Chez la styliste Irène Münger

My day with Chez Irène

La maison, construite par les architectes d’Atelier 5 dans les années 60, semble enfouie sous une verdure foisonnante et sauvage. de grands pins s’inclinent vers ses murs de béton comme pour l’envelopper de leurs branches. Perchée sur un point culminant du village de Kerzers, elle offre une vue dégagée sur la campagne verdoyante jusqu’au Mont Vully. La styliste Irène Münger et son partenaire Thomas Escher sont tombés amoureux des lieux au premier coup d’œil. Précédemment installés à Berne dans des appartements séparés, ils cherchaient un lieu pour réunir leur grande famille recomposée. Et ils vivent là depuis cinq ans.

Texte et photos: Catherine Gailloud / mydaywith.ch

Une œuvre d’art mystérieuse en verre se dresse entre les troncs des arbres. Le couple l’a découverte à l’achat de la maison.

Comment définissez-vous le style arChiteCtural de la maison?

Haus Möhl est typique du travail d’Atelier 5 et de l’architecture du milieu du 20e siècle; elle a été conçue dans une intention de communion avec la nature. Outre le béton – apparent –, elle possède des murs de pierre peints en blanc et d’épaisses parois de verre, réchauffés par des cadres de fenêtres en bois. L’intérieur communique partout avec l’extérieur. La circulation d’une pièce à l’autre et du jardin à la maison se fait de façon ingénieuse et fluide. La cuisine semi-ouverte permet l’accès au jardin par une grande fenêtre coulissante; elle est aussi reliée au salon par un comptoir surplombé d’étagères transparentes. Cela donne une impression d’ouverture bluffante et permet à la lumière de filtrer à tout moment de la journée tout en offrant une vue sur la pièce attenante. Depuis le salon on peut gagner le jardin par plusieurs ouvertures différentes. À l’étage, un jardin d’hiver laisse pénétrer la lumière à flots; la verrière peut s’ouvrir pour laisser entrer l’air frais. Nous avons conservé la maison en l’état et nous laissons le jardin, les plantes grimpant contre la façade, les arbres et la végétation se développer dans l’esprit que les architectes avaient imaginé.

Qu’est-Ce Qui vous inspire en matière de déCoration?

Nous voyageons beaucoup pour notre travail, de nombreux meubles et objets ont été dénichés aux quatre coins du monde. Notre choix s’est porté vers des formes organiques qui créent un joli contraste avec l’architecture rectiligne. Nous apprécions le beau design: la table de repas est un classique de Jean Prouvé, les chaises ont été dessinées par Norman Cherner. Dans le salon, le canapé et le fauteuil de la marque Flexform sont recouverts de velours et de lin aux couleurs aquatiques. Ils sont assortis au grand tapis à motif de vagues, conçu et produit par notre studio.

vous avez Créé un bureau de déCoration intitulé studio 5, pouvez-vous nous en dire plus?

Studio 5 est né lorsque nous nous sommes lancés dans la décoration et l’ameublement de la maison. Nous rêvions de grands tapis pour valoriser l’espace et ne trouvions pas exactement ce que nous cherchions; j’ai commencé à en dessiner moi-même, Thomas connaissait des sites de production durable au Népal. La confection de tapis nous a tellement passionnés que nous nous sommes lancés dans l’aventure. Les valeurs fondamentales de Studio 5 sont l’artisanat, la durabilité et le commerce équitable. Quant au chiffre 5, il semble être notre chiffre porte-bonheur: la maison a été construite par Atelier 5 et porte le numéro 5. À nous deux, nous avons 5 enfants et… 5 chèvres dans le jardin! Tout cela sonnait comme une évidence. (studio5.cc)

↑ Dans la grande pièce à vivre, la table de Jean Prouvé, surplombée par une lampe de l’architecte, a parfaitement trouvé sa place. Irène lit sur la banquette qui longe les fenêtres. Coussins et plaid de

Studio 5.

← Dans le salon, canapé Flexform, tables basses Gubi, lampe Isamu Noguchi. Le tapis et les coussins sont de Studio 5.

Sur le mur, une œuvre de Kilian Mutter.

Ouverte sur le jardin, la cuisine semble ne faire qu’un avec la nature. Sur le mur, horloge de George Nelson, Vitra.

Dans l’entrée de la maison, à côté du fauteuil Wassily de Marcel Breuer, la table basse Pli de Victoria Wilmotte pour ClassiCon; dessus, des vases de Linck Keramik.

À l’étage, le couloir rectiligne dessert les chambres à coucher. Au fond, aperçu du jardin d’hiver.

Dans le jardin d'hiver, sur la vitrine ancienne, des têtes mauresques en céramique rapportées d’Italie.

↑↑ Le kiwi envahit la fenêtre de la chambre d’Irène et Thomas.

↑ Dans la chambre d’Alice, 9 ans, un ancien fauteuil a été recouvert de jaune, sa couleur préférée.

Coussin de Studio 5.

← Irène a placé une table boudoir de Gubi dans la chambre à coucher, elle aime parfois s’y installer au calme pour écrire et travailler.

↙ Sous une branche tortueuse du kiwi,

Irène surveille les chèvres pour éviter qu’elles dévorent les fleurs du jardin.

↓ À l’abri du kiwi, on mange, on discute, on travaille ou on fait une pause.

↓↓ Un couvert original pour garder petit bois et bûches au sec.