energymag the energy manager magazine
Bimestriel d’information | Edition française | mai - juin 2006 | n° 2 | www.energymag.be
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MARCHE
Trading Belpex prête pour le couple à trois.
Portrait Elia, le douanier du réseau HT
DOSSIER LIGHTING
Le relighting a de l’avenir Éclairez mieux et moins cher grâce au relighting.
Les solutions produits Panorama des solutions disponibles pour réduire les coûts d’éclairage.
Éclairage public Le coût total compte aussi!
MANAGEMENT
Energy buying Sécuriser l’approvisionnement aux meilleurs prix.
Performance énergétique Vers des bâtiments à énergie positive.
EFFICIENCY
EHSAL 40% de gaz en moins grâce à la régulation.
Janssen Pharmaceutica Bureau de depot : Bruxelles X.
Best practices tous azimuts
TECHNOLOGIES
ClimaDeck
COVER STORY
Une centrale de 400 MW pour BASF Antwerpen Electrabel compose avec son concurrent RWE!
Le béton qui accumule l’énergie.
Cogénération La petite cogénération prend de l’ampleur.
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REDACTION Energymag Rue Coosemans 107 1030 Bruxelles redaction@energymag.be Tél. +32 (0)2 737 91 19 Fax +32 (0)2 735 30 97
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Rédacteur en chef : Jean-François MARCHAND (jfmarchand@energymag.be) Secrétaire de rédaction : Jean HINS (jhins@energymag.be) Journalistes et collaborateurs : Jean CECH, Ismaël DAOUD, Koen MORTELMANS, Didier SEGHIN, Alfons VANBERGEN, Philippe VAN DEN ABEELE, Peter VANSINA, Philipe VERNIN, Laurent van STEENSTEL. Adressez vos communiqués de presse à redaction@energymag.be
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in s it e
Tous les textes sont protégés par des droits d’auteurs. Toutes les publicités sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tout ou partie de cette publication ne peut être reproduit(e) ou publié(e) sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit (impression, photocopie, microfilms, supports magnétiques) sans la permission préalable de l’éditeur.
La voie d’avenir Nous avons reçu nombre de marques de sympathie et d’encouragements de nos lecteurs à l’issue de la parution du premier numéro d’Energymag. Inutile de vous dire que nous en sommes fiers et reconnaissants. Prendre sa place sur un thème devenu aussi stratégique dans la vie des entreprises que l’énergie n’est pas une chose aisée pour un nouveau support. Nous espérons être à la hauteur de vos attentes et c’est en vous écoutant que nous nous améliorerons. Aussi, nous serions heureux de récolter vos réactions, quelles qu’elles soient, à l’adresse de notre rédaction. Nous sommes fiers aussi de vous annoncer qu’à dater de ce numéro, Energymag est devenu le média partenaire de la section belge de l’International Facility Management Association (IFMA) pour ce qui relève des questions liées à l’énergie. L’IFMA qui connaît une croissance soutenue de ses activités, à l’image du développement du Facility Management sur la scène mondiale, fédère un bon millier de membres en Belgique. Avec notre confrère Profacility, nous oeuvrerons auprès de l’association pour aider à la diffusion des best practices dans le domaine de la gestion énergétique des bâtiments. À l’heure de la mise en œuvre de la directive sur la performance énergétique des bâtiments, ce ne sera pas chose superflue, comme a pu le montrer un récent workshop organisé par l’IFMA et l’association de la maintenance BEMAS. Parlant de la directive EPBD, nous pouvons aussi vous annoncer le partenariat qui lie Energymag avec Eco building Performance, le premier salon européen consacré à la performance énergétique des bâtiments qui se tiendra à Paris Expo les 8 et 9 novembre prochains. Dans ce cadre, nous organiserons avec l’IFMA un voyage groupé au salon. Une façon d’allier intérêt professionnel et confraternité. Les détails de cette initiative vous seront dévoilés dans l’édition de septembre. Enfin, nous n’oublions pas non plus l’industrie. Sans doute plus que d’autres, les industriels sont soumis à des contraintes sévères, tenant à la fois à la hausse des prix des énergies et matières premières qu’aux aspects environnementaux. S’il reste encore bien des choses à faire pour une meilleure efficacité énergétique dans nombre d’usines et d’ateliers, force est de constater que les grands industriels ont une longueur d’avance. Et prennent leur avenir énergétique en main, comme le montre John Dejaeger, CEO de BASF Antwerpen. C’est le sujet de notre couverture. Il trace la voie d’avenir: celle d’une production énergétique décentralisée performante et efficace tant sur le plan économique qu’environnemental. On ne peut que s’en réjouir.
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COVER STORY Une centrale de 400 MW pour BASF Antwerpen Une alliance de choc pour une réalisation unique en Belgique: une centrale TGV de 400 MW installée en un temps record sur le site de BASF Antwerpen. De gauche à droite: Matthias Hartung (RWE Power), Jean-Pierre Hansen (Electrabel), John Dejaeger (BASF Antwerpen), Johannes Lambertz (RWE Power) et Michel Verheuge (Siemens Belgique).
SOMMAIRE MARKET
EFFICIENCY
6 COVER STORY
32 TERTIAIRE
Sécurité d’approvisionnement Les grands industriels prennent les choses en main
EHSAL Dilbeek: 40% de gaz en moins et plus de confort
9 ACTEURS
Janssen Pharmaceutica Une gestion du milieu rationnelle et écologique
10 EUROPE 12 BELGIQUE
TECHNOLOGIES
14 PORTRAIT
38 COGENERATION
Transport: ELIA, le douanier du réseau HT
La petite cogénération prend de l’ampleur
16 TRENDS
42 BUILDING
Energy markets: tous les 2 mois, l’évolution des marchés
ClimaDeck Des éléments de sol thermo-actifs chez Floréac
Belpex: Prêt pour le couple à trois! (ou plus si affinité)
20 ENERGY BUYING
Knauf Insulation Sécuriser l’approvisionnement aux meilleurs prix 22 BUILDING
Performance énergétique Vers des bâtiments à énergie positive 24 DOSSIER LIGHTING > Le relighting a de l’avenir Éclairez mieux et moins cher grâce au relighting. > Les solutions produits Panorama des solutions disponibles pour réduire les coûts d’éclairage. > Éclairage public Le coût total compte aussi!
> 22 Vers des bâtiments à énergie positive
44 NEW PRODUCTS
RENEWABLE MANAGEMENT
sort l’artillerie lourde à Anvers
36 INDUSTRY
Focus: L’électricité verte à la croisée des chemins
18 TRADING
> 6 The Chemical Company
> 32 Ehsal Dilbeek
46 BIOCARBURANTS
Biogasmax Sur la piste du biogaz carburant USEFUL 48 SUBSIDIES
Panorama des primes en Région Flamande 50 AGENDA
> 36 Janssen Pharmaceutica
51 ENERGY PARTNERS
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MARKET | COVER STORY
Sécurité d’approvisionnement
Les grands industriels prennent les choses en main du Groupe Suez, lors de l’inauguration officielle ce 21 avril dernier. La preuve s’il en est que la concurrence prend timidement forme dans notre pays. Dès lors que les chiffres s’affolent! Car avec 3% de la consommation électrique totale, BASF Antwerpen se taillait le titre du plus gros consommateur du pays. Un potentiel qui attire les convoitises. Reste que dans le cas d’espèce, c’est BASF qui a tiré les ficelles.
© L. van Steensel
Des partenariats “Verbund”
À l’heure où la Febeliec (Fédération des grands consommateurs industriels d’énergie) réclame plus de concurrence sur les marchés de l’énergie, les grands industriels passent aux actes. Premier gros bras à fixer les règles du jeu: BASF Antwerpen, qui vient d’officialiser son partenariat stratégique avec Zandvliet Power. À la clé: une centrale TGV de 400 MW installée sur son site. Huit ans! Il aura fallu huit ans à BASF Antwerpen pour arriver à ce résultat: un partenariat “stratégique” avec Electrabel et l’allemand RWE Power (oui, vous lisez bien!) pour s’assurer de son approvisionnement énergétique à bon prix dans les années à venir. Mais aussi rencontrer ses objectifs environnementaux. Derrière la centrale de Zandvliet Power, le consortium formé par Electrabel et RWE, se cache tout un symbole. À plus d’un titre!
La concurrence joue (un peu) À commencer par la nature même des actionnaires du consortium: deux concurrents qui s’allient pour l’occasion, contraint et forcé dans un cas, opportuniste avisé dans l’autre. Une première dans le petit monde des électriciens européens! Et plus certainement pour notre opérateur historique, comme le reconnaissait lui-même Jean-Pierre Hansen, Administrateur Délégué d’Electrabel et numéro deux
De fait, l’entreprise n’a pas attendu la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz pour s’inquiéter de son indépendance et de sa compétitivité énergétique. En tête de liste des grands de la chimie, BASF mène en effet une politique active visant à diminuer la consommation de sa propre production, tout en s’assurant un approvisionnement stable et compétitif. Partout dans le monde, “The Chemical Company” met en œuvre sur ses principaux sites son concept de “Verbund”, des partenariats stratégiques intégrés qui permettent d’approvisionner chacune de ses unités de production en énergie et en vapeur. À Ludwigshafen et sur ses cinq sites intégrés dans le monde, BASF a ainsi installé des centrales modernes de cogénération, à l’image de celle inaugurée à Zandvliet. Avec celle-ci, BASF boucle son lego et progresse d’un cran vers la réalisation des objectifs environnementaux globaux qu’elle s’est fixés volontairement en 2003.
5% de la capacité de production Car c’est l’autre symbole de Zandvliet Power: cette centrale à cycle combiné de 400 MW est à ce jour la plus grosse cogénération de Belgique (voir notre encadré), une unité de production moderne, particulièrement efficace tant en matière de production et de rejets que de coûts. Une réalisation dont John De-
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© BASF
COVER STORY | MARKET
BASF ANTWERPEN
jaeger, CEO de BASF Antwerpen n’est pas peu fier. À peu de chose près, il faut remonter à dix ans pour voir le développement d’une pareille installation dans notre pays, selon le porte-parole d’Electrabel. En soi, Zandvliet Power représente 5% de la capacité actuelle de production électrique en Flandre. Une capacité qui sera rien moins qu’intégralement utilisée par BASF pour ses besoins en vapeur et électricité! Selon Kris Peeters, Ministre de l’énergie, la centrale contribue pour 10% de l’objectif du gouvernement flamand en termes de production “durable” d’électricité à base de cogénération. La Flandre voulant atteindre pour 2010 une part de 25% d’électricité de sources propres, dont “au moins 6% devront être généré par des sources d’énergie renouvelables et 19% par la cogénération”, confirme Kris Peeters. L’investissement de Zandvliet représente déjà 10% de cet objectif, soit 1,9% de la part cogénération. C’est dire l’énormité du projet dont l’investissement est à l’avenant: 230 millions €. Une belle affaire au passage pour Siemens qui en assurera aussi la maintenance durant 12 ans.
Sécuriser l’approvisionnement Mais Zandvliet Power est aussi symptomatique des interrogations des grands industriels et des énergéticiens
quant à la sécurité des approvisionnements futurs. Une interrogation en forme d’avertissement aux autorités publiques qu’ont repris en chœur John Dejaeger et Jean-Pierre Hansen dans leur discours inaugural. Le pays et plus largement l’Europe feraient face à un épuisement des réserves de capacité de production électrique. Depuis l’abandon du nucléaire dans notre pays, peu de nouvelles unités de production ont été mises en œuvre. Or la demande n’a cessé et ne cesse de croître. Résultat: en quinze ans, nous sommes passés du statut d’exportateur d’électricité à celui d’importateur. “À hauteur de 10% de notre consommation”, confirme Kris Peeters. “La nouvelle centrale de Zandvliet apporte une réponse, certes partielle, à ce problème”, dit-il. Et Jean-Pierre Hansen de marteler en guise de réponse son credo: la dérégulation et son cortège d’incertitudes ne joue pas en faveur des investissements dans de nouvelles unités de production, a fortiori aux fins de réserves. De son côté, par la voix de John Dejaeger, BASF Antwerpen qui investira près d’un milliard d’euros entre aujourd’hui et 2008 ne cache pas que la stabilité et la compétitivité sont des nécessités impérieuses pour assurer l’ancrage des activités dans notre pays. Or qui dit moins de capacité dit
plus d’instabilité, à la fois des prix et des approvisionnements. Pour John Dejaeger et ses collègues du VOKA, la meilleure position pour le pays serait d’en (re)faire un exportateur net d’électricité. De quoi nous mettre à l’abri des risques futurs de ruptures d’approvisionnement, risques que plus personne ne met en doute aujourd’hui. Et de plaider pour une politique régionale et fédérale adaptée à cet objectif. Un message qui ne laisse pas de marbre. Y compris auprès des énergéticiens, tant il est vrai que la hausse des prix met la pression sur les électro-intensifs. Comme le fait remarquer RWE dans un communiqué, il est dans l’intérêt des parties que les grands consommateurs ne trouvent pas dans la hausse des coûts énergétiques et le manque de clarté à long terme des arguments pour relocaliser leurs sites de production vers d’autres cieux plus cléments. Bref, tout le monde a intérêt à ce que la compétitivité soit une réalité. Ce qui amène les grands industriels à nouer des partenariats long terme avec leurs fournisseurs.
Fondée en 1964, BASF Antwerpen SA, filiale à 100% de BASF Aktiengesellschaft, est devenue en 40 ans le plus grand complexe de production chimique intégrée de Belgique. Sur son site de Zandvliet (600 ha!) s’élèvent actuellement plus de 50 installations de production qui produisent notamment des produits chimiques de base et spécialisés, des matériaux synthétiques, du polyamide, des engrais minéraux et des produits inorganiques. L’entreprise y occupe 3.507 collaborateurs et a réalisé un chiffre d’affaires de 4.733 millions EUR en 2005.
Le “Verbund” fait des petits Le concept “Verbund” d’un approvisionnement local et propre initié par BASF fait ainsi des petits un peu partout en Europe et chez nous. L’entre-
Electrabel, le champion du TGV Certes, Jean-Pierre Hansen, l’administrateur délégué d’Electrabel est un habitué du TGV. Mais pas nécessairement celui auquel on pense. Car rendons à César ce qui appartient à César: l’opérateur historique a acquit en quelques années une expertise précieuse dans l’installation et l’exploitation de centrales TGV, ces turbines gaz vapeur qui procurent rendement et qualité environnementale. Un argument qui semble avoir jouer en sa faveur face à son concurrent-partenaire RWE pour qui c’est la première expérience de ce genre. À l’inverse d’Electrabel, qui outre celle de Zandvliet, opère ou opérera d’ici peu une petite dizaine de centrales TGV en Europe: à Voghera (569 MW, opérationnelle), à Torrevaldaliga (569 MW, opérationnelle) et à Roselectra (385 MW - en construction) en Italie, à Römerbrücke (41 MW) en Allemagne, à Castelnou (800 MW, opérationnelle) et Morata de Tajuña (1200 MW, accords signés) en Espagne, à Amercoeur (420 MW, à venir) en France, à Flevo (deux unités de 400 MW à l’étude) aux Pays-bas. Vous ne l’aviez pas remarqué? Electrabel est devenue une entreprise européenne! © Siemens
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MARKET | COVER STORY
LE CHIFFRE
Des émissions é réduites de 1000% rédu En 20 ans, BASF Antwerpen à réduit Antwe émissions polluantes ses ém de 1000%, de près d de 4 grammes passant d en 1985 à 0,4 gr par kilo produit manufacturé. de pro record. Un re
Zandvliet Power: la plus grosse cogénération de Belgique. fait ses preuves ailleurs dans le monde, pour ainsi garantir une disponibilité de fonctionnement maximale”, ajoute-t-il. “La centrale de cogénération est constituée d’une seule turbine à gaz SGT5-4000 F (ndlr: précédemment connue sous le nom de V94.3A2) développant une puissance électrique de 264 MWé. Les gaz d’échappement de cette turbine, à une température 585°C, servent à produire de la vapeur haute pression (130 bars) ensuite détendue dans une turbine vapeur à 3 étages (130 bars, 30 bars et 4 bars) ajoutant une puissance électrique de 138 MWé. Aucune post-combustion des gaz d’échappement n’est effectuée et le rendement électrique a été optimisé.” L’effet co-génération d’électricité et de chaleur est obtenu au travers du soutirage de vapeur moyenne pression pour les besoins, variables, de l’usine BASF. “Pour un soutirage de 150 t/ h”, soit l’équivalent de 120 MW thermique, “le rendement électrique descend à 51.2 % pour un rendement thermique de 17 %, le reste étant condensé dans la tour de refroidissement”, précise-t-il. En comparaison à des filières de production séparée d’électricité et de chaleur, cette cogénération permet une économie de gaz naturel de 11.5 %. Une économie d’énergie bien récompensée par les “certificats cogénérations” attribués par le Gouvernement flamand. Par ailleurs, “l’installation se situe en deçà des normes d’émission en NOx et en CO du Vlarem, pourtant réputées assez strictes”, affirme-t-il. Quelle rentabilité en attendre? “Il faut le demander à Zandvliet Power”, ironise Didier Ollevier, “mais en tout cas positive, et pour toutes les parties”, lâche-t-il. Un projet de cogénération exemplaire, même si les “copier-collers” ne pourront être très nombreux en Belgique, vu le faible nombre de “très” gros consommateurs de vapeur et d’électricité comme BASF. Heureusement que la gamme des unités de cogénération proposée commence déjà à 4,5 MW électrique. p I. Da. © Alain PIEROT
prise chimique Ineos fait actuellement construire, en partenariat avec Essent Energy, une centrale à cogénération de 130 MW sur son site à Zwijndrecht. Ici aussi, c’est la division Energie de Siemens qui a remporté le contrat. Une centrale TGV de 800 MW - le double de Zandvliet! - est prévue chez Arcelor à Gand. Le sidérurgiste est déjà passé à l’acte avec Gaz de France à Dunkerque, où une centrale thermique de 790 MW mise en service l’an dernier produit de l’électricité en brûlant à la fois du gaz naturel et du gaz des hauts-fourneaux provenant de l’aciérie Sollac, filiale d’Arcelor. Une partie de la production alimente près de 400.000 habitants tandis que l’autre est restituée à l’usine pour ses besoins. Le procédé permet ainsi d’économiser l’équivalent de 1,2 millions de tonnes de gaz à effets de serre. Plus récemment, Tessenderlo Chemie a annoncé de son côté son intention de construire une centrale TGV de 400 MW également tandis qu’Electrabel a construit une centrale à cogénération de 60 MW chez le papetier Stora Enso. Chez Volvo Europa Truck à Gand, Electrabel, encore, installera trois éoliennes qui fourniront 50% des besoins électriques de l’usine. Un investissement de 10 millions €. Toujours dans le même registre de partenariats, citons Nuon qui projette d’investir, d’ici 2008, 500 millions d’euro pour la construction de trois centrales à cogénération (capacité totale de 700 MW, dont 220 déjà prévus chez le pétrolier BRC). Bref, les choses bougent. pJean-François Marchand
Une cogénération qui ressemble à une véritable centrale électrique de type Turbine Gaz Vapeur à haut rendement “de 402 MWé brut pour un rendement électrique de 56.4 %”, précise Didier Ollevier, Projects Manager chez Siemens, “sur laquelle est prévu un soutirage de 0 à 300 tonnes/heure de vapeur 19 bars à 240°C pour les besoins thermiques de l’usine BASF à Anvers”. Un projet unique en Belgique construit par Siemens en un temps record “de 25 mois, y compris les 6 mois de tests”, souligne l’ingénieur. Chaque mois est effectivement compté lorsqu’il s’agit de rentabiliser un investissement de 230 millions d’euros... À l’origine, un appel d’offre de BASF à plusieurs électriciens pour obtenir vapeur et électricité à meilleur prix. La solution qui se dégage est la cogénération. “Commandée en août 2002 au consortium Zandvliet Power”, détenu à 50% par Electrabel et à 50% par RWE, “la plus grosse cogénération de Belgique a livré ses premières tonnes de vapeur et ses premiers électrons commerciaux le 14 août 2005, comme initialement prévu”, pointe Didier Ollevier. “Grâce à une orchestration précise de Siemens, fournisseur de la centrale clé en main, il n’y a eu aucun débordement de budget ni de planning”. Les ingrédients d’un bon chantier? “Une bonne collaboration entre les équipes belges et allemandes, et une répartition exacte des responsabilités”, lance l’ingénieur. Bientôt la première bougie, pour un fonctionnement sans souci, “excepté un problème de commissionning de la turbine vapeur qui a été très vite réparée”, admet Didier Ollevier. “Nous avons proposé une technologie standard, qui a
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ACTEURS | MARKET
Schneider devient acteur de la Building Automation Schneider Electric étend ses activités à la gestion technique des bâtiments en fédérant les offres des sociétés acquises ces dernières années. Le groupe français entend ainsi jouer un rôle majeur sur le marché du Building Automation grâce à l’expertise dont il dispose désormais dans la régulation et les automatismes HVAC, la gestion technique des bâtiments et les systèmes de sécurité. Ces expertises nouvelles, complémentaires de son savoir-faire reconnu dans la distribution électrique, sont le fruit d’acquisitions récentes dont les solutions sont aujourd’hui complètement intégrées à son offre. Citons le constructeur suédois TAC (gestion technique des bâtiments), l’américain Andover (contrôle d’accès et vidéo surveillance) et l’anglais Satchwell (génie climatique). Dernière acquisition en date: l’allemand Merten, spécialiste des solutions intelligentes basse tension pour les bâtiments.
Plus 44% pour EDF Belgium En 2005, le volume d’électricité vendu en Belgique par EDF Belgium a dépassé 1,5 TWh (1,5 milliard de kWh), soit une progression de 44% par rapport à l’année 2004, après une croissance de 35% en 2004. Le nombre de sites fournis a plus que triplé sur la même période, notamment grâce aux offres lancées en direction des PME (15% du portefeuille). Avec une part de marché de 1,6% - contre 90,6% aux opérateurs historiques - EDF Belgium, seul fournisseur 100% dédié entreprises, prend ainsi la tête des “nouveaux entrants” sur le marché belge. Signalons qu’EDF Belgium produit également de l’électricité dans notre pays, via sa participation de 50% dans la centrale nucléaire de Tihange 1.
Virgin Express équipe ses appareils d’économiseurs de kérosène Virgin Express est la première compagnie aérienne au monde à installer des winglets sur ses Boeing 737-300. La compagnie à bas tarifs a décidé d’effectuer cet important investissement parce que ces allongements verticaux des ailes diminuent sensiblement la consommation de kérosène. Un investissement qui devrait être amorti en 2,5 ans.
AMEC SPIE CHANGE DE MAINS Le groupe britannique Amec a cédé ce 22 mai sa filiale Amec Spie au fonds d’investissement français PAI Partners. Le montant de l’opération s’élève à 1,04 milliard d’euros. L’opération devrait être finalisée au troisième trimestre. Présent dans le génie électrique, mécanique et climatique, l’énergie, les réseaux de communications et les infrastructures ferroviaires, Amec Spie a dégagé un bénéfice net de 115,7 millions d’euros en 2004 pour un effectif de 23.000 personnes en Europe continentale. Amec Spie Belgium, qui vient de décrocher un contrat multi technique dans le secteur de la chimie (Syngenta Chemicals) est aussi concernée par ce changement d’actionnariat.
CARRIER ET SPE GONFLENT LEUR PRIX Le spécialiste de la climatisation et de la réfrigération annonce une hausse de +5 % sur l’ensemble de son offre commerciale HVAC à compté de ce 22 mai. La raison? La hausse record du prix du cuivre depuis le début de l’année. Cette hausse de prix sera répercutée en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. De son côté, le numéro 2 de l’électricité belge (10% du marché), SPE-Luminus, principal concurrent d’Electrabel, est lui aussi acculé à gonfler ses prix en raison des “importantes hausses des prix du pétrole et du gaz sur les marches internationaux”. La société qui accuse une perte de 15 millions € pour 2005 n’a quasi pas de production via le nucléaire contrairement à Electrabel et doit faire face à une forte hausse de ses coûts de production. Conséquence: une hausse de ses tarifs à 7% en moyenne pour l’électricité et 3,6% pour le gaz. Signalons qu’aujourd’hui, SPE et Luminus sont intégrés en une structure unique.
HANSSEN TRANSMISSIONS REPRIS PAR SUZLON ENERGY Les industriels indiens sont décidément actifs dans notre pays. Le producteur de réducteurs de vitesse Hanssen Transmissions Int. NV vient ainsi d’être racheté par Suzlon Energy Limited, groupe indien spécialisé dans l’énergie éolienne et qui connaît la plus forte croissance en Asie. L’opération qui s’élève à 465 millions € a été officialisée ce 17 mars dernier. Avec ce rachat, Suzlon Energy confirme son ambition de devenir un constructeur mondial de turbines éoliennes. “Cette reprise nous permet d’intégrer la technologie des carters de transmission dans le développement de nos turbines éoliennes” a déclaré Tulsi R. Tanti, président
du conseil d’administration de Suzlon Energy. L’entreprise qui, selon Suzlon, sera gérée comme une entité indépendante permettra au groupe de davantage développer ses activités sur le marché asiatique. De son côté, Matts Lundgren, CEO de Hanssen Transmissions se réjouit de cette reprise en ce qu’elle “confirme la confiance de Suzlon dans le développement de l’entreprise à l’avenir”. Signalons que Hanssen possède deux usines en Belgique et emploie 1.200 personnes.
HONEYWELL REÇOIT L’AWARD FROST & SULLIVAN Le 21 mars dernier, Honeywell s’est vu gratifier de l’Industry Innovation & Advancement Award 2006 du consultant Frost & Sullivan pour son leadership dans le domaine des services énergétiques aux entreprises. Honeywell se voit ainsi confirmée comme l’energy services company (ESCOs) qui fixe les benchmarks d’excellence dans le domaine des services visant à réduire les consommations énergétiques et leurs coûts associés. La société est également gratifiée pour avoir développé en marge des contrats de performance des formules de financement de type tiers investisseurs pour un très grand nombre de projets dans les secteurs les plus divers. Une formule appliquée aussi chez nous comme on le lira en page 32 de ce magazine.
L’ALLEMAND LINDE PASSE DEVANT AIR LIQUIDE Air Liquide perd sa place de numéro un mondial du secteur des gaz industriels au profit du groupe allemand Linde. Ce dernier a racheté son concurrent britannique BOC pour environ 12 milliards d’euros. BOC est présent en AsiePacifique, en Afrique et en Chine. Tandis que Linde est implanté en Europe continentale et en Amérique latine.
UNE MINI-CENTRALE SOLAIRE POUR BELPOWER Belpower, la division énergie du groupe Reibel, vient d’installer une mini-centrale photovoltaïque à Kaprijke, commune ouest flandrienne. Montée sur le toit d’un bâtiment communal, la centrale délivrera une puissance théorique de 29.559 kWh. Une capacité modeste, mais qui ne doit pas effacer l’originalité de l’opération: un partenariat public-privé qui vise à développer la production d’électricité verte d’origine solaire. Belpower finance en effet l’opération, la commune de Kaprijke ne faisant que louer l’espace à l’entreprise. Belpower devient ainsi producteur d’une électricité qu’il revendra au réseau. L’entreprise prévoit d’installer 3 à 5 stations de ce genre avant la fin de l’année, principalement en Flandres où le “certificat vert” pour la production d’électricité solaire est rémunéré à 450 € contre 95 € en Wallonie et 140 € à Bruxelles.
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en bref [ OFFICE ] Les équipements de bureau en point de mire La Commission européenne négocie actuellement un nouvel accord avec les Etats-Unis sur le programme Energy Star, lancé en 2001 pour promouvoir l’efficacité énergétique des équipements de bureau: ordinateurs, écrans, photocopieuses, imprimantes, télécopieurs… Son but est d’éviter que les barrières commerciales ne fassent obstacle à la volonté commune d’agir sur ce poste de consommation énergétique de plus en plus gourmand (5% de la consommation d’électricité en Europe), tant au niveau des entreprises qu’à celui des particuliers. L’accord devrait aboutir à l’adoption de normes communes plus ambitieuses et un étiquetage susceptible de guider les responsables des achats vers des équipements énergétiquement plus performants.
[ R&D ] Un ralentisseur productif Une société britannique vient de mettre au point, après douze ans de recherche, un ralentisseur générateur d’énergie. Au moyen d’un dispositif composé de trois plaques mobiles. Ce nouvel équipement, sorte de “rampe routière électrocinétique” permet de capitaliser sur le passage des voitures pour générer, du simple fait de leur poids, entre 5 et 20 kW d’électricité. Les nombreux tests réalisés en situation ont prouvé la non-dangerosité du système et son efficacité sans trouble acoustique pour le voisinage. Deux cents municipalités ont déjà marqué leur intérêt pour cette nouvelle formule alliant sécurité routière et maîtrise de l’énergie.
[ FOCUS ]
Le nucléaire (re)met la pression Tous les professionnels du secteur de l’énergie ont pu constater une volonté insistante à remettre le dossier de la production d’énergie nucléaire sur la table. Nous l’évoquions déjà dans notre précédent numéro avec la déclaration du président Barraso. Le mouvement prend encore de l’ampleur. Le vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, les gesticulations de l’Iran ou la question de l’enfouissement des déchets faiblement radioactifs dans le nord du pays, tout fait farine au moulin. Et l’on retrouve à travers les média tous les arguments habituels des pros et des contre. Pour l’instant, à en croire les récentes annonces politiques (voir les déclarations récentes de Tony Blair) et industrielles de projets ou programmes nucléaires, les premiers semblent avoir (provisoirement?) gain de cause. On le voit en Finlande avec le premier projet de construction d’une centrale de troisième génération (EPR), idem en France avec le projet de réacteur EPR de Flamanville (Manche), au Japon où cinq nouvelles centrales nucléaires sont planifiées d’ici 2010, en Chine où 40 centrales sont prévues, en Inde où 15 unités ont été programmées… Partout en Europe, du Portugal à la Norvège en passant par les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne le débat affleure. Et il donne lieu à des joutes à fleurets (pas toujours) mouchetés, comme dans le dernier pays cité, où le Parlement britannique s’est fendu d’un rapport au vitriol, résolument opposé à la relance du nucléaire sous le titre “Keeping the
lights on: nuclear, renewables and climate”. Sous le titre “Low-Carbon Diet without Nukes in France” une autre étude sortie en mai dernier sous la plume de l’institut de recherche américain Institute for Energy and Environmental Resarch (IEER) en a rajouté une couche en balayant les arguments des pro-nucléaire. Elle souligne notamment les coûts faramineux liés à la sécurisation, à la réalisation et désormais au démantèlement des centrales obsolètes. Dans le même temps - est-ce bien un hasard? on annonce que la matière première de l’énergie nucléaire, le fameux gâteau jaune (oxyde d’uranium) culmine à des prix record près de 6 fois supérieurs à ceux de 2000, et que les contrats long terme se négocient désormais à des tarifs plus élevés que lors de la crise de 1978! On frôlerait, dit-on, la pénurie. Actuellement, 441 réacteurs nucléaires sont en service dans le monde, assurant 16% de la production mondiale d’électricité.
[ PROSPECTIVE ] Les électriciens redoutent le grand saut Un saut dans l’inconnu à en croire la 8e édition de l’étude publiée, sous le titre “The Big Leap”, par PricewaterhouseCoopers pour sonder l’état d’esprit du secteur des énergies électriques. 116 dirigeants des 98 entreprises leaders du secteur dans 43 pays (Europe, Amériques, Asie-Pacifique, Afrique et Moyen-Orient) se sont confiés aux envoyés du bureau d’études. De toute évidence, le climat n’est pas vraiment à l’optimisme et à la sérénité. Une majorité d’entre eux s’attendent à des bouleversements profonds dans les prochaines années. Ce qu’ils redoutent surtout en la matière tient à un certain nombre d’inconnues issues principalement des problèmes de sécurité d’approvisionnement et des stratégies de lutte contre les changements climatiques et la dégradation de l’environnement. Pour ces dernières, on devine la crainte que les solutions techniques et stratégiques arrivent un peu tard. Et donc qu’un certain nombre de difficultés, comme les risques de black-out, ne se multiplient. Une préoccupation relativement nouvelle dans le cadre de cette étude menée à intervalles réguliers par PWC. The Big Leap: Utilities global survey 2006. Avril 2006 - 64 pages - En anglais - www.pwc.fr
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EUROPE | MARKET
Une vitre qui capte l’énergie solaire Shimizu Corp. et Sharp ont développé conjointement une vitre qui accumule l’énergie solaire sous forme d’électricité pendant la journée et restitue de la lumière pendant la nuit. La vitre, qui mesure 60 x 100 x 1,6 cm, est transparente. Elle contient pourtant un film de silicium de 2 microns d’épaisseur sur toute sa surface, ainsi que 320 LED (diodes électroluminescentes) qui émettent de la lumière de couleur blanche/bleutée. Cette vitre étant capable de convertir 7% de l’énergie solaire en électricité (ce qui correspond au rendement classique des cellules photovoltaïques au silicium), elle peut restituer de la lumière pendant environ 4,6 heures chaque nuit. Les applications: les bureaux et commerces.
La hausse des prix de l’énergie affecte les bénéfices Alors que les groupes énergétiques caracolent en tête des meilleures performances financières (résultat net en hausse de 48,1% en 2005 pour Suez), les autres souffrent. En cause? La hausse des prix à l’énergie bien sûr. Ainsi, Dow Chemical, le premier groupe de chimie mondial, a annoncé le 27 avril dernier une baisse de 10% de son bénéfice au premier trimestre imputable à la forte hausse des coûts de l’énergie et des matières premières qui a effacé de solides résultats dans les plastiques. Dow a précisé que ces coûts avaient été supérieurs de 800 millions de dollars par rapport à ceux de la période correspondante de 2005. Pour les mêmes raisons, DuPont, numéro deux du secteur, a publié la semaine précédente un bénéfice en baisse de 18%.
Le chiffre du mois
Dow Chemical
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LE SUD DE L’EUROPE VOIT LE SOLAIRE EN GRAND La péninsule ibérique semble prise d’une boulimie d’énergie solaire. L’ E s p a g n e en particulier vient de prendre de ce côté quelques options significatives. Ainsi, le nouveau “code technique de la construction” adopté par le gouvernement espagnol impose des chauffe-eau solaires (l’énergie solaire devra ainsi couvrir de 30 à 70% des besoins en eau chaude) sur tous les nouveaux bâtiments, ainsi que du solaire photovoltaïque pour couvrir un minimum des besoins énergétiques de ceux-ci. Le privé n’est pas en reste puisque la première banque espagnole (SCH) et BP Solar ont annoncé un investissement de 160 millions d’euros dans l’installation de pas moins de 278 installations solaire photovoltaïque pour une capacité cumulée de 18 à 25 MW. Pour s’assurer que son effort solaire ne passera pas inaperçu, l’Espagne va se lancer dans la construction de la plus haute tour solaire d’Europe: une structure de verre haute de 750 mètres et d’une superficie de 350 hectares qui agira comme un collecteur de chaleur. Celle-ci alimentera des turbines générant une puissance électrique de 40 MW. Budget: 240 millions €. Le Portugal annonce de son côté la construction, à 200 kilomètres de Lisbonne, d’une centrale solaire géante regroupant pas moins de 52.000 modules photovoltaïques et capables de produire 11 MW! Aux commandes: GE Energy Financial Services, PowerLight Corporation et Catavento Lda.
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE: UNE CERTIFICATION POUR LES PRODUITS D’AUTOMATISME, DE RÉGULATION ET DE GTB DES BÂTIMENTS À l’occasion du Salon Light & Building, eu.bac (association européenne des entreprises de pointe dans le domaine des automatismes, de la régulation et la GTB) vient de déclarer opérationnel le mécanisme par lequel les constructeurs de systèmes de régulation et d’automatisme du bâtiment vont pouvoir faire certifier leurs produits. Ces certificats octroyés pour 5 ans par des laboratoires indépendants - l’anglais ASTA-BEAB, l’allemand WSPCert et le français CSTB - auront pour objectif de garantir aux professionnels (économistes, bureaux d’études, maîtres d’ouvrages et exploitants), que les produits et les systèmes d’automatisa-
tion des bâtiments respectent les directives et les normes européennes en matière d’efficacité énergétique des bâtiments. La certification s’appliquera dès novembre 2006. www.eubac.org
UNE PLATEFORME WEB SUR LA DIRECTIVE PERFORMANCE ENERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS. Avec le support de la Commission européenne, une plateforme Web sur la Directive Performance Energétique du Bâtiment (EPBD Buildings Platform) vient de voir le jour. Cette plateforme de services offre aux visiteurs des newsletters, papiers spécialisées sur le sujet, des bases de données sur des publications, des normes, des logiciels, ainsi qu’une foire aux questions relatives à la directive sur Performance énergétique. www.buildingsplatform.org
GAZPROM TISSE SA TOILE EN EUROPE Gazprom va augmenter sa participation dans le consortium Wingas Gmbh à hauteur de 50% moins une part contre 35% actuellement afin d’alimenter au plus près les foyers allemands en gaz naturel. Par ailleurs, Gazprom va créer l’entreprise mixte Wingas Europa en association avec BASF (Allemagne) et ainsi pouvoir vendre son gaz directement aux autres consommateurs européens. Depuis longtemps, Gazprom cherche à pénétrer le marché du vieux continent par des rapprochements ou des acquisitions, qui à chaque fois suscitent des inquiétudes et des protestations des gouvernements en place. Car, au-delà du gaz et du pétrole, Gazprom à aussi la volonté de se diversifier dans l’électricité “en devenant actionnaire de centrales en Europe”.
SIEMENS S’IMPLANTE DANS LA GAZÉIFICATION DU CHARBON La division Siemens Power Generation vient de racheter les activités de gazéification du charbon du groupe suisse Sustec. Siemens étend ainsi son offre aux centrales à gazéification intégrée du charbon, solution d’avenir pour la production d’électricité à base de charbon de façon environnementale. La possibilité de produire à bon rendement de l’électricité, de l’hydrogène, des produits chimiques ou d’autres combinaisons, tout en éliminant les polluants atmosphériques et potentiellement les émissions de gaz à effet de serre, fait de la gazéification du charbon l’une des technologies les plus prometteuses de demain. Pour accélérer le développement et les phases de test de cette nouvelle technologie, Siemens planifie la construction à Spreetal (Allemagne) d’une centrale à gazéification du charbon de 1000 MW. À suivre.
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en bref [ INVESTISSEMENT ] Aides aux investissements Energie, une circulaire utile. Mars 2004, la publication du décret Kubla relatif aux incitants destinés à favoriser la protection de l’environnement et l’utilisation durable de l’énergie, fixait les règles du jeu des aides aux investissements «verts» en Région wallonne. Décembre 2004, une législature plus loin, l’Arrêté Marcourt venait encore affiner le travail et compliquer l’interprétation des directives appliquées au calcul des aides accordées aux entreprises soucieuses d’investir dans une gestion durable de l’énergie. L’Administration wallonne de l’Energie (DGTRE) a pondu, avec l’aide de la Cwape, une circulaire d’interprétation qui devrait clarifier les choses sur le terrain pour ce qui concerne les aides «Energie». A l’heure où nous écrivons ces lignes, le document n’a pas encore été formellement approuvé par le Ministre, mais devrait déjà pouvoir guider utilement les candidats investisseurs dans la préparation de leurs dossiers. Infos: m.schippers@mrw.wallonie.be
[
NORD - SUD
]
Arrangement à la belge pour les biocarburants Rififi communautaire début mai à propos du projet de loi sur les biocarburants adopté par la Commission de la Chambre. Quelques modifications de dernière minute sabordaient de facto le projet wallon de BioWanze. Colère des ministres wallons Lutgen (environnement), Antoine (énergie) et Marcourt (économie). Sommé de trouver une porte de sortie honorable, Didier Reynders à sorti de son chapeau une solution à la belge. Le nouveau projet déposé fin mai, prévoit comme prévu que deux appels d’offre européens seront lancés, l’un pour le bioéthanol et l’autre pour le biodiesel. Pour chacun des produits, minimum 2 et maximum 4 producteurs pourront être retenus. Le volume attribué à un producteur ne pourra pas dépasser 75 %. Pour rendre leurs chances aux projets wallons (à Wanze et à Feluy), il a tout simplement été décidé d’augmenter les quantités pour lesquelles les appels d’offre seront lancés. Pour le bioéthanol on passera de 192 à 250 millions de litres. Le tour est joué.
[ FOCUS ]
L’électricité verte à la croisée des chemins Stupeur et perplexité à la mi-mai sur les hauteurs du Namurois lors d’un état des lieux du système des certificats verts (CV) devant les professionnels de la production d’électricité verte. Le graphique présenté par la Cwape, le régulateur wallon, affiche pour l’année 2007 un important déséquilibre entre les prévisions de CV octroyés (la production attendue d’électricité verte) et les CV à rendre (en vertu des quotas de production verte). Le différentiel entre les premiers et les seconds est estimé à plusieurs centaines de milliers de CV. En clair, pour les professionnels du secteur, cela revient à dire que le réconfortant équilibre entre l’offre et la demande qui avait prévalu jusque là et faisait culminer la valeur du CV aux alentours de 92 €, risque fort d’être compromis, avec pour conséquence l’effondrement du marché des CV. En cause, essentiellement, l’irruption sur le marché de la production d’électricité «verte» d’une série de gros projets arrivés en régime de croisière - comme par exemple la centrale des Awirs (Electrabel, biomasse 80 MW) - , avec à la clé un afflux de CV, alors que le quota de production verte imposé aux fournisseurs ne sera encore en 2007 que de 7% (moins les quelques pourcents de réduction accordée aux gros consommateurs wallons signataires d’accords de branche). Or, ce n’est qu’en 2008 que seront opérationnelles les différentes mesures récemment adoptées par le Gouvernement wallon pour la période 2008-2012. Avec notamment la mise à l’écart des grosses
installations dites historiques (productions biomasse de plus de 20 MW) déjà amorties. Une décision qui fait bondir le premier visé, Electrabel, où l’on laisse entendre que, dans ces conditions, les futurs projets de conversion à la production biomasse - type Awirs - pourraient bien passer à la trappe, voire la centrale des Awirs elle-même être remise en question! Or la centrale des Awirs représente actuellement à elle seule un quart de la production de CV. En tout état de cause, la période qui vient risque d’être pour le moins tourmentée, puisque l’équilibre du marché pourrait bien encore être bousculé par l’entrée en piste du projet Südzucker de production de bioéthanol à Wanze (BioWanze) si tant est qu’il parvienne à s’imposer lors de l’appel d’offres européen. Ou par l’entrée en service de projets éoliens off-shore comme celui de C-Power qui pourrait à lui seul provoquer la mise sur le marché de un à deux millions de CV par an! Les nouvelles mesures wallonnes prévoient bien sûr une reconnaissance conditionnelle des CV venus du fédéral ou des autres régions, mais la décision ne sera pas sans implications politiques. Ceci dit, le Gouvernement wallon n’a pas intérêt non plus à ce que le déséquilibre du marché des CV n’amène nombre de producteurs «verts» à se rabattre sur l’aide à la production qui leur garantit durant 120 mois (ou moins en fonction du surcoût) un prix minimum de rachat de 65 € par CV… aux frais du contribuable.
[ MARCHÉ ] La Febeliec réclame plus de concurrence La fédération des grands consommateurs industriels d’énergie (Febeliec) réclame une plus grande concurrence (et transparence) sur le marché de l’électricité. Le marché belge demeure “fortement concentré et intégré verticalement et dont les mécanismes de prix restent opaques. Il en est de même d’ailleurs pour le marché du gaz naturel; les interactions entre ces deux marchés sont d’ailleurs de plus en plus importantes”, clame le communiqué de la Febeliec. La fédération demande une séparation totale des activités régulées de celles soumises à la concurrence dans le secteur du gaz et de l’électricité. “Le groupe Suez, comme tout autre producteur et fournisseur, doit donc se défaire complètement et au plus vite de ses participations au sein d’Elia et de Fluxys. Ceci vaut également pour les gestionnaires des réseaux de distribution”. La Febeliec réclame également une limitation des effets pervers de la politique climatique et environnementale sur les prix de l’électricité (e.a. échange de droits d’émission et “windfall profits”, coûts de l’énergie renouvelable et de la cogénération). En conclusion, la Febeliec demande aux autorités belges (et européennes) de développer une vision “stratégique, cohérente, intégrée et harmonisée de la politique énergétique en vue d’assurer le développement de l’industrie intensive en énergie en Europe et dans notre pays”.
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BELGIQUE | MARKET
Droits d’émission Le 31 mars dernier, le gouvernement flamand a approuvé la proposition de Plan Flamand d’Attribution des droits d’émission de CO2 pour la période 2008-2012. Cela constitue un premier pas important pour les sociétés concernées qui pourront négocier ces droits d’émission lors de la seconde période de commerce du protocole de Kyoto. Le plan d’attribution détermine d’une part la quantité de droits d’émission de gaz à effet de serre qui seront répartis entre les secteurs et usines participants lors de cette seconde période de commerce, et d’autre part la façon dont ces droits d’émission seront individuellement attribués à chaque installation industrielle. Au cours de la période 20082012, environ 200 sites industriels seront concernés par le système des droits d’émission.
Débat autour du certificat de prestation d’énergie. La directive EPBD oblige les états membres de l’Union à introduire des certificats de prestation d’énergie pour les bâtiments. Le VITO (Vlaams Instituut voor Technologisch Onderzoek) effectue actuellement une étude quant aux possibilités et aux limites d’un tel certificat. Dans ce cadre, l’Institut a organisé en collaboration avec l’IFMA (International Facility Management Association) et le BEMAS (Belgian Maintenance Association), une soirée débat à Elewijt. Beaucoup de questions y furent posées sur les aspects pratiques de la chose. Les conclusions en seront reprises dans l’étude. Rappelons qu’en Flandres, le certificat de prestation d’énergie est déjà obligatoire pour tous les nouveaux bâtiments auxquels on a octroyé un permis de bâtir. En 2008, il le sera également pour tous les bâtiments publics et lors de la vente de bâtiments d’habitation tandis qu’en 2009, il sera rendu obligatoire pour les bâtiments destinés à un autre usage que l’habitat et la location de logements. La région de Bruxelles Capitale et la Wallonie ont montré beaucoup d’intérêt quant à la législation flamande mais cela n’induit pas nécessairement qu’ils publieront une réglementation en tout point identique à celle-ci.
AGENCE FLAMANDE DE L’ENERGIE. Le 1er avril 2006, l’Agence Flamande de l’Energie a vu le jour. Elle reprend toutes les tâches relatives à l’énergie jusque là attribuées à l’ancienne ANRE (ou Afdeling Natuurlijke Rijkdommen en Energie ou Division des Richesses Naturelles et de l’Energie) du ministère de la Communauté Flamande. L’agence a été incorporée au sein du nouveau ministère flamand du Milieu de Vie, de la Nature et de l’Energie. Cette nouvelle structure rentre dans le cadre de la réorganisation BBB de l’administration flamande. Toutes les adresses e-mail et tous les numéros de téléphone des collaborateurs de l’Agence Flamande de l’Energie restent provisoirement valables.
DÉCRET EPB Le gouvernement flamand veut modifier en profondeur le décret EPB du 7 mai 2004 et l’arrêté EPB du 11 mars 2005. Il s’agit de la réglementation en matière de prestations énergétiques et le climat intérieur des bâtiments. Les modifications visent une amélioration de la mise en oeuvre pratique de la réglementation. L’avant-projet de décret a annulé le décret EPB existant et le remplace dans sa totalité parce que ‘ les adaptations à apporter impliquent la modification de pratiquement la totalité des articles du décret sur la prestation d’énergie.’ Une des nombreuses modifications consiste en le fait que désormais, les documents relatifs à l’EPB (déclaration de départ et avenant EPB) ne devront plus être introduits auprès des communes mais bien auprès de l’administration, l’Agence Flamande de l’Energie (voir ci-dessus), avec traitement automatique dans la banque de données des prestations énergétiques. Les communes devront uniquement dans le cadre de l’EPB fournir une liste des autorisations fournies par le passé. Elles ne devront conserver aucun document EPB. Dans son avis rendu sur le sujet, le SERV a, entre autres, regretté que selon le nouveau texte, les maître d’ouvrage ne sont pas avisés par les autorités avant la mise en service du bâtiment si celui-ci répond ou non aux exigences du décret EPB. Ce n’est qu’au terme du chantier que le maître d’ouvrage sait si le bâtiment satisfait aux exigences EPB. Dans le cas contraire, il doit payer une amende. Selon le SERV, le maître d’ouvrage devrait recevoir à un stade antérieur, à un moment où les plans peuvent encore être adaptés, plus de garanties quant au fait que son bâtiment satisfera aux exigences du décret EPB.
CELLULES ÉNERGÉTIQUES E-Vision et VITO annonçaient le 13 avril dernier le début d’une collaboration stratégique sur le développement et la commercialisation de systèmes de cellules énergétiques alcalines. Fort de 30 années de développement technologique flamand, E-vision a désormais franchi le dernier pas qui le conduit à des systèmes de cellules énergétiques prêts pour le marché. Jusqu’a ce jour, E-Vision est le seul producteur européen capable de fournir des systèmes de cellules énergétiques destinés aux entreprises. La technologie des cellules énergétiques alcalines offre beaucoup d’avantages en termes de prix et de rendement par rapport à d’autres technologies mieux connues. VITO a, en tant que centre R&D, acquis une grande connaissance dans le domaine des technologies lies à l’énergie et en particulier celle des cellules énergétiques. De plus, Vito dispose d’un know-how spécifique quant aux systèmes d’intégration de ceux-ci. L’objectif de cette collaboration est d’optimaliser les systèmes existants et d’introduire la technologie des cellules énergétiques alcalines à travers le monde. Cette stratégie vise à créer une plateforme industrielle à même de commercialiser la technologie flamande dans un cadre international. Les partenaires entameront à très court terme bon nombre de projets de démonstration.
NOUVEAU FOURNISSEUR D’ÉLECTRICITÉ. E.ON Sales & Trading a reçu le 14 mars, une licence de la VREG. ‘E.ON Benelux (et sa filiale belge E.ON Belgium) et E.ON Sales & Trading desservent différents segments de clients’, nous a déclaré le porte-parole de la société. E.ON Sales & Trading fournit uniquement les grands clients, avec une spécialisation sur les branches à utilisation intense d’énergie et les entreprises travaillant à travers toute l’Europe, mais également les distributeurs communaux ou régionaux. Sur le marché du Benelux E.ON Sales & Trading et E.ON Benelux travaillent ensemble. En raison des différents segments de clientèle, deux licences différentes furent nécessaires.
UN GESTIONNAIRE DE RÉSEAU DE DISTRIBUTION UNIQUE EN FLANDRE Depuis le 1er avril 2006, la gestion des réseaux de distribution d’électricité et de gaz est assurée en Flandre par Eandis, opérateur dorénavant unique. L’entreprise qui agit pour le compte des intercommunales de distribution (Gaselwest, Imewo, Intergem, Sibelgas, Iverlek, Iveka, Igao et Imea) fusionne en son sein Gedis (l’ancien opérateur des intercommunales), Electrabel Netten Vlanderen et la plateforme Indexis (comptage). Un regroupement qui apportera un peu plus de clarté sur le marché. Des projets comparables sont à l’étude aux niveaux bruxellois et wallon.
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MARKET | PORTRAIT
Transport
ELIA, le douanier du réseau HT Il n’est pas fréquent de voir une entreprise nouvelle appelée à prendre en charge, quelques mois à peine après sa naissance, la totalité du transport d’une ressource énergétique aussi vitale aujourd’hui pour un pays que son électricité. Et de surcroît en assumant des règles jusque-là totalement inusitées et désormais étroitement contrôlées.
Hormis dans les cercles spécialisés, le transport de l’électricité haute tension en Belgique n’avait jamais beaucoup fait parler de lui. S’il n’y avait pas eu les pylônes et lignes HT pour lui assurer, bien malgré elle, une évidente visibilité, voilà une activité dont le commun des mortels n’aurait sans doute jamais entendu parler. Il aura fallu la libéralisation du marché de l’électricité pour que soudain le transport de l’électricité devienne une activité non seulement essentielle, mais
résolument stratégique. En plein centre d’un système énergétique qui fait sa révolution copernicienne. Séparer les pouvoirs C’est qu’avec l’ouverture du marché, les réseaux de transport de l’électricité changeaient brusquement de statut. De simples vecteurs de passage au service des opérateurs historiques (Electrabel en Belgique) qui s’en trouvait majoritairement
propriétaire, ils devenaient, à travers leurs points d’accès, autant de postes frontières virtuels face aux nouveaux arrivants sur le marché libéralisé. Et l’on sait le rôle que peuvent jouer les droits de douane au sein d’un système de concurrence. D’où l’exigence de l’UE d’une séparation comptable (directive de 1996) et par la suite juridique (directive de 2003) entre les activités de production, de transport et de fourniture d’électricité (unbundling). Quelques transpositions de directives plus tard, mi-2001, l’acte de naissance de la nouvelle société Elia, créée pour répondre à cette exigence, est donc signé. Il officialise en quelque sorte la séparation des pouvoirs entre les producteurs/fournisseurs et le gestionnaire du réseau de transport. Et, en septembre 2002, Elia System Operator est désigné par le gouvernement comme gestionnaire unique du réseau de transport d’électricité (GRT) pour la Belgique. Les actions sont alors détenues à concurrence de 30% par Publi-T, un holding de communes belges, et de 70% par les deux producteurs historiques (64% pour Electrabel, 6% pour la SPE). Un “facilitateur” sous contrôle La nouvelle société se trouve d’entrée de jeu à la tête d’un réseau de plus de 8000 km de lignes, soit toutes les infrastructures de réseau belge de 150 à 380 kV et près de 94% du réseau de 30 à 70 kV. Mission: en assurer l’entretien et le développement, octroyer l’accès au réseau “d’une manière simple, objective et transparente”, prévoir le raccorde-
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PORTRAIT | MARKET
ment des installations électriques destinées aux injections et prélèvements d’électricité, garantir 24h/24 l’équilibre entre consommation et production d’électricité… Avec en prime une fonction de “facilitateur de marché”: ce qui revient à dire que non seulement la nouvelle société ne peut pas utiliser son monopole pour faire obstruction à l’entrée de nouveaux acteurs de marché, mais qu’elle est également priée de mettre tout en œuvre pour leur faciliter la tâche. Pour y veiller, le “gendarme” s’appelle la CREG (Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz). Et, comme les premières années de la libéralisation l’ont laissé deviner, sa vigilance ne sera pas du luxe. Car, qu’on le veuille ou non, en ce qui concerne plus particulièrement Elia, l’emprise de l’opérateur historique reste une réalité dont il faut bien s’accommoder. Tout le système en place - l’Histoire laisse toujours des traces! - porte l’empreinte d’Electrabel qui a, sinon parrainé, au moins “inspiré” et accompagné sa mise en place de A à Z. Et on ne s’étonnera pas non plus qu’au sein des quelques mille deux cent collaborateurs qui forment l’équipe de base d’Elia, la culture de l’opérateur historique transparaisse quelque peu. Certes Electrabel ne dispose plus, en vertu des règles de Corporate Governance, que de 3 mandats sur 12 au sein du conseil d’administration. Et la mise en bourse en 2005 de 40% du capital d’Elia a sensiblement réduit le poids du géant Suez sur le réseau (27,45% aujourd’hui). Nouveau métier Reste que le paysage a considérablement changé depuis la libéralisation. Et c’est quasiment un nouveau métier que doit exercer le nouveau gestionnaire de réseau. Il lui faut définir (et expérimenter) de nouveaux contrats adaptés aux nouvelles conditions commerciales, revoir ses modes de calcul de rentabilité, développer de nouveaux mécanismes de marché, assumer de nouvelles contraintes
techniques (notamment du fait de la multiplication rapide des nouvelles unités de production décentralisée), imaginer de nouveaux partenariats internationaux,… Et tout cela sur un marché étroitement régulé où la transparence se veut une vertu cardinale. On est loin des conditions de fonctionnement régaliennes et pour
le moins opaques d’un secteur monopolistique verticalement intégré, et des contrats “all in”. Pour une jeune société, on a connu débuts plus confortables. Le “douanier” de la HT a du pain sur la planche. p Jean Cech
Kust Energie Netwerk
Elia prête pour les futurs parcs éoliens offshore Le spécialiste du câblage électrique, Nexans Benelux, vient de mettre voici quelques semaines la dernière main au projet KEN (Kust Energie Netwerk): un réseau HT souterrain de 150 KV reliant Coxyde à Sijlkens, sur près de 33 km le long de la côte belge. Il s’agit là de la dernière grande réalisation d’Elia qui boucle ainsi son réseau entre ses deux grands nœuds HT au nord du pays, côté France et Pays-Bas. Un investissement de 60 millions ¤ qui se justifie par les besoins d’interconnexion mais, surtout, qui anticipe l’absorption de la production des futurs parcs éoliens offshore en Mer du Nord. On parle, à terme, d’une capacité de 900 MW pour les différents projets qui se disputent actuellement les concessions au large de la côte. Le projet le plus avancé est de loin celui de C-Power qui devrait entamer la construction de ses éoliennes dès septembre prochain. Au total, C-Power prévoit d’ici à 2010 d’ériger sur le “Thornton Bank” - un banc de sable situé à une trentaine de km de Zeebrugge- soixante éoliennes pour une capacité de 216 à 300 MW de puissance suivant les turbines qui seront choisies. Emmené par l’intercommunale flamande Interelectra et la wallone Socofe, C-Power II coûtera pas loin des 500 à 600 millions ¤. Mais il permettra à lui seul, avec une production annuelle allant de 710 GWh à 1000 GWh, de couvrir environ un tiers de l’obligation de production d’énergie renouvelable, à laquelle notre pays doit encore se conformer avant 2010. Un deuxième projet également très avancé est celui du consortium Eldepasco formé par Electrawinds, Aspiravi et Colruyt. Celui-ci attend dans les prochaines semaines le feu vert ministériel. Ambition: édifier trente éoliennes sur un banc voisin du Bligh Bank, le “Bank zonder naam” pour une capacité de 150 MW et une production annuelle estimée à 500 GWh. Le troisième projet, le plus ambitieux de tous, est aussi le plus récent. Belwind, une initiative de la société privée néerlandaise Econcern, vient en effet d’introduire sa demande de concession domaniale auprès de la Creg. Objectif: ériger sur le Bligh Bank un parc de soixante-six éoliennes de 5 MW chacune, soit une puissance de 330 MW équivalente à celle d’une centrale électrique au gaz. L’investissement est ici aussi évalué à plus d’un demi-milliard d’euros. p Jean-François Marchand
Les éoliennes à la côte Consortium
Partenaires
Situation
Nbre d’éoliennes
Puissance
C-Power
Interelectra, Socofe, EDF, Secotech Finance, DEME
Thornton Bank
60
300 MW
Eldepasco
Electrawinds, Aspiravi, Colruyt, Depret
Bank “Zonder Naam”
30
150 MW
Belwind
Econcern
Bligh Bank
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MARKET | TRENDS
Overview for April-May 2006 Outlook for June-July 2006 Vue d’ensemble sur les marchés pétroliers Au cours des 30 derniers jours, la situation géopolitique a été stable. Les problèmes liés à la situation en Iran, au Nigeria et en Irak persistent mais ne se sont pas aggravés. Vu sous l’angle optimiste, on s’attend à ce que l’OPEP maintienne sa production de pétrole inchangée lors de la réunion du 1er juin, les stocks de carburants américains n’inspirent pas d’inquiétude et beaucoup de fonds de couverture ont facilité les positions à long terme (non seulement sur le pétrole, mais aussi l’or, le cuivre et d’autres matières premières) qu’ils détenaient depuis le début de l’année. Si on analyse les choses d’un angle pessimiste, les risques géopolitiques sont toujours présents et les prévisions pour la saison des ouragans ne sont pas bonnes.
$ / barrel
PETROLE
Spot prices for Brent oil, 2005-2006
Prévision sur les marchés pétroliers LOPEP a déjà fait un effort en ne réduisant pas ses quotas mais s’il y a une limite à la baisse, il n’y a en a absolument pas pour l’augmentation des prix.
Vue d’ensemble et prévisions sur les marchés du gaz Le principal indicateur des prix est le marché britannique, qui devient de plus en plus dépendant de l’étranger en raison de l’épuisement de ses ressources propres. Du côté des fournisseurs, plus de gaz est et sera acheminé par cargos LPG depuis l’Afrique du nord mais le caractère incertain des livraisons en provenance de la Russie est un facteur défavorable pour les contrats à signer pour le prochain hiver.
Eur / Mwh
GAZ
Gas prices at Zeebrugge, 2005-2006: one month ahead, one year ahead
Vue d’ensemble des marchés de l’électricité Lors des 40 derniers jours, les mouvements de prix ont été entièrement déterminés par la chute des prix des crédits carbone (cfr infra), les prix du pétrole étant relativement stables. Les prix de l’électricité ont diminué mais retrouvent rapidement leurs niveaux précédents.
Eur / Mwh
ELECTRICITE
Prévisions sur les marchés de l’électricité Il y a toujours une tendance à la hausse vers un prix variant de 64 à 68 /MWh pour la fin de l’année. Belgian electricity prices 2005-2006: call-07, call-08 contracts for next winter.
Vue d’ensemble des marchés du carbone Le marché a été très volatile depuis fin avril en raison de surplus inattendus dans la production totale de 2005 de plusieurs pays de l’UE dont la France. Après une chute de 70% en l’espace d’une semaine, plusieurs analystes prédirent même la fin du marché. Par après, des surplus moins importants que prévus en Allemagne et un gros déficit au Royaume-Uni ont ramené les prix à la barre des 20 Euros la tonne. Cependant, l’ébranlement du marché a principalement eu des répercussions sur les certificats pour la première période de régime. La chute des prix pour les certificats d’après 2008 (Année +2 dans les graphiques) n’est pas si dramatique.
Eur / TON
CARBONE
Carbon prices March 2005-May 2006
Prévisions sur les marchés du carbone En dépit d’une chute vertigineuse de 70%, le marché est loin d’être mort. Les contrats de 2007 ont baissé de 35% et atteignent 19 euros (prévisions stables) et les contrats 2008 ont baissé de 20% et atteignent 24 euros (prévisions à la hausse).
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TRENDS | MARKET
MARKET FOCUS
Spot prices for Brent oil, May 2006
Eur / TON
$ / barrel
Chute du marché du carbone, comment les consommateurs d’électricité peuvent-ils faire face à ce genre d’évènements?
Eur / Mwh
Carbon prices April-May 2006
Eur / Mwh
Gas prices at Zeebrugge, May 2006: one month, one year ahead
Eur / TON
Belgian Electricity prices April-May 2006 Call-07, Call-08
Carbon prices April-May 2006
Les acheteurs sont friands de prévisions. La question-type est la suivante: «Je dois acheter de l’électricité pour 2007, dois-je le faire maintenant ou est-il préférable d’attendre? Le prix va-t-il augmenter ou pas? Est-ce que le prix proposé par mon fournisseur est correct ou non?». Ils demandent en fait ce que les économistes appellent le point forecast que l’on pourrait traduire par point de prévision. Mais qu’en est-il du risk forecast, ou prévision de risque, ce que les économistes appellent la prévision de volatilité? Ici, nous entrons dans le domaine du risk management (gestion du risque), un domaine qui devient pratique courante sur les marchés de l’électricité alors que les marchés financiers l’ont intégré depuis bien longtemps. La question est: le consommateur doit-il systématiquement se protéger contre les risques? Doit-il opter pour un contrat à prix fixe ou un contrat à prix variable? En définitive, le consommateur a-t-il besoin d’un contrat avec une option et comment peut-il déterminer sa valeur véritable? Quand le marché est stable ou suit une tendance constante à la hausse ou à la baisse, il n’en a probablement pas besoin. Mais en cas de baisse, se prémunir contre le risque peut se révéler bien utile. La chute dramatique du prix des certificats de carbone à la fin du mois d’avril en est un exemple typique. Personne n’aurait pu le prévoir et au contraire, beaucoup d’acteurs sur le marché prévoyaient une hausse des prix au vu du déficit global des crédits carbone. L’inverse s’est produit. Le marché a terminé dans le chaos, chutant de plus de 65%. Les causes du crash étaient absolument rationnelles: chaque jour, un nouveau pays publiait un rapport émanant de leurs régulateurs de crédits carbone et, pour 2005, la balance était à chaque fois excédentaire. Les Pays-Bas, la France, la Suède, l’Estonie et la Finlande étaient en surplus. Seule l’Espagne affichait un léger déficit. Les données allemandes, britanniques et polonaises devaient encore être dévoilées, mais on s’accordait à dire qu’elles afficheraient toutes un excédent. Avec pour conclusion, un excédent global en UE et la fin du marché avec une valeur nulle pour les certificats. Heureusement, l’excédent allemand était limité et le Royaume-Uni affichait un petit déficit. Le marché a donc survécu et son niveau se situe actuellement à seulement 30% sous le niveau qui était le sien avant la chute. Les prix de l’électricité ont bien sûr également chuté mais sont déjà revenus à leur niveau d’avant. Il s’agit d’un exemple d’événement très dangereux pour les consommateurs d’électricité: la volatilité a été très importante tout le mois de mai avec des prix très instables. Un opérateur de marché avisé aurait dû toutefois être prudent en voyant les prix des certificats grimper de 100% en 6 mois forçant les prix de l’électricité à la hausse dans la même proportion. La conclusion? Le consommateur d’électricité peut et doit se prémunir contre des évènements inattendus. Analyser la volatilité récente des prix est le seul moyen de procéder. Le prix qui figure sur le contrat est alors ajusté par un facteur lié à cette volatilité (dans le jargon financier: «the risk will be swept away», en français «le risque sera balayé»). Calculer combien payer pour éliminer un tel risque, c’est le domaine du risk management, et cela doit être fait par des spécialistes.
Ces pages indicateurs et leurs commentaires ont été réalisés avec le concours de GfE Energy Management.
ENERGY MANAGEMENT
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MARKET | TRADING
Belpex
Prêt pour le couple à trois! (ou plus si affinité) D’ici la fin de l’année devraient s’opérer les premières transactions du marché day-ahead sur la bourse belge de l’électricité Belpex, en couplage avec ses alter ego néerlandais (APX) et français (Powernext). Une première mondiale. L’idée avait émergé dès les premiers jours de la libéralisation du marché de l’électricité. Créer une bourse pour accueillir les transactions d’achat et de vente d’énergie un jour déterminé, pour livraison physique sur le réseau électrique belge le lendemain (marché day-ahead). Compte tenu des bouleversements intervenus (et à venir!) sur les marchés de l’électricité, la démarche s’imposait en termes de cohérence commerciale. Et elle avait déjà été initiée dans de nombreux pays. Une information stratégique Objectif premier: pallier à l’atomisation de l’information commerciale consécutive à la multiplication des nouveaux acteurs intervenants sur le marché. Une information stratégique dont disposait naturellement l’opérateur historique lorsqu’il était seul sur la place, mais qui avec l’irruption de nouveaux acteurs devient de plus en plus difficile à cerner. “Un des objectifs de la création d’une bourse est d’accroître l’efficacité économique globale des achats
et ventes d’électricité en privilégiant une couverture de la demande à plus forte valeur ajoutée par de la production à moindre coût, et cela, de manière totalement anonyme pour les participants” explique Philippe Halain qui, chez Belpex, coordonne les aspects techniques et économiques du projet. Créer un référentiel de prix Deuxième grand intérêt déclaré de la formule: créer un référentiel de prix de marché (market clearing price) pour chacune des vingt-quatre heures de la journée du lendemain. De quoi bien “sentir bouger les choses” sur ce marché terriblement volatil, et fournir un signal économique transparent, qui peut être utile par exemple dans la fixation des prix lors de la négociation des contrats d’achatvente à long terme (OTC). Ou permettre aux grands industriels électro-intensifs d’adapter au jour le jour leurs schémas de consommation (par exemple, arrêter des installations spécifiques ou des processus) en fonction du prix sur le marché day-ahead. Côté producteur, ceux-ci peuvent planifier plus efficacement leur décision de production, d’achat ou d’im-
portation d’électricité en fonction de la demande effective et du coût de production marginal. Et compenser ainsi à très court terme les déficits ou les surplus. Bref, la formule trouve son intérêt pour toutes les parties. Couplage à trois Mais la Belgique est un petit pays et toutes les conditions pour créer cette bourse n’étaient pas réunies. Le risque était grand par exemple qu’une bourse belgo-belge manque quelque peu de liquidité pour générer l’effet de transparence souhaité. D’où l’idée d’imaginer un couplage avec les bourses existantes de deux pays voisins avec lesquels la Belgique est interconnectée: les Pays-Bas et la France. On entrait là dans l’inconnu puisque jamais, jusqu’ici, un tel couplage n’avait été opéré dans les mêmes conditions de départ. Un tel couplage ouvrait certes la possibilité pour l’opérateur belge de bénéficier de l’expérience de ses voisins, mais il ajoutait aussi la complexité du processus nécessaire à l’harmonisation des règles pratiques pour l’utilisation du réseau à haute tension dans trois pays et des règles sur les
[ L’avis de l’expert ] L’arrivée de Belpex est une bonne nouvelle! L’instauration d’une bourse d’énergie pour les échanges à court terme (marché “spot”), déjà prévue dans la réglementation fédérale belge depuis début 2003, constitue l’arrivée d’un chaînon manquant dans le cadre d’un marché belge ouvert à la concurrence. Le fait qu’Elia soit l’opérateur de consultant chez Proenergie. référence de ce marché constitue une garantie pour son bon fonctionnement. Reste que la concentration actuelle des moyens de production risque de limiter la transparence et la fluidité de ce marché. Pour l’industrie et les gros consommateurs en général, le marché Belpex constituera un référentiel de prix utile. Actuellement, Endex et APX occupent seuls cette fonction, ce qui n’est pas idéal. Par ailleurs, Belpex constituera une opportunité de diversification des créneaux de vente de l’énergie produite par de nouveaux opérateurs et producteurs (d’électricité verte notamment). L’arrivée de Belpex est dès lors une bonne nouvelle.
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TRADING | MARKET
trois bourses. Cela sans compromettre la sécurité globale du système électrique de chaque pays, même en cas de congestion aux frontières. En outre, si la mise en place d’une bourse de l’énergie n’est pas vraiment une nouveauté, il faut tout de même être capable de fournir aux opérateurs une plate-forme électronique adaptée à un produit fongible comme l’électricité et susceptible de fonctionner de manière fiable et performante dans l’immédiateté, ce qui n’est pas forcément un jeu d’enfant. Facilitateur oui, opérateur boursier, voire… Un autre aspect délicat du projet se situait au niveau légal. Nous sommes sur un marché régulé et l’initiateur de l’opération, Elia, gestionnaire du réseau de transport belge, ne peut pas faire n’importe quoi. Il lui est notamment interdit - c’est le fondement même de la libéralisation voulue par l’Europe - d’acheter
et de vendre de l’électricité. Si la société est bien dans son rôle en tant que facilitateur de marché, son intervention en tant qu’opérateur boursier (Elia possède 60% des actions de Belpex) demande un accord formel du législateur. C’est chose faite (sous conditions) avec l’A.R. du 20 octobre 2005. Reste à obtenir la bénédiction des régulateurs des trois pays concernés quant à un ensemble de mécanismes à mettre en place ou à modifier. Et, face à un tel projet, ceux-ci ont de quoi se poser pas mal de questions. Sur les mécanismes d’allocation de capacités de transport aux frontières par exemple. Ou sur les perspectives d’extension du système à d’autres partenaires/pays, comme lorsque, d’ici 2007, le câble (NordNed) en construction entre les Pays-Bas et la Norvège élargira l’interconnexion au Nord de l’Europe… Réponses d’ici la rentrée de septembre…
b Comment ça marche? Le fonctionnement de Belpex ne sera guère différent de celui d’un marché spot classique tels que ceux que nous connaissons déjà pour le gaz naturel ou le pétrole brut. Pratiquement 24h sur 24 et 365 jours par an, les participants enregistrés sur Belpex (producteurs, traders, gros acheteurs,… on travaille bien sûr sur le marché de gros) introduisent leurs offres d’achat-vente pour le lendemain à une heure définie de la journée (day-ahead). Chaque matin, à 11h00, c’est la fermeture du carnet d’ordre. Commencent les opérations de “fixing”: à l’intersection des courbes agrégées de fourniture et de demande, les gestionnaires de la bourse déterminent les prix du marché et les volumes d’échange pour chaque heure (24 valeurs) du jour suivant. Les offreurs “clearés” sont informés que leurs offres ont été acceptées à charge pour eux d’assurer la livraison ou le prélèvement annoncé à l’heure dite (les règlements financiers des échanges sont garantis par une contrepartie centrale ou chambre de compensation). Les informations agrégées sont disponibles en temps réel sur le site de Belpex. >>> Pour en savoir plus: www.belpex.be
p Jean Cech
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MANAGEMENT | ENERGY BUYING
Knauf Insulation
Sécuriser l’approvisionnement aux meilleurs prix entreprise qui fabrique des produits d’isolation des bâtiments… À condition de négocier intelligemment ses achats de gaz et d’électricité, et de réaliser elle-même de substantielles économies d’énergie. Les cordonniers ne sont pas forcément les plus mal chaussés.
La flambée incessante des prix de l’énergie constitue le meilleur incitant à l’isolation des bâtiments, surtout si elle est encore encouragée par des déductions fiscales, pour les particuliers comme pour les entreprises. Ce discours, on nous l’avait déjà asséné dans les années septante suite aux deux premiers chocs pétroliers. Après deux décennies de relâchement, il redevient d’une actualité brûlante. L’usine Knauf Insulation de Visé qui produit de la laine de verre peut donc voir l’avenir en rose. Oui, mais! C’est que la production du verre est un processus excessivement gourmand en énergie: le sable devant être chauffé à plus de 1200° dans des fours de fusion pour être transformé en verre. Conséquence: si les ventes augmentent, la production et les consommations suivent la même courbe. L’usine de Visé consomme ainsi plus de 250 giga de gaz et d’électricité par an. Un poste énergie qui pèse de plus en plus lourd dans le coût de revient du produit. Un élément qui a poussé Knauf à prendre les choses en main dès 2001. Achats groupés Premières actions: regrouper les achats et faire appel à un spécialiste du trading énergétique, en l’occurrence la société Siemat Energy. “L’intérêt de travailler avec une société comme Siemat était d’abord de comprendre comment fonctionne le marché de l’énergie” explique André Ska, European Sourcing Director chez Knauf Insulation. “C’est un marché extrêmement volatile, d’où
l’importance pour moi de savoir quels sont les acteurs et les paramètres qui influencent l’évolution des coûts.” André Ska s’occupe des achats des matières premières pour la Division Isolation, ainsi que des achats d’énergie qui peuvent être globalisés au niveau du groupe Knauf en Belgique, c’est-àdire lorsqu’il existe des fournisseurs internationaux qui peuvent servir les différents sites. Les autres implantations concernées en Belgique sont principalement Knauf Engis, une unité de production d’enduits de plâtre et Isolava, une usine de fabrication de blocs et de plaques de plâtre à Wielsbeke. “Nous sommes arrivé à fédérer les achats en-dehors d’une business
unit pour représenter plus de poids sur le marché.” Composer un pool d’achat au niveau du d’un groupe multi-sites n’est pas une idée neuve. Reste qu’il faut pouvoir la mettre en pratique, notamment pour ce qui concerne la définition des profils de consommation et des stratégies d’approvisionnement. Là encore, l’apport du consultant extérieur peut s’avérer déterminant. Dans le même ordre d’idée, on voit se créer des groupements d’achats réunissant plusieurs entreprises de secteurs d’activités différents. L’union faisant la force, des initiatives de ce genre se sont développées récemment en Belgique. “Nous n’écartons pas l’idée, chez Knauf, de faire un jour partie d’un pool d’achat plus large pour obtenir encore de meilleurs prix” envisage André Ska. “C’est aussi le rôle de Siemat de nous aider à réaliser ce type de synergie.” Contrat d’achats En lisant les journaux, en surfant sur Internet on peut consulter toutes sortes d’indicateurs sur l’évolution des prix des principales sources d’énergie, trop peut-être et pas toujours concordantes. “Donc, travailler avec une société
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L’augmentation des prix de l’énergie, c’est tout bénéfice pour une
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ENERGY BUYING | MANAGEMENT
Quelle libéralisation? La libéralisation du marché de l’énergie, encore partielle en Wallonie et à Bruxelles, a profité aux consommateurs assez subtils pour négocier leurs contrats d’approvisionnement intelligemment. Dans quelle mesure? “Nous nous trouvons face à un marché prétendument libéralisé qui, malheureusement, est dominé par des acteurs extrêmement importants et qui de plus ont tendance à se regrouper. Notre position d’acheteur est donc relativement faible, malgré le volume de consommation que nous représentons. Quand vous voulez du gaz, qu’il n’y a que deux acteurs sur le marché, que l’un remet un prix et l’autre pas parce qu’il n’a soi-disant pas la capacité de vous approvisionner… je trouve que la concurrence est terriblement réduite” constate André Ska. La sécurité de l’approvisionnement l’inquiète également. Comment lui donner tort? Les agissements de Gazprom n’incitent pas à l’optimisme. “Si nous regardons où se trouvent les gisements de gaz qui ali-
mentent la consommation belge, nous sommes à la merci de pays dont la stabilité économique et les pratiques commerciales ne sont pas toujours rassurantes: Algérie, Qatar, Russie… D’où l’utilité de relancer peut-être le débat sur l’énergie nucléaire.” Agir sur les processus Le meilleur responsable des achats du monde n’a pas le pouvoir d’infléchir le cours du pétrole, lequel influence les prix de toutes les énergies et des matières premières et directes comme le plastique. Knauf a donc également entamé une réflexion sur les économies d’énergies dans ses processus de production. Un responsable énergie a même été désigné pour ce faire. Ainsi, si le verre se fabrique en faisant fondre du sable, Knauf utilise aujourd’hui de plus en plus de “déchets” de verre, le calcin, en provenance des usines de verre plat ou de bouteilleries. L’avantage est double: d’une part, il faut moins d’énergie pour refondre du verre que pour le fabriquer à partir du sable, et d’autre part Knauf contribue au recyclage des produits verriers. Le verre récupéré dans les bulles en revanche demanderait trop de travail pour éliminer les impuretés, le bilan écologique ne serait pas positif. L’usine travaille aussi sur le recyclage de l’énergie dégagée par les fours pour préchauffer certains éléments du cycle de production, que ce soit de la matière ou des installations. Enfin, l’énergie, ce n’est pas que le processus, c’est aussi la logistique et en particulier le transport. Or la laine de verre, c’est surtout de l’air. Le produit prend beaucoup de place dans le camion par rapport à sa valeur marchande. Aussi, les ingénieurs travaillent constamment sur la compacité du produit. Résultat: en dix ans le chargement d’un camion est passé de deux tonnes et demi à cing. C’est le fruit d’un travail sur la qualité de la fibre afin qu’elle ne casse pas quand on la compresse et qu’elle retrouve son volume grâce à son élasticité quand on la déballe. La preuve qu’agir sur l’efficacité énergétique est une question globale. p Didier SEGHIN
© D. Seghin
qui nous approvisionne régulièrement en informations sur ce marché, de manière structurée et synthétique, c’est précieux” poursuit André Ska. “De plus, Siemat nous aide dans les techniques contractuelles et d’achat. Sur le marché de l’énergie, il peut être intéressant de changer sa manière classique d’acheter, de mettre en place certains contrats à long terme ou basé sur des indices ou qui appliquent des changements de prix dans la durée du contrat en fonction de certains paramètres. Enfin, dernier point qui m’intéresse dans cette collaboration, c’est de pouvoir compter sur des personnes qui pilotent ces contrats avec nous.” Il ne suffit pas de signer un papier et de se dire qu’on a la paix pour quelques années. Quand le contrat est en place, il faut savoir réagir au bon moment, voire renégocier, bref mettre en œuvre une véritable stratégie d’achats (avec un s) afin de profiter aussi de la volatilité des prix. Quand le cours fléchit, il faut que le prix soit revu à la baisse. “En fait, face à un marché aussi fluctuant, il faut à la fois se prémunir des hausses prix et conserver une certaine flexibilité dans l’achat, tout en ayant le long terme assuré.” La quadrature du cercle!
Quelques conseils
b Mettez en place un compte énergétique En fonction de la consommation et de la puissance de vos matériels, faites un bilan de vos besoins. Il importe en effet de souscrire un contrat qui colle au plus près de votre consommation.
b Scruter toutes les clauses Si vous n’êtes pas au fait de toutes les subtilités que peuvent comporter les nouveaux contrats des fournisseurs: transport, raccordement au réseau et surtout, pénalités qui résultent des dépassements de puissance. Le mieux est de se faire assister par un consultant spécialisé.
b Suivez l’évolution des cours Les marches énergétiques sont particulièrement volatiles. Comprendre le fonctionnement des marchés sur les principales bourses énergétiques s’avère essentiel. L’improvisation sur ce sujet étant rarement payante.
b Négociez des contrats à moyen terme Au vu des augmentations substantielles et répétées du cours de l’énergie, mieux vaut négocier actuellement des contrats à moyen terme (3 ans). Même si jusqu’à présent, les fournisseurs préfèrent des périodes plus courtes, par manque de visibilité sur l’évolution du marché.
b Traitez avec plusieurs fournisseurs Il n’est pas interdit de prendre plusieurs fournisseurs pour un même site. L’un peut fournir des “blocs” (la consommation ferme) et l’autre la “dentelle” (la part variable de la consommation). Dans les faits, seuls quelques rares sites de grande consommation ont fait ce choix.
b Négociez en groupe Tout comme, il n’est pas interdit à plusieurs clients éligibles de se regrouper en vue de négocier les tarifs avec les fournisseurs. De même qu’une entreprise multisites a la possibilité de lancer un appel d’offres global pour sa fourniture d’électricité.
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MANAGEMENT | BUILDING
Performance énergétique
Vers des bâtiments à énergie positive Une prise de conscience vis-à-vis d’une démarche énergétique et environnementale commence à voir le jour et des exemples concrets apparaissent dans la construction et rénovation d’immeubles dans notre pays. Une première étape vers les bâtiments à énergie positive.
Aujourd’hui, et ce n’est pas futuriste, on peut construire des immeubles à énergie positive. Des bâtiments qui non seulement ne consomment plus d’énergie, mais en produisent au-delà de leurs besoins. Ces ouvrages associant une enveloppe très performante à l’utilisation combinée des énergies renouvelables et des meilleures technologies de régulation intelligente instaurent une véritable rupture technologique pour les années à venir. Rupture technologique Ainsi, aux bâtiments consommateurs d’énergie d’hier se substitueront les bâtiments producteurs d’énergie de de-
main. Si aujourd’hui encore, il importe d’améliorer les consommations énergétiques, domaine qui reste porteur d’importants progrès, il s’agit maintenant de concevoir des ouvrages capables de produire de l’énergie, jusqu’à devenir autosuffisant dans la meilleure des configurations. Partout dans le monde, les expériences pullulent: de la “maison 3 litres” initiés par BASF en Allemagne aux maisons passives, la recherche avance à grands pas. Des bâtiments à enveloppe très performante sont de plus en plus fréquents en Allemagne, Suisse, Autriche. Les maisons passives allemandes ont ainsi des besoins de chauffage très faibles (<15 kWh/m2/an).
Elles sont souvent équipées d’un système de chauffage aéraulique, dont le générateur est un appareil monobloc assurant, par la combinaison d’échangeurs de chaleur, d’une pompe à chaleur et de capteurs solaires thermiques, les fonctions de ventilation, chauffage et production d’eau chaude sanitaire. Dans les immeubles de bureaux, les recherches vont bon train également. Aux Etats-Unis, l’équipe du Professeur Volker Hartkopf de la Carnegie Mellon University met au point le concept de “Building As a Power Plant”. Un programme qui va au-delà des équipements et matériaux pour s’intéresser à la conception structurelle et architecturale du bâtiment, ou comment concevoir des immeubles tertiaires qui répondent aux contraintes d’exploitation tout en minimisant les besoins énergétiques au point d’en produire plus qu’ils n’en consomment. Tous les grands noms de l’automatisation et du génie climatique sont impliqués dans ce programme. De celui-ci et d’autres découlent et découleront nombre d’innovations techniques. Des innovations multiples De fait, la conception des bâtiments va profondément évoluer. L’enveloppe, véritable troisième peau, va ainsi compléter progressivement sa fonction initiale de protection contre l’extérieur avec une nouvelle fonction de production d’énergie, via une utilisation raisonnée de l’environnement local (architecture bioclimatique, éclairage naturel, optimisation des apports solaires, amélioration de l’isolation…) et l’intégration d’innovations techniques comme les panneaux solaires, les panneaux photovoltaïques, le micro-éolien, les guides de lumière, les matériaux à changement de phase et autres membranes piézoélectriques en façade. Nous allons aussi être capable d’utiliser du photovoltaïque bac acier, des éléments de construction où la structure même du bâtiment produira de l’électricité, que ce soit par les encadrements ou la toiture, mais également les parties en verre qui convertiront de l’énergie solaire en électricité. D’autres matériaux
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COUPLE SOLAIRE THERMIQUE ET STOCKAGE DE CHALEUR SOUS SOL AU FOREM INITIALIS Dédié aux formations environnementales du Forem wallon, ce bâtiment construit à Mons expérimente la technique du stockage dans le sol, directement sous la dalle, de l’énergie solaire captée en façades afin de tendre vers une indépendance énergétique en matière de chauffage.
Free cooling et récupération de chaleur Le bâtiment administratif fait appel à la ventilation double flux avec récupération de chaleur via des échangeurs à plaques et au concept de free cooling. La pompe à chaleur sert également à alimenter les planchers chauffants pour refroidir le bâtiment en été.
Plancher chauffant Les capteurs solaires couplés au stockage de chaleur et à la pompe à chaleur servent à chauffer et refroidir le bâtiment administratif via un plancher chauffant. En fonction des besoins de chauffage et du différentiel de température entre le circuit des capteurs et celui du stockage, le système régule automatiquement les flux: alimentation du circuit de chauffage en direct via un échangeur ou par l’intermédiaire de la pompe à chaleur; stockage de l’énergie excédentaire ou à l’inverse, ponction dans le stock en cas de sous-production solaire.
Pompe à chaleur C’est la boîte noire du bâtiment, constituée de la pompe à chaleur, des échangeurs et des ballons tampons. Elle assure la gestion des flux thermiques entre les capteurs solaires, le stockage dans le sol, les planchers chauffants et le boiler. Stockage de chaleur La chaleur excédentaire est directement stockée sous la dalle de sol des deux ateliers, dans un réseau de tubes de polyéthylène coulés dans une chape de béton maigre isolée.
Capteurs solaires thermiques Le bâtiment est équipé d’une double peau composée d’un panneau polycarbonate alvéolaire sous lequel sont logés les capteurs solaires: 150 m2 de tuyaux de cuivre alimentés en eau glycolée. Exposés sur les façades S-O/S-E, ils produisent l’énergie nécessaire à l’alimentation du chauffage et au stockage de chaleur, la peau de polycarbonate jouant effet de serre. Façade climatique L’atrium qui relie les ateliers et salles de cours est composé d’un mur-rideau avec vitrage anti-solaire. Cette façade climatique est complétée d’un bassin de refroidissement et d’un système de ventilation mécanique. En été des grilles de ventilation basse pompent l’air frais au niveau du bassin. En mi-saison, l’air préchauffé dans l’atrium est injecté dans les ateliers, afin de réduire les besoins énergétiques de ceux-ci.
intelligents font leur apparition, capables de s’adapter au chaud et au froid et de stocker chaleur ou fraîcheur selon la période de l’année. Il s’agit principalement du verre et du béton, comme on le lira en page 42 de cette édition. En génie climatique, les innovations se succèdent aussi dans pratiquement tous les domaines. Les pompes à chaleur, longtemps sous-estimées, reviennent en force. Il en existe désormais en grand nombre et de tout type pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Leur combinaison avec les systèmes solaires thermiques et les chaudières à bois, notamment celles à alimentation automatique se répand. La petite cogénération, en particulier à vocation tertiaire, prend également de l’ampleur (lire en page 32). Pour ventiler, chauffer et refroidir, les systèmes de
ventilation à double flux, avec échangeurs de chaleur sont aujourd’hui des incontournables. Citons encore une offre industrielle qui voit le jour pour l’installation de puits provençaux, technique qui refroidit ou chauffe l’air par échange avec le sol. Bref, les solutions techniques ne manquent plus. En Belgique aussi Si des pays comme l’Allemagne sont de loin plus avancés, en Belgique aussi les initiatives se développent comme le montre la récente rénovation de l’hôtel de maître bruxellois qui abrite le siège de l’EREC (European Renewable Energy Council). Patronnée par le prince Laurent, cette rénovation n’est pas anodine. Elle démontre qu’aujourd’hui, chez nous, un immeuble de bureau, certes de petite taille (40 personnes), peut aujourd’hui
être rénové avec un objectif 100% renouvelable. L’immeuble fait appel à ce qui se fait de meilleur en matière d’isolation et d’énergie renouvelable: solaire thermique, photovoltaïque, chaudière à bois, géothermie, stockage de chaleur, pompe à chaleur, machine à absorption. Le résultat: pas de gaz ni de fioul dans un bâtiment quasi autonome sur le plan énergétique, qui produit ce qu’il consomme pour ses besoins et assure l’appoint par du renouvelable (chaudière à bois). Le surcoût? À peine 15% de plus qu’une rénovation classique. Le futur siège social de CIT Blaton qui, à l’automne 2007, deviendra le premier bâtiment passif en Région Bruxelloise ne coûtera que 10% de plus qu’un bâtiment classique de même envergure. Pour un return inférieur à 10 ans. Cela mérite réflexion. p Jean-François Marchand n°2 energymag | 23
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DOSSIER | LIGHTING
Eclairage
Le relighting a de beaux jours devant lui.
L’éclairage est une cible incontournable des programmes d’efficacité énergétique en raison de la part importante qu’il occupe dans les bilans et les factures énergétiques des bâtiments (environ 40% des factures d’énergie des bâtiments commerciaux) et des communes. Avec des rendements pouvant atteindre 70% d’économies, les nouvelles technologies d’éclairage disponibles sur le marché ont fait un bond spectaculaire en matière d’efficacité énergétique. Elles sont aussi considérablement plus efficaces sur le plan du confort visuel, de la sécurité et du bien-être au travail. Éclairer mieux et moins cher est donc possible aujourd’hui. Deux facteurs qui confèrent au relighting et aux nouvelles technologies d’éclairage des jours prometteurs. 24 | energymag n°2
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LIGHTING | DOSSIER
Les grandes lignes du relighting Voici peu, un bâtiment administratif flambant neuf inauguré en 2004 à Hasselt faisait l’objet d’un relighting en 2005, soit à peine douze mois plus tard! Sous ce vocable barbare se cache un concept: rénover totalement ou partiellement l’équipement d’éclairage d’un bâtiment (industriel comme tertiaire) pour le rendre plus performant, souvent sur les deux plans: qualité de l’éclairage et efficacité énergétique. Cet exemple réel démontre à qui veut l’entendre qu’un bâtiment même neuf peut éclairer mal et cher. Et qu’investir dans de nouvelles technologies d’éclairage plus performantes n’est plus seulement une question de responsabilité environnementale, mais aussi d’intérêt économique! À l’heure où les gains de productivité se mesurent en quelque dixième de pourcent, où les profits se construisent poste par poste, où le prix de l’électricité grimpe en flèche, améliorer son éclairage devient une option que tout gestionnaire se doit d’investiguer. Cost killing, mais… Ainsi, selon Laborelec, le plus grand laboratoire de tests techniques dans notre pays, les systèmes d’éclairage de nouvelle génération permettent de réaliser des économies spectaculaires. Un relighting peut rapporter de trois à cinq fois l’investissement initial avec des temps de retour souvent inférieurs à 5 ans. Dans les meilleures configurations (lampes, luminaires, ballasts et systèmes de gestion performants), les réductions des coûts grimpent jusqu’à 70%. Des perspectives alléchantes renforcées par le fait qu’une telle opération accroît également le confort d’éclairage et exerce une influence positive sur la sécurité, la productivité et le bien-être au travail. Reste qu’une opération de relighting figure encore
rarement au premier plan des priorités. Pourquoi? Une étude de la UK Energy Saving avance une explication: le coût comparativement élevé des nouveaux équipements n’est pas perçu en rapport avec ses bénéfices globaux. En clair, peu de décideurs ont en tête les coûts globaux, le fameux Total Cost of Ownership. Une erreur à l’heure où celui-ci se révèle très compétitif. Et le sera sans doute plus encore demain. Un exemple! Dans le domaine industriel, le coût total d’une lampe à vapeur de mercure de 125W - solution la plus répandue aujourd’hui - est de 53,33€. À comparer aux 33€ pour une lampe sodium haute pression de 70W, solution recommandée (voir graphique). Malgré un prix d’achat plus faible, la lampe à vapeur de mercure est plus coûteuse à exploiter, doit être remplacée plus souvent et consomme plus d’énergie. Maintenir ce type de lampe, c’est se priver de 20€ d’économies en moyenne par lampe. Un exemple que l’on peut généraliser. De fait, à quantité de lumière égale, les produits ou solutions les moins chères à l’achat sont souvent les moins économiques à l’usage.
Deux solutions: la rénovation complète ou partielle. Dans le premier cas, on remplace l’ensemble du système (lampe, luminaire, ballast et mode de commande), dans le second, on ne remplace que les organes énergétivores. Le remplacement complet de l’installation est plus onéreux, mais pas forcément moins rentable. Cette solution permet en effet d’élargir la sélection des appareils et des technologies les plus appropriées et de réaliser des choix les mieux adaptés aux besoins. Dans le second cas, il s’agit de remplacer dans les luminaires existants les éléments peu performants. Il existe en effet tout un assortiment de lampes et d’accessoires pour rationaliser les installations d’éclairage existantes, ce qui permet dans bon nombre de cas de les optimiser sans passer par le remplacement complet. La première option sera souvent le relamping, où seules les lampes sont remplacées par de nouvelles générations à meilleur rendement et durée de vie plus longue. C’est le minimum requis. On peut ensuite envisager d’optimiser le luminaire proprement dit, en remplaçant les diffuseurs et réflecteurs par des optiques à meilleur rendement et plus faible luminance. Des solutions très simples à encliqueter sur les lampes TL sont aujourd’hui disponibles sur le marché. La suite logique est le remplacement des ballasts traditionnels par des ballasts à plus faible consommation. Enfin, signalons le Retrolux T5, un système ingénieux de fabrication allemande qui permet d’installer de manière simple dans des luminaires T12 et T8 des lampes T5 avec ballast électronique intégré. C’est le choix opéré par la VUB à Bruxelles pour les couloirs et parkings sous terrains du campus. Une solution qui lui a permis de réduire de près de moitié tant les consommations électriques que les frais de maintenance (33.456 € par an contre 62.179 € auparavant).
Total cost of owner ship Lampe sodium haute pression 70 w
Achat
Lampe à vapeur de mercure 125 w
Electricité et maintenance
Les produits ou solutions les moins chères à l’achat sont souvent les moins économiques à l’usage. D’où toute l’importance lors d’un relighting d’évaluer les coûts globaux de l’installation d’éclairage où l’investissement représente en moyenne seulement 10% et les frais de consommation, d’entretien et de maintenance 90%.
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En Flandre, selon l’organisation Groen Licht Vlaanderen, l’éclairage serait responsable d’environ un cinquième de la consommation électrique. Dans le secteur tertiaire, il compterait pour 40% des consommations totales d’énergie du pays. Une amélioration moyenne de 1% du rendement des installations existantes dans ce seul secteur représenterait une économie annuelle de 6 millions ¤ en consommation électrique. Lorsque l’on sait que les meilleures technologies d’éclairage disponibles aujourd’hui permettent des améliorations allant jusqu’à 70%, on imagine aisément l’ampleur des gains réalisables par le relighting.
90% de coûts de fonctionnement Car faut-il le rappeler: l’éclairage consomme de l’électricité! Vous n’en aviez peut-être jamais pris conscience, mais 90% du coût de l’éclairage est le fait de son usage (consommation d’électricité, frais d’entretien et de maintenance), le coût d’acquisition et d’installation ne représentant qu’un dixième du coût total. Or les développements technologiques récents dans le domaine de l’éclairage ont accru considérablement l’efficacité énergétique des systèmes disponibles tout autant que leur durée de vie. Les tubes fluorescents haut rendement, de diamètre 26 (T8) ou 16 mm (T5), offrent ainsi des rendements énergétiques élevés et des durées de vie allongées: de 10.000 à 16.000 heures. Ce qui permet de changer les lampes moins souvent et par conséquent de réduire les coûts de maintenance.
L’utilisation de ballasts électroniques encore minoritaires aujourd’hui (10% des luminaires) offrent une meilleure efficacité lumineuse par rapport aux ballasts ferromagnétiques classiques, pour une consommation moindre. Mais ils augmentent aussi la durée de vie des lampes de 50%. Et permettent en outre, selon le ballast choisi, d’adapter des systèmes de gestion automatique de l’éclairage: contrôle de la quantité de lumière émise selon les apports de lumière du jour, ou simple dispositif de détection de présence. Ces systèmes peuvent générer jusqu’à 50% d’économies de consommation par rapport à un ballast ferromagnétique standard. Les luminaires proprement dits (armatures et réflecteurs) ont eux aussi fait des progrès importants. Un luminaire direct à haut rendement (au moins supérieur à 0,6) transmet sur le plan
de travail une plus grande quantité de flux lumineux émis par la lampe qu’un luminaire à rendement plus faible. On pourra donc en installer moins pour un niveau d’éclairement équivalent. Bref, les solutions qui conduisent à un meilleur coût d’exploitation sont légions et se cumulent. Ajoutons que l’approche en coût global ne se limite pas aux critères relatifs aux produits. Ainsi, réduire la puissance installée pour une qualité équivalente sinon supérieure - objectif le plus souvent poursuivis par le relighting - a des conséquences positives sur le contrat avec le fournisseur d’électricité. Des luminaires et des ballasts qui chauffent moins réduisent d’autant les coûts de climatisation. Dans une proportion de 30% si le bâtiment est climatisé toute l’année. Tandis qu’un meilleur éclairage améliore les conditions de travail. Autant d’éléments qui
MAISON COMMUNALE D’ANDERLECHT Le relighting génère 63% d’économies Au banco du relighting, la maison communale d’Anderlecht a joué juste: la rénovation de l’éclairage lui permettra d’économiser 260.000 €. Une ”ressource” budgétaire inespérée pour la commune.
AVANT 12 plafonniers à 3 lampes TL totalisant une puissance de 1.908 W
Comme nombre de bâtiments publics dans notre pays, la maison communale d’Anderlecht souffrait d’un éclairage plus que vétuste. Outre l’inconfort de travail (éclairement insuffisant ou trop élevé, éblouissement, scintillement, lumière blafarde,…), l’inefficacité énergétique de l’installation existante était ici patente: 22,3 watts de puissance par m 2! Un gouffre de consommation. À l’initiative de Philippe Debry, Echevin des Bâtiments communaux, la commune a entrepris début de cette année la rénovation complète de l’installation. Un budget de 80.000 € a été débloqué et investi dans des luminaires de la dernière génération, principalement des T5 équipés de ballasts électroniques. Le résultat parle de lui-même: réduction de 63% de la puissance installée qui passe de 22,3 W par m2 à 8,3 W par m 2 avec la nouvelle installation. Rien que l’économie d’énergie évaluée par le bureau d’études s’élève à plus de 13.500 EUR par an. Le coût de l’investissement a par ailleurs été réduit de 15.000 EUR suite à une prime obtenue auprès de Sibelga. ”Grâce aux économies engendrées, l’investissement total sera déjà récupéré après 6 ans. Sachant que la durée de vie de la nouvelle installation est d’au moins 25 ans, le bonus comptable à venir est appréciable”, s’enthousiasme Philippe Debry. Cumulées, cela fait en effet 260.000 € de ressources non dépensées qui se dégagent dans les budgets. Un montant qui compte pour une commune, même de la taille d’Anderlecht. ”Cette opération de relighting a remporté un franc succès”, commente Philippe Debry. ”Aussi bien auprès des occupants pour l’amélioration de la qualité de leur lieu de travail qu’auprès de notre service financier qui voit un grand potentiel d’économies à la clef”. Forte de l’expérience, la commune planifie de rééditer cette année des opérations de relighting, là où les potentiels sont importants.
APRES 6 suspensions à 1 lampe T5 totalisant une puissance de 360 W, soit plus de 80% de réduction de puissance.
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L’éclairage industriel
Temps de retour ou cash flow cumulé? ”Trop de décideurs se focalisent sur le simple temps de retour comme critère d’investissement”, commente cependant un consultant en relighting. Résultat: ils optent pour les solutions offrant le temps de retour le plus court, sorte de passe-droit à l’investissement. Pourtant, plus court n’est pas nécessairement plus rentable. Une installation d’éclairage performante génère des économies durant toute la durée de vie de l’investissement qui dépasse souvent les 15 ans. Le cumul des cash flow doit dès lors être apprécié au même titre que la valeur actuelle nette. Les financiers et les banquiers connaissent bien ces notions: elles déterminent la création de valeur que génère l’investissement et les ressources qu’il procurera. Or, tant qu’à faire du relighting, autant
Dans les bâtiments de hauteur inférieure à huit mètres, la solution la plus simple consiste à remplacer les tubes fluorescents traditionnels par des tubes fluorescents à haut rendement qui offrent une durée de vie de 10.000 heures contre 5.000 heures et un flux lumineux plus important (1350 lumen contre 1150 pour un tube de 18W). Ils sont certes deux fois plus chers à l’achat, mais, en cas de rénovation complète de l’installation, le montant de l’investissement initial est inférieur de 10% compte tenu du nombre réduit de tubes nécessaires. Ces tubes seront encore plus performants s’ils sont alimentés par des ballasts électroniques: allumage instantané, suppression des effets stroboscopiques et accroissement de 20% de leur efficacité lumineuse. Le coût d’achat de ces nouveaux équipements a freiné leur diffusion. Mais le surcoût est compensé par une durée de vie 50% plus longue et une consommation électrique réduite de 20 à 30%. Enfin, les ballasts permettent d’obtenir, en temps réel, un ajustement du niveau d’éclairement en fonction des apports d’éclairage naturel. Comme aux plus grands Dans les bâtiments de grande hauteur (plus de huit mètres), les lampes à sodium haute pression sont à préférer aux lampes à vapeur de mercure pour leur efficacité lumineuse (100 lumens par watt contre 50) et leur durée de vie encore plus longue (jusqu’à 18.000 heures contre 12.000 maximum). De plus, les lampes à induction, grâce à leur exceptionnelle longévité (60.000 heures), sont particulièrement adaptées aux situations où le remplacement de la lampe augmente les coûts de maintenance, par exemple lorsqu’une interruption de la production est requise.
s’assurer les rendements financiers les plus élevés. Ainsi dans l’exemple cicontre, l’option A offre un retour sur investissement de 3 ans contre 5 à l’option B. Sans autre forme de procès, on serait tenté de choisir la première option. Une erreur qui se paie cash: l’option B est de loin plus rentable. Non seulement, elle génère plus de cash flow, mais sa valeur actuelle nette est aussi plus élevée. Conclusion: en ne focalisant que sur les temps de retour, vous risquez de passer à côté d’importantes économies. Un manque ”à gagner” d’autant plus fâcheux que nombre d’acteurs sont aujourd’hui prêts à le financer. Les fabricants comme les prestataires ont en effet développé des contrats de leasing qui prévoient le partage des économies réalisées sur tout ou partie de la durée de l’investissement. Une formule qui a permis récemment au dépôt des douanes d’Anvers de financer son relighting aux nouvelles normes européennes. Durant les six prochaines années, l’organisme public reversera les économies réalisées (près de 42%) à la firme qui a effectué les travaux pour prix de ceuxci! Grâce à cette réalisation, le dépôt de douane d’Anvers est le premier bâtiment fédéral en Belgique à décrocher le label européen ”Greenlight”. p Alfons Vanbergen
Option A cash flow cumulés Temps de retour
cash flow
Tertiaire: un vaste chantier Plus les lampes installées à l’origine sont énergétivores et les durées d’utilisation de l’éclairage importantes, plus le relighting sera rentable et les temps de retour rapides. C’est souvent le cas dans l’industrie (voir notre encadré), mais aussi et surtout dans le tertiaire. Une étude récente de Philips Lighting (mars 2006) montre qu’à l’échelle de l’UE, plus de 75% des immeubles de bureaux tant privés que publics sont dans cette situation. Pire: ils ne répondraient pas aux standards de qualité imposés par la norme EN 12464-1 relative à l’éclairage des bureaux et au bien être au travail. Chiffrées par Philips, les nouvelles technologies d’éclairage, si elles étaient appliquées de façon massive, généreraient des économies allant de 1 à 2 milliards d’euros par an dans le seul secteur tertiaire. Un milliard si une large part des luminaires, principalement des tubes fluorescents alimentés par des ballasts ferromagnétiques, était remplacée par une génération électronique (luminaires T5 et ballasts électroniques). Un montant qui doublerait si l’on y ajoute les technologies de gestion et de régulation de d’éclairage. Pour des temps de retour qui peuvent être aussi courts que trois ans!
Des solutions adaptées aux petits bâtiments…
année
s
Investissement...................... 15.000 ¤ Économies annuelles ............. 5.000 ¤ Temps de retour .................... 3 ans Valeur actuelle nette (5%) ..... 37.600 ¤
Option B cash flow cumulés Temps de retour
cash flow
font dire qu’avec le relighting, on gagne sur tous les postes: facture énergétique, maintenance et productivité.
En industrie, les gains s’échelonnent selon les spécialistes entre 20 et 40% d’économies sur le poste électricité en utilisant les nouvelles technologies disponibles. De quoi réduire sensiblement une facture qui représente en moyenne 15% de la consommation totale d’énergie dans le secteur. Sans compter la diminution des frais de maintenance grâce à des procédés plus fiables. Aux gains financiers s’ajoutent des gains de productivité rendus possibles par de meilleures conditions de production et la diminution des accidents.
année
s
Investissement...................... 50.000 ¤ Économies annuelles ............. 10.000 ¤ Temps de retour .................... 5 ans Valeur actuelle nette (5%) ..... 56.200 ¤
Entre deux investissements, celui qui offre le temps de retour le plus court n’est pas forcément le plus rentable. L’analyse comparée des cash flow cumulés et de la valeur actuelle nette permet de tendre vers l’investissement qui crée le plus de valeur.
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Tertiaire
Maîtriser les coûts d’éclairage, les solutions produits Tubes fluorescents, ballasts électroniques et systèmes de gestion… Le trio gagnant pour un éclairage performant et évolutif. Selon le type d’alimentation et les composants choisis pour équiper et gérer les luminaires fluorescents, le différentiel de consommation d’électricité, pour un confort égal, peut dépasser les 50%. Tour d’horizon des solutions disponibles.
Gérer pour réduire les pertes Voici 5 configurations de gestion de l’éclairage parmi les plus courantes: par rapport à un luminaire équipé d’une alimentation ferromagnétique classique, la consommation d’énergie est réduite de 25 à 50%. Des gains de 70% peuvent être atteints avec des configurations plus complexes. Luminaire avec ballast électromagnétique: 100% Luminaire avec ballast électronique: 75% Luminaire avec ballast électronique dimmable avec variateur manuel: 65% Luminaire avec ballast électronique, horloge et programmation horaire: 65% Luminaire avec ballast électronique dimmable et détection de présence: 60% Luminaire avec ballast électronique dimmable et cellule de gestion de lumière: 50%
Dans le tertiaire, les tubes fluorescents sont les lampes les plus couramment utilisées. Pour fonctionner, ces lampes ont besoin d’auxiliaires d’alimentation (ballasts, starters, amorceurs), disposés dans le luminaire, qui ont une consommation propre. Par exemple, pour une lampe de 58 W alimentée avec un ballast standard (ferromagnétique), il faut compter environ 12W de consommation supplémentaire. Un élément qui entre en ligne de compte dans le choix des solutions. Trois générations de tubes Trois générations de tubes coexistent aujourd’hui, dont le plus récent, le T5, est apparu sur le marché en 1995. Plus petit et plus compact, celui-ci instaure une rupture technique avec le passé, en ce qu’il nécessite de nouveaux luminaires spécialement adaptés, mais dont les avantages sont nombreux. Dans le tableau ci-dessous, nous dressons le bilan énergétique des systèmes disponibles. Contrairement aux fabricants qui indi-
quent le rendement de la lampe seule, il est recommandé de comparer les couples lampe + ballast, une méthode plus conforme à la réalité économique. Comme on peut le constater, les rendements vont du simple au double. Il est clair que les systèmes T12 sont à évacuer au plus vite, surtout les allumages rapides. Le système T8 électronique est fort proche du T5 en termes de rendement, la différence majeure réside dans le fait que le rendement lumineux du tube T8 décroît à partir de 25°C, température qui est atteinte dans la plupart des luminaires. Le T8 électronique vieillira donc plus vite que le T5 qui supporte une température ambiante de 35°C. Le couple T5 est le maître achat pour qui veut disposer de la meilleure technologie à faible encombrement. Les tubes étant de taille réduite, à la fois en diamètre (16mm), en longueur et en hauteur d’encastrement des luminaires, cela permet d’obtenir des luminaires plus plats et plus esthétiques qui s’intègrent facilement dans les modules normalisés des fonds plafonds.
Bilan énergétique des systèmes T12, T8, T5 Module à 1,2m
Consommation système
Flux lampe
Rendement système
Type de lampe
Watts
Lumen
Lumen/Watt
T12, 40W, ST T12, 40W, RS T8 36W ST T8, 36W, Electr T5, 28W, Electr
50 55 46 35 31
2800 2800 3350 3350 2900
56 51 73 96 93
ST = ballast ferromagnétique, RS= allumage rapide, Electr = Ballast électronique
Les ballasts: priorité à l’électronique Les ballasts électroniques offrent une consommation inférieure de 60% à celle des ballasts conventionnels. En outre, ils augmentent l’efficacité des lampes et leur durée de vie tout en ne consommant pas d’énergie réactive. Ils ne provoquent pas de nuisances sonores, permettent à la lampe de s’allumer sans clignoter et de fournir une lumière stable sans effet stroboscopique. Dans leurs versions dimmables, ils permettent aussi d’installer ensuite une cellule, un détecteur ou un variateur, qui permettra d’allumer, d’éteindre ou de faire varier la quantité de lumière fournie, de façon automatique ou non, sur un luminaire ou un groupe de luminaires. Autant de raisons qui justifient la priorité de son choix. Luminaires: des rendements variant de 35 à 90% Le choix du luminaire est primordial. Il doit à la fois permettre d’optimiser la lumière émise par les lampes, tout en évitant les réflexions et les éblouissements. Il est bon de savoir que le rendement des luminaires disponibles sur le marché oscille entre 35 et 90%. Un mauvais choix peut donc avoir un impact important sur l’efficacité de l’éclairage. Le recours à des optiques réfléchissantes efficaces permet de concentrer au maximum la lumière là où elle est nécessaire. Le nombre de lampes peut ainsi être fortement réduit sans que le niveau d’éclairement s’en trouve affecté. Dans ce type de configuration, des gains de 30% peuvent être atteints. Dans les bureaux climatisés, intégrer l’extraction d’air dans les luminaires permet d’évacuer 60 à 70% de la puissance thermique produite. Une option non négligeable vu l’accroissement des sources de chaleur dans les bureaux. Les systèmes de gestion: réguler l’éclairage Qui imaginerait aujourd’hui installer un système de chauffage sans thermostat? C’est pourtant le cas dans la
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Ballasts électroniques haute fréquence Luminaires avec ballast électronique non dimmable
plupart des installations d’éclairage. Rien n’est prévue pour réguler la quantité de lumière fournie en fonction des besoins. Il existe pourtant de nombreuses solutions qui génèrent des économies aussi importantes que l’appareil d’éclairage lui-même. À commencer par le remplacement des interrupteurs par de simples variateurs comme on en trouve aujourd’hui dans toutes les maisons. Cette solution de base permet déjà de réaliser 30% d’économies par rapport à une solution avec ballast ferromagnétique. Aperçu des autres solutions: >>> Détecteur de présence Un des moyens les plus simples pour contrôler l’éclairage dans une zone donnée consiste à utiliser un détecteur de présence à infrarouge. Le capteur répond à la température et au mouvement du corps dans la zone de détection du capteur. On peut ainsi allumer automatiquement ou faire varier la lumière lorsqu’une présence est détectée ou l’éteindre en cas d’absence. Ces détecteurs sont intégrés aux luminaires ou installés isolément, au plafond ou au mur, en applique ou encastrés. >>> Asservissement à la lumière du jour Tirer avantage de la lumière du jour n’est plus un luxe, certainement dans les espaces à proximité des fenêtres. Les cellules photosensibles permettent d’allumer, d’éteindre ou de grader un luminaire ou groupe de luminaires en fonction de la lumière du jour. Ces cellules reliées au système de gestion utilisent la valeur mesurée sur leur zone de couverture pour délivrer automatiquement le niveau d’éclairement nécessaire. L’extinction totale des luminaires peut aussi être programmée lorsque l’apport de lumière du jour est suffisant. Les capteurs sont intégrés aux luminaires ou installés isolément, clipsés sur un tube du luminaire ou fixés au plafond ou au mur, en applique ou encastrés.
Luminaires avec ballast électronique dimmable
Démarrage à froid (sans préchauffage)
Locaux longtemps allumés sans extinctions fréquentes (grandes surfaces de ventes, gares, locaux industriels…).
Démarrage à chaud (avec préchauffage)
Locaux à allumages fréquents (couloirs, bureaux, écoles…). Possibilité d’adjonction de détecteurs de présence.
Analogique (1-10 volts)
Pour tous locaux. Gradation de 1% à 100% de flux. Utilisation de cellules photosensibles. Possibilité d’adjonction de détecteurs de présence.
Numérique (digital)
Pour tous locaux. Gradation de 1% à 100% de flux. Utilisation de cellules photosensibles. Possibilité d’adjonction de détecteurs de présence. Larges possibilités de communication du luminaire vers le système.
DALI (numérique)
Pour tous locaux Variation de 1% à 100% du flux. Utilisation de cellules photosensibles Possibilité d’adjonction de détecteurs de présence Larges possibilités de communication du luminaire vers le système.
>>> Horloges calendaires et horaires La programmation de ces horloges permet la commande progressive des allumages et des extinctions des luminaires aux heures préalablement définies. La programmation peut varier selon le type de jour de la semaine (jours ouvrables, week-end) ou selon un calendrier annuel prenant en compte les jours fériés et les périodes de congés. Des fenêtres peuvent aussi être déterminées pour autoriser ou non l’action des détecteurs de mouvement ou de cellules photoélectriques. >>> Télécommandes sans fil ou murales Les techniques actuelles de contrôle comme les commandes manuelles à infrarouges, les émetteurs muraux, voire les interfaces utilisateur PC ou de téléphone, permettent de s’affranchir du câblage incorporé dans les cloisons amenant ainsi économies d’installation tout en garantissant une grande flexibilité structurelle. Ces commandes d’éclairage permettent de programmer
pour chaque bureau ou chaque individu des ambiances lumineuses, les mémoriser et les activer d’un simple geste. >>> La gestion centralisée de la lumière La gestion centralisée permet le contrôle, la commande et la gestion horaire et calendaire de l’installation d’éclairage, zone par zone. Des sous-stations disposées dans tout le bâtiment décodent les ordres en provenance de l’ordinateur central et pilotent les luminaires qui leur sont connectés. Elle permet aussi de connaître l’état et les consommations de l’installation d’éclairage de l’ensemble du bâtiment. Elle s’intègre éventuellement dans un système de gestion technique du bâtiment. Cette solution complète offre jusqu’à 60% d’économies. Les interfaces types “DALI” offrent désormais ces fonctionnalités avec moins de lourdeur qu’un ordinateur central. p Alfons Vanbergen
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Eclairage Public
C’est le coût total qui compte! En éclairage public comme ailleurs, les nouvelles technologies aujourd’hui disponibles permettent de concilier efficacité énergétique et amélioration du bien-être collectif. Ici aussi, le coût total s’impose comme la voie à suivre à l’avenir. A l’heure actuelle, on attend nettement plus de l’éclairage public que de simplement nous permettre de voir la nuit. L’éclairage est devenu un moyen de créer une ambiance dans laquelle il est agréable de vivre et d’habiter. L’éclairage public joue désormais outre sa fonction habituelle, un rôle social. Il contribue à accroître le sentiment de sécurité auprès des habitants. Ajouté aux frais d’énergie et d’entretien, cet aspect doit également être envisagé lors de la détermination de l’investissement consacré à l’éclairage public. Une fois évalué à partir des coûts totaux et calculé sur la durée de vie complète, il porte le nom de Total Cost of Ownership (TCO). En matière d’éclairage public, on entend donc bien évaluer le bien-être des habitants en plus des coûts d’utilisation et d’installation. L’éclairage améliore le bien-être L’éclairage rend notre cadre de vie plus humain, des centres urbains surpeuplés aux communes plus paisibles. Il crée un tout harmonieux et procure un sentiment de bien-être, agréable et chaleureux. Un bon éclairage fournit un environnement plus sûr tant pour les piétons que pour les usagers de la route et contribue grandement à lutter contre vandalisme et criminalité. De la grande ville au petit village, un éclairage savamment étudié et coordonné confère à l’endroit une atmosphère, une ambiance, un caractère voire une âme. Au niveau commercial, l’éclairage public peut augmenter de façon considérable le temps consacré à la vente et offrir, en soirée, une atmosphère accueillante qui invite à un moment de détente en terrasse ou au restaurant.
Un éclairage soucieux de l’énergie à Berchem Saint-Agathe Dans le même temps, les villes et communes sont de plus en plus conscientes que les coûts d’utilisation réels de l’éclairage sont plus importants que les coûts liés à l’achat. Il est donc envisagé d’investir dans de l’éclairage de meilleure qualité qui se révèlera plus économique sur le long terme. On a raisonné de la sorte à Berchem Saint-Agathe. Installées il y a peu, les nouvelles ampoules n’ont pas tardé à concrétiser les grands espoirs placés en elles. “Les réactions sont déjà unanimement positives” nous confirme Marc Baeten, inspecteur technique auprès de la Région de Bruxelles-Capitale. L’avenue Goffin, dans la commune berchemoise, se trouve à peine à quelques minutes du centre de Bruxelles. C’est une des 530 voies munies d’installations d’éclairage - représentant 29.000 points lumineux sur une longueur totale de 400 km - dont Marc Baeten a la responsabilité. C’est la première commune belge à avoir fait appel à un éclairage Philips Master CosmoWhite et cette initiative cadre parfaitement avec la vision de la Région de Bruxelles-Capitale en la
matière. A terme, cette dernière souhaite remplacer toutes les ampoules jaunes par des blanches dans l’ensemble de l’agglomération bruxelloise. Marc Baeten: “La Master CosmoWhite dispose d’un meilleur rendement lumineux tout en proposant une consommation plus basse. Nous n’avions plus besoin d’une ampoule de 70W mais bien d’une de 60W. De plus, Philips prévoit de munir prochainement cette ampoule d’une option dimming et des économies supplémentaires sont donc envisageables. En outre, les pertes dans l’appareillage de distribution sont négligeables et une durée de vie acceptable constituait également un point important.” Eclairage et plantations: un schéma de placement particulier Avenue Goffin, le conseil communal avait prévu de placer d’importantes plantations alors que le niveau d’éclairage devait bien entendu être maintenu. Marc Baeten: “On venait juste d’y planter de jeunes arbres et en grandissant, ils auraient fini par poser problème. Une armature fixée à un poteau de 7 à 9 mètres de haut aurait éclairé le sommet de l’arbre plutôt que la chaussée. Afin de parfaitement concilier verdure et éclairage, nous avons adapté la densité des poteaux à l’emplacement des arbres et avons ramené leur hauteur à 5 mètres. Nous jouissons désormais d’un éclairage uniforme très agréable et avons pu réaliser par la même des économies d’énergie. Le résultat est fantastique.” p Alfons Vanbergen
Eclairage public et réglementation Les Européens consomment plus d’énergie alors que le prix de cette dernière ne cesse de croître. En ce moment, la législation relative aux prestations environnementales des produits est élaborée au niveau de l’UE. La directive EUP (Energy Using Product) du 22 juin 2005 en est un bon exemple. Les mesures d’introduction de cette directive doivent être rédigées avant le 11 août 2007. L’éclairage des rues constitue un des 14 domaines pour lesquels l’UE examine des mesures d’introduction. Il est vrai que les enjeux sont significatifs. Si tous les éclairages de rue étaient adaptés aux nouvelles solutions technologiques, les villes et communes d’Europe réaliseraient des économies considérables sur leurs frais d’exploitation annuels. Ensemble, les administrations communales réparties à travers l’Europe pourraient réduire leur facture énergétique de 600 à 700 millions d’euros par an!
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EFFICIENCY | TERTIAIRE
EHSAL Dilbeek:
40% de gaz en moins et plus de confort Le cas du campus Parnas de la Haute Ecole Européenne de Bruxelles (EHSAL) est exemplaire de nombre de situations patentes dans les bâtiments: la facture énergétique est faramineuse et pourtant le confort thermique est médiocre. Un comble dont il ne faut pas chercher bien loin la cause: la vétusté doublée d’une technologie de régulation obsolète
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rentable et ne coûte rien. La preuve!
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ou inexistante! L’investissement est nécessaire, mais il est
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TERTIAIRE | EFFICIENCY La Haute Ecole Européenne de BruxelChauffage par zone et ventilation les, l’EHSAL, compte quatre campus (voir contrôlée encadré). Entre celui de la rue d’Assaut Ainsi, au niveau du chauffage, aucun au centre ville et le campus Parnas de contrôle n’était possible. Il n’y avait pas de vannes thermostatiques et la régulaDilbeek, un monde de différences. D’un tion nocturne de la température n’était côté, un campus moderne, équipé de pas optimale. Bref, on chauffait “tout ou technologies récentes et piloté par GTC. rien”, jour comme nuit. Conséquence: De l’autre, un bâtiment âgé, doté de vieux même en hiver, les étudiants étaient par équipements et systèmes de régulation, moments vêtus d’une simple chemise, sans pilotage centralisé. La comparaisans pull, parce qu’il faisait trop chaud. son? Implacable! Une consommation La principale priorité a été de rénover énergétique en dessous des 60 kWh/m2 à l’année au centre ville, contre 160 kWh/ les dispositifs de commande afin de rém2 à Dilbeek. Un gouffre! Mais pas seuleduire la consommation de chauffage (2 ment. Car non content d’être particulièrechaudières au gaz de 750 KW chacune). ment énergétivore, Honeywell installa le campus de Dil- “(…) Des algorithmes à cet effet de noubeek n’offre que de start/stop permettent veaux contrôleurs piètres performan(le d’atteindre le niveau numériques ces sur le plan du choix fut porté sur confort thermique. de confort souhaité à le DDC XL500), ainsi Une double punition l’arrivée des étudiants que de nouveaux inacceptable pour électrile matin et arrêter le panneaux l’équipe du Facilites ques, de nouvelles chauffage quand ils commandes de zone Management et la direction de l’école. et des nouvelles quittent le soir” pompes. Des compAdapter l’offre à la demande teurs calorimétriques et des compteurs Le campus Parnas (10.000 m2) forme les électriques furent également installés. futurs enseignants de l’école normale, Une technologie de dernière génération soit un peu plus de 400 étudiants tous qui offre beaucoup d’avantages. Dirk cycles confondus. Outre les salles de Swaans, Sales Account Energy Servicours, il dispose de 4 gymnases pour la ces Honeywell: “Des capteurs veillent formation en éducation physique. C’est désormais à ce que la température des l’obligation de remplacer l’installation locaux dans le bloc des classes ne déélectrique de la chaufferie - elle ne passe pas 20°C. Ils assurent une prorépondait plus aux normes de sécurité grammation optimale de la fourniture - qui a conduit l’EHSAL à revoir en prode chaleur, en liaison avec les vannes fondeur les équipements énergétiques à deux voies. Grâce à un calendrier andu campus. Honeywell Building Solunuel pour la programmation des jours tions ayant déjà obtenu par le passé de de congé, le chauffage peut encore bons résultats en matière d’économies être affecté à un meilleur usage. Des d’énergie sur le campus rue d’Assaut, algorithmes start/stop veillent aussi à la société fut à nouveau sollicitée pour ce que la mise en route de l’installation élaborer une proposition. Après audit, de chauffage soit aussi optimisée, afin Honeywell évalue les problèmes et le d’atteindre le niveau de confort souhaipotentiel d’économies réalisable: pas loin de 17.500 € par an. Les deux problèmes principaux sont identifiés: chauffage et ventilation. Ils trouvent tous deux la même origine: l’impossibilité de faire correspondre l’offre à la demande et d’optimiser la charge en fonction de l’occupation effective des locaux.
Un cas d’école EHSAL, ou “Haute Ecole Européenne Bruxelles EHSAL”, est le résultat de la fusion voici trois ans de la Haute Ecole IRIS de Bruxelles (le Parnas), de la Haute Ecole Catholique Bruxelles et de l’ancienne Haute Ecole Economique EHSAL (mieux connue sous le nom de Sint-Aloïsius). Elle comprend plus de © L. van Steensel 11.000 étudiants dont environ 7.000 dans des formations continues et post-universitaires. L’EHSAL offre des formations au titre de bachelier ou de master et ce dans quatre domaines différents: Economie & Management, Soins de santé, Enseignement et Travaux socio-éducatifs. La formation de Bachelier ou de master en Organisation du travail & Santé, qui sera rebaptisée en 2006-2007 sous le vocable A&G - Management de l’environnement et de la Prévention, est une des formations qui n’est dispensée nulle part ailleurs en Flandre. Elle conduit à des professions telles que conseiller en prévention ou coordinateur de l’environnement. Dirk De Ceulaer, Directeur Général de l’EHSAL: “Le développement durable est un aspect important de notre politique. Les étudiants y sont sensibilisés. C’est pourquoi la radiographie de la gestion durable de l’EHSAL constitue un cas pratique idéal pour les étudiants qui suivent cette formation”. té à l’arrivée des étudiants le matin et arrêter le chauffage quand ils quittent le soir”. Enfin, la régulation du chauffage se fait par zone: à chaque étage, le côté sud et le côté nord, ainsi que l’administration constituent des zones régulées de façon différenciées. Ce qui évite de chauffer partout de la même façon. Côté ventilation, l’alimentation en air frais est aussi à présent contrôlée par la technologie Honeywell via des capteurs CO2 installés dans les gymnases et la cantine. “À l’époque où l’alimentation d’air n’était pas bine réglée, les clapets d’air demeuraient en permanence ouverts, ce qui entraînait un gaspillage d’énergie”, explique Dirk Swaans. Aujourd’hui, ils sont uniquement activés à temps pour atteindre le niveau de confort requis à 8h. Vu que les niveaux de CO2 sont faibles à ce moment de la journée, les groupes de ventilation recyclent le même air. À mesure que le niveau d’activité - et donc
Daniel Vanderbeken, chef de service du Support Technique et de l’économat “Grâce au rétrofit du campus Parnas, nous disposons d’une technologie moderne, d’un service plus performant, d’un meilleur confort climatique et nous contribuons aux objectifs de Kyoto, le tout sans que cela ne nous coûte plus cher qu’auparavant.” © L. van Steensel
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EFFICIENCY | TERTIAIRE le niveau de C02 - augmente, les clapets d’air s’ouvrent et aspirent l’air frais nécessaire. En réduisant l’appel d’air extérieur, on réalise ainsi d’importantes économies sur son réchauffage.
À retenir v Adapter la production de chaleur, de froid et d’air aux besoins, est la clé d’une bonne gestion énergétique. v Les technologies de régulation modernes permettent une optimisation pointue des consommations et du confort. C’est souvent le premier poste d’investissement à envisager pour réduire ses consommations. v Les contrats omnium combinant financement des investissements et prestations d’entretien sont une voie à investiguer.
30% de CO2 en moins L’audit énergétique a été réalisé en avril et mai 2005, les travaux exécutés durant les congés scolaires. L’EHSAL a engrangé ses premières économies dès le mois de septembre. Les gains réalisés d’octobre à décembre, corrigés en degrés jour et projetés sur une année complète permettent la comparaison avec 2004. Le résultat est éloquent: une diminution de 40% pour le gaz et 21% sur le poste électricité. Soient 23.500 € de gains sur base annuelle, bien plus que les prévisions théoriques les plus optimistes (17.500 €). Traduit en équivalant CO2, ce sont 106 tonnes rejetées en moins (-30%). Le tout, pour un investissement de 116.000 €, en ce compris le remplacement du tableau électrique obsolète. Reste qu’au total, l’opération n’a pas coûté le moindre cent à l’EHSAL. Honeywell a en effet financé l’investissement dans le cadre d’un contrat d’entretien omnium. Les économies réalisées ces 5 prochaines années serviront ainsi à payer les échéances du contrat, sans impact sur la trésorerie de l’école. Daniel Vanderbeken, chef de service du Support Technique et de l’économat: “Nous ne payons pas plus, disposons d’un service sensiblement plus performant et contribuons aux objectifs de Kyoto. Cela se passe de commentaires! Autre point important, nous pouvons désormais surveiller en permanence les installations du campus du Parnas depuis notre centrale de surveillance (ndlr: la plateforme de gestion technique centralisée EBI d’Honeywell) située Rue d’Assaut. Par le passé, lorsqu’un disfonctionnement survenait, nous n’en étions pas avisé, fau-
Les résultats (période d’octobre à décembre 2005) Consommation électrique kWh octobre à décembre 2004
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Rénover ses installations a un coût, parfois prohibitif pour l’équilibre budgétaire de celui qui doit le financer. Dans le cas du Campus Parnas, la facture Honeywell s’est élevée à 116.000 ¤, ce qui n’est pas
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Sur la période de référence (octobre à décembre 2005), les données corrigées en degrés jours laissent apparaître une baisse de 40% des consommations de gaz (chaudières au gaz) par rapport à la même période 2004. Projetés sur une année entière, les gains estimés sont de 546.000 kWh par an, auxquels il faut ajouter ceux réalisés sur le poste électricité (-21% sur la période de comparaison) estimés à 49.120 kWh par an. Au final, le rétrofit du campus Parnas génère une économie de 23.500 ¤ par an et a permis de ramener la consommation à 100 kWh/m2 par an contre 160 kWh/m2 auparavant. À terme, le remplacement des chaudières couplé à une meilleure isolation devrait permettre d’optimiser encore les consommations et les rapprocher des performances du campus de la rue d’Assaut stabilisé à 60 kWh/m2 par an.
te d’un système de gestion du bâtiment. Nous n’en étions avertis que le lendemain matin, bien souvent par les plaintes des occupants. Désormais, nous pouvons réagir immédiatement et Honeywell peut envoyer un technicien”. Ajoutons que grâce à la centralisation de la GTC, un seul système doit être entretenu et une seule équipe assure la gestion technique des deux campus, soit un gain opérationnel là aussi. Enfin, avec le suivi des consommations via les compteurs calorimétriques et électriques, l’EHSAL dispose à présent de tous les éléments nécessaires au monitoring énergétique de ses bâtiments. Grâce à quoi, l’école pourra adapter avec plus de précision ses fournitures énergétiques au profil de consommation réel. Ce qui devrait également générer à terme une réduction des coûts.
rien dans le budget annuel du Campus. Pourtant, celui-ci n’en sentira pas le poids! En effet, l’investissement a été financé par Honeywell via un contrat de type leasing/omnium étalé sur sept ans, soit la période de pay-back initialement estimée.
Le contrat omnium, une solution win-win à envisager
Consommation gaz kWh/DD octobre à décembre
Encore plus d’économies L’analyse était limitée à la modernisation de la technique de mesurage et de régulation, à de nouvelles pompes, soupapes à deux voies et à la connexion à la centrale EBI. Quand les chaudières seront remplacées, la consommation d’énergie diminuera encore. Vu que leur usage sera plus limité, donnée que l’on peut désormais calculer, elles pourront être mieux dimensionnées. Une amélioration de l’isolation devrait également conduire à une réduction des consommations. L’EHSAL a en tout cas confié à Honeywell une mission similaire pour le campus Nieuwland (à Bruxelles-Sud), où la consommation avoisine les 100 kWh/m2 par an. Là encore, des économies en perspectives. p Philippe van den Abeele et Jean-François Marchand
contrat connexe de maintenance engageant l’école à Honeywell.
“Nous pratiquons cette formule depuis bientôt 20 ans sur le marché belge”, explique Chris Swaans, Sales Account Energy Services Honeywell. “L’inDeux avantages: l’EHSAL ne débourtérêt est évident pour les parties, qu’il “Nous pratiquons se rien, ce qui allège ses budgets et cette formule depuis s’agisse de faciliter un investissement les économies d’énergie réalisables parfois difficile à réaliser pour un client bientôt 20 ans chaque année servent à honorer sur le marché belge” ou optimiser le haut de bilan afin de préserver ses investissements au core tout ou partie des échéances du leasing. Pas d’impact sur les budgets ni la trésorebusiness. Le couplage financement-service permet aussi de pérenniser les gains obtenus sur le long rie donc! Mieux: au vu des résultats engrangés les premiers mois, le pay-back s’avérera nettement terme”. Une formule win-win qui va tout à fait dans plus rapide, sans doute 5 ans. L’EHSAL générera le sens de la directive sur l’efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services donc des surplus financiers dès la première année pour une opération qui, au global, ne lui aura pas énergétiques adoptée en décembre dernier par l’UE qui vise à doper les investissements URE dans les coûté un cent. Bref, une formule qui a du bon, même si le leasing est bien évidemment lié à un années à venir.
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EFFICIENCY | INDUSTRY
Janssen Pharmaceutica
Une gestion du milieu rationnelle et écologique
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Depuis l’an dernier, Janssen Pharmaceutica a totalement migré vers l’électricité verte. Le surcoût est largement compensé par les économies d’énergie. Ensemble, l’électricité verte et les économies d’énergie contribuent à une diminution de plus de 50% des émissions de CO2 .
Lors de la semaine mondiale de l’énergie qui s’est tenue en octobre 2005 dans toutes les sociétés du groupe Johnson & Johnson à travers le monde, Janssen Pharmaceutica a annoncé que tous les sites belges passaient à l’énergie verte. Les années précédentes, Janssen Pharmaceutica avait initié divers projets qui conduisaient à une réduction significative de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 . Il en a résulté d’importantes économies. D’une part, le budget énergétique total a diminué de près de 15% et d’autre part, des montants conséquents alloués à des investissements ont pu être épargnés. La société a décidé d’utiliser une partie de ces économies afin d’acheter des certificats verts pour les 4 sites belges de Janssen Pharmaceutica à savoir Beerse I et II, Geel et Olen. Cet achat a débuté à petite échelle en 2003 mais dès 2005, il s’agissait de 100% des besoins en électricité. En Belgique, Janssen Pharmaceutica est, avec 118 GWh, le plus grand consommateur privé d’énergie renouvelable.
Réduction de 50% des émissions CO2 Ces décisions s’inscrivent dans l’engagement mondial qu’a pris Johnson & Johnson de satisfaire aux normes de Kyoto en veillant à réduire les émissions de CO2 de 7% par rapport à 1990 à l’horizon 2010. Cet engagement vaut pour l’ensemble du groupe et ce, même si l’appareil de production s’étoffe. Pour les sites belges de Janssen Pharmaceutica, cela correspond à une diminution des émissions de CO2 , passant de 40.000 tonnes en 1990 à 38.000 tonnes en 2010. De par la forte croissance de la production sur les sites belges depuis 1990 et sans mesure d’économies d’énergie, ces émissions de CO2 s’élèveraient à 110.000 tonnes en 2010. Grâce à un éventail d’une dizaine de grands et petits projets visant à réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2 ainsi qu’une électricité à 100% verte, ces émissions peuvent être réduites de plus de la moitié et l’objectif des 38.000 tonnes n’est dès lors plus un vœu pieu. Outre l’électricité, Janssen Pharmaceutica utilise également le gaz et le mazout (de façon limitée et uniquement en cas de besoin), pour lesquels il n’y a pas encore de variante “verte” disponible. Pieter Breugelmans, chef de division Energy & Utilities: “L’objectif de réduction de 7% ne doit pas être atteint sur chaque site du groupe, mais étant donné que Janssen Pharmaceutica est le plus gros consommateur d’énergie au sein de celui-ci, l’objectif est pratiquement impossible à atteindre si nous n’y contribuons pas grandement. Grâce à nos efforts, nous atteignons pour les sites belges une réduction de plus de 50% des émissions de CO2 . Cela ne correspond toutefois qu’à une baisse de 5% des émissions de CO2 pour l’ensemble du groupe Johnson & Johnson à travers le monde. Nous atteignons de la sorte les objectifs internes à la société en matière d’énergie et de CO2 ainsi que les normes de Kyoto pour 2005”. L’électricité verte de Janssen Pharmaceutica n’a aucun rapport avec les certificats verts des producteurs
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INDUSTRY | EFFICIENCY
d’énergie. En effet, en Flandres, chade sources d’énergie renouvelable, que fournisseur d’électricité est tenu l’entreprise veut protéger le milieu et de contribuer à la production d’une les ressources naturelles. quantité déterminée d’électricité issue des sources d’énergie renouvelable. Deux sites sous Convenant Benchmark Cette quantité minimum s’élevait à 2,0 En 2003, les entreprises industrielles % de ses livraisons en 2004. Elle va proflamandes qui utilisent l’énergie de façon intense avec une consommation gressivement augmenter pour arriver à annuelle de plus 6% de ses livraide 0,5 PJ ou les sons à l’horizon sites soumis à la 2010. Le fournisEn Belgique, Janssen seur est contrôlé Pharmaceutica est, avec Directive Européenne sur les afin de vérifier s’il Droits d’Emission a respecté ses 118 GWh, le plus grand Négociables ont obligations de liconsommateur privé vraison minimale d’énergie renouvelable. pu s’affilier au Convenant Benau cours d’une chmark. Environ année calendrier 180 sites sont affiliés et représentent définie. Ce contrôle se fait par la préplus de 80% de la consommation énersentation d’un nombre déterminé de gétique industrielle en Flandres. 0,5 PJ certificats verts auprès du VREG. Les (pétajoule) correspond à environ 15 milcertificats verts utilisés à l’étranger lions de m3 de gaz naturel, 13,9 millions ne peuvent être présentés afin de sade litres de gasoil ou 55,5 millions de kWh tisfaire aux obligations de certificats d’électricité. Janssen Pharmaceutica a des producteurs d’énergie en Région signé le benchmark convenant pour ses Flamande. Pieter Breugelmans: “Nous deux sites concernés à savoir Beerse I ne sommes pas légalement obligés et Geel. Toujours en 2003, un audit a réd’acheter de l’électricité verte, mais vélé que les installations appartenaient elle contribue à réaliser l’objectif du au top mondial en termes d’énergie et groue. Nous achetons les certificats que 99,7% du niveau ‘world class’ était verts à Electrabel qui agit en tant que atteint. Patrick Bas, Energy Manager: trader et nous les fournit soit de sa “Entre-temps, nous avons démarré plus propre production, soit de certificats de projets que ceux auxquels l’audit nous d’électricité verte issus d’autres sociécontraignait. Malgré cela, nous avons dû tés européennes qui satisfont à l’ETS malheureusement quand même acheter (European Trading System) pour les des droits d’émission pour la période droits négociables.” 2005-2007. Ces derniers ont été attribués Johnson & Johnson ne vise pas unisur la base de prévisions calculées en quement une réduction des coûts en 2002. En 3 ans, les volumes de production introduisant de nouvelles technologies peuvent évoluer et le timing des projets énergétiques. L’objectif cadre parfaiest difficile à évaluer. Une légère modifitement avec le ‘mission statement’ de cation de ces deux facteurs peut influenJohnson & Johnson, baptisé ‘Credo’, cer les émissions de façon significative qui veut que la responsabilité sociétale et faire pencher la balance d’un surplus du groupe s’exprime et attache une à un déficit. C’est pourquoi l’achat de grande importance à produire de façon droits supplémentaires était nécessaire. écologique: “We must maintain in good Passer à l’électricité verte ne constitue order the property we are privileged pas un soulagement car le système des to use, protecting the environment droits d’émission négociables ne consiand natural resources”. Par l’achat de dère que les émissions in situ.” certificats verts et par conséquent, la stimulation du développement intense p Philippe van den Abeele
Best practices tout azimut Un gros 20% de la consommation d’électricité sur le site Beerse I est utilisé pour le refroidissement. En effet, dans une vingtaine de bâtiments du site, on utilise une eau refroidie à une température située entre 6 et 11 degrés. La production nécessaire à cet usage, avec une puissance de réfrigération de 27.000 kW, correspond à la consommation annuelle en électricité d’une ville de taille moyenne. Grâce aux optimalisations imposées lors des extensions survenues les années précédentes, la consommation a diminué de 33% malgré une demande de refroidissement croissante. Le gaz naturel est utilisé pour la production d’eau chaude et de vapeur. Les gaz de combustion qui en échappent sont à nouveau injectés dans la cheminée via des échangeurs thermiques afin de faire diminuer la consommation de gaz naturel et l’émission de CO2 . La production n’est pas le seul département à bénéficier de mesures afin d’économiser l’énergie. En effet, un nouvel immeuble à bureaux qui sera construit et utilisé l’an prochain à Geel ne disposera pas de l’air conditionné. Avec la collaboration du bureau d’ingénieurs Arcadis Gedas, différentes techniques seront mises en pratique afin d’obtenir une température ambiante agréable. Citons, entre autres, le recours au béton thermo-actif (voir notre article Floréac), utilisé tant pour le refroidissement que pour le chauffage de base. L’énergie nécessaire sera puisée de terre par une pompe à chaleur et envoyée dans la masse de béton par de petites buses. L’inertie thermique du bâtiment veillera à une répartition équivalente de la chaleur (ou du froid) en cours de journée. En hiver, l’apport en chaleur de la pompe sera complété par une chaudière à condensation alimentée au gaz naturel. Pieter Breugelmans: “Les ‘best practices’ en matière d’efficacité énergétique ne sont plus du tout discutées chez Janssen Pharmaceutica, elles sont simplement appliquées: variateurs de fréquences, relighting, échangeurs thermiques (batteries de récupération) dans le HVAC, etc… A l’aide d’un logiciel de monitoring des installations, nous surveillons on-line l’efficacité de nos installations dans le domaine énergétique. Notre façon de travailler démontre qu’une réduction des coûts nets va de pair avec le maintien de notre objectif de réduction de CO2 . La division ne fait pas qu’exploiter les systèmes d’énergie, elle les entretient, développe des processus d’optimalisation et planifie des extensions complémentaires. Ces prestations sont également le fruit du travail d’opérateurs, de techniciens et d’ingénieurs qui ont pour objectif commun l’énergie et qui, chaque jour, exploitent, entretiennent et essaient d’améliorer nos systèmes et procédés. Ces résultats sont atteints avec une division énergie qui comprend 40 collaborateurs, oeuvrant sur tous les sites.”
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TECHNOLOGY | COGENERATION
Production combinée
La petite cogénération prend de l’ampleur Produire sa propre électricité n’est plus réservé aux “grands”. À condition de récupérer la chaleur perdue lors de la production d’électricité, les nombreux atouts de la cogénération ont décidé les hôtels, les piscines, les immeubles de logements, les maisons de repos, les bureaux et petites industries à passer à l’échelle “micro”.
1000 installations de petite cogénération en Europe Le 7 février dernier, la campagne “1 000 installations de petite cogénération en Europe” a été lancée à l’échelle de l’UE. Durant 18 mois, les technologies, les caractéristiques et les utilisations de 1.000 installations de petite cogénération à travers l’Europe seront recensées et présentées sur le portail européen www.cogen-challenge.org. A ce jour, près de 107 unités sont déjà recensées. Des guides techniques, des outils de pré-dimensionnement et bien d’autres informations sont disponibles sur le site afin d’aider les maîtres d’ouvrage tout au long de leur projet.
Produire chaleur et électricité Des solutions existent pour faire face à ce contexte inflationniste, tout en améliorant l’efficacité énergétique et donc en limitant l’émission de polluants. Une solution parmi d’autres consiste à produire simultanément de l’électricité et de la chaleur. Cette technologie, appelée cogénération, permet de réduire de 10 à 20 % la consommation d’énergie par rapport à celle provenant d’unités séparées de production d’électricité et de chaleur. Et partant, de réduire la facture énergétique. L’industrie l’a bien compris. Un des fleurons de l’industrie du sud du pays vient de commander une cogénération par moteur au gaz naturel de 1.1 MWé. Un beau projet qui permet d’éviter l’émission dans l’atmosphère de près d’un million de kilos de CO2 chaque année. En récompense de ses réductions d’émission, cette entreprise va recevoir de la Région Wallone 2.000 certificats verts, bien nécessaires pour pouvoir rentabiliser
le projet en trois ans (un certificat vert vaut 92 € en RW). Ce mécanisme, comme celui des certificats cogénération en Flandre, a permis de redynamiser l’autoproduction de l’électricité verte, que ce soit par des éoliennes ou par une cogénération à partir de combustibles fossiles ou, mieux, renouvelables. L’Atomium résolument tournée vers l’avenir Et les “petits” sont aussi récompensés. Après avoir fait peu neuve, l’Atomium se dote d’une micro-cogénération par moteur au gaz naturel d’une puissance électrique de 12 kWé et
de 26 kWth. Une installation exemplaire (un module Cogenco, installé par Amecspie), plaçant l’Atomium sur la voie du futur, qui assurera partiellement le chauffage et les besoins électriques de la boule posée au sol. Au-dessus, l’acheminement du gaz naturel est interdit pour des raisons de sécurité. Les piscines de Jambes, de Salzinnes, de Seraing et de Fléron par exemple seront bientôt dotées d’une petite cogénération au gaz naturel, voire à huile de colza. En effet, l’attribution des certificats verts étant proportionnelle à l’économie en CO2, du moins en Wallonie et à Bruxelles,
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Cogen Challenge
“Le prix des énergies, de toutes les énergies, vont augmenter dans les années à venir” avait annoncé le président de la Commission Wallonne Pour l’Energie (CWaPE). Une mise en garde à laquelle l’actualité fait écho. Et pour cause, nombreux sont ceux qui convoitent cette ressource indispensable à tout développement. Avec pour conséquence des prix qui s’envolent.
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COGENERATION | TECHNOLOGY
les combustibles renouvelables et la cogénération forment un couple assez séduisant. Il en va de même en Flandre où la cogénération renouvelable reçoit à la fois des certificats cogénération et des certificats verts. Pour l’instant confinées aux grandes puissances, les technologies de cogénération à partir de combustibles renouvelables entament une belle percée dans le monde de la “micro”. Que ce soit la Ville d’Ottignies-Louvain la Neuve, un ensemble de 16 lofts au sud de Bruxelles ou un centre de kiné près de Tournai, ils ont tous opté pour la micro-cogénération à partir d’huile végétale de colza. La biométhanisation de poche Par ailleurs, transformer par biométhanisation les effluents agricoles en biogaz puis, grâce à la cogénération, en chaleur et en électricité, est devenu possible à l’échelle d’un village, voire d’une ferme. Fondée en 1994 pour animer la vie du village, l’asbl “La Surizée” s’est lancée dans un tel projet à Surice, entité de 470 habitants située entre Dinant et Couvin. L’équation magique est posée: 2 400 tonnes de fumier + 500 tonnes de lisier + 800 tonnes d’un mélange her-
be/maïs = 635 MWh d’électricité + 850 MWh d’eau chaude. Et ce, chaque année. Un projet pionnier en Belgique, certes, mais qui n’impressionne pas les Allemands fiers de leurs 2 800 installations de cogénération par biométhanisation! La ferme de l’Hosté, à Wavre, fait construire une micro-cogénération par biométhanisation de 20 kW électrique et 40 kW thermique. Issu de l’université toute proche, cette technologie comprend un digesteur en deux étapes permettant de digérer des substrats acidifiants et de faire varier la production de biogaz en fonction des besoins. Ce que ne permettent pas les cuves classiques à digestion infiniment mélangée. Le bois, pas si micro que cela Le bois a cependant plus de mal à percer au niveau “micro”, les technologies devant encore être “miniaturisées”. Certificats verts aidant, le moteur vapeur a pu refaire son apparition en Belgique. Plus high-tech et silencieux que son prédécesseur sur rail, le moteur vapeur au bois installé tout récemment dans l’Atelier protégé du Saupont à Bertrix n’en garde pas moins tout son charme. Délivrant une puissance électrique nominale de 225 kWé, il délivre près de 1 500 kW de vapeur basse pression (0.5 bar). Une chaleur qui est nécessaire pour chauffer les différents bâtiments et assurer le séchage des palettes en bois fabriquées sur place. En outre, cette installation de cogénération permet d’obtenir de l’eau chaude … gratuitement!
LE BABA de la petite cogénération Une double efficacité énergétique La cogénération est, à partir d’un seul combustible (le plus souvent du gaz), la production simultanée de chaleur et d’électricité. La cogénération est réalisée à partir d’un moteur, voire une turbine. Celui-ci entraîne un alternateur qui transforme l’énergie mécanique en électricité. La chaleur contenue dans les gaz d’échappement et dans l’eau de refroidissement est récupérée pour produire une partie du chauffage et de l’eau chaude sanitaire ou des processus industriels. Ce système, très performant, vient en complément des installations existantes et permet de réduire les consommations d’énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre de plus de 10 à 20 %. Qu’est-ce qu’un module de cogénération? Dans l’univers de la petite cogénération, on parlera plutôt de modules de cogénération. Par souci de simplification et de réduction des coûts, les constructeurs ont en effet développé une approche de type “packaging” englobant dans un même module tous les composants d’une installation de cogénération. Le module se présente sous la forme d’une enceinte insonorisée, compacte et monobloc, comprenant la régulation et prête à être raccordée au niveau thermique et électrique. Cette mise en boîte standardisée et peu encombrante est facile à installer mais aussi à exploiter. Des rendements moyens de 85% La puissance électrique des modules de petite cogénération commercialisés aujourd’hui varie de 5 kWe à 1 MWe. Leur rendement global (chaleur et électricité) est en moyenne de 85% avec un rendement électrique d’environ 35%. L’investissement dépend de la taille du module. Il varie entre 4 000 euros par kWe pour les installations de faible puissance à 800 euros par kWe pour les installations de plus forte puissance. Le coût de maintenance se situe entre 2 et 4 cts d’euro par kWe. Une offre de matériel adaptée à chaque type de projet Grâce à la large gamme de puissance et de carburants proposée, le module de cogénération peut être utilisé dans différents types d’établissements de secteurs d’activité variés. On peut citer entre autres: > Industrie: besoin d’eau chaude ou d’air chaud important et forte consommation d’électricité (unités de séchage pour l’agroalimentaire, papeterie, chimie,…) > Tertiaire (banques, immeubles de bureaux, centres commerciaux,…) > Secteur para-public (hôpitaux, maisons de retraite, habitat collectif, aéroports…) > Collectivités (piscines, réseaux de chaleur, bâtiments communaux,…)
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TECHNOLOGY | COGENERATION On se tournera vers la gazéification si les besoins thermiques sont plus faibles. Le module développé par Xylowatt possède une puissance électrique de 300 kWé pour seulement 600 kW thermique. Une prouesse possible grâce au principe de la gazéification qui arrive à tirer le maximum d’énergie électrique du combustible bois. Pour acquérir une cogénération au bois de plus petite puissance, il faudra attendre l’arrivée de la technologie de Mawera qui associe un moteur Stirling de 35 kW électrique à une chaudière au bois (eau chaude) de 240 kW thermique. Ou le moteur Stirling de 2 kW électrique de Sunmachine en Allemagne. La recherche se poursuit en Belgique pour réduire la taille des équipements (gazéification, ORC, Stirling, …).
Panorama
Les acteurs de Les acteurs de la petite cogénération y croient. Le nombre de fournisseurs sur le marché augmente et si, pour l’instant, l’essentiel de l’offre commerciale repose sur la technologie des moteurs à gaz, la diversification des carburants primaires et la percée des micro-turbines annonce un avenir prometteur. En attendant la mise à maturité des moteurs Stirling et de la pile à hydrogène. Panorama des principaux acteurs du marché.
Les petits moteurs à combustion Quel intérêt pour mon entreprise? A l’inverse d’une chaudière classique, il n’existe pas de règle rapide pour dimensionner une unité de cogénération et ce même si l’on trouve de modules packagés sur le marché (voir notre encadré). Si l’on veut en retirer le maximum d’avantages, cet équipement supplémentaire doit être optimisé. Une étude de faisabilité(1) réalisée dans les règles de l’art par un bureau d’études vous indiquera la taille optimale. Si vous ne souhaitez pas vous lancer à l’aveuglette, réalisez une étude de pertinence grâce aux guides et à l’outil informatique (COGENcalc.xls) développés par les différentes régions. Ses résultats vous permettront de passer ou non à l’étape suivante: la commande d’une étude de faisabilité. Le contexte ayant évolué favorablement pour la cogénération, vous risquez d’aboutir à une heureuse surprise... p Ismaël Daoud (1)
Les études de faisabilité d’une cogénération sont subsidiées à 50 % par les trois régions du pays.
b Une base de données sur les fournisseurs et les modules proposés est disponible sur le site: www.petitecogeneration.org (en français uniquement). b On se référera aussi aux catalogues disponibles on line sur www.cogen-challenge.org (en anglais) où tous les développeurs et fournisseurs de petite cogénération actifs en Belgique sont référencés. b D’autre sites utiles à consulter: www.belcogen.be (en néerlandais) www.cogenvlaanderen.be (en néerlandais) www.cogensud.be (en français) www.cogen.org (en anglais)
Des solutions fiables et diversifiées La grande majorité des modules de cogénération sont des moteurs à combustion interne fonctionnant sur le même principe que leurs équivalents diesel ou à essence. Ces moteurs tournent avec des combustibles liquides ou gazeux, comme l’huile de colza, le gaz naturel ou le biogaz et sont disponibles dans des gammes de puissance allant de 1kWé à plus de 1.000 kWé. De nouvelles technologies comme la cogénération à base de bois font également leur apparition. Les moteurs à combustion interne ont un plus grand rendement électrique que les turbines, mais leur rendement thermique est généralement produit à des températures plus faibles, ce qui les rend plus indiqués pour des applications tertiaires et de petits procédés industriels.
ABB Zantingh
D 1036 kWé
Avec 2100 installations, ABB Zantingh est l’un des leaders européens des petites unités de cogénération en modules. D’origine hollandaise, le constructeur offre la gamme actuellement la plus fournie (modules Zantec) avec des puissances allant jusqu’à 1036 kWé. Signalons que depuis fin 2005, la filiale a été cédée par ABB à la société Powertec Energiesystemen. www.abb.be
Eneria
198 D 1033 kWé
Filiale du groupe Bergerat Monnoyeur, Eneria a une longue expérience de la cogénération de puissance qui lui confère une solide place de leader sur le marché français. Depuis quelques années, l’entreprise propose une gamme étoffée de modules compacts de petite cogénération allant de 198 à 1033 kWé. www.eneria.be
SDMO
291 D 877 kWé
Le français SMDO possède une gamme importante de modules de cogénération fonctionnant à partir de moteurs à gaz dont 5 modèles de 291 à 877 kWé pour les puissances inférieures à 1MWe. La société propose également depuis peu un modèle de mini-cogénération, en partenariat industriel et commercial avec l’américain IngersollRand: il s’agit d’une microturbine de 70 kWé et 100 kWth, dont les valeurs de rendements sont 33% (électrique) et 80% (global). www.sdmo.com
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COGENERATION | TECHNOLOGY
la petite cogénération Pro 2
95 D 1940 kWé
D’origine allemande, les stations de cogénération Pro 2 font appel à des moteurs à combustion interne ou des micro-turbines avec une forte spécialisation dans la valorisation des gaz dérivés comme le biogaz de décharge, le biogaz de méthanisation, le gaz de mine et les gaz spéciaux. www.pro-2.net/
Schmitt-Enertec
20 D 1520 kWé
Autre constructeur allemand fort d’une grande expérience de la cogénération, Schmitt-Enertec propose une gamme de modules allant de 20 à 1520 kWé, principalement à base de moteurs fonctionnant au gaz naturel, biogaz, gaz de décharge. Le constructeur est représenté en Belgique par Van-Parijs Maes. www.schmitt-enertec.com, www.vanparijs-maes.be
Xylowatt
150 D 500 kWé
Spin off de l’Université Catholique de Louvain, Xylowatt développe depuis 2001 des modules de cogénération biomasse selon une technologie innovante de gazéification de bois. Les résidus de bois sont transformés en gaz combustible, traité et ensuite brûlé dans un moteur à gaz classique. Une technologie qui valorise les résidus de bois inexploités et rend la solution encore plus performante sur le plan environnemental. La gamme compte deux modèles de 150 kWé (300 kWth) et 500 kWé (1000 kWth). www.xylowatt.com
Cogenco
8 D 75 kWé
Cogenco s’est fait une spécialité de la micro-cogénération, en particulier verte, avec une gamme diversifiée de modules (ecogen) allant de 8 kWé à 75 kWé. Les technologies sont allemandes et l’on trouve dans la gamme aussi bien des cogénérations à base de gaz naturel, diesel, biodiesel ou encore biogaz. Signalons que c’est le modèle ecogen 12 au gaz naturel qui a été installé à l’Atomium. www.cogenco.be
Buderus
18 D 345 kWé
Bien connu comme constructeur de chaudières, Buderus s’est lui aussi lancé dans la petite cogénération en modules. Ses modules Loganova sont donc présents en Belgique avec l’expérience acquise en Allemagne. Ils fonctionnent au gaz naturel avec une gamme de puissance allant de 18 kWé à 345 kWé. www.buderus.com
Senertec
5,5 kWé
Avec son module DASH SE, l’allemand Senertec s’est taillé une solide réputation sur le marché de la micro-cogénération. À fin 2004, l’entreprise qui affiche deux décennies d’expérience dans le domaine a dépassé les 10.000 unités vendues. Un succès qui a convaincu des grands noms du chauffage à investir le segment, comme Buderus. La gamme Dash comprend plusieurs unités de 5,5 kWé à base de gaz naturel, gaz d’épuration, gaz liquide et biodiesel. Senertec est représenté en Belgique par DeRouck&Co. www.senertec.de
Les Micro-turbines Des atouts prometteurs pour l’avenir Les micro-turbines offrent des avantages similaires à ceux des turbines à gaz de taille plus importante: efficacité énergétique, fiabilité (un seul élément mobile), compacité et émissions réduites. L’appareil le plus petit a environ la taille d’un réfrigérateur, avec des puissances qui vont de 30 à 500 kWé. Elles offrent un haut potentiel de rendement, la récupération thermique allant de 75 à 80%, à des coûts sensiblement équivalents à ceux des moteurs à combustion (entre 8 et 15 cents/kWh). Comme leurs concurrents moteurs, les micro-turbines peuvent aussi être alimentées par des gaz de combustion résiduaires provenant de sites d’enfouissement et de digesteurs consommant des déchets agricoles. Dernier avantage et non des moindres: la possibilité de coupler plusieurs unités en îlotage pour assurer l’intégralité des besoins thermiques et électriques d’un site.
Capstone Turbine Corporation/Vedersis
30 D 65 kWé
Avec ses deux modèles C30 (30 kWé)/C60 (60 kWé) et ses 3500 unités installées dans le monde, l’américain Capstone est sans doute le plus avancé dans la technologie des micro-turbines. L’entreprise californienne fait aujourd’hui une percée en Europe, notamment en Italie, Angleterre, Pays-Bas et en France où elle s’est trouvée un allié de poids avec EDF. Signalons chez nous le partenariat qui lie l’entreprise wavrienne Verdesis avec Capstone pour le développement d’applications biogaz. www.capstoneturbine.com, www.vedersis.net
Turbec
100 kWé
Turbec est à l’origine un joint-venture entre Volvo et ABB qui se sont alliés pour développer la technologie des micro-turbines appliquées aux véhicules hybrides. Depuis, la société a été revendue à l’italien API Com qui développe et commercialise à l’échelle mondiale la Turbec T100, une microturbine packagée cogénération. La T100 fournit une puissance électrique de 100 kW et une puissance thermique de 155 kW. Elle présente un rendement électrique de 30%, un rendement thermique de 45,5% et un rendement global en cogénération de 77%. www.turbec.com
Ingersoll-Rand Energy Systems
70 D 250 kWé
Surtout connu chez nous pour ses stations d’air comprimé, l’américain Ingersoll-Rand est aussi à l’origine d’une gamme de micro-turbines comprenant deux modèles de 70 kWé et 250 kWé. www.irenergysystems.com/,
Bowman Power Systems
80 kWé
Ce manufacturier anglais développe la famille des Turbogen, des micro-turbines compactes de 80 kWé aux rendements annoncés de 80%. La gamme est distribuée par le hollandais FTP Turbo. www.bowmanpower.com, www.fpturbo.com n°2 energymag | 41
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TECHNOLOGIES | BUILDING
ClimaDeck
Des éléments de sol thermo-actifs chez Floréac Début juillet, les 150 collaborateurs de Floréac déménageront dans leurs nouveaux locaux situés à Lochristi. Un nouveau bâtiment qui fait usage pour la première fois en Belgique des éléments de sol thermo-actifs ClimaDeck.
A retenir v Par une utilisation optimale du pouvoir d’accumulation thermique du béton et par l’inclusion de conduites de circulation d’eau au cœur des éléments du plancher, les planchers thermoactifs ClimaDeck parviennent à offrir un maximum de confort pour un minimum d’énergie. v Une économie d’énergie de 50% est ainsi réalisable, sans compter les autres avantages financiers: chantier simplifié, gains d’espace (un étage gagné sur huit), maintenance réduite, systèmes de chauffage/climatisation rendus superflus.
Une manière économique et écologiquement responsable de régler la température d’un bâtiment consiste à utiliser la capacité du béton à accumuler la chaleur. En effet, grâce à la lourdeur de sa masse, le béton stocke la chaleur pour ensuite la restituer lentement. Rendre thermiquement actifs les éléments de sol peut, dans les bâtiments bien conçus, répondre entièrement aux besoins en termes de chauffage et/ou de conditionnement d’air. Les systèmes de refroidissement traditionnels ou l’air conditionné ne sont alors utilisés qu’à titre d’appoint et dans les cas extrêmes. Le système ClimaDeck ClimaDeck est un système de répartition d’énergie basé sur des tuyaux acheminant l’eau pour le chauffage ou le refroidissement. Ils sont intégrés dans des éléments de sol en béton. Ce concept profite ainsi de façon optimale de la capacité d’accumulation de la chaleur du béton. En pratique, ClimaDeck consiste en des éléments de sol précontraints produits par la société Echo (Houthalen) dans lesquels des tuyaux usinés par Uponor-Velta PE-Xa (Oostkamp) sont intégrés. Les sols et conduites sont livrés en un
seul tenant à l’aide d’une grue sur chantier. Après les travaux de gros oeuvre, l’installateur du chauffage peut facilement et rapidement raccorder les registres aux circuits de chauffage et de refroidissement. Le fait d’intégrer au préalable les conduites dans les éléments de sols épargne beaucoup de travail sur chantier et constitue un gain de temps non négligeable. Il y a également moins de déchets dus à leur installation sur le chantier. Autre avantage: les radiateurs et les systèmes de ventilation suspendus au plafond sont ici superflus. Il en résulte une moindre hauteur d’étage et par conséquent, une liberté accrue dans l’aménagement des espaces. De plus, les dispositifs de ventilation peuvent être de beaucoup plus petite taille et il n’y a guère de frais
d’entretien liés au système. La ventilation minimale et les moindres germes qui en découlent annihile enfin le syndrome du “sick building”. Floréac, une première belge Le bâtiment Floréac, d’une superficie de 32.000 m2, est en fait une serre monolithique. La partie bureau est située à l’étage, dans la partie centrale de la construction. Les bureaux se trouvent autour d’un patio public, avec beaucoup d’eau et de verdure. Vu que le hall central est entièrement vitré, la température peut y atteindre des sommets pendant la période estivale. La température ambiante constante souhaitée dans les bureaux est de 24°C. L’architecte EVR et le maître de l’ouvrage voulaient atteindre cette température ambiante avec une consommation d’énergie minimale. Sur les conseils de l’entrepreneur Vanhout, ils optèrent pour des éléments de sol en béton thermo-actifs. “Les éléments ClimaDeck ont été installés au plafond de la partie bureaux. Ces derniers reçoivent suffisamment de chaleur des serres situées en dessous,” expli-
que Raf Poppe (Echo). “Nos éléments de sol thermiques ne servent finalement ici qu’au refroidissement. C’est pourquoi, il suffi t de les utiliser au plafond. L’air chaud monte et l’air froid descend.” Un refroidissement classique exigerait ici une énorme installation au vu de la taille du bâtiment. Economie d’énergie de 50% À l’étranger, principalement en Allemagne et aux Pays-Bas, des centaines de milliers de m2 de sols en béton thermo-actifs ont été installés avec succès. Les projets réalisés démontrent qu’une économie d’énergie de plus de 50% ou plus n’est pas du tout utopique. “On profi te pleinement des avantages des éléments de sol thermo-actifs lorsqu’on en fait le choix dès la conception du projet. C’est pourquoi, nous aimons travailler conjointement avec les autres intervenants. En Belgique, différents projets faisant appel aux éléments de sol thermiques sont en cours d’élaboration. Il s’agit de projets de bureaux à Tervuren, Landen et Anvers” ajoute Raf Poppe. p Koen Mortelmans
Le système ClimaDeck est un plancher en béton thermo-actif qui permet, en construction non-résidentielle, de s’affranchir des systèmes classiques de chauffage et refroidissement, tout en assurant un confort climatique de qualité.
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TECHNOLOGY | NEW PRODUCTS
VAPEUR
MOTEURS
Steameye: le premier système de monitoring des purgeurs vapeur!
Envirostart: une alternative économique et performante aux variateurs de vitesse
Armstrong International vient d’introduire une combinaison unique de solutions, permettant de surveiller le fonctionnement des purgeurs vapeur 24h sur 24, 7 jours sur 7. Armstrong SteamEye est un outil de test permanent des purgeurs vapeur. Celui-ci est installé de manière non-intrusive sur la tuyauterie à l’entrée du purgeur, ce qui le rend totalement universel - il fonctionne avec tous les modèles de purgeurs de tous les fabricants. SteamEye combine le fonctionnement d’un stéthoscope ultrasonique et celui d’un thermomètre. Les informations sur les fréquences de bruit et sur la température sont analysées par un algorithme qui détermine l’état de fonctionnement du purgeur. Lorsqu’un purgeur commence à perdre de la vapeur ou à accumuler du condensat, Armstrong SteamEye envoie un signal radio au récepteur central. Celui-ci est connecté sur le réseau de l’entreprise et son interface peut être consultée via l’Intranet ou via l’Internet.Il est donc possible de connecter le système SteamEye avec Armstrong SteamStar, la plateforme Internet de gestion de parcs purgeurs (voir Energymag, #1, page 43).Dans ce cas, SteamStar calculera automatiquement l’impact en termes de perte d’énergie, d’émissions de CO2 et de pertes financières. www.steameye.be
MOTEURS À HAUT RENDEMENT
ProMot: une plateforme en ligne pour optimiser vos moteurs Une nouvelle plateforme ligne permettant aux entreprises d’optimiser le rendement et de limiter les consommations électriques des moteurs et des systèmes associés dans l’industrie et le tertiaire vient de jour le jour. ProMot est l’aboutissement d’un projet mené par 11 partenaires européens dans le cadre du programme Save de l’Union Européenne. Quatre modules rythment l’outil: compression d’air, pompage de l’eau, production de froid, moteurs électriques et systèmes d’entraînements. Pour chaque module, le site propose des explications, des exemples et des guides pour réaliser des inventaires des différents systèmes ainsi que des logiciels d’aide au choix et à l’action. Les logiciels peuvent être utilisés directement sur le site ou téléchargés suivant les besoins. Le module «Moteurs et systèmes d’entraînement» présente le label de classification d’efficacité énergétique des moteurs électriques et les bénéfices liés à l’utilisation de moteurs à haut rendement. Il donne accès à EuroDEEM, base de données européenne présentant plus de 18 000 moteurs émanant des principaux fabricants et permet également de faciliter les comparaisons de choix. www.eu-promot.org
EnviroStart est une solution alternative et économique pour contrôler la charge d’un moteur électrique alternatif et générer jusqu’à 40% de réduction des consommations. EnviroStart exploite une technologie électronique qui ajoute à une fonction de démarrage progressif paramétrable, une fonction de régulation continue de l’alimentation du moteur en contrôlant en permanence la charge du moteur et en adaptant à tout instant le courant d’entrée au besoin exact du moteur. Chaque hausse ou baisse du couple nécessaire est analysée et l’alimentation régulée en moins de 12 ms. Les baisses de consommation électrique constatées vont de 15 à 40% suivant le type de moteur et l’application concernée, et ce sans aucune perte de puissance et sans dommage pour les moteurs ou le réseau. Pour la plupart des moteurs, il représente une alternative avantageuse au variateur de fréquence qui est plus coûteux et plus complexe à mettre en oeuvre. Ils sont disponibles pour moteurs monophasés et triphasés, allant jusqu’à 800kW en triphasé et jusqu’à 30A en monophasé. Les produits triphasés sont en 220V, 400V ou 690V, les monophasés en 110V ou 220V. www.envirostart.com
LIGHTING
Nomad: le luminaire TL5 qui suit votre bureau On connaissait le bureau nomade, voici le luminaire qui l’accompagne. Développé par le consultant Eco Rangers, en partenariat avec un fabricant français de luminaires, le Nomad est un luminaire sur pied équipé de lampes fluorescentes et de ballasts électroniques TL5 répondant aux nouvelles exigences Européennes en économies d’énergie. Partant du principe que les normes d’éclairage dans les bureaux s’appliquent au plan de travail proprement dit, le Nomad apporte l’éclairage là où il est nécessaire. Il permet ainsi de réduire sensiblement le nombre de points lumineux par rapport à une installation classique de luminaires fixes intégrés dans les plafonds. En plus d’une grande flexibilité dans l’implantation des bureaux - le luminaire se déplace avec le plan de travail - cette technique permet des économies d’énergie qui peuvent encore être optimalisées par différentes options comme l’intégration d’un détecteur de présence, une sonde de luminosité, ou les deux combinés. Le luminaire peut être équipé d’un boîtier dans lequel sont intégrées les prises de courant, téléphone, RJ45 et de secours, jouant ainsi la fonction de bloc technique. Il est disponible en plusieurs niveaux de puissance: 2x39W, 3x39W, 2x45W ou 3x54w. À titre de comparaison, un Nomad 3x39W consomme 123W et produit un flux lumineux supérieur de 10% à celui d’une lampe halogène de 500W. Eco Rangers (02/372 23 72)
HVAC
CIAT Magister 2: une nouvelle climatisation de haute précision Dernière génération des armoires de traitement d’air de précision lancée par CIAT, la gamme Magister 2 est adaptée aux environnements qui nécessitent une climatisation de haute précision comme les salles informatiques, locaux télécoms, les bâtiments du secteur industriel et les locaux à usages spécifiques en milieu hospitalier notamment. De 3.000 à 24.000 m 3/h, la gamme comprend 7 modèles eau glacée et détente directe (à condensation par air ou par eau). L’utilisation du fluide R410A combiné au compresseur SCROLL confère à cette génération d’appareils une efficacité énergétique maximale. Tous les modèles sont équipés d’un ventilateur «Plug Fan» combiné à un moteur à «commutation électronique» pour une variation en courant continu, ce qui accroît le rendement électrique. Signalons que le régulateur intégré autorise une redondance maître/esclave entre armoires et permet de communiquer à une GTC les états de fonctionnement des armoires (sous protocoles MODBUS/JBUS/LON). www.ciat.com
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NEW PRODUCTS | TECHNOLOGY
BENCHMARKING
HVAC
eBench: un nouvel outil de benchmark intelligent pour la gestion énergétique des bâtiments
SIRIUX: une nouvelle génération de pompes à haut rendement énergétique
Développée à l’instigation de plusieurs bureaux de conseils en énergie belges et hollandais, eBench est une base de données en ligne permettant aux gestionnaires et propriétaires de bâtiments de benchmarker leurs consommations énergétiques avec celles d’immeubles de tailles et fonctions comparables. L’objectif: évaluer la performance de son immeuble par rapport à la moyenne du marché et identifier les dysfonctionnements potentiels. Au coeur d’eBench: un historique complet des consommations de combustibles, eau et électricité de près de 800 immeubles en Belgique et aux Pays-Bas, ce qui fait de cet outil la base de données la plus complète actuellement disponible chez nous. Les bâtiments historiés sont très divers: immeubles de bureaux, écoles, centres sportifs et piscines. L’usage d’eBench est payant selon le principe ASP: on loue l’accès Internet au logiciel et à la base de données, une formule attractive qui évite l’acquisition coûteuse du logiciel. Lancée officiellement ce 20 juin, l’application a été testée par diverses provinces belges et néerlandaises. Cenergie cvba - dhr J. Coolen (03/271 19 39.
En Europe, environ 90 millions de circulateurs de chauffage sont utilisés et consomment la production électrique de 2,5 centrales nucléaires! Au niveau mondial, près de 20% de la production d’électricité sert à alimenter ces appareils, dont 90% sont surdimensionnés par rapport aux besoins réels des installations. La nouvelle gamme de circulateurs SIRIUX du fabricant Salmon est dotée de la nouvelle technologie ECM (Electronically Commutated Motor) qui repose sur le principe du rotor noyé à aimants permanents. Avec ce dispositif, l’alimentation électrique est gérée par un convertisseur de fréquence et la vitesse du moteur varie avec souplesse et précision, en fonction du couple débit-pression nécessaire à l’installation. Cette technologie permet de mieux adapter les circulateurs aux besoins réels des installations et de réduire leur consommation électrique d’environ 80%. Le Sirius est ainsi le premier circulateur du marché classé A selon le label énergie adopté par l’industrie des pompes.
SOLAIRE PV
L’Evalon Solar: une membrane d’étanchéité avec capteurs solaires intégrés Le leader mondial de l’immobilier logistique, Prologis, en a équipé l’an dernier un premier entrepôt dans la région parisienne: 10.000 m2 d’une membrane d’étanchéité synthétique pour toiture qui, outre sa fonction première, produira près de 450.000 kWh par an pour les besoins de l’entrepôt. Sa particularité: elle est équipée de cellules photovoltaïques souples à base de silicium amorphe de 4,6 mm d’épaisseur, coulées à même la membrane et qui produisent de l’électricité avec des rendements supérieurs à 20%.Une innovation qui lui a valu le Batimat d’or 2005. Livrée en rouleau, l’Evalon Solar est applicable même sur les surfaces mal exposées à l’ensoleillement et s’adapte à toutes les formes de toiture. Flexible et simple à mettre en œuvre, elle est quasiment incassable, les cellules solaires étant protégés par un film polymère fluoré et autonettoyant. Marchés visés: logement, bâtiments industriels et commerciaux, immeubles de bureaux, établissements d’enseignement, locaux sportifs ou culturels ou de loisir. Prix de vente indicatif: 4500 € HT/kWc. www.alwitra.de
Réduire les températures et les coûts énergétiques! LUXAFOIL CLEAR VIEW LE FILM DE PROTECTION SOLAIRE LE PLUS PERFORMANT Votre immeuble est exposé au soleil? Malgré la climatisation, la hausse des températures en été indispose vos employés? Votre facture d’énergie s’emballe? Le film de protection solaire Luxafoil Clear View est la solution la plus performante du marché pour lutter contre l’effet de serre. Avec le Luxafoil Clear View, la température intérieure chute de 5 à 8°C et les coûts énergétiques de plus de 20%. Des chiffres prouvés, issus de l’expérience de nos clients. Qui démontrent tous un return élevé et rapide. Le Luxafoil Clear View est aussi une alternative performante à l’installation d’une climatisation. Une solution économique et écologique. Appelez le 03 766 18 40 ou surfez sur www.luxafoil.be. Crédit Agricole
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RENEWABLE | BIOCARBURANTS
Biogasmax
Sur la piste du biogaz carburant On l’avait à l’œil dès Pline le Jeune. Depuis, il joue l’arlésienne et réapparaît régulièrement à la surface des réflexions sur l’énergie. Avec le projet européen Biogasmax, le biogaz carburant amorce un ixième retour en force comme alternative crédible aux carburants fossiles.
Quand on dit biocarburant, on pense immédiatement éthanol et biodiesel, les deux grands frères liquides des filières végétales “sucre” et “huile”. Et dans la course qui s’est ouverte dans la foulée de la directive “biocarburant”, on n’a de toute évidence d’yeux que pour ces derniers. Chacun sait pourtant parfaitement que leur développement à grande échelle n’est pas forcément “100% bio” et que le remplacement des carburants routiers fossiles par des biocarburants liquides supposerait des surfaces agricoles hors de raison. Ou des importations qui nous rapprocheraient de la situation de dépendance à laquelle nous tentons précisément d’échapper en ce qui concerne le pétrole. Le petit dernier de la classe Pour le biogaz, le petit dernier de la classe des biocarburants, rien de tout cela.
Selon les chiffres européens, 20 à 40% de l’énergie mobilisée par les transports routiers pourraient être pris en charge par la version gazeuse des biocarburants. Que 5% seulement des véhicules européens passent demain au biogaz que cela ne mobiliserait que 12 à 24% à peine du potentiel disponible via la biométhanisation (on parle de 84,6 PJ par an dans l’Europe des 25!). De quoi économiser chaque année dix millions de tonnes de diesel et trentedeux millions de tonnes de C02! Tout cela sans puiser à l’excès dans nos ressources agricoles “nobles” puisque ce gaz providentiel est produit principalement à partir de déchets: boues résiduaires de stations d’épuration urbaines, fraction fermentescible des ordures ménagères, résidus de production agricoles… Déchets dont le traitement ultime pose précisément
La Suède joue sur tous les tableaux Dans le cadre du projet européen Biogasmax, un des partenaires sort clairement du lot: la Suède dont deux villes jouent les vitrines, Stockholm et Göteborg. Outre une évidente longueur d’avance, ce qui les distingue des autres villes partenaires, c’est très clairement le souci de fonctionner résolument de manière globale et holistique. Il n’est qu’à parcourir la liste des participants au projet national, Biogas West pour s’en convaincre. On y trouve une dizaine d’industriels, dont un constructeur automobile (Volvo) et un réseau de location (Hertz), une bonne douzaine de communes et une poignée d’organismes spécialisés. Tout ce petit monde, au sein duquel le secteur agricole n’est pas en reste, travaille déjà main dans la main depuis quelques années en suivant comme un seul homme une stratégie soigneusement rythmée et planifiée dans le temps. Tous les leviers sont actionnés à temps et à heure pour rencontrer un seul et même objectif: faire de
la Suède (dans un premier temps) un pays où le biogaz joue à parts égales avec son concurrent fossile dont le pays a officiellement décidé de se passer d’ici 2020. Ce qui suppose, dans un premier temps la mise en place d’infrastructures (industrielles et logistiques) performantes, l’élaboration d’une offre de marché ciblée (modèles automobiles dédiés, réseau de stations-service, réseau de maintenance…), une politique d’achats publics incitative et une large batterie d’incitants (subventions à l’achat de véhicules “verts”, détaxation, stationnements gratuits,…). Bilan en 2006? Le projet Biogas Väst compte 35 stations services équipées au biogaz sur les axes routiers soigneusement sélectionnés, 7.000 véhicules au gaz, 120 GWh de production de biogaz, le tout soutenu par un réseau commercial qui fait son nid. Objectif pour 2020: 150 stations services, 100.000 véhicules au gaz, 1.500 GWh de gaz. Infos: www.businessregion.se
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BIOCARBURANTS | RENEWABLE L’avis de l’expert
Une bonne alternative parmi d’autres!
pas mal de problèmes aux édiles locaux chargés d’en assurer la collecte et l’élimination. D’où l’intérêt particulier de quelques pays sourcilleux sur le plan environnemental comme la Suisse ou la Suède. D’autant que, comme on le verra plus loin, le biogaz revendique aussi quelques atouts écologiques par rapport à ses concurrents liquides. Avantage subsidiaire, le biogaz, bien traité, est conforme à la norme EURO 5 et peut parfaitement faire tourner les véhicules actuels équipés au gaz naturel tout en utilisant les infrastructures déjà mises en place dans certains pays à leur usage (stations services, stockage,…), tout comme (théoriquement) le réseau de gaz naturel qui alimente déjà nos logements. Ce dernier assurant alors, cerise sur le gâteau, la complémentarité nécessaire pour garantir la sécurité d’approvisionnement. Ici s’arrête le conte de fée. Une origine “douteuse” Car ce n’est évidemment pas pour rien si cette séduisante piste énergétique, déjà largement explorée dans les années nonante, a du mal à se concrétiser. Le premier obstacle à se présenter est technique. Il tient à la qualité intrinsèque du biogaz. Le doute qui continue à planer à son propos a sans doute une facette psychologique et n’est probablement pas sans rapport avec son origine “douteuse”: des déchets. Mais il est aussi alimenté par le fait que la qualité du biogaz obtenu est tributaire à la fois des résidus utilisés - le gisement de déchets est rarement homogène et stable dans le temps - et de la rigueur du traitement indispensable à la production d’un gaz 100% conforme et “bon pour le service”. Sur ce plan, tant les industriels utilisateurs (les motoristes) que les “convoyeurs” potentiels (les gestionnaires du réseau de gaz na-
© Volvo
turel) tendent à faire la sourde oreille ne voyant guère dans l’irruption de ce nouveau carburant que des soucis supplémentaires à gagner. Y compris au niveau des instances officielles fussentelles européennes. Si vous ajoutez à cela le fait que le monde agricole, peu soucieux de devenir l’exutoire de nos déchets urbains, n’est jusqu’ici guère demandeur des résidus de traitement issus des digesteurs pour utilisation sous forme d’amendement, vous aurez compris que l’enthousiasme n’est pas partout de mise. Perspectives industrielles plus prometteuses Nombre d’observateurs ont cependant le sentiment que cette première série d’obstacles objectifs sert surtout d’alibi aux défenseurs de filières plus porteuses sur le plan industriel et/ou électoral. Dans leur collimateur bien sûr un certain lobby agricole qui voit venir avec inquiétude la mise en veilleuse de la PAC et la perte de rentabilité de certaines productions agricoles. Et d’autre part l’industrie (alimentaire, pétrolière, chimique) qui pressent dans les filières végétales “sucre” et “huile” des perspectives bien plus prometteuses, associées à une meilleure assurance de garder la main sur une filière économique que ces industriels connaissent bien et qui leur a fait connaître déjà tant de beaux jours. Quoi qu’il en soit, on l’aura compris, les tenants du biogaz carburant n’ont pas une autoroute devant eux. Ils ont connu par le passé des bonheurs divers souvent liés aux flambées pétrolières. Ce qui ne les a pas empêchés çà et là, de faire leur trou et de marquer leur territoire. Un “effet turbo” qu’on espère déterminant C’est sur ces (parfois) modestes débuts que la Commission européenne a voulu capitaliser en lançant en mars dernier le projet Biogasmax qui réunit 28 partenaires européens, collectivités locales, industries et organismes de recherche, déjà engagés peu ou prou sur la piste du biogaz carburant. Objectif: injecter dans les projets en cours de quoi leur donner, sur 48 mois, un “effet turbo” qu’on espère déterminant (avec une enveloppe de 20 millions d’euros,
Pour moi, il n’y a pas lieu d’opposer le biodiesel et l’éthanol au biogaz. Chacun a ses avantages et inconvénients, y compris le biogaz. Celui-ci n’est pas le plus facile à développer car il faut purifier ce gaz (le rendre proche du gaz naturel), le comprimer fortement (ce qui demande beaucoup d’énergie), le distribuer dans un réseau de pompes spécifiques et l’utiliser dans des véhicules adaptés. Les réservoirs en acier 200 bars sont lourds, avec une inertie importante pour le véhicule et donc à la clé une augmentation de la consommation. Pourquoi le LPG ne se développe-t-il pas plus alors qu’il est beaucoup moins cher que l’essence? Dans certains cas où la consommation de chaleur est disponible, l’utilisation du biogaz en cogénération se justifie bien mieux que dans les transports puisque le rendement énergétique global (60-80%) sera bien plus élevé que dans un moteur de véhicule (20-30%). Par contre une utilisation en flottes captives, plus facile à mettre en œuvre, présente un intérêt certain. Le potentiel de production existe et les avantages environnementaux également (CO2 et autres émissions à l’échappement). Toujours est-il que le potentiel des biocarburants reste limité par rapport à notre consommation faramineuse de carburants. Toutes les alternatives sont donc bienvenues: l’utilisation rationnelle des transports (train, etc) et de l’énergie (voiture qui consomment moins, hybrides), et tous les carburants renouvelables, y compris le biogaz. Jean-Marc Jossart, UCL, Unité d’Ecophysiologie et d’Amélioration végétale (ECAV) - asbl Valbiom.
il ne faudra tout de même pas trop rêver!) sur le plan de la démonstration de faisabilité et d’efficacité de cette filière énergétique. En piste, cinq villes européennes du Nord (Göteborg, Stockholm), du centre (Haarlem, Lille) et du Sud (Rome). Cinq approches culturelles et cinq problématiques “déchets” et “transport” bien spécifiques aussi pour digérer le passage des carburants fossiles au biogaz. Ces villes constitueront les sites de démonstration du projet et bénéficieront de l’appui technique et pratique d’une impressionnante série d’organismes spécialisés, universitaires ou non. À l’heure où s’élaborent chez nous, dans une atmosphère très communautaire, les premières ébauches d’une filière industrielle biocarburant dans les conditions techniques que l’on sait (objectif européen de 5,75% de biocarburants dans le secteur des transports, défiscalisation, appels d’offres,…), Biogasmax a de quoi faire cogiter quelques-uns de nos acteurs industriels. Comme ceux qui, du côté de Charleroi, tentent depuis quelques années déjà de développer la biométhanisation de la fraction organique des déchets ménagers… Et dont les représentants étaient particulièrement attentifs lors du lancement officiel du projet Biogasmax à Lille en mars dernier… p Jean Cech
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USEFUL | SUBSIDIES
Prestations énergétiques:
n’oubliez pas vos primes! En Flandres, Les primes à l’énergie sont légion! En effet, les différentes autorités en proposent et en octroient, celles-ci peuvent même être cumulées. Le plus difficile reste de savoir à quoi vous pouvez prétendre et dans quels cas. La suite n’est que nécessaires formalités administratives … En Belgique, différentes autorités cohabitent: l’Etat Belge, la Région Flamande, les autorités provinciales et communales sans oublier les institutions qui gèrent les réseaux de gaz et d’électricité. Si l’Etat Belge n’accorde aucune prime, privilégiant les avantages fiscaux, les autres autorités et institutions développent chacune leur propre politique en la matière. Afin de pouvoir prétendre à celles-ci, vous devez présenter les factures nécessaires et pas seulement celles d’un fournisseur mais parfois aussi celles d’un entrepreneur (agréé). Les gestionnaires de réseau Les gestionnaires de réseau peuvent choisir parmi un éventail de mesures destinées à économiser l’énergie, celles qu’ils souhaitent soutenir. Il y a beaucoup de gestionnaires de réseau en Flandres et Eandis en est de loin le plus important. Il rassemble les intercommunales ‘mixtes’ Gaselwest, Imea, Imewo, Intergem, Iveka, Iverlek, Sibelgas et Intermosane, qui ont toutes une politique de primes identique. Parallèlement à cela, coexistent les intercommunales ‘pures’ où aucun partenaire privé n’est impliqué. La plus importante répond au nom d’Interelectra et est principalement active dans le Limbourg. PBE (Société d’énergie provinciale du Brabant) a fort logiquement le brabant comme terrain d’action, WVEM est majoritairement implantée dans le Westhoek et le Pajottenland et l’IVEG
(Intercommunale pour l’Energie) s’occupe de la province d’Anvers. La commune de Merksplas, dans les campines anversoises, dispose avec AGEM (Autonoom Gemeentebedrijf Elektriciteitsnet Merksplas) de son propre gestionnaire de réseau. La société communale du port d’Anvers et l’aéroport de Zaventem (DNBBA = Distributienet-Beheer Brussels Airport) travaillent avec leurs propres instances pour la gestion du réseau dans leur domaine d’attribution. Dans les Fourons, l’intercommunale wallonne Intermosane est responsable du réseau de distribution. L’intercommunale néerlandaise Intergas fournit, quant à elle, le gaz à une partie de la commune de Baarle-Hertog, là où la délimitation de la frontière entre plats pays est pour le moins capricieuse. C’est pourquoi, il sera vraisemblablement fait une exception pour Intergas car les obligations inhérentes à l’octroi des primes flamandes seront, en l’espèce, difficiles à remplir. Elia gère avant tout le réseau à haute tension, mais fournit également en direct les grands consommateurs industriels. La société met des moyens à disposition afin d’économiser l’énergie primaire auprès des clients liés à son réseau à une tension égale ou moindre à 70 kiloVolts.
Energiesparen.be La politique de primes est différente qu’il s’agisse de particuliers ou de sociétés. Cependant, il n’est fait aucune scission entre bâtiments Adresses utiles individuels et collectifs. Comme les conditions Primes à l’énergie: www.energiesparen.be d’obtention varient à Premiezoeker: www.premiezoeker.be chaque exercice, veillez Premiezoeker Flandres Occidentales: www.west-vlaanderen.be/leefomgeà consulter les brochures ving/huisvesting/subsidietool.htm éditées cette année. Les Infos Générales sur le secteur de l’énergie: www.vreg.be plus récentes se trouvent Primes à la production d’énergie solaire: www.vreg.be - tel. 02-553.13.53 dans votre maison Numéro d’informations gratuit: tel. 0800-30201 communale et dans la
plupart des bibliothèques publiques. Si la lecture de cette masse de papier vous effraie, Internet constitue désormais un media bien plus rapide. Surfez sur www. energiesparen.be en Flandres ou www. energie.wallonie.be au sud du pays, vous y trouverez le nom du gestionnaire de réseau pour votre commune. Il faut généralement visiter les sites web des intercommunales pour trouver les formulaires de sollicitation et ceux-ci ne sont pas toujours des exemples de clarté. Un simple appel au numéro gratuit 0800-30201 peut alors constituer un gain de temps. Premiezoeker.be Sur le site web www.premiezoeker.be, il vous suffit simplement d’encoder le code postal ou le nom de votre commune. Vous obtiendrez un aperçu de tous les subsides auxquels vous pouvez prétendre et pas uniquement ceux qui ont trait à l’énergie. Dans la plupart des cas, le site reprend toutes les informations nécessaires ainsi que les formulaires de demande. Malheureusement, le site compte deux gros points noirs. Premièrement, si la liste des communes est bien complète, toutes n’ont pas encodé les primes locales qu’elles proposent ou elles l’ont fait de façon incomplète. Leurs habitants peuvent donc y trouver les autres subsides mais pour les interventions proposées par leur agglomération, un coup de fil ou une visite à la maison communale s’impose encore. Deuxièmement, Premiezoeker comporte nettement moins d’informations sur les primes proposées par les gestionnaires de réseau. En outre, le site se limite aussi aux primes destinées aux habitations. Une version plus complète du site destinée à la province de Flandre Occidentale est déjà accessible sur le portail de cette province. La majorité des conseils provinciaux limitent leur aide à un soutien technique et informatif. Le Brabant Flamand constitue toutefois une exception à la règle. En effet, la province multiplie par deux certaines primes octroyées par les gestionnaires de réseau. Ce double soutien rend certains investissements énergétiques très intéressants. p Koen Mortelmans
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SUBSIDIES | USEFUL La Région Flamande INTERVENTION 3 Budget pour conseil économique Le Budget pour Conseil Economique (Budget voor Economische Advies) est une nouvelle mesure de subvention intégrée. Les PME peuvent acheter des services destinés à promouvoir l’esprit d’entreprise, des formations, des conseils ou du monitorat. Ils peuvent être utilisés pour payer un audit énergétique. Hauteur: 50% Info: tel.: 02-547. 55.65, bea@sodexho-pass.be, www.beaweb.be INVESTISSEMENTS 3 Description Pour les entreprises qui, en Région Flamande, veulent réaliser des investissements favorables au milieu ou dans le domaine de l’énergie. Une prime écologique est, entre autres, accordée pour les investissements réalisés dans l’énergie renouvelable (énergie éolienne, panneaux solaires photovoltaïques, chauffe-eau solaire, énergie hydraulique), les installations de cogénération et une liste limitative de 400 technologies. Hauteur: de 25 à 40% Les restrictions: Maximum 3,6 millions d’euros d’aide pour un investissements dans la cogénération et/ou dans les énergies renouvelables. Maximum 1,8 millions euros d’aide pour les autres investissements écologiques. Info: tel.: 02-553.46.30, paul.zeebroek@ewbl.vlaanderen.be, www. vlaanderen.be/ecologiepremie 3 Aide pour les projets de démonstration novateurs en technologies d’énergie renouvelable. Pour la partie innovante de nouvelles technologies. Les résultats seront rendus publiques afin d’étendre ces nouvelles technologies en Flandres. Les priorités actuelles sont: › Utilisation de copeaux ou de sciures de bois dans les chaudières à haut rendement pour le chauffage de bâtiments de société ou d’autres applications industrielles, agricoles ou horticoles. › La cogénération dans les serres horticoles avec pour combustible le biogaz émanant de la sur-fermentation de courants organiques sélectionnés (pas de gaz de décharge), avec l’aide éventuelle d’une micro-turbine; › La cogénération dans l’agriculture et l’horticulture avec pour combustible au moins 50% de bio-carburant solide ou liquide; › Le fumage du CO2 au départ de sources d’énergie renouvelable; › La production d’électricité en appliquant l’ORC (Cycle Organique de Rankine), actionné par des sources d’énergie renouvelable (tous secteurs). Hauteur: maximum 50% des coûts liés à la partie innovante de la nouvelle technologie (HTVA) Les restrictions: maximum 250.000 euros Info: tel.: 02- 553.46.09, fax: 02-553.46.01, wim.buelens@ewbl.vlaanderen.be 3 Soutien à l’innovation écologique Destiné aux projets ciblés sur un des sept objectifs suivants: économie d’énergie, économie de matières premières, réduction des émissions de matières nocives pour l’environnement, réduction des déchets et autres nuisances sur le milieu, développement de sources d’énergie ou de matière premières renouvelables, Réemploi ou possibilité de recyclage de matières premières, augmentation de la durée de vie des produits et processus. Trois sortes d’activité entrent en considération pour obtenir l’aide de base: la recherche industrielle élémentaire orientée vers la génération de nouvelles connaissances (50% des frais acceptés du projet), activités de prototype ou de développement qui prônent la conversion de la connaissance technologique dans des projets visant des produits nouveaux ou modifiés et améliorés, ou une amélioration des procédés et services (25%), des activités qui combinent les deux reprises ci-dessus (38%). Hauteur: 50% - 25% - 38% Info: tel.: 02-209.09.89, dto@iwt.be 3 Soutien complémentaire pour les innovations favorables au milieu Le pourcentage de base est augmenté de 10% si une des trois conditions suivantes est remplie: exécution par des PME, le projet bénéficie du label Eureka et au moins deux pays de l’Union Européenne y sont représentés, le projet répond aux critères d’autres actions spécifiques (par exemple le développement de technologie durable ou dans le domaine des objectifs EFRO). Hauteur: 10% Info: tel.: 02-209.09.89, dto@iwt.be
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3 Certificats verts Prix en hausse pour les certificats verts à partir de 2006. Les entreprises peuvent cumuler ces certificats verts avec la prime écologique. Hauteur: 450 Euros / 1.000 kWh, garantis pendant 20 ans. En 2006 et en 2007, les particuliers reçoivent 10% de soutien à l’investissement en plus. Info: tel.: 02-553.46.27, bart.hedebouw@ewbl.vlaanderen.be, www.vreg.be 3 Certificats Cogénération Les produits lies à la cogénération peuvent obtenir auprès de la VREG des certificats cogénération pour les économies qui y sont liées (économie d’énergie primaire) et qui ont été réalisées en Région Flamande à l’aide d’une installation de cogénération qui répond aux standards de qualité en vigueur pour ce type d’installation. Un certificat cogénération atteste que 1.000 kWh d’énergie primaire ont été épargnés à l’aide d’une installation de cogénération de qualité, en comparaison avec une même quantité d’électricité et/ou d’énergie mécanique et chaleur, produite séparément. Info: tel.: 02-553.13.79, info@vreg.be, www.vreg.be 3 Prime à l’amélioration des habitations Destinée aux travaux d’améliorations. Certains d’entre eux peuvent avoir des répercussions favorables sur les prestations énergétiques, bien que les conditions d’attribution ne prennent pas cet aspect en considération. (par exemple: les travaux de toiture, aux châssis extérieurs et aux installations électriques) Hauteur: Les restrictions: diverses, entre autres le niveau des revenus Info: tel.: 03-224.61.16 (Anvers), 011-26.41.75 (Limbourg), 09-265.45.11 (Flandres Orientales), 050-44.29.02 (Flandres Occidentales), 016-24.97.77 (Brabant Flamand), www.wonen.vlaanderen.be
Province du Limbourg INTERVENTION 3 Conseils sur plan Les personnes qui construisent ou qui rénovent de façon durable reçoivent une réduction de 100 euros lors d’un avis sur plan au Centre pour la Construction Durable. Hauteur: 100 %
Province du Brabant Flamand INTERVENTION 3 Chauffage solaire Doublement de la prime du gestionnaire de réseau, tant pour les entreprises que pour les habitations. Info: Tel.: 016-26.76.67, sophie.petre@vl-brabant.be 3 Isolation de toit Doublement de la prime du gestionnaire de réseau, tant pour les entreprises que pour les habitations. Info: tel.: 016-26.76.67, sophie.petre@vl-brabant.be
Les gestionnaires de réseau RECHERCHE ET INVESTISSEMENTS La plupart des primes à l’énergie sont distribuées par les gestionnaires de réseau. Leur nature et leurs conditions d’accès peuvent donc être sensiblement différentes. Il s’agit principalement d’audits énergétiques, de chauffage, d’isolation et d’énergie solaire (pour les sociétés et les habitations), de moteurs à haut rendement, de (ré) éclairage, de régulateurs de fréquences, de récupérateurs de chaleur et de l’achat d’appareils de mesure (pour les sociétés). Sur www.vreg.be, vous trouverez une liste reprenant tous les gestionnaires de réseau actifs en Flandres tant pour l’électricité que pour le gaz naturel. Cette liste reprend sites web, adresses e-mail et numéros de téléphone.
Les communes INVESTISSEMENTS La politique de prime au niveau communal ne varie pas seulement fortement de commune à commune. En effet, il existe également un système par lequel une prime communale peut être combinée avec une prime octroyée par une plus haute instance. Un bon exemple en la matière est la prime pour les toits verts (à haute valeur d’isolation). La Flandres fournit l’argent avant l’allocation mais il revient à chaque commune de décider si elle sera d’application sur son territoire. nr2 energymag | 49
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AGENDA
NOVEMBER p NOVEMBRE
Foires & Exhibitions u 18-20/9, Nürnberg (D) International Trade Fair IKK 2006 - 27. Refrigeration, Air Conditioning, Ventilation
u 3-4/10, Heusden-Zolder Forum Energiebesparingsforum www.centrumduurzaambouwen.be
www.ikk-online.com
u 20-21/9, Brussels Fair ECL: Electricité, communication, éclairage
u 16-17/10, Brussels Conference 2nd Annual European Energy Policy Conference 2006 www.epsilonevents.com
www.easyfairs.com
u 25-26/9, Bruges Conference Conference Biomass for energy
http://www.conf-aim.skynet.be/ green_family
http://epic.entpe.org/
u 21-22/11, Antwerpen Fair Industrie & Projectbouw www.easyfairs.com
u 18/10, Bruxelles Colloque Transport et énergie Gibec
www.northseabioenergy.org
u 03/10, Liège Conference International Conference The Green Family. How to reduce residential environmental impact?
u 20-22/11, Lyon (F) Conference EPIC 2006, 4th European Conference on Energy Performance & Indoor Climate in Building.
u 28/11 - 01/12, Lyon (F) Fair Pollutec www.pollutec.com
u 8-9/11, Paris (F) Fair Ecobuilding Performance, Performance énergétique et développement durable des bâtiments.
u 11-13/12, Liège Conference 7th International Conference on System Simulation in Buildings (SSB)
www.ecobuilding-performance.com
http://www.ulg.ac.be/labothap/
u 06/11, Antwerpen Opleiding Werken met stoom www.vik.be
u 07/11, Antwerpen Opleiding Energie-efficiëntie www.vik.be
u 08/11, Antwerpen Opleiding Dimensioneren van elektromechanische aandrijfsystemen www.vik.be
u 08, 15, 22 & 29/11, Liège Utilisation Rationelle de l’Energie - U.R.E. Formation www.cefortec.be
u 10/11, Elewijt Opleiding Subsidies en heffingen op milieuen energievlak www.kluwer.be
SEPTEMBER p SEPTEMBRE u 4 - 8/9, Douai (F) et Courtrai Opleiding Basic course Cogeneration www.cogenvlaanderen.be
u September, Brussel Studiedag WKK in vlaanderen www.cogenvlaanderen.be
u September, België Studiedag Energiezorgsystemen voor bedrijven (industrie en tertiaire sector) www.energik.be
u September, België Studiedag Verlichting en relighting. www.energik.be
u September, België Studiedag Stand van zaken energieboekhouding, energiecertificaten, energieprestatieregelgeving
u 12/09, Bruxelles Colloque L’utilisation rationnelle de l’énergie, de l’eau et des consommables dans l’entreprise
u 10/10, Antwerpen Opleiding Praktijk van de geotechniek
www.ibgebim.be
u 11/10, Antwerpen Opleiding Aardingssystemen (TT, TN, IT) in industriële elektrische installaties
u 13/09, Namur Séminaire Tribune Energie
www.vik.be
www.vik.be
www.ccinamur.be
u 18/09, Antwerpen Opleiding Elektriciteit op de werf
u 11/10, Antwerpen Opleiding Verwarmingstechnische calculaties
www.vik.be
www.vik.be
u 21/09, Bruxelles Formation Développement Durable ”L’éco-construction”
u 12/10, Mechelen Opleiding Energie besparen in de industrie
www.vik.be
u 13/11, Antwerpen Opleiding Energieprestatierichtlijn in Vlaanderen www.vik.be
u 14/11, Gent Opleiding Energiezorg en efficiënt energiebeheer http://www.stichtingbedrijfsmanagement.be
u 23/11, Bruxelles Formation Développement Durable - ”Le label éco-dynamique”
www.klu.be
www.avcb-vsgb.be
u 30/09, Heusden-Zolder Infosessie Duurzaam bouwen
u 20/10, Antwerpen Opleiding Energiebesparingen in de procesindustrie
u 25/11, Heusden-Zolder Infosessie Duurzaam bouwen
www.cedubo.be
www.vik.be
www.avcb-vsgb.be
OKTOBER p OCTOBRE
www.energik.be
u 06/09, Antwerpen Opleiding HVAC
www.vik.be
u 10/11, Antwerpen Opleiding Klimatisatie van gebouwen
u 05, 12, 19 & 26/10, Liège Formation Principe des installations solaires combinées pour la production d’eau chaude et le chauffage des locaux (module solaire avancé) www.cefortec.be
u 26/10, Bruxelles Formation Développement Durable - ”L’écoconstruction” www.avcb-vsgb.be
www.cedubo.be
u 28-30/11, Ecully (F) Formation PHOTON Réseau 2006 www.ademe.fr
DECEMBRE p DECEMBER
u 28/10, Heusden-Zolder Infosessie Duurzaam bouwen
u 6 - 7/12, Charleroi Forum Energie et environnement
www.cedubo.be
www.charleroiexpo.be
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