Ce qu’ il res te
Ce qu’il reste
Et peut-être qu’à un moment donné, il faut arrêter de se voir comme quelque chose qui flotte, comme quelque chose de mou, qui se meut dans l’espace avec tout un dépitement bruyant. Regardez vous comme un livre. Et aujourd’hui, apprenez à vous relier. Relier. Re‑lier. Si je me sens vide, flottante, angoissée de ces blancs qui me mangent toute entière et me font disparaître parfois ; recousez‑moi. Vous êtes auteur de chaque page, vous les vivez.
Je les vis. Parfois, souvent, c’est éparse et éparpillé, dense et creux, doux et dur, comme une tendresse vexée. Rassembler les pages que l’on trouve trop flottantes ou trop esseulées. Rassembler, assembler. Serrer. Lier. Nouer. Souder avec la meilleure des coutures. Après l’errance, la cohérence. Ça commence aussi par là. Le désir de se rassembler, de recoudre les petits morceaux de soi trop dispersés.
Y’a plus qu’à – faut qu’on Pardonnez-moi mais je ne dessine pas. Peut-on dire que l’écriture est une forme de dessin et le dessin, une forme d’écriture ? J’ai toujours voulu écrire, – mais si j’ai de l’orthographe, je n’ai pas de poésie. Y’a plus qu’à, – faut que je.
Écrire tu vois, c’est quand même disparaître un peu, c’est être derrière quelque chose. Marguerite Duras
Sur un parking à vélo, un soir, il a dit qu’il avait souffert, souvent, qu’il s’était trompé quelques fois, mais qu’il avait aimé. Merde alors, j’avais du pain sur la planche. C’est vrai qu’il avait vécu. Mais pas aussi longtemps que Dracula. Dracula, lui, il avait vécu des siècles entiers – peut être pas assez longtemps pour connaître l’invention de l’anorak c’est vrai – et ça aurait peut être mieux valu.
Je l’imagine bien lui, Dracula en anorak jaune, bleu ou rouge, protégé de la pluie et du beau temps – surtout du beau temps – et surement protégé des coups de foudre. L’amour, la passion,« tout ça tout ça »… qui le conduirent à sa perte. Regrettable. » Enfin, vaut mieux mourir d’amour que mourir d’ennui.
La lumière qui s’en va, la lumière qui revient. J’ai bien cru tout perdre. Perdre. J’ai toujours pensé quand j’étais petite, que c’était la pire des choses.
D’un coup comme ça, ça vole en éclat. Claque la porte, ne te retourne pas. Faire une pause, je te préviens, dans ce genre de pause, il n’y a pas de clope.
[de l’encre par intraveineuse/c’est normal d’avoir des souvenirs qui nous hantent/il y a des sentiments qui ne meurent jamais/mes pupilles épousent l’infini/l’amour ne veut décidément pas rester tranquille/à défaut de nos âmes,sauvons nos corps.]
Vous avez l’heure ? Moi j’ai le temps. Non je crois que je demande souvent l’heure mais n’ai jamais le temps, je regarde l’heure et me dit qu’il fait beau temps, mauvais temps, c’est embêtant, de regarder le temps aller avec l’heure, de voir changer les heure en fonction du temps et le temps changer en fonction de l’heure…
ne pas s’agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant
Tu commences à écouter et t’en oublies de parler
« J’ai remarqué que, plus on est envahit par le doute, plus on s’attache à une fausse lucidité d’esprit avec l’espoir d’éclaircir par le raisonnement ce que le sentiment a rendu trop obscur. » Camille dans Le Mépris
« Je me tais parce que je n’ai rien à dire »
Crève charogne, enculé ! Je te pendrai par la peau des couilles avec les tripes du dernier curé ! C’était ça, qu’il fallait lui dire.
L’état actuel des choses…
Nuit du 14/02 J’ai rêvé que j’étais un Jedi. Nuit du 16/02 J’ai rêvé que Nekfeu était mort à 83 ans.
Il a dit c’est terrible la nostalgie, c’est une putain de maladie quand ça te prend.
« J’éprouve le besoin terrible de renaître pour me débarrasser du sentiment de n’être rien » Greta Garbo
Vous croyez pas qu’c’est un peu trop là ? Non, ce n’est pas trop. C’est con. Mais c’est pas trop.
L’arc-en-ciel Si personne n’est là pour le voir, pour le regarder, existe-t-il vraiment ?
Ferdinand dans Pierrot le fou
Robert Filliou
C’est parce qu’il faut aimer pour vivre qu’il faut vivre pour aimer. Jean-Luc Godard
Pourquoi tu te caches ?
Parce que j’te cherche.
Parfois, je n’accepte jamais.
– sur les murs oranges –
Le bonheur, c’est le temps que tu accordes à ta joie.
J’ai passé la transition d’une année à l’autre, en altitude, dans la fraîcheur des sommets, baignés dans une lueur imprenable. À perte de vue, des nuages
Il n’y a pas d’élevage ou de culture de barres chocolatées.
Paris capitale, vue urbaine, quand on prend de la hauteur tout paraît plus beau. Et puis on s’enfonce, on plonge, on prend de la profondeur. Et parfois ça paraît flou.
Non j’arrête pas, justement aujourd’hui j’commence. Aujourd’hui j’en ai marre. Je voudrais comprendre. Comprendre quoi ? Comprendre pourquoi t’as jamais faim, faim de rien, envie de rien. Y’a quelque chose qui te coupe l’appétit ? Non. Si, ya quelque chose qui te coupe l’appétit et moi j’vais t’dire c’qui t’coupe l’appétit. C’est ma gueule, t’en as marre de voir ma gueule, toujours ma gueule.
Remarque, sincèrement j’te comprend parce que, ma gueule si j’pouvais m’en faire greffer une autre… Préparez vos mouchoirs.
Sans même un bonjour, elle est arrivée et m’a jeté son nom d’un ton désagréable au possible : « Carsalade, C-A-R ».
Alors j’ai commencé à écrire et j’ai poursuivi d’un air ingénu : « SALADE, comme la salade ? ».
Toi aussi
tu devais dessiner des cacahuètes ?
Souffler le vide ambiant Briser les non-dits troublants Manger des haricots blancs Retirer tous les piquants Annihiler les doutes naissants
Mon coeur
à la coque
Mais il n’y a point de suspension !
Mais il n’y a point de suture !
« Qu’est ce que vous faîtes là ?
– Je fais pitié. »
Elle a dit
plonger dans le creux.
Parfois quand on parle bien, on oublie de dire les choses simplement.
À ton incapacité à être heureux plus de 48 heures.
Du quotidien
Ce qu’il reste du quotidien
Édition réalisée dans le cadre de l’Atelier de Recherche et de Création « Errances », encadré par Thierry Moré et Anna Boulanger. Merci à eux ! Imprimée en 4 exemplaires Reliée lors du workshop avec Annie Robine à Rennes. Papier : Elementa 60g Typographie : Lekton (Regular, Italic et Bold) L’atelier Errances, le blog : http://www.errances.fr/ Les éditions Errances : http://www.errances-editions.fr Textes et conception éditoriale : Luna Delabre ÉESAB – site de Rennes, mai 2018.
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