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Villes productives 2
Europan 15
Catalogue des résultats
Europan France
2 0
2 6
Europan 15 ou l’extension du domaine productif Alain Maugard, président d’Europan France
2 2
Marie-Hélène Badia présidente du jury
2 3
Auby et les débats d’Europan à Innsbruck Freddy Kaczmarek, maire d’Auby (2001 — 2020)
2 8
3 5
5 9
8 1
Calendrier de la session
Composition du jury et commissions d’expertises en France
1 2 9
4 2
Extractions, de la source aux ressources
4 6
5 0
Productive Synergy
5 4
L’îlot coopératif
Terril 140.1
5 6
Paysage productif
7 0
Stamping Ground
1 5 7
Champigny-sur-Marne Lost Highway
7 4
Verdoyer, cultiver, hybrider
7 9
Terrains de l'économie, économie de terrains, le cowork space
7 8
9 6 1 0 4
Souys-Lab
New Mythology
Millanges
9 2 1 0 0
Matières augmentées Back Ground
1 6 4
1 7 7 1 7 9
Manifeste Clinique
1 1 8 1 2 6
Learning from Marseille
À la lisière, l’occasion
Élément-terre
Urbanisme agricole
A(gri)puncture
Le temps des arbres
1 4 2 1 5 0 1 5 5
Ecological Magnets
De la ville à la campagne
Symbiosis
Port-Jérôme-sur-Seine
1 7 2
Entre trois
Floirac
8 8
1 3 8
1 5 4
Grey Matter
Le faubourg du réemploi
Pays de Dreux
1 4 6
Auby
6 6
1 1 4
1 2 7
Les résultats en France
5 5
Marseille
1 2 2
Le thème de la 15e session : Villes productives 2
2 7
3 1
1 0 7
Boîtes à secrets
La Telhu'halle
1 6 8 1 7 6
La ville école
Hydroporte
Petrologic
Rochefort Océan
1 8 6 1 9 4 1 9 9
L’escargot la méduse et le bégonia
Be Kind Rewild
Hydrophiles
1 9 0 1 9 8 2 0 0
Let the River In
Entre les rives
Jetées
2 0 3
Romainville
2 1 0 2 1 8 2 2 3
2 2 7
2 3 4
2 4 7
2 6 4
2 7 2
The Making of an Environment
2 2 2 2 2 4
Bridging Productivities
Cuisines multiples
Romainphile
Hydro-productive Parks
Social Infrastructures
2 3 8 2 4 6
9 lieux jusqu’à la mer
Dynamiques perméables
2 8 0
2 8 4
2 8 8
« Le Brouck »
2 9 2
Les équipes françaises en Europe
2 5 0 2 6 0
L.A.B.S.
2 1 4
Saint-Omer
2 4 2
2 4 9
Métropolis métabolisme
2 7 6
Réactiver le modèle urbain européen Alessandro delli Ponti
Halmastad, Suède
2 7 7
Connection Hub
Hyvinkää, Finlande
2 8 1
Come Together
La Louvière, Belgique
2 8 5
Inter Action
Raufoss, Norvège
2 8 9
Today, Tomorrow
Tuusula, Finlande
2 9 3
60° North
3 0 0
Équipes en France sélectionnées en France
3 0 3
Équipes en France sélectionnées en Europe
Barcelone, Espagne
2 6 1
Overlapping Vallbona
Borås, Suède
2 6 5
Made in Borås
Charleroi, Belgique
2 7 3
Matière savante
2 6 9
Re :mediate, Introducing an Adaptive Urban Ecosystem
2 9 7
Phihabitat
Alain Maugard président d’Europan France Europan 15 ou l’extension du domaine productif 2 0 À la fin de la session 14 d’Europan, le thème de « Villes productives » nous avait donné envie de traiter plus à fond le sujet. En effet, la session 14 a apporté un grand nombre de réponses pertinentes et audacieuses mais quelque peu classiques pour l’urbain et l’aménagement des territoires (la régénération d’une nouvelle industrie à travers l’ancien tissu industriel, l’agriculture urbaine qui apporte un début d’autonomie agricole au-delà des frontières de la ville, l’autonomie énergétique, la mixité des lieux de production et d’habitat…). L’ingéniosité des équipes, a donné envie d'approfondir le thème avec une deuxième session. Avec Europan 15, les champs de recherches et les nouveaux terrains d'expérimentations se sont ainsi élargis par une recherche imaginative de solutions originales qui augmentent les forces productives des villes.
déchets deviennent une ressource et une force locale, c’est une réflexion très intéressante qui maintenant devient une tendance lourde des projets urbains futurs. Cela est associé à une réflexion sur l’économie du réemploi et du recyclage. Certains projets ont
On peut relever deux aspects nouveaux abordés lors de cette session : d’abord l’élargissement des champs couverts par la notion de ville productive, ensuite la recherche de forces productives au-delà de la ville ellemême sur un territoire plus vaste. Les champs des villes productives Parmi les nouvelles valeurs ajoutées productives qui ont été exploitées, on constate un retour sur l’histoire économique des villes : des sites se remémorent les forces productives, parfois des activités d’un autre temps qui les ont abandonnés. Les villes redécouvrent leur histoire et leur culture et cela suggère l’idée d’une éventuelle renaissance. Sur le site de Saint-Omer, on a pu voir un retour en force de l’histoire culturelle dans les projets, que ce soit avec l’attention portée au paysage dans le projet mentionné 9 lieux jusqu'à la mer ou un usage du cinémadocumentaire dans le projet présélectionné Le Brouck. Dans un contexte métropolitain, le site Champigny posait la question des délaissés foncier d’un projet d’autoroute qui ne vit jamais le jour dont s’est saisi le projet lauréat Lost Highway. Un peu différemment, le multisite de Pays-de-Dreux ré-interrogeait son histoire toujours actuelle d’industrie agricole. Des projets comme le lauréat Urbanisme agricole ou le remarqué De la ville à la campagne cherchent à repenser les modes d’habiter de ces territoires sans faire table rase des forces productives. Une autre des forces productives visible dans plusieurs projets est l’économie circulaire. Les
même intégré à leur proposition une économie souterraine, comme à Marseille le projet mentionné Le faubourg du réemploi qui tient compte des savoir-faire locaux en matière de réparation automobile par exemple. Si cette économie non officielle est perçue comme une force taboue, la question est de savoir comment s’en saisir pour en faire un atout pour la ville. C’est donc une réflexion sur le travail qui traverse cette session, sur la place du travail dans la ville et dans nos sociétés au-delà du concept restreint d’emploi. « Jusqu’à quand travaille-t-on ? », par exemple. C’est un sujet qui a été travaillé par le projet Matière grise mentionné à Auby qui partait du constat d’une augmentation forte du nombre de retraités. Quelles activités les villes leur offrent-elles ? quelle place leur donne-t-on dans la vie de la cité ? C’est aussi la question de la silver économie. À côté de ces nouvelles forces présentes, les forces du vivant émergent. La biodiversité urbaine peut passer pour un paradoxe, mais il faut défendre ce paradoxe. Car si la ville qui crée de la biodiversité, est-ce qu’elle n’est pas en train de générer une nouvelle ressource ? Une sorte
Les résultats de la 14e session, Villes productives 1, exposés à l’École d’architecture de Paris - La Villette en mai 2018
2 1 de biodiversité augmentée… Aujourd’hui on ne sait pas très bien comment faire de cette productivité une force économique. C’est néanmoins une valeur d’intérêt général face aux problèmes écologiques de nos sociétés. Elle confère aux villes la capacité de contrer la chute
Débats européens lors du Forum des villes et des jurys à Innsbruck (AT), novembre 2019
de la biodiversité et d’être des acteurs contribuant à un bien social au niveau de la planète. Une autre des ressources que l’on peut mentionner est celle des connaissances et de l’apprentissage. L’idée des villes apprenantes procède par des expérimentations à partir desquelles progresser et améliorer la vie urbaine en misant sur les habitants et leurs savoir-faire. C’est à la fois diffuser des connaissances qui permettent un certain empowerment mais aussi d’apprendre des habitants. On retrouve cela dans le projet mentionné Learning from Marseille, à Marseille, ou encore le projet mentionné La ville école à Port-Jérôme-sur-Seine Les territoires étendus des villes productives L’autre aspect majeur de cette session est une extension de l’idée de ville à ses territoires de proximité et ses environs. Les villes productives sont alors pensées dans un cadre global, une logique de territoires productifs. Cette session exprime l’idée que les forces productives peuvent passer aussi par une liaison, une nouvelle articulation de la ville, au sens
restreint, avec un au-delà de la ville. Cela confère un double avantage : d’un point de vue de la fertilité, s’appuyer sur le grand territoire ouvre la réflexion sur de multiples forces productives parfois lointaines mais qui peuvent participer à la qualité de vie. À Rochefort, le projet lauréat, L'escargot, la méduse et le bégonia, qui déborde complètement le périmètre d’étude suggéré, développe cette idée. Du point de vue de la collaboration des acteurs, un projet communauté urbaine devient une main tendue vers une action collective qui englobe les communes avoisinantes, pour une réflexion urbaine plus associée. C’est le projet Hydro-Productive Parks, lauréat à Saint-Omer, qui démontre comment, en s’appuyant sur les forces d’un territoire large, il est possible de faire émerger une identité et une logique communes.
La très bonne nouvelle de la session 15, c’est que tous les territoires ont leurs chances, contrairement à l’idée qui voudrait que certains soient mieux placés que d’autres. Et même, par une sorte de paradoxe, ce sont sur les territoires apparemment moins bien lotis qu’une grande qualité et vitalité des réponses se sont exprimées. C’est sans doute une belle leçon que nous donnent les équipes d’Europan. À l’issue de ces deux sessions, les territoires démontrent un potentiel de réarbitrage des forces productives entre productions locales et productions mondialisées. Comme nous le rappelle l’actualité, ce rééquilibrage devient urgent pour contrer les excès de la mondialisation. Avril 2020 propos recueillis par S . Memmoud et L . Vitalis
Marie-Hélène Badia présidente du jury Badia Berger Architectes
2 2 « On peut aussi construire quelque chose de beau avec les pierres qui encombrent le chemin. »
Gœthe L’originalité d’Europan tient d’abord à la méthode : organiser des rencontres. Rencontres entre les visées prospectives des organisateurs, donnant le thème de la session, aiguillonnant la réflexion, et celles plus opérationnelles des élus.
Rencontres entre ces attentes et les propositions dessinées des jeunes concepteurs. Propositions analysées finement par des experts avant d’être débattues entre les membres du jury. Rencontres enfin avec des voisins européens et entre lauréats, occasionnant de nouveaux échanges et alimentant les confrontations. Grâce à ce savant tissage d’échanges, perfectionné au fil des années, Europan fait bouger les lignes en suscitant une contraction rapide et stimulante du « pourquoi et comment » faire ville. C’est une convocation inédite qui réunit autour de la table : recherche, politique et projet. Deux enseignements en ressortent : Le premier tient au traitement du thème de cette session : la ville productive. Les propositions, comme des esquisses de solution, ont questionné la nature des activités productives qui soutiennent notre appétit d’urbanité. La ville productive est-elle aujourd’hui celle des lieux de travail, ou bien, et c’est le choix de la session, parlera-t-on plutôt de la ville productive comme d’un territoire animé par de multiples pratiques créatrices ? Le second enseignement tient à l’attention portée aux territoires : la plupart des équipes recherchent une compréhension du lieu pour faire un pas décisif vers le projet. Bien sûr, une
tension s’installe, car les thèmes d’Europan sont forts, les désirs de messages, d’architectures emblématiques également, et le temps d’étude est court. Il y a une tradition Europan qui donne une part belle aux images. Mais, signe des temps, les propositions ont joué une partition plus locale que générique. Les images, il y en a eu de remarquables, ont exprimé la singularité
des lieux, une épaisseur du propos, une ambiance particulière, parfois poétique. Valeurs du déjà-là, du milieu, le soin apporté au territoire apparaît comme un postulat posé à plusieurs échelles et sous différents prismes : il s’agit non seulement de préparer la montée des eaux, de dépolluer, de réparer les tissus, les sols, et la biodiversité, de recycler mais aussi d’accompagner les plus fragiles. Loin d’être une démission, ces démarches replacent l’urbanisme, le paysage et l'architecture comme des disciplines centrales et transversales. Les projets expriment une pensée en mouvement, qui s’installe dans le temps et dans un lieu, susceptibles de croiser de multiples intérêts politiques et citoyens. Les jeunes équipes d’Europan entendent bien participer activement de cette nouvelle ville productive. Ils sauront y inventer leur chemin.
Séance du jury à l’ENSA Paris - Val de Seine
Freddy Kaczmarek maire d’Auby (2001-2020)
Auby et les débats d’Europan à Innsbruck 2 3 L’intervention de la ville d’Auby au Forum d’Innsbruck a eu lieu dans le groupe intitulé : « Proximités — interfaces et cycles courts ». Elle précède le débat du 21 novembre à Paris avant la sélection puis la présentation officielle des lauréats le 2 décembre. Le cadre du débat avec les membres des jurys européens était présenté de la façon suivante :
de relativiser sans pour autant l’accepter. Car, dans le cas de ces personnes, le « bricolage » est souvent un complément de revenu indispensable à la survie. Aujourd’hui j’en suis plutôt arrivé à me dire : et que peut-on faire pour les aider collectivement ? Répondre à cette question, c’est faire le lien entre l’urbanisme et le sociétal. Pour Jacques Debouverie, il s’agit de savoir « s’il ne faudrait pas un nouvel urbanisme valant projet de société ». Pour illustrer ce point de vue, je peux aussi faire appel aux travaux de Robert Castel sur la relation salariat-précariat quand il dit : « L’hypothèse proposée est que l’on assiste à un glissement de l’emploi classique vers les formes d’activités en deçà de l’emploi et qui pourraient déboucher à la limite sur une société de pleine activité toute différente du plein-emploi ». Pour Bernard Gazier, « ce qui compte pour chaque individu c’est son autonomie financière, sa propre capacité à générer un revenu suffisant par son activité, qu’elle prenne place sur le marché du travail ou dans le cadre des occupations domestiques, bénévoles ou militantes ».
« La création d’interfaces contribue à la transformation des infrastructures de mobilité, de logistique, de commerce ou de services, en raccourcissant les cycles de production, et produit de nouvelles relations entre habitat, agriculture et services, entre espaces et populations. L’interface, un espace fluide autour de processus incrémentaux et adaptatifs, refusant les masters-plans prédéfinis. »
Deux dossiers parmi les 6 candidats présélectionnés ont été retenus pour alimenter les débats, Grey Matter et Paysage productif. Les débats européens : en haut lors du Forum des villes et des jurys (Innsbruck, novembre, 2019), en bas lors du Forum intersession 14/15 (Bruxelles, octobre 2018)
La contribution Il m’arrive parfois d’être en colère quand on me parle de ces gens qui bricolent, réparent des voitures, font des taches d’huiles sur le domaine public, polluent les réseaux, exaspèrent leurs voisins. Mon premier réflexe est de les considérer comme des inconscients face aux enjeux environnementaux et aux règles de bon voisinage. Et puis, une fois l’instant passé, je me dis qu’à côté du P.-D.G. de Total il conviendrait
À partir de là, la poly-centralité doit être observée avec beaucoup d’attention. Pour Jacques Debouverie, « elle peut même s’avérer le point de vue le plus pertinent pour comprendre la réalité de l’urbain et faire émerger le débat sur le vivre-ensemble ». C’est ce qui fait dire à un collectif de chercheurs (le Collectif Rosa Bonheur) qui a travaillé sur la ville de Roubaix, qu’un « territoire désindustrialisé et de relégation peut devenir central pour des classes populaires aux marges du salariat pour l’accès au logement, les activités économiques et les liens qu’il permet ». On parle alors de travail de subsistance. Combien de fois n’ai-je entendu dire que les gens en difficulté sociale venaient à Auby parce qu’ici on dispensait plus d’aide qu’ailleurs ? Ce qui est en partie vrai. Cela a d’ailleurs conduit le conseil d’administration du centre social à allonger la période de résidence de six mois à un an pour pouvoir bénéficier des droits. Cependant, c’est oublier que bien souvent l’aide sociale seule ne permet pas de vivre. Ce qui est important pour ces personnes, c’est bien d’être au centre d’un réseau de proximité, avec la famille, les « clients », les habitués source d’arrangements et de revenus complémentaires.
2 4 À cet égard les chercheurs évoquent le concept de « centralité populaire » non pas comme simple résultat mécanique de la régulation spatiale mais comme processus de fabrication par les classes populaires de la ville. Les débats Une autre question émerge lors des débats de l’ouverture de session, celle de la temporalité. Ceux qui ne « font rien » passent en réalité leur temps à travailler non pas comme salariés mais au travers de multiples activités. On fait ici le lien avec ce qu’on appelle les tierslieux et le débat sur la mobilité. Je pense qu’Auby est le reflet de cette réalité.
Mille questions sont ainsi à poser. Il faut être prêt à des sacrifices financiers et prendre le temps de la réflexion. Dans le cadre de la rénovation urbaine du centre-ville, nous avions un dernier îlot à construire sur un terrain proche du nouveau collège. Les plans étaient prêts pour une intervention classique qui nous permettait de rentabiliser le foncier. Mais les étés et la canicule nous ont amenés à nous interroger sur la nécessité de continuer à densifier le centre-ville. La réponse a été sans appel. Créer un espace pour rassembler les gens, surtout les jeunes adolescents qui ne disposent pas d’endroits pour ça.
Depuis quarante ans, on y pratique la politique de la ville. On a développé alentour des zones d’activités, implanté des grandes entreprises, rien n’y a fait. Le chômage est toujours aussi important et on se dit que continuer ne servira à rien sinon à continuer à panser les plaies. Par contre se servir de l’urbain pour venir en aide à cette population et s’en sortir un peu mieux peut avoir du sens. La poly-centralité se mesure sur notre territoire à l’échelle de la région entre la métropole lilloise et le Bassin minier, un corridor urbain de 100 kilomètres de long. Intercalés entre ces deux concentrations urbaines, des territoires ruraux objets de convoitise pour les promoteurs de ce que je qualifierai de « lotissements dortoirs ». Nous sommes persuadés que, dans un tel territoire, la centralité au sens de centralité populaire se mesure quant à elle, dans le bassin minier, à l’échelle de la commune. Nous avons la volonté d’être de ce point de vue, avec l’apport du concours Europan, un laboratoire pour le bassin minier. Je pense qu’il faut aujourd’hui tout repenser. Comment et combien construire face aux enjeux du changement climatique ? Abandonner nos perspectives de croissance de population envisagées dans nos documents programmatiques tels le Scot, le PLU, PLH ? Le besoin de logement étant toujours prégnant, si l’on construit moins de neuf, il faut alors se tourner vers l’ancien à réhabiliter. Sous quelle forme cette reconquête peut avoir lieu ? Quelles solutions apporter à l’économie circulaire ? des bâtiments, des outils informatiques accessibles, des lieux d’échange ? Quelles activités demain autour de la personne âgée ?
Et puis surtout, aérer la parcelle en privilégiant la plantation d’arbres. Ce qui nous a surpris, c’est que la proposition de local participatif proposée par les collégiens, qui avaient entre 13 et 14 ans, correspondait pratiquement à l’expérience menée sur les anciens abattoirs de Bruxelles visités lors de notre passage sur place pour la cession d’Europan 15. On le voit bien, la temporalité apparaît comme un sujet incontournable. C’est le thème mis en évidence par le projet Paysage productif. Le temps, la mobilité, le changement cli-
matique se combinent et nous obligent à penser un mode de développement urbain qui prenne en compte tous ces facteurs en anticipant les mutations à venir comme le travail à distance ou le vieillissement de la population.
Le maire d’Auby en discussion avec les représentants de Casar de Casares (ES), Floirac (FR), Halmstad (SE), Romainville (FR), Rotterdam Brainpark I (NL) et de Selb (DE) au forum d'Innsbruck, 2019.
2 5 À Auby les fouilles archéologiques nous ont révélé 2 800 ans d’histoire jusqu’au village. Avec l’usine de zinc, nous venons de célébrer 150 ans d’histoire industrielle. Le programme ANRU de rénovation urbaine du centre-ville aura duré 10 ans. Il est peut-être nécessaire aujourd’hui devant la multiplicité des enjeux de laisser se reposer le temps. J’ai la conviction que la « ville bonheur » à laquelle aspire tout élu, dans ce contexte d’éclatement sociétal, passe par l’urbain. L’enjeu majeur pour Auby est sans doute d’aider les gens à façonner leur ville tout en tenant compte des effets de la poly-centralité qui va venir contrarier les équilibres sociologiques. Il faut accueillir les riches tout en préservant la « centralité populaire » actuelle. C’est un exercice très difficile mais pas impossible si on y met de la qualité. La qualité dans ce cas peut-être (doit être) architecturale ou alors seulement de mettre les bonnes choses aux bons endroits. Favoriser les échanges et les activités, c’est le thème mis en évidence par le projet Grey Matter. On retiendra que par ailleurs
d’autres initiatives sont en cours qui viendront alimenter les possibles dans cette démarche. La ville va intégrer avec l’agglomération le dispositif « zéro chômeur ». La rénovation d’une cité minière de 250 logements va s’accompagner de la mise en place avec le PLIE (plan local d’insertion par l’économique) d’une procédure dite de rencontres vers l’emploi. Le principe étant qu’avec le soutien du bailleur et des entreprises impliquées dans les travaux, une démarche directement au contact de la population sans emploi soit engagée.
… puis quelques idées recueillies au fil des débats pour continuer la réflexion « On veut aller plus vite et on limite la vitesse à 20 km/h. » « De quelle densité les gens ont besoin aujourd’hui ? » « Les bâtiments durent plus longtemps que leur usage. Le bâtiment productif doit intégrer la flexibilité de l’usage. » « Une opération prend du temps car on a du foncier à recoudre. » « Comment faire pour faire attention ensemble architecte et ville et faire des propositions qui relèvent du soin à porter au territoire en termes d’environnement, de mobilité… » « Contrôler l’instabilité qui caractérise nos sociétés aujourd’hui. » « La société avance plus vite que l’espace. Comment faire progresser les deux en même temps ? » « Le processus réussit quand il échappe à son créateur. » « Le temps du projet est différent du temps de la vie. » « Dix ans, c’est le temps du projet et de la réalisation. » « Il ne s’agit pas de livrer des espaces seulement, mais aussi de les mettre en usage. » « Fertiliser des idées et des acteurs au fil de la réalisation des projets. » « Accepter la valeur positive de l’incertitude, de l’inachèvement, de l’ouverture, des temporalités » Octobre 2019
Le thème de la 15e session : Villes productives 2
2 6 Définition
Équités
Le thème d’Europan 15 est dans la continuité de celui d’Europan 14, « Villes productives », qui est un thème complexe et crucial dans les mutations des villes européennes aujourd’hui.
comment l’équité spatiale peut-elle contribuer à l’équité sociale ? Comment connecter le social et le spatial ? Comment créer un équilibre productif entre territoires, entre urbain & rural, entre riches & pauvres ?
Cette session, Europan souhaiterait dorénavant mettre l’accent plus particulièrement sur la question de la transition écologique reliée à une vision de la ville productive pour l’avenir.
Ces trois catégories peuvent se décliner sur trois échelles : territoriale, intermédiaire et micro.
La transition productive écologique a besoin de considérer les synergies – plutôt qu’une pensée dualiste – entre écosystèmes, entre biotopes et artefacts, entre fonctions et usages, entre citoyens… Créer la synergie entre ces éléments est une autre façon de penser et faire la ville pour anticiper et responsabiliser les responsables urbains autour de l'environnement et de la vie. Europan 15 propose donc de mettre en avant trois questions autour de ce défi de nouvelles conditions productives de transformation : Ressources, Mobilités et Équité sociale. Ressources comment limiter la consommation et la pollution des ressources (eau, air, sol, énergie…) ? Comment partager les ressources ? Comment imaginer des innovations techniques et sociales sur ce sujet ? Mobilités comment intégrer l’évolution des mobilités et l’accessibilité dans les territoires productifs ?
L’échelle territoriale « XL » correspond à la grande échelle, au-delà même de la ville dans certains cas (inter-villes ou rural), à partir de la mutation des usages et des pratiques. Pour Europan, cela signifie pouvoir développer, après le concours, des études stratégiques à grande échelle qui permettent à la ville d’avoir un guide de développement urbain. L’échelle intermédiaire « L » est celle du quartier ou d’un fragment urbain stratégique. Ce type de sites débouche sur le développement des idées primées dans des projets urbains dans lesquels les équipes peuvent aussi développer une partie plus petite. L’échelle micro « S » c’est la petite échelle, sur laquelle on peut concevoir des projets qui résonnent à plus grande échelle. C’est aussi une échelle de la fabrication assez rapide, d’interventions plus petites, même temporaires. L’enjeu est donc de rechercher une diversité de sites qui proposent de repenser le lien entre ville et espaces productifs autour de synergies et à l’intérieur de ces trois thèmes et à ces trois échelles. Europan Europe, 2017
Calendrier de la session
2 7 Janvier — décembre 2018
Mars — avril 2019
2 décembre 2019
Recherche et expertise de sites
Rencontres locales villes et candidats
Annonce des résultats européens
13 septembre 2018
29 juillet 2019
2 décembre 2019
Séminaire d’orientation des sites, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris
Date limite de rendu numérisé des propositions
Annonce des résultats en France, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris
Août — septembre 2019 16 — 18 novembre 2018
Expertise de projets
Forum européen intersessions E14 / E15, Bruxelles, Belgique
3 et 4 octobre 2019
1er tour du jury français, ENSA Val de Seine, Paris
18 mars 2019
Lancement et ouverture des inscriptions 20 mars 2019
Événement de lancement en France, Grande Arche de la Défense
17 au 20 octobre 2019
Forum européen des villes et des jurys, Innsbruck, Autriche 21 et 22 novembre 2019
2e tour du jury français, ENSA Val de Seine, Paris
Octobre — novembre
Forum européen intersessions E15 — E16, Amsterdam, Pays-Bas
Composition du jury
2 8 -
Sonia Lavadinho
Professionnels de la conception urbaine et architecturale Marie-Hélène Badia
Représentants de la commande urbaine et architecturale Alain Bertrand Architecte et urbaniste, directeur général adjoint de la SAMOA, en charge du projet urbain de l’Île de Nantes. Il intervient dans différents cursus universitaires (Institut d’urbanisme de Paris, mastère AMUR de l’ENPC, École nationale d’architecture de Nantes). Il participe au Club Ville Aménagement et est membre du jury de l’Équerre d’argent 2018. Il a déjà été membre du jury français d’Europan 9.
Jean-Baptiste Butlen Ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, sous-directeur de l'Aménagement durable (ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales — ministère de la Transition écologique). Ses domaines d'activité : urbanisme, aménagement, eau, biodiversité, déchets, agronomie, environnement.
Claire Lanly Ingénieure générale des ponts, des eaux et des forêts, architecte DPLG. Au sein du ministère de l’équipement, Claire Lanly s’immerge dans les problématiques d’habitat complexe lors de son expérience de chef de service de l’habitat à la DDE de SeineSaint-Denis. Depuis 2017, elle est directrice générale d’Emmaüs Habitat, SA HLM fondée par l’Abbé Pierre en 1954, gère plus de 14 000 logements en Île-de France.
Présidente du jury, architecte conseil de l’État, enseignante chercheuse à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Val de Seine où elle enseigne la théorie et la pratique du projet architectural. L’atelier d’architecture Badia Berger, fondé en 1996 à Paris avec Didier Berger, s’appuie sur une architecture contemporaine qui privilégie la forme de la ville, les usages et la culture constructive. Lauréate des Albums de la jeune architecture en 1985.
Olivier Bastin Architecte et scénographe, fondateur de L’Escaut Architectures. Après avoir enseigné dans plusieurs facultés d’architectures, de scénographie et d’arts visuels, il inaugura le rôle de « Baumeister Maître Architecte » de la Région bruxelloise de 2009 à 2014. Membre de l’Académie royale des arts et des lettres et président de la Fédération des architectes de Belgique. Il est le nouveau président d’Europan Belgique.
João Carrilho Da Graca
Géographe, anthropologue et sociologue urbaine, fondatrice de Bfluid Recherche & Expertise. Spécialiste internationale de l'économie expérientielle, vecteur de succès des métropoles créatives du XXIe siècle où bien-être et vitalité économique et commerciale riment avec durabilité et gestion innovante des espaces publics. Elle travaille en étroite collaboration avec les collectivités, les opérateurs de l’immobilier, de l’urbanisme commercial et du transport afin d’imaginer des concepts novateurs visant à augmenter la durabilité des modes d’habiter, de travailler et de se mouvoir en ville.
Personnalité qualifiée Étienne Tricaud Architecte, urbaniste et ingénieur. Au sein de l’Agence des gares de la SNCF, il réinvente avec Jean-Marie Duthilleul la gare contemporaine à travers la conception d’un réseau qui irrigue le territoire et joue à nouveau un rôle clef dans la dynamique urbaine. En 1997, ils fondent AREP, dont il devient président jusqu’en 2018. Aujourd’hui, au sein de sa nouvelle structure, Étienne Tricaud étudie des projets et développe des missions d’architecture, de maîtrise d’œuvre et d’urbanisme.
Suppléants Léa Hommage
Architecte, il est diplômé de l'École supérieure des beaux-arts de Lisbonne. Ses travaux ont été récompensés par de nombreux prix. Il a participé à l'exposition centrale de la 15e Biennale d’architecture de Venise, et à la représentation officielle du Portugal aux 12e et 13e Biennales. Il enseigne à la faculté d'architecture de l'Université technique de Lisbonne. En 2015, il est devenu membre honoraire de l'ordre des architectes portugais.
Paysagiste et urbaniste associée de l’agence « La forme et l’usage », fondée avec Mathieu Delmas, elle est enseignante à l’ENSA Nantes. Paysagiste DPLG de l’ENSAP de Lille, diplômée en géographie de l’Université de Nantes. Lauréate Europan 12 sur le site de Vichy-Vald'Allier, elle a réalisé des expertises de projets pour Europan depuis la session E12, et accompagné les suites du concours E13 à SaintBrieuc. Lauréate AJAP 2018 avec son associé Mathieu Delmas.
Anne Démians
Gilles Huchette
Architecte et urbaniste, fondatrice de l’agence Architectures Anne Démians. Elle a dernièrement livré le nouveau siège high-tech de Société Générale et commence les travaux d’extension et de réhabilitation de l’ESPCI à Paris. Son travail est au cœur d’une façon neuve de voir l’architecture. Elle écrit, prend position, réalise, enseigne et apporte sa contribution à plusieurs groupes de travail sur la ville mutable, l’environnement et l’énergie.
Urbaniste, développeur territorial et agriculteur (ferme d’endives bio). Né à Lens, il œuvre pour sa ville au sein d’Euralens dont il devient le directeur début 2018. C’est une structure de gouvernance associative de développement territorial qui couvre un ensemble urbain de près de 650 000 habitants. Ancré à Lens, il met en mouvement le territoire qui promet de devenir un nouvel attracteur pour tous ses habitants. Lauréat du Palmarès des jeunes urbanistes 2018.
Personnalités associées Helene Peskine Architecte-urbaniste en chef de l’État, diplômée de l’INSA Strasbourg et de l’école des ponts Paris Tech. Secrétaire permanente du Plan Urbanisme Construction Architecture au ministère de la Transition écologique et solidaire et au ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Elle occupait précédemment la fonction de directrice adjointe du cabinet auprès de la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer.
Francis Rambert Directeur de la création architecturale à la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris. En 1989, Francis Rambert est l'un des cofondateurs du magazine Architectures et il en est le rédacteur en chef jusqu'en 2002. Collaborateur dans différentes revues telles que Beaux-Arts magazine, Le Journal des arts et Connaissance des arts. Journaliste au Figaro pour les chroniques architecture de 1990 à 2004. Auteur de plusieurs ouvrages sur l'architecture. Il a été le commissaire du Pavillon français « French Touch » à la 11e Exposition internationale d'architecture de Venise.
Agnès Vince Architecte-urbaniste en chef de l’État, directrice chargée de l’architecture, adjointe au directeur général des patrimoines au ministère de la Culture jusqu’à novembre 2019. Elle est aujourd’hui directrice du Conservatoire du littoral. Elle a exercé une pratique professionnelle entre 1980 et 1987 et écrit de 1983 à 1990 pour des revues comme Moniteur des travaux publics et du bâtiment, L’Architecture d’aujourd’hui et AMC. Titulaire d’un DEA en histoire et civilisations et d’un mastère de management public de l’École nationale supérieure des ponts et chaussées.
Commissions d’expertise en France
2 9 -
Séminaire d’orientation des sites Marie-Hélène Badia Présidente du jury Europan 15.
Alain Bertrand Membre du jury Europan 15.
Christian Cleret Directeur général de Poste Immo (2007 - 2016), président de l’ADI, membre du jury Europan 14.
Commission d’expertise des sites Raphaël Besson Expert en socioéconomie urbaine, fondateur du bureau d’étude Villes Innovations. Chercheur associé au laboratoire PACTE de l’Université de Grenoble. Expert de site Marseille / La Cabucelle.
Fabien Gantois Anne Démians Membre du jury Europan 15.
Isabel Diaz Architecte urbaniste en chef de l’État, responsable du bureau des stratégies territoriales à la DHUP, ministère de la Cohésion des territoires.
Céline Guichard Architecte urbaniste de l'État, chargée de mission urbanisme et développement durable, ministère de la Culture
Léa Hommage Membre du jury Europan 15.
Alain Maugard
Architecte et urbaniste, agence AAFG, enseignant à l’ENSA Paris-La Villette. Sélectionné sur le site d’Hénin-Carvin pour Europan 8. Expert de site Saint-Omer.
Suzanne Jubert Architecte HMNOP, fondatrice de l’Agence J. Sélectionnée à Europan 12 sur le site du campus-vallée à Paris Saclay. Expert de site Pays de Dreux.
Justine Pestre Urbaniste, AMO au sein de l’agence 360. A participé aux suites Europan 13 sur le site de Metz aux côtés de Fanny Chenu. Enseigne au sein de l’UPEM et à l’École nationale des ponts et chaussées. Expert de site Rochefort Océan.
Président Europan France.
Hélène Peskine Secrétaire permanente du PUCA, directrice générale du GIP-AIGP.
Didier Rebois Secrétaire général Europan Europe.
Emmanuel Redoutey Urbaniste, agence ER.AMP, architecte ENSAIS et docteur en urbanisme, maître de conférence associé à l’École d’urbanisme de Paris. Expert de sites Champignysur-Marne et Floirac.
Laurence Schlumberger-Guedj
Directrice du CAUE 78.
Architecte-conseil de l’État Drac Haute-Normandie, architecteconseil à la Direction des musées de France, enseignante à l’ENSA de Paris-La Villette et à l’Institut d’urbanisme de Paris. Expert de sites Port-Jérôme-sur-Seine et Romainville.
Agnès Vince
Gabriella Trotta
Directrice chargée de l'architecture, direction générale des patrimoines, ministère de la Culture.
Architecte et urbaniste, enseignantchercheur à l’ENSA de Grenoble. Expert de site Auby.
Bernard Reichen Architecte et urbaniste (Reichen & Robert).
Elisabeth Rojat-Lefebvre
Commission d’expertise de projets Emmanuel Redoutey Coordinateur de la commission d’expertise de projets Europan 15. Urbaniste, agence ER.AMP, architecte ENSAIS et docteur en urbanisme, maître de conférence associé à l’École d’urbanisme de Paris.
Raphaël Besson
Patrick Leitner
Expert en socioéconomie urbaine, fondateur du bureau d’étude « Villes Innovations ». Chercheur associé au laboratoire PACTE de l’université de Grenoble.
Architecte et urbaniste, sélectionné à Europan 8 sur le site de Lille. Enseignant-chercheur à l’ENSA Paris-La Villette.
Alline Correa Bouric Architecte et urbaniste, collectif terau. Sélectionnée pour Europan 12 sur le site de Fosses.
Valérie Helman Architecte DPLG, collectif Latitude 48° spécialisé en éco-construction. Lauréate du concours Europan 10 à Triel-sur-Seine. Enseigne dans différentes ENSA de France. Chercheur associée au GERPHAU.
Suzanne Jubert Architecte HMNOP, fondatrice de l’Agence J. Sélectionnée à Europan 12 sur le site du campus-vallée à Paris - Saclay.
Justine Pestre Urbaniste, AMO au sein de l’agence 360. A participé aux suites Europan 13 sur le site de Metz aux côtés de Fanny Chenu. Enseigne au sein de l’UPEM et à l’École nationale des ponts et chaussées.
Julia Tournaire Architecte, urbaniste et chercheure indépendante. Fonde l’Institut Palmyre, laboratoire de recherche collaborative sur la ville et l’architecture. Mentionnée à Europan 12 sur le site de Paris.
Gabriella Trotta Architecte et urbaniste, enseignantchercheur à l’ENSA de Grenoble.
3 0 -
Villes productives 2
Les résultats en France
3 1 -
Europan France
29 équipes sélectionnées en France
3 2 -
3 3 -
1 9
6
5 2 8 7 3 4
1
2
Auby p. 35 Le canal au cœur de la ville Champigny-sur-Marne p. 59 Grand Paris Plateau de la VDO (Voie de desserte orientale)
4
Marseille / La Cabucelle Imaginer le quartier productif méditerranéene
7
p. 107
8 5
Pays de Dreux Zone d’activité / campagnes productives
Floirac / Bordeaux Métropole, Plaine Sud-Garonne Entre Garonne et parc des Coteaux p. 81
p. 129
6
Port-Jérôme-sur-Seine L’entrée de ville, vitrine d’un territoire en transition p. 157
Romainville / Grand Paris Le tramway, la couture, le quartier p. 203
9 3
Rochefort Océan p. 179 Rive active
Saint-Omer Vers une eau productive
p. 227
Auby
Le canal au cœur de la ville
Auby
Le canal au cœur de la ville
3 4 -
Auby
Le canal au cœur de la ville
échelles de projet
L+S territoriale, urbaine et architecturale représentant de l’équipe
architecte, paysagiste, urbaniste famille européenne de site
Créer des proximités — Interfaces et cycles courts localisation
Ville d’Auby, Douaisis Agglomération, Bassin minier du Nord Pas-de-Calais population
Ville d’Auby : 7 600 habitants site stratégique
26 ha site de projet
2,5 ha acteurs impliqués
Ville d’Auby, CAUE du Nord, Mission Bassin Minier, Douaisis agglo, SCoT du Grand Douaisis site proposé par
Ville d’Auby propriétaires du site
Ville d’Auby suites opérationnelles envisagées
études urbaines, missions de maîtrise d’œuvre urbaine et / ou architecturale
3 5 -
3 6 -
1
Description et objectifs du site Le site stratégique, dont la ville maîtrise le foncier, est localisé à cheval sur la Haute-Deûle. Au sud du canal, la ville d’Auby présente des caractères plus urbains (fronts bâtis continus, espaces publics) qui se sont consolidés au fil du temps. Au nord, la ville déploie de nombreux espaces verts et chemins de promenades, mais aussi des entreprises et friches. Les deux côtés de la ville sont reliés par un point routier à l’est et par une passerelle en construction à l’ouest, pour les modes doux. L’objectif principal est ainsi de mettre le canal au cœur de la ville afin qu’il ne soit plus vécu comme une coupure urbaine, un obstacle entre le nord de la commune et le centreville. Une meilleure connexion de la ville et avec la gare ferroviaire de Leforest est donc envisagée. Le développement urbain au nord du canal vise également à valoriser le potentiel paysager du canal et à conforter ses usages récréatifs existants (course, vélo, pêche, etc.). Enjeu de la ville productive Autrefois rurale, Auby est une petite ville industrielle du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais qui accueille notamment le plus grand site de production de zinc en France (Nyrstar) mais qui dispose également d’autres ressources productives, du fait de son passé lié à l’activité minière. Aujourd’hui les conditions ont changé et la population s’est appauvrie. Auby répond bien à l’enjeu de la ville productive puisque la commune doit être capable de générer ses propres sources de développement. En s’appuyant sur les besoins et les pratiques de la population, il s’agit de l’aider à développer une économie circulaire qui dépasse le clivage emploi-chômage et travail-salariat. La ville envisage de reconstruire durablement les synergies entre environnement et modes d’habiter, de produire et de se déplacer.
Stratégie de la ville Auby a engagé un processus de transformation urbaine sur le long terme, commencé dès les années 1980 avec la reconquête des friches industrielles, puis le renouvellement du centre-ville avec la construction ou la rénovation d’équipements publics. Aujourd’hui, la ville souhaite élaborer une stratégie pour attirer de nouveaux habitants (et ainsi pallier les difficultés de la périurbanisation métropolitaine lilloise). Cette densification d’une population solvable permettrait d’apporter une dynamique commerciale. Auby envisage également de mettre en œuvre une démarche urbanistique innovante et ouverte à l’expérimentation dans le domaine architectural : construction de logements et d’espaces publics de qualité (élaboration d’une charte en 2009), et valorisation du patrimoine local, tout en associant la population aux travers d’ateliers participatifs. L’équité socio-spatiale est recherchée via la solidarité et la construction de politiques publiques visant notamment la dignité du logement, afin de restituer un sentiment de fierté aux habitants. Une réflexion sur la mobilité multi-modale est en cours afin d’inciter au transport ferroviaire et aux modes doux.
3 7 -
2
3
1 2 3
Maisons désaffectées, site de projet vu depuis la rue Jean Jaurès Le canal de la Haute-Deûle et ses berges végétalisées à l’emplacement de la future passerelle Réutilisation de l’ancien site de l’ancienne fabrique des engrais pour les services municipaux et locaux associatifs
4 5 6 7
Les deux parties de la ville séparées par le canal (vue depuis le sud-est) Panorama du site de réflexion vue depuis le château d’eau des engrais La friche de l’ancienne cokerie Le site de réflexion dans le contexte territorial - à l’est la ligne ferroviaire Paris-Lille
8 9
Le site de projet, et l’emprise de la passerelle en construction Site de projet destiné à l’expérimentation architecturale : maisons désaffectées à l’est, friche commerciale et parking à l’ouest
3 8 -
4
5
5
3 9 -
6
5
4 0 -
7
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4 1 -
6
9
Lauréat
Extractions, de la source aux ressources Amandine Martin, Justine Labérenne, Céline Tutcu et Faustine Pauchet architectes urbanistes 4 2 Ce projet développe un processus où les enjeux urbains et paysagers du site s’imbriquent aux besoins socio-économiques d’Auby pour mettre en place un système économique et spatial alimenté par les énergies sous-jacentes de la ville.
est diagnostiquée afin de révéler son potentiel programmatique et le type d’activité qu’elle accueillera. Simultanément, la dépollution de la friche du château d’eau sur la rive nord est lancée.
Le savoir-faire habitant devient une ressource
La traversée du canal est accompagnée par l’activation des berges et des axes structurants de la ville via un réseau de pôles attractifs : capitainerie, centre de déconstruction navale, atelier des mobilités, etc. Autour de cette acupuncture urbaine, les logements s’implantent en lanières perpendiculaires au canal afin de conduire les flux et perspectives vers la Deûle.
L’intervention est fondée sur une politique d’emploi s’appuyant sur une association existante : Territoire Zéro Chômage de Longue Durée (TZCLD). Accompagnés par une entreprise à but d’emploi, les habitants pourront créer leurs propres métiers en fonction de leurs compétences, des services nécessaires au quartier et des espaces disponibles. Le devenir des Aubygeois est primordial avant d’envisager l’accueil d’une nouvelle population. Le projet s’inscrit donc dans un temps long afin de révéler les énergies habitantes. Comment l’habitat peut-il devenir productif ?
Cette problématique est développée à travers deux situations : la réhabilitation du patrimoine sur l’îlot de la pointe – en entrée de ville, voué à la démolition – et la construction du quartier fertile sur la rive nord. L’îlot de la pointe : quand l’habitat existant devient productif
Pour lancer ce processus, l’atelier de l’emploi institué par TZCLD devient le moteur de réappropriation du site. Il s’installe à la proue de l’îlot où il cohabite avec la maison du projet. Cette étape enclenche la réhabilitation des maisons vacantes de l’îlot qui voit son patrimoine revivre et devenir cité pilote de « l’habitat productif ». Le principe : chaque maison
Notre équipe est issue d’années de complicité à l’École d’architecture de Lille. Nous avons eu l’occasion de travailler ensemble durant nos études et avons cherché à prolonger cette synergie après nos diplômes passés en 2017. De ce fait, nous avons déjà plusieurs fois saisi l’opportunité de mettre en commun nos idées en répondant ensemble à des concours dans l’optique de créer un jour notre propre atelier. Aujourd’hui, nous sommes toutes les quatres salariées dans des agences d’architecture et d’urbanisme différentes. Ainsi, nous travaillons sur des problématiques variées, ce qui nous permet d’être complémentaires dans nos réflexions. Les thématiques qui nous animent convoquent un questionnement sur les modes de fabrication de la ville et c’est pour cela que nous avons participé à Europan. Nous sommes convaincues que l’intégration des problématiques sociales et économiques est un enjeu primordial et un moteur de pérennité dans la conception architecturale et urbaine. Ainsi, nos travaux tendent
Avis du jury L’équipe prône l’inversion du modèle paternaliste historiquement associé à l’habitat ouvrier. Elle envisage un processus de projet impliquant la population dans les transformations de la ville, la réhabilitation du patrimoine existant, la construction de nouveaux logements ou l’entretien et les gestions de sols en dépollution. Elle répond ainsi aux problèmes d’emploi qui se pose encore à la Ville d’Auby et au bassin minier. À la croisée des politiques de requalification urbaine et des politiques d’emploi, le projet propose une illustration concrète d’une démarche solidaire intimement liée à l’idée de patrimoine productif. Le projet propose un mode opératoire fondé sur des expérimentations qui s’enchaînent dans l’espace et dans le temps, en intégrant la réhabilitation de l’habitat ancien.
D’une rive à l’autre
Le quartier fertile : créer des « pièces actives »
Conçues en continuité des expériences de l’atelier de l’emploi, les pièces actives réinterprètent les pièces standards du logement pour en dépasser l’usage privé, inciter un usage commun et ainsi devenir productives. La mutualisation des espaces réduit le coût pour l’habitant et permet d’ouvrir les lieux au public dans les temps habituellement creux de leur utilisation privée. Dans un habitat intergénérationnel par exemple, la cuisine commune devient temporairement une cantine de quartier gérée par des salariés de l’atelier de l’emploi. Cette hybridation génère une rencontre entre les nouveaux et les anciens Aubygeois. Les nouvelles typologies d’habitats répondent aux services de quartier et génèrent des emplois pour les acteurs locaux sous le prisme de l’économie sociale et solidaire tandis que les pôles attractifs s’inscrivent dans l’économie plus large du bassin minier.
chaque fois à mettre en place des processus et des méthodes finement liés au contexte et construisent petit à petit notre point de vue sur le rôle de notre profession. Nous souhaitons favoriser l’intégration de l’habitant dès la conception et mettre en valeur l’expérimentation comme source de développement urbain. Membres du mouvement de la frugalité heureuse et créative, cet engagement collectif est aussi un moyen pour nous de définir nos valeurs. De la petite à la grande échelle, la question d’une architecture plus sobre et vertueuse et des enjeux environnementaux, à appréhender dans leur complexité, est primordiale. C’est pourquoi nous cherchons toujours à produire une analyse très précise du territoire afin d’en révéler le potentiel sous-jacent. Des ressources insoupçonnées et pluridisciplinaires deviennent alors le levier de nos propositions. Contact p. 300
1 2 3 4 5 6
Vue générale, le quartier fertile : quand l’habitat devient productif Cuisine commune : cohabitation intergénérationnelle et ouverture sur l’espace public La cantine de quartier au nord du canal Entrée de ville : attractivité et valorisation des berges L’îlot de la pointe : moteur d’actions sociales et solidaires La capitainerie : centre de déconstruction de bateaux et ressourcerie navale
4 3 -
1
4 4 -
2
3
4
4 5 -
5
6
Mentionné
Grey Matter Elida Mosquera, Matthieu Boustany et Benoist Desfonds, architectes, Jérôme Picard, architecte urbaniste, en collaboration avec Peeraya Suphasidh, architecte
4 6 Notre idée de « ville productive » s’éloigne volontairement de la notion littérale de « fabrication » et de l’idée attendue que la jeunesse en soit la force productrice. Si l’idée de de ville « productive » serait plutôt de créer « plus de sens », ne pourrions-nous pas nous libérer de ce lieu commun contraignant ? Et si la notion de productivité ne se focalisait pas seulement sur les jeunes mais aussi vers les seniors, afin de dépasser une ségrégation alarmante, pour rappeler que la ville productive peut aussi être inclusive ? Notre concept de « boucle urbaine » à Auby rapproche les deux côtés du canal dans une vision commune et consolide l’idée d’une ville attractive et productive qui tient compte du spectre complet des âges, mettant en avant l’espace public piéton. Bien que la commune valorise son profil « jeune », 36 % de personnes ont plus de 50 ans et près de 2 200 habitants auront bientôt plus de 60 ans. Notre proposition s’articule autour de la synergie de différents acteurs dans le temps : - un nombre croissant de seniors indépendants, actifs et professionnellement disposés à contribuer ; - une municipalité désireuse de convertir ses sites les plus attrayants le long du canal ; - des régions qui améliorent les infrastructures de transport public ; - des entreprises privées qui gèrent des établissements de santé, et cherchent à étendre leurs ambitions en tant que prestataire de services, conscientes de la valeur ajoutée et du marché porteur qu’il y a en prenant un
rôle civique dans la ville ; - les familles désireuses de déménager dans de nouveaux endroits, où elles peuvent vivre plus proche de leurs aînés avec un meilleur accès à la santé, à la nature et à l’éducation ; - les personnes âgées indépendantes se relocalisant, car il existe « un champ des possibles » vecteur de sens pour contribuer, redonner, autogérer des établissements publics, soutenir des entreprises à temps partiel, aider la recherche académique ou scientifique, ou garder l’histoire minière vivante ; - donner aux gens la possibilité de s’approprier davantage leur futur cadre de vie, et d’être inclus et actifs dans une communauté ; La boucle, en forme de « 8 », connecte le cœur de ville à la rue Léon-Blum, plus verte et multimodale. Les maisons à l’angle de la place deviennent des appartements de fonction pour les universitaires et le personnel soignant. Des services autogérés par la communauté des seniors ouvrent de nouveaux services de partage et marquent la promenade du canal dans la boucle. Nous imaginons aussi un habitat intergénérationnel mutualisé et intégré, basé sur le partage, l’enrichissement des savoirs, et sur un circuitcourt. Le nouveau plan urbain renforce le paysage et apporte des équipements sportifs majeurs. Les logements offrent un mélange de locations et ventes, axées sur l’intégration des seniors et des espaces partagés. Avec un programme autogéré à différentes échelles pour soutenir une « écologie de la Santé », Auby peut réinventer le sens de la ville.
Grey Matter est le résultat d’une volonté de travailler ensemble sur des thèmes transversaux qui nous tiennent à cœur. L’équipe est composée d’associés, Matthieu Boustany, Benoist Desfonds, Elida Mosquera, Jérôme Picard avec la contribution de Peeraya Suphasidh. Les quatre associés se sont rencontrés à travers leur expérience commune dans de prestigieux bureaux internationaux à travers le monde. Ils se réunissent pour créer Local en 2019 entre Bergen et Paris, pour rappeler que nous sommes tous à la fois nomades et sédentaires, migrants et locaux. Transmettre des savoirs et savoir-faire, vieillir ensemble, chercher à adapter et recomposer notre
environnement bâti existant autour de nouvelles valeurs partagées, remettre en cause l’évolution du rôle de la culture et des lieux de travail, construire avec du bois, ou donner l’accessibilité au sport pour tous, sont quelques-unes des questions que nous nous posons. Nous sommes des acteurs locaux dans un système mondialisé où notre pratique du design essaie de combler le fossé entre deux oppositions apparentes. Local apporte des solutions simples à des situations complexes. Contact p. 300
Avis du jury Grey matter peut s’entendre comme « matière grise » ou « cheveux gris ». Appuyé sur une éthique intergénérationnelle, le projet prend position en faveur de modes de vie productifs pour les seniors, tout en questionnant des enjeux d’inclusion et de santé. À l’échelle urbaine, une boucle piétonne invite à la mobilité active en reliant des équipements du quotidien et de la santé. Le projet se focalise ensuite sur un habitat intergénérationnel et autogéré, directement associé à des lieux de partage, de création ou de transmission entre les générations. L’équipe contredit le lieu commun que l’activité et la productivité soit en le monopole de la jeunesse, et critique la ségrégation des seniors, symboliquement relégués à l’isolement, à la passivité ou à la dépendance. C’est une proposition singulière dans la session, qui rappelle que la ville productive peut aussi être inclusive.
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La place de la Santé, activation de l’accès transversal au canal La place d’entrée, lieu de rencontre au départ de la promenade du canal Plan guide : développer l’offre de logements dans une ville qui fait sens Une nouvelle boucle civique basée sur la santé productive Le pavillon-atelier, des échanges productifs dans le parc du centre intergénérationnel Placer les équipements publics au cœur du développement urbain, pour encourager les interactions entre usagers Un quartier intergénérationnel inspiré des typologies de l’habitat minier
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I F Site de projet
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G Rue du Général de Gaulle
Lycée
Rue Calmette
Rue Calmette
Q Rue J. Guesde
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Rue L.Blum A
Rue L. Blum
Foyer Beauséjour
Les Asturies
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Parc d’activités 4
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A B C
D E F G
Place d’entrée Logement et lieu de travail en location à court terme Transformation de la rue Léon-Blum en voie à sens unique avec surfaces de mobilité partagées Place de la Santé Résidence de soins Promenade du canal Place de la Mairie
H I J K L M N O P
Parc Passerelle Centre sportif Plan guide d’un habitat intergénérationnel École Centre culturel, magasin, jardin d’enfants, garderie Centre social Promenade du canal Rue Calmette (sens unique)
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Attracteurs (piscine, commerce, espace public) Logements collectifs & intergénérationnels (location) Logement partagés (location et accession) Maisons en bandes (accession) Église Mairie Éducation / Santé Entrepôt avec programmation municipale Entrepôt industriel / de commerce
Mentionné
Productive Synergy Ariane Jean Marie Désirée, architecte, et Grégoire Simonin, ingénieur architecte 5 0 « Synergie productive » a pour ambition de répondre à la problématique de la production et de la régénération urbaine en identifiant l’humain, la solidarité et le territoire comme les ressources élémentaires du processus à mettre en place. Notre volonté est de penser le projet d’aménagement d’Auby par et pour ses usagers, l’humain constituant une ressource productive majeure. Cela se concrétise par un maillage organisé autour de deux axes fédérateurs reliant les différents secteurs de la ville. D’une part un anneau urbain pacifié, d’autre part les berges du canal comme support de mobilité douce et de l’identité paysagère. L’ensemble est ponctué par un réseau d’espaces publics hiérarchisés et identifiés pour permettre de renforcer les pratiques existantes des usagers tout en en proposant de nouvelles. L’un des enjeux du projet sera de replacer le canal au cœur de la ville et de l’imaginaire commun en réinventant les relations entre les berges du canal et ceux qui l’habitent, le pratiquent. Non plus perçu comme une fracture dans le territoire, le canal devient un élément crucial dans le renouvellement de la commune. Les modifications des modes de vie nous interrogent sur la manière de concevoir un habitat durable, adaptable et appropriable. Notre proposition s’inspire des qualités architecturales, paysagères et patrimoniales exis-
tantes pour valoriser le caractère singulier d’Auby. Il s’agit de proposer la création de nouveaux logements en réinterprétant la typologie de l’habitat minier dans des formes contemporaines pour impulser une nouvelle dynamique tout en améliorant le cadre de vie. En parallèle de la stratégie urbaine, notre démarche repose sur trois facteurs de production complémentaires : - une ressourcerie comme nouvelle polarité urbaine favorisant les comportements écocitoyens et la valorisation des ressources matérielles. Les acteurs pourront y déposer et acheter objets et matériaux ayant un potentiel de ré-emploi. Elle est installée de l’autre côté du canal, face au centre-ville, afin d’encourager les échanges entre les deux rives ; - un réseau de maisons de quartiers en gestion participative opérant comme tiers lieux. Ces maisons de proximité sont à disposition des habitants. Devenant de véritables catalyseurs de lien social, d’apprentissage et de transmission du savoir, elles permettent de révéler et valoriser les compétences de chacun ; - une monnaie locale complémentaire pour valoriser les ressources existantes mais délaissées par le système économique actuel. Elle met à disposition de la mairie un outil de promotion des actions citoyennes pour soutenir une économie locale et solidaire.
Notre collaboration a débuté lors notre formation au sein de l’ENSA de Paris - La Villette et de notre projet de fin d’étude réalisé en commun. Depuis, nous aimons nous retrouver en parallèle de nos activités professionnelles respectives pour réfléchir aux problématiques urbaines et architecturales. Si notre activité principale est l’architecture, nos pratiques rendent compte de la diversité des champs disciplinaires qu’elle regroupe. Ariane Jean Marie Désiréee multiplie les expériences en agence d’urbanisme et de paysage, son intérêt pour l’espace public l’ammène à réfléchir à la notion d’usages à travers les différentes échelles et les liens forts qu’entretiennent le territoire, la stratégie urbaine et la réalisation architecturale. Grégoire Simonin, également ingénieur, exerce sa profession au sein d’une agence d’architecture qui s’intéresse aux problématiques de l’habitat et de la ville comme héritage commun.
Chaque sujet est l’occasion de questionner la manière de vivre et de s’approprier l’espace à travers des processus de construction durable. Le concours Europan 15 a été l’occasion de se réunir autour d’intérêts commun pour la manière d’habiter l’espace public et le territoire à travers le site d’Auby. Selon nous, concevoir et aménager l’espace se situe à l’articulation entre réalités sociales, économiques et environnementales. Nous pensons que la durabilité du processus de mutation des milieux habités dépend de sa flexibilité programmatique et de sa résilience face aux incertitudes temporelles. Nous saisissons ces contraintes comme une opportunité pour développer une méthodologie qui replace l’usager au cœur du projet.
Avis du jury L’équipe s’appuie sur les qualités de la ville pour mettre en synergie les ressources présentes : les habitants en premier lieu, les solidarités qui les relient, un territoire propice à des relations de proximité et de sociabilité. Elle questionne le partage de responsabilités entre in-stitutions et habitants via la création d’une monnaie locale qui favorise la micro -économie avec la création de community houses, dont une ressourcerie qui prend sa place au cœur du projet. Le travail sur les espaces publics donne une grande importance aux mobilités piétonnes, en lien avec des formes d’habitat simples et évolutives, empruntant certains caractères de l’habitat minier. Une proposition modeste dans sa forme et riche par l’activation de ressources locales, matérielles, immatérielles et humaines. L’idée de recyclage prise au sens large participe à la régénération d’une économie de partage et de réseaux de sociabilités, à l’échelle d’une petite ville qui réinvente des formes de proximité.
1 Les espaces publics 2 Vue sur une « voyette » :
chemin piéton desservant les jardins
3 Projection et évolution de l’habitat 4 Un réseau de quartiers relié par des
mobilités douces
Contact p. 300
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La place de la Mairie Le Verger urbain L’esplanade La Ressourcerie L’entrée de ville
TERRIL 140.1. Vivre produire demain
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Présélectionné Kevin Bailly, Léo Cadoret et Emmanuel Lara, architectes urbanistes, en collaboration avec Simon Cadoret, ingénieur en agronomie du paysage, Arnaud Busson, ingénieur en bâtiment et Raphael bouche, agronome
Avis de la commission d’expertise
Le projet décline sa vision prospective à partir de la figure du terril, assumée en tant que métaphore de transformation territoriale sur le temps long (témoignage de l’histoire, espace mutable, matière recyclable). Il propose une approche systémique visant à allier urbanité et qualité environnementale, tout en misant sur les productions locales, les circuits courts et les mobilités durables. Le renforcement de la centralité (existante mais
peu valorisée actuellement) au nord du canal est prôné via la programmation (raffinerie métallicole, espaces capables, espaces publics) et les ambiances urbaines suggérées (lien avec le canal, espaces paysagers, belvédère, etc.). Il propose une réflexion sur la question de l’utilisation rationnelle des ressources naturelles répondant aux besoins énergétiques de la ville.
Présélectionné
L’îlot coopératif
Meriem Chabani et Maya Nemeta, architectes urbanistes, Etienne Chobaux, architecte, John Edom, anthropologue architecte, en collaboration avec Fanny Primard, étudiante en architecture
Avis de la commission d’expertise
Le projet se positionne à contre-pied de la ville minière : la ville n’est plus construite en fonction des besoins de l’industrie, ce sont l’urbanité et la coopération entre les habitants qui génèrent de nouvelles activités. Le projet s’appuie sur un type d’habitat supposé capable d’accueillir des activités productives ; celles-ci peuvent rester longtemps à l’intérieur d’un tissu urbain car hébergées dans des espaces flexibles et évolutifs.
Les principales qualités de ce projet sont l’expérimentation de la mixité et de la flexibilité, tout en réinterprétant la cité ouvrière, en cherchant à l’améliorer du point de vue typologique (diversité), programmatique (mixité) et en en dépassant le caractère essentiellement individuel (jardin partagé). Ce travail, d’intérêt essentiellement typologique, présente cependant une limite dans son approche répétitive, appelant à envisager des variations dans sa mise en œuvre.
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Présélectionné
Paysage productif Clément Ringot et Maxime Beel, architectes 5 6 -
Avis de la commission d’expertise
Le projet prône une plus forte relation entre la ville et son « milieu » en inscrivant le site de réflexion dans une « pièce paysagère » habitée et connectée, identifiée en tant que corridor écologique à préserver et à renforcer. Il privilégie les aspects écologiques de la transition, en prônant un acte fondateur et un processus de préparation du terrain à accueillir les futurs développements urbains. C’est une proposition cohérente et
systémique, allant de l’échelle territoriale à celle du quartier. La forte connotation paysagère rend envisageable une approche plus multidisciplinaire, en collaboration avec des architectes et urbanistes, afin d’établir une spatialisation cohérente et pérenne de la trame arborée.
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Champigny-sur-Marne / Grand Paris
Plateau de la VDO (Voie de desserte orientale)
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Champigny-sur-Marne / Grand Paris
Plateau de la VDO (Voie de desserte orientale)
Champigny-sur-Marne / Grand Paris
Plateau de la VDO (Voie de desserte orientale)
échelles de projet
L+S urbaine et architecturale représentant de l’équipe
architecte, paysagiste, urbaniste famille européenne de site
Faire évoluer les métabolismes - Multiplier et relier les organismes localisation
Champigny-sur-Marne, EPT Paris-Est Marne et Bois, Métropole du Grand Paris population
Champigny-sur-Marne : 76 500 habitants site stratégique
150 ha site de projet
15 ha site proposé par
EPAMARNE, Ville de Champigny-sur-Marne, EPT Paris-Est Marne et Bois acteurs impliqués
Conseil départemental, privés propriétaires du site
EPAMARNE, acteurs privés suites opérationnelles envisagées
études de conception, maîtrise d’œuvre urbaine et paysagère, maîtrise d’œuvre
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Description et objectifs du site Dans les années 1960 et jusqu’en 1972, le quartier du Plateau a été occupé par le plus grand bidonville de France où s’était établie une importante communauté portugaise. Le centreville de la commune est situé à environ 30 minutes à pied à l’ouest du site. Au sud de la voie Sonia-Delaunay, les terrains de la VDO (Voie de desserte orientale, projet de liaison autoroutière abandonnée) bordant le quartier des Mordacs sont actuellement en friche. Au nord, le découpage spontané de petites parcelles et de jardins est hérité de la période du bidonville. Des zones d’activités se sont progressivement constituées des années 1960 jusqu’au milieu des années 1990. Au nord du parc du Plateau, la société du Grand Paris aménage un site de maintenance et de remisage (SMR) du Grand Paris Express. À l’est, le quartier des Mordacs est un ensemble d’habitat collectif réalisé dans les années 1960 qui a fait l’objet d’un projet de renouvellement urbain. Les objectifs de mutation de la friche que constitue l’exVoie de desserte orientale s’inscrivent dans un objectif métropolitain de rééquilibrage économique de l’Est parisien, de développement de l’activité productive en ville et de rapprochement de secteurs d’emploi des grands pôles de transport franciliens. À l’échelle de Champigny il s’agit également de réinvestir un site qui fait rupture dans le tissu urbain entre l’est et l’ouest de la ville et de maintenir une continuité écologique inscrite comme telle au Schéma régional de cohérence écologique. Stratégie de la collectivité En partenariat avec l’État qui se libère des terrains, les collectivités et l’EPAMARNE élaborent une stratégie d’aménagement à partir d’une nouvelle ligne de transport public (Altival)
reliée au réseau du Grand Paris Express. La Ville de Champigny souhaite impulser une dynamique de requalification et de mutation de ses zones d’activités anciennes tout en reconstituant une façade active tournée sur la RD10 prolongée qui accueillera le projet Altival en 2024. Il s’agit de donner une nouvelle attractivité au site pour les opérateurs économiques et les habitants avec l’objectif d’y développer de nouveaux emplois par l’accueil d’une diversité d’activités productives et de services. L’aménagement de ce site est également l’occasion de rétablir des liaisons est-ouest et un réseau de mobilités douces entre les rives de l’ex-VDO tout en valorisant le paysage d’un corridor vert à l’échelle de l’Est parisien. Le projet VDO étant engagé préalablement à Europan, le concours a permis de confronter des visions et d’enrichir la réflexion engagée. Il s’agit aujourd’hui de concilier ces différentes approches pour nourrir le projet porté par la Ville mais également les projets portés par les autres acteurs de ce territoire. Enjeu de la ville productive Le corridor de la VDO a été préservé de l’urbanisation pendant trente ans du fait du gel des terrains. Il constitue une vaste ressource foncière et écologique et révèle de nouveaux enjeux de mobilités et d’accessibilité locale et métropolitaine. Le site de projet se développe le long d’une friche porteuse d’une certaine richesse environnementale, il se déploie entre des zones d’activité existantes et un archipel de projets urbains d’envergure métropolitaine, reliés entre eux par le futur réseau de transport du Grand Paris Express et le futur boulevard urbain qui accueillera Altival. Ce site offre donc des potentiels de plusieurs natures impliquant une multitude
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d’acteurs. Il interroge le devenir d’un territoire à reconquérir par ses franges, marquées par les arrières de zones d’activités monofonctionnelles. Le défi consiste en effet à résoudre un paradoxe entre préservation écologique et insertion de nouveaux usages et de nouvelles activités en dessinant la ville de demain. En outre il pose la question du modèle de gouvernance le plus adapté pour accompagner ce processus de développement. La réalisation du projet Altival et la prolongation de la RD10 est le principal vecteur de réactivation du site et de réintroduction d’une mixité d’usages au voisinage des sta-
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Zone d’activité, marché Rollay Une occupation informelle et précaire sur les vestiges du bidonville (source Artelia 2017)
tions de transport en commun. Les acteurs locaux souhaitent redonner au secteur une nouvelle attractivité en développant la mixité activités - services - habitat, en réfléchissant aux usages de la façade sur le futur boulevard (RD10 prolongée) en termes d’animation, d’espaces publics et de services ou commerces. La mixité urbaine peut, quant à elle, s’organiser à l’échelle d’un territoire morcelé par la remise en connexion des usages en présence tout en confortant la vocation économique des rives et la réintégration de ces terrains dans une dynamique de projet.
3 Vue de l’emprise de la VDO du nord vers le sud 4 - 5 Vue du site au niveau de la future gare du Grand Paris
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Vue du site au niveau de la tour Telecom TDF Vue de l’emprise de la VDO du sud vers le nord Le périmètre de réflexion
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Lauréat
Lost Highway Guillaume Barnavon, architecte 6 6 L’autoroute A 87 a été, à partir de 1965, un projet de troisième rocade autoroutière parisienne. Ce projet reprenait en grande partie celui de l’ARISO (Autoroute interurbaine de Seine-et-Oise), dont le tracé était compris dans des zones encore faiblement urbanisées de la banlieue parisienne. Malgré la construction et la mise en service de plusieurs petits tronçons, la majeure partie des emprises de l’A87 sont restées vides jusqu’à l’abandon de ce projet en 1985, au profit de la Francilienne. À l’est de Paris (de la commune de Sucy, en passant par Bonneuil, Ormesson, Chennevières, Champigny-sur-Marne et la commune de Villiers), un morceau de territoire est traversé par un corridor de terrains restés gelés pour ce projet inachevé. Présentées comme zones à urbaniser sur les documents municipaux pendant plus de 50 ans, l’interdiction légale de construire sur ces parcelles a généré une occupation des sols particulière, support d’usages informels, de pratiques nomades et anonymes, d’appropriations non programmées, de constructions hors normes. Cette interdiction de construire a également permis d’abriter une lente propagation d’espaces naturels sauvages et forestiers au potentiel écologique rare. Depuis des dizaines d’années, des plantes pionnières ont pris la place et le temps de s’y enraciner, de grandir et d’offrir par là même un écosystème refuge pour la faune et la flore. Aujourd’hui, les différentes parcelles qui composent cette autoroute fantôme sont le support de projets d’aménagement isolés les uns des autres. Ce processus d’urbanisation par effet de mitage devrait idéalement se déve-
Guillaume Barnavon est architecte HMONP. Avec le Studio Dièse, il réalise à partir de 2014 un ensemble de travaux collectifs : lauréat Europan 13 avec le projet « Bondy’s Count » - mentionné pour le concours Svratka Riverfront avec le projet « Resist is not enough » - participation à deux éditions du festival d’art contemporain « Diep~haven » - invitations du collectif Port Nord pour la réalisation d’installations dans le port industriel de Chalon-sur-Saône - construction de microarchitecture pour le cinéma le Royal à Montpellier - cycles de recherches sur la métropole nocturne francilienne, sur la ville d’Athènes et sur le jeu vidéo & l’architecture étude urbaine pour la Mise en parc de Paris — La Défense. Il collabore parallèlement avec d’autres
lopper autour d’une ligne de bus en site propre — traversant cet axe nord / sud longitudinalement et reliant ainsi deux gares du Grand Paris (RER A, Sucy / Bonneuil, ligne 16 du Grand Paris Express, Gare des 4 Communes). Notre projet propose une vision alternative au scénario d’effacement inexorable de cet étonnant espace vert linéaire. Nous faisons l’hypothèse que l’A87 existe déjà bel et bien sous nos pieds, mais plutôt en qualité d’infrastructure piétonne résiliente. Dans un territoire périphérique dense et constitué, celle-ci préfigure un chaînage d’espaces naturels et de sites en projets capables de constituer un couloir écologique structurant pour les communes qu’il traverse. Il nous appartient alors de spéculer sur les qualités de cet état brut du paysage et — pourquoi pas — de faire prévaloir sur l’ensemble de ce site la présence d’un jardin métropolitain en puissance. En nous appuyant sur le dispositif d’Espaces naturels sensibles (ENS) en vigueur dans le Val-de-Marne — cette compétence dé-
Avis du jury L’auteur propose un élargissement de la focale pour questionner la vocation et le rôle du site à l’échelle du Grand Paris. Il révèle la singularité de chaque séquence d’un anneau métropolitain exceptionnel, qui apparaît en creux d’espaces densément urbanisés. Le projet s’appuie sur l’idée de « jardin métropolitain » comme espace de liaisons, de mobilités et d’opportunités de projets, entre les paysages ouverts et bâtis, à conserver, ouvrir, stimuler ou transformer. En repérant le potentiel et les àcôtés d’une infrastructure inachevée, le projet pose les jalons d’une vision géographique cohérente face au risque de projets d’aménagements urbains isolés. Il interpelle les multiples acteurs de ce territoire annulaire par la mise en évidence d’une green belt à l’échelle du Grand Paris.
partementale qui vise à préserver, reconquérir et valoriser des sites qui présentent un intérêt écologique et / ou paysager remarquables et / ou menacés ou bien encore des champs naturels d’expansion des crues — nous voulons nous saisir des
treize Espaces naturels sensibles du département comme autant de projets ressources pour opérer la valorisation des territoires de l’A87. Autour de ce poumon vert pourrait alors se développer un projet de transport en commun par bus (reliant les deux gares du Grand Paris) mais cette fois, de manière transversale afin de le faire dialoguer avec son environnement proche, dense et construit.
agences d’architecture et réalise actuellement des résidences pédagogiques d’architecture en milieu scolaire. Pour son diplôme à l’ENSA Paris-Malaquais en 2013, il s’intéresse à un ensemble de terrains préemptés pour la réalisation du projet d’A87 | VDO | Altival — entre la gare du RER A Sucy / Bonneuil et la future Gare des 4 communes à Villiers-sur-Marne. Il réalise à cette occasion une série d’explorations urbaines et de reportages photographiques pour mettre en valeur les espaces en jachère et les zones d’activité logistique rencontrés lors de ses déambulations. Contact p. 300
1 L’A87 comme infrastructure paysagère 2 Le relevé photographique
des opportunités in situ
3 Un jardin métropolitain
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2 Bois
Parcs + Jachères Végétal
Cultures + Jardins Activités
Industries
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Habiter Usages
Obstacles
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Mentionné
Stamping Ground Laurent Lustigman, Clément Maître, Robinson Neuville, Ana Vida et Morgane Champetier De Ribes, architectes, en collaboration avec Clara Jan, architecte, Chama Ouzgane et Laure Mouly, étudiantes en architecture
7 0 L’emprise de la VDO est une figure géographique naturelle et artificielle qui s’étend sur toute l’Île-de-France. Artificielle par son tracé correspondant à une autoroute qui ne s’est jamais réalisée, elle est entourée d’activités artisanales et logistiques créées en prévision de son achèvement. Naturelle parce que la nature a repris ses droits, la VDO constitue aujourd’hui un véritable corridor biologique associant des éléments naturels, des cultures et des usages informels. Pour intégrer ce territoire dans Champignysur-Marne, Stamping Ground propose de préserver son paysage sauvage et sa biodiversité, intensifier ensuite ses franges pour atteindre les objectifs de création de logements et d’emplois demandés par la ville et, enfin, de valoriser les ressources et les processus en place actuellement. Préserver
Nous proposons de préserver les qualités naturelles de l’ex-VDO en conservant au moins 60 % de son emprise actuelle. La nature est prise en compte comme acteur à part entière du territoire, il s’agit de maintenir la continuité écologique tout en favorisant le développement de la ville autour. De plus, ce lieu offre un outil de préfiguration qui permettra à des associations locales ou initiatives individuelles de l’activer en amont du développement de ses franges. Intensifier
En contrepartie, les franges seront densifiées. Pour ce faire, nous proposons l’intégration de programmes mixtes, logements et activités, qui permettent de conserver l’activité tout en faisant face à un prix du foncier élevé. Ces programmes se développent à travers différentes typologies ; celles-ci permettront d’accompagner les évolutions des structures productives à l’échelle de la ville. Elles préservent et renforcent le tissu entrepreneurial existant et accompagnent les nouvelles implantations : des structures productives de petite taille au tissu pavillonnaire sont mises
L’équipe IGOR est née du regroupement de quatre agences d’architecture et d’urbanisme : Boman (Laurent Lustigman et Claire Bourgès-Manoury), Forme (Clément Maître et Robinson Neuville), atelier Moc (Morgane Champetier De Ribes) et Vida (Ana Vida). Avec des parcours et des cultures différentes, nos quatre agences ont trouvé dans IGOR un espace de réflexion transversale. Comprenant le projet comme un lieu de dialogue, nous développons une méthode de travail basée sur l’examen contradictoire de différents scénarios qui valorise
Avis du jury
en connexion. La superposition des logements intermédiaires avec des structures adaptables à différentes situations rend possibles des activités de taille moyenne. Une transition s’opère vers des équipements valorisant les déchets produits en place. La juxtaposition des programmes et structures favorise la mutualisation d’espaces et de fonctions, tandis que l’imbrication de programmes publics et privés est permise par des structures réversibles. L’adaptation du bâtis existants aux nouveaux besoins et à leurs évolutions se fera dans l’idée d’une interaction et d’un croisement entre les nouveaux usages.
Face à une figure géographique exceptionnelle à la fois artificielle et naturelle, l’équipe choisit de reconstituer une pièce de ville écologique, ouverte et accessible. La densification de ses franges permet de préserver 60 % de l’espace non bâti. Elle repère six situations de projet pour hybrider et intensifier les usages actuels et futurs, systématiquement en lien avec l’existant : inclusion d’activités artisanales, superposition de logements et d’activités, construction d’un équipement de production énergétique, juxtaposition d’activités nouvelles… Le projet apporte une réponse équilibrée : il préserve la valeur écologique du site tout en redonnant une valeur économique et urbaine aux zones d’activités existantes. L’intensification des franges permet de résoudre un paradoxe entre aménagement et ménagement de l’espace.
Valoriser
D’une part, il s’agit de mettre en valeur les logiques existantes : maintenir les cultures avec la création d’une association par les usagers actuels, accompagner les activités informelles (barbecue, jeux, pique-niques…) pour préserver le lien social, récupérer les eaux de pluie, conserver les massifs d’arbres, dépolluer le sol. D’autre part, il s’agit de compléter ces logiques avec des initiatives permettant aux acteurs du site de se rencontrer et de créer des liens et des réseaux afin d’inscrire le territoire dans une économie circulaire : une « place du marché » pour se rassembler autour de l’économie locale ; une recyclerie pour la valorisation des déchets organiques et la sensibilisation de la population ; l’intégration de structures légères supports d’usages informels. La conception du centre technique municipal vient nourrir cette logique en tant qu’espace support des acteurs économiques du site (espace logistique de proximité, centre de réunions, parking public…). Ces trois actions s’appuient sur une lecture positive des structures et des ressources existantes, tirant profit de l’héritage du XXe siècle. Il s’agit de faire avec ce qui s’est mis en place depuis plus de soixante ans, en considérant que le cours du temps constitue une forme de préfiguration, en opposition à la planification à grande échelle du XXe siècle.
la critique comme outil de conception. Tout d’abord nous réalisons des diagnostics minutieux suivant nos différentes expertises. Puis nous élaborons des réponses volontairement éloignées, divergentes que nous confrontons dans le cadre de sessions de travail communes. Cette méthode collaborative nous permet d’objectiver le processus de conception. Il en résulte des réponses transversales, nourries de différentes approches « augmentées ». Contact p. 300
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Connexion – ZA Nation Superposition – ZA Marché Rollay Axonométrie générale Juxtaposition – ZA des Grands Godets Intersection – Quartier des Mordacs Valorisation des ressources du site dans une économie circulaire
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rain water
garden compost garden forest
clearing barbecue
filtered rain water
green market corridor
pedestrian way CTM
biodome
school food wastes
ZAE wastes
Produire de l'énergie naturelle à partir de déchets Produire des ressources à partir de la situation existante 6
organic energy created
Produire du lien social à partir du paysage Créer des synergies productives à partir de situations nouvelles
Mention spéciale
Verdoyer, cultiver, hybrider Daniel Hazanas, Lila Bonneau et Miguel Porras, architectes, en collaboration avec Alejandro Gonzalez, architecte
7 4 Face à la crise environnementale et à la nécessité de reconnecter l’homme à la nature, comment prendre soin des habitants et de leurs terres nourricières ? Notre projet traite de la friche autoroutière existante et de ses abords en intégrant des activités productives au sein de la ville. La parcelle actuelle témoigne d’un projet viaire non réalisé. Indirectement, ce « projet autoroutier » a sauvé les dernières traces de ruralité de la ville et a permis au tracé parcellaire agricole de perdurer. De plus, ce site a été occupé par un bidonville, puis par des jardins potagers. La frange autoroutière a donc été réappropriée par le vivant, les milieux et parfois même par les riverains. En jouant sur différentes temporalités (2020, 2035, 2050), le concept de ce projet consiste à garder la zone d’intervention comme un parc habité / productif tout en travaillant les limites et en densifiant et hybridant le bâti existant. Le projet propose donc de ne pas construire sur la friche autoroutière mais de l’aborder de manière paysagère et de la cultiver en prenant en compte les enjeux du développement durable. L’objectif demeure de donner un parc urbain poreux, un espace public de mixité et de partage, modulable et réversible.
De plus, comment conserver et mettre en lumière les espaces naturels et les espaces nonconstruits tout en densifiant et en réorganisant les parcelles foncières déjà urbanisées ? Considérant le palimpseste des lieux, nous avons envisagé de repenser le tissu urbain actuel en explicitant le potentiel évolutif de chaque typologie bâtie : industries, logements collectifs et habitat individuel. Les industries, en fonction de leurs valeurs architecturales, seront conservées et réinvesties ou, le cas échéant, détruites. La priorité sera donnée au travail du socle et à d’éventuelles surélévations. Une attention sera également portée à l’amélioration de l’habitabilité des logements collectifs par l’intégration de dispositifs architecturaux. Les toits, les rez-de-chaussée et les façades seront traités afin de proposer des transitions intérieures / extérieures, publiques / privées. Pour les zones pavillonnaires, dans une démarche de densification, le tracé parcellaire pourra être redessiné / divisé (selon un procédé de type Bymby, build in my back yard, par exemple) afin de réduire les espaces extérieurs individuels et ainsi inciter les habitants à participer à la collectivité. Ce projet peut paraître utopique, mais il se veut acteur du changement et de l’intérêt public.
MAÀPA, collectif franco-espagnol, a été constitué dans le cadre d’Europan 15 afin de partager, mutualiser et favoriser l’échange et l’interdisciplinarité et ainsi réfléchir sur la ville productive de demain. MAÀPA se compose d’une équipe qui a développé sa carrière universitaire entre Madrid, Barcelone, Málaga, Florence, Genève, Gênes, Bratislava, Sibiu, Munich, Karlsruhe, Montréal, Bordeaux, Paris et qui souhaite continuer à promouvoir une pratique ambulante tout en respectant l’identité de chaque lieu. Les membres de l’équipe ont travaillé indépendamment dans différentes agences d’architecture, d’urbanisme et de paysage en Allemagne, Italie, France et Espagne pendant près de sept ans en collaborant à des projets similaires à celui de Champigny-sur-Marne E15. Le collectif travaille ensemble depuis 2019. À l’heure
actuelle, les projets réalisés répondent à une échelle domestique. Les compétences que nous avons voulu rassembler sont les suivantes : - un architecte spécialiste de l’architecture des milieux (régénération des milieux habités à l’échelle du territoire et connexion de l’urbain à la nature) ; - une architecte spécialisée en patrimoine, chercheuse en environnement thérapeutique, expériences professionnelles en urbanisme et paysage ; - un architecte spécialisé en building information modeling; - un architecte, graphiste, infographiste en visuel architectural ; Vous pouvez avoir un aperçu sur le site www.maapa.eu.
Contact p. 300
Avis du jury L’équipe questionne la réintégration d’un système agricole et productif au contact de la métropole dense, en proposant la conservation totale du vide existant et sa conversion en parc agricole, démarche d’économie circulaire et de circuits courts. Le projet propose en contrepoint l’intensification des zones d’activité et des quartiers adjacents : extension ou superposition d’activités aux bâtis industriels, divisions parcellaires, hybridations architecturales. Décalée et radicale par son contenu, cette réponse réintroduit l’idée de campagne active, qui mérite d’être discutée dans une logique de préservation des sols dans un milieu urbain dense.
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Vue générale de la 3e phase, développement à long terme (2050) 1re phase (2020) : conservation des espaces naturels et réintégration des cultures comme point d’attractivité 2e phase (2035) : habiter une frange urbaine verte, tisser le paysage 3e phase (2050) : densifier tout en protégeant les espaces libres végétalisés Patrimoine naturel, persistance du parcellaire agricole Projet urbain et paysager d’ambiances différenciées Projet de liaison : des espaces de reconnexion est-ouest
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Présélectionné
Entre trois Diego Rodriguez, Jacques Veyre de Soras, et Maria-Cristina Deica, architectes, Pierre Saikaly, ingénieur mécanicien, en collaboration avec Christophe Schneyder, architecte
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Avis de la commission d’expertise
Le projet Entre trois souhaite renforcer les échanges et partages à l’échelle du site et de Champigny, cultiver la richesse de l’écosystème actuel en l’orientant vers un parc productif et transformer la manière dont les lieux d’activités sont conçus et vécus. Il y répond par l’implantation, sur le tracé de l’ex — VDO, d’une vaste mégastructure « capable », radicalement uniforme mais soulevée du sol. La proposition cherche ainsi à hybrider la question de la continuité paysagère. Il propose ainsi de préserver l’unicité
de cette vaste pièce territoriale au niveau du sol tout en l’urbanisant en hauteur. Cette réponse paradoxale à des enjeux paradoxaux pose la question de la coexistence effective entre parc « naturel » et activités productives. Peut-on réellement préserver une pièce paysagère de cette ampleur tout en l’habitant et la densifiant ? Outre les traversées est / ouest mises en place, la confrontation avec les zones d’activité adjacentes reste en suspens.
Économie de terrains : le Co Work Scape
Présélectionné Marion Lacas, architecte, Jacques Ippoliti, architecte urbaniste 7 9 -
Avis de la commission d’expertise
Ce projet souhaite mettre en place les modalités d’un quartier d’activités habité en mobilisant les outils et principes développés par l’émergente économie collaborative et ses espaces partagés. Il propose une transformation urbaine opérant par le biais des nouvelles économies du partage et par la mise en place d’un outil adapté de gouvernance. La zone d’activités qui en découle est une zone d’activités habitée aux multiples facettes et usages. Le territoire n’est ici plus mis au service du développement
économique mais, à l’inverse, le développement économique devient support de développement territorial et urbain, de collaborations et de dynamiques habitantes. L’ensemble des stratégies planifiées restent centrées sur le site sans que leurs pertinences à l’échelle territoriale soient argumentées.
Floirac, Bordeaux Métropole, Plaine Sud-Garonne
Entre Garonne et parc des Coteaux
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Floirac, Bordeaux Métropole, Plaine-Sud Garonne
Entre Garonne et parc des Coteaux
Floirac, Bordeaux Métropole, Plaine Sud-Garonne
Entre Garonne et parc des Coteaux
échelles de projet
L+S urbaine et architecturale représentant de l’équipe
architecte, paysagiste, urbaniste famille européenne de site
Créer des proximités Interfaces et cycles courts localisation
Floirac, Bordeaux Métropole, OIN Bordeaux Euratlantique / secteur Floirac Plaine Sud-Garonne population
Floirac : 17 000 habitants Bordeaux Métropole : 0,76 M. habitants site stratégique
200 ha site de projet
32 ha site proposé par
Bordeaux Métropole, EPA Bordeaux Euratlantique, Ville de Floirac, Caisse des Dépôts, GPV Rive droite acteurs impliqués
RTE (Réseau de transport d’électricité), CEETRUS propriétaires du site
RTE, EDF (Électricité de France), privés suites opérationnelles envisagées
études de conception, maîtrise d’œuvre urbaine et paysagère, maîtrise d’œuvre
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Description et objectifs du site Partiellement inondable, le site stratégique comprend le centre commercial de Bouliac et la ZAC des quais desservie à terme par le pont S. Veil (1 400 logements, 40 000 m2 d’activités et bureaux, salle Arena). Il est occupé par plusieurs établissements sensibles dont RTE, hub de distribution électrique (poste de 225.000 volts, stratégique pour l’alimentation de la Métropole, 110 emplois), Air Liquide (production et distribution d’oxygène et gaz pour l’industrie et la santé), des plateformes de matériaux ou de recyclage et diverses activités artisanales (parc de la Jacquotte). La présence du végétal et de l’eau est marquée par plusieurs boisements et esteys et la présence de la voie Eymet (projet de liaison cyclable aujourd’hui non connectée au fleuve). Peu connu, peu visible et peu attractif, le site de projet est composé d’emprises privées qu’il s’agit de transformer progressivement en partenariat avec leurs propriétaires. Le site est à l’interface de la Rocade, du parc des Coteaux et de la Garonne mais est aussi historiquement isolé du centre urbain constituant une enclave à l’écart des axes de développements urbains. Il est pourtant riche en ressources naturelles, humaines, économiques formant un écosystème productif à fort potentiel. Il soulève la question de sa mutation à l’aune de la livraison du pont Simone-Veil qui ouvre un espace commun aux deux rives et qui constitue l’opportunité de réinscrire ce site dans le projet territorial métropolitain le long de la Garonne. Stratégie des collectivités Les communes de la rive droite inscrites dans l’OIN Euratlantique connaissent un développement métropolitain intense, essentiellement constitué de programmes de logements
qui ont remplacé d’anciennes activités. En réaffirmant la vocation économique, industrielle ou productive du site Plaine Sud-Garonne, Bordeaux Métropole, la Ville et l’EPA attendent d’Europan des propositions de remaillage urbain et paysager incluant la voie Eymet (ancienne voie ferrée), les liaisons entre plaine et coteaux et un nouveau rapport au fleuve. La stratégie vise à reconnecter le site au grand paysage, augmenter la porosité du parc d’activités de la Jacquotte et permettre son évolution qualitative, imaginer le devenir des terrains en bord de Garonne (usages, paysage, constructibilité, occupations) pour établir un dialogue avec leurs propriétaires, partenaires de la démarche Europan. Les acteurs institutionnels convergent sur le lancement d’une mission de plan guide afin de définir la stratégie d’action publique. Enjeu de la ville productive Aux limites de la métropole dense et de l’opération Euratlantique, la plaine Sud-Garonne apparaît comme un territoire cloisonné par la juxtaposition de sites ou d’activités autarciques : un centre commercial, des établissements industriels sensibles, une zone artisanale sans porosité avec un quartier en construction… Ce territoire dispose pourtant de ressources inexploitées : une situation d’entrée métropolitaine, une façade et une accessibilité fluviales, la proximité d’un espace naturel majeur… La plaine de la rive droite est en forte mutation avec près de 13 000 logements programmés d’ici 2030. De nombreux défis restent à relever, notamment économique, pour les populations actuelles et à venir avec un niveau de qualification faible, un taux de chômage élevé. La ville productive consiste ici à entreprendre un décloisonne-
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ment urbain à partir d’un « site-interface ». Celui-ci pose des enjeux d’accessibilité et de liaisons, d’ouverture au paysage, de réintégration de continuités naturelles et écologiques, mais également de programmation et d’architecture pour transformer l’image et les usages d’une porte métropolitaine en devenir. L’objectif est donc de sanctuariser la vocation économique de Plaine Sud-Garonne composée d’artisans qui transforment les matières, des TPE qui conçoivent des innovations écologiques, et d’acteurs de l’énergie, à l’image de RTE
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La ZAC des quais au débouché du futur pont Simone-Veil (Philippe Caumes / OIN Bordeaux Euratlantique) Vue sur les coteaux depuis la zone commerciale Bouliac Bègles vue depuis le quai de la Souys
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ou Air liquide ; et de travailler sur le foncier économique actuel en proposant des solutions innovantes pour intensifier la ville productive du XXIe siècle. Ainsi, cela passe par quatre actions : décloisonner les espaces, les relier et les rendre accessible, concevoir un quartier productif en affirmant une porte métropolitaine, proposer des modèles urbains et architecturaux adaptés à l’accueil d’activités productives et enfin s’inscrire dans un urbanisme de transition.
Vue sur la rocade et la zone commerciale Bouliac au sud du site (© Bordeaux Euratlantique / Philippe Caumes) Usine Air liquide ZAC des quais, le parc Ecchobloc pour l’accueil de PME d’artisanat
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Site RTE, gestion du Réseau de Transport d’Électricité 8 - 10 Périmètre de réflexion et de projet à l’articulation avec le futur pont Simone-Veil débouchant sur la ZAC des quais
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Lauréat
Souys-Lab Hélène Touche et Antoine Musard, architectes urbanistes, en collaboration avec Ophélie Touchard, urbaniste 8 8 Le projet Souys-Lab se veut une démonstration de l’intérêt du maintien de la vocation économique et productive de la plaine sud de Floirac, tout en valorisant sa nouvelle position dans la métropole bordelaise par la reconquête des seuls quais de Garonne dont la ville dispose. En basant notre intervention sur le riche réseau d’infrastructures présentes et passées, le renouvellement urbain de la zone d’activité de la Souys propose une entrée de ville et de métropole productive et innovante. Le projet imagine également un quai singulier, spécifique à Floirac, garant de qualité de vie pour tous, d’attractivité du site économique et de valorisation de la richesse naturelle locale. Deux principes forts guident notre projet :
- La mutation des quais de Garonne, par la suppression complète de la circulation automobile au profit de nouveaux usages ouverts à tous, et d’une renaturation des milieux humides. C’est une nouvelle vitrine urbaine et paysagère qui s’ouvre sur le fleuve : productive, agricole, commerciale, ludique et écologique, lieu de mobilités douces et partagées. En parallèle, un nouveau « cours » d’entrée de ville est créé : le cours Simone-Veil. Cet axe paysager tous modes dessert la zone économique en développant de part et d’autre de nouvelles façades d’entrée de ville. Il confère aux activités une forte visibilité. Construit sur une succession d’opportunités foncières, c’est la seule infrastructure d’ampleur créée par le projet. - La constitution d’un écosystème productif complet, de l’activité emblématique à haute
Notre équipe a émergé à l’occasion du concours Europan, qui a permis de partager des compétences complémentaires. Le groupe s’est fondé autour de la volonté de travailler ensemble d’Antoine Musard et Hélène Touche. Tous deux architectes-urbanistes, praticiens de la stratégie territoriale autant que de la maîtrise d’œuvre urbaine, ils ont en commun un intérêt pour la thématique « villes productives », déjà sujet de la session 14 du concours Europan. Ophélie Touchard est venue compléter l’équipe à travers son expertise environnementale de l’urbain, ainsi que sa connaissance du territoire bordelais. Europan s’est avéré un prolongement de nos parcours professionnels, nous permettant de poursuivre dans une démarche d’innovation des réflexions enga-
valeur ajoutée jusqu’aux lieux d’accueil de très petites unités productives, qui s’appuie sur les ressources (acteurs et fonciers) du site. Un des atouts du site de projet est de présenter de grandes emprises foncières mutables de plusieurs hectares. Bien intégrées, celles-ci ont la masse critique pour attirer les nouvelles locomotives économiques et les filières productives : c’est pourquoi le projet prend le parti de ne pas « remailler » outre mesure le site. Notre proposition pour l’évolution du grand commerce participe d’une démarche intégrative : le centre commercial de Bouliac se renouvelle en se tournant vers des espaces de production et de transformation agricole, s’enrichissant de lieux de vente directe et d’accueil d’événements. Inspiré des modes d’actions développés par ce territoire dynamique, le projet propose enfin une méthodologie basée sur le partenariat et l’innovation. Il s’agit d’assurer une dynamique durable de coopération et d’émulation sur la zone entre acteurs économiques, déjà installés et futurs arrivants, grands et (tout) petits, mais aussi entre ces entreprises privées et les collectivités concernées. En plus de la mise en place d’une maison du projet, nous proposons un mode de gouvernance pérenne basé sur la mise en commun de ressources et de moyens entre acteurs au sein d’une structure coopérative. Il s’agit ainsi d’aller vers une gestion commune, économe et durable du site, qui participe dans le temps à l’équilibre économique et à l’attractivité de la zone et soutienne l’installation de petits acteurs innovants.
gées dans le cadre de nos exercices respectifs : mutation des modes d’opérationnalité, implication partenariale des acteurs privés, maintien de l’activité et de l’emploi dans les métropoles, mixité fonctionnelle à l’îlot, usages partagés et spontanés de l’espace public urbain, aménagement sobre, place des écosystèmes dans la ville de demain… Cette association a été fructueuse car, au-delà de l’intérêt porté au concours, nous partageons des valeurs communes de stratégie urbaine : une sensibilité à l’écologie, une vision intégrée et multiscalaire de l’urbain et un engagement pour des dispositifs de gouvernance partagée. Contact p. 300
Avis du jury L’équipe propose un remaillage complet du site de projet dans une logique d’ouverture sur la Garonne. Le retrait de la voie sur berge permet de dégager une large espace pour accueillir de nouveaux usages en bord de fleuve. La restructuration du site prend en compte les occupations existantes en conservant des emprises foncières nécessaires à l’implantation de nouvelles activités productives. Le projet articule des trames structurantes à l’échelle de la plaine de Garonne en identifiant des parcours et des usages de proximité. Une proposition très aboutie qui porte de multiples intérêts et préfigure une programmation riche et diversifiée, avec une grande maîtrise graphique.
1 - 2 Le quai de la Souys libéré des
voitures, multifonctionnel et renaturé
3 Temps 1 : transition et concertation
de constructions, d’activités.
4 Temps 2 : quai de la Souys
et productivités décuplées
5 Temps 3 : Marché d’intérêt
métropolitain
6 Coupe de principe de
l’articulation quai / cours
7 La nouvelle rive de Floirac :
usage, nature et parcours
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PPRI côté cours (Boulevard)
côté quai (Docks) Projet
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côté cours
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A B C D E F G
Lot ZAC des quais L’Esplanade Grand foncier capable Hôtel et auberge de jeunesse Terrasses de bar et restaurants Trémie sous le pont Maison de mobilités alternatives :
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parking sécurisé, atelier de réparation Ponton de la navette fluviale Le Forum Limite de la zone renforcée du PPRI Podium mixte Terrains de sports collectifs
M N O P Q R S
Jeux d’enfants Souys sports L’entreprise Laffort Podium mixte Jeux d’enfants Pistes de BMX Le cours Simone-Veil
T U V W X Y Z
Terrains de sports collectifs La conciergerie Parvis de la conciergerie Maison du projet Parc Basses Terres Podium mixte Voie cyclable existante
Mentionné
Matières augmentées
Collectif Moonwalklocal Camille Ricard, Étienne Henry, Axel Adam-Couralet, Lucas Geoffriau et Xin Luo, architectes, en collaboration avec Aurélien Ramos, paysagiste, Sébastien Delpont et Kathleen Boquet, ingénieurs, Marc-Elian Duffrene, urbaniste
9 2 Le projet se fonde sur le postulat selon lequel ce sont les ressources matérielles, sociales et naturelles existantes qui font le territoire, formant un écosystème productif à fort potentiel (à l’inverse d’une logique planificatrice). Par l’activation de synergies et la mise en circulation des ressources identifiées, les capacités productives du site sont augmentées. L’économie circulaire générée transforme le site en une banque de savoir-faire (avec notamment la valorisation de l’artisanat en ville) et de matériaux (biosourcés, de réemploi et la mise en valeur du sol vivant). À partir de programmes « catalyseurs » permettant de transformer le territoire de l’intérieur, la « plaine Sud-Garonne » devient alors un quartier ressource exemplaire pour le Bordeaux Métropole de demain, à travers un projet évolutif, hybride et adaptable aux besoins du site. Le partipris du projet est de générer un processus cyclique de transformation du site impliquant les entreprises et les acteurs publics selon plusieurs temporalités : - Le temps 0 correspond à l’activation des synergies existantes sur le site grâce à la création d’un Pavillon des synergies et du réemploi qui amorce le processus de négociation entre les acteurs, gère le foncier et porte le projet. - Le temps 1 s’appuie sur la disponibilité à moyen terme d’une parcelle de 3,5 hectares, afin d’y installer des espaces de préfiguration occupés par des « makers ». Ces espaces s’inscrivent dans une trame productive s’appuyant
Le Moonwalklocal est un collectif de cinq architectes diplômés de l’ENSAP de Bordeaux et réunis depuis 2011 par l’envie d’explorer des champs singuliers de l’architecture : l’élaboration de fictions du réel associée à l’expérimentation de la matière. Révéler des lieux en sollicitant l’imaginaire de leurs usagers est une démarche qui guide la pratique du collectif. Ce travail vise à valoriser le potentiel narratif de l’architecture à travers des recherches empiriques sur la matérialité : réinterprétation, détournement, manipulation de matériaux recyclés, oubliés ou simplement éloignés du domaine de la construction… Notre démarche environnementale se développe autour de la gestion des déchets et des ressources, de la valorisation des savoir-faire et filières locales et de l’expérimentation des matériaux de construction en rapport avec le réemploi et le biosourcé. Afin de répondre au concours Europan et de tenter d’apporter une réponse à la fois pertinente et innovante
Avis du jury
sur les structures paysagères du territoire (haies, boisements, fossés et ruisseaux) : elle constitue le socle des ressources en biodiversité. À cette trame développée et augmentée, offrant un support aux mobilités douces, viennent et viendront s’agréger les fonctions existantes et les fonctions à venir. - Le temps 2 s’attache à la construction du site avec des architectures réversibles, qui peuvent durer 5, 10, 50 ans selon les besoins : équipements fédérateurs et petits locaux d’activités construits par les TPE qui se structurent autour de la construction biosourcée / de réemploi. - Enfin, le temps 3 prévoit la reconstruction de
L’équipe extrapole les outils de l’économie circulaire et de l’écologie industrielle en repérant les « matières premières » physiques ou humaines. Elle envisage le site comme le démonstrateur d’un écosystème productif basé sur le partage et le recyclage de matériaux, d’énergies et de savoir-faire. Elle vise l’optimisation des consommations et l’activation de boucles locales, en mobilisant des entreprises présentes, notamment dans le secteur du bâtiment et de la construction. En prise avec la réalité du site et des activités en présence, le projet génère un processus de transformation impliquant les entreprises et les acteurs publics. Il ouvre la voie à des programmes pilotes autant qu’il génère des architectures hybrides et adaptables.
la ville sur elle-même, avec ses propres ressources
et exporte à l’échelle de la Métropole son expérience et ses savoir-faire. Les synergies sont constamment renouvelées en fonction des mouvements d’acteurs. Notre proposition s’appuie sur un processus de conception pluridisciplinaire et sur des problématiques que nous traitons quotidiennement dans notre pratique professionnelle. Nous puisons nos références dans l’architecture vernaculaire, dans le travail d’acteurs de la filière des matériaux biosourcés (terre crue, fibres végétales, pierre massive) et dans les recherches sur le réemploi réalisées par des agences d’architecture telles que Bellastock, « Faire avec », Rotor, Encore heureux et l’exposition « Matière grise ». Plus largement, nous nous sommes inspirés des dynamiques innovantes liées à l’économie circulaire à l’échelle des territoires.
aux enjeux territoriaux, sociaux et environnementaux du site, nous avons constitué une équipe pluridisciplinaire intégrant le paysagiste doctorant Aurélien Ramos et le cabinet de conseil environnemental Greenflex (dont un ingénieur environnemental & management, une ingénieure cheffe de projet Énergies, ressources et territoires et un urbaniste Développement urbain durable). Moonwalklocal travaille actuellement avec Greenflex en tant qu’AMO sur un projet de rue couverte en matériaux biosourcés et de réemploi nommé « Chaume urbain » au parc des Portes de Paris (chantier début 2020) et collabore régulièrement avec Aurélien Ramos depuis plusieurs années. Moonwalklocal a par ailleurs réalisé des projets en matériaux de réemploi (« cabane téléphonique » en volets persiennes récupérés) ou en matériaux biosourcés (« maison paille » en ossature bois, isolation paille, enduits terre). Contact p. 300
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Un centre de formation et d’expérimentation tournée vers les métiers de l’écoconstruction et du réemploi Un quartier réversible Parcours d’usager : un conseiller de tri du pôle de ressources sur son parcours de jogging Parcours d’usager : un camion-navette livrant des matériaux à revaloriser Porte métropolitaine, façade fluviale
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Mention spéciale
New Mythology Hugues Hernandez, Ariane Marty et Morgan Baufils, architectes 9 6 L’anthropocène, littéralement l’ère de l’homme, témoigne de l’aspiration de celui-ci à modifier le milieu dans lequel il vit et à le structurer à son image. Cette déconnexion de l’homme à la nature, se manifeste sous sa forme la plus visible par la crise environnementale actuelle. La création d’espaces monofonctionnels, que l’homme peut entièrement maîtriser par la réduction des paramètres physiques et biologiques, est allée à l’encontre de la richesse de la biodiversité en conduisant à son effondrement. À l’origine de cette aliénation se trouve une crise sociale caractérisée par un affaiblissement de la pensée collective et une marchandisation du monde. Toutefois, l’émergence actuelle de modèles sociaux et productifs alternatifs témoigne d’une prise de conscience : la coexistence entre espèces participe à un enrichissement mutuel. Cette idée de co-bénéfices, démontre que la qualité d’un environnement doit être appréhendée par le prisme de sa multiplicité, de sa complexité et de l’intensité des interactions des éléments qui le composent. Face à ce constat, l’aménagement et le développement de la productivité au sein de la plaine Sud-Garonne passent nécessairement par une prise en compte de son contexte actuel, passé et futur, afin de lui donner du sens. Pour lutter contre l’homogénéisation des territoires urbains, le projet cherche donc à s’appuyer sur les identités de la plaine et à développer un imaginaire lui étant propre. En jouant sur certaines caractéristiques du site, en les accentuant et en les associant à de nouvelles formes productives construites, ce
projet défend l’idée que les formes bâties de ce nouveau développement doivent porter du sens et participer à l’instauration d’une mythologie territoriale faite de figures identifiables, par leur écriture, leur implantation, leurs liaisons physiques et usuelles. Ces édifices expérimentaux, emblématiques, porteurs d’un récit qu’ils prolongent, participent à l’identification du site, à la création d’une multiplicité de paysages et d’architectures capables, invitant à son parcours et aux échanges entre les différents occupants. Les interventions architecturales mises en place s’implantent dans l’espace suivant trois propositions. La première concerne la structuration des flux par la mise en place de nouveaux tracés, avec pour ambition le désenclavement de la zone d’activité de la Jacquotte. La seconde propose le remaillage et le parcours du site par la mise en place de liaisons douces afin de favoriser le rapprochement des différents acteurs et la création de nouvelles synergies. Enfin, l’instauration d’aménités par la création d’installations légères, ayant vocation à fertiliser un territoire aujourd’hui monofonctionnel, permet l’émergence de nouvelles pratiques transformant le regard sur le site. Le projet souhaite témoigner, par ses figures construites, de la possible diversité programmatique du site, au-delà de sa complémentarité aux quartiers résidentiels constitués sur la plaine. Sa réponse reste ouverte puisqu’il a vocation à interroger les greffes programmatiques possibles sur le site, à révéler les potentiels et à susciter le dialogue autour du futur de ce territoire.
Morgan Baufils, Hugues Hernandez et Ariane Marty sont trois jeunes architectes HMONP diplômés en 2018 de l’École nationale d’architecture et de paysage de Bordeaux. En parallèle de leurs parcours au sein d’agences d’architecture bordelaises, ils collaborent sur différents projets et concours leur permettant d’investir des thématiques spatiales, sociales, artistiques, et de définir ainsi le cadre d’une pratique collective qu’ils souhaitent à l’avenir formaliser. Accordant autant d’importance au processus de conception qu’à la réalisation, ils constituent un territoire d’expérimentation et de recherche au service d’un engagement partagé autour du projet d’architecture.
Au travers d’échelles et contextes d’intervention variés, ils s’attachent en particulier à participer à l’intégration des problématiques sociétales dans l’acte de construire. Leurs interventions se veulent situées et porteuses de sens, au profit d’un récit architectural généreux lui faisant dépasser sa seule réalité construite. Ils convoquent au cours de ce récit des notions croisées telles que les usages, la matérialité, la symbolique, le détail. Leur engagement tend à défendre la qualité spatiale et sociale d’une architecture singulière et radicale, ainsi que la prise en compte de l’identité des lieux, du programme, et de l’habitant. Contact p. 300
Avis du jury L’équipe associe la ville productive à la fabrication d’un imaginaire singulier, autant qu’elle inscrit son projet dans l’instauration de nouveaux « objets culturels partagés ». La diversification des usages et des formes se décline en huit propositions d’intervention à l’échelle du bâtiment ou de l’îlot. Le projet inventorie les ressources du site (parcelles disponibles, bâtiments) et répond spatialement par des archétypes architecturaux qui participent à un imaginaire composite des lieux de production (le caravansérail, le chai, la manufacture, la ferme…) Une interprétation riche et généreuse de la ville productive, qui articule une multitude d’interventions en capacité de s’adapter aux opportunités du site et aux projets des acteurs en place.
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Aménités : une trame d’intervention pour faire place à l’usage Axonométrie générale L’observatoire et l’activation de la friche Carrelets : réinterprétation des cabanes de pêcheurs, lieux de convivialité, mobilité fluviale historique, prolongation du grand paysage Espace capable ici utilisé comme lieu de production, peut être adapté comme lieu d’enseignement, ou d’exposition
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Assise serpentine Delta Barbecue Boulodrome
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Nichoir Ruche Table Parcours sportif - Cages
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Banc Fontaine Échiquier Déjeuner
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Bibliothèque-banc Amphithéâtre Toilettes publiques
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Remarqué
Back Ground Cécile Ameil et Hugo Franck, architectes urbanistes, en collaboration avec Victor Rocher et Achille Breysse, étudiants en architecture
1 0 0 Comment redonner à un territoire son identité ? Comment le redécouvrir et lui rendre sa place dans l’agglomération ? Comment le faire vivre en prenant en considération les enjeux climatiques actuels et urgents ? « Quelquefois on rencontre de petits signes abandonnés sur la terre. Ils ne sont pas importants, ils ne veulent pas dire grand-chose, et il faut se pencher près du sol pour les apercevoir. Rien du tout, juste quelques petits messages à moitié cachés dans la terre qu’il faut déchiffrer » J.M.G. Le Clézio — L’inconnu sur la terre
Back-Ground : l’idée première n’est pas de construire, l’idée première est de libérer le sol. Notre projet propose donc de regrouper, au sein de complexes d’espaces capables, les activités à la fois présentes sur le site et d’autres qu'il est prévu d'y installer, afin de libérer au maximum la terre des emprises bâties et lui redonner son caractère productif. Pour permettre à notre propos d’exister, nous élargissons le site de réflexion et présentons un phasage sur trente ans, pour que les acteurs locaux puissent réadapter leur mode de productivité et de s’intégrer dans notre projet de manière durable, sur un territoire en recherche d’identité. Les constructions proposées sont de vrais lieux de production, de service et de résidence, mais aussi des lieux d’échange et de vie, grâce à une imbrication programmatique mêlant espaces de travail et de loisirs, espaces privés et espaces publics. L’ampleur de ces bâtiments est une réponse pragmatique à la volonté ressentie de densifier les activités sur le site, tout en minimisant leur emprise au sol. L’architecture, l’image et bien entendu les dimensions de ces complexes sont (et seront, à chaque phase du projet) à requestionner en fonction des orientations politiques. Enfin, il s’agit de minimiser les énergies mises en œuvre pour les construire. Back Ground a été développé par Cécile Ameil et Hugo Franck, architectes DPLG, accompagnés de Victor Rocher et Achille Breysse, tous les quatre issus de l’École nationale supérieure d’architecture de ClermontFerrand et du groupe d’étude EVAN (Entre Ville, Architecture et Nature). Cette même appartenance formatrice, ainsi que nos expériences et nos regards différents sur la manière de fabriquer de l’architecture, ont permis des discussions fortes et productives. Entre utopie et pragmatisme, la constitution d’un imaginaire partagé a influencé notre travail et l’expression d’une sensibilité commune. Le titre de notre projet a deux définitions : le retour à la terre, comme ce besoin vital pour l’Homme de redécouvrir et de renouer avec une substance nourricière ancestrale, et le contexte, qui est pour nous la base de tout développement de projet. La prise en compte du site d’intervention demeure à nos yeux une priorité essentielle, dans le but de
La mobilité est un autre axe important du projet. Autrefois située à la marge de Bordeaux, Floirac en est aujourd’hui une partie intégrante et devient une des portes d’entrée de la ville agrandie, au carrefour d’axes structurants de communication de l’agglomération. En plus du prolongement du réseau de bateaux taxis existant sur la Garonne et de la création d’un pôle intermodal, notre projet propose la liaison téléphérique entre Bordeaux et Floirac. La voie Eymet accueille quant à elle de nouveaux modes de transports en site propre, créant le lien entre les activités et les services proposés au sein des complexes. La voie de circulation le long de la Garonne est enterrée et le quai est renforcé pour faire face à d’éventuelles crues importantes dans les années futures. L’aménagement des berges permet également de faire pénétrer l’eau du fleuve de manière contrôlée à l’intérieur des terres grâce à un système de fossés qui bordent les chemins et délimitent les parcelles qu’il irrigue. Le sol du site d’intervention est donc libéré et rendu à la ville et à ses habitants. Il devient lui-même productif, grâce à un programme d’aménagements paysagers spécifiques, rétablissant le rôle de l’eau : maraîchage, vignes, vergers, prairies de pâture prennent place. Face à la Ville de Pierre, le projet propose donc une poche de vie au visage changeant, rythmé par les saisons et les activités s’y développant. Entre coteaux et Garonne, notre souhait est de faire redécouvrir la rive de Floirac. Lui permettre de profiter à nouveau des bénéfices d’un sol ancestral. Un retour à la biodiversité en même temps qu’une densification urbaine et donc d’une double productivité.
répondre de la manière la plus précise et fonctionnelle possible aux problématiques soulevées par le projet, en apportant un regard contemporain et responsable sur les enjeux qui le caractérisent. Intervenant, dans le cadre de notre exercice, à des échelles très différentes, notre travail est de ne jamais cesser d’entrecroiser les données, les contraintes et nos références. Un aller-retour permanent ; le projet se nourrissant du territoire sur lequel il s’implante, ce même projet en nourrissant un autre. La notion de Nature est au centre de nos questionnements sur les limites de la ville et sa résilience. Nos préoccupations interrogent les acquisitions historiques et culturelles qui éloignent parfois l’Homme de la Nature tout en faisant partie : ne peut-on pas trouver dans la Nature de nouveaux modèles de vie et de vivre ensemble ? Contact p. 300
Avis du jury L’équipe pose le postulat d’une libération du sol comme un acte fondateur permettant de restaurer ses fonctions naturelles et productives, et de redonner à voir le grand paysage de la plaine de Garonne, effacé par les occupations humaines et industrielles. À cette logique répond le déploiement de tours productives, préfigurant une évolution radicale de la manière dont on peut concevoir les activités dans le futur face aux enjeux écologiques et climatiques. D’une grande maîtrise graphique, le projet a suscité de nombreux débats contradictoires au sein du jury qui a souhaité le remarquer hors palmarès. Ce projet manifeste se pose comme une interpellation dans la tradition d’Europan. Son propos a une valeur générique qui dépasse le site de Floirac.
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2050 : affirmation d’un nouveau paysage végétal libéré des emprises bâties 2030 : 1er volume prenant place sur le site BME 2040 : émergence du 2e volume avec le site RTE à sa base 2050 : la construction du 3e volume libère les terres de la zone commerciale 2030 : tête de pont du projet et liaison téléphérique reliant Bordeaux et Floirac 2040 : la libération des terres continue en laissant pénétrer la Garonne
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Présélectionné
Millanges François Lepeytre et Hector Hernandez, architectes
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Avis de la commission d’expertise
L’équipe propose la restructuration du site de réflexion par un « projet urbain ambitieux » se déployant par une trame urbaine classique, la densification des formes construites, et le renforcement de la desserte du site par des équipements structurants. L’ensemble repose sur l’intensification de la desserte du secteur par des équipements métropolitains, notamment de transport, via un pôle d’échanges multimodal (téléphérique / bus / bateau / parking relais) et des infrastructures pour le fret
et pour la logistique du dernier kilomètre. Le projet exemplifie une approche associant une forme de composition urbaine classique à la conception de « machines urbaines » comme réponse aux enjeux du site. Une forte volonté de renforcer l’urbanité du site se décline jusqu’à l’échelle architecturale. Cependant, la qualité des formes urbaines à l’échelle des îlots et les moyens nécessaires pour y parvenir interrogent.
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Marseille, La Cabucelle
Imaginer le quartier productif méditerranéen
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Marseille, La Cabucelle
Imaginer le quartier productif méditerranéen
Marseille, La Cabucelle
Imaginer le quartier productif méditerranéen
échelles de projet
XL + S architecturale et territoriale représentant de l’équipe
architecte, paysagiste, urbaniste famille européenne de site
Faire évoluer les métabolismes - Multiplier et relier les organismes localisation
Ville de Marseille, quartier de La Cabucelle population
Marseille : 862 000 habitants La Cabucelle : 14 230 habitants site stratégique
150 ha site de projet
90 ha site proposé par
Marseille Rénovation urbaine acteurs impliqués
Ville de Marseille, AMP (Métropole Aix-Marseille-Provence), AGAM (agence d’urbanisme) propriétaires du site
Ville de Marseille, département des Bouches-du-Rhône, Établissement public ou assimilé, État, bailleurs sociaux, privé, Région PACA suites opérationnelles envisagées
étude de faisabilité urbaine et architecturale, maîtrise d’œuvre urbaine et architecturale à initier avec des partenaires opérationnels
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Description et objectifs du site La Cabucelle est un quartier du XVe arrondissement de Marseille, limitrophe d’Euroméditerranée par le sud, du quartier Saint-Louis par le nord, de la façade maritime et de son port de commerce par l’ouest et de l’autoroute A7 par l’est. Son artère centrale est la rue de Lyon. Ce secteur morcelé, aux formes urbaines variées : maisons de ville, entrepôts du début du XXe siècle, petits immeubles collectifs, zones d’activité, friches, quartiers résidentiels, se caractérise par une absence relative de centralité, une armature paysagère quasi inexistante et une faible accessibilité en transports en commun. Le quartier souffre d’une image négative et d’une situation socioéconomique dégradée : manque d’équipements et de services publics, précarité socioéconomique. L’un des plus pauvres de Marseille, il est pourtant doté de ressources foncières, sociales ou liées à une tradition économique et industrielle. Le projet de renouvellement urbain, dont les grandes lignes sont en cours de construction, souhaite accompagner les dynamiques en cours sur ce quartier : encourager les initiatives existantes, tant associatives, entrepreneuriales, que publiques, afin de les intégrer dans un projet global. La collectivité se veut ici facilitatrice plus qu’initiatrice. Les équipes candidates étaient invitées à travailler sur une zone transversale est-ouest, allant de la zone d’activités des Arnavants / la Delorme, au port autonome. Cette zone était ponctuée par des sites d’interventions possibles (l’usine Saint-Louis, le 287, le chemin de la Madrague-Ville…) afin que les équipes apportent leur regard novateur et complémentaire à l’étude urbaine et sociale prévue dans le cadre du protocole de préfiguration NPNRU.
Stratégie de la ville et de la métropole Le quartier de La Cabucelle s’inscrit dans une démarche globale de renouvellement urbain engagée par la Ville de Marseille, ayant pour objectifs d’enrayer durablement le processus de déclin et de créer les conditions favorables au développement économique, à la diversification de l’habitat et à la requalification du cadre de vie. La Cabucelle fait partie de la liste des quartiers politique de la Ville reconnus PRIN (projet d’intérêt national) et compte parmi les quartiers devant faire l’objet d’un projet de renouvellement urbain. Sur sa frange sud, le quartier sera impacté par l’extension de l’opération d’intérêt national (OIN) Euroméditerranée et la création de la ZAC littorale. À terme, l’arrivée du métro fin 2019 et du tramway d’ici 2025, mais aussi l’existence d’investissements publics (TC, Carburateur) comme privés et associatifs (association Cap Au Nord Entreprendre…) sur le quartier, sont autant d’atouts pour une mutation en douceur, allant dans le sens d’une dynamique favorable aux acteurs et habitants actuels et futurs du quartier. Des études en cours influenceront le devenir du quartier : elles doivent aboutir à un projet de renouvellement urbain cohérent et porteur d’évolutions concrètes. Enjeu de la ville productive La Cabucelle présente un tissu urbain mixte hérité du développement industrialo-portuaire de Marseille aux XIXe et XXe siècles. Véritable patchwork, ce quartier de faubourg entremêle habitat, bureaux, ateliers, entrepôts, avec plusieurs parcelles en friches, d’autres très dégradées et des micro-sites plus paisibles. Situé dans un secteur majeur pour le développement économique métropolitain (GPMM, extension d’Euroméditerranée, ZA Arnavants, ZFU…), l’identité écono-
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mique du site reste dominée par la présence de petites activités logistiques et artisanales peu lisibles. Le développement du quartier de La Cabucelle devra concilier une double vocation économique et résidentielle-sociale. Il défendra une vision de la ville productive sous l’angle de la ressource. Tout l’enjeu sera d’inverser le regard sur ce territoire fragilisé, pour l’appréhender du point de vue de ses atouts. L’hypothèse affichée réside dans la conviction qu’il existe des ressources liées à ce territoire, matérielles et / ou idéelles. L’idée est de mettre la lumière sur d’autres dynamiques de créativité, de solidarité et d’invention de solutions alternatives vectrices de performance socio-économique et d’équité sociale et spatiale. Les nombreux enjeux consisteront à identifier et à activer les ressources latentes, à créer des espaces de rencontre et des lieux de mixité, à connecter
1 - 5- 6 Les raffineries Saint-Louis vue du nord 2 Chemin de la Madrague-Ville 3 Vue du port depuis La Cabucelle 4 Les entrepôts du chemin de la Madrague-Ville
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d’avantage le territoire aux dynamiques urbaines et économiques métropolitaines, à améliorer la qualité de vie des habitants et leur mise en mouvement en mobilisant l’ensemble des leviers disponibles. Ce site porte en lui-même les marques d’une réduction de l’activité de production industrielle de longue date : friches en mutation, évolution de l’activité vers du tertiaire, voire parfois substitution de l’activité par du logement. L’un des enjeux est bien le maintien d’activités pourvoyeuses d’emploi, et de leur intégration au sein d’un quartier où vivent des habitants. Il s’agit donc de tendre vers une ville productive où il fait bon venir travailler, vivre, mais aussi échanger, une ville qui pourrait s’adapter aux exigences d’une adaptation ou réadaptation à des enjeux de proximité et apporter à ses usagers les aménités suffisantes et un environnement attractif.
Périmètre de projet des raffineries de sucre Saint-Louis Périmètre de projet : entrepôt Ville de Marseille Madrague-Plan et extension possible
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Périmètre de réflexion et la question de la porosité transversale du site
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Mentionné
Le faubourg du réemploi Asimina Mavromatidi, Ion Maleas, Margaux Tissot et Martin Ravel, architectes, Matthieu Bloch, urbaniste Valentine Gilbert, paysagiste
1 1 4 Le faubourg du réemploi est un projet qui cherche
à valoriser le déjà-là, pour accompagner le quartier ouvrier de La Cabucelle vers une ville écologiquement soutenable. Entre les friches de l’ancien monde industriel et les immeubles d’Euroméditerranée, symboles d’un nouveau monde tourné vers l’économie urbaine globalisée, il nous semble pertinent de construire une alternative en s’appuyant et en préservant la place active des classes populaires représentées dans le quartier. La Cabucelle est un quartier comportant de nombreuses activités notamment dans la réparation automobile. Symbole du développement urbain et économiques post-seconde guerre mondiale, la voiture constitue un obstacle à la transition écologique et à une ville conviviale. Pour autant, la réparation constitue un secteur économique ouvrier, où l’on fait à partir de l’existant. Notre projet cherche donc à accompagner la baisse d’activité de ce domaine en gardant une philosophie similaire à ce secteur économique par le développement du réemploi des déchets du BTP, une activité permettant de réparer la ville sans gaspiller sa matérialité. Pour y parvenir nous nous sommes appuyés sur l’effet levier du projet Euroméditerrannée 2. Le postulat du tabula rasa annoncé
DEMO s’est construite autour de l’opportunité offerte par Europan de travailler sur notre territoire quotidien : Marseille. Asimina Mavromatidi, Ion Maleas, Martin Ravel et Margaux Tissot y exercent en tant qu’architectes et s’y sont rencontrés il y a bientôt deux ans. L’ensemble des membres du collectif DEMO, dans différentes disciplines, a développé la question du réemploi dans sa pratique professionnelle. Notamment : Margaux Tissot débute son parcours professionnel à l’Atelier d’architecture autogéré, à Paris, qui l’initie aux principes de l’upcycling. Ion Maleas, doctorant sur le sujet de la financialisation de l’espace urbain et le droit au logement, enseigne à l’ENSA Marseille avec Jean Marc Huygen autour d’une production architecturale et urbaine soutenable. Martin Ravel est diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris — La Villette depuis juin 2019. Il a eu l’occasion de travailler pour Freaks Architecture à Paris. Il a rejoint l’équipe DEMO afin d’assister et d’approfondir les sujets propres au projet.
sur le quartier voisin des Crottes-Bougainville promet d’être à l’origine de tonnes de déchets de matériaux de construction pouvant être réemployés. Pour accompagner la création d’une nouvelle industrie autour du réemploi, la montée en puissance progressive d’une foncière artisanale a également été envisagée. Elle a pour but de soutenir la transition économique du quartier en proposant une grande diversité de locaux répondant aux besoins variés des entreprises du secteur. La ville productive à La Cabucelle se traduit non seulement par la création d’un pôle d’activité autour du réemploi des matériaux de construction, mais aussi par un apport de formation et de sensibilisation à l’impact du secteur du bâtiment sur l’environnement. Par ailleurs, La Cabucelle constitue un faubourg ciblé par un NPNRU. Ce programme, rare sur ce type de tissu urbain, doit, selon nous, renforcer l’identité du quartier en piétonnisant et en végétalisant son cœur et en éloignant le transport routier dédié aux activités liées au réemploi. Il s’agit d’un travail de couture à l’opposé des projets du NPNRU ayant cherché dans leur majorité à ouvrir les grands ensembles par de nouveaux axes et à casser l’image de ces quartiers par des opérations démolitions / (re)constructions.
Semina Mavromatidi, architecte ingénieure grecque, spécialisée en géographie appliquée, avec une forte expérience de terrain, porte une attention particulière au ressenti habitant. Devant la richesse du quartier de La Cabucelle, et de la problématique qui nous était posée, il nous a paru essentiel de renforcer l’équipe par l’apport d’autres disciplines. Ainsi, Mathieu Bloch, formé à un urbanisme pluridisciplinaire, a rejoint DEMO. Il est programmateur et maître d’ouvrage d’espaces publics à Plaine Commune. À ce poste, il accompagne la revitalisation du centre-ville de Saint-Denis en cherchant à piétonniser, végétaliser et poétiser ses espaces publics. Valentine Gilbert a aussi rejoint l’équipe en tant que paysagiste expérimentée du territoire phocéen et intéressée par les usages et l’intégration d’espaces disponibles au regard des enjeux des métropoles du XXe siècle. Contact p. 301
Avis du jury L’équipe propose une stratégie d’économie circulaire basée sur le réemploi des matériaux et la réutilisation des déchets issus du secteur de la construction. Cette stratégie se décline dans la requalification des espaces publics et le réinvestissement de friches. Le projet développe un urbanisme évolutif avec la mobilisation temporaire d’espaces sous-exploités ou de bâtiments vacants, en associant des activités complémentaires : stokage, tri et recyclage, formation, commerces. À contrepied de la seule démolition de la rénovation urbaine, la proposition fait du réemploi un axe de projet et de participation des habitants à la requalification de leur environnement.
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Ressourcerie créée sur le site Saint-Louis Parc d’expérimentation Le faubourg du réemploi Espaces publics en belvédère sur la mer
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Mentionné
Learning from Marseille Lucile Ado, architecte urbaniste, Natalia Vera Vigaray, Francisco Javier Martin Dominguez et Josep Garriga Tarres, architectes, Marine Declève, théoricienne en architecture et urbanisme
1 1 8 Notre projet met en relation la question du maintien des activités productives dans la ville et la question de la formation. Quels éléments propres à La Cabucelle peuvent former la base d’un grand projet de rénovation urbaine ? Par quel processus peut-on engager activement la population, qu’elle soit résidente ou active, dans la transformation de son propre environnement ? Ainsi, nous proposons d’associer un projet pédagogique qui valorise l’expérience et l’apprentissage dans le programme de rénovation urbaine. La Cabucelle devient alors un lieu catalyseur de ce dispositif dans trois domaines spécifiques : la construction durable, la valorisation du paysage et la gestion des déchets. Le programme d’apprentissage s’inspire de celui des Compagnons du tour de France. Ce dispositif permet de recentrer la notion de ville productive sur la population qui l’habite. Travailler, vivre, consommer prennent alors une autre dimension. Le travail n’est plus seulement lié aux principes d’emploi et de gain, mais devient une activité capable de redonner du sens à la vie urbaine. Les trois sites proposés sont les épicentres du programme d’apprentissage et le quartier son lieu d’expression diffus. Le site Saint-Louis accueille le pôle de valorisation du paysage. La renaturation du ruisseau des Aygalades limite le risque hydraulique. Ses berges accueillent des activités maraîchères et une promenade ombragée qui relie le quartier et le parc Billoux à Cap Pinède
et Arenc. Les activités productives se concentrent sur le site, permettant la construction de nouveaux terrains de sport et d’un centre de quartier. Le site Madirossian est le site pilote du pôle de construction durable, où les apprentis construisent des logements simples aux espaces partagés généreux. Les nouveaux bâtiments sont complètement décarbonés et participent à la production d’énergie du quartier. Le site Madrague-plan accueille le nouveau pôle du réemploi de la métropole. Il est lié aux activités de Cap Pinède et met en réseau les entreprises spécialisées, largement présentes dans le secteur. C’est également le site d’une nouvelle place de dimension métropolitaine, la place de la Méditerranée. Véritable piazza productive sur laquelle donnent des logements-ateliers, des espaces de stockage et de vente. L’impact du programme d’apprentissage se diffuse dans le quartier avec la rénovation de bâtiments insalubres, la valorisation des programmes de formation à l’auto-rénovation, et la transformation progressive des espaces publics. À l’échelle de la métropole, La Cabucelle endosse le rôle de pôle éducatif et de régénération urbaine majeur : tout ce qui est produit dans le quartier a un impact sur son tissu urbain et sur la vie de ses habitants. À l’échelle méditerranéenne, l’expérimentation en matière de construction durable, d’aménagement des espaces publics et de gestion des déchets en fait un quartier exemplaire.
L’équipe fait partie d’une plateforme de travail collaborative lancée en 2020 : superplatform.eu qui permet à des professionnels basés dans différents pays de travailler ensemble le temps d’un projet. C’est un environnement de travail ouvert qui encourage les échanges de connaissances, les interactions et la diversité de ses membres. Chaque projet est porté par une équipe spécifique avec son propre cycle de vie. Ainsi, l’équipe Platform Marseille se compose d’un bureau d’architecture espagnol : Office-Shophouse, associé à Marine Declève, historienne de l’art et urbaniste belge, et Lucile Ado, architecte et urbaniste française, basée à Zürich. Office-Shophouse naît en 2018 de l’intérêt commun de trois architectes : Natalia Vera, Patxi Martin et Josep Garriga, d’aborder l’architecture et l’éducation architecturale comme des agents sociaux, des médiateurs permettant de concevoir des réponses sur-mesure à
notre vie quotidienne. L’agence mène des projets très variés, du design d’objet au projet urbain. Marine Declève est diplômée en histoire de l’art et en urbanisme. Elle est actuellement chercheuse au Metrolab à Bruxelles et doctorante à l’EPFL à Lausanne. Ses recherches portent sur l’étude des ateliers dans la ville de Bruxelles, tant d’un point de vue historique que prospectif, afin de mettre en évidence le rôle de la production artisanale dans la formation des centres-villes. Lucile Ado est diplômée en architecture et en urbanisme. Elle collabore avec des agences de dimensions internationales, puis ouvre sa propre agence en 2018 à Zurich, pour mettre en œuvre le projet lauréat Europan 14 à Toulouse, un masterplan de 150 ha, au nord-est de la métropole. Contact p. 301
Avis du jury L’équipe relie étroitement le projet de renouvellement urbain à la mise en place de programmes d’apprentissage et de formation ouverts aux habitants, autour des métiers du paysage, de la construction durable et de la gestion des déchets. Sur le pan spatial et architectural, le projet propose de nouvelles typologies bâties méditerranéennes, mixant habitat et espaces de travail. Produire la ville avec les habitants, c’est aussi produire des savoirs, apprendre et mettre en œuvre. Ce projet envoie un signal pour relier concrètement le renouvellement urbain à la création d’emplois et de filières de formation.
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Vivre et travailler, une productivité qui ralentit le rythme de consommation 2 Traverse Madirossian, une nouvelle façade paysagère 3 Parc productif Saint-Louis : sport et marchéage sur les terrains libérés par l’évolution de la sucrerie 4 La place de la Méditerranée longée par le train de la Côte bleue avec le port de commerce au loin
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Towards les Arnavaux Planting the banks Cropping Towards park Billioux New buildings New pocket place Saint Louis Sugar plant Saint Louis Towards quartier Saint Louis
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I J K L M N O
Rue de Lyon Towards Cap Pinède Collective gardens Test site mediterranean typologies Traverse Madirossian La deuxième chance school Traverse Bernabo
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P Q R S T U
Recycling center, sorting chain & transforming at Bacuet Chemin de Madrague Ville Recycling center Madrague Plan workshop and sale shop Place de la Méditerrannée Shophouses Sport facilities
V New littoral train station W Towards l’Estaque et la Côte Bleue X Towards the city center
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Mentionné
Manifeste Clinique LUP, Laboratoire d’urbanisme pluriel Florian Carrot, Alice Mathais et Céline Montaru, architectes urbanistes, Grégoire Billard, juriste-urbaniste
1 2 2 Une mutation cogérée par les habitants et acteurs économiques : le rôle de la Clinique, « mode de faire » la ville
Le projet repose sur la création d’un outil fédérateur : la Clinique, qui tient son nom de la clinique désaffectée en cœur de quartier dans laquelle elle s’installe. Le rôle de cet équipement sera clair : utiliser la mutation des franges du quartier pour activer le renouveau de son cœur. Cette instance, qui sera notamment chargée de valoriser les anciens sites industriels, intégrera les habitants, acteurs économiques et pouvoirs publics afin d’éviter l’équation classique : amélioration du quartier = éviction de ses habitants. Revaloriser la trame urbaine : la réactivation du faubourg
Le renouvellement du quartier doit aussi se faire par une requalification des espaces publics du faubourg historique. Cette ambition se formalise à travers « l’Agrafe urbaine » est / ouest qui répond à quatre enjeux majeurs : connecter des pièces paysagères du quartier, pallier les ruptures topographiques et infrastructurelles, encourager les mobilités douces et diversifier les qualités des espaces publics. Les sites de projets, leviers pour le réaménagement du cœur de La Cabucelle
La Cabucelle est tout autant connue des Marseillais pour son histoire industrielle que pour sa filière automobile et doit jouer de cette image. La création d’un village automobile avec le transfert d’activités existantes et
L’agence LUP et Alice Mathais se sont associées pour la conception de ce projet, afin notamment de confronter et d’enrichir leurs différentes visions et expériences du projet urbain, en termes de planification, usages, identités architecturales, paysages et enjeux opérationnels. Alice Mathais est architecte (hmnop – ENSA Grenoble) et urbaniste (IUP), cette double formation et ses expériences professionnelles lui ont permis de développer une vision du projet à différentes échelles et aux enjeux variés : reconversion de friche industrielle, renouvellement de zone d’activité économiques, projet de renouvellement urbain dans le cadre du NPNRU, démarches de co-construction… Autant d’expériences qui ont pu nourrir notre démarche sur La Cabucelle. LUP – Laboratoire d’Urbanisme Plurie – a été fondé
l’arrivée de nouvelles activités complémentaires doit consacrer cette identité. Les entrepôts Mardirossian deviennent le lieu de développement de cette offre. Celle-ci est implantée sans transformation majeure du site, avec des services complémentaires : réparation, recyclerie, vente et formation, en lien avec l’école de la deuxième chance située juste à côté. Ce regroupement des activités automobiles poursuit un double objectif : valoriser la filière existante tout en libérant des locaux en cœur du quartier, afin de régénérer une offre plus compatible avec le tissu résidentiel et impulser une « nouvelle ville productive », diffuse, gérée et accompagnée par la Clinique. Le site Saint-Louis quant à lui permettra l’implantation à court terme, d’équipements sportifs intégrés dans les bâtiments industriels délaissés, dans le prolongement du parc FrançoisBilloux et de ses usages. À plus longue échéance, l’activité de la Sucrerie pourra être réorganisée et pérennisée. Le site pourra également accueillir d’autres programmes d’activités économiques ou d’équipements bénéficiant au quartier. La création de ces équipements sportifs permettra de libérer l’actuel terrain stabilisé à proximité des entrepôts Cofrapex, sur lequel sera aménagé un vaste « îlot de fraîcheur ». La réalisation de cet espace public arboré sera financée par les opérations de construction proches, tout comme la valorisation d’un vaste belvédère ouvert sur le port, permettant de reconnecter visuellement La Cabucelle au paysage maritime et physiquement via un nouveau lien au square Bernabo.
en 2017 par Grégoire Billard, juriste titulaire du certificat d’aptitude à la profession d’avocat, et Florian Carrot, architecte (hmnop – ENSA Paris – Malaquais), tous deux diplômés en urbanisme (cycle d’urbanisme, Sciences Po). En 2019, Céline Montaru a rejoint l’agence, après avoir poursuivi ses études (DE ENSA Clermont-Ferrand) avec un master d’urbanisme à l’Institut d’Auvergne du développement des territoires. LUP a pu apporter une réflexion transverse au Manifeste Clinique, la spécificité de l’agence étant d’associer étroitement la conception du projet urbain à la réflexion sur les outils (juridiques, financiers, géomatiques, etc.), dans un objectif résolument opérationnel. Contact p. 301
Avis du jury L’équipe propose la réhabilitation de l’ancienne clinique de La Cabucelle pour en faire le cœur du renouvellement du quartier et le lieu d’une instance fédératrice de projet : « la Clinique » est une structure coopérative de gestion, permettant d’impliquer les citoyens, les associations et les acteurs économiques autour d’un projet commun de transformation. La ville productive est ici à la fois un héritage sur lequel prendre appui et la vision d’un avenir porté par une nouvelle vie économique et coopérative, avec la réanimation symbolique d’un équipement désaffecté.
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La clinique au cœur de La Cabucelle, mise en valeur d’une centralité urbaine 2 Secteur village auto 3 Secteur belvédère événementiel 4 Secteur cœur de La Cabucelle et Saint-Louis
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Espaces puclics majeurs Espaces publics secondaires Espaces publics végétalisés majeurs Opportunités foncières diffuses Volumes capables réinvestis La Clinique
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Le pôle vente
Le pôle réparation auto Le pôle contrôle
Le pôle formation La recylclerie La vitrine automobile
Les puces
La rade habitée La rampe
Le belvédère
Le mail L’îlot de fraîcheur
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1 2 5 Raffinerie Saint-Louis L’aire de jeux La halle multisports Le plateau multisports
Le carrefour des écoles
Rue aménagée Le parvis de l’église
La Clinique et sa cour
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Présélectionné
À la lisière, l’occasion Agathe Montel, Manon Biller, Gilles Malzac, et Rovy Pessoa Ferreira, architectes 1 2 6 -
Avis de la commission d’expertise
À travers une approche en couture, le projet crée des polarités le long d’un axe transversal. Organisé autour d’activités de recyclage de rebuts de la construction, de mécanique et de végétalisation, le programme se développe comme un processus mis en place de façon progressive à partir de l’implication des habitants dans des activités communes. La proposition marque une volonté de travailler sur la dépollution du quartier et l’économie circulaire, et construit son
propos sur les marges et l’informel, s’inscrivant ainsi dans une réalité de quartier. Il s’agit d’un processus progressif de transformation à l’échelle de La Cabucelle et des sites d’intervention. Le projet développe un lien entre les trois sites et une transverse est-ouest entre la zone d’activités des Arnavants et le port. L’axe reste cependant abstrait et il est difficile de comprendre en quoi il pourrait être structurant pour La Cabucelle.
Présélectionné
Élément-terre Charlotte Beraha, architecte, Matthieu Goudeau, ingénieur mécanicien, en collaboration avec Thomas Martin, paysagiste
Avis de la commission d’expertise Élément-terre transforme La Cabucelle en quartier laboratoire pour la gestion des biodéchets, recréant ainsi le cycle production - consommation - fertilisation que les villes du XXe siècle ont interrompu. C’est un projet « métabolique » favorisant une approche « écosystémique » de la ville productive. Il organise l’interrelation des habitants de La Cabucelle avec leur environnement et réintègre des processus naturels dans la gestion de la ville. En faisant de La Cabucelle un quartier laboratoire, ce projet
restaure également une certaine dynamique économique influant directement sur le développement du territoire à toutes les échelles. Cette proposition donne envie de voir encore plus en détail comment toutes ses stratégies, de la plus domestique à la plus territoriale, s’incarnent aux échelles urbaine et architecturale.
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Pays de Dreux
Zone d’activité / campagnes productives
Pays de Dreux
Zone d’activité / campagnes productives
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Pays de Dreux
Zone d’activité / campagnes productives
échelles de projet
S urbaine L urbaine-architecturale XL territoriale représentant de l’équipe
urbaniste, paysagiste famille européenne de site
Implanter - Usages productifs localisation
Agglomération du Pays de Dreux population
Agglomération du Pays de Dreux : 115 000 habitants site stratégique
1 047 ha site de projet
Saint-Lubin-des-Joncherets : 40 ha Brezolles : 10 / 15 ha Tremblay-les-Villages : 10/15 ha site proposé par
Agglomération du Pays de Dreux acteurs impliqués
Agglomération du Pays de Dreux, Communes, Région Centre-Val-de-Loire propriétaires du site
foncier public et privé suites opérationnelles envisagées
étude urbaine, plan directeur, maîtrise d’œuvre urbaine auprès d’un aménageur commun aux trois sites
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Description et objectifs du site Le site Pays de Dreux est constitué de trois sites d’études pour des zones d’activités économiques (ZAE), formant un chapelet nord / sud de situations spécifiques le long du futur tracé routier : — la création d’une ZAE d’environ 40 ha inscrite dans la SCOT au niveau du futur échangeur de Saint-Lubin-des-Joncherets (4 355 habitants), commune en prise directe avec l’axe ParisNormandie, comprise dans la zone d’influence de l’aire urbaine de Dreux — l’extension et requalification d’une ZAE de 11 ha autour de la commune de Brezolles (1 850 hbts), hors influence de l’aire urbaine de Dreux car située aux franges de l’Agglomération et tournée vers les territoires ruraux du Perche ; — l’extension d’une ZAE de 28,5 ha autour de la commune de Tremblay-les-Villages, comprise dans la zone d’influence des aires urbaines de Dreux et Chartres. L’Agglomération cherche à tester un nouveau modèle de zone d’activité adapté aux enjeux du futur (sanctification du foncier, transition écologique, mutations économiques). Cette expérimentation permettra de développer une certaine exemplarité dans la conception, le développement et la gestion d’un d’espace productif, mieux intégré à son environnement, au paysage rural / péri-urbain, à la vie quotidienne des habitants de la ville et des travailleurs. Stratégie de l’agglomération La participation à Europan avait pour but d’éclairer de manière prospective la collectivité sur les modes d’évolution d’un large territoire (l’Agglomération du Pays de Dreux) devant composer entre perspectives de développement économique et modification de sa physionomie. La collectivité vise donc, à travers
les trois sites proposés, une forme d’« exemplarité » sur la question des aménagements économiques lourds de nos territoires dans un contexte péri-urbain / rural, et une réflexion globale sur leur capacité à composer la « ville productive » de demain, avec, comme postulats, que ces artefacts (desserte routière, activités économiques…) soient des futurs composants de territoires résilients, actifs dans la transition écologique du XXIe siècle. Dans tous les cas, la collectivité souhaite s’appuyer sur l’ensemble des projets primés pour construire la nouvelle programmation du projet et tirer pleinement profit de cette démarche ambitieuse engagée. Enjeu de la ville productive Aux portes de l’Île-de-France et de la Normandie, l’Agglomération du Pays de Dreux est un territoire attractif (arrivée régulière de ménages franciliens principalement au bénéfice des petites communes) et traversé (axe nord /sud Rouen / Orléans – RN154 et axe est / ouest Paris / Rouen – RN12). Les sites proposés par la collectivité visent la question de l’intégration de zones d’activités économiques dans le territoire péri/urbain et rural de l’Agglo (des « campagnes » hors du noyau urbain formé par les communes de Dreux-Vernouillet), au regard du futur faisceau autoroutier A154 et des opportunités de développement (développement économique, évolution de la mobilité et des politiques résidentielles) qui accompagneront ce projet d’infrastructure d’État. Ces trois zones d’activités d’économiques et leur développement en lien avec l’axe autoroutier en prévision questionnent la mutation des formes et des usages d’un type urbain hérité du XXe et induisent une réflexion transversale sur son évolution :
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— inscription paysagère dans les territoires agricoles et coexistence avec des aménagements routiers lourds ; — inscription urbaine et coexistence avec les noyaux / lisières habités ; — conception intégrant des logiques de mixité d’usages, de participation à l’animation et à la vie citoyenne des territoires péri-urbains et ruraux ; — participation au cycle de l’eau et des énergies renouvelables ; — gestion des espaces construits dans une perspective d’adaptabilité, d’économie et de résilience. La réflexion urbaine, paysagère et architecturale sur le développement de ces trois sites se rattache directement au thème d’Europan 15. L’impact des aménagements routiers et des emprises industrielles au cœur de terres agricoles aux fonctions nourricières et environnementales questionne les
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Les espaces publics dans une ZAE existantes (Tremblay-les-Villages) Lisière agricole (site de Tremblay-les-Villages)
ressources, les mobilités sont évoquées dans la relation de proximité / distance, connexion / déconnexion entre secteurs d’habitat et secteurs d’emploi, et logiques d’échanges quotidiens et enfin l’équité socio-spatiale se retrouve dans les politiques résidentielles pouvant se développer dans ces secteurs en visant des logiques de bassins d’emplois locaux. Les sites ont pour vocation d’accueillir des entreprises (industrielles, artisanales, etc.) sur des espaces réellement intégrés à leur environnement. Ils se situent également au sein d’un territoire productif par son secteur agricole. Cette production céréalière, largement exportée en dehors du territoire, est également accompagnée de formes d’agriculture de plus petite ampleur, et d’une production alimentaire locale. Une transition vers une agriculture plus diversifiée fait partie intégrante de la mutation des sites et du territoire.
3 - 4- 5- 6 Brezolles, le site d’extension et requalification d’une ZAE 7 - 8- 9- 10 Saint-Lubin-des-Joncherets, le site de la création d’une ZAE en lien avec le futur échangeur de l’A154
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Site de Tremblay-les-Villages, le site d’extension d’une ZAE en lien avec l’aménagement de la RN154 en autoroute A154
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Lauréat
Urbanisme agricole Lucas Fontaine et Jules Gauffeny, étudiants en architecture, Samuel Hervault, architecte
1 3 8 Ce projet répond essentiellement au thème du développement des bourgs ruraux. Il nous semblait important de questionner la manière dont on organise l’urbanisation des campagnes. Réfléchir à l’extension d’une commune, c’est d’abord réfléchir à ce qui fabrique sa limite, ou sa lisière. La lisière
C’est l’épaisseur s’intercalant entre les villages et les cultures qui nous intéresse. C’est le lieu de contact entre zone habitée, commerciale, agricole ou artisanale. La lisière du bourg rural peut être support de multiples activités : espaces de jeux, de liberté, de cultures nourricières. Il s’agit de les intégrer au projet d’extension, plutôt que de les regarder disparaître lotissement après lotissement. Traiter de la lisière, c’est traiter du rapport entre le village et sa production nourricière, c’est l’opportunité d’inventer une agriculture péri-urbaine saine qui alimentera la commune en favorisant les circuits courts. Seule une transition vers un modèle agricole sans pesticide garantira la santé de la population et permettra d’inventer de nouveaux scénarios de relations entre habitants et productions agricoles. L’enjeu de notre travail est de définir l’épaisseur de cette lisière productive et d’imaginer sa constitution. Afin de déterminer la fabrication de la limite de l’urbanisation, l’architecte / paysagiste relèvera les éléments paysagers qui deviendront support et accroche de projets comme les boisements, le relief, le réseau de chemins traversant les cultures, ou encore les corps de fermes isolés. En concertation avec les différents acteurs du territoire (CA, DDT, CAUE, etc.) y compris les associations, l’architecte paysagiste dimensionnera
Tous trois fraîchement diplômés, nous nous sommes rencontrés au sein de l’École nationale d’architecture de Bretagne. Travailler sur le devenir des campagnes nous est apparu comme une opportunité inespérée pour une première collaboration professionnelle. C’est tout naturellement que notre équipe s’est constituée pour répondre au sujet proposé par Europan et cette participation n’a fait que renforcer notre intérêt pour les concours d’idées. Notre réponse Europan s’organise en trois grandes phases qui correspondent à trois échelles de projet différentes : - la définition de la lisière d’un bourg installé sur un territoire agricole industriel, - au sein de cette épaisse lisière nourricière le dessin d’une nouvelle trame agricole, - l’installation d’îlots constitués de bâtiments bioclimatiques en bois ponctuant cette épaisseur nourricière. Si l’acte de construire correspond à la dernière étape de notre projet Europan, elle est en revanche la première de notre vie professionnelle.
les limites d’interventions du projet spatial afin de renseigner les documents pour la révision du PLUI. Le Paysage agricole
La commune recensera, avec l’aide de ses partenaires agricoles (GAB, Terre de Liens, Chambre d’agriculture), les agriculteurs intéressés par une installation sur le territoire communal. Il s’agit ensuite de mettre en place, en concertation avec les agriculteurs concernés, une nouvelle trame agricole qui structurera le paysage et prendra en compte les besoins. Les îlots types
Avis du jury L’équipe propose en lisière des centres bourgs des « zones constructibles agricoles » intégrant une agriculture diversifiée (stockage, production, élevage), et des petits programmes d’habitat. Elle cherche ainsi à dépasser la sectorisation que la réglementation urbaine impose entre zones dédiées à l’habitat et zones agricoles. Le projet se décline en six propositions d’îlots test, chacun associé à un type d’activité, et traité à l’échelle architecturale. L’idée « de campagne productive » soutenue par l’équipe est le support d’un nouveau type d’urbanisation maîtrisée, peu dense, et permettant de mixer l’habitat et l’activité agricole.
Au sein de cette nouvelle organisation agricole, des emprises foncières seront également réservées pour accueillir de nouveaux habitants ou de nouvelles activités. Elles ponctuent l’espace agricole, et s’organisent en îlots types, où habitat, activité artisanale et agricole se mêlent. Pour pouvoir s’installer au cœur de l’espace cultivé, chaque îlot type a nécessité d’être autonome, que ce soit en énergie, en eau potable et en assainissement. L’architecte s’appuie sur ces dispositifs pour concevoir les îlots. Conclusion
Différentes échelles de projets s’emboîtent à la façon des poupées russes : - un bourg installé sur un territoire de grandes cultures industrielles ; - des îlots bâtis qui ponctuent l’épaisse lisière nourricière ; - sur l’îlot, des jardins potagers qui se glissent entre les habitations. Dans ce projet, nous tentons finalement de redessiner un paysage que l’on connaît, qui, sans nostalgie, résonne avec la mémoire collective d’une ruralité évocatrice.
En parallèle de nos activités, nous sommes engagés dans la construction de quatre maisons ossature bois bioclimatiques, dont trois passives. Elles reprennent les principes énoncés lors de notre projet : les matériaux de construction sont ceux que l’on rencontre déjà sur le territoire, et sont assemblés de façon durable, soluble dans le temps. Les maisons sont en ossature bois remplie de ouate de cellulose, s’orientent de manière bioclimatique et se chauffent grâce aux calories solaires. La qualité de construction tend vers l’autonomie énergétique du logement. Nos activités professionnelles respectives continuent de nourrir notre démarche environnementale ainsi que notre volonté de travailler de manière responsable de la conception à la construction. C’est pourquoi nous avons pris des chemins engagées dans la construction en bois, aussi bien en agence d’architecture qu’en entreprise de charpente / ossature bois. Contact p. 301
Organisation d’îlots-mixtes sur des réserves foncières ponctuant le paysage agricole 1 Îlot bois 2 Îlot ovin 3 Îlot bovin
4 Îlot fruit 5 Îlot serres 6 Îlot papier
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Mentionné
Ecological Magnets UR bureau d’architecture et d’urbanisme Chloé Valadié, architecte, et Gaëtan Brunet, architecte urbaniste
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Les magnets sont, à la manière des petites pièces magnétiques, des dispositifs qui « stimulent le changement, les variations et les interventions » (Cedric Price). Ecologie
L’écologie révèle qu’aucun objet ou organisme n’existe de façon autonome mais est toujours le produit des échanges de matière, d’énergie et d’information qu’il engage avec son environnement et ses partenaires. Les Ecological Magnets sont des objets contributifs cherchant à générer avec leurs environnements un maximum de stimulations et d’échanges mutuellement bénéfiques. À la différence de simples zones d’activités économiques (ZAE) — seules bénéficiaires des nouvelles infrastructures (qui autorisent par ailleurs des postures hors-sols et déconnectées de leurs contextes), les Ecological Magnets visent à enclencher à toutes les échelles des mouvements vertueux : - un développement équilibré à l’échelle du Pays de Dreux au service du maintien de la vie économique et sociale dans les secteurs à intensité faible ; - l’enrichissement des structures urbaines et paysagères des bourgs en se fondant sur la singularité de leurs implantations territoriales (ici village-rue, bourg radioconcentrique, ou agglomération villageoise le long de la rivière) ; - le développement d’opportunités d’échanges intra-entreprises dans les zones d’activités afin de former des écosystèmes productifs où différents degrés de mutualisation sont possibles ;
Chloé Valadié (diplômée de la Cambre, Bruxelles en 2010) et Gaétan Brunet (diplômé de l’ENSA - Versailles en 2010) créent le bureau d’architecture et d’urbanisme UR en 2017. Convaincus que chaque échelle de projet est le produit des mêmes paramètres contemporains, ils développent une approche à la rencontre de l’architecture, de l’urbanisme et de la recherche. Le bureau construit une culture de projet manipulant indifféremment espace, temps et processus comme matériaux d’une vision intégrant questions environne-
- partout, la recherche de solutions d’énergies renouvelables, d’échanges de ressources, la montée en puissance d’une agriculture biologique et locale. À la différence de simples ZAE, les Ecological Magnets ne reposent pas sur une logique de structures urbaines capables et de procédures normatives d’urbanisme réglementaire, mais sur l’institution d’une démarche de projet mettant autour de la table les parties-prenantes d’une économie consciente de ses multiples contributions possibles. Ce dispositif permet d’identifier des dynamiques plus spécifiques au territoire et à ses besoins : - à Brezolles, des architectures adaptées au tissu d’artisans travaillant seuls articulent logements et espaces de production — y sont associées des fonctions partagées (stockage, stationnement VL, ateliers partagés…) ; - à Tremblay-les-Villages, la création d’une cuisine communautaire pour les services publics et les écoles favorise une agriculture locale et bio ; une maille paysagère et énergétique dessine de nouveaux liens entre les bourgs dispersés de la commune ; - à Saint Lubin-des-Joncherets, le développement d’un pôle pharmaceutique engage simultanément la valorisation des sols agricoles et la construction d’un programme d’excellence ouvert sur les régions voisines. À travers ces lignes directrices et leurs possibles développements, nous proposons une approche ouverte parce que tout autant fondée sur la capacité des échanges à faire émerger des programmes innovants qu’à faire des espaces productifs des lieux contributifs et inscrits dans le temps long.
mentales et sociétales. À ce titre, les espaces construits ou projetés par UR sont toujours issus d’une série de positions circonstanciées sur un contexte élargi (existant, environnement, conditions, écologie, stimulation et opportunités…). De manière générale, la pratique de UR cherche toujours à faire émerger l’intelligence des situations d’une lecture complexe des conditions du projet et à extraire de ce tissage des figures contributrices. Contact p. 301
Avis du jury Le concept des magnets écologiques s’appuie sur la valorisation et la mise en réseau des ressources et des spécificités locales, dans une logique de ponctuation et d’activation du territoire. Ils sont présentés comme des dispositifs singuliers qui stimulent le changement à une échelle plus large. À l’opposé d’une logique de zones économiques à aménager, l’équipe propose l’implantation de programmes pionniers et démonstrateurs, en lien avec leur environnement. Un projet pertinent dans son approche territoriale, s’appuyant sur des programmes attracteurs spécifiques qui constituent une alternative au modèle extensif des zones d’activités.
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Les quatre écologies : écosystèmes, environnement, économie et énergie 2 Villas productives à Brezolles 3 Cantine collective bio à Tremblay-les-Villages 4 Le pôle de R&D et de bioproduction à Saint-Lubin-des-Joncherets
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Ecosystem Zone d’activité
Environment The municipality
Saint Lubin Brezolles
Tremblay-les-Villages
Economy Pays de Dreux
Yvelines, Paris, Île-de-France
Rouen, Le Havre
Alençon, Bretagne
Drouais
Thimerais
Chartres 1
Energy Transversal
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Tremblay-les-Villages B
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D Brezolles
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G Saint Lubin-des-Joncherets H
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A B
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L'énergie est produite grâce aux toits photovoltaïques et distribuée aux zones résidentielles. Différentes ressources sont collectées et échangées entre les acteurs (industrie, agriculture, logement) de la région et des zones avoisinantes (la santé par des centres de données, l'eau des toits, les déchets agricoles ...). Des programmes communs en lien avec l'autoroute et les activités locales prennent place dans la ZAE du Saule (restaurant, hôtel)
D E F G
— ils contribuent à l'attractivité de la région. Un espace de stationnement partagé et mutualisé (peut également être utilisé comme une plateforme publique flexible). Les stocks sont partagés entre les entreprises, ce qui réduit le volume des stocks logistiques. Des services partagés entre les zones industrielles et résidentielles. De nombreux espaces et équipements sont
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partagés entre les entreprises : salles de conférence, conciergerie, restaurant... Les énergies sont constamment échangées entre les multiples acteurs du pôle économique. La continuité écologique est rendue possible par de nouvelles forêts. L'énergie géothermique est rendue possible par la compacité du bâtiment — elle crée une externalité positive vers le réseau énergétique de la ville.
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Mention spéciale
A(gri)puncture Trung Mai, architecte 1 4 6 Tout comme le corps humain, le territoire est un organisme vivant, constitué d’organes ayant chacun un rôle précis dans son fonctionnement : les organes mous – zones agricoles, espaces naturels, zones urbanisées –, les muscles faisant émaner des énergies – lieux d’intensité urbaine, zones d’activité, lieux touristiques –, les vaisseaux sanguins – réseau permettant l’accès aux éléments du territoire –, et également un squelette englobant ces différents composants. De la même manière que le corps, le territoire évolue, s’adapte et interagit avec son environnement, afin de conserver un état d’équilibre où les organes peuvent fonctionner ensemble en bonne intelligence. La ville et la campagne se situent aux deux extrémités d’un cercle. Elles s’éloignent en se faisant face et se rapprochent en se tournant le dos. La proposition vise à maintenir ou créer des synergies plutôt que des rivalités entre les zones rurales et les intensités urbaines, afin de révéler une pratique inhérente au territoire, sa résilience. La méthode élaborée tente de manipuler de façon ponctuelle – à la manière de l’acupuncture – des zones d’intensités spécifiques afin de révéler au mieux le territoire. L’autoroute A154, composante du territoire, est généralement perçue comme une fracture divisant les espaces ; l’infrastructure
est repensée ici comme l’épine dorsale du territoire autour de laquelle tout le réseau d’interventions serait stimulé comme des points d’acupuncture. En agissant ainsi ponctuellement sur des points émergents, il est possible d’intervenir sur des transformations maîtrisées pour l’ensemble du Pays de Dreux. Le projet établit une table de stratégies urbaines génériques qui jouent le rôle de couche principale sur laquelle un schéma programmatique sera ensuite tracé, à la fois générique et contextualisé. Les échantillons territoriaux situés aux lisières entre les zones d’activité, le paysage rural et le tissu villageois permettent de percevoir l’interaction des différents milieux telle une réaction chimique. A(gri)puncture vise une conversion progressive d’une série d’espaces délaissés en territoire productif, en utilisant l’agriculture comme un catalyseur urbain fondamental. Il met l’accent sur l’importance du développement de la communauté locale, et la densité comme opportunité d’animer la ruralité à travers différentes échelles d’interventions. Il donne accès aux espaces naturels. Il soutient l’agriculture à petite échelle, les marchés locaux, les circuits courts et l’économie circulaire tout en prenant en compte la nécessité d’une nouvelle typologie de ZAE plus flexible à l’échelle humaine.
MAI / Mission d’architecture indépendante L’agence fondé par Trung Mai, architecte Vietnamien, diplômé de l’ENSA Paris-Malaquais et Leibniz Universität Hannover. L’intérêt de MAI porte sur le phénomène de la ruralisation, de l’urbanisation in-situ en Asie du Sud-Est et des zones campagnardes occidentales délaissées. Cette approche conduit MAI à des études sur l’architecture informelle et l’urbanisme vernaculaire, utilisant comme matières premières la banalité, le chaos,
le dysfonctionnement ou la corruption sociale. MAI s’est illsutrée par le projet « & Lang; », une réinterprétation du cluster de villages d’artisanat vietnamien, nominé pour le projet Future de l’année au World Architecture Festival 2018 et présenté à TED x Hanoi 2018. MAI a également reçu le prix ASA (de l’Architectural Siamese Association), Bangkok, Thaïlande en 2015 et 2018. Contact p. 301
Avis du jury Le projet repose sur une analyse territoriale fine, entres milieux naturels, espaces agricoles, infrastructures de liaison régionales et locales. Le réseau routier constitue une armature de mobilités et de corridors écologiques, à laquelle s’accrochent des activités, tournés à la fois vers les entreprises, les agriculteurs, et les habitants. Le projet traite plusieurs sites et territoires d’interface, chacun rapporté à un thème ou une fonction prédominante, en accompagnant l’émergence d’une agriculture moderne (fermes expérimentales). Appuyé sur une bonne analyse du territoire, le projet combine des interventions à plusieurs échelles dans une vision dynamique et évolutive.
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Un bâtiment évolutif et démontable pour accueir des artisans, petites industries et une pépinière d’entreprises. 2 Le Farm Lab : vente directe et innovation 3 Reprogrammer les espaces délaissés à l’interface entre l’infrastructure A154 et la vie de la commune de Tremblay-les-Villages
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1 4 8 TREMBLAY LES VILLAGES
E H
A C
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B
D
A B C
Parking de covoiturage A 154 Une large bande d’arrêt d’urgence devient multi-usage et peut accueillir des mobilités douces
D E F
Station d’autostop augmentée par les technologies de communication Station de bus Transport à la demande
G H I J K
Station de recharge électrique vente directe de la ferme locale Silos à grains Limite verte ZAE
L M
Parc cultivé La pratique de l’agriculture renforce le sentiment de collectivité
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K I
L
M
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Énergie renouvelable
Intervention d’a(gri)puncture
Circuits courts
Mobilités douces et transports publics
Réseau de circulations additionnelles
Mobilité partagées, parking intelligent
Ouvrir les limites, dialoguer avec l’autoroute
Mélange entre activités, agriculture et infrastructure
Remarqué
De la ville à la campagne Dinh-Luan Pham, architecte urbaniste, Renzo Colin, architecte, Lucile Pasche, paysagiste urbaniste, Louise Le Marc Hadour, illustratrice
1 5 0 « France périphérique », « Territoires délaissés », « Espace de relégation »… les espaces ruraux et périurbains ont pu être qualifiés selon des termes peu amènes. La crise des Gilets jaunes a exprimé avec force un certain sentiment de déclassement des habitants de ces territoires. Pourtant, en opposition à cette vision pessimiste, la campagne symbolise un mode de vie de plus en plus plébiscité, à tel point qu’on observe actuellement des essais divers et variés pour amener plus de nature en ville et développer une agriculture urbaine. C’est à rebours de ce dernier phénomène que notre fil rouge s’est défini : « plutôt que d’apporter la campagne et l’agriculture à la ville, donnons envie à la ville et à ses habitants d’aller vivre à la campagne ». L’élaboration des projets, pensés comme des perspectives à long terme, a été guidée par le choix d’une représentation graphique comme outil d’analyse et de valorisation des territoires dans leurs identités spatiale et paysagère, ainsi que par trois notions directrices : - s’appuyer sur l’identité de ces territoires, qui offrent notamment de vastes paysages à l’horizon infini. Cette notion se retrouve de façon radicale dans notre choix graphique : trois images d’Épinal qui laissent la place à une expression picturale définie par les couleurs des saisons et par des compositions résultant de l’inscription du bâti dans les terres cultivées. Cette représentation agit comme révélateur et sublimateur des territoires en question ; - créer et recréer du lien : du lien social, en catalysant échanges et rencontres, du lien à la terre également, et pour finir du lien et de
l’équilibre entre urbain et rural. Ainsi, la zone d’activités de Tremblay-les-Villages se mue en caravansérail dès l’arrivée de l’autoroute : il sera alors un signal dans le paysage autant qu’un lieu d’échange et de rencontres entre les gens d’ici et ceux de passage. À Saint-Lubin-des-Joncherets, un nouveau quartier accueille une communauté d’habitants qui vit et travaille dans un paysage agroforestier, mutualisant habitat et activité à moins d’une heure de Paris, situation qui permet de cumuler les avantages de la métropole et celle de la ruralité ; - partager et préserver les sols, ce qui s’illustre par l’intégration de la zone d’activités de Brezolles à une grande ceinture paysagère qui forme le pourtour du village, ou encore à Tremblay-les-Villages, par la réduction et la mutualisation des bâtiments de la zone d’activité des Saules, permettant à des espèces pionnières d’entamer une dépollution par phytoépuration. Notre projet dessine des pistes pour résoudre la question de l’attractivité, qui est, à notre sens, la clé pour parvenir à couper court aux dynamiques, réelles ou ressenties, de relégation et de déclassement, et à les inverser. Contre le zonage, contre la table rase, contre l’abstraction, nous prônons un projet global, mixte et diversifié, s’appuyant sur la mise en valeur de l’existant, en rapport avec son environnement écologique, culturel et paysager, cherchant à répondre de manière égale aux défis sociaux et économiques ainsi qu’au défi de la transition écologique.
L’équipe formée pour répondre à Europan sur le site du Pays de Dreux est composée de plusieurs compétences (architectes, urbanistes, paysagistes et illustratrice) qui ont permis d’articuler ses réflexions avec un point de vue graphique et stylisé. PACO architecture (Dinh-Luan Pham et Renzo Colin) est une jeune agence d’architecture et d’urbanisme, formée aux thèses de « l’architecture de reconquête » développées par Françoise Fromonot. Elle s’est spécialisée dans l’élaboration de programmes productifs et complexes dans des territoires habituellement moins considérés.
C’est lors d’un workshop en Ariège traitant de ces mêmes thématiques qu’ils ont été amenés à travailler en collaboration avec la paysagiste-urbaniste suisse Lucile Pasche, et c’est tout naturellement que son regard lié à l’aspect environnemental et son expertise paysagère se sont imposés dans la composition de l’équipe. Louise le Marc’hadour, dessinatrice formée à l’architecture, décline paysages et constructions dans des formes picturales qui sont autant de voyages fantasmagoriques et silencieux. Contact p. 301
Avis du jury À l’image d’une publicité pour un territoire ordinaire aux confins de la métropole parisienne, ces trois peintures célèbrent les qualités de la campagne. Elles invitent à reconsidérer des territoires souvent qualifiés de périphériques, délaissés ou relégués. L’équipe livre une proposition en forme de récit imagé, celui d’une campagne urbaine qui a fait sa révolution en renouant avec des dispositifs simples et lisibles, en imageant des propositions pour chacun des trois sites. Une proposition singulière mais efficace qui s’adresse directement à l’imaginaire pour rappeler les valeurs et les qualités de la campagne avant tout acte de projet.
1 Saint-Lubin-des-Joncherets 2 Tremblay-les-Villages 3 Brezolles
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Présélectionné
Le temps des arbres
Baptiste Wullschleger, étudiant en paysage, Baptiste Rouit et Benoît Evano-Allinc, architectes, en collaboration avec Anthony Authie, Angelika Weissheim, architectes, et Laly Pagliero, étudiant en paysage
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Avis de la commission d’expertise Le temps des arbres soutient l’idée d’un autre « modèle » pour transformer progressivement les ZAE en « quartiers nourriciers » au sein d’une « forêt productive ». L’effort de recherche d’une typologie nouvelle est fondé sur une idée simple et un exposé clair : les nouveaux espaces d’activité sont des espaces investis autant par la programmation bâtie que paysagère et laissent place à toutes les vertus d’une nouvelle composante : l’arbre.
Le mode de développement est « classique » et usité – l’aménagement d’un périmètre à vocation économique – mais il apporte une dimension nouvelle : l’idée d’un paysage qui produit et qui valorise (et non seulement un paysage d’agrément). Le thème de la « forêt productive » invite à considérer un décloisonnement entre espaces naturels et productifs où les fonctions se valorisent mutuellement et où la sanctuarisation laisse place à la complémentarité.
Présélectionné
Symbiosis Elisabeth Boscher, architecte, en collaboration avec Florence Festa, architecte
Avis de la commission d’expertise
Basé sur une critique de la réglementation, le projet défend « un urbanisme non déterminé, non affecté, en libre évolution », rendu possible par une application numérique : Symbiosis se présente comme une cartographie interactive et collaborative. Il s’agit d’un projet de mises en relations, « bouche à oreille » numérique prétexte à une critique. C’est un des rares projets qui pose la place du numérique, en particulier sur ce type de territoire.
Son intérêt n’est pas formel. Il s’agit davantage d’un « projet recherche » qui a sa place parmi d’autres attitudes de type projet-méthode autres projets-plans d’apparence plus maîtrisés. Il s’agit d’un propos théorique et critique comportant des propositions pour chaque site, mais peu explicitées.
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Port-Jérôme-sur-Seine
L’entrée de ville, vitrine d’un territoire en transition
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Port-Jérôme-sur-Seine
L’entrée de ville, vitrine d’un territoire en transition
Port-Jérôme-sur-Seine
L’entrée de ville, vitrine d’un territoire en transition
échelles de projet
S urbaine L urbaine-architecturale XL territoriale représentant de l’équipe
urbaniste, paysagiste, architecte famille européenne de site
Faire évoluer les métabolismes - D’une économie linéaire à une économie circulaire localisation
Port-Jérôme-sur-Seine, Notre-Dame-de-Gravenchon population
10 000 habitants site stratégique
73 ha site de projet
7,5 ha site proposé par
Ville de Port-Jérôme-sur-Seine acteurs impliqués
Ville de Port-Jérôme-sur-Seine, Communauté d’agglomération « Caux Seine Agglo », Caux Seine Développement, Société d’aménagement SHEMA, EDF propriétaires du site
Ville de Port-Jérôme-sur-Seine (90 %), département, privés suites opérationnelles envisagées
guide de développement urbain, schéma d’orientation, intervention architecturale
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Description et objectifs du site Le site de réflexion intègre la bande périphérique le long de la D81, limite urbaine entre le rond-point Kennedy et celui du pôle d’économie sociale et solidaire (PESS et PA). Cet axe départemental, intrinsèque et exclusivement routier, coupe le territoire en deux par un corridor végétal qui sépare la ville au nord-est de l’industrie pétrochimique (Exxon Mobil) au sud-est, le long de la Seine. Le site de projet se concentre sur l’entrée et le cœur de ville à partir du rond-point Kennedy incluant une emprise foncière à 90 % communale et facilement mutable avec des zones à régénérer ou à recomposer. Une partie du périmètre est incluse dans un projet concédé à une société d’aménagement. La station-service (2e station en France en quantité distribuée) sera transférée à proximité du rond-point Kennedy, libérant une emprise pleine de potentialités. La rivière le Télhuet, aujourd’hui enterrée, est à redécouvrir et à valoriser. Les objectifs affichés de la ville de Port-Jérôme-sur-Seine visent à réconcilier les habitants avec l’industrie, faire qu’ils se sentent fiers de leur ville ; changer l’image de la ville, inviter les habitants à s’imprégner et à vivre sur ce territoire ; faire de l’entrée de ville un signal, un présentoir de l’excellence, une vitrine du bon-vivre. Stratégie de la ville La ville réalise des projets en cœur de ville plaçant l’humain au centre des préoccupations, induisant une requalification des axes de circulation, une mise en valeur des commerces, des activités artisanales et tertiaires ainsi que de nouvelles constructions de logements. Ces travaux recomposent le tissu urbain et génèrent des espaces publics supports d’activités, vecteurs d’attractivités potentielles. À l’heure de
la transition énergétique et écologique, la stratégie de la ville s’inscrit dans la démarche territoriale portée par l’agglomération et qui vise l’autonomie énergétique à l’horizon 2040. La réflexion porte sur l’entrée de ville, lieu privilégié d’échanges entre le secteur industriel qui évolue vers plus de diversité et la ville qui souhaite s’ouvrir. Cette entrée de ville doit dire ce que la ville est : une ville fertile à la fois industrielle et résidentielle. La création d’une plateforme de compétences des métiers de l’hydrogène constitue une opportunité de développement vers la recherche, la formation, la production. Ainsi, le développement économique qui convoque l’échelle nationale voire internationale doit trouver des articulations avec le développement de la ville dans le respect de la qualité de vie de chacun. Le projet de développement urbain reste ouvert, la ville attend des équipes primées l’émergence d’un projet plus opérationnel qui fasse écho aux préoccupations et aux enjeux du territoire. Enjeu de la ville productive L’industrie a façonné la ville par secteurs de développement. Deux raffineries s’installent, entre 1928 et 1933, en bord de Seine tandis que le cœur historique se situe sur les hauteurs. Une cité-jardin se crée pour loger les employés et leur offrir tous les services et équipements nécessaires, créant ainsi un nouveau lieu de vie, à l’écart du centre-ville historique et du site industriel. La ville ainsi constituée, se développe et se transforme au gré des opportunités et des extensions industrielles. Aujourd’hui, au sein d’une agglomération dynamique de 80 000 habitants, la ville, récemment fusionnée, est engagée dans un processus de transition écologique à travers une recherche de diversification de production énergétique.
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La ville a besoin de créativité, d’audace et d’innovation. Elle est à la recherche de concepts urbains offrant de nouveaux modes de vie et permettant la fabrication de la ville de demain, avec le souhait que les habitants puissent s’épanouir, apprendre, travailler, échanger, produire au même endroit sans sectorisation. Le thème de la productivité doit être abordé sous l’angle de la transition énergétique, notamment par un habitat vertueux et la création d’un campus H2V. La fonctionnalité du végétal et l’aménagement paysager doivent également participer à la ville fertile et productive. Le projet urbain ne doit plus tourner le dos à l’industrie existante. Il s’agit de trouver les modalités d’un dialogue
1 La ville face à l’industrie 2 - 5 L’entrée de ville depuis le nord 3 Industrie et ruralité
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fructueux entre production respectueuse de l’environnement, transition énergétique et nouveaux modes de vie. Ainsi, plusieurs pistes sont à développer : favoriser l’émergence d’une économie circulaire, sociale et solidaire, créer des interfaces entre les lieux de travail et la ville en développant d’autres types de productions et de services, développer la qualité du cadre de vie en étant attentif à l’environnement, valoriser l’image de la ville au-delà de son caractère industriel et prendre en compte les attentes des habitants afin de transformer l’écrin actuel en ville animée, vivante et ouverte sur l’extérieur.
Le rapport de ville à sa ruralité en partie sud L’entrée de ville depuis le sud
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L’entrée de ville par l’D81 et le périmètre de réflexion Le périmètre de projet
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Lauréat
Boîtes à secrets Clément Bertin, Sara Impera, et Martin Kermel, architectes
1 6 4 Le site Esso et le milieu humide - Vers un nouvel écosystème productif
Un quartier de micro-centralités - Un processus de densification vertueux
Ayant déjà été confrontés au sujet de la transition et de l’adaptation des sites industriels vers de nouvelles formes de production, nous sommes convaincus que tout processus de modification doit être aujourd’hui pensé sur la longue durée et sur la base de stratégies qui maximisent les opportunités offertes par l’existant. Pour répondre à cette problématique, la vision globale du projet est centrée sur l’introduction massive du végétal comme capital environnemental et économique à différentes échelles.
Les transformations urbaines doivent prendre en compte les fluctuations et les changements démographiques, l’augmentation du nombre de personnes âgées mais aussi la présence d’une population jeune, active et mobile qui demande des espaces de vie adaptés. Simultanément, les changements économiques liés à la possibilité d’un retour vers un contexte urbain aux formes de production innovantes mettent en mouvement une réflexion sur la typologie architecturale comme instrument de transformation des modes de vie. La densification est un élément nécessaire à la rénovation de l’existant. De la même façon, aujourd’hui, on ne peut pas envisager des processus d’urbanisation future sans développer le renforcement et la mise en place de la notion de mixité fonctionnelle. Le projet propose donc la création d’un nouveau quartier de micro-centralités organisé par un réseau de plots hybrides situés au cœur d’une forêt urbaine. Sur la nouvelle avenue d’entrée de ville, d’un côté des édifices émergeront de la canopée comme des phares majestueux et révéleront la richesse communale de Port-Jérôme-sur-Seine. De l’autre côté les cheminées industrielles rappelleront le caractère productif du site et leur feront écho. Les fines structures bâties visibles depuis le lointain, exprimeront la transition écologique et durable ainsi que le caractère multifonctionnel et productif de la ville. Grâce à une production locale hyperactive, l’ambition de la commune sera d’être l’exemple virtuose d’une ville qui s’alimente et se construit in situ, par des composants urbains et architecturaux produits et transformés sur place.
Un lieu urbain intermédiaire - La transformation du rond-point et la construction d’une halle couverte
La route départementale RD81 est aujourd’hui un élément de fracture entre le site pétrochimique Exxon Mobil et Notre-Dame-deGravenchon. Dans sa dimension séparative, elle donne corps à une épaisseur de transition ayant un rôle stratégique dans la future reconfiguration urbaine. Le projet insiste sur la nécessité de faire de l’entrée de ville un lieu urbain intermédiaire et littéralement un signal : le rond-point devient donc une plateforme d’échange entre le territoire, la Seine, le site pétrochimique et Notre-Dame-deGravenchon. En tant qu’échangeur de flux variés, mais aussi lieu partagé entre activités multiples, une grande halle couverte assume le rôle de noyau hyperactif, en reliant le nouveau développement urbain et l’existant au territoire lointain.
Clément, Martin et Sara se sont rencontrés à Paris. Sara rejoint Caracalla, une agence d’architecture fondée par Clément Bertin et Martin Kermel en 2016, pour participer au concours Europan 15 et continuer à collaborer sur plusieurs projets communs. De la pratique architecturale indépendante à la recherche théorique et à l’enseignement mais aussi à la collaboration artistique, développée entre la France, l’Italie et l’Angleterre, l’agence bénéficie d’une expérience pluridisciplinaire. Notre vision de la pratique architecturale est multiple et multiforme. Le croisement entre différentes disciplines et une approche expérimentale de la conception est à la base de notre travail. La collaboration avec l’agence parisienne Hardel Le Bihan depuis 2011 nous a permis de développer plusieurs projets à différentes échelles et phases, allant de grands programmes de bureaux, à des résidences étudiantes, des équipements sportifs, des ensembles hybrides et aux études de développement urbain. Dans le cadre d’une pratique de l’architecture du quotidien, consciente du réel, nous développons aussi
une multitude de micro-projets : petits équipements, rénovations de l’existant, maisons individuelles. Pour chacun de ces projets nous adoptons une démarche systématique motivée par la recherche d’une efficacité fonctionnelle et économique obtenue à travers l’optimisation de la forme architecturale et la richesse de l’espace construit. La tendance à l’expérimentation à travers différents supports est développée depuis plusieurs années : parmi les projets l’Arbre de pluie, lauréat du concours FAIRE lancé par Pavillon de l’Arsenal, a été installé à Paris en 2017. Une démarche théorique accompagne également notre travail avec des activités au sein de différentes écoles d’architecture ; la participation à plusieurs conférences internationales, séminaires de projet en France et à l’étranger, la publication d’articles ou paragraphes de livres nous permettent un échange continu avec le milieu académique européen. Contact p. 301
Avis du jury Le projet prend à bras-le-corps le traitement de l’entrée de ville et de l’interface entre la ville et le site pétrochimique par l’implantation d’une plateforme multimodale couverte par une halle où se croisent différents flux et les programmes envisagés par la ville (cité de l’énergie, espaces de co-working…). Cette intervention se combine avec une introduction massive de végétal venant qualifier un nouveau quartier mixte dessinant un paysage de forêt habitée. Une proposition forte et argumentée qui transforme l’entrée de ville en interface multifonctionnelle, avec un projet abouti dans sa formalisation.
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La typologie, instrument de transformation de l’existant par densification et d’évolution des modes de vie 2 Introduction massive du végétal comme capital environnemental et économique 3 Un nouveau cœur de ville 4 La halle couverte dans un quartier de micro-polarités et d’une forêt productive
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Mentionné
La ville école Ugo Nataloni et Ulysse Panel, architectes, Malaury Forget, théoricienne en architecture et en urbanisme, Raphaël Prost, architecte urbaniste
1 6 8 Le projet La ville école est fondé sur deux principes fondamentaux : la résilience urbaine et l’économie circulaire. Avec son jeune âge et son rapport à l’industrie pétrolière, la ville de Port-Jérôme-sur-Seine se révèle être un cas d’étude idéal pour mettre en place des dispositifs stratégiques suivis de d’expérimentations à l’échelle territoriale, urbaine et architecturale. L’ambition de la ville de passer à une économie post-pétrole est le point de départ de notre réflexion dont découle une vision prospective et pédagogique de la ville. Ainsi, notre réponse à l’horizon 2040, pour un territoire 100 % énergies renouvelables, assume l’identité industrielle de la ville tout en diversifiant ses champs d’action. Les compétences de gestion industrielle présentes sur le territoire permettent à la ville d’accueillir de nouvelles fonctions. Elle devient, selon notre scénario, un terrain d’expérimentations architecturales et urbaines mais aussi le lieu d’implantation de pôles d’excellence dans les différents domaines des transitions : l’agriculture, les mobilités, la biochimie, la dépollution, les nouvelles énergies et le réemploi dans le bâtiment. Notre proposition est de faire de Port-Jérôme-sur-Seine un laboratoire urbain organisé selon un processus circulaire et d’expérimentation : un terrain de jeu pour une ville qui puisse continuer à apprendre et à expérimenter. Le premier temps du projet consiste à implanter l’académie H2, spécialisée dans les
métiers de l’hydrogène, sur le rond-point Kennedy afin d’en faire un signal urbain permettant de poser les fondations de la nouvelle entrée de ville. À partir de là, la route D81 est progressivement transformée en un parc productif et des passerelles viennent tisser des liens entre le centre-ville et la raffinerie. Vient ensuite la création de trois pôles de recherche autour de la H2 Academy, ayant pour objectif d’amener une population de chercheurs et d’experts et d’enclencher la mutation des emprises industrielles de la raffinerie d’ici 2040. En parallèle, des formes urbaines en bandes sont aménagées au nord de l’entrée de ville, mêlant logements, apparts’hôtels, espaces de travail mutualisés, résidences seniors, etc. Progressivement et d’ici 2040, d’autres pôles de recherche-expérimentation auront émergé et les emprises industrielles laisseront la place à une renaturation de l’ancienne zone pétrochimique située entre la ville et les berges de Seine. Selon un processus itératif, l’appropriation des lieux enclenche une phase d’observation et de recueil de données, permettant d’améliorer les propositions faites et de capitaliser les savoirs créés. À l’image des recherches menées dans les différents pôles d’excellence, la ville de PJ2S devient un laboratoire urbain où architectes, urbanistes, paysagistes, spécialistes de l’aménagement et des politiques urbaines viendront étudier « la ville résiliente ».
Notre équipe est composée de quatre architectes issus de l’ENSAL : Ugo Nataloni et Ulysse Panel, associés et co-fondateurs de l’agence « u² architectures », Malaury Forget, doctorante en architecture à l’ENSAG (AE&CC), et Raphaël Prost, urbaniste. Nous partageons de nombreux centres d’intérêts et une vision commune en matière d’urbanisme et de processus de transformation de la ville ; d’innovation sur les manières d’habiter ; d’expérimentation architecturale et urbaine ancrée dans une démarche de résilience ; et enfin, une fascination commune pour les espaces peu valorisés dans l’imaginaire collectif. Portés par la recherche de solutions alternatives à nos modes de vie, de consommation et d’habiter, nous sommes tous les quatre animés par la volonté de concevoir et d’imaginer les espaces de manière frugale et innovante. Cette démarche a été le point de départ de notre réponse aux problématiques portées par le thème « La ville productive » ; nos points communs et notre
complémentarité nous ont permis de répondre aux enjeux complexes du concours. Plusieurs raisons nous ont menés à choisir le site de Port-Jérôme-sur-Seine. La juxtaposition d’éléments presque iconiques de la ville du XXe siècle tels qu’une cité jardin, une raffinerie monumentale et un rapport à la Seine inhibé était pour nous un défi palpitant. L’ambition politique du projet d’une transition énergétique 100 % renouvelable en 2040 nous a également semblé être une démarche singulière et courageuse autant que nécessaire. Enfin la mise en place amorcée de synergies inter-entreprises et la volonté d’adopter une économie circulaire correspond à notre philosophie. Aujourd’hui, nous sommes prêts à poursuivre nos réflexions et motivés pour continuer l’expérience avec les suites données au concours. Contact p. 301
Avis du jury L’équipe propose des interventions à plusieurs échelles et à long terme, en intégrant des dispositifs paysagers pour accompagner la transition du site industriel en un parc des innovations. Le projet intègre les pôles d’excellence à l’interface de la ville et du site pétrochimique tout en dessinant un nouveau quartier d’habitation aux rez-de-chaussée actifs. Le site dans sa plus grande dimension est envisagé comme un « laboratoire de résilience », terrain d’expérimentations architecturales et urbaines et lieu d’expression dans des transitions à l’œuvre dans plusieurs domaines : agriculture, mobilités, biochimie, énergies… Entre réflexion sur le grand paysage et idée de laboratoire, cette proposition imagine des programmes hybrides à l’interface de la ville et de l’industrie.
1 Une nouvelle entrée de ville 2 Un site d’expérimentation dans une
infrastructure verte et bleue
3 Réaménagement du rond-point avec
H2 Académie au centre
4 Typologies d’appart’hôtels et de logements
avec dispositifs d’efficacité énergétique
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APPART’HÔTEL Chambre d’hôtel RDC : bar et restaurant
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PETITE TYPOLOGIE DE LOGEMENTS RDC : atelier partagé
PETITE TYPOLOGIE DE LOGEMENTS Grandes typologies Équipements partagés (laverie, box, chauffage…) RDC : espace de coworking
Mention spéciale
La Telhu’halle
Kévin Viel, Florence Vita, Julien Oblette, Julie Heathcote-Smith, architectes, et Caroline Lluch, architecte urbaniste
1 7 2 La Telhu’halle
La dispersion dans la ville des divers et multiples équipements, services et loisirs peine à nourrir une identité forte. Le projet de la Telhu’Halle, regroupant acteurs, usages et programmes divers a pour but de créer un lieu fédérateur à l’échelle régionale. À la manière du SESC Pompéia de Lina Bo Bardi à São Paulo, il s’agit d’un ensemble urbain et programmatique qui regroupe en son sein une multiplicité d’usages et d’espaces et devient lieu de vie. Le complexe de la Telhu’Halle vient dialoguer avec les programmes existants environnants et est organisé autours d’espaces publics généreux. Ainsi, le cœur de la ville est révélé autour d’une véritable place publique. La limite initialement identifiée s’active et l’écrin actuel de la ville s’ouvre et révèle la véritable image de Port-Jérôme-sur-Seine : une ville animée, vivante et ouverte sur sa région.
Avis du jury
la transition entre ville et usine, et, avec l’accompagnement d’une programmation attractive, la limite devient un espace d’échange, de productivité et de réconciliation entre les deux zones : en devenant lieu, elle perd son caractère infranchissable.
Sur la base d’une analyse territoriale documentée et d’intentions fortes sur les espaces publics, l’équipe propose un traitement de l’interface dans l’épaisseur du site autour d’un espace fédérateur : la Telhu’halle est un lieu multifonctionnel attracteur (services, locaux associatifs, expositions, commerces, artothèque…), complémentaire de programmes à vocation économique. Un projet remarqué pour la densité d’usages qu’il propose et ses qualités de traitement de l’espace public.
Produire du lien social
La relation dialectique entre ville et industrie est claire : l’industrie bénéficie à la ville d’un point de vue économique et parallèlement l’attractivité de la ville bénéficie à l’industrie. Le projet s’attache à transformer ce système de production linéaire en une structure de production circulaire basée sur des usages préexistants et établis dans la culture de la ville. La notion de productivité dépasse celle de création économique pour générer lien social, durabilité, mixité et rayonnement à grande échelle.
Identifier la limite
Un projet en deux temps
Contrairement au schéma historique de la ville concentrique, Port-Jérôme-sur-Seine se développe en strates à partir de la limite d’une zone inondable, devenue axe routier et ferroviaire essentiel au fonctionnement de l’industrie. Cet axe vient marquer et identifier une limite physique et immatérielle entre la ville et l’industrie, entre l’habitat et le travail et entre la culture et l’économie. La question de la limite urbaine induit celle de la nature des lieux et des espaces situés de part et d’autre. Comment qualifier ses franges, comment lui donner une image, comment traiter sa porosité, et comment lui construire une épaisseur ? Au-delà de l’entrée de ville, le projet se propose de travailler toute cette limite : il s’agit de la dessiner, de l’épaissir et de l’investir afin de lui donner de l’ampleur et du sens. La création d’un espace généreux permet de réguler
Le projet prend en compte ces deux échelles et ambitions en se proposant de traiter l’entrée de Port-Jérôme dans un premier temps de manière à donner les moyens à la ville de se développer par la suite sur l’emplacement de l’usine. Le phasage de cette opération est complexe. Dans un premier temps, les parcelles libérées à l’entrée de ville d’ici quelques années ont un enjeu à une échelle locale et avec des conséquences à court terme pour les habitants. Ces envies et ces temporalités sont en contraste avec un constat plus large, voir global, qui assume que l’industrie de la pétrochimie évolue et donc les terrains industriels de la ville aussi. Le projet s’attache à répondre à une double ambition : accompagner la mutation de la ville et réactiver l’image de ce territoire et son emplacement stratégique sur l’axe Seine.
Les membres du collectif TZ ont fait connaissance à l’école d’architecture de Toulouse en 2010. Dès les premiers travaux réalisés en tant qu’étudiants, nous avons eu l’envie d’aller plus loin dans nos démarches, et dans nos analyses et réflexions sur la ville, l’espace habité et l’objet architectural. Depuis ces premières rencontres et à travers les
multiples voyages vécus ensemble, nous nous sommes formés dans différents domaines : l’urbanisme, la recherche, le chantier, le patrimoine, la scénographie, l’architecture d’intérieur, l’économie de projet ou la photographie pour nourrir le collectif et nos projets. Contact p. 301
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Identifier la limite Épaissir la limite Investir la limite La Telhu’halle et la place principale Vue sur l’entrée de ville Balade sur le Telhuet Vue de la guinguette Vue de la Telhu’halle Lier les programmes par l’espace public
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Place de la guinguette Point d’eau Accès à la balade du Telhuet Place du Telhuet L′accès nord Skate Park
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Telhu′halle Bandes servantes La grande halle H2 académie Musée de l’Énergie Auditorium
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Logements en cluster Jardin privé Guinguette Brasserie Laboratoires Bureaux
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Primeurs Parcours santé
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Participation
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Présélectionné
Hydroporte Clement Lobbens, et Dace Gurecka, architectes urbanistes
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Avis de la commission d’expertise
Le projet propose un traitement très unitaire du site d’intervention et une diversité architecturale représentative de l’écosystème économique envisagé mêlant, à l’échelle de l’îlot, high tech, low tech et vie locale : une association intéressante propice à l’émulation et à la réussite économique des structures accueillies. L’équipe répond à la question de la mise en scène de l’entrée de ville par une proposition iconique, marquée par un
tissu unitaire d’îlots accueillant eux-mêmes une grande diversité architecturale. Une proposition focalisée sur le site de projet, interrogeant les connexions avec la ville existante et le site industriel.
Présélectionné
Petrologic Alexis Faucheux, Mathilde Métral, Fanny Jaouen et Clémence Mathieu, paysagistes, Zélie Davodeau, architecte
Avis de la commission d’expertise
Le projet s’interroge sur les conditions d’installation dans des enclaves monofonctionnelles, de milieux naturels, vivants et lisibles devant cohabiter avec des activités économiques et des services pour les habitants. Il opère une lecture fine des dynamiques écosystémiques entre milieux et êtres vivants et des caractéristiques géographiques du site. Le projet aborde comme un préalable incontournable les conditions de la santé, de la richesse
et de la présence de différentes formes de vie dans les différents milieux du territoire. Il propose un cadrage de site de projet pertinent qui outrepasse le site de réflexion et est élargi à toute la frange sud de la RD 81, aux vallons qui creusent les coteaux boisés et à leur prolongement dans la plaine alluviale le long des rivières qui se jettent dans la Seine. La proposition reste cependant limitée à l’échelle architecturale et urbaine.
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Rochefort Océan
Rive active
Rochefort Océan
Rive active
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Rochefort Océan
Rive active
échelles de projet
XL pour le périmètre de réflexion et L pour les périmètres de projets représentant de l’équipe
paysagiste et / ou architecte et / ou urbaniste famille européenne de site
Faire évoluer les métabolismes - D’une économie linéaire à une économie circulaire localisation
Rochefort-sur-Mer, Echillais, Saint Hippolyte, Tonnay-Charente (CA Rochefort Océan) population
Rochefort : 25 000 habitants Rochefort Océan : 63 000 site stratégique
940 ha site de projet
4 sites de 40 ha à 10 ha site proposé par
CA Rochefort Océan, Ville de Rochefort, syndicat mixte du Port de Commerce, STELIA Aerospace acteurs impliqués
CA Rochefort Océan, Ville de Rochefort, Port de Commerce, STELIA Aerospace, et État propriétaires du site
CA Rochefort Océan, Ville de Rochefort, syndicat mixte du Port de Commerce, STELIA Aerospace et État suites opérationnelles envisagées
étude paysagère à l’échelle du site de réflexion ; études urbaines et schéma d’aménagement sur les sites de projet
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Description et objectifs du site Le site de Rochefort interroge un vaste espace au cœur de la commune et en bordure du fleuve Charente qui correspond à l’emprise historique de l’ancien arsenal maritime. Lors du concours, le périmètre de réflexion s’articule autour de la Charente, depuis le pont transbordeur jusqu’au canal de la Daurade. Ce périmètre est composé de deux entités : — sur sa rive droite, d’ouest en est : le périmètre englobe une zone commerciale (les Martrouts), une zone d’activité (le parc des Fourriers), le centre historique de la Ville de Rochefort, la gare, le port de plaisance, le port de commerce, la zone d’activité de la Vacherie, jouxté par de l’habitat pavillonnaire en entrée de ville ; — sur sa rive gauche, d’est en ouest : depuis le pont suspendu, le périmètre comporte de vastes espaces marécageux, ainsi qu’une ancienne fosse aux mâts comprenant des bassins, et enfin une zone pavillonnaire à proximité du pont transbordeur. Au vue des réponses au concours d’Europan 15, la réflexion s’oriente vers un élargissement du périmètre d’intervention à l’échelle de l’estuaire de la Charente pour rejoindre celui de l’Opération Grand Site. Enjeu de la ville productive Créée en 1666 par Colbert au sein d’une zone marécageuse au bord de la Charente, la ville de Rochefort-sur-Mer est née du besoin du Royaume de France de posséder un port dédié à la construction de sa flotte militaire. Cette activité est longtemps restée le moteur de la dynamique économique du territoire, jusqu’à la fermeture de l’arsenal en 1927. Pour autant, l’économie liée à la navigation et aux besoins militaires a perduré grâce à la création d’activités en rapport avec lecommerce maritime et l’aéronautique. Par ailleurs, l’unité
architecturale et urbaine de grande qualité, ainsi que la présence d’édifices remarquables (Corderie Royale) proches de sites naturels exceptionnels a permis à la Ville de développer sa fréquentation touristique. Les quatre sites de projets proposés, tous tournés vers le fleuve, ont été d’anciens sites productifs durant l’activité de l’arsenal. Qu’ils soient encore en pleine activité ou bien sous-occupés, l’enjeu est de permettre leur mutation en s’inscrivant dans un patrimoine paysager, environnemental et architectural exceptionnel, tout en répondant au risque de submersion auquel est soumise cette ville dans le méandre de la Charente. Le site « Rive active » présente deux singularités au regard de la thématique de la Ville productive : d’une part, la problématique principale est de permettre l’extension de l’activité productive dans un espace urbain contraint, soumis à la submersion marine et à proximité d’un environnement naturel fragile ; d’autre part, il pose la question du dialogue entre des activités économiques en grande partie industrielles, et un patrimoine architectural et naturel exceptionnel. La production est prise en compte de différentes manières : adapter les espaces productifs au risque de submersion, mobiliser le patrimoine architectural, paysager et environnemental comme ressource pour les espaces productifs, créer des porosités entre une ville « travaillée » et une ville « habitée » et utliser la mobilité pour connecter les sites. Stratégie de l’agglomération Dans le but de maintenir et développer l’activité productive sur son territoire, la Communauté d’agglomération Rochefort Océan mène de front plusieurs projets ambitieux pour développer trois piliers de sa stratégie économique :
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l’industrie (représentant déjà 20 % des emplois), la logistique (avec son port de commerce en croissance) et le tourisme (en s’appuyant sur les qualités paysagères et architecturales du territoire). Cette ambition prend forme notamment à travers trois opérations de grande ampleur sur des espaces en bord de Charente : un projet d’aménagement touristique sur l’ancien site de l’arsenal, l’extension et la reconfiguration de la zone industrielle de l’arsenal, et enfin l’extension de son port de commerce. Afin de mener une vision de long terme sur l’évolution de ces espaces, assurer leur meilleure intégration paysagère et patrimoniale, tout en anticipant les effets de possibles inondations ayant le même effet que la tempête Xynthia, la CA Rochefort Océan souhaite développer des solutions
1 Le port de commerce 2 Les serres horticoles 3-4 Site du port de commerce
astucieuses et novatrices sur quatre sites : la ZI de l’arsenal, le port de commerce, le Petit Parc et la zone horticole. Sur un plan stratégique, la participation à Europan est l’occasion pour les acteurs impliqués (Communauté d’agglomération Rochefort Océan, Ville de Rochefort, Stelia Aerospace, syndicat mixte du port de commerce de Rochefort / Tonnay-Charente) de mener une réflexion collective et coordonnée sur le développement de leurs sites, et de trouver des axes de collaborations et synergies entre les sites. L’enjeu est également de se projeter dans une perspective de long terme, notamment pour imaginer des solutions concrètes vis-à-vis du risque de submersion.
5-6 Site du Petit Parc 7 - 10 Site de la zone industrielle de l’arsenal 8 La fosse aux mâts
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Sites de la zone horticole
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Lauréat
L’escargot, la méduse et le bégonia Clara Loukkal, paysagiste et Benoît Barnoud, architecte 1 8 6 -
Le dernier rapport de l’Académie des sciences, de mai 2019, interpelle l’opinion publique sur les incidences d’un réchauffement supérieur à 2 °C. Il formule l’hypothèse d’un réchauffement de l’ordre de 5 °C entraînant une élévation du niveau des mers de plus de deux mètres d’ici 2100. Sécheresse, canicules, débits des fleuves au plus bas, recrudescence d’algues vertes : l’actualité enjoint à considérer avec attention les conclusions de ces recherches scientifiques. L’escargot, la méduse et le bégonia, sollicite le corpus des sciences naturelles pour répondre à la nouvelle donne climatique et écologique. Le projet repose sur une méthodologie d’action en trois points, inspirés de l’Histoire naturelle, rédigée par Pline l’Ancien et actualisée par Buffon dix-huit siècles plus tard : — s’appuyer sur les services réciproques que se rendent les hommes et les milieux naturels ; — travailler simultanément à toutes les échelles d’espaces et de temps ; — placer l’expérimentation et l’observation au cœur de la démarche de projet. La résurgence de l’archipel, conséquence directe du réchauffement climatique
La fonte des glaciers et la dilatation de l’océan entraînent une élévation du niveau de la mer et modifient progressivement la physionomie de l’estuaire et de la ville. L’homme a dressé des digues, drainé les terres humides pour assainir et étendre les surfaces cultivables. Il s’agit d’organiser un repli stratégique. Les espaces reconquis par l’eau dessinent une nouvelle carte territoriale, atténuent le risque de submersion marine et participent au maintien des implantations humaines sur les points hauts. Le port retrouve sa géographie première, celle d’une île ceinturée d’eau. Un maillon structurant de la chaîne productive atlantique
L’arsenal hier, Stelia aujourd’hui, le moteur économique de la ville découle de la position À la croisée du paysage et de l’urbanisme, Altitude 35 développe une approche systémique et multiscalaire. Face à l’uniformisation des villes et des territoires, la démarche de l’agence s’appuie sur la géographie comme levier de fabrication du projet. La topographie, l’hydrographie, la géologie et la nature des sols sont envisagées comme les déterminants de l’évolution des villes. Implantée au cœur du territoire olympique de la Seine-Saint-Denis, l’agence Altitude 35 est fondée en septembre 2017 par Clara Loukkal et Benoît Barnoud. Clara Loukkal est urbaniste-géographe (Université Paris 1 — Panthéon-Sorbonne) et paysagiste DPLG (École nationale supérieure de paysage de Versailles). La complémentarité de ses formations l’a conduite à trouver un terrain d’exercice à cheval entre urbanisme et paysage au sein de l’agence de Michel Desvigne avant de fonder l’agence Altitude 35. Elle enseigne le projet d’espace public au sein du master 2 d’urbanisme et d’aménagement du territoire de l’Université Panthéon-Sorbonne.
Avis du jury
géographique. Assurer le dynamisme et l’attractivité de Rochefort demain, c’est agir simultanément sur quatre leviers : - conforter la vocation industrielle de la ville en s’appuyant sur l’arc aéronautique atlantique ; — diversifier l’offre en logements en mettant l’accent sur la réhabilitation du patrimoine existant ; — développer une stratégie de mobilité axée sur les mobilités douces et les transports en commun ; — activer le potentiel de mobilité de la Charente.
À partir d’une vision cartographique à la grande échelle de l’estuaire de la Charente, l’équipe questionne les relations entre l’homme, les milieux (terrestre, marin, et végétal), les phénomènes naturels (marées) et leurs possibles utilisations énergétiques. À l’échelle du site de réflexion, le projet travaille avec l’eau et organise un repli de l’urbanisation. Au sein des espaces naturels et agricoles existants et nouvellement créés sont intégrés des parcours de mobilité douces pour développer l’agro-tourisme. À l’échelle du secteur de l’arsenal, le remaillage des espaces publics par les anciennes portes permet d’ouvrir la ville historique. Une proposition appuyée sur une remarquable analyse des milieux naturels et habités.
Un laboratoire pour la valorisation des ressources du territoire
Tirer parti des ressources propres à ce site d’estuaire, c’est envisager une diversification des énergies pour se départir progressivement de la dépendance aux énergies fossiles. La houle, le vent, les marées, la salinité de l’eau et le soleil sont exploités pour délivrer une énergie renouvelable et locale. De la même manière une nouvelle organisation agricole s’esquisse pour tirer parti de la spécificité des sols : les algues immergées, les prés-salés soumis aux inondations et les céréales sur les terres émergées. Un refuge pour la biodiversité entre terre et mer
Soumis à l’influence des marées, l’estuaire de la Charente abrite des milieux naturels diversifiés mais fragiles. Pour répondre aux nouvelles sollicitations (acidification, eutrophisation, stratification océanique), les écosystèmes doivent gagner en résilience. Les périmètres de protection sont démultipliés à la fois au large, sur l’embouchure, dans le lit majeur de la Charente et sur les marais pour garantir le maintien d’un référentiel complet. L’architecture de la trame écologique est renforcée par une attention accrue portée sur une bande de cent mètres de part et d’autre de la ligne des plus hautes eaux. Dans l’épaisseur, des actions de renaturation sont menées le long du réseau hydrographique secondaire entre mer et plateau. Benoît Barnoud est paysagiste DPLG et architecte HMONP. Formé au projet d’architecture à l’école de Versailles (ENSAV) après un détour par Venise (IUAV), Benoît Barnoud complète son parcours par le master Jardins historiques, patrimoine, paysage (Université Paris 1 — Panthéon-Sorbonne). Il intègre par la suite l’École de paysage de Versailles puis devient directeur de projet à l’agence Ter. Durant sept ans il coordonne en tant que mandataire d’importantes équipes de maîtrise d’œuvre avant de fonder l’agence Altitude 35. Il enseigne le projet de paysage aux étudiants de l’École de paysage de Versailles. Altitude 35 est triple lauréate du concours Europan : sur le site de Moulins-sur-Allier E13, sur le site du campus de la Bouloie à Besançon E14 et sur le site des berges de la Charente à Rochefort E15. À Besançon, un marché de maîtrise d’œuvre urbaine et opérationnelle des espaces publics est actuellement en cours. Contact p. 302
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Franchir le fleuve et démultiplier les parcours de loisirs Activer un lieu culturel attractif à la croisée des flux Affirmer la vocation économique d’un port au contact de la ville et du rail Restituer les continuités hydrauliques et cyclables entre ville et marais Dépoldériser, renaturer et produire dans la boucle inondable de la Charente
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Lauréat
Let the River In Lorenzo Alaimo, architecte et Audrey Fourquet, urbaniste 1 9 0 Que ce soit par l’utilisation du fleuve dans le système ville ou par l’acceptation du risque, le projet Let the River In propose de réintroduire l’eau dans la ville considérant sa valeur économique, sociale et environnementale. Par le biais d’une approche alternative de la logistique urbaine et un nouveau plan d’aménagement, il suggère de replacer le fleuve au centre de la ville de Rochefort. La Charente devient ainsi un support de fonctionnement des activités avec leur milieu environnant, permettant de les faire rayonner au sein de la région. L’idée principale est qu’il y a, tapies dans le territoire, les pièces d’un puzzle qui, dûment associées, révèlent l’image et la logique d’une économie alternative, symbiotique et régénératrice. Il ne s’agit plus de s’opposer à la Nature ni de rompre ses équilibres mais bel et bien d’inventer avec elle de nouvelles activités économiques qui se servent à la fois des spécificités du territoire et des ressources locales à disposition pour inventer de « nouvelles manières de faire ». Tout en renforçant les économies et vocations existantes et au sein d’un macro-système, le projet met en synergie l’ensemble des sites et des acteurs du territoire à travers les déchets et ressources qu’ils produisent. Activité
humaine, agriculture et milieu marin deviennent liés dans un nouvelle économie durable où les déchets de ces filières sont pensés à la fois dans leurs utilisations, leurs valorisations et leurs retours à la ville. Ils sont ainsi transformés au sein des différents sites de projets et revalorisés en biogaz, électricité, engrais ou nouvelles matières plastiques. De cette façon, chaque acteur et élément de la chaîne de production interagit avec les autres, contribuant à mettre en évidence les avantages mutuels générés au sein d’un jeux d’acteurs complexe. En misant sur la résilience des territoires et la formation comme socle commun de connaissance, l’ensemble de ces solutions nourrissent un tissu d’acteurs sur le territoire. Elles visent à produire des mutations durables par le biais de réactions en chaîne. Let the River In s’appuie également sur les fluctuations « naturelles » du fleuve. Le projet se positionne entre prévention et acceptation du risque pour réinventer la culture de l’eau à Rochefort. Il souhaite redonner de la place à la Charente par un ensemble de propositions et ainsi activer les berges, notamment par la mise en place de stratégies urbaines et solutions de architecturales permettant de se prémunir contre les montées des eaux et le risque de submersion marine.
Issus de formation en urbanisme et en architecture, notre duo s’est formé sur une occasion de rapprocher nos compétences et de tester nos personnalités professionnelles complémentaires. Formés au sein de l’École d’architecture la Sapienza de Rome et de l’École d’architecture de Montpellier en urbanisme, notre approche conjointe nous a permis de développer des visions que nous croisons pour formuler des solutions multiscalaires. Nous nous sommes rencontrés lors d’un premier cursus en économie et depuis nous poursuivons des intérêts communs pour l’urbain avec le même accent pour les processus économiques. Nous tentons donc, à travers notre travail, de réfléchir à différentes échelles de projets de manière simul-
tanée. Cet écart assumé entre grand territoire, projet urbain et architectural nourrit nos réflexions. Aborder la ville par sa dimension économique, comprendre les jeux d’acteurs en place et questionner la standardisation des territoires, nous a poussé à comprendre comment l’architecture et l’urbanisme peuvent être vecteurs d’autonomie des territoires. Afin de reconsidérer et de transformer les besoins des villes, nous croyons fortement à l’interdépendance des différents éléments qui composent le territoire et aux ressources du vivant : des pratiques qui entrent en résonance avec les situations locales. Contact p. 302
Avis du jury L’équipe identifie les filières de flux et de production à l’échelle régionale. La Charente est une pièce centrale du projet, vecteur d’une « économie symbiotique » via le transport de matières produites, transformées et consommées localement. À l’échelle du site, le projet déploie des propositions d’aménagement résilient en déclinant des actions sur le bâti (pilotis, bâtiment waterproof, bâtiment drainant), l’aménagement des berges (re-naturation, pontons) et les espaces publics (perméabilité des sols, canaux drainants, gestion de l’inondabilité). Un projet à pertinences multiples, de la prise en compte de l’échelle régionale (filières économiques) aux stratégies d’aménagement du site (résilience).
1 Façade de Rochefort sur la Charente 2 Synergie entre activités locales
et naturelles
3 Le système 4 Boîte à outil pour la résilience urbaine
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Ferme ostréicole Quai Saint-Froult, nouveau quai de chargement Quai Port-des-Barques, nouveau quai de chargement, navette fluviale Quai Lupin, nouveau quai de chargement, navette fluviale Quai Charas, nouveau quai de chargement
F G H I
Quai de Charente, nouveau quai de chargement, navette fluviale Quai Soubise, nouveau quai de chargement, navette fluviale Quai du Transbordeur, nouveau quai de chargement, navette fluviale Quai horticole, nouveau quai de chargement
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Quai de l'Arsenal, nouveau quai P de chargement, navette fluviale K Port de plaisance de Rochefort, Q navette fluviale R L Port de Rochefort M Quai Anastassiou, navette fluviale N Quai Saint-Louis, nouveau quai de chargement O Timac Agro (distribution d'engrais)
Quai de Soudre, nouveau quai de chargement Port de Tonnay-Charente Quai de Tonnay, nouveau quai de chargement, navette fluviale
RECONSIDÉRER L'ENVIRONNEMENT URBAIN
REPENSER LA MOBILITÉ
INTÉGRER LA CHARENTE
REPENSER LA LOGISTIQUE URBAINE
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Espaces publics pour la rétention des eaux
Docks fluviaux
Berges submersibles
Remise en service des canaux
Rez-de-chaussée actif et submersible
Centre de mobilité
Canaux et zones humides
Quai de chargement
Construction sur pilotis et structures amphibies
Ralentissement du trafic
Réinterprétation des carrelets
Méthanisation
La place de l'eau
Passerelles
Réhabilitation du fleuve
Centrale de cogénération
Mention spéciale
Be Kind Rewild Olivier Dollfus et Fabien Brissaud, architectes urbanistes, Aurélien Ferry, architecte
1 9 4 La lecture à grande échelle de l’épaisseur littorale qui borde l’estuaire de la Charente, et qui s’étend plus largement au « marais » poitevin et vendéen témoigne d’un équilibre entre géographie et économie du territoire. En témoignent les caractères singuliers du paysage selon que l’on considère les points bas ou les points hauts et la manière dont ils sont différemment exploités. La situation géographique de Rochefort, à l’extrémité sud d’un relief autour duquel se dessine le méandre du fleuve, constitue un important frein à son développement. Pourtant, cette géographie de rupture est également celle qui dessine les futurs territoires de projet. D’abord en affirmant l’indispensable reconquête paysagère, spatiale et programmatique des berges du côté est, vers lesquelles la ville est originellement tournée. Ensuite, en révélant les opportunités intra-muros que la ville a de se densifier sur elle-même : les limites territoriales au développement de Rochefort conduisant à réinvestir la ville depuis l’intérieur. Jusqu’à l’époque contemporaine, l’économie du territoire s’est adaptée à cette condition à la fois maritime et fluviale, les berges restant des espaces ouverts, perméables et canalisés, dévolus à des activités de construction navale. Ces structures paysagères de maîtrise et de circulation de l’eau ont en grande partie disparu au profit de logiques de plateformes. Inadaptées aux fluctuations des zones humides littorales, ces dernières participent également à rompre le lien entre ville et
fleuve et rendent aujourd’hui les espaces riverains particulièrement vulnérables. Be Kind Rewild, est une tentative pour rétablir cet équilibre rompu entre espaces productifs, pratiques habitantes et géographie riveraine. Il s’agit d’une part de faire de l’activité portuaire une dynamique non plus seulement économique mais aussi structurante des espaces de la ville, en ne considérant plus ce territoire comme une marge mais plutôt comme une centralité. D’autre part il est question de reprogrammer la zone industrielle de l’arsenal vers une économie, des pratiques, et des structures paysagères résolument tournées vers le milieu littoral. L’incertitude et les fluctuations des phénomènes géographiques rochefortais sont envisagées comme des leviers de projets. Ils nous conduisent à imaginer trois niveaux d’intervention : un urbanisme éphémère, un urbanisme mutable, un urbanisme structurant. Ce sont trois formes d’économie, d’affectation et de pratiques des sols pensées en fonction de l’exposition des sites aux fluctuations du trait de rivage dans le temps. Nous proposons trois actions pionnières, imaginables dans le temps du politique et de la programmation urbaine. Elles ont vocation à poser les conditions de ces mutations et à les inscrire dans le temps long : accueillir en reconstituant les structures paysagères riveraines de gestion de l’eau, inclure en ouvrant les grandes emprises productives sur la ville, ré-enchanter en rendant l’espace de la ville à des pratiques habitantes apaisées.
Le projet Be kind rewild est porté par Olivier Dollfus, architecte, urbaniste et enseignant, et Fabien Brissaud et Aurélien Ferry, architectes et urbanistes. Tous les trois formé à l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est. À la suite d’expériences diverses en France et à l’étranger (Chili, Espagne, Pays-Bas), puis de la création de La Nourrice — atelier d’architecture à Lyon et de l’atelier MaO à Paris, nous saisissons l’opportunité d’Europan 15 pour travailler ensemble. Les questions de risques liés aux changements climatiques dans nos sociétés, et les problématiques qu’ils posent quant à la manière de penser l’aménagement des territoires, font écho aux engagements que nous portons et partageons. L’opportunité de formaliser un certains nombre de propositions paysagères, urbaines et programmatiques sur le méandre rochefortais et, plus loin, son estuaire littoral, a permis d’initier un travail commun et d’incarner ces questions. Notre démarche repose sur une approche qui
cherche toujours des réponses singulières au plus proche des enjeux spécifiques posés par un site et un milieu. Elle est fondée sur la notion « d’état des lieux critique », qui suppose une attention au lieu, à ses pratiques et à ses usagers, et fait de leur restitution déjà une démarche de projet. Cette approche sensible s’étoffe d’une écoute rationnelle des contingences, mais aussi des ambitions, sociales, économiques, programmatiques, et de l’imaginaire porté par les différents acteurs impliqués. Dans le cas de projet processus, sur de larges échelles territoriales, cette démarche implique de déplacer les outils classiques de la maîtrise d’œuvre urbaine ou architecturale vers des démarches plus inclusives, à même de tenir compte de la diversité des pratiques et des différents niveaux de savoir habitant sur leur espaces vécus. Contact p. 302
Avis du jury L’équipe envisage un processus de transformation permettant à la ville de retrouver sa condition littorale en considérant les effets du changement climatique. Elle propose de travailler sur « l’épaisseur riveraine » d’une bande littorale submersible, dans une vision prospective à horizon 2100. Le projet combine différents types d’intervention en fonction des aléas de submersion entre aujourd’hui et 2100 : ré-ensauvagement et usages récréatifs, architecture flottante, urbanisme mobile et éphémère, constructions légères temporaires, urbanisme mutable et constructions démontables. Un projet remarqué pour la pertinence de son propos et le recours à un urbanisme mutable s’adaptant aux risques naturels.
1 Territoires empêchés / opportuns 2 Un maillage distendu / un remaillage
avec la géographie
3 Paysage discontinu / structures
paysagères retrouvées
4 Des niveaux d'intervention passant
d'un urbanisme éphémère puis mutable jusqu'à un urbanisme structurant 5 - 6 Le port de commerce, des opportunités d’aménagement pour des espaces ouverts les uns aux autres 7 Le pôle intermodal de la gare, réorganisation des mobilités et de l’espace public 8 Restructuration paysagère renouant avec le maillage des canaux
Breuil-Magné
Tonnay-Charente
Rochefort
Soubisse
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Tonnay-Charente
Rochefort
Soubisse
Échillais 1
Breuil-Magné
Échillais
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NGF
2 m NGF
2,5 m NGF
3 m NGF
3,5 m NGF
2020
2050 2100 niveau de l'eau
aléas submersion
5
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4 m NGF
+4,5 m NGF
4 m NGF
zone non inondable
2,5 m NGF
aléas submersion
2 m NGF
niveau de l'eau 4
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Présélectionné
Entre les rives Louise Morice et Anne-Cécile Pechard, architectes, Camille Bresteau, architecte urbaniste
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L'île des Fourriers Comment développer le tourisme vert dans un quartier en bord de Charente ?
L'île de l'Arsenal Comment maintenir et mettre en scène une activité industrielle en cœur de ville ?
La Vieille île Comment valoriser le patrimoine en révélant les remparts et la zone ædificandi ?
L'île du Petit Parc Comment exploiter le potentiel du site en lui conférant une identité propre ? L'île de la Cabane Carrée Comment permettre l'extension du port tout en requalifiant ses abords ?
Avis de la commission d’expertise
Le projet appréhende la rive rochefortaise comme un territoire morcelé en quatre entités distinctes qui constituent des « îles » dans un « océan végétal ». Il propose de conforter l’identité de chacune des îles, et de les relier en agissant sur leurs « rives », c’est-à-dire leurs limites : le fleuve, les emprises des anciens remparts, leurs interstices. L’intérêt du projet réside dans sa manière
d’articuler une stratégie d’intervention dans le temps long, avec des étapes intermédiaires de reconquêtes des espaces publics par la réorganisation de la mobilité et de la re-localisation des zones urbanisées.
Présélectionné
Hydrophiles Audrey Atchade et Loic Antunes, paysagistes, Emma Rubeillon, et Viviane Le Deunff, architectes
Avis de la commission d’expertise Hydrophiles propose de ré-envisager les relations avec l’eau afin
de ne plus la considérer comme une menace, mais comme une ressource en organisant son entrée dans les terres. Le projet déploie un vaste réseau de canaux sur la rive urbanisée, et investit l’actuelle zone horticole ainsi que l’autre rive d’une agriculture submersible. Cette nouvelle production devient la principale
ressource pour le développement d’une filière du « génie du végétal », déployée physiquement sur les sites de projets. L’intérêt de cette proposition réside dans son approche spatiale, qui exprime le dialogue de la rive urbanisée avec le fleuve à travers le retour de l’eau dans la ville, et la métamorphose du regard porté sur cet espace en redessinant sa façade fluviale.
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Présélectionné
Jetées
Erell Rannou et Laure Perotto, architectes, en collaboration avec Nicolas Clairand et Barbara Penhouet, architectes 2 0 0 -
Avis de la commission d’expertise
Le projet propose de déployer une nouvelle infrastructure de mobilités douces sur pilotis, composée de passerelles et jetées, permettant de créer un réseau secondaire, résilient au risque de submersion. Il se distingue en prenant le parti de traiter le site avec une infrastructure légère et évolutive plutôt que des programmes. L’une des forces du projet réside dans la finesse
du travail d’intégration dans le tissu existant en maintenant sa dimension poétique. Sa principale limite est de ne pas aborder la question du devenir du tissu existant à long terme.
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Romainville / Grand Paris
Le tramway, la couture, le quartier
Romainville / Grand Paris
Le tramway, la couture, le quartier
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Romainville / Grand Paris
Le tramway, la couture, le quartier
échelles de projet
S urbaine L urbaine / architecturale XL territoriale représentant de l’équipe
architecte, urbaniste, paysagiste famille européenne de site
Créer des proximités - Interfaces et cycles courts localisation
Ville de Romainville, quartiers des Ormes et du Chemin vert population
26 000 habitants Est Ensemble : 408 000 habitants site stratégique
15 ha site de projet
2,7 ha acteurs impliqués
Ville, Est Ensemble, Département 93, Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF), Région IDF, État propriétaires du site
Ville de Romainville, Département 93 suites opérationnelles envisagées
guide de développement urbain, schéma d’orientation, intervention architecturale
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1
Description et objectifs du site En limite avec la commune de Montreuil et donc en entrée de ville, le site de projet est composé aujourd’hui de délaissés urbains et d’infrastructures routières lourdes amenées à disparaître en vue de la construction de la ligne de tramway T1 (2020) dont le prolongement reliera Bobigny à Val-de-Fontenay. La démolition de l’autoroute A 186 ainsi que les parcelles en friches environnantes génèrent environ 10 ha de friches dont 2,7 ha à Romainville. Si l’autoroute A 3, couverte plus au nord sur un petit tronçon, engendre une rupture forte dans le paysage et des nuisances (pollution, bruit), elle constitue par ailleurs un atout de desserte majeur pour le site induisant des potentialités programmatiques autour de la logistique urbaine. Le quartier est constitué de petits pavillonnaires associés à des locaux d’activités et à des logements collectifs qu’il s’agit de préparer à l’arrivée du tramway qui va permettre son désenclavement. Le tissu actuel est porteur d’une mixité fonctionnelle et sociale qu’il est important de valoriser et d’exploiter. La cohabitation entre des locaux d’activités artisanales et des logements individuels ou collectifs engendre une vie de quartier à renforcer, à dynamiser, à relier, à diversifier. Ce site doit pouvoir faire émerger des synergies qui permettront de le relier aux différentes centralités de l’est métropolitain. Stratégie de la ville La ville affiche une politique volontaire en faveur de la coconstruction avec les habitants, la biodiversité et la nature en ville, elle est précurseur en matière d’agriculture urbaine avec le projet de cité maraîchère, et engagée dans une démarche de sensibilisation et de pédagogie. Elle mène une action prioritaire sur les quartiers d’habitat social par une recherche de diversification en matière d’habitat et d’activités.
Elle affiche une volonté politique forte permettant de développer des outils de maîtrise foncière en partenariat avec l’EPFIF (Établissement public foncier d’Île-de-France), afin d’assurer la qualité architecturale et environnementale des programmes de logements mais également la mixité sociale et fonctionnelle en développant des partenariats publics / privés. Romainville souhaite poursuivre une démarche novatrice et expérimentale partagée avec la population et recherche une thématique spécifique qui rassemble lieux de production, de formation, de distribution, d’échange ainsi que des lieux de résidence. La ville a conduit une phase préalable de concertation en 2018 afin de fixer les conditions d’acceptabilité d’un projet urbain. La validation des objectifs de densité et de programmation fonctionnelle, la présence d’espaces verts d’agrément et la végétalisation des espaces publics sont des invariants du projet. Une deuxième phase de concertation est prévue début 2020 afin de permettre aux équipes sélectionnées par le jury d’exposer leurs travaux aux habitants et de définir les modalités de travail en commun. Enjeu de la ville productive L’enjeu d’une multifonctionnalité sur ce site doit permettre une dynamisation économique du secteur tout en apportant des réponses aux particularités. Il s’agit d’inventer de nouvelles modalités d’articulation entre les activités économiques et les lieux de vie. L’arrivée tant attendue du tramway dans ce quartier pavillonnaire est l’occasion d’imaginer la forme urbaine du quartier, un nouvel espace public vecteur de connexion, d’échanges. Au sud de la ville, à proximité de l’autoroute A3, sur les traces d’infrastructures routières obsolètes, le site, aujourd’hui
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constitué de délaissés urbains en attente de l’arrivée du tramway (T1), constitue une formidable opportunité foncière, un levier majeur pour le développement d’un nouveau « morceau de ville » relié au centre-ville, conjuguant de nouvelles formes d’activités urbaines (locaux d’activités, logistique urbaine…), associées à une programmation d’habitat favorisant l’émergence de nouveaux usages et d’ équipements publics. Favorisé par le développement de nouvelles mobilités tramway (T1), ce territoire, actuellement enclavé, doit pouvoir faire émerger des synergies qui permettront de le relier aux différentes centralités de l’est métropolitain (Montreuil, Noisy-le-Sec, Fontenay-sousBois.) et engendreront ainsi une meilleure équité des territoires. Autour du futur T1, il s’agit de faire éclore de nouveaux
1 - 3- 5- 6 L’A186 et ses dessous avant sa démolition 2 Le site au nord de l’A3, vu depuis le rond-point Edouard-Branly
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programmes de construction favorisant une mixité fonctionnelle déjà présente (activités, services, formation…), articulée avec des typologies de logements prenant en compte la diversité des besoins et des attentes de nouvelles populations. Véritable opportunité foncière à l’articulation de deux secteurs de la ville devant permettre la liaison et le développement propre d’un territoire qui se voudra à la fois dans la continuité, dans l’articulation mais aussi dans la création d’un développement urbain autour de la station « Libre pensée ». L’autoroute A3 et les nouvelles connexions locales permettent d’imaginer un développement de nouvelles activités (logistique urbaine/économie circulaire).
La ville de Romainville au nord du site La traversée de l’A3
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Le site de réflexion et le foncier mutable du site de projet
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Mentionné
Métropolis Métabolisme Roméo Sanseau, architecte, et Clémence Estrada, urbaniste, en collaboration avec Masami Lavault, agronome
2 1 0 L’aménagement du territoire français a longtemps évolué selon une logique d’urbanisation hors sol. Faire évoluer la ville ne peut plus passer par des phases opérationnelles trop percutantes ni décontextualisées. La métropole parisienne a également l’étrange capacité à cumuler les productions locales sur des territoires sans parvenir à un réel développement autour de ces richesses productives. Nos intuitions d’architectes et d’urbanistes nous incitent, en effet, à considérer l’existant comme un atout et à voir dans la forme hybride d’aménagement de ce territoire de vastes possibilités de développement. Notre objectif est ici de valoriser le quartier de la Libre Pensée de Romainville par une transformation contextualisée et collaborative du tissu urbain qui tienne compte de la trace topographique indélébile d’une autoroute disparue. Cette attitude entend transformer les ressources locales en richesses futures. De la déconstruction d’un tronçon d’autoroute à l’arrivée du tramway, nous voulons un nœud productif et stratégique essentiel dans l’évolution de l’agglomération en prenant appui sur l’ensemble des initiatives de productions déjà actives sur le territoire (agriculture, artisanat, micro-industrie, recherche, etc.). Nous proposons de modifier cet environnement en nous appuyant sur la collectivité par la mise en place d’infrastructures mutualisées et d’outils d’accompagnement des multiples gouvernances. Nous cherchons à mettre en lien les différents acteurs et à apporter de la stabilité aux actions déjà mises en place.
Nous proposons une évolution en trois temps.
Avis du jury
Le temps I sera celui de la création d’un Atelier public de concertation mettant les habitants et les associations locales au cœur de la métamorphose du quartier. Il sera aussi celui de la dépollution des sols afin de faire éclore une réserve foncière aux potentialités fertiles, et celui de la mise en place d’une plateforme de tri des matériaux en lien avec l’autoroute. Pour le temps II, nous souhaitons accompagner l’arrivée du tramway par la création d’un parc public et la requalification des circulations douces. Une plateforme d’échanges rassemble l’artisanat local au sein d’un même lieu. Le temps III est celui de l’échelle architecturale, il sera consacré à la construction d’un bâtiment emblématique de la mutation du quartier, l’Échangeur. Il centralise la mise en réseau des productions locales. Une halle commerciale active le rez-de-chaussée de cet immeuble, et l’intègre au dispositif urbain. Ses étages accueillent des SOHO (Small Office Home Office) et des lieux de résidence pour les artisans de passage. L’infrastructure du tramway démultiplie ses usages en servant de Tramfret la nuit. Elle diversifie les fonctions de cet équipement de manière réversible. L’accompagnement de l’Atelier public dans les initiatives privées permet une densification raisonnée et concertée du tissu pavillonnaire. Par des interventions légères, tant architecturales que parcellaires, le quartier de la Libre Pensée peut retrouver des usages multiples et de nouvelles morphologies.
L’équipe défend un projet - processus expérimental, à partir de la déconstruction de la bretelle autoroutière et de la question du sol et de sa dépollution. Ce processus se déroule en plusieurs temps : mise en place d’une plateforme provisoire pour le traitement des matériaux issus de la déconstruction de l’A186 et création d’un atelier public d’observation des transformations urbaines ; cette plateforme devient ensuite un socle logistique et un « Parc des libres pensées », avant la réalisation d’un « Échangeur productif », associant recyclage et économie sociale et solidaire. La transformation de l’espace participe de la création de lieux pédagogiques (dont une École des sols). Face à la complexité d’un site contraint, un projet de parc évolutif et inventif, support de concertation et d’appropriations dans le temps.
L’équipe se compose de deux architectes et urbanistes (Roméo Sanséau, Clémence Estrada) et d’une floricultrice (Masami Lavault). La question de l’évolution de la métropole parisienne et ses enjeux est au cœur de nos réflexions professionnelles quotidiennes. Lors du concours Parisculteurs, lancé par la Mairie de Paris en 2016, a émergé un projet de ferme florale sur le réservoir de Belleville, porté aujourd’hui par Masami. Roméo Sanséau, après ses études et suite à son expérience en agence d’urbanisme et d’architecture, il développe rapidement une pratique indépendante de l’architecture. D’abord membre de LADA (Libre association d’architectes), il créée l’agence formalocal avec ses deux associés en 2016. Les projets de formalocal se nourrissent de la spécificité des situations dans lesquelles ils prennent place. Installée à Paris, l’agence s’ouvre sur la rue et accueille une fois par mois des conférences sous le format de rencontres. Clémence Estrada, suite à son expérience en agences de paysage et à ses collaborations récurrentes
avec formalocal, complète sa formation par une année au cycle d’urbanisme de Sciences Po. Elle travaille actuellement à l’Apur, en particulier sur les mutations urbaines dans les quartiers de gare du Grand Paris Express. Également membre du collectif Sirènes, elle vient d’effectuer une résidence aux Ateliers Médicis à Clichy - Montfermeil. Masami Lavault, après des études de design industriel à l’Université des arts appliqués de Vienne et à Central Saint Martins à Londres, se tourne vers l’agriculture et l’agridesign. Formée au maraîchage biodynamique au Maroc et en Grande-Bretagne, puis à l’utilisation des micro-organismes efficaces au Japon, et enfin à la floriculture biologique sur petite surface auprès de l’horticultrice américaine Erin Benzakein de Floret Flowers, elle rentre en France pour faire sortir de terre son projet de floriculture. Contact p. 302
1 Temps 2, 2021 / 2025 – tissus stimulés 2 L’échangeur productif pour la mise
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en commun des ressources productives d’Est Ensemble. Un lieu novateur répondant aux problématiques logistiques communes des acteurs de l’économie locale La station du Tramfret, vie nocturne du tramway La grande halle de commerce en rez-de-chaussée de l’Échangeur ouverte sur le quartier et le tramway Requalification et remaillage des sentes du quartier des Ormes animé par de nouvelles morphologies pavillonnaires La Halle Occasion comme annexe de l’Échangeur. Elle permet une occupation temporaire pour le soutient à la création de nouvelles activités productives
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Première compagnie d’arbalétriers de Romainville Garage mécanique de quartier
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Mention spéciale
Bridging Productivities Sascha Bauer, architecte, Jonas Mattes, Ender Cicek, et Jannis Haueise, étudiants en architecture
2 1 4 Relier les productivités - Un réseau pour renforcer les identités locales
Une ville productive et inclusive utilise sa diversité historique pour créer un terrain fertile pour ce qui est à venir. Le projet questionne les exigences spatiales pour donner lieu aux interactions et à un changement adéquat. Il constitue un réseau pour relier les identités locales. Nous réfléchissons sur le rôle de l’espace public et voulons discuter de son potentiel dans l’environnement bâti. Notre projet prend le contre-pied de la destruction de l’infrastructure pour montrer le bénéfice qu’il était possible d’en tirer. La bretelle d’autoroute est un élément spatial marquant dans le tissu urbain actuel. Sa démolition complète est une occasion manquée de la transformer en quelque chose qui pourrait servir l’identité collective du quartier. Nous proposons d’en maintenir la partie la plus difficile et la plus chère à démolir. Les sommes ainsi économisées peuvent être directement investies dans des projets locaux. Le temps de la démolition de l’A 186, des événements temporaires peuvent être organisés à côté de et sous l’ouvrage d’art dans le but de créer là le point de départ commun pour transformer l’héritage du quartier, façonné par l’automobile, en un environnement façonné pour les gens. Cela donne l’occasion aux habitants et aux groupes du quartier de se réunir et d’échanger leurs points de vue sur les développements futurs. Sur son dessus et en dessous, la bretelle offre des espaces publics de qualités spatiales différenciées. Grâce à l’introduction d’un deuxième niveau à côté de l’ouvrage d’art, une multitude de grands programmes productifs
Bridging Productivities est le projet du studio Cross Scale : Sascha Bauer, architecte, enseignant au Städtebau-Institut de l’Université de Stuttgart, avec Jonas Mattes, architecte et urbaniste diplômé de l’Université de Stuttgart, avec la collaboration d’Ender Cicek et Jannis Haueise. Prendre en compte la diversité des circonstances, les points de vue et idéaux contraires, les opinions et attitudes aussi bien que l’état de l’existant, est ce qui nous anime dans la création d’environnements habitables. Au studio Cross Scale nous reconnaissons avant tout l’importance des relations interpersonnelles qui s’établit lors des processus de négociation. Reconnaître et comprendre ces différences et ces cadres permet une coopération aimable et professionnelle qui génère des solutions partagées dans des situations variées. Le défi est alors de maintenir l’équilibre entre une vision globale et une attention aux subtilités particulières. Cela mobilise nos capacités d’adaptation et de flexibilité et développe notre expérience de la négociation. Le ton est donné par le choix d’échelles de travail appropriées.
et d’installations sportives publiques peuvent être intégrées dans le quartier. Les différents niveaux offrent diverses échelles d’interaction entre les espaces publics et les espaces de la productivité. Ce sont les lieux où la nouvelle identité du quartier peut prendre forme, et cela parallèlement à la mise en place du tramway. Le tissu urbain existant du quartier des Ormes, façonné au fil du temps, se caractérise par un riche mélange d’usages et de typologies et par une flexibilité qui permet de l’adapter aux générations futures. Continuer ce tissu avec ses qualités actuelles permet de laisser la place à des formes variées de productivité pour qu’elles existent à proximité les unes des autres. Une fois l’infrastructure du tramway mise en place, la poursuite du tissu de petites parcelles est bien délimitée mais peut se développer principalement de manière autonome. Ce n’est qu’une fois la ligne de tramway terminée que les enseignements tirés des événements collectifs locaux et le processus global peuvent être mis en œuvre pour adopter des programmes flexibles et en constante évolution. Les grands bâtiments logistiques le long de l’ouvrage d’art peuvent être construits au cours de la dernière étape – les besoins et les souhaits du quartier peuvent maintenant être définis et les formes définitives des typologies peuvent être conçues de manière coopérative en incluant les habitants et la municipalité. Un nouvel espace public à la station « Libre Pensée » servira de nouveau point d’entrée dans le quartier. Les bâtiments situés le long de la nouvelle ligne de tramway forment un nouveau lien urbain entre les quartiers auparavant séparés. Ils possèdent une structure flexible et seront développés au cours du processus de projet.
Tous les projets n’ont pas les mêmes prérequis, chaque client est unique. La compréhension de cette spécificité est ce qui motive le studio Cross Scale dans l’exploration par l’architecture d’une diversité de normes et de disciplines au cours d’échanges constructifs et interdisciplinaires. Ainsi l’équipe d’urbanistes, de praticiens et de créateurs travaille dans un esprit de synthèse de la complexité. Dans ce contexte, nous poussons toujours l’aventure architecturale et urbaine collectivement et avec des idées neuves. C’est une architecture adaptée aux usages quotidiens qui émerge de notre atelier de projet. Une architecture produite à la fois de l’invention et de la mémoire, située entre art et science, pratique contemporaine et hommage sincère à la tradition. L’artisanat local est pour nous une ressource culturelle qui produit une architecture désirable à l’esthétique pragmatique et se soustrait à la tendance mercantile des « bâtiments standards » pour traverser dignement le temps. Contact p. 302
Avis du jury L’équipe ouvre un débat sur le réemploi d’ouvrages et d’infrastructures voués à la démolition. L’ancienne bretelle est partiellement conservée et réutilisée, elle devient le support physique d’un « parc public des sports » et un trait d’union entre les quartiers existants, en s’articulant à la toiture d’un équipement sportif. L’équipe témoigne d’une tendance actuelle et légitime à réutiliser des infrastructures déclassées plutôt que les démolir. Elle a été remarquée à ce titre.
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La piscine Mettre en relation des identités locales Continuation du tissu urbain des Ormes La station de tram « Libre pensée » Continuité des activités sportives en plein air 6 Cinéma en plein air et protection contre les intempéries 7 Relation de l’infrastructure à la piscine 8 La rampe : accès à l’infrastructure et à l’équipement sportif
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Mention spéciale
L.A.B.S.@
Catherine Gascon, architecte, en collaboration avec Héloïse De Broissia, Félicie Botton, Asya Yilmaz Lemerle, et Karine Bergevin, architectes, Anaël Maulay, urbaniste
2 1 8 La première intention du projet L.A.B.S. (Landscape Active Binding Stripes) est de rétablir les conditions du dialogue entre des quartiers trop longtemps divisés et les habitants. Nous avons bien conscience que les « ressources » du site sont avant tout les riverains, ceux et celles qui vivent ici, et que pour favoriser l’émergence d’activités productives, il s’agit d’abord d’établir des liens. Ainsi, le projet propose un travail de remaillage des quartiers en partant de la rue Louis-Aubin vers l’impasse des Oseraies. Un réseau de « bandes paysagères communicantes » est mis en place, calqué sur d’anciens tracés en lanières agricoles préexistants, afin de recréer une continuité urbaine de faible à moyenne densité et d’interfacer des programmes « productifs » demeurant à inventer avec les habitants. Cette multiplicité d’interfaces puise dans le vocabulaire du jardin, du ruisseau, de la venelle et de la sente, de la placette, etc, pour faire dialoguer deux à deux des logements existants avec des ateliers d’artistes, avec des lieux de convivialité, avec des lieux de fabrication, etc, le tout contribuant à la création d’un village productif à la conception duquel les usagers participeront. Ce projet ne fait pas « table-rase » du passé mais au contraire emprunte à l’histoire du site et à sa topographie pour révéler son identité. Ainsi, les anciennes lanières agricoles servent de trame pour relier des tissus urbains morcelés. De même, la topographie issue du
démantèlement de l’A186 apparaît comme un paysage à valoriser, offrant la possibilité de créer comme un « quartier-paysage ». Inspirés des méandres et superpositions du site existant, les espaces publics générés par le projet se développent sur plusieurs niveaux, un « dessus-dessous » actif et productif. La méthode que nous avons mise en place pour ce projet est une méthode de terrain, basée sur des enquêtes auprès des habitants, des études cartographiques historiques, et un travail de maquette à grande échelle qui nous a permis de mieux appréhender les problématiques générées par le site. Afin de prendre en compte la question du temps, souvent long, du projet urbain, L.A.B.S. s’organise en quatre étapes permettant une réappropriation progressive des lieux : Étape 1 : renaturation et conservation de la topographie, mémoire du site. Étape 2 : mise en place d’une trame de sol légère venant poursuivre le maillage existant en révélant les anciennes lanières agricoles. Construction d’une structure légère et modulaire : la « Guinguette », lieu de la concertation publique Étape 3 : protection du site des nuisances de l’autoroute A3 tout en profitant de son flux grâce à un bâtiment logistique / parking silo et installation d’un équipement sportif en relation avec le parc. Étape 4 : construction des premiers bâtiments mixtes issus de la concertation avec les habitants.
L’équipe s’est formée sous l’impulsion de Catherine Gascon, associée de l’agence ILIMELGO. Elle réunit à la fois des jeunes architectes travaillant à l’agence depuis plusieurs années et un paysagiste, Anaël Maulay, associé de l’agence d’urbanisme et de paysage Espace libre. Catherine a obtenu son diplôme en 2012 à l’École de Paris-Val-de-Seine après un cursus d’urbanisme à Montréal. Elle a rejoint en 2012 l’agence ILIMELGO, créée par Valérian Amalric en 2006, avant d’en devenir associée. Nous travaillons sur des projets très divers incluant des logements collectifs, des bureaux, des équipements publics mais aussi des programmes plus atypiques liés à l’agriculture urbaine, à l’innovation et à l’émergence de nouveaux usages. En 2015, l’agence est lauréate du concours de la Cité maraîchère à Romainville, futur lieu de production agricole, aujourd’hui en cours de chantier. Plus récemment nos recherches nous ont amenés à repenser le modèle des parcs d’activités et nous avons concouru à
l’appel à idée Mantes Innovaparc pour lequel nous avons été lauréats. Chaque projet est pour nous l’occasion de remettre en question notre pratique et l’impact de notre architecture sur l’environnement et la société. Nous avions le désir au sein de l’agence de nous offrir un « temps de projet » situé en dehors de notre activité habituelle, à une autre échelle, et d’amorcer un dialogue plus ouvert et moins assujetti à la pratique de tous les jours. C’est donc dans cette optique, que nous avons décidé de participer à Europan. Enfin, comme nous travaillons sur Romainville depuis quelques années, nous avons souhaité participer à la réflexion du devenir de ce site, en apportant une attention particulière à la justesse et à la qualité des espaces publics ainsi qu’à son articulation dans le grand territoire. Contact p. 302
Avis du jury À partir d’une réflexion sur la mémoire et l’identité du lieu, l’équipe propose un quartier mixte et productif. L.A.B.S. signifie « Landscape Active Binding Stripes ». Ces bandes actives traduisent la reconstitution d’un maillage urbain, architectural et végétal, en capacité d’articuler densité et espaces publics et de rétablir les connexions entre les quartiers existants. Une proposition formelle aboutie, à l’image d’un quartier créatif, qui présente des qualités de composition urbaine.
1 Vue du « village productif » 2 Le parc vu depuis la rue
des Entrepreneurs
3 Maquette de grande échelle
(bois, plastique d’amidon de maïs)
4 Le skate-parc vu depuis la place
de l’équipement sportif
5 Vue sur la sente et noue paysagère
entre les bâtis existants et nouveaux
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Présélectionné
Cuisines multiples Élisa Danton et Romain Lucas, architectes
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Avis de la commission d’expertise
Le projet proposé s’intéresse à l’alimentation comme thème directeur de sa stratégie, d’échelle territoriale. Son approche programmatique est originale et intéressante, abordant un thème peu traité mais porteur d’idées nouvelles pour intégrer la logistique en ville. Les dessins détaillent en plan, coupe et vues le fonctionnement d’un centre de logistique urbaine et alimentaire
multifonctionnel et du tissu de lanières et de venelles. La question de la qualité des espaces publics produits reste néanmoins ouverte.
The Making of an Environment, a Productive City in Three Acts
Présélectionné Gemma Milà, Emmanuelle Blondeau, et Javier Rocamonde, architectes urbanistes, Corentin Berger et Adrian Río Lado, architectes, Léonard Cattoni, paysagiste, et Natalia Alvaredo, urbaniste
Avis de la commission d’expertise
Le projet La fabrique du milieu propose un récit autour de temporalités, actions, programmes et étapes dont l’objectif est de produire un milieu riche en possibilités, parcours et productions, le tout étant ancré dans les diverses réalités du site. Il s’agit d’intensifier et de structurer l’économie locale et de créer une ville de proximités et d’échanges. L’éventail large du champ d’action
proposé fait de La fabrique du milieu à la fois un projet-processus, un projet-programme, projet de tissu urbain, projet de temporalité… La stratégie de progressivité, associée au tissage fin entre les différents éléments, produit une arborescence étendue de pistes d’aménagements.
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Présélectionné
Romainphile Mirabelle Guyard, et Vincent Luthringer, architectes
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Avis de la commission d’expertise
Fondé sur une analyse multiscalaire, l’objectif du projet Romainphile est de dépasser la rupture de territoire causée par l’A186 pour faire « naître de nouveau une ville à la fois durable (qualité de vie) et productive (mixité d’espaces en synergie) », clairement inscrite dans les différentes échelles auxquelles elle appartient. Les différents potentiels détectés (géographiques, topographiques, économiques, associatifs…), sont ensuite imbriqués afin de proposer une intervention faisant sens aussi bien localement qu’à l’échelle de la région.
L’approche à la fois locale et territoriale fournit une clef programmatique pertinente pour placer Romainville dans un réseau francilien, tout en visant la création d’une dynamique locale. La proposition est également intéressante par sa prise en compte des déplacements intercommunaux. En revanche, elle est moins convaincante sur le plan de la composition urbaine et du paysage construit proposé, à l’exception du bâtiment repère.
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Saint-Omer
Vers une eau productive
Saint-Omer
Vers une eau productive
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Saint-Omer
Vers une eau productive
échelles de projet
S, L , XL architecturale, urbaine et territoriale représentant de l’équipe
architecte, urbaniste, paysagiste famille européenne de site
Implanter - Milieux productifs localisation
communes de Salperwick, Saint-Martin-lez-Tatinghem, Longuenesse, Arques et Saint-Omer population
pôle urbain : 45 000 habitants site stratégique
1 007 ha site de projet
84 ha acteurs impliqués
Communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer, villes de Saint-Omer, Saint-Martin-lez-Tatinghem, Longuenesse, Arques et Salperwick, Agence d’urbanisme et de développement Pays de Saint-Omer Flandre intérieure propriétaires du site
collectivités territoriales suites opérationnelles envisagées
étude de faisabilité et / ou maîtrise d’œuvre
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Description et objectifs du site L’histoire et le développement du Pays de Saint-Omer sont intimement liés à la présence et à la valorisation de la ressource en eau. Le concours Europan a été l’occasion de réfléchir à la notion d’eau productive comme projet de territoire fédérateur sur le pôle urbain de Saint-Omer, en renforçant une approche intégrée des projets urbains et du développement territorial. Il s’agit de penser conjointement la mutation de cinq sites en renouvellement urbain situés à l’interface entre la ville et le marais audomarois. L’enjeu était d’amorcer leur processus de requalification dans une logique de mixité des fonctions, de créer des continuités paysagères et urbaines et d’y révéler la présence de l’eau. Le site de réflexion concerne cinq communes de la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer, à savoir la ville historique de Saint-Omer, la ville industrielle d’Arques, les communes résidentielles de Longuenesse et Saint-Martin-lezTatinghem et la commune rurale de Salperwick. Ces cinq communes sont en lien direct avec le marais audomarois. Ce périmètre de site est marqué par une diversité des entités paysagères à l’interface entre ville et campagne, entre marais audomarois et centre historique. Les sites de projet identifiés en renouvellement urbain se situent au contact direct du boulevard et concernent soit des espaces en friche ou potentielles friches (site Village Vacances VVF, friches industrielles, parking délaissé) pour questionner leur mutation et régénération, soit des équipements sportifs et espaces verts publics. Enjeu de la ville productive L’enjeu des villes productives est appréhendé à travers la notion d’eau productive en questionnant ce que sera la ville humide du XXIe siècle. La question de l’eau productive est
abordée sous ses multiples aspects. Elle est traitée à la fois comme ressource, levier de développement économique, enjeu environnemental majeur, vecteur de cohésion sociale ou support au développement d’activités ludiques, culturelles et sportives. Elle peut être un élément important de sentiment d’appartenance au territoire. Elle appelle des approches innovantes dans la manière de concevoir le développement urbain dans un contexte de profondes transitions écologiques et sociales. Le périmètre d’étude, composé de cinq communes, est ponctué d’espaces et de quartiers cloisonnés souvent monofonctionnels, pour lesquels il conviendra de recréer des connexions et des interfaces productives, autour de la notion d’eau productive. Il s’agit à la fois de penser et amorcer les processus de requalification des délaissés et espaces en friche actuels et futurs afin de favoriser une mixité urbaine, mais également de créer des continuités et liaisons urbaines et naturelles harmonieuses entre ces quartiers. Le développement territorial autour de l’eau productive questionne les enjeux des sites de projet en lien avec l’eau productive : eau et tourisme / agriculture / industrie / innovation / loisirs et sports etc. Plus particulièrement, il interroge sur la capacité à bénéficier à l’ensemble des habitants, à soutenir la cohésion sociale et le désenclavement de certains espaces. Il s’agit ici de penser l’inclusion sociale en direction des quartiers défavorisés de la ville (plaine des sports et fort Maillebois) et de veiller à la complémentarité des espaces notamment des équipements des sports libres le long du canal. Plus largement, le site questionne le modèle même de la ville humide du XXIe siècle. Stratégie des collectivités La structuration de l’agglomération autour d’un pôle urbain
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de 45 000 habitants et en relation avec son marais, est identifiée comme une priorité des politiques d’aménagement et participe à la construction d’une agglomération attractive, des courtes distances et durable. Cela se traduit par la volonté d’interroger la mobilité en son sein, notamment les liaisons entre le centre historique avec la ville industrielle et les communes résidentielles ; de repenser la relation urbanisme et mobilité, de valoriser les espaces publics, et de réfléchir à
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Le canal de Neuffossé à hauteur d’Arques Le canal sud de la gare Vers le nord depuis le pont de la gare de Saint-Omer
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l’interface ville / marais afin de préserver les richesses naturelles offertes par le territoire. Les travaux des équipes offrent des visions croisées et des approches complémentaires pour un développement territorial en symbiose avec ses ressources. Le travail avec les équipes lauréates pourra se poursuivre pour favoriser l’appropriation d’une vision de long terme du territoire, et accompagner sa déclinaison opérationnelle progressive sur l’ensemble des sites de projets.
La friche sur le site d’Arques La plaine des sports Le marais Le site d’Arques, vers le nord
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Le site d’Arques, vers le sud Un multi-site avec des périmètres de projet reliés par l’eau
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Lauréat
Hydro-productive Parks Iris Chervet, architecte urbaniste 2 3 4 La dualité géologique – crayeuse et argileuse – de l’Audomarois génère des paysages contrastés qui témoignent de sa situation d’interface géographique. Le projet met en place deux systèmes de parc qui amplifient ces paysages élémentaires et se déclinent à trois échelles imbriquées. À l’échelle de la biorégion, d’un rayon de 30 kilomètres, une vision prospective est présentée à l’horizon 2100, orientée par les variations climatiques à venir. Ce multi-site est appréhendé comme une biorégion urbaine : un espace géographique tenant compte des milieux habités plutôt qu’un territoire administratif ou politique. Si, par le passé, l’ingénierie littorale a tenté de « fixer » le trait de côte avec des digues, nous savons que ces ouvrages trop coûteux et rapidement obsolètes sont incompatibles avec la dynamique propre au littoral. Avec la montée des eaux, la morphologie de l’estuaire d’origine pourrait réapparaître progressivement : le polder laisserait place à un réseau de lacs, puis à une lagune. Saint-Omer deviendrait une destination de repli, avec un accès direct à la nouvelle façade maritime. À l’échelle de l’intercommunalité, d’un rayon de 3 kilomètres, le double système de parcs révèle le socle géographique commun et la dualité tellurique-hydraulique. Aujourd’hui, le territoire intercommunal est divisé en strates successives étanches, séparées par les infrastructures (rocade, boulevard, rivière et canal). Ces limites peuvent s’épaissir pour former deux parcs hydro-productifs, qui matérialisent les interfaces actives entre ville
et eau, et entre ville et coteaux. Les géographies naturelles et artificielles s’entrelacent pour créer une nouvelle synergie entre infrastructures de transport, paysages naturels et espaces construits. Ces « paysages capables » constituent des structures de densification qui pallient l’étalement urbain et qui permettent de gérer les aléas hydrauliques. Le projet propose la résurgence des cours d’eau qui relient transversalement ces deux parcs territoriaux. Enfin, les deux parcs « hydro-productifs » articulent des propositions concrètes à l’échelle des sites de projet, qui peuvent être mises en place à plus court terme. Le parc « argileux » se développe le long du canal et accueille un ensemble de parcs d’expansion des crues. Ce parc hydraulique préfigure l’inondation par un paysage évolutif entre le marais et la ville ancienne. Par sa proximité avec l’estuaire, il recevra le caractère dynamique et oscillatoire du littoral : c’est un paysage en mouvement capable d’accueillir les variations de l’eau tout en permettant une urbanisation guidée par le principe de transparence des sols. Le parc « crayeux » se déploie autour du boulevard Vauban et transforme l’ancienne enceinte en boulevard productif. Cette structure urbano-paysagère reconnecte des quartiers enclavés. Elle révèle les traces d’une archéologie du paysage en faisant ressurgir les traces hydrauliques et historiques des fortifications et déploie la géothermie comme levier de rénovation urbaine.
Iris Chervet Architectures est une agence pluridisciplinaire d’architecture, urbanisme et paysage. Par une approche transversale des métiers de l’aménagement, l’agence cherche à recréer les liens fondamentaux entre l’Homme et son environnement, en articulant finement patrimoine bâti et milieux naturels, ville et géographie. Les travaux de l’agence mettent en résonnance les échelles du territoire afin de créer des liens entre ville et paysage, et d’activer des jeux d’acteurs complémentaires. La continuité du processus, de l’élaboration de la stratégie territoriale jusqu’aux réalisations concrètes, garantit la spécificité du projet, son intégration au grand paysage, son ancrage dans les usages, sa capacité à faire sens dans un projet urbain cohérent. Les bâtiments et les aménagements conçus par l’agence cherchent à dépasser les contraintes initiales
pour s’attacher aux liens physiques et symboliques qu’ils tissent avec le territoire, aux usages et aux interactions qu’ils permettent, aux potentiels qu’ils révèlent. Lauréate du concours Europan 13 en 2015 et d’un concours international à Ostende en 2016, Iris Chervet lance son activité avec des projets urbains et paysagers sur des grands sites littoraux. Pendant deux ans, elle fait ses armes dans une grande agence parisienne sur des projets de logements et d’équipements culturels. En parallèle, elle mène ses premiers projets en son nom propre puis s’installe à son compte fin 2017. En 2019, elle créé la société Iris Chervet Architectures, et est sélectionnée par l’incubateur d’architectes Échelle Un et par le programme innovant La Résidence de l’Eau.
Avis du jury L’auteure se base sur une réflexion à l’échelle de la biorégion et anticipe le scénario prospectif d’une montée des eaux à l’horizon 2100, induisant une réorganisation des activités littorales vers les terres. La proposition transcende les limites administratives pour s’appuyer sur un socle géographique commun. Le projet identifie deux territoires de projets, des parcs productifs dont le traitement et les usages sont liés à la spécificité des milieux traversés. Appuyée sur une remarquable analyse géographique paysagère et géologique, cette proposition porte une forte dimension prospective, pertinente à plusieurs échelles spatiales et temporelles.
1 A Vues du parc productif hydraulique 1 B Vues du parc productif crayeux 2 Limites étanches 3 Épaissir les limites 4 Ramifier 5 Polariser 6 La biorégion : natures productives
et cultures de la production
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Halle aux choux Coopérative des mobilités Gare Logements Passerelle Filature Centrale écluse Saint-Berthin
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Parc Logements Arsenal Halle La Compo Centre de formation Gestion de l’eau Ascenseur à bateaux
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Parc de préfiguration Maison du marais Parc Extension du sport Logements Halle de marché Logements
V W X Y
Logements Cathédrale Notre-Dame Centrale de mobilités Parc central
INDUSTRIES LITTORALES
2 3 6 -
Port industriel / Fret Logistique /Stockage Usine électrique Usine chimique Industrie pétrolière
2
Industrie du métal (fonderie, chaudronnerie, aciérie…)
Calais
Matériaux de construction Aquaculture / Élevage piscicole
INDUSTRIES DE VALLÉES Verrerie / Miroiterie Papeterie / Cartonnerie Industrie textile Agriculture / Agroalimentaire Industrie pharmaceutique Industrie du métal (fonderie, chaudronnerie, aciérie…)
3
INDUSTRIES DES AIRES URBAINES
30 km
20 km
Matériaux de construction Fret routier / Automobile ZA / ZI Fabrique de matériels divers Station d’épuration Gestion des déchets / Recyclage Logistique / Recyclage Formation / Lycées professionnels
INDUSTRIES DE TERRE
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Carrières du Boulonnais Autres carrières Parc éolien de l’Artois Usine de production d’eau potable
Industries post-minières Industrie plastique Usine chimique Électronique
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MASSIF DE L’ARTOIS
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Dunkerque
Gravelines
POLDER ESTUARIEN
PLAINE DE FLANDRE
Watten
HOUTLAND
10 km
5 km Saint-Omer
Arques Hazebrouck
Lumbres
Isbergues
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Aire-sur-la-Lys
Béthunes Auchel
Bruay-la-Bussière
Mentionné
9 lieux jusqu’à la mer Grandtour Art & Paysage Mathieu Labeille, paysagiste, en collaboration avec Ségolène Merlin Raynaud, architecte
2 3 8 L’eau productrice d’un art du territoire
À Saint-Omer, dans le marais audomarois, l’eau est productrice d’une infinité de choses : de paysages, de situations d’habiter, de lieux de loisirs, d’énergie, de biens, de nourriture, de qualité de vie. Autant de concepts essentiels dont nous nous sommes très tôt saisis mais que nous avons choisi de laisser au second plan de notre propos final, car, le plus souvent, ils allaient de soi. À Saint-Omer, donc, nous avons choisi de suivre notre intuition première : l’eau produit d’abord de l’art et c’est déjà beaucoup. Cette idée, nous l’avons appréhendée de façon large et avons souhaité évoquer aussi bien l’art de vie propre au territoire que l’art du paysage spécifique que l’on y rencontre, dans le marais et ailleurs. À travers l’esquisse d’une figure fédératrice simple, tout à la fois intelligible, reconnaissable et appropriable, nous avons souhaité donner à lire et à comprendre le territoire, mais aussi et surtout donner les clés qui permettront de le transformer durablement. eau x marche x paysage, vers la définition d’un système
Si nous pensons que la transformation d’un territoire vient d’abord et pour une large part de l’évolution du regard que l’on porte sur lui, la nécessité d’un dispositif physique concret est évidente. Nous proposons donc la création d’un système territorial visant le long terme mais aussi suffisamment efficace et économe pour être
Le projet Saint-Omer, 9 lieux jusqu’à la mer a été développé par Mathieu Labeille et Ségolène Merlin-Raynaud, dont la collaboration a débuté en 2012 à l’agence MDP - Michel Desvigne Paysagiste. Mathieu Labeille, est diplômé de l’École nationale supérieure de Versailles. En parallèle de son métier de paysagiste, il développe depuis quinze ans une pratique soutenue du dessin de paysage. En octobre 2017, il a créé l’agence Grandtour, qui tire son nom d’une pratique fondatrice de l’art du paysage européen, renvoyant aussi bien aux notions essentielles de culture et de transmission qu’à l’idée d’exploration. Ségolène Merlin-Raynaud est architecte et urbaniste de formation. Elle s’intéresse aux enjeux culturels de l’urbanisme et des espaces publics. Sa rencontre avec le paysage s’est opérée à travers deux voies distinctes qui n’ont cessé de s’alimenter : le projet en agence et la marche. Ces pratiques sont toutes deux un voyage
à l’œuvre dès les tout premiers temps du projet. Il prendrait la forme d’un grand chemin, traversant l’Audomarois de l’amont à l’aval, suivant le parcours de l’eau le long de l’Aa, depuis les limites du bassin-versant de la Lys jusqu’à l’ouverture sur le delta. Au fil de son tracé, s’égrainerait une série de lieux, comme autant de relations au territoire et à ses potentiels : en effet, chacun de ces espaces serait l’occasion d’expérimenter une forme de transformation urbaine et paysagère spécifique, modèle généralisable de mutations à venir. Aux cinq sites très justement repérés dans le programme, qui encadrent Saint-Omer et l’ouvrent sur son environnement proche, nous proposons d’en ajouter quatre : deux aux extrémités nord et sud du système, un autre au milieu du marais et le dernier en plein cœur du centre-ville. À partir de l’idée du chemin et de la liste consolidée des neuf hautslieux, nous sommes convaincus que le projet saurai trouver une forme d’épanouissement remarquable. À la condition que l’on favorise la mise en place d’un dialogue équilibré entre les trois composantes majeures que sont l’eau, la marche et le paysage. Ainsi avons-nous pris le parti de faire de l’art du paysage le support d’une discussion avec le territoire. Ce que nous recherchons ici, c’est la poésie des futurs possibles. Pour celui qui regarde, cela suppose une forme de silence intérieur : pour cette raison, pour que rien n’empêche la spéculation, nous avons souhaité inscrire notre travail dans une rêverie hors du temps.
au long cours, qui raconte son goût pour ce qui dure. Notre équipe s’est constituée autour d’une série de désirs communs : progresser dans nos manières de faire du projet, mais aussi avancer dans certains questionnements que nous partagions face au paysage et à la commande contemporaine. Notre participation au concours a donc d’abord été pensée comme un moyen de cristalliser et d’approfondir des questions qui nous occupaient de longue date – celle des rapports pouvant exister entre paysage, représentation et projet pour l’un, celle de la marche et du déplacement dans le paysage pour l’autre. Au-delà, chacun à notre manière, nous considérons l’expérience de cet Europan 15 comme un pas décisif dans l’invention et la consolidation de nos approches respectives. Contact p. 302
Avis du jury L’équipe exprime son regard par une série d’illustrations en recentrant la réflexion sur le paysage, les cheminements et les relations entre l’eau et la ville. À partir d’un triptyque thématique (Eau / Marche / Paysage), la proposition met en avant les dimensions humaines et sensibles de l’eau productive. Elle élargit les espaces d’intervention à l’amont et à l’aval de Saint-Omer, en s’appuyant sur neuf lieux choisis. Très discutée par le jury, la proposition a une place singulière dans la session, tant sur la forme que sur le contenu. Son langage graphique et son propos narratif mettent directement le paysage au cœur d’un projet porteur d’une dimension culturelle.
1 L’extraordinaire jardin Saint-Jean 2 Le cœur du Marais 3 - 4 Les clairières de la Citadelle 5 Les flancs de la cuvette audomaroise
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Mention spéciale
Social Infrastructure Clément Ringot, et Maxime Beel, architectes
2 4 2 Le projet parle de la performance du paysage. C’est une infrastructure de rétention à l’échelle de l’agglomération, pour le renforcement des lieux de vies, du paysage et de la mobilité. Travaillant comme un chapelet d’interventions le projet se veut être un grand parc urbain équipé offrant une nouvelle connexion entre la ville et le marais. Saint-Omer est un territoire façonné par l’eau. L’eau est ancrée dans l’identité de la commune et la perception des habitants. Elle est la principale ressource de la région mais aussi le principal risque. Les conséquences du changement climatique menacent la biodiversité et l’écosystème du marais. Aujourd’hui nous déployons de l’énergie là où sont visibles les symptômes, sans en gérer les causes. Une infrastructure dynamique
De par sa situation pédologique, le territoire du croissant au sud-ouest de Saint-Omer a le potentiel pour devenir une infrastructure à l’échelle de l’agglomération. Si cette bande semble a priori déconnectée des grands paysages humides de l’Audomarois, elle est en fait traversée par un cours d’eau souterrain, reliant le fleuve Aa au marais. Le projet consiste à renforcer ce cours d’eau, ce qui aura pour effet de soulager le réseau hydraulique sur d’autres segments. Un chapelet de bassins et autres infrastructures de rétention sont greffés tout au long. Ensembles, ils fonctionnent comme un bassin d’orage à l’échelle du territoire, permettant de contrôler l’afflux d’eau se déversant en aval. Récolter, stocker, filtrer, réutiliser ou infiltrer : ce sont des actions à favoriser avant de rejeter l’eau vers le marais. L’infrastructure mise en place est l’opportunité de créer de nouveaux lieux de vie et de
Bios atelier est le résultat de l’association de Maxime Beel et Clément Ringot. Nous nous sommes rencontrés à l’École d’architecture de Tournai, Belgique. Notre intérêt commun pour la grande échelle nous a dirigés vers le même atelier, dans lequel nous avons appris à collaborer, en travaillant la question du territoire, du paysage et de l’infrastructure. Après nos études, nous avons continué à explorer ces différentes thématiques dans nos agences respectives : l’architecture et l’urbanisme pour le premier, au sein du bureau Multiple Architecture & Urbanism ; le paysage et le territoire pour le second, au sein du bureau Bas Smets. Fort de nos expériences sur des projets de conception d’espaces publics dans les bureaux avec lesquels nous collaborons, aujourd’hui nous aspirons à développer nos visions pour la ville de demain. Dans ce cadre nous avons notamment été récom-
Avis du jury
production associés à la gestion de l’eau sur le territoire. Il s’agit de construire la vitalité urbaine en s’appuyant sur un élément naturel fondamental : l’eau.
Le projet se concentre sur le croissant sud-ouest de l’agglomération. Sur cette frange perméable, l’équipe identifie une infrastructure paysagère qui associe la gestion des eaux à l’intégration de quartiers relativement enclavés. Cette infrastructure à la fois naturelle et sociale remplit plusieurs fonctions écologiques : cultures, stockage et filtration de l’eau. Chacune de ces fonctions est mise en valeur par un vocabulaire paysager. Un projet d’une grande lisibilité associant infrastructure paysagère et infrastructure sociale.
Révéler l’archipel
Aujourd’hui enclavés entre le centre historique et une voie rapide, le croissant au sudouest ne jouit pas de ce lien particulier au grand paysage humide qui fait la force du territoire audomarois. Il forme un archipel de grandes pièces ouvertes qui s’étend de la Maison du Marais aux pâtures de l’Aa. Les infrastructures mises en œuvre en souterrain servent de support au renforcement de cette structure paysagère. En effet, chaque action infrastructurelle est associée en surface à un traitement paysager. Trames d’arbres, alignements, noues et bassins ouverts accompagnent l’infrastructure souterraine, offrant une continuité paysagère à cet archipel de pièces vertes et bleues. Connecter et créer des porosités
Programmatiquement, la question n’est pas de transformer des quartiers monofonctionnels en quartiers polyfonctionnels car les proximités entre les fonctions sont déjà présentes. Nous proposons ici de travailler en renforçant les connexions entre les zones. En plus du traitement paysager, le projet propose à sa surface d’optimiser la mobilité douce par la création de porosités dans les sites de projet et avec les quartiers attenants. Cette structure crée un maillage et renforce les connexions entre la Maison du Marais et les pâtures de l’Aa via un cheminement alternatif au passage par le centre-ville.
pensés, pour Europan 14, sur le site de Platja de Palma pour le projet A Social Infrastructure, mettant en relation le thème de la ville productive avec celui du territoire. Nous travaillons également à des programmes d’une autre échelle, tel que le projet du réaménagement du parc Buchholtz à Bruxelles . Il questionne la place de la nature au sein de la ville, dans un parc en cœur d’îlot co-conçu et co-construit avec les habitants du quartier. Dans l’ensemble de ces projets, l’insfrastructure est pour nous le préalable à une intervention architecturale ou paysagère. En effet, la résolution technique du projet doit être au service des autres thématiques de celui-ci. À Saint-Omer, l’infrastructure permet la gestion de l’eau sur un territoire, mais elle est également support d’une mobilité douce, d’un écosystème et d’une vie sociale. Contact p. 302
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Le croissant sud-ouest du territoire audomarois, révéler le cours d’eau souterrain de l’Aa 2 Site du bloc 10, entrée de ville, entrée du marais 3 La séquence du bloc de 10 : halle couverte, place plantée, jardin pédagogique, bassin de baignade, marais 4 Traverser la plaine des sports, par des chemins et des noues paysagères
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A
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B E
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A B
Connexions et renforcement de la dérivation vers les sites de projet Site des logements Fort-Maille-Bois/ des bassins de stockage paysagers
C D E
Noues Site des équipements sportifs / Bassin de stockage enterré sous terrain de sport / Pavillon sportif Jardin public de Saint Omer
F G
Renforcement des structures paysagères Site du bloc de 10 / Une halle productive / La place du marais / Bassins de phytoépuration /
H I
Bassin de baignade / Gare d’eau / Connexion au marais audomarois Parking planté Maison du Marais
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Présélectionné
Dynamiques perméables - Le marais des possibles Lea Kauffeisen, Heloise Desaissement et Lætita Hedon, architectes, Elio Quinton, ingénieur
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th sh ar eM lan d
Wet Garden with verious endemic species
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Making Place une place de transition, un espace de rencontres
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Port au lait caillé
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Avenue trees Interchange club Car Park and playground
Green theatre
Urban wateringue
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Avis de la commission d’expertise
Face au constat d’une forte fragmentation du territoire, et d’un anachronisme entre le statut et la gestion du marais et les usages actuels, ce projet souhaite réconcilier ces paysages productifs avec des usages et formes d’appropriation contemporains. Cette proposition associe une recherche thématique inspirée de l’eau (les « perméabilités » spatiales et d’usage) à une approche attentive aux singularités locales dans leur diversité. Son principal
mérite est de convoquer les différents milieux composant le territoire comme levier d’un projet de renouvellement endogène, catalysant les rapports entre les entités existantes par un projet d’incrémentation spatiale et programmatique des qualités du déjà-là.
Présélectionné
« Le Brouck » Adélie Collard, ingénieur-architecte et Claire Roy, architecte
Avis de la commission d’expertise
Appuyé sur des références culturelles, documentaires et cinématographiques autour du marais, la proposition réactualise des représentations collectives, en dépassant des images passéistes. Une recherche programmatique autour des valeurs culturelles du marais audomarois guide les interventions sur les cinq sites de projet. Son principal mérite est le développement de cette dimension culturelle et mémorielle, voire anthropologique,
comme principe de reterritorialisation des rapports à l’eau avec une recherche constante de contextualisation entre les programmes, les formes, les matières et les lieux. L’équipe témoigne d’une capacité sensible à informer le projet par l’épaisseur immatérielle des rapports à l’eau, au-delà du tangible : « dans l’identité audomaroise l’eau fait aussi partie du domaine de l’invisible. C’est une culture, un mode de vie. L’eau produit un regard (…) ».
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Villes productives 2
Les équipes françaises en Europe
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Europan France
10 équipes françaises sélectionnées
Réactiver le modèle urbain européen
2 5 0 Cet article retranscrit, l’analyse critique, présentée lors du Forum Europan 15 à Innsbruck par l’auteur, invité comme « Grand Témoin » fort de son expérience croisée comme membre du jury en France (E13) et en Allemagne (E15), observateur du jury français (E14) et lauréat Europan (E12) à Mannheim où il travaille aux suites opérationnelles. Ce texte n’engage que son auteur.
Alessandro delli Ponti, architecte-urbaniste, membre du jury allemand KH Studio – Building Strong Stories
L’archétype urbain européen Le développement de la Ville européenne a bénéficié d’une ressource qui semble rare en ces temps d’urbanisation rapide : le temps. Sur le vieux continent, les espaces urbains et les espaces productifs se sont développés progressivement, se nourrissant les uns les autres et intégrant de manière équilibrée les
Flux, stock et productivité d’un capital créatif unique Europan est-il un simple concours d’architecture ? Pas exactement. Europan est une véritable « biennale » opérationnelle et pragmatique : une vaste initiative culturelle, qui permet la rencontre proactive de municipalités, d’institutions (urbaines, territoriales et économiques), avec les compétences interdisciplinaires, fraîches et dynamiques, de jeunes créatifs et experts de toute l’Europe. Les espaces et les territoires protagonistes de ce processus de « recherche par la pratique » sont très diversifiés, mais ils produisent une image d’ensemble étonnante et en constante évolution. Les sites : urbains, périphériques, infrastructuraux et agricoles, se rencontrent sur la scène commune d’un débat générationnel, tous étant des composants essentielles de l’avenir urbain de l’Europe. Europan, considéré comme « processus », produit un flux continu et impressionnant de capital intellectuel axé sur l’innovation. Dans chaque session d’Europan, ce flux relie : les récits passés des sites de projet, l’élaboration des objectifs des dossiers de sites, la production de milliers de projets urbains et paysagers et les multiples voies que peuvent emprunter les processus des suites. Au cours des trente dernières années d’Europan, le capital intellectuel cumulé – les histoires urbaines, les visions, les méthodes et les propositions spatiales – est énorme. Il semble aujourd’hui essentiel d’être en capacité de puiser dans ce stock de connaissances et de le partager. L’objectif de ce texte est de contribuer à la digestion collective du capital intellectuel d’Europan 15, sans prétention d’exhaustivité. Le texte livre une réflexion rétroactive sur le thème de la « Ville productive » basée sur les questions et les tendances qui traversent la session, dans le but de pouvoir lire les projets proposés présentés dans ce catalogue, en le remettant dans le contexte plus large de la production internationale d’idées et de concepts.
territoires existants. Dans un passé lointain, nous savions très bien que le fait d’entretenir une relation équitable avec l’environnement local pouvait faire toute la différence entre la vie ou la mort d’une communauté. Aujourd’hui, même si la révolution industrielle a changé la donne, nous bénéficions toujours, d’une certaine manière, de cet héritage dans l’organisation spatiale de nos territoires. Les espaces physiques de nos villes en témoignent : nous le voyons dans les villes portuaires historiques de Gênes, Amsterdam, Venise et Hambourg… Dans la relation qu’entretiennent les territoires productifs organisés le long des cours d’eau avec leur constellation urbaine, comme dans la vallée transnationale du Rhin ou dans la région du Main autour de Francfort. Même les capitales centralisées, comme Paris ou Londres, plus récemment focalisées sur leur capacité à attirer et valoriser une « économie de la connaissance », vivent du lien profond qui les connecte depuis des siècles aux arrières-territoires productifs. Au cours du temps, le lien profond entre urbanité et productivité a associé l’économie et l’espace dans une tradition culturelle intégrée et holistique. Cela produit une modalité de métropolisation spécifique à l’Europe, qui ne relègue pas les différentes parts du phénomène métropolitain (le visage urbain, le visage productif, le visage rural…) dans des périmètres séparés. Le modèle urbain européen était construit sur l’intégration équilibrée de géographies héritées et d’infrastructures créées par l’homme.
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Les catalogues des résultats européens des sessions 1 à 15, un capital de projets
2 5 1 Défis et opportunités du modèle urbain européen Aujourd’hui, après le siècle court (cit. E. Hobsbawm) de l’industrialisation mondiale, de guerres également mondiales et du développement consumériste global, le modèle territorial européen est mis à l’épreuve par de nouveaux changements rapides et disruptifs agissant à l’échelle planétaire.
La production et la distribution des biens changent radicalement, produisant un système qui est à la fois vaste et globalisé mais aussi très fragile. Les notions mêmes de « ressource » et de « capital » évoluent, s’étendent; elles deviennent à la fois plus légères et plus intrusives à la petite comme à la grande échelle. Le temps libre et les goûts de l’individu, les réserves naturelles et l’espace interstellaire (où s’étoffent les satellites) deviennent « capital ». La valeur que nous attribuons au temps (libre ?) et à la propriété (privée ?) change de nature, apportant de
nouvelles occasions de partager sans posséder — nos maisons, nos outils, nos corps — ou de travailler sans bouger. L’espace domestique, l’intimité du quotidien, la vie relationnelle en sont radicalement bousculés. La notion d’espace public et de « collectif » aussi. Ces changements ont un impact à la fois sur
notre environnement collectif (de l’ionosphère et en dessous) et sur la sphère privée de l’individu. La productivité risque de ne plus être une occasion pour progresser, tout en nourrissant des liens sociaux et en fabriquant des systèmes environnementaux plus robustes, mais de devenir un but en soi. Une lecture réductrice de l’espace émerge : les territoires et les lieux ne trouvent plus leur espace électif sur la carte du monde physique, mais s’ordonnent dans la rationalité illusoire de des grilles Excel des benchmarks de compétitivité et de performance financière. La liste des statistiques comparatives internationales produites par le monde universitaire, citées dans la presse, puis reversées dans les politiques urbaines s’accroît de manière exponentielle et finit par produire l’urbain autrement. Là où les emplois s’en vont et où le tissu urbain demeure, les communautés locales sont dissoutes et fragmentées dans de nouvelles polarisations. Le vocabulaire de l’efficacité quantitative et statistique devient le nouveau langage universel avec lequel interpréter l’évolution de notre condition urbaine et à partir de laquelle concevoir l’avenir. La grille Excel est le nouveau nombre d’or, à l’esthétique radicale. La plainte dystopique des visions de Superstudio des années 70’ revient sur le devant de la scène en forme de projet souhaitable et voulu… comme une embarrassante prophétie autoréalisatrice. Ce ne sont là que quelques-uns des défis auxquels nous sommes aujourd’hui confrontées et il reste encore beaucoup à faire pour comprendre comment le monde urbain peut aider à les relever. Paradoxalement, face à ces défis, la condition européenne a des chances d’émerger, sur la scène mondiale, comme un modèle vertueux et résistant, capable d’associer progrès et durabilité. Mais, bien sûr, cela demande que notre modèle urbain soit renouvelé et mis à jour. Les projets d’Europan ouvrent la voie à ce processus régénérateur. Ils révèlent le potentiel caché d’une approche holistique de la productivité, qui devient un outil d’empowerment social et culturel. Ils définissent les conditions permettant de situer la production dans un écosystème de relations urbaines et environnementales multicouche plus large. Les projets d’Europan contribuent à définir et
2 5 2 à réactiver le modèle urbain européen de l’intérieur portant un regard neuf sur des territoires (périphériques, infrastructurels, agricoles…) encore à l’écart de l’attention collective. Ils offrent aussi une nouvelle compréhension de l’évolution du projet spatial dans les prochaines années. Les visages de la productivité Depuis les territoires en attente d’Oliva (Espagne) et de Selb (Allemagne), touchées par le renversement des flux démographiques, jusqu’à l’ attrayant paysage lacustre de Verbania (Italie) qui se bat pour affirmer sa centralité urbaine dans la région hautement compétitive de Milan ; depuis l’horizon stimulant (mais vide) de Tremblay-les-Villages qui prépare l’arrivée de l’ère du Grand Paris, jusqu’à la constellation régionale du Bergisches Land (Allemagne) où productivité rime avec coopération territoriale… la diversité des conditions urbaines et des perspectives d’action, représentées dans cette session, nous laisse une certitude : il existe de nombreuses façons de comprendre et de définir le concept de « productivité ». Selon le point de vue à partir duquel nous décidons d’observer la réalité, des objectifs très spécifiques sont définis, et des controverses latentes émergent : Dans les contextes urbains tournés vers l’économie de la connaissance, la productivité est une notion « propre » et « bien éduquée » ; les politiques urbaines sont ici axées sur la compétitivité internationale du territoire, cherchant à attirer l’« excellence » à une échelle mondiale. Cette forme de productivité est l’ingrédient essentiel de la « ville campus » comme de la « cité créative ». Des modèles qui commencent à dater avant leur véritable mise en œuvre et qui sont souvent accusées d’être cousus sur mesure pour le citoyen créatif, faisant du citoyen ordinaire un citoyen de série B. Comment un modèle urbain, conçu pour attirer et stimuler une population dynamique, peut-il aider l’intégration des citoyens moins qualifiés dans une ville de qualité ? Quelles perspectives pour les « noncréatifs » dans la ville créative ? Comment cette ville peut-elle contribuer à l’activation de la citoyenneté et donner du sens à la société dans sa globalité ? Dans des contextes de décroissance et de stagnation, dans les territoires intérieurs de
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l’Europe, là où la productivité « vient de partir », l’urgence est souvent de « faire revenir les emplois »… Mais la réalité n’est plus la même et il n’y a pas de bouton pour rembobiner. La crise est une opportunité pour inventer des nouveaux modèles. Il est temps de réinventer les conditions locales. Pour cela, nous allons devoir changer radicalement de point de vue. Ces zones peuvent-elles constituer un hybride ou une alternative à la dichotomie usée ville / campagne ? Serait-il possible d’utiliser ces zones comme terrains expérimentaux pour des modèles de prospérité sans croissance ? À quelles « quêtes existentielles » ces territoires peuvent-ils offrir des espaces privilégiés ? Quel type de communautés ces zones devraient-elles attirer ? Comment le projet peut-il contribuer à l’harmonisation entre les communautés locales et les nouveaux arrivants ? Dans les territoires supports au caractère monofonctionnels (aéroports, autoroutes, zones logistiques, secteurs agricoles en monoculture), le défi est celui de rester productifs, tout en se préparant à évoluer et à contribuer davantage à l’économie urbaine à travers la diversification de l’offre de produits urbains associés à des fonctions porteuses. Le
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L’archétype européen, le viaduc de Ségovie (ES)
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Le vide crée l’espace / créer de l’espace pour le vide (collage KH studio)
2 5 3 s’interroge… Y a-t-il une ligne commune qui relie ces territoires problématiques et ces action ? Est-il vraiment possible de définir la « productivité » sans préciser le point de vue ou le cadre d’actions à partir duquel on l’observe ? L’« accusée » invisible Il ne s’agit pas de choisir une approche de la productivité au détriment d’une autre, ni de focaliser exclusivement sur un seul type de territoire. Bien sûr, on peut être tenté de prendre position pour l’intelligence ou la culpabilité d’un aspect particulier de la productivité ou croire que c’est dans certains espaces (et pas dans d’autres) que le jeu va basculer. Mais invariablement, on lit entre les lignes l’émergence d’une « accusée invisible » : l’économie sous-jacente aux logiques de transformation urbaine... et notre façon de la définir, de l’inventer… ou peut-être, tragiquement, de l’ignorer. positionnement de ces sites sur une chaîne de distribution globale leur offre un avantage compétitif considérable en raison de leur connectivité, mais aussi, notamment pour les secteurs agricoles, une fragilité liée à leur dépendance à un seul type d’économie. Dans le monde incertain dans lequel nous vivons, il est impératif de rendre ces territoires plus résilients, adaptables et intégrées à moyen et long termes.
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Comment penser des nouvelles alchimies programmatiques ? Quelle urbanité originelle et novatrice imaginer pour le lendemain de ces espaces ? Et comment préparer cette transition ? Comment penser une évolution compatible avec le rôle économique et sociale de la ville constituée ? Quels nouveaux types d’espace public inventer autour de la transformation de l’infrastructure lourde ? Plus généralement, si on pense aux contextes urbains en croissance, on pourra noter que même la production massive d’offres de logement (souvent considérée comme « l’ennemi » de la réflexion qualitative sur la ville) est un outil que nos villes utilisent souvent pour capitaliser sur la valeur des terrains, générer des recettes et rendre la ville, au moins fiscalement, « productive ». 4
Centre logistique Amazon / NYC (collage KH studio)
Dit autrement, face au thème de la Ville productive, on se sent facilement perdu et l’on
Il est essentiel de comprendre le rôle que joue cet « accusé invisible », lors de la lecture des projets et de leurs territoires d’inscription. Cette lecture ouvre à de nouvelles questions qui peuvent facilement devenir des pistes stratégiques de projet : Jusqu’à quel point l’économie d’un territoire est-elle une question de conception et de choix ? Et dans quelle mesure est-elle la conséquence de l’inertie du passé ? Est-ce toujours une bonne idée d’essayer d’être plus productif ? Et que va-t-on faire de la capacité de production ainsi acquise ? Quels sont les types d’économie en jeu et comment coopèrent-ils dans les stratégies proposées ? En d’autres termes, ce que nous voyons dans cette 15 e session d’Europan, c’est que les villes posent aux architectes une question commune : « Quel est le futur de notre économie urbaine ? Et comment y vivronsnous ? ». Libres des dogmes des différentes écoles de pensée économiques, et forts de la capacité de synthèse qui fournit la lecture de l’espace, les architectes, pour donner les bonnes réponses, sont appelés à démontrer sous un nouveau jour, la centralité de leurs compétences.
2 5 4 Le paradoxe de l’architecte-héros À une époque où l’architecte, l’urbaniste ou le paysagiste ont de moins en moins le pouvoir de contrôler et de défendre leur projet face à la demande croissante d’adaptabilité des plans à la faveur de la rentabilité commerciale du foncier ; à une époque où le plan est censé devenir une « esquisse collective » et perd progressivement (en tant que document juridique) son statut de « monument en train de se faire », alors que la notion d’« auteur » semble se dissoudre, les questionnements auxquels l’architecte se trouve confronté dans le débat public changent de nature, et, montent en gamme. Le concepteur est appelé à résoudre les principaux défis environnementaux, sociétaux et économiques de demain, et si possible, de manière « jolie ». Comment interpréter cette situation paradoxale ? 5
Soit l’architecte est devenu Great-Again, retrouvant la naïveté, la perspective et le pouvoir de l’âge d’or moderne et le vendant très bon marché (et nous n’avons pas bien compris comment et quand tout cela se serait passé)… Soit, plus simplement, la notion même de projet est en train de se transformer radicalement. Formés professionnellement et intellectuellement dans un monde dirigé par le public, il nous faut entrer maintenant dans une nouvelle situation où l’influence des capitaux privés croît de façon exponentielle.. De nouvelles compétences entrent en jeu, et le rôle du « spatialiste » est remis en question. Pour mieux se défendre il s’agira d’évoluer. On pourra commencer par rappeler que « le projet est une forme de connaissance » (cit. P. Vigano) et que la compétence spatiale de l’architecte-urbaniste permet une synthèse de savoirs qui est très rare dans un monde dominé par l’ultra-spécialisation. Les projets d’Europan anticipent cette transition et permettent de deviner les évolutions possibles du rôle et de la fonction du spatialiste dans les prochaines années. La transformation du « projet » Les différentes équipes réagissent aux défis émergents en articulant les programmes, la conception et les méthodes opérationnelles selon de nouvelles hiérarchies. Les projets ne sont plus seulement des solutions spatiales, mais deviennent des questionnements anthropologiques, des stratégies de relations
entre acteurs, des (potentielles) initiatives économiques expérimentales, des apps (logiciels), des protocoles de négociation et des « infrastructures sociales évolutives ». Le projet traite davantage de la forme du temps et du processus d’interaction entre acteurs que de la forme de l’espace ; cette dernière devenant une conséquence de la dynamique des relations sociales et environnementales. Différentes approches émergent : certaines tendent à la dématérialisation du projet, d’autres à la recherche d’une nouvelle monumentalité productive, beaucoup étudient le potentiel du paysage comme outil innovant de reconnexion des différentes échelles de temps du processus de transformation urbaine. Règles du jeu L’ambition des architectes croît et en mêmes temps elle se dématérialise. La réflexion se concentre sur la production de systèmes de règles plutôt que sur un projet arrêté… On conçoit des méthodes topologiques, des « figures » spatiales, des scénarisations, plutôt que des espaces. Le projet devient alors une boîte à outils et un livre de règles pour la négociation et l’interaction socio-économique. Les bréviaires Do it yourself servant à définir des politiques urbaines adaptables se font récurrentes et, dans cette nouvelle génération de rendus, ils sont le nouvel « immeuble à cour à la Breda » (cf. le projet de l’OMA qui fut un temps la référence incontournable). L’apparente dématérialisation du projet révèle, comme corollaire, une forte demande pour une discussion ouverte et partagée sur
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Le baron Haussmann lisant superman (collage KH studio)
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Projet The Productive Region lauréat à Bergische Kooperation, Allemagne (Marc Rieser)
2 5 5 les modalités de prise de décision lors des phases pré-opérationnelles d’un projet, quand la prétendue « technicité » légitime souvent une perte de la transparence dans la définition des objectifs et des enjeux urbains. Le pouvoir perdu sur la maîtrise du projet mute en désire d’influencer le processus. La boîte à outils du projet The Productive Region présentée par l’une des équipes lauréates sur le site de Bergische Kooperation en Allemagne
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Projet Catalogue of Ideas, lauréat à Guovdageaidnu, Norvège (Paul Raphael Schaegner, Teresa Timm et Merle Jelitto)
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Projet Productive Memories lauréat à Oliva, Espagne (Luis Bernardo Vaamonde, Ana Méndez Garzo, Ignacio Burgos González)
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Projet Bergisch Plugin lauréat à Bergische Kooperation, Allemagne (Nikolai Werner, Daniel Blanchereau, Vassilissa Airaudo et Moritz Scharwächter)
projet lauréat à Guovdageaidnu en Norvège, on pourrait dire que la forme suit la méthode de manière plus directe, aboutissant à la proposition de formes urbaines spécifiques et sur mesure. Monuments productifs Quand la productivité se fait monument, elle n’est plus enfermée dans des cathédrales sacrées, comme celles de Peter Behrens, mais incarne le rêve d’une extension multicouche de l’espace public. L’architecture, à l’image du travail de nouvelle génération, devient une « œuvre ouverte » (cit. Umberto Eco), hybride, évolutive et partagée. Moins rigoureux que les utopies de la modernité (malgré les citations fréquentes), le « monument productif » est une figure spatiale récurrente, répondant à la fois à deux quêtes générationnelles : d’une part, le besoin de nouveaux symboles sociétaux et communautaires capables d’incarner une dimension de collectivité — au travers de conditions de travail partagées ; d’autre part l’opportunité de réaliser des alchimies programmatiques originales, associant des programmes lourds et bruyants à des programmes plus « propres », mêlant faire et penser. L’objectif est celui de raccourcir la ville, par la densification des programmations, permettant de ne pas reléguer à la périphérie l’univers productif et ses protagonistes, et de ne pas renfermer la
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et, de manière semblable, la méthode de l’avantage compétitif proposée par le projet Ecological Magnets au Pays de Dreux… tous deux montrent clairement ce changement de paradigme et ses potentiels : les propositions topologiques sont des dispositifs applicables à différentes échelles et à différents contextes et systèmes opérationnels, qu’ils soient orientés par une gestion davantage publique ou privée. Dans d’autres cas, comme dans le projet lauréat Bergisch Plug-in, ou Catalogue of Ideas,
connaissance, l’art et l’éducation (et leur capitalisation) dans la cage dorée des centre villes. Le monument productif est un dispositif architectural pour produire de l’urbanité instantanée. À une époque où l’espace public est de plus en plus sécurisé, normalisé, objectivé et relégué au rôle de carte de visite éphémère des initiatives immobilières, certaines équipes semblent proposer que les bâtiments en eux-mêmes deviennent « publics ». L’archétype du pôle productif est une figure
2 5 6 récurrente, qui active et sert différents types de stratégies urbaines. Pour ne citer que deux cas remarquables, on peut rappeler les propositions lauréates de A Seat at Table à Helsingborg en Suède et 47Nord15Ost à Graz. Dans d’autres cas, comme à Verbania, le monument est déjà là, sous la forme d’un patrimoine industriel. Son emprise considérable permet de réutiliser cette pièce d’archéologie productive pour en faire un Forum, une Agora tournée vers la production douce. De la programmation de l’extraordinaire à l’écosystème de l’ordinaire Si dans les sessions précédentes les projets ont souvent eu recours à l’injection d’une programmation extraordinaire et inattendue afin d’opérer un changement radical de la vie des sites, les résultats de l’Europan 15 montrent une nouvelle posture rassurante et responsable, ne cherchant pas à reproduire une version 2.0 de l’effet Bilbao. Les projets utilisent le paysage et les relations latentes pour révéler et valoriser ce que l’on pourrait appeler un écosystème de l’ordinaire, en faisant fonctionner l’infrastructure existante et le tissu territorial de manière intégrée et inédite ; en réactivant par exemple les Productive Memories latentes comme le suggère le projet éponyme lauréat à Oliva en Espagne. À Selb, ville qui collabore durablement à Europan (E9, E13, E15), cette fois-ci, c’est l’articulation des anciens et des nouveaux vides qui indique la voie d’une intervention urbaine adaptable. Le projet Selbstgemacht (fait maison), mention spéciale à Selb également, étudie cette possibilité et montre comment la dimension urbaine locale peut intégrer une figure territoriale globale. Dans d’autres contextes, et à plus grande échelle, le paysage joue également le rôle d’écosystème connecteur révélant l’énorme potentiel de l’ordinaire. Cela se passe dans des contextes déterminés par des infrastructures construites par l’homme : le projet Lost Highway – Learning from A87, lauréat à Champigny-sur-Marne, allie ainsi la nouvelle mobilité à des paysages spontanés, pour accompagner une mise à niveau progressive de la métropole à l’heure du Grand Paris. C’est aussi le cas des zones où le paysage est une donnée géographique, à réenchanter et réactiver, dont se saisit par exemple le projet L’escargot, la méduse et le bégonia, projet lauréat
à Rochefort Océan. Le temps et la géographie naturelle deviennent les ingrédients clés des « stratégies productives », mobilisées par le projet Extractions lauréat à Auby. Quand la nature devient mythe contemporain, des nouveaux récits territoriaux se construisent. La recherche de « nouveaux communs » Au XXe siècle, la production a été placée à une distance de sécurité des zones urbaines centrales et des principaux espaces publics. La présence d’installations de production devait être couverte ou dissimulée par des épaisseurs paysagères servant de feuilles de vigne. L’installation d’équipements productifs en proximité de secteurs résidentiels devait être justifiée auprès de la population. Aujourd’hui, la production devient chaque jour plus légère, plus partagée et plus collaborative… Et la mentalité de prudence est, paradoxalement, tournée vers la conception et la gestion des espaces publics, plus parcellisés, standardisés et contrôlés que jamais dans l’histoire. 11
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Projet Selbstgemacht, mentionné à Selb, Allemagne (Alberto Montiel Lozano et Pedro De La Torre Prieto, en collaboration avec David Belmonte García)
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Projet 47 Nord 15O st lauréat à Graz, Autriche (Luigi Costamagna et Celia Cardona Cava, en collaboration avec Gabriele Cagini, Paula Camila, Godoy Gutierrez, Alessandro Talò et Lorenzo Giampietro)
2 5 7 Observer les ruines de nos espoirs : un exercice mental Un projet est un espoir. Pour analyser les projets de cette session, et pour échapper à l’influence de la communication visuelle et de la rhétorique verbale, une technique de méditation pourrait s’avérer utile. Cette technique de focalisation sélective permettra au lecteur de faire un voyage temporel dans le futur et pour mieux comprendre la nature des espoirs d’aujourd’hui. Voici comment cela fonctionne : Étape 1 Considérez un des projets candidats et imaginez-le sans son programme. Ce qui reste est un espace absolu. La ruine spatiale d’un rêve programmatique, privé de ses habitants et réduit à ses valeurs purement formelles et topologiques. Lorsqu’un jour nous devrons recycler ou réutiliser ce projet, en modifiant son programme, ce sera le patrimoine à réutiliser. On pourra alors se demander aujourd’hui : Cet espace est-il valable en lui-même ? Quelles caractéristiques et opportunités offre-t-il à un avenir incertain ? Étape 2 Regardez le même projet et imaginez-le sans sa forme spatiale.
Étant donné que « les espaces n’existent que lorsque nous les partageons », les projets d’Europan 15 semblent profiter des nouvelles caractéristiques de la productivité contemporaine pour définir de nouveaux espaces (et lieux) de collectivité, de nouveaux communs. La productivité devient le nouvel allié de l’architecte lorsqu’il s’agit de redéfinir le rôle de la conception spatiale dans la société. La dimension dialogique et participative devient ainsi une caractéristique constante de nombreuses méthodes de conception. Le dialogue permet de construire une culture commune de l’engagement, reliant dans un même défi, le concepteur, le client et l’usager. Ces nouveaux défis exigent des équipes et des villes qu’elles sortent des panels pour entrer dans l’action d’une véritable activation urbaine et des initiatives participatives.
Il reste le programme et la forme de relations entre acteurs qu’il permet et renforce. Des questions de compréhension émergent : la solution spatiale proposée est-elle la meilleure pour ce programme et vice-versa ? Son ambition s’enrichit-elle de son contexte d’insertion ? Cette proposition a-t-elle un potentiel écosystémique social et environnemental ? La méthode du projet pourraitelle être utilisée également dans d’autres contextes ? Bonne lecture ! traduit de l’anglais par Louis Vitalis
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Barcelone p. 260 p. 261 Overlapping Vallbona Borås p. 264 p. 265 Made in Borås p. 269 Re :Mediate
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Charleroi p. 272 p. 273 Matière savante
Halmstad p. 276 p. 277 Connection Hub Hyvinkää p. 280 p. 281 Come Together La Louvière p. 284 p. 285 Inter Action
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Raufoss p. 288 p. 289 Today, Tomorrow Tuusula p. 292 p. 293 60° North p. 297 Phihabitat
Barcelone, Espagne
échelle de projet
L urbain & architectural famille européenne de site
implanter — milieux productifs localisation
Barcelona, Nou Barris, Vallbona population
Barcelona : 1 608 746 habitants Nou Barris : 164 881 habitants Vallbona : 1 334 habitants site stratégique
94 ha site de projet
16,5 ha site proposé par
conseil municipal de Barcelone, Écologie urbaine acteurs impliqués
Coordination, conseil municipal de Barcelone, Écologie urbaine, aménagement du territoire
Besòs Consortium propriétaires du site
public et privés phase post-concours
projet d’aménagement ou de développement selon les idées des équipes primées représentant d’équipe
architecte, accompagné d’un biologiste, environnementaliste, paysagiste
Barcelone, Espagne
Vallbona, écologie urbaine
Mentionné
Overlapping Vallbona Gemma Milà, Emmanuelle Blondeau et Javier Rocamonde, architectes urbanistes, Corentin Berger et Adrian Río Lado, architectes, Léonard Cattoni, paysagiste, et Natalia Alvaredo, urbaniste
1 Axonométrie générale 2 Des espaces ouverts pour habiter,
socialiser et produire
Vallbona bénéficie d’une situation unique, à l’articulation entre le parc de la Serralada de Marina, le parc naturel de Collserola et les berges du Besòs qui le relie à la côte littorale. Le Rec Comtal, canal d’irrigation qui traverse et structure longitudinalement le site depuis le Xe siècle, confère également à Vallbona une position charnière historique entre les espaces verts du centre et de la périphérie de la métropole barcelonaise. C’est précisément la convergence de ces systèmes et de ces échelles de temps et d’espaces (mer-montagne, ville-périurbain, paysage naturel-productif) qui permet d’affirmer la coexistence de plusieurs réalités à Vallbona, même si aujourd’hui elles peinent à cohabiter harmo-
nieusement. Notre projet s’attache à révéler et faire dialoguer ces différentes couches accumulées au cours des siècles : les espaces de production (d’agriculture et de connaissances) et les espaces de sociabilité sont étroitement imbriqués, dynamisant ainsi les processus de coopération avec la volonté de dépasser la seule production de légumes comme objectif de la ville productive. Nous y associons également des espaces d’activités collectifs, des aménités publiques et du logement. Nous considérons que la qualité de la ville contemporaine se trouve dans le bon équilibre du trio habiter-sociabiliser-produire, et ceci à toutes les échelles : depuis le grand territoire jusqu’à l’espace habité.
Nous sommes une équipe internationale d’architectes, urbanistes et paysagistes spécialement formée pour Europan 15, qui a répondu à plusieurs sites dans les régions de Barcelone (Vallbona, Sant Climent) et de Paris (Romainville). Javier Rocamonde, Natalia Alvaredo (Taller Bivaque) et Adrián Río Lado (Datum Arquitectura) ont apporté leur perspective locale sur Barcelone, tandis que Corentin Berger, Gemma Milà (Atelier Berger Milà), Emmanuelle Blondeau et Léonard Catoni (Agence Réseau(x)), ont apporté leur connaissance du contexte grand-parisien. Former une équipe si diverse et multiculturelle, et dont les membres sont par ailleurs directement impliqués
dans la fabrique des villes de Paris et Barcelone nous a permis de mettre en commun une réflexion sur la ville productive tout en formulant des réponses urbaines et architecturales spécifiques en réponse à des contextes locaux très différents. D’une première phase de travail commune résultent trois projets singuliers et contextualisés dont les points communs sont : une grande attention au paysage et à la géographie, la mixité des usages et le développement du projet dans le temps en accord avec la dynamique des acteurs. Contact p. 303
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Borås, Suède
échelle de projet
XL + L urbain & architectural famille européenne de site
faire évoluer les métabolismes — multiplier et relier les organismes localisation
Gässlösa, Borås population
110 000 habitants site stratégique
720 ha site de projet
58 ha site proposé par
Ville de Borås acteurs impliqués
Ville de Borås propriétaire du site
Ville de Borås, secteur privé phase post-concours
études urbaines en collaboration avec la ville de Borås représentant d’équipe
Architecte, urbaniste, paysagiste
Borås, Suède
Ville moderne évolutive Habiter la nature au bord de la rivière
Lauréat
Made in Borås Edit / atelier Gauthier Durey, architecte urbaniste paysagiste, Linn Runeson, architecte urbaniste, et Eric Reid, paysagiste urbaniste
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Vision métropolitaine : un parc fluvial à habiter 2 Interventions pour un site productif et inclusif
Le quartier Gässlösa se situe sur la rivière Viskan, à la limite sud de la ville de Borås. Le site réunit des usines historiques désaffectées avec des bâtiments industriels et se caractérise par un tissu fragmenté. Le projet Made in Borås se veut respectueux de l’identité de Borås, de son histoire industrielle & textile. Il propose de combiner ces éléments avec l’emplacement unique de Gässlösa sur la rivière Viskan, réaffirmant le paysage fluvial de la ville. Parallèlement, une stratégie globale d’innovation le long de la rivière Viskan est établie et déploie diverses stratégies de productions urbaines. Ce projet explore comment les structures existantes peuvent accueillir des activités innovantes et créer des synergies avec de nouveaux programmes mis en évidence dans la liste des quinze interventions proposées pour un quartier productif et inclusif. Cette approche a conduit à la conception
d’un parc fluvial métropolitain, introduisant les qualités spatiales pour une vie urbaine plus dense. Le parc fluvial offre à la ville de Borås une vision forte, et un avenir sain face aux inondations problématiques de la ville. En résumé, la proposition sauvegarde à la fois l’histoire du textile de la ville de Borås et les éléments naturels existant le long de la rivière Viskan et du quartier de Gässlösa, tout en proposant une stratégie de productivité et d’innovation par rapport aux enjeux sociaux et écologiques locaux. En établissant une approche qui encourage de nouvelles activités professionnelles, promeut la pensée collective et ne dégrade pas l’environnement, Made in Borås est un cadre solide pour des objectifs environnementaux, sociaux et économiques à long terme tout en offrant une stratégie flexible et adaptable pour les défis et les besoins de demain.
edit / atelier est une agence basée à Oslo qui opère dans les champs du paysage, de l’urbanisme et de l’architecture. « edit / atelier est en mission pour éditer notre habitat en un environnement meilleur, avec du sens et plus durable pour le vivant. » edit / atelier a été confronté dans le passé à des projets de transformation urbaine et de stratégies spatiales à différentes échelles (de l’îlot urbain au territoire). Notre approche est basée sur la recherche de réponses aux défis actuels grâce à un examen minutieux du territoire existant dans lequel se trouve le site. Nous nous efforçons
toujours de dévoiler les potentiels d’un lieu en comprenant son paysage et son contexte. Première participation, première victoire ! edit / atelier est une jeune agence, nous espérons gagner en visibilité et sommes très honorés de voir notre expertise reconnue par un jury professionnel. Nous espérons avoir l’opportunité d’engager une collaboration fructueuse avec la ville de Borås et que cela nous conduira à d’autres projets. Contact p. 303
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Pôle textile
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Centre
Pôle régional
Communs
Innovation
Intergénérationnel
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Borås, Suède
Borås, Suède
Ville moderne évolutive Habiter la nature au bord de la rivière
Ville moderne évolutive Habiter la nature au bord de la rivière
Mention spéciale
Re : Mediate
Urban 10 Teresa Arana Aristi, architecte, Anna Nötzel, Tony Nielsen, Alice Lemaire, Martin Näf, Emeline Lex, et Fernando González-Camino, architectes urbanistes, Victor Ohlsson, Marcin Żebrowski, et Dominika Misterka, urbanistes
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Intégration de la structure urbaine et paysagère pour des ambiances variées 2 Séquence d’espaces publics en relation avec la nature 3 Un cœur vert productif
La ville de Borås compte aujourd’hui 112 000 habitants et pense en accueillir 30 000 de plus d’ici 2035. Afin de répondre à ce défi, notre proposition se base sur trois importantes thématiques : repenser l’étalement urbain, la place de la production en ville et le partage des ressources. Grâce à un concept fort, le projet met très rapidement en place un écosystème schématique regroupant tous les flux nécessaires à la création d’un quartier productif. La place des ressources dans la vie quotidienne est repensée pour que les déchets d’un système en nourrissent un autre. De l’échelle du bâtiment jusqu’à celle du quartier, c’est un partage constant d’énergie, de biomasse, des eaux et des déchets au même titre que les idées. Le site est l’élément charnière entre concept et masterplan. À travers l’analyse d’atouts clés comme la rivière Viskan ou encore la proximité de la centrale Sobacken, le concept peut se transformer en une proposition concrète sur mesure. Les connexions vi-
suelles et physiques imaginées entre le centreville et le sud de Borås deviennent les axes principaux du développement. Le long de la rivière, un cœur vert productif prend place. Agriculture saisonnière, serres, festivals de récoltes et phytorémédiation sont autant de moyens pour activer et nettoyer ce méandre. Grâce à une grille urbaine basée sur l’existant, un phasage progressif de densification peut prendre place. La diversité de logements ainsi que de nombreuses structures publiques sont essentielles pour garantir l’intergénérationnalité. Des lieux de production S, M et L s’articulent le long des différentes artères et les bâtiments déjà présents sont réemployés lors des premières étapes. Pluri-fonctionnels, les espaces intérieurs comme extérieurs peuvent se transformer au cours d’une même journée ou sur cinquante ans. Re:mediate donne vie à un quartier axé sur le partage des ressources et instaure une nouvelle relation à la production en ville.
Tous passionnés par les villes et leurs enjeux, nos parcours se sont croisés lors d’un master en Sustainable Urban Design à l’Université de Lund. Venant de France, de Suède, d’Allemagne, d’Espagne, du Mexique, du Canada et du Brésil, notre équipe a passé deux ans ensemble à travailler sur des projets urbains entre l’Europe, l’Amérique du Sud et la Chine, de l’échelle de la participation citoyenne à celle de la mégacity. Paysagistes, architectes ou encore urbanistes, notre ambition, en tant que collectif, est de s’engager pour l’avenir et de se pencher sur les thématiques urgentes qu’elles soient climatiques, sociales ou économiques. Repenser notre façon d’habiter, de consommer ou encore de se déplacer est au cœur de notre démarche. En tant que desi-
gners, nous nous pensons responsables dans la création des villes de demain. Tous d’origines différentes, nos expériences variées personnelles et professionnelles nous permettent de porter un regard holistique sur chaque projet afin de proposer des solutions innovantes. Participer au concours Europan a non seulement confirmé notre volonté de travailler ensemble mais aussi permis de nous placer face à nos convictions et d’y répondre par une proposition concrète. Nous ne sommes qu’au début de cette aventure, obtenir la Mention Spéciale a boosté notre motivation d’avancer. Contact p. 303
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M Vers le centre-ville
Q R A
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I X B
C A Extension possible le long du plan municipal
E E
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Vers les terrains de sport
Extension possible de la colonne vertébrale productive
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A B C D E F G H I
École maternelle École primaire Salle de gym Chambres d'hôtes Aire sportive en plein air Terrain de jeu en forêt Médiathèque Flex-hall Centre communautaire
J K L M N O P Q R
Centre d'innovation textile Cuisine partagée / cantine Sauna Partage de voitures Atelier de réparation Fablab Magasin d'occasion Station de tri des déchets Collecteur d'eaux grises
S T
Serres : centre éducatif Serres : magasin d'alimentation / de cultures U Serre productive V Stockage du compost W Centre d'activités nautiques X Viskatorget : place principale
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Charleroi, Belgique
échelle de projet
XL + L territoire urbain & architectural famille européenne de site
faire évoluer les métabolismes — d’une économie linéaire à une économie circulaire localisation
Charleroi, Porte Ouest population
201 327 habitants site stratégique
199 ha site de projet
35 ha site proposé par
Ville de Charleroi, Duferco Wallonie acteurs impliqués
Ville de Charleroi, Duferco Wallonie propriétaire du site
Ville de Charleroi, Duferco Wallonie phase post-concours
Etude urbanistique et / ou architecturale devant mener à réalisation représentant d’équipe
architecte
Charleroi, Belgique
Charleroi, Belgique
Mention spéciale
Matière savante
Yannis Fremont Marinopoulos, Hugo Maffre, Bertrand Étienne Le Personnic, et Leandro Ferreira Soares, architectes
1 L’inventaire 2 Grande halle reconvertie
en espace d’exposition
3 Champs 4 Halle à grains
Europan annonce un changement de paradigme quant à la fabrication de la ville. Symbole d’un passé industriel révolu, le site de Charleroi se présente comme un véritable lieu d’expérimentation. Charleroi nous offre une vue unique sur le passé industriel qui a animé de nombreuses villes du nord de l’Europe. Les cathédrales d’acier témoignent de la réussite et du rayonnement économique de la ville sur l’ensemble du territoire. Matière savante propose un processus itératif de transformation, de remobilisation du patrimoine industriel et de son contexte local. Ce process se traduit par l’inventaire et le recensement de quatre éléments majeurs qui composent aujourd’hui ce site. L’inventaire structurel (poutres d’acier, briques et éléments maçonnés, tôles, etc.), l’inventaire des fluides et réseaux (pipeline, ponts, voies de chemin de fer, escaliers, échelles, etc.), l’inventaire des infrastructures existantes immuables (cheminée d’extractions, silo de refroidissement, etc.) et enfin un inventaire humain consistant à remobiliser des savoir-faire à l’abandon depuis
la fermeture des sites métallurgiques. Par le biais de cet inventaire exhaustif, le projet propose un protocole de transformation à partir des matières existantes. Le principe se résume à la déconstruction et au réemploi des matières existantes dans de nouvelles structures et paysages. Cette démarche limite le recours à de nouvelles matières premières en réduisant ainsi l’empreinte écologique. Cette transformation permet de regénérer le site en préservant les traces de son patrimoine. L’objectif de ce projet n’est pas de figer des intentions pour un lieu donné mais bien de proposer une méthode qui s’enrichit des savoir-faire et des besoins locaux. Ce projet de transformation ne s’impose pas comme LA réponse au site de Charleroi mais plutôt comme une méthode itérative contextuelle, applicable à d’autres sites industriels faisant face aux mêmes problématiques d’enclave et d’abandon. Un processus productif qui révèle la matière historique et savante de ces sites par le réemploi et la transformation.
Formée à Paris en 2018, Parages est une jeune agence composée de quatre architectes ayant pour objectif de promouvoir de nouvelles méthodes de réflexion sur le projet architectural et urbain ainsi que sur les processus de conception. La pluridisciplinarité ne se trouve pas spécialement dans notre fonction mais plutôt dans nos sensibilités, nos expériences et nos aspirations individuelles. Autant de diversités qui forment une réponse singulière. Il nous a semblé important de participer à un concours comme Europan pour instaurer au sein de notre équipe une méthode de réflexion sur des projets à grande échelle, notamment dans des sites post-industriels comme celui de Charleroi. Dans un contexte abîmé, enclavé et révolu, la problématique de la Ville productive soulève une nouvelle manière de générer de la productivité. En effet, en transformant l’existant et en lui redonnant un second souffle, nous retrouvons une productivité sans passer par
la création ou l’apport de nouvelles matières premières. Ce processus permet de conserver le patrimoine local tout en retrouvant, au sein du territoire, une nouvelle fonction résiliente. La question du réemploi ou de la transformation est un sujet qui nous touche particulièrement parce qu’il devient indispensable de l’intégrer dès les phases de conception afin de limiter les déchets et la production incessante de matières premières périssables. Nous travaillons avec Parages. sur des projets à toutes les échelles, de la maison individuelle à l’appartement en passant par la scénographie ou des recherches territoriales. À toutes ces échelles, nous essayons d’intégrer cette notion de réemploi, de respecter l’existant et de limiter l’apport de matière non durable. Contact p. 303
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Halmstad, Suède
échelle de projet
L urbain et architectural famille européenne de site
Créer des proximités — Interfaces et cycles courts localisation
Halmstad, quartier de la gare centrale population
100 000 habitants site stratégique
180 ha site de projet
14 ha site proposé par
Ville d’Halmstad acteurs impliqués
Trafikverket, Järnvägen, Municipalité d’Halmstad, Région de Halland propriétaire du site
Municipalité d’Halmstad phase post-concours
plan d’aménagement détaillé et développement de la nouvelle gare centrale représentant d’équipe
architecte, urbaniste, paysagiste
Halmstad, Suède
Connecter la ville / Lier la ville
Lauréat
Connection Hub Théau Langlois, Humda Malik et Maja Dylin, architectes
2 7 7 La problématique posée par Europan 15 de « la place des activités productives au sein de la ville »,
1 Plan de masse 2 - 3 Centre de voyageurs
ainsi que l’implication de la municipalité d’Halmstad, nous ont permis de porter ce projet initial de gare à une tout autre échelle. Le problème de la ségrégation spatiale liée aux rails traversant la ville, mais aussi sociale, due au développement privilégié des quartiers Ouest, a donc pu trouver une réponse globale axée sur les acteurs (citoyens locaux et voyageurs pendulaires, touristes, étudiants et travailleurs) et leur mouvement au sein de la ville. Plutôt que de limiter notre argumentaire au fait de savoir s’il faut passer au-dessus ou en dessous des voies, nous avons pris le parti de densifier la zone pour lui donner l’échelle d’un vrai quartier. Cela permet à la fois de réduire l’impact du vide qui agit comme une barrière, et de durabiliser l’essor d’Halmstad vers l’est, en utilisant ce quartier comme pivot. En alliant des programmes variés dans
Europan est le première compétition internationale sur laquelle nous avons travaillé ensemble. Tous les trois architectes exerçant en Suède, respectivement de nationalité britannique, suédoise et française, nous voulions proposer une approche multiculturelle ainsi qu’un regard jeune et optimiste pour ce projet qui posait pourtant de nombreux enjeux techniques. En confrontant nos expériences individuelles (en Suède, Chine, France, Danemark, RoyaumeUni, Tanzanie, Inde et Royaume-Uni) nous avions le désir de créer une équipe capable de répondre sur une échelle européenne à des enjeux nouveaux tels que l’urgence climatique, l’intégration directe des immigrés, l’obsolescence
une zone restreinte nous voulions privilégier l’intégration des « acteurs productifs » d’Halmstad et leur proposer des lieux de vie publique attractifs qui parfois manquent en Suède. Pour ce faire, nous avons porté une attention particulière au choix des programmes collectifs (du simple parking à vélo évolutif aux espaces de co-working et ateliers dédiés aux étudiants de l’université) qui deviennent à nos yeux le véritable lien entre ces deux parties de la ville, plus encore que les ponts et les tunnels du projet. Créer ensuite les chemins vers le centre économique proche, l’université, le port, ou encore le Chemin de la Culture, pour encourager les échanges au sein de ce quartier devient alors une évidence. Au rythme des acteurs et de la journée, des week-ends et de la semaine, Connection Hub agit tantôt comme un tampon, tantôt comme un lien entre deux parties d’Halmstad qui se côtoient peu.
accélérée des programmes urbains, ou la mutation des transports. Ce tremplin nous permettra de continuer à promouvoir une architecture qui dépasse les frontières sans tomber dans les vicissitudes d’une globalisation subie. Au-delà du prix, nous attendons avec impatience de pouvoir développer ce projet étape par étape conjointement avec la municipalité d’Halmstad (Suède), l’administration des transports suédois, ainsi que les citoyens et voyageurs, que nous avons voulu placer au cœur de ce nouveau quartier de la gare. Contact p. 303
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Gare / trains et bus Restaurant, café et bar Équipement public et culturel Bureau et espace co-working
Boutique et marché couvert Habitat et logement étudiant Sport / intérieur et extérieur Nouvel axe piéton et vélo
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Ticket, réception et espace lounge Restaurant, café et take-away Personnel et bureau Boutique souvenirs, coiffeur, fleuriste et journaux WC et technique
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Hyvinkää, Finlande
échelle de projet
L urbain et architectural famille européenne de site
créer des proximités — tiers espaces entre localisation
Hyvinkää population
47 000 habitants site stratégique
95 ha site de projet
27 ha site proposé par
Ville de Hyvinkää acteurs impliqués
Ville de Hyvinkää propriétaire du site
Ville de Hyvinkää, État finlandais, propriétaires privés phase post-concours
Étude urbaine, masterplan représentant d’équipe
architecte, urbaniste, paysagiste
Hyvinkää, Finlande
Tisser l´urbain
Mentionné
Come Together Lassi Mustonen, architecte
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La nouvelle gare Bloc de logement type Le hub multimodal Plan-masse
Le site du concours dans la ville de Hyvinkää présente un tissu urbain lâche, dominé par le trafic automobile dans lequel les transports publics pourraient être réorganisés, des rails scindent le site en deux parties. Une ville plus dense, promouvant les modes de déplacement doux, et une plateforme de transport multimodale pourraient constituer une réponse pour l’ensemble de la ville. La synergie entre environnement urbain et habitants permet l’évolution vers une ville productive. Les connexions physiques sont nécessaires et supportent la vie sociale. Dans ce projet, l’accent est porté sur les espaces publics ainsi que sur les transitions d’un espace à l’autre. Les espaces publics permettent de créer une ville équitable, spatialement, socialement, en permettant la rencontre (Come Together) de ses habitants.
Parce que les rails divisent la ville, il est évident qu’il faut relier les deux parties. Dans cet objectif le projet propose la conception d’une nouvelle station au-dessus des voies. Cette nouvelle station multimodale offre aussi une place publique à la dimension de la ville et s’entoure de bâtiments à usage mixte créant un nouveau point de repère fort. Ce pont habité resserre les liens du tissu urbain autour de la cicatrice des rails. Le quartier qui constitue le site du concours a été développé selon les principes de l’urbanisme post-guerre en Finlande. La vision actuelle de l’urbanisme et du vivre ensemble au sein d’une ville diffère radicalement de cette époque. Mon ambition est de chercher des solutions afin d’adapter cet urbanisme des années 60 aux challenges contemporains.
Lassi Mustonen est un jeune architecte finlandais de 32 ans. Diplômé d’architecture à l’Université de Tampere (Tampere University of Technology), il a aussi étudié à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris Val-deSeine ainsi qu’à l’Université de Lund (Lund University) en Suède. Ces trois dernières années, Lassi a travaillé au sein de l’agence Brunet Saunier à Paris. En parallèle de son travail à l’agence, il a pris part à plusieurs concours architecturaux internationaux et en Finlande. Au printemps dernier, il a
remporté avec deux autres jeunes architectes, le premier prix du concours de Réforme du logement à Helsinki (Asuntoreformi 2020 Helsinki). Travailler avec des équipes internationales et multidisciplinaires afin d’améliorer les environnements urbains et concevoir des solutions architecturales aux défis contemporains sont ses passions et ce vers quoi il tend dans sa pratique professionnelle de l’architecture. Contact p. 303
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Hub multimodal, nouvelle gare Accès aux quais Ancienne gare
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Parc de la tour, ferme d’abeilles mellifères Abris à vélos
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Place de la gare Bus longue distance Bus locaux
La Louvière, Belgique
échelle de projet
S architecture, contexte famille européenne de site
créer des proximités — tiers espaces entre localisation
La Louvière, Saint-Vaast, quartier cité jardin population
80 719 habitants site stratégique
19 ha site de projet
3,5 ha site proposé par
Centr’Habitat, entreprise de services de logements publics acteurs impliqués
Centr’Habitat propriétaire du site
Centr’Habitat phase post-concours
Étude urbanistique et architecturale devant mener à la réalisation représentant d’équipe
architecte
La Louvière, Belgique
La Louvière, Belgique
Lauréat
Inter Action Olivier Robert et Sophie Canfin architectes
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Venelles : développer un maillage Folies : s’approprier l’espace public Kiosque : intensifier l’usage du parc Socles : définir l’usage du sol Serres : partager la culture du sol Maisons en accession : dialoguer avec l’existant 7 Halle artisanale, pépinière 8 Résidence partagée 9 Rue productive : stimuler l’interface
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La Louvière a connu un développement prospère durant l’ère industrielle. Cependant, dès 1970, l’effondrement des activités sidérurgiques a engendré une situation socio-économique difficile. Depuis, les friches industrielles au nord du territoire sont progressivement reconverties en zones d’activités tertiaires et logistiques. Tandis que, face à la croissance démographique, les politiques publiques tentent de concentrer l’urbanisation résidentielle au sud de la ville. Cette stratégie territoriale génère des entités urbaines monofonctionnelles qui engendrent une ségrégation spatiale et une pendularité des usages. Le site proposé à la réflexion est un quartier résidentiel qui regroupe 500 logements sociaux au sein d’un vaste espace paysager. Notre proposition porte une réflexion sur les conditions de cohabitation des activités productives avec le tissu résidentiel. Elle s’ap-
puie sur une analyse fine de l’existant et intervient de manière ponctuelle afin de révéler et renforcer les potentialités du quartier. Elle introduit des programmes productifs de proximité avec l’ambition de créer de nouvelles synergies économiques et sociales, d’induire une diversité d’usages et de faire vivre le quartier selon différentes temporalités. Ainsi, la pépinière artisanale, lieu de réinsertion professionnelle par la formation, favorise le développement de nouveaux savoirfaire et amorce la création d’une filière locale de la construction durable. Elle reflète l’ambition de mettre en œuvre des matériaux durables tels que la terre crue et le bois par le biais de dispositifs constructifs privilégiant la modularité et la réversibilité. Nous proposons également des typologies de logements qui apportent une réponse aux évolutions des schémas familiaux tout en favorisant le vivre-ensemble et la mixité sociale.
Nous nous sommes rencontrés au cours de nos études au sein de l’École d’architecture de Clermont-Ferrand. Notre diplôme a été notre premier projet commun, de là sont nés une complicité et le plaisir de travailler ensemble, de débattre et de partager des idées communes. Nous pensons que l’architecture doit se nourrir du territoire dans lequel elle s’inscrit pour en valoriser les ressources et révéler ses spécificités. Nous partageons un intérêt pour la matière, sa mise en œuvre et les savoirfaire qui y sont liés. Nous souhaitons vivement nous inscrire dans une démarche qui vise à réduire la proportion
d’énergie grise dans l’acte de bâtir et qui favorise l’émergence d’une économie circulaire dans le secteur de la construction. C’est pourquoi nous défendons une architecture frugale qui met en œuvre des matériaux durables ou issus du réemploi. Nous proposons des lieux de vie qui répondent aux besoins actuels et qui, par leur logique structurelle et leur mise en œuvre, anticipent de futures évolutions d’usages ainsi qu’une potentielle déconstruction. Contact p. 303
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Raufoss, Norvège
échelle de projet L+S
urbain, architectural, contexte famille européenne de site
implanter — milieux productifs localisation
Raufoss, municipalité de Vestre Toten population
7 315 habitants site stratégique
106 ha Site de projet
8 ha Site proposé par
municipalité de Vestre Toten acteur impliqué
municipalité de Vestre Toten propriétaire du site
municipalité et privés phase post-concours
contrat pour une planification et une construction représentant d’équipe
architecte, urbaniste, paysagiste
Raufoss, Norvège
Ville connectée, vie connectée
Mention spéciale
Today, Tomorrow Studio NSW AS Amund Eggum Wangen, Sophie Fernet, et Bojana Barac, architectes, Thyra Frederikke Grimstad, paysagiste
1 Passer par-dessus la rivière 2 « Demain », vue à long terme 3 Plan-masse
La Norvège, connue comme l’un des pays les plus riches du monde, vit dans l´abondance. Mais les changements climatiques actuels pourraient tout remettre en cause. L´objectif du projet est de transformer Raufoss aujourd’hui en une ville résiliente demain. Le projet se veut avant tout pragmatique, évitant toute utopie irréalisable. Pour y répondre, notre projet s´organise autour du concept de double programme. Un premier programme today , est défini en fonction des besoins d´aujourd´hui. Le programme tomorrow, inspiré du livre « Manuel de transition, de la dépendance au pétrole à la résilience locale » de Rob Hopkins, arrive en surépaisseur du premier afin de rendre la ville résiliente progressivement. Bien qu´intégré dès les trois phases de développement du programme today, le programme tomorrow se révèle sur le long terme. Cette double programmation permet de profiter des acteurs / propriétaires sur le site comme accélérateurs de la transition. Et la transition est d´autant plus douce et acceptée
qu´elle répond à leurs besoins. La richesse du site permet de développer ce concept dans différents contextes : site industriel, galerie commerciale, zone résidentielle, espace naturel. Le programme tomorrow propose alors des solutions transverses dans tous ces secteurs sur les thèmes de la mobilité, de la production locale (construction, alimentaire, énergie) et de l´entraide. Le projet permet ainsi d´aborder entre autres les questions : — de l´autonomie alimentaire dans un pays qui importe plus de 60 % de sa nourriture ; — de la sobriété dans la construction et de la transformation du bâti ; — de la place du végétal dans l´environnement en tant que moyen de régénération des sols, protection de la biodiversité, lieux d´interaction et ressource alimentaire et énergétique ; — de l´ouverture de l´industrie aux slow-technologies ; — de la place de la solidarité et de la citoyenneté dans l´espace public et privé.
Notre équipe s´est formée tout naturellement au sein de l´agence norvégienne Studio NSW dans laquelle nous collaborons. Travaillant tous les quatre dans une grande agence d´architecture dans la région de l’Innlandet, nous portons un fort attachement à travailler localement où nous multiplions les projets aussi bien publics que privés. Forts d´une équipe multidisciplinaire et internationale nous proposons nos solutions dans les domaines de l´architecture, l´urbanisme, l´architecture intérieure et du paysage. Toujours ouverts d´esprit et profitant des expériences diverses de chacun, nous n´hésitons pas à nous
remettre en question, notamment au travers de concours comme ceux d´Europan. Au travers du projet de Raufoss, nous voulions montrer qu´une ville plus équitable et plus respectueuse de l´environnement est possible. Nous voulions montrer qu´une ville résiliente, même dans les climats extrêmes norvégiens, n´est pas une utopie. Notre credo « Think globally, act locally » résume bien notre philosophie. Contact p. 303
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A Espace partagé B Hôtel C Restaurant D Chambres d’hôtes E Jardin partagé F Serres G Galerie couverte H.1 Cuisine partagée H.2 Atelier partagé I Marché J Gapahuk (abri) K.1 Aire de jeu K.2 Aire de jeu / patinoire L.1 Parking / Storage L.2 Parking visiteurs M Brasserie, production de houblon N.1 Commerces et logements N.2 Logements O Gymnase, maison des associations P Agriculture urbaine et champignonnière Q Place des fêtes R Orangerie S Amphithéâtre T Centre d’innovation low tech U Pension de famille V Location de vélos, scooter et traîneaux W Pépinière d’entreprises X Musée du lycée Y Librairie spécialisée, salle de réunion Z Centre d’innovation high tech
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Tuusula, Finlande
échelle de projet
L+S architecture, contexte famille européenne de site
implanter — Milieux productifs localisation
Tuusula, Hyrylä population
38 600 habitants site stratégique
41 ha site de projet
15 ha site proposé par
Municipalité de Tuusula acteurs impliqués
Municipalité de Tuusula propriétaire du site
Municipalité de Tuusula, propriétaires privés phase post-concours
Étude urbaine, masterplan représentant d’équipe
architecte, urbaniste, paysagiste
Tuusula, Finlande
Village productif / Village performant
Mentionné
60° North Office-Shophouse Natalia Vera Vigaray, Laux Emmanuel, Patxi Martín Domínguez et Garriga Tarrés Josep, architectes, Jacquin Agnes, paysagiste, et Jansen Alexandra, économiste Implanté aux bords du lac Tuusula, Antilla est un ancien centre de recherche en agriculture, situé aux portes de la métropole d’Helsinki. Le projet 60° North articule d’une part des spécificités du lieu pour les valoriser : son patrimoine agricole, paysager, architectural, ses cycles, ses habitants, et d’autre part des expérimentations pour répondre aux défis climatiques, agricoles et sociaux à l’œuvre. 1 2 3 4 5 6 7
Une porte vers des ressources naturelles L’ancienne grange convertie en centre de recherche L’espace entre les granges couvert pour devenir un marché Favoriser la sociabilisations par la réinterprétation du « mijö » (type à cour centrale) Une coopérative productive entre de vieux murs Un paysage potager lieu de rencontre Un littoral hédoniste avec une empreinte minimale
Dépasser les limites administratives : l’échelle du lac Tuusula.
Du grand territoire de la métropole à la parcelle, 60° North propose de dépasser les limites administratives pour structurer l’espace construit en se fondant sur la géographie du lac. Au-delà d’un projet d’aménagement spatial le projet se fonde sur la mise en réseau des acteurs agricoles, académiques et sociaux du territoire. Tisser des interfaces productives entre les milieux urbains et les milieux ruraux.
À la croisée des disciplines du paysage, de l’architecture, de l’urbanisme, et de l’économie, l’équipe 60° North développe une approche transversale et collaborative du projet urbain et territorial. Formée à l’issue du forum Europan 14 à Bruxelles, l’équipe rassemble six jeunes professionnels européens, curieux des défis des « Villes productives ». 60° North articule les compétences de l’économiste Alexandra Jansen (BE), de la paysagiste Agnès Jacquin (FR), des architectes Natalia Vera Vigaray, Patxi Martin Dominguez et Josep Garriga Tarres, associés de l’agence
Le site d’Antilla est inscrit dans une diversité de milieux productifs : agricoles, forestiers et lacustre. 60° North maintient et renforce les qualités paysagères du site en tissant des continuités productives entre les trames construites et les trames naturelles. Favoriser la réhabilitation et déployer les espaces communs à toutes les échelles 60° North favorise la valorisation et la réhabi-
litation des structures bâties existantes, des réseaux routiers, et relie les espaces ouverts. Le projet repose sur cinq interventions principales ; la réhabilitation d’un centre de recherche en agriculture, le développement d’une coopérative dans la ferme existante, la réinterprétation de modèles architecturaux vernaculaires, l’aménagement des berges avec une empreinte minimale, et le déploiement d’espaces communs nourriciers. Le projet n’est pas figé, il évolue au fil du temps en associant observation et expérimentation sur le terrain.
Office Shophouse (ES), et de l’architecte Emmanuel Laux (DE). De la parcelle au territoire, le travail de l’équipe s’appuie sur l’existant en associant les trames construites et les trames naturelles pour redonner une place au vivant. Loin de proposer un projet figé l’équipe ajuste ses propositions au fil du temps en associant observation et expérimentation sur le terrain. Contact p. 303
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Tuusula, Finlande
Village productif / Village performant
Tuusula, Finlande
Village productif / Village performant
Mention spéciale
Phihabitat Fbg. Coopérative d’architecture Fanny Costecalde, Benjamin Froger et Guillaume Wittmann, architectes
1 Plan-masse 2 Un littoral récréatif 3 Mixité habitat-production
Le site : Le hameau de Anttila se situe sur la rive ouest de l’emblématique lac Tuusula. Il s’agit d’une ancienne exploitation agricole, construite selon une typologie architecturale traditionnelle : des bâtiments en bois sont organisés autour de cours / jardins (« pihapiiri » en finlandais) avec différentes fonctions, le tout formant un petit village. Aujourd’hui, l’objectif est de redynamiser ce hameau qui n’a plus de fonction agricole et est déserté. Le projet : Le projet pihabitat reprend le principe de « pihapiiri » en le modernisant et en l’adaptant aux enjeux actuels. Chaque « pihapiiri », selon sa localisation dans le village, aura une fonction principale différente. Les loisirs sont tournés vers le lac, les habitations se concentrent au centre du village, les activités agricoles sont en lien avec les zones cultivables et les services se situent dans la partie est, investissant les bâtiments protégés. Chaque « pihapiiri » doit respecter un cahier des charges qui définit par exemple la surface minimale de la cour, le volume des bâtiments
fondés sur un « tupa » (module d’habitation de base dans l’architecture traditionnelle finlandaise), ou les matériaux à utiliser. Localement, les habitants de Anttila sont encouragés à participer activement aux fonctions productives du village en travaillant sur place et en investissant leurs jardins/cours, par exemple en potager, afin d’encourager l’économie circulaire. Les visiteurs peuvent aussi jouir du réaménagement de la rive (plage, chemin aménagé, sauna public…), ainsi que des services proposés comme la halle de marché, le restaurant dont la nourriture provient de l’agriculture locale, et les différentes activités culturelles, dont la ferme pédagogique et la galerie d’art. Le projet Pihabitat est en lien direct avec l’histoire de ce site particulier, son passé agricole et sa position par rapport au lac, et s’inscrit aussi dans le monde moderne. Un sentiment d’appartenance et un investissement de la part des habitants dans l’activité du village découlent de cette identité propore à Anttila.
Nous formons une équipe internationale d’architectes ou étudiants en architecture, ce qui nous permet d’avoir une grande diversité de points de vue. Nous étions collègues au sein de l’agence d’architecture Arrak Arkkitehdit, basée à Helsinki, au moment de la réalisation du concours. Marina Basdekis, gréco-finlandaise, a effectué ses études supérieures en Grèce, et travaille désormais en Finlande. Elle se préocupe des questions de genre en architecture et en urbanisme. Negin Armioun, iranienne, a déménagé en Finlande pour y réaliser ses études et a décider d’y rester après l’obtention de son diplôme. Elle s’intéresse à la sociologie en architecture et à la conception participative.
Léa Trouvé, française, a quitté la France après avoir terminé ses études, et est venue travailler en Finlande. Les questions liées au patrimoine à toutes les échelles la touchent particulièrement. Meliina Rantalainen, finlandaise, est actuellement en train de terminer ses études supérieures en Finlande, et est investie dans l’architecture écologique et le développement durable. Aki Sahrman, lui aussi finlandais et étudiant en architecture, se spécialise dans la construction bois et les nouvelles technologies au services de la conception. Contact p. 303
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U C D Vers le village historique
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Entrée avec véhicule sur site Entrée piétonne sur site Bâtiments neufs Bâtiments existants
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Bâtiments agricoles Champs Moulin Bâtiments agricoles Ateliers de construction Rue des artisans Logements Verger Marché Route principale
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Ferme pédagogique Crèche Restaurant Ruines du manoir Marécages Jetée ferry
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Plage Entrepôt de barques Marécages Sauna public Forêt Lac Tuusula
Restaurant, Ruines de l’ancien manoir, belvédère
Sauna public
Entrepôt de barques
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Ponton Chalets pour les visiteurs Marécages Jardins
Plage Départ du circuit de patinage sur le lac
Jetée bateau ferry
Tour d’observation des oiseaux
Marécages
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Chemins et sentiers aménagés
Annuaire des équipes sélectionnées en France AUBY
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Extractions, de la source aux ressources L Amandine Martin (Fr), architecte urbaniste Justine Labérenne (Fr), architecte urbaniste Céline Tutcu (Fr), architecte urbaniste Faustine Pauchet (Fr), architecte urbaniste 52 rue de Douai 59000 Lille, France 0611745268 ine.architecture@gmail.com
CHAMPIGNY-SUR-MARNE
Lost Highway
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Guillaume Barnavon (Fr), architecte 16 rue Hoche 93170 Bagnolet 0698932431 g.barnavon@gmail.com
FLOIRAC
Souys-Lab Stamping Ground Grey Matter
M
Elida Mosquera (Es), architecte Jérôme Picard (Fr), architecte urbaniste Matthieu Boustany (Fr), architecte Benoist Desfonds (Fr), architecte Collaborateur : Peeraya Suphasidh (Th), architecte 9 avenue de Taillebourg 75011 Paris France +33 6 78 45 37 11 Ladegårdsgaten 37 5033 Bergen Norway +47 916 29 138 contact@local-eu.com www.local-eu.com
M
Laurent Lustigman (Fr), architecte Clément Maître (Fr), architecte Robinson Neuville (Fr), architecte Ana Vida (Es), architecte Morgane Champetier De Ribes (Fr), architecte Collaborateurs : Clara Jan (Fr), architecte Chama Ouzgane (Ma), étudiante en architecture Laure Mouly (Fr), étudiante en architecture
Ariane Jean Marie Désirée (Fr), architecte Grégoire Simonin (Fr), ingénieur architecte 18 rue Rampal 75019 Paris, France 0626108923 arianejmd@gmail.com
MS
Hugues Hernandez (Fr), architecte Ariane Marty (Fr), architecte Morgan Baufils (Fr), architecte
40 rue des Orfèvres 31400 Toulouse, France 0678062681 souyslab@gmail.com
Matières augmentées
MS
Daniel Hazanas (Fr), architecte Lila Bonneau (Fr), architecte Miguel Porras (Es), architecte Alejandro Gonzalez (Es), architecte
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New Mythology
21 rue Saumenude, étage 1, appt 2 33800 Bordeaux, France 0642094802 hugues.hernandez@gmail.com
15-27 rue Moussorgski 75018 Paris 01 84 25 57 25 laurent@boman.fr
Verdoyer, cultiver, hybrider
Productive Synergy
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Hélène Touche (Fr), architecte urbaniste Antoine Musard (Fr), architecte urbaniste Collaboratrice : Ophélie Touchard (Fr), urbaniste
5 rue Claude-Decæn 75012 Paris 0750962981 info@maapa.eu www.maapa.eu
M
Collectif Moonwalklocal Camille Ricard (Fr), architecte Étienne Henry (Fr), architecte Axel Adam-Couralet (Fr), architecte Lucas Geoffriau (Fr), architecte Xin Luo (Fr), architecte Collaborateurs : Aurélien Ramos (Fr), paysagiste Sébastien Delpont (Fr), ingénieur Kathleen Boquet (Fr), ingénieur Marc-Elian Duffrene (Fr), urbaniste Collectif Moonwalklocal 3 rue Ferbos 33800 Bordeaux, France 0677093659 mwl@moonwalklocal.fr
Back Ground
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Cécile Ameil (Fr), architecte urbaniste Hugo Franck (Fr), architecte urbaniste Collaborateurs : Victor Rocher (Fr), étudiant en architecture Achille Breysse (Fr), étudiant en architecture 2, rue Montgolfier 63000 Clermont-Ferrand, France 0660756625 agence@ameiletfranck.com
PAYS DE DREUX
Urbanisme agricole
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Lucas Fontaine (Fr), étudiant en architecture Jules Gauffeny (Fr), étudiant en architecture Samuel Hervault (Fr), architecte 9 rue Boulay Paty 35000 Rennes, France 0640606013 gauffenyfontaine@gmail.com
Ecological Magnets
Learning from Marseille
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Lucile Ado (Fr), architecte urbaniste Natalia Vera Vigaray (Es), architecte Marine Declève (Be), théoricienne en architecture et urbanisme Francisco Javier Martin Dominguez (Es), architecte Josep Garriga Tarres (Es), architecte
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UR bureau d’architecture et d’urbanisme Chloé Valadié (Fr), architecte Gaëtan Brunet (Fr), architecte urbaniste
PORT-JÉRÔME-SUR-SEINE
Boîtes à secrets
Caracalla + Sara Impera architectes 65 rue du Faubourg-Saint-Denis 75010 Paris, France 0670392275 clementbertin@caracallaarchitectes.com www.caracallaarchitectes.com sara.impera@gmail.com www.saraimpera.com
24 rue Davoust F - 93500 Pantin, France office@ur-bau.eu www.ur-bau.eu
La ville école
Veilchenstrasse 6 8032 Zurich, Suisse Tel. +33 (0)6 77 78 43 13 marseille@superplatform.eu www.superplatform.eu
L
Clément Bertin (Fr), architecte Sara Impera (It), architecte Martin Kermel (Fr), architecte Collaborateur : Nicolas Durand (Fr), infographiste
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Trung Mai (Fr), architecte
Ugo Nataloni (Fr), architecte Ulysse Panel (Fr), architecte Malaury Forget (Fr), théoricienne en architecture et en urbanisme Raphaël Prost (Fr), architecte urbaniste
40 voie Gluck 94400 Ivry-sur-Seine, France 0633094750 hungtrungmai@gmail.com
64 T quai Gillet 69004 Lyon, France 0633918385 ugo.nataloni@gmail.com
A(gri)puncture
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MARSEILLE
Manifeste clinique
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LUP - Laboratoire d’Urbanisme Pluriel Florian Carrot (Fr), architecte urbaniste Grégoire Billard (Fr), juriste-urbaniste Alice Mathais (Fr), architecte urbaniste Céline Montaru (Fr), architecte urbaniste 108 rue des Pyrénées 75020 Paris, France 0777729647 f.carrot@lup-urbanisme.fr www.lup-urbanisme.fr
Le faubourg du réemploi
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Asimina Mavromatidi (Fr), architecte Ion Maleas (Gr), architecte Margaux Tissot (Fr), architecte Matthieu Bloch (Fr), urbaniste Valentine Gilbert (Fr), paysagiste Martin Ravel (Fr), architecte 157 rue Paradis 13006 Marseille, France 0624458590 semimavr@gmail.com
De la ville à la campagne
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Dinh-Luan Pham (Fr), architecte urbaniste Renzo Colin (Fr), architecte Lucile Pasche (Ch), paysagiste urbaniste Louise Le Marc Hadour (Fr), illustratrice 28 rue Danton 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France 0652120078 dlp@pacoarchitecture.fr
La Telhu’halle
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Kévin Viel (Fr), architecte Florence Vita (Fr), architecte Julie Heathcote-Smith (Fr), architecte Caroline Lluch (Fr), architecte urbaniste Julien Oblette (Fr), architecte 81 avenue de la République 93300 Aubervilliers, France 0644873737 viel.archi@gmail.com
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ROMAINVILLE
Métropolis métabolisme
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Roméo Sanseau (Fr), architecte Clémence Estrada (Fr), urbaniste Collaborateurs : Masami Lavault (Fr), agronome 31 bis rue Fessart 75019 Paris, France 0687012549 atelier@formalocal.com ROCHEFORT OCÉAN
Let the River In
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Lorenzo Alaimo (Fr) architecte Audrey Fourquet (Fr), urbaniste 34 rue de Citeaux 75012 Paris, France 0766011315 contact@len01.fr
www.len01.fr
L’escargot, la méduse et le bégonia L
SAINT-OMER
L.A.B.S.
Hydro-Productive Parks
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Catherine Gascon (Fr), architecte Collaborateurs : Héloïse De Broissia (Fr), architecte Anaël Maulay (Fr), urbaniste Félicie Botton (Fr), architecte Asya Yilmaz Lemerle (Fr), architecte Karine Bergevin (Fr), architecte
9 lieux jusqu’à la mer
Bridging Productivies
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57 rue Saint-Michel 69007 Lyon, France 0603155922 olivier.dollfus@lanourrice.fr
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Grandtour Art & Paysage Mathieu Labeille (Fr), paysagiste associé à Ségolène Merlin Raynaud (Fr), architecte
28 rue du Canal 93200 Saint-Denis, France 0624263692 contact@altitude35.com www.altitude35.com
Olivier Dollfus (Fr), Architecte urbaniste Fabien Brissaud (Fr), Architecte urbaniste Aurélien Ferry (Fr), architecte
176 boulevard Berthier 75017 Paris, France 0677733770 agence@irischervet.fr www.irischervet.fr
46 rue de Paris 93230 Romainville, France 0603581824 catherine.gascon@ilimelgo.com
Clara Loukkal (Fr), paysagiste Benoît Barnoud (Fr), architecte Collaborateur : Lucie Goumain (Fr), étudiante en architecture
Be Kind, Rewild
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Iris Chervet (Fr), architecte urbaniste
MS
Sascha Bauer (De), architecte Jonas Mattes (De), étudiant en architecture Ender Cicek (De), étudiant en architecture Jannis Haueise (De), étudiant en architecture Sophienstrasse 24 70178 Stuttgart, Allemagne 00491729828027 saschadanielbauer@gmail.com
54 rue du Taur 31000 Toulouse, France 0683265782 mathieu.labeille@grandtour-paysage.fr www.grandtour-paysage.fr
Social Infrastructures
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Clément Ringot (Fr), architecte Maxime Beel (Fr), architecte 107 rue du Prévot 1050 Ixelles, Belgique 0618751055 info@biosatelier.eu
Annuaire des équipes françaises sélectionnées en Europe BORÅS (SE)
Made in Borås
RAUFOSS (NO)
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Edit / atelier Gauthier Durey (Fr), architecte urbaniste paysagiste Linn Runeson (Se), architecte urbaniste Eric Reid (Ca), paysagiste urbaniste
Today, Tomorrow
STUDIO NSW AS Amund Eggum Wangen (No), architecte Sophie Fernet (Fr), architecte Thyra Frederikke Grimstad (No), paysagiste Bojana Barac (Rs), architecte
Myntgata 2 151 Oslo, Norway +4796742371 gauthier@edit-la.com
BARCELONA (ES)
Overlapping Vallbona
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Javier Rocamonde Lourido (Es), architecte urbaniste Natalia Alvaredo López (Es), urbaniste Corentin Berger (Fr), architecte Emmanuelle Blondeau (Fr), architecte urbaniste Léonard Cattoni (Fr), paysagiste Gemma Milà Cartañá (Es), architecte urbaniste Adrián Río Lado (Es), architecte 50 passeig de Montjuïc 32 34, 2º2ª 8004 Barcelona, España 34646286273 taller@bivaque.net www. bivaque.net www. datumarquitectura.com www.atelierbergermila.com
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TORGGT 52, PB13 2301 Hamar, Norway 48131340 post@studionsw.no T. +47 625 50 400 www.studionsw.no
Re:mediate, Introducing an Adaptive Urban Ecosystem in Gässlösa MS
HALMSTAD (SE)
Urban 10 Teresa Arana Aristi (Mx), architecte Anna Nötzel (De), architecte urbaniste Tony Nielsen (Se), architecte urbaniste Alice Lemaire (Fr), architecte urbaniste Martin Näf (Br), architecte urbaniste Emeline Lex (Ca), architecte urbaniste Victor Ohlsson (Se), urbaniste Marcin Żebrowski (Pl), urbaniste Dominika Misterka (Pl), urbaniste Fernando González-Camino (Es), architecte urbaniste
Connection Hub
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Théau Langlois (Fr), architecte Humda Malik (Gb), architecte Maja Dylin (Se), architecte c/o Kanozi Arkitekter västerlånggatan 75 11129 stockholm, Sweden +46 70-300 37 18 theau.langlois@kanozi.se
Blåsutgatan 2 414 56 Gothenburg, Suède +46 722300615 urban10.contact@gmail.com
TUUSULA (FI)
60° North
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Office-Shophouse Natalia Vera Vigaray (Es) architecte Jacquin Agnes (Fr), paysagiste Jansen Alexandra (Pl) économiste Laux Emmanuel (De), architecte Patxi Martín Domínguez (Es), architecte Garriga Tarrés Josep (Es), architecte Conde de Toreno, 2, 1ºB 29009 Malaga, España hi@office-shophouse.com www.office-shophouse.com
HYVINKÄÄ (FI)
Come Together
M
Lassi Mustonen (Fr), architecte 51 Boulevard Auguste Blanqui chez AUUM, 75013 Paris, France +33 7 60 12 40 72 lassi.a.mustonen@gmail.com
CHARLEROI (BE)
Matière savante
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Yannis Fremont Marinopoulos (Fr), architecte Hugo Maffre (FR), architecte Bertrand Etienne Le Personnic (FR), architecte Leandro Ferreira Soares (FR), architecte 7 rue Jean-Pierre Timbaud 75011 Paris, France 670460342 contact@parages-architectes.eu
Pihabitat
LA LOUVIÈRE (BE)
InterActions
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Olivier Robert (Fr), architecte Sophie Canfin (Fr), architecte Avenue de Messidor, 120 1180 UCCLE Belgique 32467059139 olivier.robert.architecte@gmail.com
MS
Marina Basdekis (Se), architecte Negin Armioun (Ir), architecte Collaborateurs : Léa Trouve (Fr), architecte Meliina Rantalainen (Fi), étudiante en architecture Aki Sahrman (Fi), architecte Arrak Arkkitehdit Pursimiehenkatu 6 , 5. kerros 150 Helsinki, Finland www.arrak.com
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3 0 4 Ce livre est publié dans le contexte de la 15e session d’Europan.
Europan Europan est un concours d’idées d’architecture et d’urbanisme suivi de réalisations lancé simultanément tous les deux ans dans une vingtaine de pays européens autour d’un thème commun et à partir de situations urbaines concrètes proposées par des collectivités. Europan s’adresse aux jeunes architectes, urbanistes, paysagistes, artistes, géographes, écologues… et toute discipline en lien avec la conception des territoires, de toute l’Europe géographique.
Objectif Donner accès à la commande à de jeunes concepteurs européens. Promouvoir des idées et concepts sur la transformation des territoires. Assister les collectivités dans un esprit de recherche et d’expérimentation sur sites réels. Partager ces expériences à travers des rencontres et des débats en Europe
Europan France
Association Europan France
Alain Maugard, président de l’Association Europan France Barthélémy Raynaud, vice-président de l’Association Europan France Corinne Bertone, trésorière de l’Association Europan France Isabelle Moulin, secrétaire générale de l’Association Europan France, directrice du programme Europan au sein du GIP-EPAU Louis Vitalis, chargé de projets, Association Europan France Octavie Steu, chargée de projets, Association Europan France
16 bis rue François Arago 93100 Montreuil Programme Europan GIP-EPAU Grande Arche de La Défense Arche Sud 92 055 La Défense cedex
Prochaine session Europan 16 / 2020-2021
Renseignements : 01 48 57 72 66 contact@europanfrance.org www.europanfrance.org www.europan-europe.eu
3 0 5 Éditeur
Remerciements
Crédits
Conception graphique
Europan France 16 bis rue François Arago 93100 Montreuil contact@europanfrance.org
À Paul Wolkenstein (architecte), Lancine Konate, Samir Memmoud, (étudiants en urbanisme et architecture) et Pierre Humbert (étudiant en graphisme) pour leurs aides et assistances précieuses, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Val-de-Seine pour son accueil chaleureux, à nos collègues d’Europan Europe et en particulier Didier Rebois, Françoise Bonnat, Nicolas Albert et Gautier Berlemont.
Tous les documents reproduits dans ce catalogue appartiennent aux équipes référentes par projet et aux collectivités référentes par site.
Dépli design studio (Benjamin Gomez, Lisa Bayle)
Conception éditoriale Isabelle Moulin, Octavie Steu, Louis Vitalis Responsable de la publication Isabelle Moulin Coordination éditoriale Louis Vitalis
Rédaction Introductions par Alain Maugard, Marie-Hélène Badia, Didier Rebois, Freddy Kaczmarek et Alessandro delli Ponti. Présentation des sites à partir des textes des experts de sites. Présentation des projets par leurs auteurs. Présentation des équipes par elles-mêmes. Avis du Jury par Emmanuel Redoutey (extrait du rapport du jury). Avis de la commission d’expertise par Raphaël Besson, Alline Correa Bouric, Valérie Helman, Suzanne Jubert, Patrick Leitner, Justine Pestre, Julia Tournaire, Gabriella TrottaBrambilla, coordination par Emmanuel Redoutey.
Relecture et corrections Marie-Paule Rochelois
Photographies Auby (p. 8, 12, 307), Champignysur-Marne (p. 3, 6, 11, 12, 311), Floirac (p.308, 315, 319), Marseille (p.7, 317), Pays de Dreux, (p. 2, 13, 309, 310), Port-Jérôme-sur-Seine (p. 4, 306, 316), Rochefort (p. 10, 313, 314), Romainville (p. 318), Saint-Omer (p. 5, 9, 14, 15, 312). Avec l’autorisation des collectivités référentes
Cet ouvrage est composé en caractères Graphik (Commercial Type) et Cleenewerck (Dépli design studio), sur papier Nautilus 120 g / m2, couverture Print Speed Offset 300 g / m2 et sur-couverture Krafpak 300 g / m2.
Impression Tiré en 650 exemplaires sur les presses de l’imprimerie Escourbiac
Étiquettes de couverture
Diffusion
L'image de l'étiquette sur la couverture diffère selon les exemplaires, elle est tirée de l'un des projets suivants :
Paon diffusion paon-diffusion.com contact@paon-diffusion.com
— Grey Matter, mentionné à Auby (Elida Mosquera, Matthieu Boustany, Benoist Desfonds et Jérôme Picard avec Peeraya Suphasidh) — Lost Highway, lauréat à Champigny-sur-Marne (Guillaume Barnavon) — New Mythology, mention spécial à Floirac (Hugues Hernandez, Morgan Baufils et Ariane Marty) — Le Faubourg du réemploi, mentionné à Marseille (Asimina Movratidi, Mathieu Bloch, Valentine Gilbert, Ion Maleas, Martin Ravel et Margaux Tissot) — Urbanisme agricole, lauréat à Pays de Dreux (Lucas Fontaine, Jules Gauffeny et Samuel Hervault) — Boîte à secret, lauréat à PortJérôme-sur-Seine (Clément Bertin, Sara Impera et Martin Kermel avec Nicolas Durand) — L'escargot, la méduse et le Bégonia, lauréat à Rochefort Océan (Clara Loukkal, Benoît Barnoud et Lucie Goumain) — Métropolis Métabolisme, mentionné à Romainville (Roméo Sanséau et Clémence Estrada avec Massami Lavault) — Hydro-productive Parks, lauréat à Saint-Omer (Iris Chervet)
Distribution Serendip livres serendip-livres.fr contact@serendip-livres.fr prix de vente : 25€ ISBN 978-2-9572443-0-0 Dépôt légal – 3e trimestre 2020
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RESSOURCES VILLES EURO– MOBILITÉS ÉQUITÉ PRODUCTIVES 2 PAN 15
2 5 € ISBN 978-2-9572443-0-0
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2 5 € ISBN 978-2-9572443-0-0
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