MAI 2015
AGIR LE MAGAZINE DE L'ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE
ÉGALITÉ DES CHANCES
VALORISER LES MIGRANTS QUALIFIÉS
RÉFUGIÉS Témoignages GENÈVE Nouveaux bureaux
ÉDITORIAL
LA FORCE DES PLUS FAIBLES DOSSIER THÉMATIQUE
« La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres » ! L’affirmation n’est pas sans évoquer quelques textes bibliques ou révolutionnaires. Inscrite dans le préambule de la Constitution suisse, elle exprime bien une motivation essentielle du travail de l’EPER. Les plus faibles se comptent parmi ceux qu’une communauté peine Secrétaire romand précisément à reconnaître comme ses membres, dans le monde aussi bien qu’en Suisse. Au-delà des spécificités de chaque contexte, l’EPER vise à renforcer ces groupes de personnes, à faciliter leur intégration, à mettre enfin chaque communauté et Etat devant ses responsabilités à l’égard de « ses » plus faibles.
8
Campagne : Egalité des chances Qui cherche trouve !
Etude sur le potentiel de la main-d’œuvre suisse
« Le monde du travail appartient à tous »
Philippe Bovey
DANS CE NUMÉRO
Notre campagne annuelle consacrée à l’égalité des chances sur le marché de l’emploi en Suisse montre qu’il n’y a pas là uniquement une exigence morale mais aussi une réponse pragmatique aux incertitudes provoquées par la votation du 9 février 2014 sur l’immigration de masse : les 50 000 migrants hautement qualifiés peinant à trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences sont en effet un « investissement gagnant » pour la Suisse. L’intérêt économique va de pair avec le renforcement de toute la communauté à vivre ensemble.
COUVERTURE PHOTO EPER / Guy Perrenoud ÉDITEUR Entraide Protestante Suisse (EPER)
TRADUCTION Sandra Först
RÉDACTION Joëlle Herren Laufer
TIRAGE 15 700 exemplaires
GRAPHISME ET ILLUSTRATIONS superhuit.ch
ABONNEMENT CHF 10, déduits une fois par an de vos dons
IMPRESSION Jordi Belp
La dure réalité des réfugiés syriens au Liban et en Suisse
12 Rapport annuel 13 Proche des gens Nouveaux bureaux à Genève 14 Intégration des Roms en Hongrie Prendre sa vie en main 16 Actuel et agenda
Merci de votre précieux soutien et excellente lecture.
RESPONSABLE Olivier Graz
Journées des réfugiés L’asile en chiffres
6 L’invité Gabriel Amisi
La nouvelle identité visuelle de l’EPER et son logo évoquent ces lignes d’action : une croix rappelant notre double ancrage suisse et réformé, une plante suggérant croissance et développement. Ce logo porte notre double abréviation allemande et française HEKS-EPER, signe de notre présence nationale de la Thurgovie à Genève… où l’EPER inaugure officiellement le 3 juin ses nouveaux bureaux pour une équipe renforcée.
AGIR N°18 MAI 2015 ISSN 2235-0772 Paraît 4 fois par an
3
ADRESSE Bd de Grancy 17 bis, case postale 536, 1001 Lausanne Téléphone 021 613 40 70 Fax 021 617 26 26 www.eper.ch info@eper.ch
CP POUR LES DONS 10-1390-5
JOURNÉES DES RÉFUGIÉS
L’ASILE EN CHIFFRES
Qu’ils aillent se réfugier dans un pays voisin du leur, ou traversent la Méditerranée au péril de leur vie, ceux qui fuient les conflits et les persécutions endurent un parcours du combattant. Les pages suivantes laissent place à des témoignages, auxquels nous souhaitions donner du relief avec des faits chiffrés sur l’asile en Suisse. Texte : Joëlle Herren Laufer Photo : Annette Boutellier
A travers le monde, plus de 50 millions de personnes sont sur le chemin de l’exil, ce qui correspond à la situation après la Deuxième Guerre mondiale. La moitié d’entre elles sont des enfants. Neuf réfugiés sur dix fuient dans un pays voisin du leur. Le Pakistan est le pays qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés (1,6 millions), suivi de l’Iran, puis du Liban. En 2014, 23 765 personnes ont déposé une demande d’asile en Suisse – c’est 11% de plus qu’en 2013, une hausse modeste par rapport au reste de l’Europe alors que sévissent de nombreuses crises autour de la Méditerranée et sur le continent africain. Si au total seules 6199 personnes ont obtenu l’asile en Suisse en 2014 (taux d’octroi de 26%), il faut y ajouter les ad-
missions provisoires sur la base d’une décision de première instance. Cela donne un taux de protection de 58%. Et ce chiffre n’inclut pas les non-entrées en matière liées aux accords de Dublin qui empêchent la Suisse de statuer sur le fonds d’une demande (le chiffre atteindrait alors près de 70%). Cette année donc, une majorité des requérants remplissait les conditions légales d’admission en Suisse en raison d’une situation de guerre ou de persécution. Erythrée, Syrie et Sri Lanka : tristes records Figurant parmi les plus répressif et militarisé, l’Erythrée est le principal pays de provenance des requérants d’asile en Suisse, avec 7000 demande en 2014. Le service militaire y est obligatoire pour une durée indéterminée, parfois dès l’âge de 15 ans.
JOURNÉES DES RÉFUGIÉS « Avec les réfugiés, ici et dans le monde » L’EPER s’engage, depuis sa fondation, en faveur des populations victimes de conflits et de persécutions, à l’étranger et en Suisse. La « Journée du réfugié » et le « Dimanche du réfugié » des 20 et 21 juin sont là pour ne pas o ublier le destin tragique de milliers de personnes à travers le monde qui ont dû tout quitter pour sauver leur vie et qui ont cherché refuge ailleurs. www.osar.ch
Les déserteurs sont détenus dans des conditions indignes et torturés. Le second pays d’origine des requérants est la Syrie, avec 3819 demandes sur les quelque 2,5 millions de Syriens qui ont fui le conflit qui s’enlise. En troisième place vient le Sri Lanka, avec 1277 demandes, où l’insécurité judiciaire et la piètre situation en terme de droits humains se poursuivent.
3
JOURNÉES DES RÉFUGIÉS
LA DURE RÉALITÉ DES RÉFUGIÉS SYRIENS AU LIBAN ET EN SUISSE Logés au camp de réfugiés de Chatila ou dans un immeuble mal fréquenté à Vennes, deux réfugiés syriens ont mal à leur exil et témoignent de leur quotidien.
Au Liban
MONA DOIT ÊTRE À LA FOIS LA MÈRE ET LE PÈRE DE SES ENFANTS Texte : Sara Sahli à Chatila Photo : Pascal Mora
Depuis qu’ils ont fui la guerre en Syrie, Mona Abd El Hadi et ses trois enfants ont perdu la notion du temps. Les journées n’en finissent plus dans le camp de Chatila, celui qui, il y a 33 ans, recueillait déjà des réfugiés après de sinistres massacres. « Nous n’avons pas le droit de travailler et mes enfants ne peuvent pas sortir du camp. J’avais trouvé un emploi de ménage au noir à Beyrouth mais j’avais peur de laisser mes enfants livrés à eux-mêmes dans le camp ». Mona est sans nouvelle de son mari resté en Syrie. « Je dois désormais être à la fois la mère et le père de mes enfants ». Enfant, Mona vivait à Chatila avec ses parents palestiniens. Elle a quitté le Liban pour rejoindre son mari syrien. « Nous vivions avec nos enfants à Deraa, une ville proche de la frontière jordanienne. Ils allaient à l’école, ils voyaient leurs amis, la vie était comme un paradis ». Il est midi, mais il pourrait être n’importe quelle heure. La lumière du jour ne pénètre pas dans la pièce exigüe et humide du sous-sol. Un frigo rouillé, une vieille plaque pour cuisiner et des matelas au sol, Mona survit avec le minimum. Son fils, Ala’a, 17 ans, se blottit dans un coin. « S’il était resté en Syrie, c’est l’armée et certainement la mort qui l’attendaient.
4
« De nationalité syrienne par son père, il aurait dû accomplir son service militaire, comme c’est le cas pour les fils aînés des familles qui ont au moins deux garçons, raconte Mona. Quand la guerre a éclaté, les bombes pleuvaient de partout, et je ne pouvais pas prendre ce risque pour mes enfants. Je suis donc partie, même si c’était pour aller dans un lieu sans avenir. Mon seul espoir aujourd’hui, c’est de pouvoir un jour retourner en Syrie. »
L’EPER au Liban A Chatila au Liban, l’EPER distribue des couvertures et chauffages ainsi que des bons de 100 dollars par mois à 1200 familles réfugiées et de 50 dollars à 400 familles accueillant des réfugiés pour l’achat d’articles de première nécessité. www.eper.ch/syrie
En Suisse
ABDULLAH NE COMPREND PAS POURQUOI ON LUI REFUSE L’ASILE Texte : Joëlle Herren Laufer Photo : Aline Castella
Abdullah Gedelo, Kurde de Syrie, n’a pas obtenu l’asile en Suisse. Activiste kurde qui a déjà fait de la prison en Syrie, il a refusé de s’engager dans le conflit armé syrien d’un côté ou de l’autre. Il ne lui restait donc que la fuite s’il voulait éviter la prison et des ennuis à sa famille.
ans d’attente pour n’obtenir qu’un livret F, ils doivent encore compter au minimum trois ans pour demander le regroupement familial, réalisable pour autant qu’ils remplissent les conditions d’avoir un travail qui leur permettrait de nourrir leur famille et un appartement assez grand. »
Ce père de trois jeunes enfants restés avec leur maman en Syrie pensait qu’il obtiendrait facilement l’asile en Suisse en raison des persécutions répétées à l’encontre des Kurdes et de ses activités politiques. Sa demande d’asile a été refusée et il a été mis au bénéfice d’une admission provisoire (livret F), comme l’écrasante majorité des Syriens.
Conscient de ces obstacles, Adbullah aimerait quitter la Suisse pour trouver une autre terre d’accueil mais ce n’est plus possible en raison des accords de Dublin.
L’EPER auprès des requérants En Suisse, les juristes de l’EPER défendent les droits des requérants d’asile à travers cinq bureaux de consultation juridique dont le Service d’Aide Juridique aux Exilé-e-s (SAJE) dans le canton de Vaud.
Abdullah Gedelo se sent victime d’une grande injustice. Vivant avec CHF 370 par mois dans un appartement très mal fréquenté mis à disposition par l’EVAM, il dit risquer tous les jours d’être pris dans une bagarre ou d’être embarqué dans des activités criminelles ou terroristes, « un comble après avoir quitté la Syrie pour échapper à la mort ! » Pour lui, l’admission provisoire le condamne à une mort lente. Matthias Deshusses, juriste qui a défendu son cas dans le cadre du Service juridique d’aide aux exilés, confirme : « Beaucoup de Syriens dans la même situation sont au bout du rouleau. Après deux à quatre
5
L’INVITÉ Gabriel Amisi
« AUJOURD’HUI, JE SUIS DEBOUT ! » « De la cendre a jailli une petite étincelle qui a donné le feu. » C’est ainsi que Gabriel Amisi, qui avait tout perdu en quittant son pays, raconte comment il a pu se relever et devenir pasteur à Genève. Il se confie dans le cadre du dimanche du réfugié le 21 juin. Texte : Joëlle Herren Laufer Photo : Olivier Losandey
Gabriel Amisi, où avez-vous passé votre enfance ?
Comment avez-vous pu réchapper de ce drame ?
Je suis né le 30 septembre 1976 au Zaïre qui est devenu la République D émocratique du Congo (RDC) à la fuite de Mobutu. Je vivais avec ma famille. Mon papa avait de grandes responsabilités politiques sous les régimes de Mobutu et de Kabila. Ma mère était hutue du Rwanda et mon père congolais de l’ethnie des Tutsis mulenge.
Des prêtres m’ont recueilli dans leur couvent. Ils m’ont soigné et protégé. Mais ils prenaient de grands risques en m’hébergeant car j’étais assimilable à un Rwandais. A cette époque, les Rwandais étaient chassés du pays. Certains étaient brûlés vifs dans la rue ! Après six mois, les prêtres m’ont aidé à quitter le pays en me prêtant un habit clérical et en me donnant le passeport de l’un d’eux. J’ai été accueilli par des religieuses à Rome. On m’a ensuite conduit en voiture en Suisse et laissé à quelques mètres d’une bâtisse en me disant : « Suis la route, tu verras un portail et dis que tu viens demander l’asile. » J’ai appris plus tard que j’étais à Kreuzlingen. J’y suis resté dix jours, puis j’ai été transféré dans un centre de requérants à Crissier.
Votre vie a soudainement basculé, que s’est-il passé ? Quand Kabila père a pris le pouvoir en 1997, la RDC a commencé à avoir des difficultés avec le Rwanda et Kigali a fini par déclarer la guerre. A partir de là, tous les Rwandais étaient suspects. Vu sa fonction et son appartenance ethnique ainsi que celle de sa femme, mon père a été soupçonné de trafic d’armes pour les mercenaires qui voulaient renverser Kabila. Un jour, mon père et ma mère ont été arrêtés et depuis lors, ils sont portés disparus. Nous sommes restés à la maison avec mes frères et ma sœur jusqu’au jour où des soldats ont fusillé mes deux frères sous mes yeux. Le choc a été tellement grand pour moi que je suis tombé dans le coma pendant un jour et demi. J’avais 24 ans. Ma petite sœur, qui avait 9 ans, a elle aussi disparu. Je n’ai jamais retrouvé sa trace.
6
Comment s’est passé votre accueil en Suisse ? J’étais déboussolé. Je n’avais jamais été en Europe, c’était un monde complètement inconnu. Je ne connaissais personne. Je me sentais abandonné. Et puis, j’ai été traité de manière inhumaine à Crissier, sans aucune dignité. On était des bêtes à nourrir. Mais même les animaux ont plus de valeur ici. Je ne sais pas combien de fois j’ai été insulté. Je n’avais droit à rien. Et c’était le cas pour tous les requérants. Certains assistants sociaux étaient odieux. On m’accusait d’être un dealer,
de vouloir profiter de la Suisse alors que la qualité de vie que j’avais chez moi était cent fois meilleure que celle que j’ai même aujourd’hui ! Mais malgré tout, vous avez pu vous remettre en marche… J’ai appris à vivre cette situation dans la foi. Un jour, une dame, Anne-Marie Berney, est venue au centre et a proposé d’inviter deux requérants d’asile à Noël. C’était mon premier repas chaud depuis que j’étais en Suisse et une soirée mémorable. Sa fille m’a introduit dans son réseau d’amis. C’est ainsi que j’ai rencontré Chloé Bregnard. Elle a été plus qu’une mère pour moi. Elle m’a fait découvrir l’Eglise évangélique de Villars, qui m’a pris en charge et a payé ma formation universitaire, puis la paroisse réformée de St-Jean pendant les deux ans de stages. Elle m’a présenté à Michel Petermann, qui est devenu ma famille d’accueil. Et elle m’a présenté à Luc Recordon, qui a pris ma défense par la suite.
Devenir pasteur était une évidence ?
Et maintenant, où en êtes-vous ?
En Afrique, j’avais terminé un master en psychologie mais je n’avais aucun document qui l’attestait. Après ce que j’avais vécu, me dédier à la pastorale était ma manière de dire merci d’avoir été soustrait à la mort. Chloé a réussi à négocier un statut particulier à la faculté de théologie pour que je ne perde pas de temps quand je n’avais pas encore de statut.
J’ai achevé mes études de théologie, j’ai accompli deux stages d’un an et je suis pasteur à Anières et Vésenaz depuis août 2014. Je me suis marié il y a un an et demi et je viens d’être papa d’un petit garçon ! Parmi les gens qui m’ont aidé, personne ne m’a jamais rien réclamé en retour et tous continuent à me gratifier de leur amitié. Je me sens épanoui et heureux de ce que je suis devenu.
A propos de statut, comment êtesvous devenu réfugié ? J’ai été défendu par le Service d’aide juridique aux exilé-e-s mais mon cas a été rejeté trois fois. J’étais débouté et je n’avais plus droit au recours. On était en 2004. La date de mon départ était fixée et je devais attendre le jour où on m’emmènerait menotté. Sous l’impulsion de Luc Recordon, mes amis suisses ont lancé une pétition au Grand Conseil vaudois. Le canton a rouvert mon dossier et, quelques mois plus tard, j’ai obtenu le permis B.
Subissez-vous encore des préjugés ? Mon statut a bien changé. Mais je subis encore du rejet qui s’estompe quand on apprend à me connaître. Je vais vers l’autre. Quelles leçons avez-vous tirées de votre parcours du combattant en Suisse ? Il ne faut pas regarder en arrière sous peine de perdre sa force. Il faut une grande per-
sévérance en toute chose et il faut garder sa dignité et son authenticité, être fier de qui on est. Pour reprendre la parabole de la guérison de l’homme paralytique, je suis arrivé en Suisse couché dans une civière, et maintenant je suis debout pour annoncer la bonne nouvelle !
Ce que vous pouvez faire :
SOUTENEZ LES RÉFUGIÉS LE 21 JUIN ! A l’occasion du Dimanche du réfugié, des collaborateurs de l’EPER sont à disposition pour des présentations. Un dossier thématique, un dépliant sur les projets et des pistes homilétiques et liturgiques peuvent être commandés par téléphone : 021 613 40 70 ou téléchargés sur : www.eper.ch/jdr/
Pour tout don : CP 10-1390-5, mention : « réfugiés »
CAMPAGNE : « L’ÉGALITÉ DES CHANCES, UN INVESTISSEMENT GAGNANT »
PÉNURIE D’EMPLOYÉS QUALIFIÉS : QUI CHERCHE TROUVE ! En mal de main-d’œuvre spécialisée, les entreprises auraient intérêt à se tourner vers les personnes migrantes hautement qualifiées vivant en Suisse. A travers sa campagne sur l’égalité des chances, l’EPER donne des pistes pour inclure cet important potentiel trop souvent négligé dans les entreprises. Texte : Nina Gilgen
On estime entre 320 000 et 400 000 le nombre de femmes, personnes migrantes et seniors dont le potentiel n’est pas exploité.
Sur les 500 000 nouveaux postes de travail créés en Suisse ces dix dernières années, de nombreuses branches n’ont pas réussi à trouver chaussure à leur pied sur le territoire helvétique et ont recruté leur personnel à l’étranger. D’après une étude du Secrétariat d’Etat à l’économie, deux tiers des secteurs d’activité souffrent ou seraient susceptibles de souffrir d’une pénurie de personnel qualifié. En cause, les métiers de la santé, les métiers techniques des domaines MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles et technique), la production et les services ainsi que le management. Mais cette tendance apparaît aussi dans l’enseignement et le domaine social. C’est le personnel hautement qualifié qui est particulièrement recherché. Recruter plus de main-d’œuvre Cette situation de pénurie va s’aggraver avec l’évolution démographique. Dès 2020, il faudra intégrer à l’équation une population active en constant recul. La génération des baby-boomers atteindra l‘âge de la retraite (jusqu’à 1 million de personnes actives) et la relève sera nettement moins importante. Sans compter l’acceptation par le peuple de l’initiative
8
contre l’immigration de masse de l’UDC du 9 février 2014. Avec un contingentement de l’immigration et des quotas annuels, cette décision remet en question l’accord sur la libre circulation des personnes avec l’Union européenne (UE) et impliquera, dès 2017, une préférence nationale. La Confédération et les cantons, les unions patronales, les associations de l’industrie et les entreprises ont déjà conçu des stratégies pour mieux utiliser le potentiel offert par la main-d’œuvre résidant en Suisse, en particulier celui des femmes et des travailleurs âgés. Mais cela risque de ne pas suffire. Des bons profils à portée de main Quelle que soit la forme que prendra la future mise en œuvre de l’initiative, les entreprises ont tout intérêt à axer leur politique de recrutement sur des personnes dont on néglige actuellement les ressources en Suisse. Un nombre important d’entre elles sont sans emploi, sousemployées ou actives dans des domaines qui ne correspondent ni à leur formation ni à leur expérience. Ce dernier cas de figure concerne avant tout les personnes migrantes hautement qualifiées vivant en Suisse : une personne migrante sur trois
issues d’un Etat hors UE est surqualifiée pour le poste qu’elle occupe. Bien que le taux de diplômés universitaires ait fortement augmenté ces dernières années en Suisse, il se situe bien au-delà parmi les nouveaux arrivés (environ 42%). Malgré tout et à tort, ce groupe est peu pris en compte dans le débat actuel. En raison de leur origine, ils rencontrent des obstacles et des inconvénients formels comme les permis qui masquent leur précieux potentiel professionnel. Non reconnu, ce potentiel ne peut pas se déployer. Sensibilisation et aides pratiques Les efforts de l’Etat pour influencer positivement les incitations à la formation et à l’emploi n’auront un impact qu’à long terme. Or, moyennant quelques mesures, l’économie pourrait disposer immédiatement de main-d’œuvre qualifiée résidant en Suisse. C’est la raison de l’engagement de l’EPER qui souhaite pousser l’Etat et les associations économiques à informer de manière systématique les entreprises des mesures réalisées avec succès en faveur de la promotion et l’intégration de mainsd’œuvre qu’elles ne prenaient jusque-là pas ou pas suffisamment en compte.
1 MIGRANT SUR 3* EST SURQUALIFIÉ POUR SON POSTE
ENVIRON 42% SONT DIPLÔMÉS UNIVERISTAIRES
* Personnes migrantes issues d’un Etat tiers hors de l’UE.
ÉGALITÉ DES CHANCES
UNE ÉTUDE DÉTAILLE LE POTENTIEL DE MAIND’ŒUVRE EN SUISSE Sur mandat de l’EPER, l’institut bâlois B.S.S. a mené une enquête afin de déterminer si les entreprises suisses décelaient un potentiel d’emploi parmi quatre groupes cibles : les migrants hautement qualifiés, les migrants et Suisses peu qualifiés, les personnes d’un certain âge et les jeunes socialement défavorisés.
AIDE AUX ENTREPRISES 1
Promotion linguistique La promotion linguistique est l’aide la plus citée par les entreprises. Des cours de langue peuvent être dispensés en interne ou en externe, en collaboration avec d’autres entreprises, associations ou communes.
2
Aide à l’interprétation des diplômes étrangers La reconnaissance des diplômes étrangers constitue souvent un problème pour les entreprises. Huit des 43 employeurs interrogés prônent une aide à l’interprétation des diplômes étrangers afin d’établir des correspondances élémentaires entre les formations suisses et des diplômes de formation d’Etats tiers. Cela faciliterait l’évaluation des compétences et l’historique professionnel des candidates et candidats.
3
Aide à l’intégration Certains employeurs redoutent que les divergences entre milieux culturels entraînent des conflits. Pour endiguer ce risque, six des 43 entreprises interrogées ont indiqué souhaiter une aide à l’intégration, par exemple sous la forme de cours sur la vie en Suisse et la culture helvétique.
Texte : Nina Gilgen
Quarante-huit entreprises suisses de cinq secteurs d’activité confrontées à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée ont été interrogées sur les motifs qui les inciteraient à employer davantage de personnes issues de ces quatre groupes cibles, sur les obstacles inhérents à ce recrutement et sur le type de soutien dont elles auraient besoin en leur qualité d’employeurs. Les secteurs d’activité pris en considération dans cette étude incluent des professions de la construction, de l’hôtellerie, de l’informatique, de l’ingénierie et de la santé. De la théorie à la pratique : un parcours semé d’embuches Parmi les obstacles au recrutement de personnes migrantes hautement qualifiées
d’Etats tiers, les plus souvent cités sont le manque de reconnaissance des diplômes et certificats de travail étrangers, les importantes contraintes administratives, par exemple pour l’obtention d’autorisations, et le risque élevé de conflits découlant de différences culturelles. Aide aux entreprises Entre autres objectifs, l’étude visait à identifier les aides aux entreprises qui reconnaissent un potentiel fondamental au groupe des migrants hautement qualifiés. Celles-ci ont indiqué qu’elles embaucheraient davantage de personnes hautement qualifiées originaires d’Etats tiers si elles pouvaient compter sur les aides ci-contre.
Pour accéder à la synthèse de l’étude : www.chances-egales.ch
9
ÉGALITÉ DES CHANCES
LE MONDE DU TRAVAIL APPARTIENT À TOUS Chimène Maraviglia est au bénéfice d’un bachelor en documentation et d’un diplôme en économie, complétés par une formation d’assistante en gestion du personnel. Elle gagne sa vie avec des jobs nettement en-dessous de ses compétences. Or les employeurs gagneraient à exploiter son potentiel. Texte : Christine Spirig Photo : Guy Perrenoud
10
Chimène Maraviglia
« Plusieurs fois, j’ai eu des entretiens où on m’a assuré que je correspondais au profil. Mais ensuite, je recevais une réponse négative. »
Chimène Maraviglia se faisait une idée bien précise de son avenir professionnel : documentaliste ou bibliothécaire – des métiers pour lesquels elle avait obtenu un bachelor dans son pays d’origine, le Bénin. En 2007, c’est pour suivre son ancien mari, de nationalité suisse, qu’elle est venue à Lausanne. Maman d’une petite fille, elle recherche un poste à responsabilités qui lui permette de mettre à profit ses compétences. En vain. Les difficultés ont commencé au moment de la reconnaissance de son diplôme. L’autorité compétente en la matière l’a renvoyée vers l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle au motif qu’elle n’avait pas besoin d’avoir suivi des études universitaires pour travailler comme documentaliste, bibliothécaire ou archiviste. Mais ce dernier estimait ne pas avoir la compétence pour reconnaître un diplôme universitaire. Elle s’est alors vu octroyer une simple attestation de niveau, reléguant son diplôme à un grade inférieur à un bachelor. Les conditions n’étaient donc pas optimales pour espérer obtenir un emploi hautement qualifié. Les diplômes étrangers inspirent la méfiance « Lorsque les certificats ne correspondent pas exactement au système suisse, les entreprises partent du principe que la personne ne dispose pas des compétences requises », estime Chimène Maraviglia. Elle pense qu’il faudrait créer un bureau de coordination pour soutenir les entreprises dans l’interprétation des diplômes étrangers.
Pour augmenter ses chances de trouver un emploi, elle a suivi une formation d’assistante bibliothécaire. Cela lui a certes permis de trouver un poste, mais elle était frustrée de ne pas pouvoir utiliser pleinement son potentiel et de voir des personnes plus jeunes et moins qualifiées obtenir des emplois plus intéressants et mieux payés. Victime ? Pas question ! Mais la trentenaire n’est pas du genre à se résigner à son sort. Après plusieurs tentatives infructueuses de travailler comme bibliothécaire, elle a entrepris des études d’économie à côté de son travail au centre de numérisation du canton de Vaud. Son diplôme en poche, elle a cherché à évoluer au sein de l’entreprise, mais elle s’est heurtée à des refus. Le poste qu’elle convoitait a été attribué à une personne sans bachelor et sans expérience professionnelle. Chimène Maraviglia est incapable d’expliquer les raisons de cet échec. Ses amis, parmi lesquels des Suisses, sont convaincus qu’elle est victime de discrimination. Une explication qu’elle-même rejette : « Je refuse de croire qu’on ne m’engage pas en raison de ma couleur de peau ». Jusqu’ici, elle a toujours gardé confiance en elle. Il y a peu, elle a suivi une formation d’assistante en gestion du personnel – un jalon professionnel supplémentaire. « Le monde du travail appartient à tous. Je finirai bien par trouver ma place ! ».
DES PAIRES GAGNANTES Le programme Mentorat Emploi Migration (MEM) de l’EPER s’adresse à des personnes migrantes qualifiées qui peinent à trouver du travail en Suisse. Elles sont mises en duo avec une personne compétente qui travaille déjà en Suisse dans le même secteur, leur mentor. Pendant un an, elles explorent les possibilités du marché et le mentor fait bénéficier le menté de son expérience, de ses contacts, de sa connaissance du marché pour l’aider dans son insertion professionnelle.
Pour plus d’informations : www.mentoratemploimigration.ch
Vous souhaitez être actif ?
DEVENEZ MENTOR ! Sur Vaud ou Genève, vous pouvez constituer un duo avec une personne migrante hautement qualifiée de la même branche que vous et l’aider à chercher du travail. Infos et inscription : www.mentoratemploimigration.ch
LE RAPPORT ANNUEL LE PLUS PIQUANT DE SUISSE EST DÉSORMAIS EN LIGNE. Découvrez dès à présent dans le rapport annuel en ligne de l’EPER c omment la famille Chhum, au Cambodge, a pu améliorer ses conditions de vie grâce à la culture de piment ! Vous y trouverez également d’autres rapports, chiffres et faits sur les activités 2014 de l’EPER.
eper2014.ch
PROCHE DES GENS
NOUVEAUX BUREAUX GENEVOIS POUR L’EPER La petite maison rose de l’EPER, sise au boulevard de Grancy à Lausanne, inaugure son antenne genevoise à la rue de l’Orangerie. Elle abrite quatre projets d’intégration en pleine expansion ainsi que ses activités de communication, de coopération au développement et d’aide humanitaire. Texte : Joëlle Herren Laufer Photo : EPER
Avec l’ouverture d’un nouveau bureau à Genève, un grand pas a été franchi au Secrétariat romand. « Ce n’est pas qu’un bureau, c’est un positionnement clair sur Genève », explique Chantal V arrin, responsable des projets suisses en Suisse romande. Le secteur des projets romands de l’EPER est en pleine expansion avec dix projets, un budget de plus de 6 millions, 33 collaborateurs, plus de 80 salariés à l’heure. Si de nouvelles perspectives en matière de recherche de fonds s’annoncent, ce déménagement correspond aussi à l’agrandissement des projets sur Genève.
« Le défi sera de concilier l’extension quantitative de nos activités avec l’exigence qualitative de rester centrés sur les besoins des personnes auxquelles nous nous adressons, commente le secrétaire romand Philippe Bovey. Car le développement de notre action n’est pas un but en soi. Nous avons la conviction qu’un projet efficace part des besoins et des ressources des personnes auxquelles il s’adresse. » En résumé : du sur mesure tout en étant proche des gens. Le panneau figurant sur
la porte du bureau, « Entrez sans sonner », est d’ailleurs une invite au visiteur. Une inauguration officielle sous forme de portes ouvertes est prévue le mercredi 3 juin. En cas d’intérêt pour l’inauguration, merci de prendre contact : 022 918 00 90 ou info@eper.ch d’ici le 20 mai 2015.
Les collaborateurs de l’équipe genevoise
En effet, les Permanences volantes, qui promeuvent, depuis 2003, la santé auprès des communautés hispaniques précarisées, ont récemment élargi leur champ d’action à la communauté lusophone. Un Nouveau Jardin en vue de l’intégration de personnes migrantes isolées ouvre ses portes au Petit-Saconnex. Ponts-emploi attaque sa troisième année d’activité avec des projets d’insertion professionnelle personnalisés pour 16 personnes issues de l’asile. Quant à Mentorat Emploi Migration, il s’enracine clairement dans le canton avec une vingtaine de duos en quête d’emploi. Le bureau abrite également une partie de son activité de communication et de son travail à l’étranger.
13
INTÉGRATION DES ROMS EN HONGRIE
PRENDRE SA VIE EN MAIN
Au nord de la Hongrie, l’EPER, en collaboration avec des paroisses réformées, applique une stratégie inédite d’intégration des Roms. Texte : Bernhard Odehnal, Vilmany Photo : Andras D. Hadja
Peu après 16h, Vilmany reprend vie malgré la nuit qui tombe déjà. Les enfants sortent de l’école et marchent en criant et riant le long de la rue principale du village. Arrivés à la maison paroissiale, ils baissent le ton et entrent sagement dans la pièce où la pasteure, Zsuzsanna Samu, les attend. Après avoir interprété en chœur un chant, ils écoutent attentivement ses explications sur la fabrication du fromage et du séré ainsi que sur la traite des vaches. Il fait bon chaud dans la pièce, alors même qu’à
14
l’extérieur, un vent glacé balaie les rues. Malgré l’heure avancée, les enfants sont concentrés. Situé à proximité de la frontière avec la Slovaquie et à 30 km au nord de la ville industrielle de Miskolc, le village hongrois de Vilmany compte parmi les communes les plus pauvres du pays. Sur les 1600 habitantes et habitants, 90% sont roms. Presque tous sont sans emploi et certains vivent dans des ruines. Les peines d’empri-
sonnement pour alcoolisme, bagarres ou vols sont fréquentes. Zsuzsanna et son mari, le pasteur Levente Sohajda, sont présents dans la région depuis dix ans. Auparavant, ils ont vécu un an à Zurich, où ils ont travaillé dans le social. Ils habitent désormais à Göncruszka, le village voisin de Vilmany, et gèrent quatre paroisses réformées, tout en mettant en œuvre la stratégie d’intégration des Roms de l’EPER. « Nous aidons les personnes qui souhaitent prendre leur vie en main et devenir autonomes », explique la pasteure. Un lieu accueillant Le matin, la maison paroissiale de Vilmany accueille de jeunes mères et leurs bébés afin de les informer en matière d’hygiène et d’alimentation. L’après-midi, jeunes
et enfants viennent jouer et s’instruire. Plusieurs filles ont déjà obtenu une place à la haute école pédagogique ou trouvé un emploi en ville, raconte fièrement la pasteure. Ces success stories sont encourageantes. La stratégie de promotion des Roms de l’EPER implique aussi le reste de la population : « Il faut sensibiliser les gens à la situation des Roms », explique Matthias Herren, le responsable du projet. D’ici à fin 2015, il est prévu d’intégrer 15 nouvelles paroisses réformées hongroises au projet. Pour ce faire, une coordinatrice a été engagée à Budapest. L’EPER finance le projet à hauteur de CHF 180 000 par an. Les communes doivent elles-mêmes couvrir 20 à 40% des coûts. Savoir être patient Aucune date de fin du projet n’a été fixée, car « si nous voulons avoir du succès dans ce domaine, il nous faut penser en décennies », explique Matthias Herren. Les projets de grande ampleur ne durent que deux à trois ans. Pour Matthias Herren, ce n’est pas suffisant : « Il est impossible d’établir des relations de confiance avec les Roms en si peu de temps ». Zsuzsanna Samu et Levente Sohajda ont mis plusieurs années à entrer en contact avec des familles roms. Par honte, celles-ci ne laissent normalement jamais entrer des étrangers chez elles, pas même un méde-
cin. Par le passé, les hommes travaillaient dans les immenses aciéries de la région. Mais celles-ci ont fermé après la chute du Mur, faisant perdre aux Roms non seulement leur emploi mais également leur logement. Ils ont alors dû quitter les villes pour se réfugier dans de petits villages comme celui de Vilmany. Mais ils ne s’y sont jamais intégrés ni ne parlent romani. Pas de travail et des perspectives limitées La plupart des Roms vivent de l’aide sociale. Celle-ci est versée uniquement aux personnes participant aux services communautaires. Ramasser des feuilles mortes ou couper du bois ne représentent pas une grande aide pour les communes et n’offrent aucune perspective d’avenir. Etant donné que personne ne paie d’impôt, les caisses communales sont complètement vides, ne permettant pas même d’assurer des prestations de base. Mais au printemps et en été, il y aurait du travail dans les champs et les vergers, qui permettrait aux Roms de sortir de leur léthargie. C’est à cela que s’attaque la stratégie d’intégration de l’EPER. Dans la maison paroissiale de Vilmany, l’après-midi touche à sa fin. Certains enfants ont fait leurs devoirs, d’autres ont dessiné ou joué. Avant de rentrer chez eux, ils reçoivent tous du thé, du cacao et des sandwichs. Pour certains d’entre eux, ce sera le dernier repas de la journée.
HONGRIE VILMANY EST SITUÉ À 12 KM AU SUD DE LA FRONTIÈRE SLOVAQUE.
HONGRIE
TCHÉQUIE SLOVAQUIE
AUTRICHE
HONGRIE ROUMANIE
CROATIE
SERBIE
9 893 899
Population totale (2013)
env. 700 000 Population rom en Hongrie
93 029
Superficie total en km2
Vous souhaitez soutenir l’intégration des jeunes Roms ?
FAITES UN DON Pour la promotion de la formation, l’amélioration des conditions de logement, la formation professionnelle, la promotion du travail et des revenus.
Merci de votre soutien CP 10-1390-5, mention : « roms »
ACTUEL
AGENDA 22 avril - 23 mai 2015 Roms : la quête infatigable du paradis
RÉSULTATS FINANCIERS DE
NOUVELLE IDENTITÉ
L’EPER EN AUGMENTATION
VISUELLE DE L’EPER
En 2014, malgré un contexte économique difficile, les recettes totales de l’EPER ont augmenté une nouvelle fois pour atteindre CHF 69,2 millions (+4% par rapport à 2013). Ce sont surtout les legs, les dons d’entreprises et l’augmentation des montants issus de mandats de la Confédération, des cantons et des communes qui expliquent ce résultat.
Agir change de look ! Le nouveau design de notre magazine s’inscrit dans le cadre d’une modernisation complète de l’identité visuelle de l’EPER, dont l’élément central est le nouveau logo. Celui-ci regroupe les deux abréviations HEKS et EPER, soulignant les liens existant entre la Suisse alémanique et la Suisse romande, toutes deux des éléments constitutifs de l’organisation. Le nouvel emblème a un triple rôle symbolique : la croix fait référence à l’origine suisse de l’EPER, tandis que la croix chrétienne renvoie aux valeurs de base et au rapport à l’Eglise. L’épi, symbole de la croissance et du développement, fait référence au travail de l’EPER. L’usage du rouge symbolise l’engagement et le dynamisme du travail de l’EPER et tend à interpeler la population à se mobiliser en faveur de ses positions.
Les frais administratifs ont représenté 13,4% des charges totales. Ils sont largement en deçà de la moyenne de 21% annoncée dans une étude du ZEWO auprès de 360 organisations suisses à but non lucratif. L’EPER a géré 53 projets d’intégration sociale et de défense des droits pour les plus démunis en Suisse pour un montant de près de CHF 23,5 millions. Quelque CHF 24,5 millions ont été alloués à 255 projets de développement rural et de préventions des conflits dans 33 pays. Par ailleurs, l’EPER a fourni une aide humanitaire après des catastrophes naturelles et des conflits armés à près de 270 000 personnes à travers le monde, pour un montant de CHF 5,7 millions.
S’engager pour un monde plus humain et plus juste sur la base de l’amour du prochain et en promouvant la dignité de l’homme constitue une valeur fondatrice de l’œuvre d’entraide.
Exposition du photographe lausannois Yves Leresche au Forum de l’Hôtel de Ville à Lausanne. Réalisée au plus près des populations roms en Suisse et en Roumanie. Avec une installation itinérante pour une immersion sonore et visuelle. Forum de l’Hôtel de Ville, Lausanne
17 juin 2015 16e Foulées de la Solidarité à Peseux (NE) Course en faveur d’un projet de développement rural visant à améliorer les conditions de vie des paysans du Kampong Chnang au Cambodge. Organisée par les Eglises catholique et réformée de La Côte. Départ : terrain FC CorcellesCormondrèche dès 18h00. Infos : Rolf Kohler, 032 913 31 30, rolf.kohler@rpn.ch. Inscriptions possibles dès 17h00 sur place.
14 août 2015 Course de la solidarité à Prêles Organisée par les paroisses du district de La Neuveville pour soutenir la reconstruction de cinq écoles dans des hameaux reculés du département de la Grand’Anse en Haïti. Halle polyvalente Les Joncs, dès 17h45 pour les enfants, dès 19h00 pour les adultes. Dès 17h45 - Infos : Stéphane Rouèche, 032 315 27 37. Inscriptions possibles dès 16h30 sur place.
ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE Secrétariat romand Bd de Grancy 17 bis Case Postale 536 1001 Lausanne
Tél. +41 21 613 40 70 info@eper.ch www.eper.ch CP 10-1390-5