FÉVRIER 2016
AGIR LE MAGAZINE DE L'ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE
DOSSIER CONGO
L’EPER REFUSE DE BAISSER LES BRAS
INDONÉSIE Dix ans après la catastrophe INTÉGRATION DES RÉFUGIÉS Des cours de français pour séniors
ÉDITORIAL
À QUOI BON ?
Philippe Bovey Secrétaire romand
« Le mieux est l’ennemi du bien », dit la sagesse populaire. D’une certaine manière, cette vision pragmatique des choses décrit bien l’approche de l’EPER. Notre campagne de fin 2015, qui vous a permis de faire connaissance avec le paysan brésilien Cido, l’a en effet dit en d’autres termes : « on ne peut pas changer le monde entier, mais la vie d’une personne à la fois ». Question de ne pas diluer un destin singulier dans un discours trop général bien sûr, mais question de motivation à agir aussi et à ne pas céder au fatalisme avant d’avoir tenté quelque chose.
DOSSIER THÉMATIQUE 10 République démocratique du Congo L’EPER refuse de baisser les bras au Congo 12 Les invités : Simon Engeli et Andrea Hämmerle Un voyage vécu comme une expérience choc 14 Rescapée de l’enfer
Face à l’ampleur des injustices et des catastrophes qui frappent le monde, la tentation de se résigner est en effet forte. À quoi bon ? Notre chargé de programme pour la RDC, Thierry Pleines, parle ainsi d’une « Congo fatigue » menaçant les personnes qui s’engagent dans le pays pour en améliorer les conditions de vie. Tout le monde se souvient également des ravages extraordinaires causés par le Tsunami de 2004, provoquant plus de 250 000 morts du Sri Lanka à l’Indonésie.
DANS CE NUMÉRO
Face à l’ampleur de pareils problèmes, le danger est de vouloir faire trop bien – aider toutes les victimes – et de se condamner ainsi par avance à l’inaction ou la résignation. L’EPER s’est contentée de faire bien, concentrant son aide sur quelques régions de l’est de Sumatra. Au moment de quitter l’Indonésie, plus de dix ans après, elle laisse derrière elle des communautés non seulement rétablies, mais renforcées et mieux préparées à une éventuelle catastrophe à venir (voir pp. 3-5).
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Aide humanitaire Le travail en Indonésie s’achève avec succès
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Intégration Il n’y a pas d’âge pour apprendre !
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Parrainages Etre marraine ou parrain, c’est s’engager de manière durable !
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Pour faire face au drame que vivent les réfugiés, le mieux est également l’ennemi du bien. La recherche d’une improbable solution politique globale sert depuis des mois de prétexte à tous les blocages sur le terrain, au propre comme au figuré. Pendant ce temps, l’EPER se contente de faire au mieux, par exemple en proposant des cours de français en action à des réfugiés syriens de plus de 50 ans qui viennent d’arriver en Suisse : on ne peut pas changer le monde entier, mais la vie d’une personne à la fois. L’article de Joëlle Herren Laufer sur notre projet « InfoSuisse 50+ » vous montre très concrètement ce que ces changements veulent dire. Merci de votre précieux soutien et excellente lecture.
AGIR N°21 FÉVRIER 2016 ISSN 2235-0772 Paraît 4 fois par an COUVERTURE PHOTO
ÉDITEUR Entraide Protestante Suisse (EPER)
RÉDACTION PHOTO Anne Geiger
TRADUCTION Erika Ozan
RESPONSABLE Olivier Graz
GRAPHISME ET ILLUSTRATIONS superhuit.ch
TIRAGE 13 200 exemplaires
RÉDACTION Joëlle Herren Laufer
IMPRESSION Jordi Belp
Annelies Hegnauer Régine avec sa fille Nodja, Nord Kivu, RDC
ABONNEMENT CHF 10, déduits une fois par an de vos dons
ADRESSE Chemin de Bérée 4A Case postale 536 1001 Lausanne Téléphone 021 613 40 70 Fax 021 617 26 26 www.eper.ch info@eper.ch
CP POUR LES DONS 10-1390-5
AIDE HUMANITAIRE
LE TRAVAIL EN INDONÉSIE S’ACHÈVE AVEC SUCCÈS
L’EPER a clos ses projets d’aide sur l’île de Nias et dans les régions de Padang et Pariaman (Sumatra occidental) mis en œuvre après le tsunami de décembre 2004 et le séisme de mars 2005. Partis d’une aide humanitaire, ces projets ont abouti à un travail de construction et de prévention des risques couronné de succès. Texte : Judith Macchi Photos : EPER/Annette Boutellier
Il y a plus de dix ans, les habitantes et habitants de Nias en Indonésie ont subi des catastrophes à deux reprises. Il y a d’abord eu le tsunami de décembre 2004, suivi, en mars 2005, d’un séisme de magnitude 8,7 qui a achevé de détruire ce qui avait été épargné. Aujourd’hui, la vie sur l’île de Nias a repris son cours, notamment grâce aux nombreuses actions d’aide menées par des organisations internationales et locales. L’EPER et son organisation partenaire Holianaa ont largement contribué aux évolutions positives de six villages situés sur les côtes nord-ouest de Nias.
Groupes de crédit et d’épargne L’EPER a agi en deux temps. Elle a d’abord distribué des kits d’aide d’urgence immédiatement après la catastrophe. A partir de 2006, elle a commencé à réhabiliter les bases de subsistance économique des familles bénéficiaires et à les améliorer durablement avec son organisation partenaire Holianaa. Les femmes ont été encouragées à créer des petits commerces pour obtenir un revenu supplémentaire et s’assurer une subsistance. Pour garantir le capital nécessaire à la formation d’entreprises, des groupes d’épargne et de crédit
ont été formés à l’échelle du village. Les femmes particulièrement pauvres ont reçu un capital de départ qu’elles devaient rembourser à moitié. De plus, les membres des groupes d’épargne et de crédit ont été formés à la comptabilité, à l’agriculture écologique et à l’élevage. Les femmes et les hommes ont également été sensibilisés aux questions d’égalité des sexes lors de séances communes. Capital de départ et formation pour les femmes L’évaluation finale des projets de l’EPER a montré que de nombreuses femmes qui ont reçu dans le cadre du projet un capital de départ pour former une entreprise ainsi qu’une formation en ce sens exploitent toujours avec succès leur petite entreprise, trois ans après la fin du projet. Aujourd’hui, elles élèvent des porcs, vendent des légumes, du cacao ou du caoutchouc ou sont à la tête de leur propre magasin. Asma, 38 ans et mère de six enfants, gère son petit commerce. Elle élève des poules et cultive des fruits et des légumes qu’elle vend ensuite sur le marché. Pour démarrer
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AIDE HUMANITAIRE
INDONÉSIE L’INDONÉSIE EST LE PLUS GRAND ETAT INSULAIRE DU MONDE
INDONÉSIE
CAMBODGE VIETNAM
PHILIPINNES
MALAISIE
INDONÉSIE
PAPOUASIE NLLE GUINÉE
AUSTRALIE
17 508 Nombre d’îles
240 millions Population indonésienne
Située sur la ceinture de feu à la frontière de plusieurs plaques tectoniques, l’Indonésie est particulièrement sensible aux catastrophes naturelles dévastatrices comme les tsunamis, séismes et éruptions volcaniques. La population doit également s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Chaque année, des centaines de personnes perdent la vie suite à des inondations et des glissements de terrain, et des milliers se retrouvent sans-abris. Les récoltes sont systématiquement endommagées par les fortes précipitations et les sécheresses.
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Les maisons détruites lors du séisme de 2009 ont été reconstruites grâce au soutien de l’EPER.
Aujourd’hui, dans de nombreuses familles des villages que l’EPER a pris sous son aile, les femmes et les hommes subviennent conjointement aux besoins de la famille et prennent ensemble les décisions qui la concerne. Certains couples vont même jusqu’à se répartir les tâches domestiques et l’éducation des enfants. Dans la plupart des cas, le revenu supplémentaire est alloué au financement des études des enfants dans l’espoir qu’ils aient une vie meilleure.
INDIEN
THAILANDE
son activité, elle a emprunté de l’argent au groupe d’épargne. Elle a suivi des cours dispensés par Holianaa pour apprendre à exploiter son élevage de volaille et cultiver des légumes et des fruits. « J’ai aussi appris comment fonctionner au sein d’une coopérative » raconte-t-elle. Avec son mari pêcheur, ils gagnent environ CHF 150 francs par mois qu’ils utilisent pour assumer les frais courants et la formation de leurs enfants.
Prévention des catastrophes La vie a également changé après le terrible séisme qui a frappé les régions de Padang et Pariaman fin septembre 2009. A l’époque, les habitantes et habitants pensaient encore qu’il s’agissait d’un châtiment divin. Aujourd’hui, ils savent que les séismes sont des évènements n aturels qui ne peuvent être empêchés, mais auxquels il est possible de se préparer. De par sa situation géographique aux confins des plaques tectoniques dans la ceinture de feu du Pacifique, l’Indonésie est particulièrement menacée par des tremblements de terre, des tsunamis et des éruptions volcaniques. La population locale doit donc être prête à tout moment à affronter une nouvelle catastrophe. Le gouvernement indonésien l’a également reconnu et a élaboré, en 2007, un plan détaillé en matière de prévention des catastrophes. Ce plan prévoit la mise en œuvre dans chaque commune de mesures de préparation correspondant aux principaux risques. Toutefois, les districts manquent de moyens et de savoir-faire pour mettre en œuvre cet objectif ambitieux. Déterminer les dangers et réagir Dans six villages, l’organisation partenaire de l’EPER, Lembaga Pengkajian dan Pemberdayaan Masyarakat (LP2M) a pu
montrer l’exemple en matière de prévention des catastrophes et mettre sur pied des structures durables. Dans un premier temps, LP2M a analysé et cartographié avec la population locale les dangers pour chaque commune. Un plan de mesures a ensuite été conçu pour chaque village. Des pentes raides ont été reboisées avec des vétivers, pour empêcher l’érosion des sols grâce à leurs longues racines et prévenir ainsi le risque de glissement de terrain. Des comités villageois prêts à agir rapidement Un comité d’intervention en cas de catastrophe a été formé dans chacun des six villages. Avec 12 à 25 membres de professions et d’âges différents, les comités sont, en cas de catastrophe, responsables de la protection de la population de leur village. Une formation complète leur a été dispensée dans les domaines suivants : recherche et sauvetage, premiers secours, installation et entretien d’un camp d’urgence, appréciation de
« JE ME SENS PLUS EN SÉCURITÉ ET À MÊME D’AIDER LES GENS » Linda Astuti habite avec sa famille dans le village de Kampung Bonai, au nord de Padang (Sumatra occidental), frappé de plein fouet par le séisme de 2009.
la situation et communication avec les services gouvernementaux responsables. Ils disposent de l’équipement nécessaire pour agir rapidement et efficacement en situation de crise: équipements radio, etc. Des exercices pour les cas critiques La population villageoise s’entraîne régulièrement à réagir en cas de crise. Un séisme est simulé. Au point central d’évacuation, un camp d’urgence est installé en peu de temps, les blessés sont soignés et les disparus recherchés. Aujourd’hui, chacun sait ce qu’il doit faire en cas d’urgence afin de se mettre en sécurité le plus vite possible. Grâce au projet de l’EPER et LP2M, les villages sont aujourd’hui prêts à se prendre en charge après une nouvelle catastrophe le temps que les principaux secours extérieurs arrivent. Cette prévention permettra à l’avenir de sauver des vies en cas de crise.
Comment avez-vous vécu le séisme ? La catastrophe nous a particulièrement touchés, ma famille et moi, aussi bien sur le plan économique que psychologique Notre maison a été complètement détruite. J’étais très choquée. Après environ trois jours, je suis sortie de ma léthargie et j’ai pris part aux actions d’aide pour notre village. M’occuper m’a aidée à surmonter le traumatisme et le sentiment de panique développés après la catastrophe, même si, bien entendu, la vie n’était plus la même. Heureusement, l’EPER et LP2M nous ont soutenus. Je suis devenue coordinatrice communautaire et j’ai aidé lors de la distribution de kits humanitaires. Quelle est votre situation actuelle ? A côté de mon rôle de coordinatrice, je suis membre d’un programme étatique pour le développement des villages. De plus, avec mon conjoint, nous avons ouvert un petit restaurant « Awak Juo ».
Photo : EPER/Rolf Schleyer
Comment vivre en Indonésie sachant que le risque de catastrophe est omniprésent ? Les connaissances qui nous ont été transmises via le programme de l’EPER et LP2M nous ont aidés à comprendre les catastrophes naturelles. Aujourd’hui, nous nous sentons davantage en sécurité, car nous savons comment réagir en cas de problème et où se trouve le point de rassemblement. Concrètement, qu’avez-vous appris aux formations de prévention des catastrophes ? J’ai appris à donner les premiers secours, mettre en place un camp d’évacuation, mettre sur pied une cuisine d’urgence et gérer un service de coordination. Actuellement, je suis responsable de la structure du comité de prévention des catastrophes de Kampung Bonai. Pensez-vous que votre village sera mieux armé face à un séisme ? Personne ne sait quand aura lieu la prochaine catastrophe et si nous y survivrons. Tout cela est entre les mains de Dieu. Mais les explications, les informations, les formations et les simulations nous ont permis de mieux connaître et comprendre les menaces que représente une catastrophe naturelle. Avec les connaissances et les compétences que je possède maintenant, j’ai gagné en confiance et je me sens plus en sécurité et à même d’aider les autres en cas de danger.
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INTÉGRATION
IL N’Y A PAS D’ÂGE POUR APPRENDRE ! InfoSuisse 50+, un projet pilote destiné aux seniors nouvellement arrivés en Suisse par le biais de l’asile, propose des cours de français intensifs en action pour approcher la réalité helvétique de manière pratique. Texte : Joëlle Herren Laufer Photos : EPER/ Olivier Cosandey
Miad, Ina, Feda et Opha ont plus de 50 ans. Ces Syriennes et Syriens sont arrivés en Suisse ces deux dernières années. Comme eux, nombre de personnes réfugiées ou admises provisoirement ont été parachutées dans le canton de Vaud ou ailleurs et manquent cruellement de repères. Certaines n’avaient à la base aucune notion de français, d’autres l’ont appris il y a si longtemps que leur niveau est insuffisant pour se débrouiller dans la vie de tous les jours.
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Le Bureau vaudois pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) a approché l’EPER pour savoir si ces personnes pouvaient intégrer le projet Age et Migration. Etant donné qu’elles étaient là depuis peu de temps, l’œuvre d’entraide s’est demandé quelle pourrait être la mesure la plus adéquate pour intégrer cette population de seniors. L’EPER a alors entrepris une analyse des besoins tant auprès de bénéficiaires de l’EVAM que dans des associations regroupant des
émigrés venant d’Orient. « Ce qui nous a frappé, c’est leur volonté acharnée d’apprendre la langue et de trouver un emploi pour ne pas vivre aux crochets de la société et reprendre le contrôle de leur vie », explique Elma Hadzikadunic, responsable du projet Age et Migration. Motivés à s’intégrer L’étude a montré que nombreuses étaient les personnes désireuses de participer davantage à la société, que ce soit à
« Nous avons beaucoup appris mais nous n’aimerions pas nous arrêter là ! » travers d’une activité professionnelle ou le bénévolat. « Etant donné leur âge, il est peu probable qu’elles puissent trouver du travail. Nous avons donc cherché à mettre sur pied une mesure qui pourrait leur permettre d’être plus autonomes, tant au niveau de la langue que de la vie courante, pour travailler leur intégration sans nécessairement passer par la case travail », poursuit Elma Hadzikadunic. C’est ainsi qu’est née l’idée du projet InfoSuisse 50+, renforcé par l’expérience positive du projet InfoSchweiz géré par l’EPER dans le canton de Berne depuis 2014. Ce projet pilote propose des cours intensifs de français en action sur 12 semaines. Chaque semaine, un nouveau thème utile au quotidien est abordé avec les participantes et participants sur trois demi-journées. « Pour aborder le thème de la mobilité, nous avons élaboré tout un matériel didactique pour pouvoir s’orienter dans la rue, lire un horaire ou acheter un billet. Et puis, pour concrétiser le tout, nous sommes partis tous ensemble à la gare prendre un billet de train pour Renens », explique Valéria Veronesi, l’enseignante. Les notions sont rapidement intégrées, car directement employées en situation. Classes studieuses et participantes Dans la salle de classe, l’ambiance est gaie, les rires fusent et il y a beaucoup d’interactions entre les participants et l’enseignante. Un Syrien et un Arménien se taquinent sur des manières différentes de lire un chiffre. Les participants – dix par classe – sont très motivés et prennent des notes. Joseph, un ancien banquier de 76 ans arrivé en Suisse il y a seulement six mois, fait office de traducteur pour ses pairs. Son français est impressionnant et l’enseignante est contente de pouvoir compter sur lui pour traduire certaines notions.
Cette approche condensée du français en action permet d’acquérir rapidement des notions tout en offrant une meilleure connaissance du fonctionnement des institutions et de la société d’accueil. Des modules informatiques sont également proposés. En fonction des thématiques, des visites sont organisées pour illustrer des notions vues en cours. Le groupe s’est par exemple rendu chez un paysan de Cheseau pour aborder le thème de la nutrition ou à Pro-Senectute pour parler retraite. « Nous avons été très bien accueillis à chaque visite. J’ai été touché de voir le nombre de bénévoles qui se mobilisaient pour nous accompagner auprès de ces associations », témoigne un participant. (Re) mise en route « Au-delà du cours, nous essayons de travailler avec les participantes et participants pour leur donner des pistes pour leur avenir, explique Marc Caversazio, coordinateur du projet. Ce n’est bien évidement pas en 12 semaines que nous pouvons
changer leur vie, mais nous essayons de les accompagner pour qu’ils soient mieux informés, mieux équipés pour affronter le quotidien et autonomes pour se prendre en charge, trouver leur place dans la société et y participer activement. » Début décembre, deux classes de dix élèves viennent d’achever leur dernière leçon au terme d’un trimestre de cours. Le bilan est très positif. Ils ont beaucoup aimé les sorties, en particulier le module « Découverte de la Suisse » avec une excursion à Berne, mais aussi les visites d’institutions. « Nous avons beaucoup appris, mais nous n’aimerions pas nous arrêter là ! On aimerait pouvoir approfondir la grammaire française, développer notre vocabulaire. » Inutile de dire que ces cours ont non seulement permis aux bénéficiaires de sortir de leur isolement, mais aussi de tisser des liens. Joseph, le doyen du groupe, explique qu’ils vont continuer à se voir : « Vous comprenez, on est devenu une famille ! Et Valéria, notre professeure, est l’une des nôtres ! »
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PARRAINAGES
NOUVEAU : 12 CAUSES À CHOIX POUR UN ENGAGEMENT DURABLE !
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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
L’EPER REFUSE DE BAISSER LES BRAS AU CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO LA RDC EST LE DEUXIÈME PLUS GRAND PAYS D’AFRIQUE
Dans l’est du Congo, l’EPER et ses partenaires locaux évoluent dans une situation complexe et instable. La criminalité augmente, les kidnappings de personnel local sont fréquents, des groupes armés d’origine inconnue apparaissent çà et là, sans parler du risque d’éruption volcanique. Comment travaille l’EPER dans ce contexte ? Texte : Thierry Pleines, chargé de programme RDC Photos : Panos Pictures /James Oatway
RD CONGO
Un dimanche matin d’octobre 2015, sur une piste caillouteuse du Nord-Kivu. Deux minibus transportent 17 enquêteurs d’une association avec laquelle collabore l’EPER. Soudain des hommes armés bloquent le passage, font descendre tout le monde, laissent partir les deux femmes mais gardent les hommes, exigeant une rançon. INDIEN
SOUDAN RÉP. CENTRE AFRICAINE
GABON RÉPUBLIQUE DU CONGO
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (NORD KIVU / SUD KIVU)
OUGANDA KENYA
TANZANIE
2 344 860 Surface en km2
La situation sécuritaire au Nord-Kivu, tout à l’est de la gigantesque République Démocratique du Congo (RDC), est délicate et mouvante. Les partenaires congolais de l’EPER affrontent quotidiennement le dilemme d’accomplir leur travail tout en s’exposant au danger, ou de rester au bureau et se sentir inutiles. D’un jour à l’autre une zone devient inatteignable et il faut évacuer le personnel.
Après des décennies de surexploitation, de corruption, de guerre et d’accroissement démographique continu, le pays compte aujourd’hui parmi les plus pauvres du monde malgré sa richesse en matières premières. La province du Kivu est particulièrement touchée par la pauvreté.
« Congo fatigue » Dans cette zone sujette aux bouleversements fréquents des alliances politiques et ravagée par des conflits faisant des centaines de milliers de victimes, des dizaines de groupes armés font la loi, vivant du racket et de la « protection » des zones minières. L’armée officielle ne maîtrise qu’une petite partie du territoire et constitue elle-même un facteur d’instabilité.
ANGOLA
ZAMBIE
80 MILLIONS Population en RDC
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Nombre de diplomates et de personnes impliquées dans le développement se sont découragés et ont contracté la « Congo fatigue ». Cette lassitude s’explique par les violences absurdes et répétées, notamment à l’encontre des femmes, par le fait de ne plus savoir « par où (re)commencer », par le manque de forces politiques intègres, et par l’immensité du pays et la complexité des tensions ethniques et économiques qui débordent sur les pays voisins. Même la MONUSCO, la plus grande opération de Casques bleus de l’ONU, s’y est enlisée. La tension monte A l’approche de l’élection présidentielle de 2016, plusieurs signes indiquent que le risque d’un nouveau conflit armé croît. En RDC, comme dans de nombreux pays voisins, la vie politique se cristallise autour du règne des présidents, prêts à tout pour perpétuer leur régime. Même les puissances étrangères autrefois impliquées en RDC n’ont plus de prise, preuve en est l’arrestation récente d’un officiel américain. L’accès au très lucratif minerai congolais constitue une cause majeure d’instabilité. Les conditions de travail y sont abomi-
nables, des groupes armés et des politiciens y puisent la source de leurs financements, alors que des multinationales, parfois basées en Suisse, font de juteuses affaires. Facteurs d’espoirs On dénote toutefois quelques lueurs d’espoir. Début 2015, la population congolaise s’est mobilisée de manière pacifique et courageuse pour empêcher la modification de la Constitution et ainsi empêcher le Président Kabila de prolonger son mandat. Par ailleurs, le potentiel agricole est énorme : des sols volcaniques fertiles, des pluies favorables, des paysans expérimentés. Ainsi, en 2014-2015, les récoltes ont été abondantes grâce à une relative trêve armée. Réorientation des projets Avec 50 ans d’expérience en RDC, dont plus de 20 ans au Kivu, l’EPER refuse de baisser les bras. Mais a redéfini sa stratégie avec les principaux intéressés, pour
élaborer le programme pays 2016-2020 afin d’identifier les actions qui peuvent réellement faire la différence.
l’objet de violents heurts après les vastes mouvements de population de ces dernières décennies.
La première mesure a consisté à renforcer en urgence le système de sécurité, condition sine qua non pour pouvoir travailler. Le personnel local est très bien formé et attentif. Les scénarii d’incidents les plus vraisemblables ont été définis avec les mesures à prendre.
Troisièmement, l’EPER va plus systématiquement appuyer les villageois dans leurs stratégies pour faire face aux conflits. L’un des enseignements de résilience, proposés par les paysans pour faire face aux pillages des militaires de passage, consiste à remplacer l’élevage de poulets et de moutons par la culture de patates douces dont la récolte est trop fastidieuse pour des militaires pressés.
Deuxièmement, l’EPER va intensifier les actions de promotion de la paix, en se concentrant sur des processus ancrés localement. Elle soutiendra les activités d’un réseau d’organisations du Nord-Kivu bien implanté dans des dizaines de villages, en se basant sur l’expérience des initiatives réalisées depuis 30 ans. En passant par les chefs traditionnels reconnus de la population, la résolution des tensions intercommunautaires sera favorisée. Par ailleurs le programme sur les conflits fonciers se poursuivra, car l’accès à la terre est
Mais finalement, il reste à balayer « devant sa porte ». L’EPER soutient l’initiative suisse pour des multinationales responsables car il n’est plus tolérable que des entreprises pillent les ressources du Congo, devenant ainsi complices d’exactions. Fatiguée ? Non, l’EPER ne l’est pas, mais il lui reste du pain sur la planche !
POUR DES MULTINATIONALES RESPONSABLES ! Il est temps de mettre fin aux violations des droits humains et aux atteintes à l’environnement commises par des multinationales domiciliées en Suisse. Conditions de travail inhumaines dans les usines de textiles, travail des enfants dans les plantations de cacao, pollutions causées par l’exploitation minière : ces pratiques sont inacceptables et contraires à l’éthique. Soutenez l’initiative avec l’EPER et 76 organisations de la société civile et de nombreuses personnalités.
SIGNEZ L’INITIATIVE ! www.initiative-multinationales.ch
LES INVITÉS : SIMON ENGELI ET ANDREA HÄMMERLE
UN VOYAGE VÉCU COMME UNE EXPÉRIENCE CHOC Le comédien et musicien Simon Engeli a réalisé un rêve : visiter un projet de l’EPER. Il s’est rendu en République démocratique du Congo (RDC) en août 2015, accompagné dans sa démarche par l’ancien conseiller national Andrea Hämmerle, un connaisseur du continent africain. De retour, ils nous livrent leurs impressions. Texte : Dieter Wüthrich
Simon Engeli, Andrea Hämmerle, pourquoi ce voyage ? Simon Engeli : Je me suis toujours intéressé aux thématiques qui concernent les politiques de développement : d’où vient notre richesse, ici en Europe, par exemple ? J’ai aussi lu de nombreux ouvrages sur le Congo, un pays doté d’une histoire fascinante et incroyablement variée et dont le développement relève en grande partie de la responsabilité de l’Europe et donc de la Suisse. Toutefois, je n’aurais pas osé m’y aventurer seul, raison pour laquelle j’ai demandé à Andrea s’il souhaitait m’accompagner. Il s’est tout de suite enthousiasmé à cette idée. Andrea Hämmerle : J’ai déjà voyagé plusieurs fois en Afrique, mais c’est la première fois que je retournais en RDC depuis 1972. J’étais très intéressé à l’idée de voir comment le pays s’était développé au cours des dernières décennies. Quelles sont vos impressions sur le pays et sur la situation des personnes qui y vivent ? Andrea Hämmerle : J’ai déjà beaucoup voyagé mais je n’avais encore jamais vu un pays aussi délabré. C’est simple, rien
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ne fonctionne ! Seules la religion avec les prédicateurs charismatique des églises évangéliques, les brasseries et la musique sont en plein essor, mais je ne vois du positif qu’avec cette dernière. Malgré des infrastructures publiques complètement sinistrées, la population essaie de vivre tant bien que mal. Lorsque je compare la situation actuelle à celle de mon premier voyage il y a 43 ans, je constate que le développement du pays a significativement décliné.
l’arrière-cour d’un quartier insalubre et sinistre selon nos critères mais où vivait la classe moyenne. La manière dont Kojak entraînait et motivait ses jeunes musiciens donnait une lueur d’espoir dans cette misère généralisée exempte de perspectives. Comment évaluez-vous les projets de l’EPER en RDC ? Andrea Hämmerle : Les projets de l’EPER en matière de développement rural sont très bons et ont un réel impact. Je me permets cette appréciation en tant qu’ancien agriculteur. Il serait toutefois illusoire de croire que ces petits projets ont le pouvoir de changer fondamentalement la situation en RDC, car leur effet de levier est trop faible pour y parvenir. Malgré tout, ils sont très importants et permettent d’améliorer durablement les conditions de vie de centaines de familles.
Simon Engeli : Le quotidien des habitantes et habitants est une lutte incessante, rude et éprouvante pour la survie. Un exemple : alors que nous étions en voiture, nous avons été arrêtés à un croisement par un policier. Naturellement, en tant que Suisses, nous nous demandions déjà si nous roulions trop vite ou si nous avions commis une infraction, mais il nous a demandé si nous avions quelque chose à manger pour lui ! Même les fonctionnaires congolais peinent à se nourrir.
Simon Engeli : Selon moi, les collaboratrices et collaborateurs locaux de l’EPER, du chauffeur au directeur pays en passant par le chef de la sécurité et les responsables de projet, sont très compétents, fiables et motivés. Ils sont fiers de travailler pour l’EPER. Il me semble que les projets soutenus sont sélectionnés avec soin et sérieux. L’EPER surveille méticuleusement ce qui est entrepris avec les fonds engagés et s’assure qu’ils reviennent aux personnes bénéficiaires. Mais dans un contexte aussi difficile que celui de la RDC, on ne peut toutefois pas s’attendre à ce que les projets de coopération et de développement soient mis en œuvre sans peine.
Andrea Hämmerle : Notre rencontre avec Kojak m’a particulièrement touché. Kojak est un musicien qui jouait admirablement bien avec d’autres jeunes musiciens dans
Dans sa campagne 2015, l’EPER demande à quoi bon faire un don. Comment y répondriez-vous après avoir visité les projets de l’EPER ?
Andrea Hämmerle : Les projets comme ceux de l’EPER en RDC ne permettent pas d’apporter à toutes et à tous le paradis sur terre mais d’éviter l’enfer sur terre à quelques personnes. C’est pourquoi il est faux de dire que le travail de coopération et de développement ne sert à rien. Améliorer les conditions de vie d’un individu revêt une grande valeur. Quelles expériences et connaissances personnelles tirez-vous de ce voyage ? Simon Engeli : J’ai vécu un véritable choc des cultures. Mais je suis plus que jamais convaincu que le bon fonctionnement de nos sociétés en Occident dont nous sommes si fiers, n’est pas si solide que nous le pensons. Si nous devions chaque jour lutter pour notre survie comme les personnes en RDC, je ne serais pas étonné que la corruption soit tout autant répandue chez nous ! Andrea Hämmerle : J’ai également vécu une expérience forte et l’un des chocs les plus importants de toute ma vie. Je ne regrette rien de ce que j’ai vu, mais je ne sais pas si j’y retournerais un jour. Comme le dit un dicton chinois : « Mieux vaut voir une fois qu’entendre cent fois. »
Haut : Brigitte, neuf ans, se prépare un repas à base de manioc. Photo : Panos Pictures/Brian Sokol Droite : Tester ses limites : Simon Engeli (à gauche) et Andrea Hämmerle lors d’un arrêt dans un village congolais. Photo : Annelies Hegnauer
Simon Engeli (1978) a étudié le théâtre de mouvement et la création théâtrale à la « Scuola Teatro Dimitri ». Il travaille depuis 2004 en tant que régisseur et comédien indépendant et a cofondé l’atelier de théâtre « Theaterwerkstatt Gleis 5 ». Il vit avec sa femme et leurs trois enfants à Kreuzlingen/TG. Andrea Hämmerle (1946) a étudié le droit à Zurich et à Bâle et travaillé en tant que Secrétaire syndical de 1979 à 1984 avant de représenter le Parti socialiste suisse au parlement cantonal des Grisons de 1989 à 1994. Elu en 1991 au Conseil national, il y reste jusqu’en 2011. Il a géré jusqu’en 2003 sa propre exploitation agricole biologique. Grand voyageur, il a écrit le livre « Un Grison explore le monde ».
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REPORTAGE EN RDC
RESCAPÉE DE L’ENFER Les attaques armées, les assassinats et les pillages commis par des milices lourdement armées, sont légion en République Démocratique du Congo (RDC). Les femmes représentent les premières victimes de ces violences et doivent parfois surmonter des expériences traumatisantes. Dans la province du Nord-Kivu, l’EPER soutient un projet d’aide psychosociale en faveur des victimes de violences sexuelles. Texte/Photos : Annelies Hegnauer
La prise en charge psychologique par « Maison écoute » a permis à Régine, ici avec sa fille Njota, de reprendre goût à la vie. Photo : Annelies Hegnauer
Le 1er janvier 2015 restera à jamais gravé dans la mémoire de Régine N., 38 ans. Ce jour-là, alors qu’elle était enceinte de deux mois, des rebelles armés ont fait irruption chez elle et l’ont emmenée de force dans un camp avec deux de ses voisines. Régine se souvient de cette terrible expérience : « Nous avons été violées de manière répétée par tous les soldats et devions faire tout ce qu’ils voulaient, autrement ils menaçaient de nous tuer sur le champ. C’était un véritable enfer ! Plus tard, ils nous ont envoyées chercher de l’eau à plusieurs kilomètres du camp. J’ai profité d’un moment de distraction de mon geôlier ivre et je me suis enfuie. J’ai couru toute la nuit dans des broussailles. J’ai pu rejoindre un axe routier et j’ai demandé de l’aide et l’on m’a conduite chez mon mari. J’ai eu de la chance qu’il ne me répudie pas comme c’est souvent le cas. Comme je souffrais de terribles douleurs à l’abdomen, il m’a conduite à l’hôpital où j’ai été opérée en urgence. Miraculeusement, notre fille a survécu et est venue au monde peu de temps après. Nous l’avons appelée Njota (étoile). Mon mari a fait appel à « Maison écoute ». Une collaboratrice de l’organisation m’a rendu visite et m’accompagne depuis lors. « Maison écoute» a pris à sa charge les frais d’hôpital, a discuté avec les médecins et a cherché des solutions pour rendre ma vie supportable. Je suis désormais une thérapie pour essayer de surmonter ce traumatisme. La nuit, je me réveille toujours trempée de sueur après de terribles cauchemars. Le soutien de « Maison écoute» m’a aidé à surmonter le pire.» Prévention et témoignages Le destin tragique de Régine est celui de milliers de femmes. L’organisation AVREO, soutenue par l’EPER, mène un travail d’information et de prévention des violences sexuelles et gère trois « Maison écoute». Kasereka Inaombi Josephine, responsable, explique leur fonctionnement : « Les trois maisons accueillent des femmes et des hommes victimes d’expériences violentes traumatisantes. Ils sont écoutés et nous recherchons ensemble une solution lorsque l’impact psychologique est tel qu’ils ne
trouvent aucune issue par eux-mêmes. Ils restent quelques nuits pour voir comment entreprendre une thérapie. Les individus sont pris en charge jusqu’à leur rétablissement physique et psychique complet dans la mesure où ce dernier est possible. Si une victime souhaite saisir la justice, nous lui proposons un accompagnement juridique. Mais la plupart des victimes n’en font pas usage. Notre travailleuse sociale réalise également un travail de proximité dans les villages. Nous utilisons aussi la radio pour atteindre plus de monde, car de nombreuses familles possèdent une petite radio. Pour Régine, ce soutien lui a indéniablement sauvé la vie. Les blessures physiques et psychiques guériront avec le temps, mais les stigmates resteront visibles et sensibles à vie ». Un nouveau départ Comme 574 autres victimes de violences, Régine a pu être aidée grâce au soutien de l’EPER, alors qu’elle avait perdu tout espoir de retomber sur ses pieds et de mener à nouveau une vie normale. Désormais, elle a repris courage et peut de nouveau faire des projets pour l’avenir. Elle espère également que ses enfants pourront retourner à l’école. Lorsqu’elle aura recouvré ses forces, Régine veut demander une aide de départ avec laquelle elle pourra acheter de grandes quantités de denrées alimentaires et les revendre à l’unité avec un bénéfice. Elle aimerait bien ouvrir un petit commerce directement devant sa maison afin de s’épargner de trop longs trajets. Et elle souhaite aussi que ses voisines, dont elle ne sait rien du destin et de l’endroit où elles se trouvent, soient de nouveau libres.
Kasereka Inaombi Josephine, responsable de « Maison écoute » au Rutshuru
LES PROJETS DE L’EPER EN RDC L’EPER s’engage en RDC pour améliorer les conditions de vie sociales et économiques des communautés rurales des territoires du Rutshuru, du Masisi et du Lubero, dans la province du Nord Kivu. L’accent est mis sur des projets visant à garantir l’accès à la terre et aux ressources naturelles, à améliorer la production agricole et animale et à soutenir psychologiquement les victimes de violences.
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ACTUEL
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PLUS DE CHF 6 MILLIONS RÉCOLTÉS PAR MIGROS Grâce à la générosité de la population suisse, l’incroyable somme de 6,12 millions de francs a été réunie par la collecte de fonds Migros ! En achetant des cœurs en chocolat d’une valeur de 5, 10 ou 15 francs, de nombreux clients ont fait preuve de solidarité envers les personnes touchées en Suisse par la pauvreté et l’exclusion sociale. L’EPER est l’une des quatre œuvres caritatives qui bénéficie de ce don de 1,53 million de francs. Elle salue l’engagement de toutes ces personnes ainsi que celui de la Migros pour cette cause. Elle utilisera l’argent reçu pour ses projets d’intégration envers les plus déshérités de Suisse, en donnant notamment leur chance aux parents et aux enfants en âge préscolaire pour un bon départ dans la vie.
L’EPER A DÉMÉNAGÉ ! Après 25 ans passés dans la maison rose du boulevard de Grancy 17 bis, l’EPER a fait ses cartons pour installer son Secrétariat romand (SR) sur les hauts de Lausanne. « A mon arrivée il y a huit ans, il y avait deux fois moins de projets et de collègues au SR, raconte Philippe Bovey, Secrétaire romand. Aujourd’hui, nous gérons 11 projets avec 49 collaborateurs. Nous avions donc besoin d’espace. » L’EPER occupera deux étages et demi d’un nouvel immeuble situé au chemin de Bérée 4A, à deux pas de l’arrêt de métro M2 « Fourmi ». Le SR sera doté d’une salle de conférence et d’une salle de réunion qui pourront être louées par des tiers. Les bureaux seront principalement des espaces ouverts, avec six salles de consultation.
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