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Dans le rétroviseur… et vers l’avenir

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Témoignages

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Après plus de 11 années au BCI et plus encore dans le domaine de l’intégration, le temps est venu pour Fanny Spichiger, adjointe à la déléguée à l’intégration, de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle au sein de l’Administration cantonale vaudoise. Elle nous livre quelques impressions juste avant son départ.

Me voici arrivée au terme de mon activité au BCI, à l’orée d’une nouvelle expérience professionnelle. A l’heure de faire mes cartons et de boucler les derniers dossiers, l’occasion m’est donnée de regarder en arrière et de livrer ici quelques mots. Au-delà de mon parcours personnel de près de 14 ans dans le milieu de l’intégration, c’est la politique en elle-même et ses évolutions que j’aimerais ici mettre en lumière. En effet, la politique d’intégration des étrangers et de prévention du racisme suisse et plus encore vaudoise, a énormément évolué depuis l’entrée en vigueur de la loi y relative en 2007. Dans le rétroviseur, je vois d’abord le monde associatif. Déjà terriblement actif à cette époque, porteur de valeurs fortes, déployant un important lobby politique et si inventif avec peu de moyens afin de répondre aux multiples besoins des personnes étrangères vivant dans ce canton et désirant s’y intégrer… C’est-à-dire participer à la vie locale, travailler, y élever leurs enfants et faire connaître la richesse de leurs origines et de leur parcours. Un monde associatif actif mais encore assez seul, si ce n’est dans les grandes communes vaudoises elles aussi précurseures. Et alors, petit à petit, à partir de 2008, l’Etat a pris un rôle plus grand, a assumé ses responsabilités dans ce contexte et a fait siens les enjeux de cohésion sociale que le processus d’intégration mettait en exergue. Le virage aurait pu s’avérer délicat mais la politique développée alors a su reconnaître la valeur de l’existant, le rôle moteur des associations et des communes et les renforcer. Des bases solides ont ainsi été posées. Il était encore nécessaire, et ça l’est toujours, de convaincre les autres services de l’Etat, les autres communes, les autres actrices et acteurs institutionnel-le-s du rôle qu’ils avaient à endosser. De leur responsabilité centrale au sein du processus d’intégration qui se doit d’être réciproque et pas à la seule charge des personnes étrangères. Il reste bien sûr encore beaucoup à faire aujourd’hui et notamment pour lutter contre les discriminations, pour accompagner les personnes qui viennent s’installer dans le canton de Vaud dans un cadre légal toujours plus restrictif et exigeant et dans l’accès à une véritable égalité des chances. Mais le paysage de l’intégration n’est plus le même aujourd’hui qu’il y a 15 ans, il est plus riche, plus dense. Les politiques publiques sont aujourd’hui, certes encore ténues, mais portées et reconnues. Quand je regarde devant moi, je vois toujours les mêmes actrices et acteurs que dans mon rétroviseur: les associations, les communes, mais plus nombreuses, renforcées, en réseau, partenaires de l’Etat, toujours militantes, et rejointes par de nombreux autres actrices et acteurs institutionnel-le-s. Aucune ressource n’a été «perdue en route» et cela me réjouit! Les défis restent immenses, mais les forces en présence sont suffisantes pour pouvoir les relever. Et ces forces sont accompagnées sur le terrain, dans leurs projets, par une équipe formidable, impliquée et compétente qui est celle du BCI.

Alors bonne route à toutes et tous sur les chemins de l’intégration.

Fanny Spichiger 1er juillet 2021

Graphisme: mashka.ch

Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) Rue du Valentin 10, 1014 Lausanne T 021 316 49 59 I info.integration@vd.ch I www.vd.ch/integration

© 7e édition, août 2021

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