MICHAEL JUNG • THE STALLION COMPANY • DOSSIER : PAS DE DOS, PAS DE CHEVAL !• LES CAVALETTI, UN BON OUTIL• LA PAROLE À DIRK LANGLE
Premier magazine d’actualité de l’élevage et des sports équestres ● N° 365 - Avril 2016 - 7,80 €
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L’EPERON N°365 • AVRIL 2016
L’EPERON CHEVAUX DE CLUB QUI SONT-ILS ?
ENQUÊTE
ÉLEVAGE
KEN REHILL, LE TRADER DEVENU ÉLEVEUR
PORTRAITS
PÉGASE DU MÛRIER GUILLAUME FOUTRIER
L’ALCHIMISTE
MICHAEL JUNG
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SOMMAIRE Avril 2016
3 ÉDITO
8 TRIBUNE
10 IMAGES D’ACTUALITÉ 16 EN COUVERTURE Michael Jung 26 PORTRAIT CHEVAL Pégase du Mûrier 30 ELEVAGE The Stallion company de Ken Rehill
41 L’HOMME DE L’OMBRE Le juge Dirk Langle 44 ENQUÊTE Qui sont les chevaux de club ? 50 DÉCOUVERTE Les nouvelles installations de Scott Brash 54 ETUDE Les indices Horse Telex
DIRK CAREMANS
36 PORTRAIT CAVALIER Guillaume Foutrier
16 - EN COUVERTURE Michael Jung
Michal Jung est, à seulement trente-deux ans, le cavalier de complet le plus titré de l’histoire. D’un calme et d’une sérénité à toute épreuve, il défendra son titre olympique dans quelques mois à Rio avec l’Anglo-arabe FischerTakinou. Entouré de sa famille, l’Allemand nous a accueillis chez lui à Horb, en Bade-Wurtemberg.
58 TECHNIQUE Les barres au sol pour une meilleure locomotion
64 ECONOMIE-POLITIQUE - Les vans Barbot - Equi-ressources - La Charte sur le bien-être équin 67 LIVRES
26 - PORTRAIT CHEVAL Pégase du Mûrier
Arrivé dans les écuries de Bosty en 2014, Pégase du Mûrier impressionne tant par son physique que par sa puissance sur les barres. Mais ce mâle gris d’1,72m manque parfois encore de fiabilité. Sera-t-il prêt pour les JO de Rio ?.
ERIC KNOLL
62 SCIENCE ET SANTÉ La digestion
En couverture : Michael Jung et FischerTakinou aux championnats d’Europe de complet à Blair Castle. Ph. Scoopdyga
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SOMMAIRE Avril 2016
69 DOSSIER Le matériel pour le dos du cheval 78 TOUR DU MONDE - De Al Ain à Oliva - Les qualifiés pour Rio - La Global Champions league en question - Bou Thib, vers une endurance plus propre ?
FLORENCE CLOT
30 - ELEVAGE Ken Rehill
86 DANS LE VISEUR 88
TOUR DE FRANCE - Les Salons des étalons - Le GN de complet - Le testage, un luxe pour le SF ? - Margaux Rocuet, l’étranger pour évoluer - Prêt à Tout
100 TOUR DES RÉGIONS 108
ANNONCES CLASSÉES Chevaux, pensions, véhicules, stages, santé, équipements, emplois, immobilier
121 INFOS PRATIQUES - Courrier - Adresses, calendrier
Kannan, Quintero, Casall figurent sur son catalogue. En seulement quelques années, Kenneth Rehill a réussi à se frayer un chemin dans le microcosme de l’étalonnage français. Son agence « The Stallion Company » affichait l’année dernière 2300 saillies vendues. Rencontre avec cet ancien rugbyman qui avance sans craindre de prendre des coups.
36 - PORTRAIT CAVALIER Guillaume Foutrier
A trente-neuf ans, Guillaume Foutrier peut se targuer d’avoir débuté quelques cracks comme le champion olympique Nino des Buissonnets. Depuis cinq ans, le cavalier est installé près de Lille où il a élaboré son propre système de valorisation de chevaux. Rencontre avec ce Nordiste d’adoption aussi réservé que déterminé.
41 - HOMME DE L’OMBRE Dirk Langle juge les jeunes chevaux Ce qu’il préfère, juger les poulains ! Mais les autres aussi, pour faire avancer la sélection et donc les aptitudes. Réputé, il met au service de cette tâche ses connaissances de juge, mais aussi de vétérinaire et d’éleveur.
122 C’ÉTAIT HIER La fatigue du cheval de sport
44 - ENQUÊTE Chevaux de club
PIERRE MILON
Entre les pp. 98-99 : Récapitulatif épreuves 4, 5 et 6 ans de la saison d’endurance 2015 Fiche élevage : le foin enrubanné
Ils sont généralement gentils, savent faire beaucoup de choses et tous les cavaliers, qui ont monté en club, ont un jour eu leur favori. Mais qui sont ces initiateurs, compagnons ensuite d’une route plus ou moins longue ? Les correspondants de L’EPERON ont aidé Elisabeth Gillion à nous les faire connaître. Avril 2016 - L’EPERON - 7
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EN COUVERTURE
MICHAEL JUNG
En totale maîtrise Qui pourrait imaginer que derrière cet homme si discret et réservé dans la vie de tous les jours se cache une véritable machine à gagner ? A trentedeux ans, l’Allemand Michael Jung est le cavalier de complet le plus titré de l’histoire. Double champion olympique, champion du monde et trois fois double médaillé d’or européen, il va cet été défendre son titre olympique à Rio. Un défi qu’il aborde avec une sérénité impressionnante.
I
l faut traverser une petite bourgade allemande du BadeWurtemberg, Horb, au sud-ouest de Stuttgart, aux rues sinueuses et maisons à colombages, pour arriver chez la famille Jung. En cette journée de février, le froid, la neige et le vent rendent ce paysage vallonné un peu austère. Le salon des cavaliers, où sont accueillis les visiteurs, offre en revanche un peu de chaleur. Dans ce petit espace, les photos, trophées, médailles et prix de Michael Jung décorent les murs en bois du sol au plafond. « Il faudrait agrandir la pièce pour ajouter les prix à venir », plaisante Brigitte Jung. Seules manquent les deux médailles d’or des Jeux de Londres. « Elles sont en sécurité, dans le tiroir de la table de chevet de Michael », poursuit la mère du cham-
pion, tout en proposant des bretzels et du café. Ce sont ces deux médailles qui ont fait entrer le jeune Allemand dans l’histoire du concours complet, de l’équitation et même du sport en général. En remportant l’or, il est devenu, le jour de ses trente ans, le premier cavalier de complet à être à la fois champion olympique, champion du monde et champion d’Europe. Un exploit réalisé avec un cheval tout aussi doué que son cavalier : SAM-LA BIOSTHÉTIQUE (STAN THE MAN, ps). Alors, en cette nouvelle année olympique, tous les yeux sont forcément rivés sur Michael Jung, qui affiche son objectif : « La priorité pour Rio est évidemment une médaille par équipes. Cela ne signifie pas pour autant que je suis obsédé par l’or et par la défense de mon titre. Ce serait déjà génial de
Ci-dessus, dans les écuries du Palexpo de Genève où Michael était engagé dans les deux disciplines, le saut d’obstacles et le cross indoor. Ph. Scoopdyga
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« Il ne faut pas laisser de place au doute »
Avec Sam que tous les spécialistes et medias reconnaissent comme le plus grand cheval de tous les temps en complet. Depuis 2009, à neuf ans, Sam n’a jamais été classé au-delà de la 3e place. Ici à Burghley en 2015, le couple remporte ce 4* pour sa première participation. Ph. J. Toffi Avril 2016 - L’EPERON - 17
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REPORTAGE Il n’y a pas longtemps que Kenneth Rehill et sa « Stallion Company » ont débarqué dans le monde de l’élevage, et déjà l’homme bouscule le microcosme de l’étalonnage. L’impulsion qu’il aime voir dans les étalons qu’il choisit l’anime tout autant ! Son impétuosité lui a permis de mettre dans son catalogue quelques-uns des sires les plus capés : Kannan, Quintero, Casall… Tout aussi impulsif, il n’a pas que des amis. Cela n’empêche pas cet ancien golden boy de la City d’afficher une cote à la hausse.
KEN REHILL THE STALLION COMPANY
OPA britannique sur l’étalonnage 30 - L’EPERON - Avril 2016
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D
ans un hiver clément, le voyage à Rodez, jolie préfecture de l’Aveyron, a son charme. L’élevage régional brille plus du côté des Pur-sang arabes de course ou d’endurance, le Haras national a abrité l’illustre Dormane, mais aujourd’hui les étalons de saut d’obstacles et de complet y sont à l’honneur. Depuis 2013, une grande partie du site est dévolue à The Stallion Company, société française créée par le Britannique Kenneth Rehill. Carrure d’ancien rugbyman, coiffure soignée et discours avenant avec l’accent british, ce trublion de l’étalonnage se raconte sans occulter quelques histoires de son parcours qui lui valent quelques inimitiés. Mais il a aussi su construire un solide relationnel lui permettant d’avoir un portefeuille d’étalons hors du commun ! Ken Rehill est né il y a quarante-sept ans à Chypre où son père militaire au service de sa Gracieuse Majesté était en poste. Il a six mois lorsque ses parents reviennent en Grande-Bretagne, où il découvre à quatre ans l’équitation dans un poney-club près de chez eux. Une attirance quasi inédite dans la famille, quelques antécédents de chasse à courre du côté de la famille de sa mère étant le seul lien avec les équidés. Les études mettront un frein à sa carrière de cavalier comme à celle d’athlète de haut niveau spécialiste du javelot. Le fils de militaire s’oriente alors vers la finance. Ce sont les années 80, la City au cœur de Londres est en pleine mutation. Ken Rehill se lance à fond dans ces années d’effervescence de la finance.
DE LA CITY À LA MAYENNE
Pas si facile qu’on le croit la vie de Golden Boy ! « Il faut se lever très tôt pour saisir les tendances de la bourse, et dès 6 h être sur les ordinateurs, jusqu’à 8 h du soir ! Puis après, il faut sortir dans les bars avec les clients pour assurer le bon relationnel. »
Sept ans d’activité, et il jette l’éponge ! Mais à vingt-cinq ans la fougue ne manque pas. Il reprend des études en biomécanique, une passion développée lorsqu’il était à l’entraînement avec le coach des athlètes olympiques britanniques, qui lui laisse un regard accru sur les allures des chevaux qu’il voit défiler. En même temps, ce sportif insatiable intègre l’équipe des Irish Londonners – son père est d’origine irlandaise – et joue en pro avec ce bon club de rugby. Une rencontre avec une jeune cavalière dans le coin VIP d’un champ de courses le ramène vers les chevaux. Pour elle, Ken Rehill se remet en selle pour chasser à courre et achète un cheval. « C’était un ancien cheval de concours de
Guy Williams, nommé Fred. Il m’a tout appris. Je l’ai toujours gardé et il est mort l’an dernier à vingt-sept ans. » A trente et un
ans, il épouse Sarah et, comme beaucoup de Britanniques séduits par le terroir français, le couple qui a un peu de patrimoine financier part en quête d’une propriété dans nos campagnes. Début 2003, ils s’installent dans une ancienne exploitation bovine en Mayenne. Dans le lieu le plus intime de la maison, Ken Rehill se plonge dans la lecture du Hors Série Elevage de L’EPERON. « Je n’avais jamais vu un magazine comme ça ! Je parlais à peine français et pendant plus de 2h j’ai parcouru le magazine avec mon peu de vocabulaire ! Mais je savais que je voulais faire de l’élevage de chevaux de sport. Sarah a été d’accord et nous sommes partis aux Pays-Bas, dans LOT
46
Marjevols
Figeac
RODEZ
CAHORS Villefranchede-Rouergue
Montaigu
TARN-ET-GARONNE
ALBI Gaillac
TARN
81
LOZERE
48
Pont-de-Salars
AVEYRON
82 MONTAUBAN
Quintero (à gauche) est un des plus beaux investissements de Ken Rehill. Son ancien compagnon d’écurie chez Rolf-Göran Bengtsson, Casall-Ask, a rejoint le catalogue avec une exclusivité de distribution en France.
12
Millau
TOULOUSE
Castres
Florac
Le Vigan
Lodève
MONTPELLIER
Blagnac Colomiers
MENDE
Ken Rehill
Bedarieux
HERAULT
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DÉCOUVERTE
Scott Brash Le talent des Highlands
A Kirkton Manor, les écuries et la carrière offrent une vue imprenable sur la campagne écossaise. A Peebles, la bourgade voisine, une des boîtes aux lettres a été peinte en or et ornée d’une plaque suite à son titre olympique. Hanna Colman, la groom de Scott Brash, est devenue sa compagne. Photos Clément Grandjean 50 - L’EPERON - Avril 2016
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« Le calme qui règne en Ecosse les aide à reprendre des forces »
Il a déménagé près de Londres pour faciliter ses déplacements en concours, mais Scott Brash reste très attaché à ses terres écossaises, où il retourne encore régulièrement se ressourcer. Les installations dans lesquelles il s’est formé près de Peebles sont à mille lieues des superbes écuries européennes ou américaines. La preuve que même les cavaliers de légende n’ont pas besoin d’un luxueux pied-à-terre pour se révéler.
S
imon Delestre vient de lui prendre la place de n°1 mondial, mais, à seulement trente ans, Scott Brash est déjà entré dans la légende du saut d’obstacles en gardant les rênes de ce classement mondial Longines FEI pendant plus de deux ans, et surtout en remportant le Grand Chelem Rolex, grâce à ses trois victoires dans les Grands Prix mythiques de Genève en 2014, Aix-la-Chapelle et Spruce Meadows en 2015. Tout cela avec un seul et même cheval, lui aussi de légende : Hello Sanctos (Quasimodo van de Molendreef). Leur histoire, on la connaît. Lord Harris et Lord Kirkham, des hommes d’affaires anglais qui ont fait fortune dans les tapis et l’ameublement, déjà sponsors d’un certain David Broome dans les années 80, ont envie d’aider un Avril 2016 - L’EPERON - 51
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