Mon homme est un bâtisseur né. Il a le don de rêver, plus que quiconque. Il passe ses journée, sa vie, à construire un univers qu’il habite. Les structures qui naissent de ses mains sont adorées, vénérées par nos semblables et par lui-même. Mais son obsession l’isole. La solitude de sa quête m’empêche de le suivre, elle m’oppresse, me rejette. Je ne vois plus ce qu’il cherche. Il possède de plus en plus de choses sans pouvoir me les décrire. Il en parle seulement comme les meilleures, les plus belles et les plus performantes. Qu’il s’agisse d’objets ou d’être vivants, peu importe, il les lui faut !
Tu m’es apparu, sorti de nulle part, comme dans un rêve. Mon coeur se mit à battre la chamade. Mon corps s’emballait, je ne sus dire si j’allais rire ou pleurer. Tu as glissé près de moi sans te rendre compte de ma présence. Tu étais magnétique. Ton élégance naturelle te donnait des airs héroïques. Penché au dessus du comptoir, tu as commandé un verre, tu as tourné la tête vers moi. Je ne pouvais m’empêcher de te fixer, captivée ; tu m’as souri. Nous avons discuté un peu et c’est comme si tu m’étais destiné. Je me suis dit que nous pourrions faire un bout de chemin ensemble.
Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses. Gagner sa vie. Posséder plus de choses.
Tu bâtis ton rêve. Tu encombres la nuit. Tu fais beaucoup de bruit, pensant qu’on te remarque. Ton pas lourd et irrégulier, tes nerfs tendus, tes muscles gonflés de fatigue ne t’empêchent pas de continuer. Tu extirpes du sol ce dont tu as besoin. Tu portes. Tu plantes. Tu n’arrêteras pas tant que ça ne sera pas achevé.
Tu es mon but, ma fierté, personne ne viendra te prendre ! Tu es à moi seul ! Ils ne viendront pas là ces charognards, ils n’ont pas le cran de grimper jusqu’ici ! Il n’y a que moi qui supporte un froid pareil dans tout le village ! Ils disaient «Ne va pas là-haut pauvre sot, tu vas y rester !» hé hé. Mais je suis le plus endurant et le plus fort de tous ! J’y suis arrivé tout seul ! Et j’y reste oui ! Mais pas dans le sens qu’ils croyaient ha ha ! Pas de le sens qu’ils croyaient…
J’ai quand même évolué au milieu de ces gens qui ne m’inspiraient pas confiance. Nous devions travailler tous les jours. Les contraintes qu’on nous imposait ne m’enchantaient guère, mais nous devions faire avec. C’était chaque jour se confronter aux mêmes questions. Chaque jour errer un peu plus loin. Chaque jour apporter une pierre supplémentaire à l’édifice. Chaque jour pour pouvoir offrir un truc à ses gamins. Chaque jour avancer avec cette responsabilité sur les épaules. Chaque jour pour manger à sa faim. Chaque jour rouler sa bosse.
Je n’entend que les roues d’une voiture effleurant les pavés, au loin. Un petit gazouillis d’oiseau persiste et résonne. Une femme passe sous ma fenêtre, ses talons impriment au sol une marque sonore, mais douce, à sa trajectoire. L’air est frais.
Est-ce que je ne suis pas trop grande ? Ils vont av ’aurai l’air plus avenante... Il faut que je fasse bo lée... bon. Les cheveux ? Ils sont brossés ça va. Je ’ai pas oublié le déodorant. J’ai un bouton... mai à mon âge... Bon, les sourcils c’est fait, maintenan celles que Jason m’a offerte, c’est pas ce que je pr avec mon chemisier blanc. Je l’adore, il n’est pas et donc hop le pantalon noir, assez élastique pou quand même, histoire de pas passer pour une bo bien avec tout ça ? Il fait froid ou pas ? Mince, vu assez épais et comme ça j’aurai l’air moins triste quelle ? Tiens, celle en métal argenté, elle pas enc fum, j’allais l’oublier... voila. Avec ça je vais pren avec un bel imprimé chargé de fleurs rouges et b étant donné que le reste est sobre. Mince je vais m là et irréguliers, ça ne le fait pas. Un peu de crèm voila. Je vais mettre aussi la chaîne toute fine que mes bottines noires. Sobres, mais élégantes et pu ça, car elles ne sont pas trop serrées. J’ai préparé se sera plus pratique. Je vais vérifier que j’ai tout fourre-tout, le rouge à lèvre, miroir de poche, le l
voir peur de moi... Je vais me maquiller un peu, onne impression... et voila, bonjour la voiture vo e me suis lavé les dents, en brossant bien la langu is il est caché ça va. Han... ses poches sous les ye nt je met mes boucles d’oreilles fantaisies. J’ai m réfère... enfin bon elles sont discrètes, ce sera bie transparent en plus et de bonne qualité. Voila, ur supporter les deux heures de train mais classe ouseuse tout de suite... Alors qu’est-ce qui ferait u le ciel gris... donc je vais mettre ce gilet, bordea et ça ira avec le rouge à lèvre. La bague... euh la core abimée. Le portable dans la poche. Ah ! Le ndre l’écharpe que j’ai acheté avant-hier. Toute fin bleues ciel et bordée de noir. Je peux me la perme me limer les ongles avant parce qu’ils sont trop l me pour les mains, je retire la bague... je la remet, e j’ai eu à Noël, ce sera chic. Pour les chaussures uis je peux mettre des chaussettes épaisses comm é mon sac le plus beau, en cuir. Mit en bandouliè t... le billet, portefeuille, porte-documents, la trou livre du moment, lecteur de musique, la petite b
Ces ruines n'en finiront pas de me surprendre. Je remonte, passe la tête à travers une crevasse, un rayon de soleil vient me frapper l'épaule et le bas du visage. C'est une ancienne demeure, interdite d'accès depuis des lustres. J'y viens depuis l'enfance. J'ai récupéré des fragments de ce lieu et je lui en ai apporté d'autres ; des gribouillis sur un bout de tapisserie restant, une vieille poupée cachée dans un coin… J’y ai vécue beaucoup d’histoires et je voulais qu’elle soit à mon image. Seule ma présence meublait ce lieu, cela me prenait beaucoup de temps.
Alexa Perchemal Imprimé en 2013 Typographies utilisées : Palatino et Helvetica Neue Réalisé dans le cadre de l’atelier Errances EESAB – site de Rennes Option Communication, mention Design graphique et édition L’ atelier Errances / le blog : http://www.errances.fr/ Errances éditions : http://www.errances-editions.fr Scan un : Dictionnaire des Symboles, Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Édition Robert Laffont/Jupiter, 1990 Scan deux : Osez, Claude Closki, Éditions Galerie Jenifer Flay, 1994 Scan trois : L’homme en péril, Konrad Lorenz, Flammarion, 1985 Scan quatre : Même lorsqu’elle recule, la rivière avance, Olivier Clerc, Éditions France Loisirs, 2011