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En immersion chez A. Lange & Söhne

Horlogerie et e-commerce

L'été du sponsoring horloger

La manufacture allemande accueillera huit chanceux collectionneurs durant deux jours en novembre à Zurich. Tentez votre chance!......p.8

Les ventes digitales dans les ventes en ligne constituent une étape importante mais douloureuse pour le secteur horloger suisse..............p.20

Entre l'Euro et les Jeux Olympiques les logos de marques suisses seront omniprésents. Que reste-t-il aux plus petites sociétés?..............................p.22

EUROPA STAR PREMIERE LE JOURNAL DE L’ÉCOSYSTÈME HORLOGER SUISSE

NO 3 (Vol.18) | 6.00 CHF € | GENÈVE, LE 10 JUIN2016 | EUROPASTAR.COM

ISSN 297-4008

ÉDITORIAL

par Serge

Maillard

Les temps sont durs pour les fournisseurs horlogers: plusieurs réductions d’effectifs ont été rendues publiques suite à la baisse de la demande globale de montres, qui impacte toute la chaîne de production. Dans un contexte morose, un salon professionnel semble plus important que jamais: il s’agit de communiquer, de gagner la bataille de la visibilité, de présenter des innovations. Et surtout, de convaincre les marques de miser sur le long terme, de ne pas tout jeter à la mer lorsque le gros temps arrive. L’industrie horlogère est fortement cyclique, sujette aux soubresauts géopolitiques, financiers et à ses propres démons: la décennie bénie des années 2000 s’est achevée sur une crise puis une reprise impressionnante, celle des années 2010 ne semble pas devoir faire exception – avec un pronostic médical partagé entre ralentissement conjoncturel et déficiences structurelles. C’est dans cette atmosphère tendue que s’ouvre le salon EPHJ-EPMT-SMT, qui constitue pour sa part un vrai succès entrepreneurial au service de l’industrie horlogère, ayant résisté aux tentations de grandir de manière démesurée et conservé ainsi un aspect démocratique qui a préservé sa crédibilité et sa légitimité. Des stands limités, ce qui permet d’accueillir une grande variété d’acteurs, 867 l’an passé. Preuve du succès, neuf exposants sur dix reviennent l’année suivante en moyenne, au point que les capacités maximales ont été atteintes. Mais pas question de changer la recette, assurent les organisateurs. En parallèle, la tendance est aussi à la connexion entre acteurs de la sous-traitance: en mélangeant de manière très

originale ces trois pôles de compétence technique que sont l’horlogerie-joaillerie, les microtechnologies et les medtechs, les organisateurs voulaient dès le départ promouvoir des échanges pas forcément spontanés. Et les exposants commencent, bon gré mal gré, à interagir, voyant le potentiel de croissance hors de leur marché traditionnel et les risques à se consacrer à une seule industrie, d’autant si celle-ci est en baisse de régime. Une dynamique qui doit permettre de stimuler la créativité. La levée de 23 millions de francs par Preciflex et son entité sœur, la marque horlogère HYT, qui pourrait leur permettre d’exploiter à terme leurs technologies fluidiques dans le secteur médical, n’est qu’un exemple de cette dynamique. Les technologies médicales pourraient d’ailleurs se lier inexorablement au destin de l’horlogerie – ou si l’on veut bien, à l’objet que l’on portera autour d’un poignet... Si les extensions des fonctionnalités du smartphone que l’on trouve sur les montres connectées, comme la lecture de SMS, ne présentent actuellement pas une valeur ajoutée mainstream, l’horizon médical de ces outils est tout autre. Nokia, qui a raté la révolution des smartphones, est en train de se relancer dans le domaine de la santé et vient de racheter le fabricant de montres connectées Withings. IBM, de son côté, entend exploiter le Big Data médical via son outil phare Watson, qui est en cours d’intégration sur l’Apple Watch. Les sous-traitants horlogers suisses doivent rester vigilants quant à ces développements, quitte à sortir de leur stand et faire quelques pas dans les couloirs du salon pour dialoguer avec leurs 270 confrères spécialisés en medtechs présents! Dossier spécial en page 12

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Sous-traitants, mélangez-vous!

Patek Philippe: la manufacture dans la manufacture par

Pierre Maillard

Le fameux slogan de Patek Philippe – «Jamais vous ne posséderez complètement une Patek Philippe. Vous en serez juste le gardien, pour les générations futures.» – oblige son auteur à s'y conformer. Au risque, dans le cas contraire, à ce que cette affirmation péremptoire ne sonne que comme une ligne marketing parmi tant d'autres. La meilleure façon pour se rendre compte si cette promesse de pérennité est tenue n'est-elle pas d'aller regarder de plus près comment une Maison comme Patek Philippe gère ses services d'après vente? Une visite qui en vaut mille et dont on ressort, avouons-le, passablement estomaqué! Suite en page 2

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«Tout, j'insiste, tout ce qui depuis 1839 est signé Patek, Czapek & Cie - Fabricants à Genève, Patek & Cie Fabricants à Genève, Patek, Philippe & Cie ou Patek Philippe, on le prend en charge. Ce qui est encore dans les collections est traité par le SAV, le reste part à la restauration», nous explique notre guide Jan-Philip Senger, entré dans la maison en 1964. Tandis qu’il parle, ses bras balaient les lieux où nous nous trouvons. Une centaine d'horlogers y travaillent. Il y a là tous les métiers, de l’horloger praticien à l’horloger rhabilleur, en passant par le restaurateur, l’acheveur, le régleur, le pivoteur, le bijoutier, le polisseur, le micro-mécanicien, l’assembleur, l’emboîteur ou le contrôleur. Toutes les compétences d'une manufacture complète y sont réunies. Mieux qu'une manufacture, ce «service» de Patek Philippe est aussi un véritable conservatoire des savoir-faire de l'horlogerie. On dit parfois que les cimetières de la Vallée de Joux sont remplis de secrets horlogers enfouis à jamais. Au contraire, ici c'est à la passation de ces secrets du métier qu'on s'adonne. Car quand il s'agit, par exemple, de restaurer ou de refaire l'axe micrométrique d'un rouage taillé à la main peu après 1839, nulle CNC ne saurait bien y pourvoir.

Restaurer à l’oreille Allons à la rencontre de Franck Pernet, une des «stars» de cet atelier sans doute unique au monde. Autant son travail exige-t-il la plus extrême concentration, quasi bouddhiste, autant l'homme devient volubile et enthousiaste quand il vous décrit son métier avec une passion débordante. «Quand je fais du pivotage, tous les sens sont en éveil. J'entends le métal, sa sonorité change au micron près et c'est l'oreille qui me dit que c'est bon, que je peux m'arrêter.»

Refaire les axes et les roues est la base du travail de restauration. Car tout démarre par le rouage, cette pièce mobile par excellence qui est le point le plus sensible à l'usure des frottements et à l'oxydation. «Jusqu'aux premières étapes de l'industrialisation, chaque pièce façonnée à la main était une sorte de pièce unique. La standardisation n'est venue que progressivement. Pour restaurer ou refaire une pièce, il faut donc comme retourner sur les pas de celui qui a fa-

çonné la pièce il y a un siècle ou plus.» Aussitôt dit, il plonge vers son établi pour nous démontrer comment on travaille à l'archet. Il faut, nous dit-on, dix ans ou plus pour maîtriser à cette échelle, celle d'un cheveu, cet outil pourtant si ancien qu'est le tour (une invention qui remontrait aux Egyptiens, 1300 ans av. J.-C.). Ancien certes, le tour, mais pourtant nullement obsolète car il permet, en l'actionnant avec son archet ou par un moteur, d'accomplir des

tâches imperceptibles à l'œil nu, si microscopiques que seuls l'oreille, l'œil (muni d'une loupe) et la main de l'artisan peuvent les percevoir. Combien sont-ils à maîtriser encore ce savoir-faire? «Quand je suis arrivé, il y a 22 ans, il y avait deux générations. Puis, plus qu'une. Et aujourd'hui, je suis en train de former deux nouveaux jeunes pivotiers!, dit-il avec fierté. Mais notre travail est un travail d'équipe. Tous les métiers y concourent.»

Un stock de pièces pour 150 ans Il n'est pourtant pas donné à tout le monde de manier le «compas aux engrenages» qui permet de mesurer la distance entre la roue et son pignon adjacent, ou de faire fonctionner le «tour à mandrin», une machine d'apparence très rudimentaire mais qui permet d'accroître dans les trois dimensions la précision de positionnement des roues, pignons et échappements, ou encore de pratiquer l'anglage en sachant quelle lime employer, de quel bois ou de quel métal, pour angler et polir platines et ponts, le polissage à plat, l'arrondissage… et tant d'autres métiers dont certains ont failli parfois tomber dans l'oubli. Les gestes et les outils ainsi conservés forment comme un trésor vivant. Mais un deuxième «trésor» est renfermé juste à côté, dans des armoires, des layettes de bois, des tiroirs. «L'immense avantage que

nous avons est que Patek Philippe est une manufacture qui n'a jamais connu d'interruption depuis sa création et nous n'avons jamais jeté quoi que ce soit. Nos tiroirs sont remplis de composants d'époque, volontairement fabriqués en excédent, des ébauches datant de dizaines et de dizaines d'années, que nous terminons aujourd'hui. Nous pouvons ainsi couvrir 90% à 95% de nos besoins en restauration. Ce qui viendrait à manquer, nous le refabriquons. Il faut savoir aussi que chaque montre fabriquée par Patek Philippe est répertoriée dans nos archives et les numéros de référence des boîtiers et des mouvements permettent d'assurer le suivi de l'historique de chaque montre, ce que nous appelons son 'carnet de santé'», insiste Jan-Philip Senger. Il poursuit: «Nous avons un stock de composants pour 150 ans, cela représente 6 à 8 millions de composants. Pérenniser un stock de fournitures, sans même parler des outils également conservés, coûte cher mais ça n'a pas de prix!» Alain Battmann, ancien responsable de l'Atelier Restauration (mais toujours à son poste qu'il ne semble pas vouloir quitter), nous explique comment l'Atelier s'est peu à peu structuré: «Avant, ça s'appelait le rhabillage mais, après le boom incroyable que nous avons eu dès le début des année 1990, où tout à coup des milliers de gens se sont rendus compte qu'ils avaient peut-être un trésor dans la vieille Patek Philippe de leur grand-père, nous avons reçu une


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Aujourd'hui, les collectionneurs aiment conserver des traces du passage du temps sur leurs pièces. avalanche de pièces. Dès lors nous avons séparé l'atelier en deux parties: tout ce qui date de 1839 à 1970 et de 1971 à aujourd'hui.» Et de nous détailler les opérations ici accomplies: «Il faut examiner la

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pièce, commencer par la nettoyer, la démonter en conservant le maximum de composants, évaluer ce qui peut être conservé et ce qui devra être changé, établir le devis puis, une fois celui-ci accepté, refaire les rouages, repivoter les composants, les donner à l'horloger pour qu'il les assemble, repolir les aciers à la main, huiler, traiter le balancier/spiral pour la remise en marche, le réglage… De même avec l'habillage, changer la couronne, rafraîchir ou refaire le cadran, polir puis contrôler le tout, avant et après emboîtage, soit deux fois 18 jours uniquement pour les contrôles...»

Laisser la pièce «dans son jus» Tout comme en architecture, la restauration a ses écoles de pensée: certains jugent plus juste de laisser apparentes les traces du temps, d’autres s’ingénient à vouloir tout effacer. Chez Patek Philippe, la règle exige que l’on change le moins possible de composants afin de laisser la pièce «dans son jus» historique. Il y a vingt ans, la sensibilité des collectionneurs n’était pas la même et souvent tout était repoli. Aujourd’hui, semble-t-il, les collectionneurs ai-

ment à conserver des traces du passage du temps sur leurs pièces. Mais quoiqu’il en soit, Patek Philippe cherche toujours à coller le plus possible à l’état d’origine. Par exemple, les axes de pignon sont ce qui casse en premier. Généralement, grâce aux stocks, les horlogers de l’Atelier les refont à partir d’ébauches semi-finies. Mais si une telle ébauche n’existe plus, alors ils redessinent ce minuscule élément et l’insèrent dans la roue de pignon qui, elle, a pu être conservée. De façon identique pour l’habillement, la «manufacture dans la manufacture», équipée de toutes les machines possibles et imaginables,

est à même de tout refaire, souder, boucher un trou, polir… Un traitement obligatoirement personnalisé car, comme le dit un horloger à son établi, «chaque montre a eu sa propre vie, est passée entre les mains de différents propriétaires, a parfois été «réparée» tant bien que mal à l’autre bout du monde… Chaque montre a donc son visage, sa personnalité, sa propre émotion, si l’on peut dire.»

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«Si vous voulez transformer votre SAV en centre de profits, alors vous devez l’industrialiser. Ici, il n’y a pas d’industrialisation.» Laurent Cantin est le Directeur du Service Client International de Patek Philipe. Nous avons rencontré cet homme affable et visiblement passionné par son métier pour en savoir plus sur l’organisation internationale de ses services.

Non, absolument pas. Nous ne sommes même pas à l’équilibre et nos tarifs ne couvrent souvent pas les coûts véritables. Nous perdons de l’argent mais notre priorité absolue est la satisfaction du client. Si vous voulez transformer votre SAV en centre de profits, alors vous devez l’industrialiser. Ici, il n’y a pas d’industrialisation. Je n’ai pas la prétention de dire que c’est le meilleur service après-vente au monde mais il est certain que nous avons des compétences uniques et qu’une pièce qui passe dans nos services voit sa valeur augmenter. Cette notoriété a été gagnée par notre éthique de la restauration. Ici, on ne fait pas de «bricolage». Comment sont organisés vos services à travers le monde? Nous avons 56 centres de service agréés à travers le monde qui emploient environ 250 personnes dont deux tiers sont des horlogers, les autres du personnel administratif et logistique. L’année dernière, nous avons pratiqué 84'000 interventions dont 30'000 révisions complètes. Un chiffre qui augmente de 7% à 10% par an et qui représente bien plus que notre production annuelle (soit aujourd’hui 58’00 pièces, ndlr). On entend souvent parler de longs délais pour le SAV… Oui, les délais peuvent paraître longs mais on assume car c’est justifié non seulement par notre approche artisanale pleinement revendiquée mais aussi par le niveau de qualité de notre travail. Les mêmes critères de réglage et de contrôle que pour la production normale sont appliqués. Mais je peux vous assurer que nos clients le comprennent parfaitement et nous avons très peu de réclamations au sujet des délais, qui peuvent être d’un mois à un an, selon les «problèmes» de la pièce et son état. Il nous arrive des

montres qui ont fait de longs séjours dans l’eau, par exemple… Par ailleurs, quelle que soit l’intervention, la montre repart avec une garantie de douze mois.

Et comment vous assurez-vous de la qualité du travail effectué dans vos centres à travers le monde ?

Nous effectuons un audit par an de chaque centre de services pour évaluer non seulement la qualité des réparations effectuées, mais aussi celle de la réception du client, du contact, de la façon dont les pièces lui sont retournées. Et récemment, nous avons introduit aussi des «visites mystère». Nous sommes intraitables sur ce point car le service est une des dix valeurs Patek Philippe inscrites dans le marbre de notre histoire (soit: Indépendance, Tradition,

Innovation, Qualité & Bienfacture, Rareté, Valeur, Esthétique, Service, Emotion, Héritage, ndlr). (*) Les quatre niveaux de formation: • Niveau Quick service, pour horloger point de vente (1 semaine) • Niveau 2 Calibres simples quartz et mécaniques (4 semaines) • Niveau 3 Calibres compliqués (4 semaines) • Niveau 4 Grandes complications (4 modules de 3 à 4 semaines chacun)

Particulièrement frappant est le niveau de votre stock de composants. Il y en a pour 150 ans, semble-t-il… Oui, nous conservons tout, composants, plans, outillages, avec un objectif quasiment impossible à remplir: avoir zéro rupture. Bon, on y arrive à 90% à 95%, ce qui est déjà énorme. Chaque fois que la production d’une ligne de pièces est arrêtée, nous produisons en plus tous les composants qui nous couvriront pour les 35 à 40 prochaines années.

Une pièce qui passe dans nos services voit sa valeur augmentée. Ici, on ne fait pas de bricolage.

Cela coûte cher mais la qualité de nos services est à ce prix. Ceci dit, cette qualité tient aussi à notre effort constant de préservation et de développement de nos compétences les plus pointues. Nous ne conservons pas seulement les métiers et ne récupérons pas seulement les vieilles machines, mais nous pérennisons les compétences humaines en formant de jeunes horlogers qui pourront prendre le relais. Et comment organisez vous cette formation, ici à Genève et dans vos services internationaux ? Notre équipe de formation est basée à Genève et, à partir du Niveau 2(*) de la formation, tout se fait ici. Nous formons 200 personnes par année et cette formation est adaptée selon le mix de produits que traite le service d’où vient l’horloger. Nous

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Le service client que vous dirigez est-il considéré par Patek Philippe comme un centre de profits?

pratiquons aussi régulièrement ce que nous appelons des «refresh», soit des remises à niveau. Et quand sort une nouvelle collection, les retours éventuels passent obligatoirement par Genève au cours de la première année voire plus. C’est un retour d’expérience dont profite toute la Manufacture.


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IWC: «Nous visons un public plus jeune» En proposant des prix plus accessibles dans sa collection de Montres d’Aviateur, très étoffée cette année, IWC entend prouver que l’on peut porter l’un de ses modèles comme première montre. La nouvelle responsable marketing Franziska Gsell détaille cette stratégie. Propos recueillis par Serge Maillard

Difficile de s’entendre sur le stand d’IWC au SIHH, sous les vrombissements d’avions! Il faut dire que la collection de Montres d’Aviateur est mise à l’honneur au sein de la marque schaffhousoise cette année. C’est en 1936 que celle-ci lance sa première montre pour aviateur. La décennie 2000 voit une forte résurgence de cette catégorie de modèles, via la série des Spitfire, les éditions

teurs. C'est cette histoire que nous devrons mettre en avant d'un point de vue marketing. IWC a introduit de nouveaux modèles dans cette collection et nous devons nous assurer que tout le monde le sache! Il nous faut donc trouver une stratégie intelligente combinant online et offline, car tous deux sont importants. Ils sont étroitement reliés. Vous avez aussi introduit plusieurs modèles féminins... Je ne parlerais en réalité pas de modèles féminins mais de montres de plus petite taille, qui peuvent être portés tant sur des poignets masculins que féminins. Ces modèles ont du reste la taille des premiers mo-

dèles pour aviateurs – même si aujourd’hui on aurait tendance à les classer dans la catégorie féminine. A l’époque, on portait des montres plus petites... Beaucoup de marques s’intéressent aujourd’hui à l’aviation. Richard Mille vient par exemple de lancer un modèle «aviateur». Comment tirer votre épingle du jeu et vous différencier? Par notre crédibilité et notre présence de 80 ans sur ce créneau. Nous avons été pionniers et les passionnés de montres sont aussi intéressés par l’«histoire» qu’ils achètent. Notre storytelling est aussi basé sur des modèles forts, comme le Spitfire

ou le Top Gun. Une ligne très émotionnelle est aussi constituée d'éditions spéciales rendant hommage à Antoine de Saint-Exupéry. Quel est l’âge moyen du client IWC? Entre 35 et 40 ans. Mais cela dépend vraiment du moment dans sa vie où l’on commence à s’intéresser à l’horlogerie. Quel segment de prix vous semble le plus porteur, dans un contexte horloger assez troublé aujourd’hui? Dans toutes nos gammes, notre objectif est d’offrir de la bonne qualité pour un prix attractif. Cela étant dit, si nous introduisons des prix relative-

Tout d’abord il faut distinguer les ambassadeurs des «amis» de la marque. Nous avons trois piliers importants: le cinéma et les festivals du film; l’automobile, évidemment très reliée aux montres; la responsabilité sociale, comme la Fondation Antoine de Saint-Exupéry. Nous ne sommes pas partout mais nous avons des cibles assez précises. Les «talents locaux» nous apportent beaucoup dans des zones particulières. Les partenariats ne sont jamais des accidents... Ils sont tous liés à nos valeurs. Quel sera votre plus gros défi marketing cette année? S’assurer que les consommateurs soient au courant des nouvelles gammes que nous lançons. Nous avons une cible bien précise: des clients plus jeunes. Les modèles de la collection de Montres d’Aviateur ont ceci de particulier qu’ils peuvent être portés réellement au quotidien. Ce message doit passer: IWC peut aussi être votre première montre...

Quels sont les points forts marketing de cette année chez IWC? Souhaitez-vous atteindre des clientèles spécifiques?

«Optimisez vos déplacements professionnels en confiant la gestion de vos voyages d’affaires à une équipe de spécialistes»

Nous nous concentrons en particulier cette année sur notre collection de Montres d’Aviateur. Notre histoire en lien avec les pilotes remonte aux années 1930. Nous étions parmi les premières marques manufacturant des montres pour avia-

Retrouvez nous, sur internet www.vosvoyages.ch ou dans l’une de nos agences de voyages Genève +41 22 839 81 81 • Lausanne +41 21 331 15 15 • Yverdon +41 24 425 77 11 VV_annonce-pro.indd 2

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spéciales en hommage à Antoine de Saint-Exupéry, le chronographe Top Gun. En 2016, IWC étend considérablement sa gamme de Montre d’Aviateur avec ses modèles «Heritage 55» et «Heritage 48», de nouvelles montres consacrées au père du Petit Prince, ainsi que la série des Mark XVIII ou encore la Montre d’Aviateur Automatic 36, la plus petite de la collection. Des modèles qui se veulent proches de leurs prédécesseurs des années 1930, en phase avec l’esprit empreint d’histoire qui a accompagné le cru 2016 du SIHH. Rencontre avec Franziska Gsell, responsable marketing de la marque.

Qu’est-ce que vos activités dans le sponsoring vous apportent réellement?

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Ces modèles ont du reste la taille des premiers modèles pour aviateurs – même si aujourd’hui on aurait tendance à les classer dans la catégorie féminine.

ment accessibles pour les nouveaux modèles de la collection de Montres d’Aviateur, c’est aussi pour attirer un public plus jeune. Cela constitue un des objectifs de cette année.

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Course à la précision entre Rolex et Omega Rolex versus Omega: dès que l’on parle d’horlogerie, une majorité de personnes, même «profanes», pensent immédiatement à ces deux marques iconiques. Comment sont-elles devenues si universelles et comment s’affrontent-elles dans la quête de l’ultime précision mécanique? Analyse.

Le contexte historique: Rolex Hans Wilsdorf a créé Wilsdorf & Davis en 1905. Visionnaire, il avait pris le pari de développer et de vendre des montres bracelets, produits très rares à l’époque. Les premiers contrats de Wilsdorf consistaient à vendre des montres bracelets aux bijoutiers qui apposaient leurs noms sur les cadrans. N’étant pas horloger de formation, il se fournissait en mouvements chez Jean Aegler, et en boîtes chez le fabricant Denison.

Toutes deux ont reçu de nombreux prix mais c’est Rolex qui a obtenu le premier prix de précision pour une montre bracelet en 1910. Omega, de son côté, a reçu un prix similaire en 1919 seulement. En 1908, il renomme son entreprise Rolex, achète son premier atelier d'horlogerie à La Chaux-deFonds, et décide de distribuer ses propres montres sous ce nouveau nom. Génie du marketing, il savait que Rolex serait facile à prononcer dans toutes les langues et suffisamment court pour être inscrit sur n’importe quel cadran. Pour se développer, Hans Wilsdorf opte pour une stratégie redoutable: fabriquer les montres les plus précises possibles, et en faire des outils de travail. Il est le premier à obtenir le certificat de précision «Classe A» en 1914 pour ses montres bracelets (certificat exclusivement réservé aux chronomètres de marine à l’époque). En parallèle, il est également le premier à concevoir une montre bracelet étanche: l’Oyster en 1926 («huître» en anglais!). Toujours dans cette stratégie, la marque a développé des montres de plongée (Submariner), des montres pour scientifiques (Milgauss), des montres pour pilotes (GMT), des montres pour aventuriers (Explorer), des chrono-

graphes (Daytona; initialement appelé Le Mans), et enfin des montres pour régates (Yacht Master II). Rolex est devenu célèbre de par sa précision, sa fiabilité, mais aussi ses modèles mythiques, reconnus comme des tool watches.

Le contexte historique: Omega Louis Brandt a créé le Comptoir d’établissage Louis Brandt à La Chaux-deFonds en 1848. Il était spécialisé dans l’assemblage de montres de poche qui étaient reconnues pour leur précision. Cette société a été transmise dans la famille pendant des années, avec toujours la même stratégie de verticalisation dans une ère industrielle. L’arrière petit-fils Paul-Emile Brandt a repris la société en 1903 et l’a renommée Louis Brandt & Frère – Omega Watch Co. Omega était le nom du «calibre 19», le plus célèbre de l’époque. Mais c’est aussi un symbole d’accomplissement et de perfection en grec. Très vite la société a réussi à fusionner avec Tissot puis Lemania. Un conglomérat est alors né sous le nom de Société Suisse pour l’Industrie Horlogère (SSIH), qui n’était autre que l’ancêtre du Swatch Group. Omega a clairement développé son activité autour de la conception et fabrication de calibres. Le marketing n’était pas le fort de la marque jusqu’en 1965, année lors de laquelle la Nasa a choisi le chronographe Speedmaster pour aller sur la Lune! Depuis lors, la communication d’Omega a pris une tout autre dimension et la marque a commencé à développer des programmes de sponsoring comparables à ceux de Rolex.

Rolex versus Omega: une quête de précision, d’innovation et de développement Chacune avec sa stratégie, Omega et Rolex se sont affrontées sur le terrain de la chronométrie pendant des années. Rolex cherchait à démontrer la précision de ses montres dans leur globalité quand Omega se concentrait davantage sur la précision des mouvements.

Britain In Space – James Ball aka ‘Docubyte’

par Vincent Satiat et Marc Montagne, toolwatch.io

En 2014, Omega a lancé les hostilités en introduisant un nouveau certificat ouvert à tous, développé avec l’Institut National de Météorologie: le METAS. Toutes deux ont reçu de nombreux prix mais c’est Rolex qui a obtenu le premier prix de précision pour une montre bracelet en 1910. Omega, de son côté, a reçu un prix similaire en 1919 seulement. Les deux marques horlogères ont toujours été très impliquées dans le développement de standards de chronométrie. Elles ont constamment développé de nouvelles normes pour améliorer la précision des garde-temps et se rapprocher d’une précision mécanique absolue. Toujours dans cette quête de précision et fiabilité, Rolex a récemment introduit l’extension de ses garanties jusqu’à cinq ans pour l’ensemble de ses montres (quand la moyenne de l’industrie est de deux

ans!). Rolex améliore constamment sa fiabilité grâce à ses programmes de R&D et à l’introduction régulière de nouveaux matériaux et innovations techniques dans la fabrication de ses montres. Dans cette compétition pour l’excellence horlogère, Omega a introduit en 1999 un tout nouvel échappement révolutionnaire: le «Co-Axial», permettant de réduire les problèmes liés à la viscosité des huiles au sein des calibres. Ce nouveau calibre a constitué un grand pas en avant, vers davantage de fiabilité et de précision dans le cycle de vie des calibres.

Rolex versus Omega: la guerre de la précision Pour aller encore plus loin, les deux mastodontes horlogers ont récemment annoncé de nouvelles normes dans les certifications horlogères, garanties via de nouveaux certificats. En 2014, Omega a lancé les hostilités en introduisant un nouveau certificat ouvert à tous, développé avec l’Institut National de Météorologie: le METAS. Bien entendu, elle était

la première (et seule à ce jour…) à remplir les conditions exigées mais n’importe quel horloger pourra être éligible en remplissant des conditions drastiques, telles la résistance à 15’000 gauss (15 fois plus que la Milgauss de chez Rolex!) pour la montre et le mouvement, ou encore une précision comprise entre 0 et 5 secondes par jour. A ce jour, la Globemaster ainsi que quelques modèles Speedmaster détiennent cette certification. Le défi était donc lancé à Rolex, qui a annoncé en 2016 un nouveau standard pour ses montres, le «Superlative Chronometer», en améliorant les critères du COSC avec une précision comprise entre -2 et +2 secondes par jour: mieux donc que le COSC, mais également 20% mieux que le METAS! Et ceci pour tous les calibres Rolex... Grâce à leurs innovations, Rolex et Omega contribuent à améliorer les benchmarks dans l’industrie horlogère. Ils poussent toujours plus loin les critères de précision et forcent les concurrents à s’améliorer. En définitive, ces mastodontes horlogers offrent au Swiss made un symbole de précision et d’autorité dans l’univers horloger.


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Chronographes de collection: éloge de la diversité

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On redécouvrira que le chronographe-bracelet existait déjà en 1909, que Vénus optait pour un superbe cadran régulateur en 1935, que Bovet inventait la rattrapante pour tous l’année suivante, que Geneva Sport proposait un chronographe pour dames en 1937

Les chronographes des années 1950 et 1960 figurent aujourd’hui parmi les montres les plus recherchées par les collectionneurs. En tête, les Omega Speedmaster, Breitling Navitimer, Rolex Daytona et autre Heuer Carrera font l’objet d’une quête effrénée et d’une intense spéculation. L’histoire du chronographe suisse ne se limite pourtant pas à ces quelques modèles: elle est au contraire d’une surprenante diversité pour peu qu’on ait la curiosité de s’y intéresser. par Joël

Pynson et Sébastien Chaulmontet

Le chronographe «vintage» a tout pour plaire aux amateurs de montres anciennes: un design fort, un look autant technique que statutaire, et des dimensions souvent confortables très en vogue de nos jours. Si l’on ajoute qu’ayant été fabriqué en grande quantité sur la base de mouvements standardisés, il est facilement réparable, on a alors la recette d’un succès désormais planétaire. Les fabricants de chronographes toujours en activité aujourd’hui l’ont bien compris et puisent à l’envi dans leurs archives pour ressusciter avec plus ou moins de bonheur des modèles qui ont fait leurs beaux jours.

Les nouvelles voies de la connaissance Au XXIe siècle, la quantité d’informations disponibles à tout humain disposant d’un clavier connecté est proche de l’incommensurable. Mais il s’agit d’une information horizontale où prime la redondance: les informations, souvent formatées par

des services marketing affutés, sont reprises de site en site, de blogs en blogs, et des erreurs grossières ou de petits arrangements avec l’histoire deviennent vérités intangibles car solidement ancrées dans les réseaux sociaux – à défaut d’être neuronaux, ceci étant dit pour enfoncer le cloud! Cette réverbération médiatique ne profite de plus qu’à quelques marques «élues» et que très rarement aux marques défuntes, faute de lobbyistes actifs. Dans cet océan horizontal, des amateurs éclairés ont créé des puits de connaissance. Ce sont les sites experts, ultra-spécialisés dans une marque, voir un seul modèle d’une seule marque. Un travail de bénédictin, pour paraphraser Marco Richon évoquant dans son ouvrage les différentes versions de l’Omega Speedmaster, et recensant les centaines de variantes de cadrans, d’aiguilles, de lunettes, de boîtes et de bracelets. L’information est riche, vérifiée, recoupée et confrontée à de multiples sources. L’amateur y trouve son bonheur, au prix toutefois d’une vision forcément limitée de l’univers horloger. Et d’un risque inattendu…

Certains pratiquent alors l’apologie de la petite différence pour justifier des prix exorbitants pour des modèles en-soi identiques, à quelques détails près.

De l’hyperspécialisation à l’hyperspéculation Pour peu qu’un modèle de montre, et de chronographe en particulier, ait été produit en grande quantité – ce qui est le cas du quatuor Navitimer, Daytona, Carrera, Speedmaster –, l’existence de nombreuses variantes implique la rareté de certaines d’entre elles. Certains pratiquent alors l’apologie de la petite différence pour justifier des prix exorbitants pour des modèles en-soi identiques, à quelques détails près. Cette hyperspécialisation a aussi engendré une envolée générale des prix.

Ces chronographes «mythiques» ont ainsi quitté le monde des «petits» collectionneurs pour devenir objets de spéculation, avec son côté sombre: la contrefaçon. Alors qu’il y a une vingtaine d’années, on pouvait encore acheter en toute confiance un chronographe ancien, ce temps de l’insouciance est aujourd’hui malheureusement révolu. Il est à présent fortement conseillé de connaître très précisément toutes les caractéristiques et les détails de la montre que l’on désire acquérir avant de passer à l’acte. Et peut-être aussi de se poser une simple question de bon sens: quelle valeur peut ou devrait avoir un objet certes élégant et désirable mais fabriqué industriellement à des milliers d’exemplaires… On peut aussi tenter de sortir des sentiers battus, aller voir ces curieux chronographes qui foisonnent mais qu’on néglige faute de vraiment connaître le nom sur le cadran ou parce que l’on ignore à quoi servent tous ces poussoirs… Pourquoi avoir peur d’un monde si riche d’histoire?

Un monde à (re)découvrir Car indéniablement l’histoire horlogère du XXe siècle est riche. C’est au XXe siècle que la montre est passée de la poche au poignet, qu’elle est devenue étanche, antimagnétique, automatique, chronométrique et… démocratique. Mais cette histoire n’est toujours pas écrite. Il faut donc, avec un peu de rigueur et surtout beaucoup de patience, se plonger dans la littérature d’époque pour pister les histoires d’entreprise, les présentations de nouveaux modèles, les modifications de raison sociale, les succès aux expositions nationales et internationales, qui ont émaillé les parcours souvent mouvementés des fabricants horlogers célèbres ou oubliés. Et l’on redécouvrira alors que le chronographe-bracelet existait déjà en 1909, que Vénus optait pour un superbe cadran régulateur en 1935, que Bovet inventait la rattrapante pour tous l’année suivante, que Geneva Sport proposait un chronographe pour dames en 1937, que Movado inventait le calibre modulaire avec l’aide des fils de Victorin Piguet en 1938, qu’Angélus mettait la date en série sur ses chronographes avant tout le monde en 1942, que le Navitimer avait bien failli ne pas exister, que Mathey-Tissot fabriquait les plus beaux chronographes type 20, qu’il existait de surprenants chronographes sans poussoir en 1955, qu’on devait le El Primero à Zenith mais aussi à Movado, et que le premier chronographe automatique à affichage digital datait de 1973. Et ces montres, qui ont de belles histoires à raconter, sont souvent faciles à dénicher et encore abordables. Pour peu qu’on associe l’amour des belles montres à un peu de curiosité. Joël Pynson et Sébastien Chaulmontet sont les auteurs du livre Chronographes de Collection aux éditions Time To Tell. Le livre est disponible sur le site www.time2tell.com.


EXCLUSIF

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A. Lange & Söhne

La VIP Akademie, un événement horloger unique en Suisse Huit collectionneurs et passionnés d’horlogerie auront l’opportunité de vivre en novembre une immersion de deux jours dans l’univers horloger de très haute facture de A. Lange & Söhne, à Zurich. Les candidatures sont désormais ouvertes. Un événement en partenariat avec Europa Star que les vrais connaisseurs ne doivent absolument pas manquer! Les 17 et 18 novembre prochains, un groupe restreint de huit amateurs d’horlogerie (connaisseurs et collectionneurs) aura l’occasion de participer à un événement unique: la VIP Akademie organisée par la marque de prestige et de tradition A. Lange & Söhne à Zurich. Tous les passionnés d’horlogerie peuvent déposer leur candidature à cette session de deux jours dont tous les frais seront pris en charge par la marque. Les candidats seront notamment sélectionnés sur la base de leur collection mais aussi de la date du dépôt de leur candidature. Plus de temps à perdre! «Le but de cet événement exclusif est de permettre à des connaisseurs et des collectionneurs de

s’initier à l’excellence de l’horlogerie saxonne, explique Luca Dondi, Brand Director pour l’Europe et la Russie/CEI chez A. Lange & Söhne. Durant deux jours, ils endosseront la blouse de l’horloger et du graveur et verront de leurs propres yeux le degré de soin extrême requis pour concevoir nos garde-temps, qu’il s’agisse d’assembler un mouvement Lange ou d’exécuter des gravures sur le pont de balancier. Le tout dans l’environnement à la fois chaleureux et professionnel d’une maison exclusive comme la nôtre.»

«Nous voulons partager notre passion pour l’horlogerie avec des personnes qui parlent le même langage que nous: des femmes et des hommes passionnés de montres, qui choisissent leur garde-temps pour leur qualité et leur innovation, poursuit Luca Dondi. Le fait d’organiser la VIP Akademie en Suisse cette année est intéressant, car nous donnerons aux connaisseurs la possibilité d’étudier les différences entre l’art horloger suisse et saxon. Je suis convaincu que cette expérience sera très enrichissante pour eux. Et nous avons déjà beaucoup de demandes pour étendre ce concept en Espagne, au Portugal ou encore au Royaume-Uni.»

Un concept qui a fait ses preuves «Un événement de Pour la première fois mis en place classe mondiale» en Suisse, dans le temple de l’horlogerie mondiale, le concept de la VIP Akademie est né en Italie en 2011, à Milan, avec le soutien des équipes venues de Glashütte. La session de Zurich sera d’ailleurs menée par Joanna Lange en personne, qui sera accompagnée d’un horloger expérimenté et de l’un des six graveurs qui font de chaque modèle Lange une œuvre d’art unique.

Europa Star a justement eu la chance de rencontrer un participant d’une précédente édition de la VIP Akademie, qui nous a livré ses impressions. Basé à Zurich, W.G. (par souci de confidentialité, nous l’appellerons par ses initiales seulement) a participé à l’édition de Paris de la VIP Akademie de A. Lange & Söhne en 2014. «J’y ai

COMMENT VOUS INSCRIRE? Pour avoir une chance de figurer parmi les huit participants à la VIP Akademie de Zurich organisée par A. Lange & Söhne les 17 et 18 novembre à Zurich, téléchargez le formulaire de candidature à l’adresse suivante:

www.alange-soehne.com/VIP-Akademie_CH Pour toute question ou précision supplémentaire, vous pouvez contacter A. Lange & Söhne via l’adresse email: lange-vip.akademie@richemont.com ou en appelant le +41 52 630 00 16 (entre 10h et 17h les jours de semaine).

été invité par le détaillant Beyer de Zurich, en tant que collectionneur de modèles de cette manufacture.» Sa première montre de A. Lange & Söhne? Une Lange 1 Time Zone. «J’ai toujours été intéressé par l’horlogerie. Il y a quinze ans, alors que je me promenais à Zermatt, j’ai vu cette montre et j’en suis tombé amoureux. Ce que j’apprécie de manière générale chez A. Lange & Söhne, c’est le design allemand clair et net. Par ailleurs, j’ai une formation scientifique, en géologie et physique, et je suis attiré par la préci-

sion mécanique et l’élégance. J’ai aussi eu la chance de visiter la manufacture de Glashütte et j’ai vu à quel point les employés sont impliqués dans leur mission et fiers de leur production.» Aujourd’hui, il possède une Lange 1 Time Zone, une Datograph AUF/ AB (Power Reserve), une Grand Lange 1 Lumen, une Saxonia Annual Calendar et sa femme porte un modèle Saxonia. Le passionné est aussi «connecté», puisqu’il arbore en permanence une A. Lange & Söhne au poignet gauche et une... Apple Watch au poignet droit. «Je n’ai pas acquis ces modèles comme un véhicule d’investissement mais en étant conduit par une passion sincère. Et je porte toutes mes montres: chaque semaine, j’en choisis une différente selon mon humeur, elles ne restent pas endormies dans un coffre-fort!» Les événements organisés par A. Lange & Söhne sont de classe mondiale, estime-t-il: «Dès l’accueil par limousine à la gare, nous avons été pris en charge à la perfection. Nous logions au prestigieux hôtel Le Meurice à Paris. Le premier soir, un apéritif a réuni tous les participants, venus des quatre coins du monde, du Japon à la France. Dès le lendemain matin, la VIP Akademie a débuté. Mon épouse participait au programme parallèle organisé pour les accompagnants. Notre journée a commencé par une présentation des montres et de l’univers A. Lange & Söhne. Un professeur est également venu nous donner une conférence sur l’histoire de l’horlogerie en France. Ensuite, nous avons été initiés au fonctionnement du mouvement et à la réalisation de ses finitions. Puis, nous avons enfilé la blouse de l’horloger! Nous avons réalisé des finitions de mouvements en acier et en argent. Il s’agit d’être très méticuleux... Je dois dire que j’ai éreinté quelques composants!» Le deuxième jour, les participants ont eu droit à une visite guidée à travers Paris, placée sous le thème de l’horlogerie. Le soir, une réception a eu lieu Place Vendôme. A la fin de la session, les participants ont tous obtenu un diplôme d’horloger. Un livre personnalisé a également immortalisé tous les points forts de l’événement: «Cela nous laisse une trace physique, que je consulte régulièrement!»


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EXCLUSIF

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MARQUES

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Neutralité bon chic bon genre

façon plus libre que jamais. En conséquence, les modèles de consommation ne sont plus définis par des critères démographiques «traditionnels» comme l’âge, le sexe, la région, le revenu, le statut familial ou autre», décrypte le site Trendwatching.

Nomos

Rationalisme esthétique et minimalisme

Il ne saurait être ici question de diplomatie mais de genres, avec la montée en puissance de montres dites mixtes ou neutres. Si l’expression froisse nos oreilles, force est de constater que l’horlogerie «non différenciée» séduit. Et plus si affinités. par

Laurence Janin, fondatrice du

blog laur’loge, www.laurloge.com

Entre sexe et genre, rappelons que le premier relève du biologique, le second du culturel et de la construction sociale. Simple… si l’on omet certains garde-temps testostéronés à la virilité exacerbée! De tous temps, l’horlogerie a pris plaisir à brouiller les pistes. Historiquement, le premier clivage qu’opère la montre de poche est social. Longtemps réservée à une élite (hommes et femmes confondus), il faut attendre la fin du 19ème siècle pour que son usage se généralise. Associé à des métiers d’homme, qu’il s’agisse de la montre de guerre des soldats de 1870 ou du chronographe médical, l’objet revêt alors une connotation masculine. Mais bientôt la montre bracelet, initialement conçue pour les femmes, se révèle si fonctionnelle qu’elle emporte le consensus et avec lui la question du genre. Classique et de petite taille, la plupart des marques

partageant le même vivier de fournisseurs de boîtiers, elle s’adapte indifféremment à tous les poignets.

Distinction marketing «La distinction entre montres hommes et femmes est réellement apparue avec l’avènement du marketing», explique Marco Borraccino, responsable de la chaire en design horloger de la HEAD-Genève (Haute Ecole d’art et de design). Une notion récente donc, qui a ouvert la voie à des stéréotypes dans les deux registres. Si l’on a pu frôler la caricature au cours des deux décennies passées, le curseur est aujourd’hui revenu à un juste milieu. Et même parfois à une forme d’entre-deux. Imaginée entre la Californie et la côte basque, March LA.B se positionne clairement comme une marque horlogère pour hommes d’inspiration vintage. Pourtant, ses

co-fondateurs réalisent bien vite que l’un des modèles phare, l’AM 59, est acheté à 50% par les femmes. Surpris et ravi de cette clientèle non escomptée, Alain Marhic ne prend pas de gants à l’heure d’analyser ce phénomène: «L’offre féminine est souvent affligeante, avec des montres maquillées comme des voitures volées. En matière de création, soyons décomplexés mais aussi ancrés dans la réalité. De l’élégance avant tout.» Cette fameuse élégance, entre épure du design et justesse des proportions, qui fait que tant de femmes empruntent (ou s’offrent) la montre de leur conjoint.

«Dégenrement» en cours Pour Nicolas Boutherin, co-fondateur de Klokers, la question du genre n’a jamais fait partie de la grille de lecture de la marque. «Nos montres sont inspirées par des objets du quotidien, telle la règle à calcul, comme ils pourraient l’être d’un poudrier ou d’un flacon de parfum. Si distinguo de genre il y a, les autres le font pour nous. Nous, nous ne raisonnons pas ainsi.» Avec sa tête qui se clipse, se déclipse et se partage volontiers, la montre Klokers invente une gestuelle entre rituel du briquet Zippo et mythologie d’une Reverso.

March LA.B se positionne clairement comme une marque horlogère pour hommes d’inspiration vintage. Pourtant, ses cofondateurs réalisent bien vite que l’un des modèles phare, l’AM 59, est acheté à 50% par les femmes. Polysensorielle, transgénérationnelle, elle s’inscrit dans une brand culture globale, toujours plus «dégenrée». Ainsi, vingt ans après le lancement du premier parfum mixte CK One, Calvin Klein vient de renchérir avec CK2, arguant du fait que le XXIème siècle est celui du partage, dans un monde ultra connecté qui gomme les différences. Chez Gucci, les silhouettes androgynes du défilé automne-hiver 2016/17 ont foulé aux pieds la mode hyper sexuée des prédécesseurs d’Alessandro Michele, qui prépare déjà sa première collection mixte pour 2017. «Les gens de tous âges et de toutes origines se construisent une identité propre de

Avec une croissance de 30% en 2015, un chiffre d’affaire et un nombre de collaborateurs ayant doublé ces trois dernières années, la marque allemande Nomos se défend de surfer sur la (juteuse) tendance. Depuis sa fondation en 1990, explique-elle, la création s’appuie sur un postulat de design fort et de mécanique irréprochable. Ce rationalisme esthétique s’inspire de différents courants allemands, le Deutscher Werkbund, l’Ecole d’Ulm, voire un soupçon de Bauhaus. La «touche berlinoise» qui se manifeste entre autres par des partis pris de couleurs (vert ou bleu décapants, un champagne en écho à la célébration du lancement du nouveau calibre maison), contrecarre la rigidité du propos. Surprise sur le site de la marque: les douze familles de modèles sont proposées sous les rubriques génériques de «montres» et «collections», sans aucune autre distinction. Interrogée, Nomos répond: «Nos clients n’ont pas besoin d’être guidés pour faire leur sélection». Autre succès considérable, celui de la marque Daniel Wellington du Suédois Filip Tysander qui mix(t)e style scandinave minimaliste et influence preppy. Fonctionnalités de la montre réduites à la portion congrue et bracelet NATO aux couleurs primaires sont plébiscités par une génération ni triste, ni gaie, que l’on pourrait décrire comme «affectivement neutre» pour reprendre l’expression du philosophe Maurice Merleau-Ponty. Est-ce à dire que les montres (sciemment ou non) dégenrées ont un bel avenir commercial devant elles?

Un leurre commercial? Et si le débat n’était pas là: la question ne serait-elle au final qu’un «voile de fumée», pour reprendre les mots d’Elizabeth Fischer, responsable de la filière mode et accessoires à la HEAD-Genève? Car selon elle, l’esthétique de ces montres «no gender» répond aux archétypes masculins. L’androgynie renvoie au corps idéal, celui du héros, et non de l’héroïne, qui allie grâce et force dans un parfait équilibre. «L’homogénéisation de la mode s’effectue sur une base masculine, estime encore Elizabeth Fischer. La tendance unisexe actuelle est un leurre du point de vue sociétal et ne répond qu’à la loi du marché.» Pour autant, la vision binaire homme-femme évolue. Les lignes sont en train de bouger. Demain est un autre genre.


Sous les projecteurs

MARQUES

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Gvchiani, l’horlogerie XXL «L’idée était de sortir du format de boîtier rond traditionnel. Et au-delà de ses qualités esthétiques, la forme en X reflète aussi la part d’inconnu et mon statut de nouveau venu dans la création horlogère.»

DR

J’entends aussi passer par des événements privés. Je n’ai pas l’ambition d’une croissance folle: si je vends 50 montres et peux déjà rentabiliser les investissements et mettre un pied dans l’horlogerie en tant que marque, j’en serais très content.» En attendant des modèles sertis, sa spécialité d’origine après tout! PUBLICITÉ

Le sertisseur genevois Shant Ghouchian se lance avec sa propre marque, dont il dévoile le premier modèle, Big Square, à la forme singulière. par

Serge Maillard

Christophe Claret ou Frédéric Jouvenot ont démontré que l’on pouvait être sous-traitant avant de se lancer avec une marque horlogère en son nom propre. D’autres, comme Stéphane Greco ou l’équipe de Mauron Musy, leur ont emboîté le pas. C’est au tour du sertisseur genevois Shant Ghouchian de se lancer. Passé par Patek Philippe, il a fondé en 2008 la société de sous-traitance appelée Jewelry & Watch Setting (JWS), qui fournit de grands noms de l’horlogerie et de la joaillerie. «Il y a quatre ans, j’ai commencé à dessiner les premiers croquis de mes propres lignes de montres mais aussi de bijoux», explique l’entrepreneur. La marque Gvchiani est née l’an passé et une première exposition de son horlogerie a eu lieu en mai à la bijouterie Luna’s à Nyon. Son premier modèle, la Big Square, se distingue par un boîtier rectangulaire ornée de chiffres surdimensionnés, dont la glace saphir forme

un X plongeant sur le cadran de ce chronographe. «L’idée était de sortir du format de boîtier rond traditionnel. Et au-delà de ses qualités esthétiques, la forme en X reflète aussi la part d’inconnu et mon statut de nouveau venu dans la création horlogère.»

Croissance prudente Les dimensions sont pour le moins volumineuses avec un diamètre de 49 mm sur 50 mm et 15 mm d’épaisseur. Les montres, assemblées à Meyrin, battent au rythme du chronographe mécanique à remontage automatique 7750 d’ETA. La Big Square, dont le prix public est de 9'100 francs pour la version en titane (limitée à 83 exemplaires), se décline également en versions grise, noir et or rose. Shant Ghouchian, qui cherche actuellement des détaillants, vise en particulier une clientèle des pays de l’Est ou du Moyen-Orient. «La Côte d’Azur serait un bon point d’ancrage.


DOSSIER SOUS-TRAITANCE

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«En 15 ans, nous n’avons pas transigé sur nos principes de base»

par

Serge Maillard

Vous fêtez les 15 ans de votre salon cette année, ce qui vous donne à la fois de la longévité mais aussi de la légitimation dans un secteur très cyclique. Comment allez-vous marquer le coup? Barthélémy Martin: Cette célébration prendra plusieurs formes. L’une des initiatives les plus importantes consistera en un regard sur l’avenir: nous présenterons le premier jour du salon les résultats d’une vaste enquête sur les attentes des jeunes Suisses (15-25 ans) par rapport à la belle montre mécanique. Il faut préparer le monde de demain! Dans ce cadre, cherchez-vous également à déterminer leur position face aux nouvelles montres connectées? Et la sous-traitance suisse a-telle un rôle à jouer sur ce créneau? André Colard: Bien entendu. Vous savez, cela fait 50 ans que je suis dans le métier et j’ai connu une énorme di-

versité de techniques, de savoir-faire ou de matériaux. En tout état de cause, les sous-traitants suisses disposent déjà de nombreuses compétences en matière de connexion. Dans les années 1970 avec le quartz, on avait déjà cru que c’était la fin du monde. Or, la force de la sous-traitance, c’est sa capacité d’action, de réaction et de résilience. Les Suisses ont bien des atouts par rapport aux acteurs étrangers. Et pour la première fois, Apple est en régression quant aux ventes de l’iPhone. Le positionnement de la clientèle évolue et ces technologies ont aussi certaines limites de progression, elles atteignent un plafond technologique. De plus, l’immersion dans la vie privée des technologies numériques est de plus en mal vécue: un rejet qui pourrait profiter à la montre mécanique. Quel que soit le produit, il faudra savoir le fabriquer en Suisse! Une autre grande évolution pour la sous-traitance horlogère, qui entrera en vigueur l’an prochain, est la nouvelle législation Swissness.

Olivier Saenger

André Colard

Barthélémy Martin

Quelles en seront les conséquences pour les fournisseurs suisses?

Nous n’avons pas transigé ni varié sur nos principes de base.

tif important consiste à renforcer et mettre en avant les synergies entre l’horlogerie-joaillerie, les medtechs et les microtechniques, soit les trois pôles du salon. Nous sommes le seul salon proposant cette dynamique et accueillant ces trois secteurs sous un même toit. Cela doit permettre de stimuler la créativité. D’ailleurs, l’un des créneaux d’avenir de la montre connectée est le médical.

Olivier Saenger: Elles vont dans le bon sens mais demanderont un effort d’adaptation. Avec cette nouvelle législation, la fabrication de certains composants devra revenir en Suisse. Par conséquent, il faudra que les fournisseurs répondent à cette évolution avec de nouveaux moyens de production. Avez-vous atteint vos capacités maximales d’accueil d’exposants à l’EPHJ? André Colard: Avec 867 exposants en 2015, nous étions très proches de la capacité maximale des halles: il faudrait donc déménager pour grandir sensiblement. Or, nous voulons rester sur un seul niveau et dans une seule halle à Palexpo. La configuration actuelle satisfait les exposants et les visiteurs. Nous avons dès le début imposé des limites de taille aux stands, afin de ne pas avoir un petit nombre de grands stands mais une vraie diversité d’exposants.

«Dans les années 1970 avec le quartz, on avait déjà cru que c’était la fin du monde. Or, la force de la sous-traitance, c’est sa capacité d’action, de réaction et de résilience.» Si ce n’est le nombre d’exposants, vous pouvez toujours augmenter la fréquentation des visiteurs... Barthélémy Martin: En effet! L’objectif est maintenant d’améliorer une série de petits détails qui ont leur importance afin d’arriver à de meilleures conditions encore pour les exposants et les visiteurs et in fine d’attirer plus de monde. Nous allons rendre le salon encore plus facile d’accès: l’application mobile est un bon exemple de cette dynamique. Un autre objec-

Mais au-delà de partager un même toit, est-ce que les acteurs de ces trois différents secteurs se parlent vraiment? Olivier Saenger: Au début ce n’était pas forcément naturel, mais nous les y encourageons de plus en plus! Il faut commencer quelque part et avant notre initiative, ils n’avaient pas l’habitude de dialoguer. On voit des évolutions frappantes. Ainsi, il y a quinze ans, 80% des stands étaient fermés, de crainte de dévoiler des secrets. On cachait ce que l’on faisait. Aujourd’hui, les acteurs s’ouvrent, ce qui favorise aussi les interactions: ils sont moins de 20%

INFORMATIONS PRATIQUES Pour tout complément d’information, le site web www.ephj.ch apportera les réponses appropriées. Les visiteurs sont invités à s’enregistrer en ligne pour obtenir leur badge d’entrée gratuitement. • www.linkedin.com/company/ephj-epmt-smt • Twitter #EPHJ16 • www.ephj.ch HORAIRES D’OUVERTURE 2016 Mardi Mercredi Jeudi Vendredi

14 JUIN 15 JUIN 16 JUIN 17 JUIN

9h15 – 18h00 9h30 – 18h00 9h30 – 18h00 9h30 – 16h00

Avec votre billet d’entrée vous obtenez une réduction de 20% sur le voyage en train. L’offre est disponible à partir du 1er mai à votre gare (également aux distributeurs de billets), auprès de Rail Service 0900 300 300 (CHF 1.19/min depuis le réseau fixe suisse) ou en ligne sur www.cff.ch/ticketshop (dans la rubrique «Foires»). DR

propos recueillis

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Le salon EPHJ-EPMT-SMT fête un anniversaire important cette année. S’il a volontairement atteint ses capacités maximales en termes de nombre d’exposants, cet événement devenu incontournable va prendre une série d’initiatives pour attirer un nombre plus important encore de visiteurs. Tout en faisant dialoguer davantage horlogerie-joaillerie, microtechniques et medtechs. Rencontre avec le directeur du salon Barthélémy Martin et les fondateurs Olivier Saenger et André Colard.


DOSSIER SOUS-TRAITANCE

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LES TROIS PÔLES DU SALON

L’industrie horlogère constitue aujourd’hui l’un des fleurons de l’économie helvétique. Elle a pris la tête des industries les plus performantes du pays, dépassant année après année des records d’exportations et passant de 4,3 milliards de francs en 1986 à 21,5 milliards en 2015. • Formation, Création, Design, CAO • Matières premières, Composants • Machines, Outillages, Appareils de contrôle • Microtechniques • Packaging, Présentoirs • Gestion, Commercialisation, Communication, Conseils, Services, etc.

Environnement Professionnel Microtechnologies (EPMT) L’industrie MEM se présente aujourd’hui comme un secteur de haute technologie aux multiples facettes. De la mobilité à l’habitat en passant par l’alimentation jusqu’à la santé et la sécurité, elle touche tous les domaines de la vie et de l’économie. De nombreuses entreprises de l’industrie suisse MEM jouent un rôle important sur le plan international, dans leurs sous-secteurs. Les succès rencontrés sur les marchés étrangers contribuent au succès de la place industrielle et intellectuelle suisse.

à avoir un stand fermé. On voit plus de transparence dans l’industrie. Pour nous, c’était un point capital, car en lançant le salon, nous voulions promouvoir le savoir-faire de tous, mais aussi que les exposants fassent des affaires entre eux, pas juste avec les visiteurs. Et le taux de fidélisation nous donne raison, avec 90% des exposants qui reviennent d’une année à l’autre. Dans la sous-traitance, certains acteurs disparaissent, d’autres ne trouvent pas leur marché... Mais comment gérer les demandes des nouveaux acteurs, s’il n’y a plus vraiment de place sur votre salon? André Colard: Tous ne correspondent pas à l’«esprit» du salon mais c’est une réflexion que nous menons. Toutefois, je souligne que nous n’établissons les plans définitifs du salon que lorsque toutes les inscriptions sont faites, cela nous laisse un peu de flexibilité. Et les stands sont limités à huit modules: la taille moyenne chez nous est de 18m2 et pas 200 m2 comme sur d’autres salons. Cela nous donne un aspect très démocratique! Comment faire face au ralentissement horloger? Est-ce que cela a un impact sur votre salon? Olivier Saenger: C’est justement dans les périodes difficiles que notre salon est le plus important. Il y a 15 ans, les exposants n’avaient pas l’habitude de se mettre en avant sur un salon. Ils se rendent compte main-

L’industrie des machines, des équipements électriques et accessoires ainsi que des matières premières occupe une place importante dans l’économie nationale suisse: avec 340’000 employés, elle est le plus grand employeur industriel et représente, avec 64,6 milliards CHF (2012), 32,2 % des exportations de la Suisse. • Aéronautique, Automobile • Automatisation et Robotique • Horlogerie • Métrologie • Optique/Photonique • Technologies laser • Gestion logistique, etc

Swiss Medical Technologies (SMT) L’industrie des technologies médicales est l’une des plus dynamiques de Suisse. Elle représente un chiffre d’affaires de CHF 13 milliards, comporte 3’700 grands groupes, PME et start-ups et emploie près de 100’000 personnes de manière directe ou indirecte. Souvent méconnues du grand public, les nombreuses sociétés actives dans ce secteur sont souvent les mieux placées en matière d’innovation et ne demandent qu’à se développer et à exporter leur savoir-faire. • Recherche et développement, • Production de matériaux, • Machines et équipements de production, • Implants et prothèses, pièces techniques et composants, • Services spécialisés dans le dispositif médical, etc.

«Il y a quinze ans, 80% des stands étaient fermés, de crainte de dévoiler des secrets.» tenant de l’importance de cette démarche et mettent de plus en plus de soin à la conception de leurs stand. Et s’il faut faire un choix entre plusieurs salons, en général ils retiendront le nôtre, qui reçoit 20'000 visiteurs venus de 60 pays! Les exposants communiquent aussi pour attirer du monde, notamment les marques clientes. Aujourd’hui, nous sommes solidement installés dans le paysage industriel. Cette année, vous avez organisé votre conférence de presse à Zurich. Un clin d’œil à la sous-traitance alémanique, qui semble aussi de plus en plus attirée par votre salon? Barthélémy Martin: Le tiers des exposants suisses vient de la partie alémanique et ils sont en effet chaque année davantage. Nous voulions donc lancer un signal fort envers eux à l’occasion de nos 15 ans. Mais nous ne nous limitons pas à la Suisse: il y a 20% d’exposants et 30% de visiteurs étrangers. En peu de temps sur le salon, on peut voir beaucoup de monde. Et il est important qu’une fois au moins dans l’année, les sous-traitants n’aillent pas vers les marques mais que les marques viennent aux

sous-traitants. C’est très différent d’être demandeur ou d’être demandé! Et c’est avec leurs stands qu’ils attireront leurs futurs clients. C’est dans cette optique que l’on constate que de plus en plus d’événements sont organisés sur des stands de plus en plus vivants. Beaucoup d’exposants prévoient aussi leurs lancements de nouveautés durant le salon. Quels seront les thèmes des activités et tables rondes de cette année?

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Environnement Professionnel Horlogerie-Joaillerie (EPHJ)

Qui seront les émailleurs, les guillocheurs ou les satineurs de demain? C’est le patrimoine horloger qu’il faut sauver. Il est vrai qu’il y a aussi un espace horloger lors de la Cité des métiers. Mais c’est l’une de nos préoccupations, tout comme le fait d’aider les start-up en démarrage. PUBLICITÉ

Conception, développement de mouvements à grandes complications manufacturés à Genève

Barthélémy Martin: La présentation de l’étude horlogère le premier jour sera bien entendu un point fort, mais nous aurons aussi des débats sur l’impression 3D, les medtechs, les mesures laser, ainsi que les grands défis qui attendent l’horlogerie suisse. Les exposants peuvent aussi réserver une salle pour organiser leurs propres événements. Sans oublier les ateliers medtechs! L’avenir, c’est aussi la formation... Les écoles ne devraient-elles pas être plus présentes? Olivier Saenger: Nous en sommes très conscients et invitons même les écoles à exposer gratuitement. Mais elles sont malheureusement encore un peu trop frileuses sur ce point. Pourtant c’est l’avenir qui est en jeu et nous voulons vraiment renforcer le pôle dédié à la formation ainsi qu’à la préservation de savoir-faire aujourd’hui menacés. Aujourd’hui, il y a une série de métiers pour lesquels on ne peut plus obtenir de CFC.

–––––––––––––––––––––––––––– NOTA BENE Dans le prochain numéro d’Europa Star, nous consacrerons un reportage entier à la situation de la sous-traitance, suite aux échos, témoignages et signaux relevés lors du salon EPHJEPMT-SMT. A suivre!

Manufacture Hautes Complications SA Chemin Franck-Thomas 80 CH-1208 Genève Tél. +41 22 700 61 21 www.mhcsa.com


DOSSIER SOUS-TRAITANCE

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Adrian Cockle@Flickr

Si l’on se tourne vers l’Histoire, la sous-traitance horlogère a encore de beaux jours devant elle

Peu nombreuses sont les manufactures maîtrisant la totalité du processus de production. Actuellement, la majorité des marques suisse jouent en quelque sorte le rôle d’établisseurs, revenant à des modes de fabrication immémoriaux: elles sous-traitent généralement calibres mécaniques ou à quartz de grande diffusion, boitiers, cadrans, aiguilles, verres et bracelets. par

Dominique Fléchon,

expert auprès de la fondation de la haute horlogerie, genève

La sous-traitance est par définition, l’opération par laquelle un entrepreneur, sous sa propre responsabilité, confie à une autre personne appelée sous-traitant, tout ou partie de l’exécution d’un contrat conclu avec le maître de l’ouvrage.

La sous-traitance, une affaire de famille A l’époque des premières horloges d’édifice, l’entrepreneur, souvent astronome et mathématicien, confie la réalisation de celles-ci à des Maîtres horlogers itinérants qui, pour la fa-

brication des mécanismes, se font aider par des forgerons locaux. Apparues à l’époque de la Renaissance, les montres sont l’œuvre de Maîtres horlogers-serruriers regroupés dans des cités opulentes. Blois est l’une d’elles. Au cours de la seconde moitié du 16ème siècle, les protestants, fuyant conflits religieux et persécutions, partent s’installer à Genève où Jean Calvin a banni dès 1541 tout signe de richesse. Cette mesure conduit les orfèvres, jouissant alors d’une grande réputation à l’étranger, à se tourner vers l’horlogerie. Survient le Règlement des orfèvres de 1566 qui interdit la fabrication d’objets à connotation catholique. La profession trouve donc son salut dans la boite de montre et les mouvements sont rapidement insérés dans

des boitiers réalisés et décorés par des spécialistes. A cette époque, l’artisanat horloger, à Genève comme ailleurs, est organisé autour de Maîtres complets. Leurs familles, telles celles des Duhamel, Duboule et Joly, sont le plus souvent composées de membres travaillant chacun dans une branche de production de la montre. Les uns sont orfèvres, à savoir bijoutiers ou monteurs de boites, les autres, «faiseurs de boites en cristal» ou graveurs en horlogerie et la sous-traitance est naturellement une affaire de famille. Les progrès scientifiques et techniques obtenus au 17ème siècle, notamment l’invention en 1675 du balancier-spiral par Christian Huygens, rend les garde-temps plus utiles. La demande ne tarde pas à s’accroître.

Pour y faire face, le monde horloger procède à une organisation du travail fondée sur une division en permanente évolution, caractéristique historique de l’industrie horlogère helvétique.

La sous-traitance née de la division du travail La division du travail, antérieure à la Révolution industrielle, est la décomposition d’une tâche globale en une série de tâches parcellaires confiées à des individus spécialisés. Tout instrument mécanique de mesure du temps résulte donc des compétences de corps de métiers spécifiques, eux-mêmes hiérarchisés. Boitiers et cadrans, de par leur diversité, émanent d’artistes spécifiques dont le savoir-faire et le niveau sont inaccessibles à bien des artisans. Le mécanisme dans sa globalité est de la compétence de l’horloger, terme qui englobe aux siècles passés Maîtres, compagnons

et apprentis. Concernant la main d’œuvre, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert parue dans la seconde moitié du 18ème siècle recense 21 métiers dédiés à la fabrication de la montre. A Genève, la division du travail apparaît dans les années 1660. Des commandes honorées par les horlogers genevois Abraham Arlaud et Jean-Antoine Choudens semblent se référer à de petites séries de montres aux calibres identiques sous-traités et produits selon des techniques répétitives. Alors que les horlogers s’étaient déjà regroupés en corporation depuis 1601, monteurs de boites et graveurs fondent leurs maîtrises respectives en 1698 et 1716. Les femmes, à qui ces métiers seront interdits jusqu’en 1785, se chargent de la fabrication des chaînettes et rejoignent la corporation des horlogers en 1690. A partir de 1710, les horlogers genevois abandonnent la fabrication des mouvements en blanc fournis par le Faucigny, le pays de Gex et les vallées du Jura et se spécialisent dans le finissage. Par le biais de règlements protectionnistes, ils empêchent l’implantation de concurrents aptes à fa-


DOSSIER SOUS-TRAITANCE briquer des montres terminées dans le but de cantonner l’horlogerie dans une activité de sous-traitance destinée à la «Fabrique de Genève». Aux 18ème et 19ème siècles, celle-ci regroupe en petites entités l’ensemble des métiers de l’horlogerie et de la bijouterie locale, dont plus de trente sont recensés en 1788. En réaction, les Jurassiens organisent leurs propres comptoirs.

L’établissage ou la sous-traitance à domicile Apparu au 18ème siècle dans le Jura comme en Forêt-Noire, l’établissage est un mode de production proto-industriel fondé sur la division du travail dans l’objectif de faire fabriquer les composants par de petites unités spécialisées et indépendantes, puis d’assembler ceux-ci au dernier moment. Ce processus laisse à l’entrepreneur-établisseur toute souplesse dans l’élaboration du cahier des charges et à l’artisan la possibilité d’assumer la compétence qu’il maîtrise le mieux. Dans les régions agricoles concernées, cette organisation a eu pour avantage de permettre l’activité horlogère à domicile. En outre, la dispersion de la fabrication en de multiples ateliers domestiques a favorisé les travaux répétitifs et par conséquence l’emploi de machines et d’outils élémentaires à l’origine de la mécanisation horlogère.

met, selon le modèle de l’industrialisation horlogère à l’américaine, la fabrication fractionnée et mécanisée de la montre. Un mode de développement dualiste va donc s’imposer. Les entreprises les plus attachées aux traditions se réservent une horlogerie soignée, précise et dotée de complications aux finitions manuelles, alors que des fabriques intégrées produisent en séries des montres de milieu et bas de gammes. Ce mouvement va accélérer le processus d’associations capitalistiques qui avait gagné l’ensemble de l’Europe dès le 16ème siècle. A la fin des années 1920, des holding telles Ebauches S.A. ou la Société Suisse pour l’In-

dustrie Horlogère voient le jour. Elles seront suivies par une concentration financière et industrielle du secteur qui se subdivise en manufacture, établissage et terminage. Actuellement, la majorité des fabricants et marques helvétiques sont chapeautés par des groupes financiers. Jouant en quelque sorte le rôle d’établisseurs, ils emboitent leurs propres mouvements-manufacture, sous-traitent généralement les calibres mécaniques ou à quartz de grande diffusion ainsi que ceux à complications. Boitiers, cadrans, aiguilles, verres et bracelets sont approvisionnés par des spécialistes. Les manufactures quant à elles,

peu nombreuses à posséder la totalité du processus de production, se tournent vers des pièces de très haut de gamme.

La sous-traitance, passage obligé de la montre Correspondant aux différences de compétences, de talent et d’expérience nécessaires, la sous-traitance s’est imposée naturellement et ce, contrairement à une tenace légende, dès les débuts de l’horlogerie. A ce titre, deux métiers parmi d’autres sont parti-

culièrement significatifs. Au 16ème siècle, le fabricant de boites d’une part se devait d’être fondeur, graveur, ciseleur, polisseur, doreur, voire tailleur de pierres précieuses, autant de disciplines sans rapport avec la mécanique horlogère. Le fabricant de ressorts d’autre part, véritable alchimiste de l’acier au doigté et au coup d’œil primordiaux, signait ses réalisations au même titre que l’horloger. Aujourd’hui comme hier, le cœur de l’innovation de l’horlogerie suisse réside dans son tissu de sous-traitants. C’est souvent là qu’émergent chaque année technologies, inventions et savoir-faire nouveaux mis en avant par les marques.

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Aujourd’hui comme hier, le cœur de l’innovation de l’horlogerie suisse réside dans son tissu de soustraitants. C’est souvent là qu’émergent chaque année technologies, inventions et savoir-faire nouveaux mis en avant par les marques. Contrairement aux Genevois qui, bénéficiant d’une main d’œuvre bon marché établie en Savoie, sont peu intéressés par l’automatisation, Frédéric Japy va renouveler à Beaucourt (Territoire de Belfort) le procédé de l’établissage en le mécanisant. A partir de 1776, il se dote de machines avec lesquelles il fabrique des mouvements standard bruts. Selon les estimations, sa production atteint en 1780 entre 20’000 et 40’000 pièces revendues aux établisseurs de la région. Les Neuchâtelois, soucieux de ne pas dépendre des approvisionnements français, réagissent en créant leur propre fabrique qui ouvre à Fontainemelon en 1793. Si depuis le 18ème siècle la production helvétique a longtemps été assurée par des horlogers indépendants ou par de petits ateliers spécialisés, à partir des années 1860 l’établissage est concurrencé par une nouvelle forme de division du travail qui per-

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DOSSIER SOUS-TRAITANCE

16 | EUROPA STAR PREMIÈRE

Ces si discrets fournisseurs horlogers

par

François H. Courvoisier,

professeur hes, haute école de gestion arc, et

Maria Bashutkina, adjointe

scientifique, haute école de gestion arc

La communication des entreprises industrielles de la sous-traitance est un sujet de peu abordé dans l’industrie horlogère. Cela s’explique par des éléments culturels (la discrétion traditionnelle des PME de l’Arc jurassien) et commerciaux (bien des marques se prétendant manufactures ne veulent pas que le grand public sache que certains composants sont fabriqués à l’externe).

Quelque 71% des entreprises qui communiquent peu affirment manquer de temps pour ce faire et 65% placent le manque de budget comme deuxième obstacle à la communication. Pour répondre à la question «Quelle est la communication des PME industrielles de l’Arc jurassien?», nous avons étudié près de 200 entreprises industrielles franco-suisses afin de dégager leurs pratiques à l’aide de méthodes d’analyse qualitative et quantitative. Pour y parvenir, nous

avons réuni une équipe de recherche franco-suisse et pluridisciplinaire autour d’un projet financé par le programme Interreg France-Suisse. La synthèse de cette étude est disponible dans un «livre blanc» téléchargeable gratuitement*.

Pourquoi les PME industrielles ne communiquent-elles pas davantage? Notre étude a permis d’identifier trois groupes d’entreprises: celles qui ne communiquent que très peu, celles qui le font de manière opportuniste et celles qui diffusent une communication professionnelle, régulière et disposent en outre d’un certain budget. Quelque 71% des entreprises qui communiquent peu affirment manquer de temps pour ce faire et 65% placent le manque de budget comme deuxième obstacle à la communication. Elles indiquent en outre la stabilité de leur clientèle (58%), le manque de compétences internes en communication (21%) et la discrétion (ou la confidentialité) demandée par leurs clients (12%) comme frein à la communication. Les PME qui communiquent de façon opportuniste déclarent à 65% ne pas planifier leur communication sur l’année. Elles communiquent lorsque

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les ressources, le temps et les opportunités (inauguration d’un bâtiment, développement de nouveaux marchés, innovations produits, etc.) sont disponibles. La majorité des entreprises qui construisent une stratégie de communication et y associent un budget (jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires) sont convaincues du potentiel de la communication: elles estiment que les investissements sont mieux réalisés s’ils sont planifiés et coordonnés dans le temps. Quelque 63% de ces entreprises se déclarent satisfaites de leur communication.

Pourquoi communiquer? Globalement, les entreprises industrielles qui ont répondu à notre enquête communiquent pour chercher de nouveaux clients (65%), valoriser leur savoir-faire, leur métier, leurs prestations (49%) et pour mettre en valeur un ou plusieurs produits (33%). D’autres buts sont également mentionnés: acquérir de la visibilité dans un environnement complexe et compétitif, acquérir de la notoriété, se différencier de la concurrence, gagner en confiance et en crédibilité, s’adapter à son marché, prévenir les aléas économiques, sans oublier l’objectif de vendre bien sûr!

Sur quoi communiquer? De nombreux dirigeants avancent que leur meilleur vecteur de communication externe est la qualité reconnue du savoir-faire de leurs produits et services. Ainsi, 31% des entreprises axent leur positionnement sur la qualité de leur travail et leur réactivité face à la demande. Ensuite, elles mettent en avant la qualité des services (livraison, service après-vente, opérations de dédouanement), les produits euxmêmes, les valeurs de l’entreprise, les clients et les projets réalisés si les règles de confidentialité le permettent, l’histoire de l’entreprise et l’inscription dans le territoire, les avancées et innovations technologiques, les collaborateurs et l’engagement dans la formation professionnelle, les conditions de travail, l’implication dans la vie locale.

Avec quels supports communiquer? Les entreprises sondées sont conscientes de l’importance d’assurer leur présence et leur visibilité, malgré le manque de temps et de ressources. Pour cela, elles doivent maîtriser un certain nombre d’outils formels de communication qui s’intègrent dans une stratégie moins formelle, voire

Britain In Space – James Ball aka ‘Docubyte’

Le sujet peu abordé de la communication des entreprises de la sous-traitance horlogère mérite que l’on s’y attarde quelque peu. Une enquête révèle les raisons de la réserve coutumière des fournisseurs horlogers – mais aussi les changements possibles dans l’industrie sur ce point précis.

sont utilisés au coup par coup pour assurer avec pertinence leur présence, leur visibilité et leur notoriété. La majorité des entreprises interrogées comptent sur leurs atouts naturels (qualité, délais, services) pour que leur renommée se propage auprès de leur clientèle actuelle et potentielle. Il n’est donc pas surprenant qu’elles s’en remettent au bouche-à-oreille, considéré par 82% comme le moyen le plus efficace de se faire connaître, avant même le contact commercial personnalisé (71%). Dans le milieu de la sous-traitance et co-traitance horlogère, la recommandation d’affaires est souvent vitale et les témoignages crédibles. Le bouche-à-oreille passe aussi par le networking dans les réseaux professionnels, politiques, locaux, familiaux, religieux, sportifs et culturels où les dirigeants et leurs collaborateurs sont actifs. Aujourd’hui, la présence sur le web est devenue un passage obligé autant qu’une opportunité importante: 39% des entreprises considèrent ainsi leur site internet comme un outil important pour la prospection. Tout client potentiel peut, en quelques clics, se rendre sur le site d’une PME industrielle et s’en faire une opinion basée sur l’image et les valeurs dégagées par l’entreprise.

Cela permet donc même à une petite entreprise industrielle très spécialisée d’exister et d’être visible du monde entier, pour autant qu’elle soit bien référencée et qu’elle actualise régulièrement un site multilingue.

Communiquer autrement? Une entreprise qui souhaite communiquer, mais qui ne peut pas promouvoir un produit ou un développement exclusif pour un client a tout intérêt à utiliser la communication institutionnelle pour gagner en visibilité. Quelques entreprises de sous-traitance et co-traitance l’ont bien compris et utilisent des opportunités comme l’obtention d’un Prix ou d’un Trophée dans un salon professionnel, en passant par des articles rédactionnels dans la presse régionale ou l’organisation de portes ouvertes. Nous pensons que chaque entreprise, quels que soient son domaine d’activité et son marché, peut communiquer de manière originale pour devenir celle dont le nom viendra à l’esprit d’un client ou prospect lors d’un besoin spécifique, à la place d’un concurrent. C’est l’enjeu de la communication: devenir top of mind. * sur le site www.com-pme-b2b.fr


POUR ALLER PLUS LOIN

EUROPA STAR PREMIÈRE | 17

Dossier sous-traitance: séléction littéraire par

Fabrice Mugnier, watchprint

LA MONTRE: PRINCIPES ET MÉTHODES DE FABRICATION George Daniels est assurément l’un des plus grands horlogers contemporains. Il a publié plusieurs ouvrages extraordinaires qui font le bonheur des horlogers. Ce livre, traitant les aspects importants des éléments de la montre de précision, apportera aux passionnés d’horlogerie des vues brillantes sur le sujet. Ce livre retrace les travaux de George Daniels. Cet horloger hors du commun, renommé et respecté par ses pairs dans le monde entier, réalise lui-même chacune des pièces de la montre. Chacun sait aujourd’hui que la fabrication d’une montre classique se répartit entre plusieurs métiers. George Daniels les a réunis dans son atelier où il ne conçoit pas uniquement ses montres, mais en fabrique tous les éléments, de l’échappement à l’habillement. Dans cet ouvrage unique, l’auteur expose et nous présente les techniques requises, perfectionnées souvent par lui-même, ainsi que tous les outils et instruments nécessaires pour le travail à la main et à la machine. Il donne une description de l’atelier idéal et de son contenu. Phase après phase, pas à pas, George Daniels détaille la confection d’un garde-temps de précision. Il illustre la plupart des travaux de chaque étape de la fabrication par des dessins, accompagnés de brèves légendes explicatives. Le texte est clair et précis, aisé à suivre et évite – sans tomber dans la vulgarisation – les descriptions techniques trop complexes. Passionné par le développement de l’échappement, l’auteur en décrit de nombreux, dont plusieurs de sa conception, et invite le lecteur à poursuivre ses propres recherches dans ce domaine. Ce manuel, que l’on peut qualifier de magistral, est indispensable à tous les horlogers-rhabilleurs aimant leur métier. Pour le profane, qui devait jusqu’alors se limiter à admirer la beauté des mouvements sans toujours en comprendre le fonctionnement, pour l’amateur, l’amoureux de belle horlogerie et pour le collectionneur, ce livre compose un aperçu passionnant de la merveilleuse exécution et du fonctionnement d’une montre d’art. Frais de ports offerts pour cet ouvrage. 416 Pages • ill. n/b • Format: 19.5 x 27 cm.
Prix: CHF 75.00 • € 75.00

LE CHRONOGRAPHE – SON FONCTIONNEMENT, SA RÉPARATION Par Bernard Humbert Tout ce qu'il faut savoir du fonctionnement et de la réparation des chronographes. Ce cours n'a pas pris une ride et offre toujours aux élèves et aux apprentis une foule d'informations claires et essentielles. 177 Pages • illustrations n/ • Format: 20.5 x 27 cm.
Prix: CHF 55.00 • € 50.00 FINITIONS ET DÉCORATIONS HORLOGÈRES HAUT DE GAMME Par Caroline Sermier et Giulio Papi «Par cet ouvrage nous cherchons clairement à provoquer une prise de conscience sur l'existence de finitions «industrielles» vendues comme «artisanales» Ce livre est aussi le premier ouvrage dédié totalement aux finitions et aux décorations artisanales.» Extrait de l’éditorial de Giulio Papi, fondateur de Renaud et Papi Cet ouvrage est divisé en trois parties: • Finitions: L'anglage, les flancs, le poli noir, la finition des perçages. • Applications: Les roues & pignons, les vis, les goupilles, les pivots • Décorations: La gravure, le ciselage, le guillochage, les côtes de Genève, le perlage, l'ajourage, le soleillage, le colimaçonnage, le cerclage, la galvanoplastie. 123 Pages • ill. couleur et • Format: 27 x 21 cm.
Prix: CHF 90.00 • € 85.00 TRAITÉ DE CONSTRUCTION HORLOGÈRE En quelques décennies seulement, la technique horlogère a considérablement évolué et s'est fondamentalement renouvelée: de nouveaux matériaux ont fait leur apparition, de nouvelles fonctions ont enrichi les montres mécaniques, alors que les montres électroniques entraient sur le marché et que les méthodes d'analyse ne cessaient de se perfectionner. Un ouvrage de référence, faisant état de l'ensemble des connaissances actuelles de la discipline, s'impo-

sait: ce Traité de construction horlogère, sans équivalent et rédigé par des spécialistes de l'enseignement et du développement, se présente ainsi comme l'indispensable compagnon des ingénieurs en construction horlogère et des praticiens des bureaux techniques et laboratoires d’entreprises. Articulé en quatre grandes sections (théorie mécanique, théorie mécanique avancée de l’oscillateur, construction mécanique et théorie électronique), il expose l’ensemble des connaissances nécessaires pour comprendre, calculer et développer des produits dans le domaine de PUBLICITÉ

l’horlogerie mécanique et électronique. Le DVD qui l'accompagne propose des outils de calculs ainsi qu'une version PDF du célèbre livre de Leopold Defossez, Théorie générale de l'horlogerie. 1109 Pages • ill. couleur • Format: 16 x 24 cm.
Prix: CHF 135 • € 129 SERVICES APRÈS-VENTE HORLOGERS: NOUVELLES EXIGENCES Par Kalust Zorik, François Courvoisier Cet ouvrage réunit les communications présentées en 2013 à Neuchâtel lors de la 8e Journée de recherche en marketing horloger. Il

présente également les exposés et tables rondes qui ont eu lieu à la 17e Journée internationale du marketing horloger tenue à La Chaux-deFonds. Il fait suite à cinq ouvrages de la même collection qui ont pour but de faire rayonner le savoir-faire des entreprises horlogères et de leurs partenaires. Le présent volume présente diverses facettes des services aprèsvente dans le domaine horloger, comme le rôle du SAV, la perception que les consommateurs en ont, les nouveaux enjeux du SAV et ses possibilités en ligne, les besoins en formation d’horlogers spécialisés dans le SAV, les nouvelles technologies pour mieux connaître les besoins des clients ainsi que les possibilités de l’impression 3D métallique. 208 Pages • coul • Format: 17 x 24 cm.
Prix: CHF 48.00 • € 45.00


BUSINESS & TENDANCES

18 | EUROPA STAR PREMIÈRE

ANALYSE CONJONCTURELLE

Industrie horlogère: début d'année difficile et perspectives en demi-teinte tobre 2015 aux visiteurs chinois par les pays de l'espace Schengen.

Le recul des exportations s'est accéléré, avec une baisse de 9,5% en comparaison annuelle sur les quatre premiers mois de 2016. Les impulsions négatives les plus importantes proviennent toujours de Hong Kong. Par Emilie Gachet, Swiss Industry Research, Credit Suisse

Les dernières données conjoncturelles confirment le net refroidissement subi par l'industrie horlogère suisse ces derniers mois. Le recul des exportations s'est accéléré, avec une baisse de 9,5% en comparaison annuelle sur les quatre premiers mois de 2016, contre –3,2% sur l'ensemble de 2015. La plupart des principaux marchés de débouché ont contribué à ce repli; les impulsions négatives les plus importantes proviennent toutefois toujours de Hong Kong (janvier-avril 2016: –28,2% en comparaison annuelle). La situation du commerce de détail horloger local ne connaît aucune amélioration, avec des chiffres d'affaires en baisse depuis maintenant près de deux ans. Hong Kong souffre en particulier du recul de la demande des touristes en provenance de Chine continentale, conséquence entre autres de la campagne anti-corruption menée par Pékin, de l'appréciation du dollar de Hong Kong face au yuan, du durcissement en 2015 des règles d'obtention de visa pour les visiteurs en provenance de Chine continentale et du ralentissement économique général

Baisse d’activité en Suisse

en Chine. Les exportations horlogères suisses à destination de Chine continentale ont quant à elles baissé de 15,8% par rapport à l'année précédente sur la période de janvier à avril 2016, le pays redescendant ainsi dans le classement des principaux marchés d'exportation.

Le tassement de la demande a entraîné une baisse marquée du taux d'exploitation des capacités dans l'industrie horlogère suisse. Avec 88,5%, celui-ci se situait nettement en-dessous de sa moyenne à long terme (90,5%) au premier trimestre

Les exportations à destination des Etats-Unis, passées en territoire négatif à l'automne 2015, ont également pesé (janvier-avril 2016: –11,4% en comparaison annuelle). La plupart des marchés européens – qui ont été d'importants soutiens pour la branche durant les premiers trimestres de 2015 – connaissent une évolution négative des exportations depuis la fin de l'année passée, la France étant la plus touchée (janvier-avril 2016: –11,6% en comparaison annuelle). Le marché européen ressent entre autres la baisse du nombre de touristes chinois, liée à la fois au ralentissement conjoncturel en Chine, aux incertitudes suite aux attentats de Paris et Bruxelles et aux visas biométriques imposés depuis oc-

Nov. 2015-janv. 2016

20%

2 200

4%

2 000

0%

1 800

-4%

1 600

-8%

Févr.-avr. 2016

04.2014

10.2014

04.2015

10.2015

-12% 04.2016

MORAL DES ENTREPRISES MOINS BON QU'IL Y A UNE ANNÉE Évaluation de la marche des affaires actuelle

Part*

Autriche

Arabie Saoudite

Taïwan

Espagne

Corée du Sud

France

Singapour

Emirats Arabes Unis

Royaume-Uni

Allemagne

Chine

Italie

10.2013

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse

-20% Japon

8%

Exportations (tendance)

1 400 04.2013

-10%

Etats-Unis

Variation en comp. annuelle Variation en comp. annuelle (tendance;(tendance; axe de droite) axe de droite) Exportations

2 400

0%

Hong Kong

12%

2 600

10%

-30%

smartwatches. Nous tablons sur une poursuite du recul des exportations ces prochains mois. Sur l'ensemble des branches industrielles suisses, les sociétés horlogères sont celles faisant le plus preuve de pessimisme quant à l'avenir proche: 20% des entreprises de la branche interrogées par le KOF en avril s'attendaient à une détérioration de la marche des affaires et 76% à une situation inchangée dans les six prochains mois, contre 15% et 71% pour l'ensemble de l'industrie suisse.

LA BAISSE DES EXPORTATIONS HORLOGÈRES SE POURSUIT EN AVRIL Exportations: variation en comparaison annuelle en %; part des exportations en %

Etats-Unis et Europe ne compensent pas

RECUL SUR LA PLUPART DES PRINCIPAUX MARCHÉS Exportations en mio. CHF; variation en comparaison annuelle en %

30%

2016. Certains acteurs de la branche ont par conséquent dû recourir à des suppressions de postes. En avril 2016, plus de 2’000 chômeurs étaient enregistrés dans l'horlogerie, soit 360 personnes ou 21% de plus qu'une année auparavant. Les perspectives de l'industrie horlogère restent marquées par les incertitudes, notamment concernant l'évolution du commerce de détail à Hong Kong, la situation conjoncturelle en Chine et l'évolution du tourisme en Europe, ainsi que la concurrence des

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *févr.-avr. 2016

40

100

30

75

20

50

10

25

0

0

-10

-25

Part de «satisfaisante» en % (axe de Part de «satisfaisante» endroite) % (axe de droite) Solde «bonne» / «mauvaise» en points de pourcentage

-20 04.2013

10.2013

04.2014

10.2014

04.2015

10.2015

-50 04.2016

Source: Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ, Credit Suisse


BUSINESS & TENDANCES

EUROPA STAR PREMIÈRE | 19

Le monde horloger dans la tempête: quelles solutions pour ses dirigeants? Un changement qui se déploie, tout d’abord, par son acceptation et ensuite, par la capacité de l’entreprise à le gérer. Souvent générateur de peur et parallèlement de résistance, le changement doit ainsi nécessairement être perçu comme incontournable et facilitateur de solutions par les dirigeants avant d’être implémenté.

Une formule mathématique au service du changement

© Fotosearch.com

Pour cela, quoi de mieux qu’une démonstration concrète et rationnelle? Les mathématiciens David Gleicher et Richard Beckhard ont développé une formule originale (D x V x F > R) qui fournit un modèle pour évaluer les forces relatives affectant le succès probable! En d’autres termes, cette formule donne des clés de lecture afin de gérer le changement avec succès. Elle présente les facteurs nécessaires à l’apparition de tout changement d’organisation au sein d’une entreprise:

Dans une industrie horlogère prise au milieu d’une crise qu’elle a largement provoquée elle-même, la phase d’adaptation est très douloureuse. Mais à force de ne pas changer, on finit dans le mur. Et si la résistance au changement est trop importante, l’inertie conduit à la désuétude. Analyse. par

Alexandre Olive,

fondateur, kalexy advisory

&

business performance solutions

Qu’ont en commun les sociétés Nokia, Kodak, BlackBerry? Il fut un temps, il n’y a pas si longtemps, où ces entreprises, disposant d’images de marque reconnues dans le monde entier, étaient au sommet dans leurs domaines respectifs, solides, avec une profitabilité impressionnante. Aujourd’hui, elles ont quasiment disparu. Pourquoi? Elles n’ont pas anticipé suffisamment tôt les changements technologiques, ainsi que l’évolution des consommateurs, et n’ont pas suffisamment considéré leurs outsiders. Des leçons qui peuvent servir à l’industrie horlogère. Nous le savons, le premier trimestre n’a malheureusement épargné aucune industrie avec en première ligne le secteur horloger. Les nuages s’accumulent sur l’ensemble de l’écosystème mondial de l’horlogerie, même si les

spécialistes de la branche ne cèdent pas (ou ne donnent pas l’impression de céder) pour autant à la panique. Néanmoins, les sous-traitants, dépendants à 100% de la bonne viabilité des marques horlogères, sont le théâtre de multiples annonces de suppressions de postes et de commandes restées en berne.

Les causes du ralentissement ne sont pas qu’externes Les causes régulièrement répétées du franc fort, du recul des ventes sur les marchés porteurs, le climat économique et politique incertain sont certes des freins. Mais à mon sens un des problèmes, voire le problème majeur, de ce fort ralentissement est que l’industrie est allée trop loin et a affreusement asphyxié le système: trop d’offre, trop

de produits, trop de marques, des stocks qui s’accumulent à tous les niveaux de la chaîne, des containers de pièces poussés par des grandes marques avares imposant leurs nouvelles collections aux détaillants tout en baissant leur marge, et donc des représentants qui par conséquent ne peuvent plus laisser de la place aux plus petites marques ou aux indépendants (représentant quand même 80% des acteurs) qui font vivre un tissu important et stratégique de sous-traitants. Allons-nous voir arriver la «révolution des détaillants», qui vont favoriser la représentation de marques intègres, à taille humaine, innovantes? Attention, il y a des prémisses d’une tempête sur ce front-là! Et a-t-on vu venir l’apparition de la montre connectée? Non, ce n’est pas de l’horlogerie disait-on. Grands et petits acteurs du secteur sont malgré tout forcés d’entamer une réflexion sur la faisabilité et l’envie ou non de suivre cette «tendance», de plus en plus envisagée comme pérenne. Dernier défi en date: l’annonce faite par Intel de sa volonté d’arrêter la vente de son processeur, un outil utilisé par certaines marques horlogères ayant déjà franchi le pas. Prenons un autre exemple: le e-commerce (lire à ce sujet la chronique en p. 20). Feedback il y a quelques an-

nées: non, pas pour du Swiss Made, pas pour nous, pas pour le luxe… Les clients veulent toucher le produit et internet a une image trop populaire. Inutile de rappeler l’importance de ce canal de vente aujourd’hui pour les horlogers mais aussi pour l’industrie du luxe en général, où tout le monde s’y est mis. Les chiffres le démontrent: une croissance à deux chiffres année après année, avec des attentes énormes à un horizon 2020-2025.

Vers un nouveau management: le changement au cœur du modèle Que faire dans cet environnement en mutation, entraînant une série de dommages pour les entreprises (réduction des effectifs, problèmes de trésorerie face à des créanciers qui ne paient pas, baisse du chiffre d’affaires, souci des stocks, sous-traitants horlogers fragilisés et stress important pour leurs dirigeants)? Comment parvenir à sortir la tête de l’eau, survivre, perdurer, voire réinventer son entreprise? La solution passe inévitablement par le changement.

• D = la présence d’un mécontentement sur l’état actuel de l’organisation • V = la vision de ce qui est possible de changer • F = les mesures concrètes qui peuvent être prises en vue de ce(s) changement(s) • R = la résistance au changement Si le produit des trois facteurs (D, V, R) est plus grand que la résistance au changement (R), alors ce changement est possible. A contrario, en cas d’absence ou présence trop faible de l’un des critères, la résistance au changement prendra le pas sur la capacité au changement. En d’autres termes, il est vital pour la réussite de l’équation de considérer les éléments contextuels pouvant donner suffisamment d’ampleur aux trois critères. Pour le critère D, l’organisation doit ainsi nécessairement reconnaître et accepter le mécontentement qui existe et envisager des solutions (représentées par F). Pour la vision V, il est nécessaire d’employer de l'influence et de la pensée stratégique afin d’identifier les tenants et aboutissants possibles. Les temps sont durs et les dirigeants de plus en plus confrontés à des prises de décisions très difficiles. Cependant, en sortant de sa zone de confort, en surpassant ses résistances, en prenant des décisions calculées (parfois radicales) et, point primordial, en passant à l’action, le dirigeant met toutes les chances de son côté pour triompher dans une situation certes compliquée, mais non dépourvue de solutions.


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Tashatuvango@shutterstock

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Le e-commerce horloger en phase de rattrapage La moitié des habitants de la planète devrait avoir accès à internet d’ici 2017. Cette digitalisation des rapports, dont les effets sont démultipliés par le développement des appareils mobiles connectés, a insufflé un nouvel essor au monde du commerce. La digitalisation a souvent été écartée par certains secteurs, notamment celui du luxe – mais peut-on aujourd’hui réellement s’en passer? Par Karine Szegedi, associée et responsable du programme

& luxury, deloitte, Michael Andersen, consultant,

fashion et

deloitte

Le secteur du luxe a été parmi les derniers à développer des systèmes de vente en ligne. En effet, ce secteur a souvent négligé ce mode de distribution au profit des boutiques physiques qui permettent de proposer aux clients une expérience unique en accord avec l’image de ces marques de luxe. Progressivement cependant, ce secteur s’est plié au jeu de la digitalisation: ainsi en 2014, 85% de la croissance organique des ventes était liée au commerce en ligne (ou «e-commerce»). De plus, les prévisions futures annoncent une nette

augmentation des ventes en ligne dans le secteur du luxe d’ici à 2025. Ainsi s’illustre le potentiel de développement du luxe par le biais du commerce en ligne.

L’industrie horlogère saute le pas Le secteur de l’horlogerie de luxe, en raison des gammes de prix et des produits proposés, n’a que tardivement fait usage des procédés offerts par la digitalisation, tels que le e-commerce ou la présence en ligne (via le site internet de la marque, la publicité en ligne, la présence sur les réseaux sociaux). L’utilisation exponentielle d’internet a conduit à une évolution des mentalités dans ce domaine particulier.

Selon une étude Deloitte sur l’industrie horlogère suisse publiée en septembre 2015, 38% des cadres du secteur horloger comptaient privilégier le développement de leurs propres e-boutiques, parmi leurs différents canaux de ventes, au cours des douze mois à venir. Ce chiffre n’était que de 21% en 2014. Ce nouveau mode de distribution a permis tant aux grandes marques horlogères qu’aux petites marques indépendantes disposant souvent de moyens financiers moins conséquents d’élargir leurs marchés. Elles ont ainsi développé un accès direct aux consommateurs sans pour autant avoir recours à des investissements considérables liés aux emplacements stratégiques généralement privilégiés par les marques pour établir leurs boutiques.

Les obstacles sur la route du e-commerce En dépit de ce qui précède, et selon l’étude, les caractéristiques et les prix élevés des montres restent un véritable obstacle aux ventes en ligne, expliquant le difficile essor des sites e-commerce des montres de luxe et ce malgré des investissements crois-

sants des marques dans ce domaine. En outre, ce service de vente en ligne ne répond pas encore intégralement aux exigences des clients prêts à dépenser plusieurs milliers de francs dans l’acquisition de montres de luxe, lesquels continuent à privilégier les services personnalisés des vendeurs en boutiques permettant notamment d’essayer le produit.

Des marques de plus en plus actives dans la sphère digitale Si l’horlogerie de luxe n’a pas encore totalement franchi le cap de la vente en ligne, de nombreuses marques sont désormais présentes et très actives dans le domaine digital à travers les réseaux sociaux et leurs sites internet, ceux-ci étant aujourd’hui d’importants outils de communication.

Les caractéristiques et les prix élevés des montres restent un véritable obstacle aux ventes en ligne. Ainsi, des marques comme Rolex, Jaeger-LeCoultre, IWC, Hublot, Omega, MB&F, RJ-Romain Jerome ou encore Audemars Piguet sont désormais très actives sur les réseaux sociaux. À travers ces plateformes, ces différentes marques communiquent sur leurs produits

en mettant l’accent aussi bien sur les aspects techniques que sur leurs ambassadeurs ou événements prestigieux qu’elles soutiennent. La présence sur les réseaux sociaux permet également aux marques de toucher une nouvelle clientèle, les 18-24 ans qui représentent la génération la plus connectée, ayant une grande influence à travers le partage et les avis liés aux produits. En effet, 84% des achats des consommateurs sont, d’après l’étude Deloitte, guidés par des recommandations postées sur la toile.

Vers une meilleure expérience en ligne Enfin, la présence de certains services sur les sites internet des marques, comme l’indication de la disponibilité des produits en boutique, devrait permettre d’améliorer l’expérience en ligne et de se conformer davantage aux exigences de la clientèle du secteur. Certaines marques comme Breitling ont ainsi développé des configurateurs en ligne affichant le prix de l’objet ainsi que le magasin le plus proche permettant d’acquérir le produit. Il apparaît donc que les marques horlogères tirent désormais profit de nombreuses possibilités offertes par la digitalisation. Celles-ci ont réussi, via leur présence en ligne, à enrichir l’univers que le consommateur venait souvent chercher en boutique. Toutefois, le but principal de ces marques devrait rester à court terme d’amener le consommateur à franchir le pas du passage en boutique, qui reste le canal privilégié de vente à l’heure actuelle.


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La réalité virtuelle pour vendre des montres Les garde-temps de luxe sont des concentrés de passion et de travail minutieux. Mais ce travail est vain si les commerciaux n’arrivent pas à communiquer ces savoir-faire à leurs clients, souvent de moins en moins connaisseurs. De nouveaux outils de visualisation tridimensionnelle peuvent faciliter cette tâche ardue. par

Eric Pascal, directeur inno-

vation et mobilité, aim services et

Begoña Rodriguez, directrice de pôle horloger

Un homme entre dans la boutique d’une grande marque horlogère. Après de longs échanges avec le représentant commercial, cet homme décide de s’offrir un magnifique chronographe automatique, très onéreux. A la fin de la transaction, le vendeur lui tend sa nouvelle montre, nichée dans un écrin et le client lui demande: «Avez-vous pensé à mettre une pile neuve?» Cette anecdote est malheureusement une histoire réelle! Aujourd’hui, nous constatons que les acheteurs de montres sont de plus en plus consommateurs d’objets de luxe et de moins en moins connaisseurs. La montre est devenue un objet de mode et un code social. Mais qui dit «mode» dit «éphémère». La montre ne risque-t-elle pas de perdre ainsi son statut si particulier?

On montre de plus en plus la montre Depuis le 15ème siècle, les horlogers suisses s’efforcent de transmettre leur passion à travers des gardestemps d’exception, en concevant des montres toujours plus extraordinaires et toujours plus performantes. Les montres actuelles possèdent souvent un fond en saphir autorisant la visualisation des composants intérieurs, les cadrans sont davantage transparents et le phénomène des montres squelette est en forte croissance. Les composants doivent alors être esthétiques, décorés et exécutés avec la plus grande minutie. Un engrenage doit avoir le rendement optimal et s’intégrer par la beauté de ses découpes internes à l’ensemble du mouvement de la montre. Le métier d’horloger ne peut exister sans passion: on investit tant de travail dans un si petit objet, tant de tradition, tant d’ingéniosité, tant de poésie…Mais tous ces efforts sont vains si les représentants commerciaux ne parviennent pas à valoriser ce savoir-faire horloger auprès des consommateurs. Dans le domaine de la haute horlogerie, il a toujours été extrêmement

délicat d’expliquer le fonctionnement d’un mouvement à grande complication à des personnes n’ayant pas de formation technique. Il y a aujourd’hui un réel besoin d’amélioration dans le secteur de la formation horlogère professionnelle. Mais comment permettre à ces personnes de comprendre et de s’imprégner de ce savoir-faire?

Rendre la technique accessible à tous Initialement, les ingénieurs concepteurs travaillaient en se basant sur des esquisses de formes et des plans de fabrication 2D, aussi sophistiqués et précis que le domaine de l’horlogerie l’exige. Ces informations étaient riches en données techniques mais incompréhensibles par les autres corps de métier. Depuis l’avènement de la CAO (Conception Assistée par Ordinateur), les mouvements horlogers sont conçus en 3D. Aujourd’hui, ces modèles 3D conçus en CAO par les bureaux d’études constituent une information riche et précieuse pour les manufactures horlogères. Tout comme les plans de fabrication, cette information est uniquement exploitable par les départements techniques, puisqu’aucun autre logiciel ne permet de visualiser ces modèles 3D. Pour être visualisé par tout un chacun, ces modèles doivent être importés dans des logiciels 3D, modifiés, scénarisés et exportés en vidéo. Cependant, ces animations obéissent uniquement à un scénario prédéterminé. Suite à ces observations, de nombreuses structures (éditeurs, associations, fondations) n’ont eu de cesse d’innover pour améliorer le processus, les outils et la pédagogie de formation et ainsi faciliter la compréhension par tout le monde «des secrets des mécanismes horlogers».

Mettre en scène le moindre des détails Sur ce chemin de l’innovation, nous avons pu observer l’arrivée de nouveaux outils permettant de rendre accessible et de mettre en scène cette information horlogère. Il existe par

exemple des viewers 3D qui permettent de visualiser de manière interactive des modèles créés en CAO aussi facilement et rapidement qu’Acrobat Reader permet de visualiser un document pdf. De la même façon, il est aujourd’hui possible de créer ou de réutiliser les animations cinématiques conçues en CAO par les constructeurs et de les afficher sur tablette tactile via ces viewers 3D. Grâce à cette technologie, les manufactures horlogères peuvent réutiliser très facilement les informations créées par leurs départements techniques pour présenter et dévoiler par des modèles virtuels de quelle manière les différentes pièces se mettent en mouvement et font ainsi battre le cœur de leurs précieux produits horlogers.

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Des casques d’immersion virtuelle Il devient alors plus facile de transmettre aux représentants commerciaux les principes horlogers de base, de les guider dans les secrets des complications et de véhiculer de l’émotion avec une base technique. Avec l’arrivée de la réalité virtuelle, un monde de possibilités s’offre encore à ce secteur. Grâce à cette nou-

velle technologie, il est dorénavant possible par exemple de visualiser un mécanisme horloger à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, créant ainsi une expérience utilisateur unique, réelle, ludique et de qualité. Grâce à ce casque, l’utilisateur pourra avoir l’impression de s’immerger au cœur de la montre pour en découvrir tous les éléments en détail – de se plonger dans chaque composant horloger et de comprendre comment il permet à un mécanisme horloger de fonctionner.

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Quel sponsoring est possible pour les PME horlogères? Ce type d’opération n’est de loin pas réservé aux mastodontes de l’horlogerie! En revanche, il nécessite une grande prudence à l’heure d’effectuer ses investissements. Cinq réflexes à avoir lorsqu’on se lance dans une opération sponsoring, pour un patron d’une PME horlogère. Sebastian Chiappero, fondateur, cabinet sponsorize par

Le sponsoring a trop souvent été considéré comme un outil marketing pour les grandes entreprises horlogères. Or, les PME horlogères peuvent également tirer profit de cet outil afin d’acquérir et fidéliser leurs clients. Quels sont les avantages de s’engager dans une telle démarche? Comment peut-on en obtenir un retour sur investissement? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre? Voici quelques conseils à leur intention.

treprise s’engage pour augmenter sa notoriété, pour la cohésion de ses collaborateurs, pour fidéliser ou acquérir des clients? Est-ce que des opportunités directes de vente sont envisageables? La réponse à chacune de ces questions déterminera une marche à suivre spécifique. Pour une PME comme pour une grande entreprise, l’objectif ultime d’une approche sponsoring doit être l’acquisition et la fidélisation de clientèle.

1. Fixez des objectifs mesurables 2. Etablissez Chaque patron de PME, lorsqu’il un plan de projet s’engage dans une opération de sponsoring, doit fixer des objectifs spé- et d’activation cifiques, mesurables, atteignables, sponsoring raisonnables et temporellement définis. Ceux-ci doivent s’intégrer au plan commercial et de communication. Ainsi, la direction marketing ou générale devra se poser les questions suivantes: Est-ce que l’en-

Une approche de sponsoring est transversale à l’entreprise. Il faut fixer un tableau de rôles et responsabilités de chacun des acteurs clés

Pour un franc investi, il faut un retour équivalent ou supérieur. au sein de la PME. En la matière, il conviendra de se poser les questions suivantes: Quel est le rôle du directeur général? Qu’en est-il du directeur commercial, des ressources humaines ou de la communication? Comment, pourquoi et à quelles fins ces acteurs clés devront-ils être impliqués? De plus, comme pour chaque action commerciale, une campagne sponsoring nécessite de dresser un échéancier avec des dates butoirs et un objectif de retour sur investissement. Veillez à ce que le plan de projet réponde aux objectifs smart.

3. Optez pour un sponsoring à 360° Le sponsoring permet de toucher ses clients et prospects dans un état de réceptivité maximale. En effet, lorsqu’une personne décide de se rendre à un concert, festival ou voir un match dans son club favori, le message et la relation qui s’instaure entre la marque ou l’enseigne de l’entreprise sera qualitativement bien perçue. En outre, un client qui sera invité dans le cadre d’une manifestation sportive ou un festival de musique pourra partager des moments forts en émotion. Créez des bons de rabais pour les membres, spectateurs, clients de vos sponsorisés. Proposez des actions spéciales pour les abonnés et membres de vos clubs sponsorisés. Vous pourrez ainsi mesurer l’impact direct sur vos ventes. N’hésitez pas à utiliser les nouveaux médias assurant un retour sur investissement élevé et surtout mesurables. Offrez des billets à vos meilleurs clients. Proposez des concours ayant pour objectifs d’augmenter le trafic dans vos enseignes. Utilisez les zones VIP, d’hospitalité ou publiques à fort trafic à bon escient. Celles-ci devraient être aux cou-

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BUSINESS & TENDANCES leurs de l’entreprise afin d’offrir la possibilité de tester vos nouveaux produits ou services (stands de démonstration) et d’échanger des moments privilégiés. N’oubliez pas vos collaborateurs: ils doivent s’approprier les sponsorings de l’entreprise. Pour les meilleurs collaborateurs, motivez-les en leur offrant des places. Certaines PME, lorsqu’elles sponsorisent un club sportif, profitent d’aller voir les matches entre collègues. Les émotions véhiculées par le sport sont un vecteur important de motivation auprès des employés. Le sponsoring permettra ainsi d’activer plusieurs axes clés: les ventes, les relations publiques, l’image ainsi que la cohésion et la motivation des collaborateurs (RH).

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4. Fixez des objectifs 5. Mesurez à vos sponsorisés vos sponsorings Une façon de s’assurer que le sponsorisé assurera ses engagements est d’opter pour une approche par objectifs. Il est ainsi envisageable de fixer un échéancier de paiement qui détermine que 50% des montants sponsoring seront versés à la signature du contrat et que le reste sera versé selon un échéancier d’atteinte d’objectifs. Ceux-ci peuvent être basés sur le respect des clauses contractuelles. A savoir: est-ce que la visibilité sur site (banderoles, affiches), la qualité des places ou la campagne de communication ont été respectées tel que mentionnées dans le contrat? L’engagement est ainsi réciproque.

CINQ ERREURS À ÉVITER LORSQU’UNE PME SE LANCE DANS UNE OPÉRATION SPONSORING

1. Confondre philanthropie et sponsoring La PME qui s’engage dans une démarche sponsoring doit toujours tenir compte de la notion de retour sur investissement. Or l’approche philanthropique ou de mécénat vise d’autres objectifs, sans forcément rechercher un retour sur investissement.

Pour un franc investi, il faut un retour équivalent ou supérieur pour qu’une opération sponsoring soit réussie. Dès lors, chaque action doit être mesurée. Différents indicateurs existent, tels que l’augmentation du chiffre d’affaires, la création d’une base de données potentiels clients ou la fréquentation de vos enseignes ou de votre site internet. Fixez des points de mesures avant, pendant et après vos opérations sponsoring. N’hésitez pas à lier les résultats de vos mesures aux futures négociations avec vos sponsorisés afin de posséder des données objectives. Enfin, dressez un tableau de bord de pilotage afin d’évaluer la valeur de vos sponsoring dans le temps. Les décisions de poursuivre ou non un engagement sponsoring se baseront sur des données objectives, liées directement à la fidélisation ou l’acquisition de clients.

Carl F. Bucherer réussit un «coup marketing» L’exemple est frappant, pour une société horlogère qui n’est pas (encore) aussi reconnue sur le plan national et international que certaines autres grandes manufactures suisses. En annonçant son sponsoring de l’équipe suisse de football juste avant l’Euro 2016 en France – et le jour même du transfert record de Granit Xhaka vers le club d’Arsenal – Carl F. Bucherer a bénéficié d’une notoriété et d’un transfert d’image immédiats et importants. A partir du 1er juillet 2016, la marque lucernoise devient en effet partenaire et de chronométreur officiel de l’équipe de suisse de football pour quatre ans. L’Association suisse de football (ASF) a du reste sélectionné pour les joueurs de l’équipe nationale un garde-temps Carl F. Bucherer à partir duquel la marque horlogère suisse a créé une édition spéciale: la Patravi ScubaTec ASF. La variante de cette montre de sport reprend le rouge de l’équipe nationale suisse et joue sur les contrastes entre un design noir et des éléments colorés. Le logo de l’association trône quant à lui sur la lunette pivotante. En tant que chronométreur officiel, Carl F. Bucherer sera présent lors de l’Euro et sur le camp de base de l’équipe de Suisse à Montpellier.

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2. Ne pas allouer des ressources à votre campagne sponsoring Il faut activer vos campagnes. Pour chaque francs investi auprès d’un sponsorisé, il faut compter un franc pour activer le partenariat (campagne de communication, invitations clients, supports de communication). C’est à dire que pour les CHF 20'000.- que vous coûtera un sponsoring, il faudra compter un budget de CHF 40'000.-! Prenez soin de toujours compléter vos campagnes sponsoring par des actions annexes comme des invitations clients, un plan de motivation pour les collaborateurs, une campagne de publicité ciblée auprès des médias mentionnant vos choix et messages auprès de vos cibles.

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3. Choisir vos sponsorisés uniquement sur un coup de cœur Le faire consisterait à opter pour du mécénat et il ne faudra pas attendre de retour direct. Lorsque vient le choix de sponsoriser une plateforme (festival, clubs ou autres), des critères d’adéquation de la cible – autrement dit: est-ce que mes clients ou prospects seront susceptibles d’être fidélisés ou acquis grâce à ce sponsoring? – doivent être pris en compte.

4. Oublier ses collaborateurs Chaque sponsoring doit permettre de créer une cohésion avec ses collaborateurs, notamment par du team building, en profitant d’un transfert de compétences. Il arrive souvent qu’une équipe sponsorisée se déplace au sein de l’entreprise avec son entraîneur afin d’échanger les expériences acquises dans le management d’une équipe. Ceci peut-être fait à tout niveau, équipe professionnelle ou amateur. D’autres sponsors décident d’organiser un entraînement avec l’équipe et les collaborateurs. Les émotions et échanges assurés grâce au sponsoring permettent d’augmenter la cohésion au sein de vos équipes.

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5. S’engager pour une année Pour qu’un engagement sponsoring soit rentable et efficient, il faut compter un minimum de trois ans avant que les effets escomptés ne soient effectifs. Dès lors, s’engager pour moins d’un an revient à gaspiller ses budgets.

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La bascule des talents dans l’industrie horlogère

carrosserie ou même à l’armée, car je sais que certaines personnes qui fabriquent des médailles sont amenées à faire du polissage de précision qui peut être transposé à l’horlogerie. Ces solutions offrent l’immense avantage d’être rapides car les collaborateurs sont disponibles et formés.»

DR – Nomos workshop

Tester la compatibilité avec l’industrie horlogère

Les talents horlogers ont pour caractéristique commune la grande spécificité de leurs compétences. Mais que se passe-t-il pour ces profils professionnels hors du commun lors des fluctuations de l’emploi dans leur branche? Quels mécanismes permettent de les maintenir dans le tissu économique proche? Et lorsqu’ils viennent à manquer, qui les fera émerger? Par Séverine Liardon, chargée de communication, Manpower Suisse

L’emploi dans la branche de l’industrie horlogère semble reproduire les mouvements de balancier qui rythment le cœur même de son activité. Les vagues d’internalisation succèdent aux vagues d’externalisation au gré des pressions économiques qui sont imprimées à ce secteur. Au fil du temps, des systèmes secondaires se sont mis en place pour gérer les flux des talents et absorber ces alternances. Le réseau

de sous-traitants est une première manne de régulation; le partenariat avec une agence de placement en est une autre. Cette dernière, de par ses activités sur l’ensemble du marché du travail, présente la particularité de pouvoir créer des ponts entre des domaines d’activité à priori très différents. Les enjeux sont hautement qualitatifs. L’industrie horlogère recherche des profils spécifiques, capables de faire preuve à la fois d’une minutie et d’une dextérité dont on pourrait croire qu’ils sont propres à

la branche. Lorsque le vivier de talents est épuisé, une piste possible est d’augmenter l’effectif par des requalifications professionnelles. C’est un des volets que la société de placement de personnel Manpower a instauré en 2013 en réunissant sept partenaires issus de l’économie, des services de l’emploi et de la formation. Avec le concours de plusieurs manufactures, cette approche démontre sa pertinence et son efficacité; néanmoins le délai de réactivité correspond au délai de formation des candidats. Tout en étant pérenne, cette solution présente une certaine inertie.

Transferts d’un secteur à l’autre Une autre solution a donc été élaborée: celle du transfert d’un secteur d’activités économiques à un autre. Dans ce cas de figure, les agences de placement disposent d’une position privilégiée pour élargir leur champ d’appréciation des compétences à d’autres domaines tels que l’indus-

trie de production, l’industrie pharmaceutique, l’aéronautique, l’électronique ou la chimie. Un savoir-faire transposable peut être disponible dans un secteur adjacent. Certaines démarches semblent assez intuitives. On imagine assez bien des techniciens en salle blanche qui viendraient de l’industrie pharmaceutique. Dans d’autres cas en revanche, c’est la compréhension minutieuse des métiers exercés dans chaque domaine qui permet d’identifier les rapprochements possibles. Cette compétence est construite par les années de collaboration avec les manufactures horlogères. Responsable de la filiale horlogerie chez Manpower, Priscilla Garcia précise: «Si je reçois une demande concernant des opératrices d’assemblage, je sais qu’en plus de la dextérité, le critère important est de savoir tenir une cadence soutenue. On retrouve le même type de conditions de production dans l’industrie pharmaceutique, je vais donc aller chercher de ce côté. Autre exemple: si on me demande un polisseur, je vais penser à l’industrie métallique, à la

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Certaines compétences sont transposables, mais ce mouvement ne se fait pas sans condition. Il faut être fort d’un partenariat de longue durée avec les maisons horlogères pour connaître les us et coutumes, la culture et les particularités de chaque institution. Cette connaissance a permis à Manpower d’élaborer des tests extrêmement spécifiques dont la validité a pu être éprouvée. Ces tests sont doublés d’entretiens pointus pour évaluer l’intégrabilité des candidats issus d’autres secteurs. Les épreuves concernent la dextérité, la minutie, la lecture d’un plan et la compréhension de la logique horlogère. Ils ont une fonction de filtre et garantissent à la fois aux collaborateurs et aux entreprises horlogères les conditions optimales pour une intégration couronnée de succès.

Une «famille» qui grandit A l’approche de la prochaine oscillation, du prochain reflux économique, la personne pourra retourner à son domaine professionnel d’origine. Les agences de placement, en tant qu’intermédiaires, transforment ainsi des secteurs industriels connexes à l’horlogerie en partenaires dans la gestion des flux de talents. Pour les personnes concernées, Priscilla Garcia parle d’une «grande famille» qui s’est créée au cours des cycles, passant d’un secteur d’activité à un autre sans changer d’employeur. Certains se fixent dans le domaine qui leur correspond le mieux à la faveur d’un placement fixe. D’autres apprécient la souplesse et – in fine – la sécurité de cet «entre-deux». Pour les entreprises horlogères, le bénéfice est net, car ils savent que les compétences restent dans un tissu économique proche, ce qui leur permet une grande réactivité lorsque la reprise s’amorce. En conclusion, on peut relever que dans l’horlogerie comme dans d’autres secteurs, la notion de sécurité de l’emploi est devenue désuète et laisse place à la notion de sécurité de la carrière. En étant attentif à maintenir un niveau de formation élevé et en ayant la flexibilité nécessaire pour passer d’un domaine professionnel à un autre, un travailleur peut maintenir une forte employabilité. La demande de talents détermine une évolution du marché du travail qui sera davantage centrée sur les candidats.


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UCS ou l’horlogerie sociale Cette marque jurassienne affiche un profil particulier dans le paysage horloger suisse. La filiale du sous-traitant Norkom forme en effet chaque année des personnes en réinsertion professionnelle à la production de montres Swiss made colorées et abordables, ainsi que des apprentis. Avec des résultats encourageants. Visite.

Jacques Merlet s’adapte et reconvertit son entreprise dans le domaine de la sous-traitance horlogère. En 2006, l’entrepreneur à la fibre sociale se lance un nouveau défi. C’est en visitant une ancienne entreprise agricole, prenant en charge des personnes en réinsertion professionnelle, qu’il a l’idée d’appliquer ce concept à l’horlogerie. Il rachète les locaux de cette société et concrétise son projet, en accord avec l’Assurance invalidité (AI). Cette dernière pré-

naire!», s’enthousiasme Jean-Jacques Merlet. Fernande Meier, formatrice en horlogerie, témoigne d’expériences enrichissantes auprès des personnes en formation: «Beaucoup de profils nous marquent. C’est un travail tellement minutieux que ce n’est pas toujours évident pour eux. Je me souviens notamment d’un maçon qui avait de si grandes mains pour manipuler de si petites vis que l’on se disait au début qu’il n’y arriverait jamais!

marques horlogères. La société emploie près de 80 personnes pour une production moyenne quotidienne d’une vingtaine de montres. L’an dernier, quelque 2’500 pièces ont été vendues. Les résultats sont satisfaisants, à tel point que Jean-Jacques Merlet et son associé Alfonso Osuna se sont fixés pour objectif de vendre près de 4’000 montres cette année. Le responsable fréquente régulièrement salons et foires afin de faire connaître ses produits et sa marque au plus grand nombre. UCS est présente dans une douzaine de points de vente en Suisse mais ne dispose cependant pas encore de représentants dans les principales villes romandes, comme Genève, Lausanne Bienne. Les achats s’opèrent principalement sur internet, ce qui permet en outre la personnalisation des montres. Vanessa Villiger, en charge du service commercial, se félicite du succès rencontré par cette proposition. «Les demandes de personnalisation sont parfois exigeantes mais nous arrivons à livrer les modèles très vite, dans les sept jours ouvrables. Il s’agit surtout de montres personnalisées avec une photo, une gravure au dos ou un autre élément personnel. Nos modèles procurent de la joie et de l’émotion. Et cela, c’est une vraie fierté pour nous!»

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Déclinaisons possibles du concept

Par Inès Aloui

Un style simple, une déclinaison en dix couleurs, un bracelet en caoutchouc et un cadran en aluminium. A première vue, la marque UCS (pour «Urban Color Style»), basée à Montfaucon dans le canton du Jura, se présente sous un jour à la fois classique, abordable et coloré. Ses modèles unisexes tablent sur l’achat «coup de cœur» avec des prix démarrant à 178 CHF. Le design renvoie de facto à Swatch mais en toute humilité, le directeur Jean-Jacques Merlet n’ose pas pousser la comparaison. Le prix les réunit certes, mais les modèles d’UCS sont pour la plupart automatiques, équipés de calibres ETA. «Ceux qui disent qu’on ne peut pas fabriquer une montre relativement bon marché en Suisse se trompent, s’exclame le responsable. Et nous faisons presque tout à l’interne: le design, le concept, l’impression du cadran, la coloration des aiguilles, l’assemblage...» UCS se targue donc de proposer de la qualité suisse (96% des composants de la montre sont helvétiques) à des prix défiant toute concurrence. Sur internet, il est même possible de personnaliser sa

montre en intégrant une photo ou en faisant graver ses initiales. Mais c’est derrière la montre que l’histoire d’UCS devient encore plus saisissante. Car alors que tant de marques suisses mettent en avant leur héritage ou leur tradition, la jeune entreprise jurassienne, elle, présente, outre son tarif abordable, une ambition sociale tout à fait concrète qui la distingue au sein du paysage horloger suisse. Elle a mis en effet en place son propre centre de réinsertion professionnelle, tout en formant un grand nombre d’apprentis.

Un entrepreneur à fibre sociale Retour en arrière. Mécanicien de formation, Jean-Jacques Merlet gravit très vite les échelons et devient à seulement 32 ans directeur général d’une entreprise active dans la micromécanique avant de créer en 1988 sa propre société, Norkom, initialement spécialisée dans la production d’appareils de location de vidéos, DVD et CD. Mais c’est sans compter sur l’avènement du numérique, qui met à mal le business model de la société. Jean-

conisait de créer une entreprise qui formerait des personnes à des métiers au potentiel de recrutement élevé dans le canton du Jura. Quoi de mieux pour cela que la micromécanique et l’horlogerie? L’entrepreneur ne se contente plus seulement de sous-traitance, il décide de se lancer aussi dans la production de montres finies, via la marque UCS. Pari réussi!

Or, ces personnes réussissent et font preuve de compétences insoupçonnées. C’est valorisant pour eux, car ils produisent un objet bien réel.» Les locaux sont du reste modernes et la production en grande partie automatisée à l’aide de machines dernier cri. Les employés et apprentis, eux, sont âgés de 16 à 60 ans.

«Nos modèles Des maçons,peintres procurent de la joie» ou cuisiniers Mais que l’on ne s’imagine pas que les employés y sont moins «professionnels» qu’ailleurs.... «Si l’on ne précise pas que nous sommes un centre de formation à nos visiteurs, cela ne se remarquera absolument pas. En revanche, chez nous, les parcours sont atypiques. Un certain nombre de nos employés travaillaient sur des chantiers et ont eu un accident, ayant pour conséquence qu’ils ne pouvaient plus pratiquer leur métier d’origine. Nous pouvons les reconvertir en mécaniciens ou polisseurs, par exemple. J’ai dans mon équipe des cuisiniers, des maçons, des peintres… C’est une somme de compétences extraordi-

Outre sa propre marque de montres UCS, Norkom effectue des missions de sous-traitance pour de grandes

Tout aussi fier de son entreprise, Jean-Jacques Merlet tient d’ailleurs à nous montrer les récentes commandes qu’il a enregistrées, comme un lot de montres à l’effigie des sapeurs-pompiers d’un village voisin. Loin de vouloir s’arrêter aux montres, il envisage de créer une marque de bijoux qui serait assortie aux garde-temps, à savoir en aluminium très coloré. Et pourquoi pas un jour une montre connectée! Jimmy Weber, en charge du programme destiné aux personnes en réinsertion, salue ce projet unique en son genre: «Ce sont des gens qui viennent ici pour apprendre autre chose. Et ça leur plait. On leur apprend ce que c’est que de faire un suivi de production sur des pièces horlogères. Ils sont là pour s’en sortir, on n’a pas besoin d’être derrière eux et de leur dire «allez, on vous forme, allez de l’avant». Ils se prennent en main. Et j’apprécie ce côté social.» Une humilité qui est aussi un exemple à suivre dans un milieu ayant parfois du mal à garder les pieds sur terre!

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BUSINESS & TENDANCES

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Image tirée du film Dirty Gold War, de Daniel Schweizer

Business horloger et droits humains

La thématique des droits de l'homme au sein de l'entreprise s'applique-t-elle de manière pertinente au secteur de l'horlogerie de luxe? Analyse. Par Richard Karmel, Mazars

En 2015, selon une enquête de l’Economist Intelligence Unit réalisée auprès de 853 dirigeants d’entreprise à travers le monde, 83 % des participants approuvent (74 % d’entre eux approuvent fortement) le fait que les droits de l’homme concernent aussi bien le secteur privé que le secteur public. De la même façon, 71 % d’entre eux ont déclaré que la responsabilité de leur entreprise vis-à-vis de ces droits va au-delà du simple respect de la loi. C’est l’un des changements les plus importants auquel nous avons assisté ces dernières années. En effet, les entreprises ont pris conscience qu’elles ont un rôle à jouer dans la société en matière de respect des droits non seulement de leurs salariés mais également de ceux affectés par leurs activités, que ce soit directement à travers leur mode de fonctionnement ou indirectement à travers leur chaîne d’approvisionnement. Alors quelles sont les raisons qui ont mené à ce brusque changement

d’opinion? Mon manque d’indulgence me fait dire que cela n’est pas dû au fait que le monde de l’entreprise se soit soudainement découvert une âme de philanthrope. De mon point de vue, c’est parce que les entreprises, notamment les entreprises du secteur de l’horlogerie de luxe, qui dépensent des millions, voire des milliards, de dollars pour développer leur marque, peuvent voir leur réputation souillée, si ce n’est anéantie, du jour au lendemain car elles auraient été accusées d’avoir porté atteinte aux droits de l’homme via les réseaux sociaux, Internet ou le smartphone. Le non-respect des droits de l’homme dans le milieu de l’entreprise n’est pas nouveau; ce n’est pas un problème qui est apparu au XXIème siècle. En revanche, on observe que les sociétés font preuve de plus en plus de transparence. Elles commencent à comprendre que si elles ne communiquent pas de manière équitable et équilibrée, d’autres personnes peuvent communiquer à leur place mais de manière moins équitable et équilibrée! Il est temps que les entreprises

joignent le geste à la parole. Les mesures prises par les sociétés pour respecter les droits de l’homme ne sont pas assez visibles au jour d’aujourd’hui car très peu d’entre elles communiquent à ce sujet. Certes, certaines entreprises ont lancé plusieurs initiatives visant à atténuer les risques de transgression des droits de l’homme, mais rares sont celles qui en font part publiquement, bien que leur nombre soit en augmentation. Il semble que de nombreuses entreprises savent désormais où se situer par rapport aux droits de l’homme. Reste à savoir si ces entreprises vont agir en faveur de ces droits et promouvoir leur respect grâce à leurs modèles d’activité.

Les plus grands défis à relever pour comprendre les questions relatives aux droits de l’homme Le premier défi pour les entreprises opérant dans le secteur de l’horlogerie de luxe est de reconnaître qu’il existe un risque que leurs activités conduisent, contribuent ou soient liées à une violation des droits de l’homme. Nous constatons au-

jourd’hui que la plupart des entreprises considèrent qu’elles ne constituent pas un risque pour les droits de l’homme. Cette opinion est fondée sur deux principes erronés: • La société ne peut et ne pourrait avoir d’incidences négatives sur les droits de l’homme ; • Les incidences sur les droits de l’homme ne présentent pas un risque majeur pour l’entreprise et ne sont donc pas significatives. Ce principe fait abstraction des nombreuses manières dont ces incidences peuvent engendrer des coûts matériels et immatériels ainsi qu’une perte de valeur pour l’entreprise.

Alors quelles sont les raisons qui ont mené à ce brusque changement d’opinion? Mon manque d’indulgence me fait dire que cela n’est pas dû au fait que le monde de l’entreprise se soit soudainement découvert une âme de philanthrope.

Le deuxième défi pour les entreprises spécialisées dans le secteur de l’horlogerie de luxe est de réfléchir de manière plus générale sur la façon dont leurs activités peuvent avoir un impact sur les personnes non seulement qui travaillent au sein de leur entreprise mais également dans le cadre de leurs relations commerciales. Bien souvent, les sociétés ne pensent qu’à leurs propres activités, et non à celles de leurs fournisseurs ou de leurs clients. Conformément aux principes directeurs des Nations Unies qui ont été adoptés à l’unanimité, les entreprises ont la responsabilité de respecter les droits

de l’homme dans leur chaîne d’approvisionnement. Par exemple, une banque doit prendre des mesures pour veiller à ce que les fonds qu’elle prête à ses clients ne soient pas utilisés pour porter atteinte à autrui, ou bien une entreprise dans le secteur de l’horlogerie de luxe doit adopter des mesures afin de s’assurer que les sociétés ayant extrait les pierres précieuses insérées dans leurs montres ont pris des mesures similaires pour veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés. Voici le thème du débat qui doit se tenir prochainement au sein du gou-


BUSINESS & TENDANCES vernement suisse sur la question de savoir si une obligation de diligence raisonnable en matière de droits de l’homme doit être introduite pour les entreprises suisses. Comment une entreprise spécialisée dans l’horlogerie de luxe peut-elle comprendre le risque qu’elle présente sans procéder à une certaine forme de diligence raisonnable? Le troisième défi consiste à définir ce qu’est le respect des droits de l’homme. Il faut donc mettre l’accent sur des questions importantes, notamment sur les droits de l’homme qui risquent le plus d’être bafoués. Une fois que ces risques ont été identifiés, qu’il s’agisse du travail des enfants, de la liberté d’association, de la santé et de la sécurité sur le lieu de travail ou de l’impact des fournisseurs de l’industrie minière sur les communautés et l’environnement en Afrique, il est plus facile pour les entreprises de se concentrer sur l’engagement ainsi que sur l’analyse des processus, la mise en œuvre et le suivi des procédés visant à garantir que ces droits sont respectés.

Les meilleures pratiques dans l’intégration des questions relatives aux droits de l’homme dans les stratégies d’entreprise On pense aujourd’hui que si les entreprises souhaitent réaliser des échanges commerciaux à plus long terme, elles doivent montrer qu’elles font partie intégrante de la société et qu’elles ne sont pas en marge de celle-ci. Étant donné qu’il existe un très grand nombre d’entreprises implantées de longue date dans le secteur de l’horlogerie de luxe, on pourrait croire que la durabilité à plus long terme figure parmi les priorités de l’industrie. Toutefois, les entreprises doivent aujourd’hui

démontrer qu’elles pratiquent des échanges commerciaux de manière responsable et conformément à des normes éthiques strictes, qu’il s’agisse de verser des salaires dé-

Un grand nombre d’entre elles affirment que la durabilité est un principe fermement ancré dans leurs activités. Mais la réalité est tout autre! cents, de traiter correctement leurs employés ou d’aider leurs fournisseurs à en faire autant. Lorsque les entreprises font tout le contraire, la société se retrouve dans une situation plus défavorable. Un grand nombre d’entre elles affirment que la durabilité est un principe fermement ancré dans leurs activités. Mais la réalité est tout autre: la durabilité ne rayonne pas dans tous les départements des entreprises et n’est pas intégrée dans une stratégie plus large qui permet de créer une part essentielle de la valeur d’entreprise. Cela est regrettable car les avantages pour les entreprises sont multiples: amélioration du moral des salariés, diminution du taux de rotation du personnel, réduction des frais de recrutement, baisse des problèmes d’ordre juridique et des problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement, personnel davantage motivé permettant une productivité accrue, etc. La bonne pratique consiste à faire en sorte que les sociétés s’alignent sur les principes directeurs des Nations Unies et suivent leur philosophie en matière de «savoir et de faire savoir», par exemple comprendre les risques auxquels votre entreprise est confrontée en matière de droits de l’homme et faire part à vos partenaires des mesures que vous prenez pour réduire ces risques ou de

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quelle manière vous avez remédié à ces incidences négatives lorsqu’elles se sont produites. En pratique, cela signifie que les entreprises doivent mettre en place des politiques et des procédures visant à atténuer les violations des droits de l’homme découlant de leurs propres activités et issues de leur chaîne d’approvisionnement. De cette manière, ces entreprises protègent non seulement les personnes contre les atteintes qui pourraient leur être portées mais elles se protègent également contre les atteintes qui pourraient être portées à leur réputation et celle de leur marque. Par conséquent, en tant qu’entreprise, vous augmentez la confiance avec vos partenaires. Comme l’a déclaré Peter Drucker, véritable gourou en management: «L’objectif d’une entreprise est d’acquérir et de conserver un client.» L’un des éléments clés en matière de respect des droits de l’homme dans le monde de l’entreprise est de faire participer toutes les parties intéressées, qu'il s'agisse des salariés, des fournisseurs, des clients ou des investisseurs. C’est grâce à cet engagement que les entreprises acquerront une meilleure compréhension de leurs partenaires, de leurs limites et de leurs attentes. Si elles prennent le temps d’écouter ce qu’ils ont à dire et d’agir en conséquence, la confiance va s’instaurer. Et lorsque la confiance est établie, les entreprises ont plus de chances d’acquérir et de conserver des clients.

Les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme Si une entreprise opérant dans le secteur de l’horlogerie de luxe devait définir sa «chaîne d’approvisionnement» comme une zone à

risque importante – j’aurais également tendance à dire que la chaîne d’approvisionnement est un sujet particulièrement sensible dans le secteur de l’horlogerie de luxe –, les rapports sur les principes directeurs des Nations Unies exposent, de manière claire et logique, la procédure que les entreprises doivent appliquer afin d’atténuer les incidences négatives sur les droits de l’homme au sein de la chaîne d’approvisionnement. Ce rapport est disponible en ligne sur le site www. UNGPreporting.org. En résumé, la procédure définie dans le rapport est divisée en plusieurs étapes: 1. Définir l’engagement global de l’entreprise pour respecter les droits de l’homme dans la chaîne d’approvisionnement; 2. Identifier les domaines où le risque d’incidences négatives effectives ou potentielles sur les droits de l’homme est le plus important, c’està-dire une région spécifique ou une industrie particulière, par exemple le secteur minier; 3. Évaluer et identifier les risques d’incidences effectives et potentielles, prendre en compte les résultats, vérifier l’efficacité des mesures et remédier à la situation, s’il y a lieu; 4. Communiquer les mesures que vous prenez pour respecter les droits de l’homme; Que doit faire une entreprise spécialisée dans le secteur de l’horlogerie de luxe pour commencer à soutenir les droits de l’homme? Tout d’abord, il faut obtenir l’adhésion et le soutien du management. En effet, c’est la direction qui donne le ton. Si le management ne crée pas une culture axée sur le respect et la compréhension, alors l’entreprise ne peut pas attendre des autres qu’ils le fassent. S’il ne croit pas en l’importance de garantir que leurs activités ne portent pas atteinte aux droits de l’homme, alors il sera très compliqué, voire impossible, de mettre en place des procé-

dures. Il est probable que ce type d’entreprise ne pense qu’à court terme, dispose de salariés peu motivés, ne jouisse pas d’une grande réputation et pâtisse d’un manque de culture d’entreprise. Il ne peut y avoir de changement sans l’intervention des dirigeants. Le leadership nécessaire pour atteindre cet objectif est celui qui apprécie et comprend la nature interdépendante et interconnectée du secteur de l’horlogerie de luxe et de l’environnement dans lequel il opère. GS Sustain, l’équipe de recherches dépendant de Goldman Sachs, en avait conscience lorsqu’elle examinait les résultats obtenus auprès de 80 entreprises qui semblaient être plus sensibles à ces questions que d’autres. Les résultats ont montré que, sur une période de deux ans, ces entreprises étaient plus rentables de 18 % par rapport à l’indice mondial Morgan Stanley Capital International (source One Report – Bob Eccles). Pour Goldman Sachs, il faut en conclure que les performances en matière d’environnement, de questions sociales et de gouvernance «sont un bon indicateur de la qualité de la gestion des entreprises par rapport à leurs concurrents», ce qui permet d’offrir un aperçu des entreprises qui ont «la capacité de réussir sur une base durable». Par conséquent, lorsqu’une entreprise spécialisée dans le secteur de l’horlogerie de luxe souhaite entamer ce processus, il convient de prendre du recul et d’observer le secteur d’activité et la chaîne de valeur en général et de se demander: quels sont les domaines où nous sommes le plus à même d’avoir une incidence sur les droits de l’homme ou quels sont les domaines qui présentent le plus grand risque d’avoir une incidence sur les droits de l’homme? Une fois que l’entreprise a répondu à ces questions, elle peut aller de l’avant et protéger sa marque ainsi que les droits de ceux qui contribuent à la développer.

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CULTURE HORLOGÈRE

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Rendez-vous aux 24h du Temps!

Besançon et l’histoire de la mesure du temps. Mais c’est également le temps dans sa dimension symbolique et sa fuite inéluctable qui est évoqué, en le confrontant à la quête continuelle de précision, depuis que l’homme cherche à mesurer le temps. Parcourez les trois étages du musée à la découverte de ses collections, du cadran solaire à l’horloge atomique, en passant par la tenture de Charles Quint, les collections de peinture et le pendule de Foucault: la fin de la visite vous amènera en haut de la tour qui offre un superbe panorama sur la ville et la Citadelle. C’est dès la fin du 19e siècle, sui-

DR

A la fin du 18ème siècle, l'industrie horlogère suisse est frappée par le chômage et ses horlogers franchissent une frontière encore poreuse pour s'installer à Besançon.

Besançon s’animera encore un weekend au tic-tac de l’horlogerie, du 18 au 19 juin. L’occasion de revenir sur le riche héritage de la Franche-Comté en la matière. par

Serge Maillard

Plus de 20 marques présentes, près de 50 animations, une Bourse horlogère, des rencontres avec les public, entrée libre au Musée du Temps... A nouveau, Besançon réaffirmera le temps d’un weekend son statut de capitale française de l’horlogerie. Sortons donc de Suisse et allons voir ce que nos voisins ont à offrir en héritage horloger: on ne sera pas déçu! L’héritage reste d’ailleurs actuel, 5'000 emplois dans le secteur de l’horlogerie et du luxe à Besançon.

L’an passé, les 24h du Temps ont drainé quelque 24'500 visiteurs. A cette occasion, le Musée du Temps présente deux nouvelles expositions temporaires.

«L’horloge de ma grand-mère» Sous l’intitulé «L’horloge de ma grand-mère: 300 ans d’horloges comtoises», l’établissement présentera jusqu’en octobre 2016 la riche histoire de cette spécialité locale, s’appuyant principalement sur son fond propre, constitué d’une cinquantaine d’horloges. L’ambiance jouera, selon les sections de l’exposition, sur les aspects sériels, techniques et esthétiques de l’horloge comtoise (une «foule» de comtoises, reflet d’une production importante et homogène), ou sur la dimension symbolique liée à l’horloge, «présence à la fois rassurante et protectrice au sein du foyer, et oppressante et menaçante lorsqu’elle rappelle le temps qui passe», précise le catalogue de l’exposition.

Cette exposition se présentera en trois parties: • L’«Histoire de l’horloge comtoise» retracera l’évolution de cette spécialité, de sa naissance dans le Jura à sa diffusion dans toute la France et au-delà. Elle abordera les caractéristiques techniques et esthétiques de l’horloge comtoise, qui ont fait son succès en tant qu’objet mobilier familier, de facture simple et solide, à tel point que dans le langage courant, «la comtoise» désigne en France toute horloge de parquet. • La partie «Fin et renouveau de la comtoise» abordera un chapitre plus douloureux, suivi d’une renaissance: après un abandon de la production au début du XXe siècle, la comtoise est relancée dans les années 1970 à Besançon. Un regain d’intérêt apparaît à nouveau ces dernières années avec la production d’horloges comtoises contemporaines à l’esthétique et aux mouvements revisités. • Enfin, la «Symbolique de l’horloge» s’attaquera à la dimension culturelle de ces horloges de parquet, presque de taille humaine et qui se tiennent debout, véritables

personnages familiers au sein des foyers, qui seront abordées à travers la littérature, l’opéra, le théâtre… Une autre installation temporaire, «Nous ne faisons que passer: exposition photographique le long de la ligne des horlogers», sera présentée à l’occasion des 24H du Temps. Réalisé le long de «la ligne des horlogers» qui relie Besançon à La Chaux-de-Fonds, ce travail photographique d’Hervé Dez et Pablo Fernandez
présente une approche de l’évolution des paysages et des modes de vie, d’une réalité territoriale marquée par la circulation des personnes et des flux économiques, autour de l’horlogerie notamment. Une dynamique territoriale qui persiste dans cette région frontalière!

Entrée libre au musée Des visites libres du Musée du Temps auront donc lieu les 18 et 19 juin. Installé au sein du palais Granvelle, cet établissement historique fait dialoguer l’histoire de

vant l'exemple des musées suisses, que Besançon envisage de créer un musée d'horlogerie. Des collections sont constituées; les tentatives nombreuses pour créer une structure muséographique autonome se heurtent aux difficultés rencontrées par l'industrie horlogère ellemême. Mais l'idée d'un musée qui rende hommage à la mémoire collective bisontine, mémoire liée à la mesure du temps, apparaît de manière récurrente.
Dans les années 1980, la rencontre d'une volonté des élus et d'un projet scientifique fait alors mûrir le concept de musée du Temps. Les collections du musée se situent à la croisée de deux flux: le fonds d’horlogerie constitué par le musée des Beaux-arts – qui possède historiquement la première collection publique de France – et les collections du musée d’Histoire de la Ville.

La Leroy 01, chef d’œuvre horloger Le musée du Temps conserve les collections patrimoniales d’horlogerie de la ville, regroupées autour de la fameuse Leroy 01, qui fut un temps la montre «la plus compliquée du monde». Ce chef-d’œuvre possède 24 complications, comme l’affichage du ciel étoilé de Paris,

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300 ans d'horloges comtoises

18 juin → 30 octobre 2016 MusÉe du Temps

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CULTURE HORLOGÈRE

Besançon, capitale du temps Mais comment Besançon a-t-elle lié son destin à l’horlogerie? A la fin du 18ème siècle, l'industrie horlogère suisse est frappée par le chô-

tuelle, les scientifiques bisontins sont à l'avant-garde dans le domaine des temps-fréquences.
Le temps est indiqué en seconde, minute, heure; la fréquence en hertz ; le temps-fréquence est indiqué par exemple en hertz/seconde. Les techniques de mesure du temps prennent donc une place évidente au cœur du temps-fréquence. L’activité horlogère aura marqué le territoire pendant près de deux siècles. Les savoirs et les réflexions autour de la mesure du temps sont toujours présents. Besançon est un peu passée du titre de «Capitale horlogère» à «Capitale du Temps». En 2004, la ville a accueilli la première Biennale Internationale du temps. En 2009, l’Observatoire a organisé le premier concours international de chronométrie du 21ème siècle, en collaboration avec le musée de l’horlogerie du Locle. Plus récemment, l’Observatoire a également repris ses activités de certification en délivrant à nouveau, aux horlogers locaux et extérieurs, le célèbre poinçon à tête de vipère. Si l’activité horlogère s’était ainsi réduite ces dernières décennies, elle a toutefois perduré et évolué. Le savoir-faire des bisontins et plus largement des francs-comtois, passés maîtres dans l’art du petit et du précis, est reconnu internationalement. Les grandes marques horlogères, telle Breitling, le savent et trouvent à Besançon le cadre propice à leur développement. Des entreprises locales, comme par exemple Pequignet et Herbelin, se sont positionnées sur la haute horlogerie tandis que de nouveaux créateurs sont apparus, comme Utinam.

DR

Lisbonne et Rio, mais aussi l’indication de la température ou de l’altitude. Réalisée à partir d’une montre à onze complications, elle a été transformée pour répondre au souhait d’un riche collectionneur portugais, qui voulait voir réuni dans une montre l’essentiel du savoir de l’horlogerie mécanique. Pour y parvenir, le mouvement de la montre ne compte pas moins de 975 pièces. L’ébauche et les pièces de la montre, fabriquées en Suisse dans la Vallée de
Joux, sont assemblées à Besançon à partir de 1899. Rachetée par la ville de Besançon grâce à une souscription en 1956, la montre rentre alors dans les collections municipales. Il faut attendre 1989 pour qu’une montre mécanique Patek Philippe réunisse 32 complications et détrône la Leroy 01. Le musée présente également une partie des instruments de l’Observatoire astronomique de Besançon, qui certifiait la bonne marche des chronomètres, ainsi que le matériel pédagogique de l’Ecole Nationale d’Horlogerie, où étaient formés les cadres horlogers dont avait besoin l’industrie bisontine. Au-delà de la production de Besançon, les collections d’horlogerie du musée offrent un large panorama de l’histoire de la discipline où se retrouvent représentés les plus grands noms de l’histoire horlogère, comme Ferdinand Berthoud. On y trouve donc 1’500 montres, ébauches et boîtes, plus d’une centaine d’horloges de parquet, comtoises et pendules... mais aussi un ensemble très original de 2’000 gravures liées à l’horlogerie, allant du 16ème au 19ème siècles.

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mage et ses horlogers franchissent une frontière encore poreuse pour s'installer à Besançon. La France encourage et entérine ce mouvement d'immigration par un décret qui, en 1793, fonde la Manufacture Française d'Horlogerie à Besançon. La colonie suisse mettra près d'un siècle à s'enraciner. C'est seulement vers 1860 que l'on peut considérer la greffe comme réussie: l'industrie horlogère bisontine s'impose alors dans les Expositions universelles de la fin du siècle; l'Ecole d'horlogerie est fondée en 1860. Créé en 1882, l'Observatoire de Besançon a pour vocation première de donner l'heure juste: l'heure s'affichait à l'Hôtel de ville, les horlogers de la région venaient la prendre le matin. Besançon devient alors la capitale de l'horlogerie française. A la fin du 19ème siècle, la recherche uni-

versitaire va à la rencontre des techniciens horlogers. La vocation scientifique et technique de Besançon en matière de mesure du temps se fonde alors solidement sur ses bases horlogères. Aujourd'hui, Besançon est le pôle européen des microtechniques. Dans les années 1970, le développement des centres horlogers de l'Extrême-Orient et la concurrence acharnée de la Suisse mettent Besançon en difficulté. Mais c'est sans compter sur les savoir-faire en matière de mécanique de précision qui ont permis de développer des secteurs porteurs d'avenir: l'optique, l'électronique, l'acoustique, le thermique, le pneumatique, l'automatisme, la productique, le génie biomédical. Besançon est aussi le pôle mondial des temps-fréquences. A l'heure ac-

Animations et ateliers Mentionnons encore l’organisation de plusieurs activités grand public durant le week-end des 24H du Temps. «Ma Comtoise en carton» se destine ainsi aux enfants, qui auront l’occasion de construire de (petites) horloges (sans mécanisme) avec du papier et du carton. Des démonstrations de montage et démontage d’une horloge comtoise par un horloger auront aussi lieu. La cour du Palais Granvelle se transformera quant à elle le temps d’un week-end
en une exposition à ciel ouvert des plus grandes marques horlogères franc-comtoises: de la renaissance réussie de Lip à Besançon aux montres qui apprennent l’heure, des nouveaux

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mouvements Pequignet aux chronographes Dodane, un monde horloger franc-comtois, parfois oublié, qui n’a pas fini de surprendre. Sans oublier la grande Bourse horlogère le dimanche: collections privées, coucous, tic-tac, horloges de toutes époques, matériels horlogers,

Des entreprises locales, comme par exemple Pequignet et Herbelin, se sont positionnées sur la haute horlogerie tandis que de nouveaux créateurs sont apparus, comme Utinam. montres anciennes, objets cultes etc. Et l’occasion sera donnée de rencontrer des créateurs comme Mickaël Bourgeois de MB Watches, concepteur et designer reconnu; les horlogers derrière FOB Paris, créée en 2012 par trois amis et qui s’appuie sur le savoir-faire horloger traditionnel pour promouvoir une vision unique du temps et du design, mêlant passé et futur, espace et temps; enfin, Prisca Van Paassen sera également présente: cette créatrice propose des bijoux originaux réalisés à partir de cadrans et mécanismes de montres anciennes. Toutes les pièces de montres sont chinées en brocantes et vide greniers... en FrancheComté évidemment.

INFORMATIONS PRATIQUES Horaires: Samedi 18 juin 12h-23h & Dimanche 19 juin 10h-18h MUSÉE DU TEMPS DE BESANÇON 96 Grande Rue, 25000 Besançon Accès: Bus, arrêt Granvelle Parking: Mairie, Gare d’eau Train: Gare TGV Viotte et gare TGV Besançon Franche-Comté Tél.: 00 33 (0)3 81 87 81 50 musee-du-temps@besancon.fr www.mdt.besancon.fr


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IMPRESSUM EUROPA STAR PREMIÈRE 25 route des Acacias, P.O. Box 1355, CH-1211 Genève 26 / Suisse Tel: 00 41 22 307 78 37 Fax: 00 41 22 300 37 48 contact@europastar.com Rédaction: Pierre Maillard: pmaillard@europastar.com, Serge Maillard: smaillard@europastar.com, Contributeurs dans ce numéro: Vincent Satiat, Marc Montagne, Joël Pynson, Sébastien Chaulmontet, Laurence Janin, Dominique Fléchon, François H. Courvoisier, Maria Bashutkina, Fabrice Mugnier, Emilie Gachet, Alexandre Olive, Karine Szegedi, Michael Andersen, Eric Pascal, Begoña Rodriguez, Sebastian Chiappero, Séverine Liardon, Inès Aloui, Richard Karmel Publicité, Marketing & Communication: Marianne Bechtel Croze (Bab-Consulting): mac@bab-consulting.com tél. +41 79 379 82 71 Nathalie Glattfelder: nglattfelder@europastar.com Véronique Zorzi: vzorzi@eurotec-bi.com Catherine Giloux: cgiloux@europastar.com Jocelyne Bailly: jbailly@europastar.com

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Graphisme: Alexis Sgouridis: asgouridis@europastar.com Impression: Musumeci S.p.A. Direction du groupe Europa Star HBM: Philippe Maillard Éditeur - CEO: Serge Maillard RL_Eurotec-Bulletin_98x47_v1.pdf

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RETROUVEZ-NOUS À L'EPHJ AU STAND D46

Les publications du groupe Europa Star HBM: Europa Star: Europe - International - USA Watches for China -Horalatina - ES Première - Europa Star Jewels - Eurotec Bulletin d’informations Sites web & iPad du groupe Europa Star HBM: www.worldwatchweb.com, www. europastar.com, www. watches-for-china.com, www. watches-for-china.cn, www. horalatina.com, www. europastar.es, www. europastarwatch.ru, www. watch-aficionado.com, www.europastarjewellery.com, www. cijintl.com, www. eurotec.ch Les propos exprimés par les auteurs n’engagent que ces derniers. UNE PUBLICATION BIMESTRIELLE D'EUROPA STAR HBM SA.

ERRATUM Nadège Sougy, auteur de l’article «Swiss made, les origines d’une référence» dans le dernier numéro d’Europa Star Première (no 2/16, p. 34), collabore à l'Université de Fribourg et non de Neuchâtel.

Retrouvez ce mois-ci dans le Bulletin d’informations (N° 1223): - EN UNE: «Vibrato» d’Horotec, une machine de nettoyage entièrement sécurisée - La grande enquête du 15ème anniversaire de l’EPHJ-EPMT-SMT - Carl F. Bucherer vise l’or - Protexo, le manufacturier suisse de bracelets en cuir - L’atelier de sertissage JWS à Meyrin - Jaeger-LeCoultre: Reverso excentrique - IMI: regroupement autour du luxe - Fleurus, manufacture de bracelets de montre - SIS, tradition et innovations - Sibra, bracelets cuir d’exception - Interstrap, manufacture discrète et performante - Surfaces Synergie Group, les services du luxe - Estoppey-Addor: la nouvelle génération est bien en place - Incabloc: une référence qui évolue

- Bicrom, la galvanoplastie au service de l’horlogerie - Clip Industrie, l’ERP à l’écoute de l’atelier des PMI - Bulgari: «Ne pas tomber dans le produit de mode» - Technotime, des mouvements alliant design et performances - Elefil, la sous-traitance au service de l’horlogerie haut de gamme - Sarix, spécialiste du micro-usinage - Suvema, machines innovantes pour le micro-usinage - Vuichard, micro découpe laser pour composants de mouvements - Le Laboratoire Dubois renforce ses compétences dans le domaine des matériaux souples - L. Klein à Bienne: une entreprise familiale qui joue dans la cour des grands - FESP, fours industriels «made in Jura» - Monnier & Zahner, nouvelle machine à tailler les dentures fines et les couronnes dentées - Rimann se dote d’un nouvel immeuble pour ses bureaux - Supplément: DIXI Polytool


ANNUAIRE DES HORLOGERS

ARGOVIE AIGNER Wallbach www.aignerworld.com CONTINENTAL Möhlin www.continental-watches.ch CRUISER Möhlin www.cruiser-watches.ch EVERSWISS Möhlin www.everswiss.ch HANOWA Wallbach www.hanowa.ch MONTEGA Remetschwil www.montegauhren.ch POLICE Wallbach www.policelifestyle.com ROAMER Möhlin www.roamer.ch BÂLE ALEXORA Bâle www.alexora.com CHARMEX Bubendorf www.charmex.ch CHRISTIAN JACQUES Bâle www.christian-jacques.com CX SWISS MILITARY WATCH Liestal www.swiss-military.com EMKA Binningen www.emka-watches.com EMPORIO ARMANI (Fossil) Bâle www.armani.com FOSSIL (Fossil) Bâle www.fossil.com GROVANA Tenniken www.grovana.ch JAQUET&GIRARD Binningen www.jaquet-girard.com ORIS Hölstein www.oris.ch REVUE THOMMEN Tenniken www.revue-thommen.ch SWISS ALPINE MILITARY Tenniken www.swissalpinemilitary.com SWISS MILITARY WATCH Liestal www.swiss-military.com SWISSPACE Tenniken www.swisspace.it ZEITCENTRALE TIMM DELFS Bâle www.zeitzentrale.ch ZENO WATCH Bâle www.zeno-watch.ch BERNE A.B.ART Bienne www.abartwatches.com ANGULAR MOMENTUM Ittigen www.angularmomentum.com ARMAND NICOLET Tramelan www.armandnicolet.com ARMIN STROM Bienne www.arminstrom.com ATLANTIC Lengnau www.atlantic-watches.ch AUGUSTE REYMOND Tramelan www.augustereymond.ch AZIMUTH Bienne www.azimuthwatch.com AZZARO La Neuveville www.azzaro-watch.com BALMAIN (Swatch Group) St-Imier www.balmainwatches.com BISSET Lengnau www.bisset.ch BOEGLI Moutier www.boegliwatch.ch BREMONT Bienne www.bremont.com CALVIN KLEIN (Swatch Group) Bienne www.calvinklein.com CANDINO (Festina Group) Bienne www.candino.com CATENA Corcelles www.montres-catena.com CENTURY Nidau www.century.ch CLARO WATCH Bienne www.clarowatch.com CODEX Bienne www.codexwatches.com CONCORD (Movado Group) Bienne www.concord.ch DAVIDOFF Bienne www.zinodavidoff.com DAVOSA Tramelan www.davosa.com DE BORTOLI Bienne www.debortoliwatches.com DELANCE Macolin www.delance.ch DELBANA Lengnau www.delbana-watches.ch DELMA Lengnau www.delma.ch DOXA Bienne www.doxa.ch EBEL (Movado Group) Bienne www.ebel.com EBERHARD & Co Bienne www.eberhard-co-watches.ch EPOS Lengnau www.epos.ch FORMEX Lengnau www.formexwatch.com FRANK JUTZI Wichtrach www.frankjutzi.com GEORGE J VON BURG Bienne www.gjvb.com GEVRIL Tramelan www.gevrilgroup.com GLASHUTTE ORIGINAL (Swatch Group) Bienne www.glashuette-original.com GLYCINE Bienne www.glycine-watch.ch HALDIMANN Thun www.haldimann-horology.ch HAMILTON (Swatch Group) Bienne www.hamiltonwatch.com HERMES Bienne www.hermes.com HORAGE Bienne www.horage.com HUGO BOSS Bienne www.hugoboss.com HUGUENOT Bienne www.huguenot.com INDUCTA Gwatt www.inducta.ch JAGUAR (Festina Group) Bienne www.jaguarwatches.ch JOVIAL Bienne www.jovial.ch L.LEROY Bienne www.montres-leroy.com LEON HATOT (Swatch Group) Corcelles / www.leonhatot.com LONGINES (Swatch Group) St-Imier www.longines.com MARANELLO Bienne www.rotapmaranello.com MAURICE LACROIX Bienne www.mauricelacroix.com MILLERET Bienne www.milleret.ch MILUS Bienne www.milus.com MOVADO (Movado Group) Bienne www.movado.com OGIVAL Bienne www.ogival-watch.com OMEGA (Swatch Group) Bienne www.omegawatches.com PERRELET (Festina Group) Bienne www.perrelet.com PIERCE Bienne www.pierce1883.com PIERRE JUNOD Bienne www.pierrejunod.com RADO (Swatch Group) Lengnau www.rado.com RESSENCE Bienne www.ressence.eu RODANIA Koeniz www.rodania.com RSW La Neuveville www.rsw-swiss.com SCUDERIA FERRARI OROLOGI (Movado Group) Bienne www.store.ferrari.com SECULUS Bienne www.seculus.ch STROM Nidau www.stromwatch.ch

STUHRLING ORIGINAL Bienne www.stuhrling.com SWATCH (Swatch Group) Bienne www.swatch.com SWISS MILITARY Moutier www.genuineswissmilitary.ch SWISS TIME Bienne www.swisstimeintl.com TALLER Bienne www.tallerwatch.ch THOMAS PRESCHER Twann www.prescher.ch TIFFANY & CO Bienne www.tiffany.com TRASER H3 Niederwangen www.traser.com UNION GLASHUTTE (Swatch Group) Bienne www. union-glashuette.com URBAN JÜRGENSEN Bienne www.ujs-chronometry.ch VASTO Tramelan www.vasto.ch VICTORINOX SWISS ARMY Bienne www.victorinox.com VOGARD Nidau www.vogard.com W. GABUS Bienne www.wgabus.com ZEITWINKEL St-Imier www.zeitwinkel.ch FRIBOURG BULOVA Fribourg www.bulova.com CARBON 14 Granges-Paccot www.carbon14.ch CARTIER (Richemont) Villars-sur-Glâne www.cartier.com CECIL PURNELL Belfaux www.cecilpurnell.com GUEPARD Fribourg www.guepard.ch JO SIFFERT Fribourg www.josiffert.com LINDE WERDELIN Fribourg www.lindewerdelin.com MAURON & MUSY Saint-Aubin www.mauronmusy.com SAINT HONORE Fribourg www.sainthonore.com VAN CLEEF & ARPELS (Richemont) Villars-surGlâne www.vancleefarpels.com GENÈVE AKRIVIA Genève www.akrivia.com ALAIN PHILIPPE Genève www.alainphilippe.com ALFRED DUNHILL (Richemont) Genève www.dunhill.com ALPINA Plan-les-Ouates www.alpina-watches.com ALTANUS Genève www.altanus.com ANDERSEN GENEVE Genève www.andersen-geneve.ch ANTOINE PREZIUSO Arare www.antoine-preziuso.com APPELLA Carouge www.appella.com AQUANAUTIC Genève www.aquanautic.com ARTYA Vésenaz www.artya.com ATELIERS DE MONACO Plan-Les-Ouates www.ateliers-demonaco.com BADOLLET Genève www.badollet.com BAUME & MERCIER (Richemont) Bellevue www. baume-et-mercier.com BEDAT & Co. Genève www.bedat.com BERTOLUCCI Genève www.bertolucci-watches.com BLACK BELT Vésenaz www.blackbeltwatch.com BLACKSAND Genève www.blacksandgeneve.com BOGH-ART Genève www.bogh-art.com BOVET Plan-les-Ouates www.bovet.com BREVA Genève www.breva-watch.com BURBERRY (Fossil) Genève www.burberry.com CHANEL Genève www.chanel.com CHARRIOL Genève www.charriol.com CHOPARD Meyrin www.chopard.com CLERC Genève www.clercwatches.com CVSTOS Genève www.cvstos.com CYRUS Versoix www.cyrus-watches.ch DA VINDICE Genève www.davindice.com DANIEL ROTH (Bulgari) Meyrin www.danielroth.com DAVID VAN HEIM Carouge www.david-van-heim.com DE BETHUNE Genève www.debethune.ch DE BOUGAINVILLE Plan-les-Ouates www.debougainville.com DE GRISOGONO Plan-les-Ouates www.degrisogono.com DELACOUR Genève www.delacour.ch DELALOYE Carouge www.garde-temps.ch DELANEAU Genève www.delaneau.com DEWITT Meyrin www.dewitt.ch EMILE CHOURIET Meyrin www.emile-chouriet.ch ENIGMA Genève www.gbenigma.com F.P. JOURNE Genève www.fpjourne.com FABERGE Genève www.faberge.com FRANC VILA / Genève www.francvila.com FRANCK MULLER Genthod www.franckmuller.com FRED (LVMH) Genève www.fred.com FREDERIQUE CONSTANT Plan-les-Ouates www.frederique-constant.com GERALD GENTA (BULGARI) Meyrin www.geraldgenta.com GIO MONACO Genève www.giomonaco.com GRAFF Genève www.graffdiamonds.com GRECO GENEVE Plan-les-Ouates www.greco-watches.com HARRY WINSTON (Swatch Group) Plan-les-Ouates www.harrywinston.com ICELINK Genève www.icelinkwatch.com JACOB & CO. Genève www.jacobandco.com JEAN DUNAND Plan-les-Ouates www.jeandunand.com JORDI Nyon www.jordiwatches.com LACOSTE Genève www.lacoste.com LADOIRE Genève www.ladoire.ch LAURENT FERRIER Plan-les-Ouates www.laurentferrier.ch LE RHONE Satigny www.lerhone.com LEBEAUCOURALLY Genève www.lebeaucourally.com LEONARD Genève www.leonardwatches.com LOUIS VUITTON Genève www.louisvuitton.com LUDOVIC BALLOUARD Meyrin www.ballouard.com M. STEPHANE Vésenaz www.m-stephane.com MAGELLAN Genève www.magellanwatch.com MAREMONTI Genève www.maremontiwatch.ru MATHEY-TISSOT Genève www.mathey-tissot.net MB&F Genève www.mbandf.com MECCANICHE VELOCI Genève

EUROPA STAR PREMIÈRE | 31

www.meccanicheveloci.ch MOYA Genève www.moyawatch.com MYKRONOZ Genthod www.mykronoz.com PATEK PHILIPPE Plan-les-Ouates www.patek.com PETER TANISMAN Meyrin www.peter-tanisman.com PIAGET (Richemont) Plan-les-Ouates www.piaget.com PICARD CADET Genève www.picardcadet.ch PIERRE KUNZ Genthod www.pierrekunzgeneve.com PILO & CO Carouge www.pilo-watches.com QUINTING Genève www.quinting-watches.com RALPH LAUREN Plan-les-Ouates www.ralphlauren.com RATEL Genève www.cyrilratel.com RAYMOND WEIL Genève www.raymond-weil.com RJ - ROMAIN JEROME Genève www.romainjerome.ch ROBERT ET FILS 1630 Genève www.robertfils1630.com ROGER DUBUIS (Richemont) Meyrin www.rogerdubuis.com ROLEX Genève www.rolex.com SARCAR Vésenaz www.sarcar.com SNYPER Genève www.snyperwatches.com SPERO LUCEM Genève www.spero-lucem.com STEELCRAFT Carouge www.steelcraft.ch TECHNOMARINE Genève www.technomarine.com TF EST 1968 Carouge www.tfco.ch TUDOR Genève www.tudorwatch.com UNIVERSAL GENEVE Meyrin www.universal.ch URWERK Genève www.urwerk.com VACHERON CONSTANTIN (Richemont) Plan-les-Ouates www.vacheron-constantin.com VAN DER BAUWEDE Genève www.vdb.ch VENUS Genève www.montresvenus.com VOLNA Genève www.volna.ch YESLAM Genève www.yeslam.ch ZANDIDOUST Genève www.zandidoust.com JURA AEROWATCH Saignelégier www.aerowatch.com ANDRE MOUCHE Fahy www.andremouche.ch AVIATOR Porrentruy www.aviatorwatch.ch CATOREX Les Breuleux www.catorex.ch CLAUDE BERNARD Les Genevez www.claudebernard.ch EDOX Les Genevez www.edox.ch ERNEST BOREL Le Noirmont www.ernestborel.ch HEBE Alle www.hebewatch.com IKEPOD Bassecourt www.ikepod.com L'DUCHEN Saignelegier www.lduchen.com L'EPEE Delémont www.lepee-clock.ch LOUIS CHEVROLET Porrentruy www.louischevrolet.ch LOUIS ERARD Le Noirmont www.louiserard.ch MATTHEW NORMAN Delémont www.matthew-norman.ch PAUL PICOT Le Noirmont www.paulpicot.ch RICHARD MILLE (Horométrie) Les Breuleux www.richardmille.com RUDIS SYLVA Les Bois www.rudissylva.com SWIZA Delémont www.swiza.ch VALGINE Les Breuleux www.jic.ch/valgine VICENTERRA Boncourt www.vicenterra.ch WENGER Delémont www.wenger.ch LUCERNE CARL F. BUCHERER Lucerne www.carl-f-bucherer.com CHRONOSWISS Lucerne www.chronoswiss.com OCHS UND JUNIOR Lucerne www.ochsundjunior.ch NEUCHÂTEL 88 RUE DU RHONE La Chaux-de-Fonds www.88rdr. com AFFLUENCE Neuchâtel www.affluencewatches.com ALEXIS GARIN Les Verrières www.alexisgarin.ch ARNOLD & SON La Chaux-de-Fonds www.arnoldandson.com BALL WATCH La Chaux-de-Fonds www.ballwatch.com BLAULING Chézard-Saint-Martin www.blauling.com BLU Colombier www.blu.ch BOMBERG Neuchâtel www.bomberg.ch BOUCHERON (Kering) Cortaillod www.boucheron.com BULER La Chaux-de-Fonds www.buler.ch BULGARI (LVMH) Neuchâtel www.bulgari.com CATENA Corcelles www.montres-catena.com CERTINA (Swatch Group) Le Locle www.certina.com CHATELAIN La Chaux-de-Fonds www.chatelain.ch CHRISTOPHE CLARET Le Locle www.christopheclaret.com CHRISTOPHE SCHAFFO La Brévine CHRONOGRAPHE SUISSE CIE La Chaux-de-Fonds www.chronographesuisse.ch CORONA WATCH Neuchâtel CORUM (Haidian) La Chaux-de-Fonds www.corum.ch DIOR HORLOGERIE (LVMH) La Chaux-de-Fonds www.dior.com DREYFUSS & CO La Chaux-de-Fonds www.dreyfussandco.com DUBEY & SCHALDENBRAND La Chaux-de-Fonds www.dubeywatch.com ELLICOTT 1738 La Chaux-de-Fonds www.ellicott.ch ENICAR La Chaux-de-Fonds www.enicar.com ETOILE Le Locle www.montres-etoile.ch FENDI Marin-Epagnier www.fendi.com FERDINAND BERTHOUD Fleurier www.ferdinandberthoud.ch FESTINA Bienne www.festina.com FLIK FLAK (Swatch Group) Cormondrèche www.flikflak.com FREDERIC JOUVENOT La Chaux-de-Fonds www.fjouvenot.com GAMIL WATCH La Chaux-de-Fonds GEBSON Neuchâtel www.gebson.com GERGE Neuchâtel www.gergeswiss.com GIRARD-PERREGAUX (Kering) La Chaux-de-Fonds

www.girard-perregaux.com GRAHAM La Chaux-de-Fonds www.graham-london.com GREUBEL FORSEY La Chaux-de-Fonds www.greubelforsey.com GUCCI (Kering) Cortaillod www.gucciwatches.com HAUTLENCE (Melb Holding) La Chaux-de-Fonds www.hautlence.com HERITAGE Neuchâtel www.hwm-watch.com HOROSWISS La Chaux-de-Fonds www.horoswiss.com HYT Neuchâtel www.hytwatches.com JAERMANN & STUBI Le Locle www.jaermann-stuebi.com JAMES C. PELLATON Le Locle www.jamespellaton.com JAQUET DROZ (Swatch Group) La Chaux-de-Fonds www.jaquet-droz.com JEAN D'EVE La Chaux-de-Fonds www.jeandeve.ch JEANRICHARD (Kering) La Chaux-de-Fonds www.jeanrichard.com JULIEN COUDRAY 1518 Le Locle www.juliencoudray1518.ch LOUIS MOINET Saint-Blaise www.louismoinet.com MAITRES DU TEMPS La Chaux-de-Fonds www.maitresdutemps.com MARATHON La Chaux-de-Fonds www.marathonwatch.com MARVIN Vaumarcus www.marvinwatches.com MCGONIGLE STEPHEN Neuchâtel www.mcgonigle.ie MCT Neuchâtel www.mctwatches.com METAL.CH Neuchâtel www.metalch.com MIDO (Swatch Group) Le Locle www.mido.ch MONTBLANC (Richemont) Le Locle www.montblanc.com MUREX Le Locle www.murexwatch.com NOBEL Neuchâtel www.nobelwatch.ch OPTIMA Le Locle www.optimawatch.com PARMIGIANI FLEURIER Fleurier www.parmigiani.ch PIERRE THOMAS La Chaux-de-Fonds www.pierrethomas.ch RAIDOX Le Locle www.raidox.ch RIBA MUREX Le Locle www.murexwatch.com ROD Neuchâtel www.rodwatches.ch ROTARY La Chaux-de-Fonds www.rotarywatches.com SCHWARZ-ETIENNE La Chaux-de-Fonds www.schwarz-etienne.ch SULTANA La Chaux-de-Fonds www.sultana.ch TAG HEUER (LVMH) La Chaux-de-Fonds www.tagheuer.com TAUCHMEISTER La Chaux-de-Fonds www.michel-perrenoud.ch TEMPVS COMPVTARE Neuchâtel www.tempvscompvtare.ch TISSOT (Swatch Group) Le Locle www.tissot.ch ULYSSE NARDIN (Kering) Le Locle www.ulysse-nardin.com VOUTILAINEN Môtiers www.voutilainen.ch VULCAIN Le Locle www.vulcain-watches.ch WALTHAM Marin-Epagnier www.waltham.ch ZENITH (LVMH) Le Locle www.zenith-watches.com

DWISS Lugano www.dwiss.com GLAM ROCK Lugano www.glamrockwatches.com GUESS Bioggio www.guesswatches.com N.O.A Balerna www.noawatch.com ORA Locarno www.oraswisswatch.com SALVATORE FERRAGAMO (Timex Group) Manno www.ferragamotimepieces.com SEA-GOD Chiasso www.sea-god.ch TENDENCE Lugano www.tendencewatches.com TIMEX (Timex Group) Manno www.timexgroup.com TONINO LAMBORGHINI Chiasso www.lamborghini.it VERSACE (Timex Group) Manno www.versace.com ZITURA WATCH Magliaso www.zitura.com THURGOVIE ANDREAS STREHLER Sirnach www.astrehler.ch HANHART Diessenhofen www.hanhart.com VAUD

ADRIANO VALENTE Lausanne www.adrianovalente.com ALAIN SAUSER CRÉATION Chamby www.alainsauser.ch ALFRED ROCHAT - AROLA Les Bioux www.arola-alfred-rochat.ch ANONIMO Chavannes-de-Bogis www.anonimo.com AUDEMARS PIGUET Le Brassus www.audemarspiguet.com BLANCPAIN (Swatch Group) Paudex www.blancpain.com BREGUET (Swatch Group) L'Abbaye www.breguet.com C3H5N3O9 Gand www.c3h5n3o9.com CABESTAN L'Orient www.cabestan.ch CHAUMET (LVMH) Nyon www.chaumet.com CLAUDE MEYLAN L'Abbaye du Lac de Joux www.claudemeylan.ch DE HAVILLAND Yverdon-les-bains www.dehavilland-watches.com DODICI Montreux www.dodici.ch FRERES ROCHAT (Automates) Le Brassus www.freres-rochat.com HD3 COMPLICATION Luins www.hd3complication.com HUBLOT (LVMH) Nyon www.hublot.com HYSEK Lussy-sur-Morges www.hysek.com JAEGER-LECOULTRE (Richemont) Le Sentier www.jaeger-lecoultre.com JANVIER Ste-Croix www.vianney-halter.com LOISEAU St-Prex www.atelier-loiseau.ch LOUIS GOLAY Lonay www.louisgolay.com MANUFACTURE ROYALE Vallorbe www.manufacture-royale.com PHILIPPE DUFOUR Le Sentier www.philippedufour.com PIERRE DEROCHE Le Lieu www.pierrederoche.com REBELLION Lonay www.rebellion-timepieces.com REUGE (automates) Sainte Croix www.reuge.com REVELATION Lully www.revelation-watches.ch OBWALD ROMAIN GAUTHIER Le Sentier www.romaingauthier.com ANTOINE MARTIN Alpnach www.antoinemartin.ch SLYDE Luins www.slyde.ch SPEAKE-MARIN Bursins www.speake-marin.com SCHAFFHOUSE VALBRAY Lausanne www.valbray.ch VINCENT CALABRESE Morges A. LANGE & SOEHNE (Richemont) Schaffhouse www.vincent-calabrese.ch www.lange-soehne.com H. MOSER & CIE (Melb Holding) Neuhausen am Rheinfall www.h-moser.com ZOUG IWC (Richemont) Schaffhouse www.iwc.ch CIMIER Baar www.cimier.com DIETRICH Zoug www.dietrich-watches.com SCHWYTZ FAVRE LEUBA Zoug GC WATCHES (Timex Group) Zoug COINWATCH Pfäffikon www.coinwatch.ch LES www.gcwatches.com MILLIONNAIRES Pfäffikon www.millionnaires.ch PANERAI (Richemont) Steinhausen LUMINOX Pfäffikon www.luminox.com www.panerai.com MIRA Pfäffikon www.mirawatch.ch RAM Cham www.ram-watches.ch PHILIP ZEPTER Wollerau www.zepter.com RECONVILIER Zoug www.reconvilier.com SOLEURE ZURICH ARLEA Wolfwil AUREMA Grenchen ZASPERO Regensdorf www.zaspero.com BIJOUMONTRE Grenchen www.bijoumontre.com CAMEL ACTIVE Zurich www.mondaine.com BREITLING Grenchen www.breitling.com CORNAVIN Zurich www.cornavin-watches.ch CAT Solothurn www.catwatches.com HELVETICA Zurich www.mondaine.com COACH Grenchen www.coach.com JUSTEX Zurich www.justex.ch COVER WATCHES Solothurn LALIQUE Zollikerberg www.lalique.com www.coverwatches.com M-WATCH Zurich www.mondaine.com CYCLOS Dornach www.cyclos-watch.ch MARC JENNI Zurich www.marcjenni.com ETERNA (Haidian) Grenchen www.eterna.ch MAURICE DE MAURIAC Zurich FORTIS Grenchen www.fortis-watches.com www.mauricedemauriac.ch GENIE Grenchen www.genieswiss.ch MIKI ELETA (Pendules) Zurich www.eleta.ch HARWOOD WATCH CO. Grenchen MONDAINE Zurich www.mondaine.com www.harwood-watches.com MONTILIER Zurich www.montilier.com JOWISSA UHRE Bettlach www.jowissa-watches.com O&W Zurich www.chronotime.ch KIENZLE Egerkingen www.kienzleuhren.de PAUL GERBER Zurich www.gerber-uhren.ch MANJAZ Welschenrohr www.manjaz.ch PHILIP STEIN Kilchberg www.philipstein.com NORD ZEITMASCHINE Büsserach SEVENFRIDAY Zurich www.sevenfriday.com www.nord-zeitmaschine.ch SWAROVSKI Männedorf www.swarovski.com PORSCHE DESIGN Grenchen TORSO Zurich www.torsoswiss.ch www.porsche-design.com URBACH Zurich www.urbach.ch ROAMER Soleure www.roamer.ch XEMEX Zurich www.xemex.ch SWISS MILITARY-HANOWA Solothurn www.swissmilitary.ch TITONI Grenchen www.titoni.ch Liste non contractuelle ST. GALL LUNESA Sevelen www.lunesa.com TESSIN ADRIATICA Camorino www.adriaticawatches.ch ALFEX Manno www.alfex.com ARMAAN Agno BUCCELLATI Chiasso www.buccellati.com Pour des informations complètes sur CANOPUS Magliaso www.amanzoni.com toutes les marques suisses et internationales, CUERVO Y SOBRINOS Capolago consultez www.europastar.com/brand-index www.cuervoysobrinos.com DAMIANI Manno www.damiani.com


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