Embuild Magazine 02/2023

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FÉVRIER 2023

Magazine

Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt

DOSSIER : LE CHANTIER NEUTRE EN CO2

BUILDWISE Une nouvelle stratégie ambitieuse

DROIT DE LA PREUVE En phase avec l’évolution technologique

HACKATHON La troisième édition a eu lieu au HUBB

Gent X • €6
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GO DIGITAL!

BRUSSELS KART EXPO 10 /10/20 23

Après le gel, le dégel ?

En 2022, la construction en général a connu une croissance de 1,5 % et elle se stabilisera en 2023, selon une étude d’Embuild. Mais le principal risque réside dans la confiance des consommateurs et des producteurs. La guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie ont sans aucun doute mené à un certain pessimisme. S’il devait encore augmenter, il en résulterait une influence négative sur l’activité du secteur.

Toutefois, nous nous attendons à ce que la construction de nouveaux logements se stabilise au cours de la période 20222024. La rénovation des logements connaîtra à nouveau une croissance de 10 % au cours de cette période. La branche de la construction, qui obtient les moins bons résultats, semble être celle de la construction non résidentielle. Pour la période 2022-2024, ce segment connaîtrait une baisse de 20 %, qui s'explique en partie par la surcapacité créée par le passé. Ensuite, la rénovation des bâtiments non résidentiels se porte beaucoup mieux durant la même période avec une croissance prévue de 6,5 %. Le génie civil est un autre segment présentant de belles perspectives de croissance pour la période 2022-2024, avec une activité augmentant de 10 %. Cela est lié au regain d'intérêt pour l'investissement public, mais aussi, bien évidemment, aux élections locales d'octobre 2024.

En un mot comme en cent, nous sommes encore au-devant d’années difficiles, comme nous le connaissons malheureusement depuis le coronavirus. Mais Embuild sera encore là pour vous. En lisant notre aperçu des activités 2022, vous pouvez constater que, l’année dernière, nous avons effectué de très belles réalisations en matière fiscale et sociale, entre autres, et nous vi-

sons haut cette année également. Ainsi, nous essaierons de prolonger la TVA réduite à 6 % sur les démolitions-reconstructions et sur les panneaux solaires, les chauffe-eaux solaires et les pompes à chaleur au-delà de la fin 2023. Aussi, la prochaine réforme de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ne devrait pas être financée en harmonisant les taux réduits de TVA à 6 et 12 %, à 9 %. En effet, l’effet serait très négatif sur les démolitions-reconstructions et sur les rénovations. Le gouvernement ne devrait pas non plus toucher à la réduction des charges pour le travail en équipes, ni à la fiscalité immobilière.

En outre, les priorités fédérales suivantes pour le secteur de la construction sont encore dans les tuyaux, entre autres : de nouvelles étapes dans l'harmonisation des pensions complémentaires et une formation obligatoire à la sécurité pour tous les intervenants sur le chantier (y compris les travailleurs indépendants, les détachés, les fournisseurs...). Dans les trois régions, nous nous efforçons également de rendre la construction neutre en énergie. Ainsi, tous les collègues d’Embuild apporteront leur pierre à l’édifice pour faire resplendir la construction. Car quand la construction va, tout va !

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 3 ÉDITO
« La réforme de l'impôt sur le revenu des personnes physiques ne doit pas être financée par la construction. »

3 ● Édito

Après le gel, le dégel ?

7 ● Point de vue régional

Merci pour ces 32 années intenses ! Je réduis la cadence mais l’action continue.

8 ● Partenaire/nouvelle stratégie

Buildwise, le lien entre l’innovation et votre entreprise.

VOS INTÉRÊTS

12 ● Droit de la preuve

En phase avec l’évolution technologique.

14 ● Droit des sûretés réelles

Les points importants pour notre secteur.

16 ● Fraude aux factures

Evitez de payer deux fois !

DOSSIER

19 ● Introduction

Le chantier neutre en CO2

20 ● L’échelle de performance CO2

Un nouvel outil est testé.

22 ● Projet pilote

Un chantier Socogetra à Pommeroeul.

24 ● Évaluation

Un système efficace, si le maître d’ouvrage le soutient.

LE DROIT DE LA PREUVE EN PHASE AVEC L'ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE

Depuis le 1er novembre 2020, le droit de la preuve a été modernisé. Les changements n’ont pas été bouleversants, mais le droit de la preuve répond désormais mieux, entre autres, à l’évolution technologique.

DOSSIER : LE CHANTIER NEUTRE EN CO2

Le secteur s’efforce de réduire ses émissions de CO2. Dans ce dossier, nous examinons comment c’est possible sur chantier. L’ensemble de la chaîne de la construction est concerné par cette thématique. Les cimentiers prennent également des mesures, via la Roadmap 2050 de Febelcem.

4 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 SOMMAIRE
DOSSIER LE CHANTIER NEUTRE EN CO2 Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE BUILDWISE Une nouvelle stratégie DROIT DE LA PREUVE En phase avec l’évolution technologique La troisième édition FÉVIER 2023
19 12

LA TROISIÈME ÉDITION DU HACKATHON A EU LIEU AU HUBB

Du 1er au 3 décembre 2022, Embuild.Brussels et ses partenaires ont organisé la troisième édition du hackathon de la construction, au HUBB. Cette année, le thème était « Hacking Digital Renovation ».

26 ● Certification

Audit et suivi des émissions par un organisme indépendant.

27 ● Febelcem

Une Roadmap 2050 pour diminuer les émissions de CO2

30 ● Electricité sur chantier

Les solutions écologiques.

SECTEURS & MÉTIERS

32 ● Plateforme wallonne de l’isolation

ISOLUTION a de grandes ambitions.

34 ● Commissariat spécial à la reconstruction

Interview de Sylvie Marique.

40 ● Hackathon

La troisième édition a eu lieu au HUBB.

42 ● Embuild Plus

Un nouveau nom et un…nouveau président.

44 ● Buildwise

• Sécurité incendie des chaufferies : du nouveau !

• Tout sur les façades végétalisées.

• Nouvelle NIT 283 sur la pose des menuiseries extérieures.

• Nouvelle NIT 284 sur les enduits intérieurs.

PROJETS & ENTREPRISES

52 ● Projet

Un nouveau siège social inspirant, innovant et durable pour Buildwise.

55 ● Marché de la construction

• Batibouw

• Stihl

• Wienerberger

UN NOUVEAU SIÈGE SOCIAL INSPIRANT, INNOVANT ET DURABLE POUR BUILDWISE

Après avoir changé de nom, Buildwise (anciennement CSTC) déménage. Le nouveau siège social de notre partenaire sera désormais situé au numéro 23 de la Kleine Kloosterstraat, à Zaventem, à deux pas de l’ancien bâtiment du Lozenberg. Notre membre Vanhout a complètement rénové cet immeuble de bureaux désormais inspirant, innovant et durable.

56 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

58 ● Marquant

• Frans Timmermans, l’invité de marque de la FIEC au HUBB

• Chiffre du mois

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 5 SOMMAIRE
52 40

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Merci pour ces 32 années intenses ! Je réduis la cadence mais l’action continue

Après 32 années intenses au sein de l’organisation professionnelle de la construction – d’abord à la Fédération des Entrepreneurs de Travaux de voirie, ensuite chez Embuild Wallonie (ex-CCW) – j’ai souhaité, comme prévu, réduire la cadence et céder en ce début 2023 (à bientôt 63 ans) le flambeau de la direction générale d’Embuild Wallonie.

Durant 18 ans à ce poste, j’ai tenu – grâce à une équipe agile et motivée – le gouvernail en cherchant sans relâche à développer le service aux entreprises, défendre le secteur et promouvoir l’économie régionale auprès des gouvernements wallons successifs. Le nombre de dossiers de tous types (économique, technique, juridique, social…) traités au quotidien, parfois difficiles, est impressionnant. Nous avons néanmoins réussi à inscrire Embuild comme partenaire-clé de plusieurs initiatives stratégiques telles que CAP Construction et Greenwin (dans le cadre des plans Marshall), Walterre, l’Alliance emploi-environnement, les plans Infrastructures, l’Alliance patrimoine-emploi, les programmes Circular Wallonia et Digital Wallonia…

Aujourd’hui, à l’heure de la triple crise climatique, énergétique et économique, le secteur s’est hissé au cœur du Plan de relance wallon et de l’Alliance climat-emploi-rénovation, notamment pour accélérer la rénovation énergétique du bâti. Sans oublier de précieux partenariats pour renforcer nos actions avec des acteurs tels que Buildwise, CRR, Federale, Group S, Sowalfin, Agence du Numérique, Région wallonne, Forem, IFAPME, Constructiv… ces derniers ayant par exemple contribué au succès de notre campagne « je

construis mon avenir » pour attirer les jeunes vers notre secteur.

Je tiens par conséquent à remercier sincèrement tous les présidents et mandataires, tous les collègues et collaborateurs, ainsi que bien sûr tous les partenaires extérieurs (publics et privés) qui m’ont soutenu et fait confiance tout au long de ce riche parcours pour le secteur, pour ses entreprises et pour la Wallonie.

Hugues Kempeneers, disposant déjà de dix ans d’expérience chez Embuild, me remplace désormais au gouvernail. Déjà familiarisé avec le secteur de la construction et la réalité de terrain à laquelle il a déjà été (et sera plus encore) confronté, Hugues aura à cœur d’apporter une plus-value à l’organisation en lui faisant profiter de son expérience, son dynamisme, sa motivation et ses connaissances, alors que les défis sont nombreux et l’avenir incertain. Je demande d’ores et déjà à chacun de lui faire confiance !

Si je réduis la cadence, je reste à bord du navire : c’est à mi-temps que je poursuis dorénavant mon activité chez Embuild, et ce en qualité de « conseiller général » pour soutenir mon successeur dans l’exercice de sa fonction et, plus généralement, pour défendre le secteur via différents thèmes et mandats qui me tiennent à cœur.

Je souhaite encore à chacun d’entre vous une excellente année 2023. À très bientôt donc, puisque nos chemins continueront de se croiser…

Francis Carnoy

Ancien directeur général d’Embuild Wallonie, désormais conseiller général

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 7 POINT DE VUE RÉGIONAL
« Durant 18 ans, j'ai tenu - grâce à une équipe agile et motivée - le gouvernail en cherchant sans relâche à développer le service aux entreprises.
»

Buildwise, le lien entre l’innovation et votre entreprise

Le CSTC s’appelle désormais Buildwise. Mais le changement de nom n’est pas une simple opération cosmétique. L’organisation a développé une stratégie ambitieuse pour lui donner un nouveau rôle dans le paysage de la construction. Embuild Magazine est donc allé rendre visite à Olivier Vandooren, le CEO de Buildwise. Entretien.

Olivier Vandooren, notre première question est évidente : quelle est l’essence de cette nouvelle stratégie ?

Le CSTC était avant tout un centre de recherche. Il a mis les connaissances qu’il a développées à la disposition de toutes les entreprises de construction. Mais ces dernières années, il est devenu de plus en plus évident que ces informations sont principalement utilisées par un petit groupe d’entreprises, les précurseurs. C’est pourquoi Buildwise veut entamer un nouveau chapitre et devenir un centre d’innovation, avec un impact qui touche l’ensemble du secteur, qui le modernise et le fait mieux fonctionner.

Buildwise continuera bien sûr à offrir aux entrepreneurs le service qu’ils ont reçu du CSTC. Mais nous voulons leur offrir encore plus. L’idée n’est pas que nous allons inventer et développer nous-mêmes des innovations. Nous voulons que les innovations qui ont un impact positif soient effectivement introduites dans les entreprises de construction. À cette fin, nous développerons effectivement, nous-mêmes, des connaissances, si nécessaire. Mais nous ferons aussi appel à d’autres. Nous recherchons des collaborations qui auront un impact positif sur chaque entreprise ainsi que sur l’ensemble du secteur

« Compte tenu de notre origine et de notre histoire, le partenariat avec Embuild reste une priorité. »

FAIRE PREUVE D’AUDACE

« Buildwise est exactement ce dont le secteur a besoin aujourd’hui. D’un partenaire de recherche et d’innovation pour soutenir la transformation parfois radicale des métiers et des processus. La période que nous connaissons est à la fois stimulante et complexe. Stimulante, car elle est au cœur d’une transformation numérique et industrielle enthousiasmante. Celle-ci nous permettra de moderniser notre image, d’attirer les jeunes, mais aussi de proposer des solutions concrètes face aux enjeux sociétaux actuels. Complexe, car les contretemps s’enchaînent et rendent le déploiement de nos activités difficile à organiser ou à financer. »

« Nous devons donc nous montrer ambitieux et faire preuve de l’audace nécessaire pour rester les acteurs de notre futur. »

Plusieurs institutions existent déjà pour stimuler l’introduction d’innovations. Ces institutions attendaient-elles un nouvel acteur dans ce domaine ?

Grâce à la visibilité que nous avons acquise avec notre nouveau nom et notre nouveau bâtiment, nous recevons beaucoup de demandes de partenaires potentiels. Ils sont intéressés par les activités et les ambitions de Buildwise. Notre secteur est au cœur de la société. Comme cette société, nous sommes en pleine transition, et Buildwise sera indispensable pour réussir ces transitions.

Qu’est-ce que Buildiwse a à offrir que les autres n’offrent pas ?

Nous sommes le point de référence dans

8 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 PARTENAIRE

le secteur de la construction. C’est grâce aux entrepreneurs, qui siègent au conseil d’administration de Buildwise et au sein de nos comités techniques. Mais aussi grâce à tous les professionnels de la construction et aux membres du personnel qui travaillent pour Buildwise, avec leur expertise et leur engagement.

Nous avons les deux pieds sur le chantier, ce qui nous place dans une position unique. Notre connaissance est nécessaire, car les exigences en matière de construction sont de plus en plus élevées. Mais les recherches menées dans ce domaine doivent être transposées sur le chantier de construction, et Buildwise est le chaînon manquant entre les deux. Nous savons pourquoi un couvreur a d’autres besoins que quelqu’un effectuant des travaux de finition intérieure. Le premier peut faire un usage utile des drones, le second d’une caméra à 360 degrés. Nous sommes à l’écoute des besoins concrets des entrepre-

neurs et sommes prêts à leur apporter une valeur ajoutée concrète.

Ce qui est frappant dans la nouvelle stratégie de Buildwise, c’est que vous utilisez le mot « transdisciplinaire ». Qu’est-ce que vous entendez par là ? Lorsque que nous disons que nous allons devenir transdisciplinaires, nous voulons dire que nous ne voulons pas nous concentrer uniquement sur les aspects techniques de l’innovation. Nous voulons développer une vision holistique. Prenez le Green Deal européen. Il exige de multiplier par trois ou quatre le taux de rénovation des bâtiments. Pour y parvenir, se concentrer exclusivement sur les techniques de rénovation n’est pas une solution ! Il y a aussi des aspects organisationnels, le financement, les politiques à différents niveaux…Les entreprises de construction fournissent l’offre, mais il faut aussi qu’il y ait une demande. Les

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 9 NOUVELLE STRATÉGIE
Olivier Vandooren est le CEO de Buildwise.

propriétaires doivent être encouragés à rénover.

C’est pourquoi, par exemple, nous participons à RENO+, un projet de GreenWin, Embuild Wallonie et Buildiwse. RENO+ tente d’accélérer les rénovations avec une approche large, par exemple avec des rénovations collectives de groupes de logements, entre autres.

Un autre exemple est celui des surcoûts liés aux malfaçons. Les entrepreneurs nous disent qu’ils sont encore trop élevés. Buildwise veut chercher des solutions avec ses partenaires, par exemple en encourageant les bouwteams. Les entreprises de construction sont confrontées à de nombreux défis, qui ne sont pas tous d’ordre technologique. Elles ont également besoin d’une meilleure organisation et de business models innovants.

Une telle transdisciplinarité requiert de nombreuses compétences. Buildwise en dispose-t-elle en interne ?

Nous devons analyser nos compétences et éventuellement en acquérir de nouvelles, c’est vrai. Mais nous avons déjà prouvé chez Buildwise que nous pouvons le faire. Le BIM est un exemple d’innovation qui n’est pas purement technique. Le BIM touche de nombreux aspects, de la conception à la gestion rétrospective. Ainsi, en 2016, nous avons fondé un comité technique BIM, dans le but de faciliter son introduction dans les entreprises. Nous y avons immédiatement associé d’autres acteurs tels que les bureaux d’études, les architectes et les fournisseurs de logiciels. La composition était donc plus large qu’un comité technique ordinaire, précisément parce que nous voulions élargir nos compétences.

En 2016, nous avions un nombre limité de collaborateurs ayant des compétences liées au numérique. Désormais, Buildwise dispose de spécialistes dans de nombreux domaines. En cinq ans, nous avons réussi à mettre en place une équipe unique avec des profils forts, qui stimule la transformation numérique, grâce à des compétences variées comme la réalité virtuelle, l’impression 3D, le drone…

Et encore une fois : notre préoccupation ici n’est pas la technologie en soi, mais la valeur ajoutée que nous pouvons offrir aux entreprises de construction. D’ailleurs, c’est en grande partie grâce à elles, grâce à la cotisa-

COMMUNICATION

« Ce qui compte avant tout pour les membres de Buildwise, c’est l’impact de cet investissement sur le plan individuel et collectif. Cet impact n’est évidemment pas facile à chiffrer. Or, mesurer c’est savoir ! C’est pourquoi, depuis 2019, Buildwise sonde chaque année pas moins de mille professionnels au sujet de son action et monitore nombre d’indicateurs. »

« Les résultats des enquêtes sont engageants et offrent de nouveaux défis aux collaborateurs du Centre. Le plus : Buildwise est un partenaire fort apprécié de ceux qui le sollicitent. Les fondations sont solides et doivent évidemment le rester ! Le moins : trop d’entrepreneurs ne connaissent pas ou n’utilisent pas suffisamment les services proposés par Buildwise. Le principal défi reste donc d’atteindre plus de monde en adaptant la communication et les services proposés aux besoins souvent spécifiques de chacun. »

tion plus élevée qu’elles versent actuellement, que nous avons pu élargir nos compétences aussi rapidement.

L’expérience montre que l’innovation dans notre secteur est un processus qui prend du temps. Il est donc nécessaire de se projeter dans l’avenir. Comment procède Buildwise à ce sujet ?

Nous avons créé un comité de vision. Comme nos comités techniques, il comprend des entrepreneurs, mais il réfléchit à plus long terme qu’un comité technique. Il veut anticiper les tendances qui se dessinent. Par exemple, il s’avère que la logistique dans la construction est une chaîne de valeur que nous devons renforcer. Sur ce point, nous avons beaucoup appris du centre logistique bruxellois BCCC, mais nous devrons encore renforcer nos compétences pour soutenir ces aspects organisationnels.

Citons également l’industrialisation du

10 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023
PARTENAIRE
« Nous devons donc nous montrer ambitieux et faire preuve de l’audace nécessaire pour rester les acteurs de notre futur. »

processus de construction, pour réduire les coûts, sans oublier les nouveaux business models et l’économie circulaire de la construction. Vos membres Groep Van Roey et Kulapro, entre autres, y travaillent déjà. Et puis, il y a le change management, dans les entreprises de construction, auquel Buildwise devra prêter attention. Le marché du travail, la poursuite de la numérisation, la mondialisation, la lutte contre le changement climatique…Les nouveaux défis ne manquent pas.

La nouvelle approche de Buildwise pourrait suggérer que vous étiez auparavant trop éloignés du terrain ?

Non, ce n’est pas correct. Nous avons toujours été fortement ancrés au terrain. Ce n’est pas comme si nous étions dans une tour d’ivoire et que nous en descendons maintenant. Mais nous avions l’habitude de considérer que nous réussissions si nous développions des connaissances. Aujourd’hui, le succès de Buildwise est synonyme de change-

ment sur le terrain. La société pose au secteur des questions qui nécessitent des réponses ! 70 % de nos membres sont des indépendants. Davantage d’entrepreneurs doivent savoir ce que Buildwise peut faire pour eux. C’est pourquoi nous avons une responsable du marketing depuis un certain temps déjà. Une stratégie de communication a été élaborée, à l’intention des indépendants. Nous avons mis en place des campagnes de communication ciblées sur les différents métiers, des roadshows en collaboration avec Constructiv et avec les fournisseurs de matériaux, il y a une campagne radio…et ce n’était que la première étape ! Parallèlement, un Connection Tour est également en préparation. L’objectif est d’aller à la rencontre des entrepreneurs pour véritablement capter leurs besoins.

Nous mesurons désormais le nombre d’entrepreneurs que nous touchons, et cela a un impact positif sur notre fonctionnement. En un an, 30 % d’entrepreneurs supplémentaires ont fait appel à l’expertise de Buildwise. Les abonnements à notre newsletter ont été multipliés par quatre en un peu plus d’un an. Cela équivaut à près de 95.000 professionnels enregistrés. Et, très important, nous avons désormais 20.000 profils supplémentaires d’entrepreneurs dans notre base de données, ce qui nous permet de leur offrir des services personnalisés, des informations adaptées à leurs besoins. D’ici 2023, des dizaines de milliers d’autres devraient s’ajouter.

Embuild et Buildwise entament tous deux un nouveau chapitre. Cela changera-t-il la relation entre les deux ? Cette relation va effectivement changer. Il y a un élan unique dans le secteur de la construction, et il y a aussi un nouvel état d’esprit dans les associations professionnelles. Avec Embuild, nous allons renforcer notre collaboration et établir une relation basée sur le respect, la transparence et l’ouverture dans laquelle chacun sera gagnant. Buildwise souhaite encore renforcer sa collaboration avec Embuild. Nous verrons comment cela peut être fait, par exemple en renforçant la présence locale de notre organisation. Compte tenu de notre origine et de notre histoire, le partenariat avec Embuild reste une priorité, sans oublier évidemment les entreprises de construction qui sont membres d’une autre organisation professionnelle.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 11
NOUVELLE
Johan Willemen est le président de Buildwise.
STRATÉGIE

Le droit de la preuve en phase avec l'évolution technologique

Depuis le 1er novembre 2020, le droit de la preuve a été modernisé. Les changements n’ont pas été extraordinaires, mais le droit de la preuve répond désormais mieux notamment, à l’évolution technologique. Voici quelques règles de base qu’un entrepreneur devrait prendre en compte.

En raison de la modernisation du droit de la preuve, de nouvelles règles s’appliquent désormais aux contrats d’entreprise conclus à partir du 1er novembre 2020. L’un des changements est que la signature ne doit plus être manuscrite. Le droit de la preuve tient compte du fait qu’aujourd’hui, la communication n’est plus purement manuscrite ou orale. Désormais, il existe aussi des transactions qui se font sur des plateformes électroniques, via e-mails, smartphones ou même par sms. Une signature peut désormais aussi être électronique.

Principes généraux

Celui qui prétend quelque chose doit aussi le prouver. C’est le principe général. Mais toutes les parties doivent coopérer à l’administration de la preuve. En outre, dans des circonstances exceptionnelles, le juge peut renverser la charge de la preuve. Elle est alors imposée à l’autre partie. Cela peut être le cas, par exemple, lorsque la rédaction, la conservation ou l’administration de la preuve est extrêmement lourde ou onéreuse pour une partie.

Quels moyens de preuve peuvent ou doivent être utilisés ? Cela dépend de deux facteurs.

● La qualité de la partie adverse. Des règles différentes s’appliquent à un consommateur/particulier et à une entreprise.

● La valeur de l’acte juridique à prouver.

B2B et C2B

Si un consommateur/particulier veut

prouver quelque chose vis-à-vis d’une entreprise (C2B), alors, en principe, la preuve est libre. Il peut utiliser toutes formes de preuves : e-mails, SMS, factures, comptabilité… Cela s’applique quelle que soit la valeur.

Dans la relation entre entreprises (B2B), la preuve est également en principe libre, quelle que soit sa valeur.

B2C et C2C

Si une entreprise doit prouver quelque chose vis-à-vis d’un consommateur/particulier (B2C), la preuve est libre jusqu’à un montant maximum de 3.500 €. Il en va de même pour les consommateurs/particuliers.

À partir de 3.500 €, un écrit signé est requis. Il peut exister sur papier ou électroniquement. Vous trouverez plus d’informations sur cet écrit signé, plus loin dans cet article.

Exemples

Prenez, par exemple, une commande pour une réparation d’une valeur inférieure à 3.500 € TVA comprise. Il y a un litige entre le consommateur et l’entrepreneur, et ce dernier veut prouver quelque chose vis-à-vis du consommateur. L’entrepreneur ne doit dès lors pas disposer d’un document signé par le consommateur. Un SMS ou un e-mail suffira.

Mais supposons maintenant que le contrat soit d’une valeur de 3.500 € ou plus, TVA comprise. Dans ce cas, l’entrepreneur doit disposer d’un document signé par le consommateur.

Attention !

Lorsqu’un boulanger fait rénover son magasin, la liberté de la preuve s’applique. La rénovation est en phase avec l’activité de son entreprise. Il s’agit donc d’une relation B2B, et donc on y retrouve la liberté de la preuve. Mais si le même boulanger fait construire une véranda ou une piscine, cela n’a rien à voir avec son activité professionnelle. Dans

12 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 VOS INTÉRÊTS

ce cas, les règles relatives au B2C et au C2B s’appliquent.

Acceptation tacite

Quand un consommateur a-t-il accepté une facture ? L’acceptation est-elle prouvée s’il n’a pas protesté ? En principe, oui, mais dans les relations B2C et C2C, il doit s’agir d’un « silence circonstancié ». Le contexte et les circonstances qui l’accompagnent (par exemple, le paiement de la facture, la prise de possession des travaux) permettent de déterminer s’il s’agit bien d’une acceptation. Son appréciation est laissée au tribunal.

Contrats de maintenance

Comme indiqué, le seuil de 3.500 € est important lorsqu’un entrepreneur veut prouver quelque chose vis-à-vis d’un consommateur. Mais quelle est la valeur d’un contrat de maintenance qui s’étend sur une certaine durée ? Dans ce cas, la valeur totale des prestations contractuelles, d’une durée maximale d’un an, est prise en considération.

Entrée en vigueur

La nouvelle réglementation s’applique aux actes passés à partir du 1er novembre 2020. Les contrats conclus avant cette date restent soumis aux anciennes règles du droit de la preuve. Mais que se passe-t-il dans ce cas pour les adaptations ou les travaux supplémentaires convenus après le 1er novembre 2020 ? Les règles applicables dépendent alors principalement des termes du contrat et des faits, ce qui sera évalué au cas par cas.

Écrit signé

Par « écrit signé », le législateur entend un acte sous seing privé ou authentique, qui peut exister sur papier ou électroniquement. Dans ce dernier cas, l’acte doit répondre à plusieurs conditions dont la lisibilité, une certaine durabilité et l’intégrité (immutabilité) des données, ainsi que l’authenticité de la signature par laquelle une personne s’identifie et qui manifeste l’expression de sa volonté.

Un exemple est un message électronique signé à l’aide d’une méthode sécurisée telle que itsme®, mais d’autres possibilités existent.

En cas de litige, un SMS, un e-mail ou un écrit peut toujours valoir comme un commencement de preuve.

RÉSUMÉ

RELATION

PREUVE

B2B (entre entreprises) Libre

B2C Libre jusqu’à 3.500 € (entreprise vis-à-vis Au-dessus de 3.500 € : du consommateur) un écrit signé

C2B Libre (consommateur vis-à-vis de l’entreprise)

C2C (entre consommateurs) Libre jusqu’à 3.500 € Au-dessus de 3.500 € : un écrit signé

Tiers Libre

EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 13 JURIDIQUE

Que faut-il savoir sur le droit des sûretés réelles ?

Le droit des sûretés réelles mobilières a été modernisé en 2018. Nous constatons que tout le monde n’est pas encore au courant. Voici donc une brève description des points importants pour notre secteur.

Une sûreté réelle est un actif mobilier ou immobilier donné par l’entreprise en garantie, par exemple vis-à-vis d'un créancier. Il existe différents types de sûretés réelles, comme entre autres, le gage et l’hypothèque. Dans cet article, nous ne parlerons que du gage. Nous aborderons également brièvement le gage sans dépossession et la réserve de propriété. Enfin, nous évoquerons aussi la possibilité de consigner l’argent à la Caisse des Dépôts et Consignations lorsqu’un sous-traitant demande le paiement directement au maître d’ouvrage.

Le gage sans dépossession

Un entrepreneur endetté peut mettre en gage divers éléments : un camion, les stocks de l’entreprise, du matériel…Il n’est pas demandé qu’il renonce ainsi à la possession de ces biens immobiliers. Une inscription au registre des gages rendra le gage opposable aux tiers (« l’opposabilité aux tiers »).

Un créancier peut céder son droit à l’égard du débiteur à un tiers, ce que l’on appelle la « cession de créance ». Selon le Code civil, une cession de créance doit être notifiée au débiteur, sinon elle ne peut être invoquée contre lui.

La réserve de propriété

Les contrats peuvent contenir une « clause de réserve de propriété ». Cela signifie que, par exemple, dans un contrat d’achat-vente, le bien, même s’il est livré, reste la propriété du vendeur jusqu’à ce que certaines conditions soient remplies. Le paiement est souvent la condition fixée.

Dans un contrat d’entreprise, une telle clause sera opposable aux tiers si la réserve de propriété est prévue par écrit dans le contrat et inscrite au registre des gages. Le bien

14 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 VOS INTÉRÊTS

en question peut alors être mis en gage. En pratique, dans la construction, il n’est cependant pas facile de faire valoir avec succès une telle clause, car il faut que le bien puisse être récupéré sans détérioration. Cependant, un entrepreneur vend et place souvent des matériaux, des équipements et des installations. Ceux-ci peuvent devenir immobiliers par « incorporation » (ils sont incorporés au bâtiment ou à un autre bien immobilier) et ne peuvent donc pas être récupérés sans détérioration.

Consignation

Un sous-traitant peut exiger le paiement directement au maître d’ouvrage (l’ « action directe »). Il suffit que le sous-traitant envoie une lettre recommandée avec la demande au maître d’ouvrage.

Cela protège le sous-traitant, par exemple, s’il ne reçoit pas son argent de l’entrepreneur. Mais cela pose un problème au donneur d’ordre en cas de litige entre l’entrepreneur et le sous-traitant. Supposons que le maître d’ouvrage paie le sous-traitant, mais que l'action directe n’était pas justifiée. Il devra alors encore payer l’entrepreneur principal. Et si le maître d’ouvrage paie l’entrepreneur principal, il est possible qu’il doive payer le sous-traitant une deuxième fois.

Depuis 2018, le maître d’ouvrage peut verser le montant auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations, ou auprès d’une institution financière sur un compte bloqué au nom de l’entrepreneur et du sous-traitant. Si l’entrepreneur ou le sous-traitant en font la demande écrite, le maître d’ouvrage doit le faire.

Les montants qui dépassent le montant (consigné), pour lequel l’action directe a été intentée, peuvent simplement être payés par le donneur d’ordre à l’entrepreneur princi–pal. Ainsi, les travaux peuvent encore continuer normalement.

En cas de concours entre les créanciers, comme par exemple en cas de faillite de l’entrepreneur (principal), le sous-traitant ne peut plus intenter l’action directe. Mais en cas de faillite de l’entrepreneur principal, le sous-traitant bénéficie d’un privilège, qui est une superpriorité. Il est payé - à une exception près – en priorité par rapport à tout autre gage (c’est-à-dire aussi les institutions financières vis-à-vis desquelles l’entrepreneur a encore des dettes).

Par analogie avec l’action directe, le privilège est étendu aux maçons, charpentiers, ouvriers et artisans.

INFO : Ceci n’est qu’un résumé des points importants à retenir. En tant que tel, ce texte n’est pas un avis juridique. Voyez également la partie de notre site internet réservée aux membres : www.embuild.be.

EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 15 JURIDIQUE

Fraude aux factures : évitez de payer deux fois !

le client est tenu de payer à la bonne personne ; sans quoi cette dernière ne percevrait jamais son dû.

Notez que la fraude aux factures peut affecter vos clients, mais aussi vous-même. En effet, vous êtes le client de vos fournisseurs. Il existe aussi une variante numérique de la fraude aux factures. Un hacker s’introduit dans le système informatique d’un fournisseur et intercepte les e-mails de facturation ou d’autres données comptables.

Comment réagir ?

Embuild conseille évidemment aux victimes de fraude aux factures de porter plainte à la police ou au parquet. Mais vous pouvez aussi vous protéger en prenant des mesures préventives concrètes.

Indiquez votre numéro de compte sur le bon de commande ou le devis, de façon bien visible, par exemple dans une autre couleur. Indiquez également que les paiements ne peuvent être effectués que sur ce compte. Demandez, en outre, à votre client d’enregistrer, lors du paiement de l’acompte, votre numéro de compte dans son application PC-banking.

Voici un exemple typique de fraude aux factures : les escrocs interceptent une facture envoyée par la poste. Ils modifient le compte bancaire et envoient ensuite cette facture au destinataire initial, le client. En toute confiance, celui-ci paie, mais son argent arrive directement chez les criminels.

Dans ce cas, la victime est la personne ou l’entreprise qui a payé la facture. En effet, le principe « qui paie mal, paie deux fois » s’applique. C’est que d’un point de vue juridique,

N’envoyez pas la facture dans une enveloppe reprenant le logo de votre entreprise ou indiquant, de quelque façon que ce soit, qu’elle provient d’une entreprise. Enfin, envoyez vos factures simultanément et par la poste et par e-mail sous format PDF, par exemple. Dites encore au client de ne procéder au paiement que lorsque les deux versions sont identiques.

Vous êtes client ?

Vérifiez que le numéro de compte figurant sur la facture est bien identique à celui du bon de commande ou du devis. Enregistrez directement le bon numéro de compte dans l’application bancaire. Et soyez très méfiant si la facture mentionne un changement de numéro de compte ! Surtout si le numéro original est caché sous un autocollant…

16 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 VOS INTÉRÊTS
Il y a des années, Embuild avertissait déjà à ce sujet, mais la fraude aux factures persiste. Il s’agit d’une technique via laquelle les escrocs empochent un paiement. Heureusement, vous pouvez y remédier.
LA N U MÉ R I SA TION E ST ESSENTIELLE POUR LES ENTREPRENEURS QUI V EU LE N T SE PROFESSIONNALISER, ET EMBUILD DOIT LES PREPARER À C E NOUVEAU DÉFI.

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Le chantier neutre en CO2

Avec son Green Deal, l’UE vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Notre secteur est responsable d’environ 40 % des émissions de CO2 . Il aura donc un rôle crucial à jouer pour atteindre cet objectif. Suite à une initiative de l’ADEB-VBA, l’association des entrepreneurs belges de grands travaux au sein d’Embuild, l’échelle de performance CO2 est en test sur 25 chantiers pilotes en Belgique. L’outil vient des Pays-Bas et vise à réduire ces émissions via des mesures concrètes à prendre sur les sites de construction. L’ensemble de la chaîne devra prêter une attention particulière à cette thématique. Febelcem, la Fédération de l’industrie cimentière belge, s’engage également, via sa « Roadmap 2050 du Ciment et du Béton », à réduire ses émissions. Par ailleurs, les fournisseurs de générateurs d’électricité sur chantier proposent déjà aussi des solutions écologiques. Toutes ces informations sont à lire dans le dossier de ce mois.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 19 DOSSIER

L’échelle de performance CO2 en test sur 25 chantiers pilotes

Depuis des années, les Pays-Bas utilisent l’échelle de performance CO2 pour réduire les émissions de CO2 sur les projets de construction. Aujourd’hui, cette approche est également testée sur 25 chantiers de construction, en Belgique. Ceci fait suite à une initiative de l’ADEB-VBA, l’association des entrepreneurs belges de grands travaux au sein d’Embuild. Didier Cartage de l’ADEB-VBA nous a expliqué le projet.

Sous sa direction, l’ADEB a créé un certain nombre de boards. Les entrepreneurs y échangent leurs expériences et développent des initiatives. Le Green Board a joué un rôle de premier plan dans la mise en place des projets pilotes pour l’échelle de performance CO2. « Nos membres ont compris l’intérêt de cette approche, qui est utilisée sur les chantiers de construction aux Pays-Bas, depuis une dizaine d’années. Le Green Board est convaincu que nos entreprises de construction ont une granderesponsabilitésocialeetsociétale.Alors pourquoi ne pas proposer d’utiliser un système similaire dans les trois régions belges ? », souligne Didier Cartage.

Entreprises écoresponsables

Aux-Pays, ce n’est pas le secteur de la con-

struction, mais les autorités qui ont introduit l’échelle de performance CO2. Sa mise en place remonte précisément à 2009. ProRail, l’Infrabel néerlandais, et la Rijkswaterstaat, le gestionnaire des routes et des voies navigables néerlandais, sont à la base de ce projet. Ces deux entités représentent une part très importante de la commande publique « construction » chez nos voisins. Pour encourager les entreprises de construction à réduire leurs émissions, elles ont commencé à inclure des critères relatifs aux émissions de CO2 dans les contrats. Cette échelle est désormais intégrée dans l’ensemble des marchés publics néerlandais.

22 % de CO2 en moins

Les statistiques montrent que cette approche a donné des résultats. ProRail a réalisé un bilan carbone pour la période 2008-2013. Les émissions ont diminué de 22 % pour les travaux d’infrastructure ferroviaire. Cette diminution est due, au moins en partie, au fait que les travaux ont été réalisés par des entreprises utilisant l’échelle de performance CO2 avec la certification associée.    Par million d’euros de valeur de commande, les émissions de CO2 ont diminué de 30 à 45 tonnes. Ce n’était pas gratuit : l’application de l’échelle de performance coûtait aux entreprises 7 à 10 € par tonne de CO2

20 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 DOSSIER

épargnée. Mais la société y a gagné : les coûts sociaux liés aux émissions sont estimés entre 25 et 129 € par tonne de CO2 émise. Au total, les projets concernés ont généré entre 100 et 180 millions d’euros d’avantages sociétaux aux Pays-Bas, entre 2009 et 2017. En outre, les mesures de réduction, qui ont été prises, ont un effet cumulatif dans le temps, qui devrait réduire significativement l’empreinte carbone du secteur d’ici 2040.

CO2Logic

Convaincues, les trois Régions ont adopté le principe de la démarche mise en place aux Pays-Bas. « En 2016-2017, nous avons mandaté CO2Logic, en notre nom, pour interroger les stakeholders, les anciennes confédérations régionales et les pouvoirs publics, pour présenter le projet et savoir s’ils étaient prêts à nous suivre dans cette voie. Nous avons trouvé un accord assez rapidement car les parties prenantes estimaient qu’il s’agissait d’un chouette système, qui avait du sens et qui répondait à un vrai besoin. L’objectif était d’abord de l’appliquer sur de grands chantiers, avant de l’étendre. Les Régions ont financé la phase pilote du projet et CO2Logic a été chargé de la mise en œuvre, en Belgique, de l’outil existant aux Pays-Bas », explique Didier Cartage.   Les premiers marchés ont été adjugés en 2019. Aujourd’hui, 25 chantiers de plus de cinq millions d’euros sont en phase pilote, répartis sur l’ensemble du territoire belge, à savoir dix en Wallonie et en Flandre et cinq à Bruxelles. Les Régions se sont engagées et ont analysé quels pouvoirs adjudicateurs pouvaient entrer en ligne de compte. En Wallonie, on parle, entre autres, du SPW, Ideta (Intercommunale de développement économique dans la région de Tournai) et la Sambrienne (Société de logements publics dans la région de Charleroi).

À Bruxelles, la STIB et Bruxelles Mobilité et en Flandre, Agentschap Wegen en Verkeer (Agence flamande pour les routes et le trafic).

Pénalités

Attention : les entreprises qui se lancent dans ce projet sont tenues de respecter leurs engagements. « Elles s’engagent à réduire leur empreinte carbone. Un tel objectif signifie prendre des mesures contraignantes. Si elles ne les respectent pas, elles reçoivent des pénalités qui peuvent s’élever jusqu’à deux fois l’avantage reçu. Il ne s’agit donc pas d’en-

gagements fictifs », avertit Didier Cartage.

Qui et quand va-t-on contrôler ? « Un audit externe va suivre l’évolution du projet et du chantier et à la fin, c’est un organisme de certification, comme par exemple COPRO, qui se chargera de valider la réalisation des engagements. L’entreprise a deux possibilités : elle se fait certifier ou c’est le chantier qui est certifié. La fin de la phase pilote était prévue pour fin 2022, mais il y aura un report jusque 2023 ».

Bilan

La suite prévoit une utilisation plus large de cette échelle dans la construction, et son usage dans d’autres secteurs. « C’est effectivement l’objectif. Avant de lancer cette échelle de performance en Belgique, nous avions analysé la réglementation sur les marchés publics pour voir si ça ne posait pas de problèmes. Et c’était bien le cas. Il faut aussi savoir qu’aux Pays-Bas, l’échelle s’applique désormais aux deux parties. Il n’y a pas que les entreprises qui peuvent se faire certifier, mais aussi par exemple, les villes et communes. Pour elles, c’est aussi un beau challenge à relever. SKAO est la coupole mise en place chez nos voisins pour assurer la gestion et l’évolution de l’échelle de performance CO2. Chez nous, on réalisera un bilan à la fin des projets pour voir comment on poursuit le développement de l’utilisation de cet outil », conclut Didier Cartage, qui prendra une retraite bien méritée le 31 mars prochain.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 21 ADEB-VBA
Didier Cartage est le directeur général de l’ADEB.
« Les Régions ont financé la phase pilote du projet et CO2Logic a été chargé de la mise en œuvre, en Belgique, de l’outil existant aux Pays-Bas.
»

Le projet « Terminal Portuaire (route + canal) », à Pommeroeul (Hainaut), fait partie de l’un des 25 chantiers pilotes sur lesquels l’échelle de performance CO2 est testée. Il est réalisé par notre membre Socogetra, en association momentanée avec Besix, pour le compte du SPW Infrastructures. Embuild Magazine s’est rendu sur le site pour savoir quelles mesures sont prises pour réduire les émissions de CO2 sur chantier.

Nous sommes à hauteur de l’écluse de Pommeroeul, en bordure de l’autoroute E42 à quelques kilomètres de la frontière française (Hensies). Le projet qui nous intéresse consiste en fait à la construction d’un mur de quai et d’une plateforme, à la jonction entre le canal Nimy-Blaton et celui de Condé (France)-Pommeroeul, pour la création d’un port de transbordement. Le deuxième canal cité, long d’une vingtaine de kilomètres et reliant la France à la Belgique avec 7 écluses, est fermé à la circulation fluviale depuis 1992, pour cause de sables vaseux polluants. Le projet « Liaison Seine-Escaut » vise à le rouvrir pour obtenir une liaison fluviale entre les Hautes-de-France et la Wallonie.

Ce port permettra donc de redéployer une activité économique et fluviale à cet endroit, dont principalement des péniches qui pourront décharger et/ou charger jusqu’à 3.000 tonnes de marchandises. « Ce chantier s’inscrit donc dans un vaste plan de réhabilitation du canal Condé-Pommeroeul, mais aussi des nombreux travaux menés par le SPW le long du canal Nimy-Blaton. Favoriser le transport fluvial est très clairement un objectif européen », explique Corentin de Waleffe, le conducteur de chantier.

Travaux en quatre phases

Les travaux, qui consistent en fait à raccourcir la largeur du canal pour agrandir la berge en vue de créer la plateforme, ont commencé en juin 2022. Ils se réaliseront en quatre phases. « La première est l’empierrement dans

l’eau, à l’aide de 40.000 m³ de pierres, pour créer la digue. La seconde est la création d’un rideau de pieux. On a installé 461 pieux d’une profondeur d’11m50. La troisième étape est la pose des poutres de couronnement pour construire ce mur de quai de 3 mètres de hauteur et de 357 mètres de long. La dernière est la réalisation d’une dalle de 15 mètres de large sur 240 mètres de long. Nous sommes actuellement entre la phase 2 et 3 », explique le conducteur de chantier.

Mais venons-en à la thématique de ce dossier. Concrètement, qu’est-ce que cela implique de réduire ses émissions de CO2 sur un chantier et quelles mesures ont été prises à ce sujet ? « Tout d’abord, il faut savoir que cette échelle de performance de CO2 était dans le cahier des charges. Cette échelle a cinq niveaux et pour ce projet, c’était le niveau 3 qui était visé », explique Corentin de Waleffe. « Nous avons été aidés et accompagnés par Atrasol, un consultant spécialisé dans le bilan carbone. Il y a quatre grandes approches à mettre en place lorsqu’on s’engage à réduire ses émissions de CO2 sur chantier. »

Évaluation, compréhension et suivi

La première approche est l’évaluation, la compréhension et le suivi de ces émissions pour dresser une cartographie. « Tout d’abord, sur base de l’offre que l’on a remise pour ce projet lors de la soumission, on a « collé » des chiffres derrière les travaux à réaliser, avec une estimation globale des émissions de CO2 Ensuite, en cours de chantier, on assure un

22 EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 DOSSIER
« Réduire ses émissions de CO2, cela va devenir incontournable sur les chantiers ! »
Le chantier se situe à la jonction entre le canal Nimy-Blaton et celui de Condé (France)Pommeroeul.

suivi en encodant les données dans un fichier Excel réalisé par Atrasol. Il y a trois grands thèmes. Un, l’énergie sur chantier, c’est-à-dire comment on alimente la base vie et les engins de chantier : carburant, gaz, électricité verte… ? Deux, tout ce qui concerne le fret, soit le transport de marchandises sur chantier. On retrouve ces données via les bons de livraison. Enfin, trois, la mobilité du personnel qui vient sur chantier, soit tous les déplacements. »

Avec toutes ces données encodées, Atrasol parvient à faire la conversion en émissions de CO2 pour donner un état des lieux de la situation. « Ce suivi représente un gros travail à réaliser au quotidien », précise le conducteur de chantier. « Cela nous a donc permis de voir sur une cartographie que 51 % des émissions de CO2 viennent de l’énergie sur chantier, 45 % du fret et 4 % de la mobilité du personnel. »

Cinq mesures de réduction

La deuxième approche est la prise de mesures concrètes pour réduire ces émissions. Sur ce chantier, cinq grandes mesures ont été choisies. Corentin de Waleffe nous les détaille. « La première concerne l’énergie pour la base vie, nous coupons les groupes électrogènes quand nous ne sommes pas là. La deuxième est l’utilisation de 50 % de carburants renouvelables, dans ce cas le diesel HVO100, pour les groupes électrogènes. Troisièmement, l’utilisation de pelleteuses et de matériel de pointe. Sur les pelleteuses, nous plaçons des rototilts au bout de la pelle, ce qui permet de faire pivoter le bac dans tous les sens de façon très précise. Les pelleteuses doivent donc moins se déplacer. Quant aux GPS, ils donnent une cartographie du sol, ce qui prend beaucoup moins de temps pour excaver qu’avec l’aide d’un scanner. Quatrièmement, nous optimisons les moyens de transport. Par exemple, l’empierrement pour réaliser la digue a été réalisé avec des pierres d’une carrière toute proche du chantier, située à six kilomètres : les Carrières Ernest Lebailly. Enfin, cinquième et dernière mesure : l’écoconduite. Nous sensibilisons notre personnel et nos sous-traitants, via des campagnes à adopter une conduite écoresponsable sur chantier. Par exemple, ne pas laisser les moteurs de camions de livraison allumés, alors qu’ils attendent de livrer dans une file. »

Ces mesures ont été décidées par notre membre, en concertation avec Atrasol. « Et

l’organisme de certification, COPRO, les a validées lors d’un premier audit réalisé au mois d’août. Le deuxième aura lieu à la fin du chantier, pour voir si tout a bien été réalisé et respecté. Si ce n’est pas le cas, nous risquons des amendes. Dans tous les cas, sur ce chantier, nous nous engageons à réduire nos émissions de 12 %. »

Communication et participation

Troisième approche : la communication et la transparence. « Votre article fat d’ailleurs partie de ce troisième point et je me réjouis de votre visite », sourit le conducteur de chantier. « Il faut communiquer ce qu’on met en place sur cette thématique très importante. Il y a deux grands points. Un, la communication en interne, soit communiquer sur ce projet avec l’ensemble du personnel de notre groupe avec une présentation qui a eu lieu en décembre. Deux, la communication en externe, notamment avec les administrations qui travaillent avec nous : le SPW, IDEA, IGRETEC… »

Enfin, quatrième et dernière approche : la participation. « Il s’agit de rassembler les gens de l’ensemble du secteur de la construction pour échanger les pratiques et trouver des idées innovantes pour réduire les émissions de CO2 sur tous les chantiers. Cela passerait par un colloque qu’Embuild pourrait nous aider à organiser. Il y a actuellement une difficulté : on certifie un chantier ou une entreprise ? Car chaque chantier nécessite une approche différente. Sur ce projet, on parle de certification de chantier Ce colloque pourrait permettre d’en discuter. »

Conclusion

En conclusion, Corentin de Waleffe ne retire que du positif de ce projet pilote. « C’est un sacré boulot en plus au quotidien, mais il en vaut vraiment la peine. Notre personnel s’implique très bien. J’ai été agréablement surpris de voir l’écoconduite, par exemple, et pour nos terrassiers, les dispositifs mis en place rendent le travail plus agréable. Nous retirons beaucoup d’avantages de ce projet, aussi bien financiers qu’en termes de temps. Je pense que de tels chantiers vont devenir incontournables à l’avenir car l’échelle de performance CO2 sera de plus en plus présente dans le cahier des charges. Ne pas rentrer dedans, c’est se fermer des portes pour plus tard ! »

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 23 PROJET PILOTE
« Nous retirons beaucoup d’avantages de ce projet, aussi bien financiers qu’en termes de temps. »

Un système efficace, si le maître d’ouvrage le soutient

Chez notre membre Willemen Groep, l’échelle de performance CO2 est en place depuis des années. Franky Van den Berghe, responsable de la durabilité pour les entreprises du groupe, donne de bonnes notes au système. Mais réduire l’empreinte carbone des chantiers de construction ne dépendra pas uniquement de nos entreprises.

L’histoire de l’échelle de performance chez Willemen Groep a commencé en 2015, avec une offre pour un marché aux Pays-Bas. « L’une de nos entreprises, Franki Construct, active dans le génie civil, faisait partie d’un consortium qui tentait de remporter ce marché. L’utilisation de l’échelle de performance CO2 donnait un avantage en termes de prix, nous avons donc mis en place ce système chez Franki Construct. Finalement, ce contrat a été attribué à un autre consortium, mais Franki Construct a continué à utiliser l’échelle de performance CO2 pour suivre l’évolution de ses émissions de CO2 », explique Franky Van den Berghe

Niveaux 4 et 5

Entre-temps, d’autres entreprises du groupe ont suivi Franki Construct, comme Kumpen et Willemen Infra. L’ambition à cet égard est assez élevée. « Au sein de nos entreprises, nous avons commencé par le niveau 3 de l’échelle de performance CO2. On pourrait appeler le niveau 3 un niveau d’entrée. Dresser l’inventaire de nos propres émissions est le premier défi à relever dans ce domaine. Ainsi, vous savez où vous en êtes et vous pouvez prendre des mesures. Mais à partir du niveau 4, il faut aller plus loin. Vous devez alors également effectuer des analyses de la chaîne et examiner votre impact sur l’ensemble de cette chaîne. Elle fait référence au cycle de vie complet du produit: de l’extraction de la matière première jusqu’à la fin de sa vie », indique Franky Van den Berghe.

« 40% de l’empreinte CO2 de la chaîne d’asphalte est due aux matières premières et au transport vers les usines. Ce n’est pas un hasard si 80 % des émissions de CO2 du groupe proviennent d’une seule entreprise, notre entreprise d’infrastructure Willemen Infra

qui a désormais atteint le niveau 4 de l’échelle de performance et passera au niveau 5, le plus élevé, en 2023. »

Force sociale

L’échelle de performance CO2 ne peut être un succès que si elle bénéficie d’un soutien au sein de l’entreprise. « Ce soutien existe certainement ici. Nous voulons être une entreprise leader, un pionnier. Cela nous donne un poids social supplémentaire et nous rend également plus attractif en tant qu’employeur. Fin 2021, nous avons élaboré une nouvelle stratégie pour le groupe. Les objectifs en matière de durabilité et de climat y sont intégrés, et l’échelle de performance CO2 rend ces engagements concrets. Pour optimiser, il faut commencer à réfléchir à des solutions alternatives et à l’innovation dans la façon de travailler. »

Projet pilote

Willemen Infra a appliqué l’échelle de performance lors de travaux d’entretien sur la Scheldelaan à Anvers, fin 2021. Un tronçon de route de trois kilomètres avec des zones de stationnement et des pistes cyclables a dû être rénové. Cela a nécessité l’enlèvement, le retrait et le remplacement d’environ 30.000 m² de matériaux sur une profondeur de 70 centimètres. La Scheldelaan, un marché de l’Agentschap Wegen en Verkeer (l’agence flamande en charge des routes et de la circulation), était l’un des projets pilotes qui a testé l’échelle de performance dans la pratique. « Il s’agissait en fait d’un projet avec un double critère. Outre l’échelle de performance, l’AWV a également exigé l’utilisation d’un enrobé plus écologique produit à basse température (EBT). Auparavant, nous avions calculé des émissions de 315 tonnes de CO2. Cela s’est avéré assez précis,

24 EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 DOSSIER

car les mesures effectuées par la suite ont donné un résultat de 333 tonnes. »

« Pour ce projet, nous avons commencé à chercher des possibilités supplémentaires de réduction de CO2. Par exemple, nous avons économisé 20 tonnes en passant à l’électricité verte belge dans nos usines d’asphalte. En outre, 40 tonnes de réduction ont été obtenues grâce à l’application de l’asphalte EBT, qui a permis de réduire de 15 % notre consommation de gaz naturel pendant sa production. Et enfin, nous avons réutilisé environ 10 % du volume des matériaux présents sur site. Cela signifie que moins de transport a été nécessaire, ce qui a représenté une autre réduction de 50 tonnes de CO2  »

Les pourcentages comme incitation

Aux Pays-Bas, lors des appels d’offres, un avantage est généralement octroyé aux entreprises qui utilisent l’échelle de performance. Le prix de leur offre est alors évalué, comme s’il était inférieur de plusieurs pourcents. Plus le niveau de l’échelle est élevé, plus ce pourcentage est important. « On ne peut pas vraiment comparer les projets pilotes belges avec cette approche néerlandaise. Dans ce cas, l’avantage de l’attribution a été uniformisé pour les niveaux 3 à 5, de sorte que les entrepreneurs ayant moins d’expérience de l’échelle de performance CO2 n’aient pas été désavantagés. Pour le projet Scheldelaan, l’AWV a octroyé un avantage fictif de 3 %. »

Indépendamment de la situation concrète de ce projet, une question intéressante demeure : ces 3 % sont-ils réalistes ? « Je ne peux pas le dire pour l’instant. Ces pourcentages sont une incitation, mais je ne peux pas déduire, à partir des données dont nous disposons aujourd’hui, s’ils donnent un avantage concurrentiel réaliste dans le processus d’attribution. Il faut savoir que de nombreux voiristes ont déjà une certaine maturité. Les exigences pour atteindre le niveau 3 sont certainement réalisables pour eux. Mais si vous allez au-delà, aux niveaux 4 et 5, alors un avantage de 3 % ne me semble pas très important, puisque vous allez impliquer toute la chaîne. »

Certification

Les entreprises ont le choix : faire certifier l’échelle de performance sur un projet, ou certifier l’entreprise elle-même. Willemen Groep

préfère cette dernière solution. « Une fois par an, un organisme de certification externe vient auditer l’entreprise. Plus l’entreprise est grande, plus le nombre de jours réservés à cet effet est important. Un certificat est valable pendant trois ans. En revanche, si vous optez pour la certification sur un projet, elle n’est pas valable pour vos autres projets. Lors de la certification de l’entreprise, il suffit de rendre spécifique l’empreinte CO2 et les actions d’un projet avec avantage de prix. Chaque année, ces projets sont ensuite évalués par l’organisme de certification, qui vérifie si les exigences ont été respectées. »

Une fois le système mis en place, vous pouvez recueillir les données à l’aide d’un logiciel élaboré en interne, généralement un fichier Excel, ou d’un logiciel externe. « Nous avons commencé avec notre propre fichier Excel. Mais la taille de notre groupe rendait l’utilisation d’une feuille de calcul développée par nos soins trop complexe, nous avons donc opté pour un logiciel en ligne qui offre une plus grande facilité d’utilisation. »

Efficace ?

Enfin, la question-clé : l’échelle de performance CO2 est-elle un système efficace ? Cela dépend de plusieurs facteurs, mais aussi des intentions de l’entreprise. « C’est un système de management intéressant pour les entreprises. Vous pouvez l’utiliser pour cartographier vos flux d’énergie et votre empreinte écologique et commencer à y travailler. Cela fonctionne. Fin 2022, les émissions de Willemen Infra étaient inférieures de 10 % à celles de 2019. L’intégration de l’échelle à d’autres processus d’entreprise ne pose pas de problèmes majeurs. Par exemple, elle n’a pas de gros impact sur la planification des travaux. Nous faisons désormais plus attention lorsque nous achetons des matériaux. »

« Dans les projets, c’est un système efficace s’il est également soutenu par le maître d’ouvrage. En effet, la communication avec lui mais aussi avec les fournisseurs est importante, surtout à partir des niveaux 4 et 5. Il faut ensuite être capable d’aller voir le maître d’ouvrage avec des propositions. Vous devez chercher des solutions ensemble. À l’avenir, nous devrons construire de manière circulaire et avec des matières premières secondaires si nous voulons réduire davantage les émissions », conclut Franky Van den Berghe.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 25 ÉVALUATION DE L’ÉCHELLE
Willemen Infra a appliqué l’échelle de performance lors de travaux d’entretien sur la Scheldelaan à Anvers, fin 2021.

COPRO certifie les chantiers et les entreprises

Lorsqu’une entreprise s’engage à appliquer l’échelle de performance CO2 sur un chantier, un organisme de certification comme COPRO réalise des audits sur le site de construction pour, au final, délivrer la certification. Ces audits sont réalisés au début du projet, parfois en cours et à la fin des travaux. Explications avec Bernard Cornet, Business Development Engineer chez COPRO.

S’engager, c’est bien. Respecter ses engagements, c’est mieux. Cela doit être la règle pour les entreprises de construction qui s’engagent à diminuer leurs émissions de CO2, dans le cadre de l’échelle de performance CO 2 . « Les entreprises ont deux possibilités, soit elles certifient un projet spécifique, soit c’est l’entreprise elle-même qui est certifiée », explique Bernard Cornet .

Bilan carbone

La certification passe par un audit. Le premier est réalisé au début du chantier. « Avant le premier audit, l’entreprise prépare son bilan carbone avec un consultant le cas échéant, en l’occurrence Atrasol pour le projet à Pommeroeul. Une fois ce bilan réalisé, nous intervenons comme organisme de certification tiers indépendant et nous allons tout d’abord vérifier ce bilan. Par exemple, pour le projet de Socogetra, nous vérifions, entre autres, l’application correcte des facteurs d’émission ainsi que les mesures de réduction des émissions de CO 2  »

Mesures

Après le contrôle du bilan, l’organisme de certification vérifie et valide les mesures que l’entrepreneur compte appliquer pour réduire ses émissions. « De quelles mesures s’agit-il ? Comment est-ce mesuré ? Quels sont les indicateurs utilisés ? Nous vérifions tous ces aspects. Nous ne sommes pas là pour conseiller, nous serions alors juge et partie, mais bien pour contrôler et valider le process qui est mis en place. »

Engagement chiffré

Lors de ce premier audit, l’entreprise doit également faire connaître son engagement, chiffré en pourcentage, quant à la réduction de ses émissions de CO 2 . « Le concept prévoit une échelle à cinq niveaux pour ces engagements. En Belgique, il en est de même, mais pour le moment, seuls les trois premiers niveaux sont valorisés. Le niveau 3, le plus haut, offre une réduction fictive de 6 %, au moment de la soumission. Par exemple, un projet de 100.000 € est réévalué à 94.000 €. C’est 4 % pour le niveau 2 et 2 % pour le niveau 1. Dans les marchés publics en Belgique, le critère d’attribution le plus utilisé reste l’offre la moins-disante. Cet avantage fictif, au moment de la soumission, est donc très important pour remporter un marché. »

Audit final

Enfin, l’audit final vérifie si toutes les mesures ont bien été appliquées et si les engagements ont été respectés. « Généralement, c’est un audit en début de chantier et un à la fin. Il se peut qu’il y ait deux audits au cours d’une même année. Dans le cas d’un chantier excédant un an, un audit annuel de suivi est prévu », explique Bernard Cornet. « Si on constate un non-respect des engagements, il y a des amendes qui correspondent à un pourcentage de l’avantage fictif octroyé au moment de la soumission. » Et de conclure. « Dans le cadre de nos audits, nous privilégions toujours le dialogue et l’interaction. Nous justifions les raisons de nos choix et encourageons la recherche de pistes d’amélioration. »

26 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 AUDIT/CERTIFICATION
« Dans le cadre de nos audits, nous privilégions toujours le dialogue et l’interaction. »

Une Roadmap 2050 pour diminuer les émissions de CO2 du ciment et du béton

Le ciment et le béton sont des produits omniprésents sur les chantiers. Ils jouent donc un rôle majeur dans les objectifs de réduction des émissions de CO2 voulus par l’UE. Febelcem, la Fédération de l’industrie cimentière belge, a élaboré une « Roadmap 2050 du Ciment et du Béton » pour une construction circulaire et neutre en carbone à l’horizon 2050. Tour d’horizon des objectifs et projets avec Hervé Camerlynck, le directeur de Febelcem.

En matière d’émissions de CO2, l’industrie cimentière belge est plutôt bon élève. En effet, depuis 1990, elle a réduit ses émissions d’environ 30 %

En matière d’émissions de CO2, l’industrie cimentière belge est plutôt bon élève. En effet, depuis 1990, elle a réduit ses émissions d’environ 30 %. Mais comme pour tous les secteurs industriels, il reste « du pain sur la planche » pour arriver aux objectifs définis par le Green Deal de l’UE, à savoir la neutralité carbone en 2050.

La roadmap s’inscrit dans ce contexte et vise à réduire les 70 % restants. Elle décrit comment le ciment, à travers la fabrication et l’utilisation du béton, contribue à une construction circulaire et neutre en carbone.

« Cette roadmap est le point central de notre stratégie. Elle s’articule au travers de cinq domaines d’action, abrégés en « 5C » : clinker, ciment, concrete, construction et (re)carbonatation », explique le directeur de Febelcem.

« Elle touche toute la chaîne de construction

dans son ensemble et recouvre donc des thèmes très différents. »

Clinker

Le premier C concerne le clinker, le principe actif du ciment. C’est tout ce qui concerne la production de clinker, un constituant du ciment. Ce chapitre concerne 2/3 des efforts à réaliser, c’est donc la partie la plus lourde de la stratégie. « Il y a cinq sous-leviers. Le premier est l’utilisation de matières décarbonatées alternatives pour alimenter les fours de cimenterie, comme l’usage de déchets de démolition ou de certaines cendres volantes. Le second est l’usage de combustibles de substitution plutôt que des matières fossiles de base, soit des déchets ou des sous-produits d’une autre industrie : de la boue de station d’épuration, de la biomasse de bois…L’objectif de l’industrie cimentière européenne est d’avoir recours à 90 % de combustibles de substitution d’ici 2050. La Belgique est déjà en avance avec 60 %. Le troisième levier est l’efficacité énergétique/ thermique. Il fait appel au savoir-faire des cimentiers pour réduire leur consommation d’énergie, avec une partie dédiée à la récupération de la chaleur à tout niveau. L’électrification du procédé et le recours à l’hydrogène pourront éventuellement s’envisager, mais de manière très marginale. Le développement de nouveaux clinkers basés sur une chimie différente et moins énergivore est le quatrième point. Ils ne seront pas sur le marché du jour au lendemain. Enfin, le cinquième levier concerne la capture du CO2 pour

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sa séquestration ou son utilisation. À ce sujet, il existe le projet pilote Leilac qui a démarré en 2016 à l’usine CBR de Lixhe (Visé). Il consiste à séparer au niveau du four les deux processus décarbonatation et clinkérisation. C’est un budget de plus de 20 millions, juste pour une unité pilote. Une deuxième phase du projet est en cours sur un site cimentier du côté d’Hanovre, en Allemagne. »

Ciment

Le deuxième C est celui de ciment, la matière utilisée pour fabriquer le béton. Ici aussi, il existe plusieurs possibilités de réduction des émissions de CO2. « Ce levier a pour objectif de mener des recherches sur la recette du ciment en vue de réduire son empreinte carbone. Avec 540 kg de CO2 par tonne de ciment produit, cette dernière est la plus faible en Belgique. La moyenne européenne s’élève à 650 kg. Il s’agit de diminuer la quantité de clinker dans le ciment, car c’est ce clinker qui est lourd en termes d’empreinte CO2. Il y a deux types de solution : les recettes traditionnelles qui consistent à ajouter des laitiers de haut fourneau ou des cendres volantes. Ce qui se fait en Belgique depuis un siècle. Deuxième option : développer de nouveaux types de ciment avec d’autres ajouts comme, par exemple, des argiles calcinées au clinker pour faire du ciment. Les cimentiers travaillent ensemble pour introduire de nouveaux ciments sur le marché. Ces alternatives au ciment classique devraient voir le jour bien avant 2030. Actuellement, il existe le projet FUTURECEM porté par le Groupe Cementir, la maison-mère de CCB. Il consiste à l’addition d’argiles calcinées et de calcaire moulu pour fabriquer le ciment. On l’utilise déjà pour des constructions de ponts, de bâtiments…D’ici peu de temps, on verra ces ciments en Belgique », explique Hervé Camerlynck.

Autre aspect de ce deuxième C : l’électricité. En effet, un site cimentier est un gros consommateur d’électricité pour sa partie ciment/broyage. « Certains sites de production vont donc investir dans la production d’électricité renouvelable avec principalement, des panneaux solaires et des éoliennes », indique le directeur de Febelcem. « Je mentionnerai aussi le transport. Avec le ciment, nous sommes dans de la matière locale avec un rayon de transport de 50 à 100 km. Mais si l’empreinte carbone peut être réduite avec l’électrificati-

on de la flotte, cela aura un impact sur l’ensemble de l’industrie. »

Concrete

Le troisième C de cette roadmap est celui de concrete : le béton. « Effectivement, le ciment n’a aucune utilité si ce n’est celui de fabriquer du béton. Ici, les cimentiers ont moins de leviers, ce sont vraiment les centrales à béton et les usines de préfabrication qui ont le gros du travail », précise Hervé Camerlynck. « Le premier levier est la numérisation. En améliorant les recettes de béton et en optimisant les adjuvants aux granulats et au ciment, on peut arriver à un béton optimum en termes de qualité et qui va contenir une quantité optimale de ciment. Cela va aussi permettre d’optimiser la quantité de béton fabriquée en centrale car il y a encore beaucoup d’énergie perdue avec le béton retour. Deuxièmement, le transport reste un sujet important avec l’utilisation de véhicules électriques ou hydrogènes. »

Construction

Quatrième C : la construction. Il concerne bien évidemment directement notre secteur avec la construction d’infrastructures, de bâtiments, de ponts… « Ce sont les entrepreneurs, les architectes et les bureaux d’études qui ont la plus grosse part du travail dans ce thème qui comporte trois leviers. »

Le premier est l’efficacité énergétique

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Hervé Camerlynck est le directeur de Febelcem.
« La roadmap touche toute la chaîne de construction dans son ensemble et recouvre donc des thèmes très différents. »

des bâtiments. « L’une des caractéristiques du béton est son inertie thermique. Son utilisation, en particulier l’été, peut diminuer la consommation d’énergie de 25 à 30 %. »

Le deuxième levier est l’utilisation du béton dans les bâtiments. « On doit pouvoir optimiser les structures et le poids. On peut alléger ces structures. » Et le troisième point est la conception plus modulaire de la construction. « Un bâtiment peut avoir plusieurs vies : bureaux puis immeuble à appartements. Cela doit être conçu à la base et certaines structures peuvent être démontables comme des lego. On peut aussi recycler le béton après démolition mais c’est déjà le cas. »

(Re)carbonatation

Dans le premier C, on a évoqué le phénomène de décarbonatation dans les fours. Ici, c’est le phénomène inverse. On parle de recarbonatation car le béton capture le CO2 de l’atmosphère. « Selon les recherches de l’Institut Suédois de Recherche Environnementale, 23 % des émissions de CO2 liées à la décarbonatation de la fabrication du clinker sont (re)capturées chaque année. Les 150 ans d’histoire de nos ouvrages d’art en structure en béton ont donc cette fonction de puits de carbone. Il faut arriver à le démontrer. »

Il est également possible d’accélérer cette recarbonatation. « Quand on recycle des granulats de béton et qu’on les passe sous un lit de CO2, on va capturer encore plus de CO2 et ça va durcir le granulat. Enfin, on peut accélérer la fixation du CO2 dans d’autres minéraux naturels tels que l’olivine et le basalte. À ce sujet,

il existe le projet FASTCARB mené en France avec toute une série de partenaires dont Holcim. L’idée est de recapturer le CO2 sur un site cimentier et de faire passer des granulats de démolition sur un lit de gaz pour capturer le CO2 de façon durable et améliorer la qualité des granulats. C’est un projet qui a beaucoup d’avenir car on combine à la fois l’aspect CO2 et économie circulaire. »

Conclusion

Les cimentiers belges appartiennent à de grands groupes internationaux. « C’est une opportunité car beaucoup de recherches et investissements sont menés. Je pense encore au projet Go4Zero d’Holcim à Obourg, près de Mons, qui va investir des centaines de milliers d’€ pour créer un nouveau four et une nouvelle ligne de production. Mais nous avons besoin de support du politique et de l’UE car seuls, on n’y arrivera pas », souligne Hervé Camerlynck,

Il pointe cinq requêtes dans sa conclusion. « Premièrement, le captage du CO2 représente 35 à 40 % de la réduction des émissions de CO2 dans notre secteur. Pour que ce soit une réalité à court terme, il faut accélérer la mise en place d’un réseau paneuropéen de transport et de stockage du CO2. C’est ainsi que dès 2024, Heidelberg Materials, la maison-mère de CBR, envisage de capturer la moitié des émissions de CO2, de son site de production en Norvège, et de le stocker dans d’anciennes réserves de gaz situées au large en mer. Ensuite, le remplacement des combustibles fossiles par des déchets non recyclables et de la biomasse, ainsi que l’utilisation des matières premières alternatives permettront de réduire encore de 14 % les émissions de l’industrie cimentière. Troisièmement, la mise sur le marché de ciments à faible teneur en carbone permettra une réduction supplémentaire des émissions de 16 %. Mais les administrations doivent suivre et ça devra apparaître dans les cahiers des charges. Avant-dernier point, nous demandons des conditions de concurrence équitables : un level playing field » entre tous les acteurs européens et non européens enfin, la reconnaissance de la recarbonatation. »

Et de conclure. « La neutralité carbone est un projet très ambitieux, mais réaliste. Les cimentiers travaillent et mettent tout en œuvre pour l’obtenir en travaillant main dans la main avec le secteur de la construction. »

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« La neutralité carbone est un projet très ambitieux, mais réaliste. Les cimentiers travaillent et mettent tout en œuvre pour l’obtenir en travaillant main dans la main avec le secteur de la construction. »
Il faut optimiser l’utilisation du béton dans les bâtiments.

Notre membre Locquet Power & Light est un fournisseur d’énergie off-grid temporaire. Il loue et vend des groupes électrogènes, des générateurs, des systèmes hybrides de packs de batteries, des panneaux solaires, notamment pour fournir de l’électricité sur les chantiers. Avec une attention toute particulière accordée aux émissions de CO2.

« À force de collaborer avec le secteur de la construction, nous nous sommes rendu compte que les groupes électrogènes étaient mal utilisés et très inefficaces sur les chantiers. »

Cette PME de 26 personnes a son siège social à Kruishoutem (Flandre orientale) et possède également un entrepôt à Liège. « À la fin des années 90, notre croissance est venue du marchédestélécoms.Àl’époque,Orangeaimplanté des antennes partout en Belgique. 200 groupes électrogènes tournaient alors à trois mètres de distance de ces antennes 24h/24. Il s’agissait de machines avec des réservoirs de 1.200 litres de diesel. Le marché des télécoms nous a permis d’investir dans des engins silencieux, mais il s’est tout doucement estompé. Début des années 2000, le secteur de la construction a pris le relais est devenu un de nos gros clients », explique Vincent Locquet , le CEO de l’entreprise.

Groupes électrogènes inefficaces

Il y a donc plus ou moins 20 ans, Locquet Power & Light a commencé à louer et vendre son matériel à des entreprises de construction comme Galère, Franki, Willemen, Denys, Jan De Nul, Stadsbader Contractors, BESIX, MBG, Thomas et Piron… « À force de collaborer avec le secteur de la construction, nous nous sommes rendu compte que les groupes électrogènes étaient mal utilisés et très inefficaces sur les chantiers. En fait, ils étaient mal dimensionnés ou surdimensionnés en fonction des besoins de forte puissance à des

moments précis : des moteurs qui démarrent, une grue tour qui lève un poids…Mais ces moments ne durent que quelques secondes et nécessitent 7x plus de puissance que la demande moyenne. En effet, pour alimenter la base vie pendant la nuit ou des barrières de sécurité, ces générateurs à moteur diesel tournent souvent pendant de longues périodes en n’utilisant qu’une petite partie de leur puissance totale. La plupart du temps, la machine tourne à 10-15 % de sa puissance maximale. Ceci est extrêmement inefficace, et entraîne une consommation de carburant inutile, ainsi que plus de CO2, de suie et de nuisance sonore », explique Vincent Locquet.

Système d’énergie hybride

La solution ? Développer un système d’énergie hybride sur le chantier. « Il y a une dizaine d’années, nous avons conçu ces systèmes intelligents de pack de batteries et depuis trois ans, la demande est en forte progression. Objectif ? Optimaliser le rendement d’un groupe électrogène. Les batteries sont au cœur du processus. Elles sont chargées à un moment optimal et le système permet une communication entre la batterie et le groupe. Quand la batterie est suffisamment chargée, elle envoie l’information au groupe qui arrête de tourner. Il est également possible de programmer la charge. Cela évite donc à la machine de tourner 7 jours/7, 24h/24 et 168h/semaine. On peut diminuer jusqu’à 40 à 50h/semaine, de 30 à 40 % le fonctionnement du groupe et donc la consommation de carburant. »

Intérêt double

Vous l’aurez compris : l’intérêt est double. « Effectivement, il s’agit pour l’entreprise d’un avantage aussi bien économique qu’écologique. Dans certains cas, on peut économiser jusqu’à 2.000 litres de diesel par mois, donc la période de retour sur investissement

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« Avec nos packs de batteries, les entrepreneurs diminuent leur consommation de carburant et les émissions de CO2 »

est souvent de moins d’un an. Ce système réduit donc fortement les émissions de CO2 L’avantage de ce pack de batteries est aussi qu’il est parfaitement autonome. »

La société propose un autre système hybride nommé flywheel. « Il s’agit d’un volant d’inertie qui tourne et qui permet de stocker et de restituer de l’énergie cinétique. Dans ce cas-ci, il doit fonctionner avec une connexion réseau ou un groupe électrogène. Lors des moments de besoin de forte puissance, comme lorsque la grue soulève un poids, c’est la connexion réseau ou le groupe qui servira de support. Il n’est donc pas autonome comme un système de pack de batteries. C’est également le cas avec les panneaux solaires, que nous proposons aussi et qui doivent toujours alimenter un pack batteries. »

Locquet Power & Light a aussi développé des solutions pour charger des voitures électriques ou des camionnettes sur chantier ou à proximité. « Il s’agit de bornes et d’installations intelligentes qui tiennent bien évidemment compte du courant disponible sur chantier, pour éviter que toute la logistique ne tombe en panne. Ces systèmes permettent aux employés et aux ouvriers du site de recharger aussi bien les véhicules privés que professionnels. »

Meilleure solution

Malgré tous ces systèmes hybrides, notre membre insiste pour dire qu’il ne poussera jamais à la location ou à l’achat de générateurs. « Nous cherchons toujours la meilleure solution pour nos clients. Parfois, sur un petit chantier, car nous travaillons aussi pour des plus petits clients, une simple connexion réseau suffit », précise le CEO. « Nous avons également mis au point un système de monitoring au sein de notre groupe. On regarde la consommation électrique, le contenu des réservoirs des engins de chantier…En fonction de cet audit énergétique, nous conseillons et orientons le client vers une solution adaptée à son chantier. Parfois, le client a sa propre flotte et nous intervenons aussi pour la maintenance, l’entretien et les urgences. »

Avenir

Vincent Locquet explique que les systèmes de packs de batteries permettront un fonctionnement de plus en plus optimal des groupes électrogènes, ce qui sera indispensable dans

Ils ont fait confiance à Locquet Power & Light

Certains de nos membres ont fait confiance à Locquet Power & Light et ont constaté une nette diminution de la consommation de carburant et des émissions de CO2, en utilisant le système hybride de packs de batteries. La liste des exemples qui suit est bien sûr non-exhaustive.

C’était le cas lors du réaménagement d’un dépôt De Lijn à Ypres (Stadsbader). Les conteneurs étaient 64 % du temps alimentés par la batterie et le reste du temps (36 %) par le générateur diesel, ce qui a abouti à moins de 2.108 heures de fonctionnement. En quatre mois, il y a eu une économie de 5.000 litres de carburant et plus de 14 tonnes de CO2 émis en moins.

Lors de travaux sur le Pont ‘Londenbrug’ à Anvers (BAM), une passerelle était 83 % du temps alimentée par la batterie avec panneaux solaires, et le reste du temps (17 %) par le générateur

diesel, ce qui a abouti à moins de 4.700 heures de fonctionnement. À la fin du projet, l’entreprise a observé une économie de plus de 8.265 litres de carburant et presque 25 tonnes de CO2 émis en moins.

Enfin, sur le chantier de la Bourse de Bruxelles (Denys) toujours en cours, un groupe électrogène de 150 kVA avait originalement été prévu pour alimenter la grue. À sa place, se trouve un pack de batteries, capable de supporter les pointes de puissance de la grue, en combinaison avec la connexion au réseau déjà présente sur le chantier.

Après huit semaines, on a constaté 13.200 kg de CO2 émis, soit une économie de 1.650 kg par semaine. C’est l’équivalent de 13 vols commerciaux Bruxelles/New York ou 6 émissions moyennes de CO2 de six voitures particulières par an ou 4 consommations annuelles d’énergie de quatre ménages.

le futur pour les machines conformes aux normes stage V. « Avec la nouvelle génération de moteurs Stage V, si un groupe ne tourne qu’à 10 % de sa capacité, il s’arrêtera automatiquement, car la combustion sera mauvaise et néfaste pour la machine. Il devra être à 50 % de ses capacités pour tourner normalement. »

Enfin, le CEO conclut en insistant sur les avantages du pack de batteries. « Les normes d’émission de CO2 vont être de plus en plus sévères et les prix des carburant sont actuellement très élevés. Avec ce système, les entrepreneurs diminuent leur consommation de carburant et les émissions de CO2 »

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 31 LOCQUET POWER & LIGHT

ISOLUTION veut être le moteur de la rénovation énergétique en Wallonie »

C’est l’histoire de deux potes trentenaires passionnés par la rénovation énergétique et l’isolation. L’un est ingénieur commercial, Arnaud Vierendeel. L’autre est ingénieur civil en science des matériaux, Grégoire Thunis. En décembre 2021, ils décident de s’associer pour reprendre l’entreprise namuroise d’isolation : ISOLUTION. Membre de la Plateforme wallonne de l’isolation, cette PME a tout en mains pour devenir une belle success story.

Créée en 2010 par François Radelet, ISOLUTION est une PME qui a pignon sur rue, depuis des années, dans le secteur de l’isolation et de la ventilation. Elle est spécialisée dans l’isolation des façades extérieures, l’isolation intérieure (planchers, plafonds, murs intérieurs et toitures à versants), l’isolation des murs creux et la ventilation simple et double flux.

En 2021, âgé de 64 ans, son fondateur souhaite remettre son business. C’est chez Closing, un broker basé à Namur et spécialisé dans les opérations de cession et d’acquisition d’entreprises, qu’Arnaud et Grégoire le rencontrent. Le deal est vite finalisé. « C’est une entreprise qui jouissait d’une excellente réputation avec un gros potentiel technique et qualitatif. Nous n’avons pas hésité à la reprendre et nous sommes très satisfaits de l’héritage laissé par François Radelet », commente Grégoire.

Après leurs expériences professionnelles respectives, notamment en tant que consultant d’affaires pour Arnaud et dans la production d’énergies renouvelables au Congo pour Grégoire, les deux jeunes hommes d’affaires s’unissent et se lancent dans cette nouvelle aventure, fin 2021. Avec cette complémentarité qui saute aux yeux, dès les premiers instants de notre rencontre. « Grégoire allait s’occuper du volet technique de l’entreprise et moi de l’aspect commercial », souligne Arnaud.

Revoir l’organigramme

Très vite, les deux associés souhaitent marquer de leur empreinte le fonctionnement de la PME, qui compte 13 personnes, lors du rachat. Il n’est pas question de révoluti-

on, mais plutôt d’évolution vers une société plus structurée, plus efficace et digitalisée. « Nous souhaitions revoir l’organigramme parce que chacun faisait un peu de tout. Nous avons donc spécialisé les fonctions: vendeur, gestionnaire, technicien, fonction administrative/support…Le tout en gardant les deux services: isolation et ventilation. La digitalisation de l’entreprise, réalisée cette année, a également permis de gagner en efficacité et d’améliorer le suivi de chantier », explique Arnaud. « Nous avons également réduit notre périmètre d’action, en redéfinissant bien les chantiers, pour devenir un acteur local incontournable en Wallonie. »

Clarté de l’offre

Comme les deux associés envisagent rapidement une croissance de l’entreprise, un gros travail est également réalisé sur la clarté de l’offre. « L’expérience client est au cœur d’ISOLUTION. Entreprendre des travaux de rénovation énergétique est souvent vécu comme un parcours du combattant assez angoissant. Notre méthodologie est de proposer un accompagnement fiable et de rassurer en étant extrêmement clairs et complets dans nos propositions. Par où commencer ? Comment avoir accès aux primes et subsides ? Comment trouver un auditeur ? Pourquoi faut-il isoler et ventiler ? Quelles solutions techniques proposons-nous ? Comment se déroule le chantier ? Comment se clôture-t-il ?... Il est important de répondre à toutes ces questions légitimes des clients pour qu’ils accordent leur confiance », indique l’ingénieur commercial. Parmi ces clients, 65 % sont des particuliers et 35 % des entreprises professionnelles. Ce travail sur la clarté de l’offre s’est également accompagné d’un rebranding complet de la société et de la parution d’un nouveau site web.

Isolants

Les deux premiers objectifs sont clairs : optimiser le mode de fonctionnement en interne de la société et mieux accompagner le client dans son projet de rénovation énergétique. Question : avec quel type de matériaux isolants parmi les deux grandes familles ?

32 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 SECTEURS & MÉTIERS
«
« La Plateforme wallonne de l’isolation permet d’échanger de bons procédés entre confrères. »

Grégoire, le profil technicien des deux associés, affirme clairement leur volonté de promouvoir les isolants biosourcés sur leurs projets. « Nous travaillons et proposons des solutions d’isolation en fonction des budgets de nos clients et de leurs objectifs. Les isolants biosourcés offrent généralement bien des avantages en plus de leur simple performance thermique : meilleure isolation acoustique et un confort d’été assuré. Nous travaillons avec de la ouate de cellulose, de la fibre de bois, de la fibre d’herbe…En Wallonie, il y a un énorme potentiel de biosourcés et nous axons notre développement sur ces produits locaux. »

Lorsque ce n’est pas réaliste pour des questions de budget ou de contraintes techniques, la société travaille également avec des produits synthétiques ou minéraux plus classiques comme la laine de verre, les PUR et PIR ainsi que de l’EPS.

RH

Fin de l’année dernière, les deux associés et leur équipe ont donc de fêté le premier anniversaire de la reprise. Avec pas mal de défis en vue pour l’année 2023. « En une année, nous avons déjà doublé le personnel, passant de 13 à 25 personnes, 12 employés de bureau et 13 techniciens, sans oublier nos partenaires sous-traitants (9 techniciens) qui travaillent avec ISOLUTION depuis de nombreuses années. Cette année, nous comptons doubler le nombre de nos techniciens. Un défi de taille dans ce secteur, où la main-d’œuvre technique fait cruellement défaut. En Wallonie, il y a trop peu de techniciens qualifiés et trop peu de jeunes qui souhaitent se former dans ce magnifique secteur. »

Dans l’organigramme de la société, la gent féminine est fort présente. « Les métiers d’isoleur et de ventiliste sont tout à fait adéquats pour la main-d’œuvre féminine. Nous cherchons des profils techniques, ayant un réel souci du détail et qui sont capables de s’adapter face à un imprévu technique. Les femmes en sont pleinement capables! Nous en comptons déjà cinq chez ISOLUTION, aussi bien des fonctions techniques qu’administratives. Le secteur de la construction gagne à être féminisé ! », indique Arnaud.

Formations

On n’hésite pas non plus à former le personnel. « C’est primordial pour maintenir le niveau de qualité. Nous allons d’ailleurs lancer la IsoAcademy, cette année : il s’agit de mettre en place un programme de formation continue pour l’ensemble des employés. Certaines formations seront organisées en interne, mais nous comptons aussi sur Embuild ou Buildwise qui organisent régulièrement des formations de qualité. Nos fournisseurs organisent aussi des formations de rappel pour garantir le respect de leurs prescriptions techniques sur chantier. À ce sujet, la Plateforme wallonne de l’isolation est intéressante pour communautariser les efforts de formation de chaque membre et ainsi créer des formations communes. Elle permet aussi d’échanger de bons procédés entre confrères et d’avoir une meilleure visibilité des activités de chacun d’entre nous. Cela nous permet d’unir nos forces sur des projets de plus grande envergure », souligne Grégoire.

Citoyens

Des projets pour se développer au niveau RH. Une volonté de former son personnel et de davantage coopérer avec les membres de la Plateforme wallonne de l’isolation. Et des efforts pour encore mieux servir les citoyens qui, comme déjà écrit, sont au cœur de la stratégie d’ISOLUTION. Tels sont les trois leitmotivs de notre membre. « L’Europe a de grandes ambitions en matière de réduction des émissions de CO2. Mais cela passera notamment par l’effort que les citoyens réaliseront pour rénover leurs logements. Or, ils sont parfois démunis face au fonctionnement du système de primes. Nous constatons d’ailleurs qu’il y a un manque de communication entre les auditeurs, les entrepreneurs et les citoyens. La solution pourrait être de créer une plateforme commune pour échanger les informations entre toutes les parties. Le projet RENO+ est une bonne initiative et des initiatives comme Corenove font leurs preuves ! », explique Grégoire.

Moteur

Les travaux réalisés actuellement au sein de l’entreprise montrent également sa volonté de croissance. La PME ne manque pas d’ambitions et le clame haut et fort. « ISOLUTION veut être le moteur de la rénovation énergétique en Wallonie », conclut Arnaud. Une ambition confirmée par son associé Grégoire. Les deux font bien la paire.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 33 PLATEFORME WALLONNE DE L’ISOLATION
Basée à Namur, l’entreprise ISOLUTION a tout en mains pour devenir une belle success story.

En tant que Secrétaire générale du SPW, Sylvie Marique continuera de coordonner les travaux réalisés par le Commissariat spécial à la reconstruction.

« Le secteur de la construction a joué et jouera un rôle majeur »

Suite aux inondations de juillet 2021, le Gouvernement wallon a mis en place le Commissariat spécial à la reconstruction. Son rôle était de coordonner toutes les réponses à apporter à cette catastrophe. Sa mission est désormais finie. Nous avons dressé le bilan de son travail avec Sylvie Marique, qui y assurait le rôle de Commissaire. Entretien.

Sylvie Marique, pouvezvous tout d’abord rappeler les chiffres point de vue dégâts aux logements, bâtiments d’entreprises, infrastructures publiques, bâtiments publics, patrimoine, ponts, berges… Rappelons d’abord les dégâts humains : 39 décès et 100.000 personnes sinistrées. Du côté des bâtiments et infrastructures, nous avons recensé près de 50.000 logements, 559 ponts et 3.000 bâtiments d’entrepri-

ses impactés. 150.000 tonnes de déchets ont été évacués. On a aussi relevé d'importants dégâts liés à des dizaines (voire des centaines) de milliers de raccordements à l’eau, à l’électricité, au gaz et au réseau télécom.

Suite à cette catastrophe, un Commissariat spécial à la reconstruction a été mis en place. Quel était son rôle et le vôtre ?

Le Commissariat spécial à la reconstruction (CSR) a été mis en place par le Gouver-

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nement wallon le 26 juillet 2021, soit douze jours après les inondations. Globalement, sa raison d’être était d’apporter de la méthode pour aligner les politiques communales, supra-communales et régionales dans les réponses à apporter aux inondations.

La tâche était double : d’une part être le véritable ensemblier des besoins du terrain en étant au plus près des acteurs locaux (singulièrement les bourgmestres) ; et d’autre part coordonner la réponse régionale, à la fois en mobilisateur de compétences régionales, en agrégateur de données pour aider à la décision du Gouvernement, et en articulant l’action nécessaire avec celle des autres niveaux de pouvoir, dont bien entendu le fédéral.

L'objectif était de deux ordres : gérer transversalement la crise pour en sortir (permettre aux entreprises, indépendants et administrations de relancer leurs activités), et définir les lignes directrices d’un plan relatif à la prévention des risques d’inondation et à la reconstruction du territoire.

Personnellement, j’y assurais la coordination des autorités régionales et je faisais rapport au Gouvernement avec ma collègue Catherine Delcourt, la Commissaire en charge des autorités locales.

Dans le cadre de ce CSR, plusieurs rencontres ont eu lieu avec notre secteur, notamment Embuild, Buildwise et le CRR. À quels sujets et qu’en avezvous retiré/appris ?

Embuild et Buildwise ont été associées à l’action wallonne aussitôt après les inondations de juillet. Elles ont été entendues dès l’automne 2021 pour préparer la reconstruction et en juin 2022 pour faire le bilan du CSR. Elles ont été informées au fur et à mesure des étapes de nos travaux. Ces rencontres ont permis à chacun de faire remonter les messages et recommandations du secteur tels que : éviter si possible la reconstruction à l’identique, promouvoir la certification PEB, conscientiser sur l'indisponibilité et l’augmentation du coût des matériaux, signaler la pénurie de main-d’œuvre… La collaboration s’est également articulée à travers l’organisation conjointe d’un colloque sur la reconstruction en zone inondable en juin 2022.

Évoquons l’axe 6 du Plan de relance

de la Wallonie avec un plan de reconstruction durable présenté au GW le 11 septembre 2021. Que dit ce plan dans les grandes lignes et quels sont les investissements déjà réalisés et à réaliser ?

L’axe 6 vise le soutien à la reconstruction et la résilience des territoires sinistrés. Il concerne 10 projets pour un budget global de 737,7 millions €. Il poursuit deux objectifs stratégiques : d’abord la reconstruction d’un cadre de vie de qualité, fonctionnel et durable (262,3 millions €), et d’autre part la diminution des risques par la prévention (475,4 millions €).

Le 1er objectif s’articule en différents volets, dont notamment la réparation des infrastructures publiques et la reconstruction du bâti (185,2 millions €), ainsi que la stimulation du secteur de la construction pour faire face aux besoins (25,1 millions €). Ce dernier volet comprend un ensemble de mesures concrètes comme, par exemple, l’octroi d’une prime pilote à la formation « Plan de reconstruction » de 2.000 € aux demandeurs d'emploi (Forem) et aux apprenants en formation en alternance à l’IFAPME, l’octroi d’un « chèque permis de conduire » pour les demandeurs d’emploi et apprenants qui s’inscrivent dans une formation liée au plan de reconstruction, le soutien à l'intégration des femmes dans le secteur, le cofinancement d’une campagne de promotion de ses métiers.   Les objectifs étant d’augmenter à la fois le taux d’emploi dans la construction, le taux de participation des demandeurs d’emploi peu qualifiés dans des formations concernées, le nombre d’apprenants IFAPME, l’intérêt des femmes pour ces métiers ; sans oublier de faciliter la mobilité des demandeurs d’emploi et des apprenants IFAPME afin que ceux-ci puissent accepter un emploi dont les horaires sont souvent difficilement conciliables avec les transports en commun.

Le 2ème objectif stratégique du plan vise la diminution des risques par la prévention, avec un budget de 475,4 millions € consacré surtout à sécuriser les cours d’eau, mais incluant aussi 10 millions € pour analyser les risques et diagnostiquer le territoire, dont un diagnostic de vulnérabilités “Climat Adaptation” visant l’augmentation de la résilience wallonne via l’adaptation aux changements climatiques.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 35 COMMISSARIAT SP É CIAL À LA RECONSTRUCTION
« La poursuite de notre collaboration avec le secteur privé est une condition essentielle pour nous permettre d’anticiper et de prévenir les prochaines crises. »

Les Masters plans incluent la réalisation d’un « Schéma stratégique multidisciplinaire du bassin de la Vesdre » (prévu pour début 2023) ; l’élaboration de Programmes spécifiques de (re)développement de « Quartiers durables » (prochainement disponibles) ; l’élaboration de deux référentiels d’encadrement des permis, à savoir un guide des bonnes pratiques pour construire en zone inondable et un autre (prévu pour début 2023) visant une meilleure prise en compte de la gestion des eaux pluviales sur tout le territoire ; l’accompagnement des communes pour les démarches urbanistiques.

En ce qui concerne l’aspect “Sécuriser les cours d’eau”, un premier travail de sécurisation a été réalisé immédiatement après les inondations et s’est poursuivi jusqu’à l’été 2022. La reconstruction des berges implique, d’une part la sécurisation urgente, et d’autre part la reconstruction de certaines parties de cours d’eau non navigables de la manière la plus résiliente en se basant sur des modélisations hydrauliques.

La construction jouera un rôle majeur dans cette reconstruction. À quels niveaux ?

Le secteur de la construction a joué et jouera un rôle majeur. Il a notamment répondu présent lorsque des citoyens ont directement voulu effacer les stigmates et rénover leur bien, et aussi quand le Gouvernement a lancé une phase de sécurisation des berges. L’œuvre de reconstruction devra compter sur la mobilisation de toutes les forces vives de Wallonie car le manque de main-d’œuvre ou encore le coût des matériaux complexifient l’équation.

Cette mobilisation, qui met en présence les entreprises et les pouvoirs publics au sens large, est possible, j’en suis convaincue. Le colloque de juin, associant le CSR et le secteur de la construction, en a été la preuve. La poursuite de notre collaboration avec le secteur privé est une condition essentielle pour nous permettre d’anticiper et de prévenir les prochaines crises.

Nous devons faire de cette crise une opportunité pour la Wallonie : mettre en avant ses entreprises et son savoir-faire, mettre en œuvre les projets du Plan de Relance, jeter des ponts entre toutes les parties prenantes… Rappelons que la Wallonie a lancé une étude

sur la reconstruction de 11 quartiers dans les 9 communes les plus touchées et déterminera en 2023 comment reconstruire les berges. Ces études impliqueront le secteur de la construction pour les années à venir dans le bassin de la Vesdre.

Pointons aussi l’importance de la nouvelle circulaire du 23 décembre 2021 relative à la constructibilité en zone inondable.

La circulaire vise à améliorer l’instruction tant des outils planologiques que des autorisations urbanistiques lorsqu’il y a un risque d’inondation. Le volet “permis” est entré en vigueur le 1er avril 2022 : il incite les autorités compétentes à solliciter des compléments d’informations sur les projets qui permettront aux instances d’avis de mieux les éclairer. La circulaire aiguille donc les autorités compétentes en identifiant les éléments qu’il serait pertinent de requérir du demandeur selon l’aléa d’inondation auquel est soumis le projet. Elle sera mise à jour dans les prochaines semaines (ndlr : Embuild Wallonie consulte les affiliés à ce propos), soit un an après sa signature et sur base de retours du terrain, notamment du niveau local et régional et des impétrants.

Cette crise doit aussi servir d’opportunité pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Mais dans le rapport final du CSR, on lit également que la majorité des victimes des inondations ne disposent pas des moyens financiers pour faire de la reconstruction une opportunité de rénovation énergétique.    En effet, pour une partie de la population, qui a été ou doit encore être indemnisée (par les assurances ou le fonds des calamités), la reconstruction pourrait se faire à l’identique car les indemnités en question devraient seulement permettre de réparer le dommage, mais pas nécessairement d’améliorer le bien.  Néanmoins, le ministre wallon de l’Energie a prévu un mécanisme de dispense d’audit à destination des citoyens sinistrés de juillet 2021, s’ils ont remplacé leur système de chauffage et/ou d’eau chaude sanitaire avant le 31 décembre 2022 inclus (date de la facture). En collaboration avec le ministre du Logement, le ministre de l’Energie a exempté

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les travaux inférieurs à 3.000 €, et ce partout en Wallonie. Ces aides pousseront les plus démunis à s’engager dans la voie de la rénovation de leur bien.

Par ailleurs, le droit de tirage de 25 millions dont bénéficient les neuf communes de catégorie 1 francophones (Chaudfontaine, Esneux, Liège, Limbourg, Pepinster, Rochefort, Theux, Trooz et Verviers) va leur permettre d’acquérir des biens que les citoyens n’auraient pas pu rénover ou reconstruire. L’objectif y est de démolir pour laisser plus de place à l’eau, mais également d’y reconstruire différemment et plus durable. Ni les citoyens ni les pouvoirs publics n’ont les moyens financiers de tout reconstruire. C’est pourquoi les programmes de développement durable de quartiers sont des laboratoires pour tenter des expériences de partenariat public/privé (PPP), afin de fournir une offre de logement mixte (public et privé) de qualité.

Le recours à ces PPP est aussi l’une des pistes évoquées dans la reconstruction.  Comme je viens de l’évoquer, il y a des cadres bâtis peu conviviaux qui ont été démolis par les inondations. La propriété publique ou l’acquisition par le public de ces biens permet d’envisager diverses formes de PPP afin de concrétiser des projets mixtes, tant quant à leur composition (logements multiples aux étages et commerces aux rez-dechaussée) que dans leur gestion (logements publics ou privés). Ces partenariats seront nécessaires car le public ne pourra pas tout supporter financièrement.

La construction a un rôle important, mais le secteur manque de maind’œuvre et cette catastrophe aggrave le problème. Comment solutionner ce problème ?

En mettant l’accent sur la formation en alternance (1ère mesure du Plan de Relance) et sur la (re)construction durable, la Wallonie veut renforcer l’attractivité des métiers de la construction et des formations qui y conduisent. Des réunions continuent d’associer l’IFAPME, le secteur de la construction, le FOREM, les opérateurs de formation et le SPW. Comme je l’ai évoqué plus haut, un budget de 25.140.000 € a été dégagé en ce sens afin de soutenir et stimuler le secteur de la construction pour faire face aux besoins.

En juin 2022, un colloque intitulé « (Re)construire en zone inondable : quels défis, quelles solutions, quelles techniques ? » a été organisé. Il avait pour mission principale de répondre à cette question : comment reconstruire et faut-il reconstruire dans les zones sinistrées principalement dans les zones d’aléa. Qu’avez-vous appris et qu’en avez-vous retiré ?

Ce colloque a mis en lumière l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir en vue de repenser nos conceptions de l’aménagement du territoire et du bâti face aux changements climatiques. Il nous faut poursuivre cette gestion “post-crise” en visant l’exemplarité dans ce qui est entrepris et cela, en bonne collaboration avec la filière construction. L’œuvre de reconstruction doit pouvoir compter sur la mobilisation de toutes les forces vives de Wallonie, ses entreprises, ses pouvoirs publics. Cette mobilisation

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COMMISSARIAT SP É CIAL À LA RECONSTRUCTION
Près de 50.000 logements ont été impactés par les inondations de juillet 2021.

est possible. Le partenariat, noué durant toute la gestion de la crise et après pour l’avenir, tout comme ce colloque, en sont les preuves.

Ce colloque nous a aussi montré que toutes les solutions ne viendront pas du secteur la construction et du bâtiment. L’UWA a notamment mentionné l’importance de revoir la politique urbanistique globale et de former les agents communaux à l’aménagement du territoire.

Le ministre de l’Aménagement du territoire a lancé l’élaboration de deux référentiels. Le premier est relatif à la constructibilité en zone inondable et, le second, à la gestion des eaux pluviales. Ce faisant, la Wallonie donne des lignes directrices à l’ensemble du secteur : administrations, architectes, entrepreneurs… Un cadre non règlementaire voit donc le jour. Cette souplesse permet d’expérimenter les documents et de les évaluer après un certain temps, à l'instar de la révision de la circulaire en cours. Il n’est cependant pas exclu que les référentiels aient un jour valeur règlementaire par leur introduction dans le Guide Régional d’Urbanisme.

Par ailleurs, la formation de tous les acteurs publics et privés à l’ensemble de ces documents et, de manière plus générale, à la culture du risque et en particulier au risque d’inondation est primordiale. Trop de permis sont encore introduits en faisant fi du risque d’inondation.

Quel bilan tirez-vous de ces douze mois de travail au sein du CSR ?  Commençons par la fin. Le CSR laisse un bilan de fin de mission avec notamment 15 recommandations. Des fonctionnaires régionaux rapidement mobilisables, une meilleure connaissance de la capacité de relogement, un retour rapide de la fonctionnalité des administrations publiques, une méthode structurée d’estimation des dégâts et des besoins, une meilleure coordination de l’aide, favoriser l’action collégiale des parties prenantes, des missions à prioriser, des législations et des procédures adaptées, un Fonds des calamités à réviser, des réquisitions à baliser, mieux intégrer la préoccupation environnementale dans la reconstruction, intégrer

la perspective temporelle dans les actions de post-crise, des dispositifs de gestion des déchets en situation de crise à pérenniser, une communication plurielle et coconstruite à formaliser et enfin, une gouvernance coordonnée et transversale pour la reconstruction.

Un bilan de fin de mission, c’est un peu l’héritage du CSR pour qu’une crise ne chasse pas la précédente. On laisse une méthode de travail, des bonnes pratiques, des solutions pérennes et 15 recommandations pour que la Wallonie puisse se redresser mais aussi faire face aux crises futures.

Plus concrètement, et derrière ces solutions pérennes, nous sommes parvenus notamment à dégager 500 millions € pour des études : 11 quartiers durables, Schéma Vesdre, gestion plus résiliente de nos cours d'eau ou encore bien sûr l’important chantier de sécurisation et reconstruction résiliente des berges impactées par la catastrophe.

Mais au-delà des montants et de l’ampleur inédite de ces études pour une gestion durable de notre territoire, la vraie plus-value du CSR, c’est d’être parvenu à interconnecter tous les prestataires de ces études. Par exemple, le lien entre l’étude schéma Vesdre et celle des 11 quartiers durables.

La mission du Commissariat spécial à la reconstruction est désormais finie. Mais en tant que secrétaire générale du SPW, vous allez veiller à assurer la bonne mise en œuvre des projets prévus dans le cadre de la reconstruction.

Effectivement, le 4 juillet 2022, le Gouvernement wallon approuvait le bilan du CSR et décidait de confier au Secrétariat général une mission de suivi. Mon rôle de Commissaire spéciale à la Reconstruction a donc pris fin, mais je continue de coordonner cette activité importante en tant que Secrétaire générale du SPW. Cela permet de garantir le passage de flambeau, la continuité de l’approche transversale et un point d’entrée unique au sein du Secrétariat général pour tous les acteurs impliqués dans la reconstruction de la Wallonie. Concrètement, ce suivi concerne principalement les programmes de (re)développement durable des 11 quartiers durables, le Schéma multidisciplinaire du bassin de la Vesdre et la modélisation hydraulique du bassin de la Vesdre.

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« Ce colloque a mis en lumière l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir en vue de repenser nos conceptions de l’aménagement du territoire et du bâti face aux changements climatiques. »
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La troisième édition du hackathon a eu lieu au HUBB

Du 1er au 3 décembre 2022, Embuild.Brussels et ses partenaires ont organisé la troisième édition du hackathon de la construction, au HUBB. Cette année, le thème était « Hacking Digital Renovation ». Objectif ? Trouver des solutions innovantes qui font le lien entre les enjeux de la rénovation énergétique des bâtiments et les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies. Une trentaine de participants ont pris part à cet événement, où le projet Top-Up a émergé.

Le hackathon de la construction devient tout doucement un événement phare dans notre secteur. Souvenez-vous, la première édition intitulée « Digital Construction » avait eu lieu en 2018 et la deuxième « Smart Hackathon », en 2019.

C’est donc la première fois que le rendez-vous des idées innovantes dans la construction a eu lieu au sein de notre siège, à l’Avenue des Arts à Bruxelles. « L’événement est organisé à Bruxelles, mais il a un rayonnement national. Le thème de la rénovation énergétique avait tout son sens quand on connaît les différentes stratégies des Régions en la matière, dont RENOLUTION à Bruxelles », indique Sylvain Lavedrine, conseiller Innovation chez Embuild.Brussels.

Processus créatif

Pour rappel, cet hackathon est organisé par Embuild.Brussels et Buildwise, dans le cadre de la Guidance technologique C-Tech. RENO+, l’ADEB-VBA et Techlink collaborent également au projet, qui est financé par Innoviris ainsi que les sponsors qui sont Besix, Saint-Gobain Gyproc et CEFORA. « Le hackathon est un processus créatif d’open innovation. Issu du monde informatique, nous l’avons adapté au secteur de la construction. L’objectif est de rassembler des profils d’horizons différents, mais complémentaires, afin de développer et de transformer des idées en projets innovants dans un laps de temps très court », explique Sylvain Lavedrine, Ces profils sont des entrepreneurs, des employés d’entreprises de construction, des personnes actives dans l’IT ou encore des étudiants en construction ou dans les nouvelles

technologies. Tout ce petit monde s’est réuni au HUBB, le jeudi 1er décembre au soir jusqu’au samedi 3 décembre. « Ils ont tout d’abord proposé une quinzaine d’idées et quatre d’entre elles ont été retenues. Quatre équipes ont ensuite été composées pour travailler chacune sur une idée, pendant près de 48 heures, tout en étant accompagnées par une équipe de coachs, des experts issus de la construction, de l’innovation, des nouvelles technologies ou de la finance, entre autres », explique Sylvain Lavedrine.

Top-Up

C’est un jury composé de sept partenaires (Embuild.Brussels, BESIX, Buildwise, RENO+, Innoviris, CEFORA et Saint-Gobain Gyproc) qui a délibéré pour désigner le vainqueur. L’équipe composée, notamment de notre membre Renovatti, également accompagné par le projet Build Circular, a remporté le hackathon. « Dans un contexte de crise du logement en ville, d’urgence climatique et de crise énergétique, nous avons soumis l’idée baptisée Top-Up. Il s’agit de construire sur les toits et entreprendre une rénovation énergétique complète du reste du bâtiment, et ce gratuitement pour les propriétaires », explique Louis Tilmans , de l’entreprise Renovatti. « Concrètement, nous allons chez les propriétaires, copropriétés…ayant un bien avec un potentiel de rehausse. Nous leurs saisissons leurs toits pour construire un appartement dessus, qui sera vendu. En échange, ils pourront bénéficier d’une rénovation énergétique globale de leur bien, incluant l’isolation, les techniques spéciales et les panneaux solaires. Une partie des bénéfices de la vente pourra même être partagée. »

LES QUATRE PROJETS PRÉSENTÉS

Top-Up : rénovation et surélévation d’immeubles avec un processus digitalisé d’identification des potentielles opportunités, (tiers) investissement et gestion de projets de rénovation.

Optifleet : plateforme de mise en relation entre professionnels de la construction pour la location et l’optimisation des flottes d’engins de chantier.

RELiABLE : plateforme marketplace qui fait le lien entre les plateformes existantes et les clients avec des certifications, une expertise et la garantie de qualité des produits de réemploi.

BiM2ZERO : plateforme BIM et plugin d’éco-matériaux qui fait le lien entre les architectes, les constructeurs et les fabricants.

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Une trentaine de participants ont pris part à la troisième édition du hackathon.

Construction off-site

Selon Louis Tilmans, grâce à la récursivité de la nature des travaux, l’utilisation de la technologie prend sens. « La construction off-site ou préfabriquée est particulièrement adaptée aux constructions sur toiture vu leur légèreté, leur modularité et la rapidité de mise en œuvre. Les façades préfabriquées installées sur les parties existantes du bâtiment peuvent même accueillir les techniques de chauffage, ventilation et hydrauliques. Avec un procédé d’exploitation des banques de données numériques, comme la « Vlaams Open Data Portaal » en Flandre, nous avons déjà pu détecter plus de 60.000 biens intéressants rien qu’en Région flamande. Grâce à l’intelligence artificielle, on peut également analyser les façades à partir de relevé photographique et étudier le potentiel de rehausse, en tenant compte des règles d’urbanisme de chaque localité. Le même programme pourrait également analyser le système constructif s’il est apte à être rehaussé ou non, selon sa date de construction et la nature du sol, par exemple. »

Louis Tilmans retiendra de cette expérience que « se positionner sur un produit et une clientèle permet l’utilisation des nouvelles technologies car ce type de construction est duplicable. »

Bilan

C’est une équipe composée, notamment de notre membre Renovatti, qui a remporté le hackathon avec l’idée baptisée Top-Up.

(Louis Tilmans, 1er à g. sur la photo)

Selon Louis Tilmans, cette idée présente trois avantages. « Un, les propriétaires verront leur facture d’énergie s’effondrer sans investir. Deux, le remplissage des dents creuses que l’on retrouve dans nos villes permettra d’élargir l’offre immobilière et contrera les prix excessifs de l’immobilier. Et trois, c’est une solution de plus pour limiter nos émissions de CO2 et respecter nos engagements climatiques. »

À pied d’œuvre pendant les trois jours, Sylvain Lavedrine tire un bilan plus que positif de cet hackathon. « Tout d’abord, c’est très important que le HUBB puisse accueillir un tel événement pendant trois jours. Il s’agit d’une réussite tant par l’implication et la créativité des participants que par la qualité des projets présentés. Il faut savoir que treize idées ont été lancées au départ et que les quatre projets présentés ont reçu des retours positifs du jury de sélection. Je soulignerais aussi l’ambiance générale qui était très bonne et les liens créés entre les coachs, les participants et les membres du jury. Les membres de l’équipe victorieuse sont repartis chacun avec un drone et l’opportunité de présenter leur projet devant l’Innovation Board de l’ADEB-VBA », conclut Sylvain Lavedrine. Notre petit doigt nous dit que l’aventure n’est pas près de s’arrêter. Embuild.Brussels vous donne donc déjà rendez-vous pour une quatrième édition en 2023.

EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 41 INNOVATION

Un vent de fraîcheur souffle à tous les étages de notre organisation professionnelle. En effet, le Cluster Entreprises Complémentaires, plus connu sous le nom de Fedecom, s’appelle désormais Embuild Plus. Et notre association professionnelle a un nouveau président depuis quelques mois : Michel Koning. L’occasion était donc idéale pour s’entretenir avec lui au sujet de ce nouveau nom et de sa vision de la présidence.

Michel Koning, vous êtes le « nouveau » président d’une association professionnelle qui, elle aussi, a un nouveau nom. Cela bouge du côté d’Embuild Plus !

Oui, tout à fait. Le rebranding de l’ex-Confédération nous a donné une double opportunité. Un, adhérer au nouveau projet d’Embuild que nous soutenons à 100 %. Et deux, dépoussiérer Fedecom, qui renvoyait encore trop l’image d’une fédération « fourre-tout », ce que nous ne sommes pas du tout évidemment. Nous sommes une association professionnelle, qui je le rappelle a été créée juste après la Confédération Construction en janvier 1947, avec de nouveaux métiers innovants.

Dans l’ancien nom « Cluster Entreprises Complémentaires », le terme « Complémentaires » pouvait faire penser à « pas indispensables ». Or, les métiers que nous défendons dans la construction sont tout aussi indispensables que les autres. Le terme « Plus » peut avoir plusieurs significations, mais c’est dans cette optique qu’il doit être compris. Lors de la passation de présidence, j’ai d’ailleurs bien aimé le discours de Francis Carnoy, l’ancien directeur d’Embuild Wallonie, qui a déclaré que nous n’étions pas des métiers accessoires, mais des métiers d’avenir très importants.

Et l’avenir d’Embuild Plus, ce sera avec vous. Pourquoi avez-vous accepté de devenir le président de cette association professionnelle ?

Je suis à la tête de la société bruxelloise

CBRS, notamment spécialisée dans la pose de revêtements de sol souples.  J’ai toujours voulu essayer de faire quelque chose pour les métiers de la construction. C’est ainsi que je suis rentré chez Fedecom, à l’époque, en 2008 pour prendre de la hauteur et avoir une vision globale de tous ces métiers liés à notre secteur. J’ai appris à connaître Luc Smet, l’ancien président dont l’entreprise est spécialisée dans le forage, et qui souhaitait passer le flambeau après de nombreuses années. Après 14 ans au sein de l’organisation professionnelle, j’étais le candidat idéal et c’était le bon moment pour prendre la relève. C’est donc en connaissance de cause que j’ai accepté la présidence. Luc restera administrateur, me soutiendra et je n’hésiterai pas à le solliciter et demander son avis en cas de besoin.

Quels seront vos objectifs comme président d’Embuild Plus ?

Il n’y a pas de révolution en perspective,

42 EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 SECTEURS & MÉTIERS
« Les métiers que nous défendons sont tout aussi indispensables que les autres »
« Je souhaiterais qu’Embuild Plus soit l’épine dorsale du rassemblement de tous ces métiers. »

mais plutôt une évolution, qui est en route depuis des années, notamment grâce à Luc. Il a vraiment modernisé l’organisation en s’adaptant et en accueillant des nouveaux métiers qui sont arrivés chez nous. Il fallait mettre en place une structure plus adaptée à ces métiers, ce que mon prédécesseur a bien réalisé. Je continuerai à opérer dans cette direction. Cette structure doit nous permettre d’encore mieux servir nos membres et d’en accueillir de nouveaux.

Je souhaite aussi développer le volet formations, qui est notamment très important pour les nouveaux métiers. Nous avons déjà beaucoup investi dans l’association à ce sujet, avec une cinquantaine de formations organisées en 2022, et nous allons continuer de développer ces formations en nombre et en métiers.

Enfin, troisième point, je vais m’atteler à redévelopper le relationnel avec Embuild Wallonie. Nous sommes actuellement fort tournés vers la Flandre, avec 65 % de membres néerlandophones sur environ 2.000. On doit se réinvestir au sud du pays et faire grandir la structure, notamment côté wallon.

Vous parlez de nouveaux métiers. Quels sont-ils précisément et combien de métiers représentez-vous au total ?

Parmi les premiers métiers historiques qui ont rejoint l’organisation, on retrouve tout ce qui est lié au forage, aux fondations profondes et aux échafaudages. Les formations tournent d’ailleurs autour de ces professions. Et ces dernières années, nous avons accueilli des métiers en lien avec l’isolation polyuréthane projetée, la géothermie, les sols coulés, les polisseurs de béton, les espaces verts et récemment, les concepteurs atriers, les personnes qui conçoivent les feux ouverts, soit un sous-métier du travail de la pierre. Au total, cela représente environ vingt métiers. Nous devons aider toutes ces professions à s’organiser et à se rassembler pour échanger. Nous voulons que nos anciens membres aident les plus nouveaux et qu’une bonne alchimie se crée entre tout le monde.

Que peut-on vous souhaiter au cours de cette présidence ?

Je souhaiterais qu’Embuild Plus soit l’épine dorsale du rassemblement de tous ces métiers. Mon rôle sera d’encadrer l’équipe mise en place par notre directeur Patrick Noé. Il est très dynamique et met toute son énergie, avec ses collaboratrices, pour développer notre association professionnelle afin d’encore mieux servir nos membres.

Un dernier petit mot pour votre prédécesseur, Luc Smet ?

Merci pour tout ce qu’il a accompli ! Il a réussi à fédérer un conseil d’administration efficace avec des personnes qui se connaissent bien, tout en venant de métiers et d’horizons différents. Cette diversité est une vraie richesse pour notre association. Nous constatons que les problèmes sont les mêmes partout, c’est juste la manière de les aborder qui est différente.

Je tiens à lui dire que je vais assumer ma fonction avec beaucoup d’enthousiasme et de volonté. Nous allons dans une nouvelle direction, insufflée par la dynamique d’Embuild et de son nouveau CEO Niko Demeester, avec cette envie d’avoir plus de jeunes qui nous rejoignent. Et je me réjouis de pouvoir continuer à côtoyer Luc, car il restera administrateur chez Embuild Plus.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 43 EMBUILD PLUS
Michel Koning est le nouveau président d’Embuild Plus depuis quelques mois.

Sécurité incendie des chaufferies : du nouveau !

Les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et l’explosion ont été modifiées le 1er juillet dernier. Les nouvelles exigences en matière de chaufferies sont inscrites directement dans l’arrêté d’exécution sans renvoi à quoi que ce soit. Voyons ici, avec les experts de Buildwise, quelles sont ces modifications...

Les modifications concernent les bâtiments bas, moyens et élevés ainsi que leurs chaufferies. Les bâtiments industriels ne sont pas concernés. Désormais, un débit calorifique cumulé de 75 kW est instauré comme seuil au-delà duquel un local technique peut être considéré comme étant de

44 EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 BUILDWISE
Chaufferie abritant plusieurs chaudières montées en cascade.

type ‘chaufferie’. En dessous de ce seuil, il suffit de respecter les éventuelles exigences liées au local d’installation.

Le débit calorifique correspond à la puissance apportée par le combustible à la chambre de combustion. Il est exprimé par rapport au pouvoir calorifique inférieur (PCI ou Hi). Cette notion permet d’intégrer, à côté des chaudières dites ‘traditionnelles’, d’autres systèmes : ceux avec production de froid intégrée, les pompes à chaleur au gaz, la cogénération… Leur puissance nominale est différente de leur débit calorifique. Or, le risque d’incendie est surtout déterminé par ce débit.

Précédemment, une puissance calorifique utile ou puissance nominale de 70 W était le seuil à partir duquel un local technique pouvait être considéré comme ‘chaufferie’. Utiliser cette nouvelle grandeur qu’est le débit calorifique tout en maintenant la limite de 70 kW aurait écarté un nombre important d’appareils spécifiquement développés pour avoir une puissance calorifique utile inférieure à 70 kW mais avec un débit calorifique supérieur à 70 kW.

Comme seuls équipements autorisés dans les chaufferies, notons :

● ceux directement liés au fonctionnement des appareils de combustion

● ceux qui font partie de l’installation de chauffage central ou de production d’eau chaude (pompes de circulation, autres équipements électriques…)

● les équipements électriques destinés au chauffage central ou à la production d’eau chaude sanitaire (pompe à chaleur, chauffe-eau…).

● les équipements fonctionnels (éclairage, moyens d’extinction…)

● les systèmes de ventilation desservant uniquement la chaufferie

● les systèmes de traitement d’eau (adoucisseurs…).

Les équipements dédiés exclusivement à la production de froid et les équipements de ventilation desservant d’autres locaux que la chaufferie ne sont pas admis dans cette der-

nière. Les centrales de traitement de l’air en sont donc exclues. Par contre, il est permis d’y installer une pompe à chaleur pouvant produire à la fois du chaud et du froid. Les câbles, conduites et conduits ne desservant pas uniquement le local de chauffe n’y sont pas non plus autorisés, mais bien les conduites d’eau et d’évacuation.

Si une soute à combustible solide est prévue, le parcours du combustible doit comporter un dispositif de protection contre le retour de flamme. Pour les silos à pellets, de nouvelles exigences apparaissent concernant :

● l’emplacement des pellets

● la surpression et la dépression, à éviter lors d’un remplissage pneumatique

● les moyens de protection contre les gaz toxiques.

En présence d’un combustible gazeux, il faut désormais:

● installer un dispositif de coupure automatique de l’alimentation en électricité et en gaz (électrovanne) en cas de fuite, de défaillance ou d’incendie

● installer deux orifices de ventilation d’au moins 400 cm² chacun (ventilation haute et basse), éventuellement équipés de clapets de ventilation motorisés et aux emplacements autorisés dans l’arrêté royal

● installer un robinet de sectionnement manuel de l’alimentation en gaz à l’extérieur de la chaufferie, à moins de 20 m de celle-ci.

Les conduits de fumée doivent :

● soit présenter le même degré de résistance au feu que celui exigé pour les gaines techniques

● soit être placés dans une gaine exclusivement destinée à cet usage

● soit être séparés des autres conduit(e)s de la gaine par une paroi EI.

Références

● Compilation d’un article paru en pp.18-19 dans le Buildwise Magazine 2022/04. Seul ce texte original, signé par les ingénieurs de Buildwise X. Kuborn et D. Boulanger, peut être cité en référence.

● Article Buildwise 2019/4.12 (conception et installation des conduits).

Pour ces deux derniers cas, les conduits d’amenée d’air comburant peuvent être placés dans le même espace.

Suivant le type de bâtiment (bas, moyen ou élevé), l’accès aux chaufferies de plus de 75 kW (débit calorifique) respecte les exigences des locaux techniques avec quelques modifications (type de porte, sas éventuel…). Dans tous les cas, aucun point de la chaufferie ou soute à combustible ne peut se trouver à plus de 15 m de la sortie la plus proche. Les obstacles (chaudières, pompes…) doivent être pris en compte et contournés pour le calcul. Ce critère détermine le nombre de sorties à prévoir.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 45 BUILDWISE

Le vert domine sur cette façade : c’est celle du siège principal de Buildwise.

Tout sur les façades végétalisées

Un ‘Innovation Paper’ a été publié par Buildwise, nouveau nom du Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) depuis le 15 novembre dernier. Une bonne septantaine de pages largement illustrées sur ce thème devenu d’actualité depuis quelques années : ‘Les façades végétalisées’. Un excellent outil pour tout savoir… ou presque sur le sujet.

Encore relativement jeune, le secteur des façades végétalisées en Belgique s’est étoffé de connaissances permettant d’accroître le nombre et la qualité des murs verts. La récente publication de Buildwise est consacrée aux applications extérieures : les façades vertes (plantes prenant racine dans

le sol) et les murs végétaux (plantes ancrées dans la façade) qui peuvent représenter une importante valeur ajoutée pour les villes et leurs bâtiments. Les murs verts intérieurs sont une autre application, non traitée dans l’étude de Buildwise.

Pour installer un mur vert, l’entrepreneur le fera de préférence en concertation avec un entrepreneur de jardin et/ou un architecte paysagiste. Inversement, le botaniste ou entrepreneur paysagiste fera bien de consulter un entrepreneur en bâtiment avant de mettre en œuvre une façade végétalisée.

Terminologie et composition

La publication de Buildwise s’intéresse tout d’abord à la terminologie et à la composition des murs verts, histoire de bien pouvoir

46 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 BUILDWISE
©
BOVAArchitects

Schéma de base d’une façade verte directe (A) ou indirecte (B) et d’un mur vert (C).

distinguer les murs verts des façades vertes, avec ou sans support d’accrochage. Les murs végétaux (« Living Wall Systems ») ne sont d’ailleurs pas les seuls types de façades végétalisées. Il y en a d’autres encore…

Aspects structuraux

Un chapitre est ensuite consacré à la stabilité et à l’ancrage, tenant compte des charges et de la fixation, puis à l’aspect « sécurité incendie », à l’acoustique et aux aspects hygrothermiques. Point non négligeable : l’irrigation ! Sans eau, toute plante finit par mourir…

L’étude de Buildwise se penche d’ailleurs et bien évidemment sur les aspects environ-

Comment se procurer cette publication ?

Publié en novembre dernier, cet « Innovation Paper » a été réalisé par Buildwise en collaboration avec la fédération Façades et toitures vertes (Embuild – FEDECOM Fédération des Entreprises Complémentaires de la Construction), la fédération belge Toitures et façades végétales (BFDG) et Bouwunie.

● L’Innovation Paper sur les façades végétalisées peut être téléchargé sur le site www.buildwise.be avec vos codes d’accès.

● Un exemplaire imprimé peut aussi être commandé auprès du service Publications de Buildwise, Kleine Kloosterstraat 23, B-1932 Zaventem (tél. : 02/716.42.11, email : info@buildwise.be).

● Le prix de cette version imprimée, de 76 pages, est de 13 € (toutes taxes comprises) pour les entrepreneurs et l’enseignement, et de 18 € TTC pour les professions apparentées à la construction et pour les administrations publiques. Pour les autres organisations, les particuliers et pour toute demande en provenance de l’étranger, le prix est de 22 € TTC.

nementaux et sur la circularité de ces façades vertes, réputées si « durables ».

Aspects botaniques

Comment sélectionner les plantes selon le type d’utilisation verticale ? Quel est l’effet purificateur de l’air ? Comment prévenir les risques de dessèchement, de gel, de maladies ? Quels substrats et additifs utiliser pour les murs verts et façades végétalisées ? Quelle eau utiliser pour irriguer, pour fertiliser et pour drainer ?

Toutes ces questions sont traitées en finale de la publication, de même que celle de l’entretien d’une façade verte, si l’on veut qu’elle soit durable dans tous les sens du terme.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 47 BUILDWISE

Nouvelle NIT 283 sur la pose des menuiseries extérieures

Notre centre de compétence sectoriel (Buildwise) a tout récemment publié une nouvelle Note d’information technique (NIT) relative à la pose des menuiseries extérieures. Cette publication (Partie 1) se focalise sur les aspects généraux du sujet et remplace la NIT 188 relative aux menuiseries extérieures.

Par ‘menuiseries extérieures’, la NIT 283 entend les fenêtres et les portes. Cette première partie générale sera complétée ultérieurement par d’autres plus spécifiques qui proposeront des solutions de pose sous la forme de détails de mise en œuvre (fiches techniques) pour les différents types de fenêtres et de portes :

● en bois

● en PVC

● en aluminium à coupure thermique.

Il sera tenu compte du type de structure de la façade du bâtiment (murs creux, ETICS ou ossature bois). Les détails de mise en œuvre qui seront présentés dans les parties suivantes de la NIT 283 pourront également être consultés sur le site Internet de l’Antenne Normes ‘Détails constructifs’ (Smart Connect) et renverront à la partie 1 en complément des spécifications propres à chaque détail.

Intervenants

Différents intervenants sont impliqués lors de la mise en œuvre des menuiseries extérieures : le donneur d’ordre ou son

48 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 BUILDWISE

Comment se procurer la NIT 283 ?

● La NIT 283 peut être téléchargée sur le site www.buildwise. be avec vos codes d’accès.

● Un exemplaire imprimé peut aussi être commandé auprès du service Publications de Buildwise, Kleine Kloosterstraat 23, B-1932 Zaventem (tél. : 02/716.42.11, email : info@buildwise.be).

● Le prix de cette version imprimée, de 84 pages, est de 15 € (toutes taxes comprises) pour les entrepreneurs et l’enseignement, et de 20 € TTC pour les professions apparentées à la construction et pour les administrations publiques. Pour les autres organisations, les particuliers et pour toute demande en provenance de l’étranger, le prix est de 24 € TTC.

représentant, le poseur des menuiseries extérieures (ou le menuisier) et les autres entrepreneurs impliqués dans la réalisation des raccords au droit des menuiseries extérieures. Le plafonneur notamment. La NIT détaille quelles sont les tâches dévolues à chacun.

Principes de pose

La pose peut se faire à l’aide de pattes de fixation, au moyen d’un cadre de pose ou d’un précadre, à l’aide de chevilles pour châssis ou de vis d’écartement. La NIT 283 détaille les critères fonctionnels de pose, mais aussi les prescriptions des normes belges.

La NIT détaille ensuite, selon la classe de menuiserie visée, les tolérances acceptées quant à la fabrication des menuiseries extérieures, au gros œuvre, à la pose des menuiseries et à l’ensemble ‘menuiserie extérieure-gros œuvre’.

Produits de pose

Les produits de pose présentés en détail dans la NIT sont nombreux :

● panneaux à base de bois et de mousse de polyuréthane rigide

● colles

● cales pour cadres dormants

● accessoires métalliques, chevilles et pattes de fixation

● cadres de pose et précadres étanches à l’air

● mastics de façade pour le raccord des menuiseries au gros œuvre

● joints précomprimés en mousse

● membranes d’étanchéité (drainantes ou pour raccords de fenêtres)

● seuils de fenêtres

● pose en battée (maçonnerie et ETICS).

Durabilité

L’ouvrage le plus parfait sera, comme toujours, soumis à l’épreuve du temps... dans tous les sens du terme. Un entretien périodique s’impose. C’est pourquoi la NIT 283 de Buildwise s’achève par un chapitre sur ce thème, la fréquence de nettoyage préconisée et les traitements différenciés proposés pour la quincaillerie et les menuiseries en bois, en métal et en PVC.

La bonne protection de l’ouvrage forme ainsi le chapitre ultime de la NIT 283.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 49 BUILDWISE

Nouvelle NIT 284 sur les enduits intérieurs

En novembre dernier, notre centre de compétence sectoriel (Buildwise) a publié une nouvelle Note d’information technique. Cette NIT 284 intitulée ‘Les enduits intérieurs’ remplace les NIT 199 et 201 publiées précédemment à ce sujet.

Sur 73 pages largement illustrées et avec ses six annexes, la NIT 284 est consacrée à l’application d’enduits intérieurs sur les murs et les plafonds. Elle complète, sans la contredire, la norme NBN EN 13914-2. Ces deux documents remplacent les NIT 199 et 201. La NIT 284 traite en particulier des enduits à base de plâtre, d’argile, de ciment et/ou de chaux ainsi que des enduits organiques. Les matériaux utilisés lors de ces travaux d’enduisage sont couverts par leurs normes ‘produits’ respectives renvoyant aux méthodes d’essai normalisées.

La finition des constructions sèches (cloisons en plaques de plâtre, p. ex.) à l’aide

d’enduits pelliculaires ou ultraminces sort du champ d’application de la nouvelle NIT. Celle-ci synthétise, pour tous les autres enduits, les matériaux utilisés, précise la nature des supports, pose les critères de choix, illustre les différents raccords, délivre les règles spécifiques de mise en œuvre et donne les critères d’évaluation des travaux.

Quelles nouveautés ?

Par rapport aux NIT précédentes, la NIT 284 prend en compte notre cadre normatif actuel, assez complet, relatif aux matériaux utilisés et à leur mise en œuvre ainsi qu’aux matériaux du support. De nouvelles exigences de performances et critères de choix s’appuient sur ce cadre (aptitude à l’usage). Les end-

50 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 BUILDWISE

uits à base d’argile y sont notamment pris en compte, comme dans la norme européenne sur l’exécution des enduits intérieurs.

L’adoption des niveaux de qualité (Q1 à Q4) des finitions lisses décrits dans la norme sont

Comment se procurer la NIT 284 ?

● La NIT 284 peut être téléchargée sur le site www.buildwise.be avec vos codes d’accès.

● Un exemplaire imprimé peut aussi être commandé auprès du service Publications de Buildwise, Kleine Kloosterstraat 23, B-1932 Zaventem (tél. : 02/716.42.11 et email : info@ buildwise.be).

● Le prix de cette version imprimée, de 80 pages, est de 13 € (toutes taxes comprises) pour les entrepreneurs et l’enseignement, et de 18 € TTC pour les professions apparentées à la construction et pour les administrations publiques. Pour les autres organisations, les particuliers et pour toute demande en provenance de l’étranger, le prix est de 22 € TTC.

En fonction du support, la NIT évoque les critères de choix de l’enduit avant d’aborder la question, primordiale, du bon raccord avec tous les endroits possibles où peut précisément se terminer la surface enduite.

La mise en œuvre est ensuite abordée dans tous ses aspects et selon les règles de l’art, depuis les travaux préparatoires jusqu’à la fin du chantier et – last but not least – sa réception.  Quelques références complémentaires :

• NIT 271 et future NIT sur l’exécution des structures en béton pour l’exécution des supports en maçonnerie et en béton

par ailleurs expliqués, de même que la conversion des degrés de finition normale et spéciale en classes de tolérances géométriques.

La nouvelle NIT s’intéresse particulièrement aux détails de raccord, en particulier aux menuiseries, afin d’atteindre un niveau supérieur d’étanchéité à l’air (voir NIT 255).

Les grands chapitres

Les matériaux détaillés sont, outre les enduits, les liants, les matières de charge et les fibres, l’eau de gâchage, les adjuvants, les pigments et les accessoires. Parmi les types de support étudiés, on compte aussi : le béton, la maçonnerie, les planchers en poutrains-claveaux, les plaques de plâtre, le bois et ses dérivés, le métal, les panneaux, les membranes...

• NIT 249 pour la finition au moyen de peintures

• NIT 227 pour la finition au moyen de carrelage

• NIT 255 pour les principes de l’étanchéité à l’air

• Métré du bâtiment 2.27.02 pour la méthode de mesurage des quantités à mettre en œuvre

• Manuel modulaire de plafonnage pour les aspects pratiques.

La première référence reste bien entendu celle des plans et cahiers des charges établis en conformité avec les dispositions contractuelles incluant une description détaillée des travaux à réaliser, de la nature du support, du choix de l’enduit et du niveau de qualité.

EMBUILD MAGAZINE • 02 2023 51 BUILDWISE
Enduit à l’argile, tonalité brique.

Un nouveau siège social inspirant, innovant et durable pour Buildwise

Après avoir changé de nom, Buildwise (anciennement CSTC) déménage. Le nouveau siège social de notre partenaire sera désormais situé au numéro 23 de la Kleine Kloosterstraat, à Zaventem, à deux pas de l’ancien bâtiment du Lozenberg. Notre membre Vanhout a complètement rénové cet immeuble de bureaux désormais inspirant, innovant et durable. Embuild Magazine l’a visité.

Le bâtiment, qui a fait l’objet de travaux de rénovation profonde, datait de 1999. Il présentait de nombreux défauts majeurs en matière de performance énergétique, luminosité, ventilation et acoustique. Une rénovation de l’enveloppe du bâtiment, ainsi que de l’ensemble des équipements techniques, s’imposait donc. Les travaux ont été menés par Vanhout, en bouwteam avec BovaArchitects, le bureau d’études Boydens Engineering, part of Sweco pour les techniques spéciales, NEY (bureau d’études en stabilité) et Bureau Bouw-

techniek (modèle BIM et suivi technique du projet).

Prototype

Pour Buildwise, l’objectif de ces travaux était de réaliser un modèle de rénovation à appliquer partout, soit une ambitieuse rénovation énergétique et durable, qui satisfait aux normes énergétiques des nouvelles constructions. « Ce projet doit servir de prototype pour d’autres rénovations de bâtiments de bureaux à l’avenir, en vue d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 », explique

52 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 PROJET
Le nouveau bâtiment se situe au numéro 23 de la Kleine Kloosterstraat, à Zaventem. Le site digine.

Jochem Slaets , chef de projet chez Vanhout.   L’objectif est atteint. Il s’agit désormais d’un bâtiment inspirant, innovant et durable pour travailler, échanger, développer et tester de nouvelles technologies dans le secteur de la construction, aussi bien pour les collaboratrices et collaborateurs de Buildwise que pour les entrepreneurs et partenaires du secteur.

Atrium

Plusieurs aspects du bâtiment dénotent par leur originalité. C’est notamment le cas de l’atrium, situé au cœur du site, juste après le hall d’entrée. Cet espace ouvert est ultra lumineux, grâce à un puits de lumière venant du toit, et permet de voir les bureaux, zones de démonstration et salles de réunion à 360 degrés. La transparence des espaces intérieurs est très marquée. « Dans l’ancien bâtiment, c’était une cour intérieure, un patio ouvert vers le haut. Nous avons fermé cet atrium. Le plus gros défi technique de ce projet a d’ailleurs été la réalisation de la toiture shed (ndlr : toit en dents de scie), constituée d’une structure en acier d’une envergure de 37 mètres et située à environ 30 mètres de hauteur. Il a fallu une demi-année de travail de coordination avec la bouwteam avant de la poser. Pour l’installer, nous avons dû renforcer la stabilité des murs intérieurs, notamment en enfouissant des micropieux, à 20 mètres dans le sous-sol. »

Buildwise utilisera cet atrium pour organiser des rencontres, des synergies entre différentes disciplines, des événements et… pour faire voler des drones. À y regarder de plus près, on peut effectivement apercevoir, au niveau du premier étage, deux zones de décollage pour ces engins, incrustées dans les parois acoustiques.

Plafonds climatiques

Autour de cet atrium central, on retrouve les bureaux et espaces flexibles, sur trois étages (ndlr : le bâtiment comprend six niveaux : deux niveaux de parkings, un rez-de-chaussée et trois étages). Pour rendre le bâtiment économe en énergie, tous ces étages sont équipés de plafonds climatiques pour garder une bonne température ambiante. « Couplés à une solution géothermique, ces plafonds sont alimentés par des pompes à chaleur qui vont tirer le chaud et le froid de la captation verticale du système BTES (Borehole Thermal Energy Storage), qui se trouve en-dessous

des deux niveaux de parkings extérieurs. Le chaud et le froid vont se répandre via ces plafonds climatiques, qui peuvent fonctionner indépendamment l’un de l’autre. Il n’y a aucun radiateur ou chauffage par le sol. La ventilation, également couplée au système géothermique, comprend trois unités de traitement d’air avec récupération de chaleur. »

Autre installation économe en énergie : l’éclairage LED installé dans le bâtiment. « Il fonctionne selon le système DALI (Digital Adressable Lighting Interface). Cela veut dire que les armatures peuvent fonctionner indépendamment les unes des autres. Vous pouvez éclairer une zone spécifique bien

↑↑ L'atrium a été fermé avec la toiture shed, à environ 30 mètres de hauteur.

↑ Grâce au puits de lumière venant du toit, le bâtiment est très lumineux.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 53

déterminée, au lieu de tout le bâtiment ou tout un plateau. »

Façades vertes

Le nouveau siège social se distingue aussi de l’extérieur. En effet, il est équipé de façades vertes, alimentées en eaux de pluie qui proviennent d’un énorme réservoir de 100.000 litres. Les mini-jardins sont accessibles via des passerelles métalliques. Ces façades seront utilisées par Buildwise pour mener des recherches sur la biodiversité et le verdissement de la ville. « L’avantage de cette façade, composée d’une structure en acier, est qu’elle est indépendante du bâtiment. Elle constitue une sorte de deuxième façade qui ne surcharge pas la structure en béton existante. Elle ne touche donc pas à la stabilité du bâtiment et repose uniquement sur les fondations existantes. »

Sur ces façades, les vitres sont équipées de protections solaires automatiques qui sont en contact avec des capteurs climatiques qui se trouvent sur le toit. Avantage de ce système : une bonne régulation de la température, surtout lors de périodes caniculaires en été.

Circularité

Outre l’aspect économe en énergie, durable et verdoyant du bâtiment, on retrouve aussi de la circularité dans le nouveau siège social de Buildwise. Lors de cette rénovation, la volonté de notre partenaire était très clairement de mettre les thèmes actuels importants du sec-

teur de la construction en avant. « Nous avons laissé en place les dalles des planchers surélevés des étages et les avons recouvertes d’une nouvelle moquette. Les dalles des terrasses ont également été réutilisées. Dans les espaces sanitaires, certaines portes et des carrelages muraux ont été conservés. Les espaces de travail sont équipés de parois démontables, ce qui permet une grande flexibilité des espaces intérieurs et, si nécessaire, une réutilisation future dans un autre bâtiment. Enfin, dans les parkings, nous avons maintenu le réseau de sprinklage existant », souligne Jochem Slaets.

BIM et scan 3D

Buildwise encourageant le recours à la numérisation dans la construction (voir aussi l’article en pp. 8-11 dans ce numéro), il va de soi que ces travaux de rénovation ont été menés à l’aide de technologies, comme le BIM et le scan 3D. « C’était notamment très utile pour avoir les bonnes dimensions lors des travaux de façade et sur la toiture shed », précise Jochem Slaets.

Enfin, signalons qu’une nouvelle construction a aussi été érigée à côté du bâtiment principal. Elle servira de laboratoire pour des expérimentations. Et précisons aussi que Buildwise continuera à vous servir sur ses deux autres sites situés à Limelette et à Bruxelles.

54 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 PROJET
Sur les façades vertes, les minijardins sont accessibles via des passerelles métalliques.
« Ce projet doit servir de prototype pour d’autres rénovations de bâtiments de bureaux à l’avenir. »
photos BovaArchitects

L’énergie, thème central de Batibouw 2023

L'édition 2023 du salon Batibouw se tiendra du 14 au 19 mars dans les palais de Brussels Expo. Après deux années difficiles, marquées par la crise du coronavirus, les organisateurs espèrent retrouver une édition 2023 « normale ».

« La tortue, symbole de l’événement, est sortie meurtrie de cette longue période marquée par les annulations et les perturbations liées au Covid. Mais elle a fait le gros dos et nous sommes convaincus que ce type d’événement peut se réinventer et répond aux besoins du public », a indiqué Philippe Lhomme, le propriétaire de Batibouw.

Cette édition 2023, raccourcie sur une période de six jours à la demande des exposants, tiendra compte de l’actualité économique et géopolitique. Elle mettra notamment l’accent sur la durabilité et les solutions en matière d’énergie, suite à la crise énergétique et au réchauffement climatique. Plusieurs

zones du salon seront dédiées à cette thématique de l’énergie, au centre de l’actualité depuis des mois. Des experts proposeront des solutions adaptées aux besoins des visiteurs dans la zone Energy Solutions.

Notons aussi la présence d’une Flex living zone qui présentera des alternatives à l’habitation classique (habitat léger et modulable, tiny houses…), d’un espace de Matchmaking pour des conseils individualisés en matière de construction et rénovation et de la Batibouw Academy qui proposera un programme riche et varié de conférences, démos et workshops.

Souhaitant montrer l’exemple en matière de durabilité et de neutralité carbone, les organisateurs ont également pris différentes mesures dans l’organisation du salon. « Nous allons diminuer la température de deux degrés au sein des halls et mieux con-

trôler l’éclairage. Il n’y aura plus de plastique dans les espaces de restauration et le tapis de plusieurs milliers de m² sera constitué d’éléments 100 % recyclés et recyclables », a souligné Frédéric François , le CEO de Fisa, la société organisatrice de Batibouw. Quelque 500 exposants sont attendus dans les 60.000 m² de Brussels Expo.

Lors de la présentation de cette édition 2023, notre CEO Niko Demeester a donné davantage d’explications sur le marché du logement, notamment pourquoi les constructions et rénovations restent-elles de bons choix ? Il a aussi invité tout le monde à participer à notre ForumConstruction « Elections 2024 : Embuild ouvre les chantiers », qui se déroulera pendant Batibouw, le vendredi 17 mars à 11h au Palais 10 de Brussels Expo.

INFO : www.batibouw.com

Peu importe où ils se trouvent, les professionnels de notre secteur doivent pouvoir faire fonctionner, sans aucun problème, leurs machines sur batterie tout au long de la journée. Pour qu’ils puissent recharger facilement leurs batteries, STIHL propose la station PS 3000 : une station électrique portable puissante qui fournit aux professionnels l’alimentation électrique dont ils ont besoin lorsqu’aucune prise de courant n’est disponible à proximité.

Silencieuse et sans émissions, cette station électrique portable est l’accumulateur mobile le plus puissant de sa catégorie de poids. De plus, elle est protégée contre la poussière et les projections d’eau, ce qui permet une utilisation par temps de pluie. Elle est aussi prévue de manière standard d’une sécurité antichute pour pouvoir travailler en toute sécurité sur des échafaudages ou des plateformes de levage. Compacte, elle se distingue aussi par sa capacité d’environ 2,1 kWh et son poids relativement faible de moins de 20 kg.

INFO : www.stihl.be

Avec pas moins de six nouvelles couleurs, la toute nouvelle collection Amfora de Wienerberger s’élargit sensiblement. Ces nouvelles briques, dont trois au format Eco-brick et trois au format Waal, marient texture légèrement rugueuse et nuances de couleur vives.

Les couleurs Beige Duno et Blanc Puro, déjà disponibles au format Eco-brick, accueilleront trois nouvelles teintes de gris avec des nuances différentes : Gris Misto présentera une tonalité blanche, Gris Rio arborera des accents de noir tandis que Gris Silvo aura un aspect gris-beige.

La collection Amfora adoptera trois couleurs issues de l’ancienne collection Latero. Castana proposera une brique

brun foncé colorée dans la masse avec des nuances gris-noir et des accents blancs. Avec sa couleur jaune, Zafferano se situera à l’autre extrémité du spectre chromatique. Grâce à des accents de beige, de rose et de blanc, cette brique jaune présentera un aspect particulièrement vivant. Ceux qui recherchent une lueur vraiment chaleureuse seront indubitablement charmés par Rubino : une brique de parement rouge vif, colorée dans la masse, avec des nuances beige-noir et des accents bruns produits par une cuisson en réduction. Ces trois variantes de couleurs intenses seront disponibles au format Waal.

INFO : www.wienerberger.be

MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION
Une puissante station électrique pour une mobilité optimale
Six nouvelles couleurs pour la collection de briques de parement Amfora
EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 55

PROMO DU MOIS DE FEVRIER 2023

LE NOUVEAU DROIT DU LICENCIEMENT – 2ème édition

Embuild

Depuis le 1er janvier 2014, de nouveaux délais de préavis sont d’application. Des règles transitoires ont, d’une part, assuré la transition des travailleurs en service avant le 1er janvier 2014 vers le régime des préavis harmonisés et, d’autre part, reporté au 1er janvier 2018 l’application des préavis harmonisés pour les secteurs comme la construction qui connaissaient des préavis réduits.

Dorénavant, la durée des préavis est exprimée en semaines. Elle dépend uniquement de l’ancienneté du travailleur dans l’entreprise. Le préavis prend cours le lundi qui suit sa notification, le licenciement doit être motivé, le droit au reclassement professionnel est élargi, la période d’essai a disparu… Les modifications sont importantes et donnent lieu à de nombreuses questions. En outre, depuis la première édition de cette brochure, de nouvelles règles se sont ajoutées. Nous songeons notamment au retour des préavis réduits pendant les premiers mois du contrat, à la procédure à suivre lorsque le travailleur n’est plus en mesure d’exécuter le travail convenu pour des raisons médicales, à l’incidence du chômage temporaire pour cause de coronavirus sur l’écoulement du préavis, …

Il était dès lors nécessaire d’actualiser la première édition.

Cette deuxième édition donne un maximum d’informations pratiques aux entrepreneurs. Ainsi, après un rappel des règles de base (Chapitre 1), elle répond le plus concrètement possible aux questions suivantes:

• Quel délai de préavis faut-il respecter (Chapitre 2)? Comment le calculer ?

• Faut-il prévoir un reclassement professionnel? Comment faire (Chapitre 3)?

• Faut-il motiver le licenciement et comment (Chapitre 4)?

• Comment cela se passe quand mon travailleur donne sa démission (Chapitre 6)?

À la fin de la brochure, on trouvera une série de fiches pratiques et des modèles de lettres adaptés aux différentes situations que l’on peut rencontrer..

Prix de vente (TVA non comprise):

● Membres: 50 €

● Non-membres: 90 €

Cette publication peut être commandée en envoyant un mail à commandes@embuild.be

56 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 RÉDUCTIONS AUX MEMBRES
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Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles

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Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 57 RÉDUCTIONS AUX MEMBRES
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FRANS TIMMERMANS, L’INVITÉ DE MARQUE DE LA FIEC AU HUBB

Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne, était l’invité de marque de nos collègues de la FIEC (Fédération Européenne de la Construction), lors de leur assemblée générale qui s’est tenue au HUBB, en décembre dernier. Cette réunion a réuni des participants venant de 28 pays différents. Pour le secteur de la construction, sa présence était une occasion unique de rencontrer un visage européen connu, responsable de la transition verte et des politiques de durabilité de l’UE.   Le moment était donc propice pour discuter d’une série de questions actuelles liées à la construction et de la contribution sérieuse que le secteur peut apporter aux actions futures, notamment dans le cadre du contexte géopolitique actuel et du Green Deal européen. Son discours était d’ailleurs axé sur ces points. « Nous sommes à un moment décisif pour l’Europe, la démocratie et la liberté. Le secteur de la construction jouera un rôle-clé dans la reconstruction de l’Ukraine, espérons-le le plus tôt possible. Dans

le même temps, la façon dont nous construisons et ce que nous faisons dans l’environnement de la construction est en train de subir une transformation fondamentale. Nous devons rendre chaque nouveau bâtiment neutre sur le plan climatique. Et nous devons rénover, isoler, et installer de nouveaux systèmes énergétiques dans l’environnement bâti déjà existant. C’est une opportunité incroyable pour le secteur de la construction. Avec une réglementation claire et des mesures de soutien dans des domaines clés comme l’octroi de permis, la formation et la numérisation, nous ferons de notre mieux pour construire ensemble le monde de demain », a déclaré Frans Timmermans.

Interrogé sur d’autres aspects importants, qui entravent ou favorisent la progression du secteur, le viceprésident exécutif de la Commission européenne a ajouté. « Il est nécessaire d’avoir une combinaison bien équilibrée d’investissements et de législation (…). C’est pourquoi la FIEC devrait nous aider à créer une légis-

lation avec laquelle les entrepreneurs peuvent travailler et continuer à établir une coopération plus étroite entre l’industrie et les décideurs politiques afin d’assurer que les initiatives de l’UE soient un succès. »

En guise de réponse, le président de la FIEC Philip Crampton a souligné que « le secteur de la construction en Europe est fermement derrière le Green Deal. Nous sommes la solution, et non le problème, pour vous aider à mettre en œuvre ce Green Deal. »

En novembre dernier, les perspectives d’Euroconstruct jusqu’en 2025 ont été annoncées lors de la 94 e Conférence Euroconstruct. Selon les 19 pays dans Euroconstruct, le secteur résidentiel en particulier, tant pour les nouvelles constructions que la rénovation, est confronté à des perspectives négatives. L’ère des taux d’intérêt bas est révolue. En conséquence, la confiance des consommateurs a chuté et les ventes de logements ont diminué. Dans de nombreux pays, le marché de l’immobilier connaît une offre excédentaire. Si l’on considère les 19 pays d’Euroconstruct ensemble, la construction de nouveaux logements devrait diminuer de 1,2 % cette année par rapport à 2022.

En ce qui concerne la construction dans son ensemble, l’Italie a obtenu les meilleurs résultats en 2022, avec une croissance de 12,1 %. Les subventions de l’UE font partie de l’explication. En Allemagne, le plus grand pays d’Euroconstruct, la construction connaîtra une faible croissance au cours de la période 2023-2025. Une contraction de 0,4 % est même prévue en 2025.

Vous pouvez acheter le Summary et Country Report avec les perspectives 2023-2025 auprès d’Embuild. Les membres bénéficient d’une réduction. Vous pouvez également acheter uniquement les perspectives belges.

58 EMBUILD MAGAZINE • 02 | 2023 MARQUANT
94e Conférence Euroconstruct
Frans Timmermans est le vice-président exécutif de la Commission européenne.
Pour plus d’informations : hannelore.vanbilloen@ embuild.be.

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