« Madame la ministre, mentir aux Français n’est pas une option qui améliorera leur santé. » MARDI, 30 DÉCEMBRE 2014 16:14
Le mouvement de suspension d’activité des médecins libéraux est largement suivi. Au lieu d’apaiser les choses, la ministre de la Santé se répand sur les ondes en prétendant qu’il ne se passe rien et que les services d’Urgences hospitalières ne sont pas débordés. C’est totalement faux et les SAMU-Centre 15 sont entièrement saturés avec des temps d’attente téléphoniques déraisonnables. Plus encore, la ministre de la Santé cherche à stigmatiser les médecins généralistes libéraux sous prétexte qu’ils percevraient tous forfaitairement un montant supérieur aux 23 € par acte qui n’ont pas été revalorisés depuis 7 ans. C’est également faux et dérisoire car cela ne concerne que quelques actes médicaux avec des contraintes bureaucratiques supplémentaires. Petit marchandage idéologique face à une France de moins en moins assurée que son gouvernement saura sauvegarder un système de Santé qui est considéré comme le meilleur du monde...mais pour combien de temps encore? Bien sûr, la ministre nous objectera qu’elle a obtenu la fin de la grève des urgences hospitalières. C’est non seulement cousu de fil blanc avec les représentants de leur principal syndicat qui n’a jamais caché sa proximité avec l’actuel gouvernement, mais cela ne suffira pas, loin de là. Ces mêmes urgences hospitalières sont, en effet, de plus en plus engorgées et les associations SOS apparaissent un peu partout comme l’ultime rempart avant l’implosion des SAMU-Centre 15. Dès que SOS Médecins a annoncé sa suspension d’activité les 29 et 30 décembre, les préfets ont aussitôt réquisitionné massivement les associations SOS, ce qui est le témoignage flagrant de leur caractère indispensable à la prise en charge médicale de nos concitoyens. Cette situation de crise va vite devenir critique malgré la désinformation systématique d’un gouvernement qui veut imposer un système de soins totalement déconnecté de la réalité et dont SOS Médecins dénonce avec la plus grande force les fondements simplistes et pernicieux :
- la réforme de la Santé passera exclusivement par des hôpitaux déjà saturés. - la médecine libérale deviendra une médecine fonctionnarisée totalement soumise aux agences régionales de Santé. - la permanence de soins ambulatoire sera suspendue entre 24h et 8h du matin, comme si la Santé des Français n’était une mission de service public que 16h sur 24 et que nos concitoyens ne méritaient que les couloirs des urgences après minuit. - plus largement toutes les formes de médecine libérale seront systématiquement décrédibilisées. La courbe de la grogne monte et elle n’est pas prête de s’inverser. SOS Médecins comme les autres organisations professionnelles de médecins libéraux est désormais convaincue qu’au lieu d’engager un dialogue utile et mettant au centre des débats la Santé de nos citoyens, la ministre s’enkyste dans une position rigide et méprisante. Face à cette tension renforcée qui ne conduira pas à une solution négociée acceptable, SOS Médecins annonce d’ores et déjà que ces deux jours de suspension d’activité ne sont que le prélude à d’autres actions qui seront menées dans les prochains mois. Actions qui seront poursuivies tant que des solutions constructives et réalistes n’auront pas été trouvées, notamment à l’occasion de la discussion du projet de loi Santé au Parlement. COMMUNIQUE DE PRESSE