EUROPAN FRANCE
catalogue des résultats Europan France Palais de Tokyo 13, avenue du Président Wilson 75016 Paris www.europan-france.com
territoires et modes de vie en résonances quelles architectures pour les villes durables ?
SOMMAIRE 5
EUROPAN FRANCE, LA 11ème SESSION
139
TOULOUSE/Le Raisin
6-7
Introduction
144
Random
10
Calendrier de la session
11
Composition du jury
150
Le méta ilot, un modèle toulousain
12
Synthèse des sites et des projets sélectionnés
156
Promenons-nous
17
LES RÉSULTATS DE LA 11ème SESSION
19
CLERMONT-FERRAND/Saint-jean
24
Nudge city
30
Strates géologiques habitées
36
Le parc des abattoirs
43
NEUILLY - SUR - MARNE/La pointe de Gournay
48
Cartilaginous
54
Faisabilité
60
Détrempe-toi
67
REIMS/Moulin de la Housse
72
Multitalented city
78
Paysage hors limite
84
Archipel
91
SAVENAY/La Gare
96
Mesures ligériennes
102
SB\SH
108
Dock life
115
STAINS/Les Batêtes
120
Effet de serres
126
Stain’s alive
132
Vers un nouveau chapitre des amours de la terre en ville
163
LES RÉSULTATS DE 11ème SESSION EN EUROPE
164-166
LES ÉQUIPES FRANÇAISES SELECTIONNÉES
168
ALLEMAGNE/SELB Dornröschen
172
BELGIQUE/SAMBREVILLE QCM, quartier à choix multiples
176
Prospectives
180
DANEMARK/COPENHAGUE From O to X
184
DANEMARK/RØDOVRE Scenes from the suburbs
188
FINLANDE/PORVOO In forestation
192
FINLANDE/TURKU Janus
196
NORVEGE/OSLO Tip Top Tip
200
PAYS-BAS/EINDHOVEN Samuel Josua
204
PORTUGAL/GUIMA R Ã ES 270° Landscape-regeneration of an urban sequence
212
SUEDE/N Y N ASH ÄMN Too big square
212
SUISSE/AIGLE Blanche
216
Scène et places
220
SUISSE/MONTHEY Trois portes, trois mobilités
224
SUISSE/ROMAINMÔTIER Lisières construites, métropôle jardinée Close at end
228
4
EUROPAN FRANCE La 11 session ème
INTRODUCTION AU CATALOGUE DES RÉSULTATS DE LA 11ÈME SESSION D’EUROPAN « Territoires et modes de vie en résonances », tel était le thème de la onzième session d’Europan, concours d’idées suivi de réalisations. Cette compétition emblématique d’expérimentations et de projections sur le devenir urbain en Europe est organisée depuis plus de 20 ans en biennales rythmées, fédérées par un secrétariat dédié établi en France, pays fondateur à son origine. Le Catalogue des résultats en France rappelle les fondamentaux du concours, les composantes de la onzième session, et présente les projets sélectionnés site par site en France, ainsi que les équipes françaises primées et citées en Europe.
Une cartographie des problématiques urbaines européennes Europan réunit une vingtaine de pays organisés en secrétariats, qui débattent ensemble des sessions à venir, recherchent des sites potentiels puis les choisissent, réunissent experts et jurys, recueillent les projets, les sélectionnent, analysent les résultats et enfin les communiquent notamment par le biais de forums riches de rencontres et d’échanges. Depuis 24 ans, Europan garde en mémoire des situations urbaines décrites dans les documents de chaque session, à travers des formulations puis des propositions relatives à des sites disséminés dans une Europe en construction. On peut dire qu’Europan est un formidable agitateur de particules urbaines qui se régénèrent en continu, mixant les désirs et les ambitions d’élus et d’acteurs de terrains avec la clairvoyance et le talent de générations sans cesse renouvelées de jeunes professionnels, parfois très fraîchement sortis des écoles.
Les étapes d’une session Europan Cinq étapes déterminantes rythment le concours d’une session à l’autre : - Le thème : il est défini par l’ensemble des secrétariats européens et du conseil scientifique lors d’un forum des Jurys et des Villes, qui se tient entre les deux tours des jurys. Il y a ainsi projection de nouvelles problématiques urbaines à partir des réflexions et conclusions qui se dessinent à l’issue d’une session, à l’échelle européenne. - Le choix des sites de projet au regard du thème s’opère à partir d’un appel à candidature auprès des villes et de propositions en retour de collectivités et de leurs services. L’établissement du programme mis au concours est l’occasion d’un véritable partenariat qui se noue entre Europan et les villes ; certaines d’entre elles sont des fidèles partenaires d’Europan, comme Reims, précurseur depuis l’époque du PAN, Clermont-Ferrand (EcoCité) depuis trois sessions ou encore Saintes portée par une réalisation exemplaire à la suite d’Europan 3. Il y a maintenant une « culture Europan » des villes françaises et européennes, tout comme il y a des « générations Europan » parmi les équipes sélectionnées depuis plus de 20 ans. - Quatre mois de réflexion et de conception pour des équipes fédérées autour d’un mandataire architecte : celles-ci sont invitées à choisir un site de projet et à s’inscrire, aidées pour ce faire par des visites organisées, qui réunissent des représentants des collectivités et des experts Europan en charge des sites. Le concours s’adresse aux jeunes professionnels de moins de 40 ans originaires de toute l’Europe géographique. Le rendu du concours est anonyme. Le règlement complet de la session 11 est disponible sur le site Europan-Europe.
6
- La sélection des projets : elle se fait à partir d’expertises d’un collège de personnalités souvent issues du palmarès d’Europan, aussi bien maîtres d’œuvres qu’enseignants et chercheurs. Une sélection argumentée est présentée au jury, qui peut déroger néanmoins à cette première exploration et revisiter l’ensemble des projets remis. Entre les deux tours du jury, analyses et débats sont organisés autour des projets présélectionnés, un forum européen réunit experts, membres du jury et représentants des villes. Ceux-ci sont associés aux échanges et consultés sur les projets. C’est l’opportunité d’un partage décisif pour une appropriation par étape des idées et des propositions, anticipant ainsi sur les suites du concours. - Les suites du concours : à l’issue de la proclamation des résultats, les collectivités et maîtres d’ouvrage partenaires sont appelés à consulter les équipes sélectionnées sur chacun des sites, afin de poursuivre la réflexion engagée avec le concours, en phase pré-opérationnelle puis opérationnelle. Europan France accompagne et subventionne les premières étapes des suites du concours.
La onzième session-Le thème « Territoires et modes de vie en résonances. Quelles architectures pour des villes durables ? » Le thème de la 11ème session s’est inscrit dans un contexte marqué par la mobilisation des villes européennes autour d’ambitions environnementales fortement affirmées. Un aménagement territorial de qualité doit désormais économiser le foncier, privilégier une qualité de vie pour tous, et faciliter l’accès de ses habitants aux équipements et services. Une approche durable nécessite d’aborder la question de la nature et du partage des espaces. Elle doit faire éclore des innovations sociétales afin d’inciter chaque habitant à adopter un mode de vie éco-responsable. Europan répond à ces enjeux : bâtir la ville, concevoir des espaces publics, créer de l’intensité tout en préservant les ressources, les espaces naturels ou domestiqués, l’agriculture de proximité. Les questions sont posées : comment concilier densité et qualité résidentielle, recréer et préserver la nature en ville, recycler celle-ci, valoriser et pérenniser les lisières agricoles ? Et comment magnifier l’esprit d’un lieu, comment exalter sa singularité ? » Lors du Forum européen des sites qui s’est déroulé les 3 et 4 décembre 2010, Europan France, associé à la démarche Ecocité du Ministère de l’Ecologie du Développement Durable des Transports et du Logement, a proposé six sites : SaintJean à Clermont-Ferrand, la Pointe de Gournay à Neuilly-sur-Marne, le Moulin de la Housse à Reims, la Gare à Savenay, les Batêtes à Stains, et le Raisin à Toulouse, qui ont rejoint les 43 autres sites en Europe. Les sites en écho Des lieux métropolitains, tous morphologiquement différents, qui ont en commun une obsolescence, une précarité, une mise sur la touche spatiale et temporelle, sont confrontés à des situations de redéfinition urbaine à plus grande échelle. Ces lieux ont la particularité d’être disponibles pendant le temps nécessaire pour une réflexion plus lente, une maturation de projet interactive entre une collectivité et des équipes qui se rencontrent une fois les résultats connus. Europan provoque une fusion délicate, qui nécessite la mise à disposition d’un terrain d’aventure - le foncier doit être maîtrisé ou en passe de l’être - et des acteurs engagés. Trois thématiques ont permis de structurer les réflexions autour des sites proposés aux concepteurs: Identité - Relier le local au global soulève la question de l’identité des composantes symboliques et imaginaires qui constituent le caractère d’un lieu. Cette question nous place face à un paradoxe. Plus les villes deviennent identifiables sur l’échelle globale plus elles risquent de perdre leur identité au niveau local. Comment résoudre ce conflit, concilier les échelles, créer une image contemporaine de l’urbanité européenne ? Usages - Attribuer une nouvelle fonction à un site est une démarche stratégique ayant une multitude de répercussions sur des domaines très variés, allant de l’architecture à la vie sociale et économique, et engage plusieurs échelles territoriales dans des temporalités variables. Connectivité - dans un contexte de développement durable, le thème de la connectivité fait référence aux méthodes de dépendance (interconnexion) entre local et global, entre les échelles d’espace et de temps, entre les environnements naturels et les contextes sociaux. L’existant est réexaminé au prisme des relations entre mobilité, pratiques urbaines, et espaces publics. On aboutit à plusieurs catégories de connexions régénératrices en partant de situations urbaines où la connectivité doit être rétablie à différents niveaux. Les projets : un vent nouveau entre utopie et pragmatisme La onzième session, en mettant en avant la question des modes de vies, a ouvert un champ de réflexion autour de la méthode de projet. Des idées ont émergé, à savoir que la question n’est pas seulement de composer et de prévoir, mais aussi d’imaginer des résiliences et des stratégies d’adaptation pour l’édification d’un futur quartier, faisant admettre que
des mouvements de transformation pouvaient engendrer des projets composites, à la fois très dessinés et permissifs en terme d’évolution. Le temporaire voire l’aléatoire ont fait une apparition, des paramètres de temporalité, de partage, de mutualisation ont engendré des formes nouvelles d’appropriation de l’espace. Loin de l’image d’une ville idéale et définitive, les participants se sont saisis d’opportunités de mutation, d’évolution, de recomposition au regard d’une vision prospective et intuitive des habitants des villes d’aujourd’hui. Relier, mettre en relation, tisser des liens, les équipes ont pris possession de la ville comme d’un réseau social. Un réseau hors limite, qui invite la campagne, la nature, les eaux de ruissellement, les infrastructures et les artefacts à constituer un paysage en mouvement. Ainsi les titres donnés aux projets par les candidats dressent un portrait linguistique des différentes postures urbaines rencontrées. Nudge City, Strates géologiques habitées, Le parc des abattoirs, Cartilaginous, Détrempe-toi, Faisabilité, Multitalented city, Paysage hors limite, Archipel, Mesures ligériennes, SB/SH, Dock life, Effets de serres, Stain’s alive, Vers un nouveau chapitre des amours de la terre en ville, Random, Le méta-ilot, Promenons-nous… comme un inventaire systémique*. La clôture des résultats du concours, le lancement des phases pré-opérationnelles Durant cette session, les représentants des villes ont donné leur avis sur la présélection des projets. À l’issue du concours, les collectivités et maîtres d’ouvrage partenaires sont appelés à consulter les équipes sélectionnées sur chacun des sites, afin de poursuivre la réflexion engagée avec le concours, en phase pré-opérationnelle puis opérationnelle. Ce déroulement effectif depuis Europan 10, en corrélation avec la nature urbaine des propositions, préconise la mise en place d’une consultation des trois équipes désignées (associées si besoin avec des partenaires en renfort), aboutissant à un marché de type accord-cadre confié au lauréat de cette consultation, et comportant des missions de maîtrise d’œuvre urbaine et opérationnelle. Parmi ces missions, la conception et la réalisation des espaces publics et du paysage est essentielle. La question de la maîtrise d’œuvre architecturale pour des opérations expérimentales demeure également une priorité pour Europan. Il s’agit d’organiser parfois rapidement une concertation, dont la méthodologie lorsqu’elle est proposée par les équipes se révèle pertinente. En effet, communiquer, débattre d’un projet lors de réunions publiques et d’ateliers, aux côtés des collectivités, participe de sa construction et de son partage. Dans la mise en place du processus, du concours à la réalisation, les politiques s’y retrouvent et avancent ainsi par étapes dans des redéfinitions de territoires qui nécessitent du temps. Ils sont accompagnés par un label expérimental, dont l’enjeu est de porter des projets inventifs, prospectifs voire visionnaires jusqu’au bout et au-delà.
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Une galaxie d’idées novatrices Il y a, entre délibérations du jury, sélection des projets et développement de ceux-ci dans un processus opérationnel, une échappée temporelle qui fait la substance d’Europan : session après session, une galaxie d’idées novatrices, de visions utopiques, de projections dans un monde modifié forment une suite d’extrapolations sur la ville et son devenir, une vision du monde par de jeunes générations
d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes, de sociologues, d’ingénieurs, qui sont également citoyens ; ces visions constituent aujourd’hui une collection, un atlas unique. Tous les projets y compris les primés et cités devraient faire l’objet d’analyse sous un autre jour, celui des concepts à laisser murir, celui des visions à développer comme un film polaroïd qui s’éclaire à la lumière des évènements à venir. A laisser décanter. Ce sont des concepts autour de sources d’énergies nouvelles, des scénarios à vingt ou trente ans de mutations sociétales, des fictions autour de transformations profondes : un monde d’après-demain. Les projets sélectionnés se développeront dans celui d’aujourd’hui portés par des acteurs qui savent anticiper dans la mesure du possible. Les idées qui ne peuvent aboutir maintenant ne devraient pas être reléguées, elles devraient être révélées au grand jour. Europan a aussi une vocation de laboratoire, voire d’incubateur. Gageons que le temps en révèlera toutes les perspectives.
D’une session l’autre La clôture d’Europan 11 se déroule cette année à Vienne. Outre un workshop organisé par la cité autrichienne invitant les équipes lauréates européennes à réfléchir autour d’un thème, une exposition et un catalogue proposeront une vision générale de l’ensemble des quatre vingt quinze projets primés et cités. Une journée et demi de forum réunit différents acteurs, participants, équipes sélectionnées, élus, maîtres d’ouvrage, membres des jurys, personnalités de l’architecture et de la ville, autour de plateaux de discussions axés sur la question des expérimentations et des réalisations après concours. Car la spécificité d’Europan est bien de mener un travail de fond pour mettre en place un processus partagé afin de développer puis de construire un projet singulier. C’est souvent l’occasion pour de jeunes professionnels d’accéder pour la première fois à une commande publique, et de se faire entendre sur des projets ambitieux et à forts enjeux. C’est également pour les élus l’occasion de débattre et de se confronter à des idées sans limites et sans tabous, avec le défi d’avoir à les mener le plus loin possible, jusqu’en phase opérationnelle. Ils reconnaissent volontiers dans le fait de participer à Europan l’opportunité somme toute assez rare de pouvoir débattre et échanger, de participer à des questionnements contemporains lors d’un déroulé de session qui favorise une réflexion ouverte. De ce fait, Europan est un concours non seulement précurseur en la matière mais unique en son genre. Il fédère à la fois des idées imaginatives et innovantes faisant école et des applications de celles-ci, dans une méthodologie affinée au fur et à mesure, qui tient compte de l’évolution des moyens de faire la ville. * Se dit d’une approche scientifique des systèmes politiques, économiques, sociaux, etc., qui s’oppose à la démarche rationaliste en abordant tout problème comme un ensemble d’éléments en relations mutuelles. (Cette approche s’appuie sur les découvertes réalisées dans les autres disciplines : cybernétique et théorie de l’information, biologie, linguistique, anthropologie.)
CALENDRIER DE LA SESSION
Forum Européen des Sites 3 et 4 décembre 2011 (Istanbul) Lancement et ouverture des inscriptions 28 février 2011 Événement de Lancement en France 14 mars 2011 (Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris) Rencontres locales Villes-Candidats 22 mars-5 avril 2011 (sur les sites) Date limite d’inscription 10 juin 2011 Date limite de rendu des projets 30 juin 2011 1ère phase jury français 7 et 8 octobre 2011 (Paris) Forum Européen des Villes et des Jurys 4 et 5 novembre 2011 (Oslo, Norvège) 2 nd phase jury français 2 et 3 décembre 2011 (Paris) Annonce des résultats 15 décembre 2011 Forum Français des Résultats 17 mai (Vienne, Autriche)
10
Forum Européen des Résultats 18 et 19 mai (Vienne, Autriche)
COMPOSITION DU JURY
REPRÉSENTANT DE L’ADMINISTRATION s &RANCK &AUCHEUX Adjoint au chef de bureau AmÊnagement Durable, DGALN MEDDTL ReprÊsentant Jean-Marc Michel, Directeur gÊnÊral 2 REPRÉSENTANTS DES COLLECTIVITÉS s #LAIRE -ONOD Elue Conseil RÊgional Ile-de-France, Paris s ,AURENT 4H�RY Directeur SAEM Euralille, Lille 4 ARCHITECTES s -IKE $AVIES 'RANDE "RETAGNE Architecte urbaniste, Agence Rogers, Londres s -ANUEL 'AUSA %SPAGNE Architecte urbaniste, professeur à l’Ecole d’Architecture de Gênes, Agence Gausa Raveau actarquitectura, Barcelone s -ATHIS 'à LLER 3UISSE !RCHITECTE URBANISTE !GENCE 'à LLER ET 'à LLER :URICH s *EAN 0IERRE 0RANLAS $ESCOURS &RANCE Architecte urbaniste, professeur à l’École Nationale SupÊrieure d’Architecture de Paris-Malaquais, Atelier Pranlas-Descours, Paris 2 PERSONNALITÉS s (ENRI "AVA &RANCE Paysagiste, professeur à l’UniversitÊ de Karlsruhe ( K.I.T), Agence TER, Paris s *EAN -ARIE $UTHILLEUL &RANCE PrÊsident directeur gÊnÊral AREP, Paris 2 SUPPLÉANTS : s 8AVIER "ONNAUD Architecte urbaniste, professeur à l’École Nationale SupÊrieure d’Architecture de Clermont-Ferrand, Agence Mesostudio, Fontenaysous-Bois s ,AURENT 0INON Architecte urbaniste, enseignant à l’UniversitÊ Paris-Est de Marne-laVallÊe, Agence Alphaville, Paris
SYNTHÈSE DES SITES ET DES PROJETS SÉLECTIONNÉS CLERMONT-FERRAND, Saint-Jean L’Entre-deux villes Site inscrit dans l’ÉcoCité Clermont métropole
Marqué par la coupure de la voie ferrée, longtemps occupé par les abattoirs et des emprises de la filière viande aujourd’hui désaffectés, le site SaintJean était un espace périphérique de relégation des activités dérengeantes de la ville. La cité d’urgence Herbet s’en trouve d’autant plus isolée. Mais l’implantation récente du Nouvel Hôpital Estaing (CHU NHE), le développement d’un important pôle commercial représentant plusieurs milliers d’emplois, ainsi que l’arrivée de la future ligne TGV, et celle de la future ligne B de TCSP, placent aujourd’hui ce site au cœur du projet urbain de la communauté d’agglomération. La ville souhaite s’appuyer sur cette dynamique pour désenclaver ce site ; elle souhaite y créer un quartier fédérateur majeur, une « porte de l’hypercentre », entre ces pôles d’équipements à vocation métropolitaine. À terme, un lycée de 500 élèves, 800 logements desservis par le tramway, des commerces et de services seront construits, éventuellement autour d’une centralité verte qui marquera le changement radical d’identité du quartier.
NEUILLY-SUR-MARNE, La pointe de Gournay Une cité lacustre
Le cluster Descartes est le pôle d’excellence du Grand Paris consacré à la ville durable. Il est situé en partie sur le territoire de Neuilly-sur-Marne, qui souhaite réaliser un éco-quartier de 7 500 habitants et 2 000 emplois à la place de l’ancien hôpital psychiatrique et créer un transport en commun en site propre pour relier le cluster aux deux lignes de RER par un « pont paysage ». Dans le prolongement de cette emprise, le site Europan « la pointe de Gournay » est une friche agricole inondable bordée d’un côté par la RN 34, de l’autre par le canal de Chelles, la Marne, et le site Natura 2 000 du parc de la Haute-Ile. La collectivité propose d’investir ce site vacant, dont le périmètre est partiellement classé en zone inondable, pour créer un nouveau quartier. Les questions sont ainsi posées : comment composer avec un site naturel et un paysage exceptionnels ? Quelles modalités de construction en zone inondable ? Quels nouveaux usages imaginer sur un tel site ?
REIMS, Moulin de la Housse 12
Un nouveau quartier sur une friche universitaire
Construit dans les années soixante selon un plan masse établi par Marcel Lods, le campus universitaire du Moulin de la Housse sera bientôt désaffecté et les installations universitaires regroupées au sud de l’agglomération. La ville de Reims souhaite réaliser sur ce site enclavé et excentré un nouveau quartier mixte (habitat, bureaux, équipements et services), qui sera desservi par une halte ferroviaire offrant un accès direct au centre-ville et proposera des services liés aux multiples mobilités(vélos en libre-service, auto-partage, parking-relais, etc.). La ville de Reims, très compacte, présente un front bâti enserré dans le paysage viticole et céréalier de la Champagne ; un grand rectangle de vigne est encore en exploitation entre le campus et l’avenue Farman. Le nouveau quartier devra jouer de l’intensité urbaine et de la nature en ville en créant une offre résidentielle originale pour les primo-accédants. Le site, très vaste, devra articuler le nouveau quartier aux secteurs contigus.
« Nudge city », Lauréat
« Strates géologiques habitées », Cité
« Le parc des abattoirs », Cité
Charles Daubas urbaniste ( France)
Julien Avignon, architecte (France)
Jenny Reuillard, architecte ( France)
Pierre Bailly architecte (France)
Julien Salom, architecte (France)
Alexandra Bleret, architecte (France)
Géraud Saffray architecte urbaniste ( France)
avec Baptiste Manet, architecte (France)
Baptiste Rougery, architecte ( France) Loïc Vedel, architecte ( France)
« Cartilaginous »,
« Faisabilité »,
Mentionné
Cité
« Détrempe-toi », Cité
Andrea Bellodi, architecte ( Italie)
Marinea Miroux, architecte ( France)
Etienne Rouverand, architecte ( France)
Carlotta Mazzi, architecte ( Italie)
Christoph Hager, architecte (Autriche)
Remy Cointet, architecte ( France)
Michele Pascucci, architecte (Italie)
Matthieu Gontier, paysagiste ( France)
avec : Marco Lomartire, étudiant en architecture ( Italie)
Benoit Stehelin, architecte ( France) avec : Soued Yahiaoui, architecte ( France)
Elisa Poli, architecte ( Italie)
« Multitalented city », Lauréat
« Paysage hors limite », Mentionné
« Archipel », Cité
Tadas Jonauskis, architecte urbaniste (Lituanie)
Amélie Fontaine, architecte urbaniste (France)
Marie Lang, architecte (France)
Justina Muliuolyte, urbaniste (Lituanie)
César Vabre, architecte (France)
Lukas Rekevicius, architecte (Lituanie)
avec : Madeleine Clavel, étudiante en architecture (France)
Thomas Jouffe, architecte (France) Emilie Marx, architecte (France) Paola Pfenninger, architecte (Allemagne) Sébastien Poupeau, architecte (France)
SAVENAY, La Gare « Ville-gare », centralité secondaire d’éco-métropole Site inscrit dans l’ÉcoCité Nantes/Saint-Nazaire
Pôle structurant de l’éco-métropole Nantes/Saint-Nazaire, la ville de Savenay souhaite transformer en un véritable quartier de ville la zone d’activités des Acacias, un secteur jusqu’ici peu qualifié et peinant à se développer situé au sud de la route départementale et des voies ferrées. La gare de Savenay relie Saint-Nazaire en 13 minutes et Nantes en 21 minutes (60 trains par jour). Elle ambitionne de devenir un « hub » métropolitain intermodal. Il s’agit donc d’inventer les nouvelles formes urbaines d’un « village quartier de gare » et d’articuler la ville centre avec le nouveau quartier. Le projet dessinera progressivement les nouvelles limites de la ville en lien avec l’espace agricole et naturel de l’estuaire de la Loire. Le potentiel paysager constitué par les chemins ruraux, le système hydrographique et les haies bocagères servira de support au développement de la trame urbaine.
STAINS, Les Batêtes Densification autour d’un futur pôle multimodal Site inscrit dans l’ÉcoCité de Plaine commune
La commune de Stains est connue pour sa cité-jardin des années vingt et ses nombreux jardins ouvriers imbriqués dans un tissu urbain composé de pavillons, de barres de logements, de zones d’activités et de semi friches industrielles. Isolé par des voies ferrées et la route départementale, le site des Batêtes se situe à l’orée du parc départemental Georges Valbon (ex-parc de La Courneuve) ; il sera bientôt desservi par une nouvelle gare voyageurs (Tangentielle nord, en 2014) et par l’arrivée de la ligne 13 du métro parisien (à l’horizon 2 020). Ces perspectives font de ce site enclavé un futur lieu de convergence des mobilités à l’échelle du Grand Paris. L’enjeu consiste à inventer une polarité urbaine innovante autour de ce futur pôle multimodal Stains-La Cerisaie, en associant densification du bâti et maintien de la tradition maraîchère du site. L’objectif est aussi l’amélioration du franchissement des ouvrages d’infrastructure et des liaisons entre secteurs et quartiers existants. Les jardins ouvriers d’autrefois seront réinterprétés pour s’adapter aux usages contemporains, afin de renouveler le paysage et favoriser de nouveaux modes de vie.
TOULOUSE, Le Raisin
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Une marche urbaine entre le centre-ville et les faubourgs
Enchâssé entre le canal du Midi et le domaine ferroviaire, au cœur d’un tissu urbain hétérogène (habitat de faubourg et opérations de grande hauteur des années soixante), le centre technique du Raisin, site de maintenance des véhicules et matériels utilisés par la ville de Toulouse et la communauté urbaine du Grand Toulouse, doit être relocalisé. Le site s’inscrit dans le périmètre du projet urbain « Matabiau-Marengo-Périole-Raynal », lié à la réalisation de la ligne à grande vitesse d’ici 2 020. Dans la perspective de la réalisation d’un transport en commun en site propre, du développement des trains régionaux et du réaménagement du pôle d’échanges, la ville veut profiter de cette opportunité foncière pour créer un nouveau quartier entre voies ferrées et canal du Midi, dans la continuité des faubourgs, une « marche urbaine » qui accompagne l’extension du centre-ville de Toulouse. L’enjeu est de mieux relier les différents secteurs et quartiers contigus, de redonner envie d’habiter dans une ville dense, et d’offrir ainsi une alternative à l’habitat péri-urbain.
« Mesures ligériennes », Lauréat
« SB\SH », Mentionné
« Dock life »,
Laetitia Lafont, architecte (France)
Lionel Roullet, architecte (France)
Xiang Wang, architecte (France)
Thibault Barbier, paysagiste (France)
Matthieu Thuillier, architecte (France)
avec : Anaïs Beaupoux, ingénieur paysagiste (France)
Mentionné
Wenmu Tian, architecte (Chine) avec : Ran She, architecte (Chine) #HENGMEI :ONG ARCHITECTE #HINE
Aurélien Delchet, architecte urbaniste (France) Yvan Okotnikoff, architecte urbaniste (France)
« Effets de serres », Lauréat
« Stain’s alive », Mentionné
Pierre-Emmanuel Limondin, architecte urbaniste (France)
Oscar Gential, architecte (France)
« Vers un nouveau chapitre des amours de la terre en ville », Mentionné Tanguy Mallier, architecte (France)
Elise Avide, urbaniste (France) Adèle Catherine, architecte (France)
Claire Klinger, architecte urbaniste (France) Benjamin Bosselut, urbaniste géographe (France
Aurélie François, architecte (République de Maurice
Raphaëlle Bernabei, urbaniste (France)
Laura Giuliani, architecte paysagiste (France)
Yohan Demasse, ingénieur paysagiste urbaniste (France)
Emmanuelle Klinger, architecte urbaniste (France)
Philippe Gaudias, ingénieur urbaniste (France)
« Random », Lauréat
« Le méta-ilot : un modèle toulousain », Mentionné
« Promenons-nous… », Cité
Jean-Baptiste Coltier, architecte (France)
Erwan Marin, architecte urbaniste paysagiste (France)
Damien Vieillevigne, architecte (France) Olivier Boscournu, concepteur 3d (France)
Estelle Bourreau, architecte (France) Aurelie Fabre, architecte (France)
Loic Brenterc’h, architecte urbaniste (France) avec : Nelly Bussac, architecte urbaniste (France) Gwenaël Massot, architecte (France) Thibaut Stephan, étudiant en géographie (France)
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LES RÉSULTATS La 11 session en France ème
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CLERMONT - FERRAND
SAINT - JEAN L’entre - deux villes
L’entre deux villes
Clermont-Ferrand/Saint-Jean 20
Site inscrit dans l’ÉcoCité Clermont métropole Population : 143 000 hab. (ville) ; 290 000 hab. (agglomération) Site stratégique : 39 ha/Site de projet : 10,7 ha
TRANSFORMATION DU SITE Le site était historiquement un espace périphérique et de relégation des activités nuisantes de la ville. Aujourd’hui, il est au cœur du projet urbain lié à l’arrivée du Nouvel Hôpital Estaing (équipement métropolitain) et de la future Ligne à Grande Vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon. La mutation se poursuivra avec la suppression des abattoirs municipaux, la démolitionreconstruction partielle des logements sociaux existants, le renouvellement de l’ensemble de la zone d’activités ainsi que le renforcement du pôle gare. L’enjeu du projet est d’inverser le rôle de « lieu de relégation » en « lieu de destination », pour devenir un pôle d’attraction urbain majeur. À terme, environ 1 000 logements, des commerces et des services seront articulés autour d’un espace public structurant qui sera desservi par le tramway. Porte d’entrée du centre-ville élargi, le site devra vivre aux rythmes des habitants, mais aussi des usagers des équipements et des activités.
STRATÉGIE URBAINE Le site s’inscrit dans la démarche Ecocité Clermont Métropole, en tant que laboratoire urbain, social et architectural. Il s’agit d’anticiper l’arrivée du TGV (à l’horizon de 15 ans) reliant Clermont-Ferrand à Paris en moins de 2 heures et à Lyon en 1 h 15. Ce territoire connait sur sa partie ouest de profondes mutations depuis la fin des années quatre-vingt. Il bénéficie d’un élan de reconquête urbaine mixant les fonctions métropolitaines et d’habitat : centre des congrès, salles de concert, stade, pôle santé, hôtels, bureaux… Le futur quartier Saint-Jean doit trouver sa place dans cette dynamique en accueillant une programmation qui reste à définir mais qui doit être complémentaire.
DÉFINITION DU SITE Le visage actuel du quartier est marqué par la coupure due à la voie ferrée ainsi que par le caractère de friche urbaine de l’ancien site des abattoirs et des emprises d’activités liées à la filière viande. Ce contexte de déshérence et une topographie particulière viennent accentuer l’isolement de l’ensemble des logements sociaux existants. Le site Europan doit structurer le cœur d’un nouveau quartier dans un processus de transformation progressif et évolutif car, à moyen/long terme, c’est un foncier de 39 ha qui est potentiellement mutable.
NOUVELLE MOBILITÉ URBAINE Le site est au croisement d’axes structurants de communication de l’agglomération que sont l’entrée est (arrivée de Lyon), la grande rocade, le boulevard de ceinture, l’accès à l’aéroport, la gare et la future ligne B de tramway. Le projet devra appréhender les notions de « seuil urbain » et de « porte de l’hyper-centre » avec l’implantation future, à proximité, d’un parking-relais et la création d’un nouveau franchissement du faisceau ferroviaire reliant le site au secteur République - Estaing.
NOUVEAUX MODES DE VIE Le site jouxte deux pôles actifs représentant plusieurs milliers d’emplois : le Nouvel Hôpital Estaing (NHE) qui fonctionne 24 heures/24 heures, et le pôle commercial qui est la tête de pont d’une zone d’activités en mutation. Le projet doit s’appuyer sur cette dynamique. La mutabilité-adaptabilité aux évolutions d’usages de l’habitat et de certains espaces ou fonctions sera recherchée ainsi qu’une densité urbaine pertinente. Le pari est que le projet évolue et s’imprègne des envies et de l’imagination de ceux qui viendront y vivre, travailler, se détendre, pour toute une vie ou bien seulement une heure…
NOUVEL ENVIRONNEMENT DURABLE Le projet doit devenir une vitrine des bonnes pratiques et savoir-faire pour fabriquer la ville de demain, durable et solidaire. Les espaces ouverts révèleront la présence de la nature dans une ville située au cœur du paysage emblématique des volcans d’Auvergne et à la croisée de deux parcs naturels régionaux. Un espace vert conséquent marquera le changement radical d’identité du lieu. Dans ce contexte spécifique où la nature est très présente et accessible, l’enjeu est de mener une réflexion sur les rôles et fonctionnalités des espaces naturels en ville.
22 L’entre deux villes
Clermont-Ferrand/Saint-Jean
Site stratégique : vue des voies ferrées
Site stratégique : rue du Pré de la Reine
Site stratégique : vue des voies ferrées
Site de projet : boulevard Saint Jean - Cité Herbet
Site de projet : la friche urbaine des abattoirs
Clermont-Ferrand/Saint-Jean
-NUDGE-CITY-
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LaurĂŠat RIO 31, rue Doudeauville 75 018 Paris tel : +33 (0)1 40 09 95 54 port : +33 (0)6 28 33 08 40 mel : contact@ri-o.fr
Pierre Bailly, Charles Daubas et Géraud Saffray ont collaboré pendant plus de trois ans au sein de l’agence François Leclercq sur plusieurs projets urbains et architecturaux. Leurs parcours sont complémentaires : Pierre Bailly est architecte diplômé de l’ENSA de Marnela-Vallée, Charles Daubas et Géraud Saffray ont obtenu leur diplôme à l’ENSA de Paris-La-Villette, le premier après un passage par Sciences Po et le second par les Arts décoratifs. Ils expérimentent leur première collaboration « comme d’intenses moments de controverses », ce qui les conforte dans l’envie de travailler ensemble et leur suggère l’idée
que dans le projet urbain, « le processus est une meilleure matière à penser que la finalité ». Pour eux, la valeur réelle d’une ville réside dans cette « invisible mécanique par laquelle le regard des habitants, du visiteur, du marché embrasse l’espace ». La référence au réalisme intentionnel qui inspire le sigle de leur agence, RIO, est née de « cette idée simple : la matière première du projet est cet univers intangible fait de centaines d’intentions particulières ou collectives que l’on nommera envie, fierté d’habiter, sentiment de curiosité, attrait pour le ludique ou même appât du gain ».
Charles Daubas-Mandataire-Urbaniste-30 ans-France/Pierre Bailly-Architecte-28 ans France/Géraud Saffray-Architecte urbaniste-31 ans-France
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Clermont-Ferrand/Saint-Jean
LE PROJET
Pour l’équipe de l’agence Rio, la durabilité provient de la souplesse d’un espace urbain et de sa désirabilité à long terme. C’est ainsi qu’ils ont conçu leur projet non comme une finalité, mais comme un outil pour guider un processus de changement, le fil directeur d’une histoire en mouvement. Le titre de leur projet, Nudge city, s’inspire d’une théorie d’économie politique : nudge signifie littéralement : léger coup de pouce. Ils partent du principe que « le désir et l’incitation peuvent faire évoluer les acteurs, les lieux et les pratiques, et que l’action publique peut stimuler les énergies et les aspirations individuelles qui nourriront un mouvement durable ». L’équipe propose deux types d’intervention : d’un côté, des investissements publics lourds (tramway, lycée) qui entraîneront l’évolution
stratégique du secteur. De l’autre, une action sur les usages, visant à impulser d’autres pratiques et temporalités : par exemple, utiliser le parking du centre commercial, vide aux heures creuses, comme un espace de street sport, pour faire évoluer les lieux, même là où cela semblait impossible. Pour révéler les valeurs du site des Abattoirs et les vues lointaines sur les volcans, ils aménagent, au cœur du futur parc, une vaste esplanade, un espace public récréatif, sportif et événementiel, à vocation métropolitaine. L’équipe insiste enfin sur la nécessité de porter une attention centrale à la qualité d’usage des espaces collectifs, privés et publics, et à leur articulation comme vecteur de « fierté habitante » et d’urbanité du nouveau quartier.
-NUDGE-CITY-
Ce projet a fait l’objet d’un assentiment unanime du jury ; il propose une nouvelle approche du projet urbain où ce n’est plus la forme mais le processus de transformation qui prévaut. La mutation du site suit une dynamique basée sur la question des usages, s’appuyant sur des éléments déclencheurs (construction du lycée et de la ligne de transport en commun en site propre). Le nouveau quartier se structure autour d’un grand espace public défini dans sa forme urbaine mais ouvert dans sa programmation. À l’échelle architecturale, le projet déploie un travail très fin sur les espaces partagés, supports de l’envie de vivre en communauté. La pertinence du propos au regard de la ville durable et l’intelligence de la démarche en font un projet exemplaire.
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Clermont-Ferrand/Saint-Jean
-NUDGE-CITY-
Clermont-Ferrand/Saint-Jean
-STRATES-GÉOLOGIQUES-HABITÉES-
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Cité 4, rue de la Grande Chaumière 75 006 Paris port : +33 (0)6 50 63 99 08 mel : avignon.j@hotmail.fr
Julien Avignon et Julien Salom se rencontrent lors de leur troisième année d’études dans le studio de projet « la fabrication réfléchie de l’espace architectural » mené par L. Tournié, F. Martinez et M. Bekkoucha à l’ENSA de Toulouse. Julien Avignon, après une année passé à Valence (Espagne), intégrera d’ailleurs l’Atelier d’architecture Martinez et Tournié où il croisera une première fois la route de Baptiste Manet. Après l’obtention de leur diplôme, Julien Avignon, entre chez M. Kagan architecture & associés à Paris, où il est aujourd’hui chef de projet ; et Julien Salom, parallèlement à un parcours en
maîtrise d’œuvre, devient éditorialiste de la revue Cosa Mentale ; il est actuellement salarié de l’agence Cardete et Huet. Baptiste Manet mène un master à l’ENSA de ParisBelleville, et participe à la création de Cosa Mentale (revue, expositions et conférences) ; puis intégre l’Atelier d’Architecture P.L. Faloci. A l’intersection de ces parcours en chassé-croisé, Julien Salom, Julien Avignon et Baptiste Manet se retrouvent au printemps 2011 pour participer à Europan 11.
Julien Avignon-Mandataire-Architecte-25 ans-France/Julien Salom Architecte-28 ans-France/avec : Baptiste Manet-Architecte-23 ans France
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Clermont-Ferrand/Saint/Jean
LE PROJET Pour le site de Clermont-Ferrand, marqué par une forte déclivité, cette équipe a décliné l’idée d’une « montagne construite ». Le projet est développé comme une sculpture qui révèle la topographie, la géologie et la sédimentation du sol existant. Il joue de la différence de niveau pour créer des soubassements « habités » en pierre volcanique, qui « absorbent » différents programmes : parkings, équipements (par exemple le gymnase du lycée), ou encore commerces et locaux d’activités sur le boulevard Saint-Jean. Le principe consiste à utiliser l’épaisseur du sol afin de redonner une identité au lieu. La reconquête urbaine du quartier SaintJean passe par la mise en place d’une voie nouvelle accueillant le futur TCSP et irriguant le cœur du quartier. L’axe quasi autoroutier du boulevard Saint-Jean est reprofilé et requalifié. Deux nouvelles polarités sont créées : un pôle
d’équipements et de services autour d’une place centrale en belvédère et sur la voie nouvelle (lycée professionnel et crèche) ; et un pôle d’activités rue du Pré-la-Reine, où un mail est aménagé. Des hôtels d’entreprises sont implantés afin de consolider la vocation existante de la bande longeant les voies ferrées. Deux parcs urbains complètent le dispositif, avec des activités de loisirs et des installations sportives. Les espaces libérés sont clairement structurés et forment des agrafes paysagères offrant des vues sur le grand paysage du Massif central. Deux types d’îlots sont développés dans ce projet : « l’îlot rectangle » permet de répondre à une demande de logements immédiate le long des axes structurants ; « l’îlot carré » offre une plus grande mixité typologique dans la perspective d’une densification progressive de l’ensemble du site.
-STRATES-GÉOLOGIQUES-HABITÉSLe jury a apprécié la capacité de l’équipe à tirer parti d’une démarche de projet assez classique pour mettre en place un projet proposant une densité à l’échelle des enjeux de ce site en centre-ville. La forme urbaine proposée découle d’une structure de plan qui s’appuie pleinement sur la nouvelle ligne du transport en commun en site propre. Les deux parcs urbains, le lycée et le boulevard Saint-Jean s’y raccordent tour à tour. Le projet parvient ainsi globalement à proposer une articulation claire et efficace entre les mobilités, les espaces publics et les équipements.
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Clermont-Ferrand/Saint-Jean
-STRATES-GÉOLOGIQUES-HABITÉS-
Clermont-Ferrand/Saint-Jean
-LE PARC-DES ABATTOIRS-
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CitĂŠ
128, boulevard de Charonne 75 020 Paris port : +33 (0)6 72 87 39 47 mel : abjl.archi@gmail.com
Frais émoulus de l’ENSA de Clermont-Ferrand, ces quatre jeunes architectes ont eu l’occasion de travailler ensemble lors de leur projet de fin d’études. Aujourd’hui, Jenny Reuillard, également licenciée en histoire de l’art, est chef de projet à l’agence Obras ( Paris) ; Baptiste Rougery et Loïc Vedel sont assistants à l’agence MTA à
Clermont-Ferrand ; Alexandra Bléret a travaillé à l’agence Cité architecture à Clermont-Ferrand de 2010 à 2011. C’est ainsi qu’après un an à peine d’activité professionnelle au sein d’agences clermontoises et parisiennes, ils se sont retrouvés une nouvelle fois pour la session 11 du concours Europan.
Jenny Reuillard-Mandataire-Architecte-28 ans-France/Alexandra Bleret-Architecte-25 ans-France/Baptiste Rougery-Architecte24 ans-France/Loïc Vedel-Architecte-26 ans-France
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Clermont-Ferrand/Saint-Jean
LE PROJET Pour l’équipe ABJL, « la ville contemporaine est organique : tout comme un être vivant, elle évolue, elle s’adapte ». Ces jeunes architectes partent du principe que « la nature peut être un levier, le moyen de créer de l’urbanité dans ce site industriel ingrat et de faire respirer ce territoire enclavé en le reconnectant au monde qui l’entoure ». C’est pourquoi ils préconisent, d’une part, la création d’un « quartier parc habité » et, d’autre part, un plan évolutif et dynamique, un outil de fabrication de la ville, plutôt qu’un planmasse figé. Les architectes affirment ainsi les liens entre les secteurs République-Estaing et le quartier Saint-Jean de part et d’autre du faisceau ferré ; une promenade verte accompagne le tracé du futur TCSP et crée des porosités nord-sud qui jouent avec la topographie. Très sensible au caractère stratégique de la
reconversion de ce site industriel « qui sent le bétail, le sang et la violence », et qui a « un passé à explorer et une mémoire à raviver », l’équipe a choisi de réinvestir certains bâtiments et les hangars existants et de les reconvertir en open spaces, équipements sportifs ou scolaires, serres ou encore espaces commerciaux. Dans ce nouvel écoquartier, une typologie d’habitat singulière et générique est proposée. Elle repose sur le principe de volumes capables d’échelle limitée ( R + 3 + combles) mais composant un tissu plutôt dense. A base de structures métalliques, ces volumes sont conçus pour évoluer et s’adapter, à l’échelle du bâtiment pour intégrer éventuellement des petites activités (ateliers, bureaux et commerces) et à l’échelle du logement lui-même avec un système de modules, les « boxes ».
-LE PARC-DES ABATTOIRSSi le jury a émis des réserves sur la concrétisation du passage du tramway en pont au-dessus du boulevard Saint-Jean et le positionnement du lycée sur le site des Ateliers de construction du centre (ACC ), il a apprécié ce projet qui s’appuie sur la notion de « parc habité » en proposant une conjonction entre densité et espace public vert. Le jury a mis en avant la diversité des approches et la prise en compte de l’histoire du site avec la reconversion des bâtiments des ACC, ainsi que la colonisation en plateformes surélevées des aires de parkings du centre commercial introduisant des nouvelles pratiques urbaines sans en perturber le fonctionnement.
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Clermont-Ferrand/Saint-Jean
-LE PARC-DES ABATTOIRS-
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NEUILLY -SUR-MARNE
LA POINTE DE GOURNAY Une cité lacustre
Une citĂŠ lacustre
Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay 44
Population : 32 000 hab. (ville) Site stratĂŠgique : 50 ha / Site de projet : 7 ha
TRANSFORMATION DU SITE Neuilly-sur-Marne est reconnue comme l’un des 5 pôles d’appui du « Cluster Descartes ». À ce titre, la ville est un lieu privilégié pour développer un projet d’éco-activités, porteur de l’ambition du Cluster, qui est de devenir le pôle mondial de référence de la construction, de la gestion et des services de la ville durable. Sur le site de l’ancien hôpital psychiatrique Ville-Evrard, il est prévu un éco-quartier qui accueillera à terme plus de 7 500 habitants et 2 000 emplois. À proximité, le site Europan de la « pointe de Gournay » (45 ha de friche agricole et 5 ha de zone d’activités) est situé en zone inondable. Mais les réflexions récentes sur « l’eau urbaine », et la possible résilience des projets urbains au risque d’inondation permettent aujourd’hui d’imaginer compléter le futur quartier de l’hôpital psychiatrique par une Cité lacustre. L’objectif est d’imaginer les formes urbaines contemporaines d’une Cité lacustre.
STRATÉGIE DE LA VILLE Le développement d’un nouveau quartier sur l’emprise de l’ancien hôpital psychiatrique Ville-Evrard et du site Europan, ainsi que le projet d’une ligne de transport en commun en site propre, doivent conforter l’ambition de Neuilly-sur-Marne comme polarité structurante du Cluster. L’ouverture de la ville sur le canal et la Marne s’inscrit dans une stratégie de valorisation du potentiel que représentent ces espaces. Dans le cadre des recherches menées par le Cluster sur la ville durable, les objectifs de densité et de résilience au risque d’inondation font de Neuilly-sur-Marne un site-pilote dont les principes pourront être mis en oeuvre ultérieurement dans des contextes métropolitains similaires.
DÉFINITION DU SITE Le site stratégique Europan est constitué d’une friche agricole inondable et de quelques parcelles d’activités. Il s’agira d’imaginer l’aménagement d’une Cité lacustre dont la première phase sera le site de projet. Les objectifs de grande densité (100 logements/ha, activités, services et équipements de proximité) et d’accueil d’un équipement au fort rayonnement sont clairement identifiés. Cependant, les contraintes techniques d’un tel projet n’étant pas encore connues, des incertitudes persistent quant au contenu programmatique précis. L’enjeu est donc de proposer un processus d’urbanisation dense du site, capable de gérer différents scénarii de répartition des densités et des typologies.
NOUVELLE MOBILITÉ URBAINE Une nouvelle ligne de transport en commun de type tramway desservira demain le site, le reliant à deux lignes du Réseau Express Régional (RER) et à la Cité Descartes, le coeur du Cluster, en moins d’un quart d’heure. Son tracé franchira la Marne sur un pont-paysage. Le canal peut être l’occasion de développer le tourisme et le fret fluvial, et de créer une ligne de bateaux-bus reliant la Cité lacustre à la base de loisirs de Torcy. Le projet devra donc organiser, au sein d’une station intermodale, les différentes offres de mobilités. Les déplacements à l’intérieur de la Cité lacustre exploiteront les situations urbaines particulières créées pour gérer le risque d’inondation.
NOUVEAUX MODES DE VIE La Cité lacustre permettra à la ville de s’ouvrir sur l’espace aquatique de la rivière, espace de valeur jusqu’à présent peu exploité. L’interaction avec cette « eau urbaine » sera un principe fondateur de son identité. La vie dans le quartier pourra ainsi s’articuler autour de la rivière qui met en réseau plusieurs polarités du territoire : centre-ville, zone d’activités, équipements publics, base de loisirs. L’évolution de la Marne au fil des saisons rythmera les usages au sein du quartier.
NOUVEL ENVIRONNEMENT DURABLE Le projet devra prendre en compte le contexte environnemental très sensible du site. L’enjeu est donc d’organiser une forte densité programmatique avec la présence de la nature végétale et aquatique. Le projet dessinera la nouvelle façade de la ville sur la Marne et exploitera les diverses morphologies urbaines possibles en interaction avec l’eau.
46 Une citĂŠ lacustre
Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay
Le Canal de Chelles
L’intérieur de l’Établissement Public de Santé Ville-Evrard et la gare
Le parc de la Haute-Île, inscrit Natura 2 000
Commerces de vente de matériaux de construction, le long de la route nationale 34 et la gare
La friche agricole inondable
Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay
-
MentionnĂŠ
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OQ project via Vittorio Veneto, 19 44 012 Bondeno, Ferrara, Italie tel : +39 0532 89 6 223 mel : info @ oqproject.com web : www.oqproject.com
Diplômé en architecture en 2005, puis enseignant à l’École d’architecture de Ferrara et Venezia, Andrea Bellodi crée son agence, OQ project… L’agence recherche « des petites réponses à la complexité des scènes contemporaines en architecture, tout en s’inscrivant dans l’étude du territoire à large échelle » ; elle travaille sur des projets publics et privés, à l’échelle résidentielle ou urbaine en référence au contexte et à la lecture du paysage. Le groupe s’enrichit souvent de collaborations ponctuelles de jeunes architectes. Michele Pascucci et Carlotta
Mazzi, toutes deux diplômées de l’École d’architecture de Ferrara, travaillent ainsi chez OQ projet depuis 2009. Marco Lomartire, étudiant dans la même université, les rejoint deux ans après. Elisa Poli, critique d’architecture, a collaboré sur le projet Europan 11 en tant que consultante et critique. L’attention particulière qu’ils portent à la stratégie de conception leur a valu les premières places aux concours Europan 9 à Siracuse, Sipro à Ferrara, IAUG à Genève, et une deuxième place au concours sur les places de Mantov.
Andrea Bellodi-Mandataire-Architecte-31 ans-Italie/ Carlotta Mazzi-Architecte-25 ans-Italie Michel Pascucci-26 ans-Italie /avec : Marco Lomartire-Etudiant en architecture-25 ans Elisa Poli-Architecte-33 ans-Italie
Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay 50
LE PROJET A l’échelle urbaine et territoriale, l’équipe inscrit le site dans un chaînage d’espaces verts, naturels et agricoles ou de délaissés urbains. Par analogie avec la pratique médicale du repositionnement articulaire, elle identifie, d’un côté, un « cartilage » constitué des vides urbains situés sur les limites des communes alentours, de l’autre, des « plaques » rigides correspondant au tissu urbain consolidé. L’équipe propose de se servir de ce cartilage urbain pour mieux relier les différentes entités territoriales et en intensifier les usages aux points d’articulation. A l’échelle du site, leur proposition limite la constructibilité du terrain à l’extrémité est de la Pointe de Gournay, non affectée par les risques d’inondations. A l’image du parc de la Haute-Ile, la majeure partie ouest du site – la zone naturelle et humide – est dédiée à la préservation du biotope
et au renforcement de son rôle de régulation des crues de la Marne. C’est un lieu de promenade et de découverte pédagogique à l’échelle métropolitaine, non exclusif d’une exploitation agricole ponctuelle. L’aménagement de la zone humide est la plus légère possible : système alternant dunes et bassins de rétention et de phytoremédiation, réseau de circulations douces de type pontons et docks, constructions légères ponctuelles, etc. A l’extrémité est de la Pointe de Gournay, une « plateforme urbaine » concentre l’essentiel de l’intensité du site avec une forte densité de logements, d’activités, d’équipements et de services. Nouvelle porte d’entrée des « wetlands » et du parc de la Haute-Ile, elle réalise l’interconnexion entre le site, le centre-ville, la « chaîne cartilagineuse » intercommunale et l’autre rive de la Marne.
-CARTILA-GINOUSLe jur y a apprécié ce projet qui propose une lecture à grande échelle – c’est un des rares à le faire – et insère le site dans une chaîne d’espaces maraîchers. Ce par ti pris permet de conser ver au maximum la zone naturelle et le biotope existant, tout en envisageant les cultures locales. Le site rendu inondable est aménagé par des promenades douces ave c des passerelles, rendant possible un paysage humide tel celui de la Haute-Île. Le développement de la pointe apparait comme une véritable plateforme urbaine programmatique et structurelle, connectant l’ensemble des sites, point de croisement des transpor ts en commun.
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Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay
-CARTILA-GINOUS-
Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay 54
citĂŠ
Waldemarstr. 108 10997 Berlin Allemagne tel : +49 1 577 5 733 738 mel : architecture@berlinsud.com web : http://berlinsud.com
,E COLLECTIF "ERLINSàD A ÏTÏ FONDÏ EN PAR -ARINE Miroux et Christoph Hager. Leur travail a depuis été récompensé par un certain nombre de prix : lauréat %UROPAN Ì "ERLIN 3àDKREUZ ER PRIX DU CONCOURS Flow à Bruxelles en 2009 ; Grand Prix d’Architecture de l’Académie des Beaux Arts à Paris en 2010. C’est ainsi qu’ils se présentent : « A. : I like your apartment. B. : It’s nice but it’s only big enough for one person - or two persons who are very close.
A. : You know two people who are really close ? Extrait de From A to B and Back Again. Comme le suggère le titre du livre d’Andy Warhol, notre travail se caractérise par une recherche exhaustive, une digression infinie et parfois une trouvaille partielle mais heureuse. Notre travail, comme la vie en soi, est un assemblage complexe de quotable quotes (citations dignes d’être citées) sur l’amour, la beauté, la gloire, le travail, le sexe, le temps, la mort, l’économie, le succès, l’art et tout ce que l’architecture est capable d’influencer.
Marine Miroux-Mandataire-Architecte 34 ans-France/Christoph Hager Architecte-38 ans-Autriche
Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay 56
LE PROJET Avec cette proposition, l’équipe adopte une posture critique par rapport à la constructibilité du site et à la densité bâtie attendue. Pour elle, la Pointe de Gournay concentre des enjeux d’inondabilité et de protection de l’environnement qui dépassent largement le contexte du site, et qu’il convient d’appréhender à une échelle bien plus large. Les qualités végétales et le rôle de zone humide et d’expansion en cas de crues de ce site étant reconnus, elle souhaite attirer l’attention sur le risque d’inondation en aval qu’une urbanisation inconsidérée pourrait entraîner. Elle s’est donc concentrée sur la question de la démarche et de la méthodologie, plaidant pour une première étape d’approfondissement du diagnostic comme préalable à la « faisabilité » et à la formulation d’un quelconque projet sur ce site sensible. Sa contribution au
concours est une ébauche de faisabilité, un premier cadrage des facteurs à considérer et des recherches à envisager. Toutefois, et à l’issue d’une première phase de recherche et de réflexion, l’équipe souligne l’intérêt de maintenir, de renforcer et d’exploiter la dimension écologique du site en y développant une économie environnementale. S’esquisse ainsi une orientation alternative pour la partie centrale du programme ; il s’agit d’aménager le site afin d’y créer, en cohérence avec la thématique développement durable du cluster Descartes, un parc naturel exploité, avec par exemple la culture de végétaux tels que les joncs, utilisables dans la construction, l’implantation d’un centre d’information et de formation sur la construction écologique, une ferme horticole, un hôtel, une zone d’épuration des eaux, etc.
-FAISA-BILITÉCe projet, quelque peu manifeste, s’oppose clairement et de façon argumentée à la construction d’une cité lacustre sur le site : le plan local d’urbanisme ( PLU ) et le plan de prévention des risques inondation ( PPRI ) interdisent aujourd’hui toute construction ; la qualité écologique, tant pour la faune que pour la flore, serait à protéger. Cet te prise de position établie, ce projet développe un projet économique, urbain et environnemental pour ce secteur – en par ticulier en proposant une exploitation écologique du lieu ( cultures maraîchères, gestion des eaux ), un aménagement paysager de parcours, et une densification possible sur les endroits non-inondables ( habitat au nord, hôtel et centre de formation à l’écologie à l’est ) .
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Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay
-FAISA-BILITÉ-
Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay
-DÉTREMPE-TOI-
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citĂŠ
Rouverand & Stehelin Architectes 35, boulevard de Belleville 75 011 Paris port : +33 (0)6 99 78 91 09 mel : erouverand@yahoo.com
Etienne Rouverand, Benoit Stehelin et Remy Cointet sont sortis diplômés de l’ENSA de Versailles au tout début des années 2000. Leur collaboration repose sur des liens d’amitié tissés durant leur parcours étudiant partagé entre la France et les Etats-Unis, mais également sur une approche architecturale commune – rigueur de conception, rôle central des problématiques fonctionnelles et constructives –, qui, confrontée à l’environnement de projet, offre une réponse unique pour chaque ouvrage
qu’ils étudient. Soued Yahiaoui, diplômé de l’ENSA Paris-Val-de-Seine, et Mathieu Gontier, diplômé de l’ENSP de Versailles, se joignent ponctuellement à l’équipe pour développer des concours ou projets. Ce paysagiste a fondé, avec Francois Vadepied, l’agence Wagon Landscaping. Ayant déjà des liens d’amitié et professionnel avec les architectes, ils se sont retrouvés pour Europan 11, le site naturel de Neuillysur-Marne répondant à leur désir d’échange et de partage.
Etienne Rouverand-Mandataire-Architecte-34 ans-France/Remy Cointet-Architecte-35 ans-France Matthieu Gontier-Paysagiste-30 ans-France/Benoit Stehelin-Architecte-35 ans France/avec : Soued Yahiaoui-Architecte-29 ans-France
Neuilly-Sur-Marne /La pointe de Gourney 62
LE PROJET L’équipe développe une stratégie à l’échelle de l’ensemble du site de mise en valeur de ses spécificités paysagère et environnementale. Elle prend le parti de limiter sa constructibilité à sa frange nord – le long de la nationale – et à l’extrémité est de la Pointe de Gournay, dans des secteurs non affectés par les aléas d’inondabilité. « Plutôt qu’une mutation brutale et définitive du site, il s’agit, dans le cadre d’une certaine économie de moyens, de limiter l’impact des constructions, de trouver un équilibre entre le bâti et le végétal, et de préserver la zone humide en en densifiant les usages sans modifier le système hydrologique en place », argumente-t-elle. Le projet s’apparente globalement à un « parc habité ». La bordure nord est occupée par une « cité lacustre sèche », avec des programmes d’équipements, de services, de commerces et de
bureaux en bordure de la nationale, et des bandes d’habitat en peigne sur le parc. La partie humide de la friche agricole est transformée en parc avec des zones d’ambiances et d’usages différenciés en fonction de leur localisation et spécificités hygrométriques et végétales : bois humide, jeune bois, prairie, ferme éducative avec potager et/ou jardins familiaux et ripysilve conservée en bordure du canal. Un réseau de cheminements irrigue le parc : accès à la ferme, promenades longeant le canal, passerelles surplombantes à partir des bandes de « jetées de logements ». Une nouvelle centralité urbaine est créée à l’est du site et à l’extrémité de la Pointe de Gournay. Elle articule une grande diversité de programmes (équipements, services, commerces et logements) au futur pôle intermodal, à l’entrée du parc de la Haute-Ile, et au pont-paysage projeté pour le franchissement de la Marne.
-DÉTREMPE-TOILe jur y a apprécié ce projet qui travaille sur les limites du site ( densification au nord par du logement, des commerces et des ser vices, intensification des ser vices sur la pointe est, et création de quais pour le chargement-déchargement de marchandises ) . Ce projet prend le par ti de conser ver la majeure par tie du site non construite afin de met tre en valeur le paysage existant tout en intensifiant les usages ( ferme éducative, bétail en pâturage, jardins ouvriers, bois, prairies, clairières…) . L’implantation de nouveaux logements le long de jetées ancrées au nord du site permet une densification raisonnée et progressive.
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Neuilly-Sur-Marne/La pointe de Gournay
-DÉTREMPE-TOI-
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MOULIN DE LA hOUSSE
REIMS
Un nouveau quartier sur une friche universitaire
Un nouveau quartier sur une friche universitaire
Reims/Moulin de la Housse 68
Population : 181 500 hab. (ville) ; 220 000 hab. (agglomĂŠration) Site stratĂŠgique : 75 ha/Site de projet : 30 ha
TRANSFORMATION DU SITE Le campus du Moulin de la Housse constitue un ensemble universitaire mono-fonctionnel construit dans les années soixante. Ce site va être à court terme désaffecté car la ville envisage de regrouper l’ensemble de ses installations universitaires au sud de l’agglomération. Ainsi, ce territoire, par sa dimension, son histoire et sa localisation constitue une occasion unique de développer un projet de quartier ambitieux à l’est de l’agglomération rémoise.
STRATÉGIE DE LA VILLE À partir de la libération du campus, la ville de Reims souhaite la réalisation d’un nouveau quartier. Elle envisage de promouvoir ici de nouveaux modes d’habiter alliant une mixité programmatique (habitat, activités et services), des espaces publics de qualité en installant une grande variété de typologies de logements (individuel dense, intermédiaire, petit collectif). À partir d’une nouvelle desserte ferroviaire de transport en commun, elle souhaite engager une urbanisation éco-responsable, apte à polliniser l’ensemble du site du campus et les abords de l’avenue Farman, en développant un quartier à caractère urbain innovant, remarquable à l’échelle de l’agglomération.
DÉFINITION DU SITE Le campus du moulin de la Housse est implanté sur un point haut ouvert sur des horizons dégagés au sud et à l’est. Il est aujourd’hui sous utilisé, enclavé, et constitué de bâtiments vétustes. C’est une « friche universitaire » dont le tracé et la symbolique sont disponibles pour, à moyen terme, accueillir un nouveau quartier. Le campus est bordé au nord par une voie ferrée qui donne un accès direct au centre ville et sur laquelle une halte ferroviaire est prévue à l’emplacement d’un ancien pont. Un grand rectangle de vigne est encore en exploitation à mi-chemin entre le campus et l’avenue Farman : cette présence d’agriculture en ville est une des caractéristiques de l’est de la ville et l’on retrouve à proximité, les vignobles de la Maison de Champagne et du Parc de Champagne.
NOUVELLE MOBILITÉ URBAINE Le développement du quartier s’effectuera en relation directe avec la future halte ferroviaire qui jouera un rôle fédérateur pour l’ensemble du site. Plus qu’une simple desserte, elle constituera une nouvelle polarité urbaine accueillant les services liés aux multiples mobilités (bornes de vélo en accès libre, auto partage, parking relais, liaison ferrée directe avec le centre ville), ainsi que des services et commerces de proximité et constituera dès le départ l’embryon du nouveau quartier.
NOUVEAUX MODES DE VIE La ville souhaite proposer une offre résidentielle en direction des primo-accédants pour concurrencer le modèle pavillonnaire qui mite les paysages de la campagne rémoise. Des propositions innovantes sont attendues (nouvelles imbrications entre intérieurs et extérieurs, nouvelles imbrications et mutualisations entre habitations, services et travail, nouvelles mixités générationnelles).
NOUVEL ENVIRONNEMENT DURABLE Il s’agit de penser simultanément intensité urbaine et contact avec la nature, de réfléchir aux enjeux morphologiques de la densité, en définissant un quartier qui entremêle nature et construction. Il est attendu des synergies entre programmes afin de promouvoir de nouvelles dynamiques sociales, de nouvelles performances environnementales, avec l’ambition de réaliser un quartier sobre en énergie et à l’empreinte écologique quasi nulle.
70 Un nouveau quartier sur une friche universitaire
Reims/Moulin de la Housse
Site dans le contexte urbain
Site stratégique : UFR Sciences exactes
Vue aérienne oblique
Vue aérienne oblique
Site de projet : l’axe principal de l’actuel campus universitaire
Reims/Moulin de la Housse
-MULTITALENTED-CITY-
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LaurĂŠat
PUPA Spoorsingel 18 2613BE Delft Pays-Bas tel : +31 624 943 999 mel : info@pu-pa.eu web : www.pu-pa.eu
Les trois membres de cette équipe lituanienne sont diplômés en architecture de la Vilnius Gediminas Technical University. Justina Muliuolyte, également titulaire d’un master d’urbanisme, apporte une réflexion critique sur la planification régionale et les larges échelles, notamment dans l’interconnexion des sites avec leurs abords, la ville, et plus largement le territoire. Tadas Jonauskis, qui a complété sa formation d’architecte par un master d’urbanisme à Delft (Pays-Bas), développe une pensée critique sur l’espace public et s’appuie sur l’idée que « le succès de celui-ci ne tient pas seulement à son attractivité mais aussi aux usages [qui]
finissent par donner sa forme et son apparence à la ville ». Tous deux ont fondé l’agence PUPA à Deflt en 2010. Lukas Rekevicius, actuellement en thèse, témoigne d’un intérêt particulier pour la coordination et la gestion de projets et affiche une solide expérience dans la construction, ainsi qu’une expérience théorique dans la restauration et la préservation du patrimoine. Pour Europan 11, comme lors de leurs précédentes collaborations, tous trois ont souhaité profiter de leurs différentes compétences et approches pour faire émerger des projets à toutes les échelles.
Tadas Jonauskis-Mandataire-Architecte urbaniste 28 ans-Lituanie/Justina Muliuolyte-urbaniste 26 ans-Lituanie/Lukas Rekevicius-Architecte 31 ans-Lituanie
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Reims/Moulin de la Housse
LE PROJET
L’équipe propose de restructurer le site autour de cinq espaces publics thématiques majeurs qui constitueront l’épine dorsale du futur quartier de « ville multidouée » : la place de la Gare, la place des Expositions, la place du Vignoble, la place de la Communauté et enfin la place du Parc. Pour cette équipe, la création d’une nouvelle identité doit s’appuyer sur la conservation de traces du passé. La structure du campus sert donc de guide à sa stratégie de projet. Aux cinq places correspondent cinq polarités multifonctionnelles bien différenciées. La stratégie vise à rassembler différentes fonctions en un lieu pour atteindre une masse critique, afin que chacune profite de la proximité des autres. Par exemple, la gare avec un marché, des incubateurs de projets créatifs, des bureaux, des services, des commerces
et des logements. La place des Expositions avec des fonctions innovantes, un centre de recherche en biocombustibles, des laboratoires, des industries légères, et sa tour solaire, visible de loin, et associée à des expériences d’agriculture urbaine. La densité autour de ces polarités structurantes décroît d’est en ouest, depuis la place de la Gare jusqu’à la place du Parc. La parcelle de vignes est intégrée dans le dispositif pour constituer la place du Vignoble, dédiée à la contemplation de ce paysage urbain exceptionnel et de ses mutations saisonnières. Certains bâtiments remarquables et emblématiques du campus sont conservés, comme le Hall des amphithéâtres transformé en centre municipal pour la place de la Communauté. Les matériaux issus de la démolition sont recyclés sur le site.
-MULTITALENTED-CITY-
Le jury a apprécié les qualités urbaines de ce projet qui offre une grande clarté conceptuelle et programmatique. Il définit un nouveau tissu urbain à partir de cinq polarités constituées par autant de places publiques thématiques organisant chacune une frange bâtie, dans une logique associant mobilités, programmes mixtes et densité, tout en portant attention aux modes de production et de distribution d’énergie. Ces lieux de vie, clairement qualifiés, sont les éléments pérennes du projet urbain. Leur redimensionnement et les échelles proposées pour les places publiques sont des points forts de cette proposition, à la fois réaliste et d’une grande originalité.
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Reims/Moulin de la Housse
-MULTITALENTED-CITY-
Reims/Moulin de la Housse
-PAYSAGE-HORS-LIMITE-
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Mentionné
Atelier Amélie Fontaine 30, rue des Taisnières 59 244 Grand-Fayt port : +33 (0)6 71 59 09 32 mel : contact@atelier-ameliefontaine.com web : www.atelier-ameliefontaine.com
Après une histoire commune au sein de l’agence Babin-Renaud à Paris, Amélie Fontaine et César Vabre se retrouvent dans l’envie de continuer à concevoir ensemble. Europan 11 devient l’opportunité d’une nouvelle collaboration. Madeleine Clavel, étudiante en architecture et ancienne stagiaire de l’agence parisienne, vient renforcer le duo. Amélie Fontaine est diplômée de l’ENSAP de Lille, où elle est aujourd’hui enseignante vacataire. La préparation de son diplôme de spécialisation et d’approfondissement à l’ENSA de Paris-Belleville l’a amenée à étudier des pays émergents
tels que la Chine et l’Inde, et à participer à des projets de recherche au sein de l’Ipraus. Après avoir été lauréate d’Europan 10 en Allemagne sur le projet Macro-Micro à Guben, elle crée son atelier. Qualité de vie, identité du site, mobilité durable sont au cœur de ses questionnements. César Vabre poursuit son expérience au sein de l’agence Babin-Renaud. Madeleine Clavel poursuit un master en architecture au sein de l’ENSA Paris-La-Villette en étudiant la thématique « Construire dans le construit ».
Amélie Fontaine-Mandataire-Architecte urbaniste-26 ans-France/César Vabre-Architecte-30 ans-France/avec : Madeleine Clavel-Etudiante en architecture-24 ans-France
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Reims/Moulin de la Housse
LE PROJET
Cette équipe souhaite intégrer l’histoire du site au futur quartier ; elle propose donc de l’organiser autour d’un grand parc central et fédérateur est-ouest reprenant la composition de Marcel Lods. S’appuyant sur les vides existants pour mettre en place de nouveaux liens, l’équipe tire profit de la topographie en belvédère du site pour tisser des vues sur le grand paysage. Une trame urbaine hiérarchisée structure l’ensemble du quartier : grands axes supportant l’essentiel des flux et jouant le rôle de catalyseurs de la vie urbaine, pénétrantes articulant les différents secteurs, et réseau de venelles et de noues paysagers, support privilégié des modes de déplacement doux irriguant en
profondeur le tissu résidentiel. Les stationnements sont mutualisés sous forme de socles. Revisitant le modèle de l’habitat individuel, l’équipe propose deux typologies compatibles avec une recherche de densité : l’une plus dense de « maisons verticales emboîtées » en bordures des axes ou des pénétrantes ; l’autre de « maisons à patio » formant nappes et structurées par les venelles. La modularité de la trame des nappes des maisons à patio se prête à une certaine évolutivité des logements, par transformation interne et changement d’usages ou adjonction d’une pièce complémentaire par exemple.
-PAYSAGE-HORS-LIMITELe caractère sensible du projet et le travail sur les modes d’habiter dans un site péri-urbain ont été appréciés par le jury. L’identité du lieu s’adapte au projet initial de Marcel Lods. Le « vide » du parc est valorisé par une série de « plaques » de logements à patio et ponctué par les bâtiments existants dont la structure est mise à nu. Les modes de vie proposés sont intéressants et la typologie architecturale en nappe dense et basse respecte le site et les vues lointaines. Le projet décline, à travers la réinterprétation du logement individuel, une gamme d’espaces verts plus ou moins privatifs qui permettent à la végétation du parc de percoler jusqu’aux abords du site.
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Reims/Moulin de la Housse
-PAYSAGE-HORS-LIMITE-
Reims/Moulin de la Housse
-ARCHIPEL-
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CitĂŠ
Atelierworkshop 59, rue Rodier 75 009 Paris port : +33 (0)6 48 74 99 52 mel : atelierworkshop@gmail.com
L’Atelierworkshop est un groupement de cinq architectes indépendants créé par Thomas Jouffe, Emilie Marx, Paola Pfenninger et Sébastien Poupeau, et rejoints un an plus tard par Marie Lang. D’horizons différents, ils partagent la même ambition de développer une approche critique dans leur production architecturale. « La globalisation et la standardisation de notre société tendent à faire perdre aux lieux leur spécificité et leur dimension poétique. Nous défendons une architecture qui entre en résonance avec le contexte tout en répondant aux besoins des usagers, et qui fabrique des atmosphères avant de créer des objets », expliquent-ils.
Dans leurs recherches, ils souhaitent répondre aux problématiques de la société contemporaine : nouvelles technologies, réchauffement climatique, préservation des ressources, évolution des modes de vie ou encore vieillissement de la population. « Guidés par une volonté commune de contribuer positivement à la fabrique du cadre de vie », ils répondent à la fois à des concours à travers un travail d’atelier, et à des commandes privées et/ou publiques, à titre individuel ou collectif. Leurs expériences professionnelles dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage viennent renforcer leurs compétences.
Marie Lang-Mandataire-Architecte-31 ans-France Emilie Marx-Architecte-31 ans-France Paola Pfenninger-Architecte-30 ans-Allemagne Sébastien Poupeau-Architecte-30 ans-France Thomas Jouffe-Architecte-30 ans- France
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Reims/Moulin de la Housse
LE PROJET Lors de leur analyse du site, les architectes ont été séduits par l’ambiance bucolique du campus, les vues sur le mont Berru et les bâtiments de Marcel Lods. Ils ont donc fait le choix de garder et d’amplifier le caractère singulier de ce site, semblable à « des prairies ponctuées de constructions ». Un archipel est né. Le principe retenu est de produire une urbanisation dense mais discontinue, faisant alterner îlots urbains et espaces ouverts à l’image du campus existant. Le quartier doit fonctionner de manière solidaire afin d’offrir à l’ensemble des habitants l’accès à des services publics et marchands ou à des espaces de loisirs. Tout en proposant une certaine mixité fonctionnelle, chaque « île » a son identité propre : l’île des enfants, l’île des déplacements, l’île de l’écologie urbaine, l’île des échanges. Deux axes structurent l’archipel : l’axe est-ouest relie la place verte de la maison de la culture à la gare.
L’axe nord-est/sud-ouest relie la gare au parc des expositions, avec un jardin linéaire ouvrant des vues sur le grand paysage et de vastes espaces engazonnés pour les activités sportives. Transition entre la ville et la campagne, ce « quartier archipel » propose de recycler et de mettre en valeur une partie du patrimoine paysager et architectural du campus dans une grande économie de moyens ; en fonction de leur degré énergivore, les bâtiments sont démolis ou conservés. Dans le deuxième cas, une reconversion en ferme agricole ou entrepôts de fabrication par exemple. Les programmes d’habitat combinent différentes typologies – individuel, intermédiaire et collectif – dans une composition dense, avec une recherche sur la flexibilité et l’évolutivité des logements et le partage d’espaces de proximité.
-ARCHIPEL-
Le jury a apprécié les qualités de ce projet simple qui instaure un dialogue clair entre ville et nature. En s’interrogeant sur la manière d’urbaniser ce site tout en amplifiant son caractère vert, l’équipe définit un archipel urbain entouré d’espaces cultivés. Chaque île, dont la programmation est mixte, répond à son contexte en offrant une densité autour des bâtiments existants et une thématique propre. Si les typologies architecturales de ces pièces urbaines variées n’ont pas toujours convaincu le jury, leurs densités sont claires et répondent aux objectifs de la ville.
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Reims/Moulin de la Housse
-ARCHIPEL-
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SAVENAY
LA GARE « Ville - gare », centralité secondaire d’éco-métropole
« Ville - gare », centralité secondaire d’éco-métropole
Savenay/La Gare 92
Site inscrit dans l’ÉcoCité Nantes/Saint-Nazaire Population : 7 200 hab. (ville) ; 21 000 hab. (intercommunalité) ; 800 000 hab. (métropole) Site stratégique : 59 ha/Site de projet : 3,3 ha
TRANSFORMATION DU SITE Savenay est reconnue comme pôle structurant de l’éco-métropole Nantes/Saint-Nazaire. À ce titre, la ville est un lieu privilégié pour l’accueil d’habitats, de commerces et de services. La gare représentant un atout, la zone d’activités des Acacias adossée au sud des voies ferrées, peu qualifiée et ayant du mal à se développer, mutera en un véritable quartier de ville. Il accueillera à terme 1 000 logements, soit 2 500 habitants, des commerces, services, bureaux et de l’artisanat. L’enjeu principal du projet est d’inventer les nouvelles formes urbaines d’un « villagequartier de gare ».
STRATÉGIE DE LA VILLE La conception d’un projet urbain porteur de l’aménagement d’un nouveau quartier autour de la gare s’inscrit, par la nature de ses enjeux (dynamique urbaine, centralité, mixité des fonctions) et sa complexité (renouvellement urbain, extension urbaine), dans une stratégie sur le long terme. Le développement d’un nouveau quartier de ville apparaît de nature à conforter à la fois la fonction prioritaire de pôle intermodal de la gare et de conforter la centralité de Savenay en l’élargissant à de nouveaux territoires proches du centre-ville actuel. Dans un esprit de laboratoire péri-urbain de l’Ecocité Nantes/Saint-Nazaire, il s’agit de mettre en place à petite échelle des principes qui pourront être mis en oeuvre ultérieurement dans des contextes métropolitains similaires.
DÉFINITION DU SITE Voiries mal dimensionnées, espaces publics peu qualifiés, halles industrielles et centrale à béton constituent le paysage actuel de cette zone d’activités. Il s’agit d’imaginer dans une première phase (3,3 ha) la mutation de ce secteur en quartier durable, plurifonctionnel. L’enjeu est de développer un nouveau quartier sur la base d’un programme associant 150 à 200 logements, des bureaux ainsi qu’un petit pôle d’équipements structurants, tout en envisageant son évolution à plus long terme, au regard de l’augmentation de l’attractivité.
NOUVELLE MOBILITÉ URBAINE Les soixante trains par jour desservant la Gare de Savenay (troisième du département en fréquentation) lui assurent une connexion de 13 minutes avec Saint-Nazaire et de 21 minutes avec Nantes. Ce véritable « hub » de la mobilité pendulaire à l’échelle de la métropole Nantes/Saint-Nazaire sera amené à voir ses fonctions évoluer vers celles d’un « hub » métropolitain avec l’ouverture envisagée en 2017 du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il intégrera ainsi tous les modes de déplacements, piétons, vélos, cars, trains, voitures et co-voiturage ainsi que les services urbains associés.
NOUVEAUX MODES DE VIE En venant habiter dans ce « village-quartier de gare », on pourra trouver un logement plus accessible et différent de ceux des agglomérations tout en disposant d’un certain niveau de services urbains. Le nouveau quartier accueillera des logements avec quelques commerces et services de proximité ainsi que des équipements qui fonctionneront aussi pour les usagers de la gare.
NOUVEL ENVIRONNEMENT DURABLE Le projet dessinera progressivement les nouvelles limites de la ville en lien avec l’espace agricole et naturel de l’estuaire de la Loire. La question de la nature en ville et de la lisière, de son épaisseur et de son évolutivité est fondamentale. Le potentiel paysager constitué par les chemins ruraux, le système hydrographique et les haies bocagères servira de support au développement de la trame urbaine.
94 « Ville - gare », centralité secondaire d’éco-métropole
Savenay/La Gare
Site stratégique : vue depuis le centre ville
Site stratégique : la route départementale 17 et la Gare
Site stratégique : vue sur les voies ferrées
Site stratégique : interface de la zone d’activités des Acacias et de la zone rurale agricole et la gare
Site de projet
Savenay/La Gare
-MESURES-LIGÉRIENNES-
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Lauréat
42, rue d’Avron 75 020 Paris port : +33 (0)6 75 81 45 51 mel : letka.contact@gmail.com
Thibault Barbier et Laetitia Lafont se rencontrent à Paris, au sein de l’agence Obras, Marc Bigarnet et Frédéric Bonnet architectes, où ils sont alors tous deux salariés. Laetitia Lafont est diplômée de l’ENSA de Clermont-Ferrand, et Thibault Barbier de l’ENSA de Marne-la-Vallée ; il est également ingénieur paysagiste, diplômé de l’ENSNP de Blois. Basée sur deux parcours contrastés, dans la maîtrise d’œuvre architecturale ou la maîtrise d’œuvre urbaine, avec quelques incursions dans l’urbanisme réglementaire ou l’assistance à
la maîtrise d’ouvrage, leur démarche se veut transversale. Afin « d’amplifier cette polyvalence », ils rejoignent le groupe Milieux, collectif d’architectes fondé en 2007, qui rassemble de jeunes professionnels engagés autour de questions théoriques, de projets, et de territoires variés. Mesures ligériennes constitue leur première collaboration professionnelle indépendante, l’opportunité de participer « au formidable laboratoire de projet que constitue aujourd’hui l’estuaire de la Loire ».
Laetitia Lafont-Mandataire-Architecte-29 ans-France/Thibault Barbier-Paysagiste-27 ans-France/avec : Anaïs Beaupoux-Ingénieur paysagiste-26 ans-France/Aurélien Delchet-Architecte urbaniste 29 ans France/Yvan Okotnikoff-Architecte Urbaniste- 28 ans-France
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Savenay/La Gare
LE PROJET
Plutôt qu’un projet clef en main, Thibault Barbier et Laetitia Lafont proposent des règles du jeu, une série de dispositifs à différentes échelles. Ce projet se construit sur une intervention diffuse, tant d’un point de vue constructif que paysager, et avec une grande économie de moyens. Afin de mieux relier le nouveau quartier au Savenay historique, la proposition réinterroge le périmètre de projet en intervenant au nord du site par une densification des dents creuses dans le tissu existant. La création d’une passerelle reliant les deux rives des voies ferrées est combinée avec l’implantation d’un petit complexe d’équipements et de services de part et d’autre : au nord, un parking relais à proximité de la gare ; au sud, le siège de la communauté de communes, une maison de l’enfance, un centre technique municipal et une
halle commerciale, regroupés autour d’une place. La gestion de la lisière mouvante de la ville se fait par l’urbanisation progressive du territoire en plaques prises sur une partie du parcellaire agricole, des « îles urbaines » susceptibles d’évoluer dans le temps. La typologie vernaculaire de la longère est réinterprétée pour s’adapter aux modes de vie contemporains. Les logements privilégient une double orientation et des vues sur le grand paysage. Des noues agrémentent les cheminements, prolongeant la trame bocagère au cœur des îles habitées, limitant ainsi les vis-à-vis et les risques d’inondations. Procédant par touches multiples, le projet propose une évolution douce du site dans le respect de son identité ligérienne, à la fois rurale et métropolitaine.
-MESURES-LIGÉRIENNESCe projet s’est démarqué par sa stratégie mêlant économie de moyens et interventions éparses bien que thématisées qui témoignent de la volonté de développer Savenay à partir de plusieurs accroches et pas seulement à partir du nouveau quartier. Le jury note avec intérêt ce travail en profondeur qui prend en charge l’ensemble des problématiques du site, avec des interventions dans le centre ancien. Il développe par ailleurs un travail assez fin autour de la gare et en accompagnement du franchissement piéton. L’attention à la dimension paysagère est également relevée au travers d’une interprétation du parcellaire et des trames bocagères existantes.
100
Savenay/La Gare
-MESURES-LIGÉRIENNES-
Savenay/La Gare
-SB\SH-
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MentionnĂŠ
2, rue de Nuits 33 100 Bordeaux tel : +33 (0)6 85 59 32 18 tel : +32 4 97 38 46 55 mel : matthieu.thuillier@hotmail.fr mel : lionel.roullet@gmail.com
Matthieu Thuillier et Lionel Roullet sont venus tardivement . l’architecture, le premier après une licence en design, le second après des études en génie civil. Depuis leur rencontre, ils ont collaboré régulièrement, « bénéficiant de cultures de projet complémentaires, qui depuis se sont homogénéisées ». Ensemble, ils ont élaboré un certain nombre de projets urbains, « en revendiquant toujours une rationalité et un réalisme à nos yeux indispensables, recherchant systématiquement une échelle d’intervention juste».
Ils sont tous deux diplômés de l’ENSA de Clermont-Ferrand. Après plusieurs collaborations en Suisse, Lionel Roullet a travaillé à Bruxelles chez JDS Architects, agence internationale combinant design, architecture et urbanisme. De son côté, Matthieu Thuillier s’est « consacré au paysage avec l’intuition que le croisement de cette discipline avec l’urbanisme et l’architecture était une nécessité». Ils considèrent aujourd’hui qu’ Europan leur a donné raison».
Matthieu Thuillier-Mandataire-Architecte 29 ans-France/Lionel Roullet-Architecte 26 ans-France
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Savenay/La Gare
LE PROJET Avec le projet SB\SH (Savenay bas \ Savenay haut), cette équipe propose, dans un premier temps et symboliquement, une intervention artistique sur le château d’eau, afin « d’étirer » le festival d’art contemporain Estuaire et d’inscrire Savenay dans le paysage culturel métropolitain. Considérant les faisceaux ferrés comme un vide structurant, elle propose de laisser se développer une friche végétale dense sur une partie des rives, « un couloir arboré traversé par le train » qui souligne les qualités paysagères du territoire. Une passerelle connecte les deux rives avec, au nord, la gare et le stade requalifié et, au sud, un bâtiment-infrastructure intégrant la halle ferroviaire reconvertie. Ce bâtiment-infrastructure regroupe des équipements et des services utiles à la vie locale ou confortant la fonction multimodale du site : siège de
la communauté de communes, maison des jeunes, restaurant, commerces, locaux d’activités axés sur la promotion des ressources locales (marché en circuit court, atelier de découpe et transformation de la viande bovine), ou encore guichets automatiques, garages autos et vélos et ateliers de maintenance TER. Le bâtiment longitudinal et la cour paysager qui le borde créent une nouvelle centralité. En terme d’habitat, les architectes prônent l’installation progressive d’un « parc habitable » basé sur un principe de « gestion différenciée » et un parcellaire en lanières nord/sud, de 200 à 400 m2, sur lesquelles pourront s’implanter au fur et à mesure maisons de ville et petits immeubles. Les voiries existantes sont conservées et éventuellement prolongées.
-SB\SH-
Le jury note la pertinence de ce projet d’un point de vue stratégique et territorial. Si cette démarche semble d’abord discrète, elle développe une certaine efficacité du travail linéaire à partir d’une optimisation des usages autour de la gare. En proposant d’appuyer le développement du nouveau quartier sur la requalification d’un édifice existant du pôle gare, l’accroche du nouveau quartier semble assurée. Par ailleurs, le jury a apprécié le travail de l’équipe sur la poésie du faisceau ferré.
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Savenay/La Gare
-SB\SH-
Savenay/La Gare
-DOCK-LIFE-
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MentionnĂŠ
50, rue du Vertbois 75 003 Paris tel : +33 (0) 1 77 17 05 12 port : +33 (0)6 23 90 36 47 mel : contact@wetta.fr web : www.wetta.fr
Xiang Wang, ingénieur en génie civil (université de Chongqing, Chine) et Wenmu Tian qui a entamé ses études d’architecture en Chine (université de JiaoTong, Chengdu), obtiennent tous deux leur diplôme d’architecte à l’ENSA Paris La Villette. Biculturels et pluridisciplinaires, ils s’intéressent au thème de la « lisibilité », c’est-à-dire « ce que l’on perçoit et comprend facilement dans une architecture ». Pour eux, la « lisibilité ne consiste pas seulement à rechercher la singularité de la forme ; il s’agit de transmettre du sens à la ville à travers l’architecture : de raconter une histoire, d’affirmer une identité ou de
révéler un conflit dans un contexte urbain précis. […] La conception s’appuie sur des analyses urbaines, sociales et économiques, qui définissent la “situation” d’un projet. La proposition est donc “l’extrusion” des résultats d’analyses, avec les réflexions d’architectes. Le temps détermine également la “situation” ; le projet évolue dans ses processus et il développe une esthétique propre à son contexte. » Ces architectes préfèrent donc « la simplicité à la complexité » ; dans leurs projets, ils expriment « des gestes plutôt que des langages » ; ils souhaitent que « le sens de leur projet soit plus fort que son image ».
Xiang Wang-Mandataire-Architecte-31 ans-France Wenmu Tian-Architecte-28 ans-Chine/avec : Ran She Architecte-28 ans-Chine/#HENGMEI :ONG-Architecte-29 ans Chine
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Savenay/La Gare
LE PROJET Les architectes proposent de structurer le site en s’appuyant sur la frange ferroviaire d’où l’on peut découvrir la ville depuis le train. Mais il s’agit aussi et avant tout « d’habiter l’humidité » dans ce secteur sensible aux risques d’inondation. A cet effet, l’équipe adopte une morphologie urbaine favorisant l’écoulement des eaux. Leur projet organise le cœur résidentiel du nouveau quartier en bandes parallèles aux voies ferrées, alternant lanières bâties et jardins privatifs. Construites sur pilotis, ces plateformes de logements forment des « docks » connectés à un système de voies de desserte sur remblais. Les cœurs d’îlots traités en paysage de prairie accueillent potagers et bassins de rétention. Au sud, une coulée verte crée une nouvelle lisière entre ville et bocage en proposant des équipements sportifs, un jardin d’eau, des activités
pédagogiques liées à la nature, etc. Elle reçoit un traitement paysager minimal et assure la collecte des bassins de rétention du quartier. Un double franchissement piétons relie le nouveau quartier au centre-ville, avec la création d’une passerelle au droit de la mairie et le prolongement du passage souterrain existant au droit de la gare. Le rôle de pôle multimodal de la gare est conforté en frange nord. Au sud des voies ferrées, deux polarités urbaines sont aménagées : l’une, linéaire, accueille des équipements emblématiques (siège de la communauté de communes, maison de quartier) et des parkings ; l’autre, au cœur du quartier et autour d’une placette, regroupe des commerces, une salle d’expositions, des bureaux, et fait écho à la centralité historique de la place des Halles et de la mairie.
-DOCK-LIFE-
Ce projet développe une approche fine du caractère hydrologique du site. Le jury note avec intérêt la constitution d’une « limite poreuse » en partie sud. Cette bande joue le rôle d’interface entre nouveau quartier et bocage et propose une nouvelle offre d’usages pour les habitants. Si son dessin reste systématique, elle amène une vraie gestion de la limite urbanisée du nouveau quartier. Le jury relève également l’intérêt de ce principe en termes de déambulation et d’accroche à l’existant.
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Savenay/La Gare
-DOCK-LIFE-
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LES bATêTES
STAINS
Densification autour d’un futur pôle multimodal
Densification autour d’un futur pôle multimodal
Stains/Les Batêtes 116
Site inscrit dans l’ÉcoCité de Plaine commune Population : 34 900 hab. (ville) ; 335 000 hab. (agglomération) Site stratégique : 12 ha/Site de projet : 7 ha (en deux emprises distinctes)
TRANSFORMATION DU SITE L’ouverture d’une gare voyageur sur le réseau ferré Tangentielle Nord va permettre le développement urbain du secteur. En 2014, la nouvelle gare « Stains-La Cerisaie », implantée dans le secteur dit de « La Lentille », entre l’ancien tracé de la route départementale et l’actuelle voie, constituera un nouveau pôle d’intensité urbaine pour toute la commune. À l’horizon 2020, le site accueillera aussi le nouveau terminus de la ligne 13 du métro parisien et deviendra un lieu intermodal encore plus performant. Ces nouvelles infrastructures justifient l’urbanisation du secteur qui sera menée avec le souci du maintien de sa tradition maraîchère.
STRATÉGIE DE LA VILLE Ce site doit permettre de réaliser un véritable pôle multimodal à l’échelle de la commune. Tangentielle, métro, bus, vélos en libre accès, plate-forme d’autopartage ainsi que services et équipements quotidiens seront regroupés pour offrir une palette de nouveaux services aux habitants de Stains et aux visiteurs du parc départemental George Valbon (ex Parc de la Courneuve). L’intermodalité sera riche en imbrications programmatiques et en mixités fonctionnelles et apportera une grande valeur urbaine aux espaces de transfert entre modes de déplacement. Ce lieu sera étudié pour offrir des qualités d’usages et de paysages autant la semaine que le week-end, autant la journée que la nuit, autant l’hiver que l’été.
DÉFINITION DU SITE Le site des Batêtes, d’une superficie de 7 hectares au contact du centre ville de Stains, représente un des derniers territoires de la commune à urbaniser. C’est un terrain plat, occupé en grande partie par des jardins ouvriers. Il est traversé d’est en ouest par une voie ferrée et bordé à l’ouest par un axe routier important (RD 29) qui longe le parc départemental Georges Valbon. À l’est, il est en contact avec une zone d’activités et à l’ouest en relation avec la cité de Prétresse, un secteur d’habitat social construit en prolongement du centre-ville.
NOUVELLE MOBILITÉ URBAINE Le futur pôle mutimodal jouera un rôle initiateur et fédérateur pour l’ensemble du site. Il sera étudié dans la variété de ses usages, de manière chronotopique, comme une « centrale de mobilité », combinant multimodalités et services à la population de Stains, aux employés de la zone d’activités ou encore aux visiteurs du parc.
NOUVEAUX MODES DE VIE Avec sa cité jardin construite dans les années 1920, la ville de Stains possède un patrimoine architectural qui révèle une attention ancienne aux relations entre habitat et nature. Elle est aussi une des villes françaises qui accueillent le plus de jardins ouvriers. L’urbanisation du site des Batêtes doit s’inscrire dans cette histoire urbaine, avec la volonté de la renouveler. La superficie actuelle de jardins familiaux sera maintenue et redéployée sur l’ensemble du site stratégique en prenant en compte l’évolution des modes d’association et d’usages de ces jardins urbains, mais en valorisant leur rôle social et environnemental au coeur du nouveau quartier.
NOUVEL ENVIRONNEMENT DURABLE Il est attendu des innovations en termes de programme et de processus. La ville durable est à la recherche de nouvelles synergies, de mixités plus performantes, plus économes, plus imbriquées, plus écologiques. Cet esprit de prospective peut se déployer dans les domaines suivants : mixer densification et maintien de la bioproductivité des sols, proposer de nouvelles imbrications programmatiques à partir des équipements de mobilités, prévoir des bâtiments à la fonctionnalité ouverte capables d’intégrer des usages provisoires et d’accueillir évolution et réversibilité.
118 Densification autour d’un futur pôle multimodal
Stains/Les Batêtes
Vue aérienne du site
Site de projet : vue de la zone d’activité de La Cerisaie
Site de projet : vue de la voie ferrée bordant le site
Site de projet : vue des jardins ouvriers
Vue aérienne oblique
Stains/Les Batêtes
- DE -EFFET SERRES- DE SERRES-
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Lauréat
Clic architecture 25, rue de la Bienfaisance 75008 Paris tel : +33 (0)9 81 75 97 71 port : +33 (0)6 6 130 70 17 mel : contact@clic-architecture.com web : www.clic-architecture.com
problème donné en autant de dimensions sensibles, dont la synthèse aboutit à une réponse complète, cohérente et poétique. Cette poésie est le fil conducteur de notre démarche conceptuelle. Elle vise à activer les qualités sensibles d’un lieu et d’un contexte de projet. Il s’agit d’en révéler les liens brisés, les projets oubliés ; nous voulons montrer les invisibles “déjà-là“ et dévoiler toutes les vies rêvées et possibles d’un territoire, d’un quartier, d’un bâtiment.
Photo : Jeremy Vey
Clic est un collectif constitué de cinq architectes exerçant dans des agences d’architecture, d’urbanisme et de paysage : Pierre-Emmanuel Limondin, Adèle Catherine, Aurélie François, Laura Giuliani et Emmanuelle Klinger. Issus des ENSA de Saint-Étienne, Nantes et Paris-LaVillette, ils cherchent à associer de manière permanente démarches de projet et de recherche : « La confrontation permanente entre architectes, urbanistes, paysagistes et artistes sert l’émulation collective qui anime nos réflexions et motive le groupe. Elle permet également de traduire un
Pierre-Emmanuel Limondin-Mandataire-Architecte urbaniste-25 ans-France/Adèle Catherine Architecte-24 ans-France/Aurélie François-Architecte-26 ans-République de Maurice/ Laura Giuliani Architecte paysagiste-25 ans-France/Emmanuelle Klinger-Architecte urbaniste-24 ans-France
122
Stains/Les Batêtes
LE PROJET
Alors que Stains s’apprête à changer de statut avec l’arrivée de nouvelles lignes de transports en commun, cette équipe a cherché à tisser un lien entre la vitesse métropolitaine et la « lenteur maraîchère » du site. Plaçant la question énergétique au cœur de son approche durable de la ville et de son projet de « cité-jardin du X XIe siècle », Clic architecture préconise d’utiliser le principe de l’effet de serre en réseau pour la production d’énergie locale. Le secteur charnière de la Lentille devient pôle multimodal. Des modules amovibles de services, de bureaux, de commerces s’insèrent sous un vaste bâtiment-serre. Un espace public en forme de faille connecte le niveau de la rue et du train à celui du métro et organise la transition entre le
pôle multimodal, le parc départemental Georges Valbon et le quartier de logements enchâssé dans les jardins familiaux. Des îlots associant logements collectifs modulables à patio, jardins et placettes sont desservis par les sentiers existants devenus venelles. Des serres de toitures – leitmotiv de leur projet urbain et architectural –, associées à des toitures végétalisées cultivables, offrent aux habitants un espace extérieur vivrier ou d’agrément. La plupart des jardins familiaux existants sont conservés, notamment le long des voies ferrées afin d’isoler les nouveaux logements des nuisances ferroviaires. Le caractère agricole du site est intensifié par un marché, un campus agricole, une coopérative, etc.
-EFFETS -DE SERRES-
Le projet propose une nouvelle forme d’urbanité à partir d’un travail innovant sur l’espace public qui cherche à rendre lisibles et fonctionnelles les mobilités, ainsi que les infrastructures qui les accompagnent. Il est l’un des rares à prendre en compte tous les modes de déplacement et, par ses qualités d’irrigation du site, à considérer le temps du transport comme temps urbain. La mise en place d’une superstructure qui accueille des modules containers permet de transformer le site par une composition urbaine et programmatique évolutive et à l’échelle adaptée. Une réflexion expérimentale et pertinente est engagée autour de la question de l’énergie.
124
Stains/Les BatĂŞtes
-EFFETS -DE SERRES-
Stains/Les Batêtes
-STAIN'S-ALIVE-
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Mentionné
1, chemin des Varinnes 69 380 Les Chères port : +33 (0)6 72 75 16 25 mel : oscar.gential@gmail.com web : http://oscargential.blogspot.com
Pour cette équipe dont les membres sont issus de formations très différentes, les maîtres mots sont : « pluridisciplinarité et croisement des connaissances et des regards ». Élise Avide a un double master en urbanisme de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Raphaëlle Bernabei est diplômé de l’IEP de Grenoble ; Benjamin Bosselut a un master d’aménagement du territoire de l’Institut d’urbanisme de Paris-Sorbonne ; Yohan Demasse est ingénieur paysagiste de l’ENSNP de Blois ; Philippe Gaudias est diplômé de l’École spéciale des travaux publics de Paris ; et enfin, Oscar Gential, mandataire du projet, est architecte. C’est au sein du master aménagement et maîtrise d’ouvrage urbaine (Amur) de l’ENPC ParisTech que leurs
routes se sont croisées. Cette formation pluridisciplinaire leur a donné l’occasion de travailler ensemble sur différents projets urbains, à toutes échelles et dans contextes variés : de l’élaboration d’une stratégie urbaine pour le plateau de Saclay à la reconversion industrielle d’un terre-plein de la baie de Tokyo, en passant pour certains d’entre eux par l’exercice prospectif pour le compte de Gares & Connexions. Leur volonté de poursuivre leurs échanges au-delà du master et leur intérêt partagé pour un urbanisme de process les ont conduit à s’inscrire au concours d’Europan 11, le site de Stains représentant pour eux l’occasion « d’allier leurs compétences dans les domaines de la ville et des transports ».
Oscar Gential-Mandataire-Architecte-25 ans-France/Elise AvideUrbaniste-26 ans-France/Raphaëlle Bernabei-Urbaniste-26 ans-France Benjamin Bosselut-Urbaniste géographe-25 ans-France/Yohan Demasse Ingénieur paysagiste urbaniste-25 ans-France/Philippe Gaudias-Ingénieur urbaniste-25 ans-France
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Stains/Les Batêtes
LE PROJET L’équipe base sa stratégie sur une nouvelle gestion des délaissés nés de la juxtaposition au fil du temps de programmes urbains dissociés. Alors que la cité-jardin portait « l’utopie d’une ville autosuffisante », ils considèrent que le site Europan doit être « pensé comme une entité interagissant avec toutes les composantes de la métropole ». Pour eux, la diversité des formes urbaines existantes doit être considérée comme un atout. Plutôt que de proposer une nouvelle « vision absolue de l’urbanité », cette équipe propose de porter l’effort sur la transformation des vides urbains comme « vecteurs de parcourabilité » et de qualification
des programmes, dans une perspective d’évolutivité. Trois bandes programmatiques sont ainsi déterminées ; leur aménagement aura pour rôle de contribuer à améliorer les liaisons inter-secteurs du quartier. Deux processus seront engagés en parallèle. L’un court et volontariste sur le site de la Lentille, où l’intermodalité sera mise en place, avec la création d’un nouveau pont franchissant les voies ferrées et une « surprogrammation » qui concentre les « catalyseurs de l’intensification urbaine. L’autre, plus long, sur le site des jardins fera l’objet d’un processus participatif, avec une relocalisation diffuse des parcelles par grappes sur un territoire plus large et une densification bâtie progressive.
-STAIN’S-ALIVEEn activant l’espace public autour de la Lentille, le projet développe une stratégie pertinente et économe prenant en compte les usages existants. Il enclenche un processus à long terme qui accompagne la création du pôle gare et la mise en place d’espaces publics et d’équipements qualitatifs. Les franchissements sont clairement travaillés. La réponse programmatique développée est pertinente tant sur les secteurs de projet que sur la réserve foncière. Le jury a apprécié, sur le secteur des Batêtes, le maintien des jardins comme condition de développement d’un habitat « sur mesure ».
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Stains/Les BatĂŞtes
-STAIN’S-ALIVE-
Stains/Les Batêtes
-VERS UN NOUVEAU-CHAPITRE DES AMOURS-DE LA TERRE EN VILLE-
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Mentionné
Atelier TMCK 59, rue du Faubourg Saint-Antoine 750 011 Paris port : +33 (0)6 73 14 92 96 mel : info@atelier-tmck.com web : www.atelier-tmck.com
Tanguy Mallier, architecte diplômé de l’École spéciale d’architecture, et Claire Klinger, architecte urbaniste, diplômée de l’ENSA de Nancy, commencent à travailler ensemble dans le cadre de Citizen 5, une « plateforme de travail ouverte » composée de cinq architectes. « Pour structurer et amplifier la dynamique en cours », ils décident de créer une équipe permanente et collaborent sur plusieurs projets avant de créer l’atelier TMCK. Au sein de cet « espace d’échange », Tanguy développe « une approche intuitive, conceptuelle presque artisanale : amour du sens, du sensible, de la matérialité et du construit » ; Claire, « plus stratège », est familière
des process urbains et territoriaux et affiche « un attachement à la compréhension du monde dans lequel nous agissons ». Ils sollicitent « avec plaisir » d’autres architectes, d’autres disciplines, qui ont une approche différente et réinterrogent leurs projets. Animés « d’un militantisme responsable, d’un dévouement au service du sens et de l’émotion », ils poursuivent leurs recherches métropolitaines esquissées dans le cadre d’Europan 11 parallèlement à une ferme volonté d’œuvrer en milieu rural et sans jamais perdre de vue l’architecture, car ils souhaitent continuer de « construire des bâtiments ».
Tanguy Mallier-Mandataire-Architecte-27 ans France/Claire Klinger-Architecte urbaniste 27 ans-France
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Stains/Les Batêtes
LE PROJET
En s’appuyant sur l’identité de Stains et de sa cité-jardin, cette équipe propose de réinventer le lien ville-nature en aménageant un continuum écologique et paysager structurant qui traverse l’ensemble du site de projet et prolonge le parc Georges Valbon jusqu’au centre-ville. Cette armature urbaine et écologique inclut les jardins familiaux existants ; elle crée une nouvelle cohésion territoriale en relation avec l’aménagement du futur pôle gare afin de mieux intégrer la ville à la dynamique métropolitaine du Grand Paris. Deux polarités urbaines apportent de l’attractivité aux lieux : à l’est, le pôle gare et son esplanade multimodale, immergés dans le corridor vert ;
à l’ouest, un pôle regroupant une mixité de programmes (commerces, activités, services, parkings et logements) autour d’une nouvelle place – la place des Eléments – ouvre une nouvelle entrée du parc à proximité du centreville. De part et d’autre des voies ferrées, deux bâtiments-infrastructure accueillent une partie des programmes d’activités et des parkings pour les deux pôles et constituent des murs antibruit pour les habitations situées à l’arrière. Une promenade prend place sur les toitures de ces bâtiments-infrastructure. Elle est reliée à un système de passerelles permettant de connecter les deux rives.
-VERS UN NOUVEAU-CHAPITRE DES AMOURS-DE LA TERRE À LA VILLE-
L’équipe propose un acte urbain fort par la création d’une nouvelle porte du parc près du centre-ville. Cette nouvelle situation urbaine est l’opportunité de réinterpréter la ville de Stains et de faire entrer la nature en ville. La question des franchissements est particulièrement bien traitée par l’effacement des limites avec le parc et le développement de différentes façons de traverser la voie ferrée. Ce projet est l’un des rares à travailler avec et autour de la tangentielle nord. Il propose une densification maîtrisée de la Lentille en relation avec la cité de la Prêtresse et le parc Georges Valbon, étayée par un phasage réaliste.
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Stains/Les BatĂŞtes
-VERS UN NOUVEAU-CHAPITRE DES AMOURS-DE LA TERRE À LA VILLE-
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LE RAISIN TOULOUSE
Une marche urbaine entre le centre-ville et les faubourgs
Une marche urbaine entre le centre-ville et les faubourgs
Toulouse/Le Raisin 140
Population : 440 000 hab. (ville) ; 703 000 hab. (agglomĂŠration) Site stratĂŠgique : 26,5 ha/Site de projet : 3,3 ha
TRANSFORMAT ION DU SITE Situé au coeur d’un tissu urbain hétéroclite sur 3,3 ha, le Centre Technique du Raisin, site de maintenance des véhicules et matériels utilisés par la Ville de Toulouse et la Communauté Urbaine du Grand Toulouse, doit être relocalisé. Il s’agit d’une opportunité pour retisser des liens entre ce quartier et le reste de la ville, dans le cadre d’un projet urbain plus vaste incluant la création à proximité d’une nouvelle centralité urbaine liée à l’arrivée en 2020 d’une Ligne à Grande Vitesse (LGV) à Toulouse – Matabiau. À terme, il existe un potentiel de foncier mutable d’environ 20 ha pour permettre une évolution profonde de la structure urbaine du quartier. L’objectif est donc de créer, par delà le canal du Midi et dans la continuité des faubourgs, un quartier qui accompagne l’extension du centre-ville de Toulouse.
STRATÉGIE DE LA VILLE La Communauté Urbaine du Grand Toulouse ambitionne de développer une métropole européenne durable, ouverte, laboratoire d’expérimentations et incarnant une ville intelligente capable de répondre aux défis urbains du XXIè siècle. Le site du Raisin s’inscrit dans le projet urbain plus global « Matabiau-Marengo-Périole-Raynal » lié à la réalisation de la LGV entre Paris et Toulouse en 2020 et son prolongement vers la Méditerranée en 2 030. Cette démarche de projet urbain porte sur un territoire d’étude d’environ 400 ha. Il s’agit d’anticiper et d’accompagner l’impact d’une LGV dans une gare existante, à l’intérieur des tissus urbains constitués, en créant une nouvelle centralité urbaine dans le prolongement du centre ville de Toulouse.
DÉFINITION DU SITE Le site stratégique est enchâssé entre le canal du Midi et le domaine ferroviaire. Il côtoie un tissu urbain composite (développé au fur et à mesure de la libération d’emprises maraîchères et industrielles) où se mêlent des copropriétés des années soixante, des habitats de faubourg et des opérations de renouvellement urbain (intervenues dans les années quatre-vingt par le biais d’opérations immobilières d’initiative privée). Cette situation, légèrement excentrée par rapport à la gare, le positionne dans un contexte favorable pour l’accueil d’un quartier de 64 000 m² SHON à dominante d’habitat participant à l’aménagement d’une séquence urbaine entre canal du Midi et voies ferrées.
NOUVELLE MOBILITÉ URBAINE Le site stratégique bénéficie de l’offre de transport présente à Toulouse – Matabiau. Cette offre va s’accroître avec la réalisation d’un Transport en Commun en Site Propre (TCSP) le long du canal du Midi, le développement des trains régionaux et le réaménagement du pôle d’échanges. En complément des projets d’infrastructures de transport en commun, l’évolution de la mobilité s’appuie sur la poursuite du maillage piétons – cycles, rayonnant autour du site de réflexion et irriguant les quartiers alentours. Cette situation très favorable en termes de transports publics et de mobilité douce doit trouver une traduction sur le rôle et les fonctions de l’automobile à l’intérieur du site de projet.
NOUVEAUX MODES DE VIE L’enjeu est de redonner envie d’habiter dans la ville dense et d’offrir une alternative à l’habitat périurbain. Cela passe par la qualité et la diversité des logements envisagés pour des étudiants, des familles, des célibataires, des personnes âgées, des touristes. Plusieurs offres de services bâtis se déploieront dans le temps selon un processus de mutualisation évolutif et réversible.
NOUVEL ENVIRONNEMENT DURABLE La gestion des densités spatiales et végétales, est abordée comme un moyen de réintroduire du lien entre les composantes paysagères et urbaines. Le site offre la possibilité de développer des continuités entre les espaces publics et les espaces privés permettant, en particulier au végétal, de trouver sa place en ville dense. Par ailleurs, la création des diversités paysagère, urbaine et architecturale, à l’échelle d’un périmètre réduit, représente un enjeu fort de projet.
142 Une marche urbaine entre le centre-ville et les faubourgs
Toulouse/Le Raisin
Espace de transition entre le site de projet et la résidence au sud
Site stratégique : façades sur le centre ville vers la gare
Site stratégique : au sud, accroche urbaine sur les berges arborées du Canal du Midi
Site de projet : vue aérienne oblique
Espace de transition entre le site de projet et la résidence au sud
Toulouse/Le Raisin
-RANDOM-
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LaurĂŠat
15, rue des Regans 31 000 Toulouse tel : +33 (0)5 31 98 55 14 port : +33 (0)6 18 71 52 40 mel : contact@rndmarchitecture.com web : www.rndmarchitecture.com web : www.jbcarchitecture.com
RNDM architecture est né de la rencontre entre trois jeunes architectes, Jean-Baptiste Coltier, Estelle Bourreau et Aurélie Fabre croisés au détour d’une même agence toulousaine, S + T. Ils viennent chacun d’écoles différentes : l’ENSA de Paris Val-de-Seine pour Jean-Baptiste Coltier, l’ENSA de Nantes pour Estelle Bourreau et l’ENSA de Toulouse pour Aurélie Fabre. Chacun fera un détour pour parfaire ses connaissances, respectivement à Buenos Aires, à
La Corogne et Palerme, ou encore au Vietnam. Jean-Baptiste Coltier travaille actuellement chez W-Architectures tout en développant sa propre pratique, Estelle Bourreau à l’agence toulousaine S + T comme chef de projet et Aurélie Fabre dans l’agence toulousaine Espagno Milani. Europan 11 les a à nouveau réunis autour d’une même envie : « questionner et intervenir sur la transformation identitaire de la ville qui nous entoure
Jean-Baptiste Coltier-Mandataire-Architecte-30 ans-France Estelle Bourreau-Architecte- 27 ans-France/Aurélie Fabre Architecte-27 ans-France
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Toulouse/Le Raisin
LE PROJET Ce projet répond à un double questionnement. Comment redonner envie d’habiter la ville dense en alternative à l’habitat périurbain ? Comment marquer cette nouvelle entrée de la ville-centre ? L’équipe se positionne résolument contre les résidences fermées qui se multiplient dans la région toulousaine. Pour elle, « la ville ne se construit pas par des enclaves, l’urbanisme doit être un vecteur de lien social ». A l’échelle de l’ensemble du projet urbain Matabiau-Marengo-Périole-Raynal, l’équipe propose de requalifier la frange ferroviaire du site en créant une nouvelle polarité majeure avec la reconversion de la grande halle en lieu culturel, l’édification d’un « bâtiment-quai multifonction » surélevé et la création d’un vaste espace public combinant un parvis et une « prairie urbaine ». Un mail nord-sud, bordé de commerces et de petits
locaux d’activité, traverse le secteur d’habitation en mode doux et le relie au Canal du Midi. A l’image de la ville historique, le quartier d’habitation joue de la juxtaposition de ruelles, de places et de perspectives. Les architectes souhaitent « favoriser l’inattendu, créer une poésie du lieu et un plaisir de parcourir la ville ». Une trame générique régulière – sur la base d’un îlot carré de 38 mètres de côté – permet d’atteindre un niveau de densité proche de celui du centreville. Des locaux d’activités et des bureaux sont aménagés dans les rez-de-chaussée ; des commerces, des bars, des restaurants se greffent sur des placettes. « Sans céder à la nostalgie du faubourg », le projet se veut support d’une sociabilité de proximité en s’appuyant sur des espaces partagés.
-RANDOM-
Le jury a apprécié la capacité de ce projet d’articuler avec une grande clarté les différentes infrastructures en présence. L’implantation d’un bâtiment multiprogramme le long des voies permet d’intégrer l’emprise ferroviaire au paysage urbain plutôt que de tenter de s’en prémunir. Le choix de mettre en place un vide structurant pour fédérer et articuler échelle métropolitaine et échelle de quartier, permet la création d’un espace public d’envergure métropolitaine qui assure le désenclavement du site via des circulations douces.
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Toulouse/Le Raisin
-RANDOM-
Toulouse/Le Raisin
-LE META ILOT- UN MODELE TOULOUSAIN-
150
MentionnĂŠ
Agence COT 17, rue Ramponeau 75 020 Paris tel : +33 (0)1 82 28 19 90 mel : agence@agencecot.fr web : www.agencecot.fr
Au cours de leur parcours professionnel, Loïc Brenterc’h et Erwan Marin fréquentent diverses agences d’architecture, d’urbanisme et de paysage. Ils passent aussi par la Chine où ils découvrent le projet urbain à grande échelle. Ils se rencontrent à l’Agence d’architecture, d’urbanisme et de paysage Patrick Chavannes (AAUPC), où ils collaborent à de nombreux projets, puis montent chacun leur agence : Erwan Marin crée l’agence COT ; Loïc Brenterc’h l’agence Brenterc’h architectes (a.b.a). Ils continuent cependant de travailler ensemble sur des projets et études en réfléchissant à une « manière souple
de renforcer leur association » tout en gardant leur indépendance. Ils ont en commun « une faim de projet » qu’ils partagent à travers une approche complémentaire de l’urbanisme, issue de leurs formations initiales : architecte diplômé de l’ENSA de Bretagne pour Loïc Brenterc’h ; paysagiste diplômé de l’ENSP de Versailles et architecte diplômé de l’ENSA Paris-La-Villette pour Erwan Marin. Pour Europan 11, ils ont été épaulés et soutenus par Nelly Bussac et Gwenaël Massot, architectes et urbanistes, également rencontrés à l’agence AAUPC, ainsi que par Thibaut Stephan, stagiaire à l’agence COT.
Erwan Marin-Mandataire-Architecte urbaniste paysagiste-36 ans-France Loïc Brenterc’h-Architecte urbaniste-30 ans-France/avec : Nelly BussacArchitecte urbaniste-30 ans-France/Gwenaël Massot-Architecte-26 ansFrance/Thibaut Stephan-Etudiant en géographie-27 ans-France
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Toulouse/Le Raisin
LE PROJET
Loïc Brenterc’h et Erwan Marin ont cherché à réinterpréter le tissu historique toulousain en le modernisant et en l’adaptant aux modes de vie et aux qualités d’habiter contemporains, notamment en termes de lumière et de présence de la nature. Leur « méta-îlot » se réfère au modèle de l’îlot toulousain traditionnel. Ils l’actualisent en en reprenant certains principes génériques pour la composition du nouveau quartier : gabarit des bâtiments, rythme parcellaire, échelle et intériorité des îlots, etc. Il s’agit pour eux de produire une continuité identitaire avec la ville historique. Le « modèle » évolue grâce à l’introduction d’une certaine hétérogénéité des formes urbaines (échelle et volumétrie), d’une diversité typologique axée sur une offre contemporaine (intermédiaire, petit collectif, collectif mixte) et surtout d’espaces végétalisés en cœur d’îlots.
A l’échelle de l’ensemble du site, la frange ferroviaire est dédiée à des programmes d’activités et de bureaux. Les bâtiments sont disposés en quinconce pour limiter les nuisances sonores au reste du quartier. Le quartier d’habitation se déploie entre cette bande active et les quartiers contigus. Un parc central articule les deux secteurs et introduit une respiration dans un tissu bâti globalement très dense. Le quartier d’habitation est innervé par un important réseau de cheminements piétons et d’espaces verts privés et publics. Des noues drainantes convergent vers le parc central en cas de pluies exceptionnelles. Les voies lourdes sont réduites au minimum afin de proposer un environnement apaisé. Les transports en commun assurent les liens avec les autres quartiers et le pôle gare.
-LE META ILOT-UN MODÈLE TOULOUSAIN-
Le jury a apprécié la façon intelligente dont ce projet revisite les typologies d’habitat toulousain pour en développer une nouvelle, capable à la fois de tenir un alignement de rue, de proposer une flexibilité du bâti en cœur de parcelle, et permettant une grande diversité d’écritures architecturales. Le désenclavement du site, tant par un maillage de circulations douces, par des passerelles jetées au-dessus des voies, ainsi que par un panel d’accroches sur le tissu urbain environnant, apparaît convaincant.
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Toulouse/Le Raisin
-LE META ILOT-UN MODÈLE TOULOUSAIN-
Toulouse/Le Raisin
-PROMENONS-NOUS-
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Cité
115, rue Léon Blum, Résidence les Portes d’Agora, bâtiment D 34 000 Montpellier port : +33 (0)6 19 11 36 64 mel : dva.archi@gmail.com web : www.atelierdva.com
Après avoir suivi une formation en arts appliquÊs à Montpellier, Damien Vieillevigne intègre l’ENSA de Marseille. Il se spÊcialise dans le projet urbain et obtient son diplôme avec les fÊlicitations du jury en 2010. Il est laurÊat, la même annÊe, du concours ConstruirAcier. De retour à Montpellier, il devient enseignant en Êcole d’arts appliquÊs et oriente alors sa pratique vers le projet urbain par le biais de concours d’idÊes. Olivier Boscournu a, quant à lui, suivi un cursus d’arts appliquÊs en cristallerie puis poursuivi ses Êtudes aux Beaux-Arts de Saint-Étienne. Après l’obtention de
son diplôme, il devient tour à tour scÊnographe, puis exposant à la Biennale de design de 2006 avec le COLLECTIF 0OMME : )L S INSTALLE QUELQUES ANN�ES PLUS tard à Montpellier en tant que designer free lance et illustrateur 3D. Par ailleurs, il enseigne le design en Êcole d’arts appliquÊs. Olivier Boscournu et Damien Vieillevigne se rencontrent ainsi à Montpellier. Ils dÊcident de s’associer pour participer au concours Europan11, Damien Vieillevigne en tant qu’architecte mandataire, et Olivier Boscournu en tant qu’illustrateur 3D.
Damien Vieillevigne-Mandataire Architecte-28 ans-France/Olivier Boscournu-Concepteur 3d 31 ans-France
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Toulouse/Le Raisin
LE PROJET Cette équipe s’est intéressée à la problématique de la ville mobile, fluide et parcourable. Considérant le site d’intervention comme un espace charnière, elle propose d’étendre le périmètre de réflexion jusqu’au parc de La Maourine au nord, pour l’articuler au travers du site avec le Canal du Midi au sud. Dans cette perspective et dans un premier temps, les deux axes majeurs – l’avenue François Colignon et la rue Pierre Cazeneuve – sont requalifiés en parkway, pour créer un lien entre les deux entités paysagères structurantes. Dans un second temps, l’ensemble de la frange ferroviaire sera transformé en un grand parc longitudinal qui assurera la transition entre le quartier et le faisceau ferré avec promenades, voies cyclistes, installations sportives, espaces et bassins de rétention. Sa lisière sera fortement végétalisée ;
au nord une passerelle assurera la connexion avec le parc de La Maourine. Interface entre le parc et la partie plus résidentielle du quartier, une pièce urbaine hybride et singulière regroupe des activités (bureaux, back offices, restaurants, bars, commerces) sur un socle de parkings pensé dans une logique de transformabilité, dans la perspective d’une « démotorisation » progressive des ménages. L’hybridité des bâtiments est la marque de fabrique du projet. Il questionne les limites entre public et privé et tente de concilier densité et qualité des vides avec, par exemple et pour les programmes résidentiels, un « îlot à patios » ou des « barres poreuses » formées de plots sur pilotis et sur socle et dégageant un sursol végétalisé à usage collectif et résidentiel.
-PROMENONS-NOUSLe jury a choisi de sélectionner ce projet pour la pertinence et l’originalité de sa proposition qui consiste à mettre en place un équipement d’échelle infrastructure et mutable dans une perspective de « démotorisation » progressive des ménages. Le jury a également apprécié le principe de chercher à tisser un lien entre le faisceau des voies ferrées et les faubourgs par la planification d’un aménagement linéaire planté au nord, et doté d’usages multiples.
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Toulouse/Le Raisin
-PROMENONS-NOUS-
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LES RÉSULTATS La 11ème session en Europe
Les équipes françaises sélectionnées
LES EQUIPES FRANCAISES SELECTIONNEES EN EUROPE ALLEMAGNE/SELB Population : 16 000 hab. Site stratégique : 21 ha Site de Projet : 3,2 ha « Dornröschen », Lauréat Thomas Bernhardt, architecte (Allemagne) Gilles-Benoît Trevetin, architecte (France) Andreas Baumer, architecte (Allemagne) avec : Joppe Kneppers, architecte (Pays-Bas) Egle Suminskaite, étudiante en architecte (Lituanie) Meritxell Blanco Diaz, étudiante en architecture (Espagne)
BELGIQUE/SAMBREVILLE Population : 26 981 hab. Site stratégique : 18 ha Site de projet : 5 ha « Q.C.M. quartier à choix multiples », Mentionné Benoit Coulondres, architecte (France) Florence Gaudin, architecte (France) « Prospectives », Cité Mathieu Holdrinet-Architecte-France Julien Boidot-Architecte-France Arnaud Ledu-Architecte-France Emilien Robin-Architecte-France Isaac Stillwell-Photographe-Australie
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DANEMARK/COPENHAGUE Population : 530 000 hab. Site stratégique : 100 ha Site de projet : 0,5/8 « From O to X », Cité Pepijn van Voorst-Architecte-Pays-Bas Rutger Kuipers-Architecte-Pays-Bas Henry Lacarce-Architecte-France Karho Yeung-Architecte-Pays-Bas
DANEMARK/RØDOVRE Population : 36 000 hab. (Rødovre) 5 500 hab. (Islev) Site stratégique : 191 ha Site de Projet : 17 ha « Scenes from the suburbs », Mentionné Cédric Chausse-Architecte urbaniste-France Charlotte Portier-Architecte urbaniste-France avec Olivier Marquet-Architecte urbaniste-France Ludovic Poyet-Architecte-France
FINLANDE/PORVOO Population : 48 750 hab. Site stratégique : 160 ha Site de Projet : 82 ha « In-forestation », Cité Thibaut Bourgade-Architecte-France Pauline Bourgade-Architecte-France Alexandre Dubure-Architecte-France
FINLANDE/TURKU Population : 177 000 hab. Site stratégique : 32,5 ha Site de Projet : 9,5 ha « Janus », Cité Alessandro Gess-Architecte urbaniste-Allemagne Wulf Böer-Architecte urbaniste-Allemagne Matthieu Hackenheimer-Architecte urbaniste-France
NORVÈGE/OSLO Population : 600 000 hab. Site de Projet : 52 ha « Tip Top Tip », Cité Virginie Blanchard-Architecte-France Antoine Derrien-Architecte paysagiste-France Oriane Pacalet-Architecte paysagiste-France Elvina Piard-Architecte paysagiste-France
PAYS-BAS/EINDHOVEN Population : 216 000 hab. Site stratégique : 70,4 ha Site de Projet : 1,75 ha « Samuel Josua », Cité Alessandro Gess-Architecte urbaniste-Allemagne Wulf Böer-Architecte aurbaniste-Allemagne Matthieu Hackenheimer-Architecte urbaniste-France
PORTUGAL/GUIMARÃES Population : 161 876 hab. (ville), 1 016 hab. (agglomération) Site stratégique : 154,30 ha Site de Projet : 32,52 ha « 270° Landscape-regeneration of an urban sequence Paysage à 270°-régénération d’une séquence urbaine », Lauréat
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Maria João Pita-urbaniste-Portugal Cédric-Claude Bouteiller-Architecte-France Florent Chiappero-Architecte-France Olivier Ménard-Architecte-France Philippe-Serge Sepulveda-Architecte-France
SUÈDE/NYNÄSHAMN Population : 13 000 hab. (ville), 26 000 hab. (agglomération) Site stratégique : 17 ha Site de Projet : 6 ha « Too big square » ,Mentionné Gaétan Brunet-Architecte urbaniste-France Antoine Espinasseau-Architecte-France Chloé Valadié-Architecte-France
SUISSE/AIGLE Population : 8 757 hab. Site stratégique : 15 ha Site de projet : 3 ha « Blanche », Lauréat Frédéric Martinet-Architecte-France Vincent Trarieux-Architecte-France Avec : Julien Bargue-Ingénieur en hydraulogie et environnement-France Arnaud Faucher-Ingénieur en hydraulogie et environnement-France Simon Portelas-Étudiant en architecture-France « Scène et places », Mentionné Paul Rollan d-Architecte-France Hans Lefevre-Architecte-France Faïçal Oudor-Architecte-France avec : Cyrille Beirnaert-Architecte-France
SUISSE/MONTHEY Population : 16 350 hab. Site stratégique : 37 ha Site de projet : 10,1 ha « Trois portes trois mobilités », Lauréat Alberto Figuccio-Architecte-Italie Mehdi Aouabed-Architecte-France
SUISSE/ROMAINMÔTIER Population : Romainmôtier 455 hab., Croy 318 hab. Site stratégique : 500 ha (Vallon) Site de projet : 40 ha (Croy), 35 ha (Envy « sur le Signal ») « Lisières construites/métropole jardinée », Lauréat Vincent Arné-Architecte-France Aude Mermier-Architecte-France « close At hand » Cité Laure Boiteux-Architecte-France
Allemagne/Selb
-DORN-RÖSCHENLauréat
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NAP Groenhoedenveem 14 1 019 BL Amsterdam, Pays-Bas tel : +31 204 198 442 mel : office@nap.info web : www.nap.info
Thomas Bernhardt-Mandataire-Architecte-36 ans-Allemagne/Andreas Baumer-Architecte-39 ans-Allemagne/Gilles-Benoît Trevetin-Architecte 36 ans-France//avec : Meritxell Blanco Diaz-Etudiante en architecture 29 ans-Espagne/Joppe Kneppers-Architecte-36 ans-Pays-Bas/Egle Suminskaite-Etudiante en architecture-28 ans-Lituanie
LE PROJET
S’appuyant sur le passé industriel de Selb, « haut lieu de la porcelaine », ce projet vise à transformer la « ville de l’or blanc » en un centre régional de culture, d’art, d’affaires et de tourisme, à travers diverses stratégies et opérations ciblées. L’équipe propose de réhabiliter la manufacture de porcelaine en centre de culture et d’affaires et de profiter de la « tension » créée entre les deux pôles que sont la manufacture et le centre historique autour de l’église et de la place du marché pour transformer le cheminement en une artère vitale pour la ville de Selb. Ainsi, « rénovations durables et réaffectations créatives de l’existant avec quelques constructions neuves se succèdent le long d’un “itinéraire de la porcelaine”, telles les perles d’un collier, produisant un effet positif et stimulant sur les alentours ».
Les interventions sur le patrimoine se font dans le respect de la « substance présente », résultat du développement historique de la ville. Les immeubles inutilisés sont activés par le moyen de rénovations et de réhabilitations inventives. Les points d’orientations urbains sont accentués au besoin par des constructions neuves identifiables. La reconsidération de la tradition industrielle forme ainsi la base d’une revitalisation urbaine durable. Selb devient un lieu à la mode du Fichtelgebirge, proposant de séduisantes nouvelles formes d’habitat et de travail, et des possibilités de développement individuel dans une structure urbaine mature ; dans le même temps, la porcelaine continue d’y jouer un rôle majeur.
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Allemagne/Selb
-DORN-RÖSCHEN-
LE PROJET
Belgique/Sambreville
-QCM-
-QUARTIER-A CHOIX MULTIPLESMentionné
172
11, rue de Thionville 75 019 Paris, France port : +33 (0)6 60 77 36 85 mel : e11bcfg@gmail.com web : www.benoitcoulondres.com web : www.florencegaudin.com
Benoit Coulondres-Mandataire-Architecte 31ans-France/Florence Gaudin-Architecte 32 ans-France
LE PROJET
Comment aider la commune de Sambreville à conserver la maîtrise de son développement avec un projet ambitieux qui tienne compte de l’incertitude intrinsèque à ce type de prospective à long terme ? Comment répondre à la question : que déterminer ? L’équipe a fait le choix d’un « quartier à choix multiples » (Q.C.M). « Une attitude de travail issue de la contradiction évidente entre la rapidité d’évolution des innovations et des exigences écologiques, d’une part, et le temps long de développement des écoquartiers, d’autre part. » Son projet s’appuie sur une lecture minutieuse du site et de son évolution historique pour proposer une stratégie ouverte et évolutive où l’eau constitue un « élément unificateur ». Situé au centre de Sambreville, le site Rive-Gauche est physiquement enclavé, mais il déploie
une façade de 500 mètres sur la Sambre, face au centre d’Auvelais. Avec ce projet, la présence de l’eau est démultipliée, « Rive-gauche devient Rive(s)-gauche(s) » : la proposition vise à créer des bassins aux vocations diverses – recueil des eaux pluviales, phyto-épuration–, et à les combiner avec la Sambre par un traitement paysager pour conserver en tous points un rapport à l’eau et à la biodiversité. L’équipe propose un schéma souple de voies perpendiculaires à la rive, résultat de confrontations des différentes logiques : viaire, aquatique et bâtie. Cette rencontre offre des formes urbaines maîtrisées mais variables dans leurs morphologies, laissant ouvert le champ des possibles
-QCM-
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Belgique/Sambreville
-QUARTIER-A CHOIX MULTIPLES-
LE PROJET
Belgique/Sambreville
-PROSPECTIVESCité
176
68, avenue du Général Michel Bizot 75 012 Paris tel : +33 (0)1 44 68 39 61 mel : scm.bolehoro@gmail.com
Mathieu Holdrinet-Mandataire-Architecte-34 ans-France /Julien Boidot-Architecte-30 ans-France/Arnaud Ledu-Architecte 33 ans-France/ Emilien Robin-Architecte-30 ans-France / Isaac Stillwell-Photographe-35 ans-Australie
LE PROJET
Le terrain choisi initialement pour implanter le nouveau quartier est un site naturel à la végétation foisonnante accueillant des usages, parfois ingénus, souvent liés à des activités de loisirs. Cette équipe a commencé par aller demander aux habitants quelle était selon eux l’histoire d’Auvelais ? Qui y vit ? Qui y travaille ? Quels sont les déplacements quotidiens ? Après ce véritable travail « d’arpenteur » elle a remis en question le postulat initial, « Construire un éco-quartier rive gauche ». Plutôt qu’un unique écoquartier, ce projet propose «plutôt une dissémination des nouvelles constructions sur des parcours reliant les espaces naturels en devenir et le centre-bourg constitué. En plus des qualités paysagères, cette stratégie d’implantation au gré des disponibilités
foncières offre une économie de voiries et réseaux. Notre projet alternatif s’implante sur des parcelles déjà viabilisées ». Plutôt que de se concentrer uniquement sur la rive gauche, le projet inclut les deux rives et propose de requalifier des terrains délaissés dans le tissu urbain existant avec une « constellation d’opérations de logements groupés, émiettés sur quelques îlots bâtis à proximité du centre-bourg, mais qui forme un tout cohérent». Ces interventions dessinent une « mise en progrès générale de la commune », qui s’appuie sur les qualités existantes et les terrains disponibles. « C’est une véritable alternative à un projet isolé, qui réinterpréterait l’idéal désabusé : “habiter seul au milieu de la nature”. »
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Belgique/Sambreville
-PROSPECTIVES-
LE PROJET
Danemark /Copnhague
-FROM O-TO XCitĂŠ
180
Rosier Faassenstraat 31 3025GJ Rotterdam, Pays-Bas port : +33 (0 ) 6 43 08 51 85 mel : pvanvoorst@studiovanv.eu web : www.studiovanv.eu
Pepijn van Voorst-Mandataire-Architecte-32 ans-Pays-Bas / Rutger Kuipers Architecte-33 ans-Pays-Bas / Henry Lacarce-Architecte-33 ans-France Karho Yeung-Architecte-30 ans-Pays-Bas
LE PROJET
Cette proposition cherche à renforcer l’identité du quartier de St. Kjeld Kvarter par une intervention infrastructurelle. Il s’agit de remplacer le « O » du rond-point central par un « X » formé des deux rues en diagonales qui se croisent au centre de la place principale. Le caractère vert des deux voies diagonales existantes est intensifié ; elles sont conçues comme un parc linéaire réservé aux piétons et aux cycles qui connecte les stations de train et les stations de métro situées aux abords du quartier. Les voitures sont cantonnées au réseau de rues orthogonales. La place centrale devient ainsi le principal espace public du secteur. Les bâtiments proposés au nord et au sud de la place formalisent le « X » dans la continuité
des masses bâties voisines. Ils « guérissent » l’existant en s’intégrant au tissu urbain et en clarifiant la lecture des espaces. Les nouvelles constructions créent des espaces publics aux qualités spatiales en relation avec le quartier. Au niveau de la place, les volumes sont plus grands et marquent la continuité de l’espace public par les programmes implantés en rez-de-chaussée. Dans les rues intérieures du quartier, les logements se trouvent également en rez-de-chaussée et les variations volumétriques sont plus complexes avec des jeux de hauteurs et de surface.
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Danemark /Copnhague
-FROM O-TO X-
LE PROJET
Danemark /Rødovre
-SCENES FROM-THE SUBURBSMentionné
184
3, rue Gambey 75 011 Paris port : +33 (0 ) 6 87 24 07 76 mel : contact@scenesfromthesuburbs.eu web : www.scenesfromthesuburbs.eu
Cédric Chausse-Mandataire-Architecte urbaniste-35 ans-France Charlotte Portier-Architecte urbaniste-35 ans-France / avec : Olivier Marquet-Architecte Urbaniste-30 ans-France / Ludovic Poyet Architecte-36 ans-France
LE PROJET
Pour cette équipe, les banlieues pavillonnaires au tissu homogène et monofonctionnel ne doivent plus être considérées comme « d’ennuyeuses » cités dortoir mais proposer désormais attractivité et dynamisme, tout en devenant plus accessibles. Leur projet propose donc de consolider l’échelle locale de ce quartier d’Islev à Rødovre en développant un microvillage à l’ère du XXI e siècle. Il s’agit d’améliorer le cadre de vie des habitants en créant de nouvelles scènes périurbaines à travers l’aménagement de lieux d’échanges et de sociabilité, un environnement attractif et accessible, des interfaces entre lieux de travail et d’habitation. La réponse de l’équipe s’appuie sur une continuité renouvelée en fonction des potentialités croisées du site et de leur contextualisation. Elle propose d’unifier l’espace urbain par cinq interventions clé à différentes échelles : locale, régionale ou nationale. La rue centrale
d’Islevbrovej est réaménagée en espace partagé avec une large noue afin de reconnecter les différents équipements (école, maison de retraite, jardins) et commerces de proximité. La place publique et commerciale est renforcée. Deux bâtiments emblématiques, supports d’investissement privés, forment de nouveaux repères urbains. L’ancienne école pédagogique d’Ungdomsbyen est rénovée et reconvertie en pépinière d’entreprises dédiées à la recherche médicale, aux nouvelles technologies ou au développement durable. Slotshjerrensvej est restructuré pour devenir un boulevard urbain qui renouvelle la façade urbaine d’Islev et favorise la liaison avec la future station de tramway par d’amples trottoirs. C’est ainsi que le projet propose une réponse aux problématiques de renouvellement des couronnes périphériques qui se pose à tant de capitales européennes dont les centres-ville sont saturés.
186
Danemark /Rødovre
-SCENES FROM-THE SUBURBS-
LE PROJET
Fiinlande/Porvoo
-IN-FORESTATIONCitĂŠ
188
17A, rue des Marguettes port: +33 (0)6 84 67 79 49b 75 012 Paris mel : thibaut.bourgade@gmail.com web : http://www.syn-apses.com
Thibaut Bourgade-Mandataire-Architecte-25 ans-France Pauline Bourgade- Architecte-26 ans-France/Alexandre Dubure Architecte-26 ans-France
LE PROJET
Comment rendre habitable un site de 82 hectares, partiellement inondable, et majoritairement composé de friche industrielle ? Comment accueillir ici 3 000 habitants, une hypothétique gare reliant Porvoo à Helsinki, tout en conservant la générosité du paysage de bord de rivière ? Pour maîtriser ces équilibres dans le temps et parer les incertitudes de la programmation, l’équipe propose de dépasser l’idée d’un plan masse figé et d’imaginer des outils souples permettant d’ajuster le programme et la densité de toute intervention, tout en conservant une idée forte, simple, partageable. La forme actuelle de Porvoo est définie comme un territoire cohérent qui, du centre-ville aux domaines agricoles, est organisé selon une logique de plaques, plus ou moins denses, plus ou moins resserrées, s’altérant au gré de la
topographie et toujours en contact immédiat avec des continuités naturelles. Le projet naît de cette matrice naturelle. Les abords du site sont conçus comme des variations insérées dans une ère unique qui affiche sa propre identité avec son parc urbain naturel. Pour l’unifier, une structure est mise en place : le réseau routier, les corridors verts et la relation avec l’ancienne station. La nature originelle, la forêt se « domestique » à proximité des logements ; elle devient même espace public. Plusieurs programmes « jalons » déclenchent l’urbanisation de chaque fragment : une gare, un hôtel, un restaurant, un centre d’art… C’est ainsi qu’en parallèle, mouvement, nature et ville se définissent l’un l’autre
190
Fiinlande/Porvoo
-IN-FORESTATION-
LE PROJET
Fiinlande/Turku
-JANUSCitĂŠ
192
3, rue Jules Valles 75 011 Paris port : +33 (0)6 61 26 71 20 mel : info@theven.eu web / www.theven.eu
Alessandro Gess-Mandataire-Architecte urbaniste-28 ans Allemagne/ Wulf BĂśer-Architecte urbaniste-27 ans Allemagne Matthieu Hackenheimer-Architecte urbaniste-25 ans-France /
LE PROJET
Comment associer une urbanité délicate tournée vers la nature à un morceau d’espace public dans un environnement hybride en périphérie de Turku ? Vivre aux environs de Turku offre des avantages indéniables : grandes forêts, proximité immédiate d’un des archipels les plus extraordinaires au monde, climat le plus clément de Finlande, sans oublier la proximité d’un centre urbain et de ses intérêts économiques. Le paysage offre la répétition d’un même motif de « maison dans la forêt » ; des maisons unifamiliales agglomérées autour des routes sinueuses. L’équipe veut affirmer ce désir de vivre dans ces conditions, mais adopte une position critique et revendique « la liberté d’interpréter une relation forte avec la nature ».
Elle interroge également la notion d’espace public, généralement associée à l’environnement urbain. Ce projet propose une approche respectueuse du paysage autour d’une stratégie forte d’espace public ancré à la fois dans le site et dans le plus large système de routes qui mènent à la ville. L’espace public couvre les accès aux logements, il devient ainsi inévitable et par conséquent public. Prototype expérimental plus que solution architecturale accomplie, ce projet propose un ensemble de règles qui servent de cadre ouvert à différentes interprétations. Chaque parcelle est un potentiel pour l’exploration de cette condition spécifique ; des « casestudies » à deux faces entre un hardedge rigide côté espace public et un softedge lâche côté paysage
194
Fiinlande/Turku
-JANUS-
LE PROJET
Norvège/Oslo
-TIP TOP TIPCité
196
L’Atelier Volant 27, rue d’Anvers 59 000 Lille tel : +33 (0)9 50 22 65 03 mel : contact@lateliervolant.fr web : www.lateliervolant.fr
Virginie Blanchard-Mandataire-Architecte-26 ans-France / Antoine Derrien-Architecte Paysagiste-26 ans-France/ Oriane PacaletArchitecte/ Elvina Piard-Architecte paysagiste-26 ans-France /
LE PROJET
L’enjeu du projet est de saisir la dimension du grand paysage et le fonctionnement du site dans le temps à travers la mise en place d’une multiplicité de pratiques et de temporalités. « Le projet ne vient pas nier le passé des lieux, il se veut au contraire pédagogique et permet l’interprétation du fonctionnement passé et futur du site ». La notion d’artificialité est défendue ici comme étant constitutive de la nouvelle identité du lieu. C’est ainsi que l’équipe propose de transformer la décharge d’enfouissement de Gronmo en un espace de loisir atypique, afin de lui faire jouer un rôle d’interface multifonctionnelle entre des activités de nature liées à la forêt et des activités urbaines liées au fonctionnement de la déchetterie. Le projet veut révéler l’action de l’homme sur le paysage.
Les tas de compost, associés aux pistes cyclables, construisent un paysage lunaire de monticules mobiles, amenés à être déplacés, travaillés au fil du temps. La colline fait rayonner le site hors de ses frontières et lui donne une dimension géographique résonnant avec l’immensité de la forêt. L’aire de jeux qui semble émerger de son sommet est piquetée de structures métalliques aux formes étranges – inspirées des lichens – sur lesquelles on peut grimper à 30 mètres pour observer la canopée. Elles contribuent à construire une identité forte au lieu. En mettant en évidence la rencontre de l’artificiel et du naturel, ce projet est le symbole d’une vie qui reprend sur un site qui a longtemps été « le lieu des objets en fin de vie ».
198
Norvège/Oslo
-TIP TOP TIP-
LE PROJET
Pays-Bas / Endhoven
-SAMUEL-JOSUACitĂŠ
200
3, rue Jules Valles 75 011 Paris port : +33 (0 ) 6 61 267 1 20 mel : info@theven.eu web : www.theven.eu
Alessandro Gess-Mandataire-Architecte urbaniste-28 ans Allemagne/ Wulf BĂśer-Architecte urbaniste-27 ans Allemagne Matthieu Hackenheimer-Architecte urbaniste-25 ans-France
LE PROJET
Le campus de l’Université des Technologies d’Eindhoven (TU/e) est situé en un point stratégique de la ville où le réseau vert de parcs et de champs pénètre le tissu jusqu’en son cœur. La transformation du bâtiment Potentiaal questionne le sujet de l’héritage moderniste et de sa capacité d’évolution. L’histoire de TU/e étant profondément liée à celle de son architecte et l’identité du campus reposant sur des principes architecturaux forts – la trame de 1,24 mètre, le réseau de passerelles, les plinthes –, l’équipe propose « d’inscrire délicatement le travail sur Potentiaal dans ce cadre puissant ». L’ambition consiste à enclencher un mouvement vers une programmation plus riche et à mobiliser l’ensemble des espaces pour favoriser le développement d’un « university college ». Les programmes de vie étudiante sont organisés verticalement en un totem public. Les ailes concentrent en
leur centre les chambres d’étudiants afin de libérer le milieu du bâtiment, plus épais, pour les programmes publics. Parallèlement, Corona devient une forme de learning center. Les environs de Corona et Potentiaal sont aujourd’hui principalement utilisés comme parking. La proposition ne remet pas en question la place de la voiture sur le campus, mais la réenvisage à travers des parking-silos, conçus comme des folies dans le parc, et connectés au réseau de skywalk de Van Embden. L’équipe propose ainsi un geste fort pour densifier le vert dans le parc afin de renforcer ce lien entre ville et paysage, tout en affirmant le caractère résidentiel vers lequel veut tendre le campus. Ce changement définira un nouveau chapitre de l’interaction entre campus, ville et paysage.
202
Pays-Bas / Endhoven
-SAMUEL-JOSUA-
LE PROJET
Portugal /Guimarães
-PAYSAGE À 270°-REGENERATION- OF AN URBAN SEQUENCE-
Lauréat
204
50, rue du faubourg Saint Denis 75 010 Paris port : +33 (0)6 59 10 59 54 mel : contact@collectifetc.com web : www.collectifetc.com
Maria João Pita-Mandataire-Urbaniste-30 ans-Portugal /CédricClaude Bouteiller-Architecte-24 ans-France / Florent ChiapperoArchitecte-26 ans-France /Olivier Ménard-Architecte-24 ans-France Philippe-Serge Sepulveda-Architecte-27 ans-France
LE PROJET
Le territoire étudié se trouve à la rencontre d’échelles urbaines très différentes : un échangeur autoroutier et une route nationale croisent d’anciens sentiers agricoles ; une zone industrielle et commerciale côtoie une vieille église et des hameaux d’habitation. C’est un lieu marqué par ces forts contrastes. L’ambition de la ville de Guimarães est de développer son parc industriel et commercial tout en conservant son identité locale et en maîtrisant l’extension urbaine en direction de Silvares. Le projet vise à mettre en dialogue ces différentes entités, tout en affirmant leur caractère singulier. Il ne propose
pas de solution dessinée et figée, mais une stratégie à développer pour intervenir sur le long terme. L’équipe a imaginé des outils spécifiques pour répondre à chaque problématique relevée sur le site. Ces outils ne peuvent fonctionner qu’ensemble, en s’articulant dans leur mise en œuvre. Ils constituent la proposition pour le lieu : une vision globale de développement qui met en valeur les particularités du site et la mise en place d’un dialogue entre les protagonistes afin qu’ils conjuguent leurs intérêts et ceux de la région.
206
Portugal /Guimarães
-PAYSAGE À 270°-REGENERATION- OF AN URBAN SEQUENCE-
LE PROJET
Suède / Nynashämn
-TOO BIG -SQUAREMentionné
208
19, rue Antonin Raynaud 92 300 Levallois Perret port : +33 (0)6 47 89 86 35 mel : gaetanbrunet@gmail.com
Gaétan Brunet-Mandataire-Architecte-26 ans France/Antoine Espinasseau-Architecte-26 ans France/Chloé Valadié-Architecte-27 ans-France
LE PROJET
Nynäshamn est une petite ville côtière située à l’intersection des logiques métropolitaines de Stockholm et des aménités géographiques du littoral suédois. Le site de projet est au cœur de ce climat singulier : une étendue inondable entourée d’une topographie habitée par des tissus fragmentaires et traversée par une ligne ferroviaire menant à Stockholm. Le projet propose un « monument invisible » à l’échelle territoriale : le Too Big Square, « lieu d’une douce confrontation entre métropole et géographie ». Très éloigné des canons habituels de l’espace public européen, ce vaste vide, plus proche du champ que du parc, joue de l’ambiguïté de ce territoire en oscillant entre les qualités
urbaines d’une place classique et les aménités d’un espace naturel. Ses proportions et sa matérialité produisent une surface hybride autour de laquelle se déposent quelques nouvelles architectures, trop éloignées les unes des autres pour dominer le vide. Ces nouvelles constructions « accompagnent » le vide jusqu’au bord de ce lieu collectif. Renforcé par la diversité des environnements qui le définissent, le Too Big Square « devient alors le lieu d’une altérité maîtrisée, un nouveau point vibrant et stratégique qui s’évanouit dans le paysage ». Entre la clairière et l’oasis, il conjugue les qualités publiques de la place urbaine et la puissance des grands jardins métropolitains.
210
Suède / Nynashämn
-TOO BIG -SQUARE-
LE PROJET
Suisse /Aigle
-BLANCHELauréat
212
FMAU Brive 4, rue Saint Jean 19100 Brive FMAU La Rochelle 20, avenue Jean Guiton 17000 La Rochelle tel : +33 6(0)59 78 70 99 mel : fmau.office@gmail.com web : http://www.fmau.fr
Frédéric Martinet-Mandataire-Architecte-32 ans-France Vincent Trarieux-Architecte-28 ans-France /avec : Julien Bargue Ingénieur en hydraulogie et environnement-30 ans-France /Arnaud Faucher-Ingénieur en hydraulogie et environnement-34 ans-France Simon Portelas-Étudiant en architecture-21 ans-France
LE PROJET
« On a tous besoin d’un lieu pour rien » affirme cette équipe. Pour répondre à la problématique de la ville d’Aigle qui « ne souffre d’aucun problème grave touchant à la qualité de ses infrastructures », où « l’offre de services, de logements et d’équipements est très satisfaisante », mais qui est cependant « en manque de convivialité », elle propose d’aménager un espace de référence, une nouvelle centralité, à l’intérieur d’un grand îlot qui crée une nouvelle identité, un label. La proposition consiste à libérer l’espace entre le Moulin Neuf et l’église pour en faire un lieu hautement stratégique de la mémoire d’Aigle et offrir un vis-à-vis inédit entre les deux bâtiments. Le projet se déploie autour d’un traitement du sol en marbre blanc, matériau précieux reflétant la lumière, venant unifier les différents fragments de cet espace public.
Un vaste calepinage en marbre de Carrare (finition frottée) recouvre le sol. Cinq objets, également en marbre (finition adoucie) complètent le dispositif : une colonnade triangulaire, une porte pivotante, une passerelle, un mur perforé, et un escalier. Insérée au cœur du centreville, « cette structure doit contribuer à sa régénération ». Ce nouvel aménagement précède un travail de rénovation plus classique et de recomposition de la forme urbaine et des îlots. L’objectif est de conférer aux lieux une visibilité nouvelle, à l’échelle de l’agglomération, et d’encourager de nouvelles pratiques – activités ludiques, festives, socioculturelles – apportant de l’intensité à la vie collective locale.
214
Suisse /Aigle
-BLANCHE-
LE PROJET
Suisse /Aigle
-SCÈNE-ET PLACESMentionné
216
10, cours de Gourgues 33 000 Bordeaux mel : contact@2pmarchitectures.com
Faïçal Oudor-Mandataire-Architecte -France / Paul RollandArchitecte-France / Hans Lefevre-Architecte-France/Gauthier Claramunt-Architecte-France/avec : Camille Beirnaert-ArchitecteFrance
LE PROJET
L’équipe propose de clarifier et enrichir la forme urbaine par un traitement du sol unifiant le centre-ville et deux places complémentaires, l’une ouverte et l’autre contenue. Grâce à ce traitement urbain unificateur et à la priorité donnée aux piétons, le centre historique devient une véritable scène, un lieu d’événements culturels. Deux programmes majeurs peuvent alors être mis en place : le Centre de recherche de la vigne et du vin et le Festival des fontaines. Ils viennent dynamiser Aigle, en accentuer l’attractivité, et en assurer l’épanouissement. Au-delà de la vieille pierre, la préservation du patrimoine doit aussi s’attacher à la conservation d’une mémoire collective qui peut parfois s’inscrire dans des bâtiments semblant
anodins. La nouvelle place du Moulin s’inscrit dans un réseau de placettes ponctuant le centre d’événements urbains singuliers. Agencer une place contenue engendre ici des morphologies de bâtiments-pont. Cette singularité trouve un écho à la mémoire urbaine du centre historique. L’équipe considère qu’il est crucial de repenser l’occupation des parcelles pour éviter l’exode du centre historique afin de dégager de l’espace habitable. La densification du tissu urbain s’impose au projet. Plusieurs coutures urbaines clarifient la lecture et les limites des îlots. Des espaces aujourd’hui non définis deviennent des potentiels de densification.
218
Suisse /Aigle
-SCÈNE-ET PLACES-
LE PROJET
Suisse / Monthey
-TROIS PORTES-TROIS MOBILITÉSLauréat
220
Fil Rouge Architecture 114, rue de Lyon 1 203 Genève, Suisse tel : +41 22 345 04 20 mel : info@filrougearchitecture.ch web : www.filrougearchitecture.ch
Alberto Figuccio-Mandataire-Architecte-30 ans-Italie /Mehdi Aouabed-Architecte-32 ans-France
LE PROJET
Le site de projet est situé à la périphérie de deux communes appelées à se rejoindre au creux de la vallée pour former ce qui sera vraisemblablement une ville linéaire. Les nouvelles zones d’activités créées dans cette double périphérie étant directement connectées aux réseaux régionaux, l’équipe propose un outil d’urbanisation basé sur les accès. Ainsi, les nouvelles zones d’activités jouent le rôle de portes de l’agglomération, ses cœurs culturels et identitaires restant localisés dans les centres historiques. Le projet identifie trois portes d’accès au nouveau centre, caractérisées par le type de mobilité qu’elles privilégient : l’automobile vers l’autoroute associée à un grand parking et
un centre de congrès ; le train vers les voies ferré associé à une gare CFF avec zone commerçante ; le vélo vers le futur axe de mobilité douce associé à une salle de spectacle et une borne de vélo en libre accès. Ces trois « portes » sont reliées par un espace publique linéaire, végétalisé et piéton, bordé de commerces et d’activités. Le parcellaire existant est redimensionné pour accueillir des logements avec jardins collectifs ou privés, dans la perspective de proposer un quartier densifié avec un caractère de centre. La stratégie urbaine proposée permet un démantèlement par étapes de l’activité industrielle et la poursuite de l’activité du quartier durant la période de transition.
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Suisse / Monthey
-TROIS PORTES-TROIS MOBILITÉS-
LE PROJET
Suisse / Romainmôtier
Lauréat
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20, rue de la plaine 75 020 Paris port : +33 (0)6 62 55 93 82 mel : arnemermier@gmail.com
Vincent Arné-Mandataire-Architecte-36 ans-France /Aude Mermier-Architecte-36 ans-France
LE PROJET
Pour cette équipe, « habiter ici, entre Croy et Romainmôtiers, c’est bénéficier à la fois du grand paysage du Jura, de l’histoire commune des deux villages, mais aussi de la métropole romande et de son urbanité rendue accessible par la ligne de train ». En s’appuyant sur ces ressources, l’équipe a cherché à tirer profit des dimensions contrastées du territoire : « Bien plus qu’une forme ou un système architectural figé, nous proposons un ensemble de relations se développant dans une réponse dosée et réglable. C’est un projet ouvert, ajustable, appropriable par les acteurs locaux». Le dispositif qui forme l’ossature de cette proposition s’inspire du caractère organique des lisières et des bâtiments existants, à la mesure du grand paysage comme de l’édifice. Les programmes se juxtaposent autour des fermes d’origine,
une méthode qui vise à favoriser la création de liens entre la population existante et les nouveaux venus afin d’éviter la formation de deux entités différenciées. La stratégie d’urbanisation distribue un programme complexe composé de logements mais aussi de services et d’équipements. L’équipe s’appuie sur « cette collaboration féconde entre usages et paysage » en mutualisant les fonctions, en associant ce qui existe à ce qui adviendra : les services, les espaces publics, mais aussi les gens et leurs pratiques quotidiennes». Leur hypothèse est celle d’un enrichissement mutuel : «L’existant confère de l’épaisseur au projet, et les nouvelles implantations révèlent les qualités jusque-là sousjacentes dans le site».
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Suisse / Romainm么tier
LE PROJET
Suisse / Romainmôtier
Cité
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4, rue Jean-Jaurès 25 500 Morteau port : +33 (0)6 75 48 52 76 mel : laure.boiteux@gmx.fr
Laure Boiteux-Mandataire Architecte-28 ans-France
LE PROJET
Le cahier des charges du concours prévoyait la création d’un nouveau quartier résidentiel à proximité de la gare de Croy, et le réaménagement en espace touristique et de loisirs de l’actuel camping situé au lieu-dit Sur le signal. Mais pour cette équipe, l’enjeu principal est autre : il s’agit d’accueillir de nouveaux équipements et habitants « sans rompre l’équilibre actuel des lieux et sans amorcer un processus de dégradation de l’environnement, tout en tirant parti du cadre exceptionnel du vallon du Nozon ». Le projet close At hand répond donc au cahier des charges de manière critique en localisant les éléments du programme différemment de ce qu’il prévoyait : « le grand secteur situé le long de la voie ferrée ne présente pas en l’état d’assez grandes qualités pour y accueillir un nouveau quartier mixte,
en raison notamment de son inadéquation à l’échelle humaine et de sa déconnexion du reste du tissu bâti. Le secteur situé à l’ouest de la gare, ainsi que celui situé à l’extrémité sud-est de Croy sont plus intéressants, notamment parce qu’ils sont mieux connectés au tissu bâti existant et qu’ils offrent un cadre de vie agréable. » En ce qui concerne l’établissement de l’espace d’accueil touristique, l’architecte propose d’implanter l’hôtel, le camping et la piscine naturelle au bord de la rivière, le long de la colonne vertébrale de mobilité douce reliant Croy et Romainmôtier. Grâce au déplacement du camping, l’ancienne clairière située au sommet de la colline retrouve ses qualités d’espace ouvert et accueille les diverses activités sportives et de loisirs en relation avec la nature.
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Suisse / Romainm么tier
LE PROJET
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EUROPAN Un concours d’idées d’architecture et d’urbanisme suivi de processus de réalisations et une plateforme de débats à l’échelle européenne. Crée en 1988, dans le sillage des du Programme Architecture Nouvelle (PAN) ; Europan ambitionne de stimuler la création urbaine et architecturale en Europe en animant réflexion et débat sur les démarches de projet innovantes, avec tous les acteurs de la ville, en initiant, soutenant et évaluant des réalisations exemplaires. Ouvert aux architectes de moins de 40 ans, associés à des équipes pluridisciplinaires, le concours permet de répondre à des problématiques urbaines posées par des collectivités partenaires sur des sites réels dans une vingtaine de pays européens, et ainsi faire émerger des idées et des pratiques nouvelles. EUROPAN EUROPE L’association fédère une vingtaine d’organisation nationale gérant des concours d’architecture suivis d’études et de réalisations, et lancés simultanément par plusieurs pays sur un thème et des objectifs communs. Son président est élu chaque année. Elle est dotée d’un Secrétariat général, dirigé par Didier Rebois, qui organise le travail de l’association et coordonne l’activité des secrétariats nationaux. Il est chargé, avec le concours des secrétariats nationaux, de la réalisation des manifestations européennes et du concours. Il édite à chaque session un catalogue des résultats, et régulièrement, des monographies sur des projets réalisés. Il veille à la régularité des procédures. EUROPAN FRANCE En France, Europan est porté par deux structures qui participent ensemble à la réalisation du concours. L’ASSOCIATION EUROPAN FRANCE Présidée par Alain Maugard, elle réunit des membres de l’administration, des collectivités locales et territoriales, des maîtres d’ouvrage, des concepteurs et des experts. Elle a pour mission de représenter la France dans l’association européenne, d’orienter les problématiques et les thèmes du concours dans le cadre des prescriptions européennes, d’assurer la recherche et la sélection de sites et de préciser les modalités d’organisation du concours. Elle définit et assure la politique de communication. LE GROUPEMENT D’INTERET PUBLIC « L’ATELIER INTERNATIONAL DU GRAND PARIS » Présidé par Pierre Mansat, et dirigé par Bertrand Lemoine, il réunit notamment le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement/DGALN/Plan Urbanisme Construction Architecture, le Ministère de la Culture et de la Communication Il a pour mission d’assurer la mise en œuvre matérielle et financière de l’organisation du concours, des événements, des rencontres et des publications qui y sont liées et des suites du concours.
EUROPAN FRANCE Alain Maugard Président de l’Association Europan France (AEF) Barthélémy Raynaud Vice-président de l’Association Europan France (AEF) Isabelle Moulin Secrétaire générale de l’Association Europan France (AEF), Directrice du programme Europan au sein du GIP « L’Atelier International du Grand Paris » (GIPAIGP) Alain Coquet Chargé de mission programme Europan Pauline Lefort Chargée de mission programme Europan Stéphanie de Montgolfier Assistante Europan France Palais de Tokyo 13, avenue du Président Wilson 75 016 Paris CONCEPTION ÉDITORIALE Pauline Lefort, Isabelle Moulin et Anne Vigne, RÉDACTION Xavier Bonnaud, Alain Coquet, Agnès Fernandez, Fabien Gantois, Isabelle Moulin, Pauline Lefort et Laurent Pinon CONCEPTION GRAPHIQUE Warmgrey IMPRESSION MEDDTL/SG/SPSSI/ATL2 Pour en savoir plus sur Europan France et la 11e session : www.europan-france.com www.europan-europe.com
EUROPAN FRANCE
catalogue des résultats Europan France Palais de Tokyo 13, avenue du Président Wilson 75016 Paris www.europan-france.com
territoires et modes de vie en résonances quelles architectures pour les villes durables ?