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NOUVEAUX MATÉRIAUX, ÉVOLUTION ET CHANGEMENTS DE PRATIQUES
Face aux enjeux du développement durable, bien des aspects ont évolué au sein des entreprises et sur les chantiers. Le point avec Baptiste Monnard, chef d’entreprise d’une PME familiale et président de la Fédération suisse romande des entreprises de plâtrerie-peinture (FREPP).
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Que ce soit au sein des entreprises, et plus particulièrement des PME et des grandes sociétés, les pratiques et les matériaux ont énormément évolué ces dix dernières années. La prise de conscience de la nécessité de l’utilisation de matériaux durables mais aussi le recyclage des déchets ont induit de nouveaux comportements. En tant que chef d’entreprise depuis plus de 30 ans et membre de la direction de la Fédération vaudoise des entrepreneurs, Baptiste Monnard relève un changement total de paradigme.
QUELLE PLACE TIENNENT LES NOUVEAUX MATÉRIAUX ÉCOLOGIQUES DANS LA CONSTRUCTION ?
Le développement durable, c’est aussi le choix de matériaux le plus naturel possible. Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’utiliser des matériaux plus respectueux de l’environnement et qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas plus chers. Il y a eu une évolution énorme au niveau des isolants de façades par exemple et chaque fabricant cherche à optimiser les performances de ses produits, et cela est valable dans tous les domaines. Le dilemme, en matière d’isolation, c’est de développer des produits hautement isolants mais respirants, pour éviter l’effet thermos, et ceci dans des volumes de plus en plus réduits. C’est un vrai défi.
Que ce soit dans la rénovation de bâtiments classés ou sur des projets de grande envergure, le choix de matériaux normés est imposé. Dans des rénovations comme celle des maisons de Le Corbusier ou de Chaplin, nous avions l’obligation d’utiliser des matériaux spécifiques avec des bases considérées comme naturelles.
Dans les projets neufs, de grandes entreprises, comme Steiner SA, exigent également que nous travaillions avec des marques normées qui proposent des matériaux avec une part organique contrôlée, notamment pour l’efficience et la sécurité.
QUI DIT NOUVEAUX MATÉRIAUX, DIT NOUVELLES FAÇON DE TRAVAILLER ?
C’est une évolution que nous devons faire au niveau de la formation et de la formation continue dans l’entreprise. Bien souvent, les petites entreprises se contentent de fonctionner sur l’acquis, avec des matériaux connus et hésitent à se lancer avec de nouveaux produits plus difficiles à mettre en œuvre lorsqu’on ne les connaît pas. C’est pourquoi la formation est très importante. Elle sert à décrire ses nouveaux matériaux présentés par des spécialistes qui vont aussi apporter les bases nécessaires pour travailler ces nouveaux produits.
COMMENT LA VALORISATION DES MATÉRIAUX
A-T-ELLE IMPACTÉ LES MÉTIERS DE LA CONSTRUCTION ?
Au sein de la Fédération vaudoise des entrepreneurs, nous constatons une nette prise de conscience de l’ensemble de ces enjeux, surtout ces dix à quinze dernières années. Il faut tout de même relever que valoriser est plus coûteux que de faire du neuf, et toutes les entreprises ne disposent pas des moyens logistiques et de la main d’œuvre nécessaires pour la mise en œuvre du tri sur les chantiers.
Le tri des déchets doit être pris dans sa globalité dès le départ du projet, afin de planifier la gestion et le contrôle de ce tri pendant toute la durée du chantier. C’est ainsi que l’on obtient les meilleurs résultats. Sur le chantier de Chêne Park, dont nous avons réalisé le premier bâtiment, l’entreprise Steiner Construction SA a mis en place une logistique très sophistiquée pour cela. Généralement, les grandes entreprises attachent une grande importance à cela et disposent, par exemple, de machines pour le lavage et la récupération de l’eau qui va ensuite être traitée en atelier. Pour les petites entreprises, il est clair que c’est un investissement lourd que toutes ne peuvent pas se permettre. frepp.ch / peinture-monnard.ch