Energymag 3 fr

Page 1

energymag the energy manager magazine

6,50 €

Bimestriel d’information | Edition française | septembre - octobre 2006 | n° 3 | www.energymag.be

COVER STORY

Dexia Insurance passe à l’électricité solaire La plus grande installation photovoltaïque du pays sous le signe du changement climatique MARCHE

Services énergétiques Un marché de 15 milliards €!

DOSSIER VAPEUR

Réseaux vapeur De 10 à 15% d’économies potentielles

Optimisation Huit techniques à la loupe

Prayon Un programme de 2,7 millions € d’économies annuelles

MANAGEMENT

Produire renouvelable Tirez parti des certificats verts

Directive PEB Où en est-on avec la certification énergétique des bâtiments?

EFFICIENCY

Borealis Un “conseil” de l’énergie chez Borealis

Supermarchés Le plan de bataille de Delhaize

TECHNOLOGY

Les doubles façades ventilées Performant sur l’acoustique, à optimiser sur le plan énergétique.

Renogen Bureau de depot : Bruxelles X.

La flexibilité biomasse

1 cover N3 fr.indd 1

FreeMind Consulting Pour une gestion intelligente du bâtiment

RENEWABLE

L’Europe des renouvelables Où en est-on? Où va-t-on?

16/09/06 14:10:06


Comment rester à l’abri des intempéries énergétiques ?

Découvrez les nouveaux outils développés par GfE pour vous protéger de la volatilité du prix des énergies. Téléphonez au 056/60.04.04 ou consultez www.gfe-em.com

ENERGY MANAGEMENT

BELGIUM

FRANCE

I TA LY

THE NETHERLANDS

international energy consultants •

GERMANY

CZECH REPUBLIC


Energymag, the energy manager magazine In Site Sprl Rue J. Coosemans 107 B-1030 BRUXELLES Tél. +32 (0)2 737 91 19 Fax +32 (0)2 735 30 97 Gérant : Jean-François MARCHAND

REDACTION Energymag Rue Coosemans 107 1030 Bruxelles redaction@energymag.be Tél. +32 (0)2 737 91 19 Fax +32 (0)2 735 30 97

éedito

Rédacteur en chef : Jean-François MARCHAND (jfmarchand@energymag.be) Secrétaire de rédaction : Jean HINS (jhins@energymag.be) Journalistes et collaborateurs : Jean CECH, Ismaël DAOUD, Koen MORTELMANS, Didier SEGHIN, Alfons VANBERGEN, Philippe VAN DEN ABEELE, Peter VANSINA, Philipe VERNIN, Laurent van STEENSTEL. Adressez vos communiqués de presse à redaction@energymag.be

PRODUCTION Responsable : Jean HINS (jhins@energymag.be) Graphisme : Florence DEMOLIN (fdemolin@energymag.be) Photogravure : Lithotec Imprimerie : Kliemo

PUBLICITE Responsable: Jean-François MARCHAND (jfmarchand@ energymag.be) Tél. +32 (0)2 737 91 19 Fax +32 (0)2 735 30 97

ABONNEMENTS (1 an = 6 numéros) Contact : Jean HINS (abonnements@energymag.be) Un abonnement peut être souscrit à tout moment. Communiquez votre nom et adresse au service abonnement ou téléchargez notre formulaire d’abonnement sur www.energymag.be/abonnement.html. Abonnements en Belgique: 33 € Abonnements à l’étranger : 58 € (CEE) Paiement par virement au n° 310-1223352-74 Pour inscription, changement d’adresse ou tout autre problème d’abonnement abonnements@energymag.be Tél +32 (0)2 737 91 11 Fax +32 (0)2 735 30 97 Diffusion par abonnement et mailing ciblé. 10.000 ex - une édition en français + une édition en néerlandais. Il existe également une édition d’expression néerlandaise. Merci de nous contacter, si vous souhaitez la recevoir en lieu et place de l’édition française. Editeur responsable : Jean-François MARCHAND, Rue Coosemans 107, B-1030 BRUXELLES Photo de couverture : Guy Roelandt (CEO Dexia Insurance Belgium). Photo par Laurent VAN STEENSTEL.

Une grossière erreur? Dans notre précédente édition, une coquille malheureuse nous a fait écorcher le nom de Francis Verheughe, CEO de Siemens Belgique. Qu’il veuille bien nous en excuser. Les erreurs, hélas, sont fréquentes. On pourrait ainsi se demander si le gouvernement belge n’a pas commis, lui aussi, une grossière erreur l’an dernier. Car après avoir lâché avec autant de facilité et à si bon prix la pépite énergétique du royaume, on ne peut que constater qu’il est à la peine aujourd’hui pour faire entendre sa voix. À l’heure où la plupart des gouvernements reconnaissent que l’on ne pourra pas faire l’économie du nucléaire dans le contexte énergétique de demain, à la fois pour garantir une compétitivité des prix et une indépendance énergétique, quelle est encore la marge de manœuvre belge? Sans parler de la question de la concurrence? La passion avec laquelle se déchirent les députés français sur la fusion Suez-GDF donne un aperçu de ce que sera vraisemblablement l’emprise de la politique française sur le futur groupe en cas de fusion. Resté très discret depuis l’annonce de cette fusion, la sortie récente du Premier Ministre Guy Verhofstadt montre la volonté de corriger le tir. Ce que Suez-GDF considéreront comme un remède de cheval est sur la table: un démantèlement partiel de leur monopole sur notre territoire, touchant à la fois la question du nucléaire et du gaz. Outre la cession de la participation de 25% que détient Gaz de France dans la SPE, le partage du gâteau nucléaire d’Electrabel et de ses faibles coûts de production sont nommément visés. Sur le volet gazier, les conditions sont aussi posées: le Premier Ministre exige des changements dans la structure du capital du gestionnaire des réseaux gaziers, Fluxys, dont Suez détient la majorité. Suez semble déjà avoir lâché du lest en réduisant récemment sa participation de 57 à 51% dans Fluxys, via un échange de part avec le holding communal Publigaz, l’opération renforçant par ailleurs l’emprise de Suez sur Distrigaz (6% de Fluxys contre 4,6% de Distrigaz). Cette opération faisait cependant partie des accords de la “Pax Electrica”. Sera-ce suffisant? Apparemment non. L’idée d’une scission de Fluxys circule dans les couloirs gouvernementaux. Dans ces conditions quel sera encore l’intérêt de la fusion Suez-GDF? De plus en plus de voix en France le clament, y compris dans le rang des actionnaires de Suez. Au niveau belge, les réponses ne devraient pas tarder à venir, car la sortie musclée du gouvernement prépare un autre terrain: la rentrée parlementaire du 10 octobre prochain. L’énergie prendra, dit-on, une place importante dans le discours de rentrée de Guy Verhofstadt. Enfin, pourrait-on dire.

lishing communication & pub

in s it e

Tous les textes sont protégés par des droits d’auteurs. Toutes les publicités sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tout ou partie de cette publication ne peut être reproduit(e) ou publié(e) sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit (impression, photocopie, microfilms, supports magnétiques) sans la permission préalable de l’éditeur.

Jean-François Marchand n°3 energymag | 3

3 Edito fr.indd 3

18/09/06 11:59:30


Qui sait compter passe au gaz naturel.

Surfez vite sur www.gazinfo.be et voyez combien vous allez économiser en passant au gaz naturel. Le gaz naturel ne vous offre pas seulement une plus grande tranquillité d’esprit. Grâce à son rendement élevé, c’est aussi une énergie très avantageuse. Vous voulez savoir combien vous allez économiser si vous optez pour le gaz? Pas besoin de dépenser beaucoup d’énergie pour vous faire une idée: surfez sur www.gazinfo.be et faites le test de comparaison.

GASGEN21780_MON_297x210_F 1

9/7/06 3:21:41 PM


> 24 DOSSIER VAPEUR DE 10 À 15% D’ÉCONOMIES POTENTIELLES

Le VITO a analysé treize techniques parmi les Best Availables Technologies (BAT) pour optimiser un réseau vapeur. Tour d’horizon.

SOMMAIRE MARKET

EFFICIENCY

6 COVER STORY

34 COMMERCIAL

Énergie verte: les compagnies d’assurance donnent le ton!

Supermarchés: le plan de bataille de Delhaize

9 ACTEURS

38 INDUSTRY

10 EUROPE

Borealis: un “conseil” de l’énergie chez Borealis

Focus: les infrastructures électriques à l’épreuve de la canicule 12 BELGIQUE

Focus: le nucléaire et sa “rente” sur le tapis 14 INTERVIEW

Belgique diminue de 6% ses consommations

TECHNOLOGY 40 BUILDING

Les doubles façades ventilées: performant sur l’acoustique, à optimiser sur le plan énergétique.

Luc Onockx, European Energy Sales Leader Honeywell

43 COGENERATION

16 TRENDS

45 BUILDING

MANAGEMENT

FreeMind Consulting: pour une gestion intelligente du bâtiment

18 BUILDING

RENEWABLE

Directive PEB: où en est-on avec la certification énergétique des bâtiments?

> 34 En deux ans, Delhaize

Renogen: la flexibilité biomasse

46 EUROBSERVER

L’Europe des renouvelables: où en est-on? Où va-t-on?

> 32 Les doubles façades: une technique en vogue à optimiser

20 ELECTRICITE VERTE

Produire renouvelable: tirez parti des certificats verts

49 ENERGY PARTNERS 50 AGENDA

24 DOSSIER VAPEUR > Réseaux vapeur De 10 à 15% d’économies potentielles > Optimisation Huit techniques à la loupe > Prayon Un programme de 2,7 millions € d’économies annuelles

> 14 Services énergétiques:

n°2 energymag | 5

un marché de 15 milliards €! 5 Sommaire fr.indd 5

16/09/06 15:53:21


MARKET | COVER STORY

Énergie verte

Dexia Insurance Belgium inaugure la plus grande installation solaire photovoltaïque du pays… sous un déluge de pluie! L’illustration parfaite du nouveau paradigme de l’énergie: la cause, l’effet et la solution réunies en une même image. Où quand une compagnie d’assurance met en garde contre les changements climatiques le parapluie à la main. Qui mieux qu’un assureur peut nous prédire l’avenir? Ces entreprises passent leur temps à actualiser, modéliser, évaluer, coter les risques, de toutes natures, en tout lieux. Normal, c’est leur modèle économique: elles vivent de la prime de risque. Et le risque, pour elles, aujourd’hui, il tient en deux mots: changement climatique.

mondial en 2004 causés par les catastrophes naturelles. Un montant qui doublera tous les 10 ans. Et le PNUE d’en conclure que la fréquence élevée des catastrophes naturelles dues au changement climatique pourrait à l’avenir affaiblir banques et assureurs, voire les mener à la faillite.

Élargir l’horizon Une facture qui doublera tous les 10 ans

La plus grande installation photovoltaïque de Belgique: 330 panneaux (458 m2) montés sur le toit de l’entrepôt administratif de Meise des Assurances populaires, filiale de Dexia Insurance. L’installation produira 42.800 kWh par an et bénéficie des certificats verts qui contribueront pendant 20 ans à la rentabilité supplémentaire de l’investissement.

L’énergie, si c’est l’input, c’est aussi l’output: les gaz à effets de serre. Dans le contexte de plus en plus clair d’un changement climatique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est une condition de compétitivité au sens strict mais aussi au sens large. Peut-être plus que jamais! Car à quoi bon être compétitif dans un marché globalisé qui risque (court?) le chaos par ses dérives environnementales. Lorsque la plus grande compagnie de réassurance au monde, SwissRe, s’inquiète auprès de ses clients - les plus grandes multinationales de la planète - des mesures qu’ils prennent pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et évaluer leur capacité à atteindre les objectifs du protocole de Kyoto, il y a lieu de réfléchir. Car un assureur a toujours une calculette en tête: le coût de réparation. Celui-ci a été évalué par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE): 120 milliards de dollars de dommages au niveau

Face à ce constat, les entreprises ont un rôle à jouer, chacune à leur niveau. Certes, leurs impératifs de compétitivité sont stricts et le marché rude. Le sacro-saint ROI a encore de beaux jours devant lui, sans nul doute à juste titre. Mais les CEO et les CFO devraient élargir leur horizon. Il n’est plus normal, aujourd’hui, que le siège social d’une grande entreprise nationale, labellisée Eco-dynamique par l’Institut Bruxellois de l’Environnement, preuve de son niveau “d’excellence” sur le plan environnemental, brûle chaque nuit l’équivalent de la consommation quotidienne de 1000 ménages pour éclairer des bureaux vides! Simplement parce que l’investissement dans une technologie adéquate de régulation de l’éclairage n’est pas rentable en moins de trois ans. Disons le franchement, sans le soutien du board management, les vrais choix ont du mal à passer. Aussi, lorsque Guy Roelandt, CEO de la première compagnie d’assurance belge annonce la plus grande installation photovoltaï-

© L. van Steensel

Les compagnies d’assurance donnent le ton! que du pays – un petit 458m2! - cela peut prêter à sourire, mais force est d’applaudir, des deux mains. Non seulement parce que cette entreprise tire parti des mesures de soutien mises en place au niveau des pouvoirs publics - rappelons que l’électricité solaire est subventionnée en Flandre à hauteur de 450 € par 1000 KWh produits via le mécanisme des certificats verts - mais sans aucun doute parce qu’elle le fait, sous l’impulsion de son management. Et ce n’est pas là sa seule réalisation!

Le solaire malgré la pluie L’autre idée reçue à laquelle il faut tordre le cou: toutes les sources d’énergies alternatives, y compris le solaire, ont leur place même dans un pays où la drache est patrimoine national. La production d’électricité photovoltaïque est proportionnelle à la quantité de lumière. Il suffit donc qu’il fasse jour pour que les panneaux produisent. Et si un panneau de 20m2 (2 KW de puissance) ne fournit pas autant d’électricité à Berlin qu’à Séville, il couvre néanmoins 57% des besoins annuels d’un foyer de référence (3250 KWh/an). Ainsi dans nos contrées, l’ensoleillement suffirait à fournir la moitié des besoins en électricité domestique! Et sa production est rentable, dès lors que l’on accepte une idée simple: un bâtiment vivra au minimum quatre fois le temps nécessaire à rentabiliser l’investissement, soit 10 ans. Ce qui est valable dans le résidentiel l’est également dans les bâtiments commerciaux, comme le prouve aujourd’hui Dexia Insurance. Alors, à quand la généralisation dans les entrepôts et les immeubles de bureaux? Concluons en disant que si notre économie a besoin d’emplois, l’Allemagne a trouvé une solution: avec 42.500 employés et un chiffre d’affaires de 3,7 milliards d’Euros l’an dernier, l’industrie solaire y est en plein boom. p Jean-François Marchand

6 | energymag n°3

6-15 Market fr.indd 6

16/09/06 11:33:01


04 Honeywell fr.indd 1

23/07/08 11:01:11


www.concerto.be

Le partenaire gazier

> de l’industrie > des producteurs d’électricité > des distributeurs et revendeurs de gaz naturel

Pour la fourniture de gaz naturel, des conseils au sujet de l’URE, des campagnes de mesures et des formations

Distrigaz SA Rue de l’Industrie 10 BE – 1000 Bruxelles Tél.: +32 (0)2 557 30 01 Fax: +32 (0)2 557 31 12 e-mail: info@distri.be www.distrigaz.be

Votre partenaire gazier

DIST 0607-026_Annonce_a4_EN-0-101 1

14/09/06 14:10:25


ACTEURS | MARKET

Suez relie les marchés internationaux du gaz Fin août, un méthanier en provenance d’Atlantic LNG - un producteur de gaz naturel liquéfié (GNL) basé à Trinidad & Tobago - est arrivé au Japon pour décharger 130.000 m3 de GNL destinés à Osaka Gas. Sur le trajet du retour, le méthanier prendra, en Asie, livraison d’un chargement destiné à Distrigaz (Zeebrugge). Aux commandes de l’opération: Suez Global LNG. La démonstration? Le groupe Suez livre et s’approvisionne partout dans le monde. Suez qui détient une flotte de 6 méthaniers démontre ainsi la flexibilité de ses sources d’approvisionnement par sa capacité à faire appel aux possibilités d’arbitrage entre les bassins atlantique et pacifique. “En établissant des accords-cadres avec l’ensemble des acteurs majeurs du secteur du GNL, Suez s’est positionnée favorablement en vue de nouveaux projets dans le domaine du GNL aux États-Unis (Massachusetts et Floride) et en Amérique du Sud (Chili et Brésil). Cette transaction démontre la position unique de SUEZ parmi les principaux opérateurs du secteur, position que nous souhaitons encore renforcer dans les années à venir”, a déclaré Dirk Beeuwsaert, CEO de SUEZ Energy International.

GfE energy management repris par la société américaine Summit Energy Le signe que le marché du conseil énergétique s’internationalise, le plus gros conseil belge passe aux mains de la société américaine Summit Energy. Basée à Waregem, GfE est actif en Belgique, France, Allemagne, Italie et Pays-bas. L’entreprise fondée en 1971, était toujours aux mains de son manager, Jacques D’Hondt. Ensemble, le groupe emploiera 237 personnes et pèsera près de 12 billions $ d’achats d’énergie pour les plus grandes entreprises mondiales. “L’Europe est un marché en croissance pour le conseil énergétique, principalement parce que l’achat des énergies est encore majoritairement pris en charge par les directions d’usine. Aux Etats-Unis, les grandes entreprises ont centralisé leurs achats d’énergie, notamment pour se protéger contre la volatilité des prix, une tendance qui a mené à d’importantes économies et qui se développe en Europe et ailleurs dans le monde”, explique Jim Headlee, CEO de Summit Energy. Le groupe entend s’étendre dans les pays de l’Est avant de suivre ses clients en Asie et en Amérique Latine.

ELECTRABEL: LE SITE DE BERINGEN VENDU À E.ON En octobre de l’année dernière, le gouvernement fédéral belge avait exigé d’Electrabel diverses mesures en particulier la cession à d’autres opérateurs des sites pouvant accueillir une capacité totale de production de minimum 1 500 MW. Le site de Beringen (20,5 ha) a aujourd’hui trouvé preneur; E.ON Kraftwerke. Le géant allemand fait ainsi son entrée sur le territoire belge. La procédure pour les sites de Sint-Pieters-Leeuw et Marchienne-au-Pont est toujours en cours.

CEGELEC SÉDUIT LE PERSGROEP Le Persgroep a confié à Cegelec le chauffage et la ventilation des bâtiments de production et des bureaux, le refroidissement des machines et la distribution d’air pressurisé de sa nouvelle imprimerie Euro Print Center, un site de 32.000 m2 situé à Lokeren. En avril dernier, Cegelec a également entamé les travaux de génie climatique, sanitaire et de protection incendie du nouveau terminal de l’aéroport de Charleroi-Bruxelles Sud. D’une superficie de 20 000 m2, sa mise en service est prévue pour l’été 2007. Pour ce projet, la proximité et la connaissance approfondie des techniques de stockage de glace, de cogénération et de plafonds froids ont fait la différence par rapport à la concurrence.

UN NOUVEL ACTEUR EN FLANDRE: INFRAX Les trois intercommunales pures de distribution d’électricité et de gaz naturel Interelectra, Iveg et WVEM ont créé la nouvelle SCRL Infrax, qui gèrera les activités opérationnelles des sociétés participantes. Les trois intercommunales continuent à exister comme entités séparées et restent propriétaires de leurs infrastructures. La collaboration via Infrax permettra d’améliorer l’efficacité et de diminuer les coûts. Avec la création d’Infrax, le secteur de la distribution en Flandre prend définitivement forme. Rappelons que plus tôt dans l’année, les intercommunales mixtes ont elles-mêmes créé Eandis dans le même but. www.infrax.be

SCHNEIDER PREND DE LA VITESSE Schneider Electric annonce l’acquisition de l’Autrichien VA Tech Elin EBG Electronik en Autriche. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de croissance développée par le Schneider dans la variation de vitesse de forte puissance. L’acquisition fait suite au partenariat de longue date entre les deux sociétés ainsi qu’à la création de la jointventure entre Schneider Toshiba Inverter et Va Tech Elin EBG Electronik en 2004. “Elle permet de renforcer la position de Schneider Electric dans le segment croissant des variateurs de vitesse de forte puissance (> à 75 kW)”, se félicite Michel Crochon, DG de la business unit Automation. En effet, Va Tech Elin EBG Electronik bénéficie d’une

longue expérience et d’un savoir-faire reconnu dans le développement et la fabrication de produits et de solutions dans le domaine de la variation de vitesse de forte puissance.

GE SUPPLY REPRIS PAR REXEL Début août, Rexel a finalisé le rachat de GE Supply, l’activité de distribution de matériel électrique de GE Consumer & Industrial division de General Electric. Grâce à cette acquisition, Rexel conforte sa position de leader mondial de la distribution de matériel électrique et compte désormais près de 1 900 agences dans le monde pour un chiffre d’affaires avoisinant les 10 milliards €.

SPE, LUMINUS, CITYPOWER ET ALG NÉGOCE NE FONT PLUS QU’UN Le 31 juillet dernier, la SPE a repris formellement les sociétés Luminus, Citypower et ALG Négoce. Cette fusion n’a pas d’impact pour le client final, toutes les dispositions contractuelles étant reprises intégralement par la SPE. Depuis le 1er août, les clients gaz et électricité de Luminus, Citypower et ALG Négoce sont livrés et facturés par la SPE. Signalons que les marques Luminus et Citypower continueront toutefois d’exister et deviennent de fait les noms de marque de la SPE. Seule la marque ALG Négoce passe à la trappe, les contrats clients étant repris sous le branding de Luminus.

ELECTRABEL (ENCORE) ÉTOFFE SON RÉSEAU AUX PAYS-BAS La moisson fut bonne cet été pour Electrabel. Après avoir repris le 6 juillet dernier les activités de Rendo Energie l’énergéticien raflait quatre jours plus tard celles de Cogas Energie. Ensemble, ces deux fournisseurs et distributeurs d’électricité et de gaz totalisent 480.000 clients chez nos voisins bataves. Avec ces deux acquisitions, Electrabel, qui n’était actif que sur le marché des PME, prend pied sur le marché résidentiel. La bataille pour 2007, date de la libération complète du marché, s’intensifie.

SPE TOUJOURS: CENTRICA ENTEND PRENDRE LE CONTRÔLE Fin août, Centrica a confirmé son intention de jouer de son droit de préemption sur les 25,5% détenus par GDF dans le capital de la SPE en cas de cession. Gaz de France laissant entendre de son côté qu’elle serait prête à céder sa participation pour satisfaire les exigences de la commission européenne dans le cadre de la fusion Suez-GDF. En cas de rachat, Centrica deviendrait avec 51% l’actionnaire majoritaire de la SPE. L’entreprise affirme également son intention d’investir dans de nouvelles capacités de production. Le chiffre sur la table: 500 millions €.

n°3 energymag | 9

6-15 Market fr.indd 9

16/09/06 11:33:49


en bref [ TRANSPORT AÉRIEN ]

Bientôt la fin des indulgences? La publication d’un rapport de l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) sur l’impact du transport aérien en matière d’effet de serre a jeté un froid sur le Parlement européen. Le document conclut en effet que la hausse des émissions de C02 dues au trafic aérien correspond pratiquement au quart des… réductions obtenues à grand peine au niveau des autres secteurs européens concernés - eux - par le protocole de Kyoto. Du coup l’exception dont bénéficient nos chers avions de ligne fait sérieusement tache, tout comme les plantureuses subventions et allègements fiscaux dont bénéficie le secteur. Fin juin, les députés européens sont revenus plus fermement que jamais sur l’idée d’une taxe sur le kérosène et l’intégration du secteur aérien dans le système européen d’échange de quotas d’émissions.

[ R&D ] La lévitation magnétique au secours des éoliennes L’idée vient de Chine, où elle est déjà mise en application sur la ligne ferroviaire du Transrapid (Shangai), à l’instar du Maglev japonais. Il s’agit de réduire au maximum les frottements, là sur les rails, ici dans les turbines des éoliennes, grâce à la lévitation magnétique. Elle permettrait, disent les chercheurs chinois de Guangshou qui effectuent ces recherches, de pouvoir profiter des vents très faibles (à partir de 1.5 mètre/seconde) et de produire 20% d’électricité en plus.

10 | energymag n°3

6-15 Market fr.indd 10

[ FOCUS ]

Les infrastructures électriques à l’épreuve de la canicule Des températures records, une consommation qui grimpe et des infrastructures électriques au bord du décrochage: la facture électrique de juillet est salée! Simple préavis dans la perspective d’un prochain réchauffement climatique? Quoi qu’il en soit, les températures caniculaires de juillet ont mis les producteurs d’électricité et les gestionnaires de réseau sur la sellette. On ne comptait plus les centrales confrontées à des problèmes de refroidissement en Europe et ailleurs. Dans certains cas, comme à Garona (Espagne) les gestionnaires ont été contraints de fermer leurs installations par mesure de précaution, les eaux de la rivière voisine ne suffisant plus à assurer le refroidissement. Ailleurs, des centrales ont été mises en veilleuse pour protéger les écosystèmes des cours d’eau menacés par des rejets d’eau de refroidissement d’une température supérieure aux normes autorisées. Ce fut le cas à Doel, où Electrabel a dû diminuer temporairement la production de sa centrale nucléaire. Mais la canicule a aussi provoqué une forte hausse de la demande pour alimenter les climatiseurs. Au point que, durant les 20 premiers jours de juillet, la consommation a grimpé chez nous de 5,43% par rapport à la même période 2005,

pour atteindre 4.604.229 MWh. Pire, les pics et les creux de consommation ont également été plus élevés durant les premiers jours de juillet 2006: 7.113 MW de creux et 12.114 MW de pic contre respectivement 6.592 MW et 11.560 MW en 2005. Conséquence: les prix, eux aussi, ont surchauffé sur les bourses énergétiques européennes. Le prix du MWh sur le marché britannique a atteint des sommets: 41€! Partout, en quelques jours, les prix ont fait des bonds spectaculaires: +57% en Suisse, +43% aux Pays-Bas, +31% en Allemagne, + 48% sur Powernext. Des hausses qui ont provoqué un bond spectaculaire des prix de déséquilibre en Belgique. Fixés sur le prix spot de la bourse APX aux Pays-bas, ceux-ci ont atteint la valeur record de 990€/MWh (110% du prix APX) le 26 juillet pour le déséquilibre négatif entre 11h et 12h. Pour ceux qui ont acheté à cette tranche, la facture est salée.

[ PROSPECTIVE ] La course au charbon propre est lancée en Europe Les 160 ans de réserves estimées de charbon font rêver les producteurs d’électricité qui redoutent de devoir renoncer aux centrales électriques conventionnelles fonctionnant avec des énergies fossiles. Mais l’utilisation de charbon suppose d’améliorer sérieusement les rendements (de l’ordre de 36%) et surtout de régler la question des émissions GES. Plusieurs projets ont été lancés récemment en Europe, dont les principaux se situent en Allemagne et au Royaume-Uni. Côté allemand, la Chancelière fédérale, Angela Merkel a posé en mai dernier la première pierre de la première centrale thermique au lignite zéro émissions de CO2. Le CO2 y sera extrait des fumées, liquéfié sous pression et stocké sous terre. Il ne s’agit encore que d’une petite unité pilote de 30 MW, mais en cas de succès, l’ambition est de construire vers 2015 une centrale de 300 MW, puis, vers 2020, une centrale au lignite de 1.000 MW. Côté britannique, il a été décidé de remplacer d’ici peu une des quatre tranches de la centrale électrique de Ferrybridge (Yorkshire), par une unité de 500 MW équipée d’une chaudière supercritique (rendement de 45%) et d’un dispositif de capture de CO2. La combinaison des deux mesures permettra de réduire les émissions de CO2 de plus de deux millions de tonnes/an. Les écologistes trouvent tous ces projets un peu chers. Mais il y a plus inquiétant. Une étude américaine publiée récemment par la revue Géologie révèle que le CO2 liquide injecté dans le sous-sol modifie l’acidité des minéraux jusqu’à les dissoudre, au risque de provoquer l’infiltration du CO2 dans les nappes phréatiques et leur libération dans l’atmosphère.

16/09/06 11:33:54


EUROPE | MARKET

Hypergreen, la tour “zéro énergie” du futur Signée par le géant cimentier Lafarge, le concept de tour Hypergreen préfigure les futures constructions à énergie neutre. La forme, la façade, la répartition des éléments de la tour, une cinquantaine d’étages pour 246 mètres de haut, exploitent au mieux l’orientation spatiale, permettant un ensoleillement maximum. Cette optimisation climatique s’accompagne de 10 éoliennes placées au sommet, de pompes à chaleur géothermiques et d’une résille de 3 000 m2 de panneaux photovoltaïques, capables de produire 50 MWh d’électricité solaire par mois. Ajourée, la résille fait office de double peau limitant les besoins intérieurs en chauffage et climatisation, déjà tempérée par l’emploi de puits canadiens et de façades végétales. Objectif: auto-subvenir à 70% des besoins d’énergie. Cette étude est une première concrétisation d’une initiative lancée par le groupe Lafarge avec le Conseil Mondial des Entreprises de Développement Durable (WBCSD) qui vise d’ici 2050 la construction au meilleur coût de bâtiments à bilan carbone neutre, ne consommant aucune énergie externe.

Hausses spectaculaires des prix en 2005 Selon les dernières statistiques d’Eurostat, les consommateurs industriels et commerciaux des 25 Etats membres ont vu le prix de l’électricité augmenter en moyenne de 15% en 2005. Pour les industriels belges, c’est pire: +25% de croissance! Le gaz aussi a flambé: +33% en Belgique. Depuis 2000, la hausse du gaz a atteint le score de 92%. Il est vrai qu’au cours de la même période, le prix du brut (IPE Brent) a plus que doublé. Et continue à crever le plafond.

Les chiffres du mois

Gaz

+33% Electricité

+25% 6-15 Market fr.indd 11

LA TESLA VA FAIRE DES RAVAGES Les californiens auraient-ils tout compris? Pour attirer le conducteur lambda aux voitures électriques, il faut lui vendre du rêve. Celui-ci s’appelle Tesla Roadster, une deux places résolument sport qui tient la dragée haute aux Porsche et autres Ferrari: le 0-100 Km/h en 4 secondes, un régime moteur de 13.500 tours minutes, le tout avec une autonomie de 400 Km, grâce à des batteries au lithium haute performance qui se rechargent en seulement 3,5h! Le prix? Pas plus cher qu’une consoeur “fossile”: 100.000$, mais panneaux solaires compris permettant une recharge quotidienne pour tracer 130 Km cheveux au vent. En attendant le modèle de série commercialisé en 2007 à 85.000$, les 100 premiers modèles ont tous trouvés preneurs. Et le constructeur promet une berline familiale pour 2008. Devinez qui l’on retrouve derrière le nom de Tesla Motors? Elon Musk, fondateur de Paypal et Larry Page, co-fondateur de Google. Une nouvelle billion dollar company en perspective?

EXPLORATION: COLOSSAL GASPILLAGE 150 milliards de mètres cubes, soit 30% des besoins en gaz de l’Europe des 25. C’est la quantité de gaz perdu lors de l’exploration et des forages pétroliers dans le monde. Jugé non-rentable, ce gaz est soit brûlé (gas flaring) soit purement et simplement rejeté dans l’atmosphère (gas venting) sur les sites de forage à travers le monde. Comme le souligne la Banque Mondiale, non seulement c’est un scandale sur le plan des émissions de gaz à effet de serre, mais c’est une véritable honte du point de vue des ressources énergétiques. Si l’on récupérait le gaz ainsi “torché” en Afrique (40 milliards de m3 par an!), on pourrait doubler la production électrique de l’Afrique subsaharienne, à l’exclusion de l’Afrique du Sud.

QUI A PEUR D’UNE ALLIANCE GAZPROM-SONATACH? Début août, l’algérien Sonatrach (61 milliards de m3 de gaz/an) et le russe Gazprom (125 milliards de m3) ont signé un accord de collaboration. L’ennui c’est qu’à eux deux, ils représentent 36% des besoins de l’Union européenne. De là à évoquer un Opep du gaz et à parler de cartel, il n’y a qu’un pas que le porte-parole de la Commission européenne a aussitôt franchi. Car ce ne serait qu’un avant-goût de ce qui attend l’Europe gazière. De concert avec le géant russe du pétrole Loukoil, nos deux grands fournisseurs de gaz vont également financer une série de projets d’exploration en Algérie et ailleurs dans le monde. Les Russes ont d’ailleurs pris aussi quelques participations dans des gazoducs qui font la liaison

avec l’Europe… où ils ambitionneraient d’assurer à l’avenir les fournitures en direct. “Les Européens feraient bien de réfléchir à une politique extérieure énergétique, plutôt que de favoriser chacun leur champion national”, a prévenu le patron de l’Agence International de l’Energie (AIE) dans le quotidien français Libération.

UN SUPERGRID POUR RELIER LES PARCS ÉOLIENS D’EUROPE? Personne n’accusera Airtricity de rêver trop petit. Ce développeur éolien irlandais propose non seulement un parc éolien en mer du Nord de 2000 turbines - 10 000 MW, soit 11 fois la taille actuelle de l’ensemble des projets en eaux territoriales belges - mais aussi la mise en place d’un immense réseau électrique sous-marin reliant les quatre coins de l’Europe, de la Mer Baltique à la Méditerranée. Conçu en partenariat avec ABB, ce projet, intitulé Supergrid, améliorerait la sécurité énergétique des pays en permettant la redistribution de l’électricité produite selon les périodes de pointe. L’obstacle posé par la variabilité inhérente à l’énergie éolienne pourrait être ainsi surpassé, le réseau bénéficiant à tout moment de vent dans l’un des parcs reliés. Mieux, en intégrant le potentiel éolien de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, qualifiés de majeurs, ce Supergrid permettrait d’atteindre un prix du kilowattheure comparable au niveau actuel, soit environ 4,6 eurocents. Reste à surmonter les obstacles institutionnels et trouver les 20 milliards € nécessaires à la réalisation du projet.

DES VILLES EUROPÉENNES S’ENGAGENT À RÉDUIRE LEURS ÉMISSIONS DE 50 % POUR 2030 Un regroupement de 1700 municipalités européennes où vivent 50 millions d’habitants s’est engagé à réduire ses émissions de GES de 10% tous les cinq ans jusqu’en 2030. L’objectif pour le moins ambitieux est d’atteindre un niveau d’émission per capita de 2,5 tonnes, l’équivalent de la Chine en 2002. En comparaison, les États-Unis émettent en moyenne 20 tonnes par habitant, le Japon plus de 9 et le Mexique presque 4. La “Climate Alliance of European Cities with Indigenous Peoples” est le plus important réseau européen s’attaquant au problème des changements climatiques. Barcelone, Berlin, La Haye, Luxembourg, Munich, Venise, Vienne et Zurich sont membres de cette alliance, qui peut se targuer d’avoir établi l’objectif le plus contraignant en Occident. Pour atteindre ses objectifs, les villes misent sur la conservation de l’énergie, l’efficacité énergétique, l’utilisation des énergies renouvelables, particulièrement dans le transport et la production d’électricité. Saluons l’initiative à laquelle sept villes flamandes prennent part: Gand, Malle, Torhout, Wichelen, Zemst, Zoersel et Zwijndrecht.

n°3 energymag | 11

16/09/06 11:34:15


en bref [ FOCUS ] [ BIOMASSE ]

Première centrale électrique à l’huile de friture Electrawinds auquel on doit plusieurs installations de production d’énergie verte en Belgique, vient d’inaugurer à Mouscron la première centrale électrique fonctionnant sur base d’huiles végétales usagées récoltées principalement dans les friteries. L’installation sera, en Région wallonne, la troisième en puissance (17,6 MW) à fonctionner à partir de biomasse, les deux premières étant la centrale des Awirs (Electrabel, 80 MW) et Burgo Ardennes (déchets de papeterie - 30 MW). Outre le résultat de la vente d’électricité au réseau, elle rapportera en régime de croisière à ses promoteurs la bagatelle de 130.000 certificats verts, soit au prix du marché actuel, de l’ordre de douze millions d’euros par an.

Le nucléaire et sa “rente” sur le tapis

© Robert Ford - FOTOLIA

Les prix du gaz et de l’électricité sont-ils compétitifs? Oui répond la CREG mais on doit faire mieux. En ligne de mire: la prolongation du nucléaire et la fin des monopoles.

[ ACCORDS DE BRANCHE ]

© Olga Petrova - FOTOLIA

Brique et Céramique s’engagent La Fédération de la Brique (FBB) et celle de la Céramique (FEDICER) ont signé un accord de branche avec le gouvernement wallon en vue d’augmenter leur efficacité énergétique et de réduire leurs émissions de C02. L’accord concerne cinq entreprises actives sur 12 sites d’exploitation. Elles se sont engagées à améliorer globalement leur efficience énergétique de 2,74% et de réduire de 2,75% leurs émissions spécifiques de GES d’ici 2012. Ces deux secteurs seront bientôt suivis par celui des carrières, de l’Industrie technologique et des industries graphiques.

À la demande du Fédéral, la Commission de Régulation (CREG) publiait début juillet deux études sur les prix de l’électricité et du gaz en Belgique. Objectif de ces notes: apprécier la compétitivité des prix et identifier les composantes où favoriser une réduction des coûts.

Prix compétitifs Les principales conclusions? Pour les entreprises, les prix du gaz sont parmi les plus bas du marché par rapport à nos voisins (France, Allemagne, Pays-bas), tandis que ceux de l’électricité convergent. “Seule la France fait mieux grâce aux centrales nucléaires”, affirme Guido Camps, directeur de la CREG. Les entreprises belges seraient donc plutôt bien loties question compétitivité. Nuance rétorque la Febeliec (Fédération belge des grands consommateurs d’électricité): la compétitivité à l’échelle mondiale importe plus et celle-ci reste à démontrer. Et la Febeliec d’enfoncer le clou: “Les récentes restructurations d’activité de l’industrie intensive en énergie s’inscrivent dans ce contexte de globalisation mondiale et ont un impact direct sur l’emploi et les investissements en Belgique”, relève le communiqué.

Accroître la concurrence Où agir alors? C’est l’autre volet des recommandations de la CREG. Au niveau du gaz, à peine 10% du prix final pour les clients industriels est régulé tandis que l’importation représente 85% du prix. Si la diversification des sources d’approvisionnement permettrait des réductions de l’ordre de 5 à 10% sur les coûts d’importation,

le quasi-monopole de Distrigaz pose problème, ce qui n’étonnera personne. De là à suggérer une régulation des prix dans les domaines étant soumis à la concurrence, la CREG franchit le pas. Reste que même Distrigaz n’a pas une grande marge de manœuvre sur les prix, l’entreprise n’ayant pas de prise sur les coûts de production. “Dans le secteur du gaz, la concurrence continuera à se faire à coup de cents”, fait remarquer un spécialiste du marché.

Relancer le nucléaire Quant à l’électricité, l’étude fait apparaître que la concentration des investissements dans les centrales au gaz, le coût des normes Kyoto et la décision de sortir du nucléaire -si elle devait être confirmée- auraient inévitablement un effet à la hausse sur les prix de l’électricité tout en réduisant l’indépendance énergétique du pays. La CREG insiste également sur le fait que les prix actuels sont trop bas pour attirer de nouveaux investissements dans les centrales au charbon ou au gaz. Et le régulateur de suggérer la prolongation des centrales nucléaires, moyennant des mesures permettant au consommateur de bénéficier des faibles coûts de production de centrales déjà amorties. Et donc de s’attaquer au monopole et à la “rente” d’Electrabel qui, si l’activité des centrales nucléaires était prolongée à 60 ans, toucherait un pactole de 8,6 milliards d’euros. Une suggestion qui plaît à la Febeliec elle rappelle son souhait de voir les conclusions du rapport du London Economics mises en pratique - et à la concurrence! Dans le dossier de fusion Suez-GDF, d’aucuns parient sur un démantèlement partiel des actifs d’Electrabel en Belgique. Et se pressent au portillon, EDF et Centrica en tête, dont le rachat des 25,5% de GDF dans SPE est déjà quasi acquis. “Pas question de céder un pouce de notre parc nucléaire”, martelait Jean-Pierre Hansen en mars dernier aux conclusions de la CREG (déjà) sur la fusion Suez-GDF. Réponse dans quelques semaines.

12 | energymag n°3

6-15 Market fr.indd 12

16/09/06 11:34:21



MARKET | L’INVITE

Services énergétiques

Un marché de 15 milliards d’euros! Energymag maintenant sur BFM radio! Luc Onockx était le premier invité de la rédaction d’Energymag dans le cadre de notre nouvelle émission

“Le magazine de l’énergie” sur les ondes de

l Retrouvez nos prochains invités chaque troisième jeudi du mois à 7h48 sur: 101.4 E Charelroi 101.9 E Wavre-LLN 104.9 E Mons 106.7 E Liège 107.1 E Namur 107.6 E Bruxelles

Depuis 1994, BFM est la première radio privée d’information à orientation économique, financière, boursière, culturelle et politique de la Communauté Française Bruxelles -Wallonie.

www.bfm.be

Le marché potentiel des services énergétiques en Europe est considérable: près de 15 milliards €. À la clé: des réductions des coûts colossales pour les entreprises. Tour de la question avec Luc Onockx, European Energy Services Sales Leader au sein de la branche EMEA d’Honeywell. Energymag: Votre groupe a gagné cette année l’Award Frost&Sullivan qui consacre votre offre de services énergétiques. En quoi consiste cette offre? Luc Onockx: Cet Award nous a été attribué par F&S pour notre innovation technologique en matière de gestion de la fourniture et de la demande d´énergie visant à aider nos clients à réduire leur consommation et leurs coûts énergétiques. Pour nous, c’est une reconnaissance de notre position de leader mondial dans le domaine des services énergétiques et plus particulièrement dans celui du Performance Contracting. En quelques mots, le Performance Contracting ou parfois appelé EPC pour Energy Performance Contracting est un contrat de performance qui vise à moderniser les installations techniques d´un bâtiment qui sont obsolètes et inefficaces et de les remplacer par des équipements ou des solutions réduisant les coûts énergétiques et opérationnels et ce sans risques pour le client. En effet, les économies réalisées du fait du changement sont garanties par notre société durant toute la durée du contrat et de plus, le financement du projet complet est assuré par nos soins. Comment a évolué ce marché en Europe ces dernières années? Le marché est en pleine expansion. Différentes études estiment le marché potentiel européen des services liés à l´énergie à près de 15 milliards €. Bien sûr, cela englobe tous les services depuis la pure consultance jusqu´à l´outsourcing complet en passant par les bureaux spécialisés dans l´analyse des factures et le Performance Contracting. Le niveau de maturité diffère cependant grandement d’un client et d’un pays à l’autre. Nous avons donc adopté notre offre en

fonction. Celle-ci démarre avec l´Energy Management Services, une solution simple visant à mettre en place les outils nécessaires à l´analyse des consommations énergétiques et, plus important, à identifier les sources d´amélioration. Vient ensuite ce que l´on appelle le MiniRetrofit, offre basée sur la réalisation de petits projets d’économies d´énergie - par exemple la mise en place de détecteur de présence dans des bureaux régulant la température ou l´éclairage - projets qui peuvent être financé par Honeywell et justifiés par des économies d´énergie. Et pour finir, le Performance Contracting, solution plus complexe tant d´un point de vue technique que financier, qui se base sur l´analyse approfondie des besoins du client. Ces projets, dont la taille peut varier de quelques centaines de milliers d’euros à plusieurs millions, impliquent toute l´organisation du client depuis le technicien ou l´ingénieur jusqu´au PDG. Les structures de financement type tiers investisseurs sont-elles suffisantes pour permettre le décollage du marché? Les structures de financement existent. Nous sommes à même de proposer au client un financement complet du projet. De plus en plus, les sociétés investissent dans leur core business et ont peu ou pas de ressources pour investir dans leurs infrastructures vieillissantes avec les risques que l´on peut imaginer - risque d´interruption, coûts opération-

nels en croissance et difficilement contrôlables, etc…Le système tiers investisseur permet à ces sociétés de mettre à niveau leurs infrastructures sans faire appel aux fonds propres avec la garantie, particulièrement avec le Performance Contracting, que les économies réalisées rembourseront l´investissement. En d´autres termes, le client signe un contrat de 5, 7 ou 10 ans avec ce que l´on appelle une ESCO company (Energy Service Company) durant laquelle celle-ci se chargera de financer et de remplacer les infrastructures et se payera uniquement à partir des économies réalisées. Comment se structure l’offre sur le marché? Le marché est assez dynamique pour le moment entre les grands énergéticiens comme EDF, RWE, Vattenfald, etc., les sociétés de maintenance comme Dalkia, Axima, Cofathec, les entreprises de l’automatisation du bâtiment comme Honeywell ou d´autres sociétés de services. Tous ces acteurs proposent des services énergétiques que ce soit au niveau du supply side (la gestion de la fourniture d’énergie) ou du demand side (gestion de la demande). Notre démarche actuelle avec le Performance Contracting est de se focaliser principalement sur le demand side management ou comment rationaliser au mieux l´utilisation de l´énergie. Avec plus de 10 ans expérience en Europe et 20 ans aux Etats unis et plus de 2 milliards $ de projets de Performance Contracting réalisés dans le monde, je crois pouvoir dire que nous avons l´expérience et le savoirfaire pour réaliser au mieux ces projets en Belgique et en Europe. p Jean-François Marchand

14 | energymag n°3 © L. van Steensel

6-15 Market fr.indd 14

16/09/06 11:34:45


www.mccann.be

Entrée VIP. “L’invité de BFM”. En direct, un ministre, un top manager, une personnalité qui fait l’actualité. Du lundi au vendredi, à 8h20 et 17h40.

Charleroi 101.4

1397_M_297x210_VIP_FR 1

Wavre/LLN 101.9

Mons 104.9

Liège 106.7

Namur 107.1

Bruxelles 107.6

9/1/06 2:56:22 PM


MARKET | TRENDS

Overview for August-September 2006 Outlook for October 2006 Évolution des marchés du pétrole Durant l’été (juillet et août), la guerre entre le Hezbollah et Israël au Liban a mis sous pression les prix du pétrole. D’un autre côté, les tensions avec l’Iran, le Nigeria et l’Iraq ont persisté sans toutefois s’aggraver. Côté tendance à la baisse, le marché a profité d’un accroissement des stocks de pétrole en Juillet, ce qui a soulagé la tension sur les prix. L’OPEP a maintenu également un niveau de production inchangé par rapport à la réunion du 1er juin. Enfin on a assisté au renouveau de l’intérêt du marché sur les matières premières après deux mois de baisse des prix. Et les prévisions quant aux ouragans ne se sont pas vérifiées.

$ / barrel

PETROLE

Spot prices for Brent oil, 2005-2006

Perspectives sur les marchés du pétrole La production globale mondiale pour les 18 prochains mois devrait suffire pour satisfaire la demande tenant compte d’une demande qui stagnera voire même déclinera étant donné les premiers signes apparents d’une dépression économique. S’ajoute à cela la fin du conflit au Liban qui conduira à une poursuite de la baisse des prix du pétrole.

Évolution et perspectives sur les marchés du gaz Le principal conducteur des prix est le marché britannique qui devient plus dépendant de l’étranger en raison de l’épuisement de ses ressources. Du côté de l’offre, plus de gaz est (et sera) livré par cargos LPG en provenance d’Afrique du Nord, mais l’incertitude quant aux livraisons russes restera un facteur de tension pour les contrats de l’hiver à venir. Pour les tendances à la baisse, on s’attend à ce que de nouveaux projets d’importation renforcent les capacités d’approvisionnement cet hiver.

Eur / Mwh

GAZ

Gas prices at Zeebrugge, 2005-2006: one month ahead, one year ahead

Évolution des marchés de l’électricité En Juillet, les mouvements de prix étaient totalement déterminés par la hausse des prix du pétrole et des prix du carbone relativement stable. La réduction des niveaux hydrauliques en Norvège ont eu un effet négatif sur les prix d’électricité en Allemagne.

Eur / Mwh

ELECTRICITE

Perspectives sur les marchés de l’électricité Pour la fin de l’année, la tendance est à la baisse des prix sur le marché belge, tendant à des niveaux de 61-62 €/MWh sur le marché base load 2007 et de 58 à 59 €/MWh pour 2008.

European electricity prices Jan-Sept 2006 one year ahead

Évolution des marchés du carbone Le marché a été plutôt stable depuis la fin du mois de mai oscillant dans une fourchette de 15 à 17 €/tonne pour 2006 et 17 à 18 €/tonne pour 2007. Perspectives sur les marchés du carbone Les contrats 2007 devraient s’échanger dans la fourchette de 17 à 19 €/tonne.

Eur / TON

CARBONE

Carbon prices Jan 2005-Sept 2006

16 | energymag n°3

16-17 GFE fr.indd 16

16/09/06 11:42:34


TRENDS | MARKET

MARKET FOCUS $ / barrel

Quand opérer vos achats d’énergie et sur base de quel index?

Eur / Mwh

Spot prices for Brent oil, Aug-Sept 2006

Eur / Mwh

Gas prices at Zeebrugge, Aug-Sept 2006: one month, one year ahead

Les acheteurs d’énergie sont toujours friands de prévisions. La question qui revient souvent est: “Je dois acheter du gaz naturel et de l’électricité pour 2007, dois-je acheter maintenant ou attendre? Les prix vont-ils augmenter ou pas? Le prix que me propose mon fournisseur est-il convenable ou pas?”. Les prévisions de prix sur le court, moyen et long terme sont des instruments importants pour répondre à ces questions. Elles éclairent les décisions de l’acheteur, mais ne donnent pourtant pas la garantie totale de prendre la bonne décision. Une des clés de décision est le niveau de risque qu’un acheteur est prêt à prendre. L’analyse technique et économétrique permet de mieux comprendre l’évolution du marché et les différents niveaux de résistance. Une façon de répartir le risque est de conclure des contrats d’approvisionnement qui permettent de fixer un certain volume, par exemple 25%, à un certain moment et de le lier à un index de marché particulier, par exemple l’Endex BE base load 2007 (marché forward). Cette formule permet ainsi d’évaluer à l’avance le budget pour une certaine période et pour le volume concerné, le prix étant déterminé à l’avance. Une autre manière consiste à prévoir la possibilité de passer d’un prix fixe à un prix indexé ou de passer d’un prix indexé sur l’indice X à un prix indexé sur l’index Y. De cette manière, vous gardez l’opportunité de profiter des évolutions des différents marchés tout en fixant le prix au moment où vous le déterminez. Dans tous les cas, un suivi performant du marché et la mise en œuvre d’une veille intelligente est indiqué pour gérer l’évolution des contrats d’énergie et des prix.

Eur / TON

European electricity prices Aug-Sept 2006 one year ahead

Carbon prices Aug-Sept 2006

Ces pages indicateurs et leurs commentaires ont été réalisés avec le concours de GfE Energy Management.

ENERGY MANAGEMENT

n°3 energymag | 17

16-17 GFE fr.indd 17

16/09/06 11:42:40


MANAGEMENT | BUILDING

Directive PEB

Où en est-on avec la certification énergétique des bâtiments? D’ici 2009, tous les nouveaux bâtiments, les bâtiments publics et les immeubles existants qui seront loués ou vendus devront disposer d’un certificat énergétique. Une imposition qui découle de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (PEB) et qui s’implémente par étapes. Question: où en est-on aujourd’hui? C’était le menu d’une journée d’étude organisée conjointement par le CSTC (Centre Scientifique et Technique de la Construction) et le VITO (Institut Flamand pour la Recherche Technologique) cet été.

Avant de dresser le bilan, il n’est pas inutile de rappeler les deux grands volets de la directive PEB. D’une part, il s’agit d’imposer aux maîtres d’oeuvres lors de la construction ou la rénovation d’un bâtiment (plus de 1.000 m2 pour la rénovation) un niveau minimum de performance énergétique à atteindre selon des méthodes de calcul laissées à l’appréciation des états membres. La directive précise cependant que la performance énergétique doit comprendre non seulement l’isolation mais aussi l’ensemble des paramètres liés à la consommation et au climat intérieur du bâtiment. D’autre part, pour toute construction, cession ou location d’un immeuble résidentiel ou commercial, obligation sera faite au vendeur/loueur

de délivrer un certificat de performance énergétique destiné à confirmer lors de l’achat, la location ou le leasing les qualités énergétiques de l’immeuble en question. Le certificat devra avoir une validité de 10 ans où jusqu’à la prochaine rénovation. Précisons que les bâtiments publics de plus de 1.000m2 devront quant à eux obligatoirement disposer d’un tel certificat qu’ils devront afficher publiquement. Ici encore, les normes de certification sont laissées à l’appréciation des états membres. Enfin, les états devront former et accréditer des auditeurs spécialisés à même de réaliser des audits énergétiques conduisant à ladite certification. La Flandre prend l’initiative Publiée en 2003, la directive aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier dernier. Dans la pratique, les nombreuses difficultés rencontrées rendent son implémentation compliquée. La majorité des états ont ainsi levé le délai de transposition de 3 ans prévu par la directive et s’appliquent à un calendrier graduel. “La plupart des pays européens sont en retard pour la transposition de la directive. La Belgique, et certainement la Flandre, fait bien mieux que la plupart des autres états membres”, indique Dries Maes (VITO). De fait, la Flan-

dre a pris de l’avance. Ainsi, le décret du 7 mai 2004 fixe les exigences relatives aux performances énergétiques et au climat intérieur. L’arrêté d’exécution, dont les annexes contiennent la méthode de calcul des performances énergétiques des bâtiments neufs a été approuvé définitivement le 11 mars 2005. Et depuis le 1er janvier dernier, tout bâtiment neuf doit respecter un niveau E minimum, nouvel indice de performance énergétique. La méthode de calcul a été élaborée par le CSTC ainsi que le logiciel permettant d’établir la déclaration PEB. Et le certificat? Il est également exigible depuis le 1er janvier 2006 mais uniquement pour la construction neuve d’habitations, d’écoles, d’immeubles de bureaux et industriels. Il découle directement de la déclaration PEB et doit être fourni en même temps. Conformément à la directive, il doit détailler le niveau d’énergie primaire consommée par m2 ainsi que les recommandations quant aux améliorations de la performance énergétique. Côté auditeurs, la Flandre en a formé et reconnu 210 à ce jour. Cependant, la situation n’est pas nécessairement claire. “Les 210 experts énergétiques sont reconnus pour appliquer la procédure d’audit énergétique. Mais audit et certification sont deux choses différentes. On ne peut donc pas affirmer que la Flandre compte à ce jour 210 auditeurs pour la certification des bâtiments”, confirme Dries Maes. Harmonisation nécessaire “La prochaine phase en Flandre est l’achèvement du plan d’exécution 20062009 du Ministre Kris Peeters”, explique Dries Maes. “Un des points névralgiques est le court délai pour l’achèvement des textes législatifs encore nécessaires, de même que des procédures y relatives et du programme informatique. Ceci doit en effet être terminé endéans les 2 ans. Ce qui sera juste”. Le plan d’exécution a été mis au point pour une mise en place progressive de la certification d’ici à 2009. C’est la

18 | energymag n°3

18-19 EPBD fr.indd 18

16/09/06 11:51:39


BUILDING | MANAGEMENT

raison pour laquelle le certificat de performance énergétique ne sera obligatoire qu’à partir de 2008 pour les immeubles publics et lors de la vente d’immeubles résidentiels, et à partir de 2009 lors de la vente d’immeubles non-résidentiels et lors de la location d’immeubles résidentiels et nonrésidentiels. L’autre pierre d’achoppement est l’harmonisation entre les trois régions. “La législation environnementale est une compétence régionale. Il est néanmoins souhaitable que les différentes régions se différencient aussi peu que possible. Via la plateforme Enover/Concere regroupant les administrations régionales et fédérales, des concertations se tiennent en continu pour l’implémentation de la directive. Objectif: harmoniser au maximum les politiques environnementales”. Le décret Wallon au Parlement Un peu à la traîne, la Wallonie et la Région bruxelloise doivent encore transposer la directive dans leur propre législation. Dans un premier temps, la Région Wallonne a préféré opter pour une phase transitoire en se basant sur la législation existante et les diverses mesures incitatives mises en place pour favoriser une meilleure performance énergétique. Néanmoins, un projet de décret cadre a entamé son parcours législatif pendant l’été et devrait être voté à l’automne. Ce projet défini la réforme réglementaire qui devrait aboutir à la certification de tous les bâtiments. Pour l’essentiel, la Région Wallonne adoptera vraisemblablement le niveau E et la méthode de calcul retenue en Flandre pour la déclaration PEB relative aux nouvelles constructions et rénovations lourdes. Des critères complémentaires seront cependant introduits, notamment sur le volet ventilation ou le solaire thermique. L’entrée en vigueur sera progressive jusqu’en 2008, où elle s’appliquera définitivement. La certification quant à elle ne sera exigée qu’à partir de 2009. “Nous

souhaitons maintenir la certification sur une base volontaire jusqu’à cette date, en valorisant les outils existants”, confirme Monique Glineur (Direction Energie). Pour les bâtiments tertiaires, il s’agit principalement de la mise en oeuvre d’une comptabilité énergétique et de la réalisation d’audits pour laquelle la Région compte 62 auditeurs agrées. Pour le résidentiel, la Région a mis en place récemment une procédure d’avis énergétique (PAE) comparable à celle adoptée en Flandre l’an dernier. “Les conditions d’agréation des auditeurs sont définies depuis le 1er juin”, nous confirme Monique Glineur. “Les participants de la première session de formation (50 auditeurs) ont reçu dernièrement leurs diplômes. Et fin 2006 se termine la formation de 170 nouveaux auditeurs. De plus sont prévues en 2007 de nouvelles sessions de formation. Une subvention de 50%, plafonnée à 300€, doit encourager l’exécution d’audits”. Cette procédure volontariste ne se conclut pas par un certificat, mais permet aux propriétaires qui souhaitent rénover leur immeuble d’obtenir un audit simplifié. L’expérience

Flamande montre cependant que le démarrage de la PAE est jusqu’à présent assez faible. “Pour les 9 premiers mois, seul 120 audits énergétiques ont été effectués”, affirme Koen Coupé (Agence Flamande de l’Energie). “Est-ce dû au prix élevé?”. Après un an, il ressort que seul 11% des recommandations ont été appliquées, et que 23% sont planifiées. Et Bruxelles? Quant à Bruxelles, un avant-projet d’ordonnance est lui aussi sur la table. “La Région bruxelloise va probablement se baser sur le programme de calcul développé par le CSTC et appliquer un niveau E”, explique Stephan Plettinck (Bruxelles Environnement, anciennement IBGE). La Région introduira elle aussi des critères complémentaires au niveau de la procédure PEB. Citons la limitation des apports solaires en été, la promotion de la ventilation naturelle, de la cogénération, des chauffe-eau solaires et autres EnR. Quant aux certificats, cela reste flou: on parle d’une procédure simplifiée pour les bâtiments existants. À suivre donc. p Koen Mortelmans

[ L’avis du marché ] Garantir la qualité à un coût raisonnable! Le VITO est en charge au niveau belge du projet européen STABLE (Securing the TAke-off of BuiLding Energy certification), projet qui vise à rendre le marché de la certification plus attractif, principalement en impliquant les propriétaires d’immeubles. “Dans un premier temps, nous avons questionné les propriétaires, les gestionnaires, architectes et facility managers. Nous effectuons également une concertation avec le secteur bancaire”, explique Dries Maes. “Un certificat répond aux questions spécifiques d’information relatives à un immeuble et devient un facteur avec lequel il faut tenir compte lors d’une transaction. Néanmoins l’appréciation prépondérante reste l’aspect financier. Les propriétaires ne seront probablement pas disposés à transmettre systématiquement le certificat. La demande devra donc venir de l’acheteur”. Une majorité des interrogés est d’avis que le certificat devra se baser sur un audit énergétique complet du bâtiment et ne peut donc pas se limiter à un aperçu simplifié sur base de mesures minimalistes. “Les propriétaires donnent clairement leur préférence à un rapport détaillé et précis du bâtiment. Ils sont prêts à payer un prix raisonnable pour un contrôle objectif des performances et des recommandations applicables. Au global, le marché est positif quant à la certification. Mais ne sous-estimons pas l’importance des contrôles et la garantie de qualité durant la phase d’implémentation”.

n°3 energymag | 19

18-19 EPBD fr.indd 19

16/09/06 11:51:48


MANAGEMENT | ELECTRICITE VERTE

Produire renouvelable

Tirez parti des certificats verts Les unités de production d’électricité à partir de sources renouvelables ou de cogénération se multiplient en Belgique. Au départ, cela partait surtout d’un bon sentiment ou d’une volonté de se donner une image “verte”. Depuis quelque temps, le vent tourne. Les financiers eux-mêmes

© Jérôme Picard - FOTOLIA

semblent tentés par l’aventure…

En cause bien sûr, les fameux certificats verts et cogénération. Hors ceux-ci, point de salut. La production d’électricité conventionnelle –entendez à partir de sources d’énergie fossiles– est en (de bonnes) mains. Hormis pour son propre usage, il n’y a guère à gagner à la produire soi-même à partir de ressources fossiles. La question des coûts de connexion au réseau, quels que soient les efforts du législateur pour aménager les règlements techniques, ferme de facto la porte. Mieux vaut placer ses sous en bourse dans l’une ou l’autre de ces valeurs énergétiques qui cartonnent aujourd’hui. Pour la production d’énergie verte, c’est-à-dire produite à partir de sources d’énergie renouvelables (SER) ou de cogénération (nous y reviendrons), c’est autre chose. Cette nouvelle forme d’énergie bénéficie, on le sait, d’un mécanisme de soutien imposé par la directive 2001/77/CE, chaque Etat membre étant libre de mettre en place sa propre formule (certificats verts, aide à la production, déductions fiscales, Feed in Tariff…) pour lui permettre d’atteindre l’objectif indicatif décidé au niveau européen, soit 6% d’électricité produite à partir de SER pour ce qui concerne la Belgique. Celle-ci, on le sait également, a opté au début des années 2000 pour un mécanisme de marché: le système des certificats verts (CV). Un système qui, contrairement à l’aide directe à la production notamment, permet d’échapper à l’encadrement européen sur les aides d’Etat. Quatre systèmes différenciés Or, les bienfaits de la régionalisation qui font de l’énergie une compétence régionale ont voulu que chaque Région mette sur pied son propre système. Le niveau fédéral y ajoutant le sien pour couvrir la production éolienne offshore qui est de sa compétence. Nous voilà donc avec quatre systèmes différenciés pour la Belgique, et quatre

ministres pour les piloter à vue. Une chance, les contacts entre administrations régionales sont plutôt bons et un certain alignement a été opéré de sorte que, globalement, les systèmes mis en place dans les trois Régions sont assez semblables. Mais avec des nuances de modalités de calcul et d’interprétation qui feront parfois toute la différence dans le chef de l’investisseur. Pour établir son business plan en tant que producteur vert, celui-ci va devoir tenir compte, au niveau du système des certificats verts, de plusieurs paramètres qui diffèrent selon la Région où se situe son unité de production: type de production, mode de calcul du nombre de certificats délivrés par MWh produit, prix minimum garanti par CV, niveau de l’amende appliquée aux fournisseurs d’électricité par CV manquant par rapport aux quotas de CV qu’ils sont tenus de rétrocéder au régulateur… Garantie d’origine Cela commence déjà à se compliquer dès lors qu’il s’agit de décider ce que l’on entend, pratiquement, par “électricité verte”. Car cette notion très courante chez nous, est inconnue au niveau de la directive européenne. Celle-ci ne parle que de “production à partir de sources d’énergie renouvelables” et laisse dans ses définitions une assez large place à l’interprétation. Pour assurer la transparence du système et la traçabilité de l’électricité produite, l’Europe a imposé aux Etats un système de “certificat de garantie d’origine” (voir encadré). C’est la procédure qui va permettre à un organisme officiel - chez nous, les régulateurs fédéraux et régionaux - d’identifier précisément la production réalisée à partir de SER selon les critères européens. Mais chaque autorité nationale ou régionale reste libre de restreindre sa propre “garantie d’origine” en ce qui concerne l’accès à ses propres certificats verts.

20 | energymag n°3

20-23 certificats verts fr.indd 20

16/09/06 13:35:50


ELECTRICITE VERTE | MANAGEMENT

Et cette dernière “garantie d’origine” va prendre en considération toute une série de critères qui pourront différer suivant les réglementations régionales…. Et auxquels seront appliqués des codes de calculs différents. Ainsi, en Région wallonne et à Bruxelles, cette garantie sera accordée en fonction du taux d’économie de CO2 réalisé par rapport à une installation conventionnelle de référence, en prenant globalement en compte, l’énergie nette produite à partir de SER et par cogénération dite de qualité. À Bruxelles et en Wallonie, c’est l’ensemble de l’installation qui se verra affectée d’un coefficient d’émission de CO2 sur base de la moyenne pondérée des coefficients d’émission de chacun des combustibles utilisés sur le site. Et ce n’est par conséquent que si la part de renouvelable par rapport aux combustibles fossiles est suffisamment élevée que le taux d’économie de CO2 attein-

dra le seuil des 10% autorisant en Wallonie (5% à Bruxelles) l’octroi de CV. Mais, les subtilités de calculs feront qu’une même économie objective de CO2 ne donnera pas droit, pour toutes les technologies (éolien, hydraulique, biomasse, etc.) au même nombre de CV selon que le site est établi en Wallonie ou dans la capitale. La Région flamande fera la distinction entre SER et cogénération qui donneront droit à des CV spécifiques: verts dans un cas et cogénération dans l’autre. Toute production à base de SER se verra attribuer 1 CV par MWh produit, y compris les installations de cogénération qui utilisent des combustibles renouvelables, dans la proportion du combustible utilisé (si pour produire 1 MWh, vous utilisez 50% de combustible renouvelable, vous recevrez 0,5 CV). Les installations de cogénération, à base de renouvelables ou non, recevront de leur côté des certifi-

cats cogénération (d’une valeur moindre que les CV) et calculés sur base de la quantité d’énergie primaire épargnée. Cette distinction certificat vert et cogénération se traduira parfois par un traitement moins intéressant en Flandre que dans les deux autres Régions qui cumulent les deux modes de production pour attribution d’un seul type de CV. Les Régions auront également un regard différencié en ce qui concerne la récupération énergétique des incinérateurs de déchets ménagers prise compte en Région flamande et pas côté wallon. Chaque Région a également adopté son propre mode de calcul pour l’attribution des CV. Au niveau fédéral et dans les Régions flamande et wallonne, vous recevrez, en ce qui concerne l’éolien, l’hydraulique ou le photovoltaïque, un CV par MWh électrique, alors que la Région bruxelloise vous accordera 1,8 CV pour la même production.

Bientôt une bourse des CV? EDORA, la fédération des producteurs d’électricité de sources d’énergie renouvelables, projette d’organiser un marché de certificats verts sous la forme d’une bourse. Ce système aura pour avantage de garantir l’anonymat entre acheteurs et vendeurs au moment de la transaction et de fournir une indication en temps réel du prix du certificat vert. À suivre. www.edora.be

Les gains apportés par les certificats verts par région

Type de certificat Prix unitaire du marché Revenu par MWh produit Eolien/Photovoltaïque/Hydraulique* Biomasse électrique pure Cogénération moteur mazout Cogénération moteur/turbine gaz naturel Cogénération turbine vapeur gaz naturel Cogénération biogaz dual fuel Cogénération biométhanisation Cogénération huile végétale Cogénération bois

Région Wallonne

Région Bruxelles Capitale

Région Flamande

Vert 92 ¤

Vert 90 ¤

Vert 113 ¤

Cogénération 38 ¤

Total

¤/Mwhé

¤/Mwhé

¤/Mwhé

¤/Mwhé

¤/Mwhé

92 72 14 26 30 122 145 151 184

122 164 0 46 54 214 257 258 376

113 113 0 0 0 105 113 113 113

0 0 28 27 30 14 29 45 38

113 113 28 27 30 119 142 158 151

Le revenu qu’un producteur d’électricité verte peut espérer à partir des systèmes de certificats verts et cogénération est directement lié au montant de l’amende, au mode de calcul adopté pour l’octroi des CV et à leurs valeurs de marché ou de rachat minimum garanti. Le tableau suivant donne à titre indicatif le revenu rapporté au MWh d’électricité produite auquel un producteur vert peut s’attendre en fonction de la filière de production considérée, de son rendement moyen et des prix actuels sur le marché des certificats verts et cogénération.

* Pour le photovoltaïque, les producteurs bénéficient d’un prix minimum garanti de rachat de 150€ auprès du Fédéral et de 450€ en Région Flamande.

n°3 energymag | 21

20-23 certificats verts fr.indd 21

16/09/06 13:35:59


MANAGEMENT | ELECTRICITE VERTE

Le prix minimum garanti, un fusible qui rassure le marché

© Sylvie Thenard - FOTOLIA

Fédéral Eolien off-shore Eolien on-shore Hydraulique Solaire Autres (dont biomasse) Cogénération

90¤ / 10 ans* 50¤ / 10 ans 50¤ / 10 ans 150¤ / 10 ans 20¤ / 10 ans -

Région Flamande

Région Wallonne

80¤ / 10 ans 95¤ / 10 ans 450¤ / 20 ans 80¤ / 10 ans 27¤ / 10 ans**

65¤ sauf cogénération fossile

Région Bruxelles Capitale

Pas de minimum garanti mais recours au fédéral

Que ce soit au niveau fédéral ou régional, le législateur a mis en place un système de prix minimum garanti pour le rachat des CV. Le tableau ci-dessous dresse les différentes interventions par niveau de pouvoir. * Par concession domaniale, 107€/CV pour les 216 premiers MW garanti pendant 20 ans, 90€/CV pour le solde garanti pendant 10 ans. ** Depuis le 20 juin 2006, les certificats cogénération flamands bénéficient également d’un prix de rachat minimum garanti.

L’amende comme référence Deuxième point de repère pour l’investisseur, la valeur du certificat vert. Elle est fixée par le marché bien sûr, c’est la base du système. Celui-ci repose rappelons le sur l’obligation faite aux fournisseurs d’électricité, voire dans certains cas les gestionnaires du réseau de transport d’électricité, de restituer périodiquement au régulateur un certain nombre de CV (issus de leur propre production ou achetés sur le marché). Faute de quoi ils sont soumis à une amende par certificat manquant. Le niveau de cette dernière constitue donc une donnée importante. C’est elle qui va déterminer le seuil de rentabilité du projet d’investissement. Plus

l’amende sera élevée, plus on sera tenté de négocier au meilleur prix des CV sur le marché pour tenter d’y échapper. Mais un niveau élevé de l’amende met aussi le marché sous pression, au risque de faire grimper les prix de l’énergie. Chaque Région a donc recherché le meilleur équilibre en fonction de ses conditions de terrain. En Région flamande, l’amende a été fixée, depuis 2004, à 125€ par CV manquant pour ce qui concerne les SER et à 45€ pour les CV cogénération. En Région wallonne, on est à 100€ depuis 2003 (qu’il s’agisse de SER ou de cogénération ou les deux) et la Région bruxelloise qui était à 75€ par certificat manquant passera elle aussi à 100€ dès 2007.

[ L’avis de l’expert ]

Sans doute le bon moment d’investir Le marché actuel des certificats verts est à l’image du marché de l’électricité. C’est un marché polarisé par un acteur dominant sur qui repose 90% de l’obligation de CV, dans les trois Régions, et qui par ailleurs dispose de ses propres productions de CV. C’est finalement lui qui fixe l’axe de fonctionnement du marché. Objectivement, il faut reconnaître que le CV est un outil efficace, mais relativement cher par rapport à un simple mécanisme de soutien à la production. Ici, c’est le consommateur qui est appelé à payer le risque et cela constitue un surcoût évident. Mais c’est un bon outil de communication et que les financiers aiment bien parce qu’il est purement virtuel. Cela dit, il est clair aussi qu’après trois ans de fonctionnement, les opérateurs commencent à comprendre que ce mécanisme génère beaucoup de cash. Ils sont donc de plus en plus intéressés. Ils sont encore relativement dubitatifs, mais la taille des projets qui se mettent en place actuellement témoigne que certains commencent à y croire vraiment. On pourrait donc assister à un véritable décollage dans les années qui viennent, en particulier pour les productions à partir de biomasse. Il est vrai aussi que le potentiel de marché est difficile à évaluer puisqu’il évolue en fonction des conditions de marché: prix de l’électricité, prix des combustibles, etc. Mais le potentiel est là, au moins pour dix ans, et c’est sans doute le bon moment d’investir à ce niveau. Mohamed Ait Hassou, Senior Lead Consultant chez Altran Europe

Prix minimum garanti Autre chiffre de référence pour l’investisseur, la valeur de rachat garantie des CV. Une sorte de “fusible” mis en place par les autorités pour parer, le cas échéant, à un effondrement du marché qui échauderait sérieusement les investisseurs. Ce prix minimum garanti (pendant dix, voir vingt ans dans certains cas) est surtout une assurance pour les banques qui se réfèreront à ce seuil dans l’appréciation des dossiers qui leur sont proposés par les candidats opérateurs. Au niveau fédéral, un arrêté royal fixe un prix minimum garanti particulièrement intéressant (90€ par MWh) pour l’éolien off-shore (contre 50€ par MWh produit par une éolienne on-shore). Il donne également une garantie de rachat aux CV délivrés par les Régions, mais à un prix minimum inférieur à celui garanti par celles-ci, pour éviter d’avoir à essuyer les plâtres (voir encadré). En Région wallonne, la valeur de rachat garantie est de 65€ par CV. En Flandre, on a établi des prix de rachat par technologie, par exemple 80€ pour l’éolien, 450€ depuis le premier janvier pour le photovoltaïque. Et depuis le 20 juin dernier, les certificats cogénération flamands bénéficient à leur tour d’un prix de rachat minimum de 27€. Où trouver les meilleures conditions de marché? Quand on compare l’ensemble de ces données, on peut conclure que Bruxelles est sans doute théoriquement la

22 | energymag n°3

20-23 certificats verts fr.indd 22

16/09/06 13:36:02


ELECTRICITE VERTE | MANAGEMENT

Transactions en hausse et prix stables Au cours de l’année 2005, 413.720 CV en Wallonie et 337.978 CV en Flandre ont fait l’objet de transactions, soit une hausse de respectivement 27% en Wallonie et 58% en Flandre par rapport à l’année 2004. Les prix moyens unitaires en 2005 sont restés à un niveau stable: 92,10¤ en Wallonie et 110,33¤ en Flandre.

Transactions de CV en Région Flamande 122 674 92 006 61 337

112

30 669

5/04 200

5/03 200

5/02 200

5/01

93

200

4/04 200

4/03

4/02 200

p # certificats

200

4/01

99

200

3/03 200

200

3/04

106

p € certificat

Transactions de CV en Région Wallonne 120 608 90 456 60 304

93

30 152

5/04 200

5/03 200

5/02 200

5/01

83

200

4/04 200

4/02

4/03 200

200

4/01

86

200

3/04

3/03

90

200

bilité. L’avantage décisif pourrait venir d’ailleurs. Par exemple du prix de rachat de l’électricité produite. Plutôt que de revendre celle-ci au réseau à un tarif de 15 ou 20€, vous pouvez parfaitement trouver un voisin industriel disposé à la racheter à 50 au 60€ parce qu’il n’a pu obtenir des tarifs assez intéressants auprès de son fournisseur. Donc là vous gagnez sur les deux tableaux. En définitive, il apparaît que les différences entre Régions, hormis pour certaines technologies comme le photovoltaïque* ou dans certains cas la biomasse, sont trop minimes pour avantager l’une d’elles par rapport aux autres en termes d’implantation de nouveaux sites de production. D’autant que tous ces mécanismes délicats peuvent être modifiés à tout moment par de simples textes de loi. C’est ce qui avait justifié au départ la méfiance de nombre d’opérateurs industriels. S’ils semblent aujourd’hui partiellement rassurés, c’est que le système fonctionne depuis 2001 en Flandre et depuis 2003 en Région wallonne, et que certains signes clairs ont montré la volonté des autorités de maintenir le cap en tenant compte du souci des investisseurs de raisonner sur le long terme. Et puis surtout que les investisseurs se sont rendu compte des bénéfices considérables que peuvent générer certaines activités de production d’énergie verte. p Jean Cech

200

localisation la plus favorable pour le producteur vert qui recevra plus de CV pour un investissement comparable. Mais celui-ci y sera confronté à des capacités très limitées dans des technologies comme l’hydraulique et l’éolien par exemple. Des conditions qui seront sans doute plus favorables au niveau d’une cogénération biomasse, mais pour autant de dénicher un partenaire pour vous racheter la chaleur produite. En Flandre où le système de calcul des CV est globalement plus favorable qu’en Wallonie, et où, avec une amende à 125€, vous trouverez sans doute plus offrant pour les CV que vous aurez à négocier sur le marché, vous aurez aussi plus de mal à obtenir un permis d’urbanisme pour installer un parc éolien. Il vous faudra aussi tenir compte du fait que pour certaines technologies comme l’hydraulique, l’éolien ou la biomasse, le potentiel SER exploitable est globalement plus important en Wallonie. Et dans le cas de l’éolien par exemple, même si vous recevez dans les deux Régions le même nombre de CV par MWh produit, les conditions de terrain en Wallonie vous permettront de fonctionner pendant un plus grand nombre d’heures par an, donc de produire plus et de recevoir davantage de CV pour une même installation. En outre les certificats verts ne constitueront parfois qu’un élément –important certes mais pas forcément déterminant– de votre calcul de renta-

p # certificats RW p € certificat RW

* Une partie de l’explication vous est fournie dans l’article publié par Energymag n°1, page 45.

Prix minimum: la patate chaude aux gestionnaires de réseau? Le principe du prix minimum garanti indispensable à la survie du système des certificats verts pose néanmoins aux autorités un problème épineux. Non seulement il fait peser sur les budgets publics une lourde épée de Damoclès, mais il risque aussi de ramener le jeu du soutien à la production verte dans le cadre juridique européen des aides d’Etat ce qui compliquerait sérieusement les choses. Au niveau fédéral, le gouvernement s’en est tiré en passant la patate chaude à un opéra-

teur sur lequel il a la main: le gestionnaire du réseau de transport (GRT). Il a imposé à Elia de racheter tous les CV délivrés en Belgique qui lui sont proposés, à un prix minimum par technologie. Le GRT est ensuite autorisé à revendre ces titres aux enchères sur le marché et à intégrer le delta dans ses tarifs de transport. Ce qui, de facto, fait peser le coût de l’opération sur l’ensemble des consommateurs à travers ce qu’on appelle le “timbre poste” repris sur votre facture d’électricité.

La Flandre a adopté une stratégie similaire en faisant glisser l’obligation d’achat au prix minimum garanti sur les gestionnaires de réseau de distribution (GRD), avec autorisation de répercuter ces coûts négatifs ou positifs dans les tarifs. Il semblerait que le gouvernement wallon étudie actuellement la possibilité de s’inspirer de cette formule pour échapper à ses 65¤ garantis par CV via les gestionnaires de réseau de distribution (GRD) qu’il contrôle.

n°3 energymag | 23

20-23 certificats verts fr.indd 23

16/09/06 13:36:09


DOSSIER | RESEAUX VAPEUR

De 10 à 15% d’économies potentielles On ne compte plus le nombre d’usines et d’ateliers où la vapeur représente l’un des postes de coûts les plus élevés. Près de 80% de la facture énergétique dans l’industrie du papier, 50% dans les industries chimiques ou du raffinage. Traditionnellement, les entreprises qui améliorent leur système vapeur réalisent des économies d’énergies allant de 10 à 15% par an, tout en améliorant la qualité des processus. Le VITO (Institut Flamand pour la Recherche Technologique) a analysé treize techniques parmi les Best Availables optimiser un réseau vapeur. Tour d’horizon.

© L. van Steensel

Technologies (BAT) pour

24 | energymag n°3

24-32 Dossier fr.indd 24

16/09/06 17:20:30


RESEAUX VAPEUR | DOSSIER

La vapeur: un fluide cher Car la vapeur n’est pas un conducteur de chaleur bon marché. La production exige des traitements hydrauliques spécifiques et de grandes quantités d’énergie. Les hausses récentes des prix de l’énergie rendent souvent très intéressantes des interventions considérées jadis comme à peine envisageables. Un réseau de production et de distribution de vapeur forme un tout complexe. Diverses interventions au sein d’un tel système peuvent améliorer les performances. Elles vont d’interventions très simples au niveau de l’entretien à des adaptations complexes des chaufferies et configurations de production. Selon la situation, un temps d’amortissement très court est aujourd’hui possible pour les deux interventions. Pour aider les entreprises, le BBT-kenniscentrum du VITO (le Centre de connaissances des meilleures techniques disponibles de l’Institut flamand de recherche technologique) a publié un guide intitulé “Les économies d’énergie dans les réseaux de vapeur” réalisé par Dries Maes et Karl Vrancken. Suite à cela, Energik a organisé en mai une journée d’étude et de promotion sur la vapeur au sein du Club-House du VITO à Mol. Pour déterminer le coût exact de la vapeur, il faut des données détaillées. Dans bon nombre de cas, il s’agit d’un réseau de vapeur, comprenant différentes chaudières utilisant divers combustibles, qui fournit de la vapeur à différentes pressions. En outre, la transition entre les différentes vapeurs

peut s’effectuer par des soupapes de réduction de pression ou des turbines. Déterminer le coût exact est dans ce cas assez complexe. De plus, diverses méthodes sont possibles. Les coûts connus dans bon nombre d’entreprises sont les coûts de production pour une consommation constante déterminée. Les autres coûts comme le combustible, l‘électricité, les additifs chimiques, le travail, l’entretien, l’amortissement, les intérêts et les frais administratifs sont alors divisés par la quantité totale de vapeur produite. Cela peut constituer un critère financier simple et de valeur, mais il n’est pas particulièrement pratique pour gérer le réseau de vapeur ou réduire les coûts au maximum. De simples simulations sont relativement aisées à appliquer et peuvent constituer un moyen pratique et fiable pour améliorer l’efficacité d’une installation de vapeur. La méthode pour déterminer le coût de la vapeur a cependant une influence importante sur la décision finale. Si le choix se porte sur une méthode trop simple, peu de projets économiques peuvent être acceptés et des projets intéressants peuvent être écartés. C’est pourquoi, le VITO recommande aux gestionnaires de réseaux de vapeur de connaître les méthodes correctes permettant de déterminer leurs coûts de vapeur, des méthodes qui tiennent compte des diverses variables importantes. Une méthode présentée par le VITO dans l’étude fait appel à la modélisation de réseau. Treize techniques pour optimiser Outre une méthode permettant de déterminer le coût de la vapeur, le VITO présente 13 techniques disponibles pour économiser l’énergie dans un réseau de vapeur. “Le classement des mesures dans le guide est totalement arbitraire”, indique Dries Maes. “Un classement selon l’économie potentielle n’est pas possible. Ce guide est destiné aux gestionnaires de réseaux de vapeur; le choix de la mesure liée à une économie potentielle dépend en-

tièrement de la situation qui prévaut sur le site. Certaines mesures peuvent se révéler très intéressantes dans un cas et former un très mauvais investissement dans un autre cas. C’est pourquoi un classement selon la facilité d’exécution est aussi impossible. Pour des raisons analogues, cela dépend trop de la situation sur le site. Par conséquent, c’est au propriétaire du réseau de vapeur de choisir la mesure qui paraît la plus intéressante eu égard à sa situation. Ensuite, ledit propriétaire peut contacter des firmes spécialisées ou des sous-traitants pour examiner plusieurs mesures particulières. Le guide de la vapeur ne donne que des ordres de grandeur de l’économie potentielle par mesure et non pas un mode de calcul complet”. Plusieurs mesures présentées n’exigent que peu ou pas d’investissements et portent sur une gestion plus minutieuse de l’installation. L’une d’elles est la suppression régulière de dépôts sur la partie hydraulique des chaudières de production tant au niveau des chaudières de production que des échangeurs de chaleur. Au niveau de la chaudière, l’élimination régulière de ce dépôt, même dans le cas de petits modèles, peut générer une grosse économie

© L. van Steensel

La vapeur est utilisée dans les entreprises textiles, le secteur du papier, le secteur de la chimie, l’industrie alimentaire, etc. Les applications de la vapeur sont aussi variées que l’est l’activité industrielle. La vapeur est employée pour le chauffage des processus industriels, la production d’énergie, la production d’électricité ou le chauffage ambiant. Dans un environnement industriel, le chauffage des processus représente plus de 60% de la consommation énergétique. Cela constitue donc une partie importante des coûts contrôlables pour lesquels une gestion scrupuleuse peut réduire les coûts de fonctionnement et, par conséquent, accroître les bénéfices.

d’énergie. Le dépôt augmente également la température dans l’échangeur de chaleur et peut, dans le cas de chaudières, entraîner une rupture à la suite d’une surchauffe des tuyaux en acier. Parmi les autres mesures, il y a la réduction maximale de l’eau de n°3 energymag | 25

24-32 Dossier fr.indd 25

16/09/06 17:21:01


DOSSIER | RESEAUX VAPEUR

Optimisation purge de la chaudière. Pour ce faire, nous disposons de différentes possibilités. La première est la récupération de condensat. Lorsque la moitié du condensat peut être récupérée, il est également possible de diminuer la purge de 50 %. Un pré-traitement de l’eau peut aussi réduire cette purge. Alors que dans le cas d’une alimentation directe de la chaudière, il peut y avoir 7% ou 8% de purge, en traitant l’eau, ce pourcentage peut être ramené à 3% ou moins. Il est également possible de récupérer de la chaleur des pertes de purge en la mettant en liaison avec l’eau d’appoint de la chaudière via un échangeur de chaleur. Pour chaque chaudière avec une purge continue et une fréquence de purge d’environ 5% et plus, c’est une bonne solution à envisager. Cette récupération d’énergie peut s’effectuer en croisant avec de l’eau d’appoint. Si l’eau de purge est d’abord conduite dans un ballon de flash à pression plus basse, il se forme également de la vapeur à plus basse pression. Cette vapeur flash peut être dirigée directement vers le dégazeur et ainsi mélangée avec l’eau d’appoint de la chaudière. Cette vapeur flash ne contient pas de sels dissous et la vapeur représente une grande partie de l’énergie qui se trouve dans l’eau de purge. La récupération de vapeur flash entraîne des économies d’énergie beaucoup plus importantes que le seul fait de capter le condensat liquide. La vapeur flash est formée lors de la détente du condensat à haute pression. Une fois revenu à une pression plus basse, une partie de ce condensat se vaporise et forme de la vapeur flash. La vapeur flash comprend également une grande partie de l’énergie disponible qui est encore présente dans le condensat. La récupération de vapeur flash est donc avantageuse pour diminuer la quantité d’eau d’appoint, mais elle est surtout avantageuse sur le plan énergétique. Dans les installations à vapeur où les purgeurs n’ont plus été inspectés depuis trois à cinq ans, jusqu’à 30% de ces derniers seront souvent défectueux et laisseront échapper de la vapeur. Pour les installations disposant d’un programme de contrôle régulier, ces purgeurs défectueux ne devraient

Huit 1

Pour comparer les principales mesures recommandées par le VITO, nous avons synthétisé cidessous les gains apportés par chacune d’entreelles. Le modèle utilisé* est une installation vapeur d’un débit de 25 ton-

Installer un économiseur: 4%

Il s’agit de la meilleure occasion de récupération de chaleur dans la chaufferie. Même avec des brûleurs bien réglés, les températures de sortie des gaz en cheminée peuvent varier de 175 °C à 260 °C. Il est possible de récupérer une partie de cette chaleur qui sinon s’échappe à l’atmosphère Les échangeurs de chaleur peuvent être utilisés pour préchauffer l’eau d’alimentation de la chaudière (économiseurs) ou l’air comburant (réchauffeurs). En général, les économiseurs permettent une amélioration de 3 à 4% de l’efficacité globale de la chaudière. Économies:

nes/h, fonctionnant 8000 heures par an, soit une

25.000 GJ/an T 64% sur le rendement T 6125.000 €/an T 61.400 tonnes CO2/an Investissement: Modéré. Max 50.000 €

production de 200.000 tonnes. Les dépenses en énergie sont de 628.000 GJ/an, soit une facture de 3.340.000 €/an, sur base d’un prix du gaz de 0,018 €/kwh et d’un prix de l’eau 1€/m3. Dans le cas d’espèce, l’optimisation permet d’atteindre entre 10 et 15% d’économies sur la facture globale, soit un potentiel de 500.000 €

Réguler l’excès d’air de combustion: 3%

2

La régulation de l’excès d’air est l’outil le plus important pour l’optimisation du rendement d’une chaudière. Une quantité d’air insuffisante entraîne une combustion incomplète, tandis qu’une quantité d’air trop importante entraîne un gaspillage d’énergie, car l’air en excès est chauffé à la température de la cheminée. La réduction de l’excès d’air entraîne presque toujours un accroissement du rendement: 1% de réduction d’oxygène en excès se traduisant par une réduction équivalente de la consommation de combustible. Un certain nombre de dispositifs de commande ou de régulation permettent de surveiller le mélange air-combustible et de l’optimiser. Ceux-ci vont de la simple régulation tout ou rien économique au contrôle automatisé du taux d’oxygène, plus coûteux. La taille du brûleur détermine le type de régulation utilisé. Économies: 3% sur le gaz T 694.200 €/an Investissements: Elevé. Max. 150.000 €

par an. * Source: Armstrong International

26 | energymag n°3

24-32 Dossier fr.indd 26

16/09/06 17:21:09


RESEAUX VAPEUR | DOSSIER

techniques à la loupe 3 5 7 Préchauffer l’air de combustion: 0,5%

Revaporiser les purges de chaudière: 0,5%

Utiliser la vapeur de revaporisation: variable

En augmentant la température d’aspiration d’air on réduit la consommation de gaz. Il est possible d’aspirer l’air en partie supérieure du local de chaufferie (la température y est plus élevée). On peut aussi, à l’aide d’un échangeur de chaleur à eau chaude de récupération, préchauffer l’air de combustion. Une préchauffe de 5°C permet une économie de 0,5% sur le combustible.

Limiter le volume de purge et la perte de chaleur reste la plus sûre mesure d’économie. Néanmoins, les échangeurs thermiques peuvent récupérer la chaleur sensible générée par la purge et s’écoulant dans le réseau d’égouts afin de chauffer l’eau d’appoint de la chaudière ou d’autres activités similaires.

Économies:

2.670 GJ PCI/an T 613.400 €/an T 6149 tonnes de CO2

0,5% sur le gaz T 617.800 EUR/an T 63.200 GJ PCI/an T 6180 tonnes CO2/an

Économies:

Investissement: Modéré

Investissement: Modéré

4

Réduire au minimum la purge de chaudière: 1,2%

Réduire les pertes de purgeurs: 2%

6

Une manière rentable de répondre à une partie des exigences des procédés consiste à récupérer la vapeur de revaporisation. Celle-ci, appelée aussi vapeur flash, apparaît lors d’une chute de pression du condensat. Ce phénomène est visible à la sortie d’un purgeur quand celui-ci évacue le condensat à l’air libre. Elle est produite par la réduction de pression entre l’amont du purgeur (pression du réseau vapeur) et l’aval de celui-ci (pression du retour de condensat) qui revaporise en partie le condensat. Cette vapeur est souvent récupérable à l’aide d’un séparateur de phase (vase de revaporisation) placé aux endroits adéquats. Les condensats sont renvoyés en chaufferie, tandis que la vapeur flash est utilisée dans des consommateurs basse pression, pour autant qu’ils existent à proximité (chauffage, eau, aérothermes, réseau basse pression). La perte d’énergie engendrée par la dispersion de la vapeur de revaporisation dans l’atmosphère est à ce point importante qu’elle justifie la plupart du temps l’investissement nécessaire à sa réutilisation. Économies:

L’eau de la chaudière doit être purgée périodiquement pour prévenir l’accumulation de tartre dans les tubes. En général et par précaution, cette purge est effectuée avec excès. L’eau de purge est chauffée, ce qui entraîne donc un gaspillage d’énergie, d’eau et de produits chimiques de traitement. L’idéal est d’effectuer la purge en continu de manière à maintenir la concentration en matières dissoutes le plus près possible du niveau maximum de sécurité. On trouve sur le marché des dispositifs de contrôle automatique de purge mesurant en continu la conductivité et de l’acidité de l’eau permettant de réguler la purge à l’optimum. Pour économiser davantage, on peut installer un système de récupération de la chaleur de l’eau de purge qui préchauffe l’eau d’alimentation de la chaudière, ce qui peut améliorer le rendement du système d’environ 1%.

Les purgeurs de vapeur constituent des pièces essentielles d’un système de distribution de vapeur. Un purgeur de vapeur est un appareil de robinetterie automatique qui peut faire la distinction entre la vapeur et le condensat ou d’autres liquides. Il évacue le condensat qui risque de s’accumuler en raison des pertes de chaleur inévitables par la tuyauterie. Le taux de défectuosité des purgeurs de vapeur est évalué à environ 25% par an. Or un purgeur en fuite, c’est de 5 à 20kg/h de vapeur perdue. Un programme d’entretien bien structuré du parc de purgeurs permet réduire considérablement ces pertes, une opération d’autant plus souhaitable que le coût de remplacement d’un purgeur défectueux est marginal. Dans les installations les moins bien entretenues, des taux de défaillance de 60% ne sont pas rares. Dans ces cas extrêmes, on constate que l’on peut faire jusqu’à 5% d’économies sur la facture de combustible.

Economies*:

Économies:

Économies:

12.000 GJ/an T 62.000 €/an (gaz) T 16.000 €/an (eau) T 625 tonnes CO2/an

38.000 €/an T 380 tonnes CO2/an

77.0000 €/an (gaz) T 40.000 €/an (eau) T 30000 €/an (purge) T 868 tonnes de CO2/an

* Pour la réduction du taux de purge de 10% à 2%

* Sur 300 purgeurs, taux de défection de 10%, perte vapeur de 300 kg/h

Investissement: Faible à modéré

Investissement: Faible

Dépendant des applications, peut aller jusqu’à 14% d’économies sur le gaz. Investissement: Modéré à élevé

Maximiser le retour du condensats: 3%

8

Quand une chaudière à vapeur subit une perte de condensat, on constate que la consommation d’eau est plus élevée, l’utilisation de produits chimiques de traitement de l’eau est plus fréquente et la production d’énergie thermique nécessaire pour chauffer l’eau d’appoint est accrue. On perd à trois niveaux. Dans les meilleurs des cas, on arrive à retourner 80 à 90% de condensats, alors que la moyenne se situe dans les 50%.

* Augmentation du retour de condensat de 50% à 70%

Investissement: Modéré à élevé n°3 energymag | 27

24-32 Dossier fr.indd 27

16/09/06 17:21:10


DOSSIER | RESEAUX VAPEUR

plus former que 5% du parc. Les tuyaux et canalisations non isolés forment une source constante de pertes. Dans la plupart des cas, isoler toutes les surfaces chaudes est une mesure d’une grande simplicité. Interventions plus radicales Le placement d’un économiseur pour préchauffage de l’eau d’appoint ou l’intégration dès le départ d’un système de préchauffage de l’air dans une nouvelle installation sont, par exemple, des interventions plus radicales. Un économiseur est un échangeur de chaleur supplémentaire qui assure le préchauffage de l’eau d’appoint de la chaudière à vapeur. Cet échangeur est placé dans la sortie des gaz de fumée. L’eau qui sort du dégazeur a généralement une température d’environ 105°C. L’eau dans la chaudière à une pression plus élevée a une température supérieure, de sorte que le préchauffage permet encore une récupération d’énergie importante. En général, on estime qu’un économiseur peut accroître le rendement de la chaudière de 4%. Un système de préchauffage de l’air réchauffe l’air acheminé vers le brûleur. De la sorte, les gaz de fumée peuvent être encore plus refroidis puisque l’air est souvent à la température extérieure. Une température de l’air plus élevée améliore la combustion et augmente le rendement général de la chaudière. De façon générale, le rendement

de la chaudière augmente de 1 % lorsque les gaz de fumée sont refroidis de 20°C. S’il faut remplacer une chaudière à vapeur, on peut envisager l’installation d’une chaudière qui fournit de la vapeur à pression plus élevée et d’une turbine solution qui peut être beaucoup plus rentable. Souvent, une turbine peut fournir suffisamment d’électricité ou de puissance mécanique pour justifier le coût d’une chaudière à pression plus élevée et d’une turbine. La turbine peut être combinée avec un générateur, fournissant de la sorte de l’électricité bon marché sur site. D’autre part, il est possible de recourir à l’énergie mécanique pour entraîner des machines. Dans la pratique, le bénéfice que l’on en retire peut permettre d’amortir en deux ans les investissements supplémentaires consentis. Sécurité et fiabilité Les auteurs de la brochure font remarquer que travailler avec la vapeur suppose bien plus que la seule consommation d’énergie. “Compte tenu des températures et pressions élevées, la sécurité constitue un point important dans les installations vapeur”, souligne Dries Maes. “En outre, un réseau vapeur subit souvent des surcharges importantes à la suite de coups de bélier potentiels ou de diverses formes de corrosion. C’est pourquoi, la fiabilité et la longévité de différentes pièces dépendent fortement de la conception et

Les offres sur le marché Les présentations que les entreprises ont effectuées lors de la journée de promotion vapeur d’Energik forment un échantillon de l’offre en équipements et services dans le secteur de la vapeur: Armstrong: .................... pour une meilleure gestion purgeurs vapeur Cenergie: ........................ combien coûte 1 tonne de vapeur? Combien coûte 1 m3 de condensat? Clayton: .......................... détermination du prix coûtant de la production de vapeur dans une entreprise et possibilités d’économies Cummins: ........................ la vapeur et les moteurs au gaz Dalkia: ............................. économies d’énergie par livraison au compteur - formule, rendement et surveillance Distrigas Gas Service: .... le REG (Utilisation rationnelle de l’énergie) via les mesures de ballon d’eau chaude Elia: ................................. aides REG 2006 à l’industrie et aux PME Erbeko: ........................... comment déterminer le rendement d’une chaufferie à la vapeur Eurowater: ...................... osmose inversée et électro-ionisation appliquées à l’eau d’appoint de chaudière Spirax Sarco: .................. la production de vapeur visualisée Testo: .............................. mesures d’émission Theolia: ........................... les avantages de la vapeur par cogénération en Belgique - approche de projets, intégration de processus Viessmann: ..................... économies d’énergie par la construction de chaudière et propriétés spécifiques en relation avec la longévité d’une chaudière Vinçotte: ......................... impact de la directive européenne PED (sécurité des appareils sous pression) sur les installations de vapeur nouvelles et existantes ainsi que leur exploitation

de la structure de l’installation. La brochure passe en revue les adaptations possibles dans divers réseaux pour accroître leur efficacité énergétique. Il est cependant nécessaire d’étudier en détail tous les aspects pour chaque adaptation avant toute exécution de cette adaptation”. L’étude BREF “Energy Efficiency” au niveau européen a permis la réalisation de cette étude. BREF est l’abréviation de “Best Available Techniques Reference document”. Ce document a été réalisé au niveau européen dans le cadre de l’élaboration de la directive IPPC. BREF Energy Efficiency se veut un document général pour tous les secteurs afin d’intégrer l’efficacité énergétique dans le cadre IPPC. En tant que membre du Technical Working Group (TWG), le VITO fournit des données techniques pour le BREF. En accord avec les autres partenaires européens, il a été convenu que le VITO fournirait des informations sur les économies d’énergie dans les réseaux de vapeur. Ces informations étant également précieuses pour l’industrie belge; le VITO a décidé de publier cette partie de manière distincte. Cette étude n’est donc pas une étude BBT dans le sens strict du terme. Les données issues de cette étude seront fournies ultérieurement comme matériel de base pour le BREF européen. Le document du VITO est en néerlandais, les lecteurs intéressés pourront se référer également à deux documents* en anglais publiés par le Département Américain de l’Energie et dont sont en grande partie inspirées les notes du VITO: “Improving Steam System Performance - A Source Guide for Industry” et “How to calculate the true cost of steam”. p Philippe Van den Abeele

Source: ‘’Les économies d’énergie dans les réseaux de vapeur’’. Disponible en livre auprès de Uitgeverij Academia Press, Eekhout 2, 9000 Gand. Tél.: 09/233.80.88. Prix: 4,50 euros. E-mail: orders@academiapress.be * A télécharger sur le site: http://www1.eere. energy.gov/industry/bestpractices/techpubs_ steam.html

28 | energymag n°3

24-32 Dossier fr.indd 28

16/09/06 17:21:12


Armstrong, votre partenaire expert en systèmes vapeur

Avez-vous réellement la maîtrise de votre installation vapeur ?

Vous souhaitez • réaliser des économies d’énergie ? • réduire vos émissions de CO2 ? • accroître la sécurité de votre installation ? • augmenter votre production ? • diminuer vos besoins en maintenance ? Armstrong vous aide à maîtriser votre installation vapeur et à en améliorer l'efficacité ! • Audits énergétiques • Etudes d’optimisation, de faisabilité et de fiabilisation • Gestion complète des projets • Fourniture d’équipements industriels • Surveillance permanente de l’installation • Contrats de gestion et maintenance • Formations

7 solutions, une garantie de performance !

Armstrong International S.A. Parc Industriel des Hauts-Sarts, 2e Avenue 4 4040 HERSTAL - BELGIUM Tél : +32 (0)4 240 90 90 Fax : +32 (0)4 240 40 33 www.armstronginternational.eu/em info@armstronginternational.eu


DOSSIER | RESEAUX VAPEUR

Cas d’étude: Prayon

Un programme de 2,7 millions € d’économies annuelles Depuis 1999, la facture énergétique du groupe chimique Prayon a été multipliée par 2,5, passant de 13,3 à 32,5 millions €. Le gaz naturel, dont 60% sert à produire de la vapeur, en est le principal responsable. Sur le seul site d’Engis, un audit vapeur mené par Armstrong à la demande de Prayon a identifié un potentiel de 2,7 millions € d’économies annuelles dont

© L. van Steensel

57% sont déjà réalisées aujourd’hui.

CARTE D’IDENTITÉ DE PRAYON T Une trentaine de sites de production dont 4 sites propres, à Engis et Puurs en Belgique, Les Roches de Condrieu en France et Augusta aux Etats-Unis. T Un chiffre d’affaires de 522 millions ¤ à fin 2005 pour 1370 employés T 6 filiales commerciales en Europe et une représentation commerciale dans une centaine de pays à travers le monde. T Une facture d’énergie de 32,5 millions ¤/an (9% du chiffre d’affaires)

N°1 européen des produits phosphorés (acide phosphorique, phosphates, dérivés fluorés et soufrés), Prayon opère quatre sites de production dans le monde, dont ceux d’Engis et de Puurs en Belgique. Pour son site d’Engis, Prayon a conclu, via Fedichem Wallonie (Fédération des Entreprises Chimiques belges de Wallonie), un accord de branche avec la Région Wallonne par lequel elle s’engage à réduire d’ici à 2012 ses émissions de CO2 par unité produite de 10,2% (par rapport à 1999) et d’améliorer son efficience énergétique de 9,1%. Plusieurs audits énergétiques ont été effectués afin d’établir ces objectifs et de cibler les efforts pour les atteindre. “À la fin du premier semestre 2006, les émissions de CO2 par unité produite ont déjà été réduites de 11,2% et l’efficience énergétique a été améliorée de 4,3% par rapport à 1999”, précise Denis Leruth, Energy Manager du groupe Prayon.

Le solde est assuré par une batterie de sept chaudières qui alimente un réseau vapeur s’étendant sur près de 2,5 km. Au total, le site consomme 650 GWh de gaz par an, dont près de 60% pour la production de vapeur, et 100 GWh d’électricité. Lors de la mise en œuvre de l’accord de branche, Prayon a entrepris le monitoring de ses consommations énergétiques et émissions de CO2. Si pour l’électricité, la chose est assez facile, pour la vapeur c’est une toute autre histoire. “Malgré les outils mis en place, nous n’arrivions pas à boucler notre bilan vapeur”, explique Denis Leruth. “On s’est alors tourné vers Armstrong pour réaliser un bilan énergétique complet du réseau”. L’audit, mené en 2000, a permis d’identifier une bonne trentaine d’améliorations possibles dans les quatre secteurs de la boucle vapeur: production, distribution, consommation et retour de condensat.

La vapeur: le plus gros poste de coûts La vapeur est incontestablement le plus gros poste des coûts énergétiques chez Prayon. “Sur le site d’Engis, nous produisons 700.000 tonnes de vapeur par an (75 tonnes/h en moyenne). Un tiers des besoins est produit par valorisation de la chaleur de notre installation d’acide sulfurique, ce qui nous permet déjà des économies considérables”, précise Denis Leruth.

Chaudières: rendement amélioré et utilisation de brûleurs mixtes Le site est équipé de sept chaudières, quatre Wanson, une Viessmann, une Beri et une CMI. Suite à l’audit, les chaudières Wanson ont été équipées de brûleurs mixtes gaz/fioul pour permettre un gain économique (non négligeable) en fonction des opportunités du marché ainsi qu’un meilleur rendement en tournant au gaz. Outre

30 | energymag n°3

24-32 Dossier fr.indd 30

16/09/06 17:21:14


RESEAUX VAPEUR | DOSSIER

diverses petites mesures d’optimisation, l’audit à identifié trois autres postes majeurs d’intervention: E la conversion gaz de la chaudière CMI (ancienne chaudière au charbon à lit fluidisé convertie au fioul); E l’optimisation du rendement de la chaudière Beri par une régulation de la combustion par sonde à oxygène et variateur de fréquence; E la récupération des calories extraites des compresseurs pour préchauffer l’air de combustion d’une chaudière. “La conversion au gaz de la chaudière CMI a été mise en stand-by”, explique Denis Leruth. “Cette chaudière sert d’appoint aux pics de production de certains procédés. Elle ne tourne donc pas en continu. Le coût de conversion étant relativement élevé, nous étu-

dions d’autres solutions, notamment la conversion à la biomasse pour laquelle nous recherchons des sources d’approvisionnement locales”. En point de mire: une diminution de l’impact CO2 sans négliger l’apport des certificats verts ainsi que des aides à l’investissement pour la valorisation de la biomasse. Quant à l’optimisation de la chaudière Beri, la problématique reste entière: “La régulation de l’air de combustion par sonde à oxygène est assez complexe. Nous avons placé un variateur de fréquence pilote lié à un capteur O2 mais nous devons encore trouver le moyen de fidéliser cette mesure pour être certains que les brûleurs répondent bien”. En cause, la difficulté à trouver une sonde oxygène adéquate pour que les deux brûleurs fonctionnent à leur meilleur rendement.

Des purgeurs pour optimiser la consommation “Outre l’optimisation des chaudières, nous avions des soucis au niveau de la distribution et de la consommation”, précise Denis Leruth. “Sur la distribution, nous travaillons à rationaliser le réseau et améliorer le comptage des consommations pour obtenir un bilan précis reflétant la réalité”. La thermographie du réseau a permis également d’identifier les pertes et de les corriger par une meilleure isolation, la réparation des fuites et le remplacement des calorifuges défectueux. “On ne s’en rend pas compte, mais les pertes en dehors de la chaufferie peuvent être importantes. Sur le site d’Engis, 12% de notre vapeur produite n’étaient pas retrouvés lors des bilans thermiques”,

Les mesures d’optimisation et leurs gains Economies

Invest.

Payback

Réductions CO2 t/an

27 936 € 143 592 € 302 502 € 755 886 €

45 105 € 148 698 € 396 530 € 731 103 €

19 12 16 12

225 1412 16679 28483

1 229 916 €

1 321 436 €

Remplacement des calorifuges défectueux Remplacement des soupapes défectueueses Isolation des conduites

629 888 € 10 854 € 75 658 €

118 959 € 3 717 € 12 763 €

Total Distribution

716 400 €

135 439 €

Installation de purgeurs additionnels et spécifiques Maintenance régulière des purgeurs Isolation Réparation des fuites Préchauffage de l’acide phosphorique Récupération de l’eau de refroidissement des réacteurs

189 410 € 70 758 € 61 956 € 5 166 € 81 198 € 28 514 €

121 784 € 5 442 € 35 928 € 1 980 € 62 000 € 42 874 €

Total Consommation

437 002 €

270 008 €

Utilisation de la vapeur flash Augmentation du retour de condensats Préchauffage de l’air de combustion

296 612 € 26 090 € 11 352 €

141 016 € 16 391 € 8 674 €

Total Retour

334 054 €

166 081 €

Total

2 717 372 €

1 892 964 €

Réalisé + encours

1 529 242 €

761 539 €

231 012 €

185 454 €

Etat

PRODUCTION Préchauffage de l’air de combustion Régulation de la combustion chaudière Pose de brûleurs mixtes sur chaudières Conversion chaudière fioul au gaz Total Production

Non réalisé Non réalisé Réalisé Non réalisé

46799

DISTRIBUTION 2 4 2

2922 51 351

En cours Réalisé Réalisé

3324

CONSOMMATION 8 1 7 5 9 18

1161 328 255 24 377 184

Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé A l’etude A l’etude

2329

RETOUR CONDENSAT & VAPEUR FLASH

A l’étude

6 8 9

1594 149 98

En cours partiel En cours partiel Non réalisé

1841 54293 57%

22835

42%

1121

* Evaluation des gains sur base d’un prix de 25€/tonnes de vapeur produite, installation de 75 tonnes/h, production annuelle de 700.000 tonnes.

24-32 Dossier fr.indd 31

Avec un poste énergie qui engloutit dorénavant 9% du chiffre d’affaires, Prayon a pris les choses en main. L’entreprise a réalisé 57% des mesures d’optimisation de son réseau vapeur, soit un gain de 1,5 millions € par an sur un programme d’économies de 2,7 millions €

n°3 energymag | 31

16/09/06 17:21:23


DOSSIER | RESEAUX VAPEUR Le procédé Prayon au rang des Best Availables Technologies Prayon n’a pas attendu la récente hausse du cours du Brent pour promouvoir l’utilisation rationnelle de l’énergie. Depuis longtemps, la préoccupation énergétique fait partie des priorités de la société. Pour preuve, la conception d’un procédé de production d’acide phosphorique par voie humide qui réduit sensiblement la facture énergétique par rapport aux procédés concurrents par voie thermique. “Prayon en est le leader mondial. Le procédé fait d’ailleurs partie des Best Availables Technologies recommandées par l’Union Européenne”, explique Denis Leruth. Un procédé qui a du succès: plus de 50% de la production d’acide phosphorique dans le monde est réalisée cette technomogie”.

Valoriser le retour de vapeur et/ou de condensats Le dernier poste de l’audit: la valorisation de la vapeur flash et du condensat. “Ces opérations sont en cours, en particulier le retour de condensats. Celui-ci est complexe du fait de la topographie du site et du réseau vapeur

qui s’étend sur près de 2,5 km, mais les gains potentiels sont importants. Quant à la valorisation de la vapeur flash, nous allons la réaliser sur une application particulière pour nous faire la main et ensuite appliquer la solution là où c’est possible”. Au total, 57% des mesures identifiées par l’audit ont été mises en pratique pour aboutir à une amélioration concrète. Ce qui porte l’économie annuelle réalisée au chiffre imposant de 1,5 millions €. Le temps de retour de la plupart des applications est de moins d’un an, à l’exception notable des chaudières. “Une série de mesures identifiées dans l’audit sont de nouveau à l’étude, étant donné l’augmentation des coûts du combustible ces derniers mois. Les temps de retour sont devenus acceptables et nous allons poursuivre le programme”. Programme qui est appliqué par ailleurs sur les autres sites du groupe, en particulier celui de Puurs qui a adhéré de son côté au Benchmark Convenant flamand. Sur ce site, Prayon programme une autre mesure d’optimisation, plus globale: la mise en œuvre d’une unité de cogénération. “Nous installerons dès l’an prochain une turbine-vapeur à contre-pression qui fournira outre la vapeur nécessaire au process une puissance nette de 2,5 MWé, soit les 2/3 des besoins en électricité du site”, conclut Denis Leruth. p Jean-François Marchand

© L. van Steensel

explique Denis Leruth. Souvent les pertes proviennent des opérations de maintenance, d’où toute l’importance de prévoir des isolants amovibles aux endroits d’intervention critique. L’apport de la thermographie est tellement rentable, que Prayon envisage l’investissement d’une caméra infrarouge pour opérer de la maintenance préventive sur l’ensemble de ses sites. Quant à la consommation de vapeur, il s’agit de la diminuer par unité produite, en travaillant sur les purgeurs et l’isolation. Ainsi, la maintenance des purgeurs (environ 400 sur le site d’Engis) n’était pas facile à suivre de façon efficace. “Suite à l’audit et aux interventions d’Armstrong, nous avons appris à surveiller le parc de purgeurs et à détecter les disfonctionnements. Mais nous avons aussi appris à mieux les gérer”, affirme Denis Leruth. L’entreprise a d’ailleurs confié la maintenance d’une partie de son parc de purgeurs à Armstrong qui grâce à sa méthodologie et sa connaissance des installations Prayon peut s’engager sur un taux de fiabilité contractuel. Une formule intéressante en ce qu’elle lisse des coûts typique-

ment variables en coûts fixes, avec une garantie d’un meilleur rendement global de la production. Mais la maintenance n’était pas le seul problème. “L’audit a aussi mis en évidence l’intérêt de purgeurs à certains endroits critiques du réseau”, explique Denis Leruth. “Nous avons une série d’échangeurs de chaleur (concentrateurs) utilisés pour la production de l’acide phosphorique. Sur ces applications, un problème de purge des condensats occasionnait un mauvais transfert thermique”. L’installation de purgeurs en sortie des échangeurs a permis de régler le problème. “Nous avons nettement amélioré la productivité du process grâce à cela. Ce n’est pas une mesure spécifiquement énergétique, mais elle a une incidence immédiate sur la productivité de l’usine”. Le plus grand défi fut de trouver les purgeurs adaptés à la problématique du process. “Dans certains cas, ils ont été développés spécifiquement pour nos besoins”, précise Denis Leruth, se félicitant au passage de la coopération avec Armstrong.

32 | energymag n°3

24-32 Dossier fr.indd 32

16/09/06 17:21:28


PUBLIREPORTAGE

Enerweb La première solution multi-énergies et multi-sites pour suivre au quotidien vos consommations en toute indépendance! Vous souhaitez contrôler vos factures de gaz et d'électricité? Analyser vos consommations au jour le jour, avec des données fiables et indépendantes de vos fournisseurs? Comparer vos sites les uns aux autres? Etre alerté dès qu'une dérive de consommation survient? Pour optimiser en permanence vos coûts énergétiques? Alors Enerweb est fait pour vous.

Toutes vos données de consommation, au jour le jour Enerweb, c'est une plateforme Web conviviale et sécurisée, qui centralise le relevé quotidien de vos consommations de gaz et d'électricité, pour l'un ou l'ensemble de vos sites. Vos données sont récupérées directement sur vos compteurs et consignées chaque jour dans une base de données accessible en ligne à tout moment. Les données sont consultables sous formes de graphiques et de rapports aisément interprétables par vos services financiers et techniques. Vous pouvez ainsi analyser au jour le jour vos courbes de charges, pointes de consommation et cycles de fonctionnement, suivre leurs évolutions, faire des comparaisons d'un site à l'autre, etc. Mais ce n'est pas tout.

Optimiser en permanence vos coûts énergétiques Sur base des relevés, Enerweb recompose une simulation de la facture telle que vous devriez l'obtenir de votre fournisseur, en tenant compte de votre contrat de fourniture, des taxes à appliquer et des coûts de transport et de distribution. Vous pouvez ainsi contrôler aisément que les factures reçues correspondent à la réalité de vos consommations. Et évitez des erreurs sur des montants parfois importants. Enerweb vous permet aussi de programmer des alertes en fonction de critères variés: seuils et écarts de consom-

mation, consommation totale pour une période donnée, etc. Dès qu'une dérive est atteinte, un email ou un sms est adressé aux personnes consignées qui peuvent ainsi agir rapidement sur les causes. Enfin, à intervalle régulier, Enerweb vous envoie un rapport statistique des consommations de vos différents sites: consommation totale, tendance, évolution par rapport à l'année précédente, etc. Un outil précieux pour planifier vos budgets, optimiser vos contrats de fourniture mais aussi prendre les bonnes décisions d'améliorations et en suivre l'efficacité.

Sans investissement préalable Pour bénéficier d'Enerweb, rien de plus facile: vous déterminez le ou les sites que vous souhaitez suivre et nous envoyez la liste des codes EAN correspondants, c'est tout. Pas d'investissement donc, mais des formules d'abonnement très compétitives dépendant du nombre de sites suivis. Une formule attractive, tant pour les PME que les grands comptes multi-sites. Il s'agit d'un service unique, développé par DAPESCO, bureau d'étude spécialisé et neutre qui a déjà séduit des entreprises prestigieuses comme Delhaize, Accor ou GlaxoSmithKline.

LES AVANTAGES ENERWEB: UTILISATEUR AVANTAGES

Services financiers

Service technique

> Contrôlez les factures de vos fournisseurs et évitez les erreurs.

> Suivez vos consommations et comparez vos sites en détail.

> Planifiez vos budgets en suivant l'évolution de vos coûts.

> Réagissez sans délais aux dérives grâce aux alertes (email & sms).

> Optimisez vos contrats d’achats grâce à un meilleur profil de consommation.

> Comparez vos consommations aux données d'exploitation pour repérer anomalies et améliorations possibles.

> Exportez vos données vers un tableur pour approfondir vos analyses.

> Définissez les priorités de vos actions et mesurez leur efficacité.

UNE SOLUTION INDÉPENDANTE DE VOS FOURNISSEURS

SITE 1

SITE 2

SITE 3

33 Dapesco Enerweb fr.indd Sec1:33

Enerweb récupère vos données directement auprès des Meter Reading Companies (MRC) telle qu'Indexis. Les MRC sont les sociétés chargées de la relève des compteurs d'électricité et de gaz pour le compte des fournisseurs d'énergie. Grâce aux accords conclus, nous couvrons la majorité des compteurs télé-relevés gérés par les MRC. Quelle que soit l'implantation de votre site, le simple numéro d'identification EAN de votre compteur (unique pour chaque point de prélèvement) suffit pour mettre en route Enerweb. Nous pouvons même récupérer vos données historiques METER FOURNISSEUR automatiquement. Pour vous, READING ENERGIE COMPANY c'est une garantie d'indépendance et d'efficacité: > Indépendance vis-à-vis de vos fournisseurs: vous pouvez en changer sans perdre vos données. FACTURATION > Efficacité, car vous centralisez vos données sur un seul CONTROLE système doté des meilleures & SUIVI fonctionnalités.

VOUS SOUHAITEZ PLUS D'INFORMATION? Contactez notre Account Manager Enerweb au 010/22.52.86 ou surfez sur notre site Web: www.enerweb.be ou www.dapesco.com Dapesco sprl/bvba Avenue A. Fleming, 2B 1348 - Louvain-la-Neuve Tel: +32 (10) 22.52.86 Fax: +32 (10)22.82.81 info@dapesco.com

n°2 energymag | 33

16/09/06 15:28:16


EFFICIENCY | COMMERCIAL

Supermarchés

© L. van Steensel

Le plan de bataille de Delhaize 34 | energymag n°3

34-37 Delhaize fr.indd 34

18/09/06 11:13:13


COMMERCIAL | EFFICIENCY

À l’image des autres entités opéra-

© L. van Steensel

tionnelles du groupe, Delhaize Belgique s’est engagée depuis quelques années dans une politique de gestion des coûts de l’énergie. L’enseigne belge travaille par étapes, mais de façon approfondie. Son credo: mesurer, évaluer et agir. Les résultats sont déjà spectaculaires. D’autres sont à venir!

Mesurer pour savoir Première étape: mesurer pour comprendre et benchmarker les consommations. À ce niveau, Delhaize n’a pas fait les choses à moitié. L’enseigne a fait appel au bureau Dapesco qui a implémenté sa solution EMIS, une plateforme de gestion des énergies multi-sites et multiénergies. Le job? Contrôler les factures d’énergie (gaz et électricité) de chaque site et en extraire les données nécessaires à une analyse comparative par site (point de vente, logistique ou administratif). Cette première analyse a permis de détecter les anomalies dans le comportement énergétique d’un site particulier et de procéder en conséquence à un audit technique sur les équipements utilisés. En parallèle, une série de ma-

gasins ont été équipés de compteurs télémétriques qui relèvent en temps réel les mesures quart-horaires de chaque poste de consommation isolé (boucherie, traiteurs, comptoirs frigorifiques, éclairage, etc). Le but: permettre une analyse détaillée des postes de consommation et une prédiction plus précise. Des corrélations entre factures, audit et analyses télémétriques, Delhaize a dressé au final une cartographie détaillée de ses consommations et des postes/sites à problèmes. Le plus gros morceau? La production de froid. Ce poste engloutit 62% des consommations. Soit plus que les moyennes relatées dans la littérature spécialisée. L’autre poste énergivore: l’éclairage qui compte pour 13%. © L. van Steensel

Entre 1995 et 2003, les consommations énergétiques (en kWh) de Delhaize Belgique ont augmenté de 3% en moyenne. Chaque année! Si c’est moins que la croissance de la consommation énergétique moyenne du pays (+4,72%/an), ce taux stable et récurent a poussé l’enseigne à réagir. Objectif: inverser la tendance de façon durable et continue. Détail du plan de bataille.

Geler les consommations La deuxième étape: agir. Problème: on ne rénove pas 127 supermarchés en un jour, sans parler des moyens à mettre en œuvre. C’est là qu’intervient

Gros consommateurs: le froid et l’éclairage Éclairage 13%

Pas de surprise, la production de froid reste le poste le plus consommateur en énergie d’un supermarché - 62% chez Delhaize -, l’éclairage vient en second.

Postes de travail: 6% Miscellaneous: 13%

Scanning: 6%

le plan de Freddy Borms, Energy Manager de Delhaize: travailler d’abord sur les comportements et les petites mesures qui ne requièrent pas d’investissements. L’objectif est fixé: stabiliser en deux ans la consommation au niveau de 2003, soit 157 millions de kWh. La méthode: faire appel à la créativité de l’ensemble du personnel. Avec l’aide d’Electrabel et de Dapesco, une série de pistes d’action sont identifiées. Freddy Borms a ensuite initié deux programmes: la formation des équipes responsables des installations énergétiques et un plan de communication à l’attention du personnel. Au menu: posters, concours, publications internes, site Internet. Chaque mois, des thèmes particuliers sont mis en avant et corrélés aux techniques existantes permettant une utilisation rationnelle de l’énergie. Par exemple, la programmation correcte des horloges contrôlant les enseignes lumineuses extérieures. Elles seront dorénavant

Froid 62% n°3 energymag | 35

34-37 Delhaize fr.indd 35

18/09/06 11:14:07


© Delhaize Group

éteintes à 23h00. Des concours sont aussi organisés pour stimuler et récompenser les meilleures initiatives conduisant à des mesures d’économies d’énergie. Un exemple? Les distributeurs de boissons situés dans les aires dédiées au personnel. Chaque appareil est équipé de 3 TL illuminant 24h/24 une marque que tout le monde connaît. Un employé suggère d’enlever deux TL sur trois. L’idée est appliquée partout. Les résultats? Spectaculaires! En deux ans, et malgré l’extension du parc de magasins, l’équipe de Freddy Borms a atteint son objectif: infléchir la croissance des consommations et la stabiliser au niveau de 2003, soit une économie de 6% au final.

Un engagement global pour l’efficacité énergétique La réduction de la consommation d’énergie est une priorité à l’ensemble de l’échelle du Groupe Delhaize et en particulier aux Etats-Unis. Ainsi, en 2003, Food Lion, l’enseigne principale du Groupe dans le sud-est des Etats-Unis, a réduit sa consommation d’énergie de 7,2 %. Un score considérable qu’elle a poursuivi en 2004 et 2005 en réduisant sa consommation énergétique de 202 millions de kilowattheures, ce qui lui a valu plusieurs prix dont le label “Energy Star Award for Excellence” pour la troisième année consécutive. Au total, près de la moitié des supermarchés labellisés “Energy Star” aux Etats-Unis sont le fait de Food Lion. L’enseigne a réalisé ces performances grâce à des mesures de gestion de l’énergie à l’échelle de l’entreprise, comme l’utilisation de nouvelles technologies d’éclairage, de réfrigération, de chauffage et de refroidissement. Hannaford, une autre enseigne du Groupe dans le nord-est des Etats-Unis, est également devenue un leader de l’industrie dans beaucoup de domaines liés à l’énergie. Hannaford bénéficie d’un système de contrôle à la fine pointe de la technologie et destiné à ralentir ou à arrêter les appareils lorsqu’ils ne sont pas nécessaires. L’enseigne a également mis en place une nouvelle application à “full condensing” très rentable pour chauffer les magasins situés dans des régions au climat froid. Mais aussi la technique de “pression de condensation variable”, l’une des plus performantes de l’industrie dans le domaine HVAC. Cette technique sera sans doute appelée à devenir la référence pour l’ensemble des magasins du groupe dans le monde.

© L. van Steensel

EFFICIENCY | COMMERCIAL

Plan à cinq ans et magasins tests Troisième étape: préparer l’avenir. Un plan 2006-2010 prévoit la réalisation dans chaque magasin de petits investissements URE à fort potentiel d’économies. Par exemple, l’installation de nouveaux comptoirs frigorifiques à double flux (économie de 100 watts par mètre courant), un éclairage basse consommation dans ces mêmes comptoirs (économie de 120 watts par mètre courant), etc. En parallèle, l’enseigne teste au sein de ses magasins une série de techniques plus ambitieuses dont les plus rentables seront adoptées dans le plan 2006-2010. Ici aussi Delhaize fait les choses en profondeur: son magasin de Mutsaard (situé à Laeken) a été entièrement rénové l’an dernier, au titre de pilote. Dans ce nouveau supermarché, l’eau chaude sanitaire est ainsi produite grâce à des panneaux solaires, et la chaleur émise par les comptoirs frigorifiques récupérée pour chauffer le magasin. Pour le refroidissement des espaces, c’est le principe du ‘free cooling’ qui est appliqué (l’air extérieur à moins de 20°C est utilisé pour refroidir). Les installations frigorifiques, qui alimentent les frigos et ateliers réfrigérés, travaillent de surcroît au glycol, fluide plus respectueux de l’environnement, comme c’est le cas dans le nouvel entrepôt de produits frais à Zellik. “Nous voulons aussi limiter tant que possible la consommation d’énergie liée à l’éclairage. Nous travaillons en partie avec l’éclairage naturel des verrières du magasin et des puits de lumière (solatubes) dans la réserve”, explique Philippe-Henri Heymans, Architect, Store Design and Technical Director. “Nous avons en outre opté pour des éclairages artificiels plus économiques, comme des TL5 équipés de ballasts électroniques. Certains locaux pour le personnel sont équipés de détecteurs de lumière naturelle. Grâce à ces détecteurs, la lumière artificielle

s’éteint dès que la lumière naturelle est suffisante. Enfin, le matin, quand le magasin est encore fermé mais que le personnel travaille déjà, l’intensité de l’éclairage est plus faible.” Ajoutons qu’un système de GTC (gestion technique centralisée) développé maison donne la possibilité de programmer précisément et séparément l’allumage et l’extinction des lumières, l’activité des fours etc Énergie verte pour les Delhaize City Ces tests, portant sur le chauffage, la production de froid et l’éclairage, s’inscrivent dans une série d’autres mis en œuvre par Delhaize. Citons par exemple l’utilisation du CO2 comme fluide frigorifique (au lieu du fréon) dans le nouveau Delhaize City Linthout, une première en Belgique. À Saint-Nicolas, l’enseigne teste également l’emploi de luminaires LED (Light Emitting Diode) dans ses frigos des rayons boucherie. L’intérêt: une consommation énergétique quasi nulle et surtout aucune émission de chaleur, ce qui réduit d’autant les besoins en production de froid. Enfin, en novembre 2005, tous les Delhaize City sont également passés à l’énergie verte: ils consomment désormais de l’électricité produite par des éoliennes. Concluons en signalant que dans son dernier rapport annuel, Delhaize Belgique, dont le chiffre d’affaires 2005 (1 milliard €) est en croissance de 9,1% constatait une baisse de sa marge d’exploitation à 4,5% du CA. En cause? Les diminutions de prix et la hausse des amortissements, des coûts de personnel et… de l’énergie. Ainsi, malgré la stabilisation des consommations au niveau de 2003, le résultat est toujours pénalisé par les coûts croissants de l’énergie. Une règle que beaucoup observent ces derniers mois: ce qui est gagné en kilowattheure est perdu en augmentation du prix. Une raison de plus pour gagner en efficacité énergétique. p Jean-François Marchand

36 | energymag n°3

34-37 Delhaize fr.indd 36

18/09/06 11:15:38


COMMERCIAL | EFFICIENCY

Le Delhaize Mutsaard, un laboratoire grandeur nature ÉCLAIRAGE Combinaison éclairage naturel et basse consommation Apport d’éclairage naturel en toiture et en vitrine

Des solatubes dans les réserves

En toiture, une baie ouverte sur toute la longueur des surfaces de vente laisse filtrer la lumière du jour. Le dispositif est complété par les vitrines côté caisse conçues là aussi pour optimiser l’apport d’éclairage naturel. Les éclairages artificiels à proximité des baies et des caisses sont régulés en fonction de l’intensité de l’éclairage naturel. Le même principe est utilisé dans les espaces réservés au personnel. Globalement, l’apport est concluant, mais le temps de retour est faible.

Une série de “solatubes” installés en toiture fournissent l’apport d’éclairage naturel dans les réserves. Ces tubes sont équipés d’un anneau de prismes et de réflecteurs qui infléchissent les rayons du soleil et reflètent la lumière directement dans les réserves. Des détecteurs de lumière asservissent l’éclairage artificiel en fonction de l’intensité lumineuse. Les résultats sont impressionnants. Dans deux autres magasins, Delhaize teste des solatubes rotatifs qui s’orientent avec le soleil.

Tubes T5, ballasts électroniques & régulation automatique L’éclairage artificiel se compose d’un éclairage TL économe en énergie avec des tubes TL5, équipés de ballasts électroniques. Une régulation automatique des niveaux d’éclairement est programmée en fonction des heures d’activités (faible intensité entre 6 et 8h30 du matin) et de l’éclairage naturel (cellules crépusculaires).

FROID COMMERCIAL Récupération de chaleur & installations frigorifiques au glycol Production en boucle secondaire au glycol Deux batteries de froid alimentent les comptoirs frigorifiques et les chambres froides. Pour la distribution, l’installation fait appel au concept monotube dynamique développé par MC International, racheté depuis par Johnson Controls. Le principe: un circuit secondaire dans lequel circule un fluide frigorigène liquide non toxique (de l’eau glycolée) est connecté au circuit de réfrigérant de synthèse. Celui-ci refroidit le fluide glycolé qui alimente les comptoirs réfrigérés à une pression inférieure à celle du réfrigérant de synthèse. Ce système permet de remplacer une grande partie du réfrigérant (jusqu’à 85%) par un fluide moins coûteux et sans impact sur l’environnement. De plus, le réfrigérant de synthèse est confiné dans la salle des machines, réduisant ainsi les fuites. Derniers avantages: une plus

grande souplesse dans l’aménagement des surfaces de vente et une récupération de chaleur plus aisée (voir ci-dessous).

du magasin par l’intermédiaire d’un conduit.

Récupération de chaleur sur les comptoirs

Dégivrage naturel zéro givre

Bien souvent, la chaleur produite par la production de froid est rejetée à l’extérieur, or il est possible de récupérer une partie de cette énergie gratuite. À Mutsaard, Delhaize a mis en œuvre une technique déjà exploitée dans d’autres magasins et développée maison. Son principe: chaque comptoir frigorifique a son groupe réfrigéré indépendant. L’unité de condensation est installée directement sur le haut du meuble frigorifique. La chaleur produite par le condenseur est récupérée et insufflée dans les allées par la partie inférieure du meuble via une grille en inox. Au besoin, la chaleur est évacuée à l’extérieur

Les congélateurs fonctionnent avec un dégivrage naturel (non-électrique). De plus, ils sont équipés d’un régulateur Kubatron qui dégèle automatiquement et régulièrement l’élément réfrigérant. L’avantage: pas de formation de givre (1cm de givre augmente la consommation énergétique de 20%). Les bacs de surgelés sont équipés de montants latéraux pour limiter les pertes calorifiques. À terme, ils seront munis de couvercles (40% d’économies pour les bacs surgelés). Les comptoirs frais sont équipés de rideaux isolants utilisés la nuit et les jours de fermeture (jusqu’à 25% sur les consommations)

HVAC Free cooling, solaire thermique & récupération de chaleur Chauffe-eau solaire Des collecteurs solaires posés en toiture alimentent un chauffe-eau solaire bouclé à un chauffe-eau traditionnel pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS). Le système est en outre couplé à un troisième ballon d’ECS préchauffé par récupération de chaleur sur les compresseurs frigorifiques. Lorsque les panneaux solaires chauffent l’ECS, la récupération des compresseurs est utilisée pour alimenter le circuit de chauffage basse température si celui-ci est en demande.

En régime nuit, la boucle ECS est raccordée directement sur le ballon intermédiaire pour maintenir la boucle à 50°C grâce à la récupération sur les compresseurs. Au dire de Delhaize, cette combinaison est payante et sera vraisemblablement généralisée.

Climatisation free cooling Le magasin est équipé d’une batterie de climatisation alimentant des cassettes et ventilo-convecteurs situés

dans les allées non-réfrigérées de l’espace de vente et les zones employés. Mais il fait aussi appel au principe de free cooling. Si la température de l’air extérieur est inférieure à 20°C, on l’utilise pour refroidir le bâtiment. En pratique, la fraîcheur nocturne est utilisée pour dissiper la chaleur accumulée en journée.

photos: © L. van Steensel

n°3 energymag | 37

34-37 Delhaize fr.indd 37

18/09/06 11:16:51


EFFICIENCY | INDSUTRY

Pour les industriels, efficacité énergétique et gaz à effets de serre ne sont plus une mince affaire et réclament, sinon le branle-bas de combat, une gestion rigoureuse au plus haut niveau. À l’image de Borealis, qui a intégré l’efficacité énergétique comme élément à part entière de son système de management environnemental ISO 14001. Et mis sur pied un “Energy

Borealis

Council” pour piloter la stratégie du groupe.

Un “conseil” de l’énergie chez Borealis

De gauche à droite, Roger Van der Linden (Responsable Climate Change & Energy Efficiency), Ann Van Assche (Coordinatrice Environnement) et Lieven Stalmans (Responsable Energie).

Borealis est le deuxième producteur européen de polyoléfines (polyéthylène et polypropylène). Le groupe est actif sur quatre sites de production (Belgique, Finlande, Suède/Norvège et Autriche/Allemagne) avec des usines de polymérisation et de composition et des installations de crackage, où sont produits de l’éthylène et du propylène à partir de naphta et de propane. Le quartier général est situé à Vienne. En Belgique, Borealis est actif à Beringen, Kallo et Zwijndrecht où le groupe dispose de sites de production. Et Malines où sont regroupés les services centraux, notamment le trading des droits d’émissions. Borealis suit le marché des droits d’émission de très près et effectue déjà des petites transactions afin de maîtriser les subtilités du système. L’expérience que Borealis a acquise en tant qu’acheteur de matières premières (éthylène et propylène) vient ici à point nommé.

Les enseignements de Borealis v Pour les dossiers complexes où la législation est en cours de développement, il faut débuter très tôt avec une petite équipe multidisciplinaire soutenue par le board management. v Des mesures précises et le suivi des consommations d’énergie est la première et importante étape pour l’identification des potentiels d’amélioration. Ce qui exige souvent des modifications dans les installations existantes. v Borealis a un trajet d’approbation unique pour les projets, avec pour chaque décision d’investissement l’évaluation de l’impact énergétique et du coût (énergie et CO2) qu’ils engendrent. v Les produits spéciaux exigent une technologie spécifique et/ou des conditions particulières de production. L’impact sur la surconsommation d’énergie peut être supérieur à 10%. v Le coût énergétique élevé incite à l’exploitation efficace d’une installation de production. Une gestion énergétique appropriée et une exploitation maximale sont des facteurs importants pour l’efficacité énergétique. v Une estimation correcte du potentiel d’une cogénération doit se baser sur les besoins réels en chaleur, et après que les projets d’économies d’énergie potentielles soient implémentés.

Approche de groupe Selon Roger Van der Linden, Responsable Climate Change & Energy Efficiency au sein du groupe Borealis, les signaux relatifs aux changements climatiques, Kyoto et au marché des émissions CO2, envoyés par les fédérations industrielles et les médias se sont intensifiés début 2002: “A cette époque, la prise de conscience croissante au sein de Borealis a conduit à nous organiser à l’échelle du groupe pour nous préparer au démarrage du marché des droits d’émissions. Un comité de direction a ainsi été constitué pour définir les actions à entreprendre contre les changements climatiques. Des groupes de travail ont été mis sur pied vers la mi-2003, où chaque pays est représenté, pour le suivi de la législation, le contrôle des émissions CO2, et la mise en commun des réductions potentielles du groupe. Début 2004, le projet a été élargi aux aspects du commerce (trading), financier et juridique”. Entre-temps les activités des groupes de travail ont été intégrées dans la structure permanente du “Borealis Energy Council” qui coordonne depuis tous les aspects stratégiques liés à l’énergie (voir encadré). Gestion par KPI et ISO 14001 En tant que coordinatrice Environnement de la filiale belge, Anne Van Assche fait partie de la plateforme Environnement. Cette équipe assure, entre autres, le suivi des émissions de CO2. Anne Van Assche:

38 | energymag n°3

38-39 Borealis fr.indd 38

16/09/06 15:18:15


INDUSTRY | EFFICIENCY

“Le souci énergétique de Borealis fait partie intégrante de l’approche du groupe, et est implémenté sur chaque site de production. L’efficacité énergétique est un domaine à part entière du système de management environnemental ISO 14001. Suite à cette intégration, la méthodologie des audits internes et externes est également appliquée pour la thématique énergétique. Pour la fin 2006, les auditeurs internes Environnement seront également formés pour auditer les mesures du plan énergétique, la surveillance des émissions de CO2 et la prise de conscience énergétique des différents départements”. Pour le suivi périodique de l’efficacité énergétique, Borealis a conçu un système de KPI (key performance indicators), et ce aussi bien au niveau du groupe qu’au niveau des sites de production. Depuis janvier 2006 sont reprises dans une base de données, sur base mensuelle, toutes les informations énergétiques - et CO2 - de toutes les installations du groupe, pour le calcul des KPI d’efficacité énergétique et des émissions de CO2. Ainsi la division Trading dispose d’informations précises. La définition des KPI se base sur ‘la consommation spécifique d’énergie primaire (MWh/tonne)’, ce qui converge fortement à l’organisation du Benchmarking Convenant adopté en Flandre. L’analyse des KPI permet de fixer les objectifs d’amélioration, mais également de tirer les conclusions du processus d’apprentissage des différents facteurs influençant l’efficacité énergétique, par exemple l’effet du changement du mélange de produit, l’excellence opérationnelle, etc. Benchmarking Convenant Début 2003, Borealis a adhéré pour ses trois sites au Benchmarking Convenant flamand. Roger Van der Linden: “Le groupe Borealis a des accords sur base volontaire en Suède, Finlande, et Belgique. Le Benchmarking Convenant est le système le plus étoffé et qui a le plus long terme (jusque 2012). Il offre en outre l’avantage d’un cadre bien défini où le gouvernement et les entreprises collaborent à une efficacité énergétique”. La mise en oeuvre d’un plan énergétique est le pilier du Benchmarking Convenant. Lieven Stalmans, responsable énergétique de Borealis Belgique: “Le bureau de vérification (ndlr: l’organe de contrôle du Benchmark Convenant) a adopté une systématique approfondie pour le suivi aussi bien de la mise en oeuvre des plans énergétiques que du contrôle des émissions. Ce qui procure aux entreprises un bon cadre

Le Borealis Energy Council Un Conseil qui remonte au plus haut niveau Tous les groupes de travail impliqués dans l’efficacité énergétique et la maîtrise des émissions CO2 sont intégrés depuis 2003 dans une structure permanente, le “Borealis Energy Council”. Celui-ci coordonne à l’échelle du groupe tous les aspects stratégiques liés à l’énergie. Les activités sont regroupées en 3 équipes: v L’équipe Climate Change & Energy Efficiency qui se compose d’une plateforme Energie et d’une plateforme Environnement. Chaque site de production est représenté dans la plateforme Environnement (qui se concentre sur les émissions de CO2) et dans la plateforme Energie (qui se concentre sur la réalisation d’amélioration d’efficacité énergétique). v L’achat et la gestion des risques Energies & Utilities sont gérés au niveau du groupe. Les responsables énergie de chaque site de production s’assurent de l’implémentation de la stratégie, en tenant compte des facteurs locaux (marché, législation, …). v La technologie Energie (R&D), qui se concentre sur les nouveaux concepts novateurs et le développement à long terme. Le conseil est présidé par l’Executive Vice President Operations et se compose des Vice-présidents des divisions concernées (HSE, Achat, Hydrocarbures, R&D) ainsi que les trois chefs d’équipe.

pour la mise en place d’un plan énergétique. La concertation permanente avec le bureau de vérification permet d’affiner la gestion énergétique”. Depuis le début, Borealis a décidé d’appliquer les mesures du plan énergétique dans le cadre général des études et projets. Ce qui garantit un suivi continu. Dispersées sur les différentes installations, on parle de plus de 40 mesures. Et de nouvelles mesures énergétiques sont régulièrement identifiées, souvent par le département de production même, suite à la prise de conscience énergétique. La mise en œuvre des mesures est prise en charge aussi bien par les services de production que par l’équipe centrale de développement, qui soutient les usines belges pour les études et la préparation des projets. Lieven Stalmans: “En outre, les services ingénierie et maintenance sont fortement impliqués. Et ceci aussi bien pour la mise au point que l’identification de mesures complémentaires sur les consommations d’énergie, la spécification de nouveaux équipements plus efficaces et l’attention continue pour l’efficacité énergétique lors de l’entretien des installations”. Après une conférence interne sur les Changements Climatiques tenue fin 2004, Borealis organise en septembre 2006 une nouvelle conférence “Energie” sur chaque site de production. L’enjeu: communiquer sur la politique de gestion de l’énergie et accentuer la prise de conscience énergétique chez tous les intéressés des départements de production, ingénierie et entretien. Coordonner gestion et achat d’énergie En tant que responsable énergie de Borealis Belgique, Lieven Stalmans est rattachée aussi bien à la plateforme Energie qu’à l’équipe achat: “Il

y a des synergies évidentes à coordonner la gestion énergétique et les achats d’énergie, domaine où les aspects légaux et techniques deviennent également plus complexes. La maîtrise du profil de consommation par exemple est à nouveau un critère essentiel pour obtenir le meilleur prix”. Dans le contexte de la libéralisation des marchés de l’énergie, Borealis suit pour l’achat d’énergie une approche intégrée européenne. Lieven Stalmans: “Nous travaillons dans le cadre d’une stratégie de maîtrise des risques (portfolio management) au sein de laquelle nous arbitrons notamment la part d’énergie qui sera achetée, par exemple, en contrat long terme à tarif fixe et celle à court terme sur le marché spot. Le fonctionnement du marché local et la législation influencent cependant fortement la mise en place de cette politique d’achat. C’est pourquoi l’équipe achat se compose d’un responsable achat au niveau du groupe et d’un membre par marché où Borealis est actif. Une politique d’achat strictement globale au niveau du groupe n’est pas encore envisageable, étant donné la dominance des fournisseurs historiques dans chaque pays”. En marge de l’achat d’énergie, Borealis évalue également le potentiel de la cogénération pour la production propre d’énergie. Lieven Stalmans: “Notre site intégré de Kallo a un besoin considérable en chaleur et électricité pour la production de propylène et polypropylène. Une installation de cogénération peut contribuer à une accroître encore l’efficacité énergétique. Une étude de faisabilité technico-économique est en cours”.

Chiffres clés de Borealis Belgique Production annuelle: 480 kTonnes de propylène, 635 kTonnes de polypropylène, 170 kTonnes de polyéthylène, 115 kTonnes de composés Consommation électrique: > 0,5 TWh/an Consommation de gaz naturel: > 0,6 TWh/an Consommation d’énergie primaire: > 9 PJ/an

p Philippe Van Den Abeele

n°3 energymag | 39

38-39 Borealis fr.indd 39

16/09/06 15:18:28


TECHNOLOGY | BUILDING

Les doubles façades ventilées

© Berlaymont

Performant sur l’acoustique, à optimiser sur le plan énergétique

C’est l’image high-tech qui est généralement à la base du choix des doubles vitrages complets. Il n’existe pas encore d’unanimité sur les types générant vraiment des économies d’énergie. Par contre, il est établi que ces façades offrent un confort acoustique accru. Le bâtiment rénové du Berlaymont qui abrite la Commission Européenne est sans doute l’immeuble le plus connu équipé d’une Double Façade Ventilée (DFV). On lui a ajouté une paroi extérieure composée de lamelles de verre mobiles gérées par ordinateur qui réagit directement aux changements de conditions atmosphériques et à la luminosité ambiante. Néanmoins, la façade du Berlaymont est un type inutilisable de DFV, parfois appelée “façades actives”. De nombreux autres concepts de façades actives sont de plus en plus appliqués dans des immeubles

de bureaux élevés, grâce à de nouveaux développements technologiques dans le domaine du vitrage, de la technologie des façades, de l’automatisation et du contrôle. Dans le cas des façades actives, pour des raisons architecturales, la seconde surface ne se compose généralement pas de lamelles, mais bien d’une deuxième façade en verre plane, avec une protection contre le rayonnement solaire installée dans le vide entre la première et la seconde façade. L’espace situé entre les deux façades est utilisé pour la ventilation.

Une technique de plus en plus répandue Les DFV sont de plus en plus utilisées pour diverses raisons. Les ventiloconvecteurs volumineux sous la fenêtre sont de moins en moins acceptés pour réguler le climat intérieur. Les plafonds froids deviennent le système de référence. Ils ne font pas de bruit, exigent peu d’entretien et l’espace de bureau reste disponible jusqu’à la fenêtre. Cependant, les plafonds froids ont une force de refroidissement plus limitée. À côté de cela, prévaut la tendance qui consiste à réaliser des immeubles de bureaux élevés de plus en plus avec des façades vitrées complètes pour des raisons de standing et d’image high-tech qui leur sont associées. Ces façades entraînent des gains solaires importants dans le bâtiment avec une problématique de rayonnement froid en hiver. La maîtrise des gains solaires est absolument nécessaire avec une protection solaire

40 | energymag n°3

40-42 double facade fr.indd 40

16/09/06 15:42:42


© Berlaymont

BUILDING | TECHNOLOGY

efficace. Sur le plan technique, il suffit de placer une protection mobile contre le soleil à l’extérieur d’une des façades pour résoudre le problème, à condition aussi de choisir un vitrage avec une valeur U la plus basse possible pour éviter le rayonnement froid. Pour les immeubles élevés, cette solution paraît très onéreuse car les effets du vent en altitude exigent des constructions de protection solaires très robustes. La DFV offre en l’occurrence une solution élégante et esthétique. Le verre est un des maillons les plus faibles dans l’isolation acoustique d’un bâtiment. Même le verre acoustique ne protège pas efficacement contre le bruit du trafic urbain. La DFV apporte une solution en protégeant mieux du bruit ambiant. En doublant la façade, on obtient une valeur d’isolation de façade située entre 43dB et 53 dB, contre 38 dB environ dans le cas d’une façade traditionnelle. Les différents types de doubles vitrages, leurs performances et les développements futurs ont été amplement discutés lors d’une journée d’étude récente organisée par l’Institut Technologique du KVIV, l’Association Royale des Ingénieurs Flamands (“Doubles façades ventilées: hype dépassée ou technique en plein développement?” Anvers, 9 mai 2006). Des façades “climatiques” Il existe beaucoup de types de DFV dont nous ne parlerons pas ici en détail: avec ventilation naturelle ou mécanique, ventilation par étage ou sur plusieurs étages, ventilation avec air interne ou externe, etc. En Belgique, la plupart des concepts appliqués de doubles façades ventilées ont un rapport étroit avec l’installation de chauffage et de climatisation (HVAC). Xavier Loncour, adjoint du chef de département du département Energie et Climat du CSTC (Centre Scientifique et Technique de la Construction) a déclaré que “Dans le cas d’une façade active ventilée mécaniquement, ce que l’on appelle la “façade climatique”, la ventilation d’air dans le vide entre les deux façades fait partie du système HVAC. En été, la chaleur est absorbée par la protection

solaire et évacuée via le vide, en hiver elle veille à ce que la température des fenêtres internes soit plus élevée que dans le cas d’un double vitrage à haut rendement traditionnel, ce qui limite la sensation de paroi froide. Les façades actives sont plus chères que les façades simples, mais possèdent quelques avantages principalement sur le plan acoustique, ainsi que sur les plans thermiques et visuels. L’intégration de la protection solaire dans le vide protège contre le vent violent et permet ainsi son utilisation dans toutes les conditions atmosphériques. En hiver, la façade est mieux isolée. En été, les performances énergétiques des bâtiments équipés de façades actives déterminées approchent celles d’immeubles avec protection solaire extérieure, et l’on obtient une capacité de refroidissement raisonnable. Le bon contrôle des éléments automatisés de la façade, l’emploi de l’air évacué (récupération de chaleur/recirculation) et la qualité de la réalisation (isolation des

canaux de ventilation) sont cependant essentiels pour obtenir une façade efficace sur le plan énergétique.” Normes en développement Le marquage CE des façades rideaux, ce que sont les DFV, est obligatoire depuis décembre 2005 sur la base de la norme de production EN 13830 - Façades rideaux. Elle comprend des spécifications sur les exigences du produit, mais ne dit rien de la ventilation ou des performances énergétiques au niveau du bâtiment. Certaines performances de façades actives ne peuvent pas être calculées et jugées au moyen des documents de normalisation classi-

ques des façades simples. Cela vaut également pour l’application de, par exemple, la réglementation portant sur l’isolation thermique minimale exigée des bâtiments. Dans le cadre des projets “Façades Actives”, financés par le Ministère des Affaires Economiques, le CSTC a examiné les normes pouvant être ou non appliquées aux façades actives et a préparé la proposition d’un travail de normalisation pour y remédier. Cela va du calcul des pertes de chaleur des immeubles, des performances énergétiques, des performances acoustiques à la ventilation et à la stabilité. Dans le cadre du projet “Façades Actives I”, le CSTC a développé un site web. Une grande partie du site traite de l’analyse des normes et règlements concernant les façades actives. Le projet Façades Actives I a duré deux ans jusqu’à la fin 2002. La deuxième partie du projet a également duré deux ans jusqu’à la fin 2004, et était avant tout axée sur les systèmes de contrôle des façades actives, l’interaction avec les utilisateurs qui peuvent régler certains paramètres dans leur bureau et l’impact des techniques employées sur les performances énergétiques du bâtiment. Le rapport final “Ventilated double skin façade” donne un aperçu de toutes les performances et normes qui sont disponibles pour les façades et qui ont spécialement trait aux systèmes de façades ventilées. Au début de 2005, le projet européen BESTFACADE a repris le flambeau. Tous © Courtesy of VK Group les concepts de DFV ne sont pas également durables. C’est pourquoi, le projet vise à promouvoir les concepts de DFV efficaces sur le plan de la consommation énergétique pour de la sorte réduire cette consommation dans les bâtiments en Europe. Au début de 2007, BESTFACADE a publié une analyse d’obstacles non technologiques dans l’emploi de DFV, un benchmarking pour les immeubles DFV et une procédure de calcul simplifiée; pour l’été 2007, un guide des bonnes pratiques est également prévu.

À retenir v Les simulations montrent que les Doubles Façades Ventilées (DFV) ou Façades Actives n’offrent pas de facto une meilleure performance énergétique que des façades traditionnelles mais peuvent atteindre des performances élevées à condition de les optimiser. v Les DFV répondent à un ensemble de contraintes de l’architecture moderne englobant des objectifs esthétiques, fonctionnels (entretien), climatiques, sonores et énergétiques, dans une optique de maîtrise des coûts globaux.

Pour en savoir plus www.bbri.be/activefacades www.bestfacade.com www.permasteelisa.com

Performance énergétique à optimiser Dirk Saelens, Dr. Ir.-Arch., VK Engineering, Building Services, a réalisé une n°3 energymag | 41

40-42 double facade fr.indd 41

16/09/06 15:42:52


TECHNOLOGY | BUILDING

enquête portant sur la possibilité de diminuer la demande énergétique des immeubles de bureaux au moyen de systèmes de double façade ventilée. Une simulation a porté sur trois façades ventilée et deux façades traditionnelles. Diverses stratégies destinées à optimiser la performance énergétique d’une DFV ont été examinées et comparées avec les résultats de façades traditionnelles avec protections solaires internes et externes et une optimisation des solutions traditionnelles avec installations climatiques (un échangeur de chaleur sur la canalisation de retour pour faire pression sur la demande de chaleur, une ventilation nocturne intensive et du free cooling). “Les simulations montrent que la performance énergétique de tous les systèmes de façade s’améliore lorsqu’on installe des stratégies d’optimisation,” souligne Dirk Saelens. “Toutefois, il n’est pas toujours possible de défendre une recommandation générale en faveur d’une DFV sur la base du poten-

tiel d’économies d’énergie. La diversité des résultats - une conséquence des différentes typologies, réglages et paramètres - montre que les concepteurs ne doivent pas partir du principe qu’une DFV offre par définition une meilleure performance énergétique que les systèmes de vitrage traditionnels. De plus, l’influence d’un changement de la demande de chaleur ou de froid est relativement limitée comparée à la consommation totale d’énergie d’un immeuble de bureaux. Mais: l’énergie n’est évidemment qu’une des raisons pour lesquelles le choix se porte sur une DFV.” Concilier les contraintes Choisir le système de façade qui convient le mieux lors de la phase de conception est une des tâches les plus importantes de l’équipe de développement d’un nouveau projet. Le système de façade du projet “Corporate Village” à Zaventem a été discuté lors de la journée d’étude. Le maître de l’ouvrage

et l’architecte souhaitaient une façade très transparente totalement vitrée avec du verre clair pour tirer un maximum de la lumière du jour et de la vue. Les immeubles ont été érigés dans un environnement très bruyant: l’aéroport à 3 km, une ligne de chemin de fer à 300 m, le ring de Bruxelles et des carrefours à 400 m et 700 m. Pour des raisons de confort et d’économies d’énergie, les gains solaires devaient être minimalisés pendant l’été et les pertes de chaleur maintenues à un niveau réduit. “Eu égard à l’environnement extrêmement bruyant, la performance acoustique de la façade constituait un paramètre très important,” expliquent Henk De Bleecker et Maaike Berckmoes, Ingénieurs R&D, Permasteelisa-Belgometal. “De toutes les configurations possibles, une DFV est pour ainsi dire la seule option. On s’attend à ce que le trafic proche produise des quantités de poussière, saleté et gaz d’échappement accrues. Pour garantir une façade propre, le choix doit se porter sur une façade climatique ventilée avec de l’air interne plutôt qu’une DFV ventilée avec de l’air externe. Autoriser une ventilation des pièces du bâtiment via les éléments de la fenêtre n’est pas possible dans ce cas précis à cause de la présence d’une grande quantité de gaz d’échappement et de pollution sonore. À la suite des charges calorifiques internes élevées (PC et personnes) dans l’immeuble, il est également recommandé de réaliser la façade climatique avec un vitrage sélectif. La performance énergétique de la façade active est alors comparable avec une façade équipée d’une protection solaire. De la sorte, il est possible de satisfaire aux exigences élevées du confort thermique et aux objectifs énergétiques. Lors de la comparaison de différents types de façades ventilées et traditionnelles, on ne soulignera jamais suffisamment combien une approche holistique se révèle extrêmement importante. En effet, chaque projet a différentes exigences en matière de performances sur le plan de l’architecture, de l’environnement, de la consommation d’énergie, du confort (acoustique, thermique, visuel, qualité de l’air), de l’entretien et des frais de réparation, de la lumière du jour disponible…” p Philippe Van den Abeele

© Courtesy of VK Group

42 | energymag n°3

40-42 double facade fr.indd 42

16/09/06 15:42:55


BUILDING | TECHNOLOGY

Renogen

La flexibilité biomasse D’un côté, un groupe diesel alimenté par des huiles végétales. De l’autre, une installation de production combinée de chaleur et d’électricité, alimentée en bois non contaminé. La centrale biomasse de Renogen est un modèle de flexibilité. “Pour monter un projet de cogénération intégré et flexible, il est primordial d’opter pour un panaché technologique afin de faire face à un contexte énergétique libéralisé en perpétuelle évolution“, affirme Yves Crits, l’administrateur délégué de la s.a. Renogen. Telle est la priorité de cette toute jeune société créée pour offrir, à des prix défiant toute concurrence, de l’énergie verte (eau chaude et électricité) à deux entreprises du zoning industriel de Kaiserbaracke: Belwood qui figure dans le top 5 des scieries de Belgique et Delhez Bois qui fabrique des copeaux secs et des pellets.

cette cogénération“, admet l’administrateur délégué. Cette vapeur est ensuite détendue dans une turbine vapeur à condensation à très haut rendement pour fournir 3.3 MWé. Un soutirage de vapeur à 2 bars est prévu pour fournir les 10 MWth d’eau chaude à 95°C. Si la demande d’eau chaude chute, la cogénération fonctionne en mode “production d’électricité pure“, développant ainsi une puissance de 5.3 MWé. “Ce soutirage variable offre une grande souplesse de fonctionnement qui colle au mieux aux besoins variables de nos deux clients“, pointe Yves Crits.

De la cogénération bois Cette installation, unique en Belgique, comprend tout d’abord une cogénération au bois de conception finlandaise et du modèle BioPower de Wärtsilä. Le cœur du système est une chaudière cylindrique, au diamètre extérieur de 5 mètres, qui produit 20 tonnes/heure de vapeur surchauffée à 450°C sous une pression de 50 bars. “L’avantage de cette technologie est de pouvoir très facilement brûler tous les types de bois, même fort humides, jusqu’à 65%“, souligne Yves Crits, “et de nous permettre d’utiliser les résidus humides (chutes de scierie et écorces) de nos deux clients“. La boucle est ainsi bouclée. “Mais nous devons acheter l’autre moitié du combustible bois pour faire tourner

À l’huile végétale L’autre technologie utilisée est un moteur à huile végétale de conception ABC adapté pour brûler tout type d’huile (colza, tournesol, palme ou soja) après un passage dans une unité de centrifugation. “Une sécurité supplémentaire“, ajoute-t-il, “face aux incertitudes du marché soumis à une demande croissante d’huiles combustibles de première utilisation“. La puissance électrique nette développée sera de 3 MWé pour une puissance thermique de 3.5 à 4 MWth, selon la température de retour qui ne peut idéalement dépasser 70°C. La priorité de fonctionnement est donnée au moteur qui tournera à pleine puissance 24h sur 24 durant l’année entière. L’appoint thermique sera assuré par le soutirage variable de vapeur de la technologie bois fonctionnant,

elle aussi, toute l’année. Des 55 GWhé d’électricité produits par Renogen, 10 GWhé seront utilisés par les deux entreprises. Le solde, réinjecté dans le réseau, alimentera en électricité 60 % des ménages de la communauté germanophone! Cerise sur le gâteau en matière de flexibilité, les deux cogénérations sont complétées par une chaudière de réserve au mazout (le zoning n’est pas alimenté en gaz naturel) capable de fournir une puissance thermique totale de 12 MWth correspondant aux besoins prédéfinis. “À l’avenir, grâce à ce concept, nos clients envisagent sereinement d’accroître leur activité pour atteindre un besoin thermique de 15 MWth. Et nous sommes en contact avec d’autres prospects séduits par la formule. Nous sommes prêts!“, lance l’administrateur délégué. “Nous avons prévu de la place supplémentaire pour une extension de notre centrale d’énergie verte. Il ne nous reste plus qu’à choisir une autre technologie. Pourquoi pas la gazéification?“ Un nouvel acteur sur le marché Renogen démontre ainsi qu’un zoning à énergie durable peut exister: des entreprises mettent en commun leurs atouts pour profi ter d’une énergie propre, fiable et très bon marché. Un exemple en passe d’être suivi dans d’autres zonings industriels belges. Car Renogen n’est que la première réalisation d’un nou-

veau venu sur le marché: 4Energy Invest. Partenariat entre trois experts formés à l’école de Tractebel (Nico Terry, Guido Schockaert et Yves Crits) et la KBC Private Equity, 4Energy Invest entend devenir un acteur important sur le marché européen de l’énergie renouvelable. “Dans un premier temps, nous mettrons l’accent sur le marché belge, tout en restant attentif à l’évolution de la situation dans les autres pays et particulièrement, en Europe de l’Est. Outre, Renogen, cinq autres projets sont actuellement à l’étude à Belgique, dont trois à un stade avancé“, précise Yves Crits. p Ismaël Daoud

n°3 energymag | 43

43 Renogen fr.indd 43

16/09/06 15:50:39


Louis F. Storz, senior vice president, Nuclear Operations, PSEG, parle de Dale Carnegie Training®

Culture change: “Dale Carnegie Training a joué un rôle important dans notre transformation, d’un environnement de travail négatif et peu productif en une organisation qui trouve les voies pour atteindre ses objectifs.”

Empowerment: “Nos collaborateurs réalisent des objectifs auparavant tenus pour impossibles.”

Teamwork: “Dale Carnegie Training a permis une communication ouverte et constructive qui a amélioré le travail des équipes et a renforcé nos cadres dans leur rôle de leaders.”

Self-confidence: “J’ai vu Dale Carnegie Training renforcer la confiance de nos collaborateurs en eux-mêmes, ce qui a permis de réaliser le changement nécessaire.”

Dale Carnegie Belgique & Luxembourg Formations inter-entreprises, intra-entreprise, coaching et solutions sur mesure. Infos: dct-info@dcbenelux.com +32 (0)2 725 25 46 www.dcbenelux.com www.dalecarnegie.com

The only sustainable competitive advantage is the quality and leadership of your people.

DCT PSEG FR.indd 1

Breakthrough to Success with the new Dale Carnegie Course® 24/03/06 12:52:30


BUILDING | TECHNOLOGY

FreeMind Consulting

Pour une gestion intelligente du bâtiment Une gestion intégrée et intelligente du bâtiment était encore perçue voici peu comme une technologie émergente. Ce n’est plus le cas. De nouvelles offres sont disponibles à l’image de la plateforme Leonardo de FreedMind Consulting. À la clé: baisse des coûts et confort accru.

Les facility managers ont beaucoup travaillé ces dernières années l’optimisation des espaces de façon à accroître le rendement du m2 , coûteux on le sait. Reste que dans le meilleur des cas, un poste de travail est rarement employé à plus de 75% de sa disponibilité. Le reste du temps, il est inoccupé. Imaginez maintenant connecter votre système de contrôle d’accès et de présence avec la gestion de l’éclairage, du chauffage, de la climatisation,… bref, avec tous les soussystèmes du bâtiment. Et de réguler ceux-ci en fonction de l’occupation effective des espaces, du taux de charge requis, du nombre d’occupants, etc. Vous aurez de fortes chances de réduire vos coûts énergétiques tout en apportant un meilleur service à l’occupant. Ce n’est qu’un exemple de ce qu’est une gestion intégrée et intelligente du bâtiment et des possibilités qu’elle offre.

tisation du bâtiment proposent pour la plupart leur offre: Enterprise Building Integrator (EBI) chez Honeywell ou Total Building Solutions chez Siemens, par exemple. Un nouveau venu sur le marché devrait également faire parler de lui: FreeMind Consulting et sa solution LEONARDO iBUILDing Solution. Le cœur du système proposé par FreeMind Consulting, c’est un logiciel capable de fédérer et contrôler sous une seule interface l’ensemble des sous-systèmes du bâtiment: électricité, éclairage, contrôle d’accès, détection d’incendies, portes automatiques, comptage de clients ou de véhicules. Leonardo est une couche logicielle supérieure aux GTC ou systèmes de gestion technique déjà existants en ce qu’elle

ne les remplace pas, mais en exploite et structure les données. Et les mets à disposition, via une interface Web conviviale, de toute une série d’utilisateurs suivant leur niveau de pouvoir ou d’intervention: administrateur, propriétaire d’immeuble, responsable maintenance, facility manager, etc. Le résultat est une gestion coordonnée et centralisée de l’ensemble des installations qui, au global, permet d’en accroître l’efficacité. Dans le domaine de l’énergie, par exemple, le système veillera à réduire les coûts et minimiser les gaspillages en faisant un meilleur usage de l’espace occupé et du staff et en optimisant la régulation des systèmes. Des gains énergie de 1 à 2€/m 2 /an Une telle gestion permet d’optimiser les coûts de façon plus que substantielle. FreeMind consulting évalue à près de 1 à 2€/m2 /an les gains sur le poste énergie. Les coûts opérationnels diminuent également, de 3 à 4€/m2 /an tandis que la productivité des équipes de gestion technique et de maintenance s’accroît nettement grâce à une meilleure gestion des interventions. Le propriétaire de l’immeuble y trouve aussi

son compte: une exploitation plus performante du bâtiment renforce sa qualité et son attractivité sur le marché, une surprime de l’asset évaluée entre 3 à 4€/m2 /an sur le prix annuel de location. Même si cette solution s’adresse à des bâtiments d’une certaine taille, minimum 5.000 m2 , les temps de retour peuvent être courts, de 1 à 2 ans. Le prix, en effet, est principalement fonction du nombre de points de contrôle qui sont intégrés sous Leonardo. La KBC, par exemple, est l’un des premiers clients de FreeMind Consulting. La banque opère son siège bruxellois (100.000 m2) sous Leonardo. Le système y intègre 13.000 points de contrôle sur des installations techniques de vendeurs les plus divers: Landis (HVAC), Daikin (HVAC), Somati (Détection incendie), Siemens (Electricité), Kone (ascenseurs), ISS (contrôle d’accès), Notifier, Liebert et bien d’autres. Signalons que FreeMind Consulting est une société belge, spin-off d’Alcatel, la solution Leonardo étant bâtie sur une technologie de gestion des réseaux télécoms développée par Alcatel et optimisée depuis pour la gestion des bâtiments.

À retenir v L’Integrated Building Management est la grande tendance du moment dans la gestion des bâtiments. v L’optique: intégrer et gérer sous une seule interface l’ensemble des sous-systèmes du bâtiment pour en assurer une meilleure exploitation. v Les gains sont multiples: réduction des coûts opérationnels et des énergies, accroissement de la productivité, amélioration du confort et des services aux occupants.

p Jean-François Marchand

Implémenter un IBMS Ce niveau supérieur de gestion repose sur une solution IBMS (Integrated Building Management Solution). Les grands noms de l’automan°3 energymag | 45

45 Leonardo fr.indd 45

16/09/06 15:46:58


RENEWABLE | EUROBSERVER

L’Europe des renouvelables

Où en est-on? Où va-t-on? Pour ceux qui, face à la crise énergétique, placent une partie de leurs espoirs dans le développement rapide des sources d’énergie renouvelables, l’actualité souffle le chaud et le froid. Ponctuellement, elle nous signale presque chaque jour des projets SER toujours plus impressionnants. Plus globalement, elle nous rapporte dans le même temps des bilans en demi-teinte qui, comme le dernier baromètre (2005) d’EurObserv’ER, soulignent surtout que les objectifs européens pour 2010 ne seront sans doute pas atteints. Qu’en est-il? Des objectifs de 12% de renouvelable dans la consommation d’énergie primaire, 22% d’électricité verte d’ici 2010. Au train où vont les choses, c’est entendu, on n’y sera probablement pas. Dans son introduction au 5e bilan du baromètre européen 2005 des énergies renouvelables, Jean-Louis Bal, directeur SER à l’Ademe, l’affirme sans ambages: “Malgré quelques progrès spectaculaires en valeur absolue dans certaines filières comme l’énergie éolienne, l’absence de maîtrise des consommations a pour conséquence une stagnation de la part relative des EnR”. Obstacle politique et structurel Premier constat donc, pour tempérer le défaitisme latent, on est bien dans le relatif: ce ne sont pas tant les énergies renouvelables qui ont lambiné que nos gaspillages énergétiques –principalement au niveau des transports et du résidentiel– qui se sont déchaînés. Deuxième constat: en ce qui concerne les objectifs indicatifs fixés par l’UE on était clairement aussi, au moment où ils ont été établis (2001), dans le “wishful thinking”. Pour chaque source d’énergie renouvelable, on a tenté de chiffrer la performance réalisable dans le délai fixé. La preuve que l’optimisme qui y a présidé n’était pas naïf, c’est que certains pays comme l’Allemagne, l’Espagne, le Danemark, ou la Finlande ont atteint ou sont en passe d’atteindre leurs objectifs. Pour le reste, on sera sans doute, dixit

Eolien “Objectif européen des 40.000 MW pulvérisé”, titrait le dernier baromètre européen (février 2006). Taux de croissance de la filière: 28,4% par an depuis dix ans. Plus de 60% du marché mondial pour l’Europe. L’Espagne et l’Allemagne font la course en tête, mais le Royaume-Uni, L’Italie et le Portugal rattrapent leur retard au pas de charge. L’excellence et la fiabilité de l’éolien européen ont fait leurs preuves, l’exportation décolle.

Reste de l’UE 8704,6

Allemagne 18427,5

Belgique 167,4 Danemark 3128 Portugal 14,59% Espagne 10027,9

Petite hydraulique

Photovoltaïque

Pour l’UE on dépasse les 11.500 MW de capacité installée. En tête, les pays à fort relief: Italie, France, Espagne, Allemagne, Suède, Autriche… La progression lente de cette filière ne permettra sans doute pas d’atteindre l’objectif européen de 14.000 MW en 2010. A moins que ce soit via les réhabilitations et augmentations de rendement des installations en place et dont les deux tiers ont plus de 40 ans.

Superstars, les centrales et les applications “bâtiments” (toits, façades) reliées au réseau (98%). Plus de 1793 MWc installés à fin 2005 dans l’UE, dont 1.537 MWc pour la seule Allemagne! Une croissance qui ne se dément pas et devrait tout naturellement conduire cette SER à dépasser l’objectif de 3.000 MW installé, bien avant 2010. Si toutefois l’industrie des photopiles qui tourne à plein régime ne se trouve pas ralentie par la pénurie de matières premières (silicium).

Reste de l’UE 5205,6

Italie 2591,9

Belgique 1,8 Reste de l’UE 145,3 Espagne 57,7 Pays-Bas 51,2

Belgique 58

Espagne 1748

France 2040

Allemagne 1537

46 | energymag n°3

46-48 SER fr.indd 46

16/09/06 15:59:58


EUROBSERVER | RENEWABLE Part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire en 2004 (en %)

Finlande 23,96%

Bois-énergie Avec 55,4 millions de tep en 2004, l’UE est loin en deçà du potentiel bois-énergie (en électricité et en chaleur) que lui ouvre son parc forestier. EurObservER estime que 100 millions de tep pourraient être produits en 2010. Si on n’y arrivera sans doute pas, c’est que, ici encore, tous les pays riches en ressources forestières ne les valorisent pas avec le même volontarisme. L’exemple à suivre: la Finlande dont 20,5% de la consommation d’énergie primaire est issue de ses forêts. D’autres pays comme l’Allemagne (160% de croissance de cette filière en 2004), le Danemark ou la Hongrie s’engouffrent dans la brèche.

Estonie 3,11% Suède 27,96%

Danemark 9,76%

Lettonie 35,02%

Irlande 1,85%

Lituanie 8,10%

Royaume-Uni 1,66% Pays-Bas 1,57% Belgique 0,90% Luxembourg 0,83%

Pologne 4,34%

Allemagne 3,89%

France 5,61%

Autriche 20,62% Slovénie 11,71%

France 9180

Reste de l’UE 30767

Rép. Tchèque 2,92%

Suède 8260

Slovaquie 4,03% Hongrie 3,96% Belgique 0,382

Italie 3,26%

Finlande 7332

Espagne 6,42%

Grèce 5,28%

Solaire thermique Biogaz Près de 5 millions de tep en 2005 sur un gisement européen estimé à 20 millions. La forte croissance de la filière est récente. Mais elle ne suffira pas à atteindre des 15 Mtep attendus pour 2010. L’espoir vient surtout du coût croissant du traitement des déchets et de l’interdiction de mise en décharge de la fraction valorisable de ceuxci. En matière de valorisation du biogaz, le Royaume-Uni et, l’Allemagne, possèdent une nette avance sur les autres pays européens, mais une large prise de conscience est en cours. Reste de l’UE 1131,8 Belgique 73,8 Italie 376,5

Allemagne 1594,4

Royaume-Uni 1782,6

Malte 0,09%

Chypre 1%

Géothermie Fin 2004, la puissance électrique installée de l’UE était de 822,1 MWe et la puissance thermique de 6.590 MWth (dont 4.531 MWth de pompes à chaleur). L’Italie possède les principaux gisements de géothermie haute température (790 MWe sur 822,1 MWe, soit plus de 95%). Pour les applications moyennes et basses températures, les données sont plus dispersées. Le nouveau programme Sustainable Energy Europe prévoit pour 2008 250.000 nouvelles pompes à chaleur, 15 nouvelles centrales électriques et dix nouvelles centrales basse énergie.

Reste de l’UE 3248,1

Suède 1700

France 841 Belgique 63,9

Allemagne 737

Grâce aux dix nouveaux pays membres, l’installation de nouveaux panneaux solaires thermiques a atteint un nouveau record en 2004: 1.693.004 m2 installés dans l’UE25. Mais la Chine en fait plus de 10.000 dans le même temps. Cette croissance ne nous permettra pourtant pas d’atteindre l’objectif de 100 millions de m2 en 2010. A eux seuls, trois pays font 75% du parc solaire pour 22,5% de la population de l’Union. Et ce ne sont pas forcément tous les plus ensoleillés: dans l’ordre, l’Allemagne, la Grèce et l’Autriche. Reste de l’UE 2719

Belgique 36,4

Allemagne 4339,3

Autriche 1679,9 Grèce 1978,7

n°3 energymag | 47

46-48 SER fr.indd 47

16/09/06 16:01:28


RENEWABLE | EUROBSERVER

Des filières compétitives Quoi qu’il en soit, ce qui est fondamentalement rassurant, c’est que dans certaines filières, comme l’éolien terrestre, on a atteint un seuil de compétitivité proche du coût de l’électricité produite par une turbine gaz vapeur (TGV). Et même si les opérateurs actifs dans l’éolien off-shore constatent avec le DG de Total que “les coûts sensiblement plus élevés que ceux de l’éolien terrestre ne sont pas compensés par une production plus élevée”, tout le monde s’accorde à prédire une explosion de parcs éoliens au large des côtes européennes. D’autres filières, comme le solaire

(photovoltaïque, thermique, voire l’héliothermodynamique), devraient arriver prochainement à un même niveau de maturité dans la mesure où la plupart des opérateurs intéressés ont fédéré autour de leur programme de recherche dans ce domaine les meilleurs laboratoires disponibles, en fixant pour objectif la rentabilité industrielle. Pas de réel souci technologique non plus du côté de la biomasse (surtout via la gazéification) où ce sont plutôt les relations avec la Politique Agricole

veaux MW à glaner. Mais on se trouve face à une technologie qui accuse une dizaine d’années de retard par rapport à l’éolien off-shore. Le milieu est rude, les équipements soumis à rude épreuve, mais l’eau étant plus dense que l’air, le rendement des hydroliennes, à taille de pales égales, est nettement plus important que celui des éoliennes. Avec à la clé une énergie nettement plus prédictive, ce qui ne gâche rien. Reste la géothermie. Si l’on met de côté les hautes températures où l’on est tri-

Commune et les questions de transport qui freinent le mouvement. Le potentiel exploitable reste énorme et largement sous-utilisé. Côté hydraulique qui reste la principale source d’EnR dans le monde, on est largement tributaire de la géographie. On a identifié à peu près tous les gisements encore disponibles du côté des cours d’eau européens, mais les obstacles administratifs et réglementaires se multiplient. Hormis pour la petite hydraulique (moins de 10 MW), il ne faut sans doute pas attendre ici monts et merveilles en matière de nouvelles SER. On ne peut pas en dire autant pour les vagues, les marées et les courants marins par contre, où, il y a incontestablement pas mal de nou-

butaire de conditions géologiques très spécifiques et que l’on s’en tient aux applications de moyenne et de basse température, le potentiel en matière de chaleur et de refroidissement reste gigantesque, en particulier dans le bâtiment. Et la piste des applications de très basse énergie (pompes à chaleur) est en plein devenir. A parcourir donc dans le détail des différents baromètres filière par filière, il est évident que les raisons d’espérer sont franchement plus nombreuses que celles de baisser les bras.

© JoLin - FOTOLIA

les auteurs de l’Eurobaromètre, à un petit 3% sous l’objectif. Pas de quoi fouetter un chat. D’autant que, tous les experts s’accordent à le dire, l’obstacle dans la plupart des cas n’est pas technologique mais politique et structurel. “La difficulté d’obtenir un accès équitable aux réseaux de distribution et de transport et des prix de l’énergie justes, ainsi que les systèmes d’autorisation compliqués, ont été reconnus par la Commission comme étant les principaux obstacles à une pénétration plus rapide des renouvelables”, soulignait en juillet 2005 le rapport adopté par le Parlement européen sur la part des EnR dans l’UE. Et de rappeler que “les sources d’énergie renouvelables sont le secteur énergétique dont la croissance est la plus rapide en Europe, voire dans le monde, puisqu’il atteint plus de 20% par an pour ce qui est de l’énergie éolienne et de l’énergie photovoltaïque, et que le développement des technologies liées aux énergies renouvelables a été à l’origine de la création de plus de 300 000 emplois”. Clairement, ce qui booste les EnR, ce sont des politiques publiques et des incitants soigneusement ciblés, comme cela s’est particulièrement bien vérifié en Allemagne, qui a dépensé entre 1998 et 2002 un milliard d’euros dans la promotion de divers programme d’EnR et se positionne aujourd’hui en champion incontesté des énergies renouvelables en Europe.

p Jean Cech

48 | energymag n°3

46-48 SER fr.indd 48

16/09/06 16:03:27


energy partners

VITO Votre partenaire en innovation VITO effectue de la recherche dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et des matériaux, et ce pour compte des PME, des grandes entreprises et des pouvoirs publics.

Votre message u 6 x par an u quadri u ce format

Contact: Tél + 32 14 33 55 53 Fax + 32 14 33 55 99 vito@vito.be

(H: 80 mm x L: 55 mm)

www.vito.be

Vous souhaitez de plus amples infos? Vous voulez réserver? tel: +32 2 737 91 19 mail: advertising@energymag.be fax: +32 2 735 30 97

Bon de commande

© Vous êtes fabricant, fournisseur, installateur de produits énergétiques? Prestataire de service? Bureau d’études, d’engineering? Vous ne souhaitez pas consacrer un budget publicitaire trop important? La rubrique ENERGY PARTNERS est faite pour vous.

49 Energy Partners fr.indd 49

5 + 1 INSERTION GRATUITE* Choix

Format Prix (¤ hors TVA) 1 x 1 pavé (80 x 55 mm) ....... 1.250 ¤ 2 x 1 pavé (80 x 115 mm) ...... 2.500 ¤ * Une insertion par numéro, 6 numéros consécutifs.

Entreprise ............................................................................................ Contact ................................................................................. PM

PF

Fonction ............................................................................................. E-mail ................................................................................................. Adresse ............................................................................................... ............................................................................................

t t t Veuillez renvoyer ce bon de commande par fax au 02 735 30 97

Tél ................................................... Fax ............................................ TVA .....................................................................................................

Cachet de la société

Date et signature n°2 energymag | 49

18/09/06 15:21:07


AGENDA

Foires & Exhibitions u 03/10, Liège Conférence International Conference The Green Family. How to reduce residential environmental impact?

u 17/10, Nurnberg (D) Symposium «European Directives and Regulations - New Business Opportunities»

u 11-13/11, Brabanthallen (NL) Fair Vakbeurs Energie 2006

www.conf-aim.skynet.be/green_family

www.asercom.org

u 3-4/10, Heusden-Zolder Forum Energiebesparingsforum

u 18-20/10, Nurnberg (D) Fair International Trade Fair Refrigeration, Air Conditioning, Ventilation

u 20-22/11, Lyon (F) Conference EPIC 2006, 4th European Conference on Energy Performance & Indoor Climate in Building.

www.centrumduurzaambouwen.be

u 6/10, Heusden-Zolder Symposium Passiefhuis-symposium www.passiefhuisplatform.be

u 14-13/10, Gent Fair IFEST06 www.ifest.be

u 16-17/10, Bruxelles Conference 2nd Annual European Energy Policy Conference 2006-09-15

www.ikk-online.com

u 18/10, Bruxelles Colloque Transport et énergie

www.energie2006.nl

epic.entpe.org

u 21-22/11, Antwerpen Fair Industrie & Projectbouw www.easyfairs.com

www.gibec.be

u 23-24/11, Bruxelles Brussels Innova 2006

u 8-9/11, Paris (F) Fair Ecobuilding Performance, Performance énergétique et développement durable des bâtiments.

www.brussels-innova.be

u 28/11 - 01/12, Lyon (F) Fair Pollutec www.pollutec.com

www.ecobuilding-performance.com

u 11-13/12, Liège Conference 7th International Conference on system simulation in buildings

www.epsilonevents.com

www.ulg.ac.be/labothap

OKTOBER p OCTOBRE u 2/10, Bruxelles Séminaire URE - Logement collectif www.ibgebim.be

u 05, 12, 19 & 26/10, Liège Formation Principe des installations solaires combinées pour la production d’eau chaude et le chauffage des locaux (module solaire avancé) www.cefortec.be

u 6/10, Bruxelles Séminaire Cogénération www.ibgebim.be

u 09/10, Paris (F) Workshop Energy Efficiency and CO2 Emission Reductions in the Pulp and Paper Industry: Focus on Technology Systems www.iea.org

u 13/10, Limelette Journée d’étude URE et électricité, du réseau au consommateur: des pistes pour agir. www.icedd.be

u 17/10, Bruxelles Séminaire Energie renouvelables www.ibgebim.be

u 17/10, Paris (F) Workshop 2nd IEA Workshop on Legal Aspects of Storing CO2 www.iea.org

u 23/10, Paris (F) Workshop Cooling Cars with Less Fuel www.iea.org

u 24-25/10, Grenoble (F) Formation Prix des énergies (français) www.enerdata.fr

u 26/10, Bruxelles Formation Développement Durable - ”L’écoconstruction” www.avcb-vsgb.be

u 30/10, Paris (F) Workshop International Seminar on Energy and the Forest Products Industry www.iea.org

NOVEMBER p NOVEMBRE u 08, 15, 22 & 29/11, Liège Utilisation Rationelle de l’Energie - U.R.E. Formation www.cefortec.be

u 14/11, Bruxelles Séminaire URE pour les gestionnaires du tertiaire www.ibgebim.be

u 16/11, Louvain-la-Neuve journée d’études Double Façade: double deception ou double plaisir. www.atic.be

u 23/11, Bruxelles Formation Développement Durable - ”Le label éco-dynamique” www.avcb-vsgb.be

u 20-24/11, Grenoble (F) Formation Prévision de la demande énergetique (anglais) www.enerdata.fr

Ecobuilding Performance Les 8 et 9 novembre prochains se tiendra à Paris Ecobuilding Performance, le premier salon professionnel européen à caractère technique, économique et commercial présentant les offres de produits, solutions transversales et services répondant aux problématiques d’économies d’énergie et de cadre de vie durable et performant. Ecobuilding Performance présentera toutes les innovations pour la construction, la rénovation et la gestion durable des bâtiments, au travers d’une centaine d’exposants: industriels, conseils, fournisseurs d’énergies, grands prestataires de services immobiliers… Les visiteurs, donneurs d’ordre des pouvoirs publics, les prescripteurs, les bureaux d’études et maîtres d’oeuvre des secteurs tertiaire, industriel et résidentiel y découvriront toutes les facettes d’un marché en plein essor, et les meilleures solutions actuelles. Avec l’éclairage des meilleurs experts, ils définiront leurs stratégies d’investissements et choisiront leurs partenaires pour répondre aux nouveaux enjeux du bâtiment. Les 8 et 9 novembre à Paris Expo, Porte de Versailles.

u 24/11, Bruxelles Séminaire Performance énergétique du bâtiment (PEB) www.ibgebim.be

u 24/11, Bruxelles Séminaire Cogénération www.ibgebim.be

u 27/11 - 01/12, Grenoble (F) Formation Evaluation de l’efficacité énergetique (anglais) www.enerdata.fr

u 28-30/11, Ecully (F) Formation PHOTON Réseau 2006 www.ademe.fr

DECEMBRE p DECEMBER u 6 - 7/12, Charleroi Forum Energie et environnement www.charleroiexpo.be

u 14/12, Bruxelles Séminaire Energie renouvelables www.ibgebim.be

50 | energymag n°3

50 Agenda fr.indd 50

16/09/06 10:46:59


Salon-Conférence à Charleroi Expo www.expo-forum.be

Solutions Énergie 6 & 7 DÉCEMBRE 2006

TOUR D’HORIZON DU SECTEUR DE L’ENERGIE EN 2006 UNE INFORMATION COMPLÈTE – LES DERNIÈRES ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES > Un forum de conférences et d’ateliers thématiques > Un village d’exposition où sont présentées les innovations du secteur

L’événement wallon des Solutions-Energie Bienvenue au rendez-vous majeur des technologies innovantes au service des entreprises, des indépendants et des collectivités.

• PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS • SOURCES D’ÉNERGIES RENOUVELABLES • GESTION RATIONNELLE DE L’ÉNERGIE • COGÉNÉRATION ET MICRO-COGÉNÉRATION • ECO-CONSTRUCTION • LIBÉRALISATION DES MARCHÉS • GROUPEMENTS D’ACHAT D’ÉNERGIE • PRIMES ET INCITANTS FINANCIERS • ETC…

LES PROCHAINS EXPOFORUM >

Sécurité et Innovations - 18 et 19 octobre 2006

Avec

INFOS EXPOSANTS OU VISITEURS Charleroi Expo

Espace Géode (Parking N°3) – 6000 Charleroi Développement commercial, marketing et communication - 16 novembre 2006 Un événement Charleroi Expo: 071/20.99.70 en partenariat avec PROENERGIE.be Pour de toute information > Comptabilité et métiers financiers ou expoforum@charleroiexpo.be 30 novembre 2006 >


»240 nov. 2230 6 10.00 > 18.00

BRUSSELS EXPO

2006

LE RENDEZ - VOUS PROFESSIONNEL DE L ’ INNOVATION

J

Inventions et Nouvelles Technologies

J

Energies et Solutions Innovantes Venez rencontrer tous les professionnels du secteur de l’énergie qui cherchent à innover !

J

Conseils et Services

RÉSERVEZ DÈS AUJOURD’HUI VOTRE EMPLACEMENT EN TANT QU’EXPOSANT

Prix d’entrée + accès aux conférences : € 20

(Gratuit si inscription préalable sur notre site www.brussels-innova.be) Contact : info@brussels-innova.be Tél.: 00 32 (0)2 / 741 61 62

INNOVA614 Ann_EnergyMag_FR.indd 1

www.brussels-innova.be

13/09/06 17:47:30


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.