Energymag 5 fr

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energymag the energy manager magazine

Bimestriel d’information | Edition française | mars - avril 2007 | n° 5 | www.energymag.be

6,50 €

MARKET

Interview Belpex Une offre accrue fait baisser les prix!

MANAGEMENT

Quick Scan one2five: évaluez votre degré de maturité en Energy Management!

DOSSIER HEALTHCARE

Production des énergies Modéliser la demande pour réduire les coûts

Sustainable Energy Masterplan Un plan directeur énergie durable pour le Gasthuisberg

PEB La cogénération améliore l’indice de performance

EFFICIENCY

Federal Mogul Un relighting à trois chez Federal Mogul

Ons Dak Révolution tranquille dans le logement social

TECHNOLOGY

Compteurs divisionnaires Le sous-comptage sans fil arrive sur le marché!

Performance énergétique des bâtiments Le standard passif est-il soluble dans le tertiaire?

Pompes à chaleur Un rendement de 144% et plus pour Robur!

COVER STORY

Bureau de depot : Bruxelles X.

Changement climatique, Al Gore avertit Les visions à court terme qui prévalent dans le milieu des affaires font aussi partie du problème

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energymag the energy manager magazine

Bimestriel d’information

éedito

| Edition française | mars - avril

2007 | n° 5 | www.energymag

.be

6,50 1

MARKET

Interview Belpex

Une offre accrue fait baisser

les prix!

MANAGEMENT

Quick Scan one2five:

évaluez votre degré de maturité en Energy Management!

DOSSIER HEALTCARE

Production des énergies

Modéliser la demande pour

réduire les coûts

Sustainable Energy Masterplan

Energymag, the energy manager magazine

Un plan directeur énergie durable pour le Gasthuisberg

PEB La cogénération améliore l’indice de performance

EFFICIENCY

Federal Mogul

Un relighting à trois chez

Federal Mogul

Révolution tranquille dans

le logement social

Ons Dak

TECHNOLOGY

Compteurs divisionnaires

Le standard passif est-il soluble dans le tertiaire?

Pompes à chaleur

Un rendement de 144% et

plus pour Robur!

COVER STORY

X.

Changement climatique, Al Gore averti Bureau de depot : Bruxelles

In Site Sprl Rue J. Coosemans 107 B-1030 BRUXELLES Tél. +32 (0)2 737 91 19 Fax +32 (0)2 735 30 97 Gérant : Jean-François MARCHAND

Le sous-comptage sans fil arrive sur le marché!

Performance énergétique des bâtiments

Les visions à court terme qui prévalent dans le milieu des affaires font aussi partie du problème

REDACTION Energymag Rue Coosemans 107 1030 Bruxelles redaction@energymag.be Tél. +32 (0)2 737 91 19 Fax +32 (0)2 735 30 97

Rédacteur en chef : Jean-François MARCHAND (jfmarchand@energymag.be) Secrétaire de rédaction : Jean HINS (jhins@energymag.be) Journalistes et collaborateurs : Jean CECH, Ismaël DAOUD, Koen MORTELMANS, Alfons VANBERGEN, Koen VERVREMD, Johan DEBIÈRE, François VILLERS, Peter VANSINA, Laurent van STEENSTEL, Jimmy KETS.

Puis-je installer le samedi? Voici peu on nous relatait une anecdote quant au désarroi d’un Facility Manager d’un grand bâtiment bruxellois à trouver le bon installateur d’un chauffeeau solaire pour son immeuble. Quel ne fut pas sa surprise de voir l’un de ses

Adressez vos communiqués de presse à redaction@energymag.be

interlocuteurs lui demander s’il pouvait installer le samedi, car voyez-vous, il

PRODUCTION

faisait ça en activité complémentaire. S’il est facile de trouver un chauffagiste

Responsable : Jean HINS (jhins@energymag.be) Graphisme : Florence DEMOLIN (fdemolin@energymag.be) Photogravure : Lithotec Imprimerie : Kliemo

aujourd’hui, il n’est pas forcément évident de trouver le bon intégrateur de technologies renouvelables. À l’autre bout du problème: la complexité diffuse de ce qu’est la performance énergétique d’un bâtiment. Entre les concepts de

PUBLICITE Responsable: Jean-François MARCHAND jfmarchand@energymag.be Tél. +32 (0)2 737 91 19 Fax +32 (0)2 735 30 97

ABONNEMENTS (1 an = 6 numéros) Contact : Jean HINS (abonnements@energymag.be) Un abonnement peut être souscrit à tout moment. Communiquez votre nom et adresse au service abonnement ou téléchargez notre formulaire d’abonnement sur www.energymag.be/abonnement.html. Abonnements en Belgique: 33 € Abonnements à l’étranger : 58 € (CEE) Paiement par virement au n° 310-1223352-74 Pour inscription, changement d’adresse ou tout autre problème d’abonnement abonnements@energymag.be Tél +32 (0)2 737 91 11 Fax +32 (0)2 735 30 97

bâtiment basse énergie, passif ou à énergie positive, quels sont les meilleures stratégies pour mon immeuble? Quelle différence y a t il entre l’Utilisation Rationnelle de l’Energie dans mon bâtiment et la Performance Energétique des Bâtiments? Beaucoup de maîtres d’œuvre et de propriétaires ne savent pas par quel bout attaquer le problème. S’ajoute à cela une confusion entretenue par des législations différentes d’une région à l’autre et qui n’évoluent pas au même rythme. Bref, il y a à la fois trop et pas assez d’informations sur un sujet qui est complexe. Éclairer le lecteur vers les meilleures pratiques et l’orienter vers les meilleurs prestataires, c’est ce que nous tentons de faire au travers

Diffusion par abonnement et mailing ciblé.

de ce magazine. En octobre, nous vous proposerons un nouvel outil plus

10.000 ex - une édition en français + une édition en néerlandais.

consistant: le guide de la Performance Energétique des Bâtiments industriels

Il existe également une édition d’expression néerlandaise. Merci de nous contacter, si vous souhaitez la recevoir en lieu et place de l’édition française.

et tertiaires. En 200 pages, et avec l’aide des meilleurs spécialistes, nous

Editeur responsable : Jean-François MARCHAND, Rue Coosemans 107, B-1030 BRUXELLES

législation, les meilleures pratiques, les technologies les plus performantes et

Photo de couverture : Al Gore Photo par Jimmy Kets

tenterons de faire la synthèse sur l’ensemble des points qui comptent: la

les acteurs du marché. Un outil qui je l’espère vous apportera toutes les réponses aux nombreuses questions que réclame le sujet.

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Tous les textes sont protégés par des droits d’auteurs. Toutes les publicités sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tout ou partie de cette publication ne peut être reproduit(e) ou publié(e) sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit (impression, photocopie, microfilms, supports magnétiques) sans la permission préalable de l’éditeur.

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> DOSSIER HEALTHCARE DES VOIES EXISTENT POUR DES ÉCONOMIES DURABLES

Fin de l’année dernière, plus de 600 participants ont pris part à une journée d’étude sur les économies d’énergie dans les hôpitaux et les institutions de soin de santé. Aperçu des principaux enseignements.

SOMMAIRE MARKET

EFFICIENCY

6 TEMPS FORT

33 LOGISTICS

Al Gore: notre volonté politique est une ressource renouvelable Climat: le scénario du “moins pire”

Relighting: Leasinvest, Bopro et Federal Mogul inaugurent une nouvelle voie!

9 INTERVIEW

36 SOCIAL HOUSING

Belpex: une offre accrue fait baisser les prix!

Ons Dak: révolution tranquille dans le logement social

> 18 Energy management: une maturité trois étoiles pour Alpro

11 ACTEURS 12 BREVES

TECHNOLOGY

14 TRENDS

38 HEAT PUMPS

16 FOCUS

Robur: la pompe à chaleur au gaz qui offre un rendement de 144% et plus!

Grisou: et si le gaz venait de chez nous?

40 METERING

MANAGEMENT

Compteurs divisionnaires: le sous-comptage sans fil arrive sur le marché!

18 INDUSTRIE

42 BUILDING

Quick Scan one2five: évaluez votre degré de maturité en Energy Management! 22 DOSSIER HEALTHCARE > Efficacité énergétique: des voies existent pour des économies durables > Production des énergies: modéliser la demande pour réduire les coûts > Sustainable Energy Masterplan: un plan directeur énergie durable pour le Gasthuisberg > PEB: la cogénération améliore l’indice de performance

> 33 Relighting à trois chez Federal Mogul

PEB: le standard passif est-il soluble dans le tertiaire? 46 SOLAR

Photovoltaïque: dernières nouvelles du front de la recherche RENEWABLE

> 42 Le standard passif est-il soluble dans le tertiaire?

48 GREEN ELECTRICITY

Electrabel: trop de certificats verts pour les Awirs? 51 AGENDA

> 48 Trop de certificats verts pour les Awirs ?

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MARKET | COVER STORY

Notre volonté politique est une ressource renouvelable

© L. van Steensel

Al Gore

Le subtil jeu de mots, lancé en février à Montréal et répété lors d’une conférence de presse à Luxembourg organisée à l’initiative de Dexia-BIL a été interprété par les uns comme un appel au renouvellement d’une classe politique réfractaire aux réalités du changement climatique et les autres comme le signe de la bonne santé d’une démocratie capable de se remettre en cause. Et de le choisir comme Président? a présenté son slide Show à un aéropage d’hommes d’affaires, l’ancien Vice President Al Gore recevait la presse ce 5 mars dernier pour une conférence placée sous le signe de la décontraction.

À la question de savoir si nous parlions au futur président des Etats-Unis et quel serait son programme politique en regard du changement climatique, l’ancien Vice Président des Etats-Unis, Al Gore, a ri de bon cœur. Non, dit-il, il n’a pas l’intention de se (re)présenter aux élections présidentielles de 2008, il estime son rôle actuel de porte-parole de la cause climatique plus utile. À voir!

Futur Nobel avant d’être président? Nombre d’observateurs politiques s’accordent à dire que sa nomination au prix Nobel de la paix est un strapontin de choix pour celui qui fut un jour “le prochain président des Etats-Unis”. Or, les pronostics vont bon train quant à ses chances d’emporter en novembre le sésame suédois, l’une des patries européennes de la cause environnementale. Et à partir de là se lancer dans la mêlée présidentielle, les mêmes observateurs lui prédisant alors un succès sans partage. Mais serait-ce une bonne chose? À

l’entendre, sans aucun doute. Venu plaider une nouvelle fois la cause qu’il chérit à Luxembourg à l’invitation de Dexia, Al Gore relève de nouvelles inquiétudes issues des conclusions du Giec (voir encadré). Non seulement, le changement climatique est une réalité qui aura lieu, “dans une proportion qui dépendra des efforts accomplis en réduction des émissions de gaz à effet de serre”. Mais cette nécessité dépasse aujourd’hui le seul terrain du climat. L’augmentation de l’acidité des océans due aux rejets CO2 est un autre facteur alarmant, affirme-t-il. Et si l’on pourra vivre avec le coût d’un changement climatique, on ne le pourra pas avec celui d’une destruction irréversible de l’écosystème marin. Et de marteler son credo: il faut une réduction massive et planétaire des émissions de gaz à effets de serre! Or sans les Etats-Unis, rien ne sera possible.

Un objectif de 30% voire plus? Pour l’instant, l’Europe fait la course en tête. En février, les ministres européens

de l’Environnement se sont accordés sur un “post-Kyoto” intra-européen visant une réduction “d’au moins 20%” d’ici à 2020. Une tentative à 30% pourrait même être envisagée en cas d’accord au niveau international, précise-ton à l’UE. Cette phrase prend un sens tout particulier lorsque l’on sait que les négociations d’un nouvel accord postKyoto démarreront lors de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, en décembre à Bali, et être achevées en 2009. En cours de route, un nouveau président des Etats-Unis sera à la table des négociations. Al Gore? L’avenir le dira. Mais nous prenons les paris! Celui d’un engagement majeur dans un post-Kyoto à l’échelle planétaire, comprenant les grands pays industrialisés, la Chine et l’Inde. Ce que redoutent certains industriels qui avouent ainsi tenir sous la main un plan B, “en cas de contraintes post-Kyoto plus sévères à venir”. Ce plan B a tout intérêt à être consistant: les contraintes sévères sont annoncées!

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Climat

Le scénario du “moins pire” Les gourous du climat réunis à Paris fin janvier pour le sommet du GIEC n’ont pu que constater avec une quasi certitude l’intervention humaine dans les phénomènes du réchauffement climatique. Les siècles prochains dépendent donc désormais des scénarios les moins La green factory Dans le même temps, lors d’une conférence de presse à Francfort début mars, Joergen Ole Haselestad, Président de Siemens Industrial Solutions and Services mettait l’accent sur les trois grands défis de l’industrie mondiale: l’énergie, la compétition pour l’eau et l’environnement. Or le tout est lié: plus d’eau nécessite plus d’énergie qui accroît l’impact sur l’environnement. Force est de constater qu’en un an, le ton à changé. Entre la conférence de presse 2006 et cette année, ce n’est plus la Digital Factory qui prime dans le discours du leader mondial de l’énergie et de l’automatisation industrielle, mais la Green Factory! Une usine qui produit et consomme ses énergies de la façon la plus environnementale possible. Ils y voient un formidable potentiel de développement, mais on perçoit aussi certains signes d’inquiétude. À la question: “L’industrie européenne est-elle bien préparée à affronter les événements à venir?” La réponse fuse: “Les mutations vont être profondes et nous devrons tous adapter notre mode de vie”. Traduction: tous ne passeront pas le cap. Et les défis qui nous attendent ne sont pas “Business as usual”. Et d’annoncer dans la foulée de futures délocalisations d’industries vers des cieux plus engageants sur le plan de l’énergie. “À l’avenir, les entreprises intensives en énergie rechercheront les pays qui leur offriront le meilleur mix énergétique au coût environnemental le plus compétitif”.

Contre l’effet de serre, le nucléaire? Lu sous cet angle, cela éclaire d’une autre façon la sortie l’an dernier sur la question des droits de tirage des électro-intensifs réunis sous la bannière Blue Sky. Investir dans une centrale nucléaire en contrepartie d’un droit de tirage à prix compétitif, c’est aussi s’associer le faible coût C02 du nucléaire, celui-ci ne produisant quasi

catastrophiques qui seront adoptés au plan mondial. Ils changeront à coup sûr la face du monde et l’activité humaine. Depuis 1850, date des premiers enregistrements concernant le climat, onze des douze dernières années figurent parmi les années les plus chaudes. En pointant du doigt ces statistiques troublantes, le quatrième rapport du Groupe de travail I du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) veut montrer que le “réchauffement des systèmes climatiques est sans équivoque”.

Une certitude à 90% Pour le groupe d’experts scientifiques mondiaux qui se sont réunis à Paris du 29 janvier au 1er février dernier, il est devenu évident que l’essentiel de l’accroissement constaté de la température moyenne de la planète depuis le milieu du siècle dernier est “très vraisemblablement” dû à l’accroissement des gaz à effets de serre émis par l’activité humaine. Dans son précédent rapport, en 2001, le GIEC donnait à l’intervention de l’activité humaine sur les changements climatiques une certitude de 66%. Cette fois, il la fait grimper à 90%. Selon les relevés des experts onusiens, la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone, le plus important gaz à effet de serre, dans l’atmosphère dépasse largement les valeurs préindustrielles. Et l’accroissement annuel de la concentration du C02 a été plus grand au cours des dix dernières années qu’il ne l’a été depuis le début des mesures dans l’atmosphère. Entre 1960 et 2005, la moyenne a été de 1,4 ppm (parties par million). Si on limite l’analyse à la période 1995 - 2005, la concentration est de 1,9 ppm. En 2005, la concentration atmosphérique de CO2 a été de 379 ppm. Au cours des 650.000 dernières années, les études sur les carottes glacières montrent que les variations naturelles n’ont fluctué qu’entre 180 et 300 ppm.

Haro sur les énergies fossiles Liées principalement à l’utilisation des énergies fossiles, ces concentrations ont des effets directs sur la variation des températures. Selon les conclusions du sommet de Paris, la hausse des températures liée à l’effet de l’accroissement de l’activité humaine devrait être supérieure de 1,8°C

et 4°C d’ici la fin du siècle par rapport à la période 1980-1999. Avec comme conséquences l’augmentation du niveau des mers, la fonte des glaces du Groenland, la multiplication des cyclones tropicaux et, de manière globale, la modification de la structure des vents qui affecte la trajectoire des tempêtes et la structure des températures dans les deux hémisphères. Selon les différents scénarios étudiés par les experts du Giec, les conséquences sur l’augmentation des températures et l’élévation du niveau des mers pourraient être plus ou moins graves. Dans le cas le meilleur, celui d’une population mondiale déclinant à partir de la moitié du siècle, d’une activité économique globale de plus en plus orientée vers les services et l’information et la prise en compte des différents piliers du développement durable, la hausse des températures d’ici 2100 devrait être “limitée” entre 1,1°C et 2,9°C (moyenne de 1,8°C) et le niveau des océans grimperait de 18 à 38 centimètres.

Le scénario du pire A l’autre extrême, dans le cas du scénario qui voit une croissance économique très rapide, une population qui chute également à la moitié du siècle mais avec un rapprochement des niveaux de développement des différentes régions du monde et un usage toujours intensif des énergies fossiles, l’accroissement des températures pourrait varier de 2,4°C à 6,4°C (moyenne de 4°C) et le niveau des mers gagner 59 centimètres pour la fin du siècle. En gardant le même scénario mais en excluant tout recours aux énergies fossiles (!), la montée maximale des thermomètres pourrait n’atteindre “que” 3,8°C maximum (moyenne de 2,4°C) et le niveau des océans grimper entre 20 et 45 centimètres. Dans le cas d’un mix entre tous les types d’énergies, l’augmentation moyenne des températures atteindrait 2,8°C et le niveau des mers augmenterait alors de 21 à 48 centimètres. De quoi s’interroger urgemment sur les choix à faire quand on sait qu’avec une augmentation de 40 centimètres c’est 200 millions de personnes qui devront quitter leurs terres. Une chose est sûre: le protocole de Kyoto n’est qu’un (tout) petit début! François Villers

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pas de CO2 en indirect et pas du tout en direct. Un atout qui pourra compter dans l’après Kyoto. Lors du conseil européen début mars dédié au climat et à l’énergie, la France, grande patrie du nucléaire, a en effet lutté de pied ferme pour imposer celui-ci comme “non ou faiblement carboné”. L’enjeu: assouplir les obligations européennes en matière d’énergie renouvelable dont le nouvel objectif est fixé à 20% d’ici à 2020. Mais aussi doter les pays pro-nucléaires d’un avantage CO2 susceptible de servir leurs intérêts nationaux sur la question du climat. Dans ce débat, notre pays qui peine à atteindre les 6% d’énergie renouvelable exigés pour 2010 devra s’atteler d’ici là à fixer ses propres choix, notamment concernant la relance ou non du nucléaire. On connaît les positions de Suez et d’Electrabel. Celles d’EDF ne sont pas en reste, le plus grand producteur nucléaire au monde affirmant avoir des ambitions en Belgique. Les électro-intensifs semblent avoir aussi choisi leur camp.

Moins d’émissions mène au profit Reste que si le nucléaire règle une partie du problème, il ne règle pas le problème: diminuer l’intensité énergétique, seule condition valable à la réduction des émissions. Nous en revenons au plan B. Lors de ses slides shows, Al Gore ne fustige pas seulement les hommes politiques coupables de manque de vision. “Les visions à court terme qui prévalent dans le milieu des affaires font aussi partie du problème”, assène-t-il. “Des décisions majeures devront être prises non seulement par les gouvernements en matière de politiques publiques, mais aussi par le milieu des affaires qui devra tenir compte des changements climatiques dans ses projets d’investissements”. Certains n’attendent pas pour mettre en œuvre leur plan B. Lors de la conférence de Paris sur les changements climatiques début février, le WWF montrait en exemple les douze multinationales* qui se sont engagées dans son Programme Climate Savers. Le contrat? Réduire de 10 millions de tonnes par an leurs émissions respectives

d’ici à 2010. Le WWF fait remarquer qu’il suffirait que 1300 grandes entreprises rejoignent le mouvement pour atteindre les objectifs actuels de Kyoto. Et surtout que la réduction des émissions ne freine pas la croissance des entreprises. “Notre participation au Programme Climate Savers nous a permis de prendre très tôt en main une problématique qui engendre d’énormes conséquences pour le monde des affaires et la société”, déclarait Sarah Severn, Directrice de la Corporate Responsibility Horizons de Nike, l’une des douze multinationales participantes. “Nous nous sommes rendus compte que les contraintes nécessitaient d’énormes innovations mais n’empêchaient pas notre croissance”. Rien d’autre que ce que prône l’ancien Vice Président: les solutions aux changements climatiques ne sont pas des freins mais une source de prospérité. p Jean-François Marchand

* Lafarge, Nike, Sony, Catalyst, The Collins Companies, Novo Nordisk, Xanterra, Sagawa, IBM, Polaroid, Tetra Pak, Johnson & Johnson.

AMEC SPIE Belgium devient SPIE Belgium Forte de son histoire et de la compétence de ses équipes, SPIE redevient indépendante et plus SPIE que jamais. Spécialiste du génie électrique, mécanique et climatique, de l’énergie, des réseaux de communication et des infrastructures de transport, SPIE équipe notre cadre de vie et accompagne ceux qui le font changer, collectivités et entreprises, dans la conception, la réalisation, l’exploitation et la maintenance de leurs installations. Avec l’appui de son nouvel actionnaire, SPIE entend renforcer son développement et œuvrer, chaque jour, pour permettre à chacun d’échanger, de communiquer, de se déplacer, de vivre en sécurité et de travailler avec efficacité. SPIE, l’ambition partagée !

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INTERVIEW | MARKET

Belpex

Une offre accrue fait baisser les prix! Lancée le 21 novembre dernier, la bourse d’électricité belge, Belpex, connaît un franc succès. Entretien avec son Chief Executive Officer, Catherine Vandeborre. A la différence de ses consœurs française et hollandaise Belpex est un peu particulière, pouvez-vous nous expliquer pourquoi?

étaient supérieurs de 10 à 20%, soient des écarts allant de 3 à 6 € à comparer aux 22 centimes actuels.

Les bourses française Powernext et hollandaise APX sont actives sur leur marché national, et permettent aux acteurs d’acheter et de vendre de l’électricité aujourd’hui pour la livrer demain sur leur réseau national. Belpex a choisi une voie un peu différente qui a consisté à s’associer dès le départ avec les bourses étrangères avec laquelle la Belgique est interconnectée sur le plan électrique, autrement dit avec Powernext et APX. Grâce à quoi nos clients participants bénéficient d’offres d’énergie provenant aussi bien de France et des Pays-Bas que de Belgique. C’est ce que l’on appelle le couplage des marchés.

Plus de volume égale donc diminution de prix? Plus de volume égale plus de liquidité, plus de compétition entre les acteurs avec un impact possible sur les prix, en effet.

Quels sont les bénéfices attendus du couplage des marchés? Le premier, c’est de permettre aux participants belges d’avoir davantage de choix, en bénéficiant des offres d’achat ou de vente introduits non seulement sur la bourse belge, mais également sur Powernext et APX. Le deuxième avantage, c’est une meilleure convergence des prix, entre les trois pays. En élargissant l’offre sur laquelle les transactions peuvent avoir lieu, on permet au prix de mieux s’aligner entre les trois pays. Depuis le début de l’année, les prix sur Belpex se sont établis en moyenne à 30€ du MWh, avec une différence à la hausse de 22 centimes par rapport à la France et de 1€ par rapport aux Pays-Bas. Avant la mise en place de ce couplage des marchés, les écarts de prix entre la France et la Belgique, par exemple,

Le démarrage spectaculaire de Belpex a surpris les observateurs? À quoi attribuez-vous ce succès? Certainement parce qu’une bourse d’électricité répond à l’attente d’un grand nombre d’acteurs sur le marché. Des nouveaux entrants tout d’abord, qui trouvent intérêt à l’anonymat. Quand vous rentrez sur le marché cela peut être intéressant de ne pas devoir signaler votre position et de pouvoir faire vos transactions de manière anonyme. Le second élément du succès est l’élargissement de l’offre grâce au couplage des marchés par rapport à une bourse purement nationale. L’analyse des transactions des trois premiers mois montre une tendance sensible à la convergence et la baisse des prix entre les trois places boursières. Confirmez-vous cette tendance et est-elle appelée à s’accentuer? C’est toujours difficile de faire des prévisions. Mais il est clair que la convergence des prix dépend de la capacité physique à transporter l’électricité d’un pays à l’autre. Dès lors que les gestionnaires de réseaux font des efforts pour améliorer la capacité physique et la mise à disposition des acteurs du marché –ce qu’ils font– la convergence des prix est certainement appelée à se maintenir ou à se renfor-

© L. van Steensel

cer à l’avenir. Quant à la baisse des prix, les facteurs qui influencent ceux-ci sont nombreux, mais une compétition accrue grâce à une meilleure offre en provenance des pays étrangers est certainement quelque chose qui favorise une baisse des prix en Belgique. Quels sont les opérateurs actifs sur Belpex? En voyez-vous d’autres à l’avenir? Nous avons 22 participants actifs aujourd’hui. Ce sont des producteurs d’électricité, des fournisseurs ou encore des traders. Dans le futur, nous attendons de nouveaux participants de même profil ainsi que de grands consommateurs électro-intensifs qui auront un intérêt à venir s’approvisionner directement sur la bourse d’électricité. Et pour quelle raison? Belpex fournit une alternative intéressante pour couvrir les besoins à court terme de ces gros consommateurs. Ces besoins correspondent en général à 10% de leur consommation électrique et plutôt que de couvrir ceux-ci par des contrats bilatéraux à long terme, ils peuvent avoir intérêt à venir s’approvisionner au jour le jour sur la bourse. Quelles sont les prochaines étapes du développement de Belpex. Nous travaillons à une extension du mécanisme de couplage des marchés avec les pays nordiques. L’intérêt est que le panel de production des pays nordiques est composé d’une part importante d’électricité hydraulique dont l’impact sur les prix est différent. Traditionnellement, les prix sont moins fluctuants dans les pays où l’énergie hydraulique est importante. Deuxième voie, l’extension des produits. Nous travaillons à la mise en place d’un marché organisé, d’une bourse qui permette d’acheter et de vendre de l’énergie à très court terme sur des horizons de l’ordre d’une à deux heures. p Jean-François Marchand

Energymag maintenant sur BFM radio! Catherine Vandenborre était l’invité de la rédaction d’Energymag dans le cadre de notre nouvelle émission

“Le magazine de l’énergie” sur les ondes de

l Retrouvez nos prochains invités chaque troisième jeudi du mois à 7h48 sur: 101.4 ECharleroi 101.9 E Wavre-LLN 104.9 EMons 106.7 ELiège 107.1 ENamur 107.6 EBruxelles

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ACTEURS | MARKET

Projet de cogénération entre Lanxess et Electrabel

© Lanxess

Les partenariats entre industriels et électriciens se poursuivent sur le terrain de la cogénération. C’est au tour de Lanxess Rubber d’investir en partenariat avec Electrabel 60 millions € dans une centrale de cogénération de 55 MW pour son site de Zwijndrecht. Ce qui porte à 980 MW la capacité totale de cogénération exploitée en Belgique par Electrabel. Environ la moitié de l’électricité produite sera destinée à LANXESS Rubber, le solde servira à approvisionner des clients d’Electrabel. La centrale, dont le rendement atteindra environ 89%, permettra d’économiser quelque 400 GWh de gaz naturel par an, ce qui correspond à une réduction des rejets de CO2 d’environ 80 000 tonnes par an par rapport à la situation actuelle. Une solution de choix pour Lanxess qui évite ainsi une coûteuse modernisation de ses chaudières. “En réalisant ce projet avec un minimum d’investissements propres, nous sommes en mesure de consacrer davantage de ressources à notre métier de base, à savoir la production de caoutchouc butyle”, indique Paul Van Damme, Administrateur délégué de Lanxess Rubber.

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UN FONDS CARBONE POUR EDF Les fonds carbone ont la cote. C’est au tour d’EDF de lancer son propre fond carbone afin d’optimiser au mieux la gestion des permis d’émission CO2 des différentes entités du groupe. Avec une capacité d’achats de près de 300 millions €, ce fonds se positionne d’emblée parmi les acteurs majeurs du secteur. La gestion du fonds est confiée à EDF Trading - filiale à 100% du Groupe EDF - qui développe et négocie les contrats d’achat de crédits carbone. EDF Trading gère déjà plus de 30 projets de Mécanismes de Développement Propre (MDP) dans le monde.

IZEN SOLAR SYSTEMS DEVIENT SUNTECHNICS Racheté l’an dernier, Izen Solar Systems est entré définitivement dans le giron de SunTechnics en adoptant la dénomination commerciale de sa maison mère allemande. Classée 5e au rang mondial, SunTechnics est l’un des leaders des technologies en énergies renouvelables (solaire, éolien, pompes à chaleur). L’équipe belge entend poursuivre son développement et tripler son chiffre d’affaires d’ici à la fin de l’année. Une année qui débute bien avec l’installation de la plus grande centrale solaire thermique: 350m2 en toiture de la piscine de Beveren.

DU CHAUFFAGE BIOMASSE POUR VIESSMANN Le Groupe Viessmann, l’un des principaux producteurs en matière de techniques de chauffage, a pris le contrôle de l’autrichien Mawera Holzfeuerungsanlagen GmbH. Mawera est l’un des grands spécialistes des chaudières et centrales de chauffage basées sur la biomasse (pellets, sciures, résidus et déchets de bois). L’assortiment de Mawera se compose de systèmes complets, allant des générateurs de chaleur aux systèmes de préparation des combustibles, de stockage, d’alimentation et d’approvisionnement, en passant par la purification des gaz de fumée. Le rachat se déroule parallèlement à des investissements complémentaires dans la succursale Viessmann située dans la localité française de Faulquemont. L’objectif consiste à doubler la capacité de production de collecteurs solaires de cette succursale d’ici mi-2007. Le Groupe Viessmann annonce en outre une augmentation du chiffre d’affaires mondial de 15%.

l’un des principaux opérateurs indépendants de transport maritime de gaz. Si le chiffre d’affaires est réalisé à 70% dans le LPG, le développement de sa flotte de méthaniers dédiés au GNL (7 unités dont 2 en commande) en fait un des plus gros transporteurs de GNL dont tout prédit l’explosion du marché à l’avenir. Un signe qui ne trompe pas: la Sofina, holding financier des Boël a consolidé sa participation fin janvier dans Exmar via un emprunt consolidé de 50 millions €. A suivre donc.

AIR ENERGY EN BOURSE Air Energy, le producteur belge d’électricité verte entre sur le marché Alternext et compte lever 15 millions € pour financer sa croissance. L’entreprise qui opère 19 éoliennes à ce jour entend étendre son parc à 200 MW d’ici à 2012 par des investissements en Belgique et d’autres pays européens.

PARFUM D’ENTENTE SUR LA BOURSE ALLEMANDE Le cartel allemand de l’énergie est sous la sellette. En cause? Eon, RWE, Vattenfall et EnBW se seraient servi de leur position dominante pour gonfler les prix au détriment du consommateur. C’est un anonyme qui a rendu publiques les transactions réalisées sur la Bourse allemande de l’électricité (EEX) entre le 1er mars 2005 et le 12 décembre 2006. Le fichier, révélé par l’hebdomadaire Der Spiegel, montre que RWE aurait été le principal acheteur d’électricité en 2006, avec 28% de part de marché, alors même qu’il se trouvait en situation de surproduction. Une information qui ne devrait pas forcément rassurer ceux qui voient en Belpex, la nouvelle bourse d’électricité belge, l’assurance d’une baisse des prix.

LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL CHOISIT KFW Après consultation auprès de trois fonds spécialisés, c’est finalement le fonds carbone KFW Bankengruppe qui emporte le contrat d’achat de crédits d’émission de gaz à effet de serre du gouvernement fédéral. Ce contrat d’achat doit compenser le déficit issu de la répartition des obligations de la Belgique entre les Régions, en matière de droit d’émission de gaz à effet de serre. Montant de l’investissement: 25 millions €. A quand un fonds spécialisé chez nous?

EXMAR AFFICHE SES INTENTIONS SUR LE GNL

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE SOUS LA LOUPE DES FONDS DE PLACEMENT

D’ici à fin 2008, le groupe maritime Exmar devrait disposer d’une plateforme de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL) au large de Zeebrugge ou dans l’embouchure du port d’Anvers. Coût de l’investissement: 60 millions € auxquels s’ajouteront quelques millions € pour le pipeline de connexion au réseau de Fluxys. Et surtout un sacré pavé dans la mare de Distrigaz qui verrait un concurrent de taille débarquer sur le marché belge de la distribution de gaz. Car Exmar est loin de jouer petit. Avec une flotte de 52 navires, il est

La pression des marchés financiers sur le changement climatique est appelée à se durcir. Le signe avant-coureur de cette lame de fond: la multiplication des fonds de placement mettant la lutte contre le changement climatique à l’ordre du jour. Dernier en date, le compartiment Climate Change de la Sicav de droit belge KBC Eco-Fund. Seules sont prises en compte pour ce nouveau compartiment les entreprises actives dans des secteurs favorisant, directement ou indirectement, une production et une consommation d’énergie moins polluantes.

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en bref [ EOLIEN ]

Les fabricants ont du mal à suivre Ils ne le reconnaissent jusqu’ici que du bout des lèvres, mais c’est un secret de polichinelle, car les délais de livraison des nouvelles éoliennes ne cessent de s’allonger. Le boom de l’éolien (19% de hausse de capacité en 2006) est tel depuis quelques mois que les principaux fabricants ont du mal à suivre la demande. “Il y a un fossé entre la demande et la capacité industrielle et cela prendra des années avant de le combler. Il ne faut pas s’attendre à des miracles...”, résume le porte-parole du danois Vestas, l’un des leaders du secteur. Les problèmes d’approvisionnement concernent moins des éléments essentiels comme les mats, les palles ou les nacelles que les turbines et autres composants techniques. Depuis quelque temps, les sous-traitants et fournisseurs sont mis sous pression afin qu’ils investissent en capacités de production dans la perspective des nombreux projets éoliens qui se font jour en Europe et ailleurs. [ TRANSPORT DE FRET ]

Le C02 sous contrôle Il fallait s’y attendre au vu des statistiques d’émissions de C02, on s’intéresse de plus en plus près à celles émises par le transport de fret à travers le monde. Dans cet esprit, la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe vient d’adopter un nouveau règlement technique mondial imposant désormais dans les camions et les bus un système électronique de contrôle embarqué chargé de mesurer en permanence les émissions de CO2 des véhicules et de signaler tout dégagement anormal par un système d’affichage sur le tableau de bord. Les données seront enregistrées et pourront être lues tant par le conducteur lui-même que par le personnel d’entretien ou les autorités en vue de contrôle technique. Dans le même esprit, l’ONG Carbonfund (www.carbonfund.org) a mis au point, en collaboration avec le Carnegie Mellon University’s Green Design Institute, un système original (Carbonfree™ Shipping) de calcul des émissions de CO2 provoquées par le transport du fret. Il devrait permettre aux industriels du fret d’évaluer l’empreinte C02 de chaque transport et de calculer avec précision l’énergie grise consommée par les marchandises transportées.

[ FOCUS ]

Derrière l’écran, un vampire énergétique! Cri d’alarme des agences de l’énergie: les équipements liés aux technologies de l’information sont sur le point de faire exploser la facture énergétique! Derrière les écrans, la gabegie menace...

Cela commence avec les centres de données et les serveurs. A surface équivalente, la consommation d’un centre serveur serait au mètre carré, dix fois plus élevée que celle d’un plateau de bureaux. En cause principalement, la consommation due au surdimensionnement et aux équipements nécessaires pour assurer la garantie de service: alimentations, serveurs de secours, systèmes de sécurité, climatisation... Des équipements qui ne serviraient que quelques heures par an au pire. Seuls 20 à 25% de la consommation seraient attribuables à l’informatique proprement dite. Quant aux systèmes de vieille, des campagnes de mesures ont démontré que seule une minorité des équipements respecterait les paramétrages imposés. La gabegie se poursuivrait au niveau de l’Internet haut débit, dont l’utilisation impose de plus en plus des connexions constantes: transfert de données, télévision en ligne, téléphonie VoIP,... D’où des systèmes branchés en permanence: ordinateur, modem, haut-parleur,... voire imprimante et scanner,... Ainsi, les spécialistes estiment désormais que le total de l’énergie nécessaire à l’ADSL sera multiplié par 6 à 8 d’ici 2010.

Une consommation doublée en 5 ans En gros, selon une étude internationale commandée par l’industrie1, la consommation électrique totale des équipements liés à l’utilisation d’Internet aurait doublé entre 2000 et 2005 et absorberait désormais 0,8% de la consommation totale dans le monde. Même

au niveau des ordinateurs eux-mêmes il y a des dérapages de consommation dus au fait notamment du surdimensionnement des composants utilisés par rapport aux besoins. Une tendance heureusement compensée par les efforts réalisés par les fabricants sur les ordinateurs portables pour améliorer leur efficacité énergétique dans le souci d’augmenter la durée de vie des batteries. Selon des recherches menées par Google en collaboration avec Intel sur une technologie basse tension (12 volts), la généralisation d’une telle approche à cent millions d’ordinateurs permettrait d’économiser 40 TWh en trois ans! Reste l’évolution actuelle des écrans dont les versions plasma ou cristaux liquides poussent également à la hausse les consommations énergétiques en devenant de plus en plus grands (la taille moyenne des écrans LCD commercialisés aurait augmenté de 19% pour la seule année 2006!) et réduisant à néant 15 ans d’efforts pour améliorer l’efficacité énergétique de ces équipements.

Premier poste de consommation des ménages Bref, selon l’Agence Internationale de l’Energie, les équipements électroniques et leurs mises en veille sont devenus l’un des tous premiers postes de consommation électrique des ménages. Dépassant désormais le poste traditionnel “froid”, et talonnant, chez les foyers équipés, celui du chauffage électrique. De quoi anéantir les efforts d’économie consentis par le programme Energy Star qui vient d’être reconduit pour cinq ans et qui vise à réaliser au niveau des équipements de bureaux dans l’UE une économie d’électricité de 30 TWh sur les trois prochaines années... 1

“Estimating Total Power Consumption by Servers in the U.S. and the World” - http://www.koomey.com

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PNAQ2: une fois mais pas deux, martèle l’UE!

Du Soleil

Après l’effondrement du marché européen des quotas d’émission de CO2 (ETS) début 2006, les autorités européennes avaient juré qu’on ne les y reprendrait plus. Plus question d’accepter des Plans nationaux d’Allocation de Quotas d’Emission (PNAQ) aussi généreux pour la deuxième période d’allocation (PNAQ2 - période 2008-2012) que pour la première. Générosité qui avait vu, on s’en souvient, la valeur du quota négociable divisée par trois entre le 24 avril et le 3 mai 2006. Dès novembre 2006, le commissaire européen à fait fort: il a refusé en bloc tous les plans introduits après avoir ouvert une procédure d’infraction contre tous ceux qui n’avaient pas encore rentré le leur. Dans la plupart des cas, une fois encore, les Etats membres s’étaient alloués trop de quotas aux yeux de la Commission qui a exigé des révisions à la baisse (jusqu’à 47% dans le cas de la Lituanie!). Pour le cas de la Belgique, la Commission à finalement adopté à la mi-janvier 2007 la deuxième version revue et corrigée du PNAQ2, mais sous conditions Pas question d’accepter les 63,3 millions de quotas demandé, notre pays devra se contenter de 58,5 millions. Haro aussi sur les pays qui ont recours trop massivement aux MDP et à la MOC dans l’espoir de faire la différence. Au-delà de 10% l’Europe met le hola. Reste que, vu la clémence exceptionnelle de cet hiver, le marché du crédit carbone s’annonce plutôt long pour la période 2006-2008. Les spécialistes estiment que sa valeur pourrait tomber à zéro d’ici la fin de l’année.

à la Chaleur

De la Lumière à l'Électricité

Air Liquide lance son système BIOGAZ Avec son système Biogaz, Air Liquide innove dans le domaine de la récupération du gaz de décharge (méthane) sur les sites d’enfouissement. L’innovation du procédé Biogaz permet de capter et de recycler le méthane pour le rendre utilisable directement dans les canalisations réservées au gaz naturel. Si l’idée est simple, la mise en œuvre relevait du challenge. Selon les premiers tests commerciaux, le système serait capable d’extraire et de retraiter à faible coût de 40.000 à 160.000 m 3 de gaz par jour.

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MARKET | TRENDS

Overview for January-February 2007. Outlook for Q2 (2007) PETROLE Évolution des marchés du pétrole Au quatrième trimestre 2006, les membres de l’OPEP ont décidé de nouvelles mesures pour enrayer la baisse des prix du pétrole et ont commencé à réduire la production de 1,7 millions de barils au 1er février dernier. Des nouvelles baissières ont poussé le pétrole à son prix le plus bas depuis

Crude oil spot prices, June2006 – March2007

mai 2005, soit sous la barre des 52$ le baril sur la place de Londres. Au début de l’année, un temps doux dans le Nord-Est des Etats-Unis a limité la consommation de chauffage et mis une pression à la baisse sur les prix. Des inventaires à la hausse et une demande en baisse ont également joué un rôle dans cette chute des prix. Les premiers signaux de remontée sont cependant venus de prévisions météos plus froides aux Etats-Unis. La décision de l’Iran de ne pas arrêter son programme nucléaire d’enrichissement du pétrole a tendu de nouveau les marchés. Le prix est aujourd’hui remonté au-dessus de 60$ le baril et les producteurs de l’OPEP sont susceptibles de maintenir la production inchangée lors de la réunion le 15 mars.

Perspectives sur les marchés du pétrole Les signes de ralentissement de l’économie américaine devraient pousser la demande de pétrole à la baise dans troisième trimestre Crude oil spot prices, Jan 2007 – March 2007 de 2007.

GAZ Évolution des marchés du gaz Les prix du gaz ont continué leur évolution à la baisse en 2007, poussés par le temps doux global en Europe. Les contrats spots et à un an de gaz ont atteint les prix les plus bas. Le gaz naturel britannique a continué à baisser suite à la diminution des prix du pétrole ($52) alors que l’approvisionnement a semblé suffisamment fort et diversifié pour satisfaire n’importe quel pic de demande. Depuis fin février, les prix du gaz britannique se sont relevés suite à des craintes techniques quant aux importations de gaz et des températures plus froides en au Royaume-Uni.

global de GNL ne soit suffisamment développé pour permettre un cartel du gaz naturel à influence mondiale, il y a une menace plus immédiate pour l’Europe venant des fournisseurs qui joignent leurs forces pour gagner une plus grande puissance quant à la fixation des prix.

Perspectives sur les marchés du gaz Le marché de gaz naturel n’est pas un marché véritablement global, comme le marché de pétrole brut, du fait que le commerce de GNL n’est pas encore assez mûr pour relier des marchés régionaux Zeebrugge gas prices, June2006 – March2007: disparates. Alors qu’il faudra un certain temps avant que le marché one month ahead, one year ahead

Zeebrugge gas prices, Jan 2007 – March 2007: one month, one year ahead

ELECTRICITE Évolution des marchés de l’électricité Depuis le début des températures clémentes, les marchés européens de l’énergie sont à la baisse. Les prix spots ont atteint des niveaux records à la baisse.

Belgian electricity prices, June2006 – March2007 one year ahead

Les prix de l’électricité ont diminué au même rythme que ceux du gaz naturel, des prix du CO2 et sous l’influence d’une production éolienne importante ainsi que d’une forte disponibilité des capacités de production hydraulique dans les pays nordiques. Le renouveau des intentions d’achats sur les marchés carbone ont mis fin à la baisse et inversé la tendance. Quelques fronts froid en Angleterre ont poussé le gaz naturel à la hausse durant la dernière semaine de février et partant les prix de l’électricité.

Perspectives sur les marchés de l’électricité Poussés à la hausse par les prix des droits carbone en phase II, les prix des contrats d’électricité pour 2008 et 2009 devraient demeurer tendus jusqu’à l’approbation par l’Union Européenne des plans d’alBelgian Electricity prices, Jan 2007 – March 2007 locations de la Phase II. one year ahead

CARBONE Évolution des marchés Carbone Les prix des droits carbone pour 2007 sont tombés à 1€/tonne du fait que la Commission Européenne a accordé trop d’allocations pour la première phase du système européen de commerce de droits d’émission (20052007+). Les prix européens des droits carbone pour 2008 ont chuté au plus bas à mesure que les prix du gaz baissaient, mais remontent à nouveau supportés par les décisions strictes de l’UE pour la phase II.

Les CERs joueront un rôle important dans la deuxième phase et seront une alternative aux permis d’émissions distribués par les gouvernements européens.

Perspectives sur le marché Carbone Les prix des droits carbone pour 2008-2009 sont susceptibles de monter plus haut dès lors que l’UE maintient sa ligne dure quant aux objectifs de réduction des émissions en phase II (2008-2012). Carbon prices, June2006 – March2007

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Carbon prices, Jan 2007 – March 2007

Ces pages indicateurs et leurs commentaires ont été réalisés avec le concours de GfE Energy Management.

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MARKET | FOCUS

Grisou

Et si le gaz venait de chez nous? Les anciennes mines de charbon éparpillées sur le territoire européen recèlent dans leurs entrailles un potentiel énergétique (partiellement) inexploité, sous forme de gaz de mine. Le tristement fameux grisou. Prometteur? Du côté de Tertre comme en France, on pense que oui.

Dans le Borinage, c’est une peu comme le monstre du Loch Ness. Périodiquement, on se met à reparler de ce gaz –du méthane à 97%– qui sommeille sous nos pieds, emprisonné dans les gisements de charbon partiellement exploités jusqu’au milieu du siècle dernier. Le grand public connaît surtout le grisou, pour les mineurs qu’il a tués dans les anciennes mines de charbon aujourd’hui fermées. Mais on se souviendra que, dans les années cinquante, pas loin d’un milliard de m3 de grisou aurait été capté par désorption, pour être ensuite valorisé dans les industries locales. Et jusqu’au début des années nonante, l’exploitation s’est poursuivie bon an mal an pour produire de l’énergie ou alimenter l’un ou l’autre site industriel. Puis, comme souvent, on y a renoncé en constatant que le prix des énergies ne justifiait plus les coûts d’exploitation de cette ressource.

Le grisou de retour Au tournant du siècle, le grisou est de retour. La crise de l’énergie pointe à l’horizon. Un projet est soumis au Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), puis au Gouvernement wallon, dans le cadre de l’appel à projets ‘PIMENT’ (Projets Innovants pour la Maîtrise de l’Energie utilisant de Nouvelles Techniques) lancé par

le Ministre de l’Energie de l’époque, José Daras (Ecolo). L’idée consiste en gros à utiliser le CO2 produit par les industries locales (et qui fait l’objet d’intenses marchandages au niveau des plans nationaux d’allocation de quotas d’émissions - PNAQ) pour chasser et récupérer le gaz méthane contenu dans les gisements et le valoriser en surface. Coup double donc: le dioxyde de carbone, principal gaz incriminé par le protocole de Kyoto, est injecté et séquestré dans les gisements de charbon grâce au très haut pouvoir d’adsorption de celui-ci, et le méthane en est chassé pour être utilisé en surface, où il permettra de réduire la dépendance énergétique de divers opérateurs (industriels, producteurs d’énergie...) vis-à-vis de carburants fossiles importés devenus de plus en plus chers. Cerise sur le gâteau, le coordinateur du projet, Marc Mostade, à l’époque consultant indépendant, propose notamment la valorisation du méthane dans la production d’ammoniac, grande utilisatrice de ce type de gaz et émettrice elle-même de quantités non négligeable CO2. Intéressant? Venue de l’administration wallonne de l’époque, la réponse est non. C’est pourtant cette même piste qu’explore aujourd’hui à Tertre, le producteur d’engrais à base de sulfate et de nitrate d’ammoniac, Kemira qui engloutirait annuellement à lui seul, avec une consommation de l’ordre de 15 millions de giga-joules, de 2 à 3 % de la consommation nationale de gaz! De quoi donner à réfléchir en cette époque où le gaz naturel suscite les convoitises que l’on sait. L’entreprise vient d’annoncer son intention d’étudier l’exploitation du grisou selon cette technique. Au Cabinet d’André Antoine (CdH), on reste sceptique sur les perspectives d’exploitation, considérant que les coûts risquent fort de se révéler prohibitifs. Mais on demande à voir.

Une “ressource” non renouvelable Quoi qu’il en soit il n’est d’ores et déjà pas question, au regard des autorités wallonnes, de faire bénéficier cette valorisation du gaz de mine (que d’aucuns considèrent comme un banal biogaz) des certificats verts: la houille qui produit ces gaz reste une ressource non-renouvelable. A la mi-février, le Ministre Antoine était interpellé sur le sujet par la députée wallonne Véronique Cornet (MR). Celle-ci relevait l’expérience positive d’exploitation du grisou dans plusieurs pays voisins, citant notamment l’Allemagne qui “produirait ainsi, à partir de 31 mines désaffectées, 800.000 MW par an d’énergie électrique”. Ou la France, évoquant l’exemple de la ville de Freyming-Merlebach dont la chaufferie à charbon “a été remplacée par une chaufferie au grisou qui fournit chauffage et eau chaude à 3.000 logements”. Une cogénération assurée, soit dit en passant, par Veolia Energie (Dalkia), ce qui devrait être un gage de sérieux(1)! Dans sa réponse, le Ministre précisait: “Bien que favorable à l’exploitation du grisou, je ne suis pas disposé à soutenir artificiellement cette exploitation et l’utilisation de ce gaz à l’aide de certificats verts. (...) techniquement le grisou n’est pas une énergie renouvelable. Il s’agit d’un combustible fossile produit par la transformation naturelle du charbon en gaz. C’est une ressource stockée dans les sous-sols de charbonnages, qui se sont formés il y a des millions d’années, qui ne se régénère pas en permanence...”. Quant aux aspects économiques, André Antoine précisait: “...L’exploitation du grisou est une activité industrielle comme une autre. Si je me réjouis de sa mise en œuvre, je ne compte pas la permettre en augmentant la contribution financière que les consommateurs industriels et les ménages paient pour soutenir l’électricité verte. Cela serait pénaliser le pouvoir d’achat des ménages et mettre en

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danger certaines entreprises électrointensives. Le bilan global sur l’emploi est loin d’être garanti si on procède de la sorte...”.

Du borinage au Limbourg Il y a peu pourtant, une société australienne European Gas Limited (EGL, www.europeangas.com), spécialisée dans les forages pétroliers et miniers, a manifesté son intérêt pour le potentiel énergétique de nos anciens sites miniers et des gisements encore inexploités. Côté wallon, elle ne semble pas avoir bénéficié d’un accueil très enthousiaste. En cause apparemment les nombreuses incertitudes qui subsistent sur les plans administratif (concessions, responsabilités eu égard à d’éventuels dégâts miniers, assurances,..), technique (complexité du soussol) et financier (rentabilité). Découragés, nos Australiens se sont donc tournés vers les mines du Limbourg où les autorités flamandes ont mis la question dans les mains du Vito, laboratoire de référence en matière (notamment) d’environnement. Aux dires de nombre de spécialistes pourtant, l’exploitation serait techniquement plus complexe en Campine que dans le Borinage. Et certains, comme Jacques Léopold Bougard, soutiennent mordicus que le potentiel wallon est considérable et qu’il mérite largement d’être exploité, même sans l’apport de certificats verts. Ce que semble confirmer l’étude abondamment documentée soumise au FEDER, il y a quelques années, par Marc Mostade, évoquant un gisement s’étendant sur quelque 125 km2, d’une concentration en grisou qu’il évalue à 100 millions de m3 par km2. Quoi qu’il en soit, pour preuve qu’on n’est pas dans de la pure fiction, la pertinence de l’exploitation des gaz de mine aurait déjà été vérifiée dans de nombreux pays de par le monde: Grande-Bretagne, PaysBas, Etats-Unis, Australie, Inde, Pologne, Russie...

© Photo FTPH - C. Carpentier

Piste à suivre Tout près de chez nous, chez nos voisins français, la société australienne évoquée plus haut aurait ainsi déjà obtenu quelques résultats probants. Elle évalue le gisement français à 100 milliards de m3, principalement en Loraine, mais aussi du côté de SaintEtienne et de Marseille. Deux sites de prospection ont d’ores et déjà été retenus en Moselle, pour une première exploration en collaboration avec Charbonnages de France. Un investissement de 45 millions d’euros est prévu pour extraire environ 25 milliards de m3 de méthane. Pour Jean-Pierre Tshibangu, chef de service au département Génie minier des Facultés Polytechniques de Mons, la piste énergétique du gaz de mine est loin d’être inintéressante: “L’état actuel des connaissances montre des concentrations considérables en gaz méthane dans les gisements hennuyers. Seuls des forages exploratoires permettront de savoir dans quelle mesure ils sont exploitables.

Mais les techniques de forages sont actuellement fort bien maîtrisées. Le tout, c’est de les pratiquer au bon endroit, et là aussi nous sommes assez bien documentés sur les différentes zones d’exploitation: on connaît les capacités de stockage en gaz, l’épaisseur des veines, leur étendue... On en sait assez pour mener des recherches fructueuses”. Une analyse qui n’a finalement pas échappé au gouvernement Wallon. Dans son plan climat approuvé tout récemment, la capture du CO2 et la valorisation du méthane présent dans le bassin houiller figure en bonne place. La Région soumettra même un projet de recherche à la Commission européenne. Gageons que l’initiative de Kemira trouvera plus de soutien dans les mois à venir. p Jean Cech

(1) http://www.developpement-durable.veolia.com/fr/plus/actualites/20061201,grisousource-energie.aspx

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MANAGEMENT | INDUSTRY

Quick Scan one2five

Évaluez votre degré de maturité en Energy Management! Si vous pensiez votre entreprise mature sur le plan de l’Energy Management, il vous faudra sans doute déchanter. En Belgique, sur une échelle de 1 à 5, rares sont les sites industriels qui dépassent le niveau 2. Mais bonne nouvelle: votre potentiel d’économies d’énergie (et de CO2) est important. Et rapidement exploitable. Explications! Votre Energy Management est-il de qualité? Quel est son degré de maturité en comparaison à vos concurrents? Exploitez-vous tout le potentiel d’économies d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre accessible dans votre entreprise? De façon rapide, récurrente et continue? Une matinée vous suffit pour le savoir, grâce à la méthode expert one2five proposée par Siemens Industrie & Services! Mesurer la maturité On connaissait déjà tout l’intérêt du benchmark. Cet outil d’analyse comparative permet à une entreprise

d’évaluer son rendement en comparaison à celui d’autres usines similaires du même secteur en se basant sur des paramètres comme la consommation d’énergie, le coût de l’énergie, la technologie de production utilisée. L’originalité de la méthode one2five est de mesurer non pas des niveaux de consommation, mais un degré de maturité en Energy Management. Pourquoi la maturité? Parce que la performance en matière énergétique tient autant dans des facteurs techniques ou financiers qu’organisationnels. On comprendra aisément qu’une machine plus performante ne

Les cinq niveaux de maturité *

Les mesures d’économies d’énergie sont identifiées

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Les mesures sont mises en pratique

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Un Energy Management est mis en place

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L’Energy Management est intégré au fonctionnement global de l’entreprise

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Les améliorations continues sont recherchées - Best Practices

En utilisant la méthode one2five, une cartonnerie allemande est passée en 20 mois d’un niveau de maturité 0,5 à 4,2 et a déjà engrangé 150.000 ¤ d’économies annuelles pour un investissement inférieur à 10.000 ¤. Elle a en outre identifié une série de mesures concrètes, clairement définies techniquement et économiquement réalisables pour plus d’un million d’euros d’économies. 18 | energymag n°5

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le sera pas si l’équipe qui la pilote n’a pas été formée pour ou n’a pas de procédures détaillées pour en tirer le meilleur rendement. “Le niveau de maturité est lié à quatre facteurs”, explique Dirk Den Haese, sales manager Industrial Services (Siemens). “La prise de conscience, la compétence, le degré d’implémentation des mesures et la capacité globale de l’entreprise. Ce niveau de maturité est mesurable de façon objective, facile à comparer à d’autres industriels puisqu’il compare une compétence globale –la maturité– au lieu d’un niveau de consommation comme des kWh/unités. Il est en outre simple et facile à comprendre, à tous les échelons de l’entreprise puisqu’il est basé sur une échelle de cotation allant de 1 à 5 niveaux (voir encadré). Enfin, en reproduisant régulièrement la méthode, elle permet de mesurer de façon objective les progrès accomplis en acquisition de maturité”. Une méthode qui implique le Board Management L’autre originalité de la méthode one2five est que deux heures suffisent pour évaluer son niveau de maturité. “La méthode consiste en un questionnaire à réponses binaires (oui/non) basées sur un système logiciel expert qui met en lumière et évalue la qualité de la gestion énergétique de l’entreprise selon 22 facteurs regroupés en 10 catégories”, explique Dirk Den Haese. On verra que ces catégories (voir tableau) englobent l’ensemble du fonctionnement de l’entreprise, on en revient à l’organisation. “Cela va de la prise de conscience à la 333

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INDUSTRY | MANAGEMENT

Case study

Alpro engrange une étoile par année! Partie d’une étoile en février 2005, Alpro s’apprête à gagner cette année sa troisième étoile. Prochain objectif: matérialiser les économies Détail du parcours. “Il y a trois ans, l’énergie n’était pas un sujet d’attention au sein de l’entreprise”, explique Frank Meire, Divisional Safety, Environment & Energy Manager de l’usine de Wevelgem d’Alpro. “Mais la croissance du chiffre d’affaires (ndlr: il a doublé en 4 ans) et le changement climatique ont changé les mentalités. L’explosion des coûts des énergies a fait aussi que l’on s’y est intéressé. On a donc réalisé le Quick Scan One2Five en février 2005”. Le résultat? Une étoile! “Nous avons pris conscience que nous n’avions pas d’organisation en Energy Management alors même que le potentiel le justifiait. Nous avons alors fonctionné en deux temps: d’abord étudier l’efficacité énergétique des installations existantes afin de les optimiser et ensuite voir plus loin”. Une organisation en pointe aujourd’hui Suite à cette prise de conscience, Alpro s’est attelée à revoir son organisation en profondeur et mettre en place un Energy Management de pointe. À la tête de l’organisation, l’Energy Steering Commitee, qui regroupe les différents niveaux exécutifs de l’entreprise. “Jusqu’y compris le marketing”, explique Frank Meire. L’Energy Management est rattaché au département S&E qui rapporte directement au comité. L’accent est mis sur les deux niveaux: technique et organisationnel. L’aspect technique est pris en charge par un Divisional Energy Manager. Il a pour charge d’étudier et optimiser les installations existantes tant au

niveau des process que des utilités afin d’atteindre les critères de performance identifiés lors des phases d’études. Il assure également le reporting auprès du © L. van Steensel département S&E (Safety&Environment). Il travaille en étroite relation avec les ingénieurs et les managers de production. Au niveau organisationnel, c’est le coordinateur local S&E qui prend le relais. Il est principalement en charge de la campagne de sensibilisation de l’ensemble du personnel du site quant aux objectifs de l’entreprise. Energy Potential Scan Pour améliorer l’efficacité énergétique des installations, Alpro s’est attaché les services de Siemens. “Nous avons fait réaliser l’Energy Potential Scan et travaillé avec Siemens comme coordinateur des projets”. Diverses mesures ont été identifiées en particulier sur le process de base de la production de jus de soja et la pasteurisation/stérilisation. “Ce sont les deux plus gros postes de consommation”, explique Frank Meire. Ils représentent en effet à eux deux près de 90% de la consommation de gaz et 66% de la consommation d’électricité. “Nous mettons en place toute une série de mesures, tout d’abord l’optimalisation des chaudières, la récupération sur le condensat vapeur, l’isolation,.... Mais nous agissons aussi sur la conduite optimale des

installations, notamment par des consignes pour limiter les démarrages intempestifs, par exemple. Si nous focalisons notre attention sur les gros consommateurs, le reste comme l’éclairage, le chauffage ou la climatisation des bureaux importe aussi. Tous les niveaux sont analysés. Le but est d’arriver à limiter chaque poste de consommation au plus juste”, affirme Frank Meire. En marge de ces mesures, l’entreprise étudie aussi d’autres voies d’amélioration. Comme l’installation d’une unité de cogénération, probablement une turbine à gaz. “Pour y parvenir, nous devrons encore résoudre la problématique du profil de la consommation et évaluer des partenaires pour utiliser la production”. L’entreprise étudie aussi l’implantation d’une éolienne sur le site, mais la situation étant difficile à Wevelgem à cause de la proximité de l’aeroport , elle regarde comme participer dans une éolienne en tiers investisseur. “Enfin, nous produisons du biogaz et de l’électricité verte sur place au niveau du retraitement des eaux usées . La valorisation d’un flux secondaire venant de la production du jus de soja permet d’augmenter encore le volume de biogaz produit par 40 %”.

Une entreprise bio Surfant sur la vague du label bio, l’entreprise belge Alpro, fondée voici 27 ans, s’est taillée une place de leader européen sur le segment des produits alimentaires à base de jus de soja. L’entreprise qui s’est vue remettre en 2005 le Belgische Milieu Prijs compte aujourd’hui quatre usines en Europe dont la plus importante est basée à Wevelgem, en Flandre occidentale. Elle réalise un chiffre d’affaires de 270 millions ¤ pour 700 employés. À signaler qu’elle adhère au Benchmark Convenant, principalement du fait d’une unité de production de vapeur de plus de 20MW. n°5 energymag | 19

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Bemas & Energymag workshop La méthode one2five a fait l’objet d’un séminaire de l’EMAB (Energy Manager Association of Belgium) en novembre dernier. Pour ceux qui l’aurait manquée, nous organisons en partenariat avec la Bemas (Belgian Maintenance Association), l’un des trois fondateurs de l’EMAB une nouvelle session à l’occasion du salon EasyFairs Maintenance qui se tiendra ces 28 et 29 mars prochain (voir notre rubrique Agenda).

Une vision du développement durable Grâce à l’ensemble de ces mesures, Alpro a obtenu des résultats tangibles. On parle d’une économie de 750.000 € théorique générée en un an. Comme dit par ailleurs, beaucoup dépendera de la faisabilité operationelle d’une unité de cogénération. Et sur le plan des émissions de gaz à effets de serre, l’entreprise est sur la bonne voie, ce qui est déjà un bon élément. “On devra cependant arriver à une baisse supérieure à 18% à l’avenir pour être sûr de passer correctement la période 2008-2012”. Les gains engrangés sont aussi le fruit du support de Siemens. Frank Taelman, Energy Manager chez Siemens a en effet passé 11 mois chez Alpro et explique que “l’excellente et étroite collaboration avec les équipes d’Alpro a été à la base de ces bons résultats”. Quant au Quick Scan One2Five, il est reproduit chaque année pour corréler les résultats. “Nous avions une étoile en 2005. Nous sommes passés à deux étoiles

en 2006. Cette année, nous mettons en place un système de mesure et monitoring, notamment pour répondre aux exigences du benchmark convenant, ce qui devrait logiquement nous mener à trois étoiles”. Signalons que depuis trois ans, Alpro mène également une réflexion sur la manière dont elle peut rendre ses produits plus environnementaux. “C’est un projet géré par le team Energy & Water qui vise à formaliser une vision d’avenir pour l’entreprise. Nous investiguons les évolutions de l’ensemble des facteurs importants comme la croissance de la chine, l’évolution des prix du pétrole, les réglementations sur les gaz à effet de serre, les développements technologiques. Nous cherchons à définir une stratégie d’avenir et d’investissements pour affronter sereinement les changements à venir. Avec comme objectif d’être les premiers sur le plan de l’efficacité énergétique. Et compétitif sur tous les plans, y compris les énergies renouvelables”.

ENERGY STEERING COMMITEE

S&E DEPARTMENT

ENGINEERING

ENERGY MANAGEMENT

TECHNICAL

Site / production projet manager /engineering

BEHAVIOURAL/ORGANIZATIONAL

Divisional energy manager

Local S&E contact / coordinator

connaissance technique, en passant par les ressources humaines, la politique financière, les achats, les équipements, etc”. Autre élément important de la méthode: l’entretien est mené avec l’ensemble des interlocuteurs de l’entreprise, “jusqu’au board management”, insiste Dirk Den Haese. Quant aux questions, elles sont simples et directes. Un exemple: dans la catégorie Opérations: “Pour les grands consommateurs, disposez-vous de procédures de conduite rédigées?”. “Ce genre de question n’est pas anodin”, explique Dirk Den Haese. “L’objectif sous-jacent est d’évaluer si l’entreprise multiplie les Best practices existantes au sein de l’entreprise”. Et de citer le cas d’une cartonnerie qui mesurait des différences de consommation de 20% sur une ligne de fabrication entre les équipes du matin et de l’après-midi. “Le réglage de la machine était opéré de façon différente entre les deux équipes. Le réglage le plus performant est devenu la règle”. De la maturité au potentiel Au terme de la phase d’entretien, les résultats sont alors comparés à un benchmark international de plus de 1.600 entreprises industrielles issues de tous les secteurs d’activités. “Ce qui permet de situer l’entreprise dans son secteur et par rapport à des usines comparables, sur chaque niveau d’analyse”. Au global, le système fournit une cotation sur une échelle de 1 à 5, le fameux niveau de maturité. L’intérêt, c’est que ce niveau est directement relié à une prédictibilité du potentiel d’économies réalisable

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Les 22 critères de la maturité: ACHIEVEMENT Ç Energy cost performance Ç Auditing progress

en comparaison au benchmark. En clair, le système fournit une évaluation du potentiel d’économies d’énergie et de réductions d’émission de CO2 réalisables. “Il s’agit d’un potentiel économiquement réaliste atteignable au meilleur coût”, insiste Dirk Den Haese. “En outre, la corrélation entre le potentiel d’économies et le niveau de maturité est statistiquement très élevée. Ce qui est démontré par les résultats que nous obtenons avec nos clients lors d’une seconde phase d’analyse –l’Energy Potential Scan– et consacrée au chiffrage détaillé des mesures d’économies”. Et comme l’outil est vivant, ce benchmark s’autoalimente par chaque nouvel entrant. Ce qui renforce sa prédictibilité. Enfin, cerise sur le gâteau: le rapport d’analyse vous fournit votre position sur les 22 critères de maturité, ce qui vous permet d’apprécier les points forts et les points faibles à améliorer. Et fournit des recommandations initiales pour l’amélioration des processus, qui peuvent alors être employées pour produire un plan de projet. “Au terme de l’analyse, on dresse une liste de cinq actions prioritaires qui permettent à l’entreprise d’avancer vers une plus grande maturité”. Mettre en place un Energy Management de qualité “Tout le monde parle d’Energy Management”, explique Dirk Den Haese. “Mais à l’évidence, ce n’est pas facile de le mettre en place. Dans les grandes usines, la pression entre les directions fonctionnelles est forte. La production doit produire, la mainte-

PLANT & EQUIPMENT

MONITORING & FEEDBACK

Ç Efficiency of existing plant design Ç Equipment replacement strategy Ç Innovation and Technology

Ç Monitoring Ç Reporting, feedback, … Ç Dynamic documentation

FINANCIAL MANAGEMENT Ç Capital investment Ç Operating budgets

MANAGEMENT Ç Demonstrated corporate commitment

PURCHASING

OPERATION

Ç Supply management Ç Quality and reliability Ç Optimization

KNOWLEDGE Ç Understanding of performance and opportunities

Ç Operating procedure Ç Maintenance procedure

PLANNING Ç Targets, performance indicators (KPl) and motivation ÇPlans

HUMAN RESSOURCES Ç Accountabilities Ç Awareness and training Ç Resourcing

L’analyse one2five classifie 10 secteurs décomposés en 22 critères de performance. Elle considère l’Energy Management comme un ensemble compliqué dont elle décompose les niveaux d’interactions en sous-ensembles communs. L’analyse est donc à la fois technique et organisationnelle.

nance assurer la continuité des activités et l’Energy Manager diminuer les consommations d’énergie et les coûts induits (CO2). Souvent, les départements ne travaillent pas dans la même direction. Et la résistance au changement est importante”. Résultat: “il y a des contre-productivités partout, et le vrai potentiel d’économies est rarement exploité. La méthode one2five permet de dire rapidement par où et par quoi commencer et d’en donner les justifications au board management par des objectifs financiers clairement établis”. Elle sert aussi de base à la mise en place d’un programme de Demand Side Energy Management (DSEM). “Lorsque le potentiel d’économies et les actions prioritaires sont identifiés, l’entreprise peut alors envisager d’aller vers une analyse plus détaillée”. C’est l’Energy Potential Scan. “Il s’agit d’une analyse approfondie à très large spectre au niveau de chaque procédé et sur la

façon dont sont produites et consommées les énergies”. L’accent est mis sur l’ensemble des énergies: électricité, gaz, vapeur, air comprimé et eau. “Les projets sont décrits selon la méthodologie DMAIC de 6-Sigma. Elle nous permet de dresser une liste de projets économiquement réalisables sur des techniques éprouvées et d’en chiffrer les impacts en termes d’investissements, d’économies et de temps de retour. À partir de là, nous pouvons supporter le client dans la planification, la mise en œuvre et le contrôle des mesures identifiées. Mais le client peut décider d’en assurer lui-même la mise en œuvre ou de faire appel à ses fournisseurs habituels ou contractuels. Tout est ouvert et transparent dans la façon de travailler”, explique Dirk Den Haese. Jusqu’y compris le performance contracting, Siemens proposant en effet ce type de formule offrant des garanties de résultat. p Jean-François Marchand n°5 energymag | 21

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Des voies existent pour des économies durables

Fin de l’année dernière, plus de 600 participants ont pris part à une journée d’étude sur les économies d’énergie dans les hôpitaux et les institutions de soins de santé. L’événement qui réunissait les principaux acteurs du secteur se tenait au Centrum Voor Duurzame Bouwen (CeDuBo), basé en Flandre sur l’ancien site de Heusden-Zolder. Aperçu des principaux enseignements. 22 | energymag n°5

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Berthold Simons, directeur du CeDuBo, a exposé l’importance de la certification des bâtiments selon la directive européenne 2002/91/EC. Rappelons que celle-ci oblige les Etats Membres de l’UE à introduire un certificat de performance énergétique pour les bâtiments d’ici 2009. Ce certificat devra détailler entre autres les consommations et les coûts d’énergie du bâtiment. D’une durée de validité de 10 ans (ou jusqu’à la rénovation suivante), ce certificat a pour but lors de l’achat, de la location ou du leasing du bâtiment d’informer l’acquéreur potentiel de la qualité énergétique du bâtiment. Une information qui aura naturellement un impact sur la valeur marchande du bien. Le but de cette certification est, bien entendu, d’inciter les propriétaires et les utilisateurs à prendre les mesures nécessaires pour diminuer la consommation d’énergie de leur bâtiment, sans pour autant rendre ces mesures contraignantes. Les hôpitaux aussi concernés En Flandre, la réglementation “Energieprestatieregelgeving” est devenue force de loi début 2006, confirmée par un arrêté d’exécution. En 2008, le certificat de performance énergétique sera obligatoire pour tous les bâtiments publics. Depuis le début de cette année (2007), ceux-ci sont en outre tenus d’assurer une comptabilité énergétique de leur consommation. Les hôpitaux et les institutions de soins de santé relèvent de fait de la réglementation pour les bâtiments publics. Bruxelles et la Wallonie reprendront probablement dans les grandes lignes la législation flamande. Les directives précises au sujet de l’octroi des certificats pour les bâtiments publics et leur élaboration pratique

n’ont pas encore été déterminées. En outre des auditeurs suffisamment compétents doivent encore être formé et reconnu. Mais Berthold Simons anticipe que la méthode de certification sera basée sur un principe de benchmark qui –sur base d’une moyenne de bâtiments comparables– permettra de certifier un bâtiment dans une certaine catégorie. La certification tiendra aussi compte des parties atypiques d’un bâtiment. Ceci pour éviter par exemple qu’une institution équipée d’une piscine ou d’une installation d’hydrothérapie consommant beaucoup d’eau chaude soit toujours plus mal notée qu’un bâtiment exempt de tels équipements.

majorité des répondants dit connaître la directive européenne et avoir engagé en interne un responsable énergie. Mais seule une poignée d’entre-eux disposait déjà des outils logiciels nécessaires pour mettre en place une comptabilité énergétique. Près d’un tiers par contre a recours aux énergies de sources durables, au rang desquelles la cogénération se taille la part du lion. Une dominante confirmée par les intervenants au cours des exposés. Sébastien Farinotti (Vanparijs-Maes) estime ainsi que l’installation d’une cogénération est appropriée pour une institution de soin de santé dès que son besoin d’énergie s’élève au minimum à 300 kW au moins 6 mois dans l’année. Jean-Pierre Van Wingen (E. Van Wingen) fait remarquer de son côté que l’investissement dans une installation de cogénération d’une puissance de 1 MWé revient à environ 400.000€. “Mais que les frais d’entretien sur les dix prochaines années coûteront encore une fois 400.000 €”. L’élément clé dans l’appréciation financière d’un tel projet est selon lui le temps de retour sur investissement. “De-

La cogénération en pointe Le certificat de performance énergétique est soutenu par diverses initiatives régionales, nationales et européennes. Ainsi le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) a effectué en 2005 une enquête auprès de 273 institutions belges de soins de santé de plus de 85 lits. Plus d’un tiers des institutions ont trouvé le temps de répondre. Une

Une enquête réalisée en 2005 par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) montre qu’une majorité (68%) des institutions de soins de santé ayant répondu à l’enquête était informée sur la directive sur la performance énergétique des bâtiments, mais ne disposait pas encore du logiciel adéquat pour tenir une comptabilité énergétique. Près de 60% d’entre-elles ont cependant mis en place un responsable énergie.

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Connaissez-vous la directive?

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Avez-vous un responsable énergie?

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puis 2005, néanmoins la demande en cogénération a fortement augmenté. Grâce en partie aux mesures de subvention des gouvernements régionaux et l’octroi de certificats verts et cogénération”. On lira avec intérêt les articles suivants de notre dossier. L’énergie du sol Une autre technologie trace également sa voie dans le mix-énergétique adapté aux besoins des hôpitaux et autres établissements de soins de santé gourmands en chauffage et refroidissement: le stockage d’énergie géothermique. Hans Hoes (l’institut Flamand de Recherche Technologique, VITO) a ainsi braqué l’éclairage sur l’utilisation des ressources du sol comme source de production et de stockage de chaleur et de froid. Il a exposé les différents systèmes possibles actuellement disponibles. “Le choix est en grande partie dépendant du sous-sol local. Le site dispose-t-il d’une superficie disponible suffisante

AZ Klina: Le stockage aquifère fait chuter la consommation d’énergie primaire de 85%! La clinique AZ Klina de Brasschaat a été l’un des premiers bâtiments en Belgique à opter pour la technologie de stockage aquifère combinée avec des pompes à chaleur réversibles. Ce projet de démonstration coordonné par le VITO délivre des résultats pour le moins éloquents: v 78% de la demande totale de froid (1.789 MWh) et 19% de la demande totale de chaud pour le préchauffage de l’air ventilé (2.841 MWh) sont fournies par le système. v La consommation annuelle d’énergie primaire pour ces postes a été réduite de 85% (économie de 3930 GJ), et les émissions CO2 de 63% (économie de 207 tonnes par an). v Sur la consommation totale de l’hôpital (froid & chaud), les économies sont de 44% sur l’énergie primaire et 37% sur les émissions CO2.

à proximité? Ou peut-il uniquement exploiter les sous-sols en fondation du bâtiment? Y-a-t-il présence d’une source d’eau dans le soussol? Faut-il installer des pieux de fondation? Ceux-ci peuvent éventuellement jouer aussi un rôle dans le système”. Pour une solution de stockage d’énergie géothermique, il existe trois systèmes actuellement sur le marché: l’ATES (pour Aquifer Thermal Energy Storage), le BTES (pour Borehole Thermal Energy Storage) et le CTES (pour Cavity Thermal Energy Storage). Ce dernier n’a jamais été utilisé en Belgique. Ce système exploite les cavités souterraines naturelles et/ou artificielles comme source d’échange de chaleur. Celles-ci sont cependant très rares chez nous et l’utilisation par exemple de couloirs de mines n’est pas évidente sur le plan technique. Le stockage aquifère Le stockage aquifère (ATES) est une technologie qui fait usage d’une nappe aquifère comme système de stockage et d’échange thermique. Cette technologie est intéressante pour les projets avec une forte demande de froid, mais ne peut être appliquée qu’aux sites implantés sur une nappe aquifère, elle-même située à une profondeur adéquate. Le VITO a introduit cette technique en 1995 en Flandre. Elle est maintenant considérée comme une technologie éprouvée sur le marché. Plus d’une dizaine de projets de ce type sont réalisés ou sont en cours de l’être, notamment dans les hôpitaux, mais aussi dans les bureaux, des exploitations horticoles... En pratique, la mise en œuvre du stockage aquifère repose sur deux puits de stockage/pompage plantés à une profondeur allant de 100 à 150 mètres (voir graphique); la profondeur

des nappes étant généralement de 50 à 150 mètres. En été, lorsqu’il y a une demande de froid, de l’eau souterraine froide (température naturelle de 12°C) est pompée du puit de stockage froid. Via un échangeur de chaleur, celle-ci refroidit le circuit d’alimentation du bâtiment servant aux besoins de rafraîchissement. L’eau souterraine “réchauffée” par l’échange de chaleur est ensuite stockée (réinjectée) dans un second puit de stockage - la source chaude - pour une utilisation ultérieure. En hiver, le processus s’inverse. L’eau est pompée dans la source chaude et via le même échangeur de chaleur, elle réchauffe le circuit d’alimentation du bâtiment pour servir par exemple au préchauffage de l’air de ventilation. L’eau souterraine refroidie par l’échange de chaleur est à nouveau stockée dans le puits de source froide, jusqu’à sa prochaine utilisation l’été suivant. L’eau souterraine est ainsi toujours réinjectée en sous-sols. Il n’y a donc pas de consommation proprement dite de la nappe aquifère. Cette technologie valorise aussi bien les propriétés géothermiques de production de froid que de chaud. Mais l’objectif principal est bien la réfrigération, où la plus grande efficacité est obtenue sur l’économie d’électricité. Les résultats sont à l’avenant comme on le lira dans notre exemple de la clinique AZ Klina ci-après. L’alternative à boucle de recirculation Une alternative au système de stockage aquifère qui convient mieux aux sites exigeant un refroidissement toute l’année est le stockage de froid avec recirculation. La différence tient au fait qu’une boucle de recirculation de l’eau souterraine est réalisée toute l’année. Cette

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Borehole Thermal Energy Storage (BTES)

Aquifer Thermal Energy Storage (ATES)

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Fecf[ } Y^Wb[kh variante repose sur une double “source” d’extraction et d’infiltration de l’eau connectée sur la nappe aquifère. En été, quand la demande de froid l’exige, l’eau souterraine est pompée via la source d’extraction et après réchauffement par échange de chaleur avec le circuit de refroidissement du bâtiment, est directement réinjectée via la source d’infiltration. On ne stocke donc pas l’eau souterraine réchauffée. “Si l’on active ce processus toute l’année, on risque cependant de polluer thermiquement le sous-sol. Après un certain temps, la température de la source d’extraction se réchaufferait. Pour prévenir ce risque, on refroidit le sol en hiver jusqu’à une température légèrement inférieure à sa température naturelle”. Comment? En refroidissant l’eau souterraine réchauffée via une tour de refroidissement, un refroidisseur sec ou une armoire de traitement d’air avant de la réinjecter dans la source d’infiltration. L’AZ Klina utilise l’énergie du sol Il y a quatre ans, la clinique AZ Klina de Brasschaat a fait installer un système de stockage géothermique aquifère (ATES). Le VITO a coordonné ce projet. L’installation couvre aujourd’hui 78% du besoin total de froid tandis qu’une pompe à chaleur complète les 22% restant. L’économie d’énergie sur la production de froid avoisine les 76%. En chauffage, la solution couvre 19% des besoins de la clinique, le gros de la production (81%) étant fourni par la pompe à chaleur. Ici aussi, l’économie d’énergie est importante: 69%. Au global, la réduction des émissions de CO2 frôle les 63% par rapport à ce qui aurait normalement été émis à situation inchangée, comme le démontrent les chiffres des trois der-

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Le stockage géothermique, une solution adaptée aux hôpitaux Le stockage géothermique fait partie d’une solution énergétique intégrée qui trouve sa place dans le mixénergétique d’un hôpital ou d’une institution de soins de santé. Le concept associe le potentiel de stockage géothermique du sous-sol au chauffage et à la climatisation du bâtiment, soit par l’intermédiaire d’une pompe à chaleur (réversible ou non) soit directement. Ici, le principe de fonctionnement d’un stockage de chaleur/froid utilisant comme source de stockage une nappe aquifère (ATES) ou des sondes géothermiques (BTES) nières années. “Dans ce projet, l’investissement s’est élevé à 750.000 €, soit 300.000 € de plus que ce que requiert une solution classique”, explique Hans Hoes. “Mais elle produit une économie annuelle de 35.000 €. Le temps de retour s’élève ici à environ 8,5 ans”. Et d’expliquer qu’en appliquant de façon optimale les diverses subventions éligibles en Flandre pour ce type de projet, le temps de retour peut être réduit à 2 ans. Bref, une voie à suivre en Flandre comme ailleurs. Le stockage par sondes “Le stockage d’énergie est disponible pour tout le monde. Les combinaisons avec pompes de chaleur sont les plus efficaces. Il est d’abord recommandé d’examiner les possibilités du stockage aquifère. C’est certainement le cas en Campine par exemple, où la dominance de sols sablonneux rend la solution économiquement très favorable. Ailleurs, on trouve plus de sols argileux et de grandes différences de coûts peuvent apparaître suivant les lieux. Lorsque le stockage aquifère n’est pas possible, l’alternative est

le stockage par sondes géothermiques (BTES)”, explique Johan Desmedt (VITO). “L’atout principal de cette technique est qu’elle peut être utilisée partout dans le pays”. Le stockage par sondes est un système hydraulique fermé. Il travaille avec des échangeurs verticaux (des pieux thermiques) et ne fait pas appel à l’extraction d’eau souterraine. Il peut être appliqué dans tous les sédiments possibles. Dans cette technique, des pieux de fondation équipés de réseaux de canalisations synthétiques servent d’échangeurs de chaleur. Les pieux sont plantés verticalement à une profondeur variant de 20 à 150 mètres. Via l’installation de plusieurs pieux à courte distance l’un de l’autre (2 à 5 mètres), on créé un

Hans Hoes, Vito: “Le stockage géothermique est une technologie aujourd’hui éprouvée qui permet de réduire de façon conséquente les consommations énergétiques en production de chaud et de froid dans les hôpitaux et institutions de soins de santé”.

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volume de stockage apte à satisfaire les besoins du bâtiment. Les rendements du système (50 à 80%) sont dépendants du type de soussol, de la profondeur des pieux et du niveau de température en sous-sol. Mais la capacité de stockage est réputée illimitée. Un autre avantage face au stockage aquifère est qu’il peut être exploité pour le stockage à haute température. Hans Hoes: “En théorie, le stockage aquifère peut s’y prêter également, mais la pratique montre que des problèmes surviennent, comme l’épuisement

de la nappe souterraine”. Quand le réseau de pieux est couplé à une pompe à chaleur, celle-ci extrait durant l’hiver la chaleur du sol, et le refroidit progressivement jusqu’à une température minimale en fin de saison. Moyennant un bon dimensionnement du système, celui-ci peut alors assurer, sans recours à une machine de froid, les besoins de refroidissement au cours des saisons chaudes. On utilise alors une pompe à chaleur réversible pour répondre aux pics de demande de froid au cours des périodes de

fortes chaleurs. Ce système offre un double gain énergétique. D’une part, le refroidissement naturel produit une économie importante sur la facture d’énergie et d’autre part, le sous-sol est réchauffé pour la saison suivante. Le cycle peut donc se poursuivre. La maison de repos De Nieuwe Notelaer À Beveren, le CPAS a entrepris la construction d’une nouvelle maison de repos, De Nieuwe Notelaer. Le choix s’est porté sur la solution

Production des énergies

Modéliser la demande pour réduire les coûts Beaucoup d’hôpitaux ou maisons de repos sont aujourd’hui équipés d’une installation de cogénération, voire de trigénération. La solution a prouvé son efficacité en matière de réduction des coûts et des émissions CO2. Mais comment être certain de piloter ses installations au meilleur coût? Une réponse novatrice à cette question nous vient des Pays-bas. Et permet de réduire de 10% la facture énergétique!

En 1998, l’hôpital Atrium (Heerlen Pays-Bas) s’équipe d’une installation de trigénération ultramoderne pour produire ses énergies: vapeur, chaleur, froid et électricité. Malgré cet outil très performant, les coûts d’approvisionnement en gaz et électricité ont continué de croître de façon importante chaque année. En cause, la fluctuation croissante des prix du gaz et de l’électricité qui ne reflètent plus la situation à l’origine de l’investissement. Et une demande en croissance qui fluctue ellemême fortement. Plusieurs questions préoccupent alors André Dumont, Facility Manager de l’hôpital. Comment s’assurer que l’installation est exploitée au meilleur coût? Sur quelles bases opérer les arbitrages entre l’autoproduction d’électricité et l’appel au réseau? Entre des prix du gaz et de l’électricité de plus en plus volatils? Optimiser l’exploitation Pour répondre à ces questions, l’hôpital Atrium fait appel à l’expertise

d’Honeywell. L’objectif de la mission était clairement défini: optimiser le coût global de production des énergies sans sacrifier le niveau de confort ni requérir d’investissements lourds. Deux solutions furent mises en œuvre. La première a consisté à installer un condenseur de gaz en sortie de chaudière pour récupérer la chaleur des gaz et la réinjecter dans le circuit de production d’eau chaude. Plus de 100.000 m3 de gaz sont ainsi économisés sur une consommation historique de 1,6 million de m3. Cette solution classique a été détaillée dans notre dossier consacré à la gestion des réseaux vapeur (voir energymag N°3). La seconde, plus novatrice par contre, est basée sur une modélisation informatique sophistiquée qui assure une exploitation optimale de l’installation par tranches de 48 heures. Autrefois réservée aux applications de forte puissance du fait du coût de développement, ce type de modélisation

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du stockage par sondes. Une cinquantaine de pieux verticaux seront plantés tous les 5 mètres à une profondeur de 150 mètres. Grâce à l’utilisation de canalisations en double U, le réseau de stockage atteindra près de 30.000 m courants (50x150x4). En surface, le périmètre de stockage occupera une superficie de 700 m2, soit de quoi disposer au total d’une capacité de stockage de 105.000 m3. Le fluide caloporteur sera un mélange d’eau glycolée. Les températures maximales devraient fluctuer entre 14 et 18°C et les températures

minimales entre 0 et 5°C. De Nieuwe Notelaer devrait ainsi être la première maison de repos à utiliser les ressources naturelles du sol comme mix-énergétique de production de chaud et de froid. Dans son étude de faisabilité, le VITO a fait une comparaison entre une pompe de chaleur couplée au stockage par sondes et une chaudière classique associée à une machine de froid. Pour un même confort aux occupants, la différence est nette: le recours à l’énergie renouvelable du sol produira une économie de 20.000€ (34%) par an sur

les coûts d’énergie et une réduction de 67 tonnes/an (26%) de CO2. “Combinée avec les autres mesures d’efficacité énergétique, l’économie d’énergie totale devrait atteindre les 70%”, affirme Johan Desmedt.Tout comme pour la clinique AZ Klina (voir encadré), le temps de retour est estimé à 8,5 ans. Les forages d’essai et le mesurage des propriétés thermiques du sous-sol sont en cours. Les résultats de ces mesures détermineront le dimensionnement final de l’installation.

À l’hôpital Atrium (Heerlen - Pays-bas), un modèle informatique optimise heure par heure le pilotage des installations de production des énergies (trigénération), en tenant compte des fluctuations de la demande, des prix du gaz et de l’électricité et des conditions météos. Résultat: une baisse de 10% des coûts d’approvisionnement en gaz et électricité Vapeur • Froid Chaud• Electricité

Electricité • Gaz

se démocratise aujourd’hui (voir energymag N°4). En pratique, chaque jour, un modèle informatique extrait sur Internet les prévisions météos à 48h. Ces données sont alors combinées avec les informations historiques du bâtiment pour anticiper au plus près la demande d’énergie sur les deux prochains jours. Des outils d’aide à la décision, basés sur des modèles statistiques équilibrent ensuite la demande attendue avec les coûts du gaz et de la fourniture électrique sur la même période. Les données sont ensuite transmises via le système de gestion du bâtiment à un contrôleur qui exécute les meilleurs programmes de production optimisant heure par heure le coût global d’approvisionnement. Une baisse de 10% À l’origine du contrat, des économies d’énergie de 75.000 € par an étaient garanties par Honeywell pour un investissement de 400.000 €.

Centre énergétique

Fournisseurs d’énergie

Configuration recommandée de production

sions prévi o mété

Service météorologique sur internet

mesures

Prévision de la demande

Allocation optimale des ressources

Les économies réalisées en 2004 et 2005 ont été de 90.000 € et 160.000 €. Au total, la facture d’énergie de l’hôpital a été réduite de 10%. Ainsi, non seulement, cette solution est financièrement attractive, mais elle garantit en permanence à l’hôpital une production au meilleur coût, quelle que soit l’évolution future de sa demande et des conditions de prix sur les marchés du gaz et de l’électricité. Ce qui était l’objectif re-

Honeywell EBI Building Management System

cherché par André Dumont. “La solution mise en place me permet de voir les différentes facettes de mon installation de production. Cela me donne une vision complète, l’information dont j’ai besoin pour prendre de meilleures décisions et les mettre en œuvre plus rapidement. Cette faculté de pouvoir répondre aux conditions changeantes du marché porte la productivité de nos activités à un plus haut niveau”, conclut-il. n°5 energymag | 27

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DOSSIER | HEALTHCARE

Sustainable Energy Masterplan

Un plan directeur énergie durable pour le Gasthuisberg D’ici à 2020, les installations de l’hôpital universitaire Gasthuisberg tripleront de taille, passant de 250.000 à 750.000 m2! Les choix stratégiques posés aujourd’hui conditionneront l’efficacité de demain. Des choix où l’énergie et la fiabilité de l’approvisionnement sont au centre du débat. Le plan directeur

Face à un marché énergétique incertain et des contraintes environnementales de plus en plus fortes, les grands consommateurs d’énergie industriels et tertiaires herchent à réduire leurs coûts et leur vulnérabilité sur le long terme. La question de fond? Quel mixénergétique permettra de supporter le développement de l’entreprise pour les 10 ou 15 ans à venir? Au meilleur coût? La plus grande fiabilité? Et dans le respect des réglementations environnementales? Une démarche de réflexion durable qu’a entrepris l’hôpital universitaire de la KUL avec l’aide de Tractebel Engineering.

énergie durable adopté par l’hôpital lui permettra de dégager des gains de 10 millions € sur 15 ans.

Triplement de taille Situé à Louvain, l’hôpital universitaire de la KUL s’apprête à réaliser d’importants travaux de rénovation et d’extension sur son site du Gasthuisberg. D’ici à 2020, la superficie totale de l’établissement va tripler, passant de 250.000 m2 à 750 000 m2. À côté de l’hôpital proprement dit, le campus de 50 hectares abrite des locaux dédiés à l’enseignement et à la Recherche & Développement (R&D). À terme,

Des scénarios pour optimiser le long terme Comparaison des scénarios Coût (capex + opex) Fiabilité Flexibilité Opérabilité

1A (BAU) + ++ ++++ ++++

1B + + ++ +++

2 +++ ++++ ++++ +++

3 ++++ +++(+) ++++ +

Tandis qu’un audit énergétique est centré sur une démarche opérationnelle, le Sustainable Energy Masterplan est centre lui sur une approche stratégique. Il ne s’agit pas d’économiser un peu d’énergie par des mesures à court terme. L’objectif est d’identifier et de comparer des choix fondamentaux, dans une vision stratégique, pour l’approvisionnement énergétique du site pour les décennies à venir. Et recommander les investissements à court et moyens termes.

diverses fonctionnalités urbaines y seront également intégrées. C’est dire si les changements vont être profonds. Et si l’approvisionnement énergétique du site sera complexe. Dans ce contexte, Tractebel Engineering a développé une approche stratégique des besoins énergétiques de l’hôpital, le “Sustainable Energy Masterplan” (SEM). De quoi s’agit-il? D’un plan directeur à moyen terme (5 à 15 ans) qui aborde de façon globale et intégrée les infrastructures en matière d’énergie et d’utilité. Ce plan identifie les divers besoins en énergie (électricité, chaud, froid et vapeur) du site sur les 5, 10 et 15 ans à venir. Et modélise les meilleurs scénarios de mix-énergétique à même d’assurer les besoins présents et à venir de l’hôpital. Des scénarios Clean power À la base de ces scénarios, l’outil de simulation “Clean Power” développé par Tractebel. Il s’agit d’un système expert qui permet de simuler et d’optimiser divers scénarios d’approvisionnement en énergie pour un site donné. “Toutes les possibilités techniques innovantes sont envisagées, qu’il s’agisse du renouvellement ou de la génération d’énergie sur site, de production centralisée ou décentralisée, de recours aux énergies renouvelables ou de l’utilisation des mécanismes du marché (électricité verte, crédits d’émission CO2, ...), et ce en étroite collaboration avec les équipes techniques et de gestion de l’hôpital”, explique Robert Berdal, Product Manager Energy & Environment (Tractebel Engineering). Les divers scénarios “optimisés” sont alors comparés et

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HEALTHCARE | DOSSIER

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mis en relief avec le scénario “Business as Usual”. Ces simulations prennent en compte non seulement les aspects économiques globaux (coûts d’investissement, d’exploitation et coût des émissions) qu’ils visent à minimiser sur le long terme, mais également la fiabilité d’approvisionnement, élément-clé dans un environnement hospitalier, la flexibilité du système, et le respect des réglementations environnementales. À partir de là, la direction de l’hôpital peut fixer son choix sur un scénario-clé apte à équilibrer ses contraintes. Et effectuer en toute connaissance de cause les investissements fondamentaux à court et moyen terme pour l’avenir du site. Aux dires de Tractebel, l’analyse effectuée pour Gasthuisberg et le plan qui en a découlé permettra de dégager une économie de 10 millions d’euros au cours des 15 prochaines années. Signalons que cette approche a été développée spécifiquement pour le Gasthuisberg, mais que Tractebel Engineering propose à présent ce service à d’autres grands consommateurs à la recherche de solutions globales et intégrées en matière d’énergie et d’utilités. p Jean-François Marchand

Le paradoxe du passif “Depuis le début du projet, nous avons mis en priorité l’objectif d’une consommation d’énergie et d’émissions de CO2 les plus faibles possibles”, explique Luc Maes, qui depuis a échangé son fauteuil de Président du CPAS pour celui de gestionnaire d’énergie. “Des mesures classiques comme l’isolation supplémentaire, le vitrage super isolant, le chauffe-eau solaire ou la récupération de chaleur en air ventilé seront mises en oeuvre. Cela réduit déjà considérablement les besoins de chauffage et de réfrigération. Sans ces mesures, l’impact de l’installation de stockage géothermique serait encore plus important. Le paradoxe est que pour un bâtiment qui est déjà économe en énergie, il est plus coûteux d’aller plus loin en économie relative par rapport à un bâtiment classique. Le même investissement produit moins d’économie”. Au cours de l’hiver, une pompe à chaleur extraira la chaleur du sous-sol pour la délivrer au bâtiment avec un très haut rendement. Par unité d’énergie électrique consommée par la pompe à chaleur, 5 unités d’énergie thermique seront ainsi produites. Soit un rendement considérablement plus élevé qu’une chaudière classique. En outre, par le refroidissement progressif du sol en cours de saison de chauffe, on peut assurer en été les besoins de refroidissement du bâtiment sans recours à une machine de froid. Et ici aussi le gain est net puisque seule la pompe d’extraction est en activité. La pompe à chaleur ne consomme donc pas d’énergie.

ce groupe est très vulnérable. Le refroidissement naturel par contre est un élément important, certainement dans le contexte du réchauffement climatique et le besoin grandissant de climatisation durant l’été. Grâce à quoi nous pouvons réduire durant cette période les températures intérieures de 2 à 3°C sans coût excessif, ce qui est une excellente chose”. Pour forger leur choix définitif, les administrateurs du CPAS de Beveren ont visité plusieurs installations en Allemagne. Notamment un immeuble à appartements à Francfort et une maison de repos de Münchengladbach. “Nous avons fait le choix d’une combinaison de toutes les techniques les plus économes, en ce compris la récupération d’eau de pluie pour les sanitaires. Mais pour obtenir l’assentiment politique sur le projet de stockage géothermique, j’ai dû me battre”. De fait, ce qui n’est pas connu n’est pas aimé. “Beaucoup de questions sur la fiabilité du système et les temps de retour sont venues sur la table. Ces derniers dépendent naturellement de l’évolution du prix des énergies. Mais selon moi, nous devons tenir compte en plus du calcul économique de la rentabilité sociale en termes d’image. Et les autorités doivent donner l’exemple. Il a néanmoins fallu rester sur nos positions pendant deux ou trois ans pour voir ce projet se réaliser”. p Koen Mortelmans

Des choix politiques “Nous n’avons pas opté pour un concept totalement passif, du fait qu’il y a toujours une probabilité d’avoir en hiver plusieurs jours où la température est de 17-18°C”, explique Luc Maes. “Ce qui n’est pas acceptable pour du logement collectif, certainement pas pour l’hébergement de personnes âgées. Car

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Performance énergétique des bâtiments

La cogénération améliore l’indice de performance Quel est l’impact d’une cogénération sur l’indice de performance énergétique d’un bâtiment, le fameux niveau E? Non négligeable! Dans le cas de notre exemple –une maison de repos de 209 lits à Anderlecht– le gain est de 21 points sur un indice E initial de 107! L’intérêt d’une cogénération dans le secteur tertiaire? Profiter d’un besoin de chaleur important ou récurrent pour autoproduire une partie de sa consommation électrique. Une installation de cogénération produit à la fois de la chaleur et de l’électricité de manière efficace.

La part d’électricité qui n’est ainsi plus achetée au réseau est produite à un meilleur rendement qu’une centrale électrique classique et à ce titre fait l’objet d’un soutien à la production d’électricité via les certificats verts (en Wallonie et à Bruxelles) et cogénération (en

Un double impact! L’installation d’une cogénération de qualité dans notre exemple de référence (une maison de repos de 209 lits) permet de gagner 21 points sur un indice E initial de 107! Il est à noter dans cet exemple que le taux de rentabilité interne de l’investissement est de 22%. Ainsi non seulement la cogénération permet de réaliser de substantielles économies, mais améliore également l’indice de performance énergétique du bâtiment. Consommation d’énergie primaire avant cogénération MWh/an

Consommation d’énergie primaire après cogénération MWh/an

202 2.115

centrale élec. moy. (40%)

846

centrale élec. moy. (40%)

ÉLECTRICITÉ revente

644 cogén gaz nat. 150 kWé 230kWth

1.525 3.600

chaudière gaz nat. (85%)

3060

339

2.900

CHALEUR 1.535

= 5.175

505

chaudière gaz nat. (85%)

économie de 1.115 MWh/an de gaz naturel (19,5%) New performance: E =

4.600 = 86 au lieu de 107… 5.355

1.806

= 4.600

centrale TGV (55%)

-610

Flandre). L’opération peut se révéler rentable, mais la question qui turlupine aujourd’hui les candidats à la cogénération est de savoir si une telle installation a aussi un impact sur l’indice de performance énergétique des bâtiments. Une question d’autant plus essentielle que la directive sur la performance énergétique des bâtiments impose (art. 5) pour les immeubles neufs la réalisation d’une étude technique, environnementale et économique d’un système de cogénération. L’impact n’est pas négligeable comme le démontre notre exemple de la maison de repos Van Hellemont (209 lits) à Anderlecht. Méthodologie flamande Comme il n’existe encore aucune méthode de calcul de la performance énergétique dédicacée à une maison de repos en activité, nous sommes obligés de considérer une valeur fictive pour la performance énergétique à atteindre. Le but est de démontrer l’amélioration de la performance énergétique apportée par la cogénération et non de calculer précisément la valeur absolue de la performance que doit atteindre cette maison de repos. En 2005, la maison de repos Van Hellemont (Anderlecht) a consommé 3.600 MWh PCI de gaz naturel et 846 MWh d’électricité.

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HEALTHCARE | DOSSIER

Transposition PEB: où en est-on?

Selon la méthodologie flamande, le niveau de performance E est égal au rapport entre la consommation énergétique spécifique du bâtiment étudié et la consommation énergétique de référence pour un même bâtiment performant. La consommation énergétique doit s’exprimer en énergie primaire (énergie disponible dans la nature avant toute transformation). La Flandre a donc défini des facteurs de conversion. Ils sont de 1 pour la consommation de combustibles fossiles et de 2.5 pour la consommation électrique (correspondant à un rendement électrique pour une centrale de 40%) et de 1.8 pour l’électricité produite par cogénération (correspondant à un rendement électrique pour une centrale de 55%). La consommation spécifique de cette maison de repos devient dès lors égale à 5.715 MWh d’énergie primaire. Pour la consommation de référence, nous supposons qu’une maison de repos “performante” aurait consommé 10% de combustible en moins et la même quantité d’électricité. Il ne s’agit que d’une hypothèse de travail. La consommation énergétique de référence est ainsi égale à 5.355 MWh d’énergie primaire. Le ratio ou coefficient de performance E est donc égal à 107. 3.600 x 1 + 846 x 2,5 5.715 E= = = 107 3.240 x 1 + 846 x 2,5 5.355

Gain de 21 points Selon l’étude de faisabilité d’une cogénération déjà réalisée en 2006 par le Facilitateur en Cogénération de la Région de Bruxelles-Capitale pour cette maison de repos, la solution la plus intéressante est d’installer une cogénération au gaz naturel de 150 kWè et de 230 kWth. Cette technologie performante produira annuellement 1.525 MWh de chaleur, 644 MWh d’électricité qui seront autoconsommés et 339 MWh d’électricité qui devront être revendus au fournisseur le plus offrant. La consommation de gaz naturel ne sera que de 2.900 MWh PCI, soit un rendement global de 86.5%! La consommation spécifique de l’établissement après l’installation de cette unité de cogénération au gaz naturel devient ainsi égale à 4.600 MWh, soit une économie d’énergie de 19.5%. Ce total, divisé par la consommation de référence d’une maison de repos performante (5.355 MWh), donne un coefficient de performance E égal à 86. L’amélioration est donc significative: une cogénération de qualité de 150 kWè et de 230 kWth permet de gagner 21 points sur l’indice E initial de 107! CQFD.

La directive européenne sur la Performance Energétique des Bâtiments (PEB) comporte 4 volets: v L’élaboration d’une méthode de calcul de la performance énergétique des bâtiments; v L’imposition de respecter des exigences minimales en la matière pour les bâtiments neufs et les bâtiments existants d’une superficie supérieure à 1.000 m2 faisant l’objet de travaux de rénovation importants; v La délivrance d’un certificat de performance énergétique que le propriétaire doit communiquer à l’acheteur ou au locataire potentiel pour lui permettre d’évaluer la performance énergétique du bâtiment; v L’imposition d’une inspection des chaudières et des systèmes de climatisation. Cette directive devait être transposée en droit belge pour le 4 janvier 2006. L’énergie étant une compétence régionale, sa transcription dans un décret ou une ordonnance est du ressort du gouvernement de chaque région. Partiellement en avance, la Flandre dispose, en vertu d’un décret du 7 mai 2004, d’une réglementation applicable aux nouveaux bâtiments depuis le 1er janvier 2006. Il impose, pour les maisons résidentielles, d’utiliser la méthode de calcul EPW (Energie prestatie berekening voor woongebouwen) et, pour les immeubles de bureaux et les écoles, d’appliquer la méthode de calcul EPU (Energie berekening voor kantoren en scholen). En retard pour les autres types de nouveaux bâtiments et les bâtiments existants soumis à une rénovation importante, le gouvernement flamand prépare un projet de décret (plus d’informations sur www.energiesparen.be). En Région wallonne, un avant-projet de décret modifiant le CWATUP (Code wallon pour l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du patrimoine) a été adopté en 3ème lecture le 22 décembre 2006, mais la méthode de calcul, qui s’inspirera probablement de celle imposée en Flandre, n’est pas encore définie. Le CWATUP s’appellera dorénavant le CWATUPE, la lettre E pour “Energie”. Quant à la Région de Bruxelles-Capitale, le gouvernement a approuvé en 2ème lecture le projet d’Ordonnance. Il ne manquera plus que l’accord du Parlement, attendu pour 2007, pour que la Performance Energétique des Bâtiments (neufs ou rénovation lourde) entre en application pour 2008. Pour les bâtiments existants, il faudra patienter jusqu’en 2009.

p Ismaël Daoud

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LOGISTICS | EFFICIENCY

Federal Mogul

© L. van Steensel

Un relighting à trois chez Federal Mogul

Leasinvest, Bopro et Federal Mogul inaugurent une nouvelle voie! Celle d’une collaboration gagnante entre propriétaire, locataire et gestionnaire d’un bâtiment pour faire de l’efficacité énergétique une affaire rentable pour tous. À l’arrivée: un relighting qui fait chuter la consommation électrique de 60% tout en dopant la valeur du bâtiment. Exemple à suivre! C’est peu dire qu’une nouvelle voie s’ouvre. Car combien de fois n’a-ton pas entendu dire que l’efficacité énergétique est une matière veine dans un bâtiment loué? La question qui fâche: qui paie quoi pour améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment! D’un côté le locataire entend jouir d’un bâtiment énergétiquement performant –c’est lui qui paie la facture d’énergie– mais souvent rechigne à l’idée de voir son loyer augmenté. De l’autre, le propriétaire ne trouve pas intérêt à “surinvestir” s’il

ne voit pas son investissement rentabilisé. Entre les deux, les tiraillements peuvent durer, souvent sans issue. Mais plus aujourd’hui! Doléance sur l’éclairage À l’origine de la collaboration, une situation “classique” de renouvellement de bail. Installé à Kontich en province d’Anvers dans un entrepôt de 30.000 m2 vieux de 15 ans et propriété de Leasinvest, Federal Mogul entend renouveler son bail pour neuf ans moyennant un rafraîchissement

nécessaire des installations. Sur la liste des doléances: l’éclairage! Mal conçu à l’origine, celui-ci nécessite des modifications. Ainsi pas moins de six types d’appareillages de fournisseurs différents composent l’équipement d’éclairage. Les 1.673 armatures totalisant 1.954 lampes T8 de 58W sont équipées de ballasts conventionnels et une partie seulement de réflecteurs. Soit une installation de piètre qualité sur le plan énergétique, d’autant plus dommageable que l’entrepôt tourne à plein régime près n°5 energymag | 33

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EFFICIENCY | LOGISTICS Allées hautes: Avant

Après

12 lampes de 58W par allée, 58 Lux.

10 lampes de 35W par allée, 110 Lux.

de 6.500 heures par an. En outre, les niveaux d’éclairage (lux) ne sont pas performants malgré la densité de l’installation. Et l’uniformité de l’éclairage n’est pas de mise du fait d’une mauvaise implantation des armatures (au-dessus des rayonnages au lieu des allées) et du manque d’homogénéité des appareils. S’ajoute au portrait des problèmes de conformité de l’équipement aux normes de sécurité dans un des halls de l’entrepôt. Bref, ce genre de situation n’est pas rare:

Allées basses: Avant

22 lampes de 58W par allée, 44 Lux.

l’éclairage a souffert d’une extension sporadique des activités du bâtiment et n’a pas bénéficié d’une conception intégrée et cohérente propre à satisfaire l’usage qu’en fait Federal Mogul. La doléance est d’ailleurs bien connue du propriétaire Leasinvest qui a déjà provisionné un budget de remise à niveau de l’installation. Reste qu’entre le remplacement des armatures existantes et un relighting complet, il y a un surinvestissement difficilement justifiable. Du moins pour

Calculez votre coût d’énergie épargné! Afin d’évaluer la rentabilité d’un investissement en efficacité énergétique et comparer différents scénarios d’investissement, les analystes calculent en plus du retour sur investissement le “Cost of Conserved energy” ou coût d’énergie épargné (CCE/CEE). Celui-ci est exprimé en ¤/kWh ou ¤/GJ et correspond à ce que coûte un kWh ou Gigajoule épargné par l’investissement, rapporté à celui-ci. L’intérêt de cette mesure est qu’elle permet la comparaison directe du coût de l’investissement à celui de la fourniture d’énergie. Si votre coût de fourniture électrique est de 5 eurocents le kWh mais que le coût d’énergie épargnée est de 2 eurocents, cela signifie que l’investissement vous permet d’épargner 60% sur vos coûts d’énergie. Bref, le CCE donne une indication de la rentabilité de l’investissement. En pratique, au plus celui-ci est faible, au plus l’investissement est rentable. La procédure pour calculer le CCE implique d’annualiser le coût total engendré par l’investissement ou le surinvestissement en ce compris les coûts d’acquisition, d’usage et de maintenance, et de le diviser par le nombre de KWH épargné par celui-ci. La formule est détaillée ci-dessous. Appliquée à l’exemple de Federal Mogul, et sur base d’un surinvestissement de 124.000¤ pour réaliser un relighting complet, le CCE s’élevait à 0,002 ¤/kWh suivant les calculs du consultant en relighting commandité par Bopro. Tenant compte du coût actuel de l’électricité à 0,054 ¤/kWh, l’investissement supplémentaire a ainsi permis d’épargner 96% du coût de consommation électrique qui aurait été normalement supporté par l’entreprise en cas de non-investissement. On ne peut faire plus rentable! Il est à noter que trois variantes “fournisseurs” ont été étudiées par le consultant. A installation technique égale, la solution retenue –en l’occurrence Philips–, si elle ne se révélait pas la moins compétitive en termes d’investissement, opposait les meilleures performances en réduction des coûts globaux et donc en temps de retour (33% contre 31% et 20% aux concurrents). Ce qui tend à prouver qu’en matière de relighting comme ailleurs, l’étude détaillée du projet et la mise en compétition des fournisseurs est une démarche incontournable. CCE (¤/kWh) =

Coûts annuels de l’investissement (¤/an)/ quantité d’énergie annuelle épargnée (kWh/an)

CCE (¤/kWh) =

INV annualisé + CAM&E (¤/an)/quantité d’énergie annuelle épargnée (kWh/an)

INV Annualisé =

l’annuité de l’investissement que l’on calcule classiquement par la formule (r x INV) / 1-(1+r)-n- où r est le taux d’actualisation (5% dans le cas de Federal Mogul) et n la durée de l’investissement (ici 15 ans).

CAM&E =

Coût additionnel de Maintenance & Entretien engendré par l’investissement.

Après

16 lampes de 35W par allée, 135 Lux.

le propriétaire qui ne bénéficie pas des gains financiers générés par les économies d’énergie et les coûts de maintenance. Une tripartite gagnante À l’initiative de Bopro, gestionnaire du bâtiment, une étude d’optimisation de l’éclairage est commandée auprès d’un consultant indépendant en relighting. Une première esquisse laisse apparaître clairement les gains: au moins 50% de réduction des consommations d’électricité et une baisse conséquente des coûts de maintenance. Bref, l’investissement se révèle comme très rentable et le temps de retour largement inférieur à 5 ans. Reste à trouver une formule de financement qui tient la route. Et c’est là qu’intervient Bopro: il joue le rôle d’intermédiaire entre le propriétaire et le locataire en arbitrant les revenus et les coûts de l’opération. En pratique, l’investissement est pris en charge par les deux parties: le propriétaire qui délègue à Bopro le budget alloué au remplacement des armatures, et le locataire qui supporte la charge de financement de l’investissement additionnel. Au global, tout le monde est gagnant. Le propriétaire qui ne supporte pas l’investissement additionnel voit la valeur de son bâtiment croître. Le locataire bénéficie d’un éclairage plus performant et voit ses coûts d’approvisionnement électrique drastiquement chuter. Et le gestionnaire du bâtiment démontre sa valeur ajoutée dans son rôle d’intégrateur. Signalons qu’une autre formule proposée par Bopro aux partenaires, est celle où un financement bancaire est as-

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LOGISTICS | EFFICIENCY surĂŠ par Bopro et oĂš les partenaires s’engagent Ă supporter des coĂťts de maintenance Ă valeur inchangĂŠe, l’Êconomie rĂŠalisĂŠe sur ce poste servant Ă ďŹ nancer l’investissement. Vers une offre packagĂŠe Le succès est tel que Bopro a dĂŠcidĂŠ de mettre une offre packagĂŠe sur le marchĂŠ comprenant ce type de prestation tripartite. Il s’agira d’une offre incluant l’Êtude, le ďŹ nancement et la gestion des investissements en ĂŠconomie d’Ênergie dans des bâtiments mis en location. L’offre comprendra des engagements de performance et des garanties de rĂŠsultat. “Le relationnel est très important dans ce type de contratâ€?, explique Philip Borremans, Director de Bopro. “Notre rĂ´le d’intĂŠgrateur permet de mettre Ă plat les intĂŠrĂŞts et responsabilitĂŠs des parties et de garantir qu’aucune d’entre elles ne sera lĂŠsĂŠeâ€?. Bopro proposera son offre auprès de ses clients directs mais ĂŠgalement Ă d’autres opĂŠrateurs du marchĂŠ intĂŠressĂŠs par la formule.

Le relighting en chiffres (source: consultant en relighting - Louvain) Situation existante Nombre d’armatures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.673 Nombre de lampes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.954 Type de lampes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . T8 - 58W/840/33 Type de ballasts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .MagnĂŠtique (KVSA) Niveaux d’Êclairage allĂŠes hautes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 lux Niveaux d’Êclairage allĂŠes basses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 lux Puissance installĂŠe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148.504 kW Puissance consommĂŠe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 961.128 kWh/an Economie d’Ênergie CoĂťt d’Ênergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52.220,90 ¤/an Gain ďŹ nancier Consommation ĂŠlectrique totale du site. . . . . . . . . . . . . 1.993.574 kWh/an Economie d’Ênergie globale

Relighting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.379 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.379 . . . . . . . . . . . . . . T5 - 35W/830 . . . . . . . . . Électronique (EVSA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 lux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 lux . . . . . . . . . . . . . . . . 60.280 kW . . . . . . . . . . . .393.005 kWh/an 59,11% . . . . . . . . . . . . .21.353,13 ¤/an 30.867,77 ¤/an . . . . . . . . . . 1.434.238 kWh/an 28,06%

Avec une facture d’Ênergie rĂŠduite de près de 60% pour l’Êclairage, l’opĂŠration de relighting s’avère rentable pour Federal Mogul (près de 31.000 ¤ d’Êconomies par an). L’entreprise bĂŠnĂŠficie en outre d’une qualitĂŠ d’Êclairage nettement amĂŠliorĂŠe et conforme aux normes actuelles. Signalons que c’est la solution de Philips Lighting qui a ĂŠtĂŠ retenue au terme d’un appel d’offre auprès de plusieurs fournisseurs/fabricants. Elle optimisait l’ensemble des critères retenus: performance de l’installation, coĂťts globaux les plus faibles et temps de retour le plus court pour un budget parmi les plus compĂŠtitifs.

p Jean-François Marchand

8F SFBMJTF ZPVS SFBM FTUBUF PCKFDUJWFT

*/5&(3"5&% 3&"- &45"5& 4&37*$&4 3FBM &TUBUF $POTVMUBODZ Â… 1SPKFDU .BOBHFNFOU Â… 2VBOUJUZ 4VSWFZ 4BGFUZ $PPSEJOBUJPO Â… 1SPQFSUZ .BOBHFNFOU Â… 'BDJMJUZ .BOBHFNFOU Â… 1PSUGPMJP .BOBHFNFOU

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EFFICIENCY | SOCIAL HOUSING

Ons Dak

Révolution tranquille dans le logement social Si l’utilisation rationnelle de l’énergie va de soi dans les nouveaux bâtiments, elle pose en revanche infiniment plus de problèmes dans les logements sociaux. La société de logements sociaux limbourgeoise Ons Dak a pour sa part opté pour un compromis. Elle a troqué le gasoil de chauffage contre le gaz, et a remplacé ses anciennes chaudières par des chaudières à condensation. Rien de bien neuf sur le plan technologique, mais l’investissement vaut la peine d’être analysé car il est peu coûteux, rentabilisable à très court terme et payant sur le plan écologique.

© Ons Dak

L’avantage d’une chaudière à condensation, ce n’est pas seulement qu’elle permet de récupérer la chaleur de la vapeur produite lors de la combustion primaire, c’est aussi d’offrir un fonctionnement très stable dans le temps et de ne nécessiter que peu d’entretien. Chez Ons Dak, ces avantages ont guidé le choix du bureau d’études Heefdveld qui s’est penché sur la question, ajouté au problème des citernes à mazout enfouies, dont les plus vieilles accusaient déjà près de 30 ans d’âge, et qui risquaient de ne plus répondre aux normes imposées par la législation Premaz. En 2000-2001, Ons Dak a décidé de procéder à une série de rénovations. Et sur le conseil de son bureau d’études, la société de logements sociaux a opté pour la solution des chaudières à condensation au gaz. Plan de rénovation Le remplacement des différents systèmes de chauffe (chaudières individuelles ou chaudières collectives) par les chaudières à condensation

au gaz s’est fait en trois phases. La première s’est terminée fin 2001 avec 157 logements équipés. En mai 2005, 146 autres logements sociaux sont venus s’ajouter à la liste. Enfin, en février 2006, Ons Dak a terminé la troisième phase de ses travaux de rénovation en terminant l’installation de chaudières à condensation dans 71 logements. Les nouvelles constructions sont quant à elles systématiquement équipées de chaudières à condensation. Depuis 2003, cela représente 216 logements complémentaires, auxquels il faut encore ajouter 105 logements en projet. Depuis février 2006, toutes les habitations sont alimentées en gaz naturel, à l’exception de deux gros immeubles à appartements qui sont encore chauffés au mazout. Lors du dernier décompte réalisé peu de temps avant notre rencontre avec les responsables d’Ons Dak, la société de logements sociaux gérait donc 1.677 habitations dont 35% (590 habitations) étaient déjà équipées de chaudières à condensation. Pour des loyers qu’elle a su garder “dans la moyenne”, Ons Dak propose donc des logements d’un niveau acceptable en terme d’efficacité énergétique et de bilan environnemental dans la

mesure où ils sont tous alimentés en gaz, dotés de double-vitrages et d’un thermostat d’ambiance et dans la mesure où un peu moins de la moitié du parc sera équipé de chaudières à condensation. La question du rendement Souvent, la concept de la chaudière à condensation désarçonne le grand public car les arguments commerciaux parlent à son égard de rendements supérieurs à 100%. Paul De Groote, directeur technique chez Vaillant: “Avec les chaudières d’ancienne génération, on estimait à 11% les pertes de calories. La base de calcul était donc artificiellement portée à 100% alors qu’elle n’était que de 89% au maximum. Dans le cas des chaudières à condensation, ce calcul a été abandonné dans la mesure où on valorise la chaleur des gaz de combustion. Les gaz de combustion sont refroidis en dessous du point de rosée. De cette façon, la vapeur d’eau peut également être valorisée thermiquement sans aucun risque de corrosion pour la chaudière. Cela signifie que la quantité de vapeur d’eau (1,5 kilos) qui se forme pour 1 m3 de gaz permet de récupérer environ 10% d’énergie, soit plus

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SOCIAL HOUSING | EFFICIENCY que les pertes de la chaudière”. Pour cette raison, les fabricants sont en droit d’afficher des rendements supérieurs à 100% là où les meilleures chaudière traditionnelles n’affichent que des rendements de l’ordre de 90 à 95%.

Aucun régime de faveur Les choses ne se passent malheureusement pas toujours aussi facilement. “Dans certaines sociétés de logements sociaux, que ce soit en Flandre ou à Bruxelles, et tout spécialement lorsque les locataires sont plus âgés, le chaufage est encore assuré avec des poëles à bois ou avec des poëles au charbon. Et ils s’en contentent car le loyer n’est parfois que de 80 €! Le niveau des logements sociaux est donc loin d’être globalement exemplaire à cet

p Johan Debiere

© Vaillant

Locataires partants En moyenne, le passage du mazout au gaz a représenté un investissement brut de 2.000 € par habitation pour la chaudière, mais aussi pour les vannes et les tuyauteries, le branchement de l’alimentation au gaz et le placement d’une ventouse, budget qui a encore été revu à la baisse de 500 € lorsqu’il s’est agi de remplacer du gaz par du gaz. Contrairement à ce qui s’est parfois vu dans d’autres sociétés de logements sociaux, les locataires étaient partants pour ces aménagements. “Nos locataires sont souvent de jeunes familles. Ils ont des exigences plus élevées en terme de confort. Ils ont compris que ces changements se traduiraient par un confort accru”, note Koen Van den Bruel. Ceci dit, l’aspect “prix” a fait l’objet d’une attention particulière dans le cahier des charges de la société de logements sociaux. Sans transiger sur la qualité, cela l’a amené à porter son choix sur des modèles proposés par la société Vaillant. En tant que spécialiste des chaudières murales à condensation, le constructeur allemand jouit d’une plus grande capacité de production et est donc en mesure de proposer des prix sensiblement inférieurs à ceux de la concurrence, ce qui est tout à l’avantage des locataires.

égard”, explique encore le responsable du service technique d’Ons Dak. Signalons encore qu’à la différence des particuliers qui peuvent trouver leur compte fiscalement à investir dans une chaudière à condensation, les sociétés de logements sociaux ne bénéficient d’aucun régime de faveur si elles optent pour une chaudière à gaz à condensation. Elles doivent donc se contenter du rendement supérieur atteint par cette technologie.

Réglementation énergétique: où en est le logement social? Au sud du pays, le logement social souffre d’une crise profonde sur les plans qualitatif et quantitatif. Les logements sont trop peu nombreux. Et lorsqu’ils existent, ils ne sont pas forcément conçus pour minimiser les consommations d’énergie (isolation déficiente, simple vitrage, chauffages collectifs surdimensionnés et mal entretenus...). Cette situation s’explique en partie par l’âge du parc immobilier wallon dont 49% des bâtiments sont antérieurs à 1946 contre 27% en Flandre. Au nord du pays, le constat n’est guère plus positif. Comme nous l’a confirmé le responsable technique de Ons Dak, le secteur du logement social est confronté à la pauvreté des locataires qui rechignent souvent à laisser moderniser leur habitat (installation d’une chaudière à condensation efficace, isolation des murs et des combles...), de peur de voir s’envoler le montant de leur loyer. La transposition prochaine de la directive PEB (Performance Energétique des Bâtiments) à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre va mettre de l’ordre dans ce secteur, mais l’état général du parc de logements sociaux fait penser aux spécialistes de la question que la tâche est immense. Et que tout ne se fera pas en un jour. Pour rappel, la directive fixe des exigences à propos des méthodologies de calcul sur la performance énergétique des bâtiments. Elle s’attaque tant aux constructions neuves qu’aux rénovations et prescrit notamment la certification énergétique des bâtiments ou, plus terre à terre, le contrôle périodique des chaudières et des systèmes d’air condition. Initialement, cette directive devait s’appliquer au 1 janvier... 2006, mais étant donné les carences constatées dans les 25 Etats-membres, il a été décidé d’accorder une période de transition de trois ans dans les pays qui en avaient le besoin. http://www.buildingsplatform.eu/epbd_publication/doc/P00FR_p.pdf

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TECHNOLOGY | HEAT PUMP

Robur

La pompe à chaleur au gaz qui offre un rendement de 144% et plus! On connaissait déjà tous les bienfaits énergétiques d’une pompe à chaleur électrique, mais moins le principe –beaucoup plus récent– de la pompe à chaleur à absorption de gaz. Entretien avec Wim Van Haute, administrateur délégué de Climatec Service SA, qui a décidé de commercialiser ce produit unique en Belgique.

En 2003, la société italienne Robur a mis au point la première pompe à chaleur à absorption de gaz. Depuis, le succès de ce système est allé en grandissant, servi par des rendements exceptionnels par rapport à tout ce qui peut se faire de mieux en la matière (chaudières à condensation, pompes à chaleur traditionnelles...). L’attrait principal du système, c’est bien évidemment qu’il fonctionne aussi bien dans un sens que dans l’autre. Ainsi, l’été ou lorsqu’il fait trop chaud, le système évacue à l’extérieur l’excédent de calories accumulé dans le bâtiment. Et en hiver ou lorsqu’il fait plus froid, le système s’actionne dans l’autre sens: même par temps froid, le peu de calories qui peuvent être trouvées à l’extérieur sont acheminées à l’intérieur du bâtiment. Un rendement hors catégorie La version ordinaire, refroidie à l’air (la pac GAHP-A), atteint un rendement annuel moyen de 144% et réchauffe l’eau jusqu’à 60°C. Avec une capacité

de chauffage de 26 kW (-20°C/60°C), la pompe à absorption peut très facilement remplacer la chaudière à mazout dans une habitation résidentielle classique. En montant l’installation en cascade et en adaptant les réglages en conséquence, elle s’avère capable de répondre à pratiquement toutes les demandes de chaleur dans les bâtiments commerciaux de petites et grandes tailles Aussi bien les versions refroidies à l’air ou à l’eau de la pompe à chaleur Robur à absorption de gaz peuvent être installées sous la forme d’unités réversibles. Normalement les pompes produisent de l’eau chaude (jusqu’à 60°C), mais en inversant le cycle d’absorption, elles peuvent également délivrer de l’eau froide (jusqu’à 3°C). Soupless d’installation L’autre grand avantage du système, c’est qu’il se joue de toutes les difficultés liées à la configuration des bâtiments: dans une maison unifamiliale ou sur un plateau de bureaux, l’installation de l’équipement pourra se faire aussi bien à 10 mètres qu’à

Comment fonctionne une pompe à chaleur? Une pompe à chaleur porte (par pompage) de la chaleur d’une température assez basse à une température plus élevée, qui pourra être utilisée pour chauffer un bâtiment. On met à profit le fait que lors du pompage (compression), tout gaz se réchauffe (effet pompe à vélo: en bas, la pompe chauffe). Il faut pour utiliser ce procédé un compresseur mécanique (pour les PAC à moteur) ou un procédé à entraînement thermique correspondant (pour les PAC à absorption). Une bonne pompe à chaleur permet d’obtenir avec peu d’énergie de départ (électricité ou gaz naturel) une chaleur ambiante maximale. La chaleur environnante peut provenir de différentes sources. Les pompes à chaleur les plus répandues sont celles à eau/air, qui prélèvent la chaleur environnante dans l’air extérieur. Il existe aussi des pompes à chaleur eau/eau, qui recueillent la chaleur de la nappe phréatique. Enfin, il existe des pompes à chaleur saumure/eau, permettant d’extraire la chaleur du sol au moyen de registres terrestres ou de sondes géothermiques. Les pompes à chaleur sont employées pour chauffer des bâtiments, préparer de l’eau chaude sanitaire et pour produire de la chaleur industrielle pour différents procédés. Des versions réversibles permettent d’inverser le système et produire du froid aux fins de climatisation. 38 | energymag n°5

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HEAT PUMP | TECHNOLOGY

Trois modèles pour trois applications GAHP-A - PAC air/eau à absorption Pour le chauffage à haut rendement Production d’eau chaude jusqu’à 60°C avec des rendements jusqu’à 144%, économisant jusqu’à 40% par rapport aux meilleures chaudières à gaz.

100 mètres du bâtiment. L’installation ne requiert ni cheminée, ni citerne. Le gaz de ville aboutit à l’unité installée à l’extérieur, il n’y a donc pas de risque d’explosion ni aucun risque d’intoxication au CO. Pour les plus grosses installations (immeubles de bureaux, hôtels...), on mettra plusieurs installations en cascade. Et pour couvrir les besoins en cas de conditions atmosphériques extrêmes, il est encore possible de coupler au système un brûleur au gaz d’un rendement honorable de 90% qui permettra d’assurer le complément de besoin de chaleur. Dans les endroits qui ne sont pas encore desservis par le gaz de ville, l’installation peut également être alimentée au LPG. “Dans ce cas, le rendement est sensiblement inférieur tout en restant très intéressant par rapport à ceux qui sont atteints par les équipements les plus performants”, prévient Wim Van Haute. Primes en vue En Belgique, le système est encore actuellement à l’étude chez Eandis afin de pouvoir déterminer si des subsides peuvent être octroyés aux particuliers et aux entreprises qui s’équiperaient de ce système. Wim Van Haute: “Logiquement, on devrait au moins atteindre les 1.500 € de primes accordées aux pompes à chaleur électrique”, avec un maximum que l’administrateur délégué d’Athmos verrait bien culminer à 2.500 voire 2.600 €, dans la mesure où le rendement de cette technologie figure parmi les plus élevés. p Johan Debiere

Pour en savoir plus: www.athmoss.be, www.robur.com

Avantages: v Rendement énergétique élevé: jusqu’à 144%. v Consommation électrique réduite: 2,5 W de consommation pour 1 kW thermique produit. v Haute efficacité énergétique même à des températures externes extrêmes: rendements supérieurs à 100% à -20°C. v Pas d’encombrement à l’intérieur: conçue pour être installée à l’extérieur du bâtiment. v Puissance modulable en fonction du nombre de modules. v Respect de l’environnement: aucun HCFC ou HFC.

Applications: v Tout système de chauffage à eau fonctionnant avec des températures d’eau chaude basse comme les ventilo-convecteurs, chauffage au sol... (centre commercial, industrie...). v Tout système qui nécessite de l’eau chaude jusqu’à 65°C. v Toute installation qui utilise le chauffage sur une longue période (industrie, chaîne de production, centres commerciaux, hôtels, hôpitaux...). v En complément d’installations nouvelles ou existantes pour augmenter le rendement moyen des systèmes de chauffage en place.

GAHP-W - PAC eau/eau à absorption Pour la production simultanée d’eau chaude et froide Produit simultanément de l’eau chaude (jusqu’à 65°C) pour le chauffage et de l’eau glacée (jusqu’à -5°C) pour la réfrigération. Cette unité géothermique récupère la chaleur de sources renouvelables (lac souterrain, rivière, eau souterraine) avec une performance élevée jusqu’à 150%. Une version sol/eau est disponible (GAHP-WLB). Puissance: 38.8 KW calorifique et 18.4 KW frigorifique (35 kW et 16,9 kW pour la version sol/eau) Avantages: v Rendement énergétique élevé: jusqu’à 247%. v Consommation électrique réduite: 0,54 kW pour 38,8 kW de puissance thermique ou 18,4 kW de puissance frigorifique. v Réduction de près de 50% de la taille et des coûts du système géothermique en comparaison avec une pompe à chaleur électrique. v Puissance modulable en fonction du nombre de modules. v Respect de l’environnement: aucun HCFC ou HFC. v Basse émission d’oxyde d’azote (NOx).

Applications: v Idéale pour les installations qui exigent simultanément du chaud et du froid (machines de production, hôtels, centres de fitness, piscine ou centres de thermalisme). v Installations qui possèdent une source d’énergie renouvelable (lac souterrain, rivière, eau souterraine, sondes géothermiques).

GAHP-AR - PAC réversible eau/air à absorption Pour le chauffage en hiver et la climatisation en été Produit alternativement de l’eau chaude jusqu’à 60°C pour le chauffage et de l’eau froide jusqu’à 3°C pour la climatisation, avec une efficacité en mode chaud de 140% et de 68% en mode froid. Puissance: 35 kW calorifique et 16,9 kW frigorifique Avantages: v Rendement énergétique élevé: jusqu’à 140% en mode chauffage et 68% en mode climatisation. v Consommation électrique réduite: 0,9 kW pour 35,3 kW de puissance thermique ou 16,9 kW de puissance frigorifique. v Haute efficacité énergétique en mode chauffage, même à des températures externes extrêmes: rendements supérieurs à 100% à -20°C. v Réversibilité de la production d’eau chaude ou d’eau glacée sur le module d’absorption. v Puissance modulable en fonction du nombre de modules. v Respect de l’environnement: aucun HCFC ou HFC. v Basse émission d’oxyde d’azote (NOx).

Applications: v Toute installation qui exige une seule source de production d’énergie thermique et frigorifique. v Toute installation où la demande de chaud est intensive et exige la climatisation en été (centres commerciaux, hôtels, hôpitaux, etc.). v Toute installation qui doit limiter son pic de consommation électrique en été.

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TECHNOLOGY | METERING

Compteurs divisionnaires

Le sous-comptage sans fil arrive sur le marché! Le sous-comptage des consommations électriques aide à la maîtrise des coûts. Reste que jusqu’à présent les solutions filaires étaient coûteuses et lourdes à mettre en œuvre. La solution vient du Suisse LEM qui lance les premiers compteurs divisionnaires sans fils. Une technologie innovante qui épargne du temps et de l’argent.

© LEM

Que ce soit dans l’industrie ou le tertiaire, le temps où l’on se contentait d’un compteur d’énergie pour toute l’entreprise touche à sa fin. Aujourd’hui, pour réduire la facture énergétique, il est important de départementaliser la mesure de consommation, afin d’agir au bon endroit pour réduire les coûts. La solution: mettre en place des systèmes de comptage divisionnaire locaux (ou sous-compteurs) pour suivre et contrôler les consommations électriques. Les avantages sont légions, citons entre autres: E affecter les coûts énergétiques aux différents départements ou activités spécifiques, même lorsque ceux-ci sont disséminés à l’intérieur du bâtiment ou du site; E responsabiliser les différents consommateurs d’énergie; E déterminer le rendement des équipements et des systèmes;

E identifier les défauts de performance dans les processus et les équipements; découvrir les opportunités d’améE lioration du rendement énergétique; E auditer la consommation d’énergie avant et après tout projet destiné à améliorer le rendement, et contrôler la précision des factures E d’électricité (nous y reviendrons dans un prochain numéro) Les limites du câble Si les responsables de sites ou les gestionnaires énergétiques reconnaissent les avantages du comptage divisionnaire, les principaux obstacles à l’implantation ont longtemps été les coûts de matériel, d’installation et d’exploitation. Car jusqu’à présent, seules des solutions de types câblées étaient disponibles sur le marché. Or, cette solution est très contraignante, notamment

dans le cas de systèmes avec un grand nombre de points de mesure. Souvent, on utilise des compteurs divisionnaires économiques à sortie impulsionnelle, mais ceux-ci doivent être reliés à un convertisseur impulsions/bus (souvent RS485) pour constituer un réseau distribué. Ces convertisseurs traitent en général un multiple de quatre entrées, réduisant encore la flexibilité. Le coût et les contraintes du câblage pour une lecture à distance des données doivent alors être considérés. Il est en effet irréaliste de relever les différents compteurs divisionnaires manuellement, sauf dans le cas de petites installations. En outre, pour surveiller la consommation le plus précisément possible, la méthode la plus efficace est de placer les compteurs divisionnaires aussi près que possible du lieu de consommation finale. Dans le cas de solutions câblées, ceci rend l’installation très complexe, prend beaucoup de temps, augmente le coût, et gêne souvent considérablement le travail des occupants de l’immeuble ou du site. Bref, si les avantages sont nombreux, les obstacles pratiques et financiers le sont aussi. Ce qui ne devrait plus être le cas! L’introduction récente par la société LEM d’une gamme de sous-compteurs électriques sans-fil pour les applications de comptage divisionnaire simplifie aujourd’hui considérablement leur mise en œuvre. En utilisant une communication fréquence radio, la solution Wi-LEM (pour Wireless Local Energy Meter, ou comptage

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METERING | TECHNOLOGY

local sans-fil) réduit considérablement le temps et les coûts liés au déploiement d’une installation de compteurs divisionnaires sur un site.

être ajouté au réseau sans nécessiter de configuration ou de programmation particulière. La distance de communication entre un EMN et un MG est en général limitée à 25 mètres à vue. Cependant, un MN permet de déployer la solution Wi-LEM plus largement, quelle que soit la topologie du site, ce qui n’est pas le cas avec les réseaux point à point. En outre, comme le nombre de MN n’est pas limité, une certaine redondance peut être crée dans le système, pour une plus grande flexibilité et une plus grande robustesse du réseau. Coûts optimisés Au global, en combinant un transformateur de courant ouvrant et un compteur divisionnaire, et en leur associant un dispositif de communication sans-fil, la solution LEM optimise les coûts de matériel et d’installation. De ce fait, WiLEM améliore le retour sur investissement des projets de ce type, notamment dans les bâtiments existants. Au niveau prix, il faut prévoir environ 320 € pour un compteur EMN (pas de surcoût par rapport à un compteur classique), 200 € pour un Mesh Node (répéteur) et 750 € pour le Mesh Gate (concentrateur). p Alfons Vanbergen

© LEM

Comptage divisionnaire sans-fil Le Wi-LEM se compose d’une constellation de plusieurs composants (voir schéma). La plateforme comporte ellemême plusieurs éléments: Energy Meter Node (EMN), Mesh Gate (MG) et Mesh Node (MN). L’Energy Meter Node (EMN) est le capteur servant à mesurer différents paramètres électriques (kWh, kVarh...). En mesurant l’énergie active et réactive (voir tableau 1), le courant maximum et la tension minimum, entre autres paramètres, l’EMN fournit beaucoup plus d’informations qu’un compteur divisionnaire traditionnel. Pour réduire les coûts de matériel et simplifier l’installation, l’EMN utilise un transformateur de courant ouvrant précâblé. Comme la calibration est faite en usine, la précision de l’ensemble de la chaîne d’acquisition est garantie. Les EMN sont disponibles pour les tensions 120 et 240 Vca et sont configurés pour des courants nominaux de 5 à 100 A. Leur précision est certifiée selon la norme IEC 62053 classe 1 pour

l’énergie active et classe 3 pour l’énergie réactive. Ils peuvent être déployés pour mesurer la consommation d’électricité dans n’importe quelle armoire électrique (l’antenne est intégrée dans le boîtier) mais les transmissions radio “arrivent” à passer à travers les parois de l’armoire. Les EMN calculent l’ensemble des paramètres sur des intervalles programmables allant de 5 à 30 minutes puis transmettent les résultats sur la bande ISM de 2,4 GHz. Le Mesh Gate (MG) est le second élément de la plateforme. Il s’agit d’une passerelle autonome qui gère le réseau sans-fil d’une manière totalement transparente pour l’utilisateur. Il assure l’interface et la transmission des données entre les compteurs divisionnaires et le PC via un port série RS-232 ou RS-485 et utilisant le protocole MODBUS RTU. Le Mesh Gate peut gérer jusqu’à 240 compteurs et la communication radio se fait selon la norme 802.15.4 basé sur le standard ZigBee déjà éprouvée dans les environnements industriels et tertiaires. Le Mesh Node (MN) est le dernier élément de la plateforme. Il s’agit de simples répéteurs qui étendent la porté du réseau en se comportant comme des points intermédiaires, qui peuvent

Se mettre en conformité Grâce à leurs faibles coûts de déploiement, l’arrivée sur le marché de solutions sans fil comme celle de LEM favorisera la généralisation du comptage divisionnaire dans les entreprises. Et partant la mise en conformité avec la réglementation en matière d’économies d’énergie. En effet, la nouvelle législation souvent sous forme de directives de l’Union Européenne impose aux entreprises de savoir comment se décompose l’énergie qu’elles utilisent par rapport à leurs différentes activités. En particulier, la directive européenne 2006/32/EC, signée en avril 2006, a clairement comme objectif de “favoriser le développement d’un marché durable des services et de l’efficacité énergétiques”. Dans cette directive, il existe plusieurs initiatives pour contraindre les fournisseurs d’énergie à aider leurs clients à réduire leur consommation, en en améliorant la visibilité, et en les conseillant. “Améliorer la visibilité” est probablement le point clé, dans la mesure où cela rend l’utilisateur responsable, et que cela tend à initier un véritable changement de comportement. La méthode la plus appropriée est de mesurer et d’afficher la consommation, ce qui est exactement ce en quoi consiste le “comptage divisionnaire” ou le sous-comptage. n°5 energymag | 41

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TECHNOLOGY | BUILDING

Performance énergétique des bâtiments

© A2M

Le standard passif est-il soluble dans le tertiaire?

Les professionnels du secteur de la construction intègrent peu à peu les principes et la procédure selon lesquels sera désormais évalué et imposé, dans chacune des trois Régions, le seuil minimum de performance énergétique –niveau E– exigé des nouveaux bâtiments et rénovations lourdes, en vertu de la directive PEB. Et si la bonne stratégie consistait à aller bien au-delà? Et pourquoi pas jusqu’au bâtiment passif, voire à énergie positive?

2007 sera probablement une année charnière pour le secteur du bâtiment. Avec la publication des textes législatifs régionaux assurant la transposition de la directive PEB, les acteurs de terrain disposeront enfin de l’essentiel des données techniques nécessaires à l’élaboration de projets immobiliers prenant en compte la nouvelle donne énergétique. Le texte flamand est connu, la version définitive de l’ordonnance bruxelloise a été adoptée en seconde lecture le 21 décembre dernier, le Gouvernement wallon examinait à la mi-février en 4e lecture son avant-projet de décret. Certes, depuis le temps dont on parle de cette directive, les professionnels avisés n’ignorent plus grand-chose des lignes de force des textes réglementaires auxquels ils seront désormais confrontés: exigences accrues en termes d’isolation thermique, prise en compte normée des apports internes et externes (soleil), évaluation et suivi des équipements (chaud, froid, ventilation, éclairage...). Les derniers textes ne serviront en somme qu’à leur préciser la manière dont tout cela va être évalué à travers le fa-

meux niveau E, ainsi que le détail des procédures qui se mettront en place d’ici 2009 (déclaration PEB, contrôle, certification,...) pour satisfaire à la nouvelle réglementation. De quoi se rendre compte que, sur le plan strictement technique (on laissera de côté ici les aspects administratifs), il n’y a pas vraiment de quoi fouetter un chat. Patte de velours Car les pouvoir publics ne sont pas suicidaires. Ils se sont bien gardés de mettre le secteur immobilier devant des obstacles insurmontables. Pour établir le mode de calcul du niveau E100, ils ont fait patte de velours, estimant que, venant d’où nous venons sur ce terrain, de modestes progrès au regard de certains de nos voisins, constitueraient déjà pour nous, dans un premier temps, des avancées significatives. “Reconnaissons, constate Jean-Marie Hauglustaine, ingénieur architecte, chargé de cours adjoint au département d’Architecture, Géologie, Environnement et Construction (ArGEnCo) de l’ULg qui a accompagné le gouvernement du sud du pays dans l’élaboration

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rêter ici, considérant que le virage PEB peut se négocier en douceur en apportant çà et là quelques aménagements somme toutes mineurs dans les plans et cahiers des charges. Vue sous cet angle, l’obtention d’un niveau E satisfaisant, dans le cadre de la directive PEB, n’imposerait pas de remise en cause fondamentale, si ce n’est la prise en compte du bilan énergétique global (enveloppe + systèmes) là où l’on se satisfaisait jusqu’ici de la seule isolation thermique de l’enveloppe.

Le sens de la marche De toute évidence ce n’est pas aujourd’hui un point de vue unanimement partagé, à en juger par l’effervescence qui agite le secteur de la construction dans de nombreux pays, et tout doucement aussi chez nous. C’est que, le récent rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) en donne une nouvelle et impressionnante confirmation, la plupart des gouvernements s’accordent désormais pour considérer que, dans l’urgence,

CIT-Blaton donne le ton Sauf erreur, le siège social de CIT-Blaton dont la rénovation s’achève actuellement à Schaerbeek, devrait être l’un des tout premiers exemples de bâtiment tertiaire passif de la Région bruxelloise. Certes, s’agissant d’un investisseur lui-même entrepreneur et à la fois propriétaire et occupant du bâtiment concerné certains pourraient faire la fine bouche. Reste que cette rénovation lourde n’allait pas de soi et l’adoption du standard passif pour l’extension du bâtiment principal ne constituait à l’origine qu’une option dans la proposition initiale de l’auteur de projet, les aménagements restant globalement dans l’enveloppe budgétaire prévue par le maître d’ouvrage. Fruit d’une collaboration entre le bureau d’architecture A2M spécialisé dans les constructions “basse énergie” et “passives” et le consultant spécialisé Arcadis International (12.000 collaborateurs dans le monde), cette réalisation préfigure assez bien la relation future entre concepteurs et ingénieurs dans le cadre d’une approche PEB. Des allers-retours constants entre l’architecte qui travaille sur le positionnement du bâtiment, l’enveloppe et le design et le bureau d’ingénieurs qui, au moyen d’un programme d’encodage thermique dynamique, l’aide à faire, dès l’esquisse, le lien direct entre le dessin proposé et le confort, la température au sein de l’enveloppe. La modélisation donne les consommations en fonction des solutions choisies et un dialogue peut s’instaurer au vu des dépassements sur les aménagements à apporter au projet pour le faire rentrer dans son cadre PEB. Résultat dans le cas du bâtiment Blaton: 34 cm d’isolation en toiture, 28 cm en façade, 11 cm pour les sols, des fenêtres triple vitrage U=0,80 W/m2.K, une étanchéité à l’air dix fois supérieure à celle d’un immeuble classique, un confort chaud-froid assuré par la seule ventilation (pas de radiateurs)... le tout avec un supplément de coût de l’ordre de 10% par rapport à une rénovation classique et un temps de retour qui devrait être inférieur à 10 ans compte tenu d’uns consommation énergétique qui devrait être de 5 à 10 fois moindre que la moyenne bruxelloise.

© A2M

des nouveaux textes, que le niveau de performance demandé actuellement n’est pas significativement plus élevé, pour ce qui concerne l’enveloppe et le chauffage, que la pratique habituelle en matière de bâtiments tertiaires. Ce qu’on exige aujourd’hui n’est pas très éloigné de ce qu’un auteur de projet consciencieux, averti et sensible à la problématique de la consommation d’énergie intègre déjà dans sa réflexion sur la conception d’un bâtiment”. Et d’expliquer que “pour fixer leurs exigences, les autorités flamandes ont fait une enquête sur un échantillon de 200 bâtiments (NDLR: 50 pour le tertiaire) construits en Flandre au cours des dix dernières années, ils ont testé ces constructions et recalculé les exigences (isolation thermique, systèmes de chauffage, etc.) en les mettant toutes au niveau K45. Sur base de quoi, ils ont calibré le niveau E100, paramétré les coefficients de leur équation, de telle sorte que 90% des bâtiments soient dans le bon. Il y a donc déjà des bâtiments qui, tels qu’ils ont été conçus et construits sans chercher la performance énergétique à tout prix, satisfont pleinement et parfois dépassent largement ce critère E100”. Soucieux de rassurer les professionnels sur le réalisme de leurs attentes en matière de réduction de la consommation primaire des bâtiments, les autorités ont multiplié les études témoignant du potentiel considérable (plus de 30% en général) d’économies d’énergie accessibles à faible coût, dans le secteur immobilier. Telle l’étude conjointe de la KUL et du bureau d’études 3E que nous présentions dans le n°1 d’Energymag (p. 21). La réflexion des professionnels pourrait bien sûr s’ar-

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Passivhaus: la référence Imaginée à l’origine en Allemagne, la norme “maison passive” (qui a essaimé depuis en Autriche, en Suisse ou même en Belgique(1)) vise à concevoir des constructions neuves répondant aux critères suivants: v consommation maximale pour le chauffage et l’ECS: 15 kWh/m2/an (énergie finale achetée) v consommation totale d’énergie primaire inférieure à 120 kWh/m2/an (tous usages confondus: chauffage + EVS + ventilation + équipements électriques) v étanchéité à l’air (valeur n50) maximum de 0,6 h-l volume/heure Ce qui se traduit le plus souvent (mais les techniques ne cessent d’évoluer et les solutions de se diversifier) par une super isolation de l’enveloppe par l’extérieur, des fenêtres à triple vitrage, une ventilation double flux avec récupération de chaleur, des gains solaires passifs, des équipements peu énergétivores.

l’objectif de réduction des consommations d’énergie primaire dans le secteur du bâtiment constitue une priorité de leur politique énergétique. Et ils fixent clairement à terme la barre au niveau de standards tels que le bâtiment passif (voir encadré), voire à énergie positive (qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme). En suivant l’exemple de l’Allemagne qui fait figure de pionnier et qui à travers une série de décrets a ramené progressivement la consommation annuelle de ses bâtiments de 400 kWh/ m2 en 1970 à 170 kWh/m2 actuellement et dont le dernier décret en date, EnEV2004, fixe le nouveau seuil à 80kWh/m2. Pas question donc, vu les coûts induits (en nette diminution), de faire du passif ou du zéro-énergie une exigence immédiate, mais c’est bien le sens de la marche et tout porte à croire qu’on accélérera la cadence dans les années à venir, tout comme on est occupé à le faire en matière d’automobile, en proposant d’abaisser au niveau européen la norme d’émission CO2 à 130gr. Or le levier “bâtiment” (40% des émissions de CO2 en Europe) à ceci de mieux sur celui du “transport” (30% de ces mêmes émissions) que l’objectif “très basses émissions” est aujourd’hui techniquement à portée de main, sans impliquer de changements structurels importants. D’où le pronostic des experts allemands qui voient le standard “bâtiment passif” devenir la norme d’ici une vingtaine d’années au plus. Et ils ne sont apparemment pas les seuls. Un foisonnement d’initiatives Il n’est qu’à observer le succès grandissant que connaissent actuellement des programmes nationaux

comme la “Passivhaus” (devenue, avec quelque 5000 constructions outre-Rhin, une référence dans l’Europe entière) ou les bâtiments zéro énergie en Allemagne, Building America et le label LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) aux Etats-Unis, PREBAT et la certification HQE en France, “Minergie” (consommation maximale à 42 kWh/ m2/an) en Suisse, le programme autrichien “Haus der Zukunft” ou les programmes néerlandais “Kompass” et “EOS” (Energy Onderzoek Subsidie)... Il n’est qu’à voir aussi la ferveur avec laquelle quelques grands acteurs industriels (voir encadré) comme BASF ou 3M se lancent dans l’aventure, isolément et en groupes, par exemple la Fondation Bâtiment et Energie, lancée par Arcelor-Mital, EDF, GDF et Lafarge, ou le groupement mené par Schneider Electric pour la gestion de l’énergie dans le bâtiment. Chaque région européenne y va désormais de son initiative pilote. Il s’agit en somme de faire la preuve que non seulement les techniques sont désormais parfaitement maîtrisées, que les surcoûts ne cessent de se réduire (on parle actuellement en Allemagne de 5 à 15% de supplément pour atteindre le standard passif!) et que, l’envolée du prix des carburants fossiles aidant, les temps de retour sont en chute libre. Certes, comme le souligne un responsable français “toute la filière est encore en apprentissage”, mais toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour aller bien au-delà des normes imposées. Même la construction à énergie positive semble aujourd’hui sortie du cadre purement expérimental. Et il n’est pas déraisonnable non plus d’imaginer qu’on intégrera d’ici peu dans les

critères de performance énergétique des notions comme l’énergie grise (l’énergie prélevée pour produire les matériaux et équipements ainsi que pour les transporter jusqu’au chantier) ou les déplacements des usagers (planification territoriale). Il n’est donc pas dit que, dans les années à venir, l’objectif E100 soit un seuil qui corresponde à terme chez nous au maître achat en matière de construction tertiaire. Au même titre que le modèle de base d’une gamme de véhicules ne constitue pas forcément le meilleur choix en matière de flotte d’entreprise. Raisonnement global Car l’un des grands changements de la nouvelle approche PEB, par rapport aux pratiques architecturales qui avaient cours jusqu’ici, est qu’elle oblige les concepteurs du bâtiment à raisonner de manière globale. À passer d’une approche par “briques”, où les aspects technologiques, scientifiques, conceptuels, etc. sont strictement cloisonnés, à une approche beaucoup plus globale, prenant le bâtiment comme un système à part entière. Comme le relève Yves Farge, président du Programme français PREBAT, il est important de considérer le bâtiment dans sa dimension systémique, l’optimum du “tout” étant rarement égal à la somme des optima des différentes parties (isolation, ventilation, étanchéité, confort d’été et d’hiver, chauffage, éclairage, etc.) qui le constituent. Autrement dit, attention à ne pas juxtaposer différentes solutions économes en énergie sans prendre en compte leurs interactions lorsqu’elles sont déployées dans un même bâtiment. Attention aussi à deux dimensions qui se trouvaient

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L’avis d’expert Il n’y a rien de moins créatif que le passif!

jusqu’ici insuffisamment prises en compte: la ventilation et la parfaite mise en œuvre. “Avant 2000, note un spécialiste, les déperditions par renouvellement d’air n’étaient pas prises en compte dans les bâtiments tertiaires. Aujourd’hui, on sait qu’il varie entre 30 % des besoins de chauffage dans le cas de bureaux paysagers à 80 % dans les locaux à fort besoin d’air neuf lié à une forte occupation (salles de réunions, classes scolaires, etc.). Par ailleurs, mal-concepts, malemplois et malfaçons peuvent avoir des impacts négatifs considérables sur les performances attendues. Il est essentiel d’utiliser le bon produit au bon endroit et d’assurer une mise en œuvre irréprochable. (...) Les architectes et les bureaux d’études sont les premiers à devoir intégrer cette dimension. Faire travailler sur un même plateau concepteurs et constructeurs est incontournable”. Tout l’art consistant comme le répète J.M. Hauglustaine à “trouver le meilleur compromis entre l’ensemble des paramètres”, en choisissant la meilleure combinaison de solutions techniques disponibles en fonction des données de base: budget, localisation, usage, gestion, maintenance,... Sans oublier le cas échéant la valeur de revente (ou de location) du bien, sur laquelle la certification devenue obligatoire ne sera pas sans effet (tout particulièrement si, comme on peut s’y attendre, les normes légales vont en se renforçant). Autant de raisons pour pousser la réflexion conceptuelle bien au-delà du fameux E100, dans la mesure où, pour le même prix ou à peine plus, on pourra faire valoir aujourd’hui son souci de l’environnement et sa modernité, s’assurer dans les années

Contrairement à ce qu’on pense souvent, il est plus intéressant de faire du passif dans un bâtiment tertiaire que dans du résidentiel. Plus le bâtiment est grand, plus c’est intéressant financièrement. En isolant très fort, en prévoyant du triple vitrage, des échangeurs de chaleur, bref en produisant le froid et le chaud avec de l’air, on peut faire l’économie de toute une série d’équipements technologiques qui dans les bâtiments ordinaires vont devoir s’attaquer aux écarts de température –double peau, conditionnement d’air, ventilo-convecteurs, plafonds froids et autres gadgets. Des équipements généralement très coûteux, qui font appel à beaucoup de sous-traitance étrangère et qui, contrairement à une bonne isolation qui ne bougera pas sur trente ou cinquante ans, vous obligeront inévitablement à intervenir sur l’un ou l’autre élément tous les cinq ou dix ans. En fait, Il n’y a rien de moins créatif que le passif, c’est le contraire de l’aventure technologique que certains redoutent. Isoler une enveloppe, tout le monde sait le faire, poser un châssis en étant hyper attentif aux ponts thermiques et aux fuites, ce n’est pas sorcier et de grands groupes à échangeur, n’importe quel chauffagiste vous dira que cela existe depuis dix ou quinze ans. En réalité on revient aux métiers traditionnels du bâtiment. Quand nous faisons visiter des bâtiments passifs à des promoteurs, la réaction est toujours la même: “ah bon, ce n’est que çà!”. Les techniques URE comme les panneaux solaires, le photovoltaïque, la toiture verte, etc. sont les cerises sur le gâteau. Le passif s’occupe avant tout du gâteau! Ce qui va changer la donne dans les années à venir chez nous, c’est l’irruption en provenance d’Allemagne de méthodes de pré-dimentionnement, des systèmes de calculs qui permettent de prévoir –et de garantir– dès les premières esquisses ce qu’on va consommer et des méthodes de contrôle sur chantier. Car le calcul de la PEB fonctionne exactement comme le standard passif en mettant l’accent sur trois éléments essentiels: l’isolation, l’étanchéité à l’air et la récupération de chaleur au niveau de la ventilation. Selon que vous poussez ces exigences plus ou moins loin vous êtes dans du passif, de la basse énergie, ou au niveau E100. En utilisant le programme PEB disponible gratuitement en Flandre (www.energiesparen. be) on se rend compte qu’on gagne très peu de points sur les technologies d’équipement qui peuvent venir en sus de ces trois premiers leviers essentiels. Sebastian Moreno-Vacca, architecte, A2M sprl, Administrateur de l’asbl Maison Passive

à venir une meilleure “couverture” contre les fluctuations de prix des énergies, et négocier à terme des conditions de location ou de revente d’autant plus intéressantes que le niveau E sera bas. Reste à voir si l’ensemble du secteur est mûr pour une telle réflexion. Au stade actuel, le secteur immobilier se tâte. C’est qu’il répugne à jouer les laboratoires d’essai pour des concepts techniques qu’il estime encore à bien des égards trop proches de la phase expérimentale (notamment au niveau de la sécurité incendie dans des locaux rendus de plus en plus étanches à l’air). D’où cette réflexion de J.M. Hauglustaine: “Pour ceux qui sont en charge d’un projet immobilier, l’étape à risque actuellement, c’est l’avant-projet. Parce ce qu’à ce

stade, on n’est jamais sûr de pouvoir faire signer un contrat à son client et que celui-ci, si quelque chose le fait douter, peut remettre toute la relation en question. Or c’est le moment où l’on va définir les éléments les plus importants du projet, dont ceux qui seront déterminants en matière de performance énergétique. Il est donc impératif que l’auteur de projet dispose dès ce moment d’arguments évidents et d’outils conviviaux pour s’assurer qu’il ne va pas droit dans le mur et rassembler assez d’arguments convaincants pour persuader le maître d’ouvrage de la pertinence de ses propositions orientées sur la performance énergétique”. Qui vivra verra. p Jean Cech (1)

www.maisonpassive.org

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Photovoltaïque

Dernières nouvelles du front de la recherche Il ne se passe pas une semaine sans qu’on évoque une nouvelle piste de recherche, une application originale, ou une nouvelle initiative industrielle dans le secteur du solaire photovoltaïque. Sur ce marché qui progresse à raison de 30% par an depuis plus de cinq ans, le dynamisme de tous les acteurs est une condition de survie... On a beau savoir que ces chiffres sont théoriques, on ne se lasse pas de les rappeler. Sur les 1,76 105 Terra Watt de puissance que la terre reçoit du soleil, 600 TW (1TW = 1012 W) seraient exploitables, alors que nous n’avons actuellement besoin que d’environ 3,6 TW. On ne nous fera pas croire que ce que nos technologies actuelles peuvent valoriser est définitivement négligeable et que les quelques milliers de mégawatts solaires actuellement installés dans le monde rendent compte du potentiel à notre portée. Il est évident qu’on peut

aller plus loin, beaucoup plus loin. Et l’effervescence qui règne dans le monde de la R&D (principalement au Japon, en Europe et aux Etats-Unis) témoigne qu’on en prend le chemin. Avec un double objectif: augmenter le rendement des cellules et faire chuter les coûts de production. Pour ce qui est de ces derniers, on était plutôt bien parti jusqu’au milieu de cette décennie et la pénurie surprise de cette matière première que l’industrie du photovoltaïque partage avec celle des semi-conducteurs: le silicium pu-

rifié. C’est que cette matière première intervient dans 99% de la production actuelle de cellules PV et constitue quelque 42% de la marge du secteur. La courbe vertueuse à la baisse du prix de détail des modules dans le monde s’est donc brisée net. Elle commence à peine à se stabiliser et le prix des modules photovoltaïques devrait repartir à la baisse dans les prochaines années. Vers une chute durable des coûts “On notera à cet égard”, faisait récemment remarquer Jean Hervé Lecat (Centre Spatial de Liège) à la tribune d’Edora, “que l’important retard apparent de la filière PV en terme de rentabilité sur les autres filières concurrentes fossiles ou renouvelables, repose sur des coûts qui reprennent certes des éléments essentiels comme les investissements, la maintenance et l’approvisionnement en énergie primaire, mais éludent l’évolution de la fiscalité -notamment au niveau du CO2 émis- mais aussi et surtout les risques liés à l’approvisionnement”. Un argument qui ne manquera sans doute pas de prendre une importance croissante dans les années à venir. Quoi qu’il en soit, deux évolutions devraient contribuer à une chute durable des prix du PV: l’évolution vers l’utilisation d’un silicium meilleur marché et la réduction de la quantité de silicium utilisée par cellule. On va d’une part jouer sur le fait que le niveau de purification du silicium exigé par l’industrie des semiconducteurs n’est pas réellement nécessaire pour le photovoltaïque. L’utilisation d’une même qualité de silicium était une opportunité au départ, mais ce n’est pas irréversible. Si les volumes de production le permettent, on peut parfaitement abaisser les coûts en optant pour un niveau de purification spécifique aux contraintes du solaire et des unités de production dédiées. C’est la piste qu’explorent notamment

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le programme Photosil en France, Elkem en Norvège et Dow Corning avec son PV 1101 SoG Silicon. D’autre part, les développements technologiques permettent désormais aussi d’utiliser moins de silicium dans la fabrication des cellules. Dans un joint-venture, BP Solar et l’Institut Fraunhofer ont ainsi obtenu une cellule d’une efficacité de 20% à partir d’un ‘wafer’ de 140 microns (contre environ 220 microns en moyenne actuellement), ce qui ramène la consommation de silicium à 6 g/W contre une moyenne de 11 g/W aujourd’hui. Seconde génération: les couches minces On en vient dans la foulée à ce qu’on appelle les cellules de seconde génération pour lesquelles, contrairement aux cellules silicium monocristallin évoquées plus haut, on ne dépose plus sur le substrat que la quantité de matériaux photosensible “efficace” (quelques microns suffisent) pour absorber l’essentiel du rayonnement solaire. Ce sont les cellules à couches minces qui permettent de gagner encore de 7 à 11%, selon qu’on utilise du silicium cristallin ou amorphe, du Diséléniure de Cuivre (CIS) ou du Tellurure de Cadmium (CdTe). Avec néanmoins encore à la clé quelques problèmes de rendement et d’environnement (cadmium). Des problèmes de coûts aussi qui impliquent des volumes de production relativement élevés (l’industrie semble à ce niveau plutôt optimiste en misant sur une demande de silicium purifié quadruplée d’ici 2010) pour tenir la distance face aux approches concurrentes. Mais le jeu en vaut la chandelle, puisque la souplesse du substrat utilisé assure une plasticité intéressante des modules (ce qui arrangera particulièrement ceux qui imaginent des applications dans le bâtiment). Une autre piste séduisante pour réduire la quantité de

© Centre Spacial de Liège

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silicium utilisée réside dans ce qu’on appelle la concentration. Elle consiste à remplacer par exemple une cellule sur deux par des systèmes de réflecteurs (la piste est notamment explorée par le Centre Spatial de Liège) ou à mettre en œuvre différents principes de concentration de la lumière pour augmenter le rendement des cellules (on atteindrait par ce biais des rendements records de l’ordre de 40%). Nouveaux matériaux et multi-jonctions Vient ensuite ce que d’aucuns appellent déjà la “troisième génération” de cellules solaires. Celle qui échappe au piège du silicium pour se tourner vers de nouveaux matériaux, notamment les polymères, et de nouveaux procédés de fabrication à l’échelle du nanomètre. Leur (relativement) faible coût de fabrication et leur flexibilité pourraient révolutionner la filière. Mais malgré des avancées rapides, on n’en est encore sur ce terrain qu’à des rendements de l’ordre de 5%, voire 10% pour les cellules à colorants organiques dites ‘de Gräetzel’ du nom de leur inventeur suisse. Reste, parmi les espoirs de demain, les cellules multi-jonctions à haut rendement. Des technologies très complexes et particulièrement coûteuses dès

lors cantonnées jusqu’ici à des applications spatiales (qui ont vu naître la filière dans les années 50/60). On atteint là des rendements de l’ordre de 40%, voire plus. Le top, jusqu’ici. Au-delà de la recherche, la réorganisation du secteur industriel des cellules PV pourrait elle aussi contribuer à faire chuter les prix, en intégrant les différents opérateurs de la filière: R&D, fabricants de matières premières (Si), constructeurs d’équipements (wafers, cellules, modules), distributeurs et intégrateurs de systèmes, installateurs. De quoi profiter au niveau des opérateurs industriels ‘généralistes’ des marges dégagées à chacun de ces différents niveaux aujourd’hui éclatés. Objectif: ramener d’ici 2030 le prix au détail de l’électricité PV produite au niveau de l’électricité classique. Envie de décortiquer tout cela en détail? www.solarbuzz.com p Jean Cech

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Electrabel

Trop de certificats verts pour les Awirs? Propre, mais énergivore, l’unité 4 de la centrale électrique des Awirs “100 % biomasse” restera un cas unique

Polluante, l’unité 4 de la centrale électrique des Awirs en région liégeoise (Flémalle) fonctionnait au charbon pulvérisé depuis 25 ans. En 2005, la conversion “100 % biomasse” de son unité 4 fut une première mondiale! Aucune conversion d’une telle puissance –80 MWé– n’avait encore été tentée. Mais elle ne se justifiait économiquement que grâce à l’octroi de certificats verts par la Région Wallonne. Cette manne financière sera désormais distribuée selon d’autres critères pour favoriser les nouveaux investissements en Wallonie plutôt que la conversion de centrales existantes. Privé de cet apport, Electrabel renonce à convertir d’autres unités des Awirs. Sous l’impulsion des gouvernements régionaux engagés à respecter le protocole de Kyoto, les producteurs d’électricité doivent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2. Au sein du groupe Suez, Electrabel investit dans

la biomasse, l’énergie éolienne et hydraulique. Objectif annoncé: passer de 5.050 MWé de puissance installée dans les énergies renouvelables fin 2005 à 6.300 MWé en 2009, ce qui lui permettrait de couvrir 18 % de son parc de production contre 15 % auparavant. Une rentabilité assurée par les certificats verts Pour convertir l’unité 4 des Awirs à la biomasse et l’alimenter en pellets de bois, Electrabel a dû modifier le convoyeur qui amenait le charbon, ajouter un broyeur à marteaux pour transformer les pellets en poussières de bois et aligner le circuit du bois sur les exigences les plus strictes en matière de sécurité. Tout le reste de l’installation a pu être conservé. La société pourrait ainsi revenir à une centrale au charbon, deux à trois fois moins cher que les pellets de bois, endéans les trois semaines si le contexte devenait défavorable. Cette conversion totale à la biomasse n’est

Delhaize Belgique 100% vert avec Electrabel Début janvier, Delhaize Belgique est totalement passée à l’électricité verte en souscrivant à AlpEnergie, l’offre énergie renouvelable d’Electrabel. Tant les supermarchés Delhaize que les City Delhaize, les entrepôts et les services centraux sont désormais alimentés à 100% en électricité certifiée renouvelable. “Le passage à une énergie renouvelable est un pas en avant très important, qui vient couronner plusieurs années d’efforts pour réduire la consommation d’énergie. En 2005, tous nos City Delhaize étaient déjà passés à l’énergie verte. Grâce à Electrabel AlpEnergie, on peut faire fonctionner l’ensemble de l’entreprise à l’énergie renouvelable”, souligne Philippe-Henri Heymans, Architect, Design and Maintenance Director Delhaize Belgique. L’électricité est produite par les 19 centrales hydro-électriques de la Compagnie Nationale du Rhône (filiale d’Electrabel), dans les Alpes françaises. Un certificat du bureau indépendant TÜV donne à Delhaize la garantie qu’il s’agit effectivement d’énergie renouvelable. “L’approvisionnement en énergie d’origine renouvelable coûte plus cher à Delhaize. Pour nous, il est essentiel d’avoir une garantie que cet argent est bien investi dans des nouvelles initiatives respectueuses de l’environnement, qui permettront de favoriser l’utilisation d’énergie renouvelable à plus grande échelle dans notre pays. Electrabel s’y est formellement engagé”, explique Philippe-Henri Heymans

rentable que grâce à l’octroi de certificats verts par la Région Wallonne. Pour les 180.000 tonnes d’émissions de CO2 évitées chaque année dans l’atmosphère et pour les 562.100 MWh d’électricité verte produits (1,8 % de la production en Wallonie), Electrabel reçoit quelque 350.000 certificats verts équivalant à un montant moyen de 30 millions d’euros. Alors que l’achat des 350.000 tonnes de pellets nécessaires au fonctionnement annuel de la centrale coûte environ... 30 millions d’euros! Pour Electrabel, le bilan financier est donc très positif. De plus, “nous sommes très satisfaits du fonctionnement de la centrale”, entame Jacques Malengreaux, responsable des relations extérieures, “même si au début nous avons eu quelques difficultés techniques avec le broyeur, les filtres et la combustion, ce qui nous a obligés à être plus exigeants sur la qualité des pellets de bois livrés”. Le bois qui alimente la centrale est importé du Canada, d’Afrique du Sud, de Pologne et de Russie. Il porte le label FSC (Forest Steward Council) qui certifie la gestion durable des forêts. A défaut de label, la Société générale de surveillance holding s.a. (SGS), première organisation d’inspection au monde, contrôle sur place l’origine du bois et trace toute la filière d’approvisionnement. En outre, l’acheminement par bateau est bien moins polluant qu’un transport par camion du bois belge tout proche et de toute façon dévolu en grande partie aux papetiers. La cogénération, beaucoup plus efficace Pourtant, “le combustible bois, même s’il est renouvelable, n’est pas illimité. Il doit être utilisé avec parcimonie”, prévient Michel Huart, secrétaire général de l’Association

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Awirs 4: les chiffres d’une centrale 100% biomasse Rendement électrique moyen ................................ 34 % Puissance électrique moyenne ............................... 80,3 MWé Puissance électrique maximale avec pellets .......... 115 MWé Durée de fonctionnement ....................................... 7.000 heures/an Production électrique verte ................................... 562.100 MWhé/an Consommation de pellets ....................................... 350.097 tonnes/an Mise en service ...................................................... Août 2005 Température et pression vapeur ............................ 510°C à 145 bara Emissions polluantes (mg/Nm3 à 6% O2): Poussières

Emissions actuelles ............... Limites avant 1/1/2008 .......... Limites après 1/1/2008 .......... Economie en CO2 .....................

SOx NOx (oxyde (monoxyde et de souffre) dioxyde d’azote) 19 ...................... 30 .................... 120 350 ................... 1.700 ................ 1.100 100 ................... 1.200 ............... 600 179.422 tonnes/an

© Tractebel

pour la promotion des énergies renouvelables (APERe). “L’unité 4 des Awirs ne convertit que 34% de l’énergie contenue dans le bois en énergie utile (électricité). Le reste est irrémédiablement perdu sous forme de chaleur à trop basse température”, pointe-t-il, “alors que des unités de cogénération convertiraient plus de 84% de l’énergie de ce même bois en énergie utile (électricité + chaleur)”. Valoriser cette chaleur produite par cogénération implique de réduire la taille des centrales à quelques MWé afin de correspondre aux besoins thermiques des utilisateurs (industriels ou réseaux de chaleur). Le gouvernement wallon l’a bien compris et a décidé de limiter l’octroi des certificats verts aux vingt premiers MWé des nouvelles centrales électriques à biomasse. “Pour répondre au besoin de certificats verts, nous envisagions la conversion à la biomasse d’autres unités du site des Awirs et éventuellement d’Amercoeur. Mais la décision du gouvernement nous amène à abandonner tout projet en ce sens”, regrette le porte-parole d’Electrabel. “Le gain des certificats verts ne sera plus suffisant pour compenser le surcoût des pellets de bois par rapport au charbon et amortir les investissements nécessaires à cette conversion. Pour rester intéressant, le plafonnement à 20 MWé devrait au moins être relevé à 50 MWé. C’est le minimum technique. De toute façon, nous poursuivrons le développement de parcs éoliens et de cogénérations en Belgique. Et nous continuerons à investir dans d’autres pays européens”. De fait, développer des filières vertes en Wallonie est bien une obligation pour le producteur, sous peine d’amende. Car les investissements à l’étranger ne sont pas pris

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RENEWABLE | GREEN ELECTRICITY

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en compte dans le quota de certiďŹ cats verts imposĂŠ par la RĂŠgion. Autre combat, autre rĂŠaction: “Le mĂŠcanisme des certiďŹ cats verts vise aussi l’apparition de nouveaux producteurs d’ÊlectricitĂŠ verte sur le marchĂŠ wallonâ€?, se rĂŠjouit le reprĂŠsentant de l’APERe Michel Huart. “Si les quotas de certiďŹ cats verts ĂŠtaient uniquement atteints par la reconversion des centrales classiques de l’opĂŠrateur historique, l’objectif ne

serait pas atteint. Il faut permettre Ă de nouvelles entreprises d’investir dans des unitĂŠs de cogĂŠnĂŠration au bois. C’est ce que permet la limitation Ă 20 MWĂŠ proposĂŠe par l’actuel gouvernement. Le dĂŠveloppement d’unitĂŠs de cogĂŠnĂŠration au bois rĂŠduira encore plus nos ĂŠmissions de CO2 et donnera aussi au marchĂŠ la possibilitĂŠ de se diversiďŹ erâ€?. Certes, moins ĂŠnergivore et encore moins polluante qu’une simple conversion Ă la biomasse, la cogĂŠnĂŠration prĂŠserve mieux les ressources de la planète. Mais son expansion s’inscrit dans un plus long terme. Que choisir, que dĂŠ-

Electrabel: bientĂ´t 18% de production verte! Sur une capacitĂŠ totale de production de 29.100 MW, Electrabel compte près de 4.600 MW de capacitĂŠ d’origine renouvelable, soit un gros 15%. Ce qui place l’Êlectricien parmi les meilleurs ĂŠlèves Ă l’Êchelle des grands producteurs europĂŠens d’ÊlectricitĂŠ. Mais bĂŠmol tout de mĂŞme, l’essentiel de la production verte d’Electrabel est d’origine hydro-ĂŠlectrique et biomasse, pas toujours produite dans des conďŹ gurations environnementales les plus performantes. Ainsi en va-t-il de la centrale des Awirs, centrale charbon/biomasse dont le rendement est faible comparĂŠs Ă d’autres modes de production biomasse. Reste que l’Êlectricien, qui ambitionne de porter ses capacitĂŠs de production Ă 35.000 MW d’ici 2009, entend ĂŠgalement accroĂŽtre la part du renouvelable Ă hauteur de 18% Ă la mĂŞme horizon. Un effort qui mĂŠrite d’être saluĂŠ.

cider entre deux urgences? Encourager les meilleures techniques avec un rÊsultat à moyen terme ou privilÊgier une conversion rapide d’outils existants? Le gouvernement wallon a tranchÊ. La Belgique est importatrice nette d’ÊlectricitÊ. En outre, de nombreux projets de cogÊnÊration se dÊveloppent dÊjà en Wallonie. Dans leur foulÊe, il a choisi de faciliter l’essor de micros-unitÊs de production Êlectrique: micro-cogÊnÊrations, mais aussi photovoltaïque, petite hydraulique... Des solutions d’avenir. p IsmaÍl Daoud

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AGENDA

Fair & Exhibitions AVRIL u 05/04, Bruxelles Séminaire Les installations de chauffage et la normalisation acoustique www.atic.be

u 16/04, Bruxelles Soirée d’étude Les installations solaires photovoltaïques

u 2-4/04, Beja, Alentejo (P) European Meeting Point, Energy and Development 2007

www.easyfairs.com

energyanddevelopment-2007.net

u 13-14/04, Bregenz, (D) 11e Conférence Internationale maison passive

u 7-11/05, Berlin (D) 15th European Biomass Conference and Exhibition www.conference-biomass.com

u 19-22/04, Orléans (F) Salon Bois Energie www.boisenergie.com

u 21-24/06, Chevetogne ECOnergies - Salon international des énergies renouvelables

www.passivhaus-institut.de

u 1-3/05, Birmingham, (UK) Nemex

www.econergies.be

u 16-20/04, Hanovre (D) Cetex Hannover

www.nemex-energy.co.uk

www.messe.de

u 7-10/05, Milan, (I) EWEC - European Wind Energy Conference & Exhibition

u 19-20/09, Bruxelles EasyFairs ECL: the meeting place for the electrician!

www.ibgebim.be

u 17-18/04, Grenoble (F) Formation Prix des énergies

u 18-19/04, Rotterdam (NL) EasyFairs Industrie & Milieu

u 17-21/04, Vicence, (I) Solarexpo

www.easyfairs.com

www.ewea.org

www.solarexpo.com

www.enerdata.fr

u 17/04 - 19/05, Charleroi Formation Chauffe-eau solaire www.centre-pme.be/

u 19/04 - 31/05, Gembloux Formation Pompe à chaleur: séminaire pour installateurs - travaux pratiques (module 2)

WORKSHOPS EMAB ENERGY MANAGERS ASSOCIATION OF BELGIUM u 26/4, Ougrée Maturité en gestion d’énergie et le rôle de la maintenance dans l’économie d’énergie

www.formatpme.be

u 17/04 - 15/05, Charleroi Formation Maison passive www.centre-pme.be/

u 17/04, Welkenraed Energypooling Visite du bâtiment bio-climatique de l’entreprise Viessmann + pompes à chaleur www.energypooling.be

u 23/04 - 20/06, Tournai Formation Devenir installateur agréé Soltherm www.ifapme.be

u 26/04, Namur Energypooling État des lieux et perspectives solaires en Wallonie www.energypooling.be

u 18/04, Liège Séminaire La certification verte www.cefortec.be

u 18/04/2007 Energy Pooling Visite du bâtiment bio-climatique de l’entreprise Viessmann + Pompes à chaleurs www.energypooling.be

u 19/04, Bruxelles Séminaire Cleaner fleet best practices www.vito.be/evenementen

u 19/04 - 23/06, Mons Formation Devenir installateur agréé Soltherm www.ifapme.be

u 19/04, Bruxelles Info Day Européen Informations essentielles sur le nouvel appel à propositions 2007 du programme Energie Intelligente pour l’Europe II http://ec.europa.eu/energy/intelligent/events/infodays_en.htm 19-20/04

MAI u 03/05, Gosselies Energypooling Aéropole: visite des installations de cogénération du centre Mercure + Conférence «Avantages et conditions de rentabilité de la cogénération pour PME et PMI» www.energypooling.be

u 23/05, Saintes Energypooling Visite de l’entreprise Hartmann + Tribune «Quand la domotique génère des économies d’énergie».

u 14/6, Jupille Comment économiser de l’énergie sur votre installation à air comprimé? Plus d’infos sur www.bemas.be

EASY FAIRS MAINTENANCE 2007 ANTWERPEXPO En collaboration avec Easy Fairs et la Belgian Maintenance Association (Bemas), Energymag a le plaisir de vous inviter au salon Easy Fairs Maintenance 2007 (28 et 29 mars prochains). Plus de 170 exposants vous y attendent et un programme de LearnShops détaillé vous est proposé durant les deux jours de l’événement. Nous vous invitons en particulier aux LearnShops Energie Management le mercredi 28 mars dont vous trouverez le détail ci-dessous. Learnshops Energie Management Mercredi 28 mars 18:30 Maintenance du réseau vapeur: comment améliorer l’efficacité énergétique et la production de vapeur? Orateur: Patricia Provot - Armstrong International (langue: NL-FR) 19:15 Comment évaluer le degré de maturité de votre entreprise sur le plan des énergies? Orateur: Dirk Den Haese - Siemens Industrie (langue: NL) 20:00 Piloter sa cogénération, comment atteindre l’optimum? Orateur: Bart Blommaert - CES (langue: NL-FR)

www.energypooling.be

JUIN u 06-27/06, Liège Formation Utilisation rationnelle de l’Energie www.cefortec.be

u 14/06, Bruxelles Séminaire Conception HVAC et énergie: quelle évolution? Quels outils mis au point par les régions? www.atic.be

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Une énergie innovante, en harmonie avec l’environnement. Parce qu’innover est notre raison d’être. .

Nous voulons le meilleur des deux mondes. Un monde de lumière et d’énergie. Mais aussi un monde propre et sain. La réponse se trouve dans des solutions énergétiques efficaces pour les bâtiments et l’industrie. Qui réduisent les émissions de CO2 et préservent les ressources naturelles. Nous déployons beaucoup d’énergie pour parvenir à un bon équilibre - pour vous, pour l’environnement, pour notre futur. www.siemens.be/energie


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