Catalogue des résultats Europan 12 - La ville adaptable /1

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la ville adaptable / 1

résultats Europan 12



Introduction Didier Rebois, architecte, enseignant, Secrétaire général d’Europan

Un catalogue adaptable… Le catalogue des Résultats E12 est l’occasion de présenter l’intégralité des projets primés à la douzième session des concours Europan. Sur les 1762 projets rendus par des équipes provenant de 44 pays différents, une première présélection a permis d’en retenir 330. Parmi eux, les 14 jurys différents composés d’experts européens ont primés in fine 170 projets (43 lauréats, 63 mentionnés et 64 mentions spéciales) sur 51 sites et dans 16 pays européens différents. 50% des équipes primées ont gagné dans un autre pays que le leur. Ces 170 équipes représentent 700 jeunes professionnels dont 500 associés aidés par 200 collaborateurs. L’âge moyen des associés est de 30 ans et 21% vivent en France et autant en Espagne, 15% viennent d’Italie. 30% des équipes sont composées de nationalités différentes. Une majorité des membres sont architectes mais 35% des équipes sont pluridisciplinaires. Parmi les non architectes, 40% sont urbanistes, 20% paysagistes, 15% ingénieurs, 7% graphistes ; les 18% restants ont un métier autre : philosophe, historien, sociologue, géographe, artiste… Cet ouvrage constitue donc d’abord un panorama unique en Europe des jeunes concepteurs européens de talent et travaillant entre échelle urbaine et échelle architecturale. Quand le changement de paradigme induit par le développement durable devient une réalité, mais aussi quand l’économie de l’urbain et de la construction est en crise, ce catalogue est le reflet d’une très nette évolution des idées et des modes de conception. C’est ce qui rend ce document attractif. Le thème de la session était « La ville adaptable, insérer les rythmes urbains », une problématique permanente dans l’histoire des villes. Mais

il prenait une dimension plus aiguë encore dans ce contexte actuel de priorité donné aux enjeux environnementaux et d’une nouvelle économie des projets. Partant de là, le thème avait une triple portée. Penser l’espace pour mieux insérer les rythmes urbains dans une vision de la ville 24h/24 que le chrono urbanisme met en avant. Concevoir l’hybridité de la ville et de la nature en prenant en considération les éco-rythmes pour créer des « milieux habités ». Enfin intégrer dans le projet le processus de fabrication dans le temps en définissant les lignes de force à l’intérieur duquel doivent exister des marges de manœuvre liées à l’incertitude de l’évolution urbaine. Très engagées dans cette nouvelle façon de concevoir et produire la ville, les villes ayant proposé des sites avaient une forte attente vis-à-vis des résultats ! Comment les concurrents ont-ils saisis ces enjeux pour les transformer en stratégies de projets ? Telle est la question à laquelle le catalogue européen des résultats tente de répondre en se structurant en deux parties principales. Pour produire une analyse d’un matériau, forcément riche et diversifié, les membres du conseil scientifique d’Europan ont développé des points de vue sur les résultats, en repartant des six familles thématiques de sites qu’ils avaient initialement définies. Ils n’ont pu être exhaustif et parler de tous les projets ! À partir d’une sélection d’un corpus significatif, ils montrent quelles nouvelles logiques émergent chez la jeune génération des concepteurs urbains pour rendre les villes européennes réellement adaptables. Et priorité aux idées, cette partie analytique ouvre le catalogue. Comme il existe déjà des catalogues nationaux, dans le catalogue européen, les projets ne sont pas présentés par pays mais à travers les six

familles thématiques structurant les principales questions posées par les sites, classés à l’intérieur de chaque catégorie par ordre alphabétique. Un sommaire détaillé et une carte introductive permettent au lecteur de se repérer facilement. Des innovations ont été introduites par rapport à la session précédente. Chaque site est présenté sur deux pages et comprend une interview du responsable du site qui permet de mieux comprendre les enjeux locaux. Et, au-delà des projets lauréats et mentionnés, les 64 projets « mentions spéciales » sont aussi présentés sur une page. Même s’ils n’ont pas reçu de primes, ils ont été jugés par les jurys comme des idées intéressantes contribuant à la réflexion sur le devenir des sites. Enfin la présentation des projets repose sur des propositions des équipes à partir d’une maquette commune. Les textes de présentation des projets sont aussi écrits par les auteurs des projets, accompagnés du point de vue du jury. Le catalogue est un ouvrage disponible en français et en anglais à un prix maîtrisé compte tenu des matériaux présentés. C’est une volonté d’Europan pour permettre au maximum de personnes de l’acquérir à une période où l’édition architecturale subit aussi une crise. Souhaitons que la plupart des projets primés présentés contribuent à la mutation des sites. Après une phase de communication, expositions, débats et ateliers, un certain nombre d’entre eux vont pouvoir poursuivre leur développement sous forme d’études urbaines, de stratégies urbanoarchitecturales, de développements en totalité ou en partie, et bien sûr à terme des réalisations bâties concrètes. C’est un challenge à relever dans une conjoncture difficile, mais l’enjeu d’Europan doit rester de n’être pas qu’un concours d’idées innovantes, mais aussi des processus au service des villes pour transformer leurs territoires.


SOMMAIRE

2 Introduction

1

Didier Rebois, architecte, enseignant, secrétaire général d’Europan

Carte des sites

4

Don Benito (ES)

Gjilan (KO) 8

linguistique

14

Marseille (FR)

baines en ville poreuse

Mentionné - Concomitance Mentionné - Un nouveau village urbain Mention spéciale - Il n’y a que mail qui maille

Didier Rebois, architecte, enseignant, secrétaire général d’Europan (FR)

Saint-Herblain (FR)

ou la reconversion des forteresses ur-

22

Lauréat - Métacentre : l’émergence d’un territoire jardin Mentionné - Permaculture Mention spéciale - Ponctuations…

28

Schiedam (NL)

Chris Younès, philosophe, anthropologue, enseignante (FR)

L’architecture urbanistique au service de conditions incertaines Socrates Stratis, Dr en Architecture, urbaniste, professeur titulaire (CY)

Territoires en réseaux

36

ou l’éloge de la lenteur structurante

76

82

88

94

98

Aglaée Degros, architecte, enseignante (NL)

170 projets : 43 lauréats, 63 mentionnés et 64 mentions spéciales

Asker (NO)

Aalborg (DK)

Couvet (CH) 46

Lauréat - Villages disparus – Ville collective Mentionné - Urbanochorie Mention spéciale - Iles éclectiques

112

118

Lauréat - Dubimpulse Mentionné - Bois de Travers Mention spéciale - Une nébuleuse de petits bâtiments

Hammarö (SE) 52

Lauréat - Chemins Mentionné - Satelliser Hammarö Mention spéciale - Communauté forestière Mention spéciale - Identicité prise-pompe-flux

Warszawa (PL)

146

152

Lauréat - En bordure Mentionné - Permaculture urbaine Mention spéciale - Entre les jours

Graz (AT)

124

160

Mentionné - Liste des choses à faire – Sentir la ville Mentionné - Champs polyrythmiques Mention spéciale - Base intelligente

Groningen (NL)

166

Lauréat - Prélude Mentionné - Uploading city

Haninge (SE)

172

Lauréat - La vie au parc Mentionné - îlot de circulation Mention spéciale - Plus que beaucoup Mention spéciale - 5 possibilités

180

Lauréat - Startband Mentionné - Changement de vie Mention spéciale - Campbell fundamental

Helsinki (FI)

Lauréat - Kaléidoscope Mentionné - Ola K Asker Mention spéciale - La feuille

Lauréat - Das Andere Mentionné - Un scénario collectif Mention spéciale - Aalborg Vest activé !

Bitterfeld-Wolfen (DE)

106

Lauréat - Ouvert Mentionné - Berges ferroviaires Mention spéciale - Périscopes

Plateformes urbaines dynamiques

140

Mentionné - Faites comme chez vous Mentionné - Kein Land für alte Männer Mentionné - Etoiles montantes Mention spéciale - Adaptable – Coopératif – Sourire urbain

Heidelberg (DE)

Patrimoine du futur Amstetten (AT)

Nürnberg (DE)

De mono-large à multi-mixte

Lauréat - Recentrer Wittenberge Mentionné - Participer à wITtenberge Mention spéciale - Semer la biodiversité

Projets primés

132

Lauréat - Cour en rue Mentionné - Ilots urbains en multiplication Mention spéciale - Les zones humides de Copenhague Mention spéciale - Passage du temps

Regionale 2016 (DE) 72

Mentionné - Un nouveau départ avec un héritage ancien Mentionné - Parachever Schiedam

Wittenberge (DE)

København (DK)

Lauréat - Yourban Mentionné - Sonnenblume Mention spéciale - Rencontre ton voisin

Lauréat - Système réactif Mentionné - Le centre. Le parcours. Le champ d’action

aux quartiers multi mixtes

À la recherche d’éco-rythmes urbains

64

Mentionné - Bienvenue dans le bien-être urbain ! Mention spéciale - Le bon vieux temps

Kristinehamn (SE)

Carlos Arroyo, linguiste, architecte, urbaniste et enseignant (ES)

Des enclaves mono-larges

58

Mentionné - Manuel à l’intention d’une ville maladroite Mentionné - Réaction en chaîne Mention spéciale – Harmonise-toi, Zugló !

Lauréat - Don Benito’s patio Mentionné - Ombre Mention spéciale - Espagne de l’Ouest Mention spéciale - Structure Mention spéciale - Sois vide mon ami

Analyse de la session Parcelles et récits – Une approche

Budapest (HU)

186

Lauréat - Asclepeion Mentionné - Vesisukkula – Water shuttle Mention spéciale - Accolade sensorielle Mention spéciale - Confetti Mention spéciale - Instituts sans frontières

Kaiserslautern (DE)

194

Lauréat - Modèle de progrès Mentionné - Jeu de société Mention spéciale - P.F.A.F.F.: Preserve Fable -About- Architecture Factory Facilities

Marly (CH) Lauréat - Le parc des falaises Mentionné - Densité dansante Mention spéciale - Pôles lents Mention spéciale - Archipel urbain

200


3 Urretxu-Irimo (ES)

208

Lauréat - Piztutako Irimo Mentionné - Rythmes d’occupation Mention spéciale - Reversibilidad eCOlectiva Mention spéciale - Encuentros en la tercera fase Mention spéciale - Tout, tout le temps

Wien – Siemensäcker (AT)

Entre-temps Assen (NL)

216

Donauwörth (DE)

Eco-rythmes 224

Lauréat - Paysage fluvial social Mentionné - Elasti-cité Mention spéciale - Zone riveraine de Hamang

230

Höganäs (SE)

236

Kaufbeuren (DE)

242

Lauréat -Attachez vos ceintures ! Mentionné - Long-lasting landing landscaping Mention spéciale - Partage d’air

Konstanz (DE) - Kreuzlingen (CH)

248

Lauréat - Der weg ist das ziel ! Mentionné - 2K24 Mention spéciale - Promenade commune

Milano (IT)

Lauréat - Franges pionnières Mentionné - Archipel des clairières, … Mention spéciale - Arboripôle5 : une réappropriation éco-responsable

312

318

Mentionné - Monument en pays fertile Mentionné - Kaléidoscope Mentionné - En pointe !

Almada - Porto Brandão (PT) 254

264

332

Lauréat - En, to, tre… rødt lys ! Mentionné - Hortus conclusus Mention spéciale - Les yeux rivés sur Ås Mention spéciale - Ligne droite

Barcelona (ES)

272

326

Lauréat - Porto Novo Mentionné - Ponctuation Mention spéciale - Chronologie

Ås (NO)

Lauréat - Lieu(x) de négociation(s) Lauréat - L’inversion de la grille Mention spéciale - Concentrer / morceler : 2 figures structurantes pour un développement différencié

Vichy Val d’Allier (FR)

306

Territoires en réseau

Lauréat - Transition paysagère Mentionné - Porto agricolo Mention spéciale - San Rocco Mention spéciale - Porto Di Mare 2035 Mention spéciale - Pomerio Mention spéciale - RoomScape_Milano

Paris - Saclay (FR)

300

Lauréat - Entre paysages Mentionné - Réunion Tupperware

Wien – Kagran (AT)

340

Lauréat - Rambles verdes Lauréat - Insertions urbaines Mention spéciale - Droit à l’infrastructure Mention spéciale - Tafetán

Ciney (BE) Mentionné - Rubik’s Mentionné - Passerelle Mention spéciale - Indétermination spécifique Mention spéciale - Walk the line

Mannheim (DE)

362

Lauréat - Mannheim’s connection Mentionné - Ré-évolution Mention spéciale - Boulevard inversé

368

Lauréat - Wohnen am Ring Mentionné - COMBined process Mention spéciale - Schachbrettspiel

Lauréat - Synergie Mention spéciale - Entre Meuse et forêt… la trame des possibles

Vila Viçosa (PT)

354

Lauréat - Conservation, densification et complexité Mentionné - Bombelek Mentionné - Paysages interstitiels Mention spéciale - Forts de fanatisme Mention spéciale - Kon // Kalmar

München (DE)

Lauréat - Que m’Anquetil ? Mentionné - « On the move » Mention spéciale - Une gare pour les deux rives

Seraing (BE)

Lauréat - Phénomènesjumeaux Mentionné - Urbano-comestible Mention spéciale - Höganäs, indéterminée, reconnectée, résiliente, urbanité

292

Lauréat - Savo Nueva Mentionné - Somewhere over the train flow… Mention spéciale - Refuge dans les collines Mention spéciale - Rencontres et échanges Mention spéciale - Cronotopia

Rouen (FR)

Lauréat - L’amateur… Mentionné - Entrecroisements Mentionné - Par la grande porte

286

Lauréat - Terre préservée Mentionné - Ville multiple

Kuopio (FI)

Fosses (FR)

280

Lauréat - Affronter le présent Mentionné - Nature urbaine Mention spéciale - Waste?land

Lauréat - Cluster / Paysage urbain Mentionné - Logiciel urbain

Bærum (NO)

Kalmar (SE)

348

Paris (FR)

374

Mentionné - Green belt dilatation Mentionné - En transition – Une métropole locale Mentionné - Unité collective

Venezia (IT)

380

Mentionné - Greffes urbaines Mentionné - Seuil territorial Mentionné - Percorsi per riqualificare Mention spéciale - Boîte d’allumettes Mention spéciale - Canaux urbains Mention spéciale - Fils à coudre Mention spéciale - Leçon d’anatomie

Index Jurys Secrétariats Europan

392 399

crÉdits

400


Europan 12 Carte des sites

4 Belgique / België / Belgien (BE)

Norge (NO)

1 Ciney

348

32 Ås

332

2 Seraing

306

33 Asker

112

34 Bærum

224

Danmark (DK) 3 Aalborg 4 København

46

Österreich (AT)

132

35 Amstetten

106

36 Graz

160

37 Wien – Kagran

318

38 Wien – Siemensäcker

216

Deutschland (DE) 5 Bitterfeld-Wolfen

52

6 Donauwörth

286

7 Heidelberg

180

Polska (PL)

8 Kaiserslautern

194

39 Warszawa

9 Kaufbeuren

242

10 Mannheim

362

Portugal (PT)

11 München

368

40 Almada - Porto Brandão 326

12 Nürnberg

140

41 Vila Viçosa

13 Regionale 2016

146

14 Wittenberge

98

España (ES) 15 Barcelona

340

16 Don Benito

64

17 Urretxu_Irimo

208

France (FR) 18 Fosses 19 Marseille

82 374

21 Paris - Saclay

264

22 Rouen

300

24 Vichy Val d’Allier

88 272

Italia (IT) 25 Milano

254

26 Venezia

380

Kosovo (KO) 27 Gjilan

72

Magyarország (HU) 28 Budapest

58

Nederland (NL) 29 Assen

280

30 Groningen

166

31 Schiedam

312 23

Schweiz/Suisse/Svizzera/ Svizra (CH) 42 Couvet

118

43 Marly

200

Suomi-Finland (FI) 44 Helsinki

186

45 Kuopio

292

230

20 Paris

23 Saint-Herblain

152

94

Sverige (SE) 46 Hammarö

124

47 Haninge

172

48 Höganäs

236

49 Kalmar

354

50 Kristinehamn

17

76

Site transfrontalier 51 Konstanz (DE) –

Kreuzlingen (CH)

248

40

41

16


45

33

44

34 32 46

47

50

3

5

49

48 4

30 29

14 39

31 13 5 2 1 22 20

8

18

10 7

21

12 6 9

42

25

37 35

51

24

11

38

36

43

28

26

19

15 27



Analyse de la session

7 Comment penser la ville aujourd’hui ? 5 points de vue autour des projets primés


Carlos Arroyo linguiste, architecte, urbaniste, enseignant à Madrid et membre du Conseil scientifique d’Europan. Il est le fondateur et le directeur de Carlos Arroyo Architects (www.carlosarroyo.net)

8

Parcelles et récits Une approche linguistique La question est la suivante : comment favoriser le changement et l’évolution (dynamique) dans un contexte local spécifique, afin d’établir des liens nouveaux avec des systèmes économiques et sociaux (urbains) étendus, tout en offrant l’éventail le plus large possible de possibilités (plateformes) ? Relier des systèmes différents de façon dynamique et ouverte implique une stratégie de communication claire. En effet, il s’agit d’une question qui défie de manière singulière la dimension linguistique de notre discipline. Cela ne signifie pas pour autant que d’autres dimensions ne sont pas présentes : il y a notamment une forte dimension physique, dans la mesure où ces liaisons sont probablement infrastructurelles et qu’elles supposent des ressources et de l’énergie ; les plateformes nécessitent une dimension spatiale avec des paramètres extrêmement précis ; les différentes échelles d’intervention pourraient entraîner d’âpres négociations en ce qui concerne la dimension politique, ce qui nous ramène, à son tour, aux protocoles de langage comme élément clé pour relier ces trois mots : plateformes urbaines dynamiques. Si nous nous attardons sur le choix des mots dans les cahiers des charges relatif à chaque site de cette catégorie, nous nous apercevons que les études de cas fournies par la présente édition du concours Europan se situent entre deux extrêmes, chacun caractérisé par un groupe de mots spécifique : « attirer » « nouveaux résidents » « loisirs » « nature » « sports ». Pour certains sites, la question peut être rapportée à un objectif plus spécifique : comment « attirer » des gens et des entreprises ; dans les cahiers des charges en question,

ceci est explicitement énoncé comme le but ultime de la stratégie municipale (Wittenberge, voir p.98 et Bitterfeld-Wolfen, voir p.52 en Allemagne, mais aussi Kristinehamn en Suède, voir p.76), et ces sites sont voués à se spécialiser dans une certaine mesure et à devenir des centres de « loisirs » ou de « sports », de façon à rivaliser avec d’autres villes pour attirer un groupe cible vraisemblablement rare de « nouveaux résidents » aisés. « local » « quartier » « vie » « travail » « métropole ». À l’autre extrême, nous retrouvons des sites qui connaissent déjà un déluge de « métropolisation », où le défi consiste à préserver ou à exploiter les qualités « locales » et la « vie de quartier », et à éviter donc une spécialisation à plus grande échelle (Saint-Herblain en France, voir p.88, Schiedam aux Pays-Bas, voir p.94). « améliorer » « image » « habitants ». Entre ces deux extrêmes se trouvent des sites qui mettent leur population actuelle au cœur du cahier des charges, mais qui emploient des expressions comme « cure de rajeunissement » (Aalborg au Danemark, voir p.46), « nouvelle image de la façade de la ville » (Don Benito en Espagne, voir p.64), « changer l’image du centre » (Gjilan au Kosovo, voir p.72) ou encore « améliorer l’image du quartier » (Marseille en France, voir p.82, Budapest en Hongrie, voir p.58). La dynamique est celle d’une transformation de l’image qui posera le cadre d’une approche compétitive, à même d’attirer l’attention sur leurs sites et d’offrir de meilleures opportunités et conditions de travail aux « habitants locaux ». Les projets proposés par les participants se situent, eux aussi, entre ces deux extrêmes, mais le gradient ne correspond pas. Par exemple, si nous procédons à un comptage de mots dans les

textes accompagnant les projets, en plaçant les mots « loisirs », « sports », « nature », « attirer » dans un groupe et les mots « travail », « local », « habitants », « améliorer » dans un autre groupe, nous pourrions nous attendre à ce que les projets primés à Wittenberge (DE) (par exemple) occupent un rang élevé dans le premier groupe et faible dans le second. En effet, le projet lauréat à Wittenberge, Recentrer Wittenberge, suit ce scénario (le groupe « loisirsattirer-nouveau-résidents » y prend le dessus sur « travail-améliorer-local-quartiers » à 5 contre 2). Le projet est donc en adéquation avec le cahier des charges. En revanche, le projet mentionné, Participez à wITtenberge, qui comporte plus de mots du second groupe (à 10 contre 30), offre une alternative défiant certaines hypothèses du cahier des charges et prévoit un programme différent. Il est intéressant de noter que le texte qui accompagne le projet mentionné comporte plus de mots que celui du projet lauréat, comme pour souligner la différence d’approche. La mathématique abstraite de ces nombres de mots révèle un fort contraste, mais celui-ci peut être trompeur. L’exercice a été réalisé avec la version anglaise de chaque texte, alors que les auteurs pensaient bien sûr dans leur propre langue. D’autre part, si nous analysons la nationalité des équipes gagnantes (à cette fin, nous avons retenu la nationalité du RE – représentant de l’équipe), nous nous apercevons que le mot « loisirs » apparaît le plus souvent dans les textes des équipes néerlandaises portant sur des sites situés aux Pays-Bas, tandis que le mot « travail » est le plus fréquemment employé par des équipes espagnoles travaillant sur des sites qui se trouvent en Allemagne. Il s’agit d’une remarque pertinente dans le cadre d’un concours paneuropéen, mais l’interprétation de ce phénomène dépasse le cadre du présent texte. Si nous observons maintenant la structure sousjacente des projets, nous remarquons une image plus homogène. La grande majorité des projets de ce groupe commencent par la définition d’une parcelle, accompagnée d’un catalogue de propositions et d’un récit de mise en œuvre.


9 3 - Saint-Herblain (FR), lauréat - Métacentre : l’émergence d’un territoire jardin > voir plus p.90

Les parcelles délimitent un fragment de territoire présentant des potentiels mesurables grâce à un ensemble de lignes et de ponctuations qui établissent des relations et des rythmes, tout en intégrant les règles correspondantes qui régiront les actions des participants futurs, encore inconnus. Bon nombre de délimitations de parcelles dans ce groupe sont fondées sur la notion type de connectivité – circulation, distance et proportions – et ne se préoccupent que très peu des autres services d’infrastructure. Les connexions à l’échelle locale ou dans un ensemble plus vaste sont toutes deux représentées dans les croquis des parcelles, généralement avec une référence à la circulation (à différentes vitesses, notamment celle des piétons, des transports publics et des véhicules privés) et une conception du paysage ou du territoire urbain. D’un autre côté, certaines équipes essaient d’imaginer des délimitations de parcelles moins conventionnelles, en cherchant des mots qui évoquent des nuances intéressantes et plutôt rares dans le jargon urbanistique. La forêt, un espace avec une perspective courte, perdue dans la masse confuse de branches et de troncs, devient ainsi une parcelle urbaine dans le projet de l’équipe lauréate à Wittenberge (DE), Recentrer Wittenberge (fig. 1) ; les croquis évoquent des aquarelles orientales en représentant des sites d’activités aux chemins détrempés. Ces activités se déroulent dans des pavillons qui ne semblent pas bien ancrés au sol, à l’instar des

2 - Kristinehamn (SE), mentionné -Le centre. Le parcours. Le champ d’action >voir plus p.80

personnes qui se déplacent sur le site sans forcément suivre de chemin déterminé. D’autre part, le site est réinterprété grâce à une imagerie puissante, reposant sur des photographies qui semblent figer le cours du temps ainsi que le mouvement des cyclistes, joggeurs, skieurs et bateaux, saisi à un instant précis de leur passage sur cette étendue infiniment paisible. Le projet mentionné à Kristinehamn (SE), Le centre. Le parcours. Le champ d’action (fig. 2), a également recours à un outil graphique qui évoque

1 - Wittenberge (DE), lauréat - Recentrer Wittenberge > voir plus p.100

l’idée de parcelle. Dans ce cas, les photos reproduisent l’effet de perspective d’un panorama assemblé, du type de celui que l’on peut obtenir avec certains smartphones, tandis que la texture rappelle les tableaux des peintres figuratifs de l’ère post-photographique comme Edward Hopper. Ce choix évoque l’idée d’ouverture, avec une étendue indéfinie au centre de l’image. Les activités sont concentrées aux extrémités gauche et droite du panorama ; dans le même temps, la distorsion de perspective permet d’aligner les deux extrémités de l’image sur notre propre position d’observateurs, nous projetant ainsi au centre de la parcelle. L’équipe lauréate à Saint-Herblain (FR), Métacentre : l’émergence d’un territoire jardin (fig. 3), prédit « l’émergence d’un territoire jardin ». Cette expression n’a qu’une application limitée dans son projet, qui couvre tout le spectre des jardins : jardins de culture (jardins potagers), jardins partagés (jardins familiaux ou communautaires), jardins en hauteur (jardins suspendus), jardins de loisirs (squares pour enfants) ou encore jardins d’agrément (jardins d’hiver, d’acclimatation) ; mais, au-delà des mots, l’expression définit un territoire flou et non homogène, où les étendues de terre peuvent servir de lieu de pique-nique, avec des usages plus ou moins temporaires qui


10

6 - Bitterfeld-Wolfen (DE), lauréat - Villages disparus - Ville collective > voir plus p.54

4 - Wittenberge (DE), mentionné - Participer à wITtenberge > voir plus p.102

peuvent s’intensifier et déborder sur d’autres parties de la parcelle. De même, l’équipe mentionnée propose un « urbanisme de l’éclectique et du temporaire », tandis que le troisième projet retenu décrit un « territoire ponctué », une page blanche rythmée par des signes de ponctuation : virgules, deux-points et points. Les règles régissant la parcelle adoptent souvent la forme d’un catalogue, une liste ou matrice d’options génériques, susceptibles de prendre

place sur la parcelle si elles sont choisies par les acteurs au cours du projet, qui est considéré comme un processus. Le projet mentionné à Wittenberge (DE), Participez à wITtenberge (fig. 4), suit exactement ce schéma. La première étape consiste à tracer des lignes sur une parcelle, créant ainsi des zones à fort potentiel qui permettront ensuite de relier le site à son environnement élargi. La manière d’aborder les opportunités qui s’offrent alors sur la parcelle est de proposer un catalogue d’in-

terventions spécifiques, ainsi qu’un système de gestion qui implique autorités publiques, citoyens et propriétaires privés, afin de les faire travailler tous ensemble pour définir un programme et des phases de mise en œuvre. De même, Manuel à l’intention d’une ville maladroite (fig. 5), l’un des projets mentionnés pour le site de Budapest (HU), propose un catalogue d’outils et de règles que l’équipe qualifie de « Manuel » ou de guide « à l’intention d’une ville maladroite ». Chaque élément de ce catalogue est un petit compte rendu du contexte et est délibérément orienté vers la désintégration, la fragmentation – qui peut être soit littérale, avec une division des unités spatiales, soit temporelle, avec des éléments du catalogue qui proposent des usages alternatifs au fil du temps pour une même unité spatiale. Ces parcelles et catalogues se veulent le plateau et les règles d’un jeu qui peut avoir lieu ou non. C’est là que la communication devient essentielle – de nombreux projets nécessitent l’engagement d’acteurs multiples, qu’on ne peut convaincre qu’en exerçant une séduction appuyée. On revient donc à la première partie de la question posée au début du présent article. Comment favoriser le changement et l’évolution ?


11 La plupart des projets soumis tentent d’y parvenir au moyen d’un récit fort, décrivant les interventions et les aménagements possibles de la parcelle, tout en évitant volontairement de mentionner des personnages. L’histoire doit être séduisante, mais les personnages doivent rester vagues, afin que les différents observateurs puissent s’y identifier. Dans certains cas, le récit est imposé par le cahier des charges. C’est le cas à Bitterfeld-Wolfen (DE), où une ancienne carrière a été remplie d’eau, transformant ainsi un site minier sinistre en un lac artificiel. Le concept de nature y prend une tournure intéressante, dans la mesure où cette nouvelle zone lacustre est appréhendée comme un cadre de vie à la fois naturel et artificiel pour une communauté à la fois traditionnelle et nouvelle. Le projet lauréat, Villages disparus – Ville collective (fig. 6), propose de faire cohabiter de nouvelles communautés dans des villages réinterprétés, de petits ensembles noyés dans la verdure, où les traditionnels usages professionnel et d’habitation laissent la place aux activités de loisirs et de détente. Le texte parle bien de « travail, vie et loisirs », mais le projet étudie les typologies de logement traditionnelles et remplace minutieusement les espaces de travail traditionnels (écuries, granges) par des espaces de loisirs (rangements pour le matériel de sports nautiques et les bateaux, gymnases, ateliers). Les ensembles en question recréent l’atmosphère de petits villages, tandis que le réseau de liaisons confère des qualités urbaines à la région. Les liaisons entre les nouvelles zones d’habitation, de loisirs et de nature réinventée sont également le leitmotiv du projet mentionné, Urbanochorie. Le cas du site d’Aalborg (DK) est tout autre, puisqu’il ne prévoit pas ce type de processus progressif de transformation de la nature-même du paysage et ne présente pas d’opportunité d’un tel

7 - Aalborg (DK), lauréat - Das Andere >voir plus p.48

8 - Aalborg (DK), mentionné - un scénario collectif > voir plus p.50


12

5 - Budapest (HU), mentionné - Manuel à l’intention d’une ville maladroite > voir plus p.60

bouleversement physique, mais nécessite néanmoins une redéfinition de la vie du quartier, qui a connu d’importants changements économiques. Sans surprise, le projet lauréat à Aalborg se montre plus explicite dans son sous-titre : Das Andere, récits alternatifs pour de nouveaux souvenirs (fig.7). Dans leur livret, les auteurs emploient un outil de communication extrêmement efficace. Les pages sont divisées en deux : on trouve une image à gauche et un texte à droite ; ce dernier décrit une caractéristique du site d’Aalborg, tandis que l’image représente un tout autre endroit. L’image et le texte sont pourtant placés en-dessous du même titre, ce qui oblige le lecteur à envisager les deux éléments simultanément. Les images peuvent représenter des lieux aux ÉtatsUnis, en France ou encore à Berlin – cela n’a aucune espèce d’importance et n’est pas indiqué. Cette juxtaposition stimule notre imagination, et nous nous retrouvons à lire le texte décrivant Aalborg avec une nouvelle image en tête. Le projet mentionné pour le même site intègre, lui aussi, l’idée de récit dans son titre : Un scénario

collectif (fig. 8) et se compose d’une parcelle et d’un catalogue de récits visant à accompagner la transformation de la ville. Il peut être intéressant de noter sa stratégie graphique : la parcelle est délimitée par un ensemble très abstrait de lignes formant plusieurs ensembles totalement indépendants, tandis que les stratégies sont décrites à l’aide de perspectives axonométriques inscrites dans un cercle, comme si les limites de chaque élément étaient indéfinissables et que nous devions nous contenter d’une infime portion de la réalité, en l’observant à travers un hublot ou une loupe. On trouve une autre forme de récit dans le descriptif du projet pour Marseille (FR), Plan d’Aou – un nouveau village urbain (fig. 9). Plusieurs personnes, supposées être des habitants des nouveaux quartiers, décrivent le projet, en expliquant pourquoi elles ont choisi de vivre ici, quels bénéfices elles en tirent, comment elles ont suivi le processus de prise de décision et l’évolution du plan directeur, et en racontant leur quotidien dans le cadre du projet prétendument terminé. Ce dernier est détaillé grâce à une série de panoramas réalisés à partir de collages de photos, imitant

des mosaïques de clichés pris sur place ; ces collages ne mettent pas l’accent sur les bâtiments, laissés en marge, mais sur l’effervescence qui règne dans l’espace public, avec une profusion de fleurs, de verdure et d’enfants en train de jouer dans un cadre informel. Les acteurs humains et non-humains « s’expriment » dans des bulles de bande dessinée. À l’inverse, il s’agit de l’un des rares projets de ce groupe à proposer un plan masse standard, montrant la morphologie des aménagements urbains et indiquant le nombre ainsi que la taille des bâtiments actuels. L’effort de construction est également quantifié dans le projet lauréat pour le site de Don Benito (ES), Don Benito’s patio (fig.10), un effort estimé à très précisément zéro. Le premier croquis est un plan masse de la ville en noir et blanc, où les espaces non bâtis sont laissés en blanc (rues, places et patios), et où le site constitue une tache blanche supplémentaire dans le réseau des espaces publics. L’effort consiste principalement à abolir les barrières physiques, à offrir des trottoirs plats et à réutiliser les constructions existantes.


13 Le récit occupe une place essentielle dans cet exemple, qui tente de modifier la perception de ce qui est important et souhaitable, en passant du matériel au spatial et de la construction physique à la construction sociale. Absence d’objets. Cela peut sauter aux yeux, mais il est important de remarquer que les 28 projets de ce groupe ne contiennent pratiquement pas d’objets définis. Les rares exemples que l’on trouve sont génériques ou abstraits. Un projet peut devenir formel à un ou deux endroits, principalement au niveau urbain ou en écho aux formes architecturales existantes.

Le projet mentionné à Gjilan (KO), Le bon vieux temps, qui intervient sur le cœur même de la ville, formalise les bâtiments emblématiques requis par le programme de manière très nette mais, même dans ce cas, la principale contribution se limite à une intersection floue entre la voie urbaine (autrefois une grande artère de circulation) et le cours d’eau existant (autrefois envahi par de grands aménagements urbains), métamorphosés en un espace public vert/piétonnier hybride qui ne peut être qualifié ni de place, ni de parc, ni de tout autre type d’espace public connu. Les deux projets mentionnés à Schiedam (NL), Un nouveau départ avec un héritage ancien et Para-

10 - Don Benito (ES), lauréat - Don Benito’s patio > voir plus p.66

chever Schiedam, sont également des propositions formellement définies avec des constructions nettes au centre de l’image – mais n’est-il pas intéressant de constater que les seules exceptions à la règle de l’absence d’objets concernent des sites où aucun lauréat n’a été désigné ? L’une des équipes dit avoir été influencée par John Cage, ce qui me rappelle sa pièce « Thirteen Harmonies (tirée d’Apartment House 1776) » et composée en 1986, où les musiciens ne semblent pas intéressés par le fait d’offrir une symphonie orchestrale – il n’y a pas de thème à retenir, pas de mélodies définies à répéter, pas de rebonds à attendre – chaque instrument émettant assez de notes pour construire une harmonie. À certains moments, un violon semble se lancer dans ce qui pourrait être une aria, mais s’arrête juste à temps, laissant l’hypothétique mélodie inachevée. Nous pourrions qualifier cet ensemble de projets de « 28 récits pour une parcelle ».

9 - Marseille (FR), mentionné - Un nouveau village urbain > voir plus p.85


Didier Rebois architecte, secrétaire général d’Europan Enseignant les théories et les pratiques de la conception architecturale et urbaine à l’ENSAPLV (Ecole d’architecture de Paris-la-Villette)

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Des enclaves monolarges aux quartiers multi-mixtes

ou la reconversion des forteresses urbaines en ville poreuse

Les villes européennes, à l’issue d’un siècle d’urbanisme fonctionnaliste, héritent de grandes zones monofonctionnelles conçues à l’origine souvent délibérément comme des enclaves, des « îles » bâties, séparées du tissu urbain par des réseaux de transport qui les coupent et limitent leur accessibilité aux modes de déplacement motorisés rapides. Pour Europan 12 toute une série de ces « zones » ont été proposées au concours : ce sont de grandes entités autonomes qualifiées de « monolarges» pour exprimer à la fois l’unicité de leurs usages et l’étendue de leur superficie. Il s’agit soit de friches, partiellement ou totalement « obsolètes », de type industriel comme celle d’Urretxu en Espagne, de Marly en Suisse, de Groningen aux Pays-Bas ou de Kaiserslautern en Allemagne ; de type militaire comme à Heidelberg en Allemagne ou encore de type ferroviaire comme à Graz en Autriche. Ces « territoires autistes » sont néanmoins aujourd’hui rattrapés par le développement de la ville autour d’elles et leur « revitalisation» est donc à l’ordre du jour. Ou bien ce peuvent être des zones encore en activité – comme un hôpital à Helsinki en Finlande, le siège de l’entreprise Siemens à Vienne en Autriche ou un grand centre commercial à Haninge en Suède - mais dont la structure insulaire et la fonction unique rend très difficile l’articulation à la ville, pourtant souhaitée par les citadins.

Le questionnement posé par leurs responsables aux concurrents est : comment ces territoires pensés dans une logique de zoning peuvent-ils être réinsérés dans la ville en intégrant un nouveau paradigme, celui d’une ville durable ? Cela signifie qu’ils acquièrent une réelle dynamique urbaine non plus basée sur l’usage exclusif de la voiture mais en favorisant une diversité des mobilités ; qu’ils substituent à la monofonction une pluralité d’usages tout en gardant les traces d’une histoire ; qu’ils introduisent le temps comme valeur positive pour permettre une mutation réussie en fonction d’une certaine incertitude sur leur devenir. Et il s’agit aussi qu’ils se relient aux territoires environnants pour les désenclaver tout en sachant valoriser la nature. C’est un enjeu stratégique mais aussi un challenge pour les villes pour que ces sites acquièrent progressivement une réelle porosité urbano-paysagère alors que leurs structures actuelles sont au mieux des « gated areas » au pire des « bunkers ». Le texte de présentation de la famille de sites intitulée « du mono-large au multi-mixte » problématisait cette mutation fondamentale : « Il existe deux types de transformation de ces territoires qui sont étroitement liés : la transformation d’une grande entité unique en une multitude d’éléments plus petits, et celle d’une zone monofonctionnelle vers une mixité des fonctions et des usages. Ces deux transformations résultent en un degré plus

élevé de complexité spatiale et fonctionnelle, qui est un des caractères essentiels d’une véritable urbanisation. Dans ces transformations, un système composé d’éléments différenciés et plus petits est relativement plus flexible, plus capable de s’adapter. Si un élément tombe en panne, il peut attendre un changement ou un remplacement sans affecter une zone trop étendue. Si de nouveaux besoins émergent, ils peuvent être absorbés de façon plus égale dans le cas d’un modèle de distribution différenciée. Un mélange urbain très diversifié est plus évolutif qu’un grand regroupement monofonctionnel. » Mais comment les équipes primées sur ces sites ont-elles interprété la manière d’introduire dans leur projet, le croisement de ces deux démarches – multiplicité d’usages et porosité spatiale ?

Upcycler l’existant en permettant le changement d’usages Une première série d’équipes primées cherchent à articuler étroitement le processus de mutation à l’existant en s’appuyant sur sa logique structurelle pour en « récupérer » une partie mais en lui injectant progressivement de nouveaux usages, évitant une mutation trop brutale. Réutiliser des usines obsolètes ou dévaluées dans un processus de régénération dans le temps des usages : c’est cette démarche qu’on peut qualifier « d’upcycling urbain ». Il s’agit de revitaliser l’obsolète ou le dévalué pour lui permettre d’acquérir une plusvalue fonctionnelle souvent générée par les habitants eux-mêmes, alors qu’à contrario le « recyclage » suppose la transformation de ce qui est récupéré dans un nouveau circuit de production. Adapter une structure industrielle pour rendre possible de nouveaux programmes À Urretxu en Espagne (fig.1), la ville et les acteurs locaux ont proposé conjointement de reconvertir une zone industrielle en raison de sa situation contextuelle stratégique dans la ville et la région,


1 - Urretxu_Irimo (ES)

3 - Kaiserslautern (DE)

15 et de ses qualités en tant que mémoire industrielle. La question posée est : quelle stratégie spatiale pourrait permettre la réutilisation des bâtiments vides en intégrant de nouvelles potentialités d’usages multiples ? Le projet doit s’insérer dans un processus de participation et tenir compte de la situation socio-économique difficile, donc permettre de répondre à des besoins encore largement imprévisibles aujourd’hui… La réponse de l’équipe lauréate dans le projet Piztutako Irimo (fig.2), n’est pas architecturale au sens symbolique du terme : pas de modification profonde de l’image industrielle du lieu. L’équipe concentre sa réponse sur une série d’idées et de propositions d’actions. « C’est un projet d’anticipation qui assume l’inévitabilité du changement, les variations possibles et l’incertitude du futur ». À partir d’une évaluation du site est proposé un catalogue des différents mécanismes de relation du nouveau avec ce qui préexiste. Il s’agit de créer d’abord une ouverture des espaces existants permettant des usages flexibles. S’y ajoute ensuite l’injection dans le bâti des services nécessaires pour accueillir un large éventail d’utilisations. Enfin, certaines parties font l’objet d’un « envahissement » de la structure bâtie par des additions nouvelles respectant les particularités des lieux. Des usages diversifiés sont suggérés pour les différents bâtiments, tandis que la fonction résidentielle associée à de possibles aires agricoles est insérée au plus proche du centre ville. Il ne s’agit pas ici de bouleversement spatial radical mais d’un renforcement de la valeur de ce qui est déjà-là par une acupuncture ciblée permettant d’adapter la structure industrielle à un changement progressif et partiellement aléatoire des programmes. Redécouper le bâti et définir sa capacité d’appropriation par les habitants L’effondrement de l’industrie et la nécessité de redévelopper la zone en la convertissant à de nouveaux usages font de l’ancien site de Pfaff à Kaiserslautern en Allemagne (fig.3) un excellent exemple d’une grande enclave fermée dont le territoire est à réinsérer dans la ville. Le Conseil municipal est à la recherche de nouvelles utilisations pour le site comme un parc technologique

2 - Urretxu_Irimo (ES), lauréat - Piztutako Irimo > voir plus p.210


16 volume de construction autorisée » garantissant la prise en compte de la dimension publique du lieu. Le projet est basé sur une sorte de paradoxe : la structure industrielle existante pourra partiellement, voire totalement, disparaître in fine alors que c’est à partir d’elle et de sa fragmentation/ substitution progressive que se crée un quartier « multi-mixte ». Réinvestir une structure par des occupations temporaires Sur le même site, le projet P.F.A.F.F. (fig.5) de l’équipe mention spéciale, part d’une idée très concrète en proposant en préalable de réimplanter un sol naturel en supprimant l’asphalte sur 80% de la surface du site jusque dans l’espace des halles conservées, pour créer « un poumon vert de la ville » à la place d’un lieu pollué. Ensuite toutes les usines seront identifiées et classées par type de plateformes et en fonction des

4 - Kaiserslautern (DE), lauréat - Modèle de progrès > voir plus p.196

profitant de la présence proche du campus avec un accent mis sur l’information et la technologie des communications dans les domaines de la recherche, des services, de la santé et du bienêtre. Mais pour les élus « une vitalité urbaine devra être réalisée en créant un mélange horizontal et vertical d’usages résidentiels, de restaurants / commerces et de petites entreprises ». Ici la ville ne réclame pas une « conservation » maximale du bâti (une sélection de bâtiments à garder est proposée) mais propose de s’appuyer sur la structure de cette micro-ville industrielle pour en faire un réel quartier tourné vers l’avenir. L’équipe lauréate dans leur projet Modèle de progrès (fig. 4), propose plus un « modèle de croissance qu’une image statique pour l’avenir »,

basé sur la capacité d’appropriation du site par les habitants et les acteurs mobilisables ; un processus d’upcycling du lieu en créant des valeurs d’appropriation dépendantes des citadins. Le projet se contente de définir les caractéristiques minimales nécessaires à la régénération des grandes halles tels que l’accès et la sécurité, et favorise autant que faire se peut ce développement en l’adaptant à chaque partie du site à travers une division en parcelles des halles, les rendant perméables à la lumière et à la circulation. Ensuite il propose « de laisser les futurs habitants libres de façonner leur environnement ». Les initiatives bottom-up liées à une économie sociale devront juste s’inscrire dans des « matrices définissant l’opportunité de certaines fonctions et le 5 - Kaiserslautern (DE), mention spéciale - P.F.A.F.F. > voir p.199


17 6 - Urretxu_Irimo (ES)

qualités de leurs structures. À partir de cet inventaire, il s’agit de produire un parc habité avec un nouveau concept de logement pour les étudiants et les chercheurs reliés à l’université proche et un processus d’appropriation du lieu en définissant des occupations temporaires. Cela passe par un travail architectural sur les logements composés de micro-structures en bois articulées aux halles à l’échelle macro ; sur les services (cafés, restaurants, cuisines, salles informatiques).

Reliances multifonctionnelles grâce à des lignes urbaines La seconde attitude commune à plusieurs équipes primées consiste à « creuser » dans l’épaisseur des sites de nouveaux axes urbains. Ils permettent à la fois d’ouvrir le bâti existant et/ou créé sur des espaces publics majeurs, de repenser les mobilités et de jouer le rôle de connexion entre les entités. Mais en même temps ces lignes urbaines, par leur positionnement, créent des reliances vitales du nouveau quartier avec la ville environnante, permettant son désenclavement. Créer une rue autour de laquelle s’agglomèrent les programmes urbains Sur le site d’Urretxu (ES) (fig.6), l’équipe mentionnée avec son projet Rythmes d’occupation (fig.7), propose de « nouvelles idées sur la façon dont les espaces publics peuvent accueillir non seulement une certaine utilisation particulière (de travail, commerciale, culturelle et de logement...), mais en même temps (presque) n’importe quelle fonction à des moments différents et avec un effort minimal » en vue de «façonner la ville sociale ». Le projet opte donc « pour la création d’une colonne vertébrale civique et l’étend à travers une séquence de vides extérieurs, couverts et intérieurs où l’activité s’approprie les espaces vacants ». C’est une véritable rue qui est imaginée à travers ces vides mis en continuité, reliant ainsi les quatre quartiers. Le long de cet axe poreux et sinueux dans la masse du bâti industriel se regrouperont les activités les plus urbaines. Ce cheminement

devient l’espace social collectif majeur, « mettant en relation les zones polyvalentes et adaptables que les gens ont à s’approprier pour travailler et s’adapter aux besoins du moment ». Relier une caserne à son environnement urbain par un nouvel axe Le site proposé par la ville d’Heidelberg (DE) (fig.8) est une caserne hébergeant pour peu de temps encore l’armée américaine. Elle constitue un obstacle à la croissance urbaine car elle empêche la création d’un lien entre les territoires alentours et le développement urbain de la ville au Sud. Avec le départ de l’armée, se libère prochainement 200 hectares – « deux fois la taille de la vieille ville de Heidelberg ou égale à la superficie totale des terres développées au cours des 25 dernières années » – disponibles pour de nouvelles utilisations. Sans lien avec la zone urbaine environnante, cette enclave devient un enjeu d’urbanisation très important. Le projet lauréat, Startband (fig.9), propose de créer un nouvel axe fort orienté nord - sud avec des qualités d’espace linéaire ouvert. Il relie les futurs quartiers créés sur le site avec la ville et le paysage. Conçu comme le point de départ de la mutation, il induit le processus de réaménagement futur du site par l’émergence de plusieurs projets qui peuvent venir s’y ancrer dans le temps. C’est un développement flexible, incluant la réutilisation des bâtiments existants pour fournir de nouveaux espaces résidentiels. Il fait la liaison aussi entre l’ancien et le moderne. Startband est une stratégie d’appropriation de la caserne visant à « intégrer le site dans le tissu de la complexité urbaine et à favoriser le développement d’une identité indépendante » du nouveau quartier. Ses caractéristiques seraient d’offrir des espaces différenciés et multifonctionnels, un mélange souple de typologies, et une variété d’options sur la manière d’utiliser l’espace. Articuler par un parc un nouveau quartier à son territoire À Marly en Suisse (fig.10), la zone industrielle obsolète proposée n’a pas de valeur patrimoniale. Les objectifs de la ville sont d’offrir aux futurs

7 - Urretxu_Irimo (ES), mentionné - Rythmes d’occupation > voir plus p.212

habitants et aux utilisateurs un environnement de haute qualité, ayant le caractère du « village urbain », et de contribuer à la régénération de l’entrée nord de Marly. Il était demandé aux concurrents « de travailler sur la densité croissante par un rapport de volumes équilibrés entre le bâti et les espaces publics et semi-publics, en vue de renforcer la vitalité du site et son lien avec les zones adjacentes ».


18 10 - Marly (CH)

Cette possibilité laissée aux concurrents d’évolution forte de la friche, le projet de l’équipe lauréate, Le parc des falaises (fig.11), l’a utilisée en créant un espace public linéaire central qui structure le développement et favorise une combinaison d’activités. Cette ligne prend la forme d’un parc écologique « encadré par une série de tours définissant la silhouette d’entrée dans Marly et par une bande “ cité-jardin “ composée de blocs parallèles et maisons mitoyennes ». Le parc est aussi le vecteur d’articulation du nouveau quartier avec la route cantonale et avec un réseau plus large d’espaces verts créant une connexion avec tout le tissu urbain et paysager environnant. Et si la plupart des bâtiments sont démolis, la trace du parcellaire industriel ancien conservé délimite les voies nouvelles « en permettant divers scénarios de mise en œuvre progressive / adaptatif menant à une nouvelle structure de quartier plus cohérente ». Et, aux typologies des

blocs de logements s’ajoutent des équipements de sport, une salle polyvalente et de l’habitat pour les étudiants. Structurer par des bandes paysagères des agrégats programmatiques À Vienne en Autriche (fig.12), il est aussi fait appel à la création de nouveaux axes. Et si le site où s’est implanté Siemens au début du 20e siècle est typique d’une structure industrielle, il n’est pas obsolète au niveau des lieux de travail car au cours des quinze dernières années, il a évolué pour accueillir des programmes moins de production mais plus de recherche et de services. Et la fermeture d’usines a laissé des terrains libres en frange du site alors que de nouveaux quartiers se sont développés autour. C’est une occasion pour la ville de Vienne de dépasser la séparation entre lieux de travail et lieux de vie urbaine, « en souhaitant transformer l’ensemble en une aire urbaine à usage mixte ». Le projet de l’équipe lauréate, Cluster / paysage urbain (fig.13), introduit des bandes paysagères à plusieurs endroits du site comme une série d’axes publics discontinue mais requalifiant. C’est «une stratégie de création d’une structure et d’une identité nouvelle » à ce qui constituait un patchwork de bâtiments. Et le développement intégré le long de ces bandes se fait « sans trop de restrictions ». Les axes sont clairement définis comme point de départ d’une urbanisation, comme une figure de parcs, permettant d’accueillir toute une diversité

11 - Marly (CH), lauréat - Le parc des falaises > voir plus p.202

de typologies aux usages mixtes prenant la figure du cluster, et illustrant l’adaptabilité du projet dans le temps. Urbaniser un hôpital autour d’une rue de la santé Le site d’Helsinki en Finlande (fig.14) a la forme classique de « l’île hôpital » située au sein de la ville et d’un ensemble paysagé important composé d’un enchainement d’un parc, d’une forêt et d’un lac. L’objectif du concours était d’examiner le potentiel de développement du site en combi-

8 - Heidelberg (DE)

9 - Heidelberg (DE), lauréat - Startband >voir plus p.182

12 - Wien-Siemensäcker (AT)


14 - Helsinki (FI)

15 - Helsinki (FI), lauréat - Asclepeion > voir plus p.188

13 - Wien-Siemensäcker (AT), lauréat - Cluster / Paysage urbain > voir plus p.218

nant les fonctions de l’hôpital avec de nouveaux services, des logements et des lieux de soins différents. Le défi central est de relier l’aire à la structure urbaine environnante pour « enlever la barrière physique et mentale autour de l’hôpital ». Vaste enjeu urbain ! L’objectif de l’équipe lauréate avec le projet Asclepeion (fig.15), est d’améliorer l’accessibilité du site par son ouverture mais aussi en travaillant sur sa visibilité. Pour créer cette porosité, une nouvelle rue appelée « rue de la santé » pénètre la zone de l’hôpital et crée un axe important pour relier les bâtiments existants à ceux créés. Ouverte plus largement sur l’environnement paysager exceptionnel qui l’entoure, la zone hospitalière mute en un quartier à mixité urbaine. « Ce mélange de fonctions comprend de nouveaux concepts d’habitation pour les personnes âgées et l’intégration d’espaces pour les handicapés mentaux. » Le projet génère une complexité spatiale et une structure urbaine flexible et adaptable.

Coloniser le mono-large par le micro-mixte Briser l’unicité des structures sur les sites enclavés est la troisième attitude commune à plusieurs équipes primées. Qu’elle s’applique sur des sites

conçus comme des blocs à fragmenter et à redynamiser ou sur des zones d’activités sans urbanité, il s’agit de produire un nouveau tissu urbain de dimension plus petite permettant une multiplicité d’investissements, mais aussi de proposer de nouvelles logiques de socles urbains actifs. Ces projets partagent l’idée d’une économie de la ville alternative à celles des grandes surfaces commerciales ou des grandes entreprises colonisatrices de territoires, en essayant de réintroduire une micro-échelle libérant une diversité d’initiatives. Mais pour autant ces démarches n’oublient pas qu’il faut aussi produire des espaces publics et réguler la vie urbaine dans l’intérêt d’un bien commun. C’est cette double exigence que les équipes proposent de mettre en œuvre à travers leur proposition. Superposer macro-socle commercial et micro tissu bâti Haninge (fig.16) est une ville suédoise située à 20 minutes de trajet en train de Stockholm. C’est une localité en pleine croissance mais le centre ville souffre d’un urbanisme fondé sur le zoning à grande échelle avec une priorité mise sur la voiture. Toute la vie du centre est concentrée dans un grand centre commercial qui constitue le site mis au concours. Ouvert uniquement pendant la journée, déserté et insécurisant la nuit, l’ensemble oblige

16 - Haninge (SE)

19

à emprunter des itinéraires alternatifs autour de lui. Aujourd’hui, les citoyens et les politiciens veulent « un tissu urbain qui attire les piétons et les cyclistes plutôt que les voitures ». Pour la ville l’objectif est de créer un centre urbain de Haninge avec de nouveaux espaces publics, des logements, mais aussi des petits espaces au niveau de la rue pour des boutiques et des petites entreprises. La réponse de l’équipe lauréate dans son projet La vie au parc (fig.17), est de jouer sur deux échelles verticalement : la grande échelle des îlots du vieux centre ville reprise pour structurer la ville basse active, et la plus petite échelle pour créer au dessus de ce socle un tissu de bâtiments fragmentés. C’est l’invention d’une figure urbaine hybride et poreuse qui se veut « flexible et dynamique en termes de propriétés, typologies, échelles, activités et structures sociales ». L’enjeu est de créer une ville intense et diversifiée dans ses usages, fonctionnant 24/24. La difficile question du parking est réglée en le combinant dans le bâti avec les autres programmes, mais en retrait de la rue. Le système proposé est pensé pour permettre la création d’une économie durable fondée sur les relations sociales urbaines. Produire un bâti multiple sur des plateformes urbaines Sur le site Siemensäcker à Vienne (AT), dont l’enjeu est la transformation d’une zone d’activités en un quartier urbain mixte, l’équipe mentionnée dans son projet Logiciel urbain (fig.18), joue aussi sur les échelles. Ils proposent une infiltration des zones autour du noyau des grands immeubles de bureaux par une multiplicité du bâti mais largement contextualisée et à même de créer une ville poreuse. Trois outils sont mis en place pour résoudre les différentes situations : la conception de supports, plateformes flexibles qui sont décomposées en une syntaxe qui décrit la production du tissu urbain en petites entités sans définir le résultat, et une gestion urbaine des supports. Employant ces outils de manière adaptée dans les trois situations identifiées (un vide urbain en attente d’occupation, un tissu tertiaire et une ancienne usine obsolète), le projet se présente comme un manuel stratégique, un outil à même de créer une diversité et une dynamique urbaine. Mais la forme définitive résultera


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19 - Helsinki (FI)

Cette approche de l’eau, qui pourrait apparaitre comme un thème prétexte séduisant, est en fait ici conçu comme un outil de reliance entre les programmes de santé et ceux plus urbains introduits sur le site, mais aussi au service des jonctions urbaines avec le parc et le quartier sud. Penser les rythmes entre artificialité et nature

18 - Wien-Siemensäcker (AT), mentionné - Logiciel urbain > voir plus p.220

d’un processus participatif, «une négociation entre les différents acteurs impliqués dans le choix de la production de la ville ».

Enclencher un nouveau processus urbain en partant de la nature À la différence de certaines attitudes principalement fondées sur l’adaptabilité du bâti à recevoir de nouveaux usages, ou sur la création de nouvelles typologies poreuses, un groupe de projets mise plus sur la nature et ses rythmes pour enclencher une nouvelle attractivité du lieu, tout en exprimant une volonté de mettre en place des processus de résilience des territoires urbanisés pour l’industrie ou les grands équipements. Dans certains cas ils s’appuient sur les éléments naturels environnants pour redonner au site une dimension naturelle – comme l’eau par exemple. Dans d’autres, ils produisent un nouveau paysage productif où la nature vient jouer un rôle de moteur et d’attractivité dans un temps

relativement court, tout en laissant la possibilité au temps plus long des processus urbains de se mettre en place. C’est l’émergence d’une nouvelle alliance ville/nature qui est ici mise en place.

Le site de Graz en Autriche (fig.21) est une zone marginale caractérisée par son industrie et enclavée par la présence de la zone ferroviaire qui la borde. Mais il est maintenant complètement entouré par les structures urbaines intégrant l’installation d’une nouvelle population aux nouveaux modes de vie, une dynamique économique, mais aussi de nouvelles exigences d’urbanité pour le quartier. L’objectif de la ville est de produire « une smart city » mais dont la conception « implique les habitants avec la fourniture d’information et de participation et un forum d’experts interdisciplinaires pour coordonner et ajuster les aménagements urbains du futur. » Le concept du projet de l’équipe mentionnée, Champs polyrythmiques (fig.22), est basé sur la création d’un nouveau paysage en forme de damier, où chaque champ prend un rythme différent lié à son occupation par les habitants. La neu-

Faire de l’eau l’élément moteur de la transformation urbaine Partant du fait que le site hospitalier à Helsinki (FI) (fig.19) est situé entre deux entités naturelles : la mer et la forêt, le projet mentionné, Water shuttle (fig.20), fonde sa proposition de désenclavement urbain de l’hôpital sur l’eau. Pour l’équipe primée « l’eau est un symbole parfait de la vie et de la santé. Le système d’eau est situé dans l’espace du bâti qui peut utiliser de l’eau fraîche et rester propre, tout en recyclant l’eau à travers un dispositif. À l’extérieur, il y a le système de récupération des eaux de pluie, avec des bassins de rétention, couvrant l’ensemble du site. » Et même les différentes typologies « tirent leur inspiration de différentes formes de l’eau : l’eau qui coule, la glace et la vapeur. » Le projet introduit aussi des équipements métropolitains comme le parc de la Nature. 17 - Haninge (SE ), lauréat - La vie au parc > voir plus p.174


21 21 - Graz (AT)

23 - Groningen (NL)

20 - Helsinki (FI), mentionné - Water shuttle > voir plus p.190

tralité de ces « champs polyrythmiques » permet une grande flexibilité dans l’appropriation et les carrés peuvent être occupés alternativement par des terrains de sports, des parcs ou des terrains de jeux et suivant une variabilité temporelle et des rythmes urbains. À l’échelle urbaine est introduite l’efficacité énergétique et environnementale par des jardins et des serres sur les toits, une production alimentaire locale... Ici l’artificialité du damier au service d’une flexibilité des usages est contrebalancée par la présence forte de la nature qui assure à la fois la qualité des espaces publics et celle des liaisons avec les quartiers environnants. Démarrer un cycle urbain en créant un paysage productif Groningen aux Pays-Bas (fig.23), le grand site post industriel sud SuikerUnie, est considéré comme une réserve stratégique qui sera développée sur une période d’une vingtaine d’années, mais grâce à des initiatives partant de la base, un terrain d’essai pour de nouvelles formes de réutilisation des friches industrielles. Le canal Hoendiepkanaal, s’il divise le site en deux, représente aussi un potentiel important autour de l’eau. Et même si la ville

24 - Groningen (NL), lauréat - Prélude > voir plus p.168

envisage de créer à terme un parc d’affaires, elle souhaite amorcer dès aujourd’hui une approche par étapes et des occupations temporaires. Le projet lauréat intitulé à bon escient Prélude (fig.24) traite le site « comme un champ libre où le paysage et la ville se rencontrent ». Il est pensé comme une stratégie pour une première étape d’un processus spatial et social progressif pour d’abord relier le site au tissu urbain par un pont et un axe sans créer d’autres éléments bâtis. Compte tenu des incertitudes sur la mutation future du lieu, il est proposé de transformer le site en un parc productif en plantant du miscanthus dont la récolte pourra être réutilisée comme « béton vert » dans la construction du pont. Cette logique peut aussi constituer une expérimentation impliquant largement les habitants et donc constituer un attracteur. L’idée est de déclencher « une forme adaptable pour une nouvelle utilisation urbaine ». Ici la nature est convoquée comme permettant la valorisation d’un territoire en jachère urbaine et de l’activer comme un lieu attractif de parc relié à la ville. En changeant l’image du lieu industriel en espace paysager autour de l’eau, le projet montre qu’avec des moyens limités on peut à la fois enclencher une opération urbaine et aussi faire œuvre de résilience.

22 - Graz (AT), mentionné - Champs polyrythmiques > voir plus p.163


Chris Younès philosophe, anthropologue, enseignante des écoles d’architecture ENSAPLV et ESA à Paris et membre du Conseil Scientifique d’Europan. Elle dirige le laboratoire de Recherches du Gerphau (www.gerphau.archi.fr)

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À la recherche d’éco-rythmes urbains Penser les éco-rythmes urbains revient à interroger et comprendre les relations et interactions entre les éléments et les êtres vivants qui constituent les milieux habités. Dynamiques d’interpénétrations, d’interdépendances et d’interengendrements, que ce soit entre facteurs climatiques, tectoniques, mécaniques, chimiques, biotiques, économiques ou culturels, ils renvoient à un tout et à des parties, à des singularités et à une globalité qui intègre et résulte de diversités interactives. Le défi consiste désormais à comprendre et à imaginer d’autres formes de transformations à partir des résistances et des ressources des milieux, à savoir des alliances de différents types visant à capter, révéler, préserver, répartir, revivifier, et ce en reliant à la fois les données physico-biologiques et les spécificités anthropologiques. Anticiper en ce sens leur coexistence et leur coévolution pour la métamorphose des milieux urbains, c’est concevoir les rythmes entre natures et artefacts, écosystèmes et anthropisation. Bien que le temps de la nature et celui de la « teknè » ne soient pas les mêmes, il s’agit de deux modes de production dont le principe est la génération ainsi qu’en témoigne l’étymologie. En effet, le mot de « nature » qui provient du latin « natura », signifie la genèse toujours réitérée, et le mot « technique » a pour racine indo-européenne « tik », qui désigne « engendrer ».

d’un retour vers un monde antérieur comme une nostalgie ou une naïveté ou bien comme un refus de la ville, mais comme l’aspiration à de fertiles symbioses. C’est une autre politique de civilisation qui s’annonce, souligne Edgar Morin. À un imaginaire techniciste se superpose la quête d’accords avec une nature caractérisée par une puissance de transformations associées à la vie mais aussi une fragilité. Suscitant des émotions fortes ainsi que des réévaluations éthiques et esthétiques,

elle désigne l’eau, la terre, l’air, le feu, la faune et la flore, les rythmes des saisons, du jour et de la nuit, du cœur et du souffle ou de la naissance et de la mort. À la fois sauvage et domestique, elle est porteuse de menaces mais aussi d’apaisement et de ressourcement. De nombreuses formes d’hybridation sont d’ores et déjà amorcées à différentes échelles. Climatiques, paysages, écoarchitecture, densité raisonnée, afin de préserver des espaces de forêt et d’agriculture, mails et toits plantés, jardins et parcs, ménagement des sols fertiles et de la biodiversité, agriculture urbaine, recyclage, cycle des saisons, coexistences, constituent autant de pistes pour une ville-nature Cependant, l’interrogation sur les capacités résilientes des milieux comme capacités à dépasser des traumas est désormais critique quant aux reconfigurations des villes contemporaines. Pour favoriser des dynamiques d’alliances vivifiantes

Faire coexister nature et artifice L’idée de ville éco-adaptable conduit à envisager de nouvelles alliances fécondes des rythmes de la ville et de la nature. Nature urbaine, nature en ville, éco-cité, les appellations fleurissent qui disent l’attente de cette rencontre. Le fort désir de nature dans un monde urbain ne renvoie pas au souhait 1 - Fosses (FR), lauréat - L’amateur... rend possible l’imprévisible > voir plus p.232


23 Dans ces orientations, des réévaluations et des nouages entre les temps longs et les temps courts, les permanences et les instabilités sont en jeu, passant par de nouvelles programmations et par des rythmes qui redéfinissent les accordailles du proche et du lointain, du micro et du macro.

La nature productive

2 - Fosses (FR), mentionné - Entrecroisements > voir plus p.234

3 - Höganäs (SE), lauréat - Phénomènesjumeaux > voir plus p.238

et pour se prémunir des catastrophes naturelles, ainsi que de celles provenant de l’action humaine, différentes figures de transaction du local et du global se trouvent particulièrement sollicitées, telles les limites et porosités à établir entre ville et campagne, urbain et terres agricoles, technè et physis. Dans la re-création de conditions propices à l’habiter et au cohabiter, la prise de mesure et le souci de la qualité de l’air, de l’eau, du vent, des fleuves et des rivières, des sols fertiles, du vivant, de la biodiversité, de la phytorémédiation, des corridors biologiques et des formes souhaitables de dépollution, sont indissociables de la singularité des lieux, des diversités des cultures et du

vivre ensemble mais aussi des ressources économiques. Ce sont ces co-rythmes entre nature et culture qui constituent l’enjeu des reliances régénératrices des milieux urbains. En tirer parti suppose un changement radical de regard, de gestion et d’invention du territoire. Trois principales figures de nature mobilisées sont particulièrement significatives dans la session d’Europan 12 quant aux postures architecturales visant à capter, révéler, ménager, équilibrer les rapports entre nature et artifice : - la nature structurante ; - la nature productive ; - la nature réparatrice.

4 - Höganäs (SE), mentionné - Urbano-comestible > voir plus p.240

Avec l’agriculture comme matrice de l’urbain, le concept d’urbano-rural ou de rurbain prend vigueur. Le site de Fosses en France (voir p.230), au cœur du bourg rural se présente comme frange urbaine en lisière d’un territoire naturel et agricole. L’importance de stabiliser la limite entre ville et espace agricole et inverser le mouvement de l’étalement urbain selon lequel les champs ne sont plus que des réserves foncières implicites pour la croissance urbaine qui s’avère déterminante est au centre des préoccupations des équipes primées. L’équipe lauréate à Fosses (FR), L’amateur… rend possible l’imprévisible… (fig.1), densifie le village pour préserver le paysage agricole et déploie des scénarios de mise en relation d’acteurs : une dimension immatérielle est valorisée afin de stopper l’emballement de la consommation de matière. Sur le même site, l’équipe mentionnée, Entrecroisements (fig.2), choisit aussi de créer un paysage urbano-agricole de maraîchage biointensif sur de petites surfaces. L’objectif est celui


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5 - Kaufbeuren (DE), Mention spéciale - Partage d’air > voir plus p.247

de mobiliser peu de moyens financiers et matériels et de prévoir des rotations annuelles afin de maintenir un sol productif et vivant. Sont envisagés également les débouchés locaux et un rayonnement translocal, à partir de nouvelles intermédiations spatiotemporelles et sociétales, comme expliqué : « Nous avons cherché à comprendre dans quelle mesure l’étude des grandes structures territoriales à une échelle large et dans des temporalités longues peut servir à définir les principes fondamentaux du projet à l’échelle du site. Nous nous inscrivons en cela dans le concept de ‘’longue durée’’ créé par l’historien Fernand Braudel, qui distingue trois types de temporalités : la longue durée des structures géographiques, le moyen terme des conjonctures socio-économiques, et la ponctualité des évènements d’ordre politique. En déclinant cette logique de différenciation des rythmes dans le cadre du projet urbain, il s’agit par l’analyse territoriale d’identifier une structure (géographique, urbaine, paysagère) et des logiques d’organisation (de l’espace, des acteurs, du processus) suffisamment ancrées et partagées pour qu’elles puissent s’adapter aux conjonctures socio-économiques et politiques de l’aménagement. » Ce sont des relations similaires entre urbanité et agriculture qui sont voulues à Höganäs en Suède

7 - Bærum (NO), mentionné - Elasti-cité > voir plus p.228

(voir p.236), site qui se caractérise par la fertilité de ses sols. Ainsi l’équipe lauréate, Phénomènesjumeaux (fig.3), instaure un dialogue entre l’urbain et le rural, soucieux de respecter cette ressource précieuse mais avec un projet dont on peut se demander cependant où se trouvent les limites. Nombreux sont les projets qui se préoccupent de la nature productive. Tel celui mentionné encore à Höganäs (SE), Urbano-comestible (fig.4), qui se situe explicitement par rapport à l’insertion de nouveaux rythmes urbains corrélés à une production de nourriture, ou le projet mention spéciale, Partage d’air (fig.5), à Kaufburen en Allemagne, qui associe à une production agricole la production d’énergie. Mais ce qui apparaît transversal à cette famille de problématiques, c’est la nécessité pour répondre aux enjeux contemporains de se confronter à l’adaptabilité des structures agricoles et de faire de la nature productive et des valeurs nourricières un chantier architectural et politique majeur.

La nature structurante L’idée de nature structurante, qui est une autre facette forte des métamorphoses, suppose de traiter la nature sous un autre angle et de privi-

6 - Bærum (NO), lauréat - Paysage fluvial social > voir plus p.226

légier la part support du paysage, à savoir de la mettre au premier plan : la topographie avec rivières, champs, forêts ayant le potentiel d’articuler différentes échelles problématiques et spatio-temporelles qui correspondent à la re-création de figures territoriales basées sur des cohérences d’ensemble déterminées par les résistances et les ressources propres offertes par l’existant. À Bærum en Norvège (voir p.224), la ville souhaite mieux intégrer la rivière à la fabrique urbaine tout en ménageant les écosystèmes. Le projet lauréat, Paysage fluvial social (fig.6), opte pour une proposition conceptuelle sophistiquée à même d’introduire le temps et d’envisager des couches successives de changement qui doivent s’harmoniser, combattant de la sorte des pratiques de dissociation. C’est aussi une autre facette de la nature structurante que développe le projet mentionné, Elasti-cité (fig.7), en imaginant une

8 - Paris Saclay (FR), lauréat - Lieu(x) de négociation(s) > voir plus p.266


25 épine dorsale qui relie la ville au fjord en prenant en compte la protection par rapport aux risques naturels d’inondation et considérant l’eau dans sa double face de ressource et de menace. Dans le site de Paris-Saclay en France (voir p.264), il est souhaité un campus urbain adaptable misant sur un nouvel équilibre ville et nature. Pour ce faire, le premier projet lauréat, Lieu(x) de négociation(s) (fig.8), tend à mettre en tension des éléments épars immergés dans l’espace naturel du campus en prenant appui sur les grandes permanences que porte le site. Le potentiel géographique dans la singularité de ses courbes de niveau, ses natures de sol, son hydrographie, sa « chair », se trouve mobilisé pour accompagner les mutations territoriales dans le dispositif prévu de cinq plateformes « avec la préoccupation de ménager d’éventuelles réversibilités en fonction des rythmes incertains d’évolution ». Pour sa part, l’autre projet lauréat, L’inversion de la grille (fig.9), s’appuie sur la recherche de cohérence et d’interdépendance entre plateau, coteau et vallée tout en traitant les questions urbaines qui s’y trouvent réintégrées, considérant que « la logique d’organisation des trois ‘’milieux’’ et leurs spécificités est un outil fort permettant de répondre de manière claire aux grandes problématiques de mutation du site ». L’accent est mis sur la dialectique de « milieux différenciés ». « Chacun des ‘’milieux’’ définis dans le cadre de notre projet possède un rythme de développement et de fonctionnement particulier », ouvrant la possibilité à des formes de coexistence entre ces différents rythmes. Il ne s’agit pas avec la mise en place d’une « grille naturelle » de nier les réalités géographiques et paysagères mais davantage de les révéler en imaginant des « tensions entre l’existant et la grille elle-même ». Dans ces deux équipes, le souci de révéler un milieu structurant est fortement corrélé à l’établissement d’un ensemble de principes d’évolution du site concerné.

9 - Paris Saclay (FR), lauréat - L’inversion de la grille > voir plus p.268

La nature réparatrice 14 - Vichy Val d’Allier (FR), Mention spéciale - Arboripôle5 >voir plus p.277 10 - Kaufbeuren (DE), mentionné - Long-lasting landing landscaping > voir plus p.246

Une autre des figures emblématiques des changements de paradigme qui prennent au sérieux les capacités de stratégies urbaines régénéra-


26 trices en liaison avec les ressources naturelles est celle de la nature réparatrice, voire salvatrice. Entrer en écho avec une telle nature, c’est activer le potentiel de résilience d’un milieu. Elle a à voir avec les cycles vitaux et les synergies pour se prémunir des catastrophes et ouvrir des alterpossibilités d’urbanité. À Kaufburen en Allemagne (voir p242), le projet mentionné, Long-lasting landing landscaping (fig.10), tend à retourner vers une renaturation en ménageant de vastes étendues de « réserve ». Le projet lauréat, Attachez vos ceintures ! (fig.11), quant à lui revalorise les espaces naturels et des connexions entre paysage, territoire et architecture pour refaire ville. À Vichy Val d’Allier en France (voir p.272), où il s’agit de « construire l’économie du futur au sein d’un parc forestier » à l’occasion de la reconversion d’un vaste site industriel, l’équipe lauréate dans son projet Franges pionnières (fig.12), afin de mieux s’hybrider, s’appuie sur des analyses très fines du territoire avec la volonté d’associer le

13 - Vichy Val d’Allier (FR), mentionné - Archipel des clairières > voir plus p.276

12 - Vichy Val d’Allier (FR), lauréat - Franges pionnières > voir plus p.274

11 - Kaufbeuren (DE), lauréat - Attachez vos ceintures ! > voir p.244

15 - Milano (IT), lauréat - Transition paysagère > voir plus p.256

développement d’activités à une régénération en termes de lagunage et d’autonomie fonctionnelle, que ce soit du point de vue d’une production d’énergie ou d’une valorisation des déchets. Des périodes de latence sont également intégrées par un phasage flexible. L’équipe mentionnée, Archipel de clairières (fig.13), insiste sur les formes de dépollution associées à la fabrique d’un paysage renouvelé et l’équipe mention spéciale, Arboripôle5 (fig.14), se caractérise par une attitude qui en même temps qu’elle critique une logique d’éco-quartier souvent trop délimitée met l’accent sur l’importance du temps long dans la rencontre des rythmes de la nature pour « une réappropriation éco-responsable ». À Milan en Italie (voir p.254), toujours en comptant sur les ressources des rythmes naturels aussi bien pour dépolluer que pour envisager un écodéveloppement, l’équipe lauréate, Transition paysagère (fig.15), afin de répondre à la demande de développement durable du site Porto di Mare, détermine un grand territoire de liaison comme figure résiliente ménageant à la fois un grand axe urbain et le maintien des territoires agricoles avec leur parcellaire. Elle a veillé à l’infiltration des eaux de pluie et leur récupération dans un réseau de noues.

Vers une architecture des milieux Il apparaît que la prise au sérieux des écorythmes dans des projets urbano-architecturaux contribue à un renouvellement radical de l’architecture en amenant à concevoir à partir des cycles du vivant, de l’homme et de l’univers, et à partir d’alter-expériences sensibles et esthétique. Le souci de maintenir les grands équilibres et les transformations qui structurent et lient humain et non-humain, amène à esquisser des dynamiques composites, hybrides et ressourçantes, des lignes et entrelacements complexes d’un autre type. Ceci constitue une puissance de réinvention des formes de vie et de ville, que ce soit par des déplacements de regard, des réajustements en fonction du temps qui passe ou par des transmutations. L’enjeu consiste à imaginer des agencements médiateurs entre les grandes échelles territoriales de la longue durée, le site et les interventions architecturales, mais aussi à exprimer des rythmes poétiques à partager. Ce qui est une façon de s’engager dans une architecture des milieux capables de cultiver d’autres attentions, d’autres partages et d’autres rencontres régénératrices.



Socrates Stratis docteur en architecture, urbaniste, professeur titulaire au Département d’Architecture de l’Université de Chypre. Il est un membre fondateur de la structure collaborative AA & U for Architecture, Art and Urbanism (www.aaplusu.com) et membre du Conseil scientifique d’Europan.

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L’architecture urbanistique comme réponse aux conditions incertaines Le concept de « ville adaptable », thème d’E12, vise à défendre les solutions créatives comme réponses à l’incertitude et à l’indécision dans la conception urbaine. Tel est le défi de l’architecture qui cherche à renouer avec l’urbanisme afin de favoriser continuité et cohésion. Nous qualifions cette pratique « d’architecture urbanistique » ou « d’urbanisme architectural » 1. En replaçant Europan à l’échelle de certaines références « maison » (Europan) ou « outre-mer » (à l’étranger), nous allons découvrir les principes stratégiques aboutissant à des continuités urbaines ne reposant pas sur la continuité tangible de l’environnement bâti ou sur tout autre plan global, et offrir des solutions alternatives aussi bien en ce qui concerne la « poésie de la fragmentation » 2 que l’approche incontestable par plans directeurs. En effet, les résultats du concours E12 pourraient enrichir un débat international pertinent. L’analyse de 12 projets primés sur 7 sites du sous-thème « Entre-temps », démontre comment leur approche stratégique aborde la transition en tant qu’élément d’incertitude perpétuel. Les sites en question sont les suivants : Wien-Kagran (AT), Seraing (BE), Donauwörth (DE), Vila Viçosa (PT); Kuopio (FI), Assen (NL) et Rouen (FR).

pas encore pleinement aux villes européennes, il est évident que les sites « à l’arrêt » sont de plus en plus fréquents dans les sessions Europan. Il s’agit souvent de sites abandonnés, marginalisés, en fin de cycle de vie. Nous verrons également que ces sites sont de plus en plus liés à l’économie en dents de scie des villes et des pays. Une critique récurrente d’Europan concerne les villes qui soumettent à l’étude des sites « à l’arrêt », où  rien ne se passe pendant des périodes interminable, et demandent à de jeunes architectes inexpérimentés, à des paysagistes et urbanistes, d’aboutir à un environnement bâti en actionnant l’avance rapide. Europan est effectivement devenu l’une des rares plateformes européennes capables de résoudre ces questions complexes, qu’il n’est apparemment pas facile à aborder avec le mode opératoire habituel des municipalités. Souvent, les projets innovants peuvent mobiliser les acteurs urbains grâce à un éventail de possibilités et l’apport d’un

Sites « à l’arrêt » Les villes ressemblent à un arrêt sur image : il ne se passe rien pendant des périodes interminables quand, tout à coup, un environnement bâti apparaît sous nos yeux, comme si nous avions actionné l’avance rapide... une série discontinue qui transforme le paysage dans une séquence perturbante d’images... 3 Bien que cette citation ne s’applique 1 - Wien-Kagran (AT)

2 - Seraing (BE)

3 - Donauwörth (DE)

« virus » de créativité du quotidien de la ville. Habituellement, la rédaction du programme de chaque site amorce de telles innovations, comme nous le verrons plus tard en analysant le sous-thème « Entre-temps » d’E12. Trois sites « à l’arrêt » prêts pour une avance rapide : le site de Wien-Kagran (AT) (fig.1), est une zone coincée entre 2 grandes infrastructures ferroviaires. Il s’agit d’une zone quelque peu fragmentée, mais avec un bon accès routier renforcé par le magasin IKEA adjacent. Le besoin de Vienne d’accueillir un afflux croissant de population accroît la pression pour installer des logements dans cette zone. À Seraing (BE) (fig.2), la fermeture de l’usine sidérurgique a provoqué l’ouverture de la région au développement local du logement, sur la base d’un plan directeur élaboré par la ville pour faire face à la future pression dans le domaine du logement urbain. À Donauwörth (DE) (fig.3), la municipalité a récemment été informée de la fermeture prochaine de la base militaire adjacente, ce qui soulève la question de la gestion d’un site gigantesque par rapport au centre ville. La municipalité recherche un concept solide de développement progressif intégrant les bâtiments militaires existant.


29 4 - Vila Viçosa (PT)

5 - Kuopio (FI)

6 - Assen (NL)

Quatre sites en « arrêt prolongé » : Vila Viçosa (PT) (fig.4), fait partie d’un territoire plus vaste, mis à l’écart et abandonné après le déclin des industries marbrières. La municipalité recherche de nouveaux moyens de recycler le site malgré le manque apparent de dynamique urbaine. À Kuopio (FI) (fig.5), il s’agit d’une école et d’un ensemble d’installations sportives en fin de cycle de vie, situés sur un site coupé de la ville par des lignes de chemin de fer. La municipalité semble perplexe quant à l’avenir de cette zone, mais reconnaît la nécessité de la reconnecter à la ville. À Assen (fig.6), mais aussi, à cause de la crise, partout ailleurs aux Pays-Bas, la municipalité renonce à la politique de plans directeurs de grande envergure avec un calendrier fixe au profit de projets à plus petite échelle, liés à la demande du marché. Le défi ici est de trouver comment utiliser une telle approche pour convertir une ancienne zone industrielle en quartier résidentiel. La municipalité souhaite introduire des constructions-types (lotissements ou immeubles d’habitation) dans des endroits stratégiques afin d’en amorcer le développement. Le site de Rouen (FR) (fig.7), est une zone en bord de Seine, mixte, industrielle et résidentielle. La demande vise l’insertion de processus à différentes échelles relatives au site, tels une gare qui le reliera au réseau ferroviaire d’ici dix ans, ou un aménagement urbain le long de la Seine, ainsi que des connexions traversant le site et reliant les deux rives de la Seine en passant par l’île Lacroix.

Ces résultats montrent comment les architectes et les urbanistes du Zagreb du XXe siècle ont développé de nouvelles stratégies pour engager une transition créative et ouverte, afin d’intégrer l’état d’indécision. Ils ont montré comment les projets architecturaux récupèrent les objectifs non réalisés des plans directeurs partiellement mis en œuvre. Ils ont également souligné la valeur ajoutée des projets architecturaux qui préparent le terrain pour l’émergence de projets ultérieurs. Cependant, une inquiétude et une frustration émanent de la communauté architecturale nord-américaine quant au désengagement de l’architecture vis-à-vis du développement urbain, en raison de l’instabilité croissante associée à la prédominance du développement urbain privatisé. Même si les villes européennes (en particulier celles d’Europe du Nord-Ouest) poursuivent toujours activement des « plans de continuité urbaine » 5, l’instabilité, doublée d’un développement urbain privatisé, est en hausse. L’étude de la nature stratégique du réengagement de l’architecture vis-à-vis de la ville, dans un milieu urbain qui diffère de celui de l’Europe occidentale mais présente de plus en plus de similitudes, nous permettrait d’alimenter le débat d’Europan. En outre, en contribuant à cette approche stratégique à travers des projets mis en pratique par Europan, nous pourrions démontrer de manière convaincante et à un public plus large la pertinence théorique et pratique de la riche production architecturale d’Europan.

Le concept « d’urbanisme accéléré » de Cuff et Sherman est né de cette frustration, de la recherche de nouvelles façons d’associer architecture et urbanisme. En fait, « l’urbanisme accéléré » avance les 4 affirmations suivantes : 1 - nous ne pouvons pas compter sur la continuité physique du cadre bâti ; ce n’est donc qu’en créant des coupes franches que l’architecture et la ville pourraient se soutenir mutuellement. 2 - la création de coupes franches implique la capacité à intégrer une conception avec une portée stratégique conforme au système d’exploitation urbain des villes existantes ; en d’autres termes, une connaissance approfondie de la façon de fabriquer la ville est cruciale dans la pratique architecturale. 3 - laisser se dérouler des activités ascendantes quotidiennes dans la ville peut s’avérer très utile pour comprendre comment celle-ci évolue organiquement, par des petits pas soutenus quotidiennement par l’urbanisme. Toutefois, cela ne suffit pas au développement urbain, car les flux de capitaux sont généralement descendants, provenant à la fois des fonds publics, et de plus en plus souvent de financements privés. 4 - afin d’éviter une division simpliste entre approches descendante et ascendante, l’architecte urbaniste doit jouer un rôle plus important en tant qu’agent double, dont les intérêts coïncident tantôt avec ceux du client (municipalité ou investisseur privé), tantôt avec ceux des personnes concrètement touchées par la réalisation du projet.

La transition comme défi de l’architecture urbanistique Étonnamment, nous constatons que les conditions d’incertitude, d’instabilité et d’indécision font partie de l’urbanisme depuis le début de l’ère moderne. 4 Le Projet Zagreb de Blau et Rupnik traite explicitement de la question du fonctionnement efficace et innovant de l’architecture et de l’urbanisme dans des conditions d’instabilité. Ils étudient comment l’architecture fonctionne dans de telles conditions et, plus intéressant encore, ils trouvent de nouvelles formes architecturales, engendrées par ces conditions transitoires. Ils montrent comment l’architecture passe de la forme à la pratique urbaine, en attribuant un rôle de premier plan à l’action. 7 - Rouen (FR)


30 géométrique. Le projet mentionné à Rouen (FR), On the move, indique que Les pratiques actuelles de planification directrice sont enracinées dans des méthodologies rigides et statiques qui font qu’il est très difficile pour les citoyens, les architectes, et donc pour l’ensemble des parties prenantes, de s’adapter...

Stratégies de déploiement de contenus de projets et de processus de réalisation

8 - Wien-Kagran (AT), mentionné - En pointe ! > voir plus p.322

La recherche de nouvelles formes d’engagement architectural vis-à-vis de la ville est une préoccupation d’Europan, qui s’exprime tant dans les articles publiés dans les catalogues de sessions que dans les projets primés. La notion d’échelle « d’architecture urbanistique », issue des débats Europan, relève plus du mode opératoire que de l’étendue géographique et se réfère à la façon dont l’architecture peut s’engager vis-à-vis de la ville 6. En 2001, Pascal Amphoux introduit la notion « d’architecture urbanistique », s’écartant des préoccupations typomorphologiques de « l’architecture urbaine », dans un article intitulé La logique du tiers à l’épreuve du projet urbain en lien avec le catalogue des résultats E6 sur le thème « Entre villes ». En fait, le terme « architecture urbanistique » a été inventé pour lancer à l’architecture le défi de devenir un moyen de fabriquer la ville du point de vue de son évolution et de sa dynamique, et non de celui de sa forme 7. De plus, l’architecture urbanistique introduit la notion de désordre comme facette légitime du processus de conception. Les projets deviennent des instruments de gestion du désordre ; en d’autres termes, ils opèrent dans un état de transition, tel que celui défini par Blau et Rupnik dans Projet Zagreb. Le passage de l’architecture comme forme urbaine à l’architecture comme pratique urbaine permet aux équipes une réflexion stratégique au niveau trans-contextuel (physique, temporel et pragmatique), afin d’orienter leurs interventions dans un milieu urbain de plus en plus incertain. Amphoux a ouvertement fait appel aux jeunes participants d’E6 pour constituer des territoires hybrides, à

travers l’articulation de 3 niveaux : la fonctionnalité, la socialité et la sensibilité. L’incertitude est en effet la condition fondamentale de la stratégie, tout comme l’agilité est son mode de fonctionnement 8. Eve Blau définit la stratégie comme l’acte de préparation d’un plan d’action qui prévoit une série de contre-attaques possibles. Nous retiendrons également du Projet Zagreb que l’état de transition (facteur présent dans la plupart des projets E12 étudiés) engendre de nouvelles formes d’architecture. Par conséquent, même dans les conditions les plus financièrement confortables et dans des lieux à forte pression urbaine, comme à Wien-Kagran (AT), nous devrions puiser dans les projets primés d’E12 ces nouvelles formes d’architecture qui incluent la gestion de l’incertitude. Nous découvrons dans Europan un grand nombre de projets innovants qui font appel à ces nouvelles formes d’architecture et cherchent à s’éloigner de la certitude et de la rigidité des plans directeurs, au profit d’une architecture qui s’engage en faveur d’une ville en transition. Dans la plupart des sessions Europan, les participants ont évoqué l’incapacité de la planification stratégique à résoudre les problèmes urbains complexes et incertains. Par exemple, pour E12, le projet mentionné à Donauwörth (DE), Ville multiple, affirme qu’une culture de planification intégrée et ouverte ne peut être définie dans un plan directeur standard, tandis que le projet lauréat à Vila Viçosa (PT), Entre paysages, critique le plan d’urbanisme en place qui n’aborde pas la question temporelle et part dans la mauvaise direction en se basant sur l’abstraction

La stratégie est en fait le mode de fonctionnement choisi par la plupart des équipes pour déployer à la fois le contenu du projet et les méthodes de réalisation adaptées aux changements. En nous basant sur des exemples « maison » et « étrangers » de réflexion stratégique autour de la transition, nous présentons 4 stratégies éclairant les approches utilisées dans les 12 projets primés. Notre analyse pourra enrichir les pratiques de l’architecture urbanistique. Ces stratégies sont les suivantes : a. Incrémentalisme révolutionnaire, b. Cheval de Troie, c. Déploiements massifs, d. Écosystèmes malléables. L’incrémentalisme révolutionnaire L’incrémentalisme révolutionnaire utilise l’accumulation comme moyen de catalyser le changement tout en intégrant un caractère urbain et une identité dans le processus. Il associe le changement révolutionnaire à une stratégie évolutive 9. Une telle approche peut susciter l’intérêt des investisseurs et introduire progressivement des changements dans les habitudes des acteurs du projet. Cette stratégie n’est déployée qu’à l’échelle d’un projet et fait rarement partie de politiques municipales classiques à plus grande échelle. L’incrémentalisme est multiforme et se présente généralement comme un ensemble d’actions. Il intervient souvent en partie sur la surface (sol) et en partie sur les bâtiments. Sa capacité à produire un changement radical, dans le cas des projets E12 en question, dépend de la combinaison des parties de cet ensemble et de la diversité des programmes qui leur sont attribuées. Le premier


31 9 - Assen (NL), mentionné - Nature urbaine > voir plus p.284

groupe de 4 projets reflète une telle approche : dans le projet mentionné à Wien-Kagran (AT) (fig.8), En pointe !, l’incrément correspond à une typologie de structures résidentielles avec des ouvertures arquées au rez-de-chaussée (référence à l’approche typologique de la ville d’Aldo Rossi, mentionnée par l’équipe dans son interview avec Europan Europe). La surface est le sol, affecté de façon ouverte à diverses activités publiques et collectives. En fait, comme l’indique l’équipe, la planification programme la surface. L’aspect révolutionnaire de l’incrémentation réside dans sa multi-temporalité. La surface semble être sensible à des changements imprévus, invitant la ville dans le projet, tandis que le cadre bâti de référence permet de maintenir une structure solide et d’orienter la programmation de la surface. Dans le cas du projet mentionné à Assen (NL), Nature urbaine (fig.9), l’élément bâti de l’incrément est composé de 3 volets : la redéfinition du tissu bâti, les nouvelles barres résidentielles formant des ensembles en L ou en U, et enfin les infrastructures, plutôt petites et rectangulaires, avec une programmation d’activités à usage collectif. La surface de l’incrément est programmée avec des activités à petite échelle, s’étendant jusqu’au plan d’eau, et répartie entre les domaines collectif et public. L’aspect révolutionnaire contenu dans ces éléments incrémentiels réside dans les types de proximité qui s’installent, d’une part, entre les éléments construits et, d’autre part, entre l’en-

10 - Rouen (FR), mentionné - On the move > voir plus p.304

semble de ces éléments et le sol, aménagé par ce que l’équipe qualifie de jardins « flottants ». Dans le cas du projet mentionné à Rouen (FR) , On the move (fig.10), la partie bâtie de l’élément incrémentiel est liée à une approche « prototypologique » qui attribue une grande diversité de programmes à différents objets. Le sol est traité avec cette même approche « prototypologique », créant ainsi des ensembles d’environnement bâti. L’aspect révolutionnaire réside à la fois dans cette proximité « à la carte » entre les bâtiments et la surface, ainsi que dans les « nuages » et les « règles », c’est-à-dire dans la capacité à détecter les changements dans les proximités assignées (les « nuages ») ou de réajuster ces proximités à travers des « référendums » fréquents (les « règles »). Il s’agit ici en fait d’une sorte d’incrémentalisme révolutionnaire démocratique. L’équipe du projet lauréat à Donauwörth (DE), Terre préservée (fig.11), applique la stratégie de  l’incrémentalisme révolutionnaire non à la gestion du « jeu de mesures » constituant l’élément incrémentiel, mais au déploiement de ce « jeu » à travers la logistique. En d’autres termes, l’équipe profite de l’accumulation de transformations très progressives et fragmentées du camp militaire abandonné. Ici, la partie bâtie de l’élément incrémentiel est représentée par les bâtiments existants réutilisés. La surface correspond au terrain non bâti existant, qui acquiert un caractère sacré et demeure intact par la préservation

des surfaces plantées actuelles. L’aspect révolutionnaire réside, dans les nouvelles proximités engendrées à la fois dans la partie bâtie entre les structures existantes et celles nouvellement introduites, et dans la façon dont la surface « sacrée » s’infiltre dans, sous ou le long des bâtiments hybrides. Le cheval de Troie Par cheval de Troie, nous entendons que notre vision d’un projet ne correspond pas nécessairement à la réalité. En d’autres termes, les équipes utilisent des stratégies d’infiltration en « détournant » en partie la nature de leur projet. En fait, elles reconnaissent le rôle intermédiaire de la forme en tant que catalyseur qui produit de la valeur par ses qualités performatives 10. Dans de tels cas, l’architecture recouvre la possibilité de jouer un rôle urbain complexe, traditionnellement attribué à l’urbaniste, en tant qu’instrument de connectivité pour la ville en devenir. Le projet mentionné à Wien-Kagran (AT) (fig. 12), Kaléidoscope, révèle un ensemble urbain typique assez bien réussi, mais également une «valise» urbaine très pratique pour s’infiltrer dans un environnement « ennemi », telles que les activités commerciales à grande échelle du site en question. Cette « valise urbaine  » est en fait une infrastructure déguisée, qui prend la forme d’un ensemble de bâtiments à usage multiple, dont

11 - Donauwörth (DE), lauréat - Terre préservée > voir plus p.288


32 12 - Wien-Kagran (AT), mentionné - Kaléidoscope > voir plus p.321

demment, où il introduit une définition du contexte complexe du projet qui porte sur l’interaction entre le « quoi » et le « comment  » au cœur de « l’architecture urbanistique » (aspects physiques, temporels et économique du contexte du projet). Une approche similaire a également été introduite par l’auteur lors d’une étude des résultats E5 11. En examinant les projets E12, nous les voyons développer un ensemble complexe en multipliant les éléments temporels, qui deviennent des mécanismes de création de valeur ajoutée. En d’autres termes, un va-et-vient perpétuel entre le « quoi »

13 - Kuopio (FI), mentionné - Somewhere over the train flow... > voir plus p.296

la géométrie permet d’alterner bureaux, commerces et espaces de stationnement. Un terrain privé artificiel, situé sur la partie supérieure de cet ensemble, sert à accueillir le programme résidentiel qui s’étend jusque dans le bâtiment. Le projet Somewhere over the train flow, mentionné à Kuopio (FI) (fig.13), présente une structure bâtie linéaire et assez dense, mais également un pont multi-usage au-dessus de la voie ferrée et reliant le site à la zone adjacente. Sa singularité réside aussi dans le fait qu’il est positionné horizontalement par rapport à la voie ferrée, et non verticalement comme on s’y attendrait dans le cas d’un pont. La porosité du rez-de-chaussée des bâtiments permet un passage transversal audessus de la voie ferrée grâce à un grand espace public linéaire. [...] Le bâtiment vise à faire connaître le site et le processus de transformation, affirment les lauréats à Assen (NL) (fig.14), Affronter le présent, mais également le programme du projet lui-même. Nous sommes ici face à un ensemble résidentiel linéaire, mais aussi une infrastructure polyvalente qui redéfinit le canal existant, en le transformant partiellement en un petit port avec des bateaux privés. En outre, il sacrifie le toit au profit d’un parking accessible par des ascenseurs à commande électrique, soulignant davantage sa qualité de « cheval de Troie ». Sa structure linéaire durable cherche à fonctionner comme la « maison évolu-

tive » de Renzo Piano (cf. interview de l’équipe), ouverte à tous les usages de ses futurs utilisateurs. Le projet mentionné à Vila Viçosa (PT) se présente sous la forme d’une Réunion Tupperware (fig.15), sur fond d’un grand espace public linéaire, couvert en partie par un auvent élaboré. Cette « réunion » illustre de la façon dont fonctionne l’infrastructure. L’équipe cherche à attirer l’attention sur le site et à favoriser le processus de transformation par des événements, d’une manière qui rappelle le champ infini de Superstudio dans les années 1970 et les systèmes relationnels de la « barbecue party » de SANAA. Cependant, la proposition d’insertion de nouveaux bâtiments semble redondante, compte tenu de l’inoccupation actuelle du parc immobilier du site.

14 - Assen (NL), lauréat - Affronter le présent > voir plus p.282

Déploiements massifs Nous nous penchons ici sur les méthodes des équipes pour réaliser leurs projets. Le fait est que toute intervention dans un état de transition fait perdre confiance en l’exactitude des réalisations futures par rapport à leur concept d’origine. De plus en plus, au cours des sessions Europan, les équipes formulent à la fois le contenu et le processus de réalisation, à travers des scénarii alternatifs, des plans et des feuilles de route. Nous pouvons voir de telles approches apparaître clairement dès E6 dans l’article de P. Amphoux mentionné précé15 - Vila Viçosa (PT), mentionné - Réunion Tupperware > voir plus p.316


33 16 - Rouen (FR), lauréat - Que m’Anquetil ? > voir plus p.302

et le « comment » permet de maintenir un aspect spécifique, tout en préservant le côté ouvert. Le groupe « Déploiement massif » comprend les projets lauréat à Rouen (FR), Que m’Anquetil ?, mentionné à Donauwörth (DE), Ville multiple, et lauréat à Vila Viçosa (PT), Entre paysages. La multiplication des éléments temporels commence par la mise en évidence des temporalités existantes, invisibles d’après les plans, des temporalités des zones plus larges, urbaines ou naturelles. Parfois, celles-ci peuvent être identifiées simplement par les synergies entre les différents professionnels qui composent les équipes, comme c’est le cas pour certains sites E12 : les pratiques traditionnelles des paysagistes et des urbanistes sont combinées à celles des architectes. En fait, les programmes et les usages intègrent ces temporalités qui façonnent les projets primés. La façon novatrice d’appréhender les usages et les espaces issue du projet lauréat à Rouen (FR), Que m’Anquetil? (fig.16), fait ressortir une approche différente de ce que nous voyons habituellement dans les projets Europan. Nous nous rendons compte que les événements temporels

17 - Donauwörth (DE), mentionné - Ville multiple > voir plus p.290

ne sont pas uniquement des « périodes-tampons » permettant d’attendre l’aboutissement du projet ; ils deviennent des agents actifs et précieux qui font intervenir de nouveaux acteurs sur le site, influençant ainsi son avenir de façon active. Ils déclenchent des mouvements sur les sites « à l’arrêt », en leur conférant une valeur ajoutée qui, à son tour, fait naître de nouvelles opportunités. Nous pouvons citer ici La ville plus près, projet lauréat emblématique de la session E9, primé à Bordeaux (FR), qui devait être développé à travers un agencement habile d’usages novateurs. Pourquoi attendre encore 10 ou 20 ans pour bénéficier d’une nouvelle dynamique urbaine, issue de la connexion au réseau ferroviaire ? Agissons tout de suite ! Commençons par exploiter la temporalité de la ville existante pour infiltrer ensuite le site insulaire, en réunissant les réseaux existants de mobilité douce et en offrant un cadre de vie attractif sur le bords de Seine (Que m’Anquetil ?, projet lauréat, Rouen (FR)). Dans le cas du projet mentionné à Donauwörth (DE), Ville multiple (fig.17), nous observons la création d’une polarité par la reconnexion du site du camp militaire démantelé aux infrastructures de transport de l’archipel

18 - Vila Viçosa (PT), lauréat - Entre paysages > voir plus p.314

urbain. Le projet devient alors un dispositif de gestion des flux urbains. Ce dispositif permet de surmonter les problèmes liés à la trop grande différence d’échelle entre ville et site du projet, grâce à une rampe rouge pareille à un ruban. Dans le projet lauréat à Vila Viçosa (PT), Entre paysages (fig. 18), le site abandonné est soutenu par un éventail d’interventions « à la carte », déployées dans l’ancienne zone industrielle. Les 3 projets font appel à des territoires plus vastes pour pallier l’absence de dynamique urbaine. En d’autres termes, ils permettent de revitaliser les sites par des temporalités quotidiennes des territoires adjacents, auxquelles s’ajoutent celles, historiques, des sites eux-mêmes. Cette hybridation des temporalités apporte une valeur ajoutée aux sites. Un autre moyen d’enrichir la panoplie des éléments temporels est de faire appel à des projets à conception ouverte, dans le cadre desquels des acteurs urbains novateurs sont invités à se joindre au « brainstorming urbain ». Dans le cas du lauréat à Rouen (FR), Que m’Anquetil ?, l’équipe fournit une matrice impressionnante de connexions entre les instigateurs du projet (municipalité, SNCF, région, etc.) et les acteurs urbains (particuliers, associations, écoles d’architecture, d’art, de communication et de publicité, ministère de la Culture, etc.), à travers des approches novatrices quant aux usages et à la gestion de l’espace. La nature de ces usages et de ces espaces peut être éphémère


34 20 - Kuopio (FI), lauréat - Savo nueva > voir plus p.294

ou évolutive, temporaire ou permanente. Dans le cas du projet mentionné à Donauwörth (DE), Ville multiple, le « brainstorming urbain » démarre avec l’ouverture d’un « magasin à idées  » et se poursuit avec une série d’appels à contribution. Dans ce projet, le mode opératoire prend la forme d’un plan d’action très précis et détaillé. Une partie de ce plan consiste à créer une agence de développement formée par le conseil municipal. Comme pour les usages novateurs mentionnés ci-dessus, il est proposé d’investir le site avec des usages temporaires pendant les 3 premières années. La « Ville anticipative », nom donné par l’équipe à cette nouvelle entité, qui résulte de la transformation de l’ancien camp militaire, propose un cadre spatial solide pour la vie publique future, dans lequel sont facilement intégrées les potentialités, à travers des tactiques quotidiennes. Dans le cas de Rouen, l’équipe lauréate fournit un « cadre directeur d’actions » qui permet l’émergence continue de plans spécifiques à différentes échelles ; un cadre défini par l’équipe lauréate à Vila Viçosa (PT) comme un système, voire une matrice d’actions dynamiques qui interagissent avec les citoyens et ouvrent de nouvelles perspectives d’intervention dans l’espace.

19 - Seraing (BE), lauréat - Synergie > voir plus p.308

Écosystèmes malléables En fait, les équipes cherchent à faire partie des acteurs urbains impliqués dans la création de réseaux urbains qui soutiennent et maintiennent la ville. En d’autres termes, elles souhaitent participer à la formation d’écosystèmes urbains. Dans ce cas, « écosystème » renvoie à un ensemble plus ou moins stable de relations qui peuvent être maintenues au fil du temps et structurer la ville, relatives aux personnes et à la circulation des biens et des idées 12. Une telle définition de l’écosystème invite à toutes sortes d’hybridations entre milieu artificiel et milieu naturel. Les équipes, en effet, font appel à de telles hybridations afin de renforcer les nouvelles proximités entre les groupes et de permettre des combinaisons improbables de programmes et d’usages. Pour ce faire, elles étendent les limites des écosystèmes et introduisent de nouveaux programmes. Elles profitent des juxtapositions et des associations inhabituelles en superposant les flux d’origine et d’échelle diverses. En même temps, elles redéfinissent les limites des territoires afin de susciter l’incubation de nouveaux écosystèmes et les croisent avec précaution avec d’autres grâce à des connexions multiscalaires.

De telles stratégies ont été déployées dans les projets suivants : Synergie, lauréat à Seraing (BE), Monument en pays fertile, mentionné à WienKagran (AT) et Savo nueva, lauréat à Kuopio (FI). La superposition de l’habitat, de la production et de la consommation devient une stratégie permettant l’introduction de programmes dans le projet lauréat à Seraing (BE), Synergie (fig.19). Les jardins potagers partagés deviennent un atout pour les zones résidentielles, ainsi que pour la zone du marché envisagée. La surface au sol acquiert une troisième dimension en accueillant ces activités, en filtrant les flux en provenance de la zone urbaine plus large à travers le site du projet et en formant des espaces publics à la périphérie du site du projet qui pourra être connecté aux futurs développements adjacents. Dans le cas du projet lauréat à Kuopio (FI), Savo nueva (fig.20), nous assistons à une stratégie similaire d’introduction de programmes sur 2 niveaux. Le premier vise à améliorer la cohabitation entre personnes âgées et jeunes dans les ensembles résidentiels ; le second à créer un centre culturel (le Campus Santé), qui dispose d’un bon accès routier, pour attirer les populations des alentours. L’espace public linéaire proposé agit comme un pont au-dessus des lignes de chemin de fer qui relient les sous-ensembles du projet et favorise des sousensembles poreux et ouverts au reste de la ville. En ce qui concernele projet mentionné à WienKagran (AT), Monument en pays fertile (fig.21), il devient lui-même le nœud central de ces écosystèmes malléables. Les dispositifs transversaux, les plateaux et les espaces de circulation, tels que définis par l’équipe, s’entremêlent à travers le site du projet, offrant toutes sortes de proximités improbables entre les programmes. Des effets d’échelle surviennent lorsque les plateaux et les volumes bâtis du projet rencontrent les écosystèmes adjacents, tels que les réseaux de mobilité ou les parcs publics. Cet effet d’échelle est atteint par l’accumulation de programmes et l’utilisation de leurs éléments comme tampons pour gérer les proximités indésirables qui surviennent à travers les combinaisons. Par exemple, les immeubles de bureaux deviennent des barrières antibruit entre autoroute et structures résidentielles. Pour souligner l’effort, toutes les parties des volumes bâtis exposées au bruit seront supprimées.


35 Dans les 2 premiers cas, les écosystèmes malléables permettent à des programmes et des connexions de s’étendre au sein de territoires plus vastes, même si les équipes sont encore tenues de respecter les objectifs rigides du plan directeur, tels qu’ils sont mentionnés dans le cahier des charges ou dans les propositions. Dans le projet Monument en pays fertile, la superposition de toutes sortes de calendriers à l’aide d’une approche stratégique, basée sur des écosystèmes malléables, réduit le risque de créer une autre enclave isolée, contournée par les infrastructures de transport. L’équipe appelle donc à des collaborations entre des acteurs urbains issus d’écosystèmes autrefois non reliés, acteurs qui n’ont pas souvent eu l’occasion de se retrouver autour de la même table.

Éviter la non-pertinence de l’architecture dans la fabrication de la ville En revoyant les travaux de référence, à la fois « maison » et « outre mer », relatifs à l’architecture urbanistique, nous avons découvert que la perpétuelle instabilité de l’environnement urbain, visible à travers de nombreux exemples de sites ou d’économies « à l’arrêt », remonte bien aux débuts des temps modernes et se manifeste différemment dans les villes européennes et nord-américaines. Nous avons également constaté que la volonté de l’architecture urbanistique d’engager un lien avec la « ville adaptable » a été et continuera d’être une préoccupation du concours Europan, comme en témoignent les discours et les projets contenus dans ses abondantes archives. Nous avons étudié comment cette vision hybride pourrait être utilisée pour analyser l’éventail de propositions soumises par les équipes E12 (principalement par des architectes, mais aussi des paysagistes et urbanistes), afin de montrer comment l’architecture urbanistique intègre la réflexion stratégique pour naviguer dans les états de transition. En réalité, ces équipes aspirent à des objectifs plus larges par le biais de stratégies, en introduisant des tactiques exploitant les possibilités offertes par ces dernières. Nous avons découvert la puissance créatrice de l’incrémentalisme révolutionnaire, ainsi que l’action catalytique de la forme en tant que source de valeur

21 -Wien-Kagran (AT), mentionné - Monument en pays fertile > voir plus p.320

ajoutée. Nous avons été agréablement surpris en constatant l’importance croissante des éléments temporels au rôle catalyseur, qui confère de la valeur ajoutée à l’espace et redynamise les sites « à l’arrêt », leur donne une forme et permet au processus de conception de faire face aux imprévus. La devise de cette approche serait : Penser la forme dans le temps pourrait permettre d’éviter que l’architecture ne devienne inutile » (extrait de l’interview de l’équipe mentionnée à Wien-Kagran (AT), En pointe !). En diversifiant les temporalités du projet grâce à des écosystèmes malléables, les équipes montrent l’intérêt d’intégrer la conception au processus de construction de la ville, en modifiant l’interaction entre les écosystèmes urbains et en favorisant des collaborations inhabituelles entre acteurs urbains. De plus, le groupe de projets réunis sous le thème « Déploiements massifs » a démontré qu’un « projet packagé » ne peut être livré sans une méthodologie claire de réalisation – avec des feuilles de route et des plans, sous forme de diagrammes et de textes en lien direct avec les rendus architecturaux et les aboutissements possibles. Une telle approche oblige les équipes à admettre qu’un projet Europan peut ne pas avoir d’incidence à l’échelle de certains sites (Ville multiple, Donauwörth (DE)). Une fois qu’elles ont pris conscience de cela, elles peuvent passer des projets à petite échelle de l’urbanisme quotidien à des propositions de transformation des institutions urbaines. En d’autres termes, elles se comportent comme des « agents doubles » qui défendent les intérêts de leurs clients, mais aussi

de ceux qui seront directement affectés par leurs interventions. Il sera intéressant de suivre leur « avenir incertain » et de voir comment les villes hôtes réagiront à la pression de propositions plus riches que celles auxquelles elles s’attendaient. Leur défi est de tirer parti de ces pratiques remarquables de l’architecture urbanistique afin d’enrichir les méthodes de fonctionnement de leurs institutions. C’est en effet le rôle que les équipes primées Europan cherchent de plus en plus à endosser.

pour la première : Dana Cuff et Roger Sherman, rédacteurs, Fast-Forward Urbanism: Rethinking Architecture’s Engagement with the City, Princeton Architectural Press, 2011; pour la seconde : Pascal Amphoux, La logique du tiers à l’épreuve du projet urbain, Livre du thème Europan 6 : Entre villes, 2001, p. 17-19 2 Bernard Reichen, For a Sustainable Urban Debate, Livre du thème Europan 6 : Entre villes, 2001, p. 20-21 3 Cuff & Sherman, 2011, p10 4 Eve Blau et Ivan Rupnik, Transition as Condition, Strategy, Practice, Harvard University, Actar, Barcelone, 2007 5 Bernard Reichen, For a Sustainable Urban Debate, Livre du thème Europan 6 : Entre villes, 2001, p. 20-21 6 Rebois, Reichen, The European City and the urban-architectural scale, Catalogue des résultats Europan 5, Paris, 1999, p. 18-25 7 Amphoux, 2001, p17 8 Eve Blau, City as Open Work, extrait de l’introduction au Project Zagreb in Insidious Urbanism, Tarp Magazine, Pratt Institute, NYC, 2011, p. 61 9 Cuff & Sherman, 2011, p28 10 Cuff & Sherman, 2011, p25 11 Socrates Stratis, A project based action in an urban-architectural scale, in The new conditions of the urban project – Les nouvelles conditions du projet urbain – sous la direction d’Alain Charre, éditions Mardaga, Belgique, 2001, p. 81-88 12 Grahame Shane, Urban Design Since 1945: A global Perspective, John Wiley UK, 2011, p. 36 1


Aglaée Degros cofondatrice d’Artgineering (www.artgineering.nl), bureau d’urbanisme à Rotterdam (NL), enseignante dans diverses académies et universités aux Pays Bas et en Autriche et membre du Conseil Scientifique d’Europan.

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Territoires en réseaux ou l’éloge de la lenteur structurante « Avec la séparation de l’espace public social et utilitaire dans la conception de la ville du 20ème siècle, s’est créé un divorce entre structuration et composition de la ville1.  »

L’aspect structurant des réseaux Pourtant en analysant des exemples célèbres de réseaux utilitaires : les Parkways de Moses à Boston, les Boulevards Haussmann à Paris, les Reichautobahnen de Todt et Seifert en Allemagne, on peut constater que l’histoire est remplie d’exemples où les réseaux transcendent le monde technocratique et deviennent des expressions ou plutôt des instruments de structuration du territoire. Lorsque Moses conçoit ses Parkways, il décompose les bandes de circulation pour les intégrer à une zone récréative formant ainsi un ensemble paysager intégrant trafic et fonction récréative. Quant à Haussmann, ses Boulevards clarifient la texture urbaine de Paris (pour des raisons militaires) mais développent également une nouvelle typologie de bâtiments : les hôtels Haussmanniens (pour la bourgeoisie). Quant à Todt et Seifert lors de la conception de leurs Autobahnen, ils développent une véritable stratégie paysagère conditionnée par des aspects touristiques/propagande, comme par exemple la célèbre A8 Munich/Salzbourg qui se déploie le long de la Chiemsee et s’ouvre sur un paysage alpin spectaculaire.

L’après planification rationnelle La modernité est un moment clef dans l’histoire de la dissociation entre territoire et réseau. À l’époque du fordisme, tout est question de flux, d’organisation du processus de production et de technique, avec pour conséquence spatiale des réseaux dissociés de tout contexte pour atteindre de meilleures performances. Ceux-ci sont conçus afin d’évacuer les flux aussi vite et aussi efficacement que possible, ce sont des canaux qui drainent les usagers ou les biens vers leurs destinations. Alors que de plus en plus nous quittons la vision moderne de la ville et de l’après ville industrielle, un nouveau type de ville se met en place. Une ville non plus basée sur sa capacité à produire mais sur sa capacité à développer un milieu qualitatif, propice éventuellement à la production. Une ville en mutation, avec une recherche de qualité environnementale, de respect des ressources, de proximité entre la nature et l’être humain. Une ville qui délaisse la planification rationnelle2 et son principe de stricte séparation des fonctions pour développer une flexibilité des usages plus ouverte à l’appropriation. Qu’en est-il de la conception des infrastructures dans cette ville adaptable ?

Modes d’actions mis en place La ville devient flexible, malléable et par conséquent la structuration de celle-ci part du spécifique pour arriver au général à l’inverse de la planification rationnelle. Partir du spécifique ne

demande pas seulement plus de compréhension du contexte dans toute ses dimensions : spatiale, paysagère, sociologique… mais requiert également une approche spatiale non fragmentée traversant les disciplines. Pour les réseaux cela demande de se libérer de la logique issue de l’ingénierie héritée du modernisme et de développer un dialogue dépassant les clivages disciplinaires. On peut considérer dans un même temps que la ville se transforme et que les réseaux comme parties intégrantes du territoire, ont une dimension spatiale, paysagère et sociale structurante. Ces deux postulats : de mutation de la ville et de dimension structurante des réseaux, nécessitent une redéfinition des modes d’actions mis en place pour concevoir ces même réseaux. Si l’on isole ces réseaux du territoire, les modes d’actions mis en place sont purement technocratiques. Mais si on considère ceux-ci comme parties intégrantes du territoire les modes d’actions mis en place se sophistiquent, nécessitant de dépasser les frontières des disciplines de l’ingénierie et de l’espace, voire du paysage et de la sociologie. La spatialisation des réseaux Ce mode d’action de mise en place des réseaux considère ceux-ci non plus comme des éléments cachés mais bien comme une logique lisible en trois dimensions. Les liaisons sont rendues visibles et articulent les différents bâtis entre eux. C’est le cas pour le projet lauréat, Porto novo (fig.1), développé sur le site d’une petite ville le long du Tage : Porto Brandão au Portugal (fig.2). Celui-ci développe la liaison de Brandão avec son arrière-pays et l’université qui y est installée. Il représente un grand potentiel de revalorisation de la ville. Ce projet joue sur la mise en relation de la ville et de son arrière-pays par différents sentiers, chemins, promenades, par une ligne de tram, etc. Le cheminement appelé « route culturelle » (cultural path) structure le développement des nouveaux arrêts de tram articulant le bâti. C’est un subtil mélange entre valorisation du patrimoine existant et intensification de la circulation. Un autre cheminement nommé « route de la production » (productive path) stimule la production de vin et la logistique qui lui est associée, par bateau entre autre. Sont aussi développés d’autres che-


37 2 - Porto BrandÃo (PT)

1 - Porto BrandÃo (PT), lauréat - Porto Novo > voir plus p.328

minements appelés « route des saveurs » (tast path), « route récréative » (leisure path), etc. Le site de Ciney en Belgique (fig.3) est également ouvert à ce mode d’action. Ce site permet la mise en relation de la ville et de sa gare. La gare de Ciney est vitale non seulement pour la ville mais aussi pour les environs de celle-ci car elle constitue un des rares arrêts de la ligne ferroviaire 161 Bruxelles-Luxembourg. Dans leur projet Walk the line (fig.4), l’équipe mention spéciale met en relation différents espaces dont évidemment la gare et le centre de la ville mais aussi des parcs, des carrières et d’anciennes forges. Les architectes réutilisent des chemins existants, les élargissant parfois ou les transformant en squares, places publiques pour créer une continuité piétonne formant une colonne vertébrale (backbone) de la restructuration du bâti. À Kalmar en Suède (fig.5), les lauréats avec leur projet Conservation, densification et complexité (fig.6) redéfinissent la route existante qui traverse le site. La route 25 devient la rue 25 structurant le bâti. Son déclassement est couplé à la création de parkings et son profil est transformé grâce à la reconversion de deux de ces bandes en espaces dédiés aux mobilités lentes (piétons et cyclistes). Les parcelles le long de l’axe sont soigneusement répertoriées afin d’offrir des espaces de densifi1 - Porto BrandÃo (PT), lauréat - Porto Novo > voir plus p.328


38 3 - Ciney (BE)

4 - Ciney (BE), Mention spéciale - Walk the line > voir plus p.353

cation possible articulés le long de cette « route/ rue ». Le développement urbain linéaire intègre au bâti existant les propositions de réserves pour de nouveaux bâtiments permettant ainsi de compléter la ville sans la disperser. Il réutilise également le réseau existant de façon plus intégrée à la texture urbaine en socialisant l’espace public resté jusqu’alors purement utilitaire. La mise en paysage des réseaux Le second mode d’action que l’on peut observer dans les projets présentés pour cette douzième édition du concours, bien qu’existant depuis

longtemps (voir les exemples des Parkways et des Autobahnen cités plus haut), tente de fondre infrastructure et paysage. Ce mode d’action connaît une renaissance ces dernières décades. Il se traduit spatialement par un paysage fait de lamelles se déclinant suivant la vitesse de ses utilisateurs. L’innovation tient dans l’introduction des notions de croissance progressive (voire même de développement incrémental), recyclage et symbiose entre infrastructure et nature. Là où auparavant était imposé un concept superposant l’infrastructure au paysage, les nouveaux modes d’action utilisés pour mettre les réseaux en paysage, laissent actuellement plus de place à l’aléatoire, à la réutilisation et à l’écologie. Cette vision à la fois paysagère et aléatoire de l’infrastructure est sans doute la plus lisible dans le projet mentionné Ré-évolution (fig.7) sur le site de Mannheim en Allemagne (fig.8).

de mobilités alternatives (dédié aux transports en commun, à la marche ou au vélo). Ces ramifications forment un nouveau réseau lent permettant de diminuer le trafic sur la B38. Le projet nous propose plus qu’un bâti, un paysage tout en ligne où nature et infrastructure grandissent ensemble : une forme d’éco-mobilité. Au fil du temps le site se transforme en « parc » qui embrasse l’infrastructure avec un potentiel écologique mais aussi un potentiel de cohésion sociale reconnectant des parties de la ville disloquée par un espace resocialisé. Dans la même ligne d’idée, le paysage initié par un des projets mentionnés sur le site de Venise en Italie (fig.9), Percorsi per riqualificare (fig.10), est aussi linéaire mais issu d’une logique d’infrastructure ferroviaire. Le site de Venise, ou du moins une partie de celui-ci borde d’une part l’autoroute

À Mannheim, la structure du réseau des rues de la ville marque profondément la structure urbaine surnommée d’ailleurs « Quadratestadt » (quadrillage). La relation entre infrastructure et texture urbaine est bien tangible, rien d’étonnant à cela car la ville, dans son projet de redéveloppement du site proposé pour le concours Europan, insiste sur sa relation aux infrastructures et plus particulièrement à l’autoroute B38. Le site est décrit comme un “Engineering Mile” entre ville et autoroute, il forme l’épine dorsale du futur corridor de développement de la ville. Cette épine dorsale, les architectes dans leur proposition Ré-évolution, ne la considèrent pas comme un projet statique mais bien comme un processus en évolution. Le site et sa structure (la B38) se ramifient en un réseau 6 - Kalmar (SE), lauréat - Conservation, densification et complexité > voir plus p.356

5 - Kalmar (SE)

6 - Kalmar (SE), lauréat - Conservation, densification et complexité > voir plus p.356


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9 - Venezia (IT)

10 - Venezia (IT), mentionné - Percorsi per riqualificare > voir plus p.384

A57 et d’autre part la voie de chemin de fer venant de Mestre. Il est en lui-même un terrain de garage des trains et donc profondément façonné par la présence de voies de chemin de fer. Cette relation - chemin de fer, route, paysage lagunaire - ne va qu’en s’intensifiant, au vu des projets de restruc-

turation de la route Mestre/Venise autour du chemin de fer, du tramway, des vélos et de la suppression des voitures. Le projet tente de combiner les flux rapides de l’autoroute et du trafic ferroviaire aux flux lents (pédestre ou cyclable) de la zone verte du parc Piraghetto qui le jouxte. L’instrument de cette symbiose est la réutilisation du tracé des anciennes voies de chemin de fer. Le site devient un nouveau paysage où se mélange à la fois nature et infrastructure structurant la disposition de nouveaux bâtiments. Un des projets lauréats, Rambles verdes (fig.11), sur le site de Barcelone en Espagne (fig.12) est lui aussi un exemple de réseau mis en paysage. La ville depuis Cerda en 1860 est largement définie par son réseau croisé de rues perpendiculaires et parallèles à la mer. Ce réseau s’est élargi à la région métropolitaine depuis les années 70 et

8 - Mannheim (DE)

7 - Mannheim (DE), mentionné - Ré-évolution > voir plus p.366

10 - Venezia (IT), mentionné - Percorsi per riqualificare > voir plus p.384

le plan de Solans. Le site concerné par le projet est localisé à l’intersection du réseau autoroutier métropolitain et du fleuve Besos. L’infrastructure est utilisée par l’équipe lauréate pour à la fois créer un lien entre différents parcs existants et parcs projetés, mais aussi comme ligne paysagère en soi. Le projet crée des liens transversaux à la région métropolitaine. La Rambla, utilisée ici comme lien, reprend son sens originel de rivière asséchée et mélange en un espace linéaire paysage et infrastructure. De plus un sentier pour les mobilités lentes (vélos, piétons,…) y est développé. Il vise à relier les six parcs de la région métropolitaine afin de créer un réseau vert. Ici, réseau et paysage sont tellement imbriqués l’un dans l’autre de par l’usage même de la typologie de la Rambla que l’on ne sait si c’est le réseau qui façonne le paysage ou vice versa.


40 projet futur de plus large envergure. Le projet de réseau local devient un moyen d’habiliter les citoyens d’un droit aux réseaux physiques et sociaux. Dans ce projet le plan stratégique Sagrera est ainsi enrichi d’initiatives locales permettant de rendre visible divers processus tels que le recyclage et l’éducation afin d’ancrer le projet local dans le contexte social d’un projet plus vaste.

12 - Barcelona (ES)

La socialisation des réseaux Il ne s’agit pas ici de réseaux sociaux mais bien d’un mode d’action directement issu de la sociologie qui tente de créer un lien entre habitants et réseaux. Ici, il ne s’agit plus d’intégrer l’infrastructure dans son contexte spatial voire paysager mais bien dans son contexte social. Rendre l’infrastructure aux habitants n’est pas nouveau, Jane Jacobs3 le prônait déjà dans les années 60. Ce qui est bien innovant dans le projet c’est l’appropriation des réseaux supra locaux par la mise en place de nouveaux types de réseaux locaux. Un des projets mentions spéciales, Le droit à l’infrastructure (fig.13), sur le site de Barcelone, dont le titre est directement lié à l’ouvrage d’Henri Lefebvre, traite de la socialisation des réseaux au sens large. D’une part, le projet propose d’intégrer l’infrastructure d’échelle locale dans un projet d’infrastructure d’échelle régionale. D’autre part, ce même projet propose une alternative temporaire au développement de logements demandés, en réutilisant les bâtiments vacants existant dans la ville. Les objectifs «macros» du plan stratégique Sagrera (réalisation d’un plan directeur autour du nouveau réseau TGV et de sa gare) sont intégrés dans un processus où les citoyens deviennent des participants actifs contribuant au projet et bénéficiant de ses retombées. Les projets locaux créent des synergies entre les réseaux locaux (eau, gaz, électricité, déchets) et les acteurs socio-économiques locaux comme par exemple en créant la réutilisation des déchets. Ces réseaux de petite échelle prennent part au 11 - Barcelona (ES), lauréat - Rambles verdes > voir plus p.342

La structure lente Ces différents modes d’action, et plus spécialement le mode d’action développé dans le cadre du site de Barcelone (ES) (et ce n’est pas un hasard car cette ville est dans une phase de grande mutation économique) exposent très clairement l’idée de lenteur. Socialiser les réseaux dans ce projet fait référence à la notion de rythme4. Le rythme de


41 Meyer, H, Josselin de Jong, F, Hoekstra, M, Het ontwerp van de openbare ruimte, SUN Amsterdam 2006 2 Lash, S., Another Modernity, a Different Rationality, Blackwell, Oxford, 1999 3 Jacobs, J, The Death and Life of Great American Cities, university of Michigan, 1961 1

4

13 - Barcelona (ES), Mention spéciale - Droit à l’infrastructure > voir plus p.346

la production des réseaux est confronté au rythme actuel de la ville. Il se dégage des rythmes différents dont celui d’une société affectée par la crise qui ne peut plus porter des projets de croissance rapide mais qui doit développer des stratégies en plusieurs étapes. Dans ce projet ainsi que dans d’autres projets, on découvre également que nous sommes passés de l’ambition de vitesse développée par la modernité à un rythme diffèrent dû à la création des réseaux destinés aux modes des déplacements lents et écologiques. Il ne s’agit pas simplement de relier des villes, des communautés ou des territoires de façon efficace et rapide mais bien de veiller à ce que ces liaisons soient qualitatives. Les liens deviennent souples pour réaliser ces continuités durables. Les nouveaux réseaux mis en place sont pour la plupart malléables et lents pour les piétons ou les cycles. Alors que bien souvent écologie et infrastructure sont perçues comme antagonistes, la lenteur des usages permet de réconcilier ces deux milieux : lien vert, Rambles verde, coulée verte ou autres Vias verdes. Enfin la lenteur n’est pas seulement lisible dans l’usage des réseaux, elle l’est aussi dans sa conception spatiale. Il ne s’agit pas de projeter en une fois un concept tout fait mais bien de proposer une vision évolutive lente qui se met en place en douceur ; qu’elle soit paysagère, spatiale ou sociale.

On pourrait conclure que les réseaux mettent en place la structure d’un territoire devenu lent ou plus souvent mettent en place une structuration lente du territoire.

12 - Barcelona (ES)

Lefebvre, H, Le droit à la ville, Anthropos, Paris, 1968



Projets primés

43 170 projets primés sur 51 sites en Europe



Projets primés Thème 1

45

Plateformes urbaines dynamiques La revitalisation d’espaces publics actuellement peu attrayants nécessite une réflexion à une échelle plus large que celle du site donné. Même s’ils sont parfois de petite taille, ces espaces sont des leviers stratégiques pour une dynamisation urbaine. Leur influence en termes d’identité et d’image dépasse souvent leurs limites physiques, et appelle donc à une transformation plus importante du tissu existant. « Angles morts » n’ayant jamais eu une utilisation adéquate ou bien lieux dont la fonction initiale est aujourd’hui obsolète ou inadaptée aux besoins des habitants, ces sites peuvent servir de plateformes à une appropriation, de point de départ pour la mobilisation de la population locale ou d’un public plus large. L’aménagement ou réaménagement de ces zones peut être considéré de diverses manières : comme un rafraîchissement par des espaces multifonctionnels, avec des structures temporaires ou extensibles qui agissent comme des piqûres d’acupuncture ; comme un ballon d’essai ayant le but de faire connaître un territoire donné, de déclencher un cofinancement ou investissement privé et d’identifier de nouveaux rythmes d’intensité. AALBORG (DK)

46

BITTERFELD-WOLFEN (DE)

52

BUDAPEST (HU)

58

DON BENITO (ES)

64

GJILAN (KO)

72

KRISTINEHAMN (SE)

76

MARSEILLE PLAN D’AOU (FR)

82

SAINT-HERBLAIN (FR)

88

SCHIEDAM (NL)

94

WITTENBERGE (DE)

98


AAlborg Danmark (DK)

SITUATION Aalborg

SITE PROPOsé par

POPULATION ville 120.000 hab.

ville, région et associations

agglomération 125.000 hab.

de logement

SITE STRATEGIQUE 80 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE de PROJET 32 ha

ville, région et associations de logement

interview du représentant du site

46

Rie Malling, architecte et chef de projet pour Europan, représentant la municipalité d’Aalborg

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie L’identité de « ville sur le fjord » propre à Aalborg est primordiale dans son rôle de capitale de la région. Il existe un besoin évident de créer une large zone cohérente tout le long du Limfjord, afin d’établir un lien attractif entre la ville et le fjord. Le quartier de Vestbyen fait partie d’une série de zones urbaines implantées le long du Limfjord. Il présente des liens très étroits non seulement avec le centre-ville d’Aalborg, mais également avec les vastes espaces de loisirs verts à l’ouest de la ville et les banlieues qui s’étendent au sud. Le quartier est caractérisé par ses multiples identités qui se traduisent par une grande diversité de services et un large éventail de logements disponibles. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La ville d’Aalborg a besoin d’une stratégie qui pourrait permettre de préserver Vestbyen – l’un des plus anciens quartiers de la ville – en le transformant et en lui attribuant de nouveaux usages. Dans quelle mesure les nouvelles stratégies proposées pour Vestbyen peuvent-elles contribuer à amener de nouvelles activités au sein de ce quartier délabré, augmenter la qualité de vie et de logement des habitants, travailleurs ou visiteurs, tout en relevant les défis du changement climatique, des problématiques sociales, etc. ? En tant que quartier de centre-ville traditionnel, Vestbyen possède de nombreuses qualités, aussi bien du point de vue urbain que résidentiel. Cependant, nombre de rues, places ou espaces urbains sont moins attractifs et nécessitent une réhabilitation. Même si, au départ, ces espaces et places sont des éléments de petite échelle et manquent d’attention ou existent malgré eux, il faut une vision qui contribue à rajeunir le quartier tout entier et à initier des projets capables de rassembler résidents, investisseurs et politiques. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? De nombreux projets de réhabilitation et de développement urbain à grande échelle verront le jour à Vestbyen dans les 10 à 15 prochaines années, comme par exemple un nouveau système de métro léger, la réhabilitation de l’hôpital universitaire et de l’ancienne distillerie, la rénovation des logements existants, etc., ce qui pourrait avoir un impact considérable sur le développement du quartier. Outre les structures de services présentes dans cette partie de la ville, tous ces projets intègrent la conception et la programmation de l’espace public et des espaces sociaux, ainsi que la qualité générale du quartier en tant que zone d’habitation et de bureaux. L’objectif est de parvenir à une synergie entre les différents projets et sites et de se focaliser sur la façon dont les investissements peuvent améliorer la qualité de vie de ceux qui résident et travaillent ici.


47


aalborg (DK) lauréat

Gianmaria Socci (IT)

Via dei Tornei 13

architecte - urbaniste

60020 Offagna, Italie

Andrijana Sekulic (ME)

T. +39 3356915714

architecte

info@gianmariasocci.com www.gianmariasocci.com

48 Das Andere Point de vue de l’équipe Compte tenu de la multiplicité, de l’hétérogénéité et de la variété des intérêts en jeu dans l’urbanisme actuel, un processus de négociation continue est préférable aux actions descendantes et homogènes, trop éphémères. En parallèle, le renforcement du pouvoir des citoyens et leur participation à la prise de décision ouvre la voie à une application intéressante du principe de démocratie directe. Au lieu d’obtenir des solutions, les municipalités devront donc répondre à des questions. Des questions bien concrètes. Des interventions locales sont conçues pour servir d’élément déclencheur, en s’appuyant sur les opportunités pratiques et en révélant les possibilités et le potentiel cachés. Un processus de négociation dialectique est ensuite initié en se basant sur des Plans de Négociation. Ces derniers seront modifiés par l’adaptation continue aux nouveaux besoins, nourrissant ainsi l’imagination des habitants et influençant la transformation physique du quartier de Vestbyen.

Vestbyen quotidien / Vestbyen exceptionnel

Point de vue du jury Ce projet possède une approche et une valeur stratégiques. Il propose un processus discursif, fondé non pas sur le consensus mais sur la friction et sur un raisonnement dynamique qui accepte le conflit. Il réussit à formuler une stratégie de questionnement par la forme construite. L’outil de « leurres » architecturaux proposé défie les attentes actuelles en matière d’aménagement futur du site. L’architecture crée des conditions spatiales. Elle suggère et encourage de nouveaux types d’usages inattendus.

Instantané 2025 : de l’Amorce aux Plans de Négociation


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L’hôpital : des dalles modernistes et de faible hauteur se rencontrent dans un fragment hybride

Le viaduc : une frontière est transformée en lien

La cour arrière : une monumentalité inattendue derrière les jardins


aalborg (DK) mentionné

Humberto Salvador

Mathias Bæktoft Bentzen (DK)

Monarkiet

Maldonado Baeza (MX)

Søren Hykkelbjerg Poulsen (DK)

Banegårdspladsen 10, 4.tv

MA Arch. énergie

Marius Costan (DK)

8000 Aarhus C, Danemark

et Architecture verte

étudiants en architecture

T. +45 31339667 info@monarkiet.com www.monarkiet.com

Coupe de la place Haraldslund

50

Un scénario collectif Point de vue de l’équipe L’idée essentielle qui sous-tend cette proposition est de faire de Kastetvej le centre névralgique de Vestbyen, son principal axe de développement et le cœur de sa nouvelle identité. Plusieurs zones d’intérêt sont distinguées et reliées les unes aux autres au sein de Kastetvej par le biais de stratégies variées. Les espaces verts existants sont développés et de nouveaux espaces verts sont aménagés le long des rues et aux abords des places. Kastetvej est également au centre de la diffusion, du développement et de l’expression des différentes identités locales. La stratégie d’intervention vise à activer les espaces publics par différents groupes d’usagers, à différents moments. Des idées concernant 12 sous-zones distinctes de Vestbyen sont rassemblées dans un scénario d’identités et distribuées au cours des phases de développement.

Perspective de la place Haraldslund

Point de vue du jury Ce projet propose une approche globale et complète de Vestbyen. Sa stratégie consistant à scénariser un catalogue d’identités possibles pour les différentes sous-zones, tout en s’inscrivant dans le contexte particulier de chacune et en les reliant ensuite à Kastetvej, est une manière fiable de développer une boite à outils inépuisable d’exemples, d’idées et de possibilités qui pourront façonner l’aménagement futur de Vestbyen.

Plan des environs de la place Haraldslund

zones d’intérêt à Vestbyen

Stratégie 2025


aalborg (DK) Mention spéciale

Anna Gancewska (PL)

Anne Camilla Auestad (NO)

T. +45 50668693

architecte - urbaniste

architecte - urbaniste

anna@weareahead.dk

Anna Ziober (PL)

www.weareahead.dk

architecte constructeur

trame verte période d’adaptabilité: +10 ans

activateur public période d’adaptabilité : 5-10 ans

Aalborg Vest activé ! Point de vue de l’équipe Ce projet propose une nouvelle méthode de rénovation urbaine, fondée sur la participation des usagers et les partenariats public-privé. Pour assurer un développement homogène du quartier, le projet s’articule autour de trois éléments principaux, chacun soumis à un calendrier bien précis. Les éléments nécessitant la période d’adaptation la plus courte sont les Activateurs Locaux, installés de façon provisoire dans les quartiers. Il s’agit d’un « cadre » – pavillon ou place – que la municipalité met gratuitement à disposition des différentes organisations, des habitants et des acteurs locaux, leur permettant d’en agencer le « contenu » pendant une durée limitée. Les Activateurs Locaux jouent un rôle majeur dans la dynamisation de la vie urbaine. Ils sont par ailleurs à l’origine des transformations physiques à venir dans les quartiers. Point de vue du jury Ce projet propose une approche bottom-up intéressante en ce qui concerne l’aménagement de Vestbyen. Il cherche à activer l’aménagement du quartier par des interventions temporaires à petite échelle. Le rôle confié aux activateurs locaux dans cette stratégie permet d’encourager la participation des citoyens et d’accorder aux quartiers locaux de Vestbyen un rôle important dans l’aménagement, en fusionnant les besoins économiques, sociaux et environnementaux.

activateur local avec services temporaires : zone Biker (2018)

activateur local sur Poul Buås Vej (2025) échelle : 1:2000

activateur local période d’adaptabilité : 3 mois

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Bitterfeld-Wolfen Deutschland (DE)

SITUATION Bitterfeld-Wolfen –

SITE PROPOSÉ PAR

Cité jardin et Quai urbain

commune de Bitterfeld-Wolfen

POPULATION ± 43.900 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 269 ha

commune de Bitterfeld-

SITE DE PROJET Cité jardin

Wolfen (± 1/3), LMBV (± 1/3),

sud 15,6 ha / Quai urbain 17ha

propriétaires privés (± 1/3)

interview du représentant du site

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Stefan Hermann, directeur du service des constructions et de l’aménagement, Bitterfeld-Wolfen

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie L’ancienne région minière et chimique de Bitterfeld-Wolfen, dans le centre de l’Allemagne, a connu de profonds changements structurels depuis 1990. Cette zone urbaine est aujourd’hui l’incarnation même de la « ville adaptable ». La faillite des vieux complexes chimiques et des mines de lignite à ciel ouvert après le tournant politique de 1989 a entraîné la création d’un parc chimique et technologique ultramoderne, ainsi que l’apparition d’un nouveau paysage avec des forêts et des lacs adjacents à la ville. Ce processus réussi de transformation s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui et fut accompagné d’un développement technologique rapide qui a modifié le mode de vie des résidents dans toutes les zones. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le conseil municipal envisage le lotissement comme un espace de travail, de vie et de détente complexe, soumis à des conditions nouvelles. Afin de lutter contre les effets néfastes de l’évolution démographique, la mise en œuvre de cette stratégie doit permettre d’attirer de nouveaux groupes cibles de la population. La zone de loisirs de Goitzsche nouvellement créée offre une occasion unique d’améliorer considérablement la qualité de vie des citoyens. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? La proximité immédiate entre la ville et le lac a été accentuée davantage encore par la construction d’une promenade au bord de l’eau et d’un « quai urbain ». La zone concernée par le projet de quai urbain constitue une priorité, notamment en raison du lien qu’elle assure avec le centre-ville. Elle offre un potentiel considérable pour de nouvelles typologies de logement, accompagnées de nouveaux concepts en rapport avec les sports, la détente et les loisirs dont la qualité et l’attractivité dépassent largement le niveau d’aménité actuel afin de séduire de nouveaux résidents. En raison de sa proximité avec le lac et le Goitzschewald – sans oublier le centre-ville –, la zone concernée par le projet Gartenstadt Süd, à l’extrémité sud-ouest de la ville, présente un potentiel énorme. Actuellement déserte, elle offre de nombreuses possibilités de créer une zone résidentielle avec des logements nouveaux et intergénérationnels qui constituent une alternative à la maison individuelle conventionnelle. Le cadre encourage le développement de typologies de logement en relation étroite avec la campagne. L’utilisation d’espaces publics ouverts de grande qualité comme lieux de rencontre vise à promouvoir l’identification avec le quartier résidentiel. Des liaisons directes entre les zones résidentielles et les équipements de loisirs garantiront un fort degré d’attractivité. L’association précoce des propriétaires et des investisseurs potentiels au projet Europan par le conseil municipal, ainsi que la coopération future entre entreprises municipales et investisseurs privés assureront un processus d’aménagement continu dans les zones concernées par le projet.


53


Bitterfeld-Wolfen (DE) lauréat

Aline Hatt (DE)

Magdeburger Str. 2

Sabrina Ritter (DE)

78467 Constance, Allemagne

Anja Kaiser (DE)

T. +49 1737620627

architectes

alinehatt@gmx.de saritter@web.de kaiser.a89@googlemail.com

54 Villages disparus – Ville collective

Structure historique du village et de la cour

Point de vue de l’équipe L’analyse des structures du village nous a permis de déduire des normes pour la conception et l’organisation du développement urbain, normes que nous avons ensuite modernisées. Même si les villages disparus de Bitterfeld ont cédé leur place aux mines à ciel ouvert, le réseau routier médiéval témoigne toujours de leur lien avec la ville. Les anciennes routes, de même que les références visuelles directes aux villages, caractérisent le cœur du quartier où se trouve le centre communal. Des personnes âgées de Bitterfeld y travaillent de concert pour instaurer une nouvelle forme de garde d’enfants, reconstruisant ainsi un sens de la communauté. En ce qui concerne les quais, nous recommandons un mélange d’activités de loisirs variées, conçues pour séduire différentes générations et populations. Des évènements sportifs permettront d’attirer les touristes fondus de sport. Point de vue du jury La grande force de ce concept réside dans la délicatesse certaine avec laquelle la construction nouvelle est intégrée au contexte et à l’espace vert local, tout en créant néanmoins une atmosphère captivante. Les rares interventions sur le lac de Goitzsche sont réalisées d’une main de maître. Les maisons de la Gartenstadt représentent un projet convaincant et conviennent tout à fait au lieu concerné, que ce soit en termes de typologie, de volume, d’agencement ou encore de qualité de vie.

Réseau d’anciens villages

Plan du site de la zone de projet B

Perspective « lac  »


55

Ilot schématique

Plan du site de la zone de projet A

Perspective « cour  »

Plans d’étage


Bitterfeld-Wolfen (DE) mentionné

Émilie Horz (FR)

16 Mail Renaissance

Thomas Giuria (FR)

95120 Ermont, France

architectes

T. +33 670020428 contact@urbanochory.fr www.urbanochory.fr

56 Zone B : pôle touristique, évasion/nature/science

Urbanochorie Point de vue de l’équipe Le projet s’inscrit dans la problématique de reconversion des délaissés, reconstruire la ville sur la ville. Les deux sites deviennent des plateformes dynamiques, leviers par leur position stratégiques liant centre historique, baie et forêt. Le projet, par des actions locomotives, par la reconnexion des sites à la trame urbaine et touristique, et leur programmation distincte, offre une nouvelle façon d’habiter la nature en ville à travers trois séquences (site A), et de nouveaux produits touristiques interactifs et pédagogique (site B), inscrivant le développement durable au cœur du processus d’apprentissage. Jouant sur la création de rythmes urbains, sur la variation des temporalités des programmes, l’aménagement urbain crée le lien fédérateur entre les polarités pour retrouver une identité forte et lisible. Point de vue du jury Le point fort de ce travail réside dans la façon dont ont été développés les liens entre la ville et les espaces ouverts. Un concept structurel cohérent en découle, à une échelle appropriée, exception faite du pont. L’atmosphère exceptionnelle de la Cité Jardin est particulièrement réussie, ce qui promet une qualité de vie élevée et une adaptabilité sur une longue période de développement. Plan masse - connecter les sites à la trame urbaine

Zone A : parcours sport et santé au pied des habitations

La place de la biodiversité en bordure du lac

Les jardins filtrants au cœur des logements semi collectifs


Bitterfeld-Wolfen (DE) Mention spéciale

Andrea Schwörer (DE)

Konradigasse 9

Sandra Duran-Pillibeit (DE)

78462 Constance, Allemagne

Nilüfer Umul (DE)

T. +49 15152577492

architectes

anschwoe@htwg-konstanz.de

57 Îles éclectiques Point de vue de l’équipe Le paysage cultivé du lac de Goitzsche, situé juste à la sortie de la ville de Bitterfeld, est une zone de loisirs et d’exploration. À première vue, cette zone semble caractérisée, d’une part, par des espaces verts fortement fragmentés et, d’autre part, par une pénurie d’espace public. Nous avons transformé l’île, en remplaçant le plan d’eau par une zone verte. Désormais, cet espace vert « baigne » nos îles éclectiques – une nouvelle façon d’interpréter une ville-jardin sous forme d’îles vivantes. Le quartier doit développer une gamme ciblée d’appartements et procéder à des améliorations pour mieux s’adapter aux enfants et aux seniors. Les îles éclectiques situées dans ces deux zones sont également organisées par thème. Ce projet ne repose pas sur une transformation radicale : il peut être mis en œuvre par étapes progressives. Point de vue du jury Ce projet propose un cadre clair de planification urbaine et une solide structure de base, qui permet un développement en plusieurs phases et qui autorise, grâce à son élaboration rigoureuse, une grande diversité architecturale. La typologie de la cour peut constituer une alternative convaincante aux maisons individuelles et donner une identité au quartier ainsi qu’aux plateformes intrigantes qui jonchent le lac et les quais.


Budapest Magyarország (HU)

situation Budapest - Zugló

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 1.730.000 hab.

municipalité du 14ème

arrondissement 123.000 hab.

arrondissement de Budapest

SITE STRATEGIQUE 420 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 24 + 28 ha

municipalité et propriétaires privés

interview du représentant du site

58

Bureau de développement urbain, Zugló, Budapest & Europan Hongrie

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le quartier de Zugló, avec six autres municipalités situées le long d’un ruisseau, étudie actuellement le potentiel de la redynamisation de ce dernier. Le projet vise à établir une zone « verte » le long de l’eau qui reliera les lieux touristiques et les fonctions publiques et pourra agir comme un corridor récréatif redynamisant le tissu urbain. L’objectif des pouvoirs publics locaux, au-delà de la coopération entre les municipalités, est de développer une stratégie de renouvellement complexe du tissu urbain autour du ruisseau, dans les frontières de Zugló. Les berges du ruisseau doivent être aménagées par le biais d’interventions locales et maitrisées dans un délai court, mais avec une vision stratégique à long terme pour le renouvellement de l’ensemble de la zone. Le principal objectif du concours est donc de soutenir ce processus en définissant des stratégies et des interventions qui pourraient avoir un impact positif sur les communautés environnantes. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le site est situé le long du ruisseau Rákos, un cours d’eau qui a joué un rôle vital dans le développement de l’agglomération au sein de la région de Budapest. Au milieu du XXe siècle, le cours d’eau a été canalisé, et son rôle dans le tissu urbain a été progressivement réduit à son état actuel. Le ruisseau est devenu une infrastructure hydrologique qui forme une barrière que la ville essaye sans cesse de dépasser depuis lors. Le résultat de ce conflit est un tissu urbain fragmenté et hétérogène, avec des zones de nature différente, mais aussi des niveaux d’usage différents. Sur les lieux à composante majoritairement résidentielle du site, composés de maisons individuelles de grand standing et de grands ensembles, le problème vient d’un manque de connectivité et de fonctions publiques, ainsi que d’un manque de définition claire des espaces publics existants entre les bâtiments. La tâche consiste à développer un terre-plein – une zone de grande diversité – incorporant des parcelles à la fois vides et bâties, intégrant le niveau élevé d’incertitude relatif à ces parcelles individuelles. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le concours offre la possibilité de développer un nouveau modèle permettant de connecter, de transformer et de générer les aménagements futurs du site, un modèle transposable à d’autres zones de la ville. La prochaine étape essentielle consistera à élaborer des projets d’intervention sur les espaces publics. Nous devons élaborer une stratégie pour aménager les espaces publics environnants et établir un cadre d’aménagement urbain qui reflète les caractéristiques de l’environnement bâti. Enfin, le tout doit être coordonné avec les municipalités situées le long du ruisseau et avec l’administration centrale de la ville avant la phase de mise en œuvre effective.


59


Budapest (HU) mentionné

Romain Granoux (FR)

François Justet, 33 quai de

François Justet (FR)

Valmy

architectes

75010 Paris, France

Margaux Minier (FR)

T. +33 687510827

historien de l’architecture -

info@clumsycity.com

philosophe

www.clumsycity.com

60 Manuel à l’intention d’une ville maladroite

Manuel des outils thématiques pour un urbanisme à la carte

Fragmentation spatiale des usages et temporelle des lieux

Point de vue de l’équipe Partant du postulat que la vulnérabilité définit la durabilité de la ville, le projet situé au cœur du quartier résidentiel de Zugló est conçu comme un manuel à l’usage des usagers et aménageurs, distinguant dans le temps et l’espace différents outils qui peuvent se répondre et se superposer pour fabriquer une ville malléable, poétique et maladroite. La fragmentation temporelle et territoriale de ces outils ainsi que le processus participatif de conception constituent les enjeux d’une méthode ouvrant mille possibles. Ils posent les conditions de représentation d’une ville archipel définie par la multipolarité de ces interventions à petite échelle qui défendent une architecture de l’accueil favorisant la modération et valorisant ce qui est, plutôt que ce qui n’est pas. Point de vue du jury Ce projet est ambitieux, dans la mesure où il propose une boite à outils pratique et logique. L’équipe utilise le ruisseau comme terrain d’essai. L’identité ne découle pas du lieu, mais des populations qui occupent le paysage. Une conception globale de l’occupation par la participation.

Mise en place des outils proposés par le manuel (malléabilité et acuponcture)

Régénérations multiples du linéaire naturel du ruisseau

Un projet paysager pour dynamiser un quartier


Budapest (HU) mentionné

Sándor Guba (HU)

Sándor Guba, Bocskai u. 36

Balázs Besenyei (HU)

2100 Gödöll, Hongrie

architectes

T. +43 68120908726

Lilla Szabó (HU)

gubasandor@gmail.com

paysagiste

www.nnnnarquitectos.eu

61 Réaction en chaîne Point de vue de l’équipe La pénurie croissante de verdure à Zugló a un impact négatif sur la structure urbaine et sociale. Cette réaction en chaîne peut être inversée en réinventant le rôle du ruisseau Rákos. À cet effet, Il est indispensable d’entreprendre une réforme structurelle pour accroître la perméabilité – avec, par exemple, des voies cyclables et piétonnes séparées et dégagées – et la végétation. La régénération écologique du lit du ruisseau représente un autre moyen d’accroître la valeur du site. Les « salles vertes », comme on les appelle, confèrent une nouvelle identité à toute la zone. La réaction en chaîne provoquée par des méta-objets stratégiquement positionnés donne de la valeur et de la qualité à la zone. Les résidents locaux pourront participer à des ateliers communautaires gratuits, visant à créer leurs propres objets catalogués et à doter la zone d’une nouvelle identité durable. Point de vue du jury Ce projet repose sur une approche traditionnelle axée sur le paysage. Il dénote une vision paysagère forte, associée à de petites interventions à l’échelle du mobilier urbain. Cette proposition est plus ascendante qu’il n’y paraît au premier regard. Elle se fonde essentiellement sur la qualité écologique du ruisseau et offre une bonne stratégie en ce qui concerne l’approche de « renaturalisation ».


Budapest (HU) Mention spéciale

Nina Artioli (IT)

Antonio Guerrieri (IT)

T SPOON environment

Alessandra Glorialanza (IT)

Enrica Olita (IT)

architecture, via di Campo

Eliana Saracino (IT)

Francesco Scillieri (IT)

Carleo 25

architectes

architectes

00184 Rome, Italie T. +39 06 69920121 info@tspoon.org www.tspoon.org

62 Lanière Rákos : concept et principales actions

Harmonise-toi, Zugló !

Ville Créative et Parc Urbain (site - intervention spécifique)

Point de vue de l’équipe Le projet Harmonise-toi, Zugló ! se propose de réharmoniser le quartier au sein de la structure urbaine pour le préparer à des scénarios futurs encore imprévisibles, en redéfinissant son rôle central de connecteur entre les différentes parties et en le transformant en un terrain fertile pour l’expérimentation urbaine. L’idée est de métamorphoser le ruisseau Rákos et les espaces adjacents sous-utilisés et flous en une lanière Rákos, un espace actif et dynamique, une infrastructure contemporaine dotée d’une identité propre. Grâce à une série d’interventions, certaines systémiques/ stratégiques, d’autres spécifiques au site, la période actuelle d’immobilisme du marché et de planification incertaine peut être mise à profit pour tester des modalités, des langages et des alternatives spatiales pour permettre un développement urbain plus conscient, plus écologique, plus économique et plus durable. Point de vue du jury Ce projet montre l’importance de la conception. Il propose l’une des ébauches les plus complètes et, bien qu’il n’innove pas au sens classique du terme, il est innovant par son exhaustivité. Complexité et détails sont intégrés aux idées principales. Ce projet offre une bonne vision à long-terme en ce qui concerne les espaces verts et les espaces publics.

Plan masse (extrait)

Parc du chemin de fer (site - intervention spécifique)

Observatoire de Transformation de la Ville (site - intervention spécifique)



Don Benito España (ES)

situation Don Benito – Badajoz

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION 40.820 hab.

Gouvernement d’Estrémadure

SITE STRATEGIQUE 67,11 ha –

et ville de Don Benito

56,292 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 7.360 m2

ville de Don Benito et propriétaires privés

interview du représentant du site Víctor Gerardo del Moral Agúndez, conseillé pour le

64

développement, le logement, l’aménagement du territoire et le tourisme auprès du conseil régional de l’Estrémadure.

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le site se trouve dans la commune de Don Benito, située dans le centre-est de la région autonome d’Estrémadure, dans une zone de croissance du quartier Vegas Altas del Guadiana. En raison de leur proximité et de leur interconnexion, les villes Don Benito et Villanueva de la Serena, situées à proximité de deux grandes autoroutes, A-5 et A-66, sont devenues un centre d’affaires et un point de concentration démographique et financière majeur pour la région. Le principal moteur de l’économie dans la région est toujours son secteur agricole puissant et ses industries de transformation des produits primaires – sources d’un environnement dynamique. La croissance compacte et concentrique de Don Benito poursuivie jusqu’au XIXe siècle s’est relâchée au cours du XXe siècle avec la construction des premières tentacules d’expansion urbaine. Dès lors, sous l’impulsion de la nouvelle liaison routière avec Villanueva, un nouvel axe de croissance dirigée est apparu, offrant des conditions pour l’installation de nouveaux équipements dans le quartier et les zones environnantes. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’expansion du centre-ville au fil du temps a conduit à une coexistence forcée de différents types de croissance, qui n’ont pas toujours été menés avec fluidité et continuité. Une ville tentaculaire « attaque » inévitablement son propre centre, le forçant à changer. Actuellement, d’autres façons de « vivre la ville » sont en train d’émerger, ce qui donne un accès plus facile à certaines fonctions normales du centre tout en repoussant certaines autres ailleurs. Pendant ce processus d’installation de nouvelles zones, le centre historique a souffert de l’émergence de terrains vides et dégradés abandonnés au profit des lieux plus modernes. Sont également apparus des nouveaux besoins d’aménagement du territoire qui nécessitent une analyse précise : la réintégration des formes urbaines dans l’espace et le temps, une planification qui tient compte des nouveaux secteurs de croissance avec la réintégration du centre, la revitalisation du centre historique et l’adaptation de la ville à des modes de vie contemporains plus souples. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? La zone du projet correspond aux paramètres indiqués : elle forme un site à échelle architecturale, englobant l’espace actuellement vide à côté de l’église Santiago Apóstol et les bâtiments délabrés environnants. Le projet de « ville adaptable » abordera cet espace en y laissant rentrer le tissu urbain à la recherche de moyens d’assurer le rééquilibrage des espaces publics et privés, ouverts et bâtis, piétonniers et automobiles, diurnes et nocturnes. Il sera établi un cadre pour accompagner l’intégration de ces transformations, incluant plusieurs aspects : la mémoire (héritage), les innovations (nouvelles utilisations), la réversibilité, le temps (jour-nuit, saisons) et la durabilité supposée. Le succès de la proposition gagnante dépendra en grande partie de sa capacité de synthèse et de son adaptabilité aux changements, d’autant plus complexes compte tenu des conditions économiques actuelles.


65


Don Benito (ES) lauréat

Verónica Sánchez Carrera (ES)

C/ Juan de Urbieta 10 Loc. Dcha.

Indalecio Batlles Abad (ES)

28007 Madrid, Espagne

Julia Font Moreno (ES)

T. +34 636226196

Beatriz Sendín Jiménez (ES)

info@nundo.org

architectes

www.nundo.org

66 Don Benito´s patio Point de vue de l’équipe n´UNDO propose une amélioration fondée sur les principes de minimisation, de transformation, de démantèlement et de nonconstruction, avec un projet global sur le long terme. En procédant par petites interventions séquentielles à grande échelle localisée et en donnant la priorité à l’investissement dans les valeurs et les structures municipales classiques déjà en place, ce projet cherche à réhabiliter et à promouvoir le réseau de vides, d’espaces publics et de terrasses. Pas de construction de nouveaux bâtiments ; minimisation des obstacles à l’accès, du trafic routier dans le centre du village, de la signalisation et du mobilier urbain superflus ; transformation des bâtiments existants pour les adapter à un usage public, révision des vides, parcelles inutilisées et vestiges urbains dans l’optique d’un usage public ; démantèlement des bâtiments vétustes et autres éléments représentant des barrières physiques ou visuelles entre les espaces publics. Point de vue du jury Ce projet offre une analyse attentive à l’échelle municipale et propose des alternatives à l’accroissement de la densité sur le site concerné par le concours. En s’appuyant sur des mécanismes respectueux des réalités locales, il propose une nouvelle interprétation de la ville et de nouveaux itinéraires qui mettent l’accent sur son identité et son héritage. On pourrait définir cette proposition comme un travail de terrain comportant des interventions minimales successives, avec une haute priorité accordée aux artères piétonnes.


VOIES DE CIRCULATION AUTOMOBILE. La circulation est réduite dans le centre ville. Seules quelques routes permettent la circulation

PIÉTONISATION des rues principales du centre ville et entre les espaces publics

POINTS DE STATIONNEMENT. Situés dans des espaces vides dans le périmètre du centre. Cela permet une circulation piétonne plus aisée dans le centre ville

ESPACES VERTS PUBLICS. Renforcer les espaces existants et ceux piétonniers ; pour un contrôle climatique, 1 voiture / 1 arbre sur les zones de stationnement

CONNEXION DES PATIOS. Ouverture temporaire des espaces privés. Les patios permettent de nouveaux itinéraires

67


Don Benito (ES) mentionné

Jorge Ruíz Boluda (ES)

c/ Músico Hipólito Martínez 16-43

F. Javier Cortina Maruenda (ES)

46020 Valence, Espagne

architectEs

T. +34 620 931 946 estudio@jorgeruizboluda.es javier.cortinamaruenda@ gmail.com www.jorgeruizboluda.es

68 Ombre Point de vue de l’équipe Le contexte de la crise économique constitue l’un des points de départ de ce projet. La construction du minimum de m2 pour résoudre les problèmes sera l’un de ses objectifs. Cette approche permettra de réduire considérablement les coûts et de doter Don Benito d’espaces libres. Un parking souterrain stratégiquement situé sera construit. La zone d’intervention sera « nettoyée » des bâtiments de faible qualité. Les nouveaux vides seront comblés par un Centre pour les entrepreneurs, afin de remédier au problème de l’obstruction de la vue par les murs de séparation, ainsi qu’un Centre d’information des touristes pour les petits vides. Ces bâtiments permettront en outre de redynamiser l’économie locale. Nous proposons également de créer un nouvel espace public, unique et polyvalent, en recourant à un système modulaire d’auvents qui apportent de l’ombre. Tout comme les bancs et le nouveau dallage, ces auvents permettront d’apporter une réponse unique aux trois places. Point de vue du jury Cette proposition s’articule autour d’une grande place à l’arrière de l’église. Les nouveaux bâtiments envisagés sont délicatement intégrés dans les vides actuels, avec un parking souterrain visant à remédier aux problèmes de stationnement qui se posent dans la zone. Ce projet délimite clairement une place publique à la fois vaste et petite, où une série d’auvents légers permet de créer une ombre diffuse. Cette approche pourrait être interprétée comme une grande nappe étalée sur le site.

Nouvelle image urbaine de la Plaza de España


Don Benito (ES) Mention spéciale

Elias Guenoun (FR)

Perrine Montfort (fR)

18 rue Montgolfier

architecte

architecte

75003 Paris, France

Juan Sebastian Camelo

eliasguenounarchitecture@

Abadia (CO)

gmail.com

historien de l’art Florent Lahache (FR) philosophe

69 Le Lavadero

Espagne de l’Ouest Point de vue de l’équipe À l’arrière de l’église Santiago Apostol, qui marque le centre de la ville de Don Benito, s’érigeaient il y a quelques années des entrepôts, des usines, des manufactures, quelques habitations, une école, un théâtre. Ces bâtiments, aujourd’hui détruits, ont laissé place à un vaste parking, en plein air. En imaginant un concours pour la restructuration de cette place, les intentions de la municipalité étaient donc simples : faire de cet espace aujourd’hui peu accueillant un véritable espace public. Si ces intentions étaient claires, les indications de programme, elles, étaient plus ouvertes et il revenait aux participants d’imaginer les besoins auxquels leur projet devait répondre. C’est avec cette idée en tête que nous avons passé plusieurs jours à Don Benito. Quelques heures de déambulation dans les rues ont suffi à nous convaincre que la ville ne manquait de rien ou presque. Nous avons donc décidé de travailler à partir de ce constat. De proposer un projet qui, plutôt que d’ajouter à un ensemble déjà très riche des éléments à l’avenir incertain, permettrait de ré-agencer les éléments existants en essayant d’en exploiter les potentialités aujourd’hui encore largement négligées. Nous nous sommes donc engagés dans une analyse minutieuse du site et de ses environs avec, à chaque étape de notre investigation une même question inlassablement répétée : est-il besoin ici de quelque chose de nouveau ? Contre toute attente, la réponse s’offrait le plus souvent à nous en toute limpidité : non. Point de vue du jury Cette proposition écarte une intervention globale et propose à la place un ensemble bien pensé et varié de mécanismes qui exploitent les opportunités identifiées par les auteurs dans le contexte actuel, l’héritage du site et les activités possibles dans les espaces publics environnants.

Programmes

Le mur aux bancs

Projet


Don Benito (ES) Mention spéciale

Nicolas Simon (FR)

Arthur Biasse (FR)

École sarl d’architecture,

Max Turnheim (FR)

Alexandre Boulé (FR)

Nicolas Simon et Max Turnheim

architectes

Ophélie Dozat (FR)

9 rue du Sentier

Sahand Emdadian (FR)

75002 Paris, France

Paul Gard-Baholet (FR)

T +33 954820409

Hadrien Gauthier (FR)

mail@ecole.co

Gerta Heqimi (AL)

www.ecole.co

Louis Latzarus (FR) Henri-Pierre Lecluse (FR) Étudiants en architecture

70 Structure Point de vue de l’équipe Les cœurs d’îlots sont investis en faveur des habitants. La ville circonscrite dans son enceinte historique s’approprie ces espaces libérés pour limiter sa propre congestion et éviter les destructions relatives. De ce réseau piéton émerge l’espace central du projet : un vide considérable en plein centre de Don Benito délimité par un mur d’enceinte de quatre mètres. Jusqu’alors réservé à l’automobile, l’enclos définit un périmètre qui restreint l’espace à la seule occupation piétonne. À travers cette intervention arbitraire est impulsée une infinité de pratiques auquel l’environnement physique contribue. En englobant les édifices environnants, l’enceinte définit des espaces publics dont la forme dépend des intervalles imposés par la rencontre entre l’enceinte et son contexte. Point de vue du jury Ce projet accorde la priorité à la réhabilitation du centre historique en un espace public piéton pour former une nouvelle configuration urbaine. L’objectif global est de concevoir une initiative qui pourra améliorer l’usage public potentiel des espaces urbains, et ce à tous les niveaux. Cette proposition recherche une forme d’innovation qui comporte des risques en ce qui concerne la création physique d’un nouvel élément urbain, tout en explorant le tissu existant pour identifier d’autres éléments possibles qui n’ont pas encore été proposés. Perspective

Plan masse

Axonométrie

Plan piétonnier potentiel

Carte des transports en commun


Don Benito (ES) Mention spéciale

María Mestre García (ES)

Moreu Mestre arquitectos,

Nacho Moreu Fernández (ES)

Madrid, Espagne

Almudena Mampaso Cerrillos

m3@moreumestre.com

(ES)

www.moreumestre.com

Giammattia Bassanello (IT)

Bassanello Mampaso architetti,

architectes

Rome, ItalIE mamba.office@gmail.com www.mambaoffice.com

71 Sois vide mon ami Point de vue de l’équipe Envisager une « ville malléable » à Don Benito, où la croissance historique a abouti à des vides résiduels dans le tissu urbain consolidé, suppose de comprendre l’importance de ces vides dans les phases de transition et de proposer différentes réponses en fonction du statut temporaire de chaque vide. La relation et le rythme entre les volumes et les vides constituent l’identité de la ville. Le vide entre les murs et les parcelles, ainsi qu’au-delà des murs des cours, sera un élément de solution et permettra de modeler les vides urbains de la même manière qu’une rue ou une place. Ce style « vide » sera à l’origine de relations matérielles, dynamiques et virtuelles. Si l’on étend cette porosité aux logements, on obtient un ensemble de maisons avec cour, en harmonie avec les habitations locales, permettant d’établir un lien entre le vide de la ville et les espaces privés et semi-publics. Point de vue du jury Le traitement de la succession de vides urbains à l’aide d’outils identiques permet de renforcer leur relation et de créer un nouvel itinéraire à travers la ville : un paysage local singulier avec des matériaux, des plantes et des interventions sur les murs mitoyens qui permet à la zone d’acquérir une identité. La construction finale à micro-échelle, pittoresque, vise à intégrer divers aspects du site, tels que les cours, les allées, les murs mitoyens et les hauteurs variées des bâtiments.


Gjilan Kosovo (KO)

SITUATION Gjilan

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 86.500 hab.

ville de Gjilan

agglomération 135.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 12,5 ha

ville de Gjilan et propriétaires

SITE DE PROJET 1,95 ha

privés

+ 19.539 m2

interview

72

du représentant du site Ilir Gjinolli, architecte, président d’Europan Kosovo

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le centre-ville de Gjilan, cœur historique de la ville, a été presque complètement transformé après la Seconde Guerre mondiale. La majeure partie de son patrimoine culturel a été détruite sous le régime communiste, au cours de la période de transition des années 1990 et pendant la guerre de 1999. Ce site urbain renferme pratiquement tous les équipements publics de la ville : un théâtre, une bibliothèque en cours de construction, le stade, l’hôtel de ville et le bâtiment municipal, un hôtel et un quartier d’affaires le long de la rue principale. Le site abrite actuellement le bâtiment du tribunal, le poste de police, l’administration municipale et l’hôtel, qui est une propriété privée. Il existe un vaste espace public, dédié plus à la circulation automobile qu’aux piétons, et une petite rivière qui relie les différents bâtiments au nord. L’ouverture et la canalisation de la rivière permettront d’en faire un atout urbain, accessible au public. La municipalité met actuellement en œuvre un projet à long terme de réhabilitation des berges, qui seront transformées en un espace public en forme de bande de 4 km de long, intégrant le centre-ville. Le projet gagnant d’Europan 12 pour le site de Gjilan présente une vision à long terme de la transformation du centre-ville qui servira de base à une révision du plan de zonage actuel. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Rendre le site adaptable signifie que des changements dans l’usage des équipements et des espaces publics seront possibles au cours du processus de mise en œuvre. L’objectif est de transformer le tissu et les aménagements existants, afin de parvenir à une diversité d’espaces publics avec des installations culturelles, des services administratifs, des logements, des structures commerciales et des services sociaux. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le nouveau centre culturel aura pour mission d’adapter ses équipements à différentes activités, à la fois formelles et informelles, comme des spectacles ou des expositions. Doté d’une salle de concert, d’une salle de danse, d’un cinéma et d’une petite galerie d’art, il permettra d’améliorer la qualité de la vie culturelle de la ville. Compte tenu des actuels investissements de capitaux au Kosovo, il est clair que la municipalité ne sera pas en mesure de financer la transformation du site, notamment le centre culturel, le centre municipal et l’aménagement de l’espace public. Le projet gagnant sera utilisé dans le cadre d’une candidature à un financement de l’UE des projets d’infrastructures économiques et sociales. Étant donné que le projet découle d’un concours européen, il y a de bonnes chances que la proposition soit acceptée par les instances de l’UE. La nouvelle salle municipale accueillera tous les services municipaux. La stratégie pour le centre municipal prévoit que la municipalité fasse appel à des partenariats public-privé, en vertu desquels elle louera des locaux à des partenaires privés pendant une période donnée. Par ailleurs, les négociations pourraient aboutir à d’autres accords, tels que l’octroi de terrains à bâtir aux partenaires privés.


73


Gjilan (ko) mentionné

Joan Alomar (ES)

Estudio lunar, Pays-Bas

Conxa Gené (ES)

europan@estudiolunar.nl

Javier Iñigo (ES)

www.estudiolunar.nl

Carmen Largacha (ES) Iñaki Llorens (ES) Juan Marcos Rodriguez (ES) architectes - urbanistes

74 Bienvenue dans le bien-être urbain ! Point de vue de l’équipe Notre proposition offre une vision urbaine pour donner une image saine et totalement neuve au centre-ville de Gjilan, en modifiant le caractère de l’épine centrale et en créant une nouvelle Place centrale de la culture, dominée par de nouveaux bâtiments qui feront de Gjilan un modèle urbain pour sa région. Grâce à l’ajout de nouvelles fonctions et à l’accroissement de la densité du programme sur Bulevardi i Pavarësisë – Dëshmorët e Kombit, cette partie de Gjilan deviendra un noyau urbain encore plus fort et plus attractif. La totalité de l’espace collectif est composée de « pixels » qui se répandent et occupent ces espaces avec des atmosphères différentes, les reliant entre eux pour créer une entité spatiale unique, plus grande et cohérente. Notre proposition vise à créer des itinéraires alternatifs et une politique de stationnement dissuasive. Notre objectif est de réduire au minimum la concentration de véhicules sur le site d’étude, en l’éloignant de l’axe concerné. Point de vue du jury Ce projet formule une proposition par étapes pour l’aménagement de la ville. La circulation est organisée de façon à permettre aux transports publics, vélos et piétons, d’emprunter l’axe principal, tandis que le trafic automobile est dévié et écarté de la place centrale. L’axe est appréhendé comme une bande unique de fonctions, où la place accueille des activités multifonctionnelles au sein des trois bâtiments proposés. L’espace public est mis en valeur par des éléments végétaux.


Gjilan (ko) Mention spéciale

Cristina Cordero Mora (ES)

Enric de la Hoya Nolla (ES)

08911 Badalona, Espagne

architecte

Arnau Sañe Riera (ES)

T. +34 678511506

Ferran Viladomat Serrat (ES)

Étudiants en architecture

frrn89@gmail.com

ingénieur en bâtiment

www.viladomatarchitecture.com T. +34 666148541 edlhn8@gmail.com www.hoyarq.wordpress.com

75 Phasage / Concepts généraux d’adaptabilité

Le bon vieux temps Point de vue de l’équipe Le site sur lequel porte l’étude est divisé en 5 îlots, dont le centre est fermé à la circulation automobile. Ces îlots sont répartis en 3 groupes représentant différentes phases, ce qui nous permet de contrôler la mise en œuvre afin de refléter la situation économique et la demande globale. Le travail de reconquête de la rivière passe par un paisible sentier pédestre, noyé dans la verdure, qui démarre au niveau des installations sportives et se termine dans la nouvelle ville, servant de poumon au nouveau centre-ville. Un système de section variable a été conçu pour servir de guide et nous permettre de construire tout le long de la rivière. L’objectif est d’humaniser le site et ses environs, grâce à une chaussée ininterrompue et des plateformes modulables permettant de créer différents espaces publics. Notre proposition architectonique vise à s’adapter à l’échelle et à la forme du tissu urbain traditionnel. Point de vue du jury Ce projet gère l’espace au moyen de petites structures. Ce qui le distingue, c’est le fait qu’il morcelle l’espace en créant plusieurs espaces publics de taille plus réduite. Ceci est rendu possible par la conception de structures de petite taille, vouées à être installées autour de la zone d’intervention, et par l’étalement des fonctions le long de l’axe. La place principale comporte, quant à elle, trois types de bâtiments.

Les arrière-cours le long de la rivière

Mobilier urbain – système adaptable (Marché / Réunion / Repos)

Humaniser la zone et les environs

La redécouverte de la rivière – Système de section adaptable


Kristinehamn Sverige (SE)

situation Comté de

SITE PROPOSÉ PAR

Kristinehamn/Värmland

ville de Kristinehamn

POPULATION ville 19.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

agglomération 24.000 hab.

ville de Kristinehamn

SITE STRATEGIQUE 67 ha SITE DE PROJET 6 ha

interview

76

Du représentant du site Kalle Alexandersson, Chef du service de l’urbanisme

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La commue de Kristinehamn se trouve dans une période de transition et est confrontée au défi que pose l’adaptation à de nouvelles conditions. Depuis la période d’après-guerre et jusqu’au début des années 90, Kristinehamn était un petit centre régional, avec un mélange de grandes institutions publiques et d’importants sites industriels. Or, de nombreuses institutions ont fermé depuis, et plusieurs sites industriels ont été délocalisés ou fermés. Cependant, cela a été compensé par l’augmentation du nombre de petites entreprises et de services de proximité. Cette évolution s’est également traduite par une modification de la structure démographique, avec une baisse constante de la population depuis les années 70. Récemment, cette tendance s’est inversée, et la population croît désormais de nouveau. Cela s’explique par le fait que Kristinehamn a réussi à se connecter aux régions voisines, principalement grâce à de bonnes liaisons ferroviaires, mais aussi à l’autoroute européenne E18. La commune de Kristinehamn offre un emplacement en bord de lac et un centre historique pittoresque. Ces nouvelles connexions permettent aux gens de vivre dans la commune, tout en travaillant sur place ou ailleurs. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le site offre une formidable opportunité de façonner l’évolution future de ce centre-ville en bord de lac. Situé à l’emplacement de l’ancienne zone portuaire, autrefois décisive pour l’établissement et la survie de la ville, ce parc à l’emplacement central pourrait de nouveau jouer un rôle déterminant dans la création d’une identité locale. Son emplacement à proximité du centre-ville, la superbe rivière Varnan qui serpente à travers le site, ainsi que l’architecture en bois de la vieille ville, offrent un fort potentiel de création d’un parc urbain réussi. Le site concerné par le projet pourrait jouer un rôle de pivot entre les différentes parties de la ville. Le défi consiste à créer un panachage équilibré d’activités, à la fois culturelles et commerciales, spontanées ou planifiées, afin d’attirer des résidents de tous les âges, à toute heure de la journée. Pour cela, il est important de développer et de renforcer les connexions physiques et psychologiques entre le centreville et la zone commerciale, ainsi que les liens entre le site concerné par le projet et le centre-ville. La ville doit préserver son cœur accessible et idyllique, tout en offrant des possibilités d’activités sociales et de loisirs spontanées. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? L’une des tâches importantes pour l’avenir concerne les connexions. En tant que petite commune dotée de qualités naturelles attrayantes, nous avons besoin d’être connectés, afin que les gens puissent vivre ici tout en travaillant dans les régions voisines. Ensuite, nous pouvons faire un pas vers un avenir où les emplois seront concentrés dans des centres régionaux moins nombreux. L’autre tâche consiste à renforcer les entreprises locales, afin de devenir un centre indépendant avec notre propre identité locale.


77


Kristinehamn (SE) lauréat

Mario Benedetto Assisi (IT)

Giulia Pozzi (IT)

Via Capo delle Volte 6

Irene Toselli (IT)

architecte

44121 Ferrare, Italie

Giuseppe Crispino (IT)

Andrea Pozzani (IT)

T. +39 3281638729

Valentina Milani (IT)

Étudiant en architecture

architectes

info@inoutarchitettura.com www.inoutarchitettura.com

78 Système réactif Point de vue de l’équipe Système réactif met l’accent sur les processus dynamiques, la résilience et l’adaptation dans le temps, en réactivant les dynamiques culturelles et écologiques des berges et en respectant les fluctuations de la rivière et du lac. Le projet répond aux conditions hydrologiques, urbaines et écologiques qui caractérisent la ville de Kristinehamn au confluent de la rivière. Au lieu de proposer une réponse isolée, nous identifions un système de vides urbains qui peuvent être connectés et activés au sein d’un cadre réactif de changement écologique et urbain. Au-delà de l’ingénierie, nous envisageons le site comme un filtre aquatique dynamique, capable de soutenir un large éventail de programmes urbains. La transition entre la rivière et le sol est donc perçue comme un dégradé du mouillé vers le sec, dégradé qui devient visible au fil du temps, par le mouvement, la végétation et la variation de la profondeur. Point de vue du jury Ce projet aborde les problèmes d’inondation dont souffre actuellement le site et se sert de l’infrastructure pour créer une identité et un espace urbains, un paysage dynamique, ainsi qu’une diversité écologique et programmatique. Il s’agit d’une proposition complexe et réussie du point de vue de la durabilité, de l’écologie, de l’aménagement urbain et de la cohésion sociale. Elle propose une ville où les changements naturels sont également vécus de manière hédoniste et permet aux citoyens de profiter d’événements simultanés. En ce sens, le temps – sans doute plus que l’espace – devient le facteur déterminant de l’aménagement urbain.

Plan du site. Le parc

Zones humides artificielles. Les eaux pluviales sont rejetées dans la rivière


79 Perspective depuis les zones humides vers le nouvel îlot urbain

Plan général

Système d’eau, végétation, programme et circulation

Zones inondables

Perspective de la piscine extérieure


Kristinehamn (SE) mentionné

Alexandru Cozma (RO)

Bianca Ruxanda (RO)

str. MureS 133B

Oana Simionescu (RO)

Andra Jug naru (RO)

300778 Timisoara, Roumanie

architectes

Zsolt Gondos (RO)

T. +40 742075797

Étudiants en architecture

alex.cozma@f-o-r.ro

Roxana P trulescu (RO)

www.f-o-r.ro

architecte

80 Le centre. Le parcours. Le champ d’action. Point de vue de l’équipe En se servant du paysage comme d’un arrièreplan unifié, nous proposons une démarcation qui détermine un début et une fin. L’orientation et la morphologie du projet reflètent les paysages, structures et réseaux existants. Sensibles à ce qui est déjà là, nous densifions les textures existantes et privilégions les interventions « douces » pour accentuer les limites et le caractère du site. Nous proposons un système d’activation avec un minimum de structures construites et une série de vides actifs, d’espaces d’action laissant de la place pour une croissance et un développement naturels. La BOUCLE est une structure dynamique qui symbolise le centre et l’évolution de Kristinehamn ; un processus complexe qui comprend à la fois le parcours et les événements traversés ; une frontière qui laisse de la place pour un modelage constant du présent, à la fois dans et hors du temps. Point de vue du jury Ce projet est très efficace en raison de sa stratégie qui consiste à créer un lieu – un champ d’action – simplement en traçant un cercle qui sert de point de repère. Il s’appuie sur une sorte de définition ancienne et archétypale de l’espace. Il examine la possibilité d’un retour à des racines et des rituels anthropologiques. Il donne libre cours à la recréation de liens entre les êtres humains et le terrain. Il développe une sorte de nouvelle chorégraphie urbaine, en multipliant les possibilités de déplacement et de relations à l’environnement dans la ville.



Marseille France (FR)

situation Marseille - Plan d’Aou

SITE PROPOSÉ PAR

- Quartiers nord

Marseille Rénovation Urbaine

POPULATION ville 850.600 hab.

et ville de Marseille

agglomération 1.040.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 4,27 ha

Groupe Immobilier Le Plan d’Aou

SITE DE PROJET 0,44 ha

interview du représentant du site

82

Laure Portalé-Manachevitch, chef de projet renouvellement urbain, Marseille Rénovation Urbaine – Extraits

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Fondé sur l’ambition d’un développement urbain solidaire et durable, à l’échelle de la proximité et à celle de la Métropole, le projet municipal s’articule autour de 5 axes stratégiques de développement à long et moyen termes pour la cité phocéenne : Métropole maritime, capitale euro-méditerranéenne, cité emblématique d’un territoire, ville des proximités, quartiers en renouvellement urbain à savoir refaire « la ville sur la ville », recentrée sur l’armature des transports publics, pour construire une ville durable. En limite nord de Marseille, Plan d’Aou forme un promontoire urbain, délimité par des coteaux aux dénivelés importants, offrant des vues remarquables sur le grand paysage mais conditionnant son accessibilité. En contrebas du site, la gare de Saint-Antoine relie le quartier à Marseille Saint-Charles (à 16 min) et Aix-en-Provence (à 20 min). Plusieurs générations d’habitants se côtoient entre vie culturelle et associative, difficultés sociales et attachement au quartier et à son histoire mouvementée. Le Plan d’Aou est le fruit de trois décennies de constructions, démolitions et reconstructions successives. Une cité de 900 logements réalisée à partir de 1972 a connu ses premières démolitions en 1987. Plusieurs programmes de logements, majoritairement privés, ont été réalisés depuis, ainsi que des équipements publics. L’ouverture récente d’une voie nord/sud a permis de désenclaver le quartier et de réintroduire des activités. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Marseille, pour se développer doit se renouveler et réinvestir des pans entiers de son territoire sans pour cela faire table rase de son passé notamment moderne. Pièce constitutive des grands ensembles construits tels des citadelles pour accueillir rapatriés d’Algérie et travailleurs de l’industrie portuaire et pétrolière, entièrement renouvelé depuis le début des années 2000, le site de Plan d’Aou, est désormais entré dans une phase de redéveloppement. De ce point de vue, nous serions tentés de parler de l’adaptabilité versus résilience. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Il s’agit de passer d’un urbanisme « parfait », censé avoir tout prévu, à un urbanisme perfectible, transformant le site en un quartier de ville évolutif, diversifié, disparate même, comme tous les ingrédients d’une ville... Ce mode de production de la ville assemble peu à peu les pièces d’un puzzle qui pourront, chacune, s’adapter aux évolutions urbaines. Le projet qui en résulte est évolutif, et donc forcément imparfait. Il traite et considère le sol comme une ressource précieuse, qui représente une réelle opportunité pour construire l’avenir peu à peu.


83


Marseille (FR) mentionné

Simon Moisière (FR)

93 rue Barrault

Jean Rodet (FR)

75013 Paris, France

Adrien Zlatic (FR)

T. +33 609351053

architectes

jeanrodetabel@gmail.com

Nicolas Persyn (FR)

www.jeanrodet.com

géographe

www.simonmoisere.com www.13ruemadon.fr

84 Flexibilité de la trame

Concomitance Point de vue de l’équipe L’adaptabilité correspond pour une ville à la capacité à offrir des opportunités pour une diversité d’usages dans le temps et l’espace, sans pour autant rendre ces usages précaires. Ces opportunités sont définies par trois dimensions qui contraignent plus ou moins les usages : la forme urbaine et architecturale, les règles de propriété et la trame cadastrale. La finesse de la grille cadastrale proposée en fait un objet facilement modulable et appropriable par l’ensemble des acteurs. Dans cette grille s’inscrit un système de baux à durée moyenne qui permet une évolutivité des usages tout en garantissant une stabilité certaine aux occupants. Enfin, l’architecture légère offre une structure aisément et rapidement malléable, à faible coût. Point de vue du jury La réflexion menée interroge la question de la propriété. L’évolution des sociétés et la crise rendent l’adaptabilité des systèmes de la construction indispensables. L’architecture développée ici n’est pas figée mais est systématiquement adaptable à la commande et aux changements. L’équipement développe une architecture aérienne mixte et son toit est accessible au public. Le jury a jugé les propositions sur le foncier et sa gestion au travers des baux très intéressantes.

Axonométrie du projet

Typologie

travailler


Marseille (FR) mentionné

Jeanette W. Frisk (DK)

Bianca M. Hermansen (DK)

arkilab ApS, Birkegade 4

Rasmus W. Frisk (DK)

architecte - urbaniste

2200 Copenhague, Danemark

architectes - urbanistes

Emilie S. Kjeldsen (DK)

T. +45 28143717

Étudiant en architecture

mail@arkilab.dk www.arkilab.dk

85 Un nouveau village urbain Point de vue de l’équipe Le présent plan directeur propose de repenser le village français traditionnel, mondialement connu pour ses bâtiments publics polyvalents ainsi que pour sa mise en valeur du cadre naturel. Ces deux composantes sont largement intégrées dans notre proposition de deux manières. 1. L’intérêt pour le renforcement des communautés à travers la création d’une série d’espaces et de sous-espaces associatifs qui proposent aux habitants des choix multiples. 2. La mise en valeur du caractère isolé du site en offrant des points de vue et des panoramas grandioses. Le plateau topologique crée un îlot urbain, entouré de verdure et de tissu urbain. Cette situation unique mérite d’être préservée, mais des connexions sont nécessaires pour faciliter les activités et le bien-être humains. Celles-ci doivent être soigneusement choisies et conçues de façon à présenter une haute qualité urbaine. Point de vue du jury Le projet propose la création d’un morceau de ville très structuré qui ressert le Plan d’Aou. L’espace y est gradué du public au privé par trois types d’outils urbains : la rue, la ruelle et la cour. La place d’Aou au centre du bâtiment intergénérationnel est pensée comme un espace urbain adaptable pré-figuré pour recevoir différents usages publics. Le jury a apprécié la singularité de l’approche de l’équipe qui propose d’urbaniser le coteau Sud avec une forme architecturale moins attendue. Il a également souligné la capacité du projet à ouvrir le quartier à une plus grande diversité de population.

Infrastructure écologique et d’habitat dans les Cours

Infrastructure écologique, communautaire et visuelle dans les ruelles

Infrastructure d’habitat, écologique et visuelle sur le coteau

Infrastructure socio-écologique Place d’Aou


Marseille (FR)) Mention spéciale

Louise Balliet (FR)

Amaga Dolo (FR)

Pauline Behr (FR)

géographe

Anaïs Giraud (FR)

Patrice Rambaud (FR)

Mauro Lombardo (IT)

illustrateur

europan12marseille@gmail.com

Pauline Vincent (FR) architectes David Mateos Escobar (MX) urbaniste

86 Un maillage entre les quartiers

Il n’y a que mail qui maille Point de vue de l’équipe Il n’y a que Mail qui Maille, en référence au Mail Canovas existant et au nouveau maillage proposé, est un véritable laboratoire d’urbanisme temporel. Au-delà de la forme, il s’agit d’élaborer un processus qui intègre le “déjà-là” et innove avec l’inattendu. La cartographie temporelle des fonctions, usages et mobilités met en évidence plusieurs axes de réflexion : connecter et conforter des centralités inter/infra quartiers, qualifier l’espace public, créer un signal fort pour Plan d’Aou. En s’appuyant sur les divers rythmes urbains, dont les caractéristiques spatio et socio-temporelles sont appréhendées comme des données évolutives, il est proposé à chaque acteur du projet de définir ses outils et d’œuvrer dans un cadre constamment réadapté au fil des expériences et des observations. La maison intergénérationnelle, un lieu de rencontre

Usages spatio-temporels des micro-architectures

De la Bricarde à St Antoine en passant par Plan d’Aou

La boucle de Plan d’Aou support des temps urbains et sociaux

Point de vue du jury Le projet se fonde sur une analyse fine de la situation du Plan d’Aou et propose de créer des nouveaux points de passage vers le quartier Saint-Antoine mais également de l’hôpital Nord à l’Estaque grâce à un téléphérique. L’aménagement de l’espace public est marqué par des microarchitectures développées de manières participatives. Le jury a souligné les qualités de maillages urbains proposés ici à plusieurs échelles.



Saint-Herblain France (FR)

SITUATION Saint-Herblain

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 43.119 hab.

ville de Saint-Herblain

agglomération 582.159 hab.

et Nantes Métropole

SITE STRATEGIQUE 71,1 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 17,8 ha

ville de Saint-Herblain, Nantes Métropole, bailleurs sociaux

interview of the site’s representative

88

Fabien Gantois, expert de site et ville de Saint-Herblain (extraits du dossier de concours)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Conçu entre 1979 et 1982 selon un modèle de cité-jardin, le quartier de Preux fut internationalement primé en 1984. Il est aujourd’hui rattrapé par un phénomène de métropolisation. Invisible depuis les axes de communication, concurrencé par les centres commerciaux proches, il a perdu la majeure partie de ses activités et de ses commerces. Le quartier se replie peu à peu sur lui-même et entre dans un processus de dégradation. La Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole sont donc aujourd’hui à la recherche de stratégies innovantes de projet articulées autour de : - la mise en relation de Preux avec les quartiers alentours et les nouveaux transports collectifs ; - la redéfinition d’un quartier aux modes de vie innovant et valorisants. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilit ? L’objectif est d’interroger les dysfonctionnements et les qualités du quartier et de proposer une stratégie de greffe et d’adaptabilité métropolitaine. À l’image de l’ambition portée à la fin des années 70 par les concepteurs du quartier de Preux, l’objectif sera de redéfinir un nouvel imaginaire urbain et architectural attractif adapté aux modes de vie métropolitains Il s’agira, par exemple, de questionner l’armature urbaine au regard des modes de déplacement et des fonctionnements inter-quartiers, d’imaginer des nouvelles relations entre logement et travail, de penser un avenir pour la place centrale de quartier aujourd’hui en désaffection.. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Les équipes ont été invitées à réfléchir à des scénarios de mutation du quartier : comment l’adapter aux enjeux énergétiques (logements énergivores), aux enjeux sociaux (population vieillissante ou à mobilité réduite...), comment accueillir de nouveaux habitants (densification des parcelles libres, stratégies type BIMBY, modification du bâti...), comment mettre en place des processus de construction eux-mêmes adaptables, flexibles voire réversibles, etc. ? La Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole sont donc dans l’attente d’idées prospectives sur l’avenir de Preux qui devront néanmoins s’inscrire dans des processus et des scénarios assurant leur propre adaptabilité aux dynamiques urbaines en cours et à venir.


89


Saint-Herblain (FR) lauréat

Atelier Chuck, 65 rue Servan

Jean-Rémy Dostes (FR)

Antoine Pinon (FR)

Claire Jeanson (FR)

architecte - urbaniste

75011 Paris, France

architectes - urbanistes

Paul Jacquet (FR)

T. +33 689141148

Nicolas Beyret (FR)

architecte

contact@atelierchuck.com www.atelierchuck.tumblr.com

architecte Gabriel Mauchamp (FR) paysagiste - urbaniste

90

Vue aérienne

Métacentre : l’émergence d’un territoire jardin Point de vue de l’équipe Le projet réinterroge les territoires périphériques et envisage une revitalisation du quartier de Preux, une cité-jardin soumise à la perte progressive des qualités utopiques ayant fait sa renommée. En imaginant un dialogue entre les grandes entités urbaines (centres commerciaux, universités) et les quartiers d’habitat, le projet guide l’émergence de territoires-écosystèmes : les Métacentres. L’équipe propose un projet-processus permettant de définir les conditions minimales constitutives du Métacentre à travers un réseau d’espaces publics appropriables. Un outil de gouvernance, l’Atelier du Métacentre, assure sa gestion sur le long terme par la définition d’actions-leviers et la confrontation des acteurs, temporalités (agraires, culturelles, scolaires) et initiatives locales et globales. Point de vue du jury Le jury a apprécié la stratégie territoriale qui développe une mise en relation des centralités. En proposant d’ouvrir le quartier de Preux sur d’autres polarités, Métacentre suggère une méthode pour aborder un schéma directeur urbain, base d’une coproduction avec les habitants. Ce faisant, ce projet évite l’écueil d’une sur-intensification du quartier uniquement menée de l’intérieur.

Les Métacentres de la métropole nantaise

Des possibles, Atlantis et Preux

Des possibles, les plaques urbaines


91

Faire la ville autrement ; « l’Atelier du Métacentre  »

Le métacentre, un nouvel écosystème territorial

L’esplanade de Preux, perspective

Des relations possibles, symbiose des entités urbaines


Saint-Herblain (FR) mentionné

Anne-Lise Gruet (FR)

Collectif FIL, 30 Boulevard

François Hamon (FR)

Gustave Roch

Amélie Allioux (FR)

44200 Nantes, France

architectes

T. +33 688559831

Maud Nÿs (FR)

contact.collectif.fil@

architectE - ingénieur civil

gmail.com

Anne Petit (FR)

www.collectif-fil.com

architectE - artiste visuel

92 Densification localisée dans des petits îlots d’appartements ou des logements en colocation

Permaculture

Dynamiques pour le changement du quartier Preux

Point de vue de l’équipe Permaculture tisse avec l’invisible de la ville, ses lieux et ses liens partagés. Elle caractérise ces dynamiques urbaines souvent invisibles qui redonnent du sens à un quartier. Cette méthodologie itérative considère le temps court, le quotidien et l’événement, dans le temps long de l’évolution (altération) de la ville. Dès évènements rapides à une échelle micro bouleversent et entrainent des mutations à l’échelle macro. Pour apparaître sans s’imposer, les transformations reposent sur l’implication des citoyens ; elles confrontent les intérêts privés afin de faire émerger le projet collectif, devenu évident. Permaculture soutient que l’adaptabilité d’une ville est sa capacité à mettre en place des systèmes de production moins gourmands, pour une plus grande capacité d’innovation. Point de vue du jury Ce projet propose une méthode pour fabriquer la ville de manière partagée et phasée dans le temps. Le projet fait la synthèse de plusieurs temporalités de projet : celle de l’urbanisme, celle des acteurs et celles de l’espace public. Il interroge le court terme et le long terme. Le projet revendique un urbanisme de l’éclectisme et du provisoire. Il se positionne à l’échelle du territoire et du site de manière parallèle. À l’échelle du territoire, il identifie quatre leviers de transformations. À l’échelle du site d’étude il développe quatre interventions thématiques.

Absorber les infrastructures, processus détaillé pour revitaliser les arrières cours

Principale place Preux transformée en cours de quartier


Saint-Herblain (FR) Mention spéciale

Mélaine Ferré (FR)

Miguel Gonzalez (ES)

Mélaine Ferré Architecture

Benoit Moreira (FR)

Étudiant en architecture

detroit architectes

Pierre-Yves Arcile (FR)

4 rue Marmontel, 44000 Nantes,

architectes

France www.melaineferre.com www.detroit-architectes.eu

93 Ponctuations… Point de vue de l’équipe Plutôt qu’un nouveau « schéma directeur » de Preux, nous préférons une intervention qui prenne en compte chaque cas particulier. Le traitement urbain que nous proposons tend à faire de chaque élément isolé un projet et c’est la somme de ces projets qui fabriqueront l’urbanité du quartier. Nous pourrions appeler cela un urbanisme ponctué. Chaque modalité de ponctuation est indépendante, que l’une ou l’autre soit abandonnée en cours de projet ne remet pas en cause la globalité du projet urbain. Ce n’est pas l’urbanisme qui est concerté mais c’est l’échelle quotidienne qui peut l’être. Il est question ici d’accompagner le quartier de Preux dans son adaptation aux changements des fragments urbains alentours. C’est bien la ville qui doit s’adapter à ses habitants et non l’inverse. Point de vue du jury Le projet propose un principe d’un « urbanisme de ponctuation » qui se différencie des stratégies de plans masse ou de schémas de directeur. Cette stratégie en acuponcture est matérialisée par seize interventions ciblées. Le jury a apprécié le développement d’une boite à outils permettant une intervention à la petite échelle et pouvant être implémentée avec les habitants.


Schiedam Nederland (NL)

SITUATION Schiedam –

SITE PROPOSÉ PAR

Vrom-Koemarkt

ville de Schiedam

POPULATION ville 67.500 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 6 ha

ville de Schiedam et

SITE DE PROJET 2,2 ha

propriétaires privés

interview

94

du représentant du site Rob Christiaanse & Roelof Geijteman, municipalité de Schiedam

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Koemarkt est un point d’arrivée des automobilistes en provenance de l’est et des transports en commun.Il est devenu un lieu par lequel les gens transitent. Du point de vue du renforcement du lien social, l’aménagement de cette place aura un impact sur le centre-ville. Qu’il s’agisse de l’amélioration de l’espace public, du regroupement des infrastructures ou de programmes plus ciblés, les aménagements ne peuvent être envisagés séparément de la ville dans son ensemble et, plus précisément, du centre-ville. Le site du VROM ressemble à un espace abandonné, coincé entre une zone d’activités et le centre ville. En raison de la proximité de l’usine de verrerie, il est peu adapté aux programmes traditionnels et compte tenu de son emplacement, il mérite un aménagement non conventionnel. Bien que ce site appartienne à la zone d’activités, l’influence du centre-ville y est palpable. De ce point de vue, la coupure nette entre la ville et la zone d’activités est de plus en plus remise en question. Actuellement, le chevauchement entre vie professionnelle et habitat devient de plus en plus important, rendant flou les séparations strictes d’autrefois. Cela génère un besoin croissant de programmes permettant de concilier, provisoirement ou définitivement, ces deux usages. Les solutions envisageables passent soit par la modernisation et la poursuite de l’aménagement le long du Lange Haven, soit par la réhabilitation des structures spatiales inachevées autour du site. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La principale priorité actuelle de Schiedam est la transition progressive. L’héritage historique serviront de socle pour de nouveaux aménagements. Schiedam veut se concentrer de nouveau sur la « mise en valeur » de la rivière Schie, la voie navigable qui relie la ville à la grande rivière au sud et à la zone des polders au nord. Les projets d’aménagement à long terme, l’espace extérieur et la circulation déterminent la nature de l’interaction entre les différentes interventions modestes et soigneusement ciblées. La question centrale est de savoir comment la municipalité peut influencer ce processus, tout en créant un espace pour la réalité (sociale) changeante ? Comment la ville de Schiedam peut-elle se concentrer sur une intervention véritablement durable dans sa structure et en faire la base d’une vision à plus long terme ? Les réponses aux problématiques actuelles, imposées par le contexte économique, vont déterminer la faisabilité de la première étape d’un aménagement qui devra être conçu dans une perspective à long terme. L’aménagement du site du VROM, pièce manquante du puzzle à proximité immédiate du Koemarkt et lieu stratégique de la ville, pourrait donner l’impulsion initiale à une telle initiative. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Il est préférable que les processus soient associés aux interventions. Une structure dynamique sous-jacente peut constituer la base pour modeler et interconnecter les différentes interventions. Il ne doit pas s’agir d’un projet unique avec un objectif final unique, mais plutôt d’un ensemble de projets, d’interventions et d’aménagements qui s’inscrivent dans une stratégie commune. Dans cette optique, les investissements privés et publics peuvent être complémentaires.


95


Schiedam (NL) mentionné

Joost van Rooijen (NL)

Studio Komma,

Maarten Thewissen (NL)

Copernicusstraat 163

Redmer Weijer (NL)

2561VT La Haye, Pays-Bas

architectes

T. +31 629572757 mail@studiokomma.nl www.studiokomma.nl

96 Un nouveau départ avec un héritage ancien Point de vue de l’équipe Pour revitaliser le centre-ville de Schiedam, la rivière Schie est utilisée telle une plateforme pour des interventions urbaines grâce à un système modulable de conteneurs et de pontons. Le système de pontons fonctionne de manière ascendante et descendante. Il peut répondre aux besoins des habitants ou être utilisé par la municipalité. En facilitant les activités le long de la Schie, il redonne à la rivière son rôle de cœur de ville et de catalyseur de la transformation urbaine. Le site VROM s’adapte au concept de pontons en offrant un site à personnaliser et une halle ouverte. Le projet crée un environnement dynamique pour des espaces de travail et des évènements. La place Koemarkt est très épurée. Les kiosques existants sont rassemblés dans un pavillon, permettant de créer une place intimiste tournée vers la rivière. Point de vue du jury La force de ce projet réside dans son analyse qui s’appuie sur l’échelle plus large de la rivière Schie et du centre-ville de Schiedam. Proposer des petites interventions à de nombreux endroits le long de la rivière Schie permet d’intégrer le site Europan dans une structure plus importante. De plus, avec leur proposition concernant le Koemarkt, les architectes créent une place intime. Une volée de marches élargie rend la rivière Schie plus accessible, tandis qu’un escalier similaire sur l’autre rive permet de l’intégrer au Koemarkt. Le lien entre le Koemarkt et le site VROM se trouve ainsi renforcé.


Schiedam (NL) mentionné

Matteo Bettoni (IT)

www.basiccity.eu

Michiel van Driessche (BE)

www.felixx.nl

Bart Pouw (NL) Milena Zaklanovic (NL) architectEs

97 plan

Parachever Schiedam Point de vue de l’équipe Ce projet tient compte du milieu urbain de Schiedam, où le cœur historique de la ville et la zone industrielle coexistent étroitement. Il vise à les associer dans un ensemble fonctionnel et lisible. Notre proposition rétablit le canal de la Schie dans son rôle d’épine dorsale de la ville et fait de la zone concernée par le projet un emplacement clé. C’est là que nous avons créé un point de rencontre, composé de deux éléments et de deux stratégies de développement : Nettoyer le Koemarkt : la place est débarrassée de tous les détails et obstacles parasites et connectée au canal. Elle constitue l’entrée de la ville historique. Densifier le site VROM : le site VROM est appréhendé comme un catalyseur programmatique du projet. L’échelle et le type de projet sont en harmonie avec la ville historique et la zone industrielle qui deviennent une nouvelle destination dans la ville de Schiedam.

vue du site VROM

Point de vue du jury Ce projet présente deux conceptions. Par opposition à la proposition de procéder à « une grande liquidation » sur le Koemarkt et d’éliminer tous les éléments superflus, le remplissage proposé en ce qui concerne le site VROM repose sur une densité de construction élevée. Parmi tous les projets pour Schiedam, celui-ci est le plus à même de faire du Koemarkt une place séduisante. De plus, les architectes n’ont pas peur de faire plusieurs choix audacieux, comme par exemple d’inclure dans leur proposition l’espace public situé de l’autre côté de la rivière Schie.

vue sur Koemarkt

Schiedam – Urbanité européenne unique


Wittenberge Deutschland (DE)

SITUATION Wittenberge – Zone

SITE PROPOSÉ PAR

portuaire

ville de Wittenberge

POPULATION ± 18.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE relier la

ville de Wittenberge,

rivière Elbe avec le centre ville

association municipale pour le

SITE DE PROJET 5,85 ha

logement, propriétaires privés

interview

98

du représentant du site Petra Lüdtke, service de l’urbanisme, Wittenberge

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Wittenberge est situé dans le nord-ouest de l’état fédéral de Brandebourg, à mi-chemin entre les agglomérations urbaines de Berlin et de Hambourg. Après l’effondrement de son tissu industriel dans les années 1990, la ville a subi une perte considérable de population. Aujourd’hui, Wittenberge compte 18.000 habitants. À la lumière de cette baisse constante de la population, les liens entre la ville et sa région sont de plus en plus essentiels. Wittenberge fait partie du centre régional de croissance de Prignitz et forme, avec Perleberg, un centre de taille moyenne. Le potentiel naturel de Wittenberge est principalement imputable à sa situation géographique sur les bords de l’Elbe, avec ses prés et sa réserve de biosphère de l’UNESCO. Le paysage fluvial de l’Elbtalaue – l’un des plus beaux d’Europe – s’étend jusqu’à la vieille ville de Wittenberge. La politique de développement urbain se focalise sur le renforcement du rôle de centre industriel de la ville, avec d’excellentes liaisons ferroviaires et une situation privilégiée donnant sur l’Elbtalaue. Les mesures de rénovation urbaine visent à préserver et à consolider le centre-ville historique de Wittenberge. Le parc de logements sera réduit principalement dans les zones de logements préfabriqués. Dans le passé, les logements invendables situés à la périphérie du centre-ville ont également été démolis. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La zone portuaire de l’Elbe est un excellent exemple du processus de transformation urbaine. Elle a perdu son caractère industriel et doit être restructurée avec l’introduction progressive de nouveaux usages. Dans le même temps, la zone autrefois inaccessible s’est ouverte aux habitants et aux touristes. Le site est de plus en plus perméable et capable d’interagir avec les quartiers voisins et l’environnement naturel. En raison du rétrécissement de la ville, il ne sera pas possible de réaménager toutes les parties en même temps. Des solutions temporaires, qui maintiennent différentes options ouvertes, font partie du processus de transformation. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? En termes stratégiques, le conseil municipal fonde ses espoirs sur un mélange d’interventions durables dans la sphère publique – comme la création d’un réseau d’accès de base – et la construction d’un nombre limité de bâtiments d’ancrage utilisés principalement à des fins touristiques et culturelles. Cette structure de base sera complétée par des usages temporaires des bâtiments vacants et des sites désaffectés qui peuvent être adaptés à différents besoins avec un investissement financier raisonnable. La ville poursuit une progression « pas-à-pas », orientée vers une perspective de réaménagement à long terme de l’ancienne zone portuaire pour des usages culturels, touristiques et résidentiels. Elle doit, cependant, rester ouverte à l’adaptation aux besoins changeants des utilisateurs et des investisseurs et reposer sur une participation massive de la population.


99


Wittenberge (DE) lauréat

100

Camillo Magni (IT)

Mirco Monti (IT)

via Maffucci 40

Lucia Paci (IT)

architecte

20158 Milan, Italie

Francesco Nobili (IT)

Tel +39 0236557854

Andrea Zecchetti (IT)

camillo.magni@gmail.com

architectes

www.operastudioarchitetti.it

Espaces ouverts

Connexions urbaines

Recentrer Wittenberge Santé / bien-être / alimentation Point de vue de l’équipe Le site en question est une interface entre la ville et son environnement naturel. L’objectif premier du projet est de rétablir le lien entre le site et le centre-ville par la planification de voies et d’espaces ouverts, impliquant à la fois des bâtiments existants et nouveaux. Nous sommes en train de concevoir un immense parc, relié à la ville par des voies piétonnes et cyclables qui le traversent en longeant le fleuve. Les silos à grains constituent des points de repère situés directement sur les berges du fleuve Elbe, et leur présence a inspiré ce projet. Le réinvestissement des entrepôts et le simple ajout de quatre nouveaux bâtiments près des bâtiments historiques voisins permettent de ponctuer le rythme de ce plan directeur. Tout est fait en harmonie avec le style architectural des bâtiments existants, en ajoutant simplement les volumes nécessaires pour une distribution verticale. Nous appréhendons les silos comme des boîtes vides, qui doivent être modifiées le moins possible pour pouvoir être adaptées à toute fonction souhaitée à l’avenir. Point de vue du jury Ce projet met particulièrement l’accent sur les qualités spatiales actuelles qu’offre l’aménagement le long des berges de l’Elbe, en intégrant les entrepôts emblématiques dans une zone paysagère parallèle aux berges et en les complétant par quelques bâtiments modernes au design expressif. Cela permet de renforcer la silhouette unique de la ville, tandis que les lignes de la rive rejoignent la zone portuaire à deux endroits.


101

méthode de soustraction

méthode de soustraction marché bio


Wittenberge (DE) mentionné

Javier de Andrés de Vicente

C/ Silva 13

(ES)

28004 Madrid, Espagne

Regina Valle Viudes (ES)

T +34 627309041 / +34 676158628

Ángela Juarranz Serrano (ES)

silva.europan@gmail.com

Miguel Fernández-Galiano (ES) Marta Peña Lorea (ES) Marta Sebastián López (ES) Blanca Alonso González (ES) Ana Perez Frade (ES) Miguel González Castro (ES) architectes

102 Participez à wITtenberge Point de vue de l’équipe Le projet vise à réhabiliter les zones obsolètes de Wittenberge au moyen d’une stratégie impliquant toutes les échelles. Ces échelles seront reliées les unes aux autres, grâce à un réseau de routes. Les parcelles vides et inutilisées seront transformées en espaces publics provisoires, en se servant d’appareils mobiles et des idées formulées par les citoyens au cours des ateliers organisés dans les entrepôts. Chaque quartier pourra y participer, de manière à améliorer la ville par un processus de conception collectif. L’espace public développé sur le site sera un espace neutre, permettant toutes sortes d’activités selon les fonctions proposées. Ce projet développe un système de gestion impliquant des entités aussi bien publiques que privées, afin de déterminer les usages les plus appropriés, préconisés par l’étude opportunité/faisabilité fournie. Aucun programme particulier n’est identifié pour l’occupation des anciens entrepôts ; seuls quelques besoins sont recensés, entraînant une stratégie progressive qui correspondra aux usages et aux exigences. Point de vue du jury Ce projet propose une approche axée sur les processus, qui s’appuie sur les réseaux et connexions de routes existantes et sur un examen attentif de petits tronçons de la zone disponible. Il porte sur la ville toute entière et propose un processus d’aménagement discursif et participatif, expliqué à travers des exemples. Ce projet est davantage centré sur l’aménagement intérieur que sur la conception de nouvelles zones de construction.


Wittenberge (DE) Mention spéciale

Miguel Ortega (ES)

Boddinstr. 10

Anna Martínez Sabán (ES)

12053 Berlin, Allemagne

Iñigo De Latorre Caballero

T. +49 17698595668

De Rodas (ES)

miguel.ortega.rodriguez@

Carla Isern Ros (ES)

gmail.com

María Cristina Rivas Barriga (ES) Jose Antonio Ramos Nieto (ES) Daniel Jacobo Harth (ES) Susana Villares López (ES) architectes

103 Semer la biodiversité Point de vue de l’équipe En s’appuyant sur un calendrier en cinq étapes, le Centre de la réserve de biosphère de l’Elbe (CEBRe) crée un forum civique, académique et politique qui lie des projets locaux aux institutions nationales et internationales. Les semences contiennent des informations génétiques mais elles renferment également l’héritage de Wittenberge, incarnant le lien entre la nature et l’industrie. Le CEBRe intègrera ces deux valeurs au moyen d’une banque de semences, placée à l’intérieur des silos, ainsi que d’un paysage productif environnant. La pièce maîtresse du CEBRe sera le paysage, qui servira de laboratoire ouvert aux professionnels, chercheurs, collectionneurs amateurs et citoyens. Par le biais de quatre types de logements différents, le biotope de l’Elbe s’adaptera à des niveaux de densité croissants, de la simple réutilisation ou réhabilitation de structures existantes à l’intégration de bâtiments nouveaux. Ici, « haute densité », tout comme biodiversité, rime avec forte concentration d’espèces différentes partageant un environnement commun. Point de vue du jury Ce projet étend la zone des entrepôts jusqu’au contexte paysager de la réserve de biosphère de l’Elbe. L’équipe propose une orientation thématique cohérente en ce qui concerne les anciens entrepôts industriels. Non seulement ces derniers seront réhabilités pour servir des usages nouveaux, mais la zone attenante sera également remodelée en accord avec l’aspect botanique de l’approche. Ce projet propose donc un renforcement planifié de l’identité locale à travers une approche explicitement écologique.



Projets primés Thème 2

105

Patrimoine du futur Le patrimoine est réputé tourné vers le passé, mais on peut faire à l’opposé l’hypothèse qu’il doit être tourné vers le futur. Le patrimoine est normalement considéré comme extraordinaire, mais ne faut-il pas s’intéresser à la définition d’un « patrimoine ordinaire » ? Le patrimoine est habituellement évalué comme objet architectural, cet atelier s’interrogera sur les manières de « faire patrimoine » – dans trois types de contexte qui en sont a priori dépourvus : la mutation de quartiers déshérités, la reconversion de grands bâtiments ou d’îlots délaissés, le redéveloppement de zones d’activités ou d’enclaves abandonnées. On peut faire l’hypothèse que plus la ville, dans sa morphologie comme dans son fonctionnement, enchevêtre, ressaisit et met en scène les époques ou les étapes de son développement, plus elle développe ses capacités d’adaptation au changement, ses potentialités d’évolution urbaine et ses chances de résister à des crises brutales. La question posée est donc : faire patrimoine, est-ce augmenter la capacité d’adaptabilité de la ville de demain ? AMSTETTEN (AT)

106

ASKER (NO)

112

COUVET (CH)

118

HAMMARÖ (SE)

124

KØBENHAVN (DK)

132

NÜRNBERG (DE)

140

REGIONALE 2016 (DE)

146

WARSZAWA (PL)

152


Amstetten Österreich (AT)

SITUATION Amstetten – Basse

SITE PROPOSÉ PAR

Autriche

Ville d’Amstetten et ÖBB

POPULATION Ville 23.000 hab.

Compagnie des Chemins de fer

Agglomération 110.000 hab.

autrichienne

SITE STRATEGIQUE 10 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 1,8 ha / 0,6 ha /

ÖBB Compagnie des Chemins de

5,6 ha / 1,2 ha / 1 ha

fer autrichienne

interview

106

du représentant du site Manfred Heigl, Directeur de l’urbanisme de la ville d’Amstetten

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La zone concernée par le concours à Amstetten est divisée en 5 sites qui présentent deux points en commun : ils appartiennent à la société ÖBB des chemins de fer autrichienne et jouissent d’une situation exceptionnelle en centre-ville. À l’exception du site n°4, qui sera utilisé sur le long terme à des fins essentiellement résidentielles, des changements très importants seront apportés aux autres sites puisqu’ils ne servent plus à l’exploitation ferroviaire. Les conditions radicalement nouvelles de ces sites, qui revêtent une grande importance pour l’aménagement urbain, ont incité la ville et le propriétaire du site à établir des objectifs d’aménagement spécifiques en ce qui les concerne et à les intégrer dans l’approche plus large de l’aménagement urbain. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La situation des sites exige d’apporter un soin extrême à la qualité de l’aménagement, étant donné qu’ils conféreront à la ville une identité et une silhouette nouvelles, à l’intersection entre la voie ferrée et l’espace urbain. Autre défi tout aussi important : le traitement en termes d’aménagement urbain, dans la mesure où il est prévu que chacun des sites affiche une identité totalement distincte et que ce soit en même temps le cas du centre-ville historique adjacent, qui est plus petit que la zone concernée par le concours et qui ne doit pas être éclipsé. C’est pourquoi, l’objectif est de préparer un avenir dans lequel on sera capable de soutenir et de poursuivre le développement de la structure économique et sociale actuelle de la ville, composée d’équipements de services, de santé, d’éducation, de recherche, de développement, de logement temporaire et d’habitat. Les dimensions physiques et la programmation dans le temps en ce qui concerne ces exigences ne peuvent être évaluées que de manière limitée pour l’instant. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? « Ouvert », le projet lauréat, convainc par sa conception originale et créatrice d’identité, qui est en même temps variée et ajustable. Des types de bâtiments flexibles permettent le développement de structures à usage mixte. Leur degré élevé d’adaptabilité, leur distribution différenciée et leur grande aptitude à la combinaison ouvrent des perspectives d’aménagement variées dans la zone concernée par le concours. Ce projet ne reflète donc pas seulement les aspirations élevées d’Amstetten en matière d’aménagement urbain, mais montre aussi aisément la nécessité de bâtir dès à présent une stratégie de développement orientée vers l’avenir, à la fois précise et ouverte. « Ouvert » a réussi à renforcer l’attrait urbain de cette zone importante, située à l’entrée de la ville, grâce à son mélange équilibré d’adaptation et d’accentuation, de consolidation et d’ajout d’espaces publics : il donne un nouveau profil à la ville ! « Ouvert » présente une stratégie urbaine qui applique de manière convaincante et concrète à Amstetten la notion de « ville adaptable » d’Europan 12, en intégrant la barrière que représentait autrefois la voie ferroviaire qui divisait la ville, et en en faisant un élément harmonieux et naturel de la nouvelle structure urbaine intégrée.


107


Amstetten (AT) lauréat

Ramon Bernabe Simo (ES)

Alex Camacho (ES)

24 Rambla de Sant Just

Tomas Labanc (SK)

graphiste

Sant Just Desvern

architectes

Minghui Chang (CN)

08960 Barcelone, Espagne

maquettiste 3d

T. +86 18321025294

Yang Huang (CN)

ramonbernabesimo@gmail.com

architecte d’intérieur

www.ramonbernabesimo.com

Eric Marcuson (US)

www.tomaslabanc.com

Francesc Montosa (ES) Matus Radiansky (SK) architectes Miguel Vilacha (VE) artiste visuel

108 Ouvert Point de vue de l’équipe « Lorsque l’avenir est incertain, la façon la plus logique de procéder consiste à proposer quelque chose de flexible ». Les villes sont des entités dynamiques en perpétuelle évolution. Si l’on admet qu’une ville connaît une croissance exponentielle au fil du temps, l’objectif principal de l’urbanisme est de « contrôler » et de « prévoir » la direction et la forme que prendra cette croissance urbaine. En créant une série de typologies flexibles, compatibles avec différents scénarios programmatiques, nous rendons possible un futur changement d’utilisation et favorisons l’usage mixte. Grâce à cette stratégie de typologies variées, les sites connaîtront une croissance organique, engendrant ainsi de la diversité. Ceci permettra d’éradiquer les quartiers « morts » le soir venu, en assurant une continuité des activités 24h/24 et en offrant de grandes qualités spatiales, mais surtout une diversité au sein de la communauté d’habitants. Nous sommes convaincus de la complexité intrinsèque de la vie.

Plan masse

Vue axonométrique d’ensemble

Point de vue du jury Ce projet présente une stratégie typologique qui suggère la répartition délibérée de différents types urbains à l’échelle de la ville. Ces types offrent la même adaptabilité puisqu’ils laissent présager des usages divers, ce qui donne à Amstetten une bonne image urbaine et lui confère une richesse programmatique singulière. L’association de différentes typologies est d’autant plus intéressante si la proposition est perçue comme un guide ambitieux à même de susciter un débat et un processus dynamiques.


109 Concept

Visualisations du site 1

Variations de typologie

Visualisations du site 1 et du site 3

Diversité modulaire


Amstetten (AT) mentionné

Tao Wang (CN)

Alessandra Marcon (IT)

Zhe Wang (CN)

architecte

Im Holzerhurd 43 8046 Zurich, Suisse

Huibiao Wu (CN)

T.+41 762803627

Xianjun Zhou (CN)

wangtao_0131@hotmail.com

architectes

zhewang.wang@gmail.com xianjun.zhou2010@gmail.com www.b-t-arch.com

110 Berges ferroviaires Point de vue de l’équipe Situé entre Vienne et Linz, Amstetten occupe une position stratégique dans le réseau de transport autrichien. Le chemin de fer joue un rôle important dans la ville, mais le site ferroviaire est isolé. Ce projet a pour ambition de créer un nouveau paysage urbain tout en respectant l’héritage existant, caractérisé par de grands axes paysagers intégrant les éléments naturels et patrimoniaux présents. Cet héritage sera mis en valeur par une structure plus complexe des réseaux routiers et fluviaux qui structurent l’identité de l’espace. Les autres parties du site présentent un potentiel d’évolution en termes d’utilisations, de configurations et de programmation dans l’attente de constructions futures. Leur usage pourrait ensuite évoluer en fonction des transformations urbaines et des changements climatiques. Point de vue du jury Ce projet propose un réseau local fort. Sa structure discrète peut être considérée comme une stratégie urbaine qui privilégie la modestie sur le plan stratégique, tout en proposant un développement flexible des logements. Bien que les idées en matière de cadre de vie présentent des aspects convaincants, la configuration des types choisie et leur volume ne sont pas concluants.


Amstetten (AT) Mention spéciale

Gonzalo Gutierrez Araujo (ES)

info@gonzaloga.com

Adriá Escolano Ferrer (ES)

www.gonzaloga.com

architectes

contact@adriaescolano.com www.adriaescolano.com

111 Périscopes Point de vue de l’équipe Amstetten aspire à un nouveau système de développement urbain, ainsi qu’à une croissance économique et industrielle qui intègre des améliorations urbaines et sociales, pour revitaliser des espaces sous-utilisés et attirer ainsi de nouveaux habitants et entrepreneurs. Nous avons conçu un modèle de développement urbain dans lequel les pouvoirs locaux seraient à l’origine des initiatives et qui reposerait sur les mesures suivantes : - un mur + une voie de liaison, - des esplanades présentant les programmes publics, - une entité publique chargée de gérer ce nouvel espace public et les évolutions qui en découlent. Le conseil municipal serait l’administrateur et le partenaire économique pour les opérations relevant du plan-cadre, ce qui permettrait d’effacer la figure traditionnelle du développeur et d’enrayer la spéculation éventuelle. Il s’agit d’un projet flexible et modulable permettant l’ajout ou l’insertion de nouveaux éléments en fonction de l’évolution des besoins dans le temps. Point de vue du jury Ce projet a comme point de départ un geste provocant et polémique : faire d’un mur un lien. Avec le mur, le projet détermine la dimension du site le long de la voie ferrée. Cette solution, qui suppose une lecture attentive du contexte régional, relève plus de l’œuvre d’art que de la stratégie urbaine, notamment en ce qui concerne l’usage littéral de la technique de projection pour placer le site dans son contexte élargi.


Asker Norge (NO)

SITUATION Asker - Dikemark

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION Asker 57.238 hab.

ville d’Asker, Hôpital

Dikemark 1.300 hab.

universitaire d’Oslo, ville

SITE STRATEGIQUE 1.500 ha

d’Oslo

SITE DE PROJET 11 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE ville d’Oslo, Hôpital universitaire d’Oslo

112

interview Europan Norge

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Situé au calme dans un cadre bucolique à la sortie de la ville, Dikemark a été considéré comme l’endroit idéal pour l’implantation du nouvel hôpital psychiatrique d’Oslo au début du XXe siècle. Comme les activités psychiatriques ont été abandonnées au cours des années, la plupart des bâtiments sont aujourd’hui vides et ont été inscrits sur la liste des monuments protégés. Actuellement, la zone dans son ensemble doit être adaptée aux nouvelles contraintes et aménagée différemment. Dikemark est, à bien des égards, un lieu unique dans la région, reconnu pour son architecture paysagère préservée, son histoire et son identité. Pourtant, en dépit de toutes ses qualités, Dikemark est menacé, car les activités hospitalières seront transférées à Oslo et les bâtiments seront vidés. Comment construire une nouvelle société attrayante à Dikemark ? La municipalité est très désireuse d’y établir une société équilibrée et viable, avec des emplois et des services publics et privés. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Dikemark est un endroit qui possède une identité forte, d’abord liée à son ancienne utilisation en tant qu’hôpital psychiatrique, mais aussi à ses qualités architecturales et spatiales. Le site et ses bâtiments sont situés dans un cadre magnifique, au bord du lac Verkensvannet entouré de forêts et de champs. Œuvre architecturale conçue presque entièrement par l’architecte Victor Nordan et construite entre 1902 et 1934, l’hôpital de Dikemark constitue aujourd’hui un témoignage historique unique de toute une époque dans le domaine du traitement médical. Le site concerné par le projet compte quelque 20 salles d’hôpital, mais également des bâtiments administratifs et 15 ateliers. En outre, il est équipé de logements pour le personnel, d’une maison communautaire et d’un dortoir. L’ensemble des bâtiments existants sur le site couvre environ 80.000 m², dont moins de 55.000 m2 de bâtiments hospitaliers. Doté de son propre réseau d’alimentation en eau, d’une centrale électrique et de terres agricoles environnantes, l’hôpital de Dikemark était une communauté quasi-autonome. Au pic de son activité, il accueillait plus de 900 patients et comptait un effectif de 1.500 employés. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Pour le plan d’ensemble, les concurrents devaient étudier un potentiel de développement total de 100.000 à 250.000 m² d’aménagements résidentiels et à usage mixte (comprenant les bâtiments existants). Les questions suivantes leur ont été posées : quels types d’usages peuvent être développés sur le site ? Comment utiliser au mieux les bâtiments existants en leur attribuant de nouveaux usages ? Comment redonner vie à la région ? Comment concilier héritage et préservation avec les nouveaux usages et l’adaptation ? Dikemark peut-il jouer un rôle nouveau au niveau de la région ? Le projet lauréat « Kaléidoscope » a été très bien reçu. Le plan directeur municipal va être soumis à un vote qui fera de Dikemark une zone de développement. Une fois le plan entériné, la municipalité commencera la négociation avec les lauréats d’Europan 12 afin de lui confier la mission.


113


Asker (NO) lauréat

Tone Berge (NO)

Noora Aaltonen (FI)

Miia-Liina Tommila, Oksasenkatu

Emmi Keskisarja (FI)

architecte

1b A 20

Silje Klepsvik (NO)

Vegard Aarseth (NO)

00100 Helsinki, Finlande

Miia-Liina Tommila (FI)

artiste

T. +358 503237534

architectes

Ossi Petteri Keskisarja (FI)

miialiina.tommila@gmail.com

étudiante en économie Minnamarie Aleksandra Nurmi (FI) étudiante en langues

114 Kaléidoscope Point de vue de l’équipe Kaléidoscope propose une stratégie et un plan directeur en sept étapes visant à adapter l’hôpital abandonné de Dikemark aux évolutions futures. La capacité de croissance du site sert de moteur pour préserver les caractéristiques intéressantes de la région. La stratégie ancrée dans le plan directeur reprogramme le site et présente les modes de financement des différentes étapes. Des variations en termes d’échelle, de programme, de protection de la vie privée, de propriété et de degré d’engagement sont prévues. Afin d’assurer une continuité, la structure de propriété est modifiée, passant d’unique à multiple. Le plan directeur est divisé en quatre zones distinctes : « Caché dans la forêt », « Place jumelle », « Forteresse du patrimoine » et « Ouvert sur l’eau ». En tant que concept d’aménagement global, Kaléidoscope offre des perspectives en constante évolution et détermine une approche du patrimoine bâti. Point de vue du jury Ce projet se distingue par sa lecture et sa compréhension fines du paysage en tant que source d’identité, d’atmosphère et d’unité de la zone, mais aussi de relations très diverses entre les constructions et le paysage. Sur la base de cette approche, quatre zones sont définies, qui reflètent des positions et des potentiels différents dans le paysage, ainsi que l’existence de constructions et de formations spatiales différentes. Une compréhension opérationnelle du paysage bâti existant est développée, offrant une fondation sûre et stratégique pour l’aménagement et la réinterprétation des sous-zones.

Structure sociale, une cour pour la zone « Caché dans la forêt »

Plan masse, bâtiments existants en bleu, nouveaux bâtiments en rouge

« Place jumelle » et « Forteresse du patrimoine »

« Ouvert sur l’eau », avec des lignes de vue vers le lac


115 Les différentes zones et leur relation avec le paysage

La Cuisine, faible investissement pour un fort potentiel

Le Kaléidoscope, les reflets créent des perspectives en constante évolution

« Caché dans la forêt », le projet absorbe les environs


Asker (NO) mentionné

Patxi Martín Domínguez (ES)

FRSQR architecture & urbanism

Paloma Lara Rodrigo (ES)

Magdalena 8, 3ºizda

Alba García González (ES)

28012, Madrid, Espagne

Clara Rodríguez Lorenzo (ES)

T. +34659567913

Laura Martín Guillén (ES)

estudiolafresquera@gmail.com

Jose María Martín Ravelo (ES)

ww.frsqr.com

Natalia Vera Vigaray (ES) architectes

116 Ola k Asker Point de vue de l’équipe Le district abandonné de Dikemark est doté d’une identité forte due à son utilisation passée comme complexe psychiatrique et à son paysage pittoresque. Nous proposons le développement d’une ville adaptable afin de créer « l’héritage du futur » et, pour ce faire, avançons l’idée d’une nouvelle ville autosuffisante open source, adaptable par ses habitants. Notre stratégie est basée sur une croissance lente, initiée avec la fondation, dans les anciens bâtiments abandonnés, de la première école de design spécialisée dans le travail du bois. Nous plantons la graine qui stimulera le développement de la zone par son économie locale. Avec le temps, les étudiants créeront leurs propres commerces et de nouvelles constructions apparaîtront. Le bois sera le véhicule de cette stratégie et l’élément qui conférera à Dikemark 2.0 son identité. Point de vue du jury Ce projet offre un nouveau modèle conceptuel pour Asker, afin d’insuffler une identité à la communauté locale et de favoriser son développement. Il s’agit d’un projet particulièrement intéressant et distinctif qui s’appuie sur un matériau particulier, le bois, comme catalyseur de l’identité du projet. Ce dernier insiste sur les thèmes de l’adaptabilité et de la durabilité d’une manière très cohérente, mais sa stratégie bottom-up est peut-être trop lente vu les besoins de la zone. Une stratégie top-down complémentaire, à même d’imprimer un élan rapide et indispensable à la croissance, aurait été très appréciée.


Asker (NO) Mention spéciale

Fabio Gigone (IT)

Marco Gambaré (IT)

U67 (Fabio Gigone + Angela

Angela Gigliotti (IT)

Étudiant en architecture

Gigliotti)

Ludovico Centis (IT)

T. +47 41689201

architectes

info@office-u67.net www.office-u67.net Ludovico Centis T. +39 3496490758 ludovico.centis@gmail.com www.sanrocco.info

117 Quatre typologies, quatre écologies : la forêt, l’eau, la terre et la clairière

La feuille Point de vue de l’équipe La feuille est une stratégie qui cherche à développer le site sans rien enlever à ses vertus actuelles, en s’adaptant à l’environnement existant. Elle favorise la création d’une communauté durable qui, en choisissant de vivre dans un tel environnement, s’efforce de modifier ses habitudes et de vivre différemment. L’élément principal est la définition d’un développement non générique de 4 typologies de logements reflétant l’écologie locale. Elle comprend en outre un nouveau site stratégique dans le centre, à savoir un bâtiment unique qui permet d’assurer la jonction avec les constructions existantes. On observe une forte densité de fonctions autour de l’ancien établissement psychiatrique, ce qui permet d’intégrer le solide héritage de ces bâtiments où de nombreuses personnes étaient internées. L’ouverture des façades et la définition de nouveaux espaces permettent de découvrir de nouveaux paysages inattendus qui rappellent le passé. Point de vue du jury Ce projet cherche à réinterpréter de façon radicale le site dans son état actuel. Il l’appréhende à deux niveaux : tout d’abord, il propose une nouvelle façon d’habiter le paysage boisé avec des typologies nouvelles, telles que des cercles ou des cabanes dans les arbres. Il envisage ensuite un nouveau centre communautaire en inversant les bâtiments existants du centre actuel. Cette réinterprétation est à la fois provocante et convaincante, et donne des perspectives qui vont au-delà des questions soulevées par le programme du concours.

Définir la limite du développement par l’environnement

Noyau : le diagramme, le programme et les chambres de la mémoire

Les chambres ouvertes pour évoquer la mémoire de cérémonies inconnues


Couvet Schweiz/Suisse/Svizzera/ Svizra (CH)

SITUATION Couvet – Dubied - Site

SITE PROPOSÉ PAR

de part et d‘autre de l‘Areuse

commune de Val-de-Travers

POPULATION Couvet 2.760 hab.-

en partenariat avec le canton

Commune 12.000 hab.

de Neuchâtel

SITE STRATEGIQUE 67 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 9 ha

privés, commune de Valde-Travers et canton de Neuchâtel

interview du représentant du site

118

Christian Mermet, conseiller municipal, responsable du service développement du territoire, Couvet

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le site Dubied s’est progressivement développé à Couvet depuis 1867, le long de l’Areuse. S’il se trouvait en périphérie à l’époque où sa construction a démarré, il a fini par faire partie intégrante du village. Le développement du site a réellement rythmé celui de Couvet. Depuis la disparition de l’entreprise en 1988, des activités diverses ont repris sur place, au gré des opportunités de la multitude de propriétaires qui se partagent cette friche industrielle. Seuls les bâtiments situés aux deux extrémités du site ont été rénovés, le reste constitue une mosaïque sous-exploitée aux larges proportions. Par le passé, le site a été le cœur de la réussite économique de la région. La commune de Val-de-Travers souhaite que ce lieu chargé d’histoire et auquel les habitants sont attachés retrouve la place qu’il mérite à tous les niveaux. Le pôle de développement économique régional de Couvet est en plein essor. Le site Dubied, qui en fait partie, doit être complémentaire à la zone industrielle de la Léchère. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Mais ce site ne constitue pas qu’un enjeu économique et ne doit pas être attractif uniquement pour ceux qui y travaillent ou qui viendront y travailler. Sa position dans le village et plus largement dans la région lui confère un rôle central. La population doit, elle aussi, pouvoir profiter des lieux, se les réapproprier, que ce soit dans un but de promenade ou pour les activités culturelles qui pourraient y être proposées. L’idée directrice est de redonner vie au site dans le respect de l’objectif principal fixé dans le cadre du programme de législature du Conseil communal : un développement au service de la qualité de vie, une qualité de vie au service du développement. Les interactions entre le site et les zones qui l’entourent ont déjà commencé à renaître, elles vont encore s’accroître à l’avenir. Les autorités imaginent le site Dubied comme un nouveau pôle qui pourra lui-même évoluer et s’adapter en fonction des besoins des habitants et des acteurs économiques. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le site Dubied doit retrouver un nouveau souffle, vivre une seconde vie en devenant à la fois une zone d’activités et d’attractivité. Il doit devenir un des nouveaux moteurs de la région, en phase d’expansion industrielle plus que de contraction. Lors de la conception et la réalisation de tous ses projets, la commune de Val-de-Travers veille au respect de l’environnement et sera une fois encore attentive à cette notion d’importance, d’autant plus que la revalorisation du site s’accompagnera de celle de la rivière qui le longe. Le développement urbain du site Dubied doit pouvoir se réaliser par étapes, d’entente avec les propriétaires que la commune veut accompagner dans leurs démarches. Cette mise en œuvre progressive permet d’étaler les dépenses, de les répartir entre partenaires publics et privés, d’affiner le projet et de convaincre les éventuelles personnes sceptiques de la nécessité d’un changement positif pour tous.


119


Couvet (CH) lauréat

David Andrey (CH)

z00, Avenue de la Harpe 23

Xavier Apotheker (CH)

1007 Lausanne, Suisse

Nicolas Badin (FR)

T +41 766932404

Manuel Barthassat (CH)

d.andrey@z00.ch

Pascal Michon (FR)

www.z00.ch

Markus Zimmermann (CH) architectes

120 Dubimpulse Point de vue de l’équipe Un espace public aménagé le long de la rivière “L’Areuse” devient une colonne vertébrale qui connecte le site industriel, la ville de Couvet, les infrastructures ferroviaires et les éléments paysagers. Pour optimiser qualitativement la densité du site, le projet propose un réseau de constructions en nappe qui s’insère entre des bâtiments industriels emblématiques reconvertis. Le rythme régulier des bâtiments s’accorde avec le parcellaire existant et offre une perméabilité du tissu. Le projet intègre une dimension évolutive. La nappe projetée est une image finale de la vision du site. Son gabarit peut accueillir un bâtiment R+2 de bureaux, R+1 d’ateliers, ou un rez-de-chaussée de grande hauteur pour l’industrie. Sa morphologie offre une modularité et une adaptabilité aux besoins des différents propriétaires. Le processus de réalisation permet un phasage progressif. Point de vue du jury Le projet propose de prendre l’espace public continu le long de l’Areuse comme espace de référence. Cet espace est bien défini par deux places reliées chacune à une gare et à un pont. Le plan masse a la capacité de s’adapter aux différentes manières de phasage, différentes architectures, différents programmes, différentes densités. L’équipe propose une stratégie de développement du site par la structuration des bâtiments dans un cadre non figé, tout en respectant l’histoire urbaine du lieu.


121


Couvet (CH) mentionné

Tomás García Píriz (ES)

Álvaro Tejada Tenorio (ES)

Javier Castellano Pulido (ES)

María de Lara Ruiz (ES)

18002 Grenade, Espagne

Juan Alcalá Lara (ES)

architectes

T. +34 651163614

Luis Miguel Ruíz Avilés (ES)

María Martín Rodríguez (ES)

cuac.arquitectura@gmail.com

Juan Antonio Serrano (ES)

Álvaro Rodríguez Sainz de

www.cuacarquitectura.com

Paloma Baquero (ES)

rozas (ES)

www.serranoybaquero.com

architectes

Yu Bruno Masuda Rodríguez (ES)

Calle Buensuceso 40, Local 4,

Claire de Nutte, Serena Vianello (ES) Étudiants en architecture

122 Bois de Travers Point de vue de l’équipe Notre idée est de créer un système de construction contemporain, représentatif de la région et impliquant une coopération entre artisans et architectes, entre artistes et hommes d’affaires, dont certains implantés dans le nouveau quartier d’affaires et d’entreprises. Ce système de construction par empilage forme une ressource intellectuelle intuitive qui associe tradition et architecture contemporaine, une manière de construire l’avenir de la région à partir de constructions innovantes. Les fragments d’architecture et d’infrastructure qui constituaient l’ancienne ville ouvrière peuvent être appréhendés comme un héritage évolutif qui nécessite des orientations pour sa modification. Cela va bien au-delà du tri classique entre les bâtiments à conserver et ceux à démolir. Ces fragments sont aussi pertinents que les relations productives : il faut un argument pour rassembler les éléments d’un passé interrompu de façon dramatique.

La ville usine: de l’ajout aux fragments liés

Le nouveau paysage hybride

Le hall principal : le cœur public de l’usine

Point de vue du jury Le projet se distingue par son approche intégrale du site : quelques bâtiments existants sont supprimés et un nouveau tissu de constructions et d’espaces libres est proposé pour les remplacer, le geste d’ensemble étant indispensable à cette ambitieuse proposition. Cet aspect unificateur constitue une faiblesse en termes de flexibilité, permettant plus difficilement une mise en œuvre par étapes ou par une diversité de maîtres d’ouvrages. Cependant, il permet de créer une nouvelle identité forte pour le site.

Le paysage culturel, économique et technique


Couvet (CH) Mention spéciale

Juan José Mateos (ES)

Susana Granizo (ES)

Camila Aybar (ES)

architecte

architectes

Fernan González, 79, 2D. 28009 Madrid, Espagne T. +34 654916550 jjmateos@aybar-mateos.com www.aybar-mateos.com

123 Une nébuleuse de petits bâtiments Point de vue de l’équipe Le site Dubied doit être appréhendé comme le résultat de processus économiques qui ont laissé des traces sur le paysage urbain, qu’il s’agisse des bâtiments ou de leur agencement. Notre proposition consiste à réhabiliter le site Dubied, en créant un système de petites entreprises qui collaborent pour réaliser des économies d’échelle. Les établissements de ce type peuvent s’adapter au changement et occuper les infrastructures existantes avec de nouvelles composantes, aboutissant ainsi à une nébuleuse de petits bâtiments qui abriteront un système hautement flexible, intégré à une structure industrielle ancienne. Les trois T de Richard Florida sont pertinents dans le cas de l’héritage du site Dubied. La Tolérance, c’est la capacité de la population locale à se montrer flexible et à s’adapter à toutes les situations. La Technologie et le Talent sont encouragés par le conseil à travers la création du CNIP et accentués par la présence de petites entreprises suite à la réhabilitation. Point de vue du jury Le projet propose une stratégie souple de colonisation qui pourrait, en théorie, démarrer dès demain et qui permettra ainsi de redynamiser et réapproprier le site de Couvet à court terme en offrant la possibilité à une multitude d’activités économiques de s’y installer. De plus, cette stratégie est basée sur une analyse globale assurant l’accès au site et la constitution d’espaces publics qui offrent la possibilité de mieux intégrer le site dans son contexte. La proposition considère le site comme un terrain de jeux offrant une grande liberté d’accueil à toutes demandes.


Hammarö Sverige (SE)

SITUATION Hammarö - Province

SITE PROPOSÉ PAR

de Värmland

ville de Hammarö

POPULATION ville 15.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

agglomération 110.000 hab.

ville de Hammarö

SITE STRATEGIQUE 110 ha SITE DE PROJET 20 ha

interview

124

du représentant du site Karin Manner, architecte en chef de la municipalité

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La commune d’Hammarö est une île sur le Vänern, le plus grand lac de Suède. Beaucoup de ses 15.000 habitants travaillent dans le centre communal Karlstad, situé à moins de 15 minutes en transports. La majorité d’entre eux habite des maisons individuelles, mais d’autres formes de logement sont nécessaires afin de compléter l’offre. Le site du concours, un ancien hôpital, est partiellement vide. Le programme du concours demandait un un concept englobant les questions liées à l’énergie, à l’interaction sociale, aux services et aux nouveaux mode de vie/travail. Qu’est-ce qu’un quartier ? De quoi est-il composé ? S’agit-il des bâtiments, des rues, des lieux publics ou des personnes qui s’y trouvent ? Est-ce que le patrimoine bâti pourrait constituer le point de départ d’une nouvelle forme de réflexion sur les quartiers ? Le site d’Hammarö présente une occasion unique d’étudier l’une des questions les plus importantes de l’avenir : comment pouvons-nous tirer parti du patrimoine bâti ? En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La municipalité a déjà tenté de faire de cette zone un centre d’affaires avec l’appui de l’UE. Cette tentative a abouti à l’implantation d’un certain nombre d’activités informatiques, comme l’hébergement de serveurs, et à la création d’un centre de conférences. Le concours constitue la première étape de la mise en place de logements, dans le cadre d’un nouveau programme visant à créer une nouvelle communauté. Cette tâche requiert à la fois des compétences architecturales et une certaine vision permettant d’imaginer une nouvelle identité pour ce type de quartier. Il s’agit de créer un lieu. De quelle façon les constructions existantes, partiellement vacantes, peuvent-elles contribuer à une collectivité d’habitation plus riche ? À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le site Sätterstrand vise donc à développer un nouveau type de logements et un nouveau mode de vie, qui viendrait compléter ce qui existe déjà aujourd’hui dans la commune. En ce moment-même, nous essayons d’intégrer cette nouvelle vision développée par la municipalité dans le nouveau plan territorial stratégique. L’un des défis consiste à permettre le développement, tout en conservant les réserves naturelles intactes. Un autre consiste à éviter, à l’avenir, la dépendance automobile dans notre commune. Le site concerné par le projet dispose actuellement d’un service de bus mais, avec l’accroissement de la population, cet itinéraire de bus doit être renforcé afin d’assurer une communication plus pratique avec Karlstad. De notre point de vue, l’élément clé de l’aménagement de la ville de demain est l’accompagnement de la vie quotidienne de nos citoyens. À l’avenir, nous voudrions être en mesure de répondre à tous les besoins de déplacements quotidiens, sans que nos habitants soient obligés de posséder un véhicule. Enfin, la création de lieux de rencontre est un facteur essentiel pour le maintien de la vie sociale.


125


Hammarö (SE) lauréat

Federico Colella (IT)

T. +39 3338514953

Hugo Vargas (MX)

federico.colella@hotmail.com

architectes

www.federicocolella.net T. +52 5552642014 hugo.vargas.arq@gmail.com www.hugovargasr.com

126 Chemins Point de vue de l’équipe Cette proposition sera divisée en plusieurs phases, avec une flexibilité maximale : la première étape consiste à réutiliser les pavillons existants pour démarrer la réhabilitation socio-économique du site. Notre projet envisage ensuite un « périphérique » de croissance autour d’une rue fermée, produisant un nouveau sentier urbain avec de nouveaux espaces publics et un sol en pierre. Nous proposons des typologies d’habitation dotées d’un système intégré de liens construits, qui permet de remodeler les villas existantes. Le long du chemin extérieur, des gares d’échange permettent de tenir les voitures à l’écart du périphérique urbain. Ce projet définit des stratégies visant à préserver et à revitaliser le paysage historique, tout en renforçant le système de végétation fonctionnelle, à la fois pour la saison ensoleillée et de neige, autour du nouveau noyau urbain : une réhabilitation écologique permettant la protection du climat et une croissance urbaine naturellement maîtrisée. Un sentier en zone humide reliera la zone urbaine au lagon, transformant le paysage statique en paysage dynamique. Point de vue du jury Ce projet tire parti des ressources présentes sur le site, en y ajoutant des éléments simples mais efficaces. Les bâtiments existants sont remodelés, ce qui leur confère une nouvelle identité, et sont complétés par des tours résidentielles qui accroissent la densité locale. En ce sens, la proposition perpétue la mémoire et les valeurs du site mais aussi leur avenir, en utilisant ce croisement avec des éléments nouveaux comme moyen de générer des synergies nouvelles et de revitaliser des espaces urbains partagés. Au niveau territorial et paysager, le chemin écologique vient compléter le chemin urbain et intègre également les questions sociales.


127


Hammarö (SE) mentionné

Carlos Soria Sánchez (ES)

Avda. Doctor Federico Rubio

Laura Fernández García (ES)

y Galí 31, 3 A

Irene Vitorica Donezar (ES)

28039 Madrid, Espagne

Ana Rosa Soria Sánchez (ES)

T. +34 636802615

architectes

correodecarlossoria@ gmail.com

128 Satelliser Hammarö Point de vue de l’équipe Après une analyse approfondie, le site est réparti en trois systèmes différents – naturel, architectural et infrastructurel – faisant l’objet de trois types d’intervention : préservation, réactivation et connexion. Les différents éléments de ces systèmes deviennent des planètes et les interventions qui y ont lieu des satellites, apportant des modifications au tissu existant et redynamisant la zone et ses ressources naturelles. Les interventions sur le système naturel viseront à préserver les roseaux ainsi que la couronne d’arbres et à développer de nouvelles activités sur le lac. En ce qui concerne le système architectural, ces satellites permettront d’introduire de nouvelles options de programme dans le tissu existant et une nouvelle zone d’extension de l’habitat à proximité du lac. Enfin, deux objectifs guident le système infrastructurel : relier Karlstad et Hammarö, tout en restructurant les chemins autour du lac et en en créant de nouveaux. Point de vue du jury Ce projet intègre tout l’écosystème local dans le volet aménagement. Cette proposition est sensible à la manière dont les hommes occupent la zone, mais aussi à celle dont ils cohabitent avec les autres êtres vivants, comme les oiseaux. Deuxième point intéressant : la configuration d’un catalogue de petites interventions sur les systèmes naturel, architectonique et infrastructurel. En raison de ces deux approches, ce projet est très efficace en ce qui concerne le traitement du lac.


Hammarö (SE) Mention spéciale

Josip Zaninović (HR)

Bisačka 12

Hrvoje Arbanas (HR)

10 000 Zagreb, Croatie

Krešimir Renić (HR)

T. +385 98265089

architectes

jzane3@gmail.com

Tamara Marić (HR) paysagiste

129 Communauté forestière Point de vue de l’équipe Une satellitopie adaptable est obtenue grâce à la coexistence avec la forêt. Ainsi, de nouveaux types de logement respectueux de la forêt et destinés à la communauté sont conçus pour donner une nouvelle identité contemporaine à l’espace, tout en limitant au minimum leur caractère invasif ; ceci grâce à l’empilage des maisons et la création de rangées verticales. Les nouveaux immeubles sont en harmonie avec les aménagements existants, et associent espaces publics et privés dans une plateforme communautaire où interagissent les habitants. Au fil du temps, des communautés durables à usage mixte (quartiers) voient le jour. Lorsqu’une nouvelle communauté est érigée (quelques rangées verticales), les environs sauvages commencent à être cultivés, mais restent néanmoins naturels. Un espace public linéaire serpente à travers le site et relie toutes les communautés. Point de vue du jury Ce projet intègre un nouveau mode de vie à une typologie qui met l’accent sur les aspects poétiques de l’habitation. Il porte sur la relation entre les habitants et leur environnement, alliant les plaisirs de la rêverie. Il s’appuie sur des synergies avec les bâtiments existants pour créer un monde nouveau, cohérent avec une compréhension anthropologique du lieu et de la nature, écologique et durable. La « rue fermée » entre les bâtiments existants permet de structurer un univers programmatique ouvert.


Hammarö (SE) Mention spéciale

Jorge Gonzalez Ferrer (ES)

Javier Gorodner (AR)

architecte

Carolina Molinari (AR)

www.intilerogers.com.ar

Juan Maria Spotorno (AR)

www.mogs.com.ar

ferregonzalez@gmail.com

Luciano Matias Intile (AR) Axel Ibarroule (AR) Joan Marantz (AR) Federico Aris Chain (AR) architectes Martin Zlobec (AR) Matias Lastra (AR) Felipe Buigues (AR) Marcos Altgelt (AR) Étudiants en architecture Andres Rogers (AR) artiste

130

Rodrigo Perez de Pedro (AR) philosophe

Identicité prise-pompe-flux Point de vue de l’équipe PRISE – Soutien des startups, des projets de recherche et de la capacité à favoriser le développement et la croissance dans un environnement qui stimule l’innovation, l’entreprenariat et la coopération. L’héritage bâti est mixte. Ses composantes sont activées bien au-delà de leurs capacités maximales. POMPE ­– L’effet premier du système de pompage est sa capacité à accroître de manière exponentielle le flux de personnes, grâce au potentiel d’attractivité du site pour la région. FLUX – Un nouveau paradigme est proposé pour la vie en relation étroite avec l’environnement. Le lac, avec ses roseaux et sa pollution, constitue le point de départ d’un système de péniches visant à potentialiser les ressources naturelles utilisées par la suite sur le site. Le système causal est ouvert et complexe, et peut donner lieu à un nombre infini de combinaisons. Le résultat est implicite dans son évolution. Point de vue du jury Ce projet fournit une nouvelle boite à outils en ce qui concerne les processus urbains. Il associe des stratégies de « prise » – ajout de nouveaux éléments architectoniques aux bâtiments existants – à des idées novatrices liées à des éléments « pompes » : programmes éphémères, pneumatiques et événementiels qui confèrent au site une identité. Il reflète une sorte de conception conservatrice des processus urbains au fil du temps, permettant d’adapter les événements aux saisons en prenant des décisions davantage souples plutôt que définitives. Ces deux instruments sont associés à des outils de « flux » qui concernent les logements.



KØbenhavn Danmark (DK)

SITUATION København

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 561.000 hab.

ville de Copenhague

agglomération.1.213.822 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 8,75 ha

ville et associations de

SITE DE PROJET 3,75 ha

logement

interview

132

du représentant du site Jane Drejer Nielsen, chef du service de rénovation urbaine

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La sensibilisation à l’échelle mondiale aux problèmes de réchauffement climatique et d’épuisement des ressources – et à la nécessité pour les villes actuelles de se montrer adaptables et résilientes – a été renforcée dans la ville de Copenhague. Ceci doit être abordé en tenant compte des défis architecturaux liés à la rénovation du parc de logements existant afin répondre aux nouvelles normes énergétiques. Copenhague possède sa propre image unique et reconnaissable, fondée sur son histoire et son caractère. Dans son plan d’adaptation au changement climatique, la municipalité souligne que les initiatives dans ce domaine devraient présenter des qualités pour les résidents et les entreprises. Une attention particulière est portée à l’optimisation énergétique du parc de bâtiments existant, qui représente 75 % des émissions totales de CO2 de la ville. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La dernière décennie a été marquée par deux crises – financière et climatique –, qui ont fait prendre conscience de la nécessité d’une utilisation optimale des ressources disponibles. Les grandes villes continuent de croître, car les populations migrent de plus en plus vers les zones urbaines, tandis que les habitants actuels restent sur place. Parallèlement à la prise de conscience croissante de l’aggravation du changement climatique et de l’épuisement des ressources, ce phénomène a incité les responsables politiques et les citoyens à chercher des moyens de développer et de transformer la ville en un organisme souple et « vivant », qui peut s’adapter à l’évolution des besoins et des aspirations quant aux modes de vie et d’utilisation de la ville. Les bâtiments du site de projet sont représentatifs de l’identité de Copenhague et de son patrimoine culturel. Ils ont prouvé leur solidité à l’épreuve du temps. Grâce à des solutions appropriées et des décisions intelligentes en matière d’optimisation énergétique et d’adaptation au changement climatique – ce qui implique de trouver le juste équilibre entre transformation et conservation –, ces vieux bâtiments pourront conserver leur identité et résister à l’épreuve du temps, renforçant ainsi la capacité de la zone à s’adapter aux changements et aux problèmes financiers et météorologiques à venir. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le site est habité par des résidents actifs et engagés, ayant une connaissance et une sensibilité aux initiatives respectueuses de l’environnement. La zone est connue comme un lieu de cohabitation de différentes couches sociales où il existe un espace pour la différence ; c’est une qualité intrinsèque du quartier. L’accent est mis sur des solutions à tous les niveaux, allant des logements individuels à l’ensemble du quartier, des technologies de base aux hautes technologies. De la même façon, le coût de modernisation des logements varie, allant des projets à bas prix aux projets coûteux. Spatialement, cela varie du logement individuel à des solutions partagées incluant bâtiments, cours arrières et rues. L’objectif est de concevoir des solutions multifonctionnelles et évolutives pour les zones urbaines bâties qui pourraient être transposables à d’autres parties de Copenhague, de l’Europe ou du reste du monde.


133


KØbenhavn (DK) lauréat

Rune Jørgensen (DK)

Maria Hviid Bengtson (DK)

Heimdalsgade 10a

Ditte Marie Hildebrand

Karl Henning Törnfeldt (DK)

2200 Copenhague, Danemark

Frederiksen (DK)

graphisteS

T. +45 22355300

Laura Wedderkind Bank (DK)

Martin Vraa Nielsen (DK)

hundredetusind@gmail.com

architectes

architecte - ingénieur

134 Cour en rue Point de vue de l’équipe Le site concerné par notre projet et la ville de Copenhague en général se trouvent confrontés au défi bien connu que représentent un parc vieillissant de logements, avec sa consommation d’énergie effrénée et son manque d’adaptation au climat actuel. Notre stratégie consiste à régler les problèmes existants avant de mettre en place une architecture nouvelle. Le défi de l’optimisation énergétique dans le parc de logements existant est urgent et ne risque pas de disparaître. Nous devons nous employer à résoudre ces problèmes existants avant d’envisager des rêves utopiques pour l’avenir. Notre concept consiste à se concentrer sur ce qui peut être fait à Copenhague dans l’immédiat, et notre stratégie a été d’offrir un aperçu des améliorations possibles et de la variété d’activités qui peuvent être initiées à tout moment. En somme, des solutions nouvelles, connues et éprouvées. Une sorte de boîte à outils, de catalogue. Point de vue du jury Ce projet constitue un cadre ouvert et une stratégie pour la qualification future en collaboration avec la municipalité et les résidents. Il crée également, avec peu de moyens, une vision onirique et forte d’espaces accueillants. L’illustration de l’éclairage circulaire à Dybbølsbro pourrait conférer à la zone des qualités en termes de poésie et d’identité. Ce projet présente de nombreuses opportunités pour diverses solutions architecturales, fondées sur une série de méthodes simples, et propose aux entreprises et organisations bénévoles des constructions et des espaces, à la fois séduisants et contemporains.


135

1

2

3

4

5

1 - L’association de logements rénove les appartements des niveaux hauts et bas puis les vend 2 - l’argent est réinvesti dans une stratégie pour le traitement des eaux pluviales locales. Lits de plantes et des fascines et drains pour retarder la précipitation 3. sur la base de nouvelles initiatives les résidents sont en mesure d’être découplés du réseau de drainage de la municipalité 4 - le découplage permet à la municipalité d’économiser de l’argent qui serait utilisé pour étendre le réseau de drainage collectif 5 - la municipalité signera un droit de disposition de la rue aux résidents qui génèrent des initiatives encore plus durables 1

2

situation à Dybbølsgade 3

situation à Krusågade

1: Extension des appartements avec un jardin d’hiver transparent 2: Lorsque le niveau de lumière du jour est insatisfaisant, la taille de la fenêtre est augmentée 3: La surface de la fenêtre est accrue et les axes d’éclairage existants sont élargis et conçus de telle sorte que le niveau de lumière du jour entrant dans la résidence est augmenté magasins en sous-sol typiques de Copenhague


KØbenhavn (DK) mentionné

Victoria Diemer Bennetzen (DK)

KATOxVictoria, Gasværksvej 8D 1

Hiroshi Kato (JP)

1656 Copenhague V, Danemark

architectes

+45-2624 2357 / +81-090-6191-5508 x@katoxvictoria.dk www.katoxvictoria.dk

136 Îlots urbains en multiplication Point de vue de l’équipe Ce projet s’efforce de comprendre la nature de Vesterbro, quartier de tradition ouvrière, en répondant à la question suivante : « Comment préserver le caractère des îlots urbains dans la rue tout en améliorant leur intérieur d’une manière qui encourage la mixité plutôt que la gentrification ? ». Étant donné que le site est très exigu, nous nous sommes naturellement demandé ce qui pouvait être partagé. Ce projet appréhende l’espace commun comme une association du plaisir de partager et de la joie de posséder. Nous créons de grands écarts entre les îlots pour laisser place à des terrasses communes et à la lumière. Cette approche permet d’ouvrir la cour sur les rues environnantes. Elle autonomise les habitants et fait d’eux les propriétaires d’une petite partie de la ville, tout en créant de vastes espaces verts animés et visuellement accessibles dans la ville. Les résidents peuvent façonner la ville par l’usage qu’ils font de leur espace privé. Point de vue du jury Ce projet présente une bonne compréhension de l’identité et les capacités nécessaires à la création d’une transition intéressante entre la ville, l’espace urbain et le patrimoine bâti existant. Il explore la structure ramifiée du quartier et renforce des trésors d’espaces cachés. Il repose sur un nouveau type d’espace commun pour les îlots urbains et leurs résidents, cherchant à tourner l’îlot urbain vers l’extérieur grâce à la conception d’une nouvelle forme émergente de logement. L’idée sous-jacente est que les espaces communs devraient permettre d’établir des communautés et des façons de socialiser nouvelles.


KØbenhavn (DK) Mention spéciale

Esben Thorlacius (DK)

Linnea Berg (DK)

Over Byen Arkitekter ApS

Ida Lindberg (DK)

Maine Godderidge (DK)

T. +45 26220473

architectes

Étudiants en architecture

info@overbyen.dk www.overbyen.dk

137 Les zones humides de Copenhague Point de vue de l’équipe Un réseau de cours communes résistantes aux inondations. Nos recherches laissent à penser que les communautés ayant une bonne cohésion sociale font mieux face aux changements radicaux et aux catastrophes que les personnes vivant dans des sociétés plus individualistes. Vesterbro est en pleine mutation sociale. La gentrification rapide rend la zone plus homogène, avec un nombre croissant d’habitants issus de la classe moyenne et de la même tranche d’âge. En plus de menacer la diversité historique de Vesterbro, ce phénomène rend les habitants moins aptes au changement. La singularité de ce projet réside dans l’accent qu’il met sur l’adaptabilité physique au changement climatique et sur les « effets secondaires » de ces interventions, renforçant ainsi la ville d’un point de vue physique et social. Point de vue du jury Ce projet présente des idées claires ainsi que la capacité à communiquer avec talent une orientation nette quant à la matérialité, la texture et l’espace. Avec un sens profond de la texture et des matériaux, il est capable de discerner un potentiel spatial et esthétique dans les cours négligées et de concevoir un aménagement parfaitement adapté au site concerné.

Résilience sociale La recherche suggère que les sociétés ayant un capital social fort sont plus à même de faire face aux changements ou à des catastrophes. Le capital social est une mesure des capacités de mise en réseau au sein d’un groupe social (de liaison) et entre différents groupes sociaux (de transition).

Rues fermées La structure typique du site stratégique est fermée, les quartiers inaccessibles avec des cours privées. La zone possède quelques espaces publics et points de rencontre naturels. Les îlots fonctionnent comme des barrières sociales

Communautés isolées Les cours privées permettent une certaine connexion entre les résidents. En raison de l’isolement de ces cours, les personnes d’autres groupes sociaux sont laissées de côté, ce qui réduit la possibilité de rencontres intéressantes, passerelles à travers les frontières sociales

Nouveaux réseaux sociaux Le réseau de cours publiques « zone humide  » va attirer les entreprises et les personnes, en encourageant la transition sociale. La nouvelle zone humide urbaine va donner aux gens la possibilité de découvrir des coins inconnus de leur ville. Le projet de zone humide commune renforcera également la liaison à l’intérieur de l’îlot.


KØbenhavn (DK) Mention spéciale

Madeleine Sembring (SE)

Herman Triers Plads 1

Bjørn Mogensen (DK)

1631 Copenhague, Danemark

architectes

T. +45 60640051 bjornlundmogensen@gmail. com

138 Passage du temps Point de vue de l’équipe Exploiter – Identifier le potentiel existant et le préparer à durer pendant encore 100 ans, en augmentant l’éclairage naturel de 30 % et la consommation d’énergie de 25 %. Explorer – Élever le niveau de la cour, tout en créant un passage qui permet de se déplacer entre les cours et qui suit le cours d’eau historique. Ces passages sont recouverts de brique pour rappeler l’origine des décombres du centre-ville. En cas de fortes précipitations, ces canaux capteront l’eau de pluie de tout le quartier. Identifier – La dernière partie de notre évaluation détermine les éléments manquants. En créant des bassins encastrés aux intersections, nous libérons la cour et permettons un meilleur éclairage naturel des appartements. Nous proposons un bâtiment communal qui permettra de délimiter deux espaces urbains et de satisfaire les besoins quotidiens du quartier et de ses habitants. Point de vue du jury Bien conçu et pragmatique, ce projet concorde avec plusieurs stratégies de changement existantes de la Ville. En s’appuyant sur de nombreuses initiatives privées, il formule des propositions concernant différents paysages dépendants. L’équipe propose de placer de nouveaux centres communautaires à divers endroits de la rue dans le but de créer de nouveaux modes de déplacement et de réduire le trafic.



Nürnberg Deutschland (DE)

SITUATION Nuremberg –

SITE PROPOSÉ PAR

Südstadt

ville de Nuremberg / WBG

POPULATION 505.000 hab.

Nürnberg

Südstadt 74.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 12 ha

WBG Nürnberg

SITE DE PROJET 0,7 ha

interview du représentant du site

140

Peter Hafner, service d’urbanisme de Nuremberg, Ralf Schekira, groupe WBG, Nuremberg

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La Südstadt est l’une des zones les plus densément bâties de la ville de Nuremberg. Ce quartier sud de la ville ne représente que 6 % de la superficie urbaine totale, mais plus de 20 % de la population de Nuremberg y vit, avec une tendance à la hausse. L’âge moyen y est bien supérieur à la moyenne de la ville. Avec plus d’un tiers du nombre total d’habitants de la ville nés à l’étranger, il est l’incarnation d’un quartier cosmopolite et international. Y cohabitent des personnes d’origines, d’opinions et de modes de vie différents. Elles constituent un atout urbain et social majeur et génèrent une valeur ajoutée significative pour la ville dans son ensemble. Si la migration est un moteur du développement urbain en Europe, cela est particulièrement vrai dans le cas de la Südstadt. Le quartier a connu une mutation structurelle en entrant dans l’ère post-industrielle. Autrefois entouré par de grandes zones industrielles, son image a changé. Certaines anciennes industries ont été en mesure de consolider et de renforcer leur position ; les terrains industriels abandonnés ont, quant à eux, été transformés avec succès en pépinières d’entreprises, locaux commerciaux et de services, ou encore lotissements. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le concours portait sur l’aménagement d’un îlot des années 1920. Comment le site actuel peut-il être transformé en un élément concis et dynamique de l’identité urbaine ? Comment l’environnement résidentiel peut-il être conçu afin de promouvoir l’intégration et être source de valeur ajoutée pour le quartier ? Comment devons-nous répondre aux conditions démographiques changeantes et à l’apparition de modes de vie différents ? Comment résoudre la contradiction entre densité urbaine élevée et espaces ouverts individuels ? La mission offre la possibilité de créer un cadre de vie urbain et de renforcer le rôle du quartier en tant qu’endroit à vivre. Il est nécessaire de créer un paysage urbain moderne avec une densité élevée et une forte attractivité, doté de logements urbains novateurs, capable de tirer avantage des changements démographiques et de l’intégration d’un large éventail de modes de vie. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? La ville de Nuremberg a réagi au changement structurel dans la Südstadt par un concept de développement urbain intégré. Son objectif était d’identifier les points forts du quartier et d’élaborer des stratégies d’action pour l’avenir. Le sud de la ville de Nuremberg requiert un développement plus poussé à partir de ses quartiers résidentiels et de ses milieux sociaux. Le site Europan doit être appréhendé dans ce contexte. Il s’agit d’apporter une contribution importante à l’amélioration de l’attractivité de la Südstadt en tant qu’endroit à vivre. Parmi les autres points de départ de la stratégie urbaine, on trouve le soutien à l’économie du quartier, l’amélioration de la mise en réseau, l’extension des infrastructures éducatives, ainsi que la mise à niveau et la rénovation éco-efficace du tissu bâti existant.


141


Nürnberg (DE) lauréat

Christian Wolff (DE)

Agathe Julienne (fr)

fabriK°B Architekten, Scharf

Benjamin Scharf (DE)

Étudiante en architecture

und Wolff GbR

architectes

Liebigstrasse 24, 10247 Berlin,

Anne Scholz (DE)

Allemagne

master en science

T. +49 3064820008 info@fabrikb.com www.fabrikb.com

142 Yourban Point de vue de l’équipe Le présent projet métamorphose la zone résidentielle existante et ses jardins privés en une zone urbaine comportant des espaces extérieurs à usage public et privé. La zone publique dans le centre (cour semi-publique) et la zone commerciale (« Galvani », « Sperberplatz ») dans la ville voisine offrent aux résidents, historiques et nouveaux, des lieux facilement identifiables pour la communication, les loisirs et le commerce. Les bâtiments comportent trois à cinq étages. La surélévation urbaine supplémentaire dans ces espaces publics nouvellement créés distingue visuellement les bâtiments et les protège du bruit de la circulation. Tous les appartements sont accessibles par des escaliers extérieurs dans la cour. Ils sont prolongés par des loggias qui offrent un espace de communication entre les quartiers. Ainsi, les espaces extérieurs constituent une alternative séduisante à la maison familiale individuelle. Point de vue du jury Cette proposition crée deux nouveaux espaces publics au nord et au sud-ouest. La cour devient le principal espace de détente et de communication. Les façades transparentes de la cour, ponctuées de loggias, confèrent aux appartements un aspect harmonieux de l’extérieur. La transition urbaine entre espace public et privé s’opère avec succès grâce à des espaces communs et commerciaux. Yourban est une contribution positive dans le domaine des zones résidentielles de taille réduite présentant des espaces ouverts attrayants.


143


Nürnberg (DE) mentionné

Pau Bajet Mena (ES)

pau.bajet@gmail.com

Laura Bonell Mas (ES)

laura@bonelldoriga.com

Maria Giramé Aumatell (ES)

maria.girame@gmail.com

Oscar Linares de la Torre (ES)

oslitor@hotmail.com

Daniel López Dòriga (ES)

daniel@bonelldoriga.com

architectes

144 Sonnenblume Point de vue de l’équipe Notre proposition vise à apporter des réponses adaptées aux spécificités du lieu et aux nombreuses exigences complexes stipulées dans le programme. Cela signifie qu’avant même qu’une décision formelle ne soit prise, une série de données du projet ou de règles autoimposées, découlant de l’emplacement et de l’usage, apparaissent et viennent nourrir le processus du projet, depuis son commencement jusqu’à la proposition finale. L’idée principale s’articule autour de la création d’un nouvel espace public, légèrement surélevé par rapport au niveau de la rue. Un espace à la fois ouvert et protégé, résultant de l’association fluide de trois espaces urbains qui, du fait de leurs dimensions modestes, sont naturellement capables de s’adapter à des usages variés. Chacun des trois volumes concernés par la proposition est pensé comme un bâtiment compact, dont la conception maximise les économies d’énergie. De plus, une cour ouverte amène la lumière du versant Sud au cœur du bâtiment. La durabilité est donc considérée comme un élément essentiel du processus de conception et non comme un simple ajout à une architecture prédéfinie. Point de vue du jury Cette proposition développe une typologie distincte qui contraste avec la structure typique en périmètres d’ensembles architecturaux, que l’on trouve dans la partie méridionale de la ville, ce qui permet de créer un lieu doté d’une identité et d’une atmosphère uniques. Les ensembles de bâtiments, qui reposent sur une base légèrement surélevée, sont à la fois assez grands pour rejoindre les abords de la rue et assez ouverts pour permettre l’accès aux espaces verts locaux. Une nouvelle sorte d’espace semipublic émerge entre les trois bâtiments, donnant ainsi naissance à une zone urbaine hybride dans le quartier.


Nürnberg (DE) Mention spéciale

Michail Ioannis Raftopoulos

AREA (Architecture Research

(GR)

Athens), Ypsilantou 35

Styliani Daouti (GR)

10676 Athènes, Grèce

Giorgos Mitroulias (GR)

T. +30 2107229302

architectes

info@areaoffice.gr www.areaoffice.gr

145 Rencontre ton voisin Point de vue de l’équipe Rencontre ton voisin est une stratégie très flexible en matière de logement pour Südstadt-Nürnberg, qui associe durabilité sociale et environnementale. Ici, une « communauté » de cinq typologies de logement distinctes crée un périmètre poreux pour le nouvel îlot urbain, afin de correspondre à un maximum de modes de vie. Les espaces entre les bâtiments ainsi qu’à l’intérieur de ces derniers donnent lieu à tout un éventail de conditions extérieures, allant du public au privé, qui confèrent à la rue et à la grande cour intérieure une ambiance animée. Les espaces extérieurs les plus ouverts au public sont considérés comme des « points rencontre », dans la mesure où ils offrent des opportunités d’interactions sociales à l’échelle du quartier. La coexistence de logements aux financements variés vise à éviter la stigmatisation sociale et à encourager l’engagement de la communauté. Point de vue du jury Ce projet estime qu’un modèle d’ensemble architectural au périmètre poreux constitue la meilleure solution à la congestion résidentielle urbaine. Son concept fondamental repose sur la création d’un ensemble résidentiel qui, à maints égards, est à la fois extrêmement communicatif et intime, tout en étant isolé. Les usages publics et semi-publics au rez-de-chaussée sont destinés à constituer une contribution permanente à la vie dans les rues et les zones publiques adjacentes. Rencontre ton voisin est d’une grande ambition programmatique et propose des concepts intéressants pour la création d’un quartier résidentiel animé et harmonieux.


Regionale 2016 Deutschland (DE)

SITUATION Westliches

SITE PROPOSÉ PAR

Münsterland

Regionale 2016 Agentur

POPULATION Ahaus 38.989

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

hab. - Dorsten 76.223 hab. -

propriétaires privés

Nordkirchen 10.413 hab. SITE STRATEGIQUE Westliches Münsterland, Ahaus, centre ville est 23,4 ha – Dorsten, Wulfen-Barkenberg 12,4 ha – Nordkirchen Südkirchen 93,5 ha SITE DE PROJET à définir par les concurrents

interview

146

Du représentant du site Michael Führs, Regionale 2016

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Des zones résidentielles composées de maisons unifamiliales et bifamiliales se sont formées comme des « anneaux ramifiés » autour des centres-villes du Münsterland dans les années 1950-70. Leur emplacement central, la taille généreuse des parcelles et la qualité des aménagements urbains les rendent populaires. Aujourd’hui, ces quartiers font face à de nouveaux défis liés aux changements démographiques et sociaux. Les propriétés plus anciennes deviennent un fardeau pour la population vieillissante. Si elles servent souvent d’investissement pour les vieux jours, les alternatives et les perspectives manquent. Le vieillissement de la population exige des solutions au plus vite. En même temps, de nombreuses zones périphériques continuent de croître en réponse à la demande ininterrompue de « chez soi avec jardin » – au détriment du paysage ouvert et d’une structure résidentielle compacte et durable à long terme.

Ahaus

En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Regionale 2016 – un programme public de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour le développement structurel du Münsterland occidental – aborde la question de ces zones autrefois résidentielles et de leur adaptation à l’avenir. Le thème « Ville adaptable » est parfaitement approprié pour cela. Rassemblées autour du concept « Vivre en marge – développer des qualités nouvelles ! », les municipalités d’Ahaus, de Dorsten et de Nordkirchen se sont réunies dans le cadre de Regionale 2016 pour élaborer un programme commun à l’attention d’Europan 12. Le but était de proposer des solutions de planification architecturale, urbaine et territoriale, et de mettre en œuvre des stratégies sur-mesure qui peuvent, en principe, s’appliquer à d’autres villes de la région. L’accent a été mis sur des façons créatives de rajeunir les structures existantes. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? AHAUS – Josefsviertel : Le défi actuel pour ce quartier central des années 1950, avec sa structure bâtie homogène, est de maîtriser le changement de génération imminent. Les perspectives d’un nouveau profil de Josefsviertel doivent être élaborées en collaboration aves la nouvelle génération de constructeurs. DORSTEN – Wulfen-Barkenberg : Wulfen New Town est un lotissement paysagé, des années 1960-70. Les maisons individuelles et mitoyennes y ont été construites proche du centre, lui-même bâti à grande échelle. Cette juxtaposition génère des tensions. La structure de la population en maisons individuelles vieillit et les quartiers sont séparés par des infrastructures surdimensionnées. Il faut développer de nouvelles formes d’habitat pour compléter ces lotissements et améliorer l’interconnexion des quartiers. Des concepts énergétiques alternatifs sont également nécessaires. NORDKIRCHEN – Südkirchen : Il s’agit d’une zone agricole progressivement transformée en une ville de banlieue typique dans les années 1950 à 1970. Cette croissance « naturelle » touche maintenant à sa fin. Südkirchen a besoin de se distinguer en mettant en œuvre de nouvelles idées, axées sur un cadre de vie qualitatif et familial, et en s’adaptant à la situation actuelle. L’objectif est de consolider la zone urbaine, afin d’en conserver les infrastructures par la suite.


147

Dorsten

Nordkirchen - Südkirchen


Regionale 2016 (DE) mentionné

Alice Hallynck (FR)

62 rue Crozatier

Marie-Hélène Merlin (FR)

75012 Paris, France

Edouard Cailliau (FR)

T. +33 668224783

Marion Verdière (FR)

bingo.architecture@gmail.com

architectes

148 Aires d’influence des modules

Mach es dir gemütlich / Faites comme chez vous Point de vue de l’équipe La « Gemütlichkeit », mot allemand intraduisible, exprime le sentiment de se sentir bien, au calme, à la maison. Dans cet environnement résidentiel très découpé, le projet doit se concentrer sur les besoins de chaque propriétaire. C’est pourquoi nous ne proposons pas de masterplan mais une méthode et des outils qui peuvent être utilisés dans les trois villes (et bien plus). Le salon devient un module de projet, qui peut être poussé hors des murs pour provoquer de nouvelles situations de rencontre. En ajoutant un espace intime devant la maison ou au contraire un espace partagé entre les jardins privés, la manière de découvrir la ville est transformée. L’opposition binaire entre avant et arrière est perturbée, et de nombreuses situations plus riches peuvent s’adapter aux nouveaux besoins. Point de vue du jury Cette proposition adopte une approche graphique et quasi-poétique pour démontrer le potentiel d’éléments récurrents mineurs. Ces éléments servent des besoins individuels différents et créent, ensemble, des signaux nouveaux qui semblent indispensables à un aménagement futur positif. « La qualité de cette approche presque subversive est étayée par un plan du site qui présente un collage (virtuel) des trois lieux étudiés. Cette proposition constitue un bon point de départ pour les processus de transformation qu’elle envisage, dans la veine d’un ‘urbanisme fait main’. » Une ville adaptable accueillant de nouvelles situations

Le quartier avant et après le lancement du projet

Des interventions vouées à se répandre à l’intérieur du quartier

Un environnement « gemütlich  », dans le salon et au-delà


Regionale 2016 (DE) mentionné

Joan Alomar (ES)

Estudio lunar, Pays-Bas

Conxa Gené (ES)

europan@estudiolunar.nl

Javier Iñigo (ES)

www.estudiolunar.nl

Carmen Largacha (ES) Iñaki Llorens (ES) Juan Marcos Rodriguez (ES) architectes - urbanistes

149 Kein Land für alte Männer Point de vue de l’équipe Kein Land für alte Männer mise sur les habitants de Münster. Il s’agit d’une « boîte à outils » comprenant des stratégies territoriales, des éléments d’urbanisme et une vision architecturale concernant la manière dont les habitants doivent comprendre et apprendre de leur environnement pour pouvoir mieux gérer leurs propres ressources. Les Münsterois sont des acteurs clés qui relèveront les défis à venir en matière d’énergie, d’économie et de société au cours des prochaines décennies. La société allemande risque d’être confrontée à de nouvelles défaites, certaines dues à l’obsolescence des structures anciennes. Les zones urbaines des années 1960 et 70 sont censées servir de charnière entre le passé et l’avenir. Entre les murs de brique de ces habitations réside la leçon la plus récente de cette société : les modèles sociaux et urbains hérités de cette époque se sont évanouis. Au-delà de ces murs, il existe un savoir nouveau prêt à émerger et à être partagé. Le dialogue entre ancienne et nouvelle génération doit intervenir à l’extérieur, dans des lieux de rencontre contemporains, où elles pourront élaborer et développer ensemble de nouvelles stratégies. Point de vue du jury Cette proposition se distingue par son approche structurée. En adoptant une approche globale, ce projet esquisse des solutions locales spécifiques. Une telle démarche pourrait effectivement être la clé d’une réflexion plus large pour chaque site.

Carte stratégique

Ahaus_ Plus urbain

Dorsten_ De l’urbain au rural

Nordkirchen_ Plus urbain


Regionale 2016 (DE) mentionné

Marcus Kopper (DE)

Małgorzata Dembowska (PL)

Martin Roth (DE),

Aleksandra Borun (PL)

20136 Milan, Italie

Marcel Moonen (NL)

Étudiants en architecture

T. +39 3396797925

Via Balilla 12

Michal Czerwinski (PL)

moonen@gmail.com

architectes

www.marcelmoonen.com

150 Mise en place des qualités du quartier

Transformation de l’habitat et intervention verte

Étoiles montantes Point de vue de l’équipe Südkirchen se situe dans un paysage dominé par l’agriculture, structuré par des terres agricoles, des forêts, ainsi que des prairies et jalonné de petites villes et de villages. Interprétant ce paysage comme une mosaïque, nous proposons une constellation d’interventions basées sur les formes urbaines présentes à Südkirchen. Cette constellation incarne le rêve allemand d’une vie dans un environnement de faible densité, un quartier typique, à la fois en pleine nature et proche des lieux de loisirs. Les six constellations que nous proposons brouillent les frontières existantes entre paysage et village, jardin et rue, public et privé. Une atmosphère intermédiaire se dessine, dans laquelle des quartiers distincts prennent forme et intègrent des programmes sociaux, sportifs, énergétiques et de loisirs.

Formes urbaines converties en identité de quartier

De l’étalement à l’espace vert productif

Point de vue du jury Ce projet est axé sur une série d’approches conceptuelles fortes de l’espace public et des zones communes éventuelles, afin de rompre avec l’isolement du privé et d’améliorer l’environnement. « Ces interventions donnent aux quartiers des tonalités distinctes et contribuent ainsi au développement d’identités différentes au sein de la région, ce qui rend les lieux intéressants aux yeux des nouveaux habitants. Le système hiérarchisé d’espaces publics et privés ouverts apporte une solution pertinente à l’absence d’identité actuelle dans le quartier. »


Regionale 2016 (DE) Mention spéciale

Jan Alexander Middrup (DE)

Lessingstrasse 19

architecte

47799 Krefeld, Allemagne T. +49 1775056682 jan.alexander@middrup.net

151 Adaptable – Coopératif – Sourire urbain Point de vue de l’équipe Nous avons baptisé l’instrument souple et stratégique permettant un développement urbain réfléchi et spécifique au site « Société de Quartier coopératif ». Des objectifs économiques, sociaux et culturels redynamisés seront progressivement mis en œuvre, de façon judicieuse et rigoureuse, dans une perspective urbaine et avec un accent particulier sur les quartiers. Le quartier d’Ahaus est le site-vitrine de cette approche conceptuelle. On y retrouve l’ensemble des projections et étapes visant à aboutir à une « Société de Quartier coopératif », à l’échelle du bâtiment et de la ville. Faciles à comprendre pour tous les participants, résistantes aux crises et adaptables, elles impliquent toutes les générations et encouragent leur participation par des aides matérielles et non-matérielles. Point de vue du jury Ce projet propose une approche structurelle. Les coopératives de quartier pourraient en effet représenter une approche intéressante.


Warszawa Polska (PL)

SITUATION Warszawa - osiedle

SITE PROPOSÉ PAR

Za Żelazną Bramą

ville de Varsovie

POPULATION ville 1.708.491 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

agglomération ± 3.100.000 hab.

Coopérative de Logement

SITE STRATEGIQUE 156 ha

Wolska Żelazną Bramą,

SITE DE PROJET 7,25 ha

ville de Varsovie, Trésor Public

interview

152

Du représentant du site Hubert Trammer, architecte associé, Europan Polska

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le grand ensemble Za Żelazną Bramą (construit entre 1965 et 1972), situé en plein cœur de Varsovie, comprend 19 immeubles d’appartements de 87 m de long et de 16 étages de haut, pratiquement tous identiques. Dans une partie de ce lotissement, le nouveau projet d’aménagement multifonctionnel traite les immeubles comme des rochers entre lesquels il est possible de construire. Le site se trouve en plein centre du « Manhattan en devenir », où se construisent de nouveaux gratte-ciels abritant des hôtels, ainsi que des immeubles de logements et de bureaux, ce qui rend plus complexe la structure de l’ensemble Za Żelazną Bramą. Ce dernier est critiqué depuis le début par les habitants pour ses appartements jugés trop petits, ses longs couloirs d’accès et la qualité approximative de ses finitions. Il s’est également rapidement attiré les foudres des architectes et autres spécialistes, qui lui reprochent principalement sa monotonie, son étendue et son architecture totalitaire. En 1986, Za Żelazną Bramą a été au centre des ateliers d’architecture « Du quartier au centre-ville », où les participants ont proposé des transformations radicales. Au cours des dernières décennies, les 19 grands immeubles ont été rénovés. Des solutions architecturales ont été apportées afin d’améliorer l’isolation thermique, mais la structure graphique imposante des élévations a été conservée. De nombreuses voix s’élèvent contre la réduction des espaces verts résultant de ce nouvel aménagement. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La partie intégrante de l’ensemble d’origine accueille des structures éducatives, commerciales et sanitaires de faible hauteur. Le projet d’aménagement autorise de remplacer certaines d’entre elles par des installations plus intensives. L’objectif est d’améliorer la qualité de vie, avec un équilibre entre la centralité et la localité, entre la préservation des valeurs de l’espace historique existant et l’amélioration de la qualité de la ville adaptable déjà en place. Sa situation centrale et la petite taille de ses appartements attirent à Za Żelazną Bramą des personnes étrangères. De nombreux appartements servent de bureaux aux petites entreprises. Le plan d’aménagement local prévoit la coexistence de logements et de services, le but étant de tirer parti de cette identité complexe. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Varsovie est l’une des villes qui connaît la croissance la plus forte en Europe. Le site nécessite une stratégie qui lui permettra de faire face à une évolution rapide : redonner vie aux espaces tampons et adapter les immeubles d’habitation modernistes aux besoins actuels d’une population diversifiée, proposer le développement de bâtiments d’accompagnement qui feront office de façade principale sur la rue, introduire de nouveaux usages, offrir les avantages d’une ville animée 24h/24, tout en protégeant de ses conséquences néfastes. Ces dernières années, on a assisté en Pologne à une participation citoyenne croissante au développement local. Ainsi, l’ONG « Fundacja Na Miejscu » a initié un processus d’aménagement local de la zone de loisirs verte située sur le site concerné par le projet.


153


Warszawa (PL) lauréat

Adrià Guardiet (ES)

Albert Estruga (ES)

C/ del Callao, 10, 2o1a

architecte

architecte

08014 Barcelone, Espagne T. +34 609167770 adriaguardiet@gmail.com www.adriaguardiet.cat

154 équipements culturels et commémoratifs régler le déséquilibre entre l’offre culturelle des deux côtés de la rue Marszałkowska via différentes stratégies afin de renforcer les relations entre les principaux monuments de l’histoire de Varsovie.

système d’espaces ouverts achèvement du système des espaces ouverts situés à l’ouest de la ville par un ensemble de voies vertes : axes civiques pour les piétons et les cyclistes qui relient les parcs de grande envergure et fondent toute la ville dans ce système.

mobilité réarrangement des principales voies de circulation et réduction des aires de stationnement au niveau de la rue, ce qui crée un système de zones avec un accès limité pour les véhicules et une priorité totale pour les piétons.

En bordure Point de vue de l’équipe Deux échelles. À l’échelle de la ville, nous proposons une série de mesures visant à renforcer les liens entre les principaux nœuds urbains de Varsovie et la zone où se trouve le site, actuellement isolé pour plusieurs raisons : voies rapides traversant le quartier, grands parkings au niveau de la rue, espaces ouverts trop homogènes, vastes zones réservées au seul usage résidentiel, pénurie d’infrastructures et d’activateurs urbains, etc. À l’échelle du site, nous proposons de relier les trois blocs résidentiels par un rez-de-chaussée continu, adapté à différents usages – boutiques, équipements collectifs, etc. – qui visent, d’une part, à dynamiser le milieu urbain et, d’autre part, à renforcer un sens de la communauté chez les résidents. Cette opération conduira également à un réaménagement physique de l’espace ouvert en trois catégories : rue, espace public intérieur et cour intérieure. Point de vue du jury La force principale de ce projet réside dans la manière dont il reconfigure l’espace intermédiaire négligé. L’ajout d’un volume de construction vient interrompre la mono-fonctionnalité du site. Cette mesure permet de redéfinir implicitement l’espace de la rue, mais seulement lorsque le principe de densification des zones au sol des autres terrains à bâtir est adopté et que l’espace de la rue est confiné des deux côtés. Comme principe restructurant, cette procédure offre une sorte de solution spatiale « toute faite » permettant le passage d’une ville « Corbusienne », structurée et de faible densité, à un quartier urbain du XXIe siècle, à la fois compact et multifonctionnel.


155

aujourd’hui

demain

1. Un nouveau périmètre qui mixe espace public avec vie et vitalité et restructure le système d’espaces ouverts. 2. Réorganisation de la circulation et création d’une zone piétonne. 3. Réduction de l’aire de stationnement au niveau de la rue grâce à de nouvelles zones de stationnement souterrain de plus grande capacité et réduction de l’impact urbain.

Envelope du bâtiment une seule façade pour l’ensemble afin de souligner l’idée d’unité et de compacité avec un rez-de-chaussée continu

Hiérarchie de l’espace public public autour de l’îlot public à l’intérieur cour intérieure jardin communautaire

Rez-de-chaussée

Usages Equipements urbains commerces et restaurants bureaux logements zones communautaires stockage communautaire

coupe 1 – rue Grzybowska

Parkings 96 places de parking (rue) 80 porte-vélos (rue) 171 porte-vélos (communautaire) 957 places de parking (communautaire) coupe 2 – cour intérieure


Warszawa (PL) mentionné

Francisco Almodóvar Ruiz (ES)

Jorge Barreno Cardiel,

Jorge Barreno Cardiel (ES)

Calle Navas 40 8ºIZQ

José Luis Llaca Bastardo (ES)

03001 Alicante, Espagne

Ángel Marhuenda Serrano (ES)

T. +44 7835366621

Rafael Molina Planelles (ES)

liminaloffice@gmail.com

Salvador Ortiz Maciá (ES) architectes

156 Permaculture urbaine Point de vue de l’équipe Les problèmes spécifiques au site de Varsovie sont un exemple du conflit non résolu au sein de l’héritage urbain moderniste, introduit dans de nombreuses villes européennes pendant la reconstruction d’après-guerre. Ce qui manque en particulier dans cet urbanisme moderne est un sens du temps (R. Sennet). Non pas du temps de la nostalgie et des souvenirs mais du temps à venir, qui appréhende la ville comme un processus dont la vision est modifiée par l’usage, comme une photo de l’imaginaire urbain, produite par anticipation et ouverte à l’inconnu. En raison de sa condition inhérente de centre-ville, nous avons jugé qu’une simple requalification formelle des espaces permettrait d’améliorer le site d’un point de vue social et écologique. Notre nouvelle Charte d’Athènes se rapprocherait plus des principes de la permaculture et serait sans doute rédigée non loin de la place Syntagma. Point de vue du jury Le projet perçoit le concours Europan comme un moyen de maintenir et de réinterpréter l’héritage moderniste de Varsovie en réintégrant la Porte de Fer dans le reste du tissu urbain. Il se sert de la relation entre les fonctions du rez-de-chaussée des bâtiments La Porte de Fer et les micro-territoires adjacents comme point de départ pour la conception de nouveaux espaces qui acquerraient la fonction de « rues » et d’autres lieux publics. Il propose également une série d’interventions d’acupuncture.


Warszawa (PL) Mention spéciale

Gorka Blas Revilla (ES)

info@gorkablas.com

architecte

www.gorkablas.com

157 Entre les jours Point de vue de l’équipe Ce projet propose de préserver le paysage urbain existant. Des éléments de petite échelle font office de couches nouvelles et permettent d’améliorer la qualité de l’espace existant. Ils permettent en outre de créer des zones distinctes, sans diviser l’espace public d’origine. Des ensembles de bancs et d’abris sont répartis sur l’ensemble du site et peuvent également être utilisés tout au long de l’année, été comme hiver. Le bâtiment vide est relié au centre de soins pour en agrandir la surface et créer de nouvelles infrastructures. Les appartements sont prolongés à l’extérieur, et des abris pour les riverains sont installés dans le jardin.

Centre de santé Espace commercial Espace communautaire Sport

f

Point de vue du jury Le jury a apprécié ce projet en raison de sa précieuse contribution, caractérisée par un traitement respectueux de la structure existante des bâtiments et de l’espace environnant. Les interventions proposées sont de petite échelle et sont axées sur l’accroissement de la qualité de vie grâce à des améliorations de la qualité de l’espace environnant. La zone est ouverte et accessible jour et nuit, offrant ainsi un espace agréable à tous les utilisateurs, attirant des visiteurs en toute saison, en particulier par mauvais temps.

sculpture / espace de stockage

terrain de jeux / skate parc

Dôme / Espace de jeu

Dôme / Espace de jeu

Terrain de jeux

Vélo / parking / stockage Abri / espace collectif Stockage Balcons

i

lampadaire

lampadaire

abri / espace pour enfants

abri / espace pour enfants

abri / espace extérieur



Projets primés Thème 3

159

De mono-large à multi-mixte Il existe deux types de transformation de territoires qui sont étroitement liés : la transformation d’une grande entité unique en une multitude d’éléments plus petits, et celle d’une zone mono-fonctionnelle vers une mixité des fonctions et des usages. Ces deux transformations résultent en un degré plus élevé de complexité spatiale et fonctionnelle, qui est un des caractères essentiels d’une véritable urbanisation. Dans ces transformations, un système composé d’éléments différenciés et plus petits est relativement plus flexible, plus capable de s’adapter. Si un élément tombe en panne, il peut attendre un changement ou un remplacement sans affecter une zone trop étendue. Si de nouveaux besoins émergent, ils peuvent être absorbés de façon plus égale dans le cas d’un modèle de distribution différenciée. Un mélange urbain très diversifié est plus évolutif qu’un grand regroupement mono-fonctionnel. GRAZ (AT)

160

GRONINGEN (NL)

166

HANINGE (SE)

172

HEIDELBERG (DE)

180

HELSINKI (FI)

186

KAISERSLAUTERN (DE)

194

MARLY (CH)

200

URRETXU_IRIMO (ES)

208

WIEN-SIEMENSÄCKER (AT)

216


Graz Österreich (AT)

SITUATION Graz - Eggenberg

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION Ville 270.000 hab.

ville et propriétaire du site

Agglomération 423.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 14,2 ha

Waagner-Biro, AG, GBG

SITE DE PROJET 2 ha

interview du représentant du site Bernhard Inninger, directeur de la section de l’urbanisme

160

de la ville de Graz Bertram Werle, directeur de l’urbanisme de la ville de Graz

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Graz est une ville qui croît rapidement, mais possède peu de zones de développement résidentiel. Son développement passe donc par la consolidation de zones urbaines avec une excellente infrastructure. Le but est de créer des quartiers économes en énergie et en ressources, à faibles taux d’émissions, qui offrent la meilleure qualité de vie possible. Un nouveau quartier autosuffisant en énergie doit être construit dans l’ancienne zone industrielle de Waagner Biro, proche de la gare centrale. Le projet « Graz, ville intelligente » vise à développer un quartier offrant des usages mixtes et une qualité de vie élevée. En plus de créer un espace résidentiel de grande qualité, la municipalité a d’autres objectifs prioritaires importants : des espaces publics de qualité, des pistes cyclables et des sentiers verts attrayants, une desserte optimale en transports en commun et réduire l’usage de voitures. Cette démarche a pour objectif de montrer pour la première fois l’apport des technologies énergétiques dans la ville intelligente « zéro émission » au cours d’un processus intégratif de planification. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le site témoigne des processus de restructuration qui entrent dans le façonnage d’une ville au cours de son histoire : il s’agissait avant d’une zone marginale, caractérisée par son industrie et située du « mauvais côté de la barrière » au niveau de la gare centrale. Elle est aujourd’hui entièrement entourée de structures urbaines. Le déclin et la chute de son ancien rôle permettent une définition radicalement nouvelle de cette zone. Les changements au niveau de la démographie, de la prospérité, de l’environnement social et du marché de l’emploi ont débouché sur de nouveaux modes de vie qui s’accompagnent de nouveaux besoins et de nouvelles demandes en matière de structures spatiales urbaines. Le développement de structures qui sont des bâtiments d’usage neutre représentera l’un des principaux défis de l’aménagement urbain du futur, à la fois durable et intelligent. Les citoyens de Graz seront associés au processus de planification à travers une gestion active de la zone urbaine, qui mise sur l’information et la participation, ainsi que sur un forum interdisciplinaire d’experts pour coordonner et ajuster les futurs aménagements urbains. L’échange animé entre les villes partenaires nationales et internationales vise à soutenir les processus d’apprentissage et de réflexion, mais aussi à garantir un impact plus important des résultats. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Afin d’assurer un développement durable en temps de crise économique, la ville recourt à des contrats de droit civil pour réglementer la procédure entre les propriétaires fonciers et les investisseurs et garantir les qualités requises pour la mise en œuvre de la Ville Intelligente. Les taxes sur la valeur ajoutée, les contrats de mobilité et les modèles de PPP accompagnent les villes dans leurs efforts pour rendre le développement urbain possible en période de récession. Des outils de financement nationaux et européens apportent un appui substantiel à ce processus de planification complexe et intégré, et permettent de consacrer d’importants fonds supplémentaires aux technologies urbaines.


161


Graz (AT) mentionné

Sebastian Jenull (AT)

Thomas Perz (AT)

Sandra Tantscher (AT)

concepteur industriel

Sebastian Jenull, Sandra

architectes

Wilfried Stering (AT)

Tantscher, Schörgelgasse 3

ingénieur en bâtiment

8010 Graz, Autriche

Reinhold Weinberger (BR)

T. +43 6642335791

architecte

Atelier Astwerk

office@tantscherjenull.at www.tantscherjenull.at

162 « Cour  », « Maison de Plage  » et « Structure  »

Bucket list 4 – « s’embrasser sous les étoiles  »

Liste des choses à faire – Sentir la ville Point de vue de l’équipe Le site est caractérisé par des conditions schizoïdes de périphérie : une infrastructure lourde à l’est et des ensembles résidentiels calmes à l’ouest. Comme réponse possible, nous proposons un cadre flexible et adaptable, qui permet de créer des bords et des frontières tout en restant ouvert et perméable. Le réseau bâti convient à différents usages. La configuration des bâtiments proposée, avec la grande cour au milieu, permet d’accueillir des logements, bureaux, aires de loisirs ou encore des écoles. Le rythme urbain remplit les espaces ouverts, qui confèrent également à la ville son identité. Ces espaces sont occupés par les éléments de la liste des choses à faire, qui provoquent des émotions chez les usagers et les invitent à agir d’une certaine manière. Les expériences et les sentiments de bonheur qui en découlent deviennent un pan de la mémoire collective.

Mise en œuvre des bâtiments

Point de vue du jury Ce projet crée un ensemble de propositions qui suscite et renforce des émotions liées aux différentes qualités issues du site « en l’état », en interprétant son potentiel comme un mélange d’actions, de situations et d’aménagements spatiaux. Le projet, publié sous forme d’un guide, propose une série d’étapes à entreprendre. Ce guide présente l’identité du site comme un amalgame d’opérations matérielles et logicielles, au sein duquel les interventions infrastructurelles (pont), le recyclage des structures abandonnées (hangar industriel) et les sujets technologiques sont associés à des scénarios d’appropriation par les différentes populations.

Typology and phasing strategy of uses – “Framework” and “Beach House” Site plan

Section


Graz (AT) mentionné

Katja Aljaž (SI)

Matej Mejak (SI)

Ulica Lojzeta Hrovata 3a, 4000

architecte

Étudiant en architecture

Kranj, Slovénie T. +386 41312740 katjaaljaz.arh@gmail.com www.ar3de.com

163 Coupe

Champs polyrythmiques Point de vue de l’équipe Le présent concept s’appuie sur un paysage polyrythmique en forme d’échiquier, où chaque champ acquiert un rythme différent de ses habitants. L’agencement en échiquier offre un accès égal aux espaces ouverts. Des champs polyrythmiques sont créés sous forme de places, de terrains de sport, de parcs ou d’aires de jeux. Dans la zone de l’école primaire, la rue devient une cour de récréation : tour à tour aire de jeux entre les zones d’habitation et parc entre les terrains de sport. Divers scénarios adaptables sont présentés pour le centre du site concerné par le projet et la stratégie au sol – la hauteur de 5m et les différentes typologies peuvent être appliquées à plusieurs programmes. Ce projet permet également la mise en œuvre d’approches à échelle urbaine en ce qui concerne l’efficacité énergétique et l’environnement (jardins / serres sur les toits, production d’aliments au niveau local...). Point de vue du jury Le concept d’un paysage polyrythmique capable de s’harmoniser avec les différents rythmes de ses habitants constitue une approche convaincante et apporte la valeur ajoutée d’un usage des espaces verts 24h/24. De plus, un système en échiquier sous-entend une intensification de la relation entre les « grappes » d’espaces bâtis et les espaces verts, tout en proposant une interface équilibrée entre constructions et espaces extérieurs. Les petites voies d’accès transversales forment des micro-espaces publics et servent à définir le schéma du système en échiquier.

Plan

Disposition des qualités paysagères avec des champs polyrythmiques Champs polyrythmiques

Egalité d’accès à la zone verte, optimisation du schéma - damier


Graz (AT) Mention spéciale

Héctor Salcedo García (ES)

José Javier Rodríguez

STUDIO SWES architects,

Javier Monge Fernández (ES)

Barbudo (ES)

Almansa 4

Mariem Rodríguez

Étudiant en architecture

41001 SÉville - Espagne

Carrascosa (ES)

T +34 667557451

architectes

studioswes@gmail.com www.studioswes.com

164 Base intelligente Point de vue de l’équipe Le présent projet relève le défi de proposer un espace dans lequel coexistent des usages pédagogiques et d’habitation classique. Il considère l’école comme un espace public de culture et d’apprentissage contemporain (ne se limitant pas aux sports et aux loisirs), qui va au-delà des programmes scolaires au sens strict. La municipalité mettrait à disposition un seul bâtiment complexe offrant la représentativité requise pour la périphérie, l’idée d’une grande machine à habiter comme structure urbaine. En raison du grand nombre de logements, de vastes parallélépipèdes de couloirs étroits se forment. Ces derniers brisent l’impact volumétrique du bâtiment de haute densité proposé. La sveltesse des constructions les rend visuellement impressionnantes et offre au site des points de repère. Point de vue du jury En utilisant les deux références assez lointaines à Hilbersheimer et SANAA, ce projet établit une structure fédératrice, autant du point de vue esthétique que programmatique, en englobant l’école, les logements et les usages urbains dans un seul ensemble. Ce projet appelle une ambiguïté intéressante, à la fois objet et structure.



Groningen Nederland (NL)

SITUATION Groningen - Hoendiep

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 195.000 hab.

ville de Groningen

agglomération 455.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 10,8 ha

ville de Groningen

SITE DE PROJET 1,8 ha

et propriétaires privés

interview

166

du représentant du site Jan Martijn Ekkhof, municipalité de Groningen

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Pendant de nombreuses années, la partie ouest de la ville de Groningen a été dominée par la production de sucre, qui a débuté en 1914 et s’est arrêtée au début de l’année 2008. La municipalité a par la suite racheté le bâtiment et le terrain, en vue de permettre leur usage urbain à long terme. À l’heure actuelle il n’existe pas de projets concrets pour cette zone. Dans la mesure où la ville possède déjà suffisamment d’espaces pouvant accueillir logements, bureaux et commerces (tandis que la demande est décroissante), la zone ne s’est toujours pas vu attribuer de fonction précise et n’a été intégrée à aucun plan de zonage définitif. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le terrain de la SuikerUnie situé au sud de la zone étudiée est considéré comme une réserve stratégique et sera aménagé sur une période de 20 ans, grâce à des initiatives bottom-up qui en feront un terrain d’expérimentation pour de nouvelles formes d’urbanisme visant à améliorer la diversité de la ville existante. Relier Vinkhuizen, la zone de développement d’après-guerre, à la zone de la SuikerUnie et au Stadspark constitue un projet d’urbanisme ambitieux, dans lequel le site Europan jouera un rôle important, et pour lequel le canal Hoendiepkanaal représente à la fois un obstacle et une opportunité exceptionnelle. À l’échelle de la zone concernée par le projet, le site Europan constitue une passerelle idéale entre la zone industrielle – traditionnelle, mais en plein (re) développement – et la zone de la SuikerUnie conçue pour un aménagement à grande échelle. Il serait préférable d’adopter une approche progressive dans laquelle les programmes temporaires occupent une place importante. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Tous ces points soulèvent des questions sur l’identité actuelle et future de la zone. Jusqu’à récemment, elle occupait une position intermédiaire peu claire, centrée à la fois sur l’usine SuikerUnie au sud et le boulevard rempli de magasins de meubles au nord. Le réaménagement de la zone pourrait l’aider à définir sa propre identité. Dans ce contexte, une option importante (encore à peine étudiée) pourrait consister à développer l’énergie thermique dans cette partie de la ville, en association avec Kema, une entreprise située à proximité et spécialisée dans la production d’énergie et le développement durable, qui est l’une des seules à posséder de bonnes perspectives dans ce domaine. Le prérequis le plus important pour le développement du site est de le rendre accessible et visible. Il doit s’intégrer dans le réseau urbain et y être relié. Le défi est d’y parvenir avec des moyens limités. Par la suite, et à plus long terme, le site pourra croître et acquérir une forme plus concrète en accueillant des programmes temporaires ou permanents plus détaillés.


167


Groningen (NL) lauréat

Wijde Geldelozepad 11a

Remco Rolvink (NL) architecte - urbaniste

2012 EJ Haarlem, Pays-Bas

Elizabeth Keller (NL)

T. +31 614466967 remco@remcorolvink.nl

paysagiste

www.remcorolvink.nl www.atelierelizabethkeller.nl

168 Prélude Point de vue de l’équipe Prélude considère les sites de Hoendiep et de Suikerunie comme un champ libre, un lieu de rencontre entre le paysage et la ville. L’espace libre est le plus important, puisque des points d’accès et d’attraction doivent être ajoutés. Prélude constitue une stratégie pour la première étape d’un processus spatial et social graduel, visant à relier le champ libre au tissu urbain par un pont et une bande qui créent de l’espace. Conscient des incertitudes quant au développement futur de ces parcelles, le projet se concentre sur le point de départ essentiel, avec un connecteur et un facteur d’attractivité pour produire une forme adaptable d’usage urbain. La communauté locale est encouragée à planter du miscanthus sur le site, qui deviendra une attraction en poussant et qui sera ensuite récolté et utilisé comme matériau pour fabriquer du béton vert, destiné à la construction progressive du pont. Point de vue du jury Les auteurs ont résisté à la tentation de faire ce que le programme du concours attendait d’eux, c’est à dire de concevoir un programme attractif. Ils ont délibérément fait le choix de s’en écarter, entre autres parce qu’ils reconnaissent l’importante qualité que présente un espace vide, non programmé. Ils limitent leur intervention à l’ouverture de la zone et à l’amélioration de l’accès. À cette fin, ils ont conçu un pont qui est à la fois un connecteur et un attracteur. Des bénévoles réaliseront la plupart des travaux. Ainsi, le projet peut également devenir un concept communautaire et un lien social.

Le site Hoendiep comme une entrée

Point de rencontre entre l’espace rural et urbain

Champ libre et bande centrale

Plan et coupe du pont tournant Hoendiep reliant le terrain Suikerunie

Connecteur


169 Pont tournant sur le site Hoendiep avant de relier le terrain Suikerunie

Chronologie


Groningen (NL) mentionné

Ton van Beek (NL)

Ton van Beek Buitenruimte

Pieter Delacourt (BE)

en Architectuur

architectes

T. + 31 650489502 info@tvbba.nl www.tvbba.nl Architect Delacourt T. + 31 613347589 info@ArchitectDelacourt.nl www.ArchitectDelacourt.nl

170 Uploading city Point de vue de l’équipe Uploading city est une proposition visant à créer un marché couvert durable, qui se rechargera lui-même au fil du temps. Il se rechargera, au sens propre, grâce à des panneaux solaires installés sur le toit et, au sens figuré, grâce aux nouvelles activités qui y seront développées. La restructuration du trafic et le réagencement de l’espace de stationnement permettront de créer un espace public de meilleure qualité et une zone offrant davantage de qualités résidentielles. Le toit au-dessus de la place publique a été conçu comme une centrale solaire inclinée, qui sera directement reliée à la chaîne énergétique de l’Institut KEMA de l’énergie et du développement durable situé à proximité. Cela permettra de créer un marché couvert adapté à une grande variété d’activités (évènements, marchés, performances). L’immense toit sera une invitation à concevoir de nouveaux programmes. Point de vue du jury Ce projet est remarquable par son absence quasi totale de programme. La structure proposée peut, en effet, être développée en y ajoutant des fonctions supplémentaires mais, même sans ce remplissage, son existence est justifiée. Bien que son architecture soit encore relativement rudimentaire, il semble qu’elle pourrait correspondre au caractère du site. De plus, ce projet propose une nouvelle piste cyclable attractive d’est en ouest.



Haninge Sverige (SE)

SITUATION Haninge - Province de

SITE PROPOSÉ PAR

Södermanland

ville de Haninge, Grosvenor

POPULATION ville 11.500 hab. -

Fund Management-Continental

agglomération 79.000 hab.

Europa, Stena Fastigheter AB

SITE STRATEGIQUE 17 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 4 ha

ville de Haninge

interview

172

Du représentant du site Peter Olevik Dunder, président de la commission de l’urbanisme

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Haninge est une commune en pleine croissance située au sud de Stockholm, à 20 minutes de trajet en train. Le centre-ville est le parfait exemple de l’urbanisme moderniste à la suédoise, un idéal axé sur la séparation plutôt que sur la mixité, un urbanisme à grande échelle avec une priorité accordée à l’automobile. Les rues y sont très larges, tandis que de grands espaces vides sont laissés entre les bâtiments. On y trouve également de nombreux parkings. Pratiquement toute la vie citadine est concentrée dans un grand centre commercial couvert. Étant donné que ce dernier est ouvert uniquement pendant la journée, les rues du centre-ville sont désertes la nuit et peuvent engendrer un sentiment d’insécurité. En outre, l’ensemble des déplacements en centre-ville changent du tout au tout entre le jour et la nuit, une fois que le centre commercial a fermé ses portes, ce qui oblige les gens à emprunter des itinéraires alternatifs pour le contourner. Mais ces jours sont révolus. Aujourd’hui, citoyens et responsables politiques veulent un tissu urbain qui attire les piétons et les cyclistes plutôt que les voitures. De plus, la population augmente d’année en année. Ces pressions supplémentaires sont à l’origine d’une demande croissante d’aménagement. Haninge fait également partie de la région de Stockholm, qui cherche à devenir la région métropolitaine la plus attractive d’Europe. Outre le noyau central, huit zones urbaines ont été qualifiées de noyaux régionaux, parmi lesquelles Haninge. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La liaison stratégique avec Stockholm, la forêt et le lac de baignade situé à quelques mètres à peine de la gare de train de banlieue, mais surtout son tissu urbain clairsemé, font de Haninge une zone parfaite pour absorber la croissance future des environs de la capitale. Haninge peut tirer parti de l’infrastructure préexistante pour construire de nouveaux logements sur des parcelles perçues comme entièrement développées auparavant. Nous sommes dotés d’un fort potentiel de développement durable et nous en avons la responsabilité. Ce concours vise à transformer une zone de ce type au centre de Haninge. Nous aimerions créer de nouveaux espaces publics grâce à de nouvelles constructions et répondre ainsi à la demande de logements, mais également à celle de petits espaces accessibles depuis la rue pour les boutiques et les PME. Il existe également une demande pour des maisons capables de s’adapter à des besoins et usages changeants. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le concept urbain doit également correspondre au contexte actuel. Comment cette nouvelle « couche idéologique » peut-elle venir se superposer sur le site, sans pour autant trahir son histoire et son identité ? Une densité de population élevée, un transport efficace des biens et des personnes et des équipements permettant un usage mixte afin de créer une communauté dynamique sont essentiels dans l’aménagement de la ville de demain. Même si cette dernière ne vit pas 24h/24, elle doit néanmoins s’inscrire dans cette optique, tout en étant accueillante pour les cyclistes et piétons.


173


Haninge (SE) lauréat

Christian Scott Rasmusson

SR-B AB - Christian Scott

(SE)

Rasmusson

Johan Källander (SE)

Edsbergsgränd 3,

Björn Ingridsson (SE)

129 40 Hägersten, Suède

architectes

T. +46 732440987 info@sr-b.com www.sr-b.com

174 La vie au parc Point de vue de l’équipe À la fois flexible et caractéristique, ce développement de parcs, logements, commerces et parkings s’appuiera sur des règles. L’échelle plus vaste de la vieille ville de Haninge détermine les nouvelles zones, tandis qu’une échelle plus petite est utilisée pour leur diffusion. Cela permet de tisser une toile délicate, flexible et dynamique en termes de propriété, de typologie, d’échelle, d’activité, ainsi que de structures sociales. Les mesures d’incitation sociales et économiques visent à restaurer les qualités sociales et à créer un modèle économique durable. Les nouvelles aires de stationnement se mêlent aux magasins et aux logements, mais elles sont déplacées du niveau de la rue pour laisser la place à une nouvelle artère urbaine animée. Cela crée un environnement propice aux rencontres excitantes, autrefois dominé par un espace laid, dangereux et indésirable. Les différentes strates de la ville sont rendues visibles et sont intégrées au reste de la vie, la vie au parc. Point de vue du jury Ce projet se situe à une frontière ténue entre conventionalité et invention d’une ville nouvelle. Ses principaux points d’intérêt concernent l’intensité et la variété des usages caractéristiques de la vie urbaine. Cette ville offre un environnement disponible 24h/24 et 7j/7, dans lequel stationnements, pratiques sportives et de loisirs, ainsi que logements fusionnent de manière créative. Cette créativité constitue une sorte de boîte à outils heuristique, qui semble contenir toujours plus de suggestions concernant l’usage futur des espaces urbains.


175


Haninge (SE) mentionné

Mickael Papin (FR)

8 allée Diane de Poitiers

Pierre Silande (FR)

75019 Paris, France

Kikyun Kim (KR)

T. +33 695458725

Antoine Carel (FR)

contact@c-l-u-b.fr

architectes

www.c-l-u-b.fr

176 îlot de circulation Point de vue de l’équipe Comment révéler l’espace public potentiel autour de l’axe Nynasvagen ? Deux données majeures vont conditionner le projet : la présence de l’infrastructure routière qui crée une barrière physique sur le site et la nécessité de maintenir les nombreuses places de parking existantes sur place. Pour réduire l’impact de la voie rapide, nous proposons de la diviser en deux, en élargissant le terre-plein central entre les deux voies. Les parkings existants sont déplacés sur ces nouvelles îles centrales. Cela implique de nouvelles allées et venues des habitants et des clients des commerces, augmentant les flux piétons franchissant la route. La trame du parking est la base pour le développement de nouveaux programmes sur l’île centrale. De nouveaux usages réguliers ou évènementiels peuvent y prendre place. Selon les besoins, d’autres usages plus permanents pourront être implantés sur les îles bénéficiant du flux piéton quotidien. Point de vue du jury Cette proposition s’attaque directement aux principaux problèmes du site : les voitures et la vie urbaine. Le but est de modifier l’infrastructure en créant un îlot au milieu du trafic automobile. À l’issue de la première étape de l’organisation de cet îlot, à savoir la création d’un ensemble de parcs de stationnement, ce tissu pourra progressivement se transformer en un ensemble urbain plus complexe. L’intérêt réside dans le fait que la voiture n’est pas appréhendée comme une entrave aux échanges sociaux, mais comme une occasion de développer de nouveaux programmes et une nouvelle vie urbaine.


Haninge (SE) Mention spéciale

Ragnar Eythorsson (SE)

delias.arch@gmail.com

Nils Sandström (SE) David Eliasson (SE) architectes

177 Plus que beaucoup Point de vue de l’équipe Les sites comme celui-ci provoquent généralement des réactions vives, et des voix s’élèvent souvent pour réclamer leur destruction complète. La même impulsion de mépris, voire même de dégoût pour le tissu existant, est exactement ce sur quoi les urbanistes modernistes ont joué dans les années 1960, lorsque le quartier historique de Handen a été démoli pour faire place à ce qui s’y trouve aujourd’hui. Leur obstination à faire table rase fut probablement leur plus grande erreur, et c’est quelque chose que nous voulons éviter de reproduire. Étant donné la planéité de son aire de stationnement, le site pourrait désormais effectivement être interprété comme une ardoise parfaitement vierge, prête à accueillir à peu près n’importe quelle invention des urbanistes actuels, si ce n’étaient les motifs géométriques formés par les lignes blanches au sol. Ces lignes ont une masse négligeable, mais elles constituent toujours le plus important héritage culturel du site et sont devenues les fondations sur lesquelles repose ce projet. Point de vue du jury Ce projet étudie les possibilités d’un aménagement urbain qui s’articule autour du stationnement. Les investisseurs et entreprises de petite taille, ainsi que les espaces publics sont tous intégrés dans ce cadre, ce qui confère à la proposition une dimension démocratique et participative. Le processus urbain en question est un processus ouvert et implique une interaction permanente avec la municipalité. Cette proposition exprime une position conceptuelle forte, qui tire profit des conditions existantes et qui encourage la transition vers une ville d’un genre différent, où chaque citoyen ou presque peut être un acteur important.


Haninge (SE) Mention spéciale

Ásdís Andersdóttir (SE)

c/o ragnheidur sigurdardóttir

Mike Fedak (SE)

sandsoppsvägen 4

architectes

45154 uddevalla, Suède T. +46 736422943 asdisandersdottir@hotmail.com www.krankhandle.wordpress.com

178 Le Pont de la Nature

5 possibilités

Le Jardin Maraîcher

Point de vue de l’équipe Est-il possible de construire une ville qui reflète la pluralité de nos espoirs et de nos relations ? La commune de Haninge résulte d’un geste abstrait, d’une division simpliste et trompeuse de la vie en diverses composantes. Il lui manque la diversité de pensée et d’intention qui caractérise les villes et les lieux animés. Nous proposons un catalogue d’interventions : certaines radicales, d’autres moins, qui visent à bouleverser les fonctions bien ordonnées de l’actuelle ville de Haninge. Cinq séquences d’espaces publics rompent la linéarité stricte de Nynäsvägen et suppriment les limites restrictives de l’actuel centre commercial. Chacune de ces séquences possède une caractéristique propre ; le Pont de la Nature, le Bourg, le Canyon coloré, le Jardin Maraîcher et la Forêt Enchantée. Ces séquences forment un cadre d’espaces publics entre lesquels peuvent naître les espoirs et les désirs des différents acteurs. Point de vue du jury Ce projet illustre une approche de planification très spécifique en ce qui concerne toutes les parties du site, et sa richesse s’exprime dans le catalogue de situations urbaines qu’il présente. Il propose une classification sensorielle des unités urbaines, comme le « canyon coloré » ou encore la « forêt enchantée ». Le jury a apprécié le fait que ces stratégies englobent les rives du lac et cherchent à réorganiser l’espace urbain de façon ambitieuse, dans de multiples dimensions perceptuelles ou, plus précisément, tactiles.

La Forêt Enchantée

Le Bourg



Heidelberg Deutschland (DE)

SITUATION Heidelberg –

SITE PROPOSÉ PAR

Caserne Campbell

ville d’Heidelberg

POPULATION ± 150.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

(Südstadt ± 4.000 hab.)

Bundesanstalt pour

SITE STRATEGIQUE ± 80 ha

Immobilienaufgaben (Institut

SITE DE PROJET 16 ha

fédéral pour l’immobilier : BIMA) au nom de la République fédérale d’Allemagne, après le retrait de l’armée américaine, la ville de Heidelberg propose d’acquérir le site

interview

180

du représentant du site Thomas Rebel, service de l’urbanisme, Heidelberg

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le développement de Heidelberg s’est fait autour de deux grands axes de transport : la rivière Neckar qui coule d’Est en Ouest et la Bergstraße (devenue aujourd’hui la route fédérale B3) qui va du Nord au Sud. Cette dernière fut construite et utilisée par les Romains au XIIe siècle au point d’intersection. En tant que plus ancienne ville universitaire d’Allemagne et capitale de l’Électorat palatin, Heidelberg a connu une forte croissance au XIVe siècle. L’expansion de la ville à l’ère moyenâgeuse et wilhelmienne s’est faite le long de ces deux axes de développement. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Un changement stratégique dans le développement de la ville est intervenu après 1840, avec la construction de la première ligne de chemin de fer. Sa croissance fut fortement axée sur les nouvelles liaisons ferroviaires. Par conséquent, l’axe Nord-Sud s’est déplacé vers l’Ouest, de la Bergstraße vers la vallée du Rhin. Les quartiers situés le long de la Bergstraße ont connu une croissance lente, tandis que ceux situés dans la plaine inondable du Rhin ont reçu une impulsion considérable. En 2000, le conseil municipal a approuvé un « modèle d’urbanisme spatial » précisant que la croissance urbaine devrait s’effectuer le long de ces deux axes de développement. L’une des raisons invoquées fut que les installations militaires américaines, et surtout le Mark Twain Village, constituaient un obstacle à la croissance urbaine. La municipalité a bloqué la liaison entre les pentes de l’Odenwald et de la Bergstraße et la vallée du Rhin, empêchant ainsi le développement urbain à long terme dans la Südstadt. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Avec le retrait des troupes américaines, la ville se trouve de nouveau confrontée à un changement radical dans sa politique de développement urbain. Un site de 200 hectares – soit environ deux fois la taille de la vieille ville de Heidelberg ou l’équivalent de la surface totale développée au cours des 25 dernières années – permettra de nouveaux usages. L’intégration de ces vastes zones monofonctionnelles qui, jusqu’ici, ne disposaient pas de la moindre liaison avec la zone urbaine voisine et étaient considérées comme des enclaves constitue une mission d’urbanisme régional de proportion gigantesque. Afin d’exploiter le potentiel énorme, il est donc primordial d’élaborer des concepts et des stratégies qui reflètent le changement en termes d’analyse mixte de leur impact sur la ville dans son ensemble. En parallèle, des projets faisables doivent être lancés pour les différents sites. À cette fin, des enseignements précieux ont été tirés du concours Europan, enseignements qui constituent une base solide pour le cadre d’urbanisme et les plans d’aménagement urbain à venir. Entre-temps, le conseil municipal a créé une agence municipale de développement pour permettre la mise en œuvre de la stratégie de développement. La propriété du site sera transférée à cette agence.


181


Heidelberg (DE) lauréat

Manuela Kölke (DE)

Falckensteinstrasse 44a

architecte

10997 Berlin, Allemagne

Daniel Cibis (DE)

T. +49 17621961469

Mandy Held (DE)

mk@manuko.com

Johannes Hipp (DE)

www.manuko.com

Janek Lorenzen (DE) Luisa Schäfer (DE) urbanistes

182 Startband Point de vue de l’équipe Le projet Startband consiste en une stratégie de conquête (sub)urbaine visant à intégrer le site des casernes dans le tissu de complexités urbaines et à favoriser le développement d’une identité indépendante pour le nouveau quartier. Processus et intervention urbaine sont deux aspects égaux du projet. Le développement se divise en trois étapes de transformation : - la première phase comprend l’exploration et la conquête de l’espace urbain - la deuxième phase porte sur la mise en œuvre du projet Startband. Ses caractéristiques offriraient des espaces ouverts différenciés et multifonctionnels, un mélange flexible de typologies, assorti d’une variété d’options à exploiter et d’un espace approprié - dans la troisième phase de transformation, le développement se poursuivrait dans les zones qui entourent la Startband. Point de vue du jury La Startband est un nouvel axe fort, orienté nordsud, avec les qualités d’un espace ouvert. Elle relie les futurs quartiers du site concerné par le projet à la ville et au paysage. Le réaménagement futur du site peut désormais suivre son propre rythme, puisque ce nouvel axe constitue un cadre solide auquel peuvent être rattachés plusieurs projets. La Startband favorise un aménagement flexible ainsi que la réutilisation des bâtiments existants pour offrir de nouveaux lieux de résidence. Elle jouera un rôle important de catalyseur d’une nouvelle histoire sur le site.


183


Heidelberg (DE) mentionné

Tuan Tong (VN)

Heidelberger StraSSe 14

Viet Tan (VN)

64283 Darmstadt, Allemagne

architectes

T. +49 1794883368 tongtuan@yahoo.com

184 vue d’ensemble

Changement de vie Point de vue de l’équipe Ce projet vise à créer une zone urbaine attractive et vivante. Pour cette raison, les potentiels existants sont préservés et développés davantage. Les espaces ouverts dominants ainsi que les bâtiments historiques qui bordent la Römerstraße sont transformés en un « parc » avec diverses offres culturelles. Il en résulte un espace urbain fluide, reliant toutes les parties entre elles. Les différentes qualités des espaces publics le long de la rue conviennent à divers usages. Ce « parc culturel » permet d’améliorer la qualité le long de la Römerstraße et confère au site une nouvelle identité. Les zones entourant les anciennes écuries sont transformées en une zone urbaine dense, pour un usage mixte d’habitation et professionnel. Le bâtiment existant offre l’espace nécessaire pour un grand nombre d’activités sociales et culturelles. De nouveaux bâtiments dotés de façades double peau ont été conçus pour capter l’énergie solaire et la distribuer aux appartements. Avant tout, l’association de l’ancien et du nouveau crée une atmosphère particulière.

ground plan

concept

perspective

Point de vue du jury Le site est fortement mis en valeur par un agencement clair de bâtiments résidentiels de hauteur variable. Une typologie variée de surfaces est proposée, afin de satisfaire un large éventail d’utilisateurs. Quatre ensembles de bâtiments en U, répartis autour d’un grand parking souterrain, constituent un nouveau point de repère sur le site.


Heidelberg (DE) Mention spéciale

Marius Gantert (DE)

Marc Bitz (DE)

Andreas Krauth (DE)

Stefan Uhl (DE)

10967 Berlin, Allemagne

architectes

architectes

T +49 3054594428

GraefestraSSe 77

info@teleinternetcafe.de www.teleinternetcafe.de

Paradeplatz encadrée par des typologies de faible hauteur tel « un salon urbain »

185

Redensifier avec des typologies innovantes sur le « campus campbell »

Campbell fundamental Point de vue de l’équipe Afin de concilier la disposition militaire des casernes avec une échelle plus humaine, sans renier leur histoire et leur identité, un projet compact et peu encombrant de redensification privilégie au maximum les espaces verts ouverts en tant que « séjours urbains » en réseau, avec des trajets courts pour les piétons et les cyclistes, permettant ainsi à ces espaces de se mêler naturellement aux casernes et aux quartiers voisins. Ces objectifs fondamentaux d’aménagement urbain servent de cadre à un processus transformationnel ouvert. Les différentes zones des casernes sont développées avec des programmes, des priorités et des vitesses variables. Les expériences typologiques visant à tester l’espace et l’usage constituent un élément essentiel de cette transformation. Une grande variété d’espaces d’habitation et de travail, à la fois ouverts et abordables, permet à des acteurs indépendants de proposer des programmes et des projets d’entreprise innovants. De jeunes universitaires, inventeurs et créatifs sont encouragés à prendre part à la conception de leur propre quartier. Point de vue du jury L’une des premières caractéristiques de ce projet est un solide espace public ouvert, reliant Odenwald et Messplatz en passant par le couloir est-ouest d’un parc central. De part et d’autre de cet espace vert, l’équipe a développé deux quartiers de nature très différente et d’usage concret. La transformation du champ de manœuvres militaires est à la fois intéressante et surprenante. En effet, le projet adopte une approche intrigante en envisageant la possibilité d’y ériger des constructions.

ré-imaginer l’échelle de la ville le long d’une nouvelle épine dorsale urbaine

Suedstadt, un réseau d’espaces verts avec un cœur urbain et un parc central

Plan du site : médiatiser l’histoire et la structure militaire


Helsinki Suomi-Finland (FI)

SITUATION Helsinki Laakso –

SITE PROPOSÉ PAR

Aurora

ville d’Helsinki

POPULATION ville 601.690 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

agglomération 1.379.110 hab.

ville d’Helsinki

SITE STRATEGIQUE 41 ha SITE DE PROJET 24 ha

interview du représentant du site Jarmo Raveala, architecte, membre de la SAFA, directeur

186

de l’urbanisme à la municipalité d’Helsinki, lauréat d’Europan 3 sur le site de Quarrata (IT)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La zone concernée par le projet englobe deux zones hospitalières adjacentes, Laakso et Aurora, ainsi qu’une partie du parc central qui les relie. Située à 2,5 kilomètres environ du centre d’Helsinki, elle est très bien desservie par les transports en commun. À proximité, on trouve une zone résidentielle de centre-ville, le plus grand parc d’Helsinki et le complexe sportif construit pour les JO de 1952. Certains bâtiments présents dans les zones hospitalières de Laakso et d’Aurora possèdent une valeur patrimoniale et culturelle et sont donc classés. À l’heure actuelle, ces deux zones forment cependant des îlots séparés et assez étendus dans une ville qui tend à se densifier. Depuis des décennies, toute la zone est fortement caractérisée par l’activité hospitalière. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’adaptabilité peut être appréhendée aussi bien au niveau des bâtiments que de la structure urbaine. Il s’agit d’un concept particulièrement important dans la construction des hôpitaux. La conception des soins hospitaliers est en train d’évoluer, et la position du système de santé publique tout entier fait l’objet d’un examen approfondi. L’une des tendances en hausse consiste à transformer les zones hospitalières en établissements d’assistance publique offrant, en plus des services de soins de santé de base, des services de soins spécifiques et des résidences médicalisées. Le concours avait pour objectif d’évaluer le potentiel de développement de services de santé publique dans la zone. La tâche consistait à réunir les fonctions hospitalières et à proposer des aménagements nouveaux pour des logements et des services de soins spécifiques. Le principal défi était de relier la zone à la structure urbaine environnante et d’abattre les barrières physiques et psychologiques autour de l’hôpital. Les constructions futures devraient tenir compte du contexte historico-culturel précieux et renforcer son identité. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Helsinki, la capitale de la Finlande, fait partie des zones métropolitaines en pleine croissance. Elle est à la recherche de nouvelles zones d’habitation et de bureaux à intégrer dans le plan directeur actuellement en préparation. Les principales préoccupations de ce dernier sont la densification de la structure urbaine et l’insertion de nouvelles constructions. La croissance de la ville se fera sans augmentation de sa superficie. Suite à la centralisation des services hospitaliers, une partie des terrains et des immeubles vacants pourra être convertie en habitations ou réaffectée à d’autres fonctions. Par la suite, il est prévu de lancer des études plus poussées conjointement avec les équipes primées sur les différentes sous-zones. Sur le long terme, d’autres commissions issues du concours chercheront à examiner des alternatives viables et, en fonction de la solution retenue, iront jusqu’à concevoir chaque bâtiment.


187


Helsinki (FI) lauréat

Jonna Taegen (FI)

Kia Taegen (FI)

architecte

étudiant en architecture

Ristiniementie 40 c 20, 02320 Espoo, Finlande T. +358 503516992 jonna.taegen@taegenarchitects.com www.taegenarchitects.com

188 Concept du projet

Asclepeion Point de vue de l’équipe L’adaptabilité est une qualité qui peut être facilement modifiée en fonction des besoins changeants du milieu environnant. Le site se compose de deux zones hospitalières historiques, qui sont toujours en activité. L’objectif est de rendre le site plus accessible, plus visible et plus efficace. De nouveaux bâtiments sont intégrés dans l’environnement historique. À l’avenir, la zone hospitalière sera davantage ouverte à son environnement, devenant ainsi un quartier animé et pluriel de la ville ; une mixité urbaine associant fonctions d’habitat et de soins de santé. Cette mixité fonctionnelle comprend de nouveaux concepts d’habitation destinés aux seniors et aux patients qui se rétablissent d’une maladie mentale. Les bâtiments standardisés ainsi que le rythme créé par les espaces ouverts et fermés sont à l’origine d’une complexité spatiale et d’une structure urbaine à la fois flexible et adaptable.

Perspective de l’axe principale, Route de la Santé

Plan de la zone

Développement historique et phasage

Point de vue du jury Ce projet est extrêmement rationnel et cohérent, élégant mais frôlant le formalisme. La nouvelle rue nommée « Route de la Santé » démarre à Nordenskiöldinkatu, pénètre dans la zone de l’hôpital et forme un impressionnant axe central aussi bien pour les anciens que pour les nouveaux bâtiments. L’histoire de la zone et la typologie originale du pavillon hospitalier sont mises en valeur d’une manière logique, tandis que le campus, qui est pour l’instant légèrement en retrait et caché, s’ouvre pour accueillir le grand public. Ce projet instaure un véritable dialogue entre l’ancien et le nouveau.

Perspective du hall principal de l’hôpital


189

Plans et coupes types d’un îlot

Perspective vue du ciel

De mono-large à multi-mixte


Helsinki (FI) mentionné

Jarkko Kettunen (FI)

Paciuksenkaari 19 työtila 1

architecte

00270 Helsinki, FinlandE T. +358 445313160 jarkko.kettunen@ajak.fi www.ajak.fi

190 Vesisukkula – Water shuttle Point de vue de l’équipe La présente proposition exploite la forme originale et exigüe du site, en établissant des limites claires et intéressantes entre l’extérieur et l’intérieur. Au sein de la structure urbaine, le site est situé entre deux entités naturelles, la mer et la forêt. Tous sont principalement composés d’eau – la mer contient 97 % d’eau, la forêt 80 % et le corps humain 70 %. L’eau propre est donc un symbole parfait de la vie et de la santé. L’eau est l’élément essentiel. Le système de distribution d’eau est situé dans l’espace couvert, qui peut utiliser de l’eau douce et rester propre, tout en recyclant l’eau par le système. À l’extérieur se trouve un système de récupération des eaux de pluie, qui crée des éléments de rétention d’eau pour les fortes précipitations et recouvre tout le site. Les diverses typologies de notre proposition, ainsi que la forme globale de notre projet, s’inspirent des différents états de l’eau : eau vive, eau stagnante, glace et vapeur. Point de vue du jury Il s’agit d’une proposition aux multiples facettes, diverse et intéressante. En termes d’activités portant sur la santé et étant donné la situation actuelle, le traitement des parties centrales du campus de Laakso constitue le volet le plus intéressant de ce projet. C’est la seule proposition qui prend comme points de départ l’actuel complexe Synopia, ainsi que le rôle qu’il va jouer dans le futur pôle de soins de santé. Sont également proposées quelques nouvelles liaisons avec le Parc Central, au sud de Nordenskiöldinkatu, et quelques nouvelles fonctions intéressantes comme le Centre de la Nature.


Helsinki (FI) Mention spéciale

Lorena Valero Miñano (ES)

Hilarión Eslava 19, 2dcha

Jose Ramón Martínez

03600 Elda Alicante, Espagne

Cañadas (ES)

T. +34 620912411

Enrique Victor Mengual (ES)

valero.lorena@gmail.com

architectes

www.sensorialhug.esy.es

191 Accolade sensorielle Point de vue de l’équipe Nous proposons un paysage artificiel, un bâtiment fluide et hybride, une promenade couverte qui s’adapte à la topographie et au massif forestier pour compléter les bâtiments existants et relier les quartiers de Laakson et d’Aurora. Ce projet est développé à travers diverses bandes qui s’adaptent au terrain par des sections ascendantes ou descendantes. La substituabilité de ces bandes est soulignée par un système de programmes flexibles longitudinalement et interchangeables qui sont adaptés aux besoins du site. Commerces, bureaux, appartements résidentiels, studios, ateliers, logements et espaces publics sont mélangés dans le projet, créant ainsi de nouvelles relations sociales et culturelles, tout en permettant l’ensoleillement, la protection de la vie privée et la conservation des bâtiments existants. Point de vue du jury Ce projet présente l’un des concepts les plus originaux de tout le concours. La structure continue serpentiforme s’infiltre dans les environs d’une manière certes soigneusement calculée, mais qui semble néanmoins quelque peu arbitraire. Le « serpent » ne semble pas être particulièrement rattaché à son site. Il a tendance à se détacher du Parc Central, coupant les voies piétonnes et cyclables naturelles. En fin de compte, il semble davantage enfermer et créer des frontières que libérer et relier les différents éléments.


Helsinki (FI) Mention spéciale

Ville Hara (FI)

Martin Genet (FR)

Avanto Architects Ltd,

Sasu Hälikkä (FI)

Laura Nenonen (FI)

Kalevankatu 31 a 3

Anu Puustinen (FI)

étudiants en architecture

architectes

00100 Helsinki, Finlande T. +358 503531095 ark@avan.to www.avan.to

192 logements spécialisés dans des maisons de ville insérées dans un environnement de parc

Confetti

vue aérienne, les plus précieuses roches affleurantes ont été sauvées

Point de vue de l’équipe Ce projet est constitué de plusieurs zones avec différentes typologies de construction. Il s’agit d’une approche fragmentée qui rend le schéma urbain très flexible. Des quartiers séparés peuvent être construits en plusieurs phases, et la conception flexible permet d’y apporter des modifications à mesure que les besoins évoluent. Un mélange de fonctions rend le site vivant 24h/24. L’estompage des frontières entre services publics et privés fait du nouveau village de santé proposé un lieu de rencontre dynamique. Le partage des espaces permet de répondre à différents rythmes urbains. À titre d’exemple, l’élévation du niveau de fréquentation des installations sportives et des centres de réadaptation dans les deux zones hospitalières réduit la nécessité de construire de nouveaux bâtiments. Cela est non seulement durable d’un point de vue écologique et financier, mais permet également de relier les zones hospitalières auparavant isolées au tissu urbain environnant. Point de vue du jury Cette proposition est équilibrée, réaliste et faisable. Elle présente une échelle urbaine qui saisit l’esprit du lieu et le tissu urbain existant, d’une façon paisible et convaincante à la fois. Les liaisons avec la ville environnante sont bien pensées, même si elles ne présentent pas vraiment de façons nouvelles de rendre le site plus accessible au public d’un point de vue physique ou mental. Pour corriger ce défaut et accentuer l’urbanité, les nouveaux ensembles d’angle proposés près de Reijolankatu auraient, par exemple, pu être davantage rapprochés de la bordure de la rue.

centre de soin avec des fonctions mixtes publiques et privées

plan général

schémas de fonctions montrant l’idée de confettis dispersés


Helsinki (FI) Mention spéciale

Alessandro Bua (IT)

info@pla-c.eu

Ilaria Ariolfo (IT)

www.pla-c.eu

Andrea Alessio (IT)

studioerrante@gmail.com

Davide Barreri (IT)

www.studioerrantearchitec-

Sara Becchio (IT)

ture.tumblr.com

Paolo Borghino (IT)

andreatomasi.1985@gmail.com

Andrea Tomasi (IT) architectes

193 Instituts sans frontières Point de vue de l’équipe Laakso Aurora est à la recherche d’une nouvelle institution : un prototype urbain de soins de santé qui, au-delà d’être un hôpital, est un espace de réadaptation physique et psychique. Pour réaliser le projet « Instituts sans frontières », il est nécessaire d’adopter quatre stratégies : 1.la suppression des limites physiques existantes et l’amélioration de la mobilité des piétons ; 2.la redistribution des soins hospitaliers/ambulatoires et des fonctions managériales existants entre quatre instituts à travers des extensions et des reconstructions sur le site ; 3.l’accroissement de la perméabilité sud-nord en redéfinissant la hiérarchie des rues articulées autour de nouveaux parkings souterrains ; 4.la conception de bâtiments comme des plateformes ouvertes, qui produisent un mélange collectif, dans lequel les patients sont de simples citoyens activement impliqués dans la vie de la communauté. Point de vue du jury L’idée la plus intéressante de ce projet est son objectif initial d’abolissement des frontières, aussi bien mentales que physiques. L’efficacité du projet dans ce domaine reste cependant discutable. Pour ce qui est des frontières physiques, elle ne semble pas particulièrement avérée, dans la mesure où le projet se contente d’ôter les clôtures environnantes. En fait, les interventions proposées ne permettent pas d’améliorer réellement la liaison entre le site et la structure urbaine qui l’entoure. Les grandes forces de ce projet résident dans le raisonnement sur lequel il s’appuie, ainsi que dans sa conviction inébranlable dans le pouvoir des interventions à petite échelle.


Kaiserslautern Deutschland (DE)

SITUATION Kaiserslautern –

SITE PROPOSÉ PAR

zone Pfaff

ville de Kaiserslautern

POPULATION 98.100 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 30 ha

administrateur judiciaire

SITE DE PROJET 21,7 ha

interview

194

du représentant du site Joachim Wilhelm, service de l’aménagement urbain, Kaiserlautern

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La zone d’aménagement, d’une superficie de 19,5 hectares, est située dans la partie sud-ouest de Kaiserslautern, à environ 1,5 km du centre-ville. Le site se trouve à proximité de l’université, dont le parc (Uni-Park) et les institutions connexes constituent un facteur d’implantation décisif. Le site bénéficie de la proximité directe des structures de recherche et d’enseignement. En outre, les entreprises établies dans cette zone seront à faible distance des équipements publics et privés du centre-ville. La réduction des effectifs de « Pfaff Industriemaschinen AG » a provoqué une baisse de l’utilité des locaux de l’usine et des zones adjacentes. En même temps, cette faiblesse fonctionnelle a dégagé un potentiel énorme. La disponibilité d’une zone commerciale attenante crée un potentiel de développement qui peut s’avérer stimulant pour la ville. En s’inspirant de la transformation réussie de la caserne Holtzendorff et de l’ancien entrepôt de marchandises sur la Trippstadter Strasse, le but est de réserver les zones facilement accessibles à proximité du centre-ville aux usages tournés vers l’avenir. La ville de Kaiserslautern envisage de poursuivre sa croissance en tant que centre commercial et technologique. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Avec l’effondrement de l’industrie et la nécessité de développer la zone dans ses limites en la convertissant à de nouveaux usages, l’ancien site Pfaff est un excellent exemple de projet de transformation d’un grand site à activité unique en site à activités multiples. À la lumière de la nécessité croissante pour les entreprises et les usines de s’adapter rapidement à un secteur commercial mondialisé, il est indispensable de trouver un système stable et en même temps flexible, en définissant des critères d’aménagement urbain et des structures capables de répondre aux besoins futurs. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le Conseil municipal de Kaiserslautern est à la recherche de nouveaux usages pour faire du site Pfaff un parc technologique. Il devrait s’associer aux institutions de l’Uni-Park voisin et aux entreprises de Kaiserslautern, surtout dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. La priorité devrait être accordée aux secteurs de la recherche, des services, de la santé et du bien-être. Une vitalité urbaine pourrait être permise grâce à un mélange horizontal et vertical d’usages résidentiels, de restaurants et de petites entreprises. En raison de la taille importante de la zone, le processus d’aménagement doit être graduel. On peut également envisager des usages temporaires dans les sous-zones, afin d’améliorer l’identité locale.


195


Kaiserslautern (DE) lauréat

Jeroen van Aerle (NL)

Atelier to the Bone (AttB),

Beerd Gieteling (NL)

Hoogstraat 4

Philippe Rol (NL)

5911 HX Venlo, Pays-Bas

Jeroen van Poppel (NL)

T. +31 652628183

architectes

info@attb.nl www.attb.nl

196 Modèle de progrès

initier le développement

Point de vue de l’équipe Modèle de progrès propose un modèle de croissance plutôt qu’une image statique pour l’avenir. Dans la mesure où la création de valeur dépend de la population, différents groupes sont encouragés à contribuer au projet. Celui-ci met en avant un équilibre entre la définition de caractéristiques essentielles, comme la sécurité et l’accès, et la liberté laissée aux futurs résidents de façonner leur environnement. Il définit et soutient le type de développement approprié à chaque partie du site. Au cœur du projet, les grandes halles au centre du site sont divisées en parcelles qui doivent simplement être perméables à la lumière et à la circulation. La qualité environnementale provient de matrices qui déterminent la désirabilité de certaines fonctions, ainsi que le volume de construction autorisé. Ces derniers sont liés aux avantages que procure cette transformation au site et au public. Point de vue du jury Ce projet va bien au-delà du spectre habituel d’un plan d’aménagement urbain. Au lieu de proposer une solution toute faite, il décrit un processus d’aménagement et nous invite à explorer de nouvelles possibilités. Tous les acteurs sont sollicités ; mouvement, changement et développement sont initiés. Cinq zones ont été identifiées sur le site concerné. Ces sous-zones sont ensuite développées par étapes, entamant ainsi une transformation lente et à long terme des sites.

développement en cours


197


Kaiserslautern (DE) mentionné

Heiko Ruddigkeit (DE)

STUDIO RW, FürbringerstraSSe 20a

Stefan Wiebersinsky (DE)

10961 Berlin, Allemagne

paysagistes

T. +49 17622938680

Pablo Tena Gomez (ES)

mail@studio-rw.de

architecte

www.studio-rw.de

198 coupe expérimentale

Jeu de société Point de vue de l’équipe Sous forme d’un jeu de société imprévisible aux possibilités infinies, ce projet montre comment le site Pfaff pourrait être développé selon une méthode de planification aux règles spécifiques concernant le système d’accès, la hauteur des constructions, les parcelles de bâtiments et la typologie des espaces ouverts. Démolitions, constructions nouvelles et usages intermédiaires peuvent coexister en parallèle du concept proposé. Les corridors spatiaux existants sont envisagés comme un moyen de passer outre les systèmes d’accès. Associés à des formes variées d’espaces ouverts, ils formeront un système solide d’espace ouvert, particulièrement adapté à une variété d’usages. Des spécifications différentes ont été établies pour les usages spécifiques des bâtiments, afin de permettre des mélanges horizontaux et verticaux, et d’assurer la création de quartiers vivants et diversifiés. Point de vue du jury Sous forme d’un jeu de société imprévisible aux possibilités infinies, ce projet montre comment le site Pfaff pourrait être développé selon une méthode de planification aux règles spécifiques concernant le système d’accès, la hauteur des constructions, les parcelles de bâtiments et la typologie des espaces ouverts. Cette procédure méthodologique fixe des paramètres plus ou moins précis pour la distribution des usages dans les différentes zones, offrant ainsi la plus grande flexibilité possible aux investisseurs.

Règles du jeu

Perspective expérimentale


Kaiserslautern (DE) Mention spéciale

Javier Jiménez Iniesta (ES)

David Jiménez Iniesta (ES)

Passage Bocabella 5,

architecte

Mª Ángeles Peñalver

08013 Barcelone, Espagne

Oriol Bordes Domenech (ES)

Izaguirre (ES)

T. +34 620835773

maquettiste 3D

étudiants en architecture

javilands@gmail.com

199 P.F.A.F.F Preserve Fable - AboutArchitecture Factory Facilities Point de vue de l’équipe Notre projet pour le nouveau site PFAFF propose de générer une arche de communication double à l’échelle de la cité : un grand X au sein de la ville, dont le centre serait le nouveau site PFAFF. Le projet transformera le sol asphalté existant, qui sera remplacé pour 80 % de la surface concernée par une plateforme verte et deviendra ainsi l’un des poumons de la ville. Les usines seront recensées et classées par type de plateforme, de structure et de qualité de l’enceinte. Elles seront ensuite intégrées à un programme d’habitations temporaires pour étudiants et jeunes chercheurs. Ces logements seront constitués de structures de bois interconnectées au circuit et créeront des espaces communaux ouverts, pouvant abriter des services tels que cafés, buanderies, cuisines ou encore salles informatiques. Point de vue du jury Pour l’aménagement du site Pfaff, l’équipe propose un traitement respectueux des structures existantes ainsi que leur transformation minutieuse, sur la base de paramètres réels, en un parc paysager habitable. Le projet soumis est résolument axé sur la situation actuelle et propose un concept résidentiel radicalement nouveau. Chercheurs, producteurs et visiteurs logent dans les bâtiments parasites proposés au cours de périodes différentes, développant ainsi un nouveau genre de quartier.


Marly Schweiz/Suisse/Svizzera/ Svizra (CH)

SITUATION Marly - Winckler et

SITE PROPOSÉ PAR

Saint-Sacrement

commune de Marly

POPULATION 7.900 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 23 ha

plusieurs propriétaires privés,

SITE DE PROJET 4,5 ha (Winckler)

la commune a un droit de

- 1,7 ha (Saint-Sacrement)

préemption sur le site du SaintSacrement

interview du représentant du site Jean-Marc Boéchat, Conseiller mincipal, Responsable du département de l’aménagement, des constructions,

200

de l’environnement, des transports, de la mobilité et de l’énergie, Marly

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Comme beaucoup de communes rurales Suisses, la région de Marly a bénéficié au XIXe et au XXe siècle d’un développement industriel important venant compléter l’agriculture et l’élevage traditionnel. Marly a ainsi connu un essor important qui s’est concrétisé par un meilleur niveau de vie et un accroissement de la population. Malheureusement les crises économiques successives du XXe siècle ont eu raison de certaines grandes industries comme de l’entreprise Winckler qui cessa toute activité en 1981. Toutefois Marly restait un bourg industriel avec des activités dans l’horlogerie, les cosmétiques et dès 1990 avec l’arrivée de l’entreprise Ciba. Le site industriel Winckler est situé au nord de la commune, il est bordé au nord et à l’ouest par la route cantonale reliant Marly à Fribourg. L’habitat s’est développé au cours des années autour de ce site qui comprend encore aujourd’hui des bâtiments industriels vétustes. À l’ouest du site de l’autre côté de la route un habitat individuel s’est développé tandis qu’au sud et à l’est c’est plutôt de l’habitat collectif. La ville souhaite promouvoir le développement exemplaire de ce périmètre, en favorisant une zone urbaine le long de la route cantonale et une zone mixte sur le reste du périmètre. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Les objectifs du projet sont de proposer un environnement de qualité aux futurs habitants et usagers de ce périmètre qui doit par ailleurs s’inscrire dans le prolongement du village et contribuer à une requalification de l’entrée nord de Marly. Il est souhaité un renouvellement et une densification de l’urbanisation existante en connexion avec la route de Fribourg. C’est l’opportunité également de requalifier cet axe. La réflexion doit conduire à une recherche de densité basée sur un rapport de masse entre le bâti et les espaces publics et semipublic, renforçant la vitalité du lieu et la connectivité avec les zones voisines. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Marly est située sur l’axe routier Fribourg-Bulle. Elle est desservie par un réseau de lignes régionales et de lignes urbaines. Ainsi la liaison entre la gare Fribourg et Marly est assurée de façon régulière, toutes les 10 minutes en correspondances avec le départ des trains des lignes intercity des CFF. Marly fait partie des 10 communes de l’agglomération Fribourgeoise qui ont développées une politique globale de déplacement, encourageant la mobilité alternative en développant les services : P+R, vélos libres services, covoiturage etc. La ville souhaite pour ce site un projet de nouveau quartier exemplaire alliant logements et activités dans une vision contemporaine d’interprétation des zones à bâtir, qui soit attractif aussi bien pour de nouvelles entreprises que pour des nouveaux habitants. Dans ce contexte les espaces publics et relations avec le village et les quartiers voisins doivent jouer un rôle prépondérant. Les bases d’un développement durable sont à rechercher dans l’environnement direct de Marly. La nature extrêmement présente contribue à enrichir et intégrer de façon naturelle cette notion dans des conceptions de constructions et d’espaces publics profitant de l’environnement direct de la Sarine.


201


marly (CH) lauréat

Cristian Panaité (BE/RO)

Chaussée d’Alsemberg 287, BP.9,

architecte - urbaniste

1190 Bruxelles, Belgique

Mircea Munteanu (RO/BE)

T. + 32 485441079

architecte - urbaniste -

c.panaa@gmail.com

paysagiste

202 Le parc des falaises Point de vue de l’équipe Comment créer les outils de l’adaptabilité et l’amélioration urbaine de Marly en renforçant le caractère vert de son environnement ? Le développement proposé se connecte à l’espace public existant, la route cantonale, à travers un jardin linéaire. Cet axe structure le développement proposé, tout en concentrant une large mixité d’activités et fonctions : rétention d’eau de pluie, jardin agricole urbain etc. Cet espace est défini par une série de tours - la silhouette de l’entrée de Marly - et des îlots accueillant des immeubles de tailles réduites et des maisons dans la verdure. Cette variation entre l’espace des immeubles autonomes et les îlots-barre constitue la coupe génératrice, l’ADN du projet autorisant des scénarios visuels gradués, générant une structure plus cohérente du quartier. Point de vue du jury Le projet propose un développement structuré le long d’une coulée verte. Son front bâti est caractérisé par deux types d’interventions typologiques. Cette proposition tout en laissant ouvert les réponses architecturales entre les deux côtés du vide spatiale (espace vert) permettant une bonne connexion avec l’existant, apporte une réponse urbaine cohérente, et diversifiée. Elle laisse entrevoir des possibilités de réalisation par étape.


203


marly (CH) mentionné

Alessandro Pretolani (IT)

CAVEJA STUDIO, via Ambrosoli 37

Filippo Pambianco (IT)

47121 Forlí, Italie

Davide Lorenzato (IT)

T. +39 3383822047

Andrea Sperandio (IT)

info@cavejastudio.com

architectes

www.cavejastudio.com

204 Densité dansante Point de vue de l’équipe Le premier élément dans la définition de ce projet est le calcul de la densité de construction, en s’appuyant sur l’analyse des quartiers voisins. Le choix du projet urbain de cette étude de cas était fondé sur l’hypothèse que l’approche contemporaine de la vie citadine devrait être davantage centrée sur l’humain. Le projet pour la ville de Marly ne se cantonne donc pas à une fonction et à un type unique de construction (mono-taille) ; au contraire, il comprend des bâtiments de hauteurs et de types variés (multi-mixte), créant une densité de construction moyenne en harmonie avec la zone du projet. Les dimensions des habitations individuelles peuvent varier selon le lieu choisi et peuvent être adaptées à d’autres sites semblables, sans perdre leur aspect humain et leur caractère multifonctionnel, essentiels au développement d’un mode de vie nouveau. Point de vue du jury Le projet se présente comme une agglomération bâtie, composée par une typologie mixte à deux échelles différentes. Le rez-dechaussée est caractérisé par un type de colonisation du sol sous forme d’une galette d’un niveau qui construit un front bâti capable de définir clairement un espace public piéton. La deuxième échelle bâtie est abordée par des bâtiments de logements, posés sur la galette. Ces volumes cherchent une densité en hauteur. Cette proposition présente un fort potentiel architectural.


marly (CH) Mention spéciale

Simone Moggia (IT)

Via Felice Cavallotti 22/2

Tiziana d’Angelantonio (IT)

19121 La Spezia, Italie

Giulio Pons (IT)

T. +39 01871995805

architectes

studio@kkarchitettiassociati. com www.kkarchitettiassociati.com

205 Pôles lents Point de vue de l’équipe Le but est de transformer la route de Fribourg en un boulevard unique courant de la gare de Fribourg jusqu’à Marly. Le projet vise à renforcer les connexions entre les services publics et la route de Fribourg par des voies piétonnes et cyclables. Le site du projet sera donc une première connexion transversale entre le terrain de sport du campus scolaire et l’église du Saint Sacrement. Le modèle urbain proposé pour la transformation du site s’appuie sur des bâtiments aux formes libres comme les structures existantes. Le choix des fonctions pour les bâtiments et les espaces publics est lié au concept de temps : la qualité du temps individuel et collectif, ainsi que l’influence des choix typologiques et de la distribution des fonctions selon un cycle temporel. La stratégie proposée vise à ouvrir la voie aux transitions physiques, temporelles et fonctionnelles. Point de vue du jury Ce projet est le seul qui identifie la route de Fribourg comme enjeu principal de la problématique urbanistique de Marly. Il affronte ce dilemme au-delà du périmètre du projet et propose une réflexion applicable également pour d’autres villes d’agglomération. Il part du principe que le vrai centre est Fribourg et il n’essaye pas de trouver un centre à Marly. Il dessine plusieurs lieux centraux et thématiques le long de la route de Fribourg et crée ainsi une possibilité d’orientation via des points de repère qui eux-mêmes font partie d’un réseau piéton et de mobilité douce indépendant de l’artère routière.


marly (CH) Mention spéciale

Alberto Mottola (IT)

Olga Trebuhina (LV)

Simone Gobbo (IT)

étudiant en architecture

demogo studio di architettura, via Cornarotta 14

architectes

31100 Trévise, Italie

Davide De Marchi (IT)

T. +39 04221741014

graphiste

info@demogo.it www.demogo.it

206 Archipel urbain Point de vue de l’équipe Une situation où les parties sont séparées et pourtant réunies du fait de leur juxtaposition, où l’une des caractéristiques cruciales est la lutte de parties aux formes finies mais qui, en vertu de leur finitude, sont en relation constante les unes avec les autres ainsi qu’avec la « mer » qui les entoure et les délimite. Les « îlots » d’architecture se posent en contraste dialectique avec l’espace urbain et la ville en général. À travers la « métaphore » de l’archipel, il devient possible de définir un projet pour la ville, abordé par le biais de transformations induites par l‘élaboration de formes architecturales spécifiques et stratégiques. Point de vue du jury Le projet propose une structure urbaine en trois pôles thématiques, autant d’archipels dont les îles correspondent à des bâtiments rassemblés par des intérêts communs. Ce projet est retenu pour ses idées intéressantes qu’il soulève, notamment la relation de Marly avec Fribourg par un véritable boulevard urbain.

front urbain et entrées de Marly

pôles d’attraction

Porosité urbaine

Accroissement de la densité

Boulevard intérieur



Urretxu_Irimo España (ES)

SITUATION Urretxu (Gipuzkoa)

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION 6.961 hab.

Urretxuko udala / Gipuzkoako

SITE STRATEGIQUE Irimo 75.000m2

Foru Aldundia

+ les environs

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE proprietaries publics et privés

interview du représentant du site

208

Iñaki Mendizábal, architecte municipal Ibon Salaberría, coordinateur du processus de participation

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Ce site, qui associe vision locale et stratégie territoriale, offre une occasion unique à la municipalité. Sa valeur stratégique réside dans sa situation privilégiée au sein de la commune, du quartier et de la région dans son ensemble, mais aussi dans sa qualité de dépositaire de l’héritage industriel et de l’identité commune. Nous sommes convaincus qu’Irimo sera capable de répondre aux besoins d’Urretxu et – pourquoi pas – de la région tout entière. Le quartier Irimo abrite de nombreux bâtiments désaffectés qui forment une sorte de désert industriel aux abords de la ville. L’état actuel du quartier, le résultat du processus de consultation publique et la situation socio-économique actuelle aboutissent tous à une stratégie qui devrait contribuer à transformer la zone, tout en permettant de répondre aux besoins et aux changements futurs, encore imprévisibles. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’analyse des résultats du processus de consultation en cours, dont fait partie le projet lauréat du concours Europan, aboutit déjà à des initiatives et des stratégies d’urbanisme fondées sur les ressources disponibles, ainsi que sur des propositions ouvertes qui n’excluent aucun scénario futur. Le site appelle des idées nouvelles quant à la manière dont les espaces publics peuvent accueillir non seulement certains usages spécifiques (industriel, commercial, culturel, résidentiel...), mais aussi n’importe quelle fonction (ou presque) à différents moments et avec un effort minimal. En vue de « façonner la ville sociale», cette approche opte pour le « chrono-urbanisme », qui permet d’étaler les initiatives dans le temps en recourant à des stratégies qui catalysent le caractère urbain de cette zone. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le projet d’aménagement proposé s’inscrit dans le cadre d’un processus de consultation, qui invite des participants de tous horizons : acteurs du secteur commercial et culturel, associations de quartier, citoyens, techniciens, conseil municipal et lauréats du concours Europan 12 pour ce site. Les bâtiments situés dans la zone concernée par le projet et appartenant à la municipalité pourraient servir de pépinières pour le développement de nouveaux projets sociaux, économiques et culturels.


209


Urretxu_Irimo (ES) lauréat

Carlos Soria Sánchez (ES)

Avda. Doctor Federico Rubio y

Laura Fernández García (ES)

Galí 31, 3 A

Irene Vitorica Donezar (ES)

28039 Madrid, Espagne

Ana Rosa Soria Sánchez (ES)

T. +34 636802615

architectes

correodecarlossoria@ gmail.com

210 Piztutako Irimo Point de vue de l’équipe Le succès de notre proposition dépend de la stratégie d’origine. En utilisant une approche initiale sans forme, nous avons réussi à transformer le projet en un objet électronique complexe, sans hiérarchie entre la fonction et la forme. Il ne s’agit pas d’une architecture de métaphore, mais d’actions et d’idées. Nous avons recours à une architecture sans forme, capable d’autoriser spontanément et aisément des ajouts, des suppressions et des modifications, sans que son sens de l’ordre ne soit affecté. Cette conception permet de faire face à l’incertitude, aux variations de tout genre et à l’inéluctabilité du changement. Il s’agit d’un diagramme rhizomatique, non symbolique, indéterminé et non linéaire. Notre travail s’appuie davantage sur un mécanisme fonctionnel que sur un document restrictif. Point de vue du jury Les auteurs proposent une intervention à la fois à l’échelle globale et détaillée. Ils utilisent trois stratégies – « ombrager/perforer/envahir » – qui peuvent chacune s’échelonner dans le temps. Ce projet prend en compte des options variées en termes d’usage et anticipe les changements qui accompagnent inéluctablement l’écoulement du temps. Des usages alternatifs sont proposés en ce qui concerne les bâtiments existants, tandis que la fonction résidentielle, associée à de possibles usages agricoles, est rapprochée du centre-ville. Avec une intervention parallèle qui redéfinit les niveaux de la route, la circulation et les éléments transversaux, ce projet vise à transformer Irimo en un centre d’activités, une interface entre les zones urbaines et industrielles.


211


Urretxu_Irimo (ES) mentionné

Gisela Morera Maiquez (ES)

Santiago 25 casa 13,

Jordi Flores Puig (ES)

08290 Cerdanyola del Vallès,

Joan Sanz Oliver (ES)

Barcelone, Espagne

Andrea Zupan-Dover (ES)

T. +34 690606525

architectes

giselamorera@hotmail.com

212 Coupe Sarralde

Rythmes d’occupation

Collage

Point de vue de l’équipe Une ville est faite de nombreuses couches (palimpseste) qui s’accumulent au fil du temps dans une équation flexible. Il convient d’examiner très attentivement le site pour révéler toutes ses opportunités. Nous avons superposé les frontières passées (préexistantes) aux limites présentes (existantes), de façon à permettre des projections ultérieures. Ce projet étudie la colonne vertébrale civique existante et la prolonge par une série de vides extérieurs, couverts et intérieurs, où l’activité bifurque. La prolongation de cette colonne vertébrale permet de relier quatre quartiers. Des personnes issues de milieux différents sont ainsi rassemblées dans des activités à des échelles variées. L’héritage historique devient un espace social collectif, en tirant parti de ces zones polyvalentes et flexibles que les habitants doivent s’approprier pour les façonner et les adapter à leurs besoins du moment. Des structures fixes permettent des activités évolutives. Point de vue du jury Les connexions internes suggèrent une succession de vides extérieurs, couverts et intérieurs, tous occupés par des activités. Le système de mobilité donne lieu à cette appropriation des espaces, dans une sorte de processus d’inondation.

Colonne vertébrale civique, plan du rez-de-chaussée

Colonne vertébrale civique


Urretxu_Irimo (ES) Mention spéciale

Juan Moya Romero (ES)

Carlos Nieto Ventaja (ES)

Camino de Ronda Street 101,

architectE

Nicola Simonelli (IT)

Torre Atalaya, oficina B

architectEs

18003 Grenade, Espagne T. +34 958290521 / +34 615158080 info@juanmoya.com www.juanmoya.com

213 Reversibilidad eCOlectiva Point de vue de l’équipe Notre stratégie cherche à inverser le sens du processus de production des ressources-de consommation industrielle en sur-réutilisant (revalorisant) les infrastructures industrielles pour en faire des ressources technologiques présentant le potentiel d’initier un processus socio-économique de production et de diffusion environnementales sur l’ensemble du territoire. La pollution industrielle devient alors le carburant brut de ces nouvelles « usines éco-sociales » qui permettront de reconstituer les ressources naturelles consommées par le passé. Les frontières et les labels architecturaux préconçus sont limités, créant un paysage infrastructurel dormant avec de l’énergie urbaine prête à être utilisée et l’élasticité nécessaire pour intégrer les délais et les changements d’activité sociale. Des initiatives collectives rendront spécifique ce modèle urbain à travers des mécanismes naturels et artificiels d’occupation urbaine, capables de déboguer le paysage et de créer ainsi les conditions favorables à la cohésion sociale à n’importe quel point de la ligne spatio-temporelle. Point de vue du jury Ce projet vise à initier des processus de transformation urbaine à petite échelle qui contribueront à contrer les effets néfastes du modèle industriel. Pour ce faire, les auteurs proposent des éléments sous forme de meubles qui encouragent l’activité sociale et les stratégies naturelles pour restaurer un environnement plus sain. Des actions locales auront un impact à plus grande échelle, à la manière d’une occupation sociale ou naturelle. Simulation du processus de colonisation urbaine

Actuelle industrie lourde et industrie éco-sociale potentielle à Goierri

Cycle éco-social


Urretxu_Irimo (ES) Mention spéciale

Livia Álvarez Salgueiro (ES)

Avd. Pablo Béjar, 155

Javier Gigosos Ruipérez (ES)

12500 Vinaròs (Castellón),

Pedro Rodriguez Ruipérez (ES)

Espagne

Jan Valls Fernández (ES)

T. +34 699296458

architectes

livia.alvar@gmail.com

214 Encuentros en la tercera fase Point de vue de l’équipe Notre intervention se divise en 3 phases (court, moyen et long terme). Phase 1 – Traitement des espaces et nettoyage des façades. Il s’agit d’opérations peu coûteuses dont l’objectif premier est de redynamiser la zone. La plupart de ces activités peuvent être menées dans le cadre d’un processus communautaire. Phase 2 – Dans un délai d’un an, les travaux linéaires du parc commenceront, puisqu’ils sont essentiels à l’amélioration globale de la zone en termes de ralentissement de la circulation et de création d’un espace respectueux des piétons. Trois ans après le début du processus, commencera la rénovation complète des bâtiments publics, avec maintien des activités autogérées. Phase 3 – Rénovation des entrepôts Irimo pour créer 3 espaces distincts : Un marché mixte flexible et des ateliers au rez-de-chaussée ; un espace de travail commun au premier étage, ainsi qu’un village aérien communautaire sur l’ancien toit. Point de vue du jury Ce projet est divisé en trois phases. La première approche, centrée sur le paysage, propose de déplacer la circulation automobile vers la rue située à l’arrière du site et de transformer l’ancienne chaussée en une sorte d’espace piéton paysager. Ce projet accorde une grande attention à la situation actuelle. Les pavillons industriels sont rénovés et transformés en logements. L’architecture proposée est flexible et prévoit la participation du public. Dans sa troisième phase, ce projet envisage d’installer une pépinière de bureaux et d’entreprises dans le pavillon Irimo, avec des logements sur le toit.


Urretxu_Irimo (ES) Mention spéciale

Mónica Pérez Zorrilla (ES)

Condesa Mencia Street, 123, 10º A

Virginia Herrera Ruiz (ES)

09006 Burgos, Espagne

architectes

T. +34 650901420 monipz21@hotmail.com

215 Tout, tout le temps Point de vue de l’équipe L’héritage industriel est exploité et préservé autant que possible par la réhabilitation et l’adaptation. Ce projet peut être réalisé par phases, et des usages peuvent être introduits à n’importe quel point de la ligne temporelle, avec des modifications et des réadaptations ultérieures si nécessaire. Une activation qui varie constamment pour satisfaire les besoins des résidents et leur offrir des opportunités. Une zone polluée est transformée en place destinée aux loisirs, avec des systèmes d’amélioration de la qualité de l’eau et du sol (creux et buttes dans les jardins, lagunes de filtration). Pour la conception des pavillons, nous réutilisons l’ensemble du tissu existant avec une intervention minimale et une polyvalence maximale. Ils sont dotés d’un centre actif qui rassemble tous les services et sont durables. Nous créons une promenade avec des jardins verticaux qui servent de barrière antibruit. Point de vue du jury L’un des aspects les plus remarquables de ce projet est qu’elle s’appuie sur une analyse pluridisciplinaire de la zone qui montre bien l’importance et la pertinence de la mise en relation de l’architecture avec d’autres champs de l’analyse sociale. Les auteurs ont choisi de se concentrer sur l’amélioration de la circulation des piétons, l’assainissement des zones polluées en les transformant en zones de recyclage et d’usage public, la réhabilitation des équipements industriels en vue d’usages socioculturels et l’étude de la possibilité de maximiser la réutilisation de l’infrastructure existante. L’aspect intéressant de ce projet est le rôle et la conception de l’architecture proposée, avant tout pour son potentiel de réparation et de restauration.


Wien-Siemensäcker Österreich (AT)

SITUATION Wien - Floridsdorf

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION 1.750.000 hab.

ville de Vienne

SITE STRATEGIQUE 84 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 6,7 / 11,7 / 8,4 ha

Siemens

interview du représentant du site Susanne Fabian, MD 21, aménagement des quartiers et occupation des sols, section Nord 1, 21e arrondissement, administration de la ville de Vienne

216

Balázs Atzél, stratégie immobilière Europe centrale et orientale Siemens

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le site Siemens est situé dans une zone industrielle typique du début du XXe siècle. À l’époque, l’accent dans les zones industrielles en expansion était surtout mis sur l’industrie lourde. Au cours des dix/quinze dernières années, un grand nombre des industries présentes sur le site se sont réorientées, en se tournant vers la recherche/les services ou en mettant la clé sous la porte. Siemens reste une « marque déposée » forte dont la présence influe sur le caractère du site. L’occasion se présente désormais de mettre en partie fin à la séparation entre espaces de travail et de vie, qui résulte de la nature des entreprises de production industrielle, et de créer une zone urbaine à usage mixte. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La société Siemens est présente sur ce site du 21e arrondissement de Vienne depuis le début du XXe siècle. Les besoins opérationnels y ont changé à de nombreuses reprises depuis lors. Les conditions-cadres actuelles offrent désormais l’opportunité de mieux relier le site à la structure urbaine environnante et de permettre un usage mixte dans les zones marginales. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Nous prévoyons désormais un aménagement complet du site en trois phases distinctes. L’important est que chacune des ces phases soit réalisée indépendamment des deux autres. C’est ce que permettra le projet lauréat (et le projet mentionné). Les trois zones communiquent entre elles et permettent de relier les environs au site Siemens. Dans la mesure où la société Siemens s’engage en faveur du développement durable à l’échelle mondiale, la zone tout entière peut permettre d’apporter une réponse à la question de la ville adaptable avec l’aide d’Europan.


217


Wien-Siemensäcker (AT) lauréat

Miriam Lišková (SK)

Marian Dušinský (SK)

Klariská 10

architecte

architecte

81103 Bratislava, Slovaquie t. +421 948190031 slla@slla.net www.slla.net

218 Cluster / paysage urbain Point de vue de l’équipe Le tissu urbain est défini par une combinaison d’usages compatibles. On recherche un équilibre dans le mélange et la diversité, aussi bien du point de vue de la forme urbaine que de l’activité. Un projet fort pour l’espace public est mis en place dans la structure urbaine fragmentée – parcs centraux et espaces publics ouverts sont le point de départ de la création d’une structure environnante dense. Les logiciels et matériels sont définis : le cluster comme système d’organisation des activités et le paysage urbain pour l’environnement physique, composé de parcs, de verdure, d’arbres, de places, de rues, de quais et de passerelles. Le fait de préférer les éléments complémentaires aux éléments uniformes permettra de parvenir à la continuité et à la cohésion urbaine et sociale. Le schéma proposé est ouvert aux besoins futurs, tout en conservant une qualité constante. Point de vue du jury La stratégie paysagère globale de ce projet consiste à insérer des bandes paysagères à plusieurs endroits dans les environs. Cette approche du paysage facilite une stratégie de création d’une structure et d’une identité, sans trop de restrictions au développement du milieu bâti le long de ces bandes paysagères. Ce projet est très adaptable et a des qualités stables et une certaine robustesse. Il s’agit d’un projet davantage prometteur qu’entièrement détaillé, où « l’avenir ouvert » de Siemens pourra facilement s’y intégrer.


219


wien-siemensäcker (AT) mentionné

Enrique Arenas Laorga (ES)

Almudena Cano Piñeiro (ES)

Arenas Basabe Palacios,

Luis Basabe Palacios (ES)

architecte

Plaza del Cordón 2, 5º izq

Luis Palacios Labrador (ES)

Ana Isabel Prieto (ES)

28005 Madrid, Espagne

architectes

Paula Fernández (ES)

T. +34 911427075

Kerstin Pluch (AT)

estudio@arenasbasabepalacios.

étudiants en architecture

com www.arenasbasabepalacios. com

220 Logiciel urbain Point de vue de l’équipe Ce projet cherche à apporter une solution à la zone complexe de « Siemensäcker » grâce à une matrice regroupant trois situations urbaines existantes, toutes très différentes, et au moyen de trois outils. Chaque situation exige une approche originale : un vide urbain en attente d’occupation ; un tissu tertiaire en attente de finalisation et une ancienne usine en attente d’un nouvel usage. Nous proposons trois outils pour répondre à ces situations diverses : la conception de SUPPORTS flexibles ; une SYNTAXE qui décrit la production du tissu urbain sans en définir le résultat ; un LOGICIEL qui gère les supports. L’emploi de ces trois outils dans les trois situations identifiées permet une approche stratégique du projet qui servira de point de départ à une négociation entre les différents acteurs impliqués dans l’élaboration de la ville. Point de vue du jury Ce projet est basé sur une matrice complète d’aménagement qui fonctionne avec des paramètres de participation, de développement d’objets, de configuration typologique, de modes de vie et de dynamiques de croissance. Il ne s’agit pas d’un projet architectural mais plutôt d’un guide présentant divers scénarios d’aménagement possibles. Le mélange de différents modes de vie fait naître et enrichit les rythmes du programme de vie, tout en permettant l’émergence d’une nouvelle syntaxe de la vie sociale.




Projets primés Thème 4

223

Eco-rythmes La ville contemporaine cherche à anticiper l’avenir et à se préparer aux changements imprévisibles qu’il porte en lui. Différentes stratégies sont actuellement développées pour construire les conditions d’une résilience créative, donc à savoir s’adapter à un environnement changeant. L’hypothèse des éco-rythmes consiste à fonder le développement urbain sur une meilleure synergie entre les milieux naturels et urbains afin de rompre avec la logique d’opposition qui a conduit à un éloignement du citadin des réalités naturelles et à une dégradation progressive de celles-ci. Cet éloignement du citadin et de la nature n’est pas seulement spatial, mais aussi temporel. En effet, le paysage n’est pas un tableau figé, une belle image, mais un milieu vivant où règnent des cycles (saisons, jour et nuit, marées, variations climatiques, faune et flore…), des forces de croissance, des mouvements rapides ou lents, des migrations et transhumances, etc. À l’inverse d’un urbanisme moderniste qui privilégie une rupture entre les rythmes urbains et naturel, il s’agit à travers les sites, portant tous une dimension paysagère forte, d’encourager la réalisation des processus opérationnels basés sur le maintien, l’instauration ou la régénération de ces éco-rythmes. BÆRUM (NO)

224

FOSSES (FR)

230

HÖGANÄS (SE)

236

KAUFBEUREN (DE)

242

Konstanz (DE) / Kreuzlingen (CH)

248

MILANO (IT)

254

PARIS - SACLAY (FR)

264

VICHY VAL D’ALLIER (FR)

272


Bærum Norge (NO)

SITUATION Bærum - Hamang,

SITE PROPOSÉ PAR

Sandvika

ville de Bærum

POPULATION Bærum 116.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 164 ha

propriétaires privés variés

SITE DE PROJET 25 ha

224

interview Europan Norge

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La zone post-industrielle de Hamang au nord de la Sandvika, le centre urbain de la commune de Bærum, est sur le point de subir une transformation fondamentale. L’autoroute E16, qui traverse actuellement la zone, sera déviée via un nouveau tunnel, en ouvrant cette partie centrale de la ville à de nouvelles utilisations. Il a été demandé aux participants de proposer une stratégie pour le développement d’une zone neutre en carbone dans l’un des nœuds les plus centraux de la région d’Oslo. La mission consiste à proposer un concept pour une programmation, un aménagement paysager et un environnement bâti qui donneront au site une nouvelle identité. La rivière Sandvika, qui traverse le site, offre une riche biodiversité. La municipalité souhaite se voir soumettre un projet qui montre comment la rivière peut être intégrée dans le tissu urbain et utilisée plus activement, sans pour autant nuire à l’écosystème local. L’objectif est de trouver une stratégie d’utilisation de la voie navigable, comprenant des projets d’infrastructures ainsi que de nouveaux programmes pour la rivière et ses rives. Le changement climatique impose des restrictions dans les zones inondables. Une partie importante de la tâche est de trouver des projets et des infrastructures qui peuvent s’adapter aux différents niveaux d’eau. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La municipalité souhaite recourir au concours afin d’étudier le site et le potentiel de croissance de la ville. En même temps, les facteurs démographiques et programmatiques demeurent essentiels. Qui peut vivre ici ? Que peut-on faire ici ? Il est important que le site reflète un contexte régional, tout en développant sa propre identité locale, complémentaire aux autres zones de la Sandvika. Le site fait partie du programme Futurebuilt pour le développement urbain neutre en carbone. Les participants du concours sont invités à montrer comment l’objectif de neutralité climatique peut être atteint. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le site Hamang n’est pas touché par la crise économique, bien au contraire. Les principaux défis relatifs à ce site peuvent être résumés dans les points clés suivants : la capacité à absorber la croissance, l’adaptabilité aux évolutions de la Sandvika et de la grande couronne d’Oslo, la façon de programmer le paysage fluvial inondable, la réhabilitation des anciens bâtiments industriels et, enfin, la manière de développer des projets temporaires à plus petite échelle sur le site, projets qui pourront être adaptés au fil du temps. Le jury a choisi un projet lauréat et un projet mentionné qui se complètent très bien, l’un portant sur le paysage, l’autre sur l’architecture. La municipalité, les paysagistes et les architectes sont actuellement (février 2014) en train de négocier un contrat qui régira le travail sur un plan de zonage du site, ainsi que sur un plan d’activité le long de la rivière.


225


Bærum (NO) lauréat

Hanna Haukøya Storemyr (NO)

hauk.storemyr@gmail.com

Sigrid Urnes (NO)

sigridurnes@gmail.com

paysagistes

226 Paysage fluvial social Point de vue de l’équipe En tant qu’élément structurant fort, la rivière Sandvika constitue la base du nouveau développement. Des programmes sociaux sont implantés le long de la rivière afin de créer des destinations emblématiques dans la région, faisant du cours d’eau un acteur à part entière de la ville. Le tissu bâti et la nature forment ensemble un nouveau paysage fluvial social. Les constructions cohabitent avec la rivière, s’attachant à refléter son caractère, ce qui permet de créer un nouveau mode de vie au bord de l’eau. Paysage fluvial social est une structure qui se développe autour de la communauté de Sandvika. Divers programmes sont stratégiquement mis en place le long de la rivière, générant différentes sortes de rythmes. Ces espaces de vie offrent l’occasion de multiples rencontres, en jouant le rôle d’interface entre le niveau local et régional grâce à la variété des quartiers, des métiers et des logements proposés. Point de vue du jury Cette proposition repose sur une approche analytique et intellectuelle très intéressante. Elle montre comment de nouveaux transports publics efficaces augmentent les besoins des communautés présentes sur le site et la façon dont ils pourraient être déployés. L’espace fluvial et la rivière elle-même constituent le fondement du nouvel aménagement proposé. Les mots-clés sont : rythme, nature et développement urbain. Les rythmes des habitants, des espaces bâtis et de la nature sont extrêmement bien décrits et transparaissent dans la structure proposée.

Exemples d’interventions pour les différents espaces le long de la rivière


227 Paysages fluviales Bord biseauté Paysage fluvial ouvert Hautes rives Paysage fluvial dynamique


Bærum (NO) mentionné

Elisabeth Sjodahl (SE)

Alejandro Navarrete (ES)

Worksonland, Grini Mølle

architecte - paysagiste

architecte

Grinidammen 10

architecte

1359 Eiksmarka, Norvège T. +47 99866734 elisabeth.sjodahl@gmail.com www.worksonland.com

228

Le paysage et les bâtiments sont adaptés aux changements du niveau d’eau

Elasti-cité

L’AXE ELASTIQUE, reliant Hamang à la ville de Sandvika 1, 2 & 3, points d’articulation de l’axe avec les lieux d’intérêt locaux

Point de vue de l’équipe Le principal objectif de ce projet est de faire dialoguer un milieu à la fois riche et complexe : les différents quartiers de la ville, la topographie et la nature, l’histoire et les délais prolongés... L’AXE ÉLASTIQUE est une épine dorsale fluctuante, reliant Hamang à la ville de Sandvika et au fjord. Deux périphériques interconnectés, intégrant des transports publics, un mélange de programmes et d’espaces publics, relient Hamang à la partie est et ouest de Sandvika. LES LITS DE RIVIÈRES ÉLASTIQUES constituent la stratégie du concept visant à gérer les fluctuations des niveaux d’eau et à améliorer la protection contre les inondations. Des séquences en terrasses d’espaces flexibles et perméables permettent d’accroître la capacité de rétention le long du cours d’eau et celle d’adaptation à des conditions changeantes. Les immeubles plus anciens du site s’adaptent à des usages nouveaux, tandis que les nouveaux ensembles de bâtiments à échelle mixte rendent possible l’adaptation future à la densité et aux programmes. Point de vue du jury Élasti-cité porte sur le besoin de densité de la zone en proposant une typologie de construction qui définit des programmes individuels et collectifs. Kjørbotangen est conservé comme zone naturelle et récréative sans structures bâties. D’un point de vue programmatique, ce projet répartit des usages mixtes entre les grands ensembles semi-fermés, en utilisant un tronçon bien défini qui relie les berges de la rivière et l’intérieur des ensembles. Il permet d’apporter une solution en ce qui concerne les berges et les espaces intérieurs collectifs.

L’axe avec son intensité urbaine et naturelle rassemble Hamang et Sandvika

Ilots interconnectés avec des chemins fluctuants qui adaptent en permanence leur forme aux différentes conditions

La rivière Sandvika a une grande valeur récréative


Bærum (NO) Mention spéciale

Ben Addy (UK)

Tim Murray (UK)

Moxon Architects, 65 Alfred

Pauline Marcombe (FR)

Adam Holicska (HU)

Road

architectes

architectes

W2 5EU Londres, Angleterre

Ness Lafoy (UK)

T. +44 2070340088

étudiant en architecture

info@moxonarchitects.com www.moxonarchitects.com

229 Zone riveraine de Hamang Point de vue de l’équipe Le thème central de cette proposition est de laisser la rivière jouer son rôle naturel. Les processus de sédimentation et d’érosion, les inondations et les modifications du cours d’eau sont prioritaires ; la rivière constitue le facteur déterminant de l’aménagement urbain. Une région « semi-sauvage » se développera ainsi de façon spontanée, espace d’exploration, d’éducation et de loisirs. Notre proposition concerne l’idée de rythmes : naturel, social et spatial. L’aspect temporel des usages du site et les cycles saisonniers forment la structure du programme. La flexibilité est fondamentale : chaque endroit du site peut être utilisé différemment à différents moments grâce à l’idée de programmation basée sur le temps. L’interaction entre les différentes populations du site est encouragée par une grande table à manger utilisée par les personnes âgées, les élèves des écoles et les travailleurs. Point de vue du jury Ce projet place l’aménagement du site dans le contexte topographique et écologique de la rivière Sandvikset et de ses dynamiques hydrologiques. Cette proposition se préoccupe non seulement des inondations saisonnières mais aussi des méandres qui se développent naturellement avec le temps dans les cours d’eau non canalisés. Elle cherche à s’adapter à ces changements futurs en donnant de l’espace à la rivière, partant du principe que c’est ce système riverain – comprenant la faune et la flore diversifiées et spécifiques se développant au fil du temps – qui donne au site tout son caractère.

Plan

Sandvika : Une rivière dynamique

Exemples de Rotation de Programme

Coupe narrative

Coupes de la rivière / Vallée – Site – Centre ville


Fosses France (FR)

SITUATION Fosses – Au nord

SITE PROPOSÉ PAR

du Bassin parisien (95470)

ville de Fosses avec les

POPULATION 10.000 hab.

partenaires du projet :

SITE STRATEGIQUE 126 ha

Communauté d’Agglomération,

SITE DE PROJET 8,6 ha

PNR-OPF, CC Pays de France, CG95, DRAC, JPGF PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE ville de Fosses et propriétaires privés

interview du représentant du site Albert-Gilles Cohen, expert de site, Christine Bulot pour la ville de Fosses

230

Rita Ceccherini-Lepic, directrice adjointe CA Roissy Porte de France (extraits du dossier de concours)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Membre de la Communauté d’Agglomération Roissy Porte de France, la ville de Fosses se situe aux confins de la ceinture urbanisée de la métropole parisienne, dans le périmètre d’aménagement du Grand Roissy et la sphère d’influence directe de la plateforme aéroportuaire de Paris/CDG. Sa localisation, sa géographie particulière, sa forme urbaine étirée, en font une porte et une articulation entre ville et campagne. Au cœur du Bourg ancien, à l’écart de la ville récente, le site du projet a un caractère aujourd’hui préservé qu’il conviendra de régénérer. Le projet questionne diverses échelles. À l’échelle du territoire, il s’agit de mesurer l’exemplarité d’une intervention urbaine en lisière du paysage naturel et agricole; de l’imaginer comme partie prenante d’un parcours régional en réseau, reliant différentes communes. À l’échelle de la ville, il s’agit de réfléchir à établir une dynamique susceptible de donner une nouvelle identité au village. À l’échelle du site, il s’agit de questionner les proximités et les échanges entre la nature contemporaine du projet et celle du centre historique avec son patrimoine archéologique. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’objectif est d’articuler le passage du centre urbain vers la campagne. Pour prendre en compte le facteur temps, il s’agit de conjuguer sur le mode expérimental des phases successives de réalisation pour aménager l’espace public, comme pour édifier ou réhabiliter des bâtiments. Afin de définir des perspectives stables, il s’agit d’accepter des évolutions morphologiques, des mutations programmatiques, des activités provisoires, et même des réversibilités, afin de penser de façon pertinente l’urbanité des lieux et la forme des espaces habités. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Les terrains du périmètre de projet sont actuellement occupés par de nombreux équipements et services municipaux et par de l’habitat. De possibles transformations, issues d’une approche nouvelle du rôle et de la gestion des services techniques par exemple, serviront des propositions conçues autour de la relation entre logement, travail, écoles, commerces, activité économique et touristique, et de manière plus générale autour de la mutualisation des usages et de la mixité des programmes sur le site. La présence des lieux culturels et cultuels est ainsi une opportunité à saisir. À l’image d’une interface réflexive à inventer ici entre ville et nature, en adéquation avec un paysage durable, il s’agit d’expérimenter la morphologie d’une nouvelle polarité urbaine, à l’écoute du contexte existant, posant la question de la densité, de la porosité, et tissant des liens organiques entre logements, équipements, activités et culture.


231


Fosses (FR) lauréat

Julien Boidot (FR)

68, Avenue du général Michel

Mathieu Holdrinet (FR)

Bizot

Arnaud Ledu (FR)

75012 Paris, France

Emilien Robin (FR)

+33 144683961

architectes

contact@lamateurfosses.fr www.lamateurfosses.fr

232 L’amateur … rend possible l’imprévisible Point de vue de l’équipe Notre démarche développe une coproduction locale sur le site. Une mise en relation d’acteurs où la pérennité réside dans une volonté commune de partage et d’échange. Système innovant basé sur la mise en commun des compétences, il a pour objectif de produire un patrimoine bâti, adapté et local. Universel, il repose alors sur l’exigence d’un partage économique et social des compétences et des pouvoirs entre l’expert et le citoyen. Non dirigiste mais libre, le système proposé peut s’adapter à diverses situations et à différents contextes territoriaux. S’appuyant sur des outils juridiques disponibles et sur la revalorisation du dessin comme véritable médium de transmission, la production architecturale résultante est rendue intelligible car communiquée et coproduite par des acteurs diversifiés. Point de vue du jury Ce projet processus se focalise sur les leviers à actionner pour que la ville se transforme sur elle-même. La méthode envisagée est juste dans son dimensionnement et son principe. Le processus est innovant, sérieux, solide et bien construit, à même de servir de modèle pour des sites similaires. Le projet répond pleinement aux enjeux de la session notamment dans sa capacité à mettre en place un catalyseur sensible aux qualités existantes.


233


Fosses (FR) mentionné

Morvan Rabin (FR)

Tangi Rabin (FR)

terau@mailoo.org

Urbaniste

jardinier - botaniste

www.terau.fr

Alline Correa-Bouric (BR) Vincent Prié (FR) architectes - urbanistes

234 Entrecroisements Point de vue de l’équipe Le concours est une étape de la longue évolution d’un territoire. À l’opposé d’une posture visant un rendu séduisant à court terme mais peu mobilisable à plus long terme, nous identifions les fondements territoriaux du projet. Le repositionnement dans la grande échelle et dans les dynamiques de longue durée a directement alimenté la structure du projet à l’échelle du site. Un plan des possibilités en synthétise les principes fondamentaux d’organisation, capables de se déclencher en interventions dans des temps différents sans perdre la cohérence d’ensemble. Le projet entrecroise trois thématiques qui répondent à des temporalités et des systèmes d’acteurs différents : « adapter le village », « adapter l’agriculture » et « adapter son logement ». Point de vue du jury La mise en relation systématique des axes de stratégie métropolitaine avec la stratégie urbaine et son expression architecturale garantit une forte cohérence au projet. Le projet de renouvellement rural met en avant 3 axes de recherche autour de l’agriculture urbaine de proximité, du renforcement du cœur de village et de la stimulation des initiatives individuelles. La complexité spatiale du projet correspond à l’envie d’entrecroiser des systèmes urbain et naturel progressivement. La programmation est recherchée et rayonne au-delà du site de projet.

Grande échelle et longue durée au service du projet urbain

Thématiques du processus de projet

Typologies architecturales adaptées à chaque micro-contexte


Fosses (FR) mentionné

Hans Lefevre (FR)

2:pm architectures,

Matthieu Bergeret (FR)

14 rue Lauzin 75019 Paris, France

Paul Rolland (FR)

T. +33 954319844

Julien Rouger (FR)

contact@2pma.com

architectes

www.2pma.com

Flavien Bézy (FR) urbaniste

235 Phases du processus de développement

Par la grande porte Point de vue de l’équipe Dans le cas du Vieux-Fosses, nous devons identifier et révéler les vecteurs d’identité qui lui permettent d’exister d’abord en tant que village dynamique et attractif, puis vis-à-vis du plateau de la Cabine et enfin au sein du Parc naturel régional Oise – Pays de France, qui constituera une source d’identité forte aux niveaux régional et national. Le PNR mènera Fosses sur la voie de l’urbanisme du XXIème siècle, axé sur les valeurs culturelles locales et le rythme des saisons. Dans ce processus, l’aéroport international de Paris constituera un réel atout pour Fosses, en particulier du point de vue économique et de celui de la fréquentation. Nous proposons une stratégie à long terme (illustrée ici), basée sur le paysage existant (minéral et végétal), qui constitue le fondement-même du lieu et la nature spécifique du projet. Point de vue du jury Le projet part d’une restructuration fine et d’une densification forte du bourg par de l’habitat pour s’ouvrir ensuite sur la prairie et le PNR. Le jury a apprécié la finesse de l’insertion paysagère. Par la grande porte est un beau projet, élégant, adapté aux paysages typiques de l’Ile de France. Le jury aurait toutefois apprécié que l’équipe développe de manière plus approfondie les enjeux de processus.

Axonométrie générale de la première phase (structurer et habiter le village)

Perspective sur la place, nouvelle centralité

Perspective sur la cour de la Ferme pédagogique


Höganäs Sverige (SE)

SITUATION Comté de Höganäs/

SITE PROPOSÉ PAR

Skåne

ville de Höganäs

POPULATION ville 8.553 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

agglomération 24.900 hab.

ville de Höganäs

SITE STRATEGIQUE 180 ha SITE DE PROJET 24 ha

interview

236

du représentant du site Mila Sladic, chef du service de l’urbanisme

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Höganäs a connu une transformation réussie : ce village de pêcheurs est devenu un camp minier, puis une ville industrielle moderne. Une transformation que reflète bien le slogan « du charbon au diamant ». Sa situation dans la partie nord de la région de Malmö-Copenhague rend nécessaire de l’intégrer à l’échelle régionale et de lui conférer une identité au sein de la région. Höganäs et sa région connaissent toutes les deux une croissance rapide. Le défi consiste donc à répondre à la demande de logements, sans pour autant faire passer la quantité avant la qualité. Höganäs a besoin d’un projet pour son expansion future, fondé sur les idéaux de l’urbanisme contemporain en termes de densité, de durabilité, de transports publics, etc., afin de développer une ville où il fait bon vivre et qui est capable de tirer parti des marchés présents dans la région. Comment un nouveau quartier peut-il connaître une croissance interne, tout en s’intégrant dans le tissu urbain existant ? Comment le développement durable à long terme peut-il aider à ranimer les zones isolées ? Comment cette croissance doit-elle englober le centre-ville existant, ainsi que ses qualités historiques et culturelles ? En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La commune d’Höganäs possède un très fort potentiel de création de zones d’habitation attractives, proches de la mer et de la nature. Elle jouit d’un littoral spectaculaire, des terres agricoles les plus fertiles en Suède et même d’une plage urbaine. Tout cela, associé à un centre-ville animé, devrait garantir à la commune et à la municipalité un développement continu. En raison de sa petite échelle, la ville risque de voir son centre de gravité se déplacer suite aux nouveaux aménagements. Quel sera l’impact sur ses qualités architecturales et culturelles actuelles ? Comment les visiteurs percevront-ils la ville à leur arrivée ? Comment la communauté actuelle doit-elle s’identifier aux nouveaux modes de vie, de travail et de mobilité ? Comment les nouveaux aménagements peuvent-ils permettre de concilier haute densité et qualité urbaine avec la petite échelle de la ville existante et la nature environnante ? L’urbanisme porte également sur la capacité de mise en œuvre. Nous disposons d’un service d’urbanisme relativement important, avec un personnel jeune et engagé. Notre travail reflète l’engagement et la foi en l’avenir que nous retrouvons chez nos citoyens et nos responsables politiques. L’une des questions clés à Höganäs est de savoir comment nous pouvons construire sur les terres agricoles. Est-il possible de maintenir la production agro-alimentaire à proximité des habitations, voire même de créer un nouveau type de logements à proximité des cultures locales traditionnelles ? Un mode de vie hédoniste peut-il coexister avec une production alimentaire qui dépasse le cadre du jardin familial ? À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? L’une des principales raisons de notre participation à Europan est la recherche d’un concept qui peut être bâti et développé au fil du temps. Nous essayons également d’éviter de reproduire les projets de logement standardisés que l’on trouve un peu partout en Suède.


237


Höganäs (SE) lauréat

Enrique Arenas Laorga (ES)

Almudena Cano Piñeiro (ES)

Arenas Basabe Palacios,

Luis Basabe Palacios (ES)

architecte

Plaza del Cordón 2, 5º izq

Luis Palacios Labrador (ES)

Ana Isabel Prieto (ES)

28005 Madrid, Espagne

architectes

Paula Fernández (ES)

T. +34 911427075

Kerstin Pluch (AT)

estudio@arenasbasabepala-

étudiants en architecture

cios.com www.arenasbasabepalacios.com

238 Phénomènesjumeaux Point de vue de l’équipe Phenomenesjumeaux propose de créer de nouvelles constructions à Höganäs en réconciliant l’URBAIN et le RURAL. Ce projet permet d’occuper le territoire à travers une stratégie de densification au fil du temps. Il intègre le paysage agricole aux vides du tissu urbain, en recherchant en permanence un développement urbain peu marqué. Afin d’atteindre ces objectifs, nous proposons un réseau d’espaces publics qui gèrent leur propre constructibilité et un réseau de jardins qui permettent d’exploiter le paysage agricole. Nous déterminons les règles qui garantissent le bon déroulement du projet et les lignes directrices pour sa gestion ultérieure. Une double narration linéaire (vecteur urbain/vecteur rural) transforme chaque concept de l’intervention pour permettre la réconciliation entre urbanité et agriculture. Point de vue du jury Ce projet montre comment procéder à un aménagement urbain qui soit avant tout destiné à concevoir une ville adaptable au fil du temps. Il s’agit d’une proposition basée sur le critère « temps » et axée sur les processus et les relations plutôt que sur une définition étroite ou uniquement formelle. Elle est structurée en étapes et en séquences. Le système peut donner lieu à diverses situations, étant donné que l’ensemble de règles peut être mis en œuvre avec des variantes. Le tissu est défini en développant et en réalisé les phénomènes jumeaux de qualité et d’agriculture urbaine au même stade. Chaque paramètre envisagé est appréhendé avec cette double perspective.


239


Höganäs (SE) mentionné

Anna Weber (SE)

weberannas@gmail.com

architecte

www.annaweber.se

240 Urbano-comestible Point de vue de l’équipe urbano-comestible prend comme points de départ la situation alimentaire dans le monde et la relation entre le rural et l’urbain. La population devrait doubler d’ici 2050, alors que les terres arables seront insuffisantes pour la nourrir. Nous proposons donc une juxtaposition consciente de l’urbain et du rural, afin d’accroître les connaissances en matière d’alimentation et de réadapter la ville à ses environs, permettant ainsi de relever les défis futurs. Höganäs dispose de deux sources d’alimentation : les terres arables et la mer. La ville fait face à la mer et est adossée à des terres agricoles. Le site proposé se trouve sur l’une des meilleures surfaces agricoles de Suède. Face à une pénurie mondiale de terres cultivables, un nouveau rythme urbain doit être insufflé, un rythme qui implique la source la plus fondamentale de notre existence – la production alimentaire. Point de vue du jury Ce projet dépeint un aménagement urbain basé sur l’agriculture, les terres agricoles et la production alimentaire. Son point de départ est une étude détaillée et intéressante de la science alimentaire, des problèmes liés à la population mondiale et de l’isolement par rapport à la nature. Il aboutit à une typologie hybride où la production alimentaire est réalisée au sol, tandis que la vie de famille se déroule au-dessus. Ceci, combiné à d’autres programmes tels que des bureaux d’entreprises, ouvre la voie à des défis. Cette coexistence de programmes procure des bénéfices réciproques en termes d’économie, d’énergie, de thermodynamique et de santé.


Höganäs (SE) Mention spéciale

Marco Miglioranzi (DE)

Matteo Giusti (SE)

Erderstrasse 34

urbaniste

doctorante en Sciences de la

30451 Hanovre, Allemagne

Alessandra Bonometti (DE)

Durabilité

T. +49 17662422064

architecte

ma.miglioranzi@gmail.com www.smarteam.org

241 Höganäs, indéterminée, reconnectée, résiliente, urbanité Point de vue de l’équipe Nous ne nous sommes pas contentés de concevoir une seule ville durable, mais plusieurs. Tout d’abord, le tissu social existant est mêlé à des dynamiques écologiques renouvelées. Il en résulte une urbanité durable : un paysage socio-écologique qui rétablit l’équilibre entre production et consommation urbaine, et qui constitue la base de nos interventions spatiales. Ensuite, nous nous intéressons à la permanence d’une telle urbanité durable dans le temps. Nous ne créons pas de contraintes, mais plutôt des opportunités spatiales qui entretiennent des routines durables. Nous ne concevons pas d’assemblages de technologies durables prétendument immuables. Nous mettons Höganäs sur la voie d’une durabilité qui n’est pas déterminée, mais adaptable et permanente. Point de vue du jury Ce projet porte sur le lien entre les humains et leur environnement, dans un cadre qui permet à chacun de rester en grande partie « sauvage » et de se développer avec une intensité appropriée. La durabilité est ici appréhendée en termes d’apports spatiaux et temporels, et le projet est axé sur la coexistence sans domestication. Ce projet s’intéresse également à une sorte d’archétype de la nature, qui rappelle le romantisme.


Kaufbeuren Deutschland (DE)

SITUATION Kaufbeuren –

SITE PROPOSÉ PAR

Base aérienne

ville de Kaufbeuren

POPULATION 43.100 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 580 ha

Bundesanstalt pour

SITE DE PROJET 230 ha

Immobilienaufgaben (Institut Fédéral pour l’Immobilier: BIMA) au nom de la République Fédérale d’Allemagne

interview

242

du représentant du site Werner Fehr, service de l’urbanisme, Kaufbeuren

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La ville de Kaufbeuren – située dans la partie bavaroise de la Souabe – est, depuis plusieurs décennies, marquée par la présence d’une base de l’armée de l’air allemande. Créée en 1935, elle était l’un des plus importants employeurs de la région. Sa fermeture annoncée pour 2017, dans le cadre d’un redéploiement des lieux de stationnement des troupes, représente un véritable défi économique et social pour la ville et pour la région tout entière. Il est nécessaire de l’aborder avec une stratégie de transformation à long terme, afin de s’assurer que les opportunités offertes par cette transformation sont activement exploitées. L’utilisation post-fermeture du site militaire devrait inclure des espaces de travail, d’habitation et de loisirs, ainsi que des installations sociales et culturelles afin de compenser les déficits existants et de créer un quartier urbain pérenne. Le projet de réaménagement et de restructuration du site doit être adapté à une évolution rapide et à une programmation changeante. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La base aérienne, d’une superficie de 230 hectares, est implantée dans un paysage pittoresque au sud de la ville et offre un panorama sur les Alpes. Sa situation topographique sur un plateau, à environ 30 mètres au-dessus du centre historique, est un obstacle qui doit être surmonté. L’accent sera donc surtout mis sur les liens étroits entre le nouveau quartier et le centre-ville et sur son intégration dans l’environnement existant. La croissance urbaine future doit être basée sur une interaction équilibrée entre aménagement urbain et principes écologiques. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Conformément au Code fédéral de la construction, des études préliminaires sont actuellement en cours, afin de poser les bases d’un aménagement urbain compatible avec un large éventail de scénarios. Il faut procéder à une analyse pluridisciplinaire approfondie et élaborer un projet dans les domaines de l’urbanisme, de l’économie, des transports, de l’aménagement du territoire, ainsi que du développement démographique, social et culturel avec la participation et la collaboration des parties prenantes : les résultats du concours Europan y seront ensuite intégrés. La transformation de la base aérienne de Kaufbeuren appelle une approche prudente. Les expériences menées dans d’autres villes ont montré à quel point le retrait définitif d’unités militaires pouvait être complexe et chronophage. L’aménagement futur dépendra de facteurs locaux, tels que l’évolution démographique ou les influences régionales.


243


Kaufbeuren (DE) lauréat

Nou de Sadurni 9, 2º 4ª

Elisenda Lurbes Soriano (ES) ingénieur en paysage

08001 Barcelone, Espagne

Ana Quintana Zazurca (ES)

T. +34 656612927 / T. +34 699955970

Sergio Romero Moreno (ES)

ana.quintana.zazurca@

Giorgia Sgarbossa (IT)

gmail.com

architectes

244 L’intégration par valorisation de l’identité locale

Attachez vos ceintures ! Point de vue de l’équipe L’enjeu principal ici est la façon dont l’architecture et le paysage communiquent à l’échelle du territoire et instaurent une relation nouvelle avec la ville par une approche à facettes multiples, constituée d’une structure appelant un processus flexible. Des rythmes différents coexistent à l’échelle de la cité : agriculture urbaine, activités de recherche, production d’énergie et modes de vie divers. Cette conception fait la part belle à l’adaptabilité, en préservant l’identité de l’ancienne base militaire aérienne par l’exploitation des grandes voies de sa structure. Elle vise également à régler le problème que pose l’absence de connexion entre la base et la vieille ville, en revalorisant les enceintes et le tissu urbain existants. Ce développement fait partie d’un processus graduel, dans lequel les structures architecturales seront planifiées de façon flexible pour répondre à l’évolution des besoins de la ville. Point de vue du jury Ce projet opère une distinction entre un parc clairement délimité de style urbain, à proximité du centre-ville, et le traitement plus libre de la majeure partie du site, appréhendée comme un grand parc paysager. L’un des facteurs d’attractivité majeurs est la préservation de la piste dans la conception du site : elle constitue un axe visuel central dans le paysage. Ce projet permettra une réhabilitation en plusieurs phases. La subdivision du site offre un cadre solide à la flexibilité de l’aménagement futur.

La structure adaptable conduit à des scénarios ouverts productifs

Coupe des usages

Echelle territoriale, Kaubeuren tel le nombril


245

La piste est l’axe principal du parc urbain

Variété de types d’usages prévus correspondant au rythme urbain de la ville

La structure productive donne une nouvelle perception de la surface plane

Structure du projet en couche Habitats, écologie et diversité multiples


Kaufbeuren (DE) mentionné

Marco Chitti (IT)

Via G.C. Abba 1

Stefano Manzo (IT)

40141 Bologne, Italie

architectes

T. +39 3407234133 marcochitti@hotmail.it

246 Long-lasting landing landscaping Point de vue de l’équipe Le projet articule le mot “adaptabilité” - conçu comme la capacité de s’adapter à un contexte social et économique en transformation permanente - en empruntant deux idées de la physique et de l’écologie : la “résilience”, constituée par un système d’espaces publics bien défini et hiérarchisé, et la “succession écologique”, c’est-à-dire une transformation flexible et de longue durée, où des usages “pionniers” temporaires préparent le terrain pour des fonctions plus évoluées. Les variations des espaces ouverts “rythment” la transition entre l’échelle urbaine, près de la vielle ville au nord, et celle plus ample du paysage au sud. La piste d’atterrissage constitue le lien, à la fois visuel et physique, entre la ville et son vaste territoire jusqu’aux Alpes. Point de vue du jury Ce projet met en valeur la piste actuelle en tant que lien entre le centre-ville et le paysage lointain et ouvert sur les Alpes. Un concept d’aménagement flexible et solide vise à apporter une réponse aux influences à long terme. Le processus de réhabilitation commence, comme il se doit, au Nord, avec la réaffectation des bâtiments existants. Ce projet constitue une contribution flexible au développement futur de Kaufbeuren : il cerne efficacement ce site particulier et son exposition au sud, qui donne sur un paysage ouvert.


Kaufbeuren (DE) Mention spéciale

Alessandro Bua (IT)

info@pla-c.eu

Ilaria Ariolfo (IT)

www.pla-c.eu

Andrea Alessio (IT)

studioerrante@gmail.com

Davide Barreri (IT)

www.studioerrantearchitec-

Sara Becchio (IT)

ture.tumblr.com

Paolo Borghino (IT)

andreatomasi.1985@gmail.com

Andrea Tomasi (IT) architectes

247 Partage d’air Point de vue de l’équipe Les aéroports sont des lieux atypiques ; ils représentent généralement des ruptures dans le tissu urbain, clairement délimitées par des espaces interdits d’accès qui les transforment en non-lieux extraordinaires. Saisissant l’opportunité qui nous est accordée de repenser l’avenir de Kaufbeuren par le prisme des possibilités qu’offre son aéroport, nous avons envisagé une stratégie de développement durable à long terme, fondée sur la capacité de rassembler différents acteurs économiques et sociaux. Dans un contexte régional plus large, caractérisé par une forte densité d’infrastructures comparables, le projet Partage d’air bénéficiera d’une coopération avec d’autres bases pour développer un nouveau type de transport aérien durable. La piste et ses abords ne seront plus des espaces exclusifs, mais constitueront au contraire une occasion d’explorer les coexistences possibles entre fonctions et installations communes. Point de vue du jury Ce projet est à la fois localement ciblé et visionnaire. La base aérienne – jusqu’ici inaccessible, topographiquement isolée et véritable no man’s land pour les résidents de Kaufbeuren – devient un catalyseur pour l’économie régionale. Il propose une exploitation pertinente des ressources existantes, telles que les bâtiments et les infrastructures, qui sont habilement complétées par des établissements scolaires et de recherche.


Konstanz (Deutschland) Kreuzlingen (Schweiz/Suisse/Svizzera/ Svizra)

SITUATION Konstanz (DE) –

SITE PROPOSÉ PAR

Kreuzlingen (CH)

villes de Constance(DE)

POPULATION 100.000 hab.

et Kreuzlingen (CH)

(Constance 80.000 / Kreuzlingen

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

20.000)

villes de Constance(DE)

SITE STRATEGIQUE 125 ha

et Kreuzlingen (CH)

SITE DE PROJET 26,9 ha

interview du représentant du site Heinz Theus, conducteur de travaux, administration urbaine de Kreuzlingen (CH)

248

Mechthild Kreis, service de l’urbanisme et de l’environnement, Constance (DE)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Les éléments caractéristiques définissant l’espace dans l’agglomération de Kreuzlingen-Constance sont le lac, le Bodanrück et le Seerücken, les centresvilles fusionnés de Kreuzlingen et de Constance, ainsi que les quartiers limitrophes. L’agglomération doit être développée prioritairement par un aménagement de remplissage de qualité (transformation, intensification de l’usage et activation de réserves de zones à bâtir) ainsi que par la création de noyaux de croissance aux endroits bien desservis par les transports publics. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Dans le projet d’agglomération pour les deux villes, la Petite Venise constitue un noyau de développement des activités de loisir et de détente. Les sites de construction doivent convenir aux usages mixtes le long des voies de chemin de fer dans les zones limitrophes. Les rives du lac doivent, elles aussi, être réaménagées afin d’offrir de vastes espaces ouverts situés en centreville et présentant une haute utilité publique. Pour répondre aux exigences culturelles et économiques, des zones adaptées doivent être réservées à des manifestations temporaires telles que foires, festivals ou spectacles de cirque. La valorisation des rives du lac et l’amélioration de l’accessibilité au public seront la principale préoccupation. Il faut également surmonter des obstacles importants dans la zone de la Petite Venise. Tout d’abord, des liaisons nord-sud doivent être établies entre les villes de Constance et de Kreuzlingen. Il faudra ensuite construire des passages est-ouest attrayants, en particulier pour les piétons et les cyclistes, au-dessus des lignes de chemin de fer parallèles aux rives du lac. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le concept d’aménagement exige un niveau suffisant de flexibilité pour permettre de répondre aux besoins futurs. Ceci concerne en particulier les zones où sont envisagées des constructions et des infrastructures coûteuses. Pour cette raison, les instruments d’aménagement doivent également prévoir des marges suffisantes. Dans un tel contexte, l’aménagement local des deux villes devrait être conçu de façon à permettre l’utilisation la plus variée possible des espaces ouverts disponibles à moindre coût. En se fondant sur le projet d’aménagement du site soumis à Europan, les deux villes entreprendront rapidement une étude de faisabilité. La législation relative à la protection de l’eau, au traitement des sites contaminés, etc. devra être scrupuleusement respectée dès le début afin d’élaborer les procédures adéquates. Ce volet est cofinancé par l’UE et le programme Interreg IV ABH.


249


Konstanz (DE)

David Vogel (DE)

Kreuzlingen (CH)

architecte

lauréat

Merdingerstrasse 4 79206 Vieux-Brisach, Allemagne T. +49 1774982102 davidbvogel@googlemail.com

250 Der weg ist das ziel! Point de vue de l’équipe L’objectif assigné était d’ouvrir le site de façon naturelle, en dépassant les limites posées par la voie ferrée et les frontières nationales. C’est ce que propose la « Highline », qui instaure un lien direct entre les centres-villes de Konstanz et de Kreuzlingen. Un bâtiment culturel sera érigé à mi-chemin pour servir de point de passage. Il définira physiquement « l’autre côté », suscitant échange et transparence sur la base d’une histoire et d’une topographie communes. Il constituera le point névralgique de l’exploitation de « Klein Venedig ». Dans une phase ultérieure, l’ancienne berge sera à nouveau découverte, créant une île qui sera conçue comme une base de loisirs. Ce concept offre l’occasion d’un développement urbain flexible et durable qui rapprochera le lac et les deux villes. Point de vue du jury Ce que présente ce projet n’est pas à interpréter littéralement ; il s’agit plutôt d’un concept d’aménagement urbain marqué de repères, d’une idée conceptuelle. En matière d’aménagement urbain, ce travail montre la voie des changements à venir, en transposant les usages actuels à une échelle nouvelle. Le site est clairement agencé et structuré. Les cinq propositions architecturales efficaces en termes d’espace urbain sont considérées comme créatrices d’identité. Ce projet présente un concept solide qui peut être développé en plusieurs phases.

Idée de connexions et concept

Perspective de la Highline en Suisse vers le bâtiment culturel


251

Coupe du bâtiment culturel et de la Highline

Plan masse

Perspective de la nouvelle île

Rez-de-chaussée du bâtiment culturel au niveau de la Highline


Konstanz (DE)

Hugo Alzingre (FR)

Kreuzlingen (CH)

Arthur Poiret (FR)

75011 Paris, France

architectes - urbanistes

7, rue Klein,

Anaïs Godefroy-Rieb (FR)

67000 Strasbourg, France

Charles Mannenc (FR)

T. +33 649497663

Thibaut Muller (FR)

contact2K24@gmail.com

architectes

www.cargocollective.com/2k24

mentionné

4, impasse Delauney,

252 4. Plan masse processus

2K24 Point de vue de l’équipe À la croisée des 2 pays, le site « Petite Venise » est aujourd’hui déconnecté et sous exploité, mais de part sa situation unique et atypique, majeur dans l’évolution des deux villes. Notre proposition présente une vision du site à l’horizon 2024 : il devient une trame structurée paysagère reflétant une pluralité d’ambiances le long du lac, intégrant un programme public complet. Par ailleurs, il sera largement accessible depuis la ville via le prolongement d’axes structurants favorisant les mobilités douces et les transports en commun, ainsi qu’une promenade le long des berges du lac. Une vision de cette envergure ne peut pas se figer, doit rester souple pour porter des modifications et une évolution dans son usage ; le traitement paysager est suffisamment perméable aux changements, en vue de produire un quartier aussi unique et atypique que son site. Point de vue du jury Cette proposition montre comment l’aménagement paysager peut transformer la péninsule en une destination à part entière. Le travail apporte de la couleur au paysage ; il le « peint » avec la nature. Au moyen d’images étonnamment détaillées, cette proposition illustre le lien entre la terre et l’eau, permis par une structure forte en bandes et par des ponts verts. Pour une densité modérée, ce projet propose des connexions, liaisons et interactions pertinentes avec la campagne environnante.

Plan masse_une vision à l’horizon 2024

Exemples de programmes

Adaptabilité_installations culturelles, sportives ou de loisirs


Konstanz (DE)

Joan Solà Font (ES)

Carrer Bertran 44, local 3.

Kreuzlingen (CH)

Carles Crosas Armengol (ES)

08024 Barcelone, Espagne

architectes

T. +34 934183848

Javier Barriuso Domingo (ES)

sfca@coac.net

Mention spéciale

artiste

253 KLEIN VENEDIG – Parc dynamique

Promenade commune Point de vue de l’équipe DIE TRANSNATIONALE ALLÉE. Une voie verte insérée entre les voies ferrées améliore la desserte du lac : « deux villes – un itinéraire », non seulement pour les piétons, mais aussi pour les éco-bus et les véhicules non-polluants. La section transversale variée de l’Allée permet au public de se déplacer entre le cœur de la vieille ville de Konstanz et le Bodensee. NŒUD FERROVIAIRE. Une partie de la voie ferrée devient un espace public, formant la Promenade commune. Un nouveau pôle est établi entre les gares ferroviaires et routière, où les citoyens se rencontrent. Le bâtiment historique de la gare s’adapte à ce nouveau contexte par l’ajout de nouvelles connexions souterraines. LA PLATEFORME. Elle confère au site une nouvelle échelle, instaurant un dialogue entre l’imposant centre commercial, le parc et la façade de la vielle ville. De nouveaux programmes et volumes voient le jour, en surface et sous terre. Un nouveau PARC DYNAMIQUE s’étend jusqu’à la JONCTION FERROVIAIRE TRIANGULAIRE et associe installations et programmes de loisirs, réhabilitant ainsi des lieux anciennement industriels. Point de vue du jury Ce projet associe mobilité, espaces extérieurs et macrostructures pour aboutir à une quatrième qualité. Ce travail est une contribution substantielle au développement de la ville et de la mobilité et résout les problèmes de circulation. L’infrastructure routière est présentée dans le contexte des nouvelles technologies que les villes d’aujourd’hui doivent maîtriser, en faisant preuve d’un esprit novateur. Ce projet est entièrement consacré à l’élaboration d’une infrastructure à haut rendement énergétique.

SITE : Situation actuelle / Situation à venir

La plateforme

DIE TRANSNATIONALE ALLÉE

Coupe de la gare : Bahnhofstrasse///Bâtiment historique///Promenade commune///Accès central///Voies et quais///Bord du lac


Milano Italia (it)

SITUATION Milano – Porto di

SITE PROPOSÉ PAR

Mare

Conseiller à l’Urbanisme,

POPULATION ville 1.324.000 hab.

Ada Lucia De Cesaris

agglomération 20.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 490 ha

ville de Milan

SITE DE PROJET 36 + 72 ha

interview

254

du représentant du site Ada Lucia De Cesaris, Conseillière à l’urbanisme, Milan

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Porto di Mare est le nom de la station de métro qui, avec la gare de Rogoredo, rend le site accessible et le relie à la ville. Le quartier Porto di Mare longtemps abandonné est devenu une « légende » dans la région de Milan. Il a fait l’objet d’une multitude de propositions et d’idées depuis le milieu des années 1990, mais jamais d’une analyse réelle et minutieuse de sa situation territoriale, sociale et environnementale, ni d’une évaluation de sa place par rapport à ses environs. La zone appartient en partie à la municipalité et sera bientôt entièrement un bien public. Pendant plusieurs années, elle a été exploitée par le Consortium Canale Milano-Cremona-Po. Au fil des ans, plusieurs activités de diverses légalité ont pris place sur le site, dont certaines sans contrat. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le quartier Porto di Mare est très intéressant du point de vue territorial. Il est fondé sur la coexistence d’un parc protégé, d’une grande partie du parc agricole du Sud Milan, avec une zone agricole toujours en activité, typique de cette partie de la ville ; de petites localités rurales à préserver, car elles reflètent l’histoire du site ; d’activités sportives ; de quelques fonctions productives et résidentielles. De plus, la zone jouxte l’un des plus anciens quartiers de Milan, le quartier Mazzini / Corvetto, qui est quelque peu isolé du reste de la ville et pourrait bénéficier de la redynamisation du site. Le projet a soumis des idées d’éléments nouveaux, tels qu’un « Business Innovation Centre » (BIC), des PME, des activités commerciales et artisanales, des logements sociaux. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Les architectes du concours Europan ont proposé des aménagements très détaillés de la relation avec le parc du Sud Milan, la création d’une « colline artificielle » à la place d’une ancienne décharge et une connexion avec le quartier Mazzini / Corvetto. Les résultats du concours ont motivé l’Administration à expérimenter de nouvelles façons d’aborder le développement d’un projet dans l’un des endroits les plus difficiles, mais aussi les plus représentatifs de l’avenir d’un Milan différent.


255


Milano (it) lauréat

Cyrille Lamouche (FR)

T. +33 668538351

Cécilia Robergeaud (FR)

cyrille.lamouche@gmail.com

Guillaume Chatelain (FR)

T. +33 670018303

architectes

c.robergeaud@gmail.com T. +39 3240850090 guillaume.j.chatelain@ gmail.com

256 Transition paysagère Point de vue de l’équipe Le renouvellement de la zone de “Porto di Mare” est envisagé comme une nouvelle centralité intégrée à la ceinture verte de Milan. Le projet se structure autour d’un boulevard paysager, épine dorsale du projet, rassemblant les flux et la vie du quartier. Ce mail présente des séquences thématiques ponctuées de points d’intérêts, s’ouvrant sur le grand paysage et offre une nouvelle identité au quartier. Cette proposition modulable crée une transition paysagère douce entre la ville et la campagne. Basé sur le parcellaire existant, le projet permet un phasage adaptable dans le temps. De plus, le mail propose diverses activités, appropriables par les habitants au fil du temps et des saisons. Le projet introduit une nouvelle façon d’investir l’espace entre la ville et la campagne de Milan. 2ème séquence : ouverture sur l’agriculture

Point de vue du jury Ce projet adhère entièrement au concept de « projet unificateur » mentionné dans ses étapes ultérieures. Les schémas présentés témoignent d’un bon niveau de maîtrise des éléments qui contribuent à la création d’un aménagement urbain, ainsi que d’une capacité à travailler à cette échelle. Ce projet associe les contraintes actuelles à une vision de la ville contemporaine filtrée à travers des éléments plus traditionnels, mais revisités, comme ce « boulevard et paysage rural » proposé comme un élément spatial structurant et qualifiant.

3ème séquence : habiter entre ville et campagne

Perspective 1ère séquence : une nouvelle centralité

Perspective 2ème séquence : ouverture sur l’agriculture


257 Un mail paysager comme épine dorsale du projet

La ceinture verte de Milan

Plan masse

Perspective 3ème séquence : habiter entre ville et campagne

Perspective 4ème séquence : ouverture sur le paysage


Milano (it) mentionné

Jonathan Galli (IT)

Emiliano Capasso (IT)

architecte

Roberto Alesi (IT)

62100 Macerata (MC), Italie

ingénieurs-architectes

T. +39 3476048274

Via due fonti 86H,

Serena Armandi (IT)

info@massivearchitects.eu

Serafino D’Emidio (IT)

www.massivearchitects.eu

Giammario Volatili (IT) architectes

258 Porto agricolo

Ressources renouvelables et techniques bioclimatiques

Point de vue de l’équipe Ce projet est fondé sur une approche symbolique. Il y a un lien entre le passé du site et l’eau. Le projet vise à symboliser un grand « port » grâce à une surface surélevée. Le quai surplombe l’océan de terres agricoles, réunissant ce qui a été fragmenté par les vestiges du passé et apportant à la zone des solutions concrètes ainsi qu’une véritable qualité. Il s’agit d’un quai où amarrent les différentes activités prévues. Avec son espace public central, le plan urbain présente une variété de typologies et d’architectures, ainsi que des règles établies en matière d’interaction entre espaces. La modularité des logements collectifs répond au besoin d’espaces socialement mixtes et malléables. Ce nouveau quartier de Milan a été conçu de façon à en améliorer progressivement le rendement énergétique grâce à des ressources renouvelables et des techniques bioclimatiques. Point de vue du jury Le quartier, organisé autour d’un espace public central, montre une grande variété de types et de règles architecturales bien définies pour les relations entre espaces privés, publics et semi-publics. Ce projet établit une hiérarchie urbaine, en commençant par les espaces ouverts, et respecte la nature agricole du site. L’intention d’une vision polycentrique et réticulaire est de définir de nouveaux espaces centraux pour permettre de nouveaux usages fondés sur la communication, l’interaction et les échanges entre les résidents.

plan masse et agriculture modulaire

Place M3 ; Pépinière d’entreprises ; Co-logements (de haut en bas)


Milano (it) Mention spéciale

Andrea Fradegrada (IT)

Fabio Bonaventura (IT)

Viale Matteotti 404

Valentina Celeste (IT)

Elena Dalbon (IT)

20099 Sesto San Giovanni (MI),

Giovanni Munafò (IT)

Giuseppe Marchica (IT)

Italie

Simone Natoli (IT)

Marco Maria Montalbano (IT)

T. +39 3460913689

Riccardo Riva (IT)

Davide Natarelli (IT)

info@morfemaarchitects.com

architectes

Giulia Laura Suardi (IT)

www.morfemaarchitects.com

étudiants en architecture

259 San Rocco Point de vue de l’équipe Le procédé de construction proposé cherche à interpréter le phénomène urbain pour en tirer un projet qui donne la priorité au paysage. Parmi les objectifs clés du projet, la réconciliation de la zone rurale avec la ville et celle du site concerné par le projet avec le tissu résidentiel adjacent. La première est rendue possible par une ligne de démarcation nette, qui accentue la distinction d’une manière qui pourrait également être répliquée à grande échelle. La seconde passe par la figure archétypale de la clôture, symbole de la mémoire du lieu, qui met en valeur les zones clés du quartier et connecte le passé au présent au moyen d’une forme classique. Dans le même temps, les typologies urbaines tentent de satisfaire les besoins de la société contemporaine par des connexions nouvelles entre différents niveaux. Point de vue du jury Le site devient une nouvelle figure de référence grâce à une intervention qui permettra d’accroître son échelle et son importance. Courageusement, ce projet propose une définition géométrique forte du tissu bâti et un contraste accentué entre les bâtiments et le paysage, tout en faisant partie de ces propositions qui se caractérisent par une urbanité « péremptoire » et qui se sont éloignées des directives établies par les promoteurs du site.


Milano (it) Mention spéciale

Louis Bauchet (FR)

Julie Siol, 6 rue Aubriot

ingénieur-architecte

75004 Paris, France

David Pistre (FR)

T. +33 760419580

Julie Siol (FR)

coinducahier@gmail.com

architectes

www.coinducahier.com

260 Processus de co-working

Porto di mare 2035

Vue de la fabrique urbaine

Point de vue de l’équipe Le projet propose une trame de développement visant à préserver et renforcer les ressources et activités d’un quartier à la lisière de trois territoires distincts (ville, parc agricole et infrastructures d’échanges rapides) dans l’optique d’y réaliser un quartier d’habitation imaginé par ses citoyens. Le caractère agricole et artisanal de ce quartier s’exprime autour d’équipements et d’espaces publics pratiqués collectivement. La fabrique urbaine constitue le lieu privilégié de la création du quartier (centre décisionnel, forum public, ateliers coopératifs) autour du principe de résilience ayant pour caractéristiques : - La diversité (acteurs, entités et fonctionnalités) - La modularité (favoriser les interactions) - La rétroactivité (le retour d’expérience est à la base des prises d’initiatives). Point de vue du jury La valeur de ce projet réside en particulier dans sa proposition d’un parc agricole partagé et dans ses expériences intéressantes en matière de logement. Un cadre organisationnel permettant de révéler la qualité du site qui sera construit étape par étape, avec la participation des citoyens dans le processus de conception et de construction.

Axonométrie, étape 3 – structure, base d’une consultation

Renforcement et diversification des espaces naturels

Vue d’un jardin collectif en cœur d’îlot


Milano (it) Mention spéciale

Sante Simone (IT)

Kurmak (Laura Fabriani,

Ester Bonsante (IT)

Sante Simone, Alessandro

Laura Fabriani (IT)

Zappaterreni) + Ester Bonsante

Alessandro Zappaterreni (IT)

via Gabrio Serbelloni, 74

architectes

00176 Rome, Italie T. +39 3207034127 info.kurmak@gmail.com www.kurmak.tumblr.com

261 Plan masse

Pomerio Point de vue de l’équipe La zone concernée par le projet nécessite une réflexion sur la définition d’une démarcation entre la ville de Milan et la plaine délimitée par les terres agricoles qui s’étendent jusqu’à Chiaravalle. La forma urbis de Milan résulte du développement radial des fortifications concentriques, négligées depuis le plan d’aménagement urbain de 1931. L’échec de cette expérience (puisque la ville s’est confondue avec la campagne) rend nécessaire la définition d’une frontière. Dans l’idéal, cette frontière permettrait une inversion substantielle : la ville ne serait plus une barrière pour la campagne, mais ce serait la campagne qui constituerait la limite de la ville. Les constructions résidentielles doivent servir de frontière, de fragment agrandi de la cascina, emblématique de l’architecture rurale lombarde, et permettre ainsi de protéger le lieu et son génie singulier. Point de vue du jury Dans le cadre de cette approche « péremptoire », ce projet propose une frontière qui crée une séparation nette entre la nature et l’environnement bâti.

Nouvelle centralité urbaine Porto di mare

Pomerio, plan du rez-de-chaussée

Vue


Milano (it) Mention spéciale

Lina Malfona (IT)

Laura Zerella (IT)

lina malfona, via gradoli 71

Elena Mattia (IT)

Giada Domenici (IT)

00189 Rome, Italie

Monica Manicone (IT)

Dario Polistena (IT)

linamalfona@uniroma1.it

Gregorio Froio (IT)

Charles Batach (LB)

www.petrinimalfona.it

architectes

architectes

262 Schémas des étapes de développement

RoomScape_Milano Point de vue de l’équipe Le concept de RoomScape associe trois composantes opérationnelles : le quadrillage, la cour et les tours, ainsi que le paysage. Chacune interagit avec les deux autres. Le quadrillage crée des points et des lignes qui sont utilisés de manière flexible et évolutive pour gérer l’occupation de la zone. Empruntées au tissu urbain caractéristique de la ville, les cours sont des espaces flexibles qui alternent sans cesse entre intérieur et extérieur. Des tours verticales servent de points de référence. Les paysages sont formés par juxtaposition et superposition et comprennent des programmes variés qui développent le plancher urbain : champs agricoles, terrains de sport, jardin de sculptures… Plusieurs sentiers relient les environs urbains à la zone du site : voies cyclables et piétonnes, chemin équestre, boulevard. Point de vue du jury Dans le cadre de cette approche « péremptoire », ce projet propose un maillage bâti rigide qui se propage aux terres agricoles.

Plan général et connexion avec les environs

Perspective du système de cours et du paysage

Perspective du système de tours et de la plateforme urbaine



Paris-Saclay France (FR)

SITUATION Bures-sur-Yvette –

SITE PROPOSÉ PAR

territoire de Paris-Saclay

Etablissement Public Paris-

POPULATION Bures-sur-Yvette

Saclay (EPPS) ; avec les

9.900 hab. - Orsay 16.600 hab. –

partenaires suivants sur le

Université Paris-Sud 27.000

projet : Université Paris-Sud,

étudiants et 2.500 enseignants-

les communes de Bures-sur-

chercheurs

Yvette, Orsay, la Communauté

SITE STRATEGIQUE 290 ha

d’Agglomération du Plateau de

SITE DE PROJET 33,5 ha

Saclay, le CROUS, l’Etat PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE Etat

interview du représentant du site EPPS

264

Laurence Schlumberger-Gued, expert de site (extraits du dossier de concours)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Paris-Saclay sera, dans un avenir proche, un cluster mondial de l’innovation, mis en réseau avec l’ensemble des pôles de développement de la métropole parisienne reliés par le nouveau métro Grand Paris Express. Il reposera sur les interactions entre enseignement supérieur, recherche et entreprises au service de la création d’emploi et de la croissance. Le site de réflexion du campus de la vallée et les centres villes limitrophes de Bures-sur-Yvette et d’Orsay s’inscrivent plus largement dans le bassin de vie de la vallée de l’Yvette [de Palaiseau à Saint-Rémy les Chevreuse], et s’articulent avec les premiers développements de Paris-Saclay sur le plateau, au nord des coteaux non-bâtis. Implanté dans un site naturel protégé, le site jouit d’un paysage de grande qualité. Il souffre cependant du manque de liaisons entre la ville et l’université, et d’un aménagement insuffisant des espaces publics. En l’état, il n’offre pas les aménités que l’on peut espérer de la part d’une ville universitaire. Le site de projet, extrémité ouest du site de réflexion, est à l’articulation du tissu urbain de Bures-sur-Yvette et d’un des pôles d’enseignement du campus vallée destiné à être renforcé par le regroupement des activités d’enseignement. Il dispose de tous les atouts pour connaître une évolution qualitative, et ce, à court terme. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La ville adaptable à Paris-Saclay c’est : un nouvel équilibre ville et nature qui offre les aménités d’une ville centre dans un cadre valorisant les espaces naturels ; une intensité urbaine, facilitant les pratiques communes et les rencontres entre tous les publics; une gestion économe des espaces par la compacité et les mutualisations des espaces et des équipements publics ; un aménagement ouvert laissant la place aux évolutions sociologiques et à l’innovation. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Site historique de la recherche scientifique française, le campus de l’Université Paris-Sud dans la vallée de l’Yvette invente la troisième génération des universités. Les communes de Bures-sur-Yvette et d’Orsay, sur lesquelles il est implanté, encouragent l’ouverture du campus et le développement des liens avec les tissus urbains environnant. L’EPPS accompagne les acteurs et garantit la cohérence du projet d’ensemble, notamment avec le projet urbain du sud du plateau de Saclay. L’entrée ouest du campus, désignée site de projet Europan, a été identifiée par l’ensemble des partenaires comme propice, à court terme, à la mise en œuvre du campus adaptable.


265


Paris-Saclay (FR) lauréat

Yvan Okotnikoff (FR)

Collectif Georges,

Aurélien Delchet (FR)

15, bd de Picpus

architectes

75012 Paris, France

Thibault Barbier (FR)

contact@collectifgeorges.fr

Mathieu Delorme (FR)

www.ateliergeorges.fr

ingénieurs en paysage – urbanistes Thomas Nouailler (FR) architectes - urbaniste

266 Lieu(x) de négociation(s) Point de vue de l’équipe La qualité urbaine dépend davantage de l’appropriation habitante que de sa conception. Elle ne se prédétermine pas mais s’affine au jour le jour. Partant de ce constat, nous avons pensé l’aménagement de Ville-Campus non pas comme un aboutissement, mais plutôt comme un moment où se définit le cadre des négociations permanentes qu’appelle l’établissement humain. Le projet prend ainsi appui sur un dispositif ouvert, matérialisé par cinq lieux de projet, cinq plateformes qui sont l’occasion : - de réglages permanents entre la vocation métropolitaine du site et sa vie au quotidien, - de convergences entre les dynamiques naturelles et urbaines, - de propositions opérationnelles pour que ce fragment de métropole acquière et conserve une certaine plasticité, qu’il demeure adaptable « dans sa chair ». Point de vue du jury Le jury a souligné les ambitions de liaisons entre la ville et le plateau développées par ce projet. Il a par ailleurs apprécié la démarche mise en place sur un principe « bottom/up » capable de réunir l’ensemble des acteurs. La proposition d’un téléphérique reliant la vallée au plateau a été jugée très pertinente au regard des enjeux de liaisons pour les étudiants et le personnel universitaire. La logique de plateaux de densification mise en place par l’équipe offre une lecture fine et contextuelle de la topographie et des usages du site.

cinq plateformes polarisées par les déplacements

le chemin le plus court depuis la gare jusqu’au plateau

opération mixte : logements coopératifs, équipement sportif


267 un tracé tendu qui relie les plateformes

le diagnostic : répartition des enjeux urbains et naturels

la plateforme sportive à court et moyen terme

le dispositif : articulation des enjeux urbains et naturels


Paris-Saclay (FR) lauréat

Yoann Dupouy (FR)

TU-DU

Maia Tüür (EE)

95, rue de la Roquette 75011 Paris, France

architectes – urbanistes

contact@tu-du.fr www.tu-du.fr

268 L’inversion de la grille

La double cohérence : un projet territorial

Point de vue de l’équipe Notre projet vise à articuler différents territoires entre eux, tout en révélant leurs natures propres. La recherche de cohérence territoriale est double puisqu’elle concerne aussi bien le territoire métropolitain du plateau de Saclay que les quartiers existants de la vallée. Le projet se construit comme une inversion du projet en cours sur le plateau : La grille urbaine devient grille naturelle dans la vallée ; Les espaces publics structurant du plateau réapparaissent autours des bâtiments universitaires sous la forme de clairières universitaires. Enfin, la notion de nature intermédiaire laisse place à celle de ville intermédiaire, au contact des quartiers existants de la vallée. Le concept, très structurant pour le territoire, n’empêche pas chacun des trois milieux de conserver une logique de développement propre. Cette configuration offre une réelle adaptabilité au projet et donne naissance à une coexistence de rythmes différents sur ce grand territoire. Point de vue du jury Le jury a jugé la stratégie de mise en relation du plateau, de la ville et de l’université très juste. Il a salué la cohérence de la démarche mettant en place trois milieux identifiables et la souplesse d’une stratégie peu interventionniste. L’armature spatiale, en miroir du projet du plateau a été perçue comme un concept à la fois puissant et adaptable, à même de pouvoir resserrer l’espace distendu et de clarifier la structure viaire du site. Il a par ailleurs apprécié la densification proposée sur les franges du campus qui ouvre la porte à une mixité habitants-étudiants.

Trois milieux distincts mais interdépendants pour une ville adaptable : la grille naturelle, les clairières universitaires et la ville intermédiaire


269

Des dispositifs architecturaux souples à petite échelle pour encadrer la cohérence territoriale sur le temps long

Une co-existence de rythmes urbains sur un même territoire


Paris-Saclay (FR) Mention spéciale

Suzanne Jubert (FR)

jubertsuzanne@gmail.com

architectE

270 Concentrer / morceler : 2 figures structurantes pour un développement différencié Point de vue de l’équipe De nouvelles figures urbaines et paysagères forment la base de la recomposition puis du développement d’un campus aujourd’hui uniquement structuré par sa desserte routière, et dont le cadre naturel exceptionnel n’a jamais été pris en compte ni valorisé. Cours & lanières : ces dispositifs complémentaires issus de la topographie (la vallée, la naissance du coteau) souples et lisibles, restructurent rapidement le site avec peu de programmes et prépare à un aménagement progressif, tout en gérant une double exigence : compacité propice aux mutualisations et à l’animation de l’université ; porosité nécessaire à l’épanouissement du paysage, au développement d’un parc partagé entre ville et campus, aux circulations sur le site même et à leur déploiement vers le centre-ville et le cluster. Point de vue du jury La qualité de ce projet réside dans la mise en place de deux figures urbaines complémentaires : des cours et des lanières. Cette stratégie de rassemblement des formes urbaines et architecturales autour de cours orientées permet de redonner une mesure à l’étendue du site du Campus. La proposition est adaptable et développe un phasage intéressant.



Vichy Val d’Allier France (FR)

SITUATION Bellerive-sur-Allier

SITE PROPOSÉ PAR

et Charmeil

Communauté d’Agglomération

POPULATION agglomération

Vichy Val d’Allier

80.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 400 ha

Société Manurhin Defense –

SITE DE PROJET 128 ha

GIAT Industries

interview du représentant du site Emmanuel Redoutey, expert de site et Communauté

272

d’Agglomération Vichy Val D’Allier (extraits du dossier de concours)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le site Montpertuis Palazol est occupé depuis 1937 par la société Manurhin Défense, filiale de GIAT industries, spécialisée dans la fabrication de produits pyrotechniques (armes et munitions). Fermé en 2006, la reconversion du site constitue un enjeu majeur pour le développement économique de l’agglomération au cœur de la plaque métropolitaine Clermont-Ferrand Riom Vichy. VVA envisage la réouverture à la population et l’introduction de nouveaux usages pour un lieu remarquable de la rive gauche de l’agglomération, qui bénéficiera d’une nouvelle accessibilité routière. Ce plateau faiblement vallonné s’inscrit dans un environnement entièrement boisé, en surplomb de la vallée de l’Allier. Il occupe une place dans la mémoire collective des habitants et des personnes qui y ont travaillé au cours des années. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’objectif de Vichy Val d’Allier est de maintenir la vocation productive et économique du site en l’adaptant à de nouvelles activités. Il s’agit d’inventer un campus industriel de nouvelle génération qui mêle différents types d’implantations économiques (de 200 à 10.000 m2) et plusieurs types de programmes, y compris du logement spécifique et des services, générés par des activités elles-mêmes. Ces activités ne peuvent être aujourd’hui complètement identifiées d’où la nécessité de concevoir un processus de mutation progressif et adaptable. Enfin l’ouverture du site à la population et sur l’agglomération est l’occasion de penser le devenir de la rive gauche dans les dynamiques locales et métropolitaines, dans ses composantes urbaines et paysagères, en préservant notamment les espaces actuellement non urbanisés. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? La dimension du site de projet (plus de 100 ha) implique de construire une stratégie de transformation souple dans le processus, modulable dans l’espace, et adaptable dans le temps, pouvant s’inscrire dans différentes temporalités de réalisation.


273


Vichy Val d’Allier (FR) lauréat

Anne-Laure Marchal (FR)

62 rue Félibien

architecte - urbaniste

44000 Nantes, France

Mathieu Delmas (FR)

contact@bintj.fr

Léa Hommage (FR)

www.bintj.fr

paysagistes

contact@laformeetlusage.com

Sébastien Deldique (FR)

www.laformeetlusage.com

artiste

274 Franges pionnières

Le Parc du champ de tir depuis la nouvelle entrée

Palazol et la voie-digue depuis le merlon-belvédère

Point de vue de l’équipe Notre projet ré-ouvre le site à son territoire tout en préservant les singularités de Montpertuis et Palazol. L’investissement du site s’organise à partir de ses franges. Dès 2015, la réalisation du projet définit une géométrie, des parcours et des affectations qui dessinent des lieux singuliers, amenés à se déployer et à gagner en densité. La proposition associe : - une composition volontaire qui s’appuie sur les qualités et résistances du site - des conditions spatiales et fonctionnelles qui permettent à la fois l’installation de nouvelles activités et la création d’ambiances multiples - un lieu de permanence voué à accueillir les usagers au sein d’un paysage en constante évolution Chaque étape poursuit un objectif et présente une forme d’autonomie. La dernière propose une vision à long terme sans limiter la valeur intrinsèque des précédentes. Point de vue du jury Sans programmation particulière, le projet propose d’installer une armature paysagère capable de composer avec l’aléatoire programmatique et d’accéder à un certain équilibre et autonomie. Le projet lie les 3 entités paysagères du site par ses franges en les valorisant comme des interfaces d’activités. Il définit de ce fait une infrastructure paysagère capable d’accueillir une programmation évolutive et concourt à une certaine autonomie énergétique du site. Le jury a souligné le caractère fortement adaptable de la proposition tant au niveau du paysage qu’au niveau des bâtiments.

Les figures héritées de l’activité passée La terrasse du 53 (café et salle d’exposition)

Dans la cour d’une unité de production artisanale

Le site de projet associe 4 entités paysagères différentes


275

Etape 3 : 2025-2040 déployer et hybrider

Les trois étapes du projet


Vichy Val d’Allier (FR) mentionné

Céline Frattesi Bros (FR)

29 rue Bouret, 75019 Paris,

architecte - urbaniste

France

César Canet (FR)

T. +33 601746010

Laura Chavy (FR)

lcaucarre@gmail.com

Laetitia Paradis (FR)

www.lcaucarre.com

architectes

276 vue de la clairière principale

Archipel de clairières, articuler des usages composer des entités paysagères

activités, voies, intensités : les étapes de la fabrication

Point de vue de l’équipe Le site de Montpertuis-Palazol nous pose entre autres deux grandes questions : comment revitaliser une friche industrielle et militaire, et donc, comment faire d’un lieu interdit une centralité attractive. Pour y répondre, nous avons cherché à ancrer des usages et fédérer une identité du lieu, progressivement et durablement, en intégrant pleinement la dimension temporelle et évolutive. Pour ouvrir le site et le remettre en synergie avec le territoire, nous nous appuyons sur le potentiel et l’adaptabilité qu’il porte en lui même. Il s’agit à la fois d’investir le système paysager de clairières, et de réactiver des formes architecturales présentes (champ de tir, merlons et bâtiment 53). Enfin, la filière bois est envisagée comme un cadre programmatique à la fois souple et structurant. Point de vue du jury Le jury a apprécié le développement d’un « paysage dans le paysage » et le caractère adaptable de la proposition. Il a souligné les qualités d’insertion urbaine et paysagère développées. Le jury a jugé que le projet interrogeait avec richesse la mémoire militaire du site sans passéisme, remettant ce dernier dans un nouveau cycle de fonctionnement.

vue de dessus des merlons de Palazol, activités culturelles

vue axonométrique des transformations des formes architecturales existantes

vue du champ de tir, un nouvel espace public


Vichy Val d’Allier (FR) Mention spéciale

Nils Le Bot (FR)

Laura Albaric (FR)

UM Collectif c/o Mathilde

architecte - urbaniste

ingénieur environnemental

Busca, 18 cité de Trévise

Mathilde Busca (FR)

75009 Paris, France

Laurent Naud (FR)

T. +33 686599476

Lucille Thiery (FR)

umcollectif@gmail.com

architectes

www.umcollectif.fr

277 Arboripôle5, une réappropriation éco-responsable Point de vue de l’équipe L’ambition d’Arboripole5 est l’excellence environnementale d’ici 20 ans du site Montpertuis-Palazol, par un aménagement progressif et adaptable, en appliquant un urbanisme éco-responsable lié à une économie circulaire. La proposition est fondée sur une critique théorique du développement durable, un phasage, une trame et un programme évolutifs. Le projet est lié par un ruban sinusoïdal qui développe une trame adaptable, allant d’une forte densité bâtie en entrée de site vers une trame bâtie clairsemée, afin de préserver la forêt. Il dessert cinq quartiers offrant une diversité programmatique : agriculture, industrie, recherche, tourisme et accueil. Chacun étant symbolisé par un « phare » fixant son territoire, permettant la contemplation de la canopée et la prise de conscience du projet dans son ensemble. Point de vue du jury L’ambition du projet est l’excellence environnementale en 20 ans par l’installation d’un urbanisme éco-responsable lié à une charte et une économie circulaire. Le projet recherche une diversité programmatique. Le jury a apprécié la prise en compte des qualités actuelles du site. Il a jugé intéressante la proposition de reconversion économique proposée. Le jury a par ailleurs souligné les qualités d’adaptabilité de la proposition.



Projets primés Thème 5

279

Entre-temps L’adaptabilité, c’est aussi donner aux procédés d’élaboration d’un projet la possibilité d’intégrer de façon créative l’incertitude, le manque de financement, le rôle inconnu de la compétition du site donné à l’avenir, ou même les transformations territoriales de longue durée qui l’affecteront. Comment, en effet, la « période d’attente », avant la mise en œuvre d’un projet, pourrait-elle être structurée de manière à faciliter des scénarios multiples, à impliquer de nombreux acteurs, à permettre enfin des transformations éventuelles de la vision initiale des aménagements urbains ? Dans un tel cas, l’adéquation et l’intelligence du projet pourraient être assurées par des procédés de toutes sortes façonnés en continu par la dynamique du contexte du territoire. En d’autres termes, il s’agirait de laisser le temps au projet d’évoluer de façon organique, de croître telle une plante enracinée dans le site-même. ASSEN (NL)

280

DONAUWÖRTH (DE)

286

KUOPIO (FI)

292

ROUEN (FR)

300

SERAING (BE)

306

VILA VIÇOSA (PT)

312

WIEN-KAGRAN (AT)

318


Assen Nederland (NL)

SITUATION Assen - Havenkwartier

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 67.000 hab.

ville d’Assen

agglomération 200.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 23 ha

ville d’Assen et propriétaires

SITE DE PROJET 1,3 ha

privés

interview du représentant du site

280

Frank Aikema, municipalité d’Assen

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Assen est une ville qui a grandi rapidement, mais dont la croissance, en raison de la crise, se trouve actuellement ralentie. Cette croissance a été alimentée par le développement de quartiers résidentiels verts à la périphérie de la ville et de logements spacieux sur de grandes parcelles situées dans des zones résidentielles vertes, dotés de bonnes infrastructures et d’un environnement d’habitat agréable pour le plus grand nombre. Le projet Assen 2030 prévoit qu’une grande partie de la croissance aura lieu à l’intérieur de la ville existante. Un certain nombre d’aménagements de quartier est lié au projet d’aménagement FlorijnAs, qui permettra d’améliorer l’accessibilité d’Assen en valorisant l’investissement dans les infrastructures. La transformation de l’Industrieweg en un boulevard urbain et le rétablissement de la navigation sur le canal grâce à la construction de ponts et d’écluses, ainsi que l’élévation du niveau de l’eau dans le port, créeront un environnement idéal pour le développement du Havenkwartier. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La ville s’adapte en permanence à l’évolution du contexte urbain environnant, soit en modernisant les infrastructures existantes, soit en développant de nouveaux aménagements. Le Havenkwartier forme une zone monofonctionnelle au sein de la ville depuis les années soixante. Aujourd’hui, cette monofonctionnalité ne répond plus aux besoins de la région. Certains bâtiments sont délabrés ; d’autres, vacants, ne sont plus exploitables. Ils se sont révélés insuffisamment adaptables à l’évolution du contexte et de la demande. Bien que le fonctionnement de cette zone reste économiquement viable, sa structure spatiale doit être transformée et adaptée, afin de créer une nouvelle identité et lui permettre de conserver sa vitalité. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Des interventions « chirurgicales » dans le Havenkwartier peuvent lui permettre de s’épanouir et d’être prêt à répondre à une demande encore partiellement inconnue. Mais il ne restera plus monofonctionnel – il sera amené à devenir une zone mixte à usage résidentiel, professionnel et récréatif. Des interventions à petite échelle au niveau de l’espace public et du parc immobilier, ou bien des installations et des activités temporaires, offriront au quartier une nouvelle image. Le projet lauréat d’Europan pourrait constituer une première étape facilitant la création d’une nouvelle identité. Une telle approche du développement et de la transformation est en partie justifiée par la situation économique dans laquelle se trouvent les Pays-Bas. L’approche traditionnelle de développement urbain appartient au passé : il n’est plus question de projets de transformation à grande échelle, mais d’approches plus souples et progressives pour développer un espace, qui préservent sa vitalité économique et territoriale. Une structure autonome, souple et continuellement transformable avec une volonté de survie. Pour les pouvoirs publics, cela induit la poursuite d’une stratégie de formation de coalitions qui encourage et attire des acteurs différents afin de stimuler le développement, tout en investissant dans l’espace public.


281


Assen (NL) lauréat

Egbert de Warle (NL)

Hoofdweg 4bv

Marcus Kempers (NL)

1058 BC Amsterdam, Pays-Bas

architectes

T. +31 624171820 info@egbertdewarle.nl www.egbertdewarle.nl

282 Affronter le présent

Les parcelles du site de projet dans le programme bouchent le canal et le port et réduisent le quai en bloquant le côté nord du port

Une dalle le long du quai permet le même volume bâti que celui demandé dans le programme, définit le canal, forme un petit port pour les yachts privés et ajoute un front de mer pour les résidents de l’immeuble

Point de vue de l’équipe Le présent doit être accepté et affronté, dans la mesure où il constitue la première étape de tout processus d’adaptation. Le bâtiment et les étapes ultérieures proposés s’appuient sur l’infrastructure existante et cherchent à utiliser et à réutiliser les matériaux et les bâtiments présents sur le site. Cette stratégie permettra de renforcer et de développer l’identité du Havenkwartier. Le bâtiment est un catalyseur de cette stratégie. Son tracé est modifié pour l’aligner sur le canal, créant ainsi un port de plaisance séparé au nord de l’édifice. La dalle est conçue comme une construction à double pont, avec des façades vitrées entre les deux plans. Le pont inférieur se situe au niveau de l’eau pour permettre à toutes les unités d’y avoir un accès direct. Le pont supérieur est, quant à lui, dédié au stationnement. La construction sera vendue au mètre de façon à ce que son extension reflète l’intérêt du marché. Point de vue du jury Ce projet avance des arguments convaincants en ce qui concerne la construction d’un unique bâtiment audacieux de 260 mètres de long sur le site d’intervention, au lieu des deux bâtiments exigés par le règlement du concours. Il s’agit d’une intervention à la fois forte et respectueuse du tissu existant. Le bâtiment possède toutes les caractéristiques requises pour servir de catalyseur à une série d’interventions ultérieures. Pas à pas, un nouvel environnement urbain solide peut se développer, qui rendra Assen séduisant aux yeux d’un nouveau groupe d’habitants.

Le Havenkwartier avec le bâtiment proposé et plusieurs étapes ultérieures

Les rues auront un nouveau profile, plus adapté aux piétons et cyclistes, avec des trottoirs et une distinction claire entre l’espace publique et les parcelles privées adjacentes. Ici l’exemple de Storkweg


283 Vue à travers l’immeuble avec à gauche le port, à droite le canal et le quai. Le bâtiment est la première incision dans la zone

La dalle de 260m le long du canal agît comme un catalyseur du processus de transformation de Havenkwartier

L’ouverture dans le bâtiment permet une vue cadrée depuis Hobokenstraat des bâtiments industriels caractéristiques sur la Havenkade et vice-versa


Assen (NL) mentionné

Marieke Kums (NL)

Diana Ciufo (IT)

STUDIO MAKS,

architecte

Aster Sittoni (IT)

Westewagenstraat 66

architectes

3011 AT Rotterdam, Pays-Bas

Geerte Baars (NL)

T. +31 102133030

Yihan Xiang (CN)

info@studiomaks.nl

Kevin Westerveld (NL)

www.studiomaks.nl

étudiants en architecture

284 Plan masse de la proposition

Nature urbaine

Concept

Point de vue de l’équipe La municipalité d’Assen et les grands promoteurs ne disposent plus des ressources nécessaires pour réaménager la zone portuaire suivant une approche descendante. Nous proposons donc d’impliquer les propriétaires fonciers actuels et de transformer progressivement la parcelle. Étant donné que les changements qui surviennent sont davantage suscités par les demandes personnelles que par l’investissement économique, ils résultent d’une accumulation lente d’éléments urbains ancrés dans la vie quotidienne. Les enveloppes des bâtiments existants fourniront un cadre pour les évolutions futures. Pour compléter cette transformation lente et progressive, un projet catalyseur sera proposé au cœur du port, une infrastructure urbaine ancrée dans le quotidien de ses usagers, tant sur le plan programmatique que spatial. Elle comprendra des logements, des bureaux, ainsi que des restaurants et des jardins flottants. Elle sera progressivement étendue pour anticiper les demandes des nouveaux investisseurs et usagers. Point de vue du jury Une analyse approfondie a mené à ce concept fascinant dans lequel les berges sont considérées comme une table rase pour un remplissage initial. Ce dernier devrait ensuite donner l’impulsion initiale à des interventions ailleurs dans la zone, interventions qui sont conçues comme des pendants de cette table rase, et sont adaptées à la taille et au volume des structures existantes. Dans la mesure où ces interventions sont sélectionnées à partir d’éléments plus ou moins autonomes, les solutions peuvent sans cesse être ajustées à des situations particulières.

Plan du site

Vue du projet

Proposition


Assen (NL) Mention spéciale

Vicente Molina Domínguez (ES)

César Molina Domínguez (ES)

av. de la osa mayor,54. 2ºc

architecte

Óscar Llorente Martínez (ES)

28023 Madrid, Espagne

Matt Sholander (US)

T. +34 659694160

Alfonso Aracil Sánchez (ES)

v.molina@vicentemolina.net

Paula Vidal García (ES)

www.mtresstudio.com

Ariel Minelli (US) étudiants en architecture

285 Waste?Land Point de vue de l’équipe « Donne un poisson à un homme, il mangera un jour ; apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie » Nous proposons une nouvelle façon plus intelligente de favoriser la croissance du Havenkwartier et de le transformer en une communauté urbaine à Assen. Elle repose sur une analyse approfondie des équipements, des industries et des habitants du site et de la région. Cette stratégie vise à identifier les ressources et les connaissances préexistantes, afin de créer un écosystème communautaire qui encourage naturellement le développement dans le quartier. Notre stratégie permet aux membres de la communauté de repenser le rôle du citoyen, en le faisant passer d’un habitant passif à un participant actif, et celui de l’architecte, en l’encourageant à ne plus se contenter de simplement concevoir des formes mais à devenir un catalyseur qui planifie et facilite l’évolution de la ville. Point de vue du jury Ce projet est axé sur la durabilité. En supposant que, au fil du temps, de plus en plus d’entreprises quitteront le Havenkwartier, les auteurs ont développé un concept permettant d’inscrire dans un catalogue les matériaux en provenance des bâtiments industriels désertés. Une communauté pourrait voir le jour sur le site et réutiliser ces matériaux pour construire des logements. Outre une présentation claire du processus sur lequel s’appuie la proposition, ce projet aborde une question d’actualité en mettant en évidence l’évolution du rôle de l’architecte.


Donauwörth Deutschland (DE)

SITUATION Donauwörth –

SITE PROPOSÉ PAR

Caserne Alfred Delp

commune de Donauwörth

POPULATION ± ± 18.300 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 245 ha

Bundesanstalt pour

SITE DE PROJET ± 30 ha

Immobilienaufgaben (Institut fédéral pour l’immobilier: BIMA) au nom de la République fédérale d’Allemagne, la municipalité de Donauwörth essaye d’acquérir le site

interview du représentant du site

286

Kay Wannick, maître-maçon de la ville, Marco Schwartz, service de l’urbanisme, Donauwörth

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Les baraquements Alfred-Delp sont situés sur le Schellenberg (un promontoire du Jura), au sud-est de Parkstadt. S’élevant à 100 m environ au-dessus du centre-ville de Donauwörth, ils couvrent une superficie de quelque 30 ha. Au sud, le site jouxte le quartier de Schellenberg et, au nord, la zone résidentielle de Parkstadt. À l’ouest du site, face à l’entrée principale, se trouve la piscine municipale. Le site est entouré par des zones agricoles au nord et à l’est. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Dans le cadre de la nouvelle réforme des forces armées, entreprise en octobre 2011, le conseil municipal de Donauwörth a appris que la taille de la base locale de la Bundeswehr allait être réduite et que les anciens baraquements Alfred-Delp ne seraient plus utilisés à des fins militaires. Les derniers soldats devaient se retirer avant la fin de l’année 2013. Le conseil municipal a donc dû trouver une nouvelle utilisation au site des baraquements. Dans quelle mesure les bâtiments et les équipements existants pouvaient-ils être convertis en aménagements complémentaires pour les quartiers résidentiels limitrophes ? À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le principe directeur de l’aménagement du site pourrait être résumé ainsi : « D’un site militaire à un développement urbain tourné vers l’avenir ». La première tâche consistera à le relier de manière optimale à la structure de l’habitat environnant des zones résidentielles de Parkstadt et de Schellenberg. Par ailleurs, au cours de la transformation, il faudra considérablement améliorer la liaison avec la vieille ville. Le site est peu attrayant, en particulier pour les piétons et les cyclistes : outre l’importante différence d’altitude, ceci est dû à l’effet de barrière produit par la nationale B2 à quatre voies. L’infrastructure actuelle des baraquements pourrait également être adaptée à la nouvelle utilisation des sols. Certains aménagements (comme les terrains de sport et d’entraînement) des anciens baraquements méritent d’être préservés et pourraient permettre d’accroître la qualité de vie des résidents de Parkstadt. Le site va connaître un aménagement économe en énergie, écologique, intergénérationnel et orienté vers les loisirs, afin de créer un quartier dynamique où il fait bon vivre et travailler.


287


Donauwörth (DE) lauréat

Valentin Cordebar (FR)

8 rue Jolivet

Raphaël Masson (FR)

75014 Paris, France

architectes

T. +33 626174770 keptsoil@gmail.com

288 Terre préservée Point de vue de l’équipe La caserne Alfred Delp constitue une entité à part, enclavée et autonome. L’enjeu est de connecter cette zone à la ville et d’en faire un nouveau fragment urbain. Kept soil y répond par une approche respectueuse du site, sensible et ambitieuse. Le projet établit ainsi une série d’interventions raisonnées pour offrir de fortes qualités aux espaces publics et proposer une densité bâtie appropriée au contexte. L’analyse dégage trois typologies dominantes de bâtiments existants. L’attitude consiste à transformer chacune d’elles en de nouveaux modèles d’habitation : les dortoirs sont réhabilités en maisons de villes, les garages en béton conservent leur structure et deviennent des villages couverts alors que les garages métalliques, détruits, laissent place à des maisons sur pilotis. Point de vue du jury Le projet soumis adopte une approche conceptuelle rigoureuse, axée sur la conversion économe en ressources des structures existantes : la structure de l’aménagement futur est directement dérivée des infrastructures et bâtiments existants. Il ne prévoit aucune surface close autre que celles qui existent déjà et propose trois types de bâtiments qui peuvent être développés à partir de ces éléments de base ; il en résulte un large éventail de types de logement, dont la densité est appropriée au quartier de la ville.


289


Donauwörth (DE) mentionné

Sigrid Müller-Welt (DE)

Lukas Pazmandy (AT)

UTA architekten stadtplaner,

Mechthild Weber (DE)

Philipp Soeparno (AT)

Charlottenstrasse 29 - 31

Zsuzsanna Werner (HU)

architectes

70182 Stuttgart, Allemagne

Anita Barthelemy (FR)

T. +49 71141470139

Fabien Barthelemy (FR)

office@urban-tool.com

Bence Horvath (HU)

www.urban-tool.com

architectes Dominique Dinies (DE) Markus Vogl (DE) architectes - urbanistes

290 Vue depuis le Volkspark avec Follie vers la zone résidentielle

Ville multiple Point de vue de l’équipe Selon les idées postmodernes, le temps des grands récits est révolu et est remplacé par les concepts d’individualisation et de pluralisation des modes de vie. Ainsi, la stratégie urbaine apporte une réponse mythologique, en procédant à un changement de perspective et d’échelle pour se concentrer sur la modernité réflexive dans le domaine de l’urbanisme (U. Beck), avec une approche exploratoire et interprétative de l’environnement bâti que l’on retrouve dans les baraquements Alfred Delp. Le projet Ville multiple s’appuie sur le concept de tiers espace d’E. Soja et appréhende l’espace de manière versatile et contingente. Il s’efforce d’être attentif aux conditions de vie courante et de proposer un cadre spatial et temporel solide aux pratiques quotidiennes (M. de Certeau) de ses futurs habitants, en transformant les ambiances existantes en espaces urbains appropriables.

Un lien direct entre le centre ville et la nouvelle centralité Waldstadt

Stratégie urbaine pour le nouveau quartier Waldstadt incluant quatre phases de développement

Le Pont Waldstadt et le « Leisure-Time-Slide  » enjambent la barrière créée par la route nationale

Point de vue du jury Cette proposition esquisse un geste sculptural poétique, qui établit un lien fonctionnel et convaincant entre la vieille ville historique et la nouvelle « Waldstadt » avec ses espaces appropriables. Elle présente trois sentiers entrecroisés de qualité différente, en parallèle d’un « corridor vert » : une piste cyclable surélevée, un sentier romantique au sol et en hauteur, attenant à la piscine, et le « Feierabendrutsche », élément d’infrastructure identitaire et jonction rapide.

Les logements existants et une variation de typologies de logements forment de nouvelles cours



Kuopio Suomi-Finland (FI)

SITUATION Kuopio - Hatsala

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 105.000 hab.

ville de Kuopio

agglomération 123.676 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 40 ha

ville d’Helsinki et université de

SITE DE PROJET 9 ha

Savonia de Sciences Appliquées

interview du représentant du site

292

Tapio Räsänen, architecte, membre de la SAFA, directeur de l’urbanisme, municipalité de Kuopio

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La zone est située à l’extrémité nord du centre-ville, le long de la voie d’insertion de l’autoroute, dans la zone de service public définie par le plan directeur. Le site du concours est composé de bâtiments scolaires datant des années 1960, 1970 et 1980 réaffectés, d’équipements sportifs des années 1960 ayant atteint la fin de leur cycle de vie et d’une voie de chemin de fer qui les traverse. À l’ouest et au sud du site, on trouve des salles de sport ainsi que des bâtiments scolaires et, à l’est, un musée et un cimetière. L’autoroute joue le rôle d’épine dorsale de la structure urbaine « en ruban » et permet d’accéder directement au versant nord de la zone d’aménagement. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’objectif est de défragmenter la structure urbaine, en insérant éventuellement des constructions au-dessus de la voie ferrée, ainsi que de rechercher des idées de réaffectation des établissements éducatifs et sportifs qui seront bientôt vacants afin d’améliorer l’image urbaine du quartier. Conformément à la stratégie urbaine, les idées d’activités proposées pourraient être appuyées par les services de loisirs disponibles en centre-ville et dans ses environs. Les constructions au-dessus des voies de chemin de fer permettraient d’améliorer la liaison entre le campus de Hatsala, le terrain de sports de Kuntolaakso adjacent et le centre-ville. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? À l’avenir, en fonction de l’évolution des besoins, le site pourrait accueillir différents types de logements, de services, de bureaux, d’établissements scolaires ou d’autres infrastructures typiques d’un centre-ville. Le site de l’actuelle salle polyvalente adjacente pourrait être transformé en un espace de conférences et de congrès, ce qui doit être pris en compte lors de l’aménagement du site. La crise économique peut remettre en question le projet de relocalisation de l’école hors du site concerné et retarder celui de développement de services de sport et de loisirs dans la zone adjacente de Kuntolaakso. Cela signifie que le projet global doit pouvoir être mis en œuvre de manière progressive, sans investissement lourd dans des équipements tels que des passerelles enjambant la voie de chemin de fer ou encore des parkings.


293


Kuopio (FI) lauréat

Kuutti Halinen (FI)

Anssi Lauttia

Anssi Lauttia (FI)

T.+358415494448

Tuomas Raikamo (FI)

anssi.lauttia@hotmail.com

architectes

294 Savo nueva Point de vue de l’équipe Savo Nueva est composé du nouveau campus de santé et des quartiers résidentiels environnants. Tous sont reliés au centre ville de Kuopio par un nouveau pont piéton. Des ensembles d’habitation serpentant de part et d’autre de la voie ferrée (Hatsala Hill & North West Hatsala) améliorent la qualité urbaine le long de l’axe est-ouest. L’ancien campus de l’université des sciences appliquées de Savonia est transformé en un campus de santé. L’objectif principal est de proposer des logements et des services de santé aussi bien aux personnes âgées qu’aux étudiants, qui présentent des besoins similaires, en leur offrant des avantages synergiques et flexibles. Le campus de santé est également un carrefour culturel. L’ancien gymnase est rénové et transformé en salle polyvalente pouvant accueillir des événements sportifs et culturels. Le campus de santé fait ainsi partie des nouvelles attractions publiques proposées aux visiteurs extérieurs.

Plan masse

Vue du pont piéton vers le campus Santé

Point de vue du jury Les trois ensembles comprenant des immeubles d’habitation et des maisons de ville sur Hatsala Hill, situés juste au sud et parallèles à la voie ferrée, ainsi que le pont qui traverse cette dernière et son prolongement sous forme de « Bazar de Santé », forment l’un des ensembles urbains les plus originaux et les plus intéressants du concours. Le large pont au-dessus de la voie ferrée, qui se transforme en « Bazar de Santé » au nord, possède le potentiel nécessaire pour devenir l’un des plus beaux espaces publics à Kuopio. Cet « axe de santé » offre également la « chair » programmatique de la nouvelle zone.


295 Façade de Karjalankatu

Vue aérienne Sud

“Hatsala ville colline”, vue de Mustilampi

Diagramme du principal bâtiment du campus Santé A = Logements pour personnes âgées, B = Services (soin, bien être, commerces etc…), C = restaurant, D = Hall polyvalentes


Kuopio (FI) mentionné

Joaquin Millán Villamuelas

Cristina Vicario del Cojo (ES)

OOIIO Architecture,

(ES)

architecte

Calle Galileo 91, 2º2.

architecte

Maria Soledad Antón Vicente (ES)

28003 Madrid, Espagne

Sergio González Gómez (ES)

T. +34 912826219

Patricia Moreno Blasco (ES)

info@ooiio.com

Juan Naranjo García (ES)

www.ooiio.com

Lorena Villoria Casado (ES) étudiants en architecture

296 Somewhere over the train flow… Transformer le problème en solution Point de vue de l’équipe Le train divise cette partie de la ville, mettant à l’écart des quartiers qui deviennent automatiquement des « zones b ». Nous avons décidé de remédier à ce problème en passant littéralement par-dessus. Pourquoi ne pas tirer profit de cet espace perdu ? Au-dessus de la voie ferrée, nous avons créé une voie piétonne sur pont avec centre de bien-être, boutiques, restaurants, club de sport… Au lieu de construire sur toute la surface sud du terrain ferroviaire, ce qui semblerait être le lieu le plus pratique pour répondre à l’ensemble des demandes formulées, nous avons choisi de concentrer le programme de constructions de part et d’autre de notre voie piétonne sur pont, libérant ainsi de l’espace pour la création d’un parc qui recouvrirait toute la parcelle proposée. Nous pensons que cette stratégie de constructions « en pont » au-dessus de la voie ferrée est une excellente idée qui pourrait être appliquée à d’autres zones de la ville pour surmonter l’obstacle ferroviaire de Kuopio. Point de vue du jury Cette proposition interpelle immédiatement l’observateur en raison de son caractère intrigant et fascinant. Elle évoque des images des utopies et mégastructures urbaines des années 1960 et 1970, tout en contenant de nombreuses idées contemporaines et à la mode, aussi bien dans le langage architectural choisi que dans l’hybridité diverse et animée des fonctions proposées. Cependant, l’architecture présente quelques problèmes. La relation entre les masses et les vides des façades, ainsi que la palette de couleurs monochrome présentée ne font qu’exagérer la lourdeur et l’échelle des volumes individuels, et donc de la composition tout entière. Ceci conduit à une situation où l’on est plus enclin à percevoir cette proposition comme une dystopie que comme une utopie.


Kuopio (FI) Mention spéciale

Tuulikki Höglund (FI)

T. +358504099961

Jaana Keränen (FI)

tuulikki.a.hoglund@gmail.com

Miia Mäkinen (FI)

T. +358407283965

architectes

jaana.m.keranen@gmail.com T. +35850407448217 miia@miiamakinen.fi

297 Coupe à travers le site

Refuge dans les collines Point de vue de l’équipe Le concept central est celui d’une plateforme verte qui s’étend au-dessus de la voie ferrée, reliant les espaces verts environnants et amenant en douceur la voie piétonne principale jusqu’au centre-ville. Cette plateforme sert aussi de base de loisirs en réunissant les installations sportives. Elle est bordée de quatre nouveaux blocs qui sont principalement constitués de logements. Ces blocs reposent sur deux principes : un plan central en damier et des abords aux formes libres. Du côté ouest, des immeubles d’habitation forment l’ossature des blocs ; à l’intérieur, des maisons de ville de taille plus réduite bordent la plateforme, tandis que des immeubles plus hauts relient la zone au quartier résidentiel voisin. Les appartements vont du studio pour étudiant ou personne âgée à la maison mitoyenne familiale et visent à proposer un logement adapté à tous, tout en créant un quartier animé qui enrichira le centre-ville.

Perspective plan masse

Point de vue du jury Ce projet repose sur une plateforme plantée relativement légère qui recouvre la voie ferrée. Il s’agit d’un point de départ réaliste, d’autant plus que cette plateforme devient partie intégrante d’une route naturelle qui traverse les ensembles d’habitation urbains proposés, agréablement proportionnés et semi-fermés. C’est dans ces ensembles, ainsi que dans les sections directionnelles du parc vert qui constituent des éléments de liaison, que résident les principaux mérites de ce projet. Il est présenté de manière professionnelle et montre clairement que son/ses auteur(s) ont la capacité de concevoir des interventions urbaines de grande qualité.

Plan masse

maquette 3D de la structure

Perspective de la plateforme verte


Kuopio (FI) Mention spéciale

Tomi Jaskari (FI)

Laura Hietakorpi (FI)

Museokatu 42 A 12

architecte

architecte

00100 Helsinki, Finlande

Jussi Viinikka (FI)

T. +358 405278050

étudiant en architecture

tomijaskari@gmail.com

298 Phasage

Rencontres et échanges

Vue aérienne Est, la ville existante à gauche

Point de vue de l’équipe Cette proposition aborde la question de l’adaptabilité en renforçant le réseau existant du centre-ville de Kuopio. La structure urbaine en blocs qui a prouvé, au fil des ans, sa résilience et sa polyvalence, est complétée par six nouveaux blocs qui réinterprètent le système de blocs traditionnels de Kuopio ainsi que son réseau de rues alternatif, le « rännikadut ». La structure en blocs est claire et rigide afin de former une entité identifiable, tout en permettant une variation de la typologie et des usages, ainsi qu’une réalisation par étapes. À l’intérieur du périmètre formé par les bâtiments de cinq étages, des bâtiments de trois étages dessinent des allées agréables de taille originale pour cet environnement piéton. Au sein des blocs, le « rännikadut » nouvellement mis en place et constitué de bâtiments de deux étages, offre un paysage vivant à échelle humaine dans les cours, ce qui encourage l’interaction sociale. Point de vue du jury Ce projet offre une solution reposant sur une plateforme légère au-dessus de la voie ferrée, avec une voie piétonne et cyclable qui traverse le site, ainsi que des jardins ouvriers. Il s’agit d’un point de départ raisonnable et réaliste. La principale caractéristique de ce projet est sa réinterprétation du maillage de Kuopio et de sa particularité, à savoir les allées qui traversent les ensembles urbains. Les cinq ensembles urbains qui en résultent constituent un environnement urbain dense, qui offre une continuité naturelle à la structure du centre-ville ainsi qu’une limite urbaine forte le long de Karjalankatu.

Vue aérienne Sud

Plan du site

Structure en îlot et types de bâtiment


Kuopio (FI) Mention spéciale

Eleonora Burlando (IT)

Gloria Castellini (IT)

NEOSTUDIO architetti associati

Riccardo Miselli (IT)

Guya Di Bella (IT)

T. +39 0105702692

architectes

Boris Hamzeian (IT)

neostudio.aa@gmail.com

Olmo Martellacci (IT)

www.neostudio.info

Nicola Masotti (IT)

HC2M Re_Produce Architecture

Cristina Parodi (IT)

info@hc2m.eu

Enrico Salvo (IT)

wwww.hc2m.eu

Fabio Stranieri (IT) Silvia Torterolo (IT) étudiants en architecture

299 Cronotopia Point de vue de l’équipe Le contexte singulier de Kuopio est au cœur d’une proposition radicale, fondée sur une infrastructure vivante à même d’attirer l’attention sur la relation entre les traces des formes urbaines et la nécessité d’un programme architectural capable de s’adapter à divers scénarios urbains. Agissant comme une réaction à trois mots-clés (réseau urbain, connectivité et ceinture verte), notre proposition permet de combler le fossé urbain entre le centre et la banlieue par une combinaison d’éléments complémentaires : une infrastructure vivante superposée, capable de combler le hiatus urbain et de répondre aux besoins du programme ; sept dispositifs sculpturaux qui généreront une densification humaine et répartiront les rythmes urbains ; un programme chrono-spatial basé sur un abaque d’éléments temporaires préfabriqués permettant de répondre aux changements urbains futurs. Point de vue du jury Cette proposition très théorique semble tenter de résoudre tous les problèmes par deux coups de crayon rapides. En approfondissant les idées, on se rend compte que ces deux traits produisent effectivement une large variété potentielle et que le développement des idées témoigne d’une certaine rationalité prometteuse. Malheureusement, pour le cas particulier de ce site, l’approche choisie ne permet de résoudre que très peu de problèmes. Ce projet est très joliment présenté, les graphiques typologiques sont fascinants et ludiques, et l’approche globale est incroyablement rafraîchissante.


ROUEN France (FR)

SITUATION Rouen

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 113.500 hab. -

ville de Rouen avec les

agglomération 486.200 hab.

partenaires du projet :

SITE STRATEGIQUE 111 ha

RFF - SNCF

SITE DE PROJET 35 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE ville de Rouen, RFF – SNCF, l’Etat (voies navigables et routes nationales)

interview du représentant du site

300

Albert-Gilles Cohen, expert de site et la ville de Rouen (extraits du dossier de concours)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Une cohérence géographique fait des rives de Seine un fil conducteur essentiel de la transformation du Cœur de l’agglomération. Plus largement, cette perspective de métamorphose renvoie incidemment à différentes échelles où l’axe de la Seine s’affirme comme un vecteur d’intégration et de développement territorial : - Celle de la structuration des grands territoires traversés par le fleuve depuis la métropole parisienne jusqu’au Havre (maillage économique structurel, logistique et écologique), y compris avec l’arrivée d’une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et la Normandie ; - Celle de l’agglomération rouennaise que favorise sa position de jalon et de pôle majeur de développement ; - Celle de la Cité où se développe une attractivité renouvelée entre la ville et son fleuve. Vitrine de l’image contemporaine de la ville et des assemblages solidaires dont elle s’enrichit, elle vise à modifier la perception qu’elle entretenait avec son fleuve, accordant à ses habitants de multiples modes d’appropriation et d’usages. L’arrivée de la gare, la rénovation de l’Ile Lacroix, le traitement des rives de Seine, évènements considérables, constituent des facteurs essentiels de la transformation des quartiers Est et interrogent une réflexion transversale nourrie de préoccupations socio-culturelles. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La gare, à une échéance d’environ 15 ans et l’île, espace construit et habité aux limites retravaillées, sont appelées à une adaptation mutuelle. Une gestion du projet dans la durée destinée à anticiper leurs évolutions, une réflexion sur des rythmes de mutation, une adaptation des usages présents et à venir sont indispensables pour que de deux territoires distincts, émerge un ensemble urbain ayant le fleuve pour dénominateur commun et ses rives pour se fédérer. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Pour enrichir la substance de la métamorphose en cours il s’agit de formaliser une ossature pérenne de l’espace public acceptant le temps long des mutations, admettant et maîtrisant des évolutions, les mutualisations possibles des programmes, les mixités d’occupation et des usages complémentaires des lieux. Prendre en compte les transformations, c’est prévoir des phases de réalisations transitoires, liées à des évènements particuliers, c’est conjuguer sur le mode expérimental, pour l’espace public, pour l’édification ou la réhabilitation de bâtiments, des temporalités particulières. Définir des perspectives stables pour l’urbanité des lieux et la convivialité des espaces habités, c’est accepter des variations morphologiques, des activités provisoires, une part de réversibilité.


301


Rouen (FR) lauréat

Nicolas Cèbe (FR)

Louise Naudin & Jérôme Stablon,

Louise Naudin (FR)

236 rue de Tolbiac

architectes

75013 Paris, France

Juliette Lafille (FR)

T. +33 609462409

géographe - urbaniste

nicolascebe@hotmail.fr

Jérôme Stablon (FR) architecte - urbaniste Thomas Bernard (FR) graphiste

302 Que m’Anquetil ? Point de vue de l’équipe À Rouen, la question du devenir du site SaintSever, sans attendre la gare, rencontre celle de l’adaptabilité de la ville. Des usages pionniers favorisent l’appropriation des lieux tout en s’inscrivant dans la durée, leur nature initialement temporaire n’excluant pas la possibilité d’un développement de long terme. La souplesse et la multiplication des possibles servent ainsi la crédibilité d’un projet urbain qui n’est pas un dess(e) in figé mais un processus. Les capacités d’évolution de la ville existante sont reconnues, y compris celles de ses éléments en apparence les plus figés et monofonctionnels. Infrastructure de transport hostile, barrière épaisse et figée, le quai Anquetil est ainsi détourné, grignoté, habité, et s’adapte aux nouveaux besoins en offrant un belvédère inédit sur le paysage. Point de vue du jury Le projet s’adresse à la fois à la grande échelle de la ville et à celle du site d’étude : tous les éléments importants du site sont problématisés. Le fleuve redevient un élément central et permet d’articuler l’ensemble des interventions. Le jury a jugé le projet très pertinent au regard de la thématique de l’adaptabilité de la session. Il pose une stratégie simple qui définit un processus d’occupation souple des lieux. En mettant en place une « structure capable » comme lieu d’accueil de tous les possibles, le projet construit un imaginaire urbain fort conférant au lieu un véritable point d’identité.


303

Vivre quai Anquetil


Rouen (FR) mentionné

Francisco Pomares Pamplona

Filippo Fanciotti (IT)

(ES)

Nicolas Lee (CA)

75003 Paris, France

Saimon Gomez Idiakez (ES)

Hugo Maffre (FR)

T. +34 627539505

Irena Nowacka (PL)

Jonathan Schuster (DE)

bluefoamit@gmail.com

Johannes Pilz (AT)

étudiants en architecture

www.bluefoamit.eu

6 rue des Haudriettes,

architectes

304 Perspective : village promenade de chemin de fer

“On the move”

Outil 1 : Diagramme conceptuel – Le Cloud

Outil 2 : Catalogue des règles

2040 : Colonisation des nouvelles typologies, densité et activités

Point de vue de l’équipe « On the move » est une revendication à double sens. D’une part, se référant au sujet sur la base de la capacité d’adaptation, le mouvement et l’évolution. D’autre part, décrivant une attitude nécessaire à une situation critique mondiale. La proposition suggère un processus participatif par lequel les besoins de la ville sont constamment mis à jour et pris en compte. Cela passe par trois outils génériques (le Cloud, les Prototypologies et les Règles) applicables à toutes conditions spécifiques et adaptable au temps. Les aspects négatifs d’un site négligé et déconnecté sont transformés en atouts actifs, comme un nouveau pôle multimodal dans l’ancienne gare Saint Sever, de nouveaux liens et des ponts ou encore des activités culturelles le long des entrepôts des quais. Le résultat est une structure en réseau qui ne cesse de s’adapter à des fonctions mobiles, des flux et des rythmes urbains. Point de vue du jury Ce projet pose un regard décalé et riche sur ce site. En proposant une adaptabilité absolue structurée autour d’une boîte à outils très souple, le projet interroge avec pertinence et richesse les possibilités contemporaines de faire la ville. Le jury a apprécié la variété des typologies architecturales proposées. Par ailleurs, ce projet est l’un des seuls à traiter aussi exhaustivement les deux rives de la Seine. Enfin, le développement de la préfabrication a été identifié comme une piste de réflexion très intéressante.


Rouen (FR) Mention spéciale

Achille Racine (FR)

drum.contact@gmail.com

Juliette Laurence (FR) Lucile Osmont (FR) architectes

305 La gare est le premier lien transversal entre les deux rives

Une gare pour les deux rives Point de vue de l’équipe Sur un site organisé selon trois bandes longitudinales (les quais, les voies ferrées et le quartier) la gare sera le premier lien transversal. À travers ses deux parvis, elle s’adresse aux deux rives droite et gauche de la ville, par delà une île et le fleuve. Au lieu de recouvrir les infrastructures ferroviaires, le futur quartier s’implante de manière dense le long des voies. Ce grand « vide » devient un paysage pour l’ensemble du quartier et offre aux voyageurs tout juste débarqués un panorama spectaculaire sur la ville et ses repères : le fleuve, la cathédrale et les collines. Une structure temporaire, construite en échafaudages à l’emplacement de la gare, accueillera des évènements culturels qui seront l’occasion pour les habitants de s’approprier un site isolé et de suivre sa mutation. Point de vue du jury Ce projet fait de la future gare un lien transversal entre les quartiers rive gauche, la Seine et l’île. Le jury a souligné la force conceptuelle d’un projet qui répond aux enjeux de la thématique de la session. Une gare pour les deux rives est un projet en acuponcture, évolutif, ouvert et totalement réversible. Le jury a toutefois jugé que la formalisation architecturale aurait mérité un développement plus poussé.

La gare est le premier lien transversal entre les deux rives

Une structure temporaire pour voir l’évolution du site

Un lien entre les deux rives


Seraing Belgique/België/ Belgien (BE)

SITUATION Seraing – 50°36’54’’ N

SITE PROPOSÉ PAR

+5°’30’32’’ E

Eriges, SPI, Arcelor Mittal

POPULATION 64.449 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 10 ha

SPI et Arcelor Mittal

SITE DE PROJET ± 3 ha

interview

306

du représentant du site Anne DALLA TOFFOLA, Architecte, Secrétaire d’Europan Belgique

Résumé de préparations effectuées grâce au concours de Françoise LEJEUNE, Directrice Générale de la SPI, Agence de développement pour la Province de Liège et d’Emmanuel LAURENT, Chef du Département Assainissement et Réhabilitation d’Arcelor Mittal Immobilier Belgique. Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le déclin de l’industrie lourde qui frappe particulièrement la ville de Seraing augure de pesantes conséquences pour son économie mais aussi pour la qualité de son paysage urbain. Dans ce contexte, la ville a adopté une stratégie urbaine anticipant les questionnements que pose le devenir des territoires occupés depuis longtemps par l’industrie. Elle a ainsi été l’instigatrice il y a bientôt 10 ans d’un ambitieux « master plan » portant sur plus de huit cents hectares. Les lignes de force de ce plan sont une nouvelle entrée de la ville, rompant le trop grand affrontement visuel ville traditionnelle - industrie, et la création d’un boulevard urbain pour faciliter les traversées Est-Ouest et résoudre d’importants problèmes de mobilité. Le site proposé au concours Europan, se situe précisément à proximité du nouveau boulevard urbain et d’une importante partie de l’ancienne zone industrielle. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La ville a souhaité appréhender le thème de l’ « adaptabilité » sous le prisme de la cohésion sociale et de l’ «entre-temps ». Elle aimerait voir intégrer, de façon créative, l’incertitude liée à l’évolution d’une partie du site. En effet, celui-ci est partagé entre deux propriétaires. Le premier, institution provinciale, a notamment pour vocation de développer des sites de ce type ; le second, Arcelor Mittal, souhaite promouvoir le développement de petites entreprises. La première zone devrait être assez rapidement opérationnelle, tandis que l’autre risque de connaître une réalisation différée en fonction du contexte économique. Le défi est donc de concevoir sur le site une portion de ville « adaptable » qui associe avec cohérence l’exploitation des terrains en « période d’attente » à ceux qui pourront être plus directement urbanisés. Il s’agira d’y créer de nouvelles dynamiques urbaines qui permettront également d’assurer une cohésion sociale avec les quartiers existants. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? En ce qui concerne la durabilité, le développement de Seraing est inscrit dans une politique “bas carbone”. Cette opération, financée par la Politique fédérale des «Grandes Villes», rassemble des entreprises en grappes afin d’améliorer leur synergie de manière innovante. Le réaménagement de chaque zone du « master plan » de la ville s’inscrit dans cette logique environnementale. Le site d’action d’Europan se veut d’une haute qualité environnementale avec une architecture basse énergie, la création de commerces de proximité, l’abolition maximale des voitures au sein du site… Le processus de réalisation s’oriente vers un «  partenariat public privé ». Ce mode de financement devrait permettre la concrétisation du projet dans le contexte actuel de la crise économique.


307


seraing (BE) lauréat

Luis Masia Massoni (ES)

14, rue des Taillandiers

Fabio Cavaterra (IT)

75011 Paris, France

architectEs

T. +33 650402299 cavaterramasia@gmail.com

308 Concept – configuration de l’îlot

Synergie Point de vue de l’équipe Ce projet a été baptisé Synergie car il vise à créer une harmonie positive et satisfaisante entre les différentes parties de la ville et l’environnement. Notre stratégie urbaine consiste à occuper tout l’espace disponible sur le « site stratégique » et à doter Seraing d’une apparence urbaine uniforme grâce à un cadre adapté à la structure et à la morphologie urbaines préexistantes, qui tient notamment compte des mouvements du soleil. Des types évolutifs modernes seront agencés autour d’une cour verte commune. Les parcelles potagères communicantes seront réparties entre les résidents pour accroître la productivité et encourager les échanges culturels. Nous avons formalisé les espaces publics afin d’exploiter la topographie particulière du site et ses caractéristiques naturelles (élévation, rivière, etc.).

La coulée verte – le chemin de la culture

Coupe – hubs

Place du marché

Point de vue du jury Ce projet intègre dans son analyse l’organisation parcellaire de Seraing, prend en compte les fonciers de part et d’autre du nouveau boulevard urbain, intègre la topographie particulière du site, et la demande de création de deux coulées vertes. L’analyse parcellaire apporte à ce projet une approche sociologique de partage à travers l’organisation d’un nouvel îlot urbain. Cette démarche lui apporte une originalité factuelle en produisant la création d’espaces de jardin semi-collectifs très structurants.


309 Typologie de logements évolutive

Plan masse – site stratégique

Coupe – ateliers et cours

Cours – jardins potagers partagés

Plan masse, site de projet


seraing (BE) Mention spéciale

Amélie Fontaine (FR)

Atelier Amélie Fontaine,

architecte - urbaniste

architecture & urbanisme 30 rue de Taisnières 59244 GRAND-FAYT – France T. +33 671590932 / contact@ atelier-ameliefontaine.com www.atelier-ameliefontaine.com

310 Maquette exploratoire sur la composition d’un îlot

Entre Meuse et forêt… la trame des possibles Point de vue de l’équipe Un système capable de s’adapter aux besoins émergeants est proposé. De nouveaux programmes sont déjà envisagés, mais la trame urbaine doit permettre de changer les activités et leur répartition pendant et après la construction. Une grille de 6x6 mètres est développée pour démarrer la reconquête. Celle-ci permet de définir différents types de constructions et d’adapter la répartition des activités. Le système peut être changé, par les habitants à l’échelle de la maison : en louant des espaces complémentaires, en construisant un niveau supplémentaire,… selon les rythmes de la vie. À une échelle plus large, la nappe construite peut conquérir de nouveaux espaces ou au contraire réduire ses dimensions tout en préservant la cohérence. La trame est une base au changement et à la flexibilité.

Une trame adaptable, capable d’évoluer

Point de vue du jury Le projet interroge le site dans sa globalité. Le grand paysage est pris en compte tout comme les axes du projet urbain de Seraing. L’orientation du boulevard urbain sur la partie centrale du site devient l’axe de référence pour une grille conceptuelle qui forme la base orthogonale de l’organisation du projet. Cette approche rationnelle du site permet de ne pas figer la destination des différentes parcelles qui, organisées dans une géométrie simple et cohérente va être mise en jachère. Approche territoriale

Principes urbains

Avec le même point de vue : 4 options pour un même îlot



Vila Viçosa Portugal (PT)

SITUATION Vila Viçosa

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 4.000 hab.

ville de Vila Viçosa

agglomération 8.300 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 80 ha

propriétaires publics et privés

SITE DE PROJET 6 ha

interview du représentant du site

312

Manuel Lapão, architecte, représentant de la ville (extraits du dossier de concours)

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Vila Viçosa est située dans la région d’Alentejo, près de la frontière espagnole, dans une zone faiblement peuplée. La municipalité souhaite gérer son territoire en préservant un héritage architectural et urbain important, tout en revitalisant la vie urbaine et les ressources. Afin que les espaces urbains puissent s’adapter aux changements dans un avenir incertain, leur utilisation doit être optimisée suivant une nouvelle optique économique, sociale et culturelle, sans perdre de vue leur identité historique. Le site du concours Europan est situé à l’entrée sud du village, autrefois fortement centrée sur le chemin de fer et les industries marbrières fortement touchées par la crise actuelle. Principaux défis de la réhabilitation : a) les anciennes unités industrielles marbrières (désormais obsolètes), l’autoroute et le rond-point adjacents doivent être intégrés à la nouvelle entrée du village et au centre d’activités afin de lui conférer une image nouvelle ; b) la voie ferrée abandonnée et les entrepôts devront être adaptés aux nouvelles structures pour des activités de loisirs, de culte ou culturelles autour d’une voie cyclable verte et d’espaces publics à usages multiples. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Afin de ne pas créer de rupture avec le tissu urbain historique unique, de nouveaux concepts urbains doivent être introduit : trouver des alternatives qui adaptent les espaces publics traditionnels à grande échelle (carrascais) à de nouveaux types d’événements, accroître l’attractivité du site à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale : a) création d’une nouvelle « entrée » du village, accompagnée d’une réhabilitation des zones désaffectées environnantes, et d’une image positive ; - installation d’un espace d’échange social et d’expositions, afin d’attirer de nouveaux usages et fonctions (activités technologiques et scientifiques, et expositions) en rapport avec la production et la commercialisation de marbre ; b) une nouvelle destination touristique (d’affaires, religieux ou éco-culturel) ; - création d’espaces de transition/d’intégration dans un paysage culturel qui peut être adapté aux nouvelles activités et aux nouveaux modes de vie ; - mise en place d’alternatives à l’utilisation de la voiture dans le village. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Il existe un projet de développement stratégique et de réhabilitation urbaine en cours qui vise à réhabiliter, à retrouver et à intégrer les valeurs du paysage urbain, avec une véritable participation du public et sous la responsabilité conjointe des différents partenaires locaux qui cherchent à préserver leur patrimoine culturel grâce au soutien financier pour la réalisation du programme. Les objectifs de ce projet sont les suivants : a) révéler le potentiel stratégique de Vila Viçosa en tant que modèle urbain de l’identité nationale, aussi bien du point de vue historique et social que dans les domaines de l’aménagement, de l’urbanisme et de l’architecture ; b) trouver des solutions harmonisant l’aménagement urbain, paysager et architectural actuels, avec le soutien économique et social de l’industrie marbrière.


313


Vila Viçosa (PT) lauréat

Bruno Oliveira (PT)

Goldra 295F

Marlene dos Santos (PT)

8100-223 Loulé, Portugal

architectEs

T. +351 289412699 estudiods@estudiods.com www.estudiods.com

314 Bâtiment réutilisé, vue intérieure

Entre paysages Point de vue de l’équipe Nous avons identifié cinq paysages différents à Vila Viçosa : géologique, productif, extractif, industriel et urbain ; chacun d’entre eux possède un sens profond du temps. Nous nous intéressons aux traces laissées par le temps sur ce territoire, traces que nous proposons de montrer, d’améliorer et d’intensifier. Si l’on appréhende ces paysages comme le résultat d’une série d’actions menées au fil du temps, on peut alors imaginer une intervention pour Vila Viçosa qui introduit des actions nouvelles. Nous proposons une intervention faite d’actions développées au cours du temps, lors d’un processus lent mais durable, résultant de l’évolution d’un réseau de systèmes naturels, productifs, sociaux et constructifs. Dans le cas de Vila Viçosa, nous proposons 24 mécanismes regroupés en 6 familles d’actions, en abordant l’intervention par le prisme de l’adaptabilité et de la régénération des paysages identifiés. Point de vue du jury Le contenu conceptuel de cette proposition est intéressant et correspond aux objectifs du programme, car il utilise des éléments qui marquent l’écoulement du temps même si, dans certains cas, ces éléments ne sont pas clairement argumentés en termes d’adaptabilité. Traitées d’un point de vue temporel afin de minimiser la rigidité, plusieurs propositions présentent des solutions pour la revalorisation des éléments existants en vue de leur usage futur et cherchent à répondre aux différentes exigences du règlement, notamment en proposant d’exploiter l’infrastructure ferroviaire.

Proposition de zone d’étude

Perspective de la zone de projet

Intervention d’actions chronologiques (concept du projet)


315 Coupe générale

Nouveaux pôles d’attraction pour Vila Viçosa

Parc d’innovation, vue générale


Vila Viçosa (PT) mentionné

Nicola Lunardi (IT)

Danilo Chiesa (IT)

Via San Lorenzo 2/1

Federico Bellegoni (IT)

étudiant en architecture

16123 Gênes, Italie

Lorenzo Trompetto (IT)

T. +39 0104075789

Veronica Rusca (IT)

info@gosplan.it

architectes

www.gosplan.it

316 Concept du projet : chaussée / personnes / tente

Réunion Tupperware – sur le terrain relationnel

La place réduite en face de la salle de conférence

La chaussée géométrique se transforme en champs cultivés

La chambre des invités dans la plantation d’oliviers

Plan du site avec la grande tente sur roues au milieu

Point de vue de l’équipe Vila Viçosa n’a pas besoin de nouveaux bâtiments. Nous proposons un vaste terrain rectangulaire vide, délimité par une grande tente et une chaussée différenciée. Ces deux éléments sont conçus à l’aide d’une matrice géométrique, mais s’inspirent de deux caractéristiques traditionnelles : l’idée de la tente tridimensionnelle vient des voûtes gothiques de style manuélin ; la chaussée est une variation sur le thème des pavés de basalte et de calcaire traditionnels. Cet aménagement extérieur permet de relier plusieurs bâtiments existants et modifie la limite de la ville, avec un ajout minime. Les bâtiments existants et nouveaux sont agencés sur le terrain comme le seraient des boîtes en plastique sur une couverture lors d’un pique-nique : à l’image des fameuses réunions Tupperware, notre projet incite les gens à se rencontrer en plein air, à sortir de chez eux pour évoluer sur le terrain relationnel. Point de vue du jury Ce contenu conceptuel a été jugé intéressant et bien contextualisé pour la communauté locale, notamment en ce qui concerne les aspects qui reflètent la diversité de son identité culturelle. En termes d’adaptabilité, l’espace principal créé comme une réinterprétation de la « place » à l’entrée du village, ainsi que les zones adjacentes, offrent une diversité et une multiplicité d’usages.



Wien-Kagran Österreich (AT)

SITUATION Wien - Donaustadt

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION 1.750.000 hab.

ville de Vienne et propriétaire

SITE STRATEGIQUE 40,3 ha

du site

SITE DE PROJET 3.2,ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE développeur privé

interview du représentant du site Elfrieda Göpfrich-Millner, aménagement des quartiers MD 21, ville de Vienne

318

Philipp Fleischmann, aménagement des quartiers MD 21, chef de section (22e arrondissement), ville de Vienne

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Une échelle d’aménagement nouvelle et jusqu’ici inconnue a vu le jour à Donaustadt dans les années 1970 lorsque, suite au développement des réseaux routier et ferroviaire, des ensembles résidentiels de grande taille, des zones commerciales, des boutiques, des magasins spécialisés et des centres de logistique ont été érigés, donnant lieu à un espace urbain divisé qui laisse la part belle à la voiture. Le site Europan est situé entre deux voies de transport principales, la ligne du réseau ferré urbain S-Bahn (Vienne – Laa an der Thaya) et l’autoroute A 23/S2 qui, tout en délimitant le site, créent un lien avec le réseau de transport régional. La récente mise en service d’une ligne de tram tangentielle a également permis d’améliorer la desserte en transports en commun du site. Ce dernier est essentiellement monofonctionnel, avec un pôle commercial constitué surtout de magasins indépendants qui disposent chacun de leur propre parking et accès, ce qui aboutit à des contraintes spatiales très importantes. L’objectif est donc de créer un quartier urbain structurellement concentré et doté d’un potentiel d’utilisation plus grand, en se concentrant à la fois sur les prévisions démographiques ainsi que sur une exploitation responsable et durable des ressources. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’avenir des magasins spécialisés monofonctionnels et accessibles en voiture est incertain. Alors qu’ils constituaient un modèle économique rentable au XXe siècle, on peut se demander aujourd’hui s’ils ne seront pas progressivement supplantés par les achats en ligne. Dans un tel contexte, il est important de réfléchir à la façon dont ces sites spécialisés pourront s’adapter à l’avenir, afin de faire un usage raisonnable et approprié du réseau de transport et de permettre un aménagement urbain de bonne qualité, indépendamment de l’évolution future des habitudes de consommation. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? L’aménagement du site doit intervenir dans un cadre spatial et temporel. La structure existante comprend des espaces libres, où les premières étapes d’aménagement peuvent être initiées et poursuivies en toute indépendance. Dans le cadre de discussions stratégiques globales, Europan 12 a permis de formuler des suggestions pour un quartier relié et durable qui, par l’application de processus d’assurance qualité, présentent une probabilité de mise en œuvre à moyen terme.


319


Wien-Kagran (AT) mentionné

Marco Corazza (IT)

Silvia Marta Flavia Di Stefano (IT)

itCH Società d’architettura sa,

Giulia Castelli (CH)

Giulia Minini (IT)

via Ciusaretta 22

architectes

Sara Saggiorato (IT)

6933 Muzzano, Suisse

Alessandro Mingolo (IT)

Daniele Torresin (IT)

T. +41 912258557

étudiants en architecture

info@itch-studio.com

Vincenzo Di Salvia (IT)

www.itch-studio.com

architecte - urbaniste

graphiste

320 Boulevard piéton au nord de la zone de projet

Monument en pays fertile Point de vue de l’équipe La ville contemporaine souligne les difficultés liées à l’établissement d’un lien direct entre les zones et d’une image homogène. Les rythmes urbains dictent des choix communs ; ces derniers doivent permettre une flexibilité dans la gestion des espaces conçus. Dans notre projet, l’adaptabilité devient une caractéristique car elle n’élimine pas ce qui existe déjà. Notre projet crée un ordre au sein duquel même les bâtiments commerciaux peuvent être replacés dans un contexte d’usage mixte. L’objectif de ce processus de construction par étapes, aussi bien en ce qui concerne les éléments isolés que les transformations d’infrastructure, est d’aboutir à une forme définitive. Monument en pays fertile n’est pas une entité unique mais une séquence d’opérations individuelles qui laisse de la place pour l’identification de situations nouvelles. Point de vue du jury Ce projet propose une étude approfondie des environs et des bâtiments existants, dont les typologies aboutissent à la formation d’une ville nouvelle et complexe. Un collage de structures cohérentes représente les parcelles agricoles historiques. Des ponts piétons surélevés permettent d’établir un lien avec les environs.

Reconstitution de « l’îlot médiéval  »

Développement stratigraphique fonctionnel et distribution des flux

Mixité : bureaux « lames  » ; « rochers  » commerciaux ; « prismes  » résidentiels


Wien-Kagran (AT) mentionné

Hans Focketyn (BE)

Focketyn del Rio studio,

Miquel del Río Sanín (ES)

Südquaistrasse 14

architectEs

4057 Bâle, Suisse T +41 787245302 info@fdrstudio.ch www.fdrstudio.ch

321 Espace public entre les bâtiments

kaléidoscope Point de vue de l’équipe Dans sa quête pour satisfaire ses besoins grandissants, Vienne est confrontée à des situations nouvelles. Kagran est une parcelle à l’usage unique des centres commerciaux, isolée du reste de la ville par une autoroute et une voie ferrée, qui est convertie en fragment urbain multifonctionnel sans détruire les valeurs spécifiques de la situation actuelle. Typologie : la typologie proposée prend les éléments existants (parking et centre commercial) et leur ajoute des petites boutiques et services installés au niveau de la rue, adaptés à l’échelle des centres commerciaux et surmontés d’une délicate arabesque de logements. L’association verticale de ces deux éléments crée un ADN capable d’évoluer au fil du temps et d’accueillir des usages multiples. Espace public : la route existante est transformée en un espace public animé, caractérisé par des espaces d’habitation et par une circulation limitée qui occupent les aires de stationnement actuelles, tandis qu’une nouvelle typologie est mise en place pour faire face au stationnement dans les environs. Point de vue du jury Malgré sa clarté et sa simplicité, ce projet incarne un concept extrêmement intelligent. Les dimensions des structures sont relativement importantes et présentent un fort potentiel de développement. Des ensembles hybrides de haute densité créent des micro environnements organisés verticalement : ils permettent d’intégrer les infrastructures de stationnement d’usage mixte au sous-sol et de développer des logements au-dessus.

Possible plan d’intervention après 15 ans

De haut en bas : Initial / Remplissage / Option mixte 1 / Option mixte 2

Possible ensemble après 15 ans

Coupe montrant la base multifonctionnelle avec logements au-dessus

Plan des bandes publiques


Wien-Kagran (AT) mentionné

Lorena Del Rio (ES)

Carly Dean (US)

irgimeno@gmail.com

architecte

Alicia Hergenroeder (US)

www.lorenadelrio.com

Neeraj Bhatia (CA)

Jonathan Negron (US)

neeraj.bhatia@

architecte - urbaniste

De Peter Yi (US)

theopenworkshop.ca

étudiants en architecture

www.theopenworkshop.ca

Wei Zhao (CN) architecte

322 Vue à travers le site

En pointe ! Point de vue de l’équipe Ce site est unique dans le sens où il est caractérisé par une séparation complète des infrastructures, formant ainsi un îlot de types de bâtiments qui opèrent à l’échelle urbaine. Notre proposition commence par l’ajout d’un type civique d’architecture – l’arcade – pour réconcilier les deux échelles d’habitation (architecturale et urbaine) par une stratégie de consolidation des programmes nationaux en barres d’infrastructures qui utilisent les arcades situées en-dessous pour produire du rythme et de l’organisation. Ces barres comprennent neuf types d’habitat et se posent avec légèreté sur le site pour activer le domaine public en arche en-dessous. La question de l’adaptabilité est abordée au travers de la notion de temps. Une vaste surface codée fait office de domaine public à programmes multiples, partagé dans le temps selon un planning pour permettre un ensemble plus varié et plus vaste de programmes publics.

Axonométrie : types de maison et surface collective

Plan du rez-de-chaussée

Plan des logements supérieurs

Vue de la surface malléable et arcades publiques

Point de vue du jury Ce projet renforce les quartiers environnants en les intégrant par le développement de ponts gigantesques et de constructions linéaires. Dépourvu de toute analyse historique du site, il peut être considéré comme l’insertion dans un site vide d’un environnement urbain qui comporte des références historiques génériques à l’idée d’urbanité.

Calendrier et programmation de la surface par année, par semaine et par heure




Projets primés Thème 6

325

Territoires en réseau Il s’agit de sites qui, en raison de leur lien avec une entité plus grande, développent leurs potentialités urbaines. Cette entité peut être physiquement concrète, comme une infrastructure de transport, ou peut être un réseau virtuel de relations entre plusieurs nœuds urbains. Bien que les communautés qui habitent ou utilisent ces sites puissent être petites et apparemment isolées, la connexion avec le réseau leur ouvre des possibilités d’amélioration de leur vie urbaine, par un nouveau mélange de différents programmes et une urbanité plus complexe. Comment peut-on préparer ces territoires à résister aux différents scénarios qui pourraient affecter les autres éléments du réseau ou le réseau lui-même ? Devraient-ils être organisés de façon à ce qu’ils puissent adopter différents rôles au sein du réseau ? Comment peuvent-ils s’adapter à la possibilité de changements importants du réseau, voire à sa disparition, par la définition de leurs propres caractéristiques urbaines et architecturales ? ALMADA - PORTO BRANDÃO (PT)

326

ÅS (NO)

332

BARCELONA (ES)

340

CINEY (BE)

348

KALMAR (SE)

354

MANNHEIM (DE)

362

MÜNCHEN (DE)

368

PARIS (FR)

374

VENEZIA (IT)

380


Almada - Porto Brandão Portugal (PT)

SITUATION Almada – Porto

SITE PROPOSÉ PAR

Brandão

ville d’Almada

POPULATION ville 174.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

agglomération 2.822.000 hab.

divers (public et privé)

SITE STRATEGIQUE 117 ha SITE DE PROJET 8 ha

interview du représentant du site

326

Maria Amélia Pardal, Conseillière à la planification, à l’administration du territoire et à l’art contemporain

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie La position privilégiée d’Almada, ses richesses naturelles et sa grande qualité environnementale, propres à sa situation dans l’estuaire du Tage et sur le front de mer de l’océan Atlantique, lui confèrent des liens étroits avec l’eau et une grande compétitivité dans les domaines du tourisme et des loisirs à l’échelle tant régionale que nationale, lui offrant la possibilité de générer de nouvelles dynamiques. Porto Brandão est un lieu unique, un site clé en raison de sa proximité avec le deuxième plus grand campus universitaire de la région métropolitaine de Lisbonne et avec le centre de recherche et développement (R&D) intégré dans le plan directeur d’aménagement d’Almada-Monte de Caparica, mais aussi grâce à sa connexion directe avec Belém, l’un des principaux pôles d’attraction touristique de la région de Lisbonne. Pour le site, la stratégie englobe la revitalisation des industries existantes le long des berges, à travers l’établissement d’un axe d’activités touristiques et de loisirs, le développement et la consolidation du campus universitaire en lien étroit avec les activités de R&D. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Il y a une dichotomie entre la description de ce que représentait Porto Brandão jadis et les rapports actuels sur le même site. Autrefois, ce quartier jouait un rôle important dans la connexion entre les deux rives ; aujourd’hui, cette fonction a perdu de son importance, mais le site occupe toujours une place centrale et fait partie du réseau primaire d’infrastructures urbaines. Cette réalité peut changer si l’on identifie des programmes appropriés qui permettront d’attirer des jeunes en quête de façons de vivre et de travailler nouvelles ou différentes et que l’on construit une communauté urbaine ouverte sur le monde, fondée sur des traditions retrouvées et valorisées. Le défi n’est pas de rendre Porto Brandão adaptable, mais de créer les conditions pour que la communauté devienne l’acteur de sa propre transformation et que le territoire forme un socle dynamique et adaptable pour ce type de processus. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Étant donné qu’il s’agit d’un territoire très complexe, il ne peut y avoir de solution spécifique unique, mais un ensemble d’initiatives, connectées dans le temps et l’espace, pour créer les conditions du développement futur de Porto Brandão. L’exploitation des ressources naturelles de la région, l’investissement dans les activités traditionnelles de pêche et de viticulture, le rétablissement de la réputation gastronomique et la valorisation du patrimoine historique et culturel, associés à des processus de réhabilitation urbaine qui ont fait leurs preuves, constituent des façons possibles de générer de la valeur ajoutée ainsi que des dynamiques sociales et économiques. La collaboration avec l’Administration portuaire de Lisbonne pour la réhabilitation des berges et la réactivation des activités portuaires en sommeil, menée conjointement avec les opérateurs de transports publics pour renforcer le réseau, ainsi qu’avec l’Université, interlocuteur privilégié dans le domaine de la recherche et du développement et, enfin, avec les propriétaires / promoteurs et la communauté constituent d’autres éléments clés du processus de développement urbain de Porto Brandão.


327


Almada - Porto Brandão (PT) lauréat

Simona Fazio (IT)

Via Francesco Dell’Anno 10

Emanuela Ortolani (IT)

00136 Rome, Italie

Michela Romano (IT)

T. +39 3343433581

Federica Spinaci (IT)

forsv.arch@gmail.com

David Vecchi (IT) architectes

328

Valpollicella, Château de Soave

Eraclea Minoa, théâtre grec

Porto novo Point de vue de l’équipe Porto Brandão, situé dans la banlieue d’Almada, constitue un « catalyseur urbain » potentiel en raison de son territoire et de son paysage singuliers. Le projet vise à conférer à Porto Brandão le rôle d’une nouvelle centralité sur l’ « outro lado » de Lisbonne, afin de promouvoir la transformation de la ville métabolique et de redynamiser sa scène socio-économique et culturelle. Plus particulièrement, certains objectifs du projet comme l’aménagement du front de mer et le nouveau port, la revitalisation du secteur économique de la zone par la réintroduction de la production viticole autour du Lazareto ou encore la création d’une ligne de transport public contribueront à instaurer un sentiment d’ « appartenance », permettant de répondre aux besoins spécifiques des différentes générations en matière d’ « espace » et d’ « infrastructures programmés », tout en renforçant leur rôle actif dans la vie urbaine. Point de vue du jury En misant sur une solution de faible densité et en utilisant le paysage comme outil de travail, remodelant, réutilisant et renforçant ses qualités, ce projet parvient à une transformation grâce à une stratégie diversifiée qui ouvre la voie à toute une gamme d’options en matière d’adaptabilité. Les méthodes utilisées pour transformer le paysage – culture de la vigne, travaux sur les berges, géométrie nouvelle et image forte du nouveau « port » – mettent en lumière la capacité de réactivation et encouragent une identité « renouvelée ».

Site stratégique

Porto Brandao, zone Lazareto, 2025

Porto Brandao, zone des silos - amphithéâtre, 2025


329

Porto Brandao, “Porto Novo”, 2025

Axonométrie du site de projet

Coupe

Pièce de monnaie romaine, port de Trajan


Almada - Porto Brandão (PT) mentionné

Fanny Costecalde (FR)

71 bd Barbes

Guillaume Wittmann (FR)

75018 Paris, France

Benjamin Froger (FR)

T. +33 672020750

architectes

fanny.costecalde@gmail.com www.fbg-ponctuation.com

330 Ponctuation Point de vue de l’équipe Inspiré par la topographie marquée de la rive Sud du Tage, le projet orchestre de manière assumée diverses fonctions contrastées. Chaque activité se développe non sur une surface stricte mais dans une épaisseur, libre de s’étendre sur le territoire selon ses besoins, et éventuellement franchir le fleuve en direction de Lisbonne. À Porto Brandão, cœur de l’intervention, plusieurs axes d’épaisseurs variables sont requalifiés. Leurs croisements constituent des points privilégiés pour l’établissement d’espaces publics, dont la conception s’appuie sur les principes de rapport au sol et au ciel. Chacun de ces “évènements“ s’établit suivant différentes phases, dont les intervalles de temps permettent aux usages et pratiques réels de s’exprimer et d’influencer la forme de ces ponctuations. Point de vue du jury Ce projet, avec sa solution stratégique innovante et claire de suppression ou de reconstruction et de récupération de la matrice préexistante, met en lumière le potentiel et la faisabilité de la démarche du point de vue de l’adaptabilité. Il fait preuve de sensibilité dans le détail des différents programmes en matière d’usage, en particulier dans sa relation avec la topographie et le tissu urbain existant, et présente différents « environnements » de manière attentive et méticuleuse.


Almada - Porto Brandão (PT) Mention spéciale

André Costa (PT)

Martin Benavidez (AR)

Rua Gonçalves Correia, 45,

Marta Pavão (PT)

architecte

Albarraque

architectes

2635-037 Rio de Mouro, Portugal

Guilherme de Bivar (PT)

T. +351 916080894 / +55 11954832292

Rafael Costa (IT)

andrerodcosta@gmail.com

architectes - urbanistes

331 Logements

Chronologie Point de vue de l’équipe Divers évènements ont affecté Porto Brandão, un lieu où le temps semble suspendu, mais qui présente une particularité qui le rend unique dans l’estuaire du Tage. Marqué par des interventions qui ont radicalement modifié la topographie locale, le front de mer entre Trafaria et Almada est atypique et inaccessible. L’exploitation de la zone par l’industrie pétrolière a conduit à une ségrégation et à une rupture. Cet héritage est le point de départ d’une stratégie de relance qui passe par la réorganisation de la mobilité et le développement d’activités qui furent jadis le moteur de l’économie locale. Le réancrage du site dans le contexte socio-économique d’Almada activera des polarités pouvant favoriser le développement de toute la rive sud du Tage. Les « lignes » proposées permettront de rétablir la cohésion perdue et de régénérer la région tout entière, en synchronisant des temporalités différentes.

Réutilisation de l’infrastructure industrielle

Point de vue du jury Ce projet aborde très efficacement la formalisation des différents programmes du concours, avec un intérêt tout particulier pour les installations de faible hauteur. La solution d’aménagement proposée, avec la place et la réutilisation fonctionnelle de l’infrastructure industrielle, permet d’établir des liaisons distinctes avec des zones à haute densité d’occupation. Les différentes solutions sont clairement présentées et communiquées, ce qui démontre clairement leur faisabilité. L’adaptabilité est assurée par la réalisation progressive de l’aménagement.

Front de mer

Front de mer et plans des logements 1. Nouvelle place principale de Porto Brandão / 2. Marché | réhabilitation du bâtiment existant / 3. Structure ombragée / 4. Extension du marché / 5. Front de mer proposé / 6. Piste cyclable / 7. Galeries | commerces et box pour bateaux / 8. Musée / 9. Connexion verticale vers Lazareto / 10. Bar / 11. Nouvelles plateformes / 12. Studios collectifs | réhabilitation de l’ancienne usine de conserve / 13. Terminal de la rivière proposé / 14. Jetées proposées / 15. Marina / 16. Logements | typologie T3 / 17. Logements | Typologies mixtes T1 et T3 / 18. Ecole / 19. Equipements / 20. Jardin public / 21. Nouvel accès / 22. Chemin piéton

Plan masse


Ås Norge (NO)

SITUATION Ås

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION 18.000 hab.

ville de Ås

SITE STRATEGIQUE ET SITE

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

DE PROJET 1,4 ha

Odd Tandberg, Anne Lene Skotterud, Ørjan Eriksen

332

interview Europan Norge

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Ås est une commune située à la périphérie d’Oslo, la capitale norvégienne. Elle commence aujourd’hui à percevoir les signes manifestes d’une capitale en pleine expansion qui manque d’espace pour ses logements et ses industries et exerce donc une pression croissante sur les environs. Parmi les municipalités de la région, la croissance démographique prévue à Ås est parmi les plus élevées. Sa population devrait doubler, passant d’environ 18.000 habitants en 2013 à près de 32.000 en 2040. La croissance de la population d’Ås et son adaptation posent deux défis principaux. Le premier est de répondre à la demande régionale de logements et le second – s’adapter aux conditions locales. Ås est la plus grande commune agricole du comté d’Akershus et abrite l’Université norvégienne pour les sciences de la vie. L’objectif premier du concours est de renforcer les liens entre la vie universitaire et la vie urbaine dans le centre-ville d’Ås. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Politiques, urbanistes, promoteurs et université ont uni leurs forces dans le concours Europan, afin de voir comment ils pouvaient utiliser un terrain central pour améliorer encore Ås. Comment rendre ce site différent et unique, comparé au tissu urbain existant ? Comment pourrait-il devenir un modèle pour l’avenir, en trouvant un équilibre entre la demande d’un développement dense et celle d’espaces urbains de qualité ? Comment le site peut-il contribuer à renforcer les liens avec son environnement et amorcer la création d’un réseau territorial ? Comment peut-il contribuer à une meilleure cohabitation entre la ville et l’université ? La municipalité appréhende le développement du site à travers quatre dimensions : la ville croissante (aptitude à assimiler la croissance), la ville universitaire (renforcement des relations entre la commune et l’université), la ville frontalière (rencontre du milieu rural avec le milieu urbain) et, enfin, la ville culturelle (utilisation de programmes culturels à des fins de développement). À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Face aux pressions nationales et régionales fortes qui poussent à concentrer la croissance de la population autour des gares afin de renforcer les transports publics, la commune d’Ås est en passe de connaître de grands changements. Ce petit village endormi se trouve face à de nouveaux défis, mais aussi de nouvelles possibilités. La municipalité a reçu un nombre impressionnant de projets de grande qualité formant un corpus qui pourra aider Ås à mettre le cap sur l’avenir. Le projet lauréat, soumis par le cabinet UGO, a été bien accueilli par les propriétaires du site, la municipalité et les responsables politiques. La municipalité a engagé une concertation étroite avec l’équipe gagnante sur la façon de mettre en œuvre son projet.


333


ÅS (NO) lauréat

Luca Moscelli (IT)

Raffaele Patitucci (IT)

UGO | Architecture

Angelo Renna (IT)

architecte

and urban design

Davide Sacconi (IT)

‘s-Gravendijkwal 125C

architectes

3021EK Rotterdam, Pays-Bas T. +31 639572859 mail@office-ugo.com www.office-ugo.com

334 En, to, tre…rødt lys ! Point de vue de l’équipe L’architecture peut considérer les évolutions dans le temps et l’espace comme un moyen de définir un champ de possibilités ouvert, plutôt que de satisfaire la demande volatile du marché. La création d’une nouvelle dimension civique pour Ås s’appuie sur une enceinte, une frontière qui identifie un espace, en offrant un cadre cohérent à différentes vitesses et intensités de développement éventuelles. Sans fixer de quantités, de programmes et de types d’intervention stricts, le projet établit une stratégie de densification : trois scénarios de croissance possibles dans un vaste champ de possibilités. Une telle stratégie met l’accent sur les ressources existantes, favorisant la diversité des programmes et des sujets impliqués dans la modification et la gestion du développement urbain, tout en s’adaptant aux changements imprévisibles.

Scénario 1

Stratégie de croissance urbaine

Point de vue du jury Ce projet réussit à créer un cadre d’aménagement et il fait prendre conscience que l’urbanisme contemporain ne consiste pas à concevoir et à contrôler, mais à répondre et à s’adapter à un avenir imprévisible. Il passe par la construction d’un « cadre » littéral qui « définira un champ de possibilités ouvert ». Ce projet propose un aménagement par étapes. La première intègre les bâtiments existants, qui pourront être transformés pour permettre de nouveaux ajouts. Deux autres étapes sont décrites comme des scénarios futurs possibles, avec des niveaux de densité variés.

Espace strié


335

Stratégie

Scénario 2

Scenario 3

Espace lisse

Espace séquentiel


ÅS (NO) mentionné

Laura Alvarez (ES)

Alvarez Ouburg Architects,

Jarrik Ouburg (NL)

Gaasterlandstraat 5

architectEs

1079 RH Amsterdam, Pays-Bas T. +31 615298655 / +31 634504275 info@aoarchitects.com www.aoarchitects.com

336 Hortus conclusus Point de vue de l’équipe Dans un avenir proche la commune d’Ås, qui est pour l’instant un village à allure champêtre, sera transformée en une petite ville. La stratégie urbaine proposée consiste à redéfinir les frontières entre les zones rurales et urbaines, afin de faire ressortir les qualités respectives de la campagne et de la ville. Un corridor culturel vert fait le lien entre le centre d’Ås et l’Université norvégienne pour les sciences de la vie (UMB). Une bande de logements à haute densité, perpendiculaire au passage, est envisagée afin de répondre à la future demande de logements. Le site concerné par le projet se trouve à l’intersection de ces deux nouvelles bandes urbaines. Il accueillera les deux programmes, celui de l’UMB et celui de la municipalité, sous forme d’un jardin clos, un Hortus conclusus. La diversité des fonctions forme un bel ensemble au sein de ce nouveau jardin, une composition qui, à l’instar des peintures de Tandberg, est unique, mais peut néanmoins être reproduite et donc transformée une fois de plus. Point de vue du jury Ce projet s’appuie sur une stratégie spatiale claire et bien articulée pour renforcer la relation entre le campus universitaire et le centre-ville d’Ås au moyen d’un corridor culturel vert, contrebalancé par une bande de logements de haute densité, bien définie et structurée en maillage. Dans le cadre d’une stratégie plus large, le site concerné par le projet devient un point d’ancrage entre les deux nouveaux axes de la ville et est considéré comme un hortus conclusus sans voiture, tourné vers l’intérieur. Un mur de jardin périphérique érigé dans un nouvel ensemble urbain permet d’unir différents éléments urbains distincts, notamment les deux bâtiments historiques en bois.


ÅS (NO) Mention spéciale

Filippo Nanni (IT)

Filippo Nanni, Via Conti 22/e

Lucia Zamponi (IT)

40068 San Lazzaro, Italie

architectEs

T. +39 3337427015 info@homu.it www.homu.it

337 Les yeux rivés sur Ås Point de vue de l’équipe L’université UMB est reliée au centre-ville d’Ås par une bande de 1 km de long qui accueille des infrastructures, des bureaux, des hôtels et le nouveau Centre d’innovation. Un second axe, parallèle à la voie ferrée, renforce le tissu urbain existant par un programme résidentiel. Tous les bâtiments sur le site sont conservés, chacun caractérisant fonctionnellement et morphologiquement l’un des quatre angles. Une courbe tangente fait la jonction entre la Maison Odd Tandberg et le nouveau musée. Le bâtiment MEGA est transformé en un immeuble d’habitation doté d’une nouvelle façade. Une cour intérieure de la résidence étudiante donne sur l’allée centrale. Une place publique est aménagée entre la Maison Åsheim et le Food Lab. Les habitants, les navetteurs et les visiteurs y découvriront un mélange vibrant d’art, de commerce, de monde universitaire et de communauté, ce qui permettra à la ville d’Ås de se développer au niveau local et mondial.

Bâtiments neufs, existants et espaces ouverts

Jury point of view Le projet propose quatre caractéristiques urbaines fortes et distinctes ainsi qu’une programmation complémentaire, pour initier et structurer l’urbanisation future d’Ås. Il soutient que la vie étudiante à Ås est animée au niveau local, alors que l’université mène elle, des activités de recherche et d’affaires à l’échelle mondiale. Le site apparaît comme une vitrine d’Ås auprès du monde extérieur, selon la logique « intensification locale – expansion globale ».

Vue intérieure

Musée Odd Tandberg et jardin de sculptures

Plan masse du Hub Recherche & Innovation

Axonométrie du rez-de-chaussée


ÅS (NO) Mention spéciale

Simón Francés Martínez (ES)

Madrid, Espagne

Judith Sastre Arce (ES)

arquitectos@francessastre.

architectes

com www.francessastre.com

338 Ligne droite Point de vue de l’équipe Notre proposition ne saurait se limiter à la seule parcelle de référence proposée, car un élément linéaire doit être ajouté afin d’assurer la liaison entre le quartier universitaire et le centre-ville. Cette nouvelle composante urbaine est conçue comme un hybride, une infrastructure de transport surélevée sur laquelle une piste cyclable côtoie une grande résidence universitaire composée de petites communautés. Le projet propose de bâtir une nouvelle construction surélevée sur la parcelle de référence, construction qui assure la continuité avec la géométrie linéaire tout en libérant de l’espace au sol pour une grande place publique. Cette place sera partiellement couverte afin d’offrir un espace protégé pour un large éventail d’activités urbaines par mauvais temps en hiver, tandis que la section extérieure sans toit sera orientée au sud de façon à optimiser l’exposition au soleil. Point de vue du jury Ce projet exprime physiquement un lien fort entre l’université et la ville, au moyen d’un élément structurel linéaire surélevé, composé d’un aménagement urbain hybride associant logements étudiants, pistes cyclables et espaces publics. Cet élément linéaire unique est conçu comme une série de communautés reliées, aboutissant à un nouveau centre-ville de haute densité et d’usage mixte qui s’élève au-dessus d’une grande place publique. Cette structure linéaire permet d’articuler et d’encadrer le paysage agricole intermédiaire en un seul geste, à la fois magistral et ludique.



barcelona España (ES)

SITUATION Barcelona –

SITE PROPOSÉ PAR

Sant Andreu

ville de Barcelone

POPULATION Barcelone 1.615.448

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

hab. - Sant Andreu 146.956 hab.

office de logement social

SITE STRATEGIQUE 39 ha SITE DE PROJET 5.3 ha

interview Du représentant du site

340

Jaume Barnada, architecte en chef adjoint, service du logement, ville de Barcelone

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le site est situé au nord de Barcelone. Il fait partie d’une zone qui va former un nouveau pôle urbain de la ville, concentré autour de la nouvelle gare TGV de La Sagrera, un important échangeur doté de logements, de commerces, de services et d’autres activités commerciales. Le projet s’articule autour d’un parc linéaire qui sera l’un des points de référence urbains dans les années à venir. Nous travaillons à la promotion d’une ville mixte, qui offre à ses habitants des modes de vie de grande qualité. La Sagrera sera un espace commun qui permettra de régler la question des rapports avec les quartiers environnants et de combler leurs lacunes. L’une des analyses les plus intéressantes des propositions relatives aux « zones d’étude et de projet » devrait porter sur la relation entre les espaces urbains existants et ceux nouvellement créés. Les villes sont façonnées par des systèmes de relations urbaines qui facilitent l’interaction entre les tissus urbains et les activités, ainsi que leur multifonctionnalité. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le Conseil municipal de Barcelone a proposé une nouvelle stratégie urbaine, fondée sur une revitalisation urbaine durable. Les projets actuellement en cours visent à transformer Barcelone en une ville auto-suffisante, avec des quartiers productifs à échelle humaine, dans une métropole hyperconnectée avec zéro émission. Par conséquent, la zone stratégique proposée doit associer urbanisme, logements, infrastructures, protection de l’environnement, technologies de l’information et de la communication. Les participants au concours Europan ont donc été invités à élaborer une série de concepts que nous considérons comme fondamentaux pour une ville adaptable, notamment : - Démarrer un processus de revitalisation urbaine, sous forme d’une proposition multifonctionnelle, compatible du point de vue de l’urbanisme avec la ville dans son ensemble ainsi que son environnement, incluant une amélioration des liaisons transversales avec les banlieues nord et l’intégration des nouveaux tissus urbains aux environs du parc. - Approfondir l’idée de renaturalisation en reliant le réseau d’espaces publics aux parcs municipaux qui comprennent la plage, le parc de la Ciutadella, la place Glòries, le parc del Clot, le parc de la Sagrera, le parc de la Trinitat, la rivière El Besòs, etc. - Réserver des espaces rattachés aux immeubles d’appartements aux nouveaux systèmes de production locaux : Fab Lab - Élaborer des propositions dans le domaine de l’énergie renouvelable visant à l’autosuffisance énergétique de la zone. - Réserver des espaces à des équipements intégrés dans le tissu urbain. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Afin d’adapter les projets relatifs à cette zone urbaine aux capacités financières actuelles du conseil municipal de Barcelone, un service de gestion spécifique a été mis en place pour contrôler la pertinence, la répartition et le calendrier des investissements et des projets à La Sagrera.


341


Barcelona (ES) lauréat

Travessera de les Corts 265

Eduard Balcells (ES)

Ma Li (CN)

Honorata Grzesikowska (PL)

architecte

esc.A 6o2a

architectes - urbanistes

Joan Gallego (ES)

08014 Barcelone, Espagne T. +34 686 464 185

Balbina Mateo (ES)

Cristina Aznar (ES)

Valentin Kokudev (BG)

Mike Swords (IE)

eduardbalcells@coac.net

Andrés Lupiáñez (ES)

étudiants en architecture

www.eduardbalcells.com

Marcos Ruiz De Clavijo (ES)

www.honoratagrzesikowska.com

architectes

www.balbinamateo.wix. com/balbinamateo www.arq-lupianez.com www.vkarq.net

342 Rambles verdes

Stratégies à l’échelle de la ville et tissus urbains au nord de la rivière Besòs

Point de vue de l’équipe Barcelone est organisée selon des axes parallèles et perpendiculaires à la mer. À l’Est, les axes parallèles sont prolongés pour achever le système d’espaces publics et établir des liens transversaux entre le site concerné par le projet et les quartiers environnants. Sur le site, ces liens transversaux forment les Ramblas vertes (Rambles verdes), qui constituent les principaux espaces publics et jouent un rôle clé dans la gestion du climat et du cycle de l’eau : des ruisseaux permettent l’écoulement du ruissellement de surface et des étangs permettent d’assainir les eaux usées. Entre les deux, des bandes d’espace de construction possible permettent d’intégrer, au fil du temps, des fonctions, populations, revenus, typologies d’habitat et modes de vie différents. Les Ramblas vertes sont également au cœur des rapports sociaux, donnant vie à un nouveau quartier véritablement dynamique. Point de vue du jury Ce projet vise à conférer au maillage urbain une nouvelle transversalité et à établir une relation plus claire entre le parc linéaire de la Sagrera et le quartier de Bon Pastor à l’aide de ramblas, de points de rencontre entre citoyens et d’espaces verts. Il se démarque de l’organisation historique de Barcelone, qui repose sur des lignes parallèles orientées perpendiculairement à la mer, et s’efforce en même temps de retrouver le sens traditionnel de la « riera » et sa fonction naturelle de régénération écologique de ces zones. L’accent que le projet met sur ces différentes échelles est remarquable. Il porte aussi sur des facteurs importants, tels que la question du bien-être collectif dans les espaces publics ou encore les normes de qualité des logements.

Système des espaces publics au nord de la rivière Besòs

Système des espaces publics de Barcelone depuis Serra de Marina


343 Les Ramblas verdes comme régulateurs écologiques sur le site

Ramblas Verdes : règles pour nouveau quartier adaptable

Plan du projet et liens avec les environs

Espaces publics, typologies possibles de construction et programme


Barcelona (ES) lauréat

Calle Fraternitat 38, PB.

Carles Enrich (ES)

Angel Rosales (ES)

architecte

Ada Sanchez (ES)

08012 Barcelone, Espagne

étudiants en architecture

T. + 34 649769786 carles@carlesenrich.com www.carlesenrich.com

344 Insertions urbaines Point de vue de l’équipe La situation privilégiée du site offre une excellente occasion d’améliorer la liaison entre Barcelone et Santa Coloma, ainsi que les berges de la rivière Besòs. Notre proposition est fondée sur la consolidation de cette voie naturelle et le renforcement de son lien avec le parc de la Sagrera, tout en faisant du site du concours un espace vide qui deviendra le vortex de la future ceinture verte urbaine. Pour y parvenir, nous proposons une renaturation des rues menant à la rivière et un nouveau pont piéton qui permettra une meilleure liaison entre les deux sites. Étendant la portée du concours, nous délocalisons le programme de logement de 80.000 m2 dans la zone industrielle adjacente, en insérant de petites parcelles habitables dans les structures existantes et en ajoutant de l’activité au niveau du rez-de-chaussée afin de redynamiser le quartier. Point de vue du jury C’est un projet courageux et intelligent, qui repose simultanément sur des actions locales et des stratégies globales. Il met en évidence la valeur du site en tant que sommet de la ceinture verte urbaine courant le long du fleuve Besòs qui, par conséquent, devient une zone verte sans constructions supplémentaire. Pour remplir la mission, ce projet transfère les 80.000m2 dans l’aire industrielle adjacente et régénère le quartier de l’intérieur. Il propose également de revitaliser les rues qui mènent au fleuve et de relier les deux rives.


345


Barcelona (ES) Mention spéciale

Giulia Toscani (IT)

Carlos Macías Caparros(ES)

Calle General Pardiñas 34, 3ºD

Jorge Martín Sainz de los

politologue

28001 Madrid, Espagne

Terreros (ES)

Alberto Martín Sanchez (ES)

exposeproposepoliticise@

Miguel Martín Sanchez (ES)

étudiant en genie agricole

gmail.com

architectes

Rachelle Pacifici (US)

www.exposeproposepoliticise.

ingénieur civil

com

Oriol Guasch (ES) architecte technique Elena Mostazo Romeo (ES) ingénieur en paysage

346 Droit à l’infrastructure Point de vue de l’équipe Ce projet confronte le rythme proposé par le plan de transport de la Sagrera aux rythmes urbains que Barcelone doit actuellement affronter dans un contexte de crise. Au lieu de construire de nouveaux logements, nous proposons des cycles d’investissement et des montants financiers plus réduits, ainsi que des délais plus courts, pour permettre à la ville de réagir. Ce projet (1) PRÉSENTE les problèmes de la crise financière et sociale, des logements inoccupés et l’embourgeoisement des quartiers populaires, et (2) PROPOSE une politique sociale améliorée à l’échelle de la ville pour les logements inoccupés et la mise en place d’une infrastructure qui génère des cycles de transformation des déchets locaux en ressources pour le quartier. Enfin, il (3) POLITISE la gestion démocratique de cette nouvelle infrastructure, autonomise les habitants et assure la démarchandisation grâce à sa visibilité. Point de vue du jury La force de ce projet réside dans son choix d’intégrer les quartiers de Baró de Viver et de Bon Pastor dans le processus de transformation de la zone, et dans ses idées sur la visibilité de l’infrastructure et de son fonctionnement en tant que matériau architectural pour fabriquer une ville.


Barcelona (ES) Mention spéciale

Sandra Hernández (ES)

Bac de Roda, 118

Álvaro Solís (ES)

08019 Barcelone, Espagne

architectes

T. +34 609418009 / +34 659619916 kb720@konkritblu.com www.konkritblu.com

347 Tafetán Point de vue de l’équipe Le site, reflet du développement durable. Ce projet reprend l’agencement industriel et rationnel du quartier Bon Pastor, en promouvant l’axe ouest-est du site au rang de liaison naturelle entre la rivière et le futur parc, une nouvelle voie verte menant à Barcelone qui prolongera la promenade des forums de Sant Andreu, depuis La Maquinista jusqu’au quartier résidentiel de Baró de Viver, en englobant l’ancien bidonville situé dans le centre urbain du même nom. Cet agencement rappellera des aspects de l’urbanisme adjacent, et le site sera occupé par un ensemble poreux physiquement et visuellement qui servira de catalyseur aux différents maillages. Un système de creux et d’interstices produira de la perméabilité vis-à-vis de la structure, éliminant ainsi l’idée de frontière habituellement associée à la ville compacte et le désordre engendré par la propagation industrielle. Point de vue du jury L’un des facteurs clés de cette proposition est sa composante conceptuelle sous-jacente, à savoir les tensions qui ont surgi à différents moments au cours du XXe et du XXIe siècle en raison de la spéculation immobilière, du consumérisme effréné et de la pollution. Cette composante du projet amorce une transition vers des concepts de durabilité, qui devraient guider le présent et l’avenir immédiat de cette architecture.


Ciney Belgique/België/ Belgien (BE)

SITUATION Ciney –

SITE PROPOSÉ PAR

Quai de l’Industrie

Ville de Ciney

POPULATION 15.716 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 9,50 ha

sociétés immobilières privées et

SITE DE PROJET 2,2 ha

Infrabel (SNCB)

interview du représentant du site

348

Jean-Michel Degraeve, Architecte, Vice-Président d’Europan Belgique

Résumé de préparations effectuées grâce au concours de Jean-Marie Cheffert, Bourgmestre de la Ville de Ciney et de Frédérick Botin, 1er Echevin, en charge de l’Aménagement du Territoire de la Ville de Ciney Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Afin de renforcer son rôle de pôle sous-régional du Condroz, les autorités locales de Ciney souhaitent faire du quartier de la gare un périmètre stratégique. Leur volonté est d’en faire un périmètre d’urbanisation renforçant le centre-ville. Les éléments de base de ce réaménagement sont la suppression du passage à niveau et le déplacement de la circulation du Quai de l’Industrie le long du chemin de fer. Au nord-est de la gare, les terrains entre le chemin de fer et le Quai de l’Industrie constituent la dernière réserve foncière du centre-ville. L’objectif est de transformer cette ancienne zone d’activités économiques en une zone mixte d’habitat et de locaux d’activités qui structure l’espace autour de la gare et répond aux besoins en bureaux, logements et parkings. Il s’agit d’insérer ce programme entre les quais à destination des voyageurs des trains et bus, les rives de la rivière Leignon et le Quai de l’Industrie bordé d’anciennes usines réaffectées. La Ville souhaite un plan guide permettant de rassembler les partenaires concernés – ville, gestionnaire du chemin de fer, propriétaires privés – autour d’un projet global créant une nouvelle polarité qui s’articule sur les équipements et infrastructures existants. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le caractère incertain des éléments programmatiques de la transformation de cet ancien quartier industriel en un morceau de ville nécessite une « gestion de l’incertitude ». L’objectif est de sortir d’une approche par actions ponctuelles ou sectorielles pour proposer une vision globale mettant en place une dynamique de quartier et un phasage souple de son développement. Dans un monde en mutation constante, plus qu’un catalogue de bonnes idées, il s’agit de dresser un inventaire des potentialités d’occupation du site et de proposer des représentations du possible intégrant les évolutions du site : incertitude de l’organisation des déplacements dans le quartier, adaptabilité des fonctions à créer – logements transformables en bureaux et inversement, prise en compte des nouveaux modes de travail et adaptabilité des logements. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Des aménagements durables sont demandés, notamment une densité élevée de logements, des consommations énergétiques minimales et une réduction de déchets des bâtiments, tant dans leur réalisation que dans leur utilisation. Il s’agit également d’assurer une bonne gestion du cycle de l’eau permettant de contenir les risques de débordements de la rivière et d’en faire un élément du maillage écologique du quartier.


349


Ciney (BE) mentionné

Marie Gil (FR)

12 rue Abbe Boisne

Dorothee Broche (FR)

14920 Mathieu, France

Architectes

T. +33 667194031

Matthieu Preuvot (FR)

marie.gil1@free.fr

urbaniste topographe

350 Plan Masse

Rubik’s

Concept Rubik’s, flexible, mutable et inventif

Point de vue de l’équipe Notre concept est basé sur une nouvelle perception du foncier avec la mise en œuvre d’une trame urbaine de 16m par 16m et la mise en place d’un processus d’urbanisation évolutif. En s’appuyant sur les fondamentaux de l’existant, des actions ponctuelles et ciblées apparaissent comme une multitude d’impulsions redynamisant, redéfinissant et rééquilibrant de manière progressive le quartier. L’organisation spatiale et temporelle répond à la polyvalence des lieux, à la modification des espaces proches et à la modularité tant architecturale, paysagère qu’écologique. Cette trame façon Rubik’s permet un rendu efficace du travail de composition et développe une méthode de transformation du site. Sans proposition formelle, le projet se veut autonome, sans hiérarchie prédéfinie où chaque typologie réagit à la demande de manière individuelle sans perdre la cohérence urbaine générale. Point de vue du jury Le projet propose un véritable outil d’urbanisme permettant un processus évolutif d’aménagement. Les choix futurs sont suggérés par la mise en place de “stimuli” urbains. Cette approche construit un projet structuré où les différents éléments du programme s’entremêlent dans une logique globale qui s’affirme progressivement. Cependant il ne propose pas d’architecture, ni d’échelle de bâtiment hormis un tramage et une petite étude sur l’« entre deux ».

2017 : le site préservé des nuisances de la route et des voies ferrées 2025 : la ville évolue suivant les besoins 2043 : le retour à la nature comme une des nombreuses possibilités d’adaptation du foncier

Concept appliqué

2043 : Le concept appliqué / 2080 : Retour à la nature


Ciney (BE) mentionné

Niccolò Benghi (IT)

Giulia Rigoni (IT)

Mattia Valenti

Enrico Busato (IT)

architecte

54011 Aulla (MS)

Paolo De Nardi (IT)

and 20146 Milan, Italie

Benedetta Malaisi Costa (IT)

t. +39 3803463308

Sara Pezzutti (IT)

mattia_valenti@yahoo.it

Mattia Valenti (IT) architectes

351 La rivière Leignon produit un espace naturel flexible

Passerelle Point de vue de l’équipe Notre projet pour la ville de Ciney vise à la transformer en un nouveau service, en un pôle résidentiel, ainsi qu’en un nouveau parc le long de la rivière Leignon. Nous proposons de résoudre le problème de la circulation par la construction d’un nouveau tunnel souterrain ainsi que d’une passerelle suspendue, afin d’améliorer l’accès piéton depuis la ville et la gare ferroviaire au parc relais et au centre commercial. Un parking permanent en sous-sol le long de la voie ferrée fait office de barrière acoustique pour les logements situés derrière. Au-dessus, on trouve des immeubles de bureaux. De l’autre côté, pour définir le caractère de la façade sur rue existante, nous proposons de construire des logements en terrasses, avec des garages alternant avec des ateliers au niveau du rez-de-chaussée. Les matériaux utilisés reflètent la tradition figurative belge, aboutissant à un projet auquel il est facile de s’identifier.

Un sous-terrain le long du chemin de fer fonctionne comme barrière anti-bruit

Définir le caractère du front de rue existant

Point de vue du jury Tout en respectant le tissu urbain existant, le projet présente une solution rationnelle pour la circulation de transit. L’originalité du projet est qu’il parvient à atténuer les inconvénients du site en isolant le quartier du bruit de chemin de fer par une masse qui abrite les parkings, et qui sert de socle pour les bureaux. La flexibilité demandée se retrouve. Les différentes options sont possibles tout en favorisant la construction du côté bruyant du chemin de fer et le développement des activités citadines côté quai de l’Industrie.

Espace flexible, capable d’accueillir le flux de la rivière

Un nouveau pôle de développement résidentiel et de services


ciney (BE) Mention spéciale

Fanny Landeau (FR)

Jose Prieto (CL)

Atelier 56s

architecte

architecte

16 rue Eugène Carrière

Gwenaël Massot (FR)

75018 Paris, France

architecte - urbaniste

T. +33 608620344 56.s.atelier@gmail.com www.atelier56s.com

352 Indétermination spécifique Point de vue de l’équipe Après avoir déterminé notre posture en termes de morphologie urbaine, nous avons ensuite ouvert le projet vers la rivière qui traverse le site, et introduit les ingrédients qui définissent la capacité d’adaptabilité d’un bâtiment, d’un tissu urbain. La capacité des volumes dégagés est définie par la répartition logique du programme : stationnement en RDC, épaisseurs de bureaux le long des voies ferrées, logements en cœur d’îlot. La réflexion sur le plein, sur les bâtiments, était d’offrir le champ des possibles le plus large en termes d’usages et de définition. Le bâti doit porter en lui sa capacité d’évolution. Pour définir cette adaptabilité, nous avons défini 6 règles : - Epaisseur - Indétermination - Evolution - Union / Division / Extension - Transposable - Participatif Point de vue du jury C’est un projet réfléchi à bonne échelle, déterminant des espaces conviviaux en intégrant les composantes naturelles du site. Cependant le projet ne répond pas à la problématique en terme de mobilité (connexion à la gare). Et il montre une certaine rigidité dans la stratification des logements: logements R+2 sur le quai de l’Industrie, logements R+1 en intérieur d’îlots et bureaux R+2 le long du chemin de fer.


ciney (BE) Mention spéciale

Leo Pollard (FR)

67, rue Belliard

Clément Boitel (FR)

75018, Paris, France

architectes

T. +33 625549651 pollard.leo@gmail.com

353 Walk the line Point de vue de l’équipe L’arrivée du chemin de fer marque profondément le développement urbain de Ciney. La ville se développe progressivement vers la gare. Cette urbanisation, axée le long de la rue du commerce, agrège ainsi l’activité commerciale et la majorité des flux piétons. Afin d’amorcer un changement de fonctionnement de la ville, un nouveau cheminement doux entre le centre historique et la gare est proposé. Le parcours proposé traverse le site du projet d’est en ouest croisant transversalement différents contextes : une rupture topographique au niveau des anciennes carrières, les quais de l’industrie en relation avec les forges de Ciney, la coulée verte, le Leignon, une nouvelle voie routière à destination notamment des camions en provenance de l’usine de béton et enfin les voies ferrés. Point de vue du jury Le projet propose un processus urbanistique intéressant (étude d’une connexion au centre historique par le biais d’un parcours en boucle) et une originalité globale d’un projet fort. Toutefois, si la démarche intellectuelle peut être saluée, des disproportions et incohérences pénalisent le projet (centre administratif démesuré par rapport au public annoncé, pont surplombant les voies trop important, bureaux aveugles non reconvertibles en logements…)


Kalmar Sverige (SE)

SITUATION Comté de Kalmar

SITE PROPOSÉ PAR

POPULATION ville 63.505 hab.

ville de Kalmar

agglomération 160.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE 2,168 ha

ville de Kalmar

SITE DE PROJET 127 ha

interview

354

du représentant du site Hanna Olsson, Architecte-urbaniste

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Kalmar, l’une des plus anciennes villes de Suède, cherche à maintenir son attractivité à l’avenir. Se situant à une distance plus au moins égale de Stockholm, Malmö et Göteborg, elle se positionne comme un pôle régional. Ce rôle est rendu possible en partie grâce au développement de l’université Linnaeus en tant que centre de connaissances de la région, et en partie grâce à la promotion du tourisme. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Le site concerné par le concours, Södra staden, est identifié dans le plan d’aménagement du territoire comme l’une des cinq zones de croissance future. Il s’agit d’une partie côtière de l’archipel qui a subi des interventions humaines pendant des siècles et qui se trouve à nouveau confrontée à des changements. Le site offre l’occasion d’étudier la relation entre l’homme et la nature. Il pourrait être transformé d’une zone monofonctionnelle de maisons unifamiliales isolées en une communauté plus diversifiée. Le projet prévoit de doubler la taille de Södra staden, grâce à l’ajout de 1.500 logements supplémentaires. Une déviation de la route principale offre des possibilités de création d’un quartier balnéaire attractif. Un centre local est également nécessaire. Le paysage naturel sur la partie orientale de la route est exceptionnel. Par conséquent, le cahier des charges prévoit de rendre cette nature accessible sans pour autant l’endommager. Il est nécessaire de mettre en œuvre une croissance organique et progressive afin de créer une identité et un caractère uniques, accompagnés de nouvelles typologies de logements. La consigne est également d’étudier l’interaction entre l’homme et la nature. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? La grande majorité des chercheurs pense que les changements climatiques futurs affecteront profondément nos sociétés, entre autres à cause d’une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres. Les terres aujourd’hui côtières deviendront de îles. Il est essentiel qu’à l’avenir, les compétences en architecture paysagère soient beaucoup plus prises en compte dans les processus d’aménagement qu’elles ne le sont aujourd’hui. Le paysage naturel en question, d’apparence intacte, est en fait le produit de plusieurs siècles de culture, de pâturages et d’exploitation forestière. Cette longue interaction entre les hommes et le paysage a brouillé les frontières entre espaces naturels et cultivés. Cet aspect doit être pris en compte dans tout projet d’expansion de la zone. La ville va s’étendre ici, mais cela doit se faire avec délicatesse, en préservant le paysage environnant, comme les gens l’ont fait tout au long de l’histoire. Nous devons tenter de prédire l’avenir : quels seront les besoins et les valeurs de demain ? Comment pouvons-nous créer une société durable socialement ? Cette dernière question est essentielle pour nous, puisque l’espace public relève de la responsabilité de la municipalité. Nous devons créer des endroits où les gens peuvent se rencontrer, prendre part à la vie sociale et interagir les uns avec les autres et avec leur environnement.


355


Kalmar (SE) lauréat

Verónica Sánchez Carrera (ES)

C/ Juan de Urbieta, 10. Loc. Dcha.

Indalecio Batlles Abad (ES)

28007 Madrid, Espagne

Julia Font Moreno (ES)

T. +34 636226196

Beatriz Sendín Jiménez (ES)

info@nundo.org

architectes

www.nUNDO.org

356 Conservation, densification et complexité Point de vue de l’équipe n´UNDO propose pour Kalmar une intervention fondée sur les principes de Non-Construction, de Minimisation, de Réutilisation et de Démantèlement. Le développement urbain est basé sur la densité et la complexité, donnant la priorité à la préservation de l’environnement et du territoire. Pas de construction, par respect pour le territoire et les zones de haute valeur environnementale qui constituent l’identité de Kalmar ; Minimisation, avec des critères minimum en termes d’énergie, d’impacts environnemental et visuel causés par de nouvelles constructions ; Réutilisation des espaces et des infrastructures existantes, grâce à leur révision et à leur optimisation ; Densification du cadre existant sans perdre la dimension humaine. Pour une ville véritablement durable, il faudrait envisager des systèmes moins gourmands en énergie et une plus grande complexité urbaine. Point de vue du jury Cette proposition s’attache à accroître la densité dans les zones existantes le long de la route, plutôt que de proposer de nouveaux aménagements, et fait de la densification et de la réutilisation ses principaux outils. Ce choix vise à laisser l’environnement naturel et les marais intacts, tout en comblant les vides présents dans le tissu urbain. Ce projet est très réussi en raison de sa retenue et de son engagement en faveur d’une ville plus durable – et donc plus compacte –, ainsi qu’en faveur de la préservation de l’écosystème.

CONSERVATION DES TERRES RINKABYHOLM_SÖDRA STADEN_KALMAR_SUèDE « L’architecture n’est pas seulement une question de technique ou d’esthétique (ou d’économie), mais le cadre d’une – au mieux raisonnable - façon de vivre.  » Bernard Rudofsky


357 Vides et brèches

zones préservées

Route urbaine

Problème de trafic

Usages mixtes

COMPLEXITE DE LA GRILLE : Efficacité | DENSIFICATION contre la CROISSANCE : Durabilité RINKABYHOLM_SÖDRA STADEN_KALMAR_SUèDE « Alors que nos territoires sont vraiment complexes, ils doivent accueillir diverses formes d’habitat, en lien avec les régions dont ils font partie. Ils devraient viser à l’autosuffisance.  » José Fariña


Kalmar (SE) mentionné

Konrad Basan (PL)

Pologne

Ewa Odyjas (PL)

T. +48 509730214

Agnieszka Morga (PL)

contact@bomp.eu

Jakub Pudo (PL)

www.bomp.eu

architectes

358

Topographie / Niveau de la mer estimé / “Cellules” / Forêts / Transport/ Bâtiments / Projet

Bombelek Point de vue de l’équipe Notre idée directrice se fonde sur le concept d’adaptation, spatiale autant que sociale. L’adaptation consiste à tenir compte des conditions existantes et à appliquer son savoir-faire à des scénarios partiellement prévisibles. En matière d’espace, elle se conçoit comme une compatibilité avec les conditions naturelles qui anticipe les possibles changements à venir (comme la montée du niveau des eaux) : collines naturelles, vallées existantes, front de mer attractif ; et une compatibilité avec l’environnement bâti, y compris des structures sociales changeantes, de nouvelles formes d’habitat, de nouveaux rôles pour les communautés, de nouvelles relations intergénérationnelles, de nouvelles formes de communication : structures de développement, réseaux de communication et de transport, infrastructures de services. Chaque aspect est précisé pour deux zones, en fonction de la portée des interventions. Nous avons utilisé un diagramme de Voronoï comme méthode mathématique de division de l’espace.

Site voisin // Eco contour / Topographie / Plaines inondables / Types d’habitat / Espace semi-publique

Vue aérienne

Point de vue du jury Cette proposition porte sur deux aspects de l’adaptabilité, l’aspect spatial et social. Ce projet structure le territoire et les communautés grâce à un motif géométrique. Bien que presque entièrement uniforme, ce motif aboutit à des résultats uniques dans chacune des différentes parties de ce territoire diversifié. Dans son ensemble, ce projet offre une vision intéressante de la façon de vivre dans un environnement naturel. Il commence par simplement marquer les éléments du paysage puis, par le biais d’une appropriation progressive, renforce les liens qui existent entre la nature et la communauté.


Kalmar (SE) mentionné

Marco Pusterla (SE)

René Andersson (SE)

co Fojab, Hallenborgs Gata 1A

Edvin Bylander (SE)

Emilie Dafgård (SE)

211 19 Malmö, Suède

architectes

Madeleine Heckler (SE)

T. +46 703642846

étudiants en architecture

marco.pusterla@fojab.se www.kalmar-europan. blogspot.se

359 Paysages interstitiels Point de vue de l’équipe Les paysages interstitiels associent le développement existant ou nouveau au paysage naturel. À mesure que le niveau des eaux va monter, le caractère du paysage va changer et, au cours du siècle à venir, il va progressivement se transformer en un nouveau front de mer. Trois secteurs uniques et bien définis seront créés autour du parc paysager. Avec le quartier existant, ils seront mieux reliés à Kalmar, aussi bien sur le plan spatial que sur le plan cognitif. La proposition utilise la notion de frontière comme élément clé pour négocier la relation entre espace public et privé. Des limites claires entre paysage/ quartier, blocs et parcelles instaurent un cadre qui permet des typologies variées de logements ainsi que des constructions individuelles, et aboutissent à un espace public de grande qualité. Point de vue du jury Trois nouveaux quartiers forts sont proposés, séparés par plusieurs paysages intermédiaires. Compacité, usage mixte et variabilité sont les mots-clés qui caractérisent ces quartiers. Les nouvelles zones d’habitation sont représentatives de la culture du « faire soi-même », ce qui apporte au site une certaine diversité sociale. Ce projet permet de créer des frontières perméables qui séparent la nature de la ville, l’eau de la terre et la communauté de l’espace public.

Vue de Rinkabyholm

Espaces publiques dans le paysage

Vision 2125


Kalmar (SE) Mention spéciale

Anders Berensson (SE)

Artillerigatan 20, 1 trp

Ulf Mejergren (SE)

11450 Stockholm, Suède

architectes

T.+46 737315821 visiondivision@gmail.com

360 Forts de fanatisme Point de vue de l’équipe À mesure que les psychés et les frontières nationales deviennent moins intéressantes et moins importantes, les citoyens se mettent à définir eux-mêmes leurs identités et leurs appartenances. L’une des conséquences qui en résulte est une Europe qui peut se concevoir comme un seul et grand pays. Avec une population aussi importante, capable de communiquer et de se déplacer aisément, un nouveau marché a vu le jour, offrant la possibilité aux ressortissants de rejoindre certaines communautés physiques. Des communautés fondées autour d’une passion commune. Les nouvelles implantations qui leur sont dédiées peuvent être bâties n’importe où en Europe, y compris dans la région reculée de Kalmar. Elles peuvent aussi être plus extravagantes et plus utopiques, d’un point de vue architectural, que les constructions érigées pour satisfaire les habitants locaux. Nous avons conçu cinq forts, en nous appuyant sur la passion commune pour un sujet précis. Point de vue du jury Ce projet jette un regard critique et cynique sur notre société et sur le concours Europan, en faisant preuve d’humour, d’astuce, ainsi que d’une pointe de romantisme et de fantaisie. Il pourrait être considéré comme un ensemble de tests de laboratoire dont les conditions sont poussées à l’extrême. Mais cette explosion rafraîchissante donne également lieu à des aménagements fascinants et à une série d’espaces publics, collectifs ou isolés, en s’appuyant sur des relations virtuelles ainsi que sur des représentations hyperboliques de notre société.


Kalmar (SE) Mention spéciale

Nadia Mateo Duque (ES)

Calle Oria 14

Juan Jacobo González

28002 Madrid, Espagne

Muñoz (ES)

T. +34 615193932

Cristina Domínguez Lucas (ES)

munozduque@gmail.com

Fernando Hernández-Gil

www.munozduque.com

Ruano (ES)

www.lucasyhernandezgil.com

Marta García Jiménez (ES) architectEs

361 Kon // Kalmar Point de vue de l’équipe Notre projet s’appuie sur 10 stratégies : 1. Accroissement de la densité des usages le long de la nouvelle rue 2. Identification de vides au sein de l’imposant espace vert du projet 3. Intégration de logements qui minimisent l’occupation des sols et maximisent la densité, avec la construction de tours élancées 4. Réutilisation des voies existantes pour l’accès aux tours éloignées de la rue principale, afin de ne pas avoir à construire de nouvelles rues 5. Intersection de plusieurs voies entre les tours 6. Pourquoi des tours ? En réponse à la demande d’une proposition à impact minimal, les tours offrant une densité plus forte et une empreinte plus faible 7. Ces tours proposent une grande variété de logements pour répondre aux différents besoins de leurs futurs résidents 8. Des logements compacts supposent des infrastructures et des services eux aussi compacts 9. Des parcelles dédiées au jardinage 10. La proposition rendra le front de mer attractif, avec un paysage emblématique. Point de vue du jury Ce projet utilise la typologie des tours afin d’exploiter au mieux le paysage par une occupation minimale du sol et une notion de l’horizon. Les bâtiments élancés de grande hauteur sont situés dans une clairière, créant un « bois » alternatif qui vient compléter la région boisée existante. Les tours sont d’usage mixte, mais principalement dédiées à l’habitat. Au niveau inférieur, une plateforme instaure un sentiment de communauté au sein de cette configuration spatiale individualiste. Le processus prévoit un découpage en étapes, ainsi qu’une construction rapide et propre en utilisant des éléments préfabriqués.

1. Stratégie : acuponcture urbaine / 2. Concept : empiler + occuper une petite parcelle + extraire les escaliers / 3. orientation : « L » structurel face au nord – façade en verre au S/E et S/O


Mannheim Deutschland (DE)

SITUATION Mannheim –

SITE PROPOSÉ PAR

Stadteingang Nordost

ville de Mannheim

POPULATION 330.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE ± 180 ha

Bundesanstalt pour

SITE DE PROJET à définir par les

Immobilienaufgaben (Institut

concurrents

Fédéral pour l’Immobilier: BIMA) au nom de la République Fédérale d’Allemagne, propriétaire privé, ville de Mannheim

interview du représentant du site

362

Jens Weisener, municipalité de Mannheim, service du développement urbain

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Depuis la fondation de Mannheim en tant que ville quadrillée (Quadratestadt) au XVIIe siècle, cette ville – à l’origine siège du pouvoir royal, puis ville industrielle – a toujours été marquée par des processus dynamiques de changement et d’ajustement. Il s’agit de la plus grande ville de la région métropolitaine Rhin-Neckar. Elle s’est développée sur la rive droite du Rhin, à son confluent avec la rivière Neckar, et forme aujourd’hui, avec Ludwigshafen situé sur la rive opposée, un noyau puissant de la région métropolitaine. Mannheim a toujours joué un rôle important en raison de son emplacement privilégié et de sa diversité économique. Le thème de la « Ville adaptable » est un concept qui a toujours été d’une grande importance dans son développement urbain. Aujourd’hui, la ville connaît une nouvelle transformation due au retrait en cours des troupes et des installations militaires américaines. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La fermeture progressive des sites militaires américains à l’horizon 2015 offre au conseil municipal l’occasion d’influencer positivement le développement dans des domaines stratégiques et d’affirmer son statut de ville européenne puissante. L’accès au nord-est de la ville doit être réaménagé, et les zones situées le long de la route fédérale B38 doivent être réhabilitées. Le développement d’un site de référence en ingénierie le long de la B38, entre le centre-ville et l’entrée de l’autoroute à Viernheimer Kreuz, comporte un potentiel énorme. Il constituera l’épine dorsale du futur couloir de croissance de Mannheim. La reconversion des casernes Taylor et du Benjamin Franklin Village offre l’occasion de repenser ce couloir de développement. L’entrée de la ville peut être redéfinie et les liens entre les quartiers améliorés. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Les usages, les bâtiments et la structure des espaces ouverts doivent permettre de définir une zone d’entrée, dont les rues et les aménagements sont en totale symbiose spatiale. Dans une optique de développement durable, l’effet de barrière que produit la B38 doit être réduit, et les connexions entre les quartiers et les usages doivent être améliorées. La création d’un tel réseau vise à proposer des itinéraires courts et à trouver des solutions offrant de nouvelles formes de mobilité et encourageant la circulation non motorisée. De cette façon, les enjeux locaux liés à la situation périphérique de la ville dans la région urbaine et ceux de la reconversion des sites militaires coïncideront avec l’apparition d’une ville « post-automobile ». Des solutions sont à l’étude pour adapter les grands réseaux d’infrastructures d’après-guerre aux usages futurs et exploiter le potentiel d’intégration dans un large réseau d’espaces ouverts, afin d’offrir un développement urbain durable et de grande qualité. La ville de Mannheim réalisera les résultats actuels du concours à l’aide d’un plan-cadre d’aménagement, qui prévoit des aménagements généraux ainsi qu’une ceinture verte autour du Benjamin Franklin Village et de l’entrée de la ville. Le travail sur les concepts relatifs aux zones urbaines concernées par des thèmes spécifiques est à poursuivre, afin d’offrir une base aux futurs projets d’aménagement local.


363


Mannheim (DE) lauréat

Alessandro delli Ponti (IT)

Camille Alwan (FR)

KH studio

architect - urbaniste

architecte - urbaniste

44, rue des Vinaigriers

Ilaria Novielli (IT)

Marc Blume (DE)

75010 – Paris, france

architecte

paysagiste

T. +33 623889462

Clelia Bartolomei (IT)

Info@khstudio.org

Verdiana Spicciarelli (IT)

www.khstudio.org

étudiants en architecture

364 Mannheim’s connection Point de vue de l’équipe Mannheim’s Connection repense la B38 comme la scène active d’une stratégie systémique capable de mettre en relation des zones urbaines jusqu’ici déconnectées. Un nouveau secteur émerge, caractérisé par un mélange innovant et intense de fonctions urbaines ; il est mis en relation avec les zones réinvesties, dans un palimpseste paysager associé à un réseau de mobilité douce. La mise en système de l’ancien et du nouveau réseau de transport selon une approche intermodale optimise l’accessibilité locale au site et amplifie son attractivité à l’échelle régionale. Mannheim’s Connection est une histoire ouverte, avec des étapes structurantes et des protagonistes urbains qui émergent progressivement d’un processus combinant territoires reconquis, mobilité innovante et paysages singuliers. Point de vue du jury Le projet Mannheim Connexion convainc par son intention de redessiner l’entrée de la ville comme un espace conçu pour être utilisé et « vécu ». Il crée un lien intelligent avec les bâtiments existants du Benjamin Franklin Village et les développe en direction de la route B38, sous forme d’ensembles de bâtiments à usage mixte, qui alternent rythmiquement avec des espaces verts le long de la route qui mène à la ville. Ce projet est une contribution conceptuelle très durable selon l’idée de « ville adaptable ». Il présente la meilleure manière d’associer les défis locaux d’une zone urbaine périphérique et ceux d’une transformation d’un site militaire à la vision d’une ville adaptée à l’ère « post-automobile ».


365


Mannheim (DE) mentionné

Juan Socas (ES)

Miguel Martin de la Sierra (ES)

20 Place Saint-Bruno

architecte

étudiant en architecture

38000 Grenoble, France

366 Ré-évolution Point de vue de l’équipe Ce projet s’articule autour d’une série d’interventions ouvertes, conçues pour évoluer au même rythme que la ville. Les graines urbaines semées seront le point de départ d’un processus à ramifications lent : la création d’une ville nouvelle avec ses discours, ses défis et ses questions multiples. L’objectif principal de ces graines est de faire de l’entrée de la ville une zone de développement, en offrant de nouvelles opportunités à la cité. La consolidation autour de la ceinture agricole peut être source de nouveaux modèles d’industrie et de développement durable, aboutissant à une chaîne de production qui couvre tous les secteurs. Point de vue du jury Ce projet envisage l’avenir de la zone de part et d’autre de la B38, sous la pression d’un processus d’aménagement urbain ouvert, qui réussit à impliquer autant d’acteurs locaux que possible. Le but est d’encourager un certain nombre d’initiatives sociales, économiques et de planification, de façon à ce qu’elles jouent le rôle d’un réseau et puissent être perçues comme une transformation concertée.


Mannheim (DE) Mention spéciale

Kawahara Tatsuya (DE)

KAWAHARA KRAUSE ARCHITECTS,

Ellen Kristina Krause (DE)

Wendenstr. 45C

architectes

20097 Hambourg, Allemagne T. +49 4021999511 mail@kawahara-krause.com www.kawahara-krause.com

367 Boulevard classique et concept du Boulevard inversé

Boulevard inversé Point de vue de l’équipe En règle générale, un boulevard est une voie large située dans une zone urbaine dense, où les bâtiments forment une bordure nette de chaque côté de la rue. Une zone verte entre les voies confère au boulevard son apparence caractéristique et spacieuse. Les zones de part et d’autre du B38 se caractérisent par des structures architecturales diffuses et ouvertes, présentant un pourcentage élevé de verdure. Pour préserver ces caractéristiques, tout en créant un nouvel accès urbain représentatif de Mannheim, nous proposons un boulevard inversé. Au lieu de créer une bordure nette de chaque côté de la rue, nous injectons une structure dense de bâtiments urbains entre les voies. De part et d’autre, les structures ouvertes et les espaces verts conservent ainsi leur caractère et sont reliés par ce boulevard inversé.

Bâtiments urbains hybrides avec une structure publique perméable

Point de vue du jury Boulevard inversé est un projet audacieux et rafraîchissant. Il met sens dessus dessous le principe de boulevard, en déplaçant la priorité de la définition de la périphérie au centre nouvellement créé. Dans ce projet, tout est convaincant, grâce à une approche urbaine visionnaire de l’aménagement de l’entrée de la ville. Fascinant, ce concept est une contribution précieuse qui rompt avec le modèle traditionnel de la ville axée sur l’automobile et qui offre une alternative très métropolitaine à Mannheim.

Le mile des ingénieurs comme une nouvelle entrée urbaine de la ville

Insertion urbaine reliant les zones des deux côtés de la rue


München Deutschland (DE)

SITUATION München –

SITE PROPOSÉ PAR

Bacherstrasse

GEWOFAG Wohnen GmbH

POPULATION 1.382.000 hab.

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE STRATEGIQUE

GEWOFAG Wohnen GmbH

environnement urbain SITE DE PROJET 6.130 m2

interview

368

du représentant du site Svenja Kraus, GEWOFAG München

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Munich, la capitale bavaroise, est le deuxième plus grand bassin d’emploi en Allemagne, avec quelque 960 000 employés regroupés dans la région métropolitaine. Aujourd’hui, Munich est la troisième plus grande ville allemande, avec une population d’environ 1,4 millions d’habitants, et continue de croître contrairement à la tendance générale dans la république fédérale. Sa population devrait augmenter encore et dépasser 1,5 millions de personnes d’ici 2030 au plus tard. Cela oblige Munich à relever le défi d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques d’infrastructures et un urbanisme clairvoyants pour un développement durable et une croissance constante. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? La zone concernée par le projet, avec son ensemble de logements de la Bacherstrasse appartenant à l’office municipal GEWOFAG, se trouve au sud du centre-ville, à proximité de la Chiemgaustraße, et donne directement sur le périphérique (Mittlerer Ring). Elle occupe une position centrale et dispose d’excellentes liaisons de transports publics et privés. Bien qu’elle ne contribue que très peu au développement urbain durable mentionné ci-dessus, elle peut être considérée comme un exemple pour les projets de remplissage urbain dans le cadre du développement urbain durable et du développement à long terme de l’environnement bâti. Elle bénéficie également de deux programmes de subvention de la ville de Munich pour le réaménagement des zones situées en centre-ville. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Le projet « Vivre au-dessus du Ring » s’inscrit dans un système d’incitation de la ville de Munich, dont le but est d’améliorer la qualité de vie au-dessus du Mittlerer Ring, principal périphérique de Munich. Afin de s’assurer que ces quartiers résidentiels populaires situés en centre-ville et bien desservis sont équipés pour l’avenir, l’accent est mis sur l’amélioration de la qualité de vie. L’objectif est de promouvoir des idées novatrices pour la réduction du bruit, tout en améliorant davantage la qualité de vie des habitants. En outre, le Programme fédéral de revitalisation urbaine « Social City » vise à éviter les disparités spatiales et à initier une tendance à l’amélioration partout dans le quartier. Il encourage des projets qui contribuent à l’amélioration des quartiers dans les domaines suivants : logement, environnement résidentiel, réduction du bruit, sphère publique et espace public ouvert, paysage urbain, structure urbaine et circulation, structure centrale et aménagements locaux, infrastructures sociales et de santé, éducation et loisirs, culture et vie de quartier, participation du public, marché du travail et emploi. Le projet de la Bacherstrasse constitue, lui aussi, un élément actif de la « Ville adaptable ». Les quartiers actuels de Munich sont en cours de réaménagement en réponse au besoin croissant d’espaces de vie, en tenant compte des conditions sociales des infrastructures existantes. Le concours visait à trouver des solutions pour faire face aux tendances futures, telles que l’évolution du transport individuel, grâce à une souplesse structurelle.


369


München (DE) lauréat

Joost Hartwig (DE)

El-Lissitzky-Strasse 1,

Ingo Lenz (DE)

64287 Darmstadt, Allemagne

Nikola Mahal (DE)

T. +49 61511540188

Patrick Pick (DE)

info@ina-darmstadt.de

Johanna Henrich (DE)

www.ina-darmstadt.de

Isabell Passig (DE) Michael Keller (DE) Matthias Hampe (DE) architectes

370 Wohnen am Ring Point de vue de l’équipe Le projet proposé explore le processus de transformation de la Chiemgaustrasse, avec le percement possible d’un tunnel sous le périphérique, et vise à dissocier les deux aspects fonctionnels principaux : logements et protection contre le bruit. Les structures existantes, exposées est-ouest, seront prolongées au sud. De nouveaux appartements donnant sur les jardins verront ainsi le jour. Les larges espaces entre les bâtiments permettront également d’ajouter un étage au-dessus. La protection contre le bruit sera assurée par un bâtiment temporaire, érigé sur la Chiemgaustrasse, qui associera des fonctions non-résidentielles et antibruit supplémentaires, ainsi qu’une façade donnant sur la rue. Si le niveau sonore diminue, cette cloison pourra être supprimée. Dans ce cas, un nouvel immeuble pourra venir occuper l’espace réduit de la Chiemgaustrasse. Point de vue du jury Ce projet montre que très peu de fonds sont nécessaires pour permettre de préserver la qualité des bâtiments existants et de les associer aux constructions issues d’un nouveau projet d’aménagement. Une rangée polyvalente de conteneurs sera dans le prolongement des rangées existantes, afin de réduire les nuisances sonores dans la zone située derrière et d’offrir un espace dédié à des usages nouveaux. Cette approche confère au Ring une nouvelle identité qui éveille la curiosité.


371


München (DE) mentionné

Antoine Fouchier (FR)

27, rue de Valois

ingénieur

75001 Paris, France

Aurélien Masson (FR)

T. +33 618834274

architecte – urbaniste

contact@lafabriqueplurielle.fr

Rémi Nunes Vilarinho (FR)

www.lafabriqueplurielle.fr

architecte

372 Garder l’orientation, isoler du bruit, densifier, étendre

COMBined process Point de vue de l’équipe Le principe de densification proposé conserve la bonne orientation nord-sud des édifices existants disposés en « peigne » tout en bloquant les nuisances du boulevard au sud. Les plots aménagés sur la Bacherstraße referment l’îlot et rendent le jardin. La typologie mise en place sur le boulevard permet de s’adapter aux rythmes urbains. Elle anime la façade principale d’une galerie qui, à court terme, isole les habitations du bruit et les oriente sur les cours. À long terme, il est envisageable de ramener le boulevard à 2x1 voie pour réduire le trafic. La galerie permet l’extension du bâtiment sur le foncier libéré, en ajoutant une trame de pièces. Cette typologie est transposable et offre à la ville de s’adapter à ses propres mutations. Point de vue du jury Cette proposition saisit parfaitement le concept de « ville adaptable » et apporte une contribution intéressante, qui convainc par son imbrication des usages commerciaux et résidentiels dans les bâtiments de la Chiemgaustrasse, ainsi que par la poursuite de l’aménagement et de l’agrégation flexibles, aux allures de processus, des structures d’urbanisme. Le processus de construction et de mise en œuvre s’attache à obtenir l’adhésion des résidents du quartier, en les incluant dans l’équation. Plan d’étage courant_extension et flexibilité

Protection, perméabilité et profondeur

Vue principale depuis la BacherstraSSe


München (DE) Mention spéciale

Jean Scherer (FR)

Ulrike Schildbach (DE)

Amalienstr. 49a

Yannick Signani (FR)

géographe

80799 Munich, Allemagne

Florian Zirnheld (FR)

T. +49 15141856396

architectes

yannick.signani@live.fr

Nicolas Schuster (FR)

www.issuu.com/Z3S

architecte - urbaniste

373 Schachbrettspiel Point de vue de l’équipe L’ajout d’une barre de logements parallèle au Ring (voie automobile contournant la ville) vient offrir un environnement plus calme aux habitations existantes. Les cours sont connectées à l’extérieur par le biais de passages ainsi qu’un rez-de-chaussée poreux abritant des fonctions communes censées attirer de nouvelles populations et usages au sein d’un quartier voué à évoluer. Le principe typologique de la nouvelle rangée d’habitations répond à la problématique double de s’ouvrir à la lumière du sud tout en se protégeant du bruit, ainsi que d’offrir des logements adaptés aux modes de vie contemporains et en constante évolution. Le projet permet d’établir un lien nouveau entre le bâti existant et le ring et conforte ainsi la thématique de la “ville adaptable”. Point de vue du jury Cette proposition est convaincante par son concept rigoureusement organisé, visant à régler la situation complexe autour du Mittlerer Ring, à la fois en termes d’urbanisme et de typologie : une rangée de bâtiments avancés sur la rue permet de créer des cours calmes pour les habitants du quartier, tout en les reliant aux environs immédiats par des rezde-chaussée réservés à l’usage des entreprises locales ainsi que par des passages d’entrée/sortie judicieusement placés.


Paris France (FR)

SITUATION Paris – nord-est –

SITE PROPOSÉ PAR

Porte des Poissonniers

ville de Paris avec les

POPULATION agglomération 10

partenaires du projet suivantS :

millions hab. - ville 2,2 millions

Mairie d’arrondissement, RATP,

hab. – 18° arr. 200.000 hab.

Ministère de la Défense

SITE STRATEGIQUE 27 ha

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

SITE DE PROJET 4 ha

Ministère de la Défense et ville de Paris

interview du représentant du site

374

Anne Chabert, directrice de projet « Paris Nord Est » direction de l’urbanisme, Mairie de Paris – Extraits

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie En limite d’anciens quartiers de faubourgs, le territoire se distingue par de grandes emprises accueillant un des principaux sites de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP), des ensembles de logements sociaux construits dans les années 60-70, des équipements, notamment sportifs, le terrain d’un ancienne caserne et la présence d’infrastructures majeures des réseaux viaires et ferroviaires de la métropole du Grand Paris. Le site appartient à un vaste territoire en mutation du nord de Paris, territoire qui fait l’objet en ce début de 21e siècle d’une réflexion stratégique visant à continuer la fabrique d’une ville dense et durable et à permettre de glisser la ville de demain dans la ville d’aujourd’hui. Sa localisation en fait un site stratégique car il se situe à l’articulation de Paris et de la première couronne de l’agglomération, sur l’axe reliant de nouvelles polarités de la métropole du Grand Paris, entre le bi-pôle des gares parisiennes du Nord et de l’Est et la future gare multimodale du pôle Pleyel à Saint Denis. Il est une composante du grand projet de renouvellement urbain, « Paris Nord Est », qui s’étend dans Paris sur 200 hectares, et est à proximité de la porte de la Chapelle, l’une des quatre grandes portes parisiennes. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? Les mutations d’usages et leurs temporalités sont des grands enjeux de la ville adaptable pour une ville comme Paris où les dernières opportunités foncières se raréfient. Au regard de la spécificité de la situation de ce site, le thème de l’adaptabilité est considéré selon quatre angles : La ville maillée et accessible, La ville mixte et dense, la ville qui accueille la nature et la gestion des temporalités – prendre en compte le temps comme paramètre de fabrication et d’animation de la ville. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Les possibilités d’évolution de ce secteur doivent s’inscrire à l’échelle métropolitaine autant qu’à l’échelle locale en permettant la constitution d’une ossature urbaine, support de développement d’un tissu urbain dense qui puisse voir émerger de nouveaux quartiers ainsi qu’une redynamisation et une diversification de l’activité économique. La question des temporalités croise deux approches : - Le temps long de la stratégie des mutations foncières et de la souplesse de sa mise en œuvre - Le temps de la vie quotidienne, de la mutualisation possible des nouveaux équipements, des usages possibles dans l’espace et dans le temps des espaces publics.


375


paris (FR) mentionné

Annelise Bideaud (FR)

MWAB Architectes Urbanistes,

architecte - urbaniste

115 rue Manin

Matthieu Wotling (FR)

75 019 Paris, France

architecte

T +33 661924081 contact@mwab.eu www.mwab.eu

376 Green belt dilatation Point de vue de l’équipe À travers un parc et un ilot dense, le projet Green belt dilatation interroge la place de la nature en ville dans un contexte de forte mutation. Réactivées, la Ceinture verte et la petite ceinture constituent les jalons d’un réseau doux à l’échelle du Grand Paris entre les centralités névralgiques de la gare du nord et de la future gare Pleyel. L’« îlot fertile » répond à de nouveaux enjeux de densité et de durabilité. Une nappe de cours et jardins interconnectés ouvre des vues à hauteur des toits parisiens tandis que des émergences s’élèvent à hauteur des tours environnantes. Autonome de par sa mixité programmatique, cette typologie adaptée à un contexte de grande mutabilité pourrait être étendue à la Ceinture verte pour en renforcer le principe fondateur : 50% vert, 50% dense. Point de vue du jury Le projet propose de créer un vaste espace vert articulé avec la petite ceinture (dénommée low line en référence à la high line de New York) au sud du boulevard Ney, dans une vision large des espaces verts des limites de Paris. Une approche qui articule différentes échelles et horizons temporels. Le jury a apprécié l’approche territoriale du projet menée au niveau des circulations douces. Il a également été sensible à la reprise de la thématique de la ceinture verte qui permet de donner une respiration urbaine et de mettre le quartier en réseau.


paris (FR) mentionné

Fabian Wallmueller (AT)

Eva Radenich (AT)

Hirschengasse 2/11

Christina Kimmerle (AT)

étudiant en paysage

1060 Vienne, Autriche

architectes

T. +43 6506009901

Dominik Scheuch (AT)

office@fabianwallmueller.net

paysagiste

www.fabianwallmueller.net www.coarch.org www.yewo.at

377 En transition – Une métropole locale Point de vue de l’équipe Le site, caractérisé par des zones hétérogènes, a donné lieu à un projet qui peut s’adapter du point de vue de l’échelle et du temps à des conditions variées. Des innovations liées au processus seront mises en œuvre, allant de l’intervention informelle à court terme à un urbanisme à long terme qui associe des constructions de petite et de grande envergure. Les premières permettront de créer un rez-de-chaussée dynamique et perméable, 100 % public, offrant des fonctions variées et des espaces urbains à échelle humaine. Ce rezde-chaussée pourra englober les structures existantes et constituera un site propice pour des bâtiments de grande hauteur, visibles de loin et disposant d’une vue imprenable sur la ville de Paris. La coexistence du petit et du grand, de l’échelle locale et métropolitaine, donnera une vision unique de la ville contemporaine. Point de vue du jury Le projet met en place une stratégie pertinente et développée à toutes les échelles d’espace et de temps jusqu’à la traduction architecturale. Le jury a apprécié le caractère prospectif de la proposition qui offre une réflexion singulière sur le type architectural de la tour. Le projet met en effet en place un système urbain « granulaire » qui sort de la logique d’objets ou de celle d’îlots. Le jury a également souligné la qualité des typologies développées et la richesse programmatique verticale qui apporte un vrai confort d’usage.


paris (FR) mentionné

Julia Tournaire (FR)

63 rue Servan

Marie-Charlotte Dalin (FR)

75011 Paris, France

architectes

T. + 33 676767280 / +33 646024965 a.collectiveunit@gmail.com

378 Unités Collectives ou monuments ordinaires de la cohabitation

Unité Collective Point de vue de l’équipe La ville adaptable est la ville du choix. Elle est la ville dont l’offre urbaine a la faculté d’inscrire durablement les pratiques contemporaines de ses habitants et d’incarner leurs désirs partagés. Pratiquée par des individus poly-topiques, aux lieux de réalisations multiples, elle doit pourvoir la mise en relation directe, non-hiérarchisée, et sans intermédiaire, de l’individu seul (célibataire, individu nomade, auto-entrepreneur) au grand territoire. L’unité collective est une nouvelle infrastructure établie au sein de la ‘bande collective’ de Paris, un équipement collectif de l’habiter, comme lieu de cohabitation et d’agrégation de ces unités individuelles indépendantes, alors en mesure de choisir leurs collaborations fugaces entre elles comme avec le reste du territoire.

Unité collective Porte des Poissonniers et ses 190 cellules

Cellules individuelles et infrastructures d’auto-organisation

Bande collective parisienne révélée, magnifiée et pérennisée

Point de vue du jury La proposition interprète le périmètre d’étude comme un ensemble d’éléments disparates et autonomes reliés par un espace public et largement végétal. La proposition architecturale se concentre sur un prototype de “monument de la cohabitation” destiné à des habitants temporaires de la ville. Cette proposition est une interprétation forte de la vie métropolitaine dont le caractère impermanent pourrait même devenir une esthétique. Le jury a apprécié les questions posées par le projet au regard du nomadisme métropolitain et les nouvelles formes d’habiter.



Venezia Italia (it)

SITUATION Venezia – Zone de la

SITE PROPOSÉ PAR

gare de Mestre

Ville de Venise et FS Sistemi

POPULATION ville 269.331 hab.

Urbani srl

agglomération de Mestre

PROPRIÉTAIRE(S) DU SITE

181.718 hab.

Rete Ferroviaria Italiana SpA

SITE STRATEGIQUE ± 300 ha

(RFI), FS Sistemi Urbani (FSSU),

SITE DE PROJET 6,50 ha + 2 ha

Favretti Srl, ville de Venise

+ 0,6 ha

interview

380

du représentant du site Andrea Ferrazzi, conseiller à l’urbanisme, Venise

Présentation du site dans le contexte du développement de la ville en termes de stratégie Le site, qui couvre les zones à proximité de la gare de Mestre, est abordé sous l’angle de la rénovation urbaine et de la nécessité d’une interaction avec le tissu urbain à travers des nœuds d’infrastructure. Le quartier de la gare est un carrefour intermodal majeur, qui se verra bientôt greffer une nouvelle ligne de tramway reliant Mestre à Marghera. Sous le précédent Conseil municipal de Venise, la Société « Ferrovie dello Stato » a présenté et soumis à approbation un accord-cadre pour la réhabilitation des bâtiments publics à proximité de la gare de Mestre. L’équipe municipale actuelle, en accord avec « Ferrovie dello Stato », a l’intention de profiter du concours Europan pour réexaminer ce projet, dont une partie s’est avérée irréalisable. En quoi ce site est un enjeu de ville adaptable et sous quel angle considérez-vous ce thème de l’adaptabilité ? L’objectif principal pour les trois zones étudiées consiste à leur donner une nouvelle identité. Dans le cas de la gare, cela suppose d’introduire des fonctions urbaines à destination des populations autres que les touristes. Les anciens terminaux de marchandises feront l’objet d’une redynamisation urbaine, impliquant la suppression des fonctions existantes, l’extension du parc urbain de Piraghetto et la création d’un quartier résidentiel, doté d’un réseau de mobilité interne incluant des voies piétonnes et des pistes cyclables. Le défi pour la troisième zone consiste à combattre l’exclusion sociale, qui affecte par ailleurs toutes les zones autour de la gare. L’objectif est de les adapter à des usages temporaires, comme l’installation d’un marché par exemple. Dans le quartier de la gare, l’objectif est également la redynamisation, passant, par exemple, par l’« amélioration » du tissu existant. Pour ce qui est des anciens terminaux de marchandises, le processus de redynamisation implique une « transformation » du tissu existant, allant jusqu’à l’introduction de nouveaux équipements et de nouvelles fonctions. À l’heure du développement durable mais aussi de la crise économique, avez-vous défini un processus spécifique pour le développement urbain du site ? Les jeunes architectes ont eu affaire à certains éléments déjà présents dans ces zones, notamment dans le quartier de la gare, tels que l’ancien bâtiment des postes, le parking à étages et le parking à vélos. Le projet pourrait donc être mis en œuvre en plusieurs phases. Le concours Europan a permis un échange fructueux entre les différentes parties prenantes concernées par la revitalisation urbaine de ces zones. L’ensemble de leurs propositions constituera un cadre pour le nouvel accord définissant le processus opérationnel à mettre en place.


381


Venezia (it) mentionné

Andrés Holguín (CO/IT)

Via delle Industrie 25/2

Alessandro Deana (IT)

30175 Marghera, Italie

Elena Barbiero (IT)

T. +38 041.2410255

architectes

mail@studioglass.it

Gilda Lombardi (IT) sociologue

382 Greffes urbaines Point de vue de l’équipe En recyclant les structures obsolètes et en créant une nouvelle forme d’architecture capable de générer de nouveaux cycles de vie, ce projet propose une croissance et un développement urbains avec une occupation limitée des sols. Notre proposition se divise en deux parties : la première répond aux exigences actuelles de la municipalité, tandis que la seconde offre une capacité accrue de construction lorsque la demande du marché immobilier l’exige. Ces dernières années, la densification urbaine passait par l’utilisation de vides urbains et de structures obsolètes présentant un potentiel de revitalisation. Ce type de développement enclenche un nouveau processus de croissance urbaine durable. Intervenir sur la ville existante constitue un moyen de restaurer une continuité spatiale en renforçant le tissu urbain, d’introduire de nouveaux usages qui répondent aux besoins de la communauté et d’introduire de nouveaux types et destinations d’habitat, en renforçant la mixité sociale et fonctionnelle et en accroissant la valeur économique des logements. Point de vue du jury Ce projet détermine la limite de la gare de façon moins restreinte. Il reconnaît la nécessité d’approches variées pour les différentes zones du projet. Sa philosophie est simple et convaincante, dans la mesure où elle repose sur l’idée que les vides urbains ont de la valeur et présentent une opportunité de transformation durable du tissu existant. Il est intéressant en ce qu’il identifie deux phases pour prendre en compte les besoins actuels et futurs de la ville en matière d’aménagement.


Venezia (it) mentionné

Francesco Messina (IT)

Giorgia Di Giorgi (IT)

BODAR_Bottega d’architettura,

Daria Caruso (IT)

étudiant en architecture

Via A. Martino N. 29

Rosario Andrea Cristelli (IT)

98123 Messine, Italie

Francesco Fragale (IT)

T. +39 090771437

Giuseppe Messina (IT)

info@bodar.it

Anna De Marco (IT)

www.bodar.it

Francesca Mazzone (IT) architectes

383 Seuil territorial Point de vue de l’équipe Cette proposition pour Venise présente une fonction structurante, nécessaire pour restaurer les parties de la ville déstructurées par la présence de la voie ferrée. Un « mur » formé par des bâtiments résidentiels s’étend le long de la voie ferrée, offrant une vision claire des différents niveaux de tissu urbain et d’espace public. Notre stratégie de planification se doit d’assigner une forme et une identité à la périphérie de la ville et de la « réparer » pour déterminer la limite avec Marghera et la voie ferrée, en la transformant en une frontière franchissable. Cette stratégie doit également devenir un moteur pour la ville et déclencher des dynamiques urbaines nouvelles et différentes, indispensables pour accroître l’intermodalité de la zone tout entière. Ce projet, qui régit des entités urbaines de nature et de cohérence différentes, est une infrastructure essentielle en termes de taille et de gestion. Point de vue du jury Ce projet propose une implantation urbaine courte, claire et unifiée, présentant la capacité de communiquer avec le reste de la ville. Autre fait intéressant : la place conçue à deux niveaux, aménagée dans le bâtiment-filtre tourné vers la voie ferrée, dans l’ancienne cour de marchandises. Ceci permet une relation urbaine semblable à celle que l’on trouve dans la plupart des parties importantes de la ville, telles que la Piazza Ferretto.

La limite de la ville devient une frontière franchissable

Le hall de la gare avec différents niveaux de circulation

Le projet, une infrastructure en termes de taille et de gestion

La place à double niveau dans l’ancienne zone de marchandise


Venezia (it) mentionné

Gregorio Indelicato (IT)

Sciacca, Italie

Mario Cottone (IT)

www.cottoneindelicato.com

Chiara Gugliotta (IT) architectes

384 Percorsi per riqualificare

Vue du Parc Piraghetto depuis la nouvelle zone résidentielle

Point de vue de l’équipe Le bâtiment de la nouvelle gare et ses environs deviennent le pivot du renforcement de l’économie générale et touristique de la ville de Mestre. Il s’agit d’un parallélépipède horizontal, dont la linéarité est interrompue par des patios bordés d’arbres qui, à différents niveaux, brisent le volume correspondant aux voies principales menant au centre-ville historique et au passage souterrain qui relie Mestre à Marghera. L’allée intérieure, ponctuée d’espaces à double hauteur, est animée et dynamisée par la lumière tamisée provenant du système de panneaux perforés. La zone de l’ancienne cour de marchandises située à proximité est englobée dans un grand parc, une extension du Piraghetto, où le tracé des anciennes voies aboutit à un système de pistes cyclables et piétonnes qui longent les bâtiments résidentiels et forment de vastes espaces bordés d’arbres. Point de vue du jury Ce projet cherche à parvenir à une continuité linéaire des interventions dans deux zones principales. Il respecte les relations avec les environs en s’alignant sur la hauteur des bâtiments existants. La construction « fédératrice » en longueur est, elle aussi, interrompue de façon à croiser les voies les plus importantes. De manière générale, l’architecture unifiée de ce projet reflète un désir de corriger les différentes interventions déjà en place.

La gare avec le restaurant en « visière  » au dessus de l’entrée principale

Plan des îlots avec les sentiers sur les traces des anciennes voies ferrées

Plan du rez-de-chaussée et coupe de la gare ferroviaire de Mestre


Venezia (it) Mention spéciale

Matteo Fraschini (IT)

Camilla Fasoli (IT)

architecte

Fiorella Nataly Medina

www.matteofraschini.com

Zambrano (PE) Elisa Riviera (IT) étudiants en architecture

385 Boîtes d’allumettes Point de vue de l’équipe L’objectif premier de ce projet est de relier les tissus urbains de Mestre et de Marghera, en superposant un motif d’éléments relevant d’échelles différentes (boîtes d’allumettes) qui procurent à ce paysage urbain un nouveau système de références unifié. L’épine dorsale du projet court le long de la ligne de chemin de fer et sert d’interface entre les deux systèmes urbains, gommant la rupture que représente la voie ferrée. Elle sert de barrière perméable dans les deux sens, grâce à l’ajout d’une façade continue et reproductible. Ses modules de base, reliés entre eux par une voie verte, créent un motif clairement identifiable au sein du réseau urbain, contribuant ainsi à souligner la continuité de l’intervention (espaces publics, zones résidentielles, gare) et son ancrage dans le tissu urbain. Point de vue du jury L’originalité de ce projet réside dans la répétition de deux modules de base, que l’on fait pivoter et que l’on associe sous différentes formes selon leur fonction. Ces modules donnent lieu à un aménagement clairement identifiable qui devient une caractéristique intégrée et unificatrice du tissu urbain.


Venezia (it) Mention spéciale

Bianca Montorselli (IT)

Via dei Redattori, 81

Flaminia Liberati (IT)

00128 Rome, Italie

Daniele Carfagna (IT)

T. +39 3287134003

Gaia Rengo (IT)

bianca.montorselli@yahoo.it

Walter Iafrate (IT) Stefano Bigiotti (IT) Eride Caramia (IT) Leonardo Loy (IT) architectes

386 Coupe de la gare ferroviaire (zone des bureaux)

Canaux urbains

Vue aérienne

CONCEPT DES DIFFÉRENTES FAÇONS D’UTILISER LE TEMPS ET L’ESPACE

Point de vue de l’équipe Les thèmes de la ville adaptable et du rythme urbain sont appliqués ici en matière de temps et d’espace. Le rythme de l’espace : l’introduction de rythmes urbains suppose la création de séquences spatiales. Les trois projets cherchent à établir de nouveaux éléments émergents dans la ville pour donner des points de repère qui permettent de mesurer les distances urbaines. Le rythme du temps : lorsque l’on traverse les espaces de la ville, on établit également une relation temporelle avec eux. Ce projet porte sur le temps et la vitesse d’usage pour s’adapter à différents délais. Dans un scénario futur à plus grande échelle, les projets deviendront des nœuds au sein d’un système continu, caractérisé par l’entrelacement d’un corridor urbain et d’un corridor vert. Point de vue du jury Ce projet répond aux exigences du programme mais introduit une exception intéressante en reliant le bâtiment de la gare avec le jardin. La gare ferroviaire, en forme de long canal léger avec des services intégrés, constitue un principe compositionnel intéressant. La forme longitudinale est interrompue par l’approche multi-niveaux et l’utilisation d’objets communicants transparents.

Zone résidentielle

Le tunnel de la gare ferroviaire


Venezia (it) Mention spéciale

José María Sánchez García

Mariló Sánchez García (ES)

Princesa 27, 15-3

(ES)

Ignacio Hornillos (ES)

28008 Madrid, Espagne

architecte

architectes

T. +34 915231885

Enrique García Margallo (ES)

estudio@jmsg.es

Francisco Sánchez García

www.jmsg.es

ingénieurs-architectes Alicia Regodón Puyalto (ES) Chiara Oggioni (IT) Eva Klenk (DE) Cristina Terán Sanjuán (ES) Alba González Jiménez (ES) Elena Núñez Segura (ES) Jaime Martín Rivera (ES) Paloma Diez Vallejo (ES) José Angel Ramos Navarro (ES) Fernando Escamilla (ES) étudiants en architecture

Fils à coudre Point de vue de l’équipe Le caractère dominant de ce projet est le respect maximal de l’environnement. Le projet final s’articule autour de trois idées principales : considération du site concerné comme balise ou point d’entrée alternatif de la ville de Venise ; respect du caractère historique de la voie ferrée; identification de la connexion entre Mestre et Marghera, séparées par la voie ferrée, protagoniste du projet. Sur les anciens axes ferroviaires, nous avons préféré éviter toute barrière physique ou visuelle, en élevant le projet par rapport au sol et en minimisant les points de contact avec le sol, sans toutefois modifier leur tracé. De plus, avec la réutilisation de ces lignes et le matériau de couverture de notre structure, nous désirons préserver l’identité historique de la gare au sein de la ville. Le bâtiment est perçu comme s’il était lui-même un train. Point de vue du jury Ce projet offre un cadre péremptoire, et son tracé urbain est fort et reconnaissable. Il offre une vision ouverte et des propositions innovantes, confirmées par l’aménagement urbain et architectural.

387


Venezia (it) Mention spéciale

Alessandro C. Console (IT)

Piazza Verbano 22

Gina Oliva (IT)

00199 Rome, Italie

architectes

T. +39 0698186825 studio@console-oliva.com www.console-oliva.com

388 A : l’enceinte B : La forêt C : La tranchée

Leçon d’anatomie

Carte de Mestre in-attesa

Point de vue de l’équipe Leçon d’anatomie constitue une tentative pour repenser la forme de la ville. Ces dernières années, l’architecture contemporaine a appréhendé la ville par le prisme de l’image. La solution aux problèmes urbains paraissait souvent résider dans l’image, avec la conviction qu’un peu de maquillage suffirait à cacher des blessures qui nécessitent en fait une intervention chirurgicale. Nous proposons donc de forger non pas l’image mais la forme de la ville de Mestre. Nous procédons à une véritable dissection anatomique du corps de la ville, une déconstruction qui révèle des traces cachées. Celle-ci aboutit à une carte débarrassée des parties isolées de la ville qui, en raison de leur caractère générique, ont anéanti la forme urbaine. Il s’agit d’une carte diachronique qui indique uniquement les éléments essentiels : les organes de la ville constituent un nouveau point de départ pour l’élaboration de la forme. La carte nous montre une ville de Mestre in-attesa. Point de vue du jury Ce projet offre un cadre péremptoire, et son tracé urbain est fort et reconnaissable. Il offre une vision ouverte et des propositions innovantes, confirmées par l’aménagement urbain et architectural.

Plan des logements / enceinte

Coupe axonométrique de la gare ferroviaire




INDEX

391 Europan 12 c’est : 51 sites 16 pays 14 jurys nationaux 170 équipes primées : 43 lauréats 63 mentionnés 64 mentions spéciales


JURyS

392 Belgique/België/Belgien

DANMARK

DEUTSCHLAND – POLSKA (Associé)

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Martine RIDIAUX (BE), Architecte, Direction de l’Aménagement opérationnel de Wallonie Benoit DISPA (BE), Maire de la Ville de Gembloux

Ulrik WINGE (DK), Ingénieur Civil et Master administration publique, Chef du service ville et Environnement de la municipalité de Frederiksberg Stephen WILLACY (DK/UK), Architecte, Architecte de la ville d’Aarhus

Karin SANDECK (DE), Architecte, Ministre de l’intérieur de l’Etat Bavarois, Munich

Conception urbaine / architecturale Alain CASARI (FR), Architecte, urbaniste, Nancy-Metz-Paris Alberto MOTTOLA (IT), Architecte, DEMOGO, lauréat Europan 10, Trévise Luc HERZE (BE)‚ Ing-architecte, Président de l’ARALg, Lauréat d’Europan 1, Liège Jean-Michel DEGRAEVE (BE), Architecte, HabitatConcept, V-P d’Europan Belgique

Personnalité Jan KETELAER (BE), Architecte, Ancien Président du comité national de l’Ordre et de la Fédération Royale des Architectes belges

Conception urbaine / architecturale Jan CHRISTIANSEN (DK), Architecte, Professeur associé et chercheur à l’Ecole Royale d’Architecture de Copenhague et Consultant de projets pour la Société d’Etat Freja Ejendomme Ole SCHRØDER (DK), Architecte, Partenaire du bureau d’architecture Tredje Natur et Lauréat Europan 11 Freek PERSYN (BE), Architecte, Partenaire du bureau d’architecture 51N4E Anders MELSOM (NO), Architecte, Propriétaire du bureau d’architecture Melsom Arkitektur

Personnalité Morten STRAEDE (DK), Sculpteur

Conception urbaine / architecturale Hilde LéON (DE), Architecte, LéonWohlhageWernik, Professeur d’architecture à l’Université de Leibniz Hanovre, Berlin Klaus OVERMEYER (DE), Paysagiste, Propriétaire de l’agence d’urbanisme catalyst, Professeur de paysage à BU Wuppertal, Berlin Florian FISCHER (DE), Architecte, Professeur d’architecture à Ohm-Hochschule Nürnberg, Munich Julio DE LA FUENTE (ES), Architecte, partenaire de l’agence d’architecture gutiérrez-delafuente arquitectos, Lauréat Europan 9 à Selb, Madrid Rolo FÜTTERER (DE), Architecte, Kaiserslautern

Personnalité Kristiaan BORRET (BE), Architecte, Urbaniste, Maître-Architecte d’Anvers et Professor d’urbanisme à l’Université de Gand

Représentant europan Polska Un représentant d’Europan Polska rejoint le jury autrichien pour l’évaluation des propositions soumises pour le site polonais: Jakub SZCZESNY (PL), Architecte, Varsovie


393 ESPAÑA

France

Italia

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Sebastià JORNET (ES), Architecte, urbaniste, Barcelone Victoria ACEBO (ES), Architecte, Madrid

Jean-Marc OFFNER (FR), Directeur de l’Agence d’Urbanisme Bordeaux Métropole Aquitaine, a’urba Serge CONTAT (FR), Directeur général de la RIVP (Régie Immobilière Ville de Paris)

Patrizia GABELLINI (IT), Architecte, professeur, conseiller pour l’urbanisme à la Municipalité de Bologne

Conception urbaine / architecturale Joao Luis CARRILHO DA GRAÇA (PT), Architecte, Lisbone Víctor NAVARRO (ES), ArchitectE, Madrid Christophe HUTIN (FR), ArchitectE, Bordeaux Clara MURADO (ES), Architecte, ancienne lauréate d’EUROPAN, Madrid

Personnalité Fredy MASSAD (ES/ARG), Architecte, journaliste

Conception urbaine / architecturale Tania CONCKO (NL), Architecte et urbaniste, Amsterdam Brigitte MÉTRA (FR), Architecte, METRA&ASSOCIES, Paris João NUNES (PT), Paysagiste, PROAP, Lisbonne Pascal ROLLET (FR), Architecte, Lipsky&Rollet Architectes, Paris

Personnalité Bertrand-Pierre GALEY (FR), Directeur de l’Architecture, Ministère de la Culture et de la Communication, président du jury

Suppléants Nicolas REYMOND (FR), Architecte et urbaniste, atelier Nicolas Reymond, Paris Marion VACONSIN (FR), Architecte paysagiste, Bouriette&Vaconsin architecture urbanisme paysage, Bordeaux

Conception urbaine / architecturale Rodolphe LUSCHER (CH), Architecte, président Europan Suisse, Lausanne Alfonso PORRELLO (IT), Architecte, professeur à l’Université de Palerme, Département de Design Industriel, ancien président Europan Italia, Palerme Franco PURINI (IT), Architecte, essayiste et professeur, Rome Juan Manuel PALERM SALAZAR (ES), Architectepaysagiste, professeur de conception architecturale à l’École d’Architecture à Las Palmas, Santa Cruz De Tenerife Lapo RUFFI (IT), Architecte, lauréat Europan 10 – Montreux, Pistoia Valeria SASSANELLI (IT), Architecte, mentionnée – Europan 6 à Frascati, Rome


JURys

394 Österreich  –  Magyarország – Kosovo NEDERLAND

Norge

(Associés)

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Marc-Jan AHNE (NL), maire de la ville d’Oman Josja VAN DER VEER (NL), directeur FCO de VU (université), Amsterdam

Christer LARSSON (SE), Directeur de la planification de la ville de Malmö

Jürg DEGEN (CH), Chef du service du développement urbain de Bâle Elisabeth MERK (DE), Chef du service du développement urbain de Munich

Conception urbaine / architecturale Juliette BEKKERING (NL), architecte Bekkering Adams architecten Rotterdam, Professeur d’Architecture à TU/e Julian LEWIS (UK),architecte, directeur East, architecture, paysage, urbanisme, Londres Ton SCHAAP (NL), urbaniste de la ville d’Amsterdam Jean-Jacques TERRIN (FR), architecte et urbaniste, professeur, Paris

Conception urbaine / architecturale Eelco HOOFTMANN (NL), Paysagiste, Gross. Max. Beatriz RAMO (ES), Architecte, STAR Strategies + Architecture, Mention spéciale Europan 11 Gro BONESMO (NO), Architecte, Space Group Jens KVORNING (DK), Directeur/Professeur à l’Académie Royale Danoise des Beaux-Arts, Copenhague Juan ELVIRA (ES), Architecte, Murado Elvira, Lauréat Europan 9 Sabine MÜLLER (DE), Architecte, SMAQ, Lauréate Europan 9

Conception urbaine / architecturale Markus PERNTHALER (AT), Architecte, Graz-Vienne Christoph LUCHSINGER (CH), Architecte, Professeur à TU de Vienne, Lucerne-Vienne Henri BAVA (FR), Paysagiste, Professeur à TU de Karlsruhe, Paris-Karlsruhe Marcel SMETS (BE), Architecte, Professeur à KU de Louvain, Président IVM Paris

Personnalité

Personnalité

Patrick VAN DER KLOOSTER (NL), directeur Architectuurcentrum Rotterdam (AIR)

Michelle PROVOOST (NL), Historienne de l’architecture, Crimson Architectural Historians, Directrice de International New Town Institute (INTI) à Almere

Suppléants Harry ABELS (NL), architecte, directeur IAA architecten, Enschede & Amsterdam Sara REICHWEIN (DE), architecte et urbaniste, Stuttgart

Représentant Europan Magyarország Un représentant d’Europan Magyarország rejoint le jury autrichien pour l’évaluation des propositions soumises pour le site hongrois : Peter Istvan BALOGH (HU), Paysagiste, Phd., Professeur associé à l’Université Corvinus, Budapest

Représentant Europan Kosovo Un représentant d’Europan Kosovo rejoint le jury autrichien pour l’évaluation des propositions soumises pour le site kosovar : Lulzim KABASHI (HR), Architecte, Zagreb

Suppléants Lisa SCHMIDT-COLINET (DE), Architecte, Vienne Alexander SCHMOEGER (DE), Architecte, Vienne


395 Portugal

Schweiz/Suisse/Svizzera/Svizra

Suomi-Finland

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Commande urbaine / architecturale

Nuno PORTAS (PT), Professeur Emérite à l’Université O’Porto, Architecte et urbaniste ayant une grande influence sur les politiques urbaines au Portugal, Espagne et Brésil Robert STÜSSI (CH), Urbaniste, aménageur du territoire et conseiller auprès des villes et des gouvernements, spécialisé dans la politique des transports et la planification des mobilités durables

Paul RAMBERT (CH),architecte EPFZ, Immopoly Sàrl, Lausanne Sofie TROCH (BE), Responsable de projet, Vlaams Bouwmeester, Bruxelles

Timo HINTSANEN (FI), Architecte SAFA, Directeur de la planification urbaine de la ville de Turku Juha JÄÄSKELÄINEN (FI), Architecte SAFA, responsable des permis de construire de la ville de Vaasa

Conception urbaine / architecturale

Conception urbaine / architecturale

Pierre-Alain DUPRAZ (CH), Architecte ETS/FAS, Genève Daniele MARQUES (CH), Architecte ETHZ, Marques AG, Lucerne Léonard VEREST (CH), Urbaniste, Agence Malnati & Verest Sàrl, Carouge Cristina WOODS (CH), Architecte, Verzone Woods Architectes, paysage, urbanisme, architecture, Rougemont

Hennu KJISIK (FI), Architecte SAFA, Professeur d’urbanisme à l’Université d’Oulu Sanna MERILÄINEN (FI), Architecte SAFA, Lauréat Europan 10 Lauréat à Järvenpää Karolina KEYZER (SE), Architecte SAR/MSA, Architecte de la ville de Stockholm Leif BRODERSEN (SE), Architecte SAR/MSA, Propriétaire de l’agence A1 Arkitekter AB, Ancien directeur de l’école d’architecture KTH à Stockholm

Conception urbaine / architecturale Diego JIMENEZ LOPES (ES), Architecte, Lauréat d’Européen 7 à Évora, agence à Grenade et professeur à l’école d’architecture de Malaga Samuel TORRES DE CARVALHO (PT), Architecte et professeur à Madrid, Lauréat de plusieurs concours Europan, agence à Lisbonne Francisco AIRES MATEUS (PT), Architecte à Lisbonne (avec son frère Manuel), professeur à l’Université Autónoma et professeur invité à Harvard, Oslo, Mendrízio Ana FRANCO LEMOS (PT), Paysagiste de l’Université d’Évora, professeur à l’école d’art de Caldas da Rainha

Personnalité Nuno GRANDE (PT), Docteur en architecture, Université O’Porto et professeur à l’Université de Coimbra, Critique d’architecture et commissaire d’expositions et d’événements

Personnalité Prof. Robert PROST (FR), Ingénieur ENSAM, architecte DESA, Paris

Suppléants Alberto FIGUCCIO (CH), Architecte AAM OTIA, fil rouge architecture M. Aouabed & A. Figuccio, lauréat E10 + E11, Genève Juerg CAPOL (CH), Responsable acquisitions, Solvalor fund management SA, société de direction de fonds de placement, Lausanne

Personnalité Pentti ARAJÄRVI (FI), Professeur de droit social de l’Université d’Helsinki, Président de l’Association finlandaise pour la santé mentale


JURys

396 Schweiz/Suisse/Svizzera/Svizra Sverige

DEUTSCHLAND (Site transfrontalier)

Commande urbaine / architecturale

Pour évaluer les projets du site commun de KREUZLINGEN (CH) / KONSTANZ (DE), les jurys allemands et suisses ont délégué une partie de leurs membres pour un jury commun spécifique :

Per Fredrik VON PLATEN (SE), Directeur de la planification de la ville de Landskrona Anders SVENSSON (SE), Plan architecte, ville de Göteborg

Conception urbaine / architecturale Martin REIN-CANO (DE), Ingénieur paysagiste, Topotek, Berlin Katarina GRUNDSELL (SE), Architecte, Marge Arkitekter AB, Stockholm Elin OLSSON (SE), Paysagiste, (nod)C-O-M-B-I-N-E, Stockholm Martin NORDAHL (SE), Architecte, Okidoki Arkitekter

Personnalité Maria Auxiliadora GÁLVEZ PÉREZ (ES), Architecte, Gálvez + Wieczorek arquitectura, Professeur, Madrid

Suppléants Ebba HALLIN (SE), Architecte, Ancien lauréat d’Europan Pelle BACKMAN (SE), Architecte, Ancien lauréat d’Europan

Commande urbaine / architecturale Paul RAMBERT (CH), Architecte EPFZ, Immopoly Sarl, Lausanne Karin SANDECK (DE), Architecte, Ministre de l’intérieur de l’Etat Bavarois, Munich

Conception urbaine / architecturale Raoul BUNSCHOTEN (NL), Urbaniste, Professeur à CHORA city &energy, Berlin Juerg CAPOL (CH), Responsable acquisitions, Solvalor fund management SA, société de direction de fonds de placement, Lausanne Claudia MEIXNER (DE), Architecte, Partenaire de l’agence d’architecture Meixner Schlüter Wendt, Frankfurt Léonard VEREST (CH), Urbaniste, Agence Malnati & Verest Sàrl, Carouge

Personnalité Aglaée DEGROS (NL), Architecte, Professeur invitée à la Faculté d’Architecture TU de Vienne, Rotterdam

Suppléante Sabine MÜLLER (DE), Architecte, Partenaire de l’agence d’architecture SMAQ, Berlin




Secrétariats Europan

399 Europan Belgique/België/Belgien 143, rue de Campine 4000 Liège t. +32 42266940, f. +32 42264735 secretariat@europan.be www.europan.be

Europan Danmark Danish Architecture Centre (DAC) Strandgade 27B 1401 København KV t. +45 32571930 europan@dac.dk www.dac.dk/europan

Europan Deutschland Lützowstrasse 102-104 10785 Berlin t. +49 302620112, f. +49 302615684 mail@europan.de www.europan.de

Europan España Paseo de la Castellana, 12 28046 Madrid t. +34 915757401 / +34 914352200 f. +34 915757508 europan.esp@arquinex.es www.europan-esp.es

Europan France GIP-AIGP – Palais de Tokyo 13 av. du Président Wilson 75116 Paris t. +33 176210482 contact@europanfrance.org www.europanfrance.org

Europan Italia Casa dell’Architettura, Acquario Romano, Piazza Manfredo Fanti, 47 00185 Roma t. +39 0666482521, f. +39 0681100358 info@europan-italia.com www.europan-italia.org / www.europan-italia.com

Europan Kosovo (Associé avec Österreich) UÇK 50/1 10000 Prishtine t. +377 44173454 / +381 38246056 contact@europan-kosovo.org www.europan-kosovo.org

Europan Magyarország (Associé avec Österreich) Hungarian Society for Urban Planning Liliom utca 48 1094 Budapest t. +36 12155794, f. +36 12155162 mut@mut.hu www.europan-hungary.hu

Europan Nederland Museumpark 25 P.O. Box 2182 3015 CD Rotterdam t. +31 104401238 office@europan.nl www.europan.nl

Europan Norge C/0 0047, Schweigaardsgate 34 D 0191 Oslo t. +47 24201147, f. +47 21563978 post@europan.no www.europan.no

Europan Österreich Haus der Architektur, Palais Thinnfeld Mariahilferstrasse 2 8020 Graz t. +43 1212768031, f. +43 1212768099 office@europan.at www.europan.at

Europan Polska (Associé avec Deutschland) Palac Kultury i Nauki Plac Defilad 1 00-901 Warszawa t. +48 226566501, f. +48 226566488 europan@europan.com.pl www.europan.com.pl

Europan Portugal Travessa do Carvalho 23 1200-097 Lisboa t. +351 213241130, f. +351 213472397 europan@europanportugal.pt www.europanportugal.pt

Europan Schweiz/Suisse/Svizzera/ Svizra p/a Luscher – Boulevard de Grancy 37 1006 Lausanne t. +41 216166393, f. +41 216166368 contact@europan.ch / contact@europan-suisse.ch www.europan-suisse.ch

Europan Suomi - Finland SAFA, Runeberginkatu 5 00100 Helsinki t. +358 451393665 europan@europan.fi www.europan.fi

Europan Sverige Första Långgatan 12B 413 03 Göteborg t. +46 31604161 info@europan.se www.europan.se

Europan Europe Grande Arche de la Défense - Pilier Sud 92055 Paris-La Défense cedex, France t. +33 140812447 contact@europan-europe.eu www.europan-europe.eu


crÉdits

400 Résultats Europan 12 Cet ouvrage est édité dans le cadre de la douzième session d’Europan

Responsable de l’édition et conception de l’ouvrage Didier Rebois, secrétaire général d’Europan Secrétariat de rédaction Françoise Bonnat, chargée des publications Europan Auteurs Carlos Arroyo, architecte, urbaniste, enseignant, Madrid (ES) Aglaée Degros, architecte, Artgineering à Rotterdam (NL), enseignante à Vienne (AT) Didier Rebois, architecte, enseignant à l’ENSAPLV, Secrétaire général d’Europan Europe, Paris (FR) Socrates Stratis, Dr. en architecture, urbaniste, AA & U For Architecture, Art and Urbanism, enseignant, Nicosie (CY) Chris Younès, philosophe, anthropologue, directrice de recherche au laboratoire Gerphau, enseignante à l’ENSAPLV et l’ESA, Paris (FR) Traduction française mot.tiff inside Conception graphique et maquette General Design Maroussia Jannelle Impression UAB Balto print (Vilnius, Lituanie) Publié par Europan Europe La Grande Arche, Pilier Sud 92055 Paris La Défense Cedex France www.europan-europe.EU

ISBN n° 978-2-914296-28-1 Dépôt légal : 3e trimestre 2014


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