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Mariage de raison ■ C’est le style contemporain de la maison qui a guidé les paysagistes James et William Hartley dans le choix des matériaux comme de la palette de couleurs, qui reste dans les blancs et les gris.
Sobriété des lignes et des matières, harmonie de la végétation et du mobilier : ce jardin du sud de la France, imaginé par James et William Hartley, est un véritable traité d’élégance. TEXTE DOROTHÉE BÉCART ■ PHOTOS MAP / NATHALIE PASQUEL
LEÇON D’ÉLÉ GANCE 30 I extérieurs design
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2 contraste étudié ■ Loin du « total look » qui nuit à l’originalité de bien des jardins, la propriétaire des lieux a choisi son mobilier avec grand soin, en jouant sur les contrastes de matières et le mélange des styles. L’espace repas est ainsi constitué d’une table à tréteaux en bois naturel complétée par des fauteuils Pip-e, imaginés par Philippe Starck pour Driade. Présente à l’origine, la fontaine affirme l’identité provençale des lieux.
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plan adouci ■ À l’image de l’architecture
de la maison, qui alterne volumes doux et stricts, la structure en apparence rigoureuse du jardin est adoucie par des boules de pittosporum nain (Pittosporum tobira nana), tandis que les oliviers ébouriffés apportent leur grain de fantaisie.
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passion cultivée ■ Les propriétaires des lieux aiment leur jardin, et cela se voit. Sur une
sobre console, des pots sont prêts à accueillir leurs dernières plantes coups de cœur.
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tons et matières ■ Une pergola en bois
patiné, des pots en fibrociment, des murs peints en blanc et, au sol, des dalles gris clair : aucune fausse note pop ou criarde ne vient troubler l’harmonie épurée des lieux, ce qui laisse aux textures et nuances de couleur tout le loisir de s’exprimer.
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Chaleureusement chic
n jardin abandonné à réinventer ; devant soi, une page blanche ; un répertoire de matières et de végétaux dans lesquels piocher ; et pour guide, la sensibilité de propriétaires suédois à la culture design affirmée. Et quelques mois plus tard, de ce néant relatif – un terrain en friche, envahi par les herbes hautes, et bordé d’oliviers étrangement taillés en buisson, comme si l’on avait voulu nier la silhouette tortueuse qui fait leur beauté – surgit un extérieur contemporain en parfaite harmonie avec la villa qui y est sertie. C’est d’ailleurs la rénovation de cette 32 I extérieurs design
dernière qui a, en quelque sorte, guidé la plume et les choix de James et William Hartley. Inspiré par son aménagement intérieur, sobre et harmonieux, le duo de paysagistes de English Garden Group s’est appliqué à recréer cette ambiance élégante et minimaliste sur les deux niveaux du jardin. D’où le choix d’une palette de matériaux limitée, entre dalles gris clair, gravier noir et terrasse en teck autour de la piscine, et d’une végétation choisie dans un nuancier de gris typiques des jardins méditerranéens (que l’on retrouve notamment dans le feuillage des oliviers taillés de façon à révé-
ler leur véritable silhouette) et de verts profonds, avec un soin particulier apporté aux textures : les boules de buis (Buxus sempervirens) au feuillage mat alternent en effet avec les Buxus macrophylla aux belles feuilles vernissées. On retrouve ce souci de l’harmonie des couleurs et du contraste des textures dans le choix du mobilier. Réalisé par une propriétaire passionnée de design, il retrace l’histoire du design outdoor en quelques icônes, à l’image des fauteuils en béton fibré imaginés dans les années 50 par Willy Guhl ou des plus récents fauteuils Pip-e de Philippe Starck.
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terrasse graphique ■ La terrasse inférieure, qui s’ouvre sur un panorama unique de douces collines de garrigue, contraste avec ce dernier à la fois par son graphisme étudié et une opposition noir/blanc assez peu commune sous le ciel de Provence.
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en méditation ■ Ce parti pris zen se retrouve jusque dans le choix des objets de décoration : un bouddha chiné par les propriétaires veille en effet à l’harmonie et à la paix des lieux.
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icônes en béton ■ En parfaite cohérence avec les dalles gris clair choisies par James et William Hartley pour habiller les sols de la terrasse inférieure, ces fauteuils en béton fibré sont par ailleurs de véritables icônes du design outdoor, imaginées dans les années 50 par un grand nom du design industriel suisse, Willy Guhl, pour Eternit.
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douce frontière ■ Un doux massif de buis taillés en rondes topiaires, secondé par une végétation en bandes habilement mises en scène,
marque les limites de la propriété, tout en optimisant l’intégration visuelle du jardin au paysage de garrigue et de collines alentour.
géométrie travaillée ■ Le souci du graphisme se retrouve jusque dans les cheminements, travaillés en larges pas entrecoupés de graviers noirs. Pour tempérer leur rigueur, William et James Hartley les ont bordés de boules de buis de différentes tailles, qui apportent un petit grain de folie à ces lieux de passage.
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3 sonate provençale ■ Les courbes atypiques du bassin de nage évoquent celles d’un piano à queue, dont les touches sont ici remplacées par des dalles de béton. Peut-être qu’en empruntant ce chemin comme en lévitation au-dessus du paysage, joue-t-on une sonate en hommage à la garrigue ?
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sobre solarium ■ Sur la plage en teck du solarium, organique et chaleureux, sont posés des transats choisis dans la collection Sand de Paola Lenti. Leur revêtement gris foncé fait écho aux sols de
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lignes et courbes ■ À l’image du reste de la réalisation, qui oscille entre rigueur et douceur, le bassin affiche des formes très libres, tout en restant particulièrement élégantes. La plage de piscine en teck est décorée de pots en béton desquels émergent les têtes rondes des topiaires de buis.
la terrasse alentour, oscillant entre le noir du gravier et le gris clair des dalles des terrasses.
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détente en triplex ■ Comme la
plupart des jardins provençaux, cet extérieur est traité en plusieurs terrasses à la fonction bien spécifique. La terrasse inférieure est réservée à la contemplation, avec sa végétation travaillée et ses cheminements zen. La deuxième à la détente tonique, avec son bassin de nage. Enfin, la troisième, la plus proche de la maison, aux moments de convivialité entre amis ou en famille.
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échos formels ■ Le mobilier imaginé
par Francesco Rota résume à lui seul l’esprit de la réalisation, son assise en courbe contrastant avec son piètement anguleux et sobre.
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Le choix de la sérénité
ar ce choix de matériaux plutôt atypiques sous le soleil provençal et d’une palette végétale la plus sobre possible, William et James Hartley ont réussi à créer un jardin d’une rare originalité dans ce contexte si propice aux clichés en tout genre. Pour autant, de ce lieu d’une étonnante pureté émane, en plus d’une grande sérénité, beaucoup de chaleur, notamment grâce à l’utilisation du teck pour 36 I extérieurs design
sertir le bassin de nage dans un écrin naturel et organique, en parfait accord avec ses courbes voluptueuses. Ce bout de bleu qui défigure tant de jardins à cause d’une intégration mal pensée retrouve dans cette réalisation un rôle majeur. Bordé par un chemin de larges dalles comme en lévitation au-dessus de ses eaux turquoise d’un côté, d’un paysage unique de l’autre, il retrouve sa vocation de lieu de détente et d’apaisement
au bord duquel on vient se reposer sur d’élégants transats signés Francesco Rota pour Paola Lenti. Toute la réussite de cet extérieur est là : à travers les larges baies vitrées de la maison, les propriétaires découvrent ainsi un lieu empreint d’une sérénité en parfaite cohérence avec leur intérieur, qui par sa sobriété laisse le premier rôle aux merveilleux paysages de garrigue s’étendant jusqu’à l’horizon.
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