Embuild Magazine mai-juin 2024

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Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur

Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6

DOSSIER : CONSTRUIRE EN S’ADAPTANT

CHANGEMENT CLIMATIQUE

JOURNÉE CHANTIERS OUVERTS

270.000 visiteurs physiques et virtuels

LOBBYING

Les résultats d’Embuild sur la période 2019-2024

ROADSHOW

La cellule Energie d’Embuild Wallonie est à votre service depuis 2006

AU
Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE
MAI JUIN 2024

Nous sommes prêts à obtenir des résultats pour le secteur après les élections

Nous sommes impatients d’avoir un nouveau gouvernement fédéral. En attendant, il est bon de revenir sur les nombreux points que nous avons obtenus en tant que fédération de la construction, entre 2019 et 2024, pour notre secteur auprès du gouvernement Vivaldi et dans les importantes négociations sociales avec nos syndicats. Vous pourrez lire certaines de ces réalisations dans ce magazine. Vous verrez que nous avons tout mis en œuvre pour soutenir les entreprises de construction et d’installation pendant ces dernières années, particulièrement difficiles.

Nous ne nous reposons bien sûr pas sur nos lauriers et nous mettons déjà tout en œuvre pour influencer la politique du prochain gouvernement fédéral. Nous nous concentrons sur trois grandes priorités : le logement durable et abordable, plus d’investissements dans toutes sortes d’infrastructures et l'activation vers l'emploi/jobs. Si nous voulons éviter une crise du logement, il faut de toute urgence construire un grand nombre de logements supplémentaires d’ici 2030. Le secteur de la construction est prêt, mais il demande un soutien sous forme d’incitations fiscales et de primes pour ceux qui veulent construire. Il est essentiel de rendre à nouveau possible le taux de TVA de 6 % sur les démolitions-reconstructions pour les projets de vente. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons fournir les logements et appartements supplémentaires nécessaires.

Nous demandons également d’augmenter les investissements publics dans toutes

sortes d’infrastructures de 2,9 % en 2023 à 4 % d’ici la fin de la prochaine législature en 2029 et à 5 % en 2034. Cela est nécessaire non seulement pour compenser des décennies de sous-investissement, mais aussi pour répondre aux besoins du futur. Cette augmentation significative est même possible dans le contexte budgétaire actuel et avec les règles de stabilité budgétaire. La plupart des autres pays européens investissent en effet proportionnellement plus, voire beaucoup plus, dans leurs infrastructures, sont soumis aux mêmes règles budgétaires et imposent en outre moins de taxes. Nous appelons donc le futur gouvernement fédéral à faire les bons choix budgétaires pour garantir ces investissements.

Enfin, nous attendons du gouvernement qu’il insiste beaucoup plus sur l’activation, la formation et la reconversion de tous ceux qui ne travaillent pas actuellement, mais qui le peuvent. Il y a environ 15.000 postes vacants dans la construction dans notre pays, et il s’agit d’un problème structurel. Chez Embuild, nous faisons tout ce qui est possible par le bais de diverses campagnes d’image pour convaincre les gens de prendre un emploi dans la construction, mais nous attendons également davantage de la part des décideurs politiques. Il est inacceptable que le secteur de la construction et de l’installation crie au manque de personnel alors qu’il y a tant d’inactifs qui pourraient travailler.

« Nous nous concentrons sur trois grandes priorités : le logement durable et abordable, plus d’investissements dans toutes sortes d’infrastructures et l’activation vers l'emploi/jobs. »

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 3 ÉDITO

3 ● Edito

Nous sommes prêts à obtenir des résultats pour le secteur après les élections.

7 ● Point de vue régional

La priorité, c’est la construction !

ÉVÉNEMENT

8 ● Journée Chantiers

Ouverts

270.000 visiteurs physiques et virtuels.

VOS INTÉRÊTS

12 ● Lobbying

Quels sont les résultats obtenus par Embuild sur la période 2019-2024 ?

14 ● Accidents de travail

Diminution de 5,7 % dans le secteur.

16 ● Travail en équipes

Soyez prudent si vous utilisez la réduction des charges salariales !

18 ● Classes d’agréation

Les montants maximum des travaux ont augmenté de 20 %.

DOSSIER

21 ● Introduction

Construire en s’adaptant au changement climatique.

22 ● Buildwise

La construction doit s’adapter à trois risques majeurs.

QUELS SONT LES RÉSULTATS OBTENUS PAR EMBUILD SUR LA PÉRIODE 2019-2024 ?

Alors que nous sommes en pleine période d’élections, nous revenons sur la législature passée. Qu’a pu obtenir Embuild du gouvernement fédéral et quels progrès avons-nous pu négocier avec les syndicats dans le cadre de notre important dialogue social ? Voici un aperçu des principales réalisations.

DOSSIER : CONSTRUIRE EN S'ADAPTANT AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Comme toute la société, notre secteur devra faire face au changement climatique. Dans ce dossier, nous avons enquêté pour savoir quels sont les risques majeurs pour la construction. Dans leur plan d’aménagement du territoire respectif, les régions prennent déjà en compte cette problématique.

4 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 SOMMAIRE
DOSSIER CONSTRUIRE EN S’ADAPTANT AU CHANGEMENT CLIMATIQUE Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE JOURNÉE CHANTIERS OUVERTS 270.000 visiteurs physiques LOBBYING Les résultats d’Embuild sur la période 2019-2024 ROADSHOW La cellule Energie d’Embuild Wallonie est à votre service depuis 2006 MAI JUIN 2024
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LA CELLULE ENERGIE D’EMBUILD WALLONIE EST À VOTRE SERVICE

DEPUIS 2006

En 2006, avec l’aide de la Région wallonne, la cellule Energie d’Embuild Wallonie avait été créée pour préparer et informer les entreprises au sujet de la réglementation PEB en préparation. À la base, l’enjeu était principalement orienté vers la construction neuve. Sur les dernières années, le défi le plus important est devenu la rénovation. La cellule Energie a récemment organisé un roadshow dans les associations locales pour expliquer ses missions et informer les entreprises.

LA CARRIÈRE DE PIERRE REDEVIENT NATURE

Cette année, un projet inhabituel a participé à la Journée Chantiers Ouverts (JCO) : la réaffectation des anciennes gravières d’Artilaval et Grondzorg Limburg, à Dilsen-Stokkem. Pour une fois, pas de travaux de construction ou d’infrastructure, mais la création d’un espace naturel qui fera bientôt partie du Parc National de la Haute Campine. Un projet passionnant, qui illustre comment l’approche de la nature et de l’environnement a évolué au cours des dernières décennies.

26 ● Wallonie

Le SDT et des outils régionaux pour guider le secteur.

28 ● Bruxelles

« Il faut déminéraliser et végétaliser partout où c’est possible ».

30 ● Flandre

• Le Plan flamand d'adaptation au climat est en cours d'exécution.

• Vlaamse waterbouwers trouve un écho sans cesse plus large.

SECTEURS & MÉTIERS

34 ● Bruxelles/CoBrACE

Séance d’information sur les nouveautés.

36 ● Bruxelles/Mobilité

Une croisière pour améliorer sa logistique.

37 ● Patrimoine

Prix Patwal de Prométhéa : le lavoir de Sugny-Chalay.

38 ● Roadshow

La cellule Energie d’Embuild Wallonie est à votre service depuis 2006.

40 ● EMEC

Devenez un pro du management !

42 ● Salon Intermat

1.065 exposants et 127.500 visiteurs.

44 ● Flanders Architecture Institute

Vos archives ne sont pas seulement importantes pour votre entreprise.

48 ● Buildwise

• C aler d es vitrages dans les règles de l’art.

• Pose de fenêtres en bois dans des murs cre ux.

PROJETS & ENTREPRISES

52 ● Projet

La carrière de pierre redevient nature.

54 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

57 ● Marché de la construction

• Deceuninck

• Wienerberger

50 ● Marquant

• Embuild a rencontré le ministre Van Tigchelt.

• Chiffre du mois.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 5 SOMMAIRE
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INITIATIVE
UNE
DE

La priorité, c’est la construction !

Àl’heure où vous lirez ces lignes, les élections régionales du 9 juin auront probablement déjà eu lieu et la formation des futurs gouvernements régionaux sera en cours. Embuild Wallonie et Embuild.Brussels lancent un appel urgent à l'ensemble des futurs décideurs. Dans bon nombre de politiques, nous sommes à un moment charnière. Et il est plus que jamais nécessaire que notre secteur, à travers sa fédération professionnelle, soit activement impliqué dans la définition des déclarations de politique régionale, étant donné que ces documents sont les feuilles de route de nos différents gouvernements pour les 5 prochaines années.

Nos régions sont confrontées à des défis majeurs, qui exigent non seulement une prise de conscience, mais surtout des actions concrètes de la part des décideurs politiques. Parmi ces défis, nous pouvons notamment citer l’accessibilité du logement, la rénovation énergétique des bâtiments ou encore la transition circulaire. Autant de thèmes dans lesquels le secteur de la construction a un rôle clé et de moteur à jouer. Ce sont également des domaines dans lesquels Embuild Wallonie et Embuild.Brussels ont acquis beaucoup de know-how, pour aider à définir une vision politique pragmatique et réalisable, ancrée dans la réalité des entrepreneurs du secteur.

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée est un autre enjeu fondamental auquel nous faisons face. Ce manque de personnel spécialisé compromet notre capacité à répondre aux besoins croissants du marché et à maintenir les standards de qualité nécessaires. Enfin, le sous-investissement public chronique, notamment dans les

infrastructures, freine notre développement et notre contribution à l'économie régionale.

Le secteur de la construction doit donc impérativement rester une priorité stratégique pour les prochains gouvernements. Nous souhaitons continuer, voire renforcer les différents partenariats public-privé conclus avec notre fédération professionnelle. Via cette collaboration, nous pourrons continuer à convertir les défis en opportunités. Notre secteur a le potentiel de transformer nos régions, d'améliorer la qualité de vie de nos citoyens et de stimuler notre économie. Pour cela, nous avons besoin d'un engagement fort et d'un partenariat constructif avec les décideurs politiques.

En conclusion, nous exhortons les futurs gouvernements à inclure, de manière significative, notre secteur et ses propositions dans la définition et la mise en œuvre de leurs politiques afin de développer, ensemble, un avenir durable, prospère et équitable pour tous.

Laurent

« Nos régions sont confrontées à des défis majeurs, qui exigent non seulement une prise de conscience, mais surtout des actions concrètes de la part des décideurs politiques. »

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 7 POINT DE VUE RÉGIONAL

La Journée Chantiers Ouverts a été un grand succès avec 270.000 visiteurs physiques et

virtuels

Le programme de la journée incluait des grands travaux d’infrastructure, des logements à faible consommation d’énergie, des réseaux de chaleur, des écoles, des rénovations circulaires et des reconstructions. Plusieurs de ces chantiers ont été visités par des hommes politiques. Parmi eux David Clarinval, Vice-Premier ministre et ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME ; Willy Borsus, Vice-président de la Wallonie et ministre de l’Economie, et Adrien Dolimont, ministre wallon du Budget.

116 chantiers remarquables

Nos membres avaient rendu 116 chantiers remarquables accessibles au grand public, tant pour des visites physiques que virtuelles. « Après tout, nous voulons faire découvrir notre secteur au plus grand nombre. C'est crucial car la construction et l'installation ont beaucoup évolué ces dernières années. Notre secteur joue un rôle clé dans la transition climatique, dans le renouvellement

Le 26 mai dernier, Embuild organisait la 17e édition de la Journée Chantiers Ouverts, avec 116 chantiers remarquables ouverts au grand public. « Cette édition a été un franc succès avec, malgré le temps instable, près de 55.000 visiteurs physiques et 215.000 visiteurs virtuels, ce qui est supérieur à l’année dernière », a indiqué Niko Demeester, le CEO d’Embuild. Le monde politique a également manifesté beaucoup d’intérêt pour cet événement.

➊ Le chantier de l’hôpital CHwapi, à Tournai. C’est la SM Galère, CIT Blaton, Dherte et Tradeco qui effectue les travaux.

➋ De g. à dr., François Cloos (directeur Embuild Luxembourg), le ministre wallon Willy Borsus et Christine Lhoste, directrice générale d’Embuild. Ils sont présents sur un chantier de logements sociaux, à Marche-en-Famenne, exécuté par notre membre Picard Construct.

➌ Le chantier des Hauts-Prés, à Hamois, comporte un ensemble de cinq bâtiments de PEB A++ en construction. Il est réalisé par Macors.

➍ La Journée Chantiers Ouverts est un événement national. Nos collègues de la Communauté germanophone ont aussi participé à cette journée. Ici, le chantier de l’école primaire Maria Goretti, à Saint-Vith, réalisé par l’entreprise Elsen.

➎ Le projet construction bois de la cité-jardin du « Homborchveld », à Uccle. Il est réalisé par les équipes de Valens.

➏ Le ministre fédéral David Clarinval à Ciney, sur un site où l’on transforme et agrandit un bâtiment de ferme en deux logements. Un projet de Chimsco Groupe.

➐ La JCO est aussi un moment très agréable à passer en famille.

8 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 É V É NEMENT
➊ ➋

L’écoduc au-dessus du périphérique de Bruxelles, à Hal. Il reliera deux parties du Bois de Hal, célèbre dans le monde entier pour la floraison des jacinthes des bois violettes. Le projet est réalisé par STADSBADER CONTRACTORS.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 9
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de nos infrastructures, dans la construction de logements supplémentaires, dans la création d'emplois attractifs, bref dans la création de la prospérité. »

270.000 visiteurs

270.000 visiteurs ont participé à cette 17e édition de la Journée Chantiers Ouverts. 55.000 personnes l'ont fait sur place, sur un chantier même, 215.000 l'ont fait virtuellement, derrière leur ordinateur. En comparaison, l'année dernière, 60 000 personnes ont visité un chantier sur place et 190 000 ont choisi de le faire virtuellement. Cette Journée

Chantiers Ouverts a donc été un grand succès. Sur le site journeechantiersouverts.be, ces chantiers peuvent d’ailleurs toujours être visités. En outre, les vidéos publiées par Embuild avant la Journée Chantiers Ouverts ont également été très populaires, avec un total de 2,2 millions de vues et un taux de visionnage de 50 %.

Flandre

En Flandre aussi, l’événement a attiré de nombreux politiciens : Jan Jambon, ministre-président flamand ; Annelies Verlinden, ministre de l’Intérieur ; Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice ; Lydia Peeters, ministre flamande de la Mobilité ; Matthias Diependaele, ministre flamand du Logement et Jo Brouns, ministre flamand de l’Economie. Le vendredi précédant l’événement, des élèves de l’enseignement secondaire ont également visité plusieurs chantiers en Brabant flamand (château de Horst), en Flandre occidentale (bassin de construction de Zeebruges), en Flandre orientale (GroeneMeer, à Herzele) et à Bruxelles (maison de la VRT).

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➊ ➋ ➏ ➐ ➑

➊ Matthias Diependaele, le ministre flamand du Logement, s’est rendu sur le chantier du parking aérien de l’hôpital universitaire de Gand, un chantier de Wyckaert.

➋ Le ministre-président flamand, Jan Jambon, a pris la parole sur le chantier de l’écluse Royers, à Anvers (Artes Roegiers). Parmi les auditeurs attentifs, se trouvaient Annelies Verlinden (ministre de l’Intérieur), Paul Van Tigchelt (ministre de la Justice) et Lydia Peeters (ministre flamande des Travaux publics). Ils ont été chaleureusement accueillis par notre CEO Niko Demeester (tout à droite sur la photo).

➌ En tant que Gantois de souche, notre nouveau président Christophe Maes ne pouvait pas manquer la visite du chantier de l’UZ Gent (au centre, avec le gilet fluorescent). Tout à droite, vous pouvez voir Caroline Deiteren, la nouvelle directrice générale d’Embuild Vlaanderen. A côté d’elle, se tient Vincent Van Peteghem, le ministre des Finances.

➍ Chris Slaets, directeur d’Embuild Limbourg (à gauche sur la photo), a accueilli Tom Vandeput (député provincial de l’Economie du Limbourg, au centre) et Jo Brouns (minister flamand du Travail, à droite) sur le chantier du parking du Bouwcampus (Democo).

➎ Cette année encore, notre Journée Chantiers Ouverts a attiré beaucoup d’attention médiatique. Niko Demeester donne ici une interview à Radio 2.

➏ Les travaux de l’écluse Royers à Anvers, l’un des principaux chantiers en termes d’infrastructure.

➐ L’événement a de nouveau attiré un public nombreux. Voici la foule sur le chantier de BRUSK, un centre d’exposition à Bruges. Ce projet est un Design & Build de CIT Blaton.

➑ Le vendredi 24 mai, plus de 200 élèves de quatre écoles secondaires ont pu visiter plusieurs chantiers dans le cadre de la Journée Chantiers Ouverts. L’un de ces chantiers était celui de la maison de la VRT, une collaboration entre Willemen Construct, Jan De Nul et EEG Group. Ces élèves ont été invités par Toekomstbouwers, un projet d’Embuild Vlaanderen et de Vlajo (Vlaamse Jonge Ondernemingen).

➒ La restauration du château de Horst, connu grâce à la bande dessinée Le Chevalier rouge, a également attiré de nombreux visiteurs (Denys).

➓ Traditionnellement, de nombreux projets de construction résidentielle participent à la Journée Chantiers Ouverts. Nous mettons en lumière cet exemple remarquable. À Herderen-Riemst, Artur Interieur transforme une ancienne école partiellement protégée en 13 logements.

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Quels sont les résultats obtenus par Embuild sur la période 2019-2024 ?

Alors que nous sommes en pleine période d’élections, nous revenons sur la législature passée. Qu’a pu obtenir Embuild du gouvernement fédéral et quels progrès avons-nous pu négocier avec les syndicats dans le cadre de notre important dialogue social ? Voici un aperçu des principales réalisations.

Notre travail de lobbying fédéral et le dialogue social ont naturellement eu lieu dans un contexte difficile, où les crises se sont succédé l’une après l’autre. Il y a d’abord eu la crise du coronavirus, immédiatement suivie par la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en a découlé. Et enfin, mentionnons la guerre entre Israël et la Palestine. Embuild a tout mis en œuvre pour soutenir les entreprises de construction et d’installation dans ces circonstances difficiles.

Corona

En mars 2020, le monde entier s’est soudainement retrouvé en confinement. Le coronavirus a créé une situation inédite à l’échelle mondiale. Dans notre pays, le secteur de la construction a également subi un lourd impact, mais Embuild est immédiatement intervenue et la construction a été le premier secteur à conclure un protocole d’accord avec les syndicats pour pouvoir reprendre le travail rapidement. En outre, il convient de souligner les réalisations suivantes obtenues par notre fédération sectorielle au cours de la crise sanitaire :

● protocole pour le maintien de l’ouverture des centrales à béton et des commerces de matériaux de construction ;

● plan de relance de 6 milliards d’euros, dont environ 3 milliards d’investissements dans la construction ;

● extension de la TVA à 6 % pour les démolitions-reconstructions, passant de 32 centres urbains à tout le pays et pour les

ventes en 2021, 2022 et 2023 ;

● réduction des coûts salariaux via le précompte professionnel, augmentée de manière permanente à 18 % des rémunérations imposables à partir de 2020 ;

● augmentation de la déduction pour investissements (de 8 à 25 %) pour les investissements jusqu’à fin 2022 ;

● réduction temporaire de l’avantage forfaitaire de sécurité d’existence de 30 € par trimestre et par ouvrier ;

● suspension des acomptes de TVA ;

● report du paiement des impôts, des cotisations ONSS, des cotisations des entreprises et des cotisations sociales des indépendants ;

● « bazooka » financier avec report des remboursements, réassurance des assurance-crédit et garantie pour les PME ;

● moratoire sur les faillites jusqu’à fin janvier 2021 (pas de convocations possibles pour dettes fiscales et sociales) ;

● exonération du remboursement de l’allocation complémentaire de chômage temporaire pour 2020-2021 ;

● simplification de la procédure de chômage temporaire, tant pour les ouvriers que pour les employés ;

● droit passerelle pour les indépendants.

Fiscal

Sur le plan fiscal également, Embuild a bouclé un certain nombre d’accomplissements notables, au cours de la dernière législature. Ainsi, la TVA de 6 % sur les démolitions-reconstructions a été :

12 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 2024 VOS INTÉRÊTS

● permanente pour les particuliers à partir de 2024 ;

● élargie aux logements locatifs à partir de juin 2024 (lors de la publication de la loi en mai) ;

De plus, les dommages causés par les inondations de l’été 2021 sont couverts par la TVA de 6 % pour les démolitions-reconstructions et la reconstruction des logements endommagés peut se faire sur un autre terrain.

En outre, les mesures fiscales suivantes, obtenues sous l’impulsion d’Embuild, se démarquent également :

● TVA de 6 % pour les pompes à chaleur, chauffe-eau solaires et panneaux solaires entre le 1er avril 2022 et le 31 décembre 2023, prolongée pour les pompes à chaleur jusqu’à fin 2024 ;

● suppression de l’attestation TVA pour les travaux de rénovation de logements de plus de 10 ans ;

● augmentation du régime fiscal avantageux pour les heures supplémentaires dans la construction de routes jusqu’à 280 heures ;

● augmentation de la déduction pour investissements à 40 % pour les investissements énergétiques et respectueux de l’environnement et pour les investissements dans les transports sans émissions de CO2

Social

Embuild a pris les devants dans le dialogue social. Ainsi, depuis décembre 2021, il n’y a pas eu d’augmentation salariale structurelle en plus de l’indexation dans notre secteur. Mais ce n’est pas tout, comme en témoignent les réalisations suivantes :

● la prime pouvoir d’achat 2023-2024 s’appliquait uniquement aux entreprises ayant réalisé de grands bénéfices en 2022 ;

● une grande partie de la pension complémentaire pour les ouvriers est financée sans coûts supplémentaires pour l’employeur ;

● les interventions pour la formation et l’équivalence des interventions pour la formation ont été augmentées et simplifiées ;

● le remboursement de l’outplacement a été élargi aux licenciements avec au moins 30 semaines de préavis ;

● le droit individuel à la formation de 5 jours a été reporté à 2030 ;

● depuis avril 2023, une formation de base en sécurité est obligatoire pour tout le monde sur chantier ;

● il est désormais possible de travailler 9,5 heures par jour au lieu de 9 heures ;

● le travail des étudiants le samedi a été élargi aux jeunes qui ne suivent pas de formation en construction ;

● le travail du samedi a été étendu aux livraisons de matériaux de construction chez le client ;

● une campagne d’image de dix ans « Nous construisons demain » a été lancée ;

● un deuxième Plan pour une Concurrence Loyale a été conclu.

Juridique

Enfin, Embuild a également contribué à des améliorations significatives en matière de marchés publics, d’agréation, d’équilibre en matière de protection des consommateurs et de lutte contre les entrepreneurs malhonnêtes :

● la participation des PME aux marchés publics a été stimulée par des avances et des cautionnements plus souples, une indemnité de soumission et une vue claire sur le classement ;

● des règles de paiement plus strictes pour les marchés publics entreront en vigueur à partir de janvier 2025 : délai de paiement par défaut raccourci à 30 jours, maximum 60 jours ;

● agréation : les entrepreneurs et installateurs pourront exécuter des marchés publics jusqu’à 20 % plus importants à partir du 1er juin 2024 ;

● loi sur le recouvrement des créances des consommateurs : pas de limitation légale des délais de paiement ;

● plan d’action pour un service de médiation de la construction ;

● application de la loi Breyne : contrôle par l’inspection économique ;

● lignes directrices équilibrées en matière de casco et de rénovation ;

● protection des sous-traitants en cas de recours extracontractuel (invoquer des moyens de défense) ;

● l’interdiction professionnelle des entrepreneurs malhonnêtes devrait pouvoir être consultée plus rapidement et plus facilement.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 13 LOBBYING

Le nombre d’accidents de travail dans le secteur a diminué de 5,7 %

Notre secteur devient de plus en plus sûr. Le nombre d’accidents du travail, entraînant au moins un jour d’incapacité de travail, a diminué de 5,7 %, entre 2021 et 2022, selon une analyse réalisée par Embuild sur la base des derniers chiffres de Fedris, l’agence fédérale des risques professionnels. Le nombre total d’accidents du travail dans tous les secteurs a baissé de 3,7 % durant la même période. « C’est positif », déclare Niko Demeester, CEO d’Embuild, « mais nous avons encore du pain sur la planche ».

Le 28 avril dernier, à l’occasion de la Journée internationale de la Sécurité et du Bien-être au travail, notre fédération sectorielle a organisé un point presse sur le chantier de l’Oosterweel, à Anvers. Et elle a pu apporter une bonne nouvelle : le nombre d’accidents du travail dans le secteur de la construction et de l’installation est en baisse. En 2022, il a enregistré 7.867 accidents de travail avec au moins un jour d’incapacité. C’est 5,7 % de moins qu’en 2021, lorsque l’on en décomptait 8.341.

En outre, l’activité économique au premier semestre 2021 avait été freinée par le coronavirus, ce qui accentue encore la baisse des accidents en 2022. Autre point marquant : le nombre total d’accidents de travail avec un jour d’incapacité n’a baissé que de 3,7 % durant cette même période dans tous les secteurs (passant de 61.814 en 2021 à 59.813 en 2022), selon les chiffres de Fedris.

Au milieu du peloton européen

Pourtant, malgré des efforts légitimes pour améliorer la sécurité sur les chantiers, la construction a toujours l’image d’un secteur dangereux. Si on regarde cette thématique d’un point de vue européen, on constate que notre pays se situe au milieu du peloton en ce qui concerne le nombre d’accidents de tra-

vail. Embuild veut amener notre pays dans le peloton de tête, à savoir l’Irlande, la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Dans ces pays, les ouvriers de la construction sont deux fois moins susceptibles d’être victimes d’un accident de travail.

C’est pourquoi le CEO d’Embuild, NIKO DEMEESTER , a souligné que le secteur ne devait

Niko Demeester, le CEO d’Embuild, a répondu aux sollicitations de la presse, à l’occasion de la Journée internationale de la Sécurité et du Bien-être au travail.

14 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 VOS INTÉRÊTS
2018 2019 2020 2021 2022 Accidents avec
jour d’incapacité dans la construction 9.182 8.899 7.678 8.341 7.867 Evolution -1,8% -3,1% -13,7% +8,6% -5,7% Accidents ayant
la mort dans la construction 18 9 13 13 8 Evolution +50% -50% +44,4% = -38,5%
au moins 1
entraîné

pas se reposer sur ses lauriers. « Chaque accident de travail est un accident de trop. Raison pour laquelle nous nous tournons résolument vers plus de sécurité sur le chantier. Le secteur de la construction et de l’installation investit massivement dans la sécurité et cette stratégie commence à porter ses fruits. Depuis le 15 avril 2023, toutes les personnes actives sur un chantier de construction doivent suivre une formation de base à la sécurité de 8 heures. Il s’agit d’une mesure proposée par Embuild dans son plan pour la sécurité. »

Il est important de noter que depuis la miavril, la période dite « de transition », durant laquelle les services d’inspection n’adoptaient qu’un rôle de coaching, est terminée. Ceux qui ne donnent pas cette formation risquent désormais d’être verbalisés. Et cela vaut non seulement pour l’indépendant ou pour le sous-traitant, mais aussi pour l’entrepreneur s’il s’avère qu’il a insuffisamment contrôlé la chaîne.

En outre, la fédération de la construction plaide pour obtenir des statistiques plus précises sur les accidents du travail dans le secteur. Les chiffres de Fedris ne comprennent pas les accidents impliquant des travailleurs indépendants et des travailleurs détachés, mais Embuild demande que ces accidents soient également enregistrés, afin de pouvoir obtenir une image complète et précise de la situation en matière de sécurité.

Embuild souhaite également que la sécurité fasse l’objet d’un poste distinct dans tous les marchés publics et que celui-ci soit exclu de la concurrence, afin qu’on ne soit pas tenté de réduire les mesures de sécurité pour présenter une offre moins chère.

Chantier de l’Oosterweel

Chez Rinkoniên Oosterweelknoop,

consortium qui mène les travaux de l’échangeur routier Oosterweel et qui comprend Artes Group, CIT Blaton, Stadsbader, Mobilis et Boskalis, la sécurité est aussi une priorité absolue. « Lorsque nous parlons de sécurité, nous parlons de personnes. Investir dans la sécurité, c’est investir dans nos collaborateurs. Ils sont notre principal capital. Nous devons donc, pour tout le monde, placer la sécurité au centre de nos préoccupations. Parfois, nous entendons l’argument selon lequel travailler en toute sécurité est également coûteux et ralentirait le déroulement des travaux. Ce n’est pas correct : la sécurité est la pierre angulaire de la qualité et de l’efficacité. Et le secteur de la construction n'échappe pas à la règle : un chantier sûr est un chantier productif. Lorsque l’on parle du coût de la sécurité, on néglige à tort le coût de l’absence de sécurité. Cela n’est pas mesuré et difficile à détecter. C’est pourquoi nous pensons qu’il est essentiel d’intégrer la sécurité dès la phase de préparation : réfléchir à la manière d’exécuter les travaux implique de penser à une méthode d’exécution sûre. Cela ne va pas l’un sans l’autre. Un bon plan de travail est un plan de travail sûr », explique KOEN VERSYPT, directeur de projet chez Rinkoniên.

SVEN SOMERS , directeur du projet Oosterweelknoop, chez le maître d’ouvrage Lantis, considère également que la sécurité sur le chantier de l’Oosterweel est une priorité majeure. « Non seulement pour les personnes qui y travaillent quotidiennement, mais aussi pour les visiteurs occasionnels. Nous ne faisons aucun compromis en matière de sécurité et attendons de nos entrepreneurs qu’ils fassent tout leur possible pour créer des conditions de travail sûres. L’évolution que connaît le secteur est positive et chez Lantis, nous plaçons la barre au moins aussi haut. »

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 15
SÉCURITÉ
Le chantier de l’échangeur routier Oosterweel est un projet phare à Anvers.

Soyez prudent si vous utilisez la réduction des charges salariales pour le travail en équipes !

Grâce à Embuild, les entreprises de construction profitent d’une réduction des charges salariales pour les travaux effectués en équipes sur un chantier. Ce système est très populaire chez les entrepreneurs. Mais attention, les contrôles du SPF Finances sont sévères, et peuvent entraîner de lourdes charges administratives.

Embuild a obtenu cette réduction des charges salariales après des années de lobbying. Nous avions constaté que la main-d'œuvre belge était exclue du marché du travail par la main-d'œuvre étrangère détachée, moins chère. La réduction des charges salariales rend la main-d'œuvre belge plus compétitive, un bon point pour nos entreprises et pour l’emploi en général.

La réduction des charges n'est pas octroyée sous forme d'une réduction des cotisations de sécurité sociale. Elle fonctionne autrement : l'employeur retient le précompte professionnel sur le salaire de ses travailleurs selon les barèmes normaux, mais une partie du précompte retenu ne doit pas être reversée aux pouvoirs publics.

Conditions

Cette réduction n’est pas applicable dans toutes les circonstances. Pour cela, il faut respecter un certain nombre de conditions. Pour commencer, il doit s’agir d’un travail en équipes sur un chantier.

On vise ici des travaux sur un chantier avec une ou plusieurs équipes, comprenant au moins deux personnes, et qui effectuent un même travail ou un travail complémentaire, tant en ce qui concerne son objet qu’en ce qui concerne son ampleur.

Il existe une réduction des charges salariales semblable dans certains autres secteurs. Mais, pour la construction, il ne doit pas s’agir d’« équipes successives ». Il suffit que deux personnes de l’entreprise de cons-

truction travaillent ensemble chez un client pour exécuter des travaux immobiliers. Les travaux exécutés dans l’entreprise ou en atelier n’entrent pas en ligne de compte. En outre, le salaire horaire brut du travailleur doit s’élever à au moins 16,67 €. Il s’agit ici du montant pour l’année 2024. Celuici sera indexé chaque année. Il est également important de noter que depuis le 1er avril 2022, seules les entreprises qui respectent les obligations de déclaration de travaux à l’ONSS entrent en ligne de compte.

L’avantage correspond à 18 % des rémunérations imposables de tous les travailleurs occupés par équipes sur les chantiers. Les membres d’Embuild peuvent trouver de plus amples informations sur cette réglementation dans la partie membres sur www.embuild.be. Cliquez donc sur Bibliothèque – TVA et fiscalité – Fiscalité salariale – Dispense de versement du précompte professionnel – Travail en équipe sur chantier.

Documents probants

L’idée derrière cette réduction des charges salariales n’est pas particulièrement compliquée. Toutefois, les contrôles du SPF Finances peuvent entraîner de lourdes charges administratives. En effet, les conditions doivent être strictement appliquées, non seulement par le fisc mais aussi par les tribunaux.

L’employeur, qui souhaite faire usage de l’exonération du précompte professionnel, doit pouvoir prouver qu’il en a le droit. Il doit être en mesure de présenter tous les éléments factuels. Et ce n’est pas toujours facile.

Chaque condition exige ses propres preuves. Les entreprises les sauvegardent toutes à leur manière. Elles doivent pouvoir présenter les règlements de travail, les CCT, les enregistrements du temps, les plannings, les horaires, les organigrammes, les fiches de salaire, les fiches de prestation, les profils de fonction…L’enregistrement du chantier peut également constituer un moyen de preuve. Il

16 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 VOS INTÉRÊTS

peut vite s’agir de centaines de documents, qui doivent être rassemblés et livrés de manière ordonnée.

Jurisprudence

De plus en plus, des outils tels qu'Excel, voire des logiciels d'analyse de données dédiés, sont utilisés à cette fin. Mais ceux-ci ne constituent pas une garantie en eux-mêmes. Non seulement, le fisc se montre sévère, mais les tribunaux aussi imposent également des lourdes charges de preuve à l’entrepreneur. Plusieurs cas le démontrent.

Dans un premier cas, l'entrepreneur a remis des fichiers Excel au fisc. Mais celuici n’a pas été convaincu de l’exactitude des données et a demandé des preuves détaillées. L’entreprise a pu fournir les documents suivants : le règlement de travail, des dizaines de fiches comprenant des données-clés sur les contrats de travail, les fiches de salaire, les fiches de prestation complétées à la main et scannées, les fiches de travail avec les équipes et les chantiers, le nombre de jours de travail, la composition des équipes, l’emplacement des chantiers...

Mais le tribunal a relevé des incohérences. Les données Excel ne correspondaient pas entièrement aux pièces justificatives. Ainsi, certains travailleurs ont été affectés à certaines équipes et lieux, alors que d’autres documents contredisaient ces informations.

En conséquence, l'exemption a été refusée. La Cour a alors décidé que le fichier Excel

rassemble les données de manière structurée, mais reste un moyen de preuve dérivé. Il ne remplace pas les preuves et les éléments sous-jacents et primaires.

Deuxième cas

Dans un autre cas, le montant de l’exonération a été justifié sur la base d’une analyse de données effectuée par un fournisseur (un « tiers »). Ce dernier a conclu un accord avec le fisc sur l’analyse des données et son utilisation. Les titres de fonction des travailleurs ont été utilisés pour l’analyse des données. On a alors déduit que les travailleurs effectuaient des travaux dans des biens immobiliers. Mais tant le fisc que le tribunal ont estimé que c’était insuffisant. D'autres documents devraient permettre de savoir quels travaux avaient été effectivement réalisés dans quels lieux et quelles missions avaient été effectuées pour des clients. Le tribunal a également estimé qu'il n'était pas démontré que le travail était effectué en équipes. Le simple fait que les travailleurs concernés soient présents sur le même chantier au même moment n'implique pas qu'ils forment effectivement une équipe exécutant ensemble une tâche spécifique.

Les entreprises, qui veulent être exonérées, doivent donc être bien conscientes de la charge de la preuve qui leur incombe. Il ne suffit pas de se limiter à un aperçu général dans Excel ou par le biais d'une analyse de données. Des documents concrets et des registres doivent prouver que les conditions sont remplies. Ces dossiers doivent être conservés méticuleusement, car la charge de la preuve est lourde. Si la preuve n'est pas fournie, l'exemption sera refusée.

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FISCALITÉ

Les montants maximum des travaux que les entrepreneurs et installateurs peuvent exécuter augmentent de 20 %

Depuis le 1er juin 2024, les montants maximum pour l’exécution de travaux, dans le cadre d'un marché public, ont augmenté de 20 %. Embuild s’est rudement battue pour que les coûts de construction en forte augmentation (surtout depuis le Covid et la guerre en Ukraine) soient désormais pris en compte.

Une entreprise de construction qui souhaite participer à un marché public doit, comme vous le savez, répondre aux conditions d’agréation. Outre des conditions administratives, il faut également prouver la capacité financière et technique. En fonction de leur coût, les travaux sont divisés en huit classes d’agréation, en partant de

travaux inférieurs à 135.000 € (classe 1) à des travaux dont le coût n’excède pas 5.330.000 € (classe 7). Pour les travaux dépassant ce montant, il existe une classe 8.

Le problème était que les montants des classes d’agréation n’avaient pas été augmentés depuis 1991, alors que les coûts de construction ont fortement augmenté, surtout ces dernières années. Concrètement, une entreprise qui se trouvait dans une certaine classe d’agréation n’était souvent pas en mesure de se positionner sur un marché parce que celui-ci appartenait à une classe d’agréation plus élevée.

C’est pourquoi, depuis 2023, Embuild travaille d’arrache-pied sur ce dossier et se réjouit d’avoir pu obtenir un accord avec les autorités publiques concernées pour augmenter de 20 % les montants maximum des travaux, qui peuvent être exécutés par classe d’agréation, à partir du 1er juin. Plus précisément, une entreprise appartenant à la première classe d’agréation pourra désormais exécuter des travaux d’un coût maximum de 162.000 € (au lieu de 135.000 actuellement) ; une entreprise appartenant à la classe 7 pourra désormais exécuter des travaux d’un coût maximum de 6.396.000 € (au lieu de 5.330.000 actuellement). Il en va de même pour les autres classes d’agréation, vous pourrez désormais réaliser des travaux jusqu’à 20 % au-dessus de la limite de cette classe.

Grâce à cela, les entreprises de construction et d’installation pourront à nouveau participer à leurs marchés habituels, pour lesquels elles n’étaient plus éligibles ces dernières années, en raison de l’augmentation des prix de construction. Selon Embuild, c’est tout à fait logique, et c’est bien la raison pour laquelle la fédération sectorielle avait fait de ce dossier une priorité absolue. Les instances compétentes ont fixé la date d’entrée en vigueur au 1er juin 2024.

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Construire en s’adaptant au changement climatique

Fortes pluies, inondations, canicules, sécheresses… L’actualité montre très régulièrement que les effets dévastateurs du changement climatique sont déjà bien présents. Comme toute la société, notre secteur devra y faire face. Dans ce dossier, nous avons enquêté pour savoir quels sont les risques majeurs pour la construction et comment elle peut s’y adapter. Nos collègues de Buildwise ont réalisé une première approche technique très intéressante à ce sujet.

En Belgique, les trois régions prennent déjà en compte ce changement climatique, notamment dans leur réglementation sur l’aménagement du territoire.

En Wallonie, on retrouve cette thématique dans le Schéma de développement du territoire (SDT), récemment mis à jour. C’est également le cas à Bruxelles, avec l’adoption du nouveau Règlement régional d’urbanisme (RRU), qui devrait être finalisée au début de la prochaine législature. Et la Flandre a approuvé son Plan d’adaptation au climat, en 2022.

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La construction doit s’adapter à trois risques majeurs

Nos collègues de Buildwise ont réalisé un magazine complet intitulé : Adaptation des bâtiments au changement climatique. Dans une petite trentaine de pages, ils ont abordé les aspects importants du changement climatique pour le secteur de la construction. Embuild Magazine s’est entretenu avec Xavier Loncour, qui a contribué à cette édition spéciale, pour connaître les points essentiels à mettre en avant et retenir de ce précieux travail exploratoire. La construction doit s’adapter à trois risques majeurs.

Le changement climatique est un fait. Le train est en marche et n’est pas près de s’arrêter. Comme l’ensemble de la société, notre secteur doit en tenir compte pour construire le monde de demain. « Cette édition spéciale est une première approche, qui tente de répondre à cette question : le changement climatique, qu’est-ce que ça veut dire pour la construction ?  », explique XAVIER LONCOUR

Atténuation et adaptation

« Il faut une réflexion générale impliquant des aspects comme l’urbanisme et l’aménagement du territoire. »

Selon le dossier, dès le départ, il faut distinguer deux stratégies complémentaires pour faire face à ce changement. « La première concerne les mesures d’atténuation, c’est-àdire réduire les émissions de CO2. Pour les entrepreneurs, ça veut dire isoler, rénover, installer des systèmes abandonnant les énergies fossiles pour faire place aux énergies renouvelables, placer des pompes à chaleur, construire durable et circulaire…La deuxième implique les mesures d’adaptation. Il faut s’adapter mais à quoi ? Les modèles climatiques du futur existent, mais ne décrivent pas les événements extrêmes (canicules, fortes pluies, inondations), qui déterminent souvent les méthodes de dimensionnement actuelles. C’est l’incertitude et il est donc difficile de prévoir et mettre à jour ces méthodes », indique-t-il.

Comment dès lors s’adapter ? « Les mesures à privilégier sont les « mesures sans regrets » qui, quel que soit le changement à venir, seront bénéfiques. On peut citer l’exemple des protections solaires, qui limitent la sur-

chauffe en été sans consommer d’énergie. Peu importe le nombre et l’ampleur des canicules, elles seront toujours utiles. Dans la mesure du possible, il faut éviter les maladaptations. Elles constituent une solution provisoire, qui résout le problème localement, mais pas globalement. Exemple : la climatisation maintient la température à un niveau confortable dans le bâtiment, mais contribue au réchauffement climatique avec les émissions de CO2 qui sont liées à son fonctionnement. » L’objectif du dossier de nos confrères est de montrer ce que peut faire le secteur aujourd’hui, dans ce contexte. Le GIEC (Groupe d’experts international sur l’évolution du climat) a identifié 127 risques liés au changement climatique. Pour la construction, trois risques majeurs existent : la gestion de l’eau, les inondations et la surchauffe dans les bâtiments. La violence des vents fait encore débat et n’a pas été abordée dans le dossier.

Gestion de l’eau

Dans ce travail, un gros focus est mis sur la gestion de l’eau, avec une petite dizaine d’articles à ce sujet. En effet, le réchauffement climatique entraîne un dérèglement du cycle de l’eau, qui est susceptible de causer à la fois des périodes de sécheresse, mais aussi des périodes de pluie importantes pouvant entraîner des inondations.

« Je renvoie à la notion du trias aquatica. Un, le secteur devra veiller à utiliser l’eau de manière rationnelle, avec par exemple, des appareils économes, la détection des fuites ou

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l’optimisation de la pression dans les installations sanitaires pour réduire la consommation d’eau. Deux, il devra maximiser l’utilisation circulaire de l’eau, en faisant principalement appel au réemploi des eaux pluviales et des eaux grises traitées pour réduire l’utilisation d’eau potable pour des usages qui ne le nécessitent pas. Des solutions comme de plus grandes citernes d’eau de pluie, des toitures végétalisées ou des systèmes adaptés peuvent contribuer à limiter l’évacuation dans les égouts et les gros débits supportés par ces derniers en cas de violents orages. Certaines de ces solutions permettront aussi de mieux

surmonter les épisodes de sécheresse. Trois, la réalimentation des nappes phréatiques, en favorisant toutes les mesures d’infiltration de l’eau dans le sol. Les périodes de forte pluie et de sécheresse rendent ce point capital. Nos pouvoirs publics ont un rôle essentiel à ce sujet : il faut arrêter d’imperméabiliser les sols à outrance, car l’eau doit pouvoir s’infiltrer. Au final, le secteur a plein de solutions à proposer pour s’attaquer à ce défi. Des mesures prises uniquement à l’échelle individuelle seront insuffisantes. Il faut une réflexion générale impliquant des aspects comme l’urbanisme et l’aménagement du territoire, qui per-

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BUILDWISE
« Nous ne sommes qu’au début du chemin.

L’adaptation

face au changement doit se faire avec l’appui de tous les acteurs, autorités

mettront d’augmenter l’échelle et d’améliorer notre résilience face aux évolutions futures du climat », explique Xavier Loncour.

Inondations

Pour le chapitre inondations, parmi les nombreux projets menés, signalons que Buildwise a initié le projet FLOOD, qui élabore des lignes directrices et des stratégies pour la construction et la rénovation résistantes à l’eau dans les zones inondables, en collaboration avec l’UC Louvain. « Diverses solutions sont déjà commercialisées pour améliorer la résistance des bâtiments aux inondations. Il existe une base de données disponible sur notre site internet, qui permet aux entrepreneurs de trouver toutes ces offres : barrières étanches, clapets anti-refoulement, murs de soutènement, portes et portes de garage, produits hydrofuges… »

Surchauffe dans les bâtiments

publiques en

tête.

»

Cette édition spéciale de nos confrères est consultable sur le site www.buildwise.be.

Le changement climatique peut également provoquer des perturbations au niveau de la stabilité des sols et impacter les fouilles et les fondations des bâtiments. « Lorsqu’il y a trop d’eau, les sols sensibles peuvent gonfler et à l’inverse, se rétracter en cas de sécheresse importante. De plus en plus, pour les bâtiments avec des fondations peu profondes construits dans des zones sensibles, ces mouvements différentiels du sol peuvent engendrer des fissures, qui nécessitent alors des travaux importants. Nous avons consacré un article aux mesures préventives spécifiques telles que la protection des pentes des talus contre les infiltrations d’eau, l’approfondissement des fondations ou encore la mise en place d’un drain périphérique à distance de l’habitation concernée », souligne Xavier Loncour.

Précisons que la protection des côtes ou l’érosion des pentes de cours d’eau n’ont pas été évoquées dans cette première approche. Buildwise a également publié un article dans son dossier spécial : Comment rendre une maçonnerie existante étanche aux inondations ? Le texte explique que bien qu’elles jouent un rôle essentiel sur le plan de la résistance aux inondations des bâtiments, les façades sont trop souvent négligées lorsqu’il s’agit de prendre des mesures en la matière. Elles sont moins étanches qu’on ne le pense et la maçonnerie est capable de stocker des quantités importantes d’humidité, ce qui peut, par la suite, fortement retarder la réoccupation du bâtiment.

Concernant le troisième et dernier risque, nos confrères consacrent un papier intitulé : Gestion de la surchauffe : approche globale et solutions complémentaires. On y explique notamment l’importance de munir les surfaces vitrées de protections extérieures efficaces, en prévoyant une ventilation intensive. « En Belgique, par rapport au sud de l’Europe, on peut parler de température acceptable, même en cas de canicule. Une conception du bâtiment bien réfléchie dès le départ, des fenêtres ouvrables et des protections solaires extérieures fixes ou permanentes, idéalement motorisées et automatisées, font déjà une énorme différence. Ce type de mesure passive permet de se passer de la clim’, il faut bien fermer les fenêtres aux heures les plus chaudes et les ouvrir la nuit, pour refroidir le bâtiment lorsque c’est possible. Ceci est valable pour une approche locale. Pour l’approche globale, les autorités publiques ont aussi leur rôle à jouer pour encourager l’introduction de verdure et d’ombrage dans la ville, qui vont limiter le phénomène d’îlots de chaleur… »

Enfin, le dossier de Buildwise consacre également trois articles « conseils » sur les fortes chaleurs : Travailler sur chantier par temps chaud ; Peintres, tenez compte du changement climatique ! et Bétonnage par temps chaud : adapter ses pratiques.

Conclusion

Dans sa conclusion, Buildwise insiste sur la notion de « résilience ». « Le secteur peut proposer des solutions pour commencer à s’adapter aux conséquences du changement climatique. Et ce dossier en est la preuve. Mais une prise de conscience et un effort global sont nécessaires. Nous ne sommes qu’au début du chemin. L’adaptation face au changement doit se faire avec l’appui de tous les acteurs, autorités publiques en tête. La massification des solutions et une approche à l’échelle du territoire sont indispensables pour apporter plus de résilience. En influençant les choix et en adoptant les bonnes politiques, les autorités publiques peuvent orienter le secteur dans la bonne direction, par exemple vers la verdurisation des villes ou le déploiement d’infrastructures collectives », conclut Xavier Loncour.

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Thomas Scorier succède à Johan Willemen et devient le nouveau président de Buildwise

Thomas Scorier, l’ancien président d’Embuild, reprend le flambeau de Johan Willemen (CEO de Willemen Groep) et devient le nouveau président de Buildwise. Le centre de connaissances et d’innovation du monde de la construction l’a annoncé lors de son événement NEXT, en mai dernier, qui a rassemblé plus de 400 professionnels de la construction pour réfléchir à l’avenir du secteur.

Une page se tourne donc pour nos collègues de Buildwise. Pendant neuf ans, Johan Willemen a travaillé en étroite collaboration avec les CEO Jan Venstermans et Olivier Vandooren. Sous sa présidence, l’ex-CSTC s’est transformé en Buildwise et un nouveau siège a été établi à Zaventem. Il aura marqué l’organisation de son empreinte, et pas toujours dans les circonstances les plus faciles. « Ces dernières années, le secteur de la construction a beaucoup changé. De plus, nous avons été confrontés aux conséquences de la crise COVID, de la guerre en Ukraine et des inondations dans la vallée de la Vesdre en Wallonie », a indiqué JOHAN WILLEMEN . « Des défis pour lesquels le secteur devait pouvoir compter sur un centre de recherche et d’innovation fort et résistant. Et c’est Buildwise ! » « La construction est dans l’ADN de Johan, tout comme elle l’est pour nous. Il a continué à nous mettre sur la bonne voie pour aider le milieu à relever les défis qui l’attendent. Sa contribution peut difficilement être surestimée », a déclaré OLIVIER VANDOOREN , le CEO de Buildwise.

C’est donc THOMAS SCORIER , âgé de 60 ans, qui succède à l’entrepreneur malinois. L’ancien président d’Embuild est ingénieur industriel et CEO de TS Construct (Jodoigne), une entreprise de construction spécialisée dans la construction à ossature bois et le CLT (Cross Laminated Timber). Il a quitté la présidence de notre fédération sectorielle, au début de l’année. « Johan Willemen, avec Olivier Vandooren, a jeté les bases d’une Buildwise forte. Johan est un véritable mentor

et je souhaite donc poursuivre son travail. Rendre nos entreprises de construction plus rentables et à l’épreuve du temps, leur apprendre à regarder au-delà de leurs propres entreprises et projets pour collaborer plus efficacement, la durabilité et la circularité…il y a encore du pain sur la planche ! », a déclaré Thomas Scorier. « Thomas connaît le secteur sur le bout des doigts et s’engage réellement à fournir un maximum de soutien et d’inspiration non seulement aux grandes entreprises de construction, mais aussi à nos PME », a conclu Olivier Vandooren.

Thomas Scorier (à dr.), l'ancien président d'Embuild, reprend le flambeau de Johan Willemen (à g.) et devient le nouveau président de Buildwise.

BUILDWISE
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Le Schéma de développement du territoire et des outils régionaux pour guider le secteur

La construction devra tenir compte des spécificités régionales dans son adaptation au changement climatique. Avec le Schéma de développement du territoire (SDT), mis à jour fin avril, la Wallonie s’est dotée d’un outil stratégique pour gérer l’évolution de son territoire à l’horizon 2050. Notre secteur doit le considérer comme un guide, qui donne les grandes orientations d’aménagement du territoire. D’autres outils régionaux existent, notamment concernant la reconstruction après les inondations et la gestion des pluies.

L« VILLE OU VILLAGE À 10 MINUTES »

Dans le SDT, on trouve un modèle de centralité densifiée, une sorte d’aménagement du territoire du futur. C’est le schéma « ville ou village à 10 minutes ». Au départ de son logement ou de son lieu de travail, il doit être possible, à dix minutes à pied ou à vélo de : s’alimenter localement, se cultiver, se dépenser, se soigner, s’approvisionner, se déplacer, s’aérer, travailler, apprendre et se rencontrer/s’entraider.

e SDT, adopté par le Gouvernement wallon en 1999, est l’un des outils phares du Code du développement territorial (CoDT). Il s’appuie sur une analyse contextuelle réalisée et mise à jour récemment à la demande du Gouvernement wallon par la Conférence permanente de développement territorial (CPDT). Le projet de territoire que défend ce SDT répond à 12 défis. L’un d’entre eux est : « S’adapter aux effets du changement climatique et en diminuer les causes ».

Limiter l’artificialisation des sols

Cet outil stratégique a une vision avec six ambitions, dont l’optimisation du territoire en limitant l’artificialisation, en freinant l’étalement urbain à l’horizon 2050 et en renforçant les centralités. Le SDT a adopté l’objectif de zéro artificialisation nette à l’horizon 2050 (l’équivalent du ZAN français). On parle ici de l’utilisation des sols et de l’impact de la construction sur le changement climatique. Pour protéger la nature, favoriser la biodiversité et diminuer les gaz à effet de serre via la captation du CO2 par le sol, il faudra réduire l’artificialisation des terres en densifiant et renforçant les centralités villageoises ou urbaines (plus de logements, commerces et bureaux). Les activités industrielles, de loisirs et les commerces d’articles lourds pourront continuer de se développer à l’extérieur,

dans les espaces excentrés qui accueilleront des logements mais en densité plus faible. Il s’agira de chercher des lieux privilégiés où construire.

L’objectif de 2050 sera atteint en appliquant la séquence ERC : E (Eviter d’artificialiser les sols en réutilisant les bâtiments existants), R (Réduire l’impact de l’artificialisation en recentrant l’urbanisation) et C (Compenser l’artificialisation en désartificialisant les sols).

MICHEL DACHELET, inspecteur général au département aménagement du territoire et urbanisme au SPW, pointe trois étapes/actions importantes dans cette stratégie sur 25 ans. « Un, il a fallu déterminer à quels critères répondent les centralités et qu’y faire ? C’est la stratégie fixée par le SDT. Deux, les communes devront prendre leur sort en main et fixer ces centralités. En effet, le SDT définit les centralités en première approche, mais ce sont les communes qui doivent les définir précisément en adoptant un Schéma de développement communal (SDC). Et enfin trois, à l’approche de 2050, il faudra prendre des actions concrètes pour aller vers zéro artificialisation et la présence de 3 nouveaux logements sur 4 dans les centralités. »

Effets du changement climatique

Dans cette première partie d’article, nous avons sensibilisé le secteur aux règles en vigueur à l’horizon 2050, pour ne pas augmen-

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DOSSIER

ter son impact sur le changement climatique, notamment au niveau de l’utilisation des sols. Dans la deuxième partie, nous parlons des schémas/outils mis en place pour faire face aux effets du changement climatique, et les catastrophes comme les inondations, les fortes pluies ou encore les sécheresses.

En réponse aux inondations de juillet 2021 dans la vallée de la Vesdre, le Gouvernement wallon a élaboré deux types de schémas pour aider à la reconstruction et se prémunir d’éventuelles futures catastrophes. Le premier est à l’échelle du bassin de la Vesdre et concerne une cinquantaine de communes. « Il vise à encourager une reconstruction résiliente et cohérente des territoires durement touchés. Il est, par exemple, proposé de mieux encadrer l’urbanisation de ces terrains, de garder des zones d’expansion de l’eau… En cas de besoin de réaffectation des sols, les communes et la Région peuvent modifier le plan de secteur, qui définit les affectations du sol. Ce premier type de schéma pourrait aussi être utile pour les vallées fortement urbanisées comme l’Ourthe ou la Dyle », indique Michel Dachelet.

Le second est un programme de développement durable des quartiers. « Ce sont des petits schémas, partant d’un modèle hydrologique, qui concernent des quartiers sinistrés à Chaudfontaine, Esneux, Liège, Limbourg, Pepinster, Rochefort, Theux, Trooz et Verviers. On y explique quels sont les endroits les plus sensibles pour la (re)construction et ce qu’il est préférable d’envisager : démolir, reconstruire ou ne plus accepter de nouvelles constructions. Pour encadrer et aider les communes, des subventions à l’acquisition de bâtiments existent afin que les autorités locales décident, elles-mêmes, la meilleure option à envisager dans ces zones. »

La Région a également mis en place deux référentiels d’encadrement des permis. L’un concerne la construction et les aménagements en zone inondable (aléa faible, moyen ou élevé). « Les communes sont dans 95 % des cas responsables de l’octroi des permis, mais les nouvelles dispositions du CoDT permettent aux fonctionnaires délégués de suspendre la décision d’une commune pour un permis délivré en zone inondable », précise Michel Dachelet.

L’autre vise une meilleure prise en compte de la gestion des eaux pluviales. Il s’agit de

limiter autant que possible la mise en mouvement des eaux de pluie récoltées sur des parcelles bâties ou non. Ceci doit permettre de réduire les impacts environnementaux et économiques liés à la gestion de l’eau, ainsi que les risques d’inondation en aval du projet.

À noter que la cellule GISER (Gestion intégrée Sol Erosion Ruissellement) de la Région wallonne peut aider les communes dans la gestion des inondations, des eaux de pluie ou encore des coulées de boue.

Enfin, un mot sur la sécheresse. Comme écrit plus haut dans cet article, le stop à l’étalement urbain prévoit de densifier les centralités. Et qui dit densification dit plus grosse sensation de chaleur quand la température grimpe. « Dans le SDT, on explique bien l’importance des espaces verts et la verdurisation des centralités pour atténuer ces effets de chaleur lors des canicules. La densification proposée est sage et raisonnable, l’environnement urbain doit rester vert. »

Conclusion

Le Schéma de développement du territoire et les différents outils régionaux vont donc aider le secteur à s’adapter aux changements climatiques. « Quand le Ministre Borsus a lancé le SDT, il a souhaité associer plusieurs partenaires : l’ex-CCW, l’UWE, l’UWA et l’UPSI. Nous avons alors compris que le secteur de la construction a besoin de prévisibilité et de savoir précisément quoi et où construire. Ces stratégies régionales permettent de clarifier le débat. Les constructeurs sont un des éléments de la solution pour faire face à ce changement climatique », conclut Michel Dachelet.

En réponse aux inondations de juillet 2021, le Gouvernement wallon a élaboré deux types de schémas pour aider à la reconstruction et se prémunir d’éventuelles futures catastrophes.

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WALLONIE

« Il faut déminéraliser et végétaliser partout où c’est possible »

Quid de la situation à Bruxelles ? Notre capitale est également fort impactée par les changements climatiques et cette situation exige de nos entrepreneurs qu’ils s’adaptent. Le Plan Air Climat Energie bruxellois (PACE) affirme d’ailleurs la nécessité pour la région de faire face à « l’inévitable » et de s’adapter aux impacts du dérèglement climatique. Embuild Magazine a rencontré le Ministre Alain Maron (Ecolo), entre autres en charge de la Transition climatique, pour aborder les enjeux bruxellois à ce sujet.

ÀKrinkels a réalisé la métamorphose de la place Flagey, où plus de 1.000 m² ont été déminéralisés pour offrir un espace ombragé et plus frais aux habitants du quartier.

Bruxelles, c’est le Règlement Régional d’urbanisme (RRU), qui définit les règles en matière de construction et d’aménagement du territoire. « Le projet de nouveau RRU, qui a été élaboré sous cette législa-

© Krinkels

ture, intègrera cet impératif d’adaptation et de lutte contre le changement climatique, en droite ligne avec les objectifs fixés par le PACE, qui prévoit de réduire les gaz à effet de serre de 47 % en 2030 par rapport à 2005. Ce nouveau RRU prévoit notamment de renaturer la ville pour faire face aux canicules, aux inondations, aux sécheresses et à l’effondrement de la biodiversité. L’adoption de ce RRU devrait être finalisée au début de la prochaine législature », souligne ALAIN MARON

Gestion intégrée des eaux pluviales

Premier point abordé par le ministre : les précipitations abondantes, qui exigent une gestion intégrée des eaux pluviales pour éviter les inondations. « On a encore tous en mémoire celles de l’été 2021, en Wallonie, et Bruxelles aussi est concernée par cette problématique. Divers quartiers bruxellois, situés en fond de vallée, ont aussi été victimes d’inondations. Et les phénomènes de fortes pluies vont être de plus en plus fréquents. Dans une ville, où le béton domine, il est important que l’eau puisse trouver son chemin dans le sol et s’y infiltrer plutôt que d’aller saturer les égouts. Il faut déminéraliser et végétaliser les espaces publics, c’est complémentaire », explique le ministre.

On a construit une série de bassins d’orage au cours des dernières décennies, comme celui de la place Flagey. « Mais il s’agit de projets très coûteux et qui finissent par renvoyer l’eau de pluie à l’égout comme un déchet. Il existe des solutions complémentaires moins chères et plus écologiques, comme la remise à ciel ouvert de nos cours d’eau, par exemple les projets à l’étude pour la Senne au quartier Nord ou pour la Woluwe à Boitsfort, ou encore la création de jardins de pluie et de noues, ces petits fossés végétalisés qui recueillent provisoirement les eaux de ruissellement. C’est une nouvelle manière de concevoir les espaces publics et Bruxelles a capitalisé une expertise

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importante dans ce domaine, ces dernières années », souligne Alain Maron.

Pour le bâti neuf, il préconise de ne raccorder aux égouts que les eaux usées. Les eaux de pluie, quant à elles, doivent plutôt être réutilisées pour les usages domestiques quotidiens ou pour alimenter les toitures vertes, de plus en plus présentes dans la capitale. Le surplus doit au maximum être réinfiltré sur place. « Les toitures plates végétalisées contribuent à la gestion de l’eau de pluie, accueillent la faune et la flore urbaines et améliorent le microclimat. Elles sont mêmes compatibles avec la pose de panneaux photovoltaïques. »

Exemple de Douai

En mars 2023, avec Bruxelles Environnement et les ingénieurs de Bruxelles Mobilité, le ministre bruxellois a visité la ville de Douai, en France. Depuis plus de 20 ans déjà, cette commune expérimente, avec succès, la gestion intégrée des eaux de pluie, notamment via la pose d’asphaltes ou de pavés drainants. « C’était une visite très instructive. La municipalité a ainsi pu déconnecter de nombreux espaces publics du réseau d’égouts. Elle a également déminéralisé certaines parties du territoire, c’est une bonne combinaison. On expérimente aussi ces solutions à Bruxelles. Il existe plein de solutions pour concrétiser notre Plan de Gestion de l’Eau (PGE), dont la gestion intégrée des eaux de pluie, et le secteur de la construction maîtrise déjà beaucoup de techniques en la matière. »

Lutte contre les îlots de chaleur

Deuxième thème abordé par Alain Maron : la lutte contre les îlots de chaleur. « Dans les années à venir, les canicules vont augmenter et notre ville doit s’y préparer. Le média régional bruxellois BX1 a d’ailleurs réalisé une série très intéressante à ce sujet : Bruxelles à 40 degrés », indique le ministre. « J’en reviens à cette notion de déminéralisation, qui est très importante. Si vous prenez la place Rogier ou celle de la Monnaie, ce sont de parfaits exemples d’îlot de chaleur. Tous les éléments de leur construction (béton, pierres, asphalte…) accumulent la chaleur lors des canicules. Il est impensable d’encore concevoir ce genre de places à l’avenir. Il faut repenser l’aménagement des espaces publics, notamment en les végétalisant davantage. Les arbres sont des climatiseurs natu-

rels. Dans la forêt de Soignes, lors de fortes chaleurs, il y a 3-4 degrés de différence avec le centre-ville. Il faut verduriser et déminéraliser partout où c’est possible. »

Selon Alain Maron, les pouvoirs publics bruxellois vont dans cette direction. « Sous l’impulsion du PACE, il faut continuer dans cette voie. Lorsque le nouveau RRU entrera en vigueur, l’enjeu sera d’accélérer cette reconfiguration du territoire. Un bel exemple est la métamorphose de la place Flagey, où plus de 1.000 m² ont été déminéralisés pour offrir un espace ombragé et plus frais aux habitants du quartier. C’est Krinkels, l’un de vos affiliés, qui a réalisé ces travaux. Les entrepreneurs, vos membres, ont l’expertise en la matière. »

Selon une étude de Perspective.brussels établie sur 40 ans, Bruxelles est considérée comme l’une des capitales les plus vertes d’Europe. « Nous disposons de beaucoup d’espaces verts dans la capitale », confirme le ministre, « mais ils sont inégalement répartis. Un grand enjeu est de végétaliser davantage l’espace public, mais c’est souvent un équilibre délicat à trouver avec la circulation automobile et le stationnement. »

Enfin, le ministre Ecolo a également un mot sur les sécheresses. « L’eau potable consommée à Bruxelles provient à 90-95 % de Wallonie. C’est une ressource essentielle qui peut être mise en péril par les sécheresses ou les pollutions. Il convient donc de la préserver et de l’économiser. Et les éléments successifs de sécheresse, aussi en hiver, peuvent constituer un gros problème pour l’approvisionnement. En effet, ces sécheresses hivernales freinent la recharge des nappes phréatiques. C’est aussi un élément à tenir à l’œil dans notre adaptation à l’eau. »

Conclusion

Bruxelles a donc déjà commencé sa mue pour s’adapter aux dérèglements climatiques. « Nous allons dans la bonne direction, mais il faut accélérer la transformation du territoire. Les plans fixent les objectifs, les pouvoirs publics insufflent une dynamique, les bureaux d’études élaborent les solutions et enfin, vos membres exécutent tous ces travaux. Ce sont aussi de belles nouvelles opportunités de marchés qui s’offrent à eux et ils ont l’expertise. Ils sont capables de le faire ! Bruxelles a besoin de votre secteur pour s’adapter au changement climatique », conclut Alain Maron.

«

Bruxelles a besoin de votre secteur pour s’adapter au changement climatique. »

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 29 BRUXELLES

Le Plan flamand d’adaptation au climat est en cours d’exécution

En 2022, le Gouvernement flamand a approuvé un plan d’adaptation au climat. Ce plan doit préparer la Flandre aux effets du changement climatique, à court terme (d’ici 2030) et à plus long terme (d’ici 2050). Le Blue Deal, qui est allé de pair avec près d’un demi-milliard d’euros d’investissements, est présenté comme le premier chapitre de ce plan. Il précise la manière dont la Flandre s’attaquera aux problèmes d’inondation et de sécheresse, mais il ne contient pas d’estimations budgétaires.

Si aucune mesure n’est prise, la proportion de bâtiments confrontés à des excédents d’eau risque de passer de 4,5 % aujourd’hui à 7,8 % en 2050, en moyenne. Mais dans certaines villes et communes, 20 à 30 % des bâtiments risquent d’être exposés au risque d’excédent d’eau.

Que va donc faire l’Autorité flamande à ce sujet ? Elle souhaite se concentrer principalement sur l’infrastructure bleu-vert. Le terme « vert » ne se limite pas à ce que l’on entend classiquement par « nature », mais englobe également les espaces verts urbains tels que les allées d’arbres, les parcs et les jardins publics. Le terme « bleu » ne se limite pas aux ruisseaux et aux rivières. Il englobe également les bassins tampons. Il convient de noter le principe appliqué par la Flandre : « opter pour des mesures basées sur la nature lorsqu’elle le peut et pour le génie civil lorsqu’elle le doit ». Ainsi, selon le plan d’adaptation au climat, le rehaussement des digues n’est pas un tabou et fait même partie de la solution.

Conception et développement

La conception et le développement des villes et des villages à l’épreuve du climat deviennent la norme en Flandre. Les principes de base sont l’écologisation et le débétonnage, un écoulement retardé et le tamponnage maximum des eaux (de

pluie), les parcs et autres espaces verts humides et la réduction de la pression sur le réseau d’égouts.

Le plan flamand d’adaptation au climat fait référence à une nouvelle réglementation régionale sur les eaux de pluie, avec des volumes minimaux (plus élevés) pour les citernes d’eau de pluie et de nouvelles normes pour les installations tampons et d’infiltration, qui prennent en compte des périodes de sécheresse et des précipitations extrêmes. Ce règlement a été mis en œuvre en 2023. L’utilisation circulaire de l’eau de pluie devient le point de départ. La collecte locale de l’eau par le biais de citernes d’eau de pluie, de tonneaux, de puits d’infiltration, de toits verts, d’oueds, de bassins d’attente et de revêtements perméables devrait soulager le réseau d’égouts, en cas de fortes précipitations.

Inclusion de la nature et biodiversité

En collaboration avec le secteur de la construction, l’Autorité flamande élabore un cadre d’évaluation de la construction respectueuse de la nature pour les grands travaux d’infrastructure. Embuild Vlaanderen a mené un projet sur ce thème jusqu’à la fin de l’année 2023. Dans le même temps, le niveau bleu-vert devrait inciter non seulement les citoyens (au niveau des parcelles), mais aussi les utilisateurs professionnels à mettre en œuvre des mesures ciblées d’adaptation au climat et de renforcement de la biodiversité. Embuild Vlaanderen est également très impliquée dans ce domaine.

Dans le cadre de la construction et de la rénovation de nos infrastructures d’assainissement, l’accent est évidemment mis sur les eaux usées, mais une partie des coûts d’investissement est désormais également consacrée à l’évacuation et à la collecte des eaux pluviales. Lors de la rénovation ou du réaménagement des égouts, les eaux de pluie doivent être séparées des eaux usées afin de ne pas se retrouver dans les égouts.

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Bassins hydrographiques et plan Sigma

Le plan flamand d’adaptation au climat s’appuie sur les plans de gestion des bassins hydrographiques 2022-2027, qui comprennent des plans de gestion des risques d’inondation. Ils conduisent à des mesures graduées pour l’ensemble des bassins des cours d’eau concernés. Il convient tout particulièrement de remarquer l’accent croissant mis sur les interventions en amont pour garantir la sécurité de l’eau, plus loin dans la vallée. Ces plans ont bel et bien été quantifiés. Ils ont été chiffrés à un investissement total de 4,7 milliards d’euros pour 20222027, soit 2,1 milliards d’euros de plus que les fonds disponibles jusqu’à présent.

En outre, le plan flamand d’adaptation au climat suppose la poursuite de la mise en œuvre du plan Sigma, qui protège la Flandre des inondations de l’Escaut et de ses affluents et devrait être réalisé d’ici 2030. Ce plan a été lancé en 1977, en réponse à l’inondation de Ruisbroek, entre autres.

La réponse à une question parlementaire de Stijn De Roo (CD&V) a révélé que le coût total du plan Sigma actualisé peut être estimé à environ 1,5 milliard d’euros, mais qu’au début de

l’année 2020, le total de tous les engagements budgétaires au titre de ce plan s’élevait seulement à environ 550 millions d’euros. Au cours de la période 2014-2020, l’investissement annuel moyen dans la gestion de l’eau a été d’environ 57 millions d’euros. Depuis 2021, ce montant a été porté à plus de 100 millions d’euros. Selon le Plan flamand d’adaptation au climat, la mise en œuvre du Plan Sigma nécessite principalement l’aménagement de zones inondables supplémentaires et de zones d’immersion temporaire avec des zones humides.

Vision côtière

Enfin, le Plan flamand d’adaptation au climat a proposé une Vision côtière. Cette vision a été approuvée par le gouvernement flamand, en février 2024. Dans ce plan, le gouvernement flamand propose de déplacer la ligne côtière de 100 mètres en moyenne vers la mer, à long ou très long terme. L’objectif est de rehausser les plages petit à petit, par exemple avec du sable provenant de la mer. Cela permettra de libérer de l’espace pour des digues plus hautes et plus larges ou de créer un parc de plage allongé. Les ports seront protégés par des murs anti tempêtes, avec des écluses et des barrières anti tempêtes.

Vlaamse Waterbouwers trouve

un écho sans cesse plus large

Depuis 1996, une dizaine de sociétés flamandes d’ingénierie hydraulique sont réunies au sein de Vlaamse Waterbouwers. Cette association défend les intérêts des entrepreneurs réalisant des travaux d’ingénierie hydraulique, principalement sur les voies d’eau navigables. Nous nous sommes entretenus avec Jean-Baptiste Braet, qui préside actuellement l’association Vlaamse Waterbouwers.

De nos jours, les voies d’eau sont soumises à une pression considérable, en raison de l’alternance de sécheresses plus longues et de précipitations extrêmes. Par conséquent, les partis politiques accordent désormais plus d’attention à la problématique de la maîtrise de l’eau qu’auparavant. « La prise de conscience de la nécessité de consacrer davantage de ressources à l’ingénierie hydraulique

s’est fortement développée. Cela ne s’explique pas uniquement par le précédent de la « bombe à eau » wallonne, en 2021. D’autres régions européennes ont également été touchées par des excédents d’eau plus fréquents, ces dernières années. L’Autorité flamande a fait réaliser des calculs, selon lesquels une telle bombe à eau causerait 8 milliards d’euros de dégâts en Flandre. La région de Gand et de ses environs, par exemple, serait particulièrement exposée.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 31 FLANDRE

RÉNOVATION À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE D’UNE ÉCLUSE À OOIGEM

L’écluse du canal Roulers-Ooigem date déjà des années 1970. Aujourd’hui, cette écluse nécessite une révision majeure. L’entreprise Artes a été chargée des travaux d’ingénierie et électromécaniques. Le remplacement de l’équipement électromécanique comprenait notamment les mises en marche des portes et des glissières, ainsi que les travaux de câblage qui les accompagnaient. Au cours de sa rénovation, l’ouvrage a également été préparé à un fonctionnement à distance ultérieur.

CONSTRUCTION D’UN NOUVEAU MUR DE QUAI À BLANKENBERGE

Le nouveau mur de quai de 150 mètres devrait protéger Blankenberge et l’arrière-pays des fortes tempêtes. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du plan directeur intégré pour la sécurité côtière. Ce plan se fonde sur l’hypothèse d’une élévation du niveau de la mer de 30 cm jusqu’en 2050.

«

Environ 50 % des retenues d’eau et 30 % des berges flamandes ont atteint la fin de leur durée de vie. »

JEAN-BAPTISTE BRAET

L’intervention des compagnies d’assurance, dans ces dommages, étant plafonnée, c’est principalement le contribuable qui devra y aller de sa poche », explique

.

Mémorandum électoral propre

Cette année encore, l’association Vlaamse Waterbouwers a publié son propre mémorandum électoral. Elle réclame, tout d’abord, les budgets nécessaires pour l’entretien et le renforcement des berges, afin d’éviter qu’une éventuelle « bombe à eau », en Flandre, ne devienne une « bombe à hydrogène ». En outre, Vlaamse Waterbouwers demande au nouveau gouvernement d’investir dans les voies d’eau en tant que mode de transport durable. La voie d’eau est une alternative sûre et durable au transport routier. Ses émissions de CO2 sont nettement inférieures à celles du trafic routier. Mais avant cela, il est aussi important d’accélérer le rattrapage du retard en matière d’entretien des infrastructures.

Le réseau de voies navigables de la Flandre, l’un des plus denses et des plus intensément utilisés d’Europe, est en mauvais état. « Environ 50 % des retenues d’eau et 30 % des berges flamandes ont atteint la fin de leur durée de vie. C’est ce que révèle une étude de Deloitte, commandée par le département de la mobilité et des travaux publics (MOW). Mais pour le grand public, cette situation est moins visible que pour nos routes. L’Autorité flamande s’est donc attaquée en priorité aux « ponts en mauvais état », au détriment de nos « berges en mauvais état ». Le budget régulier affecté à leur préservation ne dépasse pas environ 70 millions d’euros par an. Ce montant devrait être porté à 220 millions d’euros par an », indique le président de l’association.

Jean-Baptiste Braet reconnaît que l’élévation des digues n’est pas toujours la solution universelle pour lutter contre l’excès d’eau. La solution est souvent plurielle. Pour donner plus d’espace à l’eau, il faut souvent déplacer des digues, afin d’assurer une protection suffisante de la zone environnante. Certains optent pour un « paysage éponge », comme solution à l’excédent d’eau. Mais dans un sol argileux, par exemple, comme en Flandre occidentale, cette approche n’est pas réalisable.

Continuité des investissements

Lydia Peeters, l’actuelle ministre flamande de la Mobilité et des Travaux publics, a pu consacrer des fonds supplémentaires aux infrastructures, grâce aux budgets supplémentaires provenant de Vlaamse Veerkracht, mais une partie insuffisante de ces fonds a été affectée au réseau de voies navigables. Vlaamse Waterbouwers espère donc une mise en œuvre rapide de l’idée de créer un fonds de sécurité de l’eau, également soutenue par la ministre Lydia Peeters. Grâce à ce fonds, l’Autorité flamande poursuivra son investissement à long terme dans l’ingénierie hydraulique au fil des législatures. Un tel fonds assurera la continuité nécessaire au secteur de l’ingénierie hydraulique.

Enfin, Jean-Baptiste Braet espère qu’à l’avenir, l’Autorité flamande fera encore davantage appel à l’expertise de Vlaamse Waterbouwers. En cas de situation de crise extrême, l’Autorité flamande pourrait faire appel aux entreprises d’ingénierie hydraulique qui interviennent sur nos voies navigables depuis des années déjà dans le cadre de contrats d’entretien annuels. En effet, elles disposent à la fois du savoir-faire et d’une capacité d’intervention rapide.

32 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 ASSOCIATION
© Artes
© Braet

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La RENOLUTION continue et fait évoluer la réglementation en matière de bâti

Le Code Bruxellois de l’Air, du Climat et de la Maîtrise de l’Energie (CoBrACE) a fait l’objet de modifications récentes pour poursuivre les objectifs RENOLUTION. Le 14 mai dernier, les professionnels du secteur se sont rassemblés au sein des locaux d’Embuild pour une session d’information sur ces nouveautés réglementaires en matière de construction et de rénovation en Région Bruxelles-Capitale. Retour sur cet événement.

La session d’information était divisée en deux parties. Bruxelles

Environnement a d’abord évoqué les évolutions réglementaires.

Embuild.Brussels, en tant que partenaire actif de l’Alliance RENOLUTION et pilote de l’atelier Accompagnement de l’Offre, a ensuite présenté les implications de ces nouveautés ainsi que les aides disponibles pour les entreprises de construction.

Révision : sept grands points

ISABELLE ROLIN (Bruxelles Environnement), cheffe de sous-division PEB et pilote de l’Atelier Réglementation au sein de l’Al liance RENOLUTION, a présenté les sept grands points de cette révision. Qu’en retenir ?

Le premier concerne des objectifs de performance énergétique pour toutes les unités PEB. La Région a mis en place un objectif de performance énergétique en deux paliers. L’idée est de rénover en priorité les « passoires énergétiques ». Dans un premier temps, il sera nécessaire que chaque unité PEB atteigne une performance énergétique minimum de 275 kWh/(m².an) (PEB E ou meilleur). Ce premier objectif représenterait 250.000 logements à rénover. Dans un deuxième temps, il faudrait atteindre une performance énergétique de 150 kWh/(m².an) (PEB C ou meilleur).

Des dérogations, dont les modalités sont encore à préciser, seront possibles pour adapter

l’objectif PEB si nécessaire.

Le deuxième : un certificat PEB généralisé et obligatoire pour toutes les unités. Jusqu’à présent obligatoire en cas de vente ou de location d’un logement ou de bureaux de plus de 500 m², le certificat PEB devra désormais être établi pour tous les biens, y compris ceux occupés par leurs propriétaires et tous les bâtiments tertiaires.

Troisièmement, évoquons des règles spécifiques pour les copropriétés. En cas de copropriété, l'association des copropriétaires (ACP) devra désigner un ou une experte PEB pour établir et mettre à jour les certificats PEB des logements et préparer un document de synthèse des travaux à effectuer sur les parties communes (toiture, façades…).

Quatrième point : un objectif « zéro émission ». En ce qui concerne le parc immobilier tertiaire (hors industries) privé ou public, ainsi que les projets neufs, ils devront tendre vers le niveau zéro émission, autrement dit une très haute performance énergétique avec une consommation d’énergie nulle ou très faible, sans émission de gaz à effet de serre à partir de combustibles fossiles sur site et quasi sans émission opérationnelle de gaz à effet de serre.

Cinquième objectif : la sortie progressive des énergies fossiles. Pour rappel, il était déjà décidé qu’après le 1er juin 2025, l’installation de chaudières au mazout sera interdite. Les chaudières au gaz, quant à elles, ne seront plus autorisées pour les constructions neuves et les projets de rénovation assimilés à du neuf à partir du 1er janvier 2025, en 2030 pour les rénovations lourdes.

Le sixième point à retenir : un système de sanctions. Deux régimes de sanctions sont prévus par la révision. En cas de non-respect des procédures, des sanctions pénales sont prévues (article 2.6.5. COBRACE). En ce qui concerne le non-respect des exigences de rénovation, des amendes administratives automatiques de 2,5€ par écart de 1 kWh/ an de consommation en énergie primaire

34 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

DES AIDES SONT DISPONIBLES POUR LES ENTREPRISES DE CONSTRUCTION

Primes RENOLUTION

Des questions sur le système de primes à la rénovation ? Helpdesk RENOLUTION : renolution@embuild.be

Transition de votre entreprise

Se faire accompagner gratuitement pour rendre vos pratiques plus durables et circulaires ? Build Circular.brussels : info@buildcircular.brussels Être soutenu dans vos démarches d’innovation ? C-tech : c-tech.brussels@buildwise.be

Se lancer dans la transition progressive du modèle d’affaires vers plus de durabilité sociale et environnementale (TPE et PME) ? Shift my entreprise : shiftmyentreprise@igneos.eu

Recruter du personnel

Vous cherchez à recruter et former du personnel ? Notre cellule Enseignement-EmploiFormation, en collaboration avec Construcity, vous aidera : dimitri.laenen@embuild.be

Appels à projets

Trouver un financement pour un chantier de rénovation circulaire et durable ? RENOLAB.B : renolab.b@environnement.brussels

Trouver un financement pour un projet innovant qui lève des freins à la rénovation ? RENOLAB. ID : https://renolution.brussels/fr/renolabid

Questions techniques

Des questions techniques sur un projet de construction ? Facilitateur Bâtiment Durable : facilitateur@environnement.brussels

sont prévues, avec possibilité de faire valoir des circonstances atténuantes (article 2.6.1 et 2.6.1/1 COBRACE).

Enfin, le dernier concerne des échéances claires pour atteindre les différentes obligations. Des échéances claires ont été fixées, offrant tant aux professionnels, qu'aux citoyens des horizons par paliers pour entreprendre les actions nécessaires. Il reste au gouvernement à adopter deux arrêtés d’exécution, dans les mois qui viennent, qui permettront de définir les dates d’échéances précises pour l’obligation de rénovation et l’obligation d’obtention d’un certificat PEB.

Au cours de la soirée, Isabelle Rolin (Bruxelles Environnement) a expliqué les modifications récentes du CoBrACE.

UN PETIT RÉCAPITULATIF DES ÉCHÉANCES

Voici les moments-clés à retenir concernant les différentes obligations :

● Obligation de disposer d’un certificat PEB pour chaque unité, dans les 5 ans de l’entrée en vigueur de l’arrêté d’exécution

● Obligation de rénovation de l’unité PEB, après 10 ans (atteindre min. 275 kWh/ (m2.an)) et 20 ans (atteindre min. 150 kWh/(m2.an)) de l’entrée en vigueur de l’arrêté d’exécution

● Obligation de moyens renforcée au niveau de l’Association des copropriétaires

● À partir de 2025 : interdiction de placement et remplacement de chaudière au gaz pour les projets neufs et assimilés à du neuf

● À partir de 2027 : atteindre les nouvelles exigences « zéro émission » et placement de système solaire renouvelable pour les projets neufs du secteur public

● À partir de 2030 : interdiction de placement et remplacement de chaudière au gaz pour les projets neufs, assimilés à du neuf et rénovations lourdes

● À partir de 2030 : atteindre les nouvelles exigences « zéro émission » et placement de système solaire renouvelable pour tout projet neuf

Possibilité de dérogations pour motif technique, fonctionnel ou économique.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 35 BRUXELLES/COBRACE

Une croisière pour découvrir comment améliorer sa logistique

Le 18 avril dernier, la cellule Mobilité d’Embuild.Brussels, en collaboration avec le Port de Bruxelles, a organisé l’événement « Sustainable Logistics in Construction : Vision and Solution ». Durant une après-midi, une cinquantaine de personnes ont pris part à une croisière sur le canal de Bruxelles. Objectif : découvrir les services d’un centre de consolidation et explorer l’approvisionnement des matériaux de construction par voie d’eau.

Saviez-vous qu’entre 8 et 15 % des coûts de construction sont liés à la logistique construction ? Selon les derniers chiffres de Bruxelles Mobilité, 16.000 camions diesel et 3.000 camionnettes diesel roulent quotidiennement dans Bruxel les. Le transport de matériaux de construction représente 26 % du fret urbain dans notre capitale. Conscient de cet impact sur l’environnement, le secteur cherche donc des pistes pour réduire son empreinte carbone.

Centre de consolidation

Des solutions existent pour désengorger nos routes. Lors de cette croisière, les participants ont pu en apprendre davantage à

LE PORT DE BRUXELLES VEUT TRAVAILLER EN SYNERGIE AVEC

TOUS LES ACTEURS DU SECTEUR

Partie prenante de cet événement, le Port de Bruxelles a souligné l’importance de la collaboration avec notre secteur. « Pour le trafic global, environ 6 millions de tonnes de marchandises passent par le port. Pour le trafic propre (marchandises chargées et déchargées à Bruxelles), ce chiffre est de 4 millions, dont 60 % de matériaux de construction. Nous voulons donc travailler en synergie avec tous les acteurs du secteur, au BCCC au quai Vergote mais aussi ailleurs. Nous allons d’ailleurs lancer un marché de concession de service, qui confirmera la vocation du premier BCCC dans son implantation actuelle et visera la création d’un deuxième centre de consolidation, au quai de Biestebroeck. Un appel à manifestation d’intérêt (Request for Information) pour un terrain de 2 hectares, qui pourrait intéresser la construction, est en cours. Et enfin, grande nouvelle, à partir du deuxième semestre 2024, le Port de Bruxelles deviendra trimodal eau-route-rail, avec une nouvelle connexion à la voie ferrée », explique GEOFFROY DRAPPIER, chef de projets au Port de Bruxelles.

ce sujet. L’une d’entre elles est l’utilisation d’un centre de consolidation, comme celui qui se trouve actuellement au Port de Bruxelles (Brussels Construction Consolidation Centre), pour livrer des matériaux sur chantier « just in time/just in place ». « Au cours de l’événement, Coventuris, expert en solutions innovantes dans la logistique et le transport, a présenté des centres de consolidation construction efficaces à l’étranger : à Stockholm, Londres et aux Pays-Bas. Pour la Belgique, Shipit a évoqué le BCCC et le chantier Kanal-Centre Pompidou, ancien garage Citroën, pour lequel 5 bateaux ont permis l’acheminement du matériel réutilisé sur le chantier, à la place de près de 20 camions, ou encore la construction d’un bâtiment sur le site de Tour & Taxis, qui a été livré en briques par un seul bateau pour éviter 60 camions. L’entreprise BPC a également donné un retour d’expérience avec une livraison just in time/just in place sur le chantier City Dox, grâce à l’application du kitting », explique LAURENCE SAILLIEZ , conseillère Mobilité, Logistique et Sécurité routière chez Embuild.Brussels.

Stratégies régionales

Si l’entreprise de construction doit être convaincue de cette solution, il en va de même pour le maître d’ouvrage. Nextensa, promoteur immobilier, a donc aussi souligné l’importance de son rôle dans la décarbonation des projets de construction. Et Bopro a présenté une vision systémique de l’économie circulaire appliquée à la ville d’aujourd’hui et aux projets de construction. « Cet événement témoigne de la contribution précieuse du secteur aux stratégies régionales telles que Good Move, Green Deal Logistique, Shifting Economy et Renolution », conclut Laurence Sailliez.

36 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 MOBILITÉ/BRUXELLES

Le lavoir de Sugny-Chalay est le lauréat du prix Patwal 2023 de Prométhéa

Pour sa 7e édition, le Collectif d’entreprises mécènes PATWAL de Prométhéa a fait le choix de soutenir financièrement l’initiative du Comité de l’enclave de SugnyPussemange-Bagimont. Représenté par Robert de Mûelenaere, il a remis le 3 avril dernier un chèque de 10.000 € au lauréat pour financer le projet de sensibilisation et de restauration du lavoir de Sugny-Chalay, qui fait partie du patrimoine hydraulique de la Province de Namur.

Créé en 2016, le Collectif Patwal de Prométhéa regroupe des entreprises mécènes, dont le but est de valoriser le patrimoine wallon et de sensibiliser le public à la nécessité de le préserver. Ce collectif est constitué d’entreprises soucieuses d’avoir un impact sur la société, et en particulier sur la préservation du patrimoine wallon et la sensibilisation des jeunes à ce patrimoine.

Le Prix PATWAL de Prométhéa est rendu possible grâce au soutien, notamment, de nos affiliés BAJART SA, ETS DHERTE, ETS GOLINVAUX, MACORS SPRL, RC RENO, SOCATRA, ainsi que d’Embuild Wallonie. Depuis sa création, on estime à 74.000€ le mécénat financier généré par ce collectif.

Lavoir atypique

Cette année, la remise de prix s'est tenue au Centre d'Interprétation d'Art de Vresse-sur-Semois, en présence d’Arnaud Allard, le bourgmestre de la commune et de Jean-Marc Van Espen, Député-Président de la Province de Namur. Une démonstration d’une lessive d'époque et un petit concert d'accordéon ont ensuite été organisés au lavoir même.

Au bout du Chemin de la Wèbe, en bordure de forêt, sur les hauteurs de Sugny, se dresse le lavoir de Chalay. Il a été érigé dans la première moitié du 19e siècle. Atypique, il intrigue le passant par son architecture. Plusieurs éléments du lavoir représentent une valeur patrimoniale : toit à croupettes, cinq bacs de lavage et de rinçage (rare sur la commune), âtre et banquettes. Situé sur un chemin de promenade, il est merveilleusement placé pour offrir un coin de fraicheur, de calme et de repos. Désireux de mettre en valeur le patrimoine du village, les Sugnygeois souhaitaient restaurer ce patrimoine à l’abandon.

Ce projet s’inscrit dans une initiative plus large dénommée la « Route de l’eau », qui veut mettre en lumière le patrimoine hydraulique de la Province de Namur. Sa restauration s’érige ainsi comme un pilier fondamental dans la préservation du patrimoine hydraulique régional, alliant à la fois une démarche historique, environnementale et sociale au service de la communauté.

Sensibiliser les générations futures

Le comité de l’enclave de Sugny-Pussemange-Bagimont a souhaité sensibiliser les générations futures à la qualité de ce patrimoine typique de la région. C’est ainsi que des jeunes de l’ASBL « Revivre à Sugny », qui s’adresse à des jeunes porteurs de handicap, la jeunesse de Sugny ainsi que ceux du centre Fédasil auront l’occasion d’assister à une formation théorique abordant la notion du patrimoine hydraulique et le fonctionnement d’un lavoir. Une formation pratique est également prévue. Elle les impliquera dans le nettoyage des murs, des joints, ainsi que la restauration des bacs. Cette activité permettra à ces jeunes de « vivre ensemble » une expérience liée au patrimoine.

Les lauréats ont reçu un chèque de 10.000 € pour financer le projet de sensibilisation et de restauration du lavoir de Sugny-Chalay.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 37 PATRIMOINE
© photo Prométhéa

La cellule Energie d’Embuild Wallonie est à votre service depuis 2006

En 2006, avec l’aide de la Région wallonne, la cellule Energie d’Embuild Wallonie avait été créée pour préparer et informer les entreprises au sujet de la réglementation PEB en préparation. À la base, l’enjeu était principalement orienté vers la construction neuve. Sur les dernières années, le défi le plus important est devenu la rénovation. La cellule Energie a récemment organisé un roadshow dans les associations locales pour expliquer ses missions et informer les entreprises.

Cela fait maintenant des années que nos collègues wallons de la cellule Energie sont au service des entrepreneurs pour les aider et les accompagner dans différentes matières liées à la transition énergétique. Ce thème est capital quand on connaît les ambitions européennes et wallonnes en matière de rénovation énergétique : tendre vers le label A pour l’ensemble du bâti à l’horizon 2050. Au départ destinée à préparer les membres à la nouvelle réglementation PEB, dont les prémices remontent à 1985 et qui s’est accélérée à partir de 2008, cette cellule a évolué et le travail réalisé par toute l’équipe bénéficie à l’ensemble du secteur de la construction. Elle est subsidiée par la Région wallonne, dans le cadre de l’Alliance Climat Emploi Rénovation (ACER) et du Plan de Relance. Dans ses actions, elle collabore intensivement avec le SPW, le cabinet du ministre wallon de l’Energie, de nombreuses fédérations gravi-

38 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS
La cellule a organisé un roadshow pour expliquer ses services. Ici, la rencontre avec les membres à NamurBrabant wallon.

tant autour d’Embuild, Buildwise, des universités, des clusters…afin d’offrir le meilleur service possible aux entreprises.

Trois objectifs principaux

Quatre personnes composent ce département, qui a pour cette année 2024, trois objectifs principaux : la stimulation de l’offre de travaux et la fluidification de la chaîne de valeur de la rénovation ; l’aide personnalisée aux entreprises et enfin les actions de communication et d’information, dont les articles d’information dans Embuild Magazine. Pour le premier objectif, la cellule coordonne et anime la Plateforme Wallonne de l’Isolation (PWI), qui réunit une vingtaine d’entreprises spécialisées dans l’isolation thermique des bâtiments. Diminuer les émissions de CO2 passera par une bonne isolation du bâti. Professionnaliser le métier d’isoleur est donc capital et c’est ce à quoi s’engage cette plateforme. Toujours dans ce premier objectif, le département anime un groupe de travail entrepreneurs/auditeurs pour améliorer la communication et la collaboration entre entrepreneurs et auditeurs.

Pour réaliser le deuxième objectif « aide personnalisée aux entreprises », la cellule a mis sur pied un helpdesk pour accompagner les entreprises et leur permettre de maitriser au mieux les évolutions législatives et innovations liées à l’importance croissante de la performance énergétique des bâtiments. Deux personnes (nicolas.spies@embuild.be et julien.aniset@embuild.be) sont disponibles pour vous aider dans plusieurs thématiques : réglementation PEB, technologies de production d’énergie renouvelable, adaptation des cahiers des charges des entreprises aux normes PEB, identification des besoins en formation, primes, plateformes locales de rénovation, actions développées dans le cadre de l’ACER et Walloreno, communautés d’énergie, mobilité électrique…

Enfin, le troisième objectif concerne les actions de communication et d’information sur toutes ces thématiques, via des conférences lors de salons, des visites de chantiers, des petits articles dans le flash d’Embuild et des articles plus approfondis que vous pouvez lire dans Embuild Magazine. Les équipes de la cellule s’engagent aussi à communiquer vers l’extérieur, en renforçant significativement la présence du message sur la rénovation dans

NOUVEAU

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commandée à la demande, peu énergivore et facile à installer

 Solution D+ la plus économe en énergie et la plus silencieuse

 Détection standard de l’humidité, du CO2 et des COV

 Jusqu’à 50 % du temps total d’installation économisé, grâce au système de suspension QuickFix, poids limité (25kg/unité) et étalonnage guidé

 Montage flexible au plafond ou au mur, à l’horizontale ou à la verticale

www.renson.net

VENTILATION ı SUN PROTECTION ı OUTDOOR

les médias, en communiquant vers les acteurs sur les actions en cours des pouvoirs publics et en partageant des exemples concrets.

Roadshow

Pour expliquer ses différentes missions et actions aux quatre coins de la Wallonie, la cellule a organisé un roadshow dans les associations locales, au cours de ces derniers mois. Le thème principal était la rénovation énergétique. Des sessions d’information ont été organisées dans le Hainaut (26 février), à Namur-Brabant wallon (29 février), à Liège-Verviers (7 mars) et à Libramont (21 mars). Ces sessions ont permis aux entreprises d’en apprendre davantage sur l’actualité législative, les derniers changements réglementaires, les principales actions menées par l’ACER et les servies de la cellule Energie. C’est toujours bon à savoir…

INFO : www.wallonie.embuild.be et https://energie.wallonie.be/

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 39 ROADSHOW

Avec EMEC, devenez un pro du management de votre entreprise de construction !

Créé en 1998, à l’initiative de l’ex-CCW et des centres IFAPME de Liège et Charleroi, EMEC vient d’ouvrir les inscriptions pour la 26e promotion de sa célèbre formation « Management d’entreprise de construction », qui démarrera très précisément le 20 septembre 2024. Sophie Schröder, coordinatrice d’EMEC, rappelle l’intérêt de suivre ce cursus de 300 heures.

Vous êtes indépendant(e), déjà gérant(e) – débutant(e) ou plus aguerri(e) – d’une PME ; vous êtes employé(e) ou ouvrier, conjoint(e), fils ou fille d’entrepreneur ou bras droit du patron amené(e) à reprendre la direction de l’entreprise et vous souhaitez vous former dans la gestion quotidienne performante d’une entreprise ? Une seule adresse, EMEC !

Sous l’impulsion du secteur, ce centre de formation a vu le jour il y a 25 ans. « À l’époque, le secteur de la construction souhaitait se doter d’un outil professionnel pour soutenir les entreprises dans la gestion de leur business, par le biais de la formation. Il partait

UN CATALOGUE ET DES FORMATIONS SUR-MESURE

Nous avons mis le focus sur la formation phare d’EMEC. Mais outre ce cycle long en management, l’organisme propose un catalogue très intéressant de formations courtes dans les domaines de la gestion, en lien avec le secteur. Pour consulter les formations disponibles, nous vous renvoyons vers le site internet d’EMEC www.emec.be, où vous devez cliquer sur l’onglet Formations et ensuite Catalogue

EMEC propose également des formations sur-mesure. « La demande est particulièrement forte depuis deux-trois ans, surtout de la part des moyennes et grandes entreprises, qui cherchent des formules personnalisées, adaptées à leurs besoins et à leurs contraintes. Les thématiques les plus en vogue en ce moment sont liées au développement de soft skills chez leurs collaborateurs, ouvriers ou employés, avec, par exemple, la gestion et la cohésion d’équipe, la gestion de conflits et la prévention de l’absentéisme », explique SOPHIE SCHRÖDER

INFO : info@emec.be – www.emec.be

d’un double constat : d’une part, le taux de faillite était important au sein des PME et, d’autre part, beaucoup d’entreprises n’arrivaient pas à passer le cap de la succession, faute de compétences managériales avérées. C’est dans ce contexte qu’ont été créés EMEC et sa formation phare en management d’entreprise de construction », explique SOPHIE SCHRÖDER.

« À l’heure où nous sommes, nous préparons notre 26e rentrée. Plus de 300 dirigeant(e)s du secteur ont déjà suivi ce cursus, dont 90 % de membres d’Embuild. Cela représente environ 10 à 15 candidat(e)s par an. Nous privilégions les petits groupes pour garantir une formation interactive et offrir la possibilité à chacun(e) de partager son expérience et ses questionnements », précise la coordinatrice.

Réponses rapides et efficaces

Pendant un an, de septembre à juin, les vendredis et quelques samedis, les candidats(e)s managers vont donc investir de leur temps pour parfaire leurs connaissances en un lieu géographiquement central, aux Isnes (Gembloux). « S’inscrire à cette formation est une démarche importante qui demande une énorme motivation et une bonne organisation. En effet, cela implique de « s’extraire » de son entreprise un jour par semaine pendant un an, pour parfaire ses connaissances. La formation doit donc être très concrète et apporter des réponses et solutions rapides et efficaces face aux problématiques rencontrées par les participants dans la gestion quotidienne de leur entreprise », souligne Sophie Schröder.

Lors de ces 300 heures, un large panel de thématiques sont abordées : la comptabilité, la gestion financière, la fiscalité, la communication/marketing, la planification, la gestion de la qualité, les ressources humaines, le droit social, le droit de l’entreprise… « Une person-

40 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

EMEC privilégie les petits groupes pour garantir une formation interactive et offrir la possibilité à chacun(e) de partager son expérience et ses questionnements.

ne à la tête d’une entreprise doit avoir une vue et une maîtrise à 360 degrés, c’est le chef d’orchestre. Les matières proposées sont donc variées et articulées entre elles. Si nous constatons que quelqu’un éprouve des difficultés ou émet des réserves dans tel ou tel domaine, nos formateurs sont là pour les aider à lever ces freins. »

Les formateurs, parlons-en. Ce sont des experts qui proviennent du secteur ou en lien étroit avec celui-ci et savent donc de quoi ils parlent. « Il s’agit principalement de conseillers d’Embuild, de Buildwise, du réseau IFAPME, ou encore de notre partenaire Group S, pour le cours spécialisé de droit social. »

Programme actualisé

Chaque année, EMEC évalue son programme pour le mettre à jour, afin qu’il colle parfaitement aux réalités du secteur. « Nous avons également un rôle de sensibilisation et nous devons informer sur les grandes tendances de la construction et sur les mutations en cours. Il y a 15 ans, la notion de construction durable est ainsi apparue dans notre cycle et depuis environ 10 ans, nous abordons le numérique et le BIM », explique encore la coordinatrice.

Sachez encore que ce cycle d’une année coûte 5.700 € si vous êtes membre d’Embuild et 6.300 € pour les non-membres. Ces droits d’inscription sont finançables au moyen des chèques-formation ; les interventions sectorielles de Cefora (CP 200) et de Constructiv (CP 124) permettent aussi d’alléger les coûts. « L’investissement en temps et financier est

important, mais il en vaut vraiment la peine. Nous retrouvons des personnes complètement métamorphosées à la fin du cycle, prêtes à gérer efficacement leur entreprise et à relever de grands défis », conclut Sophie Schröder.

Témoignages

Pour conclure cet article, nous avons recueilli quelques témoignages de personnes qui ont participé à cette formation. Elles confirment toutes l’intérêt d’y consacrer du temps. « Je recommanderais à 1000 % cette formation. C'est une expérience très enrichissante. J'ai appris énormément sur le monde de la construction et sur moi-même. C'est une expérience humaine que je n'oublierai pas non plus. Elle permet de se structurer, de faire évoluer nos entreprises et de se rendre compte où l’on se situe dans le monde de la construction », indique ROMANNE DELMOTTE (Toitures Julien DOGNE).

« Tous les indépendants de la construction devraient faire cette formation ! On y voit des choses tellement importantes pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Cela peut paraître difficile pour certains de consacrer une journée par semaine à se former, mais les bénéfices que l’on en retire sont énormes ! », souligne MÉLANIE MAYEUR (ID HOME CONSTRUCT).

« Cette formation est un condensé d'apprentissage ciblé et pertinent ; tout ce dont j'avais besoin, moi novice, pour une meilleure idée de ce qu'est réellement la vie d'un gestionnaire dans le bâtiment », explique FRANÇOIS GRIGNARD (CPI TECHNOLOGIES).

« Nous retrouvons des personnes complètement métamorphosées à la fin du cycle, prêtes à gérer efficacement leur entreprise et à relever de grands défis. »

SOPHIE SCHRÖDER

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 41 FORMATION

Intermat 2024 a accueilli 1.065 exposants et 127.500 visiteurs

Intermat, le salon B2B des solutions et technologies durables pour la construction, s’est déroulé à Paris Nord Villepinte, du 24 au 27 avril derniers. Sur les quatre jours, l’événement a attiré 1.065 exposants, dont 68 % d’internationaux et enregistré 127.500 visiteurs, dont 21 % d’internationaux provenant de 130 pays. Parmi ces visiteurs, Embuild Magazine. Bilan et retour sur la visite d’un événement phare dans le secteur de la construction international, dont Embuild est partenaire.

Jeudi 25 avril, le deuxième jour du salon. Nous arrivons un peu avant 9h à l’entrée du plus grand parc d’exposition de France. En voyant les centaines de visiteurs sortir du RER, on comprend rapidement l’ampleur d’Intermat. Ce salon a une renommée qui va bien au-delà de la France et de sa capitale. Il est d’ailleurs placé sous le haut patronage du président de la République, Emmanuel Macron. Les professionnels de la construction viennent du monde entier pour découvrir les nouvelles technologies disponibles sur les engins et équipements de chantier. Des navettes gratuites sont d’ailleurs organisées pour rejoindre l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, situé à 7 km.

L’événement est organisé par la société Comexposium, en collaboration avec les cinq principales organisations professionnelles de la construction : FNTP (Fédération Nationale des Travaux Publics), la FFB (Fédération Française du Bâtiment), le DLR (Fédération des Distributeurs, Loueurs et Réparateurs) ainsi que SEIMAT (Syndicat des Entreprises Internationales de Matériels de Construction et de Manutention) et EVOLIS (représentant des fabricants de machines et de biens d’équipement).

Décarbonation et numérisation

Organisée tous les trois ans, l’édition 2021 avait été annulée, suite à la crise sanitaire. Le dernier Intermat avait donc eu lieu en 2018. Pour cette édition, les thèmes centraux étaient la décarbonation et la numérisation. Un tiers des visiteurs étaient d’ailleurs porteurs de projets d’investissement pour accélérer ces deux thématiques sur les chantiers. Lors de l’inauguration la veille, les cinq organisations avaient signé le Manifeste « Les 4 clés pour accompagner la décarbonation des équipements de construction ».

Dans les différents halls de cet immense

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Intermat a lieu à Paris Nord Villepinte, le plus grand parc d’exposition de France.

palais d’exposition, l’offre était centrée autour de quatre piliers : Innovations, Energies, Nouvelles équations et Engagements. À l’extérieur, une zone de démonstration était mise sur pied pour découvrir les dernières évolutions en matière d’engins de chantier.

De nombreux sous-secteurs de la construction présentaient leurs produits et innovations : bâtiment, génie civil et filière du béton ; terrassement et démolition ; routes ; levage, manutention et transport ; sondage, forage et industrie des matériaux. Avec 1.065 exposants présents, dont 68 % d’internationaux, difficile ne pas trouver son bonheur ! 17 d’entre eux ont d’ailleurs été récompensés lors de la remise des Innovation Awards. Parmi les pays les plus représentés, les organisateurs ont cité la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande, les pays du Maghreb et la Turquie.

Exposants belges

Lors de notre visite, nous avons pu rencontrer quelques exposants belges. Ils étaient une petite vingtaine au total à avoir rejoint Paris pour exposer leurs produits dédiés à la construction.

C’était notamment le cas de Bonneux Concrete Machinery, une PME basée à SaintTrond et qui a un bureau français, à Boeschepe dans le Nord de la France. Cette entreprise est le partenaire exclusif de Xanjer, fabricant de pompes à béton et d’accessoires, et ses activités s’étendent en France et ses territoires d’outre-mer, Allemagne et Scandinavie. Des nouvelles machines de pompage étaient exposées lors d’Intermat.

Représentant d’Embuild, nous sommes très bien accueillis par CRISTINA VREVEN , sur le stand. « Je vous connais bien. Il y a quelques années, nous sommes partis avec Embuild Limbourg en Colombie pour un chouette voyage de réseautage », indique-t-elle, avant de parler d’Intermat. « En Belgique, nous avons l’habitude de participer à Matexpo, qui attire surtout un public issu du Benelux. Intermat est encore plus international avec la présence de nombreux exposants asiatiques, turcs ou encore des pays du Maghreb…Nous sommes ici pour présenter notre nouvelle marque Xanjer et surtout pour faire plaisir à nos clients français, pour qui ce salon est un excellent moment de networking », explique Cristina. À noter que le World of Concrete Europe

était organisé lors de cette édition. Il s’agissait du rendez-vous européen de toute la filière béton qui, via un espace d’exposition et un forum, montrait sa formidable dynamique d’innovation.

Nous poursuivons notre aventure dans ces allées qui ne désemplissent pas. Dans le Village Start-Up, nous rencontrons la société HeronTrack, qui a déjà participé à notre salon de la numérisation Digital Construction Brussels. Cette PME est spécialisée dans le tracking d’outillage, notamment dans le secteur de la construction. « C’est assez impressionnant d’être présent ici, au milieu de grands groupes internationaux. Pour nous, c’est toujours intéressant de pouvoir participer à ce type de salon, car il permet de nous rendre compte des besoins du marché », explique GUERIC ROMMEL.

Notre étape suivante nous mène vers TVH, acteur mondial des pièces détachées pour chariots élévateurs, véhicules industriels, engins de chantier et machines agricoles. Cette entreprise belge, dont le siège social se trouve à Waregem, est internationalement connue avec 81 succursales réparties dans le monde entier. On nous y explique qu’Intermat est un salon important dans le monde des engins de la construction, mais qu’un bilan définitif ne peut être réalisé qu’à la fin des quatre jours de l’événement.

Signalons encore que nous avons pu échanger avec des exposants chinois qui soulignaient l’importance de nouer des contacts européens lors du salon. Nous avons aussi discuté avec Farouk Chiali, l’ancien ministre algérien des Travaux publics et des Transports, notamment lors de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Inconditionnel de l’événement depuis son lancement, il nous a expliqué l’importance d’être présent à Intermat, vu les nombreux travaux d’infrastructure entrepris dans cette ancienne colonie française, qui a obtenu son indépendance en 1962.

30 % de contacts en plus !

Outre des ateliers, tables rondes, animations…une conférence était aussi organisée sur la reconstruction de l’Ukraine : ReBuild Ukraine. Enfin, une information intéressante pour conclure. Selon l’organisation, le nombre de contacts quotidiens réalisés par exposant est en augmentation de 30 %, par rapport à l’édition 2018. Que nous réservera la prochaine ? Réponse en avril 2027 !

NOS COLLÈGUES DE LA FIEC ÉTAIENT PRÉSENTS

DOMENICO CAMPOGRANDE, le directeur de nos collègues de la FIEC (Fédération européenne de l’industrie de la construction), était présent à l’événement.

« Intermat a été une excellente occasion de voir comment les fabricants de machines et d’équipements intègrent les nouvelles technologies et les nouvelles exigences dans leurs produits. Cela permet aux entreprises de construction, d’une part, d’identifier les opportunités d’investissement et de les planifier à l’avance et, d’autre part, d’envisager de nouvelles possibilités d’innovation pour leurs propres structures et processus », indique-t-il.

Comme nous, il a été frappé par la présence d’acteurs non-européens.

« Elle devrait faire réfléchir nos futurs décideurs sur les initiatives à mettre en place pour définir une réelle nouvelle économie industrielle européenne »

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 43 SALON DE LA CONSTRUCTION

Vos archives ne sont pas seulement importantes pour votre entreprise

Les entreprises de construction ne sont pas toujours conscientes de l’intérêt collectif de leurs archives. Pourtant, elles gagnent en importance auprès de nos chercheurs. Elles peuvent contenir des documents précieux pour l’entreprise, mais aussi pour les chercheurs. Elles documentent la pratique de construction et donnent un aperçu de la réalité socio-économique sous-jacente. Ces dernières années, Flanders Architecture Institute a collaboré avec quelques entreprises de construction pour étudier la meilleure approche à adopter pour leurs archives.

En quoi les utilisateurs d’archives sont-ils intéressés ?

Les archives des entreprises de construction sont avant tout utiles pour préparer et planifier de nouveaux projets de construction. Deux groupes d’utilisateurs évidents sont les historiens de la construction et les architectes de la restauration, qui étudient la structure ou l’histoire d’un bâtiment spécifique. Les entreprises de construction et les bureaux d’études tirent des informations techniques de ces archives pour préparer les dossiers relatifs à l’entretien ou à la rénovation des bâtiments. Aujourd’hui, les techniques de construction historiques suscitent également beaucoup d’intérêt, un thème de plus en plus pertinent alors que la reconversion des bâtiments devient de plus en plus importante. Les archives sont une source importante pour la création et l’illustration de publications occasionnelles. En outre, les groupes de recherche académiques utilisent également ces archives pour des recherches sur l’histoire générale de la construction, en Belgique. D’autres historiens voient les entreprises de construction comme des acteurs socio-économiques importants. Les archives peuvent offrir un aperçu de thèmes tels que les conditions de travail, les règles de sécurité et la migration. La comptabilité historique peut également fournir un aperçu de la situation économique dans laquelle une entreprise opérait.

44 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024
Collection Flanders Architecture Institute –Collection Communauté flamande, Anvers. SECTEURS & MÉTIERS
La construction du bâtiment de l’usine Sidmar à Zelzate par l’entrepreneur Van Coillie (1965-1970).

La reconstruction de l’église

Sainte-Catherine, à Hoogstraten (1950).

Qui collecte les archives des entreprises de construction ?

Collecter des archives n’est pas la même chose que collecter de vieux documents. Dans une archive, c’est l’ensemble des documents qui est important. Ils ont tous été créés dans un contexte de travail. Cette cohérence entre les documents rend une archive précieuse. Un vieux plan de construction est intéressant, mais il le devient davantage si nous disposons également du dossier d’appel d’offres, des rapports de chantier, des photos, des dessins détaillés…

Les collecteurs d’archives de construction sont principalement des institutions d’archives publiques, qui créent des collections d’archives pour l’usage public. En Belgique, malheureusement, il n’existe pas d’institution d’archives qui se consacre exclusivement aux archives de construction. On trouve également peu d’exemples au niveau international.

Environ 60 archives d’acteurs de la construction sont conservées dans des institutions d’archives publiques en Belgique, dont 25 de taille substantielle. Il ne s’agit pas uniquement d’entreprises de construction, mais aussi d’archives d’associations. Les archives de l’Etat à Beveren, les Archives provinciales de Flandre Occidentale et les archives municipales et communales conservent la majorité de ces archives. Flanders Architecture Institute à Anvers et le CIVA à Bruxelles sont des archives d’architecture, qui se concentrent principalement sur les architectes et les designers. Les entreprises de construction sont plutôt une exception dans leur collection. Depuis 2013, le CIVA conserve les archives importantes de

l’entreprise Blaton.

Une des principales raisons pour laquelle relativement peu d’archives d’acteurs de la construction sont conservées est que cette catégorie d’organisations a été sous-représentée dans la recherche sur l’histoire de la construction. Mais, sous l’impulsion de certains groupes de recherche, cette situation est en train de changer.

Comment fonctionne un transfert d’archives ?

Le processus de transfert d’archives implique le transfert de l’archive ou une partie de celle-ci à une autre partie, généralement une institution d’archives professionnelle. Deux options existent :

● DON MANUEL OU DONATION . Dans ce cas, l’institution d’archives devient propriétaire de l’archive. Un don manuel nécessite simplement un document signé par les deux parties. Une donation nécessite l’intervention d’un notaire ;

● DÉPÔT. Dans ce cas, l’entreprise de construction confie temporairement ses archives à une institution d’archives. L’entreprise de construction reste propriétaire. Pour une institution d’archives, l’acquisition d’une archive représente un investissement important. Par conséquent, elle acceptera, seulement de manière très exceptionnelle, de prendre en dépôt des archives..

Un bon accord de transfert d’archives devrait inclure les éléments suivants :

● une liste sommaire des archives qui sont transférées ;

● des modalités de transport ;

« Les entreprises de construction sont des acteurs importants dans notre société. Leurs archives contiennent des informations essentielles pour mener des recherches sur l’histoire des matériaux, la circularité, les conditions de travail, la migration… »

INGE BERTELS, chercheuse en Histoire de la Construction et doyenne de la Faculté des Sciences du Design de l’Université d’Anvers.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 2024 45
FLANDERS ARCHITECTURE INSTITUTE
Verstraete Vanhecke, Wilrijk.

© Collection CIVA, Bruxelles.

Le projet de façade de l’architecte Victor Horta pour le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, exécuté par les entrepreneurs Armand et Emile Blaton (1922).

DEMANDEZ CONSEIL :

Avez-vous des questions sur où vous pouvez vous adresser avec vos archives, souhaitez-vous des informations sur la valeur patrimoniale, ou avezvous besoin de soutien pour rendre vos archives accessibles ? Flanders Architecture Institute a pour mission de soutenir votre entreprise de construction dans ces domaines. Vous avez encore des questions, après cette lecture ? Vous trouverez plus d’informations et de conseils sur le site web du Flanders Architecture Institute à l’adresse vai.be/advies.

● des garanties de l’institution d’archives qu’elle gèrera les archives en bon père de famille et qu’elle respectera la législation sur le droit d’auteur et la protection de la vie privée ;

● des accords sur la publicité des documents ; ● des accords sur les droits de l’institution d’archives. Que peut faire l’institution avec les archives ?

Si les archives sont relativement récentes, vérifiez soigneusement si des déclarations de confidentialité s’appliquent à certaines parties. Listez ces parties et convenez avec l’institution d’archives que l’accès à ces parties ne sera possible qu’avec votre autorisation.

Quelles archives transférer

?

Il n’est pas toujours nécessaire ni souhaitable de transférer l’intégralité des archives. L’acquisition d’un gros volume d’archives n’est pas toujours réalisable pour une institution d’archives. Transférer une partie des archives peut donc être une bonne idée. Certaines séries d’informations méritent une attention particulière, en raison de leur valeur patrimoniale évidente.

● ARCHIVES D’AVANT 1945

La Belgique est riche en entreprises de construction, dont l’histoire remonte au début du 20e siècle, voire plus tôt. Mais il est frappant de constater que les archives d’avant 1945 sont particulièrement rares dans beaucoup de ces entreprises. Les acquisitions et les fusions ont souvent nui à la gestion des archives. Votre entreprise possède-t-elle des plans, du matériel photographique, de la correspondance ou d’autres documents datant d’avant 1945 ? Dans ce cas, il s’agit de matériel rare et précieux. Ne les jetez surtout pas et envisagez de les donner à une institution d’archives publique.

Notez également que l’ancienneté de ces pièces nécessite une conservation professionnelle.

● COLLECTIONS DE PHOTOS

Un autre type d’information que nous rencontrons dans les entreprises de construction sont les collections de photos qui documentent les réalisations et les chantiers des entreprises. Il s’agit souvent de photos de bonne qualité prises par des photographes professionnels. Exemples : les collections de photos des entreprises Van Coillie et Van Laere, toutes deux conservées au Flanders Architecture Institute, ou la collection de photos de Serck, conservée au musée de l’Industrie de Gand. Il s’agit de matériel important, qui est intensivement utilisé dans la recherche et les publications sur l’histoire de la construction.

Organiser soi-même l’accès aux archives

De nombreuses entreprises préfèrent conserver leurs anciennes archives en interne. Par exemple, parce qu’elles consultent souvent ces informations, ou parce qu’elles mettent en place une action patrimoniale sur l’histoire de l’entreprise. Dans ce cas, l’entreprise peut aussi organiser, elle-même, l’accès aux archives pour des tiers. Voici quelques conseils :

● faites connaître les archives aux chercheurs sur des plateformes telles que l’Archiefhub du Flanders Architecture Institute (archiefhub.vai.be) ;

● établissez de bons accords avec les visiteurs. Faites-leur signer un document dans lequel ils s’engagent à bien traiter les archives. Incluez éventuellement des accords sur la prise de reproductions ;

● prévoyez une surveillance par un collaborateur.

46 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

VOTRE ENGAGEMENT

SOCIAL EST PAYANT

Vous entreprenez ou soutenez un projet sociétal ? Les Embuild Foundation Awards récompensent l’engagement sociétal des entreprises de construction qui collaborent avec des partenaires externes actifs dans un domaine sociétal.

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Embuild founda tion

Caler des vitrages dans les règles de l’art

Les règles de calage d’un vitrage en feuillure sont décrites dans la norme NBN EN 12488.

Les dimensions des cales, leur dureté et leur positionnement comptent parmi les sujets abordés par la norme.

Afin d’assurer les performances et la durabilité de la fenêtre, un vitrage posé en feuillure dans un châssis doit être correctement calé. Les principales règles à respecter consistent à garantir l’absence de contact entre le verre et le châssis, à répartir sur ce dernier les charges reprises par le vitrage et à assurer l’équerrage de la menuiserie.

Pour ce faire, trois types de cales sont utilisées (voir figure 1) :

● les cales d’assise ● les cales de positionnement ● les espaceurs.

Dans la NIT 221, ces cales sont appelées, respectivement, cales de support, de distance et d’espacement.

Chacune de ces cales remplit une fonction particulière et a des exigences propres.

Les différents types de cales

LES CALES D’ASSISE

Les cales d’assise assurent surtout une fonction mécanique en transmettant au châssis le poids propre du vitrage et les efforts de manœuvre. Selon le type de manœuvre, ces cales sont positionnées en parties horizontales et verticales (châssis ouvrant; voir figure 2) ou uniquement en partie horizontale (châssis fixe et coulissant, par exemple; voir figure 3).

Pour transmettre ces efforts, elles sont généralement en matériaux synthétiques durs tels que le polypropylène ou le polyamide. Les cales en bois ne sont pas recommandées dans le cas de verre à couches (ce qui est le cas

Fig. 1 Différents types de cales utilisés pour un vitrage posé en feuillure.

48 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 BUILDWISE

de la plupart des volumes de double et triple vitrage actuels) et de verre feuilleté, et ce en raison d’un risque de dégradation des intercalaires par les tanins du bois.

Habituellement, leur épaisseur est de 4 ou 5 mm pour un double ou triple vitrage, en fonction de la surface de celui-ci.

La largeur de ces cales sera supérieure d’au moins 2 mm à l’épaisseur du vitrage de sorte que celui-ci soit soutenu sur toute son épaisseur.

La longueur de la cale ne doit pas être inférieure à 80 mm et dépend du poids du vitrage et de son transfert au fond de feuillure, de la résistance à la compression du matériau ainsi que de la géométrie du châssis et de la cale d’assise.

Enfin, ces cales sont au nombre de deux maximum et la distance minimale entre l’angle du vitrage et le bord le plus proche de la cale sera de 50 mm. Elle est généralement de 80 à 100 mm.

LES CALES DE POSITIONNEMENT

Les cales de positionnement n’ont pas de fonction mécanique, elles servent uni-

quement à positionner et à maintenir correctement le vitrage par rapport au fond de feuillure. Obligatoires (sauf dans le cas d’un châssis fixe), elles sont utilisées pour éviter le contact entre le verre et le fond de feuillure, notamment au droit des points de fermeture ou de suspension des ouvrants.

Comme les cales d’assise, elles sont principalement en matériaux synthétiques durs.

LES ESPACEURS

Les espaceurs servent à positionner et à maintenir correctement le vitrage par rapport à la contre-feuillure d’un côté et à la parclose de l’autre côté. Ceci permet d’assurer la constance de l’épaisseur du joint entre le vitrage et le châssis (dans le plan parallèle au vitrage).

En pratique, les espaceurs sont souvent mis en œuvre sous forme de fond de joint ou de profilés d’étanchéité continus.

LE POSITIONNEMENT DES CALES EN FONCTION DU TYPE DE CHÂSSIS

Le positionnement des cales de vitrage en fonction du type de châssis peut se faire suivant l’annexe C de la norme NBN EN 12488. Dans tous les cas, elles ne devront pas obstruer les orifices de drainage.

Résumé d’un article paru en p. 8-10 du Buildwise Magazine 2021/6. Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 49 BUILDWISE
Fig. 2 Positionnement des cales d’assise dans le cas d’un châssis oscillobattant à un vantail. Fig. 3 Positionnement des cales d’assise dans le cas d’un châssis fixe.

Pose de fenêtres en bois dans des murs creux

Les pompes à chaleur (PAC) ont fortement évolué ces dernières années : leurs performances s’améliorent, leur prix diminue et de nombreux modèles peuvent désormais fonctionner à plus haute température. Pour maximiser leurs performances et faire plus d’économies, quelques étapes clés sont à suivre attentivement.

Principe

Buildwise a publié récemment les NIT 286 et 288 relatives à la pose des menuiseries dans les murs creux.

En général, il est plus avantageux de poser la fenêtre avant d’isoler la coulisse et de mettre en œuvre le parement extérieur. En effet, en procédant de la sorte, il est plus facile d’appliquer la barrière d’étanchéité à l’eau du raccord de fenêtre et de garantir un raccord correct entre l’isolation de la coulisse et la fenêtre.

Cette technique est illustrée à la figure 1. Elle consiste à prévoir un précadre autour du châssis. Les deux éléments sont fixés mécaniquement l’un à l’autre de façon étanche. L’ensemble est à son tour fixé au gros œuvre. La figure 2 représente le détail du raccord complet, c’est-à-dire après que les autres entrepreneurs ont appliqué l’isolation et réalisé le parement extérieur ainsi que les finitions intérieures. Ce détail est conforme à la PEB.

Points importants

Examinons quelques points pratiques auxquels le menuisier doit faire attention.

ÉTANCHÉITÉ À L’AIR

Le précadre étanche à l’air (voir ➌ à la figure 1) peut être constitué de panneaux à base de bois ou de dérivés du bois (contreplaqué, par exemple). Cependant, d’autres matériaux tels que la mousse PUR rigide recyclée sont également envisageables.

Le raccord étanche à l’air entre le châssis et le précadre est réalisé au moyen d’une bande de mousse comprimée ou d’une colle expansive (voir ➋ à la figure 1). Il sera mis en œuvre avant que le précadre ne soit fixé mécaniquement au châssis.

Fig. 1 Pose d’une fenêtre en bois au moyen d’un précadre étanche à l’air avant isolation de la façade et réalisation du parement extérieur.

➊ Barrière d’étanchéité à l’eau du raccord de fenêtre

➋ Joint adhésif ou mastic (expansif et étanche) / boudin hydrogonflant

➌ Précadre étanche à l’air

➍ Mousse PUR

➎ Membrane d’étanchéité à l’air (à placer par le menuisier si le maître d’ouvrage en a fait la demande)

➏ Console de support pour le précadre (si requis)

BUILDWISE
➊ ➋
➌ ➍ ➎
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Fig. 2 Détail complet d’une fenêtre en bois avec appui de fenêtre en pierre posée au moyen d’un précadre étanche à l’air avant l’isolation de la coulisse et la réalisation du parement extérieur.

Quant à l’étanchéité à l’air entre le précadre (étanche à l’air) et le mur porteur, elle est assurée par une membrane d’étanchéité à l’air (voir ➎ à la figure 1). Le maître d’ouvrage peut demander au menuisier de la poser.

IMPERMÉABILITÉ À L’EAU

La barrière d’étanchéité à l’eau, qui doit être appliquée sur la partie supérieure et les côtés du raccord de fenêtre (voir ➊ à la figure 1), peut être constituée d’une membrane en EPDM. Cette barrière peut être collée au mur intérieur et au châssis.

PERFORMANCES THERMIQUES

Pour que les autres entrepreneurs puissent réaliser un raccord conforme à la PEB, le menuisier tiendra compte des points suivants. La conductivité thermique λ du matériau du précadre doit être inférieure ou égale à 0,2 W/m.K. C’est le cas des panneaux à base de bois. La résistance thermique ‘R’ du précadre sera, quant à elle, au moins égale à 1,5 m2.K/W. En présence d’un précadre en contreplaqué, une résistance R ≥ 1,5 correspond à une profondeur (df ) ≥ 30 cm. Si la profondeur est inférieure à 30 cm, le précadre sera constitué d’un matériau présentant de meilleures performances thermiques (conductivité thermique inférieure).

La longueur de contact entre le châssis et le précadre (dcontact) doit correspondre au moins à la moitié de l’épaisseur du profilé de la fenêtre.

Résumé d’un article paru en p. 12-13 du Buildwise Magazine 2022/5 (mars-avril 2022). Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.

Gardez une longueur d'avance en tant que menuisier grâce aux nouvelles directives de pose de nos Notes d’information technique (NIT) 286 et 288, qui reprennent les toutes dernières exigences en matière d'enveloppe du bâtiment. Des aspects généraux aux fiches de détails techniques spécifiques pour les châssis en bois, en PVC et en aluminium, nous avons pensé à tout ! Pour un aperçu complet, consultez notre site https://buildwise.direct/posevitrage-menuiseriecampagne.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 51 BUILDWISE

La carrière de pierre redevient nature

Cette année, un projet inhabituel a participé à la Journée Chantiers Ouverts (JCO) : la réaffectation des anciennes gravières d’Artilaval et Grondzorg Limburg, à DilsenStokkem. Pour une fois, pas de travaux de construction ou d’infrastructure, mais la création d’un espace naturel qui fera bientôt partie du Parc National de la Haute Campine. Un projet passionnant, qui illustre comment l’approche de la nature et de l’environnement a évolué au cours des dernières décennies.

Le projet a été inscrit à JCO par notre membre De Coster Dominique sa de Houthalen-Helchteren, nous a raconté ROB DE COSTER , le co-gérant. « Nous sommes une entreprise familiale avec environ 80 personnes, spécialisées dans les techniques de sol, de démolition, d’infrastructure et de fondation. Nous faisons partie d’un groupe plus important comprenant notamment Martens Wegenbouw, qui se concentre sur les travaux d’infrastructure, et Deco Recycling, qui réalise divers travaux de recyclage tels que le tri et le broyage des granulats de débris purs et contaminés », explique Rob De Coster.

L’une des deux carrières appartenait à Grondzorg Limburg (GZL), une entreprise rachetée par notre interlocuteur. L’autre carrière est la propriété d’Artilaval, qui fait partie du groupe incluant notamment Bioterra sa.

Gravier

L’histoire de ce lieu est aussi celle de notre vision d’exploitation des ressources naturelles. Les carrières se situent en bordure du Plateau Campinois, non loin de la Meuse. Dans ces régions, l’extraction de gravier remonte à Mathusalem. « Les deux carrières avaient un permis d’exploitation pour l’extraction de gravier, mais elles étaient épuisées. La question était de savoir ce qu’il fallait en faire à l’avenir, après l’arrêt de l’exploitation. En principe, une destination après la cessation des activités avait déjà été fixée, à savoir la récréation. Dans les années 1990, la ville de Dilsen-Stokkem a donc proposé d’y installer un circuit de motocross. Mais heureusement, cette idée n’a pas trouvé de soutien », indique Rob De Coster.

Parc National

La cause en était un concours de circonstances et surtout un changement d’époque, explique Johan Rutten de la société J.R. ECOnsult. Ce consultant en environnement a accompagné Grondzorg Limburg et Artilaval dans la réaffectation de la carrière et l’obtention ainsi que l’exécution de différents permis. Il connaît le territoire depuis une trentaine d’années. « Un autre pouvoir local est arrivé à Dilsem-Stokkem et il ne voyait plus l’utilité d’un circuit de motocross. Plus généralement, une nouvelle vision de l’extraction de gravier le long de la Meuse avait émergé, qui a été ancrée dans un nouveau décret sur le gravier. Les protestations contre les dommages causés au paysage se faisaient de plus en plus nombreuses. Un consensus s’est formé sur le fait que la réaffectation en tant que zone naturelle ou éventuellement en terres agricoles devait prendre une place plus importante », explique Johan Rutten.

De plus, entre-temps, le Paysage régional Campine et Pays de la Meuse a été créé, une asbl qui associe nature et paysage de haute qualité à un tourisme durable. Au sein de cette organisation, une vieille idée a été concrétisée. Dès 1912, le professeur Jean Massart, un pionnier bruxellois de la protection de la nature, avait proposé de créer un parc naturel dans la région. Avec presqu’un siècle de retard, cela s’est enfin réalisé. En 2006, le Parc National de la Haute Campine - le premier parc national du pays - a été officiellement inauguré.

Etant donné que les carrières se trouvent à proximité immédiate du Parc National, cela a créé une nouvelle situation. Il a été décidé de les intégrer dans le Parc National.

Les carrières de gravier vues d’en haut

Les carrières seront intégrées dans le Parc National de la Haute Campine, une attraction touristique dans le Limbourg

52 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 PROJET

Remblayage

Notre membre De Coster Dominique sa et Bioterra ont ainsi pu commencer à travailler. « Le permis prévoyait la finition des carrières endéans les dix ans, mais cela s’est avéré irréalisable. La crise bancaire et ses conséquences ont principalement causé des retards considérables dans l’approvisionnement en matériaux de sol. De plus, il fallait d’abord extraire quelques centaines de milliers de m³ de sable pour l’industrie de la construction. Celui-ci était notamment utilisé comme matière première pour les briques et pour des projets de construction limbourgeois. Ensuite, nous devions à nouveau remplir la carrière. Sur ce point, nous avions un « match » parfait. Les entrepreneurs limbourgeois ont en effet des excédents de terre et voulaient s’en débarrasser de manière écologiquement correcte. Cela pouvait se faire chez nous », explique Rob De Coster. Un obstacle est tout de même apparu. Pour une destination en tant que zone naturelle, le sol doit répondre à des critères environnementaux stricts. « Pour la réaffectation, un plan d’exécution spatial régional (PESR) a été établi, avec une base scientifique pour un cadre normatif strict mais réalisable. En 2012, un PESR a été définitivement approuvé par le ministre Muyters, et en 2013, les permis nécessaires ont été délivrés », souligne Johan Rutten.

Restauration de la nature

Les travaux d’extraction et de remblayage ont nécessité une coordination approfondie, mais se sont ensuite déroulés de manière concomitante. « Techniquement, une entreprise comme la nôtre ne rencontre aucun problème. Nous avons des années d’expérience dans ce domaine. Nous devons suivre les travaux de manière très rigoureuse, selon un cadre défini par le gouvernement flamand. Nous sommes obligés de réaliser des rapports ré-

guliers à ce sujet. Un avantage est que nous travaillons au-dessus du niveau de la nappe phréatique, ce qui élimine tout risque de contamination des eaux souterraines, car il y a encore une couche protectrice d’un mètre et demi sous le sol des carrières », indique Rob De Coster.

Il y a longtemps, lorsque l’extraction des carrières a commencé, une couche de terre sableuse au-dessus du gravier a d’abord été enlevée. Ce matériau était encore à proximité et a été réutilisé pour la finition de la carrière. « Le développement souhaité de la nature a été établi en concertation avec l’Agence Nature et Forêts. L’objectif écologique est de restaurer au maximum la lande typique de cette région, complétée par une zone pouvant se reboiser spontanément. C’est pourquoi la terre de bruyère et les déchets de fauchage des landes voisines sont utilisées comme couverture du sol. Ce matériau est riche en graines et en résidus de plantes, ce qui donne toutes les chances au développement de la végétation de lande, à condition de mener des mesures de gestion ciblées, comme le pâturage par des moutons », indique Johan Rutten.

Valeur ajoutée

Rob De Coster est plutôt fier que ce projet ait participé à la Journée Chantiers Ouverts. « Les terrassiers n’ont pas une très bonne réputation auprès du grand public. Il est agréable de pouvoir montrer, avec ce projet, qu’il y a aussi un autre aspect aux travaux de terrassement. Nous pouvons créer une valeur ajoutée pour la société. Nous pouvons contribuer à la préservation de la biodiversité. Beaucoup de gens ne le réalisent pas, mais pour moi, cela a toujours été une évidence. »

En 2030, les deux carrières seront définitivement intégrées dans le Parc National de la Haute Campine.

EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 53
Le paysage typique de la bruyère est restauré avec des plantes locales de la région.
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© Peter Strigencz Survey Peter Strigencz Peter Strigencz

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Journal des Travaux

Le journal des travaux (établi conformément aux prescriptions des autorités) doit être tenu sur chaque chantier par le délégué du pouvoir adjudicateur. Chaque jour doivent y être inscrits tous les renseignements relatifs à l'exécution des travaux.

Le journal des travaux permet d'avoir une vue d'ensemble du déroulement des travaux et des décisions prises, de même que des instructions données par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu à jour en permanence sur le chantier jusqu'à la réception

provisoire du marché.

L'administration, l'entrepreneur et le concepteur de l'ouvrage reçoivent généralement chaque semaine une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée.

Le journal des travaux est surtout utilisé dans le cadre des marchés publics mais peut aussi être utile pour les marchés de travaux privés.

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CONSTRUIRE EN TOUTE SÉCURITÉ

Les

portes Elegant ThermoFibra de Deceuninck allient qualité, efficacité et durabilité

Les portes Elegant ThermoFibra de Deceuninck sont non seulement belles et élégantes, mais également durables et sécurisées. Ces portes d’entrée en PVC ont d’excellentes propriétés isolantes, ce qui leur confère une grande efficacité énergétique. Elles aident à conserver la chaleur à l’intérieur pendant l’hiver et à maintenir la maison fraîche en été. Elles sont également dotées de la technologie innovante ThermoFibra,

dans laquelle le vantail (85 mm) n’est pas renforcé avec de l’acier, mais avec des fibres de verre. Cela permet d’éviter les ponts thermiques et d’atteindre de meilleures valeurs d’isolation.

Les profils de porte offrent des avantages techniques, mais présentent aussi de nombreux atouts ergonomiques. Par exemple, l’ouvrant est constitué d’un seul

Toitures énergétiques Wevolt : le

mariage

de

l’énergie

L’énergie solaire forme un choix délibéré pour tous ceux qui aspirent à construire ou rénover de manière durable. Les panneaux solaires Wevolt de Wienerberger allient aux avantages de l’énergie renouvelable un look épuré. Appropriés pour la nouvelle construction, la rénovation et les toitures préfabriquées, les panneaux Wevolt conviennent tant pour les habitations individuelles et les immeubles à appartements que pour les projets de construction en série.

Wevolt se décline en deux systèmes : Wevolt X-Roof et Wevolt X-Tile. Avec Wevolt X-Roof, Wienerberger propose un système remplaçant totalement la toiture. Le système étanche à la pluie utilise toute la surface du toit et remplace ainsi les tuiles traditionnelles. Avec comme résultat une toiture énergétique étanche à la pluie, résistante au feu et à la grêle, dotée d’un look contemporain et garantis-

profil. L’installateur n’a plus besoin de prévoir des renforts qui doivent être vissés en plus dans l’ouvrant. Cela signifie moins de stock et un gain de temps. Enfin, Deceuninck utilise de plus en plus de matériaux recyclés. Le noyau d’un profilé de porte, le renforcement Forthex, est constitué de mousse PVC recyclée et la couche qui l’entoure est en PVC recyclé.

INFO : www.deceuninck.be

renouvelable et d’un look épuré

sant un rendement maximal. Quant aux panneaux solaires Wevolt X-Tile, ils s’intègrent parfaitement entre les tuiles en terre cuite Koramic Actua 10, créant ainsi des toitures à l’aspect très apaisant dans lesquelles Wevolt X-Tile se remarque à peine.

Outre la simplicité de la pose de ces panneaux, vous pouvez également compter sur la qualité et la fiabilité de Wienerberger.

INFO : www.wienerberger.be/fr/wevolt

MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION
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EMBUILD A RENCONTRÉ LE MINISTRE VAN TIGCHELT

Le travail de lobbying d’Embuild se poursuit sans relâche. Le 14 mai, notre CEO Niko Demeester a rencontré le ministre de la Justice Paul van Tigchelt (Open VLD) sur un chantier de construction de notre membre Van Poppel, à Malines. L’administrateur délégué Bob Van Poppel a expliqué au ministre

les problèmes auxquels un entrepreneur est confronté lors des projets de construction. Mais il a également montré qu’il est possible de construire de manière plus respectueuse de l’environnement, par exemple en utilisant des batteries à la place de générateurs bruyants et malodorants.

L’année dernière, 2.230 entreprises ont été déclarées en faillite dans le secteur de la construction. C’est 14,2 % de plus qu’en 2022, lorsque 1.953 entreprises ont dû déposer le bilan. Avec ce chiffre, 2023 a été une année record. Il n’y avait pas eu plus de 2.000 faillites dans notre secteur depuis 2013. À l’époque, il y en avait eu 2.065. Dans l’ensemble de l’économie, il y a eu 10.243 faillites l’année dernière, soit 10,2 % de plus que l’année précédente. La construction a donc représenté plus d’un cinquième de toutes les faillites en 2023. De plus, le nombre de faillites dans ce secteur a augmenté plus rapidement que dans l’ensemble de l’économie.

De gauche à droite :

À l’approche des élections, Niko Demeester a souligné les cinq principales exigences du secteur de la construction : une TVA de 6 % sur les démolitionsreconstructions, la capacité d’emprunt des ménages, de meilleures procédures de demandes de permis, des investissements publics plus élevés et enfin, les

2.230

stops locaux à l’étalement urbain et les schémas politiques locaux qui freinent la construction. Il a insisté sur le fait que ces derniers ne doivent pas être trop restrictifs et a averti que nous nous dirigeons vers une crise du logement comme aux Pays-Bas si nous ne faisons pas attention.

Le ministre a écouté très attentivement et a demandé ce que pourrait améliorer la politique. Dans sa réaction, il a plaidé pour une réglementation moins détaillée. Enfin, il a réitéré la demande de l’Open VLD d’inscrire le droit d’entreprendre dans la constitution.

Depuis avril 2023, un certain nombre de mesures gouvernementales, qui avaient un effet modérateur sur les faillites, ont expiré. Pendant la crise du coronavirus, des mesures de soutien étaient en vigueur au niveau fédéral, régional et local. Des exemples incluent les plans de paiement à l’ONSS, le chômage temporaire pour cause de force majeure en raison du coronavirus et les mesures de soutien pour les entreprises pendant la crise énergétique.

58 EMBUILD MAGAZINE • 05-06 | 2024 MARQUANT
Niko Demeester, Bob Van Poppel, Paul Van Tigchelt et enfin, Liselotte, une collaboratrice du ministre.

Embuild soutient toutes les entreprises de la construction

Un entrepreneur membre d’Embuild - l’ex-Confédération

Construction – peut dormir sur ses deux oreilles. Il ne trouvera pas de meilleur partenaire pour :

• Être conseillé

• Être informé

• Être soutenu

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