Teaser L'Éperon Février 2015

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L’Eperon dito

par Marie-Hélène Merlin

Compagnonnage Mars 1983, M. Michel Laurent a acheté depuis peu L’Eperon aux propriétaires de Cheval Mag, MM. Chéhu et Balayre. Son nouveau propriétaire associe très vite cette revue d’élevage à L’Information hippique que son créateur Roger-Louis Thomas a orientée vers le sport. L’Eperon tel qu’il existe encore aujourd’hui est né. Bernard Le Courtois en reste le rédacteur en chef avec comme objectif de continuer d’offrir une information de qualité, indépendante. Emule de Roger-Louis Thomas, Xavier Libbrecht, qui fut quelques années plus tôt le très jeune rédacteur en chef de Cheval Mag, embarque sur ce nouveau bateau – une des métaphores marines dont il a longtemps été friand. Egalement correspondant de L’Equipe, l’obstacle et le complet sont ses spécialités. Trente ans d’aventure commune commencent. Avec M. Laurent, elle durera peu de temps.

Xavier Libbrecht a développé une vision globale de la filière dont L'EPERON a profité.

En juin 1984, Xavier Libbrecht trouve de nouveaux acquéreurs, MM. Baubigeat et Mourgue d’Algue. Bernard Le Courtois quitte son poste en mars 1985. Xavier Libbrecht écrit son premier édito en octobre de la même année. En 1989, Xavier Libbrecht trouvera d'autres acheteurs, MM. Nijdam et Tassi, propriétaires d’un groupe de presse dont le fleuron est Stratégies. Il devient officiellement éditeur-rédacteur en chef. Après quelques changements de statuts, parfois houleux, en 2004, M. Dominique Mars, connu dans notre milieu pour être le propriétaire de Rochet M, médaille de bronze aux JO d’Atlanta, sera le dernier acheteur auquel Xavier confiera l’avenir de L’Eperon. A cette occasion, il devient aussi directeur de la publication et président de la société L’Eperon, puis gérant en septembre 2005, fonction qu’il quittera en septembre 2013. L’Eperon a toujours su évoluer malgré ou grâce aux changements de propriétaires, aux très nombreux déménagements (15 ou 16), aux évolutions technologiques (avec un passage aussi épique qu’improvisé à la PAO) et aux crises, le souvenir le plus marquant étant ce numéro broché à la main et paru en kiosques avec trois semaines de retard ! C’était il y a plus de vingt ans. Malgré ses bientôt quatre-vingts ans, qui en font la plus vieille revue équestre française, L’Eperon a été la première, en 2000, à se doter d’un portail internet, Cavadeos, sous l’impulsion de ses propriétaires du moment. La première aussi à y introduire de la vidéo, de la télé. La qualité des équipes qui se sont succédé au fil de ces trois décennies avec Xavier au gouvernail – la métaphore toujours – n’est évidemment pas étrangère à cette capacité d’adaptation constante et à l’enthousiasme inhérent. L’Eperon a connu en 2014 une passe difficile, avec notamment les départs en été de Lau-

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rence Anglade, entrée en 1990 et directrice commerciale, et cet hiver de Xavier. Au fil des années, les champs d’intérêt de ce rédacteur en chef d’une rare longévité se sont étendus à d’autres disciplines équestres, l’endurance surtout. A la politique de la filière aussi, avec un engagement qui transparaissait dans ses célèbres éditos, parfois diversement appréciés selon le bord de leur lecteur ! A l’élevage, intérêt qui s’exprimera dans les années 90 par la création de son propre élevage avec une visée complet, mais dont la réussite sera finalement plus éclatante en course (citons seulement Plumeur, vainqueur de la Grande course de haies de Printemps à Auteuil 2014), les créations aussi du journal Breeding News et de la WBFSH auxquelles il a largement contribué. A l’art aussi, avec la création du partenariat de L’Eperon avec Saumur pour l’exposition internationale Ar(t)cheval et, là aussi, un aboutissement personnel, une exposition en novembre dernier de sa collection. Enfin à l’édition. Les billets sur les nouveautés pour les colonnes de L’Eperon ou pour Equidia, mais aussi la rédaction de livres sont l’expression de cet intérêt pour le « papier », malgré l’inquiétude prononcée que lui inspirait la conjonction du développement d’internet et de la baisse de la lecture chez nos compatriotes. Bref, Xavier Libbrecht a développé une vision globale de la filière dont L’Eperon a profité. Pour cela, il fallait une équipe solide qui l’épaule, une équipe à laquelle il a su déléguer, avec une confiance totale. Son départ est un nouvel obstacle pour la revue, mais je ne doute pas que L’Eperon saura le franchir pour continuer le parcours. Grâce à tous ceux et toutes celles qui ont donné sa richesse à la revue depuis sa création, dont l’équipe actuelle a hérité. Une équipe de permanents à Paris, parmi lesquels Emmanuel Jeangirard, aux manettes de l’élevage depuis 1990, et de correspondants en région dont quelques fidèles de la première heure. Tous les collaborateurs de L’Eperon sont à l'image des compagnons qui transmettent les savoirs en les faisant évoluer avec sagesse. Comme le font aussi les éleveurs, plus récemment les enseignants et d’autres acteurs de notre filière dans laquelle s’inscrit L’Eperon. En attendant de trouver prochainement en l’une ou l’autre de ses jeunes forces celui ou celle qui succèdera à Xavier Libbrecht, l’équipe de L’Eperon saura continuer à délivrer l’information indépendante et de qualité que vous, chères lectrices et chers lecteurs, qui êtes notre moteur essentiel, en attendez chaque mois. Et pour clore cet édito particulier, restons dans la tradition pour souhaiter que 2015 soit sportivement, équestrement et personnellement agréable à tous.

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Hommage

A suivre en 2015

Les cavaliers de saut d'obstacles à suivre

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De nombreux cavaliers progressent dans l’ombre des stars du saut d’obstacles. Nous avons choisi de vous présenter sept d’entre eux : Alexandre Fontanelle, qui dispute cet hiver ses premières étapes Coupe du monde, mais aussi Alexis Borrin, Louis Bouhana, Cyril Bouvard, Emeric George, Edward Levy et Margaux Rocuet.

Portrait cheval

Lémir de Gargassan

Portraits

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Enquête

Groom, femme ou homme de l'ombre

Hommage

à Michel Henriquet

Le sBs, un petit stud-book belge

qui peut beaucoup

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A force de continuer à enseigner inlassablement la belle équitation et à accompagner encore assez souvent Catherine en concours, Michel Henriquet, grande figure du dressage semblait immortel. Mais, non. Catherine, qui poursuit la compétition, et ses livres continueront à transmettre son immense savoir.

La parole à...

Xavier Marie, Haras de Hus

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Santé La réadaptation fonctionnelle

Ph. E. Knoll

Saut d'obstacles

Reportage sport

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Photos d'actualité

à Michel Henriquet

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Tribune

de Guillaume Henry

Edito

60

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Technique

Mettre l'hiver à profit (3) : travailler en extérieur

Hommes et femmes de l'ombre Grooms toujours

Rarement dans la lumière, mais pourtant essentiels à la réussite des couples, quelle que soit la discipline, les grooms exercent un métier multitâches très prenant et endossent de sacrées responsabilités. Pourquoi l’ont-ils choisi ? Leurs conditions de travail évoluent-elles ? Quelles sont leurs difficultés et, à l’inverse, leurs satisfactions ? Toutes les réponses dans notre enquête.

Photo de couverture : Philippe Rozier et sa groom, Maud Ligouzat. Ph. Scoopdyga

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20 Ph. ALBS

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L’Eperon SOMMAIRE

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Voltaire Design et la TVA

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Dossier

L'assurance des professionnels de santé

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Tour du monde CHIW de Genève Election de Ingmar De Voos à la FEI CSI5* de Bâle Simon Delestre vainqueur à Malines Disparition de Richard Meade

82

Dans le viseur

84

Tour de France

Le stud-book sBs

L'Homme de l'Année

94 100

Elevage

A peine plus de mille naissances annuelles, mais parmi elles, les deux premiers chevaux mondiaux de saut d'obstacles 2014 (Hello Sanctos et Rothchild) qui valent au stud-book belge du sBs une belle 3e place au classement par stud-books... Cela s'imposait : direction la Belgique !

Le Gucci Paris Masters Salon du cheval de Paris L'éleveur des Ixe s'en est allé La fin des brigades équestres ? Prince de la Mare, cheval du mois Le défaut de conformité

54

Tour des régions Petites annonces

Annonces classées : chevaux, pensions, véhicules, stages, santé, équipements, emplois, immobilier

113

Infos pratiques

114

C'était hier

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Ph. D. C. Aerts

Economie

La parole à

Xavier Marie

Après dix ans d’expérience dont il dit lui-même qu’elles ne furent pas toutes heureuses, le créateur du Haras de Hus s’exprime sans réserve sur l’élevage français. Avec à la clef des idées parfois décoiffantes

Une sélection de concours, Adresses, calendrier

Ph. Coll.

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1974 : renaissance du Jumping de Bordeaux 7

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Ces cavaliers

D Dans l’ombre des leaders du saut d’obstacles qui parcourent le monde de CSI5* en CSIO et monopolisent l’espace médiatique, des cavaliers de talent continuent à évoluer avec opiniâtreté. Ceux que nous avons choisi de présenter ici ont entre vingt et trente ans, et le même objectif les anime tous : atteindre le top niveau et, si possible, s’y maintenir. Comment comptent-ils y parvenir ? D’où viennent-ils ? Comment s’organisent-ils ? Réponses de ces cavaliers en devenir.

En haut de g. à dr. : A. Fontanelle (ph. PSV) ; E. George (ph. Knoll) ; C. Bouvard (ph. E. Knoll) ; A. Bonin (ph. Scoopdyga) ; En dessous : M. Rocuet (ph. PSV) ; E. Levy (ph. PSV) ; L. Bouhana (ph. E. Knoll)

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ifficile de se faire une place sur la scène mondiale en saut d’obstacles tant la concurrence est forte en France comme à l’étranger. Les places en CSI5* et CSIO sont limitées et, bien souvent, toujours prises d’assaut par les mêmes cavaliers. Même ceux qui ont déjà fait leurs preuves et se classent régulièrement, tels que Jérôme Hurel, Aymeric de Ponnat, Marie Hécart, Nicolas Delmotte, ou par exemple encore Timothée Anciaume n’accèdent pas à tous les concours qu’ils souhaitent. Seuls ceux du Top 30 mondial ont ce privilège. Alors ne parlons pas des cavaliers, jeunes ou moins jeunes, qui débutent en 4 et 5*… Heureusement, les sélections pour les CSIO de Division 2 et pour les CSI5* français, où les sélectionneurs disposent en général d’une dizaine d’invitations ou plus, leur permettent de faire leurs armes. « Avec Sophie Dubourg (directrice technique nationale, ndla) et Philippe Guerdat (sélectionneur national, ndla), nous essayons de donner leur chance aux cavaliers en progression, souligne Thierry Pomel, sélectionneur adjoint. Il y a déjà une concurrence ardue en CSIO de Division 2, et en Coupes des nations on peut mesurer leur esprit d’équipe et leur capacité à gérer la pression. » Mais pour percer, le talent ne suffit pas, il faut aussi une structure solide et des propriétaires prêts à suivre. « S’ils sont par exemple obligés de vendre leur meilleur cheval dès qu’il arrive au top, c’est compliqué... En concours, nous échangeons beaucoup avec eux. Nous essayons de les aider à mieux se structurer et nous les incitons à développer leur piquet de chevaux. Nous n’hésitons pas à leur dire ce qui ne va pas dans leur système et/ ou dans leur méthode de travail afin de les aider à avancer. » Parmi ces cavaliers en devenir, nous en avons choisi sept, âgés de trente ans et moins, dont voici les portraits, mais d’autres auraient évidemment aussi mérité d’être mis en avant pour leur bonne saison 2014 et leurs débuts en Coupes des nations, tels que Geoffroy de Coligny, Julien Anquetin ou encore Mathieu Billot. Trois fils de professionnels normands dont nous aurons sans doute également l’occasion de reparler à l’avenir.

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reportage

sont à suivre sport

La relève

Alexandre Fontanelle et Prime Time des Vagues. Ph. Eric Knoll

Alexandre Fontanelle

Oser pour progresser Alexandre Fontanelle est un bon exemple de ces cavaliers à suivre cette année. Il réalise cet hiver ses premières performances en circuit Coupe du monde. 23

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Groom, ton univers i

Jappeloup, Ourasi, Hickstead peuplent la mémoire des passionnés. Ludger Beerbaum, Edward Gal ou Mary King forcent l’admiration de tout cavalier. Mais quelle mémoire a intégré le nom de leur groom ? Qui se souvient de Heidi, la groom de Steve Guerdat lors de son sacre olympique ? Qui connaît le groom de Jeroen Dubbeldam ? Rencontre avec ces personnages de l’ombre.

N

Enchaînant les heures auprès des chevaux, le groom est obligatoirement passionné, mais doit aussi connaître par cœur les chevaux dont il s'occupe.

e jamais les appeler palefrenier, ni soigneur, ou même palefreniersoigneur ! Du verbe anglais to groom, panser, ce sont eux qui soignent, brossent, préparent les chevaux. « Rien à voir » diront-ils ! Quand le groom part en concours, le palefrenier reste à la maison pour gérer l’écurie. Quand le soigneur prend soin du cheval, le groom conduit aussi le camion, graisse les cuirs... Indispensable aux cavaliers lors de ses déplacements, le groom l’est tout autant à l’écurie pour toujours seller, mais aussi observer chaque cheval.

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PORTRAIT GROOMS P38-44.indd 38

Que l’on cède ou pas, pour parler des mêmes choses, à cette mode terminologique d’un vocabulaire venu d’ailleurs (Pierre Jonquères d’Oriola et d’autres avaient un palefrenier) ou de l’hypocrisie du politiquement correct apparu il y a une vingtaine d’années (technicienne de surface pour femme de ménage), ou plus simplement des mots courts style sms, il n’en reste pas moins que « c’est compliqué de trouver un bon groom. Il faut que la personne soit très disponible, vigilante à chaque cheval, qu’elle ait l’œil à tout... Elle connaît les chevaux sous un autre angle que le cavalier : au box, en salle de soins... et cette complémentarité

doit permettre au cheval de se sentir bien », explique Jean-Philippe Siat. Avoir l’œil sur tout, penser au bien-être du cheval mais aussi du cavalier, ce troisième luron doit être « multitâche ». « Lorsqu’il a une perle, le cavalier fait tout pour la garder, il devient un pilier de l’écurie. Moi, j’ai ma groom depuis trois ans, Charlotte Lacene, et je ne connais même pas ses diplômes, ça m’est égal ! Elle s’est adaptée à mes habitudes et a un degré d’exigence qui me convient », poursuit le dresseur. Poste transversal dans le monde des courses comme dans celui du sport, le groom est le professionnel le plus représenté dans la filière équine. Il

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PORTRAITS

HOMMES DE L’OMBRE

Les grooms

reste pourtant souvent dans l’ombre et son métier est méconnu. Pire, ce n’est pas un métier reconnu, il n’est inscrit dans aucune annexe des fonctions équestres. « Pour l’instant, le métier n’existe pas sous ce terme, explique le Groupement hippique national. C’est soigneur ou cavalier maison... mais le métier de groom avec toute ces spécificités n’existe pas ! » Ils seraient pourtant environ 11 000 en France à remplir cette fonction (chiffre de 2010 selon Equi-ressources), mais seulement 2 % exerceraient leur travail dans une écurie de sport (en étant déclaré en tant que groom). Profil type ? Une femme, la plupart du temps, sou-

vent jeune (moins de trente-cinq ans), et diplômée – CAPA soigneur d’équidés, bac pro cheval, BTS support équin (selon l’enquête d’Equiressource « Palefrenier-soigneur, un métier en mutation ? »). Sans reconnaissance, le métier n’a aucune formation particulière. Un BPA palefrenier qualifié, option groom de compétition existe. « C’est quand même regrettable qu’il n’y ait pas une formation, mais juste une option. Nous sommes tantôt soigneurs, responsables d’écurie, cavalier maison, mais rien ne définit vraiment ce métier. Il n’y a aucune formation, mais il correspond pourtant à un véritable savoir-faire et à une réalité », s’in-

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Ph. Scoopdyga

Ph. J. Toffi

Ph. E. Knoll

impitoyable mais...

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Le sBs bouleverse la

En 2014, les deux meilleurs chevaux de saut podium du classement mondial des en saut d’obstacles. Et deux d’obstacles du monde, HELLO SANCTOs et stud-books de ses représentants occupent les deux ROTHCHILD, sont belges. Ils appartiennent au stud- plus hautes marches du classement inbook sBs, l’un des trois stud-books de chevaux de dividuel ! Quant au BWP (2 570 naissances en 2013, contre 950 pour le sport que compte ce petit pays, et le propulsent sBs), challenger sérieux lors de ces derparmi les meilleurs. Ce faisant, ils bousculent nières éditions, après une incursion à la e en 2013, il laisse son voisin, le une hiérarchie établie de longue date autour de 2sBs,place mener l’offensive. Et tout cela aux trois élevages dominants, le hollandais kwpn, dépens du Selle Français qui s’incline l’allemand Holstein et le français SF. Mais la roue de façon historique à la 7e place. tourne. Rencontre avec un petit stud-book, qui UN BOULEVERSEMENT peut apparemment beaucoup. ANNONCÉ ?

M

embre fondateur de la Fédération internationale du cheval de sport, la WBFSH (World Breeding Federation of Sport Horses), le Cheval de sport belge, plus connu sous l’appellation sBs, a gravi d’abord discrètement puis sûrement les échelons du succès pour se hisser en 2014, avec seulement un peu plus de mille naissances annuelles, sur la troisième marche du

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Ce chambardement de la hiérarchie mondiale des stud-books ne surprend peut-être pas ceux qui suivent de près les performances du n°1 mondial, l’Ecossais Scott Brash, et de son quasi invincible HELLO SANCTOS, né SANCTOS VAN HET GRAVENHOF (2002, QUASIMODO VD MOLENDREEF et NASIA VAN HET GRAVENHOF par NABAB DE RÊVE), ou encore celles de ROTHCHILD, né « du Bosquetiau » (2001, ARTOS Z et PITCHOUNETTE DU BOSQUETIAU par ELEGANT DE L’ILE, sf), cheval de tête de l’Américain MacLain Ward. Ces deux chevaux d’exception sont nés en

Belgique, l’un en Flandres, l’autre en Wallonie, mais relèvent tous deux du stud-book sBs. Dans le classement par stud-book qui retient les six chevaux les mieux placés au classement individuel, leurs coéquipiers ont pour nom BARRON (FOR PLEASURE x NABAB DE RÊVE), 46e en individuel, l’agile et puissant complice de l’Américaine Lucy Davis, UTAMARO D’ECAUSSINES, (DIAMANT DE SEMILLY x QUIDAM DE REVEL), 55e, l’impressionnant partenaire de l’Anglais Joe Clee, mais aussi TOSCAN DE SAINTE HERMELLE (SURCOUF DE REVEL x BAYAC DE SAINTE HERMELLE), 78e, allié de la valeur montante du saut d’obstacles en Belgique Constant van Paeschen, et enfin RÊVEUR DE HURTEBISE, 94e, (KASHMIR VAN SCHUTTERSHOF x CAPRICIEUX DES SIX CENSES sBs), actuel cheval de tête de Kevin Staut. Bien sûr, cette flatteuse 3e marche du podium tient essentiellement à la compétitivité actuelle des deux premiers chevaux nommés. Comme nous l’avons dit, la roue tourne et toute hiérarchie dans ce sport est fragile, surtout pour un élevage à faible effectif comme celui-ci, chez lequel le renouvellement des valeurs est plus aléatoire. Mais ce

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ENQUETE

LE SBS

donne mondiale

bon classement est l’occasion de nous intéresser de plus près à ce voisin et ami de longue date.

DES

PREMIERS PAS TIMIDES DANS LA HIÉRARCHIE MONDIALE Au début des années 90, la Fédération mondiale des élevages de chevaux de sport, la WBFSH, voit le jour et met en place un premier championnat, d’abord pour la discipline du saut d’obstacles, puis pour celles du dressage et du complet. La Société royale du cheval de sport belge, autrement dit sBs, fait partie des vingt-deux studbooks fondateurs. Lors de la première édition du classement, en 1994, le sBs prend la 14e place en saut d’obstacles avec seulement trois chevaux retenus parmi les quatre cents premiers chevaux de CSI de la planète (tel était le règlement de l’époque). Son leader est alors ARABIAN DE STE HERMELLE (NICIAS III, SF x ALMÉ, SF), 186e mondial sous la selle d’Emile Hendrix (P.-B.) avec lequel il participa aux championnats d’Europe de Gijon en 1993. L’élevage « de Sainte Hermelle » de Raymond Lefebvre, le plus francophile des élevages belges, se signalait

déjà comme l’un des meilleurs, ce qui ne s’est pas démenti puisque l’un de ses représentants, TOSCAN DE SAINTE HERMELLE (3e du Grand Prix 5* Gucci de Paris début décembre), figure toujours, vingt ans plus tard, en 2014 parmi les porte-drapeau du sBs. Et, amusant mais pas étonnant, ces deux chevaux, ARABIAN et TOSCAN, ont en commun les sangs français d’ALMÉ, de NICIAS III, étalon maison, et de A L’HONNEUR…

NÉS

AVEC LE TROISIÈME MILLÉNAIRE…

Quelques années plus tard, le classement 1999/2000 voit le sBs s’inscrire à la 12e

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place avec 6 représentants dans les 400 premiers, et à sa tête FIRST SAMUEL, un fils de l’AA SMY SILENCE (SAMUEL), sous la selle de Dirk Demeersman, alors que Hanovriens, Kwpn et Selle Français s’adjugent le podium devant un très pressant Holstein. L’année suivante, c’est la dégringolade. Seul FIRST SAMUEL subsiste parmi les 400, à la 105e place. De 2004 à 2011, le sBs stagne quelque peu, oscillant de la 13e à la 10e place, avec, parmi ses plus efficaces représentants, MOZART DES HAYETTES (PAPILLON ROUGE), ou encore les deux NARCOTIQUE DE MUZE, la « II » par DARCO, et la « IV » par QUIDAM DE REVEL. En 2011, ROTHCHILD, RÊVEUR ET SANCTOS, tous nés après l’an 2000,

Au sein d’une Belgique aux paysages variés (ici la région liégeoise), le « petit » studbook sBs a fait naître, grâce notamment à une sélection des étalons rigoureuse sur la santé et osée dans ses choix (ci-dessus, l’« International Sélection Show » des étalons), les deux meilleurs chevaux de saut d'obstacles 2014, Hello Sanctos (page de gauche) et Rothchild (en haut). Photos C. Aerts, D. Caremans et Scoopdyga

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