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L’Éthiopie à la 6ème édition du sommet UE-UA

Le sommet a été l’occasion d’une consultation étroite avec les partenaires européens sur la nécessité d’assurer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Éthiopie contre les actes flagrants du FLPT.

Crédit : L’Union européenne La délégation éthiopienne conduite par Abiy Ahmed, Premier ministre de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, a participé au 6ème sommet UA-UE qui s’est tenu à Bruxelles les 17 et 18 février 2022. Il convient de rappeler que le sommet a été retardé de plus de deux ans en raison de la pandémie de COVID. Le Premier ministre Abiy Ahmed a assisté à la réunion plénière au cours de laquelle une déclaration finale a été publiée, intitulée “Une vision commune pour 2030”, et s’est entretenu en marge de la réunion avec plusieurs hauts fonctionnaires et chefs d’État et de gouvernement de l’UE.

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Le sommet a délibéré sur une multitude de questions, notamment la santé, les vaccins, le développement du secteur privé, la connectivité, la sécurité, la paix, le développement économique durable et les migrations. Au cours de la réunion, une série de tables rondes ont été organisées durant lesquelles les participants ont débattu des diverses thématiques en vue d’élaborer des initiatives concrètes et réalisables.

Le sommet a également servi de plateforme pour présenter des initiatives phares aux dirigeants des deux continents, dont la principale est le paquet d’investissements de la passerelle mondiale UE-Afrique : un montant de 150 milliards d’euros a été annoncé par l’Union européenne pour soutenir une ambition commune pour 2030 et l’Agenda 2063 de l’UA. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie “Global Gateway” de l’UE, qui vise à investir 300 milliards d’euros dans des projets d’infrastructure publics et privés entre 2021 et 2027. Cette stratégie, annoncée en décembre 2021, a pour but d’accroître les investissements dans les projets d’infrastructures matérielles et immatérielles, notamment dans les secteurs du numérique, du climat et de l’énergie, des transports, de la santé, de l’éducation et de la recherche. Le fait que l’UE ait réaffirmé son engagement à fournir au moins 450 millions de doses de vaccin à l’Afrique est une expression importante du partenariat. Cela permettrait de tenter de vacciner 60 % de la population africaine d’ici la fin de l’année. Le sommet a également permis de franchir une étape importante dans le renforcement de l’autonomie stratégique de l’Afrique en matière de fabrication de produits pharmaceutiques en dévoilant une initiative soutenue par l’Union européenne, qui permet à six pays africains de bénéficier de la technologie MRNA.

Le sommet a eu pour principal résultat d’ajouter de la valeur aux relations entre les 2 continents, qui ont été conflictuelles pendant plusieurs décennies, et de créer un mécanisme de suivi approprié. Il est donc important que la déclaration du sommet ait souligné ce fait.

À cet égard, la prochaine consultation entre l’UA et l’UE sera attendue avec un grand intérêt, notamment en ce qui concerne les moyens d’adopter une position commune sur le transfert de technologie en termes de vaccins. Il s’agira d’une étape concrète dans la promotion de l’autonomie du continent en matière de production de vaccins et d’un renforcement mutuel dans un monde interconnecté.

Le sommet a été un succès à bien des égards, à commencer par le taux de participation, puisque les 27 chefs d’État ou de gouvernement de l’UE ainsi que 40 dirigeants africains y ont assisté, ce qui témoigne de l’importance que les deux parties attachent à leurs relations. En outre, le sommet s’est tenu en face à face dans un contexte de pandémie, après que celle-ci a occasionné un retard de 16 mois. Par rapport aux précédents sommets des deux continents, le 6ème sommet était riche en décisions tangibles qui pourraient changer la vie de millions de personnes sur les deux continents

Crédit : Le bureau du Premier ministre éthiopien

Réunions de la délégation éthiopienne en marge du sommet

forcer la coopération dans divers domaines d’intérêt commun.

L’Éthiopie a signé la convention de Lomé le 28 février 1975. Le partenariat de l’UE avec l’Éthiopie est actuellement régi par l’accord de Cotonou, qui arrive à échéance dans quelques mois et doit être remplacé par l’accord de coopération post-Cotonou.

Il convient de rappeler que dans le but de consolider les relations politiques, économiques et sociales dont jouissent les deux continents, les deux parties ont établi une stratégie conjointe UE-Afrique en 2000. Depuis lors, l’Afrique et les pays membres de l’UE ont organisé six sommets consécutifs, dont le 6ème sommet, qui s’est tenu à Bruxelles les 17 et 18 février 2022, et qui a servi de plateforme pour engager des dialogues politiques et stratégiques et définir leur relation de coopération.

En plus de participer au sommet UE-UA, la délégation éthiopienne conduite par le Premier ministre Abiy Ahmed a profité de l’occasion pour rencontrer de hauts responsables de l’Union européenne et des homologues de divers pays. Au cours de son séjour à Bruxelles, le Premier ministre Abiy a, entre autres, rencontré Emmanuel Macron, Président français, Janez Jansa, Premier ministre slovène, Olaf Scholz, Chancelier allemand, et Magdalena Andersson, Première ministre suédoise. Il a pris part à la table ronde sur le financement de la croissance dirigée conjointement par les présidents actuels de l’UA et de l’UE. En outre, le Premier ministre Abiy Ahmed a eu un échange de vues fructueux avec les dirigeants de l’Union européenne, dont Charles Michel, Président du Conseil européen et Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Le sommet a été l’occasion d’une consultation étroite avec les partenaires européens sur la nécessité d’assurer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Éthiopie contre les actes flagrants du FLPT. L’importance de mettre fin au conflit destructeur et de s’attaquer aux violations des droits de l’homme a également été soulignée. Les efforts ayant pour but d’arriver à un consensus national, les mesures afin d’assurer la paix et la réconciliation, notamment l’initiative gouvernementale en vue d’un dialogue national passant par la création de la Commission du dialogue national, la libération de dirigeants de partis d’opposition de premier plan, ainsi que l’engagement en faveur d’une action humanitaire aussi équitable que possible, ont été bien notées par nos homologues au cours des entretiens bilatéraux. En outre, un accord mutuel a également été conclu pour ren-

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