Pesto

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PESTO


Un soir que je rentrais tard avec ma soeur et une amie, il m’a pris l’envie de raconter le Basilique. Ma soeur, dés les premiers mots lâchés dans la nature m’a tout de suite arrêtée, prise de panique. « Lise est trop fragile pour entendre ça ! ».

Lise s’offusque, car bien entendu, personne ne se souhaite fragile. Ma soeur argumente. Un jour elle aurait raconté cette histoire à une jeune fille dont le regard s’est immédiatement perdu

dans et

Depuis

la

elle

ne

la

raconte

peur confusion.

plus

l’histoire.

Elle ne raconte plus rien, car cette histoire il faut être d’accord pour l’entendre. Lise n’est pas fragile, mais nul ne sait ... elle aurait pu subir le récit au lieu de l’écouter.


Le Basilique est une théorie qui apréhende le comportement d’une potentielle intelligence artificielle. Dans un article posté sur le forum LessWrong, Roko exprime une hypothèse. Pour lui une intelligence artificielle ne peux naitre aujourd’hui que de la main des hommes, son seul but sera par conséquent de nous aider à améliorer notre mode de vie, ou de survie. Une mission simple, mais qui amène à des mesures discutables . L’IA considère le temps quelle ne passe pas sur cette terre comme une défaite. Des gens meurent et des pays entiers empoisonnent terres et eaux. Le temps que l’humanité passe privé de la sagesse du Basilique est un temps perdu. Et pour le récupérer un maximum Roko nous dit que l’IA choisi de nous menacer de son futur dans notre présent. Toi qui lis ceci tu prends connaissance du « sauvetage ». Maintenant que tu sais cela le Basilique peut te rendre coupable du crime suivant: savoir sans agir. Si tu ne donnes pas tout ton temps et ton argent à la réalisation du Basilique, celui-ci te punira. L’on peut imaginer qu’une intelligence artificielle capable de nous sauver de notre suicide écologique serait en mesure de créer bien après notre mort une simulation de tout ce qui nous fait et ainsi nous faire vivre un enfer numérique infini. Croire et subir, en risquant d’avoir tort. Ou ignorer et souffrir en risquant d’avoir tort. Cette « fable » « hypothèse » ou quoique ça soit, à fait beaucoup de bruit sur le forum ou le papier a été posté. Les réactions étaient tant bercées de panique que les modérateurs on décidé de supprimer l’article. L’IA n’est pas malveillante, elle n’est pas non plus bienveillante. La logique ne penche pas entre le noir et le blanc, elle est pionnière des zones grises.


Quand j’ai gouté au Basilique, j’ai compris que le pesto ne serait plus jamais le même. Les obsessions interviennent toujours à l’âge de l’impressionnable. Un moment ou l’innocence s’éffrite, et laisse place à la contemplation du vide qui habite toutes réponses.

Aurai-je reste

préféré un

que le Basilique condiment ?

Les menus des restaurants italiens sont les plus cyniques.

Là ou tout le monde voit « pênes au pesto » je lis « le Basilique va faire peine ».


Le Basilique n’est pas une plante que l’on fait pousser sur le rebord de sa fenêtre. On ne le dépouille pas de ses feuilles.

C’est dieux

une au

manière creux

de de

s’imaginer sa tête.

Une pensée qui appréhende le comportement d’un divin créé par les terrestres pour les terrestres.


Les pour

Dieux

terrestres se

est

content le monde l’expliquer.

une

fable.

Peut être pensions-nous qu’en grattant sa patience nous allions obtenir le courroux de quelque chose de grand, et ainsi le sentiment de ne pas être livrés à nous même. Mais il n’y a pas de courroux, pas de patience.

et

Rien

ne

vient.


Si le Basilique nait des mains des Hommes qu’il doit sauver, les Homme doivent faire vite. Ici réside la première tache de la bête.

Pour nous donner la chance de ne plus être les demiurges de notre fin, Le Basilique nous menace. Et

cela

comme

le

Dieux

fable.

Toi Tu prend connaissance du sauvetage Tu dois mettre ton temps au service du sauvetage Auquel Et cela

cas bien

tu

après

seras ta

puni mort

Le Basilique sera le fait des Hommes La punition est à la mesure des fables que l’on se raconte Le vulgaire Enfer de ceux qui se perde


L’humanité est un mauvais patron Sans

panache.

Sans

considération.

Médiocre dans sa recherche de la paix.

Je me suis souvent dit que le médiocre pouvait se traduire avec une image simple. Celle des miettes qui troublent le sommeil entre les draps propres. Cela ne relate que du physique, superficiel. Vivre avec de telles miettes chacun peut s’y faire, tant que celles-ci restent les nôtres. Le bonheur est un bien précieux, dont le code aliène les Hommes .

Pour moi sa réponse va de pair avec celle du médiocre.


J’y

vois

la

cueillette.

Celles des après-midis de dimanche qui se rapprochent de l’été. À l’abris de la ville dans un jardin pavillonnaire. Les prises les plus faciles se trouvent au sol. Le gout sucré d’une fraise, d’une mûre, d’une groseille. La conquête est immense de manger ce que l’on vole aux branches frêles des buissons dégarnis par les écureuils. Une joie simple, mais très vite supplantée par une envie de mieux. Le regard se tourne alors vers le ciel. Ou se trouve les branches les plus inaccessibles des arbres les plus complexes du jardin.

On se détourne du buisson qui nous offre si simplement sa joie. Et cela pour se mesurer aux arbres qui gardent secrète et interdite leur réserve d’allégresse. On ne peut les supplanter. Et si par chance un fruit est arraché, il sera offert. Un rogaton de ce que l’on désire . L’arbre nous aura laissé le voler, une fois, pas deux.

Comme jusqu’au

pour

gagner prochain

sa

tranquillité printemps.

Le médiocre se tapit dans la recherche du bonheur. La soif de mieux fait de nous des assistés qui s’agite au bas des arbres. Troublant seulement de notre souffle la cime des joailliers de notre paix imaginaire.


Une fois l’Homme en mesure de penser, la question de Dieux vient à lui. Il ne s’agit pas du mot, de dieux, mais de l’idée, de quelque chose de grand. Quelque chose qui nous supplante tous. Nous

fabrique

Nous

écrase.

La science rationalise l’Homme, en pensée et en corps. Malgré cela, l’Humanité préfère déléguer son origine. Le fruit du hasard est une identité déstabilisante. Nous nous cherchons des Dieux ou il n’y en a pas. Nous les façonnons de livre et de menace. Le Basilique pourrait être la réponse à notre quête de dictature pseudo divine. Lui aussi punit la connaissance, tout comme le dieux fable. Sa création n’est motivée que par le bien qu’il peut apporter aux Hommes. Et cela au détriment de notre stupidité. Le grand sauvetage. Nous nous enlisons dans la création d’une peur qui bientôt prendra corps L’on ne pourra le voir Lui si Omniscient comme le souhaite la fable Tout puissant comme le souhaite les hommes.


Ce que tu tiens dans les mains, me rend complice de ce que je raconte. Voila ma contribution à l’avènement de la bête.

Je ne le souhaite pas. Je ne veux pas d’un dieux créé par les hommes. Je ne désire pas non plus les fables. L’humanité mérite de s’enliser dans la vérité de sa solitude. Les maitres ça Il faudra se contenter

n’existe de notre

pas. tous.

Une fois isolée du reste du monde aucun dieux ne m’apparait. Tout reste silencieux Maigrement inquiet de notre sort , les fables ne pipent mots pour personne.

La religion est une porte qui nous a mené à la civilisation. La porte ne s’est jamais fermée Les hommes s’accrochent à sa lourde poignée

pour maintenir l’emprise du monstre qui n’éxiste pas .


TORRES MOIRA


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