agir n°20 - 11/2015

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NOVEMBRE 2015

AGIR LE MAGAZINE DE L'ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE

SERBIE

L’EXIL DE CEUX QUI FUIENT L’INHUMAIN

CAMPAGNE BRÉSIL A quoi bon faire un don ? OFFRIR SON AIDE Des cadeaux de Noël qui font mouche


ÉDITORIAL

SI C’EST TOI, ÇA N’EST DONC PAS TON FRÈRE ! DANS CE NUMÉRO

L’EPER place au cœur de son travail la dignité humaine, qu’elle s’engage à préserver et à renforcer. Traduire cette motivation en actes pose certes des problèmes pratiques, que nos collaborateurs et nos partenaires s’efforcent de relever chaque jour. Cela demande aussi de rappeler la singularité de chaque personne lorsque des généralisations l’estompent. L’exercice n’est pas facile. Depuis des Philippe Bovey mois, des flots d’images et d’humains Secrétaire romand sont mis en scène, résumés en flux, quantités et défis logistiques. Il faut probablement ce travail d’abstraction pour comprendre et agir. Pourtant, pour éviter que l’individu n’y disparaisse dans une masse anonyme, des habitants de Lampedusa rencontrés lors d’une récente visite de terrain s’engagent bénévolement pour garder la trace des parcours singuliers qui se sont joués sur leur îlot, devenu malgré lui symbole : non pas cent mille migrants, mais Esther Ada, née en 1991, morte noyée et enterrée en 2009 au cimetière de Lampedusa, après des jours de recherche pour retrouver l’identité de son corps échoué. Dans le même sens, notre collègue Joëlle Herren vous rend compte, à travers les portraits de migrants croisés à la frontière serbe, de notre aide humanitaire en cours dans cette région. Aucune « peoplisation » ni de romantisme naïf ici, donc, mais un effort pour garder l’humain au cœur de la réalité.

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Aide humanitaire en Serbie L’exil de ceux qui fuient l’inhumain

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L’invitée Maria Jesus Alonso Lormand, directrice de la solidarité internationale du canton de Genève

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Offrir son aide En panne d’inspiration ou en quête de sens ?

10 Développement des communautés rurales A quoi bon faire un don ? Demandez-lui 12 Brésil : Un rêve dans le désert vert 16 Actuel et agenda

Notre campagne nationale, illustrée cette année par le travail de l’EPER au Brésil, vous propose la même démarche : comprendre les enjeux généraux de l’accès à la terre, vérifier l’impact de nos projets sur plusieurs milliers de familles, en gardant présent à l’esprit qu’il s’agit d’autant de destins particuliers. Des chiffres certes, nécessaires à l’analyse, mais aussi Cido, dont vous êtes invités à découvrir la vie et le travail. Rappeler la singularité d’une personne, c’est veiller à sa dignité mais renforcer aussi nos raisons d’agir : à la démotivante généralisation « on ne peut pas changer le monde » s’oppose le fait qu’on peut contribuer à changer la vie d’une personne à la fois. Merci de votre précieux soutien et excellente lecture. AGIR N°20 NOVEMBRE 2015 ISSN 2235-0772 Paraît 4 fois par an COUVERTURE PHOTO EPER / Andras D. Hajdu, Une Afghane dans le camp d’Opatoac, d’Opatovac,Croatie Croatie

ÉDITEUR Entraide Protestante Suisse (EPER)

RÉDACTION PHOTO Anne Geiger

TRADUCTION Erika Ozan

RESPONSABLE Olivier Graz

GRAPHISME ET ILLUSTRATIONS superhuit.ch

TIRAGE 13 000 exemplaires

RÉDACTION Joëlle Herren Laufer

IMPRESSION Jordi Belp

ABONNEMENT CHF 10, déduits une fois par an de vos dons

ADRESSE Bd de Grancy 17 bis, Case postale 536, 1001 Lausanne Téléphone 021 613 40 70 Fax 021 617 26 26 www.eper.ch info@eper.ch

CP POUR LES DONS 10-1390-5


AIDE HUMANITAIRE EN SERBIE

L’EXIL DE CEUX QUI FUIENT L’INHUMAIN

En Serbie, des dizaines de milliers de Syriens, d’Afghans, d’Irakiens ou d’autres populations – 140 000 en septembre selon le HCR – transitent pour rejoindre l’Europe. Fuyant principalement la guerre, ces réfugiés sont tous embarqués dans la même galère, chacun avec sa propre histoire. Reportage à la frontière serbo-croate où solidarité et dignité règnent en maître dans cet exode hors du commun. De retour de Serbie et de Croatie Texte : Joëlle Herren Laufer Photo : EPER / Andras D. Hajdu

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AIDE HUMANITAIRE EN SERBIE

Il est 11h30, un bus à deux étages débarque en rase campagne, non loin de la ville serbe de Sid en provenance de Preshevo, la frontière macédonienne. C’est le dix-septième ce matin. Après huit heures de route, les 65 passagers originaires de Syrie, d’Afghanistan, ou d’ailleurs, sont épuisés et affamés. On les enjoint de gagner au plus vite la frontière croate. Ils prennent rapidement de quoi se ravitailler, se soigner ou se vêtir aux stands des organisations humanitaires. Sur Suhaila en fait partie. Cette Syrienne de 30 ans voyage depuis dix jours seule avec ses quatre enfants ainsi que les quatre filles de sa sœur. Au sortir du bus, elle remplit des sacs de vivres : bananes, pommes, pain, barres énergétiques, bouteilles d’eau, serviettes humides, brosses à dents. Elle demande un pantalon pour son garçon de dix ans, prend des collants pour ses fillettes puis installe une couverture par terre pour manger quelque chose avant de traverser la frontière. Avec des gestes sûrs, elle nourrit la plus petite de 3 ans, prend la peine de jeter les déchets à la poubelle, nettoie la bouche de chacun, enfile une jaquette au garçon, attache les cheveux d’une autre. Surtout, ne pas regarder en arrière ni penser à son mari dont elle a perdu la trace. Elle pare au plus pressé. Son arrêt a duré 15 minutes à peine, et les voilà de nouveau en route, rassasiés, propres, couverts, prêts à repartir sourire aux lèvres. Ce pourrait être nous ! « Tous les jours, il y a des enfants et des femmes qui me touchent, témoigne Novitca Brankov, une volontaire distribuant des vivres et des biens de première nécessité pour Ecumenical Humanitarian Organisation (EHO), partenaire de l’Entraide Protestante Suisse (EPER). Impossible d’être indifférent. Ce pourrait être nous ! » Les bus se suivent, déversant les uns après les autres un flot ininterrompu de réfugiés. Plusieurs milliers par jours, tous embarqués dans la même galère, mais chacun avec sa propre histoire.

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Fatimah, une Afghane de 21 ans, est mère d’un petit Hasina de deux ans qu’elle porte sur le ventre. Elle est en route depuis deux mois et rêve de rejoindre la Suède où se trouve son frère. Ils sont six avec son mari, son beau-frère et ses belles-sœurs. Ensemble, ils ont fui Kaboul et les menaces des talibans avec un passage très pénible en Iran. On les retrouvera deux heures plus tard en Croatie, dans un camp de transit militaire clos telle une prison et surveillé par des dizaines d’hommes en uniforme. « Stop ! », « En ligne ! », hurlent-ils afin d’obtenir des files de 50 pour rembarquer les réfugiés dans un bus puis dans un train qui les conduira à la frontière hongroise de Beli Manastir, direction Autriche. Pas question de s’éterniser en Croatie !

Ensemble, on est plus forts ! A l’intérieur, dix jeunes Syriens voyagent avec trois enfants. Ces compagnons d’infortune se sont rencontrés en Turquie : « On a cru mourir en mer, entre la Turquie et la Grèce. Des mafieux nous ont dévalisés sur la route et quand on est arrivé en Serbie, on avait faim mais il n’y avait ni nourriture ni WC. Ensemble, on est plus forts !» Celui qui parle est dentiste. Il a obtenu son diplôme en 2012, mais n’a jamais pu exercer en Syrie, à cause de la guerre. Stress des arrivées nocturnes Retour à la frontière serbo-croate de Sid. Il fait nuit noire. Seuls les stands de quelques ONG encore présentes


« C’est ce que fuient les réfugiés qui doit nous effrayer, et non les réfugiés eux-mêmes. »

Haut : Un groupe de réfugiés passe de Serbie en Croatie. Gauche : Fatimah, une Afghane de 21 ans et son fils Hasina de 2 ans, attendent dans le camp d’Opatovac en Croatie.

éclairent faiblement. Toutes les dix minutes, un bus déverse son lot de réfugiés. Pas moins de 4000 arriveront cette nuit. L’inquiétude est palpable. Des ordres sont hurlés sans forcément être compris. Les gens ont peur de se perdre dans la nuit, et spécialement les parents de jeunes enfants. « Où sommes-nous ? » « Où allons-nous ? » questionnent ces nouveaux arrivants. Il est 21 heures et la température descend à 16°. EHO a démarré la distribution de couvertures depuis deux jours. Il y en a 150 par nuit. « On essaie vraiment de les donner aux plus vulnérables », explique Borka Vrekic, coordinatrice du projet. Un bénévole pousse une femme en chaise roulante, un proche fixe une couverture sur ses genoux. Une bénévole tchèque

passe avec un plateau pour offrir des thés chauds. Ce qui la motive ? Se savoir utile et les sourires qu’elle reçoit en retour. L’entraide entre les gens est incroyable. Tous ou presque voyagent en groupe et prennent soin les uns des autres. Cette solidarité, doublée d’une grande civilité – très rares sont les bousculades - sont tout ce qui leur reste. Objectif : vivre(s) Le surlendemain, le temps s’est gâté. Il a plu cette nuit et un vent froid glace les mains. 4000 personnes ont à nouveau transité par là cette nuit et les couvertures manquaient. Il fait 11°. L’organisation partenaire de l’EPER distribue des pèlerines pour faire face aux pluies intermittentes. Certains réfugiés sont en shorts, d’autres en nu-pieds. Une jeune Somalienne essaie des bottes de pluie, peut-être les premières de sa vie, et jette ses vieilles baskets à la poubelle.

Faites un don !

VOUS VOULEZ AGIR POUR LES RÉFUGIÉS EN FUITE ? L’Entraide Protestante Suisse (EPER) et ses organisations partenaires sur le terrain distribuent des biens de première nécessité et des vivres aux réfugiés ayant fui la Syrie installés au Liban et au Nord de l’Irak, ainsi qu’aux réfugiés en transit pour l’Europe aux frontières serbo-croate et en Hongrie.

Pour soutenir ces actions humanitaires : CP 10-1390-5, mention : « réfugiés dans le monde et en Suisse » Plus d’infos : www.eper.ch/refugies


AIDE HUMANITAIRE EN SERBIE

Tout bien matériel essentiel est bienvenu, mais seuls les objets utiles dans l’immédiat peuvent être conservés. C’est la règle de cet exode, véritable drame humain, où les gens ont tout perdu mais ne peuvent s’encombrer de choses qui ne sont pas strictement indispensables. Il en va de même avec la nourriture. « C’est un défi, explique Borka Vrekic, cela explique pourquoi nous ne distribuons pas des kits complets. Nous préférons laisser les gens prendre ce qu’ils utiliseront réellement pour éviter le gaspillage et la surcharge. » Il est temps pour les réfugiés de s’aligner en rangs de 25 sur deux files pour traverser la frontière sous l’œil des policiers croates. Comment un tel exode peut-il

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« Nous avons quitté Alep quand les bombes russes sont tombées à côté de chez nous. » encore exister au 21ème siècle ? Que vont devenir Sur, Fatimah, et toutes ces personnes sur la route de l’exil ? L’Occident, symbole de liberté, de démocratie, de paix et de travail saura-t-il se montrer à la hauteur de l’idéal qu’il défend ? Comment prouver notre humanité ? C’est ce que fuient les réfugiés qui doit nous effrayer, et non les réfugiés eux-mêmes.

Cette famille voyage depuis une semaine avec un nouveau-né


Adam Attiya, 32 ans

« JE FUIS LA GUERRE ET J’AI PEUR »

Adam Attiya a quitté la Syrie depuis une semaine car il ne pouvait plus supporter l’état de guerre. « J’ai déjà fait mon service militaire, mais si je restais, j’aurais dû accomplir un deuxième service : ils nous attrapent dans la rue pour nous mettre en première ligne pour être tués. Daesh, la milice ou le gouvernement, c’est du pareil au même, ils tuent tous. » Adam vient d’Homs où il travaillait dans l’entreprise familiale de plastique pour fils électriques. « On vivait bien, comme en Europe. » Mais la milice l’a réquisitionnée. Ses parents, ainsi que ses deux sœurs et

deux de ses frères sont restés en Syrie. Sa maman lui manque terriblement. Il a un frère en Allemagne. Il voyage avec une famille d’Alep et ses cinq enfants qu’il a rencontrée sur la route ainsi qu’un couple dont l’homme est en chaise roulante. Leur voyage a été un vrai cauchemar. « Nous avons rencontré des mafieux et le voyage en bateau était terriblement dangereux. « J’ai peur. J’espère que l’Europe sera en paix. »

un bürek, une sorte de feuilleté à la féta, qu’il déguste avec plaisir. « C’est excellent, vous voulez goûter ? On est hyper bien traités ici. Heureusement que c’est gratuit car il ne me reste plus que 100 euros. »

Ils n’ont pas mangé depuis dix heures. A la frontière serbo-croate de Sid, il reçoit

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L’INVITÉE

Maria Jesus Alonso Lormand, Directrice de la solidarité internationale du canton de Genève (SSI)

« NOUS SOMMES SENSIBLES À LA VIABILITÉ DES PROJETS. » Texte : Joëlle Herren Laufer Photos : SSI

Quels sont vos critères de choix pour soutenir des projets ? Nous soutenons des projets portés par des associations genevoises qui sont ­pertinents par rapport aux besoins des populations locales, sans prosélytisme politique ou religieux. Nous sommes aussi sensibles à la viabilité des projets. Il est en effet primordial qu’après trois à cinq ans de soutien, les projets puissent être repris par les autorités ou les communautés concernées.

Le canton de Genève est très soucieux de soutenir des projets de solidarité internationale, d’où vient cette ­vocation  ? La solidarité internationale est très ancrée à Genève, cité qui a vu la signature des Conventions de Genève et la naissance de la Croix-Rouge internationale. Il y a aujourd’hui plus de 300 ONG actives dans le canton, sans compter les missions permanentes auprès des Nations Unies et toute la diaspora présente dans le canton. La loi de la solidarité internationale a été votée en 2001 avec l’adhésion de tous les partis. La ville, les communes et le canton de Genève fournissent d’ailleurs 46% de l’aide apportée par toutes les autres villes et cantons suisses réunis !

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Qu’attendez-vous des ONG que vous soutenez ? Outre la rigueur, la fiabilité et l’impact durable sur le terrain, nous pensons que les associations d’ici ont également une mission d’information et de sensibilisation à Genève sur la situation dans les pays du Sud. Nous soutenons aussi des projets dans des zones de conflits oubliées des médias. Vous devez souvent entendre des critiques sur la coopération internationale ? C’est vrai que certaines personnes se demandent pourquoi nous allouons 16 millions de francs à des projets à l’étranger alors qu’il y a des besoins en Suisse. Mais la majorité de la population genevoise est consciente qu’en améliorant les conditions sur place, on contribue aussi à limiter l’exil. Nous vivons dans un monde globalisé où toute action locale a

des répercussions internationales, et viceversa. Nous n’avons pas la prétention de stopper la pauvreté dans le monde, mais celle d’améliorer la qualité de vie de certaines communautés.

IMPACT DU SSI Directrice de la solidarité internationale du canton de Genève, biologiste de formation spécialisée en santé communautaire, Maria Jesus Alonso Lormand a travaillé de nombreuses années comme coopérante sur le terrain et en Suisse dans des ONG et des organismes internationaux avant de contribuer à la mise en place du service de la solidarité internationale du Canton de Genève (SSI). Le SSI soutient un projet de sécurité alimentaire et de développement durable au Niger de l’EPER depuis 2012. Il a aussi financé un projet d’intégration des Roms en Serbie ainsi que des aides d’urgence humanitaire ponctuelles au Liban et à Gaza. Infos complémentaires : www.ge.ch/solidarite


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Réchauffer les cœurs Le camp de réfugiés de Chatila à Beyrouth abrite plus de 20 000 personnes sur une superficie extrêmement limitée, et leur nombre ne cesse d’augmenter. Depuis le début de la guerre en Syrie, près d’un million de personnes ont fui leur pays pour trouver refuge au Liban. Des familles entières arrivent dans le pays sans rien. L’EPER et son organisation partenaire Najdeh distribuent des biens de première nécessité, dont des couvertures en laine et des poêles pour se protéger du froid en hiver.

Des cochons pour faire tourner l’école Dans les régions rurales dispersées de la Grand’Anse en Haïti l’EPER a construit 29 écoles où étudient aujourd’hui plus de 4000 enfants. Certains membres de la communauté villageoise organisés en comités de parents ont commencé un élevage de cochons afin de financer l’entretien de leurs écoles, du matériel et des uniformes scolaires. Ils sont coachés par des spécialistes de l’EPER pour la construction des porcheries, le soin aux animaux et l’acquisition du fourrage.

Des légumes contre la faim Une aide qui se reproduit Au République Brésil, la loidémocratique prévoit que En les Congo, terres qui ne Kivu sont subit plus du le Nord exploitées les grands prodepuis despar années un confl it. priétaires terriens soient disDes groupes armés incentribuées petits ravagent paysans. dient les aux maisons, L’EPER les soutient les champs, volent ledans bétailleur et lutte pour chassent les obtenir familles un de titre leur foncier et les madomicile. Ellesconseille perdentenleurs tière d’agriculture écologique moyens de subsistance et et de commercialisation. Les doivent repartir de zéro. Une potagers, qui permettent chèvre constitue un point de cultiverpour de sortir nombreuses esdépart de la misère. pèces d’herbes Le lait de de légumes, chèvre nourrit les et de fruits, aux enfants et sonfournissent crottin fertilise paysans et àLorsque leurs familles de les champs. la chèvre quoi sedes nourrir donne petits,etleconstituent cycle contile point dechevreaux départ d’une sécunue et les donnent ritél’espoir alimentaire. de à d’autres familles.

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RURALES DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES

À QUOI BON FAIRE UN A DON ? DEMANDEZ-LUI. DON ?

Au-delà de la carte postale avec ses métropoles trépidantes, ses rythmes de samba et ses plages de sable fin, le Brésil est un pays aux contrastes sociaux extrêmes. Des millions de personnes luttent chaque jour pour leur survie. C’est le cas des petits paysans des zones rurales confrontés à la pauvreté et à la violence. Il leur manque l’essentiel : une terre pour se nourrir ! nourrir ! l’essentiel : perspective ? Comment leur donner une perspective  Comment soutenir ceux qui luttent pour terre ? Par où commencer ? commencer ? leurs droits à la terre ? agir ? A quoi bon ? bon ? Pouvons-nous vraiment agir ?

Nous ne pouvons pas changer le monde, mais la vie d’une personne à la fois. Dans sa campagne 2015, l’EPER illustre comment des communautés du Cerrado au Brésil s’assurent un avenir meilleur

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en harmonie avec la nature. Ces personnes prennent leur destin en main, revendiquent leurs droits et montrent de manière saisissante comment leurs importants efforts portent leurs fruits. Petits moyens, grands effets Le parcours de Cido, petit paysan, est au cœur de la campagne. Son histoire est très représentative des bénéficiaires qui s’impliquent dans les projets de l’EPER. Son témoignage relate comment sa vie et celle de toute sa famille ont changé ces dernières années, quels progrès ont été réalisés et comment l’EPER l’a soutenu. Cido n’est peut-être qu’un exemple parmi tant d’autres, mais si vous vous demandez demandez-lui ! à quoi bon faire un don, demandez-lui  Consultez notre page Internet dédiée à notre campagne, faites la connaissance discutez ! de Cido, posez vos questions, discutez  Et si vous êtes convaincu(e), agissez, vous aussi, avec votre don pour que de grands effets puissent s’accomplir.

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DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES  BRÉSIL

UN RÊVE DANS LE DÉSERT VERT Texte : Hanspeter Bigler Photo s : Christian Bobst

Par la vitre de la jeep, les troncs se suivent et se ressemblent, telle une armée de petits soldats en rangs. De l’eucalyptus à perte de vue. La poussière des pistes automobiles qui séparent la forêt en plusieurs parcelles remplit l’air d’un étouffant voile rouge. On ne se sent pas dans une forêt, mais en pleine tempête de sable. Et l’impression ne trompe pas, cet endroit sera bientôt un véritable désert. « Nous voici au paradis de l’eucalyptus », dit Vicente Puhl, directeur pays Brésil de l’EPER, qui nous accompagne. Les « déserts verts », surnom donné aux monocultures d’eucalyptus, se propagent dans la région de Minas Gerais et couvrent déjà 50 000 km2. C’est une entreprise florissante, car les arbres poussent vite, ce qui promet des bénéfices rapides. Les troncs sont abattus

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après seulement cinq à sept ans. De nouveaux arbres sont replantés. Après trois générations d’arbres, les sols sont épuisés. Biodiversité menacée Notre route nous conduit dans le Cerrado, région d’action de l’EPER. Au cœur du Brésil, cette savane abrite la biodiversité la plus riche du monde et s’étend sur plus de deux millions de kilomètres carrés, soit à peu près la taille de l’Alaska. Elle n’est pas seulement le deuxième plus grand écosystème du Brésil après la forêt tropicale amazonienne, mais aussi le réservoir d’eau le plus important du pays. Pourtant, le Cerrado est très menacé par le besoin expansionniste des grands projets agro-industriels. Avec ses surfaces souvent plates et ses plateaux peu boisés, il est très

L’eucalyptus à perte de vue : les « déserts verts » du Cerrado


facile à débroussailler. Environ deux tiers ont déjà été incendiés ou défrichés. Les monocultures de soja, de sucre de canne et surtout d’eucalyptus ont remplacé la végétation autrefois variée. Les eucalyptus sont transformés sur place en charbon de bois pour les industries minière et sidérur-

La biodiversité et le fragile écosystème du Cerrado sont détruits par les monocultures gique. Par ailleurs, la pâte d’eucalyptus est exportée et utilisée pour la fabrication du papier toilette, des mouchoirs en papier ou des couches. L’eucalyptus est présent dans nombre de ces produits afin de les rendre plus doux. Déménagement forcé Dans de nombreux cas, les communautés traditionnelles du Cerrado se voient privées des terres qu’elles cultivent depuis des générations par les grandes exploitations d’eucalyptus. Les petits paysans

locaux ont été écartés des hauts plateaux où d’importantes surfaces sont désormais destinées à la culture de l’eucalyptus et se sont retranchés dans les vallées situées plus bas. Et même ici, leur survie est menacée : les monocultures d’eucalyptus ont des effets dévastateurs sur le fragile écosystème du Cerrado. Le niveau des nappes phréatiques baisse et des fleuves entiers s’assèchent à cause du fort besoin en eau des arbres. Les villages dans les vallées ne sont alors plus approvisionnés en eau. Par ailleurs, les monocultures détruisent la biodiversité de la région. Hormis l’eucalyptus, plus rien ne pousse. Des pesticides se retrouvent ensuite dans l’eau et donc dans la chaîne alimentaire où se trouvent à l’extrémité de laquelle se trouvent les petits paysans résidant entre les hauts plateaux. Vincente explique : « Bien que les communautés traditionnelles soient reconnues juridiquement et qu’une terre leur ait été attribuée, les grandes entreprises ne se gênent pas pour accaparer leurs terres. C’est un enjeu colossal des zones rurales du Brésil. »

BRÉSIL LE CERRADO SE TROUVE AU COEUR DU BRÉSIL

COLOMBIE ÉQUATEUR BRÉSIL

PÉROU

BOLIVIE

PARAGUAY ARGENTINE

204 MILLIONS Population du Brésil (2015)

10,4 millions

Individus touchés par la pauvreté

Le Brésil est marqué par d’importantes inégalités sociales et économiques. Selon les informations du gouvernement, un tiers des Brésiliennes et des Brésiliens vit en dessous du seuil de pauvreté. L’écart entre les pauvres et les riches va de pair avec des différences régionales et la discrimination de grands groupes de population. Près de 60% des habitantes et habitants de zones rurales sont pauvres.

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L’IMPACT DE L’EPER EN CHIFFRES Nous ne pouvons pas changer le monde, mais la vie d’une personne à la fois : les progrès réalisés ces dernières années au Brésil grâce aux projets de l’EPER.

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ENVIRON Nombres de Brésiliennes et Brésiliens qui ont pu augmenter leurs revenus grâce aux projets de l’EPER entre 2010 et 2014.

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ENVIRON Nombre de familles brésiliennes qui ont accédé à la terre grâce au soutien de l’EPER entre 2010 et 2014.

REAL 4

MILLIONS Soutien de l’EPER par an pour les petits paysans au Brésil, au travers de différents projets. (soit plus de CHF 1 million)

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Nous atteignons la ville d’Americana où nous sommes accueillis par Cido et sa famille. Aparecido Alves de Souza, dit Cido, vit ici depuis 15 ans. Autrefois paysan sans terre, il rêvait de cultiver sa propre terre et de pouvoir enfin subvenir aux besoins de sa famille. Cido arriva en septembre 2000, accompagné d’autres paysans comme lui, et décida d’occuper une parcelle. Conformément à la constitution brésilienne, la terre qui n’est pas utilisée de manière productive peut être redistribuée. Lorsque des petits paysans exploitent des parcelles inutilisées, ils peuvent revendiquer légalement les droits d’utilisation pour ladite terre. L’Etat dédommage ensuite les anciens propriétaires. Mais ces derniers s’opposent souvent, légalement et parfois aussi violemment, à cette redistribution.

10 % de la population la plus riche possèdent 75 % des ressources nationales

Modèle alternatif de développement au Cerrado Dans le cas d’Americana, la terre appartenait à un grand propriétaire terrien qui ne l’exploitait pas et n’avait aucun autre projet pour celle-ci. Néanmoins, la transmission fut un long processus car les autorités étatiques défendaient l’idée qu’un défrichage était indispensable pour une exploitation productive au Cerrado. Les petits paysans d’Americana voulaient leur prouver le contraire. L’organisation partenaire de l’EPER « Centro de Agricultura Alternativa » (CAA) leur a dispensé des formations en agroécologie afin de leur permettre de développer un modèle d’exploitation du Cerrado en harmonie avec la biodiversité existante et les conditions naturelles. Les paysans se sont regroupés en coopérative pour commercialiser leurs produits. « La coopérative renforce les territoires traditionnels, explique Cido. En parallèle,

elle aide à valoriser les fruits qui poussent naturellement ici, ce qui permet d’assurer un moyen de subsistance des familles de paysans afin qu’elles puissent continuer à vivre ici et protéger leur terre. » Aujourd’hui, 70 familles de petits paysans, autrefois sans terres, vivent dans la ville d’Americana. Les premières années d’occupation de la terre ont été marquée par de très grandes privations : les familles vivaient dans de minuscules huttes de paille et devaient parcourir trois kilomètres jusqu’au prochain point d’eau. Il n’y avait aucune infrastructure, ni routes, ni électricité. Le soutien de CAA a été primordial. Le centre les a aidés à s’organiser en tant que communauté. Dorénavant, les fruits du Cerrado leur offrent la possibilité de se construire leur propre avenir. Cido détaille le modèle alternatif de développement que la coopérative a mis en place : « Nous travaillons à la sauvegarde du Cerrado en cultivant durablement la terre de manière agroécologique et en respectant la biodiversité. Nous cueillons les plantes et les fruits sauvages et plantons et entretenons aussi des plantes du pays afin de diversifier notre production. » Pharmacie à portée de main La cueillette génère près de 40 % du revenu des familles. Elei, la femme de Cido, raconte qu’elle ne connaissait autrefois


pas les plantes du Cerrado. Aujourd’hui, elle cultive environ 60 espèces de plantes sur ses terres. Et CAA donne des formations pour fabriquer ses propres médicaments à partir de ces plantes. « Le Cerrado est devenu notre pharmacie à deux pas de la maison ! Nous créons ensemble des remèdes homéopathiques. Quelle richesse ! ». « Une volonté à toute épreuve ! Ces personnes ont su développer un mode de vie respectueux de la nature et ont pu prouver au gouvernement brésilien qu’il est possible d’exploiter durablement le Cerrado », s’enthousiasme Vicente. Un vrai défi alors que tous étaient d’avis que le Cerrado ne pouvait être exploité de manière productive qu’au moyen de monocultures. L’EPER et son partenaire mettent à profit leurs contacts avec les autorités afin d’amorcer un changement dans les mentalités. Quant à Cido et à son épouse, ils aimeraient que leurs enfants puissent étudier pour poursuivre leur travail et leur combat de sauvegarde du Cerrado.

RÉFORME AGRAIRE AU BRÉSIL – UNE PROMESSE NON TENUE Alors que 4,8 millions de familles sont sans terres, environ 10 % de la population possèdent 80 % des terres. La nécessité d’une réforme agraire figure dans la constitution brésilienne de 1988 : les terres inexploitées, soit environ 180 millions d’hectares selon les statistiques officielles, doivent être soumises à expropriation et redistribuées aux familles sans terres. L’ancien président Lula da Silva avait promis une réforme agraire. Malgré quelques progrès réalisés aucune grande percée n’a eu lieu. Avec Dilma Rousseff, le nombre d’expropriations et donc de redistributions a encore diminué car il privilégie l’agrobusiness pour accroître la part des exportations

agraires. Les aliments de base autrefois cultivés (haricots, riz, manioc) ont été remplacés par les cultures de soja et de maïs (fourrage et production de viande), de sucre de canne (production d’éthanol) ou d’eucalyptus (industrie de la cellulose). De nombreux sans terres ont recours à l’aide d’urgence : ils occupent des terres en jachère pour obtenir de force une expropriation. Ils y construisent des campements provisoires et tentent d’obtenir une expropriation forcée par le biais du tribunal. Le processus dure souvent plusieurs années jusqu’à l’expropriation légale publique et l’implantation définitive. Et là encore ces familles sont confrontées à de rudes mises à l’épreuve.

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ACTUEL

AGENDA Culte « La terre en partage » au Brésil

PETIT LEXIQUE DE L’ASILE

Présentation du travail de l’EPER auprès des petits paysans qui luttent pour une vie autonome et digne dans la région du Cerrado, suivie d’un repas de soutien

75 notions clés en bref

PETIT LEXIQUE DE L’ASILE Au cœur de l’actualité, l’asile soulève passions et controverses. Permis F, NEM (non-entrée en matière), aide d’urgence, autant de notions que l’on croit connaître mais qui sont souvent utilisées à mauvais escient, ce qui rend toute discussion argumentée difficile. L’EPER propose un lexique qui met les choses à plat avec 75 notions clés, définies avec précision et de manière accessible pour des non-spécialistes. Il s’agit d’une réactualisation de l’édition de 2013 qui tient compte de l’évolution de la pratique et de la jurisprudence. L’EPER espère ainsi contribuer à une discussion mieux informée et plus sereine sur la question. Petit lexique de l’asile – 75 notions clés en bref, en français ou allemand, CHF 10 Disponible sur commande : www.eper.ch/lexique-asile, 021 613 40 70 ou via info@eper.ch

INFOSUISSE 50+ ABORDE LE FRANÇAIS PAR L’ACTION Dernier né à l’EPER, InfoSuisse 50+ est un projet pilote visant l’intégration des personnes migrantes vieillissantes récemment arrivées en Suisse. Le français en action est au cœur de cette approche. Pendant 12 semaines, les participants bénéficient de cours de français intensifs portant sur la santé, le logement, le voisinage, le travail, la retraite, etc. sous la houlette de deux enseignantes spécialisées. L’idée est d’aborder des ­informations utiles pour la vie quotidienne. Et pour ce faire, les cours en classe sont doublés de sorties ou de visites qui concrétisent les apprentissages. Lors d’une sortie à la gare, les bénéficiaires ont par exemple appris à prendre un billet de train. Au cœur de cette mesure se trouve l’empowerment, à savoir le renforcement des ressources personnelles des migrants.

29 NOVEMBRE 2015, 10H Temple d’Yverdon. Contact : Guillaume N’Dam, 079 600 80 84

Célébration œcuménique nationale – Objectif terre : mission possible Commémoration des Objectifs du Millénaire et du Développement organisée par le Conseil des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud et les œuvres d’entraide chrétiennes 6 DÉCEMBRE 2015, 18H Cathédrale de Lausanne. Contact : Guy Barblan, 021 634 33 32

Comment l’EPER apporte son aide aux petits paysans Conférence sur les activités de l’EPER en général et auprès des petits ­paysans dans le cadre du développement des communautés rurales 11 FÉVRIER 2016, 18H30 Deutschsprachige Kirchgemeinde Villamont, Lausanne. Contact : Claudia Rojas, 079 224 44 98 18 FÉVRIER 2016, 14H30 Seniors de la Tour-de-Peilz (lieu à déterminer). Contact : ­Contact : Idelette Carrard, 079 632 74 11 ou 021 944 57 45

ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE Secrétariat romand Bd de Grancy 17 bis Case Postale 536 1001 Lausanne

Tél. +41 21 613 40 70 info@eper.ch www.eper.ch CP 10-1390-5


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