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« Il faut prévoir un budget pour la sécurisation des chantiers »
Selon la dernière enquête d’Embuild réalisée en 2024, 52 % des entreprises de construction et d’installation ont été victimes d’un vol sur chantier les douze derniers mois. Dans 39 % des cas, les entreprises ont même été confrontées à plusieurs vols. Pour nous parler de ce fléau qui touche notre secteur, nous avons réuni Marc De Vijlder, Premier Inspecteur et Eddy Mauzen. Tous les deux sont Conseillers Prévention Vol à la zone de Police BruxellesCapitale Ixelles.
Dans leur carrière respective, ces deux membres de la police bruxelloise ont souvent traité des dossiers de vols sur chantier dans la capitale. Leur expertise en la matière et leurs conseils sont donc très intéressants pour nos entreprises de construction, peu importe où se situent leurs activités.
Sur cette problématique, EDDY MAUZEN tire le premier constat suivant. « Avec l’augmentation du prix des matériaux, les entreprises ont cherché à réaliser des économies sur d’autres postes, notamment la sécurité sur les sites de construction », soulignetil. « Quand je parle avec des chefs de chantier qui travaillent pour une autorité quelconque, la plupart me répondent qu’il n’y a pas de budget prévu pour sécuriser les travaux. C’est regrettable. Je pense que les parties devraient se mettre autour de la table et prévoir un budget pour la sécurisation du site. Pourquoi ne pas l’imposer dans le cahier des charges ? Un vol pour un entrepreneur, c’est une perte sèche, surtout pour une petite PME ! », insistetil.
Selon Eddy Mauzen, l’outillage occupe la première place des produits volés, suivi par les matériaux de construction et accessoires.
C’est aussi confirmé par notre enquête (voir encadré).
Quatre types de mesures
Pour aider à protéger les sites de construction, cette zone de police recommande aux entrepreneurs de mettre quatre types de mesures en place. Les premières sont les mesures organisationnelles. « Le chef de chantier doit sensibiliser et responsabiliser son personnel en matière de vols. C’est du bon sens, mais ce n’est pas toujours le cas. De l’affichage avec des consignes peut être utile. Il doit aussi veiller à un aménagement de chantier sécurisé et organisé et faire un inventaire complet de son outillage en début et fin de journée et apposer des numéros d’identification. En matière de livraisons, évitez celles prématurées qui seront stockées trop longtemps », souligne Eddy Mauzen. Viennent ensuite les mesures mécaniques, qui concernent des dispositifs de fermeture du site. « Clôturez avec des barrières fixées les unes aux autres et des bâches opaques afin d’éviter les regards indiscrets. Verrouillez correctement les containers et installez l’outillage qui doit rester sur place dans des coffres verrouillés et stockés dans
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« Le chef de chantier doit sensibiliser et responsabiliser son personnel en matière de vols. C’est du bon sens, mais ce n’est pas toujours le cas. »
QUE RETENIR DE L’ENQUÊTE ?
Dans notre édition d’avril 2024, nous avions publié un article sur notre enquête concernant les vols. Outre les chiffres cités dans l’introduction de l’article principal, nous vous rappelons ici quelques résultats marquants.
Ce sont surtout les petits outils et les petites machines (les foreuses, les scies ou les marteaux) qui sont volés (44 %), suivis par les matériaux de construction (30 %) et les gros outils et les grosses machines, comme les bétonnières et les machines de plafonnage (10 %). Les engins de chantier (3 %), comme les générateurs et les compresseurs, et les véhicules (1 %) sont rarement volés.
Au niveau des mesures, 49 % placent toujours une clôture autour du chantier, 43 % placent parfois des caméras sur le chantier, 42 % éclairent parfois le chantier la nuit, 21 % utilisent parfois un système de détection de mouvement et 15 % font parfois appel à une société de surveillance. un endroit sécurisé. Utilisez des cadenas qualitatifs et des chaînes résistantes au sciage et des sabots de roue antivol pour vos véhicules. »
Concernant le traçage, cela ne se fait que pour les véhicules dans la majorité des cas (58 %), mais beaucoup moins pour les engins de chantier (43 %), les grosses machines (36 %) et les petites machines (26 %).
Enfin, l’enquête montre que 34 % des victimes de vols de matériaux ne les signalent pas, et 29 % ne portent pas plainte en cas de vol de petits outils et de petites machines.
Technologie
La technologie peut aussi aider à se protéger contre les vols et intrusions. Elle est reprise dans les mesures électroniques. « Plein d’outils existent à ce sujet : de l’éclairage intensif, des systèmes d’alarme, des caméras, des détecteurs de mouvement, de bruit, d’incendie…qui sont reliés à une centrale d’alarme ou de gardiennage qui peut réagir 24h/24, 7j/7 et communiquer à distance pour interpeller les voleurs. Savezvous qu’aux PaysBas, presque 90 % des vols se terminent au moment où l’on s’adresse aux auteurs, qui se rendent alors compte qu’ils sont pris », explique MARC DE VIJLDER .
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La loi est très claire en cas de signal d’alarme. « Il faut toujours une confirmation ! Soit physiquement, soit un constat par une tierce personne, soit par une quelconque technologie pour que la police se déplace sur un chantier », prévientil. Ce policier bruxellois recommande aux entrepreneurs d’investir dans ce domaine. « Pour une tour de caméra, c’est environ 10.000 €/an. J’entends qu’il n’y a pas de budget prévu. Mais c’est quoi 10.000 € dans un projet de construction à l’heure actuelle ? L’entrepreneur peut mettre cela dans ses frais professionnels et les déduire. Vous savez, un marteaupiqueur haut de gamme, ça peut monter jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Vous avez vite fait le calcul. »
Quid du traçage, souvent dénommé track and trace ? « C’est toujours utile pour les gros engins. Pour l’outillage aussi, mais c’est plus difficile de retrouver trace de ces vols. Cela peut partir dans des brocantes, à l’étranger… », soulignetil.
Accès au chantier
Le 1er Inspecteur Prévention Vol à la zone de Police Bruxelles Capitale Ixelles insiste aussi sur l’importance de la gestion de l’accès au chantier. « Le contrôle des entrées et des sorties n’est pas toujours simple. Un site de construction est une véritable fourmilière. Qui est présent et qui ne l’est pas ? Difficile à dire, surtout sur les gros sites avec de la nombreuse soustraitance. Un inconnu qui met des bottes et une chasuble a vite fait son coup. On voit de plus en plus de chantiers équipés de tourniquet avec un scan pour entrer. C’est non seulement intéressant pour
« J’entends qu’il n’y a pas de budget prévu. Mais c’est quoi 10.000 € dans un projet de construction à l’heure actuelle ? »
Les Statistiques Nationales Et R Gionales
La police fédérale nous a communiqué les chiffres des vols sur chantier. La définition utilisée pour ‘vol sur les chantiers’ dans ces rapports est la suivante : véhicules de chantier (grues, bulldozers…), objets spécifiques aux chantiers (matériaux, matières premières…) et autres objets (comme des objets personnels des ouvriers qui se trouvent dans la baraque de chantier).
Ces statistiques sont basées sur le nombre de procès-verbaux enregistrés dans la Banque de données Nationale Générale (BNG) par les zones de police locales et fédérales. Pour une année complète, les chiffres de 2024 ne sont pas encore disponibles. La police nous a expliqué que ces chiffres sont actualisés avec un délai important pour s'assurer qu’ils soient complets. Nous pouvons donc évoquer les chiffres de 2023.
Au niveau national, 2.499 faits ont été recensés en 2023, pour 2.789 en 2022, soit une diminution de 10,4 %. Concernant la Wallonie, 806 faits ont été enregistrés en 2023, contre 1.004 en 2022 ; soit une diminution de 19,7 %. Pour Bruxelles, 266 faits pour 305 en 2022, soit une diminution de 12,8 % et enfin en Flandre, 1.427 vols en 2023, contre 1.480 en 2022, soit une baisse de 3,6 %.
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Enfin, il y a les mesures de signalement. « Installez votre container en façade, à la vue de tout le monde, et non à l’arrière du chantier dans un coin caché. Pourquoi pas le surélever la nuit, avec une grue si c’est possible ? C’est de la stimulation du contrôle social. Signaleznous les délits et détaillez bien le matériel volé. Enfin, la police est toujours disponible pour effectuer une surveillance, à la demande. Vous pouvez aussi recourir aux services d’une société de gardiennage », indique Eddy Mauzen.
Vous l’aurez compris, pour contrer ce phénomène, des solutions existent. « Les vols ont toujours existé et existeront toujours. Mais la sécurité, c’est l’affaire de tous et si tout le monde fait un petit effort, on pourrait agir contre ce phénomène », souligne Marc De Vijlder. « Et cela commence par une bonne organisation du chantier dès le départ », conclut Eddy Mauzen.
Enfin, sachez encore que le SPF Intérieur Sécurité et Prévention a déjà organisé des campagnes de sensibilisation sur le sujet, en collaboration avec la police fédérale et notre fédération.