THIERRY VERNET Dans la lumière et la vision d’un peintre voyageur...
THIERRY VERNET
CAROLINE FREYMOND / Directrice artistique
Dans la lumière et la vision d’un peintre voyageur... EXPOSITION 25 septembre / 21 novembre 2020
La genèse de cette exposition… Tout est parti d’une conversation avec notre ami Samuel Labarthe, acteur franco-suisse de théâtre, de cinéma et de télévision. Nous mijotions ensemble d’organiser Espace Muraille une soirée de lecture animée autour de la personnalité de Nicolas Bouvier. Très sollicité par son métier, le projet de Samuel ne s’est pas concrétisé à ce jour et a pris une autre orientation grâce à la rencontre qu’il nous a permis de faire avec un autre Bouvier, sans lien de parenté avec le premier, Michel de son prénom, libraire à Paris dans la catégorie livres rares et documents anciens.
Grâce à ces Bouvier-là, nous sommes entrés en contact avec les nièces de Thierry Vernet, désireuses de se séparer d’un certain nombre d’œuvres héritées de leur oncle, et nous leur avons proposé d’organiser cette exposition-vente Espace Muraille avec d’autant plus d’intérêt et d’enthousiasme que mon mari, Eric Freymond, descend des Vernet par sa mère, née Monique Vernet, et que le 8 rue Beauregard, ancien hôtel de Thellusson, dans les entrailles duquel nous avons aménagé la galerie Espace Muraille, est revenu aux Vernet et à leurs descendants par héritage. Qui plus est, les parents d’Eric, Monique Vernet et Pierre Freymond, fiancés en 1949, ont effectué leur voyage de noces dans la fameuse fiat Topolino qui a permis à Thierry Vernet et Nicolas Bouvier d’entreprendre leur long périple à travers la Yougoslavie, la Grèce, la Turquie, l’Iran, le Pakistan et enfin l’Afghanistan, de juin 1953 à octobre 1954 (17 mois), odyssée relatée par Nicolas Bouvier dans «L’usage du monde», livre qui a fait date dans la littérature française, et par Thierry Vernet dans «Peindre, écrire chemin faisant», une correspondance savoureuse et haute en couleur entretenue tout au long du voyage avec ses parents, ou ses «Racines», ses «Anges», comme il aime à les appeler dans ses lettres pleines de tendresse et d’affection. Grâce à la Bibliothèque de Genève, qui nous a consenti des prêts issus des archives des fonds Thierry Vernet et Floristella Stephani, nous sommes heureux de pouvoir montrer dans cette exposition des extraits originaux de cette merveilleuse correspondance, de même que des dessins inédits destinés à illustrer «L’usage du monde» de Nicolas Bouvier.
Le père de Michel Bouvier, Jean Bouvier, dont nous sommes heureux d’exposer ici un hommage plein de justesse et de sensibilité rendu à Thierry Vernet, a bien connu cet artiste et leur amitié indéfectible et profonde, remontant à 1959, s’est prolongée jusqu’à la disparition du peintre. 02 I 03
Nous avons par ailleurs retrouvé des photos de la Topolino, prises au moment des fiançailles des parents d’Eric Freymond, et nous nous sommes amusés à les rapprocher de celles de cette même voiture, réalisées en cours de route par Nicolas Bouvier, et publiées par la suite dans «L’œil du voyageur»: seule la plaque d’immatriculation a changé! VD 21244 a cédé la place à GE 16466 et, comme le dit la chanson (Desireless), c’est en quelque sorte une reconversion de «Mariage, Mariage»… en «Voyage, Voyage»… Bonne visite et bonne route dans la découverte de cette exposition, dont la scénographie a été réalisée par Laurent Pavy (atelier Gabarit), non sans remercier, en marge de ce cheminement, tous ceux qui ont contribué par leurs prêts, savoir-faire, disponibilités, connaissances et autres, à sa réalisation. Comme le souligne Richard Aeschlimann de la galerie Plexus à Chexbres, qui a longtemps représenté et exposé Thierry Vernet, le point de départ chez cet artiste, c’est la vision, observation corroborée par Jean Bouvier dans le beau texte que vous découvrirez dans cette exposition: «Le point de départ plutôt qu’un secret, se trouve dans la qualité du regard porté sur chaque chose et d’une manière si personnelle qu’à travers ses créations, il nous enseigne une nouvelle vision de ce qui nous entoure. Pas seulement comme si c’était la première fois que l’on voyait un bouquet de fleurs, un visage ou un paysage de lacs et montagnes; mais bien plus comme si nos yeux s’ouvraient littéralement sur le premier matin du monde.» Au bout de la lumière, R. Aeschlimann, octobre 1989
04 I 05
Sur ce, nous vous invitons à plonger avec curiosité et étonnement dans la lumière et la vision du peintre voyageur qu’était Thierry Vernet. Caroline Freymond
CAROLINE FREYMOND / Artistic director
The origin of this exhibition… Everything started with a conversation with our friend Samuel Labarthe, the Franco-Swiss actor of theatre, cinema and television. We were scheming, together, to organise Espace Muraille, a soirée of reading centred on the personality of Nicolas Bouvier. Samuel being very much in demand from his profession, his plan has not yet materialised, and has taken another direction thanks to the meeting which he allowed us to hold with another Bouvier, who is not related to the former. This other Bouvier is called Michel and is a bookseller in Paris, dealing in rare books and old documents. Michel Bouvier’s father, Jean Bouvier, whose tribute to Thierry Vernet we are very happy to present here, as it is full of precision and sensitivity, knew the artist very well. Their deep and unwavering friendship began in 1959 and continued until the painter’s death.
Thanks to those Bouviers, we came into contact with Thierry Vernet’s nieces, who wanted to dispose of a certain number of works that they had inherited from their uncle, and we suggested to organise an exhibition/sale Espace Muraille with all the more interest and enthusiasm since my husband, Eric Freymond, is a descendant of the Vernets through his mother, born Monique Vernet, and since no.8 rue Beauregard, formerly the Hôtel Thellusson, in the depths of which we have arranged the Espace Muraille gallery, has returned to the Vernets through inheritance.
only the plate number had changed! VD 21244 had given way to GE 16466 and, as in the song (Desireless), it was a kind of conversion of “Marriage, Marriage” into “Journey, Journey”…
Moreover, Eric’s parents, Monique Vernet and Pierre Freymond, who became engaged in 1949, travelled on their honeymoon in the famous Fiat Topolino in which Thierry Vernet and Nicolas Bouvier undertook their long journey across Yugoslavia, Greece, Turkey, Iran, Pakistan, and finally Afghanistan, from June, 1953 to October, 1954 (17 months), an odyssey recounted by Nicolas Bouvier in “L’usage du monde”, a book which was an outstanding event in French literature, and by Thierry Vernet in “Peindre, écrire chemin faisant”, the delightful and colourful correspondence which, during the whole of the journey, he maintained with his parents, or, as he liked to call them in his letters full of tenderness and affection, his “Roots”, his “Angels”.
As pointed out by Richard Aeschlimann of the Plexus gallery in Chexbres, who represented Thierry Vernet and has been exhibiting his works for a long time, with this artist the starting-point is his vision, and that observation is corroborated by Jean Bouvier in the beautiful text which you will discover in this exhibition:
Thanks to the Geneva Library, which granted us some loans from the archives of the Thierry Vernet and Floristella Stephani collections, we are pleased to be able to show, in this exhibition, some original extracts from this marvellous correspondence, as well as some original drawings which were intended as illustrations for “L’usage du monde” by Nicolas Bouvier. We have also retrieved some photos of the Topolino, taken at the time of the engagement of Eric Freymond’s parents, and we amused ourselves by comparing them with those of that same car, taken by Nicola Bouvier during the journey, and later published in “L’œil du Voyageur”:
We wish you a pleasant visit and a pleasant journey in your discovery of this exhibition, which was staged by Laurent Pavy (of the Gabarit studio), not forgetting to thank all those who have contributed to its materialisation, through their loans, savoir-faire, availability, knowledge and other things.
“The starting-point, rather than a secret, is in the way in which each thing is seen, which is so personal that, through his creations, he shows us a new way of looking at what surrounds us. Not only as if it were the first time that one has seen a bouquet of flowers, a face or a landscape of lakes and mountains; but much more as if our eyes were opening on the world’s first morning.” At the end of the light, R. Aeschlimann, October, 1989
We now invite you to plunge, with curiosity and wonder, into the light and vision of the painter-traveller who was Thierry Vernet. Caroline Freymond
JEAN BOUVIER
Vous allez voir un merveilleux tableau: «La demoiselle de Bellême». J'ai suivi son évolution avec d'autant plus d'intérêt que c'est en m'accompagnant lors d'une visite aux demoiselles de Bellême (elles étaient deux au départ) que Thierry avait ressenti cette émotion, ce déclic de la «sensation» dont il disait, encore une fois, qu'il ne devait jamais nous quitter. J'aimerais évoquer un autre aspect de la peinture de Thierry: elle est créatrice de lumière. C'est vers ce miracle que tendent tous ses combats, et il insistait souvent sur cette vérité: «La lumière n'a rien à voir avec l'éclairage.» Il l'a d'ailleurs écrit mot pour mot dans son journal.
Je redoute les esthétiques autant que les idéologies. Je crois à l'art qui pousse comme une plante. Seul celui-là peut nous nourrir et nous illuminer. Thierry Vernet
08 I 09
C'est en 1959 que j'ai connu Thierry. Je passais devant la galerie Benezit et je fus tout d'un coup arrêté par un événement exceptionnel: «De la peinture!» La visite de l'exposition, qui prenait fin, me fit téléphoner à Thierry le soir même, et ce fut le début d'une longue et solide amitié, tout autant que d'une admiration pour son œuvre qui ne s'est jamais démentie. Ce qui d'emblée m'avait frappé et me touchera toujours, c'est que, loin des jeux ingénieux et des séductions complaisantes, nous sommes là en présence d'une vision. Thierry disait des peintres qu'il ne tenait pas en grande estime: «ils ne voient rien!» Lui voyait. Je me souviens de nos longues promenades communes, où il s'arrêtait d'un coup: «J'ai vu un tableau!» Et c'est à cet instant privilégié, à cette évidence soudaine, qu'il s'accrochait au fil conducteur que, disait-il, il ne faut pas lâcher tout au long du travail. Et quelle leçon de liberté que sa peinture! Pourtant elle ne lui était pas donnée sans affres. Sa conquête n'était gagnée qu'au prix de mouvements stratégiques souvent douloureux.
Il faudrait citer les nombreux textes, tel le suivant, où il a dévoilé, avec autant de finesse que d'acuité, l'instant miraculeux de l'éclosion: «le climat d'un moment, une certaine jubilation de l'esprit et du corps concentrée dans les limites d'un instant qui fait qu'alors je vois «en peinture».» Car Thierry fut aussi indiscutablement un écrivain. En témoignent les nombreux textes qu'il a laissés, son journal, sa correspondance avec Nicolas Bouvier et avec ses parents. Ils nous permettent, eux aussi, de le comprendre et de l'aimer, ils nous éclairent sur sa vie. Car si son œuvre picturale, malgré son évidence apparente, ne fut exempte ni de doutes ni de contrariétés, sa vie elle aussi, malgré l'amour profond qu'il portait à Floristella, ne fut à l'abri ni des tourments ni des tourmentes. Réjouissons-nous de voir aujourd'hui réunis ces tableaux, sereins ou énigmatiques, toujours chargés de la magie de l'invention plastique qui, miraculeusement, nous fait partager son émerveillement devant la vie. Jean Bouvier
JEAN BOUVIER
You are going to see a marvellous picture: “La demoiselle de Bellême”. I have followed its progress with all the more interest because it was while accompanying me on a visit to the young ladies of Bellême (at the beginning there were two of them) that Thierry felt that emotion, that trigger of “feeling” which he said, once again, should never leave us. I should like to evoke another aspect of Thierry’s painting: it creates light. All his efforts were directed towards that miracle, and he often insisted on this truth: “Light has nothing to do with lighting”. Moreover, that is what he wrote, word for word, in his journal.
It was 1959 when I met Thierry. I was walking past the Benezit gallery and was stopped suddenly by an extraordinary occurrence: “Painting!” The visit to the exhibition, which was ending, impelled me to telephone Thierry that same evening, and that was the beginning of a long and solid friendship, and of an admiration for his work which has never diminished. What struck me straight away - and will always affect me - was that, far from clever games and complaisant seductions, we are, here, in the presence of vision. Thierry used to say, of those painters for whom he had little esteem: “They don’t see anything!” But he did see. I remember the times when, during our long walks together, he would stop suddenly: “I’ve seen a picture!” And it was at that special moment, with its sudden clarity, that he clung to the connecting thread which, he said, one must not let go until the work is completed. And what a lesson in freedom his painting is! But it was not given to him without torments. His conquest was only achieved at the price of strategic movements that were often painful.
Mention should be made of the numerous texts, such as the one that follows, in which he revealed, with as much finesse as perspicacity, the miraculous moment of hatching: “the mood of a moment, a certain jubilation of the mind and the body, concentrated within the limits of an instant, and which makes me see “in painting” at that instant.” Because Thierry was also indisputably a writer. The numerous texts which he left, his journal, his letters to Nicolas Bouvier and to his parents all bear witness to that fact. They, too, enable us to understand and love him; they throw light on his life.
I am just as afraid of aesthetics as I am of ideologies. I believe in the type of art that grows as a plant grows. It is the only type that can nourish us and enlighten us. Thierry Vernet
And if his pictorial work, despite its apparent obviousness, was not exempt either from doubts or from vexations, his life, too, in spite of his deep love for Floristella, was not immune from torments or from upheavals. Let us be glad that today we can see these pictures gathered together, serene or enigmatic, always full of the magic of plastic invention which, miraculously, makes us share his wonder at life. Jean Bouvier
10 I 11
THIERRY VERNET Dans la lumière et la vision d’un peintre voyageur... ZAGREB BELGRADE BEOGRAD TRAVNIK NIS PRISTINA YOUGOSLAVIE
GRECE
ISTANBUL KADIKOY
TREBIZONDE ANKARA
TURQUIE
ERZURUM MAKU TABRIZ KABOUL
TEHERAN ISPAHAN
HUNZA
AFGHANISTAN IRAN
KANDAHAR
PAKISTAN
12 I 13
14 I 15
«Je crois à l'art qui pousse comme une plante.» Thierry Vernet
Promenade à Orry 97x130cm / Huile
16 I 17
Les horreurs du Mystère Féminin 65x50cm / Huile
18 I 19
Les horreurs du Mystère Féminin 65x50cm / Huile Chambre d’hôtel 73x100cm / Huile Le verre d’eau 50x30cm / Huile
20 I 21
Francis de Namur 114x162cm / Huile Mon assiette de moules 80x80cm / Huile
Au Maryland 81x100cm / Huile Au Mandarin Riquet 61x40cm / Huile Théâtre 28,5x44x28,5cm / Carton peint
«Lire les lettres de voyage de Vernet donne envie de lire ou relire L'Usage du monde de Nicolas Bouvier. Deux visions du voyage, deux vérités, mais un même amour de l'humain et de la vie.» Thierry Vernet: Transcender le présent, Richard Aeschlimann Chexbres, le 26 octobre 2006
22 I 23
Visages métro 54x54cm / Huile Théâtre 28,5x44x28,5cm / Carton peint Dans le métro 81x100cm / Huile
24 I 25
«Décidément, je crois qu’il ne peut y avoir de fécondité sans régularité. Le rythme adopté est bon, je crois, à ce propos. Avancer une bonne traite, puis stationner.»
Three anchorite monks, who had taken vows of silence, were living in a deep and remote cave. One day, a galloping horse bursts into the cave, darts back out at once and disappears.
Thierry Vernet 6 juillet, Travnik / Yougoslavie 11:30
Another three years go by, and the third monk says: - I can’t stand your squabbles, I’m leaving.
Three years later, one of the monks exclaims: - I saw a white horse go by! Three years after that, the second monk says: - It was grey.
Forêt de Bellême 87x100cm / Huile Tunnel de Menilmontant 81x60cm / Huile Le chat 28x50cm / Huile
26 I 27
28 I 29
Passage Jouffroy 92x65cm / Huile
Forêt de Bellême 87x100cm / Huile Autobus 55x46cm / Huile
«Notre brave petite coccinelle volontaire est un ange.» Thierry Vernet 13 septembre, Kadiköy / Turquie 21:30
30 I 31
Le bol bleu 16x22cm / Huile La cafetière démontée 46x65cm / Huile
32 I 33
Le livreur 29x38cm / Huile Le crĂŠpuscule 65x92cm / Huile Auto-portrait 30x23cm
34 I 35
Mosquée 60x81cm
«…si la Topo est d’accord, et si Allah le veut, nous serons dans une semaine à Téhéran. Quelle trotte, mes amis!» Thierry Vernet 15 octobre, Erzurum / Turquie 09:10
36 I 37
38 I 39
40 I 41
Wagon-lit Munich-Paris 80x80cm / Huile Théâtre 28,5x44x28,5cm / Carton peint
«On quitte des guerriers pour aller chez des poètes.» Thierry Vernet 17 octobre, Maku / Iran 08:00
42 I 43
La Dôle 19x24cm / Huile
44 I 45
Lever du soleil 46x51cm / Huile
Juruk II 81x100cm / Huile Paysage de MacĂŠdoine 56,5x72,5cm / Huile
46 I 47
La petite Acropole 50x61cm / Huile Sainte-Sabine Côte d’Or 81x100cm / Huile
«J’ai trouvé: l’Iran est un pays «distingué». C’est le mot.» Thierry Vernet 24 juin, Ispahan / Iran
48 I 49
Forêt de Bellême Ciel violet 60x81cm / Huile A Venise 60x81cm / Huile Théâtre 28,5x44x28,5cm / Carton peint
50 I 51
Le parc à Belleville 60x60cm / Huile Lever du soleil 46x51cm / Huile
«Voilà enfin cette frontière passée. Enfin. C’est assez émouvant d’être dans un des pays les plus vieux du monde.» Thierry Vernet 19 août, Kandahar / Afghanistan
52 I 53
Le parc de Belleville 96x81cm / Huile CrĂŠpuscule de mauvais goĂťt 80x80cm / Huile
54 I 55
Crépuscule de mauvais goût 80x80cm / Huile Paysage le soir 46x61cm / Huile
Petite pensée d’Ingres: «Le talent fait ce qu’il veut, le génie fait ce qu’il peut.» Thierry Vernet 9 septembre, Kaboul / Afghanistan
56 I 57
La cheminĂŠe fleurie 130x58cm / Huile
58 I 59
60 I 61
1927
THIERRY VERNET / Biographie
Le 12 février, naissance au Grand-Saconnex, près de Genève.
1956
Gagne une bourse fédérale suisse (Frs 3'000). Remporte le premier prix du concours Diday.
Rencontre Nicolas Bouvier au collège. Projets de voyage.
1957
Gagne à nouveau une bourse fédérale suisse. Plusieurs séjours à Paris. En décembre, exposition de groupe à la galerie Creuze à Paris.
1959
Rencontre Joseph Czapski grâce à qui il aura une exposition à la galerie Bénézit à Paris. Rencontre avec les peintres Jean Fournier et Jean Bouvier.
1963
Décors pour le théâtre des Célestins à Lyon, Les Femmes Savantes de Molière. Le 26 octobre, sortie de L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier, illustré par Thierry Vernet.
1945 1950
Apprentissage de la peinture et de la gravure auprès du décorateur Jean Plojoux et du peintre Xavier Fiala.
1949
Première exposition avec Fiala à la galerie Motte à Genève. Premiers travaux pour le théâtre de la Comédie à Genève.
1945 1950
Voyage en Algérie avec Nicolas Bouvier. Publication de textes et illustrations dans le quotidien suisse “Le Courrier”, mars et avril 1950.
1951
Sortie du premier livre illustré: Douze gravures-trois textes, avec Nicolas Bouvier, chez Kundig à Genève.
1965
Premiers décors à Paris au théâtre de l’Athénée, Les Caprices de Marianne de Musset.
1952
Rencontre Floristella Stephani.
1966
1953
Janvier: voyage de dix jours à Belgrade. Le 4 juin: départ en train pour la Yougoslavie. Au mois de juillet, est rejoint par Nicolas Bouvier. Début du périple de deux ans vers l’Orient, qui l’amène jusqu’au Sri Lanka (en fiat Topolino venue de Genève).
Le 20 février, est initié martiniste (chaîne maçonnique de mysticisme judéo-chrétien, fondée sur les enseignements de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803) sur la chute de l’homme). En mars, exposition de décors et de costumes de théâtre dans la galerie de Jacques Desbrières à Paris.
1968 1955
Le 16 mars, se marie avec Floristella. Nicolas Bouvier est présent, mais n’est pas témoin parce qu’il est arrivé trop tard pour être inscrit. Le 4 juin, retour vers l’Europe. En août, installation dans la maison La Gravière à Nyon, au bord du lac Léman.
Le 31 août, Thierry et Floristella s’installent au 54, rue des Envierges, dans le XXe arrondissement.
1969
Gagne le concours du Grand Théâtre de Genève pour son Lulu d’Alban Berg, ce qui lui vaudra le premier prix de décoration théâtrale de la ville de Genève l’année suivante.
62 I 63
1970
1971
Le 14 septembre, il quitte son poste de chef décorateur de la Comédie de Genève, commence à travailler pour Sarah Ventura à l’Opéra de Chambre de Genève. Thierry et Floristella adoptent Mustapha, grand chat blanc abandonné à Montmartre.
1973
Reçoit la médaille Beaumarchais de la Société des auteurs et compositeurs à Paris.
1974
Fait fabriquer et peint (et vend) ses premiers paravents, marché vite épuisé.
1976
Joue l’orgue du temple protestant de la rue Julien-Lacroix (XXe arrondissement de Paris).
1978
Du 3 mars au 16 avril, première exposition à la galerie Plexus à Chexbres (canton de Vaud), avec Floristella. Fait la connaissance de Jean Winiger, acteur et auteur de théâtre.
1979
Quitte les martinistes, quitte les maçons.
1982
Le 26 avril, mort de son frère aîné, Roland. Expose 31 dessins, Nus d’homme, à la galerie Op-Era à Genève.
1985
1987
Le 1er septembre, loue un atelier, 49 bis, rue des Cascades, dans le XXe à Paris. Invention et fabrication d’un jeu, sorte de maison de poupées, nommé Le Théâtre familial (déposé). Voyages en Allemagne et aux Pays-Bas, toujours à la recherche d’éventuels clients et lieux d’exposition.
1988
Deux séjours à Java. Période féconde.
1989
En décembre, à l’occasion d’une exposition à Chexbres, à la galerie Plexus, sortie d’un premier ouvrage sur sa peinture.
1990
1991 1992
1993 2006
De mars à août, premiers séjours à la clinique des Maussins à Paris, pour tumeurs intestinales. Séjours prolongés à l’hôpital Rothschild, opérations suivies de traitements aux rayons X. Périodes de grande activité picturale et de grande fatigue.
1927
12th February, birth in Grand-Saconnex, near Geneva.
1956
Is awarded a Swiss federal scholarship (Frs 3,000) and first prize in the Concours Diday.
Meets Nicolas Bouvier at college. Travel plans.
1957
Wins a Swiss federal scholarship once again. Several stays in Paris. In December, a group exhibition at the Creuze gallery.
1959
Meets Joseph Czapski, thanks to whom he will have an exhibition at the Bénézit gallery in Paris. Meeting with the painters Jean Fournier and Jean Bouvier.
1963
Décors for “Les Femmes Savantes” by Molière, at the le Théâtre des Célestins in Lyon. On 26th October, publication of “L’Usage du Monde” by Nicolas Bouvier, illustrated by Thierry Vernet.
1945 1950
Studies painting and engraving with the designer Jean Plojoux and the painter Xavier Fiala.
1949
First exhibition with Fiala at the Motte gallery in Geneva. First works for the Comédie de Genève theatre.
1945 1950
Travels in Algeria with Nicolas Bouvier. Publication of texts and illustrations in the Swiss daily newspaper “Le Courrier”, March and April, 1950.
1951
Publication by Kundig in Geneva of the first illustrated book: “Twelve prints, three texts”, with Nicolas Bouvier.
1965
First décors in Paris, for “Les Caprices de Marianne” by Musset, at the Théâtre de l’Athénée.
1952
Meets Floristella Stephani.
1966
1953
January: a ten-day visit to Belgrade. 4th June: takes a train to Yugoslavia. Is joined in July by Nicolas Bouvier. Begins a two-year journey towards the Orient, which takes him as far as Sri Lanka (in a Fiat Topolino from Geneva).
On 20th February, he is initiated as a Martinist (a member of a Judeo-Christian Masonic chain of mysticism, based on the teachings of Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803) about the Fall of Man). In March, an exhibition of décors and theatre costumes in the Paris gallery of Jacques Desbrières.
1968 1955
Marries Floristella on 16th March. Nicolas Bouvier is present, but does not act as a witness because he arrives too late to register. On 4th June, the return towards Europe. In August, installation in the house called “La Gravière”, in Nyon, on the edge of Lac Léman.
On 31st August, Thierry and Floristella move in to no.54, rue des Envierges, in the XXth arrondissement.
1969
Wins the competition of the Grand Théâtre de Genève for his décor for “Lulu” by Alban Berg, which also earned him the city of Geneva’s first prize for theatre décor the following year.
Découverte de tumeurs dans les poumons, chimiothérapie. Exposition à Poussepin, le Centre culturel suisse dans le Marais, avec Nicolas Bouvier. La maladie s’aggrave. Année de peinture ininterrompue, de chimiothérapie, et d’une vente quasi spectaculaire de toiles lors d’une exposition à Chexbres. Décède le 1er octobre à l’hôpital Rothschild à Paris. Les derniers dessins et peintures datent de septembre. Publication de Peindre, écrire chemin faisant (éditions l’Âge d’Homme), correspondance de Thierry Vernet à ses parents lors de son voyage avec Nicolas Bouvier, de la Yougoslavie à l’Afghanistan, entre 1953 et 1954.
1970
1971
On 14th September he leaves his post as chief stage designer at the Comédie de Genève, and begins to work for Sarah Ventura at the Opéra de Chambre de Genève. Thierry and Floristella adopt Mustapha, a large white cat that had been abandoned in Montmartre.
1973
Receives the Beaumarchais Medal from the Society of Authors and Composers in Paris.
1974
Has his first screens made and painted (and sells them). They were quickly sold out.
1988
Two stays in Java. A fruitful period.
1989
In December, during an exhibition in the Plexus gallery in Chexbres, publication of a first book about his painting.
1990
From March to August, the first stays at the Clinique des Maussins in Paris, due to intestinal tumours. Lengthy stays at the Rothschild hospital, operations followed by X-Ray treatment. Periods of intense pictorial activity and a lot of fatigue.
1991
The discovery of tumours in his lungs. Chemotherapy.
1992
An exhibition at Poussepin, the Swiss cultural centre in the Marais, with Nicolas Bouvier. His illness worsens. An uninterrupted year of painting, of chemotherapy, and of an almost spectacular sale of canvases at an exhibition in Chexbres.
1976
Plays the organ at the Protestant church in the rue Julien-Lacroix (XXth arrondissement of Paris).
1978
From 3rd March until 16th April, first exhibition at the Plexus gallery in Chexbres (canton of Vaud), with Floristella. Meets Jean Winiger, stage actor and playwright.
1979
Leaves the Martinists and leaves the freemasons.
1993
He dies on 1st October, at the Rothschild hospital in Paris. His last drawings and paintings date from September.
1982
His elder brother Roland dies on 26th April. He exhibits 31 drawings, male nudes, at the Op-Era gallery in Geneva.
2006
Publication of “Peindre, écrire chemin faisant” (by the publishers l’Âge d’Homme), letters of Thierry Vernet to his parents, written during his journey from Yugoslavia to Afghanistan with Nicolas Bouvier, betwen 1953 and 1954.
1985
On 1st September, he rents a studio, at 49 bis, rue des Cascades, in the XXth in Paris. Invention and manufacture of a game, a kind of dolls house, called “The Family Theatre” (registered trademark).
1987
Visits to Germany and the Netherlands, always looking for potential customers and places in which to exhibit.
66 I 67
THIERRY VERNET / Impressum
Imprimé à 500 exemplaires 500 copies printed
Thierry Vernet Dans la lumière et la vision d’un peintre voyageur...
Imprimeur / Printer Atar Roto Presse SA
Espace Muraille Caroline et Eric Freymond Nicolas Christol, Antoine Boillet
Graphisme / Design 2S Stefan Sigel Photolitho / Prepress Solutionpixel Scénographie / Scenography Atelier Gabarit Crédits photographiques / Photo credits Luca Fascini
Remerciements / Thanks Dominique Reymond, Sophie et Marie Christine Vernet, Jean, Michel et Christophe Bouvier et famille, Samuel Labarthe, Olivier de Beaumont, Eliane Bouvier et famille, pour la BGE Barbara Prout, Magali Aellen Loup, Nelly Caulliez, Vanessa Micaux, Catherine Blandenier-Chemin, Olivier Glaiser, Nicolas Gagnebin © 2020 Espace Muraille / Lucas Fascini all rights reserved. No part of this publication may be reproduced in any manner without permission. All images are courtesy of the artist and of Espace Muraille. All texts are reproduced with the kind permission of their authors.
ESPACE MURAILLE 5 PLACE DES CASEMATES CP 3166 / 1211 GENEVE 3 / SUISSE
T +41 (0)22 310 4292 F +41 (0)22 310 4293
INFO@ESPACEMURAILLE.COM ESPACEMURAILLE.COM