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DES INSECTES DANS L’ESPACE ?
• PAR MARION SPÉE
Sur Terre, les insectes font partie de l’alimentation d’environ 2 milliards d’humains. Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture publié en 2014, «(…) la consommation d’insectes compte parmi les meilleures solutions pour assurer la sécurité alimentaire de nombreuses populations ». Et s’ils étaient aussi de bons alliés pour les astronautes?
Avouons que l’idée est alléchante ! Dans une station spatiale, l’espace est limité, l’eau est précieuse et les déchets sont vite encombrants. Dans ces conditions, les insectes offrent de sérieux atouts. Ils ne demandent que très peu d’eau et s’accommodent des petits espaces. Par exemple, on estime qu’environ 3,6 m2 sont requis pour produire 1 kg de ténébrions. En plus, ils n’occupent que 1 % de cet espace, le reste étant réservé à la production de végétaux pour les nourrir. À titre de comparaison, il faudrait environ 2 à 3 fois plus d’espace pour produire 1 kg de poulet et entre 7 et 13 fois plus pour produire 1 kg de bœuf.
Autre atout de taille: le taux de conversion alimentaire des insectes, c’est-à-dire la quantité de nourriture nécessaire pour produire une augmentation de masse corporelle de 1 kg, est plus efficace chez les insectes que chez les bovins. En moyenne, il faut 2 kg d’aliments pour produire 1 kg d’insectes, alors que les bovins nécessitent 8 kg d’aliments pour produire 1 kg d’augmentation de leur masse.
Et en plus, on peut pratiquement manger les insectes en entier! Par exemple, 80% du grillon est comestible et digeste, alors que seulement 55% du poulet et 40% du bœuf le sont. Sachant que les insectes sont riches en protéines, minéraux et vitamines, le calcul est vite fait !
En 2014, une équipe de recherche chinoise a mené une expérience inusitée consistant à vérifier si les astronautes pouvaient utiliser des ténébrions meuniers comme source de protéines principale. Trois chercheurs ont ainsi vécu pendant 105 jours dans une biosphère artificielle fermée et se sont nourris de ténébrions, assaisonnés à souhait, et de végétaux. Tout au long de l’expérience, les volontaires sont restés «en bonne santé». Pari réussi! D’autant plus que selon l’Agence spatiale canadienne, il est crucial que les aliments dans l’espace soient nutritifs et savoureux. Des insectes à déguster, il en existe plusieurs sortes. On compte environ 1 900 espèces consommées par les humains : chenilles, sauterelles, criquets, grillons, scarabées, cigales, cochenilles, etc. Et chaque espèce a une saveur bien à elle. Il y en a donc pour tous les goûts! Bon appétit!