EPHJ, le salon s'impose en référence
Les directeurs de Jaquet Droz, Mido et Certina font le point sur leur stratégie en 2018. .....................................................p.20
L'arrivée de Georges Kern signifie une refonte à 360° de la marque. La Chine est en ligne de mire. .....................................................p.23
Qu'il s'agisse des nouveaux matériaux ou de technologies d'usinage, un aperçu de la montre de demain. .....................................................p.27
DR
Breitling: ambition universelle DR
Swatch Group: interviews en série
EUROPA STAR PREMIERE LE JOURNAL DE L’ÉCOSYSTÈME HORLOGER SUISSE
NO 3/18 (Vol.20) JUIN 2018 | 12.00 CHF/€ | EUROPASTAR.CH
ISSN 2297-4008
ÉDITORIAL
par
Serge Maillard
passion réelle de nombreux horlogers pour cette recherche matériaux, qui comporte il est vrai de nombreux aspects tout à fait fascinants, et les intérêts propres à la vente et donc à la pérennité de chaque marque. Devant le tourbillon des annonces en terme d’innovation matériaux, mettons simplement les marques en garde de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Seul le test de la durée dira si cette période est celle de la «poudre de perlimpinpin» ou si l’on en retiendra de réelles avancées technologiques. Cette mise en garde s’alimente de plusieurs échos d’insiders, qui ne peuvent évidemment être nommés ici. L’une de ces notes critiques nous a interpellés: «Le matériau d’habillage est la tarte à la crème qui parle à tout le monde et qui ne veut rien dire! Léger? A-t-on des tendinites à
Tout à coup, une anxiété guette: et si les multiples annonces sur l’apparition de nouveaux matériaux, en particulier dans l’habillage, constituaient une pyramide de Ponzi horlogère? Fautil croire les horlogers lorsqu’ils nous assurent que ces innovations tiendront sur la durée? Le consommateur de 2030 verra notre décennie soit comme celle d’une ouverture technologique de l’industrie soit comme celle du règne d’un marketing sans scrupules... Au fond, a-t-on jamais fabriqué des montres aussi durables et La question de fond est solides que les modèles en celle-là: les nouveaux acier des années 1970? Une note de prudence s’impose à l’heure de réaliser ce dossier. En effet, devant la multiplication des annonces sur des innovations matériaux dans l’industrie horlogère, il s’agit de faire la part des choses: les nouvelles matières appliquées au boîtier, à la lunette, à la glace, au cadran, voire au bracelet, constituent-elles un avantage réel pour le consommateur? Et comment tiendront-elles sur la durée, alors que l’acier, lui, a fait ses preuves? L’industrie horlogère étant passée maître dans l’art du marketing – mais en subissant aussi le contrecoup sur d’innombrables sites et blogs ultra-spécialisés, tenus par des consommateurs avertis, avec l’explosion d’internet – la question de fond est celle-là: les nouveaux matériaux trouvent-ils leurs origines dans la recherche «désintéressée» de laboratoires horlogers ou dans l’agenda propre au département vente et marketing? La réponse semble être, comme toujours, un mélange «savant» entre la
matériaux trouventils leurs origines dans la recherche «désintéressée» de laboratoires horlogers ou dans l’agenda propre au département vente et marketing?
Photo: Rolex
Nouveaux matériaux: éléments de progrès ou poudre marketing?
Les «nouveaux» matériaux, enjeux stratégiques, scientifiques et marketing Par Pierre Maillard
A la «renaissance» de l’horlogerie mécanique suisse, tous les efforts ont porté essentiellement sur le renouvellement des prouesses mécaniques. Il fallait démontrer que la mécanique n’était pas de retour pour se cacher mais pour montrer ses exploits. En témoigne notamment et parmi tant d’autres exemples l’incroyable vogue des tourbillons devenant doubles, triples voire qua-
druples. La performance horlogère est alors devenue l’axe de la bataille d’image faisant rage entre les marques. Puis, après avoir à peu près tout exploré, l’axe s’est insensiblement déplacé vers les matériaux. L’or, le platine et l’acier ne suffisant plus à habiller, voire à permettre les exploits technologiques, l’attention s’est tournée vers les matériaux, et si possible les plus high-tech. En fait, comme le démontre fort bien
la liste des matériaux horlogers utilisés au cours de son histoire, établie par Dominique Fléchon (lire en p. 4), l’horlogerie a toujours eu partie étroitement liée avec la métallurgie et ses progrès. Mais longtemps, la plupart des montres produites le furent dans les métaux traditionnels, l’or régnant en noble maître du jeu, suivi du platine, loin en prestige devant l’acier. Même quand celui-ci devint inoxydable. (suite en page 4)
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cause de la masse? Dur, inrayable? Attaque-t-on sa montre avec un tournevis? Et qui pense à la santé, alors que la matrice des composites est souvent une résine thermodurcissable que nous ne voudrions jamais dans notre maison?» Diable, en plus de la suspicion sur l’intérêt horloger réel de la recherche matériaux, faut-il s’inquiéter pour notre santé, plusieurs décennies après l’arrêt de l’utilisation du radium en horlogerie? On n’arrête pas le progrès! Mais il faut parfois du temps avant d’en déceler toutes les conséquences...
Les meilleures dégustations commencent avec les yeux… J I VA H I L L R E S O R T à 10 minutes de l’aéroport de Genève
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