MENSUEL GRATUIT - N°003 février-mars 2017
+RIS’IN Dr Alexandre de Souza Dr Event
SPÉCIAL HONNEUR AUX FEMMES
Nadia & Olivia Deux femmes, deux activités, deux leaders
MENSUEL GRATUIT - N°003 février-mars 2017
+RIS’IN Dr Alexandre de Souza Dr Event
SPÉCIAL HONNEUR AUX FEMMES
Nadia & Olivia Deux femmes, deux activités, deux leaders
Empreinte Studios 39 rue Krikri, Gbonvié, Lomé +228 22 19 00 50 contact@empreintestudios.com www.empreintestudios.com Directeur de la publication Luc Agboblaka Rédacteur en chef Mawuko Ehon Direction artistique Luc Agboblaka Direction de la photographie Sandolphe Du Rédaction Lina Kétévi - Serge Kinhodé Edorh Got’liebe Bataba - Dédé Kouvahé Yves Combo Matsiona - Aphtal Cissé Princess Rich - Olivia de Souza - Joel Anani - Steven Lavon - A. d’Almeida Responsable commercial Kossi A. Soukou Régie publicitaire Empreinte Studios Direction de la diffusion Edem Kuvodu
EDITO Simplement femme... «Femme», ce mot incarne à lui seul force et délicatesse, passion et amour dans tous leurs sens. Nous irons jusqu’à dire qu’elle tient les rênes de ce monde d’une manière ou d’une autre, que ce soit dans les contrées lointaines, innacessibles par la technologie ou dans les plus somptueux palais de prise de décisions irrévocables qui changent le cours de notre quotidien : la femme fait des actions, fait faire des actions qui se sentent autour de nous. La femme a tout ce mérite, à la lumière ou dans l’ombre, la femme est unique. Nous nous sommes consacrés à la créativité de la gente féminine togolaise et à son désir de s’affranchir des carcans. Ce numéro double de IN Magazine illustre donc à suffisance et à travers deux femmes togolaises, cet honneur et l’amour inconditionné pour le don qu’elles possèdent. Derrière ce double numéro, il y a tant de rencontres et de découvertes qu’une page d’éditorial n’y suffit évidemment pas : La francophonie, l’événementiel. Avec vous, une autre histoire s’écrit. Les images et les mots prennent un autre sens, puisque vous les découvrez sans connaitre ni les visages, ni la voix des auteurs. Une fois imprimé, IN vous appartient; vous emportez avec vous toute sa grâce.
Honneur à vous, femmes !
Infographie Empreinte Studios Stagiaires Joëlle Abla Folly - Raïssa Agboblaka Florent Attiogbe Crédits photo Internet, 123rf, sauf mention spéciale. Dépôt légal En cours
Luc Agboblaka
Directeur de la publication
Février - Mars 2017 - Gratuit #003
SOMMAIRE IN’TERVIEW Nadia Karimu....................................................................................................................... 8 Olivia de Souza.................................................................................................................. 16 FOCUS : La Francophonie................................................................................................... 24 SANTÉ : Ebola ou Lassa, les fièvres hémorragiques créent la psychose..................................... 29 SEX : Sexe, 10 autres façons de le consommer...................................................................... 30 POUR ELLE & POUR LUI : Le choix de ESPRIT CADEAU....................................................... 32 RIS’IN : Dr. Alexandre de Souza, ou «Docteur Event».............................................................. 34 ASTUCES : Appliquez votre fard à paupières comme... une pro!............................................... 40 INMUSIC : Adjoasika......................................................................................................... 42 BONS COINS................................................................................................................... 44 IN’TERNET : E-Commerce en Afrique : Le Mobile Money a le vent en poupe............................. 46 PUBLIREPORTAGE : Salon du Mariage et des Noces au Togo................................................ 48 CUIS’IN : Ayimowlou.......................................................................................................... 51 CHRONIQUES : Frasques : Episode 3.................................................................................. 52
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• février février| |mars mars2017 2017
Photos Empreinte Studios
Par Lina Ketevi
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Nadia Karimu
Elle évolue depuis près de 15 ans déjà dans le domaine de la mode. Elle s’est donné pour objectif d’être parmi les stylistes qui représenteraient fièrement le Togo dans le monde. Ce pari, qui paraitrait effrayant pour certains, a pour effet contraire chez Nadia, l’épanouissement et la motivation. Nous avons interviewé la designer togolaise dans son showroom Nadiaka de Hanoukopé, joliment relooké tout récemment. Propos receuillis et transcrits par Lina Ketevi
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Bonjour. Nadiaka un art, une séduction. Parlez-nous un peu de votre marque. Alors Nadiaka c’est une marque qui a été créée pour satisfaire d’abord la clientèle togolaise, puis la clientèle africaine et mondiale. L’objectif était de créer du prêt à porter, faire un style africain et qui puisse satisfaire les besoins vestimentaires de tout un chacun… Empêcher un peu l’importation des habits. C’est ce défi qu’on s’est lancé en créant Nadiaka. Un art, une séduction parce que nous voudrions séduire par nos modèles, le port vestimentaire de nos tenues. Vous avez, il y’a quelques années, décidé de vous consacrer entièrement à votre passion, le stylisme. D’où est venu ce déclic ? Déclic je ne dirais pas. C’était planifié depuis un bon bout de temps. Disons que j’ai toujours aimé •
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la mode et puis mon objectif quand j’ai commencé à travailler c’était de mettre de l’argent de côté pour réaliser mon rêve, celui de créer ma marque de vêtements. Et donc, même mes employeurs à cette époque savaient que cette dame-là, elle aime la mode, elle veut se donner entièrement à ça. Je ne l’ai caché à personne. Mes périodes de travail dans d’autres sociétés me servaient juste à faire le maximum pour épargner et puis mettre en place ma marque Nadiaka. Je l’ai lancée en 2003 tout en continuant par travailler, mais à un moment donné, il fallait choisir. Il fallait me consacrer entièrement à ce que j’aimais pour être plus proche de mes clients et aussi pour pouvoir internationaliser surtout la marque. C’est ce pourquoi nous avons dû Photos Empreinte Studios
Nadia, bonjour.
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C’était pas facile au début, pas évident aussi mais nous pouvons être fiers du bilan actuel. C’est plutôt positif... !
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arrêter de travailler pour d’autres en 2009. Nous sommes pleinement avec Nadiaka aujourd’hui. Et comment votre entourage a-t-il réagi à l’époque ? C’est vrai que par rapport à la sécurité de l’emploi, les gens se disent « ah tu as un bon boulot, faut pas laisser, la mode parfois ça ne paie pas et puis c’est incertain ce domaine, il ne faut pas… » Bon.., vu que c’était une planification de longue date, quand j’ai essayé de prendre les avis des gens, je savais que ce n’était pas favorable (rires), donc ce que j’ai fait, en démissionnant de DHL je n’ai plus prévenu qui que ce soit (rires). In cognito Voilà juste in cognito et je les ai mis devant le fait accompli. Il fallait juste accepter et ils ont accepté. Au début ils ont eu peur, mais par les preuves que j’ai pu donner par la suite, ils sont tous satisfaits maintenant. Ils sont tous contents pour moi. En tout
cas, à chaque fois que nous réussissons dans tel ou tel événement, ils sont plutôt contents pour moi actuellement. Bientôt 15 ans d’existence pour Nadiaka. Quel bilan faites-vous du travail effectué ? On va dire que le bilan est positif. Les débuts ont été durs je ne vais pas le nier. Ce n’est pas facile d’évoluer dans un environnement où les gens parfois ne sont pas très enclins à faire des achats prêt à porter parce qu’ils ont déjà des tissus, des pagnes à coté, ils veulent plutôt à chaque fois faire des confections sur mesure. Le sur mesure nous prend plus de temps et nous donne trop de stress (sourire) mais on a dû commencer comme ça avec l’exigence que pouvait donner toute clientèle togolaise (rire).Euh… C’était pas facile au début, pas évident aussi mais nous pouvons être fiers du bilan actuel. C’est plutôt positif avec plusieurs défilés aussi bien au Togo que sur la scène internationale. Nous avons pu exporter la griffe Nadiaka. Nous avons pu collaborer avec plein d’autres février | mars 2017 •
12 • IN’TERVIEW personnes sur des Fashion Week... Nous sommes contents du bilan. C’est plutôt positif. Parlons justement de collaborations, après tout ce parcours, retenez-vous un souvenir mémorable ? Mémorable... Que de souvenirs quand on parle de mode, nous traversons beaucoup de moments de bonheur et autres par rapport aux différents événements que nous faisons, par rapport aux collaborations avec d’autres marques, des collègues qui sont ailleurs, les brassages que nous faisons lors des fashions week. Euh ! tout est inscrit en souvenir mémorable (rire)... Maintenant, euh quoi de plus marquant... Il y’en a tellement... (Rire) Il y en a tellement... Je fouille, je fouille... (court silence) Il faut dire que le plus grand déclic était sur la collection Happy from Africa que nous avons présentée en Mai 2015 à Paris. Avant cela c’était toute une histoire derrière que je ne peux pas raconter en une seule interview mais à la fin nous avons collaboré avec d’autres artisans qui nous ont permis de faire une foire ensemble, à la foire de Paris. Nous avons été remarqués par une agence d’événementiel là-bas qui nous a donc proposé de faire un défilé à la fin de la foire. Et Happy from Africa a été fortement appréciée. Les gens ont fortement apprécié nos œuvres et je •
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IN’TERVIEW • 13 puis dire que le déclic à l’international a été ça. Les gens se sont intéressés beaucoup plus à Nadiaka à partir de ce moment-là. En tout cas à l’international, c’était le top niveau à partir de Mai 2015. Toutes ces années ont été marquées par des créations riches en couleur. Une raison particulière à cela ? Ok... A partir de la collection Happy from Africa en 2015 je m’y suis pleinement sentie à l’aise et j’ai continué dans ce ton parce qu’on a souvent l’habitude de peindre l’Afrique en noir...de telle sorte que ça déteint un peu sur nos habitudes et tout. On broie trop du noir. Donc j’ai pensé Happy from Africa avec toutes les couleurs possibles parce que l’Afrique c’est ça. L’Afrique c’est la gaieté, la joie, le bonheur, c’est la chaleur humaine et on n’a pas ça ailleurs. C’est donc ce que j’essaie de déteindre sur ces nouvelles créations que je fais. Il faut qu’on sente de la chaleur... la gaieté que nous représentons en Afrique.
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L’internationalisation de la mode togolaise est-elle satisfaisante à votre avis ? Qu’est ce qui selon vous pourrait la booster d’avantage ? Oui, c’est possible d’exporter la mode togolaise. Je vais dire plutôt mode créée par des créateurs togolais. Oui on exporte nos marques. Les gens aiment beaucoup d’abord
en général tout ce qui vient de l’Afrique. C’est un peu plus tendance actuellement. Et donc nous sommes à une ère où nos produits sont acceptés à l’international. Déjà, c’est ça. Maintenant par rapport aux togolais, on est plein de stylistes togolais à pouvoir travailler à l’international. Il y a Grace Wallace , Style César, Desmo Design, il y a moi. Il y a plein d’autres créateurs qui exportent et je peux dire que oui c’est satisfaisant. Maintenant, le gros souci, le gros challenge, c’est de produire en série, de produire différentes tailles standard et pouvoir répondre aux demandes de la clientèle internationale. C’est surtout ça. Standardiser les choses, produire en masse, pour pouvoir satisfaire cette clientèle là et pour que cela soit vraiment boosté, nous avons les réseaux sociaux, nous avons internet pour pouvoir assez communiquer par ces canaux-là, pour pouvoir atteindre la cible internationale. C’est surtout ça.
Tout entrepreneur doit avoir un mental de gagnant et puis surtout être assez persévérant
Aujourd’hui on parle beaucoup de l’entrepreneuriat, vous êtes un exemple de réussite. Quel conseil aimeriez-vous donner aux jeunes qui veulent entreprendre ? Tout entrepreneur doit avoir un mental de gagnant et puis surtout être assez persévérant, parce qu’on dit souvent que les trois premières années d’entrepreneuriat peuvent être difficiles. Les gens abandonnent pendant les trois premières années. février | mars 2017 •
14 • IN’TERVIEW Parfois ça dépasse trois ans. Il faut avoir un objectif en vue, une vision pour pouvoir continuer. Savoir où on va et puis se mettre en tête en tout cas au départ que ce ne sera pas facile. Mais à bout d’effort et d’abnégation, on obtient toujours satisfaction.
maine. Ce n’est que comme ça que nous pourrions prendre de grandes décisions au niveau national et au niveau mondial.
Nadia, vous êtes mariée et mère. En tant que business woman qui gère un agenda bien chargé, comment arrivez-vous à assumer convenablement ces trois rôles ?
2017... Déjà nous essayons de nous positionner sur la scène internationale, donc nous voulons de plus en plus booster la production à l’endroit de l’export, nous travaillons sur cela. Produire assez de prêt à porter, pour arriver à satisfaire la clientèle internationale.
(Rires) Convenablement, je dirais que je ne suis pas un bon exemple malheureusement à ce niveau là. C’est pas évident..., c’est pas évident, surtout dans notre domaine. Peut-être je serais dans un tout autre domaine que ça irait, mais le fait que déjà, c’est la mode, c’est plus de disponibilité à donner au client, par rapport aux créations, par rapport aux réalisations des tenues, ça nous bouffe au moins 80% de notre temps donc... c’est pas évident d’assurer le rôle de mère d’assurer le rôle de femme, mais on joint les trois bouts. On essaie de le faire. Voilà !
Quels sont les projets de Nadiaka pour 2017 ?
Un mot de fin pour nos lecteurs Beaucoup de courage à tous les togolais, assez de positivisme et d’espoir pour un meilleur avenir. Merci madame ! C’est moi qui vous remercie.
Réel combat, moi je dirais qu’il faut travailler et essayer d’être meilleures dans chaque domaine dans lequel nous nous positionnons. La femme est capable de réaliser plein de choses et je me dis, ce n’est que par le travail. J’encourage nos sœurs à toujours identifier un but, une vision pour leur vie et pouvoir réaliser leurs rêves, faire le travail qui leur plaît et se sentir à l’aise ; être assez épanouies dans le travail qu’elles font. Je n’encouragerais pas celles qui veulent l’oisiveté, qui se plient à la maison et disent qu’elles attendent tout de l’homme. J’encourage plutôt toutes les femmes à pouvoir faire un travail et essayer d’exceller dans un do•
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La femme est à l’honneur ce mois. D’après vous quel est le réel combat que doit mener la femme pour impacter positivement sur la société togolaise ?
90101414 - nadiaka@caramail.com 2283 Blvd du 13 Janvier, 08BP 8136 Lomé
16 • IN’TERVIEW Par Lina Ketevi
Elle incarne de par sa personnalité le savoir-faire, le savoir-être, le savoir-vivre. C’est cette dame pleine de bonne volonté et très communicative que IN Magazine est allé rencontrer pour vous. Olivia partage avec plaisir ses expériences, sa cuisine, son domaine de prédilection depuis quelques années et est coach en développement personnel, son hobbie. Propos receuillis et transcrits par Lina Ketevi
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O l i v i a de Souza
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aveurs d’Olivia en France, parlez-nous de ce parcours. Pourquoi avez-vous choisi de venir vous installer au Togo ?
«Saveurs d’Olivia» était effectivement ma première entreprise que j’ai ouverte donc en France en 2003. J’avais une table d’hôtes à Tours. A l’époque j’étais déjà mère de deux enfants. Après la naissance de mon troisième enfant, j’ai commencé à faire le projet de partir un jour pour avoir différentes expériences ; parce que j’ai un métier qui me permet de partir où je veux. J’ai eu mon troisième enfant et là je suis partie aux Antilles pendant quelques mois, au Brésil, en Asie. J’ai profité de la jeunesse de mes enfants pour faire des choses que je n’aurais pas pu faire s’ils étaient âgés. On est donc parti sur notre route, on va dire, des épices et de la gastronomie afro. Je dis afro parce que même en Asie, en Indonésie, j’ai retrouvé des plats dits africains dans la cuisine asiatique. C’était vraiment la découverte de l’Afrique à travers d’autres cultures. À partir de 2007, j’ai commencé à orienter ma cuisine vers une cuisine métisse, un mixte de ce que j’aimais manger avant tout. Ma séparation avec le père de mes enfants m’a motivé à faire des projets vers l’Afrique, le Togo en particulier, pour retrouver mes racines. C’est plus facile de faire cette expérience aussi parce que les enfants sont encore jeunes et que si jamais ça ne se passe pas bien, je pourrais toujours revenir. Je décide en 2009 de venir en vacances à Abidjan avec mes enfants parce que je suis togolaise mais j’ai grandi et je suis née en Côte d’Ivoire. Mon père venait à Lomé pour une semaine et je lui ai dit « On va venir à Lomé, je vais faire découvrir le Togo à mes enfants ». Je connaissais la Côte d’Ivoire, mais pas le Togo en tant qu’adulte. Nous avons passé un mois à Lomé. Ça s’est très bien passé, puis nous sommes repartis et revenus l’année d’après. Après notre retour en France, je demande à mes enfants « Est-ce que vous avez envie de venir vivre en Afrique »? Ils disent « Oui mais si on doit rentrer, on vient vivre au Togo ». Et pourquoi le Togo ? « Parce qu’il y a les papis et mamies, parce qu’on mange bien, il y a le « botokoin »1 et le « africa tennis »2. Mais c’était vraiment le retour du ventre. Comme je crois à la pensée positive et au maitre de l’univers, donc en Dieu, je mets tout ça en prière. En Février 2011, je vends mon restaurant et on s’organise pour partir. En Octobre 2011 on rentre à Lomé.
Mes enfants sont inscrits à l’école et moi j’ai un travail. Je commence dans un restaurant de la place pendant quelques mois, je rencontre l’homme de ma vie (rire) à Lomé, du coup il faut aller plus loin dans la réflexion. Donc pourquoi ne pas monter une affaire. C’est comme ça que, le capital aidant, je me suis dit qu’il faut monter une affaire. Tout de suite le restaurant ne me convenait pas parce que je voulais profiter de ma vie d’indépendante au Togo pour pouvoir faire enfin des choses que j’avais envie de faire, d’où le coaching et la formation. Donc en fait, je monte un petit atelier de cuisine dans lequel je sais que je pourrais non seulement donner des cours de cuisine, coacher et former des futurs employés de maison et des cuisiniers, mais où je pourrais aussi cuisiner. Mon mari décide alors d’ouvrir un bar en bas pour joindre l’utile à l’agréable. Donc pendant trois ans, on est dessus. Je commence à connaitre des choses, des gens et des endroits ; je commence à m’intéresser au Togo, à la cuisine d’antan. Je commence à écrire un livre sur moi, sur ma relation avec le Togo, avec l’Afrique, avec la nourriture et là je me rends compte qu’effectivement la nourriture est un point important de nos vies parce que nourriture, c’est vie, c’est nostalgie, c’est avenir, c’est présent. Quand on mange bien, eh bien on se sent bien. Quand on mange mal, on se sent mal. Que ce soit dans la tête ou dans le ventre. Donc voilà! Il y avait quelque chose qui faisait qu’il fallait s’intéresser à la nourriture, à la cuisine et aux traditions. Au Togo je me suis rendue compte que les gens mangent mal. Non pas parce qu’ils ne savent pas cuisiner. Ce n’est pas le cas en Europe ou ailleurs. Les gens mangent mal parce qu’ils ont la flemme de cuisiner. Mais au Togo, on mange mal parce qu’on n’a pas d’argent, mais aussi pas d’idées. Avec tout ce qu’on a sur place, on peut bien manger et correctement, pour pas cher. Et les gens n’ont pas d’idées pour varier. Forcément ils mangent tout le temps la même chose et ne sont pas bien dans leur tête parce que quand tu manges tout le temps la même chose tu es malheureux, triste. Parfois tu as faim et tu te dis je vais encore manger « akoumé »1 et « adémin »2 ça ne sert à rien. Alors que tu peux faire plein de choses avec « adémin » autre que ce que tu fais d’habitude. Il y a plein d’autres feuilles avec lesquelles tu peux faire des choses. Il y a du haricot, tu peux faire plein de choses aussi avec. On peut faire plein de choses avec le même budget et manger différemment. C’est donc à cela que 1,2
Beignets à base de farine de blé.
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18 • IN’TERVIEW je m’attèle depuis deux ans. Je travaille donc avec le FAIEJ3 aussi pour coacher les jeunes entrepreneurs. Oui, on veut cultiver mais voilà ce dont on a besoin également. On n’a pas besoin que de soja, d’hévéa, cacao. On a besoin de piment, de carottes, de légumes, de toutes nos herbes, « gboma »2, « avouvo »2,etc... cultivés sans pesticide et de façon saine. Il faut qu’on arrive à cultiver ce que nous même on mange de façon saine avant d’aller cultiver les salades, les choux et tout ça qui nous viennent d’ailleurs et qui ne sont pas forcément notre culture de base. Je les coache aussi dans le choix de leur orientation et jusqu’à leur décision, au financement. On arrive à leur faire changer d’avis ou à leur faire penser autrement, ou à faire diriger leur choix sur autre chose de plus concret. Je vais partager avec vous un témoignage que je ferais encore devant des milliers de jeunes du FAIEJ la semaine prochaine. Quand je suis rentrée à Lomé je ne pensais pas être fonctionnaire ou trouver un travail dans le privé. Je pensais cuisiner pour mes compatriotes et cuisiner ce qu’ils aimaient. Donc au début je suis arrivée avec une idée de « Botokoin Shop ». J’avais un souvenir de « botokoin », « africa tennis » que je mangeais quand j’étais gamine et que je voulais que mes enfants découvrent. On a toujours habité dans ce quartier. Mais il n’y en avait pas ! Il a fallu aller à Nyékonakpoè (quartier du centre ville de Lomé) pour trouver le « africa tennis » et pour le «botokoin » à Hanoukopé (quartier du centre ville de Lomé). J’ai trouvé ça nul et je me suis dit moi je vais créer un Botokoin Shop. C’est une idée que je partage parce que j’attends que quelqu’un le fasse ou que je l’aide à le faire si je n’arrive pas à le faire moi-même. Mais je le ferai sûrement d’ici la fin de l’année parce que tout le monde m’attends avec le Botokoin Shop (rire) mais c’est juste une question de temps et de personnel. Le Botokoin Shop c’est une cabane, qu’on met à un point précis sur un trottoir ou dans un parking d’une administration. Par exemple, j’ai la Poste ici à côté de chez moi. Je deale avec la poste, je fais une belle cabane Botokoin Shop,et là on fait des botokoin le matin avec du « aklui zogbon, épo zogbon »1 et autre. Ayimolou2, s’il faut aussi pour le matin et puis à partir de midi on fait « koliko, amadan, gaou, kanklo »3 avec du piment du poisson frit, peut-être avec du poulet local pas importé. Mais malheureusement il n’y pas de chair dessus. 1 2 3
Pâte à base de farine de maïs. Sauce de légumes consommées au Togo. Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes.
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Après il y a des poulets locaux. On appelle ça « yovo toh ». Ce Botokoin Shop aurait pu s’appeler aussi le shop de la friture avec tous les standards de l’hygiène et de la qualité. Et après, on va voir ces bonnes dames qui sont au bord de la route, par terre, franchiser cette structure pour qu’au lieu d’être par terre, elles soient dans un Botokoin shop. Cette si grande passion pour la finesse en cuisine d’où vient-elle ? Mon amour pour la cuisine vient de mon amour pour mon prochain. Je ne suis pas tombée dans la casserole. Petite, ma mère m’a appris à cuisiner, mais rien d’exaltant. Je cuisine ce que j’aime pour des gens qui ont envie de s’ouvrir à autre chose. Vous êtes coach en développement personnel. Dites-nous comment vous sentez-vous dans ce rôle ? Coach oui, c’est une évidence. J’aime parler, j’aime observer, j’aime écouter et donner des conseils alors quoi de plus naturel au fildes années que d’en faire un métier et surtout d’emmener les gens à se découvrir, à s’observer à devenir ce qu’ils doivent être pour une meilleure vie. J’ai des mariées qui ne sont plus jamais revenues vers moi parce que j’ai réveillé des choses en elles qui ont fait que soit elles ont repoussé leur date de mariage, soit elles se sont dit si je suis Olivia, je ne vais pas me marier. Un mariage, c’est un engagement, une fusion, l’accomplissement d’une relation, et le début d’une autre. Si pour ton mariage tu ne veux pas te faire plaisir à toi; parce qu’on est censé se faire plaisir à soi avant tout; mais faire plaisir aux gens qui viennent, ou qui participent financièrement, ou encore parce que tu veux inviter tel ministre pour recevoir tel cadeau, ce n’est pas la peine de te marier. Pour moi ce n’est pas des raisons pour se marier. Il y a des gens qui n’approuvent pas ma façon de faire parce que je dis ce que j’ai à dire en faisant ma cuisine.
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Bouillie à base de farine de maïs, de sorgho. Riz aux haricots. Igname frite, banane frite, beignet à base de cornilles, de banane.
IN’TERVIEW • 19 Que faut-il pour créer un plat gastronomique ? Y a-t-il des règles ? On va dire oui. En général, avant de créer un plat gastronomique, il faut être être sûr que ce plat va être aimé, il faut le goût et le goût... Après le goût, à ce moment-là, on passe à votre question sur le plat gastronomique. Un plat doit être goûteux et bon, sinon ce n’est pas la peine de le faire. Maintenant quand on l’a fait et qu’on veut qu’il soit waouu... plébiscité, au-devant de la scène, il faut que le visuel soit impeccable. A ce moment-là, c’est la deuxième touche. On a le visuel, la présentation. La gastronomie, c’est juste la présentation. Une cuisine gastronomique, c’est une cuisine qui est visuelle, architecturée, bien présentée, jolie à voir. Donc, les ingrédients, les codes pour la gastronomie, c’est le visuel et puis c’est l’amour de ce qu’on met dans ce qu’on est en train de faire. On sait que vous avez un goût particulier pour la cuisine afro-antillaise ? Est-ce qu’il s’agit de mets déjà existants ou est-ce que vous en créez ? Il s’agit principalement de mets que je crée et des mets existant au niveau de la cuisine afro, togolaise en particulier parce que je m’intéresse aux vieilles recettes qu’on mangeait avant, qui nous maintenait en santé ; parce que les grands-parents vivaient assez longtemps, vivaient sainement, avaient moins de maladies qu’on a aujourd’hui. C’est d’ailleurs la matière première de mon livre que j’ai du mal à finir parce que justement je n’ai pas tous les éléments. Je n’ai pas le temps de les développer. Je pense aussi que 2017 sera l’année (rires) de tous les projets. C’est donc des plats que j’invente au moment. C’est pour ça par exemple que quand je suis avec une cliente qui va faire un événement, je prends le temps. Comme je suis avec vous aujourd’hui vous m’interviewez, c’est pareil avec mes clients. Je les reçois des fois chez moi ou chez eux et là je leur dis « Vous avez besoin de quoi ? ». Ma cuisine est une cuisine que j’invente mais je l’invente avec vous. Ça ne m’intéresse pas de cuisiner pour des gens qui n’ont aucun respect pour la cuisine. Parce que cuisiner pour cuisiner ce n’est pas la peine.
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Vous êtes chroniqueuse dans l’émission ESKAL diffusé sur la TVT. Qu’est-ce qui vous a mené à faire de la télévision ? Est-ce qu’il s’agit d’une autre passion pour vous ? J’avais besoin de partager mon expérience professionnelle et surtout de toucher un certain public, qui, par le biais de la télévision, bénéficierait d’une ouverture vers autre chose. Ils regardent tous la télévision et je voulais qu’ils sachent qu’il y a à Lomé des personnes comme eux qui peuvent faire des choses. Il faut de l’humain pour réaliser des projets. Et c’est ce qu’on a du mal à trouver au Togo aujourd’hui. Tout le monde veut être médecin, avocat, commercial marketing, dans un bureau, alors que ailleurs, notamment en France, où j’ai vécu 23 ans, l’artisanat est le premier métier des français. Cuisinier, maçon, ce sont des métiers plébiscités en Europe. Alors que chez nous, ce sont des métiers dont on a honte, qu’on relègue au second plan, mais sans maçon on n’a pas de maison, sans •
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électricité on n’a pas de maison... Ce sont de vrais métiers, infirmière, sage-femme, personnel de maison.... Les gens pensent souvent que ça c’est fait comme ça ? (elle claque ses doigts). Mais non! Pour faire mes études, j’ai travaillé. Le travail le plus facile pour moi c’était quoi ? Faire du baby sitting. Quand tu fais du baby sitting, t’es pas là assise devant la télé. Tu fais le ménage dans la chambre de l’enfant. Moi je faisais à manger pour la petite, les parents rentraient et voulaient la même chose. Quand on a fini de cuisiner, on nettoie la cuisine, on range. Et puis après ça se passe tellement bien qu’ils vous donnent une ou deux heures de plus pour faire le ménage. Et on fait ça pendant cinq ans, six ans d’études. On n’attend pas que les parents nous donnent de l’argent. Ici on attend un oncle, une tante, un parent alors que tout le monde a besoin de quelqu’un pour l’aider à la maison. Moi c’est l’appel que je fais aux étudiants à chaque fois. Je leur dis mais arrêtez d’aller quémander, travaillez ! Il y a du travail pour les étudiants. Parce que quelqu’un qui n’a pas fini ses études et n’a
IN’TERVIEW • 21 pas encore un métier entre les mains ne peut pas demander une certaine somme en échange d’un travail. Le travail que tu vas faire va peut-être te servir un jour. Ça peut être dans ton métier d’avenir, ou dans ta maison. Tu ne sais pas ce que la vie te réserve. Donc moi je fais en sorte de travailler avec des étudiants, mais malheureusement, je me rends compte qu’ils peuvent trouver de l’argent plus facilement pour certains. Les filles, c’est avec les hommes. Les garçons c’est en vendant des portables ou autres choses, ou en vendant leur savoir c’est-à-dire qu’ils donnent des cours du soir. Çà c’est bien aussi. Les garçons surtout. Quand vous voyez un répétiteur c’est toujours des garçons. Ce n’est jamais des répétitrices. Parce que elles, elles passent leur temps à se faire belle pour éventuellement se faire draguer. C’est une grosse problématique. Et je ne vais pas mentir. C’est pour cela qu’aujourd’hui j’ai la rubrique à la télévision pour en parler, leur dire stop. Travaillez ! L’atelier des sens... Pourriez-vous nous en dire un peu plus ? L’atelier des sens aujourd’hui c’est le traiteur, c’est le coaching culinaire ou en développement personnel parce que le coaching culinaire m’a amenée à faire du coaching en développement personnel. Quand je commence à coacher les gens surleurs menus et que je ne comprends pas, je dis mais pourquoi vous mangez toujours ça ... Eh bien la personne parle et on comprend. C’est donc ceci qui m’a amenée à ça. L’atelier des sens c’est ça et c’est bientôt une gamme de condiments de piments. Je fais de l’agriculture, je vais donc transformer le piment en purée de piment et en condiment. Comme on a de la moutarde sur sa table, de la mayonnaise, on aura du piment sur sa table, le piment d’Olivia. C’est le piment noir qui va avec mon « ayimolou » (rire) et puis le piment frais le « gbo ébéssé » comme on dit ici, mais aussi le piment rouge mais cuisiné à mon goût. C’est aussi donc de la consultation pour les restaurants, pour les jeunes qui démarrent dans le métier de la restauration, de l’hôtellerie, c’est de la consultation pour les hôtels parce que à la base j’ai un BTS tourisme, j’ai aussi eu une belle expérience en hôtellerie avant de me lancer dans la cuisine. Donc l’atelier des sens, c’est le réveil de tous les sens. Voilà.
Créer une école de cuisine fait-il partie de vos projets ? Créer une école de la vie et de l’art de vivre. C’est mon projet principal. Je pense et j’espère que je réaliserai assez rapidement. Tout est mis en œuvre pour ça. C’est pour ça que je vous disais qu’il y a beaucoup de projets et tout un chacun peut y participer. On n’a pas besoin de moyen pour créer une entreprise. On a besoin de volonté. Parce que même avec 500 francs on peut créer une entreprise informelle après on peut la formaliser. On a un délai de trois à six mois pour voir si c’est vraiment le bon produit, et le bon endroit, avant d’aller la formaliser. Avec 28000 francs aujourd’hui en 48 h, on a une entreprise. Mais si on veut démarrer une activité, même avec 500 francs je vous promets qu’on peut démarrer une activité. Quels sont les autres projets auxquels vous participez ? On a beaucoup de potentiel. Que ce soit au niveau culturel, artistique, entrepreneurial, associatif. Je fais partie d’une association, l’AWEP. On est en train de rassembler des femmes entrepreneures pour l’exportation vers les Etats-Unis avec l’AGOA. C’est un processus qui s’est mis en place il y a quelques années pour aider les populations femmes et non femmes africaines à exporter vers les Etats-Unis. Donc les projets sont diverses, les partenaires sont attendus de ce côté-là. Qu’est-ce que vous regrettez dans la technique culinaire en général de nos jours au Togo? Je ne regrette rien... Après qu’est-ce que vous appelez technique culinaire ? La manière dont les plats sont cuisinés. Je ne regrette rien... C’est qu’on a oublié la façon de les cuisiner. Aujourd’hui tout comme en Europe, tout comme dans beaucoup de pays dans le monde, on est pressé. Moi je dis toujours à mes clientes, à mes amies, « Pour bien manger, cuisine la veille! Ne cuisine pas quand tu as faim. Ne fais pas les courses quand tu as besoin d’une robe parce que tu ne vas pas prendre la bonne robe. Tu prendras la robe pour le soir-là, mais tu ne pourras pas février | mars 2017 •
22 • IN’TERVIEW la mettre demain. Donc, cuisine quand tu as le temps de cuisiner, quand tu as envie de cuisiner ...» Moi je n’ai pas le temps...Mon mari, vous l’interrogez là, il va vous dire « Hum. Elle bavarde beaucoup hein, mais il n’y a jamais rien à manger à la maison ! ». Le cordonnier est souvent le plus mal chaussé (rire). Quand les clients lui disent « tu as de la chance, ta femme cuisine bien; il rigole parce qu’il sait qu’à la maison, c’est pas çà! » C’est normal. Moi aussi je cherche quelqu’un pour me faire à manger. Du coup, qu’est-ce que je fais maintenant, vu que je veux qu’il arrête de dire ça, ça m’énerve et puis il n’a pas tort ; je cuisine quand j’ai le temps. Pour la Saint-Valentin, j’avais fait une tarte au pomme, des gâteaux, vu qu’il adore mes gâteaux maisons que je fais. Demain, je partirai pour le week-end travailler. Ce matin j’avais une cliente qui voulait un marbré. Je l’ai fait pour elle et pour mes enfants et mon mari. Tout à l’heure je vais partir pour ma rubrique de l’émission ESKAL sur la TVT, je vais leur faire à manger ce midi, pour ce soir, pour demain avant de partir. Vous voyez, je fais quand j’ai le temps. Alors qu’avant je ne le faisais pas. Avant j’allais travailler. A la rigueur on ramenait des choses de la cuisine pour la maison, mais eux ils n’ont pas forcément envie de ce qu’on a préparé pour les clients parce que c’est ce que les clients, eux, voulaient. Quand ils achètent des pommes de terre, c’est parce qu’ils veulent des pommes de terre, et non de l’igname. Donc, moi je donne de l’argent à mon fils et je lui dis « vas au marché, achètes les légumes que tu veux ». Je n’aime pas cuisiner et entendre « je n’aime pas ou je n’ai pas envie de ça » . Ramène-moi ce que vous avez envie de manger.
Aidons-nous. A travers ça aussi, on peut aider quelqu’un à évoluer, on peut s’aider soi-même à être moins malade moins aigri. Quand tu vois ton collègue acheter du poisson et toi tu prends du « akpaman 1» parce que tu penses que tu n’as les moyens que pour ça, mieux vaut même pas le manger et te faire servir plus de riz ou de «maca 2» ou « ademin ». On n’est pas obligé de manger de la viande. La viande ne t’apportera rien de plus que les haricots rouges par exemple, rien de plus que le «adowè 3». C’est pareil. Donc mieux vaut te servir une cuillère de plus de adowè, manger un œuf, au lieu d’être aigri contre ton voisin parce que lui il a pris un « canami 4 », deux « akpaman », un petit morceau de viande. Je les vois. J’ai un réseau de bonnes dames que je suis chaque matin. Je veux que les gens comprennent qu’on peut gagner sa vie en s’occupant des autres. On m’offre à manger le matin ! Chaque matin je peux manger « ayimolou » et ma famille aussi. C’est vivre de ce travail parce que je ne l’ai pas acheté. Et tout le monde peut en arriver là.
Un mot de fin pour nos lecteurs ? Merci de me lire, de vous intéresser à ce que je dis et puis reprenez confiance en vous. N’hésitez pas à manger plaisir, à manger gourmand, à manger avenir. Chez la dame qui vend dehors, faites lui des critiques positives pour qu’elle soit contente du fait que vous vous interressiez à elle. Parce que c’est grâce à cela qu’elle s’améliorera. Mais si vous ne lui dites rien, que vous ne revenez pas chez elle et vous allez ailleurs, elle ne saura pas ce qu’elle a fait. C’est pourquoi je dis, mangeons confiance, mangeons plaisir et mangeons citoyen. Peau de bovins ramollie. Pâtes. Purée à base du haricot. 4 Poisson frit 1 2 3
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24 • FOCUS Par M. Ehon
La francophonie
20 mars 2017 Journée internationale de la Francophonie
le changement
J’aime, je partage #mon20mars la solidarité l’innovation
20mars.francophonie.org •
février | mars 2017
FOCUS • 25 Qu’est-ce que la francophonie ? A priori, la définition du mot francophonie pourrait paraître très aisée. La francophonie serait donc l’ensemble des pays et personnes parlant la langue française. Si cette définition n’est pas fausse, elle ne restitue pas dans toute sa dimension le contenu d’une notion qui va au-delà d’un simple concept. Le mot Francophonie avec un ‘’f’’ majuscule recouvre un sens plus large. La francophonie est donc l’institution qui rassemble les pays et les gouvernements qui ont le français en partage et qui organise les relations entre eux. Ces relations sont d’ordre culturel, économique et culturel. Pris dans ce sens, la Francophonie apparaît comme la réplique de la France à son grand rival de toujours, le Royaume-Uni qui a su très tôt construire un creuset dans lequel il continue de façon habile d’établir son hégémonie sur les colonies et territoires qu’il a conquis et qui ont accédé à la souveraineté internationale. La Francophonie institutionnalisée Face à la menace que constitue le développement de l’anglais, l’espace francophone prêtant de plus en plus le flanc à la langue de Shakespeare, la France et ses « alliés » créent au début des années 70 l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT). La promotion de la langue de Molière et les relations entre les Etats membres sont ses principaux objectifs. Mais l’ACCT semble être réduite à la portion congrue lorsque l’on compare les prouesses et réalisations de l’organisation concurrente qu’est le Commonwealth. L’Organisation Internationale de la francophonie prend la place de l’ACCT avec un champ d’action plus élargie. Outre les questions
culturelles et techniques, la Francophonie inclut dans son agenda les préoccupations politiques car les pays francophones, d’Afrique surtout souffrent de déficit démocratique. Désormais, les pays membres de l’organisation qui ne manqueraient de répondre aux standards internationaux de l’Etat de droit et de démocratie se verront épingler par l’OIF et même exclus provisoirement. Les objectifs de la Francophonie En 1997 à Hanoi (Vietnam), les pays francophones adoptent une Charte qui définit ses principaux objectifs. Cette sera révisée par la Conférence ministérielle de 2005 à Antanarivo, capitale du Madagascar. Les principaux objectifs de cette charte sont entre autres la défense et la promotion de la langue française, la promotion des cultures et de la diversité culturelle et linguistique, la promotion des droits de l’homme, de l’Etat de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance, la promotion de l’éducation et de la formation, la lutte contre l’analphabétisme, la prévention et la gestion des conflits, le renforcement de la solidarité par des actions de coopération multilatérale, etc. Quelques organes de la Francophonie Le sommet des chefs et de gouvernement : il se réunit tous les deux ans et est l’organe politique décisionnel le plus important. Le secrétariat général : il est la cheville ouvrière de l’OIF. Le secrétaire général est élu pour un mandat de quatre ans renouvelable.
février | mars 2017 •
26 • FOCUS
L’assemblée parlementaire de la Francophonie et l’Association Internationale des Maires Francophones qui ne sont en fait que des organes consultatifs.
chaîne de télé TV5 Monde, l’Agence Universitaire de la Francophonie.
Quelques réalisations de la Francophonie
La langue française est menacée de recul à cause de l’invention des technologies de l’information et de la communication et de leur usage massif et populaire. Malgré le travail appréciable d’une académie française créée en 1635 par le Cardinal de Richelieu, la défense et le développement du français reste un challenge haut de gamme, l’anglais devenant de plus en plus l’unique langue de communication des TIC et dans le commerce international. La Chine, elle aussi, avec son chinois mandarin, parlé par un habitant sur cinq sur la planète, tente de contester la suprématie de la langue de Shakespeare.
20 mars 2017 maintenir, un défi permanent Journée internationaleSede la Francophonie
La plus grande prouesse de la Francophonie est d’avoir pu tenir la dragée haute et su se maintenir dans un monde où la percée de l’anglais comme langue internationale de communication ne cesse de grandir, les technologiesledechangement l’information et de la communication aidant. Des velléités de sortir de la Francophonie ou d’adopter l’anglais à la place du français comme langue officielle ont être constatées chez certains pays membres de la Francophonie. Le Rwanda de Paul KAGAME naguère francophone a adopté l’anglais comme langue de l’administration et menace de claquer la porte. Autant la menace est grande, autant le défi à relever est grand. Pour que les 174 millions Malgré ces contrariétés, la langue française, d’individus continuent d’avoir le français comme la 5e la plus parlée au monde résiste et étend langue de communication, la Francophonie et même son champ d’action. Aussi a-t-on pu ses 89 membres et les Alliances françaises dans assister à l’adhésion de pays dont la langue les pays non francophones doivent se serrer la solidarité ceinture. Il en va de la survie d’une langue dont officielle n’est pas le français, la Bulgarie en la le génie reste incontestable. l’occurrence.
J’aime, je partage #mon20mars
D’autres structuresl’innovation ont été créées pour favoriser l’essor du français et la culture des pays d’expression française. On citera, entre autres, la
20mars.francophonie.org •
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SANTÉ • 29 Par Joël Anani
Ebola ou Lassa, les fièvres hémorragiques créent la psychose.
E
bola, deux ans après l’apparition de l’épidémie en Afrique de l’ouest, semble être maitrisée sans être éradiquée. Comme si cela ne suffisait pas, une autre fièvre hémorragique, cette fois ci à virus Lassa atteint le Benin et le Togo, deux pays qui ne sont ni habitués, ni préparés à ces genres d’épidémie. L’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus il y a 40 ans en Afrique Centrale, a fait plus de 11.300 morts pour quelque 28.000 cas recensés, un bilan sous-évalué de l’aveu même de l’OMS. La fin de l’épidémie a été, pour la première fois, déclarée en décembre 2015, puis survinrent d’autres nouveaux cas qui firent prédire la fin de l’épidémie pour mars 2016. Et pourtant en avril 2016, la Guinée faisait toujours face à une résurgence d’Ebola, faisant démentir toutes les prédictions. A l’heure actuelle, l’épidémie semble être contenue sans que le virus ne soit réellement éradiqué. Un autre virus à fièvre hémorragique affecte dans le plus grand silence, de 100.000 à 300.000 personnes chaque année au Nigéria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone : le virus Lassa. Il fit récemment son apparition au Bénin et au Togo qui n’avaient jamais rien connu de pareil. L’homme est généralement contaminé par exposition à l’urine ou aux excréments de rats infectés. Le virus peut aussi se transmettre d’homme à homme par contact direct avec le sang, l’urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d’une personne contaminée. La transmission interhumaine est accrue en particulier dans les hôpitaux où les mesures de prévention et de lutte anti-infectieuse laissent à désirer.
Virus de Lassa à côté de débris cellulaires.
Les manifestations cliniques sont voisines à celles d’Ebola avec une virulence un cran en dessous. La fièvre à virus Lassa peut se révéler asymptomatique chez 80% des patients mais peut aussi se manifester par une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l’infection par des signes cliniques peu spécifiques: fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, douleurs musculaires, douleurs articulaires, fatigue. Dans les cas sévères, les symptômes s’aggravent ensuite, avec l’apparition d’œdèmes, une hémorragie buccale, nasale, vaginale ou digestive, une hypotension, des problèmes cardiaques, pulmonaires... puis le patient décède. La fièvre de Lassa est d’une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus. Aucun vaccin ne protège contre la fièvre de Lassa. La menace bioterroriste a toutefois contribué à stimuler considérablement la recherche à l’échelle internationale où les quelques espoirs de vaccins sont toujours en phase d’expérimentation. Le traitement n’est efficace que s’il est démarré très tôt d’où la nécessité de signaler et d’acheminer tout malade suspect vers un centre hospitalier tout en prenant les précautions vis-à-vis de la contamination. Face à ces fièvres hémorragiques à virus Ebola et Lassa, la vigilance reste de mise. février | mars 2017 •
30 • SEX Par A. d’Almeida
Sexe,
10
autres façons de le consommer.
L
orsqu’on est en couple depuis des années, le sexe n’est pas toujours spontané. C’est quelque chose qui doit parfois se travailler, même si, culturellement, cette idée est un peu difficile à admettre. Megan Fleming nous explique : «Je ne m’explique pas vraiment pourquoi nous voulons que le sexe soit quelque chose de spontané. Le fait est que, chez la plupart des couples, il faut que toutes les conditions soient réunies pour faire l’amour, qu’ils soient reposés et détendus.» La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des astuces pour s’adonner plus souvent au sport en chambre. Voici quelques conseils prodigués par notre spécialiste et quelques-uns de ses collègues. 1. Testez de nouvelles sensations, encore et encore «Lorsque vous testez de nouvelles pratiques, détendezvous et vivez le moment présent. Tentez de nouvelles choses, recommencez et évaluez votre ressenti. Donnez plus de place aux sensations qui vous procurent du plaisir, tout en faisant certains ajustements et en essayant de nouvelles choses.» – Megan Fleming 2. Cessez de voir le sexe comme une obligation sur votre planning «J’aimerais que chacun prenne le temps de lever le pied, de se poser et de se ressourcer pour être disponible affectivement et physiquement, pour profiter
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Février |2017 février mars 2017
de moments sensuels à deux. De nombreux couples sont surmenés, stressés, et voient le sexe comme une obligation à rayer de leur planning afin d’être à nouveau productifs. Dans l’idéal, faire l’amour doit être un moment de pure détente et de plaisir. Mais, dans les faits, il faut prendre le temps de se rendre disponible.» – Sari Cooper, sexologue diplômée, coach sexuelle et présentatrice de l’émission Sex Esteem, diffusée sur le web. 3. Couchez-vous à la même heure Aller au lit en même temps que l’autre est un rituel qui renforce la relation amoureuse. Les confidences sur l’oreiller, et le fait d’être couchés côte à côte tout en étant encore éveillés, sont plus propices aux ébats amoureux.
SEX • 31 4. Lancez l’idée d’un câlin à tour de rôle
8. N’ayez pas peur de parler de sexe
Il arrive trop souvent que l’un des deux partenaires ait plus envie de faire l’amour que l’autre, ce qui peut, à la longue, provoquer un sentiment de frustration et de culpabilité chez l’initiateur/l’initiatrice. La vie sexuelle dans un couple est plus équilibrée si chacun proposait à tour de rôle d’aller batifoler sous la couette.
Beaucoup de couples ont du mal à parler de sexe de manière positive et directe. La discussion doit se faire sur un ton léger, en répondant de manière sincère à des questions sur ce qui leur plaît ou non.
5. Voyez le porno d’un autre œil «Lorsque le porno pose problème au sein d’un couple, ce n’est pas lui qui en est responsable mais plutôt les cachotteries qu’il engendre. Mon conseil: accordez-lui une place dans votre couple. Regarder du porno à deux est un bon moyen de provoquer l’excitation qui conduit au désir sexuel. Explorez les différents types de pornos, comme si vous zappiez d’une chaîne à l’autre. Vous n’êtes pas obligé d’aimer tout ce que vous verrez.» – Ian Kerner, sexologue et auteur du livre Elle d’abord: Petit guide à l’intention des hommes pour faire plaisir aux femmes, best-seller du New York Times. 6. Parlez de vos fantasmes et désirs les plus secrets Ne vous bornez pas à discuter de ce que vous aimez faire au lit ou de vos zones érogènes. Découvrez si votre partenaire veut être dominé-e ou dominant-e. Sachez si vous pouvez ou non aller au-delà des comportements sexuels conventionnels (la «sexualité vanille»). Si davantage de couples arrivaient à parler ouvertement de leurs désirs et fantasmes les plus secrets, leur intimité s’en trouverait renforcée, sans parler de l’excitation et de la tension sexuelle ressenties! 7. Dormez nu (au moins de temps en temps)
9. Arrêtez de considérer la pénétration comme une fin en soi Si l’on compare sexe et nourriture, la pénétration est généralement le plat que l’on sert le plus, même si les recettes sont assez limitées. Essayez donc de l’enlever de la carte, mais gardez les orgasmes, et voyez ce que vous réserve ce menu torride. Testez les rapports sans pénétration: les caresses manuelles et bucco-génitales, les baisers profonds et autres frottements. 10. Planifiez un rendez-vous coquin «Le mariage platonique est l’une des préoccupations les plus courantes des couples d’aujourd’hui. Quand ils se décident à consulter, ils ont souvent arrêté de faire l’amour depuis des années. En tant que sexologue, je rencontre tous les cas de figure et je donne à presque tous les couples la même consigne: planifiez un moment en amoureux. Cet engagement doit toutefois être tenu, parce qu’il est très facile couples de transformer un rendez-vous coquin hebdomadaire en quelque chose de plus conventionnel, et de faire l’impasse sur la sensualité, les échanges tactiles, et sur une bonne vieille partie de jambes en l’air. Pour pimenter sa vie sexuelle et sortir de la routine, il faut prendre le temps de se (re)découvrir pour le plaisir.» – Patti Britton, coach sexuelle et auteur de The Art of Sex Coaching: Expanding Your Practice.
Dormir nu au côté de votre partenaire favorise les contacts et permet de ressentir encore davantage votre excitation mutuelle, ce qui augmente les chances de faire de l’amour.
février Février | mars 2017 •
32 • POUR ELLE & POUR LUI
Parfums Femme
Vous êtes sceptiques sur le choix du cadeau pour Elle ou pour Lui, essayez la sélection de Esprit Cadeau.
Premier Parfum LOLITA LEMPICKA
Jasmin Noir BVLGARI
Pour son Premier Parfum, Lolita Lempicka nous entraine vers un objet du désir, une émotion olfactive rare, inattendue et pourtant si familière. Un accord fleuri, enchanteur, oriental, gourmand.
Jasmin Noir exprime la quintessence de la fleur la plus sophistiquée de la parfumerie : les nuances veloutées reflètent son pouvoir de séduction, les accords intenses, sa passion inconditionnelle.
Gulty GUCCI
Lady Million Eau My Gold ! PACO RABANNE
Ce parfum vous donnera un sentiment de pouvoir ! Une signature olfactive orientale florale, avec des notes de tête piquantes et une pincée de poivre noir. Un parfum jeune, stylé avec une connotation sensuelle qui capture l’essence de Gucci.
Lady Million Eau My Gold ! est une expression fraîche d’un délire de luxe et d’une célébration exagérée. L’introduction est une explosion fruitée de mangue et de pamplemousse, agrémentée d’essence de Neroli et embrassée avec une base ligneuse de notes de cèdre provoquant un état de perte joyeuse à l’inhibition.
Black Opium YVES SAINT LAURENT
Trésor LANCÔME
Black Opium le nouveau parfum féminin par Yves Saint Laurent. Une dose d’adrénaline, pour une héroïne aussi glamour qu’impertinente en quête d’extase. Addictif ? Terriblement.
Le parfum des instants précieux : Trésor. Une harmonie florientale et romantique, une fragrance inoubliable grâce à la prestigieuse rose Otto.
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février | mars 2017
Terre d’Hermès HERMES
Un parfum entre terre et ciel, une histoire d’alchimie, une traversée des éléments : entre terre, air et eau. Une eau de toilette pour homme, boisée, végétale et minérale.
L’Homme Idéal GUERLAIN
L’Homme Idéal est un mythe. Son parfum, une réalité. Guerlain décode les aspirations des hommes et crée pour eux un concentré d’idéal. Le parfum idéal ? Intelligent, beau et fort. Trois qualificatifs, trois accords pour ce parfum frais boisé qui va révéler tout votre potentiel.
Guilty pour Homme GUCCI
Gucci Guilty pour Homme incarne l’homme jeune, intrépide et fougueux. Cette fragrance est fougère contemporaine compose d’un contraste de fleurs sensuelles et provocantes intensifiées par un fond boisé et texturé.
L.12.12 Noir LACOSTE
Inspiré du célèbre polo Lacoste L.12.12, la nouvelle Eau de Lacoste L.12.12 Noir vient compléter la collection des parfums masculins L.12.12. Une fragrance intense, boisée qui libère le parfum en continu pour un résultat longue durée.
The One for men DOLCE & GABBANA
Droguerie Haut de Gamme de Kanal Boutique vous propose ses produits authentiques. Elégant et sensuel, un parfum d’une indéniable modernité qui possède aussi le charme unique d’un éternel classique.
Contact: +228 92 00 07 07 | 90 77 97 07 Blvd du 13 Janvier, face à la Première Eglise Baptiste du Togo. février | mars 2017 •
Parfums Homme
POUR ELLE & POUR LUI • 33
34 • RIS’IN Par M. Ehon
Dr. Alexandre de Souza, ou «Docteur Event». •
février | mars 2017
RIS’IN • 35
B
onjour Dr Alexandre de SOUZA, vous êtes porteur depuis quelques années maintenant d’un projet : le Fest’immo. Comment vous est venue l’idée d’un tel projet ? Bonjour, Fest’immo n’est plus en tant que tel un projet puisqu’il est déjà réalisé et continue d’exister dans le temps. En même temps, il demeure à l’étape de projet parce qu’il n’a pas encore atteint son objectif ultime, celui de devenir une référence sous-régionale en matière d’immobilier et d’habitat, mais surtout dans la mise à jour, la reconnaissance et l’exportation d’un savoir-faire togolais en la matière. En cela, il demeure un projet en quête de réalisation et ses résultats actuels nous encouragent à poursuivre nos efforts. Entre le nord et le sud, entre les pays hyper-développés et les pays en voie de développement, l’écart observable à l’œil du plus profane se situe au niveau de l’immobilier. On reconnaît à l’œil nu un pays « développé » (en tant que philosophe je nuance grandement l’emploi de ce terme générique mais ici n’est pas le lieu d’un tel débat) lorsqu’on parcourt ses rues, qu’on observe ses immeubles, ses gratte-ciel, ses transports etc. Ainsi donc l’immobilier devient un signe extérieur de développement et un signe de richesse des pays développés. D’ailleurs, la plupart des crises économiques et financières commencent par la chute de l’immobilier et c’est au niveau de l’immobilier que la reprise se fait voir. Lorsqu’on quitte donc un pays développé et qu’on atterrit dans un pays en voie de développement, le contraste est donc saisissant. Pas de routes, pas d’immeubles mais un autre style d’habitat, sans doute plus agréable à vivre, mais très éloignée de la vision que nous avons habituellement d’un monde développé. Dans ce décor, tout le monde s’improvise agent immobilier ou plutôt
« démarcheur », le business de l’immobilier n’a pas encore une reconnaissance officielle, ni ses professionnels d’ailleurs, ce qui amène à des dérives et des escroqueries au point que les tribunaux de la place n’aient pour affaires majeures, du moins à plus de 80%, que des litiges liés à l’immobilier et au foncier. Dans un tel décor, il ne faut pas être un génie pour rêver ou tout simplement penser un regroupement des acteurs de l’immobilier, une harmonisation des pratiques, une évaluation de l’existant, une réponse aux besoins des populations, une adéquation de l’offre à la demande et une perspective d’évolution du secteur. Tout cela est organisé sous forme de rencontre annuelle entre les professionnels et la population, placée sous le signe de la festivité. De là est né Fest’immo. Il s’ouvre à l’international afin de bénéficier d’un regard et d’une expertise extérieure, d’un appui au développement sur la base de notre maîtrise interne. Fest’immo est une réponse à l’urgence du développement de notre pays, Fest’immo est une nécessité pour le peuple togolais. Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Le Fest’immo confirme-t-il la maxime ? Fest’immo est une mission, et le fait de son succès dès les deux premières éditions confirme ce que nous venons de dire précédemment, à savoir qu’il est une réponse à une question, une solution à un problème et une vraie nécessité pour l’amélioration des conditions de vie et d’habitat de nos concitoyens. Quel bilan pouvez-vous dresser des deux éditions passées ? Je situe le bilan du Fest’immo sur deux axes. D’abord le bilan du Fest’immo en lui-même et ensuite les conséquences que nous en tirons février | mars 2017 •
36 • RIS’IN en tant qu’organisateurs. Les journalistes, les observateurs, les visiteurs euxmêmes peuvent l’attester ; le dernier Fest’immo a battu un record de fréquentation avec une augmentation de 51% du visitorat par rapport à 2015. Au total, 6033 visiteurs, ce qui hisse le Fest’immo au rang d’une moyenne globale de fréquentation des grands salons dans les villes occidentales par exemple. Cette augmentation est le reflet du dynamisme et de la confiance des acquéreurs et investisseurs pour l’immobilier au Togo qui reste une terre de prospérité malgré les nombreux défis à relever. Du côté de l’organisation, deux éditions nous ont suffi pour dresser le profil psychologique du consommateur togolais qui reste « très prudent » vis-à-vis de tout ce qui est nouveau et présenté comme innovant, et qui pour la plupart a un comportement de « suiveur ». Cela n’est pas bon pour la croissance et cela augure également de grandes difficultés pour l’organisation qui ne peut pas avoir une visibilité sur la participation des togolais aux événements publics et privés, avant le jour d’incidence des manifestations. Mais ne parlons pas que des consommateurs, ou des visiteurs. Ce comportement se reflète également chez les professionnels, des chefs d’entreprises, les banques etc…qui ont du mal à faire confiance. Prenons le cas des banques ! Elles pratiquent des taux élevés, rejettent la faute sur la situation de risque élevé dans le domaine du foncier, sur l’usager qui a du mal à rembourser et les garanties insuffisantes qu’il apporte. Et pourtant, elles continuent de s’enrichir sur le dos des consommateurs et n’investissent pas grand-chose dans le pays. Fest’immo a permis de se rendre compte de ces problèmes et les banques qui ont cette volonté d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens et qui nous suivent dans cette aventure essayent d’apporter un peu d’innovation dans leurs pratiques. Mais il faut aller encore plus loin. Vous faites incontestablement partie des jeunes entrepreneurs togolais qui font le buzz actuellement. Quel est votre secret ? Ah bon ! Je n’ai pas encore entendu des clameurs monter à mes oreilles (rires). Et ce n’est d’ailleurs pas l’objectif. Je fais mon travail et c’est tout. J’essaye de •
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le faire du mieux que possible, et d’apprendre à mes collaborateurs à bien faire sans se laisser tenter par la facilité, la procrastination. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont démissionné et ont perdu le sens de la valeur du travail. Ils pensent tout d’abord à gagner leur vie, sans grand effort. Ça, je ne sais pas le faire. Je n’ai pas appris à le faire. J’ai juste appris à travailler, à être persévérant et à tirer ensuite profit du fruit de ce travail. Il n’y a rien d’impossible. Il n’y a aucun objectif trop élevé que la volonté ne puisse atteindre. Et pourtant, au moment de démarrer ce projet, tout n’a pas été facile ? Quelles ont été vos obstacles, vos peines, vos difficultés ? Par cette expérience d’organiser des événements professionnels au Togo, nous avons voulu améliorer, au niveau des secteurs d’activités de nos salons, les habitudes et les pratiques qui permettent aux professionnels de tirer meilleur profit de leurs activités et aux consommateurs d’avoir une autre image du professionnalisme d’un métier. N’oublions pas que dans notre environnement, le secteur informel occupe une place très importante. Et dans un tel climat rien ne permet d’harmoniser les bonnes pratiques et une émulation positive au profit du consommateur. Ce fut un vœu pieux. La première difficulté a été de nous rendre compte que même avec plusieurs années d’études et d’expérience « ailleurs », on redevient « novice » sur la terre de nos aïeux. Il n’est pas facile de copier un modèle qui marche ailleurs et de juste le plaquer ici, en Afrique. Il faut l’adapter, tenir compte de nos réalités socio-économiques, de l’influence de nos cultures et traditions qui déterminent notre mode de consommation. Et donc, si vous me suivez, il a fallu tout recommencer depuis le début et tenir compte du togolais pour que ce projet réussisse chez lui. Vous avez quand même bénéficié de quelques soutiens ? Heureusement d’ailleurs ! Tout le monde a besoin de soutien. Au plus haut sommet de l’échelle, comme à la base. Le chef de l’Etat a besoin du soutien de ses proches, de ses collaborateurs et du peuple, sinon, il ne peut gouverner. De même un fonctionnaire a besoin du
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Au premier plan, Dr Alexandre et une partie de ses collaborateurs...
Avec le Ministre M. Guy Lorenzo, lors du Salon du Mariage et des Noces « Nous Deux ».
soutien de sa hiérarchie, de ses coéquipiers. Un chef d’entreprise aussi, encore plus. Les soutiens s’obtiennent sous plusieurs formes : les encouragements, les bons conseils, les financements, les récompenses etc. Nous en avons bénéficié largement, plus d’encouragements que de financements, mais de soutiens quand même et nous remercions tous ceux qui ont d’une quelconque manière apporté leur aide à la réalisation de nos projets. Depuis quelques années déjà, le gouvernement a facilité certaines formalités et supprimé d’énormes frais qui empêchaient de jeunes entrepreneurs de réaliser leurs projets. Ainsi, nos démarches administratives ont été rendues faciles au niveau du CETEF et du Ministère du Commerce et nous bénéficions à chaque fois de leurs conseils et expériences. Il y a aussi des sponsors qui ont financièrement apporté leurs touches à la réalisation de nos salons. Je leur adresse mes sincères remerciements. Néanmoins, j’ai l’habitude de dire à mes collaborateurs de ne jamais attendre un sponsor, c’est-à-dire, que la réalisation d’un projet ne soit « jamais » conditionnée de prime abord, par l’apport d’un sponsor. Habituellement, ce sont de grandes entreprises qui sont sollicitées de toutes parts, qui vous perdent le temps, qui vous promettent monts et merveilles et au final qui vous laissent tomber de très haut, depuis le ciel de vos rêves. Un bon projet doit février | mars 2017 •
38 • RIS’IN pouvoir s’autofinancer et un porteur de projet ne doit pas compter sur la poche des sponsors. Il doit pouvoir avancer sur son projet, quitte à le mettre à sa portée, à en réduire la taille, étudier le budget en fonction de ses propres ressources et capacités. Pour les salons, nous arborons le slogan suivant : avec ou sans sponsor, nous avançons ! Au final, lorsqu’on réalise la chose selon ses capacités et qu’on montre ce qu’on sait faire et ce qu’on peut faire tout seul, c’est là que sortent les sponsors. Ce dont il faut se rendre compte c’est ceci: les sponsors ont besoin de coller leurs images aux projets les plus sérieux, aux projets qui pourraient leur apporter du profit sous quelque forme que ce soit. Ils ne financent pas parce qu’ils ont de l’argent à jeter par les fenêtres. Quand on comprend cela, lorsqu’on démarre un projet, il faut faire en sorte que ce projet se suffise et qu’il attire. Vous n’aurez plus besoin de courir après les sponsors mais ils accourront vers vous. Ils apportent disons un peu de beurre aux épinards. Un sponsor, c’est la cerise sur le gâteau. Mais encore une fois, il faut d’abord fabriquer soi-même son gâteau. Vos propos font tout à fait sens. Et pourtant, votre formation universitaire ne vous destinait pas à un métier dans l’immobilier, ni dans la gestion d’entreprises ou dans la création de projets. Vous êtes Docteur ès Lettres et Sciences humaines en Philosophie des Normes, Cultures et Civilisations. Quel est votre parcours ? Le meilleur parcours est celui où l’on se forme à sa propre école. Tout vient de la volonté de bien faire, de la volonté de réussir. Je me suis formé tout seul à l’entrepreneuriat, sans aucun bagage préalable. Je n’ai jamais été « employé » ou « salarié » d’une entreprise, de toute ma vie. Bien sûr, j’ai eu à exercer quelques jobs d’étudiant, des boulots alimentaires comme on les appelle, mais dès que j’ai terminé mes études en 2002 à Lyon, je me suis tout de suite mis à mon propre compte. C’était une volonté et un choix de vie. J’ai d’abord obtenu un bac littéraire en 1994 à Cotonou puis passé plusieurs années au Séminaire à Lomé et en France en vue de devenir prêtre. Mais le destin en a décidé autrement. Je suis maintenant marié et père de 2 enfants. Entre temps, j’ai poursuivi avec des études de philosophie mais c’est finalement dans l’entreprise individuelle que •
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RIS’IN • 39 je me suis réalisé. Et dans mes heures perdues, où je rêvais beaucoup de mon Afrique et de mon pays, je me suis même exercé à l’écriture avec la publication d’une dizaine d’ouvrages entre 2008 et 2016. Revenu au Togo en 2013, j’ai d’abord cherché un poste « plus tranquille » dans l’Administration avant de me rendre à l’évidence : je me suis toujours accompli dans l’initiative personnelle. Lorsqu’on a réussi « ailleurs », comment ne peut-on pas réussir « chez soi » ? Telle a été ma motivation pour entreprendre une fois encore, au Togo où avec mon épouse, nous avons créé la structure Elom&Kekeli que vous connaissez, avec ses départements Immobilier, Evénementiel et Formations. C’est le département Evénementiel de Elom&Kekeli qui a donc initié Fest’immo et qui a également d’autres projets de salons. Justement d’après certaines indiscrétions, on vous dit porteur d’autres projets aussi intéressants, à part le Fest’immo. Si cela ne vous gêne pas d’en parler. Les nouveaux projets dont vous parlez sont déjà en cours de réalisation en cette année 2017. Il s’agit du Salon du Mariage et des Noces « Nous Deux », qui se tiendra au Radisson Blu Hôtel 2 Février du 10 au 12 Février et le Salon International Etudes et Formations « Elite », qui aura lieu au CETEF en Avril. Ce sont de nouveaux concepts que nous allons patiemment tester et consolider au fil des années.
au point où elle lui permet d’atteindre un niveau de développement personnel inégalé. Je ne parle pas de développement en termes de ressources mais plutôt en termes d’expérience, de sagesse, de culture, d’ouverture d’esprit, de patience, de rigueur, de responsabilité, etc., bref, en termes de qualités humaines. N’est-ce pas ce qui est essentiel pour bien conduire notre vie ? Aujourd’hui comme toujours, un jeune qui veut entreprendre doit d’abord comprendre que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il doit faire un état des lieux de ses propres ressources et capacités, apprendre à ne compter que sur lui-même, à changer son état d’esprit. Lorsqu’on est formé à une mentalité de « fonctionnaire » c’est-à-dire, se mettre sous la coupe ou la protection d’un chef, tout faire pour garder son petit boulot à vie, pour gagner de l’argent, et surtout ne rien faire pour que sa situation change, on ne peut pas prétendre à devenir entrepreneur. Il faut d’abord changer de mentalité et intégrer une bonne part de risque. Le risque est présent partout en entreprise et pourtant, il faut éviter d’être téméraire. Le risque, c’est de se jeter à l’eau sans même savoir nager. Lorsqu’on s’en sort vivant, on devient un «survivant », on devient un expérimenté, un chevronné, un homme responsable qui peut prétendre à des fonctions encore plus grandes. Votre mot de fin. Je vous remercie.
Quel message avez-vous à l’endroit des jeunes qui veulent emboîter vos pas, entreprendre ? Entreprendre n’est pas une chose facile. En même temps c’est une expérience très valorisante pour une personne
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40 • ASTUCES
Appliquez votre fard à paupières comme... UNE PRO !
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es yeux sont un élément essentiel du visage. C’est grâce à eux que l’on attire le regard des autres. Le maquillage des yeux est donc un moment important qui peut être réussi même par des débutantes pour peu qu’elles connaissent certaines petites astuces. Nous vous avons donc préparé un guide qui vous aidera à choisir les bonnes couleurs et à poser votre maquillage à la perfection pour sublimer votre regard. Voici donc, pour vous, un petit résumé de ce que vous pouvez porter comme fard à paupières, mascara ou eye-liner. Les femmes aux yeux marron ont la chance de pouvoir varier les plaisirs du maquillage plus facilement. En effet, la teinte de leur iris se marie volontiers avec de nombreuses gammes. Les teintes beiges, cuivre et marron vous iront à ravir. Pour plus d’originalité, vous pouvez aussi choisir des couleurs dorées, rosées ou légèrement orangées. Optez pour du noir afin de souligner votre regard en matière d’eye-liner et de mascara. La pose du fard à paupières doit suivre certaines règles afin que vous puissiez obtenir un résultat parfait.
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Commencez, tout d’abord, par appliquer un léger fond de teint sur vos paupières. Celui-ci permet de lisser la peau et d’obtenir une base unifiée avant d’appliquer l’ombre à paupières. Il existe aussi des produits spécifiques qui permettent une meilleure tenue du fard.
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Déposez ensuite sur l’ensemble de la paupière un fard très clair, en remontant en dessous de l’arcade sourcilière. Ce fard peu visible a pour objectif d’accrocher la lumière tout en étant discret. Vous pouvez alors appliquer un fard foncé sur la partie mobile de la paupière. Pour ce dernier, il convient de débuter dans le creux interne de l’œil puis de l’étirer jusqu’à la partie externe. Celles qui souhaitent avoir un maquillage des yeux plus travaillé, pour sortir par exemple, peuvent appliquer sur leurs paupières jusqu’à quatre couches d’ombre. Dans ce cas, il faut débuter par le fard le plus clair. Vous déposez ensuite, sur l’ensemble de la paupière mobile, un fard plus foncé. Enfin, vous pouvez appliquer au niveau du coin externe de l’œil un troisième fard encore plus foncé. Partez de la racine des cils et progressez vers l’extérieur de l’œil puis remontez légèrement sur le pli de
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ASTUCES • 41 Par Princess Rich la paupière. Cette troisième couche va agrandir votre regard. Enfin, vous pouvez utiliser une couleur de fard plus flashy en dessous de l’œil afin d’apporter une touche de luminosité à l’ensemble. Si vous appliquez plusieurs couches de fard à paupières, n’oubliez pas, entre chaque étape, d’utiliser un pinceau pour atténuer les marques et fondre les couleurs ensemble. C’est le secret pour réussir le maquillage de ses yeux ! Enfin, pensez toujours à appliquer le maquillage selon la forme de vos yeux. Si vous avez de grands yeux, ne faites pas l’impasse sur la couche d’ombre à paupières claire sous l’arcade sourcilière. Si vos yeux sont plutôt rapprochés, ajoutez une touche de fard clair sur la zone interne de l’œil. Si, au contraire, ils sont écartés, mettez un fard plus foncé à l’intérieur de l’œil.
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Même si vous avez des cils longs et épais, le mascara est une touche indispensable pour allonger les cils et avoir un regard plus intense et attractif. Pour appliquer correctement votre mascara, commencez par nettoyer la brosse d’application, ou goupillon, avec un mouchoir de manière à ôter les anciens résidus de produit qui pourraient faire des paquets. Levez les sourcils pour faciliter la pose, puis appliquez le mascara en partant de la racine des cils et en étirant vers la pointe. Évitez de faire un mouvement continu, préférez plutôt une application avec de légers mouvements de gauche à droite, comme des zigzags.
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Côté eye-liner, vous pouvez soit le poser sur la paupière mobile, au niveau de la racine des cils, soit à l’intérieur de la paupière inférieure. Dans les deux cas, il permet d’avoir un regard plus soutenu. Si vous souhaitez appliquer l’eye-liner sur la paupière supérieure, débutez toujours par le coin interne de l’œil et tracez une ligne jusqu’au bord extérieur de l’œil. Votre trait d’eye-liner doit être le plus proche possible de la racine des cils.
Retrouvez Princess Rich sur sa page Facebook Rich’s Wrap & Make-up pour plus d’astuces.
Vous voilà maintenant prête à maquiller vos yeux, qu’il s’agisse de légères touches pour un maquillage naturel ou plus soutenues et travaillées pour vos soirées. N’hésitez pas à expérimenter différentes couleurs et à vous entraîner dans la pose du mascara, pour éviter les paquets, et dans celle de l’eye-liner pour obtenir un trait parfait ! février | mars 2017 •
42 • INMUSIC Par Serge K. Edorh
ADJO’A SIKA
L’univers de la musique togolaise regorge de biens de talents si inouïs qu’on n’aurait plus besoin d’aller au bout du monde pour les découvrir et ainsi, les apprécier. Parmi ce havre de découvertes à faire, nous nous sommes empressés d’avoir une nouvelle muse : ADJO’A SIKA. Mlle Dziédzom Ayele AJAVON, de son vrai nom, a vu le jour le 10 août 1987. Comme pour toutes les natives de lundi, elle a décidé de garder le nom en mina «ADJO» accordant ainsi un certain patrimoine africain à son nom d’artiste. Un choix donc qui révèle une orientation singulièrement nourrie de valeurs panafricanistes. En effet, notre étoile ADJO’A SIKA est une chanteuse hors norme qui a une panoplie de talents. Quand on veut associer la musique à ADJO’A SIKA, il faut surtout insister sur l’aspect vocationnel. Elle est auteur, chanteuse, compositrice-interprète, choriste et coach vocale. Toute une armada d’outillages auxquels s’ajoutent son appétit débordant pour la danse (qu’elle pratique à merveille) et •
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la décoration d’intérieur. Une belle diva qui ne cesse de grimper déjà des niveaux en assumant toute la qualité et l’étendue de sa voix d’exception de par ses diverses prestations d’ici comme ailleurs en dehors de l’Afrique. Mais comment est-elle arrivée jusque-là ? Pour devenir aussi performante, notre bellissime a d’abord été influencée et surtout inspirée par son frère Mario AJAVON, un artiste gospel résidant à Londres (Grande-Bretagne). Dès son plus jeune âge, ADJO’A SIKA débuta sa formation musicale sur sa paroisse catholique à Kpémé (quelques kilomètres de Lomé) dans la chorale Saint Grégoire déjà à l’âge de 7 ans.
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Alors il est de bon aloi qu’elle arrive à instaurer sa petite hégémonie sur ses paires dans les divers groupes de chants, scénettes et toutes activités artistiques qu’elle aura à participer durant toute son adolescence. Chevauchant études et musique, elle prit d’abord le pseudonyme de « Belinda » après un parcours alléchant sur la paroisse universitaire Saint Jean de Lomé où elle se fortifia en leadership via le groupe musical Chandeliers d’Amour. C’est le début d’un riche parcours qui s’en suivra avec une expérience en solo pour se produire sur toutes les scènes de Lomé.
Férue d’art plastique et de peinture par ailleurs, notre étoile ADJO’A SIKA ne tarit point d’effort lorsqu’il s’agit d’étendre sa passion vers d’autres contrées. En effet loin de tout regard la jeune étoile montante de la musique togolaise s’imprègne de son autre passe-temps depuis plus de 5 ans déjà. Elle a déjà à son actif une cinquantaine de toiles et pots qui ont su bien se vendre. Pour cette artiste multi talentueuse, elle est plus qu’une diva. C’est déjà une star In !!
Chemin faisant, ADJO’A SIKA s’est bâtie une notoriété et image de jeune diva en revisitant lors de ses prestations quotidiennes avec sa magnifique voix, tous les grands classiques Afro-soul-Reggae à l’instar de Asa, Etta James, Bob Marley, Marvin Gaye ou encore la diva togolaise Bella Bellow pour ne citer que ceux-là. ADJO’A SIKA, c’est également une présence scénique hors pair avec une fougue assimilable à l’icône de la musique béninoise Angélique Kidjo, une énergie qui se veut contagieuse lors de diverses prestations. Nul doute qu’elle commença par étoffer son carnet d’adresse de références de renommée internationale à l’effigie du ghanéen Blay Ambolley, un chanteur saxophoniste avec qui elle partagera plusieurs scènes. Après ce passage à Accra, elle sera de retour à Lomé en novembre 2011, nantie d’une maturité grandissante qui le poussera à changer son pseudonyme « Belinda » en ADJO’A SIKA. Nouveau départ et professionnalisme seront conjugués de manière singulière pour porter le flambeau de sa patrie le Togo vers des horizons plus élargis. Et lorsqu’on écoute sa musique le rapport est immédiatement fait entre ses sonorités et ses influences citées plus haut avec une permanente touche africaine : AKOFA son premier album qui signifie littéralement Paix Intérieure, comprend 12 titres évoquant l’amour, l’amitié et ses problèmes avec pour remède la paix… BATAKPAN un morceau au mélange d’ingrédients donnant un repas excellent riche en différents styles de voix. février | mars 2017 •
44 • BONS CO’IN Hakuna Matata Centre culturel
Hakuna Matata est un centre culturel doté d’un magnique espace vert pour vos diverses activités culturelles. Son restaurant, son salon de thé et son Bar Jazzins vous réserve un accueil digne d’un roi. Hakuna Matata vous accompagne durant vos courts et longs séjours par un service d’hébergement prêt à vous accueillir. A côté de l’agence Togocel Adidogomé. Tél.: +228 22 36 84 09 - 22 35 31 03 - 90 04 57 33
HYPE Lounge Bar & Pizzeria
Le Hype est un Lounge Bar, Pizzeria, Restaurant en terrasse, situé au cœur de la ville de Lomé. Il dispose de trois espaces: le lounge, baignant dans une atmosphère feutrée avec ses canapés douillets; la terrasse avec ses lumières tamisées et l’espace restaurant donnant sur un bar lumineux et la scène de projection. Des soirées à thème sont organisées et la livraison à domicile est disponible. Tokoin Ramco, immeuble Bomaco Ouvert du Lundi au Vendredi de 12h-15h Tous les jours à partir de 17h Tél.: +228 22 42 84 15 - 93 53 66 28
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CHEPI Restaurant Bar Karaoké
Toutes les occasions sont bonnes : fêter un anniversaire, un enterrement de vie de jeune fille ou de garçon... Au CHEPI Karaoké restaurant-bar, vous pouvez privatiser la salle, mais aussi goûter nos fabuleux cocktails et manger sur le pouce en profitant d’un service qui cherchera toujours à se perfectionner et à vous satisfaire. Rue de l’OCAM face à l’ancien ORO Night Club Ouvert tous les jours à partir de 18h Tél.: (228) 90 04 02 44
OSTERIA Restaurant
Authentique et très chic, Osteria Restaurant, vous propose des mets succulents de diverses spécialités : européennes, africaines et ivoiriens. Il dispose de plusieurs cadres agréablement décorés pour partager un très bon après midi entre famille, amis ou amoureux... Osteria Restaurant répond à toutes vos attentes Quartier Léo 2000, Lomé Ouvert tous les jours à partir de 11h Tél.: +228 98 92 00 95
46 • IN’TERNET Par Got’liebe B.
e-Commerce en Afrique : Le Mobile Money a le vent en poupe.
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’une des plus périlleuses questions par rapport à l’e-Commerce en Afrique a toujours été celle du payement. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas toujours d’un souci ‘technique’ mais souvent d’un problème de confiance.
ceptent mon argent ? Ajouté à cela le faible taux de bancarisation des pays africains, on comprend tout de suite pourquoi le ‘cash on delivery’ apparaît comme la solution idéale pour les e-Commerçants.
Jusque là, la plupart des sites e-Commerce africains (notamment les ventures de Africa Internet Group) contournent le sujet en proposant à leurs clients de les livrer et de ne se faire payer qu’une fois à la livraison du produit.
Cependant, à côté de ce modèle du payement à la livraison, se développe de plus en plus un autre : le Mobile Payement. Flooz, TMoney, Mpesa, Orange Money, Airtel Money, MTN Money, Tigo Cash, Wari et bien d’autres ne sont plus à présenter. Aujourd’hui, tous les opérateurs télécoms ont une solution de Mobile Money qui permet à leurs clients de payer des produits tout simplement via leur téléphone.
La raison principale à ce modèle est que les consommateurs africains ont encore beaucoup de mal avec le payement en ligne des produits. Les questionnements sont nombreux : Et s’ils ne me livrent pas ? Comment pourrais-je récupérer mon argent ? Et si le produit ne me plait pas ? Et si les ‘brouteurs’ inter•
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Quand on sait que l’Afrique est la zone du monde où le téléphone mobile connait la plus grosse croissance, on comprend pourquoi le payement via le mobile gagne du terrain sur
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celui plus ‘classique’ de la carte de crédit. Le challenge qu’il va donc falloir relever est celui de permettre aux consommateurs africains de pouvoir faire leurs achats internet via des solutions de Mobile Money. L’année dernière, l’Opérateur Orange célébrait en grandes pompes son dix millionnième abonné au service Orange Money. ‘Les services financiers sur mobile, tout en contribuant fortement au développement économique et social, représentent pour Orange un axe de croissance majeur en Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi en Europe´ déclarait le PDG d’Orange. Le Mobile Money révolutionne fortement les usages en Afrique. C’est un fait. Il permet aujourd’hui de payer des factures, des salaires, de faire du transfert d’argent (MTN a noué récemment un partenariat avec Western Union dans le cadre de MTN Money) et même de mettre en place des solutions de crowdfunding via le mobile (le cas d’Orange Collecte). Dans un rapport, les experts de Frost & Sullivan indiquent qu’en 2020, « les transactions mobiles compteront pour 75 % de toutes les transactions bancaires (…) et la valeur des transactions devrait atteindre les 300 milliards de dollars». Ce qui rendra plus facile les transactions dans le commerce et les affaires, qui sont essentiels pour attirer les investisseurs sur le continent.
« L’économie africaine cashless comptera 520 millions d’Africains qui opteront pour le portefeuille électronique d’ici 2020 », a déclaré Mani James, Manager chez Frost & Sullivan. Tout ceci démontre le potentiel énorme et encore sous exploité du mobile money sur le continent africain. Ajouté aux améliorations des infrastructures de télécommunications, notamment aux déploiements massifs de câbles de fibres optiques sur les côtes africaines, il est nécessaire que le e-Commerce africain s’il veut se développer encore plus, commence à penser à intégrer des solutions efficaces (type API) pour permettre aux consommateurs déjà habitués au mobile payement d’utiliser ces solutions pour effectuer leur achats en ligne. Quelques startups essayent de s’y coller pour proposer des solutions unifiant tous les services de Mobile money (Abyster, Paydunya, WeCashUp …) vu qu’il y a autant de services de Mobile Money que d’opérateurs. Mais la tache est encore ardue tant ces startups manquent de financement, de structuration, d’accompagnement et qu’en plus, les opérateurs télécoms ne sont pas forcément très ‘ouverts’ et très coopérants. Cependant, l’espoir est permis et vu les investissements déployés aussi bien chez les Etats que chez les opérateurs pour développer l’économie numérique, cela ne peut aller qu’en s’améliorant.
Got’liebe BATABA est Ingénieur IT et fondateur de la plateforme Techofafrica (www.techofafrica.com). Il est l’initiateur du Projet de documentaire Afropreneur (http://afropreneur.techofafrica.com), projet financé entièrement par crowdfunding. février | mars 2017 •
48 • PUBLIREPORTAGE
Communiqué de presse Bilan du premier salon du Mariage et des Noces au Togo Lomé, le 14 Février 2017
currence l’Hôtel Radisson Blu dont l’assistance a été de qualité et a relevé de manière significative le niveau de l’événement.
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u 10 au 12 février 2017 s’est tenu à Lomé au Radisson Blu hôtel 2 Février la première édition du Salon du Mariage et des Noces dénommé « NOUS DEUX », organisé par la société Elom&Kekeli. Le bilan de cet événement est très largement positif et impose une gratitude indicible du comité d’organisation aux différents partenaires, aux exposants ainsi qu’aux visiteurs. De prime abord, il importe de reconnaître et de saluer l’appui du partenaire officiel de l’événement, en l’oc-
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Nous avons eu l’honneur et le privilège d’accueillir 50 exposants qui se sont engagés pour mettre en scène, souvent avec talent, la richesse de leurs métiers, de leurs produits, de leurs idées, de leurs émotions aussi. Le comité d’organisation tient à féliciter spécialement Rêve d’un soir, Radisson Blu, Florilège, Winawax et Rose Claire pour la qualité de leurs expositions et l’éclat supplémentaire qu’ils ont apporté au salon. Une évaluation réalisée auprès des exposants a pu indiquer que 100% d’entre eux ont exprimé une grande satisfaction en ce qui concerne le site de la manifestation et le degré de professionnalisme du comité d’organisation. Ils ont en outre fait des contributions et suggestions pertinentes qui seront prises en compte pour l’organisation de la prochaine édition.
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Ouverture officiel du salon avec M. Guy Lorenzo, Ministre de la Communication, de la Culture, des Sports et de la Formation.
S’agissant des visiteurs, le comité en attendait 3000. Cet objectif a été dépassé dès la deuxième journée du Salon pour atteindre presque le double au troisième jour, soit 5714 visiteurs, un chiffre au-delà des espérances. Ces derniers ont dans une large mesure exprimé leur satisfaction et sollicité qu’une deuxième édition soit prochainement organisée. Des événements connexes ont également eu lieu dans le cadre de cette rencontre à savoir une série de quatre conférences et deux speed dating. Les conférences ont fait salle comble et ont permis d’aborder des questions essentielles se rapportant au mariage, à la séduction, aux traditions et religions, aux méthodes de résolution des conflits conjugaux ainsi qu’à la question de la sexualité dans le couple. Le comité exprime particulièrement sa gratitude au couple star du salon, Cyro et Cyra venu du Bénin qui ont enflammé les conférences par leur charisme et leur beauté, et ont partagé avec le public togolais leur édifiante expérience et engagement sur l’amour et la vie à deux. Les speed dating ont aussi connu une très forte participation des personnes à la recherche de leur âme sœur. Deux défilés de mode exceptionnels ont été effectués autour de la thématique du mariage et ont connu un franc succès avec le concours des stylistes, créateurs et couturiers comme Chris de Mens, Jérôme création, Aristide création, African beauty, Le Cérémonial, Zara, Mario, Métamorphose création, Charidan et Adimex.
Par ailleurs, la tombola organisée dans le cadre de ce premier salon a permis à deux lauréats de gagner les prestigieux lots généreusement offerts par nos sponsors : Mlle WEGAH Abra Marie-Rose remporte une nuit d’amour et de passion au PATIO avec son conjoint, et M. POULI Germain remporte le premier prix, un week-end de rêve au Radisson Blu hôtel 2 Février avec sa compagne. Au vu de ces résultats très satisfaisants, il y a lieu de remercier tout particulièrement le Ministre en charge de la Culture et de la Communication pour son appui, la Ministre de l’action sociale et de la promotion de la femme et la Ministre du Commerce, ainsi que l’ensemble des médias partenaires qui ont largement couvert l’événement. Le comité remercie également la brochette de jeunes artistes talentueux qui ont presté avec brio et chanté l’amour pour le plaisir d’un public largement conquis. Une deuxième édition du salon du Mariage est déjà en cours de préparation pour 2018, toujours sur le week-end précédant la Saint Valentin, comme pour donner un sens à cette fête des amoureux.
5714 visiteurs, une fréquentation au-delà des espérances !
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CHICS GRACE SHAMPOO Tél:
TOGO
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CUIS’IN • 51 Par Olivia de Souza Ingrédients : ----------
Woezon, je suis Olivia de Souza, coach en restauration et en développement personnel, cuisinière de métier. A Lomé depuis 5 années, mon objectif est de promouvoir les produits du Togo, et surtout de les mettre en valeur afin qu’ils soient plus consommés par nous même et mieux exportables. A l’étranger on mange souvent que les mêmes choses ADEME, AKOUME, GBOMAN, VEYI etc. A partir d’aujourd’hui, dans votre magasine IN, vous aurez tous les mois une nouvelle recette d’antan ou actuelle, que je partagerai avec une vendeuse de rue, vous, ou une amie, un parent ou un collègue chef cuisinier Notre objectif, vous faire redécouvrir notre cuisine togolaise et africaine en la cuisinant de façon plus saine avec de meilleurs produits et condiments. Vous pouvez nous faire partager vos recettes en nous envoyant une photo de votre plat, la recette et surtout une photo de vous entrain de la déguster et nous l’a publierons. Ce mois-ci, nous allons vous parler d’un de mes plats préférés : le AYIMOWLOU, riz au haricot. La recette pour 4 personnes Traditionnellement, ayimowlou se mange avec le piment noir togolais yebessé fion-fion ou avec du piment en poudre et des oignons revenus longuement dans de l’huile. Mais il est également courant de le manger avec n’gbagba, c’est cette recette que je vous propose …
300 gr de haricots blancs 500 gr de riz long ou le riz local ½ cuillère a café de bicarbonate 500g de doèvi (petit poisson) à frire 100 gr de tomates fraîches Un concentré de tomates 1 oignon 100 gr d’anchois fumés (doèvi) en poudre 25 cl d’huile d’arachide ou de coco (yovonemi), épices-oignon -- N’tutu (15 g de gingembre, 2 gousses d’ails, 1 oignon, le tout mixé) Pour préparer Ayimowlou : -- M ettre les haricots lavés dans une casserole avec 1 litre d’eau, -- A mi-cuisson, rajouter des oignons et du laurie et sûrement de l’eau -- Laisser bouillir jusqu’à ce que les haricots deviennent mous (rajouter de l’eau si besoin au cours de la cuisson) -- Une fois les haricots cuits, saler, ajouter le riz cru et baisser le feu au minimum, le plus bas possible (n’hésitez pas à changer de plaque de cuisson !) -- Couvrir avec un sachet en platique propre que vous ouvrirez et avec le couvercle de la casserole -- Laisser cuire pendant 30 mn -- Pour préparer n’gbagba (sauce tomate confit, à la togolaise) -- Dans une casserole, mettre à chauffer dans l’huile l’oignon émincé, quand il commence à dorer ajouter le concentré de tomates -- Tourner pendant 2 à 3 minutes, puis ajouter les tomates fraiches mixées -- Laisser mijoter pendant 15 minutes en veillant à ce que cela n’attache pas -- Ajouter le n’toutou, laisser encore 10 minutes -- Incorporer la poudre de crevettes ou d’anchois et laisser mijoter 15 minutes -- Mettre un cube bouillon puis laisser encore mijoter 15 minutes -- Saler et si besoin ajouter du piment (sachant que ayimowlou se mange avec yebessé fion-fion). février | mars 2017 •
52 • CHRONIQUES Par Aphtal Cissé
Frasques Épisode 3
M
onsieur Beaugard, Directeur de Publication de GNADOE HEBDO, lisait une blague sur un forum de discussion Facebook lorsqu’un numéro privé fit grésiller son téléphone. Dans le métier, ces genres d’appels ne sont pas rares ; seuls leurs buts diffèrent et importent. Ce peut être des menaces, des intimidations, ou même des encouragements, ou des informateurs qui requièrent l’anonymat. Bref cet appel pouvait provenir de n’importe qui, et ce, pour n’importe quoi. On n’en sait jamais rien tant qu’on n’a pas décroché. Beaugard regarde fixement le téléphone quelques instants, avant de se décider à décrocher. Et par instinct, il se tut, laissant à l’appelant le soin de parler en premier ; ce que celui-ci fit sans se faire prier. Dès que Beaugard reconnût la voix, il se redressa dans son fauteuil, et croisa sa chemise déboutonnée sur son ventre… David tirait nerveusement sur sa énième cigarette de la journée, en lisant nostalgiquement son dernier article publié dans GNADOE HEBDO, le journal où il travaille. Il était en charge de la Rubrique « Faits Divers », et était tout simplement excellent à cela. Impossible de savoir comment il s’y prend, car il était toujours au courant des écarts de conduite de telle autorité, des abus d’un tel autre élu, et •
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CHRONIQUES • 53
toutes autres histoires croustillantes que les intéressés n’aimeraient voir dévoiler pour rien au monde. Grâce à David, on connait quelques copines des Présidents des Institutions du pays, celles des divers Ministres incapables de cacher leurs diverses frasques. C’est aussi grâce à lui qu’on a une autre lecture des remaniements, et autres licenciements et nomination au sein de certaines entreprises publiques ; des affaires de cul y sont cachées. Et c’est justement le dernier fait d’arme de David qui a valu des menaces directes à son Directeur de Publication, qui n’a trouvé aucune autre solution que de se séparer de lui. Il vient de faire paraître une prise de bec entre deux jeunes filles dans un supermarché. Elles étaient toutes deux entretenues par le seul et même Directeur des Ressources Humaines d’une compagnie de téléphonie mobile locale. Apparemment l’une d’entre elles était la nièce d’un haut gradé de l’armée, qui n’a pas apprécié que pareille histoire fasse le chou gras de la presse locale. On pouvait lire dans l’article : « Fidèles lecteurs de plus en plus nombreux, notre commune misère par rapport à la défectueuse qualité de notre communication mobile a peut-être une explication. Et vous me donnerez certainement raison à la lecture de la tristement célèbre histoire qui va suivre ; une scène à laquelle les clients du Supermarché XEVI n’ont pas demandé à assister, mais qui s’est bel et bien produite devant leurs yeux et devant leurs cameras. Par on ne sait quelle magie, deux jeunes filles fainéantes et feignasses, incapables de réussir quoi que ce soit par elles-mêmes
sans y laisser un poil pubien, se retrouvent au rayon frais du Supermarché précité, pour y acheter des spécimens marins avec l’argent de notre crédit de communication. Selon un témoin oculaire, dès que leur regards se sont croisés, chacune a feint ignorer l’autre, avant de se bousculer par l’épaule en se dépassant. Le feu a été mis à la poudre, et la plus élancée, Aminat, se met à gifler violemment Chantal, en bonne fille du Colonel Rafiou. Chantal ne s’est pas laissé faire. Elle a vigoureusement attrapé la longue mèche de son adversaire avant de balancer sa tête dans tous les sens pour enfin la plonger dans l’un des frigos ouverts du rayon des poissons frais. Déséquilibrée, Aminat se retrouve buste enfoncé dans le frigo, au milieu des carpes et des saumons, fesses complètement dénudées par une jupe trop courte. Chantal en aurait profité pour lui ôter le filet qui lui servait de slip et lui aurait administré des fessées, comme on fesse sa fille de 8 ans qui joue à papa-maman avec le fils du voisin. «Ce n’est que ça qui plait à Elolo ? Ce ne sont que ces morceaux-là qui lui font plaisir ? », hurlait Chantal en tapant de plus en plus sur les fesses de son adversaire. « C’est à cause de ton cul plein de teigne là que Elolo est de plus en plus occupé ? Bordel de merde ; regardezmoi ça ! Mal éduquée ! Je te fesserai, moi, comme le lâche qui te sert de papa ne t’a jamais fessé. Salope » C’est à ce stade de la bastonnade que les autres clients du super marché sont intervenus, pour séparer les protagonistes, et sortir la fille du Colonel parachutiste du frigo. Elolo, faut-il le rappeler, n’est autre qu’Elolo février | mars 2017 •
54 • CHRONIQUES
NEPI, Directeur des Ressources Humaines de la compagnie de téléphonie mobile que vous connaissez tous. Cette même compagnie qui peine à assurer une couverture nationale de son réseau, cette même compagnie qui peine à offrir un véritable débit de connexion à ses clients, cette même compagnie où il est difficile d’entendre son voisin au téléphone sans grésillement. Voilà une société qui, au lieu d’investir dans la qualité de leur service, permet à ses responsables d’investir les cuisses de stupides filles paresseuses et sans réelles ambitions. Je serai DG de cette compagnie que je mettrai Elolo à la porte. Un Directeur des Ressources Humaines incapable de gérer ses ressources sexuelles personnelles est-il digne de confiance ! Une femme, 4 enfants, et seulement deux maitresses, dépassent déjà les compétences de notre fameux DRH. Comment peut-il gérer les ressources humaines de cette compagnie, savoir qui il faut mettre à quel poste et quand, s’il ne peut empêcher que deux copines se croisent dans un supermarché et en viennent aux mains ? Ces hauts-gradés de l’armée incapable d’apprendre le self-défense à leur proche, n’ont visiblement pas pu leur apprendre de se battre dans la vraie vie pour gagner dignement leur pain. Et comme on se fait fouetter le cul par un Elolo, on se fera certainement botter l’arrière-train par une certaine Chantal. Quand le sort veut rire de toi, il ne te prévient pas. Ceux qui veulent la vidéo de la rixe entre les deux idiotes peuvent contacter la rédaction via Whatsapp au numéro inscrit en pied de page.
David éteint son ordinateur, après avoir copié ses écrits sur une vieille clé USB, puis décide d’aller vider son casier, dans la salle de Conférence de Rédaction. Celui-ci était aussi vide que sa propre vie ; ou en tout cas il ne comportait pas grand-chose : un vieil appareil photo, une carte mémoire, et quelques bouts de papiers contenants des notes éparses. Il prend son baluchon, jette un dernier regard sur la salle, puis se dirige vers la sortie, cigarette au coin des lèvres. Il s’apprêtait à cracher de la fumée de cigarette par les narines lorsque son téléphone grésille quelque part, au fond de l’une de ses poches de pauvre journaliste de ce foutu pays pourri. Il regarde l’écran, et pousse un juron à la vue de l’appelant : une pute. Une de ces nombreuses putes de merdes qui baladent leurs jambes légères à travers les avenues mal éclairées de cette ville, et leur cul terreux dans des hôtels miteux. Si ce n’est la poisse, que peut bien lui vouloir une pétasse à ce moment de sa vie ? Il coupe la sonnerie et range le téléphone dans la même poche avant de s’éloigner, tirant toujours sur la cigarette. Sur la centaine de mètres qu’il venait de parcourir, le téléphone n’a cessé de sonner. Chienne de vie, a-t-il pensé. Tu perds ton job, et une pute te harcèle sur ton propre téléphone. Il avait pourtant payé toutes ses dettes de jambes en l’air avec la pute-ci. Mais alors quoi ? Il n’a pas non plus la tête à baiser. D’ailleurs son nouveau statut lui interdirait de bander. Comment avoir une respectable érection quand on vient de perdre son job, et qu’on n’a même pas de quoi payer la passe au bordel ? A la onzième sonnerie, il décroche puis hurle « Merde Jessica il y a quoi ? »…
Eyi zandé ! » •
à suivre. février | mars 2017