6e rencontres cinéma et littératures HORS CADRE

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6e rencontres cinéma et littérature

HORS CADRE du 3 au 5 avril au Cinéma Gérard-Philipe


EDITO

INAUGURATION

« J’ai vécu cette page de roman, / la seule de ma vie : / pour le reste, / j’ai vécu au sein d’un poème lyrique, / comme tout possédé. » – Pier Paolo Pasolini

Avant-première

La sixième édition de Hors Cadre, rencontres cinéma et littérature, a des envies d’ailleurs, de grand ailleurs même, et de découvertes. C’est toute la programmation qui, cette fois, a des fourmis dans les pieds. Du coup, elle s’envole vers des continents inexplorés, entièrement modelés par la fiction ou par la main du poète. Le temps d’un week end, Hors Cadre invite le spectateur à un voyage où les valises ne sont plus nécessaires. Fidèle à sa feuille de route, l’équipe des rencontres cinéma et littérature réinvente la géographie du monde en mêlant images et mots. Et si la cartographie des lieux demeure imprécise, c’est parce qu’elle est teintée de romanesque. Cheminons sur les bords de la Volga, en compagnie de Tchekhov, écrivain en devenir. Écoutons la parole de Jean-Yves Loude, écrivain voyageur de retour d’Haïti. Ou encore, découvrons la Rome nocturne de Pier Paolo Pasolini. D’ailleurs, à propos de ce dernier, il est le fil rouge de l’Espace Pandora en 2015, et cela pour au moins deux bonnes raisons : le quarantième anniversaire de son assassinat, et le trentième anniversaire de l’association vénissiane. Aller à la rencontre de l’autre, le comprendre sans le juger, l’accepter comme l’un des nôtres... Le plus beau des voyages n’est-il pas celui qui mène à l’altérité ?

« Je n’essaie pas d’intéresser les gens : après quelques avances mal reçues ou interprétées de travers, je me renfrogne dans l’indifférence où eux-mêmes me laissent. Non par mépris, mais parce que je ne sais pas forcer les oreilles et les cœurs : il faut qu’on vienne à moi... » – Albertine Sarrazin, L’Astragale (Éd. Jean-Jacques Pauvert, 1965)

L’équipe du festival

L’ASTRAGALE DE BRIGITTE SY VENDREDI 3 AVRIL À 20H30

Albertine Sarrazin

Leïla Bekhti

Brigitte Sy

Récit d’une cavale et d’un amour fou, L’Astragale devient instantanément un livre culte lorsqu’il sort en 1965. Son auteure, Albertine Sarrazin y évoque de manière plus ou moins romancée, sa propre expérience de la prison, des planques et de la prostitution comme moyen de survie. Elle y parle également de Julien, son homme, sa passion… Celui qui partagera sa vie, qui s’achèvera brutalement en 1967, à l’âge de 30 ans. La comédienne et réalisatrice Brigitte Sy propose aujourd’hui une version cinématographique de L’Astragale, inspirée et élégante. Un émouvant portrait de femme habité par une comédienne toujours juste : Leïla Bekhti.

SOUVENIRS DE CINEPHILES CARTE BLANCHE À PIERRE SOLETTI SAMEDI 4 AVRIL À 18H Lecture d’extraits des Rois Ambulants d’Yves Martin par Pierre Soletti suivi du film Laura d’Otto Preminger

« Le cinéma c’est l’art de faire faire de jolies choses à de jolies femmes. » – François Truffaut « Nous parlerons de la vie qui nous a tendu les bras, / Que nous n’avons pas su convaincre, / Qui s’est vengée, c’est humain. » – Yves Martin, De la rue elle crie (Le Pont de l’épée, 1982). Poète et romancier, Yves Martin fut également un grand cinéphile, créant dans les années 60, l’un des premiers ciné clubs de Lyon le « Nickel Odéon » avec Bertrand Tavernier. Son livre, Les Rois ambulants (éditions Zulma, 1996) réhabilite le cinéma pornographique – éloge tendre et nostalgique d’un genre, dont l’écrivain Pierre Soletti proposera une lecture d’extraits. La lecture sera suivie de Laura d’Otto Preminger. Pourquoi Laura ? Parce que film mythique dans l’imaginaire cinéphile… parce que la sublime Gene Tierney fit autant, sinon plus, pour la légende du film que la brillante mise en scène de Preminger. Pierre Soletti est actuellement en résidence littéraire à Vénissieux jusqu’au 10 mai. Poète « agité » né en 1971 et vivant dans la région toulousaine, il écrit, publie, peint, dessine, bidouille des sons, bricole des trucs qui ne sont pas faits pour marcher droit. Ses écrits ont donné lieu à la création de spectacles multimédia, la plupart composés et dirigés par son frère, le musicien Patrice Soletti. En 2014, il fonde Facteur Zèbre et sort dans la foulée son premier CD en librairie, sans aucune logique commerciale. De la logique, pourtant, Pierre Soletti en a sérieusement puisqu’il arrête assez tôt toute activité d’aliénation lucrative pour se consacrer entièrement à l’écriture & aux rencontres. Il fabrique également de la parole sur les murs de lieux plus ou moins dédiés à l’art. Parmi ses publications : Muséhomme (Le pédalo ivre, 2014), J’aime (Motus, 2013) ; & cætera (Dernier Télégramme, 2012).

JEUNE PUBLIC ( MAIS PAS QUE ) Avant-première

POURQUOI J’AI PAS MANGÉ MON PÈRE DE JAMEL DEBBOUZE DIMANCHE 5 AVRIL À 14H30 « Sans un minimum de loisir, pas de travail créateur, par conséquent pas de culture ni de civilisation. » – Roy Lewis, Pourquoi j’ai mangé mon père En 1960 paraît Pouquoi j’ai mangé mon père, signé par un journaliste économique, Roy Lewis. Vendu dans le monde à des millions d’exemplaires, le roman adapte à la sauce préhistorique les maux de la société moderne – effet comique garanti. De quoi séduire le comédien Jamel Debbouze qui fait ici ses premiers pas de réalisateur. Sa relecture toute personnelle des tribulations d’Édouard, génie incompris de la famille, est une virée drôlatique qui garde – sinon la lettre – l’esprit facétieux et décalé de Roy Lewis.

Pierre Soletti - DR


© Viviane Lièvre

FOCUS LES PRINCES DES FATRAS D’ANDRÉ ZECH SAMEDI 4 AVRIL À 20H30 Projection et lecture en présence du réalisateur et de Jean-Yves Loude, scénariste du film « Quand des pauvres transforment les déchets (fatras) en richesse, ils deviennent des princes. » En février 2014, l’écrivain ethnologue Jean-Yves Loude part pour Haïti à la rencontre des habitants de Cité Soleil. Las des déchets qui jonchent leur bidonville, ils ont organisé un ramassage collectif ainsi qu’un centre de tri et de recyclage expérimental. De cette expérience solidaire et communautaire dont il est le témoin, Jean-Yves Loude publie Princes des Fatras un roman paru en mars 2015 aux éditions Belin, collection Terres insolites. En parallèle, il entreprend l’écriture d’un documentaire avec son ami cinéaste André Zech. À l’occasion de Hors Cadre, Jean-Yves Loude et André Zech reviendront sur ce séjour en Haïti « en compagnie d’êtres remarquables qui ne méritent pas l’abandon dans lequel un monde égoïste les plonge et maintient » – JeanYves Loude. La vie d’André Zech a été marquée par l’environnement et par la ville de Lyon où il vit aujourd’hui. Il est né en Algérie a Oran qui signifie en arabe : Lion ! Cela crée une dynamique... Sa vie professionnelle démarre dans les années 70 avec une expertise dans la gestion des déchets dangereux et la dépollution des sols. À côté d’une carrière industrielle, il construit ensuite une compétence dans le domaine de la réalisation de films, une de ses passions de jeunesse. Il réunit depuis quelques années ses « deux métiers » en réalisant des documentaires sur l’environnement !

Jean-Yves Loude est écrivain et ethnologue. Aux côtés de son épouse Viviane Lièvre, photographe, il témoigne depuis trente ans de la diversité des cultures du monde lointaines ou proches - à travers des livres, études, romans adultes et jeunesse, photos et conférences. Ses terrains d’investigations sont les Kalash du Pakistan, le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, le Cap-Vert, Lisbonne, São Tomé, le Brésil ou encore Haïti. Il est l’auteur de Pépites brésiliennes (Actes Sud, 2013), Monsieur Poivre, voleur d’épices (Belin, 2008 réed.), Tanuk le maudit (Belin, 2007) ou encore du Voyage de Pénélope (La passe du vent, 2011). Il vit en région lyonnaise.

Exposition

PHOTOGRAPHIES DE VIVIANE LIÈVRE DU 30 MARS AU 6 AVRIL 2015 Viviane Lièvre vit à Lyon. Elle devient ethnologue pour concilier son goût des voyages et la rencontre avec des êtres de cultures différentes. Elle parcourt le monde avec son compagnon Jean-Yves Loude et pratique la photographie sous l’angle ethnologique, souvent, mais pas seulement. Elle publie en 1999 un livre de photos sur les musiciens du Cap-Vert : Voyage musical dans l’archipel (La passe du vent). Dans le hall du cinéma, le public pourra découvrir ses photos de São Tomé-et-Príncipe, petit archipel situé dans l’Atlantique au large de l’Afrique Equatoriale.

© Viviane Lièvre

© Viviane Lièvre

PASOLINI D’ABEL FERRARA DIMANCHE 5 AVRIL À 18H En présence de Frédérick Houdaer, Vanessa de Pizzol et Luc Hernandez

CLOTURE

« Je dois défendre / l’énormité de cette tendresse désespérée / qu’avec le monde, j’ai reçu en naissant. » – Pier Paolo Pasolini Il y a 40 ans mourait Pier Paolo Pasolini sur une plage d’Ostie dans des circonstances non élucidées à ce jour. Poète, cinéaste et éditorialiste engagé, Pasolini laisse une œuvre et une pensée dont la pertinence reste intacte décennie après décennie. À l’occasion de la récente sortie de Pasolini réalisé par Abel Ferrara, Hors Cadre convie le spectateur sur les pas de Pasolini, en compagnie d’auteurs et de spécialistes de son œuvre, ayant participé à l’ouvrage collectif « Un printemps sans vie brûle » (La passe du vent, mars 2015), recueil de textes lui rendant hommage. Poète et écrivain (No parking no business, Gros texte, 2014), Frédérick Houdaer est également cinéphile, passionné par l’œuvre de Pasolini. Vanessa De Pizzol est maître de conférences. Elle a publié un essai sur Pasolini, objet de sa thèse de doctorat (Pasolini et la polémique. Parcours atypique d’un essayiste, L’Harmattan, 2004). Co-fondateur de la revue Exit, Luc Hernandez est journaliste culturel et critique. Grand admirateur de Pasolini, il en connaît à la fois le travail littéraire et cinématographique.

DE L’ECRIT A L’ECRAN Durant la semaine, Hors Cadre propose ses choix d’adaptations cinéma

ANTON TCHEKHOV 1890 DE RENÉ FÉRET

« Je me suis assis... J’ai fermé les yeux - comme ça - et je pense : Ceux qui vivront cent, deux cents ans après nous - et pour qui nous déblayons maintenant le chemin - se souviendront-ils seulement de nous ? » – Anton Tchekhov, Oncle Vania Le cinéaste René Féret a vu comme une parenté entre sa propre vie et celle du célèbre dramaturge. Son film s’arrête sur une période particulière de la vie de Tchekhov, le moment où il lui faut choisir entre son métier de médecin et sa vocation d’écrivain.

SUITE FRANÇAISE DE SAUL DIBB

« Les événements graves, heureux ou malheureux ne changent pas l’âme d’un homme mais ils la précisent, comme un coup de vent en balayant les feuilles mortes révèle la forme d’un arbre. » – Irène Némiroski En 2004, le prix Renaudot est attribué à titre posthume à Irène Nemirovski pour son roman Suite française, dont le manuscrit datait de… 1942. Déportée et décédée la même année, l’écrivain n’aura pas le temps de publier sa fresque romanesque sur la France en guerre. Ce sont ses filles qui, 60 ans plus tard, ont édité le texte de leur mère. Devant la caméra de Saul Dibb (The Duchess), Michelle Williams (Le Monde fantastique d’Oz) et Matthias Schoenaerts (De rouille et d’os) vivent une passion interdite en pleine Occupation.


LES FILMS AVANT-PREMIÈRES

PROJECTIONS

L’ASTRAGALE de Brigitte Sy

SUITE FRANÇAISE de Saul Dibb

avec L. Bekhti, R. Kateb (drame, France, 2015, 1h37)

avec M. Williams, M. Schoenaerts (drame, USA, 2015, 1h47)

Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat, elle réapprend à marcher. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, elle se prostitue pour survivre et, de planque en planque, de rencontre en rencontre, lutte au prix de toutes les audaces pour sa fragile liberté.

1940 - France. Attendant des nouvelles de son mari, prisonnier de guerre, la sublime Lucile Angellier mène son existence sous l’oeil inquisiteur de sa belle-mère. Mais bientôt arrive une garnison de soldats allemands qui s’installe chez l’habitant. Elle essaye d’abord d’ignorer Bruno, l’élégant officier qui séjourne chez elles. Ils succomberont à l’amour au bout de quelques semaines, ce qui va les mener vers les tragédies de la guerre...

ANTON TCHEKHOV 1890 de René Féret

POURQUOI J’AI PAS MANGÉ MON PÈRE de Jamel Debbouze

avec N. Giraud, J. Bonnaffé (drame, France, 2015, 1h36)

(animation, France, 2015, 1h35)

À l’ère de la Préhistoire, Édouard, fils aîné du roi des simiens (les pré-humains), est considéré à sa naissance comme trop malingre. Rejeté par sa tribu, il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian. Incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir.

Été 1890. Pour se faire un peu d’argent et nourrir sa famille, Anton Tchekhov, médecin modeste, écrit des nouvelles pour des journaux. Des personnages importants, écrivain et éditeur, viennent lui faire prendre conscience de son talent. Entre l’écriture et la médecine, Tchekhov doit faire un choix… « Le monde de Tchekhov fait résonner le mien. Ce que j’ai vécu alimente en creux le film et nourrit le jeu des acteurs. » René Féret

LES PRINCES DES FATRAS d’André Zech

PASOLINI d’Abel Ferrara avec W. Dafoe, N. Davoli (drame, Fr/It/Belg, 2014, 1h24)

(documentaire, France, 2014, 0h26)

Rome, novembre 1975. Le dernier jour de la vie de Pier Paolo Pasolini. Il poursuit sa critique impitoyable de la classe dirigeante au péril de sa vie. Ses déclarations sont scandaleuses, ses films persécutés par les censeurs. Pasolini va passer ses dernières heures avec sa mère adorée, puis avec ses amis proches avant de partir, au volant de son Alfa Romeo, à la quête d’une aventure dans la cité éternelle...

En Haïti, à Cité Soleil, les déchets étouffent le quotidien des humains et bouchent l’horizon. Et pourtant, c’est là aussi que la créativité ranime l’espoir, au point de mettre en exergue du film : « Et si un exemple pour le monde arrivait d’Haïti ? ».

LAURA d’Otto Preminger avec G. Tierney, D. Andrews (Polar, USA, 1944, 1h28)

Qui a tué Laura Hunt, une ravissante jeune femme qui doit une partie de sa notoriété au chroniqueur Waldo Lydecker ? L’inspecteur Mark McPherson mène l’enquête et interroge notamment Lydecker, qui considère Laura non seulement comme sa création, mais aussi comme un être lui appartenant.

TARIFS Plein tarif : 6.50 euros Tarif réduit (- de 25 ans, sans emploi, + 60 ans, familles nombreuses) : 5.60 euros Tarif Est-Ecran : 4.90 euros Chèques GRAC acceptés * Supplément 1 euro en caisse pour les séances en 3D

ACCES En métro Ligne D, arrêt Gare de Vénissieux Liaison avec le tramway T4 En tramway Ligne T4, arrêt Division-Leclerc En bus De Bellecour : Ligne 12, arrêt Herriot-Cagne En voiture De Lyon : direction A7, sortie « Vénissieux-Feyzin » Direction « Vénissieux les Minguettes », Au 2e rond-point à droite « avenue du 8 mai 1945 » puis à gauche « avenue Jean-Cagne » Places de parking réservées au cinéma

Cinéma Gérard-Philipe 12, avenue Jean-Cagne / 69200 Vénissieux

PROJECTIONS DU 3 AU 5 AVRIL De l’écrit à l’écran SUITE FRANÇAISE 1h47 De l’écrit à l’écran ANTON TCHEKHOV 1890 1h36

Inauguration / Avant-Première L’ASTRAGALE 1h37 Carte blanche à Pierre Soletti LAURA 1h28 En présence de Jean-Yves Loude et André Zech LES PRINCES DES FATRAS 1h30 Avant-première POURQUOI J’AI PAS MANGÉ MON PÈRE 1h35 Clôture PASOLINI 1h24

Tél. 04 78 70 40 47 www.ville-venissieux.fr/cinema/

ven 3

sam 4

14:30 16:30

14:15 16:15

18:30

18:30

dim 5

20:30 18:00 20:30 14:30 18:00

Suivez le festival sur Facebook Hors Cadre Rencontres cinéma et littérature et sur Twitter @HorsCadre_ #HorsCadre


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