Fabrication d’horlogerie et de bijouterie Herstellung von Uhren und Schmuck
No 1226 Novembre/Décembre 2016
Les professionnels de la documentation technique Pour vos guides méthodiques, modes d’emploi, documents SAV, etc. Déjà une grande expérience auprès des plus grandes marques
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No 1227 Janvier 2017
Une revue du groupe Eine Fachzeitschrift der Gruppe
Editeurs - Verlag
Europa Star HBM SA
Route des Acacias 25 P.O. Box 1355 CH-1211 Genève 26 Tél. +41 - (0)22 307 78 37 Fax +41 - (0)22 300 37 48 e-mail: vzorzi@eurotec-bi.com www.europastar.biz Directrice des Editions Techniques Bereichsleiterin Technische Verlagsobjekte Véronique Zorzi Rédaction / Redaktion Europa Star HBM Pierre Maillard Serge Maillard Pierre-Yves Schmid Directeur Général Geschäftsführer Philippe Maillard Parutions: 7 fois par an Abonnement CHF 65.Erscheint 7 mal pro Jahr Jahresabonnement CHF 65.Info: register@europastar.com http://www.europastar.biz/abo
Contenu rédactionnel: Mouvements, Habillement Pierres et métaux précieux Présentoirs, Ecrins Eléments de vitrine Electronique Traitement de surface Mécanique de précision pour la fabrication d’horlogerie et de bijouterie Redaktioneller Inhalt: Uhrwerke, Ausstattung Edelsteine und -metalle Etuis, Displays Elektronik Oberflächenbehandlung Feinmechanik für die Herstellung von Uhren und Schmuck
Destiné aux fabricants d’horlogerie et de bijouterie Für die Hersteller von Uhren und Schmuck
A propos de Horlogerie: l’heure des questions Le très sérieux coup de frein subi par l’industrie horlogère suisse depuis l’an passé a au moins un mérite: celui de mettre à nu le paysage, de révéler au grand jour forces et faiblesses de chacun des acteurs, de pousser à l’introspection, de rebattre les cartes. Dès les premiers signaux d’un début de retournement de tendance, l’industrie a pointé du doigt la politique du franc fort puis fustigé le pouvoir chinois et ses campagnes anti-corruption. Elle s’est désolée des sanctions contre la Russie, a subi les conséquences du terrorisme, a fait le dos rond en attendant la fin de l’interminable campagne électorale américaine, tout en craignant l’émergence de la montre connectée mais sans y trouver encore de vraie réponse. Bref, les coupables désignés seraient tous extérieurs au vrai sérail horloger. Mais force est de constater que les raisons et les responsabilités de ce sacré ralentissement sont aussi à trouver à l’intérieur même du vaste complexe «horloindustriel». Dit plus crûment, industriels, marques et détaillants, chacun à sa façon s’est tiré une balle dans le pied (et les médias, soit-dit en passant, ont tenu le pistolet). Les industriels ont tellement misé sur une inexorable croissance qui, à leurs yeux, ne pouvait que grimper d’année en année, qu’ils se trouvent aujourd’hui en état de grave surcapacité à tous les étages de la chaîne. Les marques, qui ont pour la plupart cédé à une surenchère économique, mécanique et stylistique, se retrouvent aujourd’hui avec d’énormes stocks sur les bras dont on ne sait plus trop que faire – si ce n’est aller récupérer les diamants et fondre les boîtiers d’or, c’est déjà ça de gagné. Quant aux détaillants, qui ne savent plus à quel «réseau» réel ou virtuel se confier, ils se sont lancés dans une guerre du discount qui a alimenté le marché gris et fini par faire fondre les marges. Bref, l’horlogerie dans son ensemble et dans son système a la gueule de bois et, plus grave encore, cette situation ne va pas se redresser de sitôt. Car tous ces facteurs de crise, extérieurs et intérieurs à l’industrie horlogère, se doublent d’une question plus perturbante encore – et un peu plus tabou: un certain désamour envers l’horlogerie commencerait-il à se faire jour? La glorieuse horlogerie, à la fois historique et si moderne, serait-elle est en train de perdre son statut de marqueur social et voir son prestige pâlir auprès de larges couches de la population? L’horlogerie court-elle le risque de devenir peu à peu has been? Comme le résume parfaitement un de nos confrères (Yvan Radja dans Le Matin Dimanche du 18.09.2016): «Déconnectée de sa clientèle après des années de prix surfaits, l’horlogerie doit se réinventer.» Comment? Impossible de faire le tour d’une question à nombreux «fuseaux» et moult «complications». Mais se poser la question, c’est déjà commencer à y répondre... Nous y reviendrons! Serge Maillard Responsable éditorial, Europa StarHBM 1
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La «guerre froide» des mouvements «Nous constatons maintenant que les commandes de tiers ont tellement chuté que nous ne serons dès lors plus en position dominante à l’horizon 2017.» Nick Hayek, Le Temps, 21 juillet 2016
La décision de 2012
La COMCO, la Commission de la concurrence suisse, veilla tant bien que mal au grain et, de recours en compromis, d’amabilités en vacheries, la décision tomba dix ans après. Dès 2012, le Swatch Group fut officiellement autorisé à appliquer son calendrier: «une réduction de 15% des livraisons de mouvements mécaniques aux marques qui les utilisent pour leurs propres montres, et de 30% aux clients qui disposent également d’une unité de production de mouvements et qui ne produisent pas leurs propres montres terminées.» Ceci, pour commencer. Quant aux stratégiques spiraux et assortiments, dont le groupe détient un large monopole (90%) par l’entremise de Nivarox-FAR, on annonça alors «une première réduction de 5% par rapport aux commandes de 2010». Aujourd’hui, alors que frappe une crise systémique que peu d’états-majors avaient anticipée, où en est-on de l’offre en mouvements mécaniques suisses? Sans oublier, dans ce panorama nouveau, que pointent de fraîches ambitions dans le domaine. Un Citizen, par exemple, poids lourd mondialisé de l’horlogerie nipponne, ne cache pas ses intentions et pose calmement ses billes dans le jeu de go helvétique. L’Allemagne se réveille sérieusement. Un Nomos, par exemple, devenu autonome en produisant ses propres mouvements et vendant avec succès ses montres à prix contenus, devient un cas d’école pour d’autres. Sans parler de l’horlogerie chinoise elle-même, que nos horlogers regardent encore de haut mais qui pas à pas améliore parfois spectaculairement ses réalisations mécaniques.
Les débuts de l’affaire
Tout s’est mis en place vers 2002-2003 quand ETA et le Swatch Group sont rentrés en conflit frontal avec certains «finisseurs», pour la plupart de l’Arc jurassien. Au nombre desquels un Sellita, par exemple, et un La Joux-Perret qui organisèrent la résistance tout en renforçant considérablement leur propre appareil de production. Et ce n’est là qu’un exemple. Car la décision prise par le Swatch Group de graduellement diminuer ses ventes de mouvements mécaniques à des tiers, pour in fine, en cesser tout livraison sauf à des marques choisies selon son bon vouloir, donna aussi un très sérieux coup de fouet aux groupes horlogers concurrents. Les vœux alors formulés par feu Nicholas Hayek de «stimuler ainsi le développement d’alternatives», ont été exaucés bien au-delà de ses espérances. Quitte, peut-être, près de 15 ans après, à se retourner contre son groupe! Face à la menace formulée en 2002, tous se sont mis à accélérer leurs plans d’industrialisation et de conquête de leur autonomie. Les efforts considérables d’un Richemont envers ses manufactures, l’industrialisation d’un TAG Heuer, la pleine autonomie atteinte par Rolex ont cisaillé graduellement le cordon ombilical qui liait organiquement l’horlogerie suisse et ETA. Sans compter aussi sur les innombrables initiatives indépendantes qui sont nées, les spécialisations, tout le champ des innovations qui s’est alors ouvert. Car demande il y avait, de partout. Tout le monde voulait posséder sa propre mécanique. Mais tout le monde n’en n’avait pas les moyens. «Nous ne sommes pas un supermarché où venir faire ses courses», avait répété en substance le Swatch Group. Et en effet, depuis 30 ans, la foule de l’horlogerie suisse se pressait entre les rayonnages d’ETA qui proposait de sacrés tracteurs, précis, fiables, éprouvés et réparables sous tous les cieux. Les plus malins avaient vite compris. Au faîte de la vogue pour les montres mécaniques, une fois bien emballées, N° 1227
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Toute crise agit comme révélateur et précipite ou cristallise, dans le sens chimique du terme, une situation jusqu’alors en germe. C’est particulièrement vrai dans le secteur-clé des mouvements mécaniques. La crise horlogère actuelle – une crise systémique, pensons-nous, et non pas seulement conjoncturelle – révèle au plein jour une grave problématique: l’actuelle surcapacité de production dans le secteur des mouvements. Comment en est-on arrivé là et qui sont les principaux acteurs de cette scène? Quelles évolutions attendre? Nous avons enquêté. Etait-ce écrit dès le départ, dans la si controversée décision prise par Nicolas Hayek de cesser graduellement ses livraisons de mouvements ETA à des tiers? Imaginait-t-on alors, dans le vent de panique qui se mit à souffler auprès des groupes et des marques concurrentes, que cette décision, à l’époque jugée catastrophique, allait en fait stimuler les initiatives à ce point? Au point où, comme aujourd’hui, alors que de très sérieuses perturbations s’accumulent et s’installent durablement, l’offre outrepasse désormais largement la demande. Dans quelle mesure? Il y a façon, très basique, de l’estimer: à mi-2016, l’horlogerie suisse a baissé d’environ 16%. Or ce chiffre correspond grosso modo à la baisse des livraisons d’ETA. Mais si, comme l’avertit Nick Hayek, ETA est effectivement en voie de perdre de sa dominance, ce qui n’est pas encore le cas, loin de là, ce sera aussi largement dû au fait que nombre de ses concurrents ont acquis une plus grande autonomie.
emboîtés d’or et de diamants, ces rustiques tracteurs mécaniques pouvaient atteindre de très fortes sommes. Particulièrement sous les cieux des contrées de nouvelle conquête horlogère. Asie, Orient, hubs internationaux, malls naissants, foules argentées méconnaissant l’horlogerie… Nicolas Hayek avait donc quelques raisons de croire qu’il était devenu une vache à lait, pour certains du moins.
La bataille s’annonce donc assez rude et certains des interlocuteurs que nous avons rencontrés parlent même de «guerre froide» des mouvements. Une «guerre» d’autant plus rude que partout les stocks sont pleins. Il se dit même que certaines grandes marques ont accumulé des stocks pour un an ou deux! Sans même parler des tiroirs des détaillants qui partout débordent de marchandises.
Désormais, l’offre dépasse la demande
L’obligation faite à ETA de livraison à des tiers court jusqu’au 31 décembre 2019. En 2016 – 2017 ETA était autorisée à ne livrer plus que 65% de ce qu’elle livrait en moyenne entre 2009 – 2011, et ce «de manière égale» quel que soit le client. A-t-elle tenu ce calendrier? On peut se poser la question. «Vous avez entendu dire qu’ETA manquait de clients? Je ne peux pas quand même reprocher à mes vendeurs de vouloir vendre», affirme désormais Nick Hayek à notre confrère du Temps. «Nous n’avons jamais dit que nous ne voulions plus livrer à personne, mais que nous voulions avoir le choix de nos clients», tient-il aussi à préciser. Le mastodonte ferait-il donc marche arrière? Et qu’adviendra-t-il d’ici la date fatidique de 2019. Les cartes sont aujourd’hui à tel point embrouillées que personne ne se hasardera au moindre pronostic. La crise est venue tout chambouler. Sans même compter sur un autre phénomène: l’arrivée de la montre connectée a ajouté de l’incertitude sur l’incertitude. Que va devenir la montre mécanique? Va-t-elle définitivement perdre de sa superbe? Aucun de nos interlocuteurs ne croit à un tel scénario et tous sont convaincus que le mouvement mécanique, ce «produit culturel» est là pour rester. En attendant, l’inquiétude est palpable. «On va arriver d’ici un an sur un marché comptant trop de fabricants de calibres mécaniques entrée de gamme, c’està-dire de 50 à 300 francs. ETA livre à nouveau des mouvements, ils rouvrent le robinet à prix ultra-compétitifs», déclare
à Europa Star un Valérien Jaquet, responsable du constructeur Concepto, à La Chaux-de-Fonds. «Il y a beaucoup trop d’offre de mouvements sur le marché, cela est en train de devenir un vrai problème», renchérit Jean-Daniel Dubois, de Vaucher Manufacture. Tous cependant ne sont certes pas foncièrement mécontents de voir ETA revenir dans l’arène et remettre un peu d’ordre – car le «vide» créé a vite été rempli, mais pas toujours avec un pedigree des plus helvétiques... Ainsi de Pascal Dubois, co-directeur du motoriste et spécialiste du module additionnel Dubois-Dépraz, qui était présent au salon EPHJ avec une palette de nouvelles animations et qui déclare que «la fermeture du robinet par ETA a favorisé les ‘tricheurs’. Si la réouverture permet de faire disparaître ceux qui ne font pas du vrai mouvement Swiss made, cela aura au moins le mérite de nettoyer le marché.»
L’état des lieux
C’est dans ce contexte tendu et dans ces circonstances qui n’offrent que peu de visibilité à moyen terme (sans même parler du long terme) que parviennent pourtant à maturité toute une série de projets et de développements qui ont souvent demandé de lourds investissements. A Baselworld, ce printemps, ETA était de retour avec un stand alors qu’on ne l’y avait plus vue depuis 2011. A deux pas de là Ronda, jusqu’alors cantonné dans le domaine du mouvement quartz où il fait figure de seul véritable concurrent helvétique d’envergure, lançait en fanfare son premier mouvement mécanique. Un développement mûri depuis quelques années déjà et un investissement très important dans les 25 millions de francs suisses. Dans le même temps, Oris annonçait son intention de passer à la vitesse supérieure avec ses propres mouvements [à ce sujet, lire notre article dans notre numéro Europa Star 3/16]. De son côté, Eterna Mouvement avançait de nouvelles ambitions… Et ce ne sont là que quelques exemples parmi les plus représentatifs. Pour en avoir le cœur net, Europa Star tente ci-dessous un état des lieux de la situation présente. Réunir ces informations et ces opinions n’a pas été tâche facile. Visiblement, le mastodonte Swatch Group fait peur. Il n’a d’ailleurs pas répondu à nos diverses sollicitations et demandes d’entretien. Au cours des plus de 10 ans qui se sont écoulés, ETA a poursuivi ses gros efforts en R&D et est parvenue à élaborer sur les bases existantes des mouvements certifiés COSC pour des montres à moins de 1’000.- CHF ou a réussi à augmenter la réserve de marche de mouvements de base jusqu’à 3 jours. Ces «nouveaux» mouvements plus performants, ETA les réserve aux marques du groupe – ce qu’on peut considérer comme de bonne guerre mais qui lui offre un avantage compétitif décisif. «La concentration va se poursuivre durant la crise actuelle et ma conviction est que les grands groupes dominants rêvent secrètement qu’à terme ne subsistent plus que 30 ou 40 marques», nous a confié un spécialiste du domaine qui tient à son anonymat. Et tout récemment, en juillet, ETA a augmenté ses prix de 1,8% pour tous (la COMCO la contraint à vendre au même prix à l’interne comme à l’externe). Et une prochaine bataille s’annonce. Comme nous l’a expliqué un autre de nos interlocuteurs anonymes, «ETA ne peut pas se permettre de faire du dumping car ils sont encore en position de monopole. Et selon l’accord avec la COMCO, ce serait illégal de leur part d’augmenter le nombre de clients à qui ils livrent. Ils veulent donc modifier cet accord pour leur permettre, en cas de commandes moindres que prévu de la part de leurs clients actuels, d’être d’ores et déjà libres de livrer à qui ils veulent.» L’affaire n’est pas encore tranchée. Mais on sent partout, y compris à la COMCO, une lassitude. Cette affaire n’a que trop duré, pensent certains, «laissons désormais chacun libre de faire ce qu’il entend».
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La crise finira-t-elle par mettre tout le monde d’accord? Nul ne peut encore le prétendre.
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Qui fait quoi? Qui pense quoi? ETA: D’INCONTOURNABLES STANDARDS
ETA doit son nom à… Eterna. ETA est en effet issue de la première véritable fabrique d’ébauches créée en 1856, devenue en 1906 l’Eterna Werke, Gebrüder Schild & Co, une entreprise qui vendait des montres sous le nom d’Eterna et mouvements sous le nom d’Eta. En 1924, l’entreprise se dédouble juridiquement en Eterna SA et Eta SA qui devient une filiale d’Ebauches SA où elle va rapidement jouer un rôle central. Dès 1978, toutes les différentes filiales d’Ebauches SA se regroupent sous un même nom qui deviendra ETA SA en 1985, suite à la constitution dès 1983 par Nicolas Hayek du groupe SMH, première dénomination de ce qui deviendra l’hégémonique Swatch Group. Dans un contexte où plus personne ne croyait encore au futur de la montre mécanique, ETA, sans pour autant négliger le quartz bien au contraire, a poursuivi une forte politique de recherche et développement, d’industrialisation et d’automatisation qui l’on conduit à occuper une place très largement dominante dans le secteur. La firme ne donne aucun chiffre, mais on peut estimer sa production annuelle de mouvements mécaniques à 5 à 6 millions
d’unités. L’entreprise sœur Nivarox-FAR, productrice des fameux spiraux, jouit quant à elle d’une position quasi-monopolistique. C’est seulement au cours de ces dernières années que certains concurrents ont commencé à poindre leur nez, mais sans pouvoir véritablement rivaliser ni en quantité ni en constance d’approvisionnement. Les principaux calibres-stars proposés par ETA, produits en dizaines voire en centaines de milliers d’unités depuis de nombreuses années, sont considérés comme autant de standards incontournables : précis, fiables, éprouvés, réparables dans le monde entier par des dizaines de milliers d’horlogers qui les connaissent souvent par cœur, ils offrent un rapport/ qualité prix quasiment imbattable. Ils ont ainsi accompagné, voire été essentiels à l’essor de l’horlogerie mécanique helvétique – et d’ailleurs -. Le plus répandu des calibres ETA est le fameux 2824-2, un mouvement dit «de base», automatique avec heure, minutes, seconde au centre de la ligne Mecaline. Il bat, plus ou moins modifié, décoré, «customisé», dans un nombre incalculable de montres de toutes marques. Autre «star» qui a contribué à l’essor des montres chronographe, le Valjoux 7750 qui, avec ses 240 composants (soit 10% de moins que son concurrent d’alors le El Primero de Zenith) a permis la «démocratisation» du chronographe. Modifiable, ce «tracteur» aussi fourni une base pour composer des chronographes de haut de gamme, avec roue à colonnes.
RONDA: LES AMBITIONS DU MECANO
Entretien avec Erich Mosset, CEO Ronda Group Fondée en 1946 par William Mosset, père de l’actuel CEO Erich Mosset, Ronda s’est originellement consacrée à la fabrication de composants d’échange pour calibres mécaniques, puis dès 1952 a produit sous licence des calibres pour le motoriste PRAC (disparu depuis) avant de recevoir l’autorisation, alors indispensable, de produire ses propres calibres mécaniques dès 1961 (d’abord mouvements Roskopf puis à ancre suisse). En 1974, Ronda sort un des tout premiers mouvements à quartz suisse puis abandonne progressivement le mouvement mécanique pour se consacrer uniquement au mouvement à quartz dont il devient progressivement le plus important fabricant suisse indépendant, reconnu pour la qualité de ses produits. Aujourd’hui, le groupe Ronda, installé en Suisse et en Thaïlande, et fort de 1’800 personnes (dont 700 en Suisse), produit 20 millions de mouvements quartz par an, répartis entre mouvements Swiss made et mouvements Swiss parts produits en Thaïlande (Ronda ne divulgue pas la part respective de ces deux productions). A Baselworld 2016, Ronda a fait sensation en annonçant vouloir attaquer le segment mécanique avec la sortie d’un nouveau mouvement de base, le Mecano R150. Une annonce qui intervient précisément au moment où le marché semble saturé. Mauvais timing?
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Erich Mosset: «Oui, le moment est difficile, inutile de le nier, mais notre stratégie, définie dès 2011, est de long terme et ne peut donc pas être liée à une situation exceptionnelle, qu’elle le soit positivement, comme au moment de la grosse bulle chinoise, ou négativement comme aujourd’hui. Nous sommes très sereins par rapport à la situation actuelle car toute notre stratégie et nos plans sont basés sur un marché normal, un marché «moyen», ce qu’il redeviendra automatiquement tôt ou tard. Nous sommes sereins également parce que nous vivons, et vivons bien, depuis plus de 30 ans sur le quartz, que nous détenons une position unique dans ce secteur qui nous a permis d’investir en fonds propres 25 millions de CHF dans le développement du projet Mecano. Nous n’en attendons pas de retour sur investissement rapide et sommes libres de développer notre offre mécanique à notre rythme. Pour nous, c’est un marché additionnel. Nous ne dépendons par ailleurs de personne, en rien du Swatch Group, et produisons nous-mêmes l’essentiel des
composants du Mecano, y compris certains éléments des assortiments, mais à l’exception du spiral. L’écrasante majorité de ces composants, nous les produisons en Suisse, une part minime en Thaïlande, et assemblons nos mouvements en Suisse. Mecano est uniquement proposé en Swiss made et la nouvelle loi Swissness qui entre en force en 2017 nous convient parfaitement. Notre totale indépendance nous permet d’être à l’écoute et au service exclusif de nos clients, en leur garantissant une continuité et une sécurité d’approvisionnement. C’est de ces clients, suisses et étrangers, pour la plupart indépendants, qu’est venue l’impulsion pour que nous nous relancions dans la mécanique. Au plus fort de la bulle chinoise, ils nous avaient dit être prêts à acheter des équivalents au 2824 d’ETA (un calibre 11 ½’’’, automatique, trois aiguilles et quantième) pour 100.- CHF. Mais notre stratégie ne pouvait pas, comme je l’ai dit, se baser sur une situation exceptionnelle dont on pouvait déjà anticiper le reflux. Nous voulions d’emblée parvenir à un prix qui soit tout à fait compétitif. Notre Mecano Calibre R150 est un 11 ½’’’ automatique sur roulements à billes, à trois aiguilles et quantième, que nous proposons à un prix légèrement supérieur à 60.- CHF (pour des commandes de quelques milliers d’exemplaires). Sa construction, conçue dès le départ en vue de son industrialisation, est entièrement originale. Il n’est donc en rien un clone d’ETA mais est ETA-compatible en termes d’emboîtage. Nos objectifs à moyen terme avec ce mouvement sont de parvenir à une production de plusieurs centaines de milliers de calibres d’ici à quelques années. Mais, dans l’immédiat notre premier objectif est d’ordre qualitatif. Nous l’avons testé à de très nombreuses reprises, il est fiable, robuste, bien terminé. Nous sommes prêts et sa livraison va démarrer début 2017. Le Ronda Mecano – Cal. R150 marque notre entrée sur le marché mécanique. Il était logique de commencer avec un trois aiguilles automatique. Nous avons bien sûr nos idées quant à son développement, avec des modules mais aussi avec des constructions spécifiques, mais nous n’avons pas l’intention de nous précipiter. Je le répète, nous sommes avant tout à l’écoute de nos clients, avec lesquels nous entretenons de très forts liens. Je suis personnellement très confiant quant au futur de la montre mécanique. C’est une «vraie montre», un produit émotionnel, qui fascine et continuera de fasciner et ce pas seulement dans le haut de gamme et dans le luxe. Nous nous positionnons dans le moyen de gamme, au-dessus de 1’000.- CHF. D’ailleurs vous constaterez qu’au-dessus de 1’500.- CHF à 2’000.- CHF, il n’y a pas grand chose dans l’offre de montres pour hommes qui ne soit pas mécanique.»
SELLITA: PRESERVER LES ACQUIS
Entretien avec Miguel Garcia, directeur et propriétaire de Sellita Holding SA
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«Préserver les acquis» est, aux yeux de Miguel Garcia, la tâche prioritaire en cette période de fort ralentissement. Et les «acquis» de Sellita sont très importants car la firme neuchâteloise, qui emploie 500 personnes, est le concurrent les plus important d’ETA avec environ 1.4 millions de mouvements mécaniques produits par année. Dès l’annonce par le Swatch Group en 2002 - 2003 de sa décision de diminuer progressivement ses livraisons de mouvements terminés et, surtout, de kits de montage, Sellita est
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montée au créneau et a saisi la COMCO. Car à l’époque, l’essentiel de son activité reposait sur le montage et la finition de kits fournis par ETA. Cette décision pouvait donc signifier sa disparition à terme. Sellita – en ceci porte-parole de nombre de marques importantes qui n’osaient pas affronter elles-mêmes directement le puissant Swatch Group – a donc agi en deux directions: auprès de la COMCO afin d’encadrer strictement ce retrait progressif d’ETA qui risquait de l’étrangler, et en lançant un programme de développement de ses propres mouvements. Pour y parvenir, il fallait absolument gagner du temps. Ce qui fut fait, avec 2019 pour ligne d’horizon. Cet objectif semble en passe d’être atteint, mais voilà que frappe la «crise» et que le contexte est à la surabondance de l’offre. Miguel Garcia a bien voulu répondre à nos questions mais étant donné l’ampleur des enjeux, il reste très prudent et très laconique dans ses propos. Miguel Garcia: «Oui, nous vivons une période compliquée avec des baisses de commandes de la part de nos clients depuis début 2015. Nous avons mis en place les mesures nécessaires depuis plus d’une année et adapté notre outil industriel afin d’y faire face. L’offre de mouvements dépasse aujourd’hui la demande. Nous profitons de ces instants pour renforcer nos structures et notre position afin d’être prêts à répondre à la demande lors de la reprise, cat tôt ou tard elle viendra. Aujourd’hui, nous offrons une large palette de mouvements mécaniques de qualité à des prix très concurrentiels et nous avons une capacité de production dynamique.»
LA JOUX-PERRET: UN JOUR LES STOCKS AURONT DISPARU Entretien avec Frédéric Wenger, directeur de La Joux-Perret
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Frédéric Wenger: «Oui, aujourd’hui, l’offre dépasse la demande et c’est le cas pour tous les types de mouvements mais surtout dans le mouvement de base. Il n’y a qu’à regarder les chiffres des exportations du mois de juillet 2016 pour se rendre compte de la gravité de la situation (ndlr: à nouveau moins 14,2% par rapport à juillet 2015. Hong Kong, qui était le premier marché de l’horlogerie suisse, est à moins 33%, soit une baisse de 53% sur 2 ans). La situation est donc très compliquée et nombre de nos clients, qui sont des indépendants, petits ou moyens, souffrent. Tout le monde a du stock. Je vous l’avoue très franchement, nous avons dû imposer du chômage technique et procéder à un certain nombre, mesuré, de licenciements. Ceci dit, la qualité, la variété et l’étendue de notre offre, la grande souplesse de notre appareil de production et le haut niveau de compétence de nos employés vont nous permettre de passer ce cap. Et le fait d’être adossé à Citizen, un groupe horloger majeur, ambitieux et solide, nous y aidera aussi.»
SOPROD, CAP SUR LA CONNEXION
Entretien avec Laurent Besse, directeur général, Swiss Festina Group La particularité de Soprod, qui appartient au groupe Festina, est à la fois de produire des mouvements mécaniques et d’être devenu rapidement un leader suisse dans le domaine de la montre connectée. [A ce propos, lire le dossier Montres Connectées dans notre prochain numéro]. En ce qui concerne les mouvements mécaniques, Soprod réalise de 50’000 à 60’000 pièces à partir de composants en provenance d’ETA et environ 150’000 mouvements en production propre. Autre grand avantage, Soprod maîtrise sa propre production d’assortiments et de spiraux, ce qui lui confère une totale indépendance. Laurent Besse: «Aujourd’hui il y a beaucoup d’acteurs sur le mouvement en Suisse, il faut donc être différent sur le panel de produits. Nous ne produisons pas de clones d’ETA avec nos propres mouvements et nous avons consacré beaucoup d’investissements à cela. Malheureusement, ces considérations sont de plus en plus secondaires car la logique du prix prend le dessus sur tout le reste. Or, l’innovation a un coût et nous avons énormément investi en R&D ces deux dernières années: un mouvement 8 ¾’’’ Dame, des développements spécifiques pour les marques du groupe (Perrelet et Leroy, ndlr), un calibre 11 ½’’ mécanique, le connecté, le quartz... Théoriquement on peut livrer des petites séries dès 200 mouvements. Nous avons livré 150’000 mouvements l’an passé mais cela se tasse cette année pour tout le monde. Les stocks sont massifs car les marques ont pris leurs quotas chez ETA par sécurité. Pour nous, la diversification est donc très importante et un nouveau terrain s’ouvre sur le connecté. Nos modules pour montres connectées présentent un gros potentiel. Toutes les fonctions sont possibles et nous avons développé notre propre software avec la HES-SO Valais à Sion. Nous proposons une solution originale, car dépendre d’un géant pose des problèmes, on voit ce qu’a subi TAG Heuer avec Intel. Mais pour nous, si le mécanique reste numéro un en terme de valeur, le connecté est déjà numéro un en terme de quantité avec des centaines de milliers de modules. Le quartz est notre troisième activité. Mais j’ai peur d’un nivellement par le bas en ce qui concerne le calibre mécanique Swiss made en termes de prix, comme ce qui s’est passé avec le quartz.» N° 1227
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Installée à La Chaux-de-Fonds, La Joux-Perret (racheté en 2012 par le groupe japonais Citizen, par ailleurs propriétaire du fabricant de mouvements Miyota et qui vient de racheter Frédérique Constant – lire à ce propos l’article de Joe Thompson dans Europa Star 4/16) est un des acteurs-phares du mouvement mécanique suisse. La firme ne dévoile pas ses chiffres de production, qu’on peut cependant estimer à un peu moins de 50’000 mouvements et modules. Mais force est de constater que La Joux-Perret propose une des palettes les plus larges et étendues qui soient sur le marché. Caractérisée par la souplesse de son appareil de production, La Joux-Perret offre donc des mouvements simples transformés sur base ETA 2892, par exemple, ou sur base Sellita, mais propose aussi des transformations beaucoup plus complexes et de véritables alternatives. Son offre de chronographes, simples ou plus complexes, à rattrapante ou couplés avec d’autres complications est une de ses spécialités majeures. Mais la firme propose aussi, sous formes de modules ou de mouvements intégrés, des réserves de marche, des grandes dates, des tourbillons maison, voire des spécialités très pointues comme, par exemple, de très rares foudroyantes. Ses prix vont donc du module de base à 100.- CHF au haut de gamme, voire au très haut de gamme (un tourbillon sur saphir à 30’000.- CHF) ou à la pièce unique. Par ailleurs, La Joux-Perret est aussi propriétaire de la marque haut de gamme Arnold & Son et vient de relancer Angélus. La maison produit en interne à peu près tout ce qui touche au mouvement, à l’exception des assortiments et des spiraux (sauf dans le très haut de gamme où ils réalisent l’intégralité des composants). La Joux-Perret produit par ailleurs nombre de composants pour des tiers. Aux côtés notamment de Sellita, Le Joux-Perret a aussi
été très active dans la cadre des négociations menées par la COMCO. Frédéric Wenger a bien voulu répondre à nos questions mais reste lui aussi laconique.
«Ne laissez jamais personne, au nom du réalisme, réprimer votre enthousiasme ! Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde...» Kofi Annan
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CONCEPTO, INTERNALISATION ET PERSONNALISATION
Entretien avec Valérien Jaquet, co-fondateur et directeur, Concepto Watch Factory Fondée par un génie précoce de l’industrie horlogère, Valérien Jaquet, Concepto a très rapidement grandi et emploie aujourd’hui une centaine de personnes à La Chauxde-Fonds. Le motoriste, qui dispose d’une famille de six mouvements en propre, réunit l’essentiel des métiers horlogers et produit entre 50’000 et 60’000 mouvements mécaniques par an. La société a la particularité de fabriquer ses propres assortiments de mouvements. Elle compte aujourd’hui une quarantaine de marques clientes, telles RJ-Romain Jerome, Hublot ou Louis Moinet. Valérien Jaquet: «Nous nous sommes lancés en 2006. Nous faisions de l’assemblage mais de fil en aiguille, le marché nous a demandé beaucoup plus que ce que nos fournisseurs ne pouvaient nous livrer dans les temps. Nous étions mal servis et avons donc internalisé la totalité des composants, sauf les ressorts de barillet et les rubis! Nous pouvons faire le moteur de A à Z, aller du prototype au produit homologué et de la pièce unitaire à plusieurs dizaines de milliers de calibres. Nous avons livré environ 60’000 mouvements sur une seule référence. Nous proposons des complications et allons jusqu’au tourbillon ou la répétition minutes. Aujourd’hui, nous livrons à 90% des mouvements, à 10% des composants.
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VAUCHER MANUFACTURE, REPLI SUR LE HAUT DE GAMME Entretien avec Jean-Daniel Dubois, directeur, Vaucher Manufacture
L’industrialisation était à nouveau devenue le Graal. Dès 1996, Pierre Landolt, à la tête de la Fondation de Famille Sandoz, avait dessiné les contours de l’ensemble industriel autonome qu’il entendait construire. Et qu’il a construit. Autour de la marque Parmigiani Fleurier, un réseau de production industrielle complet maîtrise aujourd’hui toute la verticalité de la production. Jusqu’aux cuirs que lui gage Hermès, qui y produit ses propres mouvements en étant adossée à 25% à Vaucher Manufacture. Jean-Daniel Dubois: «Notre force reste que nous pouvons concevoir 98% des composants dans les différents pôles de notre groupe, pour des marques très créatives qui peuvent ainsi se concentrer sur la commercialisation des montres. Mais aujourd’hui, nous faisons face à un problème systémique: nos capacités de production sont supérieures aux capacité d’absorption du marché. En proposant cinq calibres principaux, dans des prix démarrant à 800 francs, nous jouons dans un autre registre que les autres fabricants de calibres. Nous proposons des quantités plus faibles, de l’exclusivité. La difficulté est de faire comprendre aux clients pourquoi nos mouvements trois aiguilles coûtent quatre fois plus cher que ceux de nos concurrents. Mais c’est comme avoir le choix entre rouler en Rolls Royce ou en Fiat. Nous ne pourrons jamais rivaliser en termes de quantités et de prix avec ETA ou maintenant Ronda. Souplesse, personnalisation, sur-mesure, petites séries, nous devons aller encore plus sur des mouvements d’exception, de l’extra-plat, des tourbillons... Nous avons produit 20’000 mouvements en 2015 et environ 12’000 mouvements en 2016. Nous revenons au plus haut de gamme, dont le cœur se situe à 1’000-1’500 francs, et visons à être dans les chiffres noirs d’ici 2019. C’est la vente qui est le point le plus critique aujourd’hui. Parvenir à se «libérer» de la part industrielle! Or, il y a beaucoup trop d’offre de mouvements sur le marché, c’est en train de devenir un vrai problème. Ronda correspond à l’entrée de gamme de Sellita et ETA, et ont un ADN fort dans le mouvement. Nous ne visons pas les mêmes volumes, nous sommes peut-être complémentaires dans l’originalité de nos démarches, en amont et en aval d’ETA. Nous devons à tout prix nous démarquer. Nous devrons adapter nos structures à un marché de niche, sans concurrence de prix... Toute l’Asie arrive avec du Swiss made à 60%! Attention au nivellement par le bas, on a vu ce qui s’est passé dans le quartz avec des mouvements qui coûtent aujourd’hui deux francs... Un partenaire comme Richard Mille correspond bien à nos ambitions actuelles. Notre mission, c’est l’originalité. En ce qui concerne Parmigiani Fleurier, un projet comme le Senfine arrive d’ailleurs au bon moment pour le proclamer.» N° 1227
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Nous avons grandi très vite jusqu’en 2008. Mais aujourd’hui, une bonne année va se passer avant que le marché ne commence à redémarrer. Mais on va arriver d’ici un an sur un marché comptant trop de fabricants de calibres entrée de gamme, c’est-à-dire de 50 à 300 francs. ETA livre à nouveau des mouvements, ils rouvrent le robinet à des prix ultracompétitifs. Nous proposons un calibre simple à 250 francs mais le créneau de la personnalisation, sur des modèles à plusieurs dizaines de milliers de francs, est beaucoup plus porteur. Notre réaction, c’est donc de proposer du sur-mesure, des petites séries avec de la flexiblité et de la rapidité. Par exemple, on peut nous commander quatre tourbillons.»
ETERNA MOVEMENT, DANS LE MILIEU DE GAMME
Entretien avec Samir Merdanovic, directeur, Eterna Movement Company (EMC) Après 155 ans de profond ancrage helvétique, Eterna est passée en 2011 aux mains du puissant groupe chinois China Haidian (rebaptisé depuis Citychamp, c’est à la fois un fabricant, avec notamment les marques Ebhor et Rossini qui pèseraient plus de 40% du marché intérieur chinois, et un distributeur de première importance). Symboliquement, cette « prise » est importante car Eterna est un acteur historique dans le domaine des mouvements mécaniques. Depuis lors, une entité spécifique, Eterna Movements, a été créée afin de pouvoir livrer à des tiers, bien que Citychamp absorbe environ 40% de la production pour des marques comme Eterna et Corum.
FELSA, COMPATIBILITE ETA
Entretien avec Miro Bapic, directeur, Felsa-Leschot Felsa est un des «petits» acteurs dans le domaine des mouvements mécaniques suisses. Elle produit essentiellement deux types de calibres de base, un 8 2/4’’ et un 11 ½’’ automatiques, avec quelques complications additionnelles, telles que disque 24h, phase de lune, grande date… Miro Bapic: «Nous avons livré 60’000 calibres en 2015, mais notre programme, établi jusqu’en 2022, prévoit une montée progres-
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Samir Merdanovic: «Nous ne nous comparons ni à ETA ni à Sellita. En terme de gamme, il faudrait nous placer entre ETA et Vaucher Manufacture. Nous ne faisons pas du volume mais proposons de la bonne qualité à un bon prix. Les finitions sont standard mais il ne s’agit pas d’un clone ETA, ni copie ni même compatible avec ETA. Notre gamme commence avec un mouvement trois aiguilles manuel à 200 francs, automatique à 250 francs, complétés par des modules GMT ou phase de lune à 250-300 francs. Ou encore un chrono automatique flyback avec date et réserve de marche de 60h à 500 francs. Par exemple, nous fournissons les chronos squelette à Corum. Ce qui nous manque encore, ce sont des mouvements Dame mais des
projets sont en cours. L’an passé, nous avons livré entre 4’000 et 5’000 pièces par an et nous entendons doubler à nouveau notre production, voire davantage, cette année. Notre bestseller est le calibre 3914 avec GMT à 6 heures. Je tiens à dire que si les Chinois n’avaient pas investi en Suisse, il y a fort à parier qu’Eterna n’existerait plus aujourd’hui! Ils ont aussi beaucoup investi dans le développement d’EMC. On peut les remercier car ce sont eux qui «portent» actuellement une partie des marques suisses... Certes, nous ne sommes pas encore rentables, mais nous visons l’équilibre d’ici un an et demi. En 2015, nous avons eu un bilan négatif de 1,8 million de francs. C’est une phase d’investissement contrôlé. Le processus prend du temps! Notre effectif est remonté à 40 personnes, et nous proposons des éditions mises à jour de mouvements, dans des dimensions contemporaines. On peut mettre 5 ou 6 de nos mouvements différents dans une même boîte, c’est un point très important pour le SAV. L’industrie horlogère, on le sait, est dans une situation difficile. Mais c’est le meilleur moment d’investir et de gagner de nouveaux clients. Nous suivons notre plan.»
sive en quantité pour atteindre de 150 à 200’000 calibres. Ceci dit, nous avons d’ores et déjà la capacité théorique pour en sortir 500’000. Ces calibres sont compatibles avec ceux d’ETA, nommément les 2814 et 2892, les plus répandus. Leur prix moyen va de 95.- CHF à 165.- CHF selon leur complexité. Mais la situation s’est compliquée et durcie. Les gens râlent, paient mal mais veulent à tout prix des pièces. Les commandes baissent néanmoins et ceux qui diraient le contraire mentent. ETA rouvre les vannes, ça concerne tous nos compétiteurs et ça sème une grande confusion. Un jour on livre, un jour on ne livre plus… Les clients ne sont donc jamais assurés de la constance de leur approvisionnement. Autre questionnement : l’arrivée de Ronda dans le mouvement mécanique risque de bouleverser la donne. Ce sont des gens très sérieux qui sont montés en qualité grâce à leur expertise dans le quartz. On va voir comment ils se débrouilleront dans le mécanique. Mais ils se lancent avec un calibre 3 aiguilles et calendrier, modèle dont nous essayons de sortir. Je ne les considère donc pas comme des concurrents directs. Malgré la situation délicate, nous avons cependant bien tra-
versé les difficultés car nous avons été pleinement occupés par le développement d’un produit spécifique pour un client. Comme nous le faisons souvent, d’ailleurs. Notre clientèle cherche à obtenir du Swiss Made, ce que nous sommes – nos fournisseurs extérieurs sont suisses, toutes nos opérations sont faites en interne – mais la majorité de nos clients ne sont pas suisses. Ceci dit, même si la nouvelle donne du Swissness ne nous pose pas problème, je pense qu’il ne s’agit pas d’une bonne idée. Les Japonais sont plus malins, qui ne labellisent leurs produits que par un «Japan» et non un «Made in…». Cela laisse beaucoup plus de liberté, et, dans le contexte actuel, cette liberté est importante.»
IMH: DE TRES PETITES SERIES
Entretien avec Bruno Karbiche, responsable R&D, IMH Installée au Locle, Innovations Manufactures Horlogères (IMH) développe et fabrique des montres, mouvements, composants horlogers et boîtiers. Cette manufacture adossée à la marque Julien Coudray a été reprise par l’industriel belge Joris Ide, propriétaire également de Lebeau-Courally. Elle est spécialisée dans les petites séries.
Bruno Karbiche: «Nous proposons des mouvements allant de 300 à 15’000 francs, jusqu’à des tourbillons. Nous faisons partie du même groupe que Lebeau-Courally (7’000 – 20’000 francs) et Julien Coudray (dès 70’000 francs), qui sont des clients. IMH a sa propre vie, nous travaillons pour les trois grands groupes, nous fournissons des petits composants mais faisons aussi des travaux de métiers d’art pour eux. Nous avons l’ambition d’être plus forts sur les mouvements dans des petites et moyennes séries, allant de 1 à 500 pièces. C’est notre créneau. Nous ne sommes que 25 personnes et l’une de nos spécialités est l’émaillage grand-feu. Le marché est certes très calme actuellement mais beaucoup d’indépendants viennent nous voir pour des petites séries, allant de 1 à 50 mouvements. Nous avons été fondé en 2007 et racheté par la famille belge Ide en 2015. Nous visons à répondre à un besoin d’une manière que nos clients ne trouveront pas ailleurs, nous offrons en outre de la flexibilité et de la personnalisation.»
Par Pierre & Serge Maillard En collaboration avec Pierre-Yves Schmid
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Du nouveau à la tête du salon EPHJ-EPMT-SMT Alexandre Catton est depuis l’automne 2016 le nouveau chef de projet pour les salons EPHJ-EPMT-SMT. Nous l’avons rencontré à quelques mois de sa grande première pour faire le point sur la situation
ne faut pas perdre de vue que ces chiffres, aussi réjouissants soient-ils, ne reflèteront pas forcément la conjoncture délicate rencontrée par certains. Nous la ressentons lors des contacts que nous avons avec nos exposants. Face à une telle situation, certaines entreprises trouvent de nouvelles voies. Je tire un parallèle avec l’hôtellerie qui doit elle aussi souvent chercher à attirer différents types de clientèle, que ce soit pour des voyages d’affaires, des loisirs, des séminaires d’entreprises, etc. L’avantage de la diversification est de pouvoir réduire l’impact du recul d’un segment par la progression d’un autre. A mon sens, des solutions existent pour certains sous-traitants horlogers dans d’autres secteurs ou leur savoir-faire a une réelle valeur. L’horlogerie est une industrie magnifique, qui est peut-être amenée aujourd’hui à se repenser, à s’ouvrir à de nouvelles technologies, se réorganiser. Une crise est souvent synonyme de changement. Et notre Salon leur offre l’opportunité unique de diversifier leurs contacts professionnels. Pensez-vous que cette ouverture à d’autres technologies pourrait à terme changer la structure du salon ? Non, la structure du salon ne va pas changer. En revanche, les frontières s’estompent naturellement en même temps que les synergies s’affirment. Il est tout à fait possible que certains exposants évoluent de manière naturelle d’un secteur à l’autre du salon. Actuellement, un tiers de nos exposants ont une part d’activités dans le médical et certains ont fait le pas d’un changement de secteur. Les trois zones du salon sont perméables et des liens se créent entre les différents secteurs d’activités, que ce soit dans la création de matériaux ou les techniques de production. Il me semble dès lors normal que les exposants exploitent ces synergies.
Monsieur Catton, parlez-nous un peu de vous…
Après une première formation à Paris dans les métiers d’art à Olivier de Serre (ENSAAMA), j’ai choisi de poursuivre mes études dans un autre secteur à l’Ecole Hôtelière de Lausanne. J’ai occupé par la suite des postes dans deux hôtels importants de Paris avant de revenir à Genève il y a huit ans pour y exploiter l’hôtel Eastwest. Lorsque l’on m’a proposé le poste de chef de projet EPHJ-EPMT-SMT, j’y ai tout de suite vu une belle opportunité. D’une part parce que je suis un fervent amateur de belles montres, d’autre part parce que ma curiosité me pousse à découvrir de nouveaux horizons et à comprendre le mécanisme des choses. Il m’a donc semblé très intéressant de découvrir le monde de la sous-traitance et ses acteurs dans les domaines de la haute-précision.
La transition s’est-elle opérée sans accrocs ?
L’hôtellerie fournit une excellente formation dans de nombreux domaines. On y acquiert de la rigueur mais aussi la souplesse nécessaire pour faire face aux imprévus. Le souci du détail et la satisfaction du client sont une priorité. J’ai l’habitude de travailler avec différents fournisseurs, de régler des problèmes techniques ou des demandes qui sortent de l’ordinaire. Cette diversité se retrouve dans l’organisation de salons et l’approche reste finalement la même: il faut comprendre les besoins des clients et leur apporter la meilleure réponse possible. J’ajouterai que l’organisation de Palexpo est bien rôdée et offre tout le soutien technique et logistique dont je peux avoir besoin. Je peux ainsi me concentrer pleinement sur la partie essentielle de mon travail d’organisation et de relations directes avec les exposants.
Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ?
La période que nous traversons aujourd’hui appelle bien évidemment à une certaine prudence. On ressent une forte pression venant d’un marché qui n’est pas serein. Les exposants se voient dans l’obligation de rationaliser alors même qu’il est important de se montrer durant ces périodes instables. Malgré cela, quelques indices me permettent d’être optimiste. Le Salon 2016 a vu un nombre record d’exposants s’inscrire sur place pour l’édition suivante. En même temps, il N° 1227
Objet dont on parle beaucoup depuis deux ou trois ans, le bracelet connecté, que l’on assimile souvent à une montre, a-t-il une place à l’EPHJ ? Nous sommes en présence de deux objets bien distincts dont la vocation n’est pas la même. Le bracelet connecté sert avant tout à héberger du matériel électronique pour transmettre des données diverses alors que la montre reflète tout un univers de technologie, de design, d’esthétisme, de matériaux rares, de complications extrêmes, etc. On n’est pas dans le même registre. Reste que le domaine de la connectivité a toute sa place dans notre Salon. On en revient toujours aux passerelles entre les différents secteurs du salon évoquées précédemment. Que pouvez-vous nous dévoiler de l’édition 2017. Y aurat-il des nouveautés? Nous travaillons effectivement sur différentes pistes actuellement. L’une d’elles vise à élargir le visitorat international pour les trois secteurs du salon. Nous mettons aussi en place une collaboration avec des revues spécifiques pour une communication ciblée à leurs abonnés. Un grand travail est également entrepris pour favoriser les échanges entre exposants et entre les exposants et les fournisseurs. Diverses actions seront mises en œuvre pour intensifier ces relations durant le salon. Nous nous sommes rendu compte que les discussions sur les stands débouchent souvent sur des demandes spécifiques qui pourraient trouver réponse sur place. Nous cherchons un moyen de faciliter ou renforcer ces échanges et leur donner corps. Au niveau des animations, nous continuerons à proposer un riche programme de conférences et de Tables Rondes autour de différents thèmes d’actualité tels que l’impression 3D ou le développement de la Health Valley. Une Table Ronde Junior sera rajoutée au programme le vendredi matin en collaboration avec les écoles d’horlogerie de Suisse et de France voisine. Le Grand Prix des Exposants récompensera comme chaque année l’innovation la plus remarquable de l’année. J’invite d’ailleurs les exposants à nous envoyer leur dossier dès que possible. Monsieur Catton, merci pour cet entretien
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Le plus important salon professionnel de Suisse. Une plate-forme horlogère unique en Europe ! EPHJ rassemble les métiers et les entreprises, en amont et en aval du produit horloger ou joaillier: Formation, Création, Design, CAO, Matières premières, Machines, Outillages, Fabrication, Microtechniques, Appareils de contrôle, Composants, Packaging, Présentoirs, Gestion, Commercialisation, Communication, Conseils, Services, etc
Les avancées de la technologie médicale. Au centre d’une formidable synergie de progrès.
Le meilleur de la microtechnique. Au cœur des savoir-faire de haute précision. EPMT accueille les entreprises suisses et internationales qui travaillent dans la micro et la nanotechnologie pour tous les domaines d’application, notamment: Horlogerie, Aéronautique, Automobile, Métrologie, Optique/Photonique, Automatisation Robotique, etc
SMT réunit les spécialistes de l’industrie du dispositif médical et l’ensemble des métiers intervenant dans la chaîne de fabrication d’équipements médicaux, de la R&D à la soustraitance : équipements de laboratoires et de production, implants orthopédiques et dentaires, stimulateurs cardiaques, usinage plasturgie, traitement de surface, nettoyage, stérilisation, conditionnement
881 exposants et plus de 20’000 visiteurs professionnels venus des 5 continents
GRAND PRIX DES EXPOSANTS 2016
Grand Prix «Recevoir ce prix a été pour notre société un très grand honneur ! La visibilité médiatique et commerciale qui en découle a été au-delà de nos espérances et les demandes continuent à affluer. L’innovation est une direction où il ne faut pas perdre ses convictions. Cette reconnaissance nous a réconfortés dans nos choix pour ouvrir de nouvelles ambitions au sein de toute l’équipe AJS Production.» ANDRÉ & ANTHONY SAUNIER, AJS Production SA
Prix Spécial du Jury «Recevoir le Prix Spécial du Jury du Grand Prix des Exposants 2016 de l’EPHJ est une belle reconnaissance pour la HE-Arc Ingénierie qui s’est lancé le défi d’amener une vision de la manufacture du futur dans la perspective Industrie 4.0. La micro5 est un pas concret vers l’efficacité d’une production microtechnique, consciente des enjeux sociétaux de demain en termes de durabilité, de flexibilité et d’attractivité des métiers de l’industrie.» PHILIPPE GRIZE, directeur HE-Arc Ingénierie
«Le salon est un bon point de rencontre où l’on débute un premier contact relationnel.» VISITEUR
«Die Verkehrsanbindung an die Messe ist wirklich hervorragend. Wir freuen uns jedes Jahr über die hohe Qualität der Besucher.» GROH & RIPP OHG, Allemagne
«C’est une vitrine incontournable de l’excellence des secteurs de la haute précision. Ce Salon d’importance nationale et internationale est le leader en la matière et les trois pôles d’activités présents sont indéniablement porteurs d’innovations, de création d’emplois et de perspectives.» CREDIT SUISSE, Suisse
«Je participe chaque année volontiers à l’EPHJ. Je trouve que l’ambiance est fantastique, agréable, sympa – idéale pour faire des affaires et rencontrer ses clients et futurs clients. Je me réjouis de 2017!» YOUR WATCH SA, Suisse
«Le bilan est très positif: le nombre de clients qui se rendent au Salon est toujours plus consistant et cela permet de se faire mieux connaître. Je le recommanderais, car le Salon est une importante vitrine pour les entreprises innovantes, peu importe leur taille.» PROMOTION SPA, Italie
«Belle grandeur et intéressant pour la recherche de clients.» VISITEUR
«Le Salon est très réputé et connu dans le monde horloger, même outre Sarine. L’ajout de SMT attire d’autres acteurs qui requièrent les mêmes
savoir-faire. Si nous connaissons les participants, le Salon ravive les contacts et donne lieu à des discussions informelles et spontanées. Grouper les rencontres permet de voir une cinquantaine de clients à deux commerciaux en quelques jours, chose quasi impossible en temps normal.» ROFIN LASAG AG, Suisse
«C’est un salon très complet avec des exposants très professionnels et accueillants.» VISITEUR
«Nous apprécions particulièrement la qualité du visiteur, qui est forcément de la branche. Il règne une atmosphère où la relation entre professionnels donne le ton. Dans une ambiance de «grande famille», chacun joue un rôle complémentaire. Le Salon a contribué à nouer des relations d’affaires durables.» SPRINGMANN SA, Suisse
2012-Copyright_Francis_Demange-Face
L’usine de demain a déjà son ERP
Stand F 51
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La réduction des coûts, les gains de productivité, la qualité, le respect des délais et la satisfaction des clients seront toujours les thèmes de prédilection des entreprises de demain. Les matières premières seront utlisées avec parcimonie, les énergies économisées et propres. Les modes de production s’adapteront avec souplesse aux exigences des marchés, les tâches pénibles auront quasiment disparu, les clients et les fournisseurs impliqués dans la supply chain et les collaborateurs innovants. Les organisations performantes seront toujours sous CLIPPER.
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Deux acteurs historiques du paysage horloger s’unissent Le 15 décembre 2016, le Groupe Stettler et le Groupe IMI ont annoncé leur rapprochement.
Le Groupe Stettler a été fondé en 1881. Il est aujourd’hui le leader indépendant dans la fabrication de glaces de montres en saphir de haute qualité. Implanté historiquement à Lyss, en Suisse (120 personnes) et à l’Ile Maurice (200 personnes) sur plus de 10 000 m² de surface de production. Le Groupe Stettler s’est spécialisé dans la réalisation de pièces en saphir depuis de nombreuses années. Dans un environnement familial, l’entreprise a su se développer et se moderniser au fil des années pour proposer des pièces horlogères toujours plus compliquées. Egalement actif internationalement sur le marché industriel des pièces en saphir, Stettler Sapphire garantit aux secteurs industriels de pointe (médical, optique, électronique…) des pièces de qualité (certifié ISO 9001 depuis 2000 et 14 001 depuis 2015).
• Hardex : composants en céramique, de la poudre au produit fini (Besançon / France) • Laser Cheval : solutions laser pour gravure, marquage, découpe et soudure (Besançon / France) • IMI Swiss : cadrans haut de gamme et commercialisation de pierres d’horlogerie (Le Locle / Suisse) • CIMD : pierres d’horlogerie et industrielles (Portugal) • Equinoxe : cadrans en grandes séries et composants métalliques pour le luxe (Île Maurice). Cet ensemble de sites industriels propose des produits à destination de l’industrie horlogère, du luxe non horloger et d’applications techniques de pointe en mettant en œuvre une synergie importante entre ses différents pôles de compétences.
Un futur qui se construit…
Le Groupe IMI, dirigé par Antoine Gérard, a été créé quant à lui en 1987. En 1994, le Groupe fait l’acquisition de Cheval Frères, société bien connue dans le paysage horloger suisse et français depuis 1848. Rapidement, IMI s’est développé dans la réalisation de systèmes mécaniques utilisant des technologies multiples, tant pour le domaine horloger que non horloger.
Les sociétés du Groupe IMI
Six sociétés de production sont membres du Groupe : • Cheval Frères: couronnes et poussoirs de montres, articles de luxe, ensembles et sous-ensembles pour l’industrie (Besançon / France) N° 1227
Avec cette acquisition, le Groupe IMI détient 100% du groupe Stettler et continue de développer un acteur pérenne dans le paysage horloger haut de gamme. Sa stratégie vise à constituer un intégrateur de technologies pour le luxe et les applications industrielles en construisant un Groupe industriel, indépendant et familial, capable d’accompagner sur le long terme ses clients dans leurs développements.
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Precision Engineering et H. Moser & Cie présentent leur spiral paramagnétique Dans un monde où tout va toujours plus vite, plus fort, plus loin, les contraintes auxquelles doivent faire face les montres sont de plus en plus élevées : résistance aux chocs, aux champs magnétiques, le tout en garantissant précision et réserve de marche. En collaboration avec sa société sœur H. Moser & Cie, Precision Engineering AG relève le défi et lance un nouvel alliage, le PE5000. Résistant aux chocs et paramagnétique, ce matériau va être intégré pour la première fois dans une pièce très spéciale, la Venturer Small Seconds XL, éditée en série limitée de 10 exemplaires. Des clients H. Moser pourront s’en porter acquéreurs et prendront part à une batterie de tests destinés à éprouver la fiabilité des performances chronométriques de cet échappement du futur.
De très intéressantes caractéristiques
Alliage de niobium et de titane, le PE5000 possède des caractéristiques précieuses en regard des organes réglants. Paramagnétique, il est extrêmement résistant et possède des propriétés élastiques telles qu’un spiral réalisé dans cet alliage ne sera pas affecté par des chocs. Un atout inestimable pour l’oscillateur d’une montre mécanique, en mouvement perpétuel et soumis à des contraintes importantes. L’alliage de niobium et de titane utilisé présente une grande affinité avec l’oxygène, ce qui engendre une forte usure des outils. Toutefois, les processus de fabrication restent dans leur ensemble identiques à ceux utilisés pour les spiraux traditionnels, du laminage au tréfilage. En tant que producteur d’organes réglants, Precision Engineering AG possède le savoirfaire et l’expertise nécessaires à cette nouvelle technologie.
Venturer Small Seconds XL, modèle en or blanc, cadran bleu fumé, bracelet en cuir d’alligator bleu nuit.
tests en impesanteur afin d’éprouver les qualités du PE5000. Pour la première série de montres équipées de ce spiral paramagnétique, H. Moser & Cie. a choisi la Venturer Small Seconds XL. La lunette, raffinée et élégante, s’ouvre sur le cadran convexe, sublimé par le verre saphir bombé. Cerise sur le gâteau, c’est un nouveau cadran qui anime cette pièce exclusive, un bleu aux dégradés noirs fumés. La couleur bleue, synonyme d’horlogerie traditionnelle de qualité, se retrouve dans le pont et la roue de balancier, qui ont reçu un traitement de surface spécial donnant une impression de réelle profondeur dans l’échappement.
Precision Engineering AG
Precision Engineering AG (PEAG) est le spécialiste des composants horlogers de l’échappement, depuis leur conception jusqu’à la réalisation d’un produit de qualité prêt à être intégré dans le mouvement qu’il doit réguler. Precision Engineering est notamment l’une des seules sociétés au monde capables de formuler et de fabriquer des alliages destinés à la fabrication de ressorts spiraux auto-compensateurs. Grâce à ses concepts innovants, son orientation client, ainsi que son savoir-faire unique dans le domaine des matériaux, de la fabrication et de l’assemblage des composants de l’échappement, Precision Engineering est en mesure de définir et de réaliser le produit correspondant parfaitement aux besoins de ses clients. Precision Engineering a intégré en 2012 le groupe Moser Watch Holding en tant que société indépendante. Grâce à l’esprit entrepreneurial insufflé à PEAG lors de cette réorganisation et moyennant les investissements qui ont suivi dans l’outil de production, l’entreprise travaille désormais avec les plus grands noms de l’horlogerie helvétique.
H. Moser & Cie
Le nouvel alliage paramagnétique développé par Precision Engineering AG: le PE5000
Le PE5000 représente en outre une alternative très intéressante au silicium, également amagnétique et résistant aux chocs mais qui présente l’inconvénient de ne pas supporter de retouche. Le niobium-titane, lui, peut être travaillé par l’horloger pour optimiser le réglage si nécessaire. Precision Engineering AG rejoint ainsi les quelques manufactures capables de produire des échappements paramagnétiques, un avantage de taille au sein de l’industrie horlogère suisse. Avec un nouveau label, synonyme de qualité et de précision: Precinergy.
Tests poussés
Premier client de Precision Engineering AG, H. Moser & Cie. a la primeur sur le niobium-titane. La manufacture s’était d’ailleurs alliée à Precision Engineering AG pour effectuer des
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H. Moser & Cie. a été créée par Heinrich Moser en 1828. Basée à Neuhausen am Rheinfall, elle emploie aujourd’hui 50 collaborateurs, possède 8 calibres manufacturés et produit 1’200 montres par année. H. Moser & Cie manufacture des composants tels que les organes réglants et les spiraux qu’elle utilise pour sa propre production mais qu’elle fournit également à des sociétés partenaires. H. Moser & Cie est honorée de compter au sein de l’entreprise un membre de la famille Moser en tant que Président d’honneur du Conseil d’administration ainsi que Président de la fondation Heinrich und Henri Moser. La fondation Moser, créée par l’un des descendants de Heinrich Moser, est destinée à maintenir en vie l’histoire de la famille et recherche des pièces anciennes pour alimenter le musée Moser, situé dans le manoir de Charlottenfels, demeure familiale de Heinrich Moser. MELB Holding est un groupe indépendant et familial, basé au cœur de la mythique Vallée de Joux. Au bénéfice d’un savoir-faire horloger et d’une expertise attestée du domaine, MELB Holding possède des participations dans les sociétés H. Moser & Cie. et Hautlence. Precision Engineering AG Rundbuckstrasse 10 - CH8212 Neuhausen Tel. +41 (0)52 674 00 50 - Fax +41 (0)52 674 00 55 www-precision-engineering.ch N° 1227
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De la poudre au produit fini > Mise en forme par : injection CIM, pressage uniaxial > Usinage des matériaux durs : alumine, zircone… > Terminaison des pièces (polissage, sablage, satinage, gravure…)
INHOTEC S.A. est une société spécialisée dans la fabrication de composants horlogers. Notre but est de répondre aux exigences les plus élevées des grandes marques horlogères grâce aux compétences humaines et aux performances technologiques.
INHOTEC S.A.
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Métiers d’art, métiers rares Très en vogue, l’appellation «métiers d’art» est de plus en plus utilisée en horlogerie. Et de plus en plus de voix dénoncent le manque de relève. Enjeu essentiellement marketing autour de la notion de «rareté» ou menace réelle de disparition? Enquête. Depuis plus de dix ans, les montres dites de «métiers d’art» connaissent un véritable succès. Au contraire des cadrans monochromes truffés d’indications fonctionnelles, les montres issues des ateliers de métiers d’art proposent des motifs minutieusement soignés à travers des techniques décoratives que seuls quelques artisans maîtrisent. La production est souvent limitée à quelques pièces par an (quand il ne s’agit pas d’une pièce unique), des modèles essentiellement mécaniques.
Peintre sur œuf de caille
Jaël, graveur dans une grande maison horlogère, donne sa définition de son activité: «Pour moi, exercer un métier d’art, c’est utiliser ses mains, partir d’une matière brute et en faire de l’art.» Pour Than, peintre dans une autre maison horlogère et spécialiste de la peinture sur œuf de caille, exercer un métier d’art n’a pas réellement de définition propre: «Je pense que chaque artisan exerce au final un métier d’art. A partir du moment où cela nécessite une création manuelle, c’est un métier d’art. Il faut faire preuve d’imagination et de créativité: par exemple, c’est moi qui ai suggéré à la maison dans laquelle je travaille de tester les œufs de caille! J’ai imaginé des motifs que je leur ai montré, ils ont été convaincus. Depuis lors, c’est devenu ma spécialité. Et pourtant, il n’existe aucune formation en la matière...» En avril dernier, les dixièmes Journées Européennes des Métiers d’Art se sont déroulées dans une quinzaine de pays européens. Ce premier événement international dédié à ces spécialités a été l’occasion pour plus de 200 métiers d’art d’exposer leur savoir-faire. Des évènements de ce type servent à faire découvrir au plus grand nombre ces activités méconnues du grand public. Ils permettent également à ces professions de mieux se coordonner entre elles.
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Autre initiative pour préserver les savoirfaire artisanaux: le maître-horloger Philippe Dufour a, dans le cadre de son projet «Naissance d’une montre», formé un élève aux techniques anciennes de l’horlogerie, afin que ce dernier puisse transmettre son savoir à son tour. CerLe nouveau Campus Genevois de Haute Horlogerie à Meyrin dans le canton de Genève. tains artisans ont en effet disparu avec leurs secrets. Face Cet univers fortement mis en avant dans la communication à l’industrialisation massive, les traditions sont des valeurs des marques n’est pas statique: à cheval entre tradition et refuge! innovation, les techniques n’ont de cesse d’évoluer. Peu Marketing de la rareté d’écoles en Suisse, a fortiori dans le monde, proposent des La pérennité de ces métiers d’art et bel est bien remise en formations consacrées aux métiers d’art. L’une des plus cause et les initiatives de «sauvetage» se multiplient. Mais connue est celle de la Chaux-de-Fonds: public, l’établisseposons la question autrement, dans une industrie qui mise ment propose des formations en bijouterie, sertissage ou enune grande partie de son attractivité sur la notion d’exclucore gravure. Il n’est pas le seul: les instituts de formation de sivité. Au fond, le manque de cohésion de la part des artila Vallée de Joux ainsi que de Genève dispensent également sans pour transmettre leur savoir ne permet-il pas aussi de des formations en la matière. conserver un nombre restreint de personnes maîtrisant les techniques ad hoc, manière pour elles de s’assurer une place Cependant, nombreuses sont les spécialités pour lesquelles de choix dans le secteur horloger et pour les marques de la transmission se fait encore du maitre à l’élève. C’est le cas, jouer de cette rareté d’un point de vue marketing? Question entre autres, de l’émaillage, de la marqueterie, de l’anglage délicate! main ou encore de la ciselure. L’artisan genevois Christophe «Je peux m’imaginer que l’effet de raréfaction des métiers Blandenier explique avoir du mal à trouver des personnes d’art est en même temps leur meilleur atout pour qu’ils soient spécialisées dans les métiers d’art: «Les graveurs expéripris en considération et préservés», commente Gianfranco mentés se font rares. Chaque année., j’engage entre une et Ritschel, consultant auprès de la FHH (Fondation pour la trois personnes issues de l’Ecole d’art de La Chaux-de-Fonds Haute Horlogerie). Christophe Blandenier poursuit: «Ce n’est et je prends en charge le coût de la formation, afin qu’elles pas un hasard si les artisans ne sont pas organisés. Il y a acquièrent de plus amples connaissances pour démarrer sur beaucoup de craintes par rapport à la concurrence, on a peur des pièces confiées.» Une fois la formation scolaire termid’échanger. C’est une erreur selon moi mais il faut le comnée, il faut encore de nombreuses années de pratique avant prendre, car on a connu de nombreuses années durant lesde maîtriser de manière autonome les spécificités de ces quelles il y avait peu de demandes.» métiers atypiques.
Engouement paradoxal Depuis la popularité grandissante autour de ces activités dîtes «en péril», beaucoup se sont certes engouffrés dans le filon des métiers d’art et ont décidé de suivre une formation ad hoc. Avec un effet paradoxal dans une industrie aujourd’hui en ralentissement: il n’y a plus assez d’offres d’emploi à la sortie d’un CFC. Pour André Perrin, président de l’Asmebi (Association romande des métiers de la bijouterie), «on doit pouvoir prouver à la Confédération qu’on n’a pas besoin de 10 apprentis par année mais de seulement un ou deux tous les deux ans. Le but étant de s’assurer que ces jeunes trouvent un travail à l’issue de la formation.» Car un autre problème guette les apprentis: trouver des entreprises qui sont prêtes à former. Depuis la crise de 2008, les entreprises cherchent à faire des économies et limitent (voire arrêtent) de dispenser des formations. André Perrin dénonce: «Tout le monde dit qu’un apprenti coûte cher, mais c’est faux! Les coûts sont peut-être plus élevés lors de la première ou la deuxième année, mais par la suite un apprenti est très vite autonome et travaille facilement sur des pièces confiées. Il finit par rapporter de l’argent à l’entreprise qui le forme.» Et lorsque les entreprises acceptent de former, peu sont celles qui embauchent par la suite, faute de budget. Après leur formation, certains apprentis mettent plusieurs mois, voire années, avant de trouver un emploi. André Perrin se bat avec son association auprès des autorités à Berne pour pérenniser la formation. Cependant, Gianfranco Ritschel tempère: «Des efforts sont en cours pour redonner une juste reconnaissance aux métiers d’art, par le biais d’artisans, de fondations ou de marques horlogères, mais la transmission reste il est vrai difficile et laborieuse.» A l’étranger, peu de formations existent pour les métiers d’art horlogers. L’école Boule, à Paris, est l’une d’entre elles. Mais selon certains professionnels, les apprentissages à l’étranger
n’ont pas le même niveau que ceux dispensés en Suisse. André Perrin explique ainsi avoir refusé de délivrer des certificats de formation d’anglage à des apprentis en France, qui n’avaient reçu que quelques mois de formation, là où en Suisse quatre années étaient nécessaires. Richemont au secours des métiers d’art Un géant horloger, bien connu pour ses activités dans le domaine des métiers d’art – sur lesquels il a basé une partie de sa croissance – a cependant décidé d’empoigner frontalement la question: le groupe Richemont. Le 24 mai dernier était inauguré le Campus Genevois de Haute Horlogerie (CGHH) à Meyrin. Initié par Richemont en 2010, ce lieu de transmission des savoirs vise à perpétuer les métiers de la Haute Horlogerie. Des formations initiales certifiantes (de type AFP et CFC) dans les domaines de l’horlogerie, de la micromécanique et des métiers d’art sont proposées. Près de 180 millions de francs suisses ont été investis et, à terme, près de mille personnes y travailleront quotidiennement. Le campus, ultra moderne et écologique, abrite certains services d’une dizaine de grandes maisons horlogères, telles que Roger Dubuis, Cartier, Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre ou encore Van Cleef & Arpels pour ne citer que certaines d’entre elles. Quelque 36 apprentis sont actuellement formés au sein du campus, qui aurait les capacités d’en accueillir une cinquantaine. «Le but du Campus est de réunir des infrastructures de haut niveau entourées de grandes maisons et d’une école qui vise à pérenniser les métiers de l’horlogerie», explique son directeur Roland Hirschi. Les apprentis sont sponsorisés par les maisons présentes sur le site. Mais Roland Hirschi tient à souligner qu’il ne «demande pas à un apprenti de faire un assemblage de bracelet parce qu’il y a eu une commande de bracelets pour telle ou telle maison. Les apprentis vont toucher à tout durant leur formation. Dans notre école, les formateurs sont voués à 100% aux apprentis.» Toutes les formations sont reconnues et certifiantes. Par exemple, la formation de graveur, qui avait disparu de Genève il y a de cela une quinzaine d’années, a été réhabilitée grâce à l’école. La formation d’émailleur sera lancée l’année prochaine et des discussions sont en cours afin d’obtenir un CFC pour cette discipline. En effet, la Confédération exige un minimum de dix apprentis pour délivrer le précieux sésame. Or, les exigences en la matière ne sont pas forcément en adéquation avec la réalité des besoins du secteur, comme l’explique Roland Hirschi: «L’Etat ne reconnaît une formation que s‘il y a un certain nombre d’apprentis. Or, nous sommes dans une optique de qualité et non de quantité. Il faut pérenniser les savoir-faire, repenser le modèle en terme d’investissement et de nombre de personnes à former. On ne peut pas appliquer une seule règle à tout le monde.»
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Impossible d’industrialiser les métiers d’arts Cependant, le responsable refuse l’idée selon laquelle il faudrait réduire le budget du secteur formation à cause du ralentissement horloger en cours. «Il faut arrêter de lier la formation à la conjoncture: durant la crise de 2003, par exemple, on a interrompu les demandes de formation dès qu’on a vu que les ventes cessaient. Or, quand la crise s’est terminée, on a réalisé qu’il manquait de main d’œuvre! Cela serait une erreur selon moi que d’arrêter de former, car personne ne peut prédire dans quel état sera le secteur horloger d’ici cinq ans. Les métiers d’art vont de toute façon survivre, car on ne peut pas les industrialiser. C’est une vraie valeur. Par exemple l’émail ne peut qu’être travaillée par un humain, tant il s’agit d’un matériau fragile et délicat.» Quentin, formateur en gravure, admet avoir été quelque peu dubitatif au début, lors de la création de l’école: «J’étais méfiant mais j’ai vu qu’il n’y avait pas de faux-semblants. La formation proposée est de qualité et les apprentis sont réellement suivis. Transmettre est un besoin et un devoir pour moi. Je peux donner un peu de mon savoir à la nouvelle génération tout en restant indépendant. C’est cela qui m’a séduit.»
Michelangelo, nouvelle fondation internationale pour les métiers d’art Lancée à l’initiative de Johann Rupert et Franco Cologni, qui se côtoient depuis longtemps au sein du groupe Richemont et partagent le goût de l’art et de l’artisanat, la fondation Michelangelo est une toute nouvelle organisation internationale à but non lucratif, ayant pour but de promouvoir la création et les métiers d’art. Basée à Genève, elle favorisera le dialogue entre les savoir-faire et le design afin d’assurer leur avenir. «Nous sommes à la veille d’un grand bouleversement. La mondialisation, la révolution numérique et les progrès constants de l’intelligence artificielle ont ouvert de nouveaux horizons très vastes, mais ils risquent aussi d’aggraver le chômage et les inégalités sociales. Notre fondation a pour but de compenser certains de ces déséquilibres inquiétants. De plus, ces forces menacent d’éclipser des compétences humaines extraordinaires et des siècles de culture et de savoir-faire, et nous voulons faire en sorte de sauvegarder ce précieux héritage», considère Johann Rupert. «En Italie, nous avons œuvré pendant deux décennies à la création d’un mouvement qui reconnaît et encourage le travail des maîtres artisans et qui offre aux jeunes la chance d’entrer dans cet univers de culture et de beauté. Je suis convaincu qu’un «humanisme artisan» est sur le point de naître et cette nouvelle fondation va rapprocher les acteurs essentiels pour constituer un réseau qui favorisera et soutiendra ce mouvement», souligne de son côté Franco Cologni.
Quelques métiers d’art Le guillochage Né au 16ème siècle, ce métier investit l’horlogerie seulement à compter du 18ème siècle. Vacheron Constantin est notamment connu pour utiliser cette technique dans bon nombre de ses montres. Le maître guillocheur tourne la manivelle qui entraîne la pièce à décorer. Avec l’autre main, il pousse le chariot qui porte le burin pour graver des traits fins et réguliers afin de réaliser des caractères très complexes.
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La marqueterie Cartier est réputée pour sa marqueterie de bois et de paille. Cette dernière par exemple consiste à sélectionner des tiges de paille puis à les teindre. Après avoir rangé chaque brin en botte, l’artisan fend avec une lame aiguisée les tiges pour réaliser un motif. Les brins de paille sont ensuite aplatis avec un lissoir en os dans le but d’obtenir des surfaces de couleurs identiques.
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L’émaillage Inventé par des artisans orientaux il y a près de 4000 ans, c’est seulement avec l’avènement de l’horlogerie au 17ème siècle que Genève devient le fer de lance de l’émail. L’émailleur crée sur le cadran des dessins à l’aide d’un pinceau. Diverses techniques en découlent comme l’émail cloisonné qui consiste à utiliser des bandes d’or pour créer des cloisons et ainsi délimiter les contours de la chose dessinée. La cuisson est une étape cruciale qu’il faut parfaitement maitriser pour avoir des dessins figés à vie.
Le sertissage Maitrisant avec brio les pierres précieuses, le sertisseur les sélectionne avec minutie, puis choisit parmi les différentes techniques de sertissage (serti clos, à griffes, à grains, à clous et serti invisible) où la structure de métal devient invisible pour ne laisser apparaître que les pierres précieuses. Toute la difficulté réside dans les contraintes de fonctionnalité de la montre qu’il faut maitriser tout en ménageant les pierres et le métal.
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Estoppey-Addor reprend Bicrom SA Au 1er janvier 2017, la société biennoise de galvanoplatie Estoppey-Addor a repris les activités de Bicrom SA à Corgémont dans le Jura bernois. L’ensemble du personnel a été repris et le site de Corgémont est conservé. L’entreprise Bicrom SA, fondée en 1993 par M. Christian Jungen est spécialisée dans le chromage, en particulier le chromage noir et le chromage blanc. Elle est active dans les domaines de l’horlogeriebijouterie, le médical, le dentaire, l’optique, la fibre optique et l’automobile. Les spécialités de Bicrom SA viendront compléter et renforcer la palette de produits proposés par Estoppey-Addor SA de Bienne, entreprise fondée en 1880 et gérée par sa 5e génération. Riche d’un savoir-faire éprouvé en dorage, nickelage chimique ou encore cuivrage, Estoppey-Addor mettra au profit de Bicrom, sa maîtrise de son management de la Qualité (ISO 9001 et 14001). Les premières négociations ont débuté en mai de cette année. Les deux actionnaires principaux, Sandrine Estoppey et son frère Cyril ont rapidement été convaincus du bien-fondé de la reprise commerciale et industrielle de Bicrom SA afin d’intégrer par croissance externe:d’une part, un savoir-faire précieux avec son outil de production dédié et, d’autre part, des synergies commerciales évidentes à développer. Les parties ont signé le 15 décembre dernier le contrat de reprise de Bicrom SA par Estoppey-Addor Chromage SA. Le dossier de reprise a été conduit par Langel M&A Consulting de Bevaix, société spécialisée en transmission d’entreprises. Les parties ont convenu de garder le prix et les détails de la transaction confidentiels. En ce qui concerne le personnel, la nouvelle entité emploiera au 1er janvier 2017 sept collaborateurs dont M. Christian Jungen qui occupera le poste de responsable de production du site actuel de Corgémont de 1’200 m2.
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Afin de répondre aux exigences toujours plus élevées de ses clients du luxe, grands groupes horlogers, bijoutiers de renom ou acteurs de l’horlogerie haut de gamme, la société Bicrom a régulièrement mis au point de nouveaux procédés. Parmi les plus récents, le Procédé Bicrom Noir Horlogerie, le Procédé Bicrom Gris Titan et le Procédé Bicrom White Bright Hard.
Le chrome noir est très résistant à la corrosion.
Le chrome noir horlogerie se caractérise par sa couleur «noir très profond» et peut être appliqué en dépôts brillants, satinés ou mats. De nombreux avantages sont à mettre à son crédit. D’une part, il est propre, ne contenant ni particules organiques (peinture) ni films gras et ne génère aucun déchet, assurant ainsi une production «zéro défaut», ce qui présente un intérêt financier évident. D’autre part, le dépôt d’un noir très profond et régulier permet une excellente couverture même en couches très fines. Ainsi, loin d’altérer le rendu d’une pièce décorée, il en fait au contraire ressortir les différents états de surface.
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La direction générale sera assurée par Sandrine et Cyril Estoppey et l’ensemble des activités commerciales de Bicrom SA sera transféré et communiqué sous la nouvelle entité d’Estoppey-Addor Chromage SA. La vingtaine d’employés d’Estoppey-Addor SA de Bienne ne sera pas non plus affectée par la reprise de Bicrom SA.
Deux sociétés innovantes
Titan Gris
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Le Titan Gris peut quant à lui être appliqué en dépôts brillants, satinés ou mat. Amagnétique, il est idéal pour rehausser l’esthétique des pièces (Côte de Genève, perlage, microbillage, soleil) grâce notamment à sa couleur attractive qui lui permet de mettre en valeur des finitions particulières. D’une dureté exceptionnelle, cet alliage offre une excellente protection contre la corrosion en couche mince. Ce procédé peut être déposé au support ou au tonneau sur tous les alliages cuivreux, l’or, les aciers et l’acier inox. Procédé économique et novateur, le Bicrom White Bright permet de déposer une couche de chrome dur (1150 Vickers) blanc au tonneau, brillant, satiné ou mat sur des pièces de 0,2 à 40 mm de longueur et de 1 à 11 mm de diamètre. Il améliore considérablement la résistance à la corrosion par la suppression des points de contacts ainsi que la répartition des épaisseurs du dépôt (de 0,2 à 0,5 microns). Il en résulte un coût de production de 10 à 50 % meilleur marché que le travail sur bouclard (support).
PVD
Chrome Noir
Chez Estoppey-Addor aussi, le développement régulier de nouveaux procédés démontre la volonté des dirigeants de faire évoluer le métier et d’offrir toujours davantage à leurs clients. Leurs réflexions et les études réalisées les ont récemment conduits à proposer deux solutions innovantes. Le decoBLANC, revêtement développé avec la société Positive Coating, partenaire d’Estoppey-Addor, possède des caractéristiques techniqes très intéressantes. L’homogénéité parfaite de la couleur, indépendamment de la géométrie du substrat permet de la reproduire à l’identique tout au long du processus. Mesurée sur des composants internes, l’intensité du blanc avoisine les 96%. Ce nouveau revêtement offre de plus une très bonne résistance à la corrosion et présente une excellente stabilité chimique. Il répond également aux dernières normes REACH et RoHS. Le procédé anthraDEC possède quant à lui toutes les qualités requises pour remplacer progressivement le Ruthénium anthracite. Plus stable dans le temps, il permet d’obtenir une très bonne répétitivité de la couleur. Le dépôt, qui peut être opéré en bouclard ou en vrac, ne modifie en rien l’état de surface, raison pour laquelle ce procédé est particulièrement apprécié de l’industrie décorative et horlogère. Perlage, diamantage ou Côte de Genève restent ainsi totalement visibles. Estoppey Addor SA Wasen 32 CH-2500 Bienne Tel. +41 (0)32 344 99 55 Fax. +41 (0)32 344 99 66 www.estoppey-addor.ch N° 1227
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La société Atokalpa fête son 15ème anniversaire auprès de la Fondation de la Famille Sandoz La société de micromécanique Atokalpa, fournisseur de marques horlogères haut de gamme, fait partie depuis quinze ans du pôle horloger de la Fondation de la Famille Sandoz. Atokalpa a rejoint le pôle il y a quinze ans avec 26 collaborateurs, qui sont aujourd’hui au nombre de 120.
Rouage - rochet.
Horlogerie, l’organe réglant est composé de ces éléments qui effectuent le comptage du temps. Dans une horloge, l’organe réglant est le pendule. Atokalpa dispose également d’un département interne de construction de ses propres machines dans le but d’explorer les constantes évolutions des procédés les plus innovants et d’accroître sans cesse ses savoir- faire. «Rejoindre le pôle horloger a été de grande importance pour lancer le développement d’Atokalpa. Nous avons relevé tous les défis techniques et humains qui étaient posés, notamment pour la production de l’oscillateur complet» a déclaré M. Sébastien Jeanneret, directeur Organe réglant, général d’Atokalpa. «Le fait d’être balancier spiral à masselottes. passé de 26 à 120 collaborateurs depuis l’arrivée d’Atokalpa dans le pôle démontre la réussite du pôle même. En 2005 nous fabriquions 5 000 oscillateurs, aujourd’hui nous en commercialisons plus de 250 000» a ajouté M. Jeanneret. L’approche est soit artisanale soit industrielle et le pôle horloger intègre tous les savoir-faire de la micromécanique pour la réalisation d’une montre de haute qualité: de la fabrication du rouage à celle du spiral; de la création du mouvement à son assemblage; de la production de la boîte à celle du cadran. Toutes les étapes de production sont intégrées afin de présenter une manufacture indépendante et d’excellente qualité.
Depuis 2006 Atokalpa est en mesure de produire tous les éléments entrant dans la composition de l’oscillateur, soit une vingtaine de composants supplémentaires dont l’ancre, le mobile d’échappement et le ressort spiral, composants particulièrement difficiles. Atokalpa fait ainsi partie du cercle restreint des horlogers maîtrisant la fabrication complète de l’organe réglant. Selon la définition de la Fondation de la Haute
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À propos d’Atokalpa
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Au cœur de l’Ajoie (Jura), grande moyenne. Atokalpa, succursale à Alle de SFF Composants Horlogers S.A., produit un ensemble de composants horlogers grâce au savoir-faire de 120 collaborateurs œuvrant dans plus de vingt métiers différents. Atokalpa est aujourd’hui reconnue par de grandes marques horlogères pour le développement, l’industrialisation et la fabrication de l’oscillateur complet. Atokalpa est en mesure de réaliser des développements spécifiques : étude, conception, réalisation selon les besoins des marques horlogères, production du balancier, du spiral ou encore du mobile d’ancre et du mobile d’échappement. Atokalpa parvient à reproduire des décorations traditionnelles identiques à celles du passé, telles que le diamantage, le rodage au fil, le polissage des ailes à la meule de bois, le colimaçonnage, le soleillage, le cerclage, l’adoucissage, etc. Atokalpa Route de Miécourt 2 - CH-2942 Alle T +41 32 471 01 40 info@atokalpa.ch www.atokalpa.ch N° 1227
MECMESIN Helixa Systèmes de contrôle de couples précis Aperçu En raison de la forte demande pour des instruments de contrôle de couples précis, MECMESIN a développé la nouvelle Helixa. Des capteurs de couples échangeables qui mesurent de quelques mNm jusqu’à 6 Nm avec une précision de ±0.5% de la valeur finale peuvent être utilisés. MECMESIN Helixa est idéal là où des rotations très précises ou légères sont exigées. En font partie, p. ex., le couple initial de décollement dans les composants des régulateurs à induction ou la commande précise des interrupteurs à arrêts instantanés. Où les forces axiales ont de l’importance, MECMESIN Helixa a un mécanisme de contrepoids intégré, pour compenser les forces axiales ou - si nécessaire - fournir certaines forces axiales.
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