La
ligne de partage du
Medoc
Paysages d’entre deux
Estelle LE COËNT Travail personnel de fin d’études - formation paysage Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux Directeur d’études : Jean Noël TOURNIER Juin 2015
Date de soutenance : le 16 juin 2015 Directeur d’études : Jean Noël TOURNIER
Paysagiste-Urbaniste - Ingénieur Agronome ENSA (Ecole Nationale Supérieure Agronomique) Toulouse - Ingénieur Horticole ENSH ( Ecole Nationale Supérieure d’Horticulture) Versailles - DESS Urbanisme Université de Bordeaux
Jury :
Serge BRIFFAUD
Paysagiste-chercheur - Doctorat en Histoire, Université Toulouse Le Mirail, 1991
Maximilien BRUGERON
Paysagiste DPLG, Plasticien - Ecole d’Architecture et du Paysage de Bordeaux (DPLG 2003) - BTS Plasticien de l’environnement architectural (ENSAAMA Paris 15e - 1998)
Mireille VERNA
Géologue - Enseignante - présidente de l’association CAP Terre
Sommaire INTRODUCTION 6 CONTEXTE ET SITUATION
8
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
10
Démontrer l’importance de l’effet lisière
10
1ère
partie
13
I. APPROCHE THÉMATIQUE
4
15
Géologie et formation Bordeaux-Soulac, axe historique Les dynamiques urbaines L’occupation du sol L’importance de la viticulture Le tourisme médocain
15 18 21 25 26 28
II. LE PAYSAGE ACTUEL
30
Sept unités paysagères Trois grands ensembles Le système océanique Le système estuarien La lisière
30 31 32 34 36
III. L’IMAGE DU MÉDOC
38
Valorisation touristique des paysages identitaires
40
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
EnsapBx- Mémoire TPFE - Estelle Le Coënt
2ème
partie
45
I. SÉQUENÇAGE DU LINÉAIRE
46
II. LE BAS MÉDOC
48
III. LE HAUT MÉDOC
52
IV. LE BORDELAIS
56
V. LES POLITIQUES PUBLIQUES
58
Le projet de PNR Objectifs de qualité paysagère Le plan de paysage Reprise des enjeux de l’atlas
59 62 64 65
3ème
partie
71
I. LA DÉMARCHE DU PLAN DE PAYSAGE
72
II. PROGRAMME D’ACTION
74
III. PREMIÈRE TRANSVERSALE
80
Deux sites choisis comme exemples de transversalité touristique
Fonctions et risques de la zone humide Un parc écologique sur la zone d’expansion de crues La démarche du plan de gestion 1. Établissement d’un diagnostic 2. Choix des objectifs 3. Définition des opérations
IV. DEUXIÈME TRANSVERSALE
5
78
84 87 88 90 94 96
104
CONCLUSION 117 BIBLIOGRAPHIE 118
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
EnsapBx- Mémoire TPFE - Estelle Le Coënt
Introduction Je choisis d’effectuer mon travail personnel de fin d’études sur le Médoc, un territoire fragile, soumis à différentes pressions telles que l’urbanisation, le tourisme ou les pressions naturelles, ainsi qu’à des contraintes fortes et à des enjeux complexes, profitant ainsi de ma dernière année d’étude pour affirmer une prise de position sur des questions qui me touchent. A la croisée des problématiques urbaines et touristiques, environnementales et paysagères, la campagne médocaine est touchée par des problèmes de maîtrise de la consommation de l’espace, de gestion des espaces de nature ou encore des problématiques agricoles. Ce travail représente pour moi une opportunité d’explorer des sujets à la fois sensibles et résolument contemporains.
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REDONNER DE L’IDENTITÉ AUX PAYSAGES PATRIMONIAUX DU MÉDOC PAR L’ENTRÉE DE LA ROUTE Les différents travaux en cours sur ce territoire ont fait ressortir une piste intéressante, faisant apparaître la RD 1215 , "ligne de partage du Médoc" ,comme porteuse d’enjeux forts. Elle est considérée comme telle dans la mesure où l’on retrouve de part et d’autre de la route les grands paysages médocains : landes girondines d’une part et paysages estuariens de l’autre. En parallèle, sur cette route au trafic important, le long de laquelle se fait l’urbanisation, nous sommes face à un "entre deux", qui ne correspond à aucun paysage type. On trouve, à l’est, de la vigne sous forme de clairières associées à de la forêt mixte, à l’ouest une forêt qui présente des variations par rapport au profil type de la forêt landaise. L’équipe en charge du Scot parle ici de «zone de couture», notion également reprise dans les enjeux du PNR. Cet axe, et surtout son épaisseur, représente une zone à enjeu pour le développement du Médoc. Soumis à de fortes pressions liées à l’influence métropolitaine, il conserve toutefois un potentiel d’évolution certain, au regard de zones plus proches de l’agglomération bordelaise, qui connaissent les mêmes pressions, mais pour lesquelles le phénomène de périurbanisation est déjà trop avancé. Il y a donc ici une réelle carte à jouer pour le développement du Médoc, et l’entrée par le paysage permettrait de répondre à tous les enjeux soulevés par cette problématique : agriculture, banalisation paysagère, entrées de ville, traitement des zones de tension et influence métropolitaine.
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Il s’agira également de considérer cet espace comme porteur de "l’image du Médoc". Quand le visiteur entre par la route, quelle image a-t-il de cette région ? Qu’en fait-on pour qu’il y ait une lecture paysagère qui ramène à l’identité médocaine ? La RD 1215, parcourue par les visiteurs comme par les usagers quotidiens est aujourd’hui dévalorisée par un paysage banalisant. Mais au-delà de le route, c’est toute son épaisseur qui est à prendre en compte en tant que "vitrine du Médoc". La maîtrise de la consommation de l’espace, le confortement de centres-villes, la préservation d’airials, la gestion des espaces de nature, la maîtrise paysagère des abords de la RD1215, et l’évolution de l’agriculture sont quelques-unes des pistes à envisager concernant les problèmes de banalisation de cette campagne médocaine. Par ailleurs, ce sujet de TPFE pose en lui-même des questions telles que le clivage protection-développement, le rôle de l’agriculture périurbaine, ou encore des questions d’échelle de temps face à des dynamiques d’évolution rapide. Ces questions, plus générales, correspondent à des préoccupations contemporaines sur lesquelles je souhaiterais avoir l’occasion de me positionner.
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Contexte
et situation
« Pays du milieu », le Médoc est une presqu’île délimitée par deux lignes d’eau : à l’ouest l’océan Atlantique, à l’est l’estuaire de la Gironde. Parmi les origines étymogiques supposés du Médoc, on évoque un dérivé de l’expression « In medio aquæ », signifiant « au milieu des eaux ».1
Le Médoc forme un triangle de terre, situé au nord du département de la Gironde, en région Aquitaine. Il est composé de trois entités historiques que sont le BasMédoc, le Haut-Médoc et les Landes. Il est constitué entre autres des terroirs du Médoc viticole et des Landes du Médoc. On connaît le Médoc principalement pour la renommée de ses vignobles à la réputation internationale, mais également pour ses stations balnéaires littorales le long de la côte Atlantique (Soulac, Montalivet, Carcans, Hourtin, Lacanau). Cependant, il est aussi riche d’une grande diversité de paysages, depuis les marais du Bas-Médoc jusqu’aux plages océanes en passant par la pointe de Grave, la forêt des Landes et ses étendues de pins maritimes à perte de vue, ou encore son chapelet d’étangs (Hourtin/Carcans, Lacanau). Si les limites que représentent l’océan et l’estuaire sont absolues, sa limite inférieure, qui passe entre Le Porge et Arès, et par les marais de Bruges (cours inférieur de la Jalle de Blanquefort), au cœur de l’agglomération bordelaise, peut paraître plus arbitraire.
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Mais le Médoc est ce qu’on appelle une région naturelle (ou pays traditionnel), à savoir un territoire ayant des caractères physiques homogènes (géomorphologie, géologie, climat, sols, ressources en eau) associées à une occupation humaine également homogène, induisant une perception et une gestion de terroirs spécifiques, et donc en conséquence des paysages et une identité culturelle propres. La région naturelle ne correspond pas à une limite administrative, mais n’en reste pas moins une réalité tangible, à travers son identité physique et culturelle, ses contraintes naturelles, ses terroirs, ses paysages, ses toponymes, son architecture traditionnelle, sa gastronomie, et ses identités locales. Son échelle est alors pertinente et adaptée à l’aménagement du territoire. Les pays du département de la Gironde - Le Médoc
1 Richesses des terroirs de France, ouvrage sous la direction de Bernard Hennequin, éditions France-Loisirs, p. 196
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LA RD 1215, LIGNE DE PARTAGE DU MÉDOC
Autrefois région puissante et dynamique, l’économie médocaine a connu une perte de vitesse importante, accumulant des déboires militaires, climatiques, et économiques. Aujourd’hui la viticulture et le tourisme sont les principaux moteurs de la région et la métropole bordelaise représente un bassin d’emploi important exerçant une influence forte sur les dynamiques territoriales. La région est alors concernée par plusieurs types de flux, les déplacements touristiques se mêlant aux déplacements pendulaires journaliers des actifs. Ces dynamiques de circulation se font majoritairement par la route Bordeaux Soulac (RD1215). Cet axe a donc une importance toute particulière car il représente également la principale entrée touristique sur le territoire du Médoc. De par cette fonction, la question "d’image du Médoc" qu’elle peut renvoyer est centrale. La variété des problématiques qu’elle induit m’a amenée à choisir cet axe comme entrée pour aborder la question paysagère. Si l’entrée par la route peut à priori paraître «technocrate» pour un mémoire de paysage, elle me semble au contraire être une approche appropriée, de par son rôle d’entrée principale, porteuse de l’image du territoire, et de par sa particularité de croiser une grande partie des enjeux du territoire. La RD 1215 comme entrée dans le territoire, non pas en tant qu’infrastructure mais en tant qu’axe structurant historique, géographique et fonctionnel, représentant une zone à enjeux pour le développement du territoire.
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Approche
méthodologique
Démontrer l’importance
de l’effet lisière
L’épaisseur de la RD 1215 se situe sur ce que nous appellerons la "zone de lisière", située à la limite entre les deux systèmes paysagers qui constituent le Médoc. L’analyse visera à la fois à démontrer la dualité très forte et très ancienne qui caractérise le pays Médoc, et l’extrême richesse de cette zone charnière entre les deux, qui concentre une grande partie des valeurs patrimoniales et paysagères du territoire. Nous verrons également comment la route, bien que traversant ces milieux riches et variés, ne révèle qu’une image banalisante du paysage médocain, et scinde le territoire en deux.
LA ZONE DE LISIÈRE Forêt Mixte Clairières viticoles Airiaux
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RD 1215
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CROISER LES DIFFÉRENTES COUCHES Nous adopterons dans un premier temps une approche thématique, superposant les différentes couches constitutives du paysage Médocain
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• Ainsi, la première partie s’attachera à démontrer l’importance de l’effet lisière et de la zone à enjeux située autour de la RD en observant successivement géologie, les étapes d’urbanisation, l’occupation du sol, les aspects culturels et historiques etc... De l’observation de ces composantes découlera l’appréhension des paysages, que nous caractériserons comme deux systèmes paysagers, l’un rattaché à l’océan, l’autre à l’estuaire, entre lesquels s’insère une lisière que l’on ne peut rattacher ni à l’un ni à l’autre. • Nous verrons ensuite dans une deuxième partie comment au delà de son identité culturelle et ses caractéristiques physiques homogènes, la région naturelle du Médoc peut être découpée en trois sous-ensembles représentant chacune des spécificités territoriales, paysagères, humaines, agricoles et fonctionnelles. C’est à cette échelle que nous formulerons les premiers enjeux et objectifs. • Enfin, nous aboutirons dans une troisième partie à un projet de territoire global, développé au moyen d’un plan de paysage à l’échelle du Médoc. Cet outil nous permettra de répondre aux différents enjeux soulevés dans l’analyse, dans une démarche complémentaires aux politiques publiques en place, et notamment à la procédure le labelisation Parc Naturel Régional en cours. Nous développerons certains des axes du plan de paysage et illustrerons la portée de ses orientations sur des sites concrets.
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1ère
partie Le Médoc, dualité
et complémentarités
« La presqu’île ressemble à une portion de pizza tranchée dans sa longueur par la nationale 215. Elle est garnie à droite en allant vers la pointe, bianca, jaune d’oignon, parsemée de cailloux sous les vignes ; con verdure à gauche, où domine la forêt »1
1
Eric Holder - De loin on dirait une île Broché – 8 septembre 2008
RELIEF ET HYDROGRAPHIE Relief dunaire Réseau hydrographique Réseau routier
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1ère partie - I. Approche thématique
I. Approche Géologie
thématique
et formation
L’observation de l’histoire géologique et physique du Médoc démontre que c’est un territoire en perpétuelle mutation . Le Médoc tel que nous le connaissons aujourd’hui est un paysage récent dont le socle a été consolidé par les hommes avec la création des polders, et la consolidation des dunes. Entre mise à distance et recherche de proximité, la vie de ce paysage est rythmée par son rapport à l’eau. Évolution de la péninsule du Médoc - Agence Folléa-Gautier
L’OMNIPRÉSENCE DE L’EAU Pagum medulum, pays du milieu, le Médoc est soumis aux contraintes des deux lignes d’eau qui le délimitent, l’océan atlantique à l’Ouest, l’estuaire de la Gironde à l’Est. En effet, d’un coté comme de l’autre, le Médoc est soumis à des contraintes naturelles fortes, et ce depuis toujours (mouvement du trait de côte, inondations, ensablement, etc) On peut dire que cette nature omniprésente ordonne autant qu’elle est gérée. C’est cette caractéristique qui fait la singularité du Médoc.
15
L’eau fit souvent bouger les lignes du territoire au cours de la longue histoire géologique et physique de la presqu’île du Médoc, comme en témoignent les cartographies ci dessus. On observe par exemple à la période gallo-romaine, que Cordouan et la Pointe de Grave étaient des îles, que l’estuaire échancrait la rive jusqu’à la ville de Lesparre-Médoc, et que le littoral atlantique était constitué d’un chapelet de cordons dunaires indépendants. « Le Médoc est civilisation de l’eau» 1 « Les médocains sont des gascons maritimes »2
LE TEMPS DES FIXATIONS Du XVII la fin du XIXe siècle grands travaux d’endiguement et d’assèchement permettent de gagner des terres sur l’estuaire, et de chapelet d’îles, le Médoc est devenu presqu’île. Ces polders, qui prennent localement le nom de "mattes", fixent une nouvelle géographie. Le vignoble se déploie sur les graves, et la pinède s’installe à l’arrière du cordon dunaire, confortée par la plantation de forêt landaise cultivée pour fixer les dunes et assécher les marécages au XIXe siècle. « Le Médoc est une civilisation de l’eau avec une histoire agricole. »3 1, 2, 3 http://www.pays-medoc.com/cartes-et-dessous-des-cartes/
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« Le dépôt des formations mio-plio-quaternaires est liée à une régression marine qui, dès le Miocène moyen (15 Ma environ), a entraîné une sédimentation continentale au sein du delta landais. D’épaisses formations constituées de couches sablo-graveleuses alternant avec des assises argileuses se sont alors déposées. Elles sont ordonnées selon 6 séquences et surmontées par la formation du Sable des Landes et/ou des dépôts alluviaux (dont les formations flandriennes) et/ou des dunes »1
0 0
5 5
10 10
15 15
Agence Folléa-Gautier / Atelier de l’Isthme Agence Folléa-Gautier / Atelier de l’Isthme
1 Citation et carte issus du site http://sigesaqi.brgm.fr/ - Système d’information pour la gestion des eaux souterraines en Aquitaine
20 Kilomètres 20 Kilomètres
Ère quaternaire (M.A.= million d’années) Ère quaternaire (M.A.= million d’années)
Holocène (époque actuelle à -10 000 ans) Holocène (époque actuelle à -10 000 ans) Pléistocène supérieur (-10 000 à -150 000 ans) Pléistocène supérieur (-10 000 à -150 000 ans) Pléistocène moyen (-150 000 à -500 000 ans) Pléistocène moyen (-150 000 à -500 000 ans) Pléistocène moyen à inférieur (-500 000 ans à -1 M.A.) Pléistocène moyen à inférieur (-500 000 ansinférieur à -1 M.A.) Pléistocène à Pliocène (-1 M.A. à -2 M.A.) à Pliocène Pléistocène inférieur (-1 M.A. à -2 M.A.)
Carte géologique Carte géologique
Ère tertiaire Ère tertiaire
Pliocène (-2 à -10 M.A.) Pliocène (-2 à -10 M.A.) Oligocène, Miocène (-10 à -37 M.A.) Oligocène, Miocène (-10 à -37 M.A.) Éocène (-37 à -55 M.A.) Éocène (-37 à -55 M.A.)
Ère secondaire Ère secondaire
Crétacé supérieur (-75 M.A.) Crétacé supérieur (-75 M.A.)
(source : BRGM / d’après «Atlas de la Gironde» - carte n°5 - Géographie Active 1993) (source : BRGM / d’après «Atlas de la Gironde» - carte n°5 - Géographie Active 1993)
Nature des sédiments Nature des sédiments calcaire calcaire
argiles, sables et graviers argiles, sables et graviers
faluns faluns
sable fin sable fin
molasse molasse
alluvions modernes alluvions modernes
argile argile
1ère partie - I. Approche thématique
DEUX PROFILS GÉOLOGIQUES
L’observation de la carte géologique nous montre une dissociation profonde du territoire entre les terres soumises aux dynamiques estuariennes et celles soumises aux dynamiques océaniques. - A l’Ouest, on observe sables, dunes, succession d’étangs landais - A l’Est, dépôts alluvionnaires graves et limons
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Formation des dunes et création des étangs Agence Folléa Gautier
A l’est, on trouve sur les terrasses alluviales successives les couches de graves des Pyrénées. Ces graves, favorables à la présence de la vigne, jouent un rôle considérable dans les paysages et l’économie médocaine. Tandis qu’à l’Ouest, les climats changeants du quaternaire ont entraîné d’importantes modifications du niveau de la mer. Plus récemment, pendant l’Holocène, de forts vents d’ouest ont transporté de grandes quantités de sable mises à nu par le retrait de la mer. Nous avons donc aujourd’hui un étage inférieur constitué de sables, de graviers d’argiles, recouvert d’une couche épaisse de quelques mètres, constituée de grains homogènes de sable fin, émoussé et dépoli. Il s’agit du sable des Landes. La remontée progressive du niveau des mers joue ensuite un rôle important, en favorisant le comblement des marais littoraux et en apportant des alluvions dans l’estuaire de la Gironde.
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1ère partie - I. Approche thématique
Bordeaux-Soulac,
axe historique
Le Médoc, jouissant d’une situation géographique favorable et de ressources naturelles, a connu une occupation dès la préhistoire et un développement rapide. L’âge du bronze est une période fructueuse. Étape importante sur la route de l’étain, métal indispensable à la fabrication du bronze, le Médoc développe un artisanat spécialisé dans la fabrication de haches dites «médoquines». Le premier et le second âge du fer son également des périodes de développement. La conquête romaine donne lieu à la fondation, ou plus souvent la modernisation de villes et ports, tels Metilium (Lesparre-Médoc). C’est à cette période que l’axe routier Bordeaux-Soulac voit le jour.
« Au delà des difficultés propres à la recherche des voies antiques, s’ajoute en l’espèce une seconde limite tenant à l’histoire du sol médocain : le recul de la façade océanique, l’ensablement des villages littoraux puis l’extension des vignobles et le boisement massif ont considérablement et continuellement modifié le paysage. La trace d’un chemin ancien apparaît pourtant de Bordeaux à Saint-Sauveur. »1
La levade (lebade), importante voie romaine, relie Burdigala (Bordeaux) à Noviomagus (Vertheuil). Son tracé correspond à peu près à celui de la RD 1215, à quelques aménagements près.
18
« La Levade est faite de dalles de deux à trois mètres de long sur cinquante centimètres et sur sept à huit mètres de large et elle faisait saillie sur les terres environnantes. Au niveau des terrains marécageux si fréquents en Médoc, des pieux de chêne plantés très rapprochés dans la tourbe et recouverts d’une épaisseur d’un mètre de graviers formait remblai et l’élevait au dessus des eaux. »2
Nous verrons que la permanence de cet axe à travers les ages explique entre autres son importance dans l’organisation du territoire.
1 Soulac et les pays médocains: actes du XLIe Congrès d’études régionales de la Fédération historique du Sud-Ouest, Soulac-Pauillac-Saint Germain-d’Esteuil, 16 et 17 avril 1988 - chapitre "La levade, ancien grand chemin public de Bordeaux à Soulac" 2 http://www.saint-sauveur-medoc.com/patrimoine/la-voie-romaine
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A L’ÉPOQUE GALLO ROMAINE A l’époque gallo-romaine, les rives de la Gironde présentent un aspect différent de celui qu’on lui connaît actuellement, ponctuées de larges anses et de bras secondaires, d’où émergent quelques îles. « Un pays où l’on ne peut ni naviguer comme sur la mer, ni marcher comme sur terre » Pline le Jeune, IIe siècle ap. J-C1
Ce n’est qu’au XVIIe siècle que l’assèchement des marais donne à la rive estuarienne le trait de cote que l’on lui connaît. A cette période, se développent le commerce du vin, mais aussi celui du sel et de l’ambre, et des produits artisanaux. La voie romaine de la Levada est alors la voie principale, et elle joue un rôle important dans le développement du commerce du vin. En effet, c’est d’abord dans la région de Listrac que les romains développent la vigne, profitant de sa position avantageuse sur la Levada pour faire connaître ses vins. Toutefois, la navigation fluviale reste plus aisée et plus sûre que la circulation routière, et de nombreux ports jalonnent la rive de la Gironde. 1 Connaître la Gironde, par Philippe Prévôt, éditions SudOuest, p. 116
AU MOYEN AGE Le moyen âge voit le développement du système féodal, des seigneuries et des Abbayes, avec entre autres, la fondation du château de Lesparre au Xe siècle, siège d’une importante seigneurie. C’est à cette période que les chemins de SaintJacques de Compostelle font leur apparition. La voie du Littoral, ou voie de Soulac, est un des itinéraires secondaires du pèlerinage. « Ce chemin était emprunté par les Bretons (franchissant la Loire au niveau de la commune du Pellerin ou à Nantes), et ceux venus d’Angleterre qui débarquaient à Soulac avant son ensablement. Ils étaient rejoints par ceux de la Via Turonensis venant de Saintes par Talmont-sur-Gironde. Ils se regroupaient au sanctuaire de Sainte Véronique de Soulac, et sa basilique Notre-Dame-de-la-Fin-desTerres. »1
Même si actuellement, ce qu’on appelle la voie de Soulac longe littéralement le littoral, le chemin historique originel passait plus à l’intérieur des terres, par Hourtin et Carcans notamment (tracé en orange sur la carte ci-contre). Le chemin d’origine ayant été goudronné, une nouvelle voie littorale est proposée, empruntant des pistes cyclables ou des sentiers. 1 Xacobeo.fr - Les chemins de Saint Jacques de Compostelle, en France, en Espagne, en Europe
L’URBANISATION ACTUELLE Zones à prédominance d’habitat
Zones industrielles, commerciales, de communication ou de loisirs
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1ère partie - I. Approche thématique
Les
dynamiques urbaines
Ce rapide point historique nous permet de mieux comprendre l’urbanisation du Médoc : le premier axe de développement a été le fleuve, puis dans un second temps l’axe routier Bordeaux-Soulac, correspondant à la RD 1215. Enfin, plus récemment (XIXe siècle), le Médoc a développé un tourisme océanique important. Les différentes zones d’urbanisation relèvent donc de ces zones d’influence géographique et historique. L’urbanisation s’est ainsi concentrée le long des côtes (Atlantique et estuarienne), et le long de l’axe de la route départementale. Les premières villes médocaines se sont installées à la fois en fonction du commerce fluvial, et du relief (la levada reliant plus ou moins les points hauts sur lesquels se sont développés les villes anciennes). Une urbanisation ancienne existe également le long de la côte Aquitaine, mais celle ci, soumise aux contraintes d’ensablement (Soulac notamment) ne s’est réellement développée que plus récemment, avec l’essor des stations balnéaires et du tourisme. On peut opposer les dynamiques d’urbanisation estuariennes de celles liées à la côte Atlantique, dans le sens où elles sont soumises à des enjeux et pressions différents, et où elles se sont développées à des périodes différentes. Nous avons donc côté estuaire, de petites unités urbaines, anciennes et peu développées, organisées autour des petits ports estuariens. Souffrant d’un certain isolement,Le petit patrimoine lié aux activités fluviales y est encore présent mais peu valorisé. Côté Atlantique, des noyaux d’urbanisations anciens ont profité du développement du tourime océanique au XIXe Siècle pour se développer. Parmi les facteurs favorisant l’essor des stations balnéaires, on peut citer l’arrivée des trains de la Compagnie des chemins de fer du Midi à Arcachon et Mimizan, l’essor économique du territoire lié à l’exploitation de la forêt des Landes, le climat de la région, et la mode des bains de mer inspirée par les docteurs de l’époque. On peut alors citer les stations balnéaires de Soulac-sur-Mer, Vendays-Montalivet, Hourtin, Carcans et Lacanau.
21
Dans les années 1960/70, la MIACA, Mission Interministérielle pour l’Aménagement de la Côte Aquitaine créée par décret du 20 octobre 1967, se voit confier l’aménagement touristique de l’ensemble de la côte Aquitaine et améliore entre autres l’organisation urbaine de l’agglomération côtière. Elle a permis la création de pôles touristiques soigneusement balisés afin de préserver un littoral riche et instable d’une urbanisation anarchique. De ce fait, l’habitat y est concentré et discontinu le long de la côte. S’opposent alors d’une part l’urbanisation estuarienne, autrefois favorisée par une exploitation des ressources locales et un commerce fluvial important, aujourd’hui délaissée et relativement isolée, et d’autre part l’urbanisation atlantique, originellement défavorisée par les contraintes naturelles liées à l’ensablement en particulier, qui connaissent une forte attractivité saisonnière depuis le XIXe siècle. Entre les deux, le long de l’axe de la route départementale, les villes anciennes ont connu une croissance importante liée à l’attractivité de la métropole bordelaise.
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1ère partie - I. Approche thématique
UNE DÉPENDANCE ÉCONOMIQUE ET FONCTIONNELLE LIÉE À LA MÉTROPOLE Le long de la départementale, les bourgs s’étendent et gagnent sur les terres agricoles
Saint-Vivien-de-Médoc 1950
1973
Aujourdhui
Aujourd’hui, le Médoc compte 90 420 habitants, avec une progression constante de sa population ces dernières années, d’une moyenne de 1,5% par an. Cette dynamique est en partie due au «desserrement» de la métropole bordelaise.
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Il préserve une armature urbaine historique multipolaire, Pauillac et LesparreMédoc présentant une offre importante de services, complétés sur l’ensemble du territoire par des pôles intermédiaires. Le Médoc entre aujourd’hui dans une période de transition, entre des activités traditionnelles (viticulture, sylviculture sur le déclin), et le développement de nouveaux secteurs (informatique, matériaux composites, projets industriels au Verdon...) Un autre des secteurs d’activité majeur du Médoc est le tourisme, porté par l’atout "nature" des paysages médocains. Aire d’influence économique en 1999 Aire d’influence potentielle en 19991
La métropole bordelaise concentre les populations, les centralités éonomiques, les pôles d’emploi, les déplacements et les équipements. On observe un fort déséquilibre entre la métropole et le reste du département. Cette forte polarisation empêche la hiérarchisation du territoire et implique la création de communes exclusivement résidentielles. Cette influence pourrait s’opérer au détriment de l’identité des systèmes territoriaux locaux.
Centralités économiques : Bordeaux Lesparre Médoc - Pauillac 91
1 Cartes issues de la synthèse du stage des étudiants de l’université de Florence (Synthèse des présentations du 18 décembre 2013) - Région Aquitaine, Pays Médoc, PNR des Landes de Gascogne, Conseil Général de Gironde & Région Toscane -CIST, Università degli Studi di Firenze
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LES DYNAMIQUES SAISONNIÈRES
On peut décrire les typologies d’habitation en fonction de trois grands ensembles. • • •
L’urbanisation en bordure d’estuaire L’urbanisation le long de la côte Atlantique L’urbanisation le long de la route Bordeaux-Soulac
On a des logiques d’urbanisation, des dynamiques et des contraintes communes au sein de chacun de ces trois ensembles. Chacun est soumis à des mouvements cycliques à des échelles temporelles différentes.
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Population
Saison
P
E
A
H
P
E
A
H
P
E
A
H
Le long de la côte Atlantique
Le long de la route départementale
En bordure d’estuaire
La côte est principalement occupée par d’importantes stations balnéaires à l’urbanisation dense vivant du tourisme saisonnier. On observe un important pic de fréquentation estival, et une faible population sédentaire.
Cet ensemble, contrairement aux deux autres n’est pas soumis à un cycle annuel mais journalier, avec un habitat permanent relativement lâche et étalé, soumis à des migrations pendulaires quotidiennes. La proportion de population "locale", diminue à l’approche de Bordeaux.
On y rencontre une population locale sédentaire, vivant entre autres des ressources du territoire. On observe une fréquentation plus importante à l’automne, liée à la fois au tourisme et aux travaux des vendanges. Contrairement à la rive droite de l’estuaire, la rive gauche n’accueille que peu de tourisme estival.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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L’OCCUPATION DU SOL1 Forêts d’exploitation Forêts de conifères Forêts mixte - forêts de feuillus Prairies et surfaces agricoles Vignobles 1 D’après les données Corine Land Cover 2006
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1ère partie - I. Approche thématique
L’occupation
du sol
L’occupation du sol résulte à la fois du socle géologique et de l’occupation humaine. Après avoir fait le constat de deux profils géologiques de part et d’autre de la route, on constate sans surprise que l’occupation du sol répond également à la même opposition. Les terres de graves et d’alluvions de la Gironde accueillent vignes et cultures céréalières, tandis que les terres sableuses atlantiques accueillent la pinède Landaise. On observe également l’effet "lisière" autour de la route, avec un maillage fin et varié de tous les types d’occupation du sol représentés à l’échelle du Médoc. C’est au niveau de cette lisière qu’apparaissent entre autres les taches de forêt mixte.
5 ZONES AGRICOLES DOMINANTES De l’observation de l’occupation du sol, on peut dégager de grandes zones agricoles dominantes :
"ÉLEVAGE MIXTE BOIS" "VIGNE ET BOIS"
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"VIGNE ET LÉGUMES" "VIGNE" "CÉRÉALES"
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1ère partie - I. Approche thématique
L’importance
de la viticulture
TROIS SECTEURS ÉCONOMIQUES IMPORTANTS
En comparant l’usage du sol
historique et actuel, on constate le
développement des vignobles et uneL’USAGE perte de diversitéDU agricole. Alors que l’on RAISON ENTRE L’USAGE DU SOL HISTORIQUE ET ACTUEL: COMPARAISON ENTRE SOL HISTORIQUE ET AC se tourne vers un système de monoculture, on déplore une simplification des
EMENT DE LES VIGNOBLES ETDE LALES PERTE DEdes LAstructures DIVERSITÉ AGRICOLE L’AVANCEMENT VIGNOBLES ET LA PERTE DE LA DIVERSITÉ AG paysages, qui pourrait conduire à la perte historiques. D’autre part, il est important de noter que dès le XVIIIe siècle la culture du pin
un secteur important. Carte de Belleymedevient XVIII siécle Carteéconmique de Belleyme XVIII siécle Usage du sol actuel
Usage du sol actuel
Comparaison carte de Belleyme XVIIIeme siècle et usage actuel du sol 1
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Le secteur économique de la viticulture reste un des plus importants dans la région avec la filière bois. Ils représentent l’économie traditionnelle du Médoc, implantée depuis des siècles. Ces deux secteurs correspondent à ce qu’on appelle des secteurs localisés de production : répartis sur un espace géographique délimité, ils ont peu à peu développé une interaction, entre organisation de la filière et organisation sociale du territoire.
LA PRÉDOMINANCE HISTORIQUE ET CULTURELLE DE LA VITICULTURE
C’est toutefois la viticulture qui représente l’activité principale par le chiffre d’affaire qu’elle génère, l’emploi, et le rayonnement mondial qu’elle apporte au Médoc. En effet, elle véhicule une part importante de l’image du Médoc. Malgré quelques périodes de crises, la viticulture médocaine représente toujours une source d’emploi importante. Elle représente 16 500 hectares sur tout le eaucoup des territoires les structures disparu. dans beaucoup territoires leshistoriques structures complexes historiques ont disp territoire, et fournit 15% des de lacomplexes production totale en Bordeauxont rouge (100 millions de bouteilles). On compte 8 appellations médocaines dont 2 sous-régionales (Médoc et Haut-Médoc) et 6 communales (Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Moulis-en-Médoc, Listrac-Médoc, Margaux), selon-CIST, des critères d’ordre aine, Pays Médoc, PNR -des Landes de Gascogne, ConseilPNR Général Gironde & délimités Région Conseil Toscane Studi di Firenze-CIST, Unive Projet Biorégion Région Aquitaine, Pays Médoc, des de Landes de Gascogne, GénéralUniversità de Girondedegli & Région Toscane pédologiques, orthologiques et hydriques, et soumis à une réglementation stricte. Esplanade desADESS Antilles - 33600 Synthèse des étudiants de l’université de Florence de septembre à décembre 2013 en stage de UMR Maison desPessac Suds - Esplanade destravaux Antilles des - 33600 Pessac Synthèse des travaux en desstage étudiants de l’université de Florence
onocultureLa simplifient les paysages à les l'extrême: monoculture simplifient paysages à l'extrêm
Le secteur de la vigne est une des valeurs fortes du Médoc, porteuse de l’identité locale et de valeurs territoriales et paysagères. « Voyez-vous, ce qui me séduit dans la viticulture de haute qualité, c’est qu’elle est l’inverse du projet totalitaire. Elle a pour ambition de faire éclore un maximum de diversité sur un territoire le plus petit possible. » Erik Orsenna 1 Cartes issues de la synthèse du stage des étudiants de l’université de Florence (Synthèse des présentations du 18 décembre 2013) - Région Aquitaine, Pays Médoc, PNR des Landes de Gascogne, Conseil Général de Gironde & Région Toscane -CIST, Università degli Studi di Firenze
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LES APPELLATIONS VITICOLES MÉDOCAINES
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1ère partie - I. Approche thématique
Le
tourisme médocain
Le bac Le Verdon/Royan
La route des lacs
La route des vins
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Le tourisme est un secteur d’activité important pour le Médoc qui profite des différentes ressources que lui offre son territoire. On observe encore une fois la dualité entre la façade océanique et la façade estuarienne, offrant chacune un type de tourisme qui lui est propre. Ils s’opposent autant géographiquement, que temporellement, et dans leur fonctionnement. Leur point commun est d’aboutir d’un côté comme de l’autre à la pointe de Grave et au bac Le Verdon/ Royan
LA ROUTE DES LACS La route des lacs du Médoc est une longue desserte nord-sud formée des RD3, RD101 et RD652. Le long de la côte Atlantique se succèdent dix communes/stations balnéaires en bord de mer, du Verdon jusqu’au Porge en passant entre autres par Hourtins et Lacanau. Ces communes sont généralement composées de plusieurs hameaux dont un bourg côté plage, et un côté terre. La route des lacs passe dans les terres, à l’arrière des lacs, et relie les bourgs de ces communes. Elle connaît une fréquentation estivale importante.
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LA ROUTE DES VINS Il existe plusieurs routes des vins permettant de découvrir le vignoble bordelais. Dans le Médoc, il s’agit de la «route des châteaux». Au delà des châteaux viticoles, cet itinéraire révèle une mosaïque d’architectures spectaculaires, et des ports typiques comme ceux de Lamarque et de Macau. « La "route des châteaux" vous entraîne dans le Médoc, entre le nord de Bordeaux et la Pointe de Grave. C’est par là que vous trouvez les grands crus classés et pas mal de crus bourgeois (Pauillac, Saint-Estèphe, Saint-Julien, Margaux, Moulis…). Pour le plaisir des yeux, vous avez des châteaux et des demeures prestigieuses. De nombreuses pistes offrent aux cyclistes des balades à travers vignes et pins. »1
LE BAC LE VERDON -ROYAN
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La route des châteaux et la route des lacs aboutissent toutes deux au bac assurant la liaison Le Verdon, pointe nord du Médoc, à Royan, station balnéaire touristique située sur la rive droite de l’estuaire, espacées de 6 kilomètres, permetant ainsi d’éviter le long détour de l’estuaire (210 km par la route).
C’est une des entrées touristiques principales sur le territoire. Cet trajet est très emprunté pendant la haute saison estivale, avec des rotations continues, et un départ toutes les 30 à 45 minutes environ.
1 Le guide du Routard - Des vignobles qui doivent beaucoup aux Anglais - Les routes des vins de Bordeaux
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1ère partie - II. Le Paysage actuel
II. Le
paysage actuel
On considère le paysage comme l’action conjointe des sociétés humaines, du monde vivant, et du milieu abiotique. En décomposant les différentes entrées géographiques, géologiques, anthropiques, historiques et culturelles, nous pouvons donc aboutir à une appréhension globale des paysages. A cette approche structurelle, nous croiserons une approche patrimoniale du paysage, lui accordant des valeurs esthétiques, historiques, et de mémoire, valeurs centrales des paysages médocains. « Le paysage définit une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations »1
Sept
unités paysagères
1. LE LITTORAL ET LA FORÊT DUNAIRE 30
2. LA GRANDE PINÈDE 3. LA FORÊT MIXTE 4. LES CLAIRIÈRES DE VIGNE 5. LES TERRASSES VITICOLES 6. LES BORDS D’ESTUAIRE 7. LES MATTES Vignes et prairies dessinent le paysage estuarien, la vigne occupe les terrasses tandis que les prairies se trouvent dans les étendues de marais en contrebas. Coté océan, les grandes étendues de maïs forment de vastes clairières dans la couverture de pins maritimes.
1
Définition contenue dans la Convention européenne du paysage
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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Trois
grands ensembles
On peut décrire les paysages médocains selon un découpage en sept unités paysagères, que nous choisirons ici de regrouper en grands ensembles. D’un coté, l’ensemble "système océanique" regroupe l’unité du littoral avec l’unité de la forêt dunaire et de la grande pinède. De l’autre, le "système estuarien" regroupe l’unité des terrasses viticoles avec l’unité des bords d’estuaire, et l’unité des mattes. Mais si ces deux systèmes s’opposent radicalement, les observations précédentes ont fait émerger une zone de lisière présentant des paysages singuliers qui ne relèvent pas plus du système océanique que du système estuarien. Nous la traiterons donc comme un ensemble à part entière, regroupant les unités de la forêt mixte et des clairières de vigne. C’est dans cet ensemble particulier que s’inscrit de tracé de la route départementale 1215.
SYSTÈME OCÉANIQUE 1. Le littoral et la forêt dunaire 2. La grande pinède
LISIÈRE 3. La forêt mixte 4. Les clairières viticoles
31
7
SYSTÈME ESTUARIEN
5
5. Les terrasses viticoles 6. Les bords d’estuaire 7. Les mattes
3 1
C’est dans ce qu’on appellera la zone de lisière que l’essentiel du développement de l’urbanisation s’opère fragilisant et banalisant le paysage, écrasée par la force de la pinède d’un côté et celle de la vigne de l’autre. Un phénomène qui pose autant des problèmes paysagers qu’économiques, écologiques et sociaux.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
2
4
6
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1ère partie - II. Le Paysage actuel
Le
système océanique
ENTRE DUNE ET PINÈDE Ce système paysager est à rattacher à un ensemble bien plus vaste, correspondant à la région naturelle des Landes de Gascogne, s’étendant sur près de 1,5 millions d’hectares et sur trois départements (Gironde, Landes et Lot-et-Garonne). Elle est dominée par une pinède essentiellement introduite par l’Homme et des îlots d’agriculture formant de vastes clairières. «La rencontre entre le vaste plateau sableux landais et l’océan Atlantique a constitué une interface terre-mer complexe et évolutive, fruit de l’influence conjuguée des vents, des eaux courants marins de l’ouest et rivières de l’est - et des hommes.»1
Le littoral formé est constitué d’une succession de typologies paysagères organisées en bandes parallèles au littoral. De l’océan vers l’intérieur des terres se succèdent une immense plage de sable, les dunes sableuses et boisées, les étangs et zones humides, puis le massif forestier.
1. LE LITTORAL ET LA FORÊT DUNAIRE 32
En arrière de la plage apparaît une première dune embryonnaire, qui correspond plus à un banquette sableuse, suivie par une dune vive, accumulation sableuse mobile car peu fixée par la végétation (Oyat et Agropyron en particulier). Puis vient la dune grise, plus protégée, qui est maintenue par une végétation rase et clairsemée. Les premières dunes boisées, surplombant les étangs, sont stabilisées par une couverture boisée en grande partie naturelle, gérée par l’ONF. Entre la dune boisée et la dune grise, la lette forme une dépression où se développent des milieux plus humide. On retrouve ce profil type sur toute la longueur de la côte, à l’exception de l’extrémité nord, où la bande littorale s’étrécissant, tous les profils ne sont pas représentés. Il s’agit d’un milieu fragile, soumis à des contraintes naturelles fortes, et subissant une fréquentation estivale importante impliquant une gestion attentive de ces milieux. En effet, l’ensemble des dix communes littorales médocaines, investies par l’activité balnéaire, sont très fréquentées par les touristes. Au delà de cet attrait, on notera également l’aspect patrimonial de ces paysages. 1
Atlas des paysages de la Gironde - agence Folléa Gautier
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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2. LA GRANDE PINÈDE Le paysage de la grande pinède apparaît comme un vaste territoire forestier (75% de sa surface est occupée par la forêt), associé à des milieux ouverts agricoles ou naturels. La trame forestière, très majoritairement composée de pins maritimes, représente l’élément constant et emblématique du paysage. En créant un paysage homogène et dense, elle est révélatrice de la logique économique de la forêt landaise, et de sa gestion intensive en futaie régulière.
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La forêt des landes représente un élément fondateur de l’identité territoriale, révélatrice des liens entre la forêt et les lieux de vie, avec notamment les paysages historiques des airiaux mettant en jeu des éléments d’occupation du sol et d’organisation de l’espace. Cet espace peu densément peuplé accueille en outre quelques hameaux conservant de remarquables exemples d’habitat traditionnel, modestes maisons en maçonnerie longilignes à toits à deux pentes et façade sur mur gouttereau quelquefois en enfilade, se distinguant des maisons en bois du reste des landes. Il est important de sauvegarder cette identité culturelle et d’agir sur la banalisation des paysages afin que cette identité paysagère ne soit pas compromise.
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1ère partie - II. Le Paysage actuel
Le
système estuarien
ENTRE VIGNOBLES ET PALUS Plus variée que le système océanique, la façade estuarienne présente des profils nuancés du nord au sud, entre vignes, marais et prairies. Le tourisme balnéaire et l’avènement de la route ont retourné le Médoc vers l’ouest, mais l’estuaire est toujours riche de son patrimoine paysager, architectural et naturel, un peu endormi mais préservé. « Diversité architecturale, exotisme végétal des parcs et jardins, mise en scène des châteaux, participent à créer un paysage agricole hors norme. »1
5. LES TERRASSES VITICOLES
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Le léger relief dessiné par les buttes de graves accueille de grandes étendues de vignes, qui cèdent peu à peu la place aux marais vers le nord. Ces terrains surélevés, plus secs, sont propices au développement de la vigne. La régularité géométrique des rangs de vigne souligne alors la douceur du relief de ces terrasses surplombant les marais estuariens. Dans ces paysages étendus, lespalus arbres, isolés, en haie ou en ligne d’horizon, ont une présence visuelle importante. Ils ponctuent le paysage au même titre que les châteaux viticoles remarquables en points hauts.
6. LES BORDS D’ESTUAIRE
LEs MAttEs LEs MAttEs
LA forêt LA forêt dE Grayan-et-l’Hopital
port de talais
palus
Grayan-et-l’Hopital
port de talais mattes mattes
Clairières Clairières
passe Castillonaise la Gironde
passe Castillonaise
« L’estuaire de la Gironde marque profondément les paysages à travers les marais, les berges et les petits ports, autant d’espaces de découverte de la faune et la flore, des îles et des carrelets. »1
estey la Gironde estey
C’est sur ces bords d’estuaire que prennent place les plus riches domaines viticoles, profitant de terres de graves idéales. La limite entre vignes et prairies dessine une limite nette, là où le sol devient trop humide légèrement en contrebas. Ces parcelles viticoles extrêmement entretenues créent des paysages soignés. Ici encore, les architectures remarquables des châteaux et les structures boisées ponctuent le paysage. Ces terres s’ouvrent visuellement à des perspectives vers l’estuaire où petits ports de pêche et de plaisance, jalonnent les rives arborées piquées de carrelets. 1
près de Grayan-e
Tourisme et loisirs - Médoc estuaire. Site internet : http://www.cc-medoc-estuaire.fr/
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
près de Grayan-et-l’Hopit
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Ction Aménagements touristique du Gurp
r des clairières
ênes et feuillus)
LEs MArAis 7. LES MATTES Localement, les mattes désignent des étendues artificielles de terre gagnées sur l’eau par la construction de digues. Ces terres humides offrent des paysages particuliers, du fait de leur très grande planéité offrant des vues très lointaines où les rares arbres isolés sont d’autant plus remarquables. Ces marais sont pâturés (ovins, bovins) ou cultivés (céréales, lin), structurés par un réseau de haies et fossés orientés vers l’estuaire. Les digues et routes surélevées offrent des points de vues dominants sur ces paysages quand ils ne sont pas bordés d’épaisses haies ou ripisylves opaques, et révèlent la dépendance de ces paysages aux aménagements anthropiques.
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Chenal de talais au croisement de la rd 1215
On trouve de petits ports de pêche ou de loisirs à l’intérieur des terres sur les chenaux les plus importants, soumis au rythme des marées. Ces ports sont constitués de petits villages de cabanes souvent autoconstruites. Depuis les mattes, bien que l’on ressente l’omniprésence de l’eau, la Gironde n’est pas perceptible, du fait du relief horizontal proche du niveau zéro ceinturé d’une importante digue. La vue des vues ouvertes sur les zones humides, les prairies et les sur la Gironde et sa rive droite ne s’ouvre que depuis tonnes de chasse la haute digue formant une interface nette entre ces deux paysages.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux des vues fermées
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1ère partie - II. Le Paysage actuel
La
lisière
UNE MOSAÏQUE DE PAYSAGES C’est dans cet interface à la lisière entre deux systèmes paysagers que se croisent différentes structures paysagères en générant des compositions uniques, à la fois riches et sensibles à la croisée entre pinède, viticulture, boisements mixtes et prairies. En effet, c’est aussi dans cet espace de lisière que le développement urbain est le plus important, le rendant d’autant plus fragile qu’il est fin. Peu reconnus et écrasés par la force de la pinède d’un côté et celle de la vigne de l’autre, ces paysages de lisière tendent à se fragiliser et à se banaliser.
3. LA FORÊT MIXTE
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Entre la fôret cultivée monospécifique et les paysages estuariens de vignes, marais et prairies apparaît un type de boisement particulier, la forêt mixte (forêt de feuillus et de pins). Elle s’articule avec les prairies et s’intercale jusqu’entre les buttes couvertes de vignes, diversifiant la composition des paysages. On y trouve les airiaux, quartiers traditionnels hérités de l’agropastoralisme.
4. LES CLAIRIÈRES DE VIGNE Les clairières de vigne associées à des bosquets de boisements mixtes animent les reliefs. Plus variées que les larges terrasses occupées par la monoculture de la vigne, ces structures représentent des paysages plus originaux. Entre les paysages soignés et qualitatifs de la forêt mixte et des clairières de vigne passe la route départementale accompagnée d’une urbanisation à la fois diffuse et linéaire, parfois banalisée et peu avenante, encore fragmentée par quelques coupures d’urbanisations qu’il serait important de préserver. Ces systèmes plus subtils, plus fins, et plus fragiles que ceux associés à la culture monospécfique de pin ou aux uniformes terrasses viticoles se heurtent aux limites d’urbanisation et manquent de visibilité et de reconnaissance.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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LA LISIÈRE Forêt Mixte Clairières de vigne
Airiaux
RD 1215
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La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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1ère partie - III. L’image du Médoc
III. L’image
du médoc
UN DÉCALAGE ENTRE IMAGINAIRE COLLECTIF ET RÉALITÉ TERRITORIALE En observant successivement les valeurs patrimoniales, identitaires et paysagères du territoire et en les confrontant à la notion d’image, à la fois "imaginaire" et l’image "vécue" du Médoc, on observe une dissociation profonde entre le paysage théorique, la réalité territoriale, et l’expérience vécue par un utilisateur de la route. Dans l’imaginaire collectif, on associe le Médoc dans un premier temps aux châteaux et aux vignobles, et dans un second temps à la campagne, entre agriculture et pinède. Or nous avons vu que les paysages médocains, loins d’être réductibles à un schéma opposant la pinède à la viticulture, présentait deux facettes associées à un panel de paysages nuancés et à une diversité de valeurs patrimoniales historiques et culturelles riches et originaux.
L’ENTRÉE PAR LA ROUTE, PORTEUSE D’UNE IMAGE BANALISANTE
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Toutefois, si l’imaginaire collectif ne rend pas justice à la diversité paysagère du Médoc, l’expérience vécue des paysages peut être encore plus réductrice si l’on considère que l’entrée principale sur le territoire, canalisant à la fois les flux touristiques et les déplacements quotidiens des habitants se fait par la route départementale 1215. En effet, nous avons vu que cet axe, bien que traversant l’espace de lisière, jouissant de paysages variés à la croisée entre tous les paysages médocains, était aussi porteur d’une urbanisation étalée colonisant une grande partie du linéaire de la route, quelquefois banalisante. L’usager de la route ne traverse donc pas des paysages identitaires typiquement médocains, mais des villages et zones industrielles et commerciales. Il est paradoxal de constater à la fois la proximité de ces paysages patrimoniaux, et leur manque de visibilité depuis la route, se heurtant à l’urbanisation, en particulier à l’approche de Bordeaux, ou à l’enfrichement des abords de la route, empêchant toute immersion dans le paysage à l’approche de Soulac. L’axe de la route à travers cette zone de lisière permet donc de traiter de ces questions d’image et de valorisation du paysage de façon transversale, puisqu’il est à rapprocher des enjeux d’urbanisation, d’infrastructure, de paysage et d’agriculture entre autres. Ci-contre, quelque uns des premiers résultats de recherche du mot "Médoc"qui apparaissent en utilisant l’outil "Google images" : vins, vignobles et architecture traditionnelle comme représentation du Médoc. En mettant en parallèle ces résultats et l’observation du linéaire de la RD 1215 (ci-contre), on constate une distance importante entre l’image véhiculée par la route et son territoire.1 1 Images issues de "Google images" (page de gauche) et de "Google streetview" (page de droite)
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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LA ROUTE DÉPARTEMENTALE Principal axe de communication du territoire, la RD 1215 s’inscrit dans un maillage routier peu hiérarchisé où elle n’est complétée que par des axes de faible importance. Très encombrée, on y recense en moyenne 9000 véhicules par jour entre Le Verdon et Lesparre. Durant les deux mois d’été, ce chiffre augmente de 21 %.1 1 données issues du rapport de présentation du SCOT pointe de Médoc - http://www.pointe-medoc.fr/
4
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1ère partie - III. L’image du Médoc
Le
développement territorial par la valorisation touristique des paysages identitaires IDENTITÉ ET PATRIMOINE Pour comprendre les rapports qui lient les populations à leur territoire, il est important dans un premier temps rapprocher les notions d’identités et de patrimoine. On parle d’identité culturelle médocaine, mais il serait plus juste de parler de deux identités fortes. On peut opposer landescots (côté Landes), et ribeirous (côté rivière), deux identités culturelles associées à une histoire, des traditions et des paysages. Mais le Médoc a également accueilli des populations qui ne se rattachent à aucune de ces identités.
"Landescots"
"Ribeirous"
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Yannick Sensebé à établi dans une étude sur le Diois (2004), une typologie des appartenances au territoire qui apporte un éclairage intéressant dans le cas présent. Cette typologie est fondée à la fois sur l’origine des populations et sur leur rapport à la mobilité : • "Attachée" correspondant à la population d’origine ; • "Engagée" regroupe les personnes d’origine locale ou extérieure qui vivent leur rapport au territoire sur le mode du choix; • "En tension" pour les personnes exilées en ville vivant leur rapport au territoire d’origine sous le mode de la tension entre un ailleurs porteur de l’identité sociale et l’ici pourvoyeur de l’identité généalogique; • "Labile" pour qualifier les personnes pour lesquels les lieux pratiqués sont substituables, en évitant tout engagement et en ne voyant dans leur environnement qu’un décor paysager. Cette approche est intéressante dans le cas du Médoc qui a connu à la fois un importante exode rural et un phénomène récent de création de villes dortoirs lié au bassin d’emploi métropolitain.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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Entre les deux identités ribeiroises et landescotes, partagées par la route, se situe la lisière, interface entre deux systèmes paysagers. D’un côté et de l’autre de la route, on trouverait des populations "attachées" voire "engagées", mais le long de la route, on rencontrerait un mélange plus hétérogène de populations attachées et de populations extérieures au territoire. Ces dernières ne se rattachent ni à l’identité landescote, ni à l’identité ribeiroise, et peut être même pas à l’identité médocaine. Ces populations, au même titre que les touristes, n’ont pas le rapport identitaire au patrimoine qu’ils côtoient quelquefois sans le connaître. On pourrait parler de populations "en tension", ou même "labiles". Ces divergences identitaires sont à prendre en compte. D’autant plus que l’identité d’un groupe est en partie liée au rapport de la population avec ses paysages. « Le paysage est un symbole du groupe réuni dans son appropriation par les formes d’expériences ritualisées d’un lieu qui lui assigne une identité schématique. Il en constitue un emblème par sa matérialité, sa valeur de représentation et le sens qui s’y attachent. En effet, le paysage en tant qu’emblème représente le groupe et le mode psychologique sous lequel il est réuni dans le rituel. »1
L’identité de groupe se crée et se consolide donc en grande partie par la création et la conservation de son patrimoine. La notion de patrimoine, recouvre les biens, matériels ou immatériels de nature variée : architecture, nature, objets utilitaires ou symboliques, toponymes, parlers vernaculaires, conceptions philosophiques ou religieuses... Le "patrimoine paysager" croise une grande partie de ces notions. Dans le cas du Médoc, on s’intéressera particulièrement aux traces laissées par l’action humaine sur son milieu de vie, au rapport à la terre et à l’eau, ainsi qu’au patrimoine naturel, historique et architectural. On s’attachera à ne pas considérer le patrimoine paysager comme une série d’éléments isolés remarquables, mais comme un système dans sa globalité. Un projet de paysage alors peut être l’occasion de faire le lien entre différentes populations. Le rapport au patrimoine paysager pouvant représenter un vecteur de découverte et d’attachement à la culture locale et à un cadre de vie privilégié.
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1 CONAN M., L’invention des identités perdues, in: Berque A. (dir.), Cinq propositions pour une théorie du paysage, Paris, Champ Vallon, pp. 33-49. 1994.
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1ère partie - III. L’image du Médoc
LE TOURISME COMME LEVIER DE VALORISATION/PRÉSERVATION DU PATRIMOINE CULTUREL
Le tourisme représente un secteur économique d’ors et déjà important pour le Médoc, mais qui, comme nous l’avons vu, n’est pas structuré et manque de transversalité. Le tourisme océanique, de plus en plus menacé par les problématiques d’ensablement, mériterait par exemple d’être intégré à un projet touristique global, lié notamment au tourisme viticole, qui assurerait sa pérennité. D’autre part le tourisme permettrait de prendre conscience de la richesse comme de la fragilité des paysages oubliés, et représenterait un des moyens de rendre cohérentes des actions de valorisation et de préservation du territoire, notamment en assurant leur faisabilité économique.
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Le tourisme apparaît alors comme étant l’un des leviers permettant de préserver et valoriser des paysages patrimoniaux et identitaires autour d’un projet tenant compte la réalité du complexe socio-économique qui n’est plus celui qui a permis la création des paysages. Cela passerait notamment par : • La recherche d’un équilibre entre fréquentation touristique et maintien des pratiques locales et des richesses naturelles (la dune et la forêt de protection, ainsi que les zone humides protégées) ; • La mise en place d’un système économique viable pour le maintien de paysages qui ne correspondent plus toujours aux pratiques actuelles mais sont porteurs de patrimoine écologique et/ou culturel (marais, prairies humides airiaux) ; • La valorisation de paysages oubliés (éclipsés par le tourisme balnéaire et viticole) ; • La redynamisation de paysages endormis (l’estuaire) ; • Une réflexion quant à l’évolution des paysages soumis à des contraintes naturelles qui vont en s’empirant (ensablement des stations balnéaires de la côte Atlantique, Soulac en particulier ; la submersibilité des paysages des mattes avec l’augmentation du niveau de la mer). Nous avons vu que l’entrée par la route, associée à l’espace de lisière qu’elle traverse, permet une approche transversale en abordant toutes les thématiques ayant trait à l’aménagement du territoire. En tant qu’entrée d’un projet de territoire, Elle permettra de recréer des perméabilités et des transversalités là où la route scinde actuellement le territoire en deux. Elle permettrait également de diminuer l’écart entre la richesse des paysages médocains et la pauvreté des paysages expérimentés depuis la route en mobilisant et en valorisant les identités les atouts du territoire, le patrimoine naturel et les singularités paysagères et culturelles.
Après avoir dégagé des objectifs généraux, il s’agira maintenant de rentrer dans le territoire à une échelle plus localisée de façon à dégager des enjeux et objectifs localisés.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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2ème Enjeux
partie et orientations
« Nous ne partons pas de zéro. Sous les coulées de lave de l’urbanisation contemporaine, survit un patrimoine territorial d’une extrême richesse, prêt à une nouvelle fécondation par de nouveaux acteurs sociaux capables d’en prendre soin »1
1
Alberto Magnaghi - Le projet local Broché – 27 novembre 2003
2ème partie - I. Séquençage du linéaire
I. Séquençage
du linéaire
L’échelle du grand territoire est celle de l’analyse et de la compréhension du site. Elle nous a permis d’appréhender ses dynamiques urbaines et territoriales, et nous avons pu dégager les clefs de lecture paysagère qui guideront le projet. Le travail se déclinera maintenant une échelle plus précise, correspondant à l’ensemble urbanisé dans son territoire. Cette échelle intermédiaire permettra de localiser des valeurs et enjeux, d’esquisser des intentions territoriales et paysagères, et de mettre en place des objectifs qui donneront lieux à des propositions d’action. Si certains enjeux sont communs à l’ensemble du territoire, d’autres se déclinent différemment le long du linéaire, On observe alors trois séquences présentant des caractéristiques communes.
DES ENJEUX COMMUNS Beaucoup d’enjeux sont communs à l’ensemble du territoire, toutefois leur importance et leur matérialisation sont à nuancer en fonction des situations. Parmi les enjeux communs, on peut notamment citer les suivants :
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•
Le phénomène de banalisation du paysage observable le long de la route départementale
•
La perte de liens entre lieux de vie et paysages
•
Le manque de reconnaissance d’un patrimoine local et identitaire fragilisé
•
Une "image du Médoc" dévalorisée
•
La consommation des terres agricoles
QUI SE DÉCLINENT LOCALEMENT I. LE BAS MÉDOC Le secteur du bas Médoc est particulièrement concerné par les enjeux liés à la recherche d’un équilibre entre tourisme et préservation d’un patrimoine naturel fragile. Il profite de l’attractivité de la station balnéaire de Soulac, de l’océan et de la pointe de Grave, et subit des contraintes naturelles et écologiques importantes. Il est sujet à la pression des projets de développement industriel au Verdon.
II. LE HAUT MÉDOC Le secteur du haut Médoc est plus particulièrement concerné par des enjeux de banalisation et du territoire et de manque de reconnaissance d’un petit patrimoine, éclipsé par l’attractivité des vignobles et menacés par la périurbanisation. Le risque est la perte d’identité et de diversité des paysages naturels, agricoles et urbanisés.
III. LE BORDELAIS Le secteur dit du "bordelais" subit quant à lui d’importantes pressions liées à la proximité de Bordeaux. Le phénomène d’étalement étant déjà relativement avancé, la marge de manoeuvre est plus fine. Les structures en jeux sont le patrimoine bâti historique et les liens entre lieux de vie et paysage, garants d’un cadre de vie qualitatif.
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TROIS GRANDS ENSEMBLES
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2ème partie - II. Le bas Médoc
II. Le
bas
Médoc
Un
équilibre à trouver entre tourisme, industrie et patrimoine L’extrémité nord du Médoc présente une situation géographique à la fois avantageuse et contraignante. Elle jouit, d’une part, de la façade littorale et d’un cadre de vie de qualité la rendant très attractive, et souffre d’autre part d’un certain isolement et d’une accessibilité limitée par la route nationale. Le territoire constitue de par son positionnement géographique, une porte d’entrée du département, principalement en terme de fréquentation touristique. Par ailleurs , il est intéressant de noter que cette partie du Médoc présente une proportion importante de logements secondaires, en particulier dans les villes côtières, et connaît un phénomène de périurbanisation plus récent que sur le reste du Médoc. Zone rouge Aléa érosion 2020 Zone rouge du PPRI (inconstructible) Zone jaune du PPRI (constructible)
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Les principales agglomérations sont Lesparre-Médoc, Saint-Vivien-de-Médoc et le bipôle Soulac-sur-Mer, station balnéaire/Le Verdon, pôle industriel. Ce secteur accueillant une typologie variée de zone humides écologiquement riches et fragiles, est aussi particulièrement soumis au risque d’inondation.1
UN PATRIMOINE NATUREL FRAGILE Le bas Médoc accueille les marais médocains. Longtemps immergés, ils furent aménagés au XVIIe siècle en polders, prenant localement le nom de "mattes". Ils étaient alors dévolus à la culture du blé (qui tend aujourd’hui à être remplacé par le maïs) ainsi qu’à l’élevage. De ce passé immergé, ils conservent une faune et une flore particulièrement riche. Ils concentrent notamment une population importante de loutres et de visons d’Europe et sont une étape pour de nombreux oiseaux migrateurs. Les marais présentent également une grande diversité floristique du fait de la variétés de milieux en présence. Le Bas Médoc accueille les cortèges floristiques associés aux milieux dunaires ou encore à la forêt mixte, mais ce sont ceux associés aux milieux humides tels que les tourbières, roselières et prairies humides qui sont plus localisés et spécifiques. La préservation de cette richesse écologique représente un problème complexe dont les évolutions sont difficiles à prévoir tant les facteurs sont nombreux. La question des perspectives d’évolution des espaces naturels devra donc faire l’objet d’une réflexion globale. 1
Données d’après le PPRI et le rapport 2011 de l’Observtoire de la côte Aquitaine
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Le-Verdon-surmer Soulac-surmer
PÔLE INDUSTRIEL
STATION BALNÉAIRE
St-Vivien-deMédoc
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ZONES HUMIDES
LesparreMédoc
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2ème partie - II. Le bas Médoc
De nombreux titres de protection se superposent sur ce territoire d’une grande richesse écologique, plus particulièrement au niveau des mattes. En effet, l’association de l’eau douce et de l’eau saumâtre rend ces espaces propices à une importante richesse biologique. Parmi les différents classements on relève entre autres, les ZNIEFF, et natura 2000, sans portée reglementaire dont l’objectif est de porter à connaissance les intérêts écologiques d’un site dans le but de le protéger.
Peu praticables, les paysages de marais ne sont aujourd’hui valorisés que pour l’agriculture et la chasse. Il présentent toutefois un interêt paysager et patrimonial interessant et spécifique au bas Médoc et mériteraient d’être connus et rendus accessibles au public. Ils pourraient accueillir des parcours orientés sur la découverte du milieu naturel, aussi bien pédestres que cyclables, où encore par bateau là où les chenaux le permettent, tout en respectant des conditions de préservation du milieu.
DES PRESSIONS CLIMATIQUES, TOURISTIQUES ET INDUSTRIELLES 50
Depuis toujours, le littoral a été convoité par des acteurs aux interêt divergents : conservatoire du littoral, pêcheurs, industriels, touristes et promoteurs immobiliers, exerçant chacun des pressions qui contribuent à sa dégradation. Certains amménagements industriels et touristiques fragilisent la côte, la rendant ainsi vulnérable aux risques climatiques (érosion, ensablement élévation du niveau de la mer). • Le Verdon-sur-Mer, accueille une zone industrielle qui répond à l’autre rive de l’estuaire. La commune à récemment engagé un projet de parc éolien controversé. • Le bas Médoc rencontre des problèmes d’eau potable liés à la croissance urbaine ; un pompage excessif de la nappe phréatique compromettant l’alimentation en eau locale. • Le tourisme balnéaire a rendu attractifs les littoraux sableux, longtemps considérés comme inhospitaliers et dangereux en raison de leur caractère mouvant. Ils restent aujourd’hui fragiles, soumis à la l’érosion marine. La menace irréversible de la montée du niveau de la mer provoque chaque année des destructions (érosion, avancée dunaire). La station balnéaire de Soulac-surmer encoure un risque avéré de submersions marines et de glissements de terrain.
PÉRENISER LE TOURISME Ces pressions auront des répercussions sur les activités dépendant du littoral, telles que le tourisme, la pêche, l’ostréiculture, etc. Dans ce contexte et pour préserver cette économie, il parait nécessaire de refléchir à de nouvelles formes de tourisme alliant préservation de l’environnement avec activités de loisirs et de découverte. Le développement de l’intersaisonnalité apparaît alors comme étant une des pistes à envisager. Dans ce sens, le patrimoine délaissé de l’estuaire et des marais se présente comme une opportunité. Malgré le rayonnement océanique, l’estuaire est là, présentant un intérêt touristique avec son patrimoine paysager, architectural et naturel : petits ports de pêche et de plaisance, villages postés à distance sur les croupes, perspectives estuariennes, marais fauchés ou pâturés, rives arborées piquées de carrelets… Un potentiel un peu endormi mais préservé et intact. La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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RICHESSE ET FRAGILITÉ DE LA FAÇADE OCÉANIQUE
Dynamiques de l’érosion sur la plage océane : « La houle, les vagues et les marées du golfe de Gascogne sont la principale cause du déficit en sable des points les plus exposés du littoral. En venant cogner par l’ouest contre le rivage, ces vagues parmi les plus fortes de l’Atlantique, induisent un courant parallèle à la côte qui entraîne le sable du nord vers le sud. C’est la dérive littorale »1
Falaise ou dune
Plage La vague déferle
Des «villas» ou «chalets» aux caractéristiques architecturales propres constituent l’ensemble urbain construit à Soulac de 1860 à 1930. La Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) de Soulac sur Mer, énonce des règles constructives à respecter et des conseils pour protéger et mettre en valeur l’architecture balnéaire, les éléments de clôture, jardins privatifs et espaces paysagers protégés de la commune.
Dérive du sable dans un sens Nord-Sud («dérive du littoral»)
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Des opérations de désensablement à Soulacsur-Mer. L’érosion côtière du littoral aquitain est évaluée à en moyenne 2,5 mètres par an. Dans le nord du Médoc elle peut atteindre plus de 7 mètres, voire 8 à 10 mètres à hauteur de la pointe de La Négade, un promontoire très exposé proche de Soulac. Les résidents du Signal ont été expulsés du bâtiment, menacé par l’océan. "Le bâtiment ne résisterait pas à un nouveau cycle de tempêtes" 12 1 D’après l’article «Pourquoi le sable s’échappe vers le Sud» publié dans le Sud Ouest le Jeudi 12 mai 2011 2 Photo issue de l’articlle «La guerre froide autour du signal», publié dans le Sud Ouest
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2ème partie - III. Le Haut Médoc
III. Le
haut
Médoc
Le Haut-Médoc recoupe une grande partie du Médoc viticole, avec ses domaines mondialement réputés (tels que Pauillac et Listrac-Médoc). Les paysages du Haut-Médoc sont faits d’une succession de coteaux et de croupes au relief ondulant et dominant les terres basses et humides de marais, drainés d’esteys. Les principales agglomérations du Haut-Médoc sont Castelnau-de-Médoc et Saint-Laurent-Médoc, centres urbains relayés par un réseau de villes de moindre importance dont la notoriété est liée à des appellations reconnues (Margaux,ou Saint-Estèphe par exemple). L’habitat rural y est plus important, constitué d’une trame dense de hameaux, lieux-dits et de "châteaux", désignant ici des exploitations viticoles, souvent organisées autour d’anciennes demeures bourgeoises. Le Haut-Médoc subit à la fois la polarisation du Verdon et de Bordeaux.
TROIS ENSEMBLES PARALLÈLES
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On peut observer une organisation du territoire selon trois bandes parallèles à la côte estuarienne, avec, depuis l’estuaire vers les terres : • En bordure d’estuaire, des terres basses et humides porteuses d’un patrimoine délaissé de carrelets, petits ports, patrimoine de guerre et petit patrimoine bâti témoignant des modes de vie liés à l’estuaire, • A l’est de la route, des reliefs qui ont été propices à accueillir de grands domaines viticoles, avec son riche patrimoine architectural, • A l’ouest de la route, des prairies antropisées et des boisements mixtes présentant une richesse écologique certaine.
UN PETIT PATRIMOINE OUBLIÉ Monument historique Protection archéologique Dans l’épaisseur de la route et jusqu’à l’estuaire, le Haut-Médoc est semé d’un patrimoine historique et architectural riche. En témoigne la cartographie ci-contre relevant les monuments historiques et protections archéologiques.1 Mais au delà des monuments classés et des châteaux viticoles, on recense dans le HautMédoc un patrimoine historique et culturel important et varié.
1 Données issues de la plateforme d’information géographique mutualisée en Aquitaine (Pigma) - http://ids.pigma.org/
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LesparreMédoc
53 St-LaurentMédoc
Castelnau-de -Médoc
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2ème partie - III. Le Haut Médoc
C’est dans l’épaisseur de la route départementale que l’essentiel du développement de l’urbanisation s’opère, fragilisant cette "campagne médocaine" aux structures paysagères variées et originales peu reconnues, écrasées par la force de la pinède à l’ouest et celle des domaines viticoles à l’est. Apellations viticoles : 1. Médoc 2. Haut-Médoc 3. Saint Estèphe 4. Pauillac 5. Saint Julien 6. Listrac-Médoc 7. Moulis
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UN PROCESSUS DE BANALISATION On peut appeler zone de couture cette lisière riche de structures paysagères nuancées, originales, d’autant plus fines et fragiles qu’elles sont prises en étau entre deux ensembles homogènes. En effet, elle est limitée d’un côté par la viticulture dont le puissant lobby protège et stabilise les paysages, et de l’autre par l’immense forêt cultivée formant un ensemble plus homogène mais aussi plus fragile, le caractère monospécifique de la forêt cultivée la rendant vulnérable face aux aléas climatiques et aux risques de pullulation d’espèces invasives. C’est toutefois cette zone de couture qui est plus encore menacée. Le phénomène de périurbanisation qui se développe le long de la route, menace le territoire d’une banalisation du paysage induisant la perte de structures paysagères déjà fragiles et peu reconnues. Parmi les éléments identitaires en jeux, on relève entre autres : • Les boisements mixtes concentrés autour de la zone de lisière, présentant une diversité biologique importante. Leur richesse tient d’une part au fait que ces structures résiduelles ne sont pas entretenues au même titre que la forêt cultivée et ont développé par conséquent une flore plus riche. La présence de feuillus formant une litière plus favorable au développement de la biodiversité voit se développer à la fois des espèces indigènes mais également des espèces exotiques introduites par une anthropisation de la forêt. D’autre part, on observe localement des vestiges du boisement post-glaciaire de cette partie du Sud-Ouest où le pin côtoie le chêne, l’aulne, le bouleau, le saule, le houx. On les trouve principalement au bord des cours d’eau. • Les airiaux, terrains couverts de pelouse et plantés de feuillus. L’airial correspond dans les Landes à une forme urbaine regroupant quelques fermes et leurs dépendances, réparties dans une clairière. • Les clairières de vigne précédemment évoquées, offrant des paysages viticoles identitaires du Médoc plus variés que les grandes terrasses viticoles.
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Le Médoc est soumis à un important processus de banalisation, se traduisant d’une part dans l’architecture mais plus généralement dans l’urbanisme, les espaces publics, clôtures et plantations. Les coeurs de bourgs sont délaissés et vieillissants, tandis que les abords et les linéaires routiers voient proliférer un modèle standardisé de maison individuelle isolée refermée sur elle-même par ses murets de parpaing, ses clôtures et ses thuyas. Airial préservé
Bourg principal
Zones d’activités Quelques vignes sur la RD 1215 Forêt mixte Extensions Constructions novelles linéaires dans les airiaux
55 Prairies
Mitage le long de la route
RD 1215
Cette imbrication de structures paysagères originales et identitaires, vient alors se briser sur des limites d’urbanisation ou sur des abords de routes banalisés et peu valorisants. On notera également qu’au delà de la fragilité liée à la périurbanisation, on retrouve également comme dans le bas Médoc, un risque naturel lié à l’élévation du niveau de l’eau. En effet, Lesparre n’est qu’a une dizaine de mètres d’altitude, et les marais, en contrebas, se situent seulement à deux mètres au dessus du niveau de la mer. Nous avons vu que dans le bas Médoc, le tourisme balnéaire, pourrait avoir besoin de la diversité paysagère de l’estuaire et de l’intérieur des terres pour faire face aux menaces du climat. L’enjeu est différent dans le Haut-Médoc. Le tourisme océanique est ici plus éloigné mais aussi plus stable, et la principale menace à l’identité paysagère n’est pas naturelle mais anthropique (banalisation périuranisation...). Toutefois les solutions pourraient être similaires. En révélant les éléments identitaires du patrimoine médocain (milieux naturalistes, architectures traditionnelles, et structures paysagère originales) et en les reliant à un tourisme déjà en place mais souffrant d’un manque de transversalité, on agit pour un tourisme plus durable, mieux ancré au territoire et également pour un cadre de vie préservé. Au delà de la reconnaissance d’un patrimoine oublié et menacé par des dynamiques urbaines qui vont en s’accélérant, le projet pourrait s’étendre à la diversification de la pinède, identifiant et confortant les qualités écologiques de ces milieux, renforçant l’attractivité de ce vaste paysage, et valorisant des paysages viticoles parfois trop neutres, là où ils pourraient conforter l’identité médocaine dans ce qu'elle a de plus valorisant. La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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2ème partie - IV. Le bordelais
IV. Le Bordelais On appellera "bordelais" ce secteur urbanisé entre Castelnau-de-Médoc et Bordeaux, dont les dynamiques et enjeux sont à dissocier de celles du Haut-Médoc. En effet, même si il prolonge le Haut-Médoc en donnant la même importance à la viticulture, ici l’influence métropolitaine se fait bien plus importante, induisant des enjeux spécifiques. La population est plus dense, et très majoritairement soumise à des migrations pendulaires. Ce secteur accueille deux types de patrimoines associés à l’identité médocaine : celui lié à l’estuaire, dans la continuité du Haut-Médoc, mais surtout un patrimoine architectural et historique, lié aux domaines viticoles. Ce patrimoine construit ancien pose aujourd’hui des problèmes de conservation. Le Médoc doit se positionner vis-à-vis de la métropole, le grignotage de ses grands espaces par une urbanisation extensive résidentielle lui faisant perdre son principal trait de caractère et atout. Toutefois, dans le secteur du bordelais, le processus de métropolisation paraît déjà très engagé. De plus, bien que porteur de valeurs rattachées à l’identité et à la culture médocaine, les questions qui se posent ici sont sensiblement les mêmes que tout autour de la couronne bordelaise, et c’est par leur rôle de "villes portes" qu’elles pourraient s’intégrer à un projet de valorisation du patrimoine et de l’identité médocaine. Monument historique
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Protection archéologique
BORDEAUX
BORDEAUX Les principales agglomérations sont Castelnau-de-Médoc et Blanquefort, dans la proche banlieue bordelaise. Le secteur est englobé dans la zone d’influence de Bordeaux. On observe une urbanisation importante le long de la route, avec une seule coupure d’urbanisation entre Le Pian-Médoc et Castelnau-de-Médoc, puis une urbanisation continue jusqu’à Bordeaux, avec seulement la jalle du Taillan comme fine limite entre Eysines et le Taillan. Une Influence métropolitaine qui pourrait nuire à un patrimoine bâti historique déjà peu valorisé. En illustration, le château de la Dame Blanche au Taillan-Médoc, classé au titre des monuments historiques. 1
1
Photo issue de la basse Mérimée - http://www.culture.gouv.fr/
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Castelnaude-Médoc 57
BORDEAUX
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2ème partie - V. Les politiques publiques
V. Les
politiques publiques
De l’observation des politiques publiques en place, se dégagent plusieurs objectifs récurents, portés notamment par la charte de pays : - Renforcer l’identité médocaine - Développer l’attractivité du Médoc - Rechercher un équilibre territorial - Introduire les problématiques environnementales dans le processus de développement
Le pays Médoc regroupe 54 communes et six communautés de communes. Il est concerné par une charte de pays, quatre Scots dont un en cours de rédaction (Smerscot), et une charte paysagère relative à l’estuaire.
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Scot Pointe de Médoc
Scot Lacs médocains
Smerscot Scot bordeaux métropole
Charte paysagère et environnementale estuaire de la Girionde
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Le
projet de
PNR
Une démarche de labellisation de Parc Naturel Régional (PNR) est en cours sur le territoire, portée par le syndicat mixte du pays Médoc. Un Parc Naturel Régional (PNR) est issu de la volonté de mettre en place un projet de conservation du patrimoine naturel et culturel partagé sur un territoire cohérent (parfois en dehors des limites administratives classiques). Il s’agit d’une labellisation par l’État d’un territoire remarquable, dont il est souhaitable de protéger la qualité paysagère et le patrimoine naturel, historique ou culturel. Le programme de gestion, de conservation, d’étude et de développement à mettre en œuvre sur le territoire est défini par la charte du parc, généralement sur une période de 12 ans. Contrairement à un parc national dont le territoire est généralement plus restreint, le PNR, n’est pas associé à des règles particulières de protection de la faune et de la flore. Un territoire peut prétendre au classement en PNR au titre de son intérêt patrimonial remarquable : « Peut être classé « parc naturel régional » un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité, mais dont l’équilibre est fragile. »1
La labellisation PNR est également motivée par des contraintes qui pèsent sur ces éléments patrimoniaux. Les territoires concernés par les PNR sont généralement menacés par la désertification, ou au contraire, par la pression urbaine d’une grande agglomération proche.
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Limite communale Limite de communauté de communes Limite de pays
La collectivité publique Pays Médoc regroupe six communautés de communes associées à trois communes de la communauté urbaine de Bordeaux (Eysines, Blanquefort et Parempuyre) au sein du « Syndicat mixte du Pays Médoc », Permettant de coordonner au mieux les actions de développement du territoire, le Pays Medoc assure quatre grands missions : agri-environnement, tourisme, santé-social, aménagement / développement économique
1 "Qu’est ce qu’un parc?" - Fédération des parcs naturels régionaux de France - http://www. parcs-naturels-regionaux.tm.fr/
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2ème partie - V. Les politiques publiques
Pour être classé PNR, un territoire doit être essentiellement rural ; ses milieux naturels, ses paysages et son patrimoine culturel doivent être d’une valeur particulière, mais à l’équilibre précaire. Créés pour préserver et valoriser de grandes étendues rurales habitées, les PNR mettent en place une politique d’aménagement et de développement économique et social novatrice et écoresponsable. On recherche un développement respectueux des équilibres, voire une solution de maintien d’activités traditionnelles en déclin, ainsi que la protection et la mise en valeur de grands espaces ruraux habités. La procédure de création d’un parc comprend une phase préliminaire lors de laquelle le périmètre d’étude du territoire du parc est déterminé, puis une phase d’élaboration de la charte. La charte doit alors être approuvée par les différents acteurs concernés. Une fois le site labellisé PNR, les documents d’urbanisme sur le territoire du parc doivent être compatibles avec les orientations de la charte.
LA CHARTE DU PARC La charte du parc est le contrat par lequel le plan de protection et de développement du site est établi pour une période de 12 ans. L’Etat et les collectivités y consentant par décret, ils s’engagent à la respecter.
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« La charte du parc détermine pour le territoire du parc naturel régional les orientations de protection, de mise en valeur et de développement et les mesures permettant de les mettre en œuvre. Elle comporte un plan élaboré à partir d’un inventaire du patrimoine indiquant les différentes zones du parc et leur vocation. La charte détermine les orientations et les principes fondamentaux de protection des structures paysagères sur le territoire du parc. »1
DOMAINES D’ACTION • Protection et gestion du patrimoine naturel & culturel - Gestion des espaces ruraux ; maintien de la diversité biologique des milieux ; - Préservation et valorisation des ressources naturelles, des paysages, des sites remarquables ; - Mise en valeur et dynamisation du patrimoine culturel. • Aménagement du territoire • Développement économique et social • Accueil, éducation et information • Expérimentation et recherche2
1 Article L. 333-1 du code de l’environnement. 2 "Les vocations et les missions du Parc naturel régional" - Agence d’urbanisme et de développement durable Lorraine Nord
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POURQUOI UN PARC NATUREL RÉGIONAL EN MÉDOC ?
• • •
« Parce qu’il y a une conscience collective autour de la qualité du patrimoine et de sa valorisation, Une volonté partagée de mieux mettre en synergie les différentes démarches existantes grâce à un outil de gouvernance territoriale ancré dans le développement durable, Un désir de renforcer la notoriété du Médoc et donner une meilleure lisibilité de son identité. » 1
Un syndicat mixte regroupant la région Aquitaine, le département de la Gironde ainsi que les communes et EPCI (Établissement public de coopération intercommunale) ayant adopté la charte, serait l’organisme de gestion du PNR.
Limite de pays
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Proposition de limite de PNR
Une des proposition d’emprise PNR exclu Eysines, Blanquefort et Parempuyre. Toutefois le projet peut également concerner les villes portes qui ne sont pas comprises dans l’emprise du PNR.
LES ÉTAPES DE LA PROCÉDURE DE CRÉATION • 2008 : Impulsion politique et engagement du processus de création du PNR. • 2009 : Analyse de l’opportunité pour la Région, lancement de l’Etude et premiers comités de pilotage . • 2010 et + : Étude de faisabilité 1. Lancement de l’étude de faisabilité 2. Avis de la commission nationale des parcs naturels 3. Elaboration de la Charte de PNR
1
"Pourquoi un PNR en Médoc ?" http://www.pays-medoc.com/
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2ème partie - V. Les politiques publiques
Objectifs
de qualité paysagère
La Convention Européenne du Paysage encourage les régions à mettre en valeur leur identité spécifique, en formulant des "objectifs de qualité paysagère". Ainsi, la proposition de la Direction générale de l’Aménagement du Territoire définit ces objectifs de qualité paysagère comme « la formulation par les autorités publiques compétentes, pour un paysage donné, des aspirations des populations en ce qui concerne les caractéristiques paysagères de leur cadre de vie. »1
Il s’agit à la fois de comprendre comment le paysage à évolué jusqu’à ce jour et de réfléchir à son évolution future en définissant des «orientations stratégiques et spatialisées, qu’une autorité publique se fixe en matière de protection, de gestion ou d’aménagement de ses paysages.»2
Ces orientations font alors émerger un projet de territoire partagé et orientant la définition et la mise en œuvre des projets au sein du territoire. Cette approche destinée à appréhender de manière positive le devenir des paysages, s’articule autour des procédures suivantes : • La charte de Parc Naturel Régional (PNR) • Le Schéma de Cohérence Territorial (SCot) • Le Plan de paysage.
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Ces trois outils complémentaires permettant d’assurer une "prise en compte" active des paysages dans la définition des projets de territoire. Les Scots et chartes de PNR définissent alors le projet stratégique d’un territoire. Ce sont des documents pivots pour la formulation des "objectifs de qualité paysagère". Quant au plan de paysage il permet de se fixer des objectifs en matière de paysage ou de préciser des objectifs formulés dans le SCoT ou la charte de PNR. Le plan de paysage va donc plus loin que les Scot et chartes PNR, en précisant explicitement le programme des actions à mettre en œuvre pour répondre aux objectifs formulés.
1 « Formuler des objectifs de qualité paysagère» - http://www.developpement-durable.gouv. fr/Plans-de-paysage-ScoT-charte-de.html 2 Extrait de la loi Alur, loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové
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Trois
outils complémentaires
• Le SCOT (schéma de cohérence territoriale) est un document d’urbanisme qui détermine un projet de territoire à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes. Il vise à «mettre en cohérence l’ensemble des politiques sectorielles notamment en matière d’urbanisme, d’habitat, de déplacements et d’équipements commerciaux, dans un environnement préservé et valorisé». La loi Grenelle (portant engagement national pour l’environnement) renforce les objectifs documents d’urbanisme : les SCOT, PLU, et cartes communales doivent ainsi contribuer à : «Réduire la consommation d’espace (lutter contre la périurbanisation), préserver les espaces affectés aux activités agricoles ou forestières, équilibrer la répartition territoriale des commerces et services, améliorer les performances énergétiques, diminuer (et non plus seulement « maîtriser ») les obligations de déplacement, réduire les émissions de gaz à effet de serre, et renforcer la préservation de la biodiversité et des écosystèmes (notamment via la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques)».
• La charte de Parc Naturel Régional constitue un guide local du paysage, à l’usage des acteurs publics et privés de l’aménagement et des particuliers. En proposant des orientations de protection, de mise en valeur et de développement ainsi que des mesures permettant de les mettre en œuvre, la charte de PNR permet d’informer et de fournir des recommandations paysagères pour une meilleure intégration des projets mis en œuvre sur le territoire du parc. «L’application de la charte paysagère repose sur l’engagement librement consenti des signataires.»
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• Le plan de paysage est un document de référence commun entre l’État et les collectivités, qui met en cohérence les politiques d’aménagement et les projets de territoire. Il transcrit un projet de devenir du paysage au travers d’un programme d’actions, guidant les décisions et les projets d’aménagement. Il permet d’assurer une meilleure cohérence entre les décisions de protection, de gestion et d’aménagement sur un paysage donné.
On comprend alors la complémentarité de ces trois outils dans la mise en place d’objectifs de qualité paysagère. Sur le territoire du Médoc, les 6 communautés de communes concernées ont ou vont adopter un SCOT, (Smerscot en cours de rédaction pour les comunauté de communes Centre Médoc - Coeur du médoc et Médullienne), et la démarche de labellisation PNR en cours amènera à la rédaction d’une charte du PNR. Le plan de paysage apparaît alors être l’outil approprié pour compléter le projet de PNR et proposer un projet de paysage global en assurant une meilleure cohérence entre les différents acteurs du territoire.
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2ème partie - V. Les politiques publiques
Le
plan de paysage
Le plan de paysage est un projet de territoire permettant à un ensemble de communes et d’acteurs d’assurer une meilleure cohérence entre leurs décisions de protection, de gestion et d’aménagement du paysage. « Les plans de paysage, les chartes et les contrats sont l’expression d’un projet partagé entre les acteurs du territoire. En définissant des objectifs de qualité paysagère, déclinés en interventions, ils offrent le cadre pour l’action, qu’elle soit réglementaire, opérationnelle, financière ou pédagogique.»1
Nous avons vu que le Plan de paysage est un projet partagé à l’échelle intercommunale dont l’objectif est de mettre en cohérence les politiques d’aménagement et les projets de territoire. Il permet d’appréhender le paysage comme un levier du développement local. En remettant le paysage au coeur du processus, il permet de repenser la manière de concevoir l’aménagement du territoire (urbanisme, transports, infrastructures, énergies renouvelables, agriculture). II s’agit d’une démarche partenariale, non réglementaire dans laquelle les différents acteurs concernés recherchent un accord sur le devenir du paysage de leur territoire. C’est un document contractuel, "basé sur la concertation et la libre adhésion des habitants". Ainsi, l’animation, La concertation autour du futur des paysages, La participation et l’implication des différents acteurs et partenaires concernés sont essentiels.
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Portée juridique ou morale : pas de valeur juridique en tant que telle, mais certaines dispositions du programme d’actions peuvent avoir des déclinaisons dans des documents réglementaires (SCOT, PLU, cartes communales, aménagement rural). Périmètre : le paysage dans sa globalité à l’échelle du pays Médoc, territoire cohérent géographiquement. Démarche : projet à court, moyen et long terme. Il concerne aussi bien les milieux urbains que ruraux, les territoires dégradés comme ceux de grande qualité, les espaces remarquables et ceux du quotidien.... Il est mis en place pour les habitants du territoire, ceux qui y travaillent, mais aussi ceux qui ne font que le traverser, qui le visitent... Il répond à un objectif de qualité : « Le paysage n’est plus seulement le produit involontaire d’activités multiples mais devient l’expression d’un intérêt mutuel pour la qualité du cadre de vie et d’un projet commun et choisi. »
Le plan de paysage définit des orientations qui seront déclinées : • En traductions réglementaires (dans les documents d’urbanisme), pédagogiques et surtout opérationnelles. • En un contrat de paysage : document engageant les communes du parc à réaliser des actions, engageant les partenaires concernés (Etat, CR Aquitaine, CG 64...) à les financer.
1 Guide des plans de paysage, des chartes et des contrats - Préface de Christiane Barret, Directrice de la nature et des paysages - Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement M.A.T.E.-avril 2001.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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Reprise
des enjeux de l’atlas
La démarche de plan payage s’appuie sur l’Atlas des Paysages existant. L’atlas des paysages de la Gironde 1 découpe le médoc 3 grands ensembles paysagers divisés en unités paysagères : • Le littoral Atlantique • La bande littorale (J1) • Les Landes girondines (I) • L’estuaire et ses rivages • Le Médoc de Margaux (C4) • La clairière de Listrac (C5) • Le Médoc de Pauillac (C6) • Le Médoc de Saint-Christoly (C7) • Le Médoc des Mattes (C8) • La pointe de Grave (C9)
Découpage des unités paysagères ‘après l’Atlas des paysages de la Gironde
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Pour chaque unité paysagère, l’atlas décrit et illustre une liste d’enjeux paysagers catégorisés selon trois critères : les enjeux de protection / préservation, les enjeux de valorisation / création, et les enjeux de réhabilitation / requalification. «Les analyses critiques ainsi développées n’ont pas l’ambition de l’exhaustivité : elles ont vocation à introduire au débat, à construire un regard critique partagé sur l’état de chaque paysage, à prendre la mesure d’actions concrètes qui pourraient être menées. Les cartographies peuvent utilement être complétées et précisées à l’occasion des études paysagères menées aux échelles intercommunales et communales, et des révisions ou élaboration des documents d’urbanisme.»
1
Atlas des paysages de la Gironde - Agence Folléa Gautier
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2ème partie - V. Les politiques publiques
Enjeux
La Bande littorale
J1
Unité paysagère / Enjeux
par unités
Enjeux de protection / préservation
Enjeux de valorisation / création
Enjeux de réhabilitation / requalification
Les milieux naturels dunaires (dunes blanches fragilisées, zones humides des lettes, pinèdes), les zones humides autour des lacs et du canal : protection de la flore et des habitats précieux.
Les circuits de découverte des dunes et des lacs : ouverture raisonnée au public, protection des milieux par des accès canalisés.
Les fronts de mer des stations balnéaires : réaménagement des espaces publics, entretien et rénovation des bâtiments.
Le canal des Etangs : mise en place de liaisons douces piétons-vélos sur les berges.
Les espaces de stationnement : recul des aires de stationnement par rapport à la plage et aux milieux fragiles, inscription sous les pinèdes.
Les coupures d’urbanisation héritées de la MIACA : maîtrise de la construction et maintien des espaces non bâtis. Le patrimoine architectural : repérage, inscription aux documents d’urbanisme, entretien et rénovation.
Les milieux naturels humides (lagunes, tourbières, vallées) : protection des milieux, ouverture raisonnée aux visiteurs (vélos, randonneurs, canoës...). Les ripisylves et forêts-galeries : gestion dans le temps et renouvellement de la forêt.
Les landes girondines
I
Les bords de rivières dans les vallées habitées : maîtrise du développement urbain et des activités touristiques. La coupure d’urbanisation Bordeaux/Arcachon : arrêt de l’urbanisation linéaire, protection d’un vaste espace de respiration à l’échelle des deux agglomérations.
Les zones d’activités proches des routes : maintien d’un recul par rapport à la voie, inscription dans les paysages forestiers par la préservation de parcelles boisées.
L’urbanisation en bord de route : arrêt de la construction linéaire. Les sites de camping dans les dunes : gestion des boisements existant, développement d’une stratégie de renouvellement des boisements.
L’habitat de type ’airial’ (clairières en forêt) : développement de quartiers et constructions contemporains inspirés des modes d’habiter traditionnels, confortement des centralités.
Les futurs projets routiers ou ferroviaires : rétablissement systématique des continuités (routes, chemins, eau) pour limiter les effets de coupures.
Le réseau des crastes et fossés : gestion et développement de ripisylves, mise en place de circulations douces.
Les routes en traversée de villages : Mise en place de larges trottoirs et de pistes cyclables, valorisation de l’espace public par la plantation d’arbres d’alignement, limitation de la place dédiée aux voitures.
Le réseau de circulations douces : poursuite du développement du réseau, aménagement de pistes cyclables. Les grandes clairières de cultures : valorisation paysagère par la mise en place de structures végétales (en accompagnement des réseaux de drainage par exemple), traitement des abords des routes en transition de la pinède aux cultures (plantations d’alignements).
L’urbanisation linéaire en sortie de bourgs : arrêt de la construction linéaire, revalorisation des haies et clôtures sur route et des emprises routières, mise en place de liaisons douces piétonnes et cyclistes vers les centres-bourgs.
La gestion sylvicole de la pinède : mise en place de nouveaux modes de gestion permettant une meilleure résistance aux diverses menaces (futaie irrégulière, mixité résineux/feuillus...), prise en compte du paysage dans la gestion forestière. L’habitat de type ’prairial’ (vallées, vallée de la Leyre en particulier) : développement de quartiers et constructions contemporains en lien avec les prairies de fauche ou de pâtures préservées. Le bois dans la construction : développement de filière, encouragement à l’architecture contemporaine bois. Le développement photovoltaïque : inscription dans un plan de paysage global à l’échelle du massif, définissant les emplacements et principes d’aménagement.
Le Médoc de Margaux
C4
La qualité des paysages viticoles : gestion soignée des abords des vignes (bandes enherbées, bords de routes, fossés...). Le patrimoine des châteaux et de leurs parcs : classement des bâtiments et jardins à protéger dans les documents d’urbanisme, mise en place d’outils. Les coupures d’urbanisation entre les bourgs : arrêt des constructions au fil des routes, définition de zones non constructibles dans les documents d’urbanisme, valorisation des abords des voies.
Les points de vue vers l’estuaire : signalisation des sites clefs de découverte des paysages, aménagement de points de vue, création d’itinéraires de promenade. L’espace public des villages : réaménagement des voiries, réduction de l’emprise de la voiture et création d’espaces de circulations privilégiés pour les piétons et cyclistes, aménagement d’espaces accueillants dans les bourgs.
L’enfrichement des vallons humides : gestion régulière des boisements, maintien des prairies ouvertes par pâturage Les extensions urbaines pavillonnaires : arrêt du développement des constructions, définition de zones non constructibles dans les documents d’urbanisme, inscription dans les paysages des constructions existantes par la mise en place de lisières urbaines plantées.
La clairière de Listrac
C5
Les structures végétales des marais : entretien du patrimoine existant, création d’itinéraires de promenade parmi ces réseaux. Le patrimoine des réseaux hydrauliques (canaux, moulins...) : protection des éléments bâtis par classement dans les documents d’urbanisme, entretien des rivières et des canaux. Les ceintures de prairies autour des villages : définition de zones non constructibles dans les documents d’urbanisme, gestion des prairies par pâturage.
Les paysages des vallons boisés : gestion des boisements, création d’itinéraires de promenades (piétons et cyclistes). Les rencontres entre forêt et urbanisation : développement de lisières habitées, inscription des arbres dans la trame urbaine.
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Les extensions urbaines pavillonnaires : arrêt du développement des constructions, définition de zones non constructibles dans les documents d’urbanisme, inscription dans les paysages des constructions existantes par la mise en place de lisières urbaines plantées.
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Le Médoc de Pauillac
C6
Unité paysagère / Enjeux
Enjeux de protection / préservation
Enjeux de valorisation / création
Enjeux de réhabilitation / requalification
La qualité des paysages viticoles : gestion soignée des abords des vignes (bandes enherbées, bords de routes, fossés...).
Les berges de l’estuaire : aménagements urbains des quais de Pauillac, protection et renouvellement des alignements d’arbres, traitement des abords de la RD2E2.
Les espaces publics des villages : réaménagement des voiries, réduction de l’emprise de la voiture et création d’espaces de circulations privilégiés pour les piétons et cyclistes, aménagement d’espaces accueillants dans les bourgs.
Le patrimoine des châteaux et de leurs parcs : classement des bâtiments et jardins à protéger dans les documents d’urbanisme, mise en place d’outils.
Le Médoc des mattes
C7
Le Médoc des mattes
Les prairies des marais : maintien des paysages ouverts des marais, gestion des prairies par pâturage. Le réseau des haies : repérage et protection des haies et arbres isolés, renouvellement des haies de tamaris traditionnelles, maintien de la continuité des corridors écologiques locaux.
Les espaces publics de Lesparre-Médoc : réaménagement des voiries, réduction de l’emprise de la voiture et création d’espaces de circulations privilégiés pour les piétons et cyclistes, aménagement d’espaces accueillants. Les extensions récentes de Lesparre-Médoc : densification des zones urbaines lâches, connexion au centre par des circulations adaptées aux piétons et cyclistes, aménagement d’espaces publics de qualité dans ces marges.
Le patrimoine des châteaux et de leurs parcs : classement des bâtiments et jardins à protéger dans les documents d’urbanisme, mise en place d’outils.
Les prairies des marais : maintien des paysages ouverts des marais, gestion des prairies par pâturage. La pointe de Grave
Le paysage des réseaux hydrauliques : entretien et gestion des réseaux de canaux, création d’itinéraires de promenade et de liaisons douces.
L’enfrichement des marais : maintien des paysages ouverts des marais, gestion des prairies par pâturage.
Le réseau hydraulique : entretien et gestion des réseaux de canaux, création d’itinéraires de promenade et de liaisons douces.
C8
Les extensions urbaines des villages de lisière : arrêt du développement des constructions, définition de zones non constructibles dans les documents d’urbanisme, inscription dans les paysages des constructions existantes par la mise en place de lisières urbaines plantées. Les périphéries de Pauillac et Saint-LaurentMédoc : densification des zones urbaines lâches, connexion au centre par des circulations adaptées aux piétons et cyclistes, aménagement d’espaces publics de qualité dans ces marges.
Les structures arborées : repérage et protection des haies et arbres isolés, renouvellement des haies dégradées, maintien et restauration de la continuité des corridors écologiques locaux.
C9
Les sites des ports : aménagement des abords des ports, création de liaisons douces jusqu’aux ports.
La digue et ses abords : création d’itinéraires de découverte de la digue et du marais, aménagement de sites clefs de découverte des paysages de la limite, arrêt des constructions à proximité de la digue, inscription des bâtiments existants dans le paysage.
Les îlots habités : affirmer le statut de ces îlots par la définition de limites strictes à l’urbanisation, mise en place de lisières agrourbaines aménagées et plantées entre urbanisation et marais.
Les paysages des routes : entretien des abords des routes, entretien des canaux, gestion des ripisylves et des haies, maintien d’ouvertures paysagères.
Les milieux naturels des marais : protection des écosystèmes des marais, maintien des réseaux hydrauliques particuliers.
Le patrimoine bâti (soulacaises,...) : repérage des bâtiments patrimoniaux, classement et protection par les documents d’urbanisme.
Les espaces publics aux abords des ports : aménagement d’espaces d’accueil de qualité, réaménagement des parkings. Le front de mer de Soulac : réaménagement de la promenade et des parkings.
L’érosion et les évolutions climatiques : définition de zones à risques non constructibles, protection douce du cordon dunaire.
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2ème partie - V. Les politiques publiques
Plan
de paysage
- Méthodologie
de projet
Le PNR Médoc regrouperait 6 communautés de communes et 57 communes, sur une superficie de 583,40 km2, avec une densité de population de 53 habitants par km2. Proposer un projet de paysage commun à cette échelle est une démarche ambitieuse qui impose une méthodologie rigoureuse. De nombreuses études ont été menées sur le territoire, concernant l’écologie, l’archéologie, l’architecture, la photographie... Concernant le paysage, les différents documents d’urbanismes introduisent certaines problématiques paysagères dans leurs PADD et une charte paysagère s'appliquant aux communes de bordure d’estuaire a été proposée, mais il n’existe à ce jour pas de projet paysager global.
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Pourtant la fragilité de paysages porteurs de valeurs communes pour les populations locales traduit la nécessité d’une réflexion paysagère commune. Soutenue par un projet concerté et un document transversal, elle permettrait de recréer des paysages cohérents, porteurs de valeurs communes et multifonctionnelles. Il s’agira alors de remettre au coeur du processus ce qui fait l’originalité et la richesse de ce territoire et qui par ailleurs est porteur de sens pour les populations : le paysage. L’analyse du territoire a révélé un manque de transversalité dans un territoire scindé en deux par une route purement fonctionnelle coupée de son paysage et des valeurs locales. Cette scission est à la fois fonctionnelle, culturelle et paysagère. Le tourisme également est divisé entre tourisme océanique estival et tourisme viticole, et il n’existe pas de continuité entre les deux systèmes, dissociés dans l’espace, les fonctionnements, les saisons…. Il apparaît que le plan de paysage représenterait un outil adapté et complémentaire à ceux en place ou en projet sur le territoire. Le tourisme étant une des clefs de réponse, il s’agira de requestionner les formes que l’on veut y donner pour cette région. Mais l’attractivité étant fortement liée aux paysages, leur avenir et les modalités de leur maintien, ou transformation, conditionnent le développement de cette activité. Ici plus qu’ailleurs il s’agit de trouver une cohérence entre les paysages d’hier et ceux de demain. Pour garantir la cohérence des différentes interventions dans la durée, en appréhendant et en cadrant l’évolution des paysages dans le temps, la participation et la concertation apparaissent comme étant des outils indispensables à la construction d’un projet de territoire de qualité. Cette démarche concernerait tous les acteurs du territoire, les habitants, les associations et les différents acteurs économiques du territoire pour parvenir à un projet partagé par tous. La stratégie paysagère n’est ainsi pas conçue par un expert extérieur au territoire, mais définie avec l’aide de spécialistes (paysagiste, médiateur, etc.), et par les autorités publiques, en tenant compte des attentes de chacun. La principale condition de réussite tient de l’animation du plan de paysage dans la durée. Car, outre les actions opérationnelles auxquelles il engage, le plan de paysage permet d’orienter les futures interventions sur un territoire, dans la durée.
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Les propositions de projet prendront la forme conventionnelle des plans de paysage, à savoir des fiches actions thématiques organisées selon les thèmes et principales orientations du projet. Chaque fiche action s’applique à un lieu particulier, ou à l’ensemble du territoire. L’objectif de la fiche action est de développer des outils de mise en œuvre, mentionner les acteurs impliqués, détailler et illustrer les outils de son élaboration. Elle doit permettre aux communes et services de l’Etat d’avoir une idée de l’ensemble des propositions soumises sur un site particulier et de considérer aisément le plan de paysage afin que son emploi soit plus efficace. Elle rends le plan de paysage opérant et facilement mobilisable pour les communes et services de l’État. Ces fiches actions s’illustreront dans des projets opérationnels. Un plan de paysage se construit en trois phases de travail s’étalant généralement sur un an et demi. C’est ce même déroulement que je m’efforce de présenter dans mon Travail Personnel de Fin d’Études. Cependant, pour une question de un outil au servicecertaines des élus PLAN PAYSAGE manqueront tempsLEet deDEfaisabilité, étapes que l’on rencontrerait à l’occasion d’une véritable maîtrise d’ouvrage, notamment celles requérant la communication au public, le comité de pilotage ainsi que la majorité du deuxième temps (de "projet") et l’intégralité du quatrième temps (d’ "animation et de mise en œuvre"). RÉCAPITULATIF DES ÉTAPES D'UN PLAN DE PAYSAGE
1
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2
1 DIAGNOSTIC (ÉTAT DES LIEUX ET ENJEUX) Caractérisation du paysage : identification et qualification des éléments et structures paysagères constitutifs des paysages considérés. Identification des dynamiques paysagères (facteurs d’évolution). Identification des attentes de chacun (acteurs socio économiques, habitants, élus, etc.). Définition des enjeux.
PROJET Formulation des objectifs de qualité paysagère qui doivent être spatialisés.
3 MISE EN ŒUVRE ET ANIMATION Déclinaison de la stratégie en actions ou dispositions (spécifiques ou thématiques) à court, moyen et long termes : traductions réglementaires, opérationnelles, pédagogiques, etc. Veille active sur les politiques à l’œuvre à l’intérieur et en dehors du périmètre du plan. Animation.
1 Le plan de paysage - Agir pour le cadre dde vie - Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie - www.developpement-durable.gouv.fr REJOIGNEZ LE CLUB NATIONAL PLANS DE PAYSAGE ! Le club plans de paysage vise à accompagner techniquement les collectivités qui se sont engagés dans la démarche. Il s’agit d’un espace d’échanges et de partage d’expériences entre territoires. Pour en faire partie, rapprochezvous de votre direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL).
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FOCU EN D
Pour illus au dévelo territoria agricole a zones d’a
Cette coll de l’eau e reprendre plan de pa de qualité planifie e
3ème
partie
Projet
« Une demande sociale vague et polysémique mais insistante est adressée aux élus, aux aménageurs et aux utilisateurs du territoire pour qu’ils assurent à tous la jouissance d’un nouveau bien public, le paysage. Elle demande qu’un patrimoine fondateur de l’existence d’une société vivant en harmonie avec le monde soit préservé »1 1 Michel Conan - L’invention des identitées perdues - Cinq propositions pour une théorie du paysage
3ème partie - I. La démarche du plan de paysage
I. La
démarche du plan de paysage
1. CONNAISSANCE ET DIAGNOSTIC : • • • • •
Etat initial du territoire Définition des perspectives d’évolution du territoire Identification des enjeux majeurs et proposition de pistes d’actions Discussion et validation avec le comité de pilotage Présentation et validation devant le public
2.LES ORIENTATIONS ET LES ACTIONS • Définition d’orientations stratégiques (sous forme de concepts, de thèmes…) • Définition de principes d’action • Détermination de la place des projets en cours ou à venir à travers les orientations définies • Information du public
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3. LA STRATÉGIE ET LE PROGRAMME D’ACTIONS • Élaboration d’un programme d’actions • Définition des acteurs • Inventaire et analyse des outils existants/ Corrélation avec les sites et espaces concernés par ses outils (financiers, logistiques…), • Porté à connaissance du plan de paysage • Information du public
4. L’ANIMATION ET LA MISE EN OEUVRE • Prévision de l’animation du plan de paysage : mise en place d’une structure existante pour la gestion opérationnelle du plan, • Contrats éventuels (charte paysagère, contrat pour le paysage…) signés à la suite de la définition du programme d’actions, • Actions opérationnelles à mettre en oeuvre en fonction des priorités définies par le plan de paysage, • Traductions réglementaires du plan de paysage à mettre en place (un travail de concertation avec les communes pour la révision des PLU sera par exemple nécessaire), • Actions à caractère pédagogique et actions de communication.
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Les
objectifs dans le cadre du
TPFE
- Identification des caractéristiques du paysage : de connaissance objective (géographique, agronomique, historique, patrimoniale, écologique…), de connaissance subjective (terrain, rencontres, représentations, opinions…) - Caractérisation des structures paysagères - Synthèse des atouts et faiblesses : définition des valeurs paysagères-clefs, identité et force du territoire - Synthèse des dynamiques d’évolution
Définition des orientations stratégiques générales et de grand principes d’action : les grandes lignes du plan de paysage, pistes de projet en des points localisés
Proposition d’un plan guide à l’échelle de deux sites transversaux croisant différentes pistes d’actions évoquées par le plan de paysage : plan de gestion de zone humide/ de la forêt, itinéraire de découverte et aménagements ponctuels.
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3ème partie - II. Programme d'action
II. Programme d’action AXE 1 : MAINTENIR ET VALORISER LA DIVERSITÉ PAYSAGÈRE Maintenir la variété des paysages agricoles 1.1 Préserver la mosaïque polyculturale 1.3 Valoriser le paysage et le patrimoine bâti viticole 1.2 Conserver et réimplanter un patrimoine arboré utile et signifiant 1.4 Entretenir et valoriser les biotopes remarquables 1.5 Pérenniser les systèmes agro-silvo-pastoraux
Valoriser les paysages de l’eau 1.6 Préserver, valoriser la trame hydrographique du territoire 1.7 Renforcement des ripisylves des lignes d’eau principales et secondaires 1.8 Préserver, valoriser recréer les paysages de zones humides 1.9 Valoriser le patrimoine lié à l’eau 1.10 Appliquer un plan de gestion des zones humides
Préserver le paysage des villages 1.11 Préserver la couronne verte, l’écrin boisé et les zones agricoles et viticoles autour des villages 1.12 Préserver la richesse architecturale et patrimoniale des noyaux anciens
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AXE 2. ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE EN LIEN AVEC LE PAYSAGE Guider l’intégration paysagère des activités industrielles 2.1 Rechercher une insertion paysagère adaptée et la prise en compte de l’écologie dans les projets industriels
Encourager la diversification des paysages agricoles 2.2 Envisager l’évolution des pratiques agraires des terres inondables 2.3 Péréniser les paysages de forêt en les diversifiant 2.4 Prendre en compte le paysage et l’écologie dans la gestion de la forêt
Favoriser un développement urbain harmonieux 2.5 Rechercher une insertion paysagère adaptée des extensions villageoises 2.6 Renforcer les centralités bâties.
Valoriser et développer le patrimoine et les loisirs quotidiens 2.7 Valoriser le patrimoine et mettre en place des circuits de promenade pour les loisirs quotidiens des habitants 2.8 Réancrer les lieux de vie aux grands espaces de nature et aux paysages
Accompagner la diverification du tourisme en s’appuyant sur les paysages 2.9 Révéler et mettre en place des continuités entre les différents itinéraires de randonnées et de découverte structurants du territoire 2.10 Mettre en place un réseau touristique complémentaire au tourisme balnéaire et au tourisme viticole 2.11 Aménager des axes transversaux reliant les grands pôles touristiques 2.12 Valoriser les produits locaux en lien avec leurs paysages
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AXE 3. METTRE EN PLACE DES OUTILS DE CONNAISSANCE ET PÉDAGOGIE DU PAYSAGE 3.1 Mettre en place une signalétique et des outils de connaissance et de compréhension des paysages 3.2 Former les acteurs de l’agriculture et du tourisme 3.3 Animer le plan de paysage Zone d’application de la fiche action (cf. carte ci-dessous) : Système océanique
Zone de lisière
Système estuarien
FICHES ACTIONS LOCALISÉES Système océanique
Zone de lisière
75 Système estuarien Les fiches actions se croisent toutes au niveau de l’ensemble paysager correspondant à la zone de lisière autour de la RD 1215.
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3ème partie - II. Programme d'action
Sur la base du diagnostic paysager et en cohérence avec les enjeux développés par l’atlas des paysages de la Gironde, le plan de paysage proposerait trois grands axes déclinés en une trentaine de fiches actions.
AXE 1 : MAINTENIR ET VALORISER LA DIVERSITÉ PAYSAGÈRE Préserver la variété des paysages agricoles Les paysages forestiers, agricoles et viticoles représentent une surface importante du territoire médocain. Ils ont un impact important sur l’image de marque et la qualité de vie. Le maintien d’un patrimoine arboré utile et signifiant fait partie des pistes essentielles pour la préservation de paysages identitaires. Cela passe notamment par : • Le maintien et la restauration des trames arborées et buissonnantes qui soulignent le maillage du parcellaire, le réseau hydrographique et donnent un horizon aux grandes étendues des mattes, • La réintroduction des espèces arborées emblématiques des jardins et propriétés viticoles médocaines, • La préservation de la richesse de la forêt mixte en lisière et des espèces emblématiques des airiaux.
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Valoriser les paysages de l’eau Nous avons vu que l’eau est un élément structurant omniprésent dans les paysages identitaires médocains. Les cours d’eau généralement accompagnés d’une ripisylve, le réseau de crases et fossés de drainage, les zones humides, lacs, marais, prairies humides, l’estuaire et l’océan structurent l’espace et dessinent les ensembles paysagers. L’eau est présente sous toutes ses formes, rivières, mares, étangs, fontaines, et représente un élément fort du paysage. Elle mérite d’être valorisée, et elle peut surtout représenter un fil conducteur et un support riche de développement territorial via le tourisme. En effet, les milieux aquatiques et humides sont porteurs d’un patrimoine spécifique, naturel, écologique, paysager, et bâti (la richesse et la fragilité écologiques des marais intérieurs, le petit patrimoine lié à l’eau, écluses, carrelets, petits ports ostréicoles, etc). Le patrimoine lié à l’eau, souvent associé à des pratiques anciennes, demande un effort de gestion particulier pour en préserver les qualités tout en s’accordant avec les pratiques actuelles. Préserver le paysage des villages La trace de l’histoire dans l’architecture et le charme des noyaux anciens représentent un atout apprécié des habitants. Face à la pression urbaine que subissent les villages qui se succèdent le long de la RD 1215, il est important de
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rechercher une greffe harmonieuse des nouvelles constructions, de préserver des coupures d’urbanisations le long de la route, ainsi que de conserver l’écrin agricole et forestier nécessaire à la qualité de vie.
AXE 2. ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE EN LIEN AVEC LE PAYSAGE C’est principalement l’axe touristique, "Accompagner la diversification du tourisme en s’appuyant sur les paysages", qui sera illustré dans le cadre de ce TPFE. Le tourisme représente une entrée transversale à beaucoup des fiches actions des axe 1 et 2 (si ce n’est toutes). Tous les paysages précédemment évoqués intéressent la question du tourisme et peuvent représenter des supports d’action pour son développement. Accompagner la création et la valorisation des activités de découverte et des paysages touristiques Le développement du tourisme semble être une piste réaliste pour la redynamisation de ce territoire. Cette démarche s’attacherait aussi bien à valoriser le patrimoine naturel et paysager que le patrimoine agricole et bâti, ou encore les paysages traditionnels et du quotidien. Mais sur un territoire où le tourisme est déjà très présent, il s’agit de proposer des activités complémentaires au tourisme océanique (route des lacs) et viticole (route des vins), et surtout transversaux à ces deux pôles qui présentent chacun des limites. En effet, leurs influences respectives sont très réduite, à la fois géographiquement et temporellement, et surtout isolées l’une de l’autre. En parallèle, une grande richesse paysagère et patrimoniale reste délaissée par le tourisme, peu valorisée, et souvent menacée (par la banalisation du territoire, les dynamiques agricoles, les contraintes climatiques, etc.). Le Médoc dispose d’un patrimoine remarquable mais souvent réduit à l’état de traces, ténues mais toutefois suffisantes pour donner lieu à des sites et à des itinéraires de découverte beaux et instructifs. Il s’agira de développer et d’encourager des activités liées au patrimoine identitaire du Médoc, en liaison avec les flux touristiques existants.
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Pour développer cet axe, plusieurs pistes d’action sont évoquées. Il s’agira d’une part de révéler, lier, et structurer les richesses en présence par des itinéraires de découverte, et d’autre part de créer de nouveaux paysages du tourisme, propres à la région et liés à la population, en complémentarité avec les structures touristiques existantes.
Le Médoc dispose d’un patrimoine remarquable mais souvent réduit à l’état de traces, ténues mais toutefois suffisantes pour donner lieu à des sites et à des itinéraires de découverte beaux et instructifs.
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3ème partie - II. Programme d'action
Deux
sites choisis comme exemples de transversalité touristique Le plan de paysage se traduit en actions qui peuvent être portées par des traductions réglementaires dans les documents d’urbanisme, des opérations de maîtrises d’œuvre, des outils de contractualisation ou de gestion, ou encore des actions de communication et de sensibilisation. Le plan guide est une des possibilités de traduction en actions opérationnelles du plan de paysage.
LE PLAN GUIDE COMME OUTIL OPÉRATIONNEL Un Plan Guide est un type de plan qui définit les axes structurants d’un projet. Caractérisé par une certaine souplesse, il accepte des modifications en fonction de l’évolution de la programmation et de la concertation : c’est un document évolutif. Il définit de grandes orientations du projet et donnera lieu dans un second temps à la réalisation de plans d’exécution par différents bureaux d’études spécialisés. Comme évoqué précédemment, la transversalité touristique permettrait de mobiliser une grande partie des propositions d’actions soulevées par le plan de paysage. En effet, le tourisme représente une entrée transversale à toutes les problématiques soulevées lors de l’analyse. Tous les paysages précédemment évoqués intéressent la question du tourisme et peuvent représenter des supports d’action pour son développement.
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C’est pourquoi cet axe de travail semble être le plus pertinent à développer pour illustrer les applications potentielles du plan de paysage, notamment en accompagnant la création des activités de découverte et la valorisation des paysages touristiques. La définition d’un programme d’actions sous la forme de plan guide recouperait l’aménagement de circuits, la mise en place de plans de gestion, ainsi que différentes actions de préservation/valorisation.
DEUX TRANSVERSALES DÉCLINÉES AUTOUR DU FIL CONDUCTEUR DE L’EAU A cette étape du travail, l’outil plan guide permettra de proposer les grandes lignes du projet concernant deux sites d’action : deux transversales Est-Ouest reliant l’estuaire à l’Océan, s’articulant autour du point charnière que représente la RD 1215. Pour chacune des ces deux transversales, on suit le fil conducteur que représente l’eau à travers les continuités qui existent entre tous les états de l’eau représentés sur le territoire. 1. Le chenal de Talais à travers les zones humides de la pointe de Médoc Le premier exemple de transversale, relie le chenal de Talais à la Pointe de la Négade en passant par le port de Talais. 2. La continuité écologique du port de St Laurent jusqu’à l’étang de Cousseau Le second exemple de transversale emprunterait le chenal du milieu et traverserait la forêt mixte jusqu’à l’étang de Cousseau en passant par chateau Corconac et Bardouillan.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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RS LA E V A A TR DOC N E I VIV ORD MÉ T S Y DE IDE DU N E T S E ’ 1. L NE HUM ZO
ANG T É ’ L QU’À S U J T
PORT U D E GIQU O L O ITÉ ÉC U N I ONT C A L 2.
REN U A L DE ST
SSEAU U O C DE
3ème partie - III. Première transversale
III. Première
transversale
Au niveau de la pointe du Médoc, façade océanique et rivage estuarien se rapprochent sans toutefois interagir ensemble. Entre les deux apparaissent les espaces délaissés de zone humides, présentant une richesse paysagère et écologique remarquable, mais menacée par les dynamiques urbaines, climatiques et agricoles. Entre l’embouchure du chenal de Talais et la plage de la pointe de la Négade, un chemin d’eau quasi continu serpente à travers une grande variété de milieux, en passant par le port et le palu de Talais, le chenal de Capsey, les prairies humides, la pinède et les dunes littorales. Ce parcours est accompagné d’une piste cyclabe à l’est de la RD1215, comme à l’ouest où elle rejoint le chemin de Compostelle. Ces parcours cyclables sont interrompus à l’approche de la RD où ils rejoingnent des circuits routiers banalisants. Le plan guide s’attachera à renforcer cet axe, à l’ouvrir à différents modes de déplacement doux, à en assurer la continuité, et à en conforter l’aspect qualitatif. Un plan de gestion de zone humide permettra notamment d’assurer le maintien, la valorisation, et la re-création de la diversité paysagère et écologique de ces milieux.
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La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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LE CHENAL DE TALAIS A TRAVERS LES ZONES HUMIDES DE LA POINTE DE MÉDOC
Un projet opérationnel mobiliserait les fiches action suivantes : 1.1 Préserver la mosaïque polyculturale 1.2 Conserver et réimplanter un patrimoine arboré utile et signifiant 1.4 Entretenir et valoriser les biotopes remarquables 1.6 Préserver, valoriser la trame hydrographique du territoire 1.7 Renforcer les ripisylves, les lignes d’eau principales et secondaires 1.8 Préserver, valoriser recréer les paysages de zones humides 1.9 Valoriser le patrimoine lié à l’eau 1.10 Appliquer un plan de gestion des zones humides 2.2 Envisager l’évolution des pratiques agraires des terres inondables 2.7 Valoriser le patrimoine et mettre en place des circuits de promenade pour les loisirs quotidiens des habitants 2.8 Réancrer les lieux de vie aux grands espaces de nature et aux paysages 2.9 Révéler et mettre en place des continuités entre les différents itinéraires de randonnées et de découverte structurants du territoire 2.10 Mettre en place un réseau touristique complémentaire au tourisme balnéaire et au tourisme viticole 2.11 Aménager des axes transversaux reliant les grands pôles touristiques 2.12 Valoriser les produits locaux en lien avec leurs paysages
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3ème partie - III. Première transversale
TRANSVERSALITÉ TOURISTIQUE
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Cet axe relie sur une distance relativement proche, un tourisme océanique en place, mais dont les différentes structures d’accueil sont soumises à un ensablement constant, une zone humide présentant tous les atouts pour accueillir un parc écotouristique, et un tourisme estuarien orienté vers l’agrotourisme à renforcer. Ces trois entités combinées se compléteraient tout en valorisant les atouts délaissés et en consolidant un tourisme bancal.
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PROPOSITION DE CIRCUIT TOURISTIQUE
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CIRCUITS DE DÉCOUVERTE Piste cyclable existante
Points forts à valoriser par des installations
Circuit principal - circulation mixte
Vue à valoriser
Circuits piétons secondaires
NOUVEAUX MODES D’ACCÈS À LA PLAGE Parc relai : continuité jusqu’à la plage assurée par des navettes/piste cyclable
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3ème partie - III. Première transversale
Fonctions
et risques de la zone humide
La pointe du Médoc est caractérisée par de fortes contraintes naturelles : Aléa érosion le long de la côte océanique, et risque inondation sur les deux tiers est du territoire (plus particulièrement au niveau des mattes et de la zone humide de Talais). Pour comprendre la fragilité et les enjeux propres à la zone humide, il convient d’appréhender ses fonctions et ses risques.
LES FONCTIONS Les zone humides remplissent des fonctions diverses et variées. Elles ont une valeur économique de par leur production végétale et aquacole, ainsi que par l’activité touristique qu’elles portent. Elles assurent des fonctions biologiques de par les habitats diversifiés qu’elles regroupent, représentant des réservoirs de diversité biologique à la flore et faune spécifique, ainsi que de par le stockage de carbone qu’elles assurent. Elle sont porteuses de valeurs culturelles et paysagères, supports de légendes et de littérature, de traditions et savoir-faire. Elles représentent également des valeurs sociales et récréatives, accueillant des activités de pêche, chasse, promenades, loisirs naturalistes et sont des supports pour l’éducation à l’environnement. Enfin, elles assurent des fonctions de régulation en quantité et en qualité de la ressource en eau. Ce dernier point est particulièrement important dans le Bas Médoc où la ressource en eau pose justement problème.
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LES RISQUES Intervenir sur une zone humide présente des risques plus ou moins importants : • Les aménagements peuvent entraîner une dégradation de la ressource en eau et un accroissement du risque d’inondation. • Le drainage des zones humides (permettant notamment le travail du sol) implique une réduction de la surface des zones humides, la perte totale ou partielle des fonctions épuratrices et hydrauliques du milieu, ainsi que la dégradation de la ressource en eau. • La surexploitation que pourrait par exemple représenter la conversion en culture d’une prairie humide générant une pression élevée de pâturage, impliquerait une dégradation de la zone humide (avec un processus de minéralisation, et la libération d’azote et de dioxyde de carbone). Les risques liés à la réduction de la zone humide sont la pollution de l’eau et des sols, ainsi que la modification de la végétation des zones humides au profit d’espèces rudérales, induisant une perte de diversité biologique. • A l’inverse, la déprise agricole, l’abandon et l’absence d’entretien entraînent une uniformisation des paysages, avec la suppression des perspectives paysagères et la prolifération d’espèces invasives. • La modification de l’hydrologie (rectification des cours d’eau et canalisation ou création de plans d’eau) peut avoir des impacts sur l’emprise du champ d’expansion de crue, modifier la vitesse de l’eau et dégrader la qualité écologique des eaux.
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3ème partie - III. Première transversale
Aléa érosion (20202040) : Zone rouge
Zone rouge du PPRI inconstructible
Zone jaune du PPRI constructible
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DES OUTILS POUR APPRÉHENDER LE RISQUE INONDATION A l’initiative de la CUB, et en partenariat avec les acteurs locaux, différents outils ont été mis en place pour une meilleure protection contre le risque inondation : le PAPI, le PPRI, le RIG, études hydrauliques, etc. Le RIG, référentiel Inondation de la Gironde est un outil de modélisation hydraulique dont l’objectif est d’améliorer la connaissance de la vulnérabilité des territoires en modélisant le comportement du territoire face aux risques d’inondation d’après des événements de référence. Le PAPI, Programme d’actions et de Prévention des Inondations a pour objectif d’améliorer la prévention et la protection contre le risque inondation en définissant des actions afin d’obtenir des financements de l’Etat. Ces différents outils révèlent un scénario d’augmentation du risque de submersibilité pour les territoires du nord Médoc.
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Un
parc écologique sur la zone d’expansion de crues
LA CONVENTION RAMSAR COMME OUTIL La Convention de Ramsar, relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, est un traité international pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd’hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative. « La convention sur les zones humides d’importance internationale, appelée convention de Ramsar, est un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. »1
A PLUS GRANDE ÉCHELLE La zone étudiée s’inscrit dans un réseau plus vaste de zones humides dans le nord Médoc, avec les marais du Logis, du Conseiller et du Gua, présentant chacun leur particularité. Il existe un plan de gestion concernant les marais du Logit et du Conseiller. L’association Curuma, associée à d’autres (association de chasseurs, Syndicat Intercommunal de Bassin Versant Nord Medoc, association Syndicale des Marais du Conseiller, etc) mène des actions pour la protection de ces milieux. L’objectif de ces plans est de s’approcher d’un "état de référence", d’une époque ou l’entretien et la valorisation étaient assurés par l’activité agricole ou aquacole et les usages coexistants (jardins, promenades, chasse...).
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La mise en place d’un parc écotouristique sur la zone d’expansion de crues permettrait, au delà de ces objectifs de conservation, d’envisager des proposition plus innovantes. Ce serait notamment l’occasion de tester de nouveaux modes de gestion et de nouvelles méthodes agricoles correspondant aux contraintes économiques et climatiques actuelles, qui ne chercheraient pas forcément à se calquer sur un état de référence.
1 Ramsar et la gestion des zones humides en France - Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie - www.developpement-durable.gouv.fr
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3ème partie - III. Première transversale
La
démarche du plan de gestion
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EXEMPLE À L’ÉCHELLE DE QUELQUES PARCELLES
A L’ÉCHELLE DE LA ZH
1
1. ÉTABLISSEMENT D’UN DIAGNOSTIC : Évaluer le contexte, les intérêts et l’état de conservation de chaque zone humide mais également les contraintes à prendre en compte. Identifier les enjeux.
2. CHOIX DES OBJECTIFS : Repose sur le diagnostic mais résulte également de choix opérés en fonction du contexte et des enjeux identifiés.
3. DÉFINITION DES OPÉRATIONS OU DES TRAVAUX : Identifier la succession des travaux à réaliser. Par exemple, la remise en état d’une prairie abandonnée pour un usage de pâturage pourra impliquer du bûcheronnage, des travaux de défrichement, la mise en place d’une clôture et l’installation d’un point d’abreuvement.
4. CHOIX DES MODALITÉS D’INTERVENTION : Définir concrètement les contraintes de réalisation des travaux. Pour le gestionnaire d’espaces naturels, il s’agira de savoir si les travaux seront faits en régie, ou confiés à une entreprise, si les travaux seront réalisés avec des moyens manuels, semi-mécanisés ou mécanisés, etc.
5. SUIVI, ÉVALUATION : Retour d’expérience sur l’efficacité des opérations réalisées et sur leurs incidences (positives ou négatives). Elle a un rôle majeur pour pérenniser la gestion et éventuellement adapter le mode opératoire : un matériel à revoir, une période d’intervention à aménager, une pression de pâturage à réduire, etc.
1 Méthodologie d’après le guide technique d’aménagement et de gestion des zones humides - outil développé par la Cellule d’animation sur les milieux aquatiques (CAMA) réalisé par le bureau d’études CERESA
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TYPE D’INTERVENTION - Restauration : Intervention humaine légère et limitée dans le temps visant à retrouver une zone humide dans un état proche de celui qui existait avant dégradation ou évolution spontanée. - Réhabilitation : Intervention humaine limitée dans le temps mais forte sur une zone humide très dégradée, visant à retrouver un état proche de celui qui existait avant dégradation. - Réaffectation : Intervention humaine forte visant à créer une nouvelle zone humide sans lien historique avec ce qui existait préalablement.
FAISABILITÉ DE L’INTERVENTION > Statut foncier : propriété privée ou publique, groupements de propriétaires, etc. > Contexte réglementaire local : POS, PLU, MAE, etc. > Acteurs de l’intervention et moyens disponibles : agriculteurs, entreprises, travaux en régie, association, etc. > Accessibilité : voirie et chemin (nature, géométrie), accès à la parcelle, etc. > Portance du sol. > Possibilités d’exportation et filières de valorisation
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3ème partie - III. Première transversale
1. Établissement d’un
diagnostic
LES DIFFÉRENTS TYPES DE ZONES HUMIDES EN PRÉSENCE Prairies pâturées
Prairies de fauches / pâturages extensifs
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Plans d’eau, tonnes de chasse
Landes tourbeuses
Landes à dominante herbacée ou à dominante ligneuse
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Les prairies pâturées correspondent à des milieux "ouverts", caractérisés par une végétation principalement herbacée et dominée par des espèces graminoïdes (herbes). Elles résultent de pratiques agricoles développées essentiellement pour l’alimentation des animaux d’élevage. Selon que la prairie est fauchée ou pâturée, une végétation spécifique s’y développe.
Les prairies de fauche sont des formations herbacées hautes à forte biomasse, dominées par des graminées, complétées par une strate basse de diverses dicotylédones. En conditions mésotrophes, la strate basse peut être très diversifiée et comprendre de nombreuses espèces à port semi-érigé et dont la floraison abondante attire de nombreux pollinisateurs.
Les végétations amphibies occupent des dépressions longuement inondées. Elles se développent principalement sous l’eau et peuvent merger ou être exondées pendant la période estivale.
91
Les landes tourbeuses se distinguent des landes humides par l’apparition d’espèces dites turficoles. La saturation quasi-permanente en eau impliquant une grande pauvreté en éléments nutritifs et une teneur en oxygène très faible dans le sol, les végétations de tourbières et de bas-marais acides se développent sur des milieux contraignants.
Les landes humides sont des formations arbustives basses, implantées sur des sols acides et pauvres en éléments nutritifs (oligotrophes). Les mégaphorbiaies correspondent au stade floristique de transition entre la zone humide et la forêt. Elles accueillent des végétations vivaces denses et hautes. Elles s’installent sur des sols soumis à inondations périodiques et présentant une bonne richesse en nutriments.
De façon générale, plus la zone est humide, plus elle accueille de biodiversité, et moins elle est productive d’un point de vue agricole.
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3ème partie - III. Première transversale
LES DYNAMIQUES
Boisements
Cultures
Prairies pâturées Prairie de fauche / pâturage extensif Landes à dominante herbacée Landes à dominante ligneuse
1973 Pâturage extensif majoritaire
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La comparaison des états passés et présents de la zone humide nous permet d’observer une dynamique d’assèchement de cette zone, paradoxalement à l’observation d’une plus grande submersibilité d’après les études hydrauliques. 1973
Enfrichement des espaces résiduels
Recul de la lande humide au profit de la forêt
Affirmation du réseau de fossés, assèchement des espaces de prairies humides
Reconversion de Landes humides en espaces de prairies pâturées
Aujourd’hui
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Boisements
Cultures
Prairies pâturées Prairie de fauche / pâturage extensif Landes à dominante herbacée Landes à dominante ligneuse
Aujourd’hui Prairies pâturées "sèches" 93 majoritaires
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•
Progression de la foret
•
Progression de la prairie pâturée drainée sèche / recul de la Zone humide (Conséquences hydrologiques, écologiques, et paysagères)
•
Fermeture des espaces de Landes à molinie
•
Enfrichement des espaces résiduels
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3ème partie - III. Première transversale
2. Choix
des objectifs
Le plan de gestion respecte des objectifs de production et de conservation pour répondre à des enjeux économiques, écologiques, paysagers et touristiques. • Faire progresser le bassin d’expansion de crues en favorisant la Zone humide, et notamment le pâturage extensif, par rapport aux prairies sèches, pâturées drainées et surexploitées. • Conserver la diversité de stratifications végétales, et tous les stades de reconquête, principalement au niveau du parcours de découverte. • Introduire un nouveau type de culture en tant qu’expérimentation. Un équilibre entre productivité et humidité pour valoriser l’espace des marais : hortillonnage ou aquaculture par exemple. • Relier le parc écotouristique de la Zone Humide aux marais du Logis, du Conseiller, du Gua, réseau au sein duquel le parc apporterait sa particularité.
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L’aménagement du parc écotouristique comprend des voies de circulations douces (voies piétonnes et mixtes). Ces voies relient la tranversale à des circuits existants et forment des boucles touristiques. La maison du parc représenta à la fois un accueil et un espace commercial pour valoriser les productions locales du parc, des mattes et de la région en général. Des aménagements secondaires apparaissent le long des différents parcours pour : • Guider et orienter les usagers : plaques de signalétique, bornes de guidage, plan d’orientation, fil d’Ariane, signaux d’éveil de vigilance aux ruptures d’itinéraire, etc. • Informer le public par rapport au site et sa découverte : pictogrammes de réglementation, plaques d’information, plateformes d’observation, fenêtres de vision, etc. • Assurer le confort et la sécurité des usagers : bancs ou assis-debout, garde corps, etc.
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Favoriser les espaces de Zone humide
Conforter les limites boisées
Conserver différents types de lande humide
Restaurer certains espaces enfrichés en prairies humides
Restaurer certaines prairies sèches en pâturage extensif
Introduire de nouveau type de culture
Circulations voitures
Stationnement voitures
Maison du parc - commerces
Circulations mixte
Arrêt de minibus
Aménagements annexes
piétons - vélo- minibus Circulations piétonnes
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3ème partie - III. Première transversale
3. Définition
des opérations
Plan guide et plan de gestion conjoints aboutissent à des préconisations opérationnelles, concernant l’entretien et les aménagements, qui donneront lieu à des fiches actions concernant par exemple :
LE PÂTURAGE EN ZONE HUMIDE
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Il doit s’inscrire avec un objectif de production fourragère ainsi qu’avec un objectif de gestion de l’espace. Les herbivores contribuent à la gestion en contenant les dynamiques d’enfrichement et en maintenant l’ouverture des milieux. Ils permettraient également une augmentation de la richesse floristique et faunistique et par la même occasion la création d’une mosaïque d’habitats contribuant à la biodiversité (association bovins/chevaux ou bovins/chevaux/moutons)
LES LANDES
Les landes correspondent à une dynamique intermédiaire, qui se développe après abandon des pâturages extensifs. Leur gestion répond avant tout à des objectifs de conservation, mais le broyat de lande fournit également une litière de qualité pour le bétail et un paillage qui se dégrade lentement. La gestion de ces espaces L’entretien de la végétation par fauche (récurrence à doit prendre en compte : définir suivant les objectifs • Les caractéristiques de la recherchés) peut apparaître souhaitable pour pérenniser zone humide à pâturer ce type d’habitat sur le long (conditions climatiques, terme. type de végétation, Des cheminements fauchés surface, niveau ou broyés rendraient ces d’hydromorphie et espaces accessibles. portance des sols, etc.) • Le contexte socioéconomique de l’opération (moyens humains, budget, etc.) • Les objectifs recherchés (en terme de productivité, de conservation...)
LES CIRCULATIONS Mise en place de chemins adaptés en fonction : •
•
Du type de fréquentation (circulation pédestre, cyclo-touristique, etc) Itinéraire praticable tout au long de l’année ou uniquement à certaines périodes, etc. Des éléments de sensibilités et de contraintes à prendre en compte : portance des sols, existence de milieux fragiles ou de stations d’espèces patrimoniales, fonctionnement hydrologique, etc.
Circulation mixte piétons - vélo- minibus
4m - grave compactée
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Aménagement des circulations mixtes et piétonnes - voir coupe ci-dessous)
Exemple de tableau synthétique de préconisations en terme de fauche et de pâturage, par grand type de zone humide.1
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1 Issu du guide technique d’aménagement et de gestion des zones humides - outil développé par la Cellule d’animation sur les milieux aquatiques (CAMA) réalisé par le bureau d’études CERESA
Circulation piétons 2m - Caillebotis bois
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3ème partie - III. Première transversale
AU CROISEMENT DE LA RD ET DE L’ESTEY : UN ESPACE CHARNIÈRE
La zone charnière que représente l’intersection avec la RD 1215 accueille parking et maison du parc, formant un point d’appel depuis la route.
1973
Landes à molinie à dominante herbacée
Estey de Talais
Pâturages extensifs, prairies humides
98
ETAT ACTUEL
Pâturages prairies sèches
RD 1215 Pâturages extensifs prairies humides
Estey de Talais
Landes à dominante Ligneuse
Landes à molinie à dominante herbacée
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ETAT PROJETÉ Pâturages extensifs, prairies humides
Estey de Talais
Landes à dominante Ligneuse
Pâturages extensifs, prairies humides
Landes à molinie à dominante herbacée
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Aménagements autour de la RD : Maison du parc, parc relais, départ du circuit de découverte
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3ème partie - III. Première transversale
MAISON DU PARC, PARKING-RELAI, ET PASSERELLE PIÉTONNE
Parking-relais
100
Maison du parc
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Circulation voitures Circulation mixte
piétons - vélo- minibus
Circulation piétonnne Aménagement ponctuel
2
3 Stationnement voitures
1
Arrêt de minibus Maison de la nature - commerces
Les circulations sont hiérarchisées en fonction qu’elles accueillent piétons uniquement ou piétions/vélo/minibus. Elles offrent aux usagers une variété d’aménagements permettant d’appréhender les paysages selon différents points de vue, rasants ou dominants. La sécurité et le confort des piétons sont assurés par la traversée de la route départementale via une passerelle associée à la maison du parc, tandis que la liaison en minibus traverse la RD. Le stationnement profite d’une parcelle enfrichée pour s’insérer entre une bande boisée et la voie de circulation mixte. Il nécessitera un traitement particulier respectant les contraintes hydrauliques du terrain. La zone de parking pourra éventuellement s’étendre à l’ensemble de la parcelle.
1
Circulation mixte piétons - vélo- minibus
4m - grave compactée
2
Circulation piétons 2m - Caillebotis bois
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101
3
Circulation piétons 2m - Caillebotis bois
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3ème partie - III. Première transversale
Ecluse
RD Parking
102
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PASSERELLE ET MAISON DU PARC, UN SIGNAL DEPUIS LA ROUTE La passerelle piétonne associée à la maison du parc proposant une vue surélevée sur l’espace de la zone humide crée un point d’appel depuis la route qui invite à la découverte du parcours touristique. Un aménagement particulier des abords de route en aval conforte la signalisation de ce point d’accroche.
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3ème partie - IV. Deuxième transversale
IV. Deuxième
transversale
Le plan guide s’appliquera ici au chemin d’eau continu entre l’embouchure du Chenal du milieu et la Réserve Naturelle de l’étang de Cousseau, qui s’insère entre les deux grands étangs du Médoc (Carcans-Hourtin au nord et Lacanau au sud). Ce chemin d’eau traverse d’est en ouest, les paysages viticoles des domaines de Beychelle, Lanessan, Caronne et Corconnac, puis de grands espaces de forêt, mixte puis cultivée, avec ses villages traditionnels et airiaux, et enfin la zone humide de l’étang de Cousseau. Ce parcours rejoint la route des Lacs et le chemin de Compostelle à l’ouest, et la route des vins à l’est. Le plan guide s’attachera à renforcer cet axe, à l’ouvrir à différents modes de déplacement doux, à en assurer la continuité, et à en conforter l’aspect qualitatif. Un plan de gestion de la forêt permettra notamment de proposer à titre expérimental une diversification de ses modes de culture, permettant une augmentation de la richesse paysagère et écologique de celle-ci.
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Carcans-Hourtins
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LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE DU PORT DE ST LAURENT JUSQU’À L’ÉTANG DE COUSSEAU
Un projet opérationnel mobiliserait les fiches action suivantes : 1.1 Préserver la mosaïque polyculturale 1.3 Valoriser le paysage et le patrimoine bâti viticole 1.2 Conserver et réimplanter un patrimoine arboré utile et signifiant 1.4 Entretenir et valoriser les biotopes remarquables 1.5 Pérenniser les systèmes agro-silvo-pastoraux 1.6 Préserver, valoriser la trame hydrographique du territoire 1.7 Renforcement des ripisylves des lignes d’eau principales et secondaires 1.8 Préserver, valoriser recréer les paysages de zones humides 1.9 Valoriser le patrimoine lié à l’eau 2.3 Péréniser les paysages de forêt en les diversifiant 2.4 Prendre en compte le paysage et l’écologie dans la gestion de la forêt 2.7 Valoriser le patrimoine et mettre en place des circuits de promenade pour les loisirs quotidiens des habitants 2.8 Réancrer les lieux de vie aux grands espaces de nature et aux paysages 2.9 Révéler et mettre en place des continuités entre les différents itinéraires de randonnées et de découverte structurants du territoire 2.10 Mettre en place un réseau touristique complémentaire au tourisme balnéaire et au tourisme viticole 2.11 Aménager des axes transversaux reliant les grands pôles touristiques 2.12 Valoriser les produits locaux en lien avec leurs paysages
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3ème partie - IV. Deuxième transversale
TRANSVERSALITÉ TOURISTIQUE
106
Sur le même principe que la transversalité entre le Chenal de Talais et la pointe de la Négade, l’objectif est de relier le tourisme océanique au tourisme estuarien, ici viticole, en proposant de nouvelles formes de tourismes appuyées sur les paysages traversés entre ces deux entités. La transversale sillonne un vaste espace de pinède ainsi que la zone humide protégée de l’Etang de Cousseau, présentant tous deux des atouts sur lesquels fonder un tourisme orienté vers les grands espaces "naturels".
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PROPOSITION DE CIRCUIT TOURISTIQUE
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CIRCUITS DE DÉCOUVERTE Piste cyclable existante
Points à valoriser par des installations
Circuit principal - circulation mixte
Vue à valoriser
Circuits piétons secondaires
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3ème partie - IV. Deuxième transversale
DES POINTS FORTS À METTRE EN RÉSEAU
Les villages traditionnels, églises et Airiaux de la fôret des Landes
108
La réserve naturelle de l’étang de Cousseau
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Le circuit relie une variété d’éléments remarquables patrimoniaux, architecturaux, culturels et naturels, tout au long du tracé.
Chenaux, écluses et Carrelets en bordure d’estuaire
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Les domaines viticoles et leurs châteaux aux architectures remarquabes
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3ème partie - IV. Deuxième transversale
DIVERSIFICATION DES AMBIANCES
La traversée de la fôret pourra prendre la forme d’un parc forestier proposant des parcours aériens et des parcours au sol, en traversant une succession de paysages de fôret jardinée, forêt pâturée, latte et zones humides. Quelques références d'aménagements forestiers offrant des perceptions variées : Stadtpark Papenburg - Stephan Lenzen Landscape Achitects
Familistère Godin - BASE Landscape Architecture
Dzintaru Mežaparks Substance
Park in Casalmoro - Archiplan Studio
Dzintaru Mežaparks Substance
Schöneberger Südgelände Park - Odious
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Circulation mixte piétons - vélo- minibus
4m - grave compactée
Circulation piétons 2m - Caillebotis bois
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
Circulation piétons 2m - Caillebotis bois
EnsapBx- Mémoire TPFE - Estelle Le Coënt
Trent Park - Richter Spielgeräete
MISE EN PLACE D’UN PARC FORESTIER
Le chemin parcourra différents types d’espaces proposant des activités de loisirs ou de découverte des lieux : parcours sportifs, accrobranche, belvédères, observatoires de la faune, etc.
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Les parcours aériens permettent d'appréhender le relief dunaire
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
EnsapBx- Mémoire TPFE - Estelle Le Coënt
3ème partie - IV. Deuxième transversale
DIVERSITÉ DES MILIEUX TRAVERSÉS L'infrastructure s'adapte au paysage traversé, ainsi une large palette d’aménagements permet de révéler chaque site.
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Un chemin légèrement surélevé isole le promeneur de l'humidité du sol tout en protégeant la zone humide du piétinement.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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Des structures ponctuelles telles que des espaces de pique-nique ou de détente peuvent valoriser un point de vue particulier et proposer un aménagement convivial. Les cheminements surélevés offrent une vision de la pinède permettant d'en apprécier la hauteur et la verticalité sous un angle nouveau.
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3ème partie - IV. Deuxième transversale
PROPOSITION D’ITINÉRAIRE MOBILISANT DES TRACÉS EXISTANTS
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Circuit principal - circulation mixte - empruntant des entiers existants Continuités à assurer par la création de nouvelles portions de chemin
Circuits piétons secondaires
Le circuit principal alterne entre une rive du chenal et l’autre, en empruntant des chemins existants. La création de nouvelles portions de tracé permettra d’en assurer la continuité. Les différents aménagements proposés s’attacheront à désservir tous les éléments remarquables qui méritent d’être signalés le long de l’itinéraire, et à proposer des ambiances et points de vue diversifiés.
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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1 Circulation mixte piétons - vélo- minibus
4m - grave compactée
La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
2 Circulation piétons 2m - Caillebotis bois
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La ligne de partage du Médoc - paysages d’entre deux
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Conclusion La mise en place d’un plan de paysage en pays Médoc est un projet ambitieux mais qui s’inscrirait parfaitement dans le contexte actuel de démarche de labellisation du territoire en tant que Parc naturel régional. Il complèterait avantageusement les politiques publiques en place, et orienterait le Médoc vers un développement favorable au maintien et à la valorisation de ses ressources paysagères, porteuses de l’identité médocaine, tout en envisageant un développement économique via le tourisme. Dans ce contexte, le présent TPFE a permi d’explorer les enjeux liés aux questions d’image et d’identités véhiculées par l’entrée par la route départementale 1215 scindant le territoire en deux entités qui se fondent dans ce qu’on a appelé la "zone de couture". La valorisation touristique des paysages patrioniaux s’est avérée être une piste envisageable pour concilier développement et préservation d’un patrimoine identitaire délaissé et menacé par les contraintes climatiques, urbaines ou économiques. Or cette problématique ne représente qu’une partie de questions auxquelles un éventuel plan de paysage devrait s’attacher à répondre. Certaines des pistes évoquées, comme par exemple la gestion de l’étalement urbain et de la banalisation architecturale, seraient essentielles à traiter dans le cadre d’une véritable maîtrise d’oeuvre. Un autre aspect essentiel difficilement réalisable dans le temps imparti du TPFE est la démarche participative et la concertation. La mobilisation des différents acteurs autour des questions du paysage représente un enjeu majeur, permettant de décider d’un avenir collectif et cohérent. Les limites de ma proposition tiennent pour beaucoup à ce manque d’échanges, qui devraient fonder les bases d’un plan de paysage.
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Le projet proposé n’a pas la prétention d’être abouti, et aurait nécessité pour s’approcher d’une démarche professionnelle le recours à différents spécialistes dans les domaines de l’écologie, de l’urbanisme, et du développement touristique entre autres. Il m’a toutefois permi d’explorer toutes les échelles de projet, de la planification territoriale au projet localisé, en passant par les échelles intermédiaire, et d’exploiter une grande partie des outils de projet du paysagiste.
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Bibliographie
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• p. 8 – Richesses des terroirs de France, ouvrage sous la direction de Bernard Hennequin, éditions France-Loisirs, p. 196 • p. 13 – Eric Holder - De loin on dirait une île - Broché – 8 septembre 2008 • p. 16 – Système d’information pour la gestion des eaux souterraines en Aquitaine • p. 18 – Soulac et les pays médocains: actes du XLIe Congrès d’études régionales de la Fédération historique du Sud-Ouest, Soulac-Pauillac-Saint Germain-d’Esteuil, 16 et 17 avril 1988 - chapitre "La levade, ancien grand chemin public de Bordeaux à Soulac" • p. 18 – http://www.saint-sauveur-medoc.com/patrimoine/la-voieromaine • p. 19 – Connaître la Gironde, par Philippe Prévôt, éditions Sud-Ouest, p. 116 • p. 19 – Xacobeo.fr - Les chemins de Saint Jacques de Compostelle, en France, en Espagne, en Europe • p. 22 – Synthèse du stage des étudiants de l’université de Florence (Synthèse des présentations du 18 décembre 2013) - Région Aquitaine, Pays Médoc, PNR des Landes de Gascogne, Conseil Général de Gironde & Région Toscane -CIST, Università degli Studi di Firenze • p. 24 – Données Corine Land Cover 2006 • p. 29 – Le guide du Routard - Des vignobles qui doivent beaucoup aux Anglais - Les routes des vins de Bordeaux • p. 30 – Convention européenne du paysage • p. 32 – Atlas des paysages de la Gironde - agence Folléa Gautier • p. 34 – Tourisme et loisirs - Médoc estuaire. Site internet : http://www.ccmedoc-estuaire.fr/ • p. 39 – Rapport de présentation du SCOT pointe de Médoc - http://www. pointe-medoc.fr/ • p. 41 – CONAN M., L’invention des identités perdues, in: Berque A. (dir.), Cinq propositions pour une théorie du paysage, Paris, Champ Vallon, pp. 3349. 1994. • p. 45 – Alberto Magnaghi - Le projet local Broché – 27 novembre 2003 • p. 48 – PPRI et rapport 2011 de l’Observtoire de la côte Aquitaine • p. 51 – «Pourquoi le sable s’échappe vers le Sud» publié dans le Sud Ouest le Jeudi 12 mai 2011 • p. 51 – article «La guerre froide autour du signal», publié dans le Sud Ouest • p. 52 – Plateforme d’information géographique mutualisée en Aquitaine (Pigma) - http://ids.pigma.org/ • p. 56 – Photo issue de la basse Mérimée - http://www.culture.gouv.fr/ • p. 59 – "Qu’est ce qu’un parc?" - Fédération des parcs naturels régionaux de France - http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/ • p. 60 – Article L. 333-1 du code de l’environnement. • p. 60 – "Les vocations et les missions du Parc naturel régional" - Agence d’urbanisme et de développement durable Lorraine Nord • p. 61 – "Pourquoi un PNR en Médoc ?" http://www.pays-medoc.com/
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• p. 62 – "Formuler des objectifs de qualité paysagère" - http://www. developpement-durable.gouv.fr/Plans-de-paysage-ScoT-charte-de.html • p. 62 – Extrait de la loi Alur, loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové • p. 64 – Guide des plans de paysage, des chartes et des contrats - Préface de Christiane Barret, Directrice de la nature et des paysages - Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement - M.A.T.E.-avril 2001. • p. 69 – Le plan de paysage - Agir pour le cadre de vie - Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie - www.developpementdurable.gouv.fr • p. 71 – Michel Conan - L’invention des identitées perdues - Cinq propositions pour une théorie du paysage • p. 87 – Ramsar et la gestion des zones humides en France - Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie - www.developpementdurable.gouv.fr • p. 88 et 97– Guide technique d’aménagement et de gestion des zones humides - outil développé par la Cellule d’animation sur les milieux aquatiques (CAMA) réalisé par le bureau d’études CERESA
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Remerciements Je souhaite remercier dans un premier temps, toute l’équipe pédagogique de l’EnsapBx et les intervenants professionnels responsables de la formation paysage. Je tiens tout particulièrement à remercier et à témoigner toute ma reconnaissance à mon directeur d’études, Jean Noël TOURNIER pour son aide, ses conseils clairs et pédagogues, et pour sa disponibilité, ainsi que Mireille VERNA, Maximilien BRUGERON et Serge BRIFFAUD pour m’avoir guidée dans la rédaction de ce mémoire par leurs conseils et leur aide. Je tiens également à remercier ma famille en général pour m’avoir poussée a venir à bout de ce travail. En particulier Yves Le Coënt pour son aide précieuse en informatique, sans laquelle je n’aurais pas pu arriver au bout de mon travail et Leïla Le Coënt pour ses contacts. Je remercie également Juliette Le Coënt, Adrien Le Coënt, et Jordane Rodighiero même si ils n’ont pas servi à grand chose. Un merci particulier à Coraline Paissard pour son aide, ses conseils, et sa patience, et à Aurélie Bats pour son soutien.
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