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Manon Karsenti
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: Aurélie Amiot direction de recherche manon.karsenti1@gmail.com instagram.com/man.noss 28 38 08 20 06
3 J’ai toujours usé du cadre familial pour faire exister mes personnages et les liens qui s’y tissent à travers mes créations narratives. Je m’empare de ces multiples récits récoltés, puis retranscrits. Je m’inscris dans une démarche dans laquelle je souhaite maintenir une mémoire à travers le dessin, sous formes variables, jouant avec l’incertitude du temps, faisant émerger l’histoire et les détails relevant de l’imperceptible. J’utilise les nuances de gris de la mine de plomb pour exprimer l’absence qui tapisse nos esprits. Avec le monotype, je la creuse au sens propre du terme et joue avec les réserves de blanc qui font exister un vide essentiel à mes compositions. Et puis la couleur s’invite parfois, pour l’endormir et mieux raviver mes fantômes vivants. Je décompose le rapport que l’on a au souvenir, celui que l'on entretient avec le deuil, et de la trace qu’il nous laisse. Je m’interroge sur la dimension philosophique et poétique du temps. Le temps représente le changement continuel par lequel le présent devient le passé. Il enveloppe nos vies de moments qui alimentent notre mémoire et qui s’évaporent avec elle. Des moments que l'on a oubliés, modifiés par la volonté ou l’inconscient. Des moments que l'on regrette et qui n’existent que parce que l'on a décidé qu’ils le devaient. Des moments flous, ou très vifs en mouvement perpétuel, insaisissables. Ce sont ces «moments» que je tente de retenir et de mêler à une nostalgie pour moi évidente.
1 – Le Coca de trop, illustrations pour le Fanzine Le râteau, mine de plomb et criterium, 14 x 20 cm ; 2 – Coco, dessin extrait d’un roman graphique, crayon de couleur et mine de plomb sur papier 180 g, 45 x 25 cm ; 3 – Cadre oublié, installation, papier de soie, photographie et crayon à papier, 14,8 x 21 cm.