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Photo Christophe Bricot
de nos cavaliers d’élite pour les 20 ans de lamotte-beuvron
VAGABONDAGE
l’album souvenir
CLUB HOUSE
ça se passe à poney PhotoColl.
Photo Coll.
Sommaire
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trot attelé a grosbois
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la ferme equestre des grilles
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DINARD
UN WEEK-END A
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SOMMAIRE 8 Plein les yeux 12 Vie de VIP 20 News 24 En route pour 2014 28 T’engages où ? arnas-champburcy 32 Micro ouvert ABDELKEBIR OUADDAR 36 Un jour, un métier LAURENCE SAUTET, éCUYèRE 38 Pourquoi, comment ? PRéPARER SON CHAMPIONNAT 60 C’est mon coach qui le dit j ean-philippe lima 64 Race de sport le BWP Photo Damien Kilani
e cadiz
74 L’équiper, s’habiller oll
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72 Parcours d’une marque Freejump 80 Vrai faux du véto l’eau
Photo Eric Kn
cheval de têt
Photo Christophe Bricot
68 Histoire d’amateur yannick courdent
90 Brèves 92 Livres 94 Vu sur le net
Photo Brico noll Photo K
minimiser les risques
Photo Claude Bigeon
Transport :
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ça se passe à poney
de Lamotte-Beuvron ont 20
Fontainebleau, Compiègne, Meaux, Saumur, Le Touquet, Châteaubriant, Orléans et… Lamotte-Beuvron. Si les championnats de France poneys fêtaient l’an passé leurs 40 ans, 2014 est tout aussi symbolique : voilà 20 ans qu’ils se tiennent en Sologne, dans la conviviale petite ville de Lamotte-Beuvron !
P
ourquoi Lamotte-Beuvron ? Faisons court... Après une grande première à Fontainebleau en 1973 - finales rééditées jusqu’en 1986 sur le Grand Parquet - les championnats de France poneys ont voyagé. Le budget, bien trop élevé à la fin des années 80, a conduit le Poney Club de France à trouver un lieu central, pérenne, avec de grands terrains
SAUT D’OBSTACLES
et propice au développement. L’ancienne colonie pénitentiaire de Lamotte-Beuvron cherchait aussi un nouvel avenir… En 1994, le choix s’est donc porté sur ce site solognot. Depuis, chaque été, la petite ville devient un véritable village équestre. Les drapeaux annoncent les joutes équestres dans la rue principale et pas un commerçant ne lésine sur la décoration ! Deux décennies au cours desquelles d’innombrables travaux ont été effectués. Dans les prémices, les championnats se tenaient sur des carrières en herbe. Et lorsqu’il pleuvait, il était courant de s’embourber et d’y laisser une botte ! La grande carrière n°1, placée au centre, où se tenaient les épreuves phares (dont le Grand Prix, créé en 1992 à SaintDenis-de-l’Hôtel) a marqué les esprits. Ici a
ans !
été le théâtre du double titre consécutif en Grand Prix de Simon Delestre (1994-1995) ou encore de la première finale tournante D1 Elite en 1997 revenu à Mélanie Bonneau, la fille d’André (Monsieur BIP !), qui remportait aussi le Grand Prix ! Cette année-ci, en parallèle des championnats, le CSIOP de France y était organisé (premier et dernier international sur ces terres). Le premier grand changement a été observé en 2000 avec l’agencement, en sable gris, de la carrière d’honneur. En 2001, le Parc équestre est devenu fédéral. L’actuelle piste n°1 en Bordsol a vu le jour l’année suivante... Aujourd’hui, le Parc est doté de nombreuses pistes en sable, de passerelles, de chemin en dur, d’un cross quasi-refait…
Quels souvenirs et anecdotes reste-t-il de leur aventure à Lamotte-Beuvron ? Qu’ont-ils appris ? Y retourneront-ils avec leurs enfants ? Quels échos en ont-ils aujourd’hui ? Réponses d’un échantillon de cavaliers professionnels !
Benjamin Devulder, 29 ans
Photo Pau line Ber
nuc hon
Ces championnats m’ont appris à gérer la pression et m’ont donné goût aux médailles. Mon meilleur souvenir ? Ma première médaille de bronze en C1 Elite en 1997 avec Mic Mac. Le moins bon ? 4e du GP Elite avec Géode du Blequin pour mon dernier championnat. Si un jour mes enfants se passionnent pour la compétition équestre, nous y retournerons avec plaisir, car cela leur donnera de l’expérience. Le poney est une bonne école pour apprendre à gagner et à bien monter, car les barres sont grosses pour ces petites bêtes au grand cœur. Pour y arriver, il faut savoir piloter. C’est en 2000 ! Je termine 3e du championnat Petit Grand Prix avec Géode du Blequin. Seul petit bémol : cette semaine avait été très pluvieuse !
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1994 2014 Les championnats de France
Photo Pau line Bern ucho
Photo Maindru
Texte Pauline Bernuchon
Photo PSV- More l
Photo Pauli ne Bern ucho n n Photo Pau line Bern ucho
Julia Dallamano, 23 ans
Syndie Rigaut, 23 ans
1998 : premier Lamotte, j’allais avoir 8 ans et fut sacrée championne... d’attelage ! Je les ai tous faits jusqu’à mes 18 ans. On retrouvait tout le monde, dans une bonne ambiance. Ces championnats m’ont fait grandir. Il y avait de la pression en GP : la première fois, Impérial m’a embarquée sur la première manche de la finale. Je pesais 30 kilos et n’arrivais pas à le tenir ! Il avait beaucoup de force et mes jambes ne dépassaient pas le tapis ! Je suis sortie de piste en pleurs. Mon meilleur souvenir ? La deuxième manche… nous sortons sans faute ! En 2005, les cotes avoisinaient 1,45 m : à la reco, je passais sous les obstacles !
Que l’on soit débutant ou expérimenté, on pense à Lamotte. Chacun fait son petit bout de chemin, il ne s’agit pas d’un passage obligatoire, mais ces championnats ont marqué ma carrière : ils m’ont médiatisée et apporté beaucoup de relations. J’y suis allée 7 fois ! Mes meilleurs souvenirs sont mes deux médailles d’or, le Center Parc, la rivière sauvage ! Le pire ? En 2003, un refus dans la Chasse avec du temps dépassé, avant d’enchaîner les bons tours. Je termine 4e alors que le premier jour, je pensais que c’était perdu d’avance ! Mes derniers championnats de France Grand Prix Elite. Je remettais mon titre en jeu en 2006 avec Black Devil. Nous étions prêts ! J’avais envie de donner le meilleur de moimême. Nous avons barré, Aymeric Azzolino et moi, pour la médaille d’or. C’était stressant, mais j’ai gagné !
Blandine Roux, 35 ans
Avant 1994, le championnat GP était confidentiel, car organisé indépendamment des championnats de France poneys. A Lamotte, nous avions peut-être dix poneys dans le camion alors qu’avant j’étais toute seule ! Mon meilleur souvenir est ma 4e place, la bonne ambiance, mais aussi le pire, car restée au pied du podium ! Tout le monde regardait le GP. C’était grandiose, il y a avait déjà du potentiel. Nous étions une bonne bande de copains avec Simon Delestre et les Frey. Courir un championnat est important pour l’expérience, la gestion de la pression. Il faut pousser les enfants à faire de la compétition à poney et les habituer à sauter de bonnes barres. 1994 : mon premier et dernier championnat de France Grand Prix Elite à Lamotte. Je montais Piccolo du Thuit et fut classée 4e. L’année d’avant, je l’avais remporté à Maisons-Laffitte ! Le Grand Prix Elite en 2007 avec la jument de mon grand-père, Chaveta II, nous sommes 3e. C’était assez émouvant, car jamais je n’aurais pensé monter une telle ponette.
Le Grand Prix Elite en 2007 avec Meeping Cha de Florys. Je le connaissais par cœur. J’avais 17 ans et déjà couru dans cette catégorie avec Impérial du Blin et Flying Welshman.
Lamotte m’a apporté le goût des championnats. N’ayant pas eu de titres, je n’avais pas de pression. J’ai couru en D2 avec Malin de Campagne, puis C1, D1 et GP. C’était sympa, on allait à la piscine le soir, on s’amusait ! J’adorais être avec tout le club. Je montais alors aux Arpents Verts avec Claude Castex, il me suit encore maintenant. Le pire, est la pluie ! Les championnats se couraient sur herbe, les boxes étaient loin, le secrétariat sous une grande tente : on était dans la boue ! J’y suis retourné il y a deux ans voir Ninon (Castex). Les installations sont modernes, mais je trouve qu’il y a désormais bien trop de catégories.
Photo Pauline Bernuchon
Guillaume Batillat, 27 ans
Alexandre Fontanelle, 23 ans
Tout le milieu du poney est réuni là-bas. C’était un peu la fête, la fin de saison des poneys. Avec Chaveta, c’était pour le sport. Il y avait un peu de pression, mais nous avions eu notre sélection européenne avant. Je me rappelle l’envie de bien faire. Nous étions aussi attendus par le public ! J’y suis allé 10-12 fois, du Shetland au GP. C’est marquant lorsqu’on est enfant. On fait la saison pour aller là-bas, c’est motivant. Mon meilleur souvenir ? 2007 : je suis 3e avec Chaveta en GP Elite et 5e en D1 avec Navar de la Bresse. Le pire était avec mon équipe à Shetland, nous avions sauté des obstacles qu’il ne fallait pas ! 15
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Pourquoi, comment ?
Objectif championnat :
le changement, c’est avant ! Texte Marine Haÿ
Quelques jours avant les championnats de France ou l’épreuve phare de votre saison, il serait tentant d’essayer de nouvelles techniques d’entraînement, ou de s’improviser sportif de haut niveau. Plutôt que de chambouler vos habitudes, mieux vaut vous organiser en amont afin d’optimiser vos propres performances, et celles de votre cheval. Sports Équestres vous donne aussi des conseils pour être au top le jour J !
Photo PSV Jea n Morel
Eric Favory, médecin de l’équipe de France. Ci-dessous, coach et cavalier, Christophe Le Garrec et Tara Beaulieu.
Qui a dit que l’équitation n’est pas du sport ?
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Photo Claude Bigeon
Photo Damien Kilani
C’est bien connu, les cavaliers sont les sportifs qui rechignent le plus à se préparer physiquement pour une compétition. Pourtant, un mode de vie actif et sain peut faire la différence sur le terrain. A vos baskets ! Monter à cheval n’exempte personne de choisir la marche à pied plutôt que la voiture, les escaliers à l’ascenseur. Il est temps de faire mentir la légende qui voudrait qu’en équitation « c’est le cheval qui fait tout ». Car les sports équestres nécessitent une bonne condition physique. De même qu’on fait travailler « le fond » aux chevaux, il est utile que le cavalier acquiert de l’endurance. « L’activité sportive sur une durée assez longue permet d’améliorer le potentiel sur toute une
Travail des abdominaux en dynamique, notamment les obliques.
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épreuve type complet, mais aussi sur une épreuve de durée courte », explique Eric Favory, le médecin de l’équipe de France. Par exemple, elle améliore la gestion de la respiration. « Cela limite les apnées (lorsque le cava-
Photo Claude Bigeon
Travail du dos en statique et des jambes en dynamique.
lier retient son souffle, à l’abord des obstacles notamment, ndlr). » Le médecin préconise de pratiquer des activités physiques continues (30 à 45 minutes), deux à trois fois par semaine, « qui mettent en jeu les masses musculaires des jambes, du dos ». Course à pied, natation, aviron, rameur, vélo elliptique, rien ne sert de trop forcer, ce qui compte c’est que « l’intensité permette de maintenir une conversation, sans hacher ses mots ». Plus encore, cette activité physique aide à réguler le stress, car avec l’entraînement, l’élévation du rythme cardiaque sera moindre. « Le niveau d’effort sera relatif. On le ressent moins, analyse Eric Favory. La sensation de stress est toujours là, mais le corps n’en pâtit pas, car la montée d’adrénaline va moins se transmettre sur le plan physiologique. » En vue d’augmenter leur niveau de force, il incite aussi les cavaliers à travailler les muscles dorso-lombaires (le bas du dos), et abdominaux, grâce à de petits exercices quotidiens ou deux séances par semaine plus complètes. Cela se marie bien avec des séances de stretching. « Savoir quand on est tendu, quand on ne l’est pas, c’est déterminant pour améliorer la synergie avec son cheval. » Or comme chacun est plus ou moins
Renforcement des fessiers.
Photo Claude Bigeon
Elodie Laborde, une cavalière Pro qui court plusieurs fois par semaine. Travailler sa condition physique fait partie de son entraînement pour être plus compétitive à cheval.
Photo Claude Bigeon
Gainage du dos et des abdominaux en position statique.
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Cheval de tête
Le beau e Cadiz
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est de retour ! Texte Anne-Sophie Guillet - Photos Eric Knoll
C’est en Espagne que Marie-Christine De Laurière et son mari Renaud ont trouvé Cadiz, sacré champion de France avec Donatien Schauly en avril dernier. Le couple de cavaliers-éleveurs était en déplacement pour voir plusieurs chevaux et ce 4 ans né chez Emilio Rotondo Russo appartenait alors à Luis Alvarez Cervera. Ce grand cavalier espagnol a fait les Jeux Olympiques en saut d’obstacles, mais aussi en complet ! Il savait donc de quoi il parlait quand il a dit à Marie-Christine qu’elle devait absolument venir essayer ce jeune hongre... « C’était un cheval intéressant, confie Marie-Christine, ex Duroy, cavalière française de complet la plus titrée, notamment 6 fois championne de France, 1 médaille d’argent européenne en individuel et 5 médailles européennes ou mondiales par équipe ainsi que 4 participations aux JO. Déjà, il avait un très beau papier, car on trouve Lady Killer du côté de la mère, ce qui est rarement mauvais ! Là-dessus, le fait d’ajouter du sang par le père m’a paru judicieux. Il était grand et beau, mais ce n’est pas toujours simple de composer en complet avec un cheval d’1,78 m ! J’étais aussi gênée par le fait qu’il avait été beaucoup travaillé en rênes allemandes et qu’il avait, à cause de cela, tendance à s’enfermer dès qu’on prenait le contact. Il a d’ailleurs longtemps gardé ce défaut et il était difficile de lui mettre la nuque le point le plus haut. Je l’ai donc acheté et ai d’abord beaucoup travaillé sur son attitude avant de le mettre en concours. Il sautait déjà très bien, mais il avait une forte tendance à regarder les sous-bassements et à retaper devant les obstacles regardants, ce qui le mettait forcément en difficulté. Pourtant, il a toujours été franc et courageux sur le cross. »
Saine prudence
Cadiz a fait ses premières armes dans le circuit classique Jeunes Chevaux, sous la selle de son expérimentée propriétaire. Sur la 3e marche du podium national à 5 ans, il a franchi les étapes avec facilité, classé à toutes ses sorties. Il a même participé au championnat du monde des jeunes chevaux, au Lion d’Angers, à 6 et 7 ans. « Il me faisait de l’ombre en concours : on ne voyait que lui ! » Toutes les qualités d’un cheval d’avenir ! Mais à 7 ans, après
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