Magazine
DOSSIER : LA NUMÉRISATION chez les voiristes
ALLIANCE CLIMAT EMPLOI RÉNOVATION
Toutes les parties prenantes de l’ACER, dont Embuild Wallonie, réunies à Liège
CONJONCTURE Retour de la croissance en 2024
ANNIVERSAIRE Embuild Luxembourg a fêté ses 85 ans
Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6
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JUILLET AOÛT 2023
GO DIGITAL!
BRUSSELS KART EXPO 1 7 /10/20 23
Un accès facilité aux marchés publics pour nos PME de la construction
Àl’approche des congés du bâtiment et d’un repos bien mérité, voici une bonne nouvelle : les PME de la construction pourront bientôt accéder plus facilement aux marchés publics. À l’heure actuelle, selon les calculs d’Embuild, environ 1/10 de toutes les entreprises de construction font une offre pour de tels contrats, ce qui est très peu. Mais grâce à une initiative politique du Premier ministre Alexander De Croo et de ses Vice- Premiers ministres David Clarinval et Petra De Sutter, la situation va bientôt changer.
Franchement, il était temps ! Avec ses 128.000 entreprises, la construction est un secteur de PME par excellence. Le secteur représente 20 % de tous les entrepreneurs en Belgique et les employeurs de la construction comptent, en moyenne, 7 travailleurs, contre 14 dans le reste du secteur privé. Pourtant, de nombreuses PME du secteur de la construction n’ont pas un bon accès aux marchés publics. Les principaux obstacles sont : les charges administratives, l’absence d’acomptes, les délais de paiement longs et non respectés, le manque de transparence et d’information et l’absence de compensation pour les coûts encourus au cours de la procédure.
Qu’est-ce qui va changer concrètement ? En résumé, les pouvoirs publics pourront verser des acomptes plus ou moins importants, en fonction de la taille de l’entreprise, et certains travaux techniques, tels que la création de maquettes, de prototypes ou de dessins,
seront indemnisés. Ainsi, les coûts encourus dans le cadre de la participation aux marchés publics seront partiellement compensés.
Enfin, la transparence va également augmenter dans les marchés publics. Immédiatement après la soumission aux offres, chaque entreprise participante sera informée de sa position individuelle dans le classement provisoire. Toutefois, cela ne s’applique qu’aux procédures où le prix est le seul critère. Ces assouplissements pour les PME sont contenus dans un projet de loi récemment approuvé par le gouvernement fédéral. L’objectif est qu’il entre définitivement en vigueur d’ici…2024, afin que les marchés publics soient désormais plus attractifs pour les PME.
Selon Embuild, ces interventions sont logiques. Pourquoi ? Un marché public qui fonctionne bien est important pour les pouvoirs publics de notre pays et pour les entreprises de construction participantes. Et il est très important que les PME aient plus d’opportunités à cet égard.
Avec cette bonne nouvelle, je vous souhaite avant tout un bel été. Si vous vous imprégnez de l’ambiance des festivals à Couleur Café, aux Ardentes ou au Suikerrock, ne manquez pas de visiter le stand « Nous Construisons Demain» de Constructiv. Car, oui, c’est là aussi que nous essayons d’enthousiasmer les jeunes et les moins jeunes pour un emploi dans la construction.
Niko Demeester CEO Embuild
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 3 ÉDITO
« Davantage de PME de la construction pourront concourir pour les marchés publics. C’est absolument nécessaire, car aujourd’hui, seule une entreprise de construction sur dix le fait. »
3 ● Édito
Un accès facilité aux marchés publics pour nos PME de la construction.
7 ● Point de vue régional
« Quand la construction va, tout va ! »
ÉVÉNEMENT
8 ● Anniversaire
Les 85 ans d’Embuild Luxembourg fêtés « à bord de » Bastogne.
VOS INTÉRÊTS
12 ● Conjoncture
Une activité stable cette année, mais retour de la croissance en 2024.
DOSSIER
15 ● Introduction
La numérisation chez les voiristes.
16 ● Centre de Recherches
Routières
« La question est : que faites-vous de toutes ces données numériques ? ».
18 ● Bergerat Monnoyeur
« La numérisation s’intègre de plus en plus en plus dans les engins de voirie ».
20 ● Bodarwé
« À l’avenir, nous allons encore davantage numériser nos processus »
22 ● Syslor
Des solutions innovantes pour cartographier les réseaux enterrés.
UNE ACTIVITÉ STABLE CETTE ANNÉE, MAIS RETOUR DE LA CROISSANCE EN 2024
L’économie belge se porte, pour l’instant en tout cas, mieux que ce que prévoyaient les prévisions d’il y a six mois. La confiance des consommateurs se rétablit également. C’est une bonne chose pour les entreprises de construction et d’installation : une récession sera évitée dans notre secteur cette année. À partir de l’année prochaine, les perspectives de croissance seront de nouveau au rendez-vous.
DOSSIER : LA NUMÉRISATION CHEZ LES VOIRISTES
La construction est en train de numériser. Mais qu’en est-il chez les voiristes ? Ce dossier enquête dans ce sous-secteur. Un constat : ils sont déjà bien avancés en la matière, aussi bien au niveau administratif que sur chantier.
4 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 SOMMAIRE
DOSSIER LA NUMÉRISATION chez les voiristes Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE ALLIANCE CLIMAT EMPLOI RÉNOVATION Toutes les parties prenantes de l’ACER, dont Embuild Wallonie, réunies à Liège Retour de la croissance Embuild Luxembourg a fêté ses 85 ans JUILLET AOÛT 2023
15 12
TOUTES LES PARTIES PRENANTES, DONT EMBUILD WALLONIE, RÉUNIES À LIÈGE
Le 26 mai dernier, un événement sur la thématique de l’Alliance Climat Emploi Rénovation (ACER) s’est tenu au Val Benoît, à Liège. Intitulé « Ensemble alliés pour le Climat, l’Emploi et la Rénovation », il a rassemblé 91 organisations différentes impliquées dans cette alliance, dont Embuild Wallonie.
24 ● Matexpo
La 40 e édition au mois de septembre.
SECTEURS & MÉTIERS
28 ● Alliance Climat Emploi
Rénovation
Toutes les parties prenantes, dont Embuild Wallonie, réunies à Liège.
30 ● Environnement
L’économie circulaire à portée de main : passez à l’action !
32 ● Les Nouveaux
Bâtisseurs
Une série TV pour attirer de nouveaux talents.
34 ● Mégatendances
Buildwise
Comment le secteur peut-il tirer profit de la numérisation ?
36 ● Buildwise
• Nouvelle note d’information technique sur l’exécution des structures en béton.
• Guide de l’entretien pour des bâtiments durables.
PROJETS & ENTREPRISES
40 ● ZIN
Un projet circulaire pour dynamiser le quartier Nord de Bruxelles.
42 ● CIRCL
Une maison circulaire clé sur porte en six semaines ? Oui, c’est possible !
46 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
49 ● Marché de la construction
• Armacell
LE ZIN, UN PROJET CIRCULAIRE POUR DYNAMISER
LE QUARTIER NORD DE BRUXELLES
Le projet ZIN vise à donner une nouvelle dynamique au quartier Nord de Bruxelles.
Il s’agit de la rénovation des tours 1 et 2 du WTC (World Trade Center), un ancien complexe de bureaux situé au pied de la gare du Nord. Trois entreprises du groupe CFE (Van Laere, BPC Group et VMA) ont travaillé en collaboration pour mener ces travaux. Le consortium construction s’appelle Open Minds.
• Knauf
• Recticel
50 ● Marquant
• Febelcem a rejoint le HUBB
• Chiffre du mois
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 5 SOMMAIRE
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40
Visite fascinante du Sri Lanka
dans le cadre du voyage du président
26 janvier – 4 février 2024
La tradition veut que le président d’Embuild organise un voyage pour les membres à la fin de son mandat. Le choix de Thomas Scorier s’est porté sur le Sri Lanka, une perle dans l’Océan Indien. Il vous invite cordialement à vous joindre à lui pour ce voyage fascinant.
Si vous êtes déjà convaincu et que vous voulez vous inscrire, ou si vous voulez juste avoir un aperçu de ce que ce voyage a à offrir, surfez sur la partie réservée aux membres de notre site www.embuild.be.
Vous trouverez plus d’informations dans la rubrique Actualités.
Intéressé ?
Le 23 août, nous organisons une session d’information, via Teams, à 18h. Participez à cette session via le QR code ci-dessous et réservez d’ores et déjà la période du 26 janvier au 4 février 2024 dans votre agenda. Vous ne pouvez pas manquer ce voyage !
Embuild
« Quand la construction va, tout va ! »
Cette maxime bien connue remonte au 19ème siècle. Elle émane d’un maçon qui a ensuite fait carrière dans la politique française. Son fondement est toujours d’actualité. La construction reste, non seulement, le moteur du développement économique mais aussi, celui d’une transition de notre économie vers plus de circularité, de performance énergétique et de durabilité.
Pourtant, tous les feux ne sont pas au vert. Nous vivons actuellement une inflation à tous les niveaux. Les récentes crises ont impacté, de manière inédite, les coûts des matériaux et de l’énergie. Vu notre système d’indexation automatique, de très grosses augmentations des coûts salariaux ont suivi. En outre, les taux d’intérêt sont repartis brutalement à la hausse. Et parallèlement à cela, les autorités publiques augmentent la fiscalité à tous les niveaux de pouvoir.
Cette quadruple inflation est toujours en cours et nous ignorons les effets qui vont être engendrés, ni si une nouvelle crise va se déclencher. Pourtant, des décisions importantes sont prises, telles que l’arrivée imminente de la taxonomie ou encore la suppression des apports de l’énergie fossile dans le secteur. Pour couronner le tout, nous approchons d’une époque d’instabilité politique avec les élections de 2024.
Néanmoins, on peut aussi voir le verre à moitié plein. La croissance démographique et les besoins de rénovation énergétique, à Bruxelles, génèrent de nombreuses opportunités de travaux. Le patrimoine architectural est à l’honneur en 2023, étant donné que notre Région est la capitale de l’Art Nouveau et de l’Art Déco pour un an. Par ailleurs, les évolutions technologiques vont de plus en plus vite et de nombreuses opportunités vont s’offrir avec le développement des villes et des bâtiments plus intelligents, ainsi que de nouvelles formes de mobilité.
Enfin, depuis de nombreuses années, les entrepreneurs bruxellois ont développé des compétences et un savoir-faire dans le domaine de la performance énergétique et d’une construction circulaire. Un savoir-faire qui est d’ailleurs très souvent reconnu et mis en exergue lors des différentes missions économiques bruxelloises à l’étranger. Notre secteur est au croisement de nombreux enjeux et il est de notre intérêt de les transformer en opportunité de développement au service d’une société circulaire et durable.
Notre entité régionale va donc continuer de proposer des solutions à tous les niveaux au monde politique bruxellois. Nous voulons travailler ensemble et créer un cercle vertueux, c’est-à-dire une transition basée sur une économie locale forte qui soutient le taux d’emploi des Bruxellois et les recettes au niveau local, de manière plus consensuelle et constructive que des augmentations de charges administratives et de taxes. En effet, le faible taux d’activité de notre pays, par rapport à nos voisins comme l’Allemagne et les Pays-Bas, contribue aux déséquilibres budgétaires.
Notre secteur, qui entame à Bruxelles des actions concrètes, par exemple au niveau de la formation des jeunes en alternance, ou encore en proposant de nouveaux débouchés qualifiants pour certaines catégories de malades de longue durée, contribue à alléger ces déséquilibres. Embuild.Brussels se positionne comme un interlocuteur constructif et positif. Nous reviendrons bientôt vers les entreprises avec notre mémorandum, via l’organisation d’un atelier à Bruxelles en septembre. Objectif : refléter au mieux vos réalités de terrain dans nos demandes au monde politique bruxellois.
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 2023 7 POINT DE VUE RÉGIONAL
« La croissance démographique et les besoins de rénovation énergétique, à Bruxelles, génèrent de nombreuses opportunités de travaux. »
Alexandre De Cesco Président Embuild.Brussels
Les 85 ans d’Embuild Luxembourg fêtés « à bord de » Bastogne
Le 8 juin dernier, Embuild Luxembourg a fêté ses 85 ans. À cette occasion, nos collègues luxembourgeois avaient concocté une journée festive pour leurs membres. Elle s’est déroulée à Bastogne, notamment au sein du Bastogne War Museum, avec pour thème le voyage. Retour sur les origines de notre association locale luxembourgeoise et cette mémorable journée anniversaire conclue par une soirée de gala.
Un petit bout d’histoire pour commencer. Il y a 85 ans, différentes associations de métiers (les carreleurs, les maçons, les chauffagistes, les voiristes…) se sont regroupées. Pour ces entrepreneurs, l’objectif de départ était multiple : être plus forts ensemble, être représentés par une fédération qui défend les intérêts du secteur, être bien informés de toutes les nouvelles législations concernant la construction et enfin être aidés dans leur travail quotidien.
En 1938, ces entrepreneurs ont décidé de créer la Chambre syndicale de la construction. Cette dénomination est ensuite devenue Chambre patronale, puis Confédération Construction avant de récemment devenir Embuild Luxembourg, qui poursuit toujours les mêmes objectifs qu’en 1938.
Battle Tour et expo
Un tel parcours, ça se fête ! Pour remercier les 560 membres de leur fidélité, l’équipe d’Embuild Luxembourg, dirigée par François Cloos, leur avait préparé une journée inoubliable. Elle était composée de différents moments. Dans l’après-midi, une centaine de personnes ont d’abord participé au « Battle Tour », il s’agissait d’une balade à bord d’engins militaires américains datant de la Seconde Guerre mondiale. Les véhicules ont sillonné les routes autour de Bastogne en passant par différents lieux marquants de la Bataille des Ardennes. Les invités ont ensuite visité l’exposition « Génération 45 », celle-ci
proposant de suivre le parcours d’un vétéran américain et allemand après la guerre. Ces deux histoires croisées plongent le visiteur dans l’Histoire de l’Europe de 1945 à 1989, des ruines de Bastogne jusqu’au mur de Berlin.
Soirée de gala
Pour conclure cette journée historique, une soirée de gala a réuni plus de 260 convives, des entrepreneurs de la province du Luxembourg, au Bastogne War Museum. Willy Borsus, le vice-président wallon, était également de la partie. Pour plonger les invités dans le thème du jour, l’équipe de notre association locale s’était habillée en circonstances (pilote, steward et hôtesses de l’air) et la
8 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023
ÉVÉNEMENT
« Quelle que soit votre destination, nous chercherons toujours à vous offrir le meilleur plan de vol et à le personnaliser au mieux. »
↑↑ Une partie de l’équipe d’Embuild Luxembourg habillée sur le thème de l’aviation.
↑↗ Le Bastogne War Museum accueillait l’événement.
↑ La table d’honneur composée de directeurs et présidents de diverses entités d’Embuild ainsi que le ministre Willy Borsus.
← Une balade à bord d’engins militaires était organisée dans l’après-midi.
soirée a été rythmée par des comédiens et un spectacle d’improvisation théâtrale offert par la troupe « L’Habérézina ».
Le commandant de bord, FRANÇOIS CLOOS , a pris la parole au cours de l’événement. Un discours empreint de références au thème du jour. « Depuis la création de notre compagnie il y a 85 ans, notre secteur a considérablement évolué. Nous avons également dû faire face à des intempéries, traverser des perturbations, une pandémie mondiale, et aujourd’hui, c’est une zone de conflit à l’est du continent qui perturbe notre plan de vol. Malgré nos incessants efforts de lobbying, nous ne parvenons pas encore à influencer ni la météo, ni l’actualité internationale. Mais qu’il pleuve, qu’il vente, ou que le soleil brille, sachez, cher passager, que notre goût pour le voyage et l’attention que nous vous portons restent intacts. Quelle que soit votre destination, nous chercherons toujours à vous offrir le meilleur plan de vol et à le personnaliser au mieux. »
Il a aussi promis à l’assemblée qu’Embuild Luxembourg poursuivra sa mission première, à l’avenir : aider ses membres. « Ces 85 prochaines années, au moins, nous continu-
erons à nous adapter aux réalités particulières de vos voyages en tenant compte des nombreux défis qui nous attendent, qu’ils soient numériques, écologiques ou encore économiques. Nous serons toujours à vos côtés pour répondre à vos besoins de façon ajustée et assertive, en vous fournissant les meilleures solutions et informations fiables et pertinentes qui vous sont nécessaires pour atteindre votre destination sans encombre. »
Il a enfin rappelé l’importance de moments comme ceux vécus ce 8 juin. « Les occasions de nous rencontrer, d’échanger, de passer de bons moments ensemble sont essentielles. Tisser des liens et arrêter un instant la course du temps qui passe, c’est aussi cela que notre compagnie « Embuild Luxembourg » tient à vous offrir. »
LAURENT DEWAELE , le président d’Embuild Luxembourg, a aussi adressé un petit mot à la salle, en insistant notamment sur l’importance de l’investissement des membres. « Le passé de notre association, c'étaient des entrepreneurs. Le présent de notre association, ce sont des entrepreneurs. Le futur de notre association, ce sera des entrepreneurs. Le futur, ce sera vous seulement si vous le voulez. Oui, on n’a rien sans rien. Il faut s’investir un petit peu, donner un peu de son temps. Et, ce n’est pas un hasard, si j’utilise le verbe investir. Placez un peu de votre temps et je vous assure un retour sur investissement à faire rougir toutes les bourses du monde », a -t-il déclaré.
Convivialité
Ce voyage s’est donc ponctué comme il avait commencé, dans la convivialité et l’enthousiasme propres à la province du Luxembourg. Bravo à l’équipage et bonne suite de vol à toute l’équipe et aux membres d’Embuild Luxembourg !
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 9
ANNIVERSAIRE
↑ La soirée de gala a réuni plus de 260 convives, des entrepreneurs de la province du Luxembourg.
Le 100% électrique pour tous les métiers
Notre nouvelle gamme de véhicules 100% électriques répond à tous les besoins des professionnels intervenant en milieu urbain. Nos véhicules sont adaptés aux zones à faibles émissions. Ils sont adaptés à tous les métiers et vous accompagneront jusqu’au dernier kilomètre.
Renault Trucks sera présent à Matexpo à Courtrai du 6 au 10 septembre au stand 443
renault-trucks.be
Depuis 1894, Renault Trucks fournit des véhicules (de 3,1 à 60 tonnes) et des services de distribution, de construction et de transport longue distance aux professionnels du secteur du transport. Les camions robustes, fiables et économiques de Renault Trucks garantissent une productivité accrue et des coûts d’exploitation réduits. Renault Trucks distribue et entretient ses véhicules à travers un réseau de concessionnaires et de points de service. Les véhicules sont développés et assemblés en France, où Renault Trucks produit également la plupart des composants.
Renault Trucks a récemment fait évoluer significativement le design, le confort de conduite et le confort de vie de ses camions T, T High, C et K et avec la nouvelle génération de motorisations DE11 et DE13 conformes à la norme Euro VI Step E, Renault Trucks dispose de nouvelles technologies telles que la technologie Turbo Compound, qui réduit considérablement la consommation de carburant et les émissions de CO 2
En 2023, l’efficacité énergétique des modèles de distribution et de construction légère de Renault Trucks
s’améliorera également grâce à un moteur optimisé, une nouvelle boîte de vitesses et le pack Fuel Eco+. Cela réduit la consommation de carburant et les émissions de CO 2 associées de 10 %.
Renault Trucks s’engage dans la transition énergétique et propose des véhicules à consommation maîtrisée et une gamme complète de camions 100 % électriques, dont la durée de vie est encore allongée grâce à une approche circulaire. Cette gamme entièrement électrique va des vélos-cargo électriques aux véhicules utilitaires légers en passant par les véhicules de construction et les tracteurs. De plus, Renault Trucks propose également des formules complètes de financement et de services sur mesure pour ses véhicules, permettant aux transporteurs d’utiliser au maximum leurs véhicules et de gérer leur budget en toute sérénité.
PUBLIREPORTAGE
Une activité stable cette année, mais retour de la croissance en 2024
L’économie belge se porte, pour l’instant en tout cas, mieux que ce que prévoyaient les prévisions d’il y a six mois. La confiance des consommateurs se rétablit également. C’est une bonne chose pour les entreprises de construction et d’installation : une récession sera évitée dans notre secteur cette année. À partir de l’année prochaine, les perspectives de croissance seront de nouveau au rendez-vous.
La situation économique générale n’est pas défavorable. Au cours des derniers mois, l’incertitude économique a été beaucoup moins grande qu’au cours de la période précédente. En 2022, l’économie belge a connu une croissance surprenante de 3,1 pour cent. La confiance des consommateurs s’est redressée après la chute brutale de l’été 2022. Le risque de récession ou de stagflation, une période de forte inflation et de croissance faible, semble avoir disparu. Le Bureau fédéral du Plan prévoit une croissance dans les années à venir : 1 pour cent cette année et 1,5 pour cent en 2024 et 2025.
Après une très légère augmentation cette année, le chômage devrait baisser en 2024 selon le Bureau du Plan. Les revenus disponibles des ménages augmenteront. Par ailleurs, l’inflation devrait baisser à 3,9 pour cent cette année. À partir de 2025, elle devrait même passer sous la barre des 2 pour cent par an.
Les investissements des entreprises, qui se sont contractés de 1,9 pour cent l’année dernière, ne devraient pas croître cette année. Nous devrons attendre jusqu’en 2024 pour cela. En revanche, les investissements publics augmenteront fortement, de 18 pour cent d’ici 2024. Les élections locales ont lieu l’année prochaine et les investissements augmentent toujours dans la période qui les précède. En outre, des plans de relance ont été mis en place après la crise du coronavirus. Il convient toutefois de noter que ces deux phénomènes sont temporaires et leurs effets commenceront à s’amenuiser à partir de 2025.
Construction résidentielle
La demande de nouvelles constructions résidentielles est freinée par la hausse des coûts de construction, qui a débuté en 2022. Il pourrait y avoir de nouvelles augmentations en 2023, mais à un rythme plus lent. La hausse des intérêts
sur les prêts hypothécaires constitue également un frein. En revanche, les revenus des ménages augmentent cette année, principalement en raison de l’indexation automatique des salaires. En termes réels, les revenus des ménages sont environ 2,5 pour cent plus élevés en 2023 qu’en 2021. La baisse du chômage aura également un effet favorable sur la confiance des consommateurs à partir de 2024.
Effet qualité
La construction résidentielle a connu un paradoxe en 2022. Le nombre de permis accordés a diminué de 10,5 pour cent. Mais selon l’Institut des Comptes Nationaux (ICN), les investissements dans les nouvelles habitations ont pourtant augmenté de 1,8 pour cent.
Plusieurs explications sont envisageables. Les investissements réalisés en 2022 ne concernent pas seulement les permis octroyés en 2022, mais aussi les travaux effectués aux nombreux logements autorisés en 2021. Toutefois, il est peu probable que cela explique entièrement ce paradoxe. Un effet qualité entre peut-être aussi en jeu. Cela signifie que la construction d’une nouvelle habitation en 2022 a généré, en moyenne, plus d’activité que l’année précédente, par exemple parce que la part des maisons unifamiliales a augmenté ou en raison d’exigences plus élevées en matière de performance énergétique.
Perte de 8 pour cent
Le nombre de permis devrait augmenter légèrement en 2023. Cependant, cela ne suffira pas à compenser la diminution de 2022. La production de nouvelles constructions résidentielles reculera donc de 8 pour cent cette année. L’année prochaine, l’activité devrait croître à nouveau, car la demande augmentera graduellement, et aussi en raison de l’effet qualité que nous venons d’évoquer. D’ici 2025, l’activité devrait être plus élevée qu’en 2021, même si le
INFO : Ce texte est basé sur le rapport rédigé par Embuild pour Euroconstruct. Le rapport complet est beaucoup plus détaillé. Intéressé(e) ? Envoyez un e-mail à hannelore. vanbilloen@embuild.be. Les membres bénéficient d’une réduction. Vous pouvez également vous procurer les rapports pour les autres pays dans Euroconstruct.
12 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 VOS INTÉRÊTS
nombre de logements construits sera inférieur à celui de 2021.
Rénovation : croissance de 5 pour cent
La rénovation est traditionnellement un segment qui a sa propre dynamique. À cela s’ajoutent actuellement les plans de relance, dont une part importante est consacrée à la rénovation énergétique des bâtiments. Il y a aussi les réparations des bâtiments endommagés par les inondations de 2021. D’ici 2025, ce segment devrait progresser de 5 pour cent. L’essentiel de cette croissance aura lieu en 2023 et 2024. En 2025, les réparations consécutives aux inondations seront terminées et le pic des rénovations liées à la relance sera également derrière nous.
Nouveaux bâtiments non résidentiels
Les perspectives sont moins favorables pour les nouvelles constructions non résidentielles. Ce segment a subi une perte de 15 pour cent lors de la crise de la covid. Cette perte n’a été que partiellement compensée en 2021. Ensuite, l’année 2022 a été marquée par une nouvelle baisse de 7,4 pour cent. Une baisse de 3,3 pour cent est également attendue cette année. La croissance pourrait être de retour en 2024, mais au vu des pertes des années précédentes, l’activité sera relativement faible.
Rénovations non résidentielles
En revanche, on peut s’attendre à ce que les rénovations de bâtiments non résidentiels augmentent de 3,2 pour cent au cours de la période 2023-2024. Là encore, l’explication réside dans la dynamique inhérente à ce segment et dans les plans de relance qui ont conduit à la rénovation de nombreux bâtiments publics. En 2025, l’activité ne devrait pas connaître de croissance significative, mais pas non plus d’important déclin.
Génie civil
Différents facteurs interviennent dans le génie civil : les investissements prévus des pouvoirs publics, un certain nombre de grands projets spécifiques comme l’Oosterweel et évidemment les plans de relance. Pour ce segment dans son ensemble, les prévisionnistes tablent sur une croissance ininterrompue de 7,5 pour
cent d’ici 2024. Néanmoins, en 2025, une perte de 2,5 pour cent est plus que probable. L’année qui suit les élections communales est toujours marquée par une baisse des investissements de la part des pouvoirs locaux. De plus, le pic de travaux liés aux plans de relance sera alors passé.
Globalement
L’ensemble de ces perspectives permet de conclure que l’activité dans le secteur de la construction et de l’installation restera à peu près stable cette année. On observe quand même une baisse de l’activité dans les nouvelles constructions, causée par la diminution des permis accordés en 2022, mais elle est compensée par la croissance dans les domaines des rénovations et du génie civil. L’année prochaine, la demande de nouveaux bâtiments augmentera à nouveau, principalement dans le segment des habitations. Par conséquent, le secteur de la construction et de l’installation peut s’attendre à un retour à la croissance après 2023. Toutefois, cette dernière faiblira en 2025, car les effets des plans de relance diminueront et la reconstruction après les inondations sera normalement terminée.
Incertitudes
Par rapport à cette conclusion, il convient de noter que l’incertitude règne à plusieurs niveaux. Les prévisions doivent donc être interprétées avec prudence, car plusieurs scénarii sont possibles. Il n’est, par exemple, pas sûr que l’économie dans son ensemble suivra la trajectoire sur laquelle se fondent ces prévisions. En 2021, personne n’aurait imaginé que 2022 serait marquée par une guerre en Ukraine, une crise énergétique et un emballement de l’inflation.
Il n’est pas non plus sûr que les constructions résidentielles connaîtront une évolution durable et rationnelle. En outre, on peut se demander si l’effet qualité observé en 2022 persistera effectivement dans les nouveaux logements.
Les incertitudes planent également pour les nouvelles constructions non résidentielles. Elles ne suivent pas toujours une évolution qui peut s’expliquer de manière rationnelle. Dans le passé, l’activité variait parfois d’un semestre à l’autre avec une différence de 40 pour cent. Ce type d’écart est trop important pour être expliqué par l’évolution de l’économie. Et comme indiqué précédemment, ces prévisions supposent que les plans de relance et les grands projets d’infrastructure respectent leur calendrier, ce qui n’est pas garanti.
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 2023 13 CONJONCTURE
Comment faire des économies sur vos assurances ?
En tant qu’entrepreneur, vous ressentez très certainement la hausse des prix tous azimuts. Vous pouvez optimiser vos coûts, et cela concerne aussi vos assurances : un check-up régulier de vos couvertures permet de les adapter à vos véritables besoins et de détecter les doublons éventuels.
Faites un check-up annuel
Les entreprises évoluent continuellement. D’où l’intérêt de procéder annuellement au contrôle de votre portefeuille d’assurances. Avez-vous élargi ou restreint le champ de vos activités ou engagé des nouveaux collaborateurs ? Vérifiez avec votre assureur si les garanties sont encore suffisantes ou s’il y a lieu de les revoir à la hausse ou à la baisse. Les primes que vous payez sontelles encore correctes ? Vérifiez par exemple s’il reste utile de souscrire une omnium pour un véhicule de cinq ans ou plus.
Même les assurances du dirigeant d’entreprise devraient idéalement être réexaminées au moins une fois par an. Un exemple : le revenu de remplacement prévu par votre couverture en cas de maladie ou invalidité estil encore suffisant ?
Cet examen annuel approfondi est indispensable pour éviter les mauvaises surprises. L’assureur qui connait bien son client et ses activités est en mesure d’agir proactivement et de cibler son aide.
Faites le
Regrouper vos assurances
Le contrôle annuel de la situation de vos assurances peut également être l’occasion de regrouper certaines couvertures. Vous disposez ainsi d’un seul interlocuteur pour toutes vos assurances. En cas de besoin, vous savez donc exactement qui contacter. C’est plus facile et efficace.
Vous évitez en outre que certains risques ne soient pas couverts parce qu’ils passeraient entre les mailles du filet. Cela peut arriver si vous travaillez avec plusieurs compagnies d’assurances. En cas de regroupement, il est plus facile d’identifier les postes doublement assurés et la gestion administrative est plus aisée.
La prévention est aussi source d’économies
La prévention est une autre façon d’économiser de l’argent. Réduire le nombre d’accidents, par exemple du travail, a un impact financier : il n’y a pas de ralentissement de l’activité, pas de remplaçant à trouver, ... Cette approche s’inscrit également dans le processus de prise de conscience et de sensibilisation.
Le Risk Engineer de votre assureur peut vous aider à mettre en place une véritable culture de la sécurité sur le lieu de travail. Chez Fédérale Assurance, les conseils du Risk Engineer sont gratuits.
Plus d’info federale.be/sur checkupassurances
La numérisation chez les voiristes
Qu’on le veuille ou non, le secteur devra numériser. Buildwise l’a encore confirmé à la page 34 de ce numéro. Dans ce dossier, nous nous penchons sur la numérisation chez les voiristes, un sous-secteur dans lequel le processus de construction sur chantier est déjà fortement numérisé. Comme l’explique Walter De Vocht de Bergerat Monnoyeur, cela a beaucoup à voir avec l’évolution rapide des machines. Une visite à Matexpo à Courtrai, cet automne, le confirmera. Le fournisseur français Syslor explique ce que la numérisation peut apporter aux entreprises travaillant à proximité des canalisations.
Victor Marinus du Centre de Recherches Routières ouvre ce dossier avec une constatation encourageante : la numérisation chez les voiristes n’en est qu’à ses débuts. La grande question est désormais de savoir ce que nous ferons de toutes les données que nous collecterons grâce aux outils numériques. Un marché intéressant est en train d’émerger dans ce domaine, et les voiristes ne devraient pas manquer cette opportunité. Notre membre Bodarwé a bien compris l'intérêt de ces innovations et il explique comment il numérise déjà les processus dans l’entreprise, aussi bien au niveau administratif que sur chantier.
EMBUILD MAGAZINE • 12-01 | 2022-2023 15 DOSSIER
« La question est : que faites-vous de toutes ces données numériques ? »
Le Centre de Recherches Routières (CRR) accompagne les entrepreneurs routiers dans leur transition numérique. Mais pour Victor Marinus, coordinateur IT au CRR, utiliser des outils numériques n’est pas la même chose que d’être vraiment numérisé. Ce dernier point exige quelque chose de plus : faire un usage utile des énormes quantités de données générées.
Les entrepreneurs routiers, désireux d’innover, peuvent aller frapper à la porte du CRR, ils y sont à la bonne adresse. En effet, l’institut de recherche suit de près les innovations dans le domaine de la construction routière, non seulement des aspects tels que l’asphalte à basse température ou les matériaux recyclés, mais aussi la gestion numérique des processus. Le secteur est en pleine évolution à ce sujet. « Nous ne disposons pas de chiffres exacts sur la numérisation de nos entreprises. Mais nos contacts avec elles nous permettent de dégager une tendance. Il existe un certain nombre de pionniers, mais il y a aussi un grand groupe d’entreprises, pour la plupart plus petites, qui ont moins de maturité numérique. Dans ce domaine, nous ne sommes pas très différents de la construction en général. Buildwise arrive d’ailleurs à une conclusion similaire dans sa récente analyse des mégatendances à venir. Est-ce grave ? Il ne faut jamais oublier que la numérisation est un moyen et non une fin. Les entreprises ont également d’autres préoccupations en tête : décrocher des contrats, exécuter des travaux, trouver de nouveaux travailleurs… », explique VICTOR MARINUS
Pourquoi numériser ?
La question est : pourquoi numériser ?
« Pour la raison que toute entreprise numérisée vous donnera : vous pouvez réaliser des gains d’efficacité. Prenons l’exemple des
plans papier. Ils prennent beaucoup de place, il faut les imprimer, les mettre côté à côte, les comparer…Comparez cela à la précision et à la facilité d’utilisation d’une approche numérique. La mesure du terrain peut être plus rapide et plus précise, les machines peuvent être pilotées par GPS, l’administration est plus fluide… »
« Tout cela est bien connu. Mais il y a une deuxième raison, plus profonde, pour numériser. Dans notre sous-secteur, on voit de plus en plus d’entreprises qui n’ont pas d’expérience dans la construction routière, mais qui se lancent dans des solutions numériques, par exemple pour l’entretien et le suivi de l’infrastructure. Ces solutions vont continuer à se développer pour devenir un marché avec un vrai potentiel. Les entreprises de construction routière classiques risquent de perdre de la vitesse si elles ne suivent pas cette évolution. »
Le grand défi
Comme indiqué ailleurs dans ce dossier, les outils numériques ne manquent pas pour la construction de routes et d’infrastructures. Les machines, les équipements, les appareils les plus divers sont désormais dotés d’applications numériques. Quiconque veut numériser a l’embarras du choix. Mais pour Victor Marinus, ce processus n’est pas une fin en soi. Il s’agit plutôt de quelque chose de nouveau. « Toutes ces applications utilisent des données, mais elles génèrent aussi d’énormes quantités de données. Être véritablement numérisé signifie que l’on commence à faire quelque chose de ces données, qu’on les utilise de manière utile et intelligente. De nos jours, tous les camions sont équipés de traceurs GPS. Mais que faites-vous de toutes ces données de positionnement pour optimiser l’utilisation des véhicules ? », indique Victor Marinus.
« Je prends souvent l’exemple de l’e-commerce. Il génère beaucoup de données sur les clients : quel est leur profil, ce qu’ils achètent,
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« Les entreprises de construction routière classiques risquent de perdre de la vitesse si elles ne suivent pas cette évolution. »
Victor Marinus est le coordinateur IT au Centre de Recherches Routières.
à quels pop-ups ils réagissent…Celui qui utilisera toutes ces données sur les clients fera partie des gagnants. Ceux qui ne voient dans le commerce en ligne qu’un magasin numérisé passent à côté d’opportunités. »
« L’asphalte n’est pas de meilleure qualité parce qu’il est posé par une machine numérisée. Mais on sait au millimètre près où se trouve la route. Ces informations peuvent être extrêmement utiles pour le reste du cycle de vie d’une route, d’un égout ou d’une canalisation. Vous pouvez les utiliser pour surveiller l’usure, planifier l’entretien préventif…Qu’allons-nous faire de ces données ? C’est un défi bien plus important que de faire de l’informatique. »
« Le BIM et les jumeaux numériques sont au cœur de cette évolution, en tant qu’outils globaux. Le BIM englobera l’ensemble de l’histoire numérique. Mais son application n’est pas encore très répandue. Et ce n’est pas si simple. Pour les bâtiments, on part d’une feuille blanche, de zéro. C’est rarement le cas pour les routes, où l’on travaille souvent sur des infrastructures existantes, pour lesquelles il n’existe pas de modèle BIM. Pour l’instant, cette approche est surtout utilisée dans les bâtiments. Dans la construction routière, elle n’est pas encore aussi répandue. Des entreprises s’y mettent et d’autres sont attentistes. Il n’est pas encore strictement nécessaire de monter dans le train tout de suite, mais ceux qui laissent passer trop de trains finiront par arriver trop tard. »
Proof of concept
L’un des objectifs stratégiques du CRR est d’être un partenaire des entrepreneurs routiers dans la transition numérique de leur secteur. « Que pouvons-nous faire pour aider les entreprises à avancer pas à pas ? », s’interroge Victor Marinus.
Conformément à cet objectif, le CRR mène plusieurs projets visant à rendre les données existantes utiles aux entrepreneurs. Il travaille généralement via ce qu’on appelle des proofs of concept (preuves de concept), qui démontrent que quelque chose fonctionne.
« Ces dernières années, le CRR a mis en place une plateforme SIG, un système d’information géographique, sur l’un des serveurs. Lorsque nous mesurons l’adhérence, le bruit de roulement d’un revêtement routier ou toute
autre mesure, nous l’associons désormais systématiquement à des données géographiques, ce qui permet de localiser ces informations. En collaboration avec mobiwall, nous avons ensuite développé un proof of concept pour démontrer les avantages des données géolocalisées. Par exemple, nous avons demandé à Proximus et à d’autres entreprises responsables de canalisations de nous indiquer, pour un chantier spécifique, où se trouvaient leurs impétrants. Les entrepreneurs pouvaient consulter ces informations en ligne, directement depuis le chantier. Nos membres ont réagi avec beaucoup d’enthousiasme. »
« Nous estimons qu’il est de notre devoir de montrer ce que la numérisation permet. Nous n’avons pas l’intention de développer nous-mêmes de tels systèmes. Nous laissons cela au marché. Les applications peuvent d’ailleurs être très simples. Bruxelles Mobilité, par exemple, travaille à l’inventaire et à l’évaluation de l’état de ses trottoirs à l’aide d’outils numériques. »
Open data
Les autorités publiques sont les maîtres d’ouvrage de la grande majorité des projets de construction routière. Lorsqu’elles prennent une initiative, l’effet est important. Elles peuvent le faire en imposant quelque chose. Mais à la fin de cet entretien, Victor Marinus note que les gouvernements peuvent jouer un autre rôle : créer les conditions dans lesquelles la numérisation peut pleinement réaliser son potentiel. « Depuis plusieurs années, le gouvernement flamand n’accepte que les factures électroniques des adjudicataires. L’e-procurement est utilisé pour les avis de marchés publics. Cela a stimulé la numérisation de nos entreprises. Mais le gouvernement peut aussi jouer un rôle en insistant constamment sur l’open data, en mettant à disposition les informations numériques dont il dispose et qui sont utiles pour nos entreprises. Il y a encore du pain sur la planche dans ce domaine. Un jour, nous avons cherché à savoir où se trouvaient exactement les bornes kilométriques, en Flandre. Il s’est avéré que ces informations étaient disponibles sur le portail SIG flamand Geopunt, mais il n’était pas facile de les trouver. Si nous voulons que le secteur se numérise, il faut aussi que toutes les données nécessaires soient facilement accessibles. »
SIMPLIFIEZ-VOUS LA VIE AVEC UN LOGICIEL CAPABLE DE SYNCHRONISER DES PLANS IMKL !
Lors d’un chantier routier, gérer les plans de câbles et canalisations provenant de différents gestionnaires peut s’avérer un véritable casse-tête. En partenariat avec mobiwall, le CRR a développé un logiciel qui simplifie considérablement ce processus. Cet outil repose sur une technologie de pointe et est capable de synchroniser et fusionner tous les plans en quelques minutes grâce au format IMKL (information modèle des câbles et canalisations). Une condition : les gestionnaires de câbles et canalisations doivent fournir des plans au format IMKL en complément, ou à la place, des plans PDF actuellement transmis.
Des gestionnaires de réseaux, tels que RESA, Proximus et la CILE (Compagnie intercommunale liégeoise des eaux) ont déjà décidé de participer à ce développement en fournissant, dans le cadre de ce projet pilote, des plans au format IMKL. Mais les entreprises sont désormais impatientes que tous les gestionnaires de câbles et canalisations fournissent le plus rapidement possible des plans au format IMKL, de manière à pouvoir profiter des avantages technologiques de ce système. La balle est donc dans le camp de ces gestionnaires et de l’asbl qu’ils ont créée pour diffuser leurs plans, à savoir l’asbl KLIM –CICC qui est désignée pour diffuser les plans des gestionnaires de réseaux.
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La numérisation s’intègre de plus en plus dans les engins de voirie »
Quelles sont les technologies et dernières innovations présentes dans les engins de voirie ? Pour le savoir, nous avons posé la question à Walter De Vocht. Il est responsable Sales & Marketing pour les petites machines (moins de dix tonnes) et les machines de voirie, chez Bergerat Monnoyeur, le distributeur de la marque Caterpillar en Belgique.
omme pour les voitures, la numérisation s’intègre de plus en plus dans tous les engins de voirie que nous commercialisons », indique WALTER DE VOCHT. Précisons-le d’emblée : impossible de citer toutes les nouvelles technologies dans un seul article. La liste que nous vous proposons ici contient les innovations les plus marquantes et intéressantes pour les voiristes. Mais elle est loin d’être exhaustive.
Compacteur semi-autonome
La première est une technologie garantissant la qualité du compactage. Il s’agit d’une innovation présente dans un compacteur semi-autonome pour mettre une couche de base, par exemple sur une route, et la compacter. « Via cette « command for compaction », on peut délimiter une zone à compacter et la machine avance toute seule, en réalisant des allers-retours sur une portion de route bien précise. La commande contrôle la vitesse, le sens de la marche, la direction et le système de vibration du compacteur de sol pour favoriser l’homogénéité du compactage. C’est beaucoup plus précis qu’un « pilotage humain », dont la qualité du travail varie en fonction de l’expérience du travailleur. Nous garantissons une qualité supérieure de 60 %, mais un opérateur reste présent dans la cabine. Sur l’écran de bord, la technologie l’interpelle pour savoir s’il est toujours bien présent pour suivre les opérations. Un système de détection d’objet l’avertit également en cas d’obstacle. Actuellement, c’est l’innovation la plus importante. Elle est déjà largement utilisée dans le monde de l’agriculture, mais elle n’est pas encore très présente dans le
«Csecteur de la construction », explique Walter De Vocht.
Dans le même registre, il est désormais possible de diriger des excavatrices à distance. « Soit via une commande avec un opérateur qui se trouve à quelques mètres de l’engin, ce qui est utile pour travailler dans un environnement toxique ou dangereux. Soit à une distance indéfinie, depuis son bureau ou dans un autre pays, avec une installation bien spécifique. Via des écrans, il dirige l’engin. C’est une sorte de télétravail pour opérateur. Cette innovation est disponible. »
Système de pesée
Le système de pesée « Payload » sur excavatrices garantit une meilleure rentabilité et efficacité des travaux. Le godet d’une pelle sur pneu, sur chenille ou un chargeur est capable de peser les matériaux avant de les déposer dans un camion. « Prenons, par exemple, le cas d’un camion remorque qui ne peut pas dépasser une charge de 42 tonnes. Si son poids est de 7 tonnes, il pourra charger 35 tonnes et non 36. Ce système de pesée, avec des capteurs sur la machine, évite aussi bien une surcharge qu’une sous-charge. En effet, s’il charge 30 tonnes au lieu de 35, il perd en efficacité et il effectue un trajet superflu, émettant du CO2 Cette innovation est donc intéressante aussi bien pour l’efficacité que pour l’environnement. À l’inverse de la première innovation, elle est déjà bien utilisée dans la construction », indique Walter De Vocht. « Toujours pour les excavatrices, grâce à un module 2D, l’opérateur sait à combien de profondeur il creuse lors d’une excavation. Si par exemple, il se trouve à 80 cm au lieu d’un mètre. C’est intéressant pour une question de précision et de sécurité. Toujours grâce à un système
Il est désormais possible de diriger les excavatrices à distance, avec une commande ou même depuis une installation à la maison.
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«
« Nous assurons l’installation des hardware et software, un suivi et surtout une formation des opérateurs. »
»
E-Fence
La technologie permet bien évidemment d’améliorer la sécurité. C’est le cas du tout nouveau système E-Fence, disponible sur quelques types de minipelles. Il limite l’amplitude du gabarit des machines au niveau de la hauteur, la profondeur, la distance et la giration. « Cela fonctionne avec une limite virtuelle. Dans la zone verte, l’opérateur sait qu’il peut travailler et dès qu’il veut opérer dans une zone rouge, ça se bloque », précise Walter De Vocht. « C’est intéressant pour plusieurs types de chantiers. Si vous travaillez sur une autoroute, avec une bande de circulation qui reste ouverte à côté par exemple, la possibilité de limiter la distance ou la giration est utile. En cas de travaux dans le sol, cette limite virtuelle permet de ne pas toucher les câbles. Par exemple, si les conduites de gaz se trouvent à 80 cm du sol, le godet se bloque à 70 cm et il sera préférable de retirer les dix derniers cm à la main. »
Ergonomie et monitoring
L’innovation entraîne également une meilleure ergonomie lors de la conduite des machines. « Avec le système Stick Steer, les pédales ne sont plus nécessaires pour piloter l’engin. Un simple bouton jaune sur un joystick permet de déplacer facilement la machine. À l’aide d’une main, vous êtes parfaitement capable de la diriger, c’est beaucoup plus ergonomique. Aussi, avec un système électrohydraulique, vous pouvez facilement
modifier la vitesse de chaque vérin individuellement. »
Evoquons aussi la connectivité des machines qui donne la possibilité de réaliser un monitoring. « On voit où elle travaille, combien d’heures, sa consommation…C’est utile aussi bien pour améliorer la performance des engins que celle des opérateurs. Avec un bon monitoring, on optimalise les ressources et on entretient correctement l’engin dans le but d’une éventuelle revente. »
Rabotage
Enfin, pour les raboteuses, qui retirent les couches d’asphalte pour refaire une route, il existe une technologie via des capteurs qui indiquent, couche par couche, combien de centimètres on peut enlever. « C’est aussi le cas pour les asphalteuses qui, à l’inverse des raboteuses, finissent le travail. Via des capteurs, on peut maîtriser la hauteur et l'épaisseur de la couche d’asphalte que l’on pose. »
Conclusion
Les technologies ne manquent donc pas dans le secteur de la voirie. « Tous les outils sont disponibles pour les entrepreneurs. C’est désormais à eux d’investir et de prendre conscience que cet investissement va leur rapporter sur le long terme. En effet, toutes ces technologies aident l’opérateur à travailler plus efficacement et l’entrepreneur réduit ainsi les frais et les émissions de CO2 avec toutes ces technologies. Mais nous constatons que le secteur de la construction est encore assez traditionnel, et les mentalités doivent changer. De plus, chez Bergerat Monnoyeur, nous assurons l’installation des hardware et software, qui évoluent très vite, un suivi et surtout une formation des opérateurs. Les entrepreneurs ne sont pas seuls face à ces innovations », conclut Walter De Vocht.
Dans le futur, nous reviendrons encore très certainement, plus en détail, sur les technologies présentes dans les machines Caterpillar, comme par exemple, l’Assist, la 3D intégrée et les excavatrices qui travaillent en full automatique. Les machines Caterpillar sont prêtes pour recevoir les technologies du futur grâce à la conduite hydro-électrique, l’ECM (Enterprise Content Management), les pré-équipements de série…
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2D « Indicate » intégré dans la machine, on vous dit comment creuser et si vous êtes bien positionné pour obtenir le plan que vous avez intégré.
Avec le système de pesée « Payload », le godet d’une pelle sur pneu, sur chenille ou un chargeur est capable de peser les matériaux avant de les déposer dans un camion.
Le système « E-Fence » limite l’amplitude du gabarit des machines au niveau de la hauteur, la profondeur, la distance et la giration.
À Malmedy, l’entreprise Bodarwé est spécialisée dans les travaux publics et privés, principalement liés à la voirie. Elle emploie 250 personnes et accorde une certaine importance à la numérisation. Stéphane Bodarwé, administrateur de l’entreprise, nous a expliqué les processus déjà mis en place, aussi bien au niveau administratif que sur chantier.
Bodarwé est une entreprise de classe 8 et a plus de 80 années d’expérience dans la conception et la réalisation de travaux liés à la voirie. Elle dispose aussi de carrières, produit ses enrobés et son béton. En outre, elle a des activités dans le recyclage et la préfabrication de produits en béton destinés à l’égouttage, à l’épuration des eaux et aux travaux de voirie. « Nous sommes une entreprise familiale depuis quatre générations. Mon père et mon oncle sont actuellement à la tête de l’entreprise. Sur les 250 travailleurs que nous comptons, 170 sont actifs dans les travaux liés à la voirie et aux impétrants », explique STÉPHANE BODARWÉ
Parmi ces travailleurs, certains ont 30 à 40 ans d’expérience. « Ils ont des réflexes, par exemple au niveau de l’utilisation du papier, qu’il est difficile de changer du jour au lendemain. Nous avançons donc petit à petit dans cette transition numérique et actuellement, nous n’avons pas la volonté d’imposer un outil. Mais dans le futur, on se tournera vers plus de numérisation, voire une numérisation intégrale », précise-t-il.
Administratif
Au niveau administratif, certains processus de travail sont bien évidemment informatisés. « Nous travaillons, par exemple, avec le logiciel Hit-Office, qui est adapté à nos métiers et au secteur de la construction en général. Il nous permet de gérer les soumissions, les états d’avancement de nos chantiers et les prestations de notre personnel. Outre ce logiciel, nous en avons un autre spécifiquement destiné à notre comptabilité générale et analytique », indique Stéphane Bodarwé. « En outre, chaque gestionnaire de chantier a un accès à distance sécurisé, via son PC, à notre serveur centralisé pour obtenir une information ou en remonter une. »
Bodarwé travaille à 80 % pour le public et 20 % pour le privé. Quid donc de la facturation électronique ? « Depuis le 1er mai 2023, en Wallonie, tous les marchés publics publiés supérieurs à 30.000 € sont soumis à l’obligation de facturation électronique. Vu que les montants dépassent généralement cette somme, nous sommes prêts à ce niveau-là. »
Et si les procédures de soumission se font déjà par e-procurement, le suivi de chantier, aussi bien pour l’adjudicataire que le pouvoir
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« À l’avenir, nous allons encore davantage numériser nos processus »
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adjudicateur, pourra également bientôt se faire électroniquement. « Le SPW a annoncé la sortie du logiciel Omega d’ici la fin de l’année, ainsi que la plateforme Expressum, qui permettra aux deux parties d’échanger, de manière numérique, différents documents comme les états d’avancement, les déclarations de créance, les PV de réunion… »
Sur chantier
Sur chantier, pour les équipes qui travaillent aux raccordements des impétrants dans les bâtiments, elles utilisent déjà au quotidien des tablettes numériques. « Elles nous permettent de communiquer entre le client, le terrain et le bureau. Les « commandes de raccordement » sont envoyées sur une plateforme. Cela permet une bonne communication, notamment visuelle via des photos. Les chefs d’équipe ne savent pas être présents partout et tout le temps au quotidien. Ces tablettes allègent donc leur travail. »
Un autre exemple, avant, les plans d’exécution et les plans de repérage des impétrants étaient systématiquement imprimés. « Désormais, on les reçoit numériquement et on peut les partager avec nos équipes de terrain grâce à la centralisation numérique de nos documents et l’accès à ceux-ci. On ne doit plus tout imprimer et de cette façon, on évite le gaspillage. »
Pour les travaux routiers, tous les gestionnaires et chefs de chantier sont équipés de cannes GPS, un outil de guidage et de géolocalisation. « La plupart des plans de nos chantiers sont numérisés, même si on utilise encore des plans papier qui restent très pratiques dans certains cas. La modélisation du chantier est téléchargée dans cette canne et à partir de ces informations encodées, le gestionnaire va pouvoir implanter le chantier, via un système satellite. Il sait, par exemple, qu’il doit placer une bordure à tel endroit, que la limite du tarmac est à cet endroit… Il peut également faire plus facilement le relevé des travaux réalisés. La canne GPS aide à accélérer certaines tâches », explique l’administrateur de Bodarwé.
Engins
Les engins de chantier sont également équipés de ce système de guidage par GPS,
qui permet aux machinistes de se repérer dans l’espace, et savoir ce qu’ils doivent réaliser…par exemple terrasser à tel endroit et à telle profondeur. « Il voit toutes ces informations sur l’écran dans sa cabine. Le système permet de capter sa localisation et de positionner la machine dans son environnement. Le machiniste sait parfaitement où il est et ce qu’il doit réaliser comme travaux. Avant, une personne, qu’on appelle le suiveur, l’accompagnait pour l’aider à réaliser sa tâche. Ce n’est plus nécessairement le cas, le travail en autonomie est désormais possible. Cette technologie existe pour tous nos machinistes et peu importe leur âge, ils l’apprécient. »
Aussi, pour une question de sécurité, les engins de levage doivent passer un contrôle tous les trois mois. « Leur fiche est désormais numérisée. Chaque machine utilisée est recensée avec ses accessoires de levage. On retrouve aisément l’historique des contrôles pour en assurer le suivi…Dans le passé, tout cela était encore sur papier. »
Enfin, pour identifier le petit matériel (plaques vibrantes, visseuses, pilonneuses…), l’entreprise travaille avec des QR codes. « Une fois que l’on scanne ce code, on a toute une série d’informations techniques sur l’appareil, son année d’achat, le titulaire…Cela permet aussi au magasinier de savoir à qui il a donné l’outil, où il est…c’est un outil de traçage. »
Serveurs plus performants
La direction de Bodarwé suit donc les évolutions technologiques de près et se tient au courant des nouveautés sur le marché.
« Nous nous y intéressons beaucoup, mais attendons que les nouvelles technologies soient à maturité avant de les implémenter. Elles font probablement gagner du temps et de l’argent. Mais revers de la médaille, elles ont aussi un impact au niveau des coûts. En effet, l’investissement initial coûte parfois très cher et la numérisation des processus entraîne l’obligation d’avoir des serveurs de plus en plus performants avec des capacités de stockage supplémentaires, qui ont aussi un coût. Mais à l’avenir, il est évident que nous allons encore davantage numériser nos processus et adopter les futures nouvelles technologies », conclut Stéphane Bodarwé.
BODARWÉ
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Le machiniste sait désormais travailler en toute autonomie.
Les engins de chantier sont équipés de systèmes de géolocalisation.
Syslor, des solutions innovantes pour cartographier les réseaux enterrés
Syslor est une jeune entreprise innovante implantée à Metz, en France. Elle a été fondée en 2017 par Edouard Semin et compte une vingtaine de collaborateurs. Elle propose et développe des solutions numériques pour les entreprises de travaux publics, plus spécifiquement les voiristes, et les gestionnaires de réseaux. Elle participera à notre salon Digital Construction Brussels, au mois d’octobre.
Si on se réfère aux propos de son président fondateur, cette jeune PME située dans le département de La Moselle (région Grand Est), avec une filiale au Luxembourg, a de l’ambition. « Nous voulons devenir le Google Maps des réseaux enterrés », a déclaré EDOUARD SEMIN , dans une interview accordée au Moniteur, un hebdomadaire de référence dans la construction française.
Réalité augmentée
Syslor a développé un récepteur GNSS
(Global Navigation Satellite System), qui permet de localiser un élément partout en temps réel, avec une précision centimétrique. Ce boîtier fonctionne avec des solutions déployées sur smartphone et tablette, dont trois applications distinctes. « La première permet la visualisation très précise des réseaux de voirie enterrés et leur environnement. On va numériser un plan projet ou existant via un traçage de points et de lignes. Ensuite, le plan va être transformé en réalité augmentée pour faciliter le marquage au sol et son maintien. On peut ensuite creuser en toute sécurité pour installer ou réparer de nouveaux réseaux à l’intérieur des tranchées », explique MARIE STOMP, déléguée commerciale & marketing chez Syslor.
Jumeau numérique
La deuxième application concerne le géoréférencement des réseaux par photogrammétrie. « À partir d’une vidéo, on crée un nuage de points en 3D (jumeau numérique de la tranchée), une ortho photo en 2D et un plan de récolement certifié ou jumeau numérique. Le tout est géoréférencé avec une précision de moins de 10 cm. Comment procéder ? Vous ouvrez la tranchée et posez les réseaux. Ensuite, vous relevez les points de calage à l’aide du récepteur Syslor, vous prenez la vidéo à l’aide de votre smartphone et vous transmettez les données sur une plateforme via l’application. Syslor reçoit les fichiers sur son portail, modélise la tranchée et met les livrables à disposition du client : les nuages de points géoréférencés, l’ortho photo géoréférencée et le plan de récolement certifié », indique Marie Stomp.
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DOSSIER
Le boîtier et un plan projeté en réalité augmentée sur le smartphone.
Photo :© Syslor
Implantation
Enfin, la dernière application « levé de points » permet soit de récolter des données existantes sur le terrain dans le but de les retranscrire dans un système d’information géographique, soit à l’inverse reporter sur le terrain, à l’aide de points, des ouvrages à construire : trottoir, voirie…. « Je prends l’exemple du placement de nouveaux parterres de fleurs. Soit, un plan a été créé en amont dans le portail et sur l’application, l’opérateur va voir où ils sont. Soit, en prenant les éléments de la réalité en compte, il va voir cette fois-ci où placer les nouveaux parterres. C’est possible de lever les points en cercle, arc de cercle ou rectangle. »
C’est l’opérateur de terrain qui doit utiliser les solutions proposées par Syslor. « Contrairement aux solutions topographiques traditionnelles, qui sont à destination des géomètres, les nôtres sont à destination des opérateurs de terrain qui sont au plus près des chantiers. Nous vendons le récepteur GNSS et nos trois applications distinctes sont téléchargeables dans le Google Play ou l’App Store. C’est très simple d’utilisation, pas cher et assez ludique. Une fois le matériel acquis, l'opérateur ou le gestionnaire de réseau travaillera en toute autonomie. Il y a juste à envoyer les données dans notre plateforme, qui est en permanence en lien avec le chantier et donc régulièrement mise à jour », souligne la déléguée commerciale & marketing.
Avantages
Marie Stomp pointe de nombreux autres avantages à ces solutions innovantes. « C’est rentable car le chef de chantier est autonome et gagne du temps. Le projet est plus rapidement terminé et cela diminue la durée des complications induites par le chantier, comme les embouteillages, les déviations, la sécurité des passants… Il y a aussi un aspect durable, le géomètre doit moins se déplacer, les trajets sont donc réduits et l’empreinte écologique est faible avec une consommation de carburant moins importante et une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, c’est « safe », car la précision de la cartographie est telle qu’elle diminue les risques d’accident lorsqu’on creuse et excave les terres. L’opérateur maîtrise parfaitement l’environnement où il travaille et de plus, il y a moins de gravas excavés et remblayés. »
L’entreprise est également labellisée par la Fondation Solar Impulse, un label pour les solutions efficientes et écologiques. « Il donne du sens à nos actions. Il nous donne une bonne visibilité et une bonne reconnaissance de la part d’acteurs reconnus, une reconnaissance de nos solutions plus vertes. »
Ouvrir à l’international
Dans l’Hexagone, la célèbre entreprise de travaux routiers Eurovia (groupe Vinci) travaille avec les solutions de Syslor. « En Belgique, nous avons des clients comme Colas, Nonet et TRBA. Nous espérons nouer de nombreux autres contacts lors de notre participation au salon Digital Construction Brussels, car nous voulons nous ouvrir à l’international », conclut Marie Stomp.
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Photo :© Syslor
Une capture d'écran de la projection d'un nuage de points en réalité augmentée.
« Contrairement aux solutions topographiques traditionnelles, qui sont à destination des géomètres, les nôtres sont à destination des opérateurs de terrain. »
Matexpo soufflera ses 40 bougies au mois de septembre
Matexpo, le salon professionnel des machines et du matériel pour la construction, fête cette année sa 40e édition. Il aura lieu à Courtrai Expo du mercredi 6 au dimanche 10 septembre. Gregory Olszewski présente l’événement et explique aussi l’évolution technologique de tous les engins de chantier qui seront exposés.
Tout a commencé en 1946 à Harelbeke (Flandre occidentale). À l’époque, la Belgique sortait de la Deuxième Guerre mondiale et la région de Courtrai avait été fortement frappée par les bombardements. Quelques entrepreneurs avaient donc émis l’idée d’organiser un salon de la construction local, dans le cadre de la reconstruction d’après-guerre.
En 1969, le salon déménageait dans les Halles de Courtrai, qui offraient plus d’espace, et s’appelait « Salon du bois et de la construction » (« Hout en Bouwbeurs »). Mécontents de ce déménagement, les commerçants d’Harelbeke s’étaient battus pour conserver un événement dans leur commune. Deux salons identiques s’étaient donc tenus, à Courtrai et Harelbeke, simultanément. Ce fut la seule et unique fois.
Matexpo en 1975
En 1975, le nom Matexpo faisait son apparition pour la première fois et était utilisé en combinaison avec le nom initial du salon. C’est en 1985 que la seule dénomination Matexpo était gardée, avec la volonté de ne pas s’attacher à l’orientation locale, mais de prendre un caractère national et se concentrer sur les équipements de construction. « C’est également dans les années 80 que l’organisation a décidé de passer d’un salon, à la base, dédié au grand public et aux professionnels à un événement uniquement professionnel. Car
oui, Matexpo est le salon B2B par excellence », souligne GREGORY OLSZEWSKI.
Début septembre, vous aurez donc l’occasion de déambuler dans les 135.000 m² des Halles de Courtrai Expo pour visionner les toutes dernières nouveautés en matière de machines et matériel de construction. Environ 350 exposants, représentant plus d’un millier de marques, répondront à toutes vos questions et sollicitations. « À chaque édition, entre 80 et 85 % de nos grands exposants reviennent. On constate une rotation chez les plus petits », précise le directeur de Matexpo.
Trois évolutions
Depuis 1947, soit un an après son lancement, l’événement est biennal. Il a donc lieu tous les deux ans, entrecoupé par les Demo Days. En près de 80 ans d’existence, Matexpo en a donc vu défiler des engins dédiés aux travaux routiers, au génie civil, au recyclage,
UN LIVRE « ANNIVERSAIRE » ET UNE EXPOSITION DE VIEUX ENGINS
Dans le cadre de cette édition anniversaire, les organisateurs de Matexpo se sont plongés dans les archives pour compiler des informations, articles et photos des éditions précédentes. Les meilleures trouvailles seront publiées dans un livre spécial, qui sera distribué à tous les exposants et mis en vente pour les visiteurs. Signalons aussi l’organisation d’une exposition de vieux engins de chantier, qui sera visible à l’entrée de Matexpo ainsi que sur différents stands. Pour sensibiliser les jeunes à rejoindre le secteur, des actions ont été menées pour inviter les élèves des écoles techniques à visiter le salon, le jeudi 7 septembre. Un concours leur permettra de remporter des chèques-cadeaux à investir dans du matériel scolaire. Un job days, tant pour les exposants que pour les entreprises, sera organisé le samedi 9 septembre. La Journée de la Voirie réunira les entreprises de génie civil et de voirie ainsi que les exposants, le jeudi. Après un exposé de l’agence flamande des routes et du trafic, ils auront l’occasion de réseauter. Enfin, comme lors de chaque édition, des séminaires et sessions d’information auront lieu durant l’événement. Ils seront notamment organisés par notre association professionnelle Embuild Plus.
24 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 DOSSIER
Gregory Olszewski , le directeur de Matexpo.
à la manutention, à l’industrie…Gregory Olszewski pointe trois évolutions majeures, dont la numérisation, thème de ce dossier. « Toutes ces machines sont désormais équipées de la combinaison topographie/GPS/laser. Dans sa cabine, l’opérateur peut voir sur écran toutes les étapes à suivre dans son travail. Désormais, cet opérateur n’est plus quelqu’un qui doit uniquement manipuler deux à trois joysticks. Il doit comprendre l’informatique et avoir des connaissances techniques assez larges. » Dans le futur, il explique que des travaux de voirie, terrassement…pourraient être réalisés avec un opérateur à distance, et plus directement sur site. « Dans un environnement bien défini, des travaux bien ciblés et surtout, sans aucun obstacle, ce serait tout à fait possible. L’actualité nous le montre presqu’au quotidien avec des exemples de mini-bus qui roulent de manière autonome dans certaines grandes villes. Mais attention, un opérateur humain sera toujours nécessaire. Dans le cas de travaux de construction, il serait à proximité dans un container ou contrôlerait le site depuis le bureau. Ces exemples sont plutôt rares en Belgique, mais je suis certain que nous en verrons de plus en plus à l’avenir. Cette technologie permettra de gagner en efficacité. »
Deuxième évolution : l’ergonomie. « Le confort des machines actuelles a fortement augmenté ces 15 à 20 dernières années. Elles sont beaucoup plus confortables pour les opérateurs. C’est important car déplacer une grue, même plus petite, ce n’est pas un cadeau ! », précise Gregory Olszewski.
Enfin, en trois, il pointe la durabilité. « Les grandes sociétés de construction veulent souvent montrer l’exemple dans ce domaine avec, par exemple, l’électrification de leur flotte. Mais ce n’est pas toujours si facile à réaliser dans la réalité. Prenez le cas d’une machine qui tourne entre 8 et 12 heures sur un chantier. Si vous utilisez une électrique, à l’heure actuelle, elle ne tiendra pas au niveau de son autonomie. Par contre pour une petite grue à tour, qui ne fonctionne qu’à certains moments bien précis, c’est tout à fait possible avec une batterie à côté. L’électrification des petites machines est actuellement possible, pour les plus grandes, il faudra encore attendre d’autres technologies. Attention de ne pas enterrer le diesel trop vite. À mon avis, dans dix ans, il sera encore bien présent. »
Sécurité
L’aspect sécurité est aussi important pour le directeur de Matexpo. « Depuis une quinzaine d’années, on y accorde beaucoup plus d’attention avec des engins, de plus en plus intelligents, et qui sont capables d’éviter les obstacles. Il y quelques années, Constructiv avait lancé sa campagne de sécurité sur le travail en hauteur, suivie par « Safety my priority » de l’ex-Confédération Construction. Cela nous avait motivés à décerner, outre les traditionnels Innovation et Green Awards, le Safety Award. Ce sera la troisième fois que ce prix sera remis. »
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EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 25 MATEXPO
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Toutes les parties prenantes de l’ACER, dont Embuild Wallonie, réunies à Liège
Le 26 mai dernier, un événement sur la thématique de l’Alliance Climat Emploi Rénovation (ACER) s’est tenu au Val Benoît, à Liège. Intitulé « Ensemble Alliés pour le Climat, l’Emploi et la Rénovation », il a rassemblé 91 organisations différentes impliquées dans cette alliance, dont Embuild Wallonie.
De nombreux acteurs de l’ACER (ministres, représentants du gouvernement, administrations, fédérations d’entreprises, secteur associatif et syndicats) s’étaient donné rendez-vous sur le site de l’ancien campus universitaire, rénové et transformé en un quartier d’affaires durable il y a quelques années, et situé le long de la Meuse. Objectif : rassembler les parties prenantes et échanger, via des tables rondes, sur les nombreux enjeux de l’ACER et de la rénovation énergétique, en Wallonie. L’événement, organisé par le SPW, en partenariat avec SPI (agence de développement économique pour la province de Liège), était animé par Arnaud Ruyssen, journaliste à la RTBF.
Outil opérationnel de la SRLT
L’Alliance Climat Emploi Rénovation a été lancée en 2021 par le Gouvernement wallon. Elle est l’une des actions du Plan de Relance de la Wallonie et constitue l’outil opérationnel de la Stratégie Rénovation à Long Terme des Bâtiments (SRLT). Les objectifs sont d’atteindre le label A décarboné pour les logements privés en 2050 et les logements publics et le parc non-résidentiel en 2040. Pour y arriver, il faudra réaliser 125 rénovations profondes/ jour pendant 30 ans et donc tripler le rythme actuel pour passer de 1 à 3 %. Pour le secteur de la construction, cela représente 120 milliards € de travaux et 36.000 emplois créés. L’enjeu est donc majeur.
Différents groupes de travail sont à
l’œuvre depuis quelques mois pour mettre des actions en place. Et l’événement du mois de mai a bien distingué quatre groupes opérationnels : la demande, l’offre, le financement et les bâtiments publics. Embuild Wallonie participe activement aux travaux sur l’offre, la demande et le financement.
Demande
Au niveau de la demande, il s’agit d’aider le citoyen pour répondre à ses questions dans un projet de rénovation énergétique : que faire et comment procéder ? Les guichets de l’énergie constituent une porte d’entrée pour obtenir des informations sur les audits et les possibles primes à obtenir pour réaliser ce type de travaux.
Il existe aussi les plateformes locales de rénovation qui accompagnent les citoyens dans leurs rénovations. D’autres projets ambitionnent une intégration plus importantes des différents services et intervenants d’un projet de rénovation énergétique. RENO+ est l’un de ces projets de services intégrés. Porté par Embuild Wallonie, Buildwise et GreenWin, il vise à développer des solutions pour massifier et simplifier les opérations de rénovation en proposant des trains de rénovation pour accélérer la rénovation de logements privés. Des projets, à Braine-l’Alleud et à Charleroi, sont en cours de montage.
Dans le cadre de RENO+, une étude a été réalisée pour permettre d’identifier cinq profils de citoyens vis-à-vis de la rénovation : 44 % se disent non-concernés, 15 % rebelles, 15 % désemparés, 13 % éco-responsables et 13 % alertes. L'accompagnement proposé par RENO+ sera adapté à chaque profil afin d'offrir un service répondant au mieux aux attentes et besoins des citoyens.
Offre
En matière d’offre, le directeur général
28 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 SECTEURS & MÉTIERS
« L’Alliance Climat Emploi Rénovation est l’une des actions du Plan de Relance de la Wallonie et constitue l’outil opérationnel de la Stratégie Rénovation à Long Terme des Bâtiments. »
d’Embuild Wallonie, Hugues Kempeneers, a d’abord évoqué le prix des matériaux en distinguant deux types : ceux qui ne demandent pas ou peu de transformation énergétique, comme le bois, et qui reviennent à un prix semblable à celui d’avant la crise sanitaire et les autres comme l’acier, le ciment et le béton dont les prix continuent d’augmenter. Il a aussi mis le focus sur la demande croissante de matériaux biosourcés et l’importance de la réindustrialisation de la Wallonie, vu le taux de fuite. En effet, sur 100 € investis dans le secteur en Wallonie, 41 bénéficient à la construction wallonne et 59 partent ailleurs.
En matière d’emploi, la construction wallonne cherche toujours 7.000 paires de bras, auxquelles il faut ajouter les 36.000 nécessaires pour l’ACER, et au niveau national, le secteur aura besoin de 100.000 travailleurs supplémentaires dans les cinq ans à venir. Le secteur travaille main dans la main avec le Forem et l’IFAPME pour remédier à cette pénurie de main-d’œuvre. « À très court terme, nous devons mettre en place des quick-wins avec ces deux partenaires et à plus long terme, il faut absolument revaloriser les filières construction, qui ne doivent plus être un choix par défaut. On y travaille », a-t-il indiqué.
Bâtiments publics
La rénovation des bâtiments publics est également un point important de l’ACER. Le SPW emploie 10.000 personnes et dispose de plus de 1.500 bâtiments, un parc immobilier qui devient vieillissant. Chaque travailleur dispose de 36 m², soit le double de toutes les
L’événement a rassemblé 91 organisations différentes impliquées dans l’ACER. Embuild Wallonie était représentée par son directeur Hugues Kempeneers.
autres fonctions publiques. Et pour 60 % des collaborateurs, le télétravail a été renforcé. Il s’agira de rationaliser ces espaces de travail et de réaliser un cadastre du parc immobilier de la Région wallonne. Le SPW veut se montrer exemplaire dans sa stratégie de rénovation et travaille pour développer des outils ainsi que des clauses sociales, environnementales et éthiques.
Au niveau communal, l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) a demandé de mettre en place un droit de tirage, un fond accordé à chaque commune pour la rénovation de ses bâtiments, au lieu de travailler avec des appels à projets difficilement gérables. Le droit de tirage permettrait de rétablir une certaine équité entre chaque commune, selon l’UVCW.
Financement
Les banques auront un rôle à jouer pour le financement de cette rénovation énergétique. Et les citoyens sont de plus en plus nombreux à emprunter pour procéder à ce type de rénovation. Selon Febelfin, les crédits à la rénovation dits « écoénergétiques » ont connu une augmentation de plus de 45 %, par rapport au premier trimestre de l’année dernière. Actuellement, les bénéfices engendrés par les économies d’énergie ne sont pas pris en compte lors de l’octroi d’un emprunt. Mais Febelfin y travaille avec notre secteur, ainsi que pour développer des outils de financement. Elle demande aussi l’accès à une base de données PEB pour aider et guider les clients dans un trajet de rénovation.
La Société Wallonne du Crédit Social (SWCS) est aussi présente pour aider ceux qui se voient refuser l’octroi d’un crédit bancaire. Elle finance 15 projets/jour dont un tiers, donc 5, correspondent à ce qui est souhaité en termes de rénovation profonde.
Ministres wallons
Les ministres wallons Christie Morreale (Emploi), Willy Borsus (Economie) et Philippe Henry (Energie) ont confirmé pleinement s’investir pour atteindre les objectifs de cette Alliance Climat Emploi Rénovation, en termes d’emploi, de réindustrialisation de la Wallonie et d’accessibilité financière de la rénovation énergétique.
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 29 ALLIANCE CLIMAT EMPLOI RÉNOVATION
L’économie circulaire à portée de main : passez à l’action !
Au-delà de sa dimension environnementale, l'économie circulaire représente une véritable question stratégique et économique pour les entrepreneurs. Le temps est à l'action, car les changements sont inévitables. Chez Embuild Wallonie, des spécialistes en la matière peuvent vous accompagner dans cette transition circulaire. Vous pouvez également tester votre chantier à la circularité. Des projets existent.
Les pressions environnementales et les nouvelles réglementations exigent une adaptation rapide de notre secteur. En choisissant d’anticiper ces changements, vous avez la possibilité de renforcer votre position concurrentielle, stimuler votre croissance et saisir des opportunités de marchés. N'attendez pas que l’urgence s'impose à vous ! Nous sommes là pour vous accompagner à chaque étape de ce processus, en vous fournissant les conseils, les ressources et les connaissances nécessaires pour réussir.
Référents bas carbone
Découvrez comment l'économie circulaire peut être une force motrice pour votre entreprise. Bonne nouvelle, il n’y a aucun prérequis pour se lancer. Les référents bas carbone/économie circulaire d’Embuild Wallonie, soutenus par Wallonie Entreprendre, sont à votre disposition pour vous accompagner dans cette transition. Que vous souhaitiez généraliser le recyclage, intensifier le réemploi, explorer de nouvelles méthodes de conception ou encore explorer des opportunités d'investissement, nos experts sont là pour vous guider.
Passez à l'action, en commençant par un entretien gratuit au sein de votre entreprise. Les référents établiront ainsi un plan d'action personnalisé, spécialement conçu pour vous aider à concrétiser vos ambitions à court, moyen, et long terme. Et ce n'est pas tout ! Vous pourrez bénéficier d'un suivi at-
tentif, tout au long de votre parcours. Alors, qu'attendez-vous ?
Chantier pilote
Votre prochain chantier de construction ou démolition, en Wallonie, produira des déchets de laine de verre, de tuiles ou briques en terre cuite, ou encore des déchets de plâtre (blocs et plaques) ? Alors si l’adoption de bonnes pratiques de tri et gestion de ces déchets vous intéresse, faites-en un chantier pilote dans le cadre du projet CD² (Circulation des Déchets de Construction et de Démolition) et recevez le soutien de Buildwise et ses partenaires dans la rédaction d’un plan de gestion des déchets, dans le choix et l’usage de bonnes pratiques, ainsi que dans l’organisation de l’évacuation des déchets vers des filières spécifiques. Une compensation financière est prévue pour les PME.
SECTEURS & MÉTIERS 30 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023
Recyparc Pro
Le projet Recyparc PRO vise à créer des centres de collecte, recyclage et de réemploi des matériaux de construction en Wallonie.
Un réseau de sites sera créé pour faciliter l'accès à ces centres ainsi qu’une plateforme de vente en ligne. En plus de réduire les déchets de construction et de promouvoir la réutilisation, le projet vise également à sensibiliser les professionnels et les particuliers à l'importance du tri et du recyclage. À partir de cet été, vous pouvez déposer à Recynam SA (Rue Bossimé, 5101 Namur) vos matériaux tels que le bois, le plâtre, les châssis, les isolants, le béton cellulaire ou tout flux réemployable et commandez sur cornermat.be les matériaux de réemploi dont vous avez besoin.
Les projets CD² et Recyparc PRO sont réalisés avec le soutien de la Wallonie, dans le cadre du plan national de relance et de résilience (PNRR), financé par l’Union européenne (Next Generation EU).
INFO : circular.wallonie@embuild.be
ENVIRONNEMENT
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 2023 31 Engagez-vous et signez la charte safetymypriority.be
CONSTRUIRE EN TOUTE SÉCURITÉ
Les partenaires du projet CD² .
« Les Nouveaux Bâtisseurs», une série TV pour attirer de nouveaux talents
Dans le cadre du projet RENO+, Embuild Wallonie, Buildwise et Greenwin ont lancé la campagne « Les Nouveaux Bâtisseurs». Il s’agit d’une série de six épisodes mettant en lumière des acteurs engagés dans la construction et la rénovation énergétique des bâtiments. Elle sera visible les samedis, du 3 juin au 8 juillet sur la Une et, à plus long terme, sur le site internet de la RTBF et les réseaux sociaux.
Montrer que les métiers de la construction et de la rénovation sont nobles, passionnants, orientés vers les nouvelles technologies et bien rémunérés. Tels sont, entre autres, les objectifs poursuivis par cette nouvelle campagne d’image sectorielle mise sur pied pour recruter une main-d’œuvre qui, on ne vous apprend rien, fait cruellement défaut. Pour rappel, 6.000 à 7.000 postes sont vacants dans la construction wallonne et d’ici 5 ans, il faudra recruter 30.000 nouveaux professionnels.
Panel d’initiatives
Les actions se multiplient donc pour remédier à ce problème récurrent. Après les campagnes « Je construis mon avenir » d’Embuild Wallonie et ses partenaires et « Nous construisons demain » de Constructiv, la série « Les Nouveaux Bâtisseurs » vient compléter un panel d’initiatives visant à promouvoir les métiers de la construction pour recruter massivement. « La pénurie de main-d’œuvre constitue un réel enjeu pour la construction. L’objectif de cette série est de promouvoir le secteur tout en démontrant ses évolutions qui dépassent les simples clichés et ainsi attirer de nouveaux candidats et candidates. Ce format inédit de magazine-TV touche le grand public, aussi bien la nouvelle que l’ancienne génération. C’est primordial puisque l’on sait que les parents jouent un rôle important dans l’orientation de leurs enfants », indique HUGUES KEMPENEERS , directeur général d’Embuild Wallonie.
Cette campagne a été conçue et réalisée
« Ce format inédit de magazine-TV touche le grand public, aussi bien la nouvelle que l'ancienne génération. »
avec l’expertise d’une société de production, Clair-obscur Productions, en partenariat avec l’IFAPME. Elle est soutenue par la Wallonie, Volta, le Forem et nos membres Thomas & Piron, FT Châssis, Macors et Nonet. « La série propose des portraits de femmes et d’hommes qui nous expliquent leur métier, et leur cheminement vers leur choix professionnel. Le spectateur peut entrer dans la vie de ces artisans qui nous permettent de vivre dans des habitats agréables », explique BERTRAND LECLIPTEUX , le producteur.
Profils attachants
Les profils de ces personnages attachants sont très variés. Du jeune à la recherche d’un métier aux perspectives d’emploi garanti, à l’ancien(ne) employé(e) de bureau qui se reconvertit à une profession qui fait sens ou l’aide à réintégrer une place dans la société après un burn-out, en passant par l’artisan amoureux de son métier…L’émotion, l’humour et la profondeur sont au rendez-vous. « Nous voulions quelque chose qui ouvre les yeux et les esprits et nous espérons que cet objectif sera atteint. Nous ambitionnons de toucher et de mobiliser les candidats à un nouveau métier, à la reconversion et les chercheurs d’emplois, mais aussi leur entourage qui peut avoir une influence déterminante dans leur choix de carrière. Il était plus que temps de s’adresser à cette cible également, d’où la volonté de multiplier les canaux de diffusion, TV, web, réseaux sociaux, de manière complémentaire », souligne FRANÇOISE SCHEEPERS, responsable de la communication stratégique de GreenWin et à l’origine du projet.
32 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 SECTEURS & MÉTIERS
Les Ssurprenantes qualités du Grand Musso !
Sous son air viril et son rude caractère, le Grand Musso recèle un espace majestueux, des matériaux raffinés et une généreuse technologie embarquée. Ce pick-up au confort de limousine sait tout faire : doté d’une capacité de remorquage de 3,5 tonnes et d’une benne de chargement allongée (doublement protégée par son bedliner), il accueille aisément 1.060 kg de charge utile sans broncher. Ce super pick-up bénéficie évidemment de 5 ans de garantie.
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Comment le secteur peut-il tirer profit de la numérisation ?
Buildwise, l’ancien CSTC, a examiné les tendances à court et à long terme qui détermineront l’avenir du secteur et leurs conséquences. L’une des conclusions est que les entreprises de construction n’échapperont pas à la poursuite de la numérisation.
Cet article est le deuxième d’une série consacrée au rapport « Analyse de tendances et d’impact dans le secteur (belge) de la construction ».
Volumineux et très complet, il a été préparé par Buildwise pour son Comité de vision. Vous pouvez trouver le premier article dans le numéro précédent (juin) d’Embuild Magazine.
Le rapport a été rédigé sous la direction du consultant KPMG, à l’aide de recherches documentaires et d’entretiens avec des experts internes et externes au secteur de la construction. Trois secteurs ont été examinés plus en détail : les entrepreneurs généraux, les menuisiers et les installateurs de sanitaires et HVAC. L’étude a porté non seulement sur les technologies de la construction en tant que telles, mais aussi sur les aspects politiques, économiques, sociaux,
DES OBSTACLES SUR LA ROUTE
Malgré ses avantages, la numérisation ne se fera pas sans heurts. La transformation numérique des entreprises de construction se heurte à plusieurs obstacles. Un processus de construction est fragmenté et souvent décentralisé, avec de nombreux sous-traitants et autres acteurs utilisant parfois leurs propres technologies. Il n’est pas évident de parvenir à un partage général des connaissances et de l’utilisation d’une technologie. Il existe également des obstacles juridiques, tels que la responsabilité et le respect de la vie privée et des droits de propriété intellectuelle.
En outre, une technologie évolue en règle générale, et les entreprises doivent donc constamment parfaire leurs compétences. De plus, les technologies sont souvent complexes et nécessitent une grande expertise en matière d’installation et de maintenance. Cela peut mener à une plus grande fragmentation et même à des changements de pouvoir dans les relations entre les entreprises. Enfin, il y a aussi la sécurité numérique. La technologie numérique est vulnérable aux cyberattaques dont peuvent être victimes une entreprise, ses clients, mais aussi la construction elle-même.
technologiques, écologiques et juridiques, en abrégé PESTEL.
Dix mégatendances
Dix mégatendances sont apparues. Sur base de celles-ci, le rapport identifie trois thèmes principaux : la numérisation, la durabilité et l’investissement dans les collaborateurs et leurs compétences. Si les entreprises de construction et d’installation ne se concentrent pas sur ces thèmes, elles ne seront pas en mesure de relever les défis à venir.
L’analyse des tendances et de l’impact de Buildwise est sans équivoque : on ne soulignera jamais assez l’importance de la technologie numérique dans les activités futures des entreprises de construction et d’installation. Robotisation, intelligence artificielle, BIM, Internet des Objets, analyse des données, réalité augmentée et virtuelle, impression 3D…Ce sont en effet plus que des slogans et des modes temporaires.
Il s’agit de concepts qui auront un impact majeur sur notre société à (moyen) long terme. Ils conduiront à des changements perturbateurs qui entraîneront une rupture avec le passé. « Il appartient au secteur de la construction de demain de monter dans le train de ces nouvelles technologies et d’étudier, étape par étape, la signification potentielle d’une nouvelle technologie pour le secteur, afin que l’ensemble du secteur belge de la construction soit prêt et ne doive pas courir derrière les faits », selon le rapport.
Avantages
Selon le rapport, la numérisation est plus que jamais un moyen de travailler plus rapidement, plus efficacement et de manière plus conviviale. Mais dans le secteur belge de la construction, la maturité dans ce domaine varie considérablement. Quelques pionniers du secteur sont déjà fortement numérisés, tandis qu’une grande partie ne le sont que dans une mesure très limitée. Le rapport conclut que, dans l’ensemble, la maturité de la numérisati-
34 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 SECTEURS & MÉTIERS
on est faible dans le secteur.
Mais en même temps, on se rend compte que la numérisation peut conduire à l’innovation dans toutes les parties de la chaîne de valeur de la construction, non seulement dans la phase de conception et de construction, mais aussi dans l’exploitation des travaux de construction. Les entreprises sont donc prêtes à investir dans ce domaine. Dans une enquête récente de KPMG, 43 % des entreprises du secteur de la construction ont déclaré qu’elles réaliseraient des investissements importants dans la technologie.
La robotisation, l’automatisation et d’autres formes de numérisation sont considérées comme un moyen d’accroître la productivité et d’atteindre ainsi une plus grande capacité. Mais la numérisation généralisée peut également réduire les frais liés aux échecs, par exemple en permettant une meilleure planification. Combinée à une productivité accrue, elle peut entraîner une baisse des coûts de construction et une augmentation de la marge bénéficiaire.
Applications
Le terme « numérisation » peut être interprété de manière très large. Les technologies innovantes dans le secteur de la construction et de l’installation sont parfois appelées ConTech, l’abréviation de Construction Technology. Dans le secteur de l’immobilier, on parle
plutôt de PropTech (Property Technology). Mais il ne fait aucun doute que la numérisation crée de nouvelles opportunités pour nos entreprises. Voici quelques exemples.
● La mise en œuvre de ‘Robotics' permet d’accroître l’efficacité, la productivité et la sécurité. Cette technologie peut être utilisée pour la production de logements modulaires, le soudage robotisé, le traitement de matériaux sur chantier…
● L’utilisation de l’intelligence artificielle (AI) afin de remédier aux problèmes de pénuries de main-d’œuvre, élaborer des plans d’entretien et garantir la sécurité sur les sites de construction.
● Le management du processus allant de la conception à l’exécution, la gestion d’utilisation et la démolition finale. Les nombreuses données peuvent être reliées à un modèle d’objets 3D (BIM). L’objectif est de beaucoup mieux préparer le chantier et de réduire les coûts liés aux erreurs. Les multiples données technologiques et géométriques, traitées dans le modèle BIM, peuvent ensuite continuer à être utilisées dans une série d’applications telles que Virtual & Augmented Reality, Digital Twins in facility management…
● La liaison numérique entre sites de construction permet une interaction judicieuse entre software et hardware avec, en corollaire, une vision d’ensemble du projet en temps réel pour les différentes parties prenantes.
● Les logiciels de tracking et l’internet of things (IoT) aident à conserver un aperçu de l’endroit où l’appareillage se trouve et de la façon dont ces outils peuvent être mis en œuvre de façon plus efficiente pour améliorer les performances.
● L’utilisation de Blockchain pour la gestion de projets. L’avantage est que cette technologie est décentralisée et évolutive. De plus, elle accroît la transparence et la sécurité.
● Des applications sur smartphones afin d’optimiser les activités de construction.
Il ne s’agit là que de quelques exemples. Pour savoir comment nos constructeurs de routes et d’infrastructures numérisent leurs entreprises et quels avantages ils en tirent, consultez le dossier de ce numéro d’Embuild Magazine.
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 35 BUILDWISE
En mars dernier, Buildwise a dévoilé les dix mégatendances dans ses nouvelles installations, à Zaventem.
Nouvelle Note d’information technique sur l’exécution des structures en béton
La Note d’information technique (NIT) n° 285 « Exécution des structures en béton » a été publiée cette année par Buildwise sous la signature de l’ingénieure Vinciane Dieryck.
Cette NIT traite, sur 196 pages abondamment illustrées, des constructions comportant des éléments en béton coulé sur place et des éléments préfabriqués. Elle résume le savoirfaire relatif à l'exécution, tenant compte des spécifications de la norme européenne NBN EN 13670 et de son supplément national, la norme NBN B 15-400. La NIT 285 intéressera autant les entrepreneurs que les maîtres d'ouvrage, architectes et bureaux d'études.
Consultable sur www.buildwise.be et élaborée par le Comité technique « Gros œuvre et entreprises générales » de Buildwise, la NIT 285 s’intéresse d’abord au système des normes européennes relatives aux structures en béton et à leur exécution et donne ensuite toutes les recommandations utiles à la réalisation de telles structures.
Ce processus demande que l’on accorde une attention particulière à la sécurité sous tous ses aspects. Certaines spécifications particulières peuvent aussi quelquefois influencer le prix de la structure en béton. Pour la facilité, la NIT 285 propose un petit lexique avec la traduction néerlandaise des principaux termes utilisés dans le jargon du métier.
Gestion de l’exécution
La NIT innove en abordant la question de la gestion de l’exécution et en particulier celle de la gestion de la qualité. Une série de documents peuvent être nécessaires : les spécifications d’exécution, le plan de qualité et la
documentation de l’exécution. Ces trois pôles sont traités successivement dans la NIT, qui traite aussi des classes d’exécution, de la documentation de contrôle et de l’action à mener en cas de non-conformité.
Spécification du béton
Choix multiples : classes de résistance, d’environnement, de consistance, prévention de la réaction alcali-silice, spécification des granulats, ciment, eau, air, etc. Toutes ces questions sont abordées, sans oublier la spécification des bétons spéciaux : autoplaçant, projeté, léger ou lourd, colloïdal, préfabriqué, apparent, renforcé de fibres, étanche, pour dalles de sol, en contact avec l’eau potable et d’autres encore.
Planning et rendement
L’établissement d’un planning diffère selon qu’il s’agit d’un béton coulé en place ou
36 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 BUILDWISE
préfabriqué, avec toujours le désir d’optimiser la structure créée tout en maîtrisant les coûts.
Coffrage et armatures
Vaste sujet : les parois de coffrage en bois, métal ou matériau synthétique, les coffrages traditionnels ou modulaires, les principes de conception et de mise en place, les cas spéciaux, coffrages permanents, grimpants, glissants, avec pompage par le bas… Les produits de décoffrage, de nettoyage, de protection… La NIT vous dira tout !
Quatre pages sont ensuite consacrées aux armatures en aciers divers, à leur façonnage et soudage ainsi qu’à leur mise en place correcte.
Mise en œuvre et décoffrage
Transport, déchargement, déversement, pompage du béton sont détaillés. Il y a aussi les techniques particulières : béton auto-
plaçant, projeté, léger et lourd, bétonné sous eau. Le serrage et la vibration, les joints de reprise, les finitions du béton…
La NIT 285 consacre en outre quelques pages au décoffrage, au moment de le faire, au durcissement accéléré et au réétançonnage.
Cure et protection du béton
Si le béton frais et jeune demande certains soins et protections, le béton durci en demande tout autant. La NIT les passe tous en revue.
Autres aspects
Le montage des éléments préfabriqués en usine ou sur chantier, leur manutention et stockage, leur mise en place et calage, leur assemblage et l’achèvement sont autant de points d’attention. Les tolérances sont aussi abordées dans la NIT 285 sous tous leurs aspects, de même que les divers contrôles avant, pendant et après exécution.
EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 37
BUILDWISE
Guide de l’entretien pour des bâtiments durables
Publié en cette année 2023 sous le patronage du Comité technique ‘Architecture’ de Buildwise (ex-CSTC), le ‘Guide de l’entretien pour des bâtiments durables’ est le fruit d’une collaboration avec les fédérations professionnelles du secteur de la construction, le Collège national des experts architectes de Belgique et le bureau de contrôle technique pour la construction (SECO).
Cet ‘Innovation Paper 39’, entièrement remis à jour, tient compte des évolutions de l’acte de bâtir et des réglementations toujours plus nombreuses et plus pointues. Le guide est subdivisé en neuf grands chapitres, répartis sur 72 pages, pour permettre aux pro-
priétaires et aux gestionnaires d’immeubles d’habitation – surtout de taille moyenne mais aussi plus volumineux – d’établir le bon programme pour leur entretien.
‘Mieux vaut prévenir que guérir’ dit l’adage. Transposé au bâtiment, cela pourrait devenir : ‘Mieux vaut entretenir que guérir !’. Surtout qu’une réparation coûte toujours
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nettement plus cher qu’un simple entretien. Il faut aussi savoir qu’une réparation qui aurait pu être évitée grâce à un entretien ‘normal’ est source fréquente de litiges.
Autant de bonnes raisons qui ont incité Buildwise à élaborer, dès les années 1980, un guide de l’entretien. Un premier ‘carnet d’entretien’ fut ainsi publié et suivi de deux rééditions en 1991 et 2011. Cette quatrième édition, entièrement remise à jour, tient compte de toutes les dernières évolutions en la matière. Chaque chapitre comporte des articles liés à tel ou tel composant, matériau ou système constructif et liste, avec leur périodicité, les ‘prestations’ ou opérations diverses réclamées par le bâtiment pour son maintien en bon état.
Diverses ‘remarques’ émaillent aussi la publication pour attirer l’attention sur certaines dispositions ou précautions particulières.
Le guide est subdivisé en neuf chapitres.
Ci-après, les neuf domaines sur lesquels l’attention a été focalisée quant aux tâches d’entretien périodique à prévoir :
1 Assainissement et conduites enterrées
2 Structures
3 Toitures
4 Fermetures et finitions extérieures
5 Fermetures et finitions intérieures
6 Techniques des fluides
7 Techniques de l’électricité
8 Peintures
9 Abords.
Comment se procurer le ‘Guide de
?
Le ‘Guide de l’entretien pour des bâtiments durables’ peut être téléchargé sur le site www.buildwise.be dans la rubrique ‘Publications’ avec vos codes d’accès.
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l’entretien pour des bâtiments durables’
Le ZIN, un projet circulaire pour dynamiser le quartier Nord de Bruxelles
Le projet ZIN vise à donner une nouvelle dynamique au quartier Nord de Bruxelles. Il s’agit de la rénovation des tours 1 et 2 du WTC (World Trade Center), un ancien complexe de bureaux situé au pied de la gare du Nord. Trois entreprises du groupe CFE (Van Laere, BPC Group et VMA) ont travaillé en collaboration pour mener ces travaux. Le consortium construction s’appelle Open Minds.
ZIN est un projet de grande ampleur dans notre capitale. Il est connu non seulement à Bruxelles, mais aussi dans le reste de la Belgique. Une fois la rénovation des tours terminée, celles-ci combineront différentes fonctions très innovantes et adaptables à d’éventuels autres besoins dans le futur. Le respect de l’environnement et la circularité sont des maîtres-mots dans l’exécution de ces travaux, qui vont donner un nouveau souffle à ces deux immenses bâtiments construits au début des années 70.
Le projet final comprendra plus de 70.000 m² de bureaux qui seront utilisés par l’administration flamande, une centaine d’appartements, un hôtel de plus de 200 chambres, un espace de co-working, des parkings, une salle de fitness…sur une surface totale de 175.000 m². Toutes les fonctions seront imbriquées les unes dans les autres, selon l’innovant « Zebra Concept », ce qui garantit que les bâtiments seront toujours plein de vie, sept jours sur sept. Le maître d’ouvrage est le promoteur Befimmo et les architectes sont Jaspers & Eyers, 51N4E et AUC, un bureau parisien.
Concept global durable
« Van Laere et BPC Group gèrent la construction-rénovation et VMA s’occupe des techniques spéciales », précise SARA BERNAR , la directrice des travaux chez Van Laere. Pour CFE, il s’agit de l’un des plus grands défis de son histoire, non seulement en raison de la taille du projet, mais certainement aussi vu son concept global durable. Le bâtiment Marie-Elisabeth Belpaire, nom d’une écri-
vaine et militante flamande donné aux tours rénovées, sera en effet le premier immeuble de bureaux circulaire en Belgique avec des solutions durables et innovantes. « Elles serviront d’ailleurs à l’ensemble du secteur belge de la construction », souligne Sara Bernar.
CFE a commencé la préparation de ce chantier en avril 2020. Les travaux à proprement parler ont démarré avec le démantèlement des tours, seuls les noyaux ont été conservés. Ensuite, Open Minds est intervenu, en novembre 2020 pour, dans un premier temps, construire les fondations d’un nouveau volume capable, qui permettra de connecter les deux tours, sur 14 étages. « C’est un tout nouveau bâtiment sur le site et nous avons dû créer de nouvelles fondations avec d’énormes colonnes inclinées pour diviser les charges
← L’un des étages du volume capable qui accueillera notamment les bureaux de l’administration flamande.
Le bâtiment MarieElisabeth Belpaire, nom d’une écrivaine et militante flamande donné aux tours rénovées, sera le premier immeuble de bureaux circulaire en Belgique avec des solutions durables et innovantes.
« Nous voulons défier le statu quo »
« En tant que CFE, nous voulons défier le statu quo car nous devons donner une nouvelle direction à notre secteur. Le projet ZIN, au Nord de Bruxelles, est un exemple emblématique de la façon dont les bâtiments durables et les rénovations à grande échelle deviendront la norme au cours des prochaines années », indique Raymund Trost , CEO de CFE.
PROJET
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lors de la réalisation du gros-œuvre. L’installation de ces 34 colonnes par BPC Group et Van Laere est l’une des prouesses techniques les plus remarquables de ce projet. En outre, elles respectent la certification cradle-to-cradle ou C2C », souligne Sara Bernar.
Crise sanitaire
À l’époque, fin 2020-début 2021, nous étions en pleine crise sanitaire et faire collaborer les équipes sur cet énorme chantier s’est avéré très difficile, vu le contexte. « Ce n’est qu’en septembre 2021 que nous avons pu réellement réunir tout le monde : les project managers des différentes équipes, les architectes et le client pour travailler ensemble sur le planning. C’est à ce moment-là que nous avons pu implanter la méthode « Lean Construction » pour améliorer notre efficacité et apporter une valeur ajoutée au client. Le projet s’est déroulé de manière plus harmonieuse et nous avons pu nous assurer que toutes les personnes impliquées étaient sur la même longueur d’ondes. Nous avons notamment mis au point une liste avec
tous les points critiques à discuter plusieurs fois par semaine dans un ‘daily stand’ avec le client. Leur statut était défini avec un smiley, non souriant quand le point posait problème et souriant une fois le problème résolu », explique la directrice des travaux.
Circularité
La circularité est le maître-mot de ce projet. Avec le maintien des noyaux centraux des deux tours, les étages souterrains et les fondations ; 65 % de la structure des tours existantes ont été conservés. « Tout ce qui était autour des deux bâtiments a été déconstruit et l’intérieur a été désossé, il n’y a que les cages d’ascenseurs qui ont été conservées. Plus de 1.000 tonnes de matériaux de finition sont réutilisées sur le site ou hors site. Et plus de 85 % des déchets, environ 87.000 tonnes, sont recyclés. Au total, 30.000 tonnes de béton ont été démantelées pour être réutilisées dans un nouveau béton. De Meuter a envoyé les granulats chez notre partenaire CCB, qui a réalisé des tests pour conserver les bons granulats. Le béton circulaire a notamment été replacé dans les couches de compression, ainsi que dans certaines voiles et poutres. Autre exemple de réemploi : les dalles de terrasse qui sont réutilisées dans le projet », explique Sara Bernar. La rénovation suit la philosophie C2C, qui consiste à utiliser des matériaux sains qui peuvent être réutilisés comme nouvelle matière première ou nouveau produit à l’avenir.
Data base
Sur ce projet, Open Minds a aussi développé une base de données (data base) de matériaux. « Il s’agissait d’une obligation contractuelle. Elle référencie tous les matériaux utilisés, réemployés…Elle est liée à notre modèle BIM, très « future proof », et vise la durabilité. Nous travaillons de manière très digitalisée sur ce projet. Dans vingt ans, si on veut réaménager les espaces du ZIN, on pourra consulter cette base de données pour savoir quel matériau se situe où. »
Pour la fin de l’année, 70 % de la surface du projet doivent être remis au client. Il s’agit de la partie réservée aux bureaux de l’administration flamande. La remise des appartements est prévue pour mi-2024. Lors de notre visite, au début du mois de juin, certains étages étaient déjà prêts. Le renouvellement du quartier Nord est en marche !
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« Au total, 30.000 tonnes de béton ont été démantelées pour être réutilisées dans un nouveau béton circulaire. »
Une maison circulaire clé sur porte en six semaines ?
Oui, c’est possible !
Une maison circulaire et durable prête six semaines après que toutes les formalités administratives de construction aient été accomplies. Est-ce possible ? Oui, répond la jeune entreprise CIRCL, une startup sous l’égide de notre membre Vanhout. Les deux premières maisons construites par CIRCL ont récemment été présentées à Diest, en présence du ministre flamand du Logement Matthias Diependaele.
MATTHIAS DIEPENDAELE a qualifié le projet d’« important pour la Flandre », car elle est confrontée à un défi de taille : « nous avons besoin de plus d’unités de logement. »
Tout cela se fait « en combinaison avec d’autres défis », tels que l’utilisation de l’espace,
les coûts de construction et la durabilité. Le ministre a également rendu hommage au secteur de la construction, qu’il a qualifié de « particulièrement innovant ». « Ce projet peut déclencher une transition dont le secteur a besoin », a-t-il déclaré.
Abordable
Le ministre n’a donc pas tari d’éloges à l’égard de CIRCL. Cette entreprise aurait-elle en effet trouvé la recette pour être durable et circulaire tout en répondant au besoin de logements ? Ce serait une évolution importante pour le secteur flamand – et par extension belge – de la construction.
»
L’avenir nous dira quelle est la réponse à cette question. Mais il ne fait aucun doute que CIRCL a des ambitions. L’administrateur délégué WIM PIETERS décrit le concept de logement comme suit : « le premier concept de construction hors site à proposer du sur mesure », souligne-t-il. « Avec CIRCL, la construction circulaire, qui repose sur la réutilisation et la valorisation des matériaux, devient enfin abordable et accessible au grand public. Notre concept est radicalement numérique, durable, flexible et rapide. Le client reçoit dans la journée un devis à prix fixe et un projet sur mesure. De plus, le délai entre le permis de bâtir et la réception du chantier est de maximum six semaines. Le coût initial est à peine supérieur au coût d’un
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Wim Pieters (CEO CIRCL) : « Avec CIRCL, la construction circulaire, qui repose sur la réutilisation et la valorisation des matériaux, devient enfin abordable et accessible au grand public.
logement classique, alors que le TCO ou Total Cost of Ownership se révèle même inférieur à terme. »
Ce dernier point est en partie lié à la consommation d’énergie. Le recours aux technologies les moins énergivores (pompe à chaleur, panneaux solaires…), associé à une isolation poussée, permet de réduire les frais et la consommation d’énergie au minimum. Le client est donc assuré de bénéficier d’une facture énergétique particulièrement basse.
Standardisation flexible
CIRCL peut construire rapidement parce que l’entreprise utilise une combinaison de standardisation, d’industrialisation et de flexibilité. Au cœur d’une maison CIRCL, se trouvent l’escalier standardisé et la Litobox, qui contient toutes les installations. Les murs, les sols, le toit, les escaliers, la salle de bains et les autres éléments de la maison sont en grande partie produits hors site chez les partenaires de confiance de CIRCL. Après un contrôle de qualité, ils sont acheminés
vers le chantier de construction pour y être assemblés.
La combinaison escalier/Litobox n’est pas la seule à être standardisée. Le client doit également choisir parmi un nombre limité de modules de salle de bains, par exemple. Mais cela ne veut pas dire qu’il reçoit une maison standard, car une grande flexibilité est possible dans d’autres domaines. Chaque maison CIRCL tient compte des souhaits du client ainsi que de la forme et des caractéristiques du terrain. Une maison de ragée usée, sur un terrain tout sauf rectangulaire, peut parfaitement être remplacée par une maison CIRCL.
L’entreprise développe un logiciel de conception générative, qui permet de visualiser instantanément les choix et les préférences d’un client. Pour ce faire, elle reçoit des subsides de Vlaio, l’Agence Flamande pour l’Innovation et l’Entrepreneuriat. Pour la conception finale des maisons à Diest, CIRCL a travaillé en bouwteam avec le cabinet d’architectes local Elan. Il s’agit en quelque
Le coût initial est
au
d’un logement classique, alors que le TCO ou Total Cost of Ownership se révèle même inférieur à terme. »
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CIRCL
70 % des matériaux utilisés dans la maison sont biosourcés (photo Jules Juten).
«
à peine supérieur
coût
↑ La production est très industrialisée. Par exemple, la salle de bains est placée sous forme de module.
↗
En utilisant un module technique compact et des systèmes de murs intelligents, on gagne sept pour cent de superficie nette au sol par rapport à un logement traditionnel.
sorte d’une formule design & build. Soyons clairs : les six semaines promises par le CEO Wim Pieters n’ont pas été respectées pour les deux premières maisons, à Diest. Leur construction a duré environ deux fois plus longtemps. Ce n’est pas anormal car au début, il y a toujours des problèmes de démarrage à surmonter.
Le client reçoit un devis détaillé et CIRCL veille à ce que le prix figurant sur le devis soit également le prix figurant sur la facture. Ceci est également possible grâce à l’approche industrielle. Elle limite les difficultés inattendues et les mauvaises surprises.
Réflexion
Septante pourcent des matériaux utilisés dans le logement sont biosourcés, quarante pour cent du volume total des matériaux recyclés. « Tout a été mûrement réfléchi. En utilisant notre module technique compact et nos systèmes de murs intelligents, nous gagnons sept pour cent de superficie nette au sol par rapport à un logement traditionnel. Soit l’équivalent d’une chambre supplémentaire.
De plus, comme nos maisons sont modulaires, elles sont très faciles à démonter ou à redimensionner, qu’il s’agisse de réduire leur taille ou d’y ajouter un étage, le tout sans aucune perte de matériaux. La production de CO2 liée à la construction d’une maison diminue de 70 tonnes », explique Wim Pieters.
UN PROJET EUROPÉEN DÉBOUCHE SUR UNE APPLICATION COMMERCIALE
CIRCL a une genèse intéressante, qui a débuté sur le campus technologique de la KULeuven à Gand. Dans le cadre d’un projet européen, Circular BioBased Construction Industry d’Interreg, une maison-témoin y a été construite. Il s’agissait d’un proof of concept : montrer qu’il est possible de construire une maison circulaire avec des matériaux qui peuvent presque tous être réutilisés, une maison qui peut être démontée et reconstruite ailleurs si nécessaire. Notre membre Vanhout était l’entrepreneur principal de ce projet design & build. Ce fut un succès. Dans un premier temps, la maison a d’abord été construite sur le parking de Vanhout à Geel, puis reconstruite à Gand en utilisant les mêmes composants, mais dans une nouvelle configuration. CIRCL est un spin-off de Vanhout, qui vise à transformer les leçons de cette maison-témoin en une approche commercialement intéressante.
PROJET
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(photo Jules Juten)
(photo Jules Juten)
PROMO DU MOIS DE JUILLET ET AOÛT 2023
Journal des Travaux
Embuild
THE BELGIAN CONSTRUCTION ASSOCIATION
Le journal des travaux (établi conformément aux prescriptions des autorités) doit être tenu sur chaque chantier par le délégué du pouvoir adjudicateur. Chaque jour doivent y être inscrits tous les renseignements relatifs à l’exécution des travaux.
Le journal des travaux permet d’avoir une vue d’ensemble du déroulement des travaux et des décisions prises, de même que des instructions données par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu à jour en permanence sur le chantier jusqu’à la réception provisoire du marché.
L’administration, l’entrepreneur et le concepteur de l’ouvrage reçoivent généralement chaque semaine une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée.
Le journal des travaux est surtout utilisé dans le cadre des marchés publics mais peut aussi être utile pour les marchés de travaux privés.
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Prix membres pour cet ouvrage : 11 €, htva
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RÉDUCTIONS AUX MEMBRES 46 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023
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Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles
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EMBUILD MAGAZINE • 07-08 | 2023 49 MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION
FEBELCEM A REJOINT LE HUBB
Depuis le 22 mai dernier, Febelcem, la Fédération belge de l’Industrie Cimentière, a rejoint le HUBB. L’équipe, dirigée par Hervé Camerlynck, est donc installée depuis quelques semaines au 5e étage du siège social d’Embuild : « the House of Belgian Builders », Avenue des Arts 20 à Bruxelles. Cette fédération se réjouit de pouvoir cohabiter avec Embuild. En effet,
nos membres entrepreneurs sont les utilisateurs finaux des produits défendus par Febelcem, dont la raison d’être est d’assurer la présence, en Belgique, d’une industrie cimentière durable et pérenne. De son côté, la fédération de la construction accueille volontiers un partenaire sectoriel important en vue de nouer des synergies dans la chaîne de valeur de la construction, la lutte contre le réchauffement climatique et le développement de l’économie circulaire.
L’organisation professionnelle de l’industrie cimentière belge a été fondée en 1949 et se nomme Febelcem depuis 1994. Ses quatre membres sont CBR, CCB, Holcim et Cemminerals, ce dernier venant
son nouveau président. Christoph Streicher, General Manager Benelux HeidelbergMaterials, succède ainsi à Eddy Fostier.
En 2022, la croissance a augmenté de 3 % dans la construction au sein des pays membres d’Euroconstruct. C’est ce qu’il ressort des prévisions annoncées par Euronstruct en juin. Par rapport aux perspectives d’il y a six mois, les attentes pour 2023 ont été revues à la baisse. Il y aurait un recul de 1,1 %, suivi de nouvelles pertes de 0,7 % en 2024.
Plusieurs facteurs en sont responsables : une économie mondiale moins dynamique, l’inflation, une politique monétaire qui pousse les taux d’intérêt à la hausse. Il faudra attendre 2025 pour que la croissance revienne. Pour éviter toute confusion, il ne s’agit pas de prévisions pour des pays individuels, mais pour le groupe des 19 pays qui composent Euroconstruct.
Le dernier summary en country report Euroconstruct avec les perspectives de construction pour la période 2023-2025 peut être acheté chez Embuild, avec un avantage pour les membres. Il est également possible d’acheter uniquement les prévisions pour la Belgique.
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MARQUANT
de rejoindre les trois autres au début du mois de juin. Notons également que l’assemblée générale de Febelcem vient d’élire 3% 50 EMBUILD MAGAZINE • 07-08 2023
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