le jour.
Cette académie est le fruit de la rencontre entre des entreprises désireuses d’avoir une approche originale pour la formation, de l’ECAM qui répond à son décret mission et de Philippe Gillion ; co-fondateur du projet, président de l’ECAM Academy et par ailleurs ancien président de notre ex-Confédération Construction Bruxelles-Capitale. Depuis très longtemps, il souhaitait apporter sa pierre à l’édifice dans la formation pour le secteur. Pour comprendre le rôle et les missions de l’ECAM Academy, il est utile de distinguer deux asbl. D’un côté, l’ECAM qui propose la formation initiale (ingénieurs) à de jeunes étudiants, depuis plus de 100 ans. Et de l’autre, le « petit nouveau », l’ECAM Academy qui a en charge la formation continue. Cette dernière a été créée en mars 2022 et les formations ont débuté en octobre de la même année. Intéressons-nous un peu à ce nouveau « bébé ».
Quand le projet s’est concrétisé, c’est comme un rêve de gosse qui se réalisait pour Philippe Gillion. « J’ai toujours voulu participer à l’amélioration et œuvrer pour la formation dans le secteur de la construction, en accordant une importance toute particulière à la formation continue. C’est sans doute dû à monhistoirefamilialeetpersonnelle.Depuis mon adolescence, j’ai été témoin et j’ai bénéficié de l’avantage de la formation entre pairs dans le secteur. Et ceux qui me connaissent savent que mon rêve, mon obsession, a toujours été de reproduire une version moderne de ce compagnonnage, où le partage de
connaissances tire les gens vers le haut dans ce secteur qui m’est cher », explique-t-il. « Les problématiques du secteur évoluent de plus en plus vite et la formation initiale ne peut pas toujours répondre à tous les enjeux. Avec nos formations, on souhaite apporter notre soutien pour continuer à maintenir les personnes à niveau dans les compétences indispensables aujourd’hui. »
Dès le début, il s’est pleinement engagé dans ce projet, notamment grâce à la collaboration de plusieurs entreprises. « Quand l’ECAM a lancé son projet de formation continue et que les entreprises ont répondu à l’appel, il m’a semblé évident de m’investir personnellement et avec toute ma conviction dans cette thématique qui me tient particulièrement à cœur. L’ECAM Academy a donc été mise sur pieds grâce à la collaboration de l’ECAM et d’entreprises prêtes à faire preuve d’audace dans la formation continue. Je tiens ici à remercier et saluer tout d’abord nos 3 partenaires originels ; BPC Group, in Advance et Jamar qui ont très vite cru au projet ; rejoints, quelques mois plus tard, par l’enthousiasme de Thomas & Piron et TS Construct. Je ne manquerai pas de citer et de remercier également les partenaires institutionnels du secteur tels que Buildwise et le bureau Schoups. Et souligner le soutien précieux de Cefora et de Constructiv. »
Ces formations continues s’adressent à quatre profils différents. « Nous visons un public hétérogène », précise Philippe Gillion. «Lapremièrecible–etprioritaire-concerne
les personnes qui veulent se réorienter professionnellement. Le secteur souffre d’une pénurie de main-d’œuvre et nous proposons une offre sur mesure à des personnes en reconversion professionnelle. Deuxième public cible : les travailleurs jeunes ou expérimentés qui ont besoin de certaines compétences spécifiques au cours de leurs parcours en entreprise. Troisièmement, ces formations peuvent aussi s’adresser à des personnes souhaitant monter en compétences, par exemple un chef d’équipe qui veut passer conducteur de chantier. Enfin, les étudiants de l’ECAM, qui désirent parfaire leur formation en acquérant des compétences supplémentaires, nécessaires pour leur future carrière. »
Comment est élaboré le contenu de ces formations ? « Nos équipes vont à la rencontre des travailleurs, les gestionnaires de chantier, par exemple, pour comprendre leurs réalités quotidiennes et les compétences qu’ils doivent mobiliser. En fonction de ces retours de terrain, l’ECAM Academy articule les compétences en modules pour créer des trajets de formation complets,
qui sont ensuite validés par les entreprises elles-mêmes. »
Actuellement, ces formations donnent accès à deux Executive Masters : la gestion exécutive d’un chantier et la supervision technique d’un chantier. « Ces diplômes, co-signés par les entreprises partenaires, sont la garantie d’avoir des profils avec des compétences attendues par le secteur et directement mobilisables. »
La trentaine de formateurs actifs actuellement vient aussi des entreprises. « Ce sont des gens de terrain, recommandés par les entreprises elles-mêmes, qui connaissent parfaitement leurs métiers et qui veulent partager leurs connaissances. Ils se mettent ensemble autour de la table pour définir le contenu des formations et l’adapter au besoin. Ce contexte permet de mutualiser les compétences et d’en faire bénéficier l’ensemble des parties prenantes. C’est là qu’on retrouve l’esprit du compagnonnage, mais ici, dans une dynamique moderne de partage inter-entreprise. C’est notre approche et notre philosophie : semons ensemble pour récolter ensemble ! »
En insistant sur le « ensemble », Philippe Gillion souhaite aussi que notre organisation professionnelle collabore à cette belle aventure. « Embuild a un rôle fédérateur et est la mieux placée pour partager les idées originales et différentes aux entreprises. Je pense que nos formations ont tout à gagner à intégrer le catalogue de formations d’Embuild. Elles viendraient étoffer une offre déjà riche, en apportant d’autres réponses aux défis du secteur. En effet, celui-ci fait face à de nombreux challenges : la neutralité carbone, la rénovation du bâti, les enjeux de la productivité, la standardisation, la numérisation… Avançons tous ensemble pour les réaliser. »
Pour conclure, Philippe Gillion évoque la richesse du secteur. « La construction est un extraordinaire milieu, rempli de passionnés qui cherchent à se dépasser en permanence, à marquer de leur empreinte des générations par leurs réalisations. Et quand on est réellement amoureux du secteur, peut-il y avoir de plus grande fierté que d’œuvrer à la concrétisation d’un tel projet ? »
« Les problématiques du secteur évoluent de plus en plus vite et la formation initiale ne peut pas toujours répondre à tous les enjeux. »Philippe Gillion est le co-fondateur du projet, président de l’ECAM Academy et par ailleurs ancien président de notre ex-Confédération Construction BruxellesCapitale.
Savez-vous que plus de 80 % des isolants utilisés en Belgique sont testés dans les laboratoires de Buildwise ? Que de nouvelles technologies comme les fibres optiques sont de plus en plus souvent utilisées comme technique de mesure ? Que Buildwise dispose de plus d’une centaine de dispositifs d’essais, mais aussi d’équipements de mesures uniques ?
Buildwise évolue et ses laboratoires aussi ! Voici quelques éléments vous permettant de mieux les connaître…
Buildwise réalise plus de mille essais sur des matériaux de construction tels que le béton, la maçonnerie, les mastics, les isolants, les ETICS, les peintures ou encore les éléments de menuiserie et de toiture, les parois ou les cloisons, les garde-corps ou même les éléments de façade. Des analyses d’eau sont aussi effectuées et d’autres essais ont souvent lieu sur chantier, comme les essais touchant le domaine de la géotechnique et de l’acoustique, par exemple.
Même si la résistance mécanique des éléments de construction et la valeur lambda des isolants restent des mesures importantes et couramment déterminées, l’intérêt grandissant pour le confort et la
performance énergétique des bâtiments oriente les essais réalisés. Les demandes concernant l’évaluation des caractéristiques acoustiques des parois, des fenêtres ou des planchers, mais aussi de l’étanchéité à l’air et à l’eau des éléments de façade sont ainsi de plus en plus fréquentes ces dernières années. Buildwise réalise en outre de nombreuses analyses d’impact environnemental, qui connaissent un succès croissant et relativement récent.
Les produits testés évoluent aussi. De plus en plus de matériaux à base d’éléments recyclés et de nouveaux matériaux biosourcés sont testés. La durabilité de ceux-ci (résistance au gel, résistance à la carbonatation dans le cas des bétons...) et la résistance aux moisissures focalisent aujourd’hui l’attention. L’évaluation des matériaux de réemploi est un nouveau segment d’activités qui se développe également.
L’intérêt grandissant pour les constructions en bois ou les constructions intégrant des matériaux innovants a conduit Buildwise à développer des essais de caractéri-
sation mécanique grandeur nature. Pour évaluer la déformation des structures, le laboratoire utilise un système de mesure optique, le DIC (Digital Image Correlation).
Ce système muni de deux caméras haute définition suit les déplacements dans les trois directions d’une face de l’élément testé en temps réel.
Depuis début 2023, Buildwise dispose d’un équipement de recherche et d’essais unique en Europe, du nom de « Hamster ». Ce poste d’essai permet d’étudier le comportement hygrothermique et la performance énergétique d’éléments de construction de grandes dimensions (jusqu’à trois mètres carrés).
Bien évidemment, tous les laboratoires de Buildwise sont avant tout au service des entrepreneurs.
Les exigences imposées aux éléments de menuiserie et l’imposition du marquage CE ont conduit de nombreux menuisiers et producteurs d’éléments de menuiserie à tester leurs portes et leurs fenêtres. Outre la connaissance de la résistance mécanique, des aspects de sécurité (résistance à l’effraction, aux chocs...) et de durabilité (stabilité dimensionnelle, cycles d’ouvertures et de fermetures...), la caractérisation de la perméabilité à l’air, de l’étanchéité à l’eau et de la résistance au vent est de plus en plus souvent requise. Buildwise s’est dès lors équipé d’un nouveau poste d’essai permettant de tester des éléments de façade allant jusqu’à environ 40 m².
Plus de 150 avis sont donnés chaque année grâce à des essais réalisés dans les laboratoires de Buildwise.
À noter qu’un certain nombre de ces essais sont accrédités par BELAC (certificat n° 042-TEST) sur la base des exigences de la norme NBN EN ISO/IEC 17025.
Si vous souhaitez obtenir plus d’informations, consultez le site http://www.buildwise.be ou contactez Buildwise par e-mail à l’adresse info@buildwise.be.
Valérie Pollet, Coordinatrice R&D chez Buildwise
La philosophie consumériste du « Je jette, je rachète… » entraîne l’épuisement progressif des ressources non renouvelables de notre planète. Aujourd’hui, le secteur de la construction voit les choses plus durablement. Chez Buildwise, on s’intéresse de près à cette « économie circulaire », qui implique aussi la récupération et le recyclage des matériaux en fin de vie.
Dans un modèle économique linéaire, on extrait, on produit, on consomme et puis on jette… Il en va tout autrement dans une économie circulaire où le principe est de conserver le plus longtemps possible la valeur des produits et des matériaux mis en œuvre. L’économie circulaire est celle qui répare, qui entretient, qui réutilise et qui recycle.
Le secteur belge de la construction produit des millions de tonnes de déchets par an. La majeure partie en est recyclée et notamment la fraction minérale de la construction, mais souvent « vers le bas », c’est-à-dire dans des applications de moindre valeur. Quant aux autres déchets de la construction, ils ne sont pas tous perdus pour autant…
La démarche n’est pas seulement celle de « trouver des débouchés » pour les constructions arrivant en fin de vie, mais de les avoir dès le départ conçues et assemblées pour pouvoir leur donner une seconde vie par la suite. Avec à la clef une moindre pression sur l’environnement, une meilleure sécurité d’approvisionnement et des emplois locaux pour travailler autrement et mieux. Nous avons tout à y gagner !
Un premier conseil est de construire des bâtiments modulables, susceptibles de changer de fonction au fil du temps. Il n’est pas rare de voir un immeuble de bureaux
reconverti en immeuble de logements. Pour cela, les espaces et hauteurs sous plafond doivent avoir été pensés dans cette optique lors de la conception.
Il faut aussi, dès le départ, songer au calendrier des interventions. Les éléments assemblés pour faire un bâtiment n’ont pas tous la même durée de vie. Il y a la structure, l’enveloppe, les aménagements spatiaux, les systèmes… Certains doivent être renouvelés plus vite que d’autres. Il faut donc que les interventions puissent se faire indépendamment, sans devoir toucher aux couches non concernées.
Privilégiez toujours le recyclage ! On peut construire avec des matériaux recyclés. Exemple : le béton à base de granulats recyclés. On peut aussi utiliser des matériaux recyclables en fin de vie. Faire les deux, c’est encore mieux !
Les moyens d’assemblage réversibles tels que les vis ou les clips présentent aussi un avantage puisqu’ils permettent, en fin de cycle, de désassembler les matériaux sans les endommager, pour pouvoir les réutiliser.
Avant toute démolition ou rénovation, il est utile de procéder à un inventaire de « prédémolition » pour quantifier les fractions récupérables et identifier celles pouvant éventuellement être source de pollutions.
Pierre bleue, carreaux céramiques, briques, pavés, tuiles sont des éléments pouvant souvent être réutilisés tels quels s’ils sont intacts, dans la même fonction que celle d’origine. La difficulté – et le défi ! – est souvent de faire concorder l’offre à la demande et de garantir le maintien des performances de l’élément récupéré.
Un autre défi est de rendre plus homogènes les flux de déchets à recycler. Un tri plus sélectif facilitera le recyclage et la
reproduction idéale, en boucle fermée. La grande majorité de la fraction pierreuse est recyclée à l’heure actuelle. Les matériaux de grand volume et de faible valeur ainsi que ceux qui sont composites ou collés à d’autres sont plus compliqués à récupérer. Il y a, de ce côté, des solutions techniques à trouver encore…
Plus longue est la durée de vie d’un matériau, plus on est dans le « durable » au sens étymologique autant qu’écologique du terme.
www.buildwise.be :
● Innovation Paper 28 de Buildwise : « Vers une économie circulaire dans la construction. Introduction aux principes de l'économie circulaire dans le secteur de la construction »
● Laboratoire Buildwise « Solutions durables et circulaires ».
Seules ces contributions originales de Buildwise peuvent être citées en référence.
Les installations géothermiques pour le chauffage et le refroidissement sont désormais courantes. Mais une alternative émerge tout doucement dans notre pays : l’aquathermie. En collaboration avec le bureau d’études EXTRAQT, notre membre Eco-Technix a installé un système aquathermique pour le célèbre château de Merode.
Le château de Merode se situe à Westerlo, non loin de la rivière Grote Nete. La partie la plus ancienne, la tour résidentielle fortifiée ou donjon, date du quatorzième siècle. En 1484, il est passé aux mains de la famille de Merode, une famille noble dont les membres sont habilités à porter des titres princiers. Plus de cinq siècles plus tard, le château est toujours occupé par cette famille.
Mais même les vieilles familles nobles n’échappent pas à la réalité. Chauffer le château nécessite 250.000 kWh d’énergie par an. Avec l’augmentation du prix du gaz l’année dernière, cela devient impayable. Le châtelain a donc cherché une alternative et s’est finalement adressé à EXTRAQT, un jeune bureau d’études spécialisé dans l’aquathermie.
Jan Denayer, cofondateur d’EXTRAQT, explique la démarche. « Les pompes à chaleur air-air étaient impossibles. Elles n’offrent pas le rendement nécessaire. En outre, le château est un patrimoine protégé. Il était donc hors de question d’accrocher des installations à la façade. Une alternative était de relier une pompe à chaleur à l’énergie géothermique, mais cela aurait nécessité des forages coûteux. Et puis, il y a les douves. Elles se trouvent entre les forages et devaient être comblées. »
Finalement, les douves n’étaient pas le problème, mais la solution. Le choix s’est porté sur une installation aquathermique, qui puise l’énergie dans les douves au moyen d’une pompe à chaleur eau-eau. L’exécution des travaux a été confiée à Eco-Technix de Rotselaar, spécialiste des installations respectueuses de l’environnement. « Nous
existons depuis douze ans et nous avons décidé, il y a quatre ans, de ne plus placer d’installations à base de combustibles fossiles. Le projet à Westerlo constituait notre première installation aquathermique, mais nous avons tout de suite cru à ce concept. En fait, l’aquathermie est très similaire à la géothermie avec laquelle nous avons beaucoup d’expérience. Mais, par exemple, l’échangeur de chaleur aquathermique était nouveau pour nous », indique Michel Ferir, le gérant d’Eco-Technix.
Une pompe à chaleur est généralement reliée à un chauffage par le sol. Mais il n’y en a pas au château de Merode, qui est principalement équipé de radiateurs en fonte. « Heureusement, ce n’était pas trop grave. Nos analyses ont montré qu’à une température de l’eau comprise entre 45 et 50 degrés Celsius, ces radiateurs en fonte chauffaient suffisamment, tant qu’il ne gelait pas. Et à 50 degrés, l’efficacité d’une pompe à chaleur est encore suffisamment élevée », indique Jan Denayer.
« La pompe à chaleur que nous avons installéeestungroupemodulantEcoforestHigh Power15-70,avecunepuissancedechauffage de 17 à près de 60 kW. L’unité peut fournir de l’eau à des températures comprises entre 20 et 60 degrés Celsius. En théorie, vous pouvez également l’utiliser pour refroidir en été, mais cela n’est pas recommandé si la pompe à chaleur est couplée à des radiateurs en fonte. Le risque de condensation sur les radiateurs est trop élevé », explique Michel Ferir.
Les chaudières à gaz et la production combinée de chaleur et d’électricité (PCCE) déjà présentes ont été conservées. Mais do-
Le groupe modulant Ecoforest High Power 15-70 a une puissance de chauffage de 17 à près de 60 kW.
rénavant, la pompe à chaleur sera utilisée autant que possible, complétée par la PCCE si nécessaire. La chaudière à gaz ne sert que de back-up. « Le chauffage du château émettait 55 tonnes de CO2 par an. Ce chiffre a été ramené à 25 tonnes. Et avec de l’électricité produite de manière durable, on pourrait encore réduire ce nombre », explique Jan Denayer.
L’échangeur de chaleur situé dans les douves est large de quatre mètres, profond de cinq mètres et haut de 90 centimètres. Sa surface de contact avec l’eau est de 155 m². Par moments, la connexion entre l’échangeur de chaleur et la pompe à chaleur a été une véritable aventure. « Nous avons d’abord mis l’échangeur dans l’eau à l’aide d’une grue, alors qu’un morceau des deux tuyaux principaux y était déjà fixé. Ensuite, nous avons dû le relier à la pompe à chaleur, ce qui a nécessité au total une centaine de mètres de tuyaux. Seulement : il fallait fabriquer ce tuyau d’une centaine de mètres à partir de tuyaux de douze mètres, et en partie sur l’eau. Comment procéder ? La réponse : utiliser un pédalo ! », indique Michel Ferir.
Dans le cas de l’énergie géothermique et des forages associés, des mesures strictes doivent empêcher la contamination des nappes phréatiques. L’aquathermie peut-elle aussi avoir des effets secondaires indésirables ? « Pas en ce qui concerne la température de l’eau dans les douves, par exemple.
On en tire de l’énergie, mais nous avons fait une modélisation et la baisse de température est négligeable, moins d’un demi-degré », souligne Jan Denayer.
« Le risque de contamination de l’eau des douves est également très faible. Nous avons utilisé les meilleurs joints soudés entre les tubes. Le liquide dans les canalisations est un mélange d’eau avec du Mono Propylène Glycol, un produit non toxique qui peut être utilisé dans les installations des industries pharmaceutiques et alimentaires », indique Michel Ferir. « À l’étranger, il y a des installations aquathermiques qui fonctionnent depuis quinze ans sans une seule fuite », selon Jan Denayer.
Il ne fait aucun doute que de plus en plus de pompes à chaleur seront installées. Si celles-ci doivent être plus puissantes, elles sont souvent couplées à la géothermie. Mais cela coûte très cher. L’aquathermie estelle une alternative utilisable à plus grande échelle ?
↑ L’échangeur de chaleur a une surface de contact avec l’eau de 155 m².
← L’effet de l’installation sur la température de l’eau des douves est négligeable.
→ Le plaisir de l’eau ! Les tuyaux entre l’échangeur de chaleur et la pompe à chaleur ont été assemblés sur le pédalo (à gauche Michel Ferir).
« Absolument. Et pas seulement pour les châteaux, mais aussi comme source pour les réseaux de chaleur ou pour les immeubles à appartements et de bureaux, par exemple. Tant qu’il y a de l’eau à proximité. Il n’est pas nécessaire qu’elle atteigne le bâtiment ; pour l’instant, nous constatons que le point de basculement se situe à environ 100 mètres. Je vois aussi un bel avenir pour les systèmes ouverts, c’est-à-dire pour l’eau courante. Nous avons fait les calculs : avec l’énergie de la Dyle, on pourrait chauffer une grande partie du centre-ville de Louvain. Le segment de l’aquathermie se développe rapidement. Nous avons actuellement cinq projets en attente, et Eco-Technix entre toujours en ligne de compte en tant que partenaire », explique Jan Denayer.
« Pour convaincre les gens, il faut des projets exemplaires, quelqu’un qui ait envie d’y aller. Le Prince de Merode a franchi le pas, et avec ce projet, nous avons pu montrer que l’énergie aquathermique fonctionne. La surveillance des données de la pompe à chaleur le confirme », souligne Michel Ferir.
La publicité donnée à ce projet a suscité un large intérêt, tant en Flandre qu’en Wallonie. L’aquathermie, bientôt peut-être aussi dans votre région !
Pour adapter le temps de travail en fonction des conditions souvent variables des chantiers, de nombreuses possibilités existent qui sont toutefois mal connues et, de ce fait, trop peu utilisées par les entreprises de construction.
Les règles relatives à l’organisation du temps de travail ont évolué à plusieurs reprises. Dès lors, pour répondre au mieux à ses besoins, l’entrepreneur dispose de différentes possibilités. Plusieurs régimes de travail permettent d’ailleurs d’atteindre le même résultat. Cependant, tous ces régimes ne sont pas traités de manière identique sur le plan fiscal. En outre, la réduction des charges salariales a également une incidence.
Afin de pouvoir décider en toute connaissance, il est essentiel pour l’entrepreneur de disposer d’un instrument pratique présentant l’ensemble des possibilités. Ces dernières font d’ailleurs l’objet d’un grand tableau de synthèse au format A3. Ce tableau vous présente les principales caractéristiques des différents régimes de travail et intègre également leurs aspects fiscaux.
C’est pourquoi une nouvelle édition de la brochure ‘’Organiser le temps de travail’’ a été réalisée. Elle se veut très concrète. Ainsi, des tableaux de synthèse et de nombreux exemples permettent d’y voir clair rapidement. Différentes fiches pratiques complètent ces informations et des annexes fournissent des explications plus détaillées sur certains aspects plus techniques.
Depuis sa publication en 2020, les évolutions de la réglementation nous ont amenés à l’actualiser au 1er mars 2022. Cette mise à jour est maintenant disponible et sera jointe à la brochure.
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Quinze ans après son inauguration, Wienerberger a officiellement rouvert les portes de son showroom rénové, à Londerzeel. Outre l’actualisation de son concept d’intérieur, le showroom a été doté d’un solide facteur expérientiel, basé sur la puissance d’outils d’inspiration digitaux. Situé le long de l’autoroute A12, ce showroom constitue depuis des années un point d’information et d’inspiration familier pour les professionnels de la construction et les particuliers, quels que soient leurs projets de construction, de rénovation ou d’aménagement de jardin. Ils peuvent y voir, toucher et combiner tous les produits et solutions Wienerberger, mais aussi y recevoir les conseils souhaités de la part des conseillers du showroom.
Outre une dimension tactile, le showroom réaménagé a été
doté d’une nouvelle dimension expérientielle supplémentaire. Photos inspirantes, visualisations, écrans affichant les textures…feront voyager le visiteur parmi les nombreuses possibilités qu’offrent les produits Wienerberger, et ce dans son propre projet de maison ou jardin. Cette nouvelle dimension apporte une valeur ajoutée à l’expérience physique autour de laquelle avait été aménagé l’ancien concept de showroom. Grâce à la puissance des techniques digitales, ce voyage expérientiel commence déjà pour le visiteur à la maison, dans son fauteuil. En effet, via le site web de Wienerberger, le visiteur pourra déjà charger des infos concrètes sur son projet et créer un moodboard avec des photos inspirantes.
INFO : www.wienerberger.be
Points forts du nouveau logiciel : les utilisateurs peuvent désormais comparer, pour la première fois, jusqu’à cinq calculs et créer leur propre compte dans lequel ils peuvent enregistrer leurs calculs. L’économie d’énergie de l’objet isolé par rapport à l’objet non isolé est représentée en pourcentage. Ainsi, les planificateurs, les servies d’appels d’offres et les isoleurs peuvent désormais déterminer facilement le potentiel d’économie plus élevé grâce à une épaisseur d’isolation plus importante et le démontrer aux donneurs d’ordre. INFO : www.armacell.be
De décembre à mars, le nouveau MAN eTruck a fait l’objet d’une série d’essais hivernaux dans le nord de la Suède, en vue de sa production en série. Le camion, dont l’autonomie journalière est comprise entre 600 et 800 kilomètres, a démontré sa capacité à fonctionner sans problème sur le verglas, dans la neige et à des températures glaciales de moins 40 degrés.
Les fonctions de conduite et l’autonomie, la climatisation et le comportement de charge ont fait l’objet de milliers de kilomètres d’essais réussis en électrique dans des conditions arctiques. « Les tests hivernaux ont été une réussite complète. Nos ingénieurs ont littéralement mis le nouveau eTruck à l’épreuve jour et nuit dans des conditions les plus difficiles. Le niveau de maturité est déjà extrêmement élevé et l’équipe de développement travaille avec acharnement sur d’autres essais afin d’offrir à nos clients un produit optimal pour le passage au transport de marchandises sans CO2 », explique Frederik Zohm, responsable R&D de MAN Trucks & Bus et membre du conseil d’administration.
Soumis à des tests rigoureux, le MAN eTruck, substitut aux camions diesel sans CO2 , sera prêt pour son lancement en 2024. INFO : www.man.be
Un an après le lancement de la campagne « Nous Construisons Demain », le secteur et Constructiv ont lancé, fin mars, les « Semaines de la Construction », pendant six semaines, du dimanche 26 mars au dimanche 7 mai. Ces initiatives ont bien évidemment pour but de sensibiliser les jeunes et demandeurs d’emploi aux métiers de la construction, car le secteur éprouve toujours des difficultés à trouver suffisamment de travailleurs.
Lorsqu’il s’agit de recrutement, « efficiency is key », traduisez l’efficacité est la clé. Pendant ces semaines, le secteur a donc lancé sa campagne « Construction Challenges » afin de connecter digitalement les jeunes, via un jeu vidéo. Selon l’étude Profacts, cette tranche d’âge est clairement ouverte à un emploi dans le secteur. Ce jeu s’appelle Minecraft. Très populaire, il est en première place dans la liste des jeux les plus joués. Les jeunes de l’enseignement primaire et secondaire, qui correspondent au groupe cible que le secteur souhaite atteindre, l’apprécient particulièrement : 68 % d’entre eux déclarent que Minecraft est leur jeu préféré.
Dans le cadre de ces Construction Challenges, huit gamers ont mis en lumière les défis de la construction
1.953
et encouragent les jeunes à les relever grâce à Minecraft. « Beaucoup de jeunes jouent à des jeux presque tous les jours, et bien que ce ne soit pas toujours vu positivement, nous y voyons de nombreuses possibilités d’apprentissage. En jouant, ils développent des compétences qui sont également utiles dans d’autres secteurs. Nous avons mis les jeunes au défi d’appliquer leurs compétences en ligne dans un contexte plus réaliste et dans un secteur qui capte vraiment leur créativité », a déclaré Natacha Jérouville, la présidente de Constructiv.
D’autres activités et événements ont eu lieu pendant ces six semaines : la Bouwroute (26/03), les journées découverte des métiers construction à l’IFAPME de Gembloux (à partir du 28/03), la présence de Constructiv au salon SIRP à Liège (31/03 et 01/04), la Journée de la construction à Vielsalm (04/04), le salon numérique de la construction à Construform Liège (14/04), la semaine de la construction durable à Bruxelles (19/04 – 21/04). La Journée Chantiers Ouverts, organisée par Embuild, clôture ces « Semaines de la Construction » Elle aura lieu le dimanche 7 mai.
En 2021, 1.411 entreprises ont été déclarées en faillite dans le secteur de la construction. L’année dernière, ce nombre était de 1.953, soit une hausse de 38,4 %. Dans l’ensemble de l’économie, les faillites ont augmenté de 41,8 % au cours de la même période, passant de 6.533 à 9.265. Dans notre secteur, il y a eu à peu près le même nombre de faillites en 2022 qu’avant la crise du coronavirus. Pour rappel, 1.969 entreprises de construction ont déposé le bilan en 2019.
55 % des entreprises de construction déclarées en faillite, l’année dernière, étaient des sociétés à responsabilité limitée. Les entreprises unipersonnelles arrivent en deuxième position avec 28,5 %. La part des autres formes de société était plus faible : 10,5 % étaient des sociétés en nom collectif, 3 % des sociétés anonymes et 2,7 % des coopératives. Les 0,3 % restants avaient une autre forme de société non mentionnée ici.
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