Quand Bulgari célèbre sa joaillerie
La montre inspire toujours: portraits des nouveaux artistes et entrepreneurs de l’industrie. .......................................................p.8
Les sources créatives de la marque de luxe la plus emblématique du nouveau siècle. .....................................................p.26
Mosaïques, nacre et pierres précieuses dans l’esprit de l’Antiquité romaine et de la Dolce Vita. .....................................................p.28
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Le jardin originel de Gucci DR
Visages du futur de l’horlogerie
EUROPA STAR PREMIERE LE JOURNAL DE L’ÉCOSYSTÈME HORLOGER SUISSE
NO 4/19 (Vol.21) SEPTEMBRE 2019 | 12.00 CHF/€ | EUROPASTAR.CH
ISSN 2297-4008
ÉDITORIAL
Valeur en hausse, volumes en baisse: quelles conséquences? par
Serge Maillard
Mois après mois, les chiffres d’exportation de la Fédération de l’industrie horlogère suisse le confirment: les volumes de production baissent. Et le phénomène s’accélère: en juillet, si la valeur des exportations a progressé de 4,3% en comparaison annuelle, 390'000 montres de moins ont été expédiées à l’étranger. Valeur en hausse, volumes en baisse: le signe d’une horlogerie qui se replie toujours plus sur le haut de gamme. En 2015, l’industrie suisse exportait plus de 28 millions de montres par an. L’an passé, le niveau des expéditions avait reculé à moins de 24 millions. En trois ans, l’industrie a perdu 4,4 millions de pièces!
Dans les années 1970 et 1980, face à la menace de la montre électronique étrangère, l’industrie suisse avait trouvé la parade «par le bas» (avec le lancement de la Swatch) et «par le haut» (avec la remise au goût du jour de la montre mécanique, de la fonctionnalité à l’«art» mécanique). Face à la baisse de la demande (notamment chinoise) constatée dès 2015 et à l’arrivée des montres connectées, une stratégie de «sortie par le haut» s’est assez naturellement mise en place via une montée en gamme, en se concentrant sur la montre mécanique. Le prix moyen des modèles exportés est de fait en hausse (859 dollars) pour un même niveau d’expéditions de montres mécaniques l’an dernier (7,5 millions de pièces) qu’en 2013. C’est le segment de l’entrée de gamme, celui de la montre à quartz, qui mord la poussière: de 20 millions de pièces en 2015, il est passé à 16 millions de pièces en 2018. Face à l’omniprésente montre connectée et à la rude concurrence dans l’entrée de gamme, l’industrie suisse se spécialise de plus en plus dans le
haut de gamme. Le créneau vintage renforce encore l’attrait global pour la belle mécanique horlogère suisse. Les records de ventes chez Phillips, Sotheby’s ou Christie’s ou les listes d’attente pour les modèles les plus iconiques illustrent cette tendance. Le désir pour l’horlogerie suisse reste plus fort que jamais. La grande question est cependant celle de la viabilité de cette «stratégie de la niche» à long terme: l’industrie suisse dans son ensemble n’a-t-elle pas besoin d’une solide base industrielle, qui passe notamment par le maintien de certains volumes? Ne serait-ce que pour bénéficier d’économies d’échelle dans les commandes! C’est la bonne santé de l’industrie et son tissu dense de sous-traitants qui risque d’être affectés par cette «spécialisation» croissante. Dans les années 1970 et 1980, face à la menace de la montre électronique étrangère, l’industrie suisse avait trouvé la parade «par le bas» (avec le lancement de la Swatch) et «par le haut» (avec la remise au goût du jour de la montre mécanique, de la fonctionnalité à l’«art» mécanique). Aujourd’hui, la stratégie passe uniquement par le haut. Est-ce viable? Certains observateurs rétorqueront que LVMH ou Kering, des groupes au succès insolent, prouvent que l’on peut très bien réussir en se spécialisant dans le luxe à destination des nouvelles élites mondialisées. D’autres remarqueront que cela fait longtemps que l’industrie suisse a perdu la bataille des volumes face aux Japonais, puis aux Chinois, et qu’il ne s’agit au fond que de la poursuite de ce phénomène de longue date. Laissons le (bon) mot de la fin à la figure du Commandeur qui plane toujours et encore sur l’industrie horlogère suisse, Nicolas Hayek, que le consultant Olivier R. Müller citait dans un article à propos de la perte de volumes de l’industrie. En 1993, donc, Nicolas Hayek déclarait: «A chaque fois que nous abandonnons un segment de prix, les Japonais montent d’un étage. Et nous enchaînons la prochaine retraite de terrain. (…) Je décidai à ce moment que nous allions occuper le marché dans sa globalité et c’est pour cette raison que nous avons décidé de lancer la Swatch.»
La nouvelle Longines Heritage Classic
Longines, la simple évidence TÊTE D’AFFICHE
L’intérêt renouvelé et grandissant envers les modèles de la grande époque de l’horlogerie dite aujourd’hui vintage, signe un retour à l’horlogerie dans ce qu’elle a d’intrinsèque et qui est dans son essence: dire avec précision l’heure, la minute et la seconde qu’il est! Mais redonner vie à de tels modèles n’est pas aussi simple que l’on pense. A ce jeu, Longines joue gagnant. Son atout: la continuité, la stabilité et un immense trésor patrimonial maintenu sans cesse vivant. (Lire en page 4)
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