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Les Éthiopiens se rendront aux urnes en juin 2021

L’Éthiopie est l’un des rares pays africains à avoir une très longue histoire de pratique constitutionnelle. Toutefois, son expérience en matière d’organisation d’élections multipartites n’est pas aussi ancienne que sa pratique constitutionnelle.

Source: wantedinafrica.com

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L’Éthiopie est l’un des rares pays africains à avoir une très longue histoire de pratique constitutionnelle. Toutefois, son expérience en matière d’organisation d’élections multipartites n’est pas aussi ancienne que sa pratique constitutionnelle.

En 1995, l’Éthiopie a pu organiser les premières élections multipartites de son histoire après deux décennies de dictature militaire et de guerre civile. Depuis lors, l’Éthiopie a organisé cinq élections générales. Ces élections ont présenté des caractéristiques mitigées en termes de compétitivité, d’équité et de niveau de participation du public. Certaines ont mis en évidence une participation sans précédent des partis d’opposition et des candidats indépendants et un niveau inégalé de débat politique dans le pays. Cependant, la plupart des élections précédentes ont été caractérisées par la domination du parti au pouvoir, le FDRPE.

À la suite des élections générales de 2015, qui ont une fois de plus mis en évidence la domination complète des pouvoirs fédéraux et locaux par le parti au pouvoir, l’Éthiopie est entrée dans une tourmente politique qui a créé une énorme menace pour l’ordre constitutionnel du pays. Nombreux sont ceux qui affirment que l’absence d’une représentation diversifiée des idées au sein du parlement a été l’une des causes des violentes protestations qui ont éclaté dans tout le pays et qui ont finalement conduit à un changement de gouvernement dû à la démission du Premier ministre éthiopien de l’époque, Hailemariam Desalegn.

En avril 2018, Abiy Ahmed Ali est devenu le président du parti au pouvoir et le Premier ministre du pays. Depuis son entrée en fonction, le Premier ministre a lancé de nombreuses réformes. Dans la sphère politique, ces réformes ont principalement visé à élargir l’espace politique et à construire une base institutionnelle et juridique solide pour renforcer le processus de démocratisation en modifiant les lois et règlements actuels et en en introduisant de nouveaux. En outre, le gouvernement éthiopien a engagé de profondes réformes pour mettre en place un système électoral libre et équitable.

À cette fin, le Conseil national électoral d’Éthiopie (NEBE) a été réorganisé de manière à mettre en place un système transparent. La Commission a revu la loi électorale, ouvrant ainsi la voie à une élection transparente, libre, pacifique, démocratique et acceptable par le peuple. Le Premier ministre a également nommé Birtukan Mideksa, ancienne prisonnière politique exilée, au poste de présidente du Conseil électoral national d’Éthiopie. Cette nomination témoigne de l’engagement du gouvernement à créer un système participatif et inclusif afin de faire en sorte que les prochaines élections soient libres, équitables et démocratiques.

Birtukan Mideksa prêtant serment à la tête du Conseil électoral national éthiopien. (Crédit photo : PMO, Éthiopie)

L’Éthiopie devait organiser les 6èmes élections nationales et locales en août 2020, lorsque le monde a été frappé par la pandémie de la Covid-19. Cette situation a conduit au report des élections, tel que promulgué par le parlement éthiopien, jusqu’à ce qu’une résilience suffisante soit atteinte pour lutter contre la pandémie. Au bout de quelques mois, alors que le public était de plus en plus conscient des modes de transmission du coronavirus et des initiatives mises en œuvre dans le pays pour lutter contre la pandémie, le Parlement éthiopien a décidé d’organiser l’élection en respectant strictement les règles et règlements définis par le ministère de la Santé. Après avoir mené des discussions approfondies avec les différents organismes concernés sur le calendrier électoral préliminaire, le Conseil électoral national d’Éthiopie a dévoilé le calendrier de la 6ème élection générale. En conséquence, les élections nationales se tiendront en juin 2021. En raison des circonstances actuelles dans la région du Tigré, les élections doivent être reportées à une date ultérieure où un environnement favorable sera mis en place.

De février à mars 2021, 46 partis politiques nationaux et locaux, et 125 candidats indépendants ont été enregistrés pour participer à l’élection. Ces partis politiques ont commencé à se préparer ; aussi, la plupart d’entre eux, y compris le président sortant, ont dévoilé leur manifeste politique et donné le coup d’envoi des campagnes électorales. L’inscription des électeurs a également été finalisée. Les organisations internationales et nationales de la société civile qui ont manifesté leur intérêt pour jouer un rôle d’observateur sont enregistrées et autorisées par le NEBE. Jusqu’à présent, 36 organisations nationales de la société civile et 134 109 observateurs ont obtenu une licence.

Même si l’atmosphère électorale a été assombrie par la recrudescence de la propagation de la pandémie, le public et les partis politiques en lice font preuve de détermination pour voir la lumière au bout du tunnel. Comme il s’agira de la première élection générale organisée dans la période post-réforme, il ne fait aucun doute que le monde aura les yeux rivés sur l’Éthiopie. Les prochaines élections seraient un moment opportun pour consolider le processus de réformes dans le pays.

Dans son récent discours aux présidents régionaux d’Éthiopie et aux dirigeants du Conseil électoral national, le Premier ministre Abiy Ahmed a exprimé l’engagement du gouvernement à organiser des élections libres, équitables, démocratiques et pacifiques. “Les élections sont la démonstration de la construction d’une culture démocratique dans laquelle les différences sont abordées par le bulletin et non par la balle. Par le biais du processus de vote, les citoyens exercent leur pouvoir et participent activement à la construction d’un processus démocratique.”, a-t-il déclaré. Indiquant que les prochaines élections sont importantes pour le processus de démocratisation de l’Éthiopie, il a exhorté toutes les parties prenantes à faire tout leur possible pour que les élections soient un succès et se déroulent pacifiquement. L’Éthiopie suit un système démocratique parlementaire dans lequel le Premier ministre est élu par le parti qui a remporté la majorité des sièges à la Chambre basse, ou Chambre des représentants du peuple, laquelle compte 547 sièges.

Source: Commission électorale nationale d’Éthiopie

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