Christophe Dillinger
CAMERA VISIBILUM
Christophe Dillinger
CAMERA VISIBILUM
This edition is published in 2009 by: EPUG PUBLISHING 1 Ruith Field Shawbirch, Telford.
Copyright © 2009 Christophe Dillinger
The right of Christophe Dillinger to be identiÀed as the author of this work has been asserted by him in accordance with the Copyright, Designs and Patents Act 1998. All rights reserved. This book is sold subject to the condition that it may not be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording or otherwise without the Publisher’s prior consent.
ISBN 978-0-9562035-0-2 Printed in 2009.
Christophe Dillinger
CAMERA VISIBILUM
Présentation des séries Swirls et Typewriter Introduction to the Swirls and Typewriter series
INTRODUCTION
CE LIVRE EST DIVISÉ EN DEUX PARTIES : SWIRLS ET TYPEWRITER. ELLES SONT TOUTES DEUX BASÉES SUR UN TRAVAIL ARGENTIQUE, AVEC UN MINIMUM DE MANIPULATION NUMÉRIQUE.
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Ceci est important pour moi, quoique je trouve difÀcile d’expliquer pourquoi. Je crois que cela a quelque chose à voir avec le temps et l’émerveillement. Le temps qu’il faut pour découper des longueurs de papier et y dessiner des courbes ou les badigeonner de pigments. Le temps qu’il faut pour les insérer sur le Àlm dans le noir, en pensant aux images que je vais prendre. Et bien sûr l’émerveillement de deviner ce à quoi le résultat Ànal va ressembler. Je ne veux pas d’un appareil photo qui me montre tout de suite ce que j’ai pris. Je veux plutôt continuer à regarder autour de moi. Si je ne suis pas seul quand je prends des photos, je trouve qu’il est plus important de partager le moment que d’en partager l’image. Plus tard, de retour dans la chambre noire ou assis en face de ma machine à écrire, je veux me souvenir
de l’odeur de l’air, de la dureté du sol sous mes pas, je veux entendre les oiseaux chanter de nouveau et si tous ces éléments se perdent dans l’acte de photographier, alors je les rajoute au Typex sur le négatif lui-même. Au travers de la série Typewriter, j’essaie de créer une photo totale, qui contiendrait tout ces éléments ainsi que tout ce qui avait bien pu (ou aurait dû) être présent. J’aime présenter des histoires et laisser au spectateur le soin de décider si elles sont vraies ou non. Pour moi, cette différence n’a aucune importance. Je ne crois pas que la photographie ait un grand rapport avec la réalité. Ça servirait à quoi ? Pour moi la photographie ça serait plutôt comme ouvrir des fenêtres. Christophe Dillinger Février 2009
THIS BOOK IS DIVIDED INTO TWO SETS: SWIRLS AND TYPEWRITER. BOTH ARE FILM BASED, WITH A MINIMUM OF DIGITAL MANIPULATION INVOLVED.
This is important to me, although I still Ànd it difÀcult to explain why. I think it has something to do with time and wonderment. The time it takes to cut lengths of paper and painting swirls or smearing pigments on them. The time it takes to insert them onto the Àlm in the dark, thinking about what image I will capture. And of course the wonderment of having but a vague idea of what the end result will be.
Through the Typewriter series, I try to create a total photograph which would contain all these elements as well as whatever else might have been (or even should have been) present. I like presenting stories and let the viewer decide whether they are true or false. To me, that difference is not important. I don’t think photography is about reality. What would be the point? To me photography is more like opening windows. Christophe Dillinger February 2009
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I do not need a camera to be able to show me what I have just seen straight away. I want to carry on looking around instead. If I am with someone while I am taking the photo, I think it more important to share the moment than to share the image. Then later on, back in the darkroom or sitting at my typewriter, I want to remember what the air smelled like, how hard the ground was under my feet, I want to hear the birds singing again and if these elements get lost through the
photographic act, then I add them with Typex on the negative itself.
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SWIRLS
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Deux frères / Two brothers
SWIRLS
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Par Su Fahy
LE RÔLE DE LA PHOTOGRAPHIE EST D’EXPLORER L’IDÉE D’ENREGISTRER LES RELATIONS COMPLEXES ET LES RITUELS SOCIAUX QUI GOUVERNENT NOTRE VIE QUOTIDIENNE.
La nouveauté maintenant, c’est qu’au lieu d’amasser ces clichés dans des boîtes à chaussures, des albums de famille ou au fond d’un tiroir, nous les postons dans des entrepôts virtuels, uniquement accessibles via un ordinateur ou un appareil de communication mobile. Ce mouvement de notre patrimoine visuel d’une forme matérielle dans l’ici et maintenant à un serveur auquel nous ne pouvons accéder visuellement que lorsque nous sommes connectés, est peut être à l’origine de ce nouvel intérêt pour la photographie lo-À (le contraire de hi-À) et les caméra-jouets, portant des noms tels que Diana et Blackbird Fly.
Cet engouement pour la pellicule, même exposée dans un appareil-jouet, est étroitement lié, selon moi, au travail d’artistes qui utilisent les effets optiques offerts par les objectifs bon marchés et les adaptent pour créer des images expérimentales. On appelle ces techniques “photographies sur perforations” par exemple, quand un Àlm 35mm est exposé en entier dans un appareil photo moyen format et que l’image se forme sur les bords de la pellicule, bords qui ne sont pas habituellement exposés à la lumière dans un appareil 35mm. C’est ainsi que débute le voyage créatif, de la Diana des années 60 au Blackbird Fly de nos jours, appareils qui permettent au photographe, à l’artiste ou à l’opérateur de manipuler le Àlm, créant ainsi des effets spéciaux dans tous les formats et prenant plaisir dans le caractère aléatoire et la matérialité de l’image.
Ce retour vers la matérialité du cliché et de son tirage physique me fait personnellement soupirer de soulagement, en sachant que je vais continuer à être exposée à une image concrète – cet élément tangible d’archive de vie.
Cet état de fait entraîne un engouement pour le tirage lui-même ou transcrit son territoire dans un langage numérique aÀn d’entrer en contact avec une audience globale au travers, par exemple, de la Lomographic
Society, plutôt qu’avec des membres du groupe familial ou de pairs. Les sites de réseautage personnel tels que MySpace, YouTube, Facebook et Flickr nous permettent de nous engager dans une critique avec une audience inconnue (ces sites sontils d’ailleurs les nouvelles entités familiales, formant les désirs des individus qui appartiennent à cette nouvelle forme de matrice sociale ?).
En conclusion, il nous faut réÁéchir à la facon dont les clichés – les instantanés
Cette idée d’autocréation photographique multipliée au travers d’une installation nous donne accès à des strates de signiÀcations qui se révèlent dans ces images composites de large échelle. Ceci peut être planiÀé et construit comme dans cet exemple, ou créé via l’expérimentation de photographes individuels, des expérimentations où le contact avec le facteur chance peut être exploré et accepté et qui nous offrent en tant que spectateurs un espace où l’on peut voir les choses différemment. Ceci peut être considéré comme la déÀnition d’une nouvelle esthétique,
une esthétique qui assemble et reconstruit des images personnelles révélant de multiples interconnections. Les images contenues dans ce livre nous permettent de comprendre un peu mieux ce type de pratique expérimentale et contiennent aussi une approche réÁéchie de la construction de strates de signiÀcations, qui nous donne une description visuelle de la manipulation d’images déjà existantes, les recadrant pour mieux en découvrir les nouvelles absences et provoquant de nouvelles avenues narratives, une dynamique toujours présente dans l’acte photographique. Su Fahy, 2009 Chef de division, section Photographie University of Wolverhampton, UK
(1) Marianne Hirsch, Family frames – photographic narrative and postmemory (Harvard University press, 1997).
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La collection d’images montrées au groupe déÀnit le type de personnes que nous désirons être ou, plus mystérieusement, celui que nous ne sommes pas. Les visiteurs peuvent apporter leurs propres histoires, une lecture provenant de ou imaginée depuis la structure et la forme de ces nouveaux albums photographiques. L’utilisation de caméra-jouets, d’une certaine façon, nous permet de prendre en considération les interventions de l’appareil lui-même et de voir comment elles interrompent et à la fois donnent forme aux relations visuelles.
et les photos de rue – nous permettent d’étudier cet espace postmoderne, avec ces séries d’images non manipulées assemblées de nouvelles manières (tels les LomoWalls qui nous racontent des histoires Àltrées par des cultures différentes) et les images non médiatisées dans leur représentation de notre vie quotidienne. Cette riche collection d’autocréations photographiques nous offre un aperçu “du rôle de la photographie comme une technologie de mémoire personnelle1”.
SWIRLS By Su Fahy
THE REALM OF PHOTOGRAPHY EXPLORES THE IDEA OF RECORDING THE COMPLEX RELATIONSHIP AND SOCIAL RITUALS THAT RUN THROUGH OUR EVERYDAY LIVES.
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The new twist is that instead of hoarding these snaps in old shoe boxes, family albums or in the back of drawers, we post them into online repositories, only accessible visually through computers or hand held mobile devises. This movement of our visual luggage from a material form in the here and now to a server visually accessible only while online, may have sparked this new interest in lo-À cameras - toy cameras with names like Diana and Blackbird Fly. This return to the materiality of the snapshot and the end print makes me personally sigh with relief that I will remain exposed to the found image – that element of the discarded archive of lives with its own extended image. This love of Àlm even if exposed in a toy camera is intertwined in my view with artists utilising the optical effects offered by their inexpensive lenses and the ability to adapt them to
make experimental images. These are dubbed “sprocket hole photography” for instance, where 35mm Àlm is fully exposed in a medium camera, revealing the edges of the Àlm not normally exposed in a 35mm camera. Thus the journey starts from the 1960’s Diana to the Holga and Blackbird Fly, which are cameras that allow the photographer, artist or operator to manipulate Àlm, creating special effects in all formats, enjoying again the randomness and materiality of the image. This spills over into enjoying the print or extending its realm into a digital form to engage with a global audience, through for example the Lomographic Society, rather than directly with family members or peer groups. Social networking sites such as MySpace, YouTube, Facebook and Flickr allow us to engage in a critique with an unknown audience (are these sites the new familial groups, shaping the desire of the individual belonging to this new type of social matrix?).The collection of images shown to the groups then deÀnes what kind of person we wish to be and, perhaps more enigmati-
cally, what we are not. Viewers can supply their own stories as they look at images, a reading formed or Àgured by the structure and form of these new photographic albums. The use of toy cameras, so to speak, enabling us to consider the intervention of the camera and see how it in itself interrupts and shapes visual relations. In conclusion, we need to reÁect on how photographs – snapshots and candid images – offer us the chance to study this postmodern space with its unedited series of images assembled in many ways (such as Lomo walls that tell us stories from different cultural perspectives) and pictures that are unmediated in their representation of our everyday life. This rich collection of photographic self creation offers us a glimpse of “the role of photography as a technology of personal memory1”.
The images in this book offer us an insight into just this type of experimental practice, containing also a considered approach to building layers of meaning, which offer us a visual description of the manipulation of already existing images, reframing them to better discover new absences and provoke new narratives, always present in the act of photography. Su Fahy, 2009 Divisional Leader, Photography University of Wolverhampton, UK
Marianne Hirsch, Family frames – photographic narrative and postmemory (Harvard University press, 1997).
(1)
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This idea of photographic self creation multiplied through the device of an installation gives us access to layers of meaning which reveal themselves in this large scale composite image. This can be planned and constructed
as in this case, or created through experimentation by single photographers. Experimentation where engagement with the random can be explored and accepted, offers us as viewers a space for seeing differently. This may be considered as deÀning a new aesthetic, one which assembles and reconstructs personal images revealing multiple interconnections.
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Au loin / In the distance
Poteaux électriques / Electricity poles
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Cheminée / Chimney
Grillage / Chicken wire
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Cygne / Swan
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Pots de Ă eurs dans la cuisine / Flower pots in the kitchen
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Sans titre / Untitled
Grille / Grid
Titanium
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Echelle / Ladder
Spectrum Medium
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Pneus balancoire / Tyre swing
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Autoportrait / Self portrait
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PelotonnĂŠe / Curled up
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De face / Full face
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G창teau Napolitain / Napolitan cake
Hors cadre / Out of the frame
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D’en haut / From above
Epaule / Shoulder
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Sans titre / Untitled
TĂŞte penchĂŠe / Head down
Main sur le cou / Hand on the neck
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Douillet / Snug
24 Christophe Dillinger
ProÀl / ProÀle
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Main dans les cheveux / Hand in hair
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Timothy
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Arbres droits / Upright trees
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Arbres bleus / Blue trees
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Arbre noueux / Gnarly tree
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Arbre solitaire / Solitary tree
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Paysage #1/ Landscape #1
Bosquet / Copse
Pont / Bridge
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Paysage #2/ Landscape #2
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TYPEWRITER
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Andy and Sue
TYPEWRITER PAR RHONDA WILSON
QUELQUE PART EN GRANDE-BRETAGNE, UN IMMEUBLE EST EN CONVERSATION AVEC UN PYLÔNE. IL Y A UNE ÉGLISE QUI SEMBLE IMMERGÉE, UN STAND DE FÊTE FORAINE, UNE CORDE À LINGE ET BEAUCOUP D’AUTRES OBJETS ET IMMEUBLES.
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Parfois le dialogue est secret, d’autres fois nous sommes autorisés à participer aux expériences vécues en cet endroit précis, révélées par les signes et mots tapés sur les photos ellesmêmes. D’autres fois, nous sommes invités à nous asseoir directement dans le fauteuil de la photo pour prendre part à un Àlm ou une pièce de théâtre avant-gardiste d’un autre temps, ou bien peut-être pour observer les signaux d’une invasion extraterrestre. “Hidden Negatives” est tout à la fois un concept, un jeu, un regard sur le rôle des galeries dans la distribution de l’art contemporain et une forme analogique de réseau social. Christophe Dillinger a caché ses négatifs à travers toute l’Europe – si vous en trouvez un, il vous appartient, c’est un cadeau qu’il vous
fait. Avant de les cacher, il “parle” aux images en tapant directement sur le négatif des mots ou des signes, utilisant un moyen de communication concret – une ancienne machine à écrire Olympia. Tatouant ainsi ses images de marques physiques. Indélébiles. Visibles pour l’éternité. Vous êtes en train de regarder la photo d’un champ – un champ de hautes herbes vertes, dont certaines dansent dans le vent. Au premier plan il y a des coucous, des Áeurs blanches, certaines balançant également dans le vent, Au loin, dans une bande de ciel bleu étroite, il y a des arbres Áous. Entre les coucous et les arbres il y a un lit de vert, là où le champ rejoint l’horizon. Sur ce vert, quatre mots sont tapés à la machine : Lavender. It was lavender. (Lavande. C’était de la lavande.) A ce moment là, votre esprit s’embrouille. Vous vous mettez sur la défensive et une série de réactions
vous assaillent – “Non, ce n’était pas ça !”, “Mais quoi alors ?”, “Estce que cela sentait bon ?”, “Est-ce que c’était ce à quoi Christophe pensait quand il regardait la photo du champ ?”, “Est-ce le souvenir de quelque chose d’autre ?”… Maintenant vous êtes en train de regarder un bureau désert. A gauche se trouve un meuble de rangement en hauteur avec quatre tiroirs. A droite il y a un large bureau qui occupe l’espace horizontal restant dans le cadre de la photo. Sur le bureau sont posées deux chaises ; une chaise rouge marquée du nom “Andy” et dans un cadre en bois, la chaise de droite – une chaise plus haute, en métal, avec cinq roues – se voit attribuer le prénom “Sue”.
Ailleurs. Une tour Becker rejette des colonnes de zéros dans l’atmosphère. On peut presque toucher du doigt l’énergie qui se dégage de l’usine. On se demande où cette force s’en va, si elle est nauséabonde ou si elle contient des produits chimiques contaminés. Je suis séduite par toutes ces possibilités – stimulée par ces sons, personnes ou objets que Christophe Dillinger insère littéralement dans ses images. Ce non-sens intelligent est l’essence même de la relation entre auteur et spectateur. Tout est possible et c’est cela qui rend chaque image si intéressante, puissante, et prenante. Les seules limites de ce jeu sont créées par notre propre
imagination et notre capacité à se laisser aller et à entrer dans le dialogue. Dans un monde d’images contrôlé par nos considérations Ànancières, “Typewriter” est une série rafraîchissante, honnête et engageante et j’en redemande. Rhonda Wilson, MBE. Creative Director Rhubarb-Rhubarb Birmingham, 2 février 2009
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D’emblée, nous nous transformons en détectives. “A quoi ressemblait Andy ?”, “Andy et Sue se voyaient-ils en dehors du travail ?”, “Etaient ils mariés à d’autres personnes ?”, “Est-ce que Sue était plus grande qu’Andy ?”, “Qui a mis les chaises sur le bureau ?”, “Depuis quand sont-elles là ?”, “Où sont Andy et Sue maintenant ?”…
Bien sûr, rien de tout cela n’a d’importance. Christophe Dillinger joue avec nous, enÁammant notre imagination grâce à deux noms probablement choisis au hasard. Quoiqu’en y repensant, les connaissait-il pour de vrai, ces deux personnes sur ces chaises ? Et plus on y réÁéchit, plus notre esprit suggère d’explications. Nous sommes des pions dans son jeu.
TYPEWRITER BY RHONDA WILSON
SOMEWHERE IN ENGLAND, A BLOCK OF FLATS IS HAVING A CONVERSATION WITH A PYLON. THERE’S A CHURCH, SEEMINGLY UNDERWATER, A FAIRGROUND RIDE, A WASHING LINE AND OTHER RANDOM OBJECTS AND BUILDINGS.
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Sometimes the dialogue is secret, other times you are allowed to join in as the typing on the images reveals past experiences at that particular location, or you are invited to be a part in some avant-garde movie or play from another time, by sitting in the chair in the photograph, or perhaps be an observer watching the signals in an alien invasion. “Hidden Negatives” is all at once a concept, a game, a comment on the role of art galleries in the distribution of contemporary art and an analogue form of social networking. Christophe Dillinger has hidden his negatives all around Europe - once you Ànd one it belongs to you - it is a gift from him to you. Before he hides them, he “talks” to the image by typing words or signs on the negative, using a proper form of communication - an ancient Olympia
typewriter. Making real marks in the image. Indelible. There for ever. You are looking at a photograph of a Àeld - a Àeld of tall green grass, some blowing in the wind. In the foreground there is cowslip, white Áowers, some also moving in the wind. In the distance, in a narrow strip of blue sky, some trees are out of focus. Between the cowslip and the trees is a bed of green as the Àeld moves to meet the horizon. And on that green bed are four typed words: Lavender. It was lavender. All at once your mind becomes confused. You become defensive and a string of responses hit your brain - “No it wasn’t”, “What was?”, “Did it smell?”, “Is this what Christophe thought when he looked at the photograph of the Àeld?”, “Is this a memory of something else?”… Now you are looking at an ofÀce which is no longer occupied. To the left is a vertical Àling cabinet with four
drawers. To the right is a wide desk which takes up the horizontal space left in the frame. On top of the desk two chairs stand, the left one has a red seat with the name “Andy” typed across it, and a wooden frame, the right chair - a higher brown backed seat on a metal frame with Àve wheels - is identiÀed by the name “Sue”. Immediately we become detectives. “What did Andy look like?”, “Did Sue and Andy have a relationship outside work?”, “Were they married to other people?”, “Was Sue taller than Andy?”, “Who put the chairs on the desk?”, “How long have they been there?”, “Where are Sue and Andy now?”…
I am seduced by potential - stimulated by sounds, people or objects Christophe Dillinger is literally inserting into the pictures. This intelligent nonsense is the very essence of this relationship between author and viewer. Anything is possible and this is what makes the images so interesting, potent and ripe. The only boundaries to this game are created by our own imagination and the ability to let go and enter the dialogue. In a world of images dictated by Ànancial concerns, “Typewriter” is refreshing, honest and engaging. Give me more. Rhonda Wilson, MBE. Creative Director Rhubarb-Rhubarb Birmingham, 2nd February 2009.
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None of this is relevant of course. Christophe Dillinger is playing with us, setting our minds alight with possibilities by using two simple names which he probably thought of at random. Or, come to think of it, did he really know the people who sat on these chairs? The more we are prompted, the more our minds suggest. We are willing passengers in his game.
Somewhere else. A Becker type tower is pumping out layers of “zeroes” which rise up into the atmosphere. You can almost feel the energy reverberating from the building. You wonder where the force is going, whether it smells or contains contaminated chemicals...
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Plus jamais / Never again
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AffamĂŠ et solitaire / Hungry and Lonely
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Il en manque un / One is missing
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Lavande / Lavender
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Céréales grillées / Toasted cereals
Camera Visibilum 45
Je n’ai jamais rien dit / I never said a thing
46 Christophe Dillinger
Fuck me
Camera Visibilum 47
Non, vraiment rien de nouveau / No, nothing new really
48 Christophe Dillinger
Ça me prend aux tripes, ces objets qui ont vu des choses, qui sont les témoins d’une empreinte de corps, de mouvements, de discussions, de présences, et puis pffuit, plus de présence humaine et c’est comme si rien ne s’était passé, ou du moins ce qui s’est passé là reste en Áottement, et je m’embrouille et voilà c’est l’émotion...
They really get to me, these objects that have seen things, which are the witnesses of the trace of a body, of movements, discussions and presences and then pfff, there’s nobody left and it’s as if nothing ever happened, or maybe what did happen remains as if Áoating in the air and I’m all mixed up and emotional…
Amélie Rosselange Mai 2008
Amélie Rosselange May 2008
Camera Visibilum 49
Je m’asseyais ici / I sat there
50 Christophe Dillinger
Lampadaire / Street light
Camera Visibilum 51
Haute tension / High voltage
52 Christophe Dillinger
Aimez vos enfants / Love your kids
Camera Visibilum 53
Regrets
54 Christophe Dillinger
Faites l’amour / Enjoy sex
Camera Visibilum 55
Demande d’information / Request for information
56 Christophe Dillinger
FumĂŠe / Smoke
Camera Visibilum 57
Je n’ai jamais eu de fauteuil à bascule / I never got to have a swivel chair
58 Christophe Dillinger
La dernière chose dont on se rappele / The last thing we remember
Camera Visibilum 59
C’est à nouveau cette période de l’année / It’s this time of year again
60 Christophe Dillinger
Mouettes / Seagulls
Camera Visibilum 61
Weeeeeeeeeee
62 Christophe Dillinger
Ce n’est pas ce que je voulais dire / That’s not what I meant
Camera Visibilum 63
xooxxox
64 Christophe Dillinger
Xsky
Camera Visibilum 65
Tout mais pas trente / Everything but thirty
66 Christophe Dillinger
CafĂŠ en plein air / Beer garden
Navion / Plane
Camera Visibilum 67
En collaboration avec / In collaboration with CLARA FOREST Je ne me souviens plus / I don’t remember
epug était là / epug was ‘ere
68 Christophe Dillinger
Pause cigarette / Cigarette break
Camera Visibilum 69
A moi, tout Ă moi / Mine, all mine
70 Christophe Dillinger
Tom, Dick and Harry
Camera Visibilum 71
Communication
72 Christophe Dillinger
Chantier / Construction site
Camera Visibilum 73
Déjà trois ans / Three years already
74 Christophe Dillinger
La cathedrale engloutie / The drowned cathedral
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Omelette frites / Egg and chips
CHRISTOPHE DILLINGER
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Expositions / Exhibitions
2006 “Equity”, Lille, FR. Exposition de groupe.
2006 “Equity”, Lille, FR. Group exhibition.
2007 “Beaches, graves and shopping receipts”, Ludlow, GB. Exposition solo.
2007 “Beaches, graves and shopping receipts”, Ludlow, GB. Solo exhibition.
2008 “Oakengates Open”, Oakengates, GB. Exposition de groupe.
2008 “Oakengates Open”, Oakengates, GB. Group exhibition.
2009 “Swirls (Ink and structures)”, Oakengates, GB. Exposition solo.
2009 “Swirls (Ink and structures)”, Oakengates, GB. Solo exhibition.
“Travaux Photographiques”, Pessac, FR. Exposition solo.
“Travaux Photographiques”, Pessac, FR. Solo exhibition.
“2nd juried plastic camera show”, San Francisco, USA. Exposition de groupe.
“2nd juried plastic camera show”, San Francisco, USA. Group exhibition.
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Moi / Me
LE PHOTOGRAPHE / THE PHOTOGRAPHER WEB : WWW.CDILLINGER.CO.UK EMAIL : INFO@CDILLINGER.CO.UK
REMERCIEMENTS / THANKS
Né en 1965 à Berck sur mer, Christophe Dillinger est professeur de photographie en Grande-Bretagne. Born in 1965 at Berck sur mer (France), Christophe Dillinger is a photography teacher in the United Kingdom.
Merci à Johanna Schoeffert. Merci aux Chacals et en particulier à Fabrice Clerc, Clara Forest et Amélie Rosselange. Merci à Roland Hall and Co, Alison Francis, Su Fahy and the guys at the University of Wolverhampton. Merci à Rhonda Wilson and the Rhubarb Crew. Un grand salut à la République Hystérique.
Ce livre est dédicacé à mon père / This book is dedicated to my father.
CRÉDITS / CREDITS: Christophe Dillinger (Page 67 en collaboration avec / in collaboration with Clara Forest.) CRÉATION GRAPHIQUE / DESIGN CONCEPT: Johanna Schoeffert - www.josfolio.com TEXTES / TEXTS: Christophe Dillinger, Su Fahy, Amélie Rosselange and Rhonda Wilson. TRADUCTION / TRANSLATION: Christophe Dillinger and Johanna Schoeffert
Christophe Dillinger
CAMERA VISIBILUM
Présentation des séries Swirls et Typewriter Introduction to the Swirls and Typewriter series
ISBN 978-0-9562035-0-2
WWW.CDILLINGER.CO.UK
9 780956 203502